DCG 4 Droit Fiscal 4e Éd. - Manuel 20222023 - Nodrm
DCG 4 Droit Fiscal 4e Éd. - Manuel 20222023 - Nodrm
DCG 4 Droit Fiscal 4e Éd. - Manuel 20222023 - Nodrm
Nathalie Gonthier-Besacier
Jennifer Gasmi
Jean-Luc Rossignol
Droit
fiscal
4e édition
2022
2023
Manuel Conforme
au programme
Savoirs et compétences
● Cours complet ● Sujet type d’examen corrigé
● 90 exercices progressifs et 60 cas ● Méthodologie et conseils
Jennifer Gasmi
Agrégée d’économie et gestion
Professeur en classes préparatoires au DCG
Jean-Luc Rossignol
Docteur HDR en gestion fiscale
Crédits iconographiques
p. 30 : © yes by Alice Design from the Noun Project ; © Forbidden by Adrien Coquet from the Noun Project ; p. 68 : © statistic by
Joris Millot from the Noun Project ; © date by Momento Design from the Noun Project ; p. 70 : © multiply by MITHUN T M from the
Noun Project ; p. 117 : © Time by Richard de Vos from the Noun Project ; © easy by Tomi Triyana from the Noun Project ; © Empty by
Rflor from the Noun Project ; p. 127 et 137 : © Plus by scott desmond from the Noun Project ; © Minus by ✦ Shmidt Sergey ✦ from
the Noun Project ; p. 226 et 354 : © Minus by ✦ Shmidt Sergey ✦ from the Noun Project ; p. 322 : © To Top by Jeremy Elder from
the Noun Project ; p. 379 : © taxes by MHD AZMI DWIPRANATA from the Noun Project ; p. 395 : © House by Joe Thomas from
the Noun Project ; © Line Graph by Jules Dominic from the Noun Project ; p. 411 : © write by Emily Ahn from the Noun Project ;
p. 435 : © salary by KonKapp from the Noun Project ; © Scale by Vectorstall from the Noun Project ; © taxes by Adrien Coquet from
the Noun Project ; p. 459 : © sale by Luiz Carvalho from the Noun Project ; © asset by luketaibai from the Noun Project.
Les liens proposés tout au long de ce livre sont des compléments d’information. Vous pouvez soit flasher
les QR-codes, soit copier-coller les URL raccourcies dans votre navigateur. Ces liens resteront valables durant
toute la période de commercialisation de l’ouvrage. Toutefois, nous ne pouvons en garantir la pérennité
dans la mesure où les pages auxquelles ils renvoient sont la propriété des sites qui les hébergent.
© Dunod, 2022
11 rue Paul Bert, 92240 Malakoff
www.dunod.com
ISBN 978-2-10-084454-8
SOMMAIRE
III
Sommaire
IV
TABLE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS
Cas transversaux
Renvois
vers les cas
Mise en contexte
Visuels facilitant
la mémorisation
Trois étapes
Cas transversaux
Synthèse visuelle
du chapitre
Méthode et conseils
PROGRAMME
VIII
Programme
IX
Programme
X
Programme
4.2. Imposition des résultats dans le cadre des sociétés de personnes non soumises à l’IS
Sens et portée de l’étude. Les sociétés de personnes déterminent et déclarent un résul-
tat fiscal. En revanche, l’impôt correspondant est acquitté individuellement par les
associés. Il s’agit du régime dit de la « translucidité fiscale ».
Compétences attendues Savoirs associés
–– Schématiser, dans une situation donnée, –– Champ d’application et modalités
le mécanisme d’imposition des sociétés d’imposition au niveau des associés.
de personnes non soumises à l’impôt –– Détermination du résultat fiscal
sur les sociétés. au niveau de la société.
–– Déterminer et justifier la quote-part du –– Détermination de la quote-part
résultat fiscal imposable ou déductible du résultat fiscal imposable au niveau
au niveau de chaque associé. de chaque associé.
XI
Programme
4.3. Imposition des résultats dans le cadre des sociétés soumises à l’impôt sur les sociétés
Sens et portée de l’étude. Les sociétés soumises à l’impôt sur les sociétés (IS) sont des
entités qui disposent de la pleine capacité fiscale. Il s’agit de sociétés ou de groupements
qui déterminent un résultat, le déclarent et acquittent l’impôt correspondant. Les règles
applicables empruntent en grande partie les règles fiscales en vigueur dans l’entreprise
individuelle mais avec un certain nombre de spécificités (tant au niveau des règles de
détermination de la base imposable qu’au niveau du calcul de l’impôt).
XII
Programme
XIII
Programme
–– Distinguer et qualifier les notions d’ap- –– Règles applicables aux droits d’enregis-
port à titre onéreux et d’apport à titre trement.
pur et simple. –– Droits de mutation à titre onéreux sur
–– Déterminer et expliquer la base d’impo- les cessions d’immeubles, de fonds de
sition. commerce et de droits sociaux.
–– Déterminer et justifier le montant des –– Droits d’enregistrement applicables aux
droits d’enregistrement. apports en société.
–– Justifier pour les immeubles, si la ces-
sion est soumise aux droits d’enregistre-
ment ou à la taxe sur la valeur ajoutée.
XIV
Programme
XV
AVANT-PROPOS
Rédigés par des équipes pluridisciplinaires comprenant des enseignants des classes
préparatoires à l’expertise comptable et des membres des commissions d’examen, et
100 % conformes aux nouveaux programmes applicables depuis la rentrée 2019, les
manuels Dunod constituent une préparation complète aux épreuves de DCG et DSCG.
XVI
Avant-propos
Savoirs Compétences
à maîtriser à acquérir
XVII
CHAPITRE
1 Introduction générale
à la fiscalité
PROGRAMME
PLAN DU CHAPITRE
COURS : 1. Notions fondamentales • 2. Éléments de technique fiscale • 3. Sources du
droit fiscal • 4. Organisation de l’administration fiscale
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
SYNTHÈSE
1 Notions fondamentales
A Définition et caractéristiques de l’impôt
Définition
Les impôts sont des prestations pécuniaires mises à la charge des personnes
physiques et morales en fonction de leurs capacités contributives et sans contre
partie déterminée, en vue de la couverture des dépenses publiques et de la
réalisation d’objectifs économiques et sociaux fixés par la puissance publique
(source : DGFiP).
Portail de la DGFiP : Cette définition repose sur les principes de solidarité et d’égalité face aux charges
http://dunod.link/1uu4t5v publiques et justifie la contribution des citoyens aux dépenses, indépendamment des
avantages reçus (s’opposant en cela à la théorie de l’impôt-contrepartie).
Les principales caractéristiques de l’impôt sont :
•• La notion de prélèvement. Il est pécuniaire et définitif. Sur le plan économique, le pré
lèvement fiscal joue un rôle important dans l’intervention et la régulation écono
miques puisqu’il joue aussi bien sur le revenu disponible des ménages et des entre
prises que sur le budget de l’État.
•• Son caractère obligatoire. Il est lié à la légitimité de la puissance publique et au
principe du consentement à l’impôt. Les contribuables sont tenus de s’acquitter de
l’impôt sous peine des sanctions prévues en cas de retard, dissimulation ou fraude
fiscale.
•• L’absence de contrepartie et d’affectation. En cela, l’impôt se distingue :
–– des taxes ou redevances, qui sont réclamées en contrepartie d’un service public
rendu et généralement à un niveau proportionnel au montant de ce service (ex. :
redevance audiovisuelle) ;
–– des cotisations, qui sont affectées à des dépenses spécifiques (ex. : cotisations
sociales de retraite).
2
Chapitre 1 Introduction générale à la fiscalit
Type Avantages et
Définition Exemples
d’impôts inconvénients pour l’État
2. Classification économique
Cette classification est fondée sur l’élément économique qui est retenu comme assiette
de la contribution (tab. 1.2).
Imposition •• TVA et différents autres droits indirects (sur les tabacs, alcools,
de la dépense produits pétroliers, etc.)
3
Partie 1 Taxe sur la valeur ajoutée
Figure 1.1. Répartition des recettes fiscales (projet de loi de finances pour 2022)
(source : www.economie.gouv.fr)
EXERCICE 2
4
Chapitre 1 Introduction générale à la fiscalit
Définitions
• Le contribuable est la personne qui supporte la charge de l’impôt.
• L’assujetti est la personne qui se trouve dans le champ d’application de l’impôt.
• Le redevable est la personne qui doit verser l’impôt car elle réalise des opérations
soumises (on peut être assujetti sans être redevable : cas du médecin exonéré de TVA).
Exemple
◗◗ En matière de TVA, on distingue :
–– le contribuable : le consommateur final ;
–– l’assujetti : la société, l’entreprise individuelle… soumise à la TVA ;
–– le redevable : la société, l’entreprise individuelle… soumise à la TVA et qui réalise des opé
rations non exonérées. Elle déclare et paye les montants de TVA liés à ces opérations. ◗
2. Opérations imposables
Ce sont les actes ou les événements relatifs au revenu, à la dépense ou au capital devant
être soumis à l’impôt.
Selon les impôts et taxes concernés, certaines opérations sont imposables – soit par
nature, soit par détermination de la loi, soit par option –, alors que d’autres sont exonérées.
3. Règles de territorialité
La territorialité précise les limites du territoire auquel s’applique la législation fiscale
française, ainsi que les règles applicables lorsqu’interviennent des personnes ou des
opérations mettant en jeu des pays autres que la France.
B Assiette de l’impôt
Définition
L’assiette désigne la base de calcul d’un impôt ou d’une taxe. Sa détermination consiste
à cerner la matière imposable et fixer les règles d’évaluation correspondantes.
1. Matière imposable
C’est l’élément économique qui est à la source de l’impôt. Son évaluation permet d’établir
la base imposable, c’est-à-dire le montant sur lequel doit s’appliquer le tarif de l’impôt.
Exemple
◗◗ Le revenu net professionnel constitue la matière imposable dans le cadre de l’imposition
sur le revenu des entrepreneurs individuels. ◗
C Exigibilité
Il s’agit de l’identification de l’évènement déclencheur de l’imposition. Il faut distinguer
exigibilité et fait générateur.
Définitions
• L’exigibilité est l’événement, l’acte ou la situation qui rend une personne redevable
de l’impôt et qui donne naissance à la dette envers la collectivité bénéficiaire de
l’impôt.
• Le fait générateur est l’événement par lequel sont réalisées les conditions légales
nécessaires à l’exigibilité de l’impôt et qui fait naître l’obligation fiscale.
D Liquidation de l’impôt
Liquider un impôt consiste à en calculer le montant exigible une fois que sa base impo
sable (ou assiette) a été définie et évaluée.
La liquidation est effectuée :
–– soit par le contribuable lui-même (ex : TVA, IS, etc.) ;
–– soit par l’Administration (ex. : IR, impôts locaux).
E Recouvrement de l’impôt
Il s’agit de la dernière phase, qui consiste à opérer l’encaissement réel de l’impôt :
–– soit après appel du montant par l’administration concernée : le contribuable reçoit
alors un extrait du « rôle » d’imposition ou un avertissement à payer. Cette procédure
concerne surtout l’imposition des particuliers (ex : impôt sur le revenu hors prélève
ment à la source, impôts locaux) ;
–– soit spontanément : dans ce cas, le contribuable adresse lui-même l’impôt dont il est rede
vable, sans recevoir de demande de l’Administration. Ceci est le cas, le plus souvent, pour
les impôts dont sont redevables des professionnels (ex. : impôt sur les sociétés, TVA) ;
–– soit par retenue à la source : l’Administration (ou une personne agissant pour son
compte) effectue elle-même un prélèvement sur un revenu (ex. : prélèvements sociaux
– CSG, CRDS –, prélèvement à la source de l’IR, prélèvement forfaitaire unique).
EXERCICE 2
6
Chapitre 1 Introduction générale à la fiscalit
A Loi
La loi constitue la source principale du droit fiscal.
Constitution, art. 34
■■« La loi fixe les règles concernant l’assiette, le taux et les modalités de recouvrement des
impositions de toute nature. »
En conséquence, avant la fin de chaque année, le Parlement vote la loi de finances qui
définit les recettes fiscales de l’État et indique les dispositions fiscales, structurelles ou
conjoncturelles, résultant des choix politiques gouvernementaux.
B Sources conventionnelles
Le droit fiscal ne peut naître de conventions internes. Il s’agit donc ici surtout des
conventions internationales et des traités.
7
Partie 1 Taxe sur la valeur ajoutée
C Règlements
L’ensemble des lois, En vue de leur mise en application, les lois sont complétées par les décrets et arrêtés
règlements, décrets et ministériels, de niveau hiérarchiquement inférieur.
arrêtés sont rassemblés
dans le Code général des
impôts qui se compose D Jurisprudence
du Code lui-même, des
annexes (règlements Il s’agit des jugements rendus en matière fiscale par les juridictions contentieuses et qui
d’administration concernent le plus souvent la contestation par un contribuable d’une interprétation de
publique, décrets
en Conseil d’État,
la loi par la doctrine administrative (instruction, circulaire, etc.).
décrets et arrêtés) Parfois, lorsque l’Administration constate que le juge adopte une orientation qui s’op
et du Livre des pose à sa propre doctrine, elle peut intervenir pour obtenir du Parlement le vote d’une
procédures fiscales
(contrôle, contentieux
loi confirmant ses propres analyses et annulant la création jurisprudentielle.
et recouvrement Il est nécessaire d’examiner également la jurisprudence de la Cour de justice de
de l’impôt). l’Union européenne (CJUE), conséquence de la primauté du droit européen sur le droit
français.
EXERCICE 2
8
Chapitre 1 Introduction générale à la fiscalit
Le précis de
Il s’agit des services qui assurent, sur le plan local, le relais des décisions prises par fiscalité est publié
l’administration centrale et qui gèrent les services de l’État au niveau local. chaque année,
Les pricipaux services sont : il est disponible
•• Les services des impôts aux particuliers (SIP) : ils constituent l’interlocuteur unique gratuitement sur le
site impots.gouv.fr
des particuliers pour les déclarations, les calculs, les exonérations, les réclamations,
à la rubrique
les paiements et les demandes de délais de paiement relatifs à l’impôt sur le revenu,
« documentation ».
les impôts locaux et la contribution à l’audiovisuel public. Il regroupe
•• Les services des impôts des entreprises (SIE) : ils sont l’interlocuteur unique des PME, l’ensemble des
commerçants, artisans, agriculteurs et professions libérales pour le dépôt des déclara dispositions
tions professionnelles (déclarations de résultats, TVA, CFE, CVAE, etc.) et le paiement fiscales et permet
des principaux impôts professionnels (IS, TVA, taxe sur les salaires, etc.). des recherches
simples grâce à un
•• trésoreries : elles assurent la gestion budgétaire et comptable des collectivités
Les
sommaire détaillé.
locales et des établissements publics (hôpitaux, etc.). Dans certains cas, elles assurent
Il s’agit d’une
le recouvrement des impôts et l’accueil fiscal de proximité. Elles gèrent aussi le ressource gratuite
recouvrement des amendes. et précieuse.
•• Les centres des impôts fonciers (bureaux du cadastre) : ils établissent le plan cadastral,
fixent les valeurs locatives pour les taxes foncières et la taxe d’habitation (en voie
de suppression). Ils participent à la gestion du domaine de l’État et au contrôle des
opérations immobilières des collectivités publiques.
•• Les services de la publicité foncière : ils exercent des attributions civiles et fiscales
en délivrant tous les renseignements relatifs à la propriété immobilière. Ils sont
notamment chargés de recouvrer la taxe de publicité foncière.
EXERCICE 2
9
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Évaluer Maîtriser Préparer
les savoirs les compétences l’épreuve
1 Quiz
Vérifiez l’exactitude des propositions ci-après et justifiez-les.
Vrai Faux
1. Le droit fiscal est la branche du droit recouvrant l’ensemble
□ □
des règles de droit relatives aux impôts.
2. L’impôt sur le revenu, lorsqu’il est prélevé à la source, n’est pas
□ □
un impôt direct.
3. Un impôt réel est nécessairement un impôt direct. □ □
4. L’impôt sur le revenu est l’impôt qui rapporte le plus à l’État
□ □
français.
5. La TICPE est la « taxe intérieure sur la consommation de pétrole
□ □
étranger ».
6. Une personne peut être redevable de l’impôt sans être assujettie. □ □
7. L’assiette de l’impôt est la base de calcul de l’impôt. □ □
8. Le champ de l’impôt permet de déterminer les limites
□ □
géographiques de l’application de la fiscalité française.
9. La liquidation est le paiement de l’impôt. □ □
10. Le droit fiscal est une branche du droit privé car il se rapporte
□ □
aux particuliers.
11. Aucune directive européenne ne peut agir sur le droit fiscal
□ □
d’un État membre de l’Union européenne.
12. Les services des impôts des entreprises sont l’interlocuteur
□ □
privilégié des expertscomptables.
10
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
11
SYNTHÈSE
Introduction générale à la fiscalité
12
CHAPITRE
2 Principes et champ
d’application de la TVA
PROGRAMME
PLAN DU CHAPITRE
COURS : 1. Principe et mécanisme • 2. Champ d’application • 3. Régimes particuliers
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES : Évaluer les savoirs • Maîtriser les compétences
• Préparer l’épreuve
SYNTHÈSE
L a taxe sur la valeur ajoutée est une « invention française » et constitue le principal
impôt en France. La TVA est un impôt indirect sur la consommation dont le méca-
nisme repose sur l’intervention des agents économiques. Son champ d’application est
très large.
MOTS-CLÉS
Assujetti • Champ d’application • Livraison à soi-même • Opération exonérée
• Opération soumise • TVA collectée • TVA déductible
Partie 1 Taxe sur la valeur ajoutée
1 Principe et mécanisme
La TVA est un impôt indirect sur la consommation, collecté par l’intermédiaire des
entreprises ou personnes qui interviennent dans la circulation ou la production de la
plupart des biens ou services.
Lorsqu’une opération taxable est réalisée, le vendeur ou prestataire de services :
CHIFFRES-CLÉS –– majore son prix de vente fixé économiquement du montant de la taxe calculée en
Avec une prévision pourcentage sur ce prix hors taxe (HT), au taux fixé pour les produits ou activités, et
de 97,5 milliards encaisse le prix majoré de la TVA collectée et donc taxe comprise (TTC) ;
d’euros de recettes –– peut déduire en principe la TVA qu’il a payée à ses fournisseurs, qui a grevé les divers
nettes, la TVA éléments du coût du bien ou du service, y compris les immobilisations mises en œuvre,
représente près de
et qui est donc pour lui de la TVA déductible ;
50 % des recettes
fiscales de l’État –– reverse au Trésor la différence entre la taxe collectée et la taxe déductible.
(projet de loi Pour bien comprendre l’intérêt de ce mécanisme, il faut mener l’analyse au niveau d’un
de finances pour cycle économique complet.
2021).
Exemple
◗◗Un propriétaire-récoltant R, soumis à la TVA au taux normal de 20 %, récolte lui-
même des raisins, les presse et obtient du vin, qu’il vend à un négociant N au prix de
100 € HT.
Le négociant N paie un transporteur T 10 € HT, achète des bouteilles à un fournisseur B
20 € HT et revend le vin mis en bouteille à un épicier E pour un total de 300 € HT.
L’épicier E fait de la publicité dans le journal J pour 50 € HT et revend tout le vin au consom-
mateur final Monsieur X pour 600 € HT.
Voici les incidences de la TVA sur ce processus économique :
Phase 1 : Récoltant R
•• Vend du vin à N 100 120
•• Paie la TVA au TP − 20 20 de R
Flux de trésorerie net 100 100 20
Phase 2 : Négociant N
•• Achète du vin à R − 100 − 120
•• Paie le transport à T − 10 − 12 2 de T
•• Paie des bouteilles à B − 20 − 24 4 de B
•• Vend son vin à E 300 360
•• Paie la TVA au TP − 34 34 de N
Flux de trésorerie net 170 170 40
14
Chapitre 2 Principes et champ d’application de la TVA
15
Partie 1 Taxe sur la valeur ajoutée
Opérations économiques
Opérations imposables
Hors du champ par disposition de la loi
de la TVA
Autres opérations Opérations non imposées
Opérations non imposables
à la TVA car « hors champ »
16
Chapitre 2 Principes et champ d’application de la TVA
Définition
Une opération exonérée entre dans le champ d’application de la TVA, mais est non
soumise par disposition de la loi.
La distinction
A Opérations imposées en raison de leur nature entre livraison
de biens meubles et
prestation de services
Code général des impôts, art. 256-I est importante :
■■« Sont soumises à la TVA les livraisons de biens et les prestations de services effectuées elle peut entraîner
à titre onéreux par un assujetti agissant en tant que tel. » des différences
dans l’application
La TVA s’applique aux opérations dont la nature réunit trois critères (tab. 2.1) : des règles relatives
–– livraisons de biens ou prestations de services ; à l’exigibilité, au taux,
–– réalisées à titre onéreux ; au lieu et au régime
–– par un assujetti. d’imposition.
Tableau 2.1. Détail des 3 critères d’imposition des opérations économiques à la TVA
Critère Analyse
Opération •• Livraisons de biens meubles : « Est considéré comme livraison d’un bien,
économique : le transfert du pouvoir de disposer d’un bien corporel comme un propriétaire »
livraisons de biens (CGI, art. 256-II).
et prestations Il s’agit du transfert de propriété de biens meubles (ce qui exclut les immeubles
de services ou les biens incorporels), qui peut se faire sous différentes formes : livraison
d’un bien, délivrance ou remise d’un matériel, apport en société.
La fourniture d’énergie (électricité, gaz, chaleur, froid) est assimilée à une livraison
de biens.
•• Prestations de services : « Les opérations autres [que les livraisons de biens
meubles] sont considérées comme des prestations de service » (CGI, art. 256-IV).
Ex. : locations, travaux immobiliers, études, ventes à consommer sur place
de produits alimentaires et beaucoup d’opérations incorporelles (droits d’auteur,
brevets, etc.).
17
Partie 1 Taxe sur la valeur ajoutée
Critère Analyse
Opération effectuée •• Comportant une contrepartie au service rendu ou au bien livré (quelle qu’en
à titre onéreux soit la nature : bien ou numéraire, et quel que soit le résultat de l’opération :
bénéficiaire ou déficitaire).
•• Et avec un lien direct entre celui qui fournit le bien ou le service et le bénéficiaire :
–– engagement de fournir un service déterminé au bénéficiaire (service individualisé) ;
–– existence d’une relation entre le niveau du service rendu et le prix demandé.
Ceci exclut les subventions ou abandons de créances inter-entreprises,
les subventions qui ne rémunèrent pas un service nettement individualisé,
les dividendes et autres distributions de bénéfice ; mais inclut les subventions
obtenues en contrepartie d’une opération imposable ou qui constituent
le complément direct du prix d’une opération imposable.
Opération effectuée •• Toute personne qui effectue de manière habituelle et indépendante une activité
par un assujetti économique (industrielle, commerciale, libérale, agricole, civile), quel que soit son
statut juridique.
•• Sauf cas particulier des assujettis réalisant des opérations pour un faible montant
et pour lesquels s’applique la franchise en base ( chapitre 6).
Exemples
◗◗ L’entreprise Damien a réalisé sur le territoire français les opérations suivantes (valeur hors
TVA) :
Opération Analyse
L’entreprise a loué à un confrère pour une durée d’un an Opération imposable : il s’agit d’une prestation de service
une camionnette non utilisée. réalisée à titre onéreux.
À l’occasion d’un contrat important, l’entreprise a acheté •• Opération imposable : l’achat de la montre (livraison
une montre d’une valeur de 500 € pour l’offrir à son client. de bien à titre onéreux) est soumis à la TVA (mais
l’entreprise ne peut pas la déduire car la montre n’est pas
destinée à être vendue, chapitre 5).
•• Opération non imposable : le cadeau fait ensuite
au client n’est pas imposable car l’opération n’est pas
réalisée à titre onéreux.
Prêt d’emballages en bois à des clients lors de la livraison •• Opération non imposable : le prêt d’emballage
de produits finis. Le prix de vente de ces produits est est gratuit et n’entraîne pas le transfert du droit
de 4 200 € et la valeur des emballages est de 120 €. de disposer du bien comme un propriétaire.
•• Opération imposable : la vente de produits est imposable
car elle est effectuée à titre onéreux et il y a transfert
du droit de propriété.
M. Damien a versé à une agence de publicité la somme Opération imposable : cette opération est assimilée à une
de 2 450 € afin qu’elle s’abstienne d’effectuer une publicité prestation de services.
pour une entreprise concurrente.
Le livreur de la société a perçu un pourboire de 15 € Opération non imposable : le livreur n’est pas assujetti.
de la part d’un client.
18
Chapitre 2 Principes et champ d’application de la TVA
Collecte
Opération
de TVA
19
Partie 1 Taxe sur la valeur ajoutée
NOTRE CONSEIL Les prélèvements effectués normalement par l’exploitant d’une entreprise individuelle
ne sont pas considérés comme une livraison à soi-même. La TVA déduite sur ces biens
Les livraisons à soi-
même ne sont
est régularisée en fin d’année.
pas forcément Les prestations de services utilisées pour les besoins de l’entreprise (ex. : conception
des livraisons de d’un logiciel par les salariés de l’entreprise) ne sont pas imposables au titre des livraisons
biens fabriqués à soi-même (même si elles sont comptabilisées).
par l’entreprise.
Il peut s’agir Les prestations de services concourant à la fabrication d’un bien livré à soi-même
de marchandises entrent dans le calcul du coût du bien (ex. : fabrication d’un bureau, par les salariés, pour
destinées à la vente le secrétariat).
et que l’entreprise Les prestations de services isolées (ex. : réparation d’une machine tombée en panne)
utilise finalement
ne sont pas considérées comme des livraisons à soi-même.
pour ses besoins ou
ceux de son dirigeant. Exemples
◗◗ Les salariés de l’entreprise de menuiserie Dumas ont réalisé les opérations suivantes :
•• Activités d’enseignement :
–– scolaire, supérieur, technique et professionnel des établissements Non
publics et privés et personnes physiques
–– artistique et sportif par des personnes physiques (ski, judo, tennis…, Non
mais non yoga)
•• Services de caractère social, éducatif, culturel, sportif, rendus : Les associations qui
–– à leurs membres par les associations sortent du cadre strict
Non de la non-lucrativité
–– à toute personne par les organismes à gestion désintéressée Non en menant quelques
activités commerciales
•• Services publics des collectivités locales : abattoirs, assainissement, Oui accessoires (buvette,
enlèvement des ordures ménagères (mais elles sont assujetties sous vente d’objets,
pour leurs activités commerciales) conditions etc.) peuvent rester
exonérées de TVA
Exonérations d’activités soumises à d’autres impositions même pour ces activités
lucratives si elles ne
•• Opérations de Bourse ou d’assurances Non dépassent pas 72 432 €
(seuil pour 2021).
•• Réunions sportives soumises à des impôts spécifiques Non
•• Ventes de fonds de commerce et d’immeubles anciens soumises Non
aux droits d’enregistrement
21
Partie 1 Taxe sur la valeur ajoutée
NOTRE CONSEIL
Option
Exonérations
Veillez à bien distinguer possible
les activités hors champ
d’application de la TVA Exonérations diverses
(ne répondant pas aux
critères de titre onéreux, •• Certaines activités bancaires définies à l’article 261 C du CGI :
d’indépendance et –– intérêts, agios, escomptes, cessions de créances, prêts Non
d’habitude) et les –– commissions sur tenue de comptes, sur effets, affacturages Oui
activités exonérées
(non soumises à TVA •• Recettes financières des entreprises, accessoires à l’activité principale Non
par disposition de la (gestion de leur trésorerie)
loi pour éviter d’en
augmenter le coût •• Opérations relatives aux navires ou avions par des compagnies Non
pour le consommateur réalisant 80 % de leur trafic hors de France
final [ex. : prestations
médicales] ou car Locations immobilières Voir tab. 2.5
soumises à d’autres
taxes).
EXERCICE 2 • EXERCICE 3 • SITUATION PRATIQUE 5
3 Régimes particuliers
A Régime fiscal des biens d’occasion
La revente de biens d’occasion est parfois soumise à des règles particulières d’imposition
(tab 2.4).
Opérations Régime
22
Chapitre 2 Principes et champ d’application de la TVA
Locations •• Locations de locaux nus à usage professionnel. Elles peuvent être soumises sur option
soumises à la pour au moins 10 ans, sous certaines conditions (option à exercer local par local) :
TVA sur option –– si locataire non assujetti à la TVA : option possible seulement avec l’accord
du locataire, avec mention dans le bail
–– si locataire assujetti : option possible sur simple volonté du bailleur
Locations •• Locations d’immeubles nus destinés à l’habitation (sauf si elles sont effectuées
exonérées sans dans des conditions similaires à celles des établissements d’hébergement à caractère
possibilité hôtelier exploités de manière professionnelle)
d’option •• Locations de terres et bâtiments à usage agricole
C TVA immobilière
Ne sont visées que les opérations réalisées par des assujettis (entreprises, professionnels
de l’immobilier) dans le cadre d’une activité économique. On distingue :
–– les cessions imposables de plein droit : immeubles neufs (achevés depuis moins de 5 ans),
terrains à bâtir (constructibles au regard des règles de l’urbanisme) ;
–– les cessions exonérées mais avec option possible : immeubles achevés depuis plus de
5 ans, terrains autres qu’à bâtir.
Dans tous les cas, la TVA est due par la personne qui réalise l’opération imposable.
Cependant, si le vendeur est un assujetti non établi en France, il revient à l’acquéreur – s’il
est assujetti –, d’acquitter la TVA (autoliquidation).
23
Partie 1 Taxe sur la valeur ajoutée
Exemple
◗◗ L’entreprise Perrot, assujettie à la TVA, réalise deux cessions au cours de l’exercice N :
–– Un immeuble acquis neuf en N–2 : la mutation étant réalisée dans les 5 ans de l’acquisi-
tion de l’immeuble, elle est soumise de plein droit à la TVA.
–– Un immeuble acquis neuf en N–7 : l’immeuble n’est pas considéré comme neuf au regard
de la TVA. La cession est exonérée de TVA, mais le vendeur peut opter pour la soumettre. ◗
EXERCICE 4 • EXERCICE 5
24
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Évaluer Maîtriser Préparer
les savoirs les compétences l’épreuve
1 QCM
Pour chaque proposition, une ou plusieurs réponses sont possibles. Justifiez-les.
1. Une opération économique peut être :
a. hors du champ d’application de la TVA et exonérée de TVA. ∙
b. dans le champ d’application de la TVA et exonérée de TVA. ∙
c. dans le champ d’application de la TVA et soumise à la TVA. ∙
2. Quelles sont les opérations non soumises à TVA ?
a. Les opérations hors du champ de TVA ∙
b. Les opérations imposées à la TVA ∙
c. Les opérations exonérées de TVA ∙
3. Les associations ne sont généralement pas soumises à TVA car leurs activités :
a. sont exonérées par disposition expresse de la loi. ∙
b. ne relèvent pas d’une activité économique à titre onéreux. ∙
c. ne sont pas réalisées par des personnes indépendantes. ∙
4. Une livraison à soi-même (LASM) peut correspondre à :
a. un bien fabriqué par les salariés de l’entreprise. ∙
b. une marchandise qui était destinée à être vendue
mais qui n’a pas été fabriquée par les salariés de l’entreprise. ∙
c. une marchandise achetée par l’entreprise auprès d’un fournisseur
pour être utilisée par le service marketing. ∙
5. Pour être imposée à la TVA, une livraison à soi-même doit être utilisée :
a. pour les besoins de l’entreprise et concerner une opération
qui aurait donné lieu à TVA déductible en totalité. ∙
b. pour les besoins de l’entreprise et concerner une opération
qui aurait donné lieu à TVA déductible partiellement. ∙
c. pour des besoins autres que ceux de l’entreprise et concerner
une opération qui a donné lieu à déduction, même partielle. ∙
6. Lesquelles de ces opérations immobilières sont exonérées de TVA sans option possible ?
a. Locations à usage d’habitation d’immeubles nus ou de meublés. ∙
b. Locations de terrains à usage agricole. ∙
c. Locations de locaux nus à usage professionnel, industriel ou commercial. ∙
7. Lesquelles de ces opérations exonérées sont également dites « à taux 0 » ?
a. Exportations vers les pays en dehors de l’Union européenne (UE). ∙
b. Livraisons intracommunautaires à destination des pays de l’UE. ∙
c. Services publics des collectivités locales. ∙
25
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
26
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
15. Mme Kaoliu est vétérinaire. Elle exerce son activité dans un cabinet privé dans la
région bordelaise. Son mari exerce la même activité mais en tant que salarié dans
une grande société pharmaceutique.
16. M. Utrillot loue un local professionnel vide.
Qualifiez le régime applicable aux différentes opérations précédemment énumérées en
matière de TVA (activités soumises à la TVA, activités « hors champ », activités exonérées,
avec ou sans option à la TVA).
3 Entreprise 4S ★★★
Compétence attendue Qualifier les opérations et justifier les règles applicables en
matière de taxe sur la valeur ajoutée : identifier les livrai-
sons à soi-même
La Société de Services Spécialisés de Savoie (4S) conçoit et vend des logiciels infor-
matiques et de l’encre pour imprimante. Le coefficient de déduction de l’entreprise
est de 0,9 (l’entreprise ne peut déduire que 90 % de la TVA correspondant à ce bien,
chapitre 5). Durant le dernier mois, elle a notamment réalisé les opérations suivantes :
1. Conception d’un logiciel X, d’un coût de 6 400 €, destiné à la vente.
2. Travaux d’adaptation, pour 2 800 €, d’un logiciel Y utilisé par les services comptables.
3. Mise en service, pour les démonstrations aux clients, d’un ordinateur monté par
le technicien à partir de pièces détachées prélevées dans le stock. Coût de revient
total : 1 700 €.
4. Prélèvement sur le stock de deux ordinateurs portables au prix unitaire de 2 400 € HT :
– l’un est utilisé par le représentant pour ses visites commerciales,
– l’autre est prêté au fils du gérant, étudiant élève-ingénieur.
5. Achats de jeux vidéo au prix unitaire de 120 € TTC, la TVA n’étant pas déductible. Ils
sont en effet destinés à être offerts à titre de cadeaux à divers clients et, pour l’un
d’eux, à la fille du gérant.
Déterminez si les opérations réalisées par la société 4S sont soumises à TVA.
4 Hutin ★★★
Compétence attendue Qualifier les opérations et justifier les règles applicables en
matière de taxe sur la valeur ajoutée : identifier les locaux
d’immeubles taxés à la TVA
M. Hutin est à la tête d’un important patrimoine immobilier. Il désirerait connaître sa
situation au regard de la TVA concernant les locations suivantes :
1. Location d’un studio meublé à une étudiante.
2. Location d’un appartement nu à un cabinet médical.
27
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
28
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Mission
Qualifiez le régime applicable aux opérations 1 à 7 en matière de TVA.
29
SYNTHÈSE
TVA : principes et champ d’application
Opérations
soumises à la TVA
• Réalisées
par un assujetti d’application de la TVA
(indépendance Opérations
et habitude) exonérées
• À titre onéreux de TVA
Sauf
disposition
expresse
Opérations de la loi
Autres opérations Opérations hors champ non soumises
économiques d’application de la TVA à la TVA
30
CHAPITRE
3 Territorialité
de la TVA
PROGRAMME
PLAN DU CHAPITRE
COURS : 1. Notion de territoire • 2. Règles applicables aux livraisons de biens
meubles • 3. Règles applicables aux prestations de services
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES : Évaluer les savoirs • Maîtriser les compétences
• Préparer l’épreuve
SYNTHÈSE
MOTS-CLÉS
Acquisition intracommunautaire • Exportation • Guichet unique • Importation
• Lieu d’imposition • Livraison de biens • Livraison intracommunautaire • Prestation
de services • Redevable • Vente à distance
Partie 1 Taxe sur la valeur ajoutée
1 Notion de territoire
A Territoire français au sens de la TVA
Il comprend :
–– la France continentale ;
–– la Corse ;
–– la principauté de Monaco ;
–– les eaux territoriales ;
–– le plateau continental (espace marin et sous-marin constitué par le prolongement du
continent sous la mer jusqu’à une profondeur limitée à 200 mètres).
FOCUS TVA et outre-mer
Les DROM (départements et régions d’outre-mer : La TVA n’est pas appliquée en Guyane, à Mayotte, ni
Guyane, Guadeloupe, Mayotte, Martinique, Réu- dans les collectivités d’outre-mer (COM) qui ne sont
nion) sont considérés comme des territoires d’ex- pas considéré comme territoire français en termes
portation par rapport à la France métropolitaine, de TVA (Polynésie française, Nouvelle-Calédonie,
aux autres États membres de l’UE, et entre DROM Saint-Pierre-et-Miquelon, Wallis-et-Futuna, Saint-
(sauf entre la Martinique et la Guadeloupe qui for- Martin et Saint-Barthélemy).
ment un territoire fiscal unique).
32
Chapitre 3 Territorialité de la TVA
1. Principe
La neutralité de la TVA en matière d’échanges internationaux est assurée par le dispo-
sitif suivant :
•• les exportations de biens sont exonérées de TVA, sous réserve qu’une comptabilité
spéciale soit tenue et qu’il soit justifié de la réalité de l’exportation (production d’une
déclaration d’exportation ou mode de preuve alternatif) ;
•• les importations de biens (quelle que soit la qualité du vendeur, assujetti ou non) sont
soumises à la TVA au taux en vigueur dans le pays d’arrivée. Les produits non
Ainsi, la taxation de TVA n’est pas supprimée pour les exportations mais localisée dans imposables dans
le régime intérieur
le pays de destination (puis consommation) des biens et non dans leur pays de départ. sont également
Finalement, les produits subissent la même taxation quels que soient leur provenance non imposables
et le taux en vigueur dans le pays fournisseur. Cette mesure garantit une absence de à l’importation
concurrence fiscale entre les États. ( chapitre 2).
33
Partie 1 Taxe sur la valeur ajoutée
À l’intérieur de l’UE, la TVA est exigible à l’acquisition dans le pays de destination (ou de
consommation) du bien (sauf régime dérogatoire). La TVA est appliquée dans tous les
pays de l’Union européenne, mais les taux applicables ne sont pas harmonisés.
2. Régime applicable aux assujettis
Les assujettis disposent d’un numéro d’identification, ce qui les distingue des parti-
CHIFFRES-CLÉS
culiers. Ce numéro est constitué de deux lettres indiquant le pays (FR pour la France)
suivies de deux chiffres servant de clé de vérification et des onze chiffres du numéro
Le taux normal, de SIREN.
qui doit être d’au
moins 15 %, varie de Règles applicables aux livraisons intracommunautaires. Lorsque ce numéro est com-
17 % (Luxembourg) muniqué par le client, la livraison est taxée dans le pays de destination et donc exonérée
à 27 % en Hongrie en France, sur le même principe que les exportations. À défaut d’identification, l’opéra-
(liste des taux tion est taxable en France comme une opération interne. L’acquéreur peut, sous condi-
sur https://europa.eu). tion et s’il est assujetti, en obtenir le remboursement dans son pays.
Règles applicables aux acquisitions intracommunautaires. Si l’entreprise française
est assujettie à la TVA et a indiqué à son fournisseur son numéro d’identification,
l’acquisition est taxée en France (sauf exonération tenant à la nature du bien). C’est
l’acquéreur qui autoliquide la TVA (paiement de la TVA à l’État français). Si l’entre-
prise française n’a pas communiqué son numéro d’identification à son fournisseur
européen, l’acquisition est taxée à la TVA dans le pays de départ et ne subit pas la
TVA française.
Obligation déclarative : l’état récapitulatif de TVA (ex-déclaration d’échange de biens
– DEB). Toute personne physique ou morale qui réalise des livraisons (quel qu’en soit
le montant) ou des acquisitions de biens pour un montant annuel supérieur ou égal à
460 000 € doit déclarer ces échanges de biens au sein de l’UE. La déclaration doit être
remise au service des douanes mensuellement par voie numérique ; elle comprend un
volet fiscal et, pour certaines entreprises, un volet purement statistique.
Exemple
◗◗ Une entreprise chypriote expédie des marchandises à une entreprise française. L’opéra-
tion a lieu entre assujettis à la TVA. Valeur des marchandises : 10 000 € HT. Il s’agit d’une
acquisition intracommunautaire. Le taux normal de TVA applicable à Chypre est de 19 %.
34
Chapitre 3 Territorialité de la TVA
État
français Paiement de la TVA : Paiement de la facture HT :
2 000 € 10 000 €
En France : À Chypre :
Prix payé par l’acheteur : 12 000 € Encaissement de la livraison :
–– 10 000 € au fournisseur chypriote 10 000 €
–– 2 000 € de TVA à l’État français Exonération de TVA
(TVA généralement déductible, chapitre 4)
35
Partie 1 Taxe sur la valeur ajoutée
•• Le lieu de livraison est réputé se situer dans le pays de départ (régime de droit commun),
pour les opérateurs établis dans un seul État membre et ne dépassant pas 10 000 € de
chiffre d’affaires vers l’ensemble des autres pays de l’UE (seuil applicable pour tous les
pays membres depuis le 30 juin 2021).
•• Le franchissement du seuil a pour effet de fixer le lieu de livraison dans le pays de des-
tination (et donc au taux du pays de l’acquéreur). Dans ce cas, l’entreprise vendeuse
devra se faire identifier auprès de l’administration fiscale.
•• Même si le seuil n’est pas dépassé, le vendeur peut opter pour que le lieu d’imposition
de la livraison soit situé dans l’État de destination. Cette option est exercée sépa-
rément pour chaque État membre, cela peut s’avérer avantageux si le taux de TVA
du pays de destination est plus bas que celui de l’État de départ. Un guichet unique
évite aux entreprises de s’identifier dans chacun des pays concernés.
Le régime des ventes Ce régime est destiné à éviter une délocalisation des entreprises (ex. : ventes par corres-
à distance ne s’applique pondance) qui trouveraient un intérêt fiscal à s’installer dans les pays de l’Union euro-
qu’aux ventes péenne où les taux de TVA sont les plus bas (puisque le taux applicable aux particuliers
intracommunautaires
auprès de particuliers est en principe le taux du vendeur).
ou PBRD (et non
aux exportations
Exemple
ou aux ventes ◗◗ Une entreprise allemande réalise des ventes à distance vers la France (seuil pour les ventes
intracommunautaires à distance : 35 000 €). Montant HT réalisé en N–1 : 26 500 €. Livraisons au cours de
à des assujettis
l’année N : 5 000 €. Taux normal de TVA applicable en Allemagne : 19 %.
identifiés).
Hypothèse Pour le vendeur Pour l’acheteur
Le vendeur allemand La vente est soumise à la TVA L’entreprise allemande est
n’a exercé aucune au taux allemand, soit : redevable de la TVA dans son pays.
option 5 000 × 19 % = 900 € L’acheteur paye
5 000 + 900 = 5 900 €.
36
Chapitre 3 Territorialité de la TVA
Dans les deux hypothèses, l’acheteur n’a aucune démarche à effectuer, mais la première
hypothèse lui est légèrement plus favorable (et c’est important puisqu’il ne peut pas
récupérer cette TVA). ◗
Cas des ventes de moyens de transport neufs. Les acquisitions de moyens de trans-
port neufs effectuées par des particuliers sont soumises à la TVA dans l’État membre de
destination et non, comme en application des règles de droit commun, dans le pays du
vendeur. Ce régime spécifique a été mis en place pour éviter de perturber les marchés
nationaux : un particulier ne trouve donc pas d’avantage fiscal à acquérir un véhicule
dans un autre pays de l’Union où le taux de TVA serait plus bas. Des règles particulières
précisent les caractéristiques des véhicules concernés.
C Synthèse
Hors régimes spécifiques, les régimes de TVA applicables aux ventes internationales de
biens meubles peuvent être résumés au départ de la France (tab. 3.1) et à l’arrivée en
France (tab. 3.2).
Tableau 3.1. Régime de TVA applicable aux ventes de biens meubles au départ de la France
Destination
37
Partie 1 Taxe sur la valeur ajoutée
Tableau 3.2. Régime de TVA applicable aux ventes de biens meubles à destination de la France
Lieu de départ
A Principe général
1. Règles applicables
Les ventes de
prestations de services
Le lieu d’imposition et le redevable de la taxe sont définis selon les règles suivantes
intracommunautaires (tab. 3.3) :
suivent les mêmes •• Si le preneur est un assujetti, les prestations de service sont réputées se situer dans le
règles d’exigibilité que pays d’établissement du preneur et y sont imposables. Le redevable est alors en prin-
les livraisons de biens.
cipe le preneur lui-même, qui est donc conduit à autoliquider la TVA.
•• Si le preneur n’est pas assujetti, les prestations de service sont réputées se situer dans
le pays du prestataire. C’est alors le prestataire qui est redevable de la TVA (il doit
éventuellement s’identifier à la TVA dans ce pays ou désigner un mandataire [pour
les redevables communautaires] ou un représentant fiscal [pour les redevables non
communautaires]).
Les règles applicables peuvent se résumer ainsi :
–– pour les relations « B to B » (business to business) : critère du lieu d’établissement du
preneur ;
–– pour les relations « B to C » (business to consumer) : critère du lieu d’établissement du
prestataire.
38
Chapitre 3 Territorialité de la TVA
2. Obligation déclarative
Toute personne physique ou morale qui réalise des prestations de services à un preneur
assujetti établi dans un autre pays de l’UE (pour lesquelles la TVA doit être autoliquidée
par le preneur, tab. 3.3) doit déclarer ces échanges de services au sein de l’UE. L’état
récapitulatif de TVA (ex-déclaration d’échanges de services – DES) doit être produit
mensuellement par voie numérique auprès du service des douanes.
40
Chapitre 3 Territorialité de la TVA
Exemples
41
Partie 1 Taxe sur la valeur ajoutée
42
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Évaluer Maîtriser Préparer
les savoirs les compétences l’épreuve
1 Quiz
Vérifiez l’exactitude des propositions ci-après et justifiez-les.
Vrai Faux
1. Monaco fait, au regard de la TVA, partie du territoire français. ∙ ∙
2. La Guyane fait, au regard de la TVA, partie du territoire français. ∙ ∙
3. Le Royaume-Uni n’est plus considéré, au regard de la TVA, comme
∙ ∙
faisant partie de l’Union européenne.
4. Les importations B to B sont exonérées de TVA. ∙ ∙
5. La TVA sur les importations en B to B doit être autoliquidée par l’acheteur. ∙ ∙
6. Il y a autoliquidation lorsque le bénéficiaire d’un bien ou d’une prestation
∙ ∙
de service collecte et déduit lui-même la TVA sur cette opération.
7. Le régime des ventes à distance ne concerne pas les ventes
∙ ∙
à des assujettis identifiés par un numéro intracommunautaire.
8. Les prestations réalisées sur un immeuble sont imposées dans l’État du
∙ ∙
preneur lorsque celui-ci ne se situe pas dans le même État que l’immeuble.
2 SA Duteil ★★★
La SA Duteil, située à Toulouse, a réalisé les opérations suivantes, soumises au taux nor-
mal, au cours du mois de mars.
Dates Opérations Montants
05/03 Achat de marchandises en Allemagne 15 000 € HT
08/03 Vente de marchandises en Russie 25 000 € HT
10/03 Réalisation d’un audit chez un client italien assujetti 12 000 € HT
(facture réglée comptant)
12/03 Travaux réalisés, pour un assujetti, sur un immeuble belge, 86 000 € HT
réglés comptant
15/03 Réorganisation du service comptabilité de l’entreprise par 19 000 € HT
un expert espagnol
19/03 Vente de marchandises en Martinique 18 000 € HT
20/03 Vente de marchandises en France 90 000 € HT
Analysez ces opérations et déterminez, pour chacune, le montant de TVA due ou déductible.
43
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
3 Entreprise Auberet◗★★★
Compétence attendue Qualifier les opérations et justifier les règles applicables
en matière de taxe sur la valeur ajoutée : déterminer
le lieu d’imposition d’une opération réalisée par un assujetti
• identifier les opérations spécifiques
L’entreprise Auberet (ventes, locations et réparations de matériels informatiques) a réa-
lisé les opérations suivantes.
1. Réparation d’un ordinateur envoyé dans les ateliers par un client suisse. L’ordinateur
a ensuite été renvoyé.
2. Vente d’un ordinateur à un médecin.
3. Réparation d’un ordinateur envoyé dans les ateliers par un client, non assujetti,
néerlandais. L’ordinateur a ensuite été renvoyé.
4. Expédition d’un ordinateur à une entreprise suisse.
5. Expédition d’un ordinateur à un particulier allemand (Auberet a réalisé 15 000 € de
ventes à distance dans des pays de l’Union européenne pour l’année en cours).
6. L’entreprise confie à une entreprise allemande la réparation d’un disque dur. Après
réparation, le matériel est renvoyé en France.
7. Location à un loueur français d’une voiture pour se rendre en Allemagne pendant
15 jours.
8. Vente d’un ordinateur à un particulier polonais.
9. Location de 15 ordinateurs à un client assujetti allemand.
10. Location d’un routeur auprès d’une entreprise suisse.
Qualifiez ces opérations et déterminez si elles sont imposables à la TVA française. Justifiez
votre réponse.
44
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
45
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
6. Réparation, dans les ateliers français, d’un appareil de chauffage d’appoint apparte-
nant à une société allemande, puis renvoi au client.
7. Vente en magasin d’un chauffage d’appoint à un particulier italien.
8. Vente de matériel de chauffage à des clients professionnels en Espagne.
9. Vente de matériel en Autriche, le client ne donne pas son numéro d’identification.
10. Ravalement du siège de l’entreprise Marliant par une entreprise italienne.
11. Mise en service d’un chauffage fabriqué par l’entreprise et utilisé pour chauffer le
magasin.
12. Perception de droits d’auteur pour un livre écrit par l’équipe technique de l ’entreprise.
13. Perception d’une redevance pour l’exploitation d’un brevet déposé.
Mission
Analysez ces opérations et déterminez le traitement applicable en matière de TVA en
fournissant toutes les justifications nécessaires.
Si l’activité n’est pas une activité de livraison de biens (vente), elle relève des
prestations de services.
Il s’agit de toute opération ne comportant pas de transfert de propriété de biens
corporels (c’est-à-dire ayant une existence matérielle).
Exemple : transports, locations de biens meubles ou immeubles, travaux d’étude…
Qu’est-ce qu’un assujetti à la TVA ?
Un assujetti à la TVA est une personne qui effectue, de manière indépendante, une
des activités économiques mentionnées à l’article 256 A du CGI (« toutes les activités
de producteur, de commerçant ou de prestataire de services, y compris les activités
extractives, agricoles et celles des professions libérales ou assimilées »).
Il s’agit donc d’un professionnel indépendant, ce qui exclut notamment les
particuliers et les salariés.
La notion d’assujetti s’applique aussi aux professionnels non redevables de la TVA.
Il existe donc des assujettis redevables et des assujettis non redevables.
Exemple : un micro-entrepreneur bénéficiant de la franchise en base en matière de
TVA est assujetti à la TVA mais n’est pas redevable de la TVA.
Prestations relevant de la règle générale
Dans quel État payer la TVA ?
La réalisation, par un assujetti implanté en France, d’une prestation au profit
d’un assujetti implanté dans ou hors de l’Union européenne n’est pas imposable
à la TVA française. Le prestataire français facture sans TVA. Il porte la mention
« autoliquidation » sur la facture si le client est un assujetti établi dans l’UE. Il
indique « TVA non applicable – art. 259-1 du CGI » si le client est un assujetti établi
hors de l’UE.
46
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
47
SYNTHÈSE
La territorialité de la TVA
Lieu d’arrivée
livraison soumise
à TVA dans le
pays d’arrivée
(autoliquidation)
AIC soumise
Autres États
à TVA en auto
de l’UE
liquidation
Importation Ne concerne pas la TVA française
soumise à TVA
Hors UE en auto
liquidation*
48
CHAPITRE
4 Calcul
de la TVA exigible
PROGRAMME
PLAN DU CHAPITRE
COURS : 1. Assiette de la TVA • 2. Taux de TVA • 3. Fait générateur et exigibilité
de la TVA • 4. Affaires impayées ou annulées • 5. Obligations en matière de lutte
contre la fraude
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES : Évaluer les savoirs • Maîtriser les compétences
• Préparer l’épreuve
SYNTHÈSE
P our acquitter la TVA exigible sur une opération soumise, l’entreprise doit déterminer
l’assiette de l’imposition, appliquer à cette base le taux approprié et respecter les
règles relatives à l’exigibilité de la TVA.
MOTS-CLÉS
Assiette • Base d’imposition • Bien d’occasion • Créance irrécouvrable • Emballages
consignés • Exigibilité • Fait générateur • Fraude à la TVA • Option pour les débits
• Prestation de services • Travaux immobiliers
Partie 1 Taxe sur la valeur ajoutée
1 Assiette de la TVA
A Règles générales
En sus du prix de vente hors TVA, certains frais accessoires acquittés par le client font
partie de la base imposable, même s’ils sont facturés séparément (tab. 4.1).
Éléments Observations
Compléments Les majorations pour délai rapide d’exécution, intérêt pour délai
de prix de paiement (convenu à l’avance), etc.
Frais fiscaux Les frais fiscaux de toute nature rattachés à l’opération (ex. : les taxes
parafiscales ou spéciales, taxe sur les produits pétroliers ou la taxe
locale d’équipement pour les constructions d’immeubles) font partie
de la base imposable à la TVA.
Pourboires Seuls les pourboires versés spontanément par les clients sont
exonérés de TVA. A contrario, les majorations de prix réclamées
à la clientèle au titre du « service » sont imposables.
Frais payés par Les frais inclus dans le coût d’une opération et qui sont payés
le client à un tiers par le client à une autre personne (sous-traitant par exemple)
sont compris dans la base imposable. Les commissions versées
à des intermédiaires suivent le même régime.
Éléments Observations
TVA Les taxes recouvrées pour le compte d’autrui sont non imposables.
Remboursements Ce sont les frais et taxes que le fournisseur avance pour le compte
de débours de son client auquel il réclame le montant exact.
50
Chapitre 4 Calcul de la TVA exigible
Éléments Observations
Réductions de prix •• Si ces réductions figurent sur la facture d’origine, elles entraînent
(rabais, remises, une diminution de la base imposable. La TVA est calculée après
ristournes et réduction du montant hors taxes.
escomptes) •• Si les réductions sont accordées après facturation, elles doivent être
établies sur une facture d’avoir, elle-même soumise à TVA (négative).
Livraisons à soi- Dans le cadre d’une LASM, la base d’imposition est formée par
même (LASM, le coût de revient des produits fabriqués ou par le coût d’achat
chapitre 2) des produits prélevés.
Exemple
◗◗La société anonyme Dupra réalise au cours de l’année N les opérations suivantes :
1. Acquisition d’une camionnette au prix de 36 000 € HT, avec reprise de l’ancienne
camionnette de la société pour un montant de 15 000 € HT.
2. Cession d’un matériel de bureau acquis en N–3 à une autre entreprise. Montant de la
vente : 4 400 € HT.
3. Cession à un particulier pour 13 200 € d’une voiture de tourisme acquise en N–2 pour
un montant de 28 400 € TTC.
4. Rachat à son entreprise, pour son propre compte, par le président du conseil d’admi-
nistration, d’une photocopieuse pour un montant de 1 700 €. Cette machine avait été
acquise par la société il y a 2 ans.
5. Revente à une autre société, pour un montant de 370 000 €, d’un immeuble acquis en
N–7 pour 250 160 € HT.
51
Partie 1 Taxe sur la valeur ajoutée
Éléments de réponse
1. La reprise et l’acquisition des camionnettes s’analysent comme une double vente :
• TVA facturée par le garagiste : 36 000 × 20 % = 7 200 €
• TVA facturée par la société : 15 000 × 20 % = 3 000 €
2. La cession du matériel de bureau est soumise à la TVA sur le prix de cession, au taux qui
s’applique au bien neuf, ce qui donne lieu à une TVA collectée de : 4 400 × 20 % = 880 €.
3. L’entreprise n’a pas récupéré de TVA lors de l’acquisition du véhicule particulier. La ces-
sion de ce véhicule est donc en principe exonérée de TVA (sauf assujettissement sur
option, notamment en cas de demande formulée par l’acquéreur du véhicule s’il est
négociant en biens d’occasion, chapitre 2).
4. L’autoconsommation d’une immobilisation pour des besoins autres que ceux de
l’entreprise est soumise à TVA au titre des livraisons à soi-même ( chapitre 2) :
1 700 × 20 % = 340 €.
5. L’immeuble bénéficie de l’exonération de la TVA lors de la cession, puisque celle-ci est
réalisée plus de 5 ans après l’achèvement de l’immeuble. Une option pour la TVA est
possible ( chapitre 2). ◗
1. Objets d’occasion
Dans le cas de biens d’occasion vendus par des négociants, les règles de droit com-
mun s’appliquent en principe. Mais un système particulier de taxation sur la marge vise
Afin de pouvoir procéder
les biens qui leur ont été livrés sans TVA (achat auprès d’un assujetti exonéré ou sous
à la déduction de la TVA,
en cas d’option pour la franchise, ou auprès d’un autre revendeur soumis au régime de la marge pour cette
le régime général de la livraison). Comme ils n’ont pas pu récupérer la TVA sur l’acquisition du bien, et pour ne
TVA, en principe plus pas les pénaliser, la base d’imposition est constituée, de manière dérogatoire, par la dif-
favorable au négociant,
férence entre le prix de vente et le prix d’achat (ramené hors taxe).
ce dernier a tout intérêt
à ce que l’acquisition lui Exemple
soit facturée avec TVA.
◗◗Un concessionnaire automobile achète une voiture auprès d’un particulier 10 000 € et la
revend, après remise en état, 15 000 € TTC. La base d’imposition est la marge réalisée, soit
5 000 € TTC, ce qui correspond à : 5 000 × 100/120 = 4 167 € HT (taux normal de 20 %).
Le montant de la taxe due est : 4 167 × 20 % = 834 €. ◗
2. Emballages
Les emballages obéissent à des règles spécifiques selon les situations :
–– si les emballages perdus sont vendus avec la marchandise, leur valeur est incluse dans
le prix de vente soumis à TVA. Si l’emballage et le contenu sont soumis à des taux
différents, c’est le taux correspondant à l’élément dont la valeur est la plus élevée qui
s’applique à l’ensemble ;
–– si les emballages sont prêtés, ils ne donnent pas lieu à transfert de propriété et ne sont
pas soumis à TVA ;
–– si les emballages sont consignés, ils ne donnent en principe pas lieu à une collecte de
TVA car la consignation d’emballages ne constitue pas, a priori, une vente. En réalité,
les règles sont variables (tab. 4.4).
52
Chapitre 4 Calcul de la TVA exigible
Situation
Consignation
Déconsignation Non-restitution
et déconsignation
Type à un prix inférieur dans les délais
au même prix
d’emballages
Exemple
◗◗ La société Mousset commercialise des sels de bain pour les hôtels de luxe de la côte
Atlantique. Les pots contenant les sels sont de deux tailles, M ou L, et sont consignés :
–– les pots M sont consignés et déconsignés à un prix de 20 € HT ;
–– les pots L sont consignés à 40 € HT et déconsignés à 35 € HT.
L’Hôtel du large a commandé 10 pots M et a choisi d’en conserver 4. Les 6 autres ont été
renvoyés à la société Mousset. Il a également commandé 3 pots L et en a conservé un.
–– Lors de la consignation des pots M, il n’y a pas de TVA sur les pots facturés au client.
Néanmoins, les 4 pots non restitués sont soumis à TVA car l’opération est assimilée
à une vente :
• Base imposable : 20 × 4 = 80 €
• TVA grevant les biens : 80 × 20 % = 16 €
–– Lors de la consignation des pots L, il n’y a pas de TVA sur les pots facturés au client.
Les pots restitués sont imposables sur la différence de prix entre la consignation et la
déconsignation ; les pots non restitués sont soumis à TVA sur la totalité de leur valeur :
• Base imposable : 40 × 1 + 2 × (40 – 35) = 50 €
• TVA grevant les biens : 50 × 20 % = 10 € ◗
EXERCICE 2 • EXERCICE 3 • EXERCICE 6 • SITUATION PRATIQUE 7 • SITUATION
PRATIQUE 8 Des règles particulières
définissent le taux
applicable en cas
2 Taux de TVA
d’« opérations
complexes uniques »
constituées d’éléments
Le taux normal de la TVA (20 %) s’applique à toutes les opérations sauf dispositions relevant de taux
particulières conduisant à appliquer un taux spécifique (tab. 4.5). différents.
53
Partie 1 Taxe sur la valeur ajoutée
Taux Toutes les opérations ne relevant pas d’un autre taux : produits manufacturés,
normal : prestations de services, travaux immobiliers, etc.
20 %
•• Produits :
–– produits destinés à la consommation animale ;
–– produits destinés à être utilisés dans la production agricole ;
–– médicaments non remboursés par la Sécurité sociale.
•• Prestations de services (principales) :
–– transports de voyageurs ; logement en hôtels, meublés ou campings classés ;
Taux inter
médiaire : –– ventes à consommer sur place et d’aliments à emporter et à livrer préparés en vue
10 % d’une consommation immédiate, sauf boissons alcoolisées (taxées au taux normal) ;
–– droits d’entrée aux expositions, sites et installations à caractère culturel, ludique,
éducatif ou professionnel ;
–– travaux d’amélioration et de réhabilitation de certains logements sociaux destinés à la
location et autres travaux d’entretien et aménagement des habitations de plus de 2 ans ;
–– opérations de collecte et de tri sélectif des ordures ménagères ;
–– certaines activités d’aide à la personne par des entreprises agréées.
•• Produits destinés à la consommation humaine (sauf exceptions et boissons alcoolisées,
taxées au taux normal et ventes à emporter taxées au taux intermédiaire).
•• Fourniture de repas dans les cantines scolaires.
•• Livres, y compris fournis par téléchargement et livres audio.
•• Travaux d’amélioration de la qualité énergétique des logements.
•• Opérations immobilières et autres travaux portant sur certains locaux et logements sociaux.
Taux •• Fourniture de logement et de nourriture dans des établissements accueillant des
réduit : personnes handicapées et âgées dépendantes, certains services d’aide aux personnes
âgées dépendantes ou handicapées et certains appareillages pour handicapés.
5,5 %
•• Abonnements relatifs à la fourniture d’électricité, de gaz et de chaleur.
•• Certaines prestations de gestion de déchets.
•• Spectacles vivants (au-delà des 140 premières représentations soumises au taux
de 2,1 %), cinéma, réunions sportives et droits d’entrée dans les zoos.
•• Produits de protection périodique féminine, autotests de dépistage du VIH et (jusqu’au
31 décembre 2022) certains matériels (masques...) et produits d’hygiène visant à lutter
contre la propagation de la Covid-19.
•• Certaines publications de presse.
Taux
•• Médicaments remboursés par la Sécurité sociale(1).
particulier :
•• Contribution à l’audiovisuel public (redevance).
2,1 %
•• 140 premières représentations de spectacles vivants (théâtre ou cirque).
(1) Un « taux 0 % » s’applique jusqu’au 1er janvier 2023 pour les tests et vaccins contre la Covid-19.
54
Chapitre 4 Calcul de la TVA exigible
Prestations de services et travaux Exécution des services Encaissement du prix sauf option
immobiliers ou des travaux immobiliers pour les débits
55
Partie 1 Taxe sur la valeur ajoutée
Exemple
◗◗ Date d’exigibilité dans le cadre d’une acquisition intracommunautaire délivrée le 20 mars
(fait générateur) selon la date de facture :
Néanmoins, elle ne peut avoir pour effet de retarder l’exigibilité de la TVA : celle-ci reste
exigible sur l’encaissement éventuel d’acomptes antérieurs à la prestation. Afin que la
TVA soit immédiatement récupérable pour le client ( chapitre 5), il est recommandé
à l’entreprise de faire apparaître la mention « TVA payée d’après les débits » sur ses
factures de prestations de services.
Intérêts et limites. Les dates d’exigibilité des livraisons de biens et des prestations de
services sont alors unifiées à la date de la facture, simplifiant les obligations comptables
du fournisseur. Ceci est notamment appréciable pour les entreprises qui réalisent à la
fois des livraisons de biens et des prestations de services, et qui sont confrontées à des
difficultés liées aux différentes dates d’exigibilité. Le fournisseur doit cependant avancer
la trésorerie correspondant au montant de la TVA entre le mois de la facture et le mois
de l’encaissement.
Exemple
◗◗ L’entreprise Kalfon effectue des travaux de réfection de meubles anciens pour la société
Lamarche. Le devis précise :
–– Travaux de réfection : 4 000 € HT, TVA à 20 %
–– Condition de règlement : 20 % à la commande, 30 % au début des travaux, 30 % à la fin
des travaux, 20 % un mois après la fin des travaux.
Le devis est retourné et accepté le 25/05/N. Les travaux débutent le 15/06/N. La facture
est expédiée le 15/08/N à la fin des travaux.
57
Partie 1 Taxe sur la valeur ajoutée
58
Chapitre 4 Calcul de la TVA exigible
de conservation et d’archivage des données. Ces conditions doivent être justifiées par
la délivrance :
–– d’un certificat par un organisme accrédité ;
–– d’une attestation individuelle de l’éditeur du logiciel, laquelle est établie sur un
modèle fourni par l’administration.
Si l’entreprise ne peut produire un tel justificatif, elle est passible d’une amende de
7 500 € par logiciel ou système concerné, renouvelable en cas d’absence de mise en
conformité dans les 60 jours. L’administration peut, par ailleurs, intervenir inopiné-
ment dans les locaux professionnels du contribuable pour demander à l’entreprise
ce justificatif.
2. Piste d’audit fiable
Toutes les entreprises redevables de la TVA doivent être en mesure de :
–– documenter le lien entre toutes les factures émises/reçues et les livraisons/presta-
tions correspondantes ;
–– mettre en place un processus de contrôle et de suivi.
Le niveau de formalisme attendu dépend de la taille de l’entreprise.
Faute de produire une piste d’audit fiable en cas de contrôle, l’entreprise encourt :
–– une remise en cause de la TVA déductible sur les factures d’achat ;
–– une pénalité allant jusqu’à 50 % du montant facturé ;
–– éventuellement, un rejet de comptabilité.
3. Facturation électronique
D’ici à 2025 doit être progressivement mise en œuvre, selon la taille des entreprises,
l’obligation d’établir les factures sous forme électronique (« e-invoicing ») pour les opé-
rations réalisées entre assujettis à la TVA, ainsi que l’obligation de transmission déma-
térialisée à l’administration fiscale de certaines informations portant sur des opérations
soumises à la TVA (« e-reporting »).
59
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Évaluer Maîtriser Préparer
les savoirs les compétences l’épreuve
1 QCM
Pour chaque proposition, une ou plusieurs réponses sont possibles. Justifiez-les.
1. Quels éléments sont compris dans la base d’imposition à la TVA ?
a. Le prix de vente. □
b. Les frais d’emballage non récupérable. □
c. La TVA elle-même. □
2. Concernant les livraisons de biens, la TVA est exigible :
a. à la facturation. □
b. à la délivrance du bien. □
c. au paiement. □
3. Concernant les prestations de services, la TVA est exigible, par nature :
a. à la facturation. □
b. à la fin des travaux. □
c. à chaque paiement. □
4. La TVA sur les importations est exigible :
a. à la facturation. □
b. à la livraison. □
c. au dédouanement. □
5. Concernant les acquisitions intracommunautaires :
a. la TVA est exigible le 15 du mois suivant la délivrance du bien. □
b. la TVA est exigible à la date de la facture si celle-ci arrive avant le 15
du mois suivant le fait générateur. □
c. elles sont exonérées de TVA. □
6. Afin de déterminer le régime d’exigibilité de la TVA collectée sur une prestation
de services, il convient de vérifier :
a. si le client a opté pour les débits. □
b. si le fournisseur a opté pour les débits. □
c. la date de fin des travaux. □
60
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
2 Tout-en-Loc’◗★★★
Compétence attendue Déterminer et mettre en œuvre, dans une situation
donnée, les mécanismes d’exigibilité, de déduction et de
régularisation de la taxe sur la valeur ajoutée : déterminer
les éléments rentrant dans l’assiette de calcul de la TVA
61
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
3 Loginet◗★★★
Compétence attendue Déterminer et mettre en œuvre, dans une situation don-
née, les mécanismes d’exigibilité, de déduction et de régula-
risation de la taxe sur la valeur ajoutée : déterminer la date
d’exigibilité de la TVA grevant une prestation de services
L’entreprise Loginet commercialise par téléchargement un progiciel spécifique :
le Netfloat. Elle vend également du matériel informatique. Elle reçoit, de ses clients
domiciliés en France, les deux commandes suivantes :
• Le 10 mars, une commande d’un micro-ordinateur multimédia à livrer le 15 avril. Le
client verse un acompte de 1 000 €. La facture établie le 15 avril s’élève à 3 000 €
(dont 500 € de TVA), le solde de la facture sera réglé par traite à 60 jours fin de mois.
• Le 20 mars, une commande de 10 progiciels pour une entreprise de vente de portes
La vente de logiciels en aluminium, avec un acompte de 450 € TTC. Le téléchargement est effectué le
spécifiques est 21 mars. La facture établie le 25 mars s’élève à 3 500 € HT, soit 4 200 € TTC. Le solde
considérée fiscalement
comme une prestation
sera réglé par virement bancaire au 30 mai.
de service. Déterminez la date d’exigibilité relative à ces opérations ainsi que les montants de TVA
exigibles.
