Approche Methodologique Pour La Preparat
Approche Methodologique Pour La Preparat
Approche Methodologique Pour La Preparat
UMI @
CARLO PRÉVIL
environnementales
Thèse
présentée
à la Faculté des études supérieures
de l'université Laval
pour l'obtention
du grade de Philosophiae Doctor (Ph-D.)
D6partement de Géographie
É LETTRES
F A ~ T DES
UNIVERSITÉLAVAL
Juillet 2000
1+1 ,,.ofNational Library Bibliothèque nationale
du Canada
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électronique.
Cette thèse propose un référentiel de mise en œuvre des pratiques d'aménagement basé sur la
planification environnemen@e. En outre, dans l'optique du développement durable, elle intègre
deux outils majeurs, les systèmes d'information géographique (SIG) et I'aide multicritère à la
décision (AMCD), pour donner une perspective spatiale dans la démarche d'aide à la décision. Elle
conceptualise et expérimente une approche d'aide au processus décisionnel en aménagement du
territoire capable de répondre à la demande sociale d'information sur l'environnement.
En ce qui a trait au projet d'expérimentation de l'approche proposée dans cette thèse, les trois études
de cas se rapportent au territoire de la Municipalitg Régionale de Comté W C ) de Portneuf. Enfui,
cette recherche s'inscrit dans le cadre des réflexions de la cellule Géographie du Groupe Éco-
gestion (Programme Éco-recherche, Plan vert du Canada) de l'Université Laval.
Résume (long)
La multiplicité des acteurs sociaux revendiquant leur droit de regard sur l'usage du sol, les
nombreux phénomènes biophysiques, socioculturels et économiques à considérer ainsi que
le niveau élevé d'incertitude compliquent l'abord de ces problèmes hautement con£lictuels.
Le traitement de ces questions impose, aux différentes catégories de décideurs et de
planificateurs, de nouvelles manières de penser, d'analyser, de considérer et de décrire le
temtoire. Ii appert donc que la décision sera d'autant moins arbitraire et d'autant plus facile à
justifier que l'analyse des choix aura été approfondie et que l'information pertinente 2 la
décision sera claire, nette et précise. Cet enchevêtrement complexe de fonctions et d'enjeux
justifient, pour les instances décisionneiles régionales, l'élaboration de nouvelles
méthodologies aptes à tenir compte de la complexité de l'aménagement du temtoire et à
répondre à la demande sociale d'information sur l'environnement pour l'établissement de
consensus temtorkux favorisant la prise de décision.
Dans son concept, cette démarche vise la clientèle des gestionnaires des espaces régionaux,
particulièrement pour la mise en oeuvre du plan d'action, tel que stipulé par l'esprit de la Loi
125 (art. 7) du Gouvernement du Que%ec. Elle permet à la fois:
* une synthèse du système territorial basée sur m e gestion efficace des métadom6es et des
données à référence spatiale.
une systématisation de l'analyse du système temtorial par l'intégration de modules
d'analyse, de gestion de vues cartographiques, de modélisation et de production de
rapport, etc.
un outillage des processus décisiomels; dans les situations où l'enjeu implique
différentes parties prenantes qui doivent négocier différents scénarios d'aménagement.
Ce dernier aspect revêt une importance particulière pour départager les noeuds
décisionnels (tri, rangement ou choix) avec la collaboration du décideur-unique ou du
groupe de décideurs.
L'aventure d'une thèse doctorale est une expérience particulière à bien des égards et à cette
étape de la présentation des résultats de la recherche, il me plaît d'adresser mes
remerciements à tous ceux qui d'une façon ou d'une autre m'ont aidé dans
l'accomplissement de cette épreuve de vie. De manière particulière, je voudrais mentionner:
Le Groupe inter-conseils, Éco- esti ion de l'université Laval, pour l'octroi d'une Bourse
Éco-~echerche.
Les mots me manquent pour exprimer mes remerciements à mon épouse Marie Stéphane,
pour sa patience, pour ses encouragements et pour son soutien ferme. En plus d'endurer mes
horaires de travail impossibles, elle avait encore l'énergie pour lire mes premiers textes et
me remonter le moral chaque fois que j'étais au fond de la vallée.
Mon £ils, Carl Yvan et mes jumelles Nathdie et Stéphanie à qui j'ai si souvent manqué.
Mes parents, mes fières et sœurs, mes amis qui m'ont toujours témoigné de leur confiance
dans l'aboutissement de mes travaux, même quand ils n'étaient pas toujours bien imbus des
détails de mes activités. Puisse cette thèse constituer pour eux aussi un objet de fierté et de
satisfaction.
TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION
Partie A : CONCEPTUALISATION
DU PROBLÈMEENVIRONNEMENTAL................... 13
2.1.. DE LA PERCEPTIONÀ LA COMPRÉHENSION
2.2.. À LA QUÊTED'UNE DÉMARCHE GLOBALE ET INTÉGRÉE ........................................... . . ..........17
2.3 .-ÉTE~QUE ENVIRONNEMENTALE........................................................................................................... 2 1
. . .
2.4.- PRAXIS ENVIRONNEMENTALE............................................................. .................................. 23
2.5.-MODÉLXSATIONET PLANIFICATION ENVlRONNEMENTALE ........................................................ - 2 6
2.6.- LES TYPES D'ÉTUDES ENVIRONNEMENTALES .................................................................................. 1
2.7.- SYNTHÈSE: LE DÉFI DE LA PRODUCTION D'INFORMATION ENVIRONNEMENTALE .................41
.. AIDE MULTICR~ÈRE
4 À LA DÉCISION ....................................................................................................... 63
.
5 INSTRUMENTATION .......................................................................................................................................... -98
..
6 LA MRC DE PORTNEUF COMME CADRE OPÉRATIONNEL ., .......................................................... 112
..
7 INFORMATION ET DECISION À LA MRC DE PORTNEUF .................................................................... 136
7.1.. CONTEXTE DÉ~SIONNELÀ LA MRC DE PORTNEUF........................................................................136
7.1.I.- Quelques éléments de logistique ............................................................................................................ 136
7.1.2.- Structure etfonctionnement de la MRC ................................................................................................. 138
7.2.- EXPLORATZON DE CINQ SITUATIONS DE PRISE DE DÉCISION...................................................... 145
7.2.1.- Révision du Schéma d'aménagement (àrticulation de C'information et négociation des crises de
valeurs).............................................................................................................................................................. 144
7.2.2.- Modification au règlement de zonage brincipal outil stabilisateur entre les pratiques des groupes
sociazoc) ............................................................................................................................................................. I49
7.2.3.- Comité Colt~ultati~Agricole
(CCA)....................................................................................................... 152
7.2.4.-Purticipation de la Population.......................................................................................................... 1 5 3
7.2.5.- Réforme cadastrale ........................................*..................... .
.............1 5 7
7.3.- PAIUMÈTRES NÉcEssAIREsÀ L'APPRÉCIATION DES ~'~ÉCANISMES
DÉCISIONNELSÀ
LA MRC DE PORTNEUF................................................................................................................................... 159
Partie c : EXPÉRIMENTATION
DES RESSOURCESNATURELLES.
9.- ÉTUDE DE CAS 1: INTERPRÉTATION DE L~XNVENTA~RE
DÉTERMINATION DU POTENTIEL ET SPÉCXIIICATIONDES CONTRAINTES À
DU TERRITOIRE
L~AMÉNAGEMENT .....................................-.................................................................. ......191
9.1.- PERCEPTION DE LA PROBLÉMATIQUE DU MAINTIEN DU CARACTÈRE -4GRICOLE
DE LA RÉGION DE PORTNEUF ........................................................................................................................ 191
9 .2.- ANALYSE PRÉLIMINAIRE ....................... .............................................................................. 193
9.2.1.- Principe des actionspossibles................................................................................................................ 193
9.2.2.- Données de base et utilaés .................................................................................................................... 194
9.3.- ÉLABORATION DES OPTIONS. ANALYSE ET MODÉLISATION ....................................................... 195
DES ALTERNATIVES, INTERPRÉTATION
9.4.- É~ALUATION ET PERSPECTIVES ................................ 2 0
CONCLUSION
Figures
FIGURE 7.10..
DU CO-
F I G W 7.9.. INITIATIVE DU CONSEIL DES REPRÉSENTANTS
.
...
CONSULTATIF AGRICOLE ............................................................ 153
................................................................
INT'MATINE DE LA POPULATION ...................................................
156
FIGURE 8.1 . VUE PROCÉDURALE .................................................................................................................. 167
FIGURE 8.2.- VUE FONCTIONNELLE ............................................................................................................. -168
FïGURE 8.3.- MODÈLE ENlXÉE-SORTIE DE L'APPROCHE (VUE STRUCTURELLE)..............................170
FIGURE 8.4.- MODÈLE DE GESTION DES MÉTADoNNÉES ..................................................... L.................175
FIGURE 85.- MODÈLE CON- GÉNÉRAL .................. . . . ....................................................... 178
FIGURE 8.5.1.- MILIEU BIOPHYSIQUE............................................................................................................ 180
FIGURE 8S.2.- CONTEXTE SOCIO-ÉCONOMIQUE ........................ . . .......................................................... 181
FIGURE 8.5.3.- INTERACTIONS .....................
................................................................................................. 182
,
Cartes
Décideur
Intervenant
Intervenant externe
Analyse, procédure
Base de données
Décision ou choix
(2 Élément de contexte
1-N CardinaLité
Chapitre 1
1. INTRODUCTION GÉNÉRALE
Les préoccupations enviromementales ne sont pas sedement une mode de la fin du 20"'
siècle. Elles résultent de problèmes concrets vécus et subis par les populations. Elles
expriment un niveau de transformation des sociétés contemporaines. Pouvoir en tenir
compte dès l'étape de la planification de l'utilisation du sol constitue un défi de taille et
une demande sociale réelle. Pour y parvenir, il importe donc de s'interroger sur les
méthodologies jusque-là utilisées dans l'élaboration de l'information enviromementde,
de manière à:
doter l'aménagement du territoire de perspectives conduisant à la fois au
développement socio-économique et à l'équilibre de l'environnement,
au,a;menter l'étendue et l'efficacité des systèmes d'information,
concilier la planification stratégique et la mise en œuvre des projets,
faciliter la concertation et la négociation entre les acteurs sociaux,
accompagner de manière permanente les procédures de prise de décision et l'évolution
des pratiques d'aménagement des systèmes sociocultureIs par rapport aux systèmes
bio-écologiques.
1.1 Mise en contexte
'Dans le sens gknkralement accepte dans la recherche expérimentaleavec les dispositifs exp4rimencaux
relations fonctionnelles appre'hendées dans la production traditionneIle de l'information
environnementde dans un espace rural à l'instar d'une région.
La région peut être considérée comme un système. C'est un espace de la biosphère qui est
placée à l'interface de l'aûnosphère, de l'hydrosphère et de la lithosphère (Ramade, 1993).
La région est le lieu des interactions des sous-systèmes socioculturels et des sous-
systèmes biophysiques. Ces interactions découlent des activités organisées en secteurs qui
ont des extrmts directs (produits) et des extrants indirects (impacts) (Art, 1993). Ces
extrants induisent des réactions qui sont codifiées en valeurs, lois, règlements,
jurisprudence et traditions. Ces codes servent ainsi comme des boucles de rétroaction
pour réguler les activités (Rosnay, 1975). Toutefois, le caractère indirect des impacts
nécessite qu'on les traite de fason particulière par le biais des études d'impacts associées
prioritairement à une région d'intervention. Le résultat de ces études d'impacts peut servir
égdement à enrichir les codes de rétroaction en constituant le domaine privilégié de la
première génération de l'information environnementale (Gouvernement du Que%ec,
1995).
Les activités agricoles, par exemple' s'inscrivent et marquent des territoires qui supportent
d'autres activités (résidences, loisirs et industries) en même temps que ces temtoires sont
revendiqués pour d'autres fonctions (réserves naturelles, source d'eau potable) (GiIg,
1994; Gorgeu et al., 1997). Cet enchevêtrement compIexe de fonctions et d'enjeux
(systèmes interconnectés) illustre bien la pertinence de I'élaboration d'une méthodologie
de production d'information enviromementaIe pour assister une prise de décision
intégrée en matière d'aménagement du territoire.
Cette thèse s'articule autour des cinq concepts de base (Tableau 1.1):
1) Le sol en constitue le premier. II s'apparente à deux mots anglais distincts que sont
suil et land. Il peut être associé à des concepts comme: espace, milieu ou territoire. En
écologie, on le conçoit comme un produit dérivant de l'évolution de la lithosphère sous
l'influence des interactions atmosphère-hydrosphère-biosphère (notion de fertilité du sol).
En aménagement (autant qu'en ingénierie et en géographie), fi réfère au support et à un
facteur des activités productives, actuelles ou projetées, des groupes sociaux (carte
d'utilisation du sol ou plan d'occupation du sol). Dans cette thèse, l'utilisation de ce
concept peut être rapportée à chaque fois à un paramètre de synthèse, comme la classe de
sensibilité ou la capacité de support (Prélaz-Droux, 1995).
2) Le second concept de référence est constitué par le problème environnemental.
Dans le second chapitre, les multiples aspects de ce concept sont considérés. II se
rapporte à une compréhension particulière se rapportant aux définitions véhiculées par
des institutions internationales dans des documents comme l'Agenda 21. Le paramètre de
synthèse associé dans cette thèse au problème environnemental est le modèle de
représentation du phhomène ou la procédure dévaluation adoptée (CMED, 1992).
3) La production comme finalité de Ia gestion, de l'appropriation ou de la négociation
du temtoire constitue le troisième concept de base de cette thèse. L'essentiel des
interactions Hommes / MiLieu peuvent être jaugées par rapport à la production. IL faut, en
substance, retenir dans cette démarche le degré d'intensité de la production (Parent, 1990;
Paehlke, 1995; Brunet, 2998).
4) Les parties menantes représentent les acteurs du territoire interagissant à diff6rents
degrés dans la transformation de ce temtoire (action ou réaction). Ils interviennent de
manière à influencer les décisions dans le sens de leurs intérêts (nobles, raisonnables ou
vils) par rapport au milieu local. Ils se manifestent, s'organisent, luttent ou se
démobilisent au gré des enjeux territoriaux. Les décideurs, de manière générale,
appartiennent à ce grand ensemble. Le degré d'implication des personnes en constitue le
paramètre-étalon (Martel et Rousseau, 1993).
5) L'aména-ment du territoire représente le concept générique de cette thèse. Les
notions de planincation territoriale, de gestion temtoriale, de planifkation urbaine et
régionale seront généralement utilisées dans le sens de l'aménagement du territoire (à
moins que le contexte n'indique un sens différent). II sera alors fait référence à Ia science
et/ou la politique ayant pour objet la meilleure répartition des activités socio-
économiques, sur un territoire donné, selon les ressources naturelles et humaines
disponibles, dans une perspective de développement durabIe (Audet et Le Hénaf, 1983;
Lajugie et al, 1985; Gaudemar, 1996; Campbell et Fainstein, 1996). Le zonage en
constitue l'instrument principal. Le paramètre de synthèse retenu est la zone d'affèctation.
Tableau i-1.- Concepts de base
L'objectif principal de cette thèse est d'élaborer une méthodologie pour aider au
processus décisionnel en aménagement, en tenant compte des aspects
environnementaux.
O Le septième chapitre présente les résultats et I'andyse des entretiens réalisés auprès de
l'équipe chargée de Ia planifcation à la MRC de Portneuf' de même que les procédures
décisionnelles reliant les groupes d'acteurs temtoriawr.
u 1) INTRODUCTION
8) Conception de
i'approche méthodologique
9) 10) 11)
Exemples d'exp6iimenmtion
l'approche méthodologi
1
I
a
- APPROCHE
MÉTHODOLOGIQUE
comme cadre opérationnel
7) Information et décision
PARTIE A
CADRE THÉORIQUE
La présentation du cadre théorique (Partie A) de cette thèse porte sur les trois aspects constituant le fond de
la position de recherche que sont: Ia question environnementale, les systi2mes d'information géographique et
l'aide multicritère iî la décision. Le dernier chapitre de cene partie est consacré à la présentation de
l'instrumentation suivie dans le volet expérimental de la thèse.
2. LA QUESTION ENVIRONNEMENTALE
Dans son sens le plus large, le mot "environnement" évoque l'aire circonscnvmt
indifféremment les êtres animés ou inanimés (Parent, 1990). Autrefois, les tenants des
sciences sociales le désignaient comme le milieu social supportant et affectant les
activités humaines. Pour les tenants des sciences naturelles, l'environnement désignait les
écosystèmes naturels, à l'exclusion des humains, contenant un être vivant, un animal, une
plante ou une population quelconque (Art, 1993). L'environnement est souvent utilisé
comme un synonyme des mots: nature, miLieu et écosphère. Le consensus semble être
établi pour expliquer ces jours-ci l'environnement de manière plus globale et holistique
comme: un système organisé, dynamique et évolutif muni de composantes naturelles
(physique, chimique, biologique, etc.) et anthropiques (économique, social, politique
et culturel). Ces composantes sont le siège des activités des organismes vivants et des
humains. Ce système, avec ses multiples interrelations, a des effets directs ou
indirects, à court ou à long terme, sur les êtres vivants ou sur les activités humaines
en un temps donné et en un lieu donné (Paehkle, 1995).
Cette définition générale est constamment adaptée et ajustée selon les champs
d'intervention. Pour le citoyen ordinaire, parler d'environnement consiste avant tout à
attirer l'attention sur le postulat voulant que des changements d'attitudes, de règlements et
de politiques sont nécessaires pour sauver la planète mais surtout pour la sauvegarde de la
plupart des communautés qui y habitent, y compris celles des humains. L'environnement
évoque ainsi des idéaux de beauté, de santé et de pérennité (Hays, 1989). Il peut être
indifféremment associé au rural ou à l'urbain, à un univers naturel ou construit, à une
dimension biotique ou culturelle.
Depuis le tournant des années 60, l'évidence de nombreux problèmes affectant les
milieux nahuels autant que la santé et le bien-être des humains' interpellent davantage
tout un chacun à se positionner par rapport B la question environnemenide.
Pendant des siècles, les groupes humains ont évolué et profité de leurs milieux de vie sans
se soucier de manière structurée et fondamentale de Ieur devenir, de leurs £iris probables
et surtout de la dépendance de leur mode de vie par rapport à ces milieux3. Non pas qu'fis
' La déforestation, la désertification, les pluies acides et toxiques, des problkmes de gestion des déchets, les diff6rentes
formes d e pollution et i'évidence de la pdcarid des ressources, etc.
Les relations Homme-Nature ont déjà plus d'un siècle de recherche à Ieur cddit.
La crainte de la colère des dieux ou de l'inéiuctabilité de l'Apocalypse ne correspond pas une perception du même
'YI'=-
le prenaient comme des quantités négligeables, mais l'ensemble des valeurs et la
perception globaIe qu'on y rattache aujourd'hui n'existaient tout simplement pas
(Simmons, 1993; Krzysztof, 1984). La rubrique traitant de l'éthique environnementale
présente une étude des effets des multiples représentations de la nature sur les
comportements humains sous l'angle de l'éthique. Pour le moment ce qu'il importe de
retenir c'est l'émergence progressive et l'évolution de la prise en compte de la causalité et
de l'interdépendance dans les relations Homme-Nature (O'Riordan, 1995).
Lynn whyte4 (1966) constitue une référence incontournable pour évoquer l'évolution de
telles attitudes. Sans vouloir prendre position sur le fond de sa thèse, on peut pour les fms
de cette étude récupérer certains éléments de s a démarche (Anfield, 1994; Paechckle,
1995). En effet, elle a analysé en profondeur les attitudes à l'égard de la Nature et les a
catégorisées en trois points, selon leur représentation symbolique:
4 Lynn Whyte: The histoncal Roots of our Ecologic Crisis dans Science, # 155 March 1966 pp 1203-1207.
L'argumentation de White(1966) appartient fondamentaiement a u courant de l&o-spiritualisme. Eile est constamment
citée chaque fois qu'il importe de statuer sur le rôle des valeurs prônées par les religions et les civilisations occidentaies
sur les attitudes des sociétés relatives a l'environnement. Le courant de Eco-spicitualité reproche notamment aux
religions occidentales d'avoir désacralisé la nature et d'avoir combattu Ies formes de mysticisme pronant Ia communion
de l'humain et de la nature.
' Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et l'assujetissez! (Genèse L:28).
L'Homme est-il fait pour se rendre "maître et possesseur" de la terre (Descartes)?
croyance selon laquelle la Science et la technologie sont les outils adéquats pour retrouver
lgden perdu7.
Robic, Besse et al.. (1992), appréhendent, cette évolution des attitudes à l'égard de Ia
Nature, comme une évolution instrumentale retraçable à travers le passage successif du
concept de milieu, à celui de la nature, puis à celui de paysage avant d'arriver au concept
englobant d'emironnement. Cette évolution a marqué, au moins, cinq sièclesg de l'histoire
de l'humanité et peut être décomposée en trois grandes phases:
'Il existe d'autres classifications reprenant sous d'autres formes cette même argumentationcomme celle de C~iiinsonet
Wiken, 1994 in CREQ, 1995..
Lévitique 25 :4 ;Lévitique 26: 34;43.
Luginbuhi: Cinq siècles de rapport à lu nature, in Robic, Besse et al., 1992 (1992)pp. I l - 56.
l'avènement des Temps Modernes. Cette situation lui aurait permis du même coup
d'imposer ses systèmes de valeurs sur tous Ies continents.
Cette dernière phase a coïncidé avec l'émergence d'un ensemble de processus visant à une
recomposition globalisante de la pensée et des pratiques relatives à la nature, au paysage,
au milieu naturel ainsi que l'association de l'hygiène à l'esthétisme. Manifeste dans de
dès la fin du
nombreux champs d'inrerventi~n'~ eme
siècle, ce mouvement vers la
concertation des savoirs s'est précisé davantage depuis la deuxième moitié du dme
siècle. Des actions et des revendications isolées de groupes sociaux sont devenues l'objet
de réunions internationales. Dans cette foulée, l'Union Internationale pour la
'O Édification des cités-jardins en Europe, création des parcs naturels des parcs nationaux et des forêts urbaines,
institution de l'urbanisme comme discipline, Lois pour la protection et le reboisement des forêts, rayonnement en art
dans le mouvement impressionniste de la peinture du paysage, etc.
Conservation de la Nature (UICN) est créée dès 1948, aux lendemains de la deuxième
guerre mondiale.
Les réflexions initiales étaient fort optimistes: les aménagistes étaient convaincus que les
méthodes existantes étaient soit bonnes, soit mauvaises et que la solution passait par le
choix de la méthode (Malnes, 1995). Toutefois, les de%ats ont de%ordé les limites des
contestations socio-spatiales au fur et à mesure que les observations révélaient que:
- les déséquilibres affectaient, en bout de ligne, l'environnement terrestre dans son
ensemble,
- les changements pouvaient être irréversibles,
- le phénomène était complexe,
- et que la vie sur la planète bleue (Terre) était menacée".
2.2 A la quête d'une démarche globale et intégrée
Depuis l'Antiquité, le souci d'une certaine prise en compte de la Nature transpirait dans la
démarche de certains aménagements princiers12. Dès le flme
siècle, les ancêtres des
ingénieurs-forestiers et des ingénieurs-agronomes se sont manifestés à différentes reprises
pour témoigner de leur préférence pour certains types d'aménagements à cause des effets
de l'érosion du sol liés à la déforestation. Ce qui semble particulier Zi ce tournant du
siècle, c'est cet effort de prise en compte globale, à la limite radicale, de la nature
et ceci dans plusieurs champs de réflexion et d'intervention (Campbell & Faimtein,
1996).
'' L'observation de la Terre à partir de la Lune en 1969 a constirnt5 un autre point tournant dans le d6veloppement de la
pensée environnementale.
l2 La Mésopotanie (Gravier, 1972).
l3 NEPA:National Environment Policy Act, 1969
nouvelle utopie a débordé le cadre des miLieux intellectuels et- politiques14 (utopiste,
libéral ou marxiste) pour être revendiquée par des groupes sociaux et des mouvements
écologistes de divers horizons. Les mouvements Hower Power, ceux à tendance
orientaliste ou encore à orientation critico-radkaliste de la fin des années 60 sont, sans
conteste, des témoignages d'un certain malaise social portant sur les modèles de
fonctionnement.dela société et de la surconsommationL5.
L'idée centrale de la conclusion de ce rapport est que l'utilisation du modèle peut servir à
révéler les tendances Ies plus probables de l'évolution de l'environnement nature1 avec les
patrons de consommation d'alors. Le leitmotiv "Halte à la croissance" ou "Croissance
zéro" était ainsi un cri d'alarme pour éviter l'inéluctable et surtout pour démontrer la
nécessité de l'émergence d'une nouvelle humanité soucieuse du sort de sa descendance.
Ce rapport statuait de manière non équivoque à propos des effets de la croissance
économique sur l'environnement-
b) Le rapport Brundtland
Le rapport Brundtland, moins provocateur que celui du Club de Rome, a été préparé sous
l'égide des Nations Unies. Son grand mérite a sans doute été de reprendre les thèmes de
fond du rapport du Club de Rome sous un jour différent. Les commissaires de ce rapport
ont profité du recul du temps et des remarques portées à l'endroit de "Halte à la
croissance" pour présenter l'alternative de gestion rationnelle de l'environnement, non pas
comme une réponse aux effets de la croissance économique, mais plutôt comme une
initiative pour une meilleure rentabilité. Depuis quelque temps, nous nous souciorts des
Ils ont ainsi établi un consensus au niveau mondial sur cette problématique globale et ont
consacré le concept de développement durable. Le développement durable ou soutenable
n'est pas un équilibre, mais plutôt un processus de changement dans lequel
Z'e#oitation des ressources naturelles, le choix des investîssementE, l'orientation du
dPveCoppement technozogique ainsi que le changenrent institutionnel sont déterminés
en fonction des besoins tant actuek qu'd venirlg.
La CMED appelée aussi le Sommet de la terre, tenue vingt ans après Ia Conférence de
Stockholm, adopta un ensemble de vingt-sept principes relatifs au couplage du
développement à l'environnement. Des vingt-sept principes adoptés, dix-sept relevaient
de ia mise en oeuvre d'études d'impact environnemental. Bien plus, la déclaration finale
de la conférence s'insérait dans l'Agenda 21 qui n86tait autre qu'un programme pour le
mme
siècle en matière de développement durable. Naturellement, les problèmes
relevant de la pauvreté, de l'accès i de meilleures conditions d'éducation, de logement,
d'hygiènne, ... bref, de meilleures conditions de vie sur la planète faisaient l'objet de
nombreux programmes d'intervention. Toutefois, dans le huitième chapitre
particulièrement, l'Agenda 21 précisait la nécessité de l'émergence de nouvelles
stratégies dans la prise de décision. Ces stratégies doivent rechercher l'intégration ou le
compromis entre les facteurs relevant du social, de I'économique et de l'enviromemental
et ceci qu'il s'agisse de questions relatives aux règlements, à la planification ou à la
gestion du patrimoine20.
Les attitudes à l'égard de la nature sont très variées. Elles relèvent de reprksentations
symboliques et instrumentales diverses selon les systèmes explicatifs ou l'utiiisation du
milieu. Les relations existant entre les utilisations et les symboles se rapportant à la nature
impliquent que l'émergence des attitudes nouvelles et durables par rapport à
I'enviromement nécessitent une approche originale, une compréhension globaie et une
éthique nouvelle (Racine, 1994).
Bref, un changement profond dans les valeurs, dont la mise en oeuvre sera complexe, ne
serait-ce qu'en raison de la multiplicité des principes à satisfaire simultanément.
Vaillancourt (in Pradès et al., 1994) élaborant sur cette dimension éthique de la question
environnementale a récupéré le cadre d'analyse utilisé par Max Weber pour analyser le
Ainsi, il a opté pour appréhender l'objet éthique
concept de l'esprit du ca-ita~isrne~~.
" Esprit du capitalisme selon Weber "Effort visant la fmctification maximale de l'argent de façon Mgale, dans le cadre
d'une profession, cela comme une finen soi".
comme une dimension tran~cendantale~~,
recoupant l'essence de la rationalité humaine, du
comportement religieux jusqu'à la donne politique en passant par I'esthétisme. Ii rejoint
ainsi certains courants de Sanalyse néo-marxiste pour exhorter à un dépassement de la
vision du matérialisme historiquet4.
En effet, la société moderne, revue par Kemps (in Godard, 1997) comme matérialiste
dans ses expressions communiste ou capitaliste, véhicule un rêve où l'épanouissement de
l'homme découlerait de la satisfaction de besoins matériels illimités. Le contexte de la
crise environnementale argumente pour une lecture critique de tels énoncés jusqu'à la
redéfinition de la notion même de la qualité de vie. L'éthique environnementale s'inscrit
dans une perspective qui peut osciller entre l'anthropocentrisme et le biocentrisme
(Dougall, 1991). Elle relativise très fortement la valeur à accorder aux volontés humaines
en les diluant parmi les exigences du vivant et atténue la prépondérance des méthodes
standard de justification basées sur l'analyse coût-bénéfice. Transcendantale, elle
s'assume en-dehors de la culture où elle éclôt (société de consommation) en mettant en
cause toute son histoire. L'éthique enviromementale n'appelle pas au sacrifice mais prône
une certaine justice pour les êtres humains actuels et à venir, dans un esprit de partage
avec sa descendance (Hare, 1992; VanDeVeer et Pierce, 1993).
" S e rapportant aux conditions a priori de la connaissance,hors de toute déterminationempirique (E. Kant).
24
Materidisme historique: les faits concrets, représentés particulièrement par les conditions de vie imposés par Ie
système économique où évoluent les acteurs sociaux déterminent leurs idées et leurs comportements.
étant révolue, i'urgence de l'esquisse des problématiques enVironnemeniaIes et de la
réingénierie s'impose avec une démarche moins sensatio~~naliste
e t plus pragmatique.
