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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

ECOLE SUPERIEURE POLYTECHNIQUE


--------------------------------------
MENTION GENIE DES PROCEDES
CHIMIQUES ET INDUSTRIELS

Mémoire de Fin d’Etudes en vue de l’obtention du diplôme de

LICENCE EN GENIE DES PROCEDES CHIMIQUES ET INDUSTRIELS

PARCOURS : « SCIENCES ET TECHNIQUES EN ENVIRONNEMENT »

Présenté par : Mirana RANDRIAMANANTSOA

PROMOTION 2016
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
ECOLE SUPERIEURE POLYTECHNIQUE
--------------------------------------
MENTION GENIE DES PROCEDES
CHIMIQUES ET INDUSTRIELS

Mémoire de Fin d’Etudes en vue de l’obtention du diplôme de

LICENCE EN GENIE DES PROCEDES CHIMIQUES ET INDUSTRIELS

PARCOURS : « SCIENCES ET TECHNIQUES EN ENVIRONNEMENT »

Présenté par : RANDRIAMANANTSOA Mirana

Date de présentation : 30 Mars 2017

Membres de Jury :

Président : Professeur RAVELOMANANTSOA RAMANAMBE Nicole

Directeur de Mémoire : Docteur RATSIMBA Marie Hanitriniaina

Examinateurs : Professeur RANDRIANOELINA Benjamin

Mme ANDRIANIMANANA Jullie Sylviano


<< Confie-toi en l’Eternel de tout ton
cœur, et ne t’appuie pas sur ta sagesse :
Reconnais-le dans toutes tes voies. Et
Il aplanira tes sentiers >>

Proverbes 3 : 5
REMERCIEMENTS

Ce travail a été réalisé dans le cadre de la formation pour l’obtention du Diplôme


de licence en Génie des Procédés Chimiques et Industriels.

Je remercie en premier lieu Le Seigneur Tout Puissant qui m’a guidé tout au long de
mes travaux et qui me fortifie à tout instant et en tout lieu, je dis merci et glorifie son
nom.

Je ne pourrai pas citer toutes les personnes qui de près ou de loin ont apporté au
moment propice leurs contributions jusqu’à l’achèvement de ce mémoire. Toutefois, il
est de nos devoirs d’exprimer particulièrement notre profonde gratitude, de manifester
notre reconnaissance et d’adresser nos vifs remerciements envers les personnes
suivantes :

- Professeur ANDRIANAHARISON Yvon : Directeur de l’ECOLE SUPERIEURE


POLYTECHNIQUE D’ANTANANARIVO.

- Professeur RANDRIANA Nambinina Richard Fortuné : Responsable de la


mention Génie des Procédés Chimiques et Industriels.

- Professeur RAMANAMBE Nicole d’avoir accepté de présider le jury de ce


mémoire.

- Docteur RATSIMBA Marie Hanitriniaina qui m’a encadré, avec ses orientations
et ses conseils tout au long de l’élaboration du contenu de ce travail.

- Professeur RANDRIANOELINA Benjamin et Mme ANDRIANIMANANA Julie


Sylviano, Enseignants Chercheurs au sein de la Mention Génie des Procédés
Chimiques et Industriels et qui ont bien vouloir juger ce travail.

I
Je suis reconnaissant également envers tous les enseignants de l’ESPA pour nous avoir
donné des connaissances nécessaires à notre formation, ainsi qu’aux personnels du
laboratoire du Département Génie Chimique pour avoir m’accordée leur attention.

Mes remerciements s’étendent à mes ami(e)s qui ont toujours été là pour moi.

J’exprime ma plus haute considération à mes parents et mes trois grandes sœurs qui
m’ont soutenue, moralement et financièrement au cours de la réalisation de ce mémoire.

MERCI !

II
SOMMAIRE

REMERCIEMENTS
SOMMAIRE
GLOSSAIRE
LISTE DES ACRONYMES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
LISTE DES ANNEXES
INTRODUCTION GENERALE

CHAPITRE I : Généralités sur la jacinthe d’eau et leurs usages possibles


CHAPITRE II : La fermentation et le biogaz

CHAPITRE III : MATERIELS ET METHODES


CHAPITRE IV : RESULTATS ET INTERPRETATIONS

CHAPITRE V : IMPACTS POSITIFS DU PROJET


CHAPITRE VI : IMPACTS NEGATIFS DU PROJET
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
WEBOGRAPHIE (Consultation : octobre et décembre 2016)
TABLES DES MATIERES
ANNEXE

III
GLOSSAIRE

Biomasse : Dans le domaine de l’énergie, le terme de biomasse regroupe l’ensemble


des matières organiques pouvant devenir des sources d’énergie. Ces matières
organiques qui proviennent des plantes sont une forme de stockage de l’énergie
solaire, captée et utilisée par les plantes grâce à la chlorophylle. Elles peuvent être
utilisées soit directement (bois énergie) soit après une méthanisation de la matière
organique (biogaz) ou de nouvelles transformations chimiques (biocarburant).

Digestat : résidus obtenus après la fermentation.

Effluent : Fraction liquide rejetée à la suite d’un traitement qui l’a débarrassée de tout
produit de valeur Pontédériacées : c’est une famille des plantes monocotylédones. Ce
sont des plantes aquatiques, plus ou moins succulentes, flottantes ou fixées par des
racines dans les boues.

Energie renouvelable : Sources d’énergies dont le renouvellement naturel est assez


rapide pour qu’elles puissent être considérées comme inépuisables à l’échelle du
temps humain.

Eutrophisation : c’est l’enrichissement d’un milieu aquatique (lac ou rivage marin) en


sels minéraux, entraînant une prolifération des plantes aquatiques.

Excavation : Action de creuser quelque chose ; creux, cavité, trou, en particulier dans
le sol.

Pontédériacée : c’est une famille des plantes monocotylédones. Ce sont des plantes
aquatiques, plus ou moins succulentes, flottantes ou fixées par des racines dans les
boues.

Potentiel méthanogène : le potentiel méthane correspond à la quantité maximale de


méthane que la matière organique contenue dans un déchet est susceptible de
produire lors de sa dégradation.

Purin : Fraction liquide qui s’écoule du fumier mis en tas, composée des urines des
animaux et d’eau.

IV
LISTE DES ACRONYMES
AFME : Agence Française pour la Maitrise de l’Energie

BDUA : Bureau de Développement Urbain d’Antananarivo

cm : centimètre

C/N : Rapport Carbone sur Azote

CNRIT : Centre National de Recherche Industrielle et Technologique

CNTP: Conditions Normales de Température et de Pression

°C : degré Celsius

DCO : Demande Chimique en Oxygène

EIE : Etude d’Impact Environnemental

ESPA : Ecole Supérieure Polytechnique d’Antananarivo

FAO: Food and Agriculture Organization

FRP : Fiber Reinforced Plastic

h : heure

ha : hectare

IAA : Industrie Agro-Alimentaire

INSTAT : Institut National des Statistiques

kCal: kilocalorie

Kg: kilogramme

kTEP: kilo Tonne Equivalent Pétrole

kWh: Kilowattheure

l : litre

m : mètre

m 3 : mètre cube

MO : Matière Organique

MS : Matière Sèche
V
NASA : National Aeronautic and Space Administration

PCI : Pouvoir Calorifique Inferieur

pH : potentiel d’Hydrogène

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

PVC: Poly Vinyl Chloride

t : tonne

TEP : Tonne équivalent en pétrole

W : Watt

VI
LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Principaux cours d’eau infestés par la jacinthe d’eau dans les pays en voie de
développement [10] .........................................................................................................................8

Tableau 2 : Différentes techniques de transformation de la jacinthe d’eau comme moyen de lutte


[10] ................................................................................................................................................18

Tableau 3 : Comparaison des systèmes continu, semi-continu et discontinu [3] [8] ...................20

Tableau 4 : Comparaison d’un digesteur a cloche flottante, a dôme fixe et plug-flow [18] ........22

Tableau 5 : Classification des substrats biodégradables [18] .......................................................28

Tableau 6 : Composition de quelques substrats [13]....................................................................31

Tableau 7 : Liste des bénéficiaires du projet : TCP/MAG/6652 (T) « Technique de production


du biogaz » [22] .............................................................................................................................35

Tableau 8 : Liste de certaines installations privées [22] ..............................................................36

Tableau 9 : Composition du biogaz [3] ........................................................................................37

Tableau 10 : Pouvoir calorifique du biogaz en fonction du pourcentage en CH4 [2 ] ................38

Tableau 11 : Equivalence du biogaz avec les autres combustibles [3] [12] .................................39

Tableau 12 : Données quantitatives correspondantes de la jacinthe d’eau [17]...........................49

Tableau 13 : Caractéristiques de la jacinthe d’eau [13] ...............................................................50

Tableau 14 : Données expérimentales [Source : Auteur].............................................................57

Tableau 15 : Tableau des résultats expérimentaux du premier essai [Source : Auteur] ..............58

Tableau 16 : Tableau des résultats expérimentaux du deuxième essai [Source : Auteur] ...........59

Tableau 17 : Evaluation de la valorisation des jacinthes d’eau dans les environs de la ville
d’Antananarivo [17] ......................................................................................................................62

Tableau 18 : Apport de la valorisation énergétique de jacinthe d’eau dans la ville


d’Antananarivo sur l’environnement [17] .....................................................................................63

VII
LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Jacinthe d’eau à tige cylindrique [Source : Auteur, 2016].............................................6

Figure 2 : Jacinthe d’eau à tige arrondie [Source : Wikipedia.fr, 2016] ........................................7

Figure 3 : Meubles confectionnés à partir de la jacinthe d’eau [Source : Google.fr, février 2017]
.......................................................................................................................................................12

Figure 4 : Cordes faites à partir de la jacinthe d’eau [Source : Google.fr, février 2017] .............14

Figure 5: Meuble et objets artisanaux issus des cordes de jacinthe [Source : Google.fr, février
2017] ..............................................................................................................................................14

Figure 6 : Vannerie à partir de jacinthe d’eau [Source : Google.fr, février 2017] .......................16

Figure 7 : Digesteur à cloche flottante [3] ....................................................................................23

Figure 8 : Digesteur à dôme fixe [3] ............................................................................................24

Figure 9 : Digesteur plug-flow [3]................................................................................................24

Figure 10 : Schéma systématique du mécanisme de la fermentation anaérobie [Source :


Google.fr, 2016] ............................................................................................................................26

Figure 11 : Pouvoir de méthanisation de quelques matières organiques [Source : google.fr,


février 2017] ..................................................................................................................................41

Figure 12 : Cueillette de la jacinthe d’eau dans les marais d’Itaosy [Source : Auteur] ...............51

Figure 13 : Schéma de la jacinthe d’eau découpée [Source : Auteur]..........................................52

Figure 14 : Mélange de la jacinthe avec ferment et son introduction dans le réacteur [Source :
Auteur] ...........................................................................................................................................53

Figure 15 : Réacteur avec son contenu enterré sous terre [Source : Auteur] ...............................54

Figure 16 : Appareillage pour la méthanisation [Source : Auteur] ..............................................55

Figure 17 : Pesage de la chambre à air pleine en biogaz [Source : Auteur] .................................56

VIII
LISTE DES ANNEXES

Annexe 01 : Concentration limites des substances nuisibles

Annexe 02 : Textes législatifs et règlementaires sur l’environnement

IX
INTRODUCTION GENERALE

La jacinthe d’eau est devenue un véritable fléau dans les eaux du monde entier.
Son invasion biologique peut causer des dommages sur l’écosystème, la santé et les
activités économiques des populations notamment les transports, la pêche, l’irrigation.
Pour le cas de Madagascar, bons nombres de lacs, de canal, de cours d’eau sont infestés
par cette plante. Les environs de la ville d’Antananarivo présentent 683 127.6 tonnes de
matières sèches par an (MS/an) de jacinthes selon le bureau de développement urbain
d’Antananarivo (BDUA).

Actuellement, le problème de la maîtrise de l’énergie suscite des débats socio-


économiques, politiques et environnementaux. Par ailleurs, les études et recherches sont
orientées vers la valorisation des matières organiques en général par production du
biogaz. Une réussite d’essai de valorisation de la jacinthe d’eau en biogaz a été déjà
effectuée en Afrique Sahélienne par Oumarou Almoustapha [24].

De ce fait les problèmes liés aux jacinthes d’eau peuvent être résumés comme suit :

 quel est l'impact de la jacinthe d’eau sur l'environnement et sur la population ?


 Quels seraient les effets considérables de leur lutte ?
 Quels sont les types de valorisation les plus adaptables à la population, du point
de vue technique et économique ?

Le thème fondamental de ce mémoire est la valorisation de la jacinthe d’eau en biogaz


c’est- à-dire la production d’énergie.

A part notre souhait de contribuer à l'amélioration de la gestion de la prolifération des


jacinthes d’eau notamment à Madagascar, le choix de notre thème est guidé par le
problème de la maîtrise de l'énergie.

En 2001, la consommation en énergie de Madagascar au total est de 3149,4 kTEP dont


71% sont constitués par le bois de chauffe, 13,8 % par les énergies fossiles et 1,9% par
l’électricité [26]. De ce fait, le recours à d’autres sources d’énergies est une alternative
pour satisfaire ainsi les besoins énergétiques de la population malagasy et de réduire
ainsi les menaces environnementales par l’utilisation du bois.
1
Dans notre méthodologie de travail, nous avons parcouru les étapes suivantes :

 une revue bibliographique pour voir l'état actuel des jacinthes et du biogaz ;
 des travaux expérimentaux pour la production de biogaz à partir de jacinthes.

Le présent mémoire comporte donc trois parties.

La première partie concerne les études bibliographiques sur l’environnement de la


jacinthe d’eau. Le premier chapitre relate les généralités sur la plante, leurs luttes et leurs
usages possibles. Le second chapitre explique la fermentation et le biogaz.

Dans la deuxième partie, nous allons parler de l’étude expérimentale de la production de


biogaz à partir de la jacinthe d’eau. Le troisième chapitre détaille les matériels et
méthodes déployés pour aboutir dans le quatrième chapitre, aux résultats et
interprétations lors de notre expérience.

Dans la troisième et dernière partie, nous présenterons l’analyse des impacts de la


valorisation énergétique de la jacinthe d’eau. Le cinquième chapitre exprime les impacts
positifs et le sixième chapitre les impacts négatifs.

