Prescription Médicamenteuse Chez l’Enfant
Prescription Médicamenteuse Chez l’Enfant
Prescription Médicamenteuse Chez l’Enfant
Prescription médicamenteuse
chez l’enfant
rapport à l’adulte.
Il est essentiel de considérer la prescription comme un acte médical à part entière qui engage notre
responsabilité professionnelle.
1.1. Définition
Toute substance ou composition présentée comme possédant des propriétés curatives ou préventives à l'égard
des maladies humaines ou animales, ainsi que tout produit pouvant être administré à l'homme ou à l'animal
en vue d'établir un diagnostic médical ou de restaurer, corriger ou modifier leurs fonctions organiques.
1.2. Dénomination des médicaments
Chaque médicament fait l’objet d’une dénomination :
- scientifique ou chimique : complexe et inadaptée pour une utilisation courante.
- commerciale ou nom de marque : nom est court et facile à mémoriser, risque de confusion.
- commune internationale (DCI): identifier une substance dans tout les pays (éviter les allergies, les
erreurs de prescriptions, possibilité de gérer les problèmes de santé à l’étranger…) = intérêt à inscrire
prioritairement la DCI des médicaments sur l’ordonnance
I. NOTIONS FONDAMENTALES
Exemple :
Nom chimique DCI Nom commercial
Définition
La prescription (LAROUSSE)
• Ordre formel et détaillé énumérant ce qu'il faut faire : les prescriptions de la loi. SYNONYMES :
commandement - injonction - loi - précepte - règle.
• Document écrit dans lequel est consigné ce qui est prescrit par le médecin.
La prescription médicale est un acte médical majeur qui consiste à prescrire un traitement sur un document
« l’ordonnance ».
II. PARTICULARITES DE LA PRESCRIPTION MEDICAMENTEUSE CHEZ
L’ENFANT
1. Particularités pharmacologiques
Les paramètres pharmacologiques pédiatriques sont spécifiques, tend avec la croissance, vers les
paramètres pharmacologiques de l’individu adulte.
Etapes
LA RESORPTION
C’est le passage du médicament dans la circulation sanguine à partir de son lieu d’administration.
Voie orale (per os) : absorption = résorption consécutive à l’administration par voie orale. vitesse de
résorption intestinale semble diminuée surtout chez le nourrisson .
Voie cutanée : résorption cutanée plus importante chez l’enfant par rapport à l’adulte du fait de
l’épaisseur réduite de la couche cornée et de l’hydratation importante de la peau = augmentation du
passage systémique des médicaments administrés sur la peau, risque de surdosage.
Voie intramusculaire : vitesse de résorption diminuée (masses musculaires faibles), douloureuse avec
un risque de lésion du nerf sciatique. Eviter cette voie, sauf pour les vaccins.
Voie rectale : la résorption des suppositoires très variable et très aléatoire quel que soit l'âge.
Voie intraveineuse : n’est pas soumise à l’influence de la maturation, mais aux formes galéniques
disponibles. Celles-ci ont souvent été préparées pour l’adulte, à des concentrations élevées nécessitant
une dilution préalable à l’administration en pédiatrie, ce calcul étant une source d’erreur importante.
LA DISTRIBUTION
Une fois résorbé le médicament passe aux tissus de l'organisme par
l'intermédiaire de la circulation sanguine. Elle est essentiellement réalisée
par les liaisons aux protéines plasmatiques.
Chez l'enfant le taux globulines et les albumines est inférieures à celles de
l'adulte donc la liaison aux protéines est plus faible, et par conséquent la
forme libre est plus importante et peut entraîner un surdosage.
II. PARTICULARITES DE LA PRESCRIPTION MEDICAMENTEUSE CHEZ
L’ENFANT
LE METABOLISME = LA BIO TRANSFORMATION :
La plupart des médicaments subissent différente transformation métabolique qui se font essentiellement
au niveau du foie et qui ont pour but soit de les inactiver et de favoriser leurs excrétions soit de les
activer. Chez l'enfant l'immaturité du système enzymatique est responsable de la réduction du
métabolisme des molécules médicamenteuses ce qui peut augmenter leurs toxicités.
