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UNIVERSITÉ DU QUÉBEC

MÉMOIRE PRÉSENTÉ À
L'UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À TROIS-RIVIÈRES

COMME EXIGENCE PARTIELLE


DE LA MAÎTRISE EN SCIENCES DE L'ENVIRONNEMENT

PAR
ARIANE DROUIN

ÉLABORATION D'UN MODÈLE DE REPRÉSENTATION DES NIVEAUX


D'INONDATION À PARTIR D'UN SIG-RIVIÈRE SAINT-FRANÇOIS
{AXE SHERBROOKE-DRUMMONDVILLE)

OCTOBRE 2008
Université du Québec à Trois-Rivières

Service de la bibliothèque

Avertissement

L’auteur de ce mémoire ou de cette thèse a autorisé l’Université du Québec


à Trois-Rivières à diffuser, à des fins non lucratives, une copie de son
mémoire ou de sa thèse.

Cette diffusion n’entraîne pas une renonciation de la part de l’auteur à ses


droits de propriété intellectuelle, incluant le droit d’auteur, sur ce mémoire
ou cette thèse. Notamment, la reproduction ou la publication de la totalité
ou d’une partie importante de ce mémoire ou de cette thèse requiert son
autorisation.
REMERCIEMENTS

Il découle d'une maîtrise de nombreux apprentissages professionnels et personnels, et


un grand sentiment d'avancement et d'accomplissement, puisque, en fait, la poursuite
d'un projet de recherche est constituée d'une succession de problèmes et de solutions,
de hauts et de bas, et de découragements et d'enthousiasme inouï. Lors de ce
parcours, de nombreuses personnes m'ont appuyée et aidée. La réalisation de ce
projet de maîtrise n'aurait pu être possible sans l'aide et le soutien de ces personnes,
que je remercie du fond du cœur.

Tout d'abord, je souhaite sincèrement remercier ma directrice de recherche, le Dr


Diane Saint-Laurent, pour sa confiance en moi dès le début de notre collaboration, pour
son encadrement, ses conseils et ses encouragements de même que pour son
immense disponibilité et son toujours très grand souci de m'aider dans
l'accomplissement de mon projet de maîtrise.

Je remercie également les Dr Denis Leroux et Léo Provencher, les membres de mon
comité d'orientation, pour leurs commentaires constructifs, leur intérêt pour mon projet
et pour la révision de mon mémoire. Et, merci également au Dr Denis Leroux pour son
aide et l'apport de son expertise dans la portion géomatique de ma recherche et au Dr
Léo Provencher pour sa minutie et son éthique de travail exemplaire. Je tiens
également à remercier sincèrement M. Pierre-André Bordeleau pour tout le temps, et
l'énergie consacrés à l'avancement de mes réflexions et de mon projet de maîtrise.
Merci également pour sa disponibilité, ses conseils et son soutien technique tout au
long de la réalisation de ma recherche.

Un grand merci également à Marlies Hahni pour son incroyable travail réalisé sur le
terrain de même que pour son écoute, son soutien et surtout son amitié. Merci aussi à
Marie-Ève Gauthier pour sa présence jours après jours, ses encouragements, son
dynamisme et sa spontanéité rafraîchissante. Un merci également à Patricia Duplessis
pour son support et ses encouragements. Je souhaite aussi mentionner mes collègues
du LIAGE (Laboratoire Interdisciplinaire d'Application en Géomatique
Environnementale), Mushombe Muma et Ghassen Ibrahim, ainsi que les personnes
m'ayant aidé lors de mes travaux de terrain soient Batiste Cutaïa et Marc Laurencelle.
Ill

Je tiens également à remercier particulièrement mon copain, ma famille et mes amis


pour leur présence, leur soutien moral et leurs encouragements.

Enfin, je désire remercier les différents organismes subventionnaires qui ont appuyé
financièrement ce projet de recherche, dont le Conseil de recherches en sciences
naturelles et génie du Canada (CRSNG) et le Fond québécois de la recherche sur la
nature et les technologies (FQRNT), ainsi que le Centre d'études universitaires de
l'Université du Québec à Trois-Rivières (C.E.U.) et le Décanat des études des cycles
supérieurs de l'UQTR pour son aide à la diffusion.
AVANT-PROPOS

Ce mémoire de maîtrise est composé de deux articles scientifiques et d'un résumé du


projet de maîtrise conformément aux règles des études de cycles supérieurs dans le
cadre de la réalisation d'une maîtrise en sciences de l'environnement. La première
partie du mémoire résume les grandes lignes du projet en y intégrant la problématique,
les objectifs, un résumé de la méthodologie ainsi que des résultas. Le deuxième
chapitre présente le premier article déjà publié dans le revue électronique internationale
Environnement urbain / Urban Environnement. L'article a pour titre Élaboration d'un
modèle de simulation des niveaux d'inondation à partir d'un SIG et application à un
site : Rivière Saint-François à Sherbrooke. Cet article a été publié dans un numéro
spécial sur les inondations en milieux urbains et périurbains dans la revue dirigé par
l'Institut national de la recherche scientifique - Urbanisation, Culture et Société (INRS­
UCS). Enfin, le troisième chapitre présente un second article qui sera soumis à la revue
électronique Hydrological Sciences Journal / Journal des sciences hydrologiques et
ayant pour titre La comparaison de méthodes et paramètres d'interpolation afin de
réaliser des modèles numériques d'élévation (MNE) de haute précision pour la
représentation microtopographique des plaines inondables. À la fin du mémoire, sont
présentés, en annexes, les instructions aux auteurs pour les deux revues ( cf. Annexe A
et C) et la lettre de l'éditeur confirmant le statut de l'article pour la Revue
Environnement urbain/ Urban Environment (cf. Annexe B).

Par ailleurs, ce projet de maîtrise s'inscrit dans un programme de recherche dirigé par
la professeure Diane Saint-Laurent, lequel programme porte principalement sur la
«Reconstitution chronologique des inondations et paléo-inondations en regard aux
changements climatiques - versant sud du fleuve Saint-�aurent», projet subventionné
par le CRSNG (2002-2007) et le fond institutionnel de l'UQTR (2002-2005).
RÉSUMÉ

Les plaines inondables sont soumises à diverses pressions anthropiques, en plus d'être
affectées par les variations du régime hydrique, dont les crues printanières et les
inondations qui causent parfois des dommages considérables aux populations
riveraines et aux infrastructures. Dans ce contexte, il apparaît nécessaire d'identifier
spatialement et de façon précise les zones les plus à risques lors des débordements,
afin d'améliorer la sécurité des populations et de protéger les infrastructures en place,
et parallèlement de mieux comprendre la dynamique fluviale associée à ces milieux
riverains. Ce projet de recherche vise l'élaboration et l'application d'un modèle de
représentation des niveaux d'inondation, à partir d'un Système d'information
géographique (SIG), le long du tronçon fluvial de la rivière Saint-François, entre
Sherbrooke et Drummondville. Le projet a pour objectif la cartographie des niveaux
d'inondation en milieu urbain, semi-naturel et naturel, impliquant la réalisation de
modèles numériques d'élévation (MNE) de haute précision, afin de représenter la
microtopographie des secteurs riverains. Au niveau de la démarche méthodologique,
des travaux de terrain réalisés à l'aide d'un GPS et d'une station totale ont d'abord été
effectués, afin d'obtenir des données ponctuelles d'élévation. Par la suite, des modèles
numériques d'élévation ont été créés à partir des données recueillies. Il faut rappeler
que de nombreux facteurs influencent la qualité des modèles numériques d'élévation,
dont les données sources et les méthodes et paramètres d'interpolation utilisés
notamment. Différentes méthodes d'interpolation - et les paramètres qui leurs sont
reliés - ont été comparées au moyen d'un SIG afin d'identifier celles étant les plus
efficaces dans un cadre microtopographique et considérant les données d'élévation
utilisées. L'efficacité de chacune des méthodes d'interpolation a été vérifiée au moyen
de la validation croisée, et les erreurs (Root Mean Square Error - RMSE) de celles-ci,
ont été calculées afin d'identifier la méthode et les paramètres d'interpolation
représentant le plus adéquatement la microtopographie des terrains à l'étude. Afin
d'améliorer la validation de la qualité des méthodes d'interpolation, des tests
statistiques, des cartes de l'erreur et des évaluations visuelles en trois dimensions ont
été réalisés. La méthode d'interpolation la plus performante, c'est-à-dire celle du
krigeage simple, a ensuite été utilisée pour créer les MNE. De pus, la précision
moyenne des MNE réalisés au moyen de la méthode du krigeage simple est de 27 cm.
Les modèles numériques d'élévation ont ensuite été couplés à des niveaux d'eau afin
Vl

de délimiter de façon précise les zones inondées lors de divers débordements de la


rivière. Les résultats du modèle de représentation des niveaux d'inondation sont
présentés sous forme de cartes détaillées. Ces dernières permettent d'identifier les
populations et les infrastructures riveraines les plus touchées au moment des
débordements de la rivière, mais également de visualiser l'étendue des nappes d'eau
sur les plaines d'inondation et de localiser les zones plus à risques dépendamment des
divers niveaux d'inondation. Cette cartographie pourrait très certainement être utilisée
comme outil d'aide à la décision ou comme outil de planification dans la gestion et
l'aménagement du territoire.
Vll

TABLE DES MATIÈRES


REMERCIEMENTS ............................................................................................ ii
AVANT-PROPOS ..............................................................................................iv
RÉSUMÉ ...........................................................................................................v
TABLE DES MATIÈRES ...................................................................................vii
LISTE DES TABLEAUX ..................................................................................... X
LISTE DES FIGURES ....................................................................................... xi
CHAPITRE 1 ..................................................................................................... 1
INTRODUCTION ............................................................................................ 2
1.1 Problématique ....................................................................................... 3
1.2 Revue de littérature............................................................................... 5
1.2.1 Cartographie des zones inondables ................................................. 5
1.2.2 SIG et modèles numériques d'élévation (MNE} ............................... 10
1.2.2.1 Les facteurs influençant la qualité des MNE ................................ 11
1.2.2.2 L'évaluation de la qualité des MNE .............................................. 15
1.3 Objectifs de recherche ........... . .................................. . . ........................ 17
1.4 Méthodologie ..................................................................................... 18
1.4.1 Sites à l'étude ............................................................................... 19
1.4.2 Travaux de terrain ......................................................................... 21
1.4.3 Modèles numériques d'élévation (MNE} ......................................... 23
1.4.3.1 Test des méthodes d'interpolation .............................................. 23
1.4.3.2 Évaluation de la qualité des méthodes d'interpolation ................. 26
1.4.4 Données hydrologiques ................................................................ 28
1.4.5 Réalisation du modèle de représentation des niveaux d'inondation 29
1. 5 Résultats et interprétation .................................................................. 30
1.5.1 Modèles numériques d'élévation (MNE} ......................................... 30
1.5.1.1 Tests des méthodes et paramètres d'interpolation ....................... 30
1.5.1.2 Évaluation de la qualité des méthodes d'interpolation ................. 30
1.5.2 Réalisation du modèle de représentation des niveaux d'inondation 35
CONCLUSION ................................................................................................ 39
RÉFÉRENCES ................................................................................................ 42
viii

CHAPITRE 2 ................................................................................................... 46
Résumé ...................................................................................................... 48
Abstract...................................................................................................... 48
1. Introduction ............................................................................................ 49
2. Les secteurs à l'étude .............................................................................. 52
3. Approches méthodologiques ................................................................... 54
3.1. Le modèle de simulation et la cartographie des niveaux d'inondation en
milieu urbain ............................................................................................ 54
3.2. Recension des points d'élévation sur le terrain ................................... 56
3.3. Création des modèles numériques d'élévation {MNE) .......................... 58
3.4. Données hydrologiques et courbes de tarage ..................................... 60
3.5. Principales difficultés méthodologiques rencontrées .......................... 61
4. Résultats et discussion ............................................................................ 62
4.1. Présentation des cartes des niveaux d'inondation............................... 62
4.2. Autres résultats ................................................................................. 65
5. Conclusion .............................................................................................. 66
Remerciements ........................................................................................... 68
Références bibliographiques ....................................................................... 69

CHAPITRE 3 ................................................................. : ................................. 80


RÉSUMÉ ..................................................................................................... 82
MOTS CLÉS ................................................................................................ 82
1. INTRODUCTION ....................................................................................... 83
2. MATÉRIEL ET MÉTHODES ....................................................................... 85
2.1. Choix des sites à l'étude et travaux de terrain ..................................... 85
2.2. Test des méthodes et paramètres d'interpolation ................................ 86
2.3. Évaluation de la qualité des méthodes d'interpolation ......................... 86
3. RÉSULTATS ............................................................................................ 89
3.1. Tests des méthodes et paramètres d'interpolation .............................. 89
3.2. L'évaluation de la qualité des méthodes d'interpolation....................... 90
4. DISCUSSION ........................................................................................... 94
REMERCIEMENTS....................................................................................... 99
RÉFÉRENCES ........................................................................................... 100
ix

ANNEXE A ................................................................................................... 115

ANNEXE B ................................................................................................... 120

ANNEXE C ................................................................................................... 122


X

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1.1 Les sites à l'étude et leur localisation .................................................. 20


Tableau 1.2 Description des sites à l'étude ............................................................. 23
Tableau 1.3 RMSE des points «test» des méthodes d'interpolation (en mètres)
pour chacun des 9 sites à l'étude...................................................................... 31
Tableau 1.4 La précision en mètres des MNE des 9 sites à l'étude........................ 38

Tableau 3.1 Les paramètres d'interpolation pouvant être modifiés dépendamment des
différentes méthodes d'interpolation ................................................................... 102
Tableau 3.2 Les combinaisons de paramètres d'interpolation donnant les erreurs
(RMSE) les plus faibles pour chaque méthode d'interpolation pour le site RIC-2 103
Tableau 3.3 RMSE des points «test» des méthodes d'interpolation (en mètres) pour
chacun des neuf sites à l'étude ........................................................................... 104
Tableau 3.4 Ordination des méthodes d'interpolation les unes par rapport aux
autrespour chacun des neuf sites à l'étude ......................................................... 105
Tableau 3.5 Nombre d'apparition de chacune des méthodes d'interpolation dans la
classe supérieure................................................................................................ 106
Tableau 3.6 Nombre de points «test» d'élévation avec une erreur absolue plus élevée
que 60 cm dépendamment de chaque méthode d'interpolation pour l'ensemble des
sites à l'étude...................................................................................................... 107
X1

LISTE DES FIGURES

Figure 1.1 Schéma méthodologique du projet......................................................... 19


Figure 1.2 Différence entre les données ponctuelles d'élévation et les surfaces
topographiques interpolées ............................................................................... 25
Figure 1.3 Schéma explicatif des tests des méthodes et paramètres
d'interpolation ..................................................................................................... 26
Figure 1.4 MNE en trois dimensions réalisé au moyen de la méthode
d'interpolation de l'inverse de la distance (IDW) pour le site RIC-2 ................ 28
Figure 1.5 Exemple de carte de l'erreur du troisième type pour le site WIN-2 ...... 33
Figure 1.6 Carte des niveaux d'inondation pour le site WIN-1 ................................ 36
Figure 1.7 Carte des niveaux d'inondation pour le site SHE-2 ........................... ,. ... 37

Figure 2.1 Localisation du bassin versant de la rivière Saint-François et des sites à


l'étude ...................................................................................................................71
Figure 2.2 Schéma méthodologique du modèle de simulation des niveaux d'inondation
............................................................................................................................. 72
Figure 2.3 Exemple de l'échantillonnage par transects réalisé à la station totale ......... 73
Figure 2.4 Schéma explicatif de la validation croisée ...................................................7 4
Figure 2.5 Représentation des inondations de 1982 et 2003 (Site SHE-2)...................75
Figure 2.6 Les pentes et la localisation de la limite supérieure de la berge (Site SHE-2)
.............................................................................................................................76
Figure 2.7 Les limites d'inondation pour quatre débits différents (Site SHE-2} .............77
Figure 2.8 Les limites d'inondation en fonction de la variation des niveaux d'eau (Site
SHE-2).................................................................................................................. 78
Figure 2.9 Les limites d'inondation en fonction de la variation des débits (Site SHE-2} 79

Figure 3.1 Schéma explicatif de la la validation croisée .............................................108


Figure 3.2 Exemple de carte de l'erreur (type 1) pour le site WIN-2 ........................... 109
Figure 3.3 Exemple de carte de l'erreur (type 2) pour le site WIN-2 ........................... 110
Figure 3.4 MNE en trois dimensions réalisé au moyen de la méthode d'interpolation de
l'inverse de la distance (IDW} pour le site WIN-2 ................................................ 111
Figure 3.5 MNE en trois dimensions réalisé au moyen de la méthode d'interpolation du
krigeage universel (UK) pour le site WIN-2 ......................................................... 112
X11

Figure 3.6 MNE en trois dimensions réalisé au moyen de la méthode d'interpolation du


réseau de triangles irréguliers (TIN) pour le site WIN-2.......................................113
Figure 3. 7 MNE en trois dimensions réalisé au moyen de la méthode d'interpolation du
krigeage ordinaire (OK) pour le site WIN-2 ......................................................... 114
CHAPITRE 1

RÉSUMÉ DU PROJET DE RECHERCHE


INTRODUCTION

Bien que les inondations 1 aient toujours été un sujet d'intérêt au Québec, ce sont les
événements du déluge du Saguenay en 1996 qui ont entraîné une prise de conscience
réelle de la vulnérabilité des digues et des barrages sur nos rivières et cours d'eau, et
des dangers encourus par les populations riveraines face à de tels événements
extrêmes. À la suite de ces événements hors du commun, plusieurs études ont été
réalisées et le gouvernement du Québec à mis sur pied une importante Commission
scientifique et technique sur la gestion des barrages (CSTGB), mieux connue sous le
nom de la Commission Nicolet, laquelle devait analyser cet événement de façon
détaillée et soumettre une série de recommandations au gouvernement afin d'éviter, à
l'avenir, de telles situations catastrophiques. La Commission en est venue à la
conclusion qu'il fallait se doter de normes plus strictes quant à la construction et à la
gestion des barrages. De là est née la Loi sur la sécurité des barrages (CEHQ) qui
instaure des mesures sur la construction, la modification et l'exploitation des barrages à
forte contenance. La Commission Nicolet a également fait des recommandations sur
l'aménagement du territoire au regard des zones inondables (Ministère du Conseil
exécutif du Québec, 1997). Suite à ces travaux, un document d'orientation sur la
gestion des zones inondables a été entériné en 1997. Puis en août 1998, le
gouvernement québécois lançait le Programme de détermination des cotes de crues
(PDCC) de récurrence de 20 et 100 ans.

Les recherches réalisées au Québec (et ailleurs dans le monde) jusqu'à présent
touchent de nombreux aspects du phénomène des inondations. On peut mentionner la
prévision du risque des inondations (Blin, 2001 ; Couture, 2001 ; Lavallée et al., 2000;
Secretan et al., 2003), la protection face à celles-ci et les mesures structurales et non

1
Définition d'une inondation: Submersion temporaire, naturelle ou artificielle, d'un espace terrestre. Cette
submersion affecte généralement des terrains avoisinant un cours ou un plan d'eau à niveaux variables
(par exemple lit majeur et parties basses d'une vallée, plaine côtière). Elle se produit lorsque de l'eau en
excès ne peut être évacuée par les voies naturelles (lit mineur des cours d'eau) ou artificielles prévues à
cet effet (drains ou réseaux d'assainissement).

Définition d'une crue: Phénomène hydrologique de base, c'est l'augmentation plus ou moins brutale du
débit et par conséquent de la hauteur d'un cours d'eau. Les causes de l'augmentation du débit peuvent
être diverses : précipitation atmosphérique, fonte des neiges, débâcle glaciaire·, vidange de réservoir, etc.
L'écoulement (superficiel) des eaux en se concentrant dans le réseau hydrographique produit la crue qui
peut produire des inondations (dans des "zones inondables").
(Définitions provenant du dictionnaire français d'hydrologie du Comité National Français des Sciences
hydrologiques / Commission de terminologie: http://www.cig.ensmp.fr/-hubert/glu/indexdic.htm).
3

structurales de mitigation (Dutta et al., 2006), les mesures d'urgence en cas


d'inondation (Tucker, 2000), les inondations en lien avec les changements climatiques
ou la déforestation (Saint-Laurent et Hahni, 2008), les inondations et la présence de
barrages (Groupe conseil Genivar, 2001 ; Pitman, 2003) les inondations en milieu
urbain ou agricole (Hollis, 1975 ; Saint-Laurent, 2008 ; Saint-Laurent et Hahni, 2008),
les impacts environnementaux, économiques ou sociaux des inondations (Blin, 2001),
et l'évolution chronologique de ce phénomène (Jones, 1998 ; Jones 2002 ; Saint­
Laurent et Saucet, 2003). La cartographie des zones inondables et l'étendue des zones
inondées sont aussi des aspects traités dans l'analyse des inondations.

Les inondations ont des conséquences parfois graves qui peuvent affecter les
infrastructures urbaines existantes (ponts, routes, digues, etc.) et peuvent également
modifier les milieux riverains naturels ou semi-naturels (érosion des berges, apports
sédimentaires, etc.). Les inondations peuvent aussi causer des inconvénients majeurs
aux populations riveraines, notamment par l'envahissement des eaux de débordement
qui endommagent les résidences et qui s'accompagnent de coûts substantiels pour les
propriétaires touchés. En milieu agricole, ce sont souvent les bâtiments de ferme qui
sont touchés par les fortes crues ou les inondations. Dans certains cas, des inondations
dites catastrophiques ont même entraîné des pertes nettes au niveau des
infrastructures urbaines, des bâtiments agricoles et du bétail (cf. Le Nouvelliste, juin
1942, juin 1943 et avril 1982).

1.1 Problématique

Les rives sont depuis toujours des milieux convoités pour leurs attraits physiques, leur
accessibilité et leurs ressources. Malgré les politiques gouvernementales qui visent la
protection des rives et des écosystèmes riverains, ces milieux demeurent toujours
l'objet de nombreuses pressions anthropiques. L'occupation progressive des plaines
inondables au cours des dernières décennies fait de ces milieux des zones vulnérables
pour les populations riveraines et les différentes infrastructures qui s'y trouvent. Dans le
contexte où les inondations constituent un enjeu majeur pour les municipalités
touchées par ce phénomène, il devient important d'analyser de façon détaillée les
zones à risque dans les différents secteurs (zones urbaines, agricoles, etc.) soumis à
4

des inondations périodiques. Parallèlement, les zones naturelles ou semi-naturelles en


bordure des rives, plus ou moins affectées par les activités anthropiques, sont aussi
des zones vulnérables aux impacts des crues et des inondations, notamment par
l'érosion des berges ou encore par les apports de sédiments contaminés provenant des
rejets industriels. À titre d'exemple, il devient intéressant de délimiter l'étendue des
nappes d'eau lors de crues importantes afin d'évaluer les apports sédimentaires le long
des plaines inondables et mieux comprendre la dynamique fluviale associée aux
inondations périodiques.

La cartographie des inondations et des plaines inondables se présente comme un


moyen efficace de faire progresser nos connaissances face à ce phénomène naturel,
tout en améliorant la sécurité des populations, et permet d'évaluer et de représenter
l'étendue des zones submergées lors d'inondations. Sachant, par ailleurs, que la
topographie influence la répartition et l'étendue des nappes d'eau sur les plaines
d'inondation, la connaissance de la topographie riveraine s'avère essentielle afin
d'identifier les zones plus à risques lors des débordements. De plus, peu d'études ont
été réalisées jusqu'à présent sur la représentation des inondations à grande échelle,
c'est-à-dire sur des territoires restreints mais avec une grande précision. La
microtopographie peut, par contre, influencer les secteurs submergés lors d'inondations
et par le fait même l'affectation des bâtiments et populations ainsi que la déposition des
sédiments. La connaissance de la microtopographie des plaines inondables est donc
d'une grande importance dans la cartographie de haute précision des zones affectées
par les inondations.

La cartographie des inondations est d'une grande utilité pour les secteurs riverains
périodiquement affectés par les inondations puisqu'elle peut aider à réduire la
vulnérabilité face à ce phénomène ou du moins aider à l'amélioration de la préparation
face à celui-ci. Partout dans le monde, certaines rivières et certains secteurs riverains
sont davantage soumis aux inondations. Au Québec, les rivières Chaudière et Saint­
François débordent fréquemment en raison, entre autre, de leur écoulement sud-nord.
Plus particulièrement, le bassin de la rivière Saint-François situé au centre-sud du
Québec est un des bassins versants du Québec le plus fréquemment soumis aux
inondations et aux crues. En effet, on dénombre, par exemple, dans la municipalité de
Sherbrooke, une inondation à tous les deux ans approximativement (Saint-Laurent et
5

Hahni, 2008). Les diverses municipalités et secteurs riverains de la Saint-François sont


donc périodiquement soumis à des épisodes de débordements de la rivière pouvant
entraîner des conséquences notamment sur les infrastructures urbaines. Cette
fréquence des inondations dans le bassin de la rivière Saint-François peut expliquer les
efforts mis en place afin de prédire et réduire les risques en lien avec ce phénomène
naturel.

1.2 Revue de littérature

1.2.1 Cartographie des zones inondables

De nombreuses méthodes de cartographie des zones inondables ont été


expérimentées. Plusieurs de ces méthodes utilisent la télédétection et/ou la
photogrammétrie. L'utilisation de photographies aériennes pour l'observation de
phénomènes géomorphologiques de l'environnement fluvial remonte à plusieurs
années (Provencher et Dubois, 2007). La photogrammétrie assistée par ordinateur
permet la création automatique de modèles numériques d'élévation (MNE), très utiles
notamment en géomorphologie fluviale lorsque leur précision est suffisante (Chandler,
1999 ; Gilvear et Bryant, 2003). La photogrammétrie digitale offre de nombreux
avantages par rapport aux méthodes d'enquête de terrain et de photogrammétrie
traditionnelle. En effet, en plus de permettre la création automatique de modèles
numériques d'élévation (MNE}, la photogrammétrie digitale rend possible l'obtention
d'un MNE d'une bonne précision en beaucoup moins de temps que la photogrammétrie
traditionnelle. Elle permet également la couverture d'un plus grand territoire et
l'utilisation d'un plus grand nombre de données (Chandler, 1999).

