cr1 Parcours Formation Langue Orale Oct15

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LANGUE ORALE ET STRUCTURATION DE LA LANGUE DE LA MATERNELLE AU CYCLE 3

Les gestes professionnels à acquérir pour enseigner la langue orale


Parcours thématique de formation, circonscription de Saint-Valery-en-Caux
Octobre 2015

Accueil
A - Les représentations de l’oral :
- La place de l’oral dans la société
- Le statut de l’oral à l’école

B - Lecture et analyse des IO 2008 (+ socle commun): la maternelle, le cycle 2, le cycle 3

C - Types de discours et structures langagières

D – Les obstacles à la mise en œuvre de l’oral et les leviers pour les dépasser

Bibliographie

Accueil
1 - Un conte
La mère des contes
Il était une fois, avant la première fois, un pays qui était le premier pays du monde.
Dans ce pays, il y avait une forêt.
Dans cette forêt, il y avait un chemin.
Au bout de ce chemin, il y avait une maison.
Dans cette maison, vivaient le premier homme et la première femme.
Ils vivaient là, dans le silence de la nature, entourés d’arbres et d’animaux, les jours rythmés par la lumière du soleil et de la
lune, bercés par le bruit du vent et de la pluie.
Mais ce n’était pas la monotonie des jours qui rendaient le femme triste. Non ! C’était l’homme… Il avait le caractère brutal,
aussi broussailleux qu’un buisson d’épines.
Chaque matin, il quittait la maison, prenait sa hache pour abattre des arbres et le soir, quand il rentrait, il posait sa hache
devant la maison, ouvrait et refermait la porte, prenait le gros bâton noueux placé dans l’angle du mur et frappait sa femme.
Alors seulement, alors qu’il l’avait bien frappé, il reposait son bâton et déposait un baiser furtif sur le front de sa femme et
grognait un bonsoir inaudible.
Cela dura mille jours, cela dura mille nuits, cela dura mille roustes. Au mille et unième matin, la femme accompagna son
homme sur le pas de la porte, le regarda partir sa hache sur l’épaule et sourit. Ce matin n’était pas un matin comme les autres.
Ce matin-là, elle avait senti le nouvelle vie en elle. Elle attendait un enfant, un petit d’elle, un autre elle-même. Elle l’imaginait
déjà, le berçant de ses douces mélopées.
Puis, un nuage assombrit son visage. Cet enfant, ce bonheur à venir, il fallait qu’elle le protège… Comment lui éviter les
coups ? Elle y pensa toute la journée mais quand son homme rentrerait, elle savait ce qu’elle allait faire.
Le soir, il revint, posa sa hache devant la porte, ouvrit et referma la porte, attrapa son bâton noueux, le leva sur sa femme… A
ce moment-là, elle l’arrêta, lui dit de s’asseoir, qu’elle avait une histoire à lui raconter et qu’il aurait bien le temps de la battre
après.
Surpris, il s’assit. Sa femme ne savait pas ce qu’elle allait dire mais, dès qu’elle ouvrit la bouche, les mots coulèrent comme une
source. L’histoire dura jusqu’à l’aube. Quand le soleil apparut, l’homme posa son bâton, repris sa hache et repartit.
Lorsqu’il revint le soir, il posa sa hache devant la porte, ouvrit et referma la porte, attrapa son bâton noueux, le leva sur sa
femme… A ce moment-là, elle l’arrêta, lui dit de s’asseoir, qu’elle avait une autre histoire à lui raconter et qu’il aurait bien le
temps de la battre après. Subjugué, il resta là, le bâton en l’air… L’histoire dura jusqu’à l’aube. Quand le soleil apparut, l’homme
posa son bâton, repris sa hache et repartit.
Et il en fut ainsi tous les soirs durant neuf mois. Au bout du 9 ème mois, la femme mit au monde un garçon. Lorsque l’enfant parut,
l’homme apprit à l’aimer et à aimer sa femme.
Au bout du 9ème mois, en même temps que l’enfant naquit, les contes apparurent.
Cette femme, dont l’histoire a oublié le nom, nous ne devons pas l’oublier.
Grâce à elle , les bâtons n’ont plus la parole et les histoires courent le monde.

Hélène Canu, CPC StValery-en-Caux 1


2 - Faire connaissance : ronde des prénoms
Repérage de stratégies de mémorisation, de techniques langagière propres à ce type d’oral et de
l’« enjeu en jeu ».

3 – Le jeu des phrases à dire


- Quand Laurent s’éveilla, le ciel était si clair, si vaste que ça aurait été triste de faire demi-tour.
- Le jour de la fête dura deux jours sans soir, à cause de tous les lampions qui éclairaient la vallée.
- De l’autre côté, c’est la grande ville. Le ciel est rouge.
- J’arrive dans cinq minutes !
- Le dîner se poursuit très tard, chacun reprend de la soupe trois fois.
- Maintenant, ils s’assoient tous en cercle autour de la cheminée. Ils se racontent des blagues, ils discutent.
- Au bout de quelques instants, il sentait une petite faim lui chatouiller l’estomac.
- Il était seul, à présent, totalement seul dans la grande forêt.
- Il comprit qu’il n’aurait sans doute plus jamais d’amis.
- Alors, il fut pris d’une immense tristesse et se mit à pleurer.
- Elle sort. Elle donne des coups de pied dans les arbres et dans les pierres. Elle est de très mauvaise
humeur.
- Le garçon remet tout à sa place. Il fabrique aussi une échelle pour ranger les casseroles hautes, et il passe
la serpillière.
- Ce qu’il y a, avec les secrets, c’est que ce sont des choses qu’on ne doit pas voir.
- Il espéra très fort que le secret lui tomberait du ciel, il espéra si fort que, finalement, il s’endormit.
- Ils se marient et ils ont beaucoup d’enfants.
- Le mercredi après-midi ils se promènent dans la forêt, en famille.
- Je crois que je vais faire un gâteau. Tu veux bien m’expliquer la recette ?
- Vous imaginez la suite : l’un veut des navets, l’autre propose du chou, puis chacun court chez lui et
rapporte des légumes, des légumes pour tous les goûts.
- C’est un matelas magique, il est toujours là quand on a besoin de lui.
- De l’autre côté, il y a un désert tout noir. Noir en haut, noir en bas, noir à droite et à gauche. Curieux
endroit !
- Heureusement, après un virage, le chemin s’arrêta tout seul dans une jolie vallée.
- Mais quand ce fut la nuit, il se sentit moins fier, parce qu’il faisait noir, parce qu’il avait froid et aussi parce
qu’il imaginait sa maman inquiète.
- C’est un secret. - Et c’est quoi comme secret ? - Je ne peux pas te le dire, sinon ce ne sera plus mon
secret.
- Laisse-nous t’accompagner, juste une fois !
Apprendre sa phrase, la dire oralement lors d’une marche (sur un temps d’arrêt)
Dire sa phrase à un autre lors d’une marche ( sur un temps d’arrêt)
Ne plus dire sa phrase à vois haute mais la « gestuer »
Rectangle de parole à traverser
Au hasard, mettre des phrases ensemble et les théâtraliser. Changer de phrases.

Hélène Canu, CPC StValery-en-Caux 2


A - Les représentations de l’oral

Définition de l’oral (Larousse)


oral, adjectif (Féminin ale. Pluriel aux. )
- Qui se fait par la parole, par opposition à écrit : Déposition orale.
- Qui concerne la bouche, en tant qu'organe : Administrer un médicament par voie orale.
- Se dit d'une voyelle ou d'une consonne dont l'émission comporte un écoulement de l'air expiré
par la seule cavité buccale. (i, ou…)
- Relatif au stade oral (stade de la sexualité infantile décrit par Sigmund Freud en 1905 – jusqu’à
18 mois)
Pour une définition du « savoir parler » Laurence Lentin
L’enfant « sait parler » lorsqu’il maîtrise un fonctionnement syntaxique lui permettant d’énoncer
explicitement au moyen du seul langage verbal une pensée ou un enchaînement de pensées en ou hors
situation.

A1 - Quel est statut de l’oral dans la société ?

Des enjeux :
- politiques et sociaux : participer aux débats, acquérir des attitudes pour être des acteurs sociaux
responsables,
- d’insertion professionnelle : lors des épreuves orales d’examen, des entretiens d’embauche,
savoir à qui je parle, dans quelles conditions je parle
- scolaires : en référence au statut d’élève, à sa posture

Quels types de discours ?