ELIMINATION
Les molécules sont éliminées par les fonctions excrétrices en particulier l’excrétion urinaire. Le rein est
le principal organe d’excrétion des médicaments.
Chez l'enfant les processus d'élimination sont ralentis car la fonction rénale est réduite par le fait que le
rein est fonctionnellement et anatomiquement immature. Ce qui implique souvent une dose moindre
que chez l’adulte et une augmentation des intervalles entre les doses.
II. PARTICULARITES DE LA PRESCRIPTION MEDICAMENTEUSE CHEZ
L’ENFANT
1.2. Particularités pharmacodynamiques
Les réponses aux médicaments peuvent être différentes de celles d’un enfant et d’un adulte.
- Les enfants tolèrent généralement mieux les médicaments que l’adulte : les poly-pathologies et les co-
prescriptions étant en général moins nombreuses.
Quinolones provoquent des douleurs articulaires, voire des lésions des cartilages de
croissance…
II. PARTICULARITES DE LA PRESCRIPTION MEDICAMENTEUSE CHEZ
L’ENFANT
Certaines affections génétiques nécessitent des précautions d’emploi pour certains médicaments :
Il est utile que les parents aient dans le carnet de santé une liste des médicaments contre-
indiqués/déconseillée.
II. PARTICULARITES DE LA PRESCRIPTION MEDICAMENTEUSE CHEZ
L’ENFANT
Le praticien doit agir en membre d'une « équipe soignante » et prendre ses décisions en accord avec les
autres membres de cette équipe devant les patients présentant des dysfonctionnements physiologiques
- Choix d'un médicament éliminé autrement que par voie urinaire (par exemple un macrolide plutôt
ou les deux.
II. PARTICULARITES DE LA PRESCRIPTION MEDICAMENTEUSE CHEZ
L’ENFANT
2. Voies d’administration du médicament
Le choix de la voie d’administration est toujours important à considérer : il convient d’utiliser les formes
galéniques adaptées à l’enfant en priorité, afin de limiter les erreurs de posologie ou d’administration et
d’améliorer la compliance.
- Se sont toutes les formes galénique qui s’utilisent par la voie orale: comprimés, gélules, paquets, dragées,
- Médicaments avec marge thérapeutique étroite = utiliser une seringue, un compte-goutte, une
pipette ou une cuillère-mesure graduée en fonction du poids.
A partir de 6 ans : préférer les comprimés ou de gélules dès que l’enfant est capable de les avaler .
- Comprimés disponibles à des dosages non appropriés à la pédiatrie : ne pas casser en plus de 2 moitiés
= préparations magistrales ou utiliser une présentation adaptée à la pédiatrie.
- Comprimés gastro-résistants, présentations retard, comprimés sublinguaux ou buccaux, comprimés
effervescents : ne doivent pas être broyés = risque de destruction du principe actif par les sucs
digestifs, ou de lésion digestive, ou de perte de l’action prolongée.
- Gélules non gastro-résistantes : peuvent être ouvertes et mélangées à l’alimentation ou aux boissons.
II. PARTICULARITES DE LA PRESCRIPTION MEDICAMENTEUSE CHEZ
L’ENFANT
2.2. Voie rectale
La résorption par le colon étant très réduite et aléatoire, on ne peut pas connaître la dose de médicament qui
sera finalement active, c'est la raison pour laquelle la voie rectale n’est pas certainement la meilleur voie
d’administration. Cependant elle est la plus utile devant un enfant présentant des vomissements, ou
des malabsorptions des médicaments amers, acides ou d’odeur nauséabonde.
2.3. Voie perlinguale
La voie sublinguale est rarement utilisée du fait de la faible compliance du jeune enfant.
Cette forme permet une absorption rapide et présente l'avantage d'éviter la barrière digestive ainsi que l'effet
de premier passage hépatique. Il existe encore peu de formes adaptées à cette voie d'administration en
Odontologie Pédiatrique.
