Dynamique Des Fluides Réels
Dynamique Des Fluides Réels
Dynamique Des Fluides Réels
Adil Ridha
i
Chapitre 1. Introduction 1
1.1. Généralités 1
1.2. Liquide et Gaz 2
1.3. Forces extérieures 4
1.4. Tenseur de contraintes et la notion de viscosité 11
1.5. Statique des fluides 13
1.6. Sommaire 20
Introduction
1.1. Généralités
Un fluide est un milieu matériel continu qui se déforme continuellement sous l’action de
la moindre force de cisaillement. Ce pourquoi on dit que le fluide s’écoule. Un fluide prend
la forme du récipient avec les parois duquel il est en contact. Le mot fluide est synonyme
de substance dont les éléments se mettent en mouvement avec une liberté totale (fluides
idéaux, dits non visqueux) ou une liberté restreinte (fluides réels, dits visqueux).
En Mécaniques des Fluides (des liquides ou des gaz) on considère l’écoulement des fluides
du point du vue macroscopique, c’est-à-dire du point du vue de milieux continus. Dans ce
cadre, bien qu’un élément du fluide soit composé d’un très grand nombre de molécules, c’est
aux propriétés moyennes de cet élément macroscopiques que l’on s’intéresse.
Par une particule de fluide on entend dire un élément de fluide qui est infinitésimal au
sens mathématique, c’est-à-dire assimilée à un point en analogie avec la notion de point
matériel en mécanique rationnelle. Ainsi on admet qu’une particule de fluide a les mêmes
propriétés en tous ses points. Nous nous limitons dans ce qui suit aux fluides isotropes,
c’est-à-dire aux fluide dont les propriétés sont invariables dans toutes les directions.
Vu par un physicien, la Mécanique des Fluides constitue une branche de physique. En
revanche, pour un mathématicien il s’agit d’une branche de mathématiques appliquées. Par
ailleurs, vue les soucis d’applications d’ingénierie, l’ingénieur la voit comme une science
qui s’appuie, en grande partie, sur l’expérience. En effet, la science de la mécanique des
fluides est un ensemble constitué de tous ces composantes car La Science est un ensemble
ordonné et systématique de connaissances établies par l’analyse théorique, l’observation
et l’expérience. À vrai dire l’étude de La Mécanique des Fluides ne peut être effectuée
en profondeur qu’avec une maı̂trise considérable de mathématiques. En Mécanique des
Fluides l’observation, l’expérience et la mathématiques sont aussi bien inséparables comme
une cellule vivante et l’eau.
On appel la branche de Mécanique, ou Mathématiques appliquées qui traite les lois du
mouvement des fluides La Mécanique des Fluides. Dans le cas où le “fluide” signifie “liquide”
(il s’agit en générale de l’eau), la Mécanique des Fluides devient la Mécanique des liquides,
ou l’hydromécanique; en dynamique il s’agit alors de l’hydrodynamique1 . Lorsque “fluide”
veut dire “gaz”, on appel la Mécanique des Fluides l’Aéromécanique; en dynamique on parle
alors de l’Aérodynamique2.
Par contre un fluide réel, c’est-à-dire visqueux, se déforme continuellement dés qu’il est
soumis à la moindre force de cisaillement; on dit alors que le fluide s’écoule tout en résistant
à la déformation. Par une force de cisaillement on entend dire une force tangentielle à la
surface de l’élément fluide qui provoque un mouvemen des couches voisines de fluide l’une
par rapport aux autres.
On appelle fluide parfait tout fluide (non–visqueux ) qui n’offre aucune résistance aux
forces de cisaillement.
Un liquide est un fluide pesant dont la masse volumique varie peu avec la pression ainsi
qu’avec la température et est usuellement supposée invariable. Par contre, la masse volu-
mique d’un gaz varie beaucoup avec la pression et la température, et est suffisamment petite
pour qu’on puisse, en général, négliger les effets dûs à la pesanteur; un gaz remplit tout le
3kinẽmatos = mouvement
4hydõr = eau + aulos (tube)
volume du récipient qui le contient. Les gaz se distinguent de liquides par leur propriété
d’expansion. On dit alors que les liquides sont à compressibilité très faible ou sont forte-
ment incompressible; c’est pourquoi on dit que les liquides sont des fluides incompressibles.
Contrairement aux liquides, la compressibilité des gaz est très élevée et on parle alors des
fluides compressible.
~n
dS
y
x
appelée la masse volumique du milieu. Dans le cas de deux fluides non-miscibles (dit
immiscibles), bien que ρ soit discontinue à la surface de séparation de deux fluides (qui
est une surface de discontinuité), elle est continûment dérivable sur chaque côté d’une telle
surface. On définit de la même manière le volume spécifique v :
δV
(P, t) 7−→ v(P, t) = lim , m3 /kg. (1.2)
δV →0 δM
δM →0
1.3.1. Forces à distance ou forces de champ. Il s’agit des forces qui se décroissent
lentement avec la distance entre les éléments en interaction et dont l’effet est appréciable
pour les distances caractéristiques de l’écoulement du fluide. Ces forces sont produises par
des champs naturelles comme, par exemple, le champ de la pesanteur (force par unité de
volume, ρ~g ) ou les champs électromagnétiques. Les forces fictives induites par des référentiels
en accélération telle que la force de centrifuge sont aussi classées parmis les forces à distance.
Ces forces sont proportionnelles aux éléments de volume ou de masse et agissent de la même
manière sur toutes les particules fluides d’un petit élément de volume. On appelle toutes
ces forces forces de volume (ou volumique) ou force de masse (ou massique).
En écrivant des équations de mouvement, on désigne en générale la force totale à
l’instance t s’exerçant sur un élément de volume δV et centré en un point P dont le vecteur
position est ~x par
−
→
f (~x, t)ρδV ; (1.4)
−
→
ρ est la densité du fluide et f (~x, t) est la force massique. La force de la pesanteur par unité
de masses s’écrit
−
→
f = ~g (1.5)
où ~g est l’accélération due la pesanteur.
Quant aux forces fictives, elles entrent en jeu quand le mouvement est analysé par
rapport à un référentiel uniformement accéléré, les “forces d’inertie” telles que la force
de Coriolis (2~vrelative ∧ ~ω ) ou la force de centrifuge (− 21 ω 2~r) sont des forces fictives; ~ω est
le vecteur rotation du repère par rapport à un référentiel galiléen. La force de Coriolis est
important en météorologie et dans la circulation océanique étudiée en dynamique des fluides
géophysiques.
~ω
~r
dV
ρω 2~rdV
ρ~g dV
1.3.2. Forces de contact. Il s’agit des forces d’origine moléculaire qui se décroissent
extrêmement rapidement avec la distance entre les éléments en interaction de sort qu’elles
n’entrent en jeu que sur une distance du même ordre de grandeur que la distance séparant
les molécules de fluide. Ces forces ne se font apparaı̂tre que lors de contact direct entre les
éléments et ne s’exercent que sur la surface de contact. La force de pression p (contrainte
normale à la surface) ou la force de cisaillement (contrainte de cisaillement agissant par-
allèlement à la surface) sont des exemples de forces de contact et sont exprimées en fonction
de leur densité surfacique.
Pour comprendre comment ces forces agissent sur un fluide, on considère un domaine
D délimitée par la surface ∂D, voir la figure 1.4. Les particules fluides à l’extérieures de D
exercent des actions sur les particules à l’intérieur de ∂D. Quand on note que l’orientation
de toute partie de la surface ∂D dépend de sa position, on se rende compte assez vite qu’il
est inutile de chercher une expression pour les forces de contact en fonction de leur effet
total sur un élément fluide à volume finit. Il sera plustôt judicieux de focaliser l’attention
sur un élément de surface plane A interceptée par le domaine D; A divise alors D en deux
sous domaines D1 et D2 . La force totale de contact s’exprime maintenant comme la force
exercée par le fluide en D2 sur le fluide en D1 à travers un élément δA, de la surface plane
A, vu de D1 , et centré en P(− →
x , t); la force totale est proportionnelle à l’aire de cet élément
−
→
δA et à la valeur de force de contact par unité de surface à l’instance t, Σ (~n, ~x, t), soit :
−
→
Σ (~n, ~x, t) δA, (1.6)
où ~n est le vecteur unitaire normale extérieure à δA.−
→
On appelle contrainte locale la force de contact Σ . Compte tenu du troisième principe
de Newton, le principe d’action et réaction, la force exercée par le fluide en D1 sur le fluide
en D2 à travers δA (vu maintenant de D2 ) est
−
→
− Σ (~n, ~x, t) δA. (1.7a)
Cette force est aussi égale à
−
→
Σ (−~n, ~x, t) δA (1.7b)
D = D1 ∪ D2
∂D = ∂D1 ∪ ∂D2 ∂D2
D2
face-2 ~n
A
P δA
face-1
→ −
− →
Σ ∧ δA
−~n
∂D1
D1
−
→
ce qui implique que Σ est une fonction impaire, c’est à dire :
−
→ −
→
− Σ (~n, ~x, t) δA = Σ (−~n, ~x, t) δA. (1.7c)
−
→
1.3.3. Représentation de Σ par le tenseur de contraintes. Pour mettre en
−
→
évidence comment Σ dépend de l’orientation de ~n, on considère maintenant un petit élément
de fluide sous la forme d’un tétraèdre aux arêtes orthogonales à son sommet P comme montré
sur la figure 1.5. Par rapport à une base orthonormée directe B(− →
e1 , →
−
e2 , −
→
e3 ), le vecteur uni-
taire normale extérieure, l’aire et la force de contact associés à chacune des faces du tétraèdre
−
→
e3
C
~n
δA2 P δA1
A δA3 B
→
−
e1 e−
→
2
Figure 1.5. Un élément de fluide de volume tétraèdre aux trois faces orthogonales.
on obtient
Z
∂σkl
εijk σkj + xj dV. (1.10)
V ∂xl
Analysons cette expression quand dV → 0. À cette fin soit σ l’ordre de grandeur des
éléments du tenseur de contraintes et δ le rayon moyen de V par rapport à O. Alors,
V ∼ O(δ 3 ), c’est à dire V est d’ordre δ 3 . Le premier terme dans l’expression (1.10) est
d’ordre
σδ 3
tandis que le deuxième est d’ordre
(σ/∆x)δ 4 .
Dans cette expression ∆x représente la distance sur laquelle σij subit un changement
appréciable, par exemple de zéro à σ. D’où
Z Z Z
∂σkl ∂σkl
εijk σkj + xj dV = εijk σkj dV + εijk xj dV
∂xl ∂x
V
| V {z } |V {z l }
O(δ 3) O(δ 4)
Par la suite, on déduit en divisant cette équation par δ 3 que le premier, deuxième et qua-
trième termes tendent vers zéro quand δ → 0 ce qui impose que
quelque soit l’élément de volume V . On vient ainsi de démontrer que le tenseur de con-
traintes est symétrique, et n’a que six composantes indépendantes.
Les trois composantes diagonales de σij sont des contraintes normales dont chaque
élément constitue la composante normale de force de contacte agissant à travers un élément
plan de surface parallèle à un plan du système référentiel.
Les six éléments non diagonaux de σij sont des contraintes de cisaillement induites par
un mouvement de cisaillement ou par un déplacement relatif des couches parallèles de milieu
continue.
1.3.4.2. Le tenseur de contraintes dans un fluide au repos. On sait que tout tenseur σjk
possède des axes principaux de symétrie dans lesquels il s’écrit sous la forme
′
σ11 0 0
0 σ22 ′
0
′
0 0 σ33
et que la somme des éléments diagonaux de tout tenseur est invariante (indépendante de la
base relatif à laquelle il est exprimée), soit :
σii′ = σ11
′ ′
+ σ22 ′
+ σ33 = σ11 + σ22 + σ33 = σii
Pour dégager certaines propriétés du tenseur de contraintes, il est commode de le décomposer
en un tenseur isotrope et un tenseur dit déviateur :
1 ′ 1
3 σii 0 0 σ11 − 3 σii 0 0
0 1
et
′ 1
σ ii 0 0 σ22 − σii 0
3 3
1
′ 1
0 0 σii 0 0 σ33 − σii
| {z 3 } | {z 3 }
tenseur isotrope tenseur déviateur
Ainsi le tenseur de contraintes s’exprime sous la forme :
′ 1
σ11 − 3 σii 0 0
1 0 0
1
′ 1
σii 0 1 0 +
0 σ22 − σii 0 (1.11)
3 0 0 1 3
′ 1
0 0 σ33 − σii
3
On sait que tout milieu solide supporte à la fois des forces de compression et de traction
(tension), mais il supporte mieux les premières que les deuxièmes. En revanche, un fluide
supporte facilement les forces de compression mais supporte très mal les force de traction
même pour des liquides sous des conditions expérimentales soigneusement préparées ; un
fluide se disperse en générale sous l’action de la moindre force de traction.
En générale, le signe du terme isotrope σii est négatif et par conséquent il s’agit d’une
pression uniforme, en tout point P , dans toutes les directions.
En ce qui concerne le tenseur déviateur, le deuxième terme dans (1.11), il est impérative
qu’il soit constitué à la fois des éléments aux signes négatif et positif car la somme des
éléments diagonaux est nulle compte tenu de la décomposition du tenseur de contraintes.
Pour fixer les idées on considére maintenant un petit élément sphérique d’un fluide au
repos. Première constat : en tout évidence un tel élément peut supporter une pression
uniforme comme celle fournit par la composante isotrope du tenseur de contraintes, et peut
en conséquence être comprimé tout en gardant une forme sphérique. Deuxième : pour un
fluide au repos, la composante déviateur s’exercerait au moins une contrainte de compression
dans une direction et au moins une contrainte de traction (tension) dans une autre direction
car la somme des éléments diagonaux est nulle. Conséquence : un élément fluide ne peut
pas résister à de telles contraintes et doit subir par conséquent une déformation ce qui
Conclusions :
(a) Pour un fluide au repos le tenseur de contraintes se réduit à
σij = −pδij
ou
−
→ −
→
−
→
−
→σ = −p I (1.12)
−
→
−
→
où p est la pression de fluide et I un tenseur unité.
(b) La composante déviateur de tenseur de contraintes dépend de mouvement et lié à
la viscosité de fluide et aux forces de cisaillement. Ces forces s’annulent pour un
fluide au repos.
Quand on se rappelle qu’en Thermodynamique l’état d’un fluide à l’équilibre est défini par
une relation appelée équation d’état, écrite en générale, sous la forme :
f (p, ρ, T ) = 0. (1.13)
on se rende compte que p peut être considérée comme une variable “statique” caractéristique
de l’état du fluide.
Lorsque le fluide est visqueux et en mouvement, le tenseur de contraintes prend la forme
suivante :
−
→ −
→
−
→ −
→
−
→ −
→
τ
σ =− p I + (1.14a)
↑ ↑ ↑
tenseur tenseur
pression de contraintes
de contraintes visqueuses
ou
à une vitesse constante U~x. On observe pour des nombreaux fluides, tel que l’air et l’eau,
que la vitesse entre les deux plaques varie linéairement de zéro à U d’une plaque à l’autre :
y
vx (y) = U (1.15)
δ
y
plaque mobile
U~x Fx
δ vx (y) = (y/δ)U
O
x
plaque fixe
des contraintes de cisaillement est non-linéaire avec les gradients de vitesse tandi que pour
le deuxième elle est linéaire et décrite par :
∂vx
τxy = τ0 + µ . (1.17)
∂y
On appelle fluide non Newtonien toute matière fluide qui n’obéissent pas à la loi de Newton,
tels que des miels, des huiles lourdes, des boues, des solutions de polymère, ainsi que les
poudres comme les sels ou les sables.
τ
ue
tiq
as
Pl
m
g ha
n
Bi
e
st iqu
la
dop
eu
Ps en
t oni
w
e Ne nt
id a
Flu ilat
D
dvx
Fluide parfait τ = 0 dy
~n
S
f o rc
dS
e de
pres
sion S
V
Z −p
~nd
S
Z
force de gravité ρ~g dV
V
En général,
−
→
Σ F = Forces de surface + Forces volumiques + Forces fictives (1.18c)
et puisque le fluide est au repos relativement à un repère galiléen, il n’est assujetti en fait
qu’aux forces suivantes :
Z
force de pression : (−~np)dS, force surfacique
S
Z
force de pesanteur : ρ~g dV, force volumique
V
Selon (1.18d), la force de pression F~p exercée par un fluide, à densité constante, sur un
corps du volume V dans lequel il est plongé est donnée par
Z
~
Fp = (−~np) dS
S
Z
= − ρ~g dV
VZ
= −ρ~g dV = −ρ~g V = (ρgV ) ~z
V ↑
poids du fluide
déplacé par V
On appelle F~p , qui est orientée selon la verticale ascendante, force de poussée ou force de
flottement. Cela traduit le principe d’Archimède :
z1
p1
~g H z2
~z
~y
p2
~x
Si on se place maintenant dans un référentiel équipé des coordonnées cartesiennes (x, y, z),
avec l’axe des z orienté le long de la verticale ascendante, l’équation (1.18f) s’écrit alors sous
la forme :
∂p
= 0, (1.19a)
∂x
∂p
= 0, (1.19b)
∂y
∂p
= −ρg (1.19c)
∂z
car ~g = −g~z . On conclu immédiatement des équations (1.19a,b) que :
la pression p est constante dans tout plan horizontal x-y.
On appelle la pression p, définie dans (1.19), pression hydrostatique.
L’intégration de (1.19c) conduit à
p2 − p1 = ρg(z1 − z2 ) = ρgH (1.20)
pour un fluide à densité constante, qui peut être vue comme une application du principe
d’Archimède à une parcelle cylindrique de fluide de hauteur H = z1 − z2 et de densité
uniforme ρ. En multipliant par S, l’aire de la section droite du cylindre, on obtient
S × (p2 − p1 ) = force de flottement = S × (ρgH) = poids du fluide dans le cylindre
L’équation (1.20) exprime en fait la distribution de pression d’un fluide en équilibre à densité
uniforme écrite sous la forme :
p + ρgz = constant = p(z = 0). (1.21)
1.5.1.1. Forces hydrostatiques. L’analyse de tout système des forces requiert à la fois le
calcul de la résultante ainsi que le moment par rapport à un axe donné, ce pourquoi la notion
du torseur a été introduit. Cherchons donc à déterminer le torseur de forces hydrostatiques
s’exerçant sur une surface solide S immergée dans un fluide pesant.
−→
On sait que la force dF appliquée par le fluide sur un élément dS ∈ S est donnée par
Z
−→ −
→
dF = −p ~n dS, d’où F = (−p ~n) dS avec p(z) = p0 − ρgz
S
~z
~x p(z = 0) = p0
~n h0
O
−→
dF = −~nρgzdS
Z
F~ = −~n ρgzdS p0 H = h0
s
~np0
−~np0
~s
Figure 1.10. Surface immergée dans un liquide et soumise aux forces de pression.
−−→ −→
avec OM = (z/ sin α)(−~s) et OG = OG(−~s) :
Z
OG × F (~n ∧ ~s) = (~n ∧ ~s)(z/ sin α)ρgzdS
S
Z z=−h0
= (~n ∧ ~s)(z/ sin α)ρgz × (L × dz/ sin α)
z=−h0 −ℓ sin α
D’où
Z z=−h0
ρgL z 3 dz/ sin2 α
z=−h0 −ℓ sin α
OG =
F
1 2 z=−h0
2
= ρgL/F sin α z
3 z=−h0 −ℓ sin α
= ρgL/3F sin α 3h0 ℓ sin α + 3h0 ℓ2 sin2 α + ℓ3 sin3 α
2 2
= ρgL/3F sin2 α 3h0 ℓ sin αH + ℓ3 sin3 α
= (ρgA/3F sin α) 3h0 H + ℓ2 sin2 α
2 3h0 H + ℓ2 sin2 α
=
3 H + h0
2 2
OG = ℓ = H
3 3
∂p
= −ρg, (1.23b)
∂z
∂p
= ρω 2 r, (1.23c)
∂r
∂p
= 0 (1.23d)
∂θ
dont la solution est :
1
p = p0 + ρω 2 r 2 − ρgz (1.23e)
2
où p0 désigne la pression atmosphérique à la surface libre, z = ζ; l’équation de ζ est obtenue
de (1.23e) en posant p = p0 (z = ζ, r) :
1
gζ = ω 2 r 2
2
qui est une équation d’hyperbole comme montré sur la figure 1.11a.
z γ
ω
gζ =
−γ x
~g
r
2
1 ω2 r
gζ = 2 z
x
1111111111111111111111111111
0000000000000000000000000000
(a)
0000000000000000000000000000
1111111111111111111111111111
(b)
Figure 1.11. (a) Fluide dans un cylindre en rotation uniforme, (b) fluide
dans un réservoir en accélération uniforme.
1.6. Sommaire
Fluide. On appel fluide tout milieu matériel et continu qui se déforme continuellement
sous l’action de la moindre force de cisaillement.
