Ens 20 0349

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REPUBLIQUE DU CAMEROUN REPUBLIC OF CAMEROON

Paix-Travail-Patrie Peace-Work-Fatherland
********** **********
UNIVERSITÉ DE YAOUNDÉ I THE UNIVERSITY OF YAOUNDE I
********** **********
ECOLE NORMALE SUPERIEURE HIGHER TEACHER TRAINING
********** COLLEGE
DÉPARTEMENT D’HISTOIRE **********
DEPARTMENT OF HISTORY

THEME:
LA SCOLARISATION DE LA JEUNE FILLE DANS LES
ZONES RURALES DU SUD CAMEROUN : CAS DE BIWONG-
BULU 1954-2017

Mémoire présenté et soutenu publiquement en vue de l’obtention du


Diplôme de Professeur de l’Enseignement Secondaire Deuxième Grade (DI.P.E.S. II)

par :

Audrey Jeannette ETOUA BIOCK


Licenciée en Histoire
Titulaire du DI.P.E.S I

Devant le jury ainsi constitué :

Président : Jean Paul OSSAH MVONDO, (M C)


Rapporteur : Eugene Désiré ELOUNDOU, (M C)
Examinateur : ADA DJABOU, (C C)

Année académique 2018 / 2019


i

SOMMAIRE

SOMMAIRE ..................................................................................................... i
DEDICACE ...................................................................................................... ii
REMERCIEMENTS ...................................................................................... iii
LISTE DES SIGLES, ABREVIATIONS ET ACRONYMES ...................... iv
LISTE DES TABLEAUX .............................................................................. vii
GLOSSAIRE ................................................................................................. viii
RESUME ......................................................................................................... ix
ABSTRACT ..................................................................................................... x
INTRODUCTION GENERALE..................................................................... 1
CHAPITRE I : ............................................................................................... 10
PRESENTATION PHYSIQUE ET HUMAINE DE BIWONG-BULU ...... 10
A-PRESENTATION DU MILIEU GEOGRAPHIQUE DE BIWONG-BULU
………………………………………………………………………………………………………….12
B-PRESENTATION DU MILIEU HUMAIN DE BIWONG-BULU ........... 16
CHAPITRE 2 : LES GRANDES PHASES DE LA SCOLARISATION DE
LA JEUNE FILLE DE BIWONG-BULU .................................................... 26
A-LA PERIODE PRECOLONIALE : PHASE DE L’EDUCATION
TRADITIONNELLE DE LA JEUNE FILLE ............................................... 27
B- LA PERIODE COLONIALE : DEBUT DE LA SCOLARISATION DE
LA JEUNE FILLE DE BIWONG-BULU ..................................................... 30
C-PERIODE POST-COLONIALE (1960-2014) : PHASE PROGRESSIVE
DE SA SCOLARISATION .......................................................................... 32
CHAPITRE 3 : LES PROBLEMES QUI ENTRAVENT LA
SCOLARISATION DE LA JEUNE FILLE DE BIWONG-BULU ............ 46
A-UNE SCOLARISATION EPHEMERE DE 1970-2017 ............................ 47
B-LES OBSTACLES SOCIO-ECONOMIQUES ...................................... 54
C-LES PROBLEMES LIES A L’EDUCATION ....................................... 62
CHAPITRE IV : ............................................................................................ 66
LES PERSPECTIVES PRISES POUR L’AMELIORATION DE LA
SCOLARISATION DE LA JEUNE FILLE DE BIWONG-BULU ............ 66
A-LES INITIATIVES PRISES PAR L’ETAT ........................................... 67
B-L’apport des particuliers dans l’amélioration de la scolarisation de la
jeune fille ................................................................................................... 69
C-Quelques suggestions pour une scolarisation durable de la jeune fille de
Biwong-Bulu ............................................................................................. 71
CONCLUSION GENERALE ....................................................................... 74
SOURCES ET REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES .......................... 77
LISTE DES ANNEXES ................................................................................. 84
TABLE DES MATIERES…………………………………………………..119
ii

ICACE

Ma mère, Mbo’o Etoua Emma

Mon frère, Etoua Julien Fredy

Mon fils, Etoua Djetkeu Chris-Eythan


iii

REMERCIEMENTS

Nous tenons à remercier notre directeur de mémoire Professeur Eugène


Désiré Eloundou qui malgré ses occupations, a trouvé le temps de guider nos
premiers pas dans la recherche. Pour sa disponibilité et vos précieux conseils.

Notre reconnaissance va également à l’endroit de nos enseignants de


l’Ecole Normale Supérieure qui ont œuvré pour notre formation académique et
professionnelle, dans les différents départements ci-après : en Histoire, nous
pensons donc aux Professeurs : Salvador Eyezo’o, Joseph Tanga Onana, Jean-
Paul Ossah Mvondo, Michael Ndobegang, Souley Mane, Achille Bella; les
Docteurs Jeannot Mve Belinga, Christophe Signie, Muhammadou Amadou
Jabiru, Lynda Yang, René Ngek Monteh, Ambroise Nopoudem, Ada Djabou,
Serge Adieme. Les assistants : M. Gasisou, M.Mvondo, Mme Mayi, Mme Fanta
Bring, Mme Obe Efoua, M.Mbida, M. Nkoumou. ; en Géographie : Dr Jean
Bosco Ella et Pr Ngapgue ; en Sciences de l’éducation : Dr Henriette Bindzi, Dr
Wamba, Dr Atanga.

Nos remerciements vont également à l’endroit de tous nos informateurs et


aussi aux personnes qui nous ont soutenues moralement notamment : Mme
Beyala, notre encadreur au stage pratique, les enseignants du Lycée de Biwong-
Bulu, à mon frère Adolo Etoua Magloire, et à mes relations personnelles.

Enfin, que tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à notre travail de
recherche, trouvent ici nos profonds remerciements.
iv

LISTE DES SIGLES, ABREVIATIONS ET ACRONYMES

ANPCC : Association Nationale Propre aux Producteurs de Cacao et de Café

APE : Association des Parents d’Elèves

APEE : Association des Parents d’élèves et Enseignants

BEPC : Brevet d’Etude du Premier Cycle

CE1 : Cours Elémentaire 1ere année

CE2 : Cours Elémentaire 2ème année

CES : Collège d’Enseignement Secondaire

CETIC : Collège d’Enseignement Technique, Industriel et Commercial

CM1 : Cours Moyen 1ère année

CM2 : Cours Moyen 2ème année

CMA : Centre Médical d’Arrondissement

CP : Cours Préparatoire

DDES : Délégation Départementale des Enseignements Secondaires

DEA : Diplôme des Etudes Approfondies

DSCE : Document de stratégie pour la croissance et l’emploi

ENS : Ecole Normale Supérieure de Yaoundé

EPT : Etude Pour Tous

GIC : Groupement d’Initiative Commune


v

IAEB : Inspection d’Arrondissement de l’Education de Base

IH/ ESF : Industrie de l’Habillement/ Economie Sociale et Familiale

IRCAM : Institut de Recherche du Cameroun

MINEC : Ministère de l’Education et de la Culture

MINEDUB : Ministère de l’Education de Base

MINESEC : Ministère des Enseignements Secondaires

MST : Maladie Sexuellement Transmissible

OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement

ONG : Organisation non gouvernementale

ONU : Organisation des Nations Unies

SAR/SM : Section Artisanale Rurale/ Section Ménagère

SE : Section Enfantine

SIL : Section d’Initiation à la Lecture

UFA : Unité Forestière d’Aménagement

UNESCO : Organisation des Nations Unies pour la Science et la Culture et


l’Education

UY1 : Université de Yaoundé 1

VIH/SIDA : Virus d’Immunodéficience Humaine/ Syndrome


d’Immunodéficience Acquise
vi

LISTE DES ILLUSTRATIONS

Photo 1 peuple Yevol dans les forêts de biba ................................................... 17


Photo 2: église presbytérienne camerounaise, paroisse de Biwong-Bulu .......... 18
Photo 3: champ de cacao de Biwong-Bulu ....................................................... 20
Photo 4: une plante d’ébam domestiquée ......................................................... 24
Photo 5: Etoundi sandra, jeune fille Bulu ; âgée de 17ans ................................ 48
Photo 6: Efoua Anaelle, jeune fille Ntumu, agée de 15 ans .............................. 49
Photo 7: Le retour des classes .......................................................................... 53
Photo 8 : une salle d’hospitalisation ................................................................. 54
Photo 9: habitation dans la localité de Biwong-Bulu ........................................ 56
Photo 10: Une jeune fille après les cours.......................................................... 60
Photo 11: la route de Biwong-Bulu .................................................................. 62
Photo 12: Ecole publique d’Abiéte................................................................... 63
vii

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: quelques relevés climatologiques de Biwong-Bulu......................... 14


Tableau 2 statistiques des élèves de l’école publique de Biwong-Bulu 1954 .... 31
Tableau 3: Répartition des élèves par niveau d’études dans l’arrondissement de
Biwong-Bulu ................................................................................................... 33
Tableau 4: Effectifs des élèves de Biwong-Bulu 2002-2004 dans les sections
enfantines......................................................................................................... 34
Tableau 5: effectifs des élèves de Biwong-Bulu dans les écoles officielles,
années scolaires 1990-1997.............................................................................. 36
Tableau 6: effectifs des élèves par niveau d’étude en 2002/2003 dans
l’arrondissement d’Ebolowa 1er ....................................................................... 37
Tableau 7: effectifs de l’école publique de Mamenye année scolaire 2002-2004
......................................................................................................................... 38
Tableau 8: effectifs des élèves au lycée classique et moderne d’Ebolowa 2008-
2010 ................................................................................................................. 39
Tableau 9: effectifs des élèves dans l’enseignement maternel de Biwong-Bulu40
Tableau 10: effectifs des élèves par inspection d’arrondissement de l’éducation
de base (IAEB) de Biwong-Bulu : année scolaire 2010-2014........................... 41
Tableau 11: Répartition des élèves dans le lycée de Ngoulmakong, de Mvangan
et le CETIC de Melangue................................................................................. 42
Tableau 12: effectifs des jeunes filles originaires du département de la Mvila par
classe au lycée classique et moderne d’Ebolowa .............................................. 43
Tableau 13: répartition de la population du département de la Mvila 1980 ...... 50
Tableau 14: répartition de la population du département de la Mvila par
arrondissement ................................................................................................. 51
Tableau 15: indicateurs de la pauvreté à Biwong-Bulu .................................... 55
Tableau 16: Récapitulatif des réponses obtenues à Biwong-Bulu..................... 57
Tableau 17: Tableau présentant le pourcentage du suivi parental dans
l’arrondissement de Biwong-Bulu.................................................................... 58
Tableau 18: effectifs des filles qui reprennent .................................................. 64
viii

GLOSSAIRE

Nda bot : maison familiale

Ndo’o : mangue sauvage

Ebam : plante médicinale pouvant traiter le palu


ix

RESUME

La présente étude porte sur : ‘‘ la scolarisation de la jeune fille dans les


zones rurales du Sud Cameroun : cas de Biwong-Bulu 1954-2017’’. Elle décrit
les grandes phases de scolarisation de la jeune fille de Biwong-bulu. D’abord, la
période précoloniale, où la jeune fille a reçu une éducation traditionnelle. À
cette période l’éducation de la jeune fille est uniquement basée sur la gestion de
son ménage. Ensuite, on a la période coloniale qui, caractérisée par la naissance
des premières écoles va favoriser en partie la scolarisation du garçon que celle
de la jeune fille. Enfin, la période post coloniale, marque le taux élevé de la sous
scolarisation de la jeune fille de Biwong-Bulu.

Cependant, il a été de constater que la scolarisation de la jeune fille de


Biwong-Bulu, pendant la période post coloniale (1960-2017) faisant l’objet
d’une attention particulière dans notre recherche, est entravée par de
nombreuses difficultés tant d’ordre socioculturels qu’économique, et des
difficultés inhérentes à l’éducation. Ainsi, de nombreuses initiatives ont été
prises en compte, non seulement par l’État (au niveau des différents ministères
éducatifs), mais aussi par les ONG, les particuliers et les partenaires
internationaux, dans l’optique d’encourager voire d’améliorer la scolarisation de
la jeune fille.
x

ABSTRACT

This study focuses on: "The schooling of the girl in rural areas of South
Cameroon: case of Biwong-Bulu 1954-2017". It describes the major phases of
schooling of the girl of Biwong-bulu. First, the pre-colonial period, where the
girl received a traditional education. At this time the girl's education is solely
based on the management of her household. Then there is the colonial period
which, characterized by the birth of the first schools, will partly favor the
schooling of the boy than that of the girl. Finally, the post-colonial period,
marks the high rate of under-education of the girl of Biwong-Bulu.
However, it has been found that the schooling of the girl of Biwong-Bulu,
during the post-colonial period (1960-2017) being the subject of particular
attention in our research, is hampered by many difficulties both socio-cultural
and economic order, and difficulties inherent in education. Thus, many
initiatives have been taken into account, not only by the State (at the level of
different ministries of education), but also by NGOs, individuals and
international partners, with a view to encouraging or even improving the
schooling of the girl.
1

INTRODUCTION GENERALE

Notre travail de recherche intitulé ‘‘ la scolarisation de la jeune fille dans


les régions du Sud-Cameroun : cas de Biwong-Bulu 1954-2017’’est une
production scientifique en vue de l’obtention du diplôme de DIPES II en
Histoire.

RAISONS DU CHOIX DU THÈME

Ce thème a été retenu pour plusieurs raisons.

D’abord, beaucoup de travaux ont été consacrés à la région du Sud


Cameroun en général et peu de travaux sur Biwong-Bulu. C’est pourquoi nous
nous proposons de présenter cette zone, les populations qui y vivent et la
scolarisation de la jeune fille en particulier.

Ensuite les multiples constats faits à partir de quelques observations de la


situation de la jeune fille au Cameroun et particulièrement à Biwong-Bulu, qui
démontrent que la sous scolarisation des jeunes filles depuis l’époque coloniale
jusqu’à nos jours demeure un phénomène préoccupant pour les autorités
camerounaises.

Enfin, le choix sur cette zone parce que nous avons passé notre enfance
au Sud. Notre séjour a permis de vivre constamment le manque d’intérêt qu’ont
les filles à aller à l’école et jusqu’à l’heure actuelle le problème est toujours
présent.

INTÉRÊT DU SUJET

L’histoire du Sud Cameroun, en dépit des recherches déjà entreprises,


intéresse encore plusieurs chercheurs. Quelques aspects restent encore peu
connus. Ceux de Biwong-Bulu encore davantage. Cette région est intimement
2

liée au passé historique de notre pays. Elle a subi la colonisation au même titre
que les autres régions du Cameroun et a opposé de vives résistances, à l’instar
du chef Oba’a Mbeti qui fut l’un des grands résistants dans notre zone d’étude.
La présente étude, axée sur la scolarisation de la jeune fille, est une contribution
aux réflexions sur l’éducation scolaire de cette dernière ; celle-ci étant le
maillon de notre société. Cette étude vise premièrement à étudier la
scolarisation des jeunes filles originaires de Biwong-Bulu pendant la période
coloniale jusqu’à nos jours, deuxièmement à montrer les raisons qui les
empêchent de se rendre dans les écoles et analyser les mesures prises par le
gouvernement camerounais pour susciter ou encourager la jeune fille à aller à
l’école.