II. PARTICULARITES DE LA PRESCRIPTION MEDICAMENTEUSE CHEZ
L’ENFANT
Les règles ne s'appliquent qu'aux enfants normaux du point de vue croissance et poids.
Ces règles sont citées à titre indicatif. Leur application clinique est difficile.
Il est difficile de prendre en considération pour déterminer une posologie l’âge seulement, étant
Règle que nous utilisons : pour les médicaments d'usage courant, comme ceux que nous prescrivons
Elle consiste à multiplier la dose spécifiée en mg, g, unités ou ml par le poids du patient en
kilogrammes. Par exemple, si la dose prescrite est de 50 mg/kg et que le patient pèse 20 kg, le calcul
Classification de l’OMS (1989) réactualisée en 1996 mettant en Classification qui prends en compte les différents mécanismes de douleur
parallèle l’intensité de la douleur et l’efficacité présumée des (nociceptives, neuropathiques, nociplastique, mixtes) pour proposer une adéquation
antalgiques. entre les médicaments antalgiques et la physiopathologie de la douleur.
III. CLASSES THÉRAPEUTIQUES D’UTILISATION COURANTE EN
ODONTOLOGIE PÉDIATRIQUE
Différentes types de douleurs existent, celle qui concerne principalement les soins dentaires chez l’enfant
est la douleur aiguë dite par excès de nociception : pathologie (inflammation pulpaire aigue, pathologie
pulpo-parodontale aigue…) ou induite par un traitement dentaire (extraction dentaire, freinectomie…).
1.1. les antalgiques non opioïdes
Paracétamol
- En l’absence de contre-indications, il s’agit de l’antalgique de première intention prescrit en cas de
douleur légère.
- Dose journalière : 60 mg/kg/j réparti en 4 prises soit 15 mg/kg toutes les 6 heures
- Formes : différentes voies d’administration existent (orales, rectales, et même une forme injectable).
- Dosage: 100, 150, 200, 300 ou 500 mg, sirop: 1 dose-poids .
III. CLASSES THÉRAPEUTIQUES D’UTILISATION COURANTE EN
ODONTOLOGIE PÉDIATRIQUE
Anti-inflammatoire non stéroidiens
- Action antalgique plus importante que celle du paracétamol : douleurs modérées à sévères en
première intention (traumatismes buccodentaires sévères et actes de chirurgie buccale).
- Seules les préparations par voie orale ou rectale ont une AMM chez l’enfant : l’ibuprofène, le
kétoprofène, l’acide tiaprofénique, l’acide méfénamique, l’acide niflumique…
- La durée optimale du traitement à visée antalgique est de 3 jours. Elle ne doit pas en principe dépasser
5 jours. La persistance de la douleur sans diminution de son intensité doit conduire à une réévaluation
du cas.
- Comme chez l’adulte, tous la AINS sont susceptibles de provoquer chez l’enfant des effets
indésirables sur l’ensemble du tube digestif même à faibles doses : Allergies cutanées, gastralgies,
troubles hématologiques, insuffisances rénales ou hépatiques.
III. CLASSES THÉRAPEUTIQUES D’UTILISATION COURANTE EN
ODONTOLOGIE PÉDIATRIQUE
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens
Acide méfénamique A partir de 12 ans, 250 à 500 mg/prise sans dépasser 1500 mg/j
- Détecter /suspecter une allergie éventuelle à certaines molécules : le problème de l'allergie est délicat,
l'entourage ne pouvant pas toujours savoir si l'enfant a déjà eu recours à l'antibiotique prescrit. Le
questionnaire devra prendre en compte d'éventuelles autres manifestations d'hypersensibilité: cutanée
(eczéma, oedème de Quinke, urticaire), respiratoire, qui pourront indiquer un terrain allergique. Des
tests pourront être demandés en complément. Le praticien devra demander s'il existe dans la fratrie, des
antécédents, des cas d'hypersensibilité.