Bien que la photogrammétrie assistée par ordinateur soit une technique moderne et
efficace, elle est encore peu utilisée par rapport à la télédétection. Ces deux techniques
d'acquisition d'informations ont, en fait, des finalités et des limites bien différentes. La
télédétection satellitaire est plus largement employée puisqu'elle permet l'utilisation
d'une grande variété d'images provenant de différents satellites et ayant des
caractéristiques particulières. De plus, l'utilisation d'images satellites permet la
couverture d'un territoire encore plus étendu que les photographies aériennes.
6

Cependant, dépendamment du capteur et de la plate-forme utilisés, la résolution et la


taille des objets détectables au sol peuvent être variables. L'utilisation par exemple de
l'imagerie satellitaire est intéressante pour des rivières avec un large chenal, qui
couvrent un grand territoire et qui ne nécessitent pas une résolution spatiale trop
importante (Gilvear et Bryant, 2003). Toutefois, les nouveaux satellites permettent, de
plus en plus, l'obtention d'images satellitaires ayant une fine résolution (1 mètre et
moins). Un autre avantage non négligeable de la télédétection pour l'étude des zones
inondables est que l'acquisition d'images satellitaires peut être beaucoup moins
coûteuse que les enquêtes de terrain. Par contre, le traitement des données peut
s'avérer plus long. La technique généralement utilisée lors de la cartographie des
zones inondables au moyen de la télédétection consiste à observer sur les images
satellites la limite de l'étendue d'eau lors d'une crue. En effet, il est possible d'acquérir
des images pour des dates précises (Bates et De Roo, 2000). L'étendue de l'inondation
est alors délimitée à partir d'une interprétation visuelle ou par une analyse spectrale. Il y
a ensuite comparaison entre les limites des surfaces d'eau avant et pendant
l'inondation. À titre d'exemple, Bates et De Roo (2000) ont réalisé une cartographie de
la hauteur d'eau à chaque moment lors d'une inondation au moyen d'un modèle
hydrologique. Les principales variables introduites dans ce modèle étaient
l'hydrographe des débits, la pente et la largeur du chenal, la hauteur des berges
(bankful depth), le niveau d'eau initial dans le chenal, la friction du chenal et de la
plaine d'inondation, et un modèle numérique d'élévation (MNE). Afin de valider ce
modèle, les résultats de celui-ci ont été comparés à des images SAR ( Synthetic
Aperture Radar) et à des photos aériennes. Le modèle de Bates et De Roo (2000) a
ainsi permis de prédire correctement l'étendue des zones inondées jusqu'à 81,9 %, ce
qui est une amélioration par rapport aux autres méthodes mentionnées par ces auteurs.
Cependant, cette technique ne permet pas nécessairement de cartographier l'étendue
maximale de la crue (Brivio et al., 2002). Pour pallier à cette limitation, Brivio et al.
(2002) ont développé une nouvelle technique ajoutant les informations provenant de la
topographie. Une matrice calculant la difficulté d'un cours d'eau à atteindre une certaine
hauteur a ainsi été dérivée à partir de la topographie, mais également à partir des
données d'utilisation du territoire, de la rugosité des surfaces et de la végétation. Cette
matrice a ensuite été intégrée à l'analyse des images SAR, permettant ainsi de
cartographier l'étendue maximale de la crue, malgré l'absence d'images de ce moment
7

précis. La validation de la technique a ensuite été réalisée par une comparaison avec
une carte des zones inondées.

D'autres méthodes combinent des images satellitaires avec un modèle hydrologique.


Les images satellitaires servent alors à délimiter l'étendue de l'inondation, tandis que le
modèle hydrologique avec ses données de débit permet le calcul de la hauteur d'eau
de la rivière. Par exemple, Overton (2005) s'est servi d'images Landsat TM (Bande 5)
utilisant des longueurs d'onde de !'Infrarouge pour distinguer les zones mouillées des
zones sèches lors d'inondations. Au total, 21 images ont été utilisées correspondant à
différents débits. Une interpolation a par la suite été réalisée pour introduire des
données entre les débits connus et ainsi préciser le modèle. Une relation entre la
hauteur de la rivière et la zone d'inondation a alors pu être réalisée permettent de faire
des simulations d'inondation.

Certains travaux se concentrent encore davantage sur le modèle hydrologique en


intégrant des données encore plus spécifiques, comme par exemple, la pente du
chenal, la présence de digues, de talus (remblais), de dépressions, les types de dépôts,
la capacité d'infiltration de ceux-ci, et la couverture végétale (Bates et De Roo, 2000 ;
De Rao et al., 2000). Dans ces études, l'utilisation de la télédétection est mise de côté,
bien qu'un modèle numérique d'élévation soit tout de même utilisé et qu'il y ait une
validation des résultats à l'aide d'images SAR et de données de débit (De Rao et al.,
2000).

En télédétection, Townsend et Walsh (1998) ont démontré que l'utilisation de l'imagerie


satellitaire radar (SAR) plutôt qu'optique (ex. Landsat) permettait d'obtenir de meilleurs
résultats dans la délimitation des zones inondées lors de périodes de crue en milieu
couvert. En effet, le SAR utilise la portion des micro-ondes du spectre
électromagnétique tandis que les capteurs optiques utilisent les longueurs d'onde du
visible et de !'Infrarouge. Les longueurs d'onde des micro-ondes permettent une plus
grande pénétration de la couverture forestière, et donc une «visibilité» accrue des
étendues d'eau en milieu forestier. Townsend et Walsh (1998) ont créé une approche
permettant de modéliser le potentiel d'inondation d'une plaine inonc;lable. Pour
représenter la topographie, un modèle numérique d'élévation a été créé à partir de
courbes de niveau d'intervalle de 5 pieds (1,52 mètres) extraites de cartes
8

topographiques ainsi qu'à partir de points d'élévation et de l'hydrographie. Le potentiel


d'inondation a ainsi pu être calculé en chaque endroit de la plaine en soustrayant le
niveau d'inondation (hauteur d'eau) à l'élévation provenant du MNE, les données
négatives indiquant les endroits inondés. Des surfaces de potentiel d'inondation ont
ainsi pu être créées pour chaque récurrence d'inondation (10-50 et 100-500 ans).

Enfin, au niveau de la télédétection, une dernière technique d'acquisition de données


est de plus en plus utilisée. Celle-ci est relativement récente et permet la cueillette de
données sur la topographie. Cette technique est celle du laser aéroporté connu sous le
nom de UDAR (Light Detection And Ranging). Cette technique a été utilisée par Marks
et Bates (2000) pour représenter la topographie lors de travaux sur la prédiction de
l'étendue d'une inondation. Le principal avantage dl:J UDAR est sa précision. En effet, il
fournit une précision horizontale de plus ou moins 5 cm (positionnement) avec une
résolution spatiale de 3 m, et une précision verticale de plus ou moins 15 cm (la
précision varie dépendamment des sources). Marks et Bates (2000) ont combiné un
MNE fait à partir des données topographiques du UDAR à un modèle hydrologique à
deux dimensions de manière à créer une carte des zones inondables. Puis, ils ont
comparé ce modèle à la méthode traditionnelle de création d'un MNE à partir des
courbes de niveau, aussi couplé à un modèle hydrologique. Les résultats de la
méthode du LiDAR sont concluants et permettent un plus grand usage du modèle
hydrologique à deux dimensions, car cette méthode résout le problème du manque de
données topographiques. Par contre, jusqu'à ce jour, un territoire assez restreint a été
échantillonné au moyen du UDAR et l'acquisition de données topographiques au laser
implique d'importants coûts. De plus, il reste encore quelques améliorations à apporter
à la technique surtout en lien avec la végétation qui peut parfois créer certaines
aberrations dans les données d'élévation.

Il existe aussi d'autres approches que celle de la télédétection pour cartographier les
zones inondables. Certaines s'appuient sur l'utilisation des courbes de niveau qui
servent de données de base à la création de cartes de zones inondables. Ces courbes
de niveau sont utilisées pour réaliser des modèles numériques d'élévation représentant
la topographie de la zone d'étude (Mark et Bates, 2000 ; Wise, 2000). Enfin, Tourolle
(2003) utilise des données x, y, z provenant de levés topographiques qui sont ensuite
interpolées avec la méthode du krigeage pour donner un modèle numérique
9

d'élévation. Dans ce cas, le MNE n'est pas utilisé pour des plaines alluviales, mais
plutôt pour des zones côtières de manière à définir lesquelles sont à risque par rapport
au niveau marin extrême. D'autres études utilisent, quant à elles, un ensemble de
données différentes pour évaluer la topographie de la zone d'étude. À titre d'exemple,
Secretan et al. (2003) ont utilisé des données telles que des semis de points, des lignes
de rupture de pente, des orthophotographies et des données d'arpentage, et ce afin de
représenter le plus fidèlement possible le relief des plaines inondables. Afin de calculer
la profondeur de submersion lors d'événements d'inondation, un maillage
hydrodynamique a été réalisé. Ce maillage intègre différentes couches d'informations,
telles que la topographie, le substrat, le frottement, etc., qui permettent la réalisation de
la simulation hydrologique. Une relation niveau-débit a également été estimée et a été
utilisée pour calculer le débit lors d'un événement en particulier. Ainsi, le niveau d'eau a
été lié au régime hydrologique et des cartes de profondeur de submersion ont été
réalisées pour trois événements d'inondation. Enfin, Blin (2001) a utilisé des données
provenant de la photogrammétrie, d'un laser, d'un DGPS et d'une station totale. Ces
différentes données ont servi à la construction d'un modèle numérique d'élévation. Des
simulations hydrodynamiques ont également été réalisées de manière à déterminer les
niveaux d'eau pour des crues de référence. Ainsi, en soustrayant l'altitude provenant du
MNE aux niveaux d'eau, une hauteur de submersion a pu être calculée. Cette hauteur
de submersion permet d'identifier les bâtiments affectés par la crue des eaux.

En regard de ces différentes techniques de cartographie, on constate que des données


diverses peuvent être utilisées pour la réalisation des cartes des zones inondables. Ces
données sont de précision variable et elles influent sur la précision de la cartographie
elle-même. Ainsi, il faut choisir les données de base en fonction de la précision désirée,
mais également en fonction de l'étendue du territoire étudié. Les méthodes utilisant la
télédétection, par exemple, permettent d'étudier un grande territoire, cependant la
résolution des images est généralement au-delà du mètre. En effet, l'acquisition de
données peut être coûteuse et/ou de longue durée, et il est donc important de s'assurer
de la précision idéale au projet, car généralement plus les données sont précises, plus
elles sont longues et dispendieuses à obtenir. En fin de compte, différentes approches
existent permettant de simuler les inondations, cependant le choix de l'approche
10

dépend notamment des objectifs visés et des superficies couvertes (De Roo et al.,
2000).

1.2.2 SIG et modèles numériques d'élévation (MNE)

Les systèmes d'information géographique (SIG) s'avèrent d'excellents outils pour


permettre l'analyse et l'affichage d'informations spatiales (Pitman, 2003) et
parallèlement, réduire le temps de travail. Les systèmes d'information géographique
sont d'ailleurs souvent utilisés soit, pour créer un modèle numérique d'élévation (MNE)
ou pour intégrer des variables à un modèle hydrologique par exemple. Plus
précisément, leur apport dans la création de MNE devient presque incontournable.
Rappelons qu'un modèle numérique d'élévation peut se définir comme une
«représentation de la topographie de la Terre dans un format numérique, c'est-à-dire au
moyen de coordonnées et de descriptions numériques de l'altitude» (Ressources
naturelles Canada, 2005). Le relief est un facteur déterminant pour de nombreux
phénomènes et processus environnementaux. De manière à représenter le relief et
ainsi mieux comprendre les phénomènes et processus naturels qui nous entourent, les
représentations de la topographie sous forme de modèles numériques d'élévation
(MNE) sont, depuis le milieu des années 1980, de plus en plus utilisées. La réalisation
de MNE se fait maintenant presque en tout temps à l'aide d'un système d'information
géographique (SIG). En effet, les SIG permettent la création rapide des MNE puisqu'ils
intègrent un grand nombre de données. Les MNE peuvent être utilisés, entre autres,
pour la planification de routes, pour des applications militaires, pour la modélisation
hydrologique, pour la cartographie des inondations, etc. Avec l'avancement des
recherches sur les MNE, la qualité de la représentation topographique réalisée est
devenue une préoccupation importante. Il ne suffit pas simplement de représenter la
topographie, mais il faut que cette représentation soit le plus fidèle possible à la réalité
de terrain, et cette correspondance entre le terrain et la représentation réalisée doit
également pouvoir être évaluée. La réalisation d'un MNE peut être faite à partir de
nombreux logiciels et nécessite le choix et l'utilisation de· différentes variables. Il devient
donc essentiel pour les chercheurs de comparer les différents choix qui s'offrent à eux.
De plus, la qualité des MNE repose sur de nombreux facteurs qu'il est important de
connaître et de maîtriser avant la réalisation d'une matrice topographique.
11

1.2.2.1 Les facteurs influençant la qualité des MNE

Afin d'obtenir des valeurs d'élévation pour tous les endroits de la surface analysée, il
faut réaliser une interpolation des valeurs connues. L'interpolation à l'aide d'un SIG
permet la création d'une surface continue à partir de valeurs ponctuelles
échantillonnées. En effet, la cueillette de données en tout point sur un territoire est
difficile et dispendieuse, c'est pourquoi l'interpolation est utile car elle fournit des
valeurs en des endroits non échantillonnés (McCoy et Johnston, 2001 ). L'utilisation de
cette technique est possible car les éléments distribués dans l'espace sont aussi
corrélés spatialement. Il existe différents types d'interpolations ayant chacune leurs
particularités et donc, plus appropriées pour certaines situations et types de données.
L'inverse de la distance (Inverse Distance Weighting - IDW), le spline, le krigeage
(Kriging) et les réseaux de triangles irréguliers ou Triangu/ated lrregular Network (TIN)
sont des types d'interpolation souvent utilisés en géomatique et pour la représentation
du relief (Chaplot et al., 2006).

La méthode de l'inverse de la distance (IDW) s'appuie sur un principe de base en


géographie selon lequel les éléments rapprochés les uns des autres se ressemblent
davantage. C'est une méthode déterministe de moyenne pondérée selon laquelle les
valeurs sont estimées en effectuant la moyenne des valeurs des points échantillonnés
dans le voisinage. Ainsi, plus un point est près de la valeur à estimer, plus il a
d'influence ou de poids dans le processus d'interpolation (McCoy et Johnston, 2001 ).
Toutefois, cette méthode peut présenter des inconvénients, tels que la création «d'œil­
de-bœuf», c'est-à-dire de cercles autour de certaines valeurs, et également la limitation
des valeurs interpolées à l'intervalle des valeurs échantillonnées (Arnaud et Emery,
2000).

La fonction spline, quant à elle, estime les valeurs en utilisant une fonction
mathématique qui minimise la courbure d'ensemble de la surface donnant une surface
douce passant exactement, ou très proches, des points échantillonnés (McCoy et
Johnston, 2001 ). Les splines d'interpolation passent exactement par les points
échantillonnés, tandis que les splines de lissage passent à proximité de ceux-ci. Avec
cette méthode, par contre, les valeurs estimées peuvent être inférieures ou supérieures
aux valeurs échantillonnées (Arnaud et Emery, 2000).
12

Pour ce qui est du krigeage, qualifié de méthode géostatistique, il permet de créer une
surface de prédiction, en plus de fournir des mesures sur la précision des prédictions.
Le krigeage assigne un poids aux valeurs mesurées des alentours pour produire une
prédiction des endroits non mesurés. Cependant, le poids n'est pas seulement
déterminé par la distance entre les points connus et les points prédits, mais également
à partir de l'arrangement spatial de l'ensemble des points échantillonnés. En plus de
fournir des prédictions pour les endroits sans données, le krigeage permet également
d'estimer la dépendance statistique des variables connues à l'aide d'un variogramme.
Le variogramme permet la construction d'une estimation locale basée sur la géométrie
des données et sur les caractéristiques de la régionalisation (Arnaud et Emery, 2000).

Enfin, une autre méthode d'interpolation mentionnée précédemment est celle du réseau
de triangles irréguliers ou Triangulated lrregular Network (TIN). Elle consiste à
subdiviser l'espace géographique en triangles et puis à interpoler à chaque endroit, par
une combinaison linéaire pondérée, des valeurs voisines (Arnaud et Emery, 2000). Le
TIN représente une surface composée d'un ensemble de triangles contigus mais non
chevauchants. L'avantage principal des TIN est qu'ils incorporent les échantillons
originaux des points, c'est-à-dire que les points échantillonnés gardent leur position
dans le modèle, permettant ainsi de préserver la précision des données d'entrée. De
plus, les TIN sont efficaces dans l'interpolation de données d'élévation distribuées
irrégulièrement dans l'espace (Pedrini, 2001 ). Cependant, cette méthode d'interpolation
est moins efficace lorsqu'il y a peu de données échantillonnées. Le TIN est la méthode
d'interpolation la plus souvent utilisée (Bates et De Roo, 2000 ; Dempsey et al., 2000 ;
Lang et Erickson, 2003; Marks et Bates, 2000; Secretan et al., 2003; Wise, 2000).

À la lumière des différentes comparaisons effectuées entre les méthodes


d'interpolation, aucune ne surclasse systématiquement les autres. Elles ont chacune
leurs avantages dépendamment du type de données, de leur distribution, ·ae l'échelle
du phénomène étudié, des caractéristiques du terrain, etc. Dans bien des cas, il est
préférable de tester les différentes méthodes avant de faire un choix définitif. Toutefois,
la réalisation d'un modèle numérique d'élévation ne dépend pas seulement de la
méthode d'interpolation utilisée, comme il pourrait le sembler à première vue.
Effectivement, comme le mentionne MacEachren et Davidson (1987), l'exactitude des
valeurs estimées dépend de cinq facteurs inter-reliés. Le premier facteur est la
13

précision des valeurs mesurées. Il existe différentes méthodes et instruments servant à


obtenir de l'information topographique comme par exemple les courbes de niveau, les
photos aériennes, les images satellitaires, le LIDAR, l'IFSAR, le GPS, la station totale,
etc. Ces différentes méthodes et instruments permettent l'obtention d'informations
topographiques de précisions variables. La station totale, par exemple, fournit des
données d'une précision au millimètre, le LiDAR, quant à lui, permet l'obtention de
données d'élévation d'une précision d'environ 15 cm, tandis que l'utilisation de courbes
de niveau implique généralement une précision au-delà du mètre. La précision des
données de base aura évidemment une incidence sur la précision des valeurs
estimées. Si la précision des valeurs de base est de 15 cm, il sera impossible de fournir
des valeurs estimées avec une précision supérieure à 15 cm. Par ailleurs, l'étendue du
territoire à l'étude varie également en fonction des méthodes de cueillette de données,
certains instruments fournissent des données ·d'une grande précision, cependant le
territoire qu'elles couvrent est beaucoup plus restreint.

Le second facteur influençant l'exactitude d'un MNE est «l'intensité» des données ou la
taille de l'échantillon. Pour MacEachren et Davidson (1987), l'intensité des données est
le facteur ayant la plus grande importance sur la précision des estimations. La taille de
l'échantillon serait plus importante dans l'estimation de valeurs intermédiaires que la
localisation des points échantillonnés et les méthodes d'interpolation. Effectivement, la
précision des valeurs estimées peut varier avec l'intensité de l'échantillonnage
puisqu'elle détermine la proximité des points échantillonnés. La précision des valeurs
estimées est donc inversement reliée à la distance entre les points échantillonnés et
positivement reliée à la densité des données. Comme le démontre MacEachren et
Davidson ( 1987), la précision des estimations augmente à un taux décroissant avec
l'augmentation de la taille de l'échantillon.

Le troisième facteur est celui de la localisation des données échantillonnées.


Dépendamment de la méthode et de l'instrument utilisés lors de la collecte des
données, le patron d'échantillonnage peut être différent. Il existe, en effet, différents
modèles de collecte de données d'élévation. Les données peuvent être échantillonnées
de façon totalement aléatoire (indépendant), le long de transects, ou bien de façon non­
indépendante en prenant des points aux endroits particuliers du territoire comme une
rupture de pente, les creux ou les sommets. Ces différents modèles d'échantillonnage
14

font en sorte de distribuer différemment les points échantillonnés, ce qui peut avoir un
effet sur les estimations. Plusieurs études ont été réalisées suivant ces modèles (Ayeni,
1982; Morrison, 1971; Peucker, 1979; Shepard, 1984) et aucun consensus se dégage
quant à l'utilisation d'un échantillon indépendant ou spécifique (non-indépendant).

Le quatrième facteur concerne la variabilité de la surface représentée par l'auto­


corrélation spatiale et la magnitude de changement de la surface par unité de distance.
En fait, les différents terrains ont une influence sur l'estimation des données en raison
de la variation de leur surface topographique. Par exemple, en certains endroits, les
variations topographiques peuvent être importantes sur de courtes distances, tandis
qu'ailleurs les variations sont minimes. Ces variations peuvent influencer largement la
précision des valeurs estimées. Par conséquent, il est très difficile d'établir quelle est la
méthode d'interpolation la plus appropriée. Dans plusieurs travaux, on compare les
effets de différents terrains par rapport aux méthodes d'interpolation. Généralement,
l'incertitude tend à se regrouper dans les endroits accidentés où l'élévation change
rapidement (Weng, 2002). C'est pourquoi les terrains accidentés nécessitent
habituellement un nombre plus élevé de points d'échantillonnage pour bien représenter
ces variations topographiques.

Enfin, le cinquième facteur influençant la précision des MNE consiste en la méthode


d'interpolation utilisée. Il existe un grand nombre d'interpolations différentes. Les plus
fréquemment utilisées tel que décrit en 1.2.2.1 sont : le krigeage, l'inverse de la
distance, le spline, l'interpolation radiale, et le réseau de triangles irréguliers. Comme
vu précédemment, ces méthodes d'interpolation sont basées sur des principes
différents et par conséquent, elles produisent des surfaces topographiques distinctes.
Dans plusieurs études, on compare différentes méthodes d'interpolation de manière à
identifier la plus appropriée en fonction de la taille de l'échantillon, du type de terrain, de
l'échelle, etc. (Anderson et al., 2005 ; Chaplot et al., 2006 ; Desmet, 1997 ; Lloyd et
Atkinson, 2002 ; Weber et Englund, 1994). Bien que selon certaines études, les
méthodes d'interpolation ne soient pas le facteur le plus influant sur l'exactitude des
MNE, il n'en demeure pas moins qu'il est possible de faire un choix judicieux de
manière à diminuer l'erreur d'un MNE et ainsi en améliorer sa qualité.
15

1.2.2.2 L'évaluation de la qualité des MNE

L'évaluation de la qualité des MNE est un aspect très important dans la réalisation d'un
MNE. Cet aspect ne doit pas être négligé car il ne suffit pas seulement de représenter
la topographie, mais cette représentation doit être aussi fidèle que possible à la réalité
de terrain. Il existe plusieurs manières de valider ou d'évaluer la qualité des MNE.
L'incertitude des MNE est souvent mesurée, en premier lieu, à l'aide de mesures
statistiques. En effet, pour quantifier l'incertitude, il est nécessaire de comparer les
élévations originales avec les élévations provenant de la surface topographique
réalisée. On mesure donc l'écart entre les deux ensembles de données d'élévation. La
mesure la plus couramment utilisée pour quantifier cet écart est le RMSE (Root Mean
Square Error} ou en français «la racine carrée de l'erreur moyenne au carré»
(Anderson et al., 2005 ; Brivio et al., 2002 ; Chaplot et al., 2006 ; Desmet, 1997 ;
Fisher, 1998 ; Weng, 2002 ; Wise, 2000}. L'erreur moy�nne (ME pour Mean Errror} est
moins utilisée car elle additionne des valeurs positives (sous-estimation} et des valeurs
négatives (sur-estimation} ce qui ne permet pas d'observer le comportement réel d'une
méthode d'interpolation (Fisher, 1998 ; Lloyd et Atkinson, 2002 ; MacEachren et
Davidson, 1987}. Le RMSE annule l'effet des sur et sous-estimations, en raison de la
mise au carré et de la racine carrée, c'est pourquoi il est grandement utilisé. Weber et
Englund (1994} utilisent, quant à eux, l'erreur moyenne au carré, cependant cette
dernière semble également moins appropriée puisqu'elle ne permet pas de connaître
l'erreur réelle en mètres du MNE à cause de la mise au carré des erreurs réelles.
Weber et Englund (1994} améliorent toutefois la comparaison de l'erreur entre
différents types de terrain et différentes méthodes d'interpolation, en normalisant
l'erreur moyenne au carré, c'est-à-dire en divisant l'erreur moyenne au carré de chaque
méthode d'interpolation par la grande moyenne de l'ensemble des erreurs. Cela permet
une comparaison plus juste de la performance relative des méthodes d'interpolation.

Par contre, comme le mentionne Weng (2002}, le RMSE n'est pas suffisant pour
quantifier l'incertitude des MNE puisque celui-ci ne permet pas d'évaluer la distribution
spatiale de l'erreur. Pour pallier à ce manque, Weng (2002} suggère l'utilisation de
méthodes alternatives pour compléter l'évaluation de la qualité des MNE telles que des
indices d'auto-corrélation spatiales et des variogrammes, mais surtout un élément fort
important, la carte de précision. Les cartes de précision ou cartes de l'erreur permettent
16

de visualiser les erreurs les plus importantes sur les territoires à l'étude (Weng, 2002).
L'erreur peut ainsi être évaluée spatialement. Il résulte des cartes de précision que
l'incertitude se concentre davantage dans les zones accidentées où l'élévation change
rapidement. MacEachren et Davidson (1987) utilisent également le même genre de
cartes pour identifier les zones avec de plus grandes erreurs.

Une autre méthode d'évaluation utilisée par certains auteurs est la validation croisée
(Anderson et al., 2005 ; Chaplot et al., 2006 ; Desmet, 1997 ; Lloyd et Atkinson, 2002 ;).
La validation croisée consiste à enlever certains points de l'ensemble de données
d'élévation avant de réaliser l'interpolation puis ensuite, de comparer l'élévation de ces
points à l'élévation de la surface topographique du MNE. Cela permet de vérifier si la
surface topographique interpolée se rapproche de la réalité du terrain représentée par
les points enlevés de la base de données. La validation croisée peut être utilisée en
combinaison avec les diverses mesures statistiques mentionnées précédemment.

Enfin, Desmet (1997) utilise une technique très originale d'évaluation de la qualité des
MNE. Comme généralement les MNE servent de base à l'étude de phénomènes
naturels, il utilise des analyses de terrain pour vérifier la performance de différentes
méthodes d'interpolation. Chaplot et al. (2006) mentionnent justement que les MNE
devraient être examinés au moyen de l'évaluation des dérivées des surfaces
topographiques, tels que l'angle de la pente, la courbure de la pente, le réseau de
drainage, etc. Les analyses de terrain utilisées par Desmet (1997) sont au nombre de
cinq : le gradient de la pente, l'orientation de la pente (ou direction de l'exposition), la
courbure du profil, la zone de drainage supérieure et le modèle dynamique d'érosion.
Pour chacune de ces données d.érivées des MNE, Desmet (1997) compare la
performance de différentes méthodes d'interpolation. Si le MNE représente bien les
différentes analyses de terrain c'est que la méthode d'interpolation utilisée est
appropriée et donne des résultats convenables. Le gradient de la pente, son orientation
et la courbure du profil sont de bons indicateurs de la performance des méthodes
d'interpolation. Cependant, l'utilisation d'un modèle dynamique d'érosion est, dans ce
cas-ci, un peu exagérée. L'utilisation des dérivées des MNE permet à Desmet (1997)
de conclure que les interpolations du plus proche voisin et du krigeage ne sont pas
appropriées pour les zones très planes, car elles produisent des escaliers, ce qui ne
17

représente pas la réalité de terrain et résulte en une accumulation de l'écoulement le


long des escaliers.

1.3 Objectifs de recherche

L'objectif général du présent projet de recherche vise à élaborer et à appliquer un


modèle de représentation des niveaux d'inondation sur les plaines inondables à partir
d'un système d'information géographique (SIG). L'application de cette méthode se fera
le long du tronçon fluvial de la rivière Saint-François situé entre les municipalités de
Sherbrooke et Drummondville, lequel tronçon est périodiquement affecté par les
inondations (Saint-Laurent et al., 2001 ; Saint-Laurent et Saucet, 2003). Cet objectif
repose sur la création d'une base de données sur la topographie de certains secteurs
riverains de la rivière Saint-François et sur la représentation des niveaux d'eau de la
rivière en fonction de l'élévation et de la topographie des différents terrains localisés
soit en milieu urbain, agricole ou le long des plaines alluviales.

