Document Conjoint de Programmation 2021-2027
Document Conjoint de Programmation 2021-2027
Document Conjoint de Programmation 2021-2027
ANNEXE
DOCUMENT CONJOINT
DE PROGRAMMATION
Coopération européenne au Togo
2021-2027
INTRODUCTION
Le présent Document conjoint de programmation (DCP) associe l'Union européenne et deux de ses
États membres – l'Allemagne et la France – et représente la base du travail conjoint de l'Union
européenne au Togo pour la période 2021-2027. Le DCP décrit les principes généraux, les objectifs,
les orientations et les modalités de la coopération conjointe européenne en appui aux efforts de
développement du Togo, tels que définis par sa feuille de route quinquennale – Togo 2025.
A travers le DCP 2021-2027, l’Union européenne et ses États membres s’engagent notamment à :
soutenir le Gouvernement dans la mise en œuvre de ses stratégies visant la réduction de la
pauvreté et le développement économique et social inclusif du pays, notamment en promouvant
l’accès universel à des services essentiels de qualité ;
contribuer à la consolidation démocratique fondée sur le respect des droits humains et l’État de
droit, ainsi qu’à la modernisation des systèmes de gouvernance politique, économique et
sociale du Togo ;
renforcer les capacités de la société civile à suivre l’action gouvernementale et à lui demander
des comptes ;
promouvoir le commerce, l'investissement et la création d'emploi décent, en saisissant
notamment les opportunités offertes par l'intégration régionale et continentale, le
développement d’une économie numérique et d’une économie circulaire ainsi que le potentiel
agro-industriel du pays ;
appuyer le Togo dans ses stratégies d’adaptation et de prévention des effets néfastes liés au
changement climatique, et de protection de la biodiversité terrestre et marine ;
renforcer les capacités du Togo à faire face aux menaces sécuritaires et à promouvoir la paix
et la stabilité dans la sous-région.
1
ACRONYMES
AL Autorités locales
BM Banque mondiale
CITES Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvage
menacées d’extinction
FC Facilité de coopération
2
GIZ Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit
3
PIR Programme indicatif régional
UA Union africaine
UE Union européenne
4
TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION ...................................................................................................................................................... 1
ACRONYMES .......................................................................................................................................................... 2
TABLE DES MATIÈRES .......................................................................................................................................... 5
1. ENJEUX DE LA COOPÉRATION EUROPÉENNE AU TOGO..................................................................... 7
1.1. Défis du développement au Togo .................................................................................................................. 7
1.1.1. Contexte politique ........................................................................................................................................................................... 7
1.1.2. Contexte économique et social ....................................................................................................................................................... 8
1.1.3. Défis transversaux .......................................................................................................................................................................... 8
3.2. Soutenir les agro-industries durables et la gestion des ressources naturelles ........................................... 23
3.2.1. Objectifs spécifiques ..................................................................................................................................................................... 25
3.2.2. Résultats escomptés .................................................................................................................................................................... 27
3.2.3. Indicateurs .................................................................................................................................................................................... 28
6
1. ENJEUX DE LA COOPÉRATION EUROPÉENNE AU TOGO
Étayer les enjeux de la coopération européenne au Togo nécessite tout d’abord un panorama des défis
auxquels est confronté le développement du pays. Il conviendra ensuite de préciser la stratégie de
développement adoptée par le Gouvernement togolais, à savoir la feuille de route – Togo 2025.
Le Togo, petit pays d’Afrique de l’Ouest de 8,1 millions d’habitants, nourrit de grandes ambitions, aussi
bien en termes de développement économique et social – le pays vise l’émergence à l’horizon 2030 –
qu’au regard de son positionnement sur l’échiquier international.
A cet égard, sur la base d’une stratégie de politique étrangère active et de sa participation aux initiatives
internationales en matière de paix et de sécurité, le Togo entretient d'excellentes relations avec l'Union
européenne et jouit également d’une grande influence au sein de la Communauté économique des
États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de l'Union africaine (UA) et de l’Organisation des Nations unies
(ONU).
En matière de politique intérieure, le Togo a connu une relative stabilité́ politique et sécuritaire entre
1967 et 1990, et une période de crise socio-politique à partir de 1991 dont il a émergé en 2006.
Le processus de dynamisation de la démocratie et de réconciliation nationale – engagé sur la base des
22 engagements pris vis-à-vis de l’Union européenne en 2004 puis de la signature en août 2006 d’un
Accord politique global (APG) – a par la suite permis le redémarrage plein et entier de la coopération
avec l’Union européenne et la tenue de multiples élections présidentielles et législatives, la dernière en
date étant l’élection présidentielle ayant porté le Président Faure Gnassingbé à un quatrième mandat
en février 2020. Une commission vérité, justice et réconciliation (CVJR) a été créée en 2009 pour faire
la lumière sur les actes de violence à caractère politique et proposer des mesures d’apaisement au
gouvernement. Elle a rendu ses recommandations en 2012 et le Haut commissariat à la réconciliation
et au renforcement de l’unité nationale (HCRRUN) a été créé pour procéder à la mise en œuvre des
recommandations et du programme de réparation élaborés par la CVJR. Il faut également noter le
lancement du processus de décentralisation avec la tenue, pour la première fois depuis 1987,
d’élections locales le 30 juin 2019, lesquelles ont eu lieu dans des conditions globalement satisfaisantes.
L’enjeu est maintenant la mise en œuvre de la réforme de la décentralisation, avec un transfert effectif
des compétences et des ressources au niveau communal et une participation élargie des acteurs
politiques, économiques et sociaux aux affaires politiques.
Après des années de dialogue politique interne, le Togo s'est par ailleurs doté en mai 2019 d'une
Constitution amendée, qui prévoit une limitation des mandats présidentiels à deux mandats consécutifs
de 5 ans chacun et un scrutin uninominal à deux tours pour les élections présidentielles et vise en outre
à rendre la Cour Constitutionnelle plus indépendante, à renforcer le rôle de la Cour des comptes et à
limiter les mandats des députés à trois fois 6 ans.
Le paysage politique interne demeure fortement polarisé, comme l’ont montré le boycott des élections
législatives de 2018 par une grande partie de l'opposition en quête d'alternance politique ou les
allégations entourant l’élection présidentielle de 2020. Si l’augmentation du score du Togo dans l’Index
Mo Ibrahim témoigne d’une amélioration de la qualité des institutions et de la gouvernance dans le pays
(+4,8 entre 2011 et 2019) en termes d’accès aux opportunités économiques, de participation, de droits
de l'homme et de développement humain, le pays peine ces dernières années à entretenir cette
tendance positive et enregistre un recul de ces indicateurs relatifs à l’État de droit et à la sécurité
nationale. CIVICUS indique un rétrécissement du champ d’action reconnu á la société civile. Selon
l'Afrobarometer en 2019, la perception des citoyens concernant les institutions publiques s’est
également détériorée.1 Le score du Togo selon le Corruption Perception Index ne s’est pas amélioré au
cours de la dernière décennie.
Le Togo a fait beaucoup d'efforts pour mettre en place le cadre légal et institutionnel requis, mais
l'application des textes reste limitée notamment dans le secteur de la justice et de la lutte contre la
1
Afrobarometer, « Togo », 2019. Disponible sur: https://afrobarometer.org/fr/pays/togo
7
corruption. En outre, la participation des femmes aux institutions publiques a été opportunément
renforcée, y compris par l’adoption d’une nouvelle législation protégeant leurs droits politiques et
économiques et par le lancement d’initiatives favorisant l’engagement politique des femmes.
Malgré les avancées permises par la réforme constitutionnelle, la tenue des élections locales en 2019
et le lancement du processus de décentralisation, le potentiel de développement du Togo reste
conditionné par une nécessaire transformation du pays reposant sur la consolidation de la démocratie,
le renforcement de l’État de droit, de la cohésion sociale et de la sécurité, la réconciliation nationale, et
la lutte contre l’impunité et la corruption.
Le défi pour le pays est notamment d'ouvrir davantage l'espace politique et l’expression publique ainsi
que d’établir une relation de confiance entre acteurs, en saisissant notamment les opportunités offertes
par le processus de décentralisation.
Le Togo, qui appartient à̀ la catégorie des pays les moins avancés, a une économie essentiellement
agricole, ouverte et relativement vulnérable aux chocs externes, comme l’a montré l’impact de la
pandémie de COVID-19. Compte tenu de sa taille, sa réussite dépend de sa bonne insertion régionale.
Le PIB du Togo s’élève en 2019 à 4.230,6 milliards FCFA (6,35 milliards USD, après le rebasage opéré
en septembre 2020), ce qui le place au 39ème rang des économies africaines. Après une longue période
de stagnation due au contexte socio-politique du pays, le Togo a bénéficié d’une croissance annuelle
soutenue de 2009 à 2020 (environ 5%), exception faite du ralentissement observé en 2017 du fait des
tensions socio-politiques. Les prévisions pour l’année 2020 (1%) marquent toutefois un coup d’arrêt
important au taux de croissance du pays sous l’effet de la pandémie de COVID-19, laquelle a durement
impacté l’économie togolaise. Le pays pâtit également de la prépondérance économique du secteur
informel, de la faible valeur ajoutée manufacturière (16% du PIB entre 2015 et 2018 d’après la BAD),
de la faible diversité de son économie et n’exploite que très peu les opportunités offertes par les secteurs
tels que l'agroalimentaire, la construction, les technologies de l'information et de la communication, les
plastiques et l'emballage et le secteur des déchets en tant que catalyseur horizontal d'une transition
vers l'économie circulaire.
Le taux de croissance du pays, bien que satisfaisant, ne se traduit pas encore suffisamment par une
réduction significative de la pauvreté́ ou une meilleure distribution des richesses, ni par une répartition
géographique équilibrée du développement. Le pays est toujours affecté par un chômage et un sous-
emploi massifs (en particulier chez les jeunes) ainsi que par des disparités importantes entre Lomé́ et
le reste du pays.
Ainsi, le Togo stagne dans le classement de l’Indice de développement humain (IDH) à la 167ème place
(0,513) en 2020. Selon le PNUD, le taux de pauvreté́ (moins de 1,5 EUR par jour) est passé de 58,7%
en 2011 à 48,1% en 2019, un chiffre qui cache l’augmentation du taux de pauvreté́ dans la capitale (de
27% en 2011 à à 30,3% en 2017) ainsi que des grandes disparités régionales (entre 30% et 77%).
L’espérance de vie à la naissance y est par ailleurs toujours de 60,4 ans, soit le 36 ème rang en Afrique,
tandis que le taux d’alphabétisation des adultes togolais est de 77,3% pour les hommes et de 51,2%
pour les femmes.
Les inégalités persistent et se creusent malgré́ la réduction du taux de pauvreté́ , le coefficient de Gini
passant de 0,393 en 2011 à 0,427 en 2017. Les ménages dirigés par des femmes sont les plus pauvres
(57,5%) en raison des barrières socioculturelles et des structures patriarcales qui empêchent les
femmes d’accéder à l’éducation, au crédit, à la propriété́ foncière et à la prise de décisions (18% des
sièges parlementaires et 24% des postes clés dans l’administration centrale). Il faut noter que, malgré
la pauvreté et le chômage, les jeunes togolais ne cherchent pas en masse à émigrer clandestinement
vers l'Europe.
Le Togo est exposé à un certain nombre de menaces transversales en partie nouvelles qui sont
susceptibles d’affecter sa stabilité et son développement.
Il s’agit d’abord des risques sécuritaires, qui sont de plusieurs natures. Le Togo est confronté à
l'expansion géographique de l'activité́ des groupes terroristes et de l’extrémisme violent du Sahel ou du
Nord-Nigeria, mais aussi à la problématique des trafics illicites. Sur sa façade maritime, le Togo doit
faire face à la permanence de la piraterie dans le Golfe de Guinée qui fragilise les perspectives de
développement économique sous-régional et se conjugue avec d’autres fragilités, notamment
8
environnementales, affectant les pays du Golfe de Guinée.
Face à la pandémie de COVID-19, les autorités togolaises ont pris très tôt des mesures fortes qui ont
permis de contenir le virus. Le pays dispose toutefois de capacités sanitaires limitées et repose
notamment sur la solidarité internationale et panafricaine pour répondre à l’enjeu de la vaccination. Il
est affecté par l’impact économique de la pandémie, lié notamment à la conjoncture mondiale et à la
réapparition des frontières dans l’espace de la CEDEAO.
Le Togo est également confronté aux effets néfastes du changement climatique, face auxquels il
s’engage en participant aux initiatives internationales en matière de climat (Protocole de Kyoto, Accord
de Paris) et d’environnement (Convention CITES, Conventions de Rio).
Il est à ce titre classé parmi les pays les plus vulnérables au climat du monde au regard de la forte
dégradation de ses ressources (perte de 72,6% des forêts entre 1990 et 2015, dégradation de 85% des
terres arables et taux annuel de déforestation de 4,5%,) de l’érosion côtière (10 à 15 mètres par an à
certains endroits) ou encore de l'imprévisibilité́ grandissante de la pluviométrie. Classé 143 ème sur 181
pays recensés de l’indicateur ND-Gain, le Togo est considéré comme particulièrement vulnérable
notamment en raison de l’importance économique du secteur agricole (vulnérable à l’assèchement du
climat et l’augmentation de températures) et de la forte fragilité de son système de santé.
En réponse aux défis transversaux ainsi posés, le Togo a mené plusieurs actions étroitement liées à la
fois à la gouvernance du pays et à la lutte contre le changement climatique. Tout d’abord, en 2014, le
Processus de Planification Nationale de l’Adaptation au Changement Climatique (PNACC) a été initié
afin de modérer les conséquences du dérèglement climatique sur le développement du pays à moyen
et long termes à travers différentes mesures et stratégies de développement. Ensuite, dans le cadre de
l’Accord de Paris, le Togo a élaboré et mis en application un plan de mise en œuvre des Contributions
Déterminées au niveau national (CDN) qui consistent entre autres à : (i) renforcer les actions en faveur
de l’efficacité énergétique et des technologies sobres en carbone ; (ii) promouvoir une gestion intégrée
et durable des ressources en eau ; (iii) renforcer la résilience des systèmes et moyens de production du
secteur de l’agriculture; (iv) renforcer les capacités d’adaptation des établissements humains (bâtiments
et villes) aux changements climatiques ; (v) protéger la zone côtière bien qu’ aucun plan de mise en
oeuvre n’ait été suivi à ce stade. Par ailleurs, en adhérant à l’initiative Natur’Africa, le Togo a saisi une
opportunité mais aussi relevé le défi de montrer son engagement en matière de conservation et de
protection de la biodiversité, notamment en rompant avec les anciennes pratiques et en donnant une
place prépondérante aux communautés locales, acteurs incontournables du développement durable.
Plus largement, un des grands défis auxquels le Togo aura à faire face dans les prochaines années
sera celui d'une croissance inclusive et respectueuse de l’environnement. Il faut aussi noter que
l’érosion côtière est un enjeu fondamental pour ce pays côtier dont l’insertion dans la mondialisation
passe par le développement de son port et par l’économie bleue. La gestion des ressources naturelles
et la lutte contre la pollution des sols et des eaux, ainsi que les questions d’assainissement et de gestion
des déchets, constituent des enjeux fondamentaux pour le développement durable du pays et pour
assurer l’attractivité de l’économie togolaise vis-à-vis des investisseurs publics et privés contraints par
les normes de responsabilité sociale des entreprises. Le Togo doit aussi s’atteler à assurer une
meilleure répartition géographique du développement, dans un contexte marqué, comme ailleurs en
Afrique de l'Ouest, par une croissance démographique rapide, une urbanisation encore plus marquée
(de 40% aujourd’hui à 60% en 2050 selon les projections) et l’accélération du changement climatique.
10
2. PRINCIPES DE LA COOPÉRATION EUROPÉENNE AU TOGO
En réponse aux défis auxquels le Togo fait face, l’Union européenne et ses États membres entendent
appuyer la stratégie de développement définie par le Gouvernement togolais de manière concertée, sur
les fondements du processus de programmation conjointe, dont les objectifs et les modalités sont
précisées ci-dessous.
À l’heure où le Togo s'active énergiquement à développer une économie inclusive et innovante
respectueuse de l’environnement, l'Union européenne, ses États membres et le Togo partagent l'intérêt
d'établir un partenariat équilibré, solide, fiable et durable. Ceci passe par une meilleure coordination et
un ciblage plus stratégique de l'action de l'Union européenne et des États membres au Togo, en
capitalisant sur leur poids économique et commercial, leur proximité́ géographique et culturelle, leur
appui dans le domaine de la sécurité́ , leurs relations diplomatiques étroites, le dialogue politique, et leur
coopération au développement. Le succès du premier forum économique Togo-Union européenne, qui
a permis de souligner la convergence entre la vision du Togo et l'Alliance Afrique- Europe pour un
investissement et des emplois durables 1, a grandement participé à poser les bases de ce nouveau
partenariat et à lancer une nouvelle dynamique de coopération économique qui doit maintenant porter
ses fruits.