- Eviter tout risque d'interaction médicamenteuse, l'interrogatoire devra porter sur les médicaments
consommés par l’enfant. En cas de doute, ne pas hésiter à entrer en contact avec le médecin ou le
spécialiste traitant.
III. CLASSES THÉRAPEUTIQUES D’UTILISATION COURANTE EN
ODONTOLOGIE PÉDIATRIQUE
2.2. choix de l’antibiotique
Il se fait selon 3 paramètres :
Le ou les germes en cause (bactéries gram + / gram -/ aérobies/ anaérobies )
Les caractéristiques de l'antibiotique
- Son spectre d'action.
- Sa pharmacocinétique, sa toxicité, ses effets indésirables et ses interactions médicamenteuses.
- Son coût, sa voie d'administration.
Le terrain
- Site/ localisation de l'infection
- pathologie éventuelle (hépatique, rénale, immunosuppressive ) et /ou traitement en cours.
III. CLASSES THÉRAPEUTIQUES D’UTILISATION COURANTE EN
ODONTOLOGIE PÉDIATRIQUE
2.3. Molécules utilisées chez l’enfant:
- Les antibiotiques habituellement prescrits en odontologie sont en général applicables à l'enfant. La
plupart du temps notre choix se fera entre les pénicillines A (essentiellement amoxicilline) et les
macrolides et apparentés.
- Le métronidazole est prescrit essentiellement en association.
Bêtalactamines
- La plus largement utilisée est la pénicilline A, en particulier l’amoxicilline, qui a en plus du spectre
classique des pénicillines, une action bactéricide sur les bacilles Gram+ et Gram–.
- Ces principaux avantages, outre l’étendue du spectre d’action, sont une grande biodisponibilité, des
taux plasmatiques élevés, de rares effets secondaires et un faible coût.
III. CLASSES THÉRAPEUTIQUES D’UTILISATION COURANTE EN
ODONTOLOGIE PÉDIATRIQUE
- D’un point de vue galénique, des formes adaptées à l’enfant existent et permettent d’être prescrites à
tout âge.
- Ses inconvénients sont les mêmes que pour l’adulte : la résistance aux bêtalactamases, les troubles
gastro-intestinaux et les allergies.
- L’association avec de l’acide clavulanique permet de contrer cette résistance en inhibant les
bêtalactamases bactériennes.
- Une contre-indication est à retenir, en dehors des allergies : la mononucléose infectieuse.
Macrolides
- La spiramycine, l’erythromycine, l’azythromycine, et la josamycine(---) .
- Spectre large: efficaces sur la plupart des infections en odontostomatologie.
- L’élimination est hépatique.
III. CLASSES THÉRAPEUTIQUES D’UTILISATION COURANTE EN
ODONTOLOGIE PÉDIATRIQUE
Lincosamides
- La plus connue en odontologie est la clindamycine.
- Molécule de choix dans l’antibioprophylaxie anti-oslérienne en cas d’allergie aux bêtalactamines :
grâce à une action efficace sur les bactéries orales, y compris celles sécrétant des bêtalactamases, et
une très bonne diffusion tissulaire.
- Pas de forme galénique adaptée à l’enfant de moins de 6 ans.
Synergistines
La plus connue est la pristinamycine. Sa mauvaise tolérance intestinale fait que cette molécule n’est plus
recommandée.
III. CLASSES THÉRAPEUTIQUES D’UTILISATION COURANTE EN
ODONTOLOGIE PÉDIATRIQUE
Imidazolés
- Celui utilisé en odontologie, le métronidazole, est actif uniquement sur les bactéries anaérobies
strictes.
- Il prouve tout son intérêt dans les infections sévères, en particulier les infections à expression
parodontales, à germes anaérobies.
- Rarement utilisé seul, et le plus souvent prescrit en seconde intention, associé à l'amoxicilline pour le
traitement d'infections importantes ou à un macrolide.
