TD2 Iae L1 Eg-2
TD2 Iae L1 Eg-2
TD2 Iae L1 Eg-2
Licence 1 d'Économie-Gestion
1
5. Calculer le taux de croissance sur l'ensemble de la période à partir des coecients de
variation. Indiquer quelle est la variation absolue du taux de croissance sur la période et
sa variation relative.
6. Calculer le PIB en volume, en e2020. Pour déater le PIB, se servir de l'indice des prix
à la consommation (IPC).
7. Calculer le taux d'ination moyen sur la période.
8. En vous appuyant sur le texte B, expliquer pourquoi on retrouve deux valeurs pour la
hausse des prix à la consommation en 2013 : 7.1% et 4.9%.
9. Comment s'explique l'ination selon le texte C.
Précision méthodologique : Pour mesurer le taux d'intérêt réel il faut déater le taux
d'intérêt nominal. Servez-vous des données du problème précédent.
2
Annexes
Il y a deux ans, le regretté Daniel Cohen, président de l'Ecole d'économie de Paris et chro-
niqueur à l'Obs , disait, au micro de France-Culture : " Nous sommes arrivés à un point
où les calculs qui sont proposés sont fondamentalement faux, ne donnent pas la vérité de ce qui
est l'augmentation de nos décits. Tous les économistes de la planète le savent. Il n'y a que le
Parlement et les autorités à Bruxelles qui l'ignorent, c'est une tragédie. "
Tous les économistes le savent peut-être (Daniel était d'un tempérament conant), mais rares
pourtant sont ceux qui évoquent cette taxe inationniste. C'est le cas cependant du polytechnicien
François Geerolf, économiste à l'OFCE. Dans une série de tweets, il explique que non seulement
cette taxe invisible n'est pas prise en compte en comptabilité nationale comme revenu pour
l'Etat , mais qu' elle n'est pas prise en compte non plus comme diminution du revenu pour les
ménages détenant des obligations .
3
B P.−A. Beretti, J. Cuvilliez., "La consommation des ménages ralentit net-
tement dans un contexte d'ination élevée", Insee Première n° 2002,
Juillet 2024
En 2023, la dépense de consommation nale des ménages ralentit nettement en volume, après
avoir connu un rebond en sortie de la crise sanitaire. Elle contribue pour +0,4 point à la crois-
sance du produit intérieur brut (PIB, +0,9 %). L'année 2023 est marquée par un contexte de forte
ination (+7,1 % en moyenne annuelle), particulièrement pour les produits alimentaires (+12,2
%) : les dépenses en ces produits diminuent de 3,1 % en volume. En revanche, la consommation
en services progresse, mais plus faiblement qu'en 2022, notamment pour des activités aectées
par la crise sanitaire qui étaient encore dans une phase de rattrapage (hébergement et restaura-
tion ; loisirs, sport et culture). Cette forte ination est liée au contexte géopolitique (guerre en
Ukraine, augmentation des prix de l'énergie) [. . .]. La hausse des prix à la consommation est
également marquée par celle des services d'intermédiation nancière indirectement mesurés (Si-
m), convention comptable qui mesure l'écart entre le taux de référence (qui correspond au taux
interbancaire) et le taux apparent (eectivement appliqué aux ménages par les banques). Hors
Sim, le prix de la consommation des ménages augmente de 4,9 %.
Les Sim correspondent aux marges d'intérêt des banques sur les dépôts et les crédits à la
consommation des ménages. C'est un revenu nancier théorique des ménages utilisé directement
pour consommer ce service. Le prix des Sim est lié à l'écart entre le taux de référence (qui
correspond au taux interbancaire) et le taux apparent (eectivement appliqué aux ménages par
les banques). L'envolée est principalement expliquée par la hausse à un niveau inédit du taux de
référence, conséquence de la politique monétaire en réponse à l'ination persistante. En 2023, il
atteint 3,9 %, alors qu'il était inférieur à 1 % depuis 2016.[. . .]
4
il inclut tous les produits payés par les ménages et exclut ce qui est pris en charge par les
administrations publiques.
L'ination récente ne s'explique pas par une "surchaue" de l'économie, tirée par une de-
mande excessive, qu'il aurait fallu "refroidir" par une hausse des taux d'intérêt. Elle a été pro-
voquée par un choc d'ore négatif (hausse des prix de l'énergie, perturbations des chaînes d'ap-
provisionnement liées au Covid). Elle a perduré en raison de problèmes structurels bien plus
profonds que ces éléments déclencheurs.
Les économies capitalistes dysfonctionnent de plus en plus. Cela se manifeste par un nouveau
ralentissement des gains de productivité, et même par une baisse de la productivité du travail
dans certains pays comme la France. Cette baisse aurait dû faire plonger le taux de marge (la
part des prots dans la valeur ajoutée) des entreprises.
Dans un tel contexte, c'est la capacité des entreprises, en particulier des plus grands groupes,
à imposer une hausse des prix pour maintenir leur taux de marge qui explique cette persistance de
l'ination. Dans certains secteurs, comme l'énergie, le ranage, l'agroalimentaire ou le transport
maritime, le taux de marge s'est envolé : on peut alors parler de véritables "proteurs de crise"
qui nourrissent l'ination par leurs prots exorbitants.