Corrigé Du Devoir 1: Exercice

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Comptabilité internationale 715

2019
2020

Corrigé du devoir 1

Auteur : Stéphane Lefrancq

EXERCICE 1 LES DROITS À POLLUER (10 POINTS)


1. Expliquez le fonctionnement général des ETS pour une entreprise ayant une activité
émettrice assujettie. (1 point)
Le principe général est celui de présenter des droits acquis ou obtenus sans contrepartie
(dotation par une collectivité publique pour ne pas renchérir brutalement les coûts de pro-
duction) en contrepartie des émissions dégagées par l’activité. Des droits complémentaires
peuvent être acquis le cas échéant sur les marchés, ou les droits détenus cédés s’ils s’avèrent
trop nombreux par rapport aux besoins. Les droits doivent être remis en contrepartie des
émissions constatées. S’ils ne sont pas détenus en nombre suffisant, il faut en acquérir sur le
marché auprès d’acteurs disposant de droits excédentaires.
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2. Les droits d’émission constituent-ils des actifs au sens du cadre conceptuel de l’IASB ?
Pour quelle valeur devraient-ils figurer au bilan et quel traitement leur appliquer à
l’inventaire (maintien au coût, amortissement, réévaluation à la juste valeur…) ? (2 points)
Les droits d’émission constituent des ressources économiques contrôlées par l’entité et dont
celle-ci attend des avantages dans le futur, ne serait-ce qu’en les utilisant pour régler ses
obligations liées aux émissions de l’exercice.
La réponse à la question de l’évaluation dépendra du choix fait de la catégorie d’actif. De
manière générale, les droits pourraient être évalués à la juste valeur à la date initiale, et
amortis ou dépréciés, en particulier s’il s’agit d’actifs incorporels, hypothèse centrale pour
nous. En revanche, s’ils sont détenus dans une perspective de négociation, la meilleure solu-
tion serait de les comptabiliser en juste valeur par le résultat. Toutefois, cette méthode ne
paraît pas la plus opportune dans les autres cas, dans la mesure où elle accentue la volatilité
du résultat.
La question se pose de la reconnaissance initiale des droits reçus sans contrepartie : doivent-
ils figurer pour leur coût effectif (soit 0), ou pour leur valeur théorique ?

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3. Si les droits d’émission constituent (ou constituaient) des actifs, de quelle catégorie
relèveraient-ils (actifs financiers, incorporels, voire stocks, créances ou équivalents de
trésorerie) ? (2 points)
La question de la nature de l’actif se pose en revanche. Plusieurs hypothèses peuvent être
formulées :
∙∙ instruments financiers, en raison de la proximité de leur fonctionnement avec celle d’une
monnaie. Toutefois, elles ne sont pas des instruments de dettes ou de capitaux propres ;
∙∙ dans cette même perspective, on pourrait envisager de les considérer comme de la
trésorerie, servant à régler les dettes au titre des émissions. Toutefois, sa capacité
libératoire est étroitement limitée et ne semble pas pouvoir permettre de les considérer
comme de la trésorerie. Les variations brutales de juste valeur excluent quant à elles la
qualification d’équivalent de trésorerie ;
∙∙ actifs incorporels, solution la plus évidente s’agissant de droits sans substance physique ;
toutefois, il ne s’agit pas tant d’un droit à émettre que d’une contrepartie à remettre
permettant d’éviter le paiement d’une amende, ce qui limite l’identification à un actif
incorporel ;
∙∙ des stocks, dans la mesure où ces droits pourraient être mis sur le même plan que des
matières premières, nécessaires au processus de production.

4. Des droits d’émission reçus (sans paiement) du gouvernement ou d’une instance


gouvernementale doivent-ils être considérés immédiatement comme des produits ?
Ou s’agit-il plutôt d’une subvention devant couvrir des charges futures ? Dans ce cas,
comment devraient-ils être comptabilisés en résultat ? (1 point)
On rejoint les points évoqués ci-avant. L’hypothèse de constater un produit immédiatement
est conforté par le fait que la remise dépend de conditions satisfaites du seul fait de leur
remise, et donc qu’une restitution ne semble pas possible. En outre, elle vient compenser

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des pertes rendues possibles par les nouvelles exigences en matière écologique, correspon-
dant à des restrictions d’un droit à émettre auparavant sans limite.
Dans la mesure où aucune dette n’est constatée à la remise des droits, leur qualification de
subvention pourrait également être envisagée, permettant de compenser les coûts plus éle-
vés d’exploitation future. Les droits devraient alors être rapportés au résultat au fur et à
mesure de leur consommation. On peut également envisager de reconnaître ces droits pour
leur coût d’acquisition, nul donc s’ils sont reçus gratuitement, et de ne reconnaître des
dettes au titre des émissions que si elles excèdent le montant des droits reçus.