Afin de tirer le meilleur parti de ce contexte, l'Union européenne et les États membres, particulièrement
l'Allemagne et la France, présents au Togo, cherchent à consolider leur partenariat politique,
économique et commercial avec le Togo en visant notamment à :
soutenir le Gouvernement dans la mise en œuvre de ses stratégies visant la réduction de la
pauvreté et le développement économique et social inclusif du pays, notamment en promouvant
l’accès universel à des services essentiels de qualité ;
contribuer à la consolidation démocratique fondée sur le respect des droits humains (y compris
les droits fondamentaux des travailleurs) et l’État de droit, au processus de la décentralisation,
ainsi qu’à la modernisation des systèmes de gouvernance politique, économique et sociale du
Togo ;
renforcer les capacités de la société civile à suivre l’action gouvernementale et à lui demander
des comptes ;
promouvoir le commerce, l'investissement et la création d'emploi, en saisissant notamment les
opportunités offertes par l'intégration régionale et continentale, le développement de l’économie
numérique et d’une économie circulaire ainsi que le potentiel agro-industriel du pays ;
appuyer le Togo dans ses stratégies d’adaptation et de prévention des effets néfastes liés au
changement climatique et de protection de la biodiversité terrestre et marine ;
renforcer les capacités du Togo à faire face aux menaces sécuritaires et à promouvoir la paix
et la stabilité dans la sous-région.
En vue d’atteindre ces objectifs, l’Union européenne, l’Allemagne et la France retiennent une stratégie
de coopération conjointe articulée selon trois axes alignés sur la feuille de route – Togo 2025 du
Gouvernement :
l’appui à l’inclusion socio-économique et au développement humain, à travers le soutien à la
généralisation de l’accès aux services publics (eau, assainissement, éducation, santé, culture,
énergie, connectivité) et à l’amélioration de leur qualité ;
le soutien au développement d’agro-industries durables, à la gestion des ressources naturelles
et à la protection de la biodiversité ;
l’accompagnement de la consolidation d’une société apaisée et résiliente, avec en particulier
l’appui à paix et la sécurité, à l’État de droit, à la modernisation de l’action publique et la
décentralisation.
Les domaines prioritaires ci-dessus répondent à la fois à la stratégie de développement du Togo et aux
stratégies nationales et européenne applicables, notamment le Consensus européen pour le
1
Communication relative à une nouvelle alliance Afrique - Europe pour un investissement et des emplois durables: hisser notre partenariat pour
l’investissement et l’emploi au niveau supérieur, COM(2018) 643 final : https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=CELEX:52018DC0643
11
développement2 dont les thèmes principaux (Planet, People, Prosperity, Peace, Partnership) et les
thèmes transversaux guident les grandes orientations proposées dans ce document.
Les interventions qui seront réalisées en application de ces domaines prioritaires s’inscriront par ailleurs
en cohérence avec les piliers géographique (programmations nationale et régionale) et thématique
(programmes thématiques en matière de droits de l’homme et démocratie, organisations de la société
civile, défis mondiaux, et stabilité et paix) de l’Instrument pour le voisinage, le développement et la
coopération internationale (IVDCI) de l'Union européenne.
L’atteinte des Objectifs de développement durables (ODD) reste la priorité pour chaque domaine
d’intervention, notamment à travers le renforcement du dialogue avec le gouvernement sur : a) les
engagements politiques pour réaliser les ODD et les objectifs de l'Accord de Paris; b) les stratégies
financières intégrées durables, telles que les cadres de financement nationaux intégrés ; et c) les
modalités d’appui financier et technique tel que l'allégement de la dette. Ce dernier est en ligne avec la
Global Recovery Initiative (GRI), initiative promue par l’UE proposant d’associer l'allégement de la dette
des pays vulnérables aux investissements dans les ODD pour promouvoir une reprise verte, numérique,
juste et résiliente.
Conformément aux approches basées sur le genre, les droits fondamentaux (y compris les droits
fondamentaux des travailleurs et l’accès au travail décent) et au principe de « ne laisser personne pour
compte » de l’Agenda 2030, l’UE et ses États membres veilleront à promouvoir de manière ciblée les
groupes de population particulièrement vulnérables, dont les femmes et les filles, les personnes en
situation de handicap et les analphabètes. La coopération européenne cherche également à contribuer
à l’effort du gouvernement du Togo de compenser les disparités régionales dans le pays, un facteur
déterminant des conflits.
Avec la signature d’un premier Document conjoint de programmation (DCP) le 22 juin 2016, l’Union
européenne, l’Allemagne et la France ont résolument ancré leur intervention au Togo dans une logique
de programmation européenne conjointe qui constitue un exemple précurseur en la matière à travers le
monde. À travers ce tout premier DCP, l’Union européenne et ses États membres sont notamment
convenus de mobiliser leurs efforts dans des domaines communs (gouvernance politique, gestion des
finances publiques, décentralisation, développement urbain, énergie, eau et assainissement, économie
numérique) ou complémentaires (développement rural, développement du capital humain, santé,
environnement, formation professionnelle, etc.).
L'objectif de la programmation conjointe est d'augmenter l'efficacité de la mise en œuvre de l'aide au
développement de l'Union européenne et l'impact de cette assistance. Sa valeur ajoutée s'exprime aussi
dans le domaine politique par un meilleur effet de levier dans le dialogue avec les partenaires locaux.
Cette initiative s'appuie sur les résultats du Forum de haut niveau de Busan ainsi que sur le nouveau
Consensus européen pour le développement et l’Instrument pour le voisinage, le développement et la
coopération internationale, lequel considère la programmation conjointe comme l’approche privilégiée
pour la programmation de la coopération européenne par pays.
La programmation conjointe de l'Union européenne repose sur plusieurs principes, parmi lesquels
l'analyse conjointe de la stratégie nationale de développement, la réponse commune à cette stratégie,
la rationalisation des secteurs d'intervention, les ressources financières multi-annuelles par secteur
sélectionné, l'appropriation par le gouvernement bénéficiaire, la synchronisation des cycles de
programmation et enfin la promotion de la complémentarité et de la visibilité de l'aide européenne.
À l’occasion du nouveau cycle de programmation, l’Union européenne et ses États membres
renouvellent leur attachement au principe et à l’esprit d’une telle démarche conjointe de programmation.
Le présent DCP poursuit et renforce ainsi la démarche engagée en 2016, notamment en ce qu’il se
substitue au Programme Indicatif Multi-annuel (PIM) de l’Union européenne et est complété pour la
première fois par un Cadre commun de résultats. Les États membres et/ou leurs agences et banques
de développement se réservent également la possibilité de substituer ce DCP à leurs documents de
programmation stratégique respectifs.
Le Document décrit les principes généraux, les objectifs, les orientations et les échéanciers des
2
Déclaration conjointe du Conseil et des représentants des gouvernements des États membres réunis au sein du Conseil, du Parlement européen et de
la Commission, Le nouveau Consensus européen pour le développement « Notre monde, notre dignité, notre avenir », 2017/C 210/01 : Déclaration
conjointe du Conseil et des représentants des gouvernements des États membres réunis au sein du Conseil, du Parlement européen et de la Commission
(europa.eu)
12
interventions prévues par l'Union européenne et ses États membres en appui des efforts de
développement du Togo. Ces dernières se déclinent en trois domaines d’intervention prioritaires, dans
lesquelles s’insèrent trois Initiatives Équipe Europe et complétées par la Facilité de coopération de
l’Union européenne.
L’engagement pris par l’Union européenne et ses États membres de mettre en phase les orientations
stratégiques de leur coopération sur les priorités du Gouvernement togolais est au cœur de leur
programmation conjointe pour la période 2021-2027. Le présent document résulte à cet égard d’un
processus de consultation structuré mené conjointement avec les autorités togolaises au plus haut
niveau et se base sur le document de programmation du Gouvernement togolais, qu’est la feuille de
route quinquennale – Togo 2025 (Annexe 1) présentée en partie 1.
Une très forte convergence existe entre d’une part l’approche transformative de cette feuille de route –
Togo 2025, axée sur le développement humain, le secteur privé, le développement durable et les
secteurs prometteurs que sont la transformation agricole et le numérique, et d’autre part les objectifs,
valeurs et intérêts de l’Union européenne et ses États membres au Togo, comme en témoigne par
exemple la communication pour une nouvelle stratégie globale avec l'Afrique3. Le calendrier de la feuille
de route – Togo 2025 offre au surplus un horizon temporel pertinent en accord avec celui du processus
de programmation conjointe européenne.
L’Union Européenne et ses États membres cherchent aussi à soutenir la bonne coopération au-delà de
cet encadrement stratégique, notamment dans les domaines de la politique, la culture, la justice et de
la sécurité figurant plus implicitement dans la Feuille de route et le PND, dans la mesure où ils touchent
des aspects du développement économique et social des communautés.
Malgré ses limites, tenant essentiellement à la stratégie ambitieuse de mobilisation de ressources
externes et investissements privés, à la faible coordination institutionnelle dans la mise en œuvre et le
suivi du PND et aux dysfonctionnements du mécanisme de coordination entre le Gouvernement et les
Partenaires techniques et financiers (PTF), la feuille de route sous-tendant la politique de
développement du Togo à l’horizon 2025 offre donc une base extrêmement pertinente pour la
programmation.
C’est dans cet esprit que chacun des domaines prioritaires d’intervention retenus par l’Union
européenne et ses États membres correspond à un des trois axes de la feuille de route – Togo 2025.
Le premier domaine d’intervention prioritaire en faveur du développement humain et de l’inclusion
correspond en effet au premier axe (visant à renforcer l’inclusion et l’harmonie sociales et consolider la
paix) et troisième axe (visant entre autres à faire du Togo une référence dans le numérique). Le
deuxième domaine d’intervention prioritaire, visant le développement de l’agro-industrie et d’une
économie respectueuse de l’environnement répond au deuxième axe (dynamiser la création d’emplois).
Enfin, le dernier domaine d’intervention prioritaire, dont l’objectif est de participer à la consolidation d’une
société apaisée et résiliente, fait écho au troisième axe de la feuille de route, qui vise à moderniser le
Togo et renforcer ses structures.
2.2.3. Durée
Le présent Document conjoint de programmation (DCP) est prévu pour une durée de sept ans de 2021
à 2027. L’Union européenne, l’Allemagne et la France se réservent le droit de réexaminer de manière
conjointe le présent DCP en 2024, afin de tenir compte des nouvelles données disponibles liées à
l’échéance de la feuille de route – Togo 2025 et à la tenue de l’élection présidentielle prévue en 2025,
selon la procédure visée au point 2.2.4. La revue à mi-parcours de ce programme en sa qualité de
Programme Indicatif Multi-annuel de l’Union européenne est prévue pour 2024. Ces dispositions
s’appliquent également au DCP.
Une des nouveautés du présent Document conjoint de programmation (DCP) tient à l’introduction d’un
cadre commun de suivi et de résultats visant à mesurer l’atteinte par la coopération conjointe
européenne au Togo de ses objectifs, tels que définis par l’Union européenne, l’Allemagne et la France.
Afin d’assurer la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation du DCP, l’Union européenne et ses États
3
Communicaton conjointe « Vers une stratégie globale avec l’Afrique », JOIN(2020) 4 final : https://eur-lex.europa.eu/legal-
content/FR/TXT/PDF/?uri=CELEX:52020JC0004&from=FR
13
membres engagés sur place, conviennent d’instaurer un Comité de pilotage de la coopération
européenne au Togo (COPCET), lequel sera co-présidé par les Chefs de mission et composé des
directeurs, conseillers politiques et conseillers coopération de leurs Ambassades, Délégations et
Agences respectives. Des représentants du Gouvernement ou d’organisations tierces pourront être
invités à participer au Comité en qualité d’observateur lorsque leur présence sera jugée nécessaire par
les co-présidents.
Le Comité se réunira une fois chaque année à une date convenue d’un commun accord, en cohérence
avec les échéances propres à chaque partie au regard de leurs cycles de programmation respectifs.
Ses réunions ont pour objectif de permettre à l’Union européenne, l’Allemagne et la France :
de procéder ensemble au bilan des actions menées pendant la période écoulée et au
rapportage conjoint des résultats, le cas échéant avec l’appui d’une expertise facilitée par
l’Union européenne dans le cadre de sa Facilité de coopération ;
d’informer l’ensemble des parties de leurs exercices de programmation et projets d’interventions
respectifs concernant la période suivante, en soulignant leur cohérence vis-à- vis des priorités
définies par le présent DCP ;
d’identifier les priorités de la coopération européenne pour la période suivante et, dans la
mesure du possible, de définir une stratégie concertée sur la base de celles-ci ;
le cas échéant, d’adopter à l’unanimité les amendements au DCP rendus nécessaires par une
évolution des orientations de la politique de développement du Togo ou toute circonstance
imprévisible justifiant l’adaptation des priorités de la coopération conjointe européenne au Togo.
Le processus de programmation conjointe et les missions du Comité de pilotage seront facilités par la
Délégation de l’Union européenne au Togo.
La Délégation assurera en outre le développement et la mise à jour régulière d’une base de données
visant à assurer le suivi et l’évaluation des interventions financées et/ou mises en œuvre par l’Union
européenne, l’Allemagne et la France en application du présent DCP, ainsi que leur contribution aux
objectifs de développement définis par le Gouvernement togolais.
L’Union européenne et ses États membres conviennent d'assurer une large communication autour du
DCP, de ses objectifs et de ses actions en direction des partenaires publics et privés togolais, des
opérateurs européens et des partenaires en développement.
14
3. ORIENTATIONS DE LA COOPÉRATION EUROPÉENNE AU TOGO
Le premier domaine d’intervention prioritaire retenu par l’Union européenne et ses États membres
repose sur la notion de développement humain, laquelle est au cœur d’une approche fondée sur
l’inclusion socio-économique et l’accès aux services publics de base.
Il faut rappeler que la croissance soutenue qu’a connue le Togo ces dernières années ne se traduit pas
encore par une réduction significative de la pauvreté, une meilleure distribution des richesses, ou par
une répartition géographique équilibrée du développement. L’Indice de développement humain (IDH)
du Togo positionne le pays à la 167ème place du classement en 2020. Ce chiffre témoigne de l’ampleur
du défi du développement humain au Togo, dans ses trois dimensions que sont le niveau de vie, la
santé et l’éducation.
L’Union européenne et ses États membres partagent à cet égard la conviction du Gouvernement
togolais selon laquelle le développement humain dans toutes ses dimensions est un prérequis à
l’émergence économique du Togo. Les politiques du Togo en matière d’accès à l’eau et à
l’assainissement, à la santé et à l’éducation revêtent à cet égard une importance fondamentale.
Le développement humain s’entend toutefois aujourd’hui de manière plus large que par la seule
description de l’IDH. L’accès aux services publics de base en tant que droit fondamental ne se limite
plus aux seuls secteurs de la santé, de l’éducation, de l’eau et de l’assainissement ou encore au pouvoir
d’achat, mais est en réalité de plus en plus tributaire de nouvelles dimensions telles que l’accès aux
ressources énergétiques, aux services numériques, à la connaissance et à la culture.
Au Togo, le secteur de l'énergie est caractérisé par une offre insuffisante (taux d’accès à l’énergie de
50,3% en 2019 avec plus de 90% en milieu urbain et approximativement 20% en milieu rural 2).
Bien que les interventions du Gouvernement et de ses partenaires ces dernières années aient permis
une nette amélioration de la situation, le réseau de distribution existant demeure limité, vétuste et
dépendant de l’approvisionnement par les pays voisins et ne permet donc ni l’acheminement de la
puissance demandée vers les zones périphériques ni la mise en œuvre d’activités susceptibles
d’enclencher ou de soutenir un développement durable.
En parallèle, les technologies numériques qui pourraient permettre au pays d’accélérer son
développement socio-économique – en rapprochant ses habitants des services publics, en promouvant
la prévention des risques de catastrophes, en favorisant la formation et l’employabilité de la jeunesse
ou encore en faisant participer les togolais aux décisions de leurs lieux de vie – restent insuffisamment
développées au regard de leur potentiel multisectoriel d’accélération de l’atteinte des ODD. Malgré une
progression spectaculaire en dix ans (hausse de 46 points depuis 2011) et une baisse significative des
prix (environ 50% entre 2016 et 2017), le taux de pénétration de l’internet fixe et mobile restait à peine
inférieur à 50% en 2019.
