Sorcellerie
Sorcellerie
Sorcellerie
Frère Menas
Sorcellerie, malédictions
et délivrance des victimes
Témoignages de délivrance
Les impliqués
É diteur
© LES IMPLIQUES EDITEUR, 2017
21 bis, rue des Écoles 75005 PARIS
ISBN : 978-2-343-12767-5
EAN : 9782343127675
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Sorcellerie, malédictions
et délivrance des victimes
Lutte Destin MATOUMONA KISSITA
Frère Menas
Sorcellerie, malédictions
et délivrance des victimes
Témoignages de délivrance
Mémoire éternelle à ma défunte mère MILANDOU
Marie Louise « Mylise ». C’était une femme qui donnait
le peu qu’elle avait aux plus pauvres qu’elle. A cause de
cette attitude, elle habitait une maison dépourvue de
confort. Je n’ai jamais eu honte de sa pauvreté. A l’instar
d’autres familles, nous bouclions difficilement nos fins de
mois. Elle possédait un diplôme d’infirmière et soignait
les malades. Ma mère m’a élevé avec beaucoup d’amour
et m’a appris à aimer les malades et les plus pauvres que
moi. Elle était admirable. Sans ma mère, je ne serai
probablement pas le chrétien que je suis.
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PROLOGUE
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mêmes occidentaux sont friands de voyances, de
consultations médiumniques, et de lectures astrologiques.
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regard scientifique. Ce n’est donc pas à travers ces
sciences qu’on peut comprendre la sorcellerie.
L’attitude du médecin
En face des maladies spirituelles, le théologien
orthodoxe Jean Claude Larchet1 pense que le médecin peut
avoir l’illusion d’une étiologie purement somatique et
s’autorise donc à appliquer au malade un traitement
purement physiologique. Une telle thérapie peut jusqu’à
un certain point se révéler active puisqu’elle touche les
organes incontestablement impliqués mais ceux-ci n’étant,
que médiateurs, ce sont les symptômes du mal seulement
que le traitement modifie alors même que la véritable
cause qui est spirituelle reste présente. La thérapie agit
plus sur les symptômes des maladies mais pas sur leurs
causes. On traite plus la maladie que le malade. Ainsi peut
s’expliquer la persistance de la maladie. Devant les
maladies spirituelles, le médecin fait donc preuve
d’éclectisme. Son traitement n’est purement que
tâtonnement ou « bricolage ». L’efficacité de la médecine
viendrait donc d’une part de l’art de la médecine qui
consiste surtout dans l’attention accordée au malade,
l’écoute et la prise en charge et d’autre part au vieux
principe hippocratique qui pense que la nature peut trouver
en elle-même les moyens de sa propre guérison.
Le médecin est le seul compétent à traiter les maladies
organiques. Ses longues années d’étude méritent respect.
Toutefois, à l’instar de Tertullien, il faut dénoncer cette
ingérence de la médecine dans un domaine qui par nature
lui échappe. Il ne faut pas médicaliser toutes les maladies
et réduire le domaine de l’âme à la physiologie. Une
influence de la sorcellerie peut aggraver une situation ou
1
Jean Claude Larchet, Thérapeutique des maladies mentales.
L’expérience de l’orient chrétien des premiers siècles. Ed. cerf Paris 1992
11
une maladie déjà existante. Dans ce cas-là, le problème
morbide ou la maladie agit en tant que phénomène
surajouté. Aussi, la sorcellerie peut être la cause de cette
situation ou de cette maladie qui n’en constitue que l’effet.
Quelques médecins ont l’humilité de reconnaitre les
limites de leur apport, et conseillent même aux malades de
recourir à la prière. A mon avis, c’est ce genre de pratique
à encourager.
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part, en matière de croyance à la sorcellerie, les personnes
les plus dangereuses ce sont celles qui se croient victimes.