25Le concept Environmenfalisrn est plus fréquent dans les publications en langue anglaise. En Français on utilise
davantage des métaphores faisant réference à des concepts provenant du courant enviromementaliste tel: éco-
féminisme, éco-phiiosophie, &O-psychologie,60-sociologie, éco-tourisme, éco-toxicologie, etc.
Carson Rachel, 1962, Silent Spring, Dubos RenC et Ward B. Nom n'avons qu'une ferre (trad. Française), Denoël,
1972
notamment: l'eau, les sols, les forêts et Ia ville. Les Iégislateurs ont cherché ainsi à
réconcilier IYHomrneet la Nature. L'objectif avoué était que ces procédures aideraient à
normaliser les interventions et les projets &enverope susceptibles de porter des
préjudices aux milieux de viez8. Ces interventions marquent ainsi la consécration de la
dimension environnementale dans la gestion des ressources naturelles et l'aménagement
du territoire. Dans ce contexte, on peut retenir cette pensée de Gaston Berger à savoir que
" L'avenir n'est pas seulement ce qui peut arriver ou ce qui a le plus de chances de se
produire. Il est aussi, dans une proportion qui ne cesse de croître, ce que nous aurons
voulu qu'il soit. " (in Bailly et al.,1995, pp. 90)
La législation une fois constituée, sa mise en oeuvre rend nécessaire une réflexion
d'ensemble sur Ia méthodologie à employer. La mise en place de cette dernière passe par
l'application de modes opératoires (modus operandi) définis au sein de nombreuses
recherches fondamentales effectuées sur les milieux naturels et l'occupation de l'espace
depuis de très nombreuses années. Le désir de mettre en lumière la structure d'un milieu
et de comprendre sa dynamique a entraîné la mise en pratique de nouvelles formes de
pensée, à travers des méthodes et des techniques variées relevant de nombreuses
disciplines scientifiques.
Le mod&Ieest classé comme verbcl, graphique ou mathématique selon le langage utiiisd, Par rapport au niveau
d'aggrégation on parle par exemple des modèles macro-, méso-, ou micro-économiques. En faisant intervenir le temps,
les modkles sont dits statiques ou dynamiques,etc. Ii faut noter aussi que ces regroupements ne sont pas exclusif...
(interprétatifs) permettent de relier correctement les enchabements multiples de causes et
d'effets de systèmes hautement complexes (BaiIly et al., 1995).
Cependant, les processus naturels et encore plus ceux relevant de la gestion temtoriale
sont complexes et non-linéaires à un point tel qu'une solution analytique est impensable
@ori et al., 1998). Dans ces cas, le modèle peut être conveai en une solution numérique
qui peut être traité par un ordinateur (Thériault, Laroche et Gallichand, 1997).
Cas d'un modèle simple: 1Guation de Bernoulli. Dans le cas d'un liquide parfait, incompressible et en régime
permanent, la côte d'un point d'un nlet, la hauteur piézoméhique en ce point et la hauteur capable de la vitesse au
même point forment une somme constante tout le long du filet: Z+ Plw +v'/ 2g = Cte (avec Z = cote d'un point
quelconque. plw = hauteur piézométrique en ce point ou pression et = hauteur capable de la vitesse (énergie
restmcturer un système d'équations en grille est appelé discrétisation; celle-ci sert à
l'expression de phénomènes continus. Quand il s'agit de processus s'étalant sur de petites
échelles, on parle de procédés de sous-grillage qui doivent être ramenés au niveau de la
grille par la méthode de paramétrisation. Néanmoins, le concept de paramétrisation est
utilisé pour lier divers modèles à des échelles de temps et d'espace différentes. Par
exemple, de nombreuses paramétrisations peuvent être requises pour utiliser des données
prises sur les feuilles d'une culture (photosynthèse, ETP) en vue d'estimer la production
annuelle nette de cette culture dans une région (Running Ln Goodchild et al., 1996). La
paramétrisation est très utilisée pour pallier à l'insuffisance des outils logiciels actuels
pour représenter les continuums espace-temps-
Les modèles déterministes autant que les modèles statistiques peuvent se subdiviser en
modèles statiques et en modèles dynamiques, ces derniers contiennent au moins un terme
qui est une fonction du temps. Dans le cas de relations déterministes, un modèle statique
peut être représenté par une équation algébrique dans une étude diagnostique. De même,
un modèle déterministe-dynamique est représenté par une équation différentielle
contenant au moins un temps dérivé ou par une équation alge'bnque incluant un terme
temporel. Les équations partielles et totales sont toutes les deux utilisées. Les modèles
tendancieIs sont utilisés pour la prkdiction et la représentation d'un système dynamique
qui est une fonction du temps (IGBP, 1990). Les modèles diagnostiques peuvent
représenter toutes les interrelations d'un système à un moment donné (sans composante
temporelle) ou pour différents points furés dans le temps (Burrough et al., 1996).
potentielle), La logique de ce modéle peut s'appliquer à toute analyse de réseau parfait en ce sens que i'écoulement est
une fonction de Ia section et du temps (Lancastre, 1974).
Par rapport la finalité visée (Claramunt, Parent et Thénault, 1997; Thénault et
Claramunt? 1999),les modèles sont dits:
- descriptifs, quand ils sont utilisés pour décrire un état de la réalité: carte.
- cognitifs, lorsqu'ils permettent d'améliorer Ia connaissance ou d'expliciter un
processus: Principe d'Archimède, Loi de la gravitation universelle, Théorie des fionts
cliniatiques,
- fonctionnel, quand ils permettent de simuler un phénomène même quand on n'en
comprend pas totalement le fonctionnement: la programmation linéaire.
- tendanciel, quand ils permettent de prévoir et de suivre l'évolution d'un phénomène:
un schéma d'aménagement.
- opérationnel, lorsqu'ils permettent de contrôler l'évolution d'un système: un système
de pilotage automatique.
Toutefois, un modèle quel qu'il soit ne constitue pas un vade-mecum. Les résultats
peuvent être entachés d'erreurs ou même d'aberrations (Burrough et Frank., 1996).
L'imprécision des résultats découlant des modèles peuvent résulter de différents facteurs
(Bori et al., 1998):
- le mode d'échantillonage est inadéquat ou la calibration est inappropriée.
- les processus observés sont mal compris ou mal représentés,
- la résolution thématique, temporelle ou spatiale est inadéquate. Un modèle territorial
défini à partir d'une résolution 1:20000 ne suffit pas pour expliquer des processus
significatifs à l'échelle du 1:1000,
- l'exception qui c o d ï e la règle. L'explication fournie par un modèle est dotée d'un
degré de signifiaction ou d'une marge d'erreur,
- les marges d'imprécision entre une appréciation qualitative (bon / mauvais) et une
mesure quantitative,
- la complexité du monde réel, etc.
Par rapport à cette problématique d'étude, il convient de synthétiser en accord avec Ruas
(in Géopoint, 1994) que:
le monde géographique est injiniment complexe. On ne peut pas imaginer un modèle
unz9é permettant de le décrire parfaitement. L'important, d'ailleurs, n'est pas de
posséder une information complète et exhaustive mais de posséder Ifinformation
géographique adaptée à ses besoins. Le problème majeur consiste donc à définir
correctement Z 'information adéquate, puis à trouver les moyens, les ZogrStiques tant
techniques que financiers, d> accéder.
La procédure, de manière générale, est établie avec ses spécificités selon les régions et
l'échelle temtonale de référence. Ainsi, elle peut contenir différentes phases comme: un
33 Le concept d'aIternative (variantes) sera gEnéraIement utilisé dans cette thèse comme il est appréhendé dans la
littérature scientifique anglophone, dans le sens de choix ou de scénario, la cardinalit6 n'est pas limitée a priori. Dans
la littérature francophone on traite de l'alternative comme étant Ia deuxième et la seule autre possibilité, comme dans un
courant aiternatif (AC) les électrons ciradent dans un sens ou dans l'autre et c'est tout.
marchande. L a différence entre les bénéfices sociaux et les coûts sociaux sont dénommés
les bénéfices sociaux nets. Ainsi la préférence d'un projet sera proportionnelle à la valeur
de son bénéfice social net ou de son avantage net pour la société. Idéalement, 1'ACB est
holistique et se démarque des intérêts des individus, des organisations ou des groupes de
pression35.
L'ACB est souvent utilisée pour évaluer des interventions pour lesquelles les références
aux prix du marché ne seraient pas pertinentes comme l'investissement dans Ie marché du
travail, l'éducation, la santé, la recherche scientifique, le transport public ou
l'environnement avec les EIE. Cette approche complexe inclut d'autres approches plus
simples comme le coût d'opportunité, l'évaluation contingente, les shadow prices (coûts
cachés), l'optimum de Pareto, etc. (Bibeault et al, 1992; Tremblay, 1991;Gilpin, 1995)
En effet, les investissements et les dépenses sont considérés comme les sources de revenu
pour les facteurs de production (sols, ressources naturelles, travail et capital); après les
taxes et les épargnes, le reste du revenu est dépensé. Ces dépenses à leur tour constituent
des sources de revenu pour d'autres facteurs de production, et ainsi de suite. L'emploi
fourni à un chômeur peut-être la source d'un autre emploi pour un autre chômeur, comme
dans une réaction en chaîne. Les retombées se muitiplient ainsi jusqu'à ce que l a totalité
de l'investissement initial soit converti en taxes et en Epargnes (Fréchette, 1993).
35 Le concept d e 1'AcB provient des travaux d'un ingénieur français (AJ. Dupuy) au 1? siécle. 11 a éte repris et
enrichi particulikrement au cours de Ia seconde moitié du 20- si2cle. La bibliographie est à ce jour impressionnante et
cette approche est constamment retenue dans les débats environnementaux
6) La méthode d'évaluation contingente: La méthode d'évaluation contingente
se présente c o m m e un substitut de l'approche du marché. C'est une méthode servant à
attribuer une valeur monétaire à certaines catégories de biens et de services en demandant
aux gens le prix qu'ils seraient disposés à payer pour en avoir ou en préserver. Le bien en
question peut être de nature environnementale, doit être clairement reconnu et apprécié
mais non transigé sur le marché, et par conséquent, dénué de prix (bien non-marchand).
La méthode cherche à déterminer une fourchette de prix acceptable pour la majorité des
gens; elle peut aussi exprimer un désir de payer pour une meilleure qualité de
l'environnement ou l'acceptation d'une compensation pour la dégradation de
l'environnement.
Le principe est certes simple, mais son application est complexe. La valeur relative des
édifices, d'une zone à une autre, varient généralement avec l'âge, la dimension, la
distribution, la sh-ucture, le nombre de chambres, la qualité des matériaux ou
l'architecture des constructions. Eue varie également selon la qualité de l'environnement,
ce qui ne se limite pas seulement au bruit, à la qualité de l'air,aux odeurs, aux émanations
des industries ou au champ électromagnétique, c'est-à-dire à ces nombreuses nuisances ou
risques associées la réalisation d'un projet de développement @es Rosiers et al., 1996).
Un environnement de qualité peut être apprécié aussi par: l'accès à de meilleures écoles,
l'accessibilité aux centres d'achat, aux équipements récréatiomels, aux services culturels
(où-aller), le niveau de tol6rance et l'entregent des résidents, le taux de criminalité, bref le
standing dans son ensemble (Phipps et al., 1986; Thériault, Des Rosiers et
Vandersmissen, 1999). Arriver à déterminer la valeur associée à l'environnement n'est
donc pas ainsi toujours aisée dans ce contexte, même avec l'utilisation de la régression
multiple. La qualité de l'information disponible est alors cruciale dans ces études et le
recours aux agents immobiliers est souvent d'un grand secours.
Cette méthode est fréquemment utilisée pour évaluer les dommages associés au trafic
routier, à la proximité des aéroports ou le passage des Lignes électriques de haute tension
sur la valeur locative des habitations. Elle ne foumit pas des chiffres certains, mais plutôt
une valeur indicative, une appréciation d'ensemble (Godard, 1997).
9) Les matrices et Ies listes de contrôle: Les matrices ont caractérisé une grande
étape dans l'évolution des évaluations environnementales. Plus que les listes de contrôle,
elles permettent aux évaluateurs de se prononcer sur les impacts théoriques et relatifs
d'un projet La.matrice élaborée par Léopold et al. (1971) avec la US Geological Survey
demeure l'une des plus citées et a été à l'origine de nombreuses autres. Pour une première
fois, un effort scientifique avait produit un cadre méthodologique avec Ia prétention de
prendre en considération l'évaluation environnementale dans toute son amplitude. Cette
matrice est constituée de 100 colonnes pour les activités pouvant avoir des impacts,
positif% ou négatifs, et 88 Lignes représentant des variables traitant de la qualité
environnementale, groupées en quatre catégories (physico-chimiques, biologiques,
culturelles et écologiques). Pour les besoins de cette thèse, cette méthode présente les
contraintes suivantes:
- de ne pas refléter suffisamment les effets indirects et les rétro-actions éventuelles
(phénomènes de deuxième ou troisième ordre);
- de ne pas différencier suffisamment la probabilité d'occurrence et le poids relatif des
impacts;
- d'entraver la comparaison entre les projets alternatifs;
- de négliger les paramètres sociaux ou économiques;
- de trop reposer sur le jugement, traduit en chifPes, des experts;
- et finalement d'être mcile à communiquer lors des présentations publiques.
Cependant, le caractère exhaustif de la matrice permet de l'utiliser en conjonction à
d'autres méthodes. Elle permet d'identifier les interactions possibles sur le terrain; alors
que les autres méthodes complémentaires aident à affiner I'analyse. Ainsi, les listes de
contrôle utilisées avec les matrices sont devenues des méthodes exploratoires en elles-
mêmes. Elles se sont imposées comme un moyen pratique pour dénouer la complexité
d'une évaluation environnementale. Elles existent sous différentes formes: simple,
descriptive, scalaire et à pondération (Smith, 1981).
36 Notamment Jurdant M. et al., 1977: "L'Inventaire du Capital-Nature". Ottawa, Série de la classification écologique
du temtoire, numero 2, M A S,Canada, 202 p. Trou 1968, Risser, 1990, Naveh, 1990, mens, Meniam, 1993 cités par
Domon. et Leduc in Domon et Falardeau, 1994, pp. 5-13.
naturelles et a constitué un outil apprécié par les aménagistes dans leur quête du
consensus territorial (Domon et Falardeau, 1994).
Les EIE, appelées de plus en plus des évaluations environnementales, tout en étant très
répandues et pratiquées ne semblent pas avoir été en mesure de fournir des informations
très efficaces pour la décision. De nombreuses critiques ont été ainsi formulées par
rapport à ces pratiques, car au-delà de leur utilité ponctuelle, beaucoup de questions
restaient sans réponse par rapport aux effets synergiques ou cumulatifs des impacts
environnementaux et l'incapacité d'évaluer de manière satisfaisante certains dommages.
Bien plus, il faut admettre aussi que le contexte des évaluations a considérablement
changé:
- la multiplicité des intervenants et Ifimplicationde divers groupes formels ou informels
en lieu et place d'un décideur omnipotent,
- la profusion des phénomènes politiques à considérer en plus des aspects
institutionnels et juridiques,
- la nécessité, dans une perspective moderne de la prise de décision participative, de
soumettre une brochette de scénarios plutôt qu'une solution unique qui doit être acceptée
ou rejetée (Nijkamp et al., 1990).
En effet, différentes expériences ont montré que pour un projet donné, une évaluation
environnementale de qualité doit être définie dans un contexte où il existe un dispositif de
prospective temtoriale, un plan enviro~ementalrégional, capable d'identifier l'essentiel
des enjeux environnementaux (Gilpin, 1995). En effet, seul un tel dispositif d'aide à la
décision peut révéler le caractère cumulatif et synergique des effets physiques et
biologiques d'un projet et du même coup établir la compatibilité des objectifs et
préférences socio-économiques avec ceux relatifs au milieu naturel (Gorgeu et al., 1997).
Cette approche est généralement considérée comme trop complexe pour être prise en
compte par l'évaluation environnementale de chaque projet spécifique et op imposante
pour être réalisée par la bureaucratie. Ainsi le but premier d'une initiative de planXcation
régionale environnementde est de supporter et d'aider à la prise de décision de manière 8
harmoniser les initiatives des secteurs tant publics que privés, afin d'assurer une
utilisation optimale des ressources de la région (notamment le sol) et d'améliorer la
qualité de vie de ses habitants.
2.7 Synthèse: Le défi de la production d'information environnementale
3.1 Généralités
Parmi la multiplicité des cadres conceptuels et méthodologiques qui ont été proposés pour
permettre la mise en oeuvre de procédures enviromementdes, ceux élaborés par McHarg
et e ~ c h i sensuite par Falque (McHarg, 1980), Tarlet (1985), méritent une attention
particulière. En effet, leur approche basée sur la superposition des couches d'information
et la synthèse cartographique a consacré la complémentarité de plusieurs autres approches
méthodologiques couramment utilisées. Par ailleurs, elle a posé de manière
incontournable I'importance de la référence spatiale dans l'étude du cumul et des effets
synergiques des impacts, en planification temtoriâle.
Conceptuellement, les SIG sont bien appropriés pour produire des données, modéliser des
phénomènes environnementaux, incluant des processus à échelles multiples, dans des
milieux complexes et avec des paysages différents. Les SIG peuvent aider dans la
production d'informations intégrées et à dimensions multiples. Ils offrent le potentiel
nécessaire pour réaliser des analyses comparatives de scénarios d'aménagement et de
suivi de processus environnementaux qui les accompagnent (Collet et Hussy, 1995).
Les problèmes environnementaux sont souvent exprimés ZL travers des filtres sociaux ou
institutionnels et exigent généralement une évaluation rapide de données incomplètes,
mal comprises, fortement contestées et quelquefois changeant rapidement (Floody et
lancée une seule fois épuise I'entropie liée à l'expérience car toute l'information est alors
de%itée (Oosterom, 1993).
Dans les sections précédentes, la question environnementale a été abordée sous différents
aspects, de façon 2 dégager une perspective cohérente pour l'élaboration de scénarios
d'aménagement. Dans cette foulée, la place centrale occupée par les processus de
modélisation et les considérations diverses sur les procédures et methodologies courantes
ont révélé la position de levier occupée par la notion d'information, plus particulièrement
l'information environnementale. Le point ayant été fait sur le concept d'information, fi
importe maintenant de révéler comment les SIG peuvent aider à produire l'information
environnementale.
Ii existe différentes définitions des systèmes d'information géographique SIG)^. Les SIG
constituent un domaine scientifique qui évolue rapidement. Empruntant ses méthodes et
techniques ?différentes
i disciplines7, ils sont utilisés, également, dans de nombreux
domaines (Foresman, 1998). Le forurn de Montréal pour la préparation de la Conférence
de Rio les présentait comme l'me des technologies à privilégier pour ln mise en oeuvre
du développement durable8.
6Le terme anglais GIS (Geographic information System) est souvent utilisé 2 côté d'autrescomme: SiRS, SGBDRS,
SERS, SIURS. ...Le terme SIRS est le plus g6nErique. Bergeron, 1993, No 53 et 71; King et ai. 1993.
' Géographie, gCodésie, informatique, photogramécrie, matht?matiques, cartographie, téléddtection, g6nie civil,
gestion,. ..
8 Forum international (199 1). Comptes-rendus, Information emironnementale pour le 21ème siècle, Montréal, Canada,
21 - 24 mai 1991,195 p.
La géographie étudie l'espace terrestre et son organisation. Dans son acception large, elle
comprend l'étude de la localisation, de la répartition, de la mesure et de la distribution des
phénomènes tant naturels qu'anthropiques. Sa spécificité peut se retrouver dans l'étude
des relations entre l'homme et la nature- Pour Georges (1970), la géographie réalise la
triptyque "observation analytique, détection des corrélations, recherche des rapports de
causalité" et l'objet spécifique de la géographie réside dans la recherche de corrélations
représentées de façon continue dans l'espace.
De manière plus générale, on peut retenir la définition suivante des SIG, une adaptation
de Bergeron (1993) et de King (in Buche et al. 1993):
Les SIG sont des systèmes informatiques capables d'assurer la saisie, la
gestion et la restitution de données localisées d m IJespace terrestre. n s
permettent de ~avuilleravec des informations d'origines diverses (thèmes.
dimensions et échelles), de générer de nouveaux objets ou séries statistiques
et de superposer des couches multiples, avec des fonctions particulières de
gestion de données, de cartographie numérique et d'analyse spatiale.
Les SIG permettent de gérer et de représenter les relations spatiales: voisinage, distance,
appartenance à une zone homogène ou polarisée, I'autonomie relative des temtoires ou
leur éclatement (Lardon in Géopoint 1994). L'intégration de données est le processus
utilisé pour rendre compatible ces ensembles de données hétérogènes, de sorte que leurs
Les notions d'Information et de GEographie ont déjà été considérées dans le texte. Elles le seront à nouveau dans les
sections traitant de Sanalyse spatiale et des mod6les géographiques.
50
relations puissent être analysées (Castle, 1993). Ceci implique la mise au point de
modèles de données cohérents. Ii est donc nécessaire:
- d'étudier les différences et les sirniIitudes entre les ensembles de données (sources
d'informations, modèle de domées, précision géométrique).
- de trouver des moyens pour associer les objets compatibles.
- de créer des liens entre les entités qui sont unies par des relations systémiques.
Les finalités d'un SIG peuvent être de divers ordres (Pornon, 1992). On peut retenir
notamment:
- faciliter la consultation et la mise à jour rapide des données,
- permettre la superposition de cartes, manipulation de données à différentes échelles,
- représenter les réseaux, le zonage, le cadastre ou le plan d'occupation du territoire,
La constitution d'un SIG permet d'obtenir des informations en temps réel. 11 aide à
identifier et à hiérarchiser les facteurs à considérer pour ia résolution des problèmes en
révélant notamment l'intensité autant que la qualité des interdépendances entre les Lieux
en fonction de la distance géographique, économique, temporelle, cultureile ou sociale
(Openshaw & Openshaw, 1997)
L'ensemble des méthodes relatives aux SIG s'est enrichi et a modelé la pratique de
l'évaluation environnementale. Comme l'a mentionné Goodchild et al (1996) GIS and
"
modeling have.cornerstonesfor achieving EPA's goals for the 1990s ... They contain both
geornetry data (coordinates and topolos-cal information) and attribute data, that is
information describing the properties of geornetrical objects such as points, lines, and
areas. "(GISfor Modellers, chap. 7-9). Les SIG constituent une variante des modèles
analogiques fondés sur des principes mathématiques (Steyaeart in Goodchild et al. 1996).
En géographie, l'analyse spatiale doit composer essentiellement avec les lois propres de
l'espace géographique que sont celles relatives à: l'échelle des phénomènes, la distance, la
gravitation et les réseaux d'interrelation. Depuis l'avènement des SIG, la perception de
l'analyse spatiale comme centre d'intérêt commun en science régionale se revigore
puisque les conditions nécessaires pour l'élaboration de modèles spatiaux de mieux en
mieux rodés sont désormais accessibles (Fisher et Nijkamp, 1993). Avec l'utilisation des
SIG, les espaces géographiques sont appréhendés à travers des représentations
systémiques du temtoire (RST). C e rapprochement permet de recourir à des formalismes,
des postulats et des principes propres à l'approche systémique pour définir et circonscrire
le cadre de l'analyse spatiale. Certains de ces principes et postulats servant à dé£ïnir les
systèmes et à caractériser la modélisation systémique doivent être précisés en ce qui
concerne l'espace géographique, (Rosnay, 1985; UNESCO, 1996; Le Moigne, 1984;
Eckert, 1996; Rudolf, 1998), notamment:
4) La cohérence des projets: L'étude de la structure ne suffit pas pour expliquer les
transformations du milieu. L'analyse doit révéler dans quelle mesure l'organisation est
conforme non seulement à cette structure spatiale mais aussi aux projets des acteurs ou
groupes sociaux concernés. Ii convient de remarquer que le système territonai, lui-même,
'
n'a pas de projet1 et que cette notion exprime surtout la convergence globale ou l'allure
d'ensemble que revêtent les décisions agrégées des groupes d'acteurs. Les projets des
acteurs peuvent être tout autant structurants dans l'organisation du milieu que les
structures naturelles ou bâties, elles-mêmes. Les acteurs peuvent faire abstraction de la
structure ou s'en affranchir,
IL C'est ainsi qu'il faut comprendre pourquoi, par exemple, les SOIS aptes aux cultures maraîch2res de Neuville (Rue
Vauquelin) sont progressivement évincées par la construction domiciliaire. Cette approche permet d'analyser le
phénomene de la périurbanisation comme fait ou processus territorial part entière et non obligatoirement à l'enseigne
54
L'analyse spatiale constitue l'un des noeuds centraux de l'analyse géographique depuis
l'avènement de ce que de nombreux auteurs dénomment la "nouvelle géographie". Datmt
du tournant des années '60, cette nouvelle géographie est d'inspiration néopositiviste et
quantitative (Mercier, 1995). Cette nouveUe tendance s'est démarquée par l'emphase
portée sur:
l'étude de phénomènes quantifiés et quantifiables,
l'étude de faits à travers des traitements mathématiques
la modélisation des processus et,
une approche plus formelle pour l'étude des phénomènes géographiques.
Les systèmes territoriaux ne sont pas les seuls systèmes observables dans l'espace
géographique12, toutefois ils seront les seuls à être considérés dans cette étude. De
manière synthétique, avec Prélaz-Droux (1995) et Eckert (1995) un système temtorïal
pourrait être caractérisé à partir de quelques repères dont:
de l'étalement urbain ou de la déprise de l'agriculture (Prévil, 1998 ;Communication. Colloque sur l'agriculture en
milieu périurbain, MAPAQ, 1-2 octobre, Ste-Foy, Que. Canada).
55
prioritairement à des stratégies individuelles et l'État qui induirait un niveau
d'aggégation trop élevé pour effectuer les comparaisons. Il se contient dans des
dimensions permettant une organisation autonome et une nette différenciation avec le
voisinage. Les systèmes temtoriaux sont des systèmes ouverts dans lesquels les sous-
systèmes et les phénomènes sont hiérarchisés, emboîtés et cornélés.
" Une entité administrative, un bassin versant ou un système de transport constitue certainement des exemples de
systhmes iiés à i'espace (spatiaiis€ ou spatialisabIe) mais ils ne sont pas retenus ici, à priori, comme des systixnes
territoriaux, même quand ils peuvent servir B les caract6riser.
" Lefebvre Henri cite par Mercier 1995
56
acteurs ou groupes d'acteurs de ce système14. Le système de pilotage est à la fok la
représentation des projets et des décisions des acteurs et le lieu où se réalise l'arbitrage
entre les besoins, les préférences et les projets de ces acteurs, et où s'effectue l'attribution
des moyens de production, dont l'espace lui-même. Les acteurs de l'espace entrent en
efet en compétition pour l'attribution des facteurs localisés nécessaires à la réalisation
de leurs projets. n y a donc nécessité d'une affectation (Eckert, 1996; Rudolf, 1998).
I4 Patrick Watier en ce sens avance: Le terme de pilotage exprime bien l'idée de direction appliquée à un objet se
déplaçant. On ne pilote pas un objet inerte, (in RudoIf, 1998).
3.6 Information environnementale et système d'information géographique
De même, les modèles numériques sont depuis longtemps utilisés pour des
représentations graphiques et spatiales de données, de propriétés physiques et d'autres
phénomènes discrets ou continus même si ces représentations paraissaient quelques fois
rudimentaires. En géographie, on manipule trois sortes de modèles: les modèles de
données, les modèles d'analyse et les modèles spatiaux (Cole et King, 1968). Les SIG
peuvent eux-mêmes être considérés comme des modèles du temtoire à même d'intégrer
en tout ou en partie CPS modèles de base.
Lorsque l'espace intervient dans le déroulement d'une activité, non seulement comme
support, mais aussi comme facteur actif dans la transformation, on ne peut plus le
considérer miquenent comme une structure stable à décrire, à expliquer ou à synthétiser.
Ii importe de pouvoir l'analyser. Pour cela, il importe de pouvoir gérer sa transformation
dans le temps en fonction de la localisation. Ces deux unités peuvent être considérées en
continu (durée, étendue) et on mesure alors des intensités ou les densités du phénomène.
S'ils sont discrétisés (événements, période, Iieu, zone), on caractérise des états
différents16. On s'introduit alors dans l'univers de la modélisation dynamique et
systémique, un domaine d'utilité, par excellence, de I'analyse spatiale et des SIG
(Claramunt et ThériauIt, 2996 a, Claramunt et al. 1996).
Ainsi, l'enjeu semble deborder les thèses des tenants du déterminisme ou du possibilisme
en géographie. Bien plus, l'enrichissement résultant de ces divers courants de la
comme COEUNE 18, GERMINAL ou ceux relatifs à la modélisation des climats à une très
petite échellelg sont 12 pour démontrer la viabilité de l'utilisation des SIG en planification
et en gestion enviromementale. Ces échelles d'analyse demeurent conformes aux attentes
liées à la première génération de l'information environnementale. Les temtoires étudiés
sont assez grands pour exprimer l'état des consensus nationaux ou supra-régionaux sur
l'utilisation du sol. Toutefois, les fictions et les irritants se manifestent souvent lors des
aKectations sub-régionales ou locales. C'est à cette échelle-là qu'il devient plus dacile
de trouver le compromis entre les principes biophysiques et les revendications socio-
Ii importe alors de catégoriser des attitudes, des
politiques ou culture~les~~.
comportements et des valeurs qui déterminent des lignes d'action ou des pratiques
d'intervention. C'est alors qu'on peut commencer à questionner la puissance ou les
limites des SIG actuels en tant qu'outils-universels d'aide à la décision concernant le
tenitoire (Openshaw and Openshaw, 1997).
Jusqu'ici, nous wons évoqué les opportunités découlant des SIG pour répondre aux
besoins de la planification régionale tout en considérant les incidences
environnementales. Toutefois, 2 reste encore du chemin à parcourir avant: a) d'en arriver
à des formes de représentation du territoire bien comprises et acceptées, b) de pouvoir
produire des catégories d'informations adaptées aux différents enjeux et groupes
d'utilisateurs impliqués dans la prise de décision courante en aménagement du temtoire.