4 SARL Jousse◗★★★
Compétence attendue Déterminer et mettre en œuvre, dans une situation don-
née, les mécanismes d’exigibilité, de déduction et de régu-
larisation de la taxe sur la valeur ajoutée : déterminer les
éléments rentrant dans l’assiette de calcul de la TVA et la
date d’exigibilité de la TVA
La SARL Jousse est spécialisée dans l’assemblage et la distribution de remorques et
d’appareils de levage. Elle assure également la location de ces matériels. Le 25 juin, elle
62
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
vend aux conditions « départ » une remorque à l’un de ses principaux clients non assu-
jettis. Les éléments de la facture se décomposent ainsi :
• Catalogue de la remorque : 25 150 € HT ;
• Majoration forfaitaire pour travaux de facturation et rapidité d’exécution : 230 € ;
• Prime d’assurance-crédit obligatoire : 635 € ;
• Intérêts pour règlement à terme non soumis à TVA : 1 220 € ;
• Reprise de l’ancienne remorque (qui pourra être louée ou revendue) : 1 520 € ;
• Remise exceptionnelle de 10 % applicable au prix catalogue ;
• TVA au taux normal.
Les conditions de vente, acceptées par le client, imposent un acompte de 10 % du prix
catalogue, un règlement de 30 % à réception de la facture et un paiement par lettre de
change acceptée à 60 jours fin de mois pour le solde.
La remorque a été livrée chez le client le 2 juillet.
Calculez la base imposable à la TVA et indiquez la date d’exigibilité de la taxe.
5 Société Jalet◗★★★
Compétence attendue Déterminer et mettre en œuvre, dans une situation don-
née, les mécanismes d’exigibilité, de déduction et de régula-
risation de la taxe sur la valeur ajoutée : déterminer le fait
générateur et la date d’exigibilité de la TVA liée à une acqui-
sition intracommunautaire
63
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
6 Entreprise Vanniet◗★★★
Compétence attendue Déterminer et mettre en œuvre, dans une situation
donnée, les mécanismes d’exigibilité, de déduction et de
régularisation de la taxe sur la valeur ajoutée : identifier les
opérations sur emballages soumises à TVA
L’entreprise Vanniet est grossiste en vins. Elle gère donc un stock important d’embal-
lages et de contenants : bouteilles non reprises par l’entreprise, casiers numérotés,
casiers non numérotés consignés, tonneaux identifiables.
Les tarifs sont les suivants :
Casiers Casiers
Tonneaux
non numérotés numérotés
Prix de consignation 20 € 40 € 360 €
Prix de reprise 15 € 30 € 240 €
64
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Mission
En vous appuyant sur le dossier documentaire, déterminez le montant de TVA exigible en
novembre pour chaque opération et, le cas échéant, l’incidence de l’option sur les débits.
65
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Les redevables n’ont pas l’obligation d’indiquer sur leurs factures le fait qu’ils acquittent
la TVA d’après les débits. Toutefois, l’exercice du droit à déduction étant lié à l’exigibilité
de la taxe, il est conseillé aux redevables acquittant la taxe d’après les débits d’en
informer leurs clients par une mention adéquate sur les factures qu’ils délivrent.
Conséquences pour les clients
Conformément aux dispositions de l’article 271-I-2 et 3 du CGI, les clients des
assujettis ayant opté pour le paiement de la TVA d’après les débits sont autorisés
à opérer la déduction de la TVA figurant sur les factures d’achats correspondantes
comportant mention du paiement de la taxe par le fournisseur d’après les débits dès
la réception des factures et sans attendre le paiement du prix.
Les clients peuvent opérer la déduction de la taxe mentionnée sur une facture
lorsque l’exigibilité est intervenue chez le fournisseur. En d’autres termes, le client
peut porter la taxe en déduction sur la déclaration déposée au titre du mois au
cours duquel il a reçu la facture d’un prestataire de services, si ce document indique
que ce dernier acquitte l’impôt d’après les débits. En l’absence de cette mention, les
redevables ne peuvent opérer la déduction correspondante que sur la déclaration
déposée au titre du mois du paiement des travaux ou des services (RM n° 34560 à
M. Georges Delfosse, JO débats AN du 24 novembre 1980, p. 4912).
L’option pour le paiement de la TVA d’après les débits a pour conséquence d’entraîner
l’exigibilité de la taxe sur le montant total facturé dès la date du débit qui coïncide
en principe avec la date d’émission de la facture. Il en est ainsi même si les factures
ne font pas mention de l’option. De même la taxe est exigible au moment du débit
dans le cas où, sans avoir exercé l’option, un prestataire a indiqué irrégulièrement
acquitter l’impôt d’après les débits sur les factures délivrées à la clientèle. Par ailleurs,
il est rappelé que, pour pouvoir prétendre à l’imputation de la taxe correspondant
à l’octroi d’un escompte de règlement, le fournisseur n’est dispensé d’adresser à son
client une note d’avoir que si une mention apposée sur la facture précise que, dans
le cas où le client bénéficie de l’escompte offert, seule la taxe correspondant au prix
payé ouvre droit à déduction. En tout état de cause, le fournisseur peut renoncer au
bénéfice de l’imputation en précisant que l’escompte est « net de taxe », ce qui évite
toute remise en cause de la déduction opérée par le client.
BOFiP, 2020
66
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
1re opération. Vente d’un matériel informatique de 1 800 € HT à un client situé en France :
livraison du matériel le 15/08/N. Paiement : 20 % à la réception, 80 % à 60 jours fin de mois.
2e opération. Réparation d’un matériel sur site pour un client russe le 18/08/N : mon-
tant facturé (7 500 € HT).
3e opération. Réparation pour un client parisien d’un ensemble informatique :
–– début des travaux le 01/08/N ;
–– fin des travaux le 15/08/N ;
–– facturation le 10/08/N : 12 600 € TTC.
Le client règle par traite à échéance au 31/10/N, la traite est escomptée le 20/08/N.
Montant net encaissé : 12 120 €.
4e opération. Le 20/08/N, vente et installation à une entreprise lyonnaise d’un ensemble
informatique :
–– matériel fourni : 18 400 € HT ;
–– installation et mise en service : 5 800 € HT.
La facture est expédiée le 20/08/N. Le matériel est réglé à la livraison. L’installation et
la mise en service sont réglées après mise en route définitive de l’ensemble le 15/09/N.
5e opération. Le 18/08/N, vente de 5 imprimantes à un client marseillais qui fournit une
attestation d’exportation ; chaque imprimante est facturée 990 € HT.
6e opération. Le 28/08/N, réception d’un chèque pour une réparation effectuée dans les
ateliers le 12/07/N de 450 € HT. La facture est expédiée au client le 15/07/N. Le chèque
est inscrit au compte de l’entreprise le 05/09/N.
7e opération. Le 18/08/N, vente et livraison d’un micro-ordinateur à un client nîmois
660 € HT. L’entreprise reprend son ancien matériel pour 150 €. Le client est un particulier
non assujetti à TVA qui règle 500 € à la livraison et le solde à 30 jours fin de mois.
8e opération. Le 30/08/N, M. Vernier, président du CA, prélève, pour son usage per-
sonnel, un matériel utilisé par le service commercial. Ce matériel, acquis en N–3 pour
un montant de 880 €, est amorti pour moitié. À la date du prélèvement, sa valeur mar-
chande peut être évaluée à 320 €.
9e opération. La société prélève sur son stock un ordinateur destiné au service commer-
cial d’une valeur d’achat de 680 €.
N.B. : L’entreprise est assujettie à la TVA sur la totalité de ses affaires, elle utilise le taux
normal à 20 %.
Missions
1. Pour chacune des opérations, identifiez le fait générateur, la date d’exigibilité et la base
d’imposition à la TVA.
2. En prenant pour hypothèse que la société a opté pour le paiement de la TVA d’après les
débits, indiquez les conséquences de cette option pour Vernier.
67
SYNTHÈSE
Calcul de la TVA exigible
Exigibilité
Option
Cas général
pour les débits TVA exigible
TVA exigible TVA exigible TVA exigible à la facturation
Quand ? à la livraison (*) à chaque montant à la facturation ou au plus tard le 15
encaissé (et sur chaque du mois suivant
acompte la livraison
antérieur éventuel)
TVA calculée
TVA autoliquidée
TVA calculée à partir du montant
TVA calculée (collectée et, en
Combien ? à partir HT facturé (et sur
sur le montant principe, déduite
du montant le TTC encaissé
HT facturé par l’acquéreur
TTC encaissé pour les acomptes
sur le montant HT)
antérieurs)
(*) À compter de 2023, la TVA sur les acomptes encaissés avant la livraison du bien sera exigible dès leur
encaissement.
68
CHAPITRE
5 TVA déductible
PROGRAMME
PLAN DU CHAPITRE
COURS : 1. Conditions de déduction de la TVA • 2. Modalités de la déduction
• 3. Restrictions du droit à déduction • 4. Régularisations de TVA
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES : Évaluer les savoirs • Maîtriser les compétences
• Préparer l’épreuve
SYNTHÈSE
L e droit à déduction de la TVA acquittée sur les biens ou services achetés, importés
ou livrés à soi-même, est conditionné par l’affectation de ces biens ou services à des
opérations générant de la TVA collectée ou réalisées à l’exportation et assimilées. Ainsi,
le droit à la déduction varie selon la nature des activités de l’entreprise.
Par ailleurs, diverses restrictions réglementaires limitent le droit à déduction de la TVA.
Ainsi, un coefficient de déduction, attribué à chacun des biens ou services acquis, déter-
mine la proportion de TVA déductible. Ce coefficient étant notamment lié à l’activité
de l’entreprise, il peut varier dans le temps et conduire, dans certaines situations, à une
régularisation de la TVA initialement déduite.
MOTS-CLÉS
Coefficient d’admission • Coefficient d’assujettissement • Coefficient de déduction
• Coefficient de taxation • Crédit de TVA • Date d’exigibilité • Régularisations • Taxe
déductible
Partie 1 Taxe sur la valeur ajoutée
2. Coefficient de déduction
Le coefficient de déduction (CoDéd) d’un bien ou d’un service résulte du produit de trois
coefficients (fig. 5.1).
70
Chapitre 5 TVA déductible
Exemple
◗◗ Une entreprise acquiert un serveur et un réseau informatique pour une valeur de 10 000 €
HT (TVA à 20 %, soit 2 000 €). Cet équipement est utilisé à 10 % pour des opérations
financières n’entrant pas dans le champ d’application de la TVA. Les autres opérations
correspondent, à hauteur de 75 %, à des opérations ouvrant droit à déduction de la TVA.
Le schéma de déduction est le suivant :
Opérations ouvrant
75 % droit à déduction
90 % Opérations de la TVA
Bien soumis dans le champ
à la TVA de la TVA Opérations
25 % n’ouvrant pas droit
à déduction de la TVA
10 %
Opérations
hors champ
Par convention, chacun des trois coefficients puis le coefficient de déduction, est arrondi
à la seconde décimale supérieure.
71
Partie 1 Taxe sur la valeur ajoutée
… qui ne peuvent faire Une acquisition ne peut faire l’objet d’aucune déduction
l’objet d’une suspicion s’il peut être démontré que l’acquéreur savait ou ne pouvait
de fraude à la TVA ignorer que, par son acquisition, il participait à une fraude
intracommunautaire consistant à ne pas reverser la taxe due à raison de cette
livraison ou de cette prestation.
72
Chapitre 5 TVA déductible
2 Modalités de la déduction
73
Partie 1 Taxe sur la valeur ajoutée
A Coefficient d’assujettissement
1. Principe
Le coefficient d’assujettissement est égal, pour chaque bien ou service, à la proportion
d’utilisation de ce bien ou service pour la réalisation d’opérations situées :
–– dans le champ d’application de la TVA et dénommées « opérations imposables » ;
–– hors du champ d’application et dénommées « opérations non imposables ».
Trois situations peuvent se présenter (tab. 5.2).
74
Chapitre 5 TVA déductible
Les biens ou les services CoAss = 1 La TVA sur ces biens et services est
sont utilisés exclusivement entièrement déductible
pour des opérations (en principe)
imposables
Les biens ou les services 0 < CoAss < 1 La TVA sur ces biens et services
sont utilisés à x % pour est déductible à hauteur du
des opérations imposables coefficient, soit x %
(biens mixtes)
L’assujetti doit calculer, sous sa propre responsabilité, la proportion d’utilisation du bien Les opérations situées
ou du service pour la réalisation d’opérations dans le champ. L’entreprise peut retenir hors du champ
d’application de la
des critères physiques (surface d’utilisation, temps d’utilisation des biens) ou des cri-
TVA et les opérations
tères financiers (CA, salaires). imposables doivent
L’assujetti peut, par année civile, sans formalité préalable et sous réserve d’être en être comptabilisées
mesure d’en justifier, retenir pour l’ensemble des biens ou services mixtes un coefficient dans des comptes
distincts pour
d’assujettissement unique.
l’application du droit
Exemple à déduction.
◗◗ Une société anonyme a acquis des locaux d’une superficie de 1 500 m2 pour un montant
de 800 000 € HT. Elle a deux activités distinctes :
–– une activité financière (hors du champ d’application de la TVA) ;
–– une activité commerciale (location d’immeubles).
Ce partage se concrétise dans une séparation physique, l’activité financière occupant le
quart de la superficie des locaux de l’entreprise, le reste étant réservé à la gestion de la
location d’immeubles.
Si cette société peut justifier que ce partage « géographique » est bien représentatif de la
répartition réelle de ses deux activités, elle peut utiliser ce pourcentage d’occupation des
sols comme base de calcul de son coefficient d’assujettissement.
Sur cette base, le coefficient d’assujettissement des locaux déterminé au titre de l’année
d’acquisition est égal à : (1 500 – 1 500 × 25 %)/1 500 = 0,75.
Les dépenses communes de chauffage ou d’électricité par exemple pourront bénéficier du
même coefficient d’assujettissement. ◗
75
Partie 1 Taxe sur la valeur ajoutée
B Coefficient de taxation
1. Principe
Le coefficient de taxation (tab. 5.3) détermine le degré d’affectation d’un bien ou d’un
service à des opérations situées dans le champ et ouvrant droit à déduction de la TVA
(opérations générant de la TVA collectée ou réalisées à l’exportation et assimilées).
Coefficient
Utilisation des biens ou des services TVA déductible
de taxation
Les biens ou services sont utilisés CoTax = 0 La TVA sur ces achats de biens ou services n’est
exclusivement à des opérations pas déductible
n’ouvrant pas droit à déduction.
Les biens ou les services sont utilisés CoTax = 1 La TVA sur ces achats de biens ou services est
exclusivement à des opérations entièrement déductible (en principe)
ouvrant droit à déduction.
Les biens ou les services sont utilisés 0 < CoTax < 1 La TVA sur ces achats de biens ou services est
à y % pour la réalisation d’opérations déductible à hauteur de y %
ouvrant droit à déduction de la TVA
(biens mixtes).
Exemple (suite)
◗◗ La société loue deux types d’immeubles :
–– des immeubles destinés à l’habitation : ce type de location n’est pas soumis à TVA
(chiffre d’affaires de l’année N–1 : 180 000 €) ;
–– des immeubles aménagés destinés à des activités commerciales : cette activité est sou-
mise à TVA (chiffre d’affaires de l’année N–1 : 260 000 € HT).
Le coefficient de taxation est de : 260 000/(180 000 + 260 000) = 0,5909, arrondi à
0,60. ◗
2. Modalités pratiques
En principe, l’assujetti doit calculer un coefficient de taxation pour chacun des biens
et services qu’il acquiert. Toutefois, il peut retenir par simplification, pour l’ensemble
de ses acquisitions de biens ou services d’utilisation mixte, un coefficient de taxa-
tion forfaitaire unique (tab. 5.4), qui correspond, par année civile, au rapport entre :
–– le montant du chiffre d’affaires réalisé par des opérations ouvrant droit à déduction
de la TVA ;
–– et le montant annuel du chiffre d’affaires afférent à l’ensemble des opérations situées
dans le champ d’application de la TVA.
76
Chapitre 5 TVA déductible
Exemple
◗◗ L’entreprise Protix est une société assurant l’administration et la distribution des produits
du groupe auquel elle appartient sur les marchés national, américain et italien. Une ana-
lyse de l’organisation de l’entreprise indique que la gestion administrative et financière
du groupe (activité immobilière et financière) représente plus de 10 % des moyens dont
dispose l’infrastructure.
77
Partie 1 Taxe sur la valeur ajoutée
Non pris
Opérations Numérateur Dénominateur
en compte
Ventes en France × ×
Subvention de complément
de prix sur les livraisons × ×
intracommunautaires
Encaissement de réparations
× ×
en France
×
Ventes aux États-Unis ×
(soumis taux 0 %)
×
Ventes en Italie ×
(soumis taux 0 %)
×
Location occasionnelle
(exonérée et non
d’un immeuble nu
accessoire)(1)
×
Intérêts des prêts consentis
(exonérée et non
aux filiales du groupe
accessoire)(1)
×
Dividendes de filiales
(hors champ)
×
Cession de matériels
(exceptionnel)
Indemnité d’assurance perçue après ×
un sinistre sur un immeuble (exceptionnel)
×
Subvention d’équipement perçue
(exceptionnel)
Construction d’un hangar ×
par le personnel (exceptionnel)
(1)
Puisque l’énoncé précise que la gestion administrative et financière du groupe implique la mise en œuvre
de plus 10 % des infrastructures, les activités immobilières et financières ne peuvent être considérées comme
accessoires.
C Coefficient d’admission
1. Principe
Le coefficient d’admission a pour objet de prendre en compte les dispositions particu-
lières qui excluent de la déduction tout ou partie de la taxe relative à certains biens ou
services (tab. 5.5).
78
Chapitre 5 TVA déductible
Le bien ou le service fait 0 < CoAdm < 1 La TVA sur ces achats de biens
l’objet de mesure ou services n’est déductible qu’en
de restriction proportion du coefficient d’admission
79
Partie 1 Taxe sur la valeur ajoutée
Exclusions du droit
Exceptions à l’exclusion (CoAdm = 1)
à déduction (CoAdm = 0)
Biens ou services utilisés par un Cette exclusion doit permettre d’éviter que des particuliers puissent
assujetti à plus de 90 % à des acquérir des biens en franchise de TVA
fins étrangères à son entreprise
Certains produits pétroliers : •• Coefficient d’admission de 1 : gazole, super-éthanol, gaz de pétrole
–– essence ordinaire avec ou et autres hydrocarbures utilisés à l’état gazeux pour les véhicules ouvrant
sans plomb droit à déduction ; gaz de pétrole liquéfié utilisé pour tous les véhicules
–– super avec ou sans plomb •• Coefficient d’admission de 0,80 : gazole et super-éthanol
–– lubrifiant pour les véhicules pour les véhicules n’ouvrant pas droit à déduction
exclus du droit à déduction •• Coefficient d’admission de 0,50 : gaz de pétrole et autres hydrocarbures
utilisés à l’état gazeux comme carburant pour des véhicules n’ouvrant pas
droit à déduction
Pour l’essence (ordinaire, super avec ou sans plomb), alignement
progressif sur les règles applicables au gazole : coefficient d’admission
de 0,80 (en 2021), quel que soit le véhicule. À partir de 2022, application
d’un coefficient de 0,80 pour les véhicules exclus du droit à déduction, et
de 1 pour les autres véhicules
Sont également exclus du droit à déduction les services relatifs à des biens exclus
du droit à déduction (ex. : réparations d’une voiture de tourisme).
Exemple (suite)
◗◗ L’entreprise Protix a acquis une voiture de tourisme (moteur Diesel) pour un montant de
20 000 € HT. La consommation de gazole s’est élevée au titre de l’année à 1 200 € HT.
Cette voiture n’est utilisée que pour la location d’immeubles destinés à l’habitation et aux
activités commerciales.
NOTRE CONSEIL Coefficient
Biens Analyse
Les coefficients d’admission
d’admission sur
Locaux Aucune exclusion du droit à déduction n’est prévue par nature 1
les carburants font
pour les immeubles par la réglementation en vigueur.
couramment l’objet
de questions Voiture La TVA sur les véhicules de tourisme n’est pas déductible. 0
à l’examen. Gazole La TVA sur le gazole est déductible à hauteur de 80 % 0,80 (s’il s’était
Vous devez donc pour les véhicules n’ouvrant pas droit à déduction. agi d’essence,
les maîtriser.
il en aurait été
de même à compter
de 2021)
80
Chapitre 5 TVA déductible
81
Partie 1 Taxe sur la valeur ajoutée
EXERCICE 4
4 Régularisations de TVA
Une TVA déjà déduite, c’est-à-dire déjà imputée sur une déclaration, peut être remise en
cause à l’occasion de circonstances précises. À l’inverse, certaines circonstances peuvent
conduire l’entreprise à obtenir un complément de déduction.
Les régularisations annuelles ne portent que sur les immobilisations car il s’agit de biens
dont l’utilisation est durable, le coefficient de déduction évoluant au fil de l’utilisation
de l’immobilisation.
La régularisation de la TVA peut donner lieu :
–– soit à une déduction complémentaire (si le coefficient de N a augmenté par rapport
à celui de N0) ;
–– soit à un reversement de la TVA initialement déduite (si le coefficient de N a diminué
par rapport à celui de N0).
Calcul. La régularisation dépend de la nature de l’immobilisation (tab. 5.7).
82
Chapitre 5 TVA déductible
83
Partie 1 Taxe sur la valeur ajoutée
Années Régularisation
N+4 L’entreprise doit effectuer un reversement de TVA, le coefficient de taxation de l’année
N+4 étant inférieur de 0,14 au coefficient de référence.
Le reversement est égal à : 7 200 × (0,74 – 0,60) × 1/5 = 201,60 €.
N+5 Le délai de régularisation étant écoulé, la TVA n’est plus remise en cause.
2. Régularisations globales
La régularisation globale est la somme des régularisations annuelles qui devraient inter-
venir jusqu’au terme de la période de régularisation suivant l’événement.
Principe. Les régularisations globales portent sur les biens immobilisés, mais elles
peuvent également concerner d’autres biens.
Un certain nombre d’événements donne lieu à une régularisation globale s’ils inter-
viennent dans le délai de régularisation (5 ou 20 ans), dont :
–– la cession ou l’apport en société du bien ou son transfert entre secteurs d’activité,
dans certaines conditions (cas les plus fréquents) ;
–– la modification d’utilisation du bien : arrêt d’utilisation pour des opérations ouvrant
droit à déduction ou, au contraire, mise en utilisation pour des opérations ouvrant
droit à déduction ;
–– la modification législative ou réglementaire des règles d’exclusion.
NOTRE CONSEIL Cessions d’immobilisations dans le délai de régularisation. Une régularisation n’a lieu
que si un « déséquilibre » de TVA entre l’acquisition et la revente du bien est constaté,
Dans les autres cas,
ce qui se produit en pratique dans deux cas.
les plus fréquents
en pratique, il n’y a •• Cas n° 1 : cession non soumise à TVA d’un bien qui avait donné lieu à déduction totale
pas de régularisation lors de son acquisition. Cela ne concerne en pratique que les ventes immeubles pour
car il n’y a pas de tel lesquels l’entreprise avait déduit de la TVA lors de l’acquisition et dont la cession n’est
« déséquilibre ». pas soumise à la TVA :
–– cession d’un terrain qui ne répond pas à la définition des terrains à bâtir ;
–– cession d’un immeuble achevé depuis plus de cinq ans lorsque l’option pour l’impo-
sition à la TVA n’a pas été exercée.
Le coefficient de taxation étant de 0 pour la période restant à courir (le bien cédé est
réputé être utilisé, pour chacune des années de la période de régularisation restantes,
à une activité exonérée n’ouvrant pas droit à déduction), la régularisation prend la forme
d’un reversement de TVA, dont le calcul est à effectuer par le cédant :
84
Chapitre 5 TVA déductible
•• Cas n° 2 : cession soumise à TVA d’un bien qui n’avait pas donné lieu à déduction
totale lors de son acquisition. Cela concerne en pratique :
–– pour tous les redevables, la revente, soumise sur option à la TVA et effectuée
dans le délai de 5 ans d’un bien mobilier d’investissement n’ayant pas donné lieu
à déduction (coefficient d’admission nul) : véhicules de tourisme et autres biens
somptuaires ;
–– pour les assujettis / redevables partiels, la revente, soumise obligatoirement inté-
gralement à TVA, de tout bien mobilier, pour lequel la TVA initiale n’avait été que
partiellement déduite en raison d’un coefficient d’assujettissement et/ou de taxa-
tion inférieur à zéro.
Le coefficient de taxation étant de 1 pour la période restant à courir (le bien cédé est
réputé être utilisé pour une activité ouvrant droit à déduction pour chacune des années
de la période de régularisation restantes), la régularisation prend la forme d’un complé-
ment de déduction de TVA, dont le calcul est à effectuer par le cédant :
85
Partie 1 Taxe sur la valeur ajoutée
Transfert entre secteurs •• Transfert d’une immobilisation entre secteurs ouvrant droit à déduction
d’activité •• Transfert d’un bien d’un secteur soumis à TVA à un secteur exonéré
•• Transfert d’un bien vers un secteur hors champ
Modification des règles Toute modification législative ou réglementaire des règles d’exclusion qui a
d’exclusion pour conséquence une modification du coefficient d’admission de référence
entraîne une régularisation globale et des régularisations annuelles, sans
modification du délai de régularisation
Personnes devenant redevables Les nouveaux redevables à la TVA (soit par option, soit par changement
de la TVA, ou biens et services de législation) bénéficient d’une TVA déductible sur leurs immobilisations,
venant à être utilisés à des appelée « crédit de départ ». Cette régularisation prend la forme d’un
opérations ouvrant droit à complément de TVA, et ne s’exerce que sur les immobilisations en cours
déduction d’utilisation et les stocks
Biens cessant d’être utilisés La régularisation de TVA à effectuer pour les immobilisations prend la forme
pour la réalisation d’opérations d’un reversement calculé selon les mêmes modalités que pour les cessions
ouvrant droit à déduction ou apports non soumis à TVA
86
Chapitre 5 TVA déductible
Exemple 1
◗◗ Un ordinateur de bureau est affecté lors de son acquisition à un secteur soumis à TVA.
Il est transféré dans un secteur non soumis à TVA.
• Date d’acquisition : 05/11/N.
• Prix d’acquisition : 10 000 € HT.
• Date du transfert : 06/12/N+3.
• Valeur comptable du bien au moment du transfert : 8 400 €.
• Valeur marchande du bien au moment du transfert : 5 000 €.
Le transfert d’un bien mobilier d’investissement d’un secteur soumis à TVA à un secteur non
soumis n’est pas assimilé à une livraison à soi-même mais donne lieu à reversement de TVA.
–– TVA déduite lors de l’acquisition : 10 000 × 20 % = 2 000 €
–– Régularisation lors du transfert : le montant de la régularisation globale est égal à la
somme des régularisations qui auraient eu lieu au cours de l’année N+4, dernière année
de la période de régularisation de 5 ans (coefficient de taxation nul).
–– Reversement de TVA : 2 000 × 1/5 = 400 € ◗
Exemple 2
◗◗ Une entreprise acquiert au cours de l’année N un bien mobilier d’investissement pour un
montant de 1 000 € HT. Les dispositions fiscales en vigueur en cours à la date de l’acquisi-
tion excluent ce bien du droit à déduction. Au cours de l’année N+3, de nouvelles disposi-
tions législatives permettent une déduction de la TVA à hauteur de 50 %.
Les coefficients d’assujettissement et de taxation sont égaux à 1.
• Au moment de l’acquisition, le coefficient d’admission est égal à 0 ; la TVA n’est pas
déductible. Le changement de législation intervenu au cours de l’année N+3 entraîne
une régularisation globale de la TVA, en retenant pour les années restant à courir un
coefficient d’admission de 0,5.
• Nombre d’années restant à courir dans le délai de régularisation : 1 année (N+4).
• Complément de déduction : (1 000 × 20 %) × 0,5 × 1/5 = 20 €. ◗
Exemple 3
◗◗ Une entreprise non soumise à la TVA (coefficient d’assujettissement = 1, coefficient de
taxation = 0, coefficient d’admission = 1) opte pour l’assujettissement à cet impôt le
01/06/N. Son coefficient de déduction à compter de l’imposition est égal à 1.
Cette entreprise possède les immobilisations suivantes :
• un immeuble acquis au cours de l’année N–4 (prix d’acquisition : 283 117,28 € TTC dont
46 397,15 € de TVA calculée au taux de 19,6 %) ;
• un matériel acquis au cours de l’année N–1 (prix d’acquisition : 12 000 € dont 2 000 €
de TVA) ;
• une voiture de tourisme acquise au cours de l’année N–1 (prix d’acquisition : 12 000 €
TTC dont 2 000 € de TVA).
–– Immeuble : Une régularisation globale va permettre à l’entreprise de bénéficier d’un
complément de TVA. La société peut récupérer 15/20e de la TVA initiale (années N+1
à N+15), soit : 46 397,15 × 15/20 = 34 797,86 €.
87
Partie 1 Taxe sur la valeur ajoutée
–– Matériel : même régularisation que pour l’immeuble, le délai étant réduit à 5 ans.
La société peut récupérer 3/5e de la TVA initiale (années N+1 à N+3), soit : 2 000 × 3/5
= 1 200 €.
–– Voiture de tourisme : le coefficient d’admission des voitures de tourisme est de 0.
Aucune TVA n’est déductible. ◗
88
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Évaluer Maîtriser Préparer
les savoirs les compétences l’épreuve
1 QCM
Pour chaque proposition, une ou plusieurs réponses sont possibles. Justifiez-les.
1. Le coefficient d’assujettissement permet de tenir compte, au sein
d’une entreprise, de l’existence :
a. d’activités hors du champ d’application de la TVA. ∙
b. d’activités exonérées de TVA. ∙
c. d’activités n’ouvrant pas, légalement, droit déduction. ∙
2. Le coefficient de taxation permet de tenir compte, au sein d’une entreprise,
de l’existence :
a. d’activités hors du champ d’application de la TVA. ∙
b. d’activités exonérées de TVA. ∙
c. d’activités n’ouvrant pas, légalement, droit déduction. ∙
3. Il est possible de se faire rembourser la TVA :
a. lors de chaque déclaration présentant un crédit de TVA. ∙
b. lors de chaque déclaration présentant un crédit de TVA minimum de 760 €. ∙
c. à la fin de chaque année civile si la dernière déclaration
présente un crédit de TVA. ∙
4. Quel coefficient est obligatoirement calculé à l’aide d’un rapport entre
des produits réalisés par l’entreprise ?
a. Le coefficient d’admission. ∙
b. Le coefficient de taxation. ∙
c. Le coefficient d’assujettissement. ∙
5. La régularisation annuelle permettant de passer du coefficient de taxation
provisoire au coefficient de taxation définitif :
a. ne se pratique que sur les immobilisations. ∙
b. ne se pratique que lorsque l’écart entre les deux coefficients
est supérieur à 0,05. ∙
c. se pratique sur l’ensemble des biens acquis durant la période de référence. ∙
6. Les régularisations annuelles portant sur les immobilisations :
a. ne se pratiquent que lorsque l’écart entre les deux coefficients
est supérieur à 0,05. ∙
b. se pratiquent en comparant le coefficient de déduction provisoire de l’année
d’acquisition et le coefficient définitif de l’année de référence. ∙
c. se pratiquent en comparant le coefficient de déduction définitif de l’année
d’acquisition et le coefficient définitif de l’année de référence. ∙
89
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
90
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
L’entreprise n’a pas opté pour acquitter la TVA d’après les débits. Toutes les opérations sont
soumises au taux normal de la TVA et sont réalisées en France sauf indication contraire.
Déterminez le montant de la TVA due par l’entreprise au titre du mois de mai.
91
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
92
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
La société Hulier a enregistré, entre autres, les opérations suivantes au cours du mois
d’octobre N :
Date Libellé de l’opération Montant
06/10/N Facture d’EDF correspondant au logement du gardien 160 € HT
08/10/N Facture d’un organisme de formation qui a animé un séminaire destiné
à un cadre de l’entreprise (le prestataire a opté pour les débits) :
– Honoraire de formation 960 € HT
– Repas 350 € HT
10/10/N Achat de divers objets publicitaires (coût unitaire d’achat 10 € HT) destinés à être 1 000 € HT
distribués aux clients de l’entreprise
12/10/N Réception et règlement d’une facture de réparation de la voiture de fonction du 680 € HT
directeur commercial
13/10/N Acquisition d’une voiture de tourisme « break » destiné à livrer des petits colis 31 200 € HT
aux clients proches
15/10/N Acquisition de 5 ordinateurs destinés au service comptable de l’entreprise. 4 800 € HT
Le règlement doit intervenir sous 3 mois. Une clause du contrat précise que
l’entreprise Hulier ne deviendra propriétaire qu’après paiement complet du prix.
16/10/N Règlement d’une mensualité de location d’une voiture destinée aux déplacements 560 € TTC
professionnels du chef d’entreprise
17/10/N Facture pour achat de gazole destiné à un camion de livraison 192 € HT
18/10/N Règlement d’une facture du mois de septembre correspondant à une étude 1 860 € TTC
de marché pour l’installation d’un nouveau magasin
19/10/N Facture pour achat de gaz de pétrole liquéfié (GPL) destiné à la voiture de fonction 116 € HT
du directeur commercial
93
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Pour chaque opération, déterminez si la TVA est déductible ou non en fournissant toutes
les justifications nécessaires, et précisez-en le montant.
94
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Vous êtes chargé(e) d’établir la déclaration de TVA du mois de novembre à l’aide des
éléments ci-après relevés dans la comptabilité de l’entreprise.
1. L’entreprise a procédé elle-même en novembre à l’installation dans son magasin
d’un ensemble de spots pour éclairer la vitrine :
–– Valeur du matériel utilisé : 2 400 €
–– Charges de personnel : 1 800 €
2. L’entreprise a facturé à ses clients le montant des frais de port correspondant
à l’expédition des marchandises à l’aide des camions de livraison. Montant du port
facturé et réglé au mois de novembre : 300 € HT
3. L’entreprise a exporté pour 3 000 € HT de marchandises en novembre.
4. Les ventes du magasin se sont élevées à 70 000 € HT. Ces ventes ne comprennent
pas les exportations et se décomposent comme suit :
–– Matériel électrique : 42 000 € HT
–– Vente TV : 16 000 € HT
–– Matériel de radio : 12 000 € HT
5. L’entreprise a facturé pour 90 000 € HT d’installations comprenant 24 000 € HT de
fourniture de matériels. Le règlement interviendra en janvier.
6. Les encaissements réalisés au cours du mois de novembre concernant des installa-
tions réalisées le mois précédent et facturées 117 000 € HT comprenant 37 000 €
HT de fourniture de matériels.
7. Montant de la TVA figurant sur les factures d’achats des biens du mois de novembre :
12 000 € dont la TVA sur des achats de 10 lampes de bureau offertes à des clients
importants (valeur de la lampe 240 € HT), et la TVA sur 300 calculatrices extra-
plates valant 60 € HT l’unité et portant le logotype et le nom de l’entreprise.
Ces calculatrices sont destinées à être offertes comme cadeaux publicitaires.
8. Montant de la TVA figurant sur les factures d’achats de services du mois de novembre,
payés en décembre : 2 570 € (dont une facture de 5 000 € HT, TVA au taux normal
qui portait la mention « TVA payée d’après les débits »).
9. Paiement de services (au taux normal) du mois de novembre : 12 000 € TTC. Aucune
mention sur les factures.
10. Montant de la TVA figurant sur les factures d’acquisitions d’immobilisations du mois
de novembre : 8 000 € (dont la TVA à 20 % sur l’acquisition d’une voiture de tou-
risme valant 20 000 € HT).
11. Le comptable vous signale que ses travaux de vérification lui ont permis de consta-
ter une omission concernant la récupération de la TVA sur une facture d’achat de
janvier. Montant de la TVA non récupérée : 2 080 €.
12. Au cours du mois de novembre, l’entreprise a cédé les immobilisations suivantes :
–– Une cisaille achetée le 15/04/N–1 pour 1 700 € et cédée 400 € HT,
–– Une cintreuse achetée le 20/01/N–3 pour 3 600 € et cédée 600 € HT,
–– Une voiture de tourisme acquise pour 13 000 € HT (TVA 2 600 €) en N–4 et reven-
due pour 4 000 € HT à un négociant en biens d’occasion (avec option pour la TVA
sur cette transaction).
95
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Mission
Calculez la TVA déductible, la TVA collectée et la TVA à décaisser pour le mois de
novembre.
Missions
1. Déterminez le montant de la TVA déductible au moment de l’acquisition.
2. Procédez à la régularisation nécessaire une fois le coefficient de déduction définitif de
l’année N établi.
3. Procédez aux éventuelles régularisations nécessaires au titre des années N+1 à N+4.
96
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
La société Vita est dirigée par Mme Kada, présidente du conseil d’administration.
La société réalise des opérations hors du champ de TVA et des opérations dans le champ
dont certaines sont exonérées.
Au titre de l’exercice N–1, cette société a réalisé les opérations suivantes :
• Chiffre d’affaires dans le champ d’application de la TVA :
– Chiffre d’affaires réalisé en France et soumis à TVA : 7 000 000
– Chiffre d’affaires réalisé à l’exportation : 500 000
– Chiffre d’affaires provenant d’opérations exonérées de TVA : 2 500 000
• Chiffre d’affaires réalisé hors du champ d’application de la TVA : 3 000 000
Au cours du mois d’octobre de l’année N, la société Vita a réalisé les opérations suivantes :
CA du mois Dépenses
Chiffre d’affaires
d’octobre HT correspondantes HT
Réalisé en France et soumis à TVA 650 000 240 000
Réalisé à l’exportation 42 000 13 000
Provenant d’opérations exonérées de TVA 170 000 56 000
Réalisé hors du champ d’application de la TVA 220 000 84 000
La société Vita a engagé, au cours de ce même mois, les autres dépenses suivantes :
• 12 000 € HT de dépenses pour les opérations situées dans le champ d’application de
la TVA ;
• 8 000 € HT de dépenses pour toutes les activités de l’entreprise.
• La société a acquis, au cours du mois, un ordinateur à 1 100 € HT. Il sera utilisé pour
toutes les activités de l’entreprise.
Vita utilise un critère mixte (salaire et surfaces) pour pouvoir répartir les déductions de
TVA des acquisitions utilisées à la fois pour des activités dans le champ d’application
et hors champ. Ces critères donnent la répartition suivante : 20 % d’affectation aux
activités hors champ d’application de la TVA et 80 % dans le champ d’application.
Missions
1. Déterminez le coefficient de taxation de N–1.
2. Calculez le montant de la TVA due au titre du mois d’octobre, sachant que l’entreprise
utilise comme coefficient de taxation provisoire le coefficient de l’année précédente.
97
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Coefficient
Coefficient de taxation
d’assujettissement
Hypothèse 1 0,40 0,70
Hypothèse 2 0,65 0,85
Hypothèse 3 0,90 0,90
98
SYNTHÈSE
TVA déductible
Opérations imposées
à la TVA
Opérations entrant dans le champ
d’application de la TVA Opérations exonérées
de TVA
Régularisation :
••Si coefficient provisoire < coefficient définitif → complément de TVA déductible
••Si coefficient provisoire > coefficient définitif → TVA à reverser
99
Régularisations éventuelles ultérieures
Régularisations annuelles
En cas de variation des coefficients, comparaison annuelle des coefficients définitifs
de l’année et de l’année de référence (année d’acquisition N0) :
De N+1 à N+4
En N0 (de N+1 à N+19
pour les immeubles)
Chaque année N :
••Si CoAss(N) × CoTax(N) − CoAss(N0) × CoTax(N0) > 0,1 → Régularisation :
[CoDéd(N) − CoDéd(N0)] × TVA totale sur l’immobilisation × 1/5 (ou 1/20 si immeuble)
= Reversement de TVA ou complément de TVA déductible
••Si CoAss(N) × CoTax(N) − CoAss(N ) × CoTax(N ) ≤ 0,1 → aucune régularisation
0 0
à un négociant
100
CHAPITRE
6 Déclaration
et paiement de la TVA
PROGRAMME
PLAN DU CHAPITRE
COURS : 1. Seuils d’application des différents régimes et modalités pratiques communes
• 2. Régime du réel normal • 3. Régime du réel simplifié • 4. Franchise de TVA
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES : Évaluer les savoirs • Maîtriser les compétences
• Préparer l’épreuve
SYNTHÈSE
A près avoir déterminé la TVA collectée et la TVA déductible de la période, les entre-
prises doivent calculer la TVA à payer. Cette opération est effectuée à l’occasion de
l’établissement de la déclaration périodique de la TVA. Le règlement est simultanément
effectué au Trésor public.
Les entreprises sont soumises à des régimes particuliers qui dépendent du montant de
leur chiffre d’affaires.
MOTS-CLÉS
Acompte • Franchise • Modulation des acomptes • Réel normal • Réel simplifié
• Remboursement de la TVA • Télédéclaration • Télérèglement
Partie 1 Taxe sur la valeur ajoutée
Compris entre 85 800 € et 818 000 € Compris entre 34 400 € Réel simplifié
et TVA exigible au titre de N–1 et 247 000 €
< 15 000 € et TVA exigible au titre
de N–1 < 15 000 €
Certaines activités sont exclues des régimes du réel simplifié (construction notamment)
ou de la franchise (agriculture, opérations soumises à la TVA sur option, opérations
immobilières, etc.).
Le principe et les seuils
de chiffre d’affaires 2. Franchissement de seuil
applicables aux régimes Lors de dépassements des seuils, le régime « inférieur » reste applicable au titre de la pre-
des petites entreprises
mière année du dépassement si le CAHT annuel ne dépasse pas les seuils dits « majorés »
sont identiques en matière
de TVA et de BIC, sauf suivants (tab. 6.2).
concernant la franchise en Tableau 6.2. Seuils majorés (montant annuel HT) applicables aux dépassements de chiffre
base (les seuils des régimes
d’affaires
« micro » BIC étant
beaucoup plus élevés).
Avocats,
Ventes de biens Prestations de services
auteurs...
102
Chapitre 6 Déclaration et paiement de la TVA
Dans le cas des activités mixtes, le dépassement de l’un des seuils (ventes ou services)
entraîne un changement de régime.
Exemple
◗◗ La société anonyme Dimet est un grossiste en papeterie, jouets, livres et petits équipe-
ments. Cette entreprise a réalisé au cours du mois de novembre les opérations suivantes :
• achat de jouets en Allemagne : 10 500 € (Dimet fournit son numéro d’identification)
• achat de jouets en France : 8 500 €
• achat de livres en France : 26 000 €
• achat de disques en France : 5 500 €
• achat de jouets en Grande-Bretagne : 5 000 €
• vente de jouets en France : 13 100 €
• vente de livres en France : 24 000 €
• vente de disques en France : 31 000 €
• exportation de jouets en Russie : 5 560 €
• livraison de jouets en Italie : 10 000 € auprès d’un assujetti qui a communiqué son
numéro d’identification
• achat d’un matériel : 22 000 €
• mise en service un distributeur automatique de livres conçu et fabriqué par un salarié de
l’entreprise. Coût de revient : 9 500 €
103
Partie 1 Taxe sur la valeur ajoutée
• location d’un véhicule de tourisme en France, pour une durée de trois mois, auprès d’une
entreprise italienne. Cette voiture doit permettre au directeur commercial de démarcher
de nouveaux clients. Montant HT : 2 000 €
104
Chapitre 6 Déclaration et paiement de la TVA
EXERCICE 3
105
Partie 1 Taxe sur la valeur ajoutée
A Acomptes
1. Principe
Les entreprises acquittent deux acomptes semestriels en juillet et décembre. Ces
acomptes sont égaux respectivement à 55 % et 40 % de la taxe due au titre de l’année
précédente avant déduction de la TVA relative aux immobilisations.
La TVA collectée sur les cessions d’immobilisations, les livraisons à soi-même et les
acquisitions intracommunautaires d’immobilisations n’est pas prise en compte pour le
calcul des acomptes.
La date limite de versement des acomptes est fixée entre les 15 et 25 des mois où les
acomptes sont dus selon la situation du redevable.
Si le montant des acomptes est inférieur à 1 000 €, leur versement n’est pas exigé.
2. Modulation des acomptes
Sous sa responsabilité, le contribuable peut moduler le montant de ses acomptes à la
baisse dans les conditions suivantes :
•• Il peut imputer le crédit de taxe et/ou de l’excédent de versement d’acompte éventuel
constaté sur la déclaration annuelle précédente dont le remboursement n’a pas été
demandé.
•• Il peut diminuer voire suspendre le second acompte s’il estime que l’ensemble des
versements qu’il réalise est supérieur ou égal au montant de la taxe qui sera finale-
ment due.
•• Il peut diminuer le montant de l’acompte s’il estime que la taxe due à raison des opé-
rations réalisées au cours du semestre visé, après imputation de la taxe déductible au
titre des immobilisations (sauf en cas de demande de remboursement de cette TVA
sur immobilisation, la modulation étant alors calculée sans tenir compte de la TVA sur
immobilisation), est inférieure d’au moins 10 % au montant de l’acompte correspon-
dant (pour l’acompte de décembre, le calcul est ramené à 5 mois au lieu de 6 car seule
la TVA réellement due pour la période allant du 1er juillet au 30 novembre est connue
lors du versement de l’acompte de décembre).
NOTRE CONSEIL Lorsqu’un acompte est indûment minoré (ou acquitté hors délai), le montant mis à la
charge du redevable est soumis à la majoration de 5 % et aux intérêts de retard.
La modulation
à la baisse doit À l’inverse, si elle estime que la taxe sera supérieure d’au moins 10 % à celle qui a servi
être effectuée avec de base aux acomptes, la société peut modifier à la hausse le montant de ses acomptes.
précaution. Ceci a cependant peu d’intérêt pour l’entreprise.
106
Chapitre 6 Déclaration et paiement de la TVA
Exemple
◗◗ Acompte du mois de juillet N : 640 €.
TVA due à raison des opérations réalisées au cours du 1er semestre N : 520 €.
La TVA réellement due au titre du 1er semestre est inférieure de plus de 10 % à l’acompte
fixe. Le contribuable peut se contenter de payer au titre du semestre la somme de 520 €
en lieu et place de l’acompte. ◗
cédente, soit :
TVA collectée au cours de l’année N
– TVA déductible sur autres biens et services de l’année N http://dunod.link/ebk9u4k
C Synthèse chronologique
Les modalités de déclaration de TVA en régime réel simplifié peuvent se résumer chro-
nologiquement (tab. 6.3).
Tableau 6.3. Calendrier des opérations relatives au régime du réel simplifié de TVA
Dates Opérations
Montants Observations
de paiement effectuées
107
Partie 1 Taxe sur la valeur ajoutée
Dates Opérations
Montants Observations
de paiement effectuées
Exemple
◗◗ La SA Dupuis, grossiste en papeterie dont l’exercice comptable coïncide avec l’année civile,
est assujettie à la TVA au titre du régime réel simplifié. Elle a réalisé en France les opéra-
tions suivantes au titre des exercices N–1 et N, toutes imposables au taux normal de 20 %.
TVA déductible sur TVA déductible
Année Chiffre d’affaires
autres biens et services sur immobilisations
N–1 586 040 € HT 30 910 € 1 400 €
N 695 800 € HT 48 790 € 2 300 €
108
Chapitre 6 Déclaration et paiement de la TVA
109
Partie 1 Taxe sur la valeur ajoutée
Le solde en ligne 33
est à reporter en lignes
54 et 56. Vous pouvez
retrouver la déclaration
vierge en entier sur le site
www.impots.gouv.fr, en
cherchant le formulaire
n° 3517-S-SD.
110
Chapitre 6 Déclaration et paiement de la TVA
Juillet N
• 1er acompte de TVA : 5 488,16 × 55 % = 3 018,49 €, arrondis à 3 018 €.
• Remboursement provisionnel de 2 820 € de TVA sur immobilisations acquises en mai N.
Décembre N
2e acompte de TVA : 5 488,16 × 40 % = 2 195,26 € arrondis à 2 195 €.
Fin avril N+1 : liquidation de la TVA de l’année N
• TVA due au titre de l’exercice N :
• TVA collectée : 31 271,42 €
• TVA déductible sur autres biens et services : 18 953,54 €
• TVA déductible sur immobilisations : 2 820,00 €
TVA due : 9 497,88 €
• Solde à payer
• TVA due : 9 497,88 €
• Remboursement provisionnel déjà obtenu sur immobilisations : 2 820,00 €
• Acomptes versés : 3 018 + 2 195 = 5 213,00 €
TVA à payer : 9 497,88 + 2 820 – 5 213 = 7 103,88 € ◗
EXERCICE 2 • EXERCICE 4 • EXERCICE 5 • EXERCICE 6 • SITUATION PRATIQUE 7
4 Franchise de TVA
La franchise de TVA permet aux entreprises concernées d’être dispensées du paiement
de la TVA. Lorsque la franchise s’applique, ces redevables :
–– ne déduisent pas de TVA ;
–– ne doivent pas faire figurer de TVA sur leurs factures, mais y indiquer la mention :
« TVA non applicable, article 293-B du CGI » ;
–– sont dispensés de toute obligation de déclaration et de paiement.
Les redevables relevant de la franchise peuvent y renoncer sur option. L’option porte sur
deux années et a pour conséquence de soumettre le redevable à l’ensemble des obli-
gations relatives à la TVA. Elle est reconduite de plein droit en cas de remboursement
d’un crédit de TVA. Elle permet notamment au contribuable de récupérer la TVA sur ses
dépenses.
111
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Évaluer Maîtriser Préparer
les savoirs les compétences l’épreuve
1 Quiz
Vérifiez l’exactitude des propositions ci-après et justifiez-les.
Vrai Faux
1. Un assujetti soumis au régime réel de TVA doit obligatoirement
□ □
réaliser une déclaration mensuelle de TVA.
2. Le contribuable soumis au régime simplifié peut modifier
□ □
le montant des acomptes.
3. La modulation de l’acompte sur la base de la TVA réellement due
□ □
n’est possible qu’au titre du premier semestre.
4. Le remboursement de la TVA sur immobilisations n’est possible
□ □
qu’en cas de situation de crédit de TVA pour le premier semestre.
5. En cas de remboursement de la TVA sur immobilisations,
la modulation de l’acompte devra se faire sans tenir compte □ □
de cette TVA.
112
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Cas 4
• Acompte fixe du 2e semestre = 150 €
• TVA due au titre du 2e semestre = 140 €
L’entreprise Malin est assujettie à la TVA selon le régime normal. Son coefficient
de déduction est 1. Durant le mois de juillet, elle a réalisé les opérations suivantes :
Opérations Montants HT
Ventes en France au taux normal 124 000 €
Ventes en France au taux réduit 10 % 20 000 €
Ventes en France au taux réduit 5,5 % 50 000 €
Ventes en Belgique 8 000 €
Ventes à Singapour 50 000 €
Cession d’une voiture de tourisme avec option pour la TVA (véhicule utilisé 5 000 €
4 ans et acquis 20 000 € HT)
Livraison à soi-même d’une installation 3 500 €
Achat d’un matériel de production 30 000 €
Achats de marchandises en France 52 000 €
Achats de services payés en juin 8 372 €
La déclaration CA3 est
Achats de marchandises en Espagne 10 000 €
disponible sur le site
Achats de marchandises en Chine 10 000 € www.impots.gouv.fr, en
cherchant le formulaire
Crédit de TVA dégagé en juin 1 260 €
n° 3310-CA3-SD.
113
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
La société Airmax est assujettie à la TVA selon le régime du réel simplifié. Durant
l’année N, elle a réalisé les opérations suivantes :
Opérations Montant HT TVA
Ventes en France au taux normal 560 000 € 112 000 €
Ventes en France au taux réduit 10 % 5 000 € 500 €
Ventes en France au taux réduit 5,5 % 17 000 € 935 €
Vente en Algérie 90 000 € 0€
Livraisons intracommunautaires 60 000 € 0€
Cessions d’immobilisations 4 000 € 800 €
Achats d’immobilisations 50 000 € 10 000 €
Achats de biens et services en France (facturés et payés) 210 000 € 42 000 €
au taux normal
Achats de biens et services en France (facturés et payés) 10 000 € 550 €
au taux réduit 5,5 %
Acquisitions intracommunautaires de marchandises 25 000 € 5 000 €
(facturées et payées) au taux normal
Présentez la déclaration CA12 ainsi que tous les travaux préparatoires, sachant que la
société a versé, en N, des acomptes pour un montant total de 55 936 € (soit 95 % de la TVA
nette due en N–1, 58 880 €).
L’entreprise Jamin, dont l’exercice comptable coïncide avec l’année civile, est spécialisée
dans la vente de matériel informatique. Elle est assujettie à la TVA au titre du régime du
réel simplifié. Sa situation au regard de la TVA se présente ainsi :
N–1 N
TVA collectée 92 600 € 81 200 €
TVA déductible sur autres biens et services 37 200 € 35 500 €
TVA déductible sur immobilisations 5 600 € 1 200 €
114
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
1. Analysez les possibilités de modulation des acomptes s’offrant à une entreprise soumise
au régime du réel simplifié.
2. Déterminez le montant des acomptes à verser en N et le solde à verser en N+1.
La SA Sud, sise à Toulouse, est spécialisée dans la commercialisation de matériel agricole NOTRE CONSEIL
et dans les études d’installations industrielles pour l’agroalimentaire. Son activité de
Pensez à décomposer
vente de matériel est internationale, son activité de conseil se limite à sa région. Au vu
vos calculs pour vous
de son chiffre d’affaires, elle relève du régime du réel simplifié. Son exercice comptable faciliter le calcul
coïncide avec l’année civile. Toutes ses activités relèvent du taux normal. mental : multiplier
On donne les informations suivantes relatives à l’année N : Y par 0,6 revient
à additionner les
• Secteur ventes de matériel : termes suivants :
– Livraison de matériels agricoles à des clients russes : 5 200 € HT « Y × 0,5 » et
« Y × 0,1 ».
115
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Missions
1. Présentez les éléments nécessaires à la déclaration annuelle de la TVA pour l’exercice N.
2. Déterminez les acomptes de TVA à verser en juillet et décembre N+1, sachant que la
société n’a procédé à aucun investissement au cours de l’année N+1.
116
SYNTHÈSE
SYNTHÈSE
Déclaration et paiement de la TVA
TVA due en N
Franchise en base
117
PARTIE 1 : CAS DE SYNTHÈSE
TAXE SUR LA VALEUR AJOUTÉE
1 SARL Venance
La SARL Venance a pour activité la commercialisation de tissus d’ameublement et le
conseil en décoration intérieure. L’entreprise est assujettie à la TVA au taux normal sur
la totalité de son chiffre d’affaires, suivant le régime du réel simplifié.
Mission
Sébastien Simon souhaite que vous étudiiez le dossier de la SARL et que vous l’aidiez à
réaliser la déclaration annuelle de TVA.
Pour réaliser cette mission, en vous appuyant sur vos connaissances et sur le document 1,
vous devez :
1.1. Vérifier que la SARL relève du régime du réel simplifié.
1.2. Calculer le montant de l’acompte de TVA à verser au titre du 1er semestre N et analyser
la possibilité de le moduler.
1.3. Présenter les éléments nécessaires à la déclaration annuelle pour l’exercice N.
1.4. Calculer le solde de la TVA due au titre de l’année N.
2 Maddie Léon
Maddie Léon est coiffeuse. Elle propose diverses prestations, coupes de cheveux,
couleurs, design capillaire et vend des produits de soin et accessoires. Elle réalise égale-
ment des prestations dans deux entreprises qui proposent des séances de soin et détente
à leurs salariés. Maddie permet à ses meilleurs clients de payer avec un délai pouvant
aller jusqu’à 30 jours. Récemment, elle a entendu parler de l’option pour les débits du
régime de TVA et sollicite le cabinet à ce sujet.
Mission
Sébastien Simon souhaite que vous étudiiez le dossier de Maddie Léon et que vous
prépariez une note portant sur l’intérêt d’une option pour les débits.
Pour réaliser cette mission, vous devez :
Expliquer à Maddie les enjeux relatifs à l’option pour les débits en matière de TVA et
la conseiller quant à la formulation de cette option.
3 Société Rythme
La société Rythme exploite plusieurs magasins spécialisés dans la distribution de livres,
de papeterie et de produits vidéo, informatiques et multimédias. Elle a également déve-
loppé une activité d’enseignement en proposant à sa clientèle des actions de formation
professionnelle continue dans le domaine des multimédias.
Parallèlement, la société gère un portefeuille de participations dans diverses entités.
118
PARTIE 1 : CAS DE SYNTHÈSE
Mission
Sébastien Simon vous soumet le dossier de la société Rythme afin que vous éclairiez ce
client sur son droit à déduction et les éventuelles régularisations.
Pour réaliser cette mission, en vous appuyant sur le document 2, vous devez :
3.1. Rappeler les règles de déduction en matière de TVA. La réponse s’appuiera, notam-
ment, sur les notions de coefficients de déduction, d’assujettissement, de taxation et
d’admission.
3.2. En matière de droit à déduction, justifier le statut de la société Rythme pour l’ensemble
des opérations.
3.3. Déterminer le montant de TVA déductible au moment de chacune des trois acquisi-
tions décrites dans le document 2.
3.4. Indiquer si ces déductions doivent faire l’objet d’une régularisation compte tenu des
coefficients définitifs applicables à la société Rythme. Dans l’affirmative, préciser
lesquelles en déterminant leur nature et leur montant.
3.5. Expliquer en quoi les variations du coefficient de déduction constatées en N ont une
incidence sur la TVA déduite en N–1 au titre des acquisitions N–1. Préciser la nature et
le montant des régularisations à effectuer.
3.6. Préciser les événements susceptibles d’entraîner une régularisation globale de la taxe
initialement déduite sur une immobilisation. Effectuer les régularisations nécessaires
en cas de vente du véhicule (cession à un négociant soumis à TVA) au 3 janvier N+1.
DOSSIER DOCUMENTAIRE
119
PARTIE 1 : CAS DE SYNTHÈSE
Les renseignements concernant les parts respectives des différentes activités (ventes de
biens, enseignement et gestion de portefeuille) de la société Rythme sont les suivants :
120
CHAPITRE
7 Imposition du résultat des
entreprises et des sociétés :
principes généraux
PROGRAMME
PLAN DU CHAPITRE
COURS : 1. Principes généraux d’imposition des résultats • 2. Détermination
du résultat imposable • 3. Deux modalités d’imposition du résultat fiscal
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
SYNTHÈSE
L es résultats dégagés par les entreprises individuelles ou les sociétés sont soumis à
une imposition dont les modalités varient, essentiellement en fonction de leur forme
juridique. Deux modalités s’appliquent : les bénéfices sont taxés au nom des associés
(dans le cadre de l’impôt sur le revenu, dans la catégorie des bénéfices industriels et
commerciaux) ou au nom de la société (dans le cadre de l’impôt sur les sociétés). Cette
distinction est fondamentale. Cependant, la détermination du résultat imposable est
sensiblement la même dans les deux cas.
MOTS-CLÉS
Bénéfice imposable • Bénéfices industriels et commerciaux • Déduction • Impôt
sur le revenu • Impôt sur les sociétés • Réintégration • Patrimoine • Personnalité
juridique • Résultat fiscal
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
122
Chapitre 7 Imposition du résultat des entreprises et des sociétés : principes généraux
En pratique, le résultat fiscal est donc déterminé en trois étapes : La liste des réintégrations
•• une étape comptable : le calcul du résultat comptable ; et des déductions est
établie sur la déclaration
•• deux étapes fiscales, hors comptabilité : annuelle du résultat
–– la détermination des corrections fiscales à apporter (réintégrations et déductions, n° 2058-A.
fig. 7.1),
–– le calcul du résultat fiscal.
123
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
3. Calcul de l’impôt sur le revenu par l’administration fiscale à partir d’un barème pro-
gressif, prenant en compte la situation personnelle et familiale du contribuable, qui
s’applique au revenu imposable global du foyer fiscal ( chapitres 19 à 23).
Il n’y a donc pas d’imposition spécifique des résultats de l’entreprise et la taxation
dépend de la situation fiscale globale du foyer fiscal de l’entrepreneur.
2. Pour les sociétés de personnes non soumises à l’impôt sur les sociétés
Le résultat fiscal est déterminé selon les règles similaires à celles qui concernent l’en-
treprise individuelle. Ce résultat est ensuite considéré comme réparti entre les associés
( chapitre 14).
NOTRE CONSEIL
Chaque associé est imposé sur la part de bénéfices réalisés qui lui revient, que ces béné-
Les BIC ne sont pas fices soient distribués ou non, et selon son régime fiscal propre (BIC dans le cadre de
un impôt. Il s’agit l’impôt sur le revenu, comme pour l’entreprise individuelle, ou IS s’il s’agit d’une société
d’une catégorie
de capitaux).
de revenus (comme
les salaires ou les Dans ces deux cas :
bénéfices agricoles). –– l’entreprise individuelle ou la société ne supporte aucune charge d’impôt sur les béné-
Ces revenus sont fices (on parle de « transparence fiscale ») ;
imposables à l’IR.
–– l’imposition du bénéfice, même non distribué, est supportée par les associés/l’entre-
preneur au titre de l’IR et des prélèvements sociaux ;
–– en cas de résultat déficitaire, celui-ci peut, dans la plupart des cas et s’agissant d’ac-
tivités qualifiées de « professionnelles », s’imputer sur le revenu global imposable de
l’associé.
B Régime de l’IS
Le régime de l’IS concerne les entreprises ayant une personnalité juridique propre et
soumises par la loi (ou sur option) à cet impôt. Il s’agit principalement des sociétés com-
merciales : sociétés anonymes, SARL, etc. ( chapitre 15). Elles sont imposées en tant
que telles sur leur résultat. Le montant de l’impôt est acquitté par la société elle-même
et comptabilisé dans ses charges.
L’imposition du résultat au titre de l’IS est établie en trois temps :
1. Calcul (hors comptabilité) du résultat fiscal imposable à l’IS en appliquant au résultat
comptable provisoire les corrections nécessaires en application des règles fiscales.
2. Calcul (hors comptabilité) de l’IS en appliquant au résultat fiscal le(s) taux applicable(s).
3. Paiement et comptabilisation (en comptabilité, donc) de l’IS comme charge de la
société ; calcul du résultat net comptable de la société (déduction de la charge d’IS
du résultat comptable provisoire).
Si une partie de ce résultat net comptable est ensuite distribuée, alors (et seulement alors)
les associés sont imposables au titre de ce revenu (selon leur statut fiscal, à l’IR au titre
des revenus de capitaux mobiliers ou à l’IS si l’associé est une société qui y est soumise).
En cas de résultat déficitaire, il n’y a pas de charge d’impôt au titre de l’exercice concerné ;
le déficit peut se reporter sur les bénéfices ultérieurs ou, sur option, sur le bénéfice de
l’exercice précédent ( chapitres 19 à 23).
124
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Évaluer Maîtriser Préparer
les savoirs les compétences l’épreuve
1 QCM
Pour chaque proposition, une ou plusieurs réponses sont possibles. Justifiez-les.
1. Comment sont imposés les résultats réalisés par les entreprises et sociétés ?
a. À la TVA. ∙
b. À l’impôt sur le revenu ou à l’impôt sur les sociétés,
en fonction de la forme de l’entreprise. ∙
c. Aux BIC ou à l’impôt sur les sociétés, en fonction de la forme de l’entreprise. ∙
2. Les BIC désignent :
a. une catégorie de revenus à déclarer à l’impôt sur le revenu. ∙
b. une catégorie de bénéfices à déclarer à l’impôt sur les sociétés. ∙
c. un impôt. ∙
3. Une entreprise peut être imposée :
a. à l’impôt sur les sociétés. ∙
b. à l’impôt sur le revenu. ∙
c. aux BIC. ∙
4. Quelle est l’assiette de l’impôt sur les bénéfices ?
a. Le bénéfice comptable de la période d’imposition. ∙
b. Le bénéfice fiscal de la période d’imposition. ∙
c. Le chiffre d’affaires fiscal de la période d’imposition. ∙
5. Comment est déterminé le résultat fiscal ?
a. Par différence entre les produits et les charges comptables. ∙
b. Par retraitement du résultat comptable. ∙
c. Par différence entre les produits et les charges fiscaux. ∙
6. Une charge comptabilisée mais non déductible fiscalement :
a. doit être réintégrée, c’est-à-dire ajoutée au résultat comptable,
pour ne pas apparaître dans le résultat fiscal. ∙
b. doit être déduite du résultat comptable
pour ne pas apparaître dans le résultat fiscal. ∙
c. apparaît dans le résultat fiscal. ∙
7. Un produit comptabilisé mais non imposable fiscalement :
a. doit être réintégré, c’est-à-dire ajouté au résultat comptable,
pour ne pas apparaître dans le résultat fiscal. ∙
b. doit être déduit du résultat comptable
pour ne pas apparaître dans le résultat fiscal. ∙
c. apparaît dans le résultat fiscal. ∙
125
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
126
SYNTHÈSE
SYNTHÈSE
Imposition du résultat des entreprises et des sociétés :
principes généraux
Produits Charges
Résultat comptable
Déductions extra-comptables
Produits enregistrés en comptabilité mais non imposables
ou charges non comptabilisées mais déductibles
Réintégrations extra-comptables
Produits non enregistrés en comptabilité mais imposables
ou charges comptabilisées mais non déductibles
Résultat fiscal
127
CHAPITRE
8 Principes et champ
d’application
de l’imposition
au titre des BIC
PROGRAMME
PLAN DU CHAPITRE
COURS : 1. Champ d’application des bénéfices industriels et commerciaux
• 2. Affectation du patrimoine de l’exploitant • 3. Périodes d’imposition et
de déclaration • 4. Règles d’imputation des déficits
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES : Évaluer les savoirs • Maîtriser les compétences
• Préparer l’épreuve
SYNTHÈSE
S ont passibles de l’impôt sur le revenu au titre de leur activité professionnelle les exploi-
tants individuels et les membres des sociétés de personnes et assimilées – chacun
pour la part qui lui revient dans les bénéfices sociaux. L’imposition de ces revenus se fait
dans la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) lorsqu’ils proviennent
d’une activité de nature commerciale, industrielle ou artisanale. Il convient de présenter
le périmètre précis de cette catégorie, ainsi que certaines caractéristiques techniques
particulières la concernant.
MOTS-CLÉS
Activités accessoires • Activités imposables • Patrimoine professionnel • Personnes
imposables • Résultat comptable • Résultat fiscal • Territorialité
Chapitre 8 Principes et champ d’application de l’imposition au titre des BIC
A Activités imposables
Au sens du Code général des impôts (CGI), il convient de distinguer trois catégories
d’activités imposables au titre des BIC :
•• les activités imposables par nature (article 34) :
–– achats de marchandises destinées à la revente en l’état ou après transformation,
–– activités de services, de location de biens meubles et de transport,
–– opérations de commission, de courtage et de banque,
–– opérations de banque,
–– activités d’hôtellerie, d’hébergement et de restauration ;
•• les activités imposables par disposition de la loi (article 35) :
–– activités des marchands de biens et des lotisseurs : achat/vente d’immeubles,
de fonds de commerce, de parts de sociétés immobilières, etc.,
–– activités de promotion immobilière et de construction d’immeubles,
–– location d’établissements industriels ou commerciaux équipés du matériel ou du La location d’immeubles
mobilier nécessaire à l’exploitation, nus relève des revenus
–– location d’habitation meublée, que l’activité soit exercée à titre habituel ou non, fonciers alors que
la location meublée
–– sur option : opérations effectuées sur un marché à terme d’instruments financiers ; d’habitation ou
•• les activités (agricoles ou libérales) imposables à titre accessoire d’activités indus- professionnelle équipée
trielles et commerciales (article 155), à deux conditions : relève des BIC.
–– l’activité commerciale doit être prépondérante par rapport à l’activité non com-
merciale (ex. : selon le nombre d’animaux achetés et revendus pour un négociant-
éleveur),
–– il doit exister des liens étroits entre l’activité commerciale et l’activité non commer-
ciale.
B Personnes imposables
Il existe trois catégories de personnes imposables au titre des BIC :
•• Obligatoirement : les personnes physiques, exploitants individuels réalisant des acti-
vités imposables.
•• De plein droit (avec option possible pour l’IS, chapitre 23) : les associés personnes
physiques des sociétés de personnes et assimilées, dans la mesure où ces sociétés
exercent une activité industrielle ou commerciale : SNC, SCS pour la part des béné-
fices revenant aux associés commandités, sociétés en participation, sociétés de fait,
entreprises unipersonnelles à responsabilité limitée dont l’associé unique est une per-
sonne physique, etc.
129
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
•• Sur option et sous conditions, les associés de certaines sociétés en principe soumises à
l’IS : SARL de famille (option permanente mais révocable une fois), ainsi que SAS, SARL
et SA de moins de 5 ans non cotées pour une option temporaire de 5 ans, sous réserve
de la satisfaction des conditions suivantes :
–– société employant moins de 50 salariés ;
–– présentant un chiffre d’affaires ou un total de bilan inférieur à 10 millions d’euros ;
–– et dont les droits sociaux sont détenus à hauteur de 50 % par des personnes phy-
siques et à hauteur de 34 % par des personnes exerçant une fonction de direction.
