le drainage thoracique ,pleural

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Le drainage pleural

Rappel de physiologie de la plèvre


 La plèvre viscérale adhère aux poumons et recouvre leur surface extérieure.
 La plèvre pariétale recouvre la paroi interne du corps ou les côtes.
 Ces feuillets sécrètent de petites quantités de liquide, ce qui leur permet de glisser
fluidement l’un sur l’autre lors de chaque respiration.

 Du fait de la tension de surface entre les deux feuillets de la plèvre, la cavité


pleurale assure une pression négative entre les feuillets pleuraux ; cette pression
est nécessaire pour que les poumons restent ouverts (pour que les alvéoles ne se
collabent pas lors de l’expiration).
 Si cette pression disparaît et devient positive, les deux plèvres se désolidarisent,
(et donc le poumon) de la paroi thoracique et aura tendance à se rétracter et se
collaber (= se fermer).
 L’aspiration de l’air ou du liquide par le drainage pleural négative la pression
(rétablit la dépression), les deux feuillets reprennent leur place, et la ré-expansion
pulmonaire est obtenue (aptitude du poumon à se déformer à l’inspiration ;
(compliance), et à retrouver son volume initial ;(élastance)= mécanique
ventilatoire correcte.
Définition : Le drainage pleural
Le drainage pleural est un dispositif d’aspiration intra pleural d’air, de sang, de
sérosités. Il est composé d’un tube souple d’environ 1 cm de diamètre, pose entre
les deux feuillets de la plèvre et d’un système d’aspiration extérieur, relié à une
source de vide. Il permet, en exerçant une pression négative, de solidariser les
deux feuillets pleuraux qui, de façon pathologique, se sont décollés (la pression
intra pleurale devient positive par infiltration d’air ou de liquide). Le drainage
pleural est un dispositif d’aspiration posé exclusivement par un médecin.
Indications :
-Pneumothorax : accumulation d’air dans la cavité pleurale.
Causes :
 Spontané : éclatement d’une ‘bulle’.
Une bulle est une petite vésicule qui se forme sur le poumon. Rarement, les bulles
peuvent être congénitales. Comme causes possibles de l’apparition de bulles,
citons le tabagisme ou la consommation de cannabis.
Provoqué
 Iatrogène : provoqué par un acte médical.
Exemple : ponction d’une grosse veine pour la mise en place d’une perfusion (voie
centrale).
 Traumatique : en cas de plaie par un objet pointu.
Pneumothorax sous tension : accumulation importante d’air qui ne peut
s’échapper de la cavité pleurale, entraînant un déplacement du cœur par
compression médiastinale, pouvant aboutir sur un tableau de choc cardiogénique
Hémothorax : accumulation de sang dans la cavité pleurale.
Causes :
 Traumatisme
 Après une chirurgie pulmonaire
Chylothorax : accumulation de lymphe dans la cavité pleurale.
Hydrothorax : accumulation de liquide dans la cavité pleurale.
Cause :
 Infection : pneumonie ou pleurésie (inflammation de la plèvre pariétale
autour des poumons).
 Affection maligne : prenant naissance au niveau de la plèvre viscérale ou
d’origine métastatique.
En post-opératoire après une chirurgie thoracique