CADRE SPATIO-TEMPOREL

Dans le cadre de l’espace, notre étude porte sur la région du Sud


Cameroun plus précisément à Biwong-Bulu qui fut créé par le décret
présidentiel N°2007/117 du 24 avril 2007. Il épouse les contours du territoire de
l’arrondissement du même nom. Cette région couvre une superficie de
1.445,37km. Elle est limitée au Nord par la commune de Mengong, au Nord-Est
par la commune de Sangmélima ; au Sud-Ouest par la commune d’Ebolowa 2
et au Sud-Est par la commune de Mvangan.

En ce qui concerne le cadre temporel deux années ont été retenues,


notamment : L’année 1954, marque la date de création du tout premier
établissement de l’arrondissement, il s’agit de l’école publique de Biwong-
Bulu ; alors que 2017, correspond à la vulgarisation de la scolarisation dans
cette zone. Compte tenu du fait que le Cameroun s’est engagé dans l’atteinte des
objectifs du millénaire pour le développement (OMD) parmi lesquels : le droit à
l’éducation pour tous en 2015.
3

CLARIFICATION DES CONCEPTS

Plusieurs intitulés sont à définir, il s’agit :

- Scolarisation

Selon Daniel Carlin, la ‘‘scolarisation’’ renvoie au fait d’envoyer les


enfants à l’école. En fait, l’école est une institution qui a pour fonction
spécifique d’initier ses élèves à la culture écrite1. La question de la scolarisation
met en exergue le principe de fréquentation des écoles ou encore celui du taux
de scolarisation. C’est-à-dire le pourcentage d’enfants qui suivent régulièrement
un enseignement dans un établissement scolaire par rapport à la population
totale du même âge.

Selon le dictionnaire encyclopédique Larousse, la‘‘ scolarisation’ ’signifie


‘ ‘‘le fait de se scolariser’’. Il a pour objectif ‘‘scolaire’’, qui qualifie l’école2.

-Jeune fille

Du point de vue juridique, la ‘‘ jeune fille’’ est une personne qui jouit du
statut social de sexe féminin à partir de son état civil3.

Du latin ‘‘jovenis’’ ou ‘‘ juvenis’’, se dit de quelqu’un qui est peu avancé


en âge. La jeune fille peut donc être définie comme étant une adolescente, une
jeune personne donc l’âge est compris entre 09 et 18 ans4

Selon l’ONU, les jeunes constituent la tranche d’âge comprise entre 15 et


24 ans5. Entre la fin de l’enfance et le début de l’âge adulte, s’étale une période
de modifications importantes tant au niveau physique que psychologique. De

1
http : dcalin.fr/cerpe /cerpe01 consulté le 14 avril 2018 à 16h38
2
Grand dictionnaire Encyclopédique Larousse, Tome 9, Paris, 1985, p.9.426.
3
E. Assen, « La question de la scolarisation de la jeune fille à l’Est Cameroun de 1960à 2010 : cas du Lom et
Djerem ». Étude historique, mémoire de DIPES II en Histoire, ENS Yaoundé 2012-2013, p.4.
4
Grand dictionnaire Encyclopédique Larousse, Tome9, Paris, 1985, p.5.858
5
Organisation des Nations Unies, année internationale de la jeunesse, juillet 2010.
4

nombreux auteurs ont décrit ces transformations et s’accordent à reconnaitre ce


stade comme particulièrement vulnérable du fait des difficultés liées à ces
changements6.

De manière générale, la scolarisation de la jeune fille renvoie à la


fréquentation des écoles par les jeunes filles ou encore celles qui suivent les
enseignements transmis dans les écoles.

PROBLÉMATIQUE

Le point de départ de notre réflexion est une succession de constats faits à


partir de quelques observations dans la situation de la scolarisation de la jeune
fille de Biwong-Bulu. Dans cette étude, l’influence des pratiques culturelles et
traditionnelles sur les filles est très forte. Ce phénomène résulte dans certains
cas de la résistance de la population locale aux changements acquis par la
société d’une part, et par la fille elle-même d’autre part. De plus l’un des droits
fondamentaux de la petite fille qui est celle de l’instruction, qui a longtemps été
foulé aux pieds par certains parents. La femme participe au progrès de la
société. L’éducation de la jeune fille est un droit fondamental, sur lequel
reposent tous les autres droits. C’est également un élément essentiel du
développement humain durable. Au regard des disparités et des injustices dont
la jeune fille est victime, la scolarisation de la jeune fille à Biwong-Bulu
représente un enjeu majeur dans le processus de développement de notre nation
en général et de la région du Sud en particulier. Dès lors, qu’est-ce qui explique
le retard scolaire de la jeune fille à Biwong-Bulu ? Dans quel contexte la jeune
fille évolue-t-elle ? Quelles sont les grandes phases de la scolarisation ? quels
sont les problèmes qui freinent la scolarisation de la jeune fille ? Quelles sont
les perspectives et les initiatives prises pour améliorer les conditions de la jeune
fille ?

6
P. Mannani, Adolescents, parents et troubles scolaires, Paris, Éditions ESF, 2e édition,1989, p.16
5

LA REVUE DE LA LITTÉRATURE

La réalisation de notre travail a exigé de nous à plusieurs ouvrages tels


que :

L’ouvrage de Mbala Owono Rigobert intitulé scolarisation et disparités


socio-économiques dans la province de l’Est-Cameroun7 , présente le lien étroit
entre la vie socio-économique et la fréquentation des écoles par les jeunes. Il
met en exergue que les disparités observées sont déterminées par le sous
peuplement et par l’étendue l’étendue du territoire).

L’ouvrage de Tchombe Mungah Thérèse, l’accès des filles de l’éducation


de base et à l’enseignement primaire au Cameroun8, analyse les nombreuses
chances d’éducation qui peuvent être offerte pour assurer un accès qualitatif. Le
problème de la discrimination de l’éducation des filles à celle des garçons sur la
plan familial et les facteurs institutionnels et socio-culturels qui entravent
l’accès des filles à la scolarisation au Cameroun. Dans une certaine mesure, ces
facteurs ont entrainé une intériorisation systématique et insidieuse d’un
complexe d’infériorité que nourrissent très tôt les filles.

Nous avons aussi l’ouvrage de Griffiths V.L, ‘‘les problèmes de


l’enseignement en milieu rural’’9, dans lequel il développe l’idée selon laquelle
il existe un lien entre la pauvreté et l’école. L’auteur stipule que l’école ne peut
en aucun cas jouer le rôle d’instrument décisif du progrès dans les campagnes,
c’est seulement lorsque le développement économique est déjà nettement
amorcé qu’on peut espérer tirer profit de l’école.

7
R. Mbala Owono, Scolarisation et disparités socio-économiques dans la province de l’Est Cameroun, éditions
CEPER-YAOUNDE, 1990.
8
T. Tchombe Mungah, L’accès des filles de l’éducation de base et à l’enseignement primaire au Cameroun,
UNESCO 1993.
9
V.L. Griffiths, Les problèmes de l’enseignement en milieu rural, Nimègue (Pays-Bas), UNESCO, 1969.
6

L’ouvrage de Lucila Jallade et Vittoria Cavicchioni intitulé ‘‘ Agir pour


l’éducation des filles en Afrique subsaharienne francophone’’10. Présente une
synthèse des politiques prises en faveur de l’éducation des filles et s’efforce
d’évaluer leurs résultats. Il analyse un large éventail d’initiatives et dresse un
panorama de statistique de la situation de ladite région.

Quant aux mémoires ; nous avons entre autre consultés :

Le mémoire de Mentsou Mpal Dorimène, mémoire de DIPES II en


Histoire intitulé : ‘‘la question de la scolarisation dans l’arrière-pays : cas du
Haut-Nyong 1960-2008 (l’approche historique)’’ 11 . Ce document met en
exergue l’évolution des institutions scolaires dans le Haut-Nyong et les
problèmes auxquels font face les enfants de l’arrière-pays en matière
d’éducation en particulier.

Le mémoire de maitrise en Histoire de Maguip à Nyam Hortense intitulé :


‘‘Évolution du système scolaire au Cameroun et son impact sur la scolarisation
des filles de 1960 à 200712, met en exergue l’action de l’État et la promotion
sociale des filles à travers des différentes circulaires favorisant le retour des
jeunes filles-mères à l’école.

MÉTHODOLOGIE

Pour mener à bien notre investigation, nous avons fait recours aux
sources orales, écrites et iconographiques.

S’agissant des sources écrites, la collecte documentaire en rapport avec


notre thème de recherche s’est effectuée dans divers centres spécialisés dans la

10
L. Jalade et V. Cavicchioni, Agir pour l’éducation des filles en Afrique subsaharienne francophone,
Harmattan, Décembre 2005.
11
D. MentsouMpal, ‘’la question de la scolarisation de la jeune fille dans l’arrière-pays : cas du Haut-
Nyong1960-2008 (l’approche historique)’’, mémoire de DIPES II, ENS-Yaoundé, 2010.
12
H. Maguip à Nyam,’’ Evolution du système scolaire au Cameroun et son impact sur la scolarisation des filles
de 1960 à 2000’’ mémoire de maitrise en Histoire, Université de Yaoundé I, 2004.
7

ville de Yaoundé. Dans un premier temps au niveau des bibliothèques nous


nous sommes rendus à l’École Normale Supérieure de Yaoundé, à la Faculté
des Arts et Lettres et Sciences Humaines de l’Université de Yaoundé I, nous
avons aussi menée des recherches à la bibliothèque pédagogique de l’ENS. Le
but de ces différentes recherches était de trouver des ouvrages pouvant nous
permettre de définir les mots clés ; de prendre acte des autres mémoires ayant
un rapport commun avec notre thème de recherche, surtout la présentation
géographique et humaine de notre zone d’étude. Le résultat trouvé étant
satisfaisant.

La recherche documentaire s’est également effectuée au niveau du


Ministère de la Recherche Scientifique et de l’Innovation, au siège de
l’UNESCO à Yaoundé, la bibliothèque centrale, l’institut français de Yaoundé.
Les recherches consistaient à trouver des ouvrages spécifiques qui mettent en
exergue la scolarisation de la jeune fille au Cameroun, les statistiques et les
mesures prises pour ces dernières. Au final, dans ces centres de documentation
nous avons pu consulter des ouvrages généraux dont les plus marquants sont
celui de Lucila Jallade et Vittoria Cavicchioni intitulé Agir pour l’éducation des
filles en Afrique subsaharienne francophone13et Gilbert Tsafack, l’enseignement
secondaire au Cameroun, tendances organisationnelles et résultats
d’apprentissage des élèves14.

Quant aux sources orales, l’approche méthodologique telle qu’enseignée par


le département d’Histoire de l’École Normale Supérieure du Cameroun nous a
conduit à mener des enquêtes de terrain au ministère des Enseignements
Secondaire, à Biwong-Bulu auprès des personnes que nous avons jugées bien
placées pour répondre ou donner des éclaircissements à nos préoccupations. Les

13
L. Jallade et V. Cavicchioni, Agir pour l’éducation des filles en Afrique subsaharienne francophone,
Harmattan
14
G. Tsafack, l’enseignement secondaire au cameroun, tendances organisationnelles et résultats
d’apprentissage des élèves, Presses Universitaires de Yaoundé, Décembre 2000.
8

problèmes qui entravent la scolarisation de jeunes filles. Les personnes


interviewées étaient des responsables en charge des questions de la jeune fille
originaire de Biwong-Bulu, les responsables d’établissements scolaires, les
parents d’élèves, les personnes du 3e âge et les chefs traditionnels de la
commune de Biwong-Bulu. Beaucoup présentent les aspects généraux c’est dire
qu’il n’a pas été aisé de trouver par des chiffres et autres les actes spécifiques.

DIFFICULTÉS RENCONTRÉES

Au cours de ce travail, nous avons été confrontées à plusieurs problèmes :

D’abord sur le terrain, nous n’avons pas eu droit à toutes les informations
sollicitées. Certaines personnes interrogées s’estimaient mal placées pour
donner suite à nos préoccupations et beaucoup d’autres étaient méfiants.

Ensuite, nous n’avons pas pu accéder à tous les documents souhaités


surtout dans les délégations de l’éducation de base et des enseignements
secondaires. Dans les Bibliothèques du MINRESI et de l’IRD, les documents
spécifiques annoncés dans les registres étaient quasi inexistants.

Comme autres difficultés, il faut noter le mauvais état de la route ne


permettant pas de se rendre aisément dans notre zone d’étude car, elles sont
extrêmement enclavées.

Enfin, nous ne pouvons laisser inaperçu les problèmes rencontrés dans les
bureaux administratifs du fait de leur indisponibilité et du désintéressement de
certaines personnes sollicitées.
9

PLAN DU TRAVAIL

Ce travail est divisé en quatre (4) chapitres. Le premier chapitre s’intitule


‘‘Présentation physique et humaine de Biwong-Bulu. Il présente, la géographie
physique et le milieu humain de la zone rurale du Sud Cameroun. Ceci dans le
but de circonscrire notre zone d’étude.

Le deuxième chapitre porte sur ‘‘la scolarisation de la jeune fille pendant la


période précoloniale, coloniale et postcoloniale ’’. Pour se faire, il présente
l’éducation traditionnelle transmise à la jeune fille de Biwong-Bulu avant la
colonisation, ensuite, les premiers pas de la scolarisation de celle-ci pendant la
période coloniale et enfin, on met en exergue le taux de scolarisation de la jeune
fille dans les établissements scolaires pendant la période postcoloniale.

Le troisième chapitre porte sur ‘‘ les problèmes qui entravent la


scolarisation de la jeune fille de Biwong-Bulu’’. Ici il est question de présenter
les différentes difficultés qui favorisent la sous scolarisation de la jeune fille tant
sur le plan socioculturel, économique et éducatif.

Le quatrième chapitre présente ‘‘quelques initiatives actuelles prises


pour améliorer la scolarisation de la jeune fille de Biwong-Bulu’’. Il dresse
donc le panorama des politiques et des mesures proposées ou appliquées en
faveur de la scolarisation de la jeune fille dans notre zone d’étude.
10

CHAPITRE I :
PRESENTATION PHYSIQUE ET HUMAINE DE BIWONG-BULU
11

Le premier chapitre de ce travail présente les données physiques et


humaines de Biwong-Bulu. L’objectif étant de circonscrire la zone d’étude, tout
en mettant en évidence la diversité du milieu physique et humain de Biwong-
Bulu.

Issu de l’éclatement de la commune rurale d’Ebolowa. La ville de de


Biwong-Bulu, chef-lieu de l’arrondissement du même nom, est une ville qui
abrite les populations venant des quatre coins du Cameroun. Elle compte cinq
quartiers (Biwong Si, Abobon, Bidjom, Essigak, Mbi Eboa). La commune de
Biwong-Bulu compte 49 villages et 47 chefferies de troisième degré, et deuc
chefferies de deuxième degré.

La localité de Biwong-Bulu est créée par le décret présidentiel N° 2007/117


du 24 avril 2007, épousant les contours du territoire de l’Arrondissement du
même nom situé dans la région du Sud Cameroun, ayant la Mvila pour
département. Elle est limitée au Nord par la commune de Mengong, au Nord-
Est par la commune de Sangmelima, au Sud-Ouest par la commune d’Ebolowa
II, au Sud-Est par la commune de Mvangan. Cette zone d’étude a une superficie
de 1.445,37 km².