C Territorialité
En matière de territorialité, ce sont les règles de l’IR qui s’appliquent ici ( chapitre 21),
en fonction de la localisation du domicile fiscal du contribuable. Lorsqu’une personne
relevant de la catégorie des BIC est domiciliée fiscalement en France, elle y est impo-
sable sur l’ensemble de ses bénéfices, réalisés tant en France qu’à l’étranger (sauf
convention fiscale internationale).
EXERCICE 2 • EXERCICE 3 • EXERCICE 4
130
Chapitre 8 Principes et champ d’application de l’imposition au titre des BIC
« non accessoire »
L’imposition en BIC des produits accessoires n’est qu’une option. Le contribuable a toujours
la possibilité d’imposer les produits en revenus fonciers (RF) ou en revenus du capital mobi-
lier (RCM), en fonction des produits concernés. De plus, l’imposition dans l’une ou l’autre de
ces deux catégories est généralement plus favorable au contribuable que le régime des BIC.
Exemple
N N–1 Analyse
Revenus tirés de la location d’un 100 100 Seuil de 10 % dépassé en N
immeuble inscrit au bilan mais non lié donc ne peut être considéré
1 à l’activité comme un produit accessoire Des revenus accessoires
peuvent demeurer
Total des produits de l’entreprise 900 3 000 ⇒ imposition dans la catégorie imposés en BIC, quelle
des RF
que soit leur provenance,
Revenus tirés de la location d’un 100 100 Seuil de 10 % non dépassé en N car leur faible niveau
immeuble inscrit au bilan mais non lié et seuil de 5 % non dépassé en ne nécessite pas
à l’activité N–1 donc peut être considéré un retraitement. S’ils ne
2 sont pas accessoires,
Total des produits de l’entreprise 1 000 3 000 comme un produit accessoire la déduction de ces
⇒ imposition dans la catégorie
revenus doit être
BIC possible (ou en RF) effectuée parallèlement
Revenus tirés de la location d’un 100 100 Seuil de 10 % non dépassé en à la réintégration des
immeuble inscrit au bilan mais non lié N mais seuil de 5 % dépassé en charges qui leur sont
à l’activité N–1 donc ne peut être considéré liées. Le but est de faire
3 « disparaître » des BIC
Total des produits de l’entreprise 1 100 1 500 comme un produit accessoire tous les produits et
⇒ imposition dans la catégorie
charges concernant
RF possible (ou en RF) ces activités.
131
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
N N–1 Analyse
Revenus tirés de la location d’un 10 200 Le seuil de 5 % n’est pas dépassé
immeuble inscrit au bilan mais non lié en N donc les revenus sont
4 à l’activité accessoires ⇒ imposition dans
Total des produits de l’entreprise 1 000 1 000 la catégorie BIC possible
Quand clôturer Une déclaration annuelle d’ensemble des revenus doit en principe être effectuée par
ses comptes ? chaque foyer fiscal auprès du centre des impôts de son lieu d’imposition (sauf cas du
http://dunod.link/5ydobfw
régime micro ou des auto-entrepreneurs qui ne nécessitent pas de déclaration spéci-
fique, chapitre 12). Elle doit être déposée, en principe, au plus tard le deuxième jour
ouvré suivant le 1er mai.
Lorsque l’exercice comptable ne coïncide pas avec l’année civile, l’entreprise doit décla-
rer le bénéfice du dernier exercice clos.
Exemple
◗◗ L’exercice comptable d’une entreprise s’étend du 01/06/N au 31/05/N+1. L’entreprise sera
imposée en N+2 d’après les résultats déterminés à la date du 31/05/N+1. ◗
132
Chapitre 8 Principes et champ d’application de l’imposition au titre des BIC
non professionnelle. Dans ce cas, l’imputation du déficit ne peut s’opérer que sur les
bénéfices retirés d’activités semblables (BIC non professionnels) durant la même année
ou les six années suivantes.
FOCUS Le cas du loueur en meublé professionnel
Pour bénéficier de la qualification de « loueur en global du foyer fiscal et le régime applicable en cas
meublé professionnel », deux conditions cumulatives de cession est celui des plus-values professionnelles
doivent être remplies : ( chapitre 12).
–– des recettes annuelles liées à cette activité supé- •• Pour le loueur en meublé non professionnel, le
rieures à 23 000 € pour le foyer fiscal ; déficit issu des locations n’est imputable que sur les
–– des recettes supérieures aux autres revenus pro- revenus de la location en meublé de l’année en cours
fessionnels du foyer. ou des 10 suivantes (et non 6 comme dans la règle
•• Pour le loueur en meublé professionnel, le défi- générale) et le régime applicable en cas de cession
cit issu des locations est imputable sur le revenu est celui des plus-values des particuliers.
133
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Évaluer Maîtriser Préparer
les savoirs les compétences l’épreuve
1 QCM
Pour chaque proposition, une ou plusieurs réponses sont possibles. Justifiez-les.
1. La location d’immeubles nus est imposable :
a. dans la catégorie des BIC. □
b. dans la catégorie des revenus fonciers. □
c. dans l’une ou l’autre des catégories, sur option. □
2. Quelles sociétés relèvent de l’impôt sur le revenu sur option ?
a. L’EURL dont l’associé unique est une personne physique. □
b. Les SARL de famille. □
c. Les SAS, SARL et SA de moins de 5 ans, non cotées,
employant moins de 50 salariés, présentant un chiffre d’affaires ou un total
de bilan inférieurs à 10 millions d’euros et dont les droits sociaux
sont détenus à hauteur de 50 % par des personnes physiques
et à hauteur de 34 % par des personnes exerçant une fonction de direction. □
3. Quelles sociétés relèvent de l’impôt sur le revenu par nature ?
a. Les SNC. □
b. Les SCS, pour la part des bénéfices revenant aux associés commanditaires. □
c. La société en participation, société de fait. □
d. Les entreprises unipersonnelles à responsabilité limitée dont l’associé unique est
une personne morale. □
e. Les associés de SARL de famille. □
f. Les associés de SAS, SARL et SA de moins de 5 ans, non cotées,
employant moins de 50 salariés, présentant un CA ou un total de bilan de moins
de 10 millions d’euros et dont les droits sociaux sont détenus à hauteur de 50 %
par des personnes physiques et à hauteur de 34 % par des personnes exerçant
une fonction de direction. □
4. Les entreprises relevant de l’impôt sur le revenu :
a. doivent obligatoirement clore leur exercice comptable
le 31 décembre afin qu’il coïncide avec la période d’imposition de l’IR. □
b. doivent obligatoirement clore leur exercice comptable
le 31 mai afin qu’il coïncide avec la période d’imposition de l’IR. □
c. peuvent clore leur exercice comptable quand elles le souhaitent. □
134
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
1. Mme Ligot est artisan menuisier. Elle fabrique des meubles et réalise des prestations
d’aménagement pour des particuliers et des entreprises.
2. M. Liqueur est agriculteur dans les Alpes. L’été, il loue une partie de son habitation
meublée comme gîte rural à des touristes et propose la vente directe des produits de
la ferme et de son exploitation agricole à ces mêmes touristes.
3. Mme Gardon est écrivain. Elle est sous contrat avec un éditeur qui lui a versé 10 850 €
de droits d’auteur l’an passé. Elle a également perçu 30 000 € de droits pour l’adap-
tation, au cinéma, d’un de ses romans.
4. Mme Dinan achète à bas prix des appartements dans lesquels elle effectue des tra-
vaux et qu’elle meuble afin de les louer à des étudiants.
5. M. Ménage est retraité. Il acquiert des petits immeubles qu’il fait retaper par une
entreprise individuelle avant de les revendre à des particuliers en réalisant une plus-
value. L’an dernier, il a réalisé sept opérations de ce type caractérisées par :
– un coût d’achat des immeubles de 1 000 000 € ;
– un coût des travaux de 500 000 ;
– la vente d’immeubles pour 2 000 000 €.
6. M. Vannes est salarié d’une entreprise industrielle.
135
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Pour chaque situation, précisez quel impôt sur les bénéfices s’applique de plein droit,
les options possibles et, le cas échéant, la catégorie de l’impôt sur le revenu concernée.
1. La SARL Mousson commercialise des jeux de logique en bois. Ces deux associés sont
Aline et son frère, Vincent.
2. L’entreprise individuelle MF propose des conseils en gestion du personnel à des PME.
3. La SNC Caro fabrique et vend du carrelage incrusté de paillettes d’or. Son chiffre
d’affaires des dernières années est d’environ 100 000 €. L’entreprise a investi dans
diverses actions, inscrites au bilan de la SNC, qui rapportent plusieurs centaines
d’euros par an.
4. La SAS Lamarche commercialise des rambardes destinées à sécuriser les escaliers et
terrasses. C’est une jeune entreprise, de très petite taille, existante depuis 2 ans dont
les gérants sont Thomas et Nafissatou. Ses associés, Thomas, Marianne, Nafissatou
et Nordin détiennent chacun 25 % des parts.
5. La SA Mouton fabrique et commercialise des couvertures pour bébés en peau
de mouton. Son chiffre d’affaires est d’environ 50 000 € par an. Ses associés, Coline et
Mathis, détiennent respectivement 70 % et 30 % des actions. Coline exerce la direc-
tion de cette société non cotée et immatriculée il y a 3 ans. Au bilan de l’entreprise,
on trouve notamment :
– un immeuble, loué à un cabinet d’expertise comptable, pour 1 000 € par mois ;
– des actions diverses ayant dégagé des dividendes pour 500 € cette année.
136
SYNTHÈSE
SYNTHÈSE
Principes et champ d’application de l’imposition au titre des BIC
BIC Revenus
Traite- Bénéfices non Revenus Plus-values
Bénéfices de
commerciaux fonciers des particuliers
ments agricoles capitaux
(revenus (locations (revenus
et (revenus de mobiliers
d’activités d’immeubles de cessions)
salaires l’agriculture) (revenus
intellectuelles) nus)
financiers)
137
CHAPITRE
9 Imposition
des produits (BIC)
PROGRAMME
PLAN DU CHAPITRE
COURS : 1. Principes généraux d’imposition des produits • 2. Imposition des produits
d’exploitation • 3. Imposition des produits financiers • 4. Imposition des produits
exceptionnels
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES : Évaluer les savoirs • Maîtriser les compétences
• Préparer l’épreuve
SYNTHÈSE
L es activités imposables au titre des BIC dégagent un bénéfice (ou une perte) calculé
par différence entre les produits et les charges. Les produits imposables sont, pour
l’essentiel, ceux qui ont été enregistrés en comptabilité. Mais les principes généraux
d’imposition nécessitent, dans certains cas, l’application de certains retraitements. Ces
derniers concernent les différentes catégories de produits.
MOTS-CLÉS
Indemnité d’assurance • Perte et gain définitifs • Perte et gain latents • Produit
imposable • Produit financier • Provision • Subvention
Chapitre 9 Imposition des produits (BIC)
Exemple
◗◗ L’entreprise Ducanot est spécialisée dans la construction de navires de plaisance de moyen
tonnage. L’exercice comptable coïncide avec l’année civile.
L’entreprise a signé au 30/04/N un contrat portant sur la réalisation d’un voilier d’un prix
d’environ 200 000 € HT, dont la réalisation s’étend sur plus d’un an. Le règlement doit
s’effectuer de la manière suivante : 10 % à la commande, 30 % le 01/11/N puis 60 % à la
livraison six mois plus tard.
139
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
Au 31/12/N, l’avancement des travaux est conforme aux prévisions (50 % des travaux
effectués) ; les frais engagés pour ce chantier s’élèvent à 70 000 € à cette date, ce qui
représente 50 % des frais totaux prévus.
Méthode de l’achèvement des travaux
C’est la livraison du bateau qui entraîne l’imputation dans les comptes de l’exercice N+1
des produits et des charges correspondants (comptabilité d’engagement), et donc du
résultat final. Une somme équivalente au coût des travaux pour ce chantier, soit 70 000 €
au 31/12/N, doit être portée dans un compte de produits en cours afin de ne pas influer sur
le résultat de l’exercice N.
Méthode de l’avancement des travaux
Les produits et charges (et donc le résultat) du chantier doivent être imputés au fur et
à mesure de son avancement. L’entreprise comptabilise 50 % du prix en produit, soit
100 000 € HT ; comme 70 000 € de charges ont été comptabilisés, un bénéfice de 30 000 €
(100 000 – 70 000) sera pris en compte au titre de l’exercice N.
Synthèse sur les deux méthodes
N N+1 Total
Charges engagées 70 70
Méthode Produits imputés 70 130
à l’achèvement
Résultat sur l’exercice 0 60 60
Charges engagées 70 70
Méthode Produits imputés 100 100
à l’avancement
Résultat sur l’exercice 30 30 60
140
Chapitre 9 Imposition des produits (BIC)
ou
Gain latent non comptabilisé Perte latente non comptabilisée Provision comptabilisée
en produits mais imposable en charges mais déductible en charges mais non déductible
fiscalement fiscalement fiscalement
→ À RÉINTÉGRER en N → À DÉDUIRE en N → À RÉINTÉGRER en N
→ À DÉDUIRE en N+1 → À RÉINTÉGRER en N+1 → À DÉDUIRE lors de sa reprise
Figure 9.1. Retraitements fiscaux liés aux créances et dettes en devises étrangères
Exemple
◗◗ Une entreprise française possède une créance de 6 300 $ sur un client américain. Cette
créance a été enregistrée le 05/12/N. Au 31/12/N, le client n’a rien réglé.
Au 05/12/N, les cours étaient les suivants : 1 € = 1,45741 $. Au 31/12/N, le cours de l’euro
par rapport au dollar est le suivant : 1 € = 1,43832 $.
À la fin de l’année N, le cours du dollar a évolué par rapport à l’euro. La créance n’étant
pas encaissée, sa valeur réelle diffère donc sensiblement de sa valeur historique au bilan :
• valeur de la créance au 05/12/N : 6 300/1,45741 = 4 322,7369 € arrondis à 4 322,74 € ;
• valeur de la créance au 31/12/N : 6 300/1,43832 = 4 380,1101 € arrondis à 4 380,11 €.
L’entreprise constate un gain latent de change de : 4 380,11 – 4 322,74 = 57,37 €.
Sur le plan comptable, il est nécessaire de comptabiliser une différence de conversion passif
(mais qui n’affecte pas le résultat comptable) d’un montant de 57,37 €. Sur le plan fiscal,
il convient de réintégrer de façon extra-comptable le gain correspondant, qui est donc
imposé au titre du résultat fiscal de l’année N. ◗
141
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
À la clôture de chaque exercice, ces stocks doivent être évalués à leur coût de revient
(coût réel) ou au cours du jour à la date de l’inventaire (prix de marché auquel les
stocks pourraient être vendus), si ce dernier est inférieur au coût de revient. Si le cours
du jour est inférieur au coût de revient, l’entreprise doit constater une dépréciation.
Lorsque les éléments qui ont été stockés, y compris le stock initial, au cours d’une
période, n’ont pas été évalués au même coût, deux possibilités s’offrent à l’entreprise
pour évaluer le stock, selon les règles fiscales :
•• La méthode du coût moyen unitaire pondéré (CMUP). Cette méthode consiste à éva‑
luer le stock sur la base du coût moyen des éléments initialement en stock et de ceux
entrés durant la période ;
•• La méthode du premier entré premier sorti (PEPS ou FIFO). Cette méthode conduit à
considérer que les articles sortis du stock sont les plus anciens, et donc que ceux qui
sont restés en stock sont les plus récents.
EXERCICE 4
142
Chapitre 9 Imposition des produits (BIC)
Régime fiscal
•• Si les valeurs figurent à l’actif du bilan (principe de liberté d’affectation) ( chapitre 8) :
–– s’ils se rattachent à l’exploitation de l’entreprise, ils constituent des produits impo‑
sables dans la catégorie des BIC, sans possibilité de requalification ;
–– s’ils ne se rattachent pas à cette exploitation, ils sont imposables à l’impôt
sur le revenu, mais comme revenus de capitaux mobiliers et non dans la caté‑
Produits gorie des BIC : le produit correspondant doit faire l’objet d’une déduction
de placements extra-comptable (alors que les charges qui ont permis de les percevoir sont
(actions réintégrées). Cependant, ces revenus restent imposables dans la catégorie des
ou obligations) BIC s’ils présentent un caractère accessoire (mais les charges liées ne peuvent
être déduites qu’à la hauteur de ces revenus, rendant impossible un déficit de
ce fait).
•• Si les valeurs ne figurent pas à l’actif du bilan mais se rattachent à l’activité,
les produits correspondants, non pris en compte comptablement, doivent être
réintégrés aux BIC.
Produits nets Les gains issus des cessions de valeurs mobilières de placement bénéficient dans
sur cession de la plupart des cas du régime spécifique des plus-values. Ces plus-values doivent être
valeurs mobilières déduites pour la détermination des bénéfices industriels et commerciaux imposables
de placement ( chapitre 11).
143
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
Exemple
◗◗ Une entreprise a souscrit à un emprunt obligataire le 01/01/N au prix de 100 € ; le rem‑
boursement est prévu le 31/12/N+2 au prix de 120 € l’obligation. Le taux d’intérêt actuariel
prévu à l’émission est égal à 6,26586 %.
Les deux conditions pour une imposition étalée de la prime de remboursement sont
réunies :
• prime supérieure à 10 % du prix d’acquisition : (120 – 100) > 100 × 10 % ;
• prix d’émission inférieur à 90 % de la valeur de remboursement : 100 < 120 × 90 %.
La base d’imposition de la prime de remboursement est obtenue de la façon suivante :
•• N : 100 × 6,26586 % = 6,27 €
•• N+1 : (100 + 6,27) × 6,26586 % = 6,66 €
•• N+2 : (100 + 6,27 + 6,66) × 6,26586 % = 7,08 €
20,00 € ◗
SITUATION PRATIQUE 5
Les subventions sont imposables au titre de l’exercice de leur attribution, sauf si l’entre‑
prise opte pour l’étalement de leur imposition. Dans ce cas, les modalités d’imposition
dépendent de la nature du bien financé (fig. 9.2).
144
Chapitre 9 Imposition des produits (BIC)
La subvention
d’investissement
concerne-t-elle
une immobilisation
amortissable ?
Oui Non
Les règles applicables en comptabilité sont assez proches, mais le périmètre n’est pas
le même (certaines subventions peuvent être étalées en comptabilité et non en fisca‑
lité, notamment si elles ne portent pas sur un investissement particulier) et les options
d’étalement sont disjointes. Des différences entre les traitements comptable et fiscal
peuvent donc apparaître (tab. 9.4).
Exemple
◗◗ L’entreprise Lorgnon acquiert une machine le 01/06/N pour un prix hors taxes de 12 000 €.
Cette machine est amortie linéairement sur 5 ans.
L’entreprise a perçu en N une subvention de 4 000 € pour acquérir cette machine. Deux
solutions s’offrent à l’entreprise Lorgnon pour reprendre cette subvention :
• imposition de la subvention au titre de l’année N,
• étalement de la subvention sur la durée d’amortissement de la machine.
L’étalement est présenté dans le tableau ci-après :
145
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
B Indemnités d’assurance
•• Indemnités d’assurance perçues en cas de vol, de sinistre ou d’expropriation (assurance-
dommages) :
–– si l’indemnité est allouée à la suite d’un vol ou d’un sinistre conduisant à une aggra‑
vation des charges d’exploitation déductibles (disparition des stocks…), elle consti‑
tue un produit imposable ;
–– si l’indemnité compense la disparition d’une immobilisation, elle suit le régime des
plus-values ou moins-values ( chapitre 11). C’est le cas en particulier des indemnités
d’expropriation.
•• Indemnités d’assurance perçues à la suite d’un contrat d’assurance-vie sur la tête d’un
dirigeant garantissant un emprunt ou d’un contrat d’assurance décès/invalidité d’un
dirigeant ou d’une personne déterminante dans le fonctionnement de l’exploitation
(« homme-clé ») : le capital versé par la compagnie d’assurances à l’organisme prêteur
entraîne pour l’entreprise l’annulation de la dette au passif du bilan, ce qui constitue
un profit imposable. Ce profit est soit immédiatement imposé, soit réparti par parts
égales sur cinq exercices, l’exercice de réalisation et les quatre exercices suivants.
C Dégrèvements d’impôt
Si une entreprise bénéficie d’un remboursement d’impôt, ce dégrèvement constitue un pro‑
fit imposable si le remboursement correspond à un impôt antérieurement déduit. Dans le
cas contraire, le dégrèvement n’est pas imposable et doit être déduit extra-comptablement.
D Abandons de créance
Réduisant les dettes de l’entreprise, les abandons de créance constituent, en principe, un
produit imposable. Si l’aide est de nature commerciale, elle est imposable dans les condi‑
tions de droit commun ; les abandons de créance à caractère financier (qui se produisent
surtout entre sociétés mères et filiales) suivent un régime particulier ( chapitre 16).
146
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Évaluer Maîtriser Préparer
les savoirs les compétences l’épreuve
1 Quiz
Vérifiez l’exactitude des propositions ci-après et justifiez-les.
Vrai Faux
1. Les ventes réalisées par une entreprise sont imposées dès lors
que les sommes ont été encaissées. ∙ ∙
1. M. Nourou possède un garage qu’il loue non équipé à un industriel voisin pour un
montant annuel s’élevant à 1 850 €. Ce garage figure à l’actif de l’entreprise.
2. L’entreprise Nourou a perçu, au cours de l’exercice, une subvention d’équilibre s’éle‑
vant à 2 560 €.
3. Au cours de l’exercice, M. Nourou a vendu de l’outillage à un client anglais.
Au 31 décembre, l’existence de cette créance a donné lieu à un gain latent de 9,30 €.
4. M. Nourou a perçu 280 € de dividendes de valeurs mobilières figurant à l’actif de son
entreprise.
5. M. Nourou a perçu une indemnité d’assurance s’élevant à 1 402 €, correspondant à
un vol de matériels destinés à la vente pratiqué dans l’enceinte de l’entreprise.
147
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
6. M. Nourou a cédé, dans une salle des ventes, un tableau qui décorait le hall de récep‑
tion. Ce tableau figure à l’actif de l’entreprise, le montant de la vente est 3 100 €.
7. M. Nourou a obtenu un dégrèvement lié à l’impôt sur le revenu (impôt non déduc‑
tible) : 560 €.
Toutes les sommes sont indiquées hors taxe, lorsque la TVA s’applique. Toutes ces opéra‑
tions ont été correctement comptabilisées. Les produits de l’entreprise s’élèvent à 50 000 €.
Précisez et justifiez le traitement fiscal de ces opérations du point de vue de l’imposition
des bénéfices dans la catégorie des BIC.
148
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
d’entretien qui prévoient une visite annuelle des installations chez les clients pour
entretien et remplacement des pièces défectueuses. Les premiers contrats ont été
signés en début d’année ; ils prévoient une redevance annuelle de 1 400 €.
Indiquez le régime fiscal de ces opérations : s’agit-il de produits imposables ? Si oui, pour
quel montant ?
L’entreprise Pujol, relevant des BIC, effectue une partie de son chiffre d’affaires à l’étran‑
ger. Au cours de l’année N, elle a vendu diverses marchandises à un client anglais ; une
créance d’un montant de 10 285 € a été comptabilisée. Au 31/12/N, la créance n’a pas
été réglée. Compte tenu de l’évolution du cours de la livre sterling par rapport à l’euro,
cette créance peut être évaluée à 10 450 €. Elle est réglée en février N+1, pour un
montant de 10 252 € compte tenu du marché des changes.
Analysez le traitement de cette créance et les conséquences sur le résultat fiscal des exer-
cices N et N+1.
Le comptable de l’entreprise individuelle Milan, qui réalise son activité dans le secteur
de la vente de vêtements, souhaite, pour procéder à la clôture de l’exercice N, des
précisions sur le traitement comptable et fiscal de certaines opérations effectuées et
149
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Mission
En vous appuyant sur le dossier documentaire, indiquez le régime fiscal de ces opérations
et précisez s’il s’agit de produits imposables en N et, le cas échéant, pour quel montant.
150
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Des subventions peuvent être accordées aux entreprises, soit par l’État, soit par les
collectivités publiques, soit par les tiers. Elles consistent en une aide financière qui,
selon le cas, est définitivement acquise ou est susceptible d’être remboursée par
l’entreprise bénéficiaire. Elles sont souvent désignées sous le nom de primes quand
elles sont versées par l’État.
Le plan comptable général classe les subventions dans les trois catégories suivantes :
– les subventions d’investissement (ou d’équipement) qui ont pour but d’aider les
entreprises à acquérir, à créer des immobilisations ou à financer des activités à long
terme (compte n° 777) ;
– les subventions d’équilibre qui sont attribuées en fonction des résultats des
entreprises qui en bénéficient (compte n° 7715) ;
– les subventions d’exploitation qui comprennent notamment les indemnités
compensatrices pour insuffisance du prix de vente et les subventions destinées à
faire face à des charges d’exploitation (compte n° 74).
BOFiP
151
SYNTHÈSE
Imposition des produits (BIC)
Certains produits ne sont pas toujours traités de la même manière pour déterminer
le résultat comptable ainsi que le résultat fiscal imposable à l’impôt sur le revenu dans
la catégorie des BIC.
152
CHAPITRE
10 Déductibilité
des charges
constatées (BIC)
PROGRAMME
PLAN DU CHAPITRE
COURS : 1. Règles générales de déductibilité • 2. Analyse de la déductibilité
des charges décaissées
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
SYNTHÈSE
L ’enregistrement des charges est effectué en suivant les règles du Plan comptable
général (PCG), mais leur déduction n’est pas toujours admise par le droit fiscal. Un cer-
tain nombre de règles générales s’appliquent, qui exigent que certaines charges soient,
définitivement ou temporairement, totalement ou pour partie, réintégrées au résultat
issu de la comptabilité pour déterminer le résultat imposable. Ce chapitre présente les
règles générales de déduction applicables, ainsi que l’analyse de la déductibilité des
charges dites « décaissées ». L’analyse des charges non décaissées (charges dites « calcu-
lées ») fait l’objet du chapitre suivant.
MOTS-CLÉS
Cadeaux • Charges • Charges déductibles • Immobilisations • Indemnités d’assurance
• Loyers • Primes d’assurance • Rémunération de l’exploitant
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
•• se traduire par une diminution de l’actif •• Dépenses qui se traduisent par une
net de l’entreprise augmentation de l’actif : acquisition,
accroissement de la durée d’utilisation ou
de la valeur de l’immobilisation, etc.
•• Remboursements d’emprunt
Pour tout savoir •• ne pas être exclue du résultat fiscal •• Certains impôts et pénalités
sur les dépenses par une disposition expresse de la loi •• Charges dites « somptuaires » :
somptuaires :
http://dunod.link/r0kigkn –– les dépenses liées à la chasse
et à la pêche non professionnelle
–– les dépenses liées à l’acquisition,
à l’entretien ou à la location de rési-
dences de plaisance
–– les dépenses de toute nature concer-
nant les yachts et les bateaux de plai-
sance
–– les amortissements des voitures parti-
culières, pour une fraction de leur prix
d’acquisition ou à hauteur du loyer
correspondant ( chapitre 11)
154
Chapitre 10 Déductibilité des charges constatées (BIC)
Par ailleurs, certains frais généraux doivent faire l’objet d’une déclaration lorsqu’ils
dépassent des seuils qui dépendent de la forme de l’entreprise :
•• Les sociétés doivent joindre à leur déclaration annuelle de résultat un relevé détaillé
de leurs frais généraux lorsqu’ils dépassent certains seuils dans ces cinq catégories :
rémunérations, frais de déplacements, dépenses liées aux véhicules, cadeaux, frais de
réception. L’absence de déclaration
•• Les entreprises individuelles doivent mentionner : ou la fourniture de
renseignements
–– les cadeaux dont la valeur unitaire est inférieure à 73 € TTC par bénéficiaire et si la incomplets est
valeur globale des distributions annuelles dépasse 3 000 € ; sanctionnée par
–– les frais de réception s’ils dépassent 6 100 € au cours de l’exercice. une amende mais
les frais correspondants
sont déductibles s’ils ne
B Exercice d’imputation sont pas exagérés.
Comme en comptabilité, les charges sont en principe déductibles des produits de l’exer-
cice au cours duquel elles ont été engagées. Ce principe est tempéré par les charges dont
la répartition est admise, dans certains cas, par la fiscalité (frais d’émission d’emprunts,
frais d’établissement, etc.).
1. Principes de distinction
Définition
Pour caractériser les immobilisations, l’administration fiscale se réfère au PCG. Ainsi,
sont considérés comme des immobilisations les actifs qui réunissent simultanément
les quatre conditions suivantes :
• être identifiables ;
• avoir une valeur économique positive, traduite par des avantages économiques
futurs attendus par l’entreprise ;
• être contrôlés par l’entreprise ;
• être évaluables avec une fiabilité suffisante.
155
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
Ne constituent pas des charges déductibles mais des immobilisations, les dépenses qui
se traduisent par :
–– l’entrée d’un nouvel élément dans l’actif ;
–– ou l’augmentation de la valeur d’un élément d’actif existant ;
–– ou la prolongation notable de la durée probable d’utilisation d’un actif existant.
Par tolérance, les dépenses d’acquisition de petits matériels et outillages, matériels et
mobiliers de bureau ainsi que logiciels, dont la valeur unitaire n’excède pas 500 € HT,
peuvent être déduites immédiatement en charges.
Éléments Observations
Prix d’achat Le prix d’achat est net de taxes déductibles, mais majoré
des droits de douane.
Réductions sur le prix d’achat Le coût d’acquisition doit être minoré des remises,
ristournes, rabais commerciaux et escomptes de
règlement obtenus.
156
Chapitre 10 Déductibilité des charges constatées (BIC)
Immobilisation créée par l’entreprise. Le coût de revient est constitué par le coût
de production (coût d’acquisition des matières et fournitures consommées, ainsi que
toutes les charges directes ou indirectes de production). Les frais financiers peuvent être
au choix de l’entreprise portés en charges ou inclus dans le coût de production.
Actif acquis à titre gratuit. Il est inscrit à l’actif du bilan pour sa valeur vénale ; un profit
imposable est constaté en l’absence de contrepartie au passif.
EXERCICE 2
B Services extérieurs
1. Loyers et charges locatives
Les loyers et charges locatives échus ou courus à la charge de l’entreprise sont déduc-
tibles.
Le montant des loyers (location ou crédit-bail) des véhicules de tourisme est plafonné
(au même titre que l’amortissement des véhicules acquis chapitre 11).
Le droit d’entrée ou « pas-de-porte » a généralement le caractère d’une immobilisation
incorporelle ; il est donc exclu des charges déductibles. Il peut également constituer un
supplément de loyer à répartir sur la durée du bail ; cette déduction est admise si le loyer
est inférieur au prix du marché.
La somme versée à titre de dépôt de garantie constitue un élément de l’actif immobi-
lisé et ne peut être considérée comme une charge tant qu’elle n’est pas définitivement
acquise par le bailleur.
Les loyers résultant de contrats de crédit-bail mobilier constituent en principe des
charges déductibles (cas particulier des véhicules de tourisme, chapitre 11).
157
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
Les éléments constitutifs d’une immobilisation qui ont des durées d’utilisation diffé-
rentes ou procurent des avantages économiques à l’entreprise selon un rythme diffé-
rent sont comptabilisés séparément, sous forme de « composants » dès l’acquisition du
bien. La partie non décomposée de l’immobilisation est appelée « structure ». Un plan
d’amortissement propre à chacun des éléments est établi.
158
Chapitre 10 Déductibilité des charges constatées (BIC)
3. Études et recherche
Principes. On distingue deux phases dans le cadre des études et de la recherche :
•• La phase de recherche (frais de recherche fondamentale et certaines opérations
de recherche appliquée), dont les coûts sont obligatoirement comptabilisés en
charges.
•• La phase de développement, dont les coûts peuvent être comptabilisés à l’actif à
la condition qu’ils se rapportent à des projets nettement individualisés, ayant de
sérieuses chances de réussite technique et de rentabilité commerciale. Dans ce cas,
l’amortissement est effectué en linéaire sur 5 ans maximum et débute à partir de la
date de mise en service du développement. Le régime fiscal de ces dépenses (charge
ou activation) est fonction de l’option comptable pratiquée par l’entreprise, option
qui s’applique de manière globale à tous les projets.
Cas particuliers des logiciels. Les logiciels acquis sont normalement enregistrés dans
un compte d’immobilisation (à l’exception de ceux ayant une valeur unitaire inférieure à
500 €) ; l’amortissement se pratique sur la durée probable d’utilisation.
Concernant les logiciels développés en interne pour les besoins de l’entreprise,
comptablement, les entreprises peuvent ou doivent, selon les conditions, constater
en charges ou en immobilisation les frais de conception des logiciels. Fiscalement, et
même si elles immobilisent ces frais, l’entreprise peut les déduire immédiatement (elles
doivent alors tenir compte d’une éventuelle divergence de traitement en utilisant un
compte d’amortissements dérogatoires).
Cas des sites Internet. Pour la création de sites internet, on distingue trois phases dont
les dépenses font l’objet d’un traitement fiscal distinct (tab. 10.4).
159
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
4. Primes d’assurance
Définitions
• Dans le cadre d’un contrat d’assurance, la prime est le montant versé par le sous-
cripteur auprès de l’assureur à chaque échéance (le mois, le trimestre…).
• L’indemnité est le montant versé par l’assureur et perçu par le bénéficiaire en cas
de réalisation du risque couvert par le contrat. Dans le cas d’une assurance-décès,
la réalisation du risque est le décès de la personne nommée au contrat (le dirigeant,
un homme-clé, un salarié). Le bénéficiaire (la banque, l’entreprise, la famille du
salarié) nommé dans le contrat touche l’indemnité.
La déductibilité des primes d’assurance est généralement liée à l’imposition des indem-
nités ( chapitre 9).
Primes d’assurance-dommage. Sont déductibles les primes des contrats d’assurance
souscrits pour garantir les risques :
–– sur les éléments d’actif (incendie, dégâts des eaux, etc.) ;
–– du fait de la responsabilité de l’entreprise (responsabilité civile, responsabilité décen-
nale, etc.) ;
–– liés à l’exploitation (non-paiement de créances, grève, etc.).
En contrepartie, les indemnités reçues sont imposables.
Primes d’assurance-vie ou d’assurance-décès (tab. 10.5). Pour les contrats d’assurance-
vie ou d’assurance-décès souscrits, l’administration distingue :
•• les contrats d’assurance-vie pour pertes d’exploitation souscrits par l’entreprise à son
profit :
–– les contrats dits « homme-clé », destinés à prémunir l’entreprise contre le risque lié à
la disparition ou l’invalidité d’un dirigeant ou de toute autre personne déterminante :
les primes correspondantes sont déductibles, quelles que soient les modalités prévues
d’indemnisation (capital ou rente),
–– les autres contrats : ils sont assimilés à des placements financiers et les primes versées
ne sont pas déductibles annuellement du résultat imposable mais uniquement de
l’indemnité perçue à l’expiration du contrat (qui, elle, est imposable, chapitre 9) ;
160
Chapitre 10 Déductibilité des charges constatées (BIC)
Lors du Prime déductible Prime non Prime Prime non Prime déductible
versement déductible déductible déductible (complément
de la prime (à réintégrer) (à réintégrer) de salaire)
Exemple
◗◗ L’entreprise Crédule a souscrit trois contrats d’assurance-vie ; les primes relatives à ces
contrats sont déduites annuellement du résultat comptable.
Les trois contrats ont les caractéristiques suivantes :
• Deux contrats d’assurance-vie sur la tête de M. Duquin, directeur commercial qui peut
être considéré comme un « homme-clé » pour l’entreprise. Le premier contrat est
souscrit au bénéfice de l’entreprise, avec une prime annuelle de 2 210 € ; le second est
au bénéfice de la famille de M. Duquin, avec une prime annuelle de 730 €.
• L’entreprise Crédule a également souscrit à son profit un contrat d’assurance-vie sur la
tête du directeur technique, qui ne peut pas être considéré comme un « homme-clé ».
Les primes versées jusqu’à ce jour s’élèvent à 9 500 €. Il est décédé au début de l’exer-
161
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
162
Chapitre 10 Déductibilité des charges constatées (BIC)
Tableau 10.6. Déductibilité des principaux impôts et taxes dans le cadre des BIC
•• Taxe sur les salaires •• Impôt sur le revenu Les rappels (en cas
d’insuffisance de
•• Participation des employeurs à l’effort •• Fraction non déductible de la CSG versement) et
de construction •• CRDS dégrèvements (en cas
•• Contribution économique territoriale •• Impôts inclus dans la valeur d’origine de trop versé) d’impôt
suivent le régime
•• Versement de transport des immobilisations (taxe locale fiscal de l’impôt
•• Taxe sur les conventions d’assurance d’équipement, etc.) correspondant.
•• Taxes et contributions en matière En revanche, les intérêts
de retard, amendes
de formation et d’alternance
et pénalités sur
•• CSG pour la part déductible les retards, absences
•• Taxes foncières ou insuffisances
de paiement ne sont
•• Malus automobile
jamais déductibles.
D Charges de personnel
1. Principes
Les rémunérations (salaires, appointements, primes diverses, avantages en nature, etc.),
ainsi que les charges sociales correspondantes (cotisations sociales patronales,
d’allocations familiales, d’accidents du travail, de l’assurance chômage, de l’assurance
retraite, etc.), versées au personnel salarié sont en principe déductibles, sous réserve :
–– qu’elles correspondent à un travail effectif ;
–– et que leur montant ne soit pas excessif eu égard au service rendu.
Les indemnités de licenciement sont déductibles au titre de l’exercice de leur versement,
sauf en cas d’acte anormal de gestion.
Les remboursements de frais qui correspondent à des sommes engagées par les sala- Allocations forfaitaires
et remboursements
riés dans l’intérêt de l’entreprise et qui sont ensuite remboursées par l’employeur sont réels ne sont jamais
déductibles, sauf s’ils concernent des dépenses somptuaires, quelle que soit la modalité cumulables pour les
choisie (remboursement de frais réels sur justificatifs ou allocations forfaitaires). cadres et dirigeants non
salariés. Cette règle
2. Situation de l’exploitant et des associés en nom des sociétés s’applique également
dans les sociétés relevant
de personnes de l’IS ( chapitre 16).
La rémunération de l’exploitant et des associés en nom des sociétés de personnes n’est
pas déductible des bénéfices.
163
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
Pour leurs charges sociales personnelles, les cotisations versées dans le cadre des
régimes obligatoires sont déductibles sans limitation :
–– régime de base d’assurance-maladie, maternité, vieillesse et d’allocations familiales ;
–– régimes complémentaires obligatoires d’assurance vieillesse et d’assurance invalidité
décès.
NOTRE CONSEIL Les cotisations versées dans le cadre des contrats d’assurance groupe ou au titre des
À l’examen, régimes facultatifs de prévoyance (maladie, décès, invalidité, perte d’emploi, etc.) sont
les plafonds du régime déductibles dans la limite de plafonds fixés en fonction du bénéfice imposable ou de
de la Sécurité sociale planchers de déduction.
sont fournis. Il est
inutile que vous les Pour les associés des sociétés de personnes, les limites sont appréciées distinctement
appreniez par cœur. pour chaque associé.
Les cotisations sont déduites des résultats imposables de l’exercice au titre duquel elles
sont dues.
Conjoint associé
Conjoint salarié (dans les sociétés Conjoint-collaborateur
uniquement)
Le conjoint salarié S’il est rémunéré, •• Le conjoint doit exercer une activité professionnelle
bénéficie de tous sa rémunération et régulière dans l’entreprise sans percevoir
les avantages ses charges sociales de rémunération et sans avoir la qualité d’associé.
liés à son statut sont des charges •• Le conjoint-collaborateur doit être inscrit au Registre
Détail
de salarié de personnel. du commerce (RCS) et des sociétés ou au Répertoire
du statut
(rémunération, des métiers (RM).
licenciement, •• Le conjoint est affilié obligatoirement aux régimes
charges d’assurance vieillesse et d’invalidité-décès de son
sociales, etc.). époux(se).
164
Chapitre 10 Déductibilité des charges constatées (BIC)
Conjoint associé
Conjoint salarié (dans les sociétés Conjoint-collaborateur
uniquement)
Les charges sociales sont calculées •• Les cotisations obligatoires sont déductibles des
sur le montant total de la rémunération. résultats imposables de l’entreprise à condition
Déductibilité Elles sont intégralement déductibles. que l’intéressé collabore effectivement à l’activité
des charges sans être rémunéré.
sociales •• Les cotisations facultatives sont déductibles dans
les limites prévues pour celles de l’exploitant
et appréciées conjointement avec ces dernières.
Exemple
◗◗ En N, le comptable de l’entreprise individuelle Maire a enregistré en charges les éléments
suivants :
• le salaire annuel de M. Maire : 37 350 € ;
• le salaire annuel de Mme Maire : 19 800 € ;
• le salaire annuel du fils Maire : 10 976 €.
Les salaires versés correspondent à la rémunération d’un travail effectif. M. et Mme Maire
n’ont pas souscrit lors de leur mariage un contrat spécifique. L’entreprise Maire n’est pas
adhérente à un centre de gestion agréé. Mme Maire a choisi le statut de conjoint salarié.
Par conséquent :
• Le salaire de M. Maire n’est pas déductible ; le terme « salaire » est d’ailleurs impropre
car M. Maire ne peut pas avoir la qualité de salarié.
• Les salaires annuels de Mme Maire et de leur fils sont intégralement déductibles. ◗
Les charges financières sont en principe déductibles pour leur montant comptabilisé (à Les intérêts sont
à déduire pour leur
hauteur, le cas échéant, de leur montant couru à la date d’arrêté des comptes). fraction courue,
d’où la nécessité
1. Intérêts d’emprunt de les dissocier
Les intérêts des sommes dues à des tiers sont en principe déductibles si ces emprunts d’autres charges
ont été souscrits pour les besoins de l’entreprise et sont inscrits au bilan. Les contrats telles que les services
ou commissions
de prêts, le montant des versements et l’identité du bénéficiaire doivent être déclarés à
bancaires qui sont
l’administration. déductibles dès leur
Les intérêts rémunérant le capital ne sont pas fiscalement déductibles. engagement.
165
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
Exemple
◗◗ L’entreprise individuelle Crédule a bénéficié d’un découvert bancaire de 40 000 € pen-
dant 8 mois de l’exercice. Les agios correspondants se montent à 3 800 €. La situation du
compte de l’exploitant de M. Crédule a évolué de la façon suivante au cours de l’exercice N :
• solde au 01/01/N (résultat N–1) : + 5 000 € ;
• solde au 01/02/N : – 5 000 € ;
• solde au 01/05/N : + 15 000 € ;
• solde au 01/07/N : – 25 000 € ;
• solde au 01/10/N : – 40 000 € ;
• solde au 31/12/N : + 20 000 €.
Solde moyen du compte de l’exploitant au titre de l’année N :
(5 000 × 1) + (– 5 000 × 3) + (15 000 × 2) + (– 25 000 × 3) + (– 40 000 × 3)
= – 14 583,33
12
Montant moyen des prêts et avances de l’exercice :
40 000 × 8
= – 26 666,66 €
12
Montant des charges financières non déductibles à réintégrer :
14 583,33
3 800 × = – 2 078,13 € ◗
26 666,66
2. Autres charges financières
•• Dans l’entreprise individuelle (contrairement à la société), aucun intérêt rémunérant
un compte courant de l’exploitant ne peut être fiscalement déduit.
•• Les charges nettes sur cessions de valeurs mobilières font, dans certains cas, partie du
régime des plus-values et moins-values ( chapitre 12).
•• Les pertes de change effectivement réalisées durant l’exercice et comptabilisées sont
déductibles.
166
Chapitre 10 Déductibilité des charges constatées (BIC)
F Charges exceptionnelles
1. Pénalités et amendes
Les pénalités fiscales (y compris les intérêts de retard) et amendes ne sont jamais
déductibles.
167
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
Exemple
◗◗ La société Crédule a réalisé un chiffre d’affaires de 4 200 000 € en N et de 3 000 000 € en N+1.
Elle a effectué des dons à hauteur de : 22 000 € en N et de 18 000 € en N+1.
●● En N :
1 QCM
Pour chaque proposition, une ou plusieurs réponses sont possibles. Justifiez-les.
169
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
L’entreprise individuelle Ramsay, dirigée par Madame Ramsay, a comptabilisé les charges
suivantes au cours de l’exercice N :
1. Consommation d’eau du mois de décembre (1 200 €), la facture est reçue courant
janvier N+1.
2. Location d’un véhicule de tourisme.
3. Achats de revues destinées à occuper les clients lors de leur attente.
4. Remplacement des disques de freins de l’utilitaire utilisé pour les livraisons.
5. Réalisation, par les salariés, d’un logiciel spécifique à l’entreprise Ramsay.
6. Paiement d’une prime d’assurance concernant Mme Yang, conceptrice de la majorité
des produits de l’entreprise et dont la disparition entraînerait de grosses difficultés
pour l’entreprise.
7. Mme Ramsay et deux de ses salariés partent en voyage culturel. Les frais sont inté-
gralement enregistrés en charge.
8. Paiement d’une amende pour non-respect des obligations de déclaration de cer-
taines charges.
9. Rémunération de M. Ramsay qui effectue un travail effectif au sein de l’entreprise et
ne perçoit aucune rémunération disproportionnée.
Analysez les charges ci-dessus et indiquez le retraitement comptable ou fiscal nécessaire
afin de déterminer le résultat imposable de l’année.
L’entreprise individuelle Betty fabrique des bêtises de Cambrai. Elle a acquis une nou-
velle machine permettant d’automatiser la mise en carton des paquets. Ce matériel,
d’une valeur de 3 000 €, a une durée réelle d’utilisation de 5 ans et peut se décomposer
170
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
171
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Mission
Analysez ces charges et indiquez l’éventuel retraitement qui devra leur être appliqué.
172
SYNTHÈSE
Déductibilité des charges constatées (BIC)
Certaines charges ne sont pas traitées de la même manière pour déterminer le résul-
tat comptable et pour déterminer le résultat fiscal imposable à l’impôt sur le revenu
dans la catégorie des BIC :
Aucun
Analyse Réintégration Déduction
retraitement
••Charges comptabilisées engagées
dans l’intérêt de l’entreprise, non
X
exclues par la loi des charges
déductibles
••Charges fiscalement déductibles
rattachées à l’exercice
X
d’imposition (similitudes des
règles comptables et fiscales)
••Composants de deuxième
X(1) X(1)
catégorie
••Études, recherche, logiciels X
••Contrats d’assurance-vie
et d’assurance-décès (selon la
X X X
personne faisant l’objet du contrat
et le bénéficiaire de l’indemnité)
••Frais de cadeaux, publicité,
parrainage, missions, réception,
commissions et honoraires X
(si engagés dans l’intérêt
de l’entreprise)
••Impôt sur le revenu, fraction non
X
déductible de la CSG, CRDS
••Rémunération non excessive
du conjoint et des autres salariés
X(2)
et charges sociales correspondant
à un travail effectif
••Rémunération du dirigeant X
••Cotisations sociales du dirigeant :
– obligatoires X
– facultatives X (selon plafonds) X (selon plafonds)
173
Aucun
Analyse Réintégration Déduction
retraitement
••Intérêts d’emprunts X(3) X(3)
••Dons X(4)
174
CHAPITRE
11 Amortissements,
dépréciations
et provisions (BIC)
PROGRAMME
PLAN DU CHAPITRE
COURS : 1. Amortissements • 2. Dépréciations et provisions
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES : Évaluer les savoirs • Maîtriser les compétences
• Préparer l’épreuve
SYNTHÈSE
L es charges non décaissées (ou calculées) sont composées essentiellement des amor-
tissements, dépréciations et provisions. Du point de vue fiscal, ces charges sont en
principe déductibles mais elles sont strictement réglementées, car leur contrôle est
rendu plus difficile du fait qu’elles ne conduisent à aucun décaissement.
MOTS-CLÉS
Amortissement • Amortissement différé • Amortissement minimal • Dépréciation
• Droit à l’erreur • Durée d’usage • Mode d’amortissement • Provision • Provision
réglementée • Véhicule de tourisme
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
1 Amortissements
Définition
L’amortissement consiste à répartir le coût d’un élément d’actif sur sa durée d’uti-
lisation prévue par l’entreprise, lorsque celle-ci est limitée dans le temps en raison
d’un critère physique (usure liée à l’utilisation du bien), technique (obsolescence liée
aux progrès techniques ou à la mise en conformité avec de nouvelles normes,…),
juridique (période de protection légale ou contractuelle) ou économique (cycle de vie
des produits générés).
A Règles générales
1. Éléments amortissables
Il s’agit des immobilisations corporelles, parfois incorporelles, inscrites à l’actif de l’en-
treprise et dont l’usage attendu est limité dans le temps. L’entreprise ne peut pas déduire
un amortissement pour les biens :
–– qui ne figurent pas à son actif (ex. : biens pris en location) ;
–– qui ne se déprécient pas du fait de leur usage (ex. : terrain, immobilisations finan-
cières) ;
–– qui ne constituent pas pour elle des immobilisations (ex : stock immobilier d’un mar-
chand de biens) ;
–– ou qu’elle n’utilise pas pour son activité, sauf option pour la tolérance prévue
( chapitre 7).
176
Chapitre 11 Amortissements, dépréciations et provisions (BIC)
Qu’il s’agisse d’appliquer la règle fiscale ou la règle comptable, une révision du plan d’amor-
tissement est exceptionnellement possible.
177
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
Rendez-vous
MÉTHODE
Prendre en compte des divergences entre comptabilité et fiscalité
Comme l’amortissement doit être comptabilisé pour être déductible fiscalement
et que les règles fiscales ne doivent pas pour autant perturber la présentation éco-
nomique des immobilisations, les différences entre règles comptables et fiscales
donnent lieu :
• Si amortissement fiscal > amortissement comptable, à des amortissements déro-
gatoires (qui ont la nature de provisions réglementées et dont les dotations/
reprises transitent par le résultat exceptionnel et non d’exploitation).
• Si amortissement fiscal < amortissement comptable, à des déductions ou réinté-
grations extra-comptables.
Exemple
◗◗ Une entreprise de construction possède un échafaudage. Cette immobilisation doit faire
l’objet d’une « grande révision » tous les cinq ans.
• Valeur totale de l’échafaudage : 80 000 €
• Décomposable en structure : 70 000 € et composant « grande révision » : 10 000 €
• Date d’acquisition : début janvier N
• Durée d’utilisation prévue : 10 ans
• Durée d’usage : 8 ans
• Paiement de la révision : début N+6 pour 15 000 €
En N+6 lors de l’engagement de la dépense de révision :
• comptablement : sortie du « 2nd composant » initial (VNC est nulle) et inscription de
la révision de 15 000 € en nouveau composant à l’actif et démarrage d’une nouvelle
période d’amortissement de 5 ans ;
• fiscalement, déduction extra-comptable des 15 000 € et poursuite de l’amortissement
fiscal comme initialement prévu.
178
Chapitre 11 Amortissements, dépréciations et provisions (BIC)
Linéaire Dégressif
179
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
Linéaire Dégressif
Base Valeur brute (diminuée de la valeur résiduelle éventuelle en comptabilité, mais pas en
amortissable fiscalité)
Prorata temporis calculé jusqu’au jour de On ne tient pas compte du mois de cession
Dernière annuité la cession (mais la dernière annuité peut
en cas de cession ne pas être comptabilisée si l’intégralité
de cette dotation est admise en déduction
fiscale)
* Coefficients en vigueur pour les immobilisations acquises après le 1er janvier 2001
180
Chapitre 11 Amortissements, dépréciations et provisions (BIC)
181
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
Conditions Commentaires
Conditions de fond
Les amortissements
Sauf disposition exceptionnelle permettant, sous certaines
ne doivent être pratiqués
conditions, l’amortissement des fonds commerciaux acquis
que sur des éléments
entre 2022 et 2025 dans le cadre de la crise sanitaire
de l’actif immobilisé
de la Covid-19.
soumis à dépréciation.
Les amortissements
doivent être Ceci n’est pas contradictoire avec l’existence de divergence
effectivement constatés de règles.
en comptabilité.
182
Chapitre 11 Amortissements, dépréciations et provisions (BIC)
Cas des biens donnés en location. Les biens donnés en location doivent être amortis
sur leur durée d’utilisation (et non celle de location).
La fraction des amortissements déductibles dépend de différentes conditions :
•• si le bien, quelle que soit sa situation géographique, est mis en location par une per-
sonne physique (entreprise individuelle) : l’amortissement fiscal ne peut excéder, sauf
agrément, le produit net des locations (loyers et avantages en nature diminués des
autres charges) ;
•• si le bailleur est une société :
–– si le bien est situé au sein de l’Espace économique européen (EEE) : la déductibilité En cas de mise
à disposition gratuite
n’est limitée qu’au cours des 3 premières années et à un plafond porté à 3 fois le à un dirigeant sans
montant annuel du loyer, décompte d’avantage
–– si le bien est situé hors EEE : les règles applicables aux entreprises individuelles s’ap- en nature, aucun
pliquent. amortissement
n’est déductible.
Par ailleurs, si ce bien est loué ou mis à disposition d’un dirigeant ou d’un salarié de (CE 24-7-1987)
l’entreprise ou la société, l’amortissement fiscal ne peut excéder le produit net de loca-
tion (loyer augmenté, le cas échéant, de l’avantage en nature déclaré à l’administration,
diminué des charges).
183
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
Exemples
◗◗ 1. Entreprise Dimo. Elle met à la disposition de son directeur général, au cours de l’exercice
N, une villa que ce dernier utilise comme résidence principale. L’entreprise Dimo a encaissé
un loyer de 6 000 € pour ce logement et a déclaré un avantage en nature à l’administra-
tion de 6 500 €. L’entreprise a comptabilisé diverses charges concernant cette résidence
pour 1 000 €. L’amortissement de la villa a donné lieu au titre de cet exercice à une dota-
tion aux amortissements de 13 200 €.
Éléments de réponse
La déduction de l’amortissement est limitée au produit net retiré de cette location par
l’entreprise, soit : (6 000 + 6 500) – 1 000 = 11 500 €. L’entreprise devra réintégrer :
13 200 – 11 500 = 1 700 €.
Éléments de réponse
En N, les retraitements concernant ces dépenses peuvent se présenter de la manière
suivante :
Amortissement Amortissement
comptabilisé fiscalement Réintégration
ou théorique déductible
Le calcul de
150 000 / 10 = 15 000 0 15 000
la réintégration sur Bateau
les véhicules de (somptuaire)
tourisme est effectué Voiture acquise 34 000 / 5 = 6 800 18 300 / 5 = 3 660 3 140
à l’identique pour des
biens acquis, loués ou 160 000 / 50 = 3 200 600 × 12 – 5 000 1 000
Appartement
pris en crédit-bail. Il ne = 2 200
fait pas intervenir le Voiture louée 40 000 / 5 = 8 000 20 300 / 5 = 4 060 3 940
montant de la redevance
éventuellement payée.
2. Règle de l’amortissement minimal obligatoire
Les règles fiscales précédemment énoncées définissent un amortissement maximal.
Toutes les dotations excédant le montant déductible (dégressif ou exceptionnel non
autorisé, durée trop courte, base limitée non respectée…) doivent être réintégrées.
Les règles fiscales précisent également un amortissement minimal.
184
Chapitre 11 Amortissements, dépréciations et provisions (BIC)
185
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
2 Dépréciations et provisions
NOTRE CONSEIL
La constitution de dépréciations ou de provisions est nécessaire en comptabilité pour
respecter les principes de prudence et de sincérité, puisqu’elle permet de tenir compte
Sur les plans d’une perte ou charge qui n’est pas encore effective à la clôture de l’exercice mais néan-
comptable comme
fiscal, il faut bien
moins probable. Cependant, elle repose sur une appréciation du risque, subjective pour
distinguer : une bonne part. C’est pourquoi des règles précises sont établies, au plan fiscal, pour
– les dépréciations apprécier la déductibilité des dépréciations et des provisions.
d’actif, Par ailleurs, la réglementation fiscale permet de constituer des provisions qui ne corres-
– les provisions, pondent pas à l’objet normal d’une provision mais qui sont qualifiées de « provisions
– les provisions réglementées ».
réglementées.
A Règles générales
1. Conditions générales de déductibilité
La déduction des dépréciations et provisions est liée au respect d’un certain nombre de
conditions, de fond et de forme.
Sur le fond, les pertes, charges ou dépréciations qui sont l’objet de la provision ou de la
dépréciation doivent être :
–– déductibles par nature. Cela exclut les provisions pour amendes, pénalités pour
non-recouvrement d’impôts, pénalités d’assiette, etc., mais aussi les provisions ou
dépréciations ayant pour contrepartie une augmentation de l’actif ou concernant des
charges personnelles du dirigeant ;
–– nettement précisées et individualisées. L’utilisation de méthodes statistiques de calcul
des provisions ou dépréciations n’est admise que si elles permettent une approxima-
tion suffisante ;
186
Chapitre 11 Amortissements, dépréciations et provisions (BIC)
–– probables et non seulement éventuelles. Les dépréciations ou provisions constituées NOTRE CONSEIL
pour des risques sans engagement précis avant la clôture de l’exercice ne sont pas
D’une manière
déductibles ; générale, les
–– issues d’événements en cours à la clôture de l’exercice. L’événement qui motive la conditions générales
dépréciation ou la provision doit avoir lieu avant la clôture de l’exercice. de déductibilité
Sur la forme, les dépréciations et les provisions doivent être : fiscales sont
les mêmes que
–– effectivement comptabilisées ; celles retenues
–– portées sur des tableaux joints à la déclaration fiscale annuelle. En cas de manque- en comptabilité.
ment, l’entreprise s’expose à une amende de 5 % des sommes non déclarées (rame-
née à 1 % si les provisions omises sont déductibles), sauf régularisation spontanée du
contribuable de bonne foi dans le cadre du « droit à l’erreur ».
Si les dépréciations et provisions ne satisfont pas aux conditions de fond ou de forme,
elles sont dites « irrégulières » et sont réintégrées de façon extra-comptable dans les
résultats de l’exercice considéré.
2. Sort des dépréciations et provisions constituées
Si elles ont été régulièrement constituées, elles doivent être reprises en comptabilité :
•• lorsque la perte ou la charge objet de la provision vient effectivement de se réaliser
(ex. : après la perte d’un procès et à la condamnation financière de l’entreprise) ;
•• lorsqu’elles peuvent être considérées comme devenues sans objet (par exemple, une
créance provisionnée a été finalement intégralement recouvrée) ;
•• lorsqu’elles sont détournées de leur objet (par exemple lorsqu’elles sont prélevées par
l’exploitant ou virées au compte capital).
Aucune rectification extra-comptable n’est alors à effectuer.
Concernant les provisions irrégulièrement dotées, comme ces dotations n’ont pas été
déduites du résultat fiscal de l’exercice de leur comptabilisation, les reprises correspon-
dantes ne sont pas imposables et, de ce fait, sont déduites de façon extra-comptable du
résultat fiscal.
B Dépréciations d’actif
1. Règles comptables de dépréciation des immobilisations
La dépréciation est la constatation de la perte de la valeur d’un actif. À la clôture de
l’exercice, s’il existe un indice de perte de valeur d’un actif immobilisé, l’entreprise effec-
tue un test de dépréciation qui consiste à comparer la valeur comptable nette de l’actif
immobilisé à sa valeur actuelle.
Le PCG définit la valeur actuelle comme la valeur la plus élevée entre :
–– la valeur vénale, montant qui pourrait être obtenu à la date de la clôture, de la vente
d’un actif lors d’une transaction conclue à des conditions aux normes de marché, net
des coûts de sortie ;
–– et la valeur d’usage, valeur des avantages économiques futurs attendus de son utili-
sation ou de sa sortie, déterminée en général par les flux nets de trésorerie attendus.
Si la valeur actuelle est supérieure à la valeur nette comptable, aucune dépréciation
n’est comptabilisée.
187
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
Si la valeur actuelle est inférieure à la valeur nette comptable, une dépréciation est
constatée pour ramener l’actif à sa valeur actuelle. Pour les biens amortissables, la
dépréciation modifie de manière prospective la base amortissable.
2. Règles fiscales de dépréciation des immobilisations
En principe, une dépréciation comptabilisée peut être déductible sous réserve que les
éléments retenus pour son calcul soient suffisamment probants.
En comptabilité, •• Pour les immobilisations non amortissables, la déductibilité est simplement liée au
une dépréciation respect des conditions générales.
constituée sur une
immobilisation
•• Pour les immobilisations amortissables, la déductibilité est plus délicate. Il est pos-
amortissable impose
sible de constater une dépréciation en supplément de l’amortissement, à la condition
une modification qu’il soit effectivement établi que :
prospective du plan –– la valeur vénale, abstraction faite des coûts de sortie (seul élément de référence
d’amortissement. Pour admis par l’administration fiscale, qui ne retient pas la valeur d’usage), est inférieure
éviter que ceci n’entraîne
une perte du montant
à sa valeur comptable nette ;
annuel de dotation –– et que cette dépréciation soit probable sans présenter pour autant un carac-
déductible au plan fiscal, tère irréversible (ce dernier devant se traduire plutôt par un amortissement
le montant comptabilisé exceptionnel).
comme une dépréciation
doit être transféré •• Pour les immobilisations financières, les mêmes règles s’appliquent sauf concernant
à un compte les dépréciations de titres de participation, qui relèvent du régime des plus-values ou
d’amortissements moins-values ( chapitres 12 et 18) et ne sont donc pas déductibles du résultat fiscal
exceptionnels. imposable au titre des BIC.
Exemple
◗◗ L’EURL Vassel est une entreprise de plomberie zinguerie. Son atelier a été acquis début
janvier N pour 210 000 € ; il est inscrit à l’actif du bilan. La durée d’utilisation détermi-
née par l’entreprise est de 15 ans ; elle ne diffère pas de sa durée d’usage professionnelle.
Cette immobilisation est amortie en linéaire, mode d’amortissement reflétant le mieux le
rythme de consommation des avantages économiques.
Fin N+7, un test de dépréciation a permis d’obtenir les évaluations suivantes :
• Valeur d’usage : 84 000 €
• Valeur vénale : 74 000 €
Valeur comptable nette au 31/12/N+7 : 210 000 × 8/15 = 112 000 €.
La valeur actuelle correspond à la valeur la plus élevée entre la valeur d’usage et la valeur
vénale, soit 84 000 €. La dépréciation comptable est égale à : 112 000 – 84 000 = 28 000 €.
Au plan fiscal, la dépréciation admise en déduction est déterminée par rapport à la valeur
vénale, soit : 112 000 – 74 000 = 38 000 €.
La dépréciation comptabilisée est donc complètement déductible. ◗
188
Chapitre 11 Amortissements, dépréciations et provisions (BIC)
C Provisions
Sur le plan fiscal, les provisions (pour risques et charges) sont des passifs qui présentent Cette obligation peut
soit une incertitude sur le fond, soit une imprécision dans l’estimation du montant. avoir un fondement
Elles se distinguent des « charges à payer » qui sont, elles, certaines dans leur prin- juridique (obligation
contractuelle) ou
cipe et leur montant (même si elles ne sont pas encore susceptibles d’être réclamées résulter de la vie de
à l’entreprise). l’entreprise (obligation
La définition fiscale est très proche de la définition comptable. Dans les deux cas, l’obli- implicite) : engagement
gation de l’entreprise envers un tiers est indispensable pour justifier d’une provision. de versement d’une
prime de fin d’année
Le tableau 11.9 résume le traitement fiscal applicable aux principales catégories de aux salariés, garanties
provisions. données aux clients, etc.
189
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
Pour garanties données aux clients Oui Provisions correspondant aux garanties légales ou
contractuelles (y compris les extensions de garanties)
déductibles si déterminées avec une précision
suffisante. Le calcul statistique est valable.
Pour amendes et pénalités Non Car charges non déductibles ( chapitre 10).
Pour perte de change Non Perte latente correspondante déduite de façon extra-
comptable ( chapitre 10).
Pour impôts Oui / Non Oui, s’il s’agit d’impôts déductibles et dus
en raison de faits survenus au cours de l’exercice.
Pour gros entretien et grandes Oui / Non Oui, si dépenses programmées non déjà
révisions comptabilisées en tant que composants dits
de seconde catégorie.
190
Chapitre 11 Amortissements, dépréciations et provisions (BIC)
D Provisions réglementées
1. Principe
Les provisions réglementées ne remplissent pas les conditions normalement exigées Ces provisions réalisées
pour les provisions mais correspondent à l’application de dispositions fiscales avan- grâce à des textes
fiscaux permettent en
tageuses. Dans certains cas, cet avantage fiscal est provisoire, dans d’autres il est réalité à l’administration
définitif. fiscale de favoriser
Les conditions de forme applicables à cette catégorie de provisions sont les mêmes que par une déduction
fiscale telle ou telle
pour les autres catégories de provisions : activité de l’entreprise.
–– comptabilisation en charges par le compte de dotations ; Comptablement, elles
–– déclaration sur le relevé spécial des provisions. ont la nature de réserve
et sont enregistrées dans
Les principales provisions réglementées en vigueur sont les amortissements déroga- les capitaux propres.
toires (liés aux règles d’amortissement) et la provision pour hausse des prix.
2. Provision pour hausse des prix
Lorsque les prix des biens stockés augmentent, les entreprises peuvent avoir des diffi-
cultés pour financer le renouvellement du stock nécessaire à leur activité. Un avantage
temporaire découlant de la déductibilité d’une provision peut leur être accordé.
Conditions. Une provision peut être dotée et déduite lorsque la valeur unitaire d’une
matière ou d’un produit a augmenté de plus de 10 % depuis le début de l’exercice en
cours ou le début de l’exercice précédent. Cette valeur unitaire est le prix de revient ou
le cours du jour s’il est plus faible.
Cette provision est facultative et peut être constituée même si l’exercice est fiscale-
ment déficitaire. Elle peut également n’être que partiellement dotée.
Calcul de la provision. La dotation annuelle est égale à la somme des provisions rela-
tives aux divers éléments du stock de clôture.
Pour l’exercice N, la dotation PROVN est fonction de la quantité en stock à la clôture
(Q), de la valeur unitaire de l’élément à cette date (VN) ainsi qu’au cours des années
précédentes :
191
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
192
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Évaluer Maîtriser Préparer
les savoirs les compétences l’épreuve
1 QCM
Pour chaque proposition, une ou plusieurs réponses sont possibles. Justifiez-les.
1. L’amortissement :
a. représente la perte de valeur d’un bien immobilisé de l’entreprise,
du fait de l’usure du temps ou de l’obsolescence. □
b. comptable doit toujours être égal à l’amortissement fiscal. □
c. peut être déterminé selon la méthode jugée la plus représentative
de l’usure du bien par l’entreprise. □
2. L’amortissement fiscal minimal est :
a. l’amortissement linéaire sur la durée d’usage du bien. □
b. l’amortissement fiscal minimal qui doit apparaître au bilan. □
c. la dotation minimale annuelle à comptabiliser. □
3. L’amortissement des véhicules de tourisme :
a. doit obligatoirement se faire selon la méthode linéaire en comptabilité. □
b. est limité fiscalement en fonction du caractère polluant du véhicule. □
c. n’est pas comptabilisé pour les biens pris en location,
y compris sur une longue durée. □
4. Les primes d’assurance pour risque d’impayés des clients :
a. ne sont pas déductibles si l’entreprise comptabilise une provision pour impayé. □
b. sont déductibles dans tous les cas. □
c. remboursent les entreprises en cas de défaut des clients. □
L’entreprise Aicaire acquiert le 1er juillet N une machine-outil d’un montant de 20 000 €
HT (à l’actif de l’entreprise). L’entreprise peut mesurer sa valeur résiduelle de façon précise,
il s’agit d’un montant significatif de 5 000 €. La durée réelle d’amortissement de ce bien
correspond à la valeur d’usage retenue par l’administration fiscale, soit 5 ans. Le mode
193
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
194
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
L’entreprise Ligne est spécialisée dans la vente de meubles contemporains. Elle a acquis
le 01/01/N un matériel industriel pour 18 000 €. Elle estime que l’amortissement éco-
nomiquement justifié est le mode linéaire sur 2 ans. Fiscalement, elle pratique le même
mode d’amortissement mais sur 5 ans.
1. Présentez les plans d’amortissement.
2. Indiquez le traitement fiscal de l’annuité pour l’année N.
L’entreprise Hula Hoop a acheté une machine pour 120 000 € le 01/01/N. Elle est amortis-
sable en linéaire sur 10 ans. L’entreprise sait qu’elle devra réaliser une révision du bien fin
N+4, celle-ci est évaluée à 10 000 €. Elle a choisi de passer cette révision en composant.
Présentez :
– le plan d’amortissement comptable de cette immobilisation ;
– le montant des amortissements fiscalement déductibles chaque année ;
– et le traitement fiscal qui résulte des éventuelles divergences constatées.
Cet immeuble est destiné à être loué au dirigeant. Le loyer annuel perçu pour la location
de l’immeuble précédent était de 85 000 €. Les autres charges relatives à la location
sont de 38 000 €.
Calculez les amortissements déductibles et les amortissements à réintégrer éventuel-
lement au titre de l’année N.