1) les SIG sont encore déficients en ressources pour la prévision et l'analyse des
problèmes environnementaux, même s'il est admis que la représentation spatiale est
essentielle à l'analyse de ces phénomènes complexes.
3) la modélisation environnementde et les SIG gagneront tous les deux à leur plus
grande association, voire A une intégration complète au plan informatique.
4) les S.1.G nécessitent que les informations soient préalablement organisées ce qui
alourdit considérablement leur mise en oeuvre.
5) il y a matière A intégrer dans les modèles spatiaux des modes d'observation plus
diversifiés s'étendant à la limite jusqu'aux représentations mentales, aux valeurs, mais
aussi à des degrés d'intensité exprimés sur des échelles ordinales, voire l'échelle
nominale ou binaire (0-1).
La planincation qui est une fonction fondamentde de gestion est un processus visant à
formuler des objectifs et des actions pour les atteindre dans un contexte d'incertitude
(Chevallier et Gagnon, 1994). Indépendamment des écoles de pensée, trois étapes
fondamentales peuvent se rattacher à tout processus de planification (Simon, 1983):
1) Fixation des objectifs.
2) Élaboration des variantes d'action.
3) Choix de la variante à réaliser.
Il importe alors dVétabIirla distinction entre deux notions déjà citées dans ce texte à
savoir: la décision et le choix. La décision est un acte d'autorité déterminant ce qui doit
être fait ou réalisé alors que le choix est une activité technique permettant de situer les
variantes d'action retenues, les unes par rapport aux autres (Simon, 1977; Buogo et
Chevallier, 1995). Ii appert donc que la décision sera d'autant moins arbitraire et d'autant
plus facile à prendre que les travaux relatifs au choix auront été approfondis et que
l'information relative à la décision à prendre aura été claire, nette et précise.
21 La finalit6 d e leur action étant la repartition de la justice sociale et le maintien une certaine pérennité des ressources
du milieu au profit des gentrations futures
CHAPITRE IV
En ~ l ~ c a t i territoriale,
o n lliomrne d'étude est souvent amené à évaluer des scénarios
d'intervention en tenant compte de multiples perceptions et utilisations possibles. On
essaie alors de choisir le scénario qui permet la mise en valeur optimale de l'ensemble
des composantes du milieu au bénéfice des groupes sociaux qui l'habitent. La
méthodologie utilisée doit être en mesure d'intégrer une gamme variée d'informations
touchant la majorité des composantes du milieu-
' La terminologie est variée dans ce domaine également. On le désigne par l'aide multicritkre la d6cision.
Multicriteria decision aid (MCDA). L'expression "décision multicritère" est considérée par certains auteurs comme
incorrecte (Vinckle 1987).
2
L'action optimale est: a* teUe que g(a*) = opt @(a) 1 a appartient à A) oh A est l'ensemble des actions potentielles in
Martel et Rousseau. 1993. Ce constat rappelie dans une certaine mesure les postulats des aménagistes de l'ére pionnière
des préoccupations environnementales comme mentionné au Chapitre 2,
65
Dans le contexte de l'évaluation environnementale, des chercheurs ont déjà intégré ou
cherché à intégrer des modèles d'aide mdticritère à la décision et ont ainsi oeuvré à
l'arrimage de ce paradigme aux méthodes d'évaluation (Hickey et Jankowski, 1997;
Maldonado, 1986; De NeuviUe et Keeney 1972). Le défi achiellement consiste non plus à
focaliser sur l'outil-logiciel SIG, mais à développer un concept d'aide à la décision basé
sur des principes d'opératiomalité ou de fonctionnalité. L'approche devra être orientée
vers une optimisation des conditions d'utilisation grâce à une accessibilité et une facifité
d'emploi accrues (Karimi et Houston, 1996).
L'aide à la décision ne consiste pas à remplacer la prise de décision humaine; elle vise
plutôt à la rendre plus sûre dans les situations critiques. Ce qui revient à fournir aux
décideurs une information technique et stratégique qui leur permettra de saisir le risque
dans toutes ses dimensions et de définir un mode d'action spécifique dans un
environnement décisionnel d o ~ éL'aide
. à la décision revient à construire à chaque fois
une représentation fiable de l'objet d'étude et de"bouche sur des objectifs à atteindre ainsi
que sur des solutions permettant de les réaliser (Scharlig, 1985). Une étude d'aide à la
décision comporte nécessairement trois phases incontournables (Martel et Rousseau,
1993):
Simon (1977 in Chevallier, 1994) définit la décision comme étant le résultat d'un choix et
le processus de formulation et d e résolution progressive d'un problème par un ensemble
d'acteurs au sein d'une organisation- Zoller et Beguin (1992) penchent davantage pour le
terme de processus décisionnel en se ralliant à la définition du dictionnaire Robert qui
appréhende la dCcision comme la fm de la délibération dans l'acte volontaire "de faire"
ou, à la limite, "de ne pas faire". Cette d é f i i o n suggère d'abord que la décision résulte
67
d'un processus plus ou moins long, hésitant, controversé et dubitatif; ensuite, elle évoque
une démarche consensuelle entre les différentes parties prenantes4 ayant des valeurs, des
intérêts et des influences différents. C'est dans cette perspective qu'il faut se placer quand
Roy (1975) enseigne que "aider à la décision", c'est donc apporter l'information qui
autorise une uppréciation plus stire du champ des possibles et une anticipation plus
correcte des résultats susceptibles de découler des actions projetées, de manière à faire
se dérouler le processus, autour de la table plutôt que sur le terrain. Ainsi, les décisions
relatives à la problématique de l'aménagement et de la dynamique du milieu naturel
nécessitent Ia prise en compte des p ~ c i p a u xobjets, activités ou personnes se trouvant
sur le territoire considéré ou interagissant avec celui-ci.
Les décisions d'aménagement, par nature, doivent être globales et multi-sectorielles. Elles
impliquent différents facteurs comme les considérations de nature écologique,
économique, sociale en plus des aspects techniques Liées à la soIution des problèmes. Les
choix possibles doivent être analysés soigneusement. Les marges réglementaires, les
actions et les pratiques doivent être scrutées pour l'élaboration de l'option préférentielle
ou du choix. Quatre étapes séquentielles sont A retenir dans l'élaboration de la décision de
manière générale (Chevallier, 1995; Caron, 1997):
1) acquisition de données et d'informations pertinentes à la connaissance ou
l'intelligence du problème décisionnel; il s'agit de bien cerner le problème à traiter,
2) conception ou design d'une procédure de résolution; les scénarios acceptables sont
construits, les solutions possibles sont évaluées (ex-ante), au besoin, un complément
d'information est apporté.
3) c h o k c'est le petit groupe des solutions documentées enae toutes; sont privilégiées
les hypothèses jugées les plus pertinentes selon des critères de performance.
4) la dernière étape est celle de l'évaluation du choix (Rmiew); c'est un processus
dynamique avec rétroaction intelligente. C'est une phase itérative avec comparaison entre
les scénarios sélectionnés et négociation entre les parties prenantes de la décision.
Ce groupe hétéroclite peut être formé de différents membres. On parle ainsi du décideur ou decision-maker pour celui
qui officiellement tient le couperet politique et qui tranche ou qui retient un des choix disponibles; les acteurs sont
l'ensemble de tous ceux qui sont concernés par le dkbat parmi lesquels les intervenants inteniement directement dans
le processus, les agis (groupes de pression, advocacy) s'organisent pour la prise en consid&ation de leur point de vue et
Ies fiduciaires (groupes d'intérêts, lobying) prennent la parole au nom de catégories de personnes concernées par l'issue
de Ia décision mais non directement impliquées dans le processus (5 5.4).
Par rapport à l'initiative de planification environnementale traitée dans cette thèse, qn
modèle en cinq étapes généralement accepté dans les modèles d'aide à la décision (Fisher
et Nijkamp, 1992), rappelant celui retenu par Caron (1995), mérite une analyse plus
détaillée.
Étapes Cibles
1I Enjeux déterminés
1I
1) Perception
1 2) Analyse préliminaire 1 Projets possibles
1 3) Élaboration des projets 1
I
Actions possibles 1
4) Évaluation des alternatives Actions choisies
5) Réalisation et rétrocation Actions réalisées
À l'origine de tout processus décisionnel, se trouve une situation (xo,yo) au temps (to)
correspondant à la position initiale du problème qu'on cherche à résoudre: c'est la
perception. Ce processus décisionnel peut concerner un projet de développement, une
crise environnementale, un état d'urgence ou la préparation du Schéma d'aménagement.
Les attributs du problème ou des besoins peuvent exister depuis longtemps (historique),
mais le processus deoute de manière objective à partir d e la phase de perception. Cette
étape doit de%oucher sur un premier consensus enire les intervenants concernant les
éléments du diagnostic régional. L'accomplissement de cette phase nécessite
généralement une information circonstanciée à propos du profd socio-économique et des
composantes biophysiques. Il faudra aussi préciser si ces informations préliminaires sont
suffisantes pour saisir les enjeux du milieu, l'ampleur des phénomènes ainsi que leurs
causes probables. Finalement, à cette étape-ci, on s'interroge sur l'opportunité de lancer
une concertation et si la réponse est affirmative, on essaie d'en déterminer la thématique
précise.
Ii est très important à ce stade que toutes les interventions compatibles ou pertinentes, par
rapport à la mission de l'instance décisiome~e,soient considérées, que la complexité
d'un aspect quelconque du problème ne soit pas simplifiée ou banalisée et enfin que les
situations évoluant dangereusement soient bien identifiées (Fiame 4.1).
* a) Formulation des objectifs,b) Description des scénarios c) analyses et simulations d) Évaluation des scénarios et e)
Délimitation d'une ou d'un ensemble de variantes envisageables @scher et Nijkamp, 1992).
Fig. 4.1: Perception de la situation et clarification des problèmes à résoudre @tape 1)
Les enjeux ayant été identifiés, il importe alors de définir une base de planification
contenant les principales solutions, autrement dit, de définir les objectifs des actions à
envisager pour comger la situation notée à l'étape précédente. Des orientations
gouvernementales ou des principes d'aménagement préalablement adoptés ainsi que la
législation en la matière vont constituer le cadre de référence pour les décisions à venir.
Par exemple, on s'interroge alors à propos des grandes orientations à donner à un projet
d'aménagement. Ce cadre facilite grandement la préparation des scénarios et ce processus
doit de%oucher sur une liste des actions probables Figure 4.2).
Cette phase permettra d'inventorier les moyens déjh disponibles ainsi que les contraintes
et les réalités du temtoire. Du même coup, il est permis de jauger leur pertinence et leur
eincacité pour solutionner le problème décisionnel à l'étude. Il est important à cette étape-
ci de s'assurer de la fermeté du consensus existant sur les enjeux, et s ~ o udet vérifier si
l'adéquation objectif / action-possible est suffisamment cohérente.
70
Fig. 4.2.- :Analyse préliminaire et définition des actions possibles, Étape 2
C'est h n e des phases les plus laborieuses du processus. Elle requiert une détermination
d'objectifs concrets, réalistes et opérationneIs. À partir de là, on identifie le type d'action
approprié. Compte tenu de la structure du problème, on cherche à hiérarchiser et rendre
les actions compatibles. Ainsi, à chaque groupe d'options et de moyens, on associe un
groupe de variables mesurables et on leur adjoint des critères qui permettent d'harmoniser
ou de vérifier la compatibilité des préférences (Figure 4.3).
À cette étape, on cherche à circonscrire les options et les actions les plus appropriées ou
les plus réalistes avec les limites de leurs performances ainsi que leur niveau
d'inacceptabilité6. Parmi les actions faisables, on cherche à dégager les interventions
prioritaires. Pour chaque action, en tenant compte des critères associés aux variables, on
projette l'image du territoire correspondant, ce qui permet de saisir la portée de l'option
par rapport à la globalité du milieu (holistique). La modélisation consécutive des
différents scénarios permet ainsi de les comparer les uns par rapport aux autres pour
faciliter le choix, le tri ou le classement entre les différents scénarios. Dans ce contexte,
les marges disponibles à la cohabitation entre les différentes parties prenantes et, le cas
échéant, les mesures compensatoires ou de mitigation à y insérer pourront être dégagées.
Les interventions retenues sont documentées et testées de façon A éclairer Ia décision
formelle à l'étape suivante. Les procédures suivies à cette étape s'apparentent à la
planification stratégique.
Cette étape correspond à l'aménagement proprement dit. Elle doit corriger les errements
de la prévision, tout en optimisant les effets bénéfiques (Figure 4.5). Les leçons tirées de
Objectifs
éçulta -&&roacti
Cette dernière section n'entre pas directement dans le cadre des préoccupations de cette
thèse et relève d'avantage d'une démarche d'aménagement stricto sensu ou du gestionnaire
d'un plan d'occupation du sol (POS). Les objectifs, de cette thèse, convergent plutôt vers
la prospective temtoriale et la consolidation du choix, c'est-à-dire comment mesurer
globalement des systèmes temtoriaux pour parvenir à mieux les situer, apprécier leurs
dynamiques, en connaître les possibilités raisonnablement prévisibles d'évolution. De
l'ensemble de cette démonstration, deux aspects fondamentaux sont 2 retenir (Zoller et
Béguin, 1992): d'une part, le processus conduit à une modélisation des préférences des
personnes devant sceller le choix en décision; et d'autre part, les actions sont analysées et
leurs conséquences respectives sont évaluées de façon à ce que le décideur puisse jauger il
priori (ex ante) l'effet ou les conséquences probables de la décision. Bref, comment
structurer le choix pour parvenir à la décision, particulièrement en considérant la
problématique environnementale.
D'après Nijkarnp, Rietveld et al., 1990, Ie processus de prise de décision peut varier
grandement selon :
4) les résultats escomptés, s'ils sont destinés à des intervenants externes ou une à
structure interne par rapport à l'organisme commanditaire.
Par exemple, il n'est plus permis de &&er de la collecte et du traitement des ordures
comme une nibrique relevant de la salubrité du milieu et de l'habitat. importe plutôt
d'introduire la notion de la gestion des déchets avec les voIets de réduction, de
réutüisation, et d e recyclage (3R).De même, planifier le transport régional uniquement à
partir des flux Orimghe-Destinationou des matrices Accessibilité-Comectivité font image
d'une insensibilité profonde des valeurs du monde réel; il faut tenir compte du bruit, de
l'incitation au covoiturage, du transport en commun en plus des dichotomies Étalement
urbain / Genhification, ou de la pollution. Ki est de plus en plus question de la qualité du
milieu de vie, du caractère pittoresque des paysages, de la valeur patrimoniale des sites,
de la beauté scénique, d'une meilleure affectation des ressources ou de justice sociale.
L'activisme des groupes environnementaux et les recherches scientifiques ont, peu à peu,
amené les politiciens à adopter successivement des textes de loi, parfois globaux, parfois
sectoriels sur différentes facettes du milieu de vie (Guigo, 1995; Gilpin, 1995; Gorgeu,
1997). Le défi réside dans l'alternative de transformer la démarche de prise de décision en
planification régionale de manière à pouvoir y ïntégrer toute la gamme des
préoccupations environnementaies des parties prenantes. L'issue sera d'esquisser une
méthodologîe à même de produire une information enviro~ementaleéclairant la prise de
décision en aménagement du territoire. Il importe maintenant d'élaborer sur les façons et
la méthodologie permettant de coupler la triptyque [Environnement / SIG / Aide
multicritère] au modèle de prise de décision retenu de manière à bien départager les
scénarios d'aménagement7.
Roy (1985) défkit généralement l'aide à la décision comme une méthode favorisant "un
comportement de nature à accroître la cohérence entre l'évolution du processus
décisionnel d'une part, les objectifs et le système de valeurs au service desquels cet
intervenant se trouve placé d'autre part". Lardon (in Géopoint, 1994) commentant La
demande de telles méthodologies en aménagement du territoire, les assimile à des
interactions Homme-Machine qui améliorent la qualité du raisonnement humain dans le
processus de formation et de résolution de problèmes liés à l'espace, peu ou partiellement
structurés, multidimensionnels, multi-objectifs et partiellement déffis. De tels systèmes
seraient alors adaptés à remplir des fonctions comme:
a) l'analyse et la gestion de l'information spatiale (SIG),
b) l'analyse et la gestion de l'information attributive (BD),
c) la réalisation de modèles et de simulations numériques ou symboliques,
d) la comparaison et l'ordonnancement des alternatives (choix, tri ou rangement),
e) la négociation des affectations des ressources du milieu.
' Une disscussion plus élaborée sera produite par rapport ces caract6ristiques dans l e Chapitre 5 traitant de la
Méthodologie de la thèse.
76
En effet, dans l'univers de l'aide à la décision, Zoller et Béguin (1992) identifient quatre
niveaux d'aide possibles:
1) Aide passive: qui propose des outils sur lesquels le décideur agit peu, comme un
système .expert8.
2) Aide traditionnelle: qui se base sur l'hypothèse selon laquelle la capacité de générer et
d'analyser plus d'alternatives améliore l'efficacité du processus décisionnel, Il existe des
évidences pratiques, conceptuelIes et de sens commun pour la soutenir.
3) Aide normative: Elle se fonde sur une approche théorique de l'aide à la décision qui
doit guider la conception et la réalisation de toute application.
4) Aide étendue, intermédiaire entre les deux derniers. Elle implique un effort explicite
pour innuencx et guider la prise de décision, tout en respectant la primauté du jugement
du décideur, ses attentes, ses attitudes et ses concessions.
Une méthode d'aide au processus décisionnel, dans le contexte d'étude, devra d'un côté
struchuer les phénomènes et leurs relations selon les principes de gestion des ressources
naturelles et des équipements, et d'autre part, les harmoniser avec les objectifs visés et les
moyens prévus par le cadre légal. La définition de critères logiques permettra d'organiser
la hiérarchie des variables choisies en fonction de leur pouvoir de discrimination, Dans la
section précédente, Les différentes étapes représentant le modèle de prise de décision ont
été présentées. Les données du modèle au sein de chaque thème seront structurées, selon
le cas, d'après leur niveau de représentation ou leur mode d'utilisation, en fonction des
catégories suivantes (non exclusives):
a) Données stables, celles qui évoluent peu dans le temps comme le relief;
b) Données évolutives, celles qui nécessitent des mises à jour fréquentes: carte du vent
par exemple;
c) Données actives, celles qui interviennent directement dans la modélisation et
l'attribution des critères;
Systèmes experts: lorsque les décisions peuvent être prises sans l'assistance d'un utilisateur et Iorsque le raisonnement
de l'expert peut-être modCLisé. Mais si le problème décisionnel est difficile it formuler,si I'information nécessaire pour
la prise de décision ne peut être déaite explicitement ou si elle n'est pas disponible, les décisions ne peuvent être prises
d) Données passives, disponibles mais non intégrées dans la modeXsation;
e) Données gouvernantes, celles qiri sont obligatoires dans la production;
f ) Données solidaires, celles qui sont endogènes ou dépendantes des précédentes;
g) Données contextuelles, celles qui sont limitées à des impacts locaux et qui n'affectent
pas l'ensemble du modèle.
L'un des défis de l'évolution conceptuelle des SIG, pour constituer des systèmes d'aide à
la décision en aménagement du territoire, résidera nécessairement en une meilleure
intégration ou couplage avec les méthodes de I'AMCD. Nijkamp P. (1977), Nijkamp &
al.(1984 et 1990) ont cherché à intégrer ces méthodes à la planification territoride dans
par un système expert. Le SAD aide et assiste dans la démarche d e planification et dans Ies prises de décisions
(Ferrand, et Ferrent, 1997).
78
son ensemble et à la planification environnementale par la suite. Carver (199 1) a posé la
nécessité du recours à ces méthodes afin de dépasser les Iimites inhérentes à la gestion
des pondérations. La NCGIA (1990) intervenant sur la question des systèmes d'aide à la
décision a indiqué-quatre étapes fondamentales devant recouper ces préoccupations allant
de Ia définition du problème à la documentation du processus de décision. Laanibi (1995)
en a démontré la compatibilité dans une étude de cas appliquée à un contexte
d'aménagement du territoire et de lutte contre l'érosion des sols. Chang et al. (1996) ont
proposé un modèle formel pour la prise en compte de critères subjectifs dans un système
d'aide à la décision en aménagement à partir de la Théorie ~ e r n ~ s t e r - ~ h aHickey
fd. &
Jankowski (1997) ont mis au point un système adapté à la résolution de problèmes
environnementaux peu structurés, nécessitant l'intégration de données et des analyses
spatiales robustes grâce la combinaison SIG-Aide multicntère. Dans ce même contexte,
Chang et Wang (1996) ont mis au point un système pour l'optimisation des décisions
relatives à la gestion des déchets municipaux dans la région sud de ~ & w a nFinalement,
.
on peut mentionner Malczewski (1996) qui est parti d'un concept de SIG pour élaborer un
système d'aide à la décision capable d'explorer I'organisation de préférences individuelles
pour dégager des consensus/compromis.
Les discussions amorcées dans les sections précédentes rappellent les ponts
interdisciplinaires existana:
- d'une part entre la planification environnementale et les SIG,
- d'autre part entre la planification environnementale et l'aide multicritère à la décision
(AMCD1
- et finalement entre les SIG et I'AMCD.
La nature du problème à l'étude définit le type de comparaison à effectuer. Sur cette base,
Roy (1985) organise les méthodes d'analyse multicritère selon quatre grandes catégories
de problématiques (Tableau 2.4):
Jansen (1990) considère que le choix d'une méthode multicritère, à lui seul, peut
constituer le sujet d'une analyse multicntère. C'est ce que Guitouni (1999) a démontré en
élaborant sa thèse de doctorat portant sur le choix d'une méthode multicntère. Au fil des
années, la recherche a produit différents canevas permettant de sélectionner une méthode
par rapport à un noeud de décision donné. Vincke (1989) rappelle quelques balises
pouvant guider le choix d'une méthode, entre autres : le groupe décisionnel en présence,
le contexte du développement de la démarche d'aide à la décision, la formulation du
problème. Ces mêmes préoccupations ont été traitées par Nijkamp et al. (1990). Dans le
tableau qui suit, certains arguments tirés de cet article ont été organisés pour présenter le
cadre d'un processus décisionnel:
Tab. 4.2.- Problèmes décisionnels et modes de résolution
Types de Probldmes 1 Modes de résolution
1 --
Types Discret 1 ScBnarios connus à priori.
Continu 1~c6nariosdéduits par manipulation.
Structure Personne ou cornit6 unique 1 PrBcision permise, consensus possible.
I 1
I
~iusieun
personnes ou =omit& 1 .-.--
Prdciçion dicile, marchandage, dynamique des
nrAfFirencns.
--.----
l Extrants 1 solution uniaue ( L'objectif d'un règlement peut-6tre am4lior6
L'amélioration d'un objectif influence sur les autres
Sous-ensemble de solutions
solutions
Toute l'information est rassembée pour la résolution
Résolution en une Btape
Étapes finale
Martel et Rousseau (1993) démontrent que toute analyse multicntère dans un processus
décisionnel s'articule autour de quatre étapes principales1l :
2) Élaboration de la liste des critères de performance. Ces critères devront être exhaustifs
en plus d'être indépendants (non-redondants) pour chaque option ; ils présenteront
également des préférences non-décroissantes.
- -
Il
Ces quatre &tapessont organisees diff'remment dans d'aunes études (Saaty, 1980 et Jacquet-Lagréze, 1983).
83
4) agrégation des performances multicntères pour déterminer le scénario présentant, pour
l'ensemble des variantes, la meilleure évaluation.
Par rapport aux - trois premières étapes, il convient d'admettre que la majorité des
méthodes multicritères sont équivalentes (Martin et al. 1997). La vraie différence entre
les méthodes s'établit surtout en fonction de Ia quatrième étape (Laariii, 1995). Ii a déjà
été démontré que la nature même des problèmes traités avec I'analyse multicritère
engendrait des critères au moins conflictuels, sinon contradictoires. Ainsi, chaque
position ou attitude peut conduire à la préférence d'une méthode, compensant telle
faiblesse en adoptant telle exigence.
a) Ii existe une fonction d'utilité chez le décideur tel qu'il cherche à maximiser l'utilité
qu'il retire d'un choix.
b) Cette fonction d'utilité est suffisamment proche de la réalité pour qu'elle soit
modélisable ou identifiable directement ou indirectement.
l2 Les premières générations de SIG en systématisant les techniques de la superposition cartographique (Mc Harg,
1980) ont été, par ce fait, qualifiées par certains auteurs d'outils d'analyse multicritère :Méthodes sans compensation.
En raison de l'absence de compensation implicite, de nombreux auteurs (Jansen et Retveld, 1990 ), leur dénient, @su
facto, le caractère de procédure multicrit&re. La littérature scientifique tend davantage il considerer les facteurs
décisionneIs dans ces approches comrne des contraintes. Ces méthodes sont pertinentes principalement dans les phases
d'exploration, avec peu de critères (moins de 5) et pour des variables exclusives ou binaires (inclus / exclus) ou pour
explorer l'effet d'un veto ou encore pour d6gager un ensemble d'actions potentielles (Carver, 1991).
84
Cette robustesse des préférences permet à l'analyste d'agréger les évaluations ou utilités
locales de façon additive ou multiplicative, en un critère unique qui représente l'utilité
totale. À partir de là, toutes les actions sont rangées de la meilleure à la moins bonne, en
supposant une rationalité parfaite du décideur. On aboutit dors B un appréciation relative
pour chaque scénario'ou action. Cette approche évacue toute incomparabilitt5 et implique
la transitivité complète. Cette approche a été incorporée dans le module Decision-Muking
du logiciel IDRISI,avec la méthode "Analytic Hierarchy Process" (AHP de Saaty, 1980).
Elle est appréciée dans Ies situations à décideur unique, avec des critères q u a n ~ a b l e set
quand il y a phsieurs critères variant de manière continue dans l'espace (Pereira et al.
1993;Easman et al. 1993).Elle est souvent utilisée pour déterminer le poids des critères
en combinaison avec d'autres méthodes d'agrégation multicritère.
Trois grandes familles de méthodes relèvent de cette approche: les méthodes d'analyse
avantages-coûts, les méthodes dites "somme et produit" (dont celles de la théorie
multidimensionnelle, MAUT) et les méthodes de la programmation mathématique (dont
la Goal Programming). Plusieurs reproches sont énoncés dans la littérature scientifique
par rapport à l'approche par agrégation complète (Roy, 1985;Scharling, 1985):
a) les préférences des acteurs étant davantage floues et changeantes, l'optimisation est
beaucoup plus théorique que pratique.
b) l'incomparabilité et la non transitivité sont des situations plus proches de la vraie vie
puisque les conflits d'objectifs et de valeurs sont généralement inévitables.
c) cette &thode est inappropriée pour étudier les problèmes ou les scénarios
difficilement dissociables de leur contexte comme ceux relatifs au territoire.
Roy (1968, 1978 et 1985) démontre ainsi que trois hypothèses implicites à l'approche
d'optimisation sont rarement réunies, ce sont: la globalité du problème, la stabilité du
processus décisionnel et la complète comparabilité transitive (a > b et b > c =za z c).
D'origine francoeuropéenne, cette approche est aussi connue comme l'approche par
agrégation partielle. Dans les méthodes d'agrégation partielle, on accepte d'emblée qu'on
ne recherche pas une solution optimale, mais certaines actions parmi les plus
85
intéressantes. Elle prend le contre-pied de l'approche par agrégation totale en admettant
l'incomparabilité et l'intransitivité.
Incomparabilité :il peut arriver que le décideur ait à trancher entre deux scénarios non
comparables et que l'un soit aussi valable que l'autre.
r Inîramitivité : elle se définit par la notion de préférence faible, c'est quand la
différence relative entre trois objets n'est pas sufnsante pour conclure que si a est
meilleur que b et si b est meilleur que c, obligatoirement, a est meilleur que c,
L'approche par agrégation partielle consiste à comparer deux à deux toutes les variantes,
de manière à établir le surclassement de synthèse. De ces allers-retours, trois relations
peuvent surgir : la préférence, l'indifférence et l'incomparabilité. Ce qui fait la force de
cette approche, c'est I'enrichissement du contexte décisionnel qui se produit grâce à
l'ensemble des relations qu'elle permet d'établir à la fois entre les critères et entre les
scénarios. De plus, en permettant des critères exprimés sur échelle nominale, ordinale,
intervalle ou de rapport, elle facilite l'intégration de critères qualitatifs et quantitatifs.
Cette structuration permet de différencier les solutions efficaces des solutions acceptables
(Roy, 1985; Scharhg, 1985).
Les méthodes relevant de cette approche sont nombreuses, parmi les plus connues on peut
retenir les suivantes:
b) la décision repose sur des seuils complexes pouvant s'avérer obscurs pour le décideur
(concordance, discordance, veto et crédibilité).
Cette méthode est aussi dénommée l'approche par agrégation locale ou l'approche
interactive. Elle s'adresse aux cas embrouillés et où le nombre de solutions est grand et
distribué sur une échelle continue. Elle part du principe que la décision se construit par
l'enrichissement mutuel de l'analyste et du décideur. Elle est efficace dans les situations
où le décideur a du mal 2 formuler ses préférences et quand l'incertitude est trop grande.
Le processus s'effectue pas à pas avec l'évaluation progressive et limitée du nombre de
critères. On recherche davantage une solution non dominée par d'autres (ou plusieurs
choix satisfaisants) qu'une solution optimale (Vincke,1989; Scharlig, 1985).
*phsieurs facteurs entrent en ligne de compte rendant les problèmes de plus en plus
complexes en mettant en interrelation des aspects biophysiques et socio-économiques, les
valeurs, les traditions et Ies rapports de force du milieu (Laaribi, 1995);
À partir de l'ensemble de ces considérations, nous avons décidé de retenir d'une part üne
méthode d'agrégation unique pour traiter de la sensibilité du miLieu naturel, et d'autre
part, une méthode d'agrégation partielle pour traiter d'une problématique de rangement de
scénarios d'aménagement d'un tronçon d'une piste cyclable.
La méthode AHP, implantée dans le logiciel IDRISI a été développée par Saaty (1980).
