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Ministère de l’enseignement Supérieur et de la recherche Scientifique

Université de Sfax

Les nouvelles théories de


commerce internationale

Réalisé par Sous la direction de

Soltane Aya Abida Montej

Année universitaire : 2024-2025


Plan
Introduction.

Chapitre I : Les fondements des théories du commerce international et ses


limites

Section 1 : Les fondements théories du commerce international (avantages absolu,


avantages comparatifs, HOS).

Section2 : Les limites des théories classiques de commerce international

Chapitre II. Les nouvelles théories de l’économie internationale

Section 1 : Économie d’échelle et commerce intra-branche :

Section 2 : Théorie des avantages compétitifs

Section 3 : Les chaînes de valeur mondiales

Chapitre III. Implications des nouvelles théories

Section 1 : Impact sur les politiques économiques et commerciales.

Section 2 : Effets sur les entreprises et leur compétitivité.

Conclusion
Introduction
L’économie internationale est aujourd’hui un pilier incontournable du développement et de la
stabilité mondiale, dans un contexte marqué par la mondialisation et les interdépendances
croissantes entre les nations. Elle favorise la croissance économique par le commerce, les
investissements et l’innovation, tout en offrant des solutions aux défis communs tels que le
changement climatique, la sécurité alimentaire ou les crises sanitaires. Cependant, elle
soulève également des enjeux majeurs, comme les inégalités, les tensions commerciales et les
faiblesses des chaînes d’approvisionnement, soulignant la nécessité d’une gestion coordonnée
et équitable à l’échelle globale.
Les théories classiques du commerce international, telles que celles d'Adam Smith, David
Ricardo et Heckscher-Ohlin, présentent plusieurs limites dans le contexte économique actuel.
La théorie de Smith, fondée sur la spécialisation et la division du travail, ne prend pas en
compte les différences technologiques ni les impacts environnementaux. Celle de Ricardo,
avec l'idée des avantages comparatifs, suppose des conditions idéales, comme une mobilité
parfaite des facteurs et l'absence de rendements d'échelle, ce qui ne correspond pas aux
réalités modernes du commerce. Enfin, le modèle Heckscher-Ohlin, qui repose sur les
différences de dotations en facteurs de production, néglige les innovations technologiques et
l'importance des services, tout en omettant les effets des flux de capitaux et des déséquilibres
économiques mondiaux. Ces théories ne saisissent pas entièrement les complexités et les défis
du commerce international aujourd'hui.
Les nouvelles théories du commerce international, comme la théorie des avantages
comparatifs élargis, celle des économies d'échelle et la théorie de la différenciation des
produits, apportent une compréhension plus nuancée des échanges mondiaux. Contrairement
aux théories classiques, qui se concentrent sur les différences de dotations en ressources, ces
approches prennent en compte des facteurs tels que les technologies avancées, les chaînes de
valeur mondiales et les préférences des consommateurs. Leur pertinence réside dans leur
capacité à expliquer les flux commerciaux entre des pays similaires, à éclairer les stratégies
des entreprises multinationales et à orienter les politiques commerciales dans un contexte de
mondialisation et de concurrence accrue. Ces théories sont essentielles pour répondre aux
défis contemporains, comme la montée des tensions protectionnistes et les inégalités
économiques
Chapitre
Chapitre21: :
Les
Lesfondements
fondementsde
dethéoriques
théoriques
du
ducommerce
commerceinternational
internationaletetses
seslimites
limites
Section 1 : les fondements théoriques des commerce internationale
(avantages absolu, avantages comparatifs, HOS).

Les économistes classiques ont été les premiers à étudier les échanges internationaux, entre
la fin du xviiie siècle et le début du xixe siècle. Le but des théories classiques est de montrer
que le libre- échange (voir fiche 2) est un facteur de croissance pour les pays qui y
participent. La doctrine libérale des auteurs classiques se résume dans l’expression « laisser-
faire, laisser- passer ». Chaque économie doit produire les marchandises dont elle a besoin,
exporter les marchandises pour lesquelles elle a un avantage en termes de coûts de production
et importer les marchandises pour lesquelles elle ne dispose d’aucun avantage.

1. Adam Smith et la loi des avantages absolus

Adam Smith
Adam Smith (1723-1790) est un philosophe et économiste classique écossais. Son œuvre
principale, Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations (1776), est
considérée comme l’ouvrage fondateur de la doctrine classique.

Les avantages absolus


Selon Smith, un pays a intérêt à produire lui- même une marchandise si le coût de production de cette
marchandise est moins élevé que dans les autres pays. Le pays dispose alors d’un avantage absolu pour
cette marchandise, il doit la produire et l’exporter vers les autres pays. Les marchandises dont les coûts de
production sont trop élevés pour le pays doivent être importées

La division internationale du travail


De la théorie des avantages absolus découle le principe de la spécialisation des pays. Chaque pays doit se
spécialiser dans les secteurs d’activité pour lesquels il dispose d’un avantage absolu. Il doit exporter ces
marchandises vers l’étranger et importer les marchandises pour lesquelles il ne dispose d’aucun avantage
absolu. Cela correspond à une Division internationale du travail (DIT).

2. David Ricardo et la loi des avantages comparatifs

David Ricardo
David Ricardo (1772-1823) est un économiste classique anglais. Homme d’affaires et
homme politique, il est l’auteur des Principes de l’économie politique et de l’impôt (1817).

