CM Tectonique 1
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CM Tectonique 1
I.1. Introduction
La Terre est constituée d’une série de couches concentriques de propriétés chimiques et/ou
physiques différentes. La structure interne de la Terre a été mise en évidence en grande partie
grâce à l’étude de la propagation des ondes sismiques émises pendant les grands
tremblements de terre. Les autres informations concernant la structure et la composition interne
de la terre proviennent de :
La croûte : la composition chimique de la croûte est connue par l’observation directe des
roches (le plus grand forage jamais réalisé, celui de la presqu’île de Kola en Russie, atteint
12 kilomètres de profondeur) et par l’étude des ondes émises par les séismes proches ou
1
par les séismes provoqués. La croûte est divisée en deux parties : la croûte continentale et
la croûte océanique.
La base de la croûte est caractérisée par un brusque changement de densité (2,9 à 3,3 g/cm3).
Un géologue croate, Andrija Mohorovicic a découvert en 1909 l’existence d’une discontinuité
dans la propagation des ondes sismiques. On appelle discontinuité de Mohorovicic ou Moho,
la discontinuité sismique qui marque la limite entre la croûte et le manteau. Le Moho est situé à
environ 35 km (jusqu’à 70 km sous les grandes chaînes de montagnes) sous les continents, et à
environ 10 km sous les océans.
Le manteau : sous le Moho s’étend le manteau qui occupe 83 % du volume de la Terre
et représente 67 % de sa masse. Il s’étend en profondeur jusqu’à environ
2900 km. La composition moyenne du manteau est celle d’une roche nommée péridotite
(roche ultrabasique riche en silicates de magnésium et de fer) composée d’olivine, de
pyroxène et de grenat. La composition chimique moyenne du manteau ne change
pratiquement pas, mais la minéralogie du manteau varie en fonction de la profondeur
(voir le paragraphe sur les couches de propriétés physiques différentes).
Le noyau : constitue la partie centrale de la Terre. Il est divisé en deux couches : le noyau
externe (la brusque interruption de propagation des ondes S à la limite entre le manteau et
le noyau indique que le noyau externe est liquide) et le noyau interne ou graine (solide),
séparé par une discontinuité (discontinuité de Lehmann) à 5150 km de profondeur. A la
limite entre ces deux couches, la densité passe de 12,3 g/cm3 à environ 13,3 g/cm3, et
atteint 13,6 g/cm3 au centre de la Terre, soit à 6371 km. Le noyau serait formé de fer et
2
d’un peu de nickel. Cette hypothèse s’appuie sur la composition chimique d’une classe de
météorites (les météorites de fer) considérées comme les restes des noyaux de petites
planètes (astéroïdes) différenciées.
Des discontinuités sismiques ont été mises en évidences dans le manteau de la Terre et sont
dues principalement aux changements des propriétés physiques. Il est important de rappeler qu’il
n'existe pas de changements majeurs de composition chimique dans le manteau. On distingue
ainsi : la lithosphère, l’asthénosphère et la mésosphère. Cette division de la structure interne du
globe est à la base de la théorie de la tectonique des plaques.
La lithosphère : est caractérisée par sa rigidité et son élasticité. La vitesse des ondes
sismiques est élevée. Son épaisseur est de 100 km en moyenne (70 km sous les océans et
130 km sous les continents). La lithosphère est composée de la croûte terrestre
(océanique et continentale) et d’une partie du manteau supérieur (manteau
lithosphérique).
L’asthénosphère (J. Barrell, 1914, du grec asthenos, sans résistance): est située sous la
lithosphère et se compose de roches qui ont une rigidité faible. Les roches de
l'asthénosphère sont relativement malléables et peuvent être facilement déformées. Les
températures dans cette région sont proches du point de début de fusion partielle de la
péridotite. L’asthénosphère est divisée en deux parties :
o L’asthénosphère supérieure, qui s’étend entre 120 km et 250 km, appelée LVZ
(low velocity zone : zone à faible vitesse de propagation des ondes sismiques. La
vitesse de propagation des ondes sismiques diminue dans cette région). C’est la
couche où la péridotite subit une fusion très faible, ce qui lui permet de se
déformer facilement. Dans cette zone à faible vitesse de propagation entre 100 à
250 km, il n'existe pas de diminution en densité ou en composition. Cette zone est
de même composition que le reste du manteau, mais elle est moins rigide, moins
élastique et plus ductile que le manteau environnant.
o L’asthénosphère inférieure, qui s’étend de 250 km à 670 km de profondeur. Les
roches redeviennent relativement rigides (malgré la température élevée, à cause
3
des fortes pressions qui compriment les roches). Une discontinuité sismique a été
mise en évidence dans cette couche à 410 km de profondeur. Elle est due à un
changement de la structure de l’olivine (qui est l’un des principaux minéraux de la
péridotite). Lorsqu'on comprime les cristaux d'olivine en laboratoire à une
pression correspondant à 400 km de profondeur, les atomes se réarrangent en
formant un polymorphe plus dense. Dans le cas de l'olivine, le réarrangement
d'atomes ressemble à la structure que l'on trouve dans la famille de minéraux
appelée spinelle. La densité d'olivine augmente de 10%. On appelle
discontinuité sismique à 410 km, l'augmentation des vitesses des ondes
sismiques due à la transition polymorphique olivine-phase « spinelle » (ne pas
confondre avec le minéral spinelle, non silicaté). Une autre discontinuité
correspondant à un changement de phases a été mise en évidence vers 520 km de
profondeur. Les différentes phases de l'olivine à haute pression qui correspondent
à ces discontinuités sont : l'olivine β (appelée : wadsleyite) à 410 km de
profondeur, et l'olivine γ (appelée : ringwoodite) à 520 km de profondeur.
La manteau inférieur ou mésosphère (du grec meso, moyen ou milieu): qui s’étend de
670 km à 2900 km de profondeur. Cette couche est caractérisée par une nouvelle
discontinuité sismique à une profondeur de 670 km. La densité du manteau augmente de
10%. Cette discontinuité serait due aux conditions de température et de pression à cette
profondeur qui conduisent à une nouvelle transformation minéralogique, les minéraux de
l’asthénosphère inférieure seraient remplacés par un assemblage de minéraux de type
perovskite silicatée et d’oxyde de magnésium (magnésiowüstite). Le minéral de
structure perovskite qui constitue le manteau inférieur à récemment été décrit et observé
dans une météorite : il a reçu le nom de bridgmanite. Etant donné que la bridgmanite est
la phase minérale majoritaire du manteau inférieur qui, lui-même, représente environ 55%
du volume de la Terre la bridgmanite, occupe plus de 40% du volume de la Terre et
constitue donc le minéral le plus abondant sur Terre. La discontinuité de 670 km
correspond aussi à la profondeur maximale des foyers des tremblements de terre.
Notons que les 300 derniers kilomètres du manteau inférieur forment une zone fortement
hétérogène sur les plans thermique et chimique. On pense que la base du manteau est le siège
d’importantes réactions chimiques entre les silicates du manteau et le fer liquide du noyau. Cette
4
couche a reçu le nom de couche D’’. De récentes découvertes indiquent que cette couche
correspond à une transformation de phase de la bridgmanite, phase appelée : post-bridgmanite.
Enfin, le noyau est divisé en deux couches selon les propriétés physiques : un noyau
externe liquide et un noyau interne ou graine (solide) séparé par une discontinuité
(discontinuité de Lehmann) à 5150 km de profondeur.
Remarques :
La Terre est essentiellement solide. La seule zone liquide à l’intérieur de la Terre est le
noyau externe (entre 2900 et 5100 km de profondeur). La LVZ dans le manteau supérieur
est une zone où existe un début de fusion très faible, mais n’est pas liquide. Enfin, il
existe près de la surface, au dessous des volcans actifs, des chambres magmatiques où
existent des magmas liquides. L’état solide à l’intérieur de la Terre malgré des
températures élevées est dû aux fortes pressions qui y règnent et qui empêchent la fusion
des roches.
Le noyau externe liquide est responsable du champ magnétique externe de la Terre. Les
courants de convection qui agitent le fer liquide produisent un effet dynamo qui engendre
le champ magnétique.
