loi de quepler

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Lois de Kepler

Pour les articles homonymes, voir Kepler.

Johannes Kepler.

En astronomie, les lois de Kepler décrivent les propriétés principales du


mouvement des planètes autour du Soleil.

L’éponyme des lois est l’astronome Johannes Kepler (1571-1630) qui les a
établies de manière empirique à partir des observations et mesures de la
position des planètes faites par Tycho Brahe, mesures qui étaient très
précises pour l’époque (8 minutes d’arc de précision) [réf. Nécessaire] .
Copernic avait soutenu en 1543 que les planètes tournaient autour du
Soleil, mais il s’appuyait sur le mouvement circulaire uniforme, hérité de
l’antiquité grecque, et les moyens mathématiques n'étaient pas si
différents de ceux utilisés par Ptolémée pour son système géocentrique.

Kepler publie les deux premières lois en 1609 dans Astronomia nova puis
la troisième en 1619 dans Harmonices Mundi. Les orbites elliptiques, telles
qu’énoncées dans ses deux premières lois, permettent d’expliquer la
complexité du mouvement apparent des planètes dans le ciel sans
recourir aux épicycles, excentriques et autre équant (ou substituts de
celui-ci) des modèles copernicien et ptoléméen.

En 1687, s’appuyant sur les travaux de Galilée, Kepler et Huygens, Isaac


Newton découvre la loi de la gravitation qui lui permet d’expliquer les trois
lois de Kepler.

Voltaire (1694-1778), dans ses Éléments de la philosophie de Newton de


1738, a été le premier à appeler « lois » celles de Kepler. Lalande (1732-
1807), dans son Abrégé d’astronomie de 1774, semble avoir été le premier
à énumérer et numéroter les trois lois de Kepler dans l’ordre selon lequel
elles sont habituellement données aujourd’hui.
Énoncé des trois lois de Kepler

Première loi – Loi des orbites

Schéma d’une orbite elliptique, l’excentricité étant très exagérée vis-à-vis


de celles des planètes du système solaire.

La première loi de Kepler est dite « loi des orbites » ou « loi des ellipses ».

Les planètes du système solaire décrivent des trajectoires elliptiques, dont


le Soleil occupe l’un des foyers. Plus généralement, les objets célestes
gravitant autour du Soleil décrivent des trajectoires qui sont des coniques
dont le Soleil est un foyer. Dans le cas des comètes, on peut en effet avoir
aussi des trajectoires non-fermées, paraboliques ou hyperboliques.

Dans le référentiel héliocentrique, le Soleil occupe toujours l’un des deux


foyers de la trajectoire elliptique des planètes qui gravitent autour de lui. À
strictement parler, c’est le centre de masse qui occupe ce foyer ; la plus
grande différence est atteinte avec Jupiter qui, du fait de sa masse
importante, décale ce centre de masse de 743 075 km ; soit 1,07 rayons
solaires — des déplacements plus importants peuvent être obtenus en
cumulant les effets des planètes sur leur orbite.

Les ellipses que décrivent les centres de gravité des planètes sont quasi-
circulaires, ayant une faible ou très faible excentricité orbitale, les plus
élevées étant celles de Mercure (~0,2), suivie de celle de Mars (~0,09).
C’est cette dernière que Kepler a utilisée pour sa découverte de la
première loi, et il est aidé en cela par la faiblesse de l’excentricité de
l’orbite de la Terre (~0,017) relativement à celle de Mars. Les foyers sont
eux bien distincts du centre de l’ellipse.

Deuxième loi – Loi des aires

Loi des aires : chaque intervalle correspond à 5 % de la période.

La deuxième loi de Kepler est dite « loi des aires ».

Des aires égales sont balayées dans des temps égaux.