5. À votre avis, une entité assujettie aux ETS doit-elle constater une dette ? À quel titre
et pour quelles raisons ? (1 point)
Les obligations de remettre des droits en contrepartie des émissions peuvent être qualifiées
de dettes. Plusieurs hypothèses peuvent être envisagées, le choix dépendant aussi du
modèle retenu pour comptabiliser les droits reçus. Ainsi :
∙∙ les dettes peuvent être inscrites pour la juste valeur des droits nécessaires pour les
couvrir, dans une approche cohérente avec la pratique des provisions ;
∙∙ les dettes peuvent être inscrites pour la valeur comptable des droits reçus destinés à
couvrir les émissions. De ce fait, si les droits sont reçus sans contrepartie et inscrits pour

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une valeur nulle, aucune dette ne serait à constater tant que les droits détenus peuvent
couvrir les émissions. Sinon, les dettes son reconnues au coût d’achat des droits détenus
ou à acquérir (à la juste valeur donc dans ce dernier cas).

6. Compte-tenu des réponses que vous avez apportées aux questions précédentes,
proposez un traitement comptable des droits d’émission. (3 points)
[Pas de corrigé type, la réponse sera évaluée sur la base de la cohérence du schéma proposé.
Celui-ci devra représenter aussi bien les droits reçus que les obligations encourues et leur traite-
ment à l’utilisation.]

EXERCICE 2 LECTURE DES ÉTATS FINANCIERS D’ORANGE


(7 POINTS)
1. Quelle est la présentation choisie par Orange pour son compte de résultat ?
(0,5 point)
Le compte de résultat est présenté par nature, puisqu’en particulier le coût des biens vendus
n’apparaît pas. Peu de soldes intermédiaires sont proposés, en dehors du résultat d’exploita-
tion (ni EBIT ni EBITDA, par exemple). Orange semble se limiter aux seules exigences posées
par IAS 1.

2. Quel pourcentage du résultat brut la charge d’impôt représente-t-elle ? Orange


donne-t-il des éléments d’explication sur l’écart par rapport à l’impôt théorique en
France (34,43 %) ? (1 point)
La charge d’impôt est de 1 309 M€, pour un résultat brut de 4 829 – 1 362 = 3 467 M€, soit
un taux de 37,75 %. La note 9.2.1 donne des éléments d’information sur l’écart par rapport
à l’impôt théorique. Il vient en particulier de la non reconnaissance d’impôts différés actif
(151 M€, voir cours 3), de changements du taux applicables (84 M€) et dans une moindre
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mesure de pertes de valeur de titres ne pouvant vraisemblablement pas être déduites fisca-
lement.

3. Les droits des participations ne donnant pas le contrôle sur le résultat représentent
10,4 % du résultat total. À partir des états financiers et éventuellement de la liste des
entités du groupe figurant ici : http://bit.ly/PerimetreOrange, quelles sont à votre avis
les principales sociétés concernées par ces participations non contrôlantes ? (1 point)
Seules les entités en intégration globale et de taille importante peuvent contribuer à ce
montant. Il faut de surcroît que des intérêts minoritaires significatifs subsistent.
Dans la liste des entités figurant en page 243, on relève en particulier les entités en Belgique,
Pologne, Jordanie, Sénégal et Business & Decisions comme pouvant contribuer à ce montant.
Ce sont les entités identifiées par le groupe comme significatives.
Le détail de la contribution de ces différentes entités au résultat des participations ne don-
nant pas le contrôle est visible en note 13.6 p. 226.

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4. Quel est le montant de l’écart de conversion constaté au titre de l’exercice 2018 ?