Il faut à cet égard saluer le volontarisme du Gouvernement, qui a fait de l’électrification complète du
territoire à l’horizon 2030 et de la généralisation des services numériques des priorités de son action,
qu’il convient d’appuyer résolument concernant par exemple le développement des infrastructures
nécessaires, la modernisation du cadre réglementaire, le renforcement des capacités des régulateurs
nationaux et la poursuite des initiatives régionales en la matière.
Au regard de tout ce qui précède, l’Union européenne et ses États membres estiment qu’il est
fondamental de consacrer le premier domaine prioritaire de leur coopération conjointe au soutien des
mesures du Gouvernement togolais en faveur du développement humain et de l’inclusion socio-
économique dans toutes leurs dimensions : santé, éducation, eau, assainissement, culture, mais aussi
énergie et numérique. L’objectif ainsi visé est d’appuyer les actions entreprises par le Togo afin de
généraliser l’accès aux services et infrastructures sociaux de base, en vue de permettre l’émergence
d’une économie véritablement inclusive et créatrice d’emploi décent, veillant à ce que personne ne soit
laissé pour compte, et fondée sur le respect des droits sociaux et économiques de l’individu ainsi que
sur l’équité des genres.
Cette ambition est en cela parfaitement cohérente avec la politique de développement portée par le
Gouvernement togolais dans sa feuille de route – Togo 2025. Elle fait à cet égard en particulier écho
aux objectifs formulés par le Gouvernement de :
2
Banque mondiale : https://donnees.banquemondiale.org/indicator/EG.ELC.ACCS.UR.ZS.
15
« offrir une identité et garantir la couverture santé et l’accès aux services de base à tous »
(axe 1, ambition 1) ;
« offrir une éducation accessible au plus grand nombre et en phase avec le marché du
travail » (axe 1, ambition 2) ;
« faire du Togo une référence régionale dans le digital » (axe 3, ambition 1) ;
« renforcer l’attractivité du pays auprès des investisseurs » (axe 3, ambition 2).
Ce domaine prioritaire s’inscrit également dans la continuité des orientations du Plan National de
Développement (PND) 2018-2022, notamment en ce qui concerne le développement du numérique
(axe 1, point 5) et la promotion du développement social et des mécanismes d’inclusion (axe 3).
Enfin, ce domaine prioritaire participe à l’atteinte des ODD, notamment s’agissant des objectifs de
réduction de la pauvreté et de croissance inclusive (ODD 1, 2, 3, 4, 6, 7, 8, 9, 10 et 11).
A titre indicatif, les principaux codes CAD (Comité d’aide au développement de l’OCDE) auxquels se
réfèrent les secteurs essentiels sont les suivants :
11000 Education
12000 Santé
23000 Energie
22000 Communications
Trois objectifs spécifiques seront poursuivis par l’Union européenne et ses États membres dans le
cadre du premier domaine prioritaire d’intervention :
1. L’accès aux services sociaux de base que sont l’eau, l’assainissement, la santé, l’éducation et la
culture est renforcé (objectif spécifique 1).
2. L’accès à des services énergétiques propres, durables et efficients est généralisé (objectif
spécifique 2).
3. L’accès à des services numériques efficients et abordables est généralisé (objectif spécifique 3)
Objectif spécifique 1 : L’accès aux services sociaux de base que sont l’eau, l’assainissement, la
santé, l’éducation et la culture est renforcé (ODD 1, 2, 3, 4, 6, 10 et 11)
16
de 25% en 2015 à près de 70% en 2019 (49% en milieu rural) et inscrivant le secteur dans une logique
de numérisation marquée grâce au dispositif de Suivi des Ouvrages de Forages et des Indicateurs pour
l'Eau (SOFIE). Les pénuries, la mauvaise qualité de l’eau ou le manque d’installations d’assainissement
ayant un impact négatif sur la sécurité alimentaire, la santé, la sécurité des filles et des femmes et les
conditions de vie des personnes défavorisées (notamment les personnes vivant avec un handicap),
l’enjeu reste maintenant de soutenir le Ministère de l’eau et de l’hydraulique villageoise dans la poursuite
de cette dynamique en appuyant la mise en place de nouveaux forages et mini-adductions et la
réhabilitation et le réaménagement de retenues d’eau, notamment dans les régions des Savanes et de
Kara ainsi qu’en milieu rural et péri-urbain.
En matière d’hygiène et d’assainissement, l’évolution galopante de la population et l’occupation
anarchique horizontale de l’espace urbanisé ne s’accompagnent pas du développement des ouvrages
d’assainissement ou des infrastructures de base. Cette situation prédispose certaines villes à des
problèmes récurrents d’assainissement telles que les inondations, l’insalubrité publique, les épidémies,
etc. La gestion des déchets solides est elle aussi un important défi puisqu’à l’exception de Lomé – qui
abrite le centre d’enfouissement technique (CET) le plus moderne de la sous-région, cofinancé par
l’Union européenne, l’AFD et la BOAD – et des 5 autres villes principales – où la situation s’améliore
progressivement – elle reste quasiment inexistante dans les villes secondaires. L’Union européenne et
ses États membres souhaitent de ce fait poursuivre leur soutien aux actions entreprises par le
Gouvernement en matière d’organisation de l’espace urbain des principales villes du Togo afin
d’accompagner les efforts consentis en matière de gestion du drainage des eaux pluviales, de
l’évacuation des eaux usées et des excrétas, en matière de gestion des déchets mais aussi, de
développement d’une économie circulaire, en mettant l’accent sur le renforcement des capacités au
niveau local (autorités locales, secteur privé local) dans le cadre, le cas échéant, de la coopération
décentralisée des autorités locales avec leurs homologues européennes.
Le secteur de la santé est également confronté à de grands défis tels que la vétusté des infrastructures,
le manque de personnel qualifié et l’inadéquation des fonds disponibles. Ceci mène à une sous-
utilisation des services de santé et donc à un état préoccupant de la santé de la population, en particulier
celle des femmes et des personnes souffrant de hancicap. Ces défis ont été accentués par la pandémie
de COVID-19. Néanmoins l’État togolais a entamé des réformes importantes en matière d’accès
universel aux soins, d’amélioration des soins de santé primaire et d’engagement dans la lutte contre la
pandémie de COVID-19. L’Union européenne et ses États membres souhaitent poursuivre leur soutien
auprès de l’État togolais dans ses ambitions à travers la construction, la réhabilitation et l’équipement
des infrastructures, le renforcement de capacités du personnel surtout en matière de qualité des soins
et en collaboration avec les communes pour une meilleure utilisation des services de santé.
En dépit de la forte croissance démographique et du poids de la jeunesse dans la société togolaise –
plus de la moitié des togolais a moins de 25 ans – le système éducatif du Togo tend à offrir un accès
égal pour tous à une éducation de qualité, du primaire au supérieur en passant par les enseignements
techniques. Bien que le taux net de scolarisation ait beaucoup progressé entre 2011 et 2017 (de 82,9%
à 93,8%), les difficultés d’accès, de rétention et de progression dans le système éducatif restent
davantage marquées en milieu rural, parmi les ménages les plus pauvres et pour les jeunes femmes.
À cela s’ajoute les problèmes liés à la faible qualité de l’enseignement primaire ainsi qu’aux difficultés
éprouvées par les universités à doter les jeunes des compétences valorisées par le système productif
(seuls 42.2% des jeunes avec des études supérieures sont adéquatement qualifiés) – une tendance
que la hausse des effectifs en cours risque d’accélérer.
Il apparaît donc urgent pour l’Union européenne et ses États membres de soutenir les politiques du
Gouvernement togolais en matière de formation initiale et continue, en mettant l’accent sur la
généralisation de l’accès à l’éducation primaire et secondaire - notamment en protégeant les filles de
toutes formes d’harcèlement ou en sécurisant l’accès aux enfants souffrant de handicap – sur
l’amélioration de la qualité des enseignements à tous les niveaux, sur la mobilisation d’outils numériques
et les enseignements à distance, ainsi que sur la modernisation de la formation professionnelle, en
particulier en milieu rural. L’Union Européenne et ses États membres soutiendront l’ambition du
gouvernement togolais d’offrir une formation professionnelle de qualité et accessible au plus grand
nombre en phase avec le marché du travail. Toutes les actions décrites ci-dessus constitutent aussi des
éléments clés pour la lutte contre le travail des enfants et pour créer des opportunités pour les jeunes
adults d’obtenir un travail décent.
Enfin, et malgré l’importance de la pratique du sport et la richesse du patrimoine culturel au Togo, le
pays reste caractérisé par un nombre et une qualité insuffisants d’infrastructures et de services culturels
et sportifs. L’Union européenne, ses États membres et leurs instituts culturels (Goethe Institut, Institut
français du Togo), déjà fermement engagés dans le domaine, souhaitent ainsi soutenir l’accès à la
17
culture et le développement d’une industrie créative et culturelle dynamique, et encourager l’échange
culturel international.
L’ensemble des interventions envisagées ici par l’Union européenne, l’Allemagne et la France
participera de la démarche de promotion multidimensionnelle du développement humain mise en œuvre
par le Gouvernement.
Objectif spécifique 2 : L’accès à des services énergétiques propres, durables et efficients est
généralisé (ODD 4, 7, 9 et 10)
L’ambition du Togo est d’assurer un accès universel aux services énergétiques pour tous les togolais
d’ici 2030, avec un taux d’accès de 100% au cours des dix prochaines années. Cet objectif est lié au
développement du potentiel en énergies renouvelables. L’État togolais envisage de produire près de
200 MW d’électricité à base d’énergies renouvelables en 2030, soit 50% de sa production totale.
Cet objectif spécifique d'électrification implique la mise en œuvre d’une combinaison d’extension du
réseau existant et de développement de technologies hors réseaux (mini-grids et kits solaires).
Le secteur de l’énergie au Togo reste en effet caractérisé par de nombreuses faiblesses structurelles,
à commencer par le faible niveau du taux d’électrification (50,30% en 2019), les défaillances récurrentes
des réseaux (augmentation généralisée des incidents sur le réseau de distribution 4), le faible rendement
du réseau de la Compagnie d’Énergie Électrique du Togo (CEET – perte de 16,46% en 2019, en
augmentation de 15% par rapport à 2018) et la dépendance du mix énergétique togolais vis-à-vis des
sources thermiques et des importations (plus de 60% de l’énergie utilisée en 2019). Outre le soutien à
l’électrification et à la transition vers un mix énergétique incluant davantage d’énergies renouvelables,
l’Union européenne et ses États membres envisagent donc d’accompagner le secteur énergétique
togolais dans la recherche de plus d'efficacité dans tous les domaines (production, transmission et
consommation d'énergie), à travers par exemple la viabilisation financière de la CEET et la fluidification
du secteur (contribution des producteurs indépendants d'électricité).
En s’alignant sur les priorités du Togo, l’Union européenne et ses États membres conviennent de placer
la transition énergétique au cœur de leurs interventions visant le soutien au développement de
l’économie et de la croissance du Togo (ex. agropoles, exploitations agricoles) ainsi que de celles visant
l’appui au renforcement des services publics tels que l’éducation, la santé et la protection sociale ou
encore l’accès à l’eau et l’assainissement et l’accès à la culture (citoyens, industries culturelles et
créatives – ICC), en ligne avec l’objectif spécifique 1.
Il s’agira, d’une part, de soutenir les actions du Gouvernement visant à connecter davantage d’usagers
à l’électricité par un mix énergétique incorporant de façon croissante les énergies renouvelables dont
la généralisation est nécessaire au dépassement d’une logique de simple rattrapage en matière de
développement. Les actions menées à cet effet s’inscriront dans une perspective d’adaptation aux effets
du changement climatique et dans le respect des Contributions Déterminées au niveau National
auxquelles le Togo s’est engagé. Il s’agira d’autre part de mettre l’accent sur l’appui aux efforts
d’amélioration de l’efficacité de la fourniture d’énergie, à travers la maîtrise des coûts et la modernisation
du corpus législatif et règlementaire national et régional. Le renforcement de la gouvernance dans ce
secteur en pleine expansion fera également l’objet d’un accompagnement rapproché, en cohérence et
en complémentarité avec les interventions du domaine prioritaire 3.
À cette fin, les opportunités de partenariat public-privé (PPP), de mixage (blending) et de garanties dans
le cadre du Plan d’investissement extérieur (PIE) seront explorées avec les banques de développement
régionales et européennes impliquées au Togo.
La cohérence et la complémentarité avec les autres priorités de l’Union européenne sera assurée,
notamment avec la transition digitale à laquelle sont liées de façon croissante les stratégies nationales
énergétiques actuelles et futures. Les smart grids, entre autres, sont appelés à jouer un rôle essentiel
dans le développement futur du déploiement du réseau. Leur interconnexion permet de faire circuler
l’énergie dans n’importe quel sens en permettant à chaque acteur d’ajuster en temps réel la production
à la consommation et de redistribuer le surplus. La gestion des incidents sur le réseau est également
facilitée et la généralisation des compteurs intelligents, à pré-paiement ou encore la bancarisation des
services via la téléphonie mobile sont autant de services digitaux qui profitent au secteur de l’électricité
en permettant de sauvegarder les revenus, d’améliorer les recouvrements et de limiter les impayés.
Enfin, cohérence et complémentarité sont aussi de mise au regard des objectifs du Green Deal, y inclus
4
En 2019, les incidents sur le réseau de distribution ont connu une hausse de 12,10 % pour la Basse Tension, de 195,47% pour la Moyenne Tension et
de 10,10% dans les postes de distribution MT/BT par rapport à l’année 2018
18
ses composantes de mobilisation de l’industrie pour une économie circulaire et de fourniture d’énergie
propre, sûre et abordable et ce, notamment par l’articulation entre les interventions au niveau national
et celles au niveau régional. Les questions de transition énergétique sont effectivement intimmement
liées au caractère transfrontaliers de nombreuses ressources naturelles, à la dimension internationale
et aux relations entre les pays de la sous-région.
Objectif spécifique 3 : L’accès à des services numériques efficients et abordables est généralisé
(ODD 4, 9 et 10)
Le secteur numérique reste marqué à la fois par une évolution fulgurante et des inégalités extrêmes.
Bien avant la pandémie du COVID-19, le Togo, comme d’autres pays du continent, enregistrait plusieurs
avancées importantes en matière de transformation de son économie et des marchés de l’emploi (direct
et indirect), en matière de modernisation du secteur bancaire et en matière de dévéloppement de
services financiers notamment pour les populations mal désservies.
La pandémie a mis en évidence le besoin d’accélérer le processus de transition digitale et de réduire
les inégalités car aujourd’hui plus que jamais, la connectivité est un moteur essentiel de croissance
économique inclusive. En droite ligne avec les 4 piliers du partenariat ditigal – (i) connectivité, (ii)
développement des compétences, (iii) entrepreneuriat, et (iv) développement des e-services –
l’intervention contribuera à améliorer l’accès universel aux infrastructures digitales pour éviter le
creusement des inégalités liées à la situation géographique, au genre, au niveau d’éducation et à la
situation professionnelle. L’intervention permettra également de renforcer les compétences digitale de
la jeunesse et en particulier de ceux qui travaillent dans le secteur informel afin qu’il puissent au mieux
bénéficier des technologies digitales.
Il est cependant évident que sans électricité, il n’y aura pas d’internet et pas davantage de téléphonie.
L’utilisation croissante de l’inter net conduit aussi à une forte consommation d'énergie électrique des
outils du numérique. Le numérique consomme entre 10 et 15% de l'électricité disponible. La promotion
du développement du numérique doit donc aller de pair avec une politique adéquate de renforcement
des capacités de production et de distribution de l’énergie électrique. L’Union européenne et ses États
membres entendent promouvoir l’accès à l’énergie pour faciliter le développement du numérique.
En s’alignant sur les priorités du Togo qui considère dans son plan de développement que la
digitalisation de l’économie est un moteur essentiel de croissance et de développement, l’Union
européenne et ses États membres conviennent de placer la transition numérique au cœur de leurs
interventions. Le gouvernement considère que la digitalisation devrait stimuler la compétitivité dans tous
les secteurs, ouvrir de nouvelles perspectives au commerce et à l’entreprenariat et offrir de nouveaux
moyens d’accéder aux marchés étrangers. Il recommande en outre l’inclusion d’une dimension
numérique dans toutes les composantes des actions à mener dans sa feuille de route 2025.
Les interventions viseront donc l’amélioration à grande échelle de l’accès aux réseaux de
communication électroniques sur l’ensemble du territoire avec le développement de la couverture du
réseau internet et l’obligation de déploiement de câbles de fibre optique et d’infrastructures d’accueil
dans le cadre de tous les travaux de génie civil d’envergure (décret n°2020-116/PR du 23 décembre
2020). Le renforcement des services publics tels que l’éducation, la santé et la protection sociale ou
encore l’accès à l’eau et l’assainissement et l’accès à la culture (citoyens, industries culturelles et
créatives ), en ligne avec l’objectif spécifique 1 seront également ciblés. Il s’agira également
d’accompagner la modernisation du corpus législatif et règlementaire national et régional pour
accompagner la libéralisation progressive du marché numérique communautaire de la CEDEAO et le
renforcement de la gouvernance dans ce secteur en cohérence et en complémentarité avec les
interventions du domaine prioritaire 3.