III. CLASSES THÉRAPEUTIQUES D’UTILISATION COURANTE EN
ODONTOLOGIE PÉDIATRIQUE
2.4. Modalités de prescription des antibiotiques en odontologie pédiatrique
Antibiorésistance: capacité d’une infection bactérienne à résister aux effets des antibiotiques
Eviter l'antibiotique lors de :
- Petits accidents d'éruption des dents temporaires.
- Foyers apicaux ou inter radiculaires (si le drainage est correctement effectué)
- Traumatisme alvéolo-dentaire avec ou sans effraction muqueuse ou osseuse.
- Réimplantation d’une dent luxée lors d’un traumatisme.
Prescrire lorsque :
- L'infection fait courir un risque local ou général au patient.
- Lorsque l'infection et l'inflammation rendent impossibles l'anesthésie locale et/ou l'intervention.
- L'infection est suffisamment importante et le drainage insuffisant.
III. CLASSES THÉRAPEUTIQUES D’UTILISATION COURANTE EN
ODONTOLOGIE PÉDIATRIQUE
2.4.1. Antibiothérapie prophylactique (= antibioprophylaxie)
Indication
L’antibioprophylaxie n’est plus recommandée que pour les gestes buccodentaires à risque chez les
patients:
- à risque infectieux.
- immunodéprimés.
Schémas d’administration de l’antibiothérapie prophylactique
consiste en une prise unique dans l’heure qui précède l’acte: 50 mg/kg chez l’enfant; en cas d’allergie ou
d’intolérance aux β-lactamines, clindamycine: 20 mg/kg chez l’enfant à partir de 6 ans.
III. CLASSES THÉRAPEUTIQUES D’UTILISATION COURANTE EN
ODONTOLOGIE PÉDIATRIQUE
Posologies quotidiennes établies pour un enfant à la fonction rénale normale, sans dépasser la
dose adulte
III. CLASSES THÉRAPEUTIQUES D’UTILISATION COURANTE EN
ODONTOLOGIE PÉDIATRIQUE
Ils trouvent leur indication en odontologie uniquement grâce a leur propriétés antalgiques. Ces
propriétés sont observées à des doses plus faibles que les doses anti-inflammatoires.
III. CLASSES THÉRAPEUTIQUES D’UTILISATION COURANTE EN
ODONTOLOGIE PÉDIATRIQUE
Les AINS n’ont pas d’effet supérieur au paracétamol seul sur les autres manifestations
inflammatoires (œdème et trismus).
La prescription des AINS à visée anti-œdémateuse et anti-inflammatoire ne doit pas être réalisée en
prévention de l’œdème post-opératoire des actes de chirurgie buccale: les glucocorticoïdes se montrent
plus efficace pour cette indication.
Aux doses anti-inflammatoires, les AINS doivent être utilisés avec précaution dans les
affections de nature infectieuse.
Ils sont susceptibles de réduire les défenses de l’organisme contre l’infection et, dans ce cas, ils doivent
être associés à une antibiothérapie. Il est préférable de les prescrire pour une durée limitée
n’excédant pas 5 jours et de bien déterminer le rapport bénéfice / risque de leur utilisation face au
paracétamol.
III. CLASSES THÉRAPEUTIQUES D’UTILISATION COURANTE EN
ODONTOLOGIE PÉDIATRIQUE
- La durée optimale du traitement est de 3 jours, maximum 5 jours: le traitement est interrompu sans
avoir à diminuer progressivement la dose.
- Une prescription de glucocorticoïdes en cure courte ne justifie pas à elle seule la prescription
d’antibiotiques.
- La prescription de glucocorticoïdes doit tenir compte de leurs effets indésirables, de leurs précautions
d’emploi et de leurs contre-indications absolues (viroses et autres infections en évolution, psychoses
non contrôlées...) et relatives (diabète, déficit immunitaire...).
- Ils sont moins efficaces contre la douleur. Leur activité antalgique modeste justifie la prescription
associée d’antalgiques.
- L’association des corticoïdes et des AINS n’est pas conseillée du fait de la potentialisation de leurs
effets indésirables.
