Omd Rapport Unesco 2015 Eng

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RéSUMé

Huitième objectif du Millénaire pour le développement

L’état du partenariat mondial


pour le développement

Groupe de réflexion sur le retard pris dans la réalisation


des objectifs du Millénaire pour le développement
Rapport 2015

NATI ONS U NI ES
Ce rapport a été établi par le Groupe de réflexion sur le retard pris dans la réalisation des objectifs
du Millénaire pour le développement créé par le Secrétaire général des Nations Unies afin d’amélio-
rer le suivi de la réalisation du huitième objectif en renforçant la coordination interorganisations.
Plus de 30 organismes des Nations Unies et d’autres organisations sont représentés dans le Groupe
de ré­fle­xion, dont la Banque mondiale, le Fonds monétaire international, l’Organisation de coopé-
ration et de développement économiques et l’Organisation mondiale du commerce. Le Département
des affaires économiques et sociales du Secrétariat des Nations Unies (DAES) et le Programme des
Nations Unies pour le développement (PNUD) ont joué le rôle d’organismes chefs de file pour orga-
niser les activités du Groupe de réflexion. Le Groupe de réflexion a été coprésidé par Lenni Montiel,
Sous-Secrétaire général chargé du développement économique à DAES, et Magdy Martínez-Soli-
mán, Administratrice assistante et Directrice du Bureau des politiques et de l’appui aux programmes
du PNUD. La coordination a été assurée par Alexander Trepelkov, Directeur du Bureau du finance-
ment du développement, Willem van der Geest, Chef du Groupe des stratégies et politiques de dé-
veloppement, Division des politiques et de l’analyse en matière de développement et Diana Alarcón,
économiste hors classe, Bureau du Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales.

Liste des organismes et institutions représentés au Groupe de réflexion

Banque mondiale Institut de recherche des Nations Unies


Bureau des Nations Unies pour les services pour le développement social (UNRISD)
d’appui aux projets (UNOPS) Institut des Nations Unies pour la formation
Bureau du Haut-Représentant et la recherche (UNITAR)
pour les pays les moins avancés, Institut mondial de recherche
les pays en développement sans littoral sur les aspects économiques
et les petits États insulaires en développement du développement de l’Université
Centre du commerce international (ITC) des Nations Unies
Commission économique et sociale Organisation de coopération
pour l’Asie et le Pacifique (CESAP) et de développement économiques (OCDE)
Commission économique et sociale Organisation des Nations Unies
pour l’Asie occidentale (CESAO) pour le développement industriel (ONUDI)
Commission économique pour l’Afrique (CEA) Organisation des Nations Unies
Commission économique pour l’Amérique pour l’éducation, la science et la culture
latine et les Caraïbes (CEPALC) (UNESCO)
Commission économique pour l’Europe (CEE) Organisation internationale du Travail (OIT)
Conférence des Nations Unies sur Organisation météorologique mondiale
le commerce et le développement (CNUCED) (OMM)
Convention-cadre des Nations Unies Organisation mondiale de la propriété
sur les changements climatiques (CCNUCC) intellectuelle (OMPI)
Département de l’information du Secrétariat Organisation mondiale de la Santé (OMS)
de l’ONU (DPI)
Organisation mondiale du commerce (OMC)
Département des affaires économiques
et sociales (DAES) Organisation mondiale du tourisme (OMT)
Fonds des Nations Unies pour la population Programme alimentaire mondial (PAM)
(FNUAP) Programme commun des Nations Unies
Fonds des Nations Unies pour l’enfance sur le VIH/sida (ONUSIDA)
(UNICEF) Programme des Nations Unies
Fonds des Nations Unies pour les partenariats pour le développement (PNUD)
internationaux (FNUPI) Stratégie internationale de prévention
Fonds monétaire international (FMI) des catastrophes (SIPC)
Haut-Commissariat des Nations Unies Union internationale des télécommunications
aux droits de l’homme (HCDH) (UIT)

Photos de couverture : à gauche, ONU/Marco Dormino; en haut à droite, ONU/Evan Schneider;


au milieu, ONU/Mark Garten; en bas à droite, ONU/JC McIlwaine.
Huitième objectif du Millénaire
pour le développement

L’état
du partenariat mondial
pour le développement

Rapport du Groupe de réflexion


sur le retard pris dans la réalisation
des objectifs du Millénaire
pour le développement, 2015 : résumé

asdf
Nations Unies
New York, 2015
iii

Cibles et indicateurs de l’objectif 8 :


Mettre en place un partenariat
mondial pour le développement
Cibles Indicateurs

Certains des indicateurs ci-après seront évalués séparément


dans les cas des pays les moins avancés, de l’Afrique, des pays
Cible 8.A : Poursuivre la mise en en développement sans littoral et des petits États insulaires
place d’un système commercial en développement.
et financier ouvert, réglementé,
prévisible et non discriminatoire Aide publique au développement (APD)
Comprend un engagement en 8.1 Montant net de l’APD totale et en faveur des pays
faveur d’une bonne gouvernance, les moins avancés, en pourcentage du revenu
du développement et de la lutte national brut des pays donateurs du Comité
contre la pauvreté, au niveau d’aide au développement de l’Organisation de
tant national qu’international coopération et de développement économiques
Cible 8.B :  Répondre aux besoins (CAD/OCDE)
particuliers des pays les moins 8.2 Proportion de l’APD bilatérale totale des pays
avancés du CAD/OCDE, par secteur, consacrée aux services
Suppose l’admission en franchise sociaux de base (éducation de base, soins de santé
de droits et hors quota des primaires, nutrition, eau salubre et assainissement)
produits exportés par les pays 8.3 Proportion de l’APD bilatérale
les moins avancés; l’application des pays du CAD/OCDE qui n’est pas liée
d’un programme renforcé
d’allégement de la dette des pays 8.4 APD reçue par les pays en développement
pauvres très endettés (PPTE) et sans littoral en pourcentage
l’annulation des dettes publiques de leur revenu national brut
bilatérales, ainsi que l’octroi d’une
8.5 APD reçue par les petits États insulaires
aide publique au développement
en développement en pourcentage
plus généreuse aux pays
de leur revenu national brut
qui démontrent leur volonté
de lutter contre la pauvreté

Accès aux marchés

Cible 8.C :  Répondre aux 8.6 Proportion du total des importations des pays
besoins particuliers des pays développés (en valeur et à l’exclusion des armes)
en développement sans littoral en provenance des pays en développement
et des petits États insulaires en et des pays les moins avancés qui sont admises
développement (en appliquant en franchise de droits
le Programme d’action pour
le développement durable 8.7 Droits de douane moyens appliqués par les pays
des petits États insulaires en développés aux produits agricoles et textiles
développement et les décisions en provenance des pays en développement
de la vingt-deuxième session
extraordinaire de l’Assemblée 8.8 Estimation des subventions agricoles dans les pays
générale) de l’OCDE en pourcentage de leur produit intérieur
brut

8.9 Proportion de l’APD allouée au renforcement


des capacités commerciales
iv L’état du partenariat mondial pour le développement