Par ailleurs, les actions à mettre en œuvre pour atteindre les objectifs de ce domaine prioritaire resteront
cohérentes avec la vision stratégique pour la numérisation de l'Afrique tel que définie par : (i) le groupe
de travail UE-Afrique sur l'économie numérique, (ii) la stratégie de transformation numérique de l’Union
africaine et (iii) la communication digitale pour la décennie 5.
Pour ce secteur également, les opportunités de partenariat public-privé (PPP), de mixage (blending) et
de garanties budgétaires ainsi que les synergies avec l’Initiative Équipe Europe régionale sur le
numérique en cours de préparation seront explorées avec les banques de développement régionales
et européennes impliquées au Togo.
5
Communication « Une boussole numérique pour 2030: l'Europe balise la décennie numérique », COM(2021) 118 final : EUR-Lex - 52021DC0118 - FR
- EUR-Lex (europa.eu)
19
3.1.2. Résultats escomptés
OS 1 : L’accès aux services sociaux de base (éducation, santé, eau, assainissement, et culture) est
renforcé
20
3.1.3. Indicateurs6
Rapport tableau
Taux de réussite école primaire (désagrégés par 79,3% (2019) M de bord de
sexe) 77,3% (2019) F l’éducation au
Togo
R 1.2
Rapport tableau
Taux de réussite baccalauréat (désagrégés par 55,7% (2019) M de bord de
sexe) 51,3% (2019) M l’éducation au
Togo
6
La valeur de référence, la cible et la source de vérification pour un nombre d’indicateurs identifiés ci-dessous n’a pas été disponible au moment de
l’élaboration du Document conjoint de programmation. Un secrétariat pour le suivi de la programmation conjointe (financement prévu sur AAP 2021)
complétera les données manquantes en 2021-2022 ou celles-ci seront précisées en début d’exécution des actions, notamment par des études de base
(baseline studies) là où cela s’avèrera pertinent. Le tableau des indicateurs mis à jour avec les données manquantes fera l’objet d’un courrier officiel de la
Délégation pour approbation.
21
qui trouvent un emploi par an
Rapport annuel
Nombre de nouveaux opérateurs proposant des
R 2.3 1 (2021) 3 (2027) CEET, ARSE,
solutions d’énergies renouvelables AT2ER
Rapport annuel
Taux de perte sur les réseaux de distribution 13%(202
R 2.5 16,46% (2019)
7)
CEET, ARSE,
électrique AT2ER
22
AT2ER
Le deuxième domaine d’intervention prioritaire choisi par l’Union européenne et ses États membres est
un secteur de l’économie togolaise, extrêmement prometteur en termes de création d’emplois décent et
de protection de l’environnement: celui des agro-industries durables.
Au Togo, plus de 70% de la population active dépend de la production, de la transformation et de la
commercialisation des produits de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche et de la foresterie. Les femmes
détiennent 51% de ces emplois. Le secteur agro-sylvo-pastoral et halieutique contribue à plus de 40%
au PIB et représente 15% des recettes d’exportation. Malgré son importance pour l’économie nationale
et son potentiel en termes de création d’emplois, notamment auprès des jeunes et des femmes, il est
confronté à des défis majeurs, à savoir notamment :
la faiblesse de la productivité des terres (i) liée, entre autres, au faible niveau d’utilisation
d’agroéquipements et d’intrants améliorés ainsi qu’à la faible maîtrise de l’eau - moins de 1%
des terres cultivées sont irriguées - et aux difficultés de transport des marchandises produites
et (ii) exacerbée par le changement climatique qui a modifié le calendrier cultural et contribué
à la dégradation du couvert végétal, aggravant ainsi le niveau de rendement des cultures (ex :
filières du café et du cacao)8;
le faible rendement de la production halieutique, lui aussi affecté par le changement climatique
et aggravé par l’érosion côtière qui en découle9 ;
la prédominance de l’agriculture de subsitance tournée vers l’autoconsommation, le faible
niveau de transformation des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutiques et, par conséquent,
un taux élevé de perte après les récoltes, en particulier dans les filières de production de fruits,
légumes et tubercules, notamment l’igname et une faible intégration du secteur dans le
commerce international ;
le faible accès aux crédits, tant pour les producteurs que pour les transformateurs et en
7
https://arcep.tg/wp-content/uploads/2020/11/Evolution_marche_Regule_2019.pdf
8 Le rendement de la production végétale reste limité avec près de 80% des surfaces agricoles générant moins de 15.000 FCFA/ha par mois. La
production nationale animale ne couvre par ailleurs que 50% des besoins domestiques en produits carnés.
9 La production nationale halieutique contribue à moins de 50% des besoins nationaux.
23
particulier pour les femmes ;
le défaut de laboratoires de contrôle pour répondre aux normes et standards des marchés
internationaux et de cabinets de certification au Togo des produits du secteur agro- alimentaire
l'accès limité des ménages et producteurs agricoles aux intrants, aux marchés de vente et aux
réseaux de distribution ;
les faibles niveaux de capacité technique, le manque de savoir-faire et de formation
entrepreneuriale au sein des populations, en particulier chez les jeunes et chez les femmes qui
par conséquent se trouvent dans le secteur informel, sans accès au crédit et sans être
propriétaire de la terre qu’ils cultivent.
En réponse à ces défis, l’objectif de ce deuxième domaine prioritaire est donc d’abord de soutenir
l’augmentation de la productivité et des revenus des populations vulnérables à travers le renforcement
de leurs moyens de production et de transformation agro-industrielle ainsi que par la consolidation des
chaînes de valeur agro-sylvo-pastorales et halieutiques.
La question du développement de ces dernières étant intrinsèquement liée à celles de la protection de
l’environnement et de la lutte contre les effets du changement climatique, l’Union européenne et ses
États membres en ligne avec le Green deal et sa stratégie « farm to fork » favoriseront par leurs
interventions en soutien aux industries agro-sylvo-pastorales et halieutiques, la gestion durable des
ressources naturelles (y inclus les ressources forestières et les initiatives de reforestation), la
préservation, la restauration et la valorisation de la biodiversité ainsi que la réduction de leur vulnérabilité
face aux risques climatiques et environnementaux.
De plus, l’Union européenne et ses États membres visent à contribuer à l'amélioration du climat des
affaires afin d’encourager les investissements privés en appui au secteur agricole et à soutenir
l’émergence d’un environnement favorable à l’entreprenariat, à l’investissement de l’étranger et au
développement des Très Petites et Moyennes Entreprises (TPME). Ces priorités sont indissociables de
la question de l’accès au marché, du développement de chaînes de valeur agro-industrielles et de leur
intégration dans les chaînes de valeur régionales et mondiales. La facilitation de l'accès aux marchés
locaux, africains et internationaux à travers des solutions adéquates aux obstacles techniques au
commerce, en particulier pour les femmes et les jeunes, de même que l'institutionnalisation des normes
et standards internationaux devraient permettre également aux TPME d’accéder au marché Européen
et d’intensifier les relations commerciales avec l’UE. Un accès particulier sera mis sur l’accès au marché
facilité par la zone de libre échange continental africain (ZLECAF) dans laquelle le Togo est résolument
engagé et compte jouer un rôle de premier plan notamment grâce à son port en eau profonde.
La Chambre de Commerce europeenne au Togo, ‘Eurocham Togo’10, aura un role important à jouer
dans ce cadre. L’intervention de l’UE et ses Etats membres vise à appuyer cette entité encore jeune
afin de renforcer son role du representant du secteur privé au sein de l’Equipe Europe Togo, dans le
secteur agricole mais aussi dans toutes les actions promouvant l’entreprenariat inclusif et durable ainsi
que le commerce équitable.
Dans ce cadre, l’intervention de l’UE et ses EM dans ce domaine prioritaire vise à accompagner le
Gouvernement du Togo dans les réformes et le renforcement des capacités afin de promouvoir un
environnement des affaires propice à l'intégration dans le marché de la ZLECAF ainsi que des
approches inclusives, vertes et circulaires pour les chaînes de valeur agricoles, tout en encourageant
des investissements privés verts, en particulier dans le développement durable de chaînes de valeur et
prenant en compte l’intégration des pratiques circulaires à faible émission de carbone dans les
opérations des entreprises et dans les systèmes de production.
Cette ambition est en cela parfaitement alignée sur les orientations du Gouvernement togolais, telles
que définies dans sa feuille de route – Togo 2025. Elle fait à cet égard en particulier écho aux ambitions
formulées par le Gouvernement de :
« faire de l’agriculture un véritable moteur de croissance et de création d’emplois » (axe 2,
ambition 1) ;
« renforcer l’attractivité du pays auprès des investissements » (axe 3, ambition 2) ;
« et de mettre le développement durable et l’anticipation des crises futures au cœur des priorités
du pays » (axe 3, ambition 4).
Ce domaine prioritaire d’intervention s’inscrit également dans la lignée des priorités du Plan National de
10 Eurocham Togo a été crée en 2019 avec l’appui de l’UE lors du Forum economique Togo-UE (https://cce-togo.com )
24
Développement (PND) 2018-2022, notamment en ce qui concerne le « financement des PME » (axe 1,
point 8), l’amélioration de « l’environnement des affaires » (axe 1, point 11), le développement de «
pôles de transformation agricole » (axe 2), ou encore « la gestion durable des ressources naturelles et
la résilience au changement climatique » (axe 3, point 12).
En outre, il participe à l’atteinte des ODD et s’aligne à la fois sur les objectifs de réduction de la pauvreté
et de croissance inclusive (ODD 1, 2, 5, 8, 9, 10,12) et ceux de la gestion durable des ressources
naturelles et de préservation de la biodiversité (ODD 13, 14, 15).
A titre indicatif, les principaux codes CAD auxquels se réfèrent les secteurs essentiels sont les suivants:
31100 Agriculture
31300 Pêche
32100 Industrie
41000 Environnement
Trois objectifs spécifiques seront poursuivis par l’Union européenne et ses États membres dans le
cadre du deuxième domaine prioritaire d’intervention :
1. La compétitivité des exploitations agro-sylvo-pastorales et halieutiques est durablement
améliorée (objectif spécifique 1).
2. Le climat des affaires est amélioré, facilite le développement de pôles de transformation
industrielle et permet le renforcement des TPME de transformation agricole (objectif spécifique
2);
3. Les mesures de préservation de l’environnement et de la biodiversité sont renforcées (objectif
spécifique 3).
Afin d’améliorer la compétitivité des chaînes de valeur, de lutter contre la vulnérabilité des exploitants
agricoles et d’attirer les investissements privés aussi bien nationaux qu’internationaux, l’accent sera mis
sur l’amélioration de la production et de la productivité.
Ainsi, le premier objectif spécifique du partenariat européen avec le Togo en matière de développement
rural, d’agriculture, d’élevage et de pêche durables sera d’accompagner l’amélioration de la
compétitivité des exploitations agricoles y compris l’élevage et la production halieutique en vue de
faciliter leurs intégrations dans les chaînes de valeur régionales et mondiales.
Les différentes interventions de l’Union européenne, de l’Allemagne et de la France, pourront couvrir un
ou plusieurs domaines concourant à la compétitivité tels que i) la structuration des filières (y compris
l'organisation des agriculteurs en coopératives et structures faitières) ; ii) la maîtrise économique de
leurs activités ; iii) la maîtrise des pratiques agricoles bio ; iv) la maîtrise de l’eau ; v) la mécanisation ;
vi) la disponibilité des intrants et des géniteurs de haute qualité, la lutte contre les épizooties (notamment
contre les pestes des petits ruminants) et la promotion de la transhumance apaisée ; vii) la formation,
la recherche et la vulgarisation ; viii) la construction et/ou la réhabilitation des pistes rurales ; et enfin
ix) la construction des magasins de stockage et des marchés de gros et semi-gros. Afin de rester en
cohérence et d’assurer une complémentarité avec les objectifs du Domaine prioritaire 1, les efforts
consentis pour amélioirer la productivité et l’efficience des chaînes de valeur, en particulier dans la filière
agricole, devront répondre aux exigences et engagements du Togo, de l’UE et de ses États membres
non seulement en matière d’émissions de gaz à effet de serre, de production et de valorisation des
déchets mais également en matière de transition énergétique et d’utilisation d’énergies renouvelables.
25
Objectif spécifique 2 : Le climat des affaires est amélioré, facilite le développement de pôles de
transformation industrielle et permet le renforcement des TPME de transformation agricole (ODD 1,
8, 9, 10,12)
26
du monde, au regard de la forte dégradation de ses ressources (perte de 72,6% des forêts entre 1990
et 2015, dégradation de 85% des terres arables) ou encore de l'imprévisibilité́ grandissante de la
pluviométrie.
De plus, il subit de plein fouet les conséquences liées à la montée des eaux marines et l’érosion côtière.
L’avancée de la mer d’au moins 1 mètre chaque année, aggravée par les nouvelles structures du Port
autonome de Lomé et du nouveau port de pêche, menace en effet des villages côtiers togolais et leur
économie tout entière. Les fonds marins ouest-africains sont également en proie à une pêche maritime
non réglementée et non autorisée, visant à alimenter l’industrie de la farine pour poisson. Ni le niveau
de surveillance, ni les moyens de contrôle actuels ne sont suffisants pour préserver efficacement les
ressources marines du pays. Il est également souhaitable de promouvoir une coopération plus étroite
avec les organisations régionales de pêche existantes dans la région, notamment le Comité des Pêches
pour l’Atlantique Centre-Est (COPACE).
Le dérèglement climatique et la multiplication des activités minières impactent par ailleurs négativement
la rentabilité des productions agricoles et suscite des déplacements de populations, comme c’est le cas
dans la région maritime où l’exploitation du phosphate aggrave la paupérisation de la population dont
l’activité principale est l’agriculture. Le développement des chaînes de valeur est donc intimement lié à
la préservation de l’environnement, en particulier dans le secteur des industries extractives, pour
assurer la durabilité de l’un comme de l’autre.
Le troisième et dernier objectif spécifique de la coopération européenne vise de ce fait à assurer la
durabilité de la gestion des ressources naturelles (en particulier les forêts, les terres arables, les cours
d’eau et les fonds marins), la préservation et la valorisation de la biodiversité et la réduction de la
vulnérabilité face aux risques climatiques et environnementaux, notamment dans le cadre du
développement des chaînes de valeur agro-sylvo-pastorales et halieutiques. Le partenariat entre l’Union
européenne, ses États membres et le Togo s’appuiera particulièrement sur une société civile dynamique
en terme de comptétence technique sur les questions environnementales, la veille sur la gestion des
ressources naturelles et le plaidoyer en lien avec les industries extractives.
Le réseau des pistes rurales est amélioré et renforcé dans les zones de production de
R 1.4
café, cacao, ananas et de coton
R 2.1 Le climat des affaires dans le secteur agricole et agroalimentaire est amélioré
R 2.2 Les investissements privés sont accrus en soutien aux projets d'agrobusiness durable
Des plans d’accompagnement aux TPME, en particulier celles des femmes et des jeunes
R 2.4
sont définis et mis en œuvre à travers la facilitation de l’accès au financement
Les compétences des TPME, en particulier celles des femmes et des jeunes, sont
R 2.5
renforcées et rendues compétitives sur le marché régional
27
R 2.6 Les échanges commerciaux des produits agricoles du Togo augmentent dans la ZLECAF
La lutte contre l’érosion côtière est renforcée, ainsi que les efforts pour la protection et la
R 3.2
préservation des ressources marines
3.2.3. Indicateurs11
11 La valeur de référence, la cible et la source de vérification pour un nombre d’indicateurs identifiés ci-dessous n’a pas été disponible au moment de
l’élaboration du Document conjoint de programmation. Un secrétariat pour le suivi de la programmation conjointe (financement prévu sur AAP 2021)
complétera les données manquantes en 2021-2022 ou celles-ci seront précisées en début d’exécution des actions, notamment par des études de base
(baseline studies) là où cela s’avèrera pertinent. Le tableau des indicateurs mis à jour avec les données manquantes fera l’objet d’un courrier officiel de
la Délégation pour approbation.