Le premier objectif spécifique (1) vise à représenter de la microtopographie des plaines


inondables. Il repose sur la réalisation de modèles numériques d'élévation (MNE) de
haute précision lesquels dépendent en grande partie des données d'élévation utilisées
et de l'utilisation de méthodes d'interpolation appropriées. Cela nécessite donc
l'obtention de données topographiques de haute précision provenant de relevés
systématiques sur le terrain. Puisque les données topographiques des bases de
données numériques disponibles sont d'une précision bien en-dessous de ce qui est
nécessaire dans l'élaboration de la méthode, telle que proposée dans cette étude, il a
été nécessaire d'établir un plan d'échantillonnage et de sélectionner différents sites afin
de permettre la cueillette de données précises de localisation et d'élévation
topographique lors des travaux de terrain. De plus, les données d'élévation doivent être
interpolées afin de transformer les données ponctuelles en une surface topographique
(le modèle numérique d'élévation). Il existe un grand nombre de méthodes
d'interpolation (voir sections précédentes), lesquelles produisent toutes des surfaces
topographiques différentes. Ce sous-objectif implique donc également le test et la
validation de la qualité de ces ·méthodes d'interpolation afin d'identifier la meilleure
18

méthode en fonction des données d'élévation utilisées et de la microtopographie des


plaines inondables.

Le second objectif spécifique (2) vise à cartographier les secteurs riverains affectés par
les inondations. Il implique deux types de milieux différents soient les zones urbaines et
les zones de plaines alluviales en milieu naturel et semi-naturel. Pour les zones
urbaines, cet objectif vise à délimiter pour différents niveaux, les routes, les bâtiments
publics ou industriels, les résidences et autres infrastructures qui sont localisés dans
les zones inondables. Le système de représentation couplé aux informations sur ces
infrastructures permettra notamment d'identifier les secteurs riverains les plus touchés
au moment des débordements de la rivière. Il devient donc possible d'identifier de
façon précise les niveaux critiques au-de\ti desquels les constructions et les
populations riveraines occupent des zones à risques élevés d'inondation. Pour les
zones de plaine alluviale, cet objectif implique également une cartographie précise des
zones inondées et de leur topographie. Il s'agit de délimiter précisément les zones de
plaine alluviale qui seront envahies par les eaux de la rivière lors des fortes crues et
des inondations majeures. Le modèle permettra d'obtenir des données quantitatives et
visuelles de l'étendue des nappes d'eau pour différents niveaux de la rivière, ce qui
peut être d'un grand intérêt pour les municipalités dans la gestion et l'aménagement du
territoire en zone inondable ou à risques.

1.4 Méthodologie

La réalisation du modèle de représentation des niveaux d'inondation comporte quatre


étapes principales : ( 1 ) la réalisation des travaux de terrain de manière à obtenir des
données ponctuelles d'élévation; (2) la création des modèles numériques d'élévation
pour transformer les données ponctuelles en surfaces topographiques; (3) l'utilisation
de données hydrologiques afin de représenter les niveaux d'eau de la rivière lors des
débordements; (4) et enfin l'assemblage des informations topographiques,
hydrologiques et des infrastructures de manière à réaliser une cartographie des plaines
inondables à l'étude et des inondations sur ces surfaces inondables (Figure 1.1 ).
19

Travaux de terrain

-
Création d• MNE

Figure 1.1
Schéma méthodologique du projet

1.4.1 Sites à l'étude

Le secteur à l'étude se situe dans le bassin versant de la rivière Saint-François, dans le


centre-sud du Québec. Les sites à l'étude ont été sélectionnés à partir des données sur
les inondations recensées par divers documents (Saint-Laurent et al., 2001 ). Le tronçon
fluvial entre Sherbrooke et Drummondville comporte la section la plus intéressante
considérant son affectation périodique par les crues printanières et les inondations.
Toutefois, l'étendue de ce tronçon d'environ 90 km de long était impossible à couvrir
dans son ensemble. Une sélection de sites précis a donc été réalisée afin de pallier à
cette difficulté. Ainsi, les secteurs les plus fréquemment inondés, tant pour les zones
urbaines que pour les zones agricoles ou naturelles et semi-naturelles, ont été identifiés
et sélectionnés à l'aide de ·nombreux documents tels que les cartes du risque
d'inondation d'Environnement Canada et du Ministère de l'environnement du Québec
(1982), les indications cartographiques de Mme Nicole Fugère, conseillère en sécurité
20

civile à la Direction régionale de la sécurité civile de la Montérégie et de l'Estrie


(ministère de la Sécurité publique) (Nicole Fugère comm. pers.), et le tableau
chronologique des inondations (Saint-Laurent et al., 2001 ; Saint-Laurent et Saucet,
2003) indiquant les dates et les secteurs affectés par les inondations dans le bassin
versant de la rivière Saint-François depuis 1900. Certains autres critères comme
l'accessibilité et la propriété du terrain ont été pris en compte. Les sites d'étude en
milieu naturel et semi-naturel ont également été sélectionnés en fonction des travaux
cités précédemment.

Neuf sites ont ainsi été identifiés pour l'étude (Tableau 1.1). De ceux-ci, quatre ont été
sélectionnés en zone urbaine et cinq en milieux naturels ou semi-naturels (boisés,
terres agricoles, terrains en friche, etc.). La zone de récurrence de 20-100 ans des
cartes du risque d'inondation a servi de limite spatiale pour chacun des sites, c'est-à­
dire que les relevés topographiques ont été réalisés jusqu'à la limite supérieure de
récurrence de 100 ans. La largeur des différents sites varie donc entre 75 et 250
mètres (transversale à la rive), tandis que la profondeur atteint entre 20 et 75 mètres
(Tableau 1.2).

Tableau 1.1
Les sites à l'étude et leur localisation

Milieu Site Municipalité Coordonnées x Coordonnées y


MTMF7 MTMF7
SHE-1 Sherbrooke 196319 5029883

SHE-2 Sherbrooke 196132 5030432


Zones
urbaines SHE-3 Sherbrooke 195656 5031051

RIC-2 Richmond 176895 5058521

BR0-1 Bromptonville 192254 5038513

WIN-1 Windsor 186640 5049967


Autres milieux
(naturels, semi- WIN-2 Windsor 183822 5052201
naturels)
RIC-1 Richmond 178229 5056218
(Melbourne)

SNl-1 Saint-Nicéphore 163673 5078937


21

1.4.2 Travaux de terrain

L'acquisition de données d'élévation de terrain est possible à partir de différentes


techniques telles que la photogrammétrie, la télédétection et les courbes de niveau.
Considérant le territoire à couvrir (micro-échelle) et la précision verticale nécessaire afin
de pouvoir identifier des formes topographiques de petites dimensions, les méthodes
citées précédemment ne pouvaient convenir au présent projet de recherche qui
cherchait à définir une méthode cartographique beaucoup plus précise. La méthode par
photogrammétrie à grande échelle aurait pu être envisagée, mais en raison des coûts
élevés de cette méthode et de la superficie des secteurs couverts dans ce projet, celle­
ci n'a pas été considérée. Correspondant davantage aux besoins de l'étude, les relevés
topographiques au moyen d'un GPS et d'une station totale ont été préférés pour
l'acquisition de l'information topographique puisque la précision verticale obtenue par
ces outils est de l'ordre du centimètre.

La réalisation de relevés topographiques permet d'intégrer de l'information ponctuelle


sur la topographie de certaines zones. L'accomplissement de levés de terrain au
moyen d'une station totale fournit de l'information sur la topographie, bien qu'elle ne
permette pas de situer spatialement avec une projection les secteurs échantillonnés.
C'est pourquoi un GPS a conjointement été utilisé pour fournir des coordonnées MTM
précises aux points échantillonnés à la station totale. La précision des GPS s'est
grandement améliorée ces dernières années. Malgré cela, la plupart des GPS
commerciaux ont une exactitude qui se situe autour de quelques mètres, ce qui était
insuffisant pour les présents travaux. Afin de bien discerner la microtopographie des
plaines inondables, la précision des instruments devait être beaucoup plus fine.
L'obtention d'une précision autour de quelques centimètres nécessitait l'utilisation d'un
GPS de haute précision. Les services d'un arpenteur-géomètre ont donc été utilisés
pour réaliser les relevés GPS pour chacun des neuf sites à l'étude. Le GPS étant très
sensible à la présence de la canopée des arbres qui nuit souvent à la réception des
signaux provenant des satellites, cette étape a été réalisée vers la fin de l'automne, une
fois le feuillage tombé. Le GPS utilisé (Trimble 5700 et 5800 en mode RTK) fonctionne
à partir des points géodésiques sur lesquels on installe la base de l'appareil (station de
référence). Il a donc fallu, en premier lieu, repérer les points géodésiques autour des
sites à l'étude. Une fois la base installée sur le point géodésique, la partie mobile du
22

GPS pouvait être déplacée et les points relevés. Deux points GPS par site ont été
relevés puisque l'utilisation adéquate de la station totale nécessite un premier point
pour la positionner et un second pour l'orienter dans l'espace. Un GPS de ce type
permet d'obtenir une précision allant de quelques millimètres à 2 centimètres,
dépendamment des obstacles, de la distance entre la base et le mobile et de la
réception des satellites.

La station totale utilisée pour les relevés de terrain est le modèle TCR 705 de Leica qui
permet d'obtenir une précision horizontale et verticale de quelques millimètres. Les
relevés à la station totale ont été réalisés le long de transects perpendiculaires à la
rivière à dix mètres d'intervalle approximativement. On dénombre ainsi
app�oximativement une quinzaine de transects par site. Le modèle d'échantillonnage
utilisé suivait les ruptures de pente de manière à obtenir le plus fidèlement possible
toutes les modifications de la microtopographie. Un point d'élévation a donc été relevé
à chaque rupture de pente le long des transects (Tableau 1.2}.

Toutefois, il est à noter que pour le site RIC-1, aucun point géodésique n'a été trouvé à
proximité. Pour pallier à cette situation, une méthode alternative a été utilisée afin
d'obtenir les données d'élévation. Ainsi, un point altitudinal situé près de notre site a été
utilisé afin de contrer l'absence de point géodésique. Un point altitudinal ressemble à
un point géodésique, cependant il ne possède pas de coordonnées géographiques
précises mais simplement une élévation. Afin de localiser le point altitudinal, un GPS
MAP 76S de Garmin qui donne une précision horizontale d'environ 3 mètres a été
utilisé. Plusieurs points ont été relevés au GPS autour du point altitudinal et une
triangulation a été réalisée par la suite pour faire la mise en station de la station totale
sur le point altitudinal. La triangulation a été réalisée afin d'améliorer la précision
horizontale obtenue par l'appareil. Lors de la mise en station, l'élévation du point
altitudinal a été utilisée permettant ainsi d'obtenir une précision verticale du même
ordre que lors de l'utilisation des points géodésiques. Il est donc possible que la
précision horizontale pour ce site soit légèrement plus faible que pour les autres sites,
par contre, la précision verticale est comparable à celle des autres sites vue l'utilisation
du point altitudinal.
23

Tableau 1.2
Description des sites à l'étude

Site Longueur Superficie du Nombre de Nombre de points


(transversale site transects échantillonnés à
à la rive) la station totale

SNl-1 216m 15 462m 2 16 185

RIC-1 175m 15 381m 2 17 199

RIC-2 217m 27 602m 2 16 260

WIN-1 76m 3 109m 2 8 131

WIN-2 129m 5 382m 2 16 139

BR0-1 120m 10 506m 2 15 212

SHE-1 108m 24 677m 2 10 247

SHE-2 164m 30 101m 2 16 323

SHE-3 250m 44 221m 2 21 276

1.4.3 Modèles numériques d'élévation (MNE)

1.4.3.1 Test des méthodes d'interpolation

La réalisation de levés topographiques permet d'obtenir des données ponctuelles


d'altitude. Toutefois, l'obtention de l'information topographique en tout point des sites à
l'étude nécessite la réalisation d'une interpolation afin de transformer les données
ponctuelles en une surface topographique (Figure 1.2). Il existe différentes méthodes
d'interpolation, et donc afin d'identifier celle convenant la mieux à la topographie des
sites à l'étude et aux données provenant des relevés topographiques, plusieurs
méthodes ont été testées. Ces tests ont été réalisés à l'aide de différentes extensions
(Geostatistical Analyst et 3D Analyst) du logiciel ArcGIS (version 9.2) de la compagnie
ESRI (Environmental Systems Research lnstitute Inc.). Les méthodes d'interpolation
qui ont été testées sont le krigeage (3 variantes : krigeage ordinaire, krigeage simple,
krigeage universel), l'inverse de la distance, la fonction radiale et le réseau de triangles
irréguliers. Plusieurs paramètres ont été modifiés et testés pour chacune de ces
24

méthodes d'interpolation, tels que le nombre de points de voisinage, la distance


maximale de ces points, le modèle du semi-variogramme, la puissance, etc.
Globalement, seize paramètres d'interpolation ont été modifiés afin d'obtenir les
combinaisons de paramètres donnant les erreurs les plus faibles pour chacune des six
méthodes d'interpolation testées. L'ensemble des tests des paramètres d'interpolation
a été réalisé sur un site représentatif (RIC-2) choisi en fonction de ses dimensions, du
nombre de points d'élévation relevés et de sa topographie générale. Par la suite, les
meilleures combinaisons des paramètres pour chaque méthode d'interpolation ont été
testées sur les huit autres sites à l'étude (Figure 1.3).
25

•• • •
•• • • •• •• ••

. .. ..
• • •• •
•• ••
• •• •• • ••
•• • •• •
• •
••
• • •
'
•• •• • • Levé topographique
• •• •• •• J • (données ponctuelles)

•I ••••
•I

10 20-.

l


• • •• • •

. .. ..
• • • • • •
•• • • • • • ••
•• • • •• •
•• • •• • • •

., '
• •
• • • •• •
• •• • Levé topographique et
• •• ••

surfaces topographiques
• •I • interpolées

119.022 • 119.61
•I
119.61 -120.11
120.11 -120.13
120.63 -121.07
121.07 -121.47
121.47-121.83
121.83 -122.11
10 20MM!ff
122.11 -122.!1

Figure 1.2
Différence entre les données ponctuelles d'élévation
et les surfaces topographiques interpolées
26

- Correspondant aux
6 tests d'interpolation sur 1 site ----&méthodes
<f'mterpolation ---:1
--

----.- � ----- - - Inverse de la
distanceODW)
Variation des paramètres pour les 6 tests
- Fonction radiale
(RBF)
-Krigeage
ordinaire (OK)
&meilleurs Obtention de la meilleure combinaison de -Krigeage
tests (RIC-2) paramètres pour chaque test simple(SK)
/ -Krigeage
universel (UK)
-Réseau de

l
biangles
Application des meilleurs tests aux autres sites inéguliers (TIN)

RIC-1
8 aulres sites
à l'étude

Figure 1.3
Schéma explicatif des tests des méthodes et paramètres d'interpolation

1.4.3.2 Évaluation de la qualité des méthodes d'interpolation

Pour comparer sur une base sim!laire les différentes méthodes d'interpolation des sites
à l'étude, la technique de la validation croisée a été utilisée. Cette technique consiste à
séparer le fichier de points d'élévation de chaque site à l'étude en deux parties. La
première partie («training») est composée de la majorité des points d'élévation et sert à
réaliser l'interpolation et donc, à produire la surface topographique tandis que la
seconde partie («test>,) est composée de 30 points d'élévation provenant du fichier
initial. Les points «test>, sont retirés du fichier de points d'élévation avant l'interpolation
et sont superposés à la surface topographique une fois l'interpolation réalisée. Ils
permettent donc de comparer la différence entre les données d'élévation de terrain et
les élévations produites par les différentes méthodes d'interpolation.

Ensuite, afin d'évaluer le réalisme et l'exactitude des différentes méthodes


d'interpolation, plusieurs indicateurs ont été utilisés. Le RMSE (Root Mean Square
ErrotJ ou racine carrée de l'erreur moyenne au carré est l'indicateur le plus souvent
27

utilisé (Weng, 2002). Il indique l'erreur moyenne des points «test» d'élévation pour
chaque méthode d'interpolation de chaque site à l'étude et permet donc de comparer la
performance des différentes méthodes d'interpolation. Cependant, n'indiquant pas la
structure spatiale des erreurs, trois types de cartes de l'erreur ont également été
produits afin de représenter la localisation spatiale des erreurs. Le premier type est
constitué de cercles de dimension variable représentant la taille des erreurs absolues
des points «test» d'élévation. Le second type de carte de l'erreur indique la localisation
des erreurs des points «test» supérieures à 60 centimètres (valeurs extrêmes ou
outliers). Enfin, le troisième type de carte de l'erreur représente au moyen de deux
couleurs distinctes les points «test» d'élévation. Ces dernières cartes indiquent les
surestimations et sous-estimations des méthodes d'interpolation, c'est-à-dire les
valeurs négatives versus les valeurs positives des points «test». Les surestimations
correspondent à des points «test» avec des valeurs négatives et les sous-estimations à
des points «test» avec des valeurs positives puisque l'on soustrait l'élévation des
méthodes d'interpolation à l'élévation des points «test». Chaque carte de l'erreur
réalisée correspond à un site à l'étude sur laquelle on peut comparer les résultats des 6
méthodes d'interpolation testées. De manière à corroborer les informations fournies par
le RMSE, des tests statistiques (p � 0,05) ont également été réalisés afin de déterminer
s'il y avait une différence significative entre les méthodes d'interpolation. Le premier
test statistique réalisé fut l'analyse de variance (ANOVA) qui a permis de déterminer
pour chaque site à l'étude s'il existait une différence significative entre l'ensemble des
six méthodes d'interpolation. Lorsqu'il y avait une différence significative entre ces
méthodes, des tests de t étaient ensuite réalisés afin de comparer la méthode
d'interpolation ayant l'erreur la plus faible aux cinq autres méthodes d'interpolation. Les
tests de t permettent la comparaison de deux méthodes d'interpolation à la fois. Ceux-ci
ont permis de diviser les méthodes d'interpolation en deux classes : la classe
supérieure correspondant aux méthodes d'interpolation non significativement
différentes de la meilleure méthode, et la classe inférieure correspondant aux méthodes
d'interpolation significativement différentes de la meilleure. Enfin, une évaluation
visuelle en trois dimensions a aussi été réalisée de manière à vérifier la ressemblance
des surfaces topographiques interpolées avec la topographie du terrain. Pour ce faire,
les surfaces topographiques produites par chacune des méthodes d'interpolation ont
été mises en trois dimensions à l'intérieur du module ArcScene du logiciel ArcGIS
(ESRI) ce qui a permis de détecter les diverses anomalies produites par les méthodes
28

d'interpolation, c'est-à-dire les éléments ne correspondant pas à la réalité


topographique du terrain. En effet, les données statistiques comme le RMSE peuvent
parfois donner de très bons résultats, cependant la surface créée peut avoir certaines
caractéristiques bien différentes de la réalité de terrain, d'où l'importance de vérifier la
représentation visuelle obtenue à partir des différentes méthodes d'interpolation. C'est
le cas du site RIC-2, où la méthode d'interpolation de l'inverse de la distance crée une
erreur relativement faible de 25 cm, par contre la représentation en trois dimensions de
la surface topographique présente des pics où il y a eu échantillonnage, ce qui ne
correspond pas à la réalité de terrain (Figure 1.4).

217 m

Figure 1.4
MNE en trois dimensions réalisé au moyen de la méthode d'interpolation de
l'inverse de la distance (IDW) pour le site RIC-2

Les méthodes d'interpolation donnant les surfaces ressemblant le plus à la réalité de


terrain (RMSE, cartes de l'erreur, tests statistiques et évaluation visuelle) ont par la
suite été retenues et les modèles numériques d'élévation ont été créés à partir de
celles-ci.

1.4.4 Données hydrologiques

Bien que l'étape la plus importante de la réalisation du modèle de représentation des


niveaux d'inondation se situe par rapport à la réalisation de modèles numériques
29

d'élévation de haute précision, l'apport des données hydrologiques n'est pas


négligeable. Pour l'ensemble des sites à l'étude, les données hydrologiques utilisées
sont représentées par des niveaux d'eau correspondant à des élévations en mètres
compatibles avec les modèles numériques d'élévation des différents sites à l'étude. Les
niveaux d'eau sont utilisés afin de représenter l'étendue des nappes d'eau sur les
plaines inondables lors de fortes crues provoquant des inondations.

Toutefois, pour un site (SHE-2), en plus des niveaux d'eau, les données de débits
étaient également disponibles. Pour ce site, il a ainsi été possible de réaliser une
courbe de tarage, c'est-à-dire une courbe mettant en relation les variables niveau-débit,
ce qui a permis, pour ce site en particulier, d'associer les niveaux-débits afin d'indiquer,
pour différents débits de la rivière, l'étendue des nappes d'eau sur les plaines
inondables. Les données hydrologiques utilisées proviennent de sources diverses telles
que le CD-ROM Hydat d'Environnement Canada, les données et graphiques du Centre
d'expertise hydrique du Québec (CEHQ) et des niveaux d'eau relevés à la station
totale.

1.4.5 Réalisation du modèle de représentation des niveaux d'inondation

Le modèle de représentation des niveaux d'inondation est un couplage de la


topographie des plaines inondables à l'étude avec les niveaux d'eau de la rivière Saint­
François. Le modèle de représentation a été réalisé à l'aide du module ArcMap du
logiciel ArcGIS (ESRI). Ainsi, à partir des valeurs des niveaux d'eau, une requête peut
être réalisée sur la matrice topographique ce qui permet d'identifier la limite de la nappe
d'eau correspondant au niveau indiqué dans la requête. Ainsi, tous les endroits ayant
un niveau (une élévation) en-dessous du niveau indiqué dans la requête, et qui sont par
conséquent submergés par la nappe d'eau, peuvent être identifiés. Il devient donc
possible d'observer pour chaque niveau d'eau l'étendue de la nappe d'eau ayant rejoint
les différentes sections de la plaine inondable.

Par la suite, une cartographie des sites à l'étude a été réalisée en ajoutant certains
fichiers de la Base de données topographiques du Québec (BDTQ), tels que les cours
d'eau, les routes, les bâtiments, etc. de même que des orthophotos et les limites de
30

récurrence des inondations provenant des cartes du risque d'inondation


d'Environnement Canada et du ministère de l'Environnement du Québec (1982). Les
surfaces inondées correspondant aux différents niveaux d'eau peuvent ainsi être
comparées aux limites de récurrence des inondations de 20 et 100 ans, permettant
ainsi d'évaluer l'ampleur ou l'importance de ces divers niveau� d'eau. Pour les secteurs
à l'étude notamment en zones urbaines, les infrastructures touchées dépendamment
des différents niveaux d'eau peuvent être observées. Ainsi, les infrastructures plus à
risques dépendamment des sites et des niveaux d'eau ont été identifiées. Pour
chacune des cartes réalisées, la requête à l'intérieur du SIG peut être modifiée de
manière à observer l'étendue des nappes d'eau pour un grand nombre de niveaux
différents. Plusieurs cartes ont ainsi été réalisées montrant les niveaux les plus
critiques lors de fortes crues provoquant des inondations.

1. 5 Résultats et interprétation

1.5.1 Modèles numériques d'élévation (MNE)

1.5.1.1 Tests des méthodes et paramètres d'interpolation

Les tests des méthodes et paramètres n'ont pas permis de déceler les paramètres
optimaux applicables à toutes les méthodes d'interpolation puisque les combinaisons
donnant les plus faibles RMSE divergent dépendamment des méthodes d'interpolation.
Il est donc important d'identifier, pour chacune des méthodes d'interpolation, les
paramètres optimaux afin de diminuer les RMSE de quelques dizaines de centimètres.

1.5.1.2 Évaluation de la qualité des méthodes d'interpolation

Les combinaisons de paramètres d'interpolation identifiées ont permis d'obtenir pour le


site représentatif (RIC-2) des RMSE variant de 16 à 50 cm dépendamment des
méthodes d'interpolation. Le tableau 1.3 présente les RMSE produits par toutes les
méthodes d'interpolation pour les neuf sites à l'étude.
32

les zones en pente. De plus, le troisième type de carte de l'erreur (Figure 1.5)
représente les sur- et sous-estimations des méthodes d'interpolation par rapport aux
points «test» d'élévation. Pour toutes les méthodes d'interpolation, il y a davantage de
sous-estimation que de surestimation. Toutefois, le pourcentage varie d'une méthode à
l'autre entre 45,4 et 48,5 % de surestimation et donc, entre 51.5 et 54,6 % de sous­
estimation. Ainsi, il n'y a donc pas de grandes différences entre les méthodes
d'interpolation au niveau du nombre de sur et de sous-estimation. Cependant, les
méthodes de l'inverse de la distance et du krigeage universel produisent le plus grand
nombre de sous-estimation, tandis que le réseau de triangles irréguliers produit le plus
petit nombre.
31

Tableau 1.3
RMSE des points «test» des méthodes d'interpolation
(en mètres) pour chacun des 9 sites à l'étude

Méthode Inverse Fonction Krigeage Krigeage Krigeage Réseau


-
X
d'inter- dela radiale ordinaire simple uni- de
polation / distance (RBF) (OK) (SK) versel triangles
Site (IDW) (UK) irréguliers
(TIN)
SNl-1 0,58 0,35 0,35 0,18 0,55 0,27 0,38

RIC-1 0,56 0,44 0,33 0,38 0,46 0,37 0,42

RIC-2 0,25 0,17 0,16 0,18 0,50 0,23 0,25

WIN-1 0,41 0,21 0,18 0,17 0,35 0,32 0,27

WIN-2 0,46 0,25 0,22 0,25 0,67 0,30 0,36

BR0-1 0,38 0,31 0,27 0,29 0,42 0,30 0,33

SHE-1 0,18 0,14 0,24 0,12 0,23 0,14 0, 18

SHE-2 0,45 0,43 0,41 0,36 0,56 0,38 0,43

SHE-3 0,49 0,37 0,29 0,49 0,33 0,27 0,37

Moyenne 0,42 0,30 0,27 0,27 0,45 0,29 0,33

Les résultats de l'ensemble des sites à l'étude sont comparables à ceux du site RIC-2.
Les méthodes du krigeage simple, du krigeage ordinaire, du réseau de triangles
irréguliers et de la fonction radiale produisent généralement les erreurs les plus faibles,
ce qui se traduit également par la moyenne des RMSE de tous les sites à l'étude. Les
méthodes de l'inverse de la distance et du krigeage universel, quant à elles, produisent
généralement les erreurs les plus élevées.