Les cartes ci-après permettent d’apprécier le découpage administratif du


Sud-Cameroun et de localiser notre zone d’étude. Son milieu physique et
humain assez riche et diversifié.
12

Carte 1: Localisation de la zone d’étude

Source : Plan communal de développement de la commune Biwong-Bulu P.18

A- PRESENTATION DU MILIEU GEOGRAPHIQUE DE BIWONG-


BULU

Il s’agit de présenter le relief, les sols, le climat, l’hydrographie, la


végétation et la faune de Biwong-Bulu.

1- Les reliefs et les sols

Cette région dans l’ensemble fait partie une du plateau sud camerounais
d’altitude moyenne 650m et marquée localement par les collines isolées et par
13

des complexes de collines de pente variable (notamment entre Nkolbityé et


Minkpwélé) et la présence de quelques affleurements rocheux (rocher de
Minkpwélé). On note également la présence de quelques vallées marécageuses
peuplées de raphia.

La prospection pédagogique effectuée par l’Institut de Recherches du


Cameroun (IRCAM), montre que la zone est constituée de terrains anciens
formant le vieux socle cristallophyllien imbriqué des roches plutoniques. Cette
structure comprend des unités plus connues sous l’appellation de « complexe du
Ntem » composé de gneiss et de pyroxène, de schiste, de micaschiste et de
granite. Tout de même, on retrouve aussi des sols de types ferralitiques,
hydromorphes et les sols à Gley ou alluviaux et l’on retrouve les sols
marécageux autour des étangs et des ruisseaux, avec une capacité de fixation
des éléments fertilisant des boues en bordures des points d’eaux. On observe le
développement de la forêt humide qui reste verte toute l’année. Nous avons
aussi les sols sablo-argileux, domaine des ilots de savane, pauvres en base, avec
une couche humifère très réduite et qui limite la fertilité à divers endroits.

Les sols ferralitiques représentent l’essentiel des sols de la zone, leur


teneur en éléments organiques est non négligeable, d’où le développement
d’une forêt humide caduque15. Hautement fertile elle est propice à l’agriculture.
Les cultures de rentes telles que le cacao, café, y prospèrent naturellement. Les
sols sont propices aux cultures vivrières (manioc, macabo, arachide).

2- Le climat et l’hydrographie

Le climat à Biwong-Bulu est de type équatorial de type guinéen classique


avec 04 saisons distinctes réparties comme suit :

15
Du latin Caducus, qui vient de cadere qui veut dire tomber, il s’agit d’un foret composé d’arbres aux feuilles
qui tombent chaque année. Voilà pourquoi les sols de cette zone sont constamment fertilisés par la composition
de ses débris végétaux favorisant ainsi l’agriculture qui est la première activité de la population.
14

3- La petite saison des pluies de mi-mars à fin juin ;

4- La petite saison des pluies de fin juin à mi-aout ;

5- La grande saison des pluies de mi-aout à mi-novembre16 ;

6- La grande saison sèche de mi-novembre à mi-mars.

La température oscille entre 22 et 26°. Les précipitations sont en général


peu importantes avec une hauteur d’eau se situant entre 1500 et 2500 mm/an.
Les vents sont violents en saison des pluies et causent parfois des dégâts sur les
cultures et même sur l’habitat.

Tableau 1: quelques relevés climatologiques de Biwong-Bulu

Précipitations 38 88 188 222 241 164 57 77 240 329 187 51


(3)

Températures 76,3 76,6 76,6 76,6 76,1 75,2 72,7 72,5 74,1 74,5 75,0 76,1
moyennes en °F
(2)

Températures 24,6 24,8 24,8 24,8 24,5 24 22,6 22,5 23,4 23,1 23,9 24,9
moyenne en
°C(1)

Source : http/ :www.precipitationsabiwong-bulu.org.

Au travers de ce tableau, il en ressort la répartition des pluies et les


températures mensuelles de Biwong-Bulu. L’abondance des précipitations
entrainant des températures relativement élevées mais surtout constantes toute
l’année, ce qui permet une stabilité dans les activités agricoles avec l’emploi
massif de la main d’œuvre familiale. Ainsi, dans l’optique d’élucider la hauteur

16
http://fr.wikipédia.org/wiki/Rechauffement-climatique,consulté le 14 avril 2018 à 18h40.
15

des précipitations, le diagramme ci-dessous illustre la répartition des


précipitations de Biwong-bulu.

Diagramme 1: Diagramme des précipitations de Biwong-Bulu

350 329
Précipitations (3)
Températures moyennes en °F (2)
300
Températures moyenne en °C (1)
241 240
250 222

200 188 187


164

150

100 88
76,3 76,6 76,6 76,6 76,1 75,2 72,7 7772,5 74,1 74,5 75 76,1
57 51
38
50 24,6 24,8 24,8 24,8 24,5 24 22,6 22,5 23,4 23,1 23,9 24,9

0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

Source : ce diagramme a été conçu par Etoua Audrey à partir du tableau 1.

Le diagramme ci-dessus nous permet de voir la répartition des pluies et


des températures mensuelles de Biwong-Bulu. C’est le mois d’octobre qui
enregistre le plus haut taux de précipitations. Avec une température moyenne de
24.6°C, le mois de mars est le chaud de l’année. Avec une température moyenne
de 22.3°C, c’est le mois de juillet qui est le plus froid de l’année. On constate à
partir de ces données que ce sont les périodes de l’année où la jeune fille est
sensée être à l’école mais les phénomènes climatiques ne jouent pas en sa
faveur. Ce qui influence aussi la scolarisation de cette dernière.

Le réseau hydrographique de Biwong-bulu est peu dense. Elle est assez


arrosée. Elle ne regorge pas de cours d’eau de grande importance ; leur régime
étant irrégulier d’où les assèchements par endroits en saison sèche. Cependant,
on y retrouve de nombreuses rivières/ruisseaux dont les principales sont : Nsam,
16

Mego’o, Oto’o biton, Mebeu, Mendim-Ngueng, Angoung17. On note également


la présence d’un lac à Mvoula et de nombreux marécages.

3- La végétation et la faune

Biwong-bulu est une zone rurale du Sud Cameroun en contact avec la forêt.
C’est une forêt dense humide sémi décidu de moyenne altitude. Elle est
caractérisée par une forte densité des grands arbres avec une hauteur de canopée
estimée à environ 50m. les principales essences sont : le sapelli, l’iroko, sipo,
moabi, bubinga et l’ébène18. A côté de cette forêt, on retrouve des marécages
peuplés principalement de raphia, des jachères colonisées et des cacaoyères
ombragées.

La faune est constituée d’une population animale diversifiée. Mais elle est
souvent menacée par le phénomène de braconnage. On y retrouve des grands
mammifères tels que : les singes, le porc-épic, les lièvres, le pangolin ; les
reptiles tels que : la vipère, le serpent boa, la tortue ; les oiseaux comme le
corbeau ; on a aussi la présence des poissons de plusieurs espèces et les
papillons de tout type.

B- PRESENTATION DU MILIEU HUMAIN DE BIWONG-BULU

Il s’agit de présenter le peuplement de Biwong-Bulu. C’est-à-dire, sa


composition ethnique et le domaine socio-économique.

1- Le peuplement : composition ethnique

La population est constituée par les principaux groupes ethniques


suivants :

17
J. C. Olivry ,Fleuves et rivières du Cameroun, collection « Monographies hydrologiques », n°9,ORSTOM,
Paris,1986,781 p.
18
Résultat diagnostic participatif, 2017.
17

Les Bulu, sous-groupe de l’ensemble dit pahouin19, constituent le principal


groupe ethnique autochtone. Ils sont divisés en plusieurs groupes correspondant
à des lignées d’ancêtres communs. Les principaux groupes sont : Ngoé, Esse,
Yévol, Yendjock, Yengap, Essaebeng, Yémissemn, Ndong, Yémekak,
Yékombo et Yemvan. Il est difficile d’engager une étude sur les Fang-Beti-Bulu
sans se référer à l’ouvrage de Philippe LaburtheTolra : Les Seigneurs de la
forêt : essai sur le passé historique, l’organisation sociale et les normes
éthiques des anciens Beti du Cameroun. 20Ici l’auteur présente l’organisation
sociale des Beti dont font partie les Bulu. Il fait un exposé sur leur économie,
décrit beaucoup d’éléments relatifs à l’agriculture, la pêche, à la chasse

Photo 1 peuple Yevol dans les forêts de biba

Source : clichet Etoua Audrey à Biba Yévol le 1er juin 2018.

19
- Les Pahouins selon I. Dugast sont les dernières populations de la langue Bantou du Sud-Cameroun.
20
-P. L.Tolra,Les Seigneurs de la foret : essai sur le passé historique, l’organisation sociale et les normes
éthiques des anciens Beti du Cameroun ,Paris,Harmattan, 2009 ,nouvelle édition ,487 p.
18

2- La religion et l’organisation sociale

La principale religion est le christianisme avec deux groupes : les


Catholiques et les Protestants. On a donc : EPC (Eglise Presbytérienne
Camerounaise), EPCO (Eglise Presbytérienne Camerounaise orthodoxe). Ces
deux groupes se tolèrent mutuellement et entretiennent également une
collaboration avec l’administration.

Photo 2: église presbytérienne camerounaise, paroisse de Biwong-Bulu

Source : Etoua Audrey à Biwong-bulu le 1er juin 2018.

À Biwong-Bulu, la société est majoritairement patrilinéaire21. La cellule


sociale de base est la famille que l’on qualifiera « d’élargie » pour la
différencier de la famille de type Européenne (papa, maman et les enfants). Elle
21
Toute personne appartenant à la famille de son père, on hérite, on lui succède.
19

comprend tous les individus qui ont des liens familiaux, habitant dans la même
« concession » ou la même cour et qui obéissent à un même ancêtre, le chef de
famille. On retrouve la grande famille souvent appelé «clan ».

3- Le domaine socio-économique

L’économie de Biwong-bulu se fonde principalement sur l’agriculture, la


pêche, l’élevage, la chasse, l’exploitation de divers produits forestiers, le
commerce et l’artisanat. Ces activités ont influencé sur la scolarisation des
jeunes filles. Ici nous nous attarderons juste à présenter brièvement chaque
activité.

Agriculture

L’arrivée des allemands dans le Sud Cameroun est marquée les méthodes
pacifiques car, ils ne voulaient pas d’abord coloniser afin d’éviter des dépenser
supplémentaires. Ils confient la tâche aux missionnaires avant de réaliser que
cette domination peut être un atout bénéfique. Leur arrivée va permettre
l’introduction et la production du Cacao. On y pratique généralement et
principalement comme système cultural : l’agriculture itinérante sur brulis.

L’activité agricole repose sur les cultures vivrières et de rentes. Les


vivriers couvrent des superficies d’environ un hectare en moyenne par femme et
par an. Les principales cultures sont : manioc, macabo, concombre, banane
plantain, arachide. La grande partie de la production est destinée à
l’autoconsommation, seulement environ un quart (1/4) est vendue. On note la
présence de culture maraichères telles que : la tomate, le piment, les légumes
etc…la commercialisation de ces produits se fait dans les marchés de Nsélang et
d’Ebolowa.

La principale culture de rente est la cacaoculture pratiquée par la majorité


des ménages, la production connait une baisse à cause du vieillissement des
20

planteurs et des plantations, le désengagement de l’Etat de la filière, le manque


d’encadrement technique. La relance observée dans la cacaoculture augure les
lendemains meilleurs. Le palmier à huile reste l’une des substitutions
envisagées par certains ménages. Il faut dire à cet effet qu’il existe déjà une
association nationale propre aux producteurs de cacao et de café (ANPCC), ce
qui va leur permettre de suivre toutes les ventes de cacao et mieux lutter contre
le cokage.

En 2015, ne pourra être vendu que le cacao certifié. Le destin des


cacaoculteurs de Biwong-Bulu est dorénavant entre les mains de ces comités
pour cela le partage de l’information doit être un élément capital pour la
dynamisation de la filière. Pour Martin Paul Evina22, il voit déjà le producteur
qu’il est vivre du fruit du labeur afin de mieux lutter contre la pauvreté.
Photo 3: champ de cacao de Biwong-Bulu

Source : clichet Etoua Audrey à Biba-Yévol le 15 septembre 2018.

22
M.P. Evina, président du comité local de commercialisation du village OndondoNgoé.
21

L’agriculture à Biwong-Bulu a une place assez importante et influence à


cet effet la scolarisation de la jeune fille.

L’élevage est traditionnel est constitué de volaille, des porcs, de quelques


têtes de bœufs, des moutons et chèvres. Les animaux sont généralement laissés
en divagation et sont destinés à satisfaire des besoins socioculturels. Quelques
éleveurs veulent se lancer dans l’élevage en claustration moderne notamment à
Mvoula avec la société fermière et agricole du Sud qui possède une ferme
avicole, des étangs piscicoles et quelques têtes de bœufs, mais sont limités par
le manque d’encadrement technique. La rareté des appuis financiers et surtout
l’insuffisance d’information.

La chasse est une pratique très présente à Biwong-Bulu. Elle se fait au fusil
plus prolifique reste le privilège des personnes aux revenus au-dessus de la
moyenne. La vente du gibier se fait à une grande fréquence mais à caractère
illégal. Cependant, il est à noter que l’importance de cette activité dépasse les
aspects alimentaires et économiques ; elle a une valeur sociale et culturelle
considérable. Les espèces les plus chassées sont : le rat palmiste, le pangolin, le
singe, l’antilope, le singe et le hérisson.

La pêche

Elle est pratiquée soit par les hommes (à la ligne ou au filet) soit par les
femmes (au barrage ou à la nasse23). Il faut noter pour le déplorer l’apparition de
certaines espèces de poisson appelées « poissons courants » qui chassent les
autres espèces qui jadis existaient. La pratique de la pisciculture reste encore
peu développée faute de moyens et de connaissances.

23
Entretien avec E.Edounglan, 68 ans, agricultrice, le 30 mai 2018.
22

L’exploitation forestière

Caractérisée par deux entités forestières d’aménagement (UFA) à


Biwong-Bulu avec une superficie totale de 380,426 km². Il existe un foret
communautaire (FC) attribuée de 21,3843 km² dans la zone du Sud-Est de
Biwong-Bulu et chevauchant la commune de Mvangan. Il en découle une
exploitation frauduleuse du bois. Le processus d’attribution de la forêt
communale est en cours ; Biwong-Bulu recherche un partenaire pour le
financement de l’élaboration du plan de gestion. On note la collecte des
produiters non ligneux (PFNL) est une activité largement pratiquée ; seulement
son impact est sous-estimé par la population. Les produits servent à
l’alimentation et à la pharmacopée traditionnelle, et quelques fois à la vente.
Parmi les PNFL collectés, on a : la mangue sauvage (le ndo’o) et le djanssang,
l’ébaé, les fruits de moabi, le rotin pour ne citer que ceux-ci. Certains produits
font déjà l’objet de la domestication, c’est le cas de «l’ébam» utilisé pour
soigner le paludisme. On note la présence d’un mine d’or artisanale à Nkoléban
et dont l’exploitation se fait sans autorisation. Pour mieux illustrer nos propos
une carte est mise en exergue
23

Carte 2: Exploitation forestière

Source : Plan communal de développement de la commune Biwong-Bulu P.34

Généralement, les femmes se servent de cette plante pour soigner les


malades car ce sont elles qui maitrisent en quelque sorte cette pratique
médicinale. Elles ont acquises ces méthodes via leurs parents.
24

Photo 4: une plante d’ébam domestiquée

Source : clichet Audrey Etoua à Biwong-Bulu le 1 juin 2018.

