histo-pcem2-eb5534
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Cours d’Histologie
PCEM2
2003 - 2004
7 Avant-Propos
33 Chapitre 2 : Cardio-Vasculaire
33 2.1 Le cœur
33 2.1.1 L’organisation histologique du cœur
33 2.1.2 Les trois tuniques cardiaques sont successivement, à partir de la lumière,
l’endocarde, le myocarde et l’épicarde
35 2.2 Les vaisseaux
35 2.2.1 Les vaisseaux sanguins
41 2.2.2 Les vaisseaux lymphatiques
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Table des matières
47 4.1 La thyroïde
48 4.2 Les parathyroïdes
48 4.3 Les cortico-surrénales
49 4.4 Les médullo-surrénales
50 4.5 L’épiphyse
51 5.1 L’épiderme
51 5.1.1 Les kératinocytes
53 5.1.2 Les mélanocytes
54 5.1.3 Les cellules de Langerhans
54 5.1.4 Les cellules de Merkel
54 5.2 Le derme
55 5.3 L’hypoderme
55 5.4 Les annexes cutanées
55 5.4.1 Les glandes sudoripares
55 5.4.2 Les follicules pilo-sébacés
56 5.4.3 Les ongles
57 5.4.4 Peau « épaisse » et peau « fine »
57 5.5 La sensibilité cutanée
59 5.6 Réparation d’une plaie cutanée
59 5.6.1 La formation du caillot
59 5.6.2 La réaction inflammatoire (J0 à J3)
60 5.6.3 La phase proliférative (ou phase productive) (J3 à J12)
64 5.6.4 La phase de remodelage
64 5.6.5 Pigmentation et sensibilité des cicatrices cutanées
64 5.7 Pousse et repousse des poils et des ongles
64 5.7.1 La pousse et repousse physiologiques des poils
65 5.7.2 La régénération des poils et des glandes sudoripares, après une lésion
cutanée
65 5.7.3 La pousse et repousse physiologiques des ongles
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Table des matières
73 7.1 L’olfaction
73 7.1.1 La muqueuse olfactive
74 7.1.2 Les voies olfactives
74 7.1.3 La reconnaissance des molécules odoriférantes
75 7.2 L’oeil
75 7.2.1 Les 3 tuniques de l’œil
76 7.2.2 Les milieux transparents de l’œil
78 7.2.3 La rétine
81 7.2.4 Les annexes du globe oculaire
81 7.3 L’oreille
81 7.3.1 L’oreille externe
81 7.3.2 L’oreille moyenne
82 7.3.3 L’oreille interne
84 7.4 Le goût
85 Références bibliographiques
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Table des matières
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Avant-Propos
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ment sur le site de notre Faculté : http://www.chups.jussieu.fr dans lequel ils trouveront les indis-
pensables rappels du cours d’histologie moléculaire de PCEM1 ainsi qu’une liste de sites français
et étrangers du plus grand intérêt. Par ailleurs, une excellente liste de sites d’histologie se trouve à
l’adresse suivante : http://www.neuropat.dote.hu/histol.htm#General
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Avant-Propos
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L’appareil digestif
Chapitre 1
L’appareil digestif
Auteurs : J.M. André, M. Catala et J. Poirier
La pulpe dentaire
est un tissu conjonctif lâche contenant des vaisseaux sanguins et des nerfs. Elle est contenue
dans la chambre pulpaire (située au centre de la couronne de la dent) prolongée par les ca-
naux dentaires s’ouvrant à l’apex des racines. Elle est limitée en périphérie par une couche
de cellules mésectodermique (dérivant de la crête neurale) sécrétant la dentine, les odonto-
blastes. Ce sont des cellules prismatiques, moins étroitement adhérentes sur leurs faces la-
térales que dans la plupart des épithéliums. Leur noyau, ovalaire allongé, est situé au pôle
basal. Le cytoplasme basal est riche en réticulum endoplasmique granulaire et contient un
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L’appareil digestif
volumineux appareil de Golgi. Au delà du plateau terminal au niveau duquel des complexes
de jonction relient les cellules entre elles, la partie apicale de la cellule se résoud en un fin
prolongement cytoplasmique (ou « fibre de Tomes ») qui s’étend dans un canalicule de la
dentine ; ce prolongement contient des mitochondries, des éléments du cytosquelette et des
vésicules de sécrétion déversant leur contenu de tropocollagène dans le milieu extra-cellu-
laire pour constituer les fibrilles de collagène de la prédentine. La transition entre préden-
tine (non encore minéralisée) et dentine (minéralisée) est abrupte (« front de
minéralisation »).
La dentine
La dentine (ou ivoire) entoure la pulpe dentaire. C’est, après l’émail, de deuxième tissu le
plus dur de l’organisme. C’est une matrice extra-cellulaire produite par les odontoblastes
puis calcifiée (cristaux d’hydroxyapatite) et parcourue par de très nombreux (50000/mm2)
petits canalicules (ou tubules dentinaires). Ceux-ci, perpendiculaires à la surface, contien-
nent un fin prolongement cytoplasmique des odontoblastes. La dentine constitue le tissu
dentaire le plus important par sa masse ; dans les conditions normales, elle est entièrement
recouverte soit par l’émail, soit par le cément. La grande sensibilité de la dentine est sous-
tendue par des fibres nerveuses amyéliniques dont les terminaisons nerveuses libres sont en
contact étroit (en particulier par des gap-jonctions) avec les odontoblastes et leur prolonge-
ment cytoplasmique. Tous les stimuli (tact, chaud, froid, ...) sont ressentis comme un mes-
sage douloureux.
L’émail
La périphérie de la dent est faite d’émail au niveau de la couronne et de cément au niveau
des racines. Pendant la vie intra-utérine, l’émail, substance la plus dure de l’organisme, est
sécrété par les adamantoblastes (ou améloblastes), cellules épithéliales d’origine ectoder-
mique. L’émail contient près de 99 % de sels minéraux avec moins de 1 % de matrice or-
ganique et est organisée en prismes hexagonaux groupés en faisceaux à trajet grossièrement
radiaire et maintenus les uns contre les autres par une substance interprismatique. Les pris-
mes, très allongés, s’étendent depuis la jonction émail-dentine jusqu’à la surface de la cou-
ronne de la dent ; ils consistent en groupes de longs et fins cristaux d’hydroxyapatite
disposés parallèlement dans le sens de la longueur ; leur diamètre est de l’ordre de 4 à 8 µm.
Les cristaux de l’émail interprismatique sont orientés différemment. La matrice organique,
reste de la matrice sécrétée par les améloblastes avant la minéralisation de l’émail, n’est fai-
te ni de kératine ni de collagène, mais de glycoprotéines keratin-like riches en tyrosine
(amélogénines, qui disparaissent pendant la formation de l’émail ; énamélines et « tuft
protein ») et de polysaccharides.
Le cément
Le cément recouvre la racine de la dent. Il ressemble au tissu osseux. Il est fait de cellules
(les cémentocytes), qui se disposent dans des lacunes et leurs prolongements dans des ca-
nalicules (comme les ostéocytes dans le tissu osseux), et de matrice extra-cellulaire (colla-
gène de type I, glycoprotéines et protéoglycanes) minéralisée. Toutefois, à l’inverse de l’os,
le cément est avasculaire. Une couche de cémentoblastes, analogues aux ostéoblastes, est
située à sa face externe, adjacente au ligament périodontique, et continue d’élaborer du cé-
ment pendant toute la vie de la dent. Au moment de la chute des dents de lait, des odonto-
clastes (analogues aux ostéoclastes) résorbent le cément et la dentine de la racine.
Le périodonte est l’espace conjonctif qui amarre la racine de la dent à l’os de l’alvéole et nourrit
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L’appareil digestif
les tissus avoisinants. Il est fait de tissu conjonctif lâche vascularisé et innervé, parcouru par de
nombreux trousseaux de tissu fibreux dense correspondant au ligament alvéolo-dentaire (ou liga-
ment périodontique).
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L’appareil digestif
tine secondaire est produite, à un rythme très limité, pendant toute la vie, et plus activement
en cas de lésion (dentine réactionnelle, dite dentine irrégulière car la dentine secondaire est moins
régulière que la dentine initiale). Comme les odontoblastes tapissent la chambre pulpaire, celle-ci
se comble progressivement au fur et à mesure de la production de dentine secondaire.
On décrit trois types différents de papilles linguales selon leur structure morphologique : les pa-
pilles filiformes, fungiformes et caliciformes :
1. les papilles filiformes sont les plus nombreuses, elles sont dépourvues de bourgeons du goût
et sont formées de la simple surélévation de l’épithélium lingual par un axe conjonctivo-vas-
culaire.
2. les papilles fongiformes sont plus volumineuses, moins nombreuses et peuvent contenir des
bourgeons du goût situés au niveau de leur partie superficielle.
3. les papilles caliciformes sont peu nombreuses (une dizaine environ) exclusivement localisées
au niveau du V lingual, limitées par un sillon circulaire nommé vallum entourant une surélé-
vation centrale, les bourgeons du goût étant situés au niveau des faces latérales de la papille
dans le sillon. Au fond du vallum s’ouvre de petites glandes séreuses appelées glandes de Von
Ebner.
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L’appareil digestif
Chaque bourgeon gustatif contient des cellules sensorielles, des cellules de soutien et des cel-
lules basales.
Il existe un rapide (une douzaine de jours) renouvellement continu des cellules sensorielles en un
cycle conduisant de la cellule basale à une cellule de soutien, puis à une cellule sensorielle. Au ni-
veau du contact entre la cellule sensorielle et la fibre nerveuse, existe une synapse mais on observe
aussi une arborisation axonale intercellulaire. Une fibre nerveuse est en relation avec de nombreu-
ses cellules réceptrices réalisant un circuit de sommation spatiale. Ainsi, le potentiel d’action qui
résulte de la stimulation gustative représente la sommation de signaux provenant de très nombreu-
ses cellules sensorielles. A sa face apicale, la cellule sensorielle présente des microvillosités qui
font saillie dans la lumière buccale par le pore gustatif. Les récepteurs du goût sont situés sur ces
microvillosités apicales.
— Les cellules réceptrices des bourgeons du goût sont reliées au noyau solitaire du bulbe par un
des trois nerfs périphériques suivants :
— le VII bis pour les bourgeons des papilles fongiformes des 2/3 antérieurs de la langue
— Le IX pour les bougeons du goût des papilles caliciformes
— Le X pour les bourgeons du goût dispersés au pharynx et au larynx
— Un neurone central relie ensuite le noyau solitaire bulbaire à la partie inférieure du noyau ar-
qué thalamique.
— Un dernier neurone central relie enfin le noyau arqué thalamique au cortex pariétal.
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L’appareil digestif
racine et glandes séreuses de Von Ebner), elles ont un canal excréteur court, peu ou pas ramifié, et
une portion sécrétrice séreuse ou séro-muqueuse selon les cas et entourée de cellules myoépithé-
liales.
Les glandes salivaires principales forment des organes anatomiquement bien individualisés ; el-
les sont lobulées et leurs canaux excréteurs sont longs et très ramifiés : canaux intralobulaires, puis
interlobulaires et enfin collecteurs.
Leur portion sécrétrice est faite d’acinus ou tubulo-acinus entourés de cellules myoépithéliales.
Dans la sublinguale les unités sécrétantes sont surtout muqueuses mais aussi parfois séro-muqueu-
ses.
Dans la sous-maxillaire, les unités sécrétantes sont séreuses, muqueuses mais surtout mixtes c’est
à dire séromuqueuses
1.1.6 Le pharynx
Le pharynx est le carrefour aéro-digestif. Il conduit l’air des fosses nasales au larynx et aux trompes
d’Eustache ainsi que les aliments de la cavité buccale à l’œsophage qui le prolonge. Il comporte
l’oropharynx, le nasopharynx puis le laryngopharynx et est constitué d’une muqueuse reposant sur
une musculeuse.