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Figure 1. Structure interne de la Terre selon la composition chimique (à gauche) et les
propriétés physiques des couches (à droite)
(D’après Hefferan et O’Brien, 2010, Earth Materials)
6
Figure 2. Détails de la structure interne de la Terre selon les propriétés physiques. A gauche :
variation des vitesses des ondes sismiques transversales (S).
7
Dr CHABOU Moulley Charaf LMD -Sciences de la Terre et de l’Univers-
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Département des Sciences de la Terre
II.1. Introduction
La théorie de la tectonique des plaques, développée à la fin des années 1960, a eu des
incidences énormes sur toutes les Sciences de la Terre : c’est une théorie scientifique planétaire
unificatrice qui nous fournis un cadre unique dans lequel s’intègrent toutes les observations
géologiques (déformation des roches, sismicité, volcanisme, métamorphisme…). Cette théorie est
basée sur la notion de plaques tectoniques.
Selon cette théorie, la lithosphère est découpée en un certain nombre de plaques (six grandes
plaques et de nombreuses microplaques) rigides qui bougent les unes par rapport aux autres en
glissant sur l'asthénosphère. Ce mouvement définis trois types de frontière entre les plaques :
Les frontières divergentes : là où les plaques s'éloignent l'une de l'autre et où de la
matière fondue, montant de l’asthénosphère, est ajoutée sur les bords de chacune des
deux plaques. C’est ce qui se produit au niveau des dorsales océaniques au milieu des
océans actuels.
Les frontières convergentes : là où l’une des deux plaques s’enfonce sous l’autre,
comme on l’observe au niveau des zones de subduction. Un autre type de frontière
convergente est celui où deux plaques entrent en collision, là où se forme la plupart
des chaînes de montagnes intracontinentales.
Les frontières transformantes : là où deux plaques glissent latéralement l'une contre
l'autre, le long de failles; dans ce cas il n’y a ni destruction, ni création de matière.
1
continentale. Trois plaques seulement sont entièrement océanique : la plaque Pacifique,
Nazca et Cocos (figure 1).
C’est la région des dorsales océaniques, lignes suivant lesquelles deux plaques s’écartent
l’une de l’autre, et qui sont continuellement comblés par l’arrivée de magmas basaltiques
neufs, venu de l’asthénosphère. L’axe de la dorsale est souligné par une vallée profonde
dans laquelle se mettent en place les magmas qui jaillissent du manteau.
Ce magma crée une nouvelle croûte océanique et s’intègre au système des deux plaques :
c’est l’expansion du plancher océanique.
2
Figure 1 : Les principales plaques lithosphériques et leurs frontières
3
Il se crée donc continuellement de la nouvelle lithosphère océanique au niveau des
frontières divergentes, c'est-à-dire aux dorsales médio-océaniques.
Croûte continentale
océanique
Dorsale
Croûte océanique
Lithosphère Lithosphère
Asthénosphère
Magma
Etant donné que la surface terrestre a toujours été constante, le fait que de nouvelles
plaques se créent continuellement aux frontières divergentes implique qu'il faudra détruire
de la lithosphère ailleurs. Cette destruction se fait aux frontières convergentes qui, comme
le nom l'indique, marquent le contact entre deux plaques lithosphériques qui convergent
l'une vers l'autre.
7
La destruction de plaque se fait par l'enfoncement dans l'asthénosphère d'une plaque sous
l'autre plaque, et par la digestion de la portion de plaque enfoncée dans l'asthénosphère.
Ainsi, le volume de la Terre ne change pas.
On appelle subduction (de sub, et du latin ducere, tirer) le processus par lequel la
lithosphère descend dans l'asthénosphère. Les marges le long desquelles les plaques sont
subductées sont appelées zones de subduction. Elles sont marquées par des fosses
profondes dans le fond océanique.
Croûte océanique
Croûte océanique
Croûte
continentale
Lithosphère
Lithosphère
Asthénosphère Asthénosphère
8
o Convergence croûte océanique – croûte continentale (figure 4) : dans ce cas la
plaque océanique plus dense s'enfonce sous la plaque continentale. Il se formera une
chaîne de volcans sur les continents (arc volcanique continental) et donc une
cordillère montagneuse. Le cas le plus typique est la fosse Pérou-Chili : enfoncement
de la plaque Pacifique sous le continent Sud-Américain et formation de la cordillère
des Andes sur le continent.
Croûte océanique
Croûte continentale
Lithosphère
Lithosphère
Asthénosphère
Asthénosphère
9
Croûte continentale
Croûte continentale
Lithosphère
Lithosphère
Asthénosphère Asthénosphère
Les frontières transformantes correspondent aux régions où deux plaques coulissent l’une
par rapport à l’autre. Les plaques glissant latéralement l'une par l'autre.
Ces marges de glissements produisent de grandes fractures qui affectent toute l'épaisseur
de la lithosphère; on utilise plus souvent le terme de failles transformantes.
Parfois ces failles font le relais entre des limites divergentes et convergentes (ces failles
transforment le mouvement entre divergence et convergence, de là leur nom de failles
transformantes).
10
Faille transformante
Zone de fracture
Zone de fracture
Dorsales
océaniques
Une certaine activité magmatique est connue à l’intérieure des plaques tectoniques sans
relation avec les frontières et donc le mouvement des plaques. Les magmas sont dans ce cas issus
de sources ponctuelles enracinées dans le manteau inférieur appelées : points chauds. Le
magmatisme de point chaud est responsable de la formation des volcans intraplaques,
particulièrement des volcans intraplaques océaniques, comme ceux qu'on retrouve nombreux
dans le Pacifique. Le déplacement des plaques au dessous de ces points chauds fixes conduits à la
formation d’alignement d’îles volcaniques éteints (ou guyots, du nom du Géographe A. Guyot)
(figure 7) dont l’âge augmente à mesure qu’on s’éloigne du volcan actif situé au dessus du point
chaud (figure 8). Exemple : la chaîne Empereur-Hawaï.
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Volcans éteints Sous-marins Volcans éteints Volcan actif
(Guyots) érodés
Niveau de
la mer
Lithosphère océanique
Remontée du magma
Point chaud
Figure 8 : Evolution des points chauds du Pacifique entre le Crétacé et l’époque actuelle
(d’après B. Mehier, Magmatisme et tectonique des plaques, Ellipses. 1995).
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Dr CHABOU Moulley Charaf LMD -Sciences de la Terre et de l’Univers-
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Les séismes sont provoqués par la libération d’une grande quantité d’énergie accumulée
depuis des dizaines ou des centaines d’années ans une région donnée. Cette énergie libérée se
propage sous forme d’ondes sismiques qui provoque des vibrations à la surface de la terre. En
général, l’énergie est libérée lors de la fracturation des roches en profondeur.
1
Figure 1 : foyer, épicentre et lignes isoséistes.
La classification des tremblements de terre se base sur un nombre de critères. Les plus
importants sont : (1) la profondeur du foyer ; (2) l’origine du séisme et (3) l’intensité et la
magnitude des tremblements de terre.
2
séismes enregistrés), les plus destructeurs et peuvent affecter de grandes
superficie.
o Les séismes d’origine non-tectonique peuvent être provoqués par des
éruptions volcaniques, l’effondrement de cavités souterraines naturelles ou
par de gros glissements de terrain. Ces séismes sont en général de faible
intensité et concernent des superficies limitées.
Une autre classification se base sur l’intensité ou la magnitude d’un séisme. Nous avons
déjà indiqué que l’intensité d’un séisme est liée aux effets et conséquences du séisme en
un lieu donné. La magnitude d’un séisme est différente de l’intensité et exprime la
quantité totale d’énergie libérée lors d’un tremblement de terre.
3
Magnitude
Degrés Dégâts observés
équivalente
Frayeur. Le séisme est ressenti par la plupart des personnes aussi 5,5 -6,1
VI bien à l’intérieur qu’à l’extérieur des habitations. Les meubles sont
déplacés.
VII Dommages aux constructions. Quelques lézardes apparaissent dans 5,5 -6,1
les édifices.
X Destruction générale des bâtiments. Destruction des ponts et des 7,0 -7,3
digues. Les rails de chemin de fer sont tordus.
4
Magnitude Description de l’intensité du séisme
Un sismographe est un appareil que l'on emploie pour enregistrer les chocs et vibrations
créés par les tremblements de terre. Un sismographe doit être attaché à la surface de vibration de
la Terre et vibre en même temps que cette surface.
