Cours 3 L2 S2
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Indépendance et probabilités
conditionnelles
Denition : Soit (Ω, ℘(Ω), p) un espace probabilisé. On dit que deux événements
A et B sont indépendants si et seulement si p(A ∩ B) = p(A)p(B).
En revanche l'événement C "la somme des résultats des deux lancers vaut
5" n'est indépendant ni de A ni de B. (Il sut pour s'en convaincre de penser à
ce qu'apporte la connaissance du résultat de A "le 6 est sorti" sur la réalisation
de C)
Soit l'événement D = A ∩ C
Il peut se traduire par D: "le premier lancer amène 4, le second lancer amène
1" et ainsi p(A ∩ C) = p(D) = 61 ∗ 16 = 36
1
il est réalisé pour les couples suivants : {(1, 4), (2, 3), (3, 2), (4, 1)} ainsi,
comme on est dans un cas d'équiprobabilité, p(C) = nombredecasf avorables
nombredecaspossibles =
4 1
36 = 9
On a donc p(A) ∗ p(C) = 16 ∗ 19 = 54
1 1
6= 36 = p(A ∩ C)
Ainsi A et C ne sont pas indépendants.
1
On peut également constater que B et C sont incompatibles ; en eet si le
second lancer amène 6, la somme des deux lancers ne pourra être 5 et ainsi
p(B ∩ C) = p(∅) = 0 6= p(B) ∗ p(C)
L'univers Ω choisi est ici ni, il est composé des 800 étudiants catégorisés
par leur note au dernier partiel et leur lière. Ainsi, d'après ce tableau, la prob-
abilité pour un étudiant d'avoir eu moins de 10 au dernier partiel sachant qu'il
a passé le bac ES est
|M ∩ ES| 300
= = 0, 6
|ES| 500
2
Soient Ω un univers ni muni d'une probabilité p et A et B deux événements de
Ω tels que p(B) 6= 0. On suppose comme dans notre exemple, que tous les événe-
ments élémentaires de Ω sont équiprobables. La probabilité que l'événement A
se réalise sachant que l'événement B est réalisé est notée pB (A) ou p(A/B) et
vaut :
|A ∩ B| p(A ∩ B)
=
|B| p(B)
égalité obtenue en remarquant que
|A ∩ B| |B|
p(A ∩ B) = et p(B) =
|Ω| |Ω|
Les (An ) sont deux à deux disjoints ainsi les An ∩ B également d'où il vient par
dénombrable additivité de p :
X
p(An ∩ B)
n
X p(An ∩ B) X
pB (∪An ) = = = pB (An )
p(B) n
p(B) n
3
Exemple : Une urne U1 contient 3 boules blanches et 5 boules noires, une
urne U2 4 boules blanches et 4 boules noires. On s'intéresse à l'expérience
aléatoire suivante :
On choisit au hasard une urne puis on y pioche deux boules. L'univers est donc
Ω = {(i, j, k)/1 ≤ i ≤ 2, j, k ∈ [1..8]}
i représente l'urne Ui choisie, j et k les numéros des boules tirées si on les
numérote de 1 à 8.
Comme on l'a remarqué ci-dessus, pU1 est une nouvelle probabilité qui n'opère
pas nécessairement sur le même espace probabilisable. En eet dans le cas de
pU1 , on dénit un Ω0 associé à cette nouvelle probabilité qui est Ω0 = {(i, j)/i, j ∈
[1..8], i 6= j}
Ainsi sur Ω, le nombre d'issues possibles était C21 ∗ C82 soit
2∗8∗7
= 56
2
Sur Ω0 associé à pU1 et pU2 , le nombre d'issues possibles est C82 soit 28 issues
possibles.
4
Proposition : L'indépendance mutuelle de n événements entraîne leur in-
dépendance deux à deux.
⇒ il sut de prendre dans la dénition précédente k = 2 et tous les Ai sont
indépendants deux à deux.
de même
1
p(C) =
2
.