La muqueuse pharyngée comporte un épithélium malpighien (non kératinisé) dans sa partie diges-
tive alors qu’il est de type respiratoire dans sa partie nasale. Le chorion est riche en fibres élastiques
avec souvent des glandes muqueuses.
La musculeuse est faite de faisceaux de muscles striés squelettiques qui se continuent avec ceux de
l’œsophage.
Les amygdales sont les formations lymphoïdes annexées au pharynx. (cf. ci-après)
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L’appareil digestif
La muqueuse
comporte un épithélium de revêtement et un tissu conjonctif sous-jacent portant le nom de
chorion. Le chorion contient du tissu lymphoïde diffus et des follicules lymphoïdes. Il peut
renfermer dans certaines localisations des glandes. Il est riche en vaisseaux ayant un rôle
nutritif pour ces glandes ou bien un rôle de récupération des nutriments liés à la fonction
d’absorption.
La musculaire-muqueuse
est constituée d’une mince couche de tissu musculaire lisse ; elle est absente aux extrémités
du tube (1/3 supérieur de l’œsophage et canal anal).
La sous-muqueuse
est constituée de tissu conjonctif et contient le plexus nerveux de Meissner (ou « plexus
sous-muqueux de Meissner ») ainsi que des vaisseaux sanguins et lymphatiques pour la
muqueuse.
La musculeuse
a une disposition générale en 2 couches de tissu musculaire lisse : circulaire interne et lon-
gitudinale externe. Entre ces deux couches se situe le plexus nerveux d’Auerbach (ou
« plexus myentérique d’Auerbach »).
La tunique externe
est soit une adventice, soit une séreuse. Aux extrémités du tube digestif la tunique externe
est constituée par tissu conjonctif lâche qui la rend solidaire aux organes voisins ; on lui
donne le nom d’adventice. Entre ces deux extrémités, la tunique externe comporte un tissu
conjonctif tapissé sur son versant externe par un épithélium simple (mésothélium), consti-
tuant ainsi le feuillet viscéral de la séreuse péritonéale. On lui donne le nom de séreuse.
Sur le plan anatomique, le tube digestif proprement dit comporte successivement l’œsophage, l’es-
tomac, l’intestin grêle (duodénum, jéjunum et iléon) puis le gros intestin (cæcum, appendice, côlon
ascendant, transverse, descendant et sigmoïde) puis le rectum.
En fonction des localisations, on constatera des particularités histologiques propres à chaque étage
du tube digestif.
Le tissu lymphoïde associé au tube digestif (Gut Associated Lymphoid Tissue ou GALT) compor-
te, en plus des cellules lymphoïdes dispersées et des follicules lymphoïdes, les amygdales, l’appen-
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L’appareil digestif
Les amygdales
dont l’ensemble constitue le cercle de Waldeyer sont des masses de tissu lymphoïde en-
châssées dans le chorion de la muqueuse de l’organe où elles siègent ; l’épithélium qui les
borde s’invagine dans cette masse en formant des cryptes) ; elles sont palatines, linguales,
pharyngées, tubaires ou laryngées.
L’appendice
a le chorion de sa muqueuse épaissi sur toute sa circonférence par la présence d’un abon-
dant tissu lymphoïde (lymphocytes libres et follicules).
Les plaques de Peyer
sont de volumineux agrégats de follicules lymphoïdes primaires et secondaires siégeant
dans le chorion de la muqueuse de la partie terminale de l’iléon.
Le GALT n’est qu’une localisation particulière du tissu lymphoïde associé aux muqueuses (Mu-
cous Associated Lymphoid Tissue ou MALT) qui s’observe aussi dans la muqueuse des voies res-
piratoires (Bronchus Associated Lymphoid Tissue ou BALT), urinaires et génitales ainsi que dans
les glandes lacrymales, salivaires et mammaires.
Les IgA sécrétoires agissent localement dans la lumière intestinale en enrobant, grâce à leur 4 sites
anticorps, les antigènes intraluminaux (substances étrangères antigéniques, toxines, micro-
organismes : parasites, bactéries, virus).
Le processus s’effectue en quatre phases :
— Présentation des antigènes endoluminaux aux cellules immunocompétentes, dans les follicu-
les isolés et surtout dans les plaques de Peyer (les lymphocytes B de ces structures viennent,
bien entendu, de la moelle osseuse, par voie sanguine, en traversant la paroi des veinules post-
capillaires).
Les cellules M (microfold cells), situées dans l’épithélium intestinal au niveau des plaques de
Peyer, incorporent par endocytose les antigènes endoluminaux puis les transfèrent aux cellu-
les dendritiques qui les présentent aux lymphocytes B. Ces cellules M délimitent des poches
formées d’invaginations de leurs espaces basolatéraux contenant des lymphocytes T et B, des
cellules dendritiques et des macrophages. Il s’en suit l’activation et l’expansion clonale de ces
lymphocytes, leur acquisition de l’isotype IgA par commutation de classe (switch) et le début
de la maturation cellulaire grâce à l’action de lymphocytes T auxiliaires.
— Migration des lymphocytes activés synthétisant l’IgA, par voie lymphatique, vers les gan-
glions mésentériques où se poursuit l’expansion clonale et où se produit la maturation cellu-
laire en plasmoblastes (apparition d’IgA intracytoplasmique).
— Passage des plasmoblastes à IgA dans le canal thoracique et retour par voie sanguine dans
le chorion de la muqueuse intestinale (domiciliation ou « homing »). C’est là que s’achève la
différenciation des plasmoblastes en plasmocytes. Ces plasmocytes sécrètent sur place l’im-
munoglobuline A dimérique avec chaîne polypeptidique J ; ils ne recirculent pas et leur durée
de vie est de 5 à 6 jours. Ces cellules colonisent en même temps d’autres muqueuses comme
la muqueuse bronchique ou d’autres sites comme la glande mammaire en lactation.
— Transport de l’IgA vers la lumière intestinale grâce à la pièce sécrétoire (ou composant sécré-
toire). Sécrété par les entérocytes et situé dans leur membrane, le composant sécrétoire s’as-
socie à l’IgA dimérique et permet ainsi sa traversée de l’entérocyte (par endocytose latéro-
basale puis exocytose apicale) ; le produit relargué dans la lumière est donc une IgA sécrétoire
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L’appareil digestif
1.2.2 L’œsophage
L’œsophage est un tube rectiligne et flexible qui réunit le pharynx à l’estomac. Il a une longueur
de 25 cm et un calibre de 2 à 3 cm ; il traverse le diaphragme et s’ouvre sur l’estomac au niveau du
cardia.
A cet étage du tube digestif, on observera des caractéristiques histologiques spécifiques au niveau
des 5 tuniques constitutives du tube.
2003 - 2004 Cours d’Histologie - Pr. Jacques Poirier, Dr Jean-Michel André et Pr. Martin Catala 17/86
L’appareil digestif
La muqueuse
• l’épithélium de surface est, chez l’homme, de type pavimenteux stratifié non kératini-
sé
• le chorion comporte - essentiellement à l’extrémité inférieure - de petites glandes mu-
queuses appelées « glandes cardiales ». Elles sont très peu nombreuses chez l’homme.
La musculaire muqueuse
débute progressivement à partir du 1/3 moyen de l’œsophage.
La sous-muqueuse
contient, en petite quantité chez l’homme (mais davantage chez d’autres espèces comme le
chien) des glandes tubulo-alvéolaires muqueuses appelées « glandes œsophagiennes » dont
les canaux excréteurs traversent la musculaire-muqueuse et la muqueuse pour s’ouvrir à la
lumière.
La musculeuse
est constituée d’un tissu musculaire strié au tiers supérieur (prolongement de la musculatu-
re striée pharyngienne) et lisse au tiers inférieur. Chez beaucoup d’espèces, au tiers moyen
les faisceaux musculaires lisses et striés sont ainsi intriqués.
La tunique externe est une adventice
qui rend l’œsophage solidaire des organes médiastinaux voisins.
1.2.3 L’estomac
En fonction de son état de vacuité et de remplissage l’estomac présentera des plis par ailleurs ob-
servés au cours d’examen fibroscopique (gastroscopie).
A cet étage du tube digestif, on observera des caractéristiques histologiques spécifiques importan-
tes au niveau de 2 des 5 tuniques constitutives du tube.
La muqueuse
Schématiquement, on peut y décrire un « étage des cryptes » et un « étage des glandes ».
L’étage des cryptes
L’épithélium de surface est un épithélium prismatique simple constitué de cellules
dites « à pôle muqueux fermé » (à partie apicale contenant des grains de mucus). Il
s’invagine régulièrement en dépressions appelées « cryptes gastriques » réalisant
ainsi un « étage des cryptes ».
18/86 Cours d’Histologie - Pr. Jacques Poirier, Dr Jean-Michel André et Pr. Martin Catala 2003 - 2004
L’appareil digestif
Les glandes fundiques comportent 4 types cellulaires : les cellules principales, les cellules
bordantes, les cellules à mucus et les cellules neuro-endocrines.
2003 - 2004 Cours d’Histologie - Pr. Jacques Poirier, Dr Jean-Michel André et Pr. Martin Catala 19/86
L’appareil digestif
L’estomac pylorique
ou antre pylorique est caractérisé par la présence de glandes pyloriques dans le chorion.
La transition entre les deux parties de l’estomac, fundique et pylorique, se fait par affron-
tement des muqueuses.
Les glandes pyloriques sont tubuleuses, contournées, à large lumière s’ouvrant sur des
cryptes profondes et parfois ramifiées ; les cellules constitutives sont essentiellement des
cellules à mucus mais on y trouve aussi en grand nombre des cellules neuroendocrines sé-
crétrices de gastrine ; par contre, très rarement chez l’Homme des cellules principales.
Le pylore
est la zone de transition vers le duodénum (« pylé » : la porte). Elle comporte un passage
direct de l’épithélium gastrique avec l’épithélium intestinal. Les cellules de défense y sont
nombreuses. La musculeuse est renforcée au niveau de la couche circulaire interne formant
le sphincter pylorique.
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L’appareil digestif
A cet étage du tube digestif, on observera des caractéristiques histologiques spécifiques notables
au niveau de 2 des 5 tuniques constitutives du tube : la muqueuse et la sous-muqueuse (au niveau
du duodénum seulement).
La muqueuse
peut être décrite en deux étages : un étage des villosités et un étage des glandes (ou cryptes)
de Lieberkühn.
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L’appareil digestif
— Les entérocytes sont les cellules les plus nombreuses et sont responsables de
la fonction d’absorption intestinale. En MO, on observe au pôle apical de ces
cellules prismatiques un plateau strié qui correspond en ME à des microvillo-
sités rectilignes de même calibre (0,1 µm), de même longueur (1 à 2 µm), dis-
posées parallèlement de façon très ordonnée. A la face externe de leur
membrane plasmique, le feutrage du glycocalyx (ou cell coat ou revêtement
cellulaire) est bien visible en ME.
La microvillosité du plateau strié des entérocytes est formée par un axe enra-
ciné dans un plateau terminal (terminal web). L’axe est formé par des micro-
filaments d’actine regroupés en faisceaux. D’autres molécules sont associées
à ces faisceaux. La villine se lie aux microfilaments et permet leur fascicula-
tion. De plus, la villine assure la nucléation du filament d’actine. Ces proprié-
tés dépendent de la présence d’ions calcium. La fimbrine peut se lier à l’actine
et favorise la fasciculation des microfilaments en présence d’ions magnésium.
Le plateau terminal contient un réseau dense de molécules de spectrine qui as-
sure la stabilité et la rigidité de la région ; il renferme également deux autres
protéines : la T-protéine (similaire à la titine) et la N-protéine (similaire à la
nébuline).