Il y a là un danger réel de la fabulation. Au cours d’une
prière d’exorcisme, le prêtre ou le pasteur risque
d’accentuer une dissociation psychologique latente en
dépossédant la personne de son réel. Par exemple dans une
psychose à délire, le malade peut entendre des voix
imaginaires et s’entretenir avec elle. Ainsi la prière elle-
même peut provoquer une « possession factice ». Le
mieux est de ne pas se jeter dans l’exorcisme facile sans
prendre le temps de discernement. Le caractère étrange de
certains phénomènes qui nous sont soumis ne doit pas
nous conduire à conclure à une influence des sorciers.
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Quelques personnes mettent tout en œuvre pour
découvrir le sorcier caché sous les apparences d’un chat
noir ou parmi les personnes sans défense : un vieux est
accusé de rajeunir en « mangeant » un enfant, un jeune est
traité de sorcier parce qu’il veut supplanter un adulte, un
oncle qui s’éloigne de la famille est soupçonné appartenir
à une loge parce qu’il a renié à ses obligations de parenté.
Ainsi, tous ceux qui sont accusés méritent la mort. Le
drame, c’est de voir ces pseudo-sorciers finir par admettre
leurs crimes. Ce n’est pas parce qu’une personne avoue
être sorcière qu’elle l’est dans les faits. Il s’agit d’un jeu
théâtral que la société se donne à elle-même.
Il faut aussi reconnaître que cette tendance à voir la
sorcellerie partout peut être une forme de paranoïa. Les
Africains attribuent à tort leurs malheurs à d’imaginaires
sorciers parce que c’est la théorie du milieu. La notion de
sorcellerie paraît ancrée dans la culture africaine comme
un « inconscient collectif » pour reprendre le vocabulaire
de Jung. En effet, pour un esprit occidental, la mort d’une
personne peut s’expliquer par une cause organique. Jamais
il n’ira l’attribuer à un sorcier. En Afrique, les gens
recourent bien à la médecine, mais en général l’explication
du mal trouve plus son origine à la méchanceté d’un
sorcier. Ainsi l’Afrique est devenue un terrain propice
pour tous les marchands d’illusion.
Conditionnés par la pauvreté, le chômage et
l’ignorance, les jeunes Africains accusent à tort les vieilles
personnes de sorcellerie, tout ceci pour justifier leurs
propres malheurs, alors qu’ils en sont la cause : vie
mondaine, abus d’alcool et de sexe, paresse scolaire,
manque d’hygiène, imprudence, imprévoyance,
négligence, etc. Les jeunes justifient leurs difficultés et
leurs malheurs répétés en accusant les vieilles personnes
de leur avoir, par jalousie, jeté un mauvais sort. C’est la
« théorie du bouc émissaire » selon laquelle, il faut
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toujours symboliquement charger ses fautes sur une
victime ou, trouver un « coupable » pour libérer sa
conscience. Le recours à une étiologie démoniaque pour
expliquer ces problèmes peut tenir à la naïveté, à
l’ignorance et à l’incapacité d’expliquer les choses
autrement.
En effet, à scruter les pays de l’Afrique noire, on y
trouve que misère et guerre avec toutes sortes des maux et
des hommes et des femmes déprimés et fragiles. Aussi les
cas attribué à la sorcellerie ne relèvent que de cette
situation socio-économique. Les négro-africains disposent
de peu de moyens pour se faire soigner et pour se nourrir.
Fatalistes, les africains manquent de discernement en
voyant la sorcellerie partout. La peur des sorciers
maintient les africains dans une psychose alors que les
vrais démons sont les injustices sociales, la dictature, la
gabegie des ressources, le népotisme et la corruption.
3
Jean Claude Larchet, Le chrétien devant la maladie, la souffrance et
la mort. Cerf, Paris 2002, P. 28
15
Puisque face à la sorcellerie, les Africains se protègent
de diverses manières, et paradoxalement l’église ne
semble rien proposer de concret aux chrétiens négro-
africains. Contre les attaques des sorciers qu’est-ce que
l’Eglise propose-t-elle ? La seule prière et le seul recours à
Jésus-Christ sont-ils suffisants pour être protégé contre les
sorts ? Les pratiques des traditions africaines doivent-elles
être proscrites ?