Les avantages comparatifs


Ricardo met aussi en avant l’intérêt des échanges internationaux pour les pays. Il se base sur
la lecture de Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations de Smith pour
aborder la notion de coûts comparatifs.
Selon Ricardo, même si un pays ne dispose d’aucun avantage absolu, il peut avoir intérêt à se
spécialiser et à échanger s’il dispose d’un avantage comparatif.
Il présente lui- même l’exemple de la production du drap et du vin en Angleterre et au
Portugal. Cet exemple est basé sur les coûts de production de chaque pays qui correspondent à
la quantité de travail nécessaire pour obtenir ces deux marchandises, quelle que soit l’unité de
mesure utilisée.
Coûts de Angleterre Portugal
production
Drap 100 90
Vin 120 80
Interprétation : la production de drap coûte 100 unités en Angleterre.

Selon le raisonnement de Smith, la production d’une marchandise est effectuée par le pays
qui a les coûts de production les moins élevés. Le drap et le vin sont alors produits par le
Portugal, car ce pays a les coûts de production les plus faibles pour ces deux produits. Il s’agit
d’une lecture « horizontale », produit par produit.

Ricardo considère que chaque pays doit se spécialiser dans le produit qui présente les plus
faibles coûts de production. L’Angleterre doit donc produire des draps qui lui coûtent moins
cher que le vin et le Portugal du vin qui lui coûte moins cher que les draps. Il s’agit d’une
lecture « verticale », pays par pays.

La Division internationale du processus de production


La fabrication d’un produit est décomposée en plusieurs pièces ou tâches dans différents pays.
Chaque pays fabrique la partie du produit pour laquelle il a un avantage comparatif. Cela
correspond à une Division internationale du processus de production (DIPP).

3. Le modèle HOS

Hecksher, Ohlin et Samuelson

Eli Hecksher (1879-1952) et Bertil Ohlin (1899-1979), deux économistes suédois, ont
développé un modèle sur le commerce international en 1933. Paul Samuelson (1915-2009),
économiste américain, « prix Nobel d’économie » en 1970, a contribué à l’amélioration de ce
modèle en 1941. Ce modèle est connu sous le nom de modèle HOS, Hecksher- Ohlin-
Samuelson.
La loi des proportions de facteurs
Le modèle HOS cherche à comprendre l’origine des avantages comparatifs mis en avant par
Ricardo.
Selon ces trois auteurs, les avantages comparatifs de chaque pays tiennent dans leurs
différences de dotations en facteurs de production, c’est- à-dire le travail et le capital. Un
pays se spécialise dans la production du bien qui utilise le facteur en abondance sur le
territoire. En effet, s’il est abondant, le coût de ce facteur de production sera plus faible et les
entreprises ont tout intérêt à préférer des productions qui l’utilisent. À l’inverse, les pays ont
intérêt à importer les marchandises qui demandent le facteur de production le plus rare sur le
territoire.

Illustration du modèle HOS


L’illustration la plus courante du modèle HOS compare la situation de l’Australie et celle de
l’Angleterre en fonction de l’abondance des terres et de la main- d’œuvre.
L’Australie est un pays qui dispose en abondance de terres. En revanche, la main- d’œuvre est
plus rare. Ce pays doit se spécialiser dans une activité qui peut utiliser ces terres et qui
demande moins de main- d’œuvre, comme l’élevage ou l’agriculture.
L’Angleterre est un pays dans lequel la main- d’œuvre est abondante alors que l’espace
cultivable est plus rare. Ce pays doit se spécialiser dans l’industrie qui utilise beaucoup de
travail mais peu de terres.

Section2 : Les limites des théories classiques de commerce international

Bien que les théories essentielles du commerce international offrent des explications
pertinentes sur les relations entre pays, elles comportent quelques contraintes en ce qui
concerne leur champ d'application. Voici un résumé des contraintes des théories majeures :

1. Théorie des avantages absolus (Adam Smith)

Hypothèse simpliste : Elle suppose que chaque pays est plus performant dans la production
d’au moins un bien, ce qui n'est pas toujours le cas dans le monde réel.

Ignorance des coûts relatifs : La théorie ne prend pas en compte les situations où un pays
pourrait bénéficier de l'échange même sans avantage absolu, ce que Ricardo rectifie avec
l’avantage comparatif.

2. Théorie des avantages comparatifs (David Ricardo)


Hypothèses irréalistes :
Mobilité parfaite des facteurs à l'intérieur d'un pays, mais aucune mobilité entre les pays.
Constantes de rendements d’échelle et absence de coûts de transport.
Omission de l’évolution technologique : Les différences technologiques ne sont pas
directement intégrées dans la théorie.
Ignorance des inégalités : La spécialisation selon cette théorie peut exacerber les inégalités
entre pays, en enfermant certains dans des activités à faible valeur ajoutée.
3. Modèle Heckscher-Ohlin (H-O)
Hypothèses simplistes :Les facteurs de production (capital et travail) sont homogènes et
immobiles entre les pays.
Les goûts et les préférences des consommateurs sont identiques dans le monde entier.
Chapitre 2 :
Les nouvelles théories de l’économie
internationale

Paradoxe de Leontief : Contrairement à la prédiction du modèle H-O, les États-Unis (pays


riche en capital) exportaient plus de biens intensifs en travail, ce qui a mis en doute la validité
empirique de ce modèle.
Absence d’innovation technologique : Le modèle ignore le rôle des innovations
technologiques et des économies d'échelle.
Section 1 : Économie d’échelle et commerce intra-branche :
Source : milan VUJISCI.Professur agrégé d’économie et gestion