2
3
CHAPITRE I : Généralités sur la jacinthe d’eau et leurs
usages possibles

1.1 La jacinthe d’eau [10] [14] [17] [19] [24] [28] [30]
1.1.1 Historique

La jacinthe d’eau fait partie de la liste des 100 espèces les plus nocives du monde.
D’après BARRET et al, la jacinthe d’eau est native du fleuve Amazone en Amérique du
Sud. Mais c’est la beauté de la plante, qui lui a valu un éparpillement mondial, par les
horticulteurs qui l’ont ramené dans leurs pays respectifs dans l’intention de la
commercialiser. Elle a été trouvée pour la première fois en Afrique, dans le delta du Nil
et en Afrique du Sud.

Pour le cas de Madagascar, elle a fait sa première apparition vers 1900 comme plante
ornementale dans la capitale puis trouvée dans une collection privée à Toamasina (Est)
et à Mahajanga (Ouest). De ce fait, elle est devenue une menace non négligeable pour
les zones humides de Madagascar.

1.1.2 Systématique

En 2005, la systématique de la jacinthe d’eau est proposée par QAISER ET AL.

Elle appartient :

- au règne VEGETAL ;
- au sous-règne des Tracheobionta ;
- à la division des Mogniolophyta (Angiosperme) ;
- à la classe des Liliopsida (Monocotyledone) ;
- à l’Ordre des Liliales ;
- à la famille des Pontederiaceaes ;
- au Genre Eichhornia dont l’Espèce est Eichhornia crassipes.

Il existe six (6) autres espèces du genre Eichhornia (E. paniculata, E. paradoxa,
E. heterosperma, E. diversifolia, E. venezuelensis, E.azurea), ce sont confinées en
Amérique du Sud. E. natans est la seule endémique en Afrique (Egypte, Sénégal,
Madagascar, Soudan, Nigeria et Mali).

4
1.1.3 Description morphologique

La jacinthe d’eau peut se présenter sous différentes aspects dans la forme, la couleur
de ses fleurs et de ses feuilles, et aussi selon l’âge de la plante. La taille et la morphologie
de cette plante varie en fonction des concentrations en nutriments, plus précisément le
phosphore et l’azote dans son milieu. C’est une plante aquatique vasculaire arrondie,
debout, et brillante.

La jacinthe d’eau nécessite beaucoup de lumière et des déchets en suspension


dans l’eau pour se nourrir. Elle est adaptée sur une eau calme entre 13 et 16°C, la
température hors de 34°C la tue. La plante tolère un pH de 5,0 à 7,5.

C’est une plante flottante à la surface de l’eau ou dans la boue. Comme toutes les
plantes, la jacinthe d’eau comprend les feuilles, les tiges, les racines, la fleur, le fruit et
les graines.

 LES FEUILLES : de couleur verte, de forme arrondie, les feuilles sont lisses et
épaisses. La jacinthe d’eau est composée de 3 à 5 feuilles arrondies et ces feuilles
sont pareilles à celles des orchidées (10 à 20 cm de diamètre).

 LES TIGES : 1 cm à 2,5 cm de diamètre (et jusqu’à 6 cm) et 30 cm de long.

Les tiges de forme cylindrique droite avec une petite section sont gonflées comme
des ballons afin de servir de flotteurs. Dans certains pays d’Asie, ces tiges poussent
de 0,5 à 1 m par jour.

 LES RACINES : le système racinaire permettant de capter les nutriments dans


l’eau pour la croissance de la plante, la racine de la jacinthe (30cm sous l’eau) est de
couleur bleu foncée mais il change de couleur, en blanc lors de son développement
dans l’obscurité. Ce système racinaire même contient des colorants solubles, toxiques
pour les herbivores. Or, elles constituent plus de 50% de la biomasse d’une population
de jacinthe d’eau.

5
 LA FLEUR : à une température de 25°C à 30°C, elle s’épanouit au centre de la
jacinthe avec une couleur bleue-claire et une hauteur de 20 cm. Un de ses pétales
porte habituellement une tâche jaune d’or, encadrée par une ligne bleue. Les
inflorescences comprennent 8 à 15 fleurs de couleur bleu violacée à rose.

 LE FRUIT : il se présente comme une capsule fine comportant 450 graines d’une
taille de 1mm de large sur 4mm de long.

 LES GRAINES : elles ont une forme plutôt ovale vers la base.

La jacinthe d’eau entière peut atteindre 30 cm à 1 m de hauteur.

En général, il existe deux variétés de jacinthe : la jacinthe d’eau à tige cylindrique


(Figure 1) et la jacinthe d’eau à tige arrondie (Figure 2).

FIGURE 1 : JACINTHE D’EAU A TIGE CYLINDRIQUE [SOURCE : AUTEUR, 2016]

6
FIGURE 2 : JACINTHE D’EAU A TIGE ARRONDIE [SOURCE : WIKIPEDIA.FR, 2016]

1.1.4 Dispersion de la plante à travers le monde

La jacinthe d’eau est très dominante dans les régions tropicales et subtropicales.
Après sa région naturelle, l’Amérique du Sud, elle s’est répandue principalement à Porto
Rico puis elle s’est développée dans les pays où les climats sont tropicaux ou
subtropicaux, elle est devenue une plante invasive. Le tableau suivant montre les
principaux cours d’eau envahis par la jacinthe dans le Tiers-Monde

7
TABLEAU 1 : PRINCIPAUX COURS D’EAU INFESTES PAR LA JACINTHE D’EAU DANS LES
PAYS EN VOIE DE DEVELOPPEMENT [10]

REGION PAYS SITES ET REGIONS


INFESTES

Bolivie -Barrage de San Jacinto,


Amérique latine et Tarija
Caraïbes Colombie -Lagunes en dehors de
l’Amazonie
Cuba -Barrages commerciaux de la
partie occidentale et centrale
du pays
Mexique -Lacs Chapala et Guadalupe,
fleuve Santiago et plusieurs
barrages dans le centre et sud
du pays

Afrique Benin -Fleuves So et Ouémé, lac


Nokoue
Egypte -Fleuve Nil et réseaux
d’irrigation, et lacs du Nord

Niger -Fleuve Niger


Madagascar -Lac Alaotra, Canal de
Pangalanes,lac Ravelobe du
Parc National Ankarafantsika

Sud-Est de l’Asie Divers pays dans cette région sont exposés aux
problèmes de l’infestation de la jacinthe, il s’agit de la
partie sud de la Chine, de la Thaïlande, du Vietnam, du
Laos et de l’Indonésie.

8
A travers ce tableau, nous constatons que des zones humides potentielles à
l’économie de Madagascar sont touchées par l’invasion des jacinthes d’eau.

1.1.5 Multiplication de la jacinthe d’eau

La jacinthe est une des plantes qui s’accroit très rapidement et peut couvrir en peu
de temps un milieu aquatique en entier. La principale cause de la prolifération de la plante
dans un milieu est la pollution.
L’arrivée des matières polluantes d’origines agricoles, industrielles et ménagères à partir
des eaux de pluies ou des canaux d’évacuation des eaux usées sans aucune forme de
traitement, conduit à l’enrichissement en azote et en phosphore (principales matières
organiques) des cours d’eau des bas-fonds.

Elle possède deux modes de multiplication :

 Multiplication végétative ou asexuée

Cette première mode s’agit de clonage, même code génétique pour toutes les plantes.
C’est une multiplication très efficace qui permet à la jacinthe d’occuper très rapidement
un vaste espace.

La plante se multiplie par des stolons, tiges partant de la plante mère et produisant des
racines ainsi qu’une nouvelle rosette de feuille. L’expansion de la jacinthe est
impressionnante car chaque plante mère peut donner naissance à des plusieurs plantes
filles.

 Multiplication sexuée

Les plantes se reproduisent et se dispersent grâce à leurs graines issues de la


fécondation. Ce deuxième mode est moins important que le mode précédent car il est
rare de trouver dans les zones d’introduction des graines de la jacinthe.

9
1.1.6 Ecologie de la plante

Cette plante colonise et peuple une grande diversité d’écosystèmes aquatiques,


elle menace la vie de la faune et de la flore.

D’ailleurs, plusieurs auteurs la décrivent comme étant la peste verte du fait qu’elle est
dotée d’un pouvoir phénoménal de reproduction. Les divers endroits de sa situation (les
fleuves, lacs, étangs, etc.) nous affirment qu’elle est un fléau pour les étendues d’eau
douce.

La capacité de la jacinthe à former de dense tapis bloque la lumière qui devait pénétrer
dans l’eau et permet ainsi l’étouffement des espèces aquatiques.

Pour survivre, la jacinthe d’eau a un grand pouvoir de rétention de minéraux et d’éléments


nutritifs, surtout quand elle pousse dans de l’eau chaude enrichie par des eaux d’égout.

Les compositions des eaux d’égout ayant nourri les jacinthes (% de la matière sèche)
sont en moyenne :

Carbone…………32 à 35 Hydrogène………5.4 à5.8


Azote……………2.8 à 3.5 Potassium…… 2.0à 3.5
Sodium………… 1.5 à 2.5 Calcium……… .0.6 à 1.3
Soufre ………… 0.3 à0.4 Fer ………. ……0.03 à 0.05
Magnésium…… 0.2 à 0.3 Zinc……………0.005 à 0.05
Manganèse……0.005 à 0.008
Phosphore…………0.4 à 1.0

La décomposition d’importante biomasse de la jacinthe fait mener à l’eutrophisation du


milieu du fait que la jacinthe a libéré de grandes quantités de nutriments dans l’eau. La
désinfection naturelle de l’eau par les rayons UV serait ainsi impossible si cette plante
pompe des nitrates en excès dans l’eau.

1.1.7 Composition chimique de la plante

La jacinthe d’eau présente des éléments nutritifs intéressants pour les animaux.
En effet, elle possède des vitamines ; des acides aminés ; de protéine et comme toutes
les plantes de la lignine.

10
1.1.8 Rôle de la jacinthe d’eau

Fréquemment, la jacinthe sert à nourrir les animaux tels que les poissons, les
bovins, les porcins. Par ailleurs, ses fonctions sont classées en trois (3) sortes :

 la jacinthe assure la synthèse des substances organiques dans l’eau. Elle


pompe le bicarbonate au niveau des tiges et des racines non seulement à la
lumière mais aussi à l’obscurité pour synthétiser des acides aminés, des acides
organiques et des sucres pour une très faible part. Elle permet aussi l’extraction
des substances nutritives;
 les composés organiques synthétisés à partir du bicarbonate jouent un rôle
important. Ils permettent de fournir une source d’énergie complémentaire à la
photosynthèse ;
 elle maintient la stabilité du pH de l’eau.

1.2 Luttes contre la jacinthe d’eau et leurs usages possibles [10]


[29]
1.2.1 Luttes contre la jacinthe
L’existence de la jacinthe d’eau peut provoquer une variété de problèmes comme l’
obstacle au transport fluvial (accès aux lacs, aux rivières d’eau douce peut être entraver
par des tapis de jacinthe d’eau), les problèmes liés à la pêche (la jacinthe complique
l’accès à des sites), le blocage de canaux d’irrigation et cours d’eau causant des
inondations (le développement très dense de la jacinthe arrive à former un barrage en
provoquant des inondations dangereuses), et le blocage des installations des pompages.

Pour contrôler la prolifération de la jacinthe, à part les méthodes de lutte existantes : la


lutte physique, la lutte chimique et la lutte biologique ; l’utilisation de cette plante sous
différentes formes est aussi un moyen efficace pour la maîtriser car elle possède plus de
95 % d’eau, un tissu fibreux et une teneur élevée en protéines.
1.2.1.1 La lutte physique
C’est une solution à court terme car l’élimination mécanique de la jacinthe suscite
l’utilisation des équipements lourds comme les tondeuses mécaniques, les machines à
draguer qui sont coûteuses. Ce type de lutte ne peut pas faire face à des infestations
très importantes, elle est adaptée pour des zones petites.

11
1.2.1.2 La lutte chimique
L’utilisation des herbicides est favorable contre la jacinthe, ils sont faiblement toxiques
pour les invertébrés aquatiques. Par contre, le sulfate et le chélate de cuivre peut être
toxiques pour les milieux aquatiques.

Cette méthode est responsable de la nuisance de l’environnement et la santé des


populations en buvant l’eau dans les cours d’eau.
1.2.1.3 La lutte biologique
L’utilisation des ennemis naturels de la plante spécifie cette dernière lutte contre la
jacinthe, comme les insectes et les poissons herbivores.

1.2.2 Leurs usages possibles

Les utilisations possibles de la jacinthe d’eau sont : la fabrication de meuble, la


fabrication des panneaux de fibre, la confection de fil et de corde, la production de biogaz,
le traitement d’eau, la préparation d’engrais ou de compost, la vannerie, la fabrication de
briquettes de charbon, la fabrication du papier, l’alimentation des poissons, les fourrages
pour animaux.

1.2.2.1 La fabrication de meuble

Les meubles confectionnés à partir de jacinthe sont de qualités. Les racines de


cette plante bouillies et séchées, sont assemblées en cordelettes puis tressées autour
d’une armature en bambou. Cet artisanat dynamisme l’activité économique et permet un
ralentissement visible de l’invasion de la plante.

FIGURE 3 : MEUBLES CONFECTIONNES A PARTIR DE LA JACINTHE D’EAU [SOURCE :


GOOGLE.FR, FEVRIER 2017]

12
1.2.2.2 La fabrication des panneaux de fibres

La formation des panneaux de fibres se fait comme suit : les tiges de jacinthe d'eau
hachées sont réduites par ébullition, puis lavées avec de la pâte à papier.

Un agent de filtrage, tels que le kaolin permet de filtrer les fibres à partir de ce mélange
et équilibre ainsi le pH. Les panneaux sont formés dans un cadre, puis finis dans une
presse à bras et suspendus pour sécher. Il en résulte des couches très épaisses des
fibres à papier et sont utilisées comme des séparations ou des plafonds, des matériaux
de toiture.

A Dhaka, le « BUILDING RESEARCH INSTITUTE » a développé une usine de


production de fibres après avoir effectué un travail expérimental sur la production de
panneaux de fibres à base de jacinthes. Ces panneaux de fibres sont très résistants,
leurs propriétés physiques sont suffisamment bonnes pour l'utilisation à l'intérieur des
cloisons.

1.2.2.3 La confection de fil et de corde

La fibre de la tige de la jacinthe est indispensable pour la confection des cordes.


La tige de la plante est déchiquetée afin d’exposer les fibres dans le sens de la
longueur. Une fois déchiquetée, laisser sécher pendant plusieurs jours. La corde finie
est traitée avec du méta- bisulfite de sodium pour l'empêcher de pourrir.

Les cordes sont plus souvent exploitées par les fabricants de meubles locaux pour la
production d’objets élégants.

