Choix Isolants Durables
Choix Isolants Durables
Choix Isolants Durables
PRINCIPES
DEMARCHE
Lors d’un choix de matériau d’isolation, il est intéressant, dans une démarche d’éco-
construction, de ne pas limiter ses critères de choix aux seules performances thermiques du
matériau. Le choix d’un isolant devrait se faire sur base des critères suivants :
o Propriétés thermiques : elles sont généralement décrites par des notions telles que la
conductibilité thermique (W/m²K). Petit à petit, on tend vers une description intégrant
les propriétés de masse des matériaux isolants. Par exemple, on parle de plus en plus
souvent de l’effusivité thermique (la racine carrée du produit de la masse volumique,
de la conductivité thermique et de la chaleur spécifique du matériau). Elle représente la
vitesse à laquelle la température de surface d’un matériau varie, et donc sa capacité à
accumuler et restituer de la chaleur (inertie thermique). Utilisée en combinaison avec la
conductibilité thermique, cette grandeur est intéressante lorsque l’on évoque les
isolants massifs.
OBJECTIFS
Partant d’une approche « classique » de l’isolation, on peut classer les interventions allant dans
le sens de l’éco-construction en différents niveaux :
Proscrit :
o Les isolants minces réfléchissants, les isolants organiques (polyuréthanes…).
Minimum :
o Choisir, parmi les matériaux d’isolation courants, ceux qui ont à performance égale
(considérant les choix primaires tel que : résistance à l’humidité / comportement au
feu…) le meilleur écobilan. Concrètement, il faut éviter les mousses de polyuréthane,
dans certains cas le verre cellulaire et le polystyrène extrudé. On leur préférera des
laines minérales ou du verre cellulaire (si à base de verre recyclé) en respectant les
consignes de sécurité lors de leur mise en oeuvre.
Isolant traditionnels : laine de roche, laine de verre, verre cellulaire, perlite expansée. Source : Energie +
Conseillé :
o choisir, pour les modes de construction traditionnels, (isolation extérieures ; isolation
entre chevron, etc.), des matériaux ‘naturels’, renouvelables et à faible processus de
transformation : plutôt que des laines minérales, on choisira des laines animales ou
végétales à base de cellulose, de fibres de bois, de liège, de lin, de chanvre ou
d’herbe. Leurs performances thermiques sont de mieux en mieux documentées et leur
écobilan plaide en leur faveur.
Exemples d’isolants végétaux - de haut en bas et de gauche à droite : cellulose / laine de chanvre en
rouleaux / panneau de liège expansé / laine d’herbe
Source : www.ideesmaison.com (photo1 et 2) / www.snv.jussieu.fr l(photo 3)/ www.maison-ecolo.com
(photo 4) / www.gramitherm.ch (photo 5)
ELEMENTS DE CHOIX
ASPECTS TECHNIQUES
> Quels sont les matériaux disponibles
Les isolants classiques sont de deux types : organiques, (polyuréthanes, polystyrènes et
polyesters) et inorganiques (laines de verre et de roche).
o cellulose : papier recyclé et/ou paille. Un traitement au sel de bore les protège des
attaques d’insectes, des champignons et du feu. Exemple : Isofloc, Pan-Terre, etc.
A gauche : noix de coco, à droite : chènevotte de chanvre (matériau brut) et laine de chanvre
Source : http://blog.environnemental.info/?cat=32
o Liège
o Fibres textiles recyclées : Issu du recyclage, la laine de textiles recyclés est composée
d'environ 60% de coton, 20% de textiles synthétiques (polyamide, polyester, acrylique)
auxquels on ajoute 15% de liant sous forme de fibre polyester. Les textiles recyclés
subissent parfois un traitement à base de chlore pour les blanchir et ils ressemblent
ainsi à du coton vierge. Certains isolants en textiles recyclés reçoivent des traitements
complémentaires (antifongique, insecticide, ignifugeant, antistatique …) il convient
donc de vérifier la composition exacte des produits isolants proposés. La mise sur le
marché de ces produits est sous forme de rouleaux ou de panneaux
Matériau
Laines en panneaux permettant une pose facile et continue de
Murs creux
l’isolant. Pour un mur creux avec coulisse, opter pour un travail par
avec coulisse
phase : monter le mur porteur, puis l’isolation, et terminer par le
et toitures
parement. Un montage simultané complexifie la pose correcte de
inclinées
l’isolant.
