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Formulaire de pratique, corrigé

Université de Montréal, mat1000

Question 1 (ss8.1). Montrez que la fonction f : R → R donnée par f(x) = 1


1+x2
est uniformément
continue sur son domaine.

Solution 1. Pour x, y ∈ R, nous avons

1 1
|f(x) − f(y)| = −
1 + x 2 1 + y2
x+y
= · |x − y|
(1 + x2 )(1 + y2 )
 
1 x 1 y
≤ · + · · |x − y|
1 + y2 1 + x 2 1 + x2 1 + y2
|x|
et en remarquant que (|x| − 1)2 ≥ 0, nous déduisons que 1+x2
≤ 12 . De plus, 1
1+x2
≤ 1. Ainsi,
 
1 x 1 y
· + · · |x − y| ≤ ( 21 + 12 )|x − y| = |x − y|
1 + y2 1 + x2 1 + x2 1 + y2

ce qui montre que f est Lipschitzienne de constante K = 1. Donc, elle est uniformément continue.

Question 2 (ss8.6). Soit f : [0, ∞) → [0, ∞) continue telle que limx→∞ f(x) = 0.
(i) Est-ce vrai que f est majorée et atteint son maximum ? Justifiez.
(ii) Est-ce vrai que f est minorée et atteint son minimum ? Justifiez.

Solution 2.
(i) Oui, trouvons un maximum à f. Soit x0 ∈ R tel que f(x0 ) 6= 0. Un tel x0 existe forcément, car
sinon f est nulle partout et la question est triviale. Puisque limx→∞ f(x) = 0, il existe M > 0 tel
que f(x) < f(x0 ) pour tout x > M. Restreignons maintenant l’étude de la fonction f à [0, M].
Puisque f est continue et que [0, M] est compact, le théorème des bornes atteintes nous garantie
l’existence de y ∈ [0, M] tel que f(y) ≥ f(x) pour tout x ∈ [0, M]. En particulier, puisque x0 ∈
[0, M], on a que f(y) ≥ f(x0 ). Or, par définition de M, si x > M, on a

f(y) ≥ f(x0 ) > f(x)

et donc f(y) ≥ f(x) pour tout x ∈ [0, ∞). Il s’en suit que f possède un maximum en y et est donc
majorée en plus d’atteindre son maximum. Si vous avez de la misère à comprendre la solution,
essayez de vous faire un dessin pour vous situer et placez-y les différents éléments de la preuve.
(ii) La fonction f est minorée par 0, mais elle n’atteint pas nécessairement son minimum. En effet,
si f(x) = e−x , on a limx→∞ f(x) = 0 et donc nécessairement

inf f(x) = 0.
x∈[0,∞)

Or, f(x) 6= 0 pour tout x ∈ [0, ∞).


Question 3 (ss10.8a). Calculez la valeur de la série

X 1
.
(4n − 1)(4n + 3)
n=1

Solution 3. Tout d’abord,


 
1 1 1 1
= −
(4n − 1)(4n + 3) 4 4n − 1 4(n + 1) − 1

et ainsi, pour N ∈ N,

X X X
N N N
!
1 1 1 1
= −
(4n − 1)(4n + 3) 4 4n − 1 4(n + 1) − 1
n=1 n=1 n=1
X X
N
! N
! !
1 1 1 1 1
= + − −
4 3 4n − 1 4n − 1 4N + 3
n=2 n=2
1 1 1
= − −−−−→ .
12 16N + 12 N→∞ 12

Question 4 (ss11.6).
P P
(i) Montrez que, si an converge absolument, alors a2n converge absolument.
P P
(ii) Est-il vrai que, si an converge, alors a2n converge ?

Solution 4.
P
(i) Puisque an converge, on a que limn→∞ an = 0 et donc la suite (an ) est bornée. En particulier,
il existe M > 0 tel que |an | ≤ M pour tout n ∈ N. En multipliant des deux bords de l’inégalité
par |an |, on obtient que
a2n ≤ M|an |.
P P
Puisque Pan converge absolument, on sait que |an | converge et donc par le critère de com-
paraison, a2n converge aussi.
n P
(ii) Non ! Par exemple, si an = (−1) √ on a que an converge par le critère des séries alternées,
1
P n
mais a2n = n et donc a2n diverge.

P P an
Question 5 (ss12.1b). Montrez que, si a2n converge, alors nα converge pour tout α > 1/2.

Solution 5. Nous avons (|an | − n1α )2 ≥ 0, et donc, |a n| 1 2 1


nα ≤ 2 (an + n2α ). Par le test de comparaison des
P |an | P an
séries à termes positifs, si 2α > 1, nα converge. Donc, nα converge si α > 1/2 car elle converge
absolument.