28
les partenaires
européens
Rapport sur la
11,4 % situation
Pourcentage des investissements privés sur
R 2.2 (Rapport BM économique au
l’economie nationale (%/PIB) 2020) Togo, Banque
Mondiale
Systèmes de suivi
et d’évaluation
Nombre d'emplois soutenus/maintenus par les des interventions
R 2.3 0 (2021)
financéees par
partenaires européens (EURF)
les partenaires
européens
29
OS 3 : Les mesures de préservation de l’environnement et de la biodiversité sont renforcées
En ligne avec les priorités de la feuille de route du Gouvernement pour 2025, l’Union européenne et ses
États membres souhaitent consacrer leur troisième domaine prioritaire d’intervention à la consolidation
d’une société togolaise apaisée et résiliente. Cela implique un appui aux actions entreprises par les
autorités togolaises en matière de sécurité, de démocratie, de renforcement de la participation citoyenne
(société civile), de modernisation des administrations publiques, de bonne gouvernance économique et
de décentralisation.
Conditions impératives du développement socio-économique durable du pays, la paix et la sécurité
constituent l’une des priorités des interventions européennes au Togo. La résilience du pays implique à
cet égard un travail aux niveaux local et national, en synergie avec les initiatives régionales,
continentales et internationales visant la lutte contre l’extrémisme violent, la sécurité maritime dans le
Golfe de Guinée et le renforcement de la confiance entre les forces de sécurité (police, gendarmerie et
armée) et les populations.
L’enjeu de la consolidation démocratique du Togo est enfin indissociable de la question de la
modernisation et la professionnalisation de l’administration publique et de sa capacité à fournir des
services de base de qualité et répondant aux besoins des populations, ce qui implique aussi bien la
poursuite des réformes du Gouvernement en matière de gouvernance, en particulier pour une gestion
efficace et transparente des finances publiques, ainsi qu’en matière de prévention des crises et en
matière de décentralisation. Avec la création de 117 communes et la tenue, pour la première fois depuis
30
1987, d’élections locales en 2019, le processus de décentralisation offre des opportunités inédites en
matière de développement durable et de participation citoyenne à la gestion des affaires publiques, et
notamment de celle des femmes (12 femmes maires sur les 117).
Au total, ce troisième domaine prioritaire implique un soutien multidimensionnel au Gouvernement dans
le cadre des orientations de sa feuille de route – Togo 2025. Il fait ainsi écho aux ambitions formulées
par le Gouvernement de :
« assurer la sécurité, la paix et la justice pour tous » (axe 1, ambition 3) ;
« solidifier les structures de l’État et stabiliser ses comptes publics » (axe 3, ambition 3);
« mettre le développement durable et l’anticipation des crises futures au cœur des priorités du
pays » (axe 3, point 4).
Ce domaine prioritaire s’inscrit également dans la lignée du Plan national de développement (PND)
2018-2022 en ce qui concerne la « meilleure organisation et gestion du territoire national » (axe 3, point
9), le renforcement de la « gouvernance administrative et locale » (axe 3, point 11), « l’accès équitable
à la justice » (axe 3, point 13) et « la défense et la sécurité du territoire » (axe 3, point 14).
En outre, il s’inscrit intégralement dans le cadre des ODD en s’alignant à la fois sur les objectifs de
réduction des inégalités et de croissance inclusive (ODD 8 et 10) et sur les objectifs en termes de
gouvernance (ODD 16 et 17).
A titre indicatif, les principaux codes CAD auxquels se réfèrent les secteurs essentiels sont les suivants :
15112 Décentralisation
Trois objectifs spécifiques complémentaires seront poursuivis par l’Union européenne et ses États
membres dans le cadre du troisième domaine prioritaire d’intervention :
1. Les citoyens togolais vivent en paix et en sécurité sur l’ensemble du territoire national,
notamment face à la menace terroriste (objectif spécifique 1).
2. Les citoyens togolais, notamment les femmes et les jeunes, participent à la prise des
décisions politiques et économiques tant au niveau national que local (objectif spécifique 2).
3. L’administration publique est renforcée, modernisée et professionnalisée en soutien à une
croissance économique durable et à la stabilité macro-économique (objectif spécifique 3).
Objectif spécifique 1 : Les citoyens togolais vivent en paix et en sécurité sur l’ensemble du territoire
national, notamment face aux menaces du terrorisme et de la criminalité organisée (ODD 16)
Le Togo fait face à un nombre grandissant de risques sécuritaires susceptibles d’affecter sa stabilité,
caractérisés en particulier le développement de l’extrémisme religieux violent d’origine endogène et
exogène, la piraterie dans le Golfe de Guinée ainsi que la persistance de trafics illicites et des réseaux
criminels organisés.
Déjà engagés dans ce secteur, l’Union européenne et ses États membres entendent continuer à
accompagner les initiatives du Togo et de la sous-région en matière de prévention et de lutte contre ces
menaces. Ils le feront selon une approche intégrée visant à la fois la réduction des causes profondes
d’instabilité (à travers un appui à la société civile pour le développement de perspectives d’inclusion
socio-économique et professionnelle des jeunes et des femmes dans les régions à risque, la promotion
31
du dialogue intercommunautaire, ethnique et religieux), le renforcement des capacités des forces de
défense et de sécurité en payant une attention particulière à son intégration dans la société (gestion et
surveillance des frontières terrestres et maritimes, dialogue entre les forces de sécurité et les
populations) et la lutte contre les menaces avérées (l’insécurité maritime et des transports, les trafics
illicites, la criminalité organisée et la cybercriminalité).
L’action de l’Union européenne et de ses États membres en la matière revêtira une dimension régionale
marquée par l’appui aux institutions régionales et sous régionales et par la poursuite de projets multi-
pays de renforcement des capacités. Elle sera accompagnée par des formes appropriées de dialogue
politique.
Objectif spécifique 2 : Les citoyens togolais, notamment les femmes et les jeunes, participent à la
prise des décisions politiques et économiques tant au niveau national que local (ODD 16 et 17)
La paix et la résilience de la société togolaise impliquent une participation active des citoyens,
notamment des femmes et des jeunes, aux processus de prise de décision politique, tant à un niveau
national que local. C’est dans cet esprit que l’Union européenne et ses États membres accordent une
importance particulière aux organisations de la société civile, lesquelles seront consultées et incluses
dans les programmes et projets financés par la coopération européenne au Togo et seront appuyées
afin de renforcer leurs capacités à prendre part aux débats publics relatifs aux grands enjeux du
développement de leur pays (ex : paix et résilience, décentralisation, finances publiques, lutte contre la
corruption), y compris la définition, la mise en œuvre et le suivi des politiques nationales.
Dans la continuité de l'élan historique donné à la décentralisation avec les élections communales
inclusives en 2019, l’Union européenne et ses États membres souhaitent par ailleurs continuer à œuvrer
aux côtés du Gouvernement togolais et des collectivités à la concrétisation du processus de
décentralisation et de déconcentration, ainsi qu’au développement territorial afin notamment d’exploiter
les opportunités qu’il ouvre en termes de développement local durable et de dialogue structuré avec la
société civile. L’Union européenne, l’Allemagne et la France entendent à cet effet appuyer les actions
entreprises par le Gouvernement et tous les acteurs concernés afin d’établir une répartition claire et
ambitieuse des compétences entre les autorités locales et centrales, d’opérationnaliser le Fonds d’appui
aux collectivités territoriales et d’accompagner le renforcement des compétences à tous les niveaux
pour réussir une autonomisation des communes togolaises. En plus, ils visent encourager les contacts
et les échanges entre les communes du Togo et dans l’UE.
32
3.3.2. Résultats escomptés
OS 1 : Les citoyens togolais vivent en paix et en sécurité sur l’ensemble du territoire national,
notamment face aux menaces du terrorisme et de la criminalité organisée
Les citoyens ont confiance dans les forces de sécurité togolaises, dont les capacités sont
R 1.1 renforcées
Le Togo réalise des initiatives nationales et participe pleinement et efficacement aux efforts
R 1.2 régionaux pour le renforcement de la sécurité dans le Golfe de Guinée, y compris en ce qui
concerne la sécurité portuaire, la sécurité des frontières et la cybersécurité
OS 2 : Les citoyens togolais, notamment les femmes et les jeunes, participent à la prise des décisions
politiques et économiques tant au niveau national que local
R 2.1 Le processus de décentralisation crée un espace propice pour une participation citoyenne
renforcée, en particulier des femmes, des jeunes
La répartition des compétences entre l’État central et les collectivités locales est claire et
s’accompagne des affectations nécessaires au niveau des collectivités locales en moyens
R 2.2 humains, financiers, règlementaires et d’infrastructure ainsi qu’ en termes de transparence,
d’accès et de diffusion de l’information
Le processus électoral est évalué comme crédible, transparent et inclusif. La Société civile,
y compris les associations féminines, prend activement part dans les processus de
R 2.3 diverses élections, notamment par l’éducation civique et par l’observation / surveillance.
Le Fonds d’Appui aux Collectivités Territoriales (FACT) est opérationnel comme premier
R 2.4 dispositif de financement pérenne des communes .
R 3.1 Les citoyens sont plus confiance dans les institutions publiques togolaises
R 3.2 La lutte contre la corruption dans l’administration publique est efficace et s’appuie sur une
stratégie nationale
R 3.3 La situation macroeconomique est stable
3.3.3. Indicateurs12
OS 1 : Les citoyens togolais vivent en paix et en sécurité sur l’ensemble du territoire national,
notamment face à la menace terroriste
12 La valeur de référence, la cible et la source de vérification pour un nombre d’indicateurs identifiés ci-dessous n’a pas été disponible au moment de
l’élaboration du Document conjoint de programmation. Un secrétariat pour le suivi de la programmation conjointe (financement prévu sur AAP 2021)
complétera les données manquantes en 2021-2022 ou celles-ci seront précisées en début d’exécution des actions, notamment par des études de base
(baseline studies) là où cela s’avèrera pertinent. Le tableau des indicateurs mis à jour avec les données manquantes fera l’objet d’un courrier officiel de
la Délégation pour approbation.
33
des frontières, de lutte contre l'extrémisme interventions
financées par
violent, de prévention des conflits, de
l’UE
protection de la population civile et de droits de
l'homme (EURF)
Systèmes de
Nombre des jeunes (18-35 ans) désagrégé par suivi et
d’évaluation des
sexe engagés dans un projet professionnel 0 (2021)
R 1.3 interventions
soutenu par les partenaires européens financéees par
(EURF) les partenaires
européens
OS 2 : Les citoyens togolais, notamment les femmes et les jeunes, participent à la prise des décisions
politiques tant au niveau national que local
Statistiques
publiées par les
Nombre de personnes utilisant les services Communes ayant
des Bureaux de citoyen, par sexe et âge établi des Bureaux
de citoyen
R 2.1 Systèmes de
suivi et
Nombre de pays soutenus par les partenaires d’évaluation des
européens pour organiser des élections et / 0 (2021) interventions
ou améliorer leur processus électoral (EURF) financéees par
les partenaires
européens
34
bien » la manière dont le gouvernement actuel 34,3% ; femmes
répond aux préoccupations en matière de 29,8%)
gestion de l’économie.
2027 Transparency
Le positionnement du Togo dans l’indice de 2019 : 130ème Mieux que International,
perception de la corruption 2020 : 134ème 90ième Corruption
perception index
Rapports de
Ministere de
R 3.3 Taux des recettes fiscales (% du PIB) 2020 : 12,1% 2025 : 15% l’economie et des
finances ;
Rapports FMI
Une Facilité de coopération sera mise en œuvre par l’Union européenne afin de soutenir la coopération
conjointe européenne à l’horizon 2027. Cette Facilité visera notamment :
la facilitation du dialogue entre les autorités togolaises et l’Union européenne à travers le
financement d’évènements, de conférences, de plateformes d’échange ou de toute activité
concourant au dialogue stratégique ou sectoriel ;
la mobilisation d’assistance technique et l’organisation d’échanges d’expertise publique
(jumelage, TAIEX) en soutien au développement des capacités et au renforcement des
institutions selon les besoins identifiés conjointement avec le Gouvernement ;
le soutien aux initiatives découlant des processus de programmation conjointe européenne et
de coordination de l'Union européenne et des États membres au Togo, y compris s’agissant de
la préparation, la mise en œuvre et l’évaluation de la coopération conjointe européenne ;
le développement et la mise en œuvre d’une stratégie de communication ambitieuse, mettant
l’accent sur la promotion de la coopération conjointe européenne et des politiques de l’Union
européenne, ainsi que sur les activités de diplomatie culturelle de l’Union européenne, de ses
États membres et leurs instituts culturels (festivals du film, de l’humour et de la musique,
semaines des études en Europe, journées Erasmus+, etc.).
35
l’Union européenne, de l’Allemagne et de la France aux OSC sera conçu de manière transversale et
cohérente et mobilisera l’ensemble des sources de financement disponibles, à savoir s’agissant de
l’Union européenne des instruments géographiques (programmation nationale et régionale) et
thématiques (programmes “Organisations de la société civile” et “Démocratie et droits de l’homme”).
Cet engagement reposera sur :
la consultation systématique et, dès que possible, l’inclusion des OSC aux programmes et
projets financés par l’Union européenne et ses États membres au Togo à toutes les étapes
desdits programmes et projets (formulation, mise en œuvre, évaluation) ;
un appui structurel aux OSC (subventions, renforcement des capacités, consolidation des
faîtières, promotion des libertés d’expression et d’association) sur la base des enseignements
tirés du Programme de Consolidation de l’État et du Monde Associatif (ProCEMA) financé par
l’Union européenne de 2018 à 2020 ;
un plaidoyer permanent en faveur de l’inclusion des OSC au débat public et à l’organisation des
dialogues structurés État-monde associatif, notamment en matière de gestion des finances
publiques et de redevabilité, de lutte contre la corruption, de promotion des droits de l’homme
et de l’État de droit, de lutte contre les discriminations et de protection de l’environnement ;
un appui ciblé aux organisations de femmes et de jeunes ainsi qu’aux OSC visant la protection
de l’environnement et la lutte contre les effets du changement climatique.
L’appui aux OSC sera précisé dans une feuille de route dédiée à l’engagement de l’Union européenne
et de ses États membres vis-à-vis de la société civile togolaise.
Les opportunités offertes par le Fonds européen de développement durable seront systématiquement
explorées par l’Union européenne et ses États membres dans la préparation de leurs interventions.
Le FEDD+ permettra d’accompagner la forte volonté du gouvernement togolais à mobiliser
l’investissement privé dans la mise en œuvre de sa feuille de route (financement à 50% par le secteur
privé)
En ligne avec la priorité stratégique de l’UE visant à promouvoir une économie verte et durable, la
mobilisation des ressources FEDD+ en appui à l’agriculture biologique pourrait être conditionnée à un
alignement aux exigences environnementales et biodiversité (engagement dans la certification, dans la
zéro-déforestation) ainsi qu’à la gestion des aires protégées.
L’appui des différents instruments financiers et de garanties comme ElectriFI, AgriFI, Gest-Invest et
autres seront recherchés. Les agences de développement des États membres autres que ceux qui sont
parties prenantes de cette programmation conjointe, ou encore la Banque européenne d’investissement
(BEI), seront mobilisées. Les complémentarités et synergies seront recherchées avec les Institutions
financières internationales de développement.
Sous réserve de confirmation lors de la phase de mise en œuvre, il est envisagé qu’un montant indicatif
de 21 millions d’euros puisse être utilisé entre 2021 et 2024 pour provisionner les opérations de
garanties sous le FEDD+, en partage égal entre les domaines prioritaire 1 et 2.
36
4. PROPOSITIONS D'INITIATIVES « ÉQUIPE EUROPE »
Afin de catalyser les changements engagés par le Togo dans plusieurs domaines d’intervention
prioritaires identifiés et au vu de la grande convergence des priorités entre l’Union européenne et les
États-Membres, ces derniers sont convenus de mettre en œuvre trois initiatives « Équipe Europe » au
Togo. Cette approche innovante a pour ambition de permettre à l’Union européenne et ses États
membres de mobiliser de manière coordonnée un ensemble de ressources et d’appuis (prêts, garanties,
mixage, appui budgétaire, dons sous autres formes, etc.) afin de produire un impact concret et
transformateur en soutien aux politiques de développement du Togo et aux autres interventions de la
coopération européenne dans le pays.
Il convient à cet égard de noter que ces initiatives – bien qu’elles portent sur des secteurs plus
spécifiques que les trois domaines prioritaires retenus dans le cadre de l’exercice de programmation en
cours – ne sauraient en aucun cas limiter le champ des interventions de l’Union européenne et ses États
membres dans le cadre de la programmation conjointe, telle que définie à la partie 3 du document.