C'est une méthode mathématique servant à déterminer les priorités entre des variantes
décisiome~espar le biais d'une comparaison par paire. Elle permet le traitement de
critères qualitatifs et quantitatifs et permet d'apprécier la cohérence de la matrice des
jugements (Kiungboonkrong and Taylor, 1998). La méthode AHP se base sur les trois
principes suivants (Saaty, 1980):
b) Poids relatifs des critères (Priorisation). Une fois cette structure hiérarchique etablie,
tous les critères ou décisions élémentaires sont comparés deux à deux. La valeur de ce
rapport est ramenée sur la base d'une échelle ordinale variant de 1 (importance égale) à 9
(importance absolue). La comparaison des paires de critère (aij) aide à la construction
d'une matrice carrée réciproque A= { a,) où a,, wi/wj .
Matrice de comparaison (AHP)
Puisque les valeurs, dont sont affectés les critères, proviennent de procédures de calcul
différentes, la méthode (AHP)propose le calcul d'un indice global de cohérence qui
exprime la probabilité que les poids de la matrice aient été assignés de manière aléatoire
(Eastman, 1993).
L'application s'effectue en deux étapes. D'abord, les actions sont comparées deux à deux
pour dégager leur surclassement; ensuite, on effectue la synthèse grâce à la matrice des
jugements. Dans le schéma global, il a été suggéré, par exemple, que la performance des
options sera comparée dans les deux sens. Ces relations sont non-symétriques: a par
rapport à b étant différent de b par rapport à a, puisque a peut surclasser b sur certains
critères alors que b surclasse a sur d'autres critères. Dans la démonstration, nous avons
évalué des critères pour départager des scénarios d'aménagement et élaborer des options
selon les préférences des décideurs. Ces méthodes, dans leur ensemble, se rapportent aux
stades ultimes de décision, quand il faut trancher parml un petit nombre de scénarios
connus et réputés efficaces. Ces caractéristiques les apparentent aux méthodes discrètes.
La matrice des jugements une fois construite, il importe de calculer les indices de
concordance et de discordance. À chaque boucle, on se demande si l'ensemble des
données permettent de penser que l'ensemble des solutions i (i = 1, ..J)est au moins
aussi bonne que l'ensemble des solutions de l'ensemble j (i = 1, ..., J e t 1 < > J) . Si la
réponse est affirmative, on conclut que i surclasse j et la solution i est retenue et on
poursuit la comparaison avec l'ensemble k.
91
Le calcul de l'indice de concordance s'effectue par la somme des poids des critères pour
lesquels une action surclasse une autre, et on divise cette valeur par Ia somme des poids
de tous les critères, pour obtenir un indice compris entre O et 1.
( + signifie surclasse)
Une action donnée doit également respecter la condition de non-concordance ou de
discordance. L'indice de discordance représente les situations dans lesquelles, l'action
surclassante est défavorisée et mesure le degré de désaccord avec l'hypothèse. Le critère
ayant la différence de poids la plus élevée est divisé par la plus grande échelle de valeurs
accordée aux critères. Cet indice varie également de O à 1. En disposant de ces deux
matrices, on peut comparer toutes les actions entre elles. L'hypothèse de surcIassement se
vérifie en situation où 1'i;idice de concordance est assez élevé et l'indice de discordance
assez faible.
Même si toutes ont comme point de départ ELECRE 1 (Roy, 1968; Roy et Bouyssou,
1993; Maystre et al. 1994)' iI existe des variations dans le calcul des indices et des autres
paramètres de contrôle dans les méthodes ELECTRE:
ELECTRE II classe les options des meilleures aux moins bonnes (rangement). Les
notions de surclassement fort et faible y sont introduites. Le surclassement fort repose sur
92
une base solide et change peu dans le jeu de comparaison des solutions considérées
comme fortes.
ELECTRE IV représente une version simplifiée dYELECTREIII. Les poids sur les
critères sont abandonnés, même quand les seuils et I'échelle de surclassement y sont
conservés.
Pour une problématique de rangement, ELECTRJ3 III possède un avantage par rapport à
ELECTRE II,parce qu'il permet l'utilisation de pseudocritères. Le pseudo-critère ajoute
une zone intermédiaire (préférence faible) entre la préférence stricte et l'indifférence ce
qui permet la prise en compte des hésitations du décideur. Toutefois, cette notion
nécessite, pour limiter les zones d'indi£Erence, l'établissement de seuils dits : de
préférence q (g),d'indifférence p(g) ou de vetoI4.
b) Un seuil de préférence équivaut au " plus grand écart de préférences jugé non probant
d'une préférence stricte ".
c) U n seuil de veto, représente " le plus petit écart entre les performances de deux actions
au-delà de laquelle l'utilisateur estime qu'il n'est plus possible d'accepter que la plus
mauvaise des deux actions soit considérée globalement comme au moins aussi b o ~ que
e
la meilleure, même si ses performances sur les autres critères sont nettement meilleures ".
Les valeurs accordées 2 ces seuils ainsi que le poids (relatif) des critères sont fixés par les
décideurs. Toutefois pour chaque paire d'actions [ai, ad, on calcule un indice de
concordance qui exprime dans quelle mesure l'action ai est au moins aussi bonne que
l'action ai, pour le critère j conformément à la notation c(ai, défini :
(interpolation finéab)
La relation de concordance est calquée par celle de discordance. Plus le seuil de veto est
fort, plus la discordance sera faible :
Eckert, (1996, pp. 88) rappelle à ce sujet que: les modèlesproposés (organisation sociale,
politique publique, territoire) ne sont que très dzflcilement, et au p r k d'une mutilation.
perméables à une formalisation mathématique qui permettrait d'élaborer des e ~ é r i e n c e s
abstraites et rigoureuses. utilisant par exemple I'infomtique. Il n'y a pas de modèle
c a d de la pe>formance territoriale... Cette impuissance ne peut être compensée que
par des stratagèmes pnrfois audacieux et pas toujours satisfaisants.
Le système temtorial n'est pas toujours un produit conscient de l'activité sociale, c'est une
organisation de fait découlant d'une conjonction de processus. Ii appartient aux
professionnels de la gestion territoriale (Spatially Aware Professionals, S A P ) de
s'interroger à propos du système de décision qui modèle et structure le territoire
d'intervention. Il importe donc de poser des balises à l'investigation et de mettre en
exergue un cadre circonscrit A une telle démarche. La démonstration pour la vérification
des hypothèses de travail s'initie et s'adapte à la gestion d'un espace régional de type
L-ural.
Cela suppose cependant que I'on dispose diuie base driormation sur cet environnement.
L'ensemble des objets d'analyse scientifique ne saurait comprendre uniquement les faits
auxquels s'intéressent les preneurs de décisions. L'expérience a montré que ceux-ci ont
l'habitude de se limiter aux méthodes de l'analyse coût-bénéfice et qu'ils n'acceptent de les
dépasser, le plus souvent, qu'en fonction des pressions des auees intervenants. L a
curiosité scientifique doit donc devancer les nécessités de la pratique, de par l'exercice
même de l'acte scienhpque. Il existe une opportunité de produire de nouvelles
méthodologies, de nouveaux cadres de référence et d'évaluation environnementale
dynamique, capables de tenir compte de la majorité des revendications et des projets dont
sont porteurs un système régional. C'est dans un tel contexte que la prospective s'impose
comme système de solution (Eckert, 1996). Ce n'est qu'à ce prix que I'homme pourrait
penser à s'insérer harmonieusement dans son environnement, et que ce dernier deviendra
un milieu de vie propice au développement durable. Il est aussi nécessaire, A la base, de
choisir un projet de société et peut-être un nouveau mode de vie 2 définir par la
négociation des enjeux temtonaux.
CHAPITRE V
5. INSTRUMENTATION
Cette section présente un cadre exhaustif de variables nécessaires à une prospective temtoriale
globale. Ce cadre a pour principale finalité de décomposer les éléments du système temtorial en
vue d'une étude approfondie. Les éléments listés ici le sont suaout à titre démonstratif. Pour
l'établissement de cette structure exhaustive des variables canoniques, les items sont organisés
selon trois niveaux de hiérarchie de thèmes, correspondant à des modes d'utilisation de
l'information temtoriale. Ces niveaux de hiérarchie correspondent à des classes d'entités. Celles-ci
sont utilisées pour faciliter la conciliation de cette démarche avec des concepts utilisés dans le
domaine des SIG et de manière particulière, dans les travaux du Plan géomatique national du
Gouvernement du Québec (1998). Une entité, dans le domaine des SIG, peut se définir comme un
phénomène repérable au sol ou pouvant y être associé par l'intermédiaire d'une description à l'aide
d'attributs ou de relations1.
Un individu n'a pas de localisation fixe; m a i s on peut localiser son lieu de résidence, la municipaiitd où il travaille.
les parcelles qu'il possède ou exploite, etc.
5.1.1 Rubriques principales (Entités d'ordre 1 ou entités de base)
Les rubriques principales correspondent aux données de base du système territorial. Une rubrique
constitue l'unité d'agrégation la plus large. L'ensemble des rubnques représente la totalité des
éléments constitutifs d'un système temtorial. La présence de l'entité d'ordre 1 est obligatoire dans
l'architecture d'un système d'information géographique. Le tableau 5.1 qui suit présente quatre
rubriques à même de traduire (en théorie) tous les phénomènes caractérisant le territoire d'étude
(Tableau 5- 1).
Les domaines d'intervention constituent le second niveau de représentation des données. Une
entité solidaire est essentiefle à la caractérisation d'une facette de la problématique d'étude
(approche exhaustive). Il convient de remarquer que ces domaines, bien que provenant
thhiquement des rubriques, rassemblent des champs d'informations caractéristiques. Ils
foumissent l'information essentielle à l'établissement de bilans globaux, par exemple. Une entité
solidaire est endogène à l'entité gouvernante et constitue la strate d'interaction entre les entités du
système temtorial. Par exemple, le paysage naturel, comme facette du Milieu biophysique se
décrit grâce à l'interaction des domaines: climat, sols et végétation.
P O L L U T I O N DIFFUSE
T E C H N O L O G I E DISP ON15 L E
Le troisième palier des variables canoniques est constitué par les thèmes d'application. Ils sont
organiquement liées aux domaines d'intervention. C'est grâce aux thèmes d'application qu'on peut
donner une valeur d'appréciation aux éléments constitutifs d'un domaine d'intervention. Ils en
constituent la dimension intelligible, mesurable ou exprimable. C'est à ce niveau que s'établissent
véritablement les paramètres de contrôle, Ies estimateurs et les indicateurs.
L'information contenue dans la donnée spécifique doit référer à des standards définis. Par
exemple, l'analyse des vaieurs accordées à ces paramètres permet de définir un programme
environnemental, de révoquer un permis, de renforcer une réglementation, de mesurer un impact
ou de faire le suivi dun épisode de pollution. Le tableau 5.3 nous en présente une brève
ïllusîration.
Tableau 5.3.- Thèmes d'application (Entités spécifiques)
F;#teutdedmPr-an
AIR IPopuIation a p ~ r n ~ ~ ~EAU
on
DE SURFACE
ennaau
é e traitée
Rejets munia-pawdansles eaux d0uces:klES (mailère en suspensionJI
DBO (demande en Oxygène dissous) et phasphon
Ry-ets&ns les sauxdouces des papeüèms (MES et 080)
Concentrationsdwote et de phasphore dans I'eau
Concenbationsmaxirnal~sde pesapesaciides
mesu- dansl'eau: 564
@ne et linchne
üévefsemantrd7rnpor&nce.
QuantiîBdisponible dans la nappe phdafique
Profonchwr de la table d'eau
ColibaciIIesd'wigine % d e
Salinité
Les thèmes d'applications sont organisés, essentiellement, en fonction des enjeux territoriaux et
de l'état de l'environnement souhaité. La logique d'organisation des données s'inspire des travaux
de recherche portant sur le principe du "core dala" dans la réalisation des SIG pour la
planincation environnementale2. Le "core data" est constitué par un jeu cohérent de données
utilisé dans une planiEication environnementale régionale, évitant ainsi de constituer une base de
données exhaustive trop exigeante en coûts, en ressources humaines qualifiées et qui
nécessiteraient des délais trop long pour les phases de planification de la MRC.
La MRC n'est pas chargée de collecter toutes les données nécessaires mais plutôt de les
répertorier, de les évaluer et de les structurer en fonction de ses problématiques décisionnelles.
Différents groupes d'intérêt peuvent s'intéresser à l'environnement et à des thèmes associés sans
penser à des variables ou à des paramètres de contrôle compatibles. C'est pour parer à de telles
102
contradictions à l'avenir que le Comité directeur du Plan national de la géornatique du Que%ec a
produit des documents tels: le Dictionnaire des entités géographiques, le Prototype sur
l'intégration et l'échange de données à référence spatiale ou Ni&rarchisation des données à
référence spatiale (Gouvernement du Québec, 1998). Il sera ainsi possible de traiter à la fois des
variables d'état (sol, hydrographie, etc.) et des variables d'évolution (production, flux,etc.) en plus
des 'lois d'organisation (sols / végétation / paysage) pour comparer des scénarios d'aménagement.
L'une des premières étapes du travail de la MRC consiste à organiser les données nécessaires pour
produire les informations environnementales requises lors de la prise de décision. Lm
informations produites sont de différentes natures en fonction de la strate décisionnelle
correspondante ou de l'objet de la décision.
Il convient maintenant d'établir quelques liens entre des concepts utilisés dans le cadre théorique
de cette thèse et le jargon juridico-légal vé'hlculé au sein des institutions impliquées dans
l'aménagement du territoire.
International Symposium on Core Data Nesds for Em>ironmental Assessment and sustainable Development
- Strategies,Bangkok, Thailand, November 15-18, 1994; Goodchild, 1996; ainsi que Ies références localisées à
[http://www.oclc.org:5046/co~erences/metadata/dublin~core~report-htm]
Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, L.A.U. 125.
des ressources ou des équipements et à la prise de décision en aménagement du temtoire
(Gouvernement du Que'bec, 1998).
Selon le CREQ (1991), à moyen terme, les grands enjeux environnementaux à la MRC de
Portneuf concernent des thèmes se rapportant à l'eau, la gestion des déchets et l'aménagement du
milieu ('ïableau 5.4).
Tableau 5.4.- Enjeux environnementaux (MRC de Portneuf)
L
Déchets
'Gesfion des déchets solides
Traitementsecondaire 'Gestion des boues
1'Gestion par bassin-versant 1 de fosses septiques
1'~rotectionsources d'eau potable 1 'Gestion des déchets industn-eis
1 Inspection des rtridences I
Aménagement
Protection et gestion de la forêt
(~alntien du caractere agricole de la région 1
I1
Maîtrise de l'urbanisation
Révision et application des normes d'aménagement
Opffmlsation de I'uüii~ation du soltilisation du sol
1
1
Les tableaux 5.1 à 5.4 témoignent de modes distincts d'organisation de données reliés à la
problématique environnementale régionale. Ces trois modes constituent trois angles de vue des
systèmes temtoriaux.
a) Le tableau 5.1, complété par le tableau 5.2 et 5.3 témoignent d'une approche exhaustive
d'organisation de données territoriales.
104
b) Le tableau 5.4 part de préférence de constats de terrains, de problèmes identinés par les
acteurs locaux.
c) Un troisième mode s'inspire de la pyramide décisionnelle et met l'accent davantage sur Ia
hiérarchisation des utilisateurs des données (l3uogo et Chevallier, 1995).
Ces approches sont complémentaires et ont chacune leur utilité. En ramenant toute la
problématique de la thèse à sa dimension conceptuelle fondamentale, le cadre opératoire peut être
mis en perspective à travers trois phénomènes (Tableau 5.5) qui assurent également le lien avec
les concepts de base définis au premier chapitre.
Phénoméoe Application
Unité de sol
-
Processus décisionnel
-- - -- -
1 Mode de participation et négociation
Ces trois phénomènes ne sont pas étudiés de manière directe. Ils constituent plutôt la toile de fond
de la partie expérimentale de cette thèse.
Le sol, comme référence de support du système régional, est une dimension à la fois de
localisation et localisée; il peut être autant perçu que vécu (dimension objective et subjective), il
débouche sur les concepts de territoire et de systèmes temtonaux. Nous avons centré
l'expérimentation sur les façons de planifier son utilisation, la mesure de sa sensibilité et la
détermination de son affectation.
La caractérisation des parties prenantes s'effectue par l'analyse des interventions des groupes
d'acteurs, demandeurs et producteurs d'information environnementale. SeIon Mariel et Rousseau
(1993), les parties prenantes peuvent être considérées comme étant les personnes ou groupes de
personnes qui ont des intéréts pour un objet commun, un problème, une décision, raffectation du
temtoire], la gestion intégrée des ressources. Ces intérêts peuvent se manifester à au moins dela
titres dzflérents, soit en tant que personnes impliquées ou soit en tant que pérsonnes qffectées. À
p& de leur type de participation, ces auteurs les classent en différentes catégories représentées
dans le tableau 5.6-
Dans le contexte de cette thèse, nous avons repéré les groupes suivants:
1) Décideurs: Les décideurs sont représentés par deux instances que sont le Conseil des
Représentants (C.R.) et le Conseil administratif (C.A.), tel que défini par la Loi 125. Le Conseil
des représentants (plus de 22 membres) est formé du maire de chaque municipalité-membre et des
conseillers nommés (art. 168, 187, 195 et 202 de la Loi 125). Le Conseil administratif (6
membres) est issu du Conseil des représentants. Le C.A. se charge du suivi des résolutions du
Conseil des représentants et de la b o ~ marche
e de la MRC.
4) Population: Cette "nébuleuse"' constituant la population doit également être considérée. Les
citoyens de la MRC sont très présents dans la défdtion des axes de la progammation temtoriale
(le Schéma d'aménagement). Les responsables de la MRC répondent régulièrement à leurs
demandes de renseignements sur une base personnelle. Les planificateurs admettent d'ailleurs que
certaines de ces demandes pressantes des citoyens sont souvent l'élément déclencheur pour
l'élaboration d'un règlement ou d'un avis du Conseil des Représentants.
5) Autres: Ce dernier groupe est formé d'organismes ou d'institutions n'ayant pas généralement
des relations suivies avec la MRC. L'Assemblée Nationale, les organismes publics et les
ministères du Gouvernement, particulièrement celui des Affaires Municipales relèvent de cette
catégorie. Certaines organisations nationales ou internationales, comme les Amis de La Teme de
Québec ou Green Peace [Québec], appartiennent aussi ii ce même groupe. À I'occasion du
traitement d'un dossier, eues peuvent devenir des interlocuteurs directs de la MRC comme
fiduciairesSde Ia population alors qu'en général leur interaction est nulle. Ce cinquième groupe de
partie prenante ne sera pas considérée de manière systématique dans les analyses mais, dans
certaines circonstances, leur point de vue peut être pris en compte.
La Figure (5.1) constitue une synthèse théorique et exhaustive du modèle décisionnel adopté à la
section 4.2. avec ses flux de données et ses boucles de rétroaction. Dans la troisième partie de ce
travail, les flux principaux de ce modèle global sont repris pour esquisser un schéma procédurd,
un schéma fonctionnel et un schéma structurel dans la présentation de la démarche proposée.
Il apparaît pertinent de statuer dès à présent sur les thèmes à gérer au sein du modèle opératoire de
prise de décision, de même que les critères et les indicateurs d'estimation de la performance
territoriale. Une telle initiative est implicite dans une approche découlant des méthodes
traditionneIles de planification environnementale ou des SIG classiques (Goodchild in Foresman
1998). N&anmoins, la conception d'une méthodologie adaptée à une planification territoriale
soucieuse des préoccupations environnementales commande une approche davantage qualitative
avec des boucles d'itération.
Les critères et les données du projet d'expérimentation n'ont pas été identifiés a priori. ns ont
plutôt été définis à la première phase de ce projet d'expérimentation. De même, les méthodes
utilisées pour l'analyse des données ont été retenues à la suite de I'observation et de la critique des
processus décisionnels en cours à la MRC de Portneuf. La grille d'analyse pour l'ensemble des
données caractérisant le territoire d'étude, tout en se modulant au cadre théorique tel que défini,
s'est précisée et s'est affinée en cours d'expérimentation.
"semblement d'éléments hbtéroclites, aux relztions imprécises et confuses, d'après Ie Petit Larousse illustr6
(1998).
Martel et Rousseau (1993)définissent Iesfiduciaires, dans le groupe des parties prenantes, comme ceux qui sont
mandatés par un client. Rs participent au processur de formulation et de résolution du problème sans être afectés
par la décision.
Figure 5.1.- Modèle global de prise de décision
I Besoins 1
11 ENJEUX 1
Le cadre opératoire complète cette section relative à l'instrumentation. Il exprime la manière dont
les données de terrain ont été utilisées dans l'expérimentation pour aboutir aux résultats,
conformément aux questions et aux objectifs de recherche. Cette section détermine également les
conditions de base à retenir pour apprécier et vérifier la démarche analytique. Le cadre opératoire
contient quatre parties qui ont permis de saisir la dynamique et la portée de la p l d ~ c a t i o n
régionale à la MRC de Portneuf:
La constituiion de cette banque de données a consisté à répertorier et à consolider (ou enrichir) les
données existantes. La spécificité de la démarche de cette thèse a nécessité un inventaire étendu
des données disponibles chez d'autres groupes de recherche, d'organismes gouvernementaux
IO9
antant @à Ia MRC elle-même. Toute la documentation accessïbIe (références jmidiques, IéC4es,
méthodoIogiques et thématiques), par rapport à l'objet de la thèsef a été pour cela considérée.
Bien plus qu'une connaissance théorique des fonctions, rôles et tâches de l'appareil décisionnel, il
s'est avéré nécessaire d'observer les milieux, les cadres et les acteurs décisionnels, afin
d'appréhender la culture propre du Service d'aménagement. Les figures décrivant le
fonctionnement de ce service ont été établies grâce à une vin,btaine de séances de travail
(observation non-participante et entretiens non structurés) avec des cadres, dans les locaux mêmes
du service d'aménagement. Ces séances ont été emïchies d'tkhanges divers et de visionnement de
séances du conseil de la MRC.
Une s6rïe d'entretiens semi-structurées a été entreprise en vue de formaliser les modalités de
fonctionnement de ce service, ainsi que ses multiples relations avec les différentes catégories de
parties prenantes. Les éléments construits à partir de ces entretiens sont présentés et commentés
subséquemment.
4) Validation de critères
Enfin, pour vérifier la cohérence de ce cadre méthodologique, une autre série d'entretiens a été
organisée avec d'autres acteurs locaux. Ces entretiens ont servi A la vérification de la pertinence
des thèmes d'exploration sélectionnés parmi l'ensemble des enjeux territoriaux.
5.7 Résultats
Les enjeux actuels de la planifcation régionale révèlent l'émergence d'une double mutation à
gérer dans les gouvernements régionaux du Que%ec:
3 d'un côté la problématique environnementale,
* de l'autre, la décentralisation ou le transfert des responsabilités du gouvernement provinci&
aux paliers régionaux de gestion temtoriale.
CONTEXTE D'APPLICATION
Cette deuxième partie présente le contexte d'appiication de la thèse. Elle est formée de deux
chapitres complémentaires. Le premier (Chapitre VI) définit un état des lieux, avec les conditions
de la production des faits territoriaux et des décisions relatives au territoire, Le second (Chapitre
WI) expose les résultats des entretiens réalisés en milieu de travail avec Mérents cadres et
personnes-ressources de la MRC de Portneuf.
La présentation d'un état des lieux du cadre opérationnel constitue une démarche
classique dans les travaux portant sur la planifcation temtoriale. L'ampleur idéale que
pourrait prendre un tel chapitre dans une étude régionale ordinaire a déjà été esquissée
dans la section traitant des études environnementales (5 2.5). Selon la nature de la
recherche et les objectifs visés dans une évaluation temtoriale, cette présentation de l'état
des lieux peut se restreindre 2 une esquisse des bases biophysiques ou à la présentation du
profil socio-économique. Ii peut aussi s'étendre jusqu'au développement d'un modèle
prévisionnel multiobjectifs pour l'ensemble de la région.
La présentation de l'état des lieux dans cette thèse est orientée non pas dans la logique
d'une analyse géographique devant aboutir à une certaine synthèse ( 5 3 -5) mais plutôt elle
s'inspire des démarches de la prospective temtoriale. Ces deux concepts (analyse
géographique et prospective territoriale), bien qu'ils soient souvent utilisés de manière
équivoque, recèlent des nuances importantes, particulièrement dans cette perspective
méthodologique. Il convient de prendre le soin de rappeler certaines spécificités de
l'approche d'évaluation territoriale retenue dans cette thèse.
6.7 Pour circonscrire le cadre de l'évaluation femitoriale
Pour réaliser cette forme d'évaluation territoride, le chercheur récupère d'abord des
données existantes, en tenant compte de leur marge d'incertitude. La collecte de données
s'effectue de manière ciblée et ponctuelle. Le chercheur élabore l'information à partir des
données disponibles et en fonction de ses objectifs. La prospective temtoriale se produit,
généralement, dans un contexte d'urgence ou d'immédiateté. Elle nécessite souvent la
confrontation d'idées au sein d'une équipe pluridisciplinaire animée d'une vision
interdisciplinaire.
La spécificité du système temtorial qui caractérise une région entraîne qu'un modèle
temtorial sera toujours de type interprétatif (Bailly et al., 1995). Lors de l'évaluation
temtoriale, la récupération des prototypes élaborés dans les secteurs de l'ingénierie
l Le rapprochement B certains éléments de cinétique s'avère très éclairante. Un corps peut être observé par
rapport à son déplacement dans l'espace, c'est la mesure de la distance parcourue ( d ).Ii peut être observé
selon le temps utilisé pour effectuer ce déplacement, c'est la mesure de sa vitesse (v = d l t). Finalement, Ia
mesure de I'acc616ration de ce corps témoigne de Ia variation de sa vitesse dans le temps, c'est-à-dire, le
rapport de la distance parcourue au c m 6 du temps (a = d / ?). La mesure de cette dynamique permet de
mod6Iiser la trajectoire de ce corps ou d'anticiper sur sa trace probable dans le plan d'observation au temps
t,,. (Lencastre, 1984)
traditionnelle, à l'instar des équations ou modèles d'état2 et des variables d'évolution3, se
font au prix de nombreuses abstractions. I1 faut admettre d'emblée que la capacité de
prédire, 2 tout instant (t,) l'évolution du système, et d'anticiper son état d'activité demeure
limitée. Les conditions de la constitution de l'information temtoriale, l'acceptation ou le
rejet d'une variable explicative, la formalisation des relations entre les paramètres d'un
modèle territorial font qu'un chercheur ne peut pas toujours obtenir une chaîne
hypothético-déductive rigoureuse au terme de l'élaboration de son concept (Gilpin, 1995).
Le cofit de la scien@cité en évaluation temtoriale implique que le chercheur explicite
clairement ses questions de recherche pour que la postérité puisse tester sa validité avec
l'expérience et le temps. Eckert (1996) note au passage que "Cela laisse ouverte la
possibiIité à un observateur ulfërieurplus documenté de valider [I'hypothèse] ou non .... "
Carte d'érosion des sols, géomorphoIogie du territoire, régime hydrique, carte des sols inondables, bilan
des ressources naturelles ou indicateurs socio-économiques.
Indicateurs de pression agroenvironnementale, indicateurs socio-économiques, bilans d'utilisation ou
d'occupation, variation d'appréciation d'un facteur selon différentes 6chelles de référence.
MRC: Municipalité régionale de comté. ELle constitue un pallier de gouvernement regional- Elle est
formCe par le regroupemect au sein d'une même structure intermunicipale de villes, de villages, de cités, de
municipalités rurales et de Temtoire non-organisé flN.0.).Voir Annexe 3: Système municipal au Québec.
anciennes corporations de comté6. Le rôle fondamental de la MRC se situe dans
l'élaboration, l'adoption, la gestion et la révision du schéma d'aménagement de son
territoire et des règlements afférents. La législation lui reconnaît du même coup un autre
ensemble de compétences comme:
la gestion d'équipements et d'infrastructures intemunicipales;
l'évaluation foncière, les bureaux d'enregistrement, les palais de justice;
l'acceptation de compétences pour fownir des senrices l'ensemble des municipalités
ou à certaines d'entre elles (déchets, installations sanitaires, loisirs, tourisme,
éclairage, parc régional, etc.);
l'acceptation de la delégation d'un pouvoir du gouvernement;
des compétences résultant d'ententes intermunicipales (biens, services, travaux
publics, fonds de pension, ...);
La loi 125 semble, à première vue, être davantage préoccupée par les prérogatives du
développement économique local et régional. Elle attribue aux MRC le mandat de
programmer ce développement à partir de la réalisation du Schéma d'aménagement.
L'analyse du contenu de cette loi montre, toutefois, que le législateur a pris soin de
connecter celle-ci 2i plusieurs lois et règlements relatifs à l'environnement. Cette situation
complique la démarche de I'aménagiste.
I
9. Le plan d'action: indiquant les étapes de fa mise en oeuvre des
projets du schéma. les partenairesassociés et les moyens prévus.
- -
1
Souge: Adaptation de MAM, 1993 selon les arîicies 5, 6 et 7 de Ca Loi 125.
Les schémas d'aménagement de la première génération n'ont pas toujours été à la hauteur
des espérances: l'idéal de concertation se trouvant trop souvent en butte à la volonté
d'autonomie des municipalités membres @KM, 1994). L'évolution de la stratégie
que%écoise de développement régional indique clairement que les MRC sont appelées à
assumer de plus en plus de responsabilités en matière de développement et
d'environnement (OPDQ, L976;Audet et Le Hénaf, 1983; GQ, 1992; CREQ, 1995; GQ,
1997). Cette orientation politique, manifeste depuis le début des années 90, se concrétise
davantage ces dernières années. Les amendements successifs des orieûtations du
Gouvernement en matière d'aménagement (1995 et 1997), la révision de la Loi sur la
protection du temtoire et des activités agricoles, l'entrée en vigueur du Règlement sur la
réduction de la pollution d'origine agricole (1997) et la négociation du Nouveau Pacte
Municipal (juin-sept. 98) relatif à une redistribution des responsabilités et de la fiscalité
locale constituent, sans conteste, la charpente d'un nouveau modèle de gestion territoriale
en gestation7.Cette nouvelle dynamique ne manquera pas de modifier les procédures de la
prise de décision dans les MRC.