Ce dispositif augmente considérablement la surface membranaire du pôle api-
cal de la cellule et, de ce fait, joue un rôle considérable dans les phénomènes
d’absorption. De très nombreuses enzymes hydrolytiques (peptidases, amino-
peptidases, disaccharidases, phosphatases alcalines, etc.) sont présentes au ni-
veau du plateau strié des entérocytes, soit dans la membrane plasmique même
des microvillosités (et il s’agit alors d’enzymes synthétisées par la cellule), soit
dans les mailles du glycocalyx qui les revêt (c’est le cas des enzymes prove-
nant du chyme et surtout du suc pancréatique, qui sont donc adsorbées à la sur-
face de l’entérocyte). Ces diverses enzymes assurent les dernières étapes de
l’hydrolyse des protides et des glucides alimentaires et livrent ainsi aux
« transporteurs » de la membrane plasmique les acides aminés et le glucose
qu’ils ont pour rôle de faire pénétrer à l’intérieur des entérocytes qui les déver-
seront dans les capillaires sanguins.
22/86 Cours d’Histologie - Pr. Jacques Poirier, Dr Jean-Michel André et Pr. Martin Catala 2003 - 2004
L’appareil digestif
— Les cellules caliciformes sont des cellules à mucus telles que décrites aussi
dans d’autres localisations comme l’appareil respiratoire.
— Les cellules M (microfold cells) déjà décrites.
— Les cellules neuroendocrines sont décrites ci-après.
— L’axe des villosités comporte un tissu conjonctif lâche, avec des fibres réticu-
lées, un muscle de Brücke : expansion perpendiculaire de la musculaire mu-
queuse, un vaisseau lymphatique en cul de sac : le chylifère central, un réseau
de capillaires sanguins en position sous épithéliale et de nombreux lymphocy-
tes libres.
— les cellules caliciformes et des entérocytes, bien qu’un peu moins hautes sont
du même type que celles des villosités.
— les cellules dites « intermédiaires » sont des cellules immatures encore capa-
bles de se diviser et situées vers le fond des cryptes ; elles se différentient en-
suite en un des deux types précédents.
— les cellules neuro-endocrines intestinales sont rencontrées en plus grand nom-
bre dans les cryptes qu’aux niveau des villosités (poussée migratoire) ; elles
sont responsables de plusieurs types de sécrétion hormonale :
la sécrétion de cholécystokinine (CCK) est stimulée par le contact des peptides
et des acides gras du bol alimentaire ; elle active la sécrétion pancréatique et la
contraction vésiculaire et elle potentialise l’action de la sécrétine
la sécrétion du gastric inhibiting peptid (GIP) est stimulée par le glucose et les
lipides intestinaux ; elle inhibe la sécrétion d’HCl par les cellules bordantes
mais stimule la sécrétion d’insuline pancréatique. Elle est absente sur l’iléon
la sécrétine est produite au niveau du duodénum et est stimulée par le pH acide
qui peut régner dans la lumière ; en retour, elle freine la sécrétion d’HCl par
les cellules bordantes et active la sécrétion des bicarbonates pancréatiques.
— Les cellules de Paneth sont situées au fond des cryptes : ce sont des cellules
sécrétrices exocrines à action antimicrobiennes (en particulier du lysozyme, de
la phospholipase A2 et plusieurs peptides de la famille des défensines comme
les cryptidines) ; elles déversent leurs produits de sécrétion dans la lumière des
cryptes. Elles contribuent donc au rôle de défense de la barrière muqueuse in-
testinale.
— A partir de cellules souches non identifiables par microscopie, on observe aus-
si de nombreuses mitoses expliquant le renouvellement très rapide (4 à 5 jours)
des cellules de l’épithélium intestinal ainsi que la migration cellulaire partant
de la partie inférieure des cryptes jusqu’au sommet des villosités (sauf pour les
2003 - 2004 Cours d’Histologie - Pr. Jacques Poirier, Dr Jean-Michel André et Pr. Martin Catala 23/86
L’appareil digestif
La musculaire muqueuse
est sans particularité histologique locale.
La sous-muqueuse
possède des soulèvements macroscopiques permanents (de l’ordre du centimètre) qui cons-
tituent les « valvules conniventes ».
La muqueuse
comporte un épithélium de revêtement à majorité de cellules caliciformes qui s’invagine
dans la muqueuse en cryptes de Lieberkühn. Le chorion est riche en tissu lymphoïde (lym-
phocytes diffus et follicules lymphoïdes débordant vers la musculaire muqueuse).
La musculaire-muqueuse et la sous-muqueuse
sont sans spécificité histologique locale.
24/86 Cours d’Histologie - Pr. Jacques Poirier, Dr Jean-Michel André et Pr. Martin Catala 2003 - 2004
L’appareil digestif
La musculeuse
est en 2 couches avec toutefois des discontinuités de la couche longitudinale externe qui
forme en fait des bandelettes antérieure et postérieures (tænia coli) reliées par de fins fais-
ceaux musculaires longitudinaux.
Au cours de l’examen coloscopique on peut observer dans la cavité sous forme de plis de
contraction transversaire l’activité physiologique de la musculeuse circulaire
La tunique externe
est une séreuse volontiers infiltrée de tissu adipeux. Elle présente toutefois par endroits des
adhérences qui réalisent des zones adventitielles.
La zone rectale
• Au-dessus de la ligne pectinée se fait la transition entre la muqueuse rectale et la mu-
queuse anale : les glandes de Lieberkühn se raréfient, les cellules épithéliales devien-
nent cubiques puis font place à un épithélium malpighien (non kératinisé)
• La musculaire-muqueuse (suite de la musculaire-muqueuse du rectale) se termine pro-
gressivement sur la ligne pectinée ; ses faisceaux résiduels forment des soulèvements
ou replis verticaux nommés « colonnes rectales de Morgagni »
La zone externe
Située sous la zone pectinée, elle même est divisée en deux parties :
• la zone ano-cutanée dite « lisse », constituée d’un épithélium malpighien mince.
• la zone cutanée ou « marge anale », pigmentée, kératinisée, avec des annexes pilo-sé-
bacés
La musculature sphinctérienne comprend deux groupes de sphincters :
le sphincter interne,
lisse, en renforcement des faisceaux musculaires lisses du prolongement de la tunique mus-
culeuse rectale.
le sphincter externe,
plus important, strié, « volontaire », formé de trois faisceaux (de haut en bas) :
• le faisceau profond, annulaire et épais s’intrique avec le muscle releveur de l’anus.
• le faisceau longitudinal descend entre le sphincter interne lisse et le faisceau profond
du sphincter externe jusque vers la marge anale en dehors du faisceau sous-cutané.
2003 - 2004 Cours d’Histologie - Pr. Jacques Poirier, Dr Jean-Michel André et Pr. Martin Catala 25/86
L’appareil digestif
1.3 Le pancréas
Le pancréas est une volumineuse glande amphicrine, c’est à dire à tissu exocrine et endocrine. Le
pancréas exocrine est une glande acineuse composée, à l’intérieur de laquelle sont dispersées les
formations glandulaires endocrines nommées « îlots de Langerhans ». Le parenchyme glandulaire
est divisé en lobules par de fines travées conjonctives issues de la capsule de l’organe ; ils contien-
nent des vaisseaux sanguins et lymphatiques ainsi que des nerfs.
Les incidences de coupe dévoilent des cellules dites « centro-acineuses » qui appartiennent en fait
aux origines des canaux intercalaires.
26/86 Cours d’Histologie - Pr. Jacques Poirier, Dr Jean-Michel André et Pr. Martin Catala 2003 - 2004
L’appareil digestif
aqueuse, riche en bicarbonates et dépourvue d’enzymes, qui contribue, avec la sécrétion enzyma-
tique des acinus, à former le « suc pancréatique » finalement déversé dans le duodénum.
Les cellules glandulaires endocrines qui les composent sont de trois types (A, B, D) qui ne peuvent
être distingués en microscopie optique que par des colorations particulières, mais qui sont assez
facilement reconnaissables en microscopie électronique par l’aspect, la taille et la densité de leurs
grains de sécrétion. Les cellules B sécrètent de l’insuline, les cellules A du glucagon et les cellules
D de la somatostatine. L’innervation sympathique et parasympathique des îlots de Langerhans est
très riche. Des corps cellulaires neuronaux y sont parfois visibles.
1.4.1 Le foie
Pour l’anatomie précise de ces systèmes, nous renvoyons les étudiants à leurs cours d’ana-
tomie. Nous ne décrirons que quelques données indispensables à la bonne compréhension
de l’histologie hépatique.
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L’appareil digestif
A. La veine porte draine le sang veineux provenant de la cavité abdominale, elle pénètre
dans le foie par le hile et se ramifie pour former les branches de la veine porte qui sont
situées dans les espaces portes.
B. L’artère hépatique, branche du tronc cœliaque, pénètre par le hile hépatique et se ra-
mifie pour donner naissance aux branches de l’artère hépatique situées elles aussi dans
les espaces portes.
Ainsi, les espaces portes ont une signification univoque quant à la nature des vaisseaux qui
les composent : ce sont les vaisseaux afférents du foie.
Le sang provenant de ces systèmes circule ensuite dans les capillaires sinusoïdes, limités
par les travées d’hépatocytes. Ces capillaires ont une disposition radiaire et convergent vers
la veine centrolobulaire. Cette veine conduit aux veines sus-hépatiques, voies efférentes du
foie.
Chaque hépatocyte est baigné par du sang sur deux de ses faces. Leur noyau est cen-
tral, ils sont parfois binucléés. Ils sont très riches en organites intracellulaires tels l’ap-
pareil de Golgi, les réticulums endoplasmiques lisse et granulaire, les mitochondries
et contiennent d’abondants grains de glycogène. Cette richesse en organites cytoplas-
miques témoigne d’une grande activité métabolique.
2. Les cellules endothéliales des capillaires sinusoïdes
Les sinusoïdes hépatiques sont des vaisseaux dont la paroi est constituée uniquement
par des cellules endothéliales qui forment un tapis discontinu. Les cellules endothélia-
les des capillaires sinusoïdes sont fenêtrées avec présence de pores de 10 nm de dia-
mètre. Ces cellules reposent sur une lame basale discontinue. Les cellules
endothéliales et les hépatocytes sont séparés par l’espace de Disse. Cet espace est donc
limité par les microvillosités des hépatocytes et la lame basale des cellules endothélia-
les, il renferme des cellules de Ito et de la matrice extra-cellulaire qui peut être visua-
lisé par une coloration spécifique de la réticuline.
28/86 Cours d’Histologie - Pr. Jacques Poirier, Dr Jean-Michel André et Pr. Martin Catala 2003 - 2004
L’appareil digestif
Sur le plan fonctionnel, on distingue différentes unités qui n’ont pas la même significa-
tion.
— Le lobule hépatique est polyédrique (hexaèdre régulier centré par la veine centrolobu-
laire et limité à ses angles par les espaces portes). Il correspond à l’unité veineuse du
foie, c’est-à-dire aux travées dont les sinusoïdes se drainent dans la veine centrolobu-
laire.
— Le lobule portal est triangulaire centré par un espace porte et limité à ses angles par
des veines centro-lobulaires. Il correspond à l’unité biliaire du foie, c’est-à-dire aux
travées dont les canalicules biliaires se drainent dans l’espace porte.
— L’acinus hépatique est losangique et il est limité par deux veines centrolobulaires et
deux espaces portes. C’est l’unité artérielle centrée sur une branche de l’artère hépati-
que.
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L’appareil digestif
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L’appareil digestif
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L’appareil digestif
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Cardio-Vasculaire
Chapitre 2
Cardio-Vasculaire
Auteurs : Dr. J.M. André et Pr. J. Poirier
2.1 Le cœur
Pour la description anatomique préalable et indispensable, se reporter au site local de C. Cabrol
« Anatomie du cœur »
2.1.2.1 L’endocarde
L’endocarde tapisse les cavités cardiaques, les valves et les cordages. Il comporte un endothélium
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Cardio-Vasculaire
(épithélium pavimenteux simple) en continuité avec celui des vaisseaux ; il est associé par l’inter-
médiaire de sa lame basale à une couche sous-endothéliale de tissu fibro-élastique auquel se mêlent
des cellules musculaires lisses. Au niveau des cordages et des valvules, il est au contact d’un tissu
conjonctif dense, tandis qu’au niveau des cavités il est séparé du myocarde par une couche sous-
endocardique de tissu conjonctif lâche bien vascularisé renfermant des fibres nerveuses, des vais-
seaux sanguins de petit calibre et dans les ventricules les ramifications du tissu cardionecteur du
réseau de Purkinje.