Dans le cas d’une rénovation, on peut envisager un remplissage
par un isolant en vrac type perlite pour combler les interstices
Mur creux avec
accessibles.
coulisse pleine
D’autre part, des techniques d’isolation par injection existent (laine
de verre floquée plutôt que polyuréthane…)
Des laines souples (idéalement de mouton de coco ou de verre,
sinon de lin ou de roche) ou des isolants en vrac (flocons de
cellulose, insufflés dans des caissons)
Ossature
Les remplissages à base de béton chaux-chanvre, de paille ou
intégrant de la sciure sont possibles, mais ne sont pas traités ici
faute de certification.
Les laines ont généralement des résistances à la compression
suffisantes pour assurer une isolation de la toiture. Des panneaux
Toitures plates
rigides sont cependant généralement préférés (liège, mousse
résol ou polystyrène expansé).
Les chapes isolantes peuvent être constituées entre autre par le
mélange de vermiculite au béton. Un béton chaux-chanvre offre
Isolation sur
également certaines propriétés isolantes. Le verre cellulaire peut
dalles
être utilisé, de même que des panneaux de liège expansé, de fibre
de bois ou la majorité des isolants en panneaux rigides.
Les isolants en vrac sont tout indiqués pour ce genre
d’applications, notamment des flocons de cellulose ou la
vermiculite. La recherche de performance acoustique s’effectue
Plafonds et
souvent à l’aide de couches de désolidarisation entre la structure
acoustique
porteuse et le revêtement. Cette couche peut être constituée par
entre locaux
exemple de panneaux de liège ou de fibres de bois. Les isolants
souples tels que les laines, sont particulièrement adaptés à la
gestion acoustique.
Isolation sous Les dalles sur sol pourront être isolées par une laine de bois haute
dalles de sol et densité en multicouche (posé sur membrane et lit de sable)
murs contre néanmoins cette technique est délicate. Les techniques
Outre le choix d’un matériau cohérent avec le type d’application, la qualité de mise en œuvre
du matériau sera très importante, à la fois pour des raisons thermiques et de pérennité des
matériaux, mais également pour des considérations acoustiques. Ces aspects sont abordés
dans les fiches spécifiques CSS05 « Assurer le confort acoustique » et MAT11 « Choix des
matériaux d’isolation acoustique ».
ASPECTS ENVIRONNEMENTAUX
> Quelles sont les performances thermiques des isolants ?
Deux éléments déterminent la performance thermique d’une isolation : l’épaisseur du matériau
et ses performances intrinsèques. Nous supposerons que le concepteur aura maximisé
l’épaisseur d’isolant disponible, par exemple en optant pour des systèmes constructifs à
ossatures plutôt que des murs massifs, et nous nous attarderons sur le choix du matériau.
Conductibilité thermique λ
Conductibilité thermique
(selon la documentation)
(humide et sec)
Inflammable ?
ρ [daN/m³]
A1)
Conductibilité thermique λ
Conductibilité thermique
(selon la documentation)
(humide et sec)
Inflammable ?