'Les conclusions e t recommandations de la Commission Bédard sur la Fiscalité municipale au Qudbec sont
comprises dans ces mêmes réaménagements des responsabilids politiques, Avril 1999.
Après plus d'une décennie de pratique et à l'occasion de la préparation des révisions des
schémas de la première génération, il est pertinent de constater que le thème de
I'environnement a souvent constitué la clé de voûte de la participation effective et du
debat enrichissant des différents groupes d' acteurs temtonaux peaudet, 1993). La
difficulté d'appréhension des échelles de planification par rapport aux échelles de décision
ont sans doute été Ia source de nombreux amendements ou dérogations. Le schéma
d'aménagement devra être plus que jamais un outil de c o ~ a i s s a n c edu milieu, qui
permettra la concertation des acteurs, la planification et la mise en œuvre des projets
temtoriaux, en même temps quelle aidera à la communication ainsi qu'à la promotion des
activités réalisées ou projetées dans le milieu, ...(MAM? 1994).
Deux points particuliers de cette loi révisée méritent un commentaire davantage soutenu
dans cette section; ce sont le caractère obligatoire de la préparation du plan d'action et la
dimension environnementde.
A) Le Plan d'action
Dans les précédentes versions de la Loi 125, le plan d'action était considéré comme
nécessaire pour certaines catégories de projets (d'~astnictures,intermunicipal, etc.).
Depuis la révision de 1993, il a été inséré comme document d'accompagnement
obligatoire8.Caron (1995) lui a reconnu des caractéristiques qui en font un instrument de
planification stratégique.
La planification stratégique est une démarche provenant du génie militaire. Elle a d'abord
été récupérée dans le génie civil pour la gestion des grands chantiers (ponts, barrages).
Elle a été depuis remodelée dans les domaines de l'administration, de la gestion des
opérations autant qu'en gestion territoriale (Moskow, 1978; Pieiffer, 1991).
'L.A.U. 125,art. 7.
Le plan d'action définit Ie temps et le type d'intervention des diff6rents partenaires de
I'ménagement du temtoire. II constitue un outil efficace et flexible de gestion de projets-
Par rapport à ces derniers, il répond aux questions suivantes:
Quoi (interventions retenues et étapes)?
a Qui (partenaires, acteurs, sujets et objets)?
=, Où (lieu et transcription sur le temtoire)?
Comment (critères, compétences, matière et manière)?
3 Quand ( échéancier, date, délais et latence)?
=, Pourquoi (résultats escomptés, impacts, retombées et évaluation ex-unte)?
Le plan d'action constitue le principal lien entre les différents intervenants. Il facilite la
cohérence (interhtra) des projets définis dans le schéma ainsi que leur exécution. Il
favorise la performance, la mobilisation des acteurs du milieu et la stabilisation
conséquente aux propositions d'intervention. Il constitue:
a) l'expression d'un contrat social entre les groupes d'acteurs du territoire,
b) la formulation d'un engagement moral des élus par rapport 2t la population, et
finalement
c) un cadre de travail pour les fonctionnaires et les autres professionnels du milieu.
Le plan d'action est inclus dans le schéma tout en n'étant pas assujetti à toute sa
procédure d'adoption et de modification. Ii n'est pas coercitif et n'engage pas légalement
les élus. Son caractère lui fournit une souplesse, dans la fréquence de sa mise à jour, ce
qui est toujours apprécié par les gestionnaires. Le plan d'action rend ainsi le schéma
d' aménagement crédible et réaliste (MAM, 1994).
'O Elle est campos& de 24 membres (5 Ministres, 7 représentants du milieu des affaires, 6 du milieu
municipal et corporatif, 4 des associations écologistes et 2 du secteur de l'éducation).
5) des conditions sociales, économiques et culturelles.
6 ) des infrastructures et des autres équipements associés.
7) de tout solide, liquide, gaz, odeur, chaleur, bruit, vibration ou radiation résultant
directement ou indirectement des activités humaines.
8) des atouts naturels reconnus pour leur beauté naturelle, leur perspective ou leur valeur
scénique (pittoresque).
9) des biens historiques et patrimoniaux.
20)des sites crilturels et religieux reconnus.
Il) de la planification, de la protection et de la gestion environnementales; du contrôle de
la pollution, de la conservation de la nature et de toute autre mesure de mitigation.
L'opportunité d'utiliser des SIG en gestion municipale est un phénomène assez répandu
dans les pays-membres de ~'O.C.D.E.'~.Au Québec, les trois communautés urbaines sont
actuellement bien engagées dans différents projets d'intégration de la géomatiqueI6. Et
- L'enquête de 1993 de l'association de l'informatique municipale avait révélt5 que, dans les
municipalités et les MRC, l'outil informatique était généralement présent. L'essentiel des
applications étaient tournées vers la bureautique, la gestion administrative, la gestion des
données. Un intérêt certain se manifestait pour la cartomatique et la géomatique (AIMQ,
1994). Thénault (1995) et Thériault et Gaudreau (1995) se sont intéressés davantage à
l'état de l'intégration des SIG dans les MRC au Québec. Ils ont relaté le caractère
particulier des MRC de Bellechasse, de Deux-Montagnes et de Coaticook dans ce
domaine. La MRC de Bellechasse est particulièrement bieri impliquée avec le projet de
réforme cadastrale et sa mission de gestion de l'information territoriale octroyée par les
municipalités. Elle a opté pour une structuration en profondeur en intégrant la géomatique
comme service de base dans son organigramme (Gélinas, 1994). À l'analyse de ces
expériences pionnières, on peut remarquer que l'expérience est faisable et que les
utilisateurs reconnaissent une réelle amélioration de leur productivité. Il importe aussi de
signaler une certaine réticence de nombreuses autres MRC dues principalement au temps
de latenceladevant la nouveauté technologique, à l'insuffisance de préparation des gens
oeuvrant dans les MRC (Eilière technologique) et à des estimations de coût souvent
excessives.
l7 CUQ, CUM. CUO, Beauport, Québec, La Baie, Jonquière, Répentigny, Sherbrooke, .-.(Dossier @cial
Arpenteur-géomètre, Vol. 20, 1993; AQGM, 1996).
l8 Temps écoulé entre le stimulus et la réaction, temps mis par un individu, une organisation ou une
entreprise pour s'appropriereffectivement d'une innovation technologique-
(cartographie écologique) et les SIG pour la révision du schéma d'aménagement, de façon
2 faire mieux ressortir les conditions de la gestion enviro~ementaledu territoire et des
ressources naturelles (Gérardin, 1996). Ii importe de rapporter parallèlement les initiatives
systématiques du Ministère de l'Environnement et de la Faune, de celui du MAPAQ avec
le projet GIRMA'~,de celui du Ministère des ressources naturelles avec le Forum des
usagers du plan géomatique gouvernemental et le Projet de la base géographique
régionaIe20.
Ces nouveaux enjeux décisionnels sont connus dans la MRC de Portneuf. Cette MRC fait
figure d'avant garde dans la région de Quebec depuis qu'elle a décidé de s'adjoindre une
Table sectorielle "Environnement" comme organe consultatif en matière
d'aménagement2'. De plus, la MRC de Portneuf collabore ou a collaboré récemment avec
trois importants projets de recherche en SIG portant sur son territoire. Ii s'agit:
- du Projet de caractérisation du temtoire, par le ministère de l'Agriculture du Québec;
- du Projet de cartographie des aquifères du piémont laurentien, par le Centre
Géoscientifique de Que3ec;
- et d'AGRIECOR, un projet éco-recherche (Plan vert du Canada) sur I'impact de
l'agriculture intensive sur l'écosystème régional réalisé par le groupe Écogestion de
l'Université Laval et auquel se rattache cette thèse.
Ces expériences sont très intéressantes. Toutefois, ces initiatives demeurent encore
partielles, ponctuelles et limitées dans le temps. Ii importe maintenant de promouvoir
l'émergence dune méthodologie globale, capable de tenir compte de l'évolution des
enjeux, des changements de valeur et de leur implication sur le caractère prospectif des
affectations du temtoire. Ceci permettra aux acteurs de bien définir des stratégies
l9 GIRMA : gestion intégrée des ressources en milieu agricoIe, une géobase d'interrogation de d 0 ~ 6 e sur
s
le territoire et sur les expIoitations agricoles, qui a remplacé le syst5me Geo-Extra.
" Communications de Lachance B. (Environnement et Faune, Québec) et Grave1 L. et Laberge L.
(Ressources Naturelles, Québec), Congrès de 1'Associationquébécoise de cartographie, 1996.
2L Projet de poIitique environnementale élaboré par la Table de concertation "Environnement",Portneuf,
1995.
globales d'aménagement local ou de mieux mesurer les conséquences de leur action (ou
inaction) sur le fonctionnement du territoire.
Dans un horizon à moyen terme2, les enjeux de la prise de décision dans Ia région de
Portneuf concernent l'eau, la gestion des déchets et l'aménagement du milieu. Ainsi, nous
pouvons établir:
- qu'il existe une problématique environnementale à la MRC de Portneuf;
- que la caractérisation de cette problématique constitue bien une étape marquante de la
procédure de révision du schéma d'aménagement et de l'élaboration d'un projet prospectif -
d'organisation du milieu;
- qu'il n'existe pas encore d'éva.uation effective de l'état de la situation;
- que les méthodologies en usage actuellement ne facilitent pas la prise de décision
éclairée, et ce notamment en regard des préoccupations environnementales véhiculées par
les parties prenantes.
22 CREQ (1993) autant que l'analyse documentaire, les entretiens des membres du Service d'aménagement
de Ia MRC et de quelques presonnes-ressources pair survol environnemental. Table sectorielle
"Environnement",Les orientations du gouvernement et CREQ].
cours de ces 125 dernières années, décrit grossièrement la forme d'une cloche (Figure
6.1). Elle a été en progression constante et accélérée pendant de très longues périodes
(187 1-1950)qui ont été marquées par une dispersion de la population sur le territoire de
la province. À partir du tournant des années 1950, l'écoumène a atteint un maximum
suivi d'une décroissance associée à une densification marquée par un mouvement
centripète. Cette densification se manifeste particulièrement le long d'un axe Est-Ouest
centré sur Ie Fleuve Saint-Laurent, entre deux pôles majeurs que sont respectivement
Montréal et Que%ec, en plus de deux pôles secondaires que sont Hull et Sherbrooke
(Vachon et ai. 1993 et -UMRCQ, 1993). Depuis, le territoire méridional de la provinck
semble se désertifie? ou s'animer davantage selon les éléments structurants induits par
ses points ~entraux*~
au lieu des potentialités de base de ces municipalités constitutives
(Bailly et al. 1993, Villeneuve, 1996).
LnilC
D'autres recherches ont déjà élaboré sur les tenants et les aboutissants de cette dynamique
de peuplement (Courville, 1996). Ce qu'il convient surtout de retenir à p h de ce
w
-0z
Régions m m
adminstratives -k
W
O
-Y
O
e
0
P
h
Y
0,
3
-ms -z0 gdl 3
C
O
L
C
O
-
5-
4
m
7
3
Populaltion (Oh)
2,59 2.05 1,07 3,4E
Les deux sexes
Nombre de
2,63 1.50 1,14 3.2s
naissances (%)
Nombre de Revenus
2,11 2.12 1.09 3,51
déclarés (%)
Nombre de Revenus
2,01 1.98 1,O8 3.51
d'emplois déclares (%)
I Nombre de Revenus de
sources pubtiques (%) 1 2,901 2,851 1.101
3.9E
I des
fermes en hectares (%)
Nombre de fermes
I lO,6O
I
l3,84
1
11.77
I 8,OC
1 Nombre de fermes
de 201 hectares et plus 1 13.401 17,531 8.25 1 9.28
Production principale:
Production principale:
I Production principale:
Pommes de terre (%) 1 1 4.551 57.581
BSQ, 1997
15 10 5 O 5 IO 15 20 25
" Ces municipdités sont class6es parmi les plus peuplées de Ia région d e Québec après celles de la CUQ,
par ordre: Saint-Raymond,Donnacona., La Malbaie - Pointe-au -Pic, Lac-Beauport et Pont-Rouge.
Figure. 6 3.- Pyramide des âges à la MRC de Portneuf en 1991
2800 2400 2000 1600 1200 800 400 O 400 800 1200 1600 2000 2400
Nombre de personnes
Source: Statistiques du OuBbec. 1997.
Toutefois, le revenu moyen par famille semble obéir à un patron tout à fait différent des
autres variables socio-économiques. Ii est plus élevé à Neuville et Pointe-aux-Trembles
(plus de $45000). Donnacona occupe la septième place et St-Ubalde et St-Casimir les
vingtièmes places (ex-aequo). Sainte-Christine a le revenu moyen le plus bas ($22652)
résultant du plus fort taux d'unités familiales à faible revenu de la MRC (49%).
Le milieu périurbain est une zone de contact dans laquelle se déroulent simultanément:
l'expansion urbaine et la restructuration agricole. Chacun de ces processus suit ses propres
dynamiques. Toutefois, les nouveaux ruraux deviennent souvent majoritaires avec le
temps et prennent dès lors L'initiative de spécifier leur demande d'espace ce qui
restructure le tissu purement rural en un continuum rural-urbain (Marois, 1996) et
augmente les risques de conflits d'utilisation du sol. Dans Portneuf, les municipalités
situées à l'est de la MRC subissent l'attraction de la Capitale et évoluent comme des aires
de périurbanisation (banlieue) autour de la CUQ?
En effet, 40% des travailleurs de Neuville ayant mentionné Ieur lieu de travail ont déclaré
un emploi dans l'agglomération de Québec (Statistique Canada, 1991). Pour les autres
municipalités de la portion Est du temtoire, à l'exclusion de Saint-Basile, ce pourcentage
est de 15%.Par contre, dans la portion Ouest, ce pourcentage est de 3,696,à l'exception
de la municipalité de Deschambault où 22,58% de ces travailleurs ont déclaré une
mobilité (travail-résidence) (Tableau 6.3).
Tableau. 6 3 Caractérisation des Municipalités de la MRC de Portneuf, Canada.
PopulallonecUve en
Constnictionsneuves
entre 88.97
Nombte de Iravanleunia
domlclle en 1991
Nombre lolal d'empids
onerts ocwpos dans la
% travallleun Iravaillanl
dans la CU9 en 1991
22 58 Ot
Svperîide des zones de
tbldenœ non spécllléa
Supfflde des zones de
--
résidence urbaine 101,54 51,1!
Supffldo des zones de
rbsldence de vill8glalure
5,84 29
OUEST >-
EST
Compilation: Statistiques Canada, 1991; bcorecherche, 1997; MRC de Portneuf, 1999.
À l'intérieur de ces grands ensembles (Nord-Sud et Est-Ouest), des éléments secondaires,
à échelle locale, harmonisent et structurent le territoire autour de sites ou des villages de
reIais pour former la trame du voisinage ïntrarégional.
Dans le chapitre traitant de l'état des lieux (Chapitre VI), la mission de la MRC a été mise
en contexte. Nous avons cherché à comprendre comment fonctionne et se transforme le
temtoîre de la MRC (avec qui? au contact de quoi?) et quels sont les leviers et paramètres
qui peuvent être mis en action, pour faire varier l'activité, la smcture ou la performance
du système temtonal à l'étude. Il importe, maintenant, de présenter l'appareil décisionnel
à travers son contexte logistique, sa structure et son fonctionnement.
La MRC de Portneuf est dotée d'un parc informatique de dix postes et d'un réseau
informatique dévolu au Service de l'évaluation foncière. Le formatage, les logiciels et la
puissance varient d'un poste 5 un autre, allant du Pentium au processeur 386-SX en plus
d'un poste MacIntosh. L'échange de données numériques au sein de l'organisation et
même avec les municipalités-membres s'effectue de façon rudimentaire. Ces ordinateurs
sont utilisés essentiellement pour le traitement de texte et d'autres tâches reliées à
l'éditique. De nouvelles pratiques commencent à s'établir au sein de cette institution avec,
notamment, l'implantation de la cartographie assistée par ordinateur .
CRCPD: Centre régionaI de concertation et de dt5veloppement de Portneuf; CLD: Centre local de dt5veloppement;
SRDP: SociEt6 regionale de développement de Pormeuf.
7.1.2 Stnicture e t fonctionnement de la MRC
GOUVERNEMENTAUX 5
~-SADCP +L Conseil des
k Représentants
4.
CRCDQ
a) Le Conseil des représentants (CR): Il constitue le p ~ c i p aorgane
l de décision de
la MRC tel que défini par la loi 125 (LAO et le Code municipal. Il est formé des
représentants élus des 22 municipalités de la MRC. Il se réunit une fois par mois. Les
ministères et les services gouvernementaux interviennent dans Ia MRC conformément
aux prérogatives définies par la loi, Ainsi, toute la nébuleuse véhiculée par le vocable de
MRC se cristallise à un premier pian à travers le Conseil des représentants. Celui-ci
constitue l'instance décisionnelle par excellence de l'entité temtonale (MRC). Son vote
assure l'approbation des certificats, des règlements relevant de la juridiction de la MRC
ou encore du schéma d'aménagement. Au nom de la MRC, le Conseil des représentants
interagit avec les ministères et le Parlement provincial. Ce Conseil peut constituer des
organes consultatifs, comme les tables sectorielles, qui lui adressent des avis. Le Conseil
entretient parallèlement des relations de consultation, de hiérarchie ou de partenariat avec
un ensemble de services, d'organisations et de corporations régionales à vocation multi-
sectorielles ou à mandat Limité formant la Tablep e m n e n t e de concertation régionale.
Rapprocher ce commentaire de fa notion de systeme (de Rosnay, 1985); note: page 126 et $3.5.
adresser des avis. Finalement, il produit des idormations utiles aux décisions du Conseil
des représentants et à la négociation avec les organismes régionaux et la population tout
en recueillant auprès de ces derniers des données complémentaires sur le territoire.
Municipalités
CRCDB
Groupes de
1 1
Recherche
CLD dePottneuf
popUIdon 1
Ce service se trouve à la croisée de tout un ensemble de relations essentielles à Ia vie de
la MRC. Il constitue le levier de l'application du consensus régional dont le Conseil des
représentants assure la légitimité politique et la reconnaissance publique. Si le processeur
du système régional constitue un concept et si le pilotage est à l'initiative privilégiée du
Conseil des représentants, le Service d'ménagement est, dans la réalité, I'agent principal
de la cohérence interne du système territorial. Ses pratiques exigent une intelligence de
l'intégration des activités du milieu par rapport à la diversité des échelles d'intervention
(1:1000 à 1:25000)et à la pluri-appartenance des milieux (5 3.5). Ses volets principaux
d'activités sont présentés en ces termes dans les documents publicitaires de la MRC:
Modzj?catratron
et révision du schéma d'aménagement;
Analyse de la conformité des inrtnmrents d'urbanisme locaux au schéma d'aménagement;
Analyse des d e d e s d'autorisation, d'inclusion ou d'exclusion présentées à la Commission
de protection du territoire agricole;
Émission des avis sur les demandes de certificat d'autorisation présentées au Ministère de
l'environnement;
Élaboration, mod@cation et application des règlements d'urbanisme pour les tem-toires non
organisés (T'Ne O.);
Émission des permis et cerfifcars relatïifs aux ZN.O.;
Analyse des interventions gouvernementales en regard des dispositions du schéma
d'aménagement.
Les tables sectorielles: Elles sont des créations du Conseil des représentants. Tout
en étant en relation principale avec ce dernier, elles entretiennent un ensemble d'échanges
Santé et CLD
Services sociaux
Envirennement
Y
1 Éducation et 1
m"
1
Forêt
directs avec le Service d'aménagement. Ce sont des organes consultatifs qui détiennent
toutefois une assez grande marge d'autonomie dans leur fonctionnement général. Les
tables sectorielles, tout en étant des organes consultatifs créés par le Conseil des
représentants, préparent des avis tant à l'intention de ce dernier qu'à celui du Service
d'aménagement. D'un autre côté, ce dernier les consulte régulièrement pour la définition
de l'orientation de ses stratégies. Le Comité consultatif d'urbanisme et le Comité
consultatif agricole, bien qu'ils détiennent leur autorité de manière particulière par la Loi
125, fonctionnent suivant des statuts similaires. Les tables constituent ainsi Ie pallier
principal d'interaction organisée entre L'appareil décisionnel et ia population. Leur
contexte particulier d'évolution est étayé davantage à la section se rapportant à la
participation de la population (5 7.2.4).
+
Conseil des vote Certificats, décisionne].
Règlements, .-.
Conseil des d é f i t mandats . pour Se ~ c e Résolutions 1
-
d'aménagement
ConseiI des gère et administre par Conseil administratif délégation
l'intermédiaire du 1
Service exécute mandats Conseil des hiérarchique 1
I
--
représentants
Service fait le suivi et votes et résolutions exécutif
d'aménagement l'application 1 p- --
Service consultatif
d'aménaoement
consultatif
d'aménaoement
soumet propositions Tables sectorielles
d'aménagement
produit informations divers intéressés productif
d'aménagement
Service fournissent données / Service coopératif
Gouvernementaux d'aménagement
Tables sectorielles soumettent avis Service participatif
d'aménagement
Tables sectorielles soumettent avis Conseil des
1 représentants
participatif
I
7.2 Exploration de cinq situations de prise de décision
La première étape pour le Service d'aménagement a été de définir les enjeux d e cette
révision. Le mandat, dans un premier temps, a été traité par une équipe réduite de la MRC
qui s'est ainsi arrêtée sur une procédure basée sur des réunions thématiques. Avec la
participation des tables sectorielles, un premier portrait de la région a été tracé par cette
équipe réduite. La méthode de travail utilisée a nécessité le recoupement de documents
divers, de séries de données collectées par la MRC, de cartes thématiques et de cartes de
synthèse élaborées par les services régionaux de certains ministères. De là, une première
version des enjeux a été élaborée. Les enjeux y ont été découpés selon des objectifs
sectoriels avant d'être soumis à la consultation auprès des tables sectorielles. Ces
échanges, animés par une équipe de travail du service d'aménagement, a abouti, en avriI
145
1994, à une version définitive des enjeux de la révision. Ce qui a marqué la fin de la
première étape de la révision pour le service d'aménagement. (Figure 7 4).
c
Méthode de Travail
Plan de travail.
Documentaiion,
Données de terrain,
Données des Tables sect.
Synthèse sur le territoire
Cartes, Zonage,
M.A.M. (B.R. DeschambauB),
M.T.F. (V.G.De Duchesnay)
Autres (extra-régionales, Nat.)
\
+xtrait H i a b l e 21 ConsuItation
7Réunion,
wable 3/-
-.(~xtrait Débat,
Échange hformel
III
Commentaire
Preoccupafions
---
Municipalités
u
Points de vue
/ Thèmes ( 5 0 7 ~
Constats (50) n+
Perspectives (5y
\
Conseil des
MRC voisines
À cette étape, une nouvelle grille de discussion a été élaborée. Pour un objet donné, un
minimum de deux réunions était prévu avec la table concsrnée. Au cours de la première
réunion, le service d'aménagement présentait le cahier de charges en question et répondait
à quelques questions d'éclaircissement. À la deuxième rencontre, les discussions de fond
étaient entamées. En cas de conflit, les discussions se poursuivaient à travers d'autres
rencontres, puisque l'objectif premier était de parvenir à une proposition consensuelle. Le
schéma révisé est constitué essentiellement par la compilation de ces dix-sept
propositions consensuelles. Le dépôt officiel est effectué auprès des municipalités
membres, des MRC voisines et du MAM, après l'adoption par le Conseil des
représentants. Le MAM a le pouvoir d'accepter ce Schéma révisé ou de faire des
recommandations à la MRC pour le corriger.
Questionnaire
'Avis
1"- rencontre
- Formaifié 2
-.
rencontre
Discussion de fond
,---..-
Consensus
ompensation
1 Compromis 1
i
Conseil des
Dans la première étape de cette planification (production du DOR), les objectifs étaient
assez globaux et la quête du consensus était ielativement aisée. Mais quand on arrive au
document relatiî à l'objet de révision, la proposition consensuelle s'obtient moins
facilement. Au cours de ces entretiens, nous avons pu noter que la négociation de ces
conflits entraîne, quelquefois, de réelles frustrations pour les parties prenantes. LI faut
comprendre que ces discussions impliquent souvent des débats relatif.. aux valeurs
fondamentales et aux informations gérées par les parties prenantes. Finalement, ces
de3at.s peuvent être clos souvent en vertu d'un rapport d'autorité (région dominée), quand
les négociations ne traînent pas indéfiniment (région politisée), Après plus de quatre ans
de préparation de ces documents, la MRC a été obligée d'engager un chargé de projet
pour terminer le processus de révision.
Ainsi, à chaque fois qu'un compromis est obtenu, il faut toujours s'interroger sur les
conditions (le prix) de son obtention. Certains des documents consensuels obtenus dans le
cadre de ce processus de révision sont déjà jugés peu satisfaisants et non appropriés par
rapport aux enjeux temtoriaux identifiés. C'est notamment le cas pour des dossiers
comme la gestion des déchets ou Ia gestion des boues de fosses septiques. L'ampleur des
concessions effectuées par le Service d'aménagement pour arracher le consensus aux
parties prenantes produit des énoncés de politique ou de planification largement en-deçà
des préoccupations réelles des gens du milieu. Le défi, dans de tels contextes, n'est pas
d'identifier le problème mais d'articuler l'information environnementale et de négocier la
confrontation des valeurs, afin de produire des politiques, des plans, des règlements et des
choix relatifs au territoire qui soient aptes à répondre aux défis de l'heure, au-delà des
approches sectorielles. Au terme de cette procédure, la MRC devra disposer d'un cadre
prospectif pour orienter son aménagement et d'un outil légal pour contrôler lYaEectation
du sol.
7.2.2 Modification au règlement de zonage (principal outil stabilisateur entre les
pratiques des groupes sociaux)
-# 4-
Lettrede 1 MRC 1
Modification
1 Zonage 1
ryfl Y
Urbanisme 1
O urbaniste?
n
Municipalité X
p.""$
w
a
@ PP0 3 fl
1 T
1 CONFUT
1 INon Conforme Affectation
Principe
Usage
A Orientation
Quand une municipalité veut faire apporter une modification au règlement de zonage, elle
transmet une lettre à cet effet B la MRC. Le Service administratif achemine cette lettre au
Service d'aménagement. L'urbaniste chargé du dossier effectue une analyse documentaire
ainsi qu'une analyse de conformité avec les principes, les orientations et les affectations
votés dans le Schéma, puis, il dresse son rapport. Si le service juge la modification non
conforme, la négociation se fait avec la municipalité intéressée. Et une fois les révisions
jugées acceptables, le rapport de conformité est acheminé au Conseil administratif qui le
transmet au Conseil des représentants en recommandant un vote favorable.
Le zonage constitue l'un des instruments d'urbanisme les plus anciens et probablement le
plus connu. La technique du zonage se définit comme la subdivision du temtoire
municipal en zones à l'intérieur desquelles s'applique une réglementation concernant Ies
affectations du sol autorisées ainsi que les normes régissant la forme,la aame et le design
du milieu aménagé ou à aménager.
Bien qu'il soit davantage réglementaire, le zonage demeure malgré tout le principal outil
stabilisateur entre les pratiques des groupes sociaux; et à long terme, il contribue à
orienter le développement urbain et l'aménagement du territoire dans son ensemble. Il
exprime une forme de pilotage du système temtorial. Son emprise est structurante et
régulatrice. Elle transcrit l'offre d'espace du système temtorial3. Elle exprime dans une
certaine mesure, l'état des luttes sociales par rapport à l'appropriation de l'espace. La
Le règlement de zonage prescrit les usages du sol autorisés dans chaque zone et les
normes d'implantation à observer. 'Plusieurs -MRC se contentent de ménager les
susceptibilités en préservant tous les usages déjà autorisés. Eues protègent ainsi tous les
acquis et n'empiètent sur l'autonomie locale que là où il ne pourrait en être autrement, par
exemple, en matière des normes enviro~ementales (Beaudet, 1994). Lors des
consultations sur les schémas, les plans ou les règlements, le nombre de participants et le
degré de participation s'accroissent en proportion directe de la précision de l'échelle de
planification5. Quand tous les intérêts individuels sont ménagés, on observe encore moins
d'enthousiasme. La mobilisation est forte chaque fois que le Règlement de zonage ou sa
modification enhaîne des implications directes dans la qualité de vie de groupes précis de
résidents. Le projet de porcherie à Grondines en 1996, le projet de porcherie à Neuville en
1999, le passage de !a piste cyclable à Lac-Sergent en 1997 ou encore le projet
d'hydrobase à Cap-Santé en 1999 constituent des exemples notoires de mobilisation6.
Dans ces dossiers délicats, la MRC se voit souvent contrainte de recourir à me firme
extérieure pour faire valoir la justesse de ses choix7.
Ainsi, les groupes intéressés ont compris l'importance des décisions implicites dans la
réglementation d'urbanisme. Ces règlements sont sans cesse 1' objet d'amendement au
sein des assemblées municipales, sans nécessiter de changement dans le Règlement de
zonage des MRC. Il y a donc matière de s'interroger sur l'efficacité d'un tel instrument.
On a déjà observé des virages à 180 degrés dans la justification d'un projet ne nécessitant
aucune dérogation au plan d'urbanisme (Caron, 1995).
Ezop-Québec, une viIIe vendre, 1976; La question urbaine, 1979; Jacobs in Campbell Scott and Fainstein, 1996;
Gratz et Mintz, 2998-
1:1000 à 1:250000 pour passer du local au sub-régional et ensuite au regional.
Dossier de Presse, MRC de Portneuf, 1991-1999.
Firme BPR en 1998 dans le dossier de 1a piste cycIable; Firme PLURAM en 1999 dans le dossier de l'aérodrome à
CapSam€.