Les autres activités économiques

En dehors de l’agriculture, de la pêche, de l’élevage et de l’exploitation


forestière, les populations de Biwong-Bulu se heurtent également à d’autres
petites activités à l’instar de l’artisanat et du commerce.

L’arrondissement regorge de quelques artisans qui travaillent le bois. Ils


fabriquent principalement les mortiers, pilons, paniers, les nasses et mêmes les
meubles (chaises en rotin). Elle n’est pas compétitive et ne connait pas un
engouement de la part des jeunes pour sa pérennisation.

Le commerce quant à lui, est une activité économique rentable. Il existe trois
types de commerce dans cette zone : le petit commerce pratiqué par les hommes
et les femmes, il s’agit de la vente en détail (pétrole, savon, sel, boisson). La
vente régulière des produits vivriers, ainsi les PNFL et les produits de Mengong
25

et Mvangan24. La vente de produits de chasse et du bois concerne beaucoup plus


les hommes. Le secteur privé en général et même celui des services restent
pratiquement inexistants, le transport reste interurbain Ebolowa-Biwong-Bulu-
Mvangan. On note la présence d’une microfinance rurale à Nsélang (Caisse
Villageoise d’Epargne et de Crédit Agricole- CVECA).

De manière générale, Biwong-Bulu présente un milieu physique favorable à


toutes les activités humaines et abrite un grand groupe ethnique. Celles-ci
favorisent la pratique de l’agriculture, la pêche, et bien d’autres activités
économiques. Mais le manque de structures organisationnelles et la présence de
certaines sociétés mafieuses ne permettent pas à cette zone de se développer
véritablement. Cependant, l’une des causes majeures reste la sous scolarisation
des populations. Malgré l’énorme potentialité économique que possède
Biwong-Bulu, quel est le véritable état de la scolarisation de la jeune fille ?

24
-Entretien avec madame T. Efoua, 57ans, commerçante,BibaYévol, le 30 mai 2018
26

CHAPITRE 2 : LES GRANDES PHASES DE LA SCOLARISATION DE


LA JEUNE FILLE DE BIWONG-BULU
27

Dans ce chapitre, il est question de présenter dans un premier temps, la jeune


fille et son éducation traditionnelle pendant la période précoloniale, ensuite le
début de la scolarisation pendant la période coloniale et, enfin, dès l’accession à
l’indépendance du Cameroun en 1960.

A- LA PERIODE PRECOLONIALE : PHASE DE L’EDUCATION


TRADITIONNELLE DE LA JEUNE FILLE

L’éducation se définit comme étant le processus de socialisation ; c’est une


entreprise commune à toutes les sociétés humaines. Elle revêt dans l’espace et
le temps des spécificités qui en fin de compte, différencient chaque groupes
humains25. Comme le souligne Gaston Mialaret, l’éducation s’adresse à tous les
âges de la vie de l’homme : de la naissance à sa mort 26 . Au Cameroun en
général et à Biwong-Bulu en particulier, l’éducation de la jeune fille pendant la
période coloniale était essentiellement traditionnelle. C’est celle-là qui est
fondée sur les traditions Africaines et transmise de générations en générations.
Les jeunes filles étaient donc soumises aux ainés en charge d’assumer leur rôle
d’éducateurs. Elles suivaient une éducation dont l’objectif est l’apprentissage de
tous les critères pour être une bonne épouse. C’est l’arrivée des Allemands qui
marque le début de la scolarisation dans notre zone d’étude Il est question pour
nous d’identifier et d’analyser les grandes périodes de l’éducation de la jeune
fille. L’éducation varie en fonction des ouvertures des populations, des défis et
des préoccupations du moment. L’éducation de la jeune fille de Biwong-Bulu
est caractérisée par son aspect collectif et social.

25
-J.M. Tchegho,le déracinement social en Afrique:une conséquence de l’éducation moderne ,Ed,
Demos,Yde,2000, P.8.
26
-G. Mialaret, les sciences de l’éducation, presses universitaires de France, Paris, 1976, p.12
28

1- L’éducation traditionnelle de la jeune fille

Selon, Rigobert Mbala Owono, la naissance de la jeune fille chez les


Beti est accueillie différemment que celle du garçon27. En effet, alors que la
naissance du garçon est annoncée par les voisins à l’aide de deux cris de joie,
celle de la jeune fille en revanche est annoncée par un seul cri de joie28. En
d’autres termes, l’éducation est orientée fonctionnellement et repose sur deux
considérations fondamentales à savoir : la maternité et la vie efficiente en
mariage 29 . Initier par sa mère ou sa tante 30 . Cependant chez les Bulu,
contrairement aux filles, l’éducation des garçons se déroulait sous l’arbre ou
école sous l’arbre. C’était un lieu de repos après une dure journée de travail
intense, mais aussi un lieu de causeries éducatives, de contes, de devinettes.
Ainsi dans le cadre collectif, la jeune fille de Biwong-Bulu est à la charge de
toute la collectivité pour son éducation et sa vie future de femme. Elle faisait les
commissions des adultes sans réticence et de manière naturelle31. Elle peut aussi
être punie lorsqu’elle désobéit ou encore quand elle n’est pas soumise. Dans le
cadre familial, l’entourage se préoccupait de sa bonne tenue, sa conduite afin de
mieux servir sa société, sa famille et enfin son époux. Quant à l’éducation de la
jeune fille, elle se faisait dans les maisons familiales ‘’Nda Bot32’’. Elles étaient
réservées non seulement au repos après une dure journée de travail, mais aussi
un lieu de causeries éducatives. Ici, la mise en valeur de la scolarisation du
garçon est plus efficiente car, celui-ci après ses études pouvait faire évoluer le
village et la fille quant à elle était bonne pour le mariage. Elle faisait
naturellement et sans réticence les commissions des adultes33. Celle-ci se devait

27
R.Mbala. Owono, Education traditionnelle et développement endogène en Afrique Centrale, Yaoundé, CEPER,
1990,p. 69.
28
Ibid., p. 69.
29
Ibid.
30
-Entretien avec L.K.Abouyeme, environ 90ans,cultivatrice, BibaYévol, 30 mai 2018
31
-E. Mbo’o Etoua, 63ans, institutrice retraitée, Yaoundé, le 08 mai 2018
32
Entretien avec A. Owoulou, 50ans, agricultrice, Biwong-Bulu, 14 mai 2018
33
Entretien avec A. Owoulou, 50ans, agricultrice, Biwong-Bulu, 14 mai 2018
29

d’être obéissante et soumise. Il n’est pas rare que de nos jours on retrouve
certains parents qui disent que : « la place de la femme c’est dans la cuisine » ce
qui nous amène à dire que d’une certaine manière, la place de la gente féminine
occupe dans l’organisation sociétale de ces populations, mettant ainsi en
exergue des pesanteurs culturelles quant à l’éducation de la jeune fille d’une
manière globale et sur le plan scolaire en particulier34. A côté de l’influence de
la tradition, on a également l’aspect social.

2- L’aspect social

L’aspect social quant à lui, renvoie à la formation du caractère et à


l’acquisition des qualités morales qui revêtaient une grande importance : il
fallait faire d’elle une bonne épouse. La jeune fille dont la tranche d’âge variait
entre 03-06 ans, devait suivre les activités quotidiennes de la maman et autre
adulte, ensuite avec les enfants de son âge se devait d’accompagner la maman
ou tout autre ainé à faire commissions.

Au fur et à mesure ces activités sociales s’élargissent car, la jeune fille à


partir de 06 ans commence à : cuisiner certains plats sans d’éventuelles
difficultés, aller faire des commissions seule, participer aux travaux
champêtres ; pécher dans les étangs35. Cette participation de la jeune fille à la
production, préparait donc cette dernière sur plusieurs plans à savoir : le plan
matériel qui mettait en exergue l’aspect pratique de l’acte de la production,
ensuite le plan spirituel qui encourage le goût du dur labeur enfin, le plan
communautaire qui favorise le travail par équipe, l’abnégation de soi à savoir
recevoir autrui36.

Par ailleurs, il est à noter que l’éducation traditionnelle va subir certaines


modifications pendant la période coloniale. Ainsi, la scolarisation de la jeune
34
E. Fouda. Etoundi, la tradition beti et la pratique de ses rites, Yaoundé, SOPECAM, 2012.p. 61.
35
-Entretien avec L. Abomo, 58ans, commerçante, Biwong-Bulu, le 20 février 2018
36
- Entretien avec N.Ebale, 68ans, cultivateur, Ebolowa, le 20 février 2018
30

fille connaît de nombreux changements avec la mise en valeur des écoles par les
colonisateurs.

B- LA PERIODE COLONIALE : DEBUT DE LA SCOLARISATION


DE LA JEUNE FILLE DE BIWONG-BULU

1-La période allemande

Au cours des premières années de la colonisation au Cameroun,


l’administration coloniale allemande n’avait pas pour mission première la
création des écoles car pour eux, c’était la découverte. Julius Ngoh37 dans son
ouvrage énumère les premières écoles créées dans les localités ci-après : Douala
et Victoria en 1887, Garoua 1906, Yaoundé 1908. C’est dire que la région du
Sud n’en avait aucune. Ce qui nous emmène à dire que le taux de scolarisation
était nul tant pour les filles que pour les garçons. L’action des missionnaires
dans la mise en place des écoles primaires n’a pas été propice. Ces. Suite donc à
la première guerre mondiale, les Allemands sont chassés et remplacés par les
français en 1916.

2-La période française

Pendant la période coloniale française, le réseau des écoles primaires n’a


pas connu d’essor considérable dans la région du Sud Cameroun. On constate
que l’analphabétisme est plus élevé chez les femmes que chez les hommes, ce
qui est certainement une conséquence de la priorité que le colonisateur a
accordé à la scolarisation des garçons.

Toutefois, le mandat accordé à la France par la Société des Nations (SDN)


pour administrer le Cameroun encourage la mise sur pieds des écoles de façon
générale et à Biwong-Bulu en particulier. Pour donc assurer la scolarisation

37
-J. Ngoh, Cameroun 1884-1985 : cent ans d’histoire, CEPER, Yaoundé, 1990, P.52.
31

dans la région du Sud et plus précisément à Biwong-Bulu, l’administration va


mettre sur pied comme partout ailleurs des écoles.

Néanmoins, dès 1954, dans l’arrondissement de Biwong-Bulu, on note la


création d’une école, à l’instar de l’école publique de Biwong-Bulu. Par ailleurs,
il faut noter que l’enseignement au Cameroun sous l’administration française
reposait principalement sur les sociétés missionnaires 38 . Selon, Afanayong
Mvondo Charles, on note la création d’une seule école possédant 5 salles de
classes dans lesquelles, les filles et les garçons se rendaient afin d’augmenter le
taux de scolarisation et aussi les encourager 39 . Cette école mise en place
présente les statistiques suivantes :

Tableau 2 statistiques des élèves de l’école publique de Biwong-Bulu 1954

Classes Filles Garçons Total

SIL 26 23 49

CP 18 25 43

CE1 09 10 19

CE2 24 13 37

CM1 08 20 28

CM2 10 14 24

Source : rapport annuel de l’école publique de Biwong-Bulu 1954

38
Entretien avec Meye, environ 50ans, directeur de l’école publique de Biwong-Bulu, Biwong-Bulu le 09
décembre 2018.
39
Entretien avec C. Afanayong Mvondo, 58 ans, instituteur et cadre d’appui en charge des affaires G/S à l’IAEB
de Biwong-Bulu, Biwong-Bulu, le 09 décembre 2018.
32

Les tableaux 2 présente les statistiques des élèves garçons et filles de


Biwong-Bulu en 1954. Le premier constat fait est que ces écoles sont situées
dans une zone assez forte en rendement économique (exploitation forestière).
Pour cela, il était primordial de vulgariser l’éducation du garçon contrairement à
celle de la fille. Dans un second temps, à partir des statistiques on se rend
compte que le taux des filles est inférieur à celui des garçons. On note donc une
faible scolarisation de la gente féminine.

Source : Audrey Etoua à Biwong-Bulu le 1 juin 2018.

C- PERIODE POST-COLONIALE (1960-2017) : PHASE


PROGRESSIVE DE SA SCOLARISATION

Dès son accession à l’indépendance à la souveraineté nationale, le


Cameroun va opter pour une politique d’expansion rapide de l’éducation. La
conférence des Etats africains sur le développement de l’éducation, tenue à
Addis-Abeba (Ethiopie) en Mai 1961 marque le point départ dans la mise en
œuvre de cette politique. De cette conférence, on notait le manque de cadres
33

nationaux dans les jeunes administrations d’une part et d’autre part, il en


ressortait la certitude que l’éducation soit un facilitateur pour le développement
économique et social. C’est ainsi que l’on assiste à une multiplication des
établissements et d’élèves au Cameroun.

1- Scolarisation de la jeune fille de 1960-1974 : Biwong-Bulu.

Le département de la Mvila compte 08 arrondissements à savoir : Biwong-


Bané, Biwong-Bulu, Ebolowa Ier, Ebolowa IIème, Efoulan, Mengong,
Mvangan, Ngoulmakong. Nous nous attarderons principalement sur
l’arrondissement actuel de Biwong-Bulu.

Ainsi, la plupart des écoles créées étaient en grande partie des écoles
primaires avec un total de 28 écoles officielles40. À cette période on n’avait pas
encore de collège ou plus encore des lycées. En 1960, l’école publique de
Mang-Yémissem voit le jour.

Tableau 3: Répartition des élèves par niveau d’études dans l’arrondissement de


Biwong-Bulu

Classes Filles Garçons Total


SIL 13 37 40
CP 10 15 25
CE1 18 4 22
CE2 4 12 16
CM1 03 16 19
CM2 05 06 11

Source : MINEC, Statistique des écoles primaires 1960-1961, de l’’Etat fédéré du Cameroun
Oriental, service de la recherche pédagogique.

40
- Entretien avec C. Afanayong Mvondo, 58 ans, instituteur et cadre d’appui en charge des affaires G/S à l’IAEB
de Biwong-Bulu, Biwong-Bulu, le 09 décembre 2018.
34

Au regard de ce tableau, on se rend compte que la scolarisation de la jeune


fille est moins importante que celle des garçons dans l’arrondissement de
Biwong-Bulu. Ces statistiques renvoient aux nombres d’élèves présents dans les
salles de classe41. Le taux de scolarisation au cours du cycle de la jeune fille
s’élève à 5,33% et celle du garçon à 29,29%.

2- La scolarisation de la jeune fille de Biwong-Bulu de 1990-2004

La scolarisation de la jeune fille de Biwong-Bulu connait un essor avec la


multiplication des écoles notamment la création du tout premier Collège de
l’Enseignement Secondaire de Biwong-Bulu en 1990, suivi du CES d’Essagon
en 1997 et le CES de Mang-Yémissem 1998. La scolarisation de la jeune fille
au niveau de l’enseignement maternel de 2002-2004 est représentée par la
section enfantine (S.E). A cet effet, les statistiques montrent une différence
entre le nombre d’élèves garçons et le nombre de filles dans les écoles de
Biwong-Bulu.