2.1.2.2 Le myocarde
— Le myocarde constitue le substratum fondamental de la paroi cardiaque. Il est plus épais là où
les pressions s’exercent le plus (ventricules plus qu’oreillettes et ventricule gauche davantage
que ventricule droit).
— Le myocarde est organisé sous forme de travées myocardiques constituées de cellules muscu-
laires cardiaques anastomosées et solidarisées par leurs extrémités ; entre ces travées, l’envi-
ronnement conjonctif est riche en capillaires sanguins et lymphatiques ainsi qu’en fibres
nerveuses.
— 3 variétés de cardiomyocytes sont observés : les cardiomyocytes contractiles, les cellules
myoendocrines et les cellules cardionectrices.
Leurs descriptions cellulaires sont étudiées sur le site local « Histologie moléculaire » « Tis-
su musculaire cardiaque »
— L’organisation histologique du système cardionecteur mérite d’être rappelée et quelques
points d’être précisés :
Les cellules du système cardionecteur sont organisées en « nœuds » (masses de cellules no-
dales constituant le nœud auriculaire, le nœud atrio-ventriculaire et le tronc du faisceau de
His) et en « faisceaux » (colonnettes de cellules de Purkinje constituant les branches du fais-
ceau de His et le réseau de Purkinje).
Le nœud auriculaire, responsable du rythme sinusal, est relié au nœud auriculo-ventriculaire
par 3 fins faisceaux de connexion internodale. La conduction de l’influx de proche en proche
peut aussi se faire par les cardiomyocytes contractiles, mais reste « bloquée » par le tissu con-
jonctif de l’anneau fibreux de cœur ; le passage de l’influx des oreillettes vers les ventricules
ne peut donc se faire que par perforation anatomique de l’anneau fibreux : c’est le tronc du
faisceau de His, issu du nœud auriculo-ventriculaire qui joue ce rôle. Il se divise ensuite rapi-
dement en deux branches principales puis se ramifie dans l’ensemble des parois ventriculaires
en réseau de Purkinje.
2.1.2.3 L’épicarde
L’épicarde tapisse l’extérieur du cœur et est en fait le feuillet viscéral de la séreuse péricardique
qui se réfléchit ensuite au niveau des gros troncs artériels pour se continuer par le feuillet pariétal
du péricarde.
Il est donc constitué d’un mésothélium (épithélium pavimenteux simple) reposant par l’intermé-
diaire de sa lame basale sur une couche sous-mésothéliale conjonctive comportant en particulier
des fibres élastiques.
L’épicarde reste séparé du myocarde par une couche sous-épicardique où l’on observe une épaisse
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Cardio-Vasculaire
couche de tissu adipeux, les vaisseaux coronaires (artères et veines coronaires) épicardiques et des
nerfs.
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Cardio-Vasculaire
Les artérioles
sont les branches artérielles terminales qui s’ouvrent sur les lits capillaires.
Elles sont reconnues d’une part par leur petit calibre (diamètre inférieur à 0,5 mil-
36/86 Cours d’Histologie - Pr. Jacques Poirier, Dr Jean-Michel André et Pr. Martin Catala 2003 - 2004
Cardio-Vasculaire
2.2.1.2 La microcirculation
La microcirculation est la partie du système circulatoire concernée par les échanges gazeux et li-
quidiens extracellulaires (avec les substances dissoutes et les déchets métaboliques).
Elle comporte les métartérioles, le lit capillaire, puis les veinules post-capillaires. Deux cas parti-
culiers sont aussi à considérer : les réseaux admirables et le tissu érectile.
Les métartérioles
sont des branches des artérioles terminales et possèdent plusieurs couches de cellules mus-
culaires lisses autorisant une fonction de régulation sphinctérienne placé sous la dépendan-
ce du système nerveux végétatif et d’hormones circulantes.
Débouchant sur le lit capillaire, elles offrent l’ouverture sur ce réseau avec alors présence
de sphincters pré-capillaires (qui règlent le débit d’entrée) ou bien elles peuvent se jeter
directement dans les veinules post-capillaires par un shunt de jonction (cf. ci-après).
Les capillaires
— Ils naissent habituellement des métartérioles mais parfois aussi des artérioles
directement ; c’est le véritable lieu des échanges ; ils forment un réseau fortement
anastomosé et leur abondance dépend des besoins fonctionnels des tissus.
— Leur diamètre varie de 3 à 10 µm et leur paroi est très fine : un endothélium avec sa
lame basale et quelques fibres de collagène.
— L’endothélium est constitué des cellules endothéliales comportant des dispositifs de
jonction complexes jouant un rôle de barrière important (en particulier lors de la
diapédèse, par exemple).
Les dispositifs de jonction rencontrés sont les suivants :
— Des jonctions étanches de type occludens sont les plus proches de la lumière.
Leur importance dépend et varie selon leur localisation (SNC), dépendant essen-
tiellement du rôle local de la perméabilité vasculaire.
— Des jonctions d’ancrage de type adhaerens avec par une cadhérine transmembra-
naire spécifique : la VE-cadhérine (vascular endothelium cadherin).
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Cardio-Vasculaire
38/86 Cours d’Histologie - Pr. Jacques Poirier, Dr Jean-Michel André et Pr. Martin Catala 2003 - 2004
Cardio-Vasculaire
Histophysiologie moléculaire des cellules endothéliales (des capillaires et des autres vaisseaux
artériels)
— Un rôle de barrière à perméabilité sélective.
Les échanges avec la lumière peuvent se faire de nombreuse façons :
— par diffusion passive cytoplasmique (gaz, ions…),
— par transport intracellulaire par pinocytose (protéines, lipides),
— par transporteurs membranaires (SNC),
— par l’espace intercellulaire pour le passage des cellules migratrices (diapédèse).
— Un rôle de synthèse métabolique de molécules à double destination : endoluminale
(action sur les plaquettes) ou pariétale (action vasoactive sur les cellules musculaires
lisses).
Les principales molécules synthétisées par l’endothélium sont les suivantes :
— le monoxyde d’azote (NO/EDRF) bien que très labile (1/2 vie : 0,1 sec), détient
un rôle physiologique majeur : c’est un puissant relaxant de la CML, un inhibi-
teur de l’agrégation plaquettaire et un régulateur de l’adhésion cellulaire ; sa syn-
thèse par la cellule endothéliale est aussi sous la dépendance de très nombreux
facteurs circulants.
— l’endothéline (ET1) est un fort vasoconstricteur de la CML et participe au main-
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Cardio-Vasculaire
tient du tonus vasculaire basal mais ses effets sont modulés en fonction des loca-
lisations anatomiques et des conditions physiopathologiques (comme par
exemple en cas de brèche vasculaire : vasoconstriction prolongée et activation
plaquettaire).
— la prostacycline ou PGI2 est antiagrégante et relaxante.
— la thromboxane A2, dérivée comme le PGI2 de l’acide arachidonique, est un
puissant agent d’agrégation plaquettaire et de la contraction musculaire lisse.
— l’angiotensine II (AT2) est soit formée par conversion locale à partir d’ATI ou
directement synthétisée ; elle a sur la cellule musculaire lisse pariétale une action
de vasoconstriction, d’hypertrophie et en inhibe l’apoptose.
— Un rôle de défense mécanique.
Les contraintes mécaniques (forces de cisaillement et de pression) provoquent une ré-
ponse immédiate membranaire (modification de la perméabilité ionique) et une répon-
se différée (expression génique avec libération vers les CML sous-jacentes de
vasodilatateurs, de NO, de PGI2 ou bien, au contraire, inhibition de production d’en-
dothéline).
— Un rôle dans l’angiogénèse.
Certains facteurs induisent la prolifération spécifique des cellules endothéliales : le
chef de file est le VEGF (vascular endothelial growth factor). Le VEGF reconnaît des
récepteurs distribués à la surface des cellules endothéliales et sa fixation sur son ré-
cepteur entraine une cascade de signaux intracellulaires qui conduit à la division de la
cellule ; l’hypoxie est un puissant inducteur de la synthèse de VEGF sur les sites pro-
ductifs (les macrophages sont une des sources cellulaires). Un autre facteur est le
bFGF (basic fibroblast growth factor) qui agit aussi bien sur les cellules endothéliales
que sur les cellules musculaires lisses.
Par contre, d’autres facteurs répriment l’angiogénène, comme l’angiostatine (frag-
ment à partir du plasminogène), alors que certains provoquent l’induction d’apoptose,
comme l’endostatine (fragment du collagene XVIII).
Par ailleurs, de nombreuses molécules peuvent intervenir sur l’endothélium ou sur la mo-
tricité de la CML (directement ou par relais endothélial) :
— Des substances produites par les terminaisons nerveuses du système nerveux végétatif
et appartenant aux systèmes ortho et parasympathiques (telles que l’adrénaline, la no-
radrénaline ou l’acétylcholine) ou bien aussi libérées par voie circulante (telles que
l’adrénaline par exemple).
— Des substances circulantes produites diverses non produites par le système nerveux
végétatif telles que l’histamine, l’arginine-vasopressine, la bradykinine, les hormones
sexuelles et le cholestérol.
— Des molécules produites par les plaquettes telles que la thromboplastine, la sérotonine,
l’ADP et l’ATP, avec réponses de couplage entre les plaquettes et l’endothélium agis-
sant dans un sens - ou son contraire - en fonction des données physiologiques ou pa-
thologiques (vasodilatation et antiagrégation ou vasoconstriction et agrégation
plaquettaire).
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Cardio-Vasculaire
2003 - 2004 Cours d’Histologie - Pr. Jacques Poirier, Dr Jean-Michel André et Pr. Martin Catala 41/86
Cardio-Vasculaire
42/86 Cours d’Histologie - Pr. Jacques Poirier, Dr Jean-Michel André et Pr. Martin Catala 2003 - 2004
L’appareil hypothalamo-hypophysaire
Chapitre 3
L’appareil hypothalamo-
hypophysaire
2003 - 2004 Cours d’Histologie - Pr. Jacques Poirier, Dr Jean-Michel André et Pr. Martin Catala 43/86
L’appareil hypothalamo-hypophysaire
• L’adénohypophyse est un des lieux majeurs de la synthèse de POMC. Les cellules opiocor-
ticolipotropes sécrètent 3 peptides dérivés de la POMC : ACTH, béta-LPH et béta-endorphi-
ne. Chez l’animal, les cellules mélanotropes du lobe intermédiaire sécrètent 2 peptides dérivés
de la POMC : alpha MSH et béta-endorphine.
Dans l’encéphale, 2 noyaux sont actuellement connus pour sécréter des peptides dérivés de la
POMC : le noyau arqué de l’hypothalamus latéral (immuno-réactif pour ACTH, béta-LPH et
béta-endorphine) et le noyau du faisceau solitaire (immuno-réactif pour ACTH, béta-endor-
phine et fragment « 16 K »). La béta-endorphine se lie aux récepteurs aux opiacés de type mu
et delta.
• Plusieurs peptides opioïdes dérivent de la proenképhaline : en particulier, la leu-enképhaline
et la met-enképhaline. Tous se lient aux récepteurs aux opiacés de type delta. Ces enképhali-
nes sont synthétisées dans de nombreux systèmes neuronaux en particulier du tronc cérébral
et du diencéphale ainsi que dans de multiples neurones dispersés à tous les niveaux du névraxe
(du cortex cérébral à la corne postérieure de la moelle) et en particulier dans la plupart des
noyaux de l’hypothalamus.