Si S est le Soleil et M une position quelconque d’une planète, l’aire (de la
surface) balayée par le segment [SM] entre deux positions C et D est égale
à l’aire balayée par ce segment entre deux positions E et F si la durée qui
sépare les positions C et D est égale à la durée qui sépare les positions E
et F. La vitesse d’une planète devient donc plus grande lorsque la planète
se rapproche du Soleil. Elle est maximale au voisinage du rayon le plus
court (périhélie), et minimale au voisinage du rayon le plus grand
(aphélie).

De cette deuxième loi, on déduit que la force exercée sur la planète est
constamment dirigée vers le Soleil. Kepler écrira à un collègue : Une chose
est certaine : du Soleil émane une force qui saisit la planète.

De la loi des aires découle directement l’équation de Kepler qui permet de


trouver l’aire parcourue en fonction de la position exacte d’une planète.

En effet la deuxième loi de Kepler implique que la planète accélère en


approchant du Soleil et décélère en s’éloignant du Soleil. La vitesse n’est
donc pas constante mais seulement la vitesse aréolaire (la planète balaie
des aires égales en des intervalles de temps égaux) . C’est pourquoi à la
planète n’a pas parcouru un angle de 90° mais a balayé une aire de .

L’équation est de la forme . Avec M l’aire parcourue (connue sous le nom


d’anomalie moyenne), e l’excentricité et E l’angle au centre de l’ellipse.

Comme l’équation de Kepler est non linéaire (en ), le problème inverse qui
revient à trouver l’angle de la planète en fonction de l’aire (et donc du
temps), ne possède pas de résolution simple. Mais il existe une solution
exacte sous forme de séries (sommes infinies) ainsi que des
approximations En obtenues par la méthode de Newton. En partant, par
exemple, de E0=M on a :

Troisième loi – Loi des périodes

La troisième loi de Kepler est dite « loi des périodes » ou « loi harmonique
».
Le carré de la période sidérale P d’une planète (temps entre deux
passages successifs devant une étoile) est directement proportionnel au
cube du demi-grand axe a de la trajectoire elliptique de la planète :

Avec k constant. Les lois de la gravitation universelle énoncées par Isaac


Newton permettent de déterminer cette constante en fonction de la
constante gravitationnelle G, de la masse du Soleil M⊙ et de la masse de
la planète m gravitant autour du Soleil selon

Soit, avec M>>m

En exprimant les distances en unités astronomiques et les périodes en


années, la loi s’exprime très simplement :

De cette troisième loi, appelée aussi « loi harmonique de Kepler » (car elle
exprime un invariant à travers tout le système solaire, « donc » une
certaine harmonie de celui-ci, le mouvement de toutes les planètes étant
unifié en une loi universelle), on déduit qu’il existe un facteur constant
entre la force exercée et la masse de la planète considérée, qui est la
constante de gravitation universelle, ou constante gravitationnelle.

Cette formule, avec celles de l’ellipse, permet de calculer les différents


paramètres d’une trajectoire elliptique à partir de très peu d’informations.
En effet, Johann Lambert (1728 – 1777) montra que la connaissance de
trois positions datées permettait de retrouver les paramètres du
mouvement.

Forme newtonienne de la troisième loi de Kepler

Isaac Newton comprit le lien entre les lois de la mécanique classique et la


troisième loi de Kepler. Il en déduisit la formule suivante :

, plus souvent sous la forme

Où :
Est la période de révolution de l’objet,

Est le demi grand axe de la trajectoire elliptique,

Est la constante de la gravitation universelle,

Est la masse de la planète,

Est la masse de l’étoile.

Dans le cas d’un système étoile/planète, la masse de la planète peut être


négligée par rapport à la masse de l’étoile :

Démonstration

On commence par établir la loi des aires :

Soit .

On a .

Donc .

Soit l’aire balayée par le vecteur pendant et la variation de pendant le


même temps.

On a d’où .

L’aire de l’ellipse valant , on en déduit que .

De plus on a .

On en déduit que d’où, en élevant au carré .