Tableau 4: Effectifs des élèves de Biwong-Bulu 2002-2004 dans les sections


enfantines

Années scolaires Garçons Filles

2002-2003 07 04

2003-2004 01 02

Source : MINEC, les annuaires statistiques des écoles primaires de l’Etat fédéral du
Cameroun 2002-2004

Les statistiques que présente le tableau ci-dessus démontrent que, sur une
période qui s’étend de 2002-2004, dans les sections enfantines le nombre est

41
Les écoles primaires officielles concernent également les écoles populaires ouvertes sans autorisation
régulière par les populations de certains villages.
35

moins élevés que celui des garçons de plus, ces effectifs diminuent au fil des
ans.

De même, dans les rapports annuels de fin d’année scolaire de la


délégation départementale de l’éducation nationale 2002-2003, ce type
d’enseignement est présent dans la majeure partie des arrondissements
cependant, les effectifs au niveau de l’IAEPM d’Elone présente un faible taux
de fréquentation de jeune fille. Au niveau de la Moyenne Section, on a : 15
garçons et 04 filles. Ces effectifs concernent uniquement l’école maternelle de
Nkoetye. Force est de constater que le taux de scolarisation de la jeune fille de
Biwong-Bulu dans cette localité est faible, si l’on tient aux données statistiques
de 1990 (année de recensement de la population)42.

Ensuite, les effectifs des jeunes filles de l’IAEPM de Minkpwélé se


présentent comme suit : à la petite section on a 10 élèves filles de même qu’à la
grande section. Le constat reste le même, compte tenu du fait qu’il existe
qu’une seule école maternelle publique et selon le recensement de 1976, la
population de Biwong-Bulu qui est estimée à 10.000 habitants a un taux très
faible par rapport à la scolarisation de la jeune fille.

Enfin, les effectifs des filles dans les écoles publiques de Biwong-Bulu en
général, montre qu’à la petite section on a 35 et à la grande section nous avons
28, pour une population estimée à 34.374 habitants. De manière générale, le
taux de la scolarisation voire le nombre de fréquentation de la jeune fille est très
faible à la maternelle par rapport aux écoles primaires à cause des frais de
scolarité qui sont élevés. Dans les écoles maternelles, selon. Ondoa Sabine, de
1983 à 2000, les frais exigibles sont de 3500 Fcfa + APE= 7500Fcfa. Tandis
que dans les écoles primaires, les frais exigibles sont de 1500Fcfa+l’APE qui

42
Délégation régionale de l’agriculture de la Mvila : Rapport annuel 1989-1990,p.15.
36

varie de 1000 à 7500Fcfa selon les besoins des établissements 43 . Dans ce


contexte, les parents préfèrent directement inscrire leurs enfants dans les écoles
primaires. Il faut dire que le prix des APE varie selon les établissements.

S’agissant de l’enseignement primaire, les écoles publiques de Biwong-


Bulu, à travers des statistiques, montrent que, par niveaux d’études, les effectifs
des filles régressent. Le tableau suivant présent donc sur un échantillon de deux
années scolaires, les effectifs de filles et ceux des garçons.

Tableau 5: effectifs des élèves de Biwong-Bulu dans les écoles officielles,


années scolaires 1990-1997

Classes S.I.L C.P C.E.1 C.E.2 C.M1 C.M.2

Années G F G F G F G F G F G F
scolaires

1990- 1000 825 796 642 700 615 742 285 707 221 612 160
1992

1993- 1115 815 800 700 715 618 780 330 688 307 669 258
1998

Source : MINEC, les annuaires statistiques des écoles primaires de l’Etat fédéral du
Cameroun, 1990-1997, p.40 et 1993-1998, p.41.

Ce tableau fait une étude comparative entre les effectifs des jeunes filles et
des jeunes garçons de Biwong-Bulu. Il en ressort qu’en 08 ans d’écart la
scolarisation de la jeune fille demeure insuffisante face à celle des garçons.
Ainsi, le taux de scolarisation de la jeune fille pendant l’année scolaire 1990-
1992 est de 11,28% tandis que celui des garçons est de 28,74%. Quant à l’année

43
Entretien avec Ondoa Sabine , 50 ans, institutrice de l’école primaire et maternelle, biwong-bulu, 09
décembre 2018.
37

scolaire 1993-1997, le taux de scolarisation est de 17,84% pour les filles et de


29,36% pour les garçons. Ces statistiques concernent toutes les écoles officielles
qui sont au nombre de 15 pour l’année 1981-199244 et 20 pour l’année scolaire
1993-1998.

De même, les années 2000, les statistiques des élèves des écoles
publiques, dans l’arrondissement de BIWONG-BULU, présentent également la
différence entre le nombre de fréquentation des garçons et des filles.

Tableau 6: effectifs des élèves par niveau d’étude en 2002/2003 dans


l’arrondissement d’Ebolowa 1er

Classes Effectifs des filles Effectifs des garçons

Sil 342 400

CP 254 345

CE1 251 332

CE2 221 300

CM1 215 294

CM2 145 260

Source : Délégation départementale de l’éducation nationale de Biwong-Bulu : Rapport de


fin d’année scolaire 2002-2003.

Le tableau ci-dessous nous présente les effectifs des élèves de l’école


primaire de l’arrondissement d’Ebolowa 1er. Il en ressort que les effectifs des
filles sont inférieurs par rapport à ceux des garçons. On voit immédiatement
qu’il y a deux fois moins de jeunes filles à la sortie de l’école primaire. Ce
44
Données de base de la commune de Biwong-Bulu.
38

phénomène rend ainsi la scolarisation de la jeune fille décroissante : c’est une


scolarisation faible. Au cours du cycle primaire, le taux de déperdition scolaire
est très élevé chez les filles : 58,75% contrairement à celui des garçons où l’on a
un pourcentage de 35,16%.

Quant au tableau suivant, il présente les statistiques des élèves de l’école


publique de Mamenye.

Tableau 7: effectifs de l’école publique de Mamenye année scolaire 2002-


2004

Classes Effectifs en début Effectifs en fin d’année


d’année

Filles Garçons filles garçons

SIL 13 37 12 28

CP 13 15 10 15

CE1 18 11 14 07

CE2 14 16 14 16

CM1 12 16 10 14

CM2 06 05 04 04

TOTAL 76 100 64 84

Source : Délégation de l’éducation Nationale de Biwong-Bulu : Rapport de fin d’année


scolaire 2002-2004, p.15.

La déperdition annuelle au regard de ce tableau nous permet de dire que les


jeunes filles désistent plus rapidement que les garçons. Ainsi le taux de
39

déperdition scolaire est de 18% les filles et de 2% chez les garçons. Ce taux est
dû à des facteurs socio-économiques dont les détails se trouvent au chapitre 03.

Enfin, au niveau de l’enseignement secondaire, les mêmes phénomènes


sont observés à l’exemple du Lycée où les effectifs des garçons sont largement
supérieurs à ceux des jeunes filles.

Tableau 8: effectifs des élèves au lycée classique et moderne d’Ebolowa 2008-


2010

Classes Effectifs des garçons Effectifs des filles

6è 104 93

5ème 129 100

4è 153 124

3è 163 145

2nde 203 202

1ère 159 147

Tle 177 146

Source : Délégation départementale de l’éducation nationale de Biwong-Bulu : Rapport de


fin d’année scolaire 2008-2010p.9

Ce tableau montre la suffisance que dans l’enseignement secondaire, le


taux de scolarisation de la jeune fille de Biwong-Bulu reste également faible.
Une fois que les obstacles de l’entrée en sixième sont levés, les différences entre
garçons et filles dans l’évolution scolaire et dans la transition vers le second
40

cycle tendent à a s’accentuer de plus belle. Ainsi, les garçons ont un fort taux de
scolarisation, tandis que celui des filles reste faible.

3- L’évolution scolaire de la jeune fille de Biwong-Bulu : 2010-2014

Au niveau de l’enseignement maternel, la scolarisation de la jeune fille est


moins importante que celle de garçons. Ainsi, le tableau suivant présente les
effectifs de ces derniers dans l’arrondissement de Biwong-Bulu:

Tableau 9: effectifs des élèves dans l’enseignement maternel de Biwong-Bulu

N- Ecoles Effectifs des élèves

G F T

1 E M publique 21 12 33
bilingue de
Biwong-Bulu

2 E M publique de 03 02 05
Biwong-Bulu

3 E M publique 06 07 13
d’Abiéte

T 03 30 21 51

Source : inspection d’arrondissement de l’éducation de base de Biwong-Bulu : Rapport


annuel 2010-2014, p. 4.

En considérant que la population scolarisable en 2010 des enfants de 03-


06ans qui est de 2000 dans l’Arrondissement de Biwong-Bulu 45 , l’on peut
retenir que le taux de scolarisation de cet ordre d’enseignement qui n’existe que

45
Commune de Biwong-Bulu, ‘’ plan de développement 2006-2015’’, p.6
41

dans la zone urbaine qui tourne autour de 29,40%. Cependant, en ce qui


concerne le taux de scolarisation de la jeune fille, face à ces chiffres, il est de
19,63% et celui des garçons est de 18,87%46.

S’agissant de l’enseignement primaire, les statistiques, de manière


générale, montrent également qu’à Biwong-Bulu, les effectifs des garçons
dépassent ceux des filles.

Tableau 10: effectifs des élèves par inspection d’arrondissement de


l’éducation de base (IAEB) de Biwong-Bulu : année scolaire 2010-2014

Sexes Garçons Filles

Arrondissements

Biwong-Bané 1500 1460

Biwong-bulu 50 40

Ebolowa 1er 3100 500

Ebolowa 2ème 1800 600

Efoulan 100 65

Mengong 35 30

Mvangan 200 80

Ngoulmakong 340 300

Total 7125 3075

Source : Délégation Départementale de l’Education de base de Biwong-Bulu/ Rapport


annuel 2010-2014. p. 12.

46
Inspection de l’enseignement de base de Biwong-Bulu : Rapport annuel 2010-2014, p. 5
42

Le tableau 10 présente les effectifs des garçons et des filles par


arrondissement. A travers les statistiques ci-dessus, on se rend compte que les
effectifs des filles, dans tous les Arrondissements du département de la Mvila,
sont toujours inférieurs à ceux des garçons. La grande différence est constatée
dans l’Arrondissement d’Ebolowa 1er.

Enfin, dans l’enseignement secondaire, des différents rapports présentés,


les statistiques attestent le fait que les jeunes filles sont moins scolarisées que
les garçons. A cet effet, nous avons le cas de Ngoulmakong et de Mvangan qui
dans son rapport présente le nombre de fréquentation des élèves garçons et des
filles au lycée et au CETIC.

Tableau 11: Répartition des élèves dans le lycée de Ngoulmakong, de Mvangan


et le CETIC de Melangue

N- Etablissement Effectifs élèves

G F T

T1 Lycée de 340 300 640


ngoulmakong

2 Lycée de 200 80 280


mvangan

3 CETIC de 25 15 40
Melangue

Total 03 565 395 960

Source : Lycées de Ngoulmakong, mvangan et CETIC de Melangue : rapports de rentrée


scolaire, année 2014-2015.
43

À travers ce tableau, nous nous rendons compte que les effectifs des
garçons sont deux fois plus supérieurs à ceux des jeunes filles. C’est dire que la
sous scolarisation des filles dans ces Arrondissements est évidente et très
accentuée.

Dans une autre perspective, il est souvent établi que près de 2/3 des filles
abandonnent l’école lors du passage entre les deux cycles. Ainsi, dans un
échantillon d’élèves de sexe féminin au Lycée de Nsélang, on constate que la
progression scolaire de la jeune fille de Biwong-Bulu est faible par rapport aux
jeunes filles originaires de cet arrondissement. C’est le cas des données tirées
des listes des élèves de l’année scolaire 2005/2006, présentant les effectifs des
jeunes filles originaires du département de la Mvila et de Biwong-Bulu par
classe dans toutes les séries.

Tableau 12: effectifs des jeunes filles originaires du département de la Mvila


par classe au lycée classique et moderne d’Ebolowa

Classes Effectifs des jeunes Effectifs des jeunes Originaires Total des
filles originaires du filles originaires de d’autres effectifs des
département de la Biwong-Bulu départements filles
Mvila 2015-2017
6ème 32 53 95 180
5ème 33 41 118 192
4ème 24 47 192 263
3ème 30 37 155 222
2nde 12 23 120 155
1ère 10 19 132 161
Tle 3 11 46 60

Source : Liste des élèves de l’année 2015-2017/ Archives du lycée classique et moderne
d’Ebolowa
44

La perspective de ce tableau démontre que la jeune fille du Département


de la Mvila a un faible taux de scolarisation au fur et à mesure qu’elle franchit
un niveau d’étude. Constante au premier cycle, elle décroit rapidement au
second cycle. Cette même liste démontre que contrairement à la jeune fille
originaire de la Mvila, la jeune fille de Biwong-Bulu reste en majeure partie
constante à chaque niveau d’étude. Afin de mieux illustrer nos propos, la courbe
ci-dessous nous présente ces effectifs.

Diagramme 2: représentant les effectifs des jeunes filles originaires de la Mvila


et de Biwong-Bulu

10 3
12 32 6ème
5ème
4ème
30
3ème
33
2nde
24
1ère
Tle

Source : ce diagramme a été conçu par Etoua Audrey à partir du tableau 13

En outre, il faut noter que même en 2010, le taux de scolarisation de la


jeune fille est faible surtout en zone rurale. À cet effet, nous avons le cas du
CES d’Essagon où l’on retrouve 21 filles et 19 garçons, le CES de Mang-
Yemissem avec 03 filles contre 16 garçons, CES d’Adjap II avec 06 filles et 18
45

garçons et enfin le CES de Soumou avec 01 fille et 10 garçons47. Voire carte des
établissements scolaires en annexe.

En définitive, la scolarisation de la jeune fille de Biwong-Bulu laisse


encore à désirer, compte tenu du fait qu’elle reste moins importante que celle
des garçons. Aux vues des statistiques ci-dessus, le taux de scolarisation au
regard des résultats de tous les tableaux statistiques, démontre que la sous
scolarisation de la jeune fille perdure jusqu’à l’heure actuelle. Ainsi, cela peut
se justifier par le fait que plusieurs problèmes l’entravent.

47
DDES/liste des établissements publics et privés d’Enseignement Secondaire Général/ année scolaire 2009-
2010
46

CHAPITRE 3 : LES PROBLEMES QUI ENTRAVENT LA


SCOLARISATION DE LA JEUNE FILLE DE BIWONG-BULU
47

La scolarisation de la jeune fille de Biwong-Bulu fait face à de nombreuses


difficultés. Il est question dans ce chapitre, de présenter les différents problèmes
qui l’entravent véritablement tels que : les problèmes socioculturels, les
difficultés économiques, et celles liées aux infrastructures.

A- UNE SCOLARISATION EPHEMERE DE 1970-2017

Dans le processus de sociabilisation, la différenciation sexuelle est liée aux


facteurs sociaux et culturels qui ne favorisent pas toujours la scolarisation de la
jeune fille.

1- Le poids des us et coutumes et la responsabilité des parents

Selon le bureau international du travail, il est difficile d’évoquer le travail


des enfants en Afrique et au Cameroun en particulier sans faire allusion au
poids des us et coutumes en cours qui confèrent à la jeune fille une éducation
différente de celle de son congénère de sexe masculin. Les droits et les devoirs
de l’enfant sont ainsi codifiés par un certain nombre de rites et de pratiques qui
vont les accompagner de la tendre enfance à l’adolescence, période de transition
vers la pleine maturité.