III. CLASSES THÉRAPEUTIQUES D’UTILISATION COURANTE EN
ODONTOLOGIE PÉDIATRIQUE
4. Prescription anxiolytique
L’anxiété est définie comme un sentiment de danger imminent indéterminé, s’accompagnant d’un
état de malaise ou d’agitation.
L'abord de l'enfant pour des soins bucco-dentaires s'avère parfois problématique. L'angoisse du jeune
patient est difficilement contrôlable.
La préparation de l'enfant à la séance, son abord, l'aménagement du cabinet et des horaires, une
coopération positive de l'entourage, sont les meilleurs gages de séances réussies.
Les soins peuvent cependant rester impossibles à réaliser. Une prémédication peut alors être utile. Elle
doit néanmoins rester exceptionnelle.
III. CLASSES THÉRAPEUTIQUES D’UTILISATION COURANTE EN
ODONTOLOGIE PÉDIATRIQUE
Evaluation de l’anxiété :
Le niveau de l’anxiété varie d’un enfant à l’autre et se manifeste sous différentes formes (tensions du
corps, pleurs, refus d’ouvrir la bouche, évitement des soins, gestion difficile).
Différentes outils permettront de l’évaluer :
- Hétéro-évaluation: quelque soit l’âge de l’enfant : analyse de ses expressions gestuelles, de son
comportement…
- Auto- évaluation : fiable à partir de 6 ans (score de 0 à 10 / quatre questions de situation de soins
auxquelles l’enfant répond ).
Outre le niveau, c’est aussi la cause de l’anxiété qui doit être recherchée pour en tenir compte.
III. CLASSES THÉRAPEUTIQUES D’UTILISATION COURANTE EN
ODONTOLOGIE PÉDIATRIQUE
La prescription sédative ne doit être envisagée qu’après échecs des moyens non médicamenteux
(distraction, relationnel, jeu) :
Quand les soins sont impossibles à effectuer classiquement et qu'une anesthésie générale
serait une intervention trop lourde.
Pour préparer un enfant à une séance de prise en charge sous sédation consciente (MEOPA =
Mélange Equimoléculaire Oxygène - Protoxyde d'Azote).
4.1. Benzodiazépines
Seulement deux d’entres elles ont une AMM chez l’enfant :le midazolam et le diazépam. Le premier
est à usage hospitalier uniquement. Le diazépam, quant à lui, ne possède pas d’indication reconnue pour
les soins dentaires, il est donc prescrit hors AMM (comme toutes les benzodiazépines) .
Sa longue demi-vie d’élimination en limite son utilisation.
4.2. Antihistaminiques H1
La molécule la plus utilisée est l’hydroxyzine, un antihistaminique H1 anticholinergique, qui présente
des propriétés sédatives et anxiolytiques. À l’instar des benzodiazépines, les antihistaminiques n’ont
pas d’indication en odontologie (indication en prémédication avant l’anesthésie générale seulement) et
sont donc également prescrits hors AMM pour les soins dentaires.
III. CLASSES THÉRAPEUTIQUES D’UTILISATION COURANTE EN
ODONTOLOGIE PÉDIATRIQUE
5. Prescription antiseptique
- Antiseptiques: agents antimicrobiens utilisés sur une peau ou une muqueuse lésée, afin de
prévenir ou de traiter une infection localisée, superficielle ou profonde, par diminution de la
charge bactérienne.
- La Chlorhexidine, de la famille des biguanides, est de loin l’antiseptique permettant de réduire le
plus efficacement la charge bactérienne intra-buccale: activité bactéricide à large spectre et une
légère activité fongicide (Candidat albicans).
- Le traitement d'appoint des infections de la bouche ou des suites opératoire.
- Utilisation prolongée : déséquilibre de la flore bactérienne, colorations, goût métallique.
Remarque : le passage trans-muqueux étant facilité chez l’enfant, les produits à base d’alcool sont à
éviter.