La fonction du La fonction du La fonction du
Le type de Le type de Le type de
langage langage langage
(pour…) discours (pour…) discours (pour…) discours
Pour
- agir
Pour
- répondre
- donner à voir
Pour - résoudre
- identifier
- raconter - comprendre
- représenter
- se distraire - aider
- imaginer Narratif - décrire Descriptif - se souvenir Informatif
- préciser
- s’émouvoir - apporter ou
- inventorier
- relater chercher des
- observer
connaissances
- constater
- rechercher
- transmettre
Pour
Pour
- comprendre
- donner un
- faire comprendre
ordre Discuter pour
- agir
- décoder un - choisir
- modifier
ordre - s’entendre
- améliorer
- demander - faire des
- réparer
- ordonner concessions
- transformer Explicatif - expérimenter Injonctif - convaincre Argumentatif
- apporter des
un ordre pour - défendre
connaissances sous forme
faire, pour - modifier une
de démonstrations
découvrir, pour opinion
- expliciter
faire faire d’autrui
- donner des exemples
(demandes,
- commenter
consignes…)
- illustrer
Pour
-s’amuser
- jouer Poétique
- inventer
- réciter

Hélène Canu, CPC StValery-en-Caux 3


Le catalogue des idées reçues sur l’oral et des arguments les réfutant
In Maîtriser l’oral – Ch. Mairial et P. Blochet – Magnard 1998

L’oral favorise les Si l’on veut permettre aux élèves de ne pas tomber dans les pièges de ceux qui manient le
hypocrites et verbe, il faut leur donner au moins les mêmes armes pour combattre ceux qui jouent trop
démagogues facilement du langage et de ses subtilités.
Celui qui dispose de ces subtilités de langage est moins facile à convaincre et à duper, moins
L’oral produit des enclin à l’obéissance aveugle. Il force autrui à produire des arguments de meilleure qualité. On
contestataires forme ainsi l’esprit critique des élèves et non leur esprit de critique qui est la marque de ceux
qui manquent souvent d’argumentation solide.
Il y a plusieurs niveaux d’écrits qui n’obéissent pas tous à la même norme. Il en va de même
pour l’oral. L’essentiel est que l’émetteur (scripteur ou locuteur) prenne la mesure de la
L’oral est moins
situation de communication dans laquelle il est engagé. Toute situation de communication
rigoureux que l’écrit exige de celui qui est impliqué une norme. Le problème est que cette norme change selon la
situation de communication, qu’elle soit écrite ou orale.
Ce n’est pas une lacune mais au contraire un atout pour que le locuteur exprime au mieux sa
L’oral est plus
pensée, en la reformulant de manière plus subtile et plus souple jusqu’à ce qu’il y ait une
polymorphe meilleure réception de la part de son interlocuteur.
[…] C’est oublier un peu vite que les anciens véhiculaient leur savoir par l’oral. Les grecs
récitaient des chants entiers de ces immenses épopées que sont l’Iliade et l’Odyssée. La
L’oral incite au
démocratie athénienne s’est constituée à l’Agora où chaque citoyen pouvait publiquement
bavardage débattre des problèmes concernant la cité. A la Sorbonne et dans les universités médiévales,
l’enseignement était dispensé à l’oral…
Affirmer cela, c’est oublier que Victor de l’Aveyron, l’enfant sauvage, n’a jamais été capable
« Il n’est pas besoin de d’articuler plus de trente mots, pour la plupart des monosyllabes, qui ont fonctionné plus
travailler l’oral, c’est comme des stimuli pour satisfaire des besoins primaires que comme des actes sociaux. Si le
naturel » désir de communiquer semble inné, comme le fait remarquer Jérôme Bruner, la capacité à
communiquer grâce au langage articulé apparaît bien comme un acquis social et culturel.
L’oral est l’exutoire du Si c’est cet oral qui circule dans la classe, c’est, à coup sûr, la faute de l’enseignant qui n’a pas
« café du commerce » su nourrir la culture de ses élèves et fixer le niveau de ses exigences.
Celui qui doit parler, Ou bien c’est la meilleure façon de ne pas permettre aux élèves de communiquer ou bien, dans
c’est l’enseignant car lui le meilleur des cas, les élèves ne s’expriment que dans un seul registre. Mais, en vérité, si la
seul possède le parole ne doit être que magistrale, les élèves sauront lui opposer des manœuvres salutaires
« langage élaboré de pour eux : bavardage, sinon chahut ou alors – et c’est plus pernicieux – silence qui est la
manifestation de leur force d’inertie.
l’adulte cultivé »
C’est le rôle de la famille
Etant donné le nombre de compétences mises en jeu dans la production orale, on peut douter
d’apprendre à parler, que des personnes qui ont le seul titre de mère puisse enseigner l’oral.
pas de l’école
[…] L’oral est expression corporelle et communication immédiate. Même l’exposé scientifique
L’oral est chargé de trop présenté, de la manière la plus triste, manifeste par la sécheresse du ton et la raideur du corps
d’affectivité l’expression d’une volonté et d’une sensibilité particulières. L’erreur serait de jouer une farce
comme une tragédie et de « parler comme un livre ».
Il ne faut pas oublier les spécificités de ces deux modes de communication. Ce serait
L’oral, c’est le dangereux des points de vue pédagogique et social. A vouloir oublier ces différences, nombre
transcodage de l’écrit et de locuteurs ont surpris leurs auditeurs et beaucoup d’écrivains ont désemparé leurs lecteurs. Il
inversement suffit de lire Le petit Nicolas de Goscinny pour s’apercevoir de la difficulté de lire un oral
transcrit.
L’essentiel, c’est la
Si on oublie aussi de structurer le langage des enfants, il y a toutes les chances qu’on en reste
libération plus que la au bavardage du café du commerce et à la seule manifestation du relationnel.
structuration
Sans nier la possibilité de l’une ou l’autre de ces difficultés, il faut bien avouer que la première
est aussi éculée que le fameux « handicap socioculturel » qui a bien servi d’alibi dans des
situations jugées difficiles. La seconde est souvent utilisée lorsque, par exemple, l’enfant a des
« S’il ne parle pas bien, difficultés d’articulation ou de prononciation, qu’il confond les [p] et [b]… Et chacun de crier au
retard, alors que cet état est au contraire tout à fait normal au cycle 1, parfois encore existant
c’est qu’il a un problème au cycle 2 et même au cycle 3. […]Si l’enfant ne parle vraiment pas, est-ce qu’on s’est
affectif ou un retard » demandé s’il parlait chez lui et, si oui, pourquoi il ne parlait pas en classe ? Peut-être le
langage qu’on lui demande de parler à l’école n’est-il pas le même ? peut-être la situation et les
locuteurs sont-ils aussi différents ? Cela ne veut pas dire que l’enseignant doit parler à l’enfant
comme on lui parle à la maison. Mais faut-il encore qu’il en tienne compte.
C’est une idée toute faite. Réduire l’oral à des problèmes techniques de bas niveau, c’est
ignorer la densité des compétences que requiert l communication orale : Quel enjeu poursuit-
« Apprenez-leur donc à on ? A qui s’adresse-t-on ? dans quelles circonstances parle-t-on ? Dans quel type d’oral
articuler ! » s’engage-t-on ? Pour parler de quel sujet ?… Voilà des questions autrement plus importantes
qui demandent des réponses. Faire le forcing sur une opération basse (mais nécessaire à
l’oral) c’est passer à côté de l’essentiel.

Hélène Canu, CPC StValery-en-Caux 4


Le langage peut prendre deux formes :
- une forme dite de langage intérieur : quand on écoute, quand on lit, quand on réfléchit sur un
texte, quand on réfléchit sur quelque chose qu’on veut écrire….Il n’aboutit pas à une production,
une énonciation. Sur le plan affectif, il est support des sentiments du sujet ; sur le plan cognitif, il
permet les représentations ;
- une forme dite de langage extériorisé. L’activité langagière a alors pour effet un produit que l’on
peut recueillir et qu’on appelle «discours » ou « texte », oral ou écrit, en général adressé à
quelqu’un, plus rarement adressé à soi (comme quand on répète une information pour la retenir
quelques instants, quand on se parle pour soutenir un effort, pour commenter une réalisation ou
une difficulté, par exemple).

A2 - Quel statut de l’oral dans nos classes ?