13
FIGURE 4 : CORDES FAITES A PARTIR DE LA JACINTHE D’EAU [SOURCE : GOOGLE.FR,
FEVRIER 2017]

FIGURE 5: MEUBLE ET OBJETS ARTISANAUX ISSUS DES CORDES DE JACINTHE


[SOURCE : GOOGLE.FR, FEVRIER 2017]

1.2.2.4 La production de biogaz

Les matières organiques contenues dans la jacinthe d’eau peuvent être


converties en sources d’énergie. Le processus est une fermentation anaérobie de la
jacinthe qui se déroule dans un « réacteur ou digesteur » pour produire du méthane
qui peut être utilisé comme combustible pour la cuisson et l’éclairage.

14
Le gaz obtenu par la décomposition anaérobie de la jacinthe d'eau possède une valeur
calorifique d'environ 5 340 Kcal.m- 3. Par exemple, l’Inde produit des gaz allant jusqu'à
4 000 litres par tonne de jacinthe d'eau semi- séchée, avec une teneur en méthane
jusqu'à 64% et 4 % d’hydrogène. Le mélange de la plante avec des débris végétaux
ou animaux est nécessaire pour la technologie de formation du biogaz.

1.2.2.5 Le traitement d’eau

La jacinthe d’eau a le pouvoir de capter des métaux lourds, des nitrates


excédentaires de l’eau, d’agents pathogènes, des phosphores par ses racines. Elle
peut ainsi améliorer la qualité de l’eau dégradée par l’homme : c’est donc une plante
dépolluante.

De grandes villes, de petites communes ou des individuels ont choisi de nettoyer leurs
eaux usées grâce à cette plante. L’eau chargée de matière organique provenant des
vaisselles, douches, WC est acheminée dans des stations d’épuration où la plante
dégrade et absorbe la matière organique.

Dans une usine de traitement de l’eau potable, elle a été utilisée dans le cadre de
l’étape de prétraitement de purification. Des plantes propres et en bonne santé sont
introduites dans l’eau des clarificateurs et ont élaboré à l’élimination des petits flocons
restant en suspension après l’étape de coagulation et de floculation. Le résultat est la
suppression des matières organiques dans l’eau et aussi la diminution significative de
la turbidité due à l’élimination des flocons.

1.2.2.6 La préparation d’engrais ou le compost

La jacinthe d’eau peut être valorisée comme engrais vert ou compost. Le procédé
se fait comme suit : une fois déshydratée, elle est mélangée avec de la cendre de bois,
de la terre et du fumier animal. Le mélange est laissé fermenter dans un encadrement
de bambou, dans les tas de compost avec une température qui s’élèvera à plus de
60°C pour accélérer le processus. En deux mois, ce matériel sera prêt à être utilisé
comme compost riche et sans pathogène applicable directement sur le sol. La
décomposition microbienne décompose les matières grasses, les lipides, les
protéines, les sucres et les féculents.

15
Le compost obtenu de la jacinthe augmente la fertilité des sols et le rendement des
cultures. Il améliore la qualité du sol grâce à sa grande teneur en phosphore et nitrate.

1.2.2.7 La vannerie

La jacinthe d’eau sèche peut être également utilisée pour faire des paniers et des
nattes pour usage domestique. La clé d’un bon produit est de veiller à ce que les tiges
soient bien sèches avant d’être utilisées. Si les tiges contiennent encore de l’humidité,
cela peut très rapidement pourrir le produit.

FIGURE 6 : VANNERIE A PARTIR DE JACINTHE D’EAU [SOURCE : GOOGLE.FR, FEVRIER


2017]

1.2.2.8 La fabrication de briquettes de charbon

Etant donné l’expansion rapide du tapis de jacinthes d’eau, il est possible de


développer une technologie appropriée pour la fabrication de briquettes de charbon à
partir de la poussière provenant de la pyrolyse de cette plante.

16
Pour obtenir de briquettes, on doit passer aux échelons suivants :

 récolte, la collecte et le séchage de la plante,


 collecte et transport dans le four pyrolyse,
 mélange de poussière résultant d’un liant,
 pressage des briquettes,
 obtention de briquettes.

1.2.2.9 La fabrication du papier

Les tiges de la jacinthe font parties des matières premières pour la fabrication des
papiers. Le tissu fibreux de jacinthe contient des matières organiques comme la
cellulose utilisée pour cette fabrication. Des expériences ont montré que l’utilisation
seule de la fibre de jacinthe d’eau ne donne pas des bons résultats sur la qualité du
papier. Il est conseillé de la mélanger avec les déchets de papier ou de jute pour avoir
de bon papier. Avant le chauffage, la pâte est dosée avec de la poudre décolorante,
du carbonate de calcium et du carbonate de sodium.

1.2.2.10 L’alimentation des poissons

Des poissons comme le tilapia et la carpe herbivore peuvent contrôler la


prolifération de la jacinthe. Ces poissons mangent des plantes aquatiques submergées
ou flottantes et graminées. Pour le cas de la carpe herbivore, elle peut manger de la
plante aquatique au maximum de 18-40% de son propre poids en une journée.

1.2.2.11 Les fourrages pour animaux

La jacinthe sous forme déshydratée avec addition de mélasse peut être incorporée
dans l’alimentation du bétail. En Chine, les éleveurs de porcs découpent et font bouillir
la jacinthe d’eau avec des déchets de légumes, du riz et du sel afin d’alimenter leurs
porcs mais la teneur élevée en potassium, en chlorure et en eau de la plante limite
cette possibilité.

17
Voici un tableau présentant les différentes techniques de transformation de la jacinthe
d’eau comme moyen de lutte dans certains pays.
TABLEAU 2 : DIFFERENTES TECHNIQUES DE TRANSFORMATION DE LA JACINTHE
D’EAU COMME MOYEN DE LUTTE [10]

VALORISATION PAYS

Meuble Bangladesh

Particules de panneau de Inde


construction

Filets de pêche et cordes Bangladesh

Biogaz Chine, Inde, Népal

Traitement des eaux usées Chine, USA, Sri Lanka, Brésil, Egypte,
Inde, Argentine, France, Mali, Sénégal,
Cameroun, Bangladesh

Engrais Bénin, Sri Lanka

Vannerie Inde, Philippines, Ouganda, Asie,


Madagascar

Briquetage de charbon de Kenya, Niger


bois

Papiers Bangladesh, Ouganda, Kenya

Alimentation des poissons Chine

Fourrages pour animaux Chine, Bangladesh, Birmanie, Mali,


Malaisie, Madagascar

18
CHAPITRE II : La fermentation et le biogaz

2.1 La fermentation [2]

La fermentation est définie comme étant la dégradation de certaines substances


organiques par des enzymes microbiennes suivie de dégagement gazeux. Il existe
deux types de fermentation, selon les modes de vie des microorganismes
décompositeurs :

 fermentation aérobie : elle se passe dans un milieu de teneur suffisante en


oxygène pour que les microorganismes se multiplient.
Exemple : la fermentation de la bière, la fermentation du vin en vinaigre.

 fermentation anaérobie : contrairement de la fermentation aérobie, elle


nécessite uniquement et strictement un endroit en absence d’oxygène pour la
survie des microorganismes.
Exemple : le processus de production de biogaz

Le biogaz est obtenu par fermentation anaérobie ou méthanisation des substrats «


biomasse » selon des conditions opératoires bien définies, d’où le nom du processus :
la biométhanisation.

2.1.1 Les différents procédés de fermentation méthanique

Il existe en général trois grandes catégories de technologies de fermentation à savoir :

- la fermentation en continu,
- la fermentation semi-continue,
- la fermentation en discontinu.

En général, ces trois technologies se différencient en fonction des caractéristiques des


substrats à fermenter, du mode de chargement du fermenteur et de la périodicité d’apport
de matières premières.

19
Le tableau suivant présente certains points essentiels pour pouvoir choisir entre ces trois
technologies. Le choix de la technologie appropriée et à moindre coût permet de mettre
celle-ci à la portée d’un plus grand nombre d’utilisateurs. Chaque technologie permet
ainsi de produire du biogaz et de valoriser la charge des déchets et des effluents
organiques de différentes natures selon le système approprié.
TABLEAU 3 : COMPARAISON DES SYSTEMES CONTINU, SEMI-CONTINU ET DISCONTINU
[3] [8]

Rubrique Procédés Procédés discontinus Procédés semi-


continus continus
Natures du -Effluents Matières solides à Effluents liquides
substrat liquides fortes teneurs en MS et/ou solides à
-Matières non faibles teneurs en
fibreuses composés
lignocellulosiques
Procédé de -Alimentation -Alimentation -Alimentation
fonctionnement régulière en périodique en aléatoire
matières très matières solides -Evacuation en
diluées suivit d’opération quantité
-Evacuation subsidiaire équivalente,
régulière -Opération commutative à
d’évacuation l’alimentation
Facteur limitant Taux de -Chargement de la Taux de
de chargement : totalité du substrat chargement en
production 10% du volume utilisé moyenne:25% du
du -Opération de prés volume total du
digesteur fermentation digesteur
Régularité de Régulière Irrégulière sauf Régulière
production utilisation de
plusieurs
digesteurs en séries
Temps de Court Long Moyen
rétention
20
2.1.2 Les différents types de biodigesteurs

La décomposition des matières organiques, animales ou végétales durant le


processus de fermentation en anaérobie permet de libérer le biogaz que l’on appelle
aussi par ‟biométhane” ou ‟gaz naturel renouvelable” ou encore ‟gaz de marais”.
L’hydrocarbure qui est le méthane, constituant majeur de ce biogaz se produit
naturellement (dans les marais, dans une quantité de fumier, dans des décharges de
matières putrescibles), mais une méthode artificielle peut se produire dans des
biodigesteurs, installations de traitement des substrats pour la production du biogaz.

Actuellement, cinq modèles de biodigesteurs se répartissent à travers le monde. Ils se


distinguent du choix de la technologie à appliquer (la forme et la conception du
réacteur : à l’air libre ou souterraine, continue ou discontinue, dureté de matériaux que
ce soit en métal ou en plastique), du type de matières premières disponibles à digérer,
du climat, et de la disponibilité financière. Ce sont le:

- biodigesteur à cloche flottante ou de type Indien,


- biodigesteur à dôme fixe ou de type Chinois,
- biodigesteur plug-flow,
- biodigesteur en ballon plastique,
- biodigesteur hybrides Indo/Chinois.

Le tableau ci-après montre la comparaison du fonctionnement des modèles chinois,


indien et plug-flow :

21
TABLEAU 4 : COMPARAISON D’UN DIGESTEUR A CLOCHE FLOTTANTE, A DOME FIXE ET
PLUG-FLOW [18]

ELEMENTS DE DIGESTEUR TYPE DIGESTEUR DIGESTEUR


COMPARAISON INDIEN CLOCHE TYPE CHINOIS PLUG -FLOW
FLOTTANTE A DOME FIXE
Forme du Cylindrique Semi- sphérique Fosse
digesteur horizontale

Matériaux de En brique ou béton Brique ou béton Brique ou


construction armé + tôle armé ou béton moellons + béton
triple armé + bâche
souple
Nature du Couvercle flottant Partie supérieure Bâche souple
gazomètre en tôle (cloche du dôme
flottante) sphérique
Type de Semi– continu Combinaison du Semi– continu
fermentation système continu
et
discontinu
Nature du Liquide Liquide ou solide Substrat liquide
substrat ou solide, même
les matières
difficiles à
digérer

Pression du gaz Constante Variable et assez Moyenne


élevé

Rendement 0.65 à 0.8 0.1 à 0.4 0.26


journalier (en m3
de gaz/m3 de
digesteur)

Durée de vie 5 à 15 ans dus à la 20 ans et plus 5 ans causé par


corrosion de la l’altération de la
cloche métallique bâche

Coût Entre Ar 600 000 et Modéré Entre Ar 200 000


1 200 000/m3 et Ar 300 000/m3

22
De ces faits, il faut tenir compte de nombreux facteurs pour pouvoir choisir un digesteur
plus performant. Les figures 7, 8 et 9 suivantes montrent des exemples de digesteurs.

FIGURE 7 : DIGESTEUR A CLOCHE FLOTTANTE [3]

23
FIGURE 8 : DIGESTEUR A DOME FIXE [3]

FIGURE 9 : DIGESTEUR PLUG-FLOW [3]

24
2.1.3 Les principales phases de fermentation [1] [20]

2.1.3.1 Hydrolyse

Les composés organiques complexes (lipides, cellulose, amidon, protéines) sont


dépolymérisés et transformés en molécules plus simples par l’action des bactéries
hydrolytiques. La matière organique (MO) est détruite par les enzymes produites par
les bactéries, puis fermentée en monomères (acides volatiles, sucres simples et
acides aminés).

2.1.3.2 Acidogenèse

Les monomères ainsi formés en hydrolyses sont transformés en acides


organiques (formique, acétique, lactique), en alcools (méthanol, éthanol). Il y a
également la production d’hydrogène et de dioxyde de carbone résultant de la
réduction des lipides et des protéines.

2.1.3.3 Acétogenèse

C’est une étape primordiale. Elle transforme une partie des produits acidogenèses
(alcool, aldéhyde) en acide acétique, en hydrogène, en gaz carbonique et en formate.

Les réactions biologiques, effectuées lors de cette phase permettent d’éviter


l’accumulation des acides gras volatils (AGV), autres que l’acide acétique. Ces acides,
ayant des concentrations trop élevées, deviennent inhibiteurs à la méthanisation.

2.1.3.4 Méthanogenèse

C’est la phase ultime de la méthanisation. Les bactéries méthanogenèses,


organismes strictement anaérobies, réalisent la synthèse du méthane à partir de
l’hydrogène, du gaz carbonique (CO2), de l’acétate et du formate.

La figure ci-dessous résume ce processus de méthanisation.

25
FIGURE 10 : SCHEMA SYSTEMATIQUE DU MECANISME DE LA FERMENTATION
ANAEROBIE [SOURCE : GOOGLE.FR, 2016]

26
2.1.4 Les différents types de microorganisme intervenant dans la
fermentation méthanique

 Les bactéries hydrolytiques : les bactéries hydrolytiques sont les premières


responsables de la dégradation des polymères organiques.

 Les bactéries acidogènes : les bactéries responsables de l’acidogenèse sont


anaérobies facultatives et anaérobies strictes. Les plus connues sont les
entérobactéries, les Clostridium et les bactéries sulfato-réductrices.

 Les bactéries acétogènes : les bactéries acétogènes sont des bactéries


productrices obligées d’hydrogène encore appelées O.H.P.A (Obligate Hydrogen
Producing Acetogenic Bacteria). Ce sont des bactéries anaérobies strictes. Elles sont
encore très mal connues, mais on peut citer Desulfovibrio et Clostridium
thermoaceticum.