Cibles Indicateurs

Viabilité de la dette

Cible 8.D :  Traiter globalement 8.10 Nombre total de pays ayant atteint leurs points
le problème de la dette de décision et nombre total de pays ayant atteint
des pays en développement leur point d’achèvement (cumulatif) dans le cadre
par des mesures d’ordre national de l’Initiative en faveur des pays pauvres
et international propres à rendre très endettés (PPTE)
l’endettement viable à long terme
8.11 Allégement de la dette annoncé au titre
de l’Initiative en faveur des pays pauvres
très endettés et de l’Initiative d’allégement
de la dette multilatérale (IADM)

8.12 Service de la dette, en pourcentage


des exportations de biens et services

Cible 8.E :  En coopération 8.13 Proportion de la population pouvant se procurer


avec l’industrie pharmaceutique, les médicaments essentiels à un coût abordable
rendre les médicaments essentiels et dans des conditions pouvant être maintenues
disponibles et abordables durablement
dans les pays en développement

Cible 8.F : En coopération avec 8.14 Nombre de lignes fixes, pour 100 habitants
le secteur privé, faire en sorte
que les avantages des nouvelles 8.15 Nombre d’abonnés à un service de téléphonie
technologies, en particulier mobile, pour 100 habitants
des technologies de l’information
8.16 Nombre d’utilisateurs d’Internet,
et de la communication,
pour 100 habitants
soient accordés à tous
1

Résumé

Le présent rapport du Groupe de réflexion sur le retard pris dans la réalisa­


tion des objectifs du Millénaire pour le développement fait le point des
récents succès et des retards survenus dans la réalisation de l’objectif 8 du
Millénaire pour le développement (OMD 8). Le Groupe de réflexion est
une initiative interinstitutions qui rassemble plus de 30 organisations dotées
de compétences spécialisées dans les cinq grands domaines du partenariat
mondial pour le développement, à savoir l’aide publique au développement
(APD), l’accès aux marchés (commerce), la viabilité de la dette, l’accès aux
mé­dicaments essentiels et l’accès aux nouvelles technologies.

Enseignements tirés du suivi de l’objectif 8


La communauté internationale étudie à l’heure actuelle les objectifs de déve­
loppement durable que doit adopter le Sommet des Nations Unies consacré à
l’adoption du programme de développement pour l’après-2015, qui se tiendra
durant la session de l’Assemblée générale, en septembre 2015. Le rapport final
du Groupe de réflexion commence donc par tirer des enseignements de son
suivi de l’objectif 8, qui peuvent être utiles pour le suivi du futur partenariat
mon­dial pour le développement.
Le Groupe de réflexion a identifié des réalisations significatives dans la
mise en œuvre de politiques associées à l’objectif 8, mais des retards impor­
tants subsistent. Le manque de cibles quantitatives assorties d’échéances dans
les cinq domaines principaux d’activité a été particulièrement grave, ainsi que
le manque de données permettant d’assurer le suivi des engagements de façon
adéquate. De plus, le Groupe de réflexion, s’appuyant sur son expérience, sou­
ligne que le contrôle de la mise en place d’un partenariat mondial complexe à
multiples niveaux passe par le suivi non seulement de mesures quantitatives,
mais aussi d’indicateurs qualitatifs qui décrivent des processus de formation
de partenariats, d’engagement et d’exécution.
Dans plusieurs cas, les indicateurs de l’objectif 8 révèlent un décalage
en­tre les ambitions affichées dans les cibles des objectifs et les progrès décrits
par les indicateurs. De plus, l’analyse des retards dans la réalisation néces­
site d’aller au-delà des 16 indicateurs qui avaient été définis à l’origine pour
2 L’état du partenariat mondial pour le développement

l’objectif 8, en particulier dans les domaines de la viabilité de la dette, de


l’accès aux médicaments essentiels et de l’accès aux nouvelles technologies.
Dans un cas, il n’y avait pas de données disponibles pour un indica­
teur qui avait été défini, à savoir la proportion de la population ayant accès
de façon durable à des médicaments essentiels d’un coût abordable (indica­
teur 8.13). De nombreuses recherches ont été entreprises par les membres
du Groupe de réflexion pour régler ce problème. Une quantité considérable
d’informations a été régulièrement compilée, sur la base de laquelle le Groupe
de réflexion a pu produire une analyse des restrictions à l’accès à des médi­
caments essentiels d’un coût abordable.
Dans d’autres cas, les données nécessaires pour calculer l’indicateur
étaient disponibles, mais l’indicateur n’a pas été jugé suffisamment infor­
matif. Ainsi, le service de la dette, en pourcentage des exportations de biens
et services (indicateur 8.12), a fourni fort peu d’information sur la viabilité
de la dette des pays en développement. Le Groupe de réflexion a donc ajouté
plusieurs indicateurs supplémentaires et a également suivi l’évolution de la
méthodologie des institutions de Bretton Woods pour leurs analyses de la
viabilité de la dette. De fait, ce dernier point reflète la préoccupation du
Groupe de réflexion à l’égard du fait qu’il ne suffit pas de s’appuyer exclusi­
vement sur des indicateurs quantitatifs pour suivre le partenariat mondial.
Dans un autre cas encore, l’indicateur convenu a perdu sa pertinence
au fil du temps. Cela a été le cas du nombre de lignes téléphoniques fixes pour
100 per­sonnes (indicateur 8.14), qui avait été inclus comme indicateur de
l’accès des pays en développement aux technologies de la communication. Le
nombre de ces lignes diminue depuis environ 2005. Toutefois, avec l’explo­
sion de la disponibilité et de l’utilisation des téléphones mobiles, l’expansion
des lignes fixes est devenue moins importante que par le passé. Le Groupe de
réflexion a donc simplement minimisé le poids de cet indicateur.
Ces ajustements montrent comment le Groupe de réflexion a non seu­
lement produit des comptes rendus annuels de suivi, mais a aussi réguliè­
rement réévalué et, aussi souvent que nécessaire, révisé leur méthode de
suivi du partenariat mondial. Toutefois, le Groupe de réflexion a également
observé que le suivi à lui seul, quelle que soit la façon dont il est entrepris, ne
peut assurer la coopération promise par le partenariat mondial. Il faut éga­
lement que les décideurs soient disposés à tenir compte des conclusions du
suivi; volonté qui s’est manifestée par intermittence ces 15 dernières années.
Ainsi, peu après l’adoption des objectifs du Millénaire pour le déve­
lop­pement, l’APD a augmenté plus rapidement que par la suite. Un élan
politi­que s’est formé autour de l’accroissement de l’APD au début des an­
nées 2000, notamment avec la reconnaissance explicite de la nécessité d’une
augmentation « importante » de l’APD dans le Consensus de Monterrey de
Résumé 3

