Ens 20 0349
Ens 20 0349
Ens 20 0349
Paix-Travail-Patrie Peace-Work-Fatherland
********** **********
UNIVERSITÉ DE YAOUNDÉ I THE UNIVERSITY OF YAOUNDE I
********** **********
ECOLE NORMALE SUPERIEURE HIGHER TEACHER TRAINING
********** COLLEGE
DÉPARTEMENT D’HISTOIRE **********
DEPARTMENT OF HISTORY
THEME:
LA SCOLARISATION DE LA JEUNE FILLE DANS LES
ZONES RURALES DU SUD CAMEROUN : CAS DE BIWONG-
BULU 1954-2017
par :
SOMMAIRE
SOMMAIRE ..................................................................................................... i
DEDICACE ...................................................................................................... ii
REMERCIEMENTS ...................................................................................... iii
LISTE DES SIGLES, ABREVIATIONS ET ACRONYMES ...................... iv
LISTE DES TABLEAUX .............................................................................. vii
GLOSSAIRE ................................................................................................. viii
RESUME ......................................................................................................... ix
ABSTRACT ..................................................................................................... x
INTRODUCTION GENERALE..................................................................... 1
CHAPITRE I : ............................................................................................... 10
PRESENTATION PHYSIQUE ET HUMAINE DE BIWONG-BULU ...... 10
A-PRESENTATION DU MILIEU GEOGRAPHIQUE DE BIWONG-BULU
………………………………………………………………………………………………………….12
B-PRESENTATION DU MILIEU HUMAIN DE BIWONG-BULU ........... 16
CHAPITRE 2 : LES GRANDES PHASES DE LA SCOLARISATION DE
LA JEUNE FILLE DE BIWONG-BULU .................................................... 26
A-LA PERIODE PRECOLONIALE : PHASE DE L’EDUCATION
TRADITIONNELLE DE LA JEUNE FILLE ............................................... 27
B- LA PERIODE COLONIALE : DEBUT DE LA SCOLARISATION DE
LA JEUNE FILLE DE BIWONG-BULU ..................................................... 30
C-PERIODE POST-COLONIALE (1960-2014) : PHASE PROGRESSIVE
DE SA SCOLARISATION .......................................................................... 32
CHAPITRE 3 : LES PROBLEMES QUI ENTRAVENT LA
SCOLARISATION DE LA JEUNE FILLE DE BIWONG-BULU ............ 46
A-UNE SCOLARISATION EPHEMERE DE 1970-2017 ............................ 47
B-LES OBSTACLES SOCIO-ECONOMIQUES ...................................... 54
C-LES PROBLEMES LIES A L’EDUCATION ....................................... 62
CHAPITRE IV : ............................................................................................ 66
LES PERSPECTIVES PRISES POUR L’AMELIORATION DE LA
SCOLARISATION DE LA JEUNE FILLE DE BIWONG-BULU ............ 66
A-LES INITIATIVES PRISES PAR L’ETAT ........................................... 67
B-L’apport des particuliers dans l’amélioration de la scolarisation de la
jeune fille ................................................................................................... 69
C-Quelques suggestions pour une scolarisation durable de la jeune fille de
Biwong-Bulu ............................................................................................. 71
CONCLUSION GENERALE ....................................................................... 74
SOURCES ET REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES .......................... 77
LISTE DES ANNEXES ................................................................................. 84
TABLE DES MATIERES…………………………………………………..119
ii
ICACE
REMERCIEMENTS
Enfin, que tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à notre travail de
recherche, trouvent ici nos profonds remerciements.
iv
CP : Cours Préparatoire
SE : Section Enfantine
GLOSSAIRE
RESUME
ABSTRACT
This study focuses on: "The schooling of the girl in rural areas of South
Cameroon: case of Biwong-Bulu 1954-2017". It describes the major phases of
schooling of the girl of Biwong-bulu. First, the pre-colonial period, where the
girl received a traditional education. At this time the girl's education is solely
based on the management of her household. Then there is the colonial period
which, characterized by the birth of the first schools, will partly favor the
schooling of the boy than that of the girl. Finally, the post-colonial period,
marks the high rate of under-education of the girl of Biwong-Bulu.
However, it has been found that the schooling of the girl of Biwong-Bulu,
during the post-colonial period (1960-2017) being the subject of particular
attention in our research, is hampered by many difficulties both socio-cultural
and economic order, and difficulties inherent in education. Thus, many
initiatives have been taken into account, not only by the State (at the level of
different ministries of education), but also by NGOs, individuals and
international partners, with a view to encouraging or even improving the
schooling of the girl.