Listons les événements élémentaires favorables à A :
{(1, 1), (2, 2), (3, 3), (4, 4), (5, 5), (6, 6), (1, 3), (3, 1), (5, 1), (1, 5), (2, 4), (4, 2),
(2, 6), 6, 2), (3, 5), (5, 3), (4, 6), (6, 4)}
et ainsi
|A| 18 1
p(A) = = =
|Ω| 36 2
Ainsi, A,B et C sont indépendants deux à deux. Il nous manquerait pour mon-
trer l'indépendance mutuelle d'après la dénition : p(A ∩ B ∩ C) = p(A) ∗ p(B) ∗
p(C).
Or la réalisation de B et C rend A certain ce qui se traduit ainsi p(A ∩ B ∩ C) =
p(B ∩ C) = p(B) ∗ p(C) , comme p(A) 6= 1 , on a donc p(A ∩ B ∩ C) 6=
p(A) ∗ p(B) ∗ p(C)
Ceci prouve que A et B ∩C ne sont pas indépendants et donc prouve que, malgré
l'indépendance deux à deux l'indépendance mutuelle n'est pas acquise.
5
3.4 Formule des probabilités composées
Quelle est la probabilité qu'il y ait deux personnes nées le même jour dans
une assemblée de n personnes?
On s'intéresse à l'événement A : "il n'y a pas deux personnes nées le même
jour". L'événement A est la réponse attendue.
Pour tout i ∈ [1..n] notons Ai l'événement "il n'y a pas deux personnes nées le
même jour parmi les i premières personnes du groupe (de n personnes, i ≤ n ).
Il vient
(365 − (i − 1))
pA1 ∩...∩Ai−1 (Ai ) =
365
en eet le numérateur représente le nombre de jours favorables (reste après i-1
dates anniversaire déjà attribuées) et le dénominateur le nombre de cas totaux.
En appliquant la formule des probabilités composées, on a alors :
p(A1 ∩ A2 ∩ ... ∩ An ) = p(A1 ) ∗ pA1 (A2 ) ∗ ... ∗ pA1 ∩A2 ∩...∩An−1 (An )
364 363 365 − n + 1
=1∗ ∗ ∗ ...
365 365 365
364!
=
365n−1 ∗ (365 − n)!
6
n 10 20 30 40 50 60
Sur une classe de 30 étudiants, il y a 7 chances sur 10 que 2 d'entre eux aient
la même date anniversaire.
7
p(E) = pA (E) ∗ p(A) + pB (E) ∗ p(B) + pC (E) ∗ p(C) + pD (E) ∗ p(E) d'après la
formule des probabilités totales sur le système complet d'événements {A, B, C, D}
avec Ω ensemble des produits sortis de l'usine.
Ainsi p(E) = 0, 06 ∗ 0, 1 + 0, 05 ∗ 0, 2 + 0, 03 ∗ 0, 3 + 0, 01 ∗ 0, 4 = 0, 029.
0,06 E
0,94 E
0,1 A
0,05 E
0,2 0,95
le chemin pour arriver aux diérents E
B E est très clair avec l'arbre et on retrouve
0,3 0,03
E le calcul précédent
0,4 C 0,97
0,01 E
D E
0,99
Théorme de Bayes : Si {Bi }i∈I est un système complet d'événements tels que
p(Bi ) 6= 0 pour tout i ∈ I , soit A ∈ ℘(Ω) tel que p(A) 6= 0 alors :
pB (A) ∗ p(Bk )
∀k ∈ I, pA (Bk ) = P k
i∈I pBi (A) ∗ p(Bi )
p(Bk ∩ A)
⇒ pA (Bk ) =
p(A)
comme P
{Bi }i∈I est un système
P complet d'événements,
p(A) = i∈I p(A ∩ B i ) = i∈I pBi (A) ∗ p(Bi ) (Th proba totales)
de même p(Bk ∩ A) = pBk (A) ∗ p(Bk )
p (A) ∗ p(Bk )
et ainsi la formule de Bayes : pA (Bk ) = XBk
pBi (A) ∗ p(Bi )
i∈I
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A ait lieu sachant que la cause Bk soit réalisée, ce cheminement va dans le sens
de notre expérience.
=
5
∗
3 ∗ 28
21 (20 + 7 + 14)
=
20
41
un peu moins de 50%