2002. Au sommet de Gleneagles du Groupe des Huit, en 2005, ces grands


donateurs se sont engagés à ajouter 50 milliards de dollars1 au titre de l’APD
d’ici à 2010, dont la moitié irait à l’Afrique. Au total, le volume de l’APD a
augmenté de 66 % entre 2000 et 2014.
Ces accords, plus les cibles de l’objectif 8, tendant à consacrer 0,7 % du
revenu national brut (RNB) à l’APD et de 0,15 à 0,20 % du RNB à l’APD
dispensée aux pays les moins avancés (PMA), ont contribué à mobiliser la
volonté politique dans de nombreux pays. Bien que la cible de Gleneagles
consistant dans une augmentation de 50 milliards de dollars pour 2010
ait été largement réalisée, l’APD s’est depuis maintenue à environ 0,3 %
du RNB. Ainsi, l’écart avec la cible de l’objectif 8 relative à l’APD totale
demeure fort élevé, s’établissant à 0,4 % du RNB des pays développés, et
les pays en développement continuent d’enregistrer un déficit important des
ressources financières et techniques indispensables.
Les fournisseurs d’APD ont commencé à mentionner plus souvent
la possibilité d’utiliser l’APD pour mobiliser des fonds privés, y compris
dans le contexte d’une nouvelle mesure du soutien public total au dé­ve­
lop­pe­ment durable. Cela nécessite un débat international, qui se tient à
pré­sent dans le cadre des préparatifs pour la troisième Conférence inter­
na­tio­nale sur le financement du développement, qui doit se tenir à
Addis-­­­Abeba en juillet  2015.
L’APD et les autres politiques menées dans le cadre du partenariat
mondial pour le développement doivent continuer à être examinées après la
Conférence. Les discussions sur ces questions devraient inclure l’étude de
rapports de suivi crédibles sur les progrès enregistrés dans la réalisation des
objectifs de coopération et en matière de cohérence des politiques. Les dis­
cussions elles-mêmes devraient se tenir à des niveaux technique et politique
adéquats dans des cadres appropriés et se tenir mutuellement informées au
moyen d’examens se déroulant dans les instances internationales. Jusqu’à
présent, il n’y a pas eu suffisamment de liens entre les efforts d’évaluation
et les forums de discussion du suivi des résultats capables d’y donner suite.

Aide officielle au développement


Les flux d’APD rendent compte de l’engagement international continuel pris
par les pays développés de fournir des ressources financières et techniques
à des conditions de faveur pour appuyer les efforts de développement des
pays en développement, notamment la réalisation des OMD. Le Comité

1 Tous les montants monétaires sont exprimés en dollars des États-Unis, sauf indication
contraire.
4 L’état du partenariat mondial pour le développement

Principales composantes de l’APD des membres du CAD, 2000-2014


(en milliards de dollars de 2013)
150

120

90

60

30

0
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
Projets, programmes et coopération technique Aide humanitaire
relatifs au développement bilatéral Dons nets sous forme de remise de dette
APD multilatérale Aide affectée aux services sociaux de base

Source : Données du CAD de l’OCDE.

Montant total de l’APD reçue par les groupes prioritaires de pays,


2000-2013 (en milliards de dollars de 2013)
60

50

40

30

20

10

0
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
Afrique PMA Pays en développement Petits États insulaires
sans littoral en développement
Source : Données du CAD de l’OCDE.

d’aide au développement (CAD) de l’Organisation de coopération et de dé­


veloppement économiques (OCDE) assure le suivi des programmes d’APD
Résumé 5

APD accordée par les membres du CAD en 2000 et 2014


(en pourcentage du RNB)

Suède
Luxembourg
Norvège
Danemark
Royaume-Uni
Pays-Bas
Finlande
Suisse
Belgique
Allemagne
Irlande
France
Nouvelle-Zélande
Australie
Autriche Cible des Nations Unies,
Canada 0,7 % du RNB
Islande
Japon
États-Unis
Portugal
Italie
Espagne
Rép. de Corée
Rép. de Slovénie
Rép. tchèque
Grèce
Rép. slovaque
Pologne
Total du CAD
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1 1,1 1,2

Cible des Nations Unies, 0,7 % du RNB


2000
2014

Source : Données du CAD de l’OCDE.

de ses membres, tant en termes d’indicateurs quantitatifs que de politiques


nationales des donateurs. Selon des estimations récentes du CAD, les mon­
tants nets d’APD ont atteint 135,2 milliards de dollars en 2014, soit environ
le même niveau qu’en 2013. Après deux ans de baisse des flux d’APD, en
2011 et 2012, ceux-ci se sont stabilisés au niveau de 135 milliards de dollars.
Toutefois, l’APD bilatérale aux PMA a chuté de 16 % en 2014, tombant à
25 milliards de dollars.
6 L’état du partenariat mondial pour le développement

La majeure partie de l’APD est accordée sous la forme d’un appui bi­
la­téral ou multilatéral à des projets et programmes de développement. En
ou­tre, des volumes importants d’allégement de créances détenues par des
mem­bres du CAD ont été comptabilisés dans l’APD, en particulier en 2005
et 2006. Un autre point qui a retenu l’attention a été la proportion de l’APD
affectée aux services sociaux de base (indicateur 8.2), qui a augmenté ré­
gulièrement durant la première décennie du millénaire mais sans toutefois
atteindre le niveau record de 2009.
Alors que la communauté internationale a défini des groupes de pays
prioritaires, les engagements en matière d’APD à leur égard ont également été
suivis au cours de la période de réalisation des OMD. Les PMA et l’Afrique
ont reçu des montants considérables au titre de l’APD au cours de cette pé­
riode, suivis par les pays en développement sans littoral et les petits États
in­sulaires en développement.
Le principal indicateur de l’« effort » consenti en matière d’APD, sur­
veillé dans le cadre de l’objectif 8 (indicateur 8.1), a été le niveau de l’assis­
tance fournie par chaque donateur exprimée en pourcentage de son revenu
national brut (RNB). L’apport d’APD des donateurs diffère grandement selon
cette mesure si on les compare non seulement les uns aux autres, mais aussi
aux objectifs fixés par l’ONU consistant à affecter un apport total d’APD
équivalent à 0,7 % du RNB et une part aux PMA équivalente à 0,15-0,20 %
du RNB.

Écarts entre l’apport d’APD par les donateurs du CAD et les objectifs fixés,
2013 et 2014

Pourcentage du RNB Milliards de dollars


Total de l’APD Objectif de l’ONU 0,7 326,3
Apport en 2014 0,29 135,2
Écart en 2014 0,41 191,1
APD versée Objectif de l’ONU 0,15-0,20 66,8-89
aux PMA
Apport en 2013 0,10 44,5
Écart en 2013 0,05-0,10 22,3-44,5

Source : Département des affaires économiques et sociales du Secrétariat de l’ONU, sur la base des
données du CAD de l’OCDE.