1
INTRODUCTION GENERALE
Enfin, le choix sur cette zone parce que nous avons passé notre enfance
au Sud. Notre séjour a permis de vivre constamment le manque d’intérêt qu’ont
les filles à aller à l’école et jusqu’à l’heure actuelle le problème est toujours
présent.
INTÉRÊT DU SUJET
liée au passé historique de notre pays. Elle a subi la colonisation au même titre
que les autres régions du Cameroun et a opposé de vives résistances, à l’instar
du chef Oba’a Mbeti qui fut l’un des grands résistants dans notre zone d’étude.
La présente étude, axée sur la scolarisation de la jeune fille, est une contribution
aux réflexions sur l’éducation scolaire de cette dernière ; celle-ci étant le
maillon de notre société. Cette étude vise premièrement à étudier la
scolarisation des jeunes filles originaires de Biwong-Bulu pendant la période
coloniale jusqu’à nos jours, deuxièmement à montrer les raisons qui les
empêchent de se rendre dans les écoles et analyser les mesures prises par le
gouvernement camerounais pour susciter ou encourager la jeune fille à aller à
l’école.
CADRE SPATIO-TEMPOREL
- Scolarisation
-Jeune fille
Du point de vue juridique, la ‘‘ jeune fille’’ est une personne qui jouit du
statut social de sexe féminin à partir de son état civil3.
1
http : dcalin.fr/cerpe /cerpe01 consulté le 14 avril 2018 à 16h38
2
Grand dictionnaire Encyclopédique Larousse, Tome 9, Paris, 1985, p.9.426.
3
E. Assen, « La question de la scolarisation de la jeune fille à l’Est Cameroun de 1960à 2010 : cas du Lom et
Djerem ». Étude historique, mémoire de DIPES II en Histoire, ENS Yaoundé 2012-2013, p.4.
4
Grand dictionnaire Encyclopédique Larousse, Tome9, Paris, 1985, p.5.858
5
Organisation des Nations Unies, année internationale de la jeunesse, juillet 2010.
4
PROBLÉMATIQUE
6
P. Mannani, Adolescents, parents et troubles scolaires, Paris, Éditions ESF, 2e édition,1989, p.16
5
LA REVUE DE LA LITTÉRATURE
7
R. Mbala Owono, Scolarisation et disparités socio-économiques dans la province de l’Est Cameroun, éditions
CEPER-YAOUNDE, 1990.
8
T. Tchombe Mungah, L’accès des filles de l’éducation de base et à l’enseignement primaire au Cameroun,
UNESCO 1993.
9
V.L. Griffiths, Les problèmes de l’enseignement en milieu rural, Nimègue (Pays-Bas), UNESCO, 1969.
6
MÉTHODOLOGIE
Pour mener à bien notre investigation, nous avons fait recours aux
sources orales, écrites et iconographiques.
10
L. Jalade et V. Cavicchioni, Agir pour l’éducation des filles en Afrique subsaharienne francophone,
Harmattan, Décembre 2005.
11
D. MentsouMpal, ‘’la question de la scolarisation de la jeune fille dans l’arrière-pays : cas du Haut-
Nyong1960-2008 (l’approche historique)’’, mémoire de DIPES II, ENS-Yaoundé, 2010.
12
H. Maguip à Nyam,’’ Evolution du système scolaire au Cameroun et son impact sur la scolarisation des filles
de 1960 à 2000’’ mémoire de maitrise en Histoire, Université de Yaoundé I, 2004.
7
13
L. Jallade et V. Cavicchioni, Agir pour l’éducation des filles en Afrique subsaharienne francophone,
Harmattan
14
G. Tsafack, l’enseignement secondaire au cameroun, tendances organisationnelles et résultats
d’apprentissage des élèves, Presses Universitaires de Yaoundé, Décembre 2000.
8
DIFFICULTÉS RENCONTRÉES
D’abord sur le terrain, nous n’avons pas eu droit à toutes les informations
sollicitées. Certaines personnes interrogées s’estimaient mal placées pour
donner suite à nos préoccupations et beaucoup d’autres étaient méfiants.
Enfin, nous ne pouvons laisser inaperçu les problèmes rencontrés dans les
bureaux administratifs du fait de leur indisponibilité et du désintéressement de
certaines personnes sollicitées.
9
PLAN DU TRAVAIL
CHAPITRE I :
PRESENTATION PHYSIQUE ET HUMAINE DE BIWONG-BULU
11
Cette région dans l’ensemble fait partie une du plateau sud camerounais
d’altitude moyenne 650m et marquée localement par les collines isolées et par
13
2- Le climat et l’hydrographie
15
Du latin Caducus, qui vient de cadere qui veut dire tomber, il s’agit d’un foret composé d’arbres aux feuilles
qui tombent chaque année. Voilà pourquoi les sols de cette zone sont constamment fertilisés par la composition
de ses débris végétaux favorisant ainsi l’agriculture qui est la première activité de la population.