Dans les années 80, l’approche jusqu’alors dominante est supplantée par « une
nouvelle théorie du commerce international » dont l’initiateur le plus connu est Paul
Krugman. La nouveauté est au demeurant très relative, dans la mesure où cette « nouvelle
théorie » prolonge en réalité des travaux plus anciens qui avaient aussi pour objectif
d’expliquer les caractéristiques du commerce international contemporain :

- le commerce international se développe le plus entre des nations de niveau de


développement comparable, aux dotations factorielles identiques (l’Allemagne est le
premier partenaire économique de la France).
- les échanges intrabranches occupent une part significative dans le commerce mondial.
- la théorie traditionnelle ne laisse aucune place aux firmes multinationales et au commerce
intrafirme, puisque selon elle ce sont les nations et elles seules qui échangent. Alors que
dans la réalité, les échanges entre des filiales de FMN implantées dans les différents pays,
qui échappent aux « logiques du marché », représentent plus du tiers du commerce mondial
de marchandises
Les nouvelles théories se présentent donc comme concurrentes de la théorie traditionnelle et
prétendent expliquer ces faits, en utilisant de nouveaux outils. Alors que la théorie HOS par
exemple s’inscrit dans le cadre de la concurrence pure et parfaite, les nouvelles théories
privilégient la concurrence imparfaite. Les références aux rendements croissants et à la
différenciation du produit deviennent alors une évidence pour les nouvelles théories.

1/ Échanges internationaux et rendements croissants

La théorie traditionnelle pose l’hypothèse de rendements constants. La spécialisation


internationale n’est déterminée que par des différences figées de coûts de production
(l’avantage comparatif), expliquées entre autres par des dotations naturelles de facteurs de
production. Dans cette théorie, la taille des nations n’a aucun impact sur la spécialisation
internationale. Que se passet-il, au contraire, si les coûts de production diminuent avec les
quantités produites ?

1) Les différents cas de rendements d’échelle croissants.


Alfred Marshall (1879) a été le premier à introduire la distinction fondamentale entre les
économies d’échelle internes et externes à la firme.

Les économies d’échelle internes.


C’est l’augmentation de la taille de l’entreprise, et elle seule qui conduit à ces économies
d’échelle, qui peuvent provenir d’économies réalisées sur l’organisation interne de la firme ou
encore de l’existence de coûts fixes (La fonction de production présente des rendements
d’échelle croissants si f(λK,λL)>λf(K,L) avec λ>1, dans ce cas la production d’une grande
firme est supérieure à la somme des productions d’entreprises plus petites).
Les économies d’échelle externes.
Il existe des économies d’échelle externes lorsque l’efficacité d’une firme quelconque est
influencée positivement par la taille du secteur ou du pays. Lorsque de telles économies
existent, toutes les entreprises du secteur, alors qu’elles gardent la même taille, voient leurs
coûts de production diminuer suite à une augmentation de la production globale. Le coût
unitaire de production dépend alors de la taille du secteur, mais pas de celle de la firme
spécifiquement. C’est le cas par exemple, lorsque les industries sont concentrées dans un lieu
donné (cf. Silicon Valley), ce qui leur permet de bénéficier d’infrastructures plus développées,
d’une offre de services plus appropriée ou encore d’une offre de travail spécialisée plus
compétente et plus productive ainsi que de « retombées en connaissances » plus importantes
(diffusion du savoir et amélioration des connaissances par l’imitation ou la collaboration).

2) Les rendements croissants : une explication « endogène » de la spécialisation


internationale.
Les économies d’échelle peuvent justifier la spécialisation internationale.

Si l’on prend deux pays semblables en tous points : même niveau technique, même
dotation en facteurs, même taille et les consommateurs y ont les mêmes goûts variés…Et si
l’on prend deux biens fabriqués dans les mêmes conditions mais avec des rendements
croissants dans les deux pays. On montre que malgré la similitude des coûts comparatifs qui
ne justifierait aucun échange entre les deux pays, chaque pays peut trouver avantage à la
spécialisation et au commerce international pour obtenir plus de biens qu’en autarcie. Le
commerce international permet à chaque pays de produire plus efficacement un registre limité
de biens sans sacrifier la variété des biens consommés. En effet, l’augmentation de la
production dans l’un des biens génère des gains de productivité, grâce aux économies
d’échelle, et donc un avantage comparatif. Mais celui-ci ne résulte pas de différences initiales
entre les deux pays puisque par hypothèse ils étaient parfaitement semblables ; en revanche,
cet avantage comparatif trouve son origine dans la spécialisation elle-même, recherchée pour
bénéficier de rendements croissants. C’est pourquoi on qualifie cette explication de « théorie
endogène » de l’échange international car c’est la spécialisation et l’échange international
qui créent l’avantage comparatif issu du phénomène d’économies d’échelle.

Échange international spécialisation Æavantage comparatif (économies d’échelle)

3) Les économies d’échelle externes et les échanges internationaux


Les économies d’échelle externes sont-elles une cause des échanges internationaux ?