Volume de contrôle. On appel volume de contrôle toute région géométrique V (t), matérielle
et arbitraire, délimitée par une surface matérielle S(t) perméable aux particules fluides,
isolée dans la pensée pour analyser le mouvement du fluide. Un volume de contrôle peut
être déformable, mobile ou fixe.
Force volumique - force à distance. Il s’agit d’une force (par unité de volume), telle que
la force de pesanteur ρ~g , s’exerçant sur tout volume fluide.
Force surfacique - force de contact. Il s’agit des forces (par unité de surface) d’origine
moléculaire qui s’exercent sur les frontières de tout élément fluide. On parle alors de la pres-
sion (contrainte normale) qui est toujours positive p > 0, et les contraintes de cisaillement
qui s’exercent parallèlement à toute surface frontière.
Tenseur de contraintes. Toute surface fluide est soumise aux contraintes (force par unité
de surface). Ces forces surfaciques constituent les éléments σij de tenseur de contraintes
composé d’une partie isotrope et une partie déviatrice.
Équilibre hydrostatique. Un fluide est dit en équilibre hydrostatique s’il est au repos
rapport un repère fixe ou mobile mais à accélération uniforme. Dans le deuxième cas une
force fictive s’ajoute aux forces de pression et de pesanteur.
La force hydrostatique F~ exercée sur une surface plane d’aire A = ℓ × L , avec L
horizontale, immergée dans un liquide est
1
F~ == ρgAhc , hc = (h0 + H)
2
x
O
Exemple 1 Exemple 3
◮ Remarque 2.1 : Dans un écoulement stationnaire, la position d’une particule fluide dépend
du t. Il en est du même pour un écoulement instationnaire. Des écoulements stationnaires peuvent
être réalisés expérimentalement, et sont mathématiquement moins difficile à étudier. ◭
2.1.2.3. Un point d’arrêt. On appel un point d’arrêt tout point où ~v = ~0. Dans les
exemples (1)-(3) les points (0, 0, z) sont des points d’arrêt.
2.1.2.4. Description Eulérienne. La vitesse − →
v (~r, t) en un point fixe de l’espace varie au
cours du temps t. Évidemment cela correspond aux arrangements expérimentaux utilisés
au laboratoire où les appareils de mesures sont fixes, c’est-à-dire y liés au même sens que le
laboratoire au référentiel galiléen. Dans cette description la vitesse est une fonction de la
position de mesure et du temps, c’est-à-dire (~r, t) :
On appel (~r, t) les variables d’Euler.
Par ailleurs, il est parfois utile de suivre une particule fluide dans son mouvement pour
pouvoir connaı̂tre ce qui aurait lieu dans son voisinage; par exemple dans l’écoulement at-
mosphérique, on s’intéresse plutôt à l’histoire d’une masse d’air au cours de son mouvement
pour pouvoire estimer s’il y aurait de pluie ou de neige (par exemple), qu’à la séquence des
masses d’air qui passent sur un point de mesure météorologique. Et cela est en dépit du
fait que tout les deux sont liés. Cela nous amène à la description Lagrangienne.
2.1.2.5. Description Lagrangienne. Dans cette description on s’intéresse aux grandeurs
physiques associées à une particule donnée au cours de son mouvement. Ainsi, la vitesse est
exprimée par
−
→v (−
→
r (−
→r0 , t), t) ≡ −
→ v (−→
r0 , t)
−
→
où r est la position de la particule à l’instant t = 0. La description lagrangienne est difficile
0
car on doit suivre toutes les particules dans leurs mouvements, mais il est souvent fructueux
de considérer l’histoire de vie de particule fluide afin de comprendre l’écoulement. Dans
l’atmosphère on utilise un ballon-sonde pour l’acquissions de données type Lagrangiennes,
tandis que dans les courants estuariens on utilise de sondes flottants.
On appel (−→
r0 , t) les variables de Lagrange.
Considérons l’exemple (3) avec a(t) = constante. La trajectoire de particule, dans ce
cas, est
x = x0 eat , y = y0 e−at , z = z0
ce qui est une description Lagrangienne car elle dépend de la position initiale. Pour calculer
la vitesse en coordonnées Lagrangienne on cherche la dérivée par rapport au temps t avec
−
→
r0 = (x0 , y0, z0 ) fixe car il s’agit de la même particule :
∂~r
~v =
∂t →−
r0
Il est immédiat que ‘la particule s’accélère, mais le courant, lui même, demeure à vitesse
constante’. Par exemple, considère une pièce de bois (un rondin) emportée par le courant
d’un rivière ayant une section rapide : la pièce s’accélère dés qu’elle entre dans la section
rapide. D’une manière approchée, ce comportement représente une accélération Lagrang-
ienne car on suit le rondin, la ‘particule’, dans son mouvement. Mais un observateur se
trouvant au bord du rivière verrait une succession de rondins passant devant lui à la même
vitesse, simplement parce que le courant, dans sa totalité, ne s’accélère pas : l’accélération
Eulérienne à un point fixe, en ce qui concerne cet exemple, est ègale à zéro.
trajectoires
z }| {
c(t′ )
M3′
lignes lignes
de courant M2′ d’émission
M1′ c(t)
M2 M3
P M1
tube de courant
change en général avec le temps, il vient alors que les lignes de courant, elles aussi, changent
avec le temps.
Soit C une courbe tracée dans le milieu fluide. On appelle surface de courant la surface
engendrée par les lignes de courant qui s’appuient sur C , si elles existent. Dans le cas ou C
est une courbe fermée, on appelle une telle surface tube de courant.
On appelle lignes d’émission les courbe tracées, à l’instant t, par toutes les particules
qui ont passé par un point P .
On appelle trajectoire le lieu des positions successives d’une particule au cours du temps :
dx1 dx2 dx3
= = = dt. (2.4)
v1 (x1 , x2 , x3 , t) v2 (x1 , x2 , x3 , t) v3 (x1 , x2 , x3 , t)
L’intégration de (2.4) fait apparaı̂tre trois constantes qui sont déterminées par identifiant la
particule en question en se donnant sa positions initiale − →r0 .
∂F
= + ~v · gradF (2.5)
∂t ↑
↑ variation
variation due à la convection
locale
On appelle la dérivée (2.5) dérivée matérielle ou dérivée particulaire car il s’agit de la dérivée
associée à une particule lors de son mouvementnt.
Pour étend la notion de dérivée matérielle à une fonction vectorielle, il suffit d’appliquer
la formule (2.5) aux trois composantes de cette fonction.
Appliquions cette formule à l’accélération ~γ = (γ1 , γ2 , γ3). Par définition on a
−
→
v (~r + △~r, t + △t) − −
→
v (~r, t)
−
→
γ (~r, t) = lim
△t→0 △t
qui est la dérivée matérielle de ~v . D’après (2.5) on trouve pour les composantes : γ1 , γ2 , γ3 :
Conservation de La Masse
~v1 S1 S3
P1 ~v2
P2
S2
~v3
~n
~
dS
~v
le signe négatif indiquant que dS~ est compté positivement vers l’extérieur de V , car dS
~ =
~n dS où ~n est le vecteur normal unitaire extérieur à S. Le taux d’accroissement de la masse
dans V est Z
d
ρ dV
dt V
et comme V est fixe dans l’espace on déduit que
Z Z
d ∂ρ
ρ dV = dV.
dt V V ∂t
Or, la conservation de la masse implique
Z I
∂ρ ~
dV = − ρ~v · dS
V ∂t S
soit Z I
∂ρ
dV + ρ~v · ~n dS = 0 (3.2a)
V ∂t S
qui est l’équation de continuité sous forme intégrale.
En utilisant le théorème de Gauss-Ostrogradsky (dit théorème de la divergence), (3.2a)
s’écrit sous la forme Z
∂ρ
+ ∇ · (ρ~v ) dV = 0, (3.2b)
V ∂t
qui est valable quelque soit V . Ainsi, on tire l’équation de continuité sous forme différentielle :
∂ρ
+ ∇ · (ρ~v ) = 0. Équation de continuité (3.2c)
∂t
ou
∂ρ
+ ~v · ∇ρ + ρ∇ · ~v = 0 (3.2d)
∂t
Compte tenu de la dérivée matérielle (2.5), on peut calculer le taux Lagrangienne (en
suivant toute particule dans son mouvement) en fonction des mesures Eulériennes, soit :
dρ ∂ρ
= + ~v · ∇ρ
dt ∂t
et de (3.2d), l’équation de continuité prend la forme :
dρ
+ ρ∇ · ~v = 0. (3.3)
dt
On conclu alors que pour une particule à masse volumique constante lors de son mouvement
l’équation (3.3) se réduit à :
∇ · ~v = 0 Équation de continuité : écoulement incompressible (3.4)
qui est l’équation de continuité pour un fluide (ou un écoulement) incompressible.
(ii) Il existe une analogie avec les champs électrostatiques où ∇ · E ~ = 0 sauf pour des
charges ponctuelles.
(iii) La variation temporelle dans l’équation de continuité a disparu ce qui conduit à
des simplifications considérables. Pourtant −
→v (~r, t) peut varier avec le temps t.
Considérons maintenant des écoulements où il n’y a que deux composantes non–nulles
de vitesse associées seulement à deux coordonnées.
(1) Écoulements bidimensionnels,
~v = u(x, y)~i + v(x, y)~j
ou
~v = vr (r, θ)−
→
er + vθ ~eθ ,
où ~i et ~j sont les vecteurs unitaires dans les coordonnées Cartésiennes (x, y), et −
→
er
et ~eθ sont ceux dans le système polaire (r, θ).
(2) Écoulements axi-symétriques,
~v = vr (r, z)−
→
er + vz (r, z)~k,
dans le système cylindrique polaire de coordonnées (r, θ, z).
car le rectangle est de hauteur unité. Par conséquent, l’écoulement devient autant plus
rapide que les lignes de courant s’approchent l’une de l’autre. De plus, les lignes de courant
ayant différentes valeurs de ψ ne se coupent que dans un point de singularité de l’écoulement.
Revenons maintenant à la forme générale de ψ et essayons de l’ interpréter comme un
débit de l’écoulement. Soit C une courbe arbitraire liant les points A et P comme montré
sur la figure 3.4. Alors, on a pour le débit traversant la base AB par unité de hauteur
Z x
− v(ξ, b)dξ,
a
~k
B
C ~j
ψ=b
A
D ψ=a
~v ~i
Z x Z y Z x Z y
∂ψ(ξ, b) ∂ψ(x, η)
− v(ξ, b)dξ + u(x, η)dη = − − dξ + dη
a b a ∂ξ b ∂η
Z x Z y
= dψ(ξ, b) + dψ(x, η)
a b
= ψ(x, b) − ψ(a, b) + ψ(x, y) − ψ(x, b)
= ψ(x, y) − ψ(a, b)
= ψ(x, y)
où nous avons posé ψ(a, b) = 0 car C est arbitraire. Par déplacement de l’origine, on déduit
immédiatement que le débit à travers une courbe (dérivable) quelconque qui lie le point
(c, d) à (x, y) est
ψ(x, y) − ψ(c, d)
−
→
j P (x, y)
−
→
−
→ i
k −
→ C
n−
→
t
ds
A(a, b) B(x, b)
Figure 3.4. Écoulement à travers une courbe arbitraire, vue d’en haut.
θ ϕ
P P
r
O r O θ
z
~ = 1 Ψ−
A →
eϕ (3.8)
r sin θ
car dans les coordonnées sphériques la distance mesurée de l’axe est r sin θ au lieu
de r, et le vecteur unitaire autour de l’axe est −→
eϕ au lieu −→
eθ . Voir la figure 3.8 pour
explication.
Alors −
→
er r − →
eθ r sin θ−→
eϕ
1 ∂ ∂
~v = 2 0 (3.9a)
r sin θ ∂r ∂θ
0 0 Ψ
1 ∂Ψ 1 ∂Ψ
vr = 2 , vz = − . (3.9b)
r sin θ ∂θ r sin θ ∂r
L’axe
S Ψ=a
Figure 3.7. Tubes de courant pour l’écoulement dans l’espace entre deux tubes.
4.1. Introduction
Tout élément de fluide est soumis au cours de son mouvement à trois changements :
(i) une translation, (ii) une rotation, et (iii) une déformation. Pour mettre en lumière ces
changement nous commençons par considérer une croix constituée, à l’instant t, d’une ligne
horizontale se confondant avec l’axe des x, et une linge verticale M1 M2 , de longueur δy,
s’alignant avec l’axe des y; la vitesse en M1 (x, y) est u(x, y) et est égale à u(x, y)+δy(∂u/∂y)
en M2 (x, y + δy) selon le développement de Taylor. Dans un intervalle δt une particule en
M1 se déplace à M1′ , soit la distance M1 M1′ = uδt, tandis qu’une particule en M2 parcourt
une distance M2 M2′ = [u + δy(∂u/∂y)]δt, soit δy(∂u/∂y)δt en plus de la distance parcourue
par la particule se trouvant en M1 à l’instance t, (voir la figure 4.1)
δy
M1 uδt M1′
u(x, y)
soit
ξ1 −
7 → ξ1 (1 + e1 δt),
ξ2 −7 → ξ2 (1 + e2 δt),
ξ3 − 7 → ξ3 (1 + e3 δt)
ce qui montre que ξi est dilatée par (1 + ei δt). Il vient alors que certains éléments ei peuvent
être négatifs et correspondent par conséquent à une compression.
translation
−−−−−−−→
rotation
−−−−−→
déformation
−−−−−−−−→
Figure 4.3. Changements subis par un élément fluide au cours de son mouvement.
Les résultats que l’on vient de discuter impliquent que le volume ξ1 ξ2 ξ3 d’un élément
cubique, de côtés ξ1 , ξ2 , ξ3 , se déforme en
(1 + e1 δt)(1 + e2 δt)(1 + e2 δt)ξ1 ξ2 ξ3
ou
{1 + (e1 + e2 + e3 ) δt} ξ1 ξ2 ξ3
en négligeant les termes en δt2 . Conformément à nos définitions on a
e1 + e2 + e3 = e11 + e22 + e33
car la somme des éléments diagonaux est invariable sous un changement de base. Donc
e1 + e2 + e3 = ∇ · ~v . (4.4)
Ainsi le taux de changement de volume est localement égale à ∇ · ~v , ce qui en accord avec
∇ · ~v = 0 pour un écoulement incompressible. Il est évident que ∇ · ~v = 0 implique que
parmi les valeurs des éléments ei il y en a certaines qui sont sont positives et d’autres qui
sont négatives.
Par exemple, un élément fluide de forme circulaire sera déformé en une ellipse dont le grand
axe est parallèle à ~i + ~j et le petit axe parallèle à −~i + ~j. La longueur du grand axe s’accroit
au cours du temps autant que celle du petit axe se décroit.
4.1.3. Déformation, Rotation et Gradient du champs des vitesses. Reprenons
l’analyse précédant mais en fonction des vitesses et cherchons la variation des vitesses liée
aux deux points voisins ~x et ~x+ξ. ~ En utilisant le développement de Taylor, l’ième composante
de la vitesse ( désignée par ~v ) en ~x + ξ~ en fonction de la vitesse ~v en ~x, est donnée par :
′
soit
∂v1 ∂v1 ∂v1 ∂v1 ∂v1 ∂v2 ∂v1 ∂v3
2 + +
∂x1 ∂x2 ∂x3
∂x1 ∂x2 ∂x1 ∂x3 ∂x1
∂v2 ∂v2 ∂v2 1 ∂v2 ∂v1 ∂v2 ∂v2 ∂v3
= + 2 + +
∂x1 ∂x2 ∂x3 2 ∂x1 ∂x2 ∂x2 ∂x3 ∂x2
∂v3 ∂v3 ∂v3 ∂v3 ∂v1 ∂v3 ∂v2 ∂v3
+ + 2
∂x1 ∂x2 ∂x3 ∂x1 ∂x3 ∂x2 ∂x3 ∂x3
∂v1 ∂v2 ∂v1 ∂v3
0 − −
∂x2 ∂x1 ∂x3 ∂x1
1
∂v2 − ∂v1 ∂v2 ∂v3
(4.5e)
0 −
2
∂x1 ∂x2 ∂x3 ∂x2
∂v3 ∂v1 ∂v3 ∂v2
− − 0
∂x1 ∂x3 ∂x2 ∂x3
ou
vi,j = eij + rij . (4.5f)
avec
1 ∂vi ∂vj 1 ∂vi ∂vj
eij = + , rij . = − (4.5g)
2 ∂xj ∂xi 2 ∂xj ∂xi
où (∇~v)T est le transposé du ∇~v . Il vient alors que le changement de vitesse entre deux
points voisins, comme exprimé dans (4.5a,b), est constitué de deux contributions : la
première est due à la rotation de l’élément fluide et la deuxième due à la déformation,
soit
→
− −−−−→
à comparer avec ~
vM2 =~ vM1 + Ω ∧M1 M2
en solide
z }| {
1 −
→
−
→
~ = ~v ′ =
~v(~x + ξ) ~v(~x) + (∇ ∧ ~v ) ∧ ξ~ + e · ξ~ (4.6)
|2 {z } | {z }
changement dû
changement dû à la déformation
à la rotation
Le changement produit par la rotation d’un élément fluide ressemble donc à celui en solide en
−
→
rotation mais avec un vecteur rotation instantanée Ω égale à la moitié de vecteur tourbillon
~ω :
−
→ 1
Ω = ~ω .
2
4.2. Champ vectoriel −
→
ω
Pour décrire le champ vectoriel ~ω on utilise le même approche employé pour la description
du champ de vitesse. Ainsi on appelle une ligne (ou fil) tourbillonnaire (ou une ligne de
rotation) toute courbe dans l’espace dont la tangente en chacun de ses points est parallèle,
à tout instant t fixe, au ‘vecteur tourbillon’ − →ω . L’équation différentielle d’une telle ligne
−
→ −
→ ~
satisfait alors d x ∧ ω = 0, soit
dx1 dx2 dx3
= = (4.7)
ω1 ω2 ω3
où d~x = (dx1 , dx2 , dx3 ) est tangent à la courbe en coordonnées curvilignes, voir la figure 4.4.
~ω
d~x
C
Autrement dit, les lignes tourbillonnaires à un instant donné sont des lignes de force
du champs de vecteurs ~ω à cet instant. Les surfaces de rotation ou tourbillonnaires et les
tubes de rotation ou tourbillonnaires sont définis à partir des lignes de rotation de la même
manière que sont définies les surfaces et les tubes de courant à partir des lignes de courant.
Puisque
~ω = ∇ ∧ ~v
on déduit immédiatement que
∇ · ~ω = 0.
Un tel champ vectoriel est dit solénoı̈dal.
Comme pour un tube de courant, on considère maintenant une surface fermée S engéndrée
par des lignes tourbillonaires s’appyant sur une courbe fermée C et délimitant un volume
V du fluide que l’on suit dans son mouvement, voir la figure 4.5 ; une telle surface constitue
un tube tourbillonnaire. Si on se fixe l’attention sur le volume V délimité par S et les deux
sections S1 et S2 , on peut écrire selon le théorème de Gauss-Ostrogradsky (dit théorème de
la divergence) : Z Z
(∇ · ~ω ) dV = 0 = (~n · ~ω )dS
V S
où ~n et le vecteur normal extérieur à S. On sait que l’intégrale de surface sur le tube est
nulle car ~ω y est orthogonal à ~n, et par conséquent on déduit
Z Z
− (~n · ~ω )dS = (~n · ~ω )dS (4.8)
S1 S2
~ω
~ω
S1
~n1 C1
où S est la surface engendrée par C . On déduit alors qu’après (4.8) et (4.11), la vorticité
~ω s’accroit si l’état de l’écoulement fait rétrécir C et par conséquent la vorticité augmentte
par un mouvement d’élongation parallèle à ~ω .
Considérons par exemple un écoulement dont les lignes de courant sont des cercles con-
centriques où la vitesse est donnée par ~v = ω~k ∧ ~r, avec ~r = r(cos θ, sin θ) et calculons la
circulation le long d’un cercle C0 de rayon r0 :
I I
Γ0 = ~
~v · dℓ = ω r0 (~k ∧ −
→
er ) · (r0 −
→
eθ dθ) = 2πωr02.
C0 C0
Ce résultat nous dit que pour Γ0 fixe, ω diminue comme le carré du rayon.
Un deuxième exemple. Soit ~v = (K/r)− →
eθ un champ de vitesse, K est une constante.
Reprenons le calcul de circulation autour de C0 , on trouve
K
Γ0 = 2πr0 = 2πK
r0
ce qui montre qu’elle est constante.
Finalement notons que la circulation le long d’une courbe C située sur une surface
tourbillonnaire vaut zéro : I Z Z
ΓC = ~v · d~ℓ = ~=
~ω · dS ω
~ · ~ndS = 0
C S S
car ~ω est orthogonal à ~n, où ~n est la normal extérieure à S, la surface engendrée par C .
Les résultats que l’on vient d’exposer dans le cadre de théorème de Kelvin nous mon-
treX0nt que
(1) un tube tourbillonnaire se déplace avec le fluide en tant que surface matérielle
déformable;
(2) un fil tourbillonnaire se déplace avec le fluide en tant qu’une ligne d’intersection de
deux surfaces matérielles déformables;
(3) un fil tourbillonnaire ou une singularité tourbillonnaire se déplace avec le fluide en
tant qu’un cas limite d’un tube tourbillonnaire.