 Les bactéries méthanogènes [25] [27] : les bactéries méthanogènes sont


responsables de la formation du méthane. Les bactéries méthanogènes sont classées
dans les Archéobacteria. Les bactéries méthanogènes sont anaérobies strictes et à
croissance lente. Leurs temps de génération peuvent aller jusqu’à 49 heures. Ces
bactéries méthanogènes peuvent se présenter sous des formes différentes. Par
exemple, ce sont les bactéries méthanogènes hydrogénophiles qui réduisent le CO 2
en méthane (CH4) et ce sont les bactéries méthanogènes acétoclastiques qui
transforment l’acétate en méthane.

2.1.5 Les conditions nécessaires pour la fermentation méthanique

La qualité et la quantité du biogaz dépendent des trois critères suivants :

la qualité du substrat ;
les facteurs physico-chimiques de fermentation ;
les facteurs technologiques.

27
2.1.5.1 Qualité du substrat [1] [2]

Le tableau suivant donne les caractéristiques des substrats.

TABLEAU 5 : CLASSIFICATION DES SUBSTRATS BIODEGRADABLES [18]

CATEGORIES CARACTERISTIQUES EXEMPLES DE


DE SUBSTRATS
SUBSTRATS
Matière organique  Teneur en matière  Cas des ordures
solide à forte teneur en sèche (M.S) supérieure ménagères, du fumier
matière sèche à 20 % avec 40 % à 80 et quelques résidus
% de matière industriels
organique

Matière organique plus  Demande chimique en  Cas des substrats


ou moins liquide à oxygène (D.C.O) de visqueux et
moyenne teneur en MS l’ordre de 100- 150mg/l hautement pollués
 Teneur en M.S 5 % à comme les
12 % avec 60 % à 80 excréments des
% de M.O animaux

Eau hautement polluée  D.C.O de l’ordre de 3 -  Cas des lisiers dilués


avec des matières en 17g/l des grandes fermes
suspension  1 à 2g/l de matières en porcines et des eaux
suspension usées

Eau polluée des  D.C.O de 5 - 18g/l  Cas des effluents de


industries sucreries, distilleries,
agroalimentaires laiteries, autres
industries de
transformation
alimentaire

La teneur en matières sèches est un bon indicateur de quantité de matière


organique du substrat. La teneur en matières organiques exprime la quantité de M.O
du substrat, généralement rapportée en pourcentage à la matière sèche. Les substrats
ayant des teneurs en matières sèches faibles sont caractérisés par la demande
chimique en oxygène.

28
Etant donné que toute matière à digérer se compose de matières organiques, de
l’eau et de matières inorganiques comme les minéraux, les métaux, il faut faire
attention à ne pas introduire les produits inorganiques puisqu’ils ne sont pas dégradés
lors de la digestion et risquent de provoquer des perturbations dans le processus telles
que la séparation de phases, sédimentation, flottation, apparition de mousse. En outre,
ils pollueront les terres agricoles par épandage du digestat, un autre produit lors de la
fermentation.

Remarquons que parmi les différentes matières organiques, seuls les déchets
comme les bois, branchages ne sont pas aptes à être digérés par les bactéries.

2.1.5.2 Facteurs physico-chimiques


Différents paramètres physico-chimiques constituent un élément essentiel à la
conduite du digesteur. Ils permettent non seulement de suivre l’état du milieu
réactionnel mais aussi d’atteindre un rendement maximum dans des conditions
données.

2.1.5.2.1 Température [1] [2]


La température du mélange influe à la fois sur la qualité du gaz produit et sur la
cinétique de production. Le maintien d’une température compatible assure la bonne
activité microbienne. Par ailleurs, les bactéries exigent, pour leur croissance et leur
métabolisme, des conditions adéquates de température. En effet, leur activité
enzymatique dépend étroitement de la température. Il existe trois catégories de
températures qui conviennent aux trois populations bactériennes suivantes :
 les bactéries psychrophiles ont besoin d’une température inférieure à
20°C ;
 les bactéries mésophiles se développent normalement à une température
comprise entre 30°C et 35°C dont l’optimum est 37°C ;
 les bactéries thermophiles exigent une température de 50°C à 55°C.

La température favorable se situe entre 10°C et 55°C. Entre ces limites, la vitesse
de production augmente régulièrement mais au-delà, soient les bactéries sont tuées,
soit il y a inactivation enzymatique et arrêt de croissance bactérienne.

29
A Madagascar, la température optimale correspond à 35°C. Une élévation non
contrôlée peut entraîner un enrichissement du biogaz en vapeur d’eau, d’où les
problèmes de canalisation lors de la condensation. Ainsi, pour éviter les sauts de
température, l’enterrement de la cuve constitue un moyen intéressant.

2.1.5.2.2 Potentiel hydrogène (pH) [1] [2]

Les microorganismes nécessitent un pH aux alentours de la neutralité pour


survivre. Lors de la fermentation, elle peut s’effectuer entre 6,6 et 7,6.

Au début de la fermentation, il est normal d’avoir une légère acidité, il suffit d’attendre
et réduire l’apport de substrat. Mais une chute de pH signifie un dysfonctionnement, il
faut donc ajouter du bicarbonate de soude (jusqu’à 5g/l) ou de la chaux dans le
substrat dès le commencement pour réduire ce risque.

En milieu basique, la fermentation aboutit à la formation de H 2S qui pollue le gaz


produit. Au cas où le pH s’élèverait d’une manière persistante, un apport de matières
végétales est nécessaire afin de combler l’excès d’azote dans le substrat.

2.1.5.2.3 Rapport carbone-azote (C/N) [2]

Ce rapport donne la teneur en nutriments du substrat c’est-à-dire la proportion de


carbone par rapport à l’azote. Ces deux éléments sont parmi les principaux nutriments
des micro-organismes : le carbone comme source d’énergie et l’azote comme un
élément de l’édification des structures cellulaires. Le rapport idéal est de 25/1 à 30/1.

En excès de carbone, il y a un ralentissement du processus du fait que l’azote va être


digéré rapidement. Par contre, s’il y a trop peu de carbone, cela va entrainer un arrêt
total du processus car le carbone va être consommé rapidement et l’azote en trop
s’évapore sous forme d’ammoniac.

30
Le tableau ci-dessous représente les rapports C/N de quelques substrats :

TABLEAU 6 : COMPOSITION DE QUELQUES SUBSTRATS [13]

SUBSTRATS M.S % C% N% C/N

Animal -bouse de vache 77,0 55,8 1,8 19,9


-lisier de porc 80,7 38,3 2,8 13,7
-fientes de poulet 77,4 35,7 3,7 09,65
-excréments humains 90,0 47,7 7,1 06,72
-fientes de canard 23,6 21,9 0,8 27,4

Végétal -paille de riz 79,0 35,7 0,7 51,0


-coque d’arachide 95,5 52,7 1,7 31,0
-tige de mais 92,0 43,9 1,2 56,6

2.1.5.2.4 Absence d’oxygène [1] [2]

Les bactéries méthanogènes exigent un milieu anaérobie, c’est- à- dire à l’abri de


l’oxygène de l’air, pour se développer et pour se reproduire. Ainsi, la cuve doit être
étanche à l’air et à l’eau de pluie fortement oxygénée. En présence d’oxygène, la
fermentation de la matière organique aboutit à la formation de gaz carbonique et à un
très fort dégagement de chaleur. La production du méthane exige un milieu anaérobie.

2.1.5.2.5 Humidité [1] [2]

L’humidité est importante lors de la fermentation car elle assure la quantité de


production. Sa teneur dépend du type d’installation et du mode de fermentation.

31
En excès d’eau, une chute de production par unité de volume du biogaz se produit,
tandis qu’en défaut d’eau, des acides acétiques vont s’accumuler et ralentissent le
processus de fermentation.

2.1.5.3 Facteurs technologiques [1] [2]

Les principaux paramètres concernant la gestion et le suivi des digesteurs


anaérobies sont le chargement en matières organiques et le temps de rétention
hydraulique.

2.1.5.3.1 Taux de chargement en matières organiques

La composition de la matière organique est le plus souvent complexe et variable.


Son taux de chargement influe sur la performance du digesteur. Cette charge est
définie par la quantité de matière organique introduite par m 3 de digesteur en une
journée. Des taux de chargement les plus élevés possibles sont intéressants pour
minimiser l’investissement en cuverie. Le gaz ainsi produit est proportionnel à cette
charge jusqu’à ce que la concentration du substrat devienne très importante par
rapport à la population bactérienne.

2.1.5.3.2 Temps de rétention hydraulique

C’est le temps de séjour moyen du substrat dans le digesteur, il est exprimé en jours.
Il représente le rapport entre le volume utile du réacteur et le volume journalier apporté.
La durée inférieure limite varie en fonction du procédé retenu. En effet, la nature des
composés à dégrader, la quantité du substrat et leurs vitesses de réaction vont
déterminer cette valeur minimale du temps de séjour.

2.1.5.4 Autres facteurs [2] [12]

Des essais faits sur des cultures pures ont démontré que des bactéries
méthanogènes n’agissent qu’à bas potentiel (-300 à -330mV). De ce fait, l’introduction
d’éléments oxydants dans le biodigesteur devra être évitée. D’autres facteurs ne sont
pas déterminants dans la production comme la pression, le prétraitement aérobie.
Néanmoins, ils ont des impacts positifs à prendre en compte lors de la fermentation et
des influences négatives à éviter.

32
2.1.5.4.1 Pression

Une surpression allant jusqu’à 4 bars n’entrave pas à la production. Une légère
surpression du digesteur évite non seulement l’entrée d’air en cas de fuite mais aussi
l’explosion. Par ailleurs, elle donne une pression nécessaire à l’acheminement du gaz
à travers les canalisations.

2.1.5.4.2 Influence des matières toxiques

De nombreuses substances dangereuses ne doivent pas être introduites dans le


fermenteur à forte concentration, à savoir :

 les sels minéraux et ions minéraux (Na+, K+, Ca2+, Mg2+, NH4+) ;
 les engrais chimiques, les pesticides, les antibiotiques ;
 les détergents, les savons, les organo-chlorés ;
 les métaux lourds qui forment des précipités insolubles de sels avec les sulfures.

Ces substances risquent à la fois de perturber le processus bactérien et d’altérer la


qualité du digestat.

2.1.5.4.3 Prétraitement aérobie

Ce prétraitement est en général réservé aux substrats riches en matières


végétales. Il consiste à laisser ces substrats à l’air libre afin d’élever toute la masse à
une température importante et homogène et limiter ainsi les dépenses de chauffage.
Tout ceci facilite la pasteurisation et assure un bon démarrage de la fermentation
anaérobie ainsi qu’une production plus rapide de gaz.

2.1.5.4.4 Ensemencement en microorganisme

L’ensemencement consiste à apporter des souches bactériennes nécessaires à la


fermentation afin de démarrer rapidement la production de gaz dès la fermentation du
digesteur. Différentes sources de micro-organismes peuvent être utilisées pour cet
ensemencement du substrat :

 les boues de mare ou boues de station d’épuration;


 jus d’une précédente fermentation;
 ferment préparé à partir de chyme stomacal et de bouse de bœuf.

Cet ensemencement aboutit à une réduction du temps de latence du départ.


33
2.2 Le biogaz
2.2.1 Historique [5] [12]

L’existence d’un gaz inflammable, produit de la matière organique en putréfaction,


a été découverte par Van HELMONT vers 1630. Le méthane a été ensuite identifié
par A. VOLTA, en 1776, comme le composant combustible du gaz. En 1884, l’étude
d’U. GAYON, élève de L. PASTEUR a permis de faire la liaison entre la production du
gaz et l’activité de microorganismes fermentaires. Les résultats de cette étude ont été
présentés par L. PASTEUR devant l’Académie des Sciences ainsi que la possibilité
d’utilisation de cette fermentation comme moyen de produire une source d’énergie
utilisable pour le chauffage et l’éclairage. La première industrialisation est apparue à
la ville d’Exeter en Grande Bretagne en 1896. Il s’agit d’une grande fosse septique
construite par Donald CAMEROUN, le gaz produit de cette fosse servait à l’éclairage
de la rue de la ville et à l’usage domestique.

A Madagascar [6] [7]

En 1949, Docteur METZEGER, chef de la circonscription vétérinaire d’Antsirabe


était le premier à réaliser des installations de production continue de gaz. Il s’agissait
de deux fosses en briques servant de cuve de fermentation et qui étaient alimentées
avec du fumier de bœuf. Le gaz produit était utilisé pour la cuisine.

De 1965 à 1969, des étudiants du Lycée Technique Industriel d’Alarobia


Antananarivo avaient utilisé le gaz issu des fientes de poules pour mettre en marche
un moteur à essence.

Des autres installations sont aussi mises en place à Madagascar avec la


collaboration de quelques entités comme le FAO, le PNUD et le Ministère chargé de
l’Energie, dans le cadre du projet TCP / MAG / 6652 (T), intitulé « Technique de
production de biogaz à Madagascar ». Ce projet a été débuté en septembre 1986 et a
pris fin en juin 1988 pour un délai de deux ans. Leurs objectifs étaient la maîtrise et
l’extension de la technologie du biogaz. Le centre appelé « cellule de biogaz » est né
de cette coopération et a été installé au sein du département énergétique du CNRIT.
Ce centre est en étroite collaboration avec les paysans, et sert de centre de base et
d’information sur le biogaz.

