TD 3
TD 3
TD 3
Exercice 3.1. Montrer, en utilisant des exemples, que les inégalités P(A | B) > P(A) et
P(A | B) < P(A) sont toutes les deux possibles.
Solution. Par exemple, prenons ⌦ = {0, 1}, muni de la probabilité P uniforme (modélisant
un pile ou face). Prenons A = {0} l’événement d’avoir pile, et notons que P(A) = 12 . Si
B = A, on a P(A | A) = P(A \ A)/P(A) = 1 > P(A). D’autre part, si B = Ac , on a
P(A | Ac ) = P(A \ Ac )/P(A) = 0 < P(A).
P(bonne réponse) = P(connaît) + P(ne connaît pas mais choisit la bonne par hasard)
1 4p + 1
= p + (1 p) =
5 5
b) On cherche
? Exercice 3.3. (Paradoxe des trois cartes) On place dans un sac trois cartes : une qui a
deux faces rouges, une qui a deux faces noires, et une dernière qui a une face rouge et une
face noire. Les yeux fermés, on tire une carte au hasard, et on la dépose sur la table sur une
face au hasard. À ce moment-là, on ouvre les yeux. Si la face que l’on voit est rouge, quelle
est la probabilité que l’autre face soit rouge ?
Solution. Une réponse intuitive donnerait que la probabilité vaut 1/2, car seulement deux
cartes peuvent être sur la table (on voit la couleur rouge, ce qui exclut la troisième carte), et
une seule d’entre elle est rouge de l’autre côté. Mais cette réponse n’est pas correcte...
Faisons le calcul. Notons R l’événement “le côté visible de la carte déposée devant moi
est rouge”, et A1 l’événement “on tire la carte qui a deux faces rouges”. On cherche alors à
calculer P(A1 |R). On va utiliser la formule de Bayes :
P(A1 )P(R|A1 )
P(A1 |R) = ,
P(A1 )P(R|A1 ) + P(A2 )P(R|A2 ) + P(A3 )P(R|A3 )
1
où A2 =“on tire la carte qui a une face rouge et une face noire”, A3 =“on tire la carte qui a deux
faces noires”. On a clairement P(A1 ) = P(A2 ) = P(A3 ) = 13 , et P(R|A1 ) = 1, P(R|A2 ) = 12 ,
1/3
P(R|A3 ) = 0. On en conclut donc que P(A1 |R) = 1/3+1/6 = 23 .
Exercice 3.5. Soit S = {1, 2, . . . , n}, ⌦ := P(S) ⇥ P(S), et P la probabilité uniforme sur ⌦.
Ainsi, les éléments de ⌦ sont des couples (A, B), où A, B sont des sous-ensembles de S. On
considère l’événement E := {(A, B) 2 ⌦ : A ✓ B}.
a) Pour C ✓ S, on pose FC := {(A, B) 2 ⌦; B = C}. Déterminer P(E | FC ).
b) Montrer que P(E) = ( 34 )n .
Solution.
a) Pour C ⇢ S, on a P(E|FC ) = P(E\F C) |E\FC |
P(FC ) = |FC | (on a utilisé que P(G) = |G|/|⌦| pour
tout G ⇢ ⌦). On peut maintenant calculer |FC | = |{(A, C), A ⇢ S}| = |P(S)| = 2n ,
et aussi |E \ FC | = |{(A, C) 2 ⌦ : A ✓ C}| = |P(C)| = 2|C| . On en conclut donc que
P(E|FC ) = 2|C| n .
b) Pour calculer P(E), on va utiliser la formule des probabilités totales : en remarquant
que (FC )C⇢S est une partition de ⌦, et en utilisant que P(FC ) = |F|⌦|
C|
n
= 2n2·2n = 2 n ,
X X n X n ✓ ◆
n k n 1 X n k 1
P(E) = P(FC )P(E|FC ) = 2 ⇥2 = n 2 = n 3n ,
4 k 4
C⇢S k=0 C⇢S,|C|=k k=0
2
où on a utilisé le binôme de Newton pour la dernière égalité. On a donc bien P(E) = ( 34 )n .
P(A1 ) = P(B)P(A1 |B) + P(B c )P(A1 |B c ) P(B)P(A2 |B) + P(B c )P(A2 |B c ) = P(A2 ).
b) Ce n’est pas toujours le cas. Prenons un exemple simple : ⌦ = {1, 2}, muni de la
probabilité P définie par la densité discrète p(1) = p, p(2) = 1 p, où p 2 ]0, 12 [. Alors,
en prenant A1 = {1}, A2 = {2}, B = A1 , C = A2 . On a P(A1 ) = p < P(A2 ) = 1 p,
mais P(A1 |B) = 1 = P(A2 |C) et P(A1 |B c ) = 0 = P(A2 |C c ).
c) Pas nécessairement ! Il se peut que les taux de réussite augmente dans chaque groupe de
la population mais que le taux de réussite globale diminue : par exemple si la proportion
des différents groupes dans la population change. Prenons un exemple. Supposons que
l’année 1 il y ait 50 hommes et 50 femmes, et que 20 hommes et 30 femmes réussissent
leur L2 : cela donne un taux de réussite de 40% chez les hommes, de 60% chez les
femmes, et de 50% globalement. Si l’année 2 il y a 80 hommes et 20 femmes, et que
34 hommes et 13 femmes réussissent leur L2 : cela donne un taux de réussite de 42, 5%
chez les hommes, de 65% chez les femmes (en augmentation dans les deux groupes) ;
mais le taux de réussite globale est de 47%, en diminution !