Question 6 (ss12.4). Déterminez pour quelles valeurs de x ∈ R \ {−1, 1} la série



X xn
1 − xn
n=1

converge.

2
Solution 6. Si |x| > 1, alors on a
−1 −1
xn 1 − xn
 
1
lim = lim = lim− 1 = −1
n→∞ 1 − xn n→∞ xn n→∞ xn

puisque 1
xn → 0. Le terme générale de la série ne tend pas vers 0 et donc la série diverge.
Maintenant si |x| < 1, puisque 1 − xn → 1 quand n → ∞, il existe N tel que 1 − xn > 12 pour tout
n > N. Ainsi,
xn
≤ 2|x|n
1 − xn
P
pour tout n ≥ N. Puisque |x|n converge et que seule la queue de la série est importante lorsqu’on
P xn P xn
parle de convergence, par le critère de comparaison on a que 1−xn converge et donc 1−xn
converge absolument.

Question 7. Soit f : (0, ∞) → R une fonction deux fois dérivable. Supposons qu’il existe M1 , M2 tels
que pour tout x > 0, on ait
|f(x)| ≤ M1 et |f 00 (x)| ≤ M2 .
(i) Montrez que pour tout x > 0,
2M1 hM2
|f 0 (x)| ≤ +
h 2
pour tout h > 0.
(ii) Montrez maintenant que p
|f 0 (x)| ≤ 2 M1 M2 .

Solution 7.
(i) Appliquons la formule de Taylor centrée en x > 0 d’ordre 2 sur f. Alors, ∃c ∈ (x, y) tel que

f(y) = f(x) + f 0 (x)(y − x) + 21 f 00 (c)(y − x)2

et ainsi,

|f 0 (x)||y − x| = |f(y) − f(x) − 12 f 00 (c)(y − x)2 |


≤ |f(y)| + |f(x)| + 12 |f 00 (c)||y − x|2

2 |y
M2
≤ 2M1 + − x|2 .

En écrivant h = |y − x| > 0 et en divisant par h, nous trouvons la formule annoncée.


0
(ii) Puisque la borne donnée en (i) sur q f (x) est indépendante de x et est vraie pour tout h, en
particulier, elle est vrai pour h = 2 MM2 > 0. En évaluant en ce point, nous trouvons le résultat
1

annoncé.

Question 8. Soit une fonction f : R → R deux fois dérivable telle que

lim f(x) = +∞ et ∀x, f 00 (x) > 0.


|x|→+∞

Montrez que f atteint un unique minimum.

Solution 8. Commençons par montrer que f atteint un minimum. On montrera ensuite qu’il est unique.
Soit x0 ∈ R (n’importe lequel) et on considère f(x0 ). Puisque limx→−∞ f(x) = ∞, il existe M1 tel
que f(x) > f(x0 ) pour tout x < M1 . De même, puisque limx→∞ f(x) = ∞, il existe M2 tel que

3
f(x) > f(x0 ) pour tout x > M2 . Restreignons l’étude de f à [M1 , M2 ]. Par le théorème des bornes at-
teintes, puisque f et continue et [M1 , M2 ] est compact, il existe y ∈ [M1 , M2 ] tel que f(y) ≤ f(x) pour
tout x ∈ [M1 , M2 ]. En particulier, puisque x0 ∈ [M1 , M2 ] on a que f(y) ≤ f(x0 ). Or, par définition de
M1 et M2 , si x ∈ (−∞, M1 ) ∪ (M2 , ∞), on a

f(y) ≤ f(x0 ) < f(x)

et donc f(y) ≤ f(x) pour tout x ∈ R. Si vous avez de la misère à comprendre la solution, essayez de
vous faire un dessin pour vous situer et placez-y les différents éléments de la preuve.
Montrons maintenant que le minimum est unique. Supposons le contraire, c’est-à-dire que f possède
deux minimums y1 et y2 . Puisque f est dérivable, on sait que les minimums sont des points critiques
et donc que f 0 (y1 ) = f 0 (y2 ) = 0. Puisque f est deux fois dérivables sur R, on a que f 0 est dérivable sur
(y1 , y2 ) et continue sur [y1 , y2 ]. On peut donc appliquer le théorème de la valeur moyenne sur f 0 qui
nous garantie l’existence de c ∈ (y1 , y2 ) tel que

f 0 (y2 ) − f 0 (y1 ) 0−0


f 00 (c) = = = 0.
y2 − y1 y2 − y1

Cela contredit l’hypothèse que f 00 (x) > 0 pour tout x ∈ R. Il s’en suit que le minimum est unique (en
fait il est le seul point critique de f).

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