Pour mesurer le mouvement vertical, les sismographes emploient une masse lourde
supportée par un ressort. Le ressort est attaché au support qui est lui-même connecté à la terre.
Lorsque la terre vibre, le ressort se comprime et se décomprime, mais la masse reste presque
stationnaire. Pour mesurer le mouvement horizontal, la masse lourde est suspendue comme un
pendule - il y a un appareil pour mesurer les mouvements est-ouest et un autre pour mesurer les
mouvements nord-sud. Les sismographes modernes sont capables de détecter des vibrations
aussi petites que 10-8 centimètre.
5
Figure 2 : schéma simplifié d’un sismographe
On distingue deux types d'ondes, les ondes de volume qui traversent la Terre et les ondes
de surface qui se propagent à sa surface.
Les ondes P ou ondes primaires appelées aussi ondes de compression ou ondes
longitudinales sont des ondes de compression-dilatation qui déplacent les particules
parallèlement à leur direction de propagation. Ce sont les plus rapides (6 km.s-1 près de la
surface) et sont enregistrées en premier sur un sismogramme (Figure 7). Elles se
transmettent dans les milieux solides et liquides.
6
Les ondes S ou ondes secondaires appelées aussi ondes de cisaillement ou ondes
transversales déplacent les particules perpendiculairement à leur direction de propagation.
Ces ondes ne se propagent pas dans les milieux liquides, et sont arrêtées par le noyau de
la Terre. Leur vitesse est plus lente que celle des ondes P, elles apparaissent en second sur
les sismogrammes.
7
Figure 6 : Ondes de surface (de Rayleigh)
Les tremblements de terre se produisent dans les régions actives du point de vue
géologique (zones de subduction), les zones des dorsales océaniques et les régions de formation
de chaînes de Montagnes. Ils se localisent dans les zones de limite des plaques tectoniques. Les
zones où se produisent fréquemment des séismes sont dites ceintures sismiques. On connaît trois
principales ceintures sismiques à la surface de la Terre (figure 8) :
8
La ceinture Circum pacifique : c’est la zone qui entoure l’océan pacifique. C’est la plus
importante zone sismique à la surface de la Terre et libère plus de 80 % de l’énergie
sismique de notre planète. Cette chaîne couvre le Chili, le Pérou, l’Amérique Central, la
région des Caraïbes, le Mexique, Kamtchatka, le Japon, les Philippines, L’Indonésie, la
Nouvelle Zélande…. Cette zone coïncide avec les zones de subduction et les foyers des
séismes peuvent être profonds.
La zone des dorsales océaniques : des séismes sont localisés le long des dorsales
océaniques. Ils sont en général imperceptibles étant donné qu’ils se produisent au milieu
des océans.
9
III.6. Tremblements de Terre en Algérie
Le plus puissant tremblement de terre de l’histoire enregistré en Algérie est celui qui se
produisit à El Asnam (Chlef) le 10 octobre 1980. Sa magnitude a atteint 7,3 sur l’échelle de
Richter et a fait 2600 victimes. Les tremblements de terre les plus importants (magnitude
supérieure à 6) en Algérie des 100 dernières années sont donnés dans le tableau 3.
Tableau 3 : les séismes les plus importants (M>6) en Algérie depuis un siècle.
Le plus puissant tremblement de terre de l’histoire enregistré est celui qui se produisit au
Chili le 22 mai 1960. Sa magnitude a atteint 9,5 sur l’échelle de Richter. Il a fait 3000 victimes. Les
tremblements de terre les plus meurtriers dans le monde ces dix dernières années sont donnés
dans le tableau 4.
10
Ville / Zone Pays Date Magnitude Victimes
Tableau 4 : les séismes les plus meurtriers dans le monde ces dix dernières années.
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IV.1. Introduction
Le volcanisme est un important processus géologique sur Terre. Les volcans et leurs
manifestations sont, avec les tremblements de terre, l’expression en surface de la dynamique
interne de la Terre. Ils résultent du transfert de matière et d’énergie entre l’intérieur de la Terre et
l’atmosphère. Il existe à la surface de la Terre plus de 1500 volcans actifs ayant connus une
activité éruptive depuis 10000 ans. Les matériaux émis par les volcans créent une diversité de
roches et de reliefs volcaniques en fonction de la nature du magma émis (voir les différents types
de magmas dans le cours sur les roches magmatiques). Plusieurs îles, à l’exemple des îles Hawaii,
l’Islande et la majeure partie des îles du Sud-Ouest Pacifique se sont formées suite à des éruptions
volcaniques.
Le volcan le plus élevé sur Terre est le Nevado Ojos del Salado situé au à la frontière
entre le Chili et l’Argentine dans les Andes (région de l’Atacama) (6893 m d’altitude). Sa dernière
éruption remonte à plus de 1300 ans, mais de faibles explosions et émissions de gaz ont été
observées en 1993. Le plus volumineux volcan connu sur Terre est le Mauna Loa, l’un des
principaux volcans des îles Hawaii. Son altitude atteint 4170 m, mais son élévation totale est de
9000 m par rapport au fond océanique. Il est donc plus haut que l’Everest. Son diamètre atteint
250 km à sa base. Sa dernière éruption remonte à mars 1984 où il a émis plus de 100 millions de
mètres cubes de lave en 20 jours.
Dans le Système solaire, le volcan le plus élevé est Olympus Mons, sur la planète Mars :
sa hauteur atteint 22,5 km au dessus des plaines environnantes, et son diamètre atteint 648 km.
1
IV.2. Les produits des éruptions volcaniques
Lorsque le magma s’écoule à la surface de la Terre, il est appelé : Lave. Selon le type de
magma (qui dépend de la température, viscosité et teneur en gaz), on distingue plusieurs types de
coulées de lave :
Les coulées de type pahoehoe à surface lisse : les coulées de lave basaltique de
faible viscosité et donc très fluide présentent en général des surfaces lisses,
mamelonnées (laves en tripes) ou torsadées (laves cordées) appelées pahoehoe
(mot hawaieen qui veut dire lisse et doux). Les coulées de type pahoehoe sont en
général de faible épaisseur et à cause de leur faible viscosité, peuvent s’écouler sur
de grande distance à partir du centre d’émission. La température de la lave de ce
type de coulée est de 1200°C.
Les coulées de type aa à surface irrégulière : les coulées de lave de plus forte
viscosité s’écoulent plus lentement et leur surface se solidifie au cours de
l’écoulement. La croûte solide se brise car la lave située sous cette croûte continue
à s’écouler, formant une coulée appelée aa (mot hawaïen qui veut dire rocailleux) à
surface déchiquetée, rugueuse, rocailleuse, chaotique et tranchante. En se
refroidissant, ces coulées forment des étendues difficiles à parcourir à pied (le mot
aa est parfois mis en relation avec les cris de douleur que poussaient les
Polynésiens marchant pieds nus sur ces coulées rugueuses et tranchantes). La
température de la lave de ce type de coulée est de 1000°C.
Les pillow lavas (laves en oreillers ou en coussins) : lorsque la lave est émise sous
l’eau, le refroidissement très rapide de la lave a pour effet de débiter la coulée en
boules qui s’accumulent sur place en formant un amoncellement de boules en
forme de coussins empilées les unes sur les autres. Les pillow lavas sont très
abondantes dans la croûte océanique où elles se forment au niveau des dorsales
océaniques.
Tunnel de lave (ou tube de lave) : lorsque la lave se solidifie en surface, elle
peut continuer à s’écouler à l’intérieur. La carapace solide l’isole de l’extérieur et
2
empêche son refroidissement et sa solidification. A la fin de l’éruption, il subsiste
une grotte souterraine ou tunnel de lave.
Colonnades ou orgues volcaniques : lorsque d’épaisses coulées basaltiques ou
andésitiques refroidissent, elles se contractent (diminution de volume). Cette
contraction se manifeste par le débit en colonne ou prismation de ces coulées. Les
sections de ces colonnes sont fréquemment hexagonales et très régulières. La
prismation s’effectue perpendiculairement aux surfaces de refroidissement. Ainsi,
une coulée horizontale présentera des colonnes verticales, perpendiculaires au sol.
Coulée de lave en blocs : les coulées de lavas andésitiques et rhyolitiques
(intermédiaires et acides) de forte viscosité se refroidissent rapidement et
s’écoulent très lentement. La coulée ressemble à un amas de blocs solidifiés en
déplacement lent qui ne se déplace pas très loin du centre d’émission.