7.23 Comité consultatif agricole (CCA)
L e comité consultatif agricole (CCA) tel que défini par le chapitre V.1 de Ia Loi 125 est
chargé d'étudier, à la demande du Conseil des représentants ou de sa propre initiative,
toute question se rapportant à l'aménagement .du temtoire agricole et des aspects
environnementaux qui y sont associés8. II existe dans toute MRC contenant une "zone
agricole" au sens défini par la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles
(chapitre P-41.l)..n est formé de trois délégués de la MRC et de trois délégués de I'UPA.
En fonction de ces dispositions, la MRC de Portneuf était tenue de se doter d'un CCA,
Une fois la notification officielle parvenue à la MRC, le Service d'aménagement a
effectué les recherches et a inséré cet élément à l'ordre du jour de la prochaine réunion du
Conseil administratif. Ce dernier a ensuite élaboré une résolution demandant au Service
d'aménagement de préparer un dossier pour la formation du CCA, avec une proposition
de structure, d'échéancier et de budget. Le Service d'aménagement s'est acquitté de ce
mandat en soumettant une proposition complète au Conseil des représentants. Ensuite, ce
dernier a voté une résolution mandatant le Service d'aménagement pour la mise sur pied
effective du CCA.
Le CCA reçoit son budget et des éléments de logistique du Conseil des représentants et en
retour, il lui soumet des rapports et des avis. Parallèlement, le CCA participe aux
consultations effectuées par le Service d'aménagement au même titre que les tables
sectorielles. Considérant la composition du CCA et l'obligation qui est faite à la MRC
d'en recueillir l'avis dans certains dossiers, le CCA semble détenir un poids Iégal
considérable dans l'étude des projets agricoles (Figure 7.8).
La MRC est tenue d'y soumettre tous les projets de modification des plans et règlements d'urbanisme en zone
agricole.
Figure 7.8.- Création du Comité consultatif agricole
Conseil des
En mai 1992, à l'initiative du Conseil des représentants, la MRC avait décidé d'explorer la
pertinence de s'adjoindre une série d'instances de consultations représentatives des
différents secteurs de la population. Un chargé de projet fut employé pour faire les études
préalables afin de déhnir le cadre de fonctio~ementde chacune de ces tabIes, de les
organiser et fmalement de les animer. À l'issue du contrat de ce chargé de projet, les dix
premières tables sectorielles ont été créées et ont commencé à fonctionner, à la suite de
l'assemblée de Saint-Basile de 19939. Entre 1994 et 1995, les tables ont évolué de
manière autonome. Les expériences et les réalisations ont vari6 d'une table à l'autre. La
table Environnement et la Fédération pour le développement et la main-d'œuvre
(FEDMO) ont acquis leur pleine autonomie de fonctionnement.
À partir de septembre 1995, le Conseil des représentants, voulant donner une nouvelle
impulsion à la participation des citoyens a, encore une fois, engagé un chargé de projet
pour coordonner les actions des dix tables existantes. Le Conseil des représentants
pourvoit à leur budget, le Cil) leur fournit certains éléments de logistique et le SADC se
charge de leurs besoins en secrétariat. Le chargé de la coordination entretient des relations
spécifiques avec chacune des tables. D'un autre côté, il facilite les échanges entre les
tables de manière à assurer que leurs actions soient cohérentes. Par exemple, à l'occasion
d'un projet particulier, quelques tables peuvent se réunir en comité multisectoriel, avec un
mandat temporaire.
AgrÎculture. Forêt, ~ornmercé& Services, Culture, Environnement, Éducation & Main-d'oeuvre, Industrie.
Municipalité, Sant6 & SeMces sociaux et Tourisme. MRC de Portneuf. 1993.
de la région démocratisée semble s'accompagner d'une pratique de région politisée, avec
une dispersion des efforts qui permettraient d'aboutir à de vrais consensus régionaux.
Implanfaiion du
I
- -
B) Initiative de la population
D'un autle côté, la participation de la population peut être analysée à travers les activités
de l'Association portneuvoise de concertation. Cette dernière, bien qu'elle regroupe toutes
les instances précédemment citées, évolue selon une dynamique différente. Les
organisations membres de I'APC i n t e ~ e n n e n comme
t promoteurs du développement et
non comme organe consultatif assistant la MRC. Les comités présentent, étudient et
réalisent leurs propres projets. La MRC, les députés fédéral et provincial de même que
certains autres organismes régionaux participent au congrès annuel de I'APC à titre
d'observateur.
Ce matériel est mis 2t jour annuellement pour l'ensemble de la MRC. Chaque municipalité
inscrit sur sa carte papier (brouillon) les nouveaux équipements et les nouvelles
constructions. La MRC coordonne, avec le regroupement des arpenteurs, la transcription
numériques de ces informations. Les frais sont partagés entre les municipalités. Les
arpenteurs, sur le terrain, prélèvent les coordonnées de ces nouvelles implantations liées
au repère géodésique de quatrième ordre défini par le MRN. Ils produisent des dom6es
en un format reconnu par le logiciel Microstation de la MRC. Ensuite ils transmettent à la
MRC ces mises à jour en format numérique. Ces données sont également transformées en
ASCII et ensuite récupérées selon différents formats compatibles pour la préparation des
cartes imprimées. La MRC se charge de retourner aux municipalités des cartes
actualisées. Elle se sert également de ces fichiers pour les activités courantes de gestion,
de planincation temtoriale et de communication. Le patrimoine bâti, les équipements
publics, les réseaux sont ainsi régulièrement mis à jour, de façon à maintenir pour les
instances décisionnelles une représentation conforme du cadre bâti. Bien plus, la
disponibilité de ces données numériques permettra à la MRC de faire la transition, en
temps opportun, vers la réforme cadastrale de manière hannonieuse.
À travers ces cinq thèmes d'exploration, nous avons cherché à saisir la dynamique
décisiomek à la MRC de Portneuf. Nous avons mis en évidence, le mécanisme
d'élaboration de l'information temtonale et les procédures décisionneIles en usage dans
cette MRC.
Le temtoire demeure un fondement essentiel pour les interactions entre les parties
prenantes de la gestion régionde. Ce fondement se transcrit par des modèles fondés sur
une vue d'ensemble conduisant à une représentation systémique du temtoire (RST)I0.
Mais comme il a déjà été précisé précédemment, la référence ultime pour cette
transcription se situe dans le cadre de la Lui 125, notamment avec les nouvelles
prérogatives qui y sont définies depuis l'amendement de 1993.
De façon spéctjZque, les caractères particuliers peuvent être repérés à travers les points
suivants :
Cette troisième partie contient quatre chapitres complémentaires (Chapitres VIiI, IX,X et XI).
Elie décrit et applique l'approche méthodologique proposée.
Les applications se rapportent à trois problématiques de planification / gestion territoriale (IX, X
et XI). Eues traitent respectivement de:
1. l'interprétation de l'inventaire des ressources naturelles, la détermination du potentiel et la
spécification des contraintes de l'aménagement du territoire,
2. la transformation et l'évaluation de l'utilisation du sol et
3. la négociation des conditions d'affectations du sol.
e) Réalisation et rétroaction. Cette dernière étape ne sera pas explorée dans le cadre de
cette étude.
Ces différentes étapes s'associent de manière simplifée selon la figure 8.1 présentée, ci-
après. Cette figure (8.1) reprend les flux directeurs du modèle général présenté au
Chapitre V (fig. 5.1). Les principales étapes de l'expérimentation seront articulées selon
ces quatre premières phases. Toutefois, pour saisir l'essence de la démarche proposée3,
cette vue procédurale doit être complétée par les vues fonctionnelles et structurelles, telles
que présentées dans les deux sections qui suivent (5 8.2 et 8.3).
La planification environnementale, les syst5rne.s d'information géographique (SIG)et l'aide multicritère à la décision
(AMCD),Chapitres 2,3 et 4.
À la suite de nombreux auteurs cités au Chapitre IV.
ou les composantes de la procédure prise en charge par la démarche.
Figure 8.1.- Vue procédurale
(&es de la procédure retenue)
Ainsi, les velléités de transparence et le choix de gérer le territoire selon des références
participatives peuvent se renforcer par la connexion du tronc général avec le tronc
spécifique pour répondre aux exigences de la planifcation environnementale régionale et
faciliter la mise en œuvre des projets multiobjectifs et multicritères.
Figure 8.2.- Vue fonctionneUe
-
MILIEU PLANIFICAmON
BIOPHYSIQUE
ENVIRONNEMENTALE
Vanables d'€ta. a Indicateurs
a Séries de données
h t d e s Ueur U Vatiables d'évolution
Simuiations 9 Tabbu~
Gnphiques
1 CADRE 1
GESTION DE PROJET 1 1
1 PLAN D'ACTXON 1 1
€
lan ni fi cation
straté$Jpe 1 Atoub et Contraintes 1
AIDE MULTICRITÈREA LA DIECISION
Toutes les catégories de données y sont organisées et gérées en plus d'y être
potentiellement l'objet d'analyses statistiques et spatiales. La dernière spécificité de ce
tronc commun porte sur la visualisation et la production d'outputs pour les rapports. Ces
À la section 6.2, nous avons mis en évidence les mécanismes prévus par la Loi pour
impliquer les MRC dans la réalisation des projets d'aménagement. Elles y assument un
rôle de coordination. Le plan d'action constitue la strate opérationnelle du Schéma
d'aménagement. Ii constitue l'aboutissement d'un processus de planification stratégique.
Son contenu et son organisation sont des incitations B la négociation et à l'évaluation de la
pertinence d'une ou des phases d'un projet territorial. Sa nature justifie la jonction avec
l'aide multicntère à la décision qui est proposée dans cette thèse.
-- --
Il importe de rappeler que la nature et le fonctionnement d'un SIG sont déterminés par son
but spécifique6. AGRIÉCOR~,par exemple, a été organisé pour analyser l'impact de
l'agriculture intensive sur l'environnement de Portneuf à différentes échelles
géographiques. Cette approche-ci est élaborée pour la préparation et la gestion de Schémas
d'aménagement axés sur les préoccupations environnementales. Elle doit idéalement
répondre aux attentes des articles 5, 6 et 7 de la Loi 125 qui ont été synthétisées dans le
tableau 6.1 (Contenu du schéma d'aménagement).
Les principdes phases d e développement diin SIG sont les suivantes: Évaluation d'opportunité, Inventaire e t analyse
d e i'existant, Conception du futur systéme, Réaiisation, Implantation, Opération et ~valuation(cycle).
champs d'information apparaissant dans la métadonnée. De même, lors de
I'enregistrement d'une table de données ou d'un espace de travail (Workspace),
l'utilisateur peut-être invité à compléter une étiquette (key-in)et la procédure programme
I'enregistrement d'un échantillon du Wurkspace en fonnat image (computed). Cet
échantillon sera associé à l'étiquette dans le répertoire des métadonnées, permettant une
prévisualisation par les utilisateurs.
+ Une phase ex-pust pour décrire les processus utilisés, la qualité des données, Ie but de
la réalisation, les réalisateurs, la topologie, le tableau des relations, les conditions
d'utilisation des données, etc.
L'organisation des métadonnées peut se faire selon différents formats. La FGDC (Federul
Geographic Data CmmFttee), par exemple, recommande une structure avec quelques
deux cents champs descriptifsll. Beard (1996) présente plutôt des formats associés à des
objectifs:
Dans la démarche retenue, on s'arrête aux deux premiers aspects selon le principe du
%ore data" ( 5 5.1). La plupart des données récupérables par la MRC étant déjà
documentées, on propose de réaliser une application intégrant le catalogue de données
(géographiques) et les autres données attributives utilisées dans les opérations courantes
du Service d'aménagement. La figure 8.3 et le tableau 8.1 présentent les relations les plus
marquantes entre les différentes rubriques de métadonnées. À l'annexe 6, ces rubriques
sont reprises avec les champs descriptifs qui leur sont associés. Cette Liste de champs
hmil]
l [ htt~://eeochanee.er.us~s.aov/~ub/tools/meeadatafstandard/metadata.
l2 Cet aspect constitue un champ conceptuel des SIG en pIein développement Les travaux de la Open Geodata
Inreroperability Specification (OGIS consortium) peuvent en tCmoigner [hm ://w.o~eneis.orp;l].
pourra être modifiée et améliorée à la phase d'implantation de cette approche
méthodologique. Cet agencement favorise l'atteinte des objectifs généraux de l'approche.
À cet effet, les rubriques principales sont les suivantes: la MRC, les dossiers, les domaines
d'intervention, les personnes ou le personnel et les documents. Les différentes rubriques
sont liées entre elles par des relations spécifiques ou hiérarchiquesl3. Cet aspect
relationnel n'est présenté dans ce rapport qu'à titre d'illustration et devra être complét6
dans le contexte sp6cifique des besoins effectifs de la MRC.
l3 Thérïault et al. 1999; Girard et al. 1997; Bédard et al, 1996; Caron et Bédard 1993; voir aussi:
http://www.landuse.com/ma~sfom.htmSouthwestern Colorado Data Center. Disiributes GIS data over the Internet to
rural Coloradans; htt~://Pis.ci.ontario.~.us/gis/Ciw of Ontario, California Geographic Information W e b Server;
httD://www.e~a.~ov/envirohmiVmod/index.htdUS Environmenta1 Protection Agency, Maps On Demand.
F i g u r e 8.4
Modèle de qestion des Métadonnées
w
I-
ID Image
ENTITÉ *CTÉRISÉ+ T&ME
Nom Entité Nom Thème
* I DOCUMENT
1 AUTRES No Document
ATTRIBUT
9 CONTENIR
1 COLLECTION 1
Nom-Aitri b
MRC
Twe Territoire
Matricule
c @EL I E ~ ORGANISME
Matricule
83.2 Organisation des données et des informations géographiques
Le second pallier d'intégration dans cette approche se rapporte à la gestion des données
elles-mêmes. Toutes les rubriques se rapportant aux objectifs visés par le système
d'information y sont développées. L'objectif est de pouvoir utiliser de manière efficace et
efficiente différentes catégories de données. La gestion conjointe d'images satellitaires, de
photographies aériennes, de séries statistiques et de tout autre donnée territoriale
(enquêtes, sondage d'opinion) fournit aux décideurs un outil d'analyse et de modélisation
utile à la condition de pouvoir bien gérer et analyser ces données (Figure 8.3)-
Les défuiitions classiques des SIG associent de manière stricte la perspective de l'analyse
spatiate à la logique de l'organisation des données géographiques dans les systèmes
d'information14. Canalyse spatiale est ainsi présentée comme une finalité première des
SIG. Et dans la mise en œuvre des SIG, la transcription des données sous une forme
numérique compatible avec de tels traitements est perçue conune le principal obstacle-
Toutefois, ces dernières années, les méthodes de travail se réorganisent dans les domaines
liés à la gestion du territoire et semblent créer de nouveaux besoins par rapport aux SIG.
En plus de se demander a priori: "telle donnée nécessaire à la gestion temtonale est-elle
déjà sous forme numérique? Et sinon, quel serait le prix à payer pour la traduire?", on se
demande en outre: "doit-on disposer de cette donnée sous forme numérique pour
améliorer la performance d'un système décisionnel?"
Cette vision de la gestion des données est représentée dans le modèle conceptuel de
données (MCD, Figure 8.5). Ce modèle sans être exhaustif regroupe les thèmes d'intérêts
conformément à la vision du "core dataw(§5.1). Il convient de remarquer que seuls les
phénomènes géoréférencés y sont présentées. D'autres rubriques liées aux documents ou à
la gestion du personnel, bien qu'essentielles A Ia prise de décision et à la dynamique de la
gestion du milieu sont, dans le cadre de cette expérimentation, représentées uniquement
dans les métadonnées (Fiame 8.5 et Tableau 8.2).
1
A CTlV TE S 1 ASSURER PRODUCTION
1 1
4
PRODUCTION 1 ENGENDRER I P R O B - ENVIRONNEMENTAUX
I
I
PROB. ENVIRONNEMENTAUX AFFECTER P O P U LATION
PROB. ENVIRONNEMENTAUX AFFECTER MILIEU BIO-PHYSIQUE
PROB. ENVIRONNEMENTAUX SUSCITER ENJEUX ENVI.
Une fois encore, il convient de rappeler que la préséance accordée à l'approche par les
décisions et les tâches pour cette élaboration conceptuelle aide A gérer autant les données
géoréférencées que les données non-référencées, dans les limites des relations à établir
entre les phénomènes représentés dans la base de données (Ferrand et Ferrent, 1997).
F==l
UTliiSATlON DU SOL
E
3 ORGANISME
Localisnlion
prCnom
'rpctuics
nom
~ ~ 1 o i i i i iracsliho
00 poids
Bmgcl de rtpuatiai II).
iulan.
Cau l îcrrailio
iuiomobila
- no. tiltphono
no,civiquo
Nd
Indirruia chimiqua municipsliib
CoasvuctianrClidcniic1i.a
Mina c l catri&~ m.r.c
ai l ~ c l pspiu
o
F y l b ~ ~cnitrdatIaL
~~ci
A u mhdha recyclo vcrrc / plartiquo
hcvigc porcin
Production& mil8
P m de km
Production litihc
Padculiura
Productionmrnlch&o
Tabac
Il contrôle Ies droits d'accès (sécurité), les mises à jour, les fréquences d'utilisation. Les
aspects juridiques et légaux résultant de la réorganisation du service autour des nouvelles
technologies de l'information et des comUI1ications W C ) relèvent en partie de ses
compétences.
être basé sur un modèle mathématique [exécuter un algorithme pour déterminer le plus
court chemin, calculer la durée probabIe d'ensoleillement d'un site, déterminer le tracé des
lignes de partage des eaux @assin-versant) ou des pentes, représenter par simulation 3D
(en trois dimensions) des corridors de paysage, évaluer les risques de pollution, esquisser
un modèle numérique de terrain, effectuer une analyse de réseau, évaluer un temps de
parcours, solutionner un problème d'optimisation, résoudre un problème d'analyse coûts-
bénéfices, etc.].
Albrecht (1996) a dkfini une vingtaine d'opérations effectuées par les modules d'analyse
des différentes familles de SIG. NatureIIement, d'un logiciel à un autre, l'ergonomie, la
structure des données, le nombre d'étapes pour la résoiution peuvent varier grandement.
Dans le tableau 8.3, nous avons associé ces opérations à sept catégories d'analyse.
Le transfert des données entre les modules de gestion et les modules d'analyse, dont
I'AMCD, se fait au besoin selon un interface représenté par le diagramme de flux (Fig.
8.6). Les données sont théoriquement lues ou structurées dans cet interface de manière à
les rendre compatibles avec les procédures de l'algorithme se prêtant le mieux à l'analyse
en cours. Cet interface produit des extrants qui forment de nouvelles tables de données ou
de nouvelles variables au sein d'une table existante qui est gérée par le module de gestion
de données (Figure 8-6).
Figure 8-6~Les
flux de données dans l'approche
En effet, le principe de la représentation du territoire soutenu dans cette thèse peut être
simulé à travers une coquille d'interface usager conçu en SGLM (Standard Generalised
Mmkup Language). Cette vision de la gestion du territoire pourrait se prêter 2 une
implantation en mode 1ne:met ou LAN (local area network) pour modéliser de manière
optimale les caractéristiques principales d'u système régional: multiscalaire, multi-
acteurs, multi-objectifs, dti-modes, multicritère, etc.
F i g u r e 8.7
1
7
DONNEES
External
Cette implantation pourra être organisée en un envho~ementinformatique avec cinq
modules principaux :
- Un module de vue et d'analyse statistique et spatiale (GÉOVISION)
- Un module pour les composantes Iégalo-institutiomeUes (GÉOSCHÉMA)
- Un module de gestion administrative du temps de travail (GEOTASK)
- Un module de gestion des dossiers et des métadonnées (GÉORÉPERTOIRE)
- Un module de recherche sémantique (GEOQUERRY)
Une telle implantation pounit aider les gestionnaires du territoire à s'approprier des
principales valeurs supportées par la démarche de cette thèse comme la recherche de la
performance temtoriale, la poursuite de la justice sociale et l'option de la durabilité. Elle
pourrait également contribuer à rendre effective une participation multimodale des acteurs
territoriaux pour la prise en compte des préoccupations environnementales, la négociation
des enjeux te-rritoriaux et la résolution des problématiques décisionnelles pouvant
conduire à des solutions viables et durables dans I'aménagement du temtoire.
l8 L'évaIuation de la performance territoriale peut s'effectuer de maniere g6n6rale au bureau. au champ (ou sur le
terrain) et au laboratoire. Ces trois types d'études correspondent à des budgets et à des niveaux de précision differents.
Lorsque le système sera complètement opérationnel, un aménagiste pourra l'utiliser pour
saisir les caractéristiques d'ensemble (environnement) de la ME2C et disposer d'une
méthode lui permettant d'analyser, selon le cas, en temps réel:
* la particularité d'une activité de production,
* l'impact de la pollution diffuse provenant de l'agriculture intensive,
* l'effet des effluents d'une usine de transformation (pollution ponctuelle),
* les marges de la cohabitation efficace, ou encore,
* les impacts de tel type d'activité (une usine d'aluminium par exemple) sur une autre
activité particulière (club de pêche) ou une affectation (périmètre d'urbanisation).
les logiciels et les outils retenus ont pour l'ensemble été développés bien avant le deôut
de la rédaction de la thèse. Ils mettent en œuvre des fonctions peu complexes, mais
toutefois capables de représenter et d'améliorer des processus décisionnels réels
(réingénierie avec un petit r), tels qu'ils ont lieu actuellement à la MRC de Portneuf.
Les outils utilisés sont parmi les moins dispendieux et les moins sophistiqués sur le
marché en dépit de leur relative bonne performance. Nous voulons ainsi tenir compte
du budget géré par un gouvernement régional à l'instar de la MRC de Portneuf.
Les travaux d'évaluation de burcru sont souvent negligés même quand on reconnaît leur importance capitale pour
justifier le recours à des travaux plus dispendieux sur Ie terrain ou au laboratoire. En planification régionale,
l'information nécessaire pour l'application d'un rkglement ou la prise de décision peut être suffisante à la suite d'une
évaluation de bureau (Morris et Therivel, 1995; GiIpin, 1995).
compte de Ia culture organisationnelie existant dans les organisations auxquelies
l'application méthodologique est destinée est fondamentale. Par exemple, au début de
nos travaux de terrain, le Service d'aménagement de la MRC de Portneuf avait déjà
acquis le Iogiciel Maphfo (ver. 4.x), mais ne l'avait pas encore utilisé1? Ainsi, il ne
nous semblait pas approprié de restituer aux décideurs et à leurs analystes
(aménagistes dans les MRC) des applications sophistiquées qui viendraient
questionner de manière radicale Ies rôles et les fonctions au sein de leur organisation.
4. Le système territorial qui est traité par cette thèse est appréhendé de manières
distinctes selon qu'il soit abordé par rapport au cadre légalo-réglemente ou d'après
ses cadres de modélisation (en planification environnementale, en SIG, etc.), ces
modèles étant utilisés pour les principales applications traitant du système territorial et
de ses acteurs. Il s'avère donc prioritaire de rechercher les domaines de conciliation et
d'intégration entre ces deux cadres pour pouvoir justifier une même approche
méthodologique (solution mitoyenne) auprès des tenants de ces deux visions du
système temtorial au lieu de laisser la priorité à l'une ou à l'autre de ces visions.
5. Le défi principal associé à la problématique de cette thèse n'est pas rivée à une
production de savoir qui exigerait une contribution substantielle dans le domaine des
applications étudiées aux Chapitres II, III et IV, mais plutôt à une production de
savoir-faire qui impose au premier chef une contribution sur le plan d'une approche
méthodologique pour aider au processus décisionnel en aménagement du territoire
grâce à une intégration de ces dits domaines. Il est donc important que la partie
appliquée de cette approche méthodologique mette en œuvre des problématiques
décisionnelles, des outils et des applications grâce auxquels les clients visés
(gouvernements régionaux) pourront avoir suffisamment d'assurance pour passer d'un
stade A (actuel) à un stade B (2"e génération de l'information enviro~mementale).Par
la suite, des contributions complémentaires (recourant à des applications de plus en
l9 La section de cartographieutilisait essentieuement des IogicieIs de cartographie assistée par ordinateuret la planche à
dessin traditionnelle. C'est à l'occasion de nos travaux de terrain que nous avons dispensé plus de cinq heures de
formation B la personne responsable de la cartographieà la MRC sur les notions de base à I'utilisation de MapInfo et des
SIG.Actuellement, elle est en mesure d'opérer pour la production régulière de cartes et de donn€es en plus d'initier
d'autres membres du personnel B l'utilisation des fonctionnalités du logiciel.
plus puissantes) pourront témoigner de l'évolution de la démarche en les
accompagnant du stade B à un stade C qui se caractérisera par:
- une participation effective des acteurs territoriaux dans les processus décisionnels,
- une poursuite éclairée (et sans compromission) des idéaux de bien-être, de justice
sociaIe et de durabilité.
Dans les Chapitres IX, X et M qui suivent, cette approche méthodologique conçue pour
aider au processus décisionnel en aménagement du temtoire est mise en application dans
le contexte particulier de la MRC de Portneuf, travers trois études de cas qui ont été
sélectionnées afin d'en illustrer certains potentiels relatifs à:
Les poUutions d'ori=@ne agricole sont généralement diffuses (nonpoint source), continues,
interdépendantes et cumulatives (Singh and Thomton, 1992). Ces pollutions montrent, en
plus, un caractère non simultanél, à cause du temps de transfert, des phénomènes de la
bioaccumulation et des effets de retard (Le Clecb, 1995). Du point de vue
environnemental, les nuisances associées aux activités agricoles sont dues aux odeurs et
surtout à la pollution diffusez. Cette dernière peut-être à la source de la contamination des
aqulferes, de l'eutrophisation des eaux de surface, de la destruction de certains
écosystèmes @iotope, biocénose) et des risques d'intoxication pour la faune aquatique, le
bétail et l'homme (ABQ,1988; Martin, 1979; Lerner et Papatolios, 1993). Ces impacts
amènent à leur tour, des problèmes de santé et la dégradation des milieux de vie (Ke.Uy et
al., 1991; Plate et Duckstein, 1991; Lallemand-Barrès, 1995).
Le dossier pédologique contient la valeur de l'indice pour 1614 unités de sol. Cette valeur
varie de O à 100. Dans le rapport pédologique, les auteurs (Raymond et al. 1976) ont
interprété la valeur de l'indice selon les 7 classes de potentialités des sols reconnus par la
USDA.
Ces quatorze grandes classes texturaies se rapportent au aiangle t e x t t d de la Soi1 Survey Manual (USDA, 1951) in
Soltner 1987 pp.50. Les 4 premières correspondent à une texture argileuse, 5 à 9 sont d'une texture équilibrée; 10 à 12
sont à texture limoneuse et finalement, 13 et 14 sont de texture sableuse.
Possibilités agricoles pour l'agriculture (ARDA), 150000.
Limites de la zone agricole décrétée (LETAQ), 1:50000.
Espaces agricoles déstructurés par municipalité @4RC de Portneuf), Échelles variées.
Zones agroécologiques de la région de Portneuf (AGRIÉcoR), numérique.
Synthèse pédologique (pronls, série, propriétés) du comté de Portneuf (AGRIÉcoR),
numérique.
Les différentes manipulations ont nécessité le recours à des fonctionnalités SIG insérées
dans les logiciels MapInfo, SURFER et Idrisi (Windows) pour des analyses exploratoires
(interrogation, requête spatiale et thématique, classification), de la géométrie analytique
(intersection, union, superposition) de l'analyse topologique (proche voisinage), de
modélisation (Krigeage), et d'analyse multicritère (agrégation complète) en plus de la
gestion des données et de la cartographie.
Rouffignat et al. (1998a) tout en s'inspirant de cette vision de la carte écologique, ont
retenu la texture, le potentiel et l'érosion dans un modèle basé sur la superposition
cartographique (McHarg, 1980, Domon et Fallardeau, 1994) poux déterminer la
sensibilifédes SOLS à I'irgricuIture intensive dans la région de Portneuf.
Dans le Chapitre lII, nous avions déjà discuté des Limites inhérentes à cette méthode
(André, 1993). L'approche méthodologique véhiculée par cette thèse, associe la
détermination de la sensibilité des sols à l'agriculture intensive, à la résolution d'une
problématique de rangement des unités de sols. Dans le contexte d'exploitation des
ressources naturelles, cette problématique est assimilable à une procédure de combinaison
de critères en un indice composite unique (Roy et Bouyssou, 1993; Eastman et al. 1993;
Laaribi, 1994). La règle de décision correspond 2 une combinaison linéaire pondérée des
critères de texture, de potentiel et d'érosion des sols (méthode d'agrégation complète). Ce
choix se justifie bien quand on considère que cette évaluation utilise des facteurs continus
(Goodchild, 1976), vise à décrire (synthétiser) un phénomène (Roy et Bouyssou, 1993) et
ne fait pas intervenir des critères d'ordre socioculturel (Jansen et Rietveld, 1990; Carver,
1991)s.
".-. la somme pondérée demeure un instrument commode, lorsqu'il s'agit de critëres de niveau hiérarchique infietir,
directement associés à un phénomène observable, voire mesurables." (Maystre et al. 1994, pp. 13).
197
L'effet combiné de ces trois critères (texture, potentiel et érosion) détermine la sensibilité
des sols aux pratiques agricoles (Roufhgnat et al, 1998a). Le temtotre agricole considéré
est représenté par l'ensemble des espaces relativement homogènes6, exploités et organisées
dans la table des zones agroécologiques. Les caractéristiques de l'érosion et du potentiel
des sols ont été déterminées pour chacune des unités de sols (1614). Toutefois la classe
texturale varie en fonction du découpage du temtoire en 1206 sites agropédologiques,
La figure 9.1 présente les flux de données qui, dans cette démarche, permettent d'élaborer les
indices de synthèse nécessaires à l'utilisation de la méthode d'agrégation complète ($ 4.6.1)
pour la détermination de la sensibilité des sols. Bien que la texture et l'érosion soient déjà
incluses dans le calcul de l'indice de potentiel, elles ont été reprises dans cette application en
raison de leur importance relative par rapport aux plans de fertilisation et à la pollution
diffuse dans le système agricole de Portneuf (Parent et Pineau, 1985; Soltner, 1987;
Rouffignat et al. 1998a).
fi Selon une première classification établie selon le relief, les dépôts et les catégories de sols; voir Girard et al. 1997.