Les autres techniques d'évaluation de la qualité des méthodes d'interpolation ont


produit des résultats comparables au RMSE. Les trois types de carte de l'erreur
réalisés ont permis de localiser soit les erreurs les plus faibles ou les plus élevées, et
d'identifier les méthodes d'interpolation produisant ces marges d'erreurs. Ainsi, les
erreurs les plus élevées sont généralement situées près de la rivière, plus
spécifiquement avant la limite supérieure de la berge. Par conséquent, on peut en
déduire que les méthodes d'interpolation ont davantage de difficulté à interpoler dans
33

Surestimation et sousestlmatlon de l'élévation


des surfaces Interpolées par rapport aux points «test»
SiteWIN-2
Inverse de la distance (IDW) Fonction radiale (RBF)
RMSE: 0.46 m RMSE:0.25 m
lo
••• •• •
• 0 0 0


0
i 0 i

••
0 0
,i). ,i). 0
0

Krigeage ordinaire (OK) Krigeage simple (SK)


RMSE:0.22m RMSE:0.25m
80
•• ••
0 0 0
•• •

0
i i
• ••
0 0 0
j'. ,i).
0

Krlgeage universel (UK) éseau de triangles Irréguliers (TIN)


RMSE: 0.67m
I• RMSE :0.30 m

••• ••
8 • 0

• 0 0 0 •

0
i i
••
0 0 0
,i). ,i) • •
0

ifférence entre les points «test»


t la surface interpolée
� j
Surestimation de la méthode d'interpolation
0 (erreur négative)
N
Sousestlmatlon de la méthode d'interpolation
• (erreur positive)

• Point «test»
o Point «training»
0 50 100 Mètres

Figure 1.5
Exemple de carte de l'erreur du troisième type pour le site WIN-2
34

En outre, pour ce qui est des tests statistiques, les analyses de variance ont permis
d'établir qu'il y avait une différence significative entre les méthodes d'interpolation pour
six sites à l'étude sur neuf. Les trois sites à l'étude n'ayant pas de différence
significative entre leurs méthodes d'interpolation sont RIC-1, BR0-1 et SHE-2.
Quelques hypothèses ont été émises afin d'expliquer la situation de ces trois sites. Tout
d'abord, la différence entre l'élévation minimale et l'élévation maximale d'un site peut
avoir une certaine influence. En effet, les sites mentionnés plus haut ont trois des
quatre plus grandes différences d'élévation, et ce sont également les sites dont les
RMSE sont les plus élevés. Ainsi, plus les variations d'élévation - élévation minimale
versus élévation maximale - pour un même site sont grandes, plus les méthodes
d'interpolation ont des difficultés à interpoler convenablement, d'où des résultats
relativement semblables pour toutes les méthodes d'interpolation. L'hypothèse selon
laquelle l'alignement dans l'espace des sites pouvait avoir un effet a conséquemment
été éliminée. Après vérification, les trois sites avec des méthodes d'interpolation non
significativement différentes, les unes des autres, avaient des orientations semblables
aux autres sites à l'étude. Une fois les analyses de variances terminées, des tests de t
ont été réalisés. Les tests de t permettent de confirmer les résultats obtenus
précédemment avec les RMSE et les cartes de l'erreur puisque les méthodes de
l'inverse de la distance et du krigeage universel apparaissent très rarement dans la
classe supérieure contrairement aux autres méthodes d'interpolation.

Par ailleurs, l'évaluation visuelle en trois dimensions permet également d'émettre un


bémol quant à l'utilisation des méthodes de l'inverse de la distance et du krigeage
universel pour interpoler la microtopographie des sites à l'étude. En effet, ces méthodes
d'interpolation produisent des caractéristiques topographiques non compatibles avec la
réalité de terrain. L'inverse de la distance produit des pics et des creux, c'est-à-dire des
œils-de-bœuf tandis que le krigeage universel produit des surfaces rugueuses et
hachurées.

Donc, à la lumière des résultats obtenus lors des tests et de l'évaluation de la qualité
des méthodes d'interpolation, les méthodes d'interpolation de l'inverse de la distance et
du krigeage universel doivent être évitées, puisqu'elles ne représentent pas
adéquatement la microtopographie des sites à l'étude. Par contre, les méthodes du
krigeage simple, de la fonction radiale, du réseau de triangles irréguliers et du krigeage
35

ordinaire produisent des résultats concluants (RMSE, cartes de l'erreur, tests


statistiques et évaluation visuelle en trois dimensions) permettant leur utilisation pour la
réalisation des modèles numériques d'élévation des sites à l'étude.

Pour les présents travaux, puisque des tests d'interpolation ont été réalisés pour
l'ensemble des sites à l'étude, la méthode d'interpolation produisant le meilleur résultat
pour chaque site à l'étude a été utilisée pour la réalisation du modèle numérique
d'élévation. Pour l'application à d'autres sites, le krigeage simple semble être la
méthode à utiliser puisque pour l'ensemble des techniques d'évaluation de la qualité
des méthodes d'interpolation, il a obtenu les meilleurs résultats.

1.5.2 Réalisation du modèle de représentation des niveaux d'inondation

Couplés aux données de niveau d'eau et aux infrastructures humaines en place, les
MNE ont permis de réaliser une cartographie des niveaux d'inondation pour chaque site
à l'étude. Les figures 1.6 et 1. 7 sont des exemples de cartographie des inondations
pour deux sites à l'étude: WIN-1 et SHE-1. Pour ces cartes, les limites de variation
d'un mètre des niveaux d'eau sont superposées aux MNE.
36

SiteWIN-1
Niveaux d'eau

�lévatlon (en mètres)


-125.5-126.0
-125.0 • 125.5
-12..S-125.0
-124.0-124.S
-123.5 • 124.0
-123.0-123.5
-122.5-123.0
- 122.0 · 122.5
121.5 -122.0
121.0-121.5
� Limite de crue de 20 ans
120.5 • 121.0
"""Limite de crue de 100 ans
120.0 • 120.S
� Limite supérieure de la berge
119.5 • 120.0
'12.1.,, Niveau d'eau (en mè1res)
119.0-119 5
118.5-119 0 - Voie de chemin de fer
[;;, Riviére Saint-François
c:J
118.0-118 5
Limites du site 10
117.5 -118.0

Figure 1.6
Carte des niveaux d'inondation pour le site WIN-1
37

j
Élévation (en mètres) � um,te de crue de 20 ans
Site SHE-1 142.0 · 142 5 � Limite de crue de 100 ans
142.5- 143 0 � Limite supérieure de la berge
143.0 · 143 5 "1'4t., Niveau d'eau (en mètres)
143.5-144 0 � Voie de chemin de fer
-1440-144 5 -Route
-144.5 • 146 0 .. Bâtiment
•&i-... -•.-.• - 146.0 • 146 5
- 146.5 · 1470
11. ...r:,!l'J.�,
-147.0-1475
-147.5 · 148 0
-148.0 • 148 5
,;
� .r:.�1�,

Figure 1.7
Carte des niveaux d'inondation pour le site SHE-1

Par ailleurs, pour le site SHE-2, pour lequel les données de débit étaient disponibles, il
a été possible de représenter les événements d'inondation qui se sont produits
antérieurement. Connaissant les débits lors de ces événements, ceux-ci ont été reliés
aux niveaux d'eau de la rivière, permettant ainsi la représentation de l'étendue des
nappes d'eau lors de ces inondations.

Enfin, puisqu'il était essentiel à l'origine que le modèle de représentation des niveaux
d'inondation soit le plus précis possible, le tableau 1.4 présente les erreurs (RMSE) les
plus faibles obtenues pour chacun des sites à l'étude. Ainsi, dépendamment des sites à
l'étude, la précision des MNE varie entre 12 et 36 centimètres. Il y a une certaine
différence entre ces valeurs, puisque les méthodes d'interpolation ont davantage de
difficulté à interpoler lorsque les différences d'élévation d'un même site sont grandes,
38

d'où des erreurs plus élevées pour les sites SHE-2, RIC-1, BR0-1 et également SHE-3.
Par ailleurs, le RMSE des points «test» d'élévation de chacun des sites à l'étude
auraient pu être amélioré si des tests sur les paramètres d'interpolation avaient été
réalisés sur chacun d'eux plutôt que seulement sur le site RIC-2. Ainsi, il est pertinent
de croire qu'on puisse atteindre dans la majorité des cas, une précision supérieure à 30
centimètres. L'obtention de ce niveau de précision permet donc d'identifier des formes
du relief de petite dimension ayant un effet sur l'accumulation ou l'écoulement de l'eau
et pouvant donc influer sur l'étendue des nappes d'eau lors d'inondations.

Tableau 1.4
La précision en mètres des MNE des 9 sites à l'étude

Site RMSE des points «test»


(m)
SNl-1 0,18

RIC-1

RIC-2
. 0,33

0,16

WIN-1 0,17

WIN-2 0,22

BR0-1 0,27

SHE-1 0,12

SHE-2 0,36

SHE-3 0,27
CONCLUSION

Le projet de recherche avait pour objectif la réalisation d'un modèle de représentation


des niveaux d'inondation de manière à réaliser une cartographie précise de la
topographie des plaines inondables et des surfaces inondables dans le secteur fluvial
de la rivière Saint-François situé entre les municipalités de Sherbrooke et
Drummondville. Pour ce faire, des modèles numériques d'élévation (MNE) de haute
précision ont été réalisés afin de reproduire la microtopographie des sites à l'étude.
Pour créer les MNE, des méthodes d'interpolation ont été utilisées. Les tests des
méthodes d'interpolation ont permis d'identifier lesquelles se sont avérées les plus
efficaces pour représenter la microtopographie des zones riveraines à l'étude et ce, en
fonction des données d'élévation utilisées. Suivant les tests utilisés, les méthodes de
l'inverse de la distance et du krigeage universel sont à proscrire, tandis que les
méthodes du krigeage simple, de la fonction radiale, du réseau de triangles irréguliers
et du krigeage ordinaire représentent plus adéquatement la microtopographie des sites
à l'étude. Parmi ces méthodes, le krigeage simple produit toutefois les meilleurs
résultats.

Les tests des méthodes et paramètres d'interpolation ont rendu possible la réalisation
de modèles numériques d'élévation de haute précision, c'est-à-dire ayant une précision
de l'ordre d'une vingtaine de centimètres. Ces modèles numériques d'élévation sont
assez précis pour représenter la microtopographie des plaines inondables et ainsi des
formes du relief de faible dimension. Le travail réalisé au niveau des modèles
numériques d'élévation a, par conséquent, permis de réaliser un modèle de
représentation des niveaux d'inondation d'une précision considérablement supérieure à
ce qui est généralement produit. En effet, puisque les MNE ont une précision d'environ
vingt centimètres, les variations de la topographie de même que celles des niveaux
d'eau supérieures à cet ordre peuvent être identifiées. Le modèle de représentation des
niveaux d'inondation élaboré permet d'évaluer la limite des nappes d'eau pour
différents niveaux d'inondation. Couplé à des données sur les infrastructures en place,
il devient possible de déterminer les zones les plus à risque. Le modèle de
représentation des niveaux d'inondation permet ainsi l'amélioration de la cartographie
des inondations déjà existante, et ce en délimitant de façon précise l'étendue des
nappes d'eau lors des débordements. Il serait intéressant d'utiliser, éventuellement, ce
40

modèle en le couplant à un autre modèle de prédiction des inondations qui s'appuie sur
des données précises de débits et niveaux, comme c'est le cas pour le site de
Sherbrooke (SHE-2), pour lequel de telles données sont disponibles.

Par ailleurs, il faut mentionner que l'obtention de données d'élévation d'une si grande
précision (quelques centimètres) implique un temps d'acquisition important.
Effectivement, les travaux de terrain réalisés au GPS et à la station totale sont
relativement longs, il est donc important, avant la réalisation de travaux de cette
précision, de bien cibler les secteurs problématiques, c'est-à-dire, les zones les plus
fréquemment inondées et celles qui impliquent la sécurité des populations riveraines et
la protection des infrastructures en place (ponts, digues, etc.).

La méthode utilisée pour cartographier les inondations s'avère d'une grande précision
en comparaison aux méthodes généralement utilisées (courbes de niveau, images
satellites, photos aériennes). Le LiDAR permet aussi l'obtention de données d'élévation
et la création de MNE d'une précision semblable à celle obtenue avec la présente
méthode, toutefois les données LiDAR sont extrêmement dispendieuses et sont donc
peu accessibles aux groupes ou organismes publics ou aux municipalités dont les
budgets sont restreints. Le couplage de la photogrammétrie avec les données
d'élévation relevées, mais sur des· distances plus larges, pourrait aussi être envisagé
comme un autre outil cartographique. Il pourrait permettre la couverture d'un plus grand
territoire, tout en réduisant les coûts des travaux de terrain.

Le modèle de représentation des niveaux d'inondation élaboré dans le cadre de cette


recherche comporte plusieurs utilités. On peut mentionner, entre autres, la cartographie
détaillée des niveaux d'inondation et des infrastructures susceptibles d'être affectées
par les inondations, l'amélioration du travail de contrôle et de gestion des inondations et
des mesures de sécurité pour les municipalités concernées, l'utilisation en tant qu'outil
d'aide à la décision dans le réaménagement des zones urbaines le long des rivières et
l'utilisation comme guide pour l'aménagement des zones de plaines inondables et pour
la protection des milieux naturels ou semi-naturels. Finalement, ce modèle de
représentation nous amène vers l'exploration d'autres développements
méthodologiques, notamment pour les modèles numériques d'élévation (MNE). Et ce
41

toujours dans l'objectif d'améliorer les modèles en vue d'une utilisation simple mais
efficace, et surtout utile pour les différents aménagistes ou gestionnaires du territoire.
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CHAPITRE 2
PREMIER ARTICLE
ÉLABORATION D'UN MODÈLE DE SIMULATION DES NIVEAUX D'INONDATION À
PARTIR D'UN SIG ET APPLICATION À UN SITE: RIVIÈRE SAINT-FRANÇOIS À
SHERBROOKE

DEVELOPMENT OF A SIMULATION MODEL OF FLOOD LEVELS FROM A GIS


AND APPLICATION AT ONE SITE: SAINT-FRANÇOIS RIVER AT SHERBROOKE

Ariane Drouin, Université du Québec à Trois-Rivières 1

1(819) 376-5011 poste 3838

[email protected]
Université du Québec à Trois-Rivières
Sciences de l'environnement, département de chimie-biologie,
3351, boulevard des Forges,
Trois-Rivières, Québec, Canada, G9A 5H7
Résumé

Afin de mieux identifier spatialement les zones les plus à risques pour les populations
riveraines et les infrastructures lors de fortes crues, un projet visant l'élaboration et
l'application d'un modèle de simulation des niveaux d'inondation à partir d'un Système
d'information géographique (SIG) a été mis en place. Ce modèle de simulation intègre
à partir d'un SIG des données de débits et niveaux, et un modèle numérique d'élévation
(MNE) de haute précision, rendant possible la simulation ainsi que la visualisation des
différents niveaux atteints par la rivière Saint-François. Les résultats du modèle sont
présentés visuellement sous forme de cartes permettant d'observer et d'identifier les
limites des nappes d'eau lors des crues ou inondations majeures.

Mots clés : modèle de simulation, niveau d'inondation, modèle numérique d'élévation


(MNE), Système d'information géographique (SIG), zones urbaines

Abstract

To better spatially identify the areas most at risks for the riverside populations and
infrastructures during important floods, a project aiming the elaboration and application
of a simulation model of flood levels from a Geographic Information System (GIS) has
been set up. This simulation model integrates, within a GIS, flows and levels data, and
a really precise digital elevation model (DEM), making possible simulation as well as
visualization of different levels reached by the Saint-François river. The model results
are presented visually in the form of maps to observe and identify the limits of water
slicks during inundation or major floods.

Key words : Simulation model, flood level, digital elevation model (DEM), Geographic
information system (GIS), urban areas
1. Introduction

Les plaines inondables sont depuis toujours des milieux convoités pour leurs attraits

physiques, leur accessibilité et leurs ressources. Malgré les politiques

gouvernementales qui visent la protection des écosystèmes riverains, ceux-ci

demeurent toujours l'objet de nombreuses pressions anthropiques tels que

l'urbanisation, le drainage agricole, l'assèchement des zones humides et

l'artificialisation des rives, entre autres. L'occupation progressive des plaines

inondables au cours des dernières décennies fait de ces milieux des zones vulnérables

pour les populations riveraines et pour les différentes infrastructures qui s'y trouvent.

Dans ce contexte, il nous apparaît nécessaire de mieux identifier spatialement les

zones les plus à risques pour les populations riveraines et les infrastructures présentes

(bâtiments, routes, etc.) lors de fortes crues ou d'inondations majeures. En effet,

certains secteurs sont davantage soumis aux inondations périodiques, c'est le cas de

plusieurs municipalités riveraines de la rivière Saint-François, dont notamment

Sherbrooke, Bromptonville, Richmond et Saint-Nicéphore (Saint-Laurent et Saucet,

2003). De plus, Sherbrooke est la municipalité riveraine de la Saint-François ayant subit

le plus d'inondations entre 1900 et 2000 avec 53 inondations2 • La récurrence des

inondations pour la municipalité de Sherbrooke (entre 1900 et 2000) est de l'ordre 1,89.

Il se produit ainsi une inondation pratiquement à tous les deux ans pour cette

municipalité. La fréquence d'occurrence des inondations dans le bassin versant de la

rivière Saint-François est donc relativement élevée, ce qui justifie les études et les

actions entreprises par les chercheurs et gouvernements afin de diminuer les risques et

les conséquences découlant de ce phénomène.

2
Voir l'article de D. Saint-Laurent dans ce même numéro pour le nombre d'inondations dans les
municipalités riveraines de la rivière Saint-François et les périodes de récurrence.
50

En 1976, Environnement Canada et le ministère de l'Environnement du Québec se sont

associés (Convention Québec-Canada, 1976) pour réaliser, dans les municipalités les

plus souvent affectées par les inondations, des cartes du risque d'inondation identifiant

ainsi les cotes de crue de récurrence de 20 et 100 ans. D'autres travaux au Canada et

ailleurs dans le monde ont également été réalisés afin d'identifier les secteurs pouvant

être inondés lors d'épisodes de crues. Dans le Guide pour déterminer et délimiter les

zones inondables du ministère de la Sécurité publique du Québec (1998), on

mentionne que la cartographie des zones inondables peut se faire au moyen d'un levé

photogrammétrique, d'un levé topographique, d'un GPS ou par cartographie

topographique, notamment. Il existe, par ailleurs, plusieurs méthodes de cartographie

des inondations expérimentées dans divers travaux de recherche. L'utilisation de

photos aériennes (Chandler, 2003) et d'images satellites (Bates et De Roo, 2000) est

maintenant relativement étendue (Gilvear et Bryant, 2003). Les images satellites sont

utilisées afin de représenter les étendues d'eau recouvrant les plaines d'inondation en

période de crue (Overton, 2005 ; Townsend et Walsh, 1998). Les photos aériennes et

la photogrammétrie sont généralement utilisées pour la réalisation de modèles

numériques d'élévation (MNE) de manière à représenter la topographie des secteurs à

l'étude (Horritt et Bates, 2001), et pour la cartographie des zones inondables. Outre les

photos aériennes, des données d'élévation provenant du LIDAR (Light Detection And

Ranging) (Marks et Bates, 2000), de courbes de niveau, de points côtés, d'un GPS ou

d'une station totale peuvent être, entre autres, utilisées pour réaliser des modèles

numériques d'élévation. Les courbes de niveau sont fréquemment utilisées puisqu'elles

sont faciles à obtenir, toutefois l'espacement vertical entre les courbes est

généralement de 10 mètres et la précision des valeurs altimétriques des courbes de

niveau de cinq mètres, ce qui ne permet pas d'obtenir des informations sur la

microtopographie du terrain (Couture, 2001 ; Wise, 2000). De plus, lors de la


51

cartographie des inondations, des données de débit et niveau sont souvent utilisées.

Des modèles hydrologiques peuvent être couplés aux MNE ou aux images satellites

afin de prendre davantage en compte les variables tels que la couverture végétale, les

types de sol, l'infiltration de l'eau, etc. (Bates et De Roo, 2000 ; Blin, 2001 ; De Roo et

al., 2000).

Pour le modèle de simulation, l'acquisition de l'information s'est réalisée grâce à

l'utilisation complémentaire d'une méthode indirecte d'acquisition de données spatio­

temporelles et d'un modèle numérique de simulation des niveaux d'inondation. En

premier lieu, un historique des inondations dans le bassin versant de la rivière _Saint­

François a été réalisé (en collaboration avec D. Saint-Laurent), lequel historique a

fourni de nombreux renseignements sur la répartition spatiale et temporelle des

inondations sur ce territoire. Par la suite, un projet d'élaboration et d'application d'un

modèle de simulation des niveaux d'inondation a été développé. Ce projet vise à

évaluer et délimiter précisément l'étendue des nappes d'eau sur les rives d'un cours

d'eau en période de crue ou d'inondation. Dans le cas de zones urbaines, il vise donc

plus spécifiquement à identifier les secteurs riverains et les infrastructures les plus

touchées lors des débordements de la rivière, et parallèlement, à délimiter pour

différents débits et niveaux de la rivière, les routes, les bâtiments publics, les

commerces ou industries, les résidences et autres infrastructures qui sont localisés

dans les zones inondables. Il s'agit d'identifier spatialement et de façon précise les

niveaux et/ou les débits critiques pour lesquels les populations riveraines et les

constructions occupent des zones à fort risque. L'aspect innovateur de ce modèle de

simulation se situe au niveau de la précision de l'information topographique qui sert de

base au modèle. En effet, la précision des données d'élévation utilisées dans le modèle

se situe à l'échelle du centimètre pour les données brutes (échantillonnées sur le


52

terrain) et à l'échelle décimétrique (±20 cm) pour les surfaces topographiques

interpolées et les modèles numériques d'élévation, ce qui est nettement plus précis que

les cartes de risque d'inondation et autres outils utilisés actuellement pour délimiter les

zones d'inondation. En effet, l'utilisation de la photogrammétrie assistée par ordinateur

de même que de la télédétection permet de couvrir un grand territoire, de plusieurs

kilomètres à plusieurs dizaines et même centaines de kilomètres. Par exemple, les

photos aériennes à l'échelle du 1 : 40 000 couvrent une superficie de 64 km2 chacune.

La précision verticale des photos aériennes dépend de l'échelle de celles-ci et se chiffre

à 50 cm environ (précision verticale) pour une orthophotographie au 1 : 15 000 (MSP,

1998). La superficie couverte par les images satellites peut grandement varier

dépendamment des plates-formes et capteurs utilisés, allant d'une fauchée de 11

kilomètres (lkonos) à 100 (Radarsat-1) et même 120 kilomètres (Landsat TM).

Toutefois, la résolution spatiale des images satellite relève plutôt de plusieurs mètres :

1 à 4 mètres pour lkonos, 8 à 30 mètres pour Radarsat-1 et 30 mètres pour Landsat

TM (Gilvear et Bryant, 2003). Les cartes provenant de ce modèle de simulation offrent,

par contre, des données cartographiques très précises permettant de délimiter

l'étendue des nappes d'eau en période de crue ou forte inondation. À cet égard, ce

modèle pourrait très bien servir d'outil d'aide à la décision pour les autorités

municipales qui doivent obligatoirement identifier les zones à risque dans les schémas

d'aménagement.

2. Les secteurs à l'étude

Les différents secteurs à l'étude couvrent le tronçon moyen de la rivière Saint-François

qui constitue la section fluviale la plus affectée par les inondations. Les municipalités

riveraines de Sherbrooke, Bromptonville, Windsor, Richmond et Saint-Nicéphore


53

(Drummondville) sont périodiquement affectées par les crues et font l'objet de l'analyse

pour l'application du modèle de simulation des niveaux d'eau. La grande partie de ces

municipalités, outre la Ville de Sherbrooke, se compose de zones urbanisées de faible

densité, dont les rives peuvent être complètement ou partiellement artificialisées, avec

des zones riveraines partiellement boisées (milieux naturels ou semi-naturels) et des

zones agricoles. Par ailleurs, pour certains secteurs, on trouve des infrastructures

publiques ou privées à seulement quelques mètres des berges, tandis que pour

d'autres, une bande riveraine relativement large (20-30 mètres et plus) est présente. La

configuration de la rivière et l'occupation des rives varient beaucoup d'un secteur à

l'autre, ainsi chacun d'eux présente des niveaux plus ou moins élevés de risque

d'inondation. Nous nous sommes donc davantage attardés aux secteurs les plus à

risque, tout en cherchant à représenter les différents milieux riverains (zones

urbanisées, agricoles, plaines inondables boisées).

Dans un premier temps, le choix des sites s'est fait à partir des cartes du risque

d'inondation d'Environnement Canada et du Ministère de l'Environnement du Québec

(1982) et des informations fournies par la Direction régionale de la Sécurité civile de la

Montérégie et de l'Estrie, dont des cartes montrant les secteurs les plus souvent

touchés par les inondations. Le choix des sites s'appuie également sur les informations

provenant des données de l'historique des inondations dont une partie a été publiée

(Saint-Laurent et al., 2001; Saint-Laurent et Saucet, 2003), et une autre partie qui sera

intégrée à la base de données du Centre interuniversitaire d'études québécoises

(CIEQ-UQTR). À partir de ces données historiques, il est possible de recenser pour une

même municipalité l'ensemble des événements d'inondation et de localiser les secteurs

(rues, quartiers, etc.) les plus touchés par les inondations. Ces données permettent

également de comparer et de valider la justesse du modèle de simulation. Enfin, en


54

raison de l'étendue du territoire, du temps et des coûts d'acquisition des données de

terrain, seuls les sites les plus vulnérables ont été retenus dans cette étude. Ces sites

correspondent à des secteurs ayant été identifiés sur les documents fournis par le

ministère de la Sécurité publique du Québec et dans l'historique des inondations, et se

situant dans les zones de récurrence 0-20 et 20-100 ans. Dans le cadre de cet article,

le site de la Ville de Sherbrooke a été sélectionné pour illustrer l'application du modèle

de simulation. Ce site présente d'ailleurs l'avantage d'utiliser un grand nombre de

données hydrologiques facilement disponibles. De plus, plusieurs informations sur les

inondations de la Ville de Sherbrooke se trouvent dans l'historique des inondations, ce

qui permet une meilleure validation du modèle de simulation. Enfin, à Sherbrooke,

plusieurs bâtiments se trouvent relativement près de · la rivière Saint-François.

L'application du modèle à cette municipalité permettait donc d'exploiter pleinement la

fonction de protection du modèle de simulation. La figure 2.1 présente une carte de

localisation du bassin versant de la rivière Saint-François et des différents sites à

l'étude.

3. Approches méthodologiques

3.1. Le modèle de simulation et la cartographie des niveaux d'inondation en

milieu u rbain

La figure 2.2 illustre les principales étapes méthodologiques menant vers la réalisation

du modèle de simulation des niveaux d'eau. Ces étapes se résument ainsi: (1) les

travaux de terrain et (2) la création des MNE, lesquels sont étroitement liés; (3)

l'incorporation des données hydrologiques qui peuvent être ajoutées en parallèle; (4) la

simulation des niveaux d'inondation qui repose sur les trois étapes précédentes; (5) et
55

enfin, la cartographie des niveaux d'inondations en milieu urbain par laquelle on ajoute

des informations sur les infrastructures urbaines aux résultats des simulations. Le tout

permettant d'évaluer les secteurs touchés et du fait même les infrastructures affectées,

dépendamment des débits et niveaux atteints par la rivière lors de différents épisodes

d'inondation.