Cinq pays — le Danemark, le Luxembourg, la Norvège, le Royaume-


Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord et la Suède — ont atteint
l’ob­jectif fixé par l’ONU consistant à consacrer 0,7 % de leur RNB à l’aide
publique au développement en 2014. Collectivement, les membres du CAD
n’ont pas atteint l’objectif de 0,7 %, puisque leur apport global au titre de
Résumé 7

l’APD ne s’est élevé qu’à 0,29 % de leur RNB en 2014, d’où un écart de
191 milliards de dollars représentant 0,41 % du RNB.
De ce fait, l’APD aux PMA a représenté 0,10 % du RNB des pays du
CAD en 2013, la dernière année pour laquelle des données ventilées par pays
sont disponibles. Ce pourcentage reste inférieur au niveau record de 2010,
0,11 %. Ces dernières années, l’APD aux PMA a chuté, laissant un déficit
compris entre 0,05 et 0,10 % du RNB en 2013, ce qui représente entre 22
et 45 milliards de dollars. En 2013, seulement neuf donateurs du CAD ont
dépassé le seuil de 0,15 % : la Belgique, le Danemark, la Finlande, l’Irlande,
le Luxembourg, la Norvège, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Suède.
Cependant, certains pays ont récemment accru leur aide aux PMA,
et, en 2013, dix-sept membres du CAD ont augmenté leur APD à ces pays.
En particulier, le Royaume-Uni a augmenté sa contribution de2012 à 2013,
qui est passée de 0,06 point de pourcentage à 0,24 % du RNB, dépassant la
valeur supérieure de l’objectif fixé par l’ONU. Par ailleurs, le Japon a accru
ses flux d’aide, passés de 0,08 % en 2012 à 0,14 % en 2013 (en grande partie
du fait de l’important allégement de la dette du Myanmar), tandis que la
Belgique a porté sa contribution de 0,14 % en 2012 à 0,16 % en 2013.
Le volume de l’APD a été le point qui a retenu l’attention au niveau du
suivi de l’aide au plan international, mais la communauté internationale se
préoccupe depuis longtemps de l’efficacité de l’assistance fournie. Ainsi, l’ob­
jectif 8 a inclus dans son suivi la part de l’APD qui « n’est pas liée » (indica­
teur 8.3), c’est-à-dire qui ne s’accompagne pas de restrictions concernant le
lieu où le pays bénéficiaire de l’aide doit effectuer les achats de biens et ser­
vices. La suppression des restrictions imposées aux achats du bénéficiaire vise
à encourager le choix des fournisseurs les plus appropriés, qui sont souvent
dans le Sud. De nombreux donateurs ont complètement délié leur APD bila­
térale, mais d’autres devraient encore accroître la part de leur aide non liée.
Les donateurs du CAD et leurs partenaires du développement ont fait
des efforts supplémentaires pour renforcer l’efficacité de l’aide. Ainsi, ils ont
no­tamment amélioré la comptabilisation de l’APD dans les budgets natio­
naux et renforcé les systèmes administratifs des pays utilisés dans la gestion
des programmes et projets financés par l’aide, de façon à ce que les donateurs
aient recours à ces systèmes au lieu d’imposer des fardeaux administratifs
supplémentaires aux bénéficiaires. Néanmoins, les conditions liées à l’APD
demeurent un fardeau, les procédures internes des donateurs restent com­
plexes et le paysage fragmenté continue de poser des problèmes de coordina­
tion majeurs aux pays bénéficiaires.
De fait, le renforcement de la responsabilité mutuelle des donateurs et
bénéficiaires — et a fortiori l’intégration effective et cohérente de l’aide de
four­nisseurs du Sud, de fondations et d’autres dans les stratégies nationales
8 L’état du partenariat mondial pour le développement

APD des donateurs du CAD accordée aux pays les moins avancés,
2000 et 2013 (en pourcentage du RNB)

Luxembourg
Suède
Norvège
Danemark
Royaume-Uni
Irlande
Finlande
Pays-Bas
Belgique
Japon
Islande
France
Suisse
Canada
Allemagne Cible des Nations Unies
Australie (limite supérieure)
Autriche
Nouvelle-Zélande
Portugal
États-Unis
Rép. de Corée
Italie
Espagne
Rép. tchèque
Pologne
Rép. de Slovénie Cible des Nations Unies
Rép. slovaque (limite inférieure)
Grèce
Total du CAD
0 0,05 0,10 0,15 0,20 0,25 0,30 0,35 0,40

Cible des Nations Unies (limites inférieure et supérieure)


2000
2013

Source : Données du CAD de l’OCDE.

des bénéficiaires —  demeure une priorité aux yeux de la communauté inter­


nationale, de même que des arrangements prévoyant une aide suffisante à des
conditions appropriées pour satisfaire les besoins émergents du programme
de développement pour l’après-2015.
Résumé 9

Accès aux marchés (commerce)


Bien que le programme de Doha pour le développement ait été adopté par
l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2001, après la codifica­
tion de l’objectif 8, il a retenu l’attention du partenariat mondial pour le
dé­veloppement et a été suivi de façon régulière par le Groupe de réflexion.
L’in­capacité à parvenir à mener à bien le cycle de négociations de Doha pour
le développement en 13 ans de négociation constitue une lacune importante
dans la mise en place du partenariat mondial pour le développement envi­
sagée dans l’objectif 8. Toutefois, au cours des deux dernières années, des
progrès substantiels ont été faits et les efforts actuels sont axés sur la négo­
ciation d’un programme de travail visant à faciliter la conclusion rapide du
cycle de négociations.
Depuis 2000, la prolifération d’accords commerciaux régionaux s’est
pour­suivie. De nouvelles initiatives régionales d’envergure représentent une
évo­lu­tion des relations commerciales et posent des problèmes au système
com­mer­cial multilatéral. Elles présentent également un risque pour les petits
pays en développement, qui peuvent être exclus des avantages d’un accord de
com­merce régional et du processus d’élaboration des nouvel­les règles régis­
sant le commerce.
Il y a également des échecs au niveau des politiques commerciales natio­
nales. En particulier, de 2008 à octobre 2014, les États membres du Groupe
des Vingt (G20) ont adopté 1 244 mesures commerciales restrictives, dont
seulement 23 % ont été supprimées par la suite. En conséquence, l’ensemble
de ces mesures a augmenté au point de couvrir 4 % des importations mon­
diales en 2013; il s’agit d’une part certes encore limitée mais de plus en plus
significative, qui est particulièrement notable alors que le G20 avait accepté
de s’abstenir de telles pratiques au moins jusqu’à la fin de 2016.
Malgré cela, des avantages spéciaux en matière de politique commer­
ciale ont été accordés aux pays en développement permettant un accès de la
plupart de leurs exportations en franchise de droits (armes et pétrole exclus)
aux marchés des pays développés. En 2014, 79 % des exportations de pays en
développement ont bénéficié du régime de franchise de droits sur les marchés
des pays développés, contre 65 % en 2000. Ce pourcentage atteint 84 %
dans le cas des exportations des PMA, contre 70 % il y a 15 ans. Toutefois, la
valeur de l’accès préférentiel s’est érodée au fil du temps, car les pays dévelop­
pés ont réduit leurs taux de droits applicables au titre de la clause de la nation
la plus favorisée et continuent de signer des accords de commerce régionaux
qui diminuent les droits de douane de certains de leurs partenaires.
Les pays en développement dans leur ensemble occupent une place de
plus en plus importante dans le commerce international. Leur part dans les
exportations mondiales de marchandises a augmenté, passant de 31 % en
10 L’état du partenariat mondial pour le développement

Proportion des importations des pays développés en provenance


des pays en développement admises en franchise de droits, 2000-2014
(en pourcentage)
100

95

90

85

80

75

70

65

60
2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014
Pays en développement, armes et pétrole exclus PMA, armes et pétrole exclus
Pays en développement, armes exclues PMA, armes exclues

Note : Proportion de la valeur des importations totales des pays développés (pétrole et armes exclus)
en provenance des pays en développement et des pays les moins avancés admises en franchise de
droits. Cet indicateur est également soumis à l’influence des changements intervenant dans la struc-
ture des exportations et des prix relatifs.
Source : Base de données du Centre du commerce international (ITC), de la Conférence des Nations
Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) et de l’Organisation mondiale du commerce
(OMC).

