chap6 premiere année

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Bts MCO 1 CEJM

Chapitre 6: Rôle de l’état et politiques économiques

Introduction :

L’État intervient dans l’économie pour assurer son bon fonctionnement. Il corrige
les dysfonctionnements et les défaillances de marché pour réguler l’activité. On
peut décrire le rôle de l’État à travers trois grandes fonctions qu’il remplit en
intervenant dans l’économie : les fonctions d’allocation, de redistribution et de
régulation. L’action de l’État est guidée par les choix de politique économique
pour atteindre des objectifs à court terme, dans le cadre de la politique
conjoncturelle, et à plus long terme, en matière de politique structurelle, tout en
respectant l’environnement.

1. Identifier les fonctions de l’Etat

A. La fonction d’allocation
L’État joue un rôle d’allocation des ressources lorsqu’il intervient dans des
situations de défaillances de marché. Ces situations correspondent à des
dysfonctionnements ou à des insuffisances du marché. Ce sont :
- le faible degré de concurrence ;
- l’existence de biens publics ;
- la présence d’externalités ;
- l’insuffisance d’information.

L’Etat intervient pour corriger chacune de ces défaillances et joue un rôle


d’allocation.

• Le faible degré de concurrence : l’État veille à ce que les marchés soient


suffisamment concurrentiels. Une faible concurrence entre les offreurs peut
conduire à un niveau de prix trop élevé sur le marché. L’État intervient donc pour
qu’il y ait suffisamment d’acteurs sur le marché et pour réglementer le niveau des
prix sur les marchés monopolistiques.
Exemple : pour renforcer la concurrence, l’État a autorisé l’entrée de Free sur le
marché de la téléphonie mobile en 2009.

• L’existence de biens publics : les biens publics sont produits par l’État car
aucun acteur privé ne serait prêt à contribuer volontairement à leur production.
Exemple : l’enseignement public gratuit est assuré par l’État dans un souci de
justice sociale.

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• La présence d’externalités : l’activité économique des entreprises produit


des externalités, c’est-à-dire des effets, positifs ou négatifs, sur d’autres agents
économiques.
Exemple : dans le projet de loi de finances 2018, l’État intervient en proposant
une prime à la conversion de 1 000 € pour l’achat d’un véhicule non polluant. Il
agit ainsi sur le comportement des agents économiques pour les inciter à réduire
la pollution, qui constitue une externalité négative.

• L’insuffisance d’information : un consommateur et un vendeur ne


disposent pas toujours de la même quantité d’information et cela peut limiter les
échanges. On parle d’asymétrie d’information. L’État intervient donc pour
favoriser la transparence de l’information auprès des acteurs.
Exemple : l’étiquette énergétique obligatoire mise en place par l’État fournit des
informations à un futur acheteur sur la qualité du produit qu’il souhaite acquérir.

L’intervention de l’État dans l’économie se justifie car elle permet d’en assurer le
bon fonctionnement. L’État intervient pour corriger les défaillances de marchés,
c’est-à-dire ses
dysfonctionnements et ses insuffisances. Cela permet de faciliter et de fluidifier
les échanges entre les agents, et de soutenir ainsi l’activité économique.

B) La fonction de redistribution

La répartition des revenus primaires issus du travail (salaires, honoraires...) et de


la propriété (loyers, dividendes.) est inégalitaire.
Les 10 % les plus riches perçoivent plus du quart du total des revenus, tandis que
les 10 % les plus pauvres n’en perçoivent que près de 3 %.
L’Etat joue alors un rôle de redistribution selon des critères de justice sociale :
• d’un côté, il opère des prélèvements sur les revenus primaires : impôts,
cotisations sociales. ;
• de l’autre, il effectue des versements de prestations sociales : allocations,
indemnités maladie, retraites., à ceux qui en ont besoin.
L’objectif de la redistribution est de réduire les écarts de revenus. La répartition
des revenus disponibles après le mécanisme de redistribution est donc plus
égalitaire que celle des revenus primaires. Le mécanisme de la redistribution
permet ainsi de réduire les inégalités.

C) La fonction de régulation

Le bon fonctionnement de l’économie nécessite l’intervention de l’État pour lutter


contre les déséquilibres tels que le chômage ou l’inflation et pour réguler le niveau
d’activité économique.