La SNC Garry a acheté un matériel neuf pour 100 000 € HT le 01/07/N. Ce bien
n’est pas décomposable et sa valeur résiduelle est nulle. Sa valeur d’utilisation est de
5 ans. À la suite d’une négligence, la dotation aux amortissements de N+2 n’a pas été
196
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
comptabilisée. Le comptable s’aperçoit de son erreur fin N+3, lors des travaux d’inven-
taire, et rattrape alors l’annuité manquante.
Procédez à l’analyse fiscale de cet événement dans les cas suivants :
1. Le bien est amorti selon le mode linéaire.
2. Le bien est amorti selon le mode dégressif.
L’entreprise Ben Habi acquiert une machine-outil le 16/11/N pour 60 000 €. La machine
est amortie sur 5 ans (l’entreprise bénéficie des mesures de simplification réservées aux
PME et comptabilise ses amortissements en fonction de la durée d’usage).
Modes d’amortissement :
• linéaire sur 5 ans au titre de l’amortissement économique ;
• dégressif sur 5 ans afin de bénéficier des possibilités fiscales.
Le comptable n’a pas comptabilisé d’amortissement au titre de N+1.
1. Déterminez si l’entreprise a régulièrement ou irrégulièrement différé l’amortissement
omis.
2. Présentez les possibilités s’offrant à l’entreprise pour régulariser la situation, dans
l’hypothèse où l’exercice N+1 serait bénéficiaire, puis dans l’hypothèse où celui-ci serait
déficitaire.
M. Bahut exploite une supérette sous la forme d’une entreprise individuelle. Mme Bahut
est conjoint salarié. Le magasin est situé à Odos (Hautes-Pyrénées). M. Bahut n’a pas
adhéré à un CGA. L’expert-comptable du magasin vous soumet les informations suivantes :
197
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
198
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Mission
Calculez le résultat fiscal BIC de l’entreprise individuelle Bahut, sachant qu’elle a réalisé
un bénéfice comptable de 42 000 € sur l’exercice N.
Mission
En vous appuyant sur le dossier documentaire et sur vos connaissances, analysez les opéra-
tions du point de vue fiscal, déterminez le résultat imposable dans la catégorie des BIC et
calculez le résultat fiscal.
199
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
1. Revenus fonciers : le loyer (29 000 €) d’un appartement appartenant à Mme Bricar
est enregistré en produit de l’entreprise. Néanmoins, l’appartement ne figure pas au
bilan.
2. 1 188 € de dividendes provenant d’actions inscrites au bilan mais sans lien avec
l’activité de l’entreprise (non accessoires par hypothèse).
3. En N, un gain de change de 320 € a été enregistré en produits financiers lors du
règlement de la créance d’un client japonais. La créance née en N–1 était à l’origine
d’un gain latent de change de 290 € au 31/12/N–1.
200
SYNTHÈSE
SYNTHÈSE
Amortissements, dépréciations et provisions (BIC)
Aucun
Analyse Réintégration Déduction
retraitement
••Détermination des biens amortissables
(identique en comptabilité et X
en fiscalité)
••Durée d’amortissement admise
en fiscalité pour les petites
X
entreprises (identique à celle retenue
en comptabilité)
••Durée d’amortissement fiscal
inférieure à la durée comptable
X
(comptabilisation d’amortissements
dérogatoires)
••Durée d’amortissement fiscal
supérieure à la durée comptable
→ retraitements extra-comptables :
1. Réintégration de la fraction
X
non déductible pendant la durée
(1er temps)
d’amortissement comptable
2. Déduction de l’amortissement fiscal X
au-delà (2e temps)
••Les modes d’amortissement
comptables et fiscaux peuvent différer
(linéaire, dégressif, exceptionnel) mais
X
la comptabilisation d’amortissements
dérogatoires permet d’harmoniser leur
impact sur le résultat.
••Composants de deuxième catégorie :
non admis fiscalement, la valeur du
composant doit être réintégrée à la
X X
structure et amortie au même rythme.
Réintégrations/déductions nécessaires
pour tenir compte de ces différences.
201
Aucun
Analyse Réintégration Déduction
retraitement
••Rattrapage de l’amortissement
X
régulièrement différé
••Rattrapage d’amortissement
X
irrégulièrement différé
••Base amortissable des véhicules X
de tourisme (limitée fiscalement) (excédent)
••Provisions et dépréciations précises,
probables, existantes à la clôture
X
de l’exercice et non exclues du droit
à déduction
••Provisions pour amendes X
••Provisions pour pertes de change X
••Provisions pour indemnités de départ
X
à la retraite
••Dépréciations des titres de participation
(soumises au régime des plus-values et X
moins-values)
••Provisions réglementées (avantages
X
fiscaux)
202
CHAPITRE
12 Régime d’imposition
des plus ou moins-values
et des brevets (BIC)
PROGRAMME
PLAN DU CHAPITRE
COURS : 1. Champ d’application • 2. Détermination et qualification des plus-values
de cession d’immobilisations incorporelles et corporelles • 3. Détermination
et qualification des plus-values sur titres en portefeuille • 4. Traitement des PMV
nettes • 5. Exonération des plus-values réalisées par les petites entreprises
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES : Évaluer les savoirs • Maîtriser les compétences
• Préparer l’épreuve
SYNTHÈSE
MOTS-CLÉS
Brevet • Court terme • Cession d’un brevet • Concession d’un brevet • Crédit-bail
• Indemnité • Long terme • Plus-value professionnelle • Ratio nexus • Régime spécial
des brevets • Titre de participation • Titre immobilisé • Valeur mobilière de placement
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
1 Champ d’application
A Entreprises imposables
Le régime des plus-values et moins-values professionnelles s’applique aux entreprises
relevant de l’impôt sur le revenu dans la catégorie des BIC, ainsi qu’aux professions
non commerciales et aux entreprises agricoles. Mais un certain nombre d’exonérations
concernent les petites et moyennes entreprises, notamment dans un contexte de trans-
Les entreprises soumises mission.
à l’IS bénéficient
d’un régime différent
( chapitre 17).
Les particuliers
B Opérations imposables
sont imposés La définition fiscale des opérations visées ne coïncide pas avec la classification comp-
sur les éventuelles
plus-values concernant
table. Ce régime fiscal s’applique :
leur patrimoine privé –– aux sorties d’immobilisations corporelles et incorporelles inscrites à l’actif du bilan
dans le cadre de l’IR et utilisées pour l’activité professionnelle (cessions, mises au rebut, expropriation,
( chapitre 23). sinistre, donation, à l’exception des frais d’établissement et de recherche et dévelop-
pement, etc.) ;
–– à certains produits et charges résultant de la gestion d’un portefeuille de titres
(cessions de titres, dépréciation des titres et reprises sur dépréciation) ;
–– aux produits provenant de la propriété industrielle (cessions de brevets, mais aussi
produits nets annuels des concessions de brevets).
La date de prise en compte de la plus-value ou moins-value dépend du type d’événe-
ment qui la génère (tab. 12.1).
Le régime fiscal Tableau 12.1. Principaux faits générateurs de plus ou moins-value et valeur d’imposition
des plus ou moins-
values ne s’applique Date de réalisation Valeur de sortie d’actif
Événement
pas uniquement de la plus ou moins-value retenue
à des résultats
de cessions d’actifs. Ventes Transfert de propriété Prix de cession
Mise au rebut, destruction Date déclarée de mise Nulle
au rebut
Apport en société Date effective de l’apport Valeur de l’apport
Donation Transfert de propriété Valeur vénale du bien
Expropriation, éviction Date de détermination Montant de l’indemnité
de l’indemnité
Sinistre assuré Date de comptabilisation Remboursement
par la compagnie d’assurances
204
Chapitre 12 Régime d’imposition des plus ou moins-values et des brevets (BIC)
2 Détermination et qualification
des plus-values de cession d’immobilisations
incorporelles et corporelles
L’ensemble des cessions d’immobilisations incorporelles et corporelles sont soumises à
des règles générales. Les opérations liées à des brevets et à des biens ayant fait l’objet
d’un contrat de crédit-bail donnent lieu à une analyse particulière.
A Cas général
1. Calcul de la plus-value ou de la moins-value
Définition
La plus-value ou la moins-value est égale à la différence entre le prix de cession d’un
élément d’actif et son prix de revient (au sens fiscal du terme) (fig. 12.1) :
Plus-value ou moins-value = Prix de cession – Prix de revient fiscal
Prix de cession. Le prix de cession est un prix net : les frais éventuels de courtage ou de NOTRE CONSEIL
commission supportés à l’occasion de la cession sont déduits. Les dépréciations
Prix de revient fiscal. Fiscalement, le prix de revient correspond à : ne sont pas prises
–– la valeur nette, s’il s’agit d’un bien amortissable (Valeur d’origine de l’immobilisation en compte pour le
calcul de la valeur
– Amortissements pratiqués et admis en déduction pour l’assiette de l’impôt – Certains
nette fiscale (prix de
amortissements non déductibles fiscalement) ; revient). Elles font
–– la valeur d’origine inscrite en comptabilité (prix d’acquisition ou coût de revient), s’il l’objet d’une reprise
s’agit d’un bien non amortissable. imposable en BIC.
Plus-value
Prix de cession Prix de revient
ou moins-value
205
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
2. Qualification fiscale
Le régime d’imposition est différent selon que les plus-values ou moins-values sont
considérées comme réalisées à « court terme » ou à « long terme ».
Cette distinction s’opère à l’aide de deux critères (tab. 12.2) :
–– la durée de détention de l’immobilisation cédée, calculée de la date d’acquisition à la
date de cession ;
–– la qualité du bien (amortissable ou non amortissable).
206
Chapitre 12 Régime d’imposition des plus ou moins-values et des brevets (BIC)
207
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
Régularisation de TVA
TVA facturée à l’acquisition du matériel : 45 000 × 19,60 % = 8 820 €
TVA récupérée lors de l’acquisition : 8 820 € × 70 % = 6 174 €
Comme la cession est soumise à la TVA, il est possible de récupérer une partie de la TVA
non déduite à l’achat soit (8 820 – 6 174) × 2/5 = 1 058,40 €.
TVA collectée lors de la cession : 28 000 × 20 % = 5 600 €.
Cette plus-value est à
Calcul de la plus-value court terme, car elle
Valeur d’origine : 45 000 + (8 820 – 6 174) = 47 646,00 € trouve son origine dans
Amortissements : – 22 298,00 € les amortissements
Déduction complémentaire de TVA : – 1 058,40 € pratiqués. La déduction
complémentaire de TVA
Coût de revient net : 24 289,60 €
augmente le montant de
Prix de cession : 28 000,00 € la plus-value puisqu’elle
Plus-value : 28 000 € – 24 289,60 € = 3 710,40 € diminue le coût de
Qualification : PV à court terme car inférieure aux amortissements pratiqués. ◗ revient net.
B Cas particuliers
Parmi les immobilisations incorporelles et corporelles, les produits liés à la propriété
industrielle et la cession des biens ayant fait l’objet d’un contrat de crédit-bail mobilier
font l’objet de règles particulières.
1. Régime spécial des produits de la propriété industrielle
À la place du régime des plus ou moins-values, un régime spécifique bénéficie, sous Sont exclus de ce
certaines conditions et sur option, aux : brevets, certificats, procédés de fabrication, logi- dispositif les marques,
ciels protégés par des droits d’auteurs et, uniquement pour les PME, inventions breve dessins ou modèles.
tables certifiées... à condition qu’ils aient la nature d’actif incorporel immobilisé.
Opérations visées : cessions et concessions.
Définitions
• La cession d’un brevet consiste à céder ou apporter les droits relatifs à une inven-
tion. L’entreprise qui vend ne pourra plus exploiter l’objet du brevet, celui-ci sortant
de son actif.
• La concession d’un brevet peut être comparée à une location : l’entreprise qui
concède le brevet reste propriétaire mais elle autorise un tiers à exploiter l’objet du
brevet, durant une période déterminée, en échange du paiement d’une redevance.
Le taux réduit s’applique
Deux conditions particulières s’appliquent pour les cessions (et non les concessions) : aussi pour les sociétés
soumises à l’IS. Dans
•• lorsqu’il a été acquis à titre onéreux, l’acquisition du brevet doit remonter à deux ans le cadre des BIC, il est
au moins ; majoré des prélèvements
•• il ne doit pas exister de liens de dépendance (détention de la majorité du capital) entre sociaux calculés au taux
l’entreprise cédante et l’entreprise cessionnaire. de 17,2 %.
209
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
Exemple
◗ • Dépenses engagées par l’entreprise depuis l’acquisition du brevet en France : 180
• Dépenses externalisées à d’autres entreprises liées (dont la société détient au moins
La majoration de 30 % la majorité du capital) : 30
du numérateur du ratio
ne peut pas conduire à
• Coût d’acquisition : 30
un ratio supérieur à 1. Le ratio est de : (180 × 1,3)/(180 + 30 + 30) = 97,5 % ◗
210
Chapitre 12 Régime d’imposition des plus ou moins-values et des brevets (BIC)
L’entreprise doit détailler chaque année, dans une annexe à sa déclaration, le calcul du revenu
net imposable et du ratio « nexus ». Elle est aussi tenue à une obligation documentaire pré-
cise sur ces opérations, à mettre à disposition de l’administration en cas de contrôle.
Cas du résultat négatif. Il ne peut être imputé que sur les résultats nets bénéficiaires
de concession du même bien/service ou de la même famille de biens/services réalisés au
cours des exercices suivants, avant application du ratio nexus.
2. Crédit-bail mobilier
Deux situations peuvent se présenter :
–– l’entreprise cède le contrat de crédit-bail avant son échéance ;
Le régime du crédit-bail
–– l’entreprise cède le bien après avoir levé l’option d’achat.
immobilier n’est pas
Transfert d’un contrat de crédit-bail avant son terme. La plus-value de cession du détaillé dans le cadre de
contrat de crédit-bail est égale au prix de cession des droits. Le traitement fiscal de ce ce manuel.
résultat est le suivant (fig. 12.2) :
•• Le contrat est cédé moins de deux ans après sa conclusion : le profit éventuel est
considéré comme une plus-value à court terme.
•• Le contrat est cédé plus de deux ans après sa conclusion : pour qualifier la plus-value
dégagée lors de cette cession, le locataire détermine fictivement des amortissements.
Ces amortissements sont calculés selon le mode linéaire sur la durée du contrat ;
la base d’amortissement est égale au prix d’acquisition du bien, diminué du prix de
levée d’option d’achat prévu à la fin de la période de location. La plus-value est à court
terme à hauteur de ces amortissements et à long terme pour le surplus.
Cession du bien après la levée de l’option d’achat. La plus-value de cession du bien est
égale à la différence entre son prix de cession et le prix acquitté lors de la levée de l’option.
La plus-value est à court terme à hauteur des amortissements pratiqués depuis la levée
de l’option (sur la base du prix de levée de cette option) majorés des « amortissements
211
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
théoriques » que le cédant aurait pu pratiquer s’il avait été propriétaire du bien durant la
durée de location (calculés comme ci-dessus). Elle est à long terme pour l’excédent dès lors
que le bien a été détenu près de 2 ans après l’échéance du contrat (fig. 12.3).
Plus-value Prix de cession Amortissements pratiqués
ou moins-value du contrat depuis la levée de l’option
Figure 12.3. Traitement fiscal du résultat de cession d’un bien acquis à l’issue d’un contrat
de crédit-bail mobilier
Exemple
◗◗L’entreprise Remord a souscrit un contrat de crédit-bail auprès d’une société spécialisée ;
ce contrat porte sur un matériel industriel (durée normale d’utilisation : 12 ans). Le contrat
d’une durée de 10 ans prévoit une option d’achat du bien à son échéance pour un montant
de 15 000 €.
Trois ans après la conclusion du contrat, l’entreprise Remord décide de céder ce contrat à
une entreprise similaire à la sienne pour un montant de 50 000 €. La valeur d’achat de ce
matériel par la société bailleresse s’élève à 120 000 €.
Le prix de cession de 50 000 € est considéré comme une plus-value. Cette plus-value sera
qualifiée de :
• plus-value à court terme pour : (120 000 – 15 000) × 3/10 = 31 500 €
• plus-value à long terme pour : 50 000 – 31 500 = 18 500 € ◗
EXERCICE 2 • EXERCICE 3 • SITUATION PRATIQUE 4 • SITUATION PRATIQUE 5
212
Chapitre 12 Régime d’imposition des plus ou moins-values et des brevets (BIC)
Exemple
◗◗L’entreprise Agmi, située dans le Gers, possède un portefeuille d’actions comportant
des titres de participation de l’entreprise Gasgut, des titres de participation de l’entre-
prise Chamie et quelques valeurs mobilières de placement (VMP) Moon, acquis de la
façon suivante :
213
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
214
Chapitre 12 Régime d’imposition des plus ou moins-values et des brevets (BIC)
Rendez-vous
MÉTHODE
Calculer les plus-values ou moins-values
En fin d’exercice, de façon extra-comptable :
1. On calcule les plus-values ou moins-values correspondant à chacune des cessions
intervenues dans la période.
2. On analyse ces plus-values ou moins-values et on les qualifie : court terme ou long
terme.
3. Puis on compense les plus-values ou moins-values de même nature pour déga-
ger la plus-value ou la moins-value nette à court terme et la plus-value ou
la moins-value nette à long terme de l’exercice.
Pour chaque exercice, il ne sera déterminé qu’une seule plus-value ou moins-value nette
à court terme et qu’une seule plus-value ou moins-value nette à long terme. Le calcul
des plus-values et moins-values doit se faire avant le tableau de détermination du résul-
tat fiscal, et seules les plus-values et moins-values nettes doivent être traitées dans ce
dernier.
B Traitement fiscal
Le régime fiscal à appliquer dépend de la qualification de la plus-value ou moins-value
nette (tab. 12.5). Le régime spécial des brevets trouve également à s’appliquer.
Tableau 12.5. Régime des plus-values ou moins-values nettes et régime spécial des brevets
215
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
Exemple
◗◗ M. et Mme Duchemil tiennent un commerce. Ils ont réalisé, au cours de l’exercice N, un
bénéfice comptable de 150 800 € incluant :
–– une plus-value nette à long terme de 17 000 € (biens immobiliers détenus depuis moins
de 5 ans) ;
–– une plus-value nette à court terme de 6 000 €.
Par ailleurs, une moins-value nette à long terme reportable réalisée trois ans auparavant
n’a pas encore été imputée. Son montant est de 8 000 €.
•• Résultat comptable : 150 800 €
•• Plus-value nette à long terme à déduire : – 17 000 €
•• Plus-value nette à court terme à déduire : 2/3 × 6 000 = – 4 000 € (étalement sur trois ans)
•• Total imposable : 129 800 €
La plus-value à long terme réalisée est compensée avec la moins-value reportable anté-
rieure, soit 17 000 € – 8 000 € = 9 000 € de plus-value nette à long terme imposable au
taux de 12,8 % (majoré des prélèvements sociaux).
Les 2/3 de la plus-value à court terme seront réintégrés aux résultats fiscaux des années
N+1 (1/3) et N+2 (1/3). ◗
216
Chapitre 12 Régime d’imposition des plus ou moins-values et des brevets (BIC)
Exemple
◗◗Pour l’exercice N, l’entreprise de M. Nistroz a réalisé différentes cessions de biens sou-
mises au régime des plus-values et moins-values. L’entreprise a également subi un sinistre
en avril N : deux immobilisations ont été détruites lors d’un incendie qui a donné lieu à une
indemnisation totale de 300 000 €.
Les plus-values réalisées sur le sinistre s’analysent comme suit :
Amortissements
Valeur Montant de Plus-value
Prix d’achat pratiqués
nette l’indemnité
Durée Montant CT LT
Construction 200 000 € 16 ans 160 000 € 40 000 € 240 000 € 160 000 € 40 000 €
Installation 80 000 € 3 ans 24 000 € 56 000 € 60 000 € 4 000 € –
Total 280 000 € – – – 300 000 € 164 000 € 40 000 €
217
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
Situations Observations
Cession et •• L’exonération des plus-values à court terme et à long terme
transmission concerne les petites et moyennes entreprises, quel que soit
d’une PME leur régime fiscal (IS ou IR), créées depuis au moins 5 ans.
pour une valeur –– Les plus-values réalisées sur les biens nécessaires
inférieure à 1 M€(1) à l’exploitation à l’exclusion des immeubles et terrains à bâtir
bénéficient d’une exonération totale si la valeur vénale
des biens cédés ou transmis est inférieure à 500 000 €.
–– Si cette valeur est comprise entre 500 000 € et 1 M€(1),
la plus-value réalisée est exonérée partiellement.
•• L’exonération ne peut s’appliquer en cas de lien de dépendance
entre le cédant et l’entreprise cessionnaire. Elle vise l’IR
et les prélèvements sociaux.
218
Chapitre 12 Régime d’imposition des plus ou moins-values et des brevets (BIC)
Situations Observations
Cession d’une •• Les plus-values résultant de la cession des actifs non immobiliers
entreprise sont exonérées partiellement si l’activité est exercée depuis
individuelle ou au moins 5 ans.
d’une PME au •• L’exonération ne peut s’appliquer en cas de lien de dépendance
départ à la retraite entre le cédant et l’entreprise cessionnaire.
de l’exploitant •• L’exploitant doit faire valoir ses droits à la retraite et
cesser ses activités sur une période de deux années avant
ou après la cession de son entreprise(2).
•• L’exonération vise l’IR mais pas les prélèvements sociaux.
Transmission •• En cas de transmission d’une entreprise individuelle par donation
à titre gratuit ou succession, les bénéficiaires peuvent sur option se placer
d’une entreprise sous un régime de report d’imposition des plus-values constatées
individuelle sur les éléments d’actif.
•• Ces plus-values sont définitivement exonérées d’IR et
de prélèvements sociaux, si l’activité est poursuivie au moins
pendant 5 ans par l’un des bénéficiaires de la transmission.
(1)
Seuils revalorisés pour les cessions réalisées à compter de 2021.
(2)
Délai porté exceptionnellement à 3 ans après le départ à la retraite, s’il est intervenu avant la cession et entre
le 1er janvier 2019 et le 31 décembre 2021.
SITUATION PRATIQUE 5
219
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Évaluer Maîtriser Préparer
les savoirs les compétences l’épreuve
1 QCM
Pour chaque proposition, une ou plusieurs réponses sont possibles. Justifiez-les.
1. Le calcul de la valeur comptable nette des immobilisations cédées est réalisé :
a. en tenant compte des amortissements comptabilisés. □
b. en tenant compte des amortissements fiscalement déductibles. □
c. en ôtant à la valeur d’achat les dépréciations comptabilisées sur le bien. □
2. La concession d’un brevet :
a. consiste à « louer » l’autorisation d’utiliser l’objet du brevet. □
b. est une cession définitive. □
c. engendre un produit pouvant, dans certains cas, bénéficier
d’une imposition réduite. □
3. Les immobilisations faisant l’objet d’une indemnité d’expropriation ou d’assurance :
a. sont exclues du régime des plus-values et moins-values. □
b. bénéficient de la possibilité d’étaler la plus-value à court terme
(PVCT) sur la durée d’amortissement déjà pratiquée. □
c. bénéficient d’une exonération de la plus-value à long terme (PVLT). □
4. Pour chaque exercice comptable :
a. il n’existe qu’une seule PVNCT qui est le fruit de la compensation
entre les plus-values et moins-values à court terme réalisées
sur chaque immobilisation. □
b. une PVNCT et une MVNCT peuvent coexister. □
c. une PVNCT et une MVNLT peuvent coexister □
220
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Le bénéfice comptable de N est de 140 000 €, le résultat de N–1 est négatif. L’entreprise
opte pour l’étalement des plus-values nettes à court terme. M. Moussa n’a pas adhéré
à un CGA.
1. Déterminez les plus-values ou moins-values nettes de l’exercice.
2. Déterminez le bénéfice imposable aux BIC.
Éléments Date d’acquisition Date de cession Prix d’acquisition Amortissement Prix de cession
Actions B : 05/06/N–1
200 titres
Véhicule de 01/06/N–2 31/10/N 24 000 € TTC Linéaire sur 5 ans 10 000 €
tourisme très (base fiscale :
polluant cédé 9 900 €)
à une entreprise
Scie industrielle 05/08/N–2 06/11/N 18 000 € Dégressif sur 5 ans 11 000 € HT
cédée
à une entreprise
221
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
L’entreprise Maxine vend des meubles design. Elle a réalisé les cessions suivantes en N :
222
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Missions
1. Déterminez les plus-values ou moins-values nettes de l’exercice N.
2. Calculez le bénéfice imposable.
3. Calculez l’impôt dû au titre des plus-values à long terme (vous ferez abstraction des pré-
lèvements sociaux).
223
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Immeuble (détenu 316 000 € HT 40 258 € 98 750 € 257 508 € 442 232 € 184 724 €
du 30/11/N–6 au (+ TVA : 19,6 %)
06/12/N et acquis
achevé à une autre
entreprise)
Titres de
la société X :
100 actions N–5 12 000 € 12 000 € 10 800 € – 1 200 €
20 actions N–1 2 000 € 2 000 € 2 160 € 160 €
Renseignements complémentaires :
• L’entreprise Forestier a été contrainte de céder un entrepôt à la suite d’une procé-
dure d’expropriation. Cet entrepôt avait été acquis pour un montant de 17 800 € HT
au cours de l’année N–20 et était intégralement amorti (durée d’amortissement :
L’ensemble des 12 ans). L’indemnité d’expropriation versée par la région s’élève à 37 200 €.
formulaires de la liasse
fiscale est disponible • Les actions de la société X dégagent des revenus accessoires et font l’objet d’une
sur Impots.gouv.fr : reprise de dépréciation d’un montant de 100 € au 31/12/N.
http://dunod.link/p4d33xy
• L’entreprise Forestier a dégagé, au titre de l’exercice N, un bénéfice fiscal provisoire
de 579 200 € (compte tenu des réintégrations et déductions extra-comptables, à
l’exception du traitement des plus ou moins-values).
• Une moins-value à long terme (MVLT), d’un montant de 24 000 € (MVLT), déga-
gée l’année précédente sur un matériel industriel n’a pas pu être imputée à ce jour.
Il subsiste également une MVNLT datant de N–4 pour 15 000 €.
• Le résultat fiscal provisoire de N est de 579 200 € avant le traitement des plus-values
et moins-values nettes.
224
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Missions
1. Expliquez le montant du reversement de TVA pratiqué sur l’immeuble.
2. Déterminez les plus-values ou moins-values nettes de l’exercice N.
3. Déterminez le bénéfice imposable à l’IR dans la catégorie des BIC.
4. Présentez le calcul de l’impôt dû au titre des plus-values à long terme.
5. Établissez les tableaux fiscaux de déclaration des plus ou moins-values (2059 A, B et C).
L’article 39 quindecies-I-1, 4e alinéa, du code général des impôts (CGI) prévoit que
l’imposition de la plus-value nette à long terme réalisée à la suite de la perception
d’indemnités d’assurance couvrant la destruction par sinistre d’éléments de l’actif
immobilisé ou de celles résultant de l’expropriation d’immeubles figurant à ce même
actif, peut être différée de deux ans.
Le point de départ de ce délai coïncide avec la date de réalisation de la plus-value nette
à long terme dont l’imposition est différée. Il s’agit donc de la date à laquelle l’indemnité
allouée par la compagnie d’assurances est certaine dans son principe et son montant ou
de la date du jugement qui a fixé l’indemnité d’expropriation (RM, n° 584, HERMENT,
Sénateur, JO débats, Sénat du 8 septembre 1988, p. 992).
Toutefois, en cas de cessation d’activité, l’imposition de la plus-value dont il s’agit doit
être immédiatement établie.
Fait générateur de la plus-value
Les instructions relatives au fait générateur des plus-values nettes à court terme,
réalisées à la suite des mêmes événements et placées sous le bénéfice de l’étalement
prévu à l’article 39 quaterdecies-1 ter du CGI, sont applicables mutatis mutandis, aux
plus-values nettes à long terme dont l’imposition est différée de deux ans (voir BOI-BIC-
PVMV-20-30-10 points 240 à 280).
Nature des éléments sinistrés ou expropriés
Le report de taxation de deux ans visé à l’article 39 quindecies-I-1 du CGI s’applique aux
plus-values nettes à long terme réalisées dans les conditions énumérées audit article :
– qu’elles proviennent ou non d’éléments amortissables ;
– quelle que soit la durée d’amortissement des éléments sinistrés ou expropriés.
Modalités d’imposition
Ces dispositions prévues au quatrième alinéa de l’article 39 quindecies-I-1 du CGI n’ont
pas pour effet d’établir une exonération temporaire mais d’instituer, selon les propres
termes du législateur, un simple différé d’imposition de deux ans, sous réserve qu’il n’y
ait pas cessation d’activité. Dans ce dernier cas, en effet, l’imposition de la plus-value
nette dont il s’agit doit être immédiatement établie.
Le fait générateur de la plus-value nette à long terme demeure donc inchangé et par
suite, le taux réduit applicable est celui en vigueur à la date de la clôture de l’exercice de
réalisation de ladite plus-value.
D’autre part, s’agissant d’une disposition dérogatoire, le décalage de deux ans ne peut
qu’être strictement limité à l’exigibilité de l’imposition.
BOFiP
225
SYNTHÈSE
Régime d’imposition des plus ou moins-values et des brevets (BIC)
Ensemble des plus-values court terme Ensemble des plus-values long terme
Ensemble des moins-values court terme Ensemble des moins-values long terme
226
CHAPITRE
13 Détermination
du résultat imposable
(BIC)
PROGRAMME
PLAN DU CHAPITRE
COURS : 1. Régimes d’imposition • 2. Centres de gestion agréés et comptables
conventionnés
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES : Évaluer les savoirs • Maîtriser les compétences
• Préparer l’épreuve
SYNTHÈSE
D ans la catégorie des BIC, le résultat imposable est un résultat net : il peut s’agir d’un
bénéfice ou d’un déficit.
Le déficit au titre des BIC professionnels s’impute sur le revenu global du foyer fiscal de la
même année. La fraction du déficit qui n’aurait pas pu être imputée est reportée sur les
revenus globaux des années suivantes dans la limite de six ans. Les déficits relevant des
BIC générés par une activité exercée à titre non professionnel ne peuvent, en revanche,
être déduits que des bénéfices des mêmes BIC réalisés au cours des six années suivantes.
Ce chapitre détaille les modalités d’imposition en situation de bénéfice, exposant les
différents régimes applicables ainsi que les particularités liées à l’adhésion à un centre
de gestion agréé.
MOTS-CLÉS
Auto-entrepreneur • Micro-entreprise • Organisme de gestion agréé • Réel normal
• Réel simplifié
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
1 Régimes d’imposition
A Principe
Les entreprises relèvent de plein droit d’un régime d’imposition, qui dépend de la nature
de leurs activités et du montant du chiffre d’affaires annuel réalisé. Toutefois, elles
peuvent opter pour les régimes correspondant à des chiffres d’affaires supérieurs.
Il convient de distinguer :
–– le régime du réel normal ;
–– le régime du réel simplifié ;
–– le régime des micro-entreprises.
Par ailleurs, les entreprises relevant du régime micro-BIC peuvent, sous certaines condi-
tions, opter pour le régime de l’auto-entrepreneur.
Les limites d’application des différents régimes d’imposition applicables selon l’activité
sont révisées régulièrement (tab. 13.1).
Tableau 13.1. Seuils des régimes d’imposition des bénéfices applicables de 2020 à 2022
228
Chapitre 13 Détermination du résultat imposable (BIC)
Le chiffre d’affaires à retenir est celui de l’année précédente, à l’exception des opéra-
tions à caractère exceptionnel (ex. : cessions d’immobilisations).
Exemple
Une option pour
◗◗ En N, l’entreprise Éva a réalisé les ventes suivantes : un/les régimes(s)
« supérieur(s) » est
Hypothèse 1 Hypothèse 2 toujours possible, mais
l’inverse ne l’est pas.
Ventes 450 000 € 450 000 €
de matériel
Prestations 200 000 € 250 000 €
de services
•• CA total = 650 000 €, inférieur •• CA total = 650 000 €, inférieur
à 818 000 € à 818 000 €
•• CA services = 200 000 €, •• CA services = 250 000 €,
Régime
inférieur à 247 000 € supérieur à 247 000 €
applicable
→ Régime réel simplifié → Régime réel normal (seul
applicable de plein droit, régime régime applicable)
réel normal applicable sur option
229
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
230
Chapitre 13 Détermination du résultat imposable (BIC)
Le montant des recettes annuelles est porté directement sur une ligne spéciale de la
déclaration générale des revenus. Sur cette base, le bénéfice imposable est déterminé à
partir du chiffre d’affaires diminué d’un abattement forfaitaire pour frais différent selon
l’activité exercée par le contribuable (tab. 13.2) (minimum de 305 € ; en cas d’activités
mixtes, les abattements sont calculés séparément pour chaque type d’activité, soit une
déduction minimale de 610 €).
Activités Abattement
E Régime de l’auto-entrepreneur
Il s’agit d’une variante optionnelle du régime applicable aux micro-entrepreneurs.
Les exploitants individuels, même non-résidents, peuvent opter pour le régime de
l’auto-entrepreneur et s’acquitter par un prélèvement forfaitaire unique de leurs coti-
sations et contributions sociales (micro-social) et, sous conditions, de leur impôt sur le
revenu (micro-fiscal).
L’IR, les prélèvements sociaux et les cotisations sociales sont calculés sur le chiffre
d’affaires brut (sans abattement ni déduction, contrairement au régime des micro-
entreprises) ; si l’auto-entrepreneur ne réalise aucun chiffre d’affaires, il n’est redevable
d’aucun impôt ni cotisation, il paie au fur et à mesure de la réalisation de ce chiffre, sans
aucune régularisation ultérieure.
1. Conditions d’application
Pour bénéficier du versement fiscal libératoire, il faut respecter les conditions suivantes :
–– l’activité doit être dans le champ d’application des micro-BIC (ou BNC) ;
–– lorsque l’option est exercée au titre de l’année N, le montant des revenus nets du
foyer fiscal perçus en N–2 doit être inférieur ou égal, pour une part du quotient fami-
lial, à la limite supérieure de la deuxième tranche du barème de l’IR de l’année N–1
231
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
(soit 26 070 € pour les revenus de 2021 déclarés en 2022). Cette limite est majorée de
50 % par demi-part supplémentaire.
–– l’entrepreneur individuel doit être soumis au régime dit « micro-social ».
2. Modalités d’application
Les règles applicables varient notamment selon l’option exercée (tab. 13.3).
232
Chapitre 13 Détermination du résultat imposable (BIC)
233
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
B Experts-comptables conventionnés
Les experts-comptables autorisés par le commissaire du gouvernement auprès de
l’Ordre des experts-comptables peuvent conclure une convention avec l’administration.
Sur lettre de mission signée de leur client, ils peuvent alors remplir les mêmes missions
que les OGA.
C Avantages fiscaux
Les contribuables adhérents à un OGA ou faisant appel à un expert-comptable conven-
tionné ne subissent pas de majoration des revenus imposables à la différence de ceux
qui n’adhèrent pas à un tel organisme (tab. 13.4). Cependant, cette majoration est en
voie de suppression.
Tableau 13.4. Majoration applicable en cas de non-adhésion à un OGA/CGA selon l’année
d’imposition
Taux de majoration(1)
2021 15 %
2022 10 %
À partir de 2023 –
(1)
Cette majoration ne vise ni les plus-values ni les déficits.
Deux autres avantages sont réservés aux seuls adhérents d’un OGA :
•• Les adhérents ayant opté volontairement pour un régime réel d’imposition bénéfi-
cient d’une réduction d’impôt des deux tiers de leur cotisation à l’OGA, dans la limite
de 915 € par an.
•• Les adhérents sont dispensés de toute majoration s’ils révèlent spontanément des
erreurs, sous conditions.
234
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Évaluer Maîtriser Préparer
les savoirs les compétences l’épreuve
1 QCM
Pour chaque proposition, une ou plusieurs réponses sont possibles. Justifiez-les.
1. Les revenus des BIC :
a. sont déclarés à l’impôt sur le revenu. ∙
b. engendrent le paiement de l’impôt BIC. ∙
d. sont déclarés à l’impôt sur les sociétés. ∙
2. Le régime du réel normal :
a. nécessite de déterminer le résultat fiscal par le biais de déductions
et réintégrations du résultat comptable. ∙
b. nécessite de produire une liasse fiscale complète. ∙
c. autorise à tenir une comptabilité d’encaissement. ∙
3. Le régime du réel simplifié :
a. nécessite de déterminer le résultat fiscal par le biais de déductions
et réintégrations du résultat comptable. ∙
b. nécessite de produire une liasse fiscale complète. ∙
c. autorise, dans certains cas, à tenir une comptabilité d’encaissement. ∙
4. Le régime de la micro-entreprise :
a. nécessite de déterminer le résultat fiscal par le biais de déductions
et réintégrations du résultat comptable. ∙
b. permet un calcul forfaitaire du résultat fiscal à partir du chiffre d’affaires. ∙
c. ne permet pas de constater un déficit. ∙
5. Le régime de l’auto-entrepreneur est accessible aux :
a. entrepreneurs individuels et sociétés de personnes. ∙
b. entreprises ne dépassant les seuils du micro-BIC. ∙
c. personnes physiques dont les revenus n’excèdent pas un certain niveau. ∙
6. Le régime de l’auto-entrepreneur :
a. permet un calcul forfaitaire du résultat à partir du chiffre d’affaires. ∙
b. ne permet pas de constater un déficit. ∙
c. permet un calcul forfaitaire de l’impôt à partir du chiffre d’affaires. ∙
235
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
236
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
L’entreprise Muret, gérée par M. Muret, compte cinq salariés et un apprenti. Mme Muret
occupe le poste de secrétaire. M. Muret est affilié à un centre de gestion agrée.
L’entreprise est soumise à TVA au taux normal sur la totalité du chiffre d’affaires.
Les options fiscales les plus avantageuses sont à retenir.
Informations relatives à l’entreprise Muret :
• Résultat comptable (01/01/N – 31/12/N) : 10 000 €.
• Chiffre d’affaires de l’exercice : 150 000 €.
• Dans le compte 644 figure un prélèvement de 13 000 € concernant M. Muret, et
des prélèvements de 14 000 € ont été passés dans le compte 108. Les cotisations
sociales correspondantes, qui concernent M. Muret, sont :
– Régime obligatoire de base : 15 000 € ;
– Régime facultatif complémentaire prévoyance : 3 000 € ;
– Régime complémentaire obligatoire d’assurance vieillesse : 3 500 €.
Les couvertures facultatives/complémentaires ne dépassent pas les seuils fixés sur
le plan fiscal.
• Mme Muret a perçu une rémunération de 16 000 € et une indemnité de congés payés
de 1 400 €. Les charges sociales correspondantes sont de 6 000 €.
• La provision pour congés payés enregistrée en N est de 8 000 €. Elle était de 6 000 €
en N–1. La société a conservé le régime antérieur à 1987. Tous les salariés ont pris
leurs congés au cours de l’année.
• L’entreprise a mis à disposition de son apprenti un studio de 30 m2. Celui-ci n’a pas donné
lieu au calcul d’un avantage en nature mais l’apprenti verse 200 € de loyer par mois.
237
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
• Des redevances, provenant d’un brevet loué chaque année et acquis pour 5 000 € en
N−4, ont été perçues au cours de l’exercice. Elles s’élèvent à 10 000 €. Ce brevet a
nécessité des recherches afin de procéder à certaines améliorations durant l’exercice
N. Ces recherches ont été menées par une entreprise spécialisée non liée à la SA
Muret pour 1 000 € mais aussi par l’entreprise Muret pour 500 €.
• Un utilitaire a été acheté le 01/09/N–2 pour 35 060 € HT (linéaire sur 8 ans). Endom-
magé durant l’année, il a donné lieu à une indemnité d’assurance de 800 €.
• Un véhicule de tourisme a été acheté le 01/02/N–1 pour 19 900 € TTC et amorti en
linéaire sur 5 ans. Son taux d’émission de CO2 le classe parmi les véhicules les plus
polluants.
• Les cessions suivantes ont été réalisées :
Amortisse- Date Prix
Cession Prix d’achat Date d’achat
ment de cession de cession
Immeuble 100 000 € HT 01/07/N–10 20 ans 01/07/N 219 800 €
lié à (TVA : 19,6 %) linéaire (non soumis
l’activité à TVA)
Titres A 30,50 € l’unité 01/06/N–3 : 01/06/N 37 € l’unité
(OPCVM) 10 unités (20 titres)
dégageant 39 € l’unité 01/03/N–1 :
des revenus 30 unités
accessoires
• L’immeuble d’exploitation dans lequel est installé l’atelier de production est inscrit
à l’actif de l’entreprise pour 300 000 € HT. Il est amorti en mode linéaire sur 15 ans.
Une somme 5 500 € de charges se rapportant à cet immeuble a été enregistrée
en N. La surface est de 300 m2, dont 30 m2 correspondant au studio mentionné
ci-avant.
• À la clôture N–1, les éléments suivants ont été constatés :
–– Un résultat fiscal de 12 000 €.
–– Une moins-value nette à long terme de 49 025 €.
238
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
–– Une plus-value nette à court terme de 3 000 € étalée conformément aux règles
applicables aux plus-values ou moins-values du régime général.
Missions
1. Déterminez le montant des plus-values ou moins-values nettes de l’exercice clos au
31 décembre N.
2. Calculez le montant de la provision pour hausse des prix et le montant du résultat fiscal
ainsi que les éléments d’imposition au titre de l’exercice clos au 31 décembre N.
3. Conseillez l’entreprise Muret quant à la possibilité d’appliquer le régime de la micro-
entreprise pour l’imposition de ses revenus BIC.
239
SYNTHÈSE
Détermination du résultat imposable (BIC)
Résultat comptable
Chiffre d’affaires
Régime de l’auto-entrepreneur
Chiffre d’affaires
240
CHAPITRE
14 Imposition des résultats
des sociétés de personnes
PROGRAMME
PLAN DU CHAPITRE
COURS : 1. Sociétés concernées et principes d’imposition • 2. Détermination
du résultat imposable • 3. Détermination du montant imposable de chaque associé
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES : Évaluer les savoirs • Maîtriser les compétences
• Préparer l’épreuve
SYNTHÈSE
MOTS-CLÉS
Contribution sociale de solidarité des sociétés (C3S) • Compte courant d’associé
• Résultat fiscal commun • Taxe sur les véhicules de société (TVS)
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
Associé…
Associé 2
Associé 1
Quote-part du résultat fiscal commun
+ Éléments personnels du revenu
= BIC brut
Étape 3 Associé…
Calcul du revenu Associé 2
imposable personnel
Associé 1
de chaque associé
BIC brut − Cotisations sociales personnelles (fraction déductible)
= BIC net imposable
× 110 % (2022) en l’absence de CGA
ou EC conventionné ( fiche 24)
+ Produit net du brevet imposable à 10 % × % droits de l’associé
+ PVNLT imposable à 12,8 % × % droits de l’associé
+ Revenus mobiliers × % droits de l’associé
+ Revenus fonciers × % droits de l’associé
242
Chapitre 14 Imposition des résultats des sociétés de personnes
Tableau 14.1. Seuils de déclaration de certains frais généraux pour les sociétés
Rémunérations directes ou indirectes, y compris •• 300 000 € ou 150 000 € pour l’ensemble
les remboursements de frais versés aux personnes des rémunérations versées aux 10 (ou 5) personnes
les mieux rémunérées les mieux rémunérées en fonction du nombre
de salariés dans l’entreprise (200 ou moins)
•• Ou 50 000 € pour l’une d’entre elles prise
individuellement
Frais de voyages et de déplacements exposés
15 000 €
par ces personnes
Dépenses et charges afférentes aux véhiCules
et autres biens (avions, bateaux, etc.) dont ces
personnes peuvent disposer en dehors des locaux
30 000 € au total
professionnels ainsi que les dépenses et autres
charges afférentes aux immeubles qui ne sont pas
affectés à l’exploitation
243
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
244
Chapitre 14 Imposition des résultats des sociétés de personnes
D Impôts et taxes
Deux impositions s’appliquent aux sociétés – soumises à l’IS ou à l’IR −, alors qu’elles ne
visent pas les entreprises individuelles.
1. Contribution sociale de solidarité des sociétés (C3S)
La C3S est une contribution due par toutes les sociétés et égale à 0,16 % de leur chiffre
d’affaires hors taxe de l’année précédente, après application d’un abattement de 19 mil-
lions d’euros. Compte tenu de
l’abattement applicable,
Elle est comptabilisée dans les opérations de l’exercice servant de base à son calcul. Sa cette taxe ne concerne
déductibilité n’est autorisée qu’au titre de l’exercice au cours duquel elle devient exigible désormais que les très
(en règle générale, il s’agit de l’exercice suivant) ; elle est à déclarer et payer au 15 mai. Il grandes sociétés.
y a donc nécessité d’un retraitement extra-comptable en raison de ce décalage.
2. Taxe sur les véhicules de sociétés (TVS)
La TVS vise toutes les sociétés, mais seulement certaines catégories de véhicules
(tab. 14.2). Elle est remplacée, à compter du 1er janvier 2022 par deux taxes qui en
reprennent, de manière assez proche, les deux composantes. Son calcul est complexe ;
il prend en compte la pollution à travers le taux d’émission de CO2, la puissance fiscale
et le type de carburant.
245
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
Déductibilité Cette taxe est déductible du bénéfice pour les sociétés imposées à l’IR. Elle n’est pas
déductible pour les sociétés soumises à l’IS.
246
Chapitre 14 Imposition des résultats des sociétés de personnes
Autres éléments qui peuvent entrer dans la détermination des sommes imposables :
•• Les plus-values à long terme imposables sont déclarées par chaque associé pour la
part qui lui revient (au prorata de ses droits) au titre des plus-values professionnelles
et chacun bénéficie du taux de 12,8 %, majoré des prélèvements sociaux. Il n’y a pas
de majoration à appliquer au montant imposable de ces plus-values en l’absence d’ad-
hésion à un centre de gestion agréé.
•• Les revenus autres que les BIC perçus par la société pendant l’exercice sont également
présumés répartis entre les associés au prorata de leurs droits. C’est ainsi, par exemple,
que les revenus mobiliers perçus par la société doivent être déclarés par chaque associé
247
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
pour la part qui lui revient, ainsi que la fraction de crédit d’impôt éventuelle correspon-
dante. Ces éléments restent cependant imposés comme BIC, s’ils sont accessoires.
248
Chapitre 14 Imposition des résultats des sociétés de personnes
249
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Évaluer Maîtriser Préparer
les savoirs les compétences l’épreuve
1 Quiz
Vérifiez l’exactitude des propositions ci-après et justifiez-les.
Vrai Faux
250
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
L’EURL Berg, créée par Mme Berg, vend du matériel de peinture. Son capital, entière-
ment libéré, est de 50 000 €. Le chiffre d’affaires est intégralement soumis à TVA et la
société n’a formulé aucune option en matière d’imposition des bénéfices. Le couple Berg
est marié sous le régime de la séparation des biens. M. Berg est salarié à plein temps de
l’EURL. L’EURL adhère à un CGA.
En vous appuyant sur le dossier documentaire, répondez aux questions suivantes :
1. Expliquez comment le résultat de l’EURL sera imposé. Précisez si la distribution du béné-
fice aura une influence sur le montant de l’impôt à payer par l’associé unique.
2. Indiquez le traitement fiscal des opérations réalisées par l’EURL Berg.
251
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
252
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Les revenus des sociétés civiles immobilières sont généralement déterminés selon
les règles applicables pour les revenus fonciers. Toutefois, la part de bénéfices
revenant à des associés relevant de l’impôt sur les sociétés ou placés de plein droit
sous un régime de bénéfices réels (sociétés ou entreprises individuelles industrielles,
commerciales, artisanales ou agricoles) est déterminée et imposée, selon le cas, en
suivant les règles de l’impôt sur les sociétés, des bénéfices industriels et commerciaux
ou des bénéfices agricoles réels.
Mémento fiscal, Éditions Francis Lefebvre
253
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Missions
1. Calculez les plus-values ou moins-values de l’exercice N.
2. Calculez le résultat fiscal de N.
3. Déterminez la part de bénéfice revenant à chaque associé et son régime d’imposition à
l’impôt sur le revenu.
254
SYNTHÈSE
Imposition des résultats des sociétés de personnes
Résultat fiscal
Règles BIC + particularités propres aux sociétés :
→ réintégration des éventuels intérêts excédentaires
des comptes courants et de toutes les cotisations sociales
Associé x
Associé 2
Associé 1
RFP × Droits de l’associé dans la société
BIC brut
255
CHAPITRE
15 Champ d’application
de l’IS
PROGRAMME
PLAN DU CHAPITRE
COURS : 1. Personnes imposables • 2. Territorialité
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES : Évaluer les savoirs • Maîtriser les compétences
• Préparer l’épreuve
SYNTHÈSE
L es règles d’imposition des sociétés ont résulté au départ d’une simple adaptation des
dispositions déjà applicables aux entreprises individuelles. Mais les lois de finances
successives ont apporté régulièrement des aménagements propres aux sociétés et les
règles qui leur sont applicables sont de plus en plus spécifiques.
Les chapitres 16 à 18 présenteront ces particularités, ainsi que les modalités de calcul et
de règlement de l’impôt. Le présent chapitre revient sur son champ d’application (déjà
évoqué dans le chapitre 7 introductif à cette partie).
MOTS-CLÉS
Cycle commercial complet • Établissement autonome • Impôt sur les sociétés • SARL
familiale • Sociétés de personnes • Territorialité de l’impôt
Chapitre 15 Champ d’application de l’IS
1 Personnes imposables
Code général des impôts, art. 205
■■L’impôt sur les sociétés est « un impôt sur l’ensemble des bénéfices ou revenus réalisés par
les sociétés et autres personnes morales ».
L’assujettissement à l’impôt sur les sociétés (IS) ne résulte que de la qualité de la per-
sonne qui réalise des bénéfices, quelle que soit la nature de ces derniers. Par conséquent,
une société qui réalise à la fois des bénéfices tirés d’une exploitation commerciale et
d’activités civiles (ex. : location d’appartements pour l’habitation) est imposée à l’IS sur
la totalité de ses revenus commerciaux et non commerciaux si elle est désignée comme
personne morale assujettie à l’IS.
Personnes morales
De plein droit Sur option Observation
soumises à l’IS
Sociétés de personnes
et assimilées :
•• Sociétés en nom collectif X
•• Sociétés en participation X
•• Sociétés de fait X
257
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
Personnes morales
De plein droit Sur option Observation
soumises à l’IS
258
Chapitre 15 Champ d’application de l’IS
3. Exclusions
A contrario, certaines personnes morales devraient normalement être soumises à
l’impôt sur les sociétés du fait de leur forme ou de la nature de leur activité (ou d’une
option) mais en sont exclues en vertu de certaines dispositions :
–– les groupements d’intérêt économique, d’intérêt public, ou les groupements forestiers ;
–– les sociétés civiles professionnelles et sociétés civiles de moyens ;
–– les sociétés civiles de construction-vente ou de placement immobilier ;
–– les sociétés immobilières de copropriété dotées de la transparence fiscale.
Ces entités sont donc imposées au titre des sociétés de personnes ( chapitre 14).
259
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
•• La société exerce à titre principal une activité industrielle, commerciale, artisanale, agricole
ou libérale, à l’exclusion de la gestion de son propre patrimoine mobilier ou immobilier.
•• La société est créée depuis moins de 5 ans à la date d’ouverture de l’exercice
d’application de l’option.
•• Les titres de la société ne sont pas admis aux négociations sur un marché réglementé.
Conditions •• Son capital et ses droits de vote sont détenus à hauteur de 50 % au moins par
des personnes physiques, 34 % devant être détenus directement par des dirigeants
(président, directeur général, président du conseil de surveillance, membre du directoire
ou gérant) et les membres de leur foyer fiscal.
•• Elle emploie moins de cinquante salariés et a réalisé un chiffre d’affaires annuel
ou un total de bilan inférieur à 10 M€ au cours de l’exercice.
Option L’option doit être exercée à l’unanimité des associés.
Tableau 15.3. Modalités de l’option permanente pour le régime des sociétés de personnes
L’option s’applique sans limitation de durée mais elle peut prendre fin :
Fin
de l’option •• soit si la société ne remplit plus les conditions ;
•• soit par révocation de l’option, mais une nouvelle option n’est plus possible.
Exemple
◗◗ Une SARL a été constituée le 01/03/N–20 entre André Branato, son frère Robert et les
deux enfants de Robert, Jean-Luc et Françoise Branato.
Cette SARL exploite une usine de fabrication de portes et fenêtres en bois dont elle
assure également la commercialisation au travers d’un réseau de magasins et de surfaces
de vente. Elle fabrique également des aménagements divers standardisés (éléments de
260
Chapitre 15 Champ d’application de l’IS
cuisines, de salles de bains, escaliers…) ou à la commande. C’est André Branato qui assure
la direction et la gérance de l’entreprise, son frère, son neveu et sa nièce n’exerçant aucune
activité industrielle ou commerciale dans la société.
La famille Branato possède aussi plusieurs immeubles à usage d’habitation qui sont loués
nus à des particuliers et quelques terrains loués à des agriculteurs. Ces biens sont inscrits à
l’actif de la SARL. Robert Branato s’occupe de la gestion des immeubles.
Cette SARL est normalement soumise à l’IS.
Possibilités d’option de la SARL pour le régime des sociétés de personnes
• En l’état : pour opter pour le régime des sociétés de personnes, les associés doivent être
parents en ligne directe, conjoints ou frère et sœur. Ce n’est pas le cas ici, car les enfants
de Robert Branato ne satisfont pas à cette condition vis-à-vis de leur oncle André.
L’option n’est pas possible.
• En cas de départ à la retraite de André Branato et de rachat de ses parts par les autres
associés qui reprennent l’activité : les trois associés seraient parents en ligne directe ou
frère et sœur, l’option est alors possible.
• En cas de départ à la retraite de André Branato et de rachat de ses parts par les autres asso-
ciés, qui cèdent l’activité industrielle et commerciale et ne conservent que l’activité de ges-
tion des immeubles et des terrains dans la SARL : les associés restants satisfont à la condi-
tion de parenté ; néanmoins, l’abandon de l’activité industrielle et commerciale (la location
d’immeubles nus destinés à l’habitation est une activité civile) rend l’option impossible.
• En cas de nomination d’un directeur, gérant associé, non parent, qui rachète les parts de
André Branato : l’arrivée d’un tiers associé non parent rend impossible toute option pour
le régime des sociétés de personnes. ◗
261
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
2 Territorialité
Le principe de territorialité de l’impôt est défini par le Code général des impôts (CGI).
Code général des impôts, art. 209-I
■■« Les bénéfices passibles de l’impôt sur les sociétés sont déterminés […] en tenant compte
uniquement des bénéfices réalisés dans les entreprises exploitées en France […] ainsi que
de ceux dont l’imposition est attribuée à la France par une convention internationale rela-
tive aux doubles impositions. »
262
Chapitre 15 Champ d’application de l’IS
Exemple
◗◗ La société anonyme Clouteau a pour objet la vente, l’installation et l’entretien de maté-
riels industriels. Elle exerce son activité principalement sur le territoire de l’Union euro-
péenne mais cherche à s’implanter également sur les nouveaux marchés de l’Est.
Elle a réalisé au cours de l’exercice les opérations suivantes :
1. Ventes de matériels :
• en France : 5 210 450 €
• en Guadeloupe : 482 790 €
• en Russie : 850 420 €
Les ventes de matériel en France et en Guadeloupe (DOM) sont normalement soumises
à l’IS ainsi que celles réalisées en direction de la Russie, qui ne constituent que de simples
exportations.
2. Installations et réparations effectuées en Allemagne par une équipe de spécialistes
envoyée en mission de courte durée à cet effet depuis le siège social. Montant de la factura-
tion : 258 600 €.
L’équipe de spécialistes envoyée en Allemagne n’a pas effectué un cycle commercial com-
plet et ne constitue pas une représentation de l’entreprise. Le chiffre d’affaires réalisé à
cette occasion est donc imposable à l’IS en France.
3. Livraisons de matériel à la filiale hongroise pour 741 800 €. Cette filiale a réalisé un béné-
fice de 1 400 000 € au cours de l’exercice.
Les livraisons de matériels à la filiale hongroise constituent de simples livraisons intra-
communautaires soumises à l’IS. La filiale est un établissement autonome imposable en
Hongrie. Les dividendes distribués par la filiale à la société Clouteau seraient comptabi-
lisés avec les autres produits et imposés normalement à l’IS (sauf option pour le régime
spécial si la SA a la qualité de société mère chapitre 16).
4. La succursale belge a réalisé 540 000 € de pertes au cours de l’exercice ; cette succursale
dispose d’un magasin et gère elle-même son portefeuille de clientèle.
La succursale belge forme un établissement autonome réalisant habituellement une acti-
vité commerciale. Il s’agit donc ici d’opérations étrangères imposées à l’étranger et non
soumises à l’IS en France. La société ne peut intégrer cette perte à son résultat imposable.
5. L’entreprise dispose d’un atelier de réparation et d’entretien en Italie. Cet atelier ne facture
pas directement ses interventions sur le territoire italien mais intervient à la demande des
clients italiens. La facturation est effectuée par le siège en France. Les charges de fonction-
nement de l’atelier se sont élevées à 815 000 € pour l’exercice.
L’atelier italien semble réunir les conditions pour former un établissement stable à l’étran-
ger même si la facturation et la comptabilité sont effectuées en France. Pour ces raisons,
le coût de fonctionnement de cet atelier n’est pas déductible des bénéfices de la SA
française. ◗
SITUATION PRATIQUE 3
263
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Évaluer Maîtriser Préparer
les savoirs les compétences l’épreuve
1 Quiz
Vérifiez l’exactitude des propositions ci-après et justifiez-les.
Vrai Faux
264
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
François Gimard serait directeur appointé de l’affaire dans laquelle travailleraient égale-
ment son épouse Danielle et son frère Frédéric Gimard. Danielle Gimard pourrait égale-
ment envisager d’impliquer son propre frère, Roger Hinour, dans cette affaire et, éventuel-
lement, lui confier l’animation du club-house. François Gimard effectuerait l’essentiel des
apports (70 %) ; le reste serait réalisé par les trois autres associés à hauteur de 10 % chacun.
Tous les services seraient évidemment payants (services des commerces, location des
courts et du golf), y compris les cours qui eux seraient directement payés par les clients
aux professeurs eux-mêmes indépendants.
François et Danielle Gimard sont mariés sous le régime de la séparation des biens.
Plusieurs hypothèses ont été retenues pour le montage juridique :
1. Créer une SARL de droit commun entre les quatre personnes.
2. Créer une SARL à caractère familial et opter pour le régime des sociétés de personnes.
3. Créer une société anonyme.
4. Créer une société en nom collectif.
5. Créer une société civile qui aurait la propriété de ce complexe sportif et qui le loue-
rait à une société d’exploitation, voire à une association de gestion.
Analysez chacune des formes juridiques envisagées du point de vue de sa situation vis-à-vis
de l’impôt sur les sociétés.
Compétence attendue Distinguer les entreprises relevant de l’impôt sur les socié-
tés (IS) de celles relevant de l’IR
La société anonyme Leron, dont le siège est à Toulouse, a été immatriculée 6 ans aupa-
ravant. Elle emploie 45 salariés. Son chiffre d’affaires et le total de son bilan sont infé-
rieurs à 10 millions d’euros. Elle est détenue pour moitié par M. Leron qui est également
président directeur général de la société. Elle réalise des activités industrielles en lien,
notamment, avec la robotique. Grâce à son expertise particulière, elle réalise de nom-
breuses opérations à l’international :
1. Installations d’équipements dans différents pays de l’UE. Ils ont été produits ou
acquis à Toulouse puis installés sous la direction de chefs salariés du siège toulou-
sain sur les différents sites pour lesquels la société ne possède pas d’établissement
stable. Le montant total des contrats est de 25 000 000 € HT.
2. La filiale italienne a enregistré des pertes à hauteur de 5 800 000 €. La filiale belge,
elle, a réalisé un bénéfice de 7 900 000 €.
265
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
3. Leron est intervenue dans un marché avec la Finlande, réalisé grâce au concours
d’un agent d’affaires indépendant. L’agent a pris en charge la totalité des opérations
locales, Leron est intervenue pour les études préalables et l’exportation du matériel.
Le montant des opérations s’élève à 5 569 785 € dont 1 500 000 € concernant les
études et le matériel.
4. La SA possède des immeubles en Russie et en Croatie. Les loyers perçus sont les
suivants :
–– immeubles inscrits au bilan de Leron : 585 960 € ;
–– immeubles inscrits au bilan d’une filiale étrangère : 150 000 €.
5. La société a perçu :
–– des redevances de brevets exploités à l’étranger : 852 654 € ;
–– des revenus de placements financiers effectués hors de France : 51 875 € ;
–– une commission pour son intervention dans la conclusion d’un marché au P ortugal :
25 360 €.
6. Leron a organisé des foires en République tchèque pour promouvoir ses produits et
son savoir-faire. Le coût de ces manifestations s’est élevé à 874 589 € et elles ont
permis de dégager 2 745 987 € de chiffre d’affaires.
7. La succursale danoise effectue des opérations d’achat et de vente sur le sol national.
Son résultat est de 5 000 000 €.
La société n’a pas opté pour le régime des sociétés mères et filiales.
Missions
1. Déterminez si la société Leron peut prétendre à une imposition au titre de l’IR par nature
ou sur option.
2. Analysez ces opérations et indiquez leur régime fiscal au regard de l’IS (il n’est pas tenu
compte des éventuelles conventions internationales entre les pays concernés).
266
SYNTHÈSE
Champ d’application de l’IS
Territorialité
Société ayant une activité Société ayant une activité
en France à l’étranger
Soumise à l’IS Non soumise à l’IS pour les opérations
réalisées à l’étranger dans le cadre
… dont le siège
d’établissements autonomes ou par
est en France
l’intermédiaire de représentants ou
formant un cycle commercial complet
… dont le siège Soumise à l’IS pour les Non soumise à l’IS
est à l’étranger opérations réalisées en France
267
CHAPITRE
16 Assiette de l’IS
PROGRAMME
PLAN DU CHAPITRE
COURS : 1. Imposition des produits • 2. Déductibilité des charges
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES : Évaluer les savoirs • Maîtriser les compétences
• Préparer l’épreuve
SYNTHÈSE
L ’impôt sur les sociétés porte sur l’ensemble des bénéfices réalisés par les sociétaires
et personnes morales soumises à cet impôt. Le bénéfice imposable est déterminé
selon des règles semblables à celles applicables dans le cadre des bénéfices industriels
et commerciaux (BIC) soumis à l’impôt sur le revenu pour l’entreprise individuelle
(chapitres 7 à 13), mais aménagées pour tenir compte de la distinction entre le patri-
moine propre à la société et les patrimoines des associés, de l’existence de règles fiscales
spécifiques aux sociétés et de mesures fiscales propres aux groupes de sociétés.
En conséquence, toutes les règles sur la taxation des produits et la déductibilité des
charges étudiées dans les chapitres 9 à 11 (sous réserve de dispositions particulières)
peuvent être reprises en matière de bénéfices imposables à l’IS. Seules les particularités
applicables aux sociétés soumises à l’IS seront analysées dans ce chapitre, concernant
successivement l’imposition des produits puis la déductibilité des charges.
MOTS-CLÉS
Abandon de créances • Allocation pour frais • Dividendes • Intérêts des comptes
courants • Sociétés mères et filiales
Chapitre 16 Assiette de l’IS
B Produits financiers
1. Dividendes perçus
Lorsqu’une société soumise à l’IS perçoit des dividendes d’une filiale, le sort fiscal de ces
revenus mobiliers encaissés dépend, notamment, du régime d’imposition de la filiale.
Dividendes perçus d’une filiale relevant de l’IR. Lorsqu’une société soumise à l’IS est
associée d’une société de personnes relevant de l’IR :
–– la part des bénéfices qui lui revient est intégrée dans ses propres résultats au fur et à
mesure qu’elle est dégagée pour être imposée selon les modalités et les taux propres
de l’IS, ce qui fait l’objet d’un retraitement extra-comptable puisqu’il n’y a alors pas de
flux de trésorerie comptabilisé ;
–– lors de l’encaissement ultérieur éventuel de dividendes, ceux-ci sont enregistrés en
produits dans la comptabilité, alors que, déjà pris en compte antérieurement dans le
résultat fiscal, ils ne doivent pas être intégrés dans le résultat imposable. Ils doivent
donc alors faire l’objet d’une déduction extra-comptable.
Exemple
◗◗ Une SA détient 20 % des droits sociaux d’une SNC, laquelle a réalisé au cours de l’exer-
cice N un bénéfice fiscal de 18 000 €. La SNC, qui n’a pas opté pour l’IS, a procédé en N à
la distribution du bénéfice de N–1 et la SA a perçu à ce titre 2 250 €.
Pour déterminer son bénéfice fiscal au titre de N, la SA devra procéder aux corrections
suivantes :
• réintégrer la part qui lui revient dans le bénéfice fiscal N de la filiale : 18 000 × 20 %,
soit 3 600 €.
• déduire les 2 250 € de dividendes versés par la SNC au cours de l’année N, car ils corres-
pondent à des bénéfices antérieurs qui ont déjà été « remontés » vers la SA et ne doivent
pas être imposés une seconde fois. ◗
269
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
Dividendes perçus d’une filiale soumise à l’IS. Lorsqu’une société soumise à l’IS est
associée d’une autre société de même nature, la part des bénéfices remonte par le biais
des dividendes lorsqu’ils sont éventuellement encaissés.
Ceux-ci sont en principe imposables au titre de l’exercice au cours duquel ils sont perçus,
c’est le régime « de droit commun ». Comme ces dividendes encaissés ont été compta-
bilisés, il n’y a pas de retraitement fiscal à effectuer.
Cependant, un régime optionnel de faveur a été instauré pour alléger les effets de
cette forme de double imposition à l’IS (bénéfice taxé initialement dans la filiale puis
à nouveau chez l’associée) : le régime spécial des sociétés mères et filiales (tab. 16.1).
Le régime s’applique si :
•• la société mère est soumise à l’IS au taux normal (y compris au taux
de 15 % des PME) en France de plein droit ou sur option ;
•• la filiale distributrice est soumise à l’IS, quelles que soient sa forme
juridique et sa nationalité (le régime s’applique donc même
aux dividendes perçus de filiales étrangères) ;
Conditions
•• les titres détenus :
–– revêtent la forme nominative,
–– sont détenus en pleine ou en nue-propriété (mais non en usufruit),
–– représentent au moins 5 % du capital de la société émettrice à la date
de mise en paiement des dividendes,
–– sont conservés deux ans au moins.
•• Les dividendes perçus sont exonérés d’IS, sauf une quote-part de frais
et charges de 5 % des dividendes bruts versés (avant prélèvement
éventuel à la source dans le pays d’origine pour les dividendes perçus
de filiales étrangères), additionnés des éventuels crédits d’impôt associés
( chapitre 18) :
Modalités 5 % × Dividendes bruts versés
(Dividendes reçus + Crédits d’impôt éventuels correspondants)
•• Les résultats sont donc exonérés à 95 % au niveau de la société mère.
•• Si les dividendes proviennent de filiales étrangères et s’ils sont assortis
d’un crédit d’impôt, cette option prive la société mère de l’utilisation
du crédit d’impôt.
Les dividendes encaissés ayant été préalablement comptabilisés, on doit,
Traitement sur le plan fiscal :
fiscal –– soit les déduire à 95 % ;
à opérer –– soit les déduire en totalité et réintégrer le montant de la quote-part
de frais et charges de 5 %.
•• L’option est globale pour tous les titres d’une même filiale que la société
Formalités mère détient. Cependant, la société mère exerce son option filiale par
de l’option filiale.
•• Une simple mention sur la liasse suffit à en bénéficier.
270
Chapitre 16 Assiette de l’IS
Exemple
◗◗ La société anonyme Reignier possède des participations dans deux sociétés :
• 15 % dans la société Duinou (société allemande) ;
• 20 % dans la société Huron (société française).
Elle a perçu au cours de l’exercice N les dividendes suivants :
• 66 300 € de la société Duinou, assortis d’un crédit d’impôt (non comptabilisé) de 11 700 €
(ce montant correspond à la retenue à la source pratiquée en Allemagne) ;
• 80 000 € de la société Huron.
Le bénéfice comptable avant imposition s’élève à 2 850 000 € incluant les dividendes de
ses filiales.
Hypothèse 1 : la société n’opte pas pour le régime spécial des mères et filiales
Les dividendes sont imposés et ne sont pas déduits du bénéfice, le résultat imposable est
donc égal au résultat comptable (2 850 000 €). Le crédit d’impôt de la société Duinou
(11 700 €) est déductible partiellement de l’impôt sur les sociétés ( chapitre 18).
Hypothèse 2 : la société opte pour le régime spécial des mères et filiales
Les dividendes sont exonérés, sauf une quote-part de 5 % des montants bruts distribués
(donc avant la retenue à la source).
Le montant du crédit
À déduire À réintégrer d’impôt correspond
au montant de l’impôt
Bénéfice comptable 2 850 000
prélevé à la source en
Société Duinou : Allemagne (15 %).
•• Dividendes 66 300 La filiale a donc
•• Quote-part de frais et charges : 3 900 versé 66 300 +
(66 300 + 11 700) × 5 % 11 700 = 78 000 €
de dividendes bruts.