34
TABLEAU 7 : LISTE DES BENEFICIAIRES DU PROJET : TCP/MAG/6652 (T) «
TECHNIQUE DE PRODUCTION DU BIOGAZ » [22]

NOM DU SITE LOCALISATION VOLU TYPE DU DATE MATIER


ME DU REACTEUR DE ES
REAC DEMA PREMIE
TEUR RRAG RES
(M3) E UTILISE
ES

Ampitilina Région de Sakay 15 Borda à Déc Bouse de


cloche 1987 vache
métallique
(moyenne
pression)
Tsinjoarivo Sur la RN°1 130 Plug-flow de Sept Bouse de
couverture 1988 zébus,
en ballon en de purin
bâche de porc
PVC

Ampizarantan A 26 Km de la 15 Borda à Fév Bouse de


y ville de cloche 1988 zébus et
Tsiroanomandidy flottante en de
sur la RN°1 FRP vaches

Amboasarikel A l’entrée de la 10 A ballon de Oct Déchets


y ville de stockage en 1987 porcins
Tsiroanomandidy bâche
Androtra En pleine ville de 15 GTZ à dôme Janv Bouse de
Tsiroanomandidy fixe 1988 zébus

Antsoantany Sur la voie ferrée 10 A cloche Nov Bouse de


(Tana-Antsirabe) flottante 1987 vache
à une vingtaine
de Km
d’Antsirabe
Faratsiho Sur la route de 15 A cloche Juin Bouse de
Faratsiho flottante 1988 zébus

Ambohimirary A Antananarivo 8 GTZ à Janv Latrine et


ville ballon de 1988 déchets
stockage porcins

35
Outre les sus-mentionnés, voici certaines installations privées recensées partout à
MADAGASCAR

TABLEAU 8 : LISTE DE CERTAINES INSTALLATIONS PRIVEES [22]

NOM DU SITE LOCALISATION VOLUME DU TYPE DU MATIERES


REACTEUR REACTEUR PREMIERES
(M3) UTILISEES
Ambodiatafana A 15 Km de la 30 A dôme fixe
ville de
Tamatave
vers Foulpointe
Akany Avoko A 15 Km 11 A cloche Latrine et de
Ambohitratrimo d’Antananarivo flottante bouse
vers la RN°4 de vache
Croix rouge En pleine centre 20 A cloche Bouse de
d’Antsirabe ville d’Antsirabe flottante vache, de la
latrine et de
la jacinthe
d’eau

Au niveau mondial

La production de biogaz est bien établie en Chine et en Inde, avec près de 6,8
millions de digesteurs en Chine à la fin de1997 et 2,93 millions en Inde à la fin de 1999.
Peu de digesteurs sont installés dans les pays africains : une des raisons est
l’inexistence d’un programme de soutien ou de promotion pour cette nouvelle source
d’énergie. Les pays européens et les pays américains utilisent surtout la
biométhanisation à des fins d’épuration de déchets et des eaux usées. Ces pays sont
les détenteurs des technologies les plus avancées en matière de biométhanisation.
De même les plus grands digesteurs sont trouvés dans ces pays à savoir par exemple
les digesteurs ovoïdes de Dinslaken en Allemagne avec un volume de 6 000 m3.

36
2.2.2 Le biogaz et ses caractéristiques
2.2.2.1 Définition

Le biogaz est un gaz combustible naturel et renouvelable obtenu au cours de la


fermentation de matières organiques animales ou végétales en l’absence d’oxygène.
C’est un gaz inflammable dont la valeur énergétique dépend de sa teneur en méthane.

2.2.2.2 Composition chimique [3]

Le biogaz est une combinaison gazeuse formée principalement de méthane et de


certains nombres de gaz. La proportion de gaz varie selon la matière première et le
type de fermentation appliquée.

En général, le biogaz renferme 2/3 de gaz combustible qui est le méthane et 1/3
de gaz incombustible qui est le dioxyde de carbone et d’autres gaz. La variation de
composition de gaz dépend en amont du pourcentage en méthane.

De ce fait, il existe trois groupes de biogaz :

- méthane à 50% : biogaz pauvre ;


- méthane à 65% : biogaz moyen ;
- méthane à 80% : biogaz riche.

TABLEAU 9 : COMPOSITION DU BIOGAZ [3]


GAZ FORMULES POURCENTAGE
CHIMIQUES

Méthane CH4 50 à 70%

Gaz carbonique CO2 35 à 40%

Hydrogène H2 1 à 3%

Oxygène O2 0.1 à 1%

Oxyde de carbone CO 0 à 0.1%

Azote N2 0.5 à 3%

Gaz divers H2S, NH3, CnH2n 1 à 5%

Vapeur d’eau H2O Variable

37
2.2.2.3 Pouvoir calorifique [2]

Le pouvoir calorifique du biogaz est compris entre 5 300 et 6 250 kcal/m3, lorsque
sa teneur en CH4 est entre 60-70 %, celui du gaz naturel étant de 4000 kcal/m3 et celui
du propane de 22 000 kcal/m3.

Le tableau suivant donne le pouvoir calorifique du biogaz en fonction du pourcentage


en méthane.

TABLEAU 10 : POUVOIR CALORIFIQUE DU BIOGAZ EN FONCTION DU POURCENTAGE EN


CH4 [2]
% EN CH4 POUVOIR CALORIFIQUE POUVOIR CALORIFIQUE
SUPERIEUR (Kcal/m3) INFERIEUR (Kcal/m3)

50 4 800 4 300

60 5 700 5 100

70 6 700 6 000

80 7 600 6 900

100 9 500 9 500

Le gaz méthane possède un pouvoir calorifique moyen aux environs de 6 000 Kcal /
m3 ce qui fait un bon combustible. La réaction de combustion du méthane est :

CH 4  2O2  CO2  2 H 2O + 212 à 216 Kcal [2]

- La quantité de chaleur dégagée est très importante : 212 Kcal par molécule brûlée
ce qui donne 13 250 Kcal par kilogramme de méthane.

- Pour une unité de volume de méthane, il faut deux unités de volumes d’oxygène pour
assurer la combustion complète du gaz.

38
Lorsqu’on utilise le biogaz comme combustible, il faut s’efforcer alors de respecter le
rapport de volume air / biogaz qui permet une combustion complète afin de donner les
meilleurs résultats :

 si la flamme vacille et est bleu pâle, elle manque d’air et la combustion n’est
pas complète ;
 si la flamme est courte, jaune et vacillante, il n’y a pas assez de biogaz et trop
d’air, d’où moindre dégagement de chaleur.

Le tableau suivant donne une comparaison de 1m 3 de biogaz de pouvoir calorifique


moyen 6 000 Kcal ou de méthane avec d’autres combustibles, les valeurs sont
données dans les CNTP.

TABLEAU 11 : EQUIVALENCE DU BIOGAZ AVEC LES AUTRES COMBUSTIBLES [3] [12]


COMBUSTIBLES 1 M3 DE BIOGAZ 1 M3 DE
METHANE

Essence 0.700 L 1.100 L

Gasoil 0.4 L 1L

Gaz naturel 0.610 m3 0.930 m3

Butane 0.5 Kg

Charbon de bois 1.5 Kg 1.9 Kg

Bois 3.6 Kg

Charbon 0.820 Kg 1.250 Kg

Energie électrique 5 KWh 9.4 KWh

39
2.2.3 Les différentes sources de biogaz

La matière première utilisée pour la méthanisation est la matière organique qu’est la


biomasse. Elle se trouve dans :

 les jacinthes d’eau, les algues ;


 les déjections animales des élevages (lisiers, fumiers) et humains ;
 les boues des stations d’épuration, vidanges ;
 les restes alimentaires des cantines, restaurants, hôtels ;
 les résidus agricoles des cultures végétales ;
 les résidus de distillation de la filière canne à sucre : rhum ;
 les aliments (les denrées) périmées des commerces (invendus actuellement
et mises en décharge) ;
 les huiles alimentaires (fritures) ;
 les déchets d’abattoirs, cadavres d’animaux ;
 les déchets verts ; `
 les déchets des transformations agro -alimentaires (purées de fruits).

40
Toutes les matières organiques n’ont pas le même pouvoir de méthanisation. Cette
différenciation est présentée par la figure suivante :

FIGURE 11 : POUVOIR DE METHANISATION DE QUELQUES MATIERES ORGANIQUES


[SOURCE : GOOGLE.FR, FEVRIER 2017]

41
2.2.4 Techniques de valorisation du biogaz [1] [2]

Nombreux sont les modes de valorisation du biogaz, seulement le choix revient


aux utilisateurs. L’utilisation du biogaz dépend des conditions locales, techniques et
socio-économiques.

Pourtant, le biogaz peut être valorisé sous trois formes :

 l’énergie thermique ;
 l’énergie électrique ;
 le biocarburant.
2.2.3.1 Valorisation thermique [11]

Le biogaz est utilisé pour des besoins thermiques : soit sur le site de production,
soit à l’extérieur. Dans les pays en développement, l’utilisation domestique est la plus
répandue à savoir la cuisson des aliments et l’éclairage.

2.2.4.1.1 Cuisson des aliments [4] [11]

La voie de la combustion constitue un moyen de valorisation le mieux adapté au


biogaz, grâce aux avantages de la simplicité de procédé, d’un investissement réduit
et aux temps de retours souvent très intéressants. En effet, le taux de valorisation de
chaleur est important car cela va fortement influencer la rentabilité du projet et elle
suscite un revenu supplémentaire.

La consommation moyenne de gaz pour la cuisson est :

 0,25 m3 de biogaz/ personnes/ jours ;


 et pour une famille 0,15 m3 de biogaz/ personnes/ jours.

2.2.4.1.2 Eclairage [2] [8] [11]

Le biogaz peut aussi servir de source d’éclairage. Cet éclairage nécessite au


moins une pression du gaz de 20cm de colonne d’eau afin d’éviter un éclairage de
faible intensité dont la portée est restreinte. Au-dessus de cette pression, la portée
d’éclairement est voisine de celle d’une lampe électrique 60W. Les lampes utilisées
sont dérivées des lampes à pétrole, utilisant des manchons importés de Chine, d’Hong
Kong, d’Inde.
42
Un apport d’air est nécessaire pour assurer l’éclairage normal de la lampe. Le besoin
en biogaz est d’environ 0,04m3/heure/lampe à manchon équivalent à 40W. De ce fait, la
durée varie en fonction du nombre d’ampoules employées

2.2.4.1.3 Utilisation en chaudière [8]

L’utilisation en chaudière du biogaz est surtout répandue dans les pays


occidentaux.

La chaleur de combustion du gaz peut ainsi servir non seulement pour la production
d’eau chaude et de vapeur d’eau à moyenne ou à haute pression mais aussi pour le
chauffage domestique ou chauffage des bâtiments d’élevage.

2.2.4.1.4 Utilisation en réfrigération [2] [23]

Ce mode de valorisation est actuellement peu utilisé vu la rareté des


équipements. Néanmoins, l’adaptation du réfrigérateur à absorption, alimenté au gaz ou
pétrole, est facilement réalisable et fonctionne avec succès. Cette technique est à la
fois très intéressante et utile dans le domaine sanitaire afin de conserver les vaccins,
les médicaments dans une région isolée. Le besoin en gaz varie en fonction de la
capacité du réfrigérateur, soit de 0,15 à 0,2m3/heure/100L de capacité et 2,4m3/jour
pour une capacité de 220L.

Le traitement du gaz est nécessaire et peut se limiter à une simple déshydratation


à l’entrée du surpresseur afin d’éliminer les entraînements de liquide. En outre, les règles
de sécurité doivent être respectées comme la ventilation, l’évacuation des fumées,
l’hygiène de combustion, le contrôle de la teneur en hydrogène sulfuré. Ce dernier est un
polluant corrosif. Enfin, il est nécessaire de maintenir un excès de production du biogaz
par rapport à la consommation du procédé de façon à garantir une alimentation normale
des brûleurs.

43
2.2.3.2 Valorisation électrique [1] [8]

La biométhanisation est une méthode de production d’énergie renouvelable. Afin


d’assurer la rentabilité de l’installation, l’électricité ainsi produite doit être une source
d’électricité autoconsommée ou bien utilisée sur le site de production à d’autres fins
comme le broyage, le pompage, l’entraînement de moulins à mil. Le biogaz peut être
produit pour cette application à partir de toute source de fermentation, il sera préférable
d’utiliser des gaz dits « propres » issus de la fermentation d’un substrat homogène afin
de faciliter l’épuration du biogaz.

Des groupes électrogènes sont disponibles pour produire de l’électricité à partir du


biogaz et le rendement se situe aux environs des 25 % à 30%. Une baisse de ce
rendement sera constatée lorsque le groupe électrogène est sous-alimenté. Le biogaz
peut alimenter aussi un moteur à gaz ou une turbine en vue d’une production
d’électricité.

2.2.3.3 Biocarburant [9]

Le biogaz peut être utilisé aussi comme carburant. Pour l’instant, son usage est
limité à des flottes de véhicules captives comme les bus de ville ou les transports
d’ordures ménagères.

Ces véhicules ne rejettent que de la vapeur d’eau et de quatre fois moins de CO2 que les
voitures roulant avec l’essence, gasoil. L’utilisation du biogaz comme carburant exige une
purification du gaz. Ce dernier ne doit pas contenir de l’eau, du soufre, d’organo-
halogénés, de carbone, des métaux.

La cogénération est un procédé de produire en même temps à partir du biogaz, de


l’électricité et de la chaleur. L’électricité ainsi produite (à partir d’une turbine ou d’un
moteur) peut être auto consommée ou revendue. Puis la chaleur issue des gaz
d’échappement est récupérée puis réinjectée dans un circuit de chauffage. La
récupération de la chaleur sous forme d’eau chaude peut atteindre un rendement global
théorique de 90%.

44
Bref, le biogaz peut être utilisé en l'état, brut, sans aucun traitement, dans certaines
conditions. Mais en général, il est conseillé de le traiter pour limiter la corrosion des
appareils. Celle-ci est due non seulement à l'hydrogène sulfuré, mais aussi à la présence
d'eau et de gaz carbonique qui forme un acide faible lorsqu'il est dissous dans l'eau, et
parfois à la présence de composés chlorés.

2.2.5 Les techniques d’épuration du biogaz [22] [3]

Le bio méthane contient des gaz dont les propriétés anti-combustibles ou oxydants
pouvant être gênant tel le gaz carbonique, le sulfure d’hydrogène et l’ammoniac.
Quand le gaz se refroidit, l’eau se condense et obstrue les circuits d’utilisations du gaz.
Le sulfure d’hydrogène, quant à lui, en se combinant avec l’eau, se transforme en
acide corrosif (l’acide sulfurique) et attaque les pièces métalliques de l’installation.

Pour améliorer la qualité du combustible, une épuration est nécessaire.

2.2.3.4 Elimination des vapeurs d’eau

Le moyen le plus facile d’extraire l’eau est de la faire condenser.

La condensation pourra être faite en réfrigération plus poussée au moyen d’une source
froide naturelle (cuve, source) ou artificielle (réfrigérateur, réactions chimiques). On
pourra aussi assécher chimiquement le gaz par barbotage dans le glycol (C2H6O2)
ou mieux par passage dans une colonne sèche remplie de chlorure de calcium
(CaCl2) en produisant de l’acide chlorhydrique et de la chaux éteinte donné par la
réaction ci-après :

CaCl2  2H 2O  2HCl  CaOH 2

45
2.2.3.5 Elimination du gaz carbonique

La présence de CO2 n’entrave pas la combustion du méthane. Le plus simple pour


l’éliminer est de procéder à un lavage du gaz à l’eau. Le gaz carbonique est très
soluble 878 m3/ L à 20°C alors que le méthane l’est très peu.

Un autre système assez simple est de convertir le CO2 en carbonate de calcium lors
de sa réaction avec de l’eau de chaux ou chaux éteinte (Ca (OH)2).

CaOH 2  CO2  CaCO3  H2O


La calcite est insoluble dans l’eau mais devient soluble s’il y a excès de gaz
carbonique.