Si de telles économies existent de manière significative dans la production d’un bien


donné, elles ont pour effet de favoriser, toutes choses égales par ailleurs, les nations qui
produisent des volumes importants de ce bien (Le pays A). Il en découle que l’entrée sur le
marché international de nouveaux exportateurs (Le pays B) capables potentiellement de
produire à des coûts unitaires plus faibles, peut alors être impossible.
Coût,Prix D mondiale CM A : Coût moyen du pays A

P1 1
CM A

2 CM B

CMB : Coût moyen du pays B

B a un taux de salaire plus faible que A


Q* Q1 Quantités

Source : milan VUJISCI.Professur agrégé d’économie et


gestion

Le pays B pourrait approvisionner le marché mondial dans de meilleures conditions (le


point 2) mais son entrée sur le marché est impossible. En effet, un nouveau pays ne peut
d’emblée s’emparer de tout le marché mondial et une production dans le pays B d’une
quantité inférieur à Q* se fait toujours à un coût supérieur à celui atteint en A, en raison
des économies d’échelle externes (Il n’y a pas d’économies d’échelle au niveau de
l’entreprise, l’industrie est composée dans chaque pays de nombreuses firmes en situation
de concurrence parfaite. La concurrence fait donc baisser le prix au niveau du coût moyen,
au coût marginal les firmes feraient des pertes).

Cette analyse a plusieurs conséquences :

- la taille du marché intérieur d’une nation peut, en présence d’économies d’échelle


externes, être un facteur explicatif du commerce international (elle procure un avantage
certain sur les autres nations) ;
- les spécialisations internationales résultants des économies d’échelle externes sont
stables, même si les avantages comparatifs se modifient (un nouveau pays, accédant à la
technologie, capable potentiellement de produire à un coût unitaire plus faible en raison de
l’infériorité des coûts salariaux ne pourra pas rentrer sur le marché);
- des « accidents historiques », à l’origine d’une production donnée dans un pays
spécifique, peuvent se révéler décisifs dans la création des flux commerciaux internationaux.
La date d’entrée dans la production des firmes d’un pays devient un facteur essentiel pour
expliquer la spécialisation internationale : les premiers pays entrés bénéficient d’un avantage
qui ne peut être rattrapé par d’autres concurrents.
- les économies d’échelle constituent donc une barrière à l’entrée d’un secteur. En
économie internationale, c’est un argument en faveur de la protection des industries
naissantes.
Dans notre exemple, si B (nouvel entrant) protège son marché national, il produira pour sa
consommation intérieure d’abord. Dès que les quantités atteindront le niveau Q*, B pourra
affronter le marché international après avoir démarré et développé sa production pour son
marché intérieur à l’abri des barrières douanières.

Contrairement donc à l’enseignement traditionnel, le libre échange, dans le cas d’économies


d’échelle externes, peut avoir un impact négatif sur le bien-être de la nation. En effet, à l’abri
de la concurrence internationale, le pays B, si sa demande nationale le lui permet, peut
produire une

quantité supérieure à Q* (Q3) à un coût inférieur au prix des importations

( P3<P1); autrement dit, le commerce international peut être source de pertes.

Coût,Prix D mondiale CM A : Coût moyen du pays A


CM B : Coût moyen du pays B
DB B a un taux de salaire plus faible que A
D B : courbe de demande du pays B en autarcie
P1 1
P3 3 CM A

CM B

Q*Q3 Q1 Quantités

Source : milan VUJISCI.Professur agrégé


d’économie et gestion

Cependant, avant de conclure que cela justifie le protectionnisme, nous devons noter
qu’il est difficile dans la pratique d’identifier des cas comme ceux de la figure ci-dessus.

Alors que les économies externes peuvent entraîner des structures de spécialisation et
d’échanges défavorables, c’est encore à l’économie mondiale que vont profiter les gains de la
concentration industrielle. « Le Canada serait dans une meilleure position si la Silicon Valley
était près de Toronto, au lieu de San Francisco. Cependant le monde, dans son ensemble, est
plus efficace et dès lors plus riche du fait que le commerce international permet aux nations
de se spécialiser dans différentes industries et dès lors de tirer des gains des économies
externes autant que de l’avantage comparatif. » Krugman

4) Les économies d’échelle internes et les échanges internationaux.


Lorsqu’il existe des économies d’échelle internes aux firmes les marchés deviennent
oligopolistiques, voire monopolistiques. Le nombre de firme dépend, pour une fonction de
demande donnée, de la fonction de coût. Si celle-ci présente des économies d’échelle interne
pour l’ensemble des quantités demandées, le marché est un monopole.

Sur un marché contestable (il n’y a pas de barrières à l’entrée et à la sortie des marchés,
c’est-àdire qu’il n’existe pas de coûts irrécupérables, les capitaux investis doivent pouvoir être
redéployés dans une autre activité sans que cela implique des pertes) les firmes installées
fixent leur prix à un niveau égal à leur coût moyen. En effet, si le prix est établi à un niveau
supérieur, l’entrée de concurrents potentiels aura lieu, parce qu’elle est profitable, et le prix
sera ramené au coût moyen.

Supposons que la fonction de demande D pour un bien quelconque soit identique dans
deux pays différents (A et B). En revanche, les coûts moyens de production ne sont pas les
mêmes, en raison par exemple de dotations factorielles différentes. Le marché étant
contestable, il existe, dans chacun des deux pays, une seule firme en raison des rendements
d’échelle internes croissants ; l’équilibre des deux marchés peut être représenté sur la même
figure.

L’équilibre de monopole sur deux marchés contestables.