Société Huron : Ce montant sert de base
•• Dividendes 80 000 au calcul de la quote-
•• Quote-part de frais et charges : 80 000 × 5 % 4 000 part de 5 %.
Total 146 300 2 857 900
Résultat imposable : 2 857 900 – 146 300 = 2 711 600 €. Le crédit d’impôt ne peut pas être
déduit de l’IS correspondant car le législateur considère qu’il n’y a pas de double imposi-
tion à compenser ici en raison de cette exonération (bien qu’elle ne soit que partielle). ◗
2. Prise en compte des écarts d’évaluation des titres d’OPCVM
Les organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) incluent les parts
de fonds communs de placement, les actions de SICAV et les parts ou actions d’OPCVM
étrangers. Les résultats de cessions de ces titres sont, en principe, inclus dans le bénéfice
imposable au taux normal de l’IS (ils n’ouvrent pas droit au régime des plus-values ou
moins-values, chapitre 17).
Mais les écarts d’évaluations latents éventuellement constatés sur la plupart de ces
titres sont aussi, en principe, compris dans le résultat imposable à l’IS de l’entreprise.
Deux catégories de titres restent exonérées de l’imposition de ces plus-values latentes :
–– les parts ou actions d’OPCVM dont la valeur de l’actif de l’OPCVM est représentée de
façon constante pour 90 % au moins d’actions ;
–– les parts de fonds communs de placement à risques si l’entreprise a pris l’engagement
de les conserver pendant au moins 5 ans.
271
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
À la clôture de chaque exercice, l’entreprise doit comprendre dans ses résultats impo-
sables l’écart (positif ou négatif) constaté entre :
–– la valeur liquidative des titres d’OPCVM à la clôture de l’exercice ;
–– et la valeur liquidative de ces titres à l’ouverture de l’exercice, ou leur prix d’acquisition
si les titres ont été acquis au cours de l’exercice.
En cas d’écart négatif, l’entreprise comptabilise en principe une dépréciation pour tenir
compte de cette moins-value latente ; celle-ci n’est pas fiscalement déductible (car elle
pourrait entraîner une double déduction) et doit être réintégrée.
Exemple
◗◗ La société Loupier, dont l’exercice comptable coïncide avec l’année civile, a acheté courant
N des actions de SICAV pour 80 000 €. Les valeurs liquidatives sont les suivantes :
• au 31/12/N : 100 000 €
• au 31/12/N+1 : 75 000 €
Au 31/12/N, la société Loupier a intégré à son résultat imposable l’écart d’évaluation, soit :
100 000 – 80 000 = + 20 000 €.
Au 31/12/N+1, l’écart d’évaluation s’élève à 75 000 – 100 000, soit – 25 000 € ; cet écart
négatif est pris en compte pour la détermination du résultat fiscal.
La société Loupier a dû comptabiliser une dépréciation d’un montant de 80 000 – 75 000,
soit 5 000 €. Celle-ci doit être réintégrée (au plan fiscal, elle fait « double emploi » avec la
prise en compte de l’écart latent). ◗
Lors de la cession des parts ou actions d’OPCVM, le résultat imposable est déterminé :
–– à partir du prix d’acquisition ou de souscription,
–– corrigé du montant des écarts d’évaluation déjà compris dans les résultats imposables.
Exemple
◗◗ La société Nurtel, dont l’exercice comptable coïncide avec l’année civile, a acheté 150 actions
de SICAV le 01/09/N pour 140 € chacune. Les valeurs liquidatives sont les suivantes :
• au 31/12/N : 146 €
• au 31/12/N+1 : 155 €
La société Nurtel cède ses actions le 01/04/N+2 pour un prix unitaire de 158 €.
Les écarts suivants ont été pris en compte pour la détermination du résultat imposable :
• N : 150 × (146 – 140) = 900 €
• N+1 : 150 × (155 – 146) = 1 350 €
soit un total de 2 250 €.
Le résultat fiscal est donc réparti ainsi :
N: 900
N+1 : 1 350
N+2 : 450
2 700
Il est équivalant au résultat comptable enregistré en une seule fois en N.
En N+2, le résultat comptable de la cession est égal à (158 – 140) × 150 = 2 700 €.
272
Chapitre 16 Assiette de l’IS
Les plus-values latentes sur les titres cédés, réintégrées en N et N + 1, doivent être déduites
extra-comptablement afin de ne pas être imposées une seconde fois. Le résultat impo-
sable au titre de l’exercice N+2 est donc égal à 2 700 – 2 250 = 450 €. ◗
EXERCICE 3 • SITUATION PRATIQUE 4 • SITUATION PRATIQUE 5
A Impôts et taxes
Les impôts suivants ne sont pas déductibles du résultat imposable à l’impôt sur les
sociétés :
–– l’impôt sur les sociétés et ses éventuelles contributions exceptionnelles ;
–– la contribution sociale sur l’IS ;
–– la taxe sur les véhicules de société (à la différence des sociétés relevant de l’impôt
sur le revenu chapitre 14).
B Charges de personnel
1. Principe
Comme pour les entreprises relevant des BIC, les rémunérations versées au personnel NOTRE CONSEIL
ainsi que les charges sociales correspondantes sont déductibles. La différence se situe
Souvenez-vous que
au niveau des rémunérations des dirigeants et de leurs conjoints qui, contrairement aux
l’impôt sur le revenu
entreprises relevant des BIC, sont normalement déductibles à la double condition : est naturellement à
–– qu’elles correspondent à un travail effectif ; la charge des associés
–– que leur montant ne soit pas excessif par rapport au service rendu. personnes physiques
et n’entre pas
2. Cas des indemnités et allocations forfaitaires pour frais en considération pour
Les dirigeants salariés et les cadres peuvent être conduits à engager des frais pour le calculer le résultat
compte des sociétés qui les emploient et à l’occasion de leurs activités professionnelles. imposable à l’IS.
Ils sont alors remboursés par la société et les charges correspondantes sont déductibles
à la condition d’être justifiées et de ne pas être excessives.
Si ces frais concernent des dépenses professionnelles mais incombant personnellement
aux dirigeants salariés ou aux cadres (ex. : les frais de repas du dirigeant en déplace-
ment), leur remboursement est également déductible dans les conditions habituelles.
Les dirigeants salariés peuvent aussi cumuler des remboursements de frais réels et des
allocations forfaitaires de frais : ces dernières sont assimilées à des compléments de
salaire, notamment dans l’appréciation du caractère normal de la rémunération. Pour
les dirigeants non salariés et cadres, le cumul de ces deux remboursements de frais n’est
en revanche pas autorisé : le montant des allocations forfaitaires est alors à réintégrer
(tab. 16.2).
273
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
Cumul des remboursements Possible : les deux sont Impossible : les allocations
des frais réels et des déductibles forfaitaires ne sont pas
allocations forfaitaires (Pour le bénéficiaire : déductibles (et sont imposées
(pour des frais de même allocations forfaitaires chez le bénéficiaire dans
nature) imposables à l’IR la catégorie des revenus
comme complément de capitaux mobiliers,
de rémunération) chapitre 22)
Exemples
◗◗ • M. Rimet, président du conseil d’administration d’une SA, perçoit un salaire de 19 600 €
par mois : l’administration fiscale considère que cette somme est le maximum déduc-
tible acceptable. M. Rimet ne pouvant pas augmenter ses revenus, il s’octroie la libre
disposition d’une voiture de société. L’avantage peut être évalué à 6 240 € par an.
Les 19 600 € perçus par M. Rimet à titre de salaire sont déductibles mais l’avantage en
nature n’est pas déductible, car les 19 600 € de salaire mensuel représentent le maximum
admis par l’administration fiscale.
• M. Huillier, directeur général de la même société, ainsi que Mme Burnier, cadre (son
salaire est inférieur aux rémunérations des dirigeants), perçoivent chacun une indemnité
mensuelle forfaitaire de 840 € pour frais de représentation. Les frais avancés par ces
deux personnes pour la société leur sont par ailleurs remboursés.
L’indemnité de représentation est considérée comme un supplément de salaire. Norma-
lement, le cumul des allocations forfaitaires et le remboursement des frais réels n’est pas
autorisé, mais l’administration fiscale admet ce cumul pour les seuls dirigeants salariés. Les
indemnités de M. Huillier sont déductibles, celles de Mme Burnier devront être réintégrées. ◗
274
Chapitre 16 Assiette de l’IS
Rendez-vous
MÉTHODE
Calculer le montant de la rémunération de l’activité des administrateurs
à retraiter
1. Calcul du montant total versé.
2. Calcul du montant déductible, en application de la règle identifiée.
3. Calcul du montant excédentaire éventuel (si 1 > 2) et réintégration au résultat fiscal
(si 1 ≤ 2, aucun retraitement fiscal n’est alors nécessaire).
CHIFFRE-CLÉ
D Intérêts des comptes courants d’associés
Le taux maximum
Les associés des sociétés peuvent laisser des sommes leur appartenant à la disposition déductible pour
de la société. Les intérêts de ces comptes courants sont déductibles du bénéfice impo- l’année civile 2021
sable à l’IS, dans les mêmes conditions que les sociétés relevant de l’IR (capital entière- est de 1,17 %.
ment libéré et taux de rémunération limité chapitre 14).
Des règles particulières s’appliquent, en plus de la limitation du taux, aux intérêts versés
entre sociétés liées (cas des associés personnes morales soumises à l’IS), notamment
pour lutter contre l’évasion fiscale internationale. Elles ne sont pas développées dans
ce manuel.
275
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
Les intérêts (excédentaires ou non) des comptes courants d’associés sont imposés au
nom des bénéficiaires dans la catégorie des revenus mobiliers si la société distributrice
est passible de l’IS ( chapitre 22).
Exemple
◗◗ Une société anonyme, au capital de 1 000 000 € entièrement libéré, rémunère les sommes
laissées en compte courant par ses associés au taux de 2,17 %. Plusieurs associés ont laissé
Seul le statut d’associé en comptes courants les sommes suivantes en 2021 :
est pris en compte • M. Bourniol (président du conseil d’administration) : 1 250 000 € ;
dans ce plafond, sans
incidence d’éventuels • M. Jubert (directeur général de la société) : 600 000 € ;
mandats sociaux. • M. Fournier (associé possédant 5 % des actions, n’exerçant aucune activité dans la
société) : 68 000 €.
Le taux limite prévu par le législateur s’élevant à 1,17 % pour l’année 2021, il convient
de réintégrer les intérêts excédentaires par rapport au taux de l’année N : (1 250 000 +
600 000 + 68 000) × (2,17 % – 1,17 %) = 19 180 €. ◗
F Abandons de créances
Les abandons de créances peuvent être à caractère commercial ou à caractère financier
en l’absence de relation commerciale entre les deux sociétés concernées.
Abandons de créances à caractère commercial ( chapitre 10). Ils peuvent bénéficier
sous certaines conditions à toutes les sociétés, sous un régime fiscal plutôt favorable et
avec en principe un caractère déductible (le produit étant, pour sa part, imposable dans
le résultat de la société bénéficiaire).
Abandons de créances à caractère financier. Ils ne se rencontrent que dans des
groupes (sociétés mères et sociétés filiales). Ils ne sont pas déductibles, sauf s’ils
sont consentis à des entreprises pour lesquelles une procédure de sauvegarde,
redressement judiciaire ou liquidation judiciaire est ouverte ou un accord de conci-
liation homologué ou constaté. Lorsqu’ils sont accordés à ces dernières, ils restent
déductibles à hauteur de la situation nette négative de la filiale ; au-delà, ils ne le sont
qu’en proportion du capital détenu par les autres associés. Dans tous les cas, la tota-
lité du produit est, quant à elle, imposable dans les mains de la société bénéficiaire
(sauf dispositif particulier).
276
Chapitre 16 Assiette de l’IS
Exemple
◗◗ La société anonyme Bourniche possède une participation de 70 % dans sa filiale Veber.
Cette société réunit les conditions d’application du régime mère-fille. Aucune relation
commerciale n’unit les deux sociétés. La situation de la filiale Veber est la suivante :
• actif réel : 800 000 € ;
• passif réel : 900 000 € (dont 150 000 € dus à la société mère).
La société mère abandonne sa créance de 150 000 €.
Dans le cas général
L’abandon de créance à caractère financier n’est pas déductible pour la société Bourniche.
Il constitue un produit de 150 000 € imposable pour la société Veber, sauf si celle-ci s’en-
gage à augmenter son capital d’un montant au moins équivalent au profit de la société
Bourniche dans les 2 ans.
Si la société Veber est en procédure de sauvegarde
L’abandon de créance est alors déductible pour la société mère, à hauteur de 100 000 €
correspondant à la situation nette négative. Au-delà de 100 000 €, la situation nette de
la filiale devient positive et l’abandon de créance pour le surplus n’est déductible, pour la
société mère, que dans la proportion du capital de la filiale détenue par les autres associés,
soit 50 000 × 30 % = 15 000 €.
Au total, 115 000 € seulement sont déductibles pour la société Bourniche ; les 35 000 €
restants sont considérés comme un supplément de prix de revient de la participation de la
société mère et ne sont pas déductibles.
Pour la filiale, les 115 000 € déductibles pour la société Bourniche sont assimilés à un
profit taxable et les 35 000 € réintégrés par la société Bourniche à un apport taxé, mais
ce dernier montant peut être exonéré à condition que la filiale s’engage à augmenter son
capital au profit de la société mère pour un montant au moins égal à ces 35 000 € avant
la fin du deuxième exercice suivant. ◗
EXERCICE 2 • SITUATION PRATIQUE 4 • SITUATION PRATIQUE 5
277
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Évaluer Maîtriser Préparer
les savoirs les compétences l’épreuve
1 QCM
Pour chaque proposition, une ou plusieurs réponses sont possibles. Justifiez-les.
1. Les produits financiers d’origine étrangère :
a. ne sont pas imposables. □
b. peuvent faire l’objet d’une retenue à la source. □
c. peuvent être imposés avant la perception par le porteur du titre. □
2. La retenue à la source sur les dividendes perçus de l’étranger :
a. consiste à payer de l’impôt par prélèvement du Trésor
sur le produit concerné. □
b. exonère le bénéficiaire du produit de la déclaration du produit correspondant. □
c. donne lieu à un crédit d’impôt pour compenser la double imposition du produit
si ces dividendes ne rentrent pas dans le régime des sociétés mères et filiales. □
3. Le régime des sociétés mères et filiales :
a. exonère partiellement les dividendes perçus en provenance de filiales. □
b. conduit à déduire fiscalement les dividendes comptabilisés en produit. □
c. conduit à déduire fiscalement les dividendes bruts ayant subi une retenue
à la source. □
4. Si une société soumise à l’IS détient une participation dans une société
relevant de l’IR :
a. les dividendes perçus sont exonérés pour éviter une double imposition. □
b. la quote-part de résultat fiscal revenant à l’associé soumis à l’IS est calculée
selon les règles propres à l’IR. □
c. les pertes de la filiale ne sont pas prises en compte dans le calcul du résultat
fiscal de l’associé soumis à l’IS. □
5. Les abandons de créances à caractère financier :
a. au profit de sociétés ne subissant pas une procédure collective ne sont pas
déductibles. □
b. au profit de sociétés subissant une procédure collective sont déductibles
intégralement pour la part excédant la situation nette négative
du bénéficiaire de l’abandon. □
c. sont toujours des produits imposables pour la société qui en bénéficie. □
278
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
2 SA Souty ★★★
La société anonyme Souty, placée en redressement judiciaire, est filiale de deux autres
sociétés :
– la société anonyme Arnoux qui détient 65 % des actions ;
– la société Ridart qui détient 20 % des actions.
La SA Arnoux détient une créance de 75 000 € sur cette filiale, la SA Ridart détient une
créance de 25 000 € sur cette même société. La situation nette de la filiale Souty est
négative de 70 000 € ; la SA Arnoux et la SA Ridart décident d’abandonner leurs créances.
Aucune augmentation de capital n’est prévue. Aucune relation commerciale n’existe
entre les sociétés mères et leurs filiales.
Déterminez le montant fiscalement déductible pour les sociétés Arnoux et Ridart.
279
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
La SA Bryce vous demande de déterminer son résultat fiscal pour N. Elle a réalisé un
chiffre d’affaires de 700 000 € HT et 57 400 € de bénéfice.
Le capital (3 200 actions à 100 €) est entièrement libéré et se répartit ainsi :
– M. Bryce, PCA, possède 10 % des actions ;
– Mme Bryce possède 60 % des actions et n’exerce aucune activité dans la société ;
– Mme Bjork possède 15 % des actions ;
– Les 15 % restants sont répartis entre 5 autres actionnaires.
L’exercice comptable coïncide avec l’année civile. La SA a opté pour le régime des socié-
tés mères et filiales.
1. La SA a loué les véhicules suivants en N :
– Pendant l’intégralité de l’exercice, un véhicule d’une valeur de 33 900 € TTC, considéré
comme parmi les plus polluants. Le montant mensuel de la location est de 1 000 €.
– Pendant un mois, pour 750 €, une voiture d’une valeur de 27 500 € TTC.
Ce type de véhicule s’amortit sur 5 ans.
280
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
6. La SA Bryce perçoit des loyers de garages figurant dans son bilan. Les garages
sont amortis et les loyers sont payés d’avance pour la période allant du 1er avril au
31 mars :
–– loyer pour la période N–1/N : 20 400 €,
–– loyer pour la période N/N+1 : 21 200 €.
10. La SA a réalisé un gain de change de 500 €. La créance était à l’origine d’un gain
latent de change de 150 € à la clôture de l’exercice N−1.
Mission
En vous appuyant sur le dossier documentaire, déterminez le bénéfice imposable à l’IS au
titre de N.
281
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
La SA Yang est spécialisée dans la vente de fournitures de bureau. Son capital est de
100 000 € (10 000 actions entièrement libérées).
L’entreprise compte 150 salariés et 9 administrateurs. La rémunération moyenne des
5 salariés les mieux rémunérés est de 50 000 €.
Le chiffre d’affaires de l’entreprise au titre de l’exercice N est de 3 000 000 €.
La moyenne des taux effectifs moyens pratiqués par les établissements de crédit pour
des prêts d’une durée supérieure à deux ans à taux variable aux entreprises est fixée à
1,17 % pour N.
Le bénéfice comptable est de 300 000 € pour l’exercice clos au 31/12/N.
On vous communique les éléments suivants qui ont été régulièrement comptabilisés en N :
1. Mme Yang, présidente du conseil d’administration, a perçu un salaire de 60 000 €.
Un véhicule de tourisme a été mis à sa disposition (avantage estimé à 9 600 €).
Mme Yang perçoit également une indemnité forfaitaire mensuelle de 700 € pour
frais de représentation. Ses frais lui sont remboursés au vu des justificatifs.
2. Chaque administrateur a perçu 3 000 € au titre de la rémunération de son activité.
3. Comptes courants d’associés :
– Mme Yang a laissé 10 000 € en compte courant d’associé en N (rémunérés à
3,17 %).
– M. Land, qui détient 1 % des actions de la société, a déposé 20 000 € pendant
6 mois sur un compte courant de la société (rémunérés à 3,17 %).
282
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
4. Impôts et taxes :
–– Certains éléments concernant la contribution économique territoriale ont été
comptabilisés : rappel d’impôt de 1 500 €, majoration de 180 € pour paiement
tardif et pénalité de 200 € pour une erreur de déclaration.
–– La taxe sur les véhicules de société a été réglée en N pour 3 600 €.
5. Dons et mécénat :
–– La SA Yang parraine un club de natation (4 000 € accordés en N), le nom de l’en-
treprise apparaît sur les serviettes des nageurs.
–– La société a réalisé les dons suivants : 20 000 € à un organisme d’intérêt général,
8 000 € à un organisme d’intérêt général reconnu d’utilité publique.
6. Assurances :
–– La société a souscrit plusieurs assurances-décès :
Mission
Calculez le bénéfice imposable à l’impôt sur les sociétés de la SA Yang pour l’exercice clos
au 31 décembre N.
283
SYNTHÈSE
Assiette de l’IS
Aucun
Analyse Réintégration Déduction
retraitement
••Produits et charges non liés à l’activité
X
principale
••Produits de placements à revenu fixe
(revenus des obligations, intérêts sur prêts X
consentis…)
••Produits de créances, dépôts, cautionnement
X
et comptes courants
••Dividendes perçus
–– d’une filiale relevant de l’IR :
••Dividendes non imposés X
••Quote-part du résultat fiscal de la filiale X X
taxée (bénéfice) (déficit)
–– d’une filiale relevant de l’IS :
•• Régime de droit commun X
•• Régime des sociétés mères et filiales X X
(quote-part 5 %) (dividendes)
••Rémunération des dirigeants X
••Allocations forfaitaires des dirigeants non
salariés et cadres (si ceux-ci perçoivent X
également des remboursements de frais)
••Rémunération de l’activité des X X
administrateurs (ex-jetons de présence) (excédent) (plafond)
••Intérêts de comptes courants d’associés X X
(selon conditions et taux max. annuel) (excédent) (plafond)
••Charges financières au-delà de 3 M€ X
(excédent)
••Abandons de créances à caractère commercial X
••Abandons de créances à caractère financier X X
(excédent) (plafond)
284
CHAPITRE
17 Imposition des plus
ou moins-values
(et résultats sur
brevets) (IS)
PROGRAMME
PLAN DU CHAPITRE
COURS : 1. Qualification des plus-values ou moins-values • 2. Traitement des plus-
values ou moins-values nettes
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES : Évaluer les savoirs • Maîtriser les compétences
• Préparer l’épreuve
SYNTHÈSE
L ors de sa mise en place en 1965, un régime unique s’appliquait aux résultats de ces-
sions d’actifs de toutes les entreprises. Mais les lois de finances successives ont consi-
dérablement modifié les règles applicables aux sociétés soumises à l’IS, notamment sur
la qualification des plus-values ou moins-values. Le champ d’application du régime du
« long terme » ( chapitre 12) est beaucoup plus restreint que pour les entreprises rele-
vant de l’impôt sur le revenu : hormis les titres de participation et les éléments liés à la
propriété intellectuelle, la plupart des résultats de cessions ou de sorties d’immobilisa-
tions sont maintenus dans le résultat fiscal taxé aux conditions de droit commun.
MOTS-CLÉS
Brevet • Expropriation • Plus ou moins-value nette à court terme • Plus-value
ou moins-value nette long terme • Provision pour impôt • Régime spécial
des brevets • Sinistre • Titre de participation
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
Incidence des
Résultats de cessions
dépréciations
286
Chapitre 17 Imposition des plus ou moins-values (et résultats sur brevets) (IS)
terme et la détermination du résultat imposable est particulière ; mais son traitement fis-
cal est comparable : le résultat net éventuellement dégagé est imposable au taux de 10 %
et doit donc être déduit (gain) ou réintégré (perte).
B Titres de participation
1. Distinction entre titres de participation et titres de placement
L’administration fiscale considère que les titres suivants ont la qualification de « titres
de participation » :
–– parts ou actions de sociétés ayant le caractère de titres de participation sur le plan
comptable (plus de 10 % du capital) ;
–– actions acquises en exécution d’une offre publique d’achat ou d’échange dont l’entre-
prise est l’initiatrice ;
–– titres ouvrant droit au régime des sociétés mères et filiales (détention d’au moins 5 %
des droits de vote de la société).
Les autres sont des « titres de placement ». Les titres de capital-
Dans le cadre de l’IS, et à la différence des règles applicables pour les sociétés relevant risque et les titres
de sociétés
de l’IR, le régime des plus-values ou moins-values ne concerne que les titres de parti- à prépondérance
cipation. En sont exclus tous les titres de placement, qu’ils soient immobilisés ou non. immobilière constituent
des titres de placement
2. Détermination et qualification des plus-values relatives aux titres non étudiés dans le cadre
de participation du DCG.
L’évaluation des titres de participation, la détermination et la qualification des plus-
values ou moins-values résultant de leurs cessions ou dépréciations sont identiques au
régime applicable aux entreprises relevant de l’IR ( chapitre 12).
NOTRE CONSEIL
Le régime des plus-values ou moins-values à long terme est ouvert :
–– aux cessions de titres de participation détenus depuis plus de 2 ans ; En cas de cession
–– aux dépréciations de titres (quelle que soit leur durée de détention). de titres ayant
fait l’objet
FOCUS Frais d’acquisition des titres de participation d’une dépréciation,
la plus ou
Les frais d’acquisition des titres de réduite prorata temporis. L’amortisse-
moins-value
participation engagés par les sociétés ment doit être comptabilisé en amor-
est calculée par
passibles de l’IS doivent être obligatoi- tissements dérogatoires et aucun ajus- rapport à la valeur
rement incorporés au prix de revient des tement n’est nécessaire au plan fiscal. comptable des
titres au plan fiscal. Au plan comptable, ••
l’entreprise opte pour la déduction titres cédés,
l’entreprise peut retenir cette solution ou immédiate au niveau comptable des abstraction faite
constater les frais en charge, ce qui peut frais d’acquisition : de la dépréciation.
donner lieu à des retraitements particu- –– réintégration extra-comptable des Cette dernière
liers selon deux situations possibles : frais d’acquisition au bénéfice impo- est reprise à la
••
l’entreprise opte pour un amortisse- sable de l’exercice d’achat des titres ; clôture de l’exercice
ment comptable des frais d’acquisi- –– déduction extra-comptable au même de cession des titres.
tion des titres : l’amortissement pra- rythme que les amortissements déro-
tiqué est le mode linéaire sur 5 ans, la gatoires calculés dans la première
première et la dernière annuité étant possibilité, hors comptabilité.
287
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
Exemple
◗◗ Une entreprise dont l’exercice coïncide avec l’année civile acquiert des titres de participa-
tion le 01/07/N. Les frais d’acquisition s’élèvent à 1 200 €.
Hypothèse 1 : L’entreprise opte pour un amortissement comptable.
L’amortissement dérogatoire est égal à :
• année N : 1 200 × 20 % × 6/12 = 120 €
• années N+1 à N + 4 : 1 200 × 20 %, soit 240 € par année
• année N+5 : 1 200 × 20 % × 6/12 = 120 €
Aucun ajustement n’est nécessaire au plan fiscal.
Hypothèse 2 : L’entreprise opte pour une déduction immédiate des frais d’acquisition
des titres.
Elle devra :
Le solde des frais non • réintégrer extra-comptablement 1 200 € au bénéfice fiscal N ;
encore amortis à la date
de la cession ne peut pas
• déduire extra-comptablement les mêmes montants et selon le même rythme que les
être déduit.
amortissements dérogatoires vus précédemment. ◗
NOTRE CONSEIL La plus-value nette à long terme sur les titres de participation est exonérée ; elle relève
du taux zéro. Mais l’exonération est conditionnée à la réintégration au résultat impo-
Il convient
de distinguer :
sable d’une quote-part de frais et charges égale à 12 % du montant brut des plus-values
– les PVLT sur
de cession (aucune quote-part n’est en revanche retenue pour les plus-values liées à des
cession de titres reprises de dépréciation).
de participation, À l’inverse, une moins-value nette à long terme n’est pas déductible du résultat fiscal,
qu’il faut déduire il faut la réintégrer.
à 88 % ;
– les PVLT Exemple
sur reprises de ◗◗La SA Méar a acquis, le 01/10/N, 20 000 titres de la société XL au prix de 80 €. Ces titres
dépréciation, sont comptabilisés dans un compte de titres de participation. Les frais d’acquisitions liés
qu’il faut déduire à cette acquisition s’élèvent à 7 200 €. Ces titres sont revendus le 01/05/N+3 au prix de
en totalité.
90 € l’action.
• Coût d’acquisition des titres : 20 000 × 80 + 7 200 = 1 607 200 €
• Amortissement des frais d’acquisition jusqu’à la date de la cession :
–– N : 7 200 × 20 % × 3/12 = 360 €
–– N+1 : 7 200 × 20 % = 1 440 €
–– N+2 : 7 200 × 20 % = 1 440 €
–– N+3 : 7 200 × 20 % × 4/12 = 480 €
Total : 3 720 €
• Valeur nette fiscale des titres cédés : 1 607 200 – 3 720 = 1 603 480 €
• Résultat dégagé : 90 × 20 000 – 1 603 480 = 196 520 €
• Qualification fiscale : les titres cédés ayant plus de deux ans, la plus-value est qualifiée
à long terme et est donc exonérée.
• Traitement : l’entreprise doit :
–– déduire de son résultat le montant de la plus-value : 196 520 €,
–– et réintégrer une quote-part de frais et charges égale à 12 % du résultat net de cession,
soit : 196 520 × 12 % = 23 582,40 €. ◗
288
Chapitre 17 Imposition des plus ou moins-values (et résultats sur brevets) (IS)
En N+2, lors du transfert des titres, la SA Pico a dégagé un profit imposable d’un montant
de (135 – 120) × 1 000 = 15 000 €. Ce profit latent n’a pas été imposé avec les résultats
de N+2.
En N+4, lors de la cession effective, la SA Pico dégage les plus-values suivantes :
• sur les titres acquis en N : (140 – 120) × 1 000 = 20 000 € qui se répartissent ainsi :
–– 15 000 € imposables au taux de droit commun car ayant pour origine le transfert de
l’exercice N+2,
–– 5 000 € non imposables hormis une quote-part pour frais et charges de 12 %. La plus-
value réalisée est qualifiée à long terme car elle a pour origine une cession des titres de
participation de plus de 2 ans ;
• sur les titres acquis en N+2 : (140 – 135) × 1 200 = 6 000 € non imposables (PVLT), à
l’exception de la quote-part de frais et charges de 12 %. ◗
EXERCICE 3
289
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
Par ailleurs, à ces éléments à long terme s’ajoutent les résultats des opérations sur élé-
ments de la propriété intellectuelle, lesquels sont taxés à un taux réduit ( chapitre 12).
290
Chapitre 17 Imposition des plus ou moins-values (et résultats sur brevets) (IS)
291
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
292
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Évaluer Maîtriser Préparer
les savoirs les compétences l’épreuve
1 QCM
Pour chaque proposition, une ou plusieurs réponses sont possibles. Justifiez-les.
1. Dans le cadre de l’IS, les opérations suivantes sont taxées à 10 % :
a. cessions de biens corporels. ∙
b. cessions de biens incorporels hormis les opérations concernant les brevets. ∙
c. opérations concernant les brevets. ∙
3. Dans le cadre de l’IS, les reprises et dépréciations sur les titres de participation :
a. sont concernées par le régime des plus-values et moins-values. ∙
b. ne nécessitent pas la réintégration d’une quote-part de 12 %
de la plus-value à long terme. ∙
c. ne sont éligibles au régime des plus-values et moins-values à long terme
que si elle portent sur des titres détenus depuis plus de 2 ans. ∙
293
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
2 SA Gamma ★★★
Compétence attendue Qualifier les plus ou moins-values professionnelles, déterminer
et justifier les différents traitements fiscaux applicables
La SA Gamma a connu un incendie le 01/08/N. Les bâtiments sinistrés ont donné lieu à
une indemnisation de 1 120 000 €. Ces bâtiments avaient été construits par l’entreprise
et mis en service le 01/05/N–6. Ils étaient immobilisés pour 1 000 000 € et amortis
linéairement sur 20 ans.
Déterminez le montant de la plus ou moins-value et son traitement fiscal.
3 SA Delta ★★★
Compétence attendue Qualifier les plus ou moins-values professionnelles, déterminer
et justifier les différents traitements fiscaux applicables
Les titres Y ont fait l’objet d’une provision de 525 € au 31/12/N–1, cette dépréciation a
été reprise en N du fait de la cession de ces titres.
• Actions (titres de participation)
Nombre Nombre
Date acqui- Prix d’acqui- Date Prix
de titres de titres
sition sition de cession de cession
acquis cédés
Z 05/08/N–5 600 194 €
06/04/N–1 480 216 € 10/10/N 960 222 €
294
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
La société anonyme Urgel SA, qui n’est pas une PME, importe des vêtements fabriqués
en Afrique du Nord et les conditionne pour le marché européen avant de les commer-
cialiser. Pour faire face à des difficultés financières, elle a dû abandonner l’activité de
confection qu’elle assurait auparavant.
Passée sous le contrôle d’une société et prise en main par une nouvelle direction, Urgel SA
cède, lors de l’exercice N, de nombreux actifs non stratégiques (listés dans le document 1).
L’exercice comptable coïncide avec l’année civile. En matière d’amortissement, par sim-
plification, on considère que l’année est composée de mois de 30 jours.
Céline Masson, comptable de la SA Urgel, fait appel à compétences pour l’aider à traiter
les différents dossiers avant la clôture des comptes. Elle vous remet un extrait du BOFiP
(document 2).
1. À propos de l’indemnisation des biens sinistrés :
– calculez les plus-values ou moins-values consécutives au sinistre ;
– indiquez les conditions d’imposition de ces plus-values, sachant que l’entreprise
entend se prévaloir des dispositions spécifiques aux biens sinistrés.
2. Déterminez les plus-values ou moins-values relatives aux biens cédés. Qualifiez-les.
3. Calculez les plus-values ou moins-values nettes de l’exercice. Précisez-en le traitement
fiscal.
4. Calculez le résultat fiscal de l’exercice clos le 31 décembre N.
295
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Les prix de cession fournis ne tiennent pas compte d’une éventuelle TVA exigible.
Les amortissements des biens cédés ont été correctement évalués et comptabilisés.
Biens sinistrés
Un sinistre est survenu le 31/05/N et a détruit un entrepôt ainsi que les installations de
magasinage intérieur. La société a été indemnisée par ses assurances en décembre N.
Titres détenus
La SA Urgel détient des titres d’une autre société. Elle a acquis 40 % de cette société de
transport afin d’obtenir les compétences nécessaires dans la distribution de vêtements.
À la fin de N, la SA Urgel a comptabilisé une dépréciation d’un montant de 1 800 €.
Résultats provisoires à la clôture de l’exercice N
Les écritures comptables de l’exercice N ont été correctement enregistrées, notamment
celles relatives aux amortissements, dépréciations et provisions, aux cessions et à
l’indemnisation du sinistre.
Avant les retraitements fiscaux liés aux opérations décrites ci-dessus, le résultat
comptable provisoire est de 65 984 €. On considère que le taux d’IS est de 25 %.
296
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Titres de participation
Document 2
297
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
2. La SA Berlioz possédait une créance sur une filiale (détenue à 40 %), la SA Toulouse,
pour un montant de 25 000 €. La société Toulouse est en procédure de redressement
judiciaire. La SA Berlioz a abandonné cette créance pour venir en aide à sa filiale
dont la situation nette négative était de 15 000 €. Le comptable de l’entreprise a
enregistré une charge exceptionnelle de 25 000 €.
3. La SA Berlioz possède, depuis 5 ans, une participation à hauteur de 60 % de la SA
Picasso. Celle-ci a versé 30 000 € de dividendes à Berlioz au titre de l’exercice N–1.
4. Mme Mozart, présidente du conseil d’administration de Berlioz, a laissé 85 000 € sur
son compte courant, en N. Mme Mozart a touché des intérêts à 3,17 % (TMP = 1,17 %).
Mission
Indiquez les régularisations fiscales nécessaires afin de déterminer le résultat fiscal
imposable.
298
SYNTHÈSE
Imposition des plus ou moins-values (et résultats sur brevets) (IS)
Reprises
Dépréciations Cessions de titres Cessions de titres
sur dépréciations
de titres de participation de participation
de titres
de participation (+ 2 ans) (− 2 ans)
de participation
PVCT/MVCT
imposable Simple gain
avec ou perte
le résultat
Ensemble des Régime des titres de participation Régime spécial des brevets
immobilisations
corporelles et
incorporelles PVNLT MVNLT Résultat positif Résultat négatif
(hors brevets) • Produit compris • Charge comprise • Compris dans • Compris dans
dans le résultat dans le résultat le résultat le résultat
• Imposable à 0 % • Non déductible • Imposable à 10 % • Non déductible
299
CHAPITRE
18 Liquidation
et paiement de l’IS
PROGRAMME
PLAN DU CHAPITRE
COURS : 1. Calcul de l’impôt • 2. Établissement et paiement de l’impôt
sur les sociétés • 3. Gestion des déficits fiscaux
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES : Évaluer les savoirs • Maîtriser les compétences
• Préparer l’épreuve
SYNTHÈSE
MOTS-CLÉS
Acomptes • Contribution sociale • Créance d’impôt • Crédit d’impôt • Réduction
d’impôt • Report des déficits • Solde • Taux normal • Taux réduit
Chapitre 18 Liquidation et paiement de l’IS
1 Calcul de l’impôt
A Impôt sur les sociétés
Outre les taux réduits applicables à certains éléments particuliers (plus-values à long
terme ou résultats relatifs à des brevets chapitre 17), le résultat fiscal lui-même, peut,
selon la société, être taxé à différents taux.
1. Taux normal d’imposition NOTRE CONSEIL
Le taux normal de l’IS s’élevait en principe à 33,33 %, mais il a été progressivement Veillez à distinguer
ce taux réduit,
ramené à 25 % pour toutes les entreprises sur l’ensemble de leur bénéfice (tab. 18.1).
applicable au résultat
2. Taux d’imposition réduit en faveur des PME fiscal, et les autres
taux réduits qui
Champ d’application. Pour bénéficier du taux réduit de l’IS, les PME doivent respecter s’appliquent aux
cumulativement les quatre conditions suivantes : résultats sur
•• Elles doivent être soumises à l’impôt sur les sociétés de plein droit ou sur option. brevets (10 %)
•• Elles doivent avoir intégralement libéré leur capital social à la clôture de l’exercice. ou aux revenus
du patrimoine
•• Leur chiffre d’affaires hors taxes réalisé ener France doit être inférieur à 10 000 000 € (immobilier
(pour les exercices ouverts à compter du 1 janvier 2021). ou financier)
•• Leur capital doit être détenu de manière continue, pour 75 % au moins (droits de vote des associations à but
et droits à dividende), par des personnes physiques (ou par des sociétés remplissant non lucratif (24 %).
elles-mêmes les trois premières conditions).
Modalités d’application. Pour ces PME, l’imposition est calculée :
–– au taux de 15 % à concurrence de 38 120 € de bénéfice annuel (abstraction faite des
plus-values à long terme ou des bénéfices exonérées) ;
–– au taux normal pour l’éventuel surplus. Ces différents
taux successifs ne
3. Synthèse sont pas à retenir
L’abaissement du taux normal et les règles d’imposition allégées pour les PME par les candidats.
Seuls les taux
conduisent à l’application de taux variant selon la période (jusqu’en 2022) et la taille de l’exercice en cours
de l’entreprise (tab. 18.1). – 15 % et 25 % – sont
à connaître.
Tableau 18.1. Taux de l’IS applicable selon les entreprises et l’exercice
CA < 10 M€ et régime PME(1) 10 M€ < CA < 250 M€(2) CA ≥ 250 M€
301
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
Si la période d’imposition est inférieure à 12 mois, l’abattement de 763 000 € est réduit
au prorata du temps ; mais si les résultats ne sont imposables que partiellement à l’im-
pôt sur les sociétés, l’abattement n’est pas réduit pour autant.
La contribution sociale est juridiquement distincte de l’IS ; elle n’est pas déductible des
résultats imposables. Les crédits d’impôt ainsi que la créance née du report en arrière de
déficits ne sont pas imputables sur cette contribution.
Impôt brut
– Créances non reportables et non restituables
– Créances reportables
– Créances non reportables et restituables
= Montant à payer ou excédent d’IS
•• Créances non reportables et non restituables : si leur montant est supérieur à l’impôt
sur les sociétés, les sommes non imputées ne sont pas remboursées (ex. : crédits d’im-
pôt attachés aux dividendes des sociétés étrangères).
•• Créances reportables : si elles n’ont pas pu être imputées en totalité sur le solde de
l’IS de l’exercice au titre duquel elles sont constatées, elles peuvent être déduites de
l’IS dû au titre des exercices suivants, ou être déduites des acomptes d’IS versés pos-
térieurement au dépôt des déclarations relatives à ces réductions et crédits d’impôt
(ex. : crédit d’impôt Recherche utilisable pendant 3 ans chapitre 19, créances liées
302
Chapitre 18 Liquidation et paiement de l’IS
au report en arrière des déficits, réduction d’impôt au titre du mécénat utilisables pen-
dant 5 ans chapitre 10).
•• Créances non reportables et restituables : si leur montant est supérieur à l’impôt sur
les sociétés, les sommes non imputées sont remboursées (ex. : crédit d’impôt Forma-
tion chapitre 19).
2. Cas des crédits d’impôt attachés à certains revenus
Il s’agit principalement de dividendes de sociétés étrangères qui ont fait l’objet d’une
retenue à la source et dont l’État a signé une convention de double imposition avec
la France. Le crédit d’impôt transféré de l’étranger compense la double imposition des
sommes déjà taxées à l’étranger. Deux modalités de calcul peuvent être retenues :
•• Calcul théorique. La société doit inclure dans sa base imposable les crédits d’impôt
attachés aux revenus perçus. Les crédits d’impôt sont ensuite déduits de l’impôt à
payer. C’est le système de l’imputation « impôt sur impôt ». Ce système n’est guère
La solution pratique
avantageux pour l’entreprise car, si les crédits d’impôt sont supérieurs à l’impôt sur les est identique sur le
sociétés, la somme non imputée n’est pas remboursée. plan arithmétique et
•• Calcul pratique. La société n’incorpore pas les crédits d’impôt au résultat imposable, présente un avantage
financier immédiat :
elle les déduit plutôt directement de l’impôt sur les sociétés, mais uniquement, et
la contribution sociale
dans la limite de l’impôt dû, à hauteur de : sur l’IS est calculée sur
le montant de l’impôt
(1 – Taux d’IS) × Crédit d’impôt sur les sociétés avant
incorporation des crédits
(par exemple, respectivement, 75 % ou 85 %, avec un taux d’IS de 25 % ou 15 %) d’impôt.
Exemple
◗◗ La société Paulo bénéficie d’un crédit d’impôt, non comptabilisé, de 15 000 €.
• Hypothèse 1. La société Paulo a réalisé, au cours de l’exercice clos le 31 décembre 2022, un
chiffre d’affaires de 250 M € et un bénéfice de 550 000 € (soumis à l’IS au taux de 25 %).
Bénéfice imposable (€) 550 000 000 + 15 000 = 565 000 550 000
Impôt correspondant (€) 565 000 × 25 % = 141 250 550 000 × 25 % = 137 500
303
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
• Hypothèse 2. La société Paulo a réalisé un bénéfice de 550 000 € et bénéficie d’un crédit
d’impôt non comptabilisé de 15 000 € mais elle réunit les conditions pour bénéficier de
l’imposition réduite des PME (résultat soumis à l’IS au taux de 15 % à hauteur de 38 120 €
et au taux de 25 % pour le solde).
Le crédit d’impôt Impôt correspondant (€) 38 120 × 15 % + 526 880 38 120 × 15 % + 511 880
est de 75 % (pas × 25 % = 137 438 × 25 % = 133 628
d’imputation possible au À déduire : crédit d’impôt (€) – 15 000 – 15 000 × (1 – 25 %) = – 11 250
taux de 85 %, le bénéfice
dépassant 38 120 € IS effectivement dû (€) 122 438 122 438
avant la prise en compte
du crédit d’impôt).
3. Cas particulier des dividendes et crédits d’impôt provenant d’une filiale
étrangère
Comme le transfert de crédit d’impôt vise à neutraliser la double imposition des
dividendes déjà taxés dans le pays d’origine, cette imputation ne peut être effec-
tuée pour les crédits d’impôt attachés à des dividendes bénéficiant du régime mère-fille
( chapitre 16), qui sont exonérés − même partiellement − d’impôt sur les sociétés.
En conséquence, deux situations peuvent se présenter :
•• Soit l’entreprise a opté pour le régime spécial des sociétés mères : alors l’adminis-
tration considère que les dividendes perçus par les filiales ne sont pas imposés une
seconde fois avec les bénéfices de la société mère (même si une quote-part de frais et
charges reste dans son résultat chapitre 16). En contrepartie, le crédit d’impôt n’est
pas déductible de l’impôt sur les sociétés.
•• Soit l’entreprise n’a pas opté pour le régime spécial des sociétés mères : alors les divi-
dendes sont taxés chez la société mère. En contrepartie de cette double imposition, le
crédit d’impôt est imputable sur l’impôt sur les sociétés (selon les mêmes modalités
que pour les sociétés non filiales).
Exemple
◗◗ La société anonyme Furner possède une participation de 22 % dans la société Donier
(société portugaise). Ces participations lui permettent de bénéficier du régime des socié-
tés mères et filiales.
Elle a perçu, au cours de l’exercice 2022, des dividendes de 51 000 € ; le crédit d’impôt
correspondant s’élève à 9 000 €. Le crédit d’impôt n’a pas été comptabilisé.
Le bénéfice comptable avant imposition s’élève à 144 000 € (incluant les dividendes). La SA
Furner ne peut pas bénéficier du régime de faveur des PME et son taux d’IS est de 25 %.
Hypothèse 1 : la société n’opte pas pour le régime spécial
• Bénéfice imposable : 144 000 €
• IS au taux de 25 % : 144 000 × 25 % = 36 000 €
• Imputation du crédit d’impôt : 9 000 × (1 – 25 %) = 6 750 €
• IS dû : 29 250 €
Hypothèse 2 : la société opte pour le régime spécial
• Bénéfice comptable : 144 000 €
304
Chapitre 18 Liquidation et paiement de l’IS
Tableau 18.2. Délai de déclaration d’IS selon les dates de clôture ou situations particulières
305
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
Toutes les entreprises doivent souscrire leur déclaration d’IS par voie électronique par
l’intermédiaire d’un système d’échange de données informatisé (mode EDI-TDFC).
Tableau 18.3. Dates de versement des acomptes selon la date de clôture de l’exercice
Montant des acomptes. En principe, la base de calcul des acomptes est déterminée
d’après les résultats du dernier exercice clos à la date de leur échéance. Le montant total
de chaque acompte est égal à un quart du montant de l’impôt sur les sociétés, calculé :
NOTRE CONSEIL –– sur le bénéfice soumis au taux normal (avec eventuellement plusieurs taux par
tranches) ;
Vérifiez que :
–– et sur le bénéfice imposé au taux réduit de 15 % des PME ;
– la somme des
quatre acomptes
–– et sur le résultat net de la cession ou de la concession de licences d’exploitation de
versés en N est égale brevets et d’inventions brevetables (bénéfice soumis au taux de 10 %).
à l’IS brut de N–1 ;
– les acomptes sont Montant théorique de chacun des quatre acomptes (pour l’exercice 2022) :
calculés sans prendre (Bénéfice taxé à 25 % × 25 % / 4 = 6,25 % pour chaque acompte)
en compte les crédits
d’impôt, ni l’impôt + (Bénéfice imposé au taux réduit des PME × 15 % / 4 = 3,75 % pour chaque acompte)
au taux réduit sur + (Résultat net sur licences d’exploitation de brevets et inventions brevetables pour
les cessions ou la fraction imposée au taux réduit × 10 % / 4 = 2,5 % pour chaque acompte)
dépréciations, sauf
brevets.
306
Chapitre 18 Liquidation et paiement de l’IS
Cas particulier du dernier acompte des très grandes entreprises (TGE). Les TGE sont
soumises à des règles particulières pour le calcul du dernier acompte de l’IS (tab. 18.4)
si elles répondent aux deux conditions cumulatives suivantes :
–– le chiffre d’affaires de l’entreprise est supérieur ou égal à 250 millions d’euros ;
–– le bénéfice fiscal estimé au titre de l’exercice est en augmentation par rapport à celui
du dernier exercice.
Tableau 18.4. Modalités de détermination du dernier acompte pour les très grandes entreprises
Condition d’augmentation
Condition de chiffre du bénéfice estimé Calcul du dernier acompte
d’affaires HT par rapport à l’exercice
précédent
307
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
effectivement redevable (après imputation des crédits d’impôt attachés aux valeurs
mobilières, à l’exception de tout autre crédit).
Les crédits d’impôt non comptabilisés sont retenus pour : (1 – Taux IS) × Montant.
Ils sont retenus dans leur totalité s’ils sont comptabilisés. Seuls les crédits d’impôt
attachés aux valeurs mobilières sont pris en compte, à l’exception de tout autre crédit.
2. Solde
Après la clôture de l’exercice, lors de l’établissement de la déclaration de résultat, la
société doit procéder spontanément à la liquidation de l’IS et au paiement du solde.
L’impôt à payer est comparé aux acomptes versés au titre de l’exercice :
•• S’il y a une insuffisance de versement des acomptes (total des acomptes < impôt
total), le solde doit être acquitté auprès du Trésor dans les 15 jours suivants l’expira-
tion du délai de dépôt des résultats. Par exception, le solde devra être versé le 15/05
Un intérêt de retard pour les exercices clos au 31/12 (au lieu du 15/04).
et une majoration de
5 % sont applicables au
•• À l’inverse, lorsque l’entreprise a trop versé d’acomptes (total des acomptes > impôt
total), le remboursement intervient dans les 30 jours du dépôt du bordereau de liquida-
montant non versé à la
date limite de paiement tion, à moins que la société ne préfère imputer cet excédent sur les prochains acomptes.
des acomptes ou du
solde de l’IS ou de sa
contribution sociale. C Paiement de la contribution sociale de 3,3 %
Quatre acomptes doivent être payés selon les mêmes modalités que les acomptes de
l’impôt sur les sociétés, l’assiette étant néanmoins différente.
Montant théorique de chacun des 4 acomptes :
Cette formule
ne fonctionne qu’en [(Impôt de référence – 763 000 €) × 3,3 %] (Impôt de référence – 763 000 €)
l’absence de PV à 15, =
qui ne sont pas × 0,825 %
4
au programme de DCG.
Comme pour les acomptes d’IS, le premier acompte est calculé sur la base de l’avant-dernier
NOTRE CONSEIL
exercice clos ; il fait l’objet d’une régularisation lors du versement de l’acompte suivant.
Si le montant des acomptes déjà versés est supérieur au montant de la contribution
Les déficits ne sont
jamais perdus mais
sociale prévisible de l’année en cours, l’entreprise peut se dispenser de verser l’acompte
étalés sur une période considéré ou limiter ses paiements.
plus longue dans le Le solde de la contribution est exigible avec le solde de l’IS. Si les acomptes sont supé-
cas des plus grandes rieurs à la contribution finalement due, l’excédent est restitué dans les 30 jours de la
entreprises (on parle
parfois d’un « impôt
date du dépôt du bordereau de l’avis de liquidation sous déduction des autres impôts
minimum » qu’elles directs éventuellement dus.
doivent acquitter
chaque année). EXERCICE 2 • EXERCICE 3
A Report en avant
Les entreprises soumises à l’IS peuvent reporter une partie de leurs déficits fiscaux sur
les bénéfices ultérieurs dans la limite de :
1 million d’euros + 50 % × (Bénéfice imposable excédant 1 million d’euros)
Le surplus de déficit non imputé pourra l’être lors des exercices suivants, dans les mêmes
limites de montant, mais sans limitation de durée.
Exemples
Déficit restant
Déficit de Résultat de Bénéfice N+1 reportable sur
Analyse
l’exercice N l’exercice N+1 imposable après report les exercices
postérieurs à N+1
– 900 000 + 1 650 000 Déficit inférieur à 1 000 000 €, 1 650 000 Aucun, déficit
1 donc reportable sans – 900 000 totalement imputé
plafonnement = 750 000 € sur l’exercice N+1
– 900 000 + 700 000 Déficit inférieur à 1 000 000 €, Aucune imposition, 900 000
donc reportable sans plafonnement, déficit reportable – 700 000
2
dans la limite du bénéfice de supérieur au bénéfice de = 200 000 €
l’exercice, soit 700 000 €. l’exercice N+1.
– 1 600 000 + 800 000 Déficit supérieur à 1 000 000 € Aucune imposition, 1 600 000
mais bénéfice N+1 inférieur déficit reportable – 800 000
3 à 1 000 000 €, donc déficit supérieur au bénéfice de = 800 000 €
s’impute dans la limite l’exercice N+1.
du bénéfice imposable.
– 1 600 000 + 1 200 000 Déficit supérieur à 1 000 000 €, 1 200 000 1 600 000
imputation sur le bénéfice – 1 100 000 – 1 100 000
4 de l’exercice N+1 plafonnée à : = 100 000 € = 500 000 €
1 000 000 + 50 % (1 200 000
– 1 000 000) = 1 100 000 €
– 1 600 000 + 2 800 000 Déficit supérieur à 1 000 000 €, 2 800 000 Aucun, déficit
imputation sur le bénéfice de – 1 600 000 totalement imputé
l’exercice N+1 plafonnée à : = 1 200 000 € sur l’exercice N+1
5
1 000 000 + 50 % (2 800 000
– 1 000 000) = 1 900 000 €, donc
les 1 600 000 € sont imputables.
B Report en arrière
Le report en arrière des déficits est un système optionnel qui permet à des entreprises Le report en arrière
des déficits est
soumises à l’IS de reporter le déficit existant à la clôture d’un exercice sur les béné- particulièrement indiqué
fices de l’exercice précédent. Cette imputation permet à l’entreprise de bénéficier d’une pour les entreprises qui
créance sur le Trésor, égale à l’impôt sur les sociétés acquitté au titre du bénéfice sur rencontrent des difficultés
lequel est imputé le déficit. Ce report en arrière s’applique dans certaines conditions durables et qui ont donc
peu de chance de pouvoir
(tab. 18.5). reporter leur déficit sur
les bénéfices futurs.
309
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
Exemple
◗◗ La société anonyme Fournier, dont le chiffre d’affaires est supérieur à 10 M€ et dont l’exer-
cice comptable coïncide avec l’année civile, a dégagé un déficit fiscal de 520 000 € au titre
de l’exercice 2022. On retiendra par hypothèse un taux d’IS de 26,5 % en 2021 et 25 %
en 2022.
Crédit d’impôt attaché
Crédit
Bénéfice à des revenus de source
Année Bénéfice distribué d’impôt
fiscal étrangère (élément non
Recherche
comptabilisé)
2021 250 000 50 000 21 000 18 000
• Bénéfice fiscal (non distribué) dont l’imposition a été neutralisée par des crédits d’impôt :
–– Montant de l’IS acquitté au titre de 2021 au moyen des crédits d’impôt attachés à
des revenus de source étrangère (calcul à effectuer selon le taux d’IS de 2021, soit
26,5 %) : 21 000 × 73,5 % = 15 435 €
–– Montant de l’IS acquitté au titre de 2021 au moyen du crédit d’impôt Recherche :
18 000 €
➡ Montant du bénéfice dont l’impôt a été acquitté à l’aide de ces crédits d’impôt (calcul à
effectuer selon le taux d’IS de 2021, soit 26,5 %) : (15 435 + 18 000) / 26,5 % = 126 170 €
➡ Fraction de ce bénéfice non distribuée dont l’impôt a été acquitté grâce aux crédits d’im-
pôt : 126 170 × 200 000 / 250 000 = 100 936 €
2. Calcul du montant de la créance
• Déficit 2022 reportable en arrière sur 2021 :
200 000 – 100 936 = 99 064 €
• Créance sur l’État (calculée au taux d’IS de 2021) :
99 064 × 26,5 % = 26 252 €
• Solde du déficit 2022 reportable en avant :
520 000 – 99 064= 420 936 € ◗
Rendez-vous
MÉTHODE
Calculer le montant de la créance du report en arrière
1. Retirer la fraction du bénéfice N−1 distribuée (dans l’exemple, 50 000 €).
2. Retirer la fraction du bénéfice N–1 dont l’impôt a été acquitté par des crédits
d’impôt (dans l’exemple, 15 435 + 18 000 de crédits d’impôt, soit 126 170 € de
bénéfice « exonéré » compte tenu du taux d’IS applicable à l’époque) mais unique-
ment pour sa fraction non distribuée (100 936 € dans l’exemple) car la fraction
distribuée a déjà été neutralisée à la première étape.
3. Calculer la créance au taux d’IS de l’exercice du bénéfice utilisé (dans l’exemple,
2021) et non celui du déficit que l’on reporte (celui de 2022). Dans le contexte
actuel de baisse du taux d’IS, il faut veiller à choisir le bon taux.
311
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Évaluer Maîtriser Préparer
les savoirs les compétences l’épreuve
1 QCM
Pour chaque proposition, une ou plusieurs réponses sont possibles. Justifiez-les.
1. Les acomptes versés en N permettent de régler l’IS dû au titre de l’année :
a. N–1. □
b. N. □
c. N+1. □
2. Pour calculer les acomptes dus en N :
a. on se réfère exclusivement aux opérations réalisées en N–1. □
b. on se réfère aux opérations de N–1 et, le cas échéant, aux opérations
de N–2 lorsque les données de N–1 ne sont pas connues. □
c. on ne tient pas compte de l’impôt sur les brevets à 10 %. □
3. Le solde d’IS dû au titre de N :
a. est versé en N. □
b. correspond à la différence entre l’IS dû au titre de N et l’IS
dû au titre de N+1. □
c. correspond à la différence entre les acomptes versés en N
et l’IS réellement dû au titre de N. □
4. Les acomptes de N :
a. une fois additionnés, sont égaux à l’IS dû au titre de N–1
après crédit d’impôt. □
b. sont calculés en tenant compte des différents taux d’imposition
applicables à la société. □
c. ne sont pas dus lorsque l’exercice N–1 est déficitaire. □
5. La contribution sociale sur l’IS :
a. a pour assiette l’IS de l’exercice de référence, hors crédit d’impôt. □
b. concerne tous les redevables de l’IS après abattement et hors crédit d’impôt. □
c. est payée, comme l’IS, par le biais de quatre acomptes puis d’un solde. □
6. Le report des déficits :
a. permet d’utiliser un exercice déficitaire pour compenser
un exercice bénéficiaire. □
b. peut se faire sur plusieurs bénéfices anciens, faisant naître
une créance d’impôt. □
c. est toujours limité dans le temps. □
312
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
2 SA Vernier ★★★
Compétence attendue Déterminer et justifier le résultat fiscal, ses modalités
d’imposition ou la gestion du déficit : déterminer la chrono-
logie des opérations liées à la déclaration et au paiement de
l’IS et de la contribution sociale
3 SA Ambassador ★★★
Compétence attendue Déterminer et justifier le résultat fiscal, ses modalités
d’imposition ou la gestion du déficit : déterminer la chrono-
logie des opérations liées à la déclaration et au paiement de
l’IS et de la contribution sociale
4 SA Varner ★★★
Compétence attendue Déterminer et justifier le résultat fiscal, ses modalités
d’imposition ou la gestion du déficit
La société anonyme Varner commercialise des produits textiles. Cette entreprise connaît
des difficultés importantes ; de ce fait, elle a dégagé une perte fiscale d’un montant de
97 000 € pour l’exercice clos le 31/12/N.
Cette entreprise ne bénéficie pas du régime d’imposition réduite réservé aux PME.
Informations relatives à l’exercice N–1 :
Résultat Dividendes Crédit d’impôt
Résultat fiscal Taux de l’IS
comptable distribués Recherche (CIR)
140 000 € 83 600 € 148 000 € 25 % 5 000 €
Les dividendes ont été distribués au cours du premier semestre de l’exercice suivant.
Afin de réduire son déficit en N, l’entreprise décide de reporter dans un premier temps le
maximum de déficit en arrière.
1. Calculez le montant de la créance reportée en arrière.
2. Indiquez ce qu’il adviendrait du solde du déficit qui n’aurait pas pu être reporté en
arrière.
La SA Queen Toys fabrique des jouets traditionnels. Son capital est de 500 000 €
(1 000 actions). Mme Rakov détient 30 % des actions et est présidente du conseil d’ad-
ministration. Son fils possède 10 % des actions et est directeur général de la société.
La société compte 500 salariés.
L’exercice clos en N–1 fait apparaître un résultat fiscal de 120 000 €. Le résultat comp-
table de N est un déficit de 177 500 €.
• Le 01/07/N–1, la société a signé un bail avec la société civile Rakov (administrée par
Mme Rakov). Queen Toys s’engage à prendre à bail à 9 ans un ensemble de locaux
314
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
commerciaux de 2 300 m2 pour 32 000 € HT par an. De tels locaux sont générale-
ment pris à bail pour 6 € HT/m2/an.
• Une voiture de tourisme parmi les plus polluantes du marché (base fiscale : 9 900 €),
utilisée par Mme Rakov à des fins professionnelles, a été achetée le 01/10/N–2 pour
10 000 € HT et amortie sur 5 ans.
• Queen Toys a cédé le droit exclusif, pour la France, de fabriquer des jouets selon un
procédé particulier inventé par la SA. Depuis le 10/02/N–2, la SA Vive les jouets verse
donc une redevance annuelle à la SA Queen Toys. Les sommes versées en N–2, N–1
et N sont de 60 000 €, 66 000 € et 100 000 €. Ces redevances remplissent toutes les
conditions pour bénéficier du taux réduit de 10 % sur les brevets.
Missions
1. Déterminez le résultat imposable à l’impôt sur les sociétés au titre de N et calculez le
montant de l’impôt.
2. En vous appuyant sur le dossier documentaire, conseillez Mme Rakov sur les possibilités
offertes à la SA Queen Toys en matière de report des déficits.
315
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Vous effectuez un stage chez Le Cab 3.0, cabinet d’expertise comptable sis à Carpentras
(Vaucluse). Votre maître de stage, Sophie Chamboncel, vous confie le dossier sensible
de la société anonyme (SA) Sala, client de longue date.
Missions
À partir du dossier documentaire et au titre de l’exercice N :
1. Déterminez les plus-values ou moins-values nettes et indiquez leur traitement fiscal.
2. Déterminez le résultat fiscal imposable.
3. Calculez l’impôt sur les sociétés.
4. Déterminez le bénéfice net.
5. Calculez le solde de l’IS dû au titre de N.
316
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Fiche d’identité
Document 1
Cessions
Document 2
• Cession d’un immeuble acquis 600 000 € le 05/04/N–9 et cédé le 03/11/N pour
950 000 € (cession non soumise à TVA). L’immeuble a été amorti pour 195 000 €.
Lors de l’acquisition, la SA avait déduit 120 000 € de TVA.
• La SA Sala possédait le portefeuille de titres de participation suivant :
– 400 actions X acquises le 14/03/N–4 pour 202 € l’unité ;
– 300 actions X acquises le 19/09/N–1 pour 214 € l’unité.
Le 17/12/N, la SA Sala décide de se désengager et vend l’intégralité des actions X
pour 210 € l’unité. Vous utiliserez la méthode PEPS pour valoriser cette sortie.
Produits et charges
Document 3
Renseignements complémentaires
Document 4
317
SYNTHÈSE
Liquidation et paiement de l’IS
Acompte IS 1 =
(Bénéfice N–2 taxé à 25 % × 25 %) / 4
+ (Bénéfice N–2 des PME imposé au taux réduit × 15 %) / 4
+ (Résultat N–2 sur brevets imposés à 10 % × 10 %) / 4
Acompte CS 1 = [(IS N–2 – 763 000) × 3,3 %] / 4
Acompte IS 2 =
(Bénéfice N–1 taxé à 25 % × 25 %) / 4
+ (Bénéfice N–1 des PME imposé au taux réduit × 15 %) / 4
+ (Résultat N–1 sur brevets imposés à 10 % × 10 %) / 4
± (Acompte IS 1 − Acompte IS 2)
Acompte CS 2 = [(IS N–1 – 763 000) × 3,3 %] / 4
± (Acompte CS 1 − Acompte CS 2)
Acompte IS 3 et 4 =
(Bénéfice N–1 taxé à 25 % × 25 %) / 4
+ (Bénéfice N–1 des PME imposé
Solde IS N–1 = au taux réduit × 15 %) / 4
(Bénéfice N–1 taxé à 25 % × 25 %) + (Résultat N–1 sur brevets imposés à 10 % × 10 %) / 4
+ (Bénéfice N–1 des PME imposé Acompte CS 3 et 4 = [((Acompte IS 2 × 4)
au taux réduit × 15 %) – 763 000) × 3,3 %] / 4
+ (Résultat N–1 sur brevets × 10%)
– Total des acomptes N–1
Solde CS N–1 = (IS N–1 – 763 000) × 3,3 %
– Total des acomptes N–1
318
Report des déficits
Report en avant
Report en arrière
Bénéfice ouvrant droit
Créance de report Taux d’IS
à l’imputation d’un report
en arrière de cet exercice
en arrière*
* Plafond : 1 M €
Éventuel surplus reportable en avant
319
CHAPITRE
19 Aides fiscales (BIC, IS)
PROGRAMME
PLAN DU CHAPITRE
COURS : 1. Allégements fiscaux • 2. Crédits d’impôt
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES : Évaluer les savoirs • Maîtriser les compétences
• Préparer l’épreuve
SYNTHÈSE
L a fiscalité constitue l’un des instruments permettant de mettre en place des mesures
destinées à favoriser certains axes majeurs de la politique économique et sociale du
gouvernement. Ces aides prennent la forme d’allégements fiscaux ou de crédits d’impôt,
qui s’adressent pour la plupart aussi bien aux sociétés qu’aux entreprises, qu’elles
relèvent de l’IR ou de l’IS.
Les entreprises peuvent également bénéficier d’exonérations temporaires en matière de
fiscalité locale ( chapitre 27).
MOTS-CLÉS
Crédit d’impôt • Exonération d’impôt • Jeunes entreprises innovantes • Zone franche
Chapitre 19 Aides fiscales (BIC, IS
1 Allégements fiscaux
Il existe différents dispositifs d’exonération d’impôt ; tous ne sont pas présentés ici
(ex. : dispositif relatif aux bassins d’emploi à redynamiser ou applicable en cas de reprise
d’entreprise en difficulté, zones en développement prioritaire). Nous présenterons les
plus utilisés, qui visent certaines entreprises nouvelles ou implantées dans des zones
spécifiques.
A Entreprises nouvelles
Les nouvelles entreprises peuvent, sous conditions, bénéficier d’un régime fiscal parti‑
culier (tab. 19.1).
Exemple
◗◗ Une entreprise est créée en janvier 2021 ; l’exercice comptable coïncide avec l’année civile.
Elle réunit toutes les conditions pour bénéficier du régime d’exonération lié aux entre‑
prises nouvelles.
321
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
Définies sur la base de critères liés •• ZFU : quartiers de plus de 10 000 habitants
Zones à la densité, au revenu et au déclin situés dans des zones dites sensibles
concernées de la population ou défavorisées, sur lesquelles s’applique
(listes définies un contrat de ville
par décrets) •• Quartiers prioritaires de la politique de la ville
(QPPV)
322
Chapitre 19 Aides fiscales (BIC, IS
•• Une période d’exonération totale d’impôt sur les bénéfices (bénéfices et plus-values)
•• puis une période d’exonération de 50 %
Durée et montant
de l’exonération Ces avantages s’appliquent à des exercices bénéficiaires, qui ne sont pas nécessairement
consécutifs jusqu’à la 11e année de création (pour les JEI éligibles au 01/01/2022, 8 ans
auparavant)(1)
Plafond L’aide globale de l’État ne peut pas dépasser un plafond global de 200 000 € apprécié
de l’exonération de manière glissante sur une période de trois exercices fiscaux dans le cadre des « minimis »
(1)
À ces avantages s’ajoutent une exonération d’impôts locaux pendant 7 ans si les collectivités le décident et des allègements de charges
sociales.
323
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
SITUATION PRATIQUE 3
2 Crédits d’impôt
Diverses dispositions fiscales accordent des crédits d’impôt aux entreprises sous cer‑
taines conditions. Ces mesures fiscales votées par le parlement ont pour but d’inciter
les entreprises à entreprendre des actions correspondant à la politique économique ou
sociale du gouvernement.
Définition
Le crédit d’impôt donne lieu à un remboursement de la part de l’État lorsqu’il excède
le montant de l’impôt à payer.
Attention à ne pas
confondre crédit
d’impôt et réduction A Crédit d’impôt Recherche (CIR)
d’impôt. Cette dernière
ne peut avoir comme Le crédit d’impôt Recherche (CIR) vise à favoriser les activités de recherche des entre‑
seul effet, au mieux, prises. Il s’applique aux entreprises industrielles, commerciales ou agricoles soumises à
que de ramener
l’impôt à zéro.
l’IR ou l’IS et imposées selon un régime réel, pour certaines dépenses réalisées dans le
cadre de leurs activités de recherche fondamentale ou appliquée. Il bénéfice également
aux entreprises exonérées d’impôt sur les bénéfices, comme les jeunes entreprises inno‑
vantes, les jeunes entreprises implantées dans les zones franches urbaines ou encore
les entreprises nouvelles. Ouvrent également droit à crédit d’impôt certaines dépenses
d’innovation engagées par les PME (crédit d’impôt Innovation – CII) ou, à compter de
2022, de recherche collaborative (crédit d’impôt Recherche collaborative – CIRC).
1. Dépenses éligibles
Le CIR vise les dépenses de recherche fondamentale, de recherche appliquée et de déve‑
loppement expérimental que l’entreprise a engagées au sein de l’Union européenne, en
Norvège, en Islande ou au Liechtenstein. Les postes de dépense éligibles au CIR sont
limitativement énumérées par la loi (tab 19.4).