• De nombreux peptides opioïdes dérivent de la prodynorphine (ou pro-néoendorphine) : en
particulier la dynorphine A, la dynorphine B, l’alpha et la béta-néoendorphines. La prodynor-
phine est également synthétisée dans tout le névraxe au niveau d’une grande variété de systè-
mes neuronaux incluant les neurones de l’hypothalamus et plus particulièrement ceux des
noyaux supra-optiques et para-ventriculaires. Les peptides issus de la prodynorphine se lient
préférentiellement aux récepteurs aux opiacés de type kappa.
44/86 Cours d’Histologie - Pr. Jacques Poirier, Dr Jean-Michel André et Pr. Martin Catala 2003 - 2004
L’appareil hypothalamo-hypophysaire
1. les afférences artérielles, artères hypophysaires supérieures issues des carotides internes, don-
nent
2. un premier réseau capillaire, situé dans l’éminence médiane et dans lequel les axones des neu-
rones hypothalamiques excrètent leur neuro-hormone ; ce réseau capillaire est drainé par
3. la veine porte hypophysaire qui serpente le long de la tige pituitaire et donne naissance à
4. un deuxième réseau capillaire, situé dans l’adéno-hypophyse elle-même ; à son niveau, les
hormones hypothalamiques gagnent les cellules glandulaires adéno-hypophysaires qu’elles
stimulent ou inhibent selon les cas ; les hormones adéno-hypophysaires sont alors excrétées
dans ce deuxième réseau capillaire et gagnent ainsi
5. les efférences veineuses, représentées par les veines hypophysaires qui en définitive se jettent
dans la veine jugulaire interne.
2003 - 2004 Cours d’Histologie - Pr. Jacques Poirier, Dr Jean-Michel André et Pr. Martin Catala 45/86
L’appareil hypothalamo-hypophysaire
s’agglomèrent sous forme de masses arrondies, les corps de Herring. En microscopie électronique,
ces grains de sécrétion apparaissent comme des vésicules à centre dense.
Contrairement à celle de l’adéno-hypophyse, la vascularisation de la neuro-hypophyse ne compor-
te qu’un réseau capillaire banal provenant des artères hypophysaires inférieures, branches de la ca-
rotide interne, et drainé par des veines hypophysaires qui se jettent dans la veine jugulaire interne.
Bien que couramment appelées à tort hormones post-hypophysaires, l’ocytocine et la vasopressine
(ou hormone anti-diurétique, ou ADH pour « Anti-Diuretic Hormone ») sont synthétisées par des
neurones de l’hypothalamus (noyaux supra-optiques et noyaux para-ventriculaires) dont les axones
parcourent de haut en bas la tige pituitaire pour venir se terminer dans le lobe postérieur de l’hy-
pophyse au niveau duquel ils déversent leur sécrétion dans les capillaires sanguins. Au moment de
leur libération, l’ocytocine et la vasopressine (qui sont des peptides de 9 acides aminés de structure
très voisine) sont accompagnées respectivement par la sécrétion de neurophysine I et de neurophy-
sine II qui servent de protéines vectrices. Les noyaux supra-optiques et para-ventriculaires synthé-
tiseraient aussi la somatostatine (accompagnée par une neurophysine III). La régulation de la
sécrétion d’ocytocine se fait essentiellement par voie nerveuse ; celle de la vasopressine par voie
sanguine (principalement par les variations de l’osmolarité plasmatique).
46/86 Cours d’Histologie - Pr. Jacques Poirier, Dr Jean-Michel André et Pr. Martin Catala 2003 - 2004
Les glandes endocrines périphériques
Chapitre 4
4.1 La thyroïde
La thyroïde est une glande endocrine lobulée, faite de follicules thyroïdiens situés dans un stroma
conjonctivo-vasculaire riche en capillaires sanguins fenêtrés. Les follicules thyroïdiens sont des
formations sphériques comprenant : 1) une paroi, constituée par un épithélium simple reposant sur
une lame basale et comportant deux types de cellules : les cellules folliculaires et les cellules C, et
2) un contenu amorphe, pâteux et jaunâtre à l’état frais : la colloïde. Les cellules folliculaires (ou
thyréocytes) sécrètent les hormones thyroïdiennes T3 (tri-iodothyronine) et T4 (tétra-iodothyroni-
ne ou thyroxine). Leur pôle basal repose sur la lame basale du follicule, leur pôle apical présente
des microvillosités se projetant dans la colloïde, et leurs faces latérales sont réunies à celles des
cellules folliculaires adjacentes par des complexes de jonction. Elles possèdent un noyau basal ou
central, des mitochondries, un réticulum endoplasmique granulaire et des ribosomes, un appareil
de Golgi supranucléaire et de nombreux lysosomes, phagosomes (« gouttelettes de colloïde ») et
phagolysosomes, surtout à leur pôle apical.
Les cellules folliculaires ont un aspect qui varie selon leur degré d’activité. En cas d’hyperactivité,
elles augmentent de volume, deviennent prismatiques hautes et sont le siège d’un développement
considérable de leurs organites de synthèse protéique ; conjointement, la colloïde diminue de vo-
lume et de colorabilité et peut même disparaître intégralement. En cas d’hypoactivité, les phéno-
mènes sont inverses : les thyréocytes diminuent de taille et deviennent cubiques voire aplatis,
tandis que leurs organites se réduisent et que la colloïde augmente de volume et devient très acido-
phile. La cellule folliculaire capte les iodures sanguins (de façon active, nécessitant une forte dé-
pense énergétique) et les déverse dans la colloïde où ils se concentrent et s’oxydent. Par ailleurs,
la cellule folliculaire synthétise une glycoprotéine, la thyroglobuline. Sa fraction protéique est syn-
2003 - 2004 Cours d’Histologie - Pr. Jacques Poirier, Dr Jean-Michel André et Pr. Martin Catala 47/86
Les glandes endocrines périphériques
thétisée par les ribosomes dans le réticulum endoplasmique granulaire à partir d’acides aminés (ty-
rosine) du sang. Puis elle passe dans l’appareil de Golgi où sa fraction glucidique est synthétisée
et s’y ajoute. Les vésicules golgiennes gagnent ensuite la surface apicale de la cellule et par un mé-
canisme d’exocytose déversent la thyroglobuline qu’elles contiennent dans la lumière du follicule
où elle contribue à former la colloïde.
Dans la colloïde, l’iode s’incorpore alors à la thyroglobuline sous forme de mono-iodo-tyrosines
(MIT) et de dio-iodo-tyrosines (DIT) qui se condensent ensuite, au sein de la molécule de thyro-
globuline, en tri-iodo-thyronine (T3) et tétra-iodo-thyronine (T4). La colloïde (thyroglobuline io-
dée) est ensuite phagocytée par les cellules folliculaires où elle forme des gouttelettes de colloïde
intra-cytoplasmiques (phagosomes). Les lysosomes migrent vers ces gouttelettes de colloïde et for-
ment des phagolysosomes où la thyroglobuline iodée, dégradée par hydrolyse acide, libère T3 et
T4 dans la cellule folliculaire ; ces deux hormones sont ensuite déversées dans les capillaires san-
guins situés autour des follicules. Quant aux iodotyrosines résiduelles, elles sont désiodées sur pla-
ce, dans la cellule folliculaire, et donnent d’une part de la tyrosine qui regagne les capillaires
sanguins et retombe dans le pool des acides aminés circulants, et d’autre part de l’iode minéral qui
va à nouveau participer au cycle de l’iode, soit en étant réutilisé directement sur place, soit en re-
tournant dans le courant sanguin.
Moins nombreuses que les thyréocytes, les cellules C sont situées contre la lame basale des folli-
cules et n’entrent jamais en contact avec la colloïde. Elles sont principalement caractérisées, en mi-
croscopie électronique, par la présence dans leur cytoplasme de nombreux grains très denses
bordés par une membrane. Ces grains de sécrétion de calcitonine (hormone polypeptidique) seront
ensuite libérés par exocytose et gagneront les capillaires sanguins voisins. L’action principale de
la calcitonine est d’empêcher la réabsorption du calcium osseux (d’où un effet hypocalcémiant).
48/86 Cours d’Histologie - Pr. Jacques Poirier, Dr Jean-Michel André et Pr. Martin Catala 2003 - 2004
Les glandes endocrines périphériques
plus épaisse, où les cellules se disposent en longs cordons perpendiculaires à la surface et la zone
réticulée où les cellules forment un réseau de cordons anastomosés.
Les cellules glandulaires sécrètent dans le sang les hormones cortico-surrénaliennes. Celles-ci ont
pour point commun d’être des stéroïdes, ce qui explique que, malgré quelques différences de détail,
les cellules des différentes zones aient des caractéristiques morphologiques fondamentales com-
munes, celles des cellules sécrétrices de stéroïdes (réticulum endoplasmique lisse très développé,
nombreuses mitochondries à crêtes tubulaires, liposomes et amas pigmentaires de lipofuscine).
La localisation cytologique des multiples enzymes permettant la biosynthèse de ces hormones est
assez bien connue : les mitochondries contiennent les enzymes permettant la rupture de la chaîne
latérale du cholestérol (conduisant à la delta 5 - prégnénolone) ainsi que diverses enzymes permet-
tant les derniers stades de la synthèse de la corticostérone et de l’aldostérone tandis que le réticulum
endoplasmique lisse contient les enzymes permettant la synthèse de la progestérone, des androgè-
nes et des produits intermédiaires conduisant au cortisol.
En définitive, l’aldostérone est sécrétée par les cellules de la zone glomérulée, alors que les gluco-
corticoïdes (cortisol et cortisone) ainsi que les androgènes surrénaliens (principalement la déhydro-
épiandrostérone) sont sécrétés par les cellules des zones fasciculée et réticulée (sans qu’il soit
actuellement possible de dire plus précisément s’il existe une spécialisation de telles ou telles cel-
lules de ces deux zones dans la synthèse de tel ou tel de ces deux groupes d’hormones).
2003 - 2004 Cours d’Histologie - Pr. Jacques Poirier, Dr Jean-Michel André et Pr. Martin Catala 49/86
Les glandes endocrines périphériques
vascularisation de la médullo-surrénale : celle-ci est en effet irriguée par du sang qui pour sa
plus grande part provient du réseau capillaire qui a traversé la cortico-surrénale et qui vient
donc de recevoir les hormones corticosurrénaliennes. De plus, par le biais de nombreuses cy-
tokines, les cellules chromaffines et les cellules stéroïdogènes de la surrénale entretiennent un
intense dialogue.
4.5 L’épiphyse
Appendue à la partie postérieure du troisième ventricule, l’épiphyse (ou glande pinéale) est faite
de cellules glandulaires (ou pinéalocytes), de cellules gliales de type astrocytaire et de capillaires
sanguins entourés d’un espace périvasculaire contenant quelques fibres collagènes. Les pinéalocy-
tes synthétisent la mélatonine, visible en microscopie électronique sous forme de vésicules de sé-
crétion à centre dense, puis l’excrète dans le sang. L’épiphyse contient des calcifications visibles
in vivo sur les imageries du crâne.
Chez les amphibiens, la mélatonine exerce un effet puissant sur la rétraction des mélanophores cu-
tanés. Dans l’espèce humaine, la mélatonine joue un rôle essentiel dans le contrôle des rythmes
biologiques. La synthèse de mélatonine est en effet soumise à une régulation photique : l’obscurité
l’augmente, la lumière la diminue. Ainsi, la production de cette « hormone de l’obscurité » suit un
cycle circadien très marqué : son pic de sécrétion est nocturne alors que dans la journée, ses taux
deviennent très bas voire nuls. Ce rythme circadien de sécrétion de la mélatonine est généré par les
noyaux suprachiasmatiques de l’hypothalamus, véritable horloge biologique interne centrale du
cerveau des mammifères, dont la stimulation lumineuse se fait par la voie rétino-hypothalamique.