Quel est le solde de l’écart de conversion inscrit au bilan à la clôture 2017 et à la
clôture 2018 ? Dites comment le montant de l’écart de conversion constaté au titre de
l’exercice 2018 explique la variation du solde au bilan. Quel est le montant de l’écart de
conversion attribuable aux participations ne donnant pas le contrôle et au groupe à la
clôture 2018 ? (1,5 point)
L’écart de conversion inscrit dans le compte de résultat global est de (7) M€ en 2018, contre
(176) M€ en 2017. Le solde visible au bilan, dans la note 13, était de 259 M€ à la clôture
2017 et de 252 M€ à la clôture 2018 (note 13.5). La variation est donc de (7) M€, correspon-
dant au montant figurant en résultat global.
Le détail de la répartition entre le groupe et la participation ne donnant pas le contrôle est
visible dans le tableau de variation des capitaux propres : elle est de (12) M€ pour le groupe
et de + 5 M€ pour la participation ne donnant pas le contrôle. Cela permet également de voir
le solde du compte écart de conversion pour la participation ne donnant pas le contrôle :
237 M€, et pour le groupe : 15 M€. On retrouve bien le solde bilantiel.

5. Des titres subordonnés figurent dans les capitaux propres d’Orange à la clôture 2018,
bien qu’ils portent intérêt. Présentez les arguments avancés par Orange pour justifier
leur classement en capitaux propres. Qu’en déduisez-vous sur la manière dont les
capitaux propres sont définis par les normes IFRS ? Vous trouverez en annexe 1 des
informations générales sur ce type de titres. (1 point)
Les arguments avancés par Orange sont présentés dans la note 13.4 :
∙∙ les titres sont de dernier rang (remboursement après tous les autres créanciers) ;
∙∙ possibilité de report des intérêts au libre choix de l’émetteur ;
∙∙ les titres sont sans maturité (Orange dispose d’options de rachat).

Il apparaît donc que l’absence d’obligation de versement (possibilité de ne payer ni intérêt ni

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remboursement en capital), ainsi que le fait qu’il s’agisse des droits les plus résiduels sur
l’actif net constituent les critères d’identification des capitaux propres.

6. Quelles sont les options prises par Orange pour le tableau de flux de trésorerie
concernant les intérêts payés et les dividendes reçus ? Pourquoi le résultat financier
est-il ajouté au résultat net pour l’obtention des flux de trésorerie générés par
l’activité ? (1 point)
Les intérêts payés sont présentés en déduction des flux de trésorerie générés par l’activité
(et non en flux liés aux opérations de financement). Les dividendes reçus sont, de la même
manière, ajoutés au flux liés aux opérations de financement.
Le résultat financier est ajouté au résultat net car ses éléments sont décomposés et reclassés :
c’est ainsi que les intérêts payés et les dividendes reçus sont isolés sur des lignes individuelles
spécifiques. Cela permet de distinguer les intérêts courus non échus (sans impact sur les
flux) et ceux décaissés (les seuls à être pris en compte).

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7. Dans le tableau des flux de trésorerie, pourquoi les investissements dans les sociétés
contrôlées sont-ils présentés nets de la trésorerie acquise ? Pourquoi les dividendes
versés aux participations ne donnant pas le contrôle sont-ils déduits des flux de
trésorerie liés aux opérations de financement ? (1 point)
Les investissements dans les sociétés contrôlées sont présentés nets de leur trésorerie, car
celle-ci va être cumulée avec la trésorerie du groupe et donc venir l’augmenter (ou la dimi-
nuer). De ce fait, l’impact de la prise de contrôle sur la trésorerie est le montant de l’investis-
sement net de la trésorerie reprise lors des travaux de consolidation.
Les dividendes aux participations ne donnant pas le contrôle sont versés à l’extérieur du
groupe (et donc viennent diminuer la trésorerie de celui-ci), alors que les dividendes versés
à la maison-mère restent au sein du groupe (et ne modifient pas la trésorerie de ce dernier).
Seuls les premiers sont donc à prendre en compte dans le tableau des flux de trésorerie.

EXERCICE 3 LES POLITIQUES D’ADOPTION DES NORMES IFRS


(3 POINTS)
À partir de vos connaissances des normes IFRS et de leurs modalités d’adoption, quelles
sont les facteurs pouvant, à votre avis, contribuer à la décision prise par un pays de les
adopter ?
[Aucune réponse type ne pouvant être attendue pour cette question, la qualité et la cohérence
de l’argumentation seront les critères retenus.]
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