Le modèle de simulation mis en place repose donc en premier lieu sur la création de

modèles numériques d'élévation précis pour les secteurs riverains sélectionnés le long

de la rivière et, en deuxième lieu, sur la réalisation de courbes de tarage (relation

niveau-débit). Le couplage de ces deux types d'information permet d'indiquer, en

fonction des différents niveaux et débits de la rivière, l'étendue des nappes d'eau lors

des périodes de crue ou d'inondation. Avec les niveaux obtenus à partir des courbes de

tarage, des requêtes ont été réalisées sur les matrices topographiques. Ainsi, tous les

endroits ayant un niveau (une élévation) en-dessous du niveau indiqué dans la requête

sont submergés par la nappe d'eau. Il devient donc possible d'observer pour chaque

niveau (et pour chaque débit qui s'y rattache), l'étendue spatiale de la nappe d'eau

recouvrant partiellement ou totalement la zone inondable. En couplant les fichiers de la

base de données topographiques du Québec (BDTQ) avec les photos aériennes

géoréférencées et rectifiées (orthophotos) des secteurs à l'étude, il a été possible de

réaliser une cartographie des différents sites en milieu urbain permettant ainsi de

déterminer les infrastructures affectées par les inondations, dépendamment des

différents niveaux et débits. Pour chacune des cartes réalisées, la requête à l'intérieur

du modèle de simulation peut être modifiée de manière· à observer l'étendue des

nappes d'eau pour un grand nombre de débits et niveaux différents. Il est ainsi possible

de reproduire les limites atteintes par des inondations antérieures, et de prévoir

l'étendue des nappes d'eau pour d'éventuelles inondations. Ainsi, pour les différents
56

secteurs, le modèle de simulation peut faire ressortir les débits et niveaux les plus

critiques et fournir une représentation cartographique des zones habitées et des

différentes infrastructures urbaines qui seront affectées lors des débordements,

majeurs ou mineurs. À titre d'exemple, la cote critique fournie par le ministère de la

Sécurité publique pour le secteur ouest de Sherbrooke (parc Saint-François) est de

l'ordre de 1273 m3/s (MSP, 2008), ce qui correspond à une période de retour pour cette

cote critique d'environ 5 ans pour la période entre 1994-2004, selon les données des

débits enregistrés à la station hydrométrique 030208. Par ailleurs, pour chacun des

sites, la limite supérieure de la berge a été localisée et son élévation a été déterminée.

Cela a permis d'identifier pour chaque site un niveau critique au-delà duquel

l'augmentation du niveau de l'eau devenait beaucoup plus sérieuse et risquée. La

délimitation de cet élément caractéristique a été réalisée à partir des cartes des pentes

lesquelles tirent leurs informations des modèles numériques d'élévation des différents

sites à l'étude.

3.2. Recension des points d'élévation sur le terrain

Afin d'obtenir des données topographiques précises pour les différents secteurs à

l'étude, des travaux de terrain ont été réalisés en 2006 et 2007. Les différents points

d'élévation topographique ont été relevés à l'aide d'un appareil GPS de haute précision

(Trimble, 5700 et 5800, mode RTK) et d'une station totale (Leica, TCR 705) permettant

ainsi d'obtenir des données précises des élévations de terrain (microtopographie). Ces

outils techniques ont été préférés à d'autres en raison de leur capacité de prélever et

d'emmagasiner des données d'une haute précision verticale ( c'est-à-dire plus ou moins

un à deux centimètres d'erreur). Chaque secteur a été subdivisé en deux ou trois sites

afin d'obtenir une représentation spatiale plus complète de la microtopographie.

Puisque le GPS utilisé fonctionnait à partir des coordonnées provenant des points
57

géodésiques, la première étape de réalisation des levés topographiques a été le

repérage de ces points situés le plus près des sites choisis. Une fois la base fixe de

l'appareil installée sur le point géodésique, la partie mobile du GPS pouvait être

déplacée et les points relevés à chaque déplacement. L'utilisation adéquate de la

station totale nécessite un premier relevé de point GPS pour positionner l'appareil et un

second pour l'orienter dans l'espace. La station totale permet d'obtenir de l'information

sur la topographie, mais ne permet pas de situer spatialement avec une projection les

secteurs échantillonnés. Le GPS a donc été utilisé en premier lieu afin de fournir des

coordonnées MTM précises aux points échantillonnés à la station totale. Pour

l'échantillonnage à l'aide de la station totale, des transects perpendiculaires à la rive à

dix mètres d'intervalle chacun ont été réalisés. L'intervalle de dix mètres correspond à

un compromis entre le temps d'acquisition des données, l'étendue du territoire couvert,

la topographie du site (qui dans l'ensemble est relativement uniforme) et le nombre

maximal de données dont il est possible d'acquérir en fonction de l'appareil

d'acquisition utilisé, sachant que plus le nombre de données relevées est grand plus

l'erreur lors de l'interpolation risque d'être faible. Le long de ces transects, un point

d'élévation a été relevé à chaque rupture de pente de manière à représenter la

microtopographie du terrain. La figure 2.3 nous montre un exemple de transects

réalisés à l'aide de la station totale et les points sur l'image représentent chacun des

points relevés à la station totale. Les transects ne peuvent pas toujours être en droite

ligne ou à distance égale, en raison des différents obstacles rencontrés (ex. présence

d'arbres). Il faut mentionner que cette méthode d'échantillonnage par transects a été

choisie puisqu'elle permettait de couvrir de grandes surfaces, tout en permettant de

bien structurer les travaux de terrain. Par ailleurs, puisque la topographique à l'intérieur

de chacun des sites est relativement homogène et qu'un nombre suffisant de points

d'élévation a été relevé afin d'obtenir une bonne évaluation de la topographie de


58

chaque site, cette méthode d'échantillonnage nous semblait la plus appropriée. Il est

certain que l'ajout de points additionnels entre les transects augmente la précision des

données sur la microtopographie. Toutefois, un échantillonnage totalement aléatoire

des points d'élévation aurait également nécessité une interpolation puisqu'on ne peut

obtenir, lors de travaux de terrain, des données d'élévation en toute localisation.

3.3. Création des modèles numériques d'élévation (MNE)

La création de modèles numériques d'élévation, c'est-à-dire la réalisation

cartographique de surfaces topographiques représentant la surface terrestre au moyen

de coordonnées et de descriptions numériques altitudinales, est une étape qui est

souvent banalisée et réalisée sans grande précaution. Pour transformer des données

précises en une surface topographique, il est nécessaire de réaliser une interpolation

qui consiste à utiliser des données ponctuelles d'élévation, afin de créer une surface

possédant des données d'élévation en tout lieu. Il existe un grand nombre

d'interpolations basées sur différents principes et qui font en sorte de produire des

surfaces topographiques totalement différentes, malgré l'utilisation de points d'élévation

identiques. Il est donc nécessaire de porter une attention particulière au choix de la

méthode d'interpolation afin de déterminer celle convenant le mieux à l'étude.

Pour élaborer le modèle avec la plus grande précision, plusieurs méthodes

d'interpolation ont été testées afin de sélectionner la méthode optimale permettant

d'obtenir une surface topographique représentant le plus fidèlement possible la «réalité

topographique» de terrain. Les méthodes d'interpolation qui ont été testées sont le

krigeage, l'inverse de la distance et la fonction radiale, avec différentes variantes pour

chaque méthode (Arnaud et Emery, 2000). Plusieurs paramètres ont également été

modifiés et testés pour chacune de ces interpolations, tels que le nombre de points de
59

voisinage, la distance maximale de ces points, le modèle du semi-variogramme, la

puissance, etc. (McCoy et Johnston, 2001). Afin d'évaluer le réalisme et l'exactitude

des différentes interpolations et ainsi évaluer la qualité des modèles numériques

d'élévation (MNE), certains indicateurs ont été comparés. La validation croisée a été

utilisée de manière à valider correctement le MNE. Pour ce faire, des points permettant

de créer le modèle numérique d'élévation ont été enlevés du fichier de données

d'élévation avant l'interpolation. Ces derniers ont par la suite été superposés à la

surface topographique réalisée afin de vérifier les différences d'élévation entre les

points de base (ceux échantillonnés sur le terrain) et le modèle topographique interpolé

(Chaplot et al., 2006 ; Oesmet, 1997). Pour mesurer ces différences, le RMSE (Root

Mean Square Error) ou erreur quadratique moyenne a été utilisé. Celui-ci permet

d'indiquer l'erreur moyenne ou l'écart entre les élévations échantillonnées sur le terrain

et les résultats de l'interpolation sur l'ensemble d'un site à l'étude (Chaplot et al.. 2006).

On peut ainsi connaître la marge d'erreur moyenne du MNE. Par ailleurs, une

évaluation visuelle en trois dimensions des différentes surfaces topographiques

interpolées a également été réalisée de manière à vérifier leur ressemblance avec la

topographie du terrain. En effet, dans certains cas, les données statistiques comme le

RMSE peuvent donner de très bons résultats, c'est-à-dire que l'err�ur peut être très

faible, toutefois la surface topographique créée peut montrer certaines caractéristiques

ne représentant pas adéquatement la réalité de terrain, telle que la présence de pics ou

de creux distinctifs. La méthode d'interpolation donnant la surface la plus conforme à la

réalité de terrain (validation croisée, RMSE et évaluation visuelle) a été retenue et les

modèles· numériques d'élévation ont été créés à partir de celle-ci. Les tests sur les

méthodes d'interpolation ont été réalisés sur le site qui semblait le plus représentatif de

l'ensemble des sites. Suite aux différents tests, la méthode d'interpolation optimale a

été contre-vérifiée avec un autre site comparable afin de s'assurer de la similitude des
60

résultats. Pour plus de précision, une validation croisée et le calcul du RMSE ont été

réalisés pour chaque site afin de vérifier les marges d'erreur. La figure 2.4 représente

un schéma du fonctionnement de la validation croisée. Cette représentation imagée

permet une meilleure compréhension de son fonctionnement.

3.4. Données hydrologiques et courbes de tarage

La réalisation du modèle de simulation des niveaux d'inondation implique également

l'utilisation de données hydrologiques. La compilation de données sur les débits et les

niveaux de la rivière permet de caractériser l'ampleur de la crue ou de l'inondation et

d'évaluer avec le modèle de simulation, l'étendue et la limite atteinte par la nappe d'eau

lors du débordement. Les données de débits et de niveaux utilisées proviennent de

trois sources principales, dont le CD-ROM Hydat (Environnement Canada), les

données et graphiques du Centre d'expertise hydrique du Québec (CEHQ), en plus des

niveaux relevés sur le terrain à l'aide de la station totale et des tiges repères. Dans le

secteur de Sherbrooke pour lequel les données hydrologiques sont en nombre

suffisant, il a été possible de tracer une courbe de tarage afin de lier les niveaux d'eau

et les débits. En effet, la station hydrométrique 030208 du Centre d'expertise hydrique

du Québec (CEHQ) (équivalente à la station 020E005 d'Environnement Canada),

située au parc Saint-François à Sherbrooke, est en opération depuis 1915. Un grand

intervalle de données hydrologiques est donc disponible permettant la réalisation d'une

relation entre les débits et niveaux d'eau pour ce secteur d'étude. Il existe également

d'autres stations du CEHQ et d'Environnement Canada le long du tronçon à l'étude de

la rivière Saint-François, dont notamment à Windsor, Richmond et Drummondville.


61

3.5. Principales difficultés méthodologiques rencontrées

La réalisation du modèle de simulation a comporté des difficultés de manipulation ou de

réalisation à plusieurs niveaux, mais la principale réside dans la représentation de la

microtopographie. De manière générale, la représentation topographique pour de

grandes surfaces est un domaine assez bien développé, cependant, la représentation

de la microtopographie intègre des éléments plus complexes, puisqu'elle implique la

représentation de très petits éléments du relief qui nécessite l'utilisation de données de

haute précision. Pour obtenir des données précises, de nombreux relevés de terrain ont

été réalisés avec l'utilisation d'appareils de haute précision (cf. section 3.2). Toutefois,

ces mesures deviennent plus difficiles à recueillir avec la présence d'une couverture

forestière relativement dense, ce qui a été le cas dans certains sites boisés. Un autre

problème relève de la réalisation des interpolations. La principale difficulté en lien avec

les interpolations réside au temps alloué pour réaliser les différents tests des méthodes

d'interpolation et des paramètres à modifier pour chacune des méthodes retenues. Une

autre difficulté se situe au niveau de la représentativité d'un site par rapport aux autres

en contexte d'interpolation de la microtopographie. En effet, la représentativité est

diminuée dans ce contexte puisqu'en tenant compte de la microtopographie, c'est-à­

dire de très faibles variations topographiques, les sites ont des caractéristiques

particulières qui les distinguent des autres. Ils produisent ainsi des résultats

relativement différents et, du fait même, différentes erreurs pour une même méthode

d'interpolation et des paramètres identiques d'interpolation. Cette particularité a

complexifié le choix d'une méthode d'interpolation commune à l'ensemble des sites à

l'étude.

Enfin, l'acquisition d'un nombre suffisant de données hydrologiques a été relativement

difficile, et comme les données proviennent de sources diverses, certaines


62

manipulations ont été nécessaires afin de les rendre compatibles. La concordance

entre les niveaux d'eau et la topographie du terrain {données d'élévation) fut également

un élément à prendre en compte dans les difficultés d'élaboration du modèle. Puisque

ces données proviennent également de sources diverses, il a fallu s'assurer de la

validité de la correspondance entre ces données. Pour ce faire, des cartes provenant

du modèle de simulation ont été comparées à des cartes semblables réalisées par la

municipalité de Sherbrooke.

4. Résultats et discussion

4.1. Présentation des cartes des niveaux d'inondation

Plusieurs cartes ont été réalisées dont certaines montrent l'étendue des nappes d'eau

lors d'inondations passées, tandis que d'autres mettent en évidence les débits et

niveaux au-delà desquels les infrastructures urbaines sont affectées par les nappes

d'eau ou risque de l'être lors de débordements. À titre d'exemple, la figure 2.5 illustre

une carte des niveaux d'inondation réalisée à partir du modèle de simulation des

niveaux d'inondation pour un secteur de la Ville de Sherbrooke situé à proximité du

pont Aylmer. Les niveaux représentés correspondent à des niveaux atteints lors des

inondations du 19 avril 1982 et du 30 octobre 2003. La représentation cartographique

de ces inondations permet également la validation du modèle de simulation, puisque

pour certaines de ces inondations les données de leur étendue sont connues. En effet,

les résultats du modèle de simulation peuvent être comparés à des photographies ou

des informations provenant de journaux (cf. sections 1 et 2). De cette façon, il est

possible de vérifier si le modèle de simulation représente adéquatement l'étendue des

nappes d'eau lors d'un débordement. Sur la figure 2.5, en plus d'observer les limites
63

atteintes par les nappes d'eau lors des inondations, on peut également examiner les

limites de récurrence des crues de 20 et 100 ans des cartes du risque d'inondation

d'Environnement Canada et du ministère de l'Environnement du Québec (1982). En

regroupant ces données, on peut voir que l'inondation du 30 octobre 2003 fut d'une

importance limitée se situant à quelques mètres de la limite de récurrence de 20 ans, et

que seule une partie du parc Saint-François, situé le long de la rivière, fut affectée par

la montée des eaux. On peut également constater qu'aucune infrastructure urbaine

d'importance située dans ce secteur n'a été affectée par cette crue. Par contre,

l'inondation du 19 avril 1982 a été beaucoup plus importante dépassant en plusieurs

endroits la limite çe récurrence des inondations de 100 ans. Lors de cette inondation, la

nappe d'eau a atteint de grandes superficies, inondant plusieurs secteurs urbains.

Cette inondation a d'ailleurs été l'une des plus catastrophiques du siècle dernier.

Les figures 2.6, 2.7 et 2.8 représentent toujours le même site que celui de la figure 2.5.

Sur la figure 2.6, on peut observer les différentes classes de pente de ce secteur et

plus précisément l'inclinaison ou la dénivellation des pentes. Ainsi, les couleurs plus

foncées indiquent des pentes plus fortes et les couleurs plus pâles des pentes douces.

On peut donc facilement noter que près de la rive la pente est très abrupte (notamment

en raison de la présence d'un mur bétonné) et qu'elle devient ensuite pratiquement

nulle, facilitant ainsi l'implantation de différentes infrastructures. Enfin pour ce site, la

présence de ce mur bétonné peut limiter la propagation de l'eau, ce qui explique qu'un

débit relativement élevé, comme celui de l'inondation du 30 octobre 2003, n'ait atteint

que très légèrement le replat de la zone inondable.

Enfin, l'utilisation de la carte des pentes permet également d'identifier la limite

supérieure de la berge (figure 2.6), endroit à partir duquel la pente devient pratiquement
64

nulle et où se concentrent généralement les infrastructures urbaines. Aussi, à cet

endroit, les variations du niveau d'eau sont généralement plus faibles et entraînent des

variations importantes de l'étendue de la nappe d'eau. On peut observer cette

particularité sur la figure 2.7, où plusieurs débits différents sont représentés. Ainsi, pour

des débits variables, les limites d'inondation varient beaucoup et la différence de

distance, entre les limites d'eau, devient plus grande en zone plane.. La limite

supérieure de la berge, dans les zones de rupture, constitue donc un endroit critique à

partir duquel il faut porter davantage d'intérêt puisque le risque d'inondation y est plus

élevé. Enfin, pour ce site, il a été établi que la limite supérieure de la berge était située

à une élévation moyenne de 146 mètres, mais cette valeur diffère quelque peu d'un

endroit à l'autre suivant les variations topographiques le long de la berge.

De plus, sur chacune des figures 2.8 et 2.9, on peut comparer l'étendue sur le terrain

des nappes d'eau pour divers débits et niveaux d'eau. La figure 2.8 indique les limites

d'inondation selon des intervalles de niveau d'un mètre, tandis que la figure 2.9

renseigne sur les limites d'inondation pour des intervalles relatifs aux débits. La figure

2.8 représente un complément au MNE puisqu'elle expose un grand nombre de

niveaux d'eau et donc d'élévations. Cette carte fournit également des renseignements

sur les niveaux les plus critiques à partir desquels des infrastructures risquent d'être

affectées par la montée des eaux. À partir du niveau de 147 mètres, par exemple, les

rues Saint-François Nord, Déziel et Windsor sont partiellement submergées, de même

que quelques bâtiments. De plus, une variation d'un mètre (ou moins) du niveau d'eau,

amène une reconfiguration des limites d'inondation. Par exemple, l'atteinte du niveau à

148 mètres d'élévation entraîne l'inondation de plusieurs résidences situées à l'est de

la rue Bowen Nord. Dans un même ordre d'idée, la figure 2.9 indique les limites

d'inondation pour des variations du débit de 200 m3/s et permet une comparaison des
65

distances atteintes par les nappes d'eau en fonction de ces différents débits. Cette

carte permet également d'identifier des débits critiques. Par exemple, un débit de 2000

m3/s implique l'inondation d'une grande partie du site à l'étude et donc la submersion

partielle ou même complète de plusieurs rues et bâtiments. Les débits de 1800 et 2200

m3/s sont également des seuils critiques à partir desquels plusieurs infrastructures sont

affectées.

4.2. Autres résultats

Les différentes cartes présentées dans cet article touchent plus spécifiquement les

niveaux et débits propres au site SHE-2, localisé à Sherbrooke, près du pont Aylmer.

Des résultats semblables, mais avec des valeurs de débits et niveaux différents, ont

également été générés pour les autres sites à l'étude, à l'aide de ce modèle de

simulation des niveaux d'inondation. Les différentes cartes produites permettent

d'évaluer les débits et niveaux critiques à plusieurs endroits à risque le long de la rivière

Saint-François. Elles rendent également possible la comparaison du comportement des

nappes d'eau lors de crues ou d'inondations, dépendamment de la configuration et de

la morphologie de la rive, des pentes et de la localisation des plaines inondables.

Soulignons que l'ensemble des résultats obtenus pour les autres sites ne sont pas

représentés dans cet article, toutefois l'application du modèle de simulation pour la Ville

de Sherbrooke fournit ici un exemple concret des possibilités de ce modèle qui, pourrait

d'ailleurs, être appliqué à plusieurs autres municipalités du Québec affectées par des

inondations périodiques.
66

5. Conclusion

Le modèle de simulation des niveaux d'inondation fournit une évaluation des limites des

nappes d'eau lors des crues de la rivière Saint-François dans les différents secteurs

analysés, dont des exemples concrets pour la Ville de Sherbrooke. La simulation des

niveaux d'eau pour des territoires restreints, mais topographiquement très détaillés, a

nécessité l'expérimentation de plusieurs méthodes et techniques dont la création de

modèles numériques d'élévation de haute précision. Pour ce faire, les méthodes de

collecte de données furent choisies en conséquence et de nombreuses méthodes

d'interpolation furent testées. La réalisation de ces étapes a permis l'obtention de

modèles numériques d'élévation avec des erreurs (RMSE) de l'ordre d'une vingtaine de

centimètres. Cette précision des surfaces topographiques a permis de représenter

adéquatement de faibles variations de la topographie et ainsi, les effets des faibles

variations des débits et niveaux d'eau. Le modèle de simulation des niveaux

d'inondation a donc l'avantage de représenter des formes du relief de petite superficie

(quelques mètres), en comparaison à la plupart des cartes du risque d'inondation qui

sont peu précises. Ainsi, certaines formes du relief deviennent perceptibles et peuvent

permettre d'expliquer l'étendue des masses d'eau sur les plaines inondables en période

critique. Par exemple, il devient possible d'identifier la limite supérieure de la berge, les

légères concavités de la plaine inondable qui permettent à l'eau de s'accumuler de

même que les convexités qui facilitent son écoulement. Appliqué aux zones urbaines,

ce modèle de simulation permet de localiser avec précision les infrastructures affectées

lors de divers débordements de la rivière, et ceci devient possible par l'utilisation d'un

système d'information géographique (SIG) qui permet d'associer les MNE et les

niveaux d'eau à des bases de données vectorielles et matricielles représentant des

infrastructures urbaines (chemins de fer, routes, résidences, autres bâtiments, etc.). Ce

modèle fournit donc des résultats d'une grande précision et permet une cartographie
67

détaillée des niveaux d'inondation et des infrastructures qui sont touchées ou qui sont

susceptibles de l'être. L'utilisation de cet outil pourrait faciliter grandement le travail de

contrôle et de gestion des inondations et des mesures de sécurité pour les

municipalités riveraines de la rivière Saint-François et pour beaucoup d'autres

municipalités affectées par les inondations périodiques, et pourrait guider des plans

d'intervention ciblés par secteur. Enfin, ce modèle de simulation des niveaux

d'inondation contribue à assurer une plus grande sécurité aux populations riveraines et

aux infrastructures qui sont fréquemment affectées par les inondations, et pourrait

servir d'outil d'aide à la décision dans le réaménagement des zones le long des

rivières.

Les résultats fournis par le modèle de simulation sont particulièrement intéressants du

fait de la précision obtenue pour représenter la topographie des terrains à l'étude. Le

modèle permet donc de déterminer avec une grande précision l'étendue des nappes

d'eau lors d'inondations, améliorant ainsi la cartographie des inondations déjà

existante. Les résultats obtenus avec l'élaboration de ce modèle de simulation des

niveaux d'eau pourraient donc être utilisés par plusieurs autres municipalités riveraines

Toutefois, étant donné le temps relativement long alloué à l'acquisition des données

d'élévation, il est souhaitable d'évaluer l'étendue du territoire à cartographier et la

proximité des infrastructures et populations et de cibler les secteurs les plus

problématiques. Si le territoire est relativement restreint et que les données

hydrologiques pour ce territoire sont disponibles, l'utilisation du modèle de simulation

est largement recommandée puisqu'il peut améliorer les plans d'intervention face à des

situations de risque pour la sécurité des populations. Dans le cadre d'un plan de

mesures d'urgence, le modèle de simulation des niveaux d'inondation pourrait être

utilisé par les municipalités afin de mettre en place un programme effectif d'évacuation
68

des populations. Le modèle permet d'identifier avec précision les infrastructures

touchées dépendamment de différents débits et niveaux. Il devient ainsi possible de

cibler les résidences et bâtiments publics à évacuer et donc d'agir efficacement en

identifiant les zones d'évacuation prioritaires. De plus, puisque les municipalités doivent

identifier leurs zones inondables, les données d'élévation utilisées dans le modèle de

simulation des niveaux d'inondation pourraient également être utilisées pour délimiter

les zones inondables (MSP, 1998). Par ailleurs, en plus d'être utilisé en milieu urbain, le

modèle de simulation pourrait être également utilisé en milieu naturel ou semi-naturel et

servir de guide dans l'aménagement des rives et des plaines inondables et pour la

protection de ces milieux.