14
Températures 76,3 76,6 76,6 76,6 76,1 75,2 72,7 72,5 74,1 74,5 75,0 76,1
moyennes en °F
(2)
Températures 24,6 24,8 24,8 24,8 24,5 24 22,6 22,5 23,4 23,1 23,9 24,9
moyenne en
°C(1)
16
http://fr.wikipédia.org/wiki/Rechauffement-climatique,consulté le 14 avril 2018 à 18h40.
15
350 329
Précipitations (3)
Températures moyennes en °F (2)
300
Températures moyenne en °C (1)
241 240
250 222
150
100 88
76,3 76,6 76,6 76,6 76,1 75,2 72,7 7772,5 74,1 74,5 75 76,1
57 51
38
50 24,6 24,8 24,8 24,8 24,5 24 22,6 22,5 23,4 23,1 23,9 24,9
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
3- La végétation et la faune
Biwong-bulu est une zone rurale du Sud Cameroun en contact avec la forêt.
C’est une forêt dense humide sémi décidu de moyenne altitude. Elle est
caractérisée par une forte densité des grands arbres avec une hauteur de canopée
estimée à environ 50m. les principales essences sont : le sapelli, l’iroko, sipo,
moabi, bubinga et l’ébène18. A côté de cette forêt, on retrouve des marécages
peuplés principalement de raphia, des jachères colonisées et des cacaoyères
ombragées.
La faune est constituée d’une population animale diversifiée. Mais elle est
souvent menacée par le phénomène de braconnage. On y retrouve des grands
mammifères tels que : les singes, le porc-épic, les lièvres, le pangolin ; les
reptiles tels que : la vipère, le serpent boa, la tortue ; les oiseaux comme le
corbeau ; on a aussi la présence des poissons de plusieurs espèces et les
papillons de tout type.
17
J. C. Olivry ,Fleuves et rivières du Cameroun, collection « Monographies hydrologiques », n°9,ORSTOM,
Paris,1986,781 p.
18
Résultat diagnostic participatif, 2017.
17
19
- Les Pahouins selon I. Dugast sont les dernières populations de la langue Bantou du Sud-Cameroun.
20
-P. L.Tolra,Les Seigneurs de la foret : essai sur le passé historique, l’organisation sociale et les normes
éthiques des anciens Beti du Cameroun ,Paris,Harmattan, 2009 ,nouvelle édition ,487 p.
18
comprend tous les individus qui ont des liens familiaux, habitant dans la même
« concession » ou la même cour et qui obéissent à un même ancêtre, le chef de
famille. On retrouve la grande famille souvent appelé «clan ».
3- Le domaine socio-économique
Agriculture
L’arrivée des allemands dans le Sud Cameroun est marquée les méthodes
pacifiques car, ils ne voulaient pas d’abord coloniser afin d’éviter des dépenser
supplémentaires. Ils confient la tâche aux missionnaires avant de réaliser que
cette domination peut être un atout bénéfique. Leur arrivée va permettre
l’introduction et la production du Cacao. On y pratique généralement et
principalement comme système cultural : l’agriculture itinérante sur brulis.
22
M.P. Evina, président du comité local de commercialisation du village OndondoNgoé.
21
La chasse est une pratique très présente à Biwong-Bulu. Elle se fait au fusil
plus prolifique reste le privilège des personnes aux revenus au-dessus de la
moyenne. La vente du gibier se fait à une grande fréquence mais à caractère
illégal. Cependant, il est à noter que l’importance de cette activité dépasse les
aspects alimentaires et économiques ; elle a une valeur sociale et culturelle
considérable. Les espèces les plus chassées sont : le rat palmiste, le pangolin, le
singe, l’antilope, le singe et le hérisson.
La pêche
Elle est pratiquée soit par les hommes (à la ligne ou au filet) soit par les
femmes (au barrage ou à la nasse23). Il faut noter pour le déplorer l’apparition de
certaines espèces de poisson appelées « poissons courants » qui chassent les
autres espèces qui jadis existaient. La pratique de la pisciculture reste encore
peu développée faute de moyens et de connaissances.
23
Entretien avec E.Edounglan, 68 ans, agricultrice, le 30 mai 2018.
22
L’exploitation forestière
Le commerce quant à lui, est une activité économique rentable. Il existe trois
types de commerce dans cette zone : le petit commerce pratiqué par les hommes
et les femmes, il s’agit de la vente en détail (pétrole, savon, sel, boisson). La
vente régulière des produits vivriers, ainsi les PNFL et les produits de Mengong
25
24
-Entretien avec madame T. Efoua, 57ans, commerçante,BibaYévol, le 30 mai 2018
26
25
-J.M. Tchegho,le déracinement social en Afrique:une conséquence de l’éducation moderne ,Ed,
Demos,Yde,2000, P.8.