Lister les diverses situations langagières dans les pratiques habituelles de classe.
Les ranger au regard :
- des types de discours
- des disciplines propres au cycle 2

Le langage en situation scolaire correspond :


- aux activités de réception et de compréhension (écouter, lire). Comprendre de l’oral : les IO
rappellent cet aspect aussi important que la production d’oral elle même.
- aux activités de production (parler, écrire)
Les élèves :
- doivent construire un rapport conscient et volontaire à leur propre niveau de langage. Cela se
travaille : on cherche ses mots pour une précision de la réponse. On doit aller vers l’explicite.
- doivent apprendre à maîtriser les outils linguistiques et langagiers des genres qu’on veut voir
pratiquer.
On observe de l’oral mono-géré et de l’oral poly-géré
On fera la différence entre :
- l’oralisation : reproduction orale d’un oral ou d’un écrit
et
- l’oral : structuration personnelle d’un énoncé

Dans une langue donnée, les sons (phonèmes) sont en nombre restreint et diffèrent de ceux des autres
langues ; les successions de ces sons ne se font pas au hasard, certaines configurations sonores étant
très fréquentes, d’autres très rares voire inexistantes. Les enchaînements de mots suivent également
des agencements particuliers. La connaissance implicite (non consciente) de ces régularités conditionne
la compréhension et la production de la parole. Les régularités d’une langue sont acquises par
« imprégnation » au cours des interactions précoces.
On ne peut parler de la langue sans se confronter au problème de la norme et de la variation, d’autant
plus dans un milieu collectif à visée éducative comme l’école. Il y a de multiples manières de parler,
selon la situation, le but visé, les attentes de l’interlocuteur, l’urgence à dire, le médium… L’école fait
cependant un usage particulier du langage et de la langue et c’est cet usage qui doit être acquis dès
l’école maternelle.
L’oralité comporte une immédiateté affective, s’appuie sur la présence physique de l’autre ou au moins
sa voix.
Le langage, objet d’apprentissage et vecteur du développement :
- Un apprentissage ancré dans la communication : c’est-à-dire dans un ensemble d’actions
exercées par et sur les autres membres du groupe social dans lequel il se trouve inséré (la
famille, la classe…)
- Un instrument de développement : quand il offre à l’enfant la possibilité de nommer les objets et
d’en définir les caractéristiques dans une activité de catégorisation, il aide puissamment à la
formation des concepts.
Le langage donne forme à du « pensé », il permet l’action réfléchie dans une articulation entre agir, dire
et penser

Prendre en compte les données didactiques de l’apprentissage d’une langue vivante, en s’appuyant sur
la hiérarchisation des compétences :
a) La Compréhension Orale : le sens se construit à partir d’indices extra linguistiques et
linguistiques
Hélène Canu, CPC StValery-en-Caux 5
b) La Reproduction Orale qui impose la nécessité de diversifier l’organisation pédagogique pour
permettre la mise en bouche d’éléments langagiers
c) La Production Orale d’énoncés figés en réponse à des situations pédagogiques adaptées à la
pratique d’un élément langagier
d) La Création d’Enoncés qui s’installent par suite de tâtonnements
L’oral est à la fois communication et représentation du monde. Il doit être considéré selon deux axes :
- L’oral à apprendre (éléments langagiers à construire)
- L’oral pour apprendre (oral que l’on utilise durant tous les moments de vie de classe)
Donc :
- L’oral peut être considéré comme un outil de travail
- L’oral est un objectif de travail

Connaître les différentes strates de langues


Devenir élève, c’est passer de la langue maternelle à la langue scolaire. (voir les ouvrages de Elisabeth
Bautier à ce sujet). Il nous faut emmener nos élèves vers des structures langagières précises.
Les « différentes » langues :
- Langue 1 = langue maternelle
- Langue 2 = langue vivante apprise et utilisée dans un autre pays où je vis
- Langue 3 = Langue vivante étrangère : j’apprends une langue mais je ne vis pas dans le pays
de référence et ne la parle qu’occasionnellement
- Langue 4 = langue véhiculaire (cour de récréation ; entretien entre deux personnes) avec le
balancement entre les 3 niveaux de langue
- Langue 5 = langue de scolarisation (c’est notre travail) pour laquelle on n’accepte pas
certains niveaux de langue. C’est elle qui normalise le niveau des études scolaires
- Langue 6 = langue administrative qui est souvent la langue nationale
- Langue 7 = langue vernaculaire utilisée dans des micro sociétés professionnelles,
sociologiques ou techniques….

Hélène Canu, CPC StValery-en-Caux 6


B Lecture et analyse des IO afin d’en dégager aussi les grands thèmes

L'évolution du statut de l'oral dans les instructions officielles


Avant aujourd’hui, l'oral a subi une évolution chaotique
- A la fin du 19ème siècle, Jules Ferry déclarait: « II n'est pas question d'oral, l'oral ne constitue
pas une discipline d'enseignement ».
- En 1976, le ministre de l'éducation nationale affirmait: « II y a un autre mal que je voudrais
combattre, c'est l'abus de l'oral », René Haby. Donc on se rend bien compte qu'à l'époque,
l'enseignement de l'oral à l'école n'était pas du tout une préoccupation des ministres de
l'instruction.
- Les arrêtés de 1977, 1978 et 1980 commencent à donner une place à l'oral avec un objectif
majeur, celui de « s'exprimer avec aisance, clarté et correctement oralement et par écrit » .
- Les programmes de 1985 délaissent un peu l'oral. L'oral reprend de l'importance dans les
directives officielles de 1991 (gouvernement de Lionel Jospin).
Pour chaque cycle, l'oral était cité en premier et conditionnait les autres activités de lecture,
de graphisme et de production d'écrit ; l'oral servait les autres disciplines. L'élève était aussi
invité à observer les relations entre oral et écrit. De cycle en cycle, les situations d'orales
devaient se complexifier et se multiplier.
- Les instructions officielles de 1995 de François Bayrou mettent l'accent sur l'acquisition de la
langue française orale et écrite. La grande préoccupation de 1995 est que l'enfant soit
conduit à « adapter son langage à l'interlocuteur et à la situation ».
- Les recommandations du BO de 2002 sur la maîtrise du langage oral : Au cycle des
apprentissages fondamentaux, la maîtrise de l'oral se renforce dans l'exercice de multiples
situations de communication qui structure la vie de la classe et de l'école, mais aussi dans
des moments visant le développement et la structuration du langage de chacun. A l'école
élémentaire, une demi heure par semaine doit être consacrée à formaliser des moments de
débats qui portent sur la vie collective. L'enseignant conduit le débat en veillant à ce qu'aucun
élève ne soit écarter des échanges, à ce que chacun apprenne à écouter tant les adultes que
ses camarades. L'élève doit apprendre à s'appuyer sur les échanges avec son maître pour
structurer une connaissance incertaine, sortir d'une incompréhension, prendre conscience
d'une erreur et la corriger. Les interactions avec ses camarades peuvent bien sûr être
profitables tant qu'elles lui permettent de restructurer ses représentations et de rectifier les
manières de formuler.

Programmes 2015 pour la maternelle


Le domaine « Mobiliser le langage dans toutes ses dimensions » réaffirme la place primordiale du
langage à l’école maternelle comme condition essentielle de la réussite de toutes et de tous. La
stimulation et la structuration du langage oral d’une part, l’entrée progressive dans la culture de l’écrit
d’autre part, constituent des priorités de l’école maternelle et concernent l’ensemble des domaines.

Mobiliser le langage dans toutes ses dimensions


Le mot « langage » désigne un ensemble d’activités mises en œuvre par un individu lorsqu’il parle,
écoute, réfléchit, essaie de comprendre et, progressivement, lit et écrit. L’école maternelle permet à tous
les enfants de mettre en œuvre ces activités en mobilisant simultanément les deux composantes du
langage :
- le langage oral : utilisé dans les interactions, en production et en réception, il permet aux
enfants de communiquer, de comprendre, d’apprendre et de réfléchir. C’est le moyen de
découvrir les caractéristiques de la langue française et d’écouter d’autres langues parlées
- le langage écrit : présenté aux enfants progressivement jusqu’à ce qu’ils commencent à
l’utiliser, il les habitue à une forme de communication dont ils découvriront les spécificités et
le rôle pour garder trace, réfléchir, anticiper, s’adresser à un destinataire absent. Il prépare
les enfants à l’apprentissage de l’écrire-lire au cycle 2.
L’oral
L’enfant, quelle que soit sa langue maternelle, dès sa toute petite enfance et au cours d’un long
processus, acquiert spontanément le langage grâce à ses interactions avec les adultes de son
entourage.
L’enseignant, attentif, accompagne chaque enfant dans ses premiers essais, reprenant ses productions
orales pour lui apporter des mots ou des structures de phrase plus adaptés qui l’aident à progresser.
Hélène Canu, CPC StValery-en-Caux 7
L’enseignant s’adresse aux enfants les plus jeunes avec un débit ralenti de parole ; il produit des
énoncés brefs, syntaxiquement corrects et soigneusement articulés. Constamment attentif à son propre
langage et veillant à s’adapter à la diversité des performances langagières des enfants, il s’exprime
progressivement de manière plus complexe. Il permet à chacun d’aller progressivement au-delà de la
simple prise de parole spontanée et non maîtrisée pour s’inscrire dans des conversations de plus en
plus organisées et pour prendre la parole dans un grand groupe. Il sait mobiliser l’attention de tous dans
des activités qui les amènent à comprendre des propos et des textes de plus en plus longs. Il met sur le
chemin d’une conscience des langues, des mots du français et de ses unités sonores.