(4) compte tenu de l’équation (4.8), un tube tourbillonnaire de longueur finie ne peut pas
se terminer/commencer dans le fluide car un tube tourbillonnaire en se rétrécissant
à un rayon nul est équivoque à ω → ∞. En effet, cette limite représente un fil
tourbillonnaire qui n’est franchissable que par la disparition du tourbillon lui-même,
à moins qu’il y ait une frontière ou une singularité.
Équations du mouvement
où le signe négatif indique que le flux est compté vers l’intérieur de S. Notons au passage
que
~ = vi~v · ~ndS = vi vj dS.
vi~v · dS
En ce qui concerne le deuxième terme, qui correspond aux forces volumiques, on a
Z
(ii) ρfi dV ,
V
pour l’ième composante, où ~n est le vecteur unitaire normal extérieur à S. Ainsi l’équation
de bilan de la quantité de mouvement s’écrit sous forme intégrale
Z Z Z Z
d ~
ρvi dV = − ρvi~v · dS + ρfi dV + σij nj dS. (5.1a)
dt V S V S
En appliquant le théorème de Gauss-Ostrogradsky (théorème de la divergence) à l’intégrale
de surface (pourvu que S ne contienne pas de discontinuité) les termes (i) et (iii) prennent
respectivement les formes
Z
∂
(i*) − (ρvi vj ) dV,
V ∂xj
et
Z
∂
(iii*) σij dV.
V ∂xj
Compte tenu du fait que V est supposé fixé, l’équation (5.1a) se transforme en :
Z
∂ ∂ ∂
(ρvi ) + (ρvi vj ) − ρfj − σij dV = 0, (5.1b)
V ∂t ∂xj ∂xj
qui est valable quelque soit V . D’où
∂ ∂ ∂
(ρvi ) + (ρvi vj ) = ρfj + σij (5.1c)
∂t ∂xj ∂xj
qui est l’équation de la quantité de mouvement. En utilisant l’équation de continuité écrite
sous forme indicielle
∂ρ ∂
+ (ρvj ) = 0, (3.2c∗)
∂t ∂xj
l’équation (5.1c) se réduit à
∂vi ∂vi ∂
ρ + ρvj = ρfi + σij , (5.1d)
∂t ∂xj ∂xj
ou sous forme vectorielle :
∂~v −
→
ρ + ρ(~v · ∇)~v = ρf~ + ∇ · −
→
σ. (5.1e)
∂t
S ~n
~v
dS
V
11
00 00
11 U +u
00
11 00
11
11
00 11
00
00
11 11
00 00 11
11 00
00
11 00
11
11
00 00
11 00
11
00
11 00
11 00
11
S y = constant.
11
00 00
11 00 11
11 00 11
00
00
11 00
11 00 11
11 00 11
00
00
11 00 11
11 00 11
00
11
00
00
11
00
11 00
11
11
00
11
00
00 11
11
00 00
11 00
11 U
00
11
00
11
la région supérieure à travers S, qui fait décélérer le mouvement des molécules au dessus
de S. Le résultat est une contrainte de cisaillement à travers S qui fait accélérer le fluide
au dessous de S, et, par la même, fait décélérer le fluide au dessus de S. La contrainte
est nécessairement proportionnelle à u, la différence de vitesse, et à d’autres paramètres de
mouvement moléculaire. Or, dans un écoulement réel il n’y a pas de discontinuité de vitesse
à travers S. Compte tenu de ce fait on doit chercher alors une grandeur pour remplacer
u. Maintenant puisque l’échange moléculaire a lieu à travers une distance comparable au
parcours moléculaire moyen l, la variation de vitesse est
dU
l
dy
qui est, en effet, une bonne approximation car l est petit devant l’échelle suivant laquelle U
change. Par conséquent la contrainte de cisaillement peut s’écrire sous la forme
dU
µ
dy
où µ, la viscosité, dépend des paramètres de mouvement moléculaire.
Nous cherchons une relation tensorielle entre eij et sij qui reflet des propriétés objectives
et donc n’a rien avoir avec le choix des axes. Ainsi, nous cherchons, en effet, une relation
linéaire. Bien plus, pour des fluides simples (par rapport à leur structure moléculaire) nous
anticipons que la relation est isotrope, où il n’y a pas de directions de préférence dans le
mouvement moléculaire. Forcément, cela nous conduit à
sij = Aijkl ekl ,
avec Aijkl = µδik δjl + µ1 δil δjk + µ2 δij δkl
compte tenu de l’isotropie de milieu fluide simple. Alors
sij = µeij + µ1 eji + µ2 ekk δij
Le fait que sij et eij soient des tenseurs symétriques conduit à µ = µ1 . À cela s’ajoute le
fait que nous avons défini sij tel que sii = 0, et par conséquent µ2 = −2µ/3. Finalement, la
‘loi de comportement’ prend la forme
1
sij = 2µ(eij − ekk δij ) (5.3)
3
pour un fluide Newtonien.
◮ Remarque 5.1 : L’expérience a montré que les arguments développés pour arriver à l’équation
(5.3) sont justifiés pour les fluides simples, mais ne s’applique pas aux fluides compliqués dits fluides
non-Newtoniens étudiés en rhéologie. ◭
2
avec λ = K − µ.
3
5.3. Équations de Navier-Stokes
Muni de σij nous sommes maintenant en position d’écrire les équations de mouvement
sous forme explicite. Mais d’abord rappelons nous que
1 ∂vi ∂vj
eij = + ,
2 ∂xj ∂xi
∂vk
ekk = = ∇ · ~v .
∂xk
Alors on obtient pour les équations de mouvement (5.1)
dvi ∂p ∂ ∂vi ∂vj ∂ ∂vk
ρ = ρfi − + µ +µ + λ . (5.5a)
dt ∂xi ∂xj ∂xj ∂xi ∂xi ∂xk
On appelle cette équation l’équation (complète) de Navier-Stokes.
Les variations de µ et λ avec la position (dues, en premier lieu, aux changements de
température) sont petites que l’on peut négliger, ce qui nous permet d’écrire
d~v
ρ = ρf~ − ∇p + µ∇2~v + (λ + µ)∇∇ · ~v Équations de Navier-Stokes (5.5b)
dt
On appelle les équations (5.5) les équations de Navier-Stokes; pour un fluide au repos (~v = ~0)
(5.5) se réduit à l’équation hydrostatique
La viscosité dynamique a pour unité ML−1 T−1 , et la viscosité cinématique a L2 T−1 ; dans
tableau 5.1 sont données des valeurs de ces coefficients pour quelques fluides. Notons que
ces chiffres ne sont pas très significatifs sauf pour des comparaisons entre des fluides. Pour
faire valoir la signifiance de la viscosité µ il va falloir considérer des groupes sans dimension.
Par exemple, pour un écoulement caractérisé par une vitesse U sur un corps de dimension
(taille) ℓ, le groupe
ρUℓ/µ = Uℓ/ν
est sans dimension. On appelle ce groupe le nombre de Reynolds. C’est le nombre de
Reynolds qui met en lumière l’effet de la viscosité dans un écoulement donné.
Il est commode de diviser les équations de Navier-Stokes par ρ, en particulier lorsque
celle-ci varie peu, ce qui conduit à
d~v
= f~ − ρ−1 ∇p + ν∇2~v Équation de Navier-Stokes incompressible (5.8)
dt
pour un fluide ou un écoulement incompressible. Sous cette forme on voit immédiatement
que c’est la viscosité cinématique qui met en évidence l’effet de la viscosité sur l’écoulement,
car compte tenu de données affichées dans la table 5.1, on se rend vite compte que, par
exemple, l’air est beaucoup plus visqueux que l’eau, et le mercure est peu visqueux par
rapport aux autres fluides.
Ces deux conditions sont aussi valables quelques soit le milieu défini par F .
Quand on étudie l’écoulement autour d’un solide F est une donnée et ce sont les efforts
exercés par le fluide sur le solide qui constituent l’inconnue à laquelle on s’intéresse.
5.4.1.2. Frontière entre deux fluides non miscibles. Lorsque F est une frontière séparant
deux fluides dont l’une au moins est un liquide on dit que c’est une surface libre ; la surface
entre mer et atmosphère est une surface libre. Le fait que F est une surface matérielle nous
permet d’établir une condition nécessaire de cinématique. Soit
F (M, t) = 0
F ≡ x3 − η(x1 , x2 , t) = 0.
F~
~n
2
∂D
F~
1
∂D
nt
Σ ~n′
ce
ié
ja
ud
ad
ét
eu
u
ili
in
m
nt
co
eu
ili
m
∂D3
Écoulements idéaux
Pour trouver l’équation qui régit le vecteur tourbillon nous appliquons l’opérateur rot (∇∧)
à l’équation d’Euler, mais notons d’abord que
∂~v ∂~ω
=∇∧
∂t ∂t
où ω
~ = ∇ ∧ ~v. Ensuite, on peut montrer que
∇ ∧ (~v · ∇~v ) = ~v · ∇~ω − ~ω · ∇~v ,
où nous avons utilisé ∇ · v = 0 et ∇ · ~ω = 0. De plus, puisque pour toute fonction scalaire
f , ∇ ∧ ∇f = 0, l’équation du vecteur tourbillon se réduit à
∂~ω
+ ~v · ∇~ω = ω · ∇~v , (6.4a)
∂t
ou
d~ω
= ~ω · ∇~v. (6.4b)
dt
Cette équation nous dit que le taux du changement du vecteur tourbillon associé à une
particule fluide au cours de son mouvement est égale à ~ω · ∇~v .
◮ Remarque 6.1 : [Écoulement bidimensionnel] Pour un écoulement bidimensionnel
~v = u(x, y)~i + v(x, y)~j
on a ~ω = ω(x, y)~k. Par conséquent on a
d~
ω ∂
=ω ~ · ∇~v = ω(x, y) u(x, y)~i + v(x, y)~j = 0
dt ∂z
ce qui montre que la “vorticité” est conservée. Notons que ce résultat s’applique aux régions où
l’effet de la viscosité est négligeable, car (6.4) dérive de l’équation d’Euler. ◭
◮ Remarque 6.2 : [L’équation du vecteur tourbillon pour un écoulement quelconque]
Soit σ la coordonnée curviligne le long de fil tourbillonnaire et ~τ et ~n les vecteurs unitaires parallèle
et normal à σ. Alors
∂
~ω · ∇ = ω .
∂σ
Il s’en suit qu’en posant ~v = v1~τ + v2~n, (~ω · ∇~v ) devient
∂v1 ∂~τ ∂(v2 ~n)
ω · ∇ = ω~τ
~ + ωv1 +ω .
∂σ ∂σ ∂σ
Notons que les changements en v1 le long du fil tourbillonnaire, traduit par le terme ∂v1 /∂σ,
conduisent à l’élongation de fil tourbillonnaire, et à l’accroissement (si ∂v1 /∂σ > 0) de sa rotation.
Les termes restants (dans le deuxième membre) reflètent le réajustement dans le vecteur tourbillon
consistant avec la rotation de fil tourbillonnaire. ◭
pour que (6.11) ait un sens avec F (ρ, p) est à déterminer. À cette fin, supposons que le
fluide soit barotrope, c’est-à-dire ρ = ρ(p). Alors il est immédiat que
Z Z
1 ∂p ∂ 1 ∂p ∂ 1
= dx = dp
ρ(p) ∂x ∂x ρ(p) ∂x ∂x ρ(p)
ce qui conduit dans le cas général à
Z
1 dp
∇p = ∇ . (6.12)
ρ(p) ρ(p)
Par conséquent (6.11) s’écrit sous la forme
Z
∂φ 1 2 dp
∇ + |∇φ| + Φ + =0 (6.13)
∂t 2 ρ(p)
qui s’intègre en
Z
∂φ 1 dp Équation de Bernoulli pour
+ |∇φ|2 + Φ + = C(t) (6.14)
∂t 2 ρ(p) un écoulement irrotationnel
~ω
~v
z
p = patm , v = 0
z=0
v, p = patm
Considérons l’une de ces lignes de courant. À la surface libre la vitesse est V , le po-
tentiel de la pesanteur (par rapport à z = 0) est gh, et la pression est égale à la pression
atmosphérique patm . À la sortie de l’orifice, la vitesse est v, le potentiel de la pesanteur
est nul, et la pression est aussi égale la pression atmosphérique patm . Donc l’équation de
Bernoulli appliquée à une ligne de courant conduit à
1 2
V + gh + patm /ρ = v 2 + patm /ρ.
2
Selon l’équation de continuité il existe une relation entre les vitesse V et v. Si A(h) désigne
l’aire de la surface libre et a celui de l’orifice, le débits massiques respectifs s’écrivent
alors comme ρA(h)V et ρav, dans lesquels V et v représentent respectivement les valeurs
moyennes. Il vient
V A(h) = va.
dh
V =− (pourquoi ?)
dt
Il est évident qu’on peut facilement intégrer cette équation si A(h) est constant, et encore
plus facilement lorsque A/a ≫ 1, ce qui permet la justification du modèle d’écoulement au
régime permanent. Dans ce cas on a
1/2
dh a2
= − 2gh 2
dt A
" 1/2 #2
1 a2 1/2
d’où h= − g t + h0
2 A2
où h(t = 0) = h0 . Il vient alors que le temps nécessaires pour vider le réservoir, dans ce cas,
est
(A/a)(2h0 /g)1/2 .
Par ailleurs, dans le cas d’un réservoir assez grand pour que
1 2
V ≪ gh
2
on obtient ce que l’on appelle le théorème de Toricelli :
p
v = 2gh.
◭
Exemple 6.2 : [Le tourbillon (vortex) de Rankin] On appelle vortex de Rankin le champ
de vitesse défini par −
→v = 12 rΩ~eθ , r < a,
−
→v = 21 a2 Ω−→e θ /r, r > a.
Il s’agit d’un écoulement où il n’a y pas de frontières auxquelles des effets visqueux ou
de conduction thermique peuvent se produire ; l’interface r = a induit une discontinuité
dans le gradient de vitesse ce qui, dans un écoulement réel, produit des forces visqueuses.
Néanmoins, l’effet de cette région de discontinuité sera, dans ce qui suit, négligé et on va
supposer que l’équation d’Euler s’applique partout.
Supposons de plus que la force de pesanteur agit dans la direction des z avec
Φ = ρg.
Alors, puisque ~ω = 0 dans la région r > a, il est immédiat que l’équation de Bernoulli s’y
applique partout :
1 2 4 2
Ω a /r + gz + p/ρ = constante = p∞ /ρ
8
6.4.3.2. Tube de Venturi. Le Tube de venturi, construit selon le schéma montré sur la
figure 6.6, est un dispositif destiné à mesurer le débit massique dans un conduit. Le tube
est muni de deux trous pour capter la pression locale p1 et p2 . Alors, en en négligeant l’effet
de la viscosité on peut déterminer le débit Q
Q = V1 A1 = V2 A2 .
B111111111111111
000000000000000
111111111111111
0000000000000000000000000
1111111111111111111111111
000000000000000
0000000000000000000000000
1111111111111111111111111
U 000000000000000
111111111111111
0000000000000000000000000
1111111111111111111111111
A11111111111111111111111111
0000000000000000000000000
1111111111111111111111111
00000000000000000000000000
00000000000000000000000000
11111111111111111111111111
p
p0 h
p1
p2
V1
V2
Section A1
Section A2
p~2 /ρ
p~/ρ
p~1 /ρ ~
H
Canalisation
ligne moyenne
~z1
~z
~z1
plan de référence
111111111111111111111111111111111111111111111111111
000000000000000000000000000000000000000000000000000
000000000000000000000000000000000000000000000000000
111111111111111111111111111111111111111111111111111
000000000000000000000000000000000000000000000000000
111111111111111111111111111111111111111111111111111
Figure 7.1. Représantation graphique de charge d’un écoulement dans une conduite.
dQ + dW = dE (7.3)
~n ~v
dS
où dQ est la chaleur reçue par un système thermodynamique, dW le travail fait par le
système (d’où le signe negatif) et dE est le changement dans l’énergie du système en mou-
vement. On peut utiliser ce principe pour écrire l’équation de la consevation d’énergie pour
un fluide en écoulement. En suivant une masse (et donc un système fermé), m, de fluide
lors de son mouvement, le premier principe conduit à
dQ dW dE
+ = (7.4)
dt dt dt
On suppose que le système thermodynamique est constitué de la masse m du fluide qui, à
l’instant to , est contenue dans la volume de controle V C, délimité par la surface de contrôle
Sc.
Si e désigne l’énergie par unité de masse, on a alors :
Z Z
Esystèm = e dm = e ρ dV (7.5)
système système
avec
1 2
e= v + u + gz (7.6)
2
|{z}
|{z} |{z}
Énergie interne Énergie potentielle
Énergie cinétique
où u est l’énergie interne du système par unité de masse. Notons qu’en générale e inclue
toutes les formes d’énergie.
7.2.2. Deuxième principe de la thermodynamique. Alors que le premier principe
de la thermodynamique affirme la consevation de l’énergie mais sans imposer des conditions
sur les types d’échanges possibles ou sur le sens de l’évolution, le deuxième principe permet
de prévoire l’évoultion de système. Ce principe pose la fondation pour le sens de transfor-
mation thermodynamique. Si dŜ désigne le changement de l’entropie du système Ŝ et dQ
dQ
dŜ ≥ (7.7)
T
p = p(ρ, T ) (7.8)
Z Z
dE ∂ dQ dW
= eρ dV + eρ (~v · ~n) dS = + (7.9)
dt ∂t VC SC dt dt
La quantité du travail reçue par un fluide contenu dans un volume matériel (en l’occurrence
le volume de contrôle, V C) par unité de temps est constitué de la contribution des forces
de contraintes
Z Z
−
→
−
→ −
→
Ws = ~v · ( σ · ~n) dS = ∇ · (~v · −
→
σ ) dV.
Sc VC
et par conséquent
Z
Ẇp = − pvn dS (7.11)
SC
La chaleur Q apportée au fluide peut être seulement importante dans les écoulements avec de
transfert thermique. De travail peut être aussi apporté au fluide par des machines externes
dont la contribution nous notons par Ẇm par unité de temps.
Dans cette équation le fluide est supposé parfait et dans cet optique la vitesse est supposé
uniforme. Mais dans la pratique les fluides réels sont visqueux ce qui rend la répartition de
vitesse à travers une section S non uniforme. Pour tenir compte de cette répartition une
correction de l’énergie cinétique est effectuée.
Z
1 U2
( ρv 2 )(~v · ~n)dS = α(ρUS) (7.15)
S 2 2
| {z }
Flux de l’énergie
cinétique à travers S
où U est la vitesse moyenne à travers S . On appelle α coefficient de correction de l’énergie
cinétique ; α varie donc d’une section à une autre. Rappelons que pour un écoulement à un
débit constant il est commode en pratique d’écrire
2 2
v p v p
+ +z = + + z + Hfrottement − Hpompe + Hturbine (7.16)
2g ρg 1 2g ρg 2
Écoulement potentiel
8.1. Généralités
8.1.1. Introduction. Soit C une courbe matérielle fermée que l’on suit dans son mou-
vement. Selon le théorème de Kelvin pour un fluide non visqueux (µ = 0) et barotrope
(ρ = f (p)), la circulation Γ autour C est toujours nulle s’elle l’est à un instant quelconque.
Évidement un tel fluide ’idéal’ n’existe pas dans la nature, mais on peut néanmoins envisager
des conditions où un tel écoulement pourrait approximativement avoir lieu suffisamment loin
d’obstacles ou de frontières. On voit alors qu’on peut anticiper que Γ = 0 dans des régions
assez étendues. Donc il est utile d’étudier les écoulements irrotationnels, pour lesquels on
doit avoir
∇∧− →
v = 0. (8.1a)
Cela implique qu’il existe une fonction φ continûment dérivable telle que
−
→v = ∇φ (8.1b)
ce qui, avec l’équation de continuité
∇·−
→
v = 0, (8.1c)
pour un écoulement incompressible, conduit à l’équation de Laplace
∇2 φ = 0. (8.1d)
On appelle écoulement potentiel tout écoulement irrotationnel d’un fluide parfait incompress-
ible satisfaisant au système (8.1). Alors il suffit de satisfaire l’équation de Laplace (8.1d) et
les conditions aux limites appropriées pour déterminer l’écoulement. Le problème posé par
ce système est entièrement cinématique car il s’agit de déterminer le potentiel φ. En d’autre
terme, le fait que l’écoulement soit irrotationnel conduit à dire que si l’écoulement est
cinématiquement admissible il le serait dynamiquement. Le problème dynamique
se traduit alors par l’équation de Bernoulli pour un écoulement irrotationnel (6.14)
Z
∂φ 1 2 dp
+ |∇φ| + Φ + = C(t). (8.2)
∂t 2 ρ(p)
8.1.2.3. Unicité de φ pour une région infinie. Soit V le volume délimité par les deux
surfaces S1 et S comme indiqué sur la figure 8.1; la surface S1 est définie par la distance
r = R mesurée d’un point sur ou au voisinage de S.