L’éducation traditionnelle à Biwong-Bulu, se matérialise par la préférence


des garçons qui, comme on le pense généralement, doivent prendre en charge la
famille : ceci conduit au délaissement des filles qui doivent se contenter des
tâches ménagères, à être de bonnes mères et de bonnes épouses. Comme le
souligne le chef traditionnel : ‘‘ chez les Bulu, le mariage était tellement ancré
dans les mœurs que l’éducation scolaire n’était pas très sollicitée. Il fallait donc
à tout prix se marier pour éviter d’être la risée de la famille’’48.

La responsabilité des parents quant à elle, fait face à l’éducation de la jeune


fille, l’obstacle réside dans le fait que les mamans pensent que les filles doivent
48 e
Enretien avec P. Ango Ekaka, 70 ans, chef traditionnel du 3 degré, Biwong-Bulu, 30 octobre2018.
48

aider dans les travaux des champs, les activités commerciales, dans le secteur
informel et autres tâches ménagères. À ceci, on y ajoute le fait que l’on pense
que pour jouer son rôle de mère et d’épouse, la jeune fille n’a pas besoin d’un
encadrement formel (éducation donnée à l’école).

2- Les grossesses précoces et les mariages prématurés des jeunes filles


de Biwong-Bulu

Les grossesses précoces sont très récurrentes dans la vie quotidienne des
jeunes filles de Biwong-Bulu et dans les établissements scolaires. Ces
grossesses constituent l’un des grands facteurs qui freinent la scolarisation de la
jeune fille. Comme exemple illustratif, nous avons huit (08) filles sur un total de
14 dans la classe de 5ème qui ont abandonné l’école suite aux grossesses
précoces au lycée de Biwong-Bulu. Pour donner plus de vigueur à nos propos,
nous avons pris le cas ci-dessous, car ces jeunes ont été contraintes
d’abandonner leurs études à causes des grossesses.

Photo 5: Etoundi sandra, jeune fille Bulu ; âgée de 17ans

Source : Etoua Biock Audrey, Biba Yevol, le 02 octobre 2018


49

Photo d’Etoundi sandra est une jeune fille qui vit à biwong-bulu âgée de 17
ans. Elle a interrompu à ses études en classe de 5ème pour enfanter.
Photo 6: Efoua Anaelle, jeune fille Ntumu, agée de 15 ans

Source : Etoua Biock Audrey, Biba Yevol, le 02 octobre 2018

Anaelle est une jeune fille ntumu qui vit à biba III. Elle a dû abandonner
ses études en 5ème pour s’occuper de son fils afin de pouvoir subvenir aux
besoins de ce dernier.

Ces photos présentent des jeunes filles qui ont abandonné l’école à cause
des grossesses précoces. La première photo présente une fille Bulu, âgée de 17
ans et élève en classe de 4ème au Lycée de Biwong-Bulu. Cette dernière a
interrompu ses études en classe de 5ème avant l’accouchement et y est retourné 1
an après49. Quant à la deuxième photo, elle présente une jeune fille Ntumu âgée
de 15ans qui a abandonné les études lorsqu’elle était en 5ème. Au moment de la
prise de la photo, elle avait déjà un enfant d’un an sous la main et était enceinte
de deux mois.
49 e
Entretien avec Sa Majesté N. D. Minlo, environ 48ans chef traditionnel de 3 degré d’
Ovenfon,arrondissement Biwong-Bané, Biwong-Bulu, 30 octobre 2018.
50

En ce qui concerne le mariage prématuré, plusieurs cas sont observés.


Dans un premier temps, selon Ateba Grufine, les jeunes filles de Biwong-Bulu
refusaient dans les années 1970 d’aller à l’école volontairement à cause du
mariage 50 . Dans second temps, nous avons l’influence des parents qui
envoyaient précocement leur fille en mariage. Tel fut le cas de Mme Essomba
qui, selon son témoignage, a été envoyée en mariage à l’âge de 10 ans. Mariage
au cours duquel elle a eu son premier fils et jusqu’à nos jours elle y est restée
avec 08 enfants51.

3- Une économie traditionnelle

L’évolution de la population, au fil des ans, connait un essor considérable tant


en zone rurale qu’urbaine. Cet accroissement est visible à travers les différents
recensements présentés comme suit :

Tableau 13: répartition de la population du département de la Mvila par


sexe 1980
Sexes Population urbaine Population rurale

Masculin 14.537 27.995

Féminin 14.016 28.934

Total 25.553 56.929

Source : annuaire statistique du Cameroun-DSCN, 1983,p.30

50
Entretien avec G. Ateba, 60 ans, commerçante, Biwong-Bulu , 30 octobre 2018.
51
Entretien avec a. Essomba, 68 ans, commerçante, Ebolowa II, 30 octobre 2018.
51

Tableau 14: répartition de la population du département de la Mvila par


arrondissement
Arrondissements Populations urbaines Population rurale

Biwong-Bané 15.000 6.000

Biwong-Bulu 17.000 9.201

Ebolowa 1er 5.150 10.255

Ebolowa 2ème 6.550 12.500

Efoulan 3.000 14.500

Mengong 8.144 4950

Mvangan 6.201 6.201

Ngoulmakong 9.655 9.144

Total 70700 72.751

Source : annuaire de statistique du Cameroun-Ministère du plan et de l’aménagement du


territoire, 1991, p.145

Les tableaux 13 et 14 nous présentent les statistiques de la population


urbaine et rurale du département de la Mvila. A cet effet, dans le premier
tableau, on constate de manière générale, qu’il y a une forte population qui vit
en zone rurale. De plus, au niveau des différents sexes, les femmes ont un taux
de population rurale élevé (28.934) par rapport à la population urbaine
(14.016)52. Ceci est dû au fait que dans cette zone où l’on retrouve le plus grand
nombre de services déconcentrés de l’Etat. Cependant, il n’en demeure pas

52
Annuaire statistique du Cameroun-Ministère du plan et de l’aménagement du territoire, 1991, p.145.
52

moins que la population rurale du département de la Mvila a un nombre plus


élevé (72.751) que celui de la population urbaine (70.700)53.

Ainsi, les statistiques qui précèdent démontrent que la population du


Département de la Mvila est majoritairement rurale et s’adonne à des activités
agricoles. Les moyens financiers dont peuvent disposer les parents sont
essentiellement fonction du comportement des produits agricoles sur le marché.
Certes, la culture vivrière y est pratiquée, mais les moyens financiers dépendent
surtout des cours des produits de rente. Si les cours sont à la baisse, les parents
deviennent incapables d’assurer l’éducation scolaire de leurs enfants 54 . C’est
dire que la scolarisation des filles est également tributaire de la situation
économique de la famille. Plus le ménage est pauvre, plus les parents comptent
sur les filles pour l’accomplissement des tâches domestiques et ils ont tendance
à réserver tout investissement à l’éducation des garçons.

Aussi, cette économie se matérialise-t-elle par la mise en valeur des


grandes plantations où les parents, qui n’étaient pas des fonctionnaires en
grande partie, ne faisaient que les champs. Ils se livraient à la cueillette et à la
culture du tabac qui ont influencé l’éducation des enfants en général et celle de
la jeune fille en particulier. Dans la pratique de la culture du tabac, les parents
désertaient le village sur une période de 06 mois, tel que le présente le tableau
ci-dessous, entrainant avec eux les filles pour la cuisine ou les abandonnaient à
leur triste sort.

4- Le manque d’infrastructures et du personnel qualifié

De 1990 à 1998, il existait très peu d’établissements scolaires publics dans


l’Arrondissement de Biwong-Bulu. Ce manque d’infrastructures met en
évidence le facteur distance car, tous les élèves quittaient leurs villages et leurs
53
Ibid, p. 145
54
D Mentsoue Mpal, ‘‘la scolarisation dans l’arrière-pays : cas du Haut Nyong 1960-2008 (approche
historique)’’, mémoire de DIPES II, Histoire, 2010, p.60
53

champs pour se retrouver à Biwong-Bulu55. Seuls ceux dont les parents avaient
des moyens persistaient ou ceux qui restaient proches des établissements
pouvaient facilement continuer leurs études. En effet, les longues distances
facilitaient rapidement le découragement des jeunes filles de l’Arrondissement
de Biwong-Bulu, compte tenu du fait qu’il fallait parcourir de longue distance à
pied pour pouvoir se rendre à l’école.

Fort est de constater que le facteur distance va favoriser l’exode rural.


Certains parents estiment qu’en ville c’est mieux car il y a les routes même si
l’école se situe à des kilomètres l’enfant peut se rendre à l’école.

Photo 7: Le retour des classes au Lycée de Biwong-Bulu

Source : Etoua Audrey,Biwong-Bulu, 26 octobre 2018.

Cette photo présente des élèves filles et garçons au retour des classes. Face
au manque de moyens de transports et à la rareté des véhicules, ces dernières
sont obligées de retourner chez elle. Les distances parcourues dépendent du lieu
d’habitation de chacune d’elle. À cet effet, nous avons le cas de la jeune fille

55
Entretien avec Ndongo Gérard, 60ans, officier retraité, Biwong-Bulu, 09 décembre.
54

toute vêtue de bleu sur la photo qui nous avoue que chaque jour elle effectue le
56
tronçon Biba I-Biwong-bulu environ 15km . Au final, ces problèmes
connaissent une nette amélioration, mais reste présent de nos jours. Ils
constituent toujours un frein pour la scolarisation de la jeune fille.

Ce manque d’infrastructure est aussi constaté au niveau médical caractérisé


par l’absence du matériel. Pour mieux expliquer ces propos nous vous
présentons une photo d’une des salles d’hospitalisation de l’hôpital de la
commune Biwong-Bulu.

Photo 8 : une salle d’hospitalisation

Source : Etoua Audrey,Biwong-Bulu, 26 octobre 2018.

Sur ce, il est à noter que dans la région du Sud principalement dans la ville
de Biwong-Bulu, le ratio élève-enseignant est faible (la pénurie d’enseignants
qualifiés). Le ratio élève-table-bancs (engorgement des salles de classes).

B- LES OBSTACLES SOCIO-ECONOMIQUES

L’arrondissement de Biwong-Bulu contrairement aux autres, connait des


problèmes spécifiques sociaux intenses, économiques ainsi que ceux liés à
l’éducation de la jeune fille.

56
Aka’a Ele, 10 ans, élève,école publique de Biwong-Bulu,09 décembre 2018.
55

1- Les facteurs sociaux

On en distingue plusieurs qui freinent la scolarisation de la jeune fille de


Biwong-Bulu :

Le premier aspect est la pauvreté de certains parents qui perdure dans cet
Arrondissement selon les indicateurs de la pauvreté répertoriés dans le tableau
ci-dessous

Tableau 15: indicateurs de la pauvreté à Biwong-Bulu


Indicateurs Caractéristiques Taux (%)

Qualité de vie % logements urbains 60

%logements ruraux 85

Usage de l’énergie 25
solaire

Branchement au 5
réseau d’eau

% personne en 55
dessous du seuil de la
pauvreté

Emploi Taux d’activités 69


(filles-gaçons)
Chômage
Taux de chômage 30
Revenu

Source : PNUD, Etudes socio-économiques régionales du Sud, p.77.


56

Ce tableau présente les indicateurs de pauvreté à Biwong-Bulu. En effet, la


pauvreté est marquée par le nombre réduit des maisons confortables et
attrayantes, le faible niveau de vie des individus. L’eau provient généralement
des sources et des puits, l’éclairage par des lampes à pétrole ; le combustible est
le charbon de bois. Comme le dit si bien Griffiths dans son ouvrage : ‘‘c’est
donc à cause de cette pauvreté que la majorité des filles préfèrent abandonner
l’école pour la recherche immédiate des gains ou du mariage’’ 57 .c’est le cas
d’Abate Mireille, mère de deux enfants qui, par manque de moyens, a
abandonné l’école à l’âge de 16 ans pour rejoindre son amant moto-taximan58.
Malheureusement, ce dernier s’est enfui trois (03) ans plus tard la laissant avec
deux enfants.

Photo 9: habitation dans la localité de Biwong-Bulu

Source : Etoua Audrey 26 octobre 2018.

Le deuxième aspect est l’insuffisance à la limite le manque de suivi de la


part des parents. En milieu rural où les parents sont agriculteurs, chasseurs et
pêcheurs, l’école n’a pas d’importance pour les jeunes filles. La responsabilité

57
V.L. Griffiths, les problèmes de l’enseignement en milieu rural, Nimègue (Pays-Bas), UNESCO,1969, p.13.
58
Entretien avec Abate Mireille, 16 ans, jeune fille Bulu, le 27 décembre 2018.
57

des parents se limite à l’inscription des enfants et à leur fournir quelques


matériels scolaires59. Lors de notre enquête sur le terrain, nous nous sommes
attardés sur plusieurs aspects à savoir : le choix de l’inscription des enfants.
Nous constatons que les résultats obtenus pour un échantillon de 90 filles dans
l’arrondissement de Biwong-Bulu est de :

Tableau 16: Récapitulatif des réponses obtenues à Biwong-Bulu


1er aspect : choix de l’inscription des enfants dans les écoles

Choix Réponses

Mes parents 95%

Moi-meme 5%

Source : enquête sur le terrain novembre-décembre 2018

A partir de ces données, nous nous rendons compte que les parents de
l’Arrondissement de Biwong-Bulu inscrivent leurs enfants dans les écoles à
partir du résultat obtenu, disons que les 95% des parents inscrivent leurs filles et
5% des filles s’inscrivent elles-mêmes, tenant en compte qu’elles soient
orpheline de père ou de mère. Pour les familles monoparentales ou pour celles
vivants avec leurs tuteurs ou leurs tutrices, les besoins de tous les enfants ne
peuvent nullement être résolus dans la totalité. A cet effet, le diagramme suivant
représente les différents pourcentages pour une ample illustration.

59
Entretien avec Mbarga Raymond, environ 40 ans, directeur de l’école publique de Biwong-Bulu, Biwong-Bulu
15 décembre 2018.
58

Diagramme 3: Pourcentage des réponses obtenues pour le 1er aspect du tableau


15

5%

Mes parents
Moi-meme

95%

Source : Ce diagramme a été conçu par Etoua Audrey à partir du tableau 15.

Malgré le taux élevé d’inscription des filles par leurs parents, qu’en est-il
du suivi ? A cette question, on note :

Tableau 17: Tableau présentant le pourcentage du suivi parental dans


l’arrondissement de Biwong-Bulu
2ème question : vos parents suivent-ils vos études ?

Choix Réponses

Oui 75%

Non 25%

Source : Enquête sur le terrain Novembre- Décembre 2018.

Ce tableau présente le pourcentage des filles suivies par leurs parents. Il en


ressort qu’un grand nombre de filles (75%) sont abandonnées à elle-même dans
leurs études. Elles doivent se battre pour pouvoir assimiler et comprendre les
leçons dispensées. A Biba-yévol par exemple, plusieurs parents n’ont pas atteint
59

la classe de 3ème. Ce qui entraine généralement le manque du suivi. Pour mieux


expliquer cette question, un diagramme présentant le pourcentage du suivi est
élaboré.

Diagramme 4: Pourcentage du suivi des jeunes filles par les parents

25%

Oui

75% Non

Source : Ce diagramme a été conçu par Etoua Audrey à partir du tableau 16.