ρ [daN/m³]
A1)
35- 0,035 à
Cellulose en vrac / / 1à2
50 0,04
Auto-extinguible
Laine de cellulose en 70-
0,04 / / /
panneaux 100
0,04 à 4,5 à
Liège expansé 18 / / Difficilement
0,045 29
Liège expansé en 80- 0,032 à
/ / 5 à 30
panneaux 120 0,045
Chanvre ou laine de 25- 0,039 à
/ / 1à2 Difficilement
chanvre 210 0,08
18- 0,037 à
Lin en vrac / / 1à2
35 0,045
Difficilement
400- 0,065 à
Lin en panneaux / / /
500 0,05
20- 0,047 à Ignifugé au sel
Laine de coco / / 1à2
50 0,05 de bore
Sans
20-
Laine en coton 0,04 / / 1à2 dégagement
30
toxique
Panneaux de roseau ±100 0,056 / / 1 à 1,5
0.034 à Ignifugé au sel
Laine d’herbe / / / 1à2
0.038 de bore
Dans certains
Rouleaux de textile 0.0039 à
/ / / / cas Ignifugé au
recyclés 0.042
sel de bore
Sans
10- 0,035 à
Laine de mouton / / 1à2 dégagement
30 0,045
toxique
Valeurs issues des l’ouvrage « L’isolation thermique de la toiture inclinée », Ministère de la Région
Wallonne et « L’isolation écologique » de J-P. Oliva, éditions Terre Vivante, 2001, ainsi que des
documentations des fabricants.
Pour les isolants synthétiques et minéraux, les performances sont connues avec précisions par
leurs agréments techniques, délivrés par l’UBATC (www.ubatc.be). Les matériaux écologiques
ne disposent pas tous de performances certifiées. On doit donc se baser sur les valeurs
avancées par les fabricants. Il convient de rester prudent quand à la précision de ces valeurs.
Certains disposent de valeurs lambda déclarées sur base de normes étrangères. Elles ne sont
comparables à celles ci-dessus que si les essais ont été réalisés conformément aux normes
européennes EN ISO 10456. Cette référence doit figurer sur le document certifiant les
performances du matériau et doit pouvoir être fournie à la demande.
Les isolants minces réfléchissants sont parfois présentés comme particulièrement intéressants.
La fiche contact du CSTC #6 (2-2005) fait le point sur ces produits. Elle montre que les isolants
minces peuvent tout au plus égaler les performances thermiques d’une isolation minérale
classique. Leur mise en œuvre reste délicate et leur performance directement liée à la qualité
d’application.
Les « isolants massifs » (les murs en terre paille, les bétons chaux-chanvre, etc.) sont des
matériaux dont la spécificité est de mener à des modes constructifs très particuliers : plutôt
PAGE 7 SUR 21 – MATERIAUX D’ISOLAITON THERMIQUE : CHOISIR DES MATERIAUX SAINS,
AVEC UN ECOBILAN FAVORABLE – JUILLET 2010
GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLES DE PETITS BATIMENTS
- RECOMMANDATION PRATIQUE MAT05 -
que de voir le mur comme une succession de couches et de concentrer le pouvoir isolant sur
une couche spécifique de la paroi, comme on le fait dans un mur creux par exemple,
l’utilisation d’isolants massifs mène à répartir le pouvoir isolant sur l’ensemble de l’épaisseur
de la paroi. De plus, ces matériaux jouent parfois un rôle structurel, ce qui revient à concentrer
l’essentiel des fonctions de la paroi sur un seul matériau.
Les terre-pailles et bétons chaux-chanvre ont une conductibilité thermique comparable, mais
plus importante que celle des matériaux isolants, tant traditionnels qu’écologiques, et sont
donc « moins performants ». Cette carence est partiellement compensée de deux façons :
o L’épaisseur de matériau isolant est plus importante que pour les techniques
traditionnelles.
Comparaison d’un mur massif isolant en béton de chanvre et d’un mur traditionnel. Le calcul du coefficient
U en béton de chanvre est réalisé avec une valeur lambda de 0,13 W/m.K. La terre paille présente des
performances variables en fonction de sa densité mais du même ordre que le béton chaux-chanvre. Un
lambda minimal de 0.1W/m.K semble pouvoir être atteint pour une densité proche de 300kg/m³ (Oliva,
2001)
o Ces matériaux sont plus massifs et donc présentent une inertie thermique importante.
Cette masse va compenser partiellement leur moindre caractère isolant. De façon
imagée, on pourrait dire qu’au lieu de ne laisser sortir qu’un peu de chaleur, comme
les isolants traditionnels, ils en stockeront une quantité assez importante dans leur
masse, avant de la réémettre en partie vers l’intérieur du bâtiment. Ce phénomène est
cependant encore peu documenté et peu chiffré de façon scientifique.