Considérons maintenant la solution tridimensionnelle satisfaisant à
φ = O(1/r)
lorsque r → ∞, et supposons qu’il existe deux solutions φ1 et φ2 pour le problème
∇2 φ = 0 à l’extérieur de S.
φ = O(1/r) quand r → ∞, (8.4a)
∂φ
= f (~r) sur S.
∂n
Alors φ3 = φ1 − φ2 satisfait à
S
S1
∇2 φ 3 = 0 à l’extérieur de S.
φ3 = O(1/r) quand r → ∞, (8.4b)
∂φ3
= 0 sur S.
∂n
Remarque – Notez que la différence entre deux fonctions qui sont de l’ordre O(1/r) est,
elle même, O(1/r). Examinons maintenant l’énergie cinétique
Z
1
T = (∇φ3 )2 dV.
2 V
Comme dans le cas précédent on peut montrer que
(∇φ3 )2 =∇ · (φ3 ∇φ3 )
et par conséquent le théorème de la divergence conduit à
Z Z
1 ∂φ3 1 ∂φ3
T = − ρ φ3 dS + ρ φ3 dS1 ,
2 S ∂n 2 S1 ∂r
où le signe négatif provient de la direction du vecteur normal extérieur à S. Pour déterminer
T nous remarquons d’abord que le premier terme est nul car ∂φ3 /∂n = 0 sur S. En ce qui
car −
→v = ∇φ,
et ∇· v =∇·−
−
→ →v ′ = 0.
Finalement, en utilisant le théorème de la divergence, la dernière intégrale peut s’écrire sous
forme d’intégrale de surface sur les frontières :
Z Z
−
→ −
→ −
→
′
∇ · [φ ( v − v )] dV = φ (−
→
v′−− →
v ) · dS = 0
V S
car −
→
v et −
→
v ′ ont les mêmes composantes normales à S1 et S2 . Alors,
S1
S1
Z
1
T − T = ρ (−
′ →
v′−− →
v )2 dV,
2 V
qui est positive définie car −→v ′ est différente de −
→
v . Donc T ′ est supérieure à T , et par
conséquent l’énergie cinétique d’écoulement potentiel est la moindre parmi celles fournies
par toutes autres solutions admissibles pour l’écoulement à l’intérieur de V .
∂φ ∂φ
u= , v= (8.8)
∂x ∂y
où t est considéré aussi comme un paramètre. On appelle les lignes φ = constante les
équipotentielles du champ de vitesse (u, v).
Les équations (8.6) et (8.8) peuvent s’écrire sous forme vectorielle
−
→ −
→
v = ∇φ = ∇ψ ∧ k , (8.9)
ou
∂φ ∂ψ
u =
=
∂x ∂y (8.10)
∂φ ∂ψ
v = = − .
∂y ∂x
On appelle ces relations les équations de Cauchy-Riemann. Par suite, il existe une fonction
analytique f (z, t) de la variable complexe z = x + iy = reiθ = r(cos θ + i sin θ), pouvant
éventuellement dépendre de t, qui est dérivable par rapport à z,
f (z, t) = φ(x, y, t) + iψ(x, y, t) (8.11)
où i2 = −1.
Théorème 8.2.1 (Dérivabilité de f(z)).
Soit f (z) = φ(x, y) + iψ(x, y) une fonction dérivable en z = x + iy. Alors φ(x, y) et ψ(x, y) sont
dérivables par rapport à x et y en tout point (x, y) tel que
∂φ ∂ψ ∂φ ∂ψ
= , =− .
∂x ∂y ∂y ∂x
◭ Il existe une limite
f (z + h) − f (z) df
lim = = f ′ (z)
h→0 h dz
quelque soit le chemin utilisé pour approcher le point z.
Supposons d’abord que h tend vers zéro en demeurant réelle (h = r). Dans ce cas
φ(x + r, y) + iψ(x + r, y) − φ(x, y) − iψ(x, y)
f ′ (z) = lim
r→0 r
φ(x + r, y) − φ(x, y) ψ(x + r, y) − ψ(x, y)
= lim + i lim
r→0 r r→0 r
d’où
∂φ ∂ψ
f ′ (z) = +i .
∂x ∂x
Posons maintenant h = is, où s ∈ R. Alors on a
φ(x, y + t) + iψ(x, y + s) − φ(x, y) − iψ(x, y)
f ′ (z) = lim
s→0 is
φ(x, y + s) − φ(x, y) ψ(x, y + s) − ψ(x, y)
= lim + i lim
s→0 is s→0 is
φ(x, y + s) − φ(x, y) ψ(x, y + s) − ψ(x, y)
= −i lim + lim
s→0 s s→0 s
d’où
∂φ ∂ψ
f ′ (z) = −i + .
∂y ∂y
Les expressions pour f (z) aux deuxièmes membres de ces deux résultats sont égales
∂φ ∂ψ ∂φ ∂ψ
+i = −i + .
∂x ∂x ∂y ∂y
Cela démontre le théorème. ◮
Remarque – La multiplication du vecteur vitesse u − iv par eiθ induit une rotation d’angle θ de
ce vecteur dans le sens de θ croissant.
φ = Ux, ψ = Uy (8.15a)
d’où
Un écoulement uniforme faisant un angle α avec l’axe des x est donnée par
puits. Alors I
Q= −
→
v ·−
→
n dℓ
IC
= −
→
v ·−
→
e r (rdθ)
(8.17)
IC
= vr (rdθ)
C
= 2πrvr .
D’où
Q Q
u= 2
x, v = y.
2πr 2πr 2
Par conséquent le potentiel complexe est
df Q x − iy Q
= u − iv = 2
= .
dz 2π r 2πz
Il vient alors
Q
f (z) = ln z
2π
Q Q
= ln |z| + i arg z
2π 2π
Q Q
= ln r +i θ
|2π{z } |2π {z }
φ ψ
Par suit, on a
Γ y
u = vr cos θ − vθ sin θ = −
2πr r
Γ x
v = vr sin θ + vθ cos θ = .
2πr r
Ainsi le potentiel complexe satisfait à
df
= u − iv,
dz
Γ y + ix
=−
2π r 2 ,
Γ 1
=
2πi z,
Γ
d’où f (z) = ln z,
2πi
Γ iΓ
et φ + iψ = + arg z − ln |z|
2π 2π
Γ iΓ
= θ− ln r.
2π 2π
Le potentiel complexe d’un tourbillon centré en z0 est donné par
Γ
fz0 (z) =ln(z − z0 ).
2πi
8.3.2.2. Doublet ou dipôle. On appelle doublet l’écoulement plan irrotationnel construit
par la superposition d’une source et un puits de même intensité absolue Q, et séparés par
une distance ℓ tel que
lim Q × ℓ → µ = Cte.
ℓ→0
Q→∞
Soit donc une source d’intensité +Q placée en (x′ , y ′) et un puits d’intensité −Q situé
en (x′ − δx′ , y ′). Alors le potentiel de vitesse φ en un point M(x, y) est donné par
Q n 1/2 1/2 o
φ= ln (x − x′ )2 + y 2 − ln (x − x′ + δx′ )2 + y 2
2π
1/2 1/2
Q ′ ln [(x − x′ )2 + y 2] − ln [(x − x′ + δx′ )2 + y 2 ]
soit pour un doublet φ = lim δx
δx′ →0 2π δx′
Q→∞
µ ∂ ′ 2
2 1/2
= ln (x − x ) + y
2π ∂x′
µ x − x′
=−
2π r 2
µ cos θ
=−
2π r
exprimé en coordonnées polaires (r, θ) dont l’origine est située en (x′ , 0).
C
(c) f (z) =
z
df a2
= u − iv = C 1 − 2 .
dz z
8.3.2.5. Écoulement autour d’un cylindre avec circulation. Ajoutons au potentiel com-
plexe précédent celui d’un tourbillon ponctuel centré à l’origine
a2 Γ
f (z) = C z + + ln z.
z 2πi
D’où
a2 Γ
ψ = Cy 1 − 2 − θ.
r 2π
Le champ de vitesse associé est
df a2 Γ 1
= u − iv = C 1 − 2 +
dz z 2πi z
a2 Γ
soit u = C 1 − 2 cos 2θ − sin θ,
r 2πr
Γ a2
v= cos θ − C 2 sin 2θ.
2πr r
8.4. Force et Moment
Considèrons l’écoulement stationnaire et bidimensionnel autour d’un cylindre C de sec-
−
→ −
→
tion arbitraire. La force F et le moment − k M appliqués par le fluide sur le cylindre
peuvent être calculés en utilisant la théorie des variables complexes.
On a
I
−
→
F = − p− →n dℓ
C
I I
→ −
− → −
→ − −
→
Alors Fx = i · F = − p i · n dℓ = − p cos(−
→ →
n , i )dℓ
C C
I I
= − p sin θdℓ = − p dy,
C C
I I
−
→ −
→ −
→ − −
→
Fy = j · F = − p j · n dℓ = − p cos(−
→ →
n , j )dℓ
C C
I I
= p cos θdℓ = p dx
C C
I I
d’où Fx − iFy = −i p (dx − idy) = −i p dz̄.
C C
L’application du théorème de Bernoulli sur la surface C du cylindre conduit à
1
p = p0 − ρ u 2 + v 2 C
2
dans laquelle
u2 + v 2 C = [(u − iv)(u + iv)]C = (w w̄)C
−
→
j Fy
−
→
i Fx
C
x
−
→
M
dℓ
p
θ
et p0 est la pression au point d’arrêt. Sachant que p0 ne contribue pas aux intégrales on
obtient la relation
I
1
Fx − iFy = i ρ w w̄ dz̄
2 C
dans laquelle
De la même façon on trouve w dz = dφ + idψ. Sachant que C est une ligne de courant sur
laquelle dψ = 0, il vient
et l’on obtient
I
1
Fx − iFy = i ρ w 2 dz formule de Blasius pour F.
2 C
Soit P ∈ C . Alors le moment des efforts extérieurs qui s’appliquent au cylindre est
I I
−
→
M= OP ∧ d F = (xi + yj) ∧ (−p− →n )dℓ
C C
I
= −k p (x sin(i, n) + y sin(j, n)) dℓ
IC I
= −k p(x cos θ + y sin θ)dℓ = −k p(xdx + ydy)
C C
I
1
= − ρk u2 + v 2 (xdx + ydy)
2 C
I
1
= − ρkℜ w w̄zdz̄
2
IC
1
M = − ρkℜ w 2 zdz formule de Blasius pour M
2 C
où ℜ désigne la partie réelle de l’intégrale. On appelle ces formules les formules de Blasius.
9.1. Introduction
Les équations de Navier-Stokes sont des équations difficiles et il s’avère utile de se limiter
aux cas simples ou particuliers dont les solutions sont connues. Nous nous limitons aux
écoulements incompressibles pour lesquels ∇ · v = 0 et nous supposons de plus que la
viscosité demeure constante.
Par ailleurs, les problèmes traités seront tels que les conditions aux limites associées
aux frontières sont simples à appliquer mathématiquement. Ainsi, nous allons essayer de
résoudre )
∇ · v = 0,
dv (9.1)
ρ = −∇p + µ∇2 v,
dt
où p désigne la pression dynamique et µ la viscosité dynamique. Le système (9.1) est
composé de quatre équations pour les quatre inconnues p et v. Contrairement aux problèmes
en dynamique la force −∇p est à déterminer comme partie intégrale de la solution, car elle
n’est pas donnée.
On sait que dans l’écoulement des fluides réels, les particules de fluide sont subies lors de
leur mouvement aux forces de frottement dues à la viscosité et à la turbulence. Pour vaincre
ces forces d’énergie cinétique est dissipée et transformée en énergie thermique traduit par
une perte de charge ( une chute de pression).
Les forces d’inertie convectives par unité de volume, ρ~v · ∇~v ( associée au transport
de quantité de mouvement par convection), et les force de viscosité, µ∇2~v (associées au
transport de quantité de mouvement par diffusion), ne sont pas en général du même ordre
de grandeur. L’ordre de grandeur de chaque terme dépend de la vitesse, la géométrie de
l’écoulement et la viscosité µ ainsi que de la densité de fluide ρ. Si dans un écoulement
sur un corps solide, dont la dimension naturelle est L (ou de longueur caractéristique L),
la vitesse moyenne (ou caractéristique) est U, le flux de quantité de mouvement associé à
la convection serait de l’ordre ρU 2 et celui associé à la diffusion serait de l’ordre µU/L. Le
rapport entre ces deux flux est sans dimension et s’écrit sous la forme :
flux convectif de la quantité de mouvement ρU 2 UL
≈ = = Re (9.2)
flux diffusif de la quantité de mouvement µU/L ν
où ν est la viscosité cinématique qui représente la diffusivité de la quantité de mouvement;
on appelle ce rapport le nombre de Reynolds. Alors, suivant les vitesse et les géométries
d’écoulement pour un fluide donné (c’est-à-dire suivant l’ordre de grandeur de Re), le trans-
port de la quantité de mouvement d’un fluide peut être dominé par des phénomènes diffusifs
ou convectifs.
∂p
= 0, (9.5)
∂y
∂p
= −ρg. (9.6)
∂z
et la pression est donc fonction de (x, z, t) seulement : p ≡ p(x, z, t). La troisième équation
conduit donc à p(z, x, t) = −ρgz + P (x) ce qui montre que ∂p/∂x = P ′ (x) = dp/dx.
9.2.1. Écoulement entre deux plaques planes. On étudie maintenant l’écoulement
stationnaire d’un fluide situé entre deux plaques planes infinies et parallèles à distance d
dans la direction y (voir figure (9.2)) où une plaque est fixe et l’autre se déplace par-
allèlement à elle-même à une vitesse constante Up dans la direction Ox. Les considérations
de l’écoulement montrent que les composantes de vitesse v et w s’annulent. L’analyse de
l’équation de continuité montre alors que la composante u n’est fonction que de y. L’équation
de Navier–Stoke devient alors
∂p ∂2u
0 = − +µ 2 (9.7a)
∂x ∂y
∂p
0 = − + ρg (9.7b)
∂y
On peut déduire (9.7) par la considération de mouvement d’un élément infinitésimal comme suite :
δy − + =0
δx δy
Éventuellement en faisant δx et δy tendent
∂p ∂σyx
vers zéro on obtient : − − = 0. Avec
σyx(y) ∂x ∂y
x ∂u
σyx = µ , on retrouve l’équation (9.7a)
∂y
Puisque la vitesse u est une fonction de y seulement on se rend compte (voir (9.7b) )
que le gradient de pression ∂p/∂x est constant.
En intégrant (9.7a) deux fois par rapport à y, on obtient:
1 dp y 2
u= + C1 y + C2 (9.8)
µ dx 2
où C1 et C2 sont les constantes d’intégrations à déterminer en utilisant les conditions aux
limites aux parois.
Les conditions aux limites se traduisent par la condition de non–glissement aux parois:
y = 0, u=0 (9.9a)
y = d, u = Up (9.9b)
En satisfaisant (9.9) on obtient de (9.8)
y
dp y(d − y)
u=− + Up (9.10)
dx 2µ d
Sur la figure 9.2 sont montrés des profiles de vitesse pour différente configurations de gradient
de pression. On appelle écoulement de Couette l’écoulement obtenu quand dp/dx = 0. Dans
ce cas la répartition de vitesse est linéaire et, selon les résultats expérimentaux, valable pour
un nombre de Reynolds de Re = (dUp /ν) ≤ 1500.
Dans le cas où Up = 0, on obtient un écoulement bidimensionnel entre deux plaques
immobiles et la solution u prend la forme :
1 dp
u= − (dy − y 2 ), (9.11)
2µ dx
la répartition de vitesse est donc parabolique. Elle est valable, selon les mesures expérimentaux,
pour un nombre de Reynolds Re = (dUp /ν) ≤ 1200. Cet écoulement est appelé écoulement
Up Up Up y
Up = 0
dp dp dp dp
=0 >0 <0 <0
dx dx dx dx
de Poiseuille plan. La vitesse maximale umax est obtenue dans la plan de symétrie du canal
y = d/2 avec :
dp d2
umax = − (9.12)
dx 8µ
Le débit volumique Q, par unité de largeur du canal, est donné par:
Z d
dp d3
Q= u(y)dy = − (9.13)
0 dx 12µ
et la vitesse moyenne U est déterminée à partir de débit :
Q dp d2 2
U= = − = umax (9.14)
S dx 12µ 3
ce qui nous permet de calculer la chute de pression
∆p dp 12µU
= − = (9.15)
∆ℓ dx d2
Écoulement Couche
non-visqueux limite
ℓ~e
Longueur Écoulement
d’entrée entièrement établi
∂p
0 = − − g cos θ, (9.16)
∂r
1 ∂p
0 = − − g sin θ, (9.17)
r ∂θ
∂p 1 ∂ ∂u
0 = +µ r . (9.18)
∂x r ∂r ∂r
Si nous admettons que la pression reste constante à toute section droite de la conduite, la
pression est alors fonction de x seulement p = p(x); on a ainsi supposé que l’effet de la
pesanteur est négligeable devant la variation de pression dans la direction des x qui est,
rappelons le, horizontale. L’équation (9.18) se récrit comme :
d du 1 dp
r = r (9.19)
dr dr µ dx
Comme dans la section précédent, on peut dans ce cas aussi déterminer l’équation de l’écoulement
en considérant le mouvement d’un élément annulaire de fluide dans la direction Ox.
z
y
u(r) R
r x
p1 p2
∆ℓ
S1 ∆p = p1 − p2 S2
du
la condition de symétrie en r = 0 : u(r = 0) = umax soit (9.20)
= 0,
dr r=0
la condition de non–glissement à la paroi, r = R : u(r = R) = 0. (9.21)
La chute de pression dans une conduite est provoquée par les forces de viscosité ce qui
signifie que la perte de charge est régulière, hr ; on écrit alors:
∆p
hr = (9.30a)
ρg
32 µ U
= (9.30b)
ρgD 2
64 ∆ℓ U 2
= (9.30c)
U D/ν D 2g
2
64 ∆ℓ U
= (9.30d)
Re D 2g
| {z } | {z }
coefficient de énergie cinétique
frottement par unité de volume
∆ℓ U2
=f (9.30e)
D 2g
où Re = U D/ν est le nombre de Reynolds pour une conduite circulaire. On appelle f
coefficient de frottement ou de perte de charge.
Ces résultats son valables seulement pour un écoulement laminaire dans conduite circu-
laire qui est obtenue quand
Re ≤ 2000
Lorsque Re 2000 l’écoulement devient unstable puis turbulent selon la valeur de Re.
La contrainte de cisaillement τ ) entre deux couches de fluide en mouvement, selon
l’expression pour le tenseur de contraintes (C.4), est donnée par:
du
τ =µ (9.31)
dr
qui, après l’utilisation de (9.22), donduit à
r = 0: τ =
0
dp R (9.32)
R = r: τ = = τo
dx 2
La force de frottement, F , exercée par le fluide sur la paroi de conduite est donc
dp R ∆p
F = (2πR × ∆ℓ)(−τo ) = (2πR × ∆ℓ) − = πR2 ∆ℓ = πR2 ∆p (9.33)
dx 2 ∆ℓ
ce qui montrent qu’elle est égale à la force de pression agissant sur le fluide contenu entre
les sections S1 et S2 .
la même manière que pour l’écoulement dans une conduite circulaire dont le résultat (9.23)
est toujours valables :
1 dp r 2
u= + C1 ln r + C2 (9.23)
µ dx 4
Les constantes C1 et C2 sont à déterminer en appliquant la condition de non–glissement en
r = r1 et r = r2 :
r = r1 : u = 0
r = r2 : u = 0
On obtient :
1 dp 2 2 2 2 ln(r/r2 )
u= − (r2 − r ) + (r2 − r1 ) (9.34)
4µ dx ln(r2 /r1 )
Le débit volumique Q dans une section annulaire est donnée par :
Z r2
π dp 4 4 (r22 − r12 )2
Q= u(2πrdr) = − (r2 − r1 ) − (9.35)
r1 8µ dx ln(r2 /r1 )
9.2.4. Écoulement de couette cylindrique. On étudie le cas d’un écoulement in-
compressible entre deux cylindres coaxiaux de rayons R1 et R2 tournant autour de leur axe
avec des vitesse angulaires Ω1 et Ω2 (voir figure 9.7); l’écoulement ainsi produit est appelé
écoulement de Couette cylindrique. On suppose que l’écoulement est uniquement provoqué
par la rotation de cylindres et qu’aucun gradient de pression extérieur n’est appliqué. Le
système de coordonnées (r, θ, x) est choisi avec Ox comme axe de rotation. Le vecteur
vitesse associé est (vr , vθ , vx ).