324
Chapitre 19 Aides fiscales (BIC, IS
Dépenses Observations
Dépenses de recherche (au titre du CIR)
•• Dépenses liées à des contrats de collaboration avant l’engagement des travaux de recherche, conclus entre
le 1er janvier 2022 et le 31 décembre 2025, avec certains organismes de recherche
•• Retenues, sous certaines conditions, dans la limite de 6 M€ par an, la base étant diminuée des aides
publiques reçues par les organismes. Elles ne pourront alors pas être prises en compte dans le CIR
325
Partie 2 Imposition des résultats des entreprises et des sociétés : principes généraux
Dépenses Taux
Exemple
◗◗L’entreprise Muriani, créée en 1997, a réalisé 120 000 000 € de dépenses éligibles au crédit
d’impôt Recherche au titre de l’année N.
Le crédit d’impôt s’élève à : 100 000 000 × 30 % + 20 000 000 × 5 % = 31 000 000 € ◗
326
Chapitre 19 Aides fiscales (BIC, IS
Les deux principaux crédits d’impôt qui s’appliquent de manière générale sont les crédits
d’impôt « Famille » et « Formation du chef d’entreprise ». Ils présentent des modalités
particulières (tab. 19.6) en plus de deux caractéristiques communes :
–– ils sont réservés aux entreprises imposées d’après leur bénéfice réel, et ce quels que soient
leur forme juridique, la nature de leur activité ou leur mode d’imposition (IR ou IS) ;
–– ils sont imputables sur l’impôt dû par l’entreprise ou, à défaut, remboursés.
Tableau 19.6. Modalités des principaux crédits d’impôt applicables NOTRE CONSEIL
EXERCICE 2
327
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Évaluer Maîtriser Préparer
les savoirs les compétences l’épreuve
1 Quiz
Vérifiez l’exactitude des propositions ci-après et justifiez-les.
Vrai Faux
2 SA Kuolin ★★★
Compétence attendue Repérer les différentes dispositions de faveur à partir
d’une documentation fiscale et en déterminer l’impact :
déterminer les avantages fiscaux liés aux dépenses de
recherche
La société anonyme Kuolin a engagé 250 millions d’euros de dépenses éligibles au crédit
d’impôt Recherche en 2022. L’impôt sur les sociétés dû par la société Kuolin au titre de
l’exercice 2022 s’élève à 40 millions d’euros.
1. Déterminez le crédit d’impôt Recherche dont la SA Kuolin peut bénéficier au titre des
dépenses engagées en 2022.
2. Imputez le crédit d’impôt Recherche sur l’IS.
328
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Deux entrepreneurs, M. Luis et Mme Max, envisagent de s’installer dans la ZFU toulou‑
saine. Les caractéristiques des sociétés sont les suivantes :
SASU Luis EURL Max
Transport de biens Fabrication de tapis de souris
Activités par camions dans toute personnalisés
la France
Chiffre d’affaires 200 000 € 30 000 €
Nombre de salariés 35 1
M. Luis et Mme Max, entrepreneurs, s’interrogent sur les raisons de la création de cette
zone franche et sur leur éligibilité au dispositif relatif à la ZFU et aux avantages qu’ils
pourraient en tirer s’ils y implantaient leur entreprise.
Mission
En vous appuyant sur le dossier documentaire, expliquez aux deux entrepreneurs les avan-
tages d’une zone franche urbaine. Vérifiez l’éligibilité de chacun à ce dispositif.
329
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
330
SYNTHÈSE
Aides fiscales (BIC, IS)
L’État accorde des allégements et des crédits d’impôt à certaines entreprises qu’elle
souhaite soutenir, soit dans une optique d’équilibre territorial, soit de dynamisme éco-
nomique, soit encore pour favoriser certaines actions spécifiques.
331
PARTIE 2 : CAS DE SYNTHÈSE
IMPOSITION DES RÉSULTATS DES ENTREPRISES ET DES SOCIÉTÉS : PRINCIPES GÉNÉRAUX
1 SA Favas
La SA Favas dispose d’un capital de 1 200 000 € détenu par :
–– Louis Favas (président du conseil d’administration – PCA) : 15 % des actions ;
–– Adeline Favas (administrateur) : 55 % des actions ;
–– le reste étant détenu par 10 associés.
Son bénéfice comptable est de 967 200 € pour l’exercice clos le 31 décembre N.
Louis Favas est assisté de deux directeurs généraux, Claire Courbet et Vincent Mathis.
L’impôt sur les sociétés de l’exercice N–1 s’est élevé à 400 000 €.
La SA emploie 150 salariés. Les 5 salariés les mieux rémunérés perçoivent une rémuné‑
ration globale de 300 000 €.
Le chiffre d’affaires de la société s’élève à 19 000 000 € HT au titre de l’exercice N.
Vous disposez par ailleurs des informations suivantes :
1. Les cessions réalisées en N sont listées dans le document 1.
2. Un atelier a été détruit par un incendie en mars N. Les éléments ayant disparu sont
énumérés dans le document 2.
3. La SA Favas détient une participation de 30 % dans une SNC non soumise à l’impôt
sur les sociétés. La SNC a réalisé un bénéfice comptable de 56 000 € en N–1 qu’elle
a distribué à hauteur de 45 000 €, à l’ensemble de ses associés, en mai N. Concer‑
nant l’exercice clos au 31/12/N, la SNC a réalisé une perte de 48 000 €.
4. Un actionnaire, Yves Quigon, a consenti des avances en compte courant remunérées
à hauteur de 2,17 % à la SA Favas :
–– du 01/01/N au 31/03/N : 90 000 € ;
–– du 01/04/N au 30/09/N : 60 000 € ;
–– du 01/10/N au 31/12/N : 90 000 €.
5. La SA Favas détient une créance de 100 000 € sur une filiale qu’elle détient à 40 %,
qui est en redressement judiciaire, et avec laquelle elle n’a pas de relation commer‑
ciale. Elle décide d’abandonner cette créance en N. Un autre associé de la filiale,
détenant 15 % du capital, abandonne une créance pour 60 000 €. La situation nette
de la filiale avant abandon était de – 140 000 €.
6. Chacun des huit administrateurs a perçu 2 000 € de rémunération d’activité.
7. La société a souscrit deux contrats d’assurance sur la tête de M. Favas :
–– une assurance-décès au profit de la famille de Louis Favas, dont la prime annuelle
est de 16 000 € ;
–– une assurance-décès au profit de la SA, dont la prime annuelle est de 22 000 €.
Ces primes sont comptabilisées en charges, Louis Favas n’étant pas un homme-clé.
332
PARTIE 2 : CAS DE SYNTHÈSE
Mission
En tant qu’expert-comptable du cabinet Expertiz, Louis Favas vous demande de déter‑
miner le résultat fiscal et comptable de sa société ainsi que les acomptes d’IS à verser.
Pour réaliser cette mission, en vous appuyant sur l’énoncé et les documents 1 et 2,
vous devez :
1.1.
Calculer et qualifier les plus-values et moins-values réalisées au cours de l’exercice N,
puis indiquer le traitement des plus ou moins-values résultant du sinistre.
1.2. Déterminer le résultat fiscal de l’exercice N et le montant de l’impôt sur les sociétés
dû.
1.3. Calculer le résultat comptable net de l’exercice N.
1.4. Déterminer le montant des acomptes d’IS versés en N+1.
2 SNC AV
La SNC AV comportent deux associés :
–– Louis Adrien, qui détient 50 % des parts sociales et assure les fonctions tech‑
niques et commerciales ;
–– Aymeric Vincent, qui détient 50 % des parts et gère l’administration de l’entre‑
prise.
La société n’a pas opté pour l’IS. Elle adhère à un centre de gestion agréé.
Son résultat comptable s’établissait, au 31 décembre N, à 48 000 €.
La SNC AV détient :
–– 80 % du capital de la SA Toulouse ;
–– 1 000 titres de la SA GRU dont le capital est constitué de 30 000 actions ;
–– des titres de SICAV et autres placements.
1. La SNC AV a réalisé un produit net de 30 000 €, après application du ratio nexus,
sur une redevance concernant un brevet dont elle a concédé l’exploitation à la SARL
Alexis.
333
PARTIE 2 : CAS DE SYNTHÈSE
Mission : Aymeric Vincent vous demande de l’éclairer sur ce qui lui revient en tant qu’associé.
Pour réaliser cette mission, vous devez :
2.1. Déterminer le montant des plus-values nettes de l’exercice N.
2.2. Calculer le résultat fiscal de N.
2.3. Déterminer la quote-part de résultat revenant à chaque associé.
3 SA Touti
La SA Touti, qui relève de l’impôt sur les sociétés, a été créée en N–8. Elle produit des
pièces détachées. Son capital est de 160 000 € (actions de 100 €) et entièrement libéré.
Il est composé comme suit :
–– M. Touti, 20 % des actions, président du conseil d’administration ;
–– Mme Touti, 55 % des actions ;
–– M. Rare, 10 % des actions, directeur général ;
–– Mme Carter, 5 % des actions ;
–– Mme Rison, 5 % des actions ;
–– six autres personnes se partagent 5 % des actions restantes.
334
PARTIE 2 : CAS DE SYNTHÈSE
Le conseil d’administration est composé de 8 membres. L’IS normal est calculé au taux
de 25 %.
La SA emploie 210 salariés. En N, le chiffre d’affaires est de 10 000 000 €. L’exercice N–1 était
déficitaire. Le résultat comptable est de 370 615 €. Il tient compte des éléments suivants :
1. M. Touti a invité ses principaux clients à une partie de chasse pour un coût de 20 000 €.
2. La SA Touti a vendu des marchandises à un client américain. Celui-ci réglera la fac‑
ture en N+1. Au 31/12/N, cette opération a donné lieu à une perte latente de 100 €.
3. La SA achète toujours les mêmes titres de SICAV pour placer sa trésorerie. Son por‑
tefeuille a évolué de la manière suivante :
–– 31/12/N–2 : 200 parts évaluées à 90 € l’une (acquises au prix unitaire de 88 € le
05/07/N–2) ;
–– 31/12/N–1 : 200 parts évaluées à 98 € l’unité ;
–– 31/12/N : 100 parts à 102 € l’unité (100 parts cédées le 01/09/N à 100 € l’une).
4. Produits financiers : la SA a perçu les sommes suivantes dans le cadre des participa‑
tions qu’elle détient dans des sociétés soumises à l’IS :
–– 900 € en provenance d’une filiale allemande détenue à hauteur de 4 % (montant
perçu après retenue à la source de 10 %) ;
–– 500 € en provenance d’une filiale française relevant du régime des sociétés
mères et filiales.
La SA Touti détient 40 % des parts de la SNC Ludo, société non assujettie à l’IS.
Son exercice coïncide avec l’année civile. La SNC a réalisé une perte de 12 400 € en N–1
et un bénéfice de 10 000 € en N.
5. La SA Touti possède une participation de 60 % dans la SA Pat. Cette dernière est
dans une situation difficile et bénéficie d’un plan de sauvegarde :
–– actif réel : 100 000 € ;
–– passif réel : 140 000 €, dont 50 000 € dus à la société Touti.
La SA Touti décide d’abandonner sa créance et enregistre cet abandon en charge. La SA
Touti n’entretenait aucune relation commerciale avec cette filiale.
6. Trois salariés de la SA Touti perçoivent, en plus de leurs salaires, des allocations for‑
faitaires pour frais :
–– M. Touti : 800 € par mois ;
–– M. Vaan : 400 € (dirigeant salarié) par mois ;
–– Mme Toussaint (cadre) : 300 € par mois.
La société rembourse également à ces personnes les frais engagés, sur présentation de
justificatifs.
7. Chaque administrateur a perçu, en N, 5 200 € de rémunération d’activité. La rému‑
nération totale des 10 salariés les mieux payés s’élève à 900 000 €.
8. Des associés ont laissé en compte courant, toute l’année N, des sommes rémuné‑
rées à 2,17 % (TMPV : 1,17 %) :
–– M. Touti : 120 000 € ;
–– Mme Touti : 200 000 € ;
–– Mme Ran : 40 000 €.
335
PARTIE 2 : CAS DE SYNTHÈSE
Mission : M. Touti souhaite que vous l’aidiez à calculer le bénéfice net de la SA.
Pour réaliser cette mission, en vous appuyant sur le document 3, vous devez :
Mission
Jean Élie fait appel aux services d’Expertiz pour clarifier l’impact fiscal de ses choix.
Pour réaliser cette mission, à l’aide de vos connaissances, vous devez :
Expliquer à Jean Élie les impacts de son choix d’imposition sur les charges déductibles et les
produits imposables.
336
PARTIE 2 : CAS DE SYNTHÈSE
DOSSIER DOCUMENTAIRE
Cessions de la SA Favas en N
Document 1
Valeur
Date Date Prix
Élément d’origine Amortissements
d’acquisition de cession de cession
(VO)
Les titres de participation sont évalués au coût moyen unitaire pondéré. Les titres X n’ont jamais cessé de
prendre de la valeur depuis leur acquisition.
Les valeurs des titres Y étaient les suivantes :
– 31/12/N–2 : 115
– 31/12/N–1 : 126
– 31/12/N : 135
Entrepôt 600 000 12 ans et 5 mois Linéaire 227 500 623 500
337
PARTIE 2 : CAS DE SYNTHÈSE
Document 3
CGI, article 39, alinéa 4
4. Qu’elles soient supportées directement par l’entreprise ou sous forme d’allocations
forfaitaires ou de remboursements de frais, sont exclues des charges déductibles
pour l’établissement de l’impôt, d’une part, les dépenses et charges de toute nature
ayant trait à l’exercice de la chasse ainsi qu’à l’exercice non professionnel de la
pêche et, d’autre part, les charges, à l’exception de celles ayant un caractère social,
résultant de l’achat, de la location ou de toute autre opération faite en vue d’obtenir
la disposition de résidences de plaisance ou d’agrément, ainsi que de l’entretien de
ces résidences ; les dépenses et charges ainsi définies comprennent notamment les
amortissements.
Sauf justifications, les dispositions du premier alinéa sont applicables :
a) À l’amortissement des véhicules de tourisme au sens de l’article 1010 pour la
fraction de leur prix d’acquisition qui dépasse 18 300 € ;
Cette somme est portée à 30 000 € lorsque les véhicules mentionnés au premier alinéa
du présent a ont un taux d’émission de dioxyde de carbone inférieur à 20 grammes
par kilomètre, et à 20 300 € lorsque leur taux d’émission de dioxyde de carbone est
supérieur ou égal à 20 grammes et inférieur à 60 grammes par kilomètre.
Elle est ramenée à 9 900 € lorsque ces véhicules ont un taux d’émission de dioxyde
de carbone supérieur à :
– 155 grammes par kilomètre, pour ceux acquis ou loués entre le 1er janvier 2017 et
le 31 décembre 2017 ;
– 150 grammes par kilomètre, pour ceux acquis ou loués entre le 1er janvier 2018 et
le 31 décembre 2018 ;
– 140 grammes par kilomètre, pour ceux acquis ou loués entre le 1er janvier 2019 et
le 31 décembre 2019 ;
– 135 grammes par kilomètre, pour ceux acquis ou loués entre le 1er janvier 2020 et
le 31 décembre 2020 ;
– 130 grammes par kilomètre, pour ceux acquis ou loués à compter du 1er janvier
2021.
b) En cas d’opérations de crédit-bail ou de location, à l’exception des locations
de courte durée n’excédant pas trois mois non renouvelables, portant sur des
véhicules de tourisme au sens de l’article 1010, à la part du loyer supportée par
le locataire et correspondant à l’amortissement pratiqué par le bailleur pour
la fraction du prix d’acquisition du véhicule qui excède les limites déterminées
conformément au a.
c) Aux dépenses de toute nature résultant de l’achat, de la location ou de toute autre
opération faite en vue d’obtenir la disposition de yachts ou de bateaux de plaisance
à voile ou à moteur ainsi que de leur entretien ; les amortissements sont regardés
comme faisant partie de ces dépenses.
338
PARTIE 2 : CAS DE SYNTHÈSE
339
CHAPITRE
20 Impôt sur le revenu
et prélèvements sociaux :
principes généraux
PROGRAMME
PLAN DU CHAPITRE
COURS : 1. Définition et caractéristiques de l’impôt sur le revenu • 2. Champ
d’application de l’impôt sur le revenu • 3. Base d’imposition à l’IR • 4. Principes
et champ d’application des prélèvements sociaux
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES : Évaluer les savoirs • Maîtriser les compétences
• Préparer l’épreuve
SYNTHÈSE
L ’impôt sur le revenu (IR) vise les foyers fiscaux et s’appuie sur un barème de calcul
progressif. À l’inverse, les « prélèvements sociaux » se calculent à des taux proportion-
nels (identiques pour tous les contribuables).
Ces deux natures d’imposition sont très différentes, mais leur champ d’application est
très proche et elles se cumulent souvent. Ces deux impôts s’appliquent à la quasi-totalité
des revenus, mais suivant des modalités différentes selon les catégories visées et, notam-
ment pour les prélèvements sociaux, selon qu’il s’agit de revenus d’activité (chapitre 21),
du patrimoine (chapitre 22) ou de plus-values (chapitre 23).
MOTS-CLÉS
Contribuable • CRDS • CSG • Domicile fiscal • Enfants à charge • Impôt sur le revenu
• Prélèvement de solidarité • Revenus catégoriels
Chapitre 20 Impôt sur le revenu et prélèvements sociaux : principes généraux
A Territorialité
Sont passibles de l’IR :
–– sur tous leurs revenus, les personnes ayant leur domicile fiscal en France ;
–– sur leurs seuls revenus de source française, les personnes dont le domicile fiscal est
hors de France.
Le champ d’application de l’IR se définit donc par référence à trois notions :
–– le territoire ;
–– le domicile fiscal ;
–– l’origine du revenu.
341
Partie 3 Impôt sur le revenu des particuliers et prélèvements sociaux
1. Territoire
Pour l’application de l’IR, la France comprend, du point de vue territorial :
–– la France continentale, la Corse et les îles du littoral ;
–– les départements d’outre-mer (Guadeloupe, Martinique, Réunion, Guyane et
Mayotte).
2. Domicile fiscal
On considère qu’une personne, quelle que soit sa nationalité, a son domicile fiscal en
France lorsqu’elle satisfait au moins l’un des quatre critères établis (tab. 20.1).
Toutefois, les conventions internationales visant à éviter une double imposition ont une
autorité supérieure à celle des lois françaises.
Exemple
◗◗ Monsieur et Madame Outrème vivent en Nouvelle-Zélande, pays dans lequel ils ont créé
il y a cinq ans une entreprise commerciale d’import-export, en particulier avec la France.
Français tous les deux, ils ont conservé à Paris un appartement qu’ils louent en temps ordi-
naire, mais qui est resté vacant depuis le départ du dernier locataire il y a plus de 18 mois.
De ce fait, Monsieur et Madame Outrème y résident lors de leurs fréquentes venues en
France, le temps de traiter leurs affaires et de rencontrer les personnes avec lesquelles ils
sont en relations commerciales, ainsi que pendant la durée de leurs vacances. Au cours de
l’année écoulée, ils ont ainsi passé 172 jours à Paris.
Par ailleurs, ils possèdent une villa en Nouvelle-Zélande dans laquelle ils résident habituel-
lement avec leurs enfants.
Une question analogue a fait l’objet d’une jurisprudence de laquelle il faut retenir les
points suivants :
• M. et Mme Outrème résident la plus grande partie de l’année en Nouvelle-Zélande,
malgré leur appartement à Paris et le fait qu’ils y aient passé 172 jours au cours de
l’année précédente ;
• la Nouvelle-Zélande constitue leur lieu de séjour principal ;
• c’est en Nouvelle-Zélande que les époux Outrème ont le centre de leurs intérêts éco-
nomiques.
Leur foyer fiscal ne se situe donc pas en France. ◗
342
Chapitre 20 Impôt sur le revenu et prélèvements sociaux : principes généraux
343
Partie 3 Impôt sur le revenu des particuliers et prélèvements sociaux
Situation de droit
Personnes concernées Option possible et conséquences
commun
•• Enfant célibataire mineur •• Personne à charge L’imposition distincte peut être demandée
disposant de revenus •• Imposition avec par les parents si l’enfant possède des revenus
•• Enfant infirme majeur sans avoir le foyer des parents propres ; dans ce cas, il n’est plus à la charge
fondé un foyer distinct des parents.
344
Chapitre 20 Impôt sur le revenu et prélèvements sociaux : principes généraux
Situation de droit
Personnes concernées Option possible et conséquences
commun
Enfant célibataire •• N’est plus à la charge •• Rattachement au foyer fiscal sur demande de l’enfant
majeur : des parents et avec l’accord des parents. Il est alors considéré
–– âgé de moins de 21 ans •• Est imposé comme à charge des parents : ses éventuels revenus
–– ou de moins de 25 ans séparément s’ajoutent à ceux du foyer et l’enfant est compté pour
s’il est étudiant la détermination du quotient familial ( chapitre 24).
•• Le parent qui accepte le rattachement ne peut
pas déduire de ses revenus la pension alimentaire
éventuellement versée à cet enfant.
•• L’option est annuelle et irrévocable.
Enfant ayant fondé •• N’est plus à la charge •• Rattachement au foyer fiscal sur demande de l’enfant pour
un foyer distinct des parents l’ensemble de son ménage et avec l’accord des parents.
ou chargé de famille et : •• Est imposé Le rattachement du ménage est global et annuel.
–– âgé de moins de 21 ans séparément •• Les revenus éventuels du ménage s’ajoutent à ceux
–– ou de moins de 25 ans du foyer.
s’il est étudiant •• Le parent qui accepte le rattachement ne peut
–– ou quel que soit son pas déduire de ses revenus la pension alimentaire
âge s’il est infirme. éventuellement versée à ces enfants.
•• Ici, l’avantage fiscal ne réside pas dans la prise en
compte des enfants dans le calcul du quotient familial,
mais dans un abattement qui s’impute sur leur revenu
global de 6 042 € par personne / 12 084 € si le couple
est à charge (pour les revenus 2021 déclarés en 2022).
Exemple
◗◗ M. et Mme Dreyfus sont mariés et vivent à Marne-la-Vallée (Val-de-Marne). Ils ont quatre
enfants :
• Jérôme, qui a 15 ans et est lycéen ;
• Nathalie, qui a 22 ans et est étudiante ;
• Marc, qui a 24 ans et est étudiant en droit ;
• Sophie, qui est mariée, a 27 ans et achève ses études de médecine.
345
Partie 3 Impôt sur le revenu des particuliers et prélèvements sociaux
346
Chapitre 20 Impôt sur le revenu et prélèvements sociaux : principes généraux
Exemple
◗◗ M. et Mme Blick sont salariés et perçoivent respectivement 2 400 € et 1 800 € nets par
mois.
Le contrat de travail de M. Blick prévoit qu’il lui soit attribué une prime de fin d’année de
1 000 €. Le relevé de son compte en banque ne fait pas état du versement de sa rémuné-
ration (salaire + prime) à la fin du mois de décembre.
Mme Blick est payée par chèque. Elle a reçu le chèque correspondant à son salaire le
28 décembre mais ne l’a remis en banque que le 2 janvier.
Par ailleurs, le couple possède un appartement qu’il met en location. Le loyer est payé par
trimestre à terme échu, avant la fin du dernier mois du trimestre. Celui correspondant au
dernier trimestre de l’année a été reçu le 10 janvier suivant.
M. et Mme Blick doivent déclarer l’ensemble de leurs revenus (salaires et revenus fonciers)
disponibles au cours de l’année.
Le dernier salaire et la prime du mari, ainsi que les loyers en retard, ne seront imposables
que l’année suivante puisqu’ils n’étaient pas disponibles fin décembre. Cependant, le
salaire de décembre de Mme Blick est imposable cette année puisqu’elle en a eu la dispo-
sition, bien qu’elle ait retardé la remise du chèque correspondant à sa banque. ◗
347
Partie 3 Impôt sur le revenu des particuliers et prélèvements sociaux
Exemple
◗◗ M. Dimet est entrepreneur individuel. Il a réalisé cette année un bénéfice de 57 400 €.
Son épouse, Mme Dimet, tient un commerce qui a connu quelques difficultés puisqu’elle
constate un déficit de 62 800 € pour l’exercice.
Leur fils de 24 ans est rattaché à leur foyer fiscal. Il est étudiant en informatique et travaille
à temps partiel pour financer ses études. Son salaire annuel imposable s’élève à 15 000 €.
Pour l’imposition des revenus, le déficit du commerce doit d’abord être imputé sur les
bénéfices de l’entreprise. Les revenus de la catégorie BIC s’élèvent donc à : 57 400 € –
62 800 € = – 5 400 €.
Le déficit des BIC peut alors compenser les revenus des autres catégories du foyer. Les
salaires du fils ne sont imposables que sur la fraction non absorbée par le déficit, soit
15 000 € – 5 400 € = 9 600 €. ◗
3. Calcul du revenu brut global
Les revenus nets catégoriels sont cumulés pour l’ensemble du foyer et forment, après
imputation des déficits catégoriels éventuels, le revenu brut global.
Le revenu net imposable, base de calcul de l’IR, est obtenu après déduction de certaines
charges et abattements ( chapitre 24).
SITUATION PRATIQUE 3
348
Chapitre 20 Impôt sur le revenu et prélèvements sociaux : principes généraux
Tableau 20.5. Taux de prélèvements sociaux applicables selon les catégories de revenus
Prélèvement – – 7,5 %
de solidarité (PS)
SITUATION PRATIQUE 3
349
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Évaluer Maîtriser Préparer
les savoirs les compétences l’épreuve
1 Quiz
Vérifiez l’exactitude des propositions ci-après et justifiez-les.
Vrai Faux
1. L’IR s’applique exclusivement aux revenus des personnes physiques. □ □
2. Les BIC et les BNC sont des taxes additionnelles à l’impôt sur le revenu. □ □
3. Seules les personnes physiques ayant leur domicile fiscal en France
□ □
sont imposables à l’IR.
4. Il est possible d’être imposable à l’IR dans deux pays distincts
□ □
au titre d’une même année.
5. Les conventions fiscales internationales permettent d’éviter
□ □
les situations de double imposition.
6. Des concubins forment un foyer fiscal dès lors qu’ils vivent sous
□ □
le même toit.
7. Les enfants sont considérés comme fiscalement à charge s’ils sont
□ □
étudiants sans condition d’âge.
8. Les prélèvements sociaux s’appliquent avec un taux unique de 17,2 %. □ □
9. Les revenus soumis aux prélèvements sociaux sont exonérés d’impôt
□ □
sur le revenu.
350
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
1. M. Bohrer dirige une grande librairie, Le Castor de l’Est, à Strasbourg, sous la forme
d’une entreprise individuelle. Il a adhéré à un centre de gestion agréé. Le résultat fiscal
351
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Missions
En vous appuyant sur le dossier documentaire :
1. Déterminez la catégorie dans laquelle seront imposés les différents revenus de la
famille Bohrer.
2. Identifiez les revenus concernés par les prélèvements sociaux.
3. Calculez le revenu net imposable de la famille Bohrer.
Votre enfant handicapé est mineur ou majeur sans avoir fondé son propre foyer
Document
352
SYNTHÈSE
Impôt sur le revenu et prélèvements sociaux :
principes généraux
Foyer fiscal
••Composition du foyer fiscal
De plein droit Sur option
Membre Enfant mineur Enfant jusqu’à Enfant chargé Personne
d’un mariage ou personne 21 ans ou de famille et sa invalide
ou d’un PACS infirme 25 ans s’il est famille jusqu’à hébergée
étudiant 21 ans (ou dans le foyer
25 ans s’il est
étudiant)
353
Détermination du revenu imposable
Déficits catégoriels
Charges déductibles
Abattements spécifiques
Prélèvements sociaux
Une fraction de la CSG (6,8 %) est, dans certains cas, déductible des revenus imposables
à l’IR.
354
CHAPITRE
21 Revenus d’activité :
TS, BNC et BA
PROGRAMME
PLAN DU CHAPITRE
COURS : 1. Traitements et salaires (TS), pensions et rentes • 2. Bénéfices non
commerciaux (BNC) • 3. Bénéfices agricoles (BA)
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES : Évaluer les savoirs • Maîtriser les compétences
• Préparer l’épreuve
SYNTHÈSE
MOTS-CLÉS
Bénéfices agricoles • Bénéfices non commerciaux • Prélèvements sociaux
• Traitements et salaires
Partie 3 Impôt sur le revenu des particuliers et prélèvements sociaux
356
Chapitre 21 Revenus d’activité : TS, BNC et BA
2. Revenus exonérés
Certains revenus sont partiellement ou totalement exonérés d’IR (tab. 21.1). Ils restent
en principe soumis aux prélèvements sociaux, sauf rares exceptions (tab. 21.2).
Exonération
Revenus totale ou Observations
partielle d’IR
Heures supplémentaires Totale Dans la limite de 5 000 € par an et par salarié
(secteur privé, hors
dirigeants, et secteur public)
Certaines prestations Totale Allocations familiales, allocations de parent isolé, allocations
familiales logement, complément familial, allocations de rentrée scolaire,
allocations personnalisées d’autonomie, allocations jeune enfant, etc.
Certaines indemnités Totale En cas de « longue maladie ».
de Sécurité Sociale
Partielle Exonération de 50 % en cas d’accident du travail ou de maladie
professionnelle.
Salaire des apprentis Partielle Exonéré dans la limite du Smic annuel (le surplus est imposé),
soit 18 655 € pour les revenus de 2021 (19 237 € en 2022).
Certains salaires versés Totale •• Indemnités de stage perçues par les étudiants dans le cadre
aux lycéens et étudiants des stages obligatoires de moins de 3 mois.
•• Salaires versés aux lycéens ou étudiants âgés de moins
de 26 ans au 1er janvier de l’année d’imposition, dans la limite
de trois Smic mensuels, soit 4 664 € pour les salaires perçus
en 2021 (4 809 € en 2022).
Pourboires Totale Sous certaines conditions et uniquement pour les années 2022
et 2023.
Allocations pour frais Totale •• Quelle qu’en soit la forme (indemnités, remboursements de
d’emploi frais réels, etc., à l’exception des indemnités forfaitaires versées
aux dirigeants salariés), exonérées aux conditions suivantes :
–– ne pas se cumuler avec les frais réels ;
–– et couvrir des dépenses relatives à l’emploi ou à la fonction,
ou correspondre à des dépenses professionnelles spéciales
réellement supportées par le salarié.
•• Remboursements de frais, réels ou forfaitaires, imposables
pour la part excédant le barème applicable à 7 CV.
Participation des salariés Totale Sous condition d’indisponibilité pendant 5 ans.
et sommes versées par
Partielle
l’employeur sur un PEE Exonération à 50 % si l’indisponibilité est limitée à 3 ans.
sous conditions
357
Partie 3 Impôt sur le revenu des particuliers et prélèvements sociaux
Exonération
Revenus totale ou Observations
partielle d’IR
Certaines sommes perçues Totale •• Licenciement dans le cadre d’un Plan de sauvegarde de l’emploi.
en fin d’activité (indemnité •• Dommages et intérêts versés pour licenciement abusif.
licenciement / retraite)
Partielle •• Licenciement hors PSE et hors départ volontaire.
•• Mise à la retraite ou à la préretraite par l’employeur.
Prime exceptionnelle Totale Prime versée entre le 28/12/2019 et le 31/03/2022, sous
de pouvoir d’achat conditions et dans la limite de 1 000 € ou 2 000 € par salarié
(« Pepa ») concerné.
Prime Inflation 2021 Totale Indemnisation de 100 € versée sous condition en décembre 2021.
Exonération
Exonération
de CRDS
de CSG
Revenus
Exemple
◗◗ Quentin Louverture est salarié depuis de nombreuses années dans une grande entreprise.
Il a été licencié à la fin décembre. L’entreprise qui l’employait lui a versé au cours de l’année
les sommes suivantes :
–– salaires imposables : 20 000 € ;
–– participation des salariés aux résultats de l’entreprise bloquée 5 ans : 960 € ;
–– remboursement de frais de déplacements sur justificatifs : 2 400 € (véhicule de 6 CV) ;
–– indemnité de licenciement : 33 500 € (le montant maximum déductible s’élève par
hypothèse à 27 500 €).
Quentin a également perçu :
–– des indemnités journalières de maladie s’élevant à 375 € ;
–– des allocations familiales pour un montant de 1 495 €.
358
Chapitre 21 Revenus d’activité : TS, BNC et BA
• Concernant l’IR, les salaires (20 000 €) sont imposables sur le revenu dans la catégorie
traitements et salaires, ainsi que la fraction de l’indemnité de licenciement excédant le
maximum déductible, soit 33 500 € – 27 500 € = 6 000 €.
La participation des salariés bloquée pendant 5 ans, les remboursements de frais et les
allocations familiales ne sont pas imposables.
Au total, le revenu brut imposable à l’IR dans la catégorie traitements et salaires s’élève à :
20 000 € + 6 000 € + 375 € = 26 375 €
• Concernant les PS, toutes les sommes perçues sont imposées, sauf les remboursements
de frais qui ne constituent pas à proprement parler une rémunération et les allocations
familiales qui sont exonérées de la seule CRDS. ◗
Exemple
◗◗Un VRP a perçu au cours de l’année N un salaire de 25 000 € et une allocation pour
frais d’emploi de 17 000 €. Les frais professionnels réels, dont il apporte la justification,
s’élèvent à 14 800 € couvrant notamment l’usage d’un véhicule de 7 CV.
360
Chapitre 21 Revenus d’activité : TS, BNC et BA
Rendez-vous
MÉTHODE
Calculer le montant net imposable des traitements et salaires
Le salaire net imposable à l’IR se calcule à partir du salaire net perçu :
D Pensions et rentes
Sont rattachés à la catégorie des « Traitements et salaires » :
–– les pensions de retraite et d’invalidité, les pensions alimentaires obligatoires ;
–– les rentes viagères et certaines rentes temporaires.
Les pensions sont des allocations versées périodiquement. Elles peuvent l’être :
–– à titre onéreux (en contrepartie d’argent ou de la vente d’un bien) ;
–– à titre gratuit (pensions alimentaires…).
1. Imposition à l’IR
Au titre de l’IR, les pensions sont en principe imposables (pensions de retraite, invalidité,
alimentaires, etc.), à l’exception de :
–– certaines pensions (ex. : pensions d’anciens combattants) totalement exonérées d’IR ;
–– les pensions et rentes viagères à titre gratuit, réduites par un abattement de 10 %
avec un minimum, pour les revenus 2021, de 400 € par pensionné et un maximum de
3 914 € pour l’ensemble du foyer ;
–– les rentes viagères à titre onéreux, exonérées partiellement en fonction de l’âge du
crédirentier (réduction de 30 % à 70 % appliquée à leur montant).
2. Imposition aux prélèvements sociaux
Les pensions sont soumises à la CSG et à la CRDS au même titre que tous les revenus de
remplacement, sauf :
–– les pensions et allocations perçues par des personnes exemptées du versement de l’IR ;
–– les pensions militaires ;
–– les pensions alimentaires résultant d’une obligation légale ou judiciaire.
CSG et CRDS sont en principe calculées sur le montant brut de ces revenus, sans abat-
tement. Les taux applicables varient selon le type de pension (tab. 21.4).
Tableau 21.4. Taux d’imposition aux prélèvements sociaux des pensions et rentes
Le recouvrement est assuré par l’organisme payeur au même titre que les cotisations de
Sécurité sociale.
EXERCICE 2 • EXERCICE 3 • EXERCICE 6 • SITUATION PRATIQUE 7
362
Chapitre 21 Revenus d’activité : TS, BNC et BA
Bénéfices concernés
Bénéfices réalisés par :
BNC •• les membres des professions libérales (avocats, peintres, sculpteurs,
professionnels ingénieurs conseils, etc.) ;
•• les titulaires de charges ou d’offices (greffiers, notaires, etc.).
Tous les bénéfices tirés d’activités que l’administration fiscale ne peut
rattacher à une autre catégorie de bénéfices ou de revenus, comme :
•• les revenus de professions ou activités très diverses (agents
commerciaux, gérants libres de succursales, prêtres catholiques,
BNC non guérisseurs, cartomancie, prostitution, etc.) ;
professionnels •• des profits occasionnels ou accidentels ;
•• les revenus provenant de la sous-location d’immeubles nus ;
•• certains revenus spécifiques qualifiés de BNC par la loi et obéissant à
des règles particulières : droits d’auteur, opérations de Bourse, sommes
perçues par les arbitres sportifs, etc.
2. Territorialité
Si le titulaire des BNC a son domicile fiscal en France, il est imposé sur l’ensemble de ses
revenus non commerciaux de sources française et étrangère (sauf convention interna-
tionale dérogatoire).
Si le titulaire des BNC est domicilié hors de France, il n’est imposé en France que s’il y
réalise une activité professionnelle non commerciale.
3. Régimes d’imposition
Il existe deux régimes principaux d’imposition des BNC :
–– le régime de la déclaration contrôlée, applicable pour les contribuables dont les
recettes sont supérieures à 72 600 € HT ou, quelles que soient leurs recettes, pour
les professionnels ayant opté pour un régime réel de TVA (normal ou simplifié), ou de
certaines professions (officiers ministériel ou public) ;
–– le régime spécial micro-BNC, applicable aux autres cas (sauf option pour le régime de
la déclaration contrôlée).
Les sportifs, médecins conventionnés, sportifs, auteurs, artistes… sont soumis à des
règles particulières.
363
Partie 3 Impôt sur le revenu des particuliers et prélèvements sociaux
364
Chapitre 21 Revenus d’activité : TS, BNC et BA
4. Bénéfice imposable
Le bénéfice déterminé selon les règles exposées précédemment est imposé sur un
montant majoré si le contribuable n’a pas adhéré à une association de gestion agréée
(AGA) ou n’a pas fait appel à un professionnel de l’expertise comptable ayant conclu Comme pour les BIC,
les dons ne sont
une convention avec l’administration (règles similaires aux BIC chapitre 18). Cette généralement pas
majoration pour non-adhésion est en voie de suppression. Elle s’élève à : déduits du résultat
–– 15 % pour les revenus 2021 ; mais retenus
–– 10 % pour les revenus 2022 ; pour l’imputation
d’un crédit d’impôt.
–– 0 % à compter des revenus 2023.
5. Obligations déclaratives
Les contribuables placés sous le régime de la déclaration contrôlée doivent joindre à
leurs déclarations de revenus (n° 2042) un imprimé spécial n° 2035 accompagné de
deux annexes n° 2035 A et 2035 B.
Formulaire
Tous les contribuables doivent transmettre leur déclaration par voie électronique selon
n° 2035-SD (liasse) :
la procédure de transfert de données fiscales et comptables. http://dunod.link/p489bl9
365
Partie 3 Impôt sur le revenu des particuliers et prélèvements sociaux
Plus-values Imposées selon les mêmes modalités que dans le régime de la déclaration contrôlée.
et moins-values
Option possible
pour le régime de la Option de deux ans reconduite tacitement par période de deux ans.
déclaration contrôlée
(1)
Seuil applicable de 2020 à 2022.
366
Chapitre 21 Revenus d’activité : TS, BNC et BA
367
Partie 3 Impôt sur le revenu des particuliers et prélèvements sociaux
2. Régimes d’imposition
Trois régimes d’imposition s’appliquent selon la base des recettes effectivement encais-
sées pendant trois années civiles consécutives (tab. 21.8).
Tableau 21.8. Seuils d’application des trois régimes d’imposition (de 2020 à 2022)
L’option possible pour le régime « supérieur » est valable deux ans et reconduite taci-
tement pour la même période, sauf renonciation exercée avant le 1er février de l’année
suivant la période de deux ans.
Imposition des plus-values Les plus-values sont déterminées et imposées selon le régime des plus-
de cession values professionnelles en matière de BIC
368
Chapitre 21 Revenus d’activité : TS, BNC et BA
C Régimes réels
1. Principes de détermination du résultat fiscal
La détermination du résultat imposable s’effectue selon les règles applicables pour les
BIC, avec la comptabilisation des créances et dettes et non des recettes et dépenses, et
quelques particularités liées à la composition des actifs (terres, animaux, etc.).
Le régime simplifié se caractérise seulement par la simplification de certaines évalua-
tions, la possibilité de tenir une comptabilité de trésorerie avec bilan et des obligations
de déclaration allégées.
L’adhésion à un centre de gestion agréé donne les mêmes avantages fiscaux que dans le
cadre des BIC ( chapitre 18).
Divers régimes de faveur peuvent s’appliquer, sous certaines conditions et limites (abat-
tement en faveur de l’installation des agriculteurs, déduction pour investissement,
déduction pour aléas).
Déduction pour épargne de précaution (DEP). La déduction est subordonnée à
la constitution d’une épargne professionnelle pour au moins 50 % de la déduction
effectuée.
Le montant de la DEP est plafonné, par exercice de 12 mois, de manière progressive La DEP se substitue
selon le bénéfice : du 1er janvier 2019
au 31 décembre 2022
–– au montant du bénéfice imposable lorsqu’il est inférieur à 27 000 € ; aux déductions pour
–– à 27 000 € majorés de 30 % du bénéfice dépassant ce montant lorsqu’il est supérieur investissement (DPI)
ou égal à 27 000 € et inférieur à 50 000 € ; et pour aléas (DPA)
–– à 33 900 € majorés de 20 % du bénéfice excédant 50 000 € lorsqu’il est supérieur ou antérieures. Elle est plus
souple et plus attractive :
égal à cette dernière somme et inférieur à 75 000 € ; les exploitants peuvent
–– à 38 900 € majorés de 10 % du bénéfice excédant 75 000 € lorsqu’il est supérieur ou déduire un montant
égal à ce dernier montant et inférieur à 100 000 € ; plus important et
–– à 41 400 € lorsque le bénéfice imposable est supérieur à 100 000 €. utiliser les sommes
déduites sans condition
Les sommes déduites doivent être utilisées au cours des dix exercices suivants celui particulière sur
au cours duquel la DEP a été pratiquée pour faire face à des dépenses nécessitées par une durée plus longue.
369
Partie 3 Impôt sur le revenu des particuliers et prélèvements sociaux
Hypothèse 1 :
Après application de l’abattement de 10 % pour frais professionnels, le total des salaires
nets de Martine et Alexandre est égal à (19 000 + 8 000) × 90 % = 24 300 €, ce qui est
inférieur à 113 544 €.
Au final, le foyer est imposé sur 3 300 € de revenu global (24 300 € – 21 000 €).
Le déficit agricole de 21 000 € peut être imputé en totalité sur les 24 300 € de salaires
nets.
370
Chapitre 21 Revenus d’activité : TS, BNC et BA
Hypothèse 2 :
Même après application de l’abattement de 10 %, le total des salaires nets de Martine et
Alexandre est supérieur à 113 544 €, donc les déficits agricoles ne peuvent pas être impu-
tés sur le revenu global du foyer fiscal.
Le foyer est imposé sur 200 000 € de revenus et le déficit agricole de 21 000 € devra être
reporté sur les bénéfices agricoles de Jean des 6 années suivantes. ◗
4. Crédits d’impôt
Les exploitants agricoles peuvent bénéficier de divers crédits d’impôt spécifiques en plus
de ceux applicables aussi aux BIC ( chapitre 19), en faveur de l’agriculture biologique
ou pour tenir compte des dépenses de remplacement pour congés.
371
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Évaluer Maîtriser Préparer
les savoirs les compétences l’épreuve
1 Quiz
Vérifiez l’exactitude des propositions ci-après et justifiez-les.
Vrai Faux
1. Les fractions de CSG et CRDS non déductibles viennent augmenter
□ □
le salaire à déclarer par le contribuable.
2. Les salaires des dirigeants imposés dans la catégorie des traitements
et salaires subissent un abattement spécifique aux dirigeants □ □
de sociétés.
3. Les déficits industriels et commerciaux ne peuvent s’imputer
□ □
sur les autres catégories que s’ils sont professionnels.
4. Les bénéfices non commerciaux concernent, notamment,
□ □
les activités à prépondérance intellectuelle.
5. Les seuils permettant de déterminer le régime d’imposition
applicable aux bénéfices agricoles sont différents de ceux applicables □ □
aux BIC et BNC.
6. L’adhésion à un CGA ouvre droit à un crédit d’impôt égal aux deux tiers
□ □
des frais de comptabilité et d’adhésion au CGA, dans la limite de 915 €.
M. Firmin est pilote dans une grande compagnie nationale. Il a perçu au titre de l’année N
les revenus suivants :
– Salaire annuel : 86 800 €,
– Allocation pour frais d’emploi : 5 040 €.
M. Firmin peut justifier de 6 560 € de frais professionnels.
Indiquez les différentes possibilités qui s’offrent à M. Firmin pour déclarer ses revenus au
titre de l’année N. Vous ferez abstraction des prélèvements sociaux.
372
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
M. et Mme Gavariou ont créé, en N–2, une SARL dont ils possèdent respectivement
40 % et 10 % des parts (le reste du capital appartient à des tiers).
M. Gavariou est gérant de la société. À ce titre, il a perçu un salaire de 86 800 €. Il per-
çoit également une prime de responsabilité qui s’élève pour l’année à 4 000 € et une
allocation pour frais d’emploi de 7 600 € en N. M. Gavariou cotise volontairement à une
mutuelle privée. Il a versé à ce titre au cours de l’année 4 100 € qui ont été prélevés sur
son salaire.
Mme Gavariou est employée par la société comme représentant unique et les commissions
qu’elle a reçues se sont élevées à 58 700 €. Elle perçoit, en plus de ses commissions, une
allocation forfaitaire pour frais professionnels de 8 250 € par an. Par ailleurs, elle utilise, dans
le cadre de ses missions professionnelles, son véhicule personnel et a parcouru, dans l’année
pour des besoins strictement professionnels, une distance engendrant des frais estimés
– selon le barème kilométrique – à 13 370 €. Au cours de différentes missions, elle a déboursé
7 500 € de frais qui ne lui ont pas été remboursés mais dont elle possède les justificatifs.
Les rémunérations indiquées correspondent à un travail effectif et ne sont pas considé-
rées comme excessives. On ne tiendra pas compte de la CSG et de la CRDS.
1. Calculez le revenu net imposable au titre de l’année N dans la catégorie des traitements
et salaires de chacun des deux conjoints, en supposant qu’ils n’ont opté ni l’un ni l’autre
pour la déduction de leurs frais professionnels réels et en faisant abstraction des prélè-
vements sociaux.
2. Indiquez quelles seraient les conséquences sur le revenu imposable de Mme Gavariou
de l’option pour la déduction des frais réels.
Mme Milano est médecin généraliste et exploite un cabinet médical sous forme indivi-
duelle. Au titre de 2021, elle vous communique les renseignements suivants :
Recettes :
• Honoraires encaissés au cours de l’année : 178 000 €
• Honoraires rétrocédés par le docteur Roger pour les gardes de nuit assurées en rem-
placement par Mme Milano : 2 000 €
• Dividendes d’actions françaises inscrites au bilan : 6 000 €
373
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Dépenses :
• Loyers du cabinet : 9 500 €
• Cotisations sociales obligatoires : 8 500 €
• Rémunération brute annuelle de l’opérateur en radiologie : 17 400 €
• Redevance de crédit-bail concernant l’appareil de radiologie : 6 500 €
• Achats de diverses fournitures : 1 200 €
• Frais d’adhésion à l’AGA : 1 000 €
• Primes d’assurance :
– Locaux et matériels professionnels : 800 €
– Véhicule professionnel : 1 500 €
– Responsabilité professionnelle : 3 000 €
• Frais liés au véhicule : 1 000 €
• Frais de téléphone :
– Communications professionnelles : 600 €
– Communications privées : 200 €
• Don à la Ligue nationale contre le cancer : 400 €
Le véhicule, non polluant, utilisé par le docteur Milano a été acheté le 01/06/2019 pour
27 440 € TTC. Il est amortissable sur 5 ans (base fiscale : 18 300 € TTC). Cette voiture
est utilisée à hauteur de 50 % pour les besoins professionnels.
Un matériel de bureau a été acheté au comptant, le 01/10/2021, pour 800 € TTC. Il sera
amorti en linéaire sur 4 ans.
Calculez le BNC imposable de Mme Milano, au titre de 2021, ainsi que les réductions
d’impôt dont elle pourrait bénéficier.
M. et Mme Rueret sont agriculteurs dans le Gard. Leur activité porte sur la culture de
l’oignon doux des Cévennes. Ils commercialisent leur production auprès de revendeurs à
Rungis mais consacrent également une partie de leur activité à la production de confi-
ture d’oignons qu’ils vendent à une centrale d’achats d’une chaîne d’hypermarchés
(cette activité ne représente cependant pas plus de 20 % du CA purement agricole).
Les recettes des deux dernières années sont les suivantes :
Activité N–1 N
Ventes d’oignons 152 000 € 360 000 €
Ventes de confiture d’oignons 53 000 € 47 000 €
374
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
375
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
2. Dans l’hypothèse où l’administration fiscale estimerait que 2 000 € sur les 5 000 €
par mois envisagés sont excessifs par rapport au travail réellement effectué, indiquez
à M. Moullet quelles seraient les conséquences fiscales (dans les trois hypothèses
envisagées précédemment).
La SARL Sagot est une PME qui commercialise des accessoires automobiles.
À partir des informations du dossier documentaire, répondez aux questions ci-après.
376
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
La société est assujettie à l’impôt sur les sociétés, l’exercice comptable coïncide
avec l’année civile. La TVA est intégralement déductible. Les écritures comptables
conduisant à la détermination du résultat comptable avant impôt de l’exercice
N ont été régulièrement comptabilisées, ce résultat s’élève à 34 017 €. Le chiffre
d’affaires s’élève à 3 050 400 €.
La société a procédé au cours de l’exercice N aux cessions suivantes :
Amortis-
Prix
Date Date sements Prix
Éléments d’acquisition
d’acquisition de cession pratiqués de cession
HT
à la cession
Bâtiment 01/05/N–7 01/09/N 89 408 € 28 408 € 112 000 €
Voiture 01/06/N–1 30/03/N 24 000 € TTC 4 500 € (les 16 000 €
particulière amortisse- HT
ments fis-
caux ont été
calculés sur
une base de
18 300€)
Actions X (200) 05/09/N–4 15/10/N 14 000 € 12 400 €
Actions X (100) 12/10/N–1 15/10/N 6 400 € 6 200 €
L’entrepôt cédé a été construit par la société qui en a pris livraison « officiellement »
le 01/05/N–7.
La voiture vendue est le seul véhicule de tourisme possédé par l’entreprise.
La vente a été réalisée auprès d’un négociant en véhicules d’occasion et est
soumise à TVA.
Les actions X sont des actions que la société avait acquises pour prendre une
participation dans une autre société.
• La société a acquis, en N–1, 100 parts d’OPCVM (l’actif de ces OPCVM est représenté
par 30 % de valeurs françaises et 70 % de valeurs étrangères) :
– prix unitaire d’acquisition de ces titres à la date d’achat : 154 € ;
– prix au 31/12/N–1 : 158 € ;
– prix au 31/12/N : 165 €.
377
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
378
SYNTHÈSE
Revenus d’activité : TS, BNC et BA
Montant imposable =
Salaires nets + Prélèvements sociaux non déductibles
(2,4 % CSG + 0,5 % CRDS)
ou
Régime du forfait Régime des frais réels
10 % × Salaire imposable Montant des frais payés
Minimum : 442 € par le contribuable
Maximum : 12 652 € Les remboursements ou
allocations pour frais reçus
sont alors ajoutés au salaire
imposable
Rémunération imposable
379
CHAPITRE
22 Revenus du patrimoine :
RF et RCM
PROGRAMME
PLAN DU CHAPITRE
COURS : 1. Revenus fonciers (RF) • 2. Revenus de capitaux mobiliers (RCM)
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES : Évaluer les savoirs • Maîtriser les compétences
• Préparer l’épreuve
SYNTHÈSE
O utre les gains issus de leur activité professionnelle, les particuliers peuvent disposer
de revenus issus de placements d’épargne. Ainsi, ils sont susceptibles d’être taxés
au titre :
• des revenus de l’épargne à proprement parler :
– les revenus tirés de placements immobiliers : les « revenus fonciers »,
– les revenus tirés de placements financiers : les « revenus de capitaux mobiliers » ;
• des gains constatés lors de la cession de ces différents placements : les « plus-values
ou moins-values des particuliers » ( chapitre 23).
L’imposition de chacune de ces catégories obéit à des règles spécifiques, au titre de l’impôt
sur le revenu et des prélèvements sociaux.
MOTS-CLÉS
Prélèvement forfaitaire non libératoire • Prélèvement forfaitaire unique
• Prélèvements sociaux • Revenus de capitaux mobiliers • Revenus fonciers
Chapitre 22 Revenus du patrimoine : RF et RCM
381
Partie 3 Impôt sur le revenu des particuliers et prélèvements sociaux
Dépenses de réparation, Ces dépenses sont déductibles, sauf si elles concernent des dépenses
entretien ou amélioration de construction, de reconstruction ou d’agrandissement.
Primes d’assurance L’ensemble des primes d’assurance est déductible pour leur montant réel.
Charges récupérables Il s’agit des dépenses incombant normalement au locataire, que le propriétaire
non récupérées au départ a payées pour son compte et dont le remboursement n’a pas été effectué
du locataire au 31 décembre de l’année de son départ.
Taxes foncières et taxes Ces taxes sont déductibles pour la fraction restant à la charge du propriétaire
annexes (hors taxe d’enlèvement des ordures ménagères à la charge des locataires).
Il s’agit des intérêts payés au titre des emprunts contractés pour l’acquisition,
Intérêts des emprunts
la construction, la réparation, l’amélioration, la conservation d’un immeuble.
382
Chapitre 22 Revenus du patrimoine : RF et RCM
383
Partie 3 Impôt sur le revenu des particuliers et prélèvements sociaux
Déclaration. La déclaration des revenus fonciers est effectuée sur l’annexe n° 2044 de
la déclaration d’ensemble des revenus.
Assiette. L’assiette des prélèvements sociaux est constituée par le montant net impo-
sable (recettes après abattement dans le cas du micro-foncier, revenu net foncier dans
le cas du régime réel).
Taux et déductibilité. Les taux applicables sont :
–– la CSG au taux de 9,2 % ;
–– la CRDS au taux de 0,5 % ; Il s’agit d’une des rares
–– le prélèvement de solidarité de 7,5 % situations où les PS
ne sont pas prélevés
soit un total de 17,2 %. S’agissant de montants imposables au barème progressif de l’IR, à la source.
une fraction de 6,8 % de CSG est déductible.
Recouvrement. Qu’ils soient déterminés selon le régime réel ou le régime du
« micro-foncier », les revenus font l’objet d’un acompte (mensuel ou trimestriel) de
prélèvements sociaux qui intervient en même temps que le prélèvement à la source
d’IR et sur la même base. Les prélèvements sociaux sur les revenus du patrimoine,
dont le montant est établi au vu de la déclaration d’ensemble des revenus n° 2042,
sont recouvrés par voie de rôle selon les mêmes règles que l’impôt sur le revenu. Ils
figurent sur le même avis d’imposition que ce dernier, sous déduction des acomptes
provisionnels acquittés dans le cadre du prélèvement à la source des contributions
sociales.
Déductibilité. La fraction de CSG déductible l’est au titre de l’exercice de son paiement :
•• La fraction déductible de la CSG acquittée au cours de l’année N sur les acomptes est
déductible des revenus N (déclarés en N+1).
•• La fraction déductible de la CSG éventuellement acquittée au cours de l’année N+1
lors de la liquidation est déductible des revenus N+1 (déclarés en N+2).
EXERCICE 2
385
Partie 3 Impôt sur le revenu des particuliers et prélèvements sociaux
2. Revenus exonérés
Divers produits d’épargne sont exonérés :
•• d’IR et de PS : les intérêts des livrets A d’épargne, des livrets jeunes, des livrets de
développement durable et solidaire et certains revenus des plans d’épargne logement
– PEL (selon leur date d’ouverture notamment) ;
•• d’IR mais soumis aux PS : les intérêts et primes sur les comptes épargne logement
(CEL) et plan épargne logement (PEL) de moins de 12 ans, les produits, rentes via-
gères et primes d’épargne des plans d’épargne populaire (PEP), les gains nets des plans
d’épargne en actions (PEA), les produits de la participation des salariés, etc.
B Modalités d’imposition
1. Imposition en principe au prélèvement forfaitaire unique (PFU)
Champ d’application. Le prélèvement forfaitaire unique s’applique en principe à tous
L’imposition au PFU se les revenus de capitaux mobiliers : dividendes et assimilés et revenus de placements à
fait sur le montant brut ; revenus fixes (hors revenus exonérés).
il ne peut donc y avoir
de déficit dans ce cas. Assiette. Le PFU est en principe assis sur le montant brut des revenus. Mais les distribu-
tions dites « irrégulières » sont imposées à l’IR sur 125 % de leur montant, quel que soit
le mode d’imposition retenu (PFU ou barème progressif). Cette majoration d’assiette
n’est pas applicable pour les PS.
Le taux du PFNL est de Taux. L’IR est calculé au taux forfaitaire unique de 12,8 % auquel s’ajoutent les prélève-
12,8 % : l’alignement sur ments sociaux (de 17,2 %), d’où une taxation globale à 30 %, dite « flat tax ».
le taux du PFU revient en
pratique à s’acquitter de Modalités de l’imposition au titre de l’IR. L’imposition au titre de l’IR se fait en deux temps :
l’imposition à la source, •• Lors du versement des revenus, un acompte est prélevé sous la forme d’un prélève-
sauf en cas d’option pour ment forfaitaire non libératoire (PFNL) de 12,8 % par l’organisme payeur, au plus
le barème progressif.
tard le 15 du mois suivant le paiement des revenus.
386
Chapitre 22 Revenus du patrimoine : RF et RCM
•• L’année suivante, l’IR est liquidé (au taux du PFU) et le PFNL est déduit du solde dû. S’il
excède l’impôt dû, l’excédent du PFNL non imputé est restitué.
Parmi les exceptions au PFNL, mentionnons :
•• La dispense pour les contribuables appartenant à un foyer fiscal dont le revenu fiscal
de référence de l’avant-dernière année est inférieur à 50 000 € (contribuables céliba-
taires, veufs ou divorcés) ou 75 000 € (couples soumis à une imposition commune),
la demande doit être formulée avant le 30 novembre de l’année précédant le
versement.
•• La non-application du PFNL aux dividendes perçus par une entreprise et aux revenus
afférents à des titres détenus dans un PEA, ainsi qu’aux revenus payés par une per-
sonne établie hors de France.
Modalités de l’imposition au titre des PS. Les revenus sont retenus pour leur montant
brut versé (c’est-à-dire pour le montant imposable à l’IR, hors majoration de 25 % appli-
cable pour certains revenus). Les PS sont calculés au taux global de 17,2 % et prélevés à
la source par l’organisme payeur. Les revenus n’étant pas taxés au barème progressif de
l’IR, aucune fraction de CSG n’est déductible.
2. Option pour le barème progressif
Les contribuables y ayant intérêt peuvent opter pour l’imposition selon le barème pro-
gressif de l’impôt sur le revenu et les modalités suivantes :
➡ Modalités de l’option. Cette option est globale et porte sur l’ensemble des revenus
de l’année éligibles au PFU (les revenus mobiliers mais aussi plus-values sur titres,
chapitre 23) de l ’ensemble du foyer fiscal concerné. Elle est exercée chaque année lors
du dépôt de la déclaration de revenus et au plus tard avant la date limite de déclaration.
➡ Imposition à l’IR. L’imposition au barème progressif se fait sur le montant net du
revenu, avec des corrections :
•• abattement de 40 % sur les dividendes régulièrement versés (non limité dans son
montant, appliqué aux montants versés par les sociétés françaises et celles ayant leur
siège dans l’UE ou dans un État ayant conclu une convention avec la France) ;
•• déduction des frais d’acquisition et conservations des titres :
–– frais d’encaissement (mais ils sont souvent déjà déduits des montants communi-
qués par les établissements financiers),
–– frais et charges supportés pour l’acquisition ou la conservation des revenus impo-
sables (frais de garde des titres, location de coffres, etc.).
Le recouvrement de l’impôt s’effectue en deux temps, comme dans le cadre de l’impo
sition au PFU :
–– lors de leur versement, les revenus sont soumis au prélèvement forfaitaire non libé-
ratoire (PFNL) de 12,8 % (majorés des 17,2 % de PS) dans les conditions et sous
réserve des exceptions précédemment évoquées ;
–– l’année suivante, ils sont soumis au barème progressif de l’impôt et le PFNL est
déduit lors de la liquidation de l’IR.
Les déficits constatés (frais et charges supérieurs au montant du revenu brut) ne sont
pas imputables sur le revenu global. Ils peuvent cependant être imputés sur les reve-
nus de même nature des 6 années suivantes.
387
Partie 3 Impôt sur le revenu des particuliers et prélèvements sociaux
➡ Imposition aux PS. En matière de prélèvements sociaux (PS), les revenus sont rete-
nus avant déduction :
–– des charges éventuellement admises en déduction pour l’IR ;
L’option en matière –– de l’abattement de 40 % sur les dividendes.
d’impôt sur le revenu
est donc sans incidence Les PS sont calculés et acquittés selon les mêmes modalités qu’en cas d’application du
sur les prélèvements PFU : au taux de 17,2 % et prélevés à la source par l’organisme payeur.
sociaux. Les revenus étant taxés au barème progressif, la fraction de 6,8 % de la CSG (sur les
9,2 %) est déductible du revenu global de l’année de perception.
Rendez-vous
MÉTHODE
Imposer à l’IR des revenus de capitaux mobiliers perçus en N
• En N : PFNL de 12,8 %
Les produits de cession
de ces capitaux mobiliers
• En N+1 :
sont imposables – imposition au PFU de 12,8 % (sans abattement, sans déduction de charges ni de
dans la catégorie des CSG) ou, sur option, imposition au barème progressif (abattement de 40 % pour
plus-values et moins- les dividendes, déductibilité de certaines charges et de 6,8 % de la CSG)
values des particuliers
( chapitre 23). – imputation du PFNL
– restitution en cas d’excédent ou complément de versement
Exemple
◗◗ M. Phylaud est président du conseil d’administration de la SA Phylaud soumise à l’IS.
Il possède 1 000 actions de sa société, soit 30 % du capital. Il dispose d’un compte courant
d’associé ouvert dans les comptes de la société.
L’assemblée générale a décidé de verser, au titre de l’année 2021, un dividende de 50 € par
action. Il a également perçu 9 500 € au titre de la rémunération de son activité d’admi-
nistrateur.
Par ailleurs, M. Phylaud a bénéficié de 22 000 € de rémunérations « excessives » qui ont
été réintégrées au bénéfice imposable.
Revenus imposables au titre de l’IR
• dividendes bruts : 1 000 × 50 = 50 000 €
• rémunération excessive : 22 000 × 125 % = 27 500 €
• rémunération de l’activité d’administrateur : 9 500 €
Total : 87 000 €
Revenus imposables au titre des PS : les mêmes éléments sont repris, sauf la majoration
de 125 % pour la distribution irrégulière. Soit un montant de : 50 000 + 22 000 + 9 500
= 81 500 €.
388
Chapitre 22 Revenus du patrimoine : RF et RCM
Modalités d’imposition
En 2021, lors de la perception des revenus, et sauf dispense particulière pour les revenus
modestes, tous ces revenus sont obligatoirement soumis :
• au PFNL de 12,8 % : 87 000 × 12,8 % = 11 136 €
• au prélèvement à la source des PS au taux de 17,2 % : 81 500 × 17,2 % = 14 018 €
soit un prélèvement à la source total de 25 154 €.
En 2022, lors de sa déclaration de revenus 2021, le contribuable aura le choix entre deux
modalités d’imposition :
Hypothèse 1 : régime du PFU
Les revenus sont en principe soumis au PFU de 12,8 % dans le cadre de l’imposition globale
de 2021 ; l’impôt est alors diminué du PFNL acquitté en 2021. Le PFNL et le PFU s’établis-
sant au même taux, Il n’y a pas d’impôt ni de charges déductibles supplémentaires liées à
ces revenus.
Hypothèse 2 : option pour le barème progressif (option exercée globalement par le foyer fiscal
et pour toutes les catégories de revenus visées)
Seuls les dividendes, distributions régulières, bénéficient de l’abattement de 40 %.
Revenus imposables dans la catégorie des revenus mobiliers :
• dividendes d’actions bénéficiant de l’abattement : 50 000 × 60 % = 30 000 €
• rémunération excessive : 22 000 × 125 % = 27 500 €
• rémunération de l’activité d’administrateur : 9 500 €
Total : 67 000 €
Par ailleurs, une fraction de la CSG acquittée (6,8 % des 9,2 %) est alors déductible du
revenu global.
Ces éléments sont intégrés au revenu global et l’impôt sur le revenu est calculé en appli-
quant le barème. Le PFNL acquitté en 2021 est déduit de l’IR dû. Le « taux marginal »
est le taux de la tranche
Conclusion. Le calcul doit être effectué au cas par cas pour identifier la solution la plus maximale d’imposition
avantageuse pour le contribuable. Mais en principe, le PFU est plus intéressant, sauf si le atteinte par le foyer
fiscal.
foyer fiscal est taxé au taux marginal de 14 %. ◗
EXERCICE 3 • EXERCICE 4 • SITUATION PRATIQUE 5
389
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Évaluer Maîtriser Préparer
les savoirs les compétences l’épreuve
1 QCM
Pour chaque proposition, une ou plusieurs réponses sont possibles. Justifiez-les.
1. Les revenus de capitaux mobiliers regroupent :
a. les dividendes perçus. □
b. les produits de la vente des obligations et actions. □
c. la rémunération d’activité d’administrateur perçue par le contribuable
uniquement pour la fraction déductible pour la société qui les consent. □
d. l’intégralité de la rémunération d’activité d’administrateur perçue
par le contribuable. □
2. Les revenus de capitaux mobiliers :
a. sont soumis aux prélèvements sociaux pour 17,2 %. □
b. peuvent subir un prélèvement à la source non libératoire à valeur
d’acompte d’IR pour 12,8 %. □
c. peuvent faire l’objet d’un prélèvement forfaitaire unique de 12,8 %
au titre de l’IR. □
3. Les revenus fonciers :
a. sont constitués des locations d’immeubles meublés et non meublés. □
b. concernent également les parts de SCI. □
c. subissent des prélèvements sociaux de 17,2 % à la source. □
4. Les revenus fonciers :
a. peuvent se calculer sur chaque bien selon la méthode réelle
ou celle du micro, au choix du contribuable. □
b. sont calculés de manière indépendante pour chaque bien avant d’être
additionnés pour donner le revenu foncier imposable de l’année. □
c. peuvent donner lieu à un déficit imputable uniquement sur les revenus
fonciers des années suivantes. □
390
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
M. et Mme Fournier possèdent également des parts dans une société civile immobilière
(SCI) non soumise à l’IS. La part des bénéfices revenant à M. et Mme Fournier au titre de
N s’élève à 1 200 €.
1. Indiquez le régime selon lequel le revenu net foncier du foyer fiscal Fournier doit être
déterminé.
2. Déterminez le revenu net imposable dans la catégorie des revenus fonciers pour
l’année N.
3. Précisez à M. et Mme Fournier les obligations déclaratives en matière de revenus
fonciers.
391
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
3 SA Palpeux ★★★
Compétences attendues • Calculer et justifier le montant du revenu imposable
selon sa catégorie : déterminer les revenus imposables
dans la catégorie des revenus de capitaux mobiliers
• Expliquer et calculer le montant déductible de la CSG et
les modalités de déduction
Yazied Palpeux dirige une société anonyme française non cotée, au capital de 160 000 €
(intégralement libéré), dont il possède 30 % des actions.
Au cours de l’année N, il a laissé en compte courant ordinaire dans cette société la
somme de 80 000 €. Ce compte courant est rémunéré au taux de 3 %. Ayant une situa-
tion financière dégradée, la SA Palpeux n’a pas distribué de dividendes.
Par ailleurs, Yazied Palpeux possède un portefeuille de titres dont les revenus perçus
sont les suivants (hors crédit d’impôt) :
– intérêts d’obligations émises en N–14 : 800 €
– primes de remboursement nettes des obligations émises en N–14 : 500 €
– intérêts d’obligations émises en N–8 : 2 400 €
Le taux maximum de déduction des intérêts des comptes courants est de 2 % par
hypothèse.
1. Calculez le montant imposable au titre de N correspondant à ces différents revenus
mobiliers perçus.
2. Précisez les modalités de paiement de ces impositions.
2. M. et Mme Méar sont chacun titulaires d’un livret de développement durable d’un
montant unitaire de 11 500 €. Chaque livret a été crédité d’un montant de 86,25 €
d’intérêts (taux de 0,75 %).
392
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
3. Mme Méar est titulaire d’un livret A d’un montant de 21 000 €. 157,50 € d’intérêts lui
ont été attribués (taux de 0,75 %).
4. M. et Mme Méar sont porteurs d’obligations et d’OPCVM :
Intérêts nets encaissés
Obligations
au cours de l’année N (€)
Obligations Lepar émises en N–10 1 500
SICAV obligataires françaises émises en N–10 800
5. Un compte à terme ouvert en N–11 est arrivé à échéance en N. M. et Mme Méar n’ont
pas prorogé ce compte. Sa clôture est intervenue le 01/09/N et les intérêts impo-
sables pour l’année N sont de 1 936 €.
Déterminez le revenu net imposable dans la catégorie des revenus de capitaux mobiliers,
pour l’année N, en cas d’option pour l’imposition des RCM au barème progressif de l’IR.
393
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Missions
1. Déterminez le montant imposable en N dans la catégorie des RCM en cas d’option pour
l’imposition au barème de l’IR.