A partir des noyaux suprachiasmatiques, les messages sont transmis via les cornes latérales de la
moelle aux neurones des ganglions sympathiques cervicaux supérieurs dont les terminaisons axo-
nales font synapse sur les pinéalocytes ; la noradrénaline libérée par ces terminaisons axonales agi-
rait, par l’intermédiaire de l’AMP-cyclique, sur le degré d’activité de la 5 H.I.O.M.T. (5 hydroxy-
indole-O-méthyltransférase), enzyme des pinéalocytes qui permet la synthèse de mélatonine à par-
tir de la sérotonine, et donc sur le taux de synthèse de la mélatonine. Au total, la mélatonine, sécré-
tée pendant la nuit, renseigne l’organisme sur la position de l’alternance entre le jour et la nuit et
lui permet ainsi de se mettre en phase avec son environnement.
50/86 Cours d’Histologie - Pr. Jacques Poirier, Dr Jean-Michel André et Pr. Martin Catala 2003 - 2004
La peau et les phanères
Chapitre 5
5.1 L’épiderme
L’épiderme, couche la plus superficielle de la peau, est un épithélium pavimenteux stratifié kéra-
tinisé dans la constitution duquel entrent 4 populations cellulaires différentes : les kératinocytes,
les mélanocytes, les cellules de Langerhans et les cellules de Merkel. L’épiderme ne contient aucun
vaisseau sanguin ni lymphatique, mais renferme de nombreuses terminaisons nerveuses libres.
2003 - 2004 Cours d’Histologie - Pr. Jacques Poirier, Dr Jean-Michel André et Pr. Martin Catala 51/86
La peau et les phanères
desquamante).
• La molécule constituant les grains de kératohyaline est la profilagrine, qui, dans la couche
cornée, se transforme en filagrine qui la matrice du cytoplasme des cornéocytes.
• Les kératinosomes (ou corps d’Oadland) sont de petits organites ovalaires, entourés d’une
membrane et présentant un aspect lamellaire ou strié périodique (d’où leur nom de granules
lamellaires). Ils synthétisent dans les cellules de la couche granuleuse une substance déversée
par exocytose dans les espaces intercellulaires de la couche cornée qui apparaîssent ainsi rem-
plis d’une sorte de cément intercellulaire fait du matériel lamellaire qui était contenu dans
les kératinosomes (phospholipides et glycolipides, qui se tranforment en céramides, cholesté-
rol et acides gras libres).
52/86 Cours d’Histologie - Pr. Jacques Poirier, Dr Jean-Michel André et Pr. Martin Catala 2003 - 2004
La peau et les phanères
2003 - 2004 Cours d’Histologie - Pr. Jacques Poirier, Dr Jean-Michel André et Pr. Martin Catala 53/86
La peau et les phanères
5.2 Le derme
Le derme est un tissu conjonctif habituellement lâche en périphérie et plus dense (fibreux) en pro-
fondeur. Il contient de nombreux vaisseaux sanguins et lymphatiques, des nerfs et des terminaisons
nerveuses sensitives libres et corpusculaires, ainsi que diverses annexes cutanées dérivées de l’épi-
54/86 Cours d’Histologie - Pr. Jacques Poirier, Dr Jean-Michel André et Pr. Martin Catala 2003 - 2004
La peau et les phanères
5.3 L’hypoderme
Continuant le derme vers la profondeur, l’hypoderme est un tissu conjonctif lâche richement vas-
cularisé qui, selon les conditions de nutrition et les régions de la peau, contient plus ou moins de
tissu adipeux.
2003 - 2004 Cours d’Histologie - Pr. Jacques Poirier, Dr Jean-Michel André et Pr. Martin Catala 55/86
La peau et les phanères
En fait, il n’existe que trois couleurs des cheveux : noire, marron et jaune. Poils et cheveux sont
des formations complexes composées par une partie visible à la surface du tégument: la tige. Celle-
ci s’invagine dans le derme au niveau de la racine logée à l’intérieur du follicule pileux (épiderme
invaginé). La base du follicule est renflée et forme le bulbe pileux dont la base constitue la papille
dermique. Les mélanocytes responsables de la coloration des poils sont situés dans la partie pro-
fonde du follicule pileux. On a montré qu’il existe un polymorphisme du récepteur de l’alpha-
MSH. Chez les individus roux, le récepteur est tel que sous l’action de l’hormone il ne permet pas
la synthèse d’eumélanine mais de phémélanine. Or, cette dernière ne résiste pas aux rayons ultra-
violets (et de ce fait n’est pas un bon photoprotecteur). Sous leur action, elle se détruit et donne
naissance à des radicaux libres qui vont produire des lésions cellulaires (expliquant la fréquence de
survenue de cancers cutanés chez de tels individus surtout s’ils sont exposés de façon chronique au
soleil).
Au cours du vieillissement physiologique, les poils et les cheveux ont tendance à blanchir. Il n’y a
pas d’explication univoque pour rendre compte de ce phénomène. Plusieurs hypothèses ont été
proposées : (1) une diminution du nombre des récepteurs de l’alpha-MSH pourrait rendre les poils
moins sensibles à la stimulation de la mélanogénèse, (2) une destruction des mélanocytes par un
virus ou (3) une susceptibilité génétique (par exemple : le produit du gène bcl-2 est indispensable
pour la survie des mélanocytes).
56/86 Cours d’Histologie - Pr. Jacques Poirier, Dr Jean-Michel André et Pr. Martin Catala 2003 - 2004
La peau et les phanères
5.4.4.1 Toute la peau, à l’exception de celle de la face palmaire des mains et des
doigts et de la face plantaire des pieds et des orteils, est dite « peau fine »
C’est en raison de la faible épaisseur de l’épiderme (l’épaisseur du derme et de l’hypoderme peut,
par contre, être plus ou moins grande). Les glandes sudoripares s’y trouvent en nombre faible ou
modéré. Elle contient des follicules pilo-sébacés (en plus ou moins grand nombre selon les ré-
gions). Sa surface ne présente ni crêtes ni sillons, mais un simple quadrillage de lignes reliant les
orifices légèrement déprimés des follicules pilo-sébacés. Certaines régions de la peau dite « fine »
se singularisent soit par la densité et/ou le calibre et la longueur des poils (cuir chevelu, sourcils,
moustache, barbe, régions génitales externes, etc.), soit par la présence de glandes sébacées non
annexées à des poils ainsi que par l’absence de glandes sudoripares (lèvres, gland, face interne du
prépuce, petites lèvres, etc.), soit par la présence de glandes sudoripares « apocrines ». Ces derniè-
res diffèrent des glandes sudoripares habituelles (dites « eccrines ») par leur répartition topogra-
phique limitée à certaines régions du corps (creux axillaire, pubis, pourtour de l’anus, aréole et
mamelon, prépuce et scrotum, petites lèvres, etc.), par la nature de leur produit de sécrétion (plus
épais, plus odorant et plus riche en lipides et en pigments que la sueur banale), ainsi que par leur
fonctionnement lié aux étapes de la vie génitale. Les glandes cérumineuses du conduit auditif ex-
terne représentent une variété particulière de glandes sudoripares apocrines.
5.4.4.2 La peau dite « épaisse » est celle de la face palmaire des mains et des
doigts et de la face plantaire des pieds et des orteils
Elle s’oppose point par point aux caractéristiques de la peau dite fine. L’épaisseur de l’épiderme
est considérable. Les glandes sudoripares y sont très abondantes. Il ne s’y trouve aucun follicule
pilo-sébacé. Enfin, sa surface est le siège de crêtes et de sillons visibles à l’œil nu (empreintes di-
gitales ou « dermatoglyphes ») et déterminés par des élevures du derme (papilles dermiques) sou-
levant l’épiderme en crêtes séparées par des sillons. Les orifices des canaux des glandes
sudoripares débouchent au sommet de ces crêtes. Les dessins formés par ces crêtes et sillons sont
caractéristiques de chaque individu et immuables (d’où leur utilisation à des fins d’identité judi-
ciaire). Rappelons aussi que cette peau épaisse contient dans son derme et son hypoderme de nom-
breuses anastomoses artério-veineuses.
2003 - 2004 Cours d’Histologie - Pr. Jacques Poirier, Dr Jean-Michel André et Pr. Martin Catala 57/86
La peau et les phanères
Les fibres nerveuses sensitives ou motrices sont classées selon leur calibre. Celui-ci est directement
relié à la vitesse de conduction des fibres.
Les informations tactiles sont recueillies par des mécanorécepteurs dont il existe deux types
fonctionnels : les mécanorécepteurs à adaptation lente (corpuscules de Meissner et de Pacini)
qui répondent de façon continue tant que persiste la stimulation et les mécanorécepteurs à adap-
tation rapide (corpuscules de Merkel et de Ruffini) qui ne répondent qu’au début (et peut-être à
la fin) de la stimulation. Les mécanismes moléculaires rendant compte de la sensibilité mécanique
sont encore inconnus, mais il est clair que la structure réceptrice est la fibre nerveuse quel que soit
le type morphologique de récepteur ; le reste du corpuscule constitue un système d’amplification
du signal.
Les informations douloureuses cutanées sont reçues par des récepteurs appelés nociceptifs qui cor-
respondent morphologiquement à des terminaisons nerveuses libres de fibres de petit calibre. Il
existe au moins trois types de récepteurs nociceptifs : les uns répondent à des étirements d’intensité
importante produits par des objets pointus, d’autres à des températures supérieures à 45°C, d’autres
enfin à tous les types de stimulus douloureux (mécanique, chimique et thermique).
Le chaud et le froid sont perçus par des récepteurs différents correspondent à des terminaisons ner-
veuses libres. La réponse physiologique optimale des récepteurs au froid se situe pour des tempé-
ratures de 30 à 10°C. Les récepteurs au chaud fonctionnent pour des températures inférieures à
45°C. Au-delà, la sensation thermique est véhiculée par la seule nociception.
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La peau et les phanères
• Les granulocytes neutrophiles arrivent dans les minutes qui suivent la lésion. Ils servent 1)
à commencer l’élimination des bactéries qui contaminent la plaie, et 2) à larguer sur place des
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La peau et les phanères
cytokines pro-inflammatoires qui constitueront les signaux les plus précoces pour activer les
fibroblastes locaux et les kératinocytes.
• Sauf en cas d’infection patente, l’infiltration par les neutrophiles cesse après quelques jours,
alors que les macrophages issus des monocytes sanguins continuent à s’accumuler sur le lieu
de la plaie. Le rôle des macrophages est 1) de phagocyter les organismes pathogènes qui res-
tent, les débris de MEC et de cellules ainsi que les neutrophiles encore présents, 2) de larguer
sur place une batterie de cytokines et de facteurs de croissance qui amplifieront les signaux
précédemment envoyés par la dégranulation des plaquettes et par les neutrophiles.
60/86 Cours d’Histologie - Pr. Jacques Poirier, Dr Jean-Michel André et Pr. Martin Catala 2003 - 2004
La peau et les phanères
5.6.3.2 La réépithélialisation
L’épiderme est capable de cicatriser même après des lésions étendues comme certaines brûlures.
Les cellules souches cutanées (environ 10 % des kératinocytes de la couche basale de l’épiderme)
environnant la zone lésée migrent et proliférent pour compenser la perte cellulaire et recouvrir la
zone mise à nu. Ce phénomène se déroule selon différents stades : détachement des cellules de la
MB ; hypertrophie des cellules ; migration le long de la MB jusqu’au contact des cellules prove-
nant de la berge opposée (inhibition de contact) ; division des cellules ayant migré pour former les
différentes couches de l’épiderme.
La migration
Pour migrer, les cellules doivent acquérir une asymétrie spatiale leur permettant de retour-
ner les forces générées à l’intérieur de la cellule vers une translocation marquée du corps
cellulaire. L’une des manifestations de cette asymétrie est la morphologie polarisée, c’est
à dire une distinction claire entre l’avant et l’arrière de la cellule.
