PHILO SIC 2

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 5

REPUBLIQUE DEMOCRATQUE DU CONGO

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR


UNIVERSITE CATHOLIQUE DU CONGO
FACULTE DES COMMUNICATIONS SOCIALES
CAMPUS DE MONT-NGAFULA

ROLE DE LA PHILOSOPHIE PAR RAPPORT A MON


FUTUR METIER DE PROFESSIONNEL DES MEDIAS
OU DE SPECIALISTE EN COMMUNICATION

Travail réalisé par


MUNTAZINI MUPATI
Cédric

Dans le cadre du cours


d’introduction à la Philosophie en
L1 (LMD)

Demandé par le Professeur


Félicien MPUKU LAKU

ANNEE ACADEMIQUE 2024/2025


Texte de Ludwig Wittgenstein : « la philosophie n’est aucune des sciences de la
nature. (Le mot philosophe doit signifier quelque chose qui est au-dessus ou au-
dessous, mais non à côtés des sciences de la nature). Le but de la philosophie
est la clarification logique de la pensée. La philosophie n’est pas une doctrine
mais une activité. Une œuvre philosophique consiste essentiellement en
élucidations. Le résultat de la philosophie n’est pas un nombre de propositions
philosophiques, mais le fait que des propositions s’éclaircissent. La philosophie
a pour but de rendre claires et de limiter rigoureusement les pensées qui,
autrement, pour ainsi dire, sont troubles et floues »1.