Que le matériau d’isolation soit écologique ou non, la qualité de sa mise en œuvre sera
l’élément déterminant pour la performance énergétique du bâtiment, mais également pour le
confort acoustique. Les matériaux d’isolation jouent en effet un rôle dans la qualité acoustique
d’une construction. Or, des défauts de mise en œuvre (ponts acoustiques) on des
répercussions sur le confort acoustique encore bien plus importantes que sur la thermique du
bâtiment.
Concernant les isolants massifs, s’il est intéressant d’attirer l’attention sur l’intérêt de ce type de
technique, il est néanmoins important de signaler que les performances obtenues sont
fortement liées à la constance de qualité de la réalisation. En effet, les mélanges étant réalisés
in situ comme par exemple le béton de chaux-chanvre, peuvent avoir une performance
thermique variable selon la quantité et la qualité du chanvre et sa répartition dans le mélange.
Par leur capacité plus ou moins grande à absorber l’humidité, les matériaux en contact avec
l’ambiance intérieure peuvent stabiliser les conditions hygrothermiques d’un local et, de la
sorte, avoir un impact positif sur le confort.
Cet aspect étant essentiellement lié aux matériaux en contact avec l’ambiance, nous le traitons
plus en profondeur dans la fiche sur le choix des matériaux de finition (voir fiches MAT06
« Revêtements de murs intérieurs et plafonds: choisir des matériaux sains, avec un écobilan
favorable » et MAT07 « Revêtements de sol intérieurs : choisir des matériaux sains, avec un
écobilan favorable »). En effet, les matériaux isolants étant généralement séparés de
l’ambiance par une maçonnerie ou un revêtement, leur rôle de régulation hygrothermique sera
limité. Ce n’est pas le cas des isolants massifs qui peuvent, eux, avoir un impact bénéfique de
ce point de vue.
Par ailleurs, le caractère plus ou moins « respirant » de l’isolant jouera un rôle dans l’équilibre
hydrique de toute la paroi. La question des flux de vapeur au travers des parois, et les
conséquences constructives telles que la nécessité d’utiliser un freine-vapeur est analysée
dans la fiche ENE11 « En rénovation : isoler les parois ».
> Ecobilans
Polyurétha 4c 7a 5a
4b Incinération
ne (à base Moins Choix Choix à
Monde Bon inaccepta
Moins
déconseille
>25 ou mis en
de Bon Choix décharge
Choix ble r
pentane)
4c Incinération
2b
Polystyrèn Moins 2a 2c
Monde Bon
Bon Bon Choix Bon choix
>25 ou mise en
e expansé Choix décharge
Choix
Incinération
Polystyrèn
Monde / / / / >25 ou mise en
e extrudé décharge
Recyclable en
4c 4b
Verre matière
UE Mons Bon / Moins / >25
cellulaire** Choix Bon Choix
première
secondaire
Broyage et
épandage
Chanvre UE / / / /
/ agricole ou
compostage
3a 3a Broyage et
3b
Choix Choix épandage
Lin / Acceptab Acceptab
Choix /
Acceptable agricole ou
le le compostage
3a
1a 1a
Laine de Choix
/ Meilleur
Acceptab
Meilleur / compostage
mouton choix Choix
le
4a Incinération
2a 1b
Mousse Moins 2a
/ Bon
Bon
Meilleur
Bon Choix
/ ou mise en
résol Choix choix décharge
Choix
Broyage et
2c
Fibre de épandage
/ Bon / / / /
coco Choix agricole ou
compostage
Polyurétha >7c >7c >7c >7c Incinération
Choix Choix Choix Choix
ne (à base / Inaccept Inaccept Inaccepta inacceptab
/ ou mise en
de HCFK) able able ble le décharge
Coussins 1a Incinération
polyester- / / Meilleur / / / ou mise en
aluminium Choix décharge
* Les informations relatives au recyclage tiennent compte du marché actuel du recyclage en Belgique.