L’Union européenne et ses États membres, en consultation étroite avec le Gouvernement togolais et
sur la base de sa feuille de route à l’horizon 2025, proposent ainsi de renforcer leur coopération dans
trois domaines, que sont i) le renforcement de l’accès à l’énergie et la promotion de la connectivité ; ii)
l’affirmation du leadership du Togo dans la production, la transformation et l’exportation de biens issus
d’une agriculture durable ; et iii) la pérennisation du processus de décentralisation, la promotion de
modes de gouvernance locale fondés sur l’inclusion et la redevabilité et orientés sur le développement
local et régional équilibré. Chacune de ces propositions d’initiatives répond aux enjeux et défis identifiés
dans les domaines prioritaires d’intervention retenus par l’Union européenne et ses États Membres au
Togo, comme expliqué ci-dessous. Ces initiatives seront précisées ultérieurement sur la base des
indications ci-présentes, en coordination étroite avec les autorités togolaises, l’Union européenne, les
États Membres et leurs agences et banques de développement, ainsi que la Banque européenne
d‘investissement. Elles pourront par ailleurs être complétées par des initiatives « Équipe Europe »
supplémentaires, développées au niveau régional dans le cadre de l’exercice de programmation
régional actuellement en cours.
La contribution estimée de l’UE aux Initiatives Équipe Europe représente 73% du montant de 145
milliions EUR alloué pour la période 2021-2024.La contribution indicative de l’UE à ces Initiatives Équipe
Europe (106,2 million EUR) est soumise à la confirmation d’une contribution suffisante des autres
partenaires dès que possible. À défaut, la contribution indicative de l’UE pourra être redéployée
conformément aux domaines prioritaires du DCP et à leurs allocations respectives. Il est rappelé que
l’obligation pour l’Union et les Etats membres de coordonner leurs politiques de développement sur la
base d’initiatives de la Commission en la matière, conformément à l’article 210 du TFUE, reste toujours
d’application.
Le secteur de l’énergie au Togo reste caractérisé par de nombreuses faiblesses structurelles, comme
en témoignent le faible niveau du taux d’électrification (50,3% en 2019, pour seulement 8% en milieu
rural) et les défaillances récurrentes des réseaux électriques (taux de perte de 15,85% en 2018). Le
retard accusé par le Togo en la matière fait écho au défi de la généralisation de l’accès aux services
numériques dans le pays, où le taux de pénétration de l’internet fixe connaît par exemple une
progression rapide (de 7,1% en 2015 à 49% en 2019) sous l’effet du fort volontarisme politique en la
matière (ex : obligation pour les projets d’infrastructures d’étendre le réseau fibré).
Achever la double transition énergétique et numérique du Togo dans le respect de l’environnement est
un préalable nécessaire au développement du pays, dans la mesure où c’est un prérequis à l’émergence
durable d’un tissu entrepreneurial compétitif, à la création d’emplois décents et au développement
humain, ainsi qu’au développement local inclusif, équilibré et respectueux de l’environnement.
La proposition d’initiative présentée en Annexe 3 a pour objectif de capitaliser sur le dynamisme observé
dans le secteur, l’excellente coopération entre l’UE et les agences de ses États membres, ainsi que sur
les opportunités offertes par le FEDD+ (y compris en coopération avec la BEI), en vue de contribuer
aux objectifs du Gouvernement en matière d’accès à l’énergie (électrification à 100% d’ici à 2030 avec
50% d’énergies renouvelables) et au numérique (création d’une banque numérique, extension de la
couverture réseau, innovation numérique, etc.). Pour ce faire, cette initiative reposerait sur trois volets,
que sont i) la généralisation de l’accès à des services énergétiques et digitaux de qualité, ii) la promotion
d’une transition énergétique verte et iii) l’affirmation du leadership régional du Togo en matière de
transition énergétique et numérique.
37
Cette initiative énergie et connectivité interviendra en complément direct au premier et au deuxième
domaines prioritaires d’intervention de l’Union européenne et ses États membres – le développement
humain au service d’une économie inclusive – en ce qu’elle contribuera directement au renforcement
de l’accès à l’énergie et aux services numériques au Togo. Le développement du secteur agro sylvo
pastoral se fera notamment grâce au développement des solutions digitales pour la vulgarisation des
technologies et meilleures pratiques agricoles, pour la planification des activités culturales grâce l’accès
aux données météorologiques fiables, pour le suivi et le traçage des transhumants, et la remontée en
temps réel des alertes sur les foyers d’épizooties et la lutte contre la peste des petits ruminanants et
des volailles. Le soutien à l’électrification du pays participera également aux objectifs du deuxième
domaine prioritaire d’intervention en favorisant le développement du secteur privé et l’émergence de
chaînes de valeur compétitives.
Les interventions adoptées dans le cadre de cette initiative prendront une dimension régionale marquée
lorsqu’il s’agira d’asseoir le Togo comme un acteur à part entière du West African Power Pool, de
développer les interconnexions transfrontalières de manière efficiente et d’appuyer les efforts du
Gouvernement pour faire du pays un leader numérique dans la sous-région.
La contribution estimée de l’UE à cette initiative équipe Europe est de 35,3 M EUR.
Dans la mesure où l'agriculture représente au Togo près de 40% du PIB et emploie jusqu'à 70% de la
population active, le développement de filières agricoles durables notamment tournées vers
l’exportation présente un fort potentiel stratégique. Sous l’effet d’une forte volonté politique, le pays s’est
d’ailleurs fermement engagé sur cette voie, en parvenant notamment à se classer 2 ème parmi les pays
africains exportateurs de produits biologiques vers l’Union européenne durant les 2 dernières années
consécutives en 2019 et 2020, et 13ème au rang mondial en 2020.
Asseoir plus encore le leadership du Togo en la matière permettrait de soutenir l’émergence du pays,
notamment en ce que – dans le contexte de la pandémie de COVID-19 – cela contribuerait à la relance
d’une croissance durable, inclusive, équilibrée et créatrice d’emplois décents, tout en contribuant à la
sécurité alimentaire, à l’inclusion du Togo dans le commerce international et à la préservation des
ressources naturelles et de la biodiversité. Pour parvenir à développer des filières agricoles durables,
le Togo fait toutefois face à plusieurs défis, tels que le faible financement bancaire, le faible niveau de
valorisation des produits agricoles par leur transformation et la fragmentation des chaînes de valeur ou
encore la faiblesse des systèmes de contrôle qualité.
Afin de soutenir les actions très ambitieuses du Gouvernement en la matière (programme national
d'investissement agricole et de sécurité alimentaire et nutritionnelle 2017-2026, Mécanisme Incitatif de
Financement Agricole), l’Union européenne et ses États membres se proposent i) d’appuyer le
développement de filières agricoles durables au bénéfice des communautés, ii) de soutenir la gestion
durable de la biodiversité et des ressources naturelles et iii) de renforcer l’inclusion du Togo dans le
commerce international.
L’initiative agrobusiness durable présentée en Annexe 4 s’inscrit dans la lignée du deuxième domaine
prioritaire d’intervention de l’Union européenne et ses États membres – la promotion d’une agriculture
durable et la gestion des ressources naturelles – en visant le développement et la consolidation de
chaînes de valeur agricoles durables tournées vers la transformation et l’exportation et créatrices
d’emplois décents.
Les interventions adoptées dans le cadre de cette initiative prendront une dimension régionale marquée,
notamment en ce qui concerne le développement de chaînes de valeur transfrontalières, la promotion
du commerce sous-régional et continental dans le contexte de la mise en œuvre de l’Accord continental
de libre-échange, la gestion des ressources marines dans le Golfe de Guinée et la promotion de la
sécurité alimentaire dans la sous-région.
La contribution estimée de l’UE à cette initiative équipe Europe est de 41,1 M EUR.
Donner aux communes et entités territoriales les compétences et ressources nécessaires pour leur
développement socio-économique est aujourd’hui une priorité stratégique, dont le potentiel
transformateur touche aussi bien à la réduction des inégalités géographiques et au développement local
(développement et numérisation des services d’état civil ; accès aux services publics de base ; appui
aux populations les plus vulnérables, aux personnes handicapées ; lutte contre les inégalités de genre
et les violences sexuelles et sexistes ; développement de perspectives d’inclusion socio-économique
38
pour les jeunes ; la possibilité d'une participation inclusive de tous les groupes de population aux
décisions politiques) qu’à la stabilité et à la sécurité du pays, notamment dans les régions les plus
exposées au risque de diffusion de l’extrémisme religieux violent (dialogue interculturel, interethnique,
interreligieux et intercommunautaire ; régulation des phénomènes migratoires, de l’exode rural ;
questions de la transhumance et du pastoralisme).
Ce n’est pourtant que récemment que le processus de décentralisation a été véritablement lancé au
Togo, avec l’adoption en mars 2016 de la « feuille de route de la décentralisation et des élections locales
» et la tenue en juin 2019 des premières élections municipales inclusives depuis 1987. La réalisation du
potentiel transformateur de l’action décentralisée reste de ce fait confronté à une série de limites
structurelles, parmi lesquelles figurent le manque de capacités et compétences des cadres des
administrations centrales, des nouveaux élus et des agents municipaux, le manque de clarté dans la
répartition des compétences entre les ministères sectoriels, leur services déconcentrés et les
collectivités territoriales ou encore le financement de la décentralisation par l’État à travers un système
de péréquation bien défini et opérationnel ainsi qu’un appui à l’augmentation des recettes propres des
communes et du District autonome du Grand Lomé.
Pour pallier ces défis, l’Union européenne et ses États membres proposent une initiative visant i) la
consolidation du processus de décentralisation aux niveaux local et national, ii) le renforcement du rôle
des communes et des autres collectivités territoriales dans le développement à la base et iii) leur
participation à la stabilité et à la sécurité.
L’initiative décentralisation et gouvernance locale présentée en Annexe 5 sera ainsi pleinement
complémentaire au troisième domaine prioritaire d’intervention de l’Union européenne et ses États
membres – la consolidation d’une société résiliente et paisible – compte tenu de l’accent mis sur la
consolidation de modes de gouvernance locaux fondés sur l’inclusion, la redevabilité, le développement
local durable et les droits humains. Elle participera à l’atteinte des objectifs du premier domaine identifié
– le développement humain au service d’une économie inclusive – en mettant l’accent sur la fourniture
de services publics de base au niveau local.
Les interventions adoptées dans le cadre de cette initiative prendront une dimension régionale marquée
lorsqu’elles auront trait à la coopération décentralisée et à la prévention des tensions liées à la
transhumance transfrontalière.
La contribution estimée de l’UE à cette initiative équipe Europe est de 29,5 M EUR.
39
5. APERCU FINANCIER
En ce qui concerne les contributions de l’Union européenne, bien que la durée de ce DCP soit de sept
ans, les dotations indicatives pour le Togo et pour chacun des domaines prioritaires et mesures d’appui
figurant dans le tableau ci-dessous ne sont fournies que pour la période 2021-2024. Les dotations
indicatives pour la période 2025-2027, ainsi que la modification éventuelle d’autres éléments
substantiels du présent DCP, feront l’objet d’une décision de l’UE. Cette décision devrait être précédée
d’un examen de la mise en œuvre du présent DCP, qui devrait inclure un dialogue avec les autorités et
les autres parties prenantes du Togo.
Sous réserve de confirmation lors de la phase de mise en œuvre, il est envisagé que sur le montant
total de EUR 145 millions, un montant indicatif de EUR 21 millions puisse êtreutilisé entre 2021 et
2024 pour provisionner les opérations de garanties FEDD+.
42
INITIATIVE ÉQUIPE EUROPE 1
Faire de l’énergie et du numérique les piliers de la transition vers une économie verte, innovante et inclusive
Union Domaine
Objectifs spécifiques Allemagne France FEDD+
européenne prioritaire
Union Domaine
Objectifs spécifiques Allemagne France FEDD+
européenne prioritaire
Union Domaine
Objectifs spécifiques Allemagne France FEDD+
européenne prioritaire
41
ANNEXE 1 – CONTRIBUTIONS INDICATIVES UE, DE et FR PAR RÉSULTATS
X
d'électricité à faible émission de carbone (infrastructures climat-énergie) est
augmentée sur tout le territoire
L'efficacité du système énergétique national est améliorée (production,
X X X
R 2.5 transmission et consommation d'énergie)
R 2.6 La législation relative à l’énergie est complétée et actualisée X X
OS 1 : La
La production et la productivité durables de l’agriculture, de l’élevage et de
X X X
compétitivité R 1.1 la pêche sont améliorées
des Le taux de couverture des besoins nationaux en produits végétaux,
exploitations X X X
agro- sylvo-
R 1.2 animaux et halieutiques est amélioré
pastorales et La recherche agronomique est renforcée et contribue à la structuration de
halieutiques X X
R 1.3 filières génératrices de valeur et de croissance durable
est
durablement Le réseau des pistes rurales est amélioré et renforcé dans les zones de
améliorée X X X
R 1.4 production de café, cacao, ananas et de coton
OS 2 : Le Le climat des affaires dans le secteur agricole et agroalimentaire est
R 2.1 X X
climat des amélioré
affaires est
amélioré, Les investissements privés sont accrus en soutien aux projets
R 2.2 X
facilite le d'agrobusiness durable
développement
de pôles de Des pôles de compétitivité pour la transformation industrielle des produits
X
transformation R 2.3 agricoles, de l’élevage et de la pêche sont développés
industrielle et
permet le
Des plans d’accompagnement aux TPME, en particulier celles des femmes
renforcement R 2.4 et des jeunes sont définis et mis en œuvre à travers la facilitation de X
des TPME et l’accès au financement
jeunes Les compétences des TPME, en particulier celles des femmes et des
entrepreneurs R 2.5 X X X
jeunes, sont renforcées et rendues compétitives sur le marché régional
et toute autre
entreprise Les échanges commerciaux des produits agricoles du Togo augmentent
dans la R 2.6
dans la Zone de libre- échange continentale africaine (ZLECAF)
transformation
de produits Un système de certification accrédité au niveau international garantit la
agricoles X X
R 2.7 qualité de la production, de la transformation et de l'exportation
La question du développement durable et du changement climatique est
R 3.1 X X
intégrée dans les plans de développement des communes
La lutte contre l’érosion côtière est renforcée, ainsi que les efforts pour la
R 3.2 X X
OS 3 : Les protection et la préservation des ressources marines
mesures de
préservation de Des actions de préservation de la biodiversité et de l’écosystème des aires
R 3.3 X
l’environnement protégées sont mises en œuvre
et de la
biodiversité sont La lutte contre les effets du changement climatique est renforcée et
renforcées R 3.4 soutenue dans le secteur agricole (renforcement des capacités, promotion X X X
de l’agroécologie, promotion d’une agriculture bio)
La problématique des déchets et de l’économie circulaire est pleinement
R 3.5 X
prise en compte par l’agro-industrie durable
OS 3 : R 3.1 Les citoyens ont plus confiance dans les institutions publiques togolaises X
L’administration
publique est La lutte contre la corruption dans l’administration publique est efficace et
R 3.2 X X
renforcée et s’appuie sur une stratégie nationale
modernisée en
soutien à une Le Togo connaît une stabilité macroéconomique soutenue par une
croissance R 3.3 augmentation de la mobilisation des ressources domestiques et la maîtrise X X X
économique des dépenses (courantes et capital) ainsi que de la dette publique
durable et à la
stabilité macro- Des mécanismes de prévention et de gestion des crises (ex. économiques,
R 3.4 X
économique sanitaires, écologiques) sont établis
MESURES D’APPUI
X
Facilité de Coopération /appui à la société civile
ANNEXE 2 – CADRE D’INTERVENTION
OS 1 : L’accès aux services sociaux de base (éducation, santé, eau, assainissement et culture) est renforcé
R 1.1 Le taux de scolarisation des filles et Taux de scolarisation désagrégé par sexe et âge
des femmes est augmenté
R 1.2 La qualité et l’accessibilité du secteur Taux de réussite école primaire (désagrégés par sexe) 79,3% (2019) M Rapport tableau
de bord de
éducatif et de l’enseignement 77,3% (2019) F l’éducation au
supérieur sont améliorées, en Togo
soutien à l’employabilité des jeunes
Taux de réussite baccalauréat (désagrégés par sexe) 55,7% (2019) M Rapport tableau
de bord de
51,3% (2019) M l’éducation au
Togo
R 1.3
Nombre d’espace de travail numérique disponibles dans les
universités publiques et autres établissements
d’enseignement supérieur.