26
-G. Mialaret, les sciences de l’éducation, presses universitaires de France, Paris, 1976, p.12
28
27
R.Mbala. Owono, Education traditionnelle et développement endogène en Afrique Centrale, Yaoundé, CEPER,
1990,p. 69.
28
Ibid., p. 69.
29
Ibid.
30
-Entretien avec L.K.Abouyeme, environ 90ans,cultivatrice, BibaYévol, 30 mai 2018
31
-E. Mbo’o Etoua, 63ans, institutrice retraitée, Yaoundé, le 08 mai 2018
32
Entretien avec A. Owoulou, 50ans, agricultrice, Biwong-Bulu, 14 mai 2018
33
Entretien avec A. Owoulou, 50ans, agricultrice, Biwong-Bulu, 14 mai 2018
29
d’être obéissante et soumise. Il n’est pas rare que de nos jours on retrouve
certains parents qui disent que : « la place de la femme c’est dans la cuisine » ce
qui nous amène à dire que d’une certaine manière, la place de la gente féminine
occupe dans l’organisation sociétale de ces populations, mettant ainsi en
exergue des pesanteurs culturelles quant à l’éducation de la jeune fille d’une
manière globale et sur le plan scolaire en particulier34. A côté de l’influence de
la tradition, on a également l’aspect social.
2- L’aspect social
fille connaît de nombreux changements avec la mise en valeur des écoles par les
colonisateurs.
37
-J. Ngoh, Cameroun 1884-1985 : cent ans d’histoire, CEPER, Yaoundé, 1990, P.52.
31
SIL 26 23 49
CP 18 25 43
CE1 09 10 19
CE2 24 13 37
CM1 08 20 28
CM2 10 14 24
38
Entretien avec Meye, environ 50ans, directeur de l’école publique de Biwong-Bulu, Biwong-Bulu le 09
décembre 2018.
39
Entretien avec C. Afanayong Mvondo, 58 ans, instituteur et cadre d’appui en charge des affaires G/S à l’IAEB
de Biwong-Bulu, Biwong-Bulu, le 09 décembre 2018.
32
Ainsi, la plupart des écoles créées étaient en grande partie des écoles
primaires avec un total de 28 écoles officielles40. À cette période on n’avait pas
encore de collège ou plus encore des lycées. En 1960, l’école publique de
Mang-Yémissem voit le jour.
Source : MINEC, Statistique des écoles primaires 1960-1961, de l’’Etat fédéré du Cameroun
Oriental, service de la recherche pédagogique.
40
- Entretien avec C. Afanayong Mvondo, 58 ans, instituteur et cadre d’appui en charge des affaires G/S à l’IAEB
de Biwong-Bulu, Biwong-Bulu, le 09 décembre 2018.
34
2002-2003 07 04
2003-2004 01 02
Source : MINEC, les annuaires statistiques des écoles primaires de l’Etat fédéral du
Cameroun 2002-2004
Les statistiques que présente le tableau ci-dessus démontrent que, sur une
période qui s’étend de 2002-2004, dans les sections enfantines le nombre est
41
Les écoles primaires officielles concernent également les écoles populaires ouvertes sans autorisation
régulière par les populations de certains villages.
35
moins élevés que celui des garçons de plus, ces effectifs diminuent au fil des
ans.
Enfin, les effectifs des filles dans les écoles publiques de Biwong-Bulu en
général, montre qu’à la petite section on a 35 et à la grande section nous avons
28, pour une population estimée à 34.374 habitants. De manière générale, le
taux de la scolarisation voire le nombre de fréquentation de la jeune fille est très
faible à la maternelle par rapport aux écoles primaires à cause des frais de
scolarité qui sont élevés. Dans les écoles maternelles, selon. Ondoa Sabine, de
1983 à 2000, les frais exigibles sont de 3500 Fcfa + APE= 7500Fcfa. Tandis
que dans les écoles primaires, les frais exigibles sont de 1500Fcfa+l’APE qui
42
Délégation régionale de l’agriculture de la Mvila : Rapport annuel 1989-1990,p.15.
36
Années G F G F G F G F G F G F
scolaires
1990- 1000 825 796 642 700 615 742 285 707 221 612 160
1992
1993- 1115 815 800 700 715 618 780 330 688 307 669 258
1998
Source : MINEC, les annuaires statistiques des écoles primaires de l’Etat fédéral du
Cameroun, 1990-1997, p.40 et 1993-1998, p.41.
Ce tableau fait une étude comparative entre les effectifs des jeunes filles et
des jeunes garçons de Biwong-Bulu. Il en ressort qu’en 08 ans d’écart la
scolarisation de la jeune fille demeure insuffisante face à celle des garçons.