** Pour autant qu’il soit fait à base de matériaux d’origine « verte uniquement » le verre cellulaire peut
passer des catégories 4 à 2 et donc de « moins bon choix » à « bon choix »
Les informations relatives au « recyclage » doivent être remises dans leur contexte, quatre
points importants sont à souligner :
Le recours à des matériaux bénéficiant d’agréments techniques belges (ex : ATG de l’UBATc -
Union Belge pour l’Agrément Technique dans la construction : http://www.ubatc.be) permet
d’apporter des garanties de performance et de qualité des produits. Néanmoins, ces listes
n’étant pas exhaustives des équivalents belges ou européens pourront être utilisés (Avis
techniques européens ATE (ou ETA), certifications agréées : CSTC, CSTB, NF, DIN
allemande…).
Mais en dehors des aspects techniques, aujourd’hui de nombreux labels ou éco-certifications
permettent au concepteur de choisir des matériaux plus respectueux de l’environnement et de
la santé. Bien qu’ils concernent peu les matériaux de couverture de toiture à ce jour, nous
développons ici un descriptif des principaux labels
Prioritairement, on se tournera vers les labels officiels, dont le principal est l’écolabel européen.
Il existe également des labels nationaux plus stricts que le label européen, et des labels privés.
Nous décrivons brièvement ci-dessous les principaux labels pour les matériaux.
o Ecolabel européen
Le système d'attribution du label écologique européen a établi un ensemble de critères
environnementaux et de performance pour juger les produits. Un produit doit
impérativement remplir tous les critères pour pouvoir obtenir le label écologique de
l'UE.
Les critères écologiques pour chaque catégorie de produits sont définis selon une
approche globale (analyse du cycle de vie – approche dite « du berceau à la tombe »)
qui permet de déterminer l'impact du produit à chaque étape de son cycle de vie,
depuis l'extraction des matières premières à sa mise en décharge finale en passant par
sa fabrication, sa distribution (y compris son conditionnement) et son utilisation. Sur la
base des résultats de ces analyses, les critères sont définis de façon à éviter les effets
majeurs du produit sur l'environnement. Ils comportent en outre un critère de
performance.
Trois catégories de produits de construction sont, à l’heure actuelle, certifiées :
peintures et vernis, revêtements de sols durs, ampoules électriques. Il n’y a donc pas à
ce jour d’isolant thermique certifié. Les différents produits ayant obtenus la certification
sont repris sur le « catalogue internet des produits » (http://www.eco-label.com) édité
par la Commission européenne. Celui-ci offre un aperçu très complet des produits
labellisés disponibles dans chaque pays européen.
On retrouve les produits labellisés sur le marché belge sur le site
http://www.ecolabel.be/fr/produits/index.html
Notons que différents labels nationaux tels que la marque française NF Environnement
sont des déclinaisons de ce label européen.
Le symbole même cite la raison pour laquelle le produit est moins nocif
("Umweltzeichen weil..."). L'attribution se fait par un organisme de certification
allemand indépendant (Deutsches Institut für Gütesicherung und Kennzeichnung e.V. –
RAL)
Les critères les plus importants pour l'attribution du label sont l'absence de substances
cancérigènes, nocives pour l'environnement ou toxiques. Le produit doit répondre à
PAGE 13 SUR 21 – MATERIAUX D’ISOLAITON THERMIQUE : CHOISIR DES MATERIAUX SAINS,
AVEC UN ECOBILAN FAVORABLE – JUILLET 2010
GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLES DE PETITS BATIMENTS
- RECOMMANDATION PRATIQUE MAT05 -
une série de revendications qualitatives (en matière de dureté, séchage, stabilité à la
lumière, etc.). Chaque catégorie de produit doit répondre à une série de critères
spécifiques.
Un grand nombre de catégories de produits de construction sont certifiés dont
notamment les revêtements de sols (durs, bois, textiles), les peintures, les vernis et
colles, les produits issus du recyclage (recyclage de verre, de papier, de bois), les
panneaux à particules, les revêtements bitumineux ainsi que des équipements
spécifiques liés à la construction comme les chaudières (mazout, gaz, pellets), les
panneaux solaires, etc.