2. Calculez le montant des prélèvements sociaux sur ces revenus.
3. Précisez, dans les deux cas (imposition au barème ou PFU), les modalités de paiement
de ces impositions.
394
SYNTHÈSE
Revenus du patrimoine : RF et RCM
Lors de la perception en N :
• Prélèvement forfaitaire à la source non libératoire d’IR (PFNL) : 12,8 %
• Prélèvement à la source libératoire de 17,2 % de prélèvements sociaux (PS)
Revenus de capitaux mobiliers
395
CHAPITRE
23 Plus-values
des particuliers (PVP)
PROGRAMME
PRÉREQUIS
• Principes généraux relatifs à l’IR (chapitre 20)
• Plus-values et moins-values des BIC (chapitre 12)
PLAN DU CHAPITRE
COURS : 1. Plus-values immobilières • 2. Plus-values sur biens meubles
• 3. Plus-values sur valeurs mobilières et droits sociaux
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES : Évaluer les savoirs • Maîtriser les compétences
• Préparer l’épreuve
SYNTHÈSE
MOTS-CLÉS
Plus-values des particuliers • Prélèvements sociaux • Prix d’acquisition • PFU
• Prix de cession
Chapitre 23 Plus-values des particuliers (PVP)
1 Plus-values immobilières
A Opérations imposables
1. Principes d’imposition
Sont visées les cessions à titre onéreux d’immeubles bâtis ou non bâtis (usufruit, nue-
Contrairement aux
propriété) réalisées par une personne physique dans le cadre de la gestion de son patri- deux autres natures
moine privé, soit directement, soit indirectement au travers d’une société de personnes de plus-values, c’est
relevant de l’IR. Si l’immeuble est inscrit à l’actif du bilan d’une entreprise, la plus-value le lieu de situation
réalisée lors de la cession est imposable selon le régime des plus-values et moins-values de l’immeuble
qui conditionne
professionnelles ( chapitre 12). l’imposition en France,
Ne sont imposées en France que les plus-values visant des immeubles situés en France, et non le domicile fiscal
du cédant.
que le cédant soit fiscalement domicilié en France ou non (sauf application de conven-
tion internationale).
2. Opérations exonérées
La loi prévoit des cas d’exonération suivant la situation de la personne cédante et/ou du
bien cédé (tab. 23.1).
•• Le prix de cession correspond au prix de vente diminué des frais supportés par le ven-
deur (frais de certification, etc.). Si le bien est cédé contre une rente viagère, on retient
sa valeur en capital.
•• Le prix d’acquisition est le prix d’achat stipulé dans l’acte, majoré :
–– des frais d’achat (réels ou estimés à 7,5 % du prix d’achat) ;
397
Partie 3 Impôt sur le revenu des particuliers et prélèvements sociaux
–– des dépenses pour travaux réalisés par une entreprise et sur justificatifs (réelles ou
estimées à 15 % du prix d’acquisition pour les biens cédés après au moins 5 ans de
détention).
Exemple
◗◗ Un particulier cède une résidence secondaire.
• Date d’acquisition : 01/07/N–11.
• Prix d’achat : 156 000 €.
• Travaux réalisés en N–9 (réfection d’une partie du toit) : 15 000 €.
• Travaux réalisés en N–5 (changement de la chaudière) : 7 500 €.
• Date de cession : 18/09/N.
• Prix de cession : 384 000 €.
Montant de la plus-value brute :
• Prix de cession : 384 000 €
• Prix d’achat : – 156 000 €
• Frais d’acquisition (forfait de 7,5 %) : – 11 700 €
• Majoration pour travaux : le forfait de 15 % est plus intéressant que le montant réel
des travaux : – 23 400 €
Plus-value brute : 192 900 € ◗
L’abattement se calcule
2. Calcul de la plus-value nette imposable
par période complète La plus-value brute est diminuée d’un abattement pour durée de détention, qui diffère
de 12 mois, en faisant pour le calcul de la base imposable à l’IR et aux PS (tab. 23.2).
abstraction des fractions
d’années. Tableau 23.2. Abattements pour durée de détention applicables en matière immobilière
398
Chapitre 23 Plus-values des particuliers (PVP)
Exemple (suite)
◗◗ Date d’acquisition : 01/07/N–11
• Date de cession : 18/09/N.
La différence de calcul
• Plus-value brute : 192 900 € des abattements conduit
à un niveau global
Détention pendant 11 années complètes, d’où abattement au titre de : 11 – 5, soit 6 années d’imposition (IR + PS)
au-delà de la cinquième. variable selon le temps
• Abattement pour durée de détention (IR) : 6 % × 6 = 36 % : 69 444,00 € de détention.
Attention : une
Plus-value nette imposable au titre de l’IR : 123 456,00 € plus-value peut être
• Abattement pour durée de détention (PS) : 1,65 % × 6 = 9,90 % : 19 097,10 € exonérée d’IR mais
soumise aux PS (entre
Plus-value nette imposable au titre des PS : 173 802,90 € ◗ la 23e et la 29e année
de détention).
C Modalités d’imposition
1. Imposition des plus-values à l’IR et aux prélèvements sociaux
Le fait générateur de l’imposition est constitué par l’acte de cession.
•• Au titre de l’IR, la plus-value imposable est taxée au taux proportionnel de 19 %.
•• Les prélèvements sociaux (PS) s’appliquent au titre des revenus de placement au taux
de 17,2 %. Comme les sommes ne sont pas imposées au titre de l’IR au barème pro-
gressif, aucune fraction de CSG n’est déductible.
Le taux global proportionnel d’imposition est donc de 36,2 %.
Exemple (suite)
◗◗ • Plus-value brute : 192 900 €
• Plus-value nette imposable au titre de l’IR : 123 456,00 €
• Plus-value nette imposable au titre des PS : 173 802,90 €
Imposition au titre de l’IR : 123 456 × 19 % = 23 456,64 €
Imposition au titre des PS : 173 802,90 × 17,2 % = 29 894,10 € ◗
2. Imputation des moins-values
Aucune imputation des moins-values immobilières n’est possible (ni sur des plus-values
de même nature, ni sur le revenu global).
3. Taxe sur les plus-values immobilières élevées
Un mécanisme de surtaxation s’applique aux plus-values immobilières d’un montant
imposable, après abattement pour durée de détention, supérieur à 50 000 €.
En sont exonérées les plus-values sur terrains à bâtir et les plus-values exonérées (rési-
dences principales notamment).
La taxe s’applique à un taux variant selon le montant de la plus-value, un système de
décote étant prévu pour éviter les effets de seuil (tab. 23.3).
399
Partie 3 Impôt sur le revenu des particuliers et prélèvements sociaux
Exemple (suite)
◗◗ Plus-value nette imposable au titre de l’IR : 123 456,00 €
Sur-taxation (PV compris entre 110 000 et 150 000 €) : 123 456 × 3 % = 3 703,68 €
Imposition totale : 23 457 (IR) + 3 704 (surtaxation) + 29 894 (PS) = 57 055 ◗
4. Obligations déclaratives et paiement
La cession d’un bien immobilier est constatée par acte notarié. Dans la plupart des cas,
le notaire déclare et paie pour le compte du contribuable l’IR et les PS exigibles.
La plus-value fait l’objet d’une déclaration spécifique. Les plus-values d’un montant
supérieur à 50 000 € font l’objet d’un formulaire supplémentaire pour la liquidation de
la taxation supplémentaire.
EXERCICE 2 • EXERCICE 3
400
Chapitre 23 Plus-values des particuliers (PVP)
3. Opérations taxées
Cette imposition est en principe assez rare, d’autant que :
–– les plus-values réalisées lors de la cession de biens meubles figurant à l’actif d’une
entreprise sont imposées au titre des plus-values ou moins-values professionnelles
( chapitre 12) ;
–– les plus-values sur les cessions des droits sociaux relèvent d’un régime particulier ;
–– les plus-values réalisées lors de la vente de métaux et objets précieux sont soumises
à une taxation forfaitaire.
Exemple
◗◗Les cessions de navires de plaisance, de chevaux de course ou encore de certains alcools
constituent autant d’opérations imposables aux plus-values sur biens mobiliers. ◗
C Modalités d’imposition
1. Imposition des plus-values à l’IR et aux prélèvements sociaux
Le fait générateur de l’imposition est constitué par l’acte de cession.
•• Au titre de l’IR, la plus-value imposable est taxée au taux proportionnel de 19 %.
•• Les prélèvements sociaux s’appliquent au titre des revenus de placement au taux de
17,2 %. Comme les sommes ne sont pas imposées au titre de l’IR au barème progressif,
aucune fraction de CSG n’est déductible.
Le taux global proportionnel d’imposition est donc de 36,2 % (comme pour les plus-
values immobilières).
2. Imputation des moins-values
Une moins-value est imputable sur les plus-values de même nature des dix années suivantes.
401
Partie 3 Impôt sur le revenu des particuliers et prélèvements sociaux
Dans le cas de la cession d’une série de titres de même nature acquis à des prix diffé-
rents, le prix d’achat du lot cédé est apprécié en retenant la moyenne pondérée des prix
d’acquisition des titres.
Dans le cas d’une acquisition à titre gratuit, c’est la valeur retenue pour la succession ou
donation qui est reprise.
402
Chapitre 23 Plus-values des particuliers (PVP)
Tableau 23.4. Conditions et modalités de l’abattement pour départ à la retraite des dirigeants
403
Partie 3 Impôt sur le revenu des particuliers et prélèvements sociaux
C Modalités d’imposition
1. Principe : le prélèvement forfaitaire unique (PFU)
Assiette. Le PFU est appliqué sur le montant du gain net subsistant après l’imputation
des pertes et, le cas échéant, de l’abattement fixe pour les dirigeants partant à la retraite
(sans aucun abattement pour durée de détention).
Impôt sur le revenu. Les plus-values sur titres sont soumises à un taux proportionnel
de 12,8 %.
Prélèvements sociaux. Ces revenus sont soumis aux PS dans la catégorie des revenus
du patrimoine, au taux de 17,2 % (conduisant à une imposition totale de 30 % dite
« flat tax »). Aucune fraction de CSG n’est déductible sous ce régime. Les PS ne sont
pas acquittés par voie de prélèvement à la source mais par avis après la déclaration de
revenus.
2. Option pour le barème progressif
Les contribuables y ayant intérêt peuvent toutefois opter pour l’imposition selon le
barème progressif de l’impôt sur le revenu.
Modalités. Cette option est globale et porte sur l’ensemble des revenus de l’année
éligibles au PFU (les plus-values sur titres mais aussi les revenus de capitaux mobi-
liers chapitre 22) de l’ensemble du foyer fiscal concerné. Elle est exercée chaque
année lors du dépôt de la déclaration de revenus et au plus tard avant la date limite
NOTRE CONSEIL de déclaration.
N’oubliez pas que Impôt sur le revenu. Lorsque les titres ont été acquis avant le 1er janvier 2018 et qu’ils
les plus-values sur ont été détenus au moins 2 ans, un abattement pour durée de détention est applicable
valeurs mobilières (tab. 23.5) :
et droits sociaux •• Calculé selon les règles de droit commun.
et les plus-values sur
revenus mobiliers
•• Ou majoré pour les cessions de titres de PME souscrits ou acquis dans les 10 ans de sa
création.
sont imposées
de manière L’abattement pour durée de détention s’applique au gain net (sans abattement pour
comparable. départ en retraite) et la durée de détention se décompte à partir de la date d’acquisition
des titres, en appliquant la règle du « premier entré, premier sorti ». Le montant après
abattement est intégré au revenu global soumis au barème progressif.
404
Chapitre 23 Plus-values des particuliers (PVP)
Rendez-vous
MÉTHODE
Vérifier l’éligibilité à un abattement
• L’abattement pour durée de détention (qu’il soit de droit commun ou renforcé) :
– ne s’applique qu’en cas d’imposition au barème progressif ;
– est incompatible avec l’abattement fixe pour départ en retraite : le contribuable
doit choisir.
• Tous les abattements ne concernent que l’IR : les prélèvements sociaux
s’appliquent sur le gain net avant ces abattements, quelle que soit l’option retenue
en matière d’IR.
405
Partie 3 Impôt sur le revenu des particuliers et prélèvements sociaux
406
Chapitre 23 Plus-values des particuliers (PVP)
SITUATION PRATIQUE 3
407
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Évaluer Maîtriser Préparer
les savoirs les compétences l’épreuve
1 QCM
Pour chaque proposition, une ou plusieurs réponses sont possibles. Justifiez-les.
1. Les plus-values des particuliers réalisées sur des immeubles sont :
a. soumises au barème progressif de l’impôt sur le revenu. □
b. soumises aux prélèvements sociaux sur la même assiette
que l’impôt sur le revenu. □
c. déclarées et imposées par l’intermédiaire du notaire. □
2. L’assiette des plus-values des particuliers sur immeubles :
a. est identique pour le calcul de l’imposition à 19 %
et celui de l’imposition aux prélèvements sociaux. □
b. dépend des frais engagés sur l’immeuble pour son acquisition,
son entretien et sa cession. □
c. est identique pour le calcul de l’imposition à 19 % et pour le calcul
de la surtaxation. □
3. Les plus-values des particuliers réalisées sur des droits sociaux :
a. peuvent être soumises au barème progressif de l’impôt sur le revenu. □
b. sont soumises aux prélèvements sociaux sur la même assiette
que l’impôt sur le revenu. □
c. sont toujours déclarées et imposées par l’intermédiaire de la banque. □
4. Le prélèvement forfaitaire unique sur les plus-values :
a. peut s’appliquer à toutes les plus-values réalisées par les particuliers. □
b. ne permet pas de bénéficier des abattements pour durée de détention
applicables aux cessions de droits sociaux. □
c. n’est pas intéressant pour les foyers fiscaux imposés à un taux marginal élevé. □
408
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
409
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
En vous basant sur vos connaissances et sur le document ci-après, répondez aux
questions portant sur la situation de Sébastien Pastello.
Missions
1. Déterminez le montant de la plus-value imposable sur la cession de l’appartement.
Précisez le taux d’imposition de la plus-value.
2. Déterminez les incidences fiscales de la cession de valeurs mobilières sur l’imposition
des revenus de N, sachant que les époux Pastello n’ont pas opté pour l’imposition au
barème progressif de l’IR.
3. Calculez le revenu net foncier pour l’année N.
410
SYNTHÈSE
Plus-values des particuliers (PVP)
MV non imputables
411
CHAPITRE
24 Impôt sur le revenu :
liquidation et paiement
PROGRAMME
PLAN DU CHAPITRE
COURS : 1. Détermination du revenu net imposable • 2. Liquidation de l’impôt sur le
revenu • 3. Établissement et paiement de l’impôt sur le revenu
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES : Évaluer les savoirs • Maîtriser les compétences
• Préparer l’épreuve
SYNTHÈSE
L e prélèvement de l’impôt sur le revenu à la source est effectif depuis le 1er janvier 2019.
Il vise à supprimer le décalage entre la perception des revenus et leur imposition, à intégrer
plus rapidement les changements de situations et à mieux répartir la perception de l’impôt
sur l’année. Cette réforme se substitue au régime du versement des acomptes provision-
nels et à celui de la mensualisation, mais elle ne modifie pas les règles de calcul de l’impôt
sur le revenu. Par ailleurs, l’obligation de déposer une déclaration des revenus de l’année N
en N+1 demeure en principe, notamment pour permettre l’imposition définitive globale
de l’ensemble des revenus et la prise en compte des réductions et crédits d’impôt même si
certains contribuables peuvent se contenter d’une validation tacite depuis 2020.
MOTS-CLÉS
Crédit d’impôt • Enfant à charge • Parts du foyer fiscal • Pension alimentaire
• Prélèvement à la source • Quotient familial • Réduction d’impôt • Revenu brut global
• Revenu net global • Revenu brut imposable • Rôle d’imposition • Télédéclaration
Chapitre 24 Impôt sur le revenu : liquidation et paiement
(1)
Après imputation éventuelle des déficits (selon les règles applicables à chaque catégorie) et à l’exception des revenus
imposés à un taux proportionnel (dont l’imposition fait l’objet d’un calcul séparé) : plus-values sur biens meubles et
immeubles, revenus mobiliers et plus-values sur droits sociaux imposés à la flat tax.
Le revenu net imposable s’obtient donc à partir du revenu brut global après déduction
éventuelle :
–– des charges dont l’imputation sur le revenu global est autorisée par la loi ;
–– des abattements, accordés en vertu de situations particulières. Le prélèvement à la
source n’a pas d’impact
sur la méthode de calcul
B Charges déductibles du revenu global de l’IR (seulement sur les
modalités de paiement).
Des charges peuvent être admises en déduction du revenu global, si quatre conditions
sont simultanément respectées :
–– leur déduction est prévue par la loi (tab. 24.1) ;
–– elles n’ont pas déjà été déduites du revenu d’une catégorie ;
–– elles ont été payées au cours de l’année d’imposition ;
–– elles sont portées sur la déclaration générale des revenus et peuvent être justifiées.
413
Partie 3 Impôt sur le revenu des particuliers et prélèvements sociaux
(1)
Ces charges ne donnent lieu à déduction, sous conditions, que si leurs bénéficiaires (dont la liste est ici exhaustive) ne
font pas partie du foyer fiscal. À défaut, il y a éventuellement lieu d’appliquer un abattement (tab. 14.2) et non la déduction
de charges.
414
Chapitre 24 Impôt sur le revenu : liquidation et paiement
Exemple
◗◗M. et Mme Sibelle sont mariés et n’ont pas d’enfant. M. Sibelle exerce la profession de
commerçant et tient un magasin de confection. Il est adhérent à un centre de gestion
agréé.
Au cours de l’année, il a réalisé un bénéfice de 108 000 € redressant ainsi le mauvais résul-
tat de l’exercice précédent soldé par un déficit de 11 100 € qui n’a pas été imputé.
Mme Sibelle est salariée. Elle a perçu au cours de l’année écoulée un total de 46 000 € de
salaires. Elle bénéficie à ce titre de l’abattement forfaitaire pour frais professionnels de
10 %.
Les époux Sibelle hébergent en permanence sous leur toit la mère de Mme Sibelle qui est
âgée de 85 ans et ne bénéficie d’aucune ressource.
1. Revenus catégoriels nets
• Bénéfices industriels et commerciaux nets : 108 000 €
• Salaires nets : 46 000 € – 4 600 € = 41 400 €
• Revenu global brut : 149 400 €
2. Revenu imposable du foyer fiscal
Il doit tenir compte du report du déficit de 11 100 € ainsi que des frais d’accueil de la mère
de Mme Sibelle qui a plus de 75 ans et vit sous leur toit.
• Revenu global brut : 149 400 €
• Frais d’accueil d’une personne âgée : – 3 542 €
• Imputation du déficit : – 11 100 €
• Revenu net imposable : 134 758 € ◗
EXERCICE 2
415
Partie 3 Impôt sur le revenu des particuliers et prélèvements sociaux
Rendez-vous
MÉTHODE
Calculer l’impôt sur le revenu
1. Déterminer le « quotient familial », c’est-à-dire le revenu imposable pour une
Le calcul de l’impôt
part :
présenté est effectué
Quotient familial = Revenu imposable / Nombre de parts = R / N
par les services fiscaux
et signifié
au contribuable par
2. Calculer l’impôt correspondant à une part en appliquant le barème fiscal (i).
un avis d’imposition 3. Calculer l’impôt brut du foyer fiscal :
(extrait de rôle).
Les contribuables n’ont Impôt brut = i × N
pas à effectuer de calcul.
•• vivant seul au 31 décembre 1 2 2,5 3,5 4,5 0,5 part supplémentaire à compter
de la 1re personne à charge
(ou même sans enfant à charge
sous conditions, notamment d’avoir
élevé au moins un enfant pendant
au moins 5 ans)
•• ne vivant pas seul 1 1,5 2 3 4 absence de part supplémentaire
au 31 décembre si concubinage
416
Chapitre 24 Impôt sur le revenu : liquidation et paiement
On compte une majoration de 0,5 part pour toute personne titulaire d’une carte d’in-
validité. Les enfants chargés de famille rattachés au foyer fiscal de leurs parents ne
comptent pas dans les parts.
En cas de séparation ou de divorce, les enfants faisant l’objet d’une garde alternée
entraînent un partage de l’avantage du quotient familial entre les parents.
Tableau 24.4. Tableau de calcul de l’impôt par tranches applicable aux revenus 2021
Quotient familial (revenu imposable pour une part) Taux d’imposition (%)
Exemple
◗◗Le revenu imposable pour l’année 2021 d’un couple marié ayant trois enfants (bénéficiant
à ce titre de 4 parts) s’élève à 72 824 €.
Le revenu imposable par part est donc égal à : 72 824/4 = 18 206 €.
417
Partie 3 Impôt sur le revenu des particuliers et prélèvements sociaux
NOTRE CONSEIL
Tableau 24.5. Tableau des formules directes de calcul de l’impôt sur les revenus 2021
418
Chapitre 24 Impôt sur le revenu : liquidation et paiement
Exemple
◗◗ Un couple marié ayant 2 enfants à charge (3 parts au total) a disposé au cours de l’année
2021 d’un revenu imposable de 120 000 € (soit 120 000/3 = 40 000 € par part).
• Impôt brut correspondant à l’application du barème : (120 000 × 0,30) – (6 078,05 × 3) =
17 766 €.
• Si les enfants n’étaient pas à charge, l’impôt serait calculé sur la base de deux parts
(120 000/2 = 60 000 €) : (120 000 × 0,30) – (6 078,05 × 2) = 23 844 €.
• L’avantage résultant du quotient familial est de : 23 844 – 17 766 = 6 078 €.
• Avec une part, soit deux demi-parts supplémentaires, cet avantage est plafonné à
1 592 × 2 = 3 184 €.
• L’avantage est supérieur au plafond. L’impôt brut définitif s’élève alors à :
23 844 – 3 184 = 20 660 €. ◗
2. Décote
Ce mécanisme de lissage s’applique pour les foyers les plus modestes. Il permet d’at-
ténuer totalement ou partiellement les effets de l’entrée dans le barème progressif
(tab. 24.6).
419
Partie 3 Impôt sur le revenu des particuliers et prélèvements sociaux
NOTRE CONSEIL
Tableau 24.6. Mécanisme de la décote (pour l’imposition des revenus 2021)
Vous ne devez Ceux dont l’IR brut (IR) ne dépasse pas :
pas connaître par
Contribuables visés •• 1 746 € pour un contribuable seul
cœur ce dispositif
mais, à l’examen, •• 2 889 € pour 2 contribuables
vous devez
impérativement être
•• Contribuable seul : D = 790 – 45,25 % × IR
Calcul de la décote (D)
capable l’appliquer •• 2 contribuables : D = 1 307 – 45,25 % × IR
en vous appuyant
sur le dossier
documentaire. Exemple
◗◗ Un contribuable dont la cotisation d’impôt brut s’élève à 1 000 € bénéficie, au titre de
l’imposition des revenus de 2021, d’une décote égale à :
• 790 € – 45,25 % × 1 000 € = 337,50 €, s’il s’agit d’un contribuable célibataire ;
• 1 307 € – 45,25 % × 1 000 € = 854,50 € s’il s’agit d’un couple soumis à une imposition
commune.
L’impôt après décote s’élève à : 1 000 € – 337,50 € = 662,50 € (célibataire) ou 1 000 € –
854,50 € = 145,50 € (couple soumis à une imposition commune). ◗
3. Réductions d’impôt
Certaines charges, dont la liste est limitativement énumérée par la loi, ouvrent droit
à une réduction d’impôt sur le revenu (tab. 24.7). À la différence des crédits d’impôt,
l’administration fiscale ne procède à aucun remboursement affectant des réductions
d’impôt en cas d’excédent.
Ces réductions résultent de mesures plus ou moins conjoncturelles et complexes.
Leur prise en compte est soumise aux mêmes conditions de forme que les charges
déductibles du revenu global.
Tableau 24.7. Principales réductions d’impôt applicables à l’imposition des revenus 2021
420
Chapitre 24 Impôt sur le revenu : liquidation et paiement
Primes des contrats de « rente- 25 % Base limitée à 1 525 € + 300 € par enfant à charge.
survie » et d’« épargne-handicap »
Intérêts d’emprunt pour la reprise 25 % •• Base constituée des intérêts d’emprunts contractés
d’une PME jusqu’au 31/12/2011 pour acquérir des titres d’une PME,
sous conditions (conservation, quotité acquise, fonction
exercée…) et jusqu’à la fin de la durée de l’emprunt.
•• Base limitée à 20 000 € d’intérêts pour une personne
seule et à 40 000 € pour un couple.
421
Partie 3 Impôt sur le revenu des particuliers et prélèvements sociaux
Exemple
◗◗ Le revenu imposable de la famille Jubert est de 37 200 €. Au cours de l’année 2021, M. et
Mme Jubert ont versé :
Les dons effectués • 1 102 € aux Restaurants du Cœur ;
par les entreprises • 530 € à une association sportive reconnue d’intérêt général ;
relevant de l’IR ouvrent
droit à une réduction
• 760 € à la Fondation de France (organisme reconnu d’utilité publique).
d’impôt de 60 % des –– Le versement aux Restaurants du Cœur bénéficie d’une déduction égale à 75 % du don
versements effectués dans la limite de 1 000 € (plafond exceptionnel pour 2020 à 2023), soit : 1 000 × 75 % =
( chapitre 10) ; 750 €. Le surplus, 1 102 – 1 000 = 102 €, est déductible avec les autres dons.
le contribuable –– Les versements à l’association sportive et à la Fondation de France, ainsi que le solde du
doit choisir pour le
don aux Restaurants du Cœur, bénéficient d’une déduction de 66 % dans la limite de
même versement
entre la réduction 20 % du revenu imposable, soit : 37 200 × 20 % = 7 440 €.
d’impôt prévue pour Le total des dons étant de : 530 + 760 + 102 = 1 392 €, ce plafond n’est pas dépassé.
les particuliers ou la La réduction d’impôt sera égale à : 1 392 × 66 % = 918,72 arrondis à 919 €.
réduction prévue dans le –– Le total des réductions d’impôt correspondant aux dons est égal à : 750 € + 919 € = 1 669 €. ◗
cadre de son entreprise
relevant de l’IR.
4. Prise en compte des éléments imposés à un taux proportionnel
Les plus-values sont ajoutées à ce stade à l’impôt calculé au barème progressif.
Pour rappel, le taux forfaitaire est en principe appliqué :
–– aux plus-values professionnelles à long terme réalisées par les entreprises industrielles
ou commerciales et les titulaires de bénéfices non commerciaux et les exploitants
agricoles (12,8 %, chapitre 12) ;
–– aux plus-values de cession des valeurs mobilières ou de droits sociaux et aux revenus
de capitaux mobiliers taxés au PFU de 12,8 % ( chapitre 23) ;
–– aux plus-values sur immeubles et biens meubles taxés au taux de 19 % ( chapitre 23).
422
Chapitre 24 Impôt sur le revenu : liquidation et paiement
Tableau 24.8. Principaux crédits d’impôt applicables pour l’imposition des revenus 2021
423
Partie 3 Impôt sur le revenu des particuliers et prélèvements sociaux
Rendez-vous
MÉTHODE
Calculer le plafonnement des avantages fiscaux
Il est nécessaire de procéder à une double liquidation de l’impôt sur le revenu :
•• un premier calcul prenant en compte tous les avantages fiscaux ;
•• un deuxième calcul sans prendre en compte les avantages fiscaux entrant dans le
champ d’application du plafonnement.
Si la différence entre les deux est supérieure au montant du plafond autorisé, l’avan-
tage est limité à 10 000 €. Sinon, le plafonnement ne s’applique pas.
Exemple
◗◗ Un contribuable a un impôt sur le revenu de 16 000 € après application de tous les
avantages fiscaux le concernant :
• 1 000 € pour un investissement Pinel ;
• 11 000 € pour un investissement au capital d’une PME ;
• 500 € pour frais de garde de jeunes enfants.
Impôt à payer sans l’avantage : 16 000 + 1 000 + 11 000 + 500 = 28 500 €
Montant de l’avantage : 28 500 – 16 000 = 12 500 € > 10 000 €
Part excédant le plafond légal : 12 500 – 10 000 = 2 500 €
Impôt après plafonnement : 16 000 + 2 500 = 18 500 € ◗
424
Chapitre 24 Impôt sur le revenu : liquidation et paiement
425
Partie 3 Impôt sur le revenu des particuliers et prélèvements sociaux
A Établissement de l’impôt
1. Obligation de télédéclaration des revenus
Toute personne imposable doit, chaque année, souscrire une déclaration détaillée de ses
revenus et bénéfices, ainsi que de ses charges de famille.
La télédéclaration est obligatoire pour tous les contribuables en mesure de souscrire
leur déclaration en ligne. Elle s’effectue directement sur Internet, depuis le site impots.
gouv.fr ou par l’intermédiaire d’un partenaire professionnel, via la filière EDI-IR. Elle est
signée électroniquement. À défaut, une amende forfaitaire de 15 € par déclaration
ou annexe sera applicable à compter de la seconde année de manquement constaté.
Les justificatifs établis par les tiers ne sont pas à joindre, mais doivent être conservés et
tenus à disposition de l’administration fiscale en cas de contrôle.
La date limite de dépôt de la déclaration est fixée chaque année entre mai et juin
(calendrier variable selon les départements).
Par exception, les contribuables dont les revenus sont intégralement déclarés par des tiers
(employeurs, banques, caisses de retraite, etc.) et dont la déclaration préremplie peut être
considérée comme exhaustive peuvent valider tacitement leur déclaration à partir de 2020.
Formulaires
de déclaration
2. Forme de la déclaration
de l’ensemble La déclaration de revenus prend la forme :
des revenus : –– d’une déclaration d’ensemble (formulaire n° 2042) ;
http://dunod. link/0qf2qz1
–– d’éventuelles déclarations complémentaires (formulaire n° 2042 C) ;
–– et des formulaires annexes (ex. : revenus fonciers).
Les sommes portées sur les déclarations sont exprimées en euros, les centimes étant
négligés ; les revenus imposables sont arrondis à l’euro le plus proche.
426
Chapitre 24 Impôt sur le revenu : liquidation et paiement
3. Avis d’imposition
L’impôt sur le revenu est calculé directement par l’administration fiscale, qui établit un
rôle d’imposition (titre destiné aux services chargés du recouvrement de l’impôt) au lieu
de la résidence du contribuable.
Le rôle d’imposition comprend une liste des membres du foyer fiscal, les bases et la
nature des impositions dues, qui regroupent l’IR et les éventuels prélèvements sociaux
non recouvrés à la source.
Les cotisations annuelles d’IR (hors prélèvements sociaux) inférieures à 61 € avant
imputation des crédits d’impôt ne sont pas recouvrées. Dans ce cas, le contribuable est
imposable mais ne paie pas d’impôt.
B Paiement de l’impôt
Depuis le 1er janvier 2019, le paiement de l’impôt sur le revenu donne lieu à un prélève-
ment à la source applicable à la quasi-totalité des revenus.
427
Partie 3 Impôt sur le revenu des particuliers et prélèvements sociaux
Ce taux est calculé abstraction faite des réductions et crédits d’impôt. Il est mis à jour
mensuellement (pour tenir compte en temps réel des changements de situation) et, le
cas échéant, communiqué mensuellement au tiers collecteur.
Une modulation du taux peut être effectuée :
–– obligatoirement en cas de changement de situation de famille (mariage/pacs, décès,
naissance), que les contribuables devront déclarer à l’administration dans les 60 jours ;
L’option pour le taux –– sur demande du contribuable en cas de variation de revenus imposables : à la hausse
individualisé ne porte sans condition, à la baisse si le prélèvement devient inférieur de plus de 10 % par rap-
que sur les revenus port au prélèvement d’origine, sur justificatif.
personnels respectifs
des contribuables : Option pour le « taux individualisé ». Cette option vise à tenir compte des disparités
leurs revenus éventuelles de revenus au sein d’un couple. Il ne s’agit pas d’une individualisation de
communs demeurent l’impôt mais d’une répartition différente entre les conjoints, celui ayant des revenus
systématiquement
soumis au taux de
plus importants acquittant une plus grande part de la retenue. Une fois l’option exercée
prélèvement unique par les contribuables, les taux applicables pour chacun sont calculés directement par
déterminé pour le foyer. l’administration fiscale.
Exemple (d’après Economie.gouv.fr)
◗◗ Léonie et Jules sont mariés et déclarent respectivement 4 000 € et 2 000 € de salaire net
par mois.
• S’ils ne demandent pas l’individualisation du taux de prélèvement, ils seront prélevés
tous deux au même taux de 11,3 % : Léonie pour 452 € et Jules pour 226 €.
• S’ils décident d’opter pour deux taux différents correspondant à leurs salaires indivi-
duels :
– Léonie supportera un prélèvement calculé au taux de 13,5 %, soit 540 € ;
– Jules supportera un prélèvement au taux de 6,9 %, soit 138 €. ◗
Option pour le taux « par défaut ». Un taux par défaut est calculé à partir du barème
progressif de l’impôt sur le revenu pour une part et répertorié dans une grille allant de
0 % à 43 %, et révisé chaque année. Ce taux peut être utilisé :
–– de plein droit par défaut lorsque le collecteur ne dispose pas d’un taux calculé par
l’administration (ex. : primo-déclarants) ;
–– sur option des contribuables souhaitant protéger leur confidentialité.
En deçà d’un certain revenu (autour de 2 142 € de revenu fiscal de référence par part
pour 2021) et si l’impôt sur le revenu des deux années précédentes était nul, ce taux
est nul. Si le taux non personnalisé est plus faible que le taux réel, le contribuable
devra compléter chaque mois la différence par le prélèvement d’un acompte par
l’administration fiscale sur son compte bancaire.
428
Chapitre 24 Impôt sur le revenu : liquidation et paiement
429
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Évaluer Maîtriser Préparer
les savoirs les compétences l’épreuve
1 QCM
Pour chaque proposition, une ou plusieurs réponses sont possibles. Justifiez-les.
1. En matière d’impôt sur le revenu, les charges déductibles viennent
en diminution :
a. du revenu brut global. □
b. du revenu net imposable. □
c. de l’impôt dû. □
430
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
431
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Missions
1. Calculez le montant imposable pour chaque catégorie de revenus.
2. À partir d’un revenu net global théorique de 1 000 000€, indiquez l’impôt sur le revenu
dû, par le couple Rapin, au titre de l’année N.
432
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Mission
1. Conseillez Houria El Ani quant à l’option la plus favorable.
2. Indiquez si le constat aurait été le même si les RCM perçus avaient été des intérêts
d’obligations.
433
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Contribution exceptionnelle sur les hauts revenus : taux applicable selon la situation de famille
Fraction du revenu fiscal Taux applicable pour Taux applicable pour un couple
de référence une personne seule soumis à une imposition commune
Inférieure ou égale
0% 0%
à 250 000 €
Comprise entre 250 001 €
3% 0%
et 500 000 €
Comprise entre 500 001 €
4% 3%
et 1 000 000 €
Supérieure à 1 000 000 € 4% 4%
Exemple : un célibataire disposant d’un revenu fiscal de référence de 400 000 € doit
payer une contribution exceptionnelle de (400 000 € – 250 000 €) × 3 % = 4 500 €.
Un mécanisme de lissage peut s’appliquer pour atténuer votre imposition si vous
bénéficiez de revenus considérés comme exceptionnels en raison de leur montant.
En cas de modification de votre situation de famille (mariage, divorce, décès, etc.),
le mécanisme de lissage s’applique selon des règles particulières.
Pour en bénéficier, vous devez en faire la demande à votre centre des finances publiques.
La contribution exceptionnelle sur les hauts revenus est recouvrée de la même manière
que l’impôt sur le revenu. Son montant est mentionné sur l’avis d’impôt sur le revenu.
Service-public.fr
434
SYNTHÈSE
SYNTHÈSE
Impôt sur le revenu : liquidation et paiement
(1)
PFNL de 12,8 % effectué à la source sur les revenus financiers (RCM et plus-values sur titres
chapitres 22 et 23)
435
PARTIE 3 : CAS DE SYNTHÈSE
IMPÔT SUR LE REVENU DES PARTICULIERS ET PRÉLÈVEMENTS SOCIAUX
Vous venez de rejoindre le cabinet Comptables isérois Associés (CIA). Sous la responsa-
bilité de Dalia Vilson, experte-comptable associée, vous traitez les dossiers d’impôt sur
le revenu des clients Lendemaine, Bjorn et Tudor.
1 Lendemaine
Yves et Sylvie Lendemaine sont mariés sous le régime de la communauté réduite aux
acquêts (communauté de biens) depuis 23 ans. Ils ont deux enfants, Martin et Sophia.
1. Yves Lendemaine est commerçant individuel. Il exploite plusieurs magasins de prêt-
à-porter qui lui ont permis de dégager un résultat fiscal de 128 307 € en N. Dans le
cadre de cette activité, il a choisi d’adhérer à un CGA.
2. Sylvie Lendemaine enseigne dans une université. Le salaire fiscal mentionné sur ses
bulletins de paie s’élève à 41 200 € en N.
3. Martin Lendemaine, 20 ans, est étudiant au sein d’un IUT. En N, il a réalisé un stage
obligatoire de 8 semaines au titre duquel il a perçu une indemnité de 400 €. Il sou-
haite être rattaché au foyer fiscal de ses parents.
4. Sophia Lendemaine a 17 ans. Élève dans un lycée, elle a travaillé pendant l’été dans
un supermarché. Le bulletin de salaire qui lui a été délivré fait apparaître un salaire
fiscal de 660 €.
5. Les époux Lendemaine sont propriétaires d’un studio qu’ils louent nu à un couple
d’étudiants depuis N :
–– Loyers encaissés en N : 4 000 € –– Amortissement des locaux : 140 €
–– Primes d’assurance versées : 672 € –– Taxe foncière : 258 €
Le bail ne bénéficie d’aucun régime fiscal particulier. La prime d’assurance ne concerne
pas l’insolvabilité du locataire.
6. Les époux Lendemaine détiennent un portefeuille de valeurs mobilières qui a produit
les revenus suivants en N :
–– Coupons bruts sur obligations françaises N : 400 €
–– Coupons bruts sur obligations françaises N–3 : 600 €
–– Dividendes nets d’actions françaises : 700 €
Ces revenus ont fait l’objet d’un prélèvement non libératoire.
–– Remboursement au pair d’obligations françaises émises en N–12 : 10 000€
Le couple choisit les options fiscales les plus avantageuses et souhaite appliquer, dans
la mesure du possible, le PFU.
Mission
Les époux Lendemaine font appel à votre cabinet pour clarifier leur situation fiscale.
Pour réaliser cette mission, en vous appuyant sur le document 1, vous devez :
1.1. Déterminer le montant net imposable de chacun des revenus catégoriels dont a disposé
le foyer.
1.2.Préciser l’impôt payé dans le cadre du PFU en tenant compte des prélèvements sociaux.
1.3.Calculer l’impôt brut sur le revenu dû au titre de N.
436
PARTIE 3 : CAS DE SYNTHÈSE
Mission
Le couple Bjorn vous sollicite à des fins de conseil sur sa situation fiscale.
Pour réaliser cette mission, en vous appuyant sur les documents 3 à 5, vous devez :
Indiquer à Sonia Bjorn la catégorie d’imposition qui minimiserait son impôt sur le revenu.
DOSSIER DOCUMENTAIRE
Sur le revenu global imposable N du foyer fiscal Lendemaine, l’impôt sur le revenu
s’élève à :
– 32 944 € pour deux parts ;
– 26 766 € pour trois parts.
437
PARTIE 3 : CAS DE SYNTHÈSE
• Revenus fonciers : 0 €
• BIC : Déficit de 3 000 €
• Traitements et salaires : 50 000 €
Ces revenus ne tiennent pas compte des revenus liés à la location de l’immeuble par
l’entreprise individuelle de Sonia Bjorn.
Il résulte de l’article 156 du Code général des impôts (CGI) que le revenu net global
imposable à l’impôt sur le revenu s’entend de la somme des revenus de toute nature
obtenus par le contribuable ou les membres de son foyer fiscal au cours d’une année,
sous déduction des déficits subis au cours de la même année par ces personnes dans
leur exploitation ou dans l’exercice de leur profession (CGI, art. 156, I-al.1).
Cette règle comporte des exceptions pour les déficits de certaines catégories de revenus
(revenus fonciers, bénéfices agricoles, bénéfices non commerciaux accessoires).
Le 1° bis du I de l’article 156 du CGI prévoit un traitement différencié des déficits
des activités relevant de la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC)
selon que le contribuable ou l’un des membres du foyer fiscal exerce ces activités à
titre professionnel ou non.
Au sens de ces dispositions, l’exercice d’une activité à titre professionnel s’entend
de la participation personnelle, directe et continue à l’accomplissement des actes
nécessaires à cette activité. Toutefois, pour les loueurs en meublé, l’exercice de
l’activité à titre professionnel est caractérisé, par des critères quantitatifs définis au 2
du IV de l’article 155 du CGI.
Les déficits des activités exercées à titre professionnel sont soumis aux dispositions
du I de l’article 156 du CGI. Ils sont imputables sur le revenu global sans limitation.
En revanche, les déficits d’une activité industrielle et commerciale exercée à titre
non professionnel ne peuvent s’imputer que sur les bénéfices réalisés au cours de la
même année ou des six années suivantes et provenant de cette activité ou d’autres
activités industrielles et commerciales exercées, à titre non professionnel, par le
contribuable ou l’un des membres du foyer fiscal.
BOFiP
439
CHAPITRE
25 Droits d’enregistrement
PROGRAMME
PLAN DU CHAPITRE
COURS : 1. Principes généraux de l’enregistrement • 2. Droits de mutation à titre
onéreux • 3. Droits d’enregistrement applicables aux apports en société
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES : Évaluer les savoirs • Maîtriser les compétences
• Préparer l’épreuve
SYNTHÈSE
L ’enregistrement est une formalité qui consiste à conserver une trace écrite de cer-
taines opérations sur le registre de l’enregistrement, pour contrôler leur régularité,
donner une date certaine aux actes sous seing privé et constituer une présomption de
preuve pour les actes écrits et un commencement de preuve par écrit en l’absence d’acte.
L’enregistrement joue également un rôle fiscal et constitue un mode d’imposition des
mouvements de patrimoine. Les droits d’enregistrements exigibles sont recouvrés, ainsi
que la taxe de publicité foncière éventuellement associée, par le service des impôts
chargé de l’analyse de l’acte. Ils s’appliquent notamment aux mutations à titre onéreux
(apports, ventes) ainsi qu’aux mutations à titre pur et simple (donations, successions).
Les autres domaines d’application des droits d’enregistrement ne sont pas évoqués dans
le cadre de cet ouvrage (voir le programme, p. VIII à XV).
MOTS-CLÉS
Apports à titre onéreux • Apports à titre pur et simple • Apports en société • Apports
mixtes • Droits fixes • Droits sociaux • Droits progressifs • Droits proportionnels •
Fonds de commerce • Immeubles
Chapitre 25 Droits d’enregistrement
A Droits d’enregistrement
1. Champ d’application de l’enregistrement
Les formalités d’enregistrement s’appliquent à : Même les
–– certaines mutations, transmissions d’un droit de propriété ou d’un usufruit, avec ou actes dispensés
sans contrepartie (mutations à titre onéreux ou gratuit) ; d’enregistrement
par nature peuvent
–– certains actes juridiques, matérialisés par la rédaction d’un acte écrit (authentique ou être soumis à cette
sous seing privé). L’enregistrement s’applique alors soit du fait de la personne qui les procédure en raison
rédige (notaires, etc.) soit en raison de la nature de l’acte (transmissions de propriété de la qualité de leur
ou d’usufruit d’immeubles ou de fonds de commerce, ou certains actes portant sur rédacteur (ex. : notaire).
la vie des sociétés. À compter de 2021 cependant, l’enregistrement de certains de ces
actes n’est plus obligatoire (ex. : augmentation de capital en numéraire ou par incor-
poration de réserves, amortissement ou réduction du capital, formation d’un GIE).
–– les actes présentés volontairement à l’enregistrement.
B Formalités de l’enregistrement
1. Délai d’enregistrement
Les actes soumis aux droits d’enregistrement doivent en principe être enregistrés dans
un délai d’un mois après la réalisation de l’opération imposable. Ce délai est porté à
2 mois pour les opérations immobilières.
441
Partie 4 Imposition du capital, taxes sur les salaires et contrôle fiscal
442
Chapitre 25 Droits d’enregistrement
443
Partie 4 Imposition du capital, taxes sur les salaires et contrôle fiscal
2. Taux applicables
La cession d’un fonds de commerce est imposée suivant un barème progressif (tab. 25.3).
Exemple
◗◗ Un commerçant décide de vendre son entreprise. Le bilan, qui reflète la valeur réelle des
biens, se présente de la façon suivante :
Actif Passif
Clientèle 456 000 Capital 400 000
Mobilier 125 000 Emprunt 252 000
Stocks de 120 000
marchandises Fournisseurs 94 000
Créances clients 45 000
Total 746 000 Total 746 000
444
Chapitre 25 Droits d’enregistrement
Première hypothèse : l’affaire est vendue pour 746 000 €, le vendeur se chargeant de
régler lui-même ses dettes
Les créances ne font pas partie du fonds de commerce : leur cession n’est pas imposable.
Les marchandises sont soumises à la TVA.
Les droits d’enregistrement se calculent sur une assiette se limitant donc à la clien-
tèle et au mobilier (considéré comme un élément constitutif du fonds) et s’élevant à :
456 000 + 125 000 = 581 000 €
Calcul des droits d’enregistrement :
• jusqu’à 23 000 € : 0 €
• de 23 000 € à 200 000 € : (177 000 × 3 %) = 5 310 €
• de 200 000 € à 581 000 € : (381 000 × 5 %) = 19 050 €
Total : 24 360 €
Deuxième hypothèse : l’acquéreur prend en charge le passif
La reprise des dettes ne diminue pas l’assiette des droits : le calcul est similaire à la pre-
mière hypothèse. ◗
Tableau 25.4. Droits d’enregistrement applicables à la cession de parts sociales Le droit applicable
dépend de la
Droits de mutation applicables forme juridique,
Nature des titres
(à la charge de l’acquéreur) indépendamment
du régime fiscal de la
Actions 0,1 % société concernée.
Parts sociales (SARL, EURL, 3%
sociétés civiles, SNC…) Ces cessions bénéficient d’un abattement de 23 000 €
qui s’applique au prorata du pourcentage de parts
sociales cédées (dans la proportion Nombre de titres
cédés / Nombre de titres formant le capital) Est considérée à
prépondérance
immobilière la
personne morale non
FOCUS cotée dont l’actif était,
Droits dus sur les cessions de titres au cours de l’année
Les droits d’enregistrement et de mutation varient selon le type de société : précédant la cession
•• Pour les actions de sociétés cotées : le droit n’est dû que si la cession est constatée dans de participations en
un acte (non obligatoire). cause, principalement
constitué d’immeubles
•• Pour les actions de sociétés non cotées : le droit est dû dans tous les cas. ou de droits immobiliers
•• Pour les actions et parts de sociétés « à prépondérance immobilière » : la cession est situés en France ou
soumise à un droit de mutation de 5 % de la valeur de tous les immeubles. de participations
Il existe aussi des cas d’exonération de droits pour les cessions d’actions et de parts. dans des personnes
morales non cotées en
Bourse, elles-mêmes
à prépondérance
immobilière.
445
Partie 4 Imposition du capital, taxes sur les salaires et contrôle fiscal
D Cessions de brevets
Les cessions de brevets sont soumises à un droit fixe de 125 €, non perçu si l’acte
engendre des droits plus élevés.
EXERCICE 2 • EXERCICE 3
Tableau 24.5. Apports en société qui relèvent de la TVA et non des droits d’enregistrement
2. Modalités d’imposition
La TVA sur les apports est, en principe, collectée par l’apporteur. En conséquence :
–– l’apporteur doit reverser la TVA, ce qui permet à la société créée de bénéficier d’un
droit à déduction ;
446
Chapitre 25 Droits d’enregistrement
–– l’apport est réalisé pour un montant TTC (valeur HT du bien apporté majorée d’une
créance sur l’État correspondant à la TVA déductible).
Si la société créée acquitte la TVA à la place de l’apporteur, la valeur de l’apport est limi-
tée à son montant hors taxes.
Exemple
◗◗ La société anonyme Gournet est constituée le 02/09/N. Parmi les apports effectués,
on distingue les apporteurs suivants :
• M. Vurnet apporte un matériel industriel d’une valeur hors taxes de 70 000 €. M. Vurnet
est assujetti à la TVA, il s’acquitte du règlement de la TVA collectée lors de cet apport.
• M. Burier, assujetti à la TVA, apporte du matériel de bureau d’une valeur hors taxes de
50 000 €. La société Gournet prend à sa charge le paiement de la TVA correspondante.
• La SARL Hubert apporte l’ensemble de son fonds de commerce composé de :
–– matériel : 100 000 € ;
–– agencements : 150 000 € ;
–– clientèle : 60 000 €.
La SARL Gournet s’est engagée dans l’acte à pratiquer les régularisations de TVA éventuelles.
La TVA s’applique au taux de 20 %.
Apport de M. Vurnet
• matériel industriel pour sa valeur HT : 70 000 €
• créance sur l’État (TVA déductible) : 14 000 €
Montant de l’apport réalisé : 84 000 €
Traitement fiscal de la TVA : la SA Gournet peut déduire 14 000 € de TVA.
Apport de M. Burier
• matériel de bureau : 50 000 €
• créance sur l’État (TVA déductible) : 10 000 €
• TVA collectée (devant être normalement réglée par M. Burier, mais prise en charge par
l’entreprise) : – 10 000 €
Montant de l’apport réalisé : 50 000 €
Traitement fiscal de la TVA : la SA Gournet collecte une TVA de 10 000 €, mais elle bénéfi-
cie d’une TVA déductible du même montant.
Apport de la SARL Hubert
Montant de l’apport : 100 000 + 150 000 + 60 000 = 310 000 €.
Traitement fiscal de la TVA : il s’agit de l’apport d’une universalité de biens et la société
s’engage dans l’acte de constitution à soumettre à la TVA les cessions ultérieures des biens
ainsi qu’à pratiquer les régularisations éventuelles. L’apport n’est pas soumis à TVA. ◗
447
Partie 4 Imposition du capital, taxes sur les salaires et contrôle fiscal
1. Types d’apports
L’administration fiscale distingue trois types d’apports pour déterminer les droits d’en-
Les apports mixtes registrement :
se rencontrent –– l’apport à titre pur et simple : l’apporteur reçoit des parts sociales ou des actions sou-
fréquemment quand mises à l’aléa social en contrepartie de ses apports (en espèces ou en nature) ;
la société créée –– l’apport à titre onéreux : l’apporteur ne reçoit pas de droits sociaux en contrepar-
reprend une partie
ou la totalité du passif tie de son apport. La société prend en charge un passif ou achète un bien : ce type
d’une entreprise : d’apport est assimilable à une vente ;
la reprise du passif –– l’apport mixte : l’apport est réalisé pour partie à titre onéreux et pour partie à titre
équivaut à un apport pur et simple.
à titre onéreux
de la fraction d’actif Exemple
correspondant.
◗◗ M. Deschamp apporte son entreprise individuelle, afin de participer à la création d’une société
anonyme. Cette entreprise est apportée pour les valeurs indiquées au bilan ci-dessous :
Actif Passif
Immeuble 890 000 Capital 1 000 000
Matériel et outillage 250 000 Emprunts 222 000
Stocks de 85 000 Fournisseurs 139 000
marchandises
Clientèle 136 000
Total 1 361 000 Total 1 361 000
L’apport est à titre pur et simple pour 1 000 000 € (1 361 000 – 222 000 – 139 000) et à titre
onéreux pour 361 000 € (222 000 + 139 000), puisqu’une partie de l’actif doit servir à rem-
bourser les emprunts et à payer les fournisseurs. ◗
L’engagement
de conserver 3 ans 2. Imposition des apports à titre pur et simple
au moins les titres
reçus en contrepartie Les apports à titre pur et simple sont en principe exonérés de droits d’enregistrement,
de l’apport est donc sauf dans certains cas (tab. 25.6) :
primordial, car il permet
d’éluder l’imposition
•• les apports d’immeubles isolés en cas de changement de régime fiscal avant et après
l’apport ;
éventuelle. La durée
exigée n’est pas longue, •• les apports, de toute nature, faits :
mais si l’engagement ––à une personne morale passible de l’IS,
n’est pas respecté,
la société est redevable
––par une personne (physique ou morale) non soumise à cet impôt,
a posteriori des droits
––si l’apporteur ne prend pas l’engagement de garder pendant 3 ans au moins les titres
de mutation de 5 %. remis en contrepartie de l’apport.
Ces droits sont remplacés par les droits à titre onéreux s’ils sont plus favorables.
448
Chapitre 25 Droits d’enregistrement
Tableau 25.6. Droits applicables aux apports en société effectués à titre pur et simple
Société non
Société soumise à l’IS
soumise à l’IS
Brevets 125 €
Exemple
◗◗Une nouvelle société soumise à l’IS est constituée au cours de l’année N. Les trois associés,
personnes physiques, apportent les éléments suivants :
Dans tous les cas, l’apport de l’immeuble achevé depuis moins de deux ans est soumis à la
TVA et non aux droits de mutation.
449
Partie 4 Imposition du capital, taxes sur les salaires et contrôle fiscal
• Si les apporteurs prennent l’engagement de garder les titres pendant 3 ans : aucun
droit n’est dû.
• Si les apporteurs ne prennent pas l’engagement de conserver les titres pendant
3 ans : les droits de mutation sont dus uniquement dans le cas d’un apporteur non
soumis à l’IS (situation des trois apporteurs ici). Les droits dus s’établissent ainsi :
Nature Droits
Apporteurs Apports Valeur de l’apport Taux d’enregistre-
(TO/PS) ment dus
1er apporteur Immeuble 240 000 € PS TVA
Numéraire 50 000 € PS –
e
2 apporteur Fonds de commerce 23 000 € PS 0%
50 000 € PS 3% 1 500 €
e
3 apporteur Immeuble 300 000 € PS 5% 15 000 €
Total 16 500 €
TO : titre onéreux, PS : pur et simple
Tableau 25.7. Droits applicables aux apports en société effectués à titre onéreux
Apport Taux
Immeubles à usage
professionnel ou à usage 5%
d’habitation
Fonds de commerce Fraction du prix :
•• inférieure à 23 000 € : 0 %
•• comprise entre 23 000 € et 200 000 € : 3 %
•• supérieure à 200 000 € : 5 %
Autres biens et assimilés Aucun droit sauf si enregistrement volontaire : 125 €
(dont espèces)
450
Chapitre 25 Droits d’enregistrement
451
Partie 4 Imposition du capital, taxes sur les salaires et contrôle fiscal
Cette solution est défavorable à la société, redevable des droits. Les associés ont donc
intérêt à prévoir l’imputation dans les statuts. ◗
SITUATION PRATIQUE 4 • SITUATION PRATIQUE 5
452
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Évaluer Maîtriser Préparer
les savoirs les compétences l’épreuve
1 QCM
Pour chaque proposition, une ou plusieurs réponses sont possibles. Justifiez-les.
1. L’enregistrement désigne :
a. une formalité permettant d’officialiser un acte sous seing privé. □
b. un impôt à la charge du vendeur. □
c. un impôt intégralement au profit de l’État. □
2. La cession d’un immeuble est soumise :
a. aux droits d’enregistrement même si elle n’est pas soumise à TVA. □
b. aux droits d’enregistrement uniquement si elle est réalisée par un particulier. □
c. à des droits progressifs. □
3. Sont obligatoirement soumises aux droits d’enregistrement les cessions :
a. de parts sociales. □
b. d’actions cotées en Bourse. □
c. d’actions non cotées en Bourse. □
4. Les apports en société soumis à TVA et non aux droits d’enregistrement
sont les apports :
a. d’immeubles bâtis, si c’est la première mutation de l’immeuble
et qu’il est achevé depuis moins de 5 ans. □
b. de marchandises neuves. □
c. de biens mobiliers d’investissement sur lesquels la TVA n’avait pas
été récupérée au moment de l’acquisition. □
453
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
la construction se monte à 1 200 000 €. L’immeuble est utilisé pour toutes les activités
de l’entreprise, son caractère professionnel est indéniable.
En termes de déduction de TVA, cet immeuble a un coefficient d’assujettissement de 1,
un coefficient de taxation de 0,8 et un coefficient d’admission de 1. Ces coefficients sont
constants.
La déduction de
TVA applicable aux
Par hypothèse, le taux de TVA applicable en 2019, 2024 et 2038 est 20 %, contre 19,6 %
immeubles est traitée en 2014. Aucune option particulière pour la TVA n’a été exercée. Le droit de mutation
dans le chapitre 6. applicable sur l’immeuble est, dans la commune concernée, calculé au taux de 5,80 %
pour le taux normal et 0,715 % pour le taux réduit.
1. Indiquez les conséquences fiscales de la « mise en service » de cette construction.
L’immeuble est revendu à une autre entreprise soumise totalement à la TVA.
2. Déterminez les conséquences fiscales (pour la TVA et les droits d’enregistrement uni-
quement), tant pour le cédant que pour le cessionnaire, dans les hypothèses suivantes :
– l’immeuble est cédé pour 1 000 000 € HT le 7/04/2019 ;
– l’immeuble est cédé pour 1 400 000 € le 10/06/2024 ;
– l’immeuble est cédé pour 1 400 000 € le 16/03/2038.
À l’aide des informations contenues dans le document ci-après, vous répondez aux
questions de Luc Le Doyen.
Missions
1. En vous plaçant du point de vue de la SA Terma, indiquez et chiffrez les conséquences de
la cession au regard de la TVA et des plus-values et moins-values :
–– dans l’hypothèse d’une cession le 30 septembre 2022 ;
–– dans l’hypothèse d’une cession le 30 septembre 2027.
2. En vous plaçant du point de vue de l’acquéreur de l’immeuble, indiquez et chiffrez les
conséquences de l’acquisition au regard des droits d’enregistrement et de la TVA :
–– dans l’hypothèse d’une acquisition le 30 septembre 2022 ;
–– dans l’hypothèse d’une acquisition le 30 septembre 2027.
D’après un sujet d’examen
Immeuble
L’immeuble a été construit par la SA Terma sur un terrain lui appartenant et a été
mis en service le 1er octobre 2019. Le montant hors taxe des travaux s’est élevé à
5 millions d’euros.
Cet immeuble a été utilisé et demeure utilisé à raison de 80 % pour l’activité NOTRE CONSEIL
industrielle de la société (activité entièrement soumise à la TVA) et à raison de 20 %
Concernant les règles
pour la gestion de filiales (activité hors du champ d’application de la TVA), pendant
de déductibilité de
toute la période allant de l’achèvement à la cession de cet immeuble. Le coefficient la TVA, reportez-vous
d’assujettissement est donc égal à 0,8 ; les coefficients de taxation et d’admission au chapitre 5.
sont égaux à 1. Ces coefficients sont constants.
Cet immeuble est amorti selon le mode linéaire sur une durée de 20 ans.
Cession
Quelle que soit la date de cession envisagée, seule la construction est vendue.
Le terrain sur lequel est édifié le siège social reste la propriété de la SA Terma. Il sera
loué par bail à l’acquéreur de la construction.
Deux hypothèses de cession sont envisagées :
–– cession le 30 septembre 2022 ; prix hors TVA : 5 500 000 € ;
–– cession le 30 septembre 2027 ; prix versé par l’acquéreur à la SA Terma : 6 000 000 €.
L’acquéreur de l’immeuble réalise exclusivement des opérations ouvrant droit
à déduction au regard de la TVA.
455
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
La création de la SARL Kranz est envisagée pour la fin d’année N. Les apports prévus par
les différents associés sont inclus dans le dossier documentaire.
Missions
À l’aide de vos connaissances et du dossier documentaire, répondez aux questions ci-
après.
1. Indiquez sous quelles conditions les transactions d’immeubles rentrent dans le champ
d’application de la TVA.
2. Définissez les notions d’apport pur et simple et d’apport à titre onéreux.
3. Identifiez les éléments qui composent un fonds de commerce.
4. Sachant que le capital social s’élève à 600 000 €, calculez les droits qui seront à acquitter
lors des différents apports.
Actif Passif
456
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Actif Passif
La SA Bernier est créée à Paris le 9 septembre N. Les apports suivants sont effectués :
• M. Turpin, exploitant individuel, apporte son entreprise dont la situation est résumée
dans le bilan ci-dessous :
Actif Passif
Immeuble (acquis
48 000 Capital 60 000
en N–9)
Clientèle 32 000 Emprunts 20 000
Total 80 000 Total 80 000
457
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Missions
1. Déterminez le montant des apports à titre pur et simple de chaque associé.
2. Calculez les droits d’enregistrement dans l’hypothèse où la nouvelle société aurait
mentionné dans ses statuts l’imputation des dettes la plus favorable.
3. Même demande, en retenant l’hypothèse selon laquelle les associés n’auraient pas
pris l’engagement de conserver les titres pendant trois ans.
458
SYNTHÈSE
Droits d’enregistrement
Cessions
Immeubles
Brevets : 125 € 5,09 % à 5,81 % selon les départements,
taux réduit à 0,715 % dans certains cas
Apports exonérés sauf apport à société Apports taxés sauf en cas d’apport
soumise à l’IS par un apporteur d’une entreprise individuelle avec engagement
non soumis à l’IS ne gardant pas de conserver les titres 3 ans
les titres 3 ans
459
CHAPITRE
26 Impôt sur la fortune
immobilière (IFI)
PROGRAMME
PLAN DU CHAPITRE
COURS : 1. Principe et champ d’application • 2. Assiette de l’IFI • 3. Calcul
et déclaration de l’IFI
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES : Évaluer les savoirs • Maîtriser les compétences
• Préparer l’épreuve
SYNTHÈSE
L ’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) a été remplacé par l’impôt sur la fortune
immobilière (IFI) à compter du 1er janvier 2018. La plupart des dispositions (rede-
vables, fait générateur, seuil d’imposition, barème…) restent inchangées ; le principal
changement réside dans l’assiette, puisque l’IFI ne prend en compte que le patrimoine
immobilier.
MOTS-CLÉS
Décote • Immeubles • Participations • Patrimoine imposable • Patrimoine net
• Plafonnement
Chapitre 26 Impôt sur la fortune immobilière (IFI)
B Champ d’application
1. Personnes imposables
Les personnes imposables sont les personnes physiques qui possèdent, au 1er janvier,
seules ou avec leur conjoint (époux, partenaire de PACS ou concubin notoire) et leurs
enfants mineurs, un patrimoine immobilier d’une valeur d’au moins 1 300 000 €.
2. Territorialité
Les personnes physiques domiciliées en France (France métropolitaine et départements
d’outre-mer : Guadeloupe, Martinique, Guyane, la Réunion et Mayotte) sont imposables
sur tous leurs biens immobiliers (situés en France ou non), sauf cas particuliers (ex. :
personnes qui reviennent en France après avoir été domiciliées à l’étranger).
Les personnes physiques domiciliées hors de France sont imposables à l’IFI sur leurs
biens situés en France. Des conventions internationales aménagent les rapports avec les
pays étrangers pour la définition du domicile fiscal et l’attribution du droit d’imposer en
fonction de la situation des biens possédés.
2 Assiette de l’IFI
Alors que l’ISF visait la totalité du patrimoine privé, l’assiette de l’IFI est restreinte à l’im-
mobilier : elle est constituée de l’ensemble des biens et droits immobiliers appartenant
au redevable (ou aux membres de son foyer), soit directement, soit par l’intermédiaire
d’une société, au 1er janvier de l’année d’imposition.
461
Partie 4 Imposition du capital, taxes sur les salaires et contrôle fiscal
2. Base imposable
Ces biens sont retenus dans la base de l’impôt pour leur valeur vénale au 1er janvier de
l’année d’imposition.
Un abattement de 30 % est appliqué sur la valeur vénale de la résidence principale du
contribuable.
B Titres de sociétés
1. Principes
Sont visés les titres de sociétés ou d’organismes possédés :
–– à hauteur de la fraction de leur valeur représentative de biens immobiliers ;
–– hors immobilier affecté à l’activité professionnelle.
La taxation n’est pas limitée aux seuls titres de sociétés à prépondérance immobilière
mais s’applique à l’ensemble des titres de sociétés, cotés ou non. La forme sociale (SCI,
SA, SAS, SARL, etc.), le régime fiscal (sociétés de personnes ou sociétés assujetties à l’IS)
et le lieu d’établissement (en France ou à l’étranger) de la société émettrice sont sans
incidence.
462
Chapitre 26 Impôt sur la fortune immobilière (IFI)
2. Exclusions
Toutefois, afin de ne pas imposer des contraintes trop lourdes aux petits actionnaires et
de ne pas porter atteinte à l’immobilier utilisé dans le cadre d’une activité opération-
nelle, certains actifs sont placés hors du champ de l’impôt (tab. 26.1).
Tableau 26.1. Biens immobiliers exclus de la base imposable à l’IFI
Biens immobiliers exclus Commentaires
Immobilier inclus dans •• Le seuil de 10 % doit être apprécié en droits au capital ou
les participations de en droits de vote, en tenant compte des participations du
moins de 10 % dans des contribuable et des membres de son groupe familial.
sociétés opérationnelles •• La notion d’« activité opérationnelle » vise toute activité
industrielle, commerciale, artisanale, agricole ou libérale ;
elle concerne les sociétés holdings animatrices mais pas les
sociétés civiles, SCPI et FCPI. Les placements boursiers sont
donc en pratique exclus de l’assiette.
Fraction représentative •• L’exclusion des biens professionnels vise :
de l’immobilier –– (directement) l’immobilier détenu par une société
professionnel des opérationnelle ;
sociétés (biens –– (indirectement) la fraction représentative de l’immobilier
destinés à une activité dans la valeur des titres détenus dans une société
opérationnelle) opérationnelle (et ceci même si la société détentrice n’a,
elle, pas d’activité opérationnelle).
•• Les immeubles mis à disposition ou donnés en location ne
sont pas couverts par cette exclusion puisqu’ils ne sont pas
affectés à l’activité professionnelle.
3. Valeur imposable
La valeur imposable des titres détenus par le redevable est déterminée en appliquant à
la valeur nette des titres détenus estimée au 1er janvier le « ratio immobilier » :
Exemple
◗◗ Un redevable possède 50 % des titres de la société A, dont l’actif total s’élève à 10 millions
d’euros, dont 6 millions d’actifs immobiliers, et les dettes à 3 millions d’euros.
Calcul de la valeur imposable des titres A détenus par le redevable :
• Valeur des titres A (Actif total – Dettes) : 10 – 3 = 7 millions d’euros
• Valeur des titres détenus (pourcentage de 50 %) : 50 % × 7 = 3,5 millions
• Ratio immobilier de la société A (Valeur de l’immobilier/Valeur de l’actif) : 6/10 = 60 %
• Valeur imposable des titres A : 60 % × 3,5 = 2,1 millions d’euros
S’il détenait la moitié de l’immeuble directement, sans l’intermédiaire de la société A,
le contribuable devrait l’intégrer à hauteur de 50 % de sa valeur vénale, soit 50 % × 6
= 3 millions d’euros. La détention par la société lui est donc favorable, dès lors que celle-ci
comporte des passifs qui diminuent la valeur des titres correspondants. ◗
463
Partie 4 Imposition du capital, taxes sur les salaires et contrôle fiscal
C Exonérations
Les principales exonérations visent :
L’exclusion au titre des –– les biens affectés à l’activité professionnelle du redevable ;
biens affectés à l’activité –– certains biens ruraux : les bois et forêts, les parts de groupements forestiers, les biens
et cette exonération
au titre des biens ruraux donnés à bail à long terme.
professionnels font
souvent double emploi.
D Passif déductible
1. Principe
La taxation à l’IFI s’opère sur un patrimoine net, c’est-à-dire une base diminuée des
dettes.
Sont déductibles les dettes qui :
Par « déduction
de dettes » du •• existent au 1er janvier de l’année d’imposition et sont justifiées ;
patrimoine, on entend •• concernent des actifs imposables ;
le retranchement des •• ont été contractées et sont effectivement supportées par le contribuable (ou un
dettes contractées membre de son foyer de fiscal) ;
directement par
le contribuable. •• sont afférentes à une liste de dépenses limitativement fixées par la loi :
Concernant celles de la ––dépenses d’acquisition des biens imposables ou des titres (au prorata de la valeur
société dont il détient des actifs immobiliers imposables),
des titres, elles sont
éventuellement prises
––dépenses de réparation, d’entretien, d’amélioration, de construction, de reconstruc-
en compte dans le calcul
tion ou d’agrandissement,
de la valeur des titres ––impositions liées aux propriétés immobilières (taxes foncières, IFI lui-même), à l’ex-
mais pas dans celui du clusion des impôts liés à l’occupation des locaux (taxe d’habitation) ou aux revenus
patrimoine taxable. générés par ces biens (revenus fonciers ou BIC et prélèvements sociaux correspon-
dants) qui ne sont pas déductibles.
464
Chapitre 26 Impôt sur la fortune immobilière (IFI)
2. Plafond de déduction
Les patrimoines importants sont soumis à des plafonds de déduction :
––lorsque la valeur vénale du patrimoine taxable est supérieure à 5 M€ et que le mon-
tant des dettes excède 60 % de cette valeur ;
––le montant des dettes excédant ce seuil n’est déductible qu’à hauteur de 50 % de
l’excédent.