Le diagramme présente l’insuffisance du suivi et du soutien parental chez


les jeunes filles de Biwong-Bulu. Ce taux élevé s’explique par le fait que de
nombreux élèves vivent sans véritable contrôle, car elles sont livrées à elles-
mêmes60. Face à l’indigence des parents ces dernières se livrent à de multiples
déviances notamment : sexualité précoce, mariages prématurés et à l’abandon.

La troisième difficulté est la mentalité des jeunes en général. Ceci


s’explique par le manque d’intérêt pour l’éducation au profit des activités
lucratives à gain immédiat tels que : la vente du cacao, du manioc et du gibier.
Les garçons quant à eux, se livrent à la conduite des motos dans l’optique de
subvenir aux besoins de la famille et de la jeune fille. Dans la même lancée,

60
Entretien avec Bibang Hervé, 37 ans, Chef service des affaires générales et cadre technique, Ebolowa Si, 05
janvier 2019.
60

Mme Nnanga Ebe qualifie ces garçons de ‘‘prédateurs61’’, dans la mesure où


ceux-ci entrainent les filles à arrêter leurs études tout comme eux. Ces jeunes
filles vulnérables, à la longue se découragent et abandonnent très tôt leurs
études soit pendant l’année en cours soit pendant le cycle.

Photo 10: Une jeune fille après les cours

Source : Etoua Audrey, Nsélang le 25 janvier 2019.

Cette photo met en évidence une jeune fille qui après les cours se heurte
directement au commerce. Ce qui nous amène à dire que la jeune fille de
Biwong-Bulu n’a pas assez de temps pour ses études, parce qu’elle doit
chercher de quoi subvenir aux besoins de la famille.

Le quatrième aspect met en exergue la prostitution et le manque


d’éducation sexuelle. Aussi, la prostitution est très accentuée dans
l’arrondissement d’Ebolowa 1er où les jeunes filles connaissent très tôt les
hommes. Celles-ci sont influencées par les détenteurs de boutiques car celui-ci
ayant un revenu est capable de lui offrir ce dont elle a besoin. Messanga ‘‘ de

61
Entretien avec Nnanga Ebe Marie Louise, environ 50 ans, Maire de Biwong-Bulu, Biwong-Bulu, 05 janvier
2019.
61

nos jours, les jeunes filles qui vont s’instruire suivent deux lièvres à la fois,
l’école et les hommes 62 ’’ dans les établissements de cet arrondissement.
N’oublions pas que ces jeunes filles sot exposées à de nombreuses maladies
telles que : les MST, le VIH/SIDA et bien d’autres pour ne citer que celles-ci.

En ce qui concerne le manque d’éducation sexuelle, fort est de constater


que la prostitution est croissante dans cet arrondissement à cause du manque de
sensibilisation de la jeune fille sur les risques d’une sexualité et d’une grossesse
précoces, sur les méthodes de contraception, absence du personnel traitant pour
la mise en valeur de l’éducation à la vie et à l’amour (EVA).

Enfin, nous avons le poids des us et coutumes ou encore l’exigence


coutumière. L’aspect de concurrence est mis en avant dans la mesure où la
jeune fille pour montrer qu’elle est capable d’enfanter se voit entrain de porter
une grossesse parce que la voisine ou amie a un enfant. Nous avons le cas de
Mimbe Hélène concubine du professeur de français, tombe enceinte après 02
mois de relation. Ateba Françoise, voyant les exploits de ses camarades
décident de se heurter aux mêmes pratiques et tombe également enceinte63.

2- Les difficultés économiques

Caractérisée par l’insuffisance des infrastructures, les moyens de transport


dérisoires, l’éloignement des centres propices à l’éducation.

Pour ce qui est du transport dérisoire, notons que les routes sont en très
mauvais états ce qui ne permet pas d’accéder facilement à Biwong-Bulu. Le
piteux état des routes ne joue pas en la faveur de la jeune fille qui doit se rendre
à l’école pire encore quand il pleut cette journée est déclarée fériée par l’élève64.

62
Entretien avec Messanga.P, environ 50 ans, inspecteur d’arrondissement de l’éducation de base de Biwong-
Bulu, Biwong-Bulu, 24 octore 2018.
63
Entretien avec Zang Bekale Martin, 19 ans, élève,Biwong-Bulu, 15 décembre 2018.
64
Entretien avec Yassainte Eyenga, 20 ans, élève, Biwong-Bulu, 15 décembre 2018.
62

Photo 11: la route de Biwong-Bulu

Source : Etoua Audrey, Biwong-Bulu le 15 décembre 2018.

Cette photo nous montre l’état de la route de Biwong-Bulu. Quand il pleut


dans cette zone il est pratiquement impossible de s’aventurer encore moins pour
les jeunes filles qui doivent se rendre à l’école.

Disons que les jeunes filles de Biwong-Bulu s’attèlent à d’autres activités


génératrices de revenus tels que le petit commerce et la pêche délaissant ainsi
l’école. La configuration des écoles peut-elle avoir une incidence sur la
scolarisation de la jeune fille : le manque d’espace dans les salles de classe et
l’absence de matériel didactique65.

C- LES PROBLEMES LIES A L’EDUCATION

En dehors des problèmes liés à l’espace scolaire, la qualité et le nombre


d’enseignant, Biwong-Bulu fait face au délabrement des infrastructures
scolaires et à de nombreux redoublement.

65
Communauté urbaine de Biwong-Bulu : Rapport diagnostic de l’espace urbain de Biwong-Bulu. p.3s3-36.
63

1- Le délabrement des infrastructures scolaires

Bien que les établissements voient le jour, les moyens logistiques ne


suivent pas toujours. De 2010-2012, il a été constaté dans les écoles publiques
et primaires que les structures d’accueil et du mobilier rendaient l’école moins
attractive66. On note les bâtiments scolaires provisoires. Les photos ci-dessous
illustrent le mauvais état des infrastructures scolaires à Biwong-Bulu.

Photo 12: Ecole publique d’Abiéte

Source : Etoua Audrey, Biwong-Bulu le 15 décembre 2018.

2- Le redoublement

Le redoublement peut être défini comme étant le recommencement de la


même étude 67 . Cette définition est renforcée par celle de Pauli qui indique
que : par redoublement ‘‘on entend une année passée par un élève dans la
même classe’’68. Biwong-Bulu est en proie de ce phénomène qui constitue l’un
des éléments qui freine la scolarisation de la jeune fille. Nous avons le cas
d’Abomo Sévérine qui, dans les registres des bulletins de note stockés au

66
Entretien avec Nyemb Jacob,38 ans, enseignant d’histoire, Biwong-Bulu, 15 décembre 2018.
67
‘‘redoublement’’, Encarta 2007. 1993-2005 Microsoft corporation, consulté le 15 décembre 2018.
68
L. Pauli, La déperdition scolaire, un problème mondial, Paris, UNESCO, 1971, p.18.
64

niveau des archives du lyçée de Biwong-Bulu, démontre à suffisance que de la


6ème en 1ère, elle a passé 09 ans avant de quitter définitivement le lycée. C’est
dire qu’elle y est entrée en 2000 et en est partie en 2009. Le redoublement
massif entraine le découragement. De plus, les notes relativement faibles sont
exclues. Afin d’illustrer nos propos, nous avons le cas du Cetic de Mvoula

Tableau 18: effectifs des filles qui reprennent


Classes 1ere 1ere 2ème 2ème 3ème 3ème 4ème 4ème Total Filles
A
A A A A A A A de la
IH ESF IH ESF IH ESF IH ESF Mvila

Effectifs en 65 50 50 44 51 38 25 44 367 60
début d’année

Redoublement 10 10 15 12 13 08 10 26 104 20

Source : CETIC de Mvoula/ Rapport de fin d’année scolaire 2016-2017.

Le tableau 17 montre à suffisance le taux de redoublement des jeunes filles


de Biwong-Bulu. Au vue donc de cette collecte, fort est de constater que dans
les classes de 4ème, il y a un fort taux d’échecs contrairement aux classes
inférieures.
65

Diagramme 5 : effectifs des filles qui reprennent

1ere A IH

50 1ere A ESF
60 65
50 2ème A IH

44 2ème A ESF

51 3ème A IH
367
3ème A ESF
44 4ème A IH
38
25 4ème A ESF
Total
Filles de la Mvila

Source : Ce diagramme a été conçu par Etoua Audrey à partir du tableau 18.

Le diagramme présente les effectifs des filles en début d’année et enfin


d’année (redoublement). À cet effet, l’effectif des filles du département de la
Mvila qui redouble est représenté.

En définitive, la scolarisation de la jeune fille de Biwong-Bulu fait face à


plusieurs problèmes qui sont liés à l’environnement socioculturel, économique
et ceux inhérents à l’éducation. Ces derniers constituent un obstacle à
l’instruction de la jeune fille, d’où les initiatives prises pour y remédier.
66

CHAPITRE IV :
LES PERSPECTIVES PRISES POUR L’AMELIORATION DE LA
SCOLARISATION DE LA JEUNE FILLE DE BIWONG-BULU
67

Le but de ce chapitre est de mettre en exergue un panorama des politiques


et des mesures proposées et/ou appliquées en faveur de la scolarisation de la
jeune fille de Biwong-Bulu. Il s’agit d’une part de présenter les initiatives prises
et d’autre part présenter les solutions pour réduire le taux de sous scolarisation
de la jeune fille.

A- LES INITIATIVES PRISES PAR L’ETAT

Depuis son accession à l’indépendance, le Cameroun s’est engagé dans la


promotion de l’éducation scolaire. Pour donner plus de vigueur à cet
engagement, elle se voit donc s’introduire dans la loi fondamentale du pays,
suite à la révision constitutionnelle de 199669. C’est ainsi que l’Etat s’est donné
pour mission première de rapprocher l’école des élèves à travers la création et
la construction des établissements scolaires, aussi bien en zones urbaines que
rurales. En ce qui concerne l’arrondissement de Biwong-Bulu, les seules écoles
existantes concernaient uniquement l’enseignement primaire. Ceci s’explique
par le manque de moyens dans cette zone. Comme l’affirme madame Nnanga
Ebe Marie ‘‘ la sous scolarisation s’accentue dans cette zone pour la simple
raison que les moyens demandés ne sont pas pris en compte d’où le retard’’.

Malgré le retard pris dans l’attribution des établissements d’enseignement


secondaire dans l’arrondissement de Biwong-Bulu comme partout ailleurs, les
pouvoirs publics ont essayé d’améliorer la situation. L’arrivée du Président
Paul Biya en 1982 est venue donner plus de rythme à la question de la
scolarisation des jeunes camerounais en général et des jeunes filles de Biwong-
Bulu en particulier. Au fil du temps, l’Etat a continué à doter la localité
d’infrastructures au point qu’aujourd’hui on compte 03 lycée, 02 CES, 01
CETIC, 02 SAR/SM70. De plus, les institutions scolaires sont tant bien que mal

69
Entretien collectif avec les jeunes filles de Biwong-Bulu, pendant la pause au lycée de Biwong-Bulu, 25 juillet
2018.
70
Archives de la délégation départementale des enseignements secondaires de la Mvila.
68

fournies en équipement (salles de classe, table-bancs, tableaux, bureaux


administratifs) grâce aux ressources financières de l’Etat. E. Messi affirme :

Chaque année, l’Etat du Cameroun consacre d’importants moyens pour construire


des salles de classe et assurer leurs équipements, pour la formation et l’intégration
des enseignants, ainsi que le payement de salaire de ces derniers. Tout ceci dans
le but de maximiser l’offre éducative et répondre aux exigences de la
communauté internationale en matière d’éducation71.

Au niveau politique, les pouvoirs publiques n’ont ménagé aucun effort


pour trouver les meilleures formules favorisant la scolarisation des jeunes
camerounais en général et de la jeune fille de l’arrondissement de Biwong-Bulu
en particulier. Le plan d’action décennal (1991-2000), adopté à l’issu de la
42ème conférence internationale de l’éducation tenue à Genève le 07 septembre
1990, visait à redynamiser le système du pays 72 . C’est pourquoi, pour une
amélioration faudrait tenir en compte ce dynamisme.

Lors du forum de ‘‘l’Education pour tous’’ tenu à Dakar en 2000, le


Cameroun participé à ces travaux. Et pour être adéquate avec les clauses de ce
forum, le Président Paul Biya annonce dans son discours à la jeunesse le 10
février 200, la gratuité de l’enseignement primaire à compter de l’année
scolaire 2000-200173. Ce qui a été bien accepté par les populations de Biwong-
Bulu. On observe une augmentation fulgurante des jeunes et surtout de la jeune
fille dans les établissements des régions. Cette gratuité va empiéter sur le
MINESEC. Une augmentation remarquable et encourageante de la jeune fille
dans les écoles ce qui nous amène à dire qu’il y a eu une grande amélioration.

En dehors de l’ouverture des écoles et leur équipement par les pouvoirs


publics, nous avons la création du

71
E. Messi, ‘‘ gratuité de l’enseignement primaire et qualité des apprentissages au Cameroun : une perception
des enseignants et des parents’’, DEA en science de l’éducation, Université de Yaoundé I, 2010, p.13.
72
Assen, ‘‘ la question de la scolarisation de la jeune à l’Est-Cameroun’’, p.74.
73
Ibid., p.75.
69

A coté de ces initiatives prises par l’Etat, notons aussi l’apport des autres
partenaires dans le but de l’amélioration de la scolarisation de la jeune fille. Il
s’agit des parents et des autorités locales.

B- L’apport des particuliers dans l’amélioration de la scolarisation de la


jeune fille

Au départ, les parents ne voyaient aucun intérêt à l’instruction de la jeune


fille faute de moyens et du poids des us et coutumes. Avec le temps, les parents
ont pris conscience des opportunités que l’éducation peut apporter à leurs
enfants. On observe cependant une évolution des mentalités. Avec la gratuité de
l’enseignement primaire, on rencontre de moins en moins la discrimination
scolaire au sein des familles. En outre, au niveau de l’enseignement secondaire.
Il s’agit de présenter d’une par le rôle de la commune et d’autre celui de l’élite
locale.

1- Le rôle de la commune

La commune de Biwong-Bulu a un rôle important à jouer en ce qui


concerne l’éducation secondaire dans cette localité. Consciente de l’enjeu de
l’instruction, la commune met donc sur pied des méthodes permettant de
solliciter la scolarisation de la jeune fille. C’est pourquoi dans le plan communal
de développement de Biwong-Bulu, des solutions sont proposées afin de relever
le niveau de la scolarisation de la jeune fille. Leur rôle est de réhabiliter, de
construire et d’aménager les salles de classe et d’équiper les salles de classe. La
commune a pour objectifs de construire des salles de classe dans les autres
salles de la localité. Celle-ci investie dans la capacité d’accueil : sensibilisation
et promotion de la femme et de la famille à l’aide de certaines structures d’appui
comme : le Ministère de la femme et de la famille et du Ministère de la
Jeunesse.
70

En effet, la commune offre des bourses aux jeunes filles méritantes, en


plus des enseignants vacataires qui sont payés grâce à l’APEE. On a également
les primes d’excellence qui sont octroyées aux meilleurs élèves de chaque
classe parmi lesquels on retrouve les jeunes filles74.

À la suite de commune, nous avons également la participation des élites


locales.