On s’intéresse à l’écoulement où les champs de vitesse et de pression sont indépendants
de x et θ observées expérimentalement aux faibles vitesses. Par ailleurs, on suppose que
−
→
Ω2
−
→
vθ −
→
vr
−
→
Ω1 M
θ
R1
R2
∂vr vr 1 ∂(rvr )
+ = =0 (9.36)
∂r r r ∂r
ce qui implique que rvr = C = constante. Or, les conditions de non–glissement aux parois
de cylindres imposent que vr (r = R1 ) = vr (r = R2 ) = 0; il vient alors que vr = 0 partout
dans le fluide.
En tenant compte d’hypothèses du symétrie et de l’absence des gradients de pres-
sion extérieurs, l’équation de Navier–Stokes se réduit, en coordonnées cylindriques (voir
équations C.6), à :
vθ2 1 ∂p
= − (9.37a)
r ρ ∂r
2
∂ vθ 1 ∂vθ vθ
0 = ν + − 2 (9.37b)
∂r 2 r ∂r r
Figure 9.8. Un élément (δr × rδθ × 1) de fluide en mouvement de rotation autour Ox.
donné par :
−→
M1 = R1 −
→ ~
er ∧ F
frottement
2C µ
= R1 −
→ −
→
2
er ∧ (2πR1 × 1) × − 2 eθ
| {z } R1 (9.42)
surface du cylindre | {z }
par unité de longueur contrainte de
frottement visqueux
= −4πµC2 −→
ex
(Ω2 − Ω1 ) R12 R22 −
→
= 4πµ ex
R22 − R12
où (−
→er , →
−
eθ , −
→
ex ) son les vecteurs unitaires associés au système des coordonnées cylindriques
(r, θ, x). Dans le cas où R2 = ∆R + R1 avec ∆R ≪ R2 , on obtient pour une longueur ℓ du
cylindre :
R
M ≈ 2πR2 ℓµ (Ω2 − Ω1 ) (9.43)
∆R
Ce résultat nous ramène au viscosimètre de Couette.
R
γ̇ =
ωo (9.44b)
∆R
où M est le moment du couple appliqué aux cylindres, ωo la vitesse angulaire de rotation
et R est la moyenne des rayons.
et par conséquent
∇2 p∗ = 0. (9.48)
On appelle écoulement rampant tout écoulement représenté par l’équation (9.48). Il s’agit
d’un écoulement à potentiel de pression, obtenu lorsque le nombre de Reynolds, Re, tend
vers zéro. Des exemples d’écoulements rampant sont offerts par l’écoulement de Stoke autour
d’une sphère (ou une goutte fluide dans un autre fluide) et l’écoulement dans les milieux
poreux; un faible Re peut être obtenu à basse vitesse, ~v, et/ou à ”suffisamment” grande
viscosité cinématique, ν.
~
Q
~
S
P~1 P~2
∆p = ~p1 − p2
où φ représente la porosité définie comme le rapport entre le volume des pores (espace vide)
et le volume total.
Équation de Darcy tridimensionnelle. On peut généraliser l’équation de Darcy (9.49) à
trois dimensions; en présence de la pesanteur on écrit pour un milieu isotrope :
−
→ V x
Q K
V = Vy = ~n = (−∇p∗ ) (9.52)
V S µ
z
où ~n est le vecteur unitaire normal à la section S à travers laquelle on mesure le débit Q.
On appelle souvent la vitesse V~ vitesse débitante.
Supposons que K et ~n sont constants. Alors, en prenant la rotationnel de vitesse, (9.52),
on obtient :
∇∧V ~ = − K ∇ ∧ ∇p∗ = ∇2 p∗ = 0 (9.53)
µ
ce qui suggère que :
V~ = −∇Φ (9.54)
avec :
K K
Φ = p∗ = (p + ρgz). (9.55)
µ µ
Dans le cas ou le fluide est incompressible, le champ de vitesse V ~ vérifie ∇ · V
~ = 0, d’où
∇2 Φ = 0. (9.56)
ce qui montre que la vitesse V ~ dérive d’un potentiel Φ comme dans le cas d’un fluide parfait.
L’équation de Darcy (9.52) exprime des relations linéaires entre la vitesse superficielle
~ = (Vx , Vy , Vy ) et le gradient de pression p∗ , est uniquement valable pour des écoulement
V
laminaire où les forces d’inertie sont suffisamment faibles.
Des résultats expérimentaux montrent que pour d’écoulements dans un milieu poreux,
comme le sable, restent laminaire il faut que le nombre de Reynolds satisfasse
Vd
Re = ≤ 10 (9.57)
ν
où V est l’une des composantes des vitesse, (Vx , Vy , Vy ), et d un diamètre caractéristique
des grains de sable.
11 nanomètre = 10−9 m.
support
patin
y
p1
p2
θ
h1
h2
U x
glissière
En l’absence de fuit le débit reste constante, et on peut tirer de (9.60) une expression
pour le gradient de pression local :
dp Q U
= −12µ − (9.61)
dx h3 2h2
En notant que
dp dp dh
= ,
dx dh dx
on peut réécrire (9.61) comme suit :
dp Q U dh
= −12µ 3
− 2 /( ) (9.62a)
dh h 2h dx
dh
Or, est constant et donnée par
dx
dh
= −tgθ ≈ −θ = −(h1 − h2 )/ℓ
dx
Alors,
6µ 1 1 1 1
p(x) = p1 + Q − −U − (9.62d)
θ h21 h2 (x) h1 h(x)
Ce résultat nous permet de déterminer la valeur de débit en posant p(ℓ) = p1 . On trouve
h1 h2
Q= U (9.63)
h1 + h2
Finalement, l’expression pour la distribution de pression prend la forme :
6µU (h − h2 )(h1 − h)
p(x) = p1 + (9.64)
θ h2 (h1 + h2 )
2500
2000
(p(x) − p1 ) N/m2
1500
1000
500
0
0 0.02 0.04 0.06 0.08 0.1
xm
2Hinze J. O. (1975), Turbulence, McGraw–Hill Book Company, New York, USA. La citation en français
et due à :
Walter H. Graf (en collaboration avec M. S. Altinakar) (1991), Hydrodynamique, Eyrolles.
3Rappelons nous que le nombre de Reynolds représente un rapport entre la force d’inertie (respective-
ment, le transport de la quantité de mouvement par convection) et la force de viscosité (respectivemen, le
transport de la quantité de mouvement par diffusion).
10.1. Préambule
Les équations de Navier–Stokes, de la conservation de masse et d’énergie, ensemble
avec leurs conditions aux limites et initiales, sont très complexes et le plus souvent dif-
ficiles à résoudre. Bien que les solutions analytiques restent toujours rares, même après
des approximations justifiés les solutions numériques sont parfois lourdes de mise en oeu-
vre et coûteuses en temps de calcul, surtôt si l’écoulement est turbulent et ceci malgrès le
progrès technologique d’ordinateurs. C’est pourquoi on fait bien souvent recours à l’étude
expérimentale soit en vraie grandeur, soit par l’intermédiaire des maquettes à échelle réduite
des prototypes. Les maquettes sont en général moins coûteux que les prototype et plus facile
à metter en oeuvre expérimentalement.
On appelle prototype le modèle en vraie nature et maquette le modèle réduit étudié
expérimentalement.
Pour que les études réalisées sur maquette puissent être transposées au prototype il est
important de savoir quels paramètres caractérisent le phénomène étudié et comment inter-
viennent ils. C’est bien cela l’objet de l’analyse dimensionnelle et la théorie de similitude.
la longueur L [distance] = L,
la masse M [masse] = M,
le temps T [temps] = T
En général, un phénomène physique est lié à un certain nombre de grandeurs comme, par
exemple, une longueur, une masse, une période, une vitesse, la pression, la viscosité · · · , etc,
disons au nombre N. La dimension de certains de ces grandeurs peut être dérivée à partir
des dimensions d’autres grandeurs. La dimension (et par conséquent l’unité de mesure) de
grandeurs physiques sont dérivées soit à partir d’une définition ou soit à partir d’une loi. Par
exemple, alors que les dimension de vitesse U et de masse volumique ρ sont dérivées à partir
de leurs définitions en fonction de longueur, ℓ, et temps, t, pour la première et de longueur
et masse m, pour la dernière : [U] = [ℓ]/[t] = LT −1 , [ρ] = [m]/[ℓ]2 = ML−3 , celle de force
est dérivée selon le principe fondamental de la mécanique (il s’agit d’une loi): Force (F ) =
Masse (M) × Accélération (a) ce qui entrain [F ] = [m]×[a] = M ×L T −2 = M L T −2 . Dans
ces exemples la longueur, la masse et le temps sont servis comme grandeurs fondamentales.
En fait, rien ne nous empêche d’utiliser d’autres grandeurs physiques comme grandeurs
fondamentales (à condition qu’elles soient indépendantes) comme, par exemple, la vitesse,
la masse volumique et la force et par la suite dériver les dimensions (et par conséquent les
π = F (π1 , π2 , · · · , πN −r ) (10.2)
[Grandeur] L T M Θ
[B ] α β γ δ
[B1 ] α1 β1 γ1 δ1
[B2 ] α2 β2 γ2 δ2
..
. ··· ··· ··· ···
[BN −4 ] αN −4 βN −4 γN −4 δN −4
[Grandeur] L T M Θ exposant
[Ftraı̂née ] 1 -2 1 0 1
[ρ ] -3 0 1 0 α1
[U ] 1 -1 0 0 α2
[ℓ ] 1 0 0 0 α3
[µ ] -1 -1 1 0 α4
[g ] 1 -2 0 0 α5
[σs ] 0 -2 1 0 α6
avec
1 = −3α + β + γ α = 1,
Ftraı̂née
π = , −2 = −β =⇒ β = 2,
ρα U β ℓγ
1 = α
γ = 2.
Ainsi, on obtient :
Ftraı̂née µ gℓ σs
π= , π1 = , π2 = , π3 =
ρU 2 ℓ2 ρUℓ U2 ρU 2 ℓ
et l’on retrouve la relation
Ftraı̂née = ρU 2 ℓ2 F (π1 , π2 , π3 ) = ρU 2 ℓ2 F (Re, F r, W e).
D’après ce résultats, on tire les conclusions suivantes :
i- : L’analyse dimensionnelle montre comment interviennent les différent paramètre,
mais sans fournir la forme précise de la relation.
ii- : L’étude expérimentale de la résistance au mouvement d’un navire se revient à
étudier la fonction
Ftraı̂née = ρU 2 ℓ2 F (Re, F r, W e),
appelée la fonction de résistance ou de traı̂née au mouvement de navire.
Domaine
Paramètre Définition Explication d’application
Nombre de ρUL force d’inertie Écoulements
Reynolds Re = visqueux
µ force visqueuse
Nombre de U2 force d’inertie Écoulement à
Froude Fr = surface libre
Lg force de la pesanteur
Nombre de U vitesse d’écoulement Écoulement
Mach Ma = compressible
c vitesse de son
cp enthalpie
Rapport de Transfert
capacités thermique γ= énergie thermique
cv interne
(L/U) temps d’advection
Nombre de Écoulement
Strouhal St = temps de instationnaire
τ variation locale
Nombre de κ diffusivité thermique Transfert
Prandtl Pr = thermique
ν diffusivité visqueuse
(L/U) temps d’advection
Nombre de Transfert
Péclet Pe = temps de diffusion thermique
λ/(ρ cp U 2 ) thermique
variation d’énergie
Nombre U2 cinétique Transfert
d’Eckert Ec = thermique
cv ∆T variation d’énergie
interne
ρU 2 L force d’inertie
Nombre de Écoulement à
Weber We = force de tension surface libre
σs superficielle
τ0 force de traı̂née
Coefficient de Aérodynamique,
frottement CD = 1 force dynamique Hydrodynamique
2
ρU 2
ε rugosité
Rugosité Écoulement turbulent,
adimensionnelle longueur surface rugueuse
L caractéristique
• Pour un écoulement sur un corps quelconque, les données géométriques sont ex-
primées en fonction d’une longueur caractéristique que nous notons D, par exemple
le diamètre d’un cylindre ou la longueur d’un profile.
• Les données cinématiques sont liées par exemple à la façon que le fluide se met en
mouvement; elles s’expriment par une vitesse U et un temps caractéristiques peut
être exprimé par D/U.
• Les données dynamiques sont liées aux forces surfaciques et volumiques qui s’exercent
sur le fluide. Les premières se manifestent comme forces de pression, contraintes de
cisaillement ou tension superficielle. Les forces volumiques peuvent être représentées
par la force de pesanteur ou des forces d’origine électromagnétique. Ces données
sont exprimée en termes des paramètres caractéristiques, comme par exemple l’accélération
g due à la force de pesanteur, un gradient de pression ou encore une force de ci-
saillement caractéristique.
Pour simplifier, nous supposerons que l’écoulement étudié est incompressible et prendrons
ρ constante. Afin d’alléger la notation nous affectons aussi un astérisque ∗ aux différentes
grandeurs t, ~x, ~v, et p, et posons f~ = ~g = −g~z. Ainsi, nous employons les symboles sans
astérisque pour désigner les grandeurs sans dimensions. On pose
D
t∗ = t, −
→
x∗ = D − →x, − →
v∗ = U − →
v , p∗ = ρU 2 p. (10.3)
U
Les équations avec dimensions se ré–écrivent alors comme :
~∗·−
∇ →
v ∗ = 0, (10.4a)
∂v−
→ ∗
1~∗ ∗
∗
+−
→
v∗·∇ ~ ∗−
→
v∗ = − →
g∗− ∇ p + ν∆~ ∗−
→
v ∗. (10.4b)
∂t ρ
En portant le changement des variables dans (10.4a) et (10.4b), et multipliant ensuite les
équations ainsi trouvées par D/U et D/U 2 respectivement, nous obtenons :
∇·−
→
v = 0, (10.5a)
∂−→
v 1 1
+ −
→ ~−
v ·{z
∇ →
v} = ~z − ~
∇p + ∆−
→v (10.5b)
∂t}
| {z
|
|F{z
r } |{z} |Re{z }
accélération Forces de pression
accélération par convection Forces volumiques Forces d’inertie Forces visqueuses
locale Forces d’inertie Forces d’inertie
où
U2 DU
Fr =
, Re = .
Dg ν
Les équations (10.5) sont sans dimensions et ne font intervenir que deux nombres sans
dimensions qui dépendent de l’écoulement. Cela traduit alors le fait que tout écoulement
n’est défini que par les valeurs de nombres sans dimensions qui lui caractérisent.
Notons que les conditions aux limites s’appliquent aux frontières du système, donc liées
à la géométrie du système, et les conditions initiales exprime l’état du système à l’instant
initial. Alors pour des conditions aux limites données il faut que les solutions soient uniques,
pour le prototype et la maquette, en particulière aux frontières ce qui implique une corre-
spondence géométrique des frontières. Maintenant, si on désigne par l’indice 1 les grandeurs
relatives au prototype (respectivement au premier écoulement), et par l’indice 2 celles cor-
respondant au maquette (respectivement au deuxième écoulement), les distances d1 et d2
réliant des points homologues, par exemple (AB)prototype et (AB)maquette , on devra statisfaire
une relation du type :
d1
kg = = Cte
d2
Ainsi, on parle de la similitude géomètrique.
L’analyse des équations sans dimensions (10.5) nous permettent de mettre en évidence
les principes suivants de la similitude :
(1) Similitude géométrique : Toute les dimensions linéaire de maquette correspon-
dent aux celles de prototype par un facteur d’échelle constante kg : En notant
x∗1 x∗ y∗ y∗ z∗ z∗
x= = 2 , y = 1 = 2 , z = 1 = 2 , · · · etc.
D1 D2 D1 D2 D1 D2
on tire
x∗1 y1∗ z1∗ D1
∗
= ∗
= ∗
= (10.6)
x2 y2 z2 D2
De plus, en se référant, par exemple, au bateau schématisé dans 10.1 il vient que :
Hp LP Dp D1
kg = = = = = ··· .
Hm Lm Dm D2
où kg est un facteur d’échelle géométrique.
Hp = 3 m
30◦
Hm = 0.3 m
30◦
Lp = 8 m
A
points homologues
Lm = 0.8 m
Figure 10.1. Les dimensions de maquette sont telles que les points homo-
logues satisfont la relation Hp /Hm = Lp /Lm = D1 /D2 = kg .
Vp1
V p1
1
= kc
Vm
Vp∞
Vm∞ = kc Vp∞
Vp2 Vm2 = kc Vp1
(3) Similitude dynamique : De la même manière on peut montrer que les forces
aux points matériels homologues sont aussi homologues, c’est-à-dire , elles sont
proportionnelles par un facteur d’échelle constant, kd .
Pour des fluides homogènes, par exemple, la distribution des masse dans le ma-
quette et le prototype sont semblable, et par conséquent la similitude géométrique
entraı̂ne la similitude de masse.
Selons le principe fondamental de la dynamique, les forces sont proportionnelles
aux accélérations.
La similitude dynamique implique, par exemple, que les pression sont entre elles
comme:
p∗1 ρ1 U12
= = km kg3 kc2 = Cte
p∗2 ρ2 U22
où km est une constante de proportionalité entres les masses de prototype et de
maquette. Par le même, Les forces sont entre elles comme :
F1∗ ρ1 U12 D12
= = Cte = kd
F2∗ ρ2 U22 D22
Alors on dit que deux écoulements sont semblables si le nombres sans dimensions
ont les mêmes valeurs :
D1 U1 D2 U2 D1 kg U1 kc
= =
ν1 ν2 ν2
D’où on tire que kg kc = 1 pour le même fluide.
En général, la similitude dynamique exige que les conditions suivantes soient
satisfaites :
(a) Écoulement incompressible sans surfaces libres : Rep = Rem .
(b) Écoulement incompressible avec surfaces libres : Rep = Rem , F rP = F rm .
(c) Écoulement compressible : Rep = Rem , Map = Mam , γp = γm
(d) Écoulement avec tension superficielle : Rep = Rem , W ep = W em
Résumons :
(1) La similitude géométrique exige que l’échelle linéaire de longueur kg soit la même.
(2) La similitude cinématique exige que l’échelle linéaire et l’échelle de temps soient les
mêmes, c’est-à-dire , l’échelle de vitesse kc soit la même.
(3) La similitude dynamique requiert que les échelles linéaires, de temps et de force
sont les mêmes.
Exemple : Pour estimer la force de frottement, Fp , sur un prototype sonde, on utilise les
données obtenues sur une maquette testée dans une soufflerie. Au tableau ci-dessous sont
montrées les données de teste et les caractéristiques du prototype.
Couches limites
11.1. Introduction
Tout écoulement réel sur un corps imperméable quelconque doit satisfaire aux conditions
suivantes :
• Nul fluide ne peut pénétrer une frontière imperméable qui se traduit par
−
→v ·−
→
n =− →w ·−→
n (11.1)
où −→
w est la vitesse du corps au point du contact. Cette condition traduit
l’imperméabilité de frontière au fluide et dénommée condition de non–pénétration
ou condition de glissement.
• Compte tenu des forces de viscosité, toute particule fluide en contact avec la
frontière d’un corps imperméable est au repos relativement à cette dernière :
−
→ −
→ → − →
v · t =− w· t. (11.2)
Cette condition traduit le non–glissement du fluide sur la paroi du corps sur lequel
le fluide s’écoule. La présence des forces de viscosité rend toute particule fluide en
contact avec la surface immobile relativement à cette dernière : l’écoulement près
de la paroi est ralenti, et on y observe un fort gradient de vitesse normal à la paroi,
∂u/∂y. La zone où ces effets se produisent est généralement “fine”, et dénommée
couche limite. C’est au sein de la couche limite que la transition d’une vitesse nulle
(relativement à la paroi) à la vitesse de l’écoulement non perturbé par la présence
du corps s’effectue. Dans cette zone une petite viscosité de cisaillement µ exerce un
effet considérable sur la contrainte pariétale τp = µ∂u/∂y|paroi qui pourrait prendre
des valeurs très grandes.
∂−
→v −
→ − → 1 −
+ |v .∇
{z v} = −∇p + △→ v. (11.3b)
∂t
|{z} | {z } |Re{z }
accélération due force de
accélération à la convection pression force
locale visqueuse
Revenons au problème de la couche limite, et considérons pour fixer les idées l’écoulement
incompressible bidimensionnel d’un fluide visqueux le long d’une plaque plane semi–infinie;
la masse volumique ρ et viscosité de cisaillement µ sont supposées constantes et l’écoulement
uniforme à l’infini amont.
y
U∞ , p∞
U∞
δ
−
→
v = (u, v) x
Pour estimer l’ordre de grandeur de différents termes dans les équations de mouvement,
nous prenons une vitesse U∞ , une longueur L caractéristiques parallèlement à la plaque, et
une échelle caractérisant l’épaisseur de la couche limite δ (U∞ et L sont constantes). La
pression p et le temps sont supposés d’ordre ρU∞ 2 et L/U∞ respectivement. Nous supposons
aussi, et ceci est sans perte de généralité, que U∞ et L sont O(1). On note y = 0 la plaque
plane et Re = LU∞ /ν.
Il est avantageux de commencer en considérant l’équation de la conservation de la masse.