Ainsi, le taux de scolarisation de la jeune fille pendant l’année scolaire 1990-
1992 est de 11,28% tandis que celui des garçons est de 28,74%. Quant à l’année
43
Entretien avec Ondoa Sabine , 50 ans, institutrice de l’école primaire et maternelle, biwong-bulu, 09
décembre 2018.
37
De même, les années 2000, les statistiques des élèves des écoles
publiques, dans l’arrondissement de BIWONG-BULU, présentent également la
différence entre le nombre de fréquentation des garçons et des filles.
CP 254 345
SIL 13 37 12 28
CP 13 15 10 15
CE1 18 11 14 07
CE2 14 16 14 16
CM1 12 16 10 14
CM2 06 05 04 04
TOTAL 76 100 64 84
déperdition scolaire est de 18% les filles et de 2% chez les garçons. Ce taux est
dû à des facteurs socio-économiques dont les détails se trouvent au chapitre 03.
6è 104 93
4è 153 124
3è 163 145
cycle tendent à a s’accentuer de plus belle. Ainsi, les garçons ont un fort taux de
scolarisation, tandis que celui des filles reste faible.
G F T
1 E M publique 21 12 33
bilingue de
Biwong-Bulu
2 E M publique de 03 02 05
Biwong-Bulu
3 E M publique 06 07 13
d’Abiéte
T 03 30 21 51
45
Commune de Biwong-Bulu, ‘’ plan de développement 2006-2015’’, p.6
41
Arrondissements
Biwong-bulu 50 40
Efoulan 100 65
Mengong 35 30
Mvangan 200 80
46
Inspection de l’enseignement de base de Biwong-Bulu : Rapport annuel 2010-2014, p. 5
42
G F T
3 CETIC de 25 15 40
Melangue
À travers ce tableau, nous nous rendons compte que les effectifs des
garçons sont deux fois plus supérieurs à ceux des jeunes filles. C’est dire que la
sous scolarisation des filles dans ces Arrondissements est évidente et très
accentuée.
Dans une autre perspective, il est souvent établi que près de 2/3 des filles
abandonnent l’école lors du passage entre les deux cycles. Ainsi, dans un
échantillon d’élèves de sexe féminin au Lycée de Nsélang, on constate que la
progression scolaire de la jeune fille de Biwong-Bulu est faible par rapport aux
jeunes filles originaires de cet arrondissement. C’est le cas des données tirées
des listes des élèves de l’année scolaire 2005/2006, présentant les effectifs des
jeunes filles originaires du département de la Mvila et de Biwong-Bulu par
classe dans toutes les séries.
Classes Effectifs des jeunes Effectifs des jeunes Originaires Total des
filles originaires du filles originaires de d’autres effectifs des
département de la Biwong-Bulu départements filles
Mvila 2015-2017
6ème 32 53 95 180
5ème 33 41 118 192
4ème 24 47 192 263
3ème 30 37 155 222
2nde 12 23 120 155
1ère 10 19 132 161
Tle 3 11 46 60
Source : Liste des élèves de l’année 2015-2017/ Archives du lycée classique et moderne
d’Ebolowa
44
10 3
12 32 6ème
5ème
4ème
30
3ème
33
2nde
24
1ère
Tle
garçons et enfin le CES de Soumou avec 01 fille et 10 garçons47. Voire carte des
établissements scolaires en annexe.
47
DDES/liste des établissements publics et privés d’Enseignement Secondaire Général/ année scolaire 2009-
2010
46
aider dans les travaux des champs, les activités commerciales, dans le secteur
informel et autres tâches ménagères. À ceci, on y ajoute le fait que l’on pense
que pour jouer son rôle de mère et d’épouse, la jeune fille n’a pas besoin d’un
encadrement formel (éducation donnée à l’école).
Les grossesses précoces sont très récurrentes dans la vie quotidienne des
jeunes filles de Biwong-Bulu et dans les établissements scolaires. Ces
grossesses constituent l’un des grands facteurs qui freinent la scolarisation de la
jeune fille. Comme exemple illustratif, nous avons huit (08) filles sur un total de
14 dans la classe de 5ème qui ont abandonné l’école suite aux grossesses
précoces au lycée de Biwong-Bulu. Pour donner plus de vigueur à nos propos,
nous avons pris le cas ci-dessous, car ces jeunes ont été contraintes
d’abandonner leurs études à causes des grossesses.
Photo d’Etoundi sandra est une jeune fille qui vit à biwong-bulu âgée de 17
ans. Elle a interrompu à ses études en classe de 5ème pour enfanter.