Objectifs visés et éléments de progressivité


Oser entrer en communication
L’objectif est de permettre à chacun de pouvoir dire, exprimer un avis ou un besoin, questionner,
annoncer une nouvelle. L’enfant apprend ainsi à entrer en communication avec autrui et à faire des
efforts pour que les autres comprennent ce qu’il veut dire. Chacun arrive à l’école maternelle avec des
acquis langagiers encore très hésitants. Entre deux et quatre ans, les enfants s’expriment beaucoup par
des moyens non-verbaux et apprennent à parler. Ils reprennent des formulations ou des fragments des
propos qui leur sont adressés et travaillent ainsi ce matériau qu’est la langue qu’ils entendent. Après
trois-quatre ans, ils poursuivent ces essais et progressent sur le plan syntaxique et lexical. Ils produisent
des énoncés plus complets, organisés entre eux avec cohérence, articulés à des prises de parole plus
longues, et de plus en plus adaptés aux situations.
Autour de quatre ans, les enfants découvrent que les personnes, dont eux‐mêmes, pensent et
ressentent, et chacun différemment de l’autre. Ils commencent donc à agir volontairement sur autrui par
le langage et à se représenter l’effet qu’une parole peut provoquer : ils peuvent alors comprendre qu’il
faut expliquer et réexpliquer pour qu’un interlocuteur comprenne, et l’école doit les guider dans cette
découverte. Ils commencent à poser de vraies questions, à saisir les plaisanteries et à en faire. Leurs
progrès s’accompagnent d’un accroissement du vocabulaire et d’une organisation de plus en plus
complexe des phrases. En fin d’école maternelle, l’enseignant peut donc avoir avec les enfants des
conversations proches de celles qu’il a avec les adultes.
Tout au long de l’école maternelle, l’enseignant crée les conditions bienveillantes et sécurisantes pour
que tous les enfants (même ceux qui ne s’expriment pas ou peu) prennent la parole, participent à des
situations langagières plus complexes que celles de la vie ordinaire ; il accueille les erreurs « positives »
qui traduisent une réorganisation mentale du langage en les valorisant et en proposant une
reformulation. Ainsi, il contribue à construire l’équité entre enfants en réduisant les écarts langagiers.

Comprendre et apprendre
Les discours que tient l’enseignant sont des moyens de comprendre et d’apprendre pour les enfants. En
compréhension, ceux-ci « prennent » ce qui est à leur portée dans ce qu’ils entendent, d’abord dans des
scènes renvoyant à des expériences personnelles précises, souvent chargées d’affectivité. Ils sont
incités à s’intéresser progressivement à ce qu’ils ignoraient, grâce à l’apport de nouvelles notions, de
nouveaux objets culturels et même de nouvelles manières d’apprendre.
Les moments de réception où les enfants travaillent mentalement sans parler sont des activités
langagières à part entière que l’enseignant doit rechercher et encourager, parce qu’elles permettent de
construire des outils cognitifs : reconnaître, rapprocher, catégoriser, contraster, se construire des images
mentales à partir d’histoires fictives, relier des événements entendus et/ou vus dans des narrations ou
des explications, dans des moments d’apprentissages structurés, traiter des mots renvoyant à l’espace,
au temps, etc. Ces activités invisibles aux yeux de tout observateur sont cruciales.

Échanger et réfléchir avec les autres


Les moments de langage à plusieurs sont nombreux à l’école maternelle : résolution de problèmes,
prises de décisions collectives, compréhension d’histoires entendues, etc. Il y a alors argumentation,
explication, questions, intérêt pour ce que les autres croient, pensent et savent. L’enseignant commente
alors l’activité qui se déroule pour en faire ressortir l’importance et la finalité.
L’école demande régulièrement aux élèves d’évoquer, c’est‐à‐dire de parler de ce qui n’est pas présent
(récits d’expériences passées, projets de classe…). Ces situations d’évocation entraînent les élèves à
mobiliser le langage pour se faire comprendre sans autre appui, elles leur offrent un moyen de
s’entraîner à s’exprimer de manière de plus en plus explicite. Cette habileté langagière relève d’un
développement continu qui commence tôt et qui ne sera constitué que vers huit ans. Le rôle de
l’enseignant est d’induire du recul et de la réflexion sur les propos tenus par les uns et les autres. […]

Hélène Canu, CPC StValery-en-Caux 8


Ce qui est attendu des enfants en fin d’école maternelle
- Communiquer avec les adultes et avec les autres enfants par le langage, en se faisant comprendre.
- S’exprimer dans un langage syntaxiquement correct et précis. Reformuler pour se faire mieux
comprendre.
- Pratiquer divers usages du langage oral : raconter, décrire, évoquer, expliquer, questionner, proposer
des solutions, discuter un point de vue.
- Dire de mémoire et de manière expressive plusieurs comptines et poésies.
- Comprendre des textes écrits sans autre aide que le langage entendu.
- Manifester de la curiosité par rapport à l’écrit. Pouvoir redire les mots d’une phrase écrite après sa
lecture par l’adulte, les mots du titre connu d’un livre ou d’un texte.
- Participer verbalement à la production d’un écrit. Savoir qu’on n’écrit pas comme on parle. […]

Hélène Canu, CPC StValery-en-Caux 9


Socle commun et Programmes 2008 pour le cycle 2
Préambule
[…] Il est également indispensable que tous les élèves soient invités à réfléchir sur des textes et des documents, à interpréter, à construire
une argumentation, non seulement en français mais dans toutes les disciplines, qu’ils soient entraînés à mobiliser leurs connaissances et
compétences dans des situations progressivement complexes pour questionner, rechercher et raisonner par eux-mêmes. Ils doivent pouvoir
partager le sens des mots, s’exprimer à l’oral comme par écrit pour communiquer dans un cercle élargi.
Présentation
[…] La présentation des programmes par discipline à l’école élémentaire ne constitue pas un obstacle à l’organisation d’activités
interdisciplinaires ou transversales. Par exemple, les activités d’expression orale, de lecture ou de rédaction de textes en français ont
évidemment toute leur place en sciences, en histoire et géographie, en histoire des arts et elles interviennent en mathématiques.

SOCLE COMMUN
PREMIER PALIER POUR LA MAÎTRISE DU SOCLE COMMUN : COMPÉTENCES ATTENDUES À LA FIN DU CE1
Compétence 1 : La maîtrise de la langue française
L’élève est capable de :
- s’exprimer clairement à l’oral en utilisant un vocabulaire approprié ;

Hélène Canu, CPC StValery-en-Caux 10


PREMIER PALIER POUR LA MAÎTRISE DU SOCLE COMMUN : COMPÉTENCES ATTENDUES À LA FIN DU CE1

Compétence 1 : La maîtrise de la langue française – DIRE


Items Explicitation des items Indications pour l’évaluation
L’évaluation est réalisée dans des situations de classe ordinaire, lors de conduite de projets ou dans des activités spécifiquement
conçues pour l’évaluation.
Elle repose sur des activités dans tous les domaines où l’oral est sollicité en situation de communication et d’évocation. travail en petit
groupe et si nécessaire en situation duelle.
- S’exprimer avec précision pour se faire
comprendre dans les activités scolaires. L’évaluation porte sur la capacité à :
- Partager le sens des mots, s’exprimer à - évoquer des faits (événement, expérience, sortie …) ;
- raconter une histoire entendue ou lue par l’élève, ou par l’enseignant ;
S’exprimer l’oral pour communiquer dans un cercle
- décrire un lieu (se situer dans l’espace proche, école, maison, gymnase, rue), une expérience, un personnage, un objet.
clairement à élargi.
l’oral en utilisant un - Faire un récit structuré à l’oral (relations L’observation porte sur :
vocabulaire causales, circonstances temporelles et - la clarté de l’expression ;
- la pertinence du propos ;
approprié spatiales précises) et compréhensible pour
- le vocabulaire employé ;
un tiers ignorant des faits rapportés ou de - l’emploi des connecteurs appropriés pour marquer les relations causales et les circonstances temporelles et spatiales ;
l’histoire racontée. - la capacité à s’exprimer en situation duelle, en petit groupe ou devant la classe.
L’item est évalué positivement lorsque l’enfant parvient à construire un discours continu même court, en se faisant comprendre, en
adaptant son propos aux interlocuteurs et en utilisant le vocabulaire qui convient.
A l’oral, pour les élèves qui ne parviennent pas à s’exprimer en grand groupe, l’enseignant proposera le même type de travail en petit groupe et si nécessaire en
situation duelle.
L’évaluation est conduite dans des situations de communication en classe dans les différents domaines d’enseignement. Elle repose sur
des activités d’échange, de débat, le petit groupe étant propice au dialogue.