Remerciements

Ce projet s'inscrit dans un programme de recherche dirigé par la professeure Diane

Saint-Laurent (Géographie, UQTR). L'auteure tient à remercier les différents

organismes subventionnaires qui appuient financièrement ce projet de recherche, dont

le CRSNG et le FQRNT, ainsi que le Centre d'études univer�itaires de l'Université du

Québec à Trois-Rivières (C.E.U.). Nous tenons à remercier la professeure Diane Saint­

Laurent pour son aide et ses conseils de même que Monsieur Pierre-André Bordeleau

(UQTR) pour son soutien technique à la réalisation des différentes phases de ce projet.
69

Références bibliographiques

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71

Bassin versant de la
rivière Saint-François

Site à l'étude
• Munlclpallté

-"-- Cours d'eau


0 Pland'eau
0 10 20 40 Kilomètres
1 1 1 1 1 1 1

Secteur fluvial à l'étude

1 : SHE-1
2: SHE-2
3: SHE-3
4:BR0-1
5: BR0-2
6: WIN-1
7: WIN-2
8: RIC-1
9: RIC-2
10. SNl-1

0 5 10

Figure 2.1
Localisation du bassin versant de la rivière Saint-François et des sites à l'étude
72

I'
Travaux de terrain
Choix des sites
à l'étude .- Station
totale

-
-r

Création de fichiers topographiques (avec


coordonnées géographiques et élévations)

Cniation du MNE �
1,
Tests des Choixde la Interpolation 11
méthodes
d'interpolation
-
p méthode: Krigeage
ordinaire
..
- des fichiers
de points

r···L�i�i�i;···;
'-
;_, __ ArcGIS .... 1 1 Création des matrices topographiques (MNE)
1
, Données hydrologiques
""
1 1
-
Compilation des données hvdroloaiaues

Réalisation de courbes de tarage (relations niveau-débit)


..J

r Simulation des niveaux d'inondation


"
L--t

....
Couplage des MNE
et des relations
niveaux-débits
1---t Requête sur la matrice topographique pour
déterminer l'étendue des nappes d'eau en
fonction des niveaUI( et débits
\.. �


Cartographie des niveaux d'inondation en ZilD1& 11rbaines

Ajout des Ajout des fichiers de la BDTQ


orthophotos cours d'eau, routes, bâtiments...
\.. �

Figure 2.2
Schéma méthodologique du modèle de simulation des niveaux d'inondation
73

• •
• '! •..
I ••
• ••
• • • •
••

•• • • •• • •• •
•• .. • •
0
••• • •

•• '•
0

•• •• •• • 0
• •

• •
• • •
• • • • 0

• •
0
• 0 0
I

0

•I ••
0 I
0

Figure 2.3
Exemple de l'échantillonnage par transects réalisé à la station totale

(Source : BDTQ, 1 : 20 000, Ministère des Ressources naturelles du Québec, 2000)


74

Validation croisée




• • comparaison entre la surface
IDpographique interpolée el les poinls
d'élévation de terrain enlevés avant
l'interpolation


•• ••. l ·ï - 1
.
• •• • •
• • •• •


• •• • • •. • .• • q • •
. . �
• • •L--y

••
i •
• • • •
• •• •
.,Q

• • • � �"' •
of:'�
"'

:<::"'� 'b

rv"

Figure 2.4
Schéma explicatif de la validation croisée
75

Élévatlon (en mètres)


-155-170
-154-155
-153-154
-152-153
-151-152
-150-151
-149-150
-148-149
147-148
146-147
145-146
144-145
143-144
142-143

Inondation du 30 octobre 2003 :


Débit : 872.4 m'is
Niveau: 144.3 m
Inondation du 19 avril 1982
Débit : 2420.0 m'is
Niveau: 147.8 m

�··v-· Inondation du 19 avril 1982

- Inondation du 30 octobre 2003


"""- Limite de la crue de 20 ans

"""- Limite de l a crue de 100 ans


0 Riviere Saint-François

.. Bâtiment
• Route 15 30

Figure 2.5
Représentation des inondations de 1982 et 2003 (Site SHE-2)

(Source : BDTQ, 1 : 20 000, Ministère des Ressources naturelles du Québec, 2000


Orthophotos 1 : 40 000, Ministère des Ressources naturelles du Québec, 2000 ; Débits
et niveaux, Centre d'expertise hydrique du Québec (CEHQ),
http://www.cehq.gouv.qc.ca).
76

Pente (en'/,)
Do-10
CJ10.20
J
CJ20.30
CJ30-40
CJ40.50
CJS0-60
60- 70
-70-80
-80-90
-90-100

� LimRt sup«lturt dt la berge


i;, RM•r• Sair1-Fr2nÇ0ls
.. BMlmtnt
• R..-o

o 15 JO mMèO..,
1 e e , 1 e , 1

Profil topogr'l'hlcp1e de la plaine Inondable

'"'j,._�����--���
I: ..
_:153
e une,
�id&�
b:-----
, .-----

�i: ��.0 j) IW 1M -.W 25)


DistJra dt bndn (en ril'DS}
bd'.t.btt�-- ,4J

Figure 2.6
Les pentes et la localisation de la limite supérieure de la berge (Site SHE-2)

(Source : BDTQ, i : 20 000, Ministère des Ressources naturelles du Québec, 2000


Orthophotos 1 : 40 000, Ministère des Ressources naturelles du Québec, 2000).
77

··......
··,.
Élévatlon (en mètres)
-155.5-170
-154.5-155.5
-153.5-154,5
-152.5-153.5
-151.5-152.5
-150.5-151.5
-149.5-150,5
-148.5-149,5
- 147.5-148, 5
146.5-147.5
145.5 -146,5
144.5 • 145,5
143.5 - 144.5
142.5-143,5

Correspondances débit • niveau


524.8 m'ls = 143,1 m
978.4m'ls = 144,6 m
1697.0m'/s = 146.4m
2101.2m'/s= 147.2m

----·- Débit de 524.8 m'/s


.,,.,.,.. Débit de 978.4 m'/s
�·v-·• Débit de 1697.0 m'/s
� Débit de 2101.2 m'/s
0 Rivière Saint-François
1111 Bâtiment
• Route 15 30 60Mèll9S
' ' , 1 ' 1 I

Figure 2.7
Les limites d'inondation pour quatre débits différents (Site SHE-2)

(Source : BDTQ, 1 : 20 000, Ministère des Ressources naturelles du Québec, 2000


Orthophotos 1 : 40 000, Ministère des Ressources naturelles du Qldébec, 2000 ; Débits
et niveaux, Centre d'expertise hydrique du Québec (CEHQ),
http://www.cehq.gouv.qc.ca)
78

Niveaux en m�tres
-162
-161
-160
-159
-158
-157
-156
-155
-154
-15 3
-152
-151
- 150
-149
-148
-147
-146
-145
- 144
- 143
-142

0 Rivière Saint-François
.. Bâtiment
• Route o 15 lO 60 Mètres
1 , e , 1 t 1 1

Figure 2.8
Les limites d'inondation en fonction de la variation des niveaux d'eau
(Site SHE-2)

(Source : BDTQ, 1 : 20 000, Ministère des Ressources naturelles du Québec, 2000 ;


Orthophotos 1 : 40 000, Ministère des Ressources naturelles du Québec, 2000 ; Débits
et niveaux, Centre d'expertise hydrique du Québec (CEHQ),
http://www.cehq.gouv.qc.ca)
79

Limites d'inondation
D6bils ton m'/s) tl
nivtau• ten m)

-3800 et 150.0
-3600 et 149.7 \
-3400 el 149.4 %
-3200 et 149.1 iÎ>

-3000 el 148.8
-2800 et 148.4
- 2600 et 148.1
-2400 et 147.7
-2200 et 147.4
-200001147.0
-1800 et 146.6
-1600 et 146.1
-1400 et 145.7
-1200 et 145.2
-1000 et 144.6

•..
'
oet-\8
-800 et 144.0
-600 et 143.3
-400 et 142.5

0 Rivière Sain1-François
Bâtiment
Route 0 15 i!<l tlOMètr:.s
;. 1 1 1 1 t 1 1 1

Figure 2.9
Les limites d'inondation en fonction de la variation des débits (Site SHE-2)

(Source : BDTQ, 1 : 20 000, Ministère des Ressources naturelles du Québec, 2000


Orthophotos 1 : 40 000, Ministère des Ressources naturelles du Québec, 2000 ; Débits
et niveaux, Centre d'expertise hydrique du Québec (CEHQ),
http://www.cehq.gouv.qc.ca).
CHAPITRE 3
DEUXIÈME ARTICLE
COMPARAISON DE MÉTHODES D'INTERPOLATION AFIN DE RÉALISER DES
MODÈLES NUMÉRIQUES D'ÉLÉVATION (MNE) DE HAUTE PRÉCISION POUR LA
REPRÉSENTATION MICROTOPOGRAPHIQUE DES PLAINES INONDABLES

Ariane Drouin1 , Diane Saint-Laurent2,

1Université du Québec à Trois-Rivières, Sciences de l'environnement,

Département de chimie-biologie, 3351, boulevard des Forges, Trois-Rivières, Québec,


Canada, G9A 5H7
[email protected]

2
Université du Québec à Trois-Rivières, Géographie, Laboratoire de recherche en
géomorphologie fluviale, 3351, boulevard des Forges, Trois-Rivières, Québec, Canada,
G9A 5H7
RÉSUMÉ

La microtopographie des zones inondables peut influencer l'étendue des secteurs


submergés lors des crues provoquant des inondations. Ce projet vise la comparaison
de méthodes d'interpolation pour la réalisation de modèles numériques d'élévation
(MNE) de haute précision représentant la microtopographie des plaines d'inondation.
Les méthodes d'interpolation ont été comparées au moyen d'un Système d'information
Géographique (SIG) afin d'identifier celles étant les plus efficaces dans un cadre
microtopographique et avec un nombre restreint de données d'élévation. L'efficacité de
chacune des méthodes d'interpolation a été validée (validation croisée) au moyen du
Root Mean Square Error (RMSE), de tests statistiques, de cartes de l'erreur, et d'une
évaluation visuelle en trois dimensions. Il en ressort que les méthodes d'interpolation
du krigeage simple, de la fonction radiale, du réseau de triangles irréguliers et du
krigeage ordinaire représentent le plus adéquatement la microtopographie des terrains
à l'étude, tandis que les méthodes d'interpolation de l'inverse de la distance et du
krigeage universel produisent des erreurs élevées.

MOTS CLÉS
Modèle numérique d'élévation (MNE), Système d'information géographique (SIG),
microtopographie, plaine inondable, méthodes d'interpolation, paramètres
d'interpolation
1. INTRODUCTION

La cartographie des inondations permet d'évaluer et de représenter l'étendue spatiale


des zones submergées lors d'inondations ou de crues, et de mieux évaluer les risques
pour les populations riveraines et la protection des infrastructures. Il existe différentes
méthodes de représentation cartographique des plaines inondables. Parmi ces
méthodes, les images satellitaires de types optiques (Bates & De Roo, 2000; Gilvear &
Bryant, 2003; Overton, 2005) et radars (Townsend & Walsh, 1998) permettent
d'identifier et de délimiter les zones inondées lors de périodes de crue. La
représentation de la topographie des plaines inondables au moyen d'un modèle
numérique d'élévation (MNE) apparaît comme une autre méthode de cartographie des
limites des zones d'inondation (Marks & Bates, 2000; Townsend & Walsh, 1998; Wise,
2000). Les MNE peuvent être réalisés à l'aide de différentes données de base, tels que
les photographies aériennes (Horritt & Bates, 2001), les courbes de niveau, les points
cotés, les données ponctuelles d'élévation provenant du LIDAR (Light Detection And
Ranging), de GPS (Global Positioning System), ou de stations totales par exemple. Les
données de base utilisées doivent être fonction de l'échelle du territoire à l'étude et de
la précision des données souhaitée pour répondre aux objectifs de recherche.

Ainsi, pour l'analyse et la cartographie des plaines inondables, il est nécessaire


d'utiliser des données d'élévation de haute précision afin d'obtenir la microtopographie
de ces composantes fluviales. La représentation de la microtopographie a été peu
explorée, notamment en milieu riverain. Des études sur la représentation des plaines
d'inondation à petite échelle ont en effet été réalisées (Chandler, 1999; Gilvear &
Bryant, 2003), mais très peu à grande échelle sur la microtopographie des plaines
inondables, malgré leur importance sur les secteurs submergés lors d'inondations, sur
l'affectation des bâtiments et populations de même que sur la déposition des sédiments
le long des plaines alluviales. En effet, de très faibles variations de la topographie en
zones inondables peuvent avoir un effet non négligeable sur l'étendue des nappes
d'eau. De plus, des formes topographiques de petite dimension peuvent influencer
l'écoulement ou l'accumulation de l'eau lors de périodes d'inondation. Il est donc
pertinent de réaliser une étude permettant de représenter le plus adéquatement
possible les formes topographiques mineures des plaines inondables. La réalisation de
84

modèles numériques d'élévation (MNE) de haute précision permet justement d'obtenir


une représentation cartographique fine des modifications topographiques.

De nombreux éléments influencent la qualité des modèles numériques d'élévation,


notamment les données sources et les méthodes et paramètres d'interpolation utilisés
(Desmet, 1997; MacEachren & Davidson, 1987; Weber & Englund, 1994). Les résultats
produits par diverses méthodes d'interpolation lors de la réalisation de MNE à petite
échelle a été largement étudié, toutefois ces méthodes d'interpolation produisent-t-elles
les mêmes résultats dans le cadre de la représentation de la microtopographie ? En
effet, l'étude des méthodes d'interpolation en fonction de la microtopographie (des
plaines inondables notamment) est un domaine qui a été négligé par la recherche, mais
qui tend à se développer depuis les dernières années avec une accessibilité plus
grande des données LIDAR (Anderson et al., 2005; Chaplot et al., 2006; Lloyd &
Atkinson, 2002). Des choix judicieux doivent donc être faits au niveau des interpolations
afin d'obtenir des résultats précis et représentatifs de la réalité de terrain. Il est donc
juste d'étudier plus en profondeur et de comparer différentes méthodes d'interpolation
(et les paramètres qui leurs sont reliés), afin d'identifier celles étant les plus efficaces
dans un cadre microtopographique.

En regard à ces différentes méthodes, le présent projet vise à comparer des méthodes
et paramètres d'interpolation au moyen d'un Système d'information Géographique
(SIG), afin de réaliser des modèles numériques d'élévation de haute précision
représentant la microtopographie des plaines d'inondation. La comparaison s'appuie
sur six méthodes et seize paramètres d'interpolation. L'efficacité de chacune des
méthodes d'interpolation a été validée et les erreurs (Root Mean Square Error - RMSE)
ont été calculées afin d'identifier les méthodes et paramètres les plus performants. À
partir de l'ensemble des tests et évaluations réalisés sur les différents sites à l'étude, il
a été identifié que le krigeage simple (SK), la fonction radiale (RBF) et le réseau de
triangles irréguliers (TIN) étaient les méthodes d'interpolation les plus performantes
dans un cadre microtopographique, c'est-à-dire donnant l'erreur RMSE la plus faible,
tout en représentant adéquatement les particularités du terrain. La méthode et les
paramètres d'interpolation les plus performants ont ainsi été sélectionnés et utilisés
pour réaliser les MNE des sites de plaines inondables à l'étude. Dans cet article, les
comportements et erreurs des différentes méthodes d'interpolation et des paramètres
85

qui y sont reliés sont présentés. De plus, des cartes de l'erreur ont également été
réalisées de manière à localiser spatialement les erreurs et à identifier les difficultés de
représentation et ce, en lien avec les méthodes d'interpolation, les sites à l'étude et la
microtopographie.

2. MATÉRIEL ET MÉTHODES

2.1. Choix des sites à l'étude et travaux de terrain


Les sites à l'étude sont localisés le long de la rivière Saint-François (centre-sud du
Québec), laquelle rivière est affectée par de fréquentes inondations. Au total, neuf sites
localisés en plaines inondables ont été sélectionnés afin de tester les différentes
méthodes d'interpolation. Ils ont été choisis en fonction des zones de récurrences (0-20
et 20-100 ans) suivant les cartes officielles du risque d'inondation provenant des
services gouvernementaux (Environnement Canada & ministère de l'Environnement du
Québec, 1982), ainsi que d'autres informations provenant du ministère de la Sécurité
publique du Québec et des travaux de recension sur les inondations dans ce secteur
(Saint-Laurent et al., 2001; Saint-Laurent & Saucet, 2003). L'accessibilité des terrains
de même que les travaux précédemment réalisés ont également été des facteurs de
sélection des sites. Parmi les sites sélectionnés, cinq sites sont localisés en milieu
naturel ou semi-naturel (boisé, terrains en friche, etc.), et quatre autres sont situés en
milieu urbain. Les dimensions moyennes des sites couvrent une superficie de 150
mètres de largeur (transversale à la rive) par 50 mètres de profondeur (perpendiculaire
à la rive). L'acquisition des données topographiques a été réalisée sur le terrain à l'aide
d'un GPS différentiel (Trimble 5700 / 5800, mode RTK} et d'une station totale (Leica
TCR 705). Le GPS a permis d'obtenir des coordonnées géographiques (x, y, z) et la
station totale a été utilisée pour faire l'ensemble des relevés topographiques. La station
totale peut emmagasiner des données topographiques, cependant elle ne peut localiser
spatialement les secteurs échantillonnés, ce qui explique l'utilisation d'un GPS de haute
précision. Les relevés à la station totale ont été faits le long de transects
perpendiculaires à la rive à des intervalles de dix mètres, et un point d'élévation a été
relevé à chaque rupture de pente de manière à représenter chaque changement
topographique.
86

2.2. Test des méthodes et paramètres d'interpolation


L'ensemble des données d'élévation topographiques relevées à la station totale a été
introduit sous un format de fichiers de points à l'intérieur d'un Système d'information
Géographique (SIG), soit le logiciel ArcGIS de ESRI (Environmental Systems Research
lnstitute ). Puisque la réalisation des tests des différentes méthodes d'interpolation
nécessite plusieurs heures de travail, un seul site (RIC-2), représentatif des autres sites
en plaine alluviale, a été sélectionné afin d'y réaliser l'ensemble des tests. Six
méthodes d'interpolation ont été testées, soit : l'inverse de la distance, la fonction
radiale, le krigeage ordinaire, le krigeage simple, le krigeage universel et le réseau de
triangles irréguliers (Arnaud & Emery, 2000). Pour l'ensemble des méthodes
d'interpolation, 16 paramètres ont été utilisés (McCay & Johnston, 2001 ). Le «Tableau
3.1 » fournit les différents paramètres testés pour chacune des méthodes sélectionnées.

Plusieurs valeurs ont été testées et des combinaisons de valeurs pour les différents
paramètres ont été comparées. Ces tests ont été effectués à travers les extensions
Spatial Ana/yst et 30 Ana/yst du module ArcMAP du logiciel ArcGIS (ESRI). Les
différents paramètres testés sont donc fonction de l'existence et de la capacité à
modifier ces éléments à l'intérieur de ce logiciel. Enfin, pour chacune des méthodes
d'interpolation testées sur le site à l'essai (RIC-2), la combinaison des paramètres
donnant l'erreur la plus faible a été identifiée. Puis, chaque méthode d'interpolation
avec ses meilleurs paramètres a été testée sur les huit autres sites à l'étude, afin de
vérifier si les résultats des méthodes et paramètres d'interpolation étaient constants
suivant les sites.

2.3. Évaluation de la qualité des méthodes d'interpolation


Il est important lors de la réalisation de MNE, de valider la qualité de ces modèles
puisqu'ils ne sont pas automatiquement représentatifs de la réalité topographique de
terrain. De manière à déterminer quelles méthodes d'interpolation et quels paramètres
étaient les plus efficaces pour représenter adéquatement la microtopographie des
terrains à l'étude, plusieurs indicateurs ont été utilisés, tels que la validation croisée, la
racine de l'erreur moyenne au carré ou Root Mean Square Error (RMSE), des tests
statistiques, des cartes de l'erreur et une évaluation visuelle en trois dimensions.
87

2.3.1. Validation croisée. Afin de tester la validité des surfaces interpolées, les
fichiers des points d'élévation ont été séparés en deux séquences : la séquence
«training» a servi à la réalisation de l'interpolation, tandis que la séquence «test» a
permis plutôt la validation de l'interpolation (Figure 3.1 ). Seule la séquence «training» a
été utilisée pour réaliser les modèles numériques d'élévation. La séquence «test»,
laquelle est composée de 30 points d'élévation obtenus aléatoirement à l'intérieur des
fichiers de données d'élévation, a été retirée avant la réalisation de l'interpolation. Une
fois l'interpolation réalisée, les points «test» ont été superposés à la surface
topographique. Les valeurs d'élévation des points «test» provenant directement du
terrain ont pu être comparées aux valeurs interpolées pour chacun de ces points. Les
mêmes points «training» et «test» ont été utilisés pour évaluer la qualité des diverses
méthodes d'interpolation pour un même site. Ce sont les points «test» provenant de la
validation croisée qui ont servi à la réalisation des autres méthodes d'évaluation de la
qualité.

2.3.2. Évaluation de la qualité des méthodes d'interpolation au moyen du


Root Mean Square Error (RMSE). Pour comparer les valeurs des surfaces interpolées
aux valeurs des points «test», une erreur est calculée au moyen du Root Mean Square
Error (RMSE). Ce calcul est l'indicateur le plus souvent utilisé pour évaluer le réalisme
et l'exactitude des méthodes d'interpolation (Weng, 2002). Le RMSE, en raison de la
mise au carré et de la racine, élimine les effets des sur et sous-estimations des
surfaces topographiques et permet de connaître l'erreur réelle provenant des méthodes
d'interpolation. Il se calcule ainsi (voir équation (1 )) :

1 Il
RMSE = - I(z 11111e -z,)2 (1)
n ;:1

où Z ,,,,,e = L'élévation au point i mesurée sur le MNE

Z, = L'élévation mesurée sur le terrain

n = Nombre de point d'élévation validés


88

Ainsi, pour chaque site à l'étude, les six méthodes d'interpolation ont été comparées à
l'aide du RMSE provenant de la différence d'erreur entre les points du fichier «test» et
les surfaces topographiques interpolées. En principe, la valeur la plus faible obtenue
avèc le calcul du RMSE indique quelle méthode d'interpolation est la plus fiable, c'est­
à-dire celle qui fournit la surface topographique la plus représentative de la
microtopographie des sites à l'étude.

2.3.3. Évaluation de la qualité des méthodes d'interpolation au moyen de


tests statistiques. Afin d'établir si les erreurs produites par les différentes méthodes
d'interpolation sont significativement différentes les unes des autres, des tests
statistiques ont été réalisés à l'aide du logiciel Systat 12 (Systat Software). Une analyse
de variance (ANOVA) par site a été réalisée pour comparer les erreurs absolues des
points «test» des six méthodes d'interpolation avec une probabilité de 95 %. Par la
suite, des tests de t (p � 0,05) comparant deux méthodes d'interpolation à la fois, ont
été réalisés afin de vérifier si ces deux méthodes produisaient des erreurs absolues
significativement différentes. La réalisation de ces tests statistiques a permis d'établir si
une ou plusieurs méthodes d'interpolation pouvaient être identifiées comme
supérieures aux autres quant à la représentation de la microtopographie. Les méthodes
d'interpolation ont ainsi pu être divisées en deux classes : la classe supérieure, c'est-à­
dire les méthodes d'interpolation non significativement différentes de la meilleure et, la
classe inférieure, c'est-à-dire les méthodes significativement différentes de la meilleure
méthode.

2.3.4. Évaluation de la qualité des méthodes d'interpolation au moyen de


cartes de l'erreur. Comme le mentionne Weng (2002), le RMSE n'est pas suffisant
pour quantifier l'incertitude des MNE, puisque celui-ci ne permet pas d'évaluer la
distribution spatiale de l'erreur. La réalisation de cartes de l'erreur est donc nécessaire
afin d'identifier les erreurs les plus élevées et, par ailleurs, de déterminer s'il y a
concentration des erreurs en fonction de caractéristiques particulières du terrain, tel
qu'un relief plus prononcé ou irrégulier. Afin de comparer la localisation des erreurs en
fonction des différentes méthodes d'interpolation testées, deux types de carte de
l'erreur ont été réalisés pour chacun des sites à l'étude. Ces cartes composées de
cercles gradués de dimensions variables, dépendamment des erreurs absolues des
points «test» ou de cercles situant les erreurs extrêmes (outliers), permettent la
89

comparaison des six différentes méthodes d'interpolation sur une même planche
(feuille), facilitant ainsi la localisation des secteurs plus problématiques au niveau des
erreurs, dépendamment des différentes méthodes d'interpolation.

2.3.5. Évaluation de la qualité des méthodes d'interpolation au moyen d'une


évaluation visuelle en trois dimensions. De manière à vérifier la ressemblance entre
les surfaces interpolées et la topographie réelle des sites à l'étude, une représentation
visuelle en trois dimensions des surfaces topographiques interpolées a été réalisée à
partir du module ArcScene d'ArcGIS. Il est possible, même si le RMSE est faible,
qu'une méthode d'interpolation produise des caractéristiques topographiques peu
conforme au terrain, telle que la présence de pics ou de creux distinctifs et abrupts
notamment. La visualisation en trois dimensions des MNE provenant des différentes
méthodes d'interpolation permet donc de localiser ces anomalies et ainsi faire un choix
plus éclairé quant à la méthode d'interpolation la plus représentative des sites.

Avec l'ensemble des tests et des manipulations réalisés, il a été possible d'évaluer
l'efficacité des méthodes d'interpolation pour la réalisation de modèles numériques
d'élévation de haute précision et la représentation de la microtopographie des sites à
l'étude.

3.RÉSULTATS

3.1. Tests des méthodes et paramètres d'interpolation


Pour chaque méthode d'interpolation, des variations des valeurs des paramètres
d'interpolation ont été réalisées sur le site à l'essai (RIC-2). Plus d'une quarantaine de
variations ont été ainsi effectuées afin de déterminer la combinaison des paramètres
les plus performants (erreur la plus faible) pour chaque méthode d'interpolation
(Tableau 3.2). Rappelons que la mesure de l'erreur utilisée est le RMSE, c'est-à-dire le
Root Mean Square Error ou la racine de l'erreur moyenne au carré. Les meilleures
combinaisons ont par ailleurs été utilisées pour réaliser les tests des méthodes
d'interpolation sur les autres sites.
90

Puisque les paramètres diffèrent d'une méthode à l'autre, il est difficile d'établir un
patron particulier qui serait valide pour l'ensemble des méthodes d'interpolation.
Toutefois, on peut noter que la «forme du secteur de recherche» la plus efficace est
composée d'une seule section, sauf pour la méthode d'interpolation du krigeage
ordinaire (voir Tableau 3.2). De plus, pour les paramètres de portée, de seuil partiel,
d'effet de pépite, de taille et de nombre de champs (paramètres du krigeage), les
valeurs par défaut calculées par le logiciel ont été utilisées malgré la réalisation de tests
sur ces paramètres. Le logiciel détermine adéquatement ces valeurs puisque les tests
réalisés sur ces paramètres n'ont pas réellement diminué l'erreur produite par les
méthodes d'interpolation. Ainsi, le logiciel permet donc d'épargner de nombreuses
heures de travail, tout en produisant des résultats satisfaisants. De plus, lors des tests
d'interpolation, on note que l'utilisation du paramètre de l'anisotropie pour les méthodes
du krigeage ordinaire et du krigeage simple produit des erreurs RMSE plus faibles.
L'angle de la forme du secteur de recherche s'aligne automatiquement de manière à
rechercher la tendance des données. Avec l'utilisation de ce paramètre, les RMSE des
méthodes du krigeage ordinaire et du krigeage simple sont ainsi améliorés d'une
vingtaine de centimètres.

3.2. L'évaluation de la qualité des méthodes d'interpolation

3.2.1. L'évaluation de la qualité des méthodes d'interpolation au moyen du


Root Mean Square Error (RMSE). La qualité des différentes méthodes d'interpolation
a d'abord été validée par le calcul de la racine de l'erreur moyenne au carré ou Root
Mean Square Error (RMSE) des points «test». Le calcul de cette erreur pour chaque
méthode d'interpolation a permis de comparer la performance des différentes méthodes
d'interpolation. Le «Tableau 3.3» présente les RMSE des points «test» des méthodes
d'interpolation pour tous les sites à l'étude.

Les RMSE des points «test» des méthodes varient donc pour les neuf sites à l'étude
entre 12,3 et 67,0 cm. D'un site à l'autre, les RMSE varient de façon relativement
importante. En effet, pour certains sites, le RMSE se chiffre à environ 20 cm, tandis que
pour d'autres, il est plutôt de l'ordre de 40 cm. Les RMSE des différentes méthodes
d'interpolation varient également. Les méthodes d'interpolation de la fonction radiale
91

(RBF), du krigeage ordinaire (OK), du krigeage simple (SK) et du réseau de triangles


irréguliers (TIN) produisent généralement les erreurs (RMSE) les plus faibles, tandis
que les erreurs (RMSE) des méthodes de l'inverse de la distance (IDW) et du krigeage
universel (UK) sont plus élevées. Par ailleurs, les meilleures méthodes d'interpolation
pour chaque site ont souvent un RMSE de quelques centimètres de différence
seulement. Les mêmes résultats des méthodes d'interpolation sont également
observables en comparant les moyennes des RMSE des méthodes d'interpolation pour
l'ensemble des sites. Le krigeage simple (SK) obtient la valeur la plus faible, mais les
méthodes de la fonction radiale (RBF), du krigeage ordinaire (OK) et du réseau de
triangles irréguliers (TIN) ont une différence de moins de trois centimètres avec la
valeur du krigeage simple (SK).

Le «Tableau 3.4» permet également une comparaison entre les méthodes


d'interpolation en indiquant l'ordination (position) des méthodes d'interpolation au
niveau du RMSE; le plus petit RMSE correspondant à la première position et le plus
élevé à la sixième position. Le «Tableau 3.4» renseigne aussi sur la moyenne
d'ordination des différentes méthodes d'interpolation.

On constate que les méthodes du krigeage ordinaire (OK) et du krigeage simple (SK)
(voir Tableaux 3.3 et 3.4), produisent souvent les erreurs les plus faibles et donc des
premières positions au niveau de l'ordination (voir Tableau 3.4). De plus, les méthodes
d'interpolation de l'inverse de la distance (IDW) et du krigeage universel (UK)
produisent généralement les erreurs (RMSE) les plus élevées. En effet, ces méthodes
se classent fréquemment en cinquième et sixième positions. Le réseau de triangles
irréguliers (TIN), quant à lui, arrive souvent en deuxième position, tandis que la fonction
radiale (RBF) se classe très souvent en quatrième position.