Dôme de lave ou dôme volcanique : un dôme se forme lorsqu’une lave
andésitique ou rhyolitique très visqueuse et pauvre en gaz arrive en surface (on
parle d’extrusion magmatique). Dans ce cas, la viscosité élevée de la lave empêche
celle-ci de s’écouler. La lave s’accumule sur place au dessus du centre d’émission
et construit un dôme de dimensions remarquables. Des blocs de laves solides se
détachent de la partie supérieure et des flancs du dôme et s’accumulent sous
forme de brèches à la base. La surface supérieure du dôme est très rugueuse avec
la présence de nombreuses épines (figure 9).
Les magmas riches en gaz et de forte viscosité vont provoquer des éruptions explosives à
la surface. L’explosion due au gaz va briser le magma en fragments. Ces fragments liquides vont
se solidifier lorsqu’ils sont projetés en l’air et formeront avec les matériaux solides projetés par les
volcans les fragments pyroclastiques (du grec puros, feu, et klastos, brisé, « débris de feu »). On
appelle Téphras les dépôts des fragments pyroclastiques. Les tephras sont classées suivant la
taille des grains de leurs éléments constitutifs, classification proposée par R. Fisher en 1961
(tableau 1).
Les roches formées par accumulation et cimentation des téphras sont appelées : roches
pyroclastiques.
3
Diamètres Dépôts non consolidés Dépôts consolidés
(mm) (Téphra) (Roches pyroclastiques)
2-64 Lapillis (du latin lapillis, petite Tuf de lapilli (du grec
pierre) tophos, sorte de pierre
friable)
Les blocs sont des fragments angulaires qui sont déjà solidifiés avant leur projection hors
du volcan.
Les bombes volcaniques sont des lambeaux de laves solidifiées dans l’air après projection
et prennent ainsi une forme aérodynamique. (en fuseau, en croûte de pain, en bouse de
vache, rubanée, en fuseau…).
Les bombes et lapillis vésiculeux ou fibreux, riches en bulles de gaz forment des roches
volcaniques vitreuses, très poreuses et de faible densité (elles peuvent flotter sur l’eau)
appelées ponces (du latin, pumex). Elles se forment à partir de fragments de magma
visqueux.
4
D’autre part, le magma contient du gaz dissous. A une certaine profondeur, la pression est
telle que le gaz dissous se sépare du magma et forme des bulles. Ces bulles ont tendance à
s’étendre lorsque la pression diminue.
Si la partie liquide du magma à une faible viscosité, le gaz peut s’étendre facilement, et à
la surface une éruption non explosive se produit, sous forme de coulée de lave (nom
donné au magma qui s’épanche en surface. La lave se distingue du magma par l’absence
des gaz qui, avec la diminution de la pression, se séparent du magma et s’échappent dans
l’atmosphère).
Si la partie liquide du magma à une forte viscosité, le gaz rencontre une forte résistance
de la part du liquide et ne peut s’étendre facilement. Arrivée à la surface, une éruption
explosive se produit.
Les éruptions non explosives sont caractéristiques des magmas de faible viscosité, et à
faible teneur en gaz dissous. Ce sont les magmas basaltiques.
Des coulées de laves sont produites par ces éruptions et se déplacent progressivement
loin de leur cheminée éruptive à travers des pentes. Parfois, les laves s’écoulent à partir de
longues fissures (éruption fissurale).
Les coulées de laves sous-marines forment : les laves en coussins (Pillow-Lava) : il
s’agit de boules de 0,6 à 2 m sur 0,3 à 1 m qui s’empilent les unes sur les autres.
Parfois, des éruptions non explosives se produisent lorsque la viscosité du magma est
élevée mais sa teneur en gaz est très faible. Dans ce cas, la lave s’empile sur la cheminée et forme
un dôme volcanique (figure 9).
Les éruptions explosives sont caractéristiques des magmas de viscosité élevée et à teneur
importante en gaz dissous. Ce sont les magmas andésitiques et rhyolitiques.
5
Le nuage de gaz et de téphra qui s’élève au dessus du volcan à la suite d’une explosion
vulcanienne extrêmement puissante forme une nuée éruptive appelée aussi colonne
éruptive qui peut monter très haut dans la stratosphère (jusqu’à 45 km, figure 1). Les
téphras peuvent être déplacés par les vents puis déposés loin du volcan formant une
couche de téphra ou de cendre. Cette colonne éruptive est parfois appelée : colonne
Plinienne (qui fait référence à l’activité explosive du Vésuve en 79 qui coûta la vie à Pline
l’Ancien et fut décrite par son neveu Pline le jeune. Cette éruption volcanique a fait plus
de 20000 morts et détruisit la ville de Pompéi). La colonne éruptive du volcan Pinatubo
aux Philipinnes a atteint 40 km de hauteur le 15 juin 1991.
Nuage de cendre
Nuée éruptive
Dépôt de Tephra
6
Coulée pyroclastique Coulée pyroclastique
Figure 2 : Schéma montrant des nuées retombantes sur les flancs d’un volcan
Si les dépôts formés par les coulées pyroclastiques sont essentiellement formés de ponces,
ces ponces peuvent se souder à chaud et former des roches magmatiques appelées : ignimbrites
(de ignis, feu, et imber, pluie).
Si l’éruption explosive est dirigée latéralement on parle d’un blast (souffle) latéral (figure
3). Si l’explosion se produit au pied d’un dôme ou d’une aiguille de lave obstruant la cheminée
volcanique, on parle d’une nuée descendante ou nuée ardente (figure 4). Les blasts latéraux et
nuées ardentes résultent le plus souvent de la mise à nu soudaine d’un corps magmatique sous
pression suite à un glissement de terrain ou à l’effondrement d’un dôme de lave.
Le 18 mai 1980, l’effondrement de tout un flanc du Mont Saint Helens dans l’Etat de
Washington (USA) a mis a nu une intrusion magmatique qui par décompression, provoqua une
gigantesque explosion dirigée latéralement (blast latéral).
7
Figure 3 : Schéma montrant blast latéral sur le flanc d’un volcan
Nuée descendante
Figure 4 : Schéma montrant une nuée descendante sur le flanc d’un volcan
8
Cône de cendres : type Vulcanien.
Dôme volcanique : type Péléen.
9
Gaz
Solide Liquide
Les volcans-boucliers sont formés par des écoulements successifs de laves (de nature
basaltique) très fluides s’étalant sur de grandes distances et édifiant des cônes à faibles
pentes (5° à 10°) dont la forme rappelle celle d’un bouclier posé sur le sol.
Les laves forment des couches successives peu épaisses (1-10 m). Le diamètre à la base
des volcans-boucliers peut atteindre 400 km.
Les éruptions de ce type sont précédées de la montée du magma et de son accumulation
dans les chambres magmatiques.
Les laves sont de nature basaltique à faible viscosité et à faible teneur en gaz.
La vitesse d’écoulement des laves peut atteindre 40 à 60 km/h au maximum.
Très peu de produits pyroclastiques sont trouvés dans les volcans boucliers.
Exemples de volcans-boucliers : les volcans Mauna Loa et Kilauea des îles Hawaii.
Sur les 1500 volcans actifs connus sur Terre, 164 sont des volcans boucliers.
10
Coulées de lave basaltique
(1-10 m pour
chaque coulée) Pente < 5-10°
Chambre magmatique
Les stratovolcans sont caractérisés par une alternance de coulées de laves (basalte,
andésite) avec des couches pyroclastiques (blocs, lapillis et cendres). Il y’a alternance de
phases effusives et de phases explosives. Les couches pyroclastiques peuvent former plus
de 50 % du volume des stratovolcans.
Les pentes (10 à 35°) et les altitudes des stratovolcans sont relativement importantes.
Les laves et les couches pyroclastiques ont généralement une composition andésitique à
rhyolitique.
Etant donné la viscosité plus élevée des magmas issus des stratovolcans, ils sont plus
explosifs que les volcans-boucliers.
11
Les stratovolcans possèdent un cratère à leur sommet, formé par des éruptions
explosives. Ces cratères sont parfois remplis par des coulées de lave ou dômes de lave,
parfois par une calotte glaciaire et plus rarement par un lac d’eau.