L’observation porte sur :


Participer en classe - le respect des règles d’écoute, de prise de parole et d’échanges ;
à un échange Participer à un échange : questionner, - la précision et la clarté du propos ;
verbal en apporter des réponses, écouter et donner - la capacité à questionner, à demander des explications, à apporter des réponses à des questions posées ;
respectant les un point de vue en respectant les règles de - l’utilisation d’un registre de langue adapté ;
règles de communication. - la capacité à réagir en fonction de ce qui a été dit ;
communication - la capacité à tenir compte de son / ses interlocuteur(s) et de s’en faire comprendre ;
- la capacité à exprimer un accord ou un désaccord et à justifier son point de vue.

L’item est évalué positivement lorsque l’élève parvient à participer aux échanges dans une langue compréhensible en restant dans le
sujet, en donnant son point de vue tout en prenant en compte celui des autres.
L’évaluation peut être conduite lors d’un travail régulier de récitation de poèmes ou de textes en prose (mémorisation et diction) ou à
l’occasion de projets particuliers :
- récitation de textes choisis par le maître : comptines, textes en prose, poèmes ;
- moments de poésie : réciter un poème ou un texte en prose de son choix, réciter un poème pris au hasard dans la boîte à poèmes ;
- projets propres à la classe ou à l’école : spectacles, présentation à d’autres classes ;
Dire de mémoire - actions culturelles : Printemps des Poètes …
Réciter des textes en prose ou des
quelques textes en
poèmes (une dizaine), en les interprétant L’observation porte sur la capacité à :
prose ou poèmes - mémoriser des textes ;
avec l’intonation.
courts - s’exprimer clairement (voix audible, qualité de l’articulation, prosodie) ;
- les interpréter dans leur dimension verbale : intonation, rythme, valeur sonore du discours (prononciation, accentuation, intensité) ;
- les interpréter dans leur dimension non verbale : respiration, attitudes, gestuelle.

L’item est évalué positivement lorsque l’élève récite, sans erreur et d’une façon suffisamment expressive pour marquer sa
compréhension, une dizaine de textes en prose ou de poèmes parmi l’ensemble des textes et poèmes appris

Hélène Canu, CPC StValery-en-Caux 11


PROGRAMMES 2008 - CYCLE DES APPRENTISSAGES FONDAMENTAUX PROGRAMME DU CP ET DU CE1
FRANÇAIS
À la fin de la grande section de l’école maternelle, l’élève a largement accru son vocabulaire, il est capable de s’exprimer, d’écouter et de prendre la parole. Il comprend un récit lorsqu’il est lu par un
adulte, il distingue clairement les sonorités de la langue et les signes graphiques qui les représentent à l’écrit.
Au cours préparatoire, l’apprentissage de la lecture passe par le décodage et l’identification des mots et par l’acquisition progressive des connaissances et compétences nécessaires à la compréhension
des textes. Le code alphabétique doit faire l’objet d’un travail systématique dès le début de l’année. Les apprentissages de la lecture et de l’écriture, qu’il s’agisse des mots, des phrases, des textes, menés de pair, se
renforcent mutuellement tout au long du cycle.
Ces apprentissages s’appuient sur la pratique orale du langage et sur l’acquisition du vocabulaire ; ils s’accompagnent d’une première initiation à la grammaire et à l’orthographe.
1 - Langage oral
Au cycle des apprentissages fondamentaux, les élèves continuent leur apprentissage du langage oral :
- respect de l’organisation de la phrase,
- expression des relations de causalité et des circonstances temporelles et spatiales (pourquoi ? quand ? où ?) ;
- utilisation plus adéquate de la conjugaison,
- emploi d’un vocabulaire de plus en plus diversifié ;
- prises de parole de plus en plus longues et mieux organisées, dans le respect des sujets traités et des règles de la communication.
Ils s’entraînent à écouter et comprendre les textes que lit le maître, à en restituer l’essentiel et à poser des questions.
La pratique de la récitation sert d’abord la maîtrise du langage oral, puis elle favorise l’acquisition du langage écrit et la formation d’une culture et d’une sensibilité littéraires. Les élèves
s’exercent à dire de mémoire, sans erreur, sur un rythme ou avec une intonation appropriés, des comptines, des textes en prose et des poèmes.

PROGRESSIONS POUR LE COURS PRÉPARATOIRE ET LE COURS ÉLÉMENTAIRE PREMIÈRE ANNÉE


CP CE1
- S’exprimer de façon correcte : prononcer les sons et les mots avec exactitude, respecter - Faire un récit structuré (relations causales, circonstances
l’organisation de la phrase, temporelles et spatiales précises) et compréhensible pour un tiers
formuler correctement des questions. ignorant des faits rapportés ou de l’histoire racontée.
- Rapporter clairement un événement ou une information très simple : exprimer les relations de - S’exprimer avec précision pour se faire comprendre dans les
causalité, les circonstances temporelles et spatiales, utiliser de manière adéquate les temps activités scolaires.
verbaux (présent, futur, imparfait, passé composé). - Présenter à la classe un travail individuel ou collectif.
- Manifester sa compréhension d’un récit ou d’un texte documentaire lu par un tiers en répondant - Participer à un échange : questionner, apporter des réponses,
FRANÇAIS
à des questions le concernant : reformuler le contenu d’un paragraphe ou d’un texte, identifier les écouter et donner un point de vue en respectant les règles de
LANGUE ORALE personnages principaux d’un récit. la communication.
- Raconter une histoire déjà entendue en s’appuyant sur des illustrations. - Réciter des textes en prose ou des poèmes (une dizaine), en les
- Décrire des images (illustrations, photographies...). interprétant par l’intonation.
- Reformuler une consigne.
- Prendre part à des échanges verbaux tout en sachant écouter les autres ; poser des questions.
- Réciter des comptines ou de courts poèmes (une dizaine) en ménageant des respirations et
sans commettre d’erreur (sans oubli ou substitution).
FRANÇAIS - Lire à haute voix un texte court dont les mots ont été étudiés, en articulant correctement et en
LECTURE respectant la ponctuation.
FRANÇAIS - Donner des synonymes (par exemple pour reformuler le sens d’un
VOCABULAIRE texte ou pour améliorer une expression orale ou écrite).
Les classes de mots : La phrase :
- approche du pronom : savoir utiliser oralement les pronoms approche des formes et types de phrase : savoir transposer
FRANÇAIS personnels sujets. oralement une phrase affirmative en phrase négative ou interrogative.
GRAMMAIRE Le verbe : Les fonctions :
- utiliser à l’oral, le présent, le futur et le passé composé. approche de la notion de circonstance : savoir répondre oralement
aux questions ou ? quand ? pourquoi ? comment ?

Hélène Canu, CPC StValery-en-Caux 12


Socle commun et Programmes 2008 pour le cycle 3
Préambule
[…] Il est également indispensable que tous les élèves soient invités à réfléchir sur des textes et des documents, à interpréter, à construire
une argumentation, non seulement en français mais dans toutes les disciplines, qu’ils soient entraînés à mobiliser leurs connaissances et
compétences dans des situations progressivement complexes pour questionner, rechercher et raisonner par eux-mêmes. Ils doivent pouvoir
partager le sens des mots, s’exprimer à l’oral comme par écrit pour communiquer dans un cercle élargi.
Présentation
[…] La présentation des programmes par discipline à l’école élémentaire ne constitue pas un obstacle à l’organisation d’activités
interdisciplinaires ou transversales. Par exemple, les activités d’expression orale, de lecture ou de rédaction de textes en français ont
évidemment toute leur place en sciences, en histoire et géographie, en histoire des arts et elles interviennent en mathématiques.

SOCLE COMMUN
DEUXIÈME PALIER POUR LA MAÎTRISE DU SOCLE COMMUN : COMPÉTENCES ATTENDUES À LA FIN DU CM2
Compétence 1 : La maîtrise de la langue française
L’élève est capable de :
- s’exprimer à l’oral comme à l’écrit dans un vocabulaire approprié et précis ;
- lire avec aisance (à haute voix, silencieusement) un texte ;
- répondre à une question par une phrase complète à l’oral comme à l’écrit ;

Hélène Canu, CPC StValery-en-Caux 13


DEUXIÈME PALIER POUR LA MAÎTRISE DU SOCLE COMMUN : COMPÉTENCES ATTENDUES À LA FIN DU CM2

Compétence 1 : La maîtrise de la langue française – DIRE


Items Explicitation des items Indications pour l’évaluation
L’évaluation est réalisée dans des situations de classe ordinaire, lors de conduite de projets ou dans des activités spécifiquement
conçues pour l’évaluation.
Elle peut porter sur la capacité à :
- rappeler un événement ;
- rapporter un récit ;
- restituer des informations.
Raconter, décrire, exposer
S’exprimer à l’oral Décrire un objet, présenter
L’observation porte sur :
comme à l’écrit dans un travail à la classe en
- la clarté de l’expression ;
un vocabulaire s’exprimant en phrases
- la pertinence du propos ;
approprié et précis correctes et dans un
- le vocabulaire employé ;
vocabulaire approprié.
- l’emploi de connecteurs appropriés.