Prix, coûts

Coût moyen de A
B
Coût moyen de B

Quantités
Source : milan VUJISCI.Professur agrégé d’économie et gestion

Quelles sont les conséquences des échanges internationaux lorsque cette forme de marché
prévaut ? Le marché mondial (composé de la somme des deux marchés nationaux) est
approvisionné par le monopoleur du pays B.

Les consommateurs gagnent à l’ouverture des nations aux échanges : le prix est plus faible,
les quantités consommées sont plus importantes.

Ainsi, l’existence d’économies d’échelle interne, dans le cas de marchés contestables, se


traduit finalement par l’émergence de monopoles mondiaux. Le monopole qui se maintient
sur chaque marché est celui qui a la courbe de coût moyen la plus faible. L’ouverture de
l’économie à la concurrence profite donc aux consommateurs sous forme d’une augmentation
des quantités consommées et d’une baisse des prix. En revanche, le monopoleur du pays A est
contraint de cesser son activité avec pour conséquence immédiate des destructions d’emplois.
A moins qu’il ne choisisse de différencier son offre.

Section 2 : Théorie des avantages compétitifs


Micheal Porter et la loi des avantages compétitifs (concurrentiels) Michael Porter a théorisé
l'avantage concurrentiel dans son livre éponyme en 1985. Il s'agit de l'élément qui différencie
constituant l'offre d'une entreprise par rapport à ses concurrents, constituant ainsi sa puissance
de différenciation. La principale distinction entre "avantage compétitif" et "avantage
comparatif" réside dans le fait que l'avantage compétitif est intégré et doit être entretenu pour
être maintenu, tandis que l'avantage comparatif est plus absolu et ne dépend pas des
institutions ou des politiques .

L'avantage concurrentiel est le facteur ou l'ensemble de facteurs qui permettent à une


organisation de se distinguer de ses concurrents et de proposer des valeurs et des avantages
distinctifs aux clients. Cela peut résulter d'une compétence spécifique, d'une technologie
avancée, d'une ressource unique ou de la capacité à formuler et à mettre en œuvre des
stratégies efficaces. L'avantage concurrentiel peut également être lié à la créativité et à
l'innovation au sein de l'organisation. Il permet à l'organisation d'exceller sur les marchés et de
maintenir une position avantageuse . En résumé, la concurrence se réfère à l'environnement
dans lequel plusieurs organisations proposent des produits et des services similaires sur le
marché, tandis que la compétitivité fait référence à la capacité d'une organisation à être
efficace, efficiente et à se démarquer de ses concurrents. L'avantage concurrentiel repose sur
des facteurs distinctifs qui permettent à une organisation de proposer une valeur perçue
supérieure. Ces concepts sont interdépendants et sont essentiels pour comprendre la
dynamique concurrentielle dans le monde des affaires

La théorie des ressources et des capacités comme outil d'analyse des sources d'avantage
concurrentiel :

La stratégie concurrentielle consiste à établir et à défendre une position stratégique sur le


marché. Pour cela, il est essentiel de comprendre les moteurs économiques de l'entreprise, sa
position de coût, sa différenciation par rapport à ses concurrents et sa capacité à exploiter les
économies d'échelle et de gamme naturelles . Un avantage concurrentiel est obtenu lorsque
l'organisation développe ou acquiert un ensemble d'attributs ou met en œuvre des mesures qui
lui permettent de surpasser ses concurrents. Cela implique la fourniture d'une valeur
supérieure aux clients et d'une valeur économique aux entreprises. Deux visions sont
couramment utilisées pour analyser les sources d'avantage concurrentiel : la vision basée sur
le marché (MBV) et la vision basée sur les ressources (RBV).
Théorie ou Vision Basée sur le Marché (MBV) comme outil d'analyse des sources
d'avantage concurrentiel :

La vision basée sur le marché (MBV) met l'accent sur le rôle des conditions du marché dans
l'élaboration de la stratégie de l'entreprise. Selon cette approche, la capacité concurrentielle
d'une organisation dépend principalement de l'environnement externe et de l'attractivité de
l'industrie. Un outil couramment utilisé dans cette catégorie est le modèle des cinq forces de
Porter, qui identifie les principaux de la structure de l'industrie et de la rivalité
concurrentielle :

a) Le pouvoir de négociation des acheteurs influence le prix qu'une entreprise peut demander
pour un bien ou un service.

b) Le pouvoir de négociation des fournisseurs affecte les coûts des matières premières et des
autres intrants.

c) La menace des nouveaux entrants dépend de l'investissement requis pour accéder au


marché.

d) La menace des substituts dépend de la facilité avec laquelle les produits d'une industrie
peuvent être remplacés et de la probabilité d'obsolescence due à l'innovation technologique..
e) Le degré de rivalité avec les concurrents, qui peut conduire à une guerre des prix et
impacter les marges de l'entreprise.