Photo 6: Efoua Anaelle, jeune fille Ntumu, agée de 15 ans
Anaelle est une jeune fille ntumu qui vit à biba III. Elle a dû abandonner
ses études en 5ème pour s’occuper de son fils afin de pouvoir subvenir aux
besoins de ce dernier.
Ces photos présentent des jeunes filles qui ont abandonné l’école à cause
des grossesses précoces. La première photo présente une fille Bulu, âgée de 17
ans et élève en classe de 4ème au Lycée de Biwong-Bulu. Cette dernière a
interrompu ses études en classe de 5ème avant l’accouchement et y est retourné 1
an après49. Quant à la deuxième photo, elle présente une jeune fille Ntumu âgée
de 15ans qui a abandonné les études lorsqu’elle était en 5ème. Au moment de la
prise de la photo, elle avait déjà un enfant d’un an sous la main et était enceinte
de deux mois.
49 e
Entretien avec Sa Majesté N. D. Minlo, environ 48ans chef traditionnel de 3 degré d’
Ovenfon,arrondissement Biwong-Bané, Biwong-Bulu, 30 octobre 2018.
50
50
Entretien avec G. Ateba, 60 ans, commerçante, Biwong-Bulu , 30 octobre 2018.
51
Entretien avec a. Essomba, 68 ans, commerçante, Ebolowa II, 30 octobre 2018.
51
52
Annuaire statistique du Cameroun-Ministère du plan et de l’aménagement du territoire, 1991, p.145.
52
champs pour se retrouver à Biwong-Bulu55. Seuls ceux dont les parents avaient
des moyens persistaient ou ceux qui restaient proches des établissements
pouvaient facilement continuer leurs études. En effet, les longues distances
facilitaient rapidement le découragement des jeunes filles de l’Arrondissement
de Biwong-Bulu, compte tenu du fait qu’il fallait parcourir de longue distance à
pied pour pouvoir se rendre à l’école.
Cette photo présente des élèves filles et garçons au retour des classes. Face
au manque de moyens de transports et à la rareté des véhicules, ces dernières
sont obligées de retourner chez elle. Les distances parcourues dépendent du lieu
d’habitation de chacune d’elle. À cet effet, nous avons le cas de la jeune fille
55
Entretien avec Ndongo Gérard, 60ans, officier retraité, Biwong-Bulu, 09 décembre.
54
toute vêtue de bleu sur la photo qui nous avoue que chaque jour elle effectue le
56
tronçon Biba I-Biwong-bulu environ 15km . Au final, ces problèmes
connaissent une nette amélioration, mais reste présent de nos jours. Ils
constituent toujours un frein pour la scolarisation de la jeune fille.
Sur ce, il est à noter que dans la région du Sud principalement dans la ville
de Biwong-Bulu, le ratio élève-enseignant est faible (la pénurie d’enseignants
qualifiés). Le ratio élève-table-bancs (engorgement des salles de classes).
56
Aka’a Ele, 10 ans, élève,école publique de Biwong-Bulu,09 décembre 2018.
55
Le premier aspect est la pauvreté de certains parents qui perdure dans cet
Arrondissement selon les indicateurs de la pauvreté répertoriés dans le tableau
ci-dessous
%logements ruraux 85
Usage de l’énergie 25
solaire
Branchement au 5
réseau d’eau
% personne en 55
dessous du seuil de la
pauvreté
57
V.L. Griffiths, les problèmes de l’enseignement en milieu rural, Nimègue (Pays-Bas), UNESCO,1969, p.13.
58
Entretien avec Abate Mireille, 16 ans, jeune fille Bulu, le 27 décembre 2018.
57
Choix Réponses
Moi-meme 5%
A partir de ces données, nous nous rendons compte que les parents de
l’Arrondissement de Biwong-Bulu inscrivent leurs enfants dans les écoles à
partir du résultat obtenu, disons que les 95% des parents inscrivent leurs filles et
5% des filles s’inscrivent elles-mêmes, tenant en compte qu’elles soient
orpheline de père ou de mère. Pour les familles monoparentales ou pour celles
vivants avec leurs tuteurs ou leurs tutrices, les besoins de tous les enfants ne
peuvent nullement être résolus dans la totalité. A cet effet, le diagramme suivant
représente les différents pourcentages pour une ample illustration.
59
Entretien avec Mbarga Raymond, environ 40 ans, directeur de l’école publique de Biwong-Bulu, Biwong-Bulu
15 décembre 2018.
58
5%
Mes parents
Moi-meme
95%
Source : Ce diagramme a été conçu par Etoua Audrey à partir du tableau 15.
Malgré le taux élevé d’inscription des filles par leurs parents, qu’en est-il
du suivi ? A cette question, on note :
Choix Réponses
Oui 75%
Non 25%
25%
Oui
75% Non
Source : Ce diagramme a été conçu par Etoua Audrey à partir du tableau 16.