L’accès aux soins de santé de qualité Nombre de nouveaux cas (NC) dans les centres de santé par
est amélioré NC/habitant/an
R 1.6 La couverture en eau potable est Nombre de personnes ayant accès à une source d'eau 0 (2021) Systèmes de suivi
et d’évaluation des
augmentée potable améliorée et/ou à des installations sanitaires avec le interventions
soutien des partenaires européens (EURF) financéees par les
partenaires
européens
L’accès aux services d’hygiène et Nombre d’agglomérations disposant d’un service effectif de
d’assainissement est augmenté collecte des déchets (liquides et solides)
R 1.7
Le secteur culturel est renforcé par la Nombre d’événements culturels annuels (européens et
professionnalisation et l’amélioration togolais)
R 1.8 de l’accès à la culture, notamment
en lien avec les évènements Nombre d’opérateurs culturels permanents actifs
culturels européens
Le réseau électrique est étendu et Nombres d’industries agricoles connectées au réseau 0 (2021) 5(2027) Rapport annuel
CEET, ARSE,
renforcé AT2ER
Nombre de localités connectées au réseau 630 (2020) 750
(2027)
R 2.2
Des projets de production d’énergies Nombre de nouveaux opérateurs proposant des solutions 1 (2021) 3 (2027) Rapport annuel
CEET, ARSE,
renouvelables sont appuyés d’énergies renouvelables
R 2.3 AT2ER
R 2.4 La capacité des installations de Capacité de production d'énergie renouvelable installée (MW) 0 (2021) 60 (2027) Rapport annuel
CEET, ARSE,
systèmes de production et distribution avec le soutien des partenaires européens (EURF)
AT2ER
d'électricité à faible émission de
carbone (infrastructures climat-
énergie) est augmentée sur tout le
territoire
L'efficacité du système énergétique Taux de perte sur les réseaux de distribution électrique 16,46% (2019) 13%(202 Rapport annuel
R 2.5 national est améliorée (production, 7) CEET, ARSE,
AT2ER
transmission et consommation
d'énergie)
R 2.6 La législation relative à l’énergie est Nombre de textes adoptés ou actualisés 4 (2019) 6 (2027) Rapport annuel
CEET, ARSE,
complétée et actualisée AT2ER
Le taux de couverture internet est Taux de penetration/couverture internet 61,7%13 (2019) 90% Rapport ARCEP-
(2027) Rapport des
augmenté opérateurs de
Nombre de localités couvertes par le réseau internet fixe et téléphonie et
internet – Rapport
R 3.1 mobile du ministère de
l’économie
Nombre de km de fibre optique déployés 1 750 (2020) 2 200 numérique
(2027)
Nombre de personnes ayant accès à Internet avec le soutien 0 (2021) 100 000
(2027)
des partenaires européens (EURF)
La numérisation et l’informatisation Nombre de personnes avec un accès amélioré à des services 0 (2021) 50 000 Rapport ARCEP-
(2027) Rapport des
des services de l’État sont gouvernementaux numériques avec le soutien des
R 3.2 opérateurs de
augmentées partenaires européens (EURF) téléphonie et
internet – Rapport
du ministère de
l’économie
numérique
R 3.3 La législation relative au numérique Nombre de textes législatifs ou réglementaires adoptés ou 0 (2021) Rapport ARCEP-
Rapport des
est complétée et actualisée révisés afin de développer ou mettre en œuvre des opérateurs de
politiques/stratégies liées au numérique avec le soutien des
13
https://arcep.tg/wp-content/uploads/2020/11/Evolution_marche_Regule_2019.pdf
partenaires européens (EURF) téléphonie et
internet – Rapport
du ministère de
l’économie
numérique
Domaine d’intervention prioritaire 2 : Soutenir les agro-industries durables et la gestion des ressources naturelles
La production et la productivité Nombre de petits exploitants bénéficiant d'interventions 0 (2021) Systèmes de suivi
et d’évaluation
durables de l’agriculture, de l’élevage soutenues par les partenaires européens dans le but
R 1.1 des interventions
et de la pêche sont améliorées d’accroître leur production durable, leur accès aux marchés et financéees par
/ ou la sécurité foncière (EURF) les partenaires
européens
Le taux de couverture des besoins Taux de couverture des besoins nationaux en produits
nationaux en produits végétaux, végétaux par la production togolaise
R 1.2 animaux et halieutiques est amélioré
Taux de couverture des besoins nationaux en produits carnés
par la production togolaise
R 1.3 La recherche agronomique est Pourcentage des surfaces cultivées en agriculture non
renforcée et contribue à la conventionnelle (bio)
structuration de filières génératrices
de valeur et de croissance durable
R 1.4 Le réseau des pistes rurales est Longueur totale d'infrastructures de transport soutenues par 0 (2021) Systèmes de suivi
et d’évaluation
amélioré et renforcé dans les zones les partenaires européens (kms): pistes rurales uniquement
des interventions
de production de café, cacao, ananas (EURF) financéees par
et de coton les partenaires
européens
OS 2 : Le climat des affaires est amélioré, facilite le développement de pôles de transformation industrielle et permet le renforcement des TPME et jeunes
entrepreneurs et toute autre entreprise dans la transformation de produits agricoles
Le climat des affaires dans le secteur Classement du Togo dans l’index « Doing Business » Classement Doing Business
Doing Business Report (BM)
agricole et agroalimentaire est
R 2.1 : 97 /190 (2020)
amélioré
R 2.2 Les investissements privés sont Pourcentage des investissements privés sur l’economie 11,4 % (Rapport Rapport sur la
BM 2020) situation
accrus en soutien aux projets nationale (%/PIB)
économique au
d'agrobusiness durable Togo, Banque
Mondiale
R 2.3 Des pôles de compétitivité pour la Nombre d'emplois soutenus/maintenus par les partenaires 0 (2021) Systèmes de suivi
et d’évaluation
transformation industrielle des européens (EURF) des interventions
produits agricoles, de l’élevage et de financéees par
la pêche sont développés les partenaires
européens
Des plans d’accompagnement aux Nombre de bénéficiaires ayant accès à des services 0 (2021) Systèmes de suivi
et d’évaluation
TPME, en particulier celles des financiers avec le soutien des partenaires européens: (a) des interventions
femmes et des jeunes sont définis et entreprises, (b) particuliers (tous les services financiers), (c) financéees par
mis en œuvre à travers la facilitation particuliers (services financiers numériques) (EURF) les partenaires
R 2.4
de l’accès au financement européens
Les échanges commerciaux des Valeur des exportations et importations de produits agricoles
produits agricoles du Togo vers les pays de la ZLECAF (en EUR et en % des
augmentent dans la ZLECAF exportations/importations totales)
R 2.6
Nombre de pays de destination des produits agricoles du
Togo dans la ZLECAF
Un système de certification accrédité Statut du système de certification accrédité au niveau Non existant Ratifié
au niveau international garantit la international
R 2.7 qualité de la production, de la
transformation et de l'exportation
R 3.1 La question du développement Nombre de projets de Développement durable menés par 38 (2021)
117 (2030) Rapport
durable et du changement climatique des OSC, y compris les associations féminines et/ou des d’activités,
est intégrée dans les plans de communes rapports
développement des communes d’évaluation
R 3.2 La lutte contre l’érosion côtière est Nombre d’emplois « verts » soutenus par les partenaires 0 (2021) 5000 dont Rapport
d’activités du
renforcée, ainsi que les efforts pour européens désagrégé par sexe et par âge (EURF) 3000
Ministère de la
la protection et la préservation des femmes(20
30) promotion de
ressources marines l’emploi, rapports
d’activités ONG
R 3.3 Des actions de préservation de la Zones d’écosystèmes terrestres et d’eau douce sous a) 0 km² (2021) 400 0 km² Rapport
(tout le d’activités de
biodiversité et de l’écosystème des protection, b) gestion durable avec appui des partenaires l’Office de
système
aires protégées sont mises en œuvre européens (en km2) (EURF) national Développement
des aires et d’exploitation
protégées) des Forêts
(2030) (ODEF) et de la
Direction des
Ressources
Forestières
(DRF).
La lutte contre les effets du Nombre de villes avec des stratégies de lutte contre le 0 (2021) 117 (toutes Rapport
les d’activités des
changement climatique est renforcée changement climatique et/ou de réduction des risques de communes
et soutenue dans le secteur agricole catastrophe: (a) développées, (b) en cours de mise en œuvre, communes,
R 3.4 du Togo) Rapport de
(renforcement des capacités, avec le soutien des partenaires européens (EURF) (2030) performance du
promotion de l’agroécologie, Ministère de
promotion d’une agriculture bio) l’Environnement.
Nombre d’exploitations agricoles, forestières, piscicoles et 75 (2020) 250 (2030) Rapport des
projets ou des
halieutiques soutenues dans la mise en œuvre de techniques ministères
intelligentes face au climat chargés de
l’environnement,
agriculture et
pêche
R 3.5 La problématique des déchets et de Nombre d’établissements agro-industriels soutenus dans la 03 (2021) 15 (2030) Rapport
l’économie circulaire est pleinement mise en œuvre de techniques et processus durables de d’activités,
Rapport de
prise en compte par l’agro-industrie prévention et de traitement des déchets, et/ou d’autres performance du
durable approches circulaires. Ministère de
l’agriculture
Domaine d’intervention prioritaire 3: Accompagner la consolidation d’une société apaisée et résiliente au Togo
OS 1 : Les citoyens togolais vivent en paix et en sécurité sur l’ensemble du territoire national, notamment face à la menace terroriste
OS 2 : Les citoyens togolais, notamment les femmes et les jeunes, participent à la prise des décisions politiques tant au niveau national que local
Nombre de pays soutenus par les partenaires européens 0 (2021) Systèmes de suivi
et d’évaluation
pour organiser des élections et / ou améliorer leur processus des interventions
électoral (EURF) financéees par
les partenaires
européens
La répartition des compétences entre Le nombre de Ministères pour lequel le processus de 2021 :1 2027 : tous Rapports et Notes
d’informations
l’État central et les collectivités répartition des compétences est défini pour chaque Ministère (Ministère de
publiés par les
locales est claire et s’accompagne la santé)
Ministères
des affectations nécessaires au
niveau des collectivités locales en Le nombre d’organigrammes des Ministères dont le domaine 2021 : 0 2027 : tous Rapports et Notes
d’informations
moyens humains, financiers, de compétence est décentralisé publiés par les
R 2.2
règlementaires et d’infrastructure Ministères
ainsi qu’ en termes de transparence,
La contribution annuelle de l’État au FACT augmente Lois de finances et
d’accès et de diffusion de suivis d’exécution
l’information budgétaires
Le degré auquel le déroulement des élections est dans A définir sur Rapports des
la base des observations
l’ensemble évalué comme crédible, transparent, inclusif et recommand électorales
conforme aux stipulations de la loi. ations nationales et
formulées internationales
dans
l
es rapports
de 2007,
2010
et 2015
R 2.3 Le processus électoral est évalué Participation des jeunes et des femmes dans des dialogues 2027 :au
moins 50%
comme crédible, transparent et structurés avec la société civile établis au niveau local
des
inclusif. La Société civile, y compris participants
les associations féminines, prend ont moins
activement part dans les processus de 35 ans et
au moins
de diverses élections, notamment par 40% sont
l’éducation civique et par des femmes
l’observation / surveillance.
OS 3 : L’administration publique est renforcée et modernisée en soutien à une croissance économique durable et à la stabilité macro-économique
La lutte contre la corruption dans Le positionnement du Togo dans l’indice de perception de la 2019 : 130ème 2027 Transparency
International,
l’administration publique est efficace corruption 2020 : 134ème Mieux que
90ième Corruption
et s’appuie sur une stratégie perception index
nationale
R 3.2 Pourcentage des utilisateurs des services publiques qui 2019 : 32% 2027 : Transparency
<20% International,
déclarent avoir payé un pot de vin dans les derniers 12 mois Corruption
perception index
Nombre de jugements rendus dans les tribunaux togolais 2020 : 2 3 par an Rapports de
Ministère de
concernant des affaires de corruption, par an Justice
Rapports de
R 3.3 La situation macroeconomique est Taux des recettes fiscales (% du PIB) 2020 : 12,1% 2025 : 15% Ministere de
stable l’economie et des
finances ;
Rapports FMI
Des mécanismes de prévention et de Nombre de mécanismes de prévention des crises établis 2019 : 1
gestion des crises sont établis (CIPLEV)
R 3.4 Nombre de mécanismes de gestion des crises établis 2020 : 1 pour la
crise sanitaire
COVID-19
ANNEXE 3 – FEUILLE DE ROUTE GOUVERNEMENTALE – TOGO 2025
ANNEXE 4 – PLAN NATIONAL DE DÉVELOPPEMENT 2018-2022
ANNEXE 5 – INITIATIVE EQUIPE EUROPE ENERGIE et
CONNECTIVITÉ
Objectif Faire de l’énergie et du numérique les piliers de la transition vers une économie verte, innovante
transformationnel et inclusive au Togo.
Secteurs Énergies renouvelables, numérisation, commerce international, éducation et formation,
impliqués décentralisation, économie verte, gouvernance.
Priorités de l’UE Numérisation, Green Deal, Sustainable Growth and Jobs, Governance, peace and security
Dimension multi- Affirmer le Togo comme un hub numérique en Afrique de l’Ouest, Asseoir son rôle dans le West
pays African Power Pool, Développer les interconnexions transfrontalières de manière efficiente.
Faible taux d’électrification, dépendance énergétique, défaillances du réseau faible taux de
Obstacles
pénétration de l’internet fixe, insuffisance du savoir-faire en matière de digital.
Agrobusiness Couvrir les besoins des filières agricoles en énergies (irrigation, stockage,
transformation) et exploiter les opportunités offertes par le numérique
Synergies avec les (pluviométrie, systèmes d’alerte et infrastructure qualité).
autres Initiatives
Décentralisation Assurer l’électrification et la connectivité des communes et des
infrastructures publiques
France Soutien au renforcement et à l’extension du réseau électrique en zone rurale,
Appui à la CEET, Appui à la production d’énergies renouvelables. Fort intérêt
pour des interventions en matière de connectivité et digital.
UE Soutien au renforcement et à l’extension du réseau électrique, Appui à la
production d’énergies renouvelables. Fort intérêt pour des interventions en
matière de connectivité et digital.
Implication de
l’Equipe Europe BEI La BEI s’apprête à s’engager fortement dans le secteur de l’énergie au Togo
dans le domaine (diversification du mix énergétique, énergies renouvelables, renforcement et
extension du réseau électrique) et accorde une grande priorité au digital.
Allemagne Après être intervenue fortement dans le renforcement et l’extension du réseau
électrique ainsi que l’approvisionnement des énergies renouvelables et
l’électrification rurale, il est prévu que la coopération allemande se retire
progressivement du secteur énergie mais s’implique davantage dans le digital.
Panorama des Banque Mondiale ; Banque Africaine du Développement ; Banque Ouest Africaine de
autres acteurs Développement ; Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO.
Objectifs de ODD 1, 4.4, 5 (1, 4), 7, 8 (2, 3, 4, 5, 6), 9 (1, 2, 4, 5), 10 (1, 2), 12, 13, 17 (7, 9)
développement Togo 2025 P5, P8, P17, P23, P24, P25, P26, R2
Dans cette économie dominée par le secteur primaire, renforcer la provision de services énergétiques
de qualité est par ailleurs nécessaire au développement de filières agricoles durables et compétitives,
en ligne avec l’objectif de l’Initiative de l’Équipe Europe dans le domaine de l’agrobusiness. Place
financière de premier rang dans la sous-région, le Togo gagnerait également à s’affirmer comme un
hub numérique par le développement d’infrastructures et d’une gouvernance ambitieuse.
La double transition énergétique et numérique constitue également un levier important de la lutte
contre le changement climatique et la dégradation environnementale. L’impact des projets de production
d’énergie se doit à ce titre d’être dûment analysé afin de garantir la préservation de la biodiversité. Le
pilotage du mix énergétique doit quant à lui répondre aux engagements climatiques pris par le Togo en
vertu de l’Accord de Paris, en vue desquels le recours aux solutions numériques dans les secteurs de
l’agriculture ou de l’énergie peut apporter une contribution significative.
L’extension et le renforcement du réseau électrique, de la couverture réseau et de la numérisation des
services publics à l’ensemble du pays, notamment en milieu rural, représente enfin un facteur de
développement local inclusif et équilibré. A cet effet, il est nécessaire de mettre l’accent sur l’accès
à l’énergie et à l’Internet des populations les plus vulnérables en milieu rural, notamment les femmes et
les jeunes, ainsi que sur l’inclusion des communautés locales dans les projets d’extension des réseaux
électrique et Internet, dans le respect d’une approche fondée sur les droits. Il est en outre crucial
d’accompagner les autorités locales récemment instituées dans la provision de services énergétiques
et numériques de base, en ligne avec l’Initiative Équipe Europe dans ce domaine. Le développement
d’enseignements universitaires de qualité, de l’enseignement technique et de la formation
professionnelle, associé à des transferts de technologie, est également indispensable à la résilience et
à la pérennité des secteurs énergétique et numérique togolais.
L’Union européenne et ses États membres et institutions financières et techniques (AFD, GIZ, KfW,
BEI) ont déjà soutenu les développements positifs observés ces dernières années en la matière, à
savoir par exemple l'élaboration d'une stratégie d'électrification 2030, l’adoption de réformes sectorielles
(nouvelle loi sur les énergies renouvelables, réforme de l’Autorité de Réglementation du Secteur de
l’Électricité et de la CEB, ouverture du marché de kits solaires individuels pour les ménages hors réseau
et au secteur privé), l’opérationnalisation de l'Agence Togolaise pour l'Electrification Rurale et les
Énergies Renouvelables (avec appui de la Coopération Allemande/GIZ) et le projet de développement
de mini-réseaux dans 317 localités.