Législation – responsabilité
Dans le cadre de son rôle propre, l’infirmier accomplit les actes de surveillance
des cathéters, sondes et drains.
Contre- indications
Des troubles de l’hémostase peuvent retarder le drainage.
Matériel
La pose d’un drainage pleural se pratiquant en urgence, il est préférable de stocker
le matériel (ou l’organiser sous forme de kit) dans un seul endroit facilement
accessible et connu de l’ensemble de l’équipe.
Pour l’anesthésie locale
• Patch d’Emla (crème anesthésiante locale).
• Aiguille sous- cutanée.
• Aiguille intramusculaire.
• Seringue de 20 ml.
• Seringue de 50 ml.
• Flacon de Xylocaïne à 2 %.
Pour l’asepsie
• Nettoyant décontaminant (Bétadine moussante).
• Eau stérile de rinçage.
• Désinfectant (Bétadine dermique).
• Compresses stériles.
• Tondeuse dépliante.
• Champ stérile de table.
• Champ stérile troue.
• Haricot.
• Poubelle.
• Container a aiguilles.
• Gants stériles.
• Casaque stérile.
• Calots.
• Masques.
Pour la pose
• Scalpel.
• Drain pleural (2, 10, 16, 18, 20, 22 G) selon prescription.
• Fil et aiguille droite de sutures.
• Clamp.
• Raccord adapté entre le système d’aspiration et le drain.
• Appareil d’aspiration (Pleurevac).
• Deux flacons d’eau stérile de 500 ml permettant le réglage de la dépression.
• Prise de vide, tuyau.
• Tubes de prélèvements (biologie, anatomopathologie, bactériologie,
sérologies…).
Pour le pansement
• Compresses.
• Fil de bourse.
• Élastoplaste.
Pour la surveillance
• Monitoring cardiaque.
• Appareil de mesure de la tension artérielle.
• Appareil de mesure de la saturation en oxygène.
Préparation de l’environnement
• Disposer la salle (chambre ou bloc opératoire) de manière à laisser le plus de
place possible autour du patient, écarter le fauteuil, la table de nuit… inutiles.
• Placer une table adaptable au- dessus du lit de la personne, afin d’y disposer le
matériel stérile.
• Prévoir l’urgence : un arrêt cardio- respiratoire reste toujours à craindre. Prévoir
le chariot d’urgence (ou le kit équivalent) complet et vérifié dans la salle.
• Porter un masque et un calot (pour toutes les personnes présentes).
• Se laver les mains (lavage, désinfection/protocole de l’établissement)
– lavage chirurgical des mains pour le praticien.
• Aider à l’habillage stérile du praticien (il porte déjà masque et calot), casaque et
gants stériles.
Préparation du patient
• Prévenir le patient en lui évoquant le bénéfice immédiat de soulagement. Lui
décrire le déroulement du début de la pose :
– désinfection de la peau ;
– pose des champs stériles ;
– position à prendre et à conserver ;
– anesthésie locale (pose indolore, mais désagréable du fait de l’aspiration) ;
– temps approximatif du déroulement de la pose ;
– radiographies pulmonaires de contrôle ;
– tuyaux et appareil d’aspiration en place plusieurs jours n’empêchant pas de
dormir…
• Répondre aux questions.
• Instaurer un climat de confiance et de tranquillité (éviter les lumières crues
inutiles…).
• Pratiquer une anesthésie de surface une heure avant au moins.
Préparer l’appareil d’aspiration
• Le sortir de son emballage stérile, vérifier son intégrité.
• Remplir les réservoirs prévus avec l’eau stérile (celui du réglage d’aspiration au
niveau prescrit, à – 20 cm d’eau par défaut ; et celui, témoin du bullage, signifiant
une aspiration de l’air contenu dans l’espace pleural, 500 ml en fonction de la
marque des appareils).
• Brancher la prise de vide, relier l’appareil d’aspiration, vérifier son
fonctionnement, garder l’extrémité du tuyau stérile prête à être tendue au médecin
après la pose du drain dans l’espace pleural.
Positionnement du patient
• La localisation du drain thoracique diffère en fonction de l’indication, et il est
également possible de placer plusieurs drains. En principe, le drain thoracique est
placé à hauteur du mamelon, sur la ligne axillaire antérieure.

• Aider le patient à se positionner de façon à dégager la zone de drainage et de la


façon la plus confortable possible :
– en décubitus dorsal, tète à plat ou légèrement relevée, bras du côté du drainage
placé sous la tête ;
– en position assise au bord du lit, jambes pendantes, dos recourbé, bras en avant
appuyés sur une table, tête posée sur un oreiller ;
– en décubitus latéral, bras en avant, tête sur un oreiller.
• Préparer la surveillance cardiaque (monitoring), de la tension artérielle (brassard
à tension), de la saturation en oxygène (capteur place au doigt, mesurant la
saturation en oxygène).
Réaliser un champ aseptique
• Repérer la zone choisie par le praticien pour le drainage.
• Dépiler une large zone thoracique si nécessaire (pose de l’Élastoplaste).
• Nettoyer, décontaminer la zone de ponction (Bétadine moussante).
• Rincer, sécher.
• Désinfecter la zone (Bétadine dermique).
Réaliser cette asepsie selon la procédure en pratique dans le service et selon le
protocole CLIN de l’établissement.
Pose du drain pleural
• Pendant l’intervention, on surveillera constamment la FC, FR, TA, T°
• Le médecin fixe le drain à la peau, et coud une bourse autour du drain. Cette
bourse permettra la fermeture de la peau lors du retrait du drain, quelques jours
plus tard.
• Le médecin réalise un pansement stérile.
Symptômes possibles après l’intervention