60
Entretien avec Bibang Hervé, 37 ans, Chef service des affaires générales et cadre technique, Ebolowa Si, 05
janvier 2019.
60
Cette photo met en évidence une jeune fille qui après les cours se heurte
directement au commerce. Ce qui nous amène à dire que la jeune fille de
Biwong-Bulu n’a pas assez de temps pour ses études, parce qu’elle doit
chercher de quoi subvenir aux besoins de la famille.
61
Entretien avec Nnanga Ebe Marie Louise, environ 50 ans, Maire de Biwong-Bulu, Biwong-Bulu, 05 janvier
2019.
61
nos jours, les jeunes filles qui vont s’instruire suivent deux lièvres à la fois,
l’école et les hommes 62 ’’ dans les établissements de cet arrondissement.
N’oublions pas que ces jeunes filles sot exposées à de nombreuses maladies
telles que : les MST, le VIH/SIDA et bien d’autres pour ne citer que celles-ci.
Pour ce qui est du transport dérisoire, notons que les routes sont en très
mauvais états ce qui ne permet pas d’accéder facilement à Biwong-Bulu. Le
piteux état des routes ne joue pas en la faveur de la jeune fille qui doit se rendre
à l’école pire encore quand il pleut cette journée est déclarée fériée par l’élève64.
62
Entretien avec Messanga.P, environ 50 ans, inspecteur d’arrondissement de l’éducation de base de Biwong-
Bulu, Biwong-Bulu, 24 octore 2018.
63
Entretien avec Zang Bekale Martin, 19 ans, élève,Biwong-Bulu, 15 décembre 2018.
64
Entretien avec Yassainte Eyenga, 20 ans, élève, Biwong-Bulu, 15 décembre 2018.
62
65
Communauté urbaine de Biwong-Bulu : Rapport diagnostic de l’espace urbain de Biwong-Bulu. p.3s3-36.
63
2- Le redoublement
66
Entretien avec Nyemb Jacob,38 ans, enseignant d’histoire, Biwong-Bulu, 15 décembre 2018.
67
‘‘redoublement’’, Encarta 2007. 1993-2005 Microsoft corporation, consulté le 15 décembre 2018.
68
L. Pauli, La déperdition scolaire, un problème mondial, Paris, UNESCO, 1971, p.18.
64
Effectifs en 65 50 50 44 51 38 25 44 367 60
début d’année
Redoublement 10 10 15 12 13 08 10 26 104 20
1ere A IH
50 1ere A ESF
60 65
50 2ème A IH
44 2ème A ESF
51 3ème A IH
367
3ème A ESF
44 4ème A IH
38
25 4ème A ESF
Total
Filles de la Mvila
Source : Ce diagramme a été conçu par Etoua Audrey à partir du tableau 18.
CHAPITRE IV :
LES PERSPECTIVES PRISES POUR L’AMELIORATION DE LA
SCOLARISATION DE LA JEUNE FILLE DE BIWONG-BULU
67
69
Entretien collectif avec les jeunes filles de Biwong-Bulu, pendant la pause au lycée de Biwong-Bulu, 25 juillet
2018.
70
Archives de la délégation départementale des enseignements secondaires de la Mvila.
68
71
E. Messi, ‘‘ gratuité de l’enseignement primaire et qualité des apprentissages au Cameroun : une perception
des enseignants et des parents’’, DEA en science de l’éducation, Université de Yaoundé I, 2010, p.13.
72
Assen, ‘‘ la question de la scolarisation de la jeune à l’Est-Cameroun’’, p.74.
73
Ibid., p.75.
69
A coté de ces initiatives prises par l’Etat, notons aussi l’apport des autres
partenaires dans le but de l’amélioration de la scolarisation de la jeune fille. Il
s’agit des parents et des autorités locales.
1- Le rôle de la commune
Nous avons aussi les partenaires tels que MTN qui, offrent des dons en
termes d’infrastructures (table-bancs, craie, tableau…).
74
Entretien avec Foam Cyriaque, 48 ans, Sous-Préfet de la commune de Biwong-Bulu, Biwong-Bulu, 05 janvier
2019.
71
Malgré les efforts consentis par l’Etat camerounais et les autres particuliers
pour améliorer la scolarisation de la jeune fille de Biwong-Bulu, fort est de
constater que ce phénomène perdure. Pour améliorer cette situation, des
mesures importantes doivent être prises en compte.
Il est à noter que des actions fortes doivent être entreprises dans le but
d’améliorer la scolarisation de la jeune fille en général et de la jeune fille de
Biwong-Bulu en particulier.