Théorie ou Vision basée sur les ressources et les compétences (RBV) comme outil
d'analyse des sources d'avantage concurrentiel :

La Resource Based View (RBV) est une théorie du management stratégique qui met l'accent
sur l'importance des ressources internes d'une entreprise pour obtenir un avantage
concurrentiel durable. Selon Wernerfelt (1984) , cette approche considère que la performance
d'une entreprise est déterminée par les ressources dont elle dispose et la façon dont elle les
utilise. La RBV a été influencée par les travaux de Penrose (1959) sur la croissance de
l'entreprise et par l'article fondateur de Wernerfelt. Barney (1991) a introduit le concept de
RBV pour remédier aux limites des modèles environnementaux d'avantage concurrentiel et
pour établir un lien entre les ressources hétérogènes contrôlées par une organisation et
l'avantage stratégique dont elle bénéficie. Selon Barney, seules les ressources et compétences
stratégiques significatives et utiles doivent être considérées comme des sources d'avantage
concurrentiel. Les ressources et compétences 14 Wernerfelt, « A Resource-Based View of

stratégiques, également appelées compétences de base ou compétences distinctives, sont des


ressources rares, précieuses et difficiles à imiter que les concurrents ne peuvent pas reproduire
ou remplacer. La classification des ressources a été développée pour inclure les ressources
organisationnelles (compétences et connaissances) et les ressources technologiques (savoir-
faire technique). Ces ressources, qu'elles soient tangibles ou intangibles, comprennent
l'ensemble des actifs, des capacités, des processus organisationnels, des informations et des
connaissances contrôlés par l'entreprise. L'organisation peut exploiter ces ressources pour
concevoir et mettre en œuvre des stratégies visant à améliorer son efficacité et sa performance
globales, créant ainsi une valeur que les concurrents ne peuvent égaler. Il convient de noter
que la RBV a été critiquée pour sa négligence de la demande du marché et pour sa
focalisation excessive sur les ressources internes. Cependant, cette théorie a ouvert la voie à
d'autres approches, telles que l'approche basée sur les connaissances (Knowledge-Based
View), l'approche basée sur les capacités dynamiques (Dynamic Capabilities) et l'approche
basée sur les compétences (Competence-Based Management), qui enrichissent notre
compréhension des ressources et des compétences dans le contexte de l'avantage concurrentiel
(Tywoniak, 2020).

L’approche par les connaissances (Knowledge-Based View KBV) :

L'importance des connaissances dans la stratégie d'une organisation a été explorée par
Michael H. Zack dans son article intitulé "Knowledge Strategy" publié en 1999. Il met en
évidence le rôle crucial de la gestion La perspective basée sur les connaissances (KBV)
enrichit la théorie basée sur les ressources en mettant en évidence le rôle central des
connaissances dans la création et le maintien de l'avantage concurrentiel. Elle souligne que les
connaissances, les actifs intellectuels et les compétences sont les principaux moteurs d'une
performance supérieure à l'ère de l'information. Cette approche met l'accent sur la gestion
efficace des connaissances, la promotion de l'apprentissage organisationnel, l'innovation et la
collaboration interne et externe, afin de favoriser l'adaptation aux changements du marché et
de renforcer la position concurrentielle de l’entreprise.

En résumé, l'approche basée sur les connaissances (KBV) souligne l'importance de la


connaissance en tant que ressource stratégique et met l'accent sur la gestion des connaissances
pour créer et maintenir efficace un avantage concurrentiel durable, en favorisant l'innovation,
l'amélioration des processus opérationnels et la collaboration interne et externe

Section3 : Les chaînes de valeur mondiales


Une chaîne de valeur mondiale (CVM) implique la fabrication et la distribution
transfrontalières de produits de base. Elle intègre divers processus, de l'acquisition des
matières premières à la livraison des produits finis aux consommateurs. Une chaîne de valeur
mondiale comprend l'idée, la conception, la commercialisation et les services après-vente des
produits. Les réseaux d'approvisionnement mondiaux ont un impact sur la façon dont nous
fabriquons les choses. La plupart des biens finaux modernes comprennent des matériaux
étrangers ajoutés à différents stades de la fabrication et distribués par l'intermédiaire de
réseaux d'approvisionnement mondiaux. Ces liens constituent des systèmes organisationnels
complexes, diversifiés, fragmentés, dynamiques et en développement. L'économie
mondialisée est le fruit de l'internationalisation des réseaux d'approvisionnement. Le
démantèlement des barrières commerciales, les percées technologiques, la libéralisation des
investissements et le développement de l'Asie en tant que centre industriel mondial, en
particulier après l'entrée de la Chine à l'OMC en 2001, ont rendu cette évolution possible.
Bien que dirigées par des entreprises multinationales (EMN), les chaînes d'approvisionnement
mondiales intègrent de plus en plus de petites et moyennes entreprises (PME). Selon la
Banque mondiale, la croissance des chaînes d'approvisionnement s'est produite
principalement dans les secteurs de la machinerie, de l'électronique et des transports en
Europe, en Amérique du Nord et en Asie de l'Est. Alors que la plupart des pays de ces régions
participent à des chaînes de valeur mondiales complexes, en s'engageant dans des activités
manufacturières et innovantes avancées, de nombreux pays d'Afrique, d'Amérique latine et
d'Asie centrale continuent à fournir des produits de base et des biens intermédiaires destinés à
être transformés. Dans l'ensemble, l'Amérique du Nord, l'Europe et l'Asie dominent les
réseaux d'approvisionnement mondiaux .