L’item est évalué positivement lorsque l’élève parvient à construire un discours oral ou écrit continu, même court, en se faisant
comprendre, en adaptant son propos au destinataire.
A l’oral, pour les élèves qui ne parviennent pas à s’exprimer en grand groupe, l’enseignant proposera le même type de travail en
petit groupe et si nécessaire en situation duelle.
L’évaluation s’appuie sur la participation des élèves à la classe et sur la conduite d’activités de communication régulières, en
direction d’un auditoire plus ou moins important (classe, groupes, situations duelles), et plus ou moins connu de l’élève (autre
classe, adultes de l’école, visiteurs…).
Elle peut être conduite dans les situations suivantes :
- présentation d’un évènement ;
Prendre la parole devant - exposé des résultats d’une recherche simple à partir de documents ;
Prendre la parole en
d’autres élèves et à bon - restitution d’informations ;
respectant le niveau
escient : adapter ses propos - expression d’un point de vue…
de langue adapté
en fonction de ses
interlocuteurs et de ses L’observation porte sur la capacité à :
objectifs. - prendre la parole ;
- respecter les tours de parole et les règles de politesse ;
- utiliser des niveaux de langue différents et adaptés au contexte.

L’item est évalué positivement lorsque l’enfant parvient à prendre la parole et à tenir un propos cohérent même court, en se faisant
comprendre, en adaptant son niveau de langue et en utilisant un vocabulaire approprié.
L’évaluation est conduite à partir des questions posées par l’enseignant dans tous les domaines d’enseignement et dans toutes les
situations de classe.

Écouter, prendre en compte L’observation porte sur :


Répondre à une
ce qui a été dit et répondre - la formulation d’une phrase correcte pour répondre ;
question par une
à une question par une - la richesse syntaxique ;
phrase complète à
phrase complète à l’oral. - la capacité à prendre en compte les contraintes linguistiques de la question (temporalité, désignation, pronominalisation).
l’oral
L’item est évalué positivement lorsque l’élève répond à une question en s’exprimant correctement, dans un niveau de langue
soutenu. Il ne s’agit pas ici de vérifier l’exactitude de la réponse mais la cohérence linguistique et la qualité syntaxique de
l’expression.
Hélène Canu, CPC StValery-en-Caux 14
L’évaluation est conduite dans des situations de communication réelle ; le petit groupe est propice au dialogue.
Échanger, débattre Elle peut être conduite dans les situations suivantes :
Participer aux échanges de - débat interprétatif sur un texte ;
manière constructive : - échanges dans le cadre d’une démarche d’investigation en sciences ;
- demander et prendre la - confrontation de résultats en résolution de problèmes ;
parole à bon escient ; - échanges sur des productions artistiques, historiques, géographiques, issues de situations d’éducation à la santé et à la sécurité
Prendre part à un - questionner pour mieux (apprendre à porter secours)…
dialogue : prendre la comprendre ;
L’observation porte sur :
parole devant les - rester dans le sujet ;
- le respect des règles d’écoute, de prise de parole et d’échanges ;
autres, écouter autrui, - situer son propos par
- la précision et la clarté du propos ;
formuler et justifier rapport aux autres ;
- la capacité à formuler un point de vue ;
un point de vue - apporter des arguments ;
- la capacité à réagir en fonction de ce qui a été dit ;
- mobiliser des
- la capacité à tenir compte de son / ses interlocuteur(s) et à s’en faire comprendre ;
connaissances ;
- la capacité à justifier et à argumenter son point de vue, à justifier un accord ou un désaccord ;
- respecter les règles
- la capacité à entretenir un dialogue soutenu et cohérent sur le sujet traité.
habituelles de la
communication. L’item est évalué positivement lorsque l’élève est en mesure de participer aux échanges dans un langage correct, en restant dans le
sujet, en donnant son point de vue tout en prenant en compte celui des autres.
L’évaluation est conduite lors d’un travail régulier de récitation (mémorisation et diction) de poèmes ou de textes en prose. Elle peut
être conduite dans les situations suivantes :
- récitation de textes de différentes périodes choisis par le maître, poèmes en vers et en prose, extraits de pièces de théâtre (en
relation avec l’histoire des arts) ;
- moments de poésie : réciter un poème ou un texte en prose de son choix, réciter un poème pris au hasard dans la boîte à poèmes
Dire de mémoire, de
Réciter - projets propres à la classe ou à l’école : spectacles, défis…
façon expressive, une
Dire sans erreur et de - actions culturelles : Printemps des Poètes ….
dizaine de poèmes et
manière expressive des
de textes en prose L’observation porte sur :
textes en prose ou des
- la mémorisation du texte ;
poèmes (une dizaine).
- l’expression : voix audible, qualité de l’articulation, prosodie ;
- l’interprétation dans sa dimension verbale : intonation, valeur sonore du discours (prononciation, rythme, accentuation, intensité…)
- l’interprétation dans sa dimension non verbale : respiration, attitudes, gestuelle.
L’item est évalué positivement lorsque l’élève récite, sans erreur et de façon expressive, une dizaine de textes en prose ou poèmes
parmi l’ensemble des textes et poèmes appris.

PROGRAMMES 2008 - CYCLE DES APPROFONDISSEMENTS - PROGRAMME DU CE2, DU CM1 ET DU CM2


FRANÇAIS
Faire accéder tous les élèves à la maîtrise de la langue française, à une expression précise et claire à l’oral comme à l’écrit, relève d’abord de l’enseignement du français mais aussi de toutes
les disciplines : les sciences, les athématiques, l’histoire, la géographie, l’éducation physique et les arts.
1 - Langage oral
L’élève est capable d’écouter le maître, de poser des questions, d’exprimer son point de vue, ses sentiments. Il s’entraîne à prendre la parole devant d’autres élèves pour reformuler, résumer,
raconter, décrire, expliciter un raisonnement, présenter des arguments.
Dans des situations d’échanges variées, il apprend à tenir compte des points de vue des autres, à utiliser un vocabulaire précis appartenant au niveau de la langue courante, à adapter ses
propos en fonction de ses interlocuteurs et de ses objectifs.
Un travail régulier de récitation (mémorisation et diction) est conduit sur des textes en prose et des poèmes.
La qualité du langage oral fait l’objet de l’attention du maître dans toutes les activités scolaires.
Hélène Canu, CPC StValery-en-Caux 15
PROGRESSIONS POUR LE COURS ÉLÉMENTAIRE DEUXIÈME ANNÉE ET LE COURS MOYEN
CE2 CM1 CM2
Raconter, décrire, exposer Raconter, décrire, exposer
- Faire un récit structuré et compréhensible - Décrire un objet, présenter un travail à la classe
pour un tiers ignorant des faits rapportés ou de l’histoire en s’exprimant en phrases correctes et dans un
racontée, inventer et modifier des histoires, décrire une vocabulaire approprié.
image, exprimer des sentiments, en s’exprimant en
phrases correctes et dans un vocabulaire approprié.
Échanger, débattre Échanger, débattre Échanger, débattre
FRANÇAIS - Écouter et prendre en compte ce qui a été dit. - Demander et prendre la parole à bon - Participer aux échanges de manière constructive
LANGAGE - Questionner afin de mieux comprendre. escient. : rester dans le sujet, situer son propos par
ORAL - Exprimer et justifier un accord ou un - Réagir à l’exposé d’un autre élève en apportant rapport aux autres, apporter des arguments,
désaccord, émettre un point de vue personnel motivé. un point de vue motivé. mobiliser des connaissances, respecter les règles
- Participer à un débat en respectant es tours de habituelles de la communication.
parole et les règles de la politesse.
- Présenter à la classe un travail collectif.
Réciter Réciter Réciter
- Dire sans erreur et de manière expressive - Dire sans erreur et de manière expressive des - Dire sans erreur et de manière expressive des
des textes en prose ou des poèmes (une dizaine). textes en prose ou des poèmes (une dizaine). textes en prose ou des poèmes (une dizaine).
- Lire à haute voix avec fluidité et de manière expressive - Lire à haute voix avec fluidité et de manière - Lire à haute voix avec fluidité et de manière
un extrait de texte, après préparation. expressive un texte d’une dizaine de lignes, après expressive un texte de plus de dix lignes, après
FRANÇAIS - Lire un texte documentaire, descriptif ou narratif, et préparation. préparation.
LECTURE restituer à l’oral ou par écrit l’essentiel du texte (sujet du
texte, objet de la description, trame de l’histoire, relations
entre les personnages...).
- Rendre compte des oeuvres lues, donner son point de - Lire au moins un ouvrage par trimestre et en - Lire au moins cinq ouvrages dans l’année
vue à leur propos. rendre compte ; choisir un extrait caractéristique scolaire et en rendre compte ;choisir un extrait
- Raconter de mémoire, ou en s’aidant de quelques et le lire à haute voix. caractéristique et le lire à haute voix.
FRANÇAIS images des histoires lues dans les années ou les mois - Participer à un débat sur une oeuvre en - Expliciter des choix de lecture, des préférences.
LITTERATURE antérieurs ; connaître leur titre. confrontant son point de vue à d’autres - Raconter de mémoire une oeuvre lue ; citer de
de manière argumentée. mémoire un court extrait caractéristique.
- Rapprocher des oeuvres littéraires, à l’oral et à
l’écrit.
Maîtrise du sens des mots Les familles de mots
FRANÇAIS
- Utiliser des synonymes et des mots de sens contraire - Connaître et utiliser oralement le vocabulaire
VOCABULAIRE
dans les activités d’expression orale et écrite. concernant la construction des mots (radical,
préfixe, suffixe, famille).
Les fonctions
FRANÇAIS
- Approche de la circonstance : savoir répondre oralement
GRAMMAIRE aux questions où ?, quand ?, comment ?, pourquoi ?