Beaucoup de chrétiens qui sont les plus engagés dans
les paroisses souffrent d’une véritable crise de foi lorsque
les maladies ou les échecs surgissent dans leur vie. Ils se
trouvent face à un véritable dilemme. Ils vont de jour prier
à l’église, et ils vont de nuit chez les féticheurs. Pour
justifier une telle attitude, ils disent : « C’est vrai que nous
sommes baptisés, et que le Christ nous protège, mais après
tout nous sommes Africains et nous avons nos traditions ».
Par « tradition », ils veulent dire que deux protections
valent mieux qu’une, qu’il vaut mieux être protégé par
Jésus-Christ et en même temps par les esprits, les ancêtres.
C’est l’attitude du chrétien vagabond ; un pied dedans, un
pied dehors.
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3. La sorcellerie existe-t-elle ?
Prenons un exemple : un jeune homme se discute
violemment avec un vieux de son quartier. Ce dernier lui
jette un mauvais sort. Une semaine plus tard, le jeune
voulant traverser une chaussée est tué par une voiture.
Deux réflexions peuvent surgir en moi. La première
réflexion : Rien de plus naturel puisqu’il a été imprudent
sur la route et le chauffeur n’a pas eu le temps de freiner.
Pour moi, ce qui est arrivé à ce pauvre homme est
« normal » mais est ce « naturel » ? Alors la deuxième
réflexion que je chasse revient au galop : Pourquoi fallait-
il que le jeune soit fauché par cette voiture, alors que de
nombreux piétons passent sur cette voie en toute sécurité ?
Je tente seulement de répondre à la question existentielle
qui est « Pourquoi ? ». S’il n’avait pas été victime d’un
mauvais sort, le jeune homme serait passé sans que cette
voiture lui fonce dessus. Il serait aussi probable que la
voiture en question serait passée sans que le jeune homme
fût présent sur ce lieu fatidique. La sorcellerie se
cacherait-elle derrière le « normal » ou le « naturel » ?
Toutefois, il ne faut pas voir les sorciers partout au
risque de sombrer dans le déterminisme et le fatalisme.
Certes, les sorciers existent, mais il ne s’agit pas de les
voir partout, et aussi de ne pas les voir nulle part.
Baudelaire disait que « la plus grande ruse de Satan, c’est
de nous persuader qu’il n’existe pas ». La grande règle est
celle de la prudence, c’est-à-dire celle consistant à
s’assurer qu’il s’agit bien d’une œuvre de sorcellerie et
non d’une explication d’ordre naturel. En effet, il y a des
cas qui relèvent de l’ordre naturel et pour lesquels il ne
faut pas conclure à une quelconque action des sorciers
mais il ne faut, non plus, être superficiel dans sa réflexion.
C’est en général, le sorcier met toute sa ruse pour se
cacher derrière les phénomènes naturels, comme, par
exemple, derrière une maladie mentale pour faire passer sa
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victime pour folle afin qu’elle soit enfermée dans un asile
psychiatrique.
4
S. Athanase d’Alexandrie, Vie d’Antoine, XXII.
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les médicaments qu’elle prenait n’avaient pas amélioré
son état de santé. Elle est partie voir un féticheur qui lui
avait dit qu’elle était victime d’un sort. Là elle a subi
plusieurs séances de « désenvoutement » mais elle n’allait
pas toujours mieux. Le féticheur avait même confectionné
pour elle un fétiche, puis un autre encore plus fort. Mais
peine perdue, elle avait dépensé son argent en vain. C’est
dans cet état qu’elle est venue me parler de ses ennuis.
Pendant que je priai pour elle, elle s’est mise à tomber en
transe. Je me suis arrêté de prier et je l’ai blâmé en lui
demandant d’arrêter de singer la possession démoniaque.