2000 à 44 % en 2014; leur part dans le commerce mondial des services est
quant à elle passée de 24 % à 30 % au cours de la même période. Les expor­
tations de marchandises des pays les moins avancés a augmenté au cours de
cette période, mais est restée insignifiante, représentant 1,1 % du commerce
mondial. Les échanges Sud-Sud représentent 52 % des exportations des pays
en développement et une part croissante des exportations des pays les moins
avancés.
L’accroissement des échanges mondiaux a été soutenu par l’extension
des réseaux de production internationaux en de multiples lieux, souvent
appelés chaînes de valeur mondiale. Le commerce des pièces détachées et
composants entre pays en développement a régulièrement augmenté au cours
des 15 dernières années, atteignant 25 % en 2013, et leur part dans les échan­
ges entre pays développés et pays en développement a atteint 40 % durant
Résumé 11

la même période. En élargissant l’activité économique, les chaînes de valeur


mon­diales offrent aux pays en développement la possibilité de prendre part au
commerce mondial à moindre coût. Toutefois, la participation à une chaîne
de valeur internationale n’est pas automatique et comporte des risques. Tous
les pays ne sont pas capables d’y participer sur un pied d’égalité et les PMA
éprouvent des dif­fi cultés à y prendre part.
De plus, les pays en développement bénéficient depuis 2000 d’une
aug­mentation significative des prix des produits de base soutenue par une
in­dustrialisation et une urbanisation rapides des économies émergentes. Ce
« supercycle » des prix des produits de base a pris fin en 2014, mais il semble
que les prix demeureront relativement élevés sur le moyen terme, bien que
volatiles. La hausse des prix des produits de base, en particulier dans l’agricul­
ture, crée des possibilités pour les exportations, qui peuvent contribuer à ré­
duire la pauvreté, vu l’importance de ce secteur pour les économies des pays
en développement. Il reste toutefois à surmonter des difficultés telles que faire
face à la faible productivité des petites exploitations agricoles, aux obstacles
à l’accès au marché et aux coûts qu’entraînent la sécurité alimentaire et les
au­tres normes de qualité.
Les pays en développement ont également bénéficié de l’Initiative Aide
pour le commerce, dont les engagements se sont élevés à 55,4 milliards de
dol­lars en 2013, soit 41 % de l’APD totale (indicateur 8.9); une augmenta­
tion en termes réels de 118 % sur la période de référence 2002 à 2005. La
ma­jeure partie de l’aide pour le commerce est allouée aux infrastructures éco­
nomiques et à la mise en place de capacités de production. Les engagements
en faveur de PMA au titre de l’aide pour le commerce, y compris au titre du
Cadre intégré renforcé, ont plus que doublé entre 2006 et 2013, année où ils
ont atteint 18 milliards de dollars, tandis que les dépenses au titre de l’aide
pour le commerce dans les pays à revenu intermédiaire ont été deux fois plus
élevées que dans les PMA. Les 10 principaux bénéficiaires de l’aide pour le
commerce depuis 2006 ont reçu un peu plus de 40 % de l’aide totale, ce qui
sou­ligne sa concentration. Enfin, les conditions d’octroi de cette aide se sont
dur­cies durant cette période, les prêts représentant 60 % de l’aide pour le
commerce, contre 50 % durant la période de référence.
À l’avenir, vu l’évolution du commerce international, un partenariat
re­nouvelé concernant l’accès aux marchés et le commerce devra tenir compte
des effets de plus en plus importants qu’exercent les mesures non tarifaires en
tant qu’obstacles au commerce des pays en développement. En 2014, la com­
munauté internationale a renouvelé son engagement en faveur des pays en
développement sans littoral et aux petits États insulaires en développement
en adoptant, respectivement, le Programme d’action de Vienne et les Orien­
tations de Samoa, qui soulignent tous deux l’importance du renforcement
12 L’état du partenariat mondial pour le développement

Engagements pris au titre de l’aide pour le commerce par catégorie,


2002-2005, 2006-2013 (en milliards de dollars de 2013)
60
55,4
53,6

50 46,3
44
40,9 41,7
40

30,8
30 27,7
25,3

20

10

0
2002-05 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
Moyenne
Politiques et réglementations commerciales Renforcement des capacités productives
Infrastructure économique Ajustement lié au commerce

Source : CAD de l’OCDE, système de notification du risque de crédit.

du partenariat pour le développement. L’importance croissante du com­merce


des services requiert de fournir un soutien au renforcement des capacités
commerciales des pays en développement, en particulier les PMA. Le com­
merce Sud-Sud est devenu une source importante d’expansion des échanges
pour les pays en développement, en particulier les PMA. Il est indispensable
de continuer à suivre les tendances de la diversification économique et des
exportations et de la valeur ajoutée des exportations des pays en développe­
ment, afin d’évaluer l’efficacité de l’intégration de ces pays dans le système
commercial multilatéral et leur capacité de résistance.

Viabilité de la dette
Au moment où le Sommet du Millénaire se tenait, de nombreux gouverne­
ments de pays en développement avaient connu une ou plusieurs crises de la
dette souveraine. Comme chaque crise avait imposé des coûts économiques et
sociaux élevés, la communauté internationale a mis l’accent sur la prévention
et le règlement des futures crises de la dette souveraine; une double démarche
qui se poursuit encore.
Résumé 13