3.2.2. L'évaluation de la qualité des méthodes d'interpolation au moyen de


tests statistiques. Les analyses de variances et les tests de t confirment les résultats
mentionnés précédemment au niveau du RMSE. Toutefois, les tests statistiques
permettent d'établir s'il existe une différence significative entre les erreurs des
méthodes d'interpolation. Ces tests sont pertinents notamment parce que les méthodes
de la fonction radiale (RBF), du krigeage ordinaire (OK), du krigeage simple (SK) et du
réseau de triangles irréguliers (TIN), produisent des erreurs (RMSE) relativement
92

semblables entre elles, avec quelques centimètres de différence seulement. Les


analyses de variance réalisées entre les méthodes d'interpolation permettent de
conclure qu'il y a une différence significative entre les méthodes d'interpolation pour six
des neuf sites à l'étude. Il n'y a donc pas de différence significative entre les méthodes
d'interpolation des sites RIC-1, BR0-1 et SHE-2.

Pour les sites avec des méthodes d'interpolation significativement différentes, des tests
de t ont aussi été réalisés afin de comparer deux méthodes d'interpolation à la fois.
Ainsi, la meilleure méthode d'interpolation a été comparée à toutes les autres, et elles
ont ainsi été divisées en deux classes : supérieure et inférieure. Le «Tableau 3.5»
présente les résultats des tests de t et plus particulièrement le nombre d'apparition
dans la classe supérieure pour chaque méthode d'interpolation.

À la lumières des tests de t, on peut affirmer que les méthodes les plus performantes
quant à la représentation de la microtopographie des sites, sont la fonction radiale
(RBF), le krigeage simple (SK) et le réseau de triangles irréguliers (TIN). Aussi, ces
méthodes sont relativement équivalentes puisqu'elles ne sont généralement pas
significativement différentes sur le plan statistique. La méthode du krigeage ordinaire
(OK) présente également de bons résultats, bien que ceux-ci soient légèrement
inférieurs aux trois méthodes précédemment mentionnées. Les tests de t permettent
également de corroborer les résultats des RMSE au niveau des méthodes
d'interpolation de l'inverse de la distance (IDW) et du krigeage universel (UK). Ces
méthodes sont généralement situées dans la classe inférieure et sont donc moins
performantes que les quatre autres méthodes testées. De plus, le krigeage universel
(UK) serait légèrement moins performant que l'inverse de la distance (IDW).

3.2.3. L'évaluation de la qualité des méthodes d'interpolation au moyen de


cartes de l'erreur. Pour chacun des sites, deux types de carte de l'erreur ont été
produits afin de comparer visuellement la distribution spatiale de l'erreur des six
méthodes d'interpolation testées. Les cartes de l'erreur du premier type (Figure 3.2)
sont composées de cercles gradués indiquant au moyen de différentes tailles
l'importance des erreurs absolues des points «test»; les cercles les plus grands
indiquant des erreurs plus élevées. Pour l'ensemble des sites à l'étude, la cartographie
93

des erreurs permet de découvrir que les erreurs absolues les plus élevées se trouvent
généralement le long de la rivière ou au pourtour des sites.

Les cartes de l'erreur du second type (Figure 3.3) localisent les points «test»
d'élévation avec des erreurs absolues supérieures à 60 centimètres ( «outliers») pour
chaque méthode d'interpolation. Sur ces cartes, la limite supérieure de la berge, c'est­
à-dire la limite à partir de laquelle la pente du terrain devient pratiquement nulle, a
également été localisée. Les résultats obtenus pour l'ensemble des cartes indiquent
que 65 % des «outliers» sont situés avant la limite supérieure de la berge, ce qui
équivaut à 160 points «test» sur 247. Les méthodes d'interpolation semblent donc avoir
davantage de difficulté à interpoler convenablement les zones en pente forte.

Le «Tableau 3.6» a été réalisé à partir des cartes de l'erreur et indique le nombre total
de points «test» d'élévation avec une erreur absolue supérieure à 60 centimètres pour
chacune des méthodes d'interpolation testées. Ceci permet de fournir une autre forme
de comparaison des différentes méthodes d'interpolation et rend possible l'identification
des méthodes ayant des erreurs absolues considérées comme «élevées» ou
«extrêmes» ( «outliers»). Ainsi, les méthodes du krigeage ordinaire (OK) et du krigeage
simple (SK) possèdent le moins de outliers, tandis que les méthodes de l'inverse de la
distance (IDW) et du krigeage universel (UK) ont le plus grand nombre de points «test»
d'élévation avec une erreur absolue de plus de 60 centimètres. En fait, ces deux
dernières méthodes ont deux fois plus de «outliers» que le OK et le SK, ce qui
concorde avec les résultats précédents démontrant une grande différence de
performance entre l'IDW et le UK et les autres méthodes d'interpolation testées.

3.2.4. L'évaluation de la qualité des méthodes d'interpolation au moyen


d'une évaluation visuelle en trois dimensions. L'observation en trois dimensions des
modèles numériques d'élévation réalisés à partir des différentes méthodes
d'interpolation permet d'identifier certaines aberrations non décelables au moyen des
statistiques ou des cartes de l'erreur. Comme le démontre la «Figure 3.4», des
méthodes d'interpolation peuvent produire des pics ou des creux importants qui sont
inexistants sur le terrain. C'est le cas de la méthode d'interpolation de l'inverse de la
distance (IDW) qui produit des œils-de-bœuf. Cet élément doit donc être pris en compte
94

lors du choix d'une méthode d'interpolation puisqu'il joue beaucoup sur la qualité de la
représentation microtopographique des sites.

La «Figure 3.5» illustre un MNE produit à l'aide de la méthode d'interpolation du


krigeage universel. Cette méthode d'interpolation produit une surface topographique
rugueuse et hachurée qui n'est pas compatible à ce qui est observable sur le terrain.
De plus, le réseau de triangles irréguliers peut produire une surface plus anguleuse et
moins lisse que les autres méthodes d'interpolation, en particulier si les données
d'élévation sont en nombre restreint. Cela s'explique au fait que le réseau de triangles
irréguliers (TIN) ne modélise pas une tendance dans les données, mais relie plutôt au
moyen de triangles les différents points d'élévation échantillonnés. Un exemple d'un
MNE réalisé au moyen d'un réseau de triangles irréguliers (TIN) est présenté à la
«Figure 3.6». Cette topographie plus rude et abrupte peut toutefois être adoucie à
l'intérieur du SIG puisqu'il est possible d'appliquer un lissage sur la surface afin d'en
diminuer l'effet. Pour ce qui est des autres méthodes d'interpolation, la réalisation de
MNE en trois dimensions n'a permis de déceler aucune anomalie non compatible avec
la réalité de terrain (Figure 3. 7).

4. DISCUSSION

L'objectif général du projet consistait à faire la comparaison de méthodes et paramètres


d'interpolation dans le but de réaliser des MNE de haute précision représentant la
microtopographie des plaines d'inondation. Les tests des méthodes et paramètres
d'interpolation de même que la validation de la qualité de ceux-ci au moyen d'une
validation croisée, du RMSE, de tests statistiques, de cartes de l'erreur et d'une
évaluation visuelle en trois dimensions ont permis d'établir que les méthodes
d'interpolation du krigeage simple (SK), de la fo nction radiale (RBF) et du réseau de
triangles irréguliers (TIN) produisaient des erreurs semblables et que ces méthodes
étaient les plus efficaces dans la représentation microtopographique des sites à l'étude.
À l'opposé, les méthodes d'interpolation de l'inverse de la distance (IDW) et du
krigeage universel (UK) produisent des erreurs (RMSE) élevées et un grand nombre de
«outliers». L'utilisation de ces dernières méthodes devrait donc être évitée lors de la
95

création de MNE représentant la microtopographie. Les résultats des évaluations


visuelles en trois dimensions ont, de plus, permis de confirmer les résultats des
données statistiques et d'exclure les méthodes de l'inverse de la distance (IDW) et du
krigeage universel (UK), puisqu'eiles produisent des surfaces topographiques non
représentatives de la réalité de terrain. Visuellement, l'inverse de la distance crée des
œils-de-bœuf (pics ou creux), tandis que le krigeage universel produit des surfaces
topographiques rugueuses et hachurées. Par ailleurs, selon les résultats des tests de t,
le krigeage ordinaire (OK) ne produit pas d'aussi bons résultats que les méthodes du
krigeage simple (SK), de la fonction radiale (RBF) et du réseau de triangles irréguliers
(TIN). Toutefois, celui-ci se rapproche davantage, en terme de performance, de ces
dernières méthodes que celles de l'inverse de la distance (IDW) ou du krigeage
universel (UK). De plus, visuellement, il ne produit pas de particularités non
compatibles avec la réalité de terrain.

Le fonctionnement des différentes méthodes d'interpolation explique en partie les


erreurs observées. L'inverse de la distance (IDW), par exemple, fonctionne selon le
principe géographique d'après lequel les objets rapprochés les uns des autres tendent
à se ressembler davantage (McCoy & Johnston, 2001 ). L'échantillonnage le long des
transects peut avoir, dans la présente étude, entraîné des difficultés d'interpolation. En
effet, bien que les données d'élévation soient relativement semblables entre les
transects, la distance qui les sépare (dix mètres) semble avoir générée une certaine
marge d'erreurs. Les méthodes d'interpolation du krigeage, par contre, qui sont des
méthodes géostatistiques, utilisent l'arrangement spatial de l'ensemble des points
échantillonnés, en plus d'accorder un poids à la distance entre les points (McCoy &
Johnston, 2001 ). Cette particularité fait en sorte que le krigeage ordinaire (OK) et le
krigeage simple (SK) produisent des erreurs plus faibles, probablement en raison du
type d'échantillonnage le long des transects. En effet, ces méthodes sont capables,
contrairement à l'inverse de la distance (IDW), de déterminer la tendance entre les
transects, c'est-à-dire la relation spatiale entre les données (Johnston et al., 2001 ). De
plus, le krigeage ordinaire (OK) et le krigeage simple (SK) produisent des surfaces
lisses à cause de l'intégration de la relation entre les données lors de l'interpolation.
Enfin, la fonction radiale interpole en utilisant une fonction mathématique qui minimise
la courbure d'ensemble de la surface (McCoy & Johnston, 2001 ). Elle est mieux
96

adaptée pour les terrains à faible dénivellation que pour les terrains plus accidentés,
d'où sa performance satisfaisante pour les sites à l'étude.

Les résultats obtenus dans le cadre de ces analyses diffèrent quelque peu de ceux
cités dans la littérature. Par exemple, Lloyd & Atkinson (2002) qui ont comparé des
méthodes d'interpolation pour la réalisation de MNE à partir de données d'élévation
LIDAR (Ught Detection And Ranging), ont conclu que lorsque la taille de l'échantillon
est relativement grande, les méthodes de l'inverse de la distance (IDW) et du krigeage
universel (UK) produisent des résultats semblables, et que l'utilisation de la méthode de
l'inverse de la distance (IDW) - qui nécessite moins de temps et d'ajustement pour les
calculs - est suffisante et convenable. Par contre, selon eux, plus l'échantillon est petit,
plus les avantages du krigeage universel (UK) sur l'inverse de la distance (IDW)
ressortent. Par ailleurs, Lloyd & Atkinson (2002) ont également comparé le krigeage
ordinaire (OK) et le krigeage universel (UK). Les deux méthodes produisent des erreurs
semblables. Cependant, le krigeage universel (UK) produit des erreurs maximums plus
faibles que le krigeage ordinaire (OK). Anderson et al. (2005) abondent dans le même
sens que Lloyd & Atkinson (2002). Il n'y aurait pas de différence notable entre l'inverse
de la distance (IDW) et le krigeage ordinaire (OK). Pour Weber & Englund (1994), par
contre, les erreurs produites par le krigeage ordinaire (OK) sont plus faibles que celles
produites par l'inverse de la distance (IDW). Ces auteurs ont également fait ressortir la
forte sensibilité de l'inverse de la distance (IDW) au type de données d'élévation
utilisées et à l'ajustement des paramètres d'interpolation, en comparaison au krigeage
ordinaire (OK). Enfin, pour les travaux à grande échelle, Chaplot et al. (2006) propose
le krigeage ordinaire (OK) qui produit, dans la majorité des cas, de plus petites erreurs
(RMSE). La fonction radiale multiquadratique semble aussi donner des résultats
satisfaisants.

Enfin, il faut noter que les différents résultats obtenus dépendent aussi des données
d'élévation utilisées. Chaplot et al. (2006) ont utilisé une station totale pour obtenir leurs
données d'élévation, alors que Lloyd & Atkinson (2002), de même que Anderson et al.
(2005), ont utilisé des données provenant du LIDAR, outil qui produit une quantité
importante de données d'élévation dispersées de façon aléatoire. Aussi, comme le
mentionne MacEachren & Davidson (1987), l'exactitude des valeurs estimées dépend
de cinq facteurs interreliés, soit : la précision des valeurs mesurées, l'intensité des
97

données ou la taille de l'échantillon, la localisation des données échantillonnées, la


variabilité de la surface topographique représentée et la méthode d'interpolation
utilisée. Parmi ces facteurs, la localisation des données d'élévation échantillonnées
peut avoir un effet non négligeable sur les résultats et les erreurs des surfaces
topographiques interpolées. Par exemple, un échantillonnage qui se fait à chaque
rupture de pente permet d'organiser et de structurer les travaux de terrain, tout en
obtenant des informations à chaque variation topographique. Avec ce type
d'échantillonnage, tous les points d'élévation deviennent essentiels à la représentation
adéquate de la microtopographie du terrain. Ainsi, il devient pertinent de questionner
l'utilisation de la validation croisée pour s'assurer de la qualité des méthodes
d'interpolation. Cette technique implique la subdivision en deux séquences du fichier de
points d'élévation, soit les points «test» qui sont retranchés avant l'interpolation et les
points «training» qui servent à interpoler. Toutefois, ce sont tous des points
représentant des ruptures de pente. Il y a donc perte d'information topographique, ce
qui peut conduire à une augmentation de l'erreur. Mentionnons que la validation croisée
est utilisée dans de nombreux travaux (Anderson et al., 2005; Chaplot et al., 2006;
Desmet, 1997; Lloyd & Atkinson, 2002;) et permet de vérifier les représentations des
interpolations. Cette validation est pertinente lorsque le maillage ou l'échantillonnage
est aléatoire, puisque les points d'élévation ne correspondent pas nécessairement à
des ruptures de pente.

La localisation des erreurs tend à confirmer cette affirmation selon laquelle aucun point
de rupture de pente ne devrait être éliminé pour représenter adéquatement la
microtopographie. En effet, la majorité des «outliers» sont localisés dans les zones plus
abruptes. Les cartes localisant les points «test» d'élévation avec des erreurs absolues
supérieures à 60 centimètres («outliers») confirment cette hypothèse. En effet, 65 %
des «outliers» sont situés avant la limite supérieure de la berge, c'est-à-dire là où la
pente est abrupte. Le retrait de certains points d'élévation à cet endroit de la rive peut
donc modifier considérablement la surface topographique interpolée. D'ailleurs, comme
le mentionne Weng (2002), l'incertitude tend à augmenter dans les zones abruptes ou
accidentées, d'où la nécessité d'augmenter les points d'échantillonnage à ces endroits.

La méthode d'échantillonnage utilisée dans cette étude nous semble appropriée.


Toutefois, pour améliorer l'interprétation, un deuxième échantillonnage aléatoire
98

d'environ 30 points additionnels par site pourrait être envisagé, assurant ainsi une
meilleure validation des données. De plus, l'ajout de points d'échantillonnage de part et
d'autre des points de rupture de pente pourrait aussi être envisagé. Cependant, un
compromis est à faire entre le temps alloué à l'échantillonnage sur le terrain, qui peut
nécessiter de nombreuses heures de travail, et la précision souhaitée dans la
représentation topographique du site par les modèles numériques d'élévation.

Par ailleurs, il est probable que l'ajustement des paramètres d'interpolation pour
chacune des méthodes d'interpolation des neuf sites à l'étude aurait permis d'obtenir
des erreurs un peu plus faibles que la simple utilisation des résultats des tests des
paramètres d'interpolation du site RIC-2. Toutefois, puisque ce site est représentatif
des autres et que les tests des paramètres d'interpolation sont très longs à réaliser, il a
été admis que les valeurs des paramètres utilisés pouvaient être convenables pour
l'ensemble des sites à l'étude.

Enfin, la réalisation des tests des méthodes d'interpolation a permis de créer des
modèles numériques d'élévation d'une grande précision (allant jusqu'à 12 cm). Des
MNE d'une telle précision sont rares et permettent de représenter des formes
topographiques généralement non perceptibles avec des MNE d'une moins grande
précision, mais qui peuvent avoir une incidence sur l'étendue des nappes d'eau lors
d'inondations. Les résultats obtenus permettent également d'observer la différence de
performance des méthodes d'interpolation dépendamment des données utilisées
(données obtenues à la station totale versus données provenant du LIDAR). Ainsi,
malgré une précision semblable pour ces deux types de données, les méthodes
d'interpolation réagissent différemment. Les résultats obtenus permettent donc de
démontrer que le choix des méthodes d'interpolation dépend grandement du type et de
la localisation des données d'élévation utilisées, ce qui pourrait être utile pour de
futures études. Enfin, peu d'études sur la microtopographie ont été réalisées le long
des cours d'eau, notamment dans des zones où les pentes riveraines peuvent être
abruptes. Les travaux réalisés permettent donc de mettre en évidence les difficultés
des méthodes d'interpolation en lien avec cette particularité et le type d'échantillonnage
utilisé. Enfin, puisque le type d'échantillonnage à chaque rupture de pente a été
relativement peu utilisé jusqu'à présent, cette étude permet l'amélioration de la
compréhension du comportement des méthodes d'interpolation lors d'un
99

échantillonnage de ce type, comportement qui diffère de celui d'un échantillonnage


aléatoire, notamment.

REMERCIEMENTS

Les auteurs tiennent à remercier tous les organismes qui ont contribué au financement
de ce projet de recherche dont le CRSNG (Conseil de recherches en sciences
naturelles et en génie du Canada, le FQRNT (Fond québécois de la recherche sur la
nature et les technologies), ainsi que le Centre d'études universitaires de l'Université du
Québec à Trois-Rivières (C.E.U.) et les Fonds institutionnels (FIR-UQTR). Nous tenons
à remercier sincèrement Monsieur Pierre-André Bordeleau (Géographie, UQTR) pour
son expertise et son soutien technique à la réalisation des différentes phases de ce
projet, ainsi que Messieurs Léo Provencher et Denis Leroux pour leurs conseils
judicieux.
100

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the Saint-François drainage basin, Québec, Canada. Environments. 29 (2), 73-90.

Saint-Laurent, D. & Saucet, J.-P. (2003) Chronological reconstitution of floods of the


Saint-François Drainage Basin, Québec, Canada. Proc. third Canadian Conf. on
Geotechnique and Natural Hazards, June 8-101h, Edmonton, Alberta, Canada, 89-
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Townsend, P. A & Walsh, S. J. (1998) Modeling floodplain inundation using an


integrated GIS with radar optical remote sensing. Geomorphology. 21, 295-312.

Weber, D. D. & Englund, E. J. (1994) Evaluation and Comparison of Spatial


lnterpolators Il. Mathematical Geology. 26 (5), 589-603.

Weng, Q. (2002) Quantifying Uncertainty of Digital Elevation Models Derived from


Topographie Maps. ln: Advances in Spatial Data Handling. (Ed. by D. Richardson &
P. Van Oosterom), 403-418. Springer-Verlag, New York, New York, USA

Wise, S. (2000) Assessing the quality for hydrological applications of digital elevation
models derived from contours. Hydrol. Processes. 14, 1909-1929.
102

Tableau 3.1
Les paramètres d'interpolation pouvant être modifiés dépendamment
des différentes méthodes d'interpolation.

Méthodes IDW RBF OK SK UK TIN


d'interpolation /
Paramètres
d'inter olation
Nombre de points X X X X X
voisins
Forme du secteur X X X X X
de recherche
Dimensions du X X X X X
secteur de
recherche
Angle de la forme X X X X X
du secteur de
recherche
Puissance X
Paramètre X
Fonction de X
Kernel
Modèle du X X X
variogramme
Portée X X X
Seuil partiel X X X
Effet de pépite X X X
Taille du champ X X X
Nombre de X X X
champs
Anisotropie X X X
Voisinage (global X
vs. local)
Méthode de X
trian ulation
IDW : inverse de la distance ; RBF : fonction radiale; OK : krigeage ordinaire; SK :
krigeage simple; UK : krigeage universel; TIN : réseau de triangles irréguliers.
103

Tableau 3.2
Les combinaisons de paramètres d'interpolation donnant les erreurs (RMSE)
les plus faibles pour chaque méthode d'interpolation pour le site RIC-2.

Méthodes IDW RBF OK SK UK TIN


d'interpolation
/ Paramètres
d'inter olation
Nombre de 15 15 5 20 20
points voisins
Forme du 1 1 8 1 1
secteur de section section sections section section
recherche
Dimensions du cercle ellipse ellipse ellipse cercle
secteur de 68X68 m 20X50 m 203X 67 m 95X48 m 30 X30 m
recherche
Angle de la oo 255 ° 343 ° 342° oo
forme du
secteur de
recherche
Puissance 4,26
(valeur
optimisée)
Paramètre 0,064
(valeur
optimisée)
Fonction de multi-
Kernel quadratiqu
e
Modèle du sphérique exponenti sphérique
variogramme el
Portée 203 X 67 95 x48 5,11
Seuil partiel 4,97 3,51 0,27
Effet de pépite 0 0 0,10
Taille du 17,12 8,03 0,64
champ
Nombre de 12 12 12
champs
Anisotropie oui oui non
Voisinage local:
(global vs. 75%
local)
Méthode de mass
trian ulation oint
IDW : inverse de la distance ; RBF : fonction radiale; OK : krigeage ordinaire; SK :
krigeage simple; UK : krigeage universel; TIN : réseau de triangles irréguliers.
104

Tableau 3.3
RMSE des points «test» des méthodes d'interpolation (en mètres )
pour chacun des neuf sites à l'étude.

Méthodes IDW RBF OK SK UK TIN X


d'interpolation/ (m) (m) (m) (m) (m) (m) (m)
Sites à l'étude

SNl-1 0.58 0.35 0.35 0.18 0.55 0.27 0.38


RIC-1 0.56 0.44 0.33 0.38 0.46 0.37 0.42
RIC-2 0.25 0.17 0.16 0.18 0.50 0.23 0.25
WIN-1 0.41 0.21 0.18 0.17 0.35 0.32 0.27
WIN-2 0.46 0.25 0.22 0.25 0.67 0.30 0.36
BR0-1 0.38 0.31 0.27 0.29 0.42 0.30 0.33
SHE-1 0.18 0.14 0.24 0.12 0.23 0.14 0.18
SHE-2 0.45 0.43 0.41 0.36 0.56 0.38 0.43
SHE-3 0.49 0.37 0.29 0.49 0.33 0.27 0.37
X 0.42 0.30 0.27 0.27 0.45 0.29 0.33
IDW : inverse de la distance ; RBF : fonction radiale; OK: krigeage ordinaire; SK:
-
krigeage simple; UK: krigeage universel; TIN: réseau de triangles irréguliers; x :
m oyenne.
105

Tableau 3.4
Ordination des méthodes d'interpolation les unes par rapport aux autres
pour chacun des neuf sites à l'étude.

Méthodes IDW RBF OK SK UK TIN


d'interpolation/
Sites à l'étude
SNl-1 6 4 3 1 5 2
RIC-1 6 4 1 3 5 2
RIC-2 5 2 1 3 6 4
WIN-1 6 3 2 1 5 4
WIN-2 5 3 1 2 6 4
BR0-1 5 4 1 2 6 3
SHE-1 4 3 6 1 5 2
SHE-2 5 4 3 1 6 2
SHE-3 6 4 2 5 3 1
Moyenne 5.33 3.44 2.22 2.11 5.22 2.67
d'ordination
IDW : inverse de la distance ; RBF : fonction radiale; OK : krigeage ordinaire; SK :
krigeage simple; UK : krigeage universel; TIN : réseau de triangles irréguliers.
106

Tableau 3.5
Nombre d'apparitions de chacune des méthodes d'interpolation
dans la classe supérieure.

Méthodes d'interpolation Nombre d'apparitions dans la classe


su érieure sur 6
IDW 2
RBF 5
OK 4
SK 5
UK 1
TIN 5
IDW : inverse de la distance ; RBF : fonction radiale; OK: krigeage ordinaire; SK:
krigeage simple; UK: krigeage universel; TIN: réseau de triangles irréguliers.
Nota : Les sites sans différence significative entre les méthodes d'interpolation ne sont
pas inclus dans ce tableau.
107

Tableau 3.6
Nombre de points «test» d'élévation avec une erreur absolue plus élevée que 60 cm
dépendamment de chaque méthode d'interpolation pour l'ensemble des sites à l'étude

Méthodes d'interpolation Nombre de points «test» avec une


erreur absolue supérieure à 60 cm
IDW 66
RBF 39
OK 30
SK 31
UK 74
TIN 34
Total 274
IDW : inverse de la distance ; RBF : fonction radiale; OK: krigeage ordinaire; SK :
krigeage simple; UK: krigeage universel; TIN: réseau de triangles irréguliers.
108




• • --Poinls desb

Comparaison entre la surface


topographique interpolée et les
poinls d'élévation de terrain enlevés
avant l'interpolation

• .......[•.. ....
;;
• •• • •• •
• • •• • • •• ••
• • • • • •
• •• • • . ·• .q• •• • • • • •
. ,�
• •• • /#.�6'
• • • •
• •• • li

r.b'�<

Figure 3.1
Schéma explicatif de la validation croisée
109

...
Site WIN-2

."'
Fonction radiale (RBF)
RMSE:0.25m


• •

Krigeage ordinaire (OK)


RMSE: 0.22 m

• 0
0

• 0

• 0

Réseau de triangles irréguliers (TIN)


RMSE:0.30 m

Répartition de l'erreur absolue des points


«test» en fonction des différentes méthodes
d'interpolation

Erreur (RMSE) des points «test» (en m)


• 0.001 - 0.15

e
• 0.15-0.30 0·92
Erreur absolue d'un


point «test» (en m}
0.30-0.45 j
Point «test»
N
0 Point «training»
• 0.45-0.60
100
�-----------'Mètres

Figure 3.2
Exemple de carte de l'erreur (type 1) pour le site WIN-2
110

Site WIN-2
Inverse de la distance (IDW) Fonction radiale (RBF)
RMSE: 0.46 m RMSE :0.25 m

0.60•

0.76.

Krlgeage ordinaire (OK) Krlgeage simple (SK)


RMSE: 0.22m RMSE: 0.25 m

----..._n,éseau de triangles irréguliers (TIN)


RMSE: 0.30m

0.63.

•0.62 0.698 0.65.

