2019_03_leloup

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LE CONTRÔLE NERVEUX DE LA SÉCRÉTION D’INSULINE :

LES MITOCHONDRIES DE L’HYPOTHALAMUS SE DÉVOILENT…


Apporté par l’alimentation, le glucose est une source d’énergie indispensable au
fonctionnement des cellules de l’organisme. Cependant, la régulation de la glycémie (c’est-à-
dire du taux de glucose dans le sang) est essentielle pour maintenir un apport en glucose
constant à tous les organes et tissus utilisateurs.
La régulation de la glycémie est un mécanisme complexe, s’appuyant sur plusieurs voies. La
plus connue est la voie pancréatique : l’augmentation du taux de glucose dans le sang (par
exemple après l’ingestion de sucre au cours d’un repas) est détectée par les cellules
pancréatiques qui sécrètent de l’insuline. Cette hormone stimule à son tour l’absorption du
glucose par les cellules de l’organisme, afin de réduire la glycémie. Un mécanisme moins
connu repose sur l’activation de cellules sensibles au glucose, au cœur même du cerveau,
dans une structure appelée l’hypothalamus. L’activation de ces neurones déclenche une
commande nerveuse permettant de stimuler la sécrétion d’insuline par le pancréas.
Au sein du CSGA, l’équipe ‘Détection cérébrale des nutriments et homéostasie énergétique’
animée par le Professeur Corinne Leloup s’est intéressée à l’effet d’un régime alimentaire
diabétogène sur cette voie nerveuse. Pour cela, les chercheurs ont nourri des rongeurs avec
un régime trop gras et trop sucré. Au bout de trois semaines, une forte altération du contrôle
nerveux de la glycémie a été observée alors que la voie pancréatique ne semblait pas affectée.
Les travaux des chercheurs ont montré une diminution de l’activité de neurones en réponse
au glucose, ce qui altère le contrôle nerveux de la sécrétion d’insuline. Cette perte de
sensibilité est liée à une diminution de l’activité des mitochondries. Suite à un régime trop gras
et trop sucré, les mitochondries des neurones hypothalamiques ne sont plus capables de
changer de forme (par fission) et par conséquent d’émettre un signal adéquat (signal redox
ROS) en réponse à l’augmentation de glucose dans le sang.
Ce travail montre que le statut pré-
diabétique d’animaux nourris avec un
régime gras et sucré ne serait pas dû
à un défaut de détection directe de la
glycémie par le pancréas, mais à un
défaut précoce au niveau des
neurones hypothalamiques sensibles
au glucose.
Contact Mitochondries marquées par fluorescence
A gauche: mitochondries fissionnées (« ponctuées »)
Corinne Leloup A droite: mitochondries fusionnées (« allongées »)
[email protected]
Pour en savoir plus
Desmoulins et al. (2018). Mitochondrial Dynamin-Related Protein 1 (DRP1) translocation in
response to cerebral glucose is impaired in a rat model of early alteration in hypothalamic
glucose sensing. Molecular Metabolism.
doi.org/10.1016/j.molmet.2018.11.007.
Mots-clefs
Glucose ; glycémie ; insuline ; pancréas ; cerveau ; hypothalamus ; mitochondrie ; diabète

Rédaction : Corinne Leloup, Anne-Marie Le Bon, Claire Sulmont-Rossé Février 2019

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