Les périodes de repos de ces volcans peuvent durer des centaines voir des milliers
d’années, ce qui rend ces volcans particulièrement dangereux, les populations ont
tendance à s’implanter autour du volcan étant donné qu’on ne lui connaît pas d’activité
historique.
Des petits cônes peuvent apparaître sur les flancs du cône principal et sont alimentés par
la même cheminée. Ces petits cônes sont appelés cônes adventifs (Figure 7).
Exemples de stratovolcans : le Stromboli, une des îles Eoliennes dans la Mer
Tyrrhénienne (1000 m de hauteur + 1500 m sous la mer). L’Etna en Sicile est le plus
grand stratovolcan d’Europe en activité (3350 m d’altitude).
Sur les 1500 volcans actifs connus sur Terre, 699 sont des stratovolcans.
Tephra
Cratère
Les dômes volcaniques sont formés par l’extrusion de magmas visqueux acides ou
intermédiaires (trachytes, rhyolites, phonolites) très pauvres en gaz. A cause de la forte
viscosité, la lave ne s’écoule pas mais s’empile et se solidifie au dessus de la cheminée
13
volcanique. La vitesse de la lave est de l’ordre de 0,5 à 2 mètres par jour. Les projections
sont peu importantes. Ces extrusions présentent la forme de dômes ou de pitons débités
en prismes.
Remarque
La classification des volcans selon les quatre types (hawaien, strombolien, vulcanien,
péléen) établie par Mercalli en 1907 n’est plus utilisée car elle est difficilement applicable. Un
même volcan peut être d’un type ou d’un autre, car le caractère de l’éruption d’un même volcan
peut changer avec le temps. Ceci se produit lorsque change la composition chimique des magmas
qui alimentent le volcan.
14
IV.4.5. Cratères et Caldeiras
La répartition du volcanisme sur Terre est très voisine de celle de la sismicité. Elle est en
relation avec la tectonique des plaques et plus précisément avec les frontières de plaques
tectoniques. Les volcans se répartissent dans trois principaux domaines ou zones :
15
Le long des frontières divergentes, au niveau des dorsales océaniques ou dans les
zones d’extension continentale, au niveau des rifts.
Dans les zones de subduction.
Dans les zones appelées « points chauds », localisées à l’intérieur des plaques
tectoniques, donc sans relation avec les frontières de plaques.
16
Figure 12 : Volcans de la vallée du grand rift de l’Afrique de l’Est
Plus de 80% des volcans sur Terre sont groupés dans les zones côtières qui bordent les
côtes de l’Océan Pacifique, formant la ceinture de feu du Pacifique (figure 13). Tous ces volcans
sont liés à des zones de subduction, et sont de type explosif avec des magmas visqueux. Ce sont
les volcans les plus dangereux sur Terre.
17
Figure 13 : Répartition des volcans dans la ceinture de feu
du Pacifique.
Nouvelle Zélande et de
Asthénosphère Asthénosphère
l’Indonésie sont liés à une
subduction croûte océanique-
Figure 14 : subduction croûte océanique-croûte
croûte océanique, et
océanique et arcs volcaniques insulaires.
apparaissent en surface formant
les arcs volcaniques insulaires
(figure 14).
18
Les Volcans des zones côtières Croûte océanique
de l’Ouest de l’Amérique du Sud,
Amérique Central et Mexique, du
Nord-Ouest des Etats-Unis, de Croûte continentale
l’Ouest du Canada et de l’Est de Lithosphère
Lithosphère
l’Alaska sont liés à une
Asthénosphère Asthénosphère
subduction lithosphère
océanique-lithosphère Figure 15 : subduction croûte océanique-croûte
continentale, et forment en continentale et arcs volcaniques continentaux.
surface les arcs volcaniques
continentaux (figure 15).
Une certaine activité magmatique est connue à l’intérieure des plaques tectoniques sans
relation avec les frontières et donc le mouvement des plaques. Les magmas sont dans ce cas issus
de sources ponctuelles enracinées dans le manteau inférieur appelées : points chauds. Le
magmatisme de point chaud est responsable de la formation des volcans intraplaques,
particulièrement des volcans intraplaques océaniques, comme ceux qu'on retrouve nombreux
dans le Pacifique. Le déplacement des plaques au dessous de ces points chauds fixes conduits à la
formation d’alignement d’îles volcaniques éteints (ou guyots, du nom du Géographe A. Guyot)
(figure 16) dont l’âge augmente à mesure qu’on s’éloigne du volcan actif situé au dessus du point
chaud (figure 17). Exemple : la chaîne Empereur-Hawaï.
19
Volcans éteints Sous-marins Volcans éteints Volcan actif
(Guyots) érodés
Niveau de
la mer
Lithosphère océanique
Remontée du magma
Point chaud
20
Dr CHABOU Moulley Charaf LMD -Sciences de la Terre et de l’Univers-
Université Ferhat Abbas, Sétif 1
Licence Géosciences - 1ère année – Semestre 2-
Institut d'Architecture et des Sciences de la Terre
Module Géologie 2.
Département des Sciences de la Terre
V.1. Définitions
La stratigraphie (du latin stratum, « couche », et du grec graphein, « écrire ») est la science
qui étudie la succession, dans l’espace et dans le temps, des couches de terrains ou strates et des
événements qu’elles ont enregistrés. Elle permet d’établir une chronologie stratigraphique relative
et a pour objectif de retracer l’histoire de la Terre.
On appelle strate une couche de terrain homogène possédant une individualité nette. Son
épaisseur peut varier de quelques centimètres à plusieurs dizaines de mètres. Les strates sont
séparées par des joints de stratification horizontaux. La strate est l’unité de base de la
stratigraphie.
La stratification désigne la disposition de dépôts successifs et horizontaux de sédiments
en couches ou strates.
Strates
Joints de stratification
Figure 1 : Schéma représentant des strates séparées par des joints de stratification horizontaux.
1
V.2. Les principes de la stratigraphie
Le principe de l’uniformitarisme a été évoqué pour la première fois par James Hutton
(1726-1796), qui en étudiant des roches en Ecosse avait conclut que les mêmes processus
géologiques qui opèrent actuellement sur Terre sont ceux qui existaient dans le passé. Ce principe
est souvent résumé par la phrase célèbre : « le présent est la clé du passé ». Dans sa version
moderne, ce principe stipule que les lois de la nature n’ont pas varié au cours du temps, les lois
physiques et chimiques actuelles étaient valides dans le passé de la Terre.
Dans une succession de couches ou strates déposées à l’horizontale les unes sur les autres
et non déformées ou renversées par la tectonique, la couche la plus ancienne est à la base et la
plus jeune au sommet.
2
V.2.3. Le principe d’horizontalité primaire
Une même couche a le même âge sur toute son étendue. Par exemple, les strates
horizontales exposées de part et d’autre d’une vallée fluviatile formaient des couches continues et
ont ensuite été érodées par la rivière (figure 3).
Les couches ou strates sont plus anciennes que les failles, dykes et roches qui les
recoupent.
3
Dans l’exemple de la figure 4, le dyke
basaltique recoupe les couches de calcaire,
grès et argile. Sa mise en place est donc plus
jeune que le dépôt des trois couches. Le
dyke rhyolitique recoupe les couches de
calcaire et de grès mais ne recoupe pas la
couche d’argile. Il est donc plus jeune que la
couche de calcaire et de grès. La couche
d’argile est plus jeune que le dyke
Figure 4 : Premier schéma illustrant
rhyolitique.
le principe de recoupement
(cas de dykes).
4
coulée de rhyolite contient en son sein des inclusions de basalte. Elle est donc plus jeune que la
coulée de basalte.
Le principe de l’inclusion peut être utilisé pour reconnaître si une couche de roche
magmatique interstratifiée est un sill ou une coulée. Dans l’exemple de la figure 7, la couche
basaltique contient des inclusions de grès sus-jacents et de rhyolite sous-jacente. Elle est donc
plus jeune que la coulée de rhyolite et la couche de grès. C’est donc un sill, qui s’est mis en place
entre la coulée de rhyolite et la couche de grès.
5
V.2.7. Le principe d’identité paléontologique
Ce principe stipule que les organismes fossiles se succèdent dans le temps dans un ordre
défini et reconnaissable et que l'âge relatif des strates peut donc être
déterminé à partir de leur contenu en fossiles.