L’ensemble des produits ayant obtenu la certification sont accessibles sur le site
www.blauer-engel.de.
o Label Natureplus
Le label Natureplus est un label privé collectif à la différence de l’écolabel européen qui
est officiel. Il se veut particulièrement exigeant et est attribué à des matériaux de
construction qui répondent à trois critères essentiels : adéquation avec utilisation,
sécurité pour la santé humaine et sécurité pour l'environnement.
Les produits doivent tous répondre aux normes européennes en matière d’utilisation et
de fonctionnalité (agrément technique européen, conformité aux normes EN, DIN,
ÖNORM)
L’évaluation des produits de construction se fait selon une analyse du cycle de vie
(approche dite « du berceau à la tombe »).
Les différents produits ayant obtenu la certification (ainsi que les certificats sous format
PDF) sont repris sur le site www.natureplus.org/produkte.
o Autres labels
On peut également mettre en évidence des labels privés spécifiques à certains types
de matériaux comme :
Les labels FSC et PEFC pour le bois et les produits dérivés du bois
Le label GUT pour les revêtements de sol textiles…
ASPECTS ECONOMIQUES
> Disponibilité des solutions écologiques
En Région de Bruxelles Capitale, tout comme dans les autres régions, la plupart des fabricants
et des revendeurs sont affiliés aux clusters ou organismes représentatifs du secteur éco-
construction.
Pour la Flandre nous relevons VIBE (Vlaams Instituut voor Bio-Ecologisch Bouwen en Wonen –
www.vibe.be) et CEDUBO (Centrum Duurzaam Bouwen – www.cedubo.be)
Les matériaux repris ci-après tendent à être exploités davantage et principalement pour le
secteur de la rénovation. Les prix annoncés sont des prix moyens du marché (htva), ils
comprennent uniquement le coût des matériaux de construction HORS mise en œuvre :
Les laines minérales et les isolants écologiques sont généralement peu ou pas inflammables
de par leur nature et leur structure, ou sont rendus ininflammables suite à un traitement au sel
de bore. Par contre, en tant que matériaux fibreux, ils peuvent pour certains d’entre eux
provoquer des problèmes pulmonaires suite à l’inhalation de particules fines (moins de 3
microns). Ce phénomène, à la base de l’interdiction de l’amiante, existe également, mais dans
une moindre mesure, pour les laines de roche et de verre. Si des recommandations de mise en
œuvre existent, les études contradictoires ne permettent pas de mettre en avant la réelle
dangerosité. On appliquera le principe de précaution par un usage à bon escient et selon les
recommandations d’usage.
Des irritations de la peau ou des yeux ne sont pas non plus à exclure lors de leur manipulation.
Des précautions sont donc à prendre lors de leur mise en œuvre : masque anti-poussière,
gants, lunettes protectrices, bonne aération, etc.
Le tableau ci-dessous résume les avantages et inconvénients d’un point de vue santé des
matériaux d’isolation les plus courants :
Avantages Inconvénients
Pas d’agents ignifuges
Pas de biocides
Pas d’émissions de
Laine de Fibres respirables lors de la
formaldéhyde
roche démolition et de l’élimination
Moins de 5% de liants
Radioactivité négligeable
Pas d’émissions de COV
Pas d’agents ignifuges
Pas de biocides
Laine de Pas d’émissions de Fibres respirables lors de la
verre formaldéhyde démolition et de l’élimination
Radioactivité négligeable
Pas d’émissions de COV
Certaines mises en œuvre
Verre Pas d’agents ignifuges
nécessitent l’utilisation de
cellulaire Pas de biocides
bitumes chauds
Agents ignifuges polluants
Emissions toxiques lors de la
Polystyrène
Pas de biocides combustion
expansé
Emission d’hydrocarbures à la
fabrication
Polystyrènes
Pas de biocides Agents ignifuges polluants
extrudés
Polyuréthane Pas de biocides Agents ignifuges polluants
Importante quantité de
Flocons de poussières à la mise en œuvre
Aucune émission nocive
cellulose Fibres respirables lors de la
démolition et de l’élimination
Importante quantité de
Flocons de poussières à la mise en œuvre
Aucune émission nocive
cellulose Fibres respirables lors de la
démolition et de l’élimination
Notons également que le matériau isolant n’est pas toujours utilisé seul. L’éventuelle nécessité
d’une colle de fixation ou d’un additif servant de retardateur de flamme ne doit pas être
oubliée. Ces produits peuvent également avoir un impact sur l’environnement et la santé (voir
fiches CSS08 et CSS09 pour plus d’information concernant ces aspects).