L'OCDE a confirmé en février 2020 que l'intégration des CVM est forte mais qu'elle a
diminué. La crise financière a nui au financement du commerce et a consolidé les réseaux
d'approvisionnement mondiaux. Cela a ralenti la croissance du commerce international en
raison de réglementations restrictives et d'investissements transfrontaliers limités. De
nombreuses causes structurelles indiquent que le déclin continuera. La Chine, les États-Unis
et d'autres économies émergentes renforcent les réseaux d'approvisionnement locaux (et
interrégionaux) et la production domestique. En mettant davantage l'accent sur la recherche et
développement (R&D) et l'innovation, les chaînes de valeur et d'approvisionnement
mondiales deviennent plus intensives en connaissances, ce qui indique un passage de
processus de fabrication à forte intensité de main-d'œuvre à des processus de fabrication à
forte intensité de capital. Cette évolution profite aux pays dotés d'écosystèmes d'innovation
solides et d'une main-d'œuvre qualifiée. Plus de deux tiers des échanges internationaux sont
facilités par des chaînes d'approvisionnement mondiales, ce qui est particulièrement vrai pour
l'UE. Malgré un ralentissement mondial de l'intégration économique, la zone euro est
profondément liée aux chaînes industrielles mondiales, plus que les ÉtatsUnis et la Chine.
Dans ce contexte, l'UE a tout intérêt à soutenir ses relations commerciales avec les pays tiers
et des organisations d’une manière durable afin de pouvoir compenser les interruptions des
routes commerciales. Les mécanismes et instruments de politique commerciale
compensatoires et défensifs doivent toujours être évalués par rapport à leur compatibilité avec
le droit de l'OMC et la législation secondaire correspondante de l'UE. Alors que l'UE, le G20
et le G7, l'OMC ou le FMI mettent en garde contre les risques de fragmentation
géoéconomique et de géopolitisassions du commerce, les décideurs politiques et les chefs
d'entreprise discutent des moyens de réévaluer les chaînes d'approvisionnement mondiales, y
compris la mesure dans laquelle ils devraient et pourraient réglementer les autorités et les
gouvernements en essayant de réguler la production transfrontalière en faveur de la résilience.
Pourtant, les cadres théoriques et l'évaluation empirique des vulnérabilités des chaînes
d'approvisionnement sont encore sous-développés. L'idée d'une autonomie stratégique
européenne trouve son origine dans les domaines de la sécurité et de la défense, mais a
dépassé ces domaines pour s'étendre aux politiques étrangères et commerciales, après que
l'UE a présenté sa nouvelle stratégie commerciale en 2022. La pandémie de Covid-19 et, plus
récemment, l'invasion russe en Ukraine ont clairement mis en évidence la vulnérabilité des
chaînes de valeur mondiales et la nécessité de maintenir des chaînes d'approvisionnement et
des flux commerciaux fonctionnels et résilients lors de telles crises

Reprenant la notion d'"autonomie stratégique ouverte" de l'UE, cette étude vise à explorer les
bases et la structure de l'approvisionnement européen contemporain en matières premières, en
énergie et en biens essentiels. Elle aborde les questions suivantes : Quelles sont les matières
premières particulièrement importantes pour l'UE - notamment dans le contexte de la
transformation verte - et en même temps critiques en termes d'approvisionnement ? D'où
proviennent-elles actuellement, quelles sont les sources alternatives ? Quelle importance
(économique) pourraient avoir les partenariats pour les matières premières dans l'UE ?
Comment l'UE peut-elle, dans la mesure du possible, travailler stratégiquement avec ses
partenaires commerciaux (aux niveaux multilatéral, plurilatéral et bilatéral) et, le cas échéant,
défendre ses intérêts et prendre des décisions commerciales autonomes pour contrebalancer
les pratiques déloyales et les ingérences indues d'autres pays ? En outre, comment les besoins
des économies européennes en termes de maintien des chaînes d'approvisionnement Chaînes
de valeur mondiales 3 mondiales peuvent-ils être réconciliés avec les objectifs et les normes
de l'UE en matière de climat, de durabilité, de droits de l'homme et de droits du travail ?
L'étude accorde une attention particulière à la manière dont le commerce international et
l'investissement peuvent contribuer à remédier aux vulnérabilités de l'UE en matière
d'énergie, de matières premières et de biens essentiels, ainsi qu'à l'importance des chaînes de
valeur mondiales pour les secteurs stratégiques concernés. Elle analyse la manière dont les
accords internationaux ainsi que les outils internes, législatifs et autres de l'UE abordent
jusqu'à présent ces questions et la question de la dépendance de l'UE à l'égard des matières

premières.
Implications
Chapitre 3 : des nouvelles théories du
commerce international

Section 1 : Impact sur les politiques économiques et commerciales.


1. Théories de Paul Krugman : Économies d’échelle et commerce intra-branche

Impact sur les politiques économiques :

Soutien aux "champions nationaux" :

Les gouvernements ont adopté des politiques pour encourager la concentration des ressources
dans des entreprises capables de produire à grande échelle et de rivaliser à l’international.

Exemples : Airbus en Europe, entreprises technologiques soutenues par les États-Unis ou la


Chine.

Promotion des clusters industriels :

Développement d’écosystèmes industriels où les entreprises et les institutions se soutiennent


mutuellement (exemple : Silicon Valley).

Soutien aux infrastructures qui facilitent les synergies locales (transport, logistique,
recherche).

Investissement dans l’innovation :

Subventions pour la recherche et le développement (R&D) afin de stimuler la création de


produits différenciés.

Impact sur les politiques commerciales :

Accent sur la diversité et la qualité :

Encouragement des exportations de produits différenciés (par exemple, biens de luxe ou


technologiques).

Réduction des barrières pour permettre l’importation de produits similaires mais variés,
répondant aux goûts des consommateurs.

Défense des industries stratégiques :

Mise en place de protections temporaires ou de subventions ciblées pour soutenir les


industries innovantes.