Indépendance
Exercice 3.7. Soient A, B, C trois événements dans un espace de probabilité (⌦, F, P). On
suppose que A, B, C sont indépendants. Montrer que a) A\B est indépendant de C ; b) A[B
est indépendant de C.
Solution. a) On a P(A \ B \ C) = P(A)P(B)P(C), par définition de l’indépendance de
A, B, C. Maintenant, par définition de l’indépendance, on a aussi P(A \ B) = P(A)P(B). On
en déduit donc que P(A \ B \ C) = P(A \ B)P(C), ce qui montre que A \ B est indépendant
de C.
b) On a aussi P((A [ B) \ C) = P((A \ C) [ (B \ C)) = P(A \ C) + P(B \ C) P(A \
C \ A \ C). Par indépendance de A, B, C, on obtient donc P((A [ B) \ C) = P(A)P(C) +
P(B)P(C) P(A)P(B)P(C) = P(C)(P(A)+P(B) P(A)P(B)). Comme P(A)P(B) = P(A\B)
par indépendance, on a donc P((A[B)\C) = P(C)(P(A)+P(B) P(A\B)) = P(C)P(A[B),
ce qui montre que A [ B est indépendant de C.
? Exercice 3.8. Que peut-on dire d’un événement qui est indépendant de lui-même ?
3
Solution. Si A est indépendant de lui-même, alors P(A) = P(A \ A) = P(A)P(A). Comme
les seules solutions de l’équation x = x2 sont 0 et 1, on en déduit que P(A) = 0 ou P(A) = 1.
? Exercice 3.9. Dans une urne qui contient k boules rouges et n boules vertes (n, k 1),
on tire une première boule, puis sans la remettre dans l’urne, on en tire une deuxième. On
considère les événements A1 := “la première boule tirée est rouge”, A2 := “la deuxième boule
tirée est rouge”. Montrer que les événements A1 et A2 ne sont pas indépendants.
Solution. On peut calculer les différentes probabilités : on trouve que P(A1 ) = k+n ,
k
et aussi
k(k 1)
que P(A2 ) = k
k+n ; de plus P(A1 \ A2 ) = (k+n)(k+n 1) .
On en conclut que P(A1 \ A2 ) 6=
P(A1 )P(A2 ), ce qui signifie que A1 et A2 ne sont pas indépendants.
Exercice 3.10. On effectue des lancers successifs (indépendants) de dés : pour le ne lancer,
on utilise un dé à n + 1 faces équiprobables.
S
a) On note An l’événement “le ne dé tombe sur 1”. On note A = n 1 An . Interpréter
l’événement A et montrer que P(A) = 1.
T S
b) On note B = k 1 n k An . Interpréter l’événement B et montrer que P(B) = 1.
Solution.
a) S
L’événement A s’interprète comme : “au moins un dé tombe sur 1”. Notons CN :=
N
n=1 An : la suite d’événements S
(CN )N 1 est croissante, et par continuité par le bas
des probabilités, on a P(A) = P( N 1 CN ) = limN !1 P(CN ). Il reste donc à calculer
P(CN ). En passant au complémentaire et en utilisant l’indépendance des événements
(An )n 1 , on obtient
⇣\
N ⌘ N
Y N
Y n
P(CN ) = 1 P Acn =1 P(Acn ) =1
n+1
n=1 n=1 n=1
par télescopage. On trouve bien que quel que soit k 1, limN !1 P(Ck,N ) = 1, c’est-à-
dire que P(Bk ) = 1.
4
Exercice 3.11. Soit s 2 ]1, +1[. On considère l’espace probabilisé ⌦ = N⇤ = {1, 2, . . .},
F = P(N⇤ ) et la probabilité P définie par sa valeur sur les singletons : P({n}) = ⇣(s)
1 1
ns pour
P+1 1
tout n 1, où ⇣(s) = m=1 ms 2 ]0, 1[ est la fonction zeta de Riemann.
a) Pour tout k 1, on note Mk := {k, 2k, 3k, . . .} = kN⇤ l’ensemble des multiples de k.
Montrer que P(Mk ) = k1s .
b) Montrer que si p1 , . . . , p` sont des nombres premiers distincts, alors on a Mp1 \ Mp1 \
. . . \ Mp` = Mp1 p2 ···p` . En déduire que les événements (Mp )p2P sont indépendants, où
P désigne l’ensemble des nombres premiers.
c) On énumère les nombres premiers P = {p1 , p2 , . . .}, montrer que pour tout n 1 on a
n ⇣
c c c
Y 1⌘
la relation P Mp1 \ Mp2 \ . . . \ Mpn = 1 .
psi
i=1
Q
d) En déduire, par continuité (par le haut) des probabilités, que P({1}) = p2P (1 p1s ).
Q
Conclure que l’on a la formule ⇣(s) = p2P (1 p1s ) 1 , connue sous le nom de produit
eulérien.
Solution.
a) On a, par -additivité
1
X 1 1
1 X 1 1 1 X 1 1
P(Mk ) = P({ik}) = s
= s
⇥ s
= s.
⇣(s) (ik) k ⇣(s) i k
i=1 i=1 i=1