Textes de Support Registres de Texte
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Texte 2 :
L’homme est dévoré d’ambitions. Tout l’or de la terre ne peut combler son désir. Le cœur humain est
insatiable. Donnez à l’homme toutes les richesses de la terre, attribuez-lui tous les honneurs du monde,
son désir reste insatiable, sa satisfaction ne sera jamais complète : il lui manquera toujours quelque chose.
II en a été ainsi. II en est ainsi. Il en sera ainsi. Mais ce cœur insatiable, ce cœur gonflé d’orgueil et de
convoitises qui ne sait pas dire « assez », ce cœur toujours à l’affût pour augmenter ce qu’il possède déjà
et accaparer ce qui lui fait défaut, ce cœur au désir immense se satisfait seulement quand vient la mort,
d’une toute petite quantité de terre !
Abdou SERPOS TIDJANI, « Le sac » in Le dilemme, 1983, p. 43.
Texte 3 :
Tout le nord de ce petit village était comme cerclé par la forêt. Il ne s’agissait pas d’un arrangement fait
par la main de l’homme, mais de la forêt elle-même avec sa vie, son mystère et ses légendes. Des
buissons épais couverts d’épines et de nids d’oiseaux, formaient l’avant-garde. Puis venaient les grands
arbres aux branches rares et au feuillage clairsemé. Quelques-uns avaient autour de leurs troncs toute une
tignasse de lianes qui s’imbriquaient et cherchaient à atteindre les cimes. Enfin, venaient de géants
rôniers.
Les oiseaux étaient là. Leurs chants se mêlaient. Les mange-mil s’abattaient en rafales sur les buissons.
Les champs occupaient le sud et s’étendaient à perte de vue. Quelques enfants, la fronte à la main, débout
sur des terrasses de fortune, défendaient par leurs cris et leurs pierres le maïs contre les perroquets,
infatigables voleurs.
A l’est, le soleil dorait les cimes de collines.
Seydou BADIAN, Sous l’orage, Présence Africaine.
Texte 4 :
Nous quittâmes Houndjlomè vers treize heures. Samba ramenait d’Abomey à Founkilla la fille de l’un de
ses amis, et comme il n’y avait pas assez de place devant le véhicule, je dus voyager parmi les
marchandises, sous la bâche qui les couvrait. Je préférais d’ailleurs cet abri où j’eusse pu passer la nuit à
dormir, enveloppé d’odeurs de goyave, d’orange et de céréales. Mais nous n’avions pas roulé cinq heures
sur les quatorze ou quinze que devait durer notre retour quand, dans la demi-obscurité où j’étais sous la
voûte de bâche, je vis la tête d’une vipère surgir d’entre les sacs de maïs et de mil. Saisi de peur, je faillis
me mettre à hurler. Mais par un sang-froid que pas encore à m’expliquer, j’ouvris de grands yeux et fixai
le serpent. Il apparut davantage, se dressa ; sa tête s’élargit, sa langue fourchue sortait et rentrait
fébrilement. Je fis le geste de lui lancer un caillou que je n'avais pas : il bondit vers moi : avant qu’il vînt
à l’autre bout du camion, j’avais déjà changé de place et à peine s’était-il posé sur le sac de maïs sur
lequel j’étais une seconde plus tôt que je le saisis au cou et à la queue. Je le serrais... Il crachait, se
tortillait, luttait, et je serrais de toutes mes forces ; mes ongles longs et durs, coupaient sa peau,
pénétraient dans son corps que j’étirais... J’eus un mal fou à achever ce reptile dangereux.
Olympe BHÊLY-QUENUM, Un piège sans fin, Présence Africaine, 1985. p.43.