La présente initiative a pour objectif de capitaliser sur le dynamisme observé dans le secteur, l’excellente
coopération entre l’UE et les agences de ses États membres, ainsi que sur les opportunités offertes par
le FEDD+ (y compris en coopération avec la BEI), en vue de contribuer aux objectifs du Gouvernement
en matière d’accès à l’énergie (électrification à 100% d’ici à 2030 avec 50% d’énergies renouvelables)
et au numérique (création d’une banque numérique, extension de la couverture réseau, innovation
numérique, etc.).
Cette initiative comprend trois volets :
Renforcer l’accès de tous à des services numériques de qualité : extension du réseau fixe et mobile,
UE, BEI,
raccordement Internet au réseau mondial, appui au projet de banque numérique pour tous, numérisation des
AFD
services publics.
Asseoir le rôle du Togo dans le West African Power Pool : renforcer les interconnexions transfrontalières, UE, AFD,
appuyer le renforcement des capacités en la matière auprès des institutions togolaises, promouvoir l’intégration DE (KfW,
régionale. GIZ)
Contribuer au développement d’une économie numérique dynamique : appui au développement de UE, AFD,
systèmes de gouvernance du numérique(protection des données et de la vie privée), renforcement des BEI, DE
compétences en matière numérique (formation, enseignement), développement d’infrastructures adéquates (GIZ)
(centres de données, cloud, fibre), et stimuler l'entrepreneuriat numérique.
ANNEXE 6 – INITIATIVE EQUIPE EUROPE AGROBUSINESS
DURABLE
Objectif
Faire du Togo un leader dans la production et l’exportation de biens issus d’une agriculture durable.
transformationnel
Agriculture, pêche, exportation, transports, énergies renouvelables, éducation et formation,
Secteurs
décentralisation, finance, économie verte et circulaire, économie bleue, biodiversité terrestre et
impliqués
marine, pharmacie.
Priorités de l’UE Green Deal, Sustainable Growth and Jobs, Migration, Governance, peace and security.
Développer les chaînes de valeur transfrontalières, renforcer le rôle du Togo comme hub commercial
Dimension multi- sous-régional, saisir les opportunités de l’Accord continental de libre-échange, renforcer la gestion
pays des ressources marines dans le Golfe de Guinée, assurer la sécurité alimentaire dans la sous-région.
Faible financement bancaire, faible valorisation des produits agricoles, infrastructures obsolètes,
Obstacles
faible système de contrôle qualité, faible productivité agricole.
Énergie Couvrir les besoins des filières agricoles en énergies renouvelables
Synergies avec (irrigation, stockage, transformation).
les autres
Initiatives Décentralisation Développer des clusters locaux, planifier l’aménagement des terres et
intégrer l’agrobusiness dans les plans de développement communal.
Allemagne Interventions dans le développement rural, l’agriculture durable
(conjointement avec l’UE), la sécurité alimentaire et les infrastructures rurales
(conjointement avec la France), soutien à la recherche et l’enseignement
technique et formation professionnelle dans le secteur agricole.
Implication de
l’Equipe Europe
UE Soutien aux filières agricoles durables (conjointement avec l’Allemagne) et
dans le domaine
au développement de mesures SPS et de systèmes qualité.
France Interventions dans les infrastructures rurales (conjointement avec
l’Allemagne) la formation agricole ; soutien à la recherche agronomique et à
la structuration de filières génératrices de valeur et de croissance durable
Panorama des Banque mondiale ; Fond des Nations Unis pour l’Agriculture et l’Alimentation (FAO) ; Fonds
autres acteurs International pour le Développement Agricole ; Banque d’Investissement de la CEDEAO.
ODD 1, 2 (3, 4, 5), 4.4, 5.1, 8 (3, 4, 5, 6) , 9.1, 10 (1, 2), 12 (1, 2, 3, 6), 13.1, 14,
Objectifs de 15
développement
Togo 2025 P12, P13, P14, P15, P17, P20, P35, R1, R4, R6
Dans la mesure où l'agriculture représente au Togo près de 40% du PIB et emploie jusqu'à 70% de la
population active, le développement de filières agricoles durables notamment tournées vers
l’exportation présente un fort potentiel stratégique. Sous l’effet d’une forte volonté politique, le pays s’est
d’ailleurs fermement engagé sur cette voie, en parvenant notamment à se classer 2e parmi les pays
africains exportateurs de produits biologiques vers l’UE en 2019, et 14 e au rang mondial.
Asseoir plus encore le leadership du Togo dans la production, la transformation et l’exportation de
produits issus d’une agriculture durable permettrait de contribuer à une transformation profonde du pays
à deux niveaux.
Dans le contexte de la pandémie de COVID-19 et de ses conséquences socio-économiques, le
développement de filières agricoles durables contribue à la relance d’une croissance durable,
inclusive, équilibrée et créatrice d’emplois décents, tout en contribuant à la sécurité alimentaire, en
renforçant l’inclusion du Togo dans le commerce international et en favorisant les échanges
commerciaux avec l’UE. Ainsi, la transformation agro-industrielle vise un renforcement des chaînes de
valeurs propices à une valorisation sur place et une exportation vers les marchés européens et
internationaux. L’accent mis sur le développement de l’enseignement technique et de la formation
professionnelle, l’émergence économique et la création d’emplois durables en zone rurale favorise
également à la régulation des phénomènes migratoires et de l’exode rural ainsi qu’à l’autonomisation
économique des femmes (compte tenu de leur rôle dans l’économie agricole informelle) et l’inclusion
socio-économique des jeunes. Le développement de filières agricoles durables accompagne aussi les
efforts entrepris par le pays en termes de décentralisation et participe de ce fait des objectifs de
l’Initiative de l’Équipe Europe dans le domaine de la décentralisation. Une démarche basée sur les droits
associant les communautés locales au développement du secteur privé favorise par ailleurs un partage
inclusif de la richesse générée.
Dans le même temps, le développement de filières agricoles durables représente un levier de
préservation de l’environnement et de résilience contre le changement climatique, notamment en
termes de lutte contre la dégradation des sols et l’érosion côtière, de préservation de la biodiversité
terrestre et marine, de promotion d’une alimentation locale plus saine (Stratégie From Farm to Fork) et
de gestion des ressources (pratiques innovantes telles que l’agroécologie et l’agroforesterie), avec le
concours de la société civile et du volontariat euro-togolais. Compte tenu de l’importance de la pêche
et du défi de l’érosion côtière dans la région Maritime, l’économie bleue et la pêche responsable
constituent un aspect incontournable du développement de filières durables. Celui-ci répond également
aux engagements climatiques du Togo en vertu de l’Accord de Paris, dans le cadre duquel le pays
s’apprête à réviser sa contribution nationale déterminée. Le développement de filières agricoles
durables est en outre indissociable de l’objectif porté par l’Initiative Équipe Europe dans le domaine des
énergies renouvelables du fait du rôle de l’accès à l’énergie dans l’irrigation, le stockage, la conservation
et la transformation.
Pour parvenir à développer des filières agricoles durables, le Togo fait toutefois face à plusieurs défis,
à savoir notamment le faible financement bancaire, le faible niveau de valorisation des produits agricoles
par leur transformation et la fragmentation des chaînes de valeur, l’absence d’une infrastructure
moderne et fonctionnelle de marché de gros et semi gros pour une structuration de l’offre de produits
frais, les faibles rendements liés notamment à un faible accès aux facteurs de production, la vétusté
des infrastructures routières, la faiblesse des systèmes de contrôle qualité et l’accès limité aux solutions
numériques pour les acteurs des chaînes de valeur et les fournisseurs de biens et services.
Afin de surmonter ces obstacles, le Gouvernement a mis en place le programme national
d'investissement agricole et de sécurité alimentaire et nutritionnelle (PNIASAN) 2017-2026 qui vise,
avec l'appui des partenaires techniques et financiers, à augmenter de manière significative la
contribution du secteur agricole au PIB, au commerce, à l'emploi, à l'autonomisation de la femme et à
la réduction de la malnutrition et de l’insécurité alimentaire. La création du Mécanisme Incitatif de
Financement Agricole fondé sur le partage des risques (MIFA) en 2018 et le projet de développement
de pôles de transformation agricole figurent également parmi les nombreuses initiatives des autorités
togolaises dans le domaine.
Les partenaires de l’Equipe Europe soutiennent eux aussi actuellement le développement de
l'agriculture durable au Togo, à travers le soutien au développement rural et à l’agriculture (Allemagne),
à la formation agricole (France et l’Allemagne), aux infrastructures (Allemagne et France), au
développement des filières ananas (Allemagne et UE) et du miel biologique (UE), ainsi qu’à
l’infrastructure qualité, c’est-à-dire le renforcement de normes sanitaires et phytosanitaires et des
systèmes de contrôle qualité et de certification (UE).
Pour exploiter le potentiel stratégique du développement de filières agricoles durables tournées vers
l’exportation au Togo, l’Equipe Europe propose d’en faire une initiative prioritaire en trois volets :
Renforcement d’un cadre institutionnel propice à l’internationalisation des entreprises agricoles : appui
à l'opérationnalisation d’API-ZF et à la mise en œuvre d'un guichet unique au sein de PIA, contrôle qualité et
sanitaire des aliments (certification, infrastructures et mise à niveau des laboratoires, renforcement du contrôle
UE
aux ports, soutien au Ministère de l’Agriculture dans la mise-à-niveau de normes sanitaires et phytosanitaires),
mise-à-niveau des entreprises et des certifications d’origine, appui des initiatives de soutien à l’exportation.
Objectif Faire des administrations communales et des commissions et structures élues les garants d’une
transformationnel gouvernance locale inclusive, redevable, et motrice d’un développement local et régional équilibré.
Secteurs Gouvernance, décentralisation, services publics de base (eau et assainissement, éducation, santé,
impliqués culture), énergies renouvelables, économie verte et circulaire.
Governance, peace and security, Green Deal, Sustainable Growth and Jobs, Migration,
Priorités de l’UE
Digitalisation.
Dimension multi- Coopération décentralisée, Gestion des tensions liées à la transhumance transfrontalière (Ghana,
pays Bénin et Burkina).
Manque de compétences requises des autorités locales, faible financement local et national de la
Obstacles décentralisation, menace du terrorisme et de l’extrémisme violent dans le Nord du pays, absence de
répartition claire des compétences.
Synergies avec Énergie Assurer l’électrification des communes et des infrastructures publiques.
les autres Agrobusiness Développer des clusters locaux, planifier l’aménagement des terres et intégrer
Initiatives l’agrobusiness dans les plans de développement communal.
Allemagne Soutien au processus de décentralisation (conjointement avec l’UE), soutien
aux communes (infrastructures marchandes et administratives)
UE Soutien au processus de décentralisation (conjointement avec l’Allemagne),
Implication de
appui budgétaire sectoriel, interventions dans l’eau et l’assainissement au
l’Equipe Europe
niveau communal
dans le domaine
France Interventions dans l’aménagement urbain et l’eau et l’assainissement au niveau
local ; appui au renforcement de capacités des exécutifs communaux,
notamment en lien avec le développement de la coopération décentralisée
Panorama des Système des Nations unies (notamment le PNUD) ; Banque Mondiale.
autres acteurs
Objectifs de ODD 1, 2 (3, 4, 5), 4.4, 5.1, 8 (3, 4, 5, 6) , 9.1, 10 (1, 2), 12 (1, 2, 3, 6), 13.1, 15
développement Togo 2025 P31, P32, P33, R5
Les autorités locales, à savoir essentiellement les communes et le district autonome du Grand Lomé,
jouent un rôle fondamental dans le développement, la stabilité et la sécurité de leur pays, ainsi que dans
le bien-être de leurs citoyens.
Ce n’est pourtant que récemment le processus de décentralisation a été véritablement lancé au Togo,
avec l’adoption en mars 2016 de la « feuille de route de la décentralisation et des élections locales » et
la tenue en juin 2019 des premières élections municipales inclusives depuis 1987. Ces dernières ont
consacré la légitimité politique des 117 communes du Togo et institué le district autonome du Grand
Lomé, tout en créant des attentes de la part de la population concernant l’approvisionnement des
services sociaux de base et la réduction des déséquilibres régionaux en matière de développement.
Donner aux collectivités territoriales les moyens de leur développement socio-économique est
aujourd’hui une priorité stratégique, dont le potentiel transformateur est très étendu.
Les compétences transférées aux communes en termes d’administration civile, d’approvisionnement de
services de base, de régulation économique et de planification urbaine et territoriale en font des acteurs
incontournables de la réduction des inégalités géographiques et du développement local. Si elles
disposent des moyens et des capacités adéquats, les communes peuvent agir de manière transversale
dans les domaines suivants : le développement et la numérisation des services d’état civil ; la promotion
de la culture, de l’éducation et de la santé ; la préservation de la biodiversité et le renforcement de la
résilience au changement climatique ; l’accès à l’énergie durable ; le développement de l’eau et de
l’assainissement, y compris la gestion durable des déchets ; l’appui aux populations les plus vulnérables,
notamment les personnes handicapées ; la lutte contre les inégalités
de genre et les violences sexuelles et sexistes ; le développement de perspectives d’inclusion socio-
économique pour les jeunes ; la facilitation du climat des affaires et la création d’emplois durables et
décents le renforcement de la participation citoyenne et le contrôle citoyen à l’action publique. Les
communes jouent en ce sens un rôle clé dans l’atteinte des objectifs des deux autres Initiatives Équipe
Europe en matière d’accès à l’énergie et de promotion de l’agrobusiness durable.
Dans le même temps, l’action des élus communaux est vitale pour contribuer à la stabilité et à la
sécurité du Togo, dont les régions septentrionales font face au risque de diffusion de l’extrémisme
religieux violent depuis le Burkina voisin. En s’appuyant sur la chefferie traditionnelle et les forces de
sécurité intérieure, les élus locaux peuvent contribuer au dialogue interculturel, interethnique,
interreligieux et intercommunautaire et ainsi agir pour la prévention de l’extrémisme violent au Togo et
la régulation des phénomènes migratoires et de l’exode rural. Il est à cet égard crucial de mettre l’accent
sur les questions liées à la transhumance et au pastoralisme, ainsi que sur le renforcement des exécutifs
locaux dans la région des Savanes qui est à la fois la plus exposée à la menace terroriste venue du
Sahel et la plus défavorisée du pays.
La réalisation de ce potentiel transformateur de l’action décentralisée reste toutefois confrontée à une
série de limites structurelles, parmi lesquelles figurent : le manque de capacités et compétence des
cadres des administrations centrales, des nouveaux élus et des agents municipaux ; le manque de clarté
dans la répartition des compétences entre les ministères sectoriels, leur services déconcentrés et les
collectivités territoriales ; le financement de la décentralisation par l’État à travers un système de
péréquation bien défini et opérationnelle ainsi qu’un appui à l’augmentation des recettes propres des
communes et du district autonome du Grand Lomé ; la faible implication des citoyens dans la
gouvernance locale. Le Gouvernement a engagé des actions visant à relever ces défis, par exemple à
travers la dotation de ressources budgétaires au Fond d’Appui aux Collectivités Territoriales (FACT).
L’Union européenne, l’Allemagne et la France soutiennent la mise en œuvre de la décentralisation au
Togo. La Coopération allemande appuie à cet égard depuis 2013 les villes moyennes (infrastructures
marchandes et administratives, assiette fiscale) et la mise en œuvre du processus de la décentralisation
aux niveaux national et local. Dans le cadre d’un cofinancement, l’UE et la Coopération allemande
appuient par ailleurs directement 13 communes. Depuis 2019 l’Allemagne prévoit le financement des
mairies dans les petites et moyennes communes.
En plus de l’inclusion de deux cibles spécifiques à la décentralisation dans l’appui budgétaire
multisectoriel 2019-2020, l’UE appuie également le renforcement des capacités de certaines communes
et leur action dans les secteurs de l’eau et assainissement et de l’énergie. La France, à travers l’AFD,
appuie quant à elle depuis dix ans les projets d’environnement urbain et de gestion des déchets à Lomé,
ainsi que des projets d’eau et d’assainissement dans plusieurs localités.
L’existence récente de 117 communes sur l’intégralité du territoire requiert désormais que des appuis
conséquents puissent être apportés afin que la décentralisation bénéficie au développement du pays.
Il est de ce fait proposé une initiative en trois volets :
Appui à la fourniture de services publics de base : constitution de services d’état civil digitalisés ; gestion
DE, UE,
des déchets, de l’eau et l’assainissement ; modernisation et numérisation des infrastructures cadastrales.
FR, AFD