Facilité
Type Performance Coût et de mise
Ecobilan Santé
d’isolant thermique disponibilité en
oeuvre
synthétiqu
☺ ☺ ☺
es (sauf incendie)
(moyennant
minéraux ☺ précaution de
☺ ☺
pose)
végétaux
et ☺ ☺? ☺? ☺ ☺
animaux
Faut-il privilégier un isolant écologique malgré la perte d’efficacité thermique ? Il n’y a pas
réponse simple ou unique. Cette fiche montre qu’il existe des isolants écologiques pour
lesquels cette perte est limitée, mais qu’un certain flou règne encore sur cette question, vu le
manque de données scientifiques ou normalisées. Sur cette base, la prudence voudrait que
l’on privilégie les alternatives écologiques les mieux documentées, pour lesquels l’auteur de
projet pourra chiffrer la perte éventuelle d’efficacité énergétique. A chaque prescripteur de faire
ensuite un choix personnel sur base de données objective.
DANS LA PRATIQUE
Des mesures doivent être prises aux différentes phases de développement et de réalisation du
projet :
AVANT-PROJET
o Privilégier les choix d’isolant sur base de leur qualité environnementale et sanitaire. Les
épaisseurs seront adaptées aux impératifs énergétiques en fonction de la performance
de l’isolanet :
DEMOLITION
o Lors du démontage des matériaux d’isolation, les effets nocifs des matériaux sur la
santé des ouvriers doivent être évités. On prendra les mêmes précautions que pour la
pose des isolants.
o Les mousses urée-formol, phénoliques ou de polychlorure de vinyle, que l’on peut
trouver dans des immeubles des années 70-80, ne doivent être ni respirées ni brûlées.
Elles seront portées à la déchetterie dans des sacs étanches.
o Les isolants minéraux et végétaux seront récupérés pour permettre un recyclage. Une
étude préalable spécifique sera réalisée afin d’identifier les types d’isolants utilisés
ultérieurement sur le bâtiment à détruire afin d’organiser au mieux son recyclable sur
base du marché et des filières existantes.
On veillera à assurer un tri sélectif des déchets de mise en oeuvre et à organiser le
suivi de leur valorisation dans le respect des réglementations applicables tout en
privilégiant systématiquement les filières de recyclage.
INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES
AUTRES ELEMENTS A GARDER A L’ESPRIT
Parallèlement au choix du matériau, la conception d’une bonne isolation nécessite la prise en
compte des éléments suivants, décrits dans leurs fiches respectives :
BIBLIOGRAPHIE
Sites Internet sur le choix des matériaux et leur disponibilité :
o Vlaams Instituut voor Bio-Ecologische Bouwen en Wonen (www.vibe.be)
o Cluster Eco-construction : www.ecoconstruction.be
o Réseau eco-consommation: www.ecoconso.be/article260.html
o Le site de l’UBATC : www.ubatc.be
o CD2E, société française proposant une description d’éco-matériaux : www.cd2e.com
Labels :
o Natureplus : www.natureplus.org
o Valeurs des propriétés techniques des matériaux à utiliser pour les calculs de
performances : NBN B62-002 A1
o Calcul des performances d’un matériau EN ISO 10456
o Calcul des performances thermiques d’une paroi : NBN B62-002