2.2.3.6 Elimination d’hydrogène sulfuré

La présence de H2S est nuisible, il faut donc l’éviter au maximum et en maintenant


le pH de la fourchette 6,6-7,6. La désulfuration du biogaz est basée sur la réaction
chimique de H2S avec une substance appropriée, le plus utilisé est le passage dans
le charbon de bois qui sert de matériaux filtrant ou encore sur de l’oxyde de fer ou à
défaut sur de la maille (paille de fer, tampon « jex »).

 2FeOH 3  3H 2 S  Fe2 S3  6H 2O
 FeOH 2  H 2 S  FeS  2H 2O

46
2.2.6 Avantages et inconvénients

2.2.3.7 Avantages

 Énergie peu polluante et renouvelable.


 Réduction des émissions de carbone via la destruction du méthane
d'origine naturelle.
 Assainissement des terres généralement utilisées pour la purification des
eaux usées organiques.
 Élimination des problèmes d'odeurs et d'organismes nuisibles dus à la
décomposition des matériaux organiques.
 Consommation sur place.
 Bon marché.

Aujourd’hui des milliers de projets réalisés à travers le monde démontrent que la


collecte du biogaz à des fins énergétiques est viable tout ayant un impact positif sur
l’environnement.

2.2.3.8 Inconvénients
 Le méthane produit est très inflammable.
 En cas de fuite, c'est un gaz à effet de serre bien plus néfaste que le CO2.
 La combustion du gaz dégage du CO2.
 Les matières premières proviennent de l'élevage et de l'agriculture dont les
conditions de production ne sont pas toujours très propres.

47
.

48
CHAPITRE III : MATERIELS ET METHODES

Cette partie consiste à faire une étude expérimentale de la fermentation

anaérobiose de la jacinthe d’eau.

3.1 Les matières premières

Pour notre expérience, nous avons choisi particulièrement la plante aquatique : «


jacinthe d’eau » ou autrement dit : « calamote » comme substrat et le purin de bovin
comme ferment.

Ci-dessous les raisons qui nous ont poussées à les choisir parmi tant d’autres :

A Madagascar, bons nombres de sites renferment de surfaces importantes de


cette plante, susceptibles d’être valorisée. Le tableau suivant représente les données
disponibles auprès du BDUA concernant les lieux et les superficies recouvertes de
jacinthes, les quantités de biomasse produites par an et les quantités des matières
sèches obtenues par hectare par an dans les environs de la ville d’Antananarivo.

TABLEAU 12 : DONNEES QUANTITATIVES CORRESPONDANTES DE LA JACINTHE D’EAU


[17]

SITES SURFACES (ha) PRODUCTION TOTALE


DE JACINTHE D’EAU
(tonne de MS/an)

Canal Andriatany 14.30 3031.6

Etang de 1456 308672


Betsimitatatra

Laniera 1752 371424

TOTAL 3 222.3 683 127.6

49
A part ces sites nommés dans le tableau, la jacinthe se propage aussi dans les
marais de Masay, les marais d’Itaosy, …

Le tableau suivant résume les caractéristiques de la jacinthe d’eau utilisée pour la


fermentation :

TABLEAU 13 : CARACTERISTIQUES DE LA JACINTHE D’EAU [13]


Substrat Humidité M.S (en %) C (en %) N (en %) C/N
(en%)

Jacinthe 23,0 77,0 33,0 2,9 11,4


d’eau

Cette forte teneur en eau fait de la jacinthe un matériel biologique de choix pour
la biométhanisation. (WIDYANTO et COLL., 1971)

Le purin de bovin contribue à la décomposition rapide de ce substrat, c’est pourquoi, il


est choisi comme étant le ferment de notre jacinthe. Nous l’avons fraîchement prélevé
dans une étable d’un éleveur à Vontovorona.
3.2 Matériels
Nous avons utilisé les matériels suivants :

 un réacteur en bidon de PVC de 30litres ;


 une colle depoxy pour assurer une bonne étanchéité au niveau du couvercle du
réacteur ;
 un robinet à gaz pour la sortie des gaz dans le réacteur ;
 une chambre à air pour le stockage de gaz ;
 un brûleur permet de brûler le gaz ;
 des tuyaux à gaz;
 une balance pour peser les échantillons ;
 un couteau pour découper la jacinthe ;

Pour éviter des anomalies durant le processus, l’étanchéité est très importante car le
réacteur doit être en anaérobiose.

50
3.3 Méthode expérimentale

La production de biogaz à partir de la jacinthe d’eau comprend plusieurs étapes à


savoir la cueillette, le déchiquetage, le chargement, la fermeture et l’enterrement du
réacteur, l’assemblage du réacteur avec les autres composants du digesteur et enfin le
suivi de la production.

3.3.1 Cueillette

La cueillette de la jacinthe pour l’expérience a été faite manuellement dans les


marais situés à Itaosy. Toutes les parties de la jacinthe sont utilisées pour la
fermentation.

FIGURE 12 : CUEILLETTE DE LA JACINTHE D’EAU DANS LES MARAIS D’ITAOSY


[SOURCE : AUTEUR]

51
3.3.2 Déchiquetage
Les jacinthes sont découpées d’environ 5cm par un couteau. Elles ont été mises
dans un bidon de 30l et un grand sachet pour les transporter à Vontovorona où nous
avons effectué l’expérience.

FIGURE 13 : SCHEMA DE LA JACINTHE D’EAU DECOUPEE [SOURCE : AUTEUR]


3.3.3 Chargement
La jacinthe d’eau nécessaire pour la production du biogaz est pesée sur une
balance dans le laboratoire de Chimie Minérale de Vontovorona.

Nous avons fait deux essais :

1er essai : production de biogaz avec de la jacinthe et du purin de bovin

La quantité de jacinthe utilisée est de 9kg. Le purin de bovin et l’eau ajoutés à la


jacinthe sont respectivement de 3l et de 4,5l. Le purin représente donc le tiers de
jacinthe et l’eau sa moitié.

2ème essai : production de biogaz avec de la jacinthe seulement

La quantité de jacinthe et l’eau lors des deux essais sont similaires. La différence est
juste l’absence du ferment dans le deuxième essai.

52
Avant l’introduction des intrants dans le réacteur, nous les avons mélangés à
l’extérieur. Plusieurs expériences ont déjà montré que ce mélange en dehors du
réacteur permet d’accélérer la décomposition de la matière organique lors de la
fermentation.

Après ce mélange, l’ensemble a été introduit dans le réacteur de 30l.

La partie restante du réacteur est destiné au stockage temporaire du gaz formé.

FIGURE 14 : MELANGE DE LA JACINTHE AVEC FERMENT ET SON INTRODUCTION DANS


LE REACTEUR [SOURCE : AUTEUR]

53
3.3.4 Fermeture du réacteur
Quand toutes les charges sont dans le digesteur, nous avons fermé le couvercle
avec du depoxy autour pour assurer l’étanchéité. Pour vérifier cette étanchéité, nous
avons versé du liquide vaisselle autour du couvercle et on n’a constaté aucune
formation de mousse. Cela signifie que le couvercle est bien fermé.

3.3.5 Enterrement du réacteur


En raison de garder la température constante et élevée, nous avons enterré le
réacteur. La méthanisation est en régime thermophile, c’est-à-dire la température se
trouve entre 50°C à 55°C

FIGURE 15 : REACTEUR AVEC SON CONTENU ENTERRE SOUS TERRE [SOURCE :


AUTEUR]

54
3.3.6 Assemblage du réacteur avec les autres composants du digesteur
Pour rendre opérationnel notre appareil de méthanisation, nous avons branché
les tuyaux à gaz, la chambre à air et le brûleur qui sont les autres composants du
réacteur.

L’ouverture du robinet du réacteur et les vannes de la chambre à air ne doit pas être
oubliée pour qu’on puisse mesurer les masses de gaz conduites dans la chambre à air.

FIGURE 16 : APPAREILLAGE POUR LA METHANISATION [SOURCE : AUTEUR]

55
3.3.7 Suivi de la production de biogaz
Pour suivre l’évolution de production de gaz lors de la fermentation, nous avons fait un
pesage journalier de la chambre à gaz à l’aide de la balance électronique au
laboratoire.

FIGURE 17 : PESAGE DE LA CHAMBRE A AIR PLEINE EN BIOGAZ [SOURCE : AUTEUR]

56
Les données lors des expériences sont résumées dans le tableau suivant :

TABLEAU 14 : DONNEES EXPERIMENTALES [SOURCE : AUTEUR]


Essai 1 Essai2

Volume du réacteur (en l) 30 30

Masse de la jacinthe d’eau 9 9


(en kg)

Volume de lisier bovin 3 0


(en l)

Quantité de l’eau (en l) 4,5 4,5

Date de début de la 9 décembre 2016 10 février 2017


fermentation

Date de la fin de la 15 décembre 2016 16 février 2017


fermentation

Durée de la fermentation 6 jours 6 jours

Le pH qu’on a trouvé au début de fermentation est voisinage de la neutralité, ce qui est


idéal à la valeur de pH d’une fermentation.

57
CHAPITRE IV : RESULTATS ET INTERPRETATIONS

4.1 Résultats du premier essai


La masse du gaz contenu dans la chambre à air permet de déterminer la quantité
de biogaz obtenu lors de la fermentation.

Le tableau ci-dessous représente les résultats du premier travail expérimental où nous


avons ajouté le ferment du purin de bovin aux jacinthes d’eau mélangées avec de l’eau.

TABLEAU 15 : TABLEAU DES RESULTATS EXPERIMENTAUX DU PREMIER ESSAI


[SOURCE : AUTEUR]

Date Heures Jours Masse en kg Masse Observations


du gaz en kg
produit/journée cumulée

09dec 10h 0 0 0 Amorçage de


la
fermentation,
chambre à air
encore vide

12dec 09h 3 0,120 0,120 La toute


première fois
que la
chambre à air
a été pleine
suivi de
vidage

13dec 07h 4 0,121 0,241 Pleine à


nouveau suivi
de vidage

14dec 08h 5 0,060 0,301 Diminution de


la masse du
gaz

15dec 08h 6 0,01 0,311 Chute totale


de la
production de
biogaz

58
4.2 Résultats du deuxième essai

Le tableau suivant représente les résultats de notre deuxième travail


expérimental avec les jacinthes d’eau seulement additionnées d’eau mais sans
le ferment.

TABLEAU 16 : TABLEAU DES RESULTATS EXPERIMENTAUX DU DEUXIEME ESSAI


[SOURCE : AUTEUR]

DATE Heures Jours Masse en kg du Masse en Observations


gaz kg
produit/journée cumulée

10 fev O8h 0 0 0 Début de la


fermentation,
chambre à air
encore vide

15 fev 07h 5 0,120 0,120 Chambre à air


remplie suivi
de vidage

16 fev 08h 6 0,040 0,160 Diminution de


la masse de
gaz

4.3 Interprétations des résultats

Pour les deux essais, la même quantité de jacinthe est utilisée. Le constat est que la
durée de la fermentation pour ces deux essais est identique, de 6 jours.

Or l’ajout du ferment dans le premier essai a contribué à la dégradation rapide de la


jacinthe, c’est pourquoi sa phase de latence est juste les deux premiers jours de la
fermentation. Par contre, pour le deuxième essai, cette phase de latence qui est selon la
littérature la synthèse d’enzyme a durée quatre jours. Le ferment permet donc d’activer
la phase de latence de la production de gaz.
59
Après cette phase, une croissance de la formation du biogaz selon le nombre du jour est
observée.

La présence du ferment lors de la fermentation a donc une grande importance car la


quantité du gaz obtenu du premier essai est de 0,311kg tandis que celui du deuxième
essai est seulement de 0,160kg.

En somme, l’utilisation du ferment comme le purin de bovin lors d’une fermentation est
un avantage pour avoir un bon rendement du gaz.

4.4 Autres faits observés au cours des expériences


Nous avons constaté que le prétraitement de la jacinthe d’eau en la découpant,
et son mélange avec le ferment a facilité sa dégradation, d’où la production de
gaz en peu de temps.
Le brûlage de ce gaz nous confirme la présence du méthane car la flamme est
de couleur bleue. La qualité de ce biogaz est aussi meilleure du fait que la
flamme est entière et sans fumée visible. Cette fermentation des jacinthes d’eau
permet de produire du biogaz contenant de 60 à 80% de méthane.
La combinaison de la jacinthe avec le ferment nous a donnée de bonne quantité
en biogaz. Certes, il est conseillé d’utiliser un grand digesteur avec les charges
(eau et biomasse) correspondantes afin d’obtenir une importance de quantité
en biogaz.

60
61
CHAPITRE V : IMPACTS POSITIFS DU PROJET

Ce projet de production de biogaz à partir des jacinthes d’eau contribue à la


réduction des nuisances dues à la propagation de jacinthe d’eau, à la réduction des
émissions de gaz à effets de serre.

La valorisation en biogaz de la jacinthe permet à la réduction des problèmes


énergétiques et écologiques notamment la déforestation. Le biogaz qui est une source
renouvelable d’énergie permet la diminution de la consommation d’autres types
d’énergies fossilisées.

La production du biogaz à partir de la jacinthe apporte une autonomie économique


pour les producteurs telle que l’amélioration du niveau de vie car cette valorisation en
énergie permet aux habitants de produire ses propres électricités, de produire de chaleur,
de lumière et de carburant.

Selon NASA aux Etats Unis, 0,9 à 1,8 tonnes de jacinthes d’eau peuvent produire environ
220m3 à 440m3 de biogaz pour un temps de séjour de 20 jours. Donc les 683 127,6
tonnes de jacinthes d’eau disponibles dans les environs de la ville d’Antananarivo
peuvent produire environ 166 986 746,5 m3 de biogaz par an et équivalent 206 227,2
TEP.

TABLEAU 17 : EVALUATION DE LA VALORISATION DES JACINTHES D’EAU DANS LES


ENVIRONS DE LA VILLE D’ANTANANARIVO [17]

Sites Surfaces Production Equivalence Equivalence


(ha) totale de en Biogaz en Pétrole
jacinthe (m3) (TEP)
d’eau (tonne
de MS/an)
Canal 14.30 3 031.6 741 057.7 915.2
Andriatany

Etang de 1 456 308 672 75 453 155.5 93 184


Betsimitatatra

Laniera 1 752 371 424 90 792 533.3 112 128

Total 3 222,3 683 127,6 166 986 746,5 206 227,2

62
En global, l’opportunité de la valorisation de biogaz est de : réduire les consommations
d’énergie primaire, faire appel à des énergies renouvelables actuellement disponibles,
limiter les émissions liées à la production d’énergie à partir d’énergies fossiles.