Le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale ont


élaboré une stratégie en 1996 pour faire face aux crises de la dette subies
par 39 pays pauvres très endettés (PPTE). L’Initiative PPTE a été renforcée
en 1999, puis a été complétée en 2005 par l’Initiative d’allégement de la
dette mul­tilatérale (IADM), visant explicitement à libérer des ressources sup­
plémen­taires dans les pays ciblés pour les aider à progresser dans le sens de la
réa­lisation des objectifs du Millénaire pour le développement.
En mai 2015, 36 PPTE avaient mené à bien le processus pluriannuel
pour que leur soit consenti l’allégement de la dette attendu (indicateur 8.10).
Sur la base des coûts actualisés en 2014, le FMI et la Banque mondiale
estiment que le coût de l’allégement de la dette des PPTE de la totalité des
39 pays s’élève au total à 75 milliards de dollars, auxquels s’ajoutent 41 mil­
liards de dollars correspondant à la couverture du coût de l’IADM, mesurée
en valeur actuelle de 2013 (indicateur 8.11). Environ 45 % de l’allégement
au titre de l’Initiative PPTE et de l’IADM sont à la charge du FMI et de la
Ban­que mondiale, le reste est pour l’essentiel couvert par des créanciers offi­
ciels bilatéraux et multilatéraux (l’allégement au titre de l’IADM est consenti
par quatre bailleurs multilatéraux).
Environ 26 % de l’allégement prévu au titre de l’Initiative PPTE res­
tent toutefois dus par des créanciers bilatéraux, de petits créanciers multila­
téraux et des créanciers privés, dont une partie n’a pas consenti l’allégement
attendu ou seulement partiellement; certains n’ont rien consenti, allant même
jusqu’à engager des poursuites en vue d’obtenir un remboursement intégral.
Plus récemment, de nouveaux risques apparaissent pour un petit nombre
de PPTE qui accumulent rapidement de nouvelles dettes, notamment en
empruntant aux marchés financiers internationaux. Environ trois quarts des
pays en développement à faible revenu sont actuellement considérés, dans le
cadre de soutenabilité de la dette de la Banque mondiale et du FMI, comme
étant exposés à un risque faible et/ou modéré de surendettement, mais les
niveaux d’endettement sont élevés ou ont grandement augmenté ces dernières
années, dans un tiers des pays en développement à faible revenu. Le service
de la dette exprimé en pourcentage des recettes d’exportation s’est stabilisé à
un niveau inférieur pour les pays à faible revenu, mais il a globalement aug­
menté dans les pays en développement, traduisant à la fois l’accroissement des
remboursements du principal et le ralentissement de la croissance des recettes
d’exportation (indicateur 8.12).
L’Initiative PPTE est à l’heure actuelle pratiquement achevée; en
consé­quence, pour ces pays en développement et tous les autres, le règle­
ment des crises à venir dépendra de négociations distinctes que le gouverne­
ment dé­biteur entreprendra avec chaque catégorie de créanciers. Le cadre de
négocia­tion de l’allégement de la dette publique a généralement été prévisible
14 L’état du partenariat mondial pour le développement

Charge totale du service de la dette des pays en développement, 2000-2014


(en pourcentage des exportations)

50

45

40

35

30

25

20

15

10

0
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
Pays à faible revenu Ensemble des pays à faible revenu
Pays à revenu intermédiaire, et à revenu intermédiaire
tranche inférieure Pays à revenu intermédiaire, tranche supérieure

Source : FMI, base de données Perspectives de l’économie mondiale, avril 2015.

pour les créanciers bilatéraux qui participent au Club de Paris informel. À


l’avenir, la contribution croissante des flux Sud-Sud peut, sauf expansion de
la participation au Club de Paris, nécessiter d’autres modalités pour la négo­
ciation de l’allégement de la dette publique. Un certain nombre de restruc­
turations avec des groupes de banques et des créanciers obligataires ont été
effectivement menées à bien avec une participation adéquate des créanciers,
mais c’était souvent « trop peu trop tard » et les décisions prises dans les
tribunaux aux États-Unis, en 2014, relatives à l’Argentine ont accru le risque
de voir des créanciers refuser la restructuration de la dette. Cela a conduit
le FMI, en octobre 2014, à formuler des recommandations sur les clauses
modifiées dans les contrats régissant les émissions d’obligations souveraines
internationales, en vue de réduire la vulnérabilité des débiteurs à l’égard des
créanciers récalcitrants. Depuis lors, un certain nombre de pays ont adopté
les prin­cipa­les caractéristiques de ces recommandations dans le cadre de nou­
velles émis­sions de dette.
À présent, le personnel du FMI propose également de procéder à une
ré­forme des modalités de prêt du FMI visant à prévenir les crises de la dette
souveraine et à promouvoir un règlement plus efficace de celles-ci. La pro­
Résumé 15

position à l’examen comprend deux éléments clefs : i) l’introduction d’une


option « réaménagement de la dette » visant à rendre les modalités de prêt
plus souples dans les cas où l’endettement est estimé être probablement peu
viable; et ii) l’élimination de l’exemption systémique, qui, selon le personnel
du FMI, s’est révélée inefficace pour réduire la contagion et qui ne constitue
pas une solution cohérente pour faire face aux répercussions d’une crise de
la dette souveraine. Au titre d’une autre initiative, l’Assemblée générale des
Na­tions Unies continue de débattre de la création d’un cadre juridique inter­
national pour le règlement des crises de la dette souveraine.
En février 2015, le Conseil d’administration du FMI a créé le Fonds
fi­duciaire d’assistance et de riposte aux catastrophes, en vue de fournir des
dons visant à réduire la charge de la dette aux pays les plus pauvres et les
plus vulnérables victimes d’une catastrophe naturelle ou en matière de santé
publique, y compris les épidémies. Le nouveau Fonds vise à compléter le fi­
nancement des donateurs et les prêts concessionnels du FMI. Cet instrument
a été utilisé en vue de réduire la charge de la dette des trois pays d’Afrique
de l’Ouest les plus touchés par l’épidémie d’Ebola (Libéria, Sierra Leone et
Guinée). Le Club de Paris a également accordé un allégement temporaire de
la dette de façon unilatérale dans les situations d’urgence dues à une catastro­
phe naturelle.
Un certain nombre de pays à revenu faible, intermédiaire ou élevé sont
actuellement en situation de surendettement. Le FMI indique que, parmi
les pays à faible revenu, 3 pays sont en surendettement, 13 sont considérés
comme courant un risque élevé de surendettement, 32 ont un risque modéré
de surendettement et 22 un faible risque de surendettement. Un certain
nombre d’États insulaires des Caraïbes et du Pacifique ont un ratio de la
dette publique par rapport au produit intérieur brut parmi les plus élevés au
monde. De plus, bien que les déficits budgétaires et les comptes courants de
la balance des paiements aient absorbé une grande partie de la crise mondiale
de 2008, ces indicateurs n’ont pas dans leur ensemble recouvré leur niveau
d’avant la crise. En d’autres termes, à l’avenir, la capacité d’absorber des chocs
économiques est limitée.
Comme cela a été montré plus haut, plusieurs initiatives importantes
ont été entreprises. Toutefois, une réforme continuelle des processus de res­
truc­turation de la dette souveraine fera partie du programme de développe­
ment pour l’après-2015.