Rendez-vous
MÉTHODE
Intégrer à l’IFI la déduction de l’IFI
La déductibilité de l’IFI nécessite un calcul en deux étapes :
1. Un IFI théorique est calculé sur le patrimoine estimé avant cette imposition.
2. Le montant est ajouté aux autres dettes et le patrimoine ainsi réduit sert de base au
calcul définitif de l’IFI obtenu.
Exemple
◗◗ Gilles de Pise est marié et a deux enfants mineurs. Sa mère vit sous le même toit que la
famille. Elle n’est pas à sa charge.
Au 1er janvier, les époux de Pise possèdent :
• une maison d’habitation principale d’une valeur de 850 000 € ;
• des appartements qu’ils donnent en location (valeur totale 6 230 000 €) ;
• des véhicules cotant à l’Argus 38 000 € ;
• un portefeuille de valeurs mobilières évalué à 130 000 € ;
• des avoirs sur des comptes sur livrets pour 375 000 €.
Au 1er janvier N, le solde dû de l’ensemble des emprunts contractés pour financer les
appartements donnés en location s’élève à 4 500 000 €.
La mère de Gilles de Pise est propriétaire :
• d’immeubles de rapport estimés à 600 000 € ;
• d’une résidence secondaire valant 167 000 €.
Gilles de Pise est gérant de la SARL qu’il a fondée et dont il possède 50 % des parts évaluées
à 350 000 €. Cette société détient un immeuble estimé à 100 000 €.
Il est également associé d’une société de personnes dont il possède 12 % des parts, sa
mère possédant 5 % du capital de cette société. La société a opté pour l’IS. L’actif net de
cette société est évalué à 6 000 000 €. La valeur totale de son actif comptable s’élève à
1 000 000 € dont 200 000 € au titre des biens immobiliers.
Biens imposables
• La mère de Gilles de Pise ne fait pas partie du foyer fiscal. Ses biens ne doivent donc
pas être pris en considération pour la détermination de l’IFI.
• Les biens immobiliers (maison et appartements) composant le patrimoine privé des
époux de Pise sont tous imposables. La résidence principale bénéficie de l’abattement
de 30 %.
465
Partie 4 Imposition du capital, taxes sur les salaires et contrôle fiscal
A Barème de l’IFI
Le barème applicable pour les redevables dont le patrimoine immobilier net imposable
excède 1 300 000 € est progressif (tab. 26.2).
466
Chapitre 26 Impôt sur la fortune immobilière (IFI)
Pour atténuer les effets de seuil, un système de décote est prévu pour les patrimoines
nets taxables compris entre 1 300 000 € et 1 400 000 € : le montant de l’impôt est
réduit de 17 500 – (1,25 % × P), P étant la valeur du patrimoine net taxable.
Exemple
◗◗ M. et Mme Dugommier sont mariés et possèdent un patrimoine immobilier évalué globa-
lement à 2 910 000 € au 1er janvier N. M. Dugommier dirige une entreprise individuelle dont
l’actif net s’élève, au 31/12/N–1, à 900 000 €, sans immobilier. Il doit encore une somme Ce mécanisme
de 300 000 € sur un emprunt qu’il avait contracté pour l’acquisition de son entreprise. de décote permet
• Patrimoine imposable de diminuer le montant
Le patrimoine brut imposable des époux Dugommier s’établit à 2 910 000 €. Les dettes de l’IFI des contribuables
portent sur des biens exonérés d’IFI (entreprise individuelle ne détenant pas de biens qui entrent
dans le barème.
immobiliers) et ne sont pas déductibles.
• Calcul de l’IFI
L’IFI théorique pour N est calculé comme suit :
467
Partie 4 Imposition du capital, taxes sur les salaires et contrôle fiscal
B Atténuation de l’impôt
L’IFI peut être atténué par des réductions d’impôt et un système de plafonnement
(tab. 26.3).
Réduction au titre des dons Les dons au profit de certains organismes ouvrent droit à une réduction d’IFI
à certains organismes de 75 % des sommes versées, dans la limite de 50 000 €.
468
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Évaluer Maîtriser Préparer
les savoirs les compétences l’épreuve
1 Quiz
Vérifiez l’exactitude des propositions ci-après et justifiez-les.
Vrai Faux
2 Époux Pastello★★★
Compétences attendues • Expliquer la composition de l’assiette de l’impôt
sur la fortune immobilière
• Déterminer et justifier l’assiette
Les époux Pastello sont soumis à l’impôt sur la fortune immobilière (IFI) sur des biens
détenus directement. Par ailleurs, ils détiennent la SA Crédart qui a à son actif :
– un immeuble A non affecté à son activité opérationnelle mais donné en location ;
– un immeuble B affecté à l’activité de l’entreprise.
469
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Société Crédart
• Société anonyme avec conseil d’administration.
• Capital : 100 000 € entièrement libéré, divisé en 1 000 actions de 100 € et réparties
ainsi :
– M. Pastello : 60 %
– Mme Pastello : 20 %
– cinq amis : 20 %
• Actif net de la SA : 1 300 000 € dont valeurs vénales des biens immobiliers :
– immeuble A : 350 000 €
– immeuble B : 640 000 €
• Chiffre d’affaires : 5 000 000 € HT.
• Composition du conseil d’administration :
– M. Pastello, président du conseil d’administration ;
– trois actionnaires amis, administrateurs.
M. Pastello assure par ailleurs la fonction de directeur général.
• Effectif salarié de la société : 15 personnes.
Éric Combernous est divorcé sans enfant à charge. Il dirige une société anonyme de
promotion immobilière et dispose au 1er janvier N d’un actif net imposable à l’IFI d’un
montant de 17 000 000 €.
470
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Il a déclaré, au cours de l’année N–1, des salaires nets de frais professionnels d’un
montant de 122 000 €, un revenu foncier de 38 000 € et un revenu agricole de
8 520 €.
Ses revenus de l’année N sont les suivants :
– salaires nets de frais professionnels : 140 000 €
– revenus fonciers : 40 000 €
– revenus agricoles : 20 000 €
En N–1, le montant de son impôt sur le revenu était de 57 000 € et celui des prélève-
ments sociaux (CSG, CRDS, prélèvement social) de 30 000 €. Le montant des impôts
locaux s’élevait à 25 000 €.
Déterminez le montant de l’IFI dû par Éric Combernous au titre de l’année N.
M. et Mme Duroc sont mariés et vivent avec leurs trois enfants mineurs.
Au 1er janvier N, leur patrimoine s’établit ainsi :
– la villa leur servant d’habitation principale estimée à 3 510 000 € (ils l’occupent) ;
– une résidence secondaire dans les Alpes : 440 000 € ;
– deux appartements à Paris donnés en location (valeur : 322 000 €) ;
– divers véhicules de collection cotés en tout 132 000 € ;
– des actions cotées en Bourse pour 1 175 000 € ;
– divers mobiliers meublant la villa et la résidence secondaire (45 000 €) ;
– une dette de 219 000 € qui reste due sur l’acquisition de la villa ;
– une dette de 60 000 € restant due sur l’acquisition d’un véhicule de collection ;
– des comptes d’épargne dont les soldes s’élèvent à 75 000 €.
471
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Missions
1. Déterminez le patrimoine imposable à l’IFI des époux Duroc au 1er janvier N.
2. Calculez l’IFI dû par les époux Duroc pour l’année N.
Le patrimoine des époux Valira a fortement augmenté lors de la dernière année par suite
d’opérations boursières fructueuses qui leur ont permis d’importants investissements
immobiliers. Ils deviennent redevables de l’IFI.
Missions
À partir du dossier documentaire, répondez aux questions ci-après.
1. Calculez l’actif total du foyer fiscal imposable à l’IFI.
2. Calculez le passif déductible de la base de calcul de l’IFI.
3. Indiquez les modalités de déclaration et de paiement de l’IFI.
4. En matière d’IFI, précisez le délai de reprise accordé à l’administration fiscale :
– en cas de déclaration ;
– en l’absence de déclaration.
D’après un sujet d’examen
472
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Situation familiale
M. et Mme Valira sont mariés sous le régime légal et sont domiciliés dans le sud de
la France.
Ils n’ont plus d’enfant à charge ou rattaché à leur foyer fiscal.
De l’ISF à l’IFI
Document 2
473
SYNTHÈSE
Impôt sur la fortune immobilière (IFI)
Valeur vénale Valeur des titres au 1er janvier × Valeur vénale de l’immobilier
au 1er janvier de la société / Valeur vénale totale de l’actif de la société
Calcul
Étape 1 Étape 2
Réductions Plafonnement
IFI à payer
474
CHAPITRE
27 Impôts locaux
PROGRAMME
PLAN DU CHAPITRE
COURS : 1. Taxes foncières • 2. Contribution économique territoriale (CET)
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES : Évaluer les savoirs • Maîtriser les compétences
• Préparer l’épreuve
SYNTHÈSE
MOTS-CLÉS
Assiette • Champ d’application • Contribution économique territoriale • Cotisation
foncière des entreprises • Cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises
• Plafonnement de la CET • Taxes foncières
Partie 4 Imposition du capital, taxes sur les salaires et contrôle fiscal
1 Taxes foncières
Ces impôts locaux, qui visent les propriétaires tant personnes physiques que morales,
Pour tout savoir sont composés de deux taxes distinctes :
sur le calcul
–– la taxe foncière sur les propriétés bâties ;
des impôts locaux :
http://dunod.link/mmuc1n1
–– la taxe foncière sur les propriétés non bâties.
476
Chapitre 27 Impôts locaux
2. Calcul de l’imposition
La base d’imposition est la valeur locative cadastrale (ou revenu cadastral) de ces pro-
priétés, diminuée d’un abattement forfaitaire pour frais de 50 %. Les taux applicables
pour le calcul
Le montant de la taxe s’obtient en multipliant le revenu cadastral par les taux fixés par des valeurs locatives
les collectivités territoriales. Un plafonnement peut s’appliquer à certains contribuables cadastrales sont réduit
modestes. de moitié à compter
de 2021.
À la taxe elle-même s’ajoutent les frais de gestion de la fiscalité locale. L’évaluation de
la base et de l’impôt est effectuée par les services du cadastre.
2. Calcul de l’imposition
La base d’imposition est la valeur locative cadastrale (ou revenu cadastral) de ces pro-
priétés, diminuée d’un abattement forfaitaire pour frais de 20 %.
Le montant de la taxe s’obtient en multipliant le revenu cadastral par les taux fixés par
les collectivités territoriales.
477
Partie 4 Imposition du capital, taxes sur les salaires et contrôle fiscal
2. Assiette de la CFE
La période de référence à retenir pour déterminer les bases de la CFE est l’avant-dernière
année civile précédant celle de l’imposition (ou le dernier exercice de 12 mois clos au
En pratique, les cours de cette même année lorsque cet exercice ne coïncide pas avec l’année civile).
entreprises déclarent en
2020, pour l’imposition
Il est tenu compte des biens appartenant au contribuable, ainsi que de ceux qu’il a pris
de 2021, les valeurs en location ou en crédit-bail ou qu’il utilise à titre gratuit, passibles d’une taxe foncière
locatives des biens et utilisés pour une activité professionnelle.
passibles de la taxe
foncière de 2019.
La base d’imposition est la valeur locative brute retenue pour le calcul de la taxe fon-
cière sur les propriétés bâties et non bâties. La valeur locative des établissements
industriels bénéficie d’un abattement de 30 % pour la détermination de la base impo-
sable à la CFE.
Des réductions spécifiques peuvent être appliquées pour certaines professions ; les
bénéficiaires d’exonérations facultatives peuvent, à l’issue de la période correspon-
dante, bénéficier encore d’un abattement dégressif.
3. Calcul de la CFE
Le montant de la CFE est calculé directement par les services fiscaux et signifié par voie
de rôle aux contribuables. Il est égal au produit de la base d’imposition par les différents
taux d’imposition fixés par les collectivités territoriales. À ce montant s’ajoutent des
frais de gestion de 3 %.
478
Chapitre 27 Impôts locaux
Une cotisation minimum est due par les redevables de la CFE dont le chiffre d’affaires
dépasse 5 000 €. Elle est calculée au lieu de leur principal établissement, à partir d’une
base fixée par les collectivités territoriales dans la fourchette fixée par la loi (entre 223 €
et 6 901 € pour les impositions au titre de 2021).
4. Établissement de la CFE
La CFE est due en principe pour l’année entière par le redevable qui exerce l’activité au 1er jan-
vier. Elle est établie dans chaque commune où le redevable dispose de locaux ou de terrains.
Une déclaration annuelle doit être souscrite avant le deuxième jour ouvré suivant le
1er mai pour la détermination de la base d’imposition dans chaque commune d’imposition. Lorsqu’une entreprise
dispose de locaux ou de
terrains dans plusieurs
5. Paiement de la CFE communes, elle est
La CFE est perçue par voie de rôle, le contribuable étant informé pour chaque commune, imposable sur la valeur
par un avis d’imposition dématérialisé. locative des biens
passibles d’une taxe
Le paiement de la CFE est obligatoirement dématérialisé (prélèvement ou télérègle- foncière dans chaque
ment) pour toutes les entreprises. Deux régimes de recouvrement sont proposés : commune où ces biens
•• le régime de droit commun : la cotisation annuelle est réglée en deux fois : sont situés, et doit
déposer une déclaration
–– paiement avant le 15 juin de l’année courante d’un acompte égal à 50 % de la CFE dans chacune d’entre
de l’année précédente (si la CFE était au moins égale à 3 000 €), elles.
–– paiement du solde de la cotisation annuelle à la réception du rôle (à compter du
1er décembre) ;
•• le régime de la mensualisation : ce régime optionnel consiste en 10 prélèvements éta-
lés de janvier à octobre et égaux à 10 % de la CFE de l’année précédente, avec une
régularisation en fin d’année.
B Cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) En pratique, compte tenu
du dégrèvement prévu
1. Champ d’application dans son calcul, seules
les personnes dont le
La CVAE est due, en principe, par les personnes (physiques ou morales) qui :
chiffre d’affaires excède
–– exercent, dans un établissement situé en France, une activité imposable à la CFE ; 500 000 € HT doivent
–– et dont le chiffre d’affaires réalisé au cours de la période de référence excède 152 500 €. acquitter la CVAE.
L’ensemble des exonérations de plein droit applicables à la CFE est également applicable
en ce qui concerne la CVAE. S’y ajoutent des exonérations facultatives décidées par les
collectivités territoriales.
2. Assiette de la CVAE
La CVAE est assise sur la valeur ajoutée produite par l’entreprise. Elle est déterminée
en fonction du chiffre d’affaires réalisé et de la valeur ajoutée produite au cours de l’an-
née d’imposition (ou au cours du dernier exercice de douze mois clos au cours de cette
même année lorsque cet exercice ne coïncide pas avec l’année civile).
Chiffre d’affaires à prendre en compte. Il est composé du produit des ventes et des
prestations de services, des produits provenant de la concession de brevets, licences,
droits et valeurs similaires, des plus-values de cession d’immobilisations corporelles et
incorporelles se rapportant à une activité normale et courante, ainsi que des refactura-
tions de frais inscrits au compte de transfert de charges.
479
Partie 4 Imposition du capital, taxes sur les salaires et contrôle fiscal
Valeur ajoutée à prendre en compte. Elle est indépendante de l’assiette de la TVA. Elle
NOTRE CONSEIL
est définie comme l’excédent hors taxe de la production sur les consommations de biens
La valeur ajoutée et de services en provenance de tiers (dont certaines taxes et impôts). La valeur ajoutée
utilisée pour le
provenant d’activités hors du champ d’application de la CVAE n’est pas prise en compte.
calcul de la CVAE
est similaire à celle La valeur ajoutée ainsi calculée ne peut excéder un pourcentage du chiffre d’affaires fixé à :
retenue en finance –– 80 % pour les contribuables dont le chiffre d’affaires est inférieur ou égal à 7 600 000 € ;
dans le calcul des –– 85 % pour les contribuables dont le chiffre d’affaires est supérieur à 7 600 000 €.
soldes intermédiaires
de gestion (SIG). Des règles particulières précisent les définitions du chiffre d’affaires et de la valeur ajou-
N’hésitez pas à vous tée à prendre en compte pour les entreprises multi-établissements, les titulaires de
reporter au manuel bénéfices non commerciaux, de revenus fonciers, les entreprises de certains secteurs et
de DCG 6. Pour la celles membres d’un groupe.
CVAE de l’année N, la
période de référence 3. Calcul de la CVAE
pour la valeur ajoutée
est l’année N. La CVAE est théoriquement calculée au taux de 0,75 % (1,50 % jusqu’en 2020) pour
l’ensemble des redevables.
Les entreprises dont le chiffre d’affaires HT n’excède pas 50 000 000 € bénéficient d’un
dégrèvement dont le montant varie en fonction du chiffre d’affaires.
Ce dégrèvement aboutit en pratique à une exonération de cotisation lorsque le chiffre
d’affaires est inférieur à 500 000 € et à une taxation de la valeur ajoutée à un taux
variable selon le chiffre d’affaires au-delà (tab. 27.2).
Tableau 27.2. Taux d’imposition effectif après application du dégrèvement (à compter de 2021)
Les entreprises dont le chiffre d’affaires est inférieur à 2 millions d’euros bénéficient
d’un dégrèvement de 500 € (1 000 € jusqu’en 2020). La CVAE due par les entreprises
dont le CAHT excède 500 000 € ne peut être inférieure à 125 € (25 € jusqu’en 2020).
Au montant de la CVAE proprement dite s’ajoutent les frais de gestion de la fiscalité locale.
Exemple
◗◗ La PME industrielle N’Dogo a réalisé un chiffre d’affaires de 20 millions d’euros au titre
de la période de référence. Sa valeur ajoutée s’élève à 10 millions d’euros pour la même
période. Elle possède une usine et des terrains dont la valeur locative est de 500 000 €
ainsi que des équipements et matériels industriels pour 1 million d’euros.
Le taux local d’imposition à la CFE est de 10 %.
La CET est égale à la somme de la CFE et de la CVAE.
Calcul de la CFE
Pour le calcul de la CFE, il ne faut retenir que les valeurs locatives des immobilisations pas-
sibles de la taxe foncière dont l’entreprise est propriétaire. On ne retient donc pas la valeur
480 des équipements et matériels.
Chapitre 27 Impôts locaux
L’entreprise est industrielle ce qui lui permet de bénéficier d’un abattement de 30 % sur
sa valeur locative. La CFE d’élève donc à 500 000 × 70 % × 10 % = 35 000 € + 35 000 ×
3 %, soit 36 050 €
Calcul de la CVAE
Taux applicable pour une entreprise dont le chiffre d’affaires est de 20 M€ = 0,05 % ×
(20 M – 10 M) / 40 M + 0,7 % = 0,71 %, CVAE = 10 000 000 × 0,71 % = 71 000
Montant total de la CET
36 050 + 71 000 = 107 050 € ◗
481
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Évaluer Maîtriser Préparer
les savoirs les compétences l’épreuve
1 QCM
Pour chaque proposition, une ou plusieurs réponses sont possibles. Justifiez-les.
1. Les impôts locaux sont perçus par :
a. l’État. □ c. les départements. □
b. les régions. □ d. les communes. □
2. Entrent dans le champ d’application de la CFE :
a. les biens immeubles bâtis ou non utilisés dans le cadre
d’activités professionnelles économiques indépendantes. □
b. les biens meubles utilisés dans le cadre
d’activités professionnelles économiques indépendantes. □
c. les biens immeubles bâtis ou non utilisés dans le cadre
d’activités professionnelles artisanales. □
3. Le montant de la CFE à payer :
a. dépend des taux déterminés par les collectivités. □
b. comprend des frais de gestion. □
c. doit être déterminée par le contribuable. □
4. Les activités entrant dans le champ d’application de la CVAE :
a. sont identiques à celles entrant dans le champ de la CET. □
b. doivent excéder 500 000 € de chiffre d’affaires. □
c. sont identiques à celles entrant dans le champ d’application de la TVA. □
5. La valeur ajoutée prise en compte pour le calcul de la CVAE :
a. répond à la même définition que celle utilisée en finance
dans le calcul des soldes intermédiaires de gestion. □
b. répond à une définition propre au droit fiscal. □
c. concerne toutes les activités des entreprises. □
6. La taxe foncière concerne :
a. les locataires d’appartements meublés. □
b. les propriétaires de biens immeubles. □
c. les propriétés à usage professionnel. □
d. les bâtiments publics et agricoles. □
7. Le cadastre est :
a. le nom de l’un des services des impôts chargés du calcul de la CFE. □
b. le registre public où figurent les renseignements sur la surface
et la valeur des propriétés foncières. □
c. un impôt qui complète la taxe foncière. □
482
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
La SARL Samia a été créée en N–16. Son siège social et l’ensemble de ses installations
sont situées à Lognes, en Seine-et-Marne. Elle exerce son activité dans le secteur de la
menuiserie.
Les immobilisations de la société au 31/12/N–1 sont les suivantes :
Date Durée
Immobilisations Coût de revient Valeur locative
d’acquisition d’amortissement
Terrain N–9 15 000 € 1 800 €
Immeubles N–9 180 000 € 11 000 € 50 ans
et constructions
Hangar N–5 75 000 € 4 100 € 15 ans
Installations N–8 22 000 € 15 ans
générales
Matériels N–8 21 000 € 10 ans
industriels N–3 120 000 € 10 ans
N–8 38 000 € 5 ans
Matériels
N–4 15 000 € 5 ans
de transport
N–3 90 000 € 5 ans
Matériels N–8 7 500 € 10 ans
de bureau N–3 30 000 € 10 ans
Totaux 613 500 € 16 900 €
483
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
3 Impots.gouv.fr ★★★
Compétences attendues • Identifier et expliquer le champ d’application, les moda-
Pour tout savoir lités de calcul et de déclaration de la taxe foncière et de la
sur le calcul
des impôts locaux :
contribution économique territoriale
http://dunod.link/mmuc1n1 • Déterminer et justifier le mécanisme de plafonnement
de la contribution économique territoriale
• Présenter les modalités de paiement de ces impôts
484
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
< 500 k€ 0%
CA > 50 M€ 0,75 %
Missions
1. Déterminez le montant de la contribution économique territoriale déclarée en N en
calculant la valeur ajoutée, puis la CET avec prise en compte du plafonnement.
2. Indiquez la manière dont la CET sera réglée par la SA Machet.
485
SYNTHÈSE
SYNTHÈSE
Impôts locaux
CVAE
CFEN
Frais de gestion (3 %)
CFE totale
486
CHAPITRE
28 Taxes assises
sur les salaires
PROGRAMME
PLAN DU CHAPITRE
COURS : 1. Taxe sur les salaires • 2. Contribution unique à la formation
professionnelle et à l’alternance (CUFPA) • 3. Participation des employeurs à l’effort
de construction (PEEC)
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES : Évaluer les savoirs • Maîtriser les compétences
• Préparer l’épreuve
SYNTHÈSE
D iverses impositions, calculées sur le montant des rémunérations versées, sont mises
à la charge d’un grand nombre d’employeurs.
À l’exception de la taxe sur les salaires, leur finalité économique explique la particularité
de leur perception, les redevables pouvant, s’ils le désirent, s’en acquitter par des verse-
ments effectués au profit de certaines activités ou certains organismes.
Ce chapitre aborde successivement : la taxe sur les salaires, la contribution au développe-
ment de la formation continue et de l’alternance, puis l’investissement obligatoire dans
la construction.
MOTS-CLÉS
Contribution des employeurs au financement de la formation professionnelle
continue et de l’alternance • Participation des employeurs à l’effort de construction
• Taxe d’apprentissage • Taxe sur les salaires
Partie 4 Imposition du capital, taxes sur les salaires et contrôle fiscal
B Assiette
Les éléments à prendre La base imposable inclut toutes les rémunérations brutes payées, y compris les avan-
en compte sont les tages en nature mais hors revenus de remplacement (prestations de sécurité sociale
mêmes que pour le
calcul de la CSG, sans
versées par l’employeur).
l’abattement de 1,75 %. Certaines rémunérations sont cependant exonérées, notamment les allocations de
chômage.
C Calcul de la taxe
La taxe sur les salaires est calculée selon un barème progressif (tab. 28.1). Des taux
réduits s’appliquent dans les DOM.
Tableau 28.1. Taux applicables à la taxe sur les salaires (rémunérations versées en 2021)
488
Chapitre 28 Taxes assises sur les salaires
D Déclaration et paiement
L’employeur doit souscrire par voie électronique, au plus tard le 31 janvier de l’année
suivant celle du paiement des rémunérations, une déclaration annuelle de liquidation et
de régularisation de la taxe sur les salaires.
À défaut, il est personnellement imposé par voie d’avis de mise en recouvrement.
La périodicité des paiements dépend du montant de la taxe acquittée l’année précé-
dente (tab. 28.2). La taxe doit être acquittée par télérèglement.
ment à la taxe des salaires. Les entreprises qui ont un pourcentage compris
Les entreprises doivent déterminer un pourcen- entre 10 % et 20 % bénéficient d’une décote cal-
tage d’imposition (arrondi à l’unité immédiate- culée selon le barème suivant :
Pourcentage du CA non
10 % 11 % 12 % 13 % 14 % 15 % 16 % 17 % 18 % 19 % 20 %
soumis à TVA
Pourcentage de taxe
0% 2% 4% 6% 8% 10 % 12 % 14 % 16 % 18 % 20 %
sur les salaires à retenir
Exemple
◗◗ L’entreprise Coulier a versé, au cours du mois de mai 2022, les rémunérations brutes
suivantes : 1er salarié : 1 300 € ; 2e salarié : 2 900 €.
Le barème de la taxe est fondé sur un salaire annuel. Les tranches ramenées au mois sont :
489
Partie 4 Imposition du capital, taxes sur les salaires et contrôle fiscal
La franchise et la décote sont déterminées par rapport à des montants annuels. On peut sup-
poser que l’entreprise Coulier ne pourra pas en bénéficier au regard du montant de sa taxe
mensuelle. ◗
EXERCICE 2 • SITUATION PRATIQUE 4
A Taxe d’apprentissage
La taxe d’apprentissage permet de faire participer les employeurs au financement des
formations technologiques et professionnelles, par des versements directs à des orga-
nismes collecteurs, par des dépenses exonératoires ou par versement au Trésor public.
490
Chapitre 28 Taxes assises sur les salaires
1. Champ d’application
La taxe d’apprentissage vise en principe tous les employeurs, quels que soient le statut
et le chiffre d’affaires, exerçant une activité commerciale, industrielle ou artisanale.
Les principales exonérations visent :
–– les petites entreprises occupant un ou plusieurs apprentis, avec contrat, dont la base
annuelle n’excède pas 6 fois le Smic annuel (soit 115 424 € pour la taxe due au titre
de 2022) ;
–– les sociétés et personnes morales du secteur de l’enseignement ;
–– certains groupements d’employeurs agricoles ;
–– certaines mutuelles.
2. Calcul de la taxe
L’assiette est alignée sur celle des cotisations sociales (rémunérations brutes versées).
La taxe d’apprentissage est calculée sur la base des salaires de l’année en cours.
Les salaires des apprentis sont exonérés de taxe d’apprentissage en totalité ou en La taxe d’apprentissage
partie. est déductible de
l’assiette de l’impôt sur
Le taux applicable est de 0,68 % de la masse salariale (0,44 % pour les établissements le revenu ou de l’impôt
d’Alsace-Moselle). sur les sociétés.
491
Partie 4 Imposition du capital, taxes sur les salaires et contrôle fiscal
(à la différence de l’ensemble des autres contributions de cette nature, qui sont gérées
par France Compétences).
2. Calcul de la taxe
L’assiette de la taxe est constituée de l’ensemble des rémunérations imposables et des
avantages en nature versés pendant l’année au personnel, soumis aux cotisations de
Sécurité sociale.
Ne rentrent toutefois pas dans l’assiette de la CFP les rémunérations exonérées de la
taxe sur les salaires. Les employeurs de moins de 11 salariés sont en outre exonérés de la
CFP sur les rémunérations versées à leurs apprentis.
La période de référence à retenir pour le calcul de la contribution est l’année civile au
titre de laquelle celle-ci est due. Ainsi, la participation afférente à 2021 est calculée sur
l’ensemble des rémunérations versées du 1er janvier 2021 au 31 décembre 2021.
Le taux de la contribution est de :
–– 0,55 % de la masse salariale pour les entreprises de moins de 11 salariés ;
–– 1 % de la masse salariale pour les entreprises d’au moins 11 salariés.
Des mécanismes existent pour réduire les effets de franchissements de seuils d’effec-
tifs : maintien du taux de 0,55 % pendant l’année de passage au seuil de 11 salariés et les
deux années suivantes et relèvement progressif du taux pour les 4e et 5e années.
492
Chapitre 28 Taxes assises sur les salaires
3. Paiement
Alors qu’elles étaient auparavant collectées par les organismes collecteurs OPCA, les
sommes sont collectées par les Urssaf à compter du 1er janvier 2022 via les DSN men-
suelles (une base trimestrielle est possible pour les employeurs de moins de 11 salariés).
La contribution peut être majorée en cas d’insuffisance ou d’absence de versement.
EXERCICE 3
A Champ d’application
Les employeurs établis ou domiciliés en France, employant 50 salariés au moins au
31 décembre de l’année civile écoulée, tous établissements confondus, doivent inves-
tir dans le financement ou la construction de logements sociaux. Des modalités sont
prévues pour amortir les effets du dépassement du seuil de 50 salariés.
Cette obligation est indépendante de la forme juridique ou du régime fiscal de leur
société. Les seules exonérations concernent les employeurs agricoles, l’État, les collec-
tivités locales et leurs établissements publics administratifs.
B Calcul de la contribution
L’entreprise doit investir une fraction égale à 0,45 % des salaires payés au cours de l’exer-
cice précédent (en retenant une base de calcul identique à celle des cotisations sociales).
La période de référence retenue est l’année civile.
Les employeurs qui, au cours d’une année déterminée, ont investi des sommes supé-
rieures au montant de la participation exigible peuvent reporter l’excédent sur les
années suivantes, sans limitation de durée.
493
Partie 4 Imposition du capital, taxes sur les salaires et contrôle fiscal
2. Investissements directs
L’employeur peut aussi investir directement sous forme de prêts à taux réduits consen-
tis aux salariés pour le financement de la construction de leur résidence principale ou à
celle de leur conjoint, de leurs ascendants ou descendants.
À titre exceptionnel, sous conditions et sur autorisation préfectorale, les employeurs
peuvent également investir directement dans la construction de logements locatifs ou
dans des travaux d’amélioration d’immeubles anciens leur appartenant, loués ou desti-
nés à être loués à leurs salariés.
Fiscalement, les prêts aux salariés ne sont pas déductibles du résultat imposable. Les
autres investissements directs peuvent être inscrits à l’actif et amortis.
Les investissements directs doivent être conservés pendant au moins 20 ans.
494
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Évaluer Maîtriser Préparer
les savoirs les compétences l’épreuve
1 QCM
Pour chaque proposition, une ou plusieurs réponses sont possibles. Justifiez-les.
1. Les taxes assises sur les salaires sont :
a. la taxe sur les salaires. ∙
b. la TVA. ∙
c. la contribution au développement de la formation professionnelle continue
et l’investissement obligatoire dans la construction. ∙
2. Ne sont pas redevables de la taxe sur les salaires les entreprises :
a. en franchise de TVA. ∙
b. assujetties totalement à la TVA. ∙
c. assujetties à moins de 90 % à la TVA. ∙
3. La taxe d’apprentissage doit être acquittée par :
a. les employeurs personnes morales exclusivement. ∙
b. les associations ayant des employés. ∙
c. les employeurs qui n’ont pas effectué les versements libératoires nécessaires. ∙
4. La contribution à la formation professionnelle continue doit être acquittée par :
a. les employeurs personnes morales exclusivement. ∙
b. les associations ayant des employés. ∙
c. les centres de formation des apprentis. ∙
5. Concernant la contribution à la formation professionnelle continue,
les employeurs comptant moins de 11 salariés :
a. bénéficient d’une imposition limitée les premières années. ∙
b. ne paient pas de CFP sur les rénumérations de leurs apprentis. ∙
c. payent une taxe égale à 0,55 % des salaires nets versés. ∙
6. La participation des employeurs à l’effort de construction :
a. peut se faire par le biais de dépenses au profit du logement des salariés. ∙
b. doit être acquitée spontanément par le contribuable. ∙
c. peut se faire librement. ∙
495
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
L’entreprise Waystar est assujettie à la TVA sur 92 % de ses opérations au titre de l’année
N–2 et sur 88 % au titre de l’année N–1. Elle est totalement assujettie à la TVA au titre
de l’année N.
Déterminez si cette entreprise est assujettie ou non à la taxe sur les salaires au titre des
années N–1 et N.
496
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Mission
En vous appuyant sur le dossier documentaire, calculez le montant de la taxe sur les salaires
due au titre de l’exercice 2022 et expliquez-en le fonctionnement à Cédric Graal, directeur
général de l’entreprise Burnoi.
La taxe est calculée à partir d’un barème progressif qui s’applique aux rémunérations
individuelles annuelles versées (base imposable).
Le barème comporte un taux normal, appliqué sur le montant total des rémunérations
brutes individuelles, et des taux majorés, appliqués aux rémunérations brutes
individuelles qui dépassent certains seuils.
Service-public.fr
497
SYNTHÈSE
Taxes assises sur les salaires
Taxe sur les salaires (pour les professionnels non soumis à la TVA
à au moins 90 %)
Rémunérations brutes et avantages
en nature payés au cours de l’année
0,45 %
498
CHAPITRE
29 Contrôle fiscal
PROGRAMME
PLAN DU CHAPITRE
COURS : 1. Principes généraux • 2. Formes du contrôle • 3. Procédures de rectification
• 4. Infractions et sanctions
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES : Évaluer les savoirs • Maîtriser les compétences
• Préparer l’épreuve
SYNTHÈSE
L es obligations fiscales des contribuables sont essentiellement fondées sur les décla-
rations qu’ils établissent, qui sont présumées exactes et sincères. C’est pourquoi
l’administration fiscale dispose de différents moyens pour les vérifier a posteriori et, en
cas d’erreur, omission ou insuffisance, en tirer les conséquences en respectant certaines
garanties. Les dispositifs visant à lutter contre la fraude se sont renforcés depuis quelques
années, notamment grâce à un échange automatique d’informations entre les autorités
fiscales internationales. La répression s’exerce sur le plan administratif (pécuniaire) et, en
cas de fraude, sur le plan pénal.
MOTS-CLÉS
Abus de droit • Acte anormal de gestion • Contrôle sur pièces • Délai de reprise
• Droit à l’erreur • Droit de communication • Droit de contrôle • Examen
contradictoire • Examen de comptabilité • Flagrance fiscale • Fraude fiscale
• Mini-abus de droit • Répression fiscale • Vérification de comptabilité • Rescrit fiscal
Partie 4 Imposition du capital, taxes sur les salaires et contrôle fiscal
1 Principes généraux
Tableau 29.1. Délais de reprise applicables selon la nature des impôts concernés
500
Chapitre 29 Contrôle fisca
Demande
Demande de justifications
d’éclaircissements
Commentaires Production de documents sur certains éléments des déclarations
ou informations de revenus du contribuable limitativement prévus (situation
sur les mentions ou charges de famille, charges déduites du revenu net global
portées sur ou ouvrant droit à des réductions ou crédits d’impôt, avoirs ou revenus
les déclarations d’avoirs à l’étranger, détail des revenus fonciers ou des plus-values
du contribuables ou moins-values, etc.)
Ces demandes doivent prévoir un délai de réponse qui ne peut être inférieur à deux mois.
En cas de réponse insuffisante, l’administration peut demander au contribuable de la
compléter, dans un nouveau délai de trente jours.
Le défaut ou l’insuffisance de réponse peut entraîner la taxation d’office.
2. Droit de communication
Outre ces informations, systématiquement disponibles, les agents de l’administration
fiscale peuvent se faire librement communiquer un certain nombre de renseignements
auprès de tiers, sans formalisme particulier mais sous des conditions précises.
Personnes soumises au droit de communication. Les personnes soumises sont (liste
exhaustive) :
•• les personnes physiques ou morales ayant la qualité de commerçant, artisans,
membres de certaines professions non commerciales (non soumises au secret profes-
sionnel), professions agricoles ;
•• les tribunaux (autorité judiciaire et ministère public) ;
501
Partie 4 Imposition du capital, taxes sur les salaires et contrôle fiscal
502
Chapitre 29 Contrôle fisca
503
Partie 4 Imposition du capital, taxes sur les salaires et contrôle fiscal
Par ailleurs, tout intéressé peut se prévaloir, à l’encontre de l’administration, des ins-
tructions, circulaires et directives publiées, lorsqu’elles ne sont pas contraires aux lois
et règlements.
De même, l’administration ne peut revenir sur ses prises de position sur la situation de
fait d’un contribuable au regard d’un texte fiscal.
2 Formes du contrôle
Définition
Le droit de contrôle est le droit général d’investigation dont dispose l’administration
fiscale. Il apparaît comme le corollaire logique de la technique française de recouvre-
ment de l’impôt par voie déclarative.
504
Chapitre 29 Contrôle fisca
Professionnels Particuliers
B Vérification de comptabilité
Définition
La vérification de comptabilité est l’examen approfondi sur place de la comptabilité
(individuelle ou société) et sa confrontation avec certaines données matérielles ou de
fait, afin de s’assurer de l’exactitude des déclarations souscrites.
1. Conditions de la vérification
La vérification de comptabilité n’intervient que quand les sommes entrant dans la base
d’imposition sont déterminées par des documents comptables : BIC et BNC (même en
régimes micro), BA réels, IS et taxes sur le chiffre d’affaires. La procédure vise directe-
ment l’exploitant.
505
Partie 4 Imposition du capital, taxes sur les salaires et contrôle fiscal
2. Déroulement de la vérification
Étapes. La vérification démarre par l’avis de vérification, qui indique la date et l’heure
de la première intervention du vérificateur et son droit d’être assisté d’un conseil.
L’avis doit également préciser les impôts visés et la période contrôlée, ainsi que les
coordonnées du supérieur hiérarchique de l’agent vérificateur personnalisant les
voies de recours du contribuable. La loi ne prévoit pas de délai précis pour l’envoi de
l’avis.
Le vérificateur ne peut effectuer des interventions inopinées pour une première
phase de vérification que pour des constatations matérielles (inventaire physique
des moyens de production et du stock, inventaire des valeurs en caisse, relevé des
prix pratiqués, existence et état des documents comptables) et à la prise de copies
de fichiers informatiques. Dans ce cas, la « Charte du contribuable » est remise en
main propre.
Lieu du contrôle. Le contrôle a lieu normalement au siège de l’entreprise, ou, si le contri-
buable et le vérificateur en sont d’accord, dans les locaux où se trouvent les documents
comptables (ex. : cabinet comptable).
Modalité de la consultation des documents. Le vérificateur consulte les documents
utiles et peut en prendre copie, sans que le contribuable puisse s’y opposer (sous peine
d’amende jusqu’à 50 000 €).
Les vérificateurs ont accès à l’ensemble de la comptabilité. Toutes les sociétés qui éta-
blissent des comptes consolidés doivent les présenter ; les plus grandes entreprises
doivent également présenter leur comptabilité analytique.
506
Chapitre 29 Contrôle fisca
(1) À la clôture de l’exercice N+1, l’actif net doit être corrigé du montant des commissions
calculées sur les commandes de l’année, mais dues en N+2, qui ont été inscrites à tort au
passif, soit 50 000 €.
(2) À la clôture de l’exercice N, le passif est surestimé à hauteur de 45 000 €, correspon-
dant aux commissions calculées sur les commandes de l’année, mais dues en N+1. De
manière symétrique, l’actif net du bilan d’ouverture de l’exercice N+1 doit être corrigé du
même montant.
(3) À la clôture de l’exercice N–1, le passif est surestimé à hauteur de 30 000 €, correspon-
dant aux commissions calculées sur les commandes de l’année, mais dues en N. S’agissant
du premier exercice de l’erreur, il n’y a pas de correction symétrique.
(4) En N+3, l’exercice N–1 est prescrit. Il n’y a donc pas de rectification possible sur ce
rehaussement. L’ajout du principe d’intangibilité du premier exercice non prescrit conduit
l’administration à déterminer une majoration du bénéfice imposable :
507
Partie 4 Imposition du capital, taxes sur les salaires et contrôle fiscal
Appréciation des actes de gestion. Le vérificateur n’a pas à porter de jugement sur
l’opportunité des décisions prises par le management de l’entreprise et ne doit pas s’im-
miscer dans la gestion. Cependant, l’administration peut fonder une rectification sur la
base d’un « acte anormal de gestion », mais elle doit en apporter la preuve.
Définition
Un acte anormal de gestion est une opération qui conduit à faire supporter une
dépense ou une perte à l’entreprise, ou la prive de certaines recettes, sans être justi-
fiée par les intérêts de l’exploitation commerciale.
508
Chapitre 29 Contrôle fisca
509
Partie 4 Imposition du capital, taxes sur les salaires et contrôle fiscal
C Examen de comptabilité
Définition
L’examen de comptabilité est une procédure intermédiaire entre le contrôle sur
pièces à distance et la vérification de comptabilité sur place ; l’administration a ainsi
la possibilité d’examiner la comptabilité à distance, sans se rendre sur place (même
en cas de demande expresse du contribuable), après transfert des FEC (fig. 29.2).
L’administration doit informer le contribuable du contrôle par l’envoi d’un avis d’exa-
men de comptabilité qui précise la période couverte et mentionne le fait que le contri-
buable peut se faire assister par un conseil de son choix ainsi que la disponibilité en ligne
de la charte du contribuable vérifié. Le contribuable adresse alors, dans les 15 jours, une
copie conforme des FEC (sous peine d’une amende de 5 000 € par exercice concerné et
d’arrêt de la procédure avec possibilité d’engager une vérification de comptabilité sur
place sur la même période) ; il est informé, dans les 6 mois au plus tard, des résultats du
contrôle et de la fin de la procédure, même en l’absence de rectification.
La possibilité d’une régularisation par le contribuable reconnu de bonne foi des erreurs,
inexactitudes, omissions ou insuffisances est maintenue dans le cadre de cette procé-
dure. Lorsque la procédure est achevée, l’administration ne peut plus alors procéder à
une vérification de comptabilité sur place portant sur la même période.
En cas de vérification de comptabilité à distance, la possibilité de dialogue tout au long
de la procédure entre l’administration et le contribuable est préservée, par écrit ou à
l’oral (même si le contrôle à distance ne le facilite pas). Le contribuable conserve aussi la
possibilité de saisir le supérieur hiérarchique de l’agent chargé du contrôle pour obtenir
des éclaircissements supplémentaires.
510
Chapitre 29 Contrôle fisca
1. Particularités de l’ESFP
Le contrôle porte sur la cohérence de l’ensemble des revenus déclarés avec la situation
patrimoniale, les disponibilités et le train de vie du contribuable. Il vise certains contri-
buables pour lesquels le revenu déclaré semble différent du revenu réel. Il complète
parfois, pour leurs dirigeants, les vérifications de comptabilité des entreprises.
L’examen se déroule en principe dans les locaux de l’administration mais il peut avoir lieu
chez le conseil du contribuable, à son domicile ou dans son entreprise s’il en fait la demande.
3 Procédures de rectification
En principe, le contrôle se termine par une procédure de rectification contradictoire.
Mais dans certains cas, l’administration peut appliquer des procédures particulières.
511
Partie 4 Imposition du capital, taxes sur les salaires et contrôle fiscal
Refus Refus
Proposition de Réponse du Saisie de Avis de Recours
rectification de contribuable la commission la commission contentieux
l’administration départementale + Nouvelle devant le tribunal
Acceptation de conciliation ou proposition de compétent
des impôts directs l’administration
Mise en
recouvrement Acceptation
Mise en
recouvrement
512
Chapitre 29 Contrôle fisca
Le contribuable reste pour autant en droit de connaître la méthode suivie pour recons-
tituer le bénéfice ou le chiffre d’affaires ainsi que les conséquences financières des rec-
tifications envisagées ; il lui est de même possible de formuler un recours contentieux
devant les tribunaux (la charge de la preuve du caractère erroné de la méthode ou exces-
sif des résultats lui incombera).
513
Partie 4 Imposition du capital, taxes sur les salaires et contrôle fiscal
4 Infractions et sanctions
Les sanctions applicables en matière fiscale sont de nature (possibilité de cumul) :
–– administrative : ce sont des sanctions pécuniaires appliquées par l’administration ;
–– pénale : ce sont des peines correctionnelles appliquées par les tribunaux.
1. Sanctions administratives
En matière de sanctions fiscales, il convient de distinguer :
–– l’intérêt de retard, qui compense le retard intervenu dans le paiement d’un impôt ;
–– les majorations et/ou amendes, qui sont destinées à pénaliser le contribuable en raison
de l’infraction fiscale commise et qui constituent, pour leur part, des « sanctions ».
Les sanctions fiscales sont recouvrées sur avis.
En cas de défaut de paiement après envoi d’une lettre de mise en demeure, des actes de
poursuite peuvent être engagés contre le contribuable, dont différents niveaux sont prévus :
–– le commandement, signifié par voie postale, par huissier de justice ou tout agent de
l’administration habilité, est une sommation de payer ;
–– la saisie des biens, des rémunérations, etc. ;
–– la contrainte par corps (emprisonnement pour dette).
Le recouvrement des créances fiscales est garanti par :
–– des sûretés réelles sur les biens du contribuable : privilège, hypothèque ;
–– la responsabilité solidaire des dirigeants (pour les sociétés).
Intérêt de retard. Un intérêt de retard unique concerne en principe tous les impôts.
Il est dû dans quasiment toutes les situations, sauf dans certains cas de majoration pour
Cet intérêt est décompté paiement tardif ou retard de paiement. Il est calculé au taux de 0,20 % par mois (soit
en principe à partir 2,40 % par an), sauf procédure de droit à l’erreur.
du premier jour du mois
suivant celui au cours Pénalités. Elles varient selon les circonstances. Elles peuvent être évoquées en détail-
duquel l’impôt aurait lant les principales infractions susceptibles d’être reprochées au contribuable par l’ad-
dû être acquitté. Pour ministration fiscale :
l’IR N, l’intérêt court
à partir du 1er juillet •• Insuffisance de déclaration. L’infraction est caractérisée dès lors qu’il y a eu dépôt
N+1. Pour la TVA, dès le d’une déclaration et qu’un fait personnel de son auteur s’analyse en une mécon-
premier jour de l’exercice naissance de ses obligations. La pénalité applicable dépend du degré de bonne foi du
suivant. contribuable (celle-ci est présumée et il convient à l’administration de démontrer le
caractère délibéré du manquement, c’est-à-dire la mauvaise foi) (tab. 29.3).
514
Chapitre 29 Contrôle fisca
•• Défaut de paiement ou paiement tardif. L’infraction est commise dès lors que le contri-
buable ne règle pas sa dette fiscale dans les délais légaux. La pénalité applicable dépend
cette fois de la nature de l’impôt concerné (tab. 29.5) et s’ajoute à l’intérêt de retard.
Tableau 29.5. Pénalités pour retard ou défaut de paiement
•• Entraves au contrôle exercé par l’administration fiscale. Les contribuables qui font
obstacle au travail de l’administration fiscale s’exposent à des pénalités d’importance
variable selon leur comportement (non applicables toutefois en cas de première
infraction) (tab. 29.6).
515
Partie 4 Imposition du capital, taxes sur les salaires et contrôle fiscal
516
Chapitre 29 Contrôle fisca
La bonne foi du contribuable peut être prise en compte par l’administration, dans les cas
de force majeure ou en cas d’indication expresse par le contribuable d’une justification
valable. Enfin, si le contribuable démontre sa bonne volonté par le souci de réparer son
infraction, les sanctions prévues à son encontre peuvent être allégées, mais non le mon-
tant de l’impôt lui-même rectifié.
517
Partie 4 Imposition du capital, taxes sur les salaires et contrôle fiscal
Autres délits. Outre le délit de fraude fiscale, la loi prévoit de nombreux délits en
matière fiscale (tab. 29.9).
518
Chapitre 29 Contrôle fisca
Dépôt de la plainte. Le dépôt de plainte en matière fiscale respecte des modalités spé-
cifiques (fig. 29.4) :
•• Mise en mouvement de l’action publique. À la différence des autres délits de droit com-
mun, le délit de fraude fiscale n’est pas poursuivi d’office par le procureur de la Répu-
blique : il doit en principe y avoir préalablement dépôt d’une plainte par l’administration.
•• Avis de la Commission des infractions fiscales. La recevabilité de la plainte déposée par
l’administration doit être préalablement validée par un avis conforme de la Commission
des infractions fiscales, instaurée dans le but d’assurer le caractère objectif des déci-
sions. L’administration doit dénoncer les fraudes graves directement au parquet. L’avis
de la commission, de compétence nationale, n’est pas motivé :
–– s’il est positif, il est transmis au directeur des services fiscaux compétents, qui en
informe le contribuable. L’administration fiscale dépose alors une plainte auprès du
procureur de la République, lequel reste maître de l’opportunité des poursuites ;
–– s’il est négatif, le contribuable est informé directement par la Commission et
l’administration fiscale n’est plus en mesure de déposer sa plainte.
Avis positif
Dépôt de plainte
par l’administration Avis de Dépôt de plainte
Procédure
auprès de la la Commission des auprès du procureur
judiciaire
Commission des infractions fiscales de la République
infractions fiscales
Avis négatif
L’administration ne peut
pas déposer sa plainte
•• Délai de prescription. Pour les infractions autres que la fraude fiscale, la prescription
de droit commun s’applique, l’action publique se prescrivant par trois années révolues
à compter du jour où le délit a été commis. Pour le délit de fraude fiscale, le délai est
de 6 ans.
•• Auteurs du délit. Les auteurs principaux sont les débiteurs de l’impôt, c’est-à-dire les
signataires des déclarations (ex. : dirigeants de l’entreprise). Les complices sont les
personnes qui se sont sciemment associées à l’infraction. Ils sont punissables de la
même peine que les auteurs du délit.
Procédure judiciaire. Après un avis positif de la Commission des infractions fiscales, le
directeur des services fiscaux territorialement compétent saisit le Parquet. Il revient à
celui-ci de choisir, le cas échéant, le mode de poursuite. L’administration fiscale peut se
constituer partie civile pour suivre la procédure.
Les professionnels
La procédure se déroule devant le tribunal correctionnel dans le ressort duquel l’impôt du chiffre et du droit
en cause aurait dû être perçu (c’est-à-dire en principe du siège de l’entreprise du domi- peuvent être jugés
cile fiscal du contribuable particulier). complices.
519
Partie 4 Impoiition du scpitcl, tcxei iur lei iclcirei et sontrôle fiscl
520
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Évaluer Maîtriser Préparer
les savoirs les compétences l’épreuve
1 Quiz
Vérifiez l’exactitude des propositions ci-après et justifiez-les.
Vrai Faux
2 SA Certa ★★★
La SA Certa n’a pas déposé la déclaration de résultat pour l’exercice 2021 écoulé ni de
déclarations de TVA pour le dernier trimestre de l’exercice 2021.
Une mise en demeure est adressée à l’entreprise au cours du mois de mai 2022 et
entraîne une vérification fiscale au cours du mois de juin de la même année.
521
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
3 SA Fleury ★★★
Compétences attendues • Expliquer les principes généraux du contrôle fiscal
• Déterminer les délais de prescription et les garanties
du contribuable
• Déterminer les sanctions des principales infractions
aux obligations fiscales
La société anonyme Fleury, sise à Fleury-les-Aubrais (Loiret), a fait l’objet d’un contrôle
fiscal au cours de l’année 2022.
La vérification de la comptabilité conduit à examiner les exercices 2019, 2020 et 2021.
Ces exercices avaient dégagé les éléments suivants :
• 2019 : bénéfice imposable à l’IS : 840 000 €
• 2020 : bénéfice imposable à l’IS : 120 000 €
• 2021 : bénéfice imposable à l’IS : 650 000 €
Pour simplifier, on considérera que le taux de l’IS s’est établi à 25 % sur la totalité des
résultats au cours de ces trois exercices.
Établie au cours du mois de juin 2022, la notification fait apparaître les montants de
rectification suivants :
Années Bases d’imposition IS TVA
2019 150 000 € 45 000 €
2020 270 000 € 84 000 €
2021 50 000 € 23 000 €
1. Calculez les bases d’imposition à l’IS rectifiées après la vérification fiscale avec et sans
cascade.
2. Calculez le montant du rappel d’IS dû au taux normal à la suite de cette rectification
(avec cascade et sans tenir compte ni des pénalités ni des majorations).
522
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
3. En supposant que la bonne foi du contribuable soit reconnue et que les insuffisances
décelées par le contrôle résultent d’opérations réalisées au cours du dernier mois de
l’exercice, calculez les intérêts de retard ainsi que les majorations encourues.
523
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
5. À l’issue de la vérification, identifiez les principaux éléments que doit faire apparaître le
vérificateur sur la proposition de rectification. Expliquez à Frédéric Verdure comment
l’entreprise peut faire connaître à l’administration son avis sur les rectifications
proposées.
6. Dans l’hypothèse où des désaccords persisteraient entre l’administration fiscale et
la société, indiquez de quel recours disposerait alors la société.
M. Vico est salarié de trois sociétés X, Y et Z. Au titre de l’année N–1, ces trois sociétés
ont déclaré pour M. Vico, dans la déclaration annuelle des salaires souscrite le 01/02/N,
les salaires imposables annuels suivants :
• société X (un jour par semaine) : 6 000 €
• société Y (3,5 jours par semaine) : 28 480 €
• société Z (0,5 jour par semaine) : 4 250 €
Par erreur, M. Vico a porté sur sa déclaration des revenus N–1, souscrite le 31/03/N, le
montant de 36 730 €. Le 30 janvier N+1, M. Vico reçoit, de son centre des impôts, la
proposition de rectification figurant dans le document ci-après.
Missions
1. Indiquez le type de contrôle fiscal dont M. Vico fait l’objet. Justifiez votre réponse.
2. Déterminez si la même proposition de rectification serait légale si elle était datée du
15 décembre N+2 ou du 20 février N+3.
524
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
525
SYNTHÈSE
Contrôle fiscal
Moyens d’information
L’administration peut demander à tout moment différentes informations :
Délai de reprise
526
SUJET TYPE D’EXAMEN
DURÉE DE L’ÉPREUVE
3 heures Coefficient 1
PRÉSENTATION DU SUJET
Dossier 1
1 Territorialité des VAD intracommu- 4 Informations relatives à l’entreprise
nautaire individuelle
2 Opérations du mois de janvier de 5 Revenus de Séverine Fischer
l’entreprise N’Dogo
Dossier 3
Dossier 2 6 La contribution unique à la forma-
3 Exonération des plus-values dans les tion professionnelle (Cufpa)
petites entreprises 7 Participation de l’employeur à l’effort
de construction (PEEC)
8 Taxe sur les salaires
AVERTISSEMENTS
Si le texte du sujet, de ses questions ou de ses annexes, vous conduit à formu-
ler une ou plusieurs hypothèses, il vous est demandé de la (ou les) mentionner
explicitement dans votre copie.
527
SUJET TYPE D’EXAMEN
Vous débutez en tant qu’assistant(e) comptable au sein d’un cabinet d’expertise comp-
table toulousain. L’expert qui vous a engagé(e) souhaite évaluer vos compétences et
vous sollicite sur des dossiers variés. Il vous confie trois dossiers indépendants, ceux de
l’entreprise N’Dogo, des époux Fischer et de l’entreprise À votre santé, afin que vous
puissiez réaliser différents travaux préparatoires.
Mission
En tant qu’assujetti à TVA, Nathan N’Dogo s’interroge sur le régime de TVA applicable à
ses opérations commerciales. Il vous demande conseil.
Pour réaliser cette mission, en vous appuyant sur les documents 1 et 2, vous devez :
1.1. Préparer une note d’une vingtaine de lignes afin d’expliquer à Nathan N’Dogo la
manière dont les opérations de vente seront traitées au regard de la TVA.
1.2. Déterminer la TVA due par l’entreprise de Nathan N’Dogo au titre de janvier N.
1.3. Indiquer comment une opération de vente de 12 000 € réalisée en février N+1 à desti-
nation d’un particulier au sein de l’Union européenne sera traitée.
Mission
Gaël Fischer et sa femme se posent un certain nombre de questions relatives à
l’entreprise et à leur situation personnelle. Ils font appel à vos services.
Pour réaliser cette mission, en vous appuyant sur les documents 3 à 5, vous devez :
2.1. Calculer les plus-values nettes imposables au titre des cessions réalisées par
l’entreprise Fischer.
2.2. Déterminer le résultat fiscal de cette entreprise.
2.3. Calculer le salaire imposable de Séverine Fischer.
2.4. Déterminer le revenu net global du foyer fiscal Fischer à partir d’un déficit de 12 000 €
pour l’entreprise Fischer et d’un salaire imposable de 40 000 € pour Séverine Fischer.
528
SUJET TYPE D’EXAMEN
Mission
Michal Carter confie à votre cabinet la gestion du dossier de l’EURL. Il souhaiterait, dans
un premier temps, avoir une idée précise des taxes sur les salaires à verser.
Pour réaliser cette mission, en vous appuyant sur les documents 6 à 8, vous devez :
Déterminer les taxes sur les salaires auxquelles l’entreprise À votre santé est soumise.
DOSSIER DOCUMENTAIRE
529
SUJET TYPE D’EXAMEN
Vous pouvez bénéficier de cette exonération à condition que l’activité ait été exercée
pendant au moins cinq ans à la date de la cession des éléments d’actif. En cas de
cession ou de cessation de l’entreprise, la date de la cession ou de la cessation sont
retenues. Vous devez également réaliser un montant de recettes qui n’excède pas
certaines limites.
Ces plus-values nettes à court terme ou à long terme, sont ainsi exonérées pour :
–– la totalité de leur montant, lorsque les recettes annuelles HT sont inférieures ou
égales à 250 000 € (activités de vente) ou 90 000 € (autres activités) ;
–– une partie de leur montant, lorsque les recettes sont comprises entre 250 000 € et
350 000 € (activités de vente) ou entre 90 000 € et 126 000 € (autres activités).
La fraction exonérée est obtenue en appliquant au montant de la plus-value réalisée
un taux égal au rapport suivant :
–– (350 000 € − montant des recettes)/100 000 €, dans les entreprises industrielles et
commerciales de vente ou de fourniture de logement et les exploitations agricoles
dont les recettes sont comprises entre 250 000 € et 350 000 € ;
–– (126 000 € − montant des recettes)/36 000 €, chez les prestataires de services dont
les recettes sont comprises entre 90 000 € et 126 000 €.
https://www.impots.gouv.fr/portail/professionnel/questions/
comment-beneficier-de-lexoneration-des-plus-values-reservees-aux-petites
Le chiffre d’affaires réalisé est de 2 560 000 € HT. Le résultat comptable est un bénéfice
de 21 700 €.
1. Achats
L’entreprise a acheté, le 1er janvier N, un terrain pour 50 000 € ainsi qu’un immeuble
pour 150 000 €. Ce dernier est amortissable selon le mode linéaire en 20 ans.
Le terrain fait l’objet d’une clause d’inaliénabilité de 5 ans. Pour ces investissements
530
SUJET TYPE D’EXAMEN
Séverine Fischer est mécanicienne salariée pour une écurie de formule 1. Elle perçoit
un salaire imposable avant déduction des frais de 45 000 €. Séverine Fischer a calculé
les frais relatifs à ses déplacements, repas et équipements divers à sa charge pour
l’année N, ils s’élèvent à 8 000 € en N. Elle perçoit une allocation de frais pour ses
déplacements entre les différents circuits automobiles. En N, ils se sont élevés à 3 000 €.
Concernée
Structure
par la taxe d’apprentissage ?
Association Oui
531
SUJET TYPE D’EXAMEN
Concernée
Structure
par la taxe d’apprentissage ?
https://www.service-public.fr/professionnels-entreprises/vosdroits/F22583
La taxe sur les salaires est due par l’employeur qui remplit une des conditions
suivantes :
–– l’année de versement des rémunérations, il n’est pas assujetti à la TVA.
–– l’année avant le versement des rémunérations, moins de 10 % de son chiffre
d’affaires est soumis à la TVA.
La taxe concerne par exemple les employeurs suivants :
–– certaines professions libérales ;
–– les propriétaires fonciers ;
–– les organismes coopératifs, mutualistes et professionnels agricoles.
532
SUJET TYPE D’EXAMEN
Les entreprises soumises à TVA sur moins de 90 % du chiffre d’affaires réalisé l’année
avant le versement doivent payer la taxe sur les salaires en calculant leur rapport
d’assujettissement.
533
CORRIGÉ
DU SUJET TYPE D’EXAMEN
Lieu
Montant Qualification
Date de destination Justification
(€ HT) fiscale
du produit
02/01 Belgique 6 500 € Vente à distance • En principe, les ventes à distance, à des particuliers,
(VAD) au sein de l’UE sont soumises au taux du pays de départ
si le chiffre d’affaires des ventes à distance de l’entreprise
ne dépasse pas 10 000 € HT.
• En l’espèce, le chiffre d’affaires est de 2 500 €. C’est
donc le taux français qui s’applique. Nathan N’Dogo
collectera la TVA pour 6 500 € × 20 % = 1 300 €.
534
CORRIGÉ
DU SUJET TYPE D’EXAMEN
Lieu
Montant Qualification
Date de destination Justification
(€ HT) fiscale
du produit
10/01 Espagne 4 500 € Vente à distance • En principe, les ventes à distance à des particulier,
(VAD) au sein de l’UE sont soumises au taux du pays de départ
si le chiffre d’affaires des ventes à distance de l’entreprise
ne dépasse pas 10 000 € HT.
• En l’espèce, le chiffre d’affaires des ventes à distance
dans l’UE est de 6 500 + 2 500 = 9 000 € donc inférieur
à 10 000 €. C’est donc le taux français qui s’applique.
• Nathan N’Dogo collecte la TVA pour 4 500 × 20 % = 900 €.
1.3. I ndiquer une opération de vente de 12 000 € réalisée en février N+1 à destination d’un
particulier au sein de l’Union européenne sera traitée.
En principe, les ventes à distance (VAD), au sein de l’Union européenne (UE), auprès de
particuliers sont soumises au taux du pays de départ si le chiffre d’affaires des VAD de
l’entreprise ne dépasse pas 10 000 € HT. Dans le cas contraire, le taux applicable est
celui du pays de destination.
En l’espèce, le chiffre d’affaires réalisé à distance auprès de personnes non identifiées
dépassant 10 000 € HT en N, la vente de 12 000 € en N+1 sera soumise au taux applicable
en Belgique. Le vendeur devra se faire représenter en Belgique pour y acquitter la TVA.
535
CORRIGÉ
DU SUJET TYPE D’EXAMEN
536
CORRIGÉ
DU SUJET TYPE D’EXAMEN
2.3. C
alculer le salaire imposable de Séverine Fischer.
En principe, les salaires perçus par un contribuable sont imposables après imputation
des frais professionnels, estimés selon un mode forfaitaires avec un plancher et un pla-
fond ou réels, au choix du contribuable. Les frais forfaitaires s’élèvent à 10 % du salaire
imposable. En cas d’option pour les frais réels, les allocations de frais accordées par
l’employeur deviennent imposables.
En l’espèce, Séverine Fischer a perçu 45 000 € de salaires imposables avant imputation
des frais.
• En cas d’application des frais forfaitaires, son salaire imposable serait de : 45 000
– (45 000 × 10 %), soit 40 500 €.
Séverine Fischer a perçu 3 000 € d’allocation de frais.
• En cas d’application des frais réels, son salaire imposable serait de : 45 000 + 3 000
– 8 000 €, soit 40 000 €.
En conclusion, l’option pour les frais réels est plus avantageuse pour Séverine Fischer.
Elle déclarera donc un salaire de 40 000 €.
2.4. Déterminer le revenu net global du foyer fiscal Fischer à partir d’un déficit de 12 000 €
pour l’entreprise Fischer et d’un salaire imposable de 40 000 € pour Séverine Fischer.
En principe, le revenu brut global d’un foyer fiscal est la somme de ses différentes caté-
gories de revenus imposables. En outre, les déficits issus de l’exploitation d’une entre-
prise relevant des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) peuvent venir compenser
537
CORRIGÉ
DU SUJET TYPE D’EXAMEN
538
QCM et quiz
CORRIGÉ
Les justifications des quiz et QCM du manuel sont publiées dans un ouvrage séparé
de corrigés détaillés.
Chapitre 1. 1. F. 2. V. 3. F. 4. F. 5. F. 6. F. 7. V. 8. V. 9. F. 10. F. 11. F. 12. V.
Chapitre 2. 1. b, c. 2. a, c. 3. b. 4. a, b. 5. b, c. 6. a, b. 7. a, b.
Chapitre 3. 1. V. 2. F. 3. V. 4. F. 5. F. 6. V. 7. V. 8. F.
Chapitre 4. 1. a, b. 2. b. 3. c. 4. c. 5. a, b. 6. b.
Chapitre 5. 1. a. 2. b. 3. b. 4. b. 5. c. 6. c.
Chapitre 6. 1. F. 2. V. 3. F. 4. F. 5. V.
Chapitre 7. 1. b. 2. a. 3. a, b. 4. b. 5. b, c. 6. a. 7. b. 8. b. 9. a, c. 10. b.
Chapitre 8. 1. b. 2. b, c. 3. a, c. 4. c.
Chapitre 9. 1. F. 2. F. 3. V. 4. V. 5. F. 6. V.
Chapitre 10. 1. c. 2. a. 3. b. 4. b. 5. a.
Chapitre 11. 1. a, c. 2. a, b. 3. b, c. 4. b, c.
Chapitre 12. 1. a. 2. a, c. 3. b. 4. a, c.
Chapitre 13. 1. a. 2. a, b. 3. a, c. 4. b, c. 5. b, c. 6. b, c.
Chapitre 14. 1. F. 2. V. 3. V. 4. F. 5. V.
Chapitre 15. 1. F. 2. V. 3. V. 4. F. 5. F. 6. V.
Chapitre 16. 1. b, c. 2. a, c. 3. a, b. 4. a. 5. a.
Chapitre 17. 1. c. 2. a, c. 3. a, b. 4. a. 5. b, c.
Chapitre 18. 1. b. 2. b. 3. c. 4. b, c. 5. c. 6. a.
Chapitre 19. 1. V. 2. F. 3. V. 4. F. 5. V.
Chapitre 20. 1. V. 2. F. 3. F. 4. V. 5. V. 6. F. 7. F. 8. F. 9. F.
Chapitre 21. 1. V. 2. F. 3. V. 4. V. 5. V. 6. F.
Chapitre 22. 1. a, d. 2. a, b, c. 3. b, c. 4. b.
Chapitre 23. 1. c. 2. b, c. 3. a. 4. b.
Chapitre 24. 1. a. 2. c. 3. a. 4. c. 5. c.
Chapitre 25. 1. a. 2. a. 3. a, c. 4. a, b.
Chapitre 26. 1. V. 2. F. 3. F. 4. F. 5. V. 6. F. 7. V.
Chapitre 27. 1. b, c, d. 2. a, c. 3. a, b. 4. a. 5. a. 6. b, c. 7. b.
Chapitre 28. 1. a, c. 2. a, b. 3. c. 4. b. 5. b, c. 6. a, b.
Chapitre 29. 1. F. 2. F. 3. V. 4. F. 5. V. 6. V. 7. V.
539
INDEX
542
TABLE DES MATIÈRES
Table des sigles et abréviations ……………………………………………………………… V
Mode d’emploi ………………………………………………………………………………… VI
Programme …………………………………………………………………………………… VIII
Avant-propos ………………………………………………………………………………… XVI
Chapitre 1 Introduction générale à la fiscalité ………………………………………… 1
1. Notions fondamentales …………………………………………………… 2
A) Définition et caractéristiques de l’impôt • B) Classifications des impôts et taxes
• C) Structure des recettes fiscales de l’État
2. Éléments de technique fiscale …………………………………………… 4
A) Champ d’application de l’impôt • B) Assiette de l’impôt • C) Exigibilité
• D) Liquidation de l’impôt • E) Recouvrement de l’impôt
3. Sources du droit fiscal ……………………………………………………… 7
A) Loi • B) Sources conventionnelles • C) Règlements • D) Jurisprudence
4. Organisation de l’administration fiscale ………………………………… 8
A) Organisation des services centraux • B) Services déconcentrés de l’administration
fiscale
Des savoirs aux compétences ……………………………………………… 10
Synthèse ……………………………………………………………………… 12
544
Table des matières
545
Table des matières
546
Table des matières
547
Table des matières
548
Table des matières
550
Table des matières
551
DCG 4 EXPERT SUP
Droit fiscal
Diplômée d’expertise comptable,
Indispensable pour réussir ses examens, Nathalie Gonthier-Besacier
est professeur des universités à
ce manuel décline de manière progressive : Grenoble IAE.
Agrégée d’économie et gestion,
Jennifer Gasmi est professeur en
• Les compétences attendues, autonomes classes préparatoires au DCG.
Jean-Luc Rossignol est docteur
ou croisées HDR en gestion fiscale.
www.expert-sup.com
Le portail de l’expertise comptable
PODCASTS
Des podcasts
hebdomadaires
en gestion, droit et
anglais des affaires