Ici nous admettons que ∂u/∂x est de l’ordre U∞ /L et ∂v/∂y de l’ordre V0 /δ, V0 étant une
∂v ∂v ∂v 1 ∂p ∂2v ∂2v
selon y : +u +v =− +ν 2 +ν 2
∂t ∂x ∂y ρ ∂y ∂x ∂y
2 2 2
δU∞ δU∞ δU∞ δU∞ 1 ρU∞ νδU∞ νδU∞
d’ordre 2 2 3
L L L Lδ ρ δ L Lδ 2
δ δ δ L 1 δ 1 L
soit ∝ (11.6b)
L L L δ Re L Re δ
Avant d’appliquer le principe de la moindre dégénérescence nous nous trouvons devant deux
possibilités :
• δ est O(L) ce qui conduit pour Re grand à négliger les deux termes où interviennent
la viscosité.
• δ est petit par rapport à L ce qui permet de garder le terme en ν∂ 2 u/∂y2 dans
(11.6a) où intervient la viscosité. Pour cela on doit avoir :
1 L 2
= O(1)
Re δ
à l’ordre dominant en Re. On appelle ce système d’équations les équation de Prandtl pour
la couche limite.
En conclusion, les effet visqueux sont importants dans une couche fine d’épaisseur
O(Re−1/2 ) où la pression est invariable en y et d’ordre Re−1/2 . Dans cette couche les
équations réduites de Navier–Stokes sont connues sous la dénomination équations de la
couche limite ou équations de Prandtl.
Pour le problème bidimensionnel sur une plaque plane ces équations s’écrivent
∂u ∂v
+ = 0 (11.9)
∂x ∂y
∂u ∂u ∂u 1 ∂p ∂2u
+u +v = − +ν 2 (11.10)
∂t ∂x ∂y ρ ∂x ∂y
∂p
= 0 (11.11)
∂y
auxquelles on adjoint les conditions aux limites
y =0 : u = v = 0; y = ∞ : u = Ue (x, t). (11.12)
En ce qui concerne la pression, elle est déterminée à partir de l’écoulement à l’extérieur de
la couche limite −→
v = (Ue (x, t), 0) :
∂Ue ∂Ue 1 ∂p
+ Ue =− , (11.13)
∂t ∂x ρ ∂x
−
→
supposé irrotationnel, ∇ ∧ −
→
v = 0 . De plus, à cela il faut ajouter :
(1) à l’instant t = 0, la description de l’écoulement dans la couche limite ∀x, y; et
(2) à une section donnée, disons x = x0 , un profil de vitesse bien défini.
dp dp
dp >0 >0
=0 dx dx
dx
dp < 0 ∂u ∂u
dx ∂u |y=0 = 0 |y=0 < 0
0 |y=0 > 0 ∂y ∂y
dp < ∂ u | y =0 > 0 ∂y
dx 0 ∂y
0
>
u
∂ | y=
∂y
Ue y
S
x
que pour la même courbure on peut avoir, mathématiquement parlant, deux tangentes
différentes, soit deux pentes différentes.
Un gradient de pression négative, dp/dx < 0, implique une augmentation de vitesse Ue ,
dUe /dx > 0, soit une accélération dans le sens de l’écoulement. En revanche, un gradient
positive conduit à la décélération de l’écoulement. C’est pourquoi le gradient de pression
dans le premier cas est dit favorable et dans le deuxième défavorable.
Un gradient de pression défavorable peut donc provoquer un décollement : la vitesse
près de la paroi est affaiblie progressivement dans le sens de l’écoulement, de plus en plus de
l’énergie cinétique est dissipée pour vaincre les forces de frottement et l’accroissement dans la
pression ; un courant de retour près de la paroi peut éventuellement se produire conduisant
ainsi au décollement des lignes de courant de la paroi, voir la figure 11.2. C’est à partir du
point S, où (∂u/∂y)y=0 = 0, que ce phénomène se produit; on appelle S point de décollement
ou point de séparation. Le décollement de la couche limite est accompagné d’une formation
de tourbillons ( voir figure 11.3) et peut avoir de graves conséquences sur la stabilité de
l’écoulement et la transition au régime turbulent, et par conséquent sur l’augmentation de
la traı̂née et la perte de charge.
11.3.1. Couche limite sur une plaque plane – solution de Blasius. Cherchons
maintenant la solution quand la vitesse de l’écoulement extérieur est constante et parallèle
Figure 11.3. Visualisation des couches limites se développant sur des ob-
stacles différents ; dans la première image la couche limite est attachée (n’est
pas décollée) ; S point de séparation.
à −
→
x suffisamment loin de la palque. Nous nous limitons à l’écoulement laminaire incom-
pressible, bidimensionnel et stationnaire, avec :
−
→
v = U∞ −
→
x, p∞ = Cte à l’infini,
d’où (Ue , Ve , pe ) = (U∞ , 0, Cte). (11.15)
Alors, la solution du problème extérieur (11.13), auquel on adjoint la condition (11.15), est
de manière évidente :
Ue = U∞ , Ve = 0, pe = Cte. (11.16)
Compte tenu de ces résultats l’équation de la couche limite se réduit à :
∂u ∂v
+ = 0 (11.17a)
∂x ∂y
∂u ∂u ∂2u
u +v = ν 2 (11.17b)
∂x ∂y ∂y
auxquelles on adjoint les conditions aux limites
u(x, y = 0) = v(x, y = 0) = 0, (11.18a)
u(x, y = ∞) = U∞ . (11.18b)
Alors
1/2
∂ ∂η ∂ ∂ U∞ ∂ ∂η η
= , = avec =− ,
∂x ∂x ∂η ∂y νx ∂η ∂x 2x
ce qui conduit, avec les relations (11.21), à :
∂ψ
u = = U∞ f ′ (η),
∂y
1/2 (11.22)
∂ψ 1 νU∞
v = − = (ηf ′ (η) − f (η)) .
∂x 2 x
dite équation de Blasius. Les conditions aux limites (11.18a) et (11.18b) deviennent :
η = 0 : f = 0, f ′ = 0; η = ∞ : f ′ = 1. (11.23b)
L’équation (11.23a) soumise à des conditions aux limites (11.23b) admet une solution unique
que l’on doit nécessairement calculer numériquement. On trouve f ′′ (0) = 0.332.
Figure 11.4. Figure 11.2 dans Physical Fluid Dynamics, par D.J. Tritton,
Oxford Science Publications, 1988
2 −1/2
= 0.664 bℓρU∞ Reℓ (11.27)
δ = δ0,99 ≃ 5xRe−1/2
x . (11.30)
y y
Ue Ue
u(y)
A A’ δ1
u u
1111111111111
0000000000000 0000000000000
1111111111111
0000000000000
1111111111111
Les aires A et A′ sont égales :1111111111111
0000000000000
Z ∞
′
A=A = (Ue − u)dy
0
Z h→∞ Z h→∞
Ue δ1 = Ue dy − udy
0 0
Z h→∞
u
d’où δ1 = 1− dy. (11.31)
0 Ue
Alors, δ1 représente le déplacement que devrait subir chaque point de la paroi pour qu’un
écoulement fictif à vitesse constant Ue s’effectuant entre y = δ1 et l’infini, voir la figure 11.5.
11.4.1.2. Épaisseur de la quantité de mouvement, épaisseur d’énergie. De la même manière
on définit l’épaisseur de la quantité de mouvement δ2 :
Z h→∞ Z h→∞
Ue2 δ2 = Ue udy − u2 dy
0 0
Z h→∞
u u
d’où δ2 = 1− dy, (11.32)
0 Ue Ue
Z h→∞ Z h→∞
et l’épaisseur en énergie δ3 : Ue2 (Ue δ3 ) = Ue2 udy − u3dy
0 0
Z h→∞
u u2
d’où δ3 = 1− 2 dy. (11.33)
0 Ue Ue
11.4.1.3. Relations utiles. Ces définitions nous permet de tirer les relations suivantes :
Z δ Z ∞ Z ∞
u dy = u dy − u dy
0 0 δ
Z ∞ Z ∞ Z 0
= u dy − Ue dy − Ue dy
0 0 δ
= Ue (δ − δ1 ) (11.34)
Z δ
u2 dy = Ue2 (δ − δ1 − δ2 ) (11.35)
0
Z δ
u3 dy = Ue3 (δ − δ1 − δ3 ) (11.36)
0
où δ(x) est l’épaisseur de la couche limite. Il est raisonnable de supposer que les conditions
aux limites imposées quand y → ∞ sont satisfaites en y = δ(x). Ainsi, la fonction f (η) doit
satisfaire les conditions suivantes :
′′ δ 2 dUe
en y = 0, η = 0 f (0) = 0, f (0) = −
ν dx
3 ′
δ ′ d Ue f (0)
f ′′′ (0) = 0 f ′′′′ (0) = f (0) , etc · · ·
ν dx δ
′ ′′ ′′′
en y = δ, η = 1 f (1) = 1, f (1) = f (1) = f (1) = · · · = 0
(11.39)
D’après Pohlhausen (1921), on peut supposer que la vitesse u est donnée par un polynôme
de quatrième ordre :
u
= f (η) = c1 η + c2 η 2 + c3 η 3 + c4 η 4 (11.40)
Ue
Notez que cette forme satisfait identiquement la condition u(x, y = 0) = 0. Les coefficients
ci sont déterminés en appliquant les conditions aux limites suivantes :
2
δ dUe
en η = 0; f ′′ (0) = − = −Λ
ν dx (11.41)
en η = 1; f (1) = = 1, f ′ (1) = f ′′ (1) = 0
On trouve :
1
u = Ue 2η − 2η + η + Λη(1 − η)3
3 4
(11.42)
6
Considérons à titre d’exemple des solutions approchées pour l’écoulement sur une plaque
plane lorsque le gradient de pression vaut nul, en l’occurrence le problème de Blasius. Les
résultats sont montrés dans la tableau ci–dessous et sont comparés avec ceux obtenus à
partir de la solution de Blasius.
Comme montré au tableau 11.1 la méthode de solutions approchées conduit aux résultats
satisfaisants pour le cas d’écoulement sur une plaque plane à incidence nul, c’est-à-dire à
gradient de pression nul. Les solutions approchées sont utilisées en calculant δ1 et δ2 , et
par la suite τp en utilisant l’équation intégrale de von Kármán développée dans la section
suivante.
Table 11.1. Résultats de calcul pour la couche limite sur une plaque
plane à gradient de pression nul basés sur la théorie de solutions ap-
prochées. Référence : Schlichting, Boundary–Layer Theory, McGraw–Hill
Book, NewYork (1966)
τp
Répartition δ1 × × Cx × H =
r µU
r ∞ r
U∞ νx U∞ ℓ δ1
de vitesse α1 α2 β1
νx U∞ ν δ2
u
= f (η)
U∞
1 1
1 f (η) = η 1 1.732 0.289 1.155 3.00
6 2
3 1 39 3 3
2 f (η) = η − η 3 1.740 0.323 1.292 2.70
2 2 280 8 2
37 3
3 f (η) = 2η − 2η 3 + η 4 2 1.752 0.343 1.372 2.55
315 10
4−π π−2 π
4 f (η) = sin( 12 πη) 1.741 0.327 1.310 2.66
2π π 2
5 exacte — — — 1.721
0.332 1.328 2.59
Z 1 Z 1
Glossaire : δ2 = α1 δ, α1 = f (1 − f )dη, δ1 = α2 δ, α2 = (1 − f )dη, β1 = f ′ (0),
0 0
1/2 1/2
U∞ ℓ U∞
Cx = 2δ2 .
ν νx
où H = δ1 /δ2 est connue sous la dénomination paramètre de forme. Cette relation fournit
une équation différentielle pour l’épaisseur de la couche limite pourvu qu’une forme con-
venable pour le profil de vitesse soit admise. On appelle (11.43) équation intégrale de von
Kármán.
À cette fin on utilise en général soit les équations de Prandtl ou l’intégrale générale sur
un volume de contrôle. Commençant par la deuxième méthode.
ce cas qu’un tel écoulement est bien représenté par les équation de Prandtl :
∂u ∂v
+ = 0
∂x ∂y
∂u ∂u ∂u 1 ∂p ∂2u
+u +v = − +ν 2
∂t ∂x ∂y ρ ∂x ∂y
∂p
= 0
∂y
avec
1
u(x, y = 0) = v(x, y = 0) = 0; u(x, y = δ) = Ue (x, t), p + ρUe2 = Cte
2
Soit ABCD un volume élémentaire de contrôle de largeur unité comme montré dans la
y
Ue
le C
rô B u
o nt
dec
e
um D
l
vo A
x
dx
Figure 11.6. Couche limite développant sur une surface quelconque : x est
l’abscisse curviligne mesuré le long de la surface y = 0, et y est la distance
normale.
figure 11.6. Le bilan de débit massique traversant les frontières de cet élément implique :
Z δ
débit massique entrant à travers AB : ṁ = ρu dy
0
= ρUe (δ − δ1 ) (11.44)
∂ ṁ
débit massique sortant à travers CD : ṁCD = ṁ + dx (11.45)
∂x
∂ ṁ
débit massique entrant à travers BC : ṁBC = dx (11.46)
∂x
avec u = v = 0 en y = 0, (11.52a)
et u → Ue lorsque y → ∞. (11.52b)
Pour obtenir l’équation intégrale de von Kármán, nous commençons par intégrer l’équation
(11.51b) par rapport à y sur l’épaisseur de la couche limite :
Z ∞ Z ∞ 2
∂u ∂u 1 ∂p ∂ u
u +v + dy = ν 2 dy
0 ∂x ∂y ρ ∂x ∂y
Z ∞ 2
0 ∞
1 ∂u ∂uv ∂v 1 ∂p ∂u
+ −u + dy = ν
0 2 ∂x ∂y ∂y ρ ∂x ∂y 0
Z
∞ 1 ∂u2 ∂uv
∂v ∂u ∂u 1 ∂p
1
+ − u + +u + dy = − τp . (11.53)
0 2 ∂x ∂y ∂y ∂x ∂x ρ ∂x ρ
| {z }
égale à zéro
compte tenu de (11.51a)
Exercice 3.1 Dans certains problèmes l’ingénieur mécanicien des fluides préfère utiliser les
méthodes d’approximation dans le calcul de la force de traı̂née et le champs de vitesse. Une
méthode qui s’est montrée forte utile est basée sur la méthode de calcul intégral présentée dans
§11.6. Dans cette méthode l’écoulement est supposé incompressible et la composante tangentielle
de vitesse à l’extérieur de la couche limite U (x) est donnée à priori. On note δ(x) l’épaisseur de
la couche limite (u(y = δ)/Ue = 1) et admet que u satisfait un profil de vitesse sous la forme d’un
polynôme
u
= f (η) = aη + bη 2 + cη 3 + d η 4 (E3.1.1)
Ue
où η = y/δ, a, b, c et d sont des constantes à déterminer.
(1) Écrire les conditions aux limites sur la plaque y = 0 et en y = δ.
(2) En posant
δ2 ∂Ue
Λ=
ν ∂x
déterminer les constantes a, b, c et d en fonction de Λ.
(3) Dessiner les profils de vitesse pour Λ = 30, 12, 0, −6 et −30 .
(4) Calculer la contrainte pariétale τp , les épaisseurs de déplacement, et de la quantité de
mouvement.
(5) On pose
dUe δ2
K=Z avec Z = 2 (E3.1.2)
dx ν
où K est un paramètre de forme. Montrer que Λ et K sont liés par
2
37 1 1 2
K= − Λ− Λ Λ. (E3.1.3)
315 945 9072
(6) Calculer H = δ1 /δ2 et en déduire que l’on peut écrire H ≡ H(K). De la même manière
montrer que
τp δ2
= f1 (K). (E3.1.4)
µUe
Expliciter f1 .
(7) En déduire qu’il existe une relation de la forme
dZ F (K)
= (E3.1.5)
dx Ue
et donner l’expression décrivant F (K) en fonction de Λ.
(8) On suppose que le calcul du champs de vitesse commence au point d’arrêt amont, c’est–
à–dire en x = 0 où Ue = 0 avec dUe /dx fini et différent du nul. Déterminer la valeur de
Λ en ce point et dessiner le profile de vitesse correspondant.
(9) À quelle valeur de Λ aurait–on un profile du décollement ? Dessiner ce profile sur le
même graphique que les autres et commenter vos résultats.
Introduction à la turbulence
12.1. Préambule
À l’encontre des écoulements laminaires exposés aux chapitres précédents, les écoulements
réels se caractérisent souvent, par ce qu’on appelle turbulence, une des grandes questions
physiques et mathématiques posées depuis long temps, et reste posée au vignt-unième siecle,
et peut-être aux siecles à venir. Le sujet de la turbulence est très interdisciplinaire et ne
touche pas seulement à la mécanique des fluides mais aussi à la physique, à la météorologie
et à l’astrophysique. Les écoulements turbulents font partie de l’expérience quotidienne : le
jet d’eau du robinet, les volutes de la fumée d’une cigarette, les siallges d’un bateau (si la
vitesse est suffisante), les écoulements autour d’une automobile et même la circulation du
sang à l’intérieur des vaisseaux sanguins.
Si comme nous avons déjà constaté, l’écoulement laminaire dans une conduite devient
instable quand le nombre de Reynolds atteint un seuil critique, annonçant ainsi un état
de transition vers un régime turbulent, le développement de l’écoulement en couche limite
(sur une plaque ”semi-infinie”) d’une zone d’écoulement laminaire à une zone d’écoulement
turbulente passe par une région intermédiaire de transition comme montré sur la figure
12.2. Dans la zone laminaire, l’écoulement est permanent et correspond à l’état qu’on vient
de présenter au chapitre précédent. L’écoulement devient instable dans la partie initiale
de la zone de transition où le mouvement reste laminaire mais oscillatoire. Par la suite
l’écoulement devient de plus en plus aléatoire, complexe et caractérisé par des structures
tourbillonaires avant finalement aboutir à un état d’une turbulence complètement établie
sauf au voisinage immédiat de la paroi où une sous–couche laminaire subsiste.
L’évolution d’un régime laminaire à un régime turbulent est, bien entendu, relié au
nombre de Reynolds. Bien que dans le premier exemple cité cidessus, le nombre de Reynolds
est basé sur le diamètre D de conduite, et donc ne varie en apparence qu’avec la vitesse
moyenne U : le débit volumique divisé par la section droite (ReD = UD/ν), il est basé
dans le deuxième exemple sur la distance le long de la plaque mesurée du bord d’attaque x,
(Rex = xU/ν) où U est la vitesse de courant libre. Le paramètre caractérisant l’écoulement
dans les deux cas est le nombre de Reynolds. Rappelons que celui-ci représente en effet le
rapport entre la force d’inertie, ρ(~v · ∇)~v (terme non-linéaire), et la force de viscosité µ∇2~v
(terme linéaire) :
|ρ(~v · ∇)~v | ρU 2 L−1 UL
2
≈ −2
= = Re,
µ∇ ~v µUL ν
où L et U sont respectivement une longueur et une vitesse caractéristiques de l’écoulement.
Le nombre de Reynolds représente aussi un rapport entre deux longueurs : une longueur
d’advection L et une longueur de difusion visqueuse ν/U. À faible nombre de Reynolds la
longueur de diffusions traversée par une particule est plus grande que celle traversée par la
même particule par advection. Voilà pourquoi les termes non-linéaires dans les équations de
Navier–Stokes sont très petites devant les termes visqueuses. Par contre, à grand nombre
de Reynolds les termes non-linéaire deviennt dominant et jouent un rôle prédominant dans
l’instabilté de l’écoulement, sa transition au turbulent et finalement dans l’évoultion de cette
dernière.
Pour fixer les idées, nous donnons à titre d’exemple le nombre de Reynolds pour trois
catigories d’écoulements où le fluide est l’air, dont la viscosité cimématique est environ
1.0 × 10−5 m2 /s :
Dans l’expérience de Reynolds à faible nombre de Reynolds, toute particule fluide (et
par conséquent du colorant) reste en mouvement uniforme caractérisé par une trajectoire
rectiligne : l’écoulement est alors régulier et les particules se déplacent dans les couches ou
lames voisines. À un nombre de Reynolds plus grand, un tel état d’écoulement cesse d’exister
et un fort processus de brassage (mélange), provoqué par un mouvement subsidiaire super-
posé perpendiculairement à l’écoulement principale (dont la direction est parallèle à l’axe de
conduite), s’installe entre toutes les particules de l’écoulement. L’écoulement se caractérise
alors par des fluctuations : lors de ce brassage (mélange) dans la direction transversale, le
mouvement subsidiaire en tout point fixe conduit aux échanges de quantité de mouvement
(et par conséquent d’énergie) dans une direction orthogonale à l’écoulement principale tan-
dis que chaque particule tend à retenir en grande partie la quantité de mouvement qui lui est
associée dans la direction de l’écoulement. Voilà pourquoi dans un écoulement turbulent la
répartition de vitesse en toute section de conduite devient largement uniforme tandis qu’en
écoulement laminaire elle est parabolique, voir figure 12.1.