1
Ludwig Wittgenstein, Tractatus logico-Philosophicus.
Les Sciences de l’Information et de la Communication sont une synergie de bien
des disciplines comme la sociologie, l’anthropologie, la linguistique,
l’informatique, la physique, la psychologie, l’histoire, j’en passe et des
meilleures. La philosophie, quant à elle, parce qu’étant l’œuf duquel ont éclos
les autres disciplines, joue un rôle maternel voire prépondérant dans ce vaste
univers interdisciplinaire que sont les sont les Sciences de l’Information et de la
Communication. En effet, les germes des théories de la communication furent
semés dès l’ère Antique par certains grands penseurs notoires : déjà, les
Sophistes se distinguaient dans ce qu’on a l’habitude de nommer « l’art
oratoire », pour persuader ou dissuader un auditoire sur un point de vue
quelconque ; Platon et Aristote jetèrent le pont des méthodes rigoureuses pour
morphologiser cet art de la communication, en restant cadrés sur une recherche
scrupuleuse du vrai et du réel. Cela dit, la philosophie, fût-elle si utile, garde-t-
elle la même importance pour les Sciences de l’Information et le
Communication, ainsi que pour les étudiants qui s’y sont orientés pour leurs
cursus académiques ?
Comme d’aucuns le savent, les études relatives aux Sciences de l’Information et
de la Communication apportent dans la vie professionnelle des débouchés
pluriels comme la noble profession de Journaliste, d’attaché de presse, de
conseiller en matières de communication d’une personnalité publique ou d’une
organisation, de conseiller marketing, de spécialistes en Relations publiques, etc.
Pour ce qui est du Journalisme, la philosophie apporte à la finition l’esprit
critique et la perspicacité dans le jugement et la pensée. En effet, la susdite
profession consiste essentiellement à apporter des informations auprès d’un
public quelconque (dans ce cas on parle de communication de masse), en
passant par des supports qui permettent cette communication que nous appelons
« médias ». A cet effet, le Journaliste doit chasser l’information, c’est-à-dire les
quêter, les réunir, les collecter, les analyser pertinemment, objectivement et
impartialement, les vérifier autant que possible, les narrer telles qu’elles, les
soumettre à un support médiatique (presse écrite ou audiovisuelle), tout cela en
respectant certaines normes déontologiques conventionnellement établies pour
sa profession. Subséquemment, pour sa contribution, la philosophie nourrit :
- Primo, la perspicacité dans la manière de raisonner et de penser du
Journaliste devant une éventuelle éruption d’informations, dont certaines
peuvent paraître fragiles. Le Journaliste ne devrait pas s’éterniser à
contempler et analyser ce qui est apparent afin de s’efforcer à décortiquer
ce qu’il voit, dans le but de trouver l’information dans toute sa globalité.
Par ailleurs, cette prescription est d’autant plus importante en particulier
pour le Journaliste d’investigation qui doit enquêter en profondeur sur
certains sujets mussés. C’est pourquoi, la curiosité et le désir de connaître
davantage qui galvanisent le Journaliste doivent le pousser à nager plus
loin pour découvrir à fond ce pourquoi le public désire être informé.
- Secundo, la rigueur dans le travail pour obliger le Journaliste à prendre au
sérieux ce qu’il entreprend d’habitude et à rejeter toutes sortes
d’antivaleurs dans son métier. Depuis la nuit de temps, des réseaux
mafieux voire des Gouvernements de certains Etats engagent des
Journalistes à qui ils confient la manipulation de certaines informations en
temps de crise et de guerre par exemple, avec le dessein de faciliter des
activités malveillantes et criminelles.
- Tertio, l’esprit critique et de jugement pertinent est un aspect on ne peut
plus important face à la vague des fake-news et des rumeurs non-fondées
(les « on dit »). Chaque jour, les hommes palabrent dans les rues, les
places publiques, les milieux professionnels. Ainsi, les rumeurs sont
véhiculées comme le vent, des points de vue sont partagés sur certaines
actualités. Le Journaliste, puisqu’il vit dans une telle société, devrait se
distinguer de l’homme vulgaire et inconscient en faisant montre de
flexibilité dans l’esprit critique et de jugement rationnel. Devant toutes
sortes d’informations, le Journaliste doit avoir l’accoutumance de vérifier
ce qu’il voit, entend et découvre. Avec l’émergence et la démocratisation
des réseaux sociaux, des informations erronées sont véhiculées
quotidiennement. C’est pourquoi, l’exercice d’un Journaliste
professionnel doit être salvifique pour permettre au public d’avoir accès à
des informations plutôt vraies et fiables, suivant les modalités adéquates.
- Quarto, l’éthique qui relève de la philosophie morale, et en vertu de
laquelle le Journaliste devrait respecter un certain nombre de normes
déontologiques. Car, il devrait être à même de connaître ce qu’il est tenu
de faire ou pas. Pour illustrer cela, il ne se permettra pas de diffuser des
données susceptibles de nuire au respect de la dignité d’un individu, quel
qu’il soit et quel que soit son rang dans la société. Avant tout, la dignité
humaine est quelque chose de primordial et d’intangible. Il doit également
être en mesure de respecter le Droit d’auteur et d’image, et il évitera
nécessairement de propager de faux bruits, des imprécations et des propos
contempteurs allant à l’encontre de quelqu’un. Les antivaleurs sont
réservés aux hommes vulgaires et sans conscience droite. C’est pourquoi,
le Journaliste a exclusivement l’obligation de communiquer des
informations vérifiées et bonnes, et quand cela est nécessaire, de partager
une opinion constructive sans vouloir dénigrer l’autre.
- Quinto, l’aisance dans le parler car, il est une branche particulière que l’on
appelle « philosophie du langage ou de la communication », qui jette le
pont des codes d’une bonne et lucide transmission d’un message dans le
parler comme dans l’écrit. Ce domaine spécifique est d’un secours pour le
Journaliste qui est un homme perpétuellement public et qui, pour
l’exercice de sa profession, devrait s’exprimer régulièrement dans l’oral
comme dans l’écrit en bonne et due forme. En outre, il aide à rester
amoureux des règles de syntaxe et à l’harmonie dans le langage, par
exemple dans le choix de construction des mots et des phrases. Les
sophistes, entre autres, étant au sommet de cet art dans l’Antiquité, sont
des modèles pouvant inspirer le Journaliste du jour d’uajourd’hui qui
désire user de l’expression pour persuader ceux et celles qui l’écoutent et
le lisent.
Tous ces principes sont aussi importants pour un Journaliste que pour le
Directeur des programmes dans une chaîne de télévision ou de radio, pour le
Rédacteur en Chef d’un magazine et d’une revue périodiques, pour un attaché de
presse ou pour un conseiller marketing.
Somme toute, Le Journaliste qui concilie son exercice et sa formation à ne
serait-ce qu’aux rudiments de la philosophie, aide à développer en sa propre
personne la rigueur dans le travail, l’esprit critique, la perspicacité dans la
pensée et le raisonnement, la prudence, la tempérance et l’éthique, pour sonder
même les sphères opaques dans sa recherche des informations et pour répondre
aux attentes du public.
Eu égard à l’interdisciplinarité des Sciences de l’Information et de la
Communication, la philosophie, dans son titre de mère des sciences, devraient
occuper une place prépondérante dans la formation des Journalistes et
professionnels des médias en puissance. C’est pourquoi, il est du devoir de l’Etat
d’encourager les écoles de communication afin qu’elles prévoient les
fondamentaux de la philosophie dans le programme des cours destiné à leurs
étudiants. Ainsi, nos sociétés pourront se garantir d’avoir pour l’avenir de bons
journalistes si et seulement si il leur est enseigné à se démarquer des hommes
vulgaires sans aucune éthique.

Vous aimerez peut-être aussi