V.3.1. Définitions
Une discordance est une surface d’érosion ou de non-dépôt séparant deux ensembles de
strates. Elle représente l’intervalle de temps pendant lequel aucun sédiment n’a été conservé. Cet
intervalle de temps est appelé hiatus ou lacune.
a. Disconformité
Une disconformité est une discordance où les couches supérieures et inférieures sont
parallèles et séparées par une surface irrégulière d'érosion. Après le dépôt, l’érosion enlève des
couches, puis la sédimentation reprend sur la surface d’érosion (fig. 8).
6
Figure 7 : Séquence d'événements conduisant à la formation d'une disconformité.
b. Non-conformité
7
c. Discordance angulaire
d. Paraconformité
Discordance où les couches supérieures et inférieures sont parallèles et séparées par une
surface plane ne présentant aucune apparence d'érosion. Très difficile à reconnaître, la
discordance doit être établie par la différence d'âge des strates (figure 10).
Une bioturbation dans les couches situées juste au dessous de la surface de discordance peut
être un indicateur d’une paraconformité (figure 11).
8
Figure 10 : Schéma montrant un exemple d’une paraconformité
Figure 10 : Schéma d’une paraconformité avec une bioturbation affectant les couches situées
juste au dessous de la surface de discordance.
9
V.4. La datation absolue et méthodes radiochronologiques
P = P0 e-λ.t
On définit également la période d’un élément radioactif (T) ou demi-vie comme étant le
laps de temps pendant lequel se désintègre la moitié de l’isotope radioactif.
Ln2 0,693
T= =
Si on démarre avec 1 gramme de l'isotope parent, il ne restera que 0,5 gr après une période
d'1 demi-vie, 0,25 gr après une période de 2 demi-vie, et 0,125 gr après 3 demi-vie ... (figure 11).
Plusieurs méthodes radiochronologiques sont utilisées en géologie. Pour dater des matériaux
jeunes, on utilise la méthode du Carbone-14 qui possède une période ou demi-vie très courte (à
l'échelle des temps géologiques) : 5370 ans. Cette méthode est cependant limitée : elle ne peut pas
être utilisée pour des roches ou matériaux dont l'âge est supérieur à 70000 ans, car au bout de
cette période, pratiquement toute la quantité de l'élément père se sera transformée en élément fils.
Par ailleurs, elle n'est applicable que pour des matériaux et roches contenant de la matière
organiques. Pour dater des roches anciennes, on utilise des méthodes où la demi-vie de l'isotope
10
père est grande. Cependant, ces méthodes ne peuvent être utilisées pour des matériaux très
jeunes, car la quantité de l'élément fils accumulée durant une courte période sera négligeable et
non mesurable avec les instruments. Par exemple, la méthode Rubidium 87 - Strontium 87 a une
demi-vie de 47 Ga : elle ne peut pas être utilisée pour des roches dont l'âge est inférieure à 10
millions d'années.
11
Isotopes Demi-vie ou Intervalle de temps Type de
Parent Fils période du daté par la méthode matériel daté
parent (en
années)
238 206
U Pb 4,5 Ga 10 Ma - 4,6 Ga Roches
40
K 40
Ar / 40Ca 1,3 Ga 50000 ans - 4,6 Ga magmatiques et
87
Rb 87
Sr 47 Ga 10 Ma - 4,6 Ga minéraux
14 14
C N 5730 ans 100 ans - 70000 ans Matière
organique
Au cours des deux derniers siècles, les géologues ont réussi à réaliser des corrélations
stratigraphiques de roches qui se sont accumulées tout au long des temps géologiques à travers le
monde. Les résultats de ces études ont permis d'établir la colonne de l'échelle des temps
géologiques (figure 12). Les géologues divisent les temps géologiques en unités. Tout comme
une année est divisée en mois, les mois en semaine, et les semaines en jours, les unités des temps
géologiques sont divisées en petits intervalles.
La plus grande unité des temps géologique est l'éon, qui est divisé en ères. Les ères sont
subdivisées, à leur tour, en périodes, qui sont subdivisées en époques. La colonne de l'échelle
des temps géologiques est basée sur des âges relatives. Lorsque les méthodes de datation
géochronologiques ont été mises au point, les âges absolus ont été ajoutés à l'échelle des temps
géologiques.
Les éons sont divisés en 4 parties (du plus ancien au plus récent) :
12
Les trois divisions précédentes sont souvent regroupées sous le terme de : Précambrien (car elles
précédent la période du Cambrien où les formes de vie se sont diversifiées et les fossiles ont été
bien conservés dans les roches).
Notons que le phanérozoïque, qui représente les dernières 538 millions d'années de l'histoire de la
Terre contient la plupart des subdivisions de l'échelle des temps géologiques. Le Précambrien, qui
représente plus de 4 milliards d'années de l'histoire de la Terre, 8 fois plus long que le
Phanérozoïque, ne présente pratiquement aucune subdivision. Ceci est du au fait que les
subdivisions des temps géologiques sont basées principalement sur les fossiles trouvées dans les
roches. Ces derniers sont très rares dans les roches du Précambrien, et ne permettent pas de
réaliser des subdivisions en son sein.
La subdivision des éons en ères ne concerne, sur l'échelle des temps géologiques, que le
Phanérozoïque. On distingue, de la plus ancienne et à la plus récente :
Le Cambrien.
L'Ordovicien (qui a vu l'apparition des premiers organismes vertébrés : les poissons)
Le Silurien (qui a vu l'apparition des premières plantes sur la terre ferme)
Le Dévonien (apparition des premiers amphibiens)
Le Carbonifère (apparition des premiers reptiles).
Le Permien.
13
Le Cénozoïque comprend les périodes suivantes:
Le Tertiaire.
Le Quaternaire.
Les subdivisions des périodes sont appelées : époques. Sur la colonne de la figure 12, seules les
époques du Cénozoïque ont été indiquées (figure 12).
La période est l'unité de temps la plus utilisée par les géologues. Le nom des périodes fait souvent
référence à la localité ou la région où les roches de cette période ont été décrites pour la première
fois (exemple, le Jurassique qui fait référence au Jura, région de France). Elle peuvent faire
référence aussi à une roche abondante de cette période (exemple, le Crétacé qui fait référence à la
craie qui est abondante durant cette période, le mot Creta veut dire craie en latin).
Notons enfin que l'échelle des temps géologiques est régulièrement révisée et mise à jour.
Les plus anciennes roches sur Terre ont été datées à 4 milliards d'années (le gneiss d'Acasta,
situés dans les Territoires du Nord-Ouest au Canada, est daté à 4,03 milliards d’années).
Des grains minéraux de zircons trouvés en Australie sont encore plus anciens. Ils proviennent de
la formation de Jack Hills et ont été daté à 4,404 milliards d’années. Il s’agit du plus ancien
matériel daté sur Terre. Mais il s’agit là de minéraux et non pas de roches : les roches mères qui
contenaient ces zircons ont été probablement détruites.
Il est peu probable de trouver sur Terre des roches plus vieilles que 4 milliards d'années. Pour
remonter à l'âge de la Terre, on utilise les météorites, qui sont les matériaux de base à partir
desquels se sont formées les planètes du Système solaire. La majorité des météorites qui tombent
sur Terre proviennent de la ceinture des astéroïdes, située entre les planètes Mars et Jupiter. L'âge
le plus ancien obtenu sur des minéraux de météorites est de 4,566 milliards d'années. Cet âge
est considéré comme celui de la formation du Système solaire et de la Terre.
14
Figure 12 : L'échelle des temps géologique
15
Pr CHABOU Moulley Charaf LMD -Sciences de la Terre et de l’Univers-
Université Ferhat Abbas, Sétif 1
1ère année – Filière : Géologie - Semestre 2-
Institut d'Architecture et des Sciences de la Terre
Module Géologie 2.
Département des Sciences de la Terre
V1.1.1. Définitions
On appelle contrainte une force appliquée sur une surface. Elle s'exprime en Pa (N/m2).
Lorsqu'ils sont soumis à des contraintes, les matériaux se déforment.