2. Théorie de Michael Porter : Avantage compétitif des nations :


Impact sur les politiques économiques :
Développement d’avantages compétitifs :
Les politiques ne se contentent plus d’exploiter des avantages comparatifs (comme les
ressources naturelles), mais cherchent à les construire par l’éducation, les infrastructures,
et la recherche
Encouragement de la concurrence locale
Création de cadres réglementaires favorisant la compétition interne pour renforcer la
performance des entreprises.
Focus sur les secteurs stratégiques :
Les gouvernements identifient des industries clés où le pays peut développer un avantage
compétitif mondial (énergies renouvelables, technologies vertes, intelligence artificielle,
etc.).
Impact sur les politiques commerciales :
Protection des industries émergentes :
Des mesures protectionnistes (quotas, tarifs) peuvent être utilisées pour donner aux
entreprises nationales le temps de développer leur compétitivité.
Promotion des exportations :
Soutien aux entreprises pour accéder aux marchés étrangers, souvent via des accords
bilatéraux ou régionaux.
Mise en avant de la qualité et de la marque nationale :
Programmes visant à promouvoir l’image des produits nationaux à l’étranger
3. Théorie des chaînes de valeur mondiales (CVM)

Impact sur les politiques économiques :

Intégration dans les chaînes de valeur :

Les pays investissent dans des infrastructures (ports, réseaux numériques) pour attirer des
investissements étrangers et devenir des maillons clés des chaînes de valeur mondiales.

Développement des compétences :

Formation et qualification de la main-d'œuvre pour répondre aux exigences des entreprises


multinationales.

Incentives pour les IDE (investissements directs étrangers) :

Offres de zones franches, avantages fiscaux, et réduction de la bureaucratie pour attirer les
entreprises internationales.

Impact sur les politiques commerciales :

Facilitation des échanges :

Réduction des barrières tarifaires et non tarifaires pour permettre le flux de biens
intermédiaires.
Adhésion aux accords régionaux comme l’Accord États-Unis-Mexique-Canada (AEUMC) ou
l'Accord de Partenariat Transpacifique (CPTPP).

Soutien aux exportations intermédiaires :

Politiques favorisant l’exportation de biens semi-finis ou de composants, essentiels pour les


chaînes de production mondiales.

Diversification commerciale :

Stratégies visant à réduire la dépendance vis-à-vis d’un seul marché ou partenaire (exemple :
diversification post-COVID pour réduire la dépendance à la Chine).

Section 2 : Effets sur les entreprises et leur compétitivité :


Les nouvelles théories du commerce international, développées par Paul Krugman et Michael
Porter, ainsi que le concept des chaînes de valeur mondiales, ont profondément transformé la
compétitivité des entreprises. Krugman, avec sa théorie des économies d'échelle et de la
différenciation des produits, montre que les entreprises peuvent gagner un avantage compétitif
en exploitant des marchés globaux tout en réduisant leurs coûts unitaires. Porter, avec son
approche des avantages concurrentiels, souligne l'importance de l'innovation, des clusters et
de l'amélioration continue pour créer une différenciation durable. Par ailleurs, l'intégration des
entreprises dans les chaînes de valeur mondiales leur permet de délocaliser des activités
spécifiques, d'accéder à des ressources et à des compétences globales, et de se concentrer sur
des segments à forte valeur ajoutée. Ces dynamiques poussent les entreprises à adapter leurs
stratégies en misant sur l'innovation, l'agilité organisationnelle et la collaboration
internationale pour rester compétitives.
Conclusion
Les nouvelles théories du commerce international, illustrées par les travaux de Paul Krugman
sur les économies d'échelle et la concurrence monopolistique, et de Michael Porter avec son
concept de l’avantage compétitif des nations, offrent des perspectives innovantes sur les
dynamiques économiques mondiales. Ces approches mettent en lumière des éléments souvent
négligés par les théories traditionnelles, tels que les rendements croissants, l'importance des
clusters industriels, et la montée des chaînes de valeur mondiales (CVM). En expliquant
pourquoi des pays similaires échangent des produits similaires, ou comment les entreprises
tirent parti des spécialisations dans un environnement mondialisé, ces théories redéfinissent
notre compréhension des avantages comparatifs et de la compétitivité internationale.

Dans un contexte de mondialisation avancée, ces concepts jouent un rôle clé pour guider les
politiques économiques et stratégiques des États et des entreprises. La mondialisation des
chaînes de valeur, par exemple, permet aux entreprises de fragmenter leur production pour
exploiter les avantages comparatifs de différents pays. Cela souligne l'importance de
l'investissement dans l'innovation, les infrastructures et le capital humain pour rester
compétitif dans un environnement interconnecté. De plus, les enseignements de Krugman et
Porter permettent aux décideurs d'adopter des stratégies qui soutiennent non seulement la
compétitivité nationale mais aussi la résilience économique face aux crises globales.

Cependant, l’application de ces théories soulève des défis croissants, notamment ceux liés à la
durabilité, aux inégalités économiques et à la montée du protectionnisme. Les chaînes de
valeur mondiales sont particulièrement vulnérables aux chocs externes, comme l'ont démontré
la pandémie de COVID-19 et les tensions géopolitiques. Pour l'avenir, il sera crucial de
développer des approches équilibrées, intégrant des objectifs économiques, sociaux et
environnementaux, afin de répondre aux attentes d’un monde toujours plus interdépendant et
confronté à des contraintes globales croissantes.

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