Accès à des médicaments essentiels abordables


Comme indiqué dès le début, étant donné la situation actuelle, le suivi de
l’ac­cès à des médicaments essentiels abordables ne peut être qu’imparfait.
16 L’état du partenariat mondial pour le développement

Néanmoins, les données disponibles décrivent une situation qui n’est pas
satisfaisante. D’une part, lorsqu’un effort international concerté est fait pour
fournir des médicaments essentiels à un coût abordable, le résultat est posi­
tif. Les données relatives aux cas moins connus, même lorsque, en principe,
des médicaments génériques peu coûteux sont disponibles, ont été décou­
rageantes, du fait de différentes contraintes entravant l’amélioration de leur
fourniture, dont les politiques internationales ne traitent que partiellement.
L’évolution de l’accès aux antirétroviraux montre ce qui est possible et
souligne l’importance des législations, politiques et mesures dans le domaine
des droits de propriété intellectuelle lorsque des médicaments essentiels sont
encore sous brevet. L’afflux massif de fonds de la communauté internationale
pour le VIH, la tuberculose, le paludisme et d’autres maladies prioritaires
[notamment le Fonds mondial, l’Alliance mondiale pour les vaccins et la vac­
cination (GAVI), le Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte
contre le sida (PEPFAR) et la Facilité internationale d’achat de médica­ments
(UNITAID)] a regroupé la demande et amélioré l’accès à ces médicaments.
Au début du millénaire, la trithérapie consistant dans l’association de trois
antirétroviraux, alors sous brevet, coûtait plus de 10 000 dollars par patient
et par an. L’introduction d’un traitement antirétroviral générique en 2001,
dont le prix avait été très fortement réduit, à 350 dollars par patient et par
an, a induit des réductions spectaculaires du coût du traitement de première
intention, qui est aujourd’hui disponible pour un coût légèrement supérieur
à 100 dollars par patient et par an. Des accords d’octroi volontaire de licences
ont commencé à jouer un rôle plus important en facilitant l’accès aux traite­
ments, mais les traitements antirétroviraux de troisième intention et nombre
de ceux de deuxième intention demeurent coûteux. Cela s’explique en partie
par le fait que ces médicaments sont nouveaux sur le marché, que leur volume
de vente demeure limité et qu’ils sont plus largement brevetés.
En revanche, l’accès au nouveau traitement du virus de l’hépatite C est
limité, avec seulement une petite minorité parmi les 130 à 150 millions de
per­son­nes qui sont infectées à l’échelle mondiale recevant un diagnostic et
un nombre encore plus réduit recevant un traitement. En 2013, un médica­
ment pour traiter le virus de l’hépatite C a été lancé aux États-Unis au coût
de 84 000 dollars pour un traitement complet de 12 semaines et l’OMS
envisage à l’heure actuelle de l’inscrire sur sa liste des médicaments essen­
tiels. Certains pays en développement sont depuis lors parvenus à négocier
de fortes réductions de prix et les premiers accords de licence ont été signés,
mais de nouvelles réductions de prix sont nécessaires pour que les nouveaux
traitements soient abordables.
La situation à caractère plus général dans un échantillon de pays repré­
sentatif provient de 26 enquêtes qui ont été réalisées à des moments différents
Résumé 17

Disponibilité de certains médicaments génériques dans les établissements


de soins publics et privés dans les pays à faible revenu et à revenu
intermédiaire de la tranche inférieure, moyenne en 2007-2014
(en pourcentage)
100 100
94,8 95,2
91,7

80

66,3 66,8
66,6
60 60
56,4 58,1

40

29,6

20 21,2 22,2
17,6

0
Secteur public (n = 11) Secteur privé (n = 11) Secteur public (n = 13) Secteur privé (n = 14)
Pays à faible revenu Pays à revenu intermédiaire,
tranche inférieure
Maximum Moyenne Minimum Moyenne Moyenne
secteur privé secteur public

Note : n = nombre de pays. Les paniers de médicaments retenus aux fins de l’enquête diffèrent selon
les pays.
Source : Organisation mondiale de la Santé/Health Action International (OMS/HAI), d’après les don-
nées provenant d’enquêtes sur les prix des médicaments et leur disponibilité, menées entre 2007 et
2014 selon la méthode standard de l’OMS/HAI; à consulter à l’adresse suivante : www.haiweb.org/
medicineprices.

entre 2007 et 2014. Si ces études sont révélatrices, il apparaît que les médica­
ments génériques sont nettement moins disponibles dans les établissements
du secteur public que dans les établissements du secteur privé et qu’ils sont
parfois même peu disponibles dans ces derniers.
Pour que l’accès puisse être amélioré, il faut également que les médica­
ments soient abordables. Dans ces enquêtes, l’accessibilité financière est expri­
mée en nombre de jours de salaire nécessaires pour que les fonctionnaires non
qualifiés les moins bien payés achètent un traitement standard. L’évolution
de l’accessibilité financière de l’inhalateur de salbutamol générique le moins
coûteux (pour l’asthme) a été évaluée dans les pays faisant l’objet d’enquêtes
répétées. Dans la province de Shaanxi (Chine), au Liban, en République-
Unie de Tanzanie et en Ukraine, moins d’un jour de salaire permettait de
18 L’état du partenariat mondial pour le développement

Nombre de jours de salaire nécessaires au fonctionnaire non qualifié


le moins bien payé pour acheter, dans le secteur privé, l’inhalateur
de salbutamol 100 mcg/dose (200 doses) générique le moins cher utilisé
dans le traitement de l’asthme, années choisies de 2004 à 2014

2007
Ukraine
2012
2004
Liban
2013
2005/6
Soudan
2013
2004
Mongolie
2012
2004
Ouganda
2013
2005
Tadjikistan
2013
Rép.-Unie 2004
de Tanzanie
2012
2005
Kirghizistan
2010
2010
Chine,
province 2012
de Shaanxi
2014

0 1 jour 3 6 9 12 15

Source : OMS/HAI, d’après les données provenant d’enquêtes sur les prix des médicaments et leur
disponibilité, menées entre 2007 et 2014 selon la méthode standard de l’OMS/HAI; à consulter à
l’adresse suivante : www.haiweb.org/medicineprices.

couvrir le coût d’un inhalateur. Au Tadjikistan, l’accessibilité financière s’est


améliorée avec le temps, mais ce médicament essentiel demeure inabordable
pour ceux dont le salaire est peu élevé. Au Kirghizistan, le traitement est
devenu moins abordable, son coût représentant 11,3 jours de salaire en 2010.
L’Accord de l’OMC sur les aspects des droits de propriété intellec­
tuelle qui touchent au commerce (ADPIC) fait obligation aux membres de
l’OMC, à l’exception des membres faisant partie des PMA qui bénéficient
d’une période de transition étendue jusqu’à 2021, d’assurer une protection
d’au moins 20 ans à un brevet dans tous les domaines technologiques, y
compris le domaine des produits pharmaceutiques. L’Accord sur les ADPIC
comprend des dispositions dénommées « flexibilités » qui permettent aux
Résumé 19

pays de concilier leur régime de propriété intellectuelle avec leurs besoins de


santé publique. La pleine utilisation des flexibilités des ADPIC, en fonction
des besoins, est un des outils les plus importants dont disposent les pays à
revenu faible ou intermédiaire qui peuvent contribuer à améliorer l’accès aux
médicaments essentiels et l’innovation dans ce domaine.
Enfin, il convient de tirer une leçon de la dernière épidémie d’Ebola.
Ebola n’est pas une maladie nouvelle, il y a eu des épidémies depuis 1976.
Toutefois, les recherches limitées financées publiquement et le système de
brevets existant n’ont pas fourni l’innovation nécessaire. Le manque de ren­
dement attendu des investissements était l’une des raisons pour lesquelles les
vaccins n’ont pas été expérimentés il y a plusieurs années. Des engagements
financiers publics sur le long terme, en vue de financer la recherche-dévelop­
pement pour des traitements d’Ebola et d’autres maladies négligées, revêtent
toujours un caractère urgent.

