Chapitre 2
Chapitre 2
Chapitre 2
« Ne pas prévoir, c’est déjà gémir… » disait Leonard de Vinci. La planification est un
processus de projection ex ante pour éclairer le futur probable et l’infléchir vers une vision
souhaitée, au moyen de stratégie et de plans d’action. Cette planification s’appuie sur des
prévisions à moins d’un an matérialiser par la mise en place d’un réseau de budget couvrant
toutes les activités de l’entreprise.
Pour cerner les stratégies de planification de l’entreprise, ce chapitre explore les divers rôles du
budget et les modalités de sa construction.
Le scenario classique, pour une entreprise calquant son exercice comptable et budgétaire sur
l’année civile et pratiquant une décentralisation raisonnable des responsabilités, est le suivant :
Ceci doit être relativisé. Par exemple, plus l’activité est intégrée verticalement, plus les unités
situées en amont1 ont besoin des prévisions d’activité des unités situées en aval pour établir
leurs propres prévisions. Dans ce cas, on peut avoir intérêt à centraliser la procédure, en utilisant
par exemple des méthodes matricielles de planification.
Ces différentes « esquisses budgétaires » sont réunies par le contrôleur de gestion pour être
harmonisées.
1
En amont et en aval : l'expression en amont signifie avant, plus haut et en aval, après, plus
bas
2
L’expression « navette » est utilisée par analogie avec la navette des projets de lois
parlementaires entre la chambre des députés et le sénat.
Notons qu’à ce niveau, c’est le budget de trésorerie, établi de façon centralisé, qui permet de
faire synthèse et de voir si « ça passe ou si ça casse ».
4. En décembre, le budget définitif est décidé, les derniers arbitrages étant du ressort de la
direction générale. Dans les grandes entreprises, ce budget définitif peut être un document
volumineux de plusieurs centaines de pages mais dont la synthèse est assurée par le compte de
résultat prévisionnel.
Notons que les différents budgets, qui forment alors la liasse budgétaire (par analogie avec la
liasse fiscale), sont bien évidemment mensualisés, pour permettre d’exercer ensuite, pendant
l’exercice, le contrôle budgétaire.
Ainsi lorsque la structure est décentralisée, les budgets sont négociés selon une procédure
ascendante et itérative. Dans une structure centralisée, l’objectif est défini par la direction
générale et les budgets sont établis selon une procédure descendante.
Le style de management conduit donc à deux types de budgétisation extrême qui correspondent
à deux styles de direction opposée et qui présentent des avantages et inconvénients
Dans la méthode descendante, l’avantage est la logique du système, la rapidité mais elle
présente l’inconvénient d’être contraignante.
Dans la méthode ascendante, l’avantage est qu’elle est participative et incitative mais son
inconvénient est la longueur de la méthode car elle est itérative.
Quel que soit le style de budgétisation, il convient de noter l’importance des forces de
motivation qui doivent pousser les responsables opérationnels à :
Dans le style de management décentralisé, les forces de motivation ont pour principal effet
d’inciter les responsables à proposer des objectifs convergents avec les objectifs de l’entreprise.