L’évaluation de l’impact environnemental de la valorisation énergétique des 683 127,6


tonnes des jacinthes d’eau dans les environs de la ville d’Antananarivo, selon SASSE L.,
permet de préserver 59 280,29 hectares de forêts pendant 10 ans et 10 520 165 hectares
de terre arable, c’est ce que montre le tableau ci-dessous.

TABLEAU 18 : APPORT DE LA VALORISATION ENERGETIQUE DE JACINTHE D’EAU DANS


LA VILLE D’ANTANANARIVO SUR L’ENVIRONNEMENT [17]

Production totale de jacinthe d’eau 683 127,6


(tonne de MS/an)

Equivalence en Biogaz (m3) 166 986 746,5

Superficies des forets préservées 59 280 294


pendant 10 ans (ha)

Superficies de terre arable sauvée 20 165


(ha) pendant 10 ans

Dans le chapitre suivant, nous allons nous focaliser sur l’identification des impacts
négatifs de la valorisation énergétique de la jacinthe d’eau sur l’environnement pour
pouvoir déduire des mesures d’atténuation de ces impacts négatifs.

63
CHAPITRE VI : IMPACTS NEGATIFS DU PROJET

Ce chapitre traite les impacts sur les composantes de l’environnement (milieu


physique, biologique et humain) de cette valorisation de jacinthes en biogaz.

6.1 Impacts sur les composantes physiques de l’environnement


[15]
6.1.1 Eau

Les problèmes de disponibilité en eau se posent différemment d’une région à


l’autre que ce soit l’aspect quantitatif, soit l’aspect qualitatif. Etant donné que l’eau
constitue un véhicule prépondérant dans la propagation des maladies, un meilleur suivi
de la qualité des eaux s’avère toujours utile pour prévenir à temps les risques d’épidémie
et prendre les dispositions qui s’imposent. C’est un autre facteur de production de haute
importance pour le développement de la filière biogaz qui a besoin d’une quantité
importante d’eau lors de la fermentation. Par conséquent, la gestion de l’eau constitue
un enjeu incontournable.

Par le rejet de purin ou en cas de fuite du biogaz, il y a des risques de pollutions


des eaux souterraines et l’existence des bactéries dans l’eau. Pour l’hygiène de la
production, l’impact direct est la pollution par des effluents.

6.1.2 Sol

L’excavation de la fosse de fermentation suivie de l’installation du digesteur


modifie la nature du sol et de son profil, cela entraine une déstabilisation et une
dénudation du sol.

6.1.3 Paysage

Sur le milieu de réalisation du projet, il y a des impacts significatifs en modifiant le


paysage et l’esthétique, en changeant le profil topographique.

6.2 Impacts sur les composantes biologiques de l’environnement

Lors de l’excavation du sol, des espèces végétales et animales peuvent être perturbées
ou même disparues.

64
6.3 Impacts sur les Composantes humaines de l’environnement

En cas de fuite, il peut avoir un dégagement de monoxyde de carbone CO et de sulfure


hydrogéné qui sont toxiques, par conséquent cela présente un danger pour les humains.

6.4 Mesures d’atténuation des impacts négatifs du projet


Les mesures d’atténuations font parties des interventions pour mener à bien la
réalisation du projet. Elles minimisent les dégâts environnementaux induites ou même
à éliminer les impacts négatifs sur les composantes de l’environnement.

Afin de préserver l’environnement, les points suivants sont essentiels à savoir :

 la maitrise des techniques et matériels de production de biogaz à partir de la


jacinthe d’eau pour éviter les différentes fuites dans le but de garantir la qualité de
l’environnement et pour préserver la qualité des sols et de l’air ;
 la restauration de la couverture végétale et recherche relative à la gestion et
restauration des sols ;
 l’aménagement des points d’abreuvement à l’écart des points d’eau.

En résumé, les effets nocifs de la combustion de la jacinthe d’eau ne sont que des
risques contrôlables. Néanmoins, cela nécessite des mesures
d’accompagnements adéquats.

65
CONCLUSION GENERALE

Dans ce travail, nous avons pu montrer la possibilité et l’importance de la


valorisation de la jacinthe d’eau sous forme d’énergie renouvelable qu’est le biogaz
par la fermentation méthanique.

Des études bibliographiques et webographiques ont été menées pour inventorier non
seulement le processus de fermentation adéquat pour cette matière première, mais
aussi la technologie de fabrication et de production de biogaz compatible avec nos
besoins.

L’abondance de la jacinthe d’eau à Madagascar, son invasion du jour au lendemain


nous a incitée d’agir afin d’éviter toute éventuelle catastrophe. D’où vient le choix de
sa transformation en énergie qui est très intéressante pour le développement et la
croissance économique de notre pays.

Une étude expérimentale est ensuite réalisée. La jacinthe d’eau utilisée lors de
l’expérience a été recueillie dans les marais d’Itaosy et le ferment qu’est le purin bovin
a été ramassé dans une étable situé à Vontovorona. Le déroulement de la fermentation
était fait en milieu anaérobie avec un enterrement de notre réacteur pour avoir une
température élevée et constante durant la méthanisation. Cela permet d’accélérer la
fermentation.

Pour notre expérience, nous avons utilisé un réacteur de 30litres. Nous avons effectué
deux essais, dans le premier essai un mélange de la jacinthe avec du purin de bovin
sans oublier l’addition de l’eau et dans le deuxième essai, seulement de la jacinthe et
de l’eau. Le meilleur résultat est obtenu avec la proportion de la jacinthe d’eau de 9kg
et de purin de bovin de 3litres additionné de 4,5l d’eau. Cela a permis de produire
0,311kg de biogaz pendant 6 jours.

Cette quantité de gaz obtenu a été largement satisfaisante pour cette première
expérience. Mais pour le futur, nous envisagerions à l’utilisation des bio-digesteurs à
plus grande échelle afin d’obtenir un rendement plus important en biogaz.

66
Nous pouvons conclure que la valorisation de la jacinthe d’eau pourra contribuer à :

la diminution de la prolifération de la jacinthe d’eau pour éviter tout incident ;


la préservation de l’environnement ;
une indépendance énergétique (cuisson, chauffage, éclairage) ;
des pensées pour chacun de l’exploiter grâce à ses différents usages
possibles.

La production d’énergie renouvelable par l’exploitation d’espèce invasive qu’est la


jacinthe d’eau est une alternative écologique et surtout économique pour des pays en
voie de développement comme Madagascar. Reste à savoir son application à grande
échelle pour subvenir aux besoins exponentiels des ménages.

67
BIBLIOGRAPHIE

[1] A.F.M. E, << La méthanisation des déjections animales>>. Paris, 1984, 23p

[2] BILLAUD (V.), VARAGNAT (F.), <<Est-il possible de faire une installation ? La
fermentation méthanique>>. Dossier A des dossiers du biogaz, 1983, 72 p

[3] BILLAUD (V.), VARAGNAT (F.), <<Le choix d’un système : la construction du
digesteur>>. Dossier B des dossiers du biogaz, 1983, 109 p

[4] BILLAUD (V.), VARAGNAT (F.), << Stratégies de développement-Trois études de


cas>>. Dossier D des dossiers du Biogaz, 1983, 141p

[5] BUGNICOURT J., << Manuel de biogaz chinois>>. Paris, GRET, 1981, 125 p.

[6] CNRIT, DUEN, <<Recherche et développement en énergies nouvelles et


renouvelables. Symposium international sur les énergies nouvelles et
renouvelables>>, 5-10 novembre1990. Antananarivo,400p.

[7] COMMISSION NATIONALE MALGACHE DU BIOGAZ, << Séminaire national sur


la technologie du biogaz>>, 4-8 juillet 1988. Antananarivo, << Min Recherche
scientifique et technologique pour le développement>>. Antananarivo : CIDST, 1988,
41p.

[8] HEDUIT (M.), << La filière biogaz dans les pays en développement>>. Collection
Etudes et Filières, 1993, 82p

[9] INSTITUT DE L’ENERGIE ET DE L’ENVIRONNEMENT DE LA FRANCOPHONIE,


<< Economie de l’environnement et des ressources naturelles>>. Liaison Energie.
Francophonie, numéros 66-67, 2005, 167p

[10] KARIM DAGNO, RACHID LAHLALI, DAMIEN FRIEL, MOHAMMED BAJJI & M.
HAÏSSAM JIJAKLI, <<Synthèse bibliographique : problématique de la jacinthe d’eau,
Eichhornia crassipes, dans les régions tropicales et subtropicales du monde,
notamment son éradication par la lutte biologique au moyen des phytopathogènes>>

[11] KIJNI (E.), << Biogas in Asia : invetory field study on the State of development of
biogas digesters for household use in tropical rural communities>>, Maîtrise de
l’énergie et de développement, Programme de diffusion, biogas pour la motorisation,
1984, 105-122p

[12] LAGRANGE B., << BIOMETHANE : principes, techniques, utilisations. Aix-en


Provence>>, EDISUD, 2, 1979, 245 p

68
[13] MARAMBA (Felix D.), <<Biogas and waste Recycling, the Philippine Experience-
Metro Manila, Philippines, Maya-Farm Division, Liberty Flour Mills, Inc.,>> 230p

[14] RAFANOMEZANTSOA Onitiana Daniella, << Analyse des impacts d’Eichhornia


crassipes La jacinthe d’eau sur la production de poissons dans le lac Ibofo du district
de Miandrivazo>>. Mémoire en vue de l’obtention du CAPEN, Formation initiale
scientifique centre d’étude et de recherche Sciences naturelles, ENS, Université
d’Antananarico, 2010, 51p

[15] RAHARIJAONA Onja Tiana, <<Contribution à l’étude technico-économique


comparative de deux modèles de biodigesteur : cloche flottante et plug-flow. Cas de
fermes de vaches laitières>>. Mémoire de DEA, Génie Chimique, ESPA. Université
d’Antananarivo, 2005-2006, 94p

[16] RAJARISON Mahandry Toky Ny Aina, <<Conception et réalisation d’un modèle


àl’échelle pilote d’un digesteur de méthanisation pour la production de biogaz par Co-
digestion>>. Mémoire d’Ingéniorat, Génie Chimique, ESPA. Université
d’Antananarivo, 2015, 97p

[17] RANAIVOSOA Andry Fenosoa, << Contribution à la valorisation énergétique de


La biomasse à Madagascar et l’application de la gazéification sur les résidus de noix
de coco>>. Mémoire de DEA, Mines, ESPA. Université d’Antananarivo, 2005, 136p

[18] RANAIVOSOLOARIMALALA (A.) : « Etude et évaluation des technologies de


production de biogaz ». Mémoire de fin d’études de D.E.A Energétique. E.E.S.S.
Universitéd’Antananarivo,1990, 64p

[19] RANARIJAONA H., ZAINABO F., ANDRIAMANANTENA A. et ANDRIANASETRA


G., << Evaluation de la prolifération de la jacinthe d’eau du lac Ravelobe
Ankarafantsika et plan de restauration>>. Biologie Végétale, Faculté des Sciences de
Mahajanga

[20] RASELISON Nirintsoa F., << Contribution à l’étude technico-économique


comparative de deux modèles de biodigesteur : cloche flottante et plug-flow. Cas de
fermes de poules pondeuses>>. Mémoire de DEA, Génie Chimique, ESPA. Université
d’Antananarivo, 2007, 71p

[21] RASOLOFOARIMANANA (R.), <<Le biogaz à Madagascar>>. Mémoire


d’Ingéniorat, Département Agriculture, ESSA. Université d’Antananarivo, 1988, 64p

[22] RATEFY A., RANAIVOSOLOARIMALALA A., << Technique de production de


biogaz>>, ONU pour l’alimentation et l’agriculture, Rapport final du projet
TCP/MAG/6652 (T), 1988, 30p

69
[23] RAVONINJATOVO (A.), RABEMANANTSOA (J.R), <<Contribution à l’étude et à
la conception de quelques appareils d’utilisation du biogaz>>. Mémoire d’Ingéniorat
en Génie Chimique ; ESPA, Université d’Antananarivo, 1988, 64p

[24] Oumarou Almoustapha, <<Production de biogaz et de compost à partir de


eichhornia crassipes, (mart) solms-laub (pontederiaceae) pour un développement
durable en Afrique Sahélienne>>

[25] PREVOT A., << Biosynthèse bactérienne du méthane et des pétroles pour l’an
2000>>.Paris : MALOINE, 1977, 103 p.

[26] SERVICE PLANIFICATION ENERGETIQUE, 2001. Bilan énergétique de l’année


2001 et 2002. Antananarivo : MEM direction de l’énergie

[27] ZEIKUS J.G, << The biology of methanogenic bacteria. Bacteriological


Reviews>>, june 1977, 514-541

WEBOGRAPHIE (Consultation : octobre et décembre 2016)

[28] La jacinthe d’eau. < fr.wikipedia.org/wiki/Jacinthe d’eau >

[29] Utilisations possibles de la jacinthe d’eau. <.fr.howtopedia.org/wiki>

[30] Définition de la jacinthe d’eau.

http://www.aquaportail.com/definition-5509-jacinthed-eau.html#ixzz24TIbyNzs

70
TABLES DES MATIERES
REMERCIEMENTS ...................................................................................................................................................................I
SOMMAIRE ............................................................................................................................................................................... III
GLOSSAIRE ............................................................................................................................................................................. IV
LISTE DES ACRONYMES .................................................................................................................................................. V
LISTE DES TABLEAUX .....................................................................................................................................................VII
LISTE DES FIGURES .........................................................................................................................................................VIII
LISTE DES ANNEXES ........................................................................................................................................................ IX
INTRODUCTION GENERALE ........................................................................................................................................... 1

.................................................................................................... 3

CHAPITRE I : Généralités sur la jacinthe d’eau et leurs usages possibles ...................................... 4