Hélène Canu, CPC StValery-en-Caux 16


C - Types de discours et structures langagières
Le type
de La fonction du langage Les structures dominantes, faits de langue
discours
Déroulement chronologique d’actions
Pour Compléments circonstanciels de lieu, de temps, de manière
NARRATIF

- raconter Phrases complexes avec expressions cause/ conséquence,


- se distraire but
- imaginer Verbes d’action
- s’émouvoir Temps du récit : imparfait, passé simple, présent de narration
- relater Utilisation des marques de l’énonciation (marques
temporelles)
Pour
- donner à voir
DESCRIPTIF

- identifier Précision du vocabulaire


- représenter Le GN et ses expansions (adjectifs, relatives,…)
- décrire Compléments de lieu
- préciser Verbes d’état, verbes présentatifs (c’est, voilà,…)
- inventorier Temps utilisés : imparfait ou présent
- observer
- constater
Pour
- agir
- répondre
INFORMATIF

- résoudre Phrases complexes


- comprendre Types de phrases interrogatives et déclaratives
- aider Précision du vocabulaire
- se souvenir Temps utilisé : présent
- apporter ou chercher des
connaissances
- rechercher
- transmettre
Pour
- comprendre
- faire comprendre
- agir
Précision du vocabulaire
- modifier
EXPLICATIF

Progression logique (exposé : début-fin)


- améliorer
Phrases complexes: relations temporelles, causales,
- réparer
hypothétiques, finales…)
- transformer
Temps utilisé : présent
- apporter des connaissances sous
forme de démonstrations
- expliciter
- donner des exemples
- commenter
- illustrer
Pour
- donner un ordre
Formes impersonnelles négatives ou restrictives
INJONCTIF

- décoder un ordre
Impératifs ou infinitif
- demander
Suite d’actions ordonnées à réaliser : expression du temps
- ordonner
(simultanéité du temps, succession du temps)
- expérimenter un ordre pour faire, pour
Nominalisation
découvrir, pour faire faire (demandes,
consignes…)
ARGUMENTATIF

Discuter pour
Phrases complexes : conséquence, opposition (or, donc,
- choisir
mais…) ; but
- s’entendre
Logique marquée : importance de la relation
- faire des concessions
cause/conséquence
- convaincre
Formes exclamatives, interrogatives…
- défendre
- modifier une opinion d’autrui

Hélène Canu, CPC StValery-en-Caux 17


POETIQUE Pour
-s’amuser
Structures rythmiques
- jouer
Assonances,…
- inventer
- réciter

LES CONDUITES LANGAGIERES DE l’ELEVE (répertoire non exhaustif)


Argumenter Donner un ordre Mémoriser
Chanter Ecouter Modifier
Commenter Enumérer Plagier
Critiquer Evaluer Prendre en compte
Décrire Evoquer Présenter
Demander Expliciter Questionner
Dénommer Expliquer Raconter
Dériver Exprimer Réciter
Désigner Imaginer Réguler
Dialoguer Interpréter Relater
Dicter Jouer Répondre
Dire Justifier Restituer
Discuter Manifester un choix Verbaliser

DES OBJECTIFS D’APPRENTISSAGE, DES CONTENUS D’ENSEIGNEMENT


Trois champs Objets d’apprentissage Typologie et fonctions Prise de parole
de compétences du langage
- Echanges verbaux et - Phonologie : les sons, leur - Descriptif - De la parole sécurisée
communication. articulation, leur repérage. - Injonctif (restitution
- Accompagnement de - Lexique : les mots, leurs sens. - Explicatif de comptines, textes, …)
l’action, langage en - Syntaxe : la construction des - Informatif - A la parole à risque
phrases.
situation. - Argumentatif (expression
- Langage d’évocation. - Discours : les types de - Narratif personnelle,
discours, les registres de langue.
- Poétique argumentation)

Pour les élèves de maternelle, plus précisément


PROGRAMMATION proposée par Philippe BOISSEAU en syntaxe dans « Enseigner la langue orale en
maternelle » ( coéd. Retz/ CRDP Versailles-2005)
PETITS MOYENS GRANDS
Objectif principal de la section=
Pronoms leur diversification Idem en insistant sur je, tu Idem + nous, vous
(il, elle, ils, elles, je, tu, on…)
- alternance
Renforcement de la Objectif principal de la section=
imparfait/P.composé dans le
construction du système à 3 sortir du système 3 temps en
récit
temps faisant émerger l’imparfait
- émergence du conditionnel et
Temps présent/passé composé/futur +
du futur simple
aller travailler installation du système
-système à 3 temps dans le
(type « je fais, j’ai fait, je vais 3 temps dans l’imparfait ( imp.,
futur ( futur, futur ant., futur
faire ») plus-que-p., futur dans l’imp.)
dans le futur)
Objectif principal de cette
section
Objectif important= émergence
Pour que/pour+infinitif
de parce que ; que/infinitif (« je
Quand/gérondif, si, comme
Complexités veux que tu partes, je veux
- questions indirectes : si, ce
partir ») ; pour+infinitif ; qui
que, où, qui, ce qui, quand,
relatif
comment, pourquoi
- relatives en que et où
les contraires :
En rapport avec la découverte Devant/derrière ; avant/après ; Autour de/au milieu de ; à
de l ‘espace, de la motricité ( à, avec/sans ; près de/loin de ; au l’intérieur de, à travers ; entre ;
Prépositions
au, de, du, dans, sur, sous, dessus de/au dessous de ; en à droite de, à gauche de…
pour, avec…) haut de/ en bas de ; contre,
chez…

Hélène Canu, CPC StValery-en-Caux 18


Programmation proposée par Philippe Boisseau en vocabulaire

PETITS MOYENS GRANDS


Noms : garage, auto, voiture, Noms : pneu, volant, frein, phare,
roue, vitesse, feu, accident, moto, carrefour, embouteillage, bouchon,
camion, car, gare, train, wagon, virage, zigzag, panne, parking,
voyage, avion vélo, bicyclette, caravane, engin,
Noms : véhicule, automobiliste,
Verbes : partir, rouler, passer, grue, quai, aéroport, pilote,
coffre, clignotant, pont, croisement,
avancer, reculer, tourner, écraser, hélicoptère, fusée
circulation, cycliste, bulldozer, rail,
conduire, ouvrir, voler, se poser, Verbes : démarrer, dépasser, se
locomotive, plaisir, bombe,
Coin véhicules

jouer, casser, donner, prêter, croiser, s’envoler, décoller, atterrir,


astronaute, cosmonaute
prendre, rendre, garder s’arrêter, se gare, transporter,
Verbes : se déplacer, circuler,
Adjectifs : un, deux, trois, …dix, charger, manquer, disparaître,
accélérer/ralentir, s’approcher,
premier, deuxième, troisième, s’amuser, échanger, tendre,
rattraper, doubler, s’enfuir, bloquer,
dernier, blanc, noir, gris, bleu, bouder
contenir, récupérer
rouge, jaune , vert, petit, gros, Adjectifs : moyen, abîmé, ancien,
Adjectifs : fragile, furieux
même, pareil, seul, solide, neuf cassé
Prépositions : à l ‘intérieur de, à
Adverbes : vite, à côté, loin, en Adverbes : à droite/à gauche
travers, entre, à droite de/à gauche
bas/en haut, au-dessous/au Prépositions : à côté de, près
de
dessus, au milieu, autour de/loin de, en bas de/en haut de,
Prépositions : à, au, vers, de, du, au dessous de/au dessus de, au
dans, sur/sous, avant/après, milieu de, autour de
devant/derrière
Noms : cuisine, repas, assiette,
Noms : vaisselle, pile, bol, plat,
verre, tasse, fourchette, cuillère,
coquetier, couvert, dînette, nappe, Noms : ustensile, carafe, dent,
couteau, casserole, couvercle,
Coin cuisine