En effet, compte de l’adhérence du fluide à la paroi la turbulence y disparait. Mais en
s’éloignant de la paroi les mouvements d’agitation macroscopique peuvent se développer
de plus en plus librement, de sort que la diffusion turbulente l’emporte sur la diffusion
moléculaire (visqueuse) et par la suite la turbulence intensifie le brassage (“l’homogénéisation”
spatiale)) des propriétés. D’où une repartion de vitesse plus uniforme dans un régime tur-
bulent par rapport au régime laminaire.
Les résultats que Reynolds (1883) obtint pour la première fois ont été, depuis lors,
confirmé expérimentalement par plusieurs auteurs. On trouve que la valeur de Recrit est
111111111111111111 11111111111111111
000000000000000000 00000000000000000
000000000000000000 11111111111111111
111111111111111111 00000000000000000
11111111111111111
00000000000000000 11111111111111111
00000000000000000
00000000000000000
11111111111111111 00000000000000000
11111111111111111
(a) (b)
Figure 12.1. La répartition de vitesse dans une conduite circulaire ; (a)
laminaire ; (b) turbulent.
caractérise par une limite inférieure, Recrit ≈ 2000, au dessous de laquelle l’écoulement reste
laminaire et cela même en présence de très fortes fluctuations.
δ x
sous–couche laminaire
Advection
Diffusion
ν << ν T
y/δ
Turbulente 0.5
(νT) ire
t
ina
len
Lam
bu
r
Tu
Diffusion
moléculaire ν >> ν T 0
(ν) 0 0.5 1
u/U∞
u = u + u ′ , v = v + v ′ , w = w + w ′ , p = p + p′ (12.1)
Dans le cas d’un écoulement turbulent compressible, il est aussi nécessaire de poser
ρ = ρ + ρ′ , T = T + T ′ (12.2)
La moyenne en temps est calculée en un point fixe dans l’espace et donnée, par exemple,
par
Z t0 +t1
1
u= u dt (12.3)
t1 t0
u′ = v ′ = w ′ = p′ = ρ′ = T ′ = 0 (12.4)
Avant établir les équations pour la couche limite turbulente il est utile de rappeler les règles
à suivre pour le calcul des grandeurs moyennées :
f = f; f + g = f + g,
f · g = f · g, (12.5)
Z Z
∂f ∂f
= , f ds = fds
∂s ∂s
vi · vj = v i v j + vi′ vj′
assez vite qu’ils représentent des composantes de tenseur de contraintes dû à la vitesse
turbulente :
′ ′ ′
′ ′ ′
σxx σxy σxz σx τxy τxz ρ u′2 ρ u′v ′ ρ u′ w ′
′ ′ ′ ′
σxy σyy σyz = τxy σy′ τyz
′
= − ρ u′ v ′ ρ v ′2 ρ v ′ w ′ (12.15)
′ ′ ′ ′ ′ ′
σxz σyz σzz τxz τyz σz ρ u′ w ′ ρ v ′ w ′ ρ w ′2
Les composantes de ce tenseur représentent en effet les contraintes apparentes produites par
le mouvement turbulent comme il serait démontré dans les section suivantes.
12.4.1. Contraintes apparentes de mouvement turbulent (d’après Schlicht-
ing). Soit dS une surface élémentaire dans un courant turbulent dont la vitesse est (u, v, w).
La normale à dS est comptée parallèle à x, et les directions des y et z sont parallèles dans
plan de dS. La masse passant par dS dans un intervalle du temps dt est donnée par dS ρu dt
et par conséquent le flux de quantité de mouvement dans les directions x, y et z sont re-
spectivement dJx = dS ρu2 dt, dJy = dS ρuv dt et dJz = dS ρuw dt. La masse volumique
étant constante, on peut calculer la moyenne en temps du flux de la quantité de mouvement
par unité du temps :
dJx = dS ρ(u2 ) = dS ρ(u + u′ )2 = dS ρ(u2 + u′2 )
dJy = dS ρ(uv) = dS ρ(u + u′ )(v + v ′ ) = dS ρ(u v + u′v ′ )
dJz = dS ρ(uw) = dS ρ(u + u′ )(w + w ′ ) = dS ρ(u w + u′ w ′ )
Ces grandeurs désignent en effet le taux de variation de la quantité de mouvement dont la
+v ′ +v ′
−w ′
−u′ +u′ −v ′
y
dS +w ′
−v ′
x
z x
(a) (b)
dimension est d’une forces agissant sur la surface élémentaire dS. Ainsi, en divisant par dS
on obtient les dimensions de force par unité de surface, soit les dimensions de contraintes.
Or, puisque le flux de quantité de mouvement par unité de temps traversant une surface
est toujours équivalent à une force égale et opposée, exercée sur la surface par le milieu
environnant, il vient que la surface dS est soumise aux contraintes −ρ(u2 + u′2 ) dans la
direction x, −ρ(u v + u′ v ′ ) dans la direction y, et −ρ(u w + u′ w ′) dans la direction z. Le
premier de ces trois termes s’agit alors d’une contrainte normale tandis les derniers deux
sont des contraintes de cisaillement. Il vient alors que la superposition des fluctuations sur
le mouvement moyenné donne lieu à trois contraintes supplémentaires :
σx′ = −ρ u′2 ; σy′ = −ρ u′ v ′ ; σz′ = −ρ u′ v ′ (12.16)
agissant sur dS. On appelle ces termes Contraintes ou tensions ”apparentes” ou ”virtuelles”
de Reynolds (produites par l’écoulement turbulent), à ajouter aux contraintes visqueuses
produites par l’écoulement permanent comme on l’a précédemment vu. Des résultats cor-
respondants s’appliquent aussi aux surfaces élémentaires normales aux directions y et z.
Ensemble, ces contraintes constituent le tenseur de contraintes de Reynolds de l’écoulement
turbulent, donné par l’équation (12.15).
Poursuivons. Supposons maintenant que le mouvement moyenné est , par exemple,
donné par u ≡ u(y), v = 0 et w = 0 avec du/dy > 0, voir figure 12.4b. Bien que les
moyennes u′ et v′ sont nulles, le produit u′ v ′ est par contre différent de nul. Voici pourquoi :
compte tenu de mouvement turbulent, toute particule se déplaçant dans la direction positive
~y (v ′ > 0) arrive à la couche y d’une région où une vitesse moyenne u plus petite règne. Or
puisque toute particule tend, globalement, à préserver sa vitesse de départ u, il se produit
que la composante u′ soit négative en arrivant à la couche y. En revanche, pour toute
particule se déplaçant dans la direction opposée, −~y (v ′ < 0), il se produit que u′ soit
positive en y. Il vient alors que la moyenne en temps u′ v ′ n’est pas seulement différente
′
de nulle mais elle est aussi négative. Ainsi, la contrainte de cisaillement τxy = −ρu′ v ′ est
positive et du même signe que la contrainte correspondante due à la cisaillement laminaire
τl = µdu/dy. Ce fait est aussi exprimé en affirmant qu’il existe une correlation entre les
fluctuations longitudinale et transversale de la vitesse en un point donné.
C’est pourquoi on réécrit les équations (12.14a,b,c) sous la forme :
′ ′
∂u ∂u ∂u ∂p 2 ∂σx ∂τxy ′
∂τxz
ρ u +v +w =− + µ∇ u + + + (12.17a)
∂x ∂y ∂z ∂x ∂x ∂y ∂z
′ ′
∂v ∂v ∂v ∂p 2
∂τxy ∂σy′ ∂τyz
ρ u +v +w = − + µ∇ v + + + (12.17b)
∂x ∂y ∂z ∂y ∂x ∂y ∂z
′ ′
∂w ∂w ∂w ∂p 2 ∂τxz ∂τyz ∂σz′
ρ u +v +w = − + µ∇ w + + + (12.17c)
∂x ∂y ∂z ∂z ∂x ∂y ∂z
Le système d’équations (12.17) montre que chacune des composantes de la vitesse moyenne
d’un écoulement turbulent satisfait, en effet, la même équation que celle satisfaite par un
écoulement laminaire, sauf que les contraintes laminaires sont maintenant augmentés par
les contraintes additionnelles données par le tenseur de contraintes (12.15). On appelle ces
contraintes additionnelles contraintes apparentes, ou virtuelle de l’écoulement turbulent ou
contraintes (ou tensions) de Reynolds. Il vient alors qu’on dit, par analogie aux termes
visqueux habituels, que ces contraintes sont provoquées par ce qu’on appelle viscosité tour-
billonnaire ou eddy viscosity, et on réécrit les éléments de tenseur de contraintes sous la
forme :
∂u
σxx = σx = −p + 2µ − ρu′2 ,
∂x (12.18)
∂u ∂v
σxy = τxy = µ + − ρu′ v ′ , · · ·
∂y ∂x
◮ Remarque 12.1 : Les contraintes apparentes sont, en général, de loin plus grandes que les
composantes visqueuses et, par conséquent, on peut à un bon dégrée d’approximation négliger ces
dernières dans plusieurs cas d’écoulements turbulents. ◭
Conditions aux limites. Les conditions de non-glissement et de non-pénétration aux
surfaces imperméables s’appliquent toujours aux parois :
vn (xn = 0) = vt (xt = 0) = vn′ (xn = 0) = vt′ (xt = 0) = 0. (12.19)
Les indices n et t désignent respectivement les directions normale et parallèle à la paroi. Il
vient alors que toutes les composantes du tenseur de contraintes turbulentes disparaissent
aux parois et sont, par conséquent, très petites à leurs voisinages immédiats. Les seules con-
traintes qui y restent activent sont les contraintes (laminaires) visqueuses dont les valeurs
y deviennent très grandes devant celles des contraintes apparentes. Voilà pourquoi il vient
que dans un écoulement turbulent il existe une couches très mince sous-jacente à la paroi
et dans laquelle l’écoulement est, par essence, laminaire. On appelle une telle couche sous–
couche laminaire dans laquelle les vitesses sont tellement petites que les forces visqueuses y
deviennent dominantes par rapport aux forces d’inertie. La sous–couche laminaire s’adjoint
à une couche de transition où la vitesse de fluctuation devient assez grande pour donner
lieu aux contraintes turbulentes comparables dans leurs ordres de grandeurs aux contraintes
visqueuses. En s’éloignant encore des parois, aux distances encore plus grandes, les con-
traintes turbulentes deviennent largement plus grandes que les contraintes visqueuse. C’est
précisemment à cette couche que l’écoulement turbulent devient complètement établi.
L’épaisseur de la sous–couche laminaire est tellement petite qu’il est impossible, ou très
difficile, d’observer expérimentalement. Pourtant, le rôle joué par cette couche est décisif
car elle est le siège du phénomène qui détermine le cisaillement, et par conséquent la force
de traı̂née à la paroi.
Bref, en notations indicielles, l’intrépetation du champ moyen et de flucuation peut être
illustré de la manière suivante :
∂ ūi
= 0, (12.20a)
∂xi
Dūi ∂ p̄ ∂ 2 u¯j ∂
ρ = − + ρf¯i + µ − (ρui uj ) (12.20b)
Dt
| {z } ∂x i |{z} ∂x i ∂x j ∂x j
| {z } Force moyenne | {z } | {z }
Force moyenne Force moyenne de volume Force moyenne Tesnions
d’inertie de pression de viscosité de Reynolds
◮ Remarque 12.2 : Ensemble, les équations (12.15) et (12.17) ne sont pas suffisantes pour une
évaluation rationnelle de l’écoulement moyen tant que la relation entre les composantes moyennes
et turbulentes reste inconnus. Une telle relation ne peut, à ce jour, être obtenue que d’une façon
empirique et constitue le contenu essentiel de tous les hypothèses concernant la turbulence à dis-
cuter dans ce qui suit. ◭
Un tel écoulement peut être obtenu dans un canal rectangulaire. Dans ce cas la seule
non-zéro composante de la contrainte de cisaillement turbulente est
′ du
τxy = τl = −ρu′ v ′ = νT . (12.25)
dy
u(y)
u(y1 + l)
u(y1 ) l
u(y1 − l) l
y1
x
111111111111111111111111111
000000000000000000000000000
Figure 12.5. Explication de la notion de longueur de mélange.
Selon Prandtl, lorsqu’un fluide dans un écoulement turbulent passe le long de paroi, des
particules fluide se réunissent pour former des agglomérations qui se déplacent en tant que
parcelles en traversant une distance donnée, que ce soit dans la direction longitudinale ou
transversale, tout en gardant la quantité de mouvement dans la direction des x. Supposons
maintenant qu’une telle parcelle traverse une distance l, par exemple, de la lame (y1 − l)
à la vitesse u(y1 − l) dans la direction y positive (v ′ > 0), voir figure 12.5. On appelle la
distance l longueur de mélange de Prandtl. Comme la parcelle fluide retient la quantité de
mouvement qui lui est associée, la vitesse à la nouvelle lame y1 est plus petite que la vitesse
qui y règne. Il vient alors que les différences dans les vitesses est
du 2 du
∆u1 = u(y1 ) − u(y1 − l) = u(y1 ) − u(y1 ) − l + O(l ) + · · · ≈ l .
dy dy 1
De la même manière une parcelle fluide qui arrive en y1 de la lame (y1 + l) possède une
vitesse plus grande que celle en y1 , la différence est alors
du 2 du
∆u2 = u(y1 + l) − u(y1 ) = u(y1 ) + l + O(l ) + · · · − u(y1 ) ≈ l .
dy dy 1
Dans ce cas v ′ < 0. La différence de vitesse ainsi produite par le mouvement peut être
vue comme la composante de vitesse de turbulence en y1 . Il vient qu’on peut calculer la
u′ v ′ = −c u′ · v ′ , (12.28)
mais il parait qu’il soit, en essence, idéntique au facteur de correlation défini par
u′ v ′
ψ=p p
u′2 v ′2
et dont la valeur s’étend jusqu’à ψ = −0.45. ◭
Il vient qu’on obtient ’en combinant les équations (12.26) et (12.28) :
2
′ ′ 2 du
u v = −constante × l .
dy
Par ailleurs on note que la constante dans cette équation est différente de celle dans
l’équation (12.27), car la première contient implicitement le facteur c de l’équation (12.28).
La constante peut être inclu dans la longueur de mélange, qui est encore inconnue, et on
peut écrire
2
′ ′ 2 du
u v = −l .
dy
Par conséauent, la contrainte de cisaillement donnée dans l’équation (12.25) peut s’écrire
comme
2
2 du
τt = ρ l .
dy
En tenant compte que le signe de τt doit changer avec celui de du/dy, il vient qu’il est plus
correct d’écrire
du du
τt = ρ l2 . (12.29)
dy dy
Voilà donc l’hypothèse de longueur de mélange de Prandtl.
En comparant l’équation (12.29) avec l’hypothèse de Boussinesq dans l’équation (12.21),
on trouve l’expression suivante pour la viscosité tourbillonnaire (ou apparente) :
du
νT = ρ l2 (12.30a)
dy
et pour la viscosité cinématique tourbillonnaire (ou apparente) de l’équation (12.23) :
du
ε = l2 . (12.30b)
dy
Il est à noter que la logueur de mélange l est une notion locale.
◮ Remarque 12.4 : Notons que l’équation de Prandtl, (12.30), pour la contrainte de cisaille-
ment dans un écoulement turbulent, est en fait insatisfaisante car elle implique que la viscosité
cinématique apparente, ε dans (12.30b), s’annul aux points où du/dy = 0, c’est-à-dire aux points où
la vitesse est maximale. Mais un tel résultat est certainement en contradiction avec non seulement
l’anyalyse physique, compte tenu du fait que la mélange provoquée par la turbulence ne s’annul
point là où la vitesse est maximale, mais également en contradiction avec les résultats obtenus
expérimentalement. ◭
simplement les fluctuations y disparaissent. Il vient alors, toujours selon Prandtl, que la
contrainte de cisaillement turbulent prend la forme :
2
2 2 du
τt = ρχ y (12.36)
dy
Ensuite, Prandtl supposa que la contrainte de cisaillement demeure constante, c’est-à-dire
τ = τy=0 = τ0 ce qui permet de réécrire l’expression pour la vitesse de frottement sous la
forme : r
τ0
u∗ = , (12.37)
ρ
et par conséquent
2
2 2 2 du
u∗ = χ y . (12.38)
dy
D’où :
du u∗
= . (12.39)
dy χy
En intégrant cette équation, il vient :
u∗
u= ln y + C (12.40)
χ
La constante d’intégration est à déterminée grace aux conditions à la paroi où elle sert à
raccorder la distribution de vitesse turbulente à celle dans la sous–couche laminaire. Ainsi,
on détermine C en appliquant la condition que u = 0 à une certaine distance y0 mesurée de
la paroi. D’où on pose :
ν
y0 = β , (12.41)
u∗
où β désigne une constante adimensionnelle. En rapportant β dans (12.40), on obtint :
u 1 h yu∗ i
= ln − ln β) (12.42)
u∗ κ ν
où (yu∗/ν) est un nombre de Reynolds et β = u∗ τy=0 /ν est une constante sans dimension
exprimant l’ordre de grandeur de la sous-couche laminaire, voir figure 12.2. κ est une
constante adimensionnelle à déduire des résultats expérimentaux.
On appelle la loi (12.42) loi logarithemique (universelle) de vitesse, trouvée séparément
par Von Kármán et Prandtl. Pourquoi universelle ? Car cette relation est indépendante de
nombre Reynolds caractérisant l’écoulement.
La loi de vitesse (12.42) fut dérivée pour décrire la distribution de vitesse dans une
conduite de section rectangulaire mais elle s’est avérée aussi valable pour une conduite
cylindrique.
La constante κ est ”indépendante” de la nature de paroi (rugueuse ou non–rugueuse) et
universelle. On appelle κ constante universelle de Von Kármaán, κ ≈ 0.4.
Notons qu’à l’encontre de κ, la valeur de β dépend de la nature de surface et est en fait
associée à la rugosité.
◮ Remarque 12.5 :
• La loi universelle de la répartition de vitesse, équation (12.40), n’est pas valable dans
la sous–couche laminaire où la contrainte de cisaillement turbulent devient trop petite
devant la contrainte de cisaillement laminaire.
• L’hypothèse de contrainte de cisaillement turbulent constant, équation (12.37), valable
seulement dans la sous–couche laminaire, implique une répartition linéaire de vitesse :
du
ρu2∗ = τ0 ∼
= τxy = µ . (12.43a)
dy
D’où
u u∗ y
= . (12.43b)
u∗ ν
• L’épaisseur de la sous–couche laminaire est donnée par
δ∼= 5(ν/u∗ ) (12.44)
et par conséquent 0 < u∗ y/ν < 5. ◭
Il est commode de poser
u
u+ = , (12.45a)
u∗
yu∗
y+ = (12.45b)
ν
et réécrire l’équation (12.42) sous la forme
u+ = A ln y + + B (12.46a)
où
1 1
A= = 2.5; B = − ln β (12.46b)
κ κ
En dérivant la loi (12.42) seules les tensions (contraintes) de Reynolds ont été prises en
compte; (12.42) peut donc être vue comme une approximation asymptotique uniquement
valable pour un grand nombre de Reynolds.
Quand le de Reynolds est plus petit, l’influence du frottement laminaire s’étend à
l’extérieur de la sous–couche laminaire, et l’expérience montre qu’il existe une loi de puis-
sance pour la distribution de vitesse :
1/n
u+ (y + ) = Cy + . (12.47a)
où l’exposant n est approximativement égale à 1/7, mais varie dans certain mesure avec le
nombre de Reynolds.
La loi logarithmique de répartition de vitesse est également valable loin de la paroi. Si
u = u = Umax = U∞ en y = δ, on obtient alors pour la constante de l’intégration C (voir
(12.40)) :
U∞ 1
= ln δ + C
u∗ χ
et par conséquent on peut exprimer la répartition de vitesse en fonction de la différence de
vitesse :
U∞ − u 1 δ
= ln . (12.48)
u∗ χ y
Écoulements compressibles
13.1. Introduction
On dit qu’un écoulement est compressible dès que la vitesse caractéristique y devient
de l’ordre de (ou supérieure à) la vitesse du son dans le milieu fluide. Deux phénomènes
caractérisent alors l’écoulement des écoulements incompressibles : le premier prend la forme
d’une discontinuité (un saut ou un changement brutale) dans les propriétés de l’écoulement
appelé onde de choc; le deuxième relève de l’étranglement de l’écoulement qui se manifeste
quand les conditions en aval, au-delà d’une valeur (ou valeurs) critique(s), n’ont aucune
effet sur les conditions en amont.
Des écoulements compressibles sont rencontrés dans des nombreaux processus naturels
et technologiques. Quant au fluide, il peut être l’air, la vapeur, de gaz naturel, l’azote,
l’hélium ou d’autre fluide.
◮ Remarque 13.2 : Le front d’une telle onde prend localement la forme d’un plan normale à la
direction de propagation. Le front d’une onde engendrée par une source ponctuelle est sphérique.
◭
ϕ(x, t) = f (x − a0 t) + g(x + a0 t)
qui représente une onde progressive plane. Les autres grandeurs (ρ′ , p′ , u) ont, eux aussi,
des solutions ayant la même forme que cette relation. Pour fixer les idées, supposons que
g = 0. Il vient alors que la valeur de toute grandeur (ρ′ , p′ ou u) portée par une telle onde
reste constante à une valeur η = x − a0 t = constante quelque soit x et t pour une c donnée.