J’ai prié de nouveau et elle était calme. Rentrée chez elle,
elle a commencé à avoir des maux de ventre et a saigné
abondamment. Partie en hâte à l’hôpital, les médecins ont
découvert qu’elle était enceinte de deux mois. Mais il
fallait qu’elle se fasse avorter parce que les médicaments
qu’elle avait prise avaient provoqué la mort des fœtus (elle
avait des jumeaux). La pauvre dame s’est fait manipuler
par un féticheur qui l’avait fait croire qu’elle était
possédée et elle y croyait tellement que face à moi elle
voulait singer la possession. J’ai donc su qu’elle n’était
pas possédée au moyen du charisme du discernement des
esprits.
Un autre jour, j’ai reçu une femme qui après un
traitement de paludisme souffrait de cauchemar et
ressentait une forte anxiété. Une pensée obsédait sa
mémoire : elle croyait que le temps de sa mort était arrivé.
Cette pensée la hantait tellement qu’elle ne passait son
temps qu’à pleurer. Après la prière, je lui ai dit qu’elle ne
devait pas s’inquiéter, qu’il s’agissait des effets
secondaires des médicaments du paludisme qu’elle avait
eu à prendre. Je l’ai renvoyé après une prière de
pacification. Depuis ce jour tout est rentré dans l’ordre.
Alors ne voyons pas la sorcellerie partout !
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J’ai eu à recueillir d’innombrables témoignages dès
l’âge de 12 ans quand j’ai commencé à prier pour les
malades. J’ai vu et entendu bien des choses bizarres. C’est
en forgeant que l’on devient forgeron. A force de
consacrer mon temps à prier avec les malades, j’ai acquis
un ensemble de convictions qui me poussent dans cet
apostolat. Je reconnais qu’il y a parfois du mauvais goût
dans ce que j’écoute de la part des personnes qui viennent
me voir. Face à cela, mon devoir est sans cesse de
discerner en expliquant, en dialoguant, en interrogeant, en
confrontant, plutôt que de trancher dans le vif et de classer
le sujet évoqué dans le domaine de la sorcellerie ou de la
psychologie. Ce que je discerne, je ne le dis pas toujours :
ce qui est important pour moi c’est de prier pour le
malade.
Les pratiques et témoignages qui sont mentionnés dans
ce livre peuvent vous donner froid dans le dos, mais ils ne
respirent que l’authenticité. Vous aurez parfois un regard
sceptique. Je suis un homme de foi et d’honneur qui
n’invente pas d’histoires. J’ai eu à prier avec beaucoup de
victimes de la sorcellerie.
Je sais que vous êtes « intellectuellement instruit » et
que votre pensée rationnelle vous offre de « bonne
raisons » de ne pas lire ce livre. Cessez de vous régaler de
vos convictions cartésiennes. Descartes n’est pas né en
Afrique.
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Première partie
LA SORCELLERIE EXISTE !
Les 7 chapitres à lire
21
étaient assises, pleurant Tammuz.8, 15 Il me dit : "As-tu
vu, fils d’homme ? Tu verras encore d’autres
abominations plus affreuses que celles-ci." 8, 16 Il
m’emmena vers le parvis intérieur du Temple de Yahvé.
Et voici qu’à l’entrée du sanctuaire de Yahvé, entre le
vestibule et l’autel, il y avait environ 25 hommes, tournant
le dos au sanctuaire de Yahvé, regardant vers l’orient. Ils
se prosternaient vers l’orient, devant le soleil.
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Chapitre I
23
ténèbres se déroulaient. A travers « un trou dans le mur »,
Ezéchiel voit le culte idolâtre célébré dans le temple de
Jérusalem. La mission d’Ezéchiel est de dévoiler au grand
jour ce qui se fait là dans les ténèbres.
24
providence divine. Pendant que vous lisez ce livre,
demandez au Seigneur de vous enlever ce qui trouble
votre vision : « cet esprit de torpeur ou d’assoupissement
qui ferme les yeux des prophètes, et voile l’entendement
des voyants » (Is 29,10).
25
Chapitre II
À JÉRUSALEM
27