plateau, cuisinière, réfrigérateur, bouilloire, manche, frigidaire,


poêle, balai, machine, robinet,
lave-linge, lessive, évier, torchon, congélateur, croissant, caramel,
pain, eau, lait
éponge, tartine, confiture, céréale, sucette, bulle, saleté
Verbes : préparer, mettre, poser,
biscuit, bonbon, boisson, bouchon, Verbes : suspendre, brancher,
accrocher, laver, frotter, nettoyer,
désordre congeler, tordre, aérer
essuyer, ranger, balayer, manger,
Verbes : boucher Adjectifs : coincé, fragile, occupé
boire, (se)servir, remplir, vider
Adjectifs : plat/creux, bon
Adjectifs : petit/grand, sale/propre
Noms : poupée, poussette, oreiller,
couette, coussin, fauteuil, pouf,
canapé, siège, vase, cadre, toilette,
Noms : chambre, lit, couverture,
parfum, frange, shampoing,
drap, chaise, lampe, téléphone,
barrette, cil, sourcil, dentifrice, Noms : commode, baignoire,
Coin chambre

tapis, lavabo, cuvette, glace,


tube, coffre, coffret, bijou, miroir, reflet , boucle, mode, sèche
brosse, peigne, cheveu, argent,
bracelet, bague, collier, trésor, or, cheveux, paupière, gencive, broche
ménage, poussière
fer(à repasser), désordre, Verbes : brosser, tresser, tordre,
Verbes : se coucher, (se)laver,
aspirateur, chiffon brancher, aspirer, aérer
(se)sécher, répondre, ranger,
Verbes : s’allonger, (se)coiffer, Adjectifs : bouclé, occupé, coincé
nettoyer, faire, passer
(se)maquiller, hésiter, préférer,
Adjectifs : fatigué
repasser, téléphoner, secouer
Adjectifs : beau, coquet,
blond/brun/roux
Noms : bricolage, carton, bout,
Noms : bois, morceau, marteau, planche, scie, clou, vis, tournevis,
tissu, aiguille, fil, roue, moteur, outil, métal, plâtre, ficelle,
avion, bateau, voiture, travail, élastique, crochet, volant, phare, Noms : rayonnage, besoin, maillet,
Coin bricolage

bruit pile, ampoule, peinture, pinceau, manche, règle, couture, bobine,


Verbes : faire, construire, tenir, objet, cabane, marionnette vernis, mobile, robot, perceuse,
couper, frapper, rentrer, coller, Verbes : fabriquer, découper, électricité
poser, ajouter, coudre, peindre, mesurer, taper, enfoncer, coincer, Verbes : bâtir, transformer, utiliser,
terminer, réussir, casser, réparer, appuyer, décoller, attacher, scier, enrouler, déplier, brancher,
démolir, servir (ça sert à) arracher, enfiler, percer, trouer, tresser, défaire, intéresser
Adjectifs : dur, facile/difficile, détruire, se pincer, s’écorcher
droit Adjectifs : amusant, lisse/rugueux,
pointu, tordu, adroit/maladroit

D – Les obstacles à la mise en œuvre de l’oral et quelques leviers pour les dépasser
Hélène Canu, CPC StValery-en-Caux 19
Deux adultes en classe (parent, AVS, ATSEM…)
Repenser l’organisation de l’école sur certains moments
Les modalités d’organisation de classe : groupe/classe, ½ groupe, ¼
Le nombre d’élèves par classe groupe… homogène, hétérogène… = différenciation pédagogique
Le tutorat, entre élèves de la même classe, entre élèves de classes
différentes
La durée des activités
Dans la classe : modifications de l’espace = le repenser en fonction des
L’espace de la classe objectifs
Aller « hors les murs »
Varier les modalités de regroupement
Les temps de parole différents entre Justifier l’arrêt de la parole
chaque élève Choisir précisément les activités et leur organisation
Valoriser les élèves
La place de l’enseignant Rôle central ? il est modèle, il étaie, il sollicite…
Lire beaucoup et faire lire
Les problèmes liés à la maîtrise de la - Littérature de jeunesse
langue - Les documentaires
Travailler à la constitution d’un « dictionnaire mental oral » (Alain Bentolila)
S’appuyer sur les compétences, capacités et attitudes relevées pour
Les différences culturelles
l’enseignement d’une langue vivante étrangère. Voir BO
La méconnaissance des objectifs
Voir les grilles de référence du socle commun pour l’élémentaire
spécifiques, de l’évaluation à définir
L’organisation de la classe, la variation des activités, l’appétence à
certaines activités
L’attitude de l’élève : passivité,
Le rappel de la règle
agitation, manque de concentration
Les jeux d’écoute, d’attention, de concentration
Le passage de l’élève/acteur à l’élève/spectateur
L’oral est partout mais cela ne suffit pas !!
L’oral pour apprendre
La gestion du temps imparti à l’oral
L’oral traverse toutes les disciplines. Reste à définir sa place, en début de
dans l’emploi du temps et dans les
séance, lors de la séance, en fin de séance et l’objectif que l’on lui fixe.
séances
L’oral à apprendre
Des activités décrochées, des entraînements…

Hélène Canu, CPC StValery-en-Caux 20


BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES
Ce que parler veut dire, Pierre Bourdieu, Le français d’aujourd’hui n°41, 1978
Du parler au lire, Laurence Lentin, ESF, 1979
Comment les enfants apprennent à parler, Jérôme Bruner, Retz, 1983
La maîtrise de la langue orale à l’école, MEN, Savoir lire, CNDP, 1992
Entre l’oralité et l’écriture, J. Goody, PUF, 1994
Maîtriser l’oral, Patrick Blochet et Chantal Mairal, Magnard, coll. Dialogues,1998
Maîtriser l’oral au cycle 2, Patrick Blochet et Chantal Mairal, Magnard 1999
Enseigner l’oral à l’école primaire, groupe oral Créteil, Hachette Education, coll. Pédagogies pour demain
Didactiques, 1999
Oser l’oral, F.Faye et M.Rispail, Cahiers pédagogiques n°400, 2002
Parler comme un livre. Oralité et savoir du 16ème au 20ème siècle, Françoise Waquet, Albin Michel, coll. L’évolution
de l’humanité, 2003
La parole contre l’échec scolaire, La haute langue orale, C.Montelle, L’Harmattan, 2005
Les précurseurs de l’oralité scolaire en Europe, de l’oral à la parole vivante, Roberte Langlois, PURH, 2012
Apprentissage du langage oral à la maternelle, Pierre Peroz, Sceren, DRDP Lorainne

MINISTERE DE L’EDUCATION NATIONALE


La place de l’oral dans les enseignements : de l’école primaire au lycée, Boisssinot A., Rapport IGEN 1999
http://media.education.gouv.fr/file/96/2/5962.pdf
La place de l’oral dans les enseignements à l’école primaire, Rapport IGEN 1999
http://www.vie-publique.fr/documents-vp/ep-oral.pdf
Compréhension à l’écrit et à l’oral des élèves en fin d’école primaire, évaluation 2003, F. Gibert et JM Pastor, Les
dossiers n°185, 2007 http://educ-eval.pleiade.education.fr/pdf/dossier185/dossier185.pdf

ARTICLES
La maternelle doit se recentrer sur l’apprentissage du langage oral, M.Laronche et C.Rollot, Le Monde, 6 décembre
2007
Pourquoi parle-ton ? L’oralité redécouverte, Nicolas Journet, Sciences Humaines n°159, avril 2005
http://www.scienceshumaines.com/pourquoi-parle-t-on-l-oralite-redecouverte_fr_4800.html
L’oralité au pays des livres. Pourquoi parler-t-on ? L’oralité redécouverte, D.R.Olson, Sciences Humaines n°159,
avril 2005 http://www.scienceshumaines.com/l-oralite-au-pays-des-livres_fr_4801.html

CONFERENCES
« Le langage à l’école maternelle », Viviane Bouysse - conférence du 26 mai 2006, IUFM Créteil-Luivry-Gargan
http://www.bienlire.education.fr/04-media/a-maternelle.asp
« L’apprentissage du langage oral à l’école maternelle ; rôle, modalités et enjeux des interactions langagières entre
adulte et enfant », Emmanuelle Canut, Nancy-Université & AsFoReL - résumé de la conférence donnée au
CASNAV-CAREP de Nancy-Metz, 21 mars 2007

Hélène Canu, CPC StValery-en-Caux 21

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