La localisation des erreurs absolues des


points «test» supérieures à 60cm en fonction
de chaque méthode d'interpolation

J
Erreur absolue d'un
0.92
point «test» (en m)
• Point «test»
0 Point «training»
-- Limite supérieure de la berge

100
�---------�Mètres

Figure 3.3
Exemple de carte de l'erreur (type 2) pour le site WIN-2
111

129 m

Figure 3.4
MNE en trois dimensions réalisé au moyen de la
méthode d'interpolation de l'inverse de la distance (IDW)
pour le site WIN-2
112

129 m

Figure 3.5
MNE en trois dimensions réalisé au moyen de la
méthode d'interpolation du krigeage universel (UK)
pour le site WIN-2
113

129 m

Figure 3.6
MNE en trois dimensions réalisé au moyen de la
méthode d'interpolation du réseau de triangles irréguliers (TIN)
pour le site WIN-2
114

129 m

Figure 3.7
MNE en trois dimensions réalisé au moyen de la
méthode d'interpolation du krigeage simple
pour le site WIN-2
115

ANNEXE A
Instructions aux auteurs
Revue Environnement urbain / Urban Environment
ELJ
ENVIRONNEMENT URBAIN
URBAN ENVIRONMENT

Les manuscrits doivent répondre aux exigences d'une revue scientifique de qualité. En
plus d'être lu par le rédacteur, tous les manuscrits seront soumis à une lecture à
l'aveugle effectuée par deux membres experts. Les auteurs des manuscrits doivent
s'assurer qu'il n'y ait pas d'indice permettant de révéler leur identité. Les exemplaires
contenant les commentaires des examinateurs seront envoyés à tous les auteurs sans
révélation de l'identité.

Les textes soumis doivent être originaux. Ils sont adressés, sous format électronique, en
précisant le logiciel et le format utilisés, à l'adresse suivante
[email protected]. La rédaction communiquera avec la personne qui lui
a acheminé le manuscrit principalement par courriel. Si les communications doivent être
effectuées avec une autre personne ou en copie conforme avec d'autres personnes,
veuillez le précisez. Une fois le manuscrit édité dans sa forme finale, la rédaction
l'acheminera à la personne responsable pour une dernière vérification et approbation.

Les manuscrits ne doivent pas excéder 10 000 mots (notes et bibliographie incluses)
pour un article et 4000 mots pour les notes de lecture et commentaires critiques. Tous
les manuscrits soumis contiennent un résumé (100 mots) et cinq mots clés. Le titre, le
résumé et les mots clés sont présentés en français et en anglais et, si possible, en
espagnol.

Les auteurs du manuscrit soumis acceptent de transférer à Environnement urbain I


Urban Environment [ci-après appelée 'la Revue'] les droits liés à la publication de leur
manuscrit dans la Revue, libre d'accès sur Internet. L'obtention de la permission pour
toutes reproductions de matériel est la responsabilité de l'auteur.

En vue de la publication d'un manuscrit dans la Revue, les auteurs garantissent :


que le manuscrit constitue un travail original, n'a pas encore été publié et n'a pas
été considéré, dans sa forme finale (telle que soumis à la Revue), pour une
publication papier ou électronique ;
que leur.manuscrit ne viole aucun droit d'auteur ;
que, dans le cas d'un manuscrit écrit par plusieurs auteurs, ils ont obtenu la
permission de tous les co-auteurs en vue de la publication du manuscrit dans la
Revue et que tous les co-auteurs ont lu et accepté les éléments ci-dessus.

Le texte doit être saisi en double interligne et paginé (pied de page, droite). La police
conseillée est Aria! (taille de 11 points). Le texte est aligné à gauche et les marges sont
de 2,5 cm. Les titres des sections du manuscrit sont numérotés selon la numérotation
internationale (1. ; 1.1. ; 1.1.1., etc.). L'utilisation d'un seul espace après le point est
obligatoire. Les nombres de un à dix doivent être écrit en lettre ; 11 et plus en chiffres.

Les tableaux sont intégrés au texte. Leur titre est indiqué en minuscule, gras, centré et
écrit à la suite du numéro. La première ligne du tableau est en caractère gras et centré.
Les grilles des tableaux sont visibles

1 - Titre du tableau

Titre de la première colonne Titre de la deuxième colonne

Texte Texte

Texte Texte

Si elles sont de moins de 40 mots, les citations sont intégrées au texte, en utilisant les
guillemets français (avec espace insécable) ou anglais (sans espace insécable) selon la
langue du manuscrit. Les citations de plus de 40 mots sont en retrait de 1,25 cm, sans
guillemet.

::f
• ••
PAGÈ TITRE
1 • -,, ...,. • . ·
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•I> t •

La page titre du document inclut :

- en caractère gras, le titre du manuscrit tel qu'il apparaîtra dans sa forme finale
pour publication dans la Revue et sa traduction vers l'autre langue officielle
- les noms des auteurs, leur organisme d'appartenance et leur coordonnées
complètes (les numéros de téléphone, de télécopie, l'adresse électronique et
l'adresse postale de l'auteur correspondant doivent être précisés par un
astérisque).
- le résumé (100 mots) du manuscrit en français et en anglais (et, si possible, en
espagnol)
- les cinq mots clés en français et en anglais (et, si possible, en espagnol)

3. FIGURES, CARTES, GRAPHIQUES, PHOTOGRAPHIES E! ÀUTRES


Les figures, graphiques, photographies et autres supports visuels doivent être
numérotés individuellement et porter un titre précis et concis. Lorsque pertinent, la
source sera bien indiquée. Ils doivent être envoyés si possible en format png, sinon en
jpg, dans des fichiers séparés (le nom du fichier devant porter le numéro et type de
l'item ; ex. : figure 1.png). Des notes indiquant clairement l'emplacement approximatif de
ces items doivent figurer dans le texte (ex.: Insérer la figure 1 ici).

Toutes les figures, cartes, graphiques, photographies et autres éléments qui


accompagnent le manuscrit doivent être présentés sur un support électronique et prêts
pour la publication.

Les graphiques doivent être préparés dans Excel et la feuille de travail contenant les
graphiques et les données doit être acheminée en même temps que le manuscrit.

4. RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Les appels de références bibliographiques sont mentionnés au fil du texte de la façon
suivante: (Berque, 1993). La liste des références est non numérotée et organisée par
ordre alphabétique en fin d'article par noms d'auteurs et par ordre chronologique pour
un auteur donné. Les références de la bibliographie doivent correspondre à des
références citées dans le manuscrit (et vice versa). La bibliographie est soumise en se
référant aux exemples suivants (tous les noms des auteurs apparaissent en petites
majuscules):

Livre (un auteur): BERQUE, A. (1993). Du geste à la cité. Formes urbaines et lien social
au Japon, Paris, Éditions Gallimard, 247 p.

Livre (plus d'un auteur): ALLEN, J., D. MASSEY et A. COCHRANE (1998). Rethinking the
Region, London, Routledge, 320 p. (Collection Entreprendre).

Article de revue: NOVEMBER, V. (2003). « L'incendie créateur de quartier ou comment le


risque dynamise le territoire», Cahiers de Géographie du Québec, vol. 47, no 132, p.
367-388.
Chapitre de livre : BEAUREGARD, R. (2003). « Democracy, storytelling and the
sustainable city », in ECKSTEIN, B. et J.A. THROGMORTON (Ed.), Story and Sustainability,
Cambridge, MIT Press, p. 65-77..
120

ANNEXE B
Lettre de l'éditeur confirmant le statut de l'article
Article dans la revue Environnement Urbain / Urban Environment
EUE
ENVIRONNEMENT URBAIN
UR6AN ENVIRONMENT

Montréal, le I er avril 2008

Ariane Drouin
Département de chimie, biologie et des sciences de l'environnement
Université du Québec à Trois-Rivières
Trois-Rivières, QC, CANADA

Objet : M-2008-a8
«Élaboration d'un modèle de simulation des niveaux d'inondation à partir d'un SIG et
application à un site : rivière Saint-François à Sherbrooke»

Madame,

Il me fait plaisir de vous informer de l'acceptation définitive du manuscrit que vous avez
soumis à la revue Environnement urbain/ Urban Environment. Celui-ci sera inclus dans
notre numéro thématique portant sur les inondations en milieux urbains et périurbains et
sera disponible en ligne prochainement ( http://www.vrm.ca/cyber-revues.asp ).

Je vous remercie de l'intérêt que avez porté à notre revue et je vous prie, par la même
occasion, d'accepter l'expression de ma considération.

Gilles Sénécal

Rédacteur
Environnement urbain / Urban Environment
122

ANNEXE C
Instructions aux auteurs
Hydrological Sciences Journal / Journal des sciences hydrologiques
GUIDELINES FOR AUTHORS
Published 2007 by IAHS Press, Centre for Ecology and Hydrology, Wallingford, Oxfordshire OX10 888, UK

The aim of IAHS Press is to publish papers which are clear, concise and uniformly presented, in a style
readily understood by an international readership. Microsoft Word is the preferred word processing format. ln
brief:
- write in English or French
- - present the materia/ simply and concise/y; in particular cross-check details of references
- use 12 pt Times New Roman font (a/so in Equation Editor 3.0) and set the paper size to
A4 (21 x 29. 7 cm)
- include tables and figures at appropriate points in the text (or at the end of the text); plan their layout to
use page space economical/y and ensure ail figures and tables are cited in the text, in numerica/ order
- use figures and tables sparingly; plan their /ayout to use page space economical/y and ensure ail figures
and tables are cited in the text, in numerica/ order
- check that al/ the figures and tables are clearly legible; colour figures wi/1 be printed in black and white,
unless co/our is requested (for which there is a charge)
- either embed graphies for al/ figures, saved in the word processed file (e.g. Word), or provide graphies
files of figures separately; make sure on/y standard fonts are used in graphies files; if
non-standard fonts are used they must be embedded
- a charge will be made if papers published in HSJ exceed 14 printed pages. The current charge per excess
page is f45 (plus VAT). ln general, 14 printed pages is equivalent to 21 pages of doub/e-spaced typescript,
including correct/y sized figures and tables. For Red Book papers, the number of pages of typescript
shou/d not exceed 12 (or refer to instructions from the Editor)
- send the word processed file and graphies by e-mail, or on a diskette or CD; also send either a hard copy
or a single PDF file with the complete manuscript as it appears in print
- PDF files are suitable for the peer-review process; however, for accepted papers, the word processor files
(preferab/y Word/RTF) will be required by IAHS Press for production

Before send ing your paper to IAHS Press, please note the d etailed instructions below; examples

---��- ---�
and/or explanations are given on the right:
Paper title The wording
------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Perception of the risk offlooding: the case of the 1995 flood in Norway
of the title is important
as it is the first thing
readers see. Keep the
-length to -:-16 words
AuthorsFir;fand� IRINA-KRA SOVSKAIA1, LARS GOTTSCHALK2,- ---------­
second names; use NILS ROAR SJELTHUN3 & HALLVARD BERG1
numbers to indicate
-
affiliations if necessary
- __.___... -
Affiliation Provide full
- 1 Norwegian Water Resources and Energy Directorate, NVE, PO Box 5091, Maj.,
addresses including N-0301 Oslo, Norway
zip/post codes, and the
e-mail of the [email protected]
corresponding aufhor 2 Institute of Geophysics, University of Oslo, PO Box 1022, Blindem, N-0315 Oslo,
Norway
3 Norwegian Institute for Water Research, PO Box 173 Kjelsas, N-0411 Oslo,
� ... -- Norwax_______ __________
-
Abstract / Résumé Abstract This should present the main points of the paper and give the principal
conclusions. It should be a single paragraph of no more than 150 words and follow on
after the heading. Symbols and equations, as well as references, are discouraged
unless absolutely necessary.
- .-.....l ---

Key words / Mots clefs Key words flooding; risk; public perception; decision making; Norway
lnclude up to 10 key
words/phrases, such as:
approach; location;
models used;
techniques - to be
compiled in an index at
the end of the volume
Bilingual title, abstract Papers published in Hydrological Sciences Journal have bilingual tille, abstract and key words, in
and key words English and French. Il is not necessary to provide a French/English translation when submitting a paper.
Authors of accepted papers will be asked to provide the second language items but, if this is not
possible, the translation will be obtained from a member of the HSJ editorial board.
Papers in French accepted for IAHS Red Books should include English translations of the tille, abstract
-���_a_nd key words.
2 GUIDELINES FOR AUTHORS
IAHS Press

Notation (see also Ali symbols should be defined either in the body text, immediately after their first appearance, or in a
Mathematics) separate section, immediately after the key words. Do not use both methods.
If a list of Notation is used, they should be put in alphabetical order (Roman letters first, then Greek
letters).
Body text Sections HEADING 1
should have headings of
up to three levels. Upper case, bold, start at left margin

Heading 2
Lower case, bold, start at left margin

Heading 3 Lower case, bold, indented; text run on


Language ln Word, set See Appendix for êommonly used IAHS house style expressions.
the language to English
(U.K.), or follow the
spelling of the Oxford
-
English Dictionary
IJsîëdjiofnts should begin with (a), (b), (c) ..., and further subdivisions denoted by (i), (ii), (iii�: -
Lists
Initial capitals (a) proper names, e.g. River Amazon, Aswan Dam, the Earth;
{b) adjectives derived from proper names, e.g. Markov series, Arctic ice, Bayesian estimation;
(c) geological eras and formations etc., e.g. Cambrian, Holocene, Upper Greensand;
( d) references to tables and figures, e.g. "it is seen from Fig. 2 and Table 4 that ...".

Numerals See Appendix


Units (a) Use SI units or SI derived units.
{b) Do not abbreviate week, month or year, which are non SI units. Use s, min, h and d (rather than sec,
mins, hr/hrs, day/days) for second, minute, hour and day, respectively.
(c) Use L (rather than 1) for litre; use hmJ (rather than Mm3, which means 101a ml) for millions of cubic
metres.
{d) Multiplication of units should be indicated by a space, e.g. N m, and division either by negative
exponents (e.g. m s-2) or by use of the solidus (e.g. m/s2); however repeated use of the solidus (e.g.
m/s/s) is not permitted. The convention adopted must be used consistenUy throughout the paper.
(e) Prefixes of units such as M (mega = 1CJ&) and Il (micro= 1�) have no space between (e.g.1.1s, MW).
Note that any power to a unit applies also to the prefix. Note also that the prefix kilo is lower case k
(e.g. km, not Km - the upper case K is the symbol of kelvin).
(ij Ali units should be typeset using upright (Roman) fonts, not italic or bold.
- See Appendix
Abbreviations
Tables Generate rows Example:
and columns of tables
using t�e features of Table 1 Summary of water resources in each continent (estimated for 1995).
your word processor;
avoid the use of text Continent PoP.ulation Q D I A w Rws
separated by tabs, or (103) (km 3) (km3) (km3 ) (km3) (km 3) (%)
graphies of tables. Africa 690 550 3616.5 13.9 9.1 136.1 159.1 4.4
Put a short explanatory
caption above each Asia , 469 180 9384.9 142.4 203.8 1697.4 043.7 21.8
table and, If necessary, Europe 688 143 2190.9 59.7 233.4 139.2 432.3 19.7
an explanation/legend Oceania 28 164 1679.6 8.9 0.4 6.0 15.4 0.9
below it. North America 454 926 3824.4 80.5 263.7 315.8 660.0 17.3
South America 319 214 8789.3 22.2 13.1 102.I 137.4 1.6
Q: annual water availability; D: annual domestic abstraction;/: annual industrial abstraction;
A: annual agricultural abstraction; W: total annual abstraction(= D + I + A); R,vs: ratio of
abstraction to availability.
------··--·---------·-------------·-·····---..---·-------------·------·-·-···--..-·-----·-----·----·-·
GUIDELINES FOR AUTHORS 3
IAHSPress

· Figures Ali diagrams Example:


and photographs should 400
be referred to as figures
and numbered serially in
the order they are 350 •
mentioned in the text.

If reference is made to
separate parts of a
300

• • .,..
.,
figure, label these (a),
(b), (c), etc. .s
Ê

.
250
Legends The font used C • • •

0
for legends and labels :;:;
e!
should be sans serif 0 200
•• •
• •
a.
(e.g. Arial,) and -8pt (IJ

.
>
(1.5 mm).
' .. �:
Q)

:c •
.
>,

• . ...-
150
Figure captions Each ë
caption should be a brief 0
� • •• •
but complete description
of the figureït refers to.
To avoid lengthy
100
"' .-.
•• •
captions, include 50
legends and appropriate 15 20 25 30 35 40 45
labelling on the figures Mean monthly maximum temperature ( ° C)
themselves
Fig. l Relationship between mean monthly maximum temperature and
The acceptable resolution monthly pan evaporation at Bhakra.
of electronic images
depends on the type of Please also note the following points:
figure. Recommended (a) Graphies embedded in documents are acceptable; for graphies in separate files, the preferred
resolutions are: half-tone, formats are •.tif. •.gif and •.jpg. Excel (*.xis) graphies are also accepted.
300 dpi; line art, as high as
possible (minimum 1200 (b) Scanned figures: ensure that the resolution is sufficiently high to give good quality reproduction
dpi); images using grey (300-400 dpi is preferred).
scales, 600-1200 dpi. TIFF (c) ln drawing figures, make sure only standard fonts are used; if non-standard fonts are used they
or EPS are the preferred must be embedded in the graphie.
formats, but PS, JPEG or (d) Colour figures are acceptable, but authors must pay for colour printing (i.e. if the publication is in
PICT(Mac) may be used, print only, such as IAHS Red Books). ln HSJ, colour figures will appear in colour in the online version
preferably with a Bitmap or of the journal without additional charge, but black and white will be the default mode in the print
TIFF preview; GIF is tao version. Therefore, make sure that colour figures are legible even when converted to black and white
low-grade. or greyscale.
(e) The price for printing in colour is f'.300 (plus VAT) per figure, or page of colour figures. Payment must
be made ta IAHS Press before the publication goes to press.
Mathematics Ali Example:
mathematics should be
legible and ctear, = Cx/k) . 111-k - -
particularly in the rx/k) w1th Cx/k) =- �)x, -x)(yr+k -y) (1)
position of sub.scripts, axay n ,.,
superscripts aijd multi­ The following rules indicate the final appearance of mathematics in printed papers. The closer you
llne expressiqns. followthese rules in the initial manuscript, the smaller the risk of ambiguity and misprints:
Follow the ISO 31-11 (a) Variables and parameters should be italic (e.g. x, Y, f(x), p). However, multi-letter variables (e.g.
standard for notation RMSE) should be upright.
(refer to the summary
points opposite). (b) Fonction names should be upright (e.g. ln x, exp(x2)).
(c) Textual subscripts or superscripts should be upright (e.g. Xmax, Tmin where 'max' and 'min' stand for
ln Equation Editer, maximum and minimum, respectively).
define the font of all (d) Mathematical constants and mathematical operators should be upright (e.g. e = 2.718..., dx in
Styles (except Symbol)
to Times New Roman. integrals and derivatives).
(e) Vectors, matrices and vector or matrix function names should be bold (e.g. x, Y, w, KH as vectors or
Number ail displayed matrixes; f(x) as a vector fonction; dlag(a1, ..., an) as a matrix).
equations in
parentheses at the right­ (f) Do not use the hyphen (-) as a minus or subtraction sign; use the en-<fash (-) instead. Also do not
hand margin, even if use the letter 'x' or the symbol '*' as a multiplication sign; either use the symbol 'x' or middle dot (-)
they are not referenced between numerals, or use a thin space (or even no space).
in the text. (g) For simple expressions in the body of the text, an oblique line or solidus (/) should be used to denote
a fraction, rather than a horizontal line, e.g.
References in the text
should be in the forrn: x+y
-
" ... equation (10} ...- (x + y)/2,r = z rather than -= z .
2,r
(h) Write complex exponential fonctions in the form: exp(... ), e.g.
exp(a + bJt
e<n ,hy'>'
rather than
(i) Place limits above and below integral and sommation signs, rather than in line with them.
0) Parentheses, brackets and braces are nested in the order {[()]}.
(k) Do not punctuate displayed expressions with commas, full points, etc.
4 GUIDELINES FOR AUTHORS
IAHS Press

Acknowledgemen�
Place between the end
of the paper and the
references
REFERENCES Vou Examples of types of references:
should indicate a reference to Journal:
someone else's work in the
text by inserting the author's Hrissanthou, V. (2002) Comparative application of two erosion models to a basin.
sumame and date in brackets. Hydra/. Sei. J. 47(2), 279-292.
e.g. for single authors, use Robson, A. J., Jones, T. A. & Reed, D. W. (1998) A study of national trend and
the form: "...Gelhar (1993)"; variation in UK floods. /nt. J. Climatol. 18, 165-182.
for two authors: "...(Nunes &
Ribeiro, 2000)..."; and for Book:
three or more:,"Robson et al.
(1998) showed..." Gelhar, L. W. (1993) Stochastic Subsurface Hydrology. Prentice Hall, Englewood
The full details of all cited Cliffs, New Jersey, USA.
texts must be listed at the end Nunes, L. M. & Ribeiro, L. (2000) Permeability field estimation by conditional
of the tex! and all entries in simulation of geophysical data. In: Calibration and Reliability in Groundwater
the reference list must Modelling (ed. by F. Stauffer, W. Kinzelbach, K. Kovar & E. Hoehn)
be cited in the text. (ModelCARE'99, Zürich, Switzerland, September 1999), 117-123. IAHS Publ.
265, IAHS Press, Wallingford, UK.
Please refer to the
examples opposite. Edited book:
Yoshida, Z. (1963) Physical properties of snow. In: /ce and Snow (ed. by
An example list of W. Kingery), 124-148. MIT Press, Cambridge, Massachusetts, USA.
journal abbreviations is
given in the Appendix.
Report:
Other common Guo, W. & Langevin, C. D. (2002) User guide to SEAWAT: a computer program for
abbreviations used in simulation of three-dimensional variable-density groundwater flow. US Geol.
references are: Survey Open File Report 01-434.
vol.
ed. (edited) Thesis:
edn (edition)
PhD Shane, R. M. (1964) The application of the compound Poisson distribution to the
MSc analysis of rainfall records. MSc Thesis, Comell University, Ithaca, New York,
Proc. (Proceedings of the) USA.
lnst. (lnstitute)
lnstn (Institution)
Symp. doi:
Conf.
Tech. (Technical) Berg, A. A., Famiglietti, J. S., Walker, J. P. & Houser, P. R. (2003) Impact of bias
correction to reanalysis products on simulations of North American soil moisture and
hydrological fluxes. J. Geophys. Res. 108(016), 4490, doi:10.1029/2002ID003334.

APPENDIX
Commonly used IAHS Press house style expressions:
autocorrelation drawdown infrared northwest semi-arid sub-basin
baseflow field work interdisciplinary raingauge semi-axis subsurface
bed load flash flood lag lime rain recorder set-up surface water
borehole flood plain lognormal rainstorm sheet flow lime series
cooperate freshwater meltwater real lime snow caver upstream
coordinate groundwater multidimensional river bed snowmelt wastewater
cross-correlation geochemistry nongovemmental runoff storm water water table
database headwater nonlinear seawater streamflow worldwide

Example journal abbreviations:


Acta Geophys. Pol. Environ. Pol/ut. J. G/aciol. Met. Gidrol. US Geo/. Survey Water
Adv. Water Resour. Eos (AGU) J. Hydrau/. Div. ASCE Monthly Weather Rev. Supply Paper
App/. Statist. Geophys. Res. Lett. J. Hydroinformatics Natural Hazards Vodohspod. Casopis
Bull. Am. Met. Soc. Ground Water J. Hydrol. Nature, London Water /nt.
C. R. Acad. Sei., Paris Hydrol. Earth System J. Hydrol. Engng ASCE Nordic Hydro/. Water Resour. Bull.
Cah. ORSTOM Sei. J. Hydrol., NZ Photogramm. Engng and Water Resour.
Can. J. Earth Sei. Hydrol. Processes J. l"ig. Drain. Div. ASCE Remote Sens. Management
Catena Hydrol. Sei. J. J. Royal Statist. Soc. Quart. J. Roy. Met. Soc. Water Resour. Res.
C/imatic Change /nt. J. Climatol. J. Sanit. Engng Div. Remote Sens. Environ. Water SA
Earth Surf. Processes J. Agric. Engng Res. ASCE Rev. Sei. Eau Z. Geomorphol.
Landf. J. App/. Met. La Houille Blanche Trans. Am. Geophys. Z. Gletscherk.
Eco/. Modelling J. C/imate Umnol. Oceanogr. Union Glazialgeol.
GUIDELINES FOR AUTHORS s
IAHS Press

General abbreviations:
(a) Commonly used abbreviations such as:
a.m.s.l. above mean sea level RMS root mean square
BOD biochemical oxygen demand SD standard deviation
DO dissolved oxygen TDS total dissolved solids
need not be defined. Less obvious ones, such as ADCP (Acoustic Doppler Current Profiler), ANN (artificial
neural networks) and PCA (principal components analysis), should be given in full when first used, followed by
the abbreviation or acronym in brackets.
(b) Abbreviations such as FAO, IAHS, UK, USA, UNESCO, WMO, do not have full points.
(c) Use 0 N, 0 S, 0E, 0W when defining geographical locations by lines of latitude and longitude, but north, south,
northeast, southwestern etc. otherwise.
(d) Dr, Mr, Engng etc. (which end with the last letter of the word they abbreviate) do not have a full point.
(f) For limes of day use, 04:30 h or 04:30 GMT; 18.00 UCT.
(g) Cross-references to equations, tables and figures in the text should be in the form "equation (1)", "Table 2",
"Fig. 3" or "Figs 4 and 5".
(h) Use: i.e., e.g., etc., cf., viz.
(i) Avoid starting a sentence with an abbreviation: spell out the abbreviation in full or rearrange the sentence.

Numerals
(a) Use numerals before units of measurement unless the number is at the beginning of a sentence, e.g. "Fifty­
millilitre samples were taken every 10 s ... ".
(b) Leave a character space between the number and the unit except before units such as %, "loo, °C, 0 N.
(c) Numbers from one to nine should be spelt out, except where there are units or the number implies arithmetical
manipulation, e.g. a factor of 7. The decimal sign is a full point (period) on the line (in both English and French).
Numerals of five or more digits on either side of the decimal point are grouped in three-digit blacks by spaces,
e.g. 25 421.9314, 0.421 09. Numbers less than one must have O before the decimal point, e.g. 0.37, -0.824.
(d) Ranges should be given in full, e.g. 1956-1963, pages 241-243; to avoid confusion with subtraction, there
should be no space either side of the en-dash. Units need not be repeated in ranges, e.g. 0-213° C, from 829
2
to 32 100 km , between 829 and 32 100 km2•
(e) Spell out first, second, etc.
(f) Set out dates in the form 20-23 October 1980; the 1950s; 17th century.

PUBLICATION PROCEDURE
Note: For Red Books, please refer to book Editor's instructions; papers are generally submitted to the book Editor, not to IAHS Press.

The Editor (Dr Z. W. Kundzewicz) and Deputy Editor (Dr D. Koutsoyiannis) welcome original papers, scientific
notes and discussions. Ali papers submitted to the Journal are peer reviewed by an international panel of Associate
Editors and other experts. Authors are encouraged to suggest potential referees with their submission. Authors will
have to confirm that the work, or any part of it, has not been published before and is not presently being considered
for publication elsewhere.

Please submit Hydrological Sciences Journal papers to:


The Editor, IAHS Press,
Centre for Ecology and Hydrology
Wallingford, Oxfordshire OX10 888, UK
or send as an email attachment to:
[email protected]

Ali papers (Red Book and HSJ) will be reviewed and edited, including language review. Authors may be asked to
revise their papers according to the recommendations of the reviewer(s), and/or to answer queries raised by the
Editor(s). Accepted papers will be edited and formatted in a standard style; figures will be adjusted if necessary and
inserted correctly within the text. The corresponding author will be sent a proof for correction (usually by email), and
will be asked to mark errors and other essential changes on this and return it very quickly. The papers will then be
assembled and paginated in final publication order. (Note: final printed pages will be reduced to 87%).

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