Archéologie
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Archéologie
Notre préhistoire est riche en évènements et a toujours captivé les historiens. L’Algérie abonde en sites
préhistoriques. La visite des musées, des lieux historiques : grottes, dolmens, menhirs, gravures
rupestres… et la consultation d’archives sont indispensables et nécessaires pour le savoir et la culture de
nos enseignants et potaches.Elles contribueront à assouvir leur soif de découvertes et de vérités sur le
passé de notre pays : l’homme du Néanderthal (paléolithique), captiens et ibéromaurusiens (néolithique)
… Par cette modeste contribution, je narre quelques phases de ce prestigieux passé éloigné que nous et
nos enfants ne pouvons ignorer. La préhistoire est née de la conjonction de deux intelligences : celle de
l’homme qui a fabriqué un outil ou dessiné sur une paroi, et celle de l’homme moderne qui a su déchiffrer
le message de son ancêtre. Mille deux cents fois plus longue que l’histoire, la préhistoire est l’immense
période qui s’étend des origines de l’homme à l’apparition de l’écriture. Evoquer les problèmes
quotidiens des civilisations préhistoriques a toujours fasciné l’homme. Or, nous n’en possédons aucun
texte, puisqu’elles commencent au-delà des 3 millions d’années avant Jésus-Christ. Faute de pouvoir
solliciter des écrits, il reste heureusement d’innombrables documents à interpréter, vestiges
archéologiques les plus divers : silex, os travaillés, poteries, œuvres d’art des grottes. La préhistoire est
divisée en trois périodes dont la durée est très inégale : Paléolithique, Mésolithique et Néolithique. Elle
s’achève avec la découverte de l’utilisation des métaux. Elle est en premier lieu une histoire de
techniques.
Comparée à l’époque historique, mieux connue grâce aux documents écrits, la préhistoire couvre au
Maghreb Central plus de deux cents fois la période qui a commencé avec l’apparition de l’écriture, au
premier millénaire avant J.C., et se poursuit jusqu’à nos jours. Pendant cette longue période qui varie,
selon les datations proposées par les chercheurs, entre cinq cent mille et un million d’années, le territoire
qui correspond à l’Algérie actuelle n’a pas cessé d’être habité. Sur le continent africain, les vestiges les
plus anciens qui témoignent de la formidable aventure de l’homme ont été découverts dans les importants
gisements du lac Turkana au Kenya, dans le site de l’Omo en Ethiopie et dans la gorge d’Olduvai en
Tanzanie. La présence de l’homme y est attestée depuis plus de trois millions d’années par des ossements
appartenant à l’hominidé, appelé australopithèque, dont dérivent les types d’Homo erectus, prédécesseur
de l’Homo sapiens, ancêtre de l’homme actuel. Au Maghreb, et plus particulièrement en Algérie, des
découvertes témoignent de la présence de l’Homo erectus, désigné également sous le nom
d’archanthropien, contemporain des derniers australopithèques. En 1954 et 1955 Camille Arambourg a
mis au jour sur le site de Ternifine près de Mascara trois mandibules dont une complète, exposés au
musée de Bardo à Alger, ainsi qu’un os pariétal. Cette découverte eut un retentissement d’autant plus
grand qu’elle a permis aussi d’identifier un outillage en pierre taillée, associé à l’Homo erectus
mauretanicus que l’on situe au paléolithique inférieur. C’est là une des phases de développement les plus
anciennes mise en évidence sur le territoire algérien, dans le long processus qui a vu l’homme
préhistorique prendre conscience de l’importance de la création et de l’utilisation d’outils comme
prolongement de la main.
Le Paléolithique
Capsiens et Ibéromaurusiens
L’homme dit dé Mechta AI Arbi, porteur de cette culture improprement appelée ibéromaurusienne (car la
navigation par le Détroit de Gibraltar ne put être pratiquée qu’à l’époque antique) attestée par les fouilles
de Claude Brahimi, fut progressivement supplanté vers 7000 avant J.C., par les Capsiens d’après le nom
du site de Gafsa en Tunisie, dont la culture connue jusque vers 4500-4000 s’étendit sur les Hauts-Plateaux
de la Tunisie et l’Algérie centrale et orientale. lnstallés à l’intérieur du pays, les capsiens ont laissé des
traces caractéristiques parfaitement visibles : d’importantes quantités d’escargots pris dans une couche de
cendre (escargotière). Les escargotières ou «rammdyat» dans la région des Hauts-Plateaux de l’Algérie
centrale et orientale où nous trouvons le biface acheuléen, sont des monticules brillants au soleil de l’éclat
de ses grosses coquilles vides d’escargots blancs. Le biface, c’est l’instrument type. Le principal faciès
culturel du paléolithique ancien est l’acheuléen (st Acheul), biface ovale, plat à tranchant rectiligne, sa
pointe affinée. Les pointes pédonculées (atérien, du site éponyme de Bir El Ater Tébessa). Les pointes de
flèches et de lance du néolithique (néo, nouveau et lithos, pierre) du capsien : lamelles de silex en forme
de triangle, de trapèze qui servaient de dents de faucille (4500-5000 ans avant J.C.), des fragments de
coquilles d’œufs d’autruche qui avaient la fonction de récipients pour faire cuire les escargots. (A suivre)