Si les forces appliquées sont égales dans toutes les directions de l'espace, on parle de contrainte
isotrope ou pression hydrostatique. On parle aussi de pression de confinement. Si les
contraintes ne sont pas égales selon les directions de l'espace, on parle de contraintes
différentielles ou anisotropes. Il existe trois types de contraintes différentielles (fig. 1) :
1
Contraintes Contrainte en tension Contrainte en compression
isotrope
Contrainte en cisaillement
Lorsqu'une roche est soumise à des contraintes de plus en plus élevées, elle passe par trois
domaines de déformation (fig. 2) caractérisés chacun par un comportement différent de la roche :
2
Figure 2 : relation contrainte-déformation.
Les matériaux ou roches sont divisés en deux classes selon l'amplitude des deux premiers
domaines (fig. 3) :
3
Contrainte
Déformation Déformation
Roches à Comportement fragile Roches à comportement ductile
Plusieurs facteurs déterminent si une roche réagira à une contrainte par une déformation
élastique ou plastique :
4
auront un comportement fragile et auront tendances à se fracturer plus tôt. Les hautes
pressions de confinement favorisent donc le comportement plastique. Au cours de
l'enfouissement, la température et la pression augmentent. Ces deux facteurs favorisent
une déformation plastique, et ainsi, les roches profondément enfouies ont une plus
grande tendance à se plier et à se débiter que les roches peu profondes.
5
Figure 4 : profil typique de résistance de la lithosphère continentale (éléments de géologie, C.
Pomerol et al., Dunod, 2011).
V1.1.4. Preuves de déformations anciennes des roches
Les preuves de déformations anciennes ayant affectés les roches terrestres sont faciles à
mettre en évidence. Dans le cours 5 "stratigraphie", on a énoncé "le principe d’horizontalité
primaire" qui stipule que les couches sédimentaires se sont déposées horizontalement,
parallèlement à la surface de la Terre. Une couche sédimentaire actuelle inclinée ou plissée a été
déformée postérieurement à son dépôt.
Pour étudier les déformations des couches, on défini les deux termes suivants qui sont en
relation avec la géométrie des couches : la direction et le pendage (fig. 5).
• La direction d'une couche est une ligne située sur le plan de cette couche et
perpendiculaire à son plongement. Elle est déterminée par l'angle que fait avec le nord cette
ligne.
6
• Le pendage d'une couche est l'angle entre le plan horizontal et la ligne de plus grande
pente. Il se mesure dans un sens perpendiculaire à la direction.
Plan horizontal
Symbole de la direction et
du pendage
Direction 30°
Angle de
pendage
Pour représenter la direction et le pendage sur une carte géologique, on utilise un symbole
qui comporte une ligne orientée parallèlement à la direction et qui représente la direction de la
couche. Un trait court placé au centre de la ligne de direction et orienté du coté du plongement
de la couche inclinée représente la direction du pendage (fig. 5). L'angle de pendage est inscrit à
coté du symbole de la direction et du pendage. Pour une couche redressée à la verticale (angle de
pendage de 90°), le trait court est aussi dessiné au milieu de la ligne de direction et la recoupe.
Pour les couches horizontales, on utilise un cercle avec une croix à l'intérieur (fig. 6).
7
Symbole de la direction et du Symbole de la direction et du
pendage d'une couche verticale. pendage d'une couche horizontale.
Plan horizontal
Plan horizontal
Les roches à comportement fragile ont tendance à se fracturer et se casser lorsqu'ils sont soumis à
des contraintes importantes. Deux grands types de fractures peuvent se former et qui sont
caractéristique de la déformation cassante : les joints et les failles.
Les joints sont des fractures dans la roche sans déplacement ou glissement le long de la
fracture. Ils se forment en réponse à des contraintes de tension (extensive) appliquées à des
roches de comportement fragile. De telles contraintes peuvent être induites par le refroidissement
de la roche (le volume de la roche diminue à mesure que la température baisse) ou par diminution
de pression lorsqu'une roche se débarrasse du poids sus-jacent par érosion. Lorsque les joints
sont perpendiculaires aux couches sédimentaires on parle de diaclases (fig. 7). Les discontinuités
qui séparent deux strates son appelées : joints de stratification (fig.7).
Les joints fournissent des voies pour la circulation des eaux et donc sont les endroits où
l'altération chimique des roches débute. Le taux d'altération ou d'érosion est généralement plus
élevé le long des joints et peut conduire à une érosion différentielle de la roche.
8
Si de nouveaux minéraux précipitent dans l'eau qui circule dans les joints, il se formera
une veine. Beaucoup de veines observées dans les roches sont pour la plupart remplies de quartz
ou de calcite, mais peuvent aussi contenir des minéraux rares comme l'or et l'argent.
En géologie de l'ingénieur, les joints sont des structures importantes à tenir en compte
étant donné qu'ils constituent des zones de faiblesse de la roche. Leur présence peut causer des
dommages importants et dangereux dans les barrages et les routes (ou autoroutes). Pour les
barrages, l'eau pourrait s'écouler à travers les joints conduisant à une rupture du barrage. Pour les
routes et autoroutes, les joints peuvent séparer des blocs de roches causant des chutes de pierres
ou des glissements de terrain.
VI.2.2.a. Définition
Une faille est une cassure de terrain avec déplacement relatif des parties séparées.
Lorsque le déplacement est faible, il est facile de le mesurer. Mais souvent, ce déplacement est
tellement important qu'il est difficile de connaître son ampleur.
9
VI.2.2.b. Géométrie d'une faille
Les deux parties séparées par la faille sont appelées compartiments. La surface
engendrée par la faille est le plan de faille P (fig. 8). La surface du plan de faille est souvent polie
par le mouvement et constitue un miroir de faille, marqué par des stries de friction qui
indiquent la direction et le sens du glissement. Le bloc situé au-dessus du plan de faille est appelé
: le toit et celui qui est situé au-dessous est appelé le mur (fig. 8). Le déplacement relatif des deux
blocs est appelé rejet (AB sur la figure 8).
Mur
Toit
Selon l'orientation du rejet (déplacement relatif des blocs), on distingue trois grandes
classes de failles :
10
1. Faille conforme : le rejet de la faille est dans le même sens que le pendage des
couches, suivant la ligne de pente. Les failles conformes sont subdivisées en deux types :
• Les failles normales, dans lesquelles le toit glisse vers le bas par rapport au mur (fig. 9).
Les failles normales résultent de contraintes horizontales en tension.
11
Figure 10 : horsts et grabens
• Les failles inverses, dans lesquelles le toit glisse vers le haut par rapport au mur (fig. 11).
Les failles inverses résultent de contraintes horizontales en compression. Lorsqu'elles sont
très faiblement inclinées (faille inverse à pendage faible inférieure à 15°), les failles
inverses sont appelées : failles de chevauchement (fig. 12). Le déplacement horizontal
est dans ce cas très important et ceci se matérialise sur le terrain par des couches
anciennes qui recouvrent des couches plus jeunes. Lorsque le déplacement horizontal est
très important (plurikilométrique), on parle de nappes de charriage.
12
Figure 12 : Faille de chevauchement
13
3. Faille à rejet oblique : le rejet de la faille est incliné obliquement sur le plan de faille
(fig. 8). Ce type de faille est donc une combinaison d'un mouvement conforme et décrochant.
VI.3.1. Définition
Lorsque les couches de roches se déforment d'une manière ductile, ceci se traduit par des
ondulations appelées : plis. Les plis résultent de contraintes en compression ou de cisaillement
qui agissent durant un laps de temps important. Le plis peuvent être de toutes dimensions : du
microplis de quelques cm au plis kilométrique.
Les principaux éléments qui permettent de décrire une structure plissée sont les suivantes
(fig. 14) :
• On appelle charnière d'un pli sa région de courbure maximale.
• Les parties situées entre les charnières forment les flancs du pli.
• La ligne passant par les points de la charnière défini l'axe du pli.
• Le plan imaginaire qui comprend l'axe du pli et qui divise le pli en deux parties
symétriques est appelé : plan axial.
14
Figure 14 : les principaux éléments d'un pli
VI.3.3.a. Pli monoclinal ou flexure : type de pli le plus simple, avec un seul flanc. Dans
un monoclinal, les couches sont inclinées dans le même sens.
15
Figure 15 : monoclinal
VI.3.3.b. Anticlinal : Pli où les éléments situés à l'intérieur de la courbure étaient, avant
la déformation, les plus bas.
Figure 16 : anticlinal
16
VI.3.3.c. Synclinal : Pli où les éléments situés à l'intérieur de la courbure étaient, avant la
déformation, les plus hauts.