Cela signifie que l’onde se propage dans le sens des x positifs car t est toujours positif. En
revanche, une onde ayant la forme g(x + a0t) représente une onde se propageant dans le sens
négatif des x.
En posant ϕ = f (x − a0 t) pour le potentiel de vitesse l’on obtient :
∂ϕ
u= = f ′ (x − a0 t)
∂x
∂ϕ
p′ = −ρ0 = ρ0 a0 f ′ (x − a0 t).
∂t
D’où
p′ = ρ0 a0 u (13.12)
Cette relation montre que les oscillations de vitesse ont le même signe que celles de pression.
En combinant (13.12) avec (13.8) on obtient une relation entre la vitesse et les oscillation
en masse volumique :
a0 ρ′
u= . (13.13)
ρ0
compression, p > p0
compression, p > p0
compression, p > p0
compression, p > p0
compression, p > p0
détente, p < p0
détente, p < p0
détente, p < p0
détente, p < p0
sens de propagation
Figure 13.2. Visulisation d’une onde sonore, photo prise de livre : David
C. Knight & Franklin Watts, The First Book of Sound : A Basic Guide to
the Science of acoustics, Inc. New York (1960), p. 80.
Nous avons vu en Thermodynamique que les chaleur spécifiques peuvent être exprimées
sous la forme2
∂s ∂s ∂s
cv = T =T , cp = T compte tenu de v = 1/ρ
∂T v ∂T ρ ∂T p
A partire de ces deux relations on peut démontrer la relation de Reech
κT
γ=
κs
où κT est la compressibilité isotherme. Ainsi on peut écrire pour la célérité :
1/2
γ
a0 = . (13.14a)
ρ0 κT
Pour un gaz parfait, l’on obtient alors :
1/2
p0
a0 = γ , (13.14b)
ρ0
ce qui nous permet d’évaluer la célérité en fonction des conditions locales de température
et de pression.
De
ρ = −p∇ · −→
v − ∇(λ∇T ) + Φ (13.15)
Dt
où Φ représente la dissipation thermique produite par les forces visqueuses, λ la conductivité
thermique du fluide, T la température et e l’énergie interne par unité de masse. Comme on
s’intéresse aux ondes sonores, on pose :
e = e0 + e′ , T = T0 + T ′
tels que e′ ≪ e0 et T ′ ≪ T0 , et l’on considère le cas d’un fluide parfait ce qui nous permet
de négliger la dissipation thermique le transfert thermique par conduction. Notons que
cette dernière s’annule à tout cas dans un processus isentropique qui est en effet le cas
d’ondes sonores. En portant ces relation de l’équation d’énergie, l’on obtient au premier
ordre d’approximation
De′
ρ0 = −(p0 + p′ )∇ · − →v ′ = −(p0 + p′ )∇ · −→
v (13.16)
Dt
où le terme en p′ a été retenu car l’énergie cinétique est représentée par un terme quadratique
en v ′ . Ici, nous avons posé − →
v′ =− →v comme indiqué précédemment, voir équations (13.7a)
et (13.7b). La première équation fournit
1 Dρ′
∇·−
→
v =−
ρ0 Dt
2Voir polycopié de cours de Thermodynamique, chapitre 4, eqs (4.14) et (4.15)
1 2
ρ0 e′ = κs p0 p′ + κs p′ (13.18a)
2
où la constante de l’intégration a été déterminée de l’état (.)0 . Noter que le premier terme
reflet le travail des forces de pression produit par la propagation de son. Quant au terme
quadratique en p′ , il désigne ce que l’on appelle l’énergie acoustique potentielle et prend la
forme de travail dû uniquement aux oscilations en pression et masse volumique.
13.3.3. Onde sonore d’une source mobile. On considère maintenant une source
sonore S en mouvement, à une vitesse constante U, dans un fluide au repos s’étendant à
l’infini. Il existe trois cas à distinguer selon le rapport entre la vitesse de source et la vitesse
de son.
U <a U =a U >a
at at 2α U
U U
at
S S S
Ut Ut Ut
U < a : vu que la distance parcourue par la source Ut dans ce cas est inférieure à celle
parcourue par le front d’onde at, les fronts d’ondes sonores émises par la source au
cours de temps deviennent emboı̂tés.
U > a : la distance parcourue par la source Ut est supérieure à celle parcourue par le front
d’onde at. Les ondes émises par la source au cours de son mouvement dans ce cas
forme une enveloppe conique dont le demi angle au sommet est égale à
at a 1
sin α = = = . (13.19)
Ut U M
On appelle le nombre M = U/a le nombre de Mach et α l’angle de Mach.
U = a : ce cas représente la limite intermédiaire entre les deux cas précédents lorsque les
fronts de tous les ondes émises par la source au cours de son mouvement s’emboı̂tent
à un seul point donné par la position de source sonore en mouvement.
up > c
u
111111111111111111111111111111111111111
000000000000000000000000000000000000000 x
000000000000000000000000000000000000000
111111111111111111111111111111111111111
000000000000000000000000000000000000000
111111111111111111111111111111111111111
10
000000000000000000000000000000000000000
111111111111111111111111111111111111111
up 10 c
000000000000000000000000000000000000000
111111111111111111111111111111111111111
up 10
000000000000000000000000000000000000000
111111111111111111111111111111111111111
1010
000000000000000000000000000000000000000
111111111111111111111111111111111111111 u=0
000000000000000000000000000000000000000
111111111111111111111111111111111111111
ρ2 , p2 0
1
000000000000000000000000000000000000000
111111111111111111111111111111111111111
ρ1 , p1
10
000000000000000000000000000000000000000
111111111111111111111111111111111111111
000000000000000000000000000000000000000
111111111111111111111111111111111111111
Figure 13.4. Onde de choc prouduite unidimensionnelle.
Analysons maintenant l’écoulement dans un repère lié à l’onde en ajoutant une vitesse
égale à −c au fluide. Pour appliquer les principes de la conservation de masse et de quantité
de mouvement on considère un volume de contrôle entourant l’onde de choc, comme illustré
dans la figure suivante :
u1 = c
u
u2 = up − c
x
000000000000000000000000000000000000000
111111111111111111111111111111111111111
u2 = up − c 1010
000000000000000000000000000000000000000
111111111111111111111111111111111111111
000000000000000000000000000000000000000
111111111111111111111111111111111111111c
10
000000000000000000000000000000000000000
111111111111111111111111111111111111111
0
1
000000000000000000000000000000000000000
111111111111111111111111111111111111111
ρ2 , p2 10 ρ1 , p1
000000000000000000000000000000000000000
111111111111111111111111111111111111111
10
000000000000000000000000000000000000000
111111111111111111111111111111111111111
000000000000000000000000000000000000000
111111111111111111111111111111111111111 u1 = c
On obtient alors :
ρ1 cS = ρ2 (up − c)S (13.20a)
et :
− ρ1 c2 S + ρ2 (up − c)2 S = (p1 − p2 )S (13.20b)
où S est la section de piston. En combinant ces deux équations l’on obtient :
ρ21 c2 ρ1 ρ1
JpK = p2 − p1 = ρ1 c2 − = (ρ2 − ρ1 ) c2 = JρKc2 (13.20c)
ρ2 ρ2 ρ2
où J.K désigne le saut dans la valeur de variable à travers l’onde de choc. Ainsi, la vitesse
de choc est donnée par
1/2
ρ2 JpK
c= (13.20d)
ρ1 JρK
D’après cette équation, on note que la vitesse de propagation d’une onde de choc dépend
des conditions de pression et de densité en aval et en amont de choc. Notons aussi que
quand p2 → p1 , ρ2 → ρ1 , et par la suite cette formule tend vers la forme suivante :
1/2 1/2
∼ ∆p ∼ ∂p
c= = = a, vitesse de son (13.20e)
∆ρ ∂ρ
La courbe établie sur cette relation est souvent dénommée adiabate dynamique du gaz pour
la distinguer de courbe isentrope basée sur
γ
p2 ρ2
= .
p1 ρ1
Ces deux courbes sont représentées sur la figure 13.6.
Notons qu’une singularité s’obtient quand
ρ2 γ+1
= .
ρ1 γ−1
10
γ
p2 ρ2
=
8 p1 ρ1
6 Équation (13.28)
p2 /p1
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
γ−1
ρ1 /ρ2
γ+1
Compte tenu de l’équation d’état d’un gaz parfait, l’équation d’énergie (13.22c) peut s’écrire
sous la forme :
γ p1 1 2 γ p2 1 2 γ + 1 a2c
+ u1 = + u = (13.31)
γ − 1 ρ1 2 γ − 1 ρ2 2 2 γ − 1 2
Or, la différence de vitesse (d’après (13.22a) et (13.22b)) s’exprime par :
p2 − p1 p2 p1
u1 − u2 = = − (13.32)
ρ1 u1 ρ2 u2 ρ1 u1
En utilisant (13.31), on peut trouver des expressions pour le premier et deuxième termes
du deuxième membre de (13.32) :
p1 γ + 1 a2c γ−1 p2 γ + 1 a2c γ−1
= − u1 , = − u2
ρ1 u1 2γ u1 2γ ρ2 u2 2γ u2 2γ
Ainsi, l’équation (13.29a) se transforme en :
γ+1 2 1 1 γ−1
u1 − u2 = ac − + (u1 − u2 ) (13.33)
2γ u2 u1 2γ
D’où, l’on obtient :
γ + 1 a2c γ −1
(u1 − u2 ) −1+ =0
2γ u1 u2 2γ
dont les solutions sont u1 = u2 , (une solution triviale) et :
p2 − p1
u1 u2 = a2c = , La relation de Prandtl du choc (13.34)
ρ2 − ρ1
1
cp T + u2 = cp T0 (13.35b)
2
où nous admis que les chaleur spécifiques restent constante. Or compte tenu de la relation
thermodynamique R = cp − cv = cp (γ − 1)/γ pour un gaz parfait, et la célérité du son locale
a2 = γp/ρ = γRT , l’équation (13.35b) peut s’écrire, après division par cp T , sous la forme :
γ − 1 u2 T0
1+ 2
= (13.35c)
2 a T
Alors, en introduisant le nombre de Mach M = u/a dans cette équation l’on obtient :
T0 γ−1 2
=1+ M (13.36)
T 2
Tc a2 2
= 2c = , (13.40)
T0 a0 γ+1
γ/(1+γ)
pc 2
= , (13.41)
p0 γ+1
1/(1+γ)
ρc 2
= (13.42)
ρ0 γ+1
1
T /T0
p/p0
ρ/ρ0
0.8
0.6
0.4
0.2
0
0 2 4 6 8 10
Nombre de Mach, M
Figure 13.7. Évolution des proprietés physiques par rapport aux conditions
de stagnation avec le nombre de Mach ; un gaz parfait à γ = 1.4
13.6.2. Relations à faible nombre de Mach. À faible nombre de Mach, par ex-
emple M ≤ 0.1, on peut utiliser le développement de Taylor pour trouver de bonnes ap-
proximations mettant en évidence l’effet de compressibilité sur l’écoulement. Ainsi, il suffit
d’appliquer le développement polynôme :
n(n − 1) 2 n(n − 1)(n − 2) 3
(1 + x)n = 1 + nx + x + x +···
2! 3!
aux expressions précédentes pour p0 /p et ρ0 /ρ. On trouve :
p0 γ γ γ(2 − γ) 6
= 1 + M2 + M4 + M +··· (13.43)
p 2 8 48
ρ0 1 (2 − γ) 4 (2 − γ)(3 − 2γ) 6
= 1 + M2 + M + M +··· (13.44)
ρ 2 8 48
D’où on obtient les expressions normalisées suivantes :
p0 − p γ 2 γ 4 γ(2 − γ) 6
= M + M + M +··· (13.45)
p 2 8 48
ρ0 − ρ 1 2 (2 − γ) 4 (2 − γ)(3 − 2γ) 6
= M + M + M +··· (13.46)
ρ 2 8 48
Quant à la chute de pression (p0 − p) normalisée par l’énergie cinétique ρu2 /2), elle peut
être déterminée comme suite :
p0 − p p0 − p
1 2
= 1
2
ρu 2
ρM 2 a2
p0 − p
= 1
2
ρM 2 (γp/ρ)
p0 − p 2
=
p γM 2
Ainsi, en multipliant l’expression (13.45) par (2/γM 2 ) on obtient l’expression recherchée
pour la chute de pression :
p0 − p 1 2 (2 − γ) 2
1 = 1 + M + M +··· (13.47)
2
ρu2 |4 24
{z }
correction de compressibilité
M2
z}|{
M2 ρu2 γ 1 dA (γ − 1)M dM
A(1 − M 2 ) − 2
= 1 2
γp A (1 − M ) dx
1 + 2 (γ − 1)M dx
D’où :
1 dA M2 − 1 dM
= 1
(13.53)
A dx M 1 + 2 (γ − 1)M dx
2
Tuyère de Laval
p0
ρ0 dA
=0
dx
T0
Supersonique M > 1 3
0 xc x
M (b)
3 Valeurs
décroissanttes
de ps
M =1
2′
2
1′
0 xc x
Figure 13.9. Variations de la pression statique, (a), et de nombre de Mach,
(b), dans une tuyère convergente–convergente. p0 désigne la pression de stag-
nation (supposée constante) régnant à l’entrée de tuyère, ps la pression sta-
tique à la sortie de tuyère.
parlant) accélérer l’écoulement et conduit à l’accroissement de nombre de Mach. Par contre, une
augmentation de la section conduit à une baisse de vitesse et de nombre de Mach. ◭
∇ · (a~b) = ~b · ∇a + a∇ · ~b (A.1)
∇ ∧ (a~b) = (∇a) ∧ ~b + a∇ ∧ ~b (A.2)
∇ · (~a ∧ ~b) = ~b · (∇ ∧ ~a) − ~a · (∇ ∧ ~b) (A.3)
∇ ∧ (~a ∧ ~b) = (~b · ∇)~a + ~a(∇ · ~b) − ~b(∇ · ~v ) − (~v · ∇)~b (A.4)
∇(~a · ~b) = (~a · ∇)~b + (~b · ∇)~a + ~a ∧ (∇ ∧ ~b) + ~b ∧ (∇ ∧ ~a) (A.5)
(~a · ∇)~a = (∇ ~ 1 ~a2 )
~ ∧ ~a) ∧ ~a + ∇( (A.6)
2
∇ · (∇ ∧ ~a) = 0 (A.7)
∇ ∧ (∇a) = 0 (A.8)
∇ ∧ (∇ ∧ ~a) = ∇(∇ · ~a) − ∇2~a (A.9)
∇ ∧ (~a · ∇~a) = (∇ ∧ ~a) (∇ · ~a) + ~a · ∇ (∇ ∧ ~a) − (∇ ∧ ~a) · ∇~a (A.10)
Soit S une surface délimitant un volume V , C une courbe délimitant une surface S, ~n le
vecteur unitaire normal extérieur à un élément dS de S et ~r = (x, y, z)t . Alors
Z Z
a ~ndS = ∇a dV (A.11)
S V
Z Z
~n · ~a dS = (∇ · ~a)dV (A.12)
ZS ZV
~n ∧ ~a dS = (∇ ∧ ~a)dV (A.13)
SZ V Z
~n ∧ (∇a)dS = ad~r (A.14)
Z S ZC
Soit un volume materiel D(t) délimité par la surface ∂D(t) ; D(t) pouvant se déplacer
et se déformer. À l’instant t0 , on fait confondre D(t) avec un volume de contrôle V délimité
lui même par la surface S ; à l’instant t0 + δt, D(t) se confonde avec un autre volume de
contrôle V ′ délimié par S ′ . Soit v(~r, t) la vitesse de fluide en un point (~r, t) appartenant à
la surface ∂D(t), voir figure 2.1.
~n
III D(t0 + δt), V ′
D(t0 ), V II
~n
I
~n
Soit l’intégrale
Z
F (t) = f (~r, t) dV
D(t)
où f (~r, t) est une propriété physisque quelconque associée au fluide et variant en espace et
en temps. Alors, il vient
Nous écrivons dans ce qui suit les équation de la conservation de la masse et Navier–
Stokes dans les coordonnées cartésiennes, cylindriques et sphériques.
∂u ∂u ∂v
σxx = −p + 2µ σxy = µ +
∂x ∂y ∂x
∂v ∂w ∂u
σyy = −p + 2µ σzx = µ + (C.1)
∂y ∂x ∂z
∂w ∂v ∂w
σzz = −p + 2µ σyz = µ +
∂z ∂z ∂y
Équations de Navier–Stokes
∂u ∂u ∂u ∂u 1 ∂p ∂2u ∂2u ∂2u
+u +v +w = fx − +ν + + , (C.2a)
∂t ∂x ∂y ∂z ρ ∂x ∂x2 ∂y 2 ∂z 2
∂v ∂v ∂v ∂v 1 ∂p ∂2v ∂2v ∂2v
+u +v +w = fy − +ν + + , (C.2b)
∂t ∂x ∂y ∂z ρ ∂y ∂x2 ∂y 2 ∂z 2
∂w ∂w ∂w ∂w 1 ∂p ∂2w ∂2w ∂2w
+u +v +w = fz − +ν + + 2 . (C.2c)
∂t ∂x ∂y ∂z ρ ∂z ∂x2 ∂y 2 ∂z
∂u ∂v ∂w
+ + = 0, (C.3)
∂x ∂y ∂z
M
r
θ
y
O
∂vr 1 ∂vr ∂vθ vθ
σrr = −p + 2µ σrθ = µ + −
∂r r ∂θ ∂r r
∂vx ∂vx ∂vr
σxx = −p + 2µ σxr = µ + (C.4)
∂x ∂r ∂x
1 ∂vr vr ∂vθ 1 ∂vx
σθθ = −p + 2µ + σθx = µ +
r ∂θ r ∂x r ∂θ
Équation de Navier–Stokes
M
ϕ
r
O z
θ
y
Tenseur de contraintes
∂vr 1 ∂vr ∂vϕ vϕ
σrr = −p + 2µ σrϕ = µ + −
∂r r ∂ϕ ∂r r
1 ∂vθ 1 ∂vϕ
σθθ = −p + 2µ σϕθ = µ
r sin ϕ ∂θ r sin ϕ ∂θ
(C.7)
vr vϕ ctg ϕ 1 ∂vθ vθ ctg ϕ
+ + + −
r r r ∂ϕ r
1 ∂vϕ vr ∂vθ 1 ∂vr vθ
σϕϕ = −p + 2µ + σθr = µ + −
r ∂ϕ r ∂r r sin ϕ ∂θ r
Équation de Navier–Stokes
Il vient, d’après le théorème de transport de Reynolds– voir annexe B- que le taux temporel
de variation de E s’écrit sous la forme :
Z Z
dE d D(ρE ) −
→
= ρE dV = + ρE ∇ · v dV (D.2)
dt dt D(t) V Dt
Selon le premier principe de la Thermodynamique, la variation temporelle de l’énergie E
est donnée par :
dE dQ dW
= + (D.3a)
dt dt
|{z} dt
|{z}
chaleur reçue travail reçu
par unité de temps par unité de temps
Z Z
D(ρE ) −
→ −
→ −
→ →
+ ρE ∇ · v dV = −∇ · (λ∇T ) + ∇ · (−
→
v ·−
→
σ)+ρf ·−
v dV, (D.4)
V Dt V
valable quelque soit V . D’où on tire l’équation aux dérivée partielles suivante pour la
conservation d’énergie :
D(ρE ) −
→ −
→ →
+ ρE ∇ · −
→
v = −∇ · (λ∇T ) + ∇ · (−
→
v ·−
→
σ)+ρf ·−
v (D.5)
Dt
On peut simplifier encore cette équation en faisant usage de l’équation de Navier–Stokes
exprimée sous la forme :
−
∂→
v 1 2 −
→ −
→ −
→ −
→
ρ +∇ v − v × ω = −∇p + ρ f + ∇ · −
−
→ −
→ →
τ = ρf +∇·− →
σ (D.6)
∂t 2
Dρ
+ ρ∇ · −
→
v =0 (D.7)
Dt
−
→ −
→
→ −
− →
où −
→
τ =pI +− →σ est le tenseur de contraintes visqueuses.
Ensuite, on projette l’équation (D.6) sur −
→
v (sur une ligne de courant) :
D 1 2 −
→ → −
→
ρ v = −− →v · ∇p + ρ−
→v · f +− v ·∇·− →τ (D.8a)
Dt 2
De −
→ −
→
ρ = − p∇ · −
→ v ·−
v − ∇ · (λ∇T ) + ∇ · (−
→ →
τ )−−v ·∇·−
→ →
τ (D.9)
Dt
|{z} | {z } | {z } | {z }
2 3 4
1
où
1 : variation de l’énergie interne d’une particule en mouvement par unité de temps,
2 : puissance de travail de pression,
3 : puissance thermique échangée par conduction,
4 : puissance de dissipation visqueuse.