• Les protrusions membranaires. Les lamellipodes sont des protrusions cytoplasmi-
ques aplaties et larges alors que les filopodes sont fins et cylindriques. Ces structures,
dépourvues d’organites cytoplasmiques, contiennent en abondance des protéines du
type de l’actine et des protéines associées à l’actine. L’extension des lamellipodes et
des filopodes en réponse à des stimuli migratoires est quasi universellement couplée
à la polymérisation locale d’actine. La régulation des sites de nucléation de l’actine
est probablement le fait de la famille des gelsolines. Dans les filopodes, les filaments
d’actine sont groupés en faisceaux, tandis que dans le lamellipodes, ils sont entrecroi-
sés en réseau. Les protéines de liaison aux filaments d’actine comprennent entre autres
des protéines de la famille de la fimbrine/alpha-actinine/filamine, de la villine, de la
scruine, et de la fascine.
• La formation et la stabilisation de points d’adhérence cellule-MEC sont essentiel-
lement le fait d’intégrines (récepteurs entre autres de la fibronectine). Ces molécules
d’adhérence intramembranaires forment des contacts focaux et se lient avec les fila-
ments d’actine du cytosquelette par l’intermédaire de plusieurs protéines (alpha-acti-
nine, taline, vinculine, zyxine, tensine et/ou paxilline ainsi que de nombreuses
protéine kinases ou FAK - Focal Adhesion Kinases -). La migration des cellules né-
cessite la succession alternée d’établissement et de rupture de ces contacts focaux
d’adhérence entre cellules et MEC. Souvent, paradoxalement, on n’observe pas de
contacts focaux sur les cellules hautement mobiles, probablement parce que ces con-
tacts focaux y sont plus éphémères, plus petits ou disposés de façon moins apparente.
Les signaux qui régulent l’assemblage et le désassemblage des contacts focaux sont
multiples et variés et proviennent des ligands se liant aux intégrines ainsi que de voies
de signalisation intracellulaires ; plusieurs membres de la sous-famille rho de la fa-
mille ras des protéines se liant à GTP jouent un rôle dans ces régulations ; de nombreu-
ses cytokines et facteurs de croissance interviennent également.
• Les forces contractiles et la traction. Deux types distincts de forces doivent être gé-
nérés indépendamment par une cellule qui se déplace. Les deux font intervenir les fi-
laments d’actine, mais seule le deuxième fait intervenir la myosine II.
— Une force de protrusion est nécessaire pour l’extension des lamellipodes ou
2003 - 2004 Cours d’Histologie - Pr. Jacques Poirier, Dr Jean-Michel André et Pr. Martin Catala 61/86
La peau et les phanères
des filopodes. Cette force, indépendante de la myosine, est fournie par la poly-
mérisation et l’organisation structurale des filaments d’actine. Les nouveaux
polymères d’actine peuvent être formés de 2 façons : soit par élongation des fila-
ments existants soit par nucléation de nouveaux filaments suivie par l’élongation.
On appelle souvent « fibres de stress » les faisceaux de filaments d’actine qui se
trouvent dans le corps cellulaire des cellules mobiles. Il est préférable de réserver
cette expression aux faisceaux filamentaires organisés dans lesquels des fais-
ceaux de courts filaments d’actine de polarité alternée sont entremêlés avec des
filaments bipolaire de myosine II.
— La deuxième force est une force contractile, nécessaire pour faire mouvoir
le corps cellulaire vers l’avant. Cette force est dépendante des interactions mo-
trices entre l’actine et la myosine. La résistance que les forces de contraction doi-
vent surmonter pour accomplir la translocation du corps cellulaire est
essentiellement due aux interactions adhérentes. De la contraction du complexe
actine-myosine II résulte une traction sur les filaments d’actine connectés aux
intégrines, récepteurs d’adhérence aux différents ligands de la MEC (dont la fi-
bronectine). L’application de cette force dissocie le lien d’adhérence cellule-
MEC, soit au niveau de la liaison récepteur-ligand extracellulaire, soit au niveau
de la liaison récepteur-cytosquelette, selon que telle connexion est plus ou moins
labile que l’autre. La stimulation déclenchant l’interaction actine - myosine II est
liée à la concentration de calcium intracellulaire. La rapidité de la migration est
dépendante de l’efficacité des mécanismes de dissociation des points d’adhéren-
ce cellule-MEC à l’arrière de la cellule.
Pour se frayer un chemin dans le caillot fibrino-plaquettaire, les cellules souches qui mi-
grent depuis les bords de la plaie synthétisent des enzymes protéolytiques (activateurs du
plasminogène de type tissulaire et de type urokinase, métallo-protéinases matricielles).
La dégradation contrôlée de la MEC est indispensable pour permettre la migration
des cellules (cellules sanguines, fibroblastes, cellules endothéliales vasculaires, cellules
épithéliales) et le remodelage des tissus au cours de la cicatrisation. Elle a par ailleurs un
rôle fondamental dans la libération des nombreuses cytokines/facteurs de croissance
qui lui sont liées (à l’héparine ou à l’héparan-sulfate, pour la plupart d’entre eux).
Les enzymes protéolytiques qui interviennent dans la dégradation des constituants de
la MEC sont des protéases extra-cellulaires de deux types : les métalloprotéinases (ou
métalloprotéases) et les sérine protéinases. Elles sont sécrétées par des cellules mésenchy-
mateuses (fibroblastes, chondrocytes, etc) et par certaines cellules épithéliales (kératinocy-
tes, cellules de l’épithélium respiratoire, etc). L’action de ces protéases est également
régulée par des inhibiteurs.
• Les métalloprotéinases matricielles (MMP ou matrixines) constituent une famille
d’enzymes (zinc metalloenzymes) qui dégradent les composants de la MEC (MEC in-
terstitielle et MB). La synthèse de la plupart des MMP est négligeable dans le tissu
conjonctif normal. En revanche, on en trouve des quantités importantes dans la MEC
au cours des lésions, de l’inflammation ou des diffusions métastatiques de cellules
cancéreuses. Chaque MMP est sécrétée sous la forme d’une enzyme inactive qui peut
être activée in vitro par de nombreuses protéases naturelles (y compris MMP-3 et
MMP-9).
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La peau et les phanères
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La peau et les phanères
endocrine.
5.6.5.1 Mélanocytes
Au cours de la réparation d’une plaie cutanée, les mélanocytes, comme les kératinocytes, présen-
tent d’abord une phase de migration puis une phase de prolifération mitotique. On observe tou-
tefois des cicatrices pigmentées ou dépigmentées.
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Les glandes mammaires
Chapitre 6
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Les glandes mammaires
6.2.2 À la puberté
A la puberté, la sécrétion hypothalamique de Gn-RH entraîne la sécrétion par l’adéno-hypophyse
de FSH et de LH. Ces dernières déterminent des modifications ovariennes qui seront responsables
de celles portant sur les voies génitales (cycle menstruel). Lors des premiers cycles menstruels,
sous l’influence de la sécrétion des œstrogènes ovariens, les glandes mammaires se développent :
la prolifération canaliculaire s’accompagne d’un important développement du tissu conjonctif in-
terlobaire et interlobulaire ainsi que d’une multiplication des cellules adipeuses.
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Les glandes mammaires
6.3.1 La mammogénèse
Au cours de la grossesse, les tubulo-alvéoles de la glande mammaire se développent et sécrètent le
colostrum (c’est la mammogénèse). Pendant la première moitié de la grossesse, sous l’influence
des stéroïdes sexuels et tout particulièrement de la progestérone, les ramifications terminales du
système canaliculaire prolifèrent et de très nombreux tubulo-alvéoles glandulaires se développent.
Dès les premiers mois de la grossesse, sous l’influence de la sécrétion de prolactine, les cellules
glandulaires des tubulo-alvéoles commencent à sécréter un produit riche en protéines et pauvre en
lipides : le colostrum.
2003 - 2004 Cours d’Histologie - Pr. Jacques Poirier, Dr Jean-Michel André et Pr. Martin Catala 69/86
Les glandes mammaires
1) ;
— les cellules myoépithéliales sécrètent la somatomédine IGF1 ;
— les fibroblastes sécrètent un facteur de croissance pour les cellules épithéliales ;
— les adipocytes sécrètent la prostaglandine PGE2 sous l’influence de l’hormone de croissance
et libèrent également des lipides tel que l’acide linoléique favorisant la croissance mammaire ;
— par contre, le TGF-béta et d’autres facteurs établissent un contrôle négatif.
Une modulation de la réceptivité des cellules épithéliales permet également une croissance mam-
maire tout en freinant l’induction de la sécrétion lactée. Ainsi l’EGF et son homologue le TGF-
alpha réduisent le nombre de récepteurs à la prolactine.
— Les adipocytes sécrètent des facteurs favorisant la ramification des canaux excréteurs et l’or-
ganisation des tubulo-alvéoles ;
— la matrice extra-cellulaire induit l’organisation polarisée des cellules épithéliales
mammaires ;
— la sécrétion d’inhibiteurs des collagénases par les cellules myoépithéliales favorise la stabili-
sation de la matrice extra-cellulaire. Cette stabilité inhibe la prolifération épithéliale. L’action
des œstrogènes favorisant la dégradation de la matrice extra-cellulaire par les protéases, lève
donc cette inhibition ce qui permet la multiplication des cellules épithéliales.
6.4.1 Lactogénèse
La lactogénèse, ou « montée de lait » s’effectue dans les jours qui suivent l’accouchement, grâce
à l’accroissement de la sécrétion de prolactine et au renversement de l’équilibre progestérone/pro-
lactine.
On assiste à la transformation des cellules présécrétrices en cellules sécrétrices, sous l’effet princi-
palement de la prolactine.
Jusqu’à l’accouchement, l’action de maturation de la prolactine sur les cellules épithéliales mam-
maires est inhibée par l’action de l’hormone placentaire lactogène et des stéroïdes sexuels d’origi-
ne placentaire. D’autre part, la production de PIF (Prolactine Inhibitor Factor) par l’hypothalamus
inhibe également la production de prolactine hypophysaire. Au moment de l’accouchement, l’ac-
tion de la prolactine est libérée par arrêt des sécrétions placentaires et inhibition de la synthèse du
70/86 Cours d’Histologie - Pr. Jacques Poirier, Dr Jean-Michel André et Pr. Martin Catala 2003 - 2004
Les glandes mammaires
6.4.2 Le lait
Le lait est composé :
— les protéines du lait sont synthétisées dans le réticulum endoplasmique granulaire, particu-
lièrement abondant, empaquetées dans l’appareil de Golgi, très volumineux, et libérées par
exocytose (sécrétion mérocrine) ; le lactose, synthétisé grâce à la lactosynthétase à partir du
glucose et de l’UDP-galactose, s’accumule dans les vésicules golgiennes et est sécrété en
même temps que les protéines ;
— les lipides du lait, regroupés sous forme de petites gouttelettes dans le cytoplasme, fusionnent
ensuite et se déplacent sous forme d’une gouttelette plus volumineuse dans la région apicale
de la cellule. Elles se détachent du pôle apical enveloppées d’une partie de la membrane cel-
lulaire et d’une mince couronne cytoplasmique (sécrétion apocrine).
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Les glandes mammaires
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Les organes des sens
Chapitre 7
7.1 L’olfaction
7.1.1.2 Le chorion
Le chorion, fait de tissu conjonctif, contient :
• des filets nerveux amyéliniques constitués par les axones des cellules réceptrices neurosen-
sorielles groupés par paquets dans des invaginations de la membrane des cellules de Schwann
qui les accompagnent. Ces filets nerveux gagnent la région profonde du chorion et traversent
la lame criblée de l’ethmoïde pour rejoindre le bulbe olfactif (constituant alors collectivement
le « nerf olfactif »),
• des terminaisons nerveuses sensitives du nerf nasal interne, branche du trijumeau,
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Les organes des sens
messagers agissent sur de nombreux canaux membranaires et sont donc responsables de la trans-
duction du signal.