III. CLASSES THÉRAPEUTIQUES D’UTILISATION COURANTE EN
ODONTOLOGIE PÉDIATRIQUE
- Formes galéniques:
Elle peut se présenter sous la forme de solution pour bain de bouche ou spray pour application locale,
chez l’enfant âgé de plus de 6 ans :
Solution pour bain de bouche à 0,12% (Kin ®, Paroex ® )
Solution pour bain de bouche ou spray oral à 0,20% (Periokin®)
Solution pour bain de bouche à 0,50% (Eludril®)
- Posologie:
10 à 15 ml de la solution pur ou diluée, maintenue en bouche pendant une minute puis recrachée , après
brossage soigneux et rinçage de la bouche à l’eau, 1 à 3 fois par jour.
Notez bien : un badigeonnage ou un tamponnage des muqueuses à l’aide d’une compresse enroulée
autour de doigt peut être réalisé chez l’enfant en bas âge ne sachant pas effectuer de bains de bouche.
III. CLASSES THÉRAPEUTIQUES D’UTILISATION COURANTE EN
ODONTOLOGIE PÉDIATRIQUE
6. Prescription antifongique
6.1. Indications
Stomatites candidosiques (Candidat albicans)
Pseudomembraneuse = muguet
C’est une inflammation candidosique aiguë qui touche
essentiellement le nourrisson et le jeune enfant: taches
blanchâtres (semblables à des résidus de lait), en relief,
situées à l’intérieur des joues, des lèvres, sur le palais et sur
la langue. L’enfant refuse la nourriture, car il ressent de la
douleur lorsqu’il s’alimente.
III. CLASSES THÉRAPEUTIQUES D’UTILISATION COURANTE EN
ODONTOLOGIE PÉDIATRIQUE
Érythémateuse :
- Chez le grand enfant
- l'affection apparaît rouge plutôt que blanche.
- Pouvant faire suite à une antibiothérapie à large spectre ou secondaire à des corticoïdes inhalé chez le
jeune asthmatique, d’où l’intêret du rinçage de la bouche après la prise de ces médicaments.
Chronique:
Localisée, épaisse blanchâtre ne se détachant pas à l’abaisse langue : s’intègre dans des déficits
immunitaires (Ex: VIH, l’enfant cancéreux pendant les cures de chimiothérapie ou de radiothérapie…).
Principe actif Présentation Posologie
Candidose buccale/oropharyngée Sujet à risque/Candidose cutanée/Candidose
digestive…
Amphotéricine B Suspension Durée de traitement : 15 à 21 jours
.
(Fungizone ®) buvable Utilisation en bain de bouche 3 à 4 - Enfant de plus de 30 kg (plus de 10 ans) : 3
fois/j pendant 15 à 21 jours (1 dose cuillères à café de suspension buvable par
de 1 ml pour 2 kg/j). jour.
15 à 21 jours - Enfant et nourrisson : 1 pipette de 1 ml pour
2 kg de poids et par jour.
Nystatine Suspension Traitement à poursuivre pendant 48 heures après la disparition des symptômes
(Mycostatine ®) buvable Badigeonner la zone à traiter En plusieurs prises :
pendant quelques secondes - 1 mois à 30 mois: 1 à 2 ml 4 fois par jour
1 ml 4 à 6 fois par jour - 30 mois à 12 ans : 1 à 6 ml 4 fois par jour
- A partir de 12 ans:1 à 6 ml 4 fois par jour
Miconazole Gel buccal à 2 % Enfant de plus de 2 ans : 1 c-m (2,5
(Daktarin® ) ml), 4 fois par jour.
Nourrisson de 4 à 24 mois : 1/2 c-m,
4 fois par jour.
La durée : 7 à 15 jours.
Un traitement antiviral à base d’aciclovir est indiqué en présence d’une altération de l’état général. Pour être
efficace, ce traitement doit être instauré pendant les 72 premières heures, dès l’apparition des prodromes
(démangeaisons et picotements), car l’aciclovir inhibe uniquement la réplication des virus. Prescrit
précocement, le traitement antiviral réduit la symptomatologie, limite l’extension des lésions cutanéo-
muqueuses et prévient l’apparition de lésions extra-orales.