1.1 La jacinthe d’eau [10] [14] [17] [19] [24] [28] [30]........................................................................... 4
1.1.1 Historique ...................................................................................................................... 4
1.1.2 Systématique ................................................................................................................ 4
1.1.3 Description morphologique ........................................................................................ 5
1.1.4 Dispersion de la plante à travers le monde ............................................................... 7
1.1.5 Multiplication de la jacinthe d’eau .............................................................................. 9
1.1.6 Ecologie de la plante .................................................................................................. 10
1.1.7 Composition chimique de la plante .......................................................................... 10
1.1.8 Rôle de la jacinthe d’eau............................................................................................ 11
1.2 Luttes contre la jacinthe d’eau et leurs usages possibles [10] [29].................................. 11
1.2.1 Luttes contre la jacinthe ..................................................................................................................................... 11
1.2.1.1 La lutte physique ........................................................................................................ 11
1.2.1.2 La lutte chimique ........................................................................................................ 12
1.2.1.3 La lutte biologique...................................................................................................... 12
1.2.2 Leurs usages possibles......................................................................................................................................... 12
1.2.2.1 La fabrication de meuble ........................................................................................... 12
1.2.2.2 La fabrication des panneaux de fibres .................................................................... 13
1.2.2.3 La confection de fil et de corde ............................................................................... 13
1.2.2.4 La production de biogaz ............................................................................................ 14
1.2.2.5 Le traitement d’eau .................................................................................................... 15
1.2.2.6 La préparation d’engrais ou le compost.................................................................. 15
1.2.2.7 La vannerie.................................................................................................................. 16
1.2.2.8 La fabrication de briquettes de charbon ................................................................. 16
1.2.2.9 La fabrication du papier............................................................................................. 17
1.2.2.10 L’alimentation des poissons ................................................................................... 17
1.2.2.11 Les fourrages pour animaux ................................................................................... 17
CHAPITRE II : La fermentation et le biogaz .................................................................................... 19
2.1 La fermentation [2] ....................................................................................................................................... 19
2.1.1 Les différents procédés de fermentation méthanique ........................................... 19
2.1.2 Les différents types de biodigesteurs ..................................................................... 21
2.1.3 Les principales phases de fermentation [1] [20]..................................................... 25
2.1.3.1 Hydrolyse .............................................................................................................. 25
2.1.3.2 Acidogenèse ........................................................................................................... 25
2.1.3.3 Acétogenèse ........................................................................................................... 25
2.1.3.4 Méthanogenèse ...................................................................................................... 25
2.1.4 Les différents types de microorganisme intervenant dans la fermentation
méthanique.............................................................................................................................. 27
2.1.5 Les conditions nécessaires pour la fermentation méthanique ............................. 27
2.1.5.1 Qualité du substrat [1] [2] .................................................................................... 28
2.1.5.2 Facteurs physico-chimiques ............................................................................. 29
2.1.5.2.1 Température [1] [2] ................................................................................................................ 29
2.1.5.2.2 Potentiel hydrogène (pH) [1] [2] ..................................................................................... 30
2.1.5.2.3 Rapport carbone-azote (C/N) [2] .................................................................................... 30
2.1.5.2.4 Absence d’oxygène [1] [2] ................................................................................................ 31
2.1.5.2.5 Humidité [1] [2] ........................................................................................................................ 31
2.1.5.3 Facteurs technologiques [1] [2] ........................................................................ 32
2.1.5.3.1 Taux de chargement en matières organiques ......................................................... 32
2.1.5.3.2 Temps de rétention hydraulique ..................................................................................... 32
2.1.5.4 Autres facteurs [2] [12] ....................................................................................... 32
2.1.5.4.1 Pression ........................................................................................................................................ 33
2.1.5.4.2 Influence des matières toxiques ..................................................................................... 33
2.1.5.4.3 Prétraitement aérobie ............................................................................................................ 33
2.1.5.4.4 Ensemencement en microorganisme ........................................................................... 33
2.2 Le biogaz ........................................................................................................................................................... 34
2.2.1 Historique [5] [12] ....................................................................................................... 34
2.2.2 Le biogaz et ses caractéristiques ............................................................................. 37
2.2.2.1 Définition.............................................................................................................. 37
2.2.2.2 Composition chimique [3] .................................................................................. 37
2.2.2.3 Pouvoir calorifique [2] ........................................................................................ 38
2.2.3 Les différentes sources de biogaz ........................................................................... 40
2.2.4 Techniques de valorisation du biogaz [1] [2] .......................................................... 42
2.2.3.1 Valorisation thermique [11] ............................................................................... 42
2.2.4.1.1 Cuisson des aliments [4] [11].......................................................................................... 42
2.2.4.1.2 Eclairage [2] [8] [11].............................................................................................................. 42
2.2.4.1.3 Utilisation en chaudière [8]............................................................................................... 43
2.2.4.1.4 Utilisation en réfrigération [2] [23] ................................................................................ 43
2.2.3.2 Valorisation électrique [1] [8] ............................................................................ 44
2.2.3.3 Biocarburant [9] .................................................................................................. 44
2.2.5 Les techniques d’épuration du biogaz [22] [3]........................................................ 45
2.2.3.4 Elimination des vapeurs d’eau .......................................................................... 45
2.2.3.5 Elimination du gaz carbonique.......................................................................... 46
2.2.3.6 Elimination d’hydrogène sulfuré ....................................................................... 46
2.2.6 Avantages et inconvénients ...................................................................................... 47
2.2.3.7 Avantages ............................................................................................................ 47
2.2.3.8 Inconvénients ...................................................................................................... 47

................................................................................................................................................................................. 48

CHAPITRE III : MATERIELS ET METHODES ................................................................................ 49


3.1 Les matières premières............................................................................................................................. 49
3.2 Matériels ............................................................................................................................................................ 50
3.3 Méthode expérimentale ............................................................................................................................. 51
3.3.1 Cueillette ...................................................................................................................... 51
3.3.2 Déchiquetage .............................................................................................................. 52
3.3.3 Chargement ................................................................................................................. 52
3.3.4 Fermeture du réacteur ............................................................................................... 54
3.3.5 Enterrement du réacteur ............................................................................................ 54
3.3.6 Assemblage du réacteur avec les autres composants du digesteur ................... 55
3.3.7 Suivi de la production de biogaz .............................................................................. 56
CHAPITRE IV : RESULTATS ET INTERPRETATIONS ................................................................. 58
4.1 Résultats du premier essai...................................................................................................................... 58
4.2 Résultats du deuxième essai ................................................................................................................. 59
4.3 Interprétations des résultats .................................................................................................................. 59
4.4 Autres faits observés au cours des expériences ........................................................................ 60
.................................................................................................................................................................. 61

CHAPITRE V : IMPACTS POSITIFS DU PROJET ......................................................................... 62


CHAPITRE VI : IMPACTS NEGATIFS DU PROJET ...................................................................... 64
6.1 Impacts sur les composantes physiques de l’environnement [15]................................... 64
6.1.1 Eau ............................................................................................................................... 64
6.1.2 Sol ................................................................................................................................ 64
6.1.3 Paysage ....................................................................................................................... 64
6.2 Impacts sur les composantes biologiques de l’environnement ......................................... 64
6.3 Impacts sur les Composantes humaines de l’environnement............................................. 65
6.4 Mesures d’atténuation des impacts négatifs du projet ........................................................... 65
CONCLUSION GENERALE ............................................................................................................................................. 66
BIBLIOGRAPHIE................................................................................................................................................................... 68
WEBOGRAPHIE (Consultation : octobre et décembre 2016) ...................................................................... 70
ANNEXE

ANNEXE 01 : CONCENTRATION LIMITES DES SUBSTANCES


NUISIBLES

SUBSTANCES CONCENTRATION

Sulfates 5000pm

NaCl 40000pm

Cu 100mg/l

Cr 200mg/l

Ni 200-500mg/l

Cyanure CN 2- Moins de 25 mg/L

Détersif composé(ABS) 20 – 40 ppm

AmmoniacNH3 1500 – 3000 mg/L

Sodium Na 3500 – 5500 mg/L

Potassium 2500 – 4500 mg/L

Calcium Ca 2500 – 4500 mg/L

Magnésium Mg 1000 – 1500 mg/L


ANNEXE 02 : TEXTES LÉGISLATIFS ET RÉGLEMENTAIRES
SUR L’ENVIRONNEMENT

Textes de base

 Charte de l’environnement Malagasy (CEM) : Loi 90.033 modifiée et complétée


par les lois 97.012 du 06 juin 1997

Article 6 : « L’objectif essentiel est de réconcilier la population avec son environnement


en vue d’un développement durable.

A cet effet, le plan se donne les objectifs suivants :

- développer les ressources humaines,


- promouvoir un développement durable en gérant mieux les ressources naturelles
- réhabiliter, conserver et gérer le patrimoine malgache de biodiversité
- améliorer le cadre de vie des populations rurales et urbaines
- maintenir l’équilibre entre croissance de la population et développement des
ressources
- améliorer les outils de gestion de l’environnement,
- aider à la résolution des problèmes fonciers »

Article10 : « Les projets d’investissements publics ou privée susceptibles de porter


atteinte à l’environnement doivent faire l’objet d’une étude d’impact, compte tenu de la
nature technique, de l’ampleur des dits projets ainsi que de la sensibilité du milieu
d’implantation.»

 Décret Mise En Compatibilité des Investissements avec l’Environnement (MECIE)


: décret 99.954 du 15 décembre 1999

Article 3 : « Conformément aux dispositions de l’article 10 de la loi n° 90.033 du 21


décembre 1990 portant Charte de l’Environnement, les projets d’investissement publics
ou privés, qu’ils soient soumis ou non à autorisation ou à approbation d’une autorité
administrative, ou qu’ils soient susceptibles de porter atteinte à l’environnement doivent
faire l’objet d’une étude d’impact.
Ces études d’impact prennent la forme soit d’une étude d’impact environnemental (EIE),
soit d’un programme d’engagement (PREE), selon que les projets relèvent des
dispositions des articles 4 ou 5.

Dans tous les cas, il est tenu compte de la nature technique de l’ampleur des dits projets
ainsi que la sensibilité du milieu d’implantation. »

Article 5 : « Les projets d’investissements, publics ou privés, figurant dans l’annexe 01


du présent décret (Tout projet d’élevage de type semi - industriel et artisanal) sont soumis
aux prescriptions suivantes :

- la production par l’investisseur d’un PRogramme d’Engagement Environnemental


(PREE) dont le contenu, les conditions de recevabilité et les modalités
d’application sont définies par voie réglementaire et par les dispositions
transitoires du présent décret.
- une évaluation du PREE par la cellule environnementale du Ministère sectoriel
directement concerné, qui établira et enverra les rapports y afférents au Ministère
chargé de l’environnement avec copie à l’ONE

Toutefois, en cas de modification d’une activité prévue à l’annexe II à accroître les


conséquences dommageables sur l’environnement, une EIE peut être requise,
conformément aux dispositions de l’article 4&3 avant l’exécution des travaux de
modification. »

Textes sectoriels

 La loi sur la politique de gestion et de contrôle des pollutions industrielles : loi


n°99.021 du 19 Août 1999

Article 5 : « Les substances polluantes, par leur nature et leur degré de concentration ,
peuvent déséquilibrer le milieu récepteur ( air, sol, eau) et créer des dangers ou des
inconvénients, des troubles de toute nature soit pour la commodité de voisinage, soit pour
la santé, la sécurité, l’hygiène et la salubrité publique, soit pour les cultures ou forêts,
plus généralement pour les activités agricoles et élevage, soit pour la préservation des
éléments du patrimoine national y compris les sites et les monuments. »
Article 34 : « Il y a pollution atmosphérique quand il y a émission dans l’air des
substances polluantes, fumées, poussières, gaz toxiques et corrosifs, odeur pouvant
porter atteinte à la santé de l’homme et à la qualité de l’environnement. »

 Code de l’eau : loi n° 98.029 du 20 Janvier1999

Article 8 : « Les eaux souterraines sont constituées par les eaux contenues dans les
nappes aquifères et les sources.

Les eaux souterraines font partie du domaine public.

Les sources qui sont des émergences naturelles des nappes souterraines connues de
faire partie du domaine public. »

Article 24 : « Pour la protection des rivières, lacs, étangs, tout plan et cours d’eau, eaux
souterraines, il est interdit de jeter ou disposer dans les bassins versants des matières
insalubres ou objets quelconques qui seraient susceptibles d’entraîner une dégradation
quantitative des caractéristiques de la ressource en eau. »
Auteur : RANDRIAMANANTSOA Mirana
Titre : « La valorisation de la jacinthe d’eau en biogaz »
Nombre de pages : 70
Nombre de tableaux : 18
Nombre de figures : 17

RESUME
Ce mémoire a été conçu à l’idée de préserver notre environnement. On a choisi particulièrement la
valorisation d’une plante aquatique qui est la jacinthe d’eau. Les impacts de cette plante sur l’écosystème
de Madagascar nous ont poussés à la valoriser. Cette valorisation a traité principalement la question de la
production de la jacinthe d’eau en biogaz qui est une énergie d’avenir pour faire face à la crise imminente
qui pend sur l’humanité. D’après notre étude, l’utilisation de ferment comme le purin de bovins améliore le
rendement de production de biogaz.
A part la valorisation énergétique de la jacinthe d’eau qui présente un intérêt particulier pour les pays en
voie de développement, cette plante possède aussi de nombreuses applications pratiques sur le plan
économique surtout à Madagascar.
Mots clés : jacinthe d’eau, biogaz, valorisation énergétique, réacteur, environnement…
Title: << The valuation of the water jacinth in biogas>>

ABSTRACT
This brief was conceived with the idea of preserving our environment. The use of an aquatic plant,
which is the water hyacinth, has been particularly chosen. The impacts of this plant on the ecosystem of
Madagascar have pushed us to valorize it. This valorization has mainly dealt with the issue of the production
of water hyacinth in biogas which is an energy of future to face the imminent crisis that hangs over humanity.
According to our study, the use of ferments such as bovine manure improves the yield of biogas production.

Apart from the energy recovery of water hyacinth, which is of particular interest to developing countries, this
plant also has many practical applications in economic terms, especially in Madagascar.
Key words: water hyacinth, biogas, energy recovery, reactor, environment…

Lohateny: “Ny fanodinana ny tsikafona ho lasa entona natoraly atao angovo”

FAMINTINANA
Ity boky fikarohana ity dia natao mba hitandrovana ny tontolo iainana. Nosafidiana manokana ny
fanodinana ny zava-maniry anaty rano antsoina hoe tsikafona.Ireo vokatra,indrindra ny voka-dratsy,
aterak’io zava-maniry io amin’ny tontolo iainana eto Madagasikara no nanosika anay hitrandraka azy. Ny
fikarohana natao dia mahakasika ny famokarana entona atao angovo avy amin’ny tsikafona, izay manana
ny lanjany sy ny ho aviny tokoa amin’izao vanim-potoana izao. Araka ny andrana natao, ny fampiasana
otrikavingy toy ny ranon-jezik’omby dia manatsara ny vokatra azo eo amin’ny enton’ny tsikafona.

Ankoatra ny famokarana angovo avy amin’ny tsikafona izay manana ny tombony manokana ho an’ny tany
an-dalam-pandrosoana; dia maro ihany koa ireo fanajarina hafa azo ampiarina amin’ny tsikafona izay ilaina
amin’ny sehatra ara-toekarena indrindra fa eto Madagasikara.

Teny manan-danja : tsikafona, entona natoraly atao angovo, tontolo iainana.


Encardreur: RATSIMBA Marie Hanitriniaina
Adresse de l’auteur : Lot IVB 90 Andravoahangy

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