Jurisprudence 1727203839
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La CCJA est compétente dès l’instant où la décision déférée est rendue dans une affaire
soulevant des questions relatives à l’application d’un Acte uniforme ou d’un Règlement prévu
au Traité relatif à l’OHADA. Tel est le cas en l’occurrence, s’agissant d’un recours relatif à
une ordonnance d’injonction de payer.
La requête qui s’est contentée d’un domicile élu pour le demandeur résident et seulement du
nom de la ville pour le défendeur, omettant de déterminer le quartier et éventuellement la rue
en vue des procédures subséquentes, est irrecevable et l’arrêt ayant retenu le contraire doit
être cassé.
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en cassation de l’arrêt N°037/civ du 15 février 2013 rendu par la Cour d’Appel du
Littoral à Douala, dont le dispositif est le suivant :
En la forme.
Reçoit l'appel ;
Au fond
Annule le jugement entrepris;
Le requérant invoque à l’appui de son pourvoi les quatre moyens de cassation tels qu’ils
figurent dans sa requête annexée au présent arrêt ;
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ou d’un Règlement prévu au Traité susindiqué ; qu’en l’occurrence, s’agissant d’un recours
relatif à une ordonnance d’injonction de payer, il y a lieu de rejeter l’exception d’incompétence ;
Sur le deuxième moyen tiré de la violation de l’article 4 alinéa 1 de l’Acte uniforme
portant organisation des procédures simplifiées de recouvrement et des voies d’exécution.
Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt déféré d’avoir violé cette disposition, en ce qu’il a
infirmé le jugement rendu sur opposition en recevant la requête en injonction de payer, alors
que celle-ci ne contient ni la forme de la société requérante, ni la profession et le domicile du
débiteur ;
Attendu en effet, qu’aux termes de l’article 4 visé au moyen ; « La requête… Elle
contient à peine d’irrecevabilité :
1) les noms, prénoms, profession et domicile des parties,… » ;
Attendu qu’en l’espèce aucune précision n’est fournie par rapport aux domiciles effectifs
des deux parties, la requête s’étant contentée d’un domicile élu pour le demandeur résident et
seulement du nom de la ville pour le défendeur, omettant de déterminer le quartier et
éventuellement la rue en vue des procédures subséquentes ; qu’il échet de casser l’arrêt déféré
et d’évoquer, sans qu’il soit besoin d’apprécier les autres moyens ;
Sur l’évocation
Attendu que, par requête datée du 18 mai 2011, les Etablissements TALEZANG ont
relevé appel du jugement n°503 rendu le 26 avril 2011 par le Tribunal de grande instance du
Wouri à Douala, lequel a rétracté l’ordonnance n°129 du 06 août 2008 ;
Attendu qu’au soutien de leur appel, les Etablissements TALEZANG ont exposé que le
jugement entrepris a statué ultra petita ; que les deux chèques remis par le sieur TATISINKOU
sont revenus impayés pour défaut de provision ; que la créance étant certaine liquide et exigible,
c’est à bon droit que le Président du Tribunal a enjoint le paiement ; qu’ils concluent à
l’infirmation du jugement querellé et à la condamnation du sieur TATSINKOU au paiement de
la somme de 20.000.000 francs majorée de celle de 2.500.000 francs CFA par application de
l’article 2 de l’Acte uniforme susmentionnée ;
Attendu que l’intimé a conclu à la confirmation du jugement déclarant la requête aux
fins d’injonction irrecevable pour défaut des mentions prescrites par l’article 4 ;
Attendu que pour les mêmes motifs que ceux ayant conduit à la cassation, il échet de
déclarer la requête d’injonction de payer irrecevable, en confirmant le jugement dont appel.
Attendu que les Etablissements TALEZANG qui succombent, seront condamnés aux
dépens ;
PAR CES MOTIFS
Statuant publiquement, après en avoir délibéré ;
Se déclare compétente ;
Casse l’arrêt n°037/civ du 15 février 2013 rendu par la Cour d’appel du Littoral à
Douala-Cameroun ;
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Evoquant et statuant sur le fond ;
Confirme le jugement n°503 rendu le 26 avril 2011 par le Tribunal de grande instance
du Wouri à Douala
Condamne les Ets TALEZANG aux dépens.
Ainsi fait, prononcé et jugé les jour, mois et an que dessus et ont signé:
Le Président
Le Greffier