(version 4.1 et suivantes). C'est un logiciel de type matriciel qui permet, théoriquement, de
retenir tout le spectre des valeurs possibles pour chacun des critères tel que spécifié au
de%ut de cette section. On peut avoir recours, dans le logiciel Idrisi utilisé (pour
Windows), à quatre algorithmes inclus dans le module d'aide à la décision (Decision
support) pour solutionner ce problème.
a) La procédure STRECH effectue la standardisation des notes (scores) des critères
puisque Ieur mesure a été effectuée de différentes manières. Au terme de la
standardisation, ces critères sont tous ramenés sur une même base. présente. Il existe
différentes techniques de standardisation. Le logiciel Idrisi en utilise une q u i est basée s u
une fonction Linéaire conforme à l'équation suivante (Voogd (1983 in Eastman, 1993):
Xi =[(RIRmin) / (Rmm-Rmin)]* ampl. standardisée
où Ri correspond à la note originale --
Dans cette application, la technique de standardisation utilisée est identique à celle retenue
par Rouffïgnat et al, (1999). Les transformations pour les trois critères sont les suivantes:
La texture réfere à quatorze grandes classes texturales se rapportant au triangle textural
de la Soil Survey Manual CCJSDA, 1%1 in Soltner 1987 pp.50). Les classes 1 à 4
correspondent à une texture argileuse, 5 à 9 à une texture équilibrée; 10 à 12 à une texture
Limoneuse et halement, 13 et 14 sont de texture sableuse. Une macro-commande dans
Excel a permis de répartir les zones dans leur classe texrumle (selon leur proportion de
sable de Limon et d' argile).
L'indice de potentiel renvoie à une mesure supposément cardinale v a r i a . de 1 à 100.
Toutefois, dans ce traitement et selon les objectifs visés, ces valeurs ont été réinterprétées
sur une échelie ordinale (Tableau 9.1).
La susceptibilité des sols à l'érosion varie de O à 5. Ces valeurs ont été ramenées
également en quatre classes. Le tableau des performances qui suit présente l'ensemble des
valeurs attribués aux différents critères dans l'élaboration de la table de sensibilité des
sols.
Tableau 9.1.- Standardisation des valeurs
b) Avec la routine WIGHT, le poids standardisé des critères est établi de telle sorte que
leur somme soit égale à 1 (100%), de façon à dégager l'importance relative des critères.
Cette procédure est développée sur la base du procédé de hiérarchisation analytique
(Analytical Nierarchy Process, AHP) développée par Saaty (1980). Les coefticients de
pondération dérivent du vecteur-propre principal d'une matrice c d e de comparaison
par paire des dzférents critéres. Le poids relatif des critères est déterminé dans le sens de
l'ordre des critères, tel que discuté dans la section précédente (Tableau 9.2).
c) L'algorithme MCE sert à effectuer l'évaluation multicntère à partir des résultats des
deux premières procédures. Le résultat de cette évaluation indique, pour chaque pixel du
territoire, un indice d'évaluation unique ou une classe de sensibilité. Cet algorithme
amibue une valeur à chaque pixel selon ie poids des facteurs et la présence des contraintes
selon l'équation (de la même forme que l'équation de régression linéaire multiple):
S = cwixi
S représente l'indice d'aptitude, W i le poids du facteur i etxi la valeur du facteur i.
En tenant compte des contraintes, la formule devient :
S = Xwixi * &
avec c j comme valeur de la contrainte et le produit.
Dans la détermination du territoire agricole effectif, les contraintes sont constituées par
des occupations du sol comme le réseau routier, le réseau hydrographique, les carrières,
les boisés, les sols à déclivité supérieure à 20%, les sols à une altitude supérieure à 2601x1,
les sols tourben, etc. Une classification booléenne (oui / non) permet de les exclure du
traitement puisqu'ils constituent des espaces inaptes à l'agriculture dite intensive.
L'utilisation des tables des zones agroécologiques7 a réduit de manière notable la lourdeur
de cette phase de la mise en œuvre de l'application.
d) Finalement, les classes de sensibilité (moins sensibles, peu sensibles, assez sensibles
et très sensibles) sont déterminées en utilisant la procédure RANK pour définir des
intervalles d'appartenance ou d'aptitude en ordonnant les cellules (pixels).
Ces zones agricoles délimitent i'oecoumène agricole, subdivisé en zones &ologiques homog&nesen tenne d'intensit6
de leur utilisation agricole (Girard et al., 1997); de telles zones sont définies comme des abstractions spatiales par
Goodchild, 1976..
II convient ainsi de remarquer que:
3. Il serait assez intéressant de reprendre cette même analyse en utilisant les classes de
drainage (12) des unités de sol à la place des classes textuales. En effet, la classe de drainage
renseigne sur la combinaison des séries présentes dans l'unité de sol, alors que la classe
texnirale telle qu'utilisée renseigne uniquement sur la série prédominante dans le sol.
4. Cette application a permis une utilisation intégrée de trois variables d'état (texture,
potentiel et érosion). Elle illustre la faisabilité de nombreuses applications qui combinent
plusieurs variables déjà présentes dans les bases de données pour réaliser des études plus
spécifiques. Cependant, la résolution choisie (800 x 451 avec des cellules de 90m de côté) la
forme et la taille des unités de sol entraînent des généralisations qui affectent le calcul des
superficies.
5. Les imprécisions dans le calcul des superficies peuvent être réduites par le choix d'une
résolution plus fine. Une solution alternative serait de découper le territoire à l'étude selon
une grille de manière à disposer de portions de territoire génerant un nombre de cellules
traitable par le système informatique, et par la suite de réaliser la fusion des résultats partiels
dans une plate-forme unique. Une seconde solution serait de migrer vers des plates-formes
informatiques plus puissantes. Et enfin une troisième solution reviendrait à programmer les
fonctionnalités SIG, utilisées dans Idnsi, à l'intérieur de MapInfo ou encore d'adapter la
démarche pour pouvoir utiliser une méthode d'agrégation partielle déjà intégrée dans MapInfo
comme, par exemple, Electre Tri (Joerïn, 1998).
6. Les transferts entre les différents logiciels n'ont pas toujours été aisés eu égard au mode
de fonctionnement de chacun de ces logiciels et à la taille du territoire d'étude par rapport aux
résolutions que nous souhaiterions conserver. La programmation de modules de traitement
ayant été exclue dès le départ, nous nous sommes donc limités à la démonstration de
l'applicabilité de notre approche pour la planification du maintien du caractère agricole de la
région de Portneuf (Objet 1 du Schéma d'aménagement). Ce qui correspond aux contraintes
habituelles des MRC qui ne pourraient pas se payer les ressources nécessaires pour
développer de nouvelles applications.
Nonobstant ses limites opérationnelles et les critiques que I'on pourrait formuler au plan
de la contribution scientifique particulière, cette première démonstration illustre comment
cette démarche, peut valoriser des variabIes d'état classiques pour permettre au
gestionnaire de synthétiser de l'information environnementale requise pour appuyer la
prise de décision, grâce à un usage intégré des SIG et d'une méthode d'agrégation
complète. Bien que rudimentaire, cet exemple illustre une procedure simple permettant
d'effectuer l'interprétation d'un inventaire grâce à une synthèse orientée (avec des objectifs
déterminés) des variables descriptives du territoire (Goodchild, 1976). Cette synthèse a
ainsi fourni des 6valuations de l'état du temtoire, de ses capacités et de ses contraintes.
Cette première application étant uniquement statique, il convient maintenant de vérifier la
pertinence de cette approche méthodologique en portant un accent particulier sur Ies
dossiers d'aménagement mettant en cause la variation spatio-temporelle des usages du
temtoire.
Chapitre X
SATlON DU SOL.
Cette deuxième étude de cas, fait appel à des variables d'évolution des facteurs de la
production agricole. L'approche méthodologique que nous proposons peut aider à établir
ou simuler les impacts d'une modification au zonage par l'établissement de bilans comme
les bilans agroenviromementaux, en intégrant des facteurs d'évaluation obtenus par
simulation des effets de la nouvelle activité aiin de prévoir la modification des charges
environnementaies totales, à I'échelle, notamment des bassins versants.
Une fois la nouvelle confirmée, des groupes de pression se sont mobilisés au sein de la
population, pour contraindre la municipalité à empêcher l'installation de cette porcherie'.
Du même coup, les municipalités voisines de Donnacona et de Pont-Rouge ont adopté des
motions pour marquer Leur opposition au projet. Les appréhensions de nuisances dues aux
Ainsi, nous nous sommes demandés Quels seraient les impacts prévisibles si la
Municipalité de Neuville accordait le certificat de conformité pour l'implantation de cette
nouvelle ferme porcine"?
Dans ce cas-ci, la simulation a permis d'apprécier les effets potentiels de cette nouvelle
ferme sur le bilan agroenviromernental à l'échelle régionale selon divers découpages sur
le temtoire de la municipalité, dans la zone agroéconomique et dans le sous-bassins
versant de la rivière aux Pommes. Le Règlement provincial sur la réduction de la pollution
d'origine agricole'$ le Règlement 17 (projet d'amendement) de la municipalité de NeuvilIe
sur I'implantation de nouveaux établissements d'élevage porcin et certaines directives
Le lisier de porc est très malodorant à cause de sa concentration en thiol ou mercaptan. un composé organique d'odeur
fétide derivant d'un alcool dans lequel l'oxygène est remplacé par le soufre.
Corporation pour la protection d e la Rivière Jacques-Cartier.
Relatif aux articles 22 B 24 de la Loi sur la protection du temtoire et des activités agricoles.
gouvernementales (Gouvernement du Québec, 1996) constituent le cadre réglementaire de
cette expérimentation.
Les différentes simulations ont nécessité le recours à des fonctionnalités SIG insérées dans
le logiciel MapInfo pour réaliser des analyses exploratoires (interrogation, requête spatiale
et thématique, classification), de la géométrie analytique (intersection, union,
superposition, Corridor, tampon) de I'analyse topologique (proche voisinage) en plus de la
gestion des données et de la cartographie.
+ Quand le lieu d'entreposage des deections est situé à plus de 150 m des installations
dUevage, cette même formule s'applique à cette seconde localisation avec un abaque
fournissant la correspondance entre la capacité d'entreposage et une estimation du volume
des déjections.
Directives relatives A Ia protection contre la pollution d e Sair provenant des établissements d e production animale.
Gouvernement du Quebec, Mai 1996 (en vigueur).
+ Finalement, ce modèle propose un abaque pour la dktermination des distances
séparatrices au champ d'après le type d'engrais de ferme, le mode d'épandage et la période
d'épandage.
La municipalité de Neuville stipule dans son règlement reIatif aux nouveaux élevages
porcins que seule la technique d'épandage de rampe au sol avec incorporation simultanée
est tolérée. Dans ce cas-ci, d'après l'abaque, l'épandage est permis jusqu'aux Limites du
champ en tout temps. Puisque le lot d'implantation de la nouvelle porcherie est connu,
cette démarche permet de déterminer les abes où l'installation d'élevage n e peut pas
s'implanter en tenant compte du modèle de gestion des odeurs.
Route 366
Restrlctlon A la construction
mc] Susceptlbllltbaux odeurs
RWdence
Localisation de la Ferme
Route 365
Catégories d'utillsatlon du sol
\
Espace agricole
IForêt
0 Hydrographie
Mlnes et excavation
1 Mllleu rtkidentlel
k l Transport 1 ~lectrlcit8
apports sont calculés pour les différentes sources telles que, les engrais de ferme, les
antécédents culturaux et les engrais minéraux. En utilisant les données portant sur les
exploitations agricoIes6, la production d'engrais de ferme est établie selon la formule:
1 Valeur fertilisante des engrais de ferme produits par l'exploitation(kg N /an)= 1
/ I: (nombre d'animaux par cheptel X teneur brute en BIBments nutritifs de ['engrais de ferme X coefficient 1
1 d'efficaclt6 1 coefficient de perte B I'epandage (kglanima~an)) 1
Cette valeur exprime la proportion moyenne d'éléments fertilisants disponibles pour les
cultures selon les normes de la CPVQ7. En tenant compte des besoins des cultures en
éléments nutritifs et des capacités d'épandage des engrais de ferme, l'apport relié aux
épandages peut être calculé et un bilan résiduel de nitrate peut être établi.
Avec la nouvelle porcherie de 400 U.A., l'exploitation agricole produira des déjections et
un total d'engrais de ferme dont la valeur fertilisante est estimée à: [(2000 porcs x 8,6 x
0,46 x (11l,3)]
Valeur fertilisante des engrais de ferme ii être produits par l'exploitation (kg N /an) = 6409 kg Nfan
Le bilan exprime une quantité théorique d'engrais de ferme mobilisables pour les cultures
~~~~~ -
RoufEgnat et al. (1998, b) ont bonifié ce modèle en l'insérant dans un SIG pour
déterminer le bilan agroenvironnemental dans la MRC de Portneuf utilisant la production
Ces données sont inscrites dans la base de GIRMA (Gestion Int6grée des Ressources du MiIieu Agricole) auparavant
nommée GÉOEXTRA.
Conseil des productions végétales du Québec, h c . , Agdex 540.1996.
d'azote, comme indicateur de pression agroenvimmementale. Dans cette expérimentation,
nous avons effectué une simulation visant à produire l'information environnementale
pertinente en vue d'apprécier globalement les effets reliés à l'implantation de la nouvelle
porcherie à Neuville. Cette méthode, supportée par des requêtes SQL et spatiales a permis
d'exploiter la base de données pour apprécier sommairement l'ampleur des risques de
pollution diffuse découlant de la "disponibilité" de ces éléments fertilisants dans le milieu.
10.3-2.2 Application
Les citoyens avaient sans succès cherché à amener le Ministre de l'environnement à demander une audience publique
sur le projet.
Le territoire de la municipalité ne constitue pas une rbfkrence spatiaie pertinente pour rnodéiiser, apprécier et contrÔIer
les poilutions découlant des activités agricoles à 1'6cheLie rt5gionale (Orientations gouvernementales, Gouvernement du
Québec, 1997)
214
l0 Pour respecter la confidentialité des données, les considérations seront faites principaiement par rapport aux zones
agroéconorniques
r
De l'ensemble des résidences, celles localisées dans un rayon de moins de 3 kilomètres des
aires d'épandage sont particulièrement exposées dans l'axe Nord-Est / Sud-Ouest. Leurs
résidents pourront être quelque peu incommodés par les odeurs lors de l'épandage (en
amont par temps sec ou en aval par temps pluvieux) si l'on tient compte de la Rose des
ventd2 pour cette région (Carte 5). Les directives ministérielles ne considèrent pas la
direction des vents dans I'établissement des zones tampons. Néanmoins, il serait possible
d'en tenir compte en utiIisant des modèIes de propagation des odeurs dans l'atmosphère.
Dans Ie Règlement intérimaire de la MRC, des ententes devraient être prévues pour des
horaires d'épandage adaptés aux conditions mésoclimatiques. Les résidences localisées A
proximité du site d'implantation de la future ferme porcine ne bénéficieraient que de
l'espace tampon prévu. A la limite, des aménagements pourraient être encouragés en vue
de diminuer Ie facteur d'atténuation (F) avec une meilleure dissipation des odeurs.
L'indice DRASTIC est un indice composite qui permet de modéliser le degré de vdnkabilité des nappes souterraines
d o n les formations poreuses de surface, les types de sol, la topographie, l'épaisseur totale de la couche de sédiment et
des caractéristiques de la nappe comme: la profondeur, la recharge, l'aquifère, la conductivité hydraulique et la zone
vadose (Fagnan. 1998).
l2 Ferland et Gagnon, 1967.
Cet ensemble de considérations illustre une fois de plus comment, dans ces projets
conflictuels, les parties les plus visibles ou les plus contestées peuvent ne pas être les plus
dommageables pour l'environnement. Cette simulation met en évidence le fait qu'une
planification 3i la pièce ne suffit pas pour apprécier l'impact de l'implantation de cette
nouvelle ferme. Cette dernière en s'implantant sur l'une des dernières zones
agroéconomiques avec un bilan d'azote faiblement négatif à Neuville, transformerait cette
demière en induisant un biIan positif de 4,27 Kg d'azote par hectare. Cette considération
pourra, au besoin, être précisée en ayant recours à un modèle hydrologique capabIe de
rendre compte de la dynamique de diffusion de l'azote à l'intérieur de la nappe
phréatiquel3.
Si I'on ne prend en compte que le bassin versant de la rivière aux Pommes, ce bilan, tout
en demeurant négatif aura une variation de 37%' ce qui le fera évoluer vers le point
d'équilibre (apports équivalant aux besoins). Bien que ce bassin versant soit capable
d'absorber théoriquement ce surplus, la valeur locale de l'indice DRASTIC, dans les
champs retenus pour effectuer l'épandage, indique que pour éviter de contaminer la nappe,
il faudra nécessairement être très prudent pour éviter de dépasser le point d'équilibre. Tout
surplus d'azote à cet endroit risque d'altérer très rapidement Ia qualité des eaux. Cette
simiilation ne renseigne pas sur la proportion exacte et le temps de latence entre
l'épandage et l'occurrence de cette dégradation. Néanmoins, eue exprime l'importance de
Peffet sur le milieu qui subirait une augmentation de la charge d'azote de 6409 Kg de
N/an.
Cependant, l'échelle de la MRC, ce bilan demeure encore négatif. Il faudra donc dans
ces circonstances:
ou bien demander au producteur de conclure davantage d'ententes pour I'épandage des
lisiers avec des agriculteurs d'autres zones agroécologiques ayant un bilan fortement
négatif ce qui entraînerait des coûts additionnels pour le transport du lisier,
* ou encore déplacer le centre de l'exploitation porcine vers un épicentre où les zones
agroécologiques affichent un franc bilan négatif. Certaines zones agroéconomiques de la
Rivière Sainte-Anne, dans la partie Ouest de la MRC se prêterait mieux à de telles
installations (Carte 8).
Les deux études de cas, de ce chapitre et du précédent, ont permis de démontrer l'utilité
une telle approche pour produire des informations environnementales rendant compte de
la variation spatio-temporelle des phénomènes et des capacités de l'écosystème régional,
en plus d'évaluer et de simuler l'impact des affectations territoriales. La présentation du
cadre décisionnel19 avait mis en évidence le caractère artisanal des procédures de gestion
des informations et d'élaboration des scénarios soumis aux décideurs. Sans remettre pour
le moment en question le cadre décisionnel actuel (procédure légale), cette démarche a
ainsi démontré comment en amont de la décision, l'information environnementale (sous
diverses formes) peut être produite. Ces deux études de cas ont illustré certains
mécanismes de production des informations et donné des exemples de détermination des
caractéristiques ponctuelles (effets de site), des caractéristiques zonales (effets de milieu)
ainsi que le croisement de ces deux catégories d'information, pour apprécier la position
relative du site par rapport à l'espace vécu dans le système territorial (effet de situation).
Dans les situations où la démarcation n'est pas claire entre différents scénarios
d'aménagement, l'approche méthodologique promue dans cette thèse permet de tenir compte
de la préférence du ou des décideurs selon des critères choisis et pondérés par ces derniers
pour la négociation de l'affectation du sol.
Ce troisième exemple introduit une démarche qui, grâce A l'aide multicritère à la décision,
permet aux décideurs de formuler leurs préférences, en intégrant de nombreux paramètres
subjectifs. Il porte sur l'aménagement d'un tronçon conflictuel de piste cyclable dans la région
de Portneuf (municipalité du Lac-Sergent). Cette thématique s'inscrit dans l'objet 17
(occupation des temtoires publics) de la révision du schéma d'aménagement.
f i .7 Perception de la problématique de l'aménagement du tronçon
En 1989 et 1993, le Canadien Nationd (CN) a obtenu de l'Office national des transports,
l'autorisation de désaf5ecter les corridors ferroviaires desservant les liaisons St-Raymond /
Riv.-à-Pierre et Shannon / St-Raymond, dans les MRC de La-Jacques-Cartier et Portneuf. À
l'initiative des citoyens de ces régions (pétition de plus de 7500 signatures), ces MRC ont
décidé de réaffecter ce comdor, long de 63 Km, en un parc régional linéaire dédié à des fins
récréatives et touristiques.
À la suite d'ententes avec des partenaires attitrés1 et une étude de faisabilité, les deux MRC
ont décidé de créer un organisme à but non lucratif, la Société de la piste Jacques-Cartier /
Portneuf, chargée de réaliser, d'aménager et de gérer ce parc. Le comdor multifonctio~elfut
ainsi établi. La vocation de 'piste cyclable" lui fut attribuée pour les périodes estivales et celle
de piste de motoneige pour l'hiver. Le concept retenu fit décomposé en trois sections
correspondant à trois étapes de planification et d'aménagement [Shannon/Duchesaay (1lKm),
DuchesnayBt-Raymond (18Km) et St-Raymond/Rivière-à-Pierre(34Km)l.
Cet exemple se base essentiellement sur les données et les documents publics analysés d m s le
contexte de cette consultation. Puisque, le con£lit était encore ouvert (en procès), il n'était pas
pertinent d'inviter les vrais acteurs en vue de réaliser une simulation réelle? Dans cette
application, nous voulons montrer comment l'approche méthodologique proposée par cette
thèse aurait pu aider à départager les préférences des groupes d'acteurs pour faciliter la
négociation et aider à la prise de décision (Figure 11. lx).
Représentant des MRC, organismes touristiques, corporations d e développement économique, chambre d e commerce,
Union des producteurs a&ricoles et clubs de motoneiges
Le jugement prononcé le 8 janvier 1999 par l'Honorable Jean Lemelin j.cs. a déclaré les règlements 197, 198, 205. et 220
de la MRC de Pomeuf nuis de nullité absolue. Toutefois, le 9 novembre 1999 (Gazette du lQd€cembre) l'Assemblée
Nationale a adopté le projet de Loi 55 modifiant diverses dispositions législatives concernant le domaine municipal. Dans
son article 13 (avec effet rétroactif au 1" mai 1993). cette loi a clarifié [es pouvoirs des MRC et des Communautés urbaines A
l'égard des parcs régionaux et de tout comdor amCnagé. Cette loi rend inopérantes les concIusions favorables du Jugement du
8 janvier en faveur des intervenants et de la ville de Lac-Sergent.
Projet d e règlement 198, Proposition d'aménagement du Conseil rt?gional des Loisirs (Québec / Chaudière-Appalaches),
Rapport de la consultation publique, Avis de la municipalité de Lac-Sergent relatif au projet d e règlement 198, Proposition
de tracé alternatif soumis par le regroupement des citoyens de la zone H (Rapport Beaulieu) et Rapport de contre-expertise de
la & m e BPR. Ces différents documents ainsi que les mémoires déposés à l'Assemblée de consultation peuvent être consultés
au Service de Documentation de la MRC de Portneuf, CapSanté.
Figure 1 1 .1
La version 3.1 du logiciel ELECTRE iU-W, disponible depuis juillet 1994, tourne sous Windows 3.1, Windows 3.11 et
Windows 95. Cette version a été programmée par Pioîr Zielniewicz à l'institut d'informatique de l'Université Technique de
Poznan sous la direction de Bernard Roy et Roman Slowinski. Le Iogiciel est disponible à l'adresse suivante :Logiciels
mcda, LAMSADE, Universiré Paris-Dauphine, Place du Mméchal de Lattre de Tassigny, F-75775 PARIS CEDEX16.
h~://www.lamsade.dau~hine.fr
tronçon confiictuel est long de moins de 4 km et est compris entre le lac Sergent et un
ensemble de maisons (75) de villégiatures.
+ Le scénario 1est l'original proposé par l'organisme de planincation, il suit tout simplement
le tracé de l'ancienne emprise ferroviaire.
+ Le scénario 2 rejeté pour des questions de coût lors de la première planification a été repris
lors de la consdtation. Son tracé maintien le circuit 1 pour les cyclistes et propose un
contournement pour les motoneiges en hiver.
4 Le scénario 3, à l'initiative des citoyens de la zone en question, propose une déviation en
dehors de cette zone de villégiature par la route Contour-du-Lac sud, en plus d'un sentier en
forêt pour les motoneiges.
4 Le tracé 4, à l'initiative de la firme d'experts, accepte le principe du contournernent mais
propose une déviation à partir de la Côte-à-Pagé.
+ Le scénario 5 fait la promotion d'une voie de contournement autonome utilisant des
chemins forestiers.
Dans cette démarche, les informations publicisées lors de cette consultation publique ont été
reprises en vue d'apprécier les conditions de la production d'un scénario de consensus.
Dans le tableau Il. 1, les avantages et inconvénients particuliers sont présentés pour chacun de
ces scénarios en plus d'une estimation des coûts. À l'analyse des documents de ce projet, on
constate que les recommandations de la Commission d'aménagement ont porté
essentiellement sur des facteurs relatifs à la faisabilité technique ou à l'aménagement de la
piste. Des considérations d'ordre social, environnemental et des préoccupations relatives à
l'aménagement de I'ensemble de la piste ont été soulevées par les parties prenantes au cours
de cette consultation. Dans les tableaux de performance (Tab. 11.2x), ces facteurs d'évaluation
ont 6té notés par standardisation des arguments soutenus à l'occasion de cette consultation.
Des entretiens informels ont néanmoins aidé B définir les fourchettes de valeur pouvant être
accordées à chacun de ces critères.
Le problème décisionnel ainsi posé s'assimile à une problématique de type Y, soit une
procédure de rangement (du meilieur scénario au moins bon). Les caractéristiques de
I'algonthme ELECTRE IIIont déjà été présentées au Chapitre 4 (5 4.6.3).Il convient toutefois
de rappeler que l'utilisation de cet algorithme s'accompagne du recours à des paramètres
introduisant les notions de poids, de pseudo-critères, de surclassement flou, de seuils
d'indifférence, de préférence stricte et de veto.
des sc4narloe
~~6senfatlon
tunicipalité de Lac-Sergem MRC de Porbreuf, Qu4bec
+Résidences
- Réseau routier
Chemin de fer
Source: Écorecherche, 1997; MRC de Portneuf, 1998 Rdalisatïon: Carlo Prévil, CRAD, U. Laval, 1999.
1
-
Kilomètres
-
+Résidences
-R é s e a u routier
Chemin de fer
Parc !in+ire
Catégories d'utilrsation du sol
Forêt
Hydrographie
- -
Minier
Résidentiel
a Comdor Hydro-Québec
O Lim. de Municipalités
Source: Ecorecherche, 1997; MRC de Portneuf, 1998 RBalisation: CarIo Prévil, CRAD, U. Laval, 1999.
113.1 Détermination des paramètres
La détermination des paramètres conditionne la mise en œuvre de l'aide multicritère à la décitsion,
Différentes étapes y sont retenues:
a) Élaboration des actions potentielles. Dans cet exercice, nous nous sommes limité aux cinq
scénarios élaborés par les parties en présence à la suite de l'assemblée de concertation. Ces cinq
scénarios ont représenté, dans cette négociation, l'ensemble de l'espace de solution pour les
parties prenantes. Ils seront ainsi évalués en un processus unique.
b) Utilisation de sous-critères. Vu le grand nombre d'arguments exposés dans les mémaires,
l'analyse documentaire nous a amené à retenir plus de quarante points exposés par les parties
prenantes en vue de se positionner par rapport aux différents scénarios- Maystre et al. (1994, pp.
169-171), à cet effet, nous font remarquer que:" Ni la méthodologie, ni les méthodes ne f i e n t un
nombre maximum de critères (les logiciels le fient p d o i s ...); cependant, la pratique tend à
démontrer que le décideur peut être géné par un trop grand nombre de critères, notamment lorsqu'il
s'agit de leur donner un poi& Pour réduire le nombre de critères @squ'à 10, voire 15)' deux
manières de faire sont envisageables: Zbgrégation par étapes et la pondération par étapes." Dans
cette étude de cas, les quarante-trois points seront traités comme des sous-critères. Ceux-ci seront
agrégés globalement5 en 11 critères (pseudo-critères) qui seront évalués par la méthode Exectre
m.L'agrégation des sous-aitères (agrégation sectorielle) en critères sera effectu6e B l'aide de la
somme pondérée (Roy et Boyssou, 1985 et 1993; Maystre et al., 1994; Simard, 1997).
C) Évaluation des scénnrios. Elle nécessite I'estirnation de la performance des critères et
l'établissement des échelles de mesure. La performance indique la mesure à laquelle une
évaluation élevée traduit l'effet ou le rt5sultat recherché. Pour certains critères, comme les coûts
d'investissement, la performmce peut aller dans un sens différent des autres critères. 11 importe
donc de transformer ces critères pour que la variation de tous les indicateurs se fasse dans le
même sens pour un même critère. La variation entre les critères est prise en charge par le bgiciel
puisqu'il permet d'indiquer le "sens des préférences" d'un critère à l'aune. Chaque scénario a été
évalué selon l'importance accordée au sous-critère par les parties prenantes (Très bon, ban, ...
mauvais) ou d'après la mesure (coût, dénombrement, calcul, etc.) effectuée (sur le terrain ou à
"Le décideur concentre en général son attention sur I'ogrégation globale, corrsidérant souvent l'agrégation sectorielle
comme wz problème technique que l'homme d'étude doit résoud.e lui-même (Maystre et al., 1994, pp. 171),"
l'aide du logiciel de SIG utilisé). Les caractérisations verbales relevées dans les documents ont été
rapportées à une échelle arithmétique (évaluation chiffrée). Les notes ainsi déduites des ces
évaluations verbales étaient classées de 1 à 10. La note 1 était accordée au scénario le moins bon
et la note 10 au scénario le plus intéressant quand on veut maximiser Ia caractéristique évaluée.