Figure 17 : synclinal
17
Figure 18 : Association d'un anticlinal et d'un synclinal
VI.3.3.d. Pli plongeant : Si l'axe du pli n'est pas horizontal (incliné), le pli est dit
plongeant. L'angle entre l'axe du pli et une ligne horizontale est appelé plongement du pli ou
axial (fig. 19 et 20).
18
Figure 19 : Eléments d'un pli plongeant
19
VI.3.3.e. Dômes et bassins (plis en cuvette) : les structures anticlinales de forme
circulaires ou elliptiques sont appelées dômes. Les dômes ressemblent à des bols renversés. La
stratification sédimentaire plonge dans toutes les directions à partir du centre du dôme (fig. 21).
Les structures synclinales de formes similaires, ressemblant à des bols, sont appelées bassins (ou
plis en cuvettes) (fig. 21). La stratification sédimentaire plonge dans ce cas vers le centre du bassin
(fig. 21). Les dômes et bassins peuvent être de petites dimensions, quelques kilomètres de
diamètre ou moins. Cependant, il existe des structures en dômes et bassins de grandes
dimensions, et sont causées par des bombements (dômes) ou affaissements (bassins) de la croûte
continentale.
Figure 21 : structure d'un dôme (en haut) et d'un bassin (en bas)
20
VI.3.3.f. Plis ouvert, serré et isoclinal : Si l'angle entre les deux flancs d'un pli est
important (supérieur à 45°), le pli est dit ouvert (fig. 22). Si l'angle entre les flancs d'un pli est
petit (inférieur à 45°), le pli est dit serré (fig. 23). Si les flancs du pli sont parallèles, il est dit :
isoclinal (fig. 24).
21
Figure 24 : pli isoclinal
VI.3.3.g. Plis symétriques et dissymétriques : selon le degré de symétrie et la pente
des flancs, on distingue les plis symétriques dont les flancs sont symétriques par rapport au plan
axial. Les flancs ont dans ce cas la même longueur (fig. 25). Un pli symétrique se forme lorsque
les contraintes en compression sont appliquées au même niveau (même altitude). Si les flancs ne
sont pas symétriques, avec un flanc long et un flanc court, le pli est dit dissymétrique (fig. 25).
VI.3.3.h. Plis droit, déjeté, déversé et couché : selon la position du plan axial du pli,
on distingue :
• un pli droit, lorsque le plan axial est vertical. Les deux flancs du pli ont le même pendage,
mais de sens opposé (fig. 26).
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• un pli déjeté, lorsque le plan axial est incliné, et les pendages des flancs sont en sens
opposés (fig. 26).
• un pli déversé, lorsque le plan axial est très incliné, et le pendage des flancs, tous trois
dans le même sens. L'inclinaison du plan axial ne dépasse pas 90° (fig. 27).
• un pli couché, lorsque le plan axial est presque horizontal (fig. 27).
VI.3.3.i. Pli en chevrons : plis à charnière anguleuse (pas de courbure) et à flancs plats
formant des zigzags (fig. 28).
23
Figure 28 : pli en chevrons.
VI.4.1. Définition
Lorsque le déplacement horizontal relatif des deux massifs rocheux de part et d'autre du
plan de rupture devient important (plurikilométrique), on parle de nappes de charriage.
Une nappe de charriage est donc un ensemble de terrains qui a été déplacé, appelé
allochtone, épais de centaines parfois de milliers de mètres, qui repose, selon un contact
anormal appelé aussi plan de charriage, sur un autre ensemble appelé autochtone, dont il était
très éloigné à l'origine. La zone de départ des nappes de charriage est appelée racine de la nappe.
Les parties antérieures de la nappe qui sont les plus avancées forment le front de la nappe.
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L'amplitude du recouvrement est appelé flèche. L'érosion peut dégager la partie frontale de la
nappe en laissant subsister des lambeaux isolés de la nappe appelé : klippes. L'érosion peut
également dégager une partie de la nappe de charriage en ouvrant des boutonnières qui font
apparaître l'autochtone. Ces boutonnières sont appelés : fenêtres. Dans une fenêtre, l'autochtone
est complètement entouré par l'allochtone. Sur une carte géologique, les contacts anormaux sont
représentés par des triangles qui sont par convention, tournés vers le compartiment chevauchant
(l'allochtone). Fenêtres et klippes peuvent donc être facilement différenciées sur une carte
géologique (fig. 29).
En fonction du matériel qui constitue la nappe, on distingue trois grands types de nappes
:
• Les nappes de couverture : formées de roches sédimentaires désolidarisées de leur
substratum.
25
• Les nappes de socle : formées de roches métamorphiques ou magmatiques. Elles
peuvent recouvrir d'autres unités du socle ou bien des formations sédimentaires.
L'un des plus spectaculaire résultat de la déformation des matériaux de l'écorce terrestre
est la formation des chaînes de Montagnes. On appelle orogenèse l'ensemble des processus qui
conduisent à l'édification d'une chaîne de Montagnes.
La formation des chaînes de Montagnes est directement liée à la tectonique des plaques :
les grandes chaînes de Montagnes se forment dans zones de limites de convergence des plaques,
dans un contexte de raccourcissement en compression.
Lors d'une convergence croûte océanique – croûte continentale (fig. 30), la plaque
océanique plus dense s'enfonce sous la plaque continentale. Il se formera une chaîne de volcans
sur les continents (arc volcanique continental) et une compression de la croûte continentale
aura lieu, conduisant à la formation d'une cordillère montagneuse. Le cas le plus typique est la
fosse Pérou-Chili : enfoncement de la plaque Pacifique sous le continent Sud-Américain et
formation de la cordillère des Andes sur le continent, qui s'étend sur plus de 7500 km du Nord au
Sud (la plus longue chaîne de Montagne du monde) (fig. 31).
26
Croûte océanique
Croûte continentale
Lithosphère
Lithosphère
Asthénosphère
Asthénosphère
27
subduction intra-océanique : ce continent ne peut, en raison de sa légèreté, s'enfoncer dans le
manteau. Il y aura blocage de la subduction et charriage du matériel océanique (qu'on appelle
ophiolite) sur le continent, qui subit une importante déformation (fig. 32). Les nappes de
charriage peuvent s'étaler sur plusieurs centaines de kilomètres de long, et l'épaisseur de la couche
de matériel océanique charrié (ophiolites, sédiments marins) peut atteindre vingt à trente
kilomètres d'épaisseur. L'exemple le plus connu est celui de la chaîne de l'Oman, le plus vaste
massif ophiolitique au monde (plus de 500 km de long et 50 à 100 km de large) (fig 33).
Croûte océanique
Croûte continentale
28
VI.5.3. Les chaînes de collision
Lors d'une convergence croûte continentale – croûte continentale (fig. 34), deux
plaques entrent en collision lorsque la subduction de la partie océanique d'une plaque ramène
aussi une partie continentale. Dans ce cas, la croûte continentale ne peut pas s’enfoncer dans
l’asthénosphère à cause de la trop faible densité de la lithosphère continentale par rapport à celle
de l'asthénosphère. Le mécanisme se coince et il y’aura collision entre les deux croûtes
continentales avec soulèvement, plissement et chevauchement de l’épaisse couverture
sédimentaire et formation d’une chaîne de montagnes. C'est la soudure entre deux plaques
continentales pour n'en former qu'une seule. L’exemple le plus célèbre est la collision de l'Inde
avec le continent asiatique et la formation de l’Himalaya (fig. 35).
Croûte continentale
Croûte continentale
Lithosphère
Lithosphère
Asthénosphère Asthénosphère
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Himalaya
Inde
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VI.6. Unités structurales des continents
Les cratons sont les portions stables de la croûte continentales qui n'ont pas subi de
déformations depuis des centaines de millions d'années (et souvent depuis plus d'1 milliard
d'années). Ils forment les noyaux des continents et représentent les racines profondes des
anciennes chaînes de Montagnes. On distingue deux régions cratoniques :
b. Les plateformes : dans lesquelles les boucliers sont recouverts d'une couverture
sédimentaire phanérozoïque.
Les orogènes sont les zones instables de la croûte continentale qui subissent actuellement
des déformations importantes conduisant à l'édification de chaînes de Montagnes. Ils affleurent à
la périphérie des zones cratoniques.
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Orogènes
Boucliers
Plateformes
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