Cas de la gravitation

En admettant que le Soleil soit infiniment lourd par rapport aux planètes,
et en négligeant leurs interactions entre elles, on constate que les
planètes sont soumises aux trois lois.

De plus, en combinant le principe fondamental de la dynamique


(deuxième loi de Newton) et la loi universelle de la gravitation, on trouve
que l’accélération est indépendante de la masse du corps mobile dans le
cas d’un mouvement pour lequel la force qui s’applique est la gravité. En
conséquence, la constante de la troisième loi est la même pour toutes les
planètes, mais aussi pour les autres corps en orbite autour du soleil, s’ils
ne sont pas sous l’influence gravitationnelle notable d’un autre corps.

On peut appliquer les lois de Kepler pour tout autre corps en orbite autour
d’un objet central prépondérant ; seule la constante de la troisième loi
change, selon la masse de cet objet central. C’est le cas, par exemple, de
la Lune par rapport à la Terre, ou d’un satellite artificiel en orbite autour de
celle-ci, et pour les multiples lunes des planètes du système solaire.

Problème à deux corps

Les lois de Kepler peuvent s’appliquer simplement dans le cas d’un


problème à deux corps, sans la présence d’un objet central prépondérant :
dans ce cas (comme d’ailleurs dans le cas général), le point central
auxquelles se réfèrent les deux premières lois n’est pas le centre du corps
le plus massif, mais le centre de masse (ou barycentre) des objets en
interaction.

Cas de forces autres que la gravitation

Comme on l’a dit plus haut, les lois de Kepler ne sont pas limitées à la
gravitation. Elles s’appliquent pour toute accélération orbitale se
manifestant en 1/r². Or c’est aussi le cas de la loi de Coulomb en
électrostatique.

L’exemple des lois de Kepler peut aussi être mentionné dans certains
modèles pour les électrons orbitant autour d’un noyau atomique. Le
modèle de Bohr–Sommerfeld prévoit d’ailleurs des orbites elliptiques pour
les électrons. Par contre, on n’a plus indépendance par rapport à la masse
du corps mobile. La constante dans la troisième loi dépend des constantes
de la force, et de la masse (indépendante d’un électron à l’autre).

Toutefois la physique quantique considère aujourd’hui que cette notion


d’électrons en orbite elliptique autour des noyaux atomiques n'est qu'une
approximation, qui fut autrefois utile pour les chercheurs.

Découverte de nouveaux corps célestes


Johannes Kepler découvre ses lois grâce à un travail d’analyse
considérable des observations astronomiques établies par Tycho Brahe,
qui sont bien plus précises que celles déjà connues, il s’appuie en
particulier sur les positions de Mars, dont il étudie le mouvement dès
1600. Il est persuadé que le soleil est, d’une façon ou d’une autre, le «
véritable » centre du système solaire (pour les planètes extérieures
comme Mars, Copernic utilise un point fictif voisin du soleil comme centre
d’un cercle sur lequel tourne à vitesse uniforme le centre d’un petit
épicycle portant la planète). Guidé par cette conviction et après de longs
errements, il finit par découvrir que le mouvement des planètes est
elliptique, avec le soleil placé en un foyer de l’ellipse. Ses résultats et la
façon dont il y est parvenu sont consignés dans son ouvrage majeur,
l’Astronomia nova, paru en 1609, mais de fait terminé fin 1605.

Ses lois ont permis, elles-mêmes, d’affiner les recherches astronomiques


et de mettre en évidence des irrégularités de mouvements de corps
connus, par une étonnante progression de l’analyse.

L’exemple le plus spectaculaire fut celui des irrégularités d’Uranus qui


permit la découverte de Neptune par Le Verrier (1811 – 1877), par le
calcul : découverte confirmée par l’observation de Galle (1812 – 1910) en
1846.

Bibliographie

Cet article utilise du matériel de l’article de Wikipédia Lois de Kepler, qui


est publié sous le Creative Commons Attribution-Share-Alike License 3.0.

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