7.2 L’oeil
Pour atteindre la rétine visuelle, un faisceau de rayons lumineux doit traverser les milieux transpa-
rents de l’œil (successivement : cornée, humeur aqueuse, cristallin et corps vitré). L’ajustement de
la formation de l’image sur la rétine est réalisé par le jeu du diaphragme irien (dont l’ouverture dé-
pend du flux lumineux) et du cristallin (dont la courbure dépend de la distance de l’objet : accom-
modation). L’ensemble du globe oculaire est limité par une coque de tissu conjonctif fibreux,
dense, opaque et vascularisé : la sclérotique, ouverte en avant au niveau de la cornée, avec laquelle
elle se continue, et prolongée en arrière par la dure-mère du nerf optique.
7.2.1.1 La sclérotique
La sclérotique est une coque de tissu conjonctif fibreux, dense, opaque et vascularisé, ouverte en
avant au niveau de la cornée, avec laquelle elle se continue, et prolongée en arrière par la dure-mère
du nerf optique.
7.2.1.2 La choroïde
La choroïde est une mince couche de tissu conjonctif lâche contenant de nombreux vaisseaux san-
guins et des nerfs ainsi que des mélanocytes qui lui donnent sa couleur caractéristique. De la su-
perficie vers la profondeur, on distingue 3 couches :
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Les organes des sens
7.2.1.3 La rétine
Voir section 7.2.3 page 78.
7.2.2.1 La cornée
Structure
La cornée est une lame de tissu conjonctif dense, orienté, transparente et avasculaire, revê-
tue sur chacune de ses faces par un épithélium. La cornée ne contient pas de vaisseaux san-
guins. Sa nutrition est assurée par imbibition à partir de l’humeur aqueuse.
L’épithélium antérieur,
pavimenteux stratifié non kératinisé, repose par sa face basale sur une membrane
basale distincte de la membrane de Bowman. Sa surface apicale, tapissée de micro-
plis retient un film aqueux de larmes humidifiant en permanence la cornée.
L’épithélium postérieur
(souvent appelé endothélium), pavimenteux simple, repose sur une membrane ba-
sale épaissie qui n’est autre que la membrane de Descemet.
Le stroma,
collagène (sa demi-vie dans la cornée est de 100 jours), dense, occupe 90 % de la
cornée entre les 2 épithéliums. Il est limité en avant par la membrane de Bowman
et en arrière par la membrane de Descemet.
Innervation
L’innervation sensitive de la cornée (par le nerf trijumeau, V) est très riche au niveau du
stroma (sauf dans sa partie postérieure) et l’épithélium antérieur est pourvu de très nom-
breuses terminaisons nerveuses libres, d’où la sensibilité extrême de la cornée (réflexe cor-
néen).
Transparence
Plusieurs facteurs rendent compte de la transparence de la cornée :
• la régularité et la finesse de l’épithélium antérieur, non kératinisé,
• l’absence de vaisseaux sanguins et lymphatiques (après une plaie de la cornée, le
développement d’une vascularisation est un mécanisme de défense qui a comme effet
négatif majeur d’être responsable d’altérations de la transparence de la cornée),
• l’organisation du stroma cornéen et, en particulier, de ses microfibrilles de collagè-
ne. Les microfibrilles de collagène sont en effet groupées en lamelles empilées paral-
lèlement, entre lesquelles se disposent les fibroblastes du stroma, ou kératocytes, qui,
par leurs prolongements pourvus de jonctions, forment un réseau cellulaire. A l’inté-
rieur d’une lamelle, les microfibrilles de collagène sont toutes parallèles entre elles et
s’étendent sur toute la longueur de la cornée ; elles sont disposées très régulièrement,
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à égale distance l’une de l’autre. D’une lamelle à l’autre, l’orientation des microfi-
brilles est différente. Les microfibrilles ont toutes le même diamètre, inférieur à la
moitié de la longueur d’onde de la lumière et leur indice de réfraction est identique à
celui de la substance fondamentale, conditions essentielles au maintien de la transpa-
rence de la cornée.
Les cicatrices cornéennes sont consécutives à des lésions traumatiques, caustiques, immu-
nologiques, infectieuses ou autres de la cornée. Ce sont des cicatrices du tissu conjonctif
cornéen (taies) qui donnent à la cornée une teinte blanche (leucome) et qui réalisent l’alté-
ration type de la transparence cornéenne. Elles modifient le rapport des diverses couches,
le parallélisme de la base de l’épithélium antérieur et de l’épithélium postérieur, surtout el-
les modifient profondément la structure du conjonctif stromal. Microscopiquement, la ré-
gularité des faisceaux de microfibrilles de collagène est altérée et les microfibrilles sont
irrégulières dans leur diamètre et dans leur répartition. Ces altérations morphologiques ex-
pliquent l’opacité de la cicatrice cornéenne.
Renouvellement des cellules épithéliales
Le renouvellement des cellules épithéliales de la cornée est très rapide dans l’épithélium
antérieur de la cornée : son renouvellement total (par mitoses des cellules des couches ba-
sales) se fait en 7 jours (alors que celui de l’épiderme a lieu en 19 à 35 jours). De ce fait, la
réparation d’abrasions superficielles de la cornée limitées à l’épithélium est très rapide :
une érosion de 2 millimètres carrés peut être recouverte en 24 heures, la surface totale d’une
cornée en 4 à 7 jours.
Au contraire, le renouvellement des cellules de l’épithélium postérieur de la cornée procède
avec une extrême lenteur dans les conditions normales.
7.2.2.3 Le cristallin
Le cristallin est un massif épithélial transparent, non vascularisé. Ses cellules se caractérisent prin-
cipalement par trois points : 1) elles ont la forme de longs prismes hexagonaux tassés les uns contre
les autres et à grand axe grossièrement antéro-postérieur ; 2) leur noyau a en général disparu ; 3)
leur cytoplasme contient des protéines spécifiques (ou cristallines) synthétisées sur place pendant
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Les organes des sens
7.2.3 La rétine
7.2.3.1 L’iris
L’iris a une forme de disque perforé en son centre par la pupille. Sa face postérieure est revêtue par
un épithélium bistratifié poursuivant l’épithélium des procès ciliaires (rétine pigmentaire). Le stro-
ma irien, situé en avant de l’épithélium, est formé de tissu conjonctif qui prolonge le stroma du
corps ciliaire et dans lequel on trouve : 1) deux muscles lisses responsables des variations réflexes
ou synergiques du diamètre de la pupille : le dilatateur de la pupille (innervé par le sympathique)
et le constricteur de la pupille (innervé par le parasympathique) ; la couche cellulaire antérieure de
l’épithélium postérieur de l’iris est faite de cellules épithéliales dont la partie basale possède les
caractères des cellules musculaires lisses, constituant ainsi le muscle constricteur de la pupille ; 2)
de nombreuses cellules pigmentaires ; c’est l’abondance des mélanocytes dans le stroma conjonctif
de l’iris, et en particulier sur sa surface antérieure, qui est responsable des différences génétiques
de couleur des yeux. Lorsqu’il existe de nombreux mélanocytes, l’iris apparaît brun noir. En ab-
sence de mélanocytes, l’iris est bleu du fait de la coloration de la rétine pigmentaire qui se voit par
transparence.
Le feuillet externe
Le feuillet externe de la rétine (ou rétine pigmentaire) est formé par un épithélium simple,
fait de cellules pavimenteuses, hexagonales, synthétisant de la mélanine. Leur noyau est si-
tué au pôle basal de la cellule, les grains pigmentés au pôle apical. Ces cellules sont rendues
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jointives par des systèmes de jonction inter-cellulaire (zonula occludens, zonula adhærens
et parfois desmosomes). La face apicale de ces cellules présente des expansions qui enve-
loppent le segment externe des photorécepteurs. La face basale repose sur la membrane de
Brüch qui réunit la choroïde à la rétine. Il existe une mélanogénèse active dans ces cellules
tout au long de la vie. Cet épithélium pigmentaire de la rétine se poursuit au niveau de l’iris,
dont il constitue la face postérieure.
Le feuillet interne (ou rétine neuro-sensorielle)
Les couches
La structure réceptrice de la lumière est contenue dans le feuillet interne de la rétine.
Ce feuillet est composé de sept couches successives adossées à l’épithélium pig-
mentaire.
1. La couche la plus externe de la rétine visuelle elle-même est formée par les
prolongements sensoriels des cellules photoréceptrices (cônes et bâton-
nets).
2. La couche sous-jacente (ou couche granulaire externe) représente les noyaux
des photorécepteurs.
3. Dans la couche plexiforme externe, les cellules photoréceptrices réalisent des
synapses avec les cellules bipolaires.
4. La couche granulaire interne est formée par les noyaux des cellules bipolai-
res, des cellules horizontales, des cellules amacrines et des cellules interplexi-
formes.
5. Les cellules bipolaires contractent des synapses avec les cellules ganglionnai-
res dans la couche plexiforme interne.
6. La couche des cellules ganglionnaires est formée par les noyaux de ces cel-
lules.
7. Enfin, la couche la plus interne est constituée par les prolongements axonaux
non myélinisés (chez l’homme) des cellules ganglionnaires qui se dirigent vers
la papille pour former le nerf optique. Par ailleurs, il existe dans la rétine des
cellules gliales appelées cellules de Müller.
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7.2.4.3 La conjonctive
La conjonctive est une muqueuse possédant un épithélium prismatique stratifié avec cellules mu-
queuses caliciformes. Elle recouvre la partie antérieure de la sclérotique (correspondant au « blanc
de l’œil ») et se réfléchit à la face postérieure des paupières.
7.3 L’oreille
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supérieure enveloppe la base des cellules sensorielles et les terminaisons nerveuses adjacentes et
envoie un long prolongement dont l’extrémité supérieure aplatie (« phalange ») contribue à former
avec ses homologues et les phalanges des piliers la « membrane réticulaire » qui enserre et main-
tient en place le pôle apical des cellules sensorielles. Ensuite, de part et d’autre de ces cellules, deux
massifs de cellules de soutien assurent la continuité d’une part, avec l’épithélium recouvrant le
bourrelet du ligament spiral et d’autre part, avec l’épithélium recouvrant la bandelette sillonnée.
De celle-ci, naît la membrana tectoria (faite d’un matériel protéique fibrillaire voisin de la kératine)
qui vient s’appliquer par sa face inférieure sur les stéréocils des cellules sensorielles.
• Pour l’organe de Corti, deux types de cellules sont décrites : les cellules sensorielles auditi-
ves externes et internes. Ces cellules reposent sur la membrane basilaire. Le pôle apical des
cellules auditives externes est solidaire d’une membrane protéique fixe, la membrana tectoria.
Ainsi, lors de la perception sonore, le tympan vibre entraînant des oscillations de la membrane
basilaire transmises par la chaine des osselets. Il s’ensuit un déplacement des cellules senso-
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Les stéréocils des cellules sensorielles ne sont pas tous de même taille. Ils sont organisés en rangées
de stéréocils de même taille et sont disposés sur une même cellule selon une taille croissante. Deux
stéréocils voisins sont reliés par un filament protéique, le lien apical (tip link) qui mesure 150 nm.
Sa composition protéique exacte est encore inconnue. La zone d’insertion du lien apical sur le sté-
réocil le plus haut se fait à proximité d’un canal ionique (canal K+ mécano-sensible). Selon le type
de mouvement des stéréocils, le lien apical sera plus ou moins tendu. Lorsqu’il est en tension maxi-
male, il entraîne une ouverture du canal ionique normalement fermé. Il s’ensuit un courant cellu-
laire responsable d’une dépolarisation et d’un potentiel cellulaire. Ceci produit une transmission
synaptique à la base de la cellule sensorielle qui entraîne un potentiel d’action dans les fibres ner-
veuses du nerf VIII.
7.4 Le goût
Se reporter à la section 1.1.4 page 12.
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Références bibliographiques
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