Les fondements mathématiques de ces transformations découlent de la loi dite de ~ e c h n e r ~
discutée dans Stevens (1975 cité par Maystre et al. 1994).
d ) Échelle de mesure. L'échelle doit être ordinale ou cardinale7. L'échelle ordinale est associée
aux relations "plus grand que", "plus petit que" ou "égal à". L'échelle cardinale supporte les
quatre opérations arithmétiques de base (t , - ,x , -1.). "Lesméthodes ELECïXE sont basées sur la
différence entre les aIalziations de deux actions sur un critère donné. Cette dzrérence n'est pas
représentative a'tm écart de préférence, mais n'a de sens que par rapport à un seuil. L! est donc
possible - et c'est là l'une des qualités principales d'ELECTRE - d'utiliser aussi bien des échelles
cardiinaIes qu'ordinuZesn (Maystre et al., 1994, pp. 274; Rebaï et Martel, 1998). La transformation
des évahations verbales en notes implique que toutes les échelles de mesure sont du type
cardinal.
e) Pondération des critères. La méthode de pondération retenue s'assimile au Rafing. Dans
cette méthode dite "trivide", on donne à chaque critère une pondération relative qui est
directement utilisable, en comparant les critères entre eux (Maystre et al., 1994; Mousseau,
1993). Un premier ordre de pondération (Pl) a été attribué aux trois grands domaines de la
décision que sont Ie domaine environnemental (15%), le domaine sociopolitique (25%) et le
domaine d'aménagement (60%).
Ces trois facteurs sont désagrégés en I l critères d'aménagement avec un second ordre de
pondération (Pz).Pour établir la pondération inter-critère pour un facteur donné, ces critères ont
été ordonnés selon le principe du rating. Par exemple, si un facteur X a un poids de 20% et
que ce facteur a été décomposé en 3 critères. Ces trois critères sont pondérés entre eux. On
peut obtenir alors Xa = 50%, Xb = 30% et Xc = 20%. Les valeurs Pzseront alors : X a = 1096,
Xb=6%etXc=4%.
Les critères sont issus de l'agrégation des 43 indicateurs ou sous-crit&res(P3).Leur pondération a
ét6 effectuée selon le même principe que précédemment. Cette pondération intra-critère a senti it
La relation entre un phénomène et sa perception suit une relation logarithme-linéaire (R = a x log$) appelée loi de
Fechner, ou m e relation allométrique (R = a x seb). D'autres codages seraient tour aussi crédibles .,. (Maystre et al. 1994,
pp. 172-173)
Les valeurs nominales doivent être transformées par un codage numérique permettant d'exprimer la préErence.
effectuer la somme pondérée pour Ia détermination de la performance des critères pour chacun
des scénarios.
e) Généralités. Dans une application réeue, le jeu de pondération constitue l'une des premières
phases de négociation entre les parties prenantes, après l'élaboration des actions potentielles.
Quand les décideurs n'arrivent pas à s'entendre sur le poids des critères (ce qui est le plus
fréquent), il est permis et même recommandé d'effectuer l'analyse multicritère avec des jeux de
poids différents. Cette stratégie aide à mettre en évidence le potentiel de consensus entre les
acteurs (Scharlig, 1985; Mousseau, 1993; Anonyme, 1997).
L'échelle de mesure (cardinale), la performance, le sens de la mesure ainsi que les paramètres
subjectifs (indifférence, préférence et veto) ont été établis à Ia suite de l'analyse des documents
issus de la consultation publique (Tableaux 11.2~).L'objectif principal de cette application était
surtout de trouver un ordre de grandeur pour départager les actions, d'autant plus que les critères
étaient majoritairement de nature subjective.
Dans ELECTRE III,les seuils reflètent une estimation des peg?omancesfloues qui découlent de
facteurs mal déterminés ou impréciss. Le logiciel permet d'appliquer deux sens à l'interprétation
des seuils. Le sens Direct implique une comparaison des actions pour chaque couple en fonction
de la moins bonne des deux. Avec le sens Inverse, l'action choisie comme base de comparaison
est celle f i c h a n t la meilleure performance. Pour avoir un seuil constant, il suffit de choisir a = O
et = la valeur constante du seuil. Dans ce dernier cas, les deux modes sont équivalents.
Le jeu de valeurs attribué à ces seuils avec les notes des différents indicateurs ont permis
d'effectuer l'évaluation initiale, selon les critères retenus. Par la suite, l'analyse de sensibilité a
montré l'effet de la variation de certains de ces seuils sur l'ensemble de l'évaluation. Une fois les
calculs terminés, le module Résultat du logiciel utilisé fournit les principaux résultats, que sont:
a) ]Les distillations ascendante et descendante
b) Les rangs dans le préordre final
c) Les rangs dans Ie préordre médian
d) La matrice de concordance
e) La matrice des degrés de crédibilité
f) La matrice du préordre final
g) Le graphe final.
Les concepts de base necessaires à l'appréciation de la méthode EIectre iII sont présentés au Chapitre IV (5 4.6).
-0I E:
-O
-E -se
Ul
Ti g$= g.g
V)
c $hg Ca
- ~m E
C
m a l
g- 2s E~ g4 E
- fL L g :
u CL>= O G=I- S2 g g ~ i
gggg ~ - ; g , g l S ~ .
E E E m~o C
a n a
cUn~ $ E
g RE
O S
~ m i
a ~ ~ f $ j
g= gEg =g a~' EZ %P= O
m ~ O E É M
Tabeau 11.2b. -Références pour l'interprétation des préférences floues
(Parc linéaire régional Jacques-Cartier - Portneuf)
Semdes Mode de
1 CrfMrn Poids Idiçltours ou soussriîèrisr riatlmct. mnttlon
IndMbnnca Pldfdmcb
Grnitaliondes accês d6croiçsant Inverse 1 3
Risque de pollution du det6hration du milieu aquatique decroissant Inverse 1 3
pian d'eau poüuüon (ampleur. nature) d6croissant Inverse 1 2
affectationdu rnliiw~lacustre d6croisçant Inverse 1 3
Quaid13du site 10%
Pmfiierdu paysage croissant Inverse 1 3
AppWer Pintervisbiiit4 croissant Inverse 1 2
tranquillit4 croissant Inverse 1 3
Searritedespersonnes croissant Inverse 1 2
Interdictionde et de Motos croissant Inverse 1 3
Quiétude des Wdents lm Actes contrôi6 & ta piste croissant Inverse 1 3
surveahnce du territoire croissant Inverse O 1
préservationdes droitç acquis croissant Inverse 1 3
inümne croissant inverse O 1
nombre de délits d6croissant Inverse 1 2
nombre de daintes ddcroissant Inverse 1 2
DévaiuaUon des nombre d6v8n6mentscriminels décroissant lnverse 1 2
pwr*t& riveraimsa
hausse des coûts d e s
10% de décroissant Inverse 1 2
assuliylces situations non-règiementées décroissant Inverse 1 3
primes flassurances-habitatim décroissant Inverse 1 2
DBpWaüondes propriétés d6croksant Inverse 1 2
autcnomie locale croissant Direct 1 3
Cadra légai dair croissant Direct 1 2
munidpante parüdwnle croissant Direct O 1
Pdr tocai S%
non-cantribulion des rfveralns croissant Direct 1 2
revenus fondets croissant Direct 1 2
croissant Direct
croissant Dlrect
+
Concentraüon des 5,
Piste autonome croissant Dlract
activités Concentratlori des activilBs crolssant Direct
Topographie 1 5% lpente prononcée d6croisçant Inverse
I Icyüisteçavec automoôiies d6croissant Inverse
S8airii6 des u t i i e u r s d8croissant Inverse
R uenlr4es prwes ddcroissant lnverse
# &denceç 8 n4gocier d6croissant Inverse
appositian de municipakdés d6croissant Inverse
d8croissant lnverse
terrains A acheter d6croissant Inverse
I Jtpropriétés B morceler d6croissant Inverse
1 réfedion de chaussée d6croissant Inverse
Infrasîrudures à largeur de piste inadéquate décroissant Inverse
aménager coQts du sentier de motoneiges d4croissant Inverse
Tabeau 11.3.- Tableau des performances avec les considérations d'un amenagiste de
la MRC (Parc linéaire réaional Jacques-Cartier - Portneuf)
.f -
-
Domalm (
r
Critére Poids1 ldicateunr ou sous-criteres
limitaum des actes
1SCÉNIR~O
3
11SC-O
3
21 SCÉHARIO 11 SC~NMIO 41 SCÉNARIO
10 10 10
E
: Risque de poilution du plan d616riomtfon du m i ~ aquatique
u 10 10 10 10 10
-E d'eau pdtuuon (amp(eur. nature) 1O 10 10 10 10
5 aflectatlondu mllieu lacustre (constnictlon) 10 10 10 10 10
tranqullnte 8 9 1 10 10 10
sécurit6 des personnes 8 8 10 10 10
Qui6tude des résidents 31%
survenlance clri territcire t0 10 9 9 9
Infimit6 8 8 9 9 10
nombre de plafntes 7 7 1 9 9 10
-r-u
3
a3
a
DBvaluation des propri6té.s risques de d6Ms 8 8 8 8 10
O riveraines et hausse des 7% situations nan&glementées 7 7 7 1 7
-
O
O
U
coûts des assurances primes d"assurances-habttation
7
9 9 9 9 9
V) ~ ~ p r é d a u des
c n prop~ietes 8 8 8 8 1 8
muriidpalitBpartidpante 10 10 7 7 1 7
Pouvoir lacal 5%
nancan~butian
des riverains 10 7 5 5 I 5
menus fonden 10 . 10 7 7 1 7
r e t o m ~ Banmlques
s 10 8 1 1 1 6
Récupération rnaximde 10% R6cupératfmmaximale 10 10 1 1 1 1
Piste aularame 10 8 5 5 10
Cancenmttondes anMt6s 17.'
Caicentratïon des activités 10 10 1 1 1 1
TOp0g-e 6% pente prononcee 10 10 3 3 7
cydistes avec autcmobilistes 1 10 10 1 1 10
SBcurit6 des utilisateurs 10% rfsques d'accrdents 10 10 3 3 10
t rfentrdes privées 10 10 3 3 10
# r6sidences i3 rtégccief 10 5 10 5 1
opposfUon de munidpalit6s , 10 1 10 10 10
Terrains B acqdrir 6% # exprupllatims nBcessaires 10 5 10 5 1
terrains & acheter 10 5 10 5 1
# pmpri6t6s B marteler 10 5 10 5 1
~foctlm
de ehaussee 10 10 1 1 10
largeur de piste Inadéquate 10 10 5 5 8
Infrastructures a amdnager 7%
coûts du sentier de mutonelges 10 1 1 1 1 1 1
mesure ~axénuatlon 8 5 5 I 5 1 8
~ o ~d'am6nagernem
t s 10% / ~ u d ~prév~sauiel
et 8 1 6 3 3 1
Tabeau 11.4.- Tableau des performances des critères estimés prioritaires à la MRC
(Parc linéaire régional Jacques-Cartier Portneuf) -
Domaine
"
Rubnaues
-
-
Poids
C limitation des ac&s 25%
E
Quiétude des résidents 25%
situations non-règlementées 10%
Powoir local retombées économiquas 10%
Piste autonome
pente p m c é e
cycristes avec a v l a n W ï e s
Sécurit6 des u t i t i i e u r s risques dacddents
Le conflit s'est envenimé, lorsque les autres parties prenantes ont refusé d'accepter les
conclusions des Commissaires de l'Assemblée de consultation ainsi que les règlements
(décisions de la MRC) qui en ont découlé. Cet ensemble de traitements a montré des
tendances globales ainsi que des traits caractéristiques par rapport à l'ensemble de ces
scénarios. Pour les quatre premiers:
*le scénario 3 proposé par les citoyens de la zone H demeure le moins intéressant. Il
amène dans le débat de nouveks contraintes sans pallier à tous les inconvénients des
autres scénarios.
* le scénario 4 pour les traitements rapportés s'est toujours classé dans le groupe des
meilleurs sauf quand tous les vetos ont été enlevés. C'est un scénario de conciliation qui a
été préparé par la firme BPR en ayant connaissance de certaines réserves et critiques
formulées à l'endroit des autres scénarios. La firme a donc tenu compte, dans une certaine
mesure, de ces critiques.
*Le scénario 2 oscilIe entre le premier groupe et le groupe médian. Le scénario 5 est
plutôt stable dans le groupe médian alors que le scénario 1 se range entre le groupe
m6dian et surtout le dernier groupe.
-.Les scénarios 2, 4 et 5 sont assez distincts entre eux mais constituent, à ce stade, le
noyau dur autour duquel devrait s'articuler les négociations, le scénario 5 exigerait des
études complémentaires et le scénario 2 est sensible à l'effet de veto.
Les trois derniers traitements ont confirmé les bonnes performances relatives des
scénarios 2 et 5 en plus de la faible pertinence du scénario 3. En plus, ils ont renvoyé au
dernier rang le scénario 4, Ces évaluations reflètent exclusivement les points de vue du
Service d'aménagement qui a toujours considéré avec beaucoup de réserves les
récriminations des opposants à ce bonçon du Parc régional. Or, ces récriminations ont été
fortement exprimées et prises en compte respectivement dans les scénarios 3 et 4.
Il importe de réaliser que les groupes en présence privilégient chacun des critères
particuliers quasi antagonistes. Il est très difficile de trouver une compensation naturelle
entre la propension au "voyeurisme" et les facteurs de pente et de sécurité pour une
ballade familiale à vélo, sans une ronde de négociation. S'il fallait poursuivre les
traitements, la prochaine étape nécessiterait des amendements aux pondérations des
critères et de certains des paramètres subjectifs en accord avec toutes les parties prenantes
de cette planification. Cette étape-ci serait peu plausible sans la participation effective des
citoyens de la Zone H et les représentants de la municipalité du Lac-Sergent. Cette ronde
de discussion enrichirait le débat avec l'introduction d'un nouveau jeu de critères de
consensus (coopération par l'intégration) ou par la révision de la valeur accordée à
certains critères (consensus par la négociation) (Ferrand et Ferrent, 1997).
La contrainte conjoncturelle (le procès en cours) même quand il constitue un léger biais à
cette expérimentation, vient, encore une fois, établir la pertinence pour la MRC d'avoir
recours à une démarche comme celle élaborée pour cette thèse. Ce biais a un sens
seulement en regard de la quête d'un choix définitif de scénario, en condition réelle de
planification.
En guise de synthèse, les points suivants9 peuvent être retenus:
Ce type de procédure a permis de comparer et d'ordonner les cinq scénarios
d'aménagement.
Les informations disponibles au terme de ces analyses auraient pennis de négocier sur
les critères ainsi que leurs pondérations de manière à mieux définir Ies conditions des
nouvelles affectations des anciennes voies ferrées.
L'état actuel du conflit ne nous a permis de réunir les parties prenantes à de telles h s ,
ce qui aurait amélioré considérablement la portée scientifique de cette application.
Le rappel de la chronologie des faits a montré que dans l'ensemble, la plupart des
préalables10 à l'utilisation de L'AMCD auraient pu être rassemblées à l'occasion de
1'Assemblée de consultation. Le conflit s'est envenimé lorsque les autres parties
prenantes (Club de Motoneige, résidents, municipalité de Lac-Sergent) ont refusé
d'accepter les conclusions des Commissaires de l'Assemblée de cons-dtation ainsi que
les règlements (décisions de la MRC) qui en ont découléll.
L'élément manquant a été la disposition d'une approche méthodologique justifiant le
recours à une méthode permettant de départager Ies préférences et la ou les ressources
humaines essentielles à sa mise en œuvre.
De manière spécifique, le recours, dans Electre a à de nombreux paramètres pour
définir la préférence peut constituer un handicap à son utilisation systématique dans
les situations où les décideurs ne sont pas bien imbus des tenanl et des aboutissants
des méthodes mdticritères. Cette approche méthodologique pourrait s'améliorer grâce
à une ventilation des méthodes multicritères~2en fonction d'une typologie des parties
prenantes selon leur disponibilité, leur degré de confiance dans l'approche et les
marges de manœuvre qu'ils seraient prêts à accorder à l'analyste.
Par rapport aux objectifs inhérents à cette thèse, cette expérimentation a principalement
une valeur de démonstration de la cohérence d'ensemble de cette vision de la planification
temtoriale véhiculée par la thèse. Eile met en évidence la justesse logistique, conceptuelle
et scientifique de prendre les décisions relatives ii l'affectation du sol grâce à cette
approche multimodale de l'aménagement du territoire.
CHAPITRE XII
2 1 Conclusions générales
La problématique environnementale, à ce tournant de siècle, constitue l'une des questions des plus
deoattues et étudiées. Cette profusion d'interventions découle principalement de la multiplicité
des facettes et de la complexité de cette problématique. Cette thèse a visé à contribuer à ce débat
scientinque et inteUectue1 en s'arrêtant à un aspect particulier du phénomène: la planincation
environnementale régionale.
En considérant les bilans des plans d'aménagement par rapport aux préoccupations
environnementales, on se rend compte assez vite de l'inadéquation des solutions traditio~eues
apportées par les principales catégories d'études environnementales dans l'aménagement des
écosystèmes régionaux Neadows et al, 1972; Guigo et al., 1991, Gilpin, 1995). Les
méthodologies utilisées ne sont pas assez sensibles aux préoccupations environnementales des
acteurs temtonaux dans les procédures décisionnelles (Bakkes et al. 1994). Il existe donc une
réelle demande sociale d'information environnementale et de nouvelles méthodologies pour
optimiser les pratiques d'ménagement du territoire (André et al. 1994; Nijkamp, 1990; Kafimi et
Blais, 1997).
À cette problématique d'ensemble, nous avons proposé une solution intégrée basée sur
l'élaboration d'une démarche d'aide au processus décisionnel en aménagement du temtoire, ce
qui constitue l'aboutissement de l'objectif général de cette thèse. La cohérence de la solution
réside dans l'intégration effective de trois outils méthodologiques que sont Ia planification
enviromementale, les systèmes d'information géogaphique (SIG) et l'aide multicritère à la
décision (AMCD), dans une approche de planification régionale qui peut se réclamer de la
démarche prospective.
Dans cette perspective, la démarche d7=6nagement proposée dans cette thèse correspond à un
ensemble d'objectifs spécifiques dont l'atteinte a contribué:
à am6Liorer l'analyse théorique et les pratiques d'aménagement connues,
à permettre l'évaluation environnementale de chaque projet e t
à réaliser les évaluations des projets de manière intégrée pour optimiser l'évolution des
interventions territoriales dans une vision du développement durable.
Au premier Chapitre, nous avons mis en évidence des faiblesses stnictureles inhérentes à la
première génération d'information environnementale et à l a désagrégation des étapes de
pIanScation, de gestion et d'évaluation des projets territoriaux, ce qui affecte I'efficacité des
décisions prises en aménagement du territoire en regard des idéaux de développement durable.
Dans le second Chapitre, il a été montré, comment l'information émerge comme facteur
décisionnel de premier ordre et comment l'information enviramementale (concept) se pose
comme la pierre angulaire de l'idéal prôné par le développement durable. Selon les thèmes
d'application, les valeurs environnementales sont exprimées à travers une dimension intelligible et
mesurable. Elles sont communiquées par des indicateurs permettant de porter un jugement, de
définir un programme ou de révoquer un permis. De tels paramètres de contrôle doivent se référer
à des standards reconnus tout en étant porteurs de sens. Nous avons défini ces paramètres comme
étant l'information environnementale. Cette information est utile à la prise de décision puisqu'elle
autorise une appréciation plus sûre du champ des possibles et une unticipatîon plus correcte des
résultats susceptibles de découler des actions possibles (Roy et Bouyssou, 1993).Ce
développement correspond au premier objectif spécifique de cette thèse.
Les Chapitres 3 et 4 ont seM à mettre en lumière les opportunités dégagées par deux autres outils
méthodologiques (SIG et aide multicritère à la décision) pour introduire une approche de
planification en cinq étapes (avec des boucles de rétroaction) tournée vers l'aide à la décision en
ménagement du temtoire. La revue bibliographique a révélé comment de manière stratégique,
les SIG et l'aide multicritère peuvent servir à cette émergence. Une telle approche rend moins
indifférents les objectifs par rapport aux résultats. Elle assure, en outre, l'harmonisation de
l'ensemble d'une démarche prospective en aménagement du temtoire avec l'intégration des
phases de planification, de gestion et d'évaluation.
Dans le Chapitre 5, nous avons lié cette approche de planification à des enjeux environnementaux
communs aux espaces régionaux. Ces différentes considérations nous ont ainsi fourni un cadre de
référence pour l'aide à la décision dans la préparation des plans d'aménagement axés sur les
préoccupations environnementales, comme pour répondre aux attentes de la deuxième génération
d'information environnementale. Ce cadre de référence a constitué la base méthodologique avec
laquelle nous avons entrepris de vérifier la cohérence de l'approche proposée dans cette thèse avec
m e expérimentation à la MRC de Portneuf. Cette expérimentation nous a permis de réaliser les
quatre phases complémentaires du second objectif spécifique.
4) pour tenir compte des transformations exigées par les transferts de responsabilité,
6) pour parer aux situations où la décision à prendre nécessite un consensus ou une négociation
entre les acteurs du milieu, et éventuellement
Les rapports d'autorité étant définis par le cadre Iégalo-institutionnel et l'état des luttes sociales
sur le terrain, il devient donc évident que l'amélioration des processus de prise de décision doit
de3oucher sur une nouvelle dynamique par rapport à l'obtention et la gestion de l'information
environnementale, en plus de la négociation des valeurs entre les parties prenantes.
Avec cette approche, les constats et les faits sont consignés dans un cadre dynamique. La donnée
territoriale peut être actualiske au rythme des interventions. Il appartient à l'appareil de gestion de
fixer les protocoles pour l'authentification, les mises à jour ainsi que la fréquence de celles-ci.
Cette démarche est à même d'optimiser les retombées de la réforme cadastrale et les travaux en
vue de I'implantation du plan géomatique du Gouvernement du Que'bec.
Une autre propriété de cette approche est de permettre que la planification, la gestion et
l'évaluation des projets temtoriaux se réalisent en temps réel et en un continuum aidant la prise
en compte des produits, des externalités, des effets synergiques et des impacts cumulatifs. Un tel
concept d'aide au processus décisionnel a les potentialités pour faciliter l'intégration des
informations et la négociation entre les acteurs. Il renforce le caractère mobilisé des régions,
correspond à la complexité des systèmes régionaux, augmente la démocratisation des processus
de planEcation, et enfin, aide à la détermination des conditions d'aménagement et des marges
disponibles à la cohabitation efficace. En étant propice à l'émergence de projets optimisant le
'
recours à des informations environnementales de qualité, cette démarche constitue une condition
de succès dans la recherche du développement durable.
f2.2 Limifes
Dans cette approche méthodoIogique, l'option et l'emphase ont été délibérément portées sur la
performance et la conception du cadre méthodologique, en effectuant l'expérimentation avec la
technologie et les outils informatiques disponibles (logiciels et programmes).
De façon spécifique, les limites et les améliorations souhaitables associées à chacune de ces trois
applications ont été mentionnées dans chacun des chapitres correspondants (IX, X et XI). De
même, d'autres problématiques décisionnelles (à la MRC de Portneuf) pouvant être solutionnées
par L'intermédiaire de chacune de ces applications, ont été notifiées daas chaque cas.
Toutefois, cette approche méthodologique pourra s'améliorer avec des contributions à même de :
spécifier les limites du cadre légal et réglementaire, que nous avons considéré ici sans émettre
de réserve formelle;
définir le cadre d'insertion des autres acteurs du temtoire; en ce qui concerne ces études de
cas, l'emphase a été portée principalement sur les autorités établies dans le gouvernement
régional. Il y a moyen de mieux dégager le contexte de la participation des autres parties
prenantes; et de
poursuivre l'expérimentation de l'approche dans la mesure des différentes réserves que nous
avions émises au sujet de la mise en oeuvre des applications précédentes.
12.3 Perspectives
Findement, il convient de souligner les perspectives envisagées pour une implantation de la
démarche proposée dans cette thèse selon une vue systémique (5 8.4). Ce mode d'implantation et
l'éventai2 des applications, qui pourront y être associées, contribueront à mettre en valeur les
apports de cette approche méthodologique. Ainsi, cette démarche arrivera à dépasser les limites
précédemment citées pour mieux s'insérer dans les courants de la recherche de solutions globales
pour la préparation de plans d'aménagement axés sur les préoccupations environnementales, à la
manière d'une méthode d'aide au processus décisionnel en aménagement du territoire.
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1988 Assassinat de Chico Mendés, Défenseur de l'Amazonie (22 déc.)
1989 Echouage de Pétrolier, Exxon Valdez, Alaska
Succès des Verts aux Btections européennes (15% des voix en
1989
Grande-Bretagne. 10,6% en France, 8,4% en ex-RFA, 18 juin)
1989 Explosion de gaz naturel. Acha Ufa, Russie, 500 morts
1989 Mar6e noire de I'Exxon Valdez en Alaska (24 mars)
1990 Vote du Clean air a d (USA) (27 oct.)
1991 Incendie des puits de pétrole au Koweit, Guerre du Golf, Irak-Koweit
1992 Explosion de gaz rn@hitique, Guadalajara, Mexique. 210 morls.
CNUED, Sommet de la Palnéte Terre, Rio de Janeiro, Bresil. (3-1 4
1992
juin)
1993 Convention sur la diversitd biologique (29 d6c.)
1997 Sommet de Kyoto, Japon, sur les changements climatiques
Compilé par Prévil, 1999.
Annexe 4
CADRE LÉGISLATIF MUNICIPAL
(textes de Loi Décreïs, Règfemenfset autres)
INDICATEURS DU MARC&
DU TRAVAIL
Population active (1 996) 0,6 %
Variation 1996/ 199I de la population active
Taux d'activit é (1996)
Taux de ch ôrnage (1996)
Rapport emploi/pop. (15 ans et +) (1996)
Population active occup 6e (1996) 0,6 %
-Primaire 1,s %
-Secondaire 0,7 %
-Manufacturier 0,7 %
-Construction 0,6 %
-Tertiaire 0,5 %
SECTEUR MANUFACTURIER
(source CRIQ)
Nombre d' é tabiissemcnts manufacturiers
total selon la taille de 1' établissement (1998)
- 49 employ é s et moins 0,7 %
- 50 à 199 empIoy 6s 0,6 %
- 200 employ é s et plus I,3 %
- toutes cat é gones 0,7 %
Nombre d' 9 tablissements manufacturiers
exportateurs selon la taille de i' établissement
(1998)
-
49 employ és et moins 0,6 %
-
50 à 199 employ és 0,s %
- 200 employ é s et plus 1,6 %
- toutes cat é gories
-
0,8 %
Ensemble du MRC/ MRci
-
MRC de Portned Région de Quebec Québec Région Québer
Nombre d'établissementsmanufacturiers
intéressés à erporCer selon la taille de
I'htablissement (1998)
- 49 employ6s et moins 7.1 O/( 0,6 %
- 50 à 199 employés 0,o % 0,o%
- 200 employés et pIus 0,o % 0,o%
- toutes catégories 6,6% 0.6 %
Nombre d'emplois man&m*ers total
selon la taille de l'établissement (1998)
- 49 empIoyés et moins 10,3% 0.8 %
- 50 à 199 employés 9,O% 0,5%
- 200 employés et plus 25,4% 0,9 %
- toutes catégories 14,3 % 0,7%
SECTEUR MANUFACTURER
(source BSQ)
Groupes d'industries (1994)
PrincipaIes variables
-Bois
-Employés à la production 1,l %
-Salaires à la production l,o%
-Valeur des expéditions manuf. (000 S) 1,l %
-Valeur ajoutée rnanuf. (000 S) 0,9%
-Aliments
-Employés à Ia production 0,4%
-Salaires à la production 0,3 %
-Valeur des expéditions manuf. (000 %) 0,2%
-Valeur ajoutée manuf. (000$) 0,2%
-Papier et produits connexes
-Employés à la production 4.5 %
-Salaires à la production 4,l %
-Valeur des expéditions rnanuf. (O00 %) 3,O %
-Valeur ajoutée rnanuf. (000 $) 2,8%
-Imprimerie, édition, produits connexes
-Employés à la production 0,2%
-Salaires à la production 0,l %
-Valeur des expéditions manuf. (O00S) 0,l %
-Videur ajoutée manuf. (000 S) 0,l %
-Autres groupes d'industries
-Employés à la production 0.5 %
-SaIaires à la production 0.7 %
-Valeur des expéditions manuf. (000 â) 0,s%
-Valeur ajoutée manuf. (000 $) 0,6?4
-
'rincipales vm-ables total manufacturier
Zmploi a la production (1994) 0,8%
;alaires à Ia production (1994)(000 $) 1,o %
7aleur des expéditions manufacturières 0,7 %
1994) (000 â)
[aleur ajoutée manufacturière (1 994) (000 S)
-
0,7%
Ensemble du MRCf MRCt
MRC de Portneuf Québec Région Québa
Variations 1!W4n99l
-EmpIoi à la production
-SalairesA la production
-Valeur des expéditions manufacturières
-Valeur ajoutée manufacturière
lrincipdes variables PME -
3mploi à la production des PME (1994) 13,1 % 0,6 %
;alaires à Ia prod des PME (1994) (000 f ) l2,4 % 0,6 %
!aleu. des expéditions manufacturières des 13,O % 0,6 %
'ME (1994) (O00 S)
Taleur ajoutée manufacturière des PME 13,I % 0,7 %
1994) (000 S)
-
iECTEUR TERTIAIRE
'opdation active occupée selon
a division d'industries (1996)
-Total 03
-Transport et entreposage 0,7 %
-Communications et autres services publics 0,4 %
-Commerce de gros 0,s %
-Commerce de détail 0,6 %
-Intermédiairesfinanciers et assurances 0,5 %
-Services immobilierç et assurances 0 2%
-Services aux entreprises 0,3 %
-Services gouvernementaux 0,6 %
-Services d'enseignement 0,s %
-Soins dc santé et services sociaux 0,s %
-Hébergement et restauration 0,s %
-Autres 0,4 %