- Herpès labial simple
- Herpès labial réccurent
7.2. Molécules prescrites:
- Aciclovir +++
- Valaciclovir
III. CLASSES THÉRAPEUTIQUES D’UTILISATION COURANTE EN
ODONTOLOGIE PÉDIATRIQUE
Infections Indications Posologie
.
Gingivostoma + (dans les 72 Aciclovir : 20 mg/kg par prise (maximum 400 mg), 4 par jour pendant
tite premières heures) 7 jours.
herpétique
Herpès labial _ _
simple
Herpès labial +/_ (fréquence et Traitement suppressif prolongé (pendant 4 à 6 mois) : aciclovir 20
récurrent retentissement mg/kg par prise (max. 400 mg), 2 par jour ou valaciclovir 20 mg/kg
fonctionnel) (max. 500 mg), 1 par jour dès que les comprimés peuvent être avalés ou
500 mg par jour après 12 ans.
Ou à chaque poussée : aciclovir 20 mg/kg par prise (max. 800 mg), 4
par jour ou valaciclovir 20 mg/kg (max. 1000 mg), 2 par jour dès que
les comprimés peuvent être avalés pendant 5 jours. À partir de 12 ans
2000 mg, 2 par jour pendant 1 jour.
Indications des antiviraux pour les infections buccales liées à l'herpès virus humain
(HSV)
III. CLASSES THÉRAPEUTIQUES D’UTILISATION COURANTE EN
ODONTOLOGIE PÉDIATRIQUE
La dose prophylactique optimale est de 0,05 mg de fluor/kg/jour tous apports fluorés confondus (eau
de boisson, sel, dentifrice, alimentation…), sans dépasser 1 mg/j.
- solution buvable zymafluor 0,114% dont 4 gouttes apportent 0,25mg de fluor.
- comprimés dosés à 0,25mg , 0,,75mg ou 1mg
III. CLASSES THÉRAPEUTIQUES D’UTILISATION COURANTE EN
ODONTOLOGIE PÉDIATRIQUE
Dans certains cas, si le risque carieux de l’enfant et/ou de l’adulte est élevé, le dentiste après avoir
réalisé un bilan fluoré pourra prescrire une supplémentation en fluor (bain de bouche, dentifrice
fortement dosé) ainsi que des soins préventifs adaptées (scellement de sillons, pose de vernis fluoré…).
III. CLASSES THÉRAPEUTIQUES D’UTILISATION COURANTE EN
ODONTOLOGIE PÉDIATRIQUE
Dentifrice fluorée
L’utilisation du dentifrice fluoré est la mesure la plus efficace de prévention des lésions carieuses. Cette
prévention repose sur un brossage 2 fois par jour, pendant 2 minutes, des dents avec un dentifrice fluoré
ayant une teneur en fluor adaptée à l’âge et au RCI.
Protocole d’utilisation : L’enfant se rince la bouche avec 10ml de solution pendant 1 min. Il ne doit pas
manger ou boire pendant 20 à 30 min après l’application.
III. CLASSES THÉRAPEUTIQUES D’UTILISATION COURANTE EN
ODONTOLOGIE PÉDIATRIQUE
Gels fluorés
- Gels auto-appliqués : 1500 ppm = application avec brosse a dent à domicile.
Ils Peuvent être prescrit en ambulatoire, notamment chez les personnes traitées par radiothérapie (
risque d’ingestion chez l’enfant de mois de 6 ans).
Leur mode d’emploi est le suivant: application du gel fluoré au moyen des gouttières pendant cinq
minutes tous les jours. Rincez la bouche, puis nettoyez les gouttières.
Exemple: FLUOGEL 2000 mg, gel dentaire : 100 g de gel dentaire contient 2000 mg ou 20000 ppm
de fluorure.
CONCLUSION
Il faut s’attacher tout particulièrement au choix des formes galéniques et à leur bonne adaptation aux
doses par prise et aux doses journalières qui seront le plus souvent guidées par le poids de l’enfant.