 Douleurs irradiant vers la poitrine, le dos et l’épaule, dû à une irritation de la


plèvre viscérale par le drain ou à une irritation de la plèvre pariétale au niveau des
côtes
 Gêne de toux et inspiration profonde pénible : augmentation des doses
antalgiques, réorientation du drain.
 L’immobilité relative et les antidouleurs peuvent occasionner de la constipation.
Les symptômes possibles sont des crampes, une envie impérieuse de déféquer et
l’absence de gaz et de selles.
Points importants après la pose du drain

 Le monitorage est maintenu : Fréquence respiratoire, tension artérielle, fréquence


cardiaque, spo2 (risque de récidive !!!)
 Surveillance des fuites d’air et de liquide dans le drain thoracique
 Contrôle de la présence possible de caillots dans les tubulures. (traire le drain
dans ce cas pour prévenir son obstruction)
 Position assise droite au lit à faire adopter par le patient de temps en temps, afin
de favoriser l’écoulement, faciliter la respiration, et permettre d’expectorer
facilement les sécrétions.
 Réfection stérile du pansement du drain, surveillance des signes inflammatoires
au niveau de l’incision
 Clampage intermittent du drain en post pose (sur PM), afin de prévenir un OAP
de ré-expansion.
 Épreuve de clampage du drain (sur PM) au moins 24h avant le retrait prévisible
du drain, surveiller la stabilité de la mécanique ventilatoire et la qualité des
échanges gazeux (spo2)
 Radios de contrôle avant et après retrait du drain
 Aide au serrage correct du fil de bourse, lors du retrait (prévenir un nouveau
pneumothorax)
 Éducation du patient :
-Ne fumez pas.
-Ne portez aucune charge.
-Évitez de rester couché à plat pendant une période prolongée ; la mobilisation est
encouragée, en respectant les limites de la douleur.
-Ne faites pas de sport pendant un certain temps (la durée dépend du type
d’intervention).
Auto- évaluation
De la procédure de soin
• Le drain est solidement fixé à la peau, le tuyau n’est pas en tension entre la peau
et l’appareil, il n’est pas coudé, débranché, clampé…
• L’aspiration fonctionne, le compartiment indiquant une aspiration à moins 20
cm d’eau bulle (certains ne bullent pas, mais fonctionnent correctement, cette
particularité est indiquée dans le mode d’emploi de l’appareil).
• Observer l’écoulement aspiré de la plèvre :
– le liquide pleural (sang, sérosités) est visible et mesurable dans la chambre de
recueil graduée
– un bullage dans le compartiment de témoin d’aspiration pleurale indique une
présence d’air dans l’espace pleural.
• Faire réaliser immédiatement au lit une radiographie pulmonaire. Suivre le
retour du résultat et transmettre au médecin.
• Poursuivre la surveillance de la personne et vérifier son amélioration clinique,
la rassurer et être présent.
Du résultat ou des objectifs à atteindre
• Le patient se sent- il mieux ?
• L’aspiration est- elle efficace ? L’examen clinique, auscultatoire et
radiographique le précisera. Si ce n’est pas le cas, le médecin prévoira de retirer
légèrement le drain s’il n’est pas tout à fait bien placé (il ne sera jamais repoussé),
le médecin pratique cette intervention et réalise un nouveau point de fixation.
• Mesurer la douleur et l’anxiété de la personne pendant et après le soin.
• Vérifier la fixation du drain, la perméabilité du système, la liberté de mouvement
de la personne. (Peut- il aller aux toilettes, la longueur du tuyau de l’appareil au
mur est- il assez long ?)

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