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• La lutte contre le chômage :


l’existence de chômage est le signe que la demande de travail (ou l’offre d’emploi)
est inférieure à l’offre de travail (ou la demande d’emploi). Le marché du travail
est donc en situation de déséquilibre.

• La lutte contre l’inflation :


une inflation (hausse des prix) trop forte conduit au renchérissement des produits
fabriqués en France. Ceux-ci deviennent plus chers, donc moins attractifs aussi
bien à l’extérieur de la France qu’à l’intérieur, comparativement aux prix des
produits étrangers importés. Le ralentissement de l’activité et une augmentation
du chômage peuvent en être les conséquences.

• La régulation de l’activité :
une faible activité peut conduire à du chômage, signe d’un déséquilibre sur le
marché du travail, l’offre de travail excédant la demande. La conséquence d’une
forte activité, quant à elle, peut se traduire par un déséquilibre sur le marché des
biens et services avec un excès de la demande par rapport à l’offre, créant des
tensions inflationnistes.
L’intervention de l’État consiste à résorber les déséquilibres sur les marchés dans
le but de soutenir l’activité économique. L’Etat joue un rôle de régulateur de
l’économie.

2. Identifier les objectifs de la politique économique

A. Les objectifs de politique économique


Les politiques économiques regroupent l’ensemble des actions mises en œuvre
par les pouvoirs publics pour atteindre des objectifs.
Exemple : en 2018, les quatre grands objectifs du gouvernement sont : le soutien
à l’activité économique, l’inflation modérée, le rééquilibrage de la balance
commerciale et la résorption du chômage de masse.

Les objectifs sont mesurés par des indicateurs :

 l’activité économique, qui peut se mesurer par le taux de croissance ;


Le taux de croissance mesure l’évolution du PIB (produit intérieur brut) entre
deux dates.

 l’inflation, qui peut se mesurer par le taux d’inflation ;


Le taux d’inflation est le taux d’évolution des prix.

 la balance commerciale, qui se mesure par le solde commercial ;


Le solde commercial est la différence entre les exportations et les importations.

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 le chômage, qui se mesure par le taux de chômage.


Le taux de chômage est la proportion de chômeurs dans la population active.
L’économiste Nicholas Kaldor (1908-1986) a proposé une représentation
schématique de ces quatre objectifs. Il met en évidence le carré magique, qui
correspond à la situation économique la plus favorable.

B. La mesure de la croissance
La croissance est mesurée en observant l’évolution du PIB.
Le PIB regroupe toutes les valeurs ajoutées (VA) des producteurs sur un
territoire.
La VA résulte de la différence entre la valeur d’une production (P) et la valeur
des consommations intermédiaires (CI) utilisées pour cette production.
VA = P - CI
Si le PIB augmente entre deux dates, on peut dire que la croissance est positive.
S’il diminue, on dit que la croissance est négative. Le niveau d’activité mesuré
par le PIB permet d’orienter l’action de l’État dans ses choix de politique
économique.

C. La mesure du développement
La croissance est une notion quantitative qui peut être mesurée par le PIB.
Le développement est une notion qualitative qui intègre plusieurs dimensions.
L’IDH (indicateur de développement humain) est un exemple d’indicateur avec
trois dimensions : l’espérance de vie à la naissance, le degré d’éducation et le
revenu par habitant. Il permet d’apprécier le développement d’un pays.
La croissance est nécessaire au développement car elle permet de dégager des
ressources supplémentaires afin d’améliorer le revenu des habitants et de faire
des investissements. De meilleures conditions de vie favorisent ainsi le
développement du pays.
L’enjeu du développement aujourd’hui est de l’inscrire dans une perspective
durable et respectueuse de l’environnement.

3. Identifier les principales politiques économiques


Les politiques économiques mêlent des actions de l’État à court terme : les
politiques conjoncturelles, et à long terme : les politiques structurelles.
Les politiques conjoncturelles visent à stabiliser la conjoncture.
Les politiques structurelles visent un développement pérenne, respectueux de
l’environnement. Exemple : le projet de loi de finances 2018 contient des
mesures de politique conjoncturelle et de politique structurelle.

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