Accès aux nouvelles technologies


La communauté internationale met surtout l’accent sur l’accès des pays en
dé­veloppement aux nouvelles technologies. Au début du millénaire, l’évolu­
tion technologique la plus rapide et la plus prometteuse a semblé être celle
des technologies de l’information et des communications (TIC). De ce fait,
l’ob­jectif 8 a accordé une attention particulière aux TIC.
La croissance des TIC dans les pays en développement a été remarqua­
ble. Le taux de pénétration de la téléphonie mobile dans les pays en dévelop­
pe­ment devrait être de 92 % à la fin de 2015 (indicateur 8.15 des OMD),
con­tre moins de 10 % en 2000. Bien que cela se réfère au nombre d’abon­
nements et non au nombre d’abonnés, d’utilisateurs ou de propriétaires, ce
chiffre révèle l’étendue de la propagation de la technologie de la téléphonie
mobile dans les pays en développement. Toutefois, en 2015, la pénétration de
la téléphonie mobile dans les PMA serait de 64 %, et on estime que 450 mil­
lions de personnes résidant dans les zones rurales vivent dans une zone privée
de couverture par la téléphonie mobile.
Parallèlement, une moindre proportion d’habitants dans les pays en
dé­velop­pement (35 %) utilise Internet (indicateur 8.16), mais l’accroissement
du nombre d’utilisateurs dans les pays en développement demeure robuste,
s’établissant à environ 10 % en 2015, contre quelque 4 % dans les pays dé­
veloppés. L’Union internationale des télécommunications (UIT), source des
données mentionnées ici, estime qu’à la fin de 2015 un peu plus de 20 %
des Africains seront connectés à Internet. Dans les pays en développement,
comme dans les pays développés, la méthode de connexion qui enregistre la
crois­sance la plus rapide est le haut débit mobile.
20 L’état du partenariat mondial pour le développement

Abonnements aux réseaux fixes (par câble) et mobiles à haut débit


dans les pays développés et les pays en développement, 2001-2015,
(pour 100 habitants)
100

90

80

70

60

50

40

30

20

10

0
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015*

Nombre d’abonnements aux réseaux mobiles à haut débit dans les pays développés
Nombre d’abonnements aux réseaux mobiles à haut débit dans les pays en développement
Nombre d’abonnements aux réseaux fixes à haut débit dans les pays développés
Nombre d’abonnements aux réseaux fixes à haut débit dans les pays en développement

Note : Les catégories des pays développés et des pays en développement sont basées sur le co-
dage M49 de l’ONU; voir www.itu.int/en/ITU-D/Statistics/Pages/definitions/regions.aspx.
*  Les données relatives à 2015 sont des estimations.
Source : Union internationale des télécommunications (UIT), Base de données des télécommunica-
tions mondiales et des indicateurs des TIC.

Cependant, dans plusieurs pays à faible revenu, une largeur de bande


internationale limitée et de faibles infrastructures nationales entravent la
fourniture de services Internet à haut débit abordables, en particulier dans les
petits États insulaires et les pays en développement sans littoral. Ces limita­
tions ont des effets concrets sur le débit et la qualité des liaisons Internet et sur
les types de service et les applications auxquels les utilisateurs peuvent avoir
accès. De plus, le prix moyen des services demeure relativement élevé dans
un grand nombre des pays les plus pauvres. En 2013, dans près de 20 pays,
principalement en Afrique subsaharienne, le prix d’un forfait Internet de
base à haut débit fixe représentait encore plus de 50 % du RNB par habitant.
L’intérêt de la communauté internationale pour le suivi de la pénétra­
tion des TIC dans les pays en développement concerne particulièrement le
Résumé 21

rôle qu’ils jouent dans le développement et les effets qu’ils ont sur celui-ci.
Ainsi, les TIC peuvent aider à fournir les informations et les services gou­
vernementaux aux citoyens dans les pays développés et les pays en dévelop­
pement et renforcer l’efficacité, la transparence, la responsabilisation et la
participation des citoyens. En 2014, le nombre de gouvernements offrant des
applications mobiles et des portails mobiles avait atteint près de la cinquan­
taine, tandis que 130 pays publiaient des parties de leur budget en ligne. Au
total, 118 gouvernements utilisent officiellement les médias sociaux tandis
que 75 ont mis leur politique de participation électronique en ligne, ce qui
mon­tre le potentiel des TIC pour un engagement civique renforcé.
De plus, l’amélioration de l’accès à des systèmes d’alerte rapide visant à
réduire les risques de catastrophe a été un objectif important des cadres pour
la réduction des risques de catastrophe adoptés par la communauté inter­na­
tionale. Les améliorations apportées au suivi et à la prévision des risques et
à la qualité des données transmises par satellite et l’augmentation de la puis­
sance des ordinateurs et l’amélioration de leur connectivité se sont traduites
par une transformation des systèmes d’alerte rapide dans le monde entier. La
couverture des réseaux de téléphonie mobile a augmenté de façon spectacu­
laire les possibilités de diffuser des alertes en temps utile directement à ceux
qui sont exposés aux risques et d’apporter un appui aux alertes entre pays.
Toutefois, l’accent mis ici sur les TIC ne devrait pas détourner l’atten­
tion de la nécessité de surmonter les obstacles au transfert de technologies et à
la production de technologies dans d’autres domaines. Ainsi, l’adaptation au
changement climatique et l’atténuation de ses effets constituent des priorités
pour la communauté internationale depuis le Sommet de Rio tenu en 1992.
À ce propos, un exemple des problèmes qui se posent est que les pays en déve­
loppement ont sollicité une assistance technique aux fins de l’adaptation au
changement climatique et/ou de l’atténuation de ses effets auprès du Centre
et Réseau des technologies climatiques récemment créé. Le Centre, codirigé
par le Programme des Nations Unies pour l’environnement et l’Organisation
des Nations Unies pour le développement industriel, sert de centre de coordi­
nation pour l’amélioration de la mise au point et du transfert des technologies
relatives au climat. Les demandes des pays en développement concernent un
large éventail de technologies, qui vont de la gestion de l’énergie, de l’eau et
des déchets et des transports efficaces à l’agriculture, la pêche, la biodiversité
et la récupération de l’eau. De fait, les besoins touchant au prochain pro­
gramme de développement pour l’après-2015 seront considérables.
15-06927

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