Dans un second temps, les parents devraient surveiller les études de leurs
enfants en ce sens où, quand l’enfant rentre de l’école on doit contrôler ses
effets et vérifier ce que l’enfant à eu à faire comme étude.
75
A. Assomo, ‘‘déperdition scolaire de la jeune fille dans l’arrondissement d’Ayos, 1973-2017 mémoire de
DI.P.E.S. II, ENS, Yaoundé 2014, P.106.
72
Etant donné que l’enseignant est celui-là qui transmet les savoirs et éduque
d’une certaine manière les apprenants, il doit susciter chez les élèves en général
et chez la jeune fille en particulier le goût et l’envie de s’instruire. En outre
l’enseignant est une créatrice et transformatrice et consiste aussi à organiser les
influences qui s’exercent sur celui qui apprend76. L’enseignant doit se soucier
de bien faire son travail et se rassurer que les enfants le suivent tout en évitant
de faire la discrimination.
76
Z. M. Sawodogo, ‘‘Anlyse des déterminants socio-économiques de la déperdition scolaire des filles issues des
zones périphériques de la ville de Ouagadougou’’, mémoire de master en conseiller d’éducation, université de
Koudougou, 2013 in www.memoireonline.com, consulté le 24 octobre 2018.
73
77
A. Assomo, ‘‘déperdition scolaire de la jeune fille dans l’arrondissement d’Ayos, 1973-2017, mémoire de
DI.P.E.S. II, ENS, Yaoundé 2014, P.111
74
CONCLUSION GENERALE
façonner, à la former pour mener à bien son rôle ménager et maternel. Son
éducation va à l’endroit de la soumission. Pendant la période de domination
étrangère et après, l’éducation se verra donc influencer.
dans nos sociétés actuelles, demeure l’un des rôles primordiaux de la femme.
Cependant, il est possible que celle-ci se retrouve en train d’exercer une activité
professionnelle dans le but d’améliorer les revenus de la famille. Tout compte
fait, malgré que la situation économique ne soit pas toujours favorable, les
parents gagneraient à assurer la scolarisation de leurs enfants, aussi bien pour
les filles que pour les garçons, ‘‘car un enfant qu’on enseigne est un enfant
qu’on gagne’’.
C’est pourquoi nous avons jugé utile que, les moyens financiers, matériels
et les projets doivent être mis à la disposition des acteurs de terrain pour la
poursuite des actions. Il faudrait voir comment mettre sur pied des évaluations
périodiques pour mieux recadrer les actions à venir.
77
I- SOURCES PRIMAIRES
1- Décrets
2- Rapport
3- Sources orales
1- Ouvrages généraux
4- Ouvrage spécialisé
- Thèses et mémoires
Articles et revues
Sources électroniques
Annexe 4 : Questionnaire
2
88
3
89
4
90
91
Annexe 4 : Questionnaire
97
98
99
100
101
102
103
104
105
106
107
108
109
110
111
112
SOMMAIRE ..................................................................................................... i
DEDICACE ...................................................................................................... ii
REMERCIEMENTS ...................................................................................... iii
LISTE DES SIGLES, ABREVIATIONS ET ACRONYMES ...................... iv
LISTE DES TABLEAUX .............................................................................. vii
GLOSSAIRE ................................................................................................. viii
RESUME ......................................................................................................... ix
ABSTRACT ..................................................................................................... x
INTRODUCTION GENERALE..................................................................... 1
CHAPITRE I : PRESENTATION PHYSIQUE ET HUMAINE DE
BIWONG-BULU............................................................................................ 10
A-PRESENTATION DU MILIEU GEOGRAPHIQUE DE BIWONG-BULU
………………………………………………………………………………………………………….12
1-Les reliefs et les sols ............................................................................... 12
2-Le climat et l’hydrographie..................................................................... 13
3-La végétation et la faune ......................................................................... 16
B-PRESENTATION DU MILIEU HUMAIN DE BIWONG-BULU ........... 16
1-Le peuplement : composition ethnique ................................................... 16
2-La religion et l’organisation sociale ........................................................ 18
3-Le domaine socio-économique ............................................................... 19
CHAPITRE 2 : LES GRANDES PHASES DE LA SCOLARISATION DE
LA JEUNE FILLE DE BIWONG-BULU .................................................... 26
A-LA PERIODE PRECOLONIALE : PHASE DE L’EDUCATION
TRADITIONNELLE DE LA JEUNE FILLE ............................................... 27
1-L’éducation traditionnelle de la jeune fille ................................................. 28
2-L’aspect social ........................................................................................ 29
B- LA PERIODE COLONIALE : DEBUT DE LA SCOLARISATION DE
LA JEUNE FILLE DE BIWONG-BULU ..................................................... 30
1-La période allemande ............................................................................. 30
2-La période française ............................................................................... 30
120