2- Le rôle de l’élite locale

L’élite locale a pour rôle centrale de sensibiliser la jeune fille tout en


mettant en exergue la scolarisation de celle-ci. Elle offre aussi des bourses de
formation à cet effet, un centre polyvalent est ouvert afin d’éviter que la jeune
fille ne s’égare nullement. Une convention est établie entre la mairie et le CMA
pour la sensibilisation des populations au sujet de la scolarisation des jeunes et
surtout la dénonciation sur les éventuelles réalités que celle-ci peut rencontrer.
Les filles brillantes sont récompensées ce qui suscite l’enthousiasme des autres
à travailler pour également être parmi les meilleures. Les moyens mis en jeu ne
sont pas largement suffisant pour primer tous les élèves.

En plus, on note l’apport de certains particuliers comme les ONG, qui


mettent sur pieds certaines structures telles que le centre médical ou en les GIC
afin de permettre à la jeune fille de se contrôler. Des campagnes de
sensibilisation sont faites lors des descentes sur le terrain pour présenter aux
jeunes filles les maladies auxquelles elles sont exposées et comment les éviter.

Nous avons aussi les partenaires tels que MTN qui, offrent des dons en
termes d’infrastructures (table-bancs, craie, tableau…).

74
Entretien avec Foam Cyriaque, 48 ans, Sous-Préfet de la commune de Biwong-Bulu, Biwong-Bulu, 05 janvier
2019.
71

Malgré les efforts consentis par l’Etat camerounais et les autres particuliers
pour améliorer la scolarisation de la jeune fille de Biwong-Bulu, fort est de
constater que ce phénomène perdure. Pour améliorer cette situation, des
mesures importantes doivent être prises en compte.

C- Quelques suggestions pour une scolarisation durable de la jeune fille


de Biwong-Bulu

Il est à noter que des actions fortes doivent être entreprises dans le but
d’améliorer la scolarisation de la jeune fille en général et de la jeune fille de
Biwong-Bulu en particulier.

- Suggestions pour les parents d’élèves

Le cadre de la famille demeure la plaque tournante de la vie scolaire de


tout enfant. Quand il s’agit de la jeune fille, une attention particulière doit lui
être accordée. Etant influente sur l’éducation de la jeune fille, des mesures
doivent être menées.

Dans un premier temps, les parents devraient réduire les travaux


domestiques qui pèsent sur la jeune fille. Sachant que l’initiation de la jeune
fille à être une ‘‘bonne femme’’ est un critère important, nous dénonçons juste
le fait que ça les empêche de faire convenablement leurs devoirs car, le temps
donné pour les tâches domestiques est très élevé et le temps pour s’instruire est
moindre75.

Dans un second temps, les parents devraient surveiller les études de leurs
enfants en ce sens où, quand l’enfant rentre de l’école on doit contrôler ses
effets et vérifier ce que l’enfant à eu à faire comme étude.

75
A. Assomo, ‘‘déperdition scolaire de la jeune fille dans l’arrondissement d’Ayos, 1973-2017 mémoire de
DI.P.E.S. II, ENS, Yaoundé 2014, P.106.
72

Troisièmement, les parents devraient chercher à subvenir aux besoins de


leurs enfants. Pour se faire mettre, si le parent ne parvient pas à acheter un
manuel à l’enfant qu’il lui permette au moins de se rendre chez un ami ou une
camarade disposant d’un manuel au programme.

- Suggestions aux enseignants

Etant donné que l’enseignant est celui-là qui transmet les savoirs et éduque
d’une certaine manière les apprenants, il doit susciter chez les élèves en général
et chez la jeune fille en particulier le goût et l’envie de s’instruire. En outre
l’enseignant est une créatrice et transformatrice et consiste aussi à organiser les
influences qui s’exercent sur celui qui apprend76. L’enseignant doit se soucier
de bien faire son travail et se rassurer que les enfants le suivent tout en évitant
de faire la discrimination.

- Les propositions à l’endroit des pouvoirs publics et des particuliers

En dehors de ce qui a déjà été fait, il est judicieux d’améliorer certains


domaines. Pour ce faire, la mise sur pied des infrastructures est incontournable.
Il faudrait construire des latrines (pour filles et pour garçons), réduire le coût de
l’APEE, construire des salles de classe afin de permettre à tous les enfants de se
scolariser dans un environnement sain, construire les forages, les salles
d’informatique, les logements d’astreinte pour les enseignants ne résidant pas
dans la localité, l’aménagement des stades pour les activités sportives.

En effet la répartition équitable des enseignants dans les établissements des


différentes régions doit être prise en compte et l’Etat doit veiller à ce que le
personnel affecté y soit présent. Actualiser les programmes scolaires.

76
Z. M. Sawodogo, ‘‘Anlyse des déterminants socio-économiques de la déperdition scolaire des filles issues des
zones périphériques de la ville de Ouagadougou’’, mémoire de master en conseiller d’éducation, université de
Koudougou, 2013 in www.memoireonline.com, consulté le 24 octobre 2018.
73

Un élément fondamental doit être non négligeable, celui de la jeune fille


enceinte. Celle-ci ne devrait nullement mettre un terme à ses études sous
prétexte que c’est la règle préconisée. Etant des êtres humains, tout comme les
autres, juste parce qu’elle attend un enfant on lui donne un congé. Cette manière
de faire doit être revue.

- Recommandation pour les jeunes filles

Etant les principales actrices, celles-ci devraient être sensibilisées sur


l’importance de la scolarisation durable. Elles devraient s’instruire car, c’est une
manière pour elle de devenir indépendante. Cela va lui permettre de participer
au développement de sa localité. Elle doit se démarquer en ajoutant un plus à la
capacité qu’elle d’être une bonne femme77.

En définitive, il était question dans ce chapitre d’analyser les initiatives de


la scolarisation de la jeune fille de l’arrondissement de Biwong-Bulu. A cet
effet, nous avons présenté d’une part quelques perspectives qui ont déjà été
élaboré par l’Etat et les particuliers pour la scolarisation de la jeune fille de
Biwong-Bulu et d’autre part nous avons fait quelques suggestions qui pourraient
permettre d’améliorer la scolarisation durable de la jeune fille.

77
A. Assomo, ‘‘déperdition scolaire de la jeune fille dans l’arrondissement d’Ayos, 1973-2017, mémoire de
DI.P.E.S. II, ENS, Yaoundé 2014, P.111
74

CONCLUSION GENERALE

En somme, notre étude consistait à analyser la scolarisation de la jeune


fille dans les zones rurales du Sud Cameroun : cas de Biwong-Bulu 1954-2017.
Ainsi au premier chapitre, nous avons présenté le milieu physique et humain de
Biwong-Bulu. De nos travaux, il en ressort que, sur le plan physique, cette zone
est une vaste pénéplaine et sur le plan humain, on y retrouve le grand groupe
ethnique qui est celui des Bulu.

Au deuxième chapitre, nous avons pu exposer sur ‘‘les grandes phases de


l’éducation de la jeune fille de Biwong-Bulu’’ on a : la période précoloniale,
coloniale et post-coloniale. Cependant, le degré de scolarisation est mis en
exergue avec l’avènement de l’école. Au fil du temps, nous avons remarqué que
le taux de filles scolarisées est faible contrairement à celle des garçons.

Quant au troisième chapitre, il présente ‘‘les problèmes qui entravent la


scolarisation de la jeune fille de Biwong-Bulu’’. À ce niveau, on remarque que
la sous-scolarisation de la fille de Biwong-Bulu est due à des réticences d’ordre
culturel dans la mesure où la fille est juste bonne pour le foyer), et des
difficultés socio-économiques tels que : la pauvreté et les grossesses précoces.

Le dernier chapitre lui, révèle ‘‘ les perspectives et initiatives prises dès


1960 pour la scolarisation adéquate de la jeune fille de Biwong-Bulu’’. Il est
question de mettre en évidence un panorama des politiques et des mesures
proposées ou appliquées en faveur de la scolarisation de cette dernière.
Initiatives jugées encore peu nombreuses, car la majorité sont généralement
prises à l’échelle nationale et pas particulièrement à l’échelle locale.

Aux vues de ces différentes articulations, il en ressort que la jeune fille


de Biwong-Bulu dans son orientation traditionnelle, reçoit une éducation
contraire à celle du garçon. L’enseignement dispensé ç la jeune fille consiste à
75

façonner, à la former pour mener à bien son rôle ménager et maternel. Son
éducation va à l’endroit de la soumission. Pendant la période de domination
étrangère et après, l’éducation se verra donc influencer.

Pendant la période post-coloniale, la sous-scolarisation de la jeune fille


sera entérinée par plusieurs problèmes tels que : les facteurs socio-culturels qui
mettent en relief la survivance des coutumes ancestrales et les mentalités
rétrogrades, les facteurs économiques qui résultent de la faible insertion
socioprofessionnelle des parents et des filles, les facteurs organisationnels qui
renvoient à l’insuffisance de l’implication des parents dans la gestion scolaire
de la jeune fille. Ces problèmes constituent en général des obstacles à une
meilleure scolarisation de la jeune fille.

Toutefois, pour réaliser les éventuels efforts qu’exigent l’éducation des


filles, les écoles sont créées et des initiatives sont prises voire étendues aux
autres partenaires comme les ONG, en vue d’encourager et de promouvoir
l’éducation de la jeune fille. Malgré l’augmentation des infrastructures au fil du
temps et des initiatives prises, la sous scolarisation de cette dernière reste
toujours d’actualité. Néanmoins, ces efforts en faveur de la scolarisation de la
jeune fille de Biwong-Bulu nous ont permis d’aboutir à des résultats
encourageants.

Ainsi, cette étude sur la scolarisation de la jeune fille de Biwong-Bulu nous


a permis de comprendre qu’aucun aspect de l’histoire d’un peuple ne devrait
être négligé, encore moins oublié. Car tout détail aussi infime soit-il, est
susceptible d’aider à la compréhension de l’histoire d’un groupe. Avec un peu
d’instruction, la vie de la jeune fille et même celle de la famille peut connaitre
une véritable amélioration. Il est à noter qu’une mère instruite est celle-là qui est
à même de mettre en pratique certains savoirs et les faire appliquer au sein du
cadre familial. Il est vrai que le statut de la mère, malheureusement méprisé
76

dans nos sociétés actuelles, demeure l’un des rôles primordiaux de la femme.
Cependant, il est possible que celle-ci se retrouve en train d’exercer une activité
professionnelle dans le but d’améliorer les revenus de la famille. Tout compte
fait, malgré que la situation économique ne soit pas toujours favorable, les
parents gagneraient à assurer la scolarisation de leurs enfants, aussi bien pour
les filles que pour les garçons, ‘‘car un enfant qu’on enseigne est un enfant
qu’on gagne’’.

C’est pourquoi nous avons jugé utile que, les moyens financiers, matériels
et les projets doivent être mis à la disposition des acteurs de terrain pour la
poursuite des actions. Il faudrait voir comment mettre sur pied des évaluations
périodiques pour mieux recadrer les actions à venir.
77

SOURCES ET REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

I- SOURCES PRIMAIRES

1- Décrets

Décret n 2007/117 du 24 avril 2017 : portant sur la création de


l’arrondissement de Biwong-Bulu.

Décret n 2007/115 du 23 avril 2007 : portant sur la création des nouveaux


arrondissements.

2- Rapport

Communauté urbaine de la ville de Biwong-Bulu : Rapport diagnostic et


espace urbain de Biwong-Bulu.

Commune de Biwong-Bulu, ‘‘ plan de développement communal’’2016-2017.

Délégation régionale-Sud des eaux et forêts : Rapport annuel 2006-2007.

Délégation régionale de l’agriculture du département de la Mvila : Rapport


annuel 1989-1990.

Inspection de l’éducation de base de Biwong-Bulu: rapport annuel 2010-2014.

Lycée et CETIC : rapport de rentrée année scolaire 2014-2015.

3- Sources orales

N° Noms Âge Statut social Lieu et date Sexes

1 Abate David 45 ans Surveillant Général Sonkoé le 05 M


au lycée de Biwong- janvier 2019
Bulu
78

2 Abomo Léonie 58ans, Commerçante Biwong-Bulu, le F


20 février 2018

3 Abouyeme Kane 90ans Cultivatrice Biba Yévol, 30 F


Louise mai 2018

4 Afanayong 58 ans Instituteur et cadre Biwong-Bulu, le M


Mvondo C. d’appui en charge 09 décembre
des affaires G/S à 2018
l’IAEB de Biwong-
Bulu

5 Aka’a Ele 10 ans Élève Biwong-Bulu le F


09 décémbre
2018

6 Ango Ekaka 70 ans Chef traditionnel du 30 octobre2018 M


3e degré, Biwong-
Bulu

7 Ateba Grufine 60 ans Commerçante Biwong-Bulu 30


octobre 2018

8 Bibang Hervé 37 ans Chef service des Ebolowa si le 05 M


affaires et cadre janvier 2019
technique

9 Bihina Philomène 45 ans Sous directrice de Yaoundé le 02


l’enseignement janvier 2019
maternel et point
focal de la
scolarisation des
filles au MINEDUB
(1961) professeur
d’Ecole Normale
d’instituteur hors
échelle au
MINEDUB
79

10 Ebale Ndoh 68ans Cultivateur Ebolowa, le 20 M


février 2018

11 Edounglan E 68 ans Agricultrice BibaYévol, 30 F


mai 2018

12 Efoua Thérèse 57ans Commerçante Biba Yévol, le F


30 mai 2018

13 Essam Julienne 16 ans Sans emploi Biwong-Bulu le F


05 janvier 2019

14 Essomba, 68 ans Commerçante 30 octobre 2018


Ebolowa II

15 Foam Cyriaque 48 ans Sous-préfet de la Biwong-Bulu le F


commune de 05 janvier 2019
Biwong-Bulu

16 Mbarga Raymond Environ Directeur de l’école Biwong-Bulu 18 M


40 ans publique de Biwong- décembre 2018
Bulu

14 Mbo’o Etoua 63 ans Institutrice retraitée Yaoundé le 8 F


Emma mai 2018

17 Messanga Environ Inspecteur de Biwong-Bulu 24 M


50 ans l’enseignement de octobre 2018
l’Arrondissement de
Biwong-Bulu

18 Meye E. 50ans Directeur de l’école Biwong-Bulu le M


publique de Biwong- 09 décembre
Bulu 2018.

19 Mimbe Hélène 16 ans Elève Biwong-Bulu le F


05 janvier 2019

20 Ndongo Gérard 60 ans Officier de police Biwong-Bulu le M


09 décembre
2018

21 Nnanga Ebe Marie Environ Maire de la Mairie de F


commune de Biwong-Bulu le
80

Louise 50 ans Biwong-Bulu 05janvier 2019

22 Nyemb Jacob 38 ans Enseignant d’histoire Lyçée de M


Biwong-Bulu le
15 décembre
2018

23 Ondoa Sabine 50 ans Institutrice de l’école 09 décembre F


primaire et 2018.
maternelle, biwong-
bulu

24 Owoulou Aba’a 50ans Agriculteur Biwong-Bulu, M


14 mai 2018

25 Sa Majesté N. D. 48ans Chef traditionnel de Biwong-Bulu, M


Minlo 3e degré d’ Ovenfon, 30 octobre
arrondissement 2018.
Biwong-Bané

26 Yassainte Eyenga 20 ans Elève Biwong-Bulu le M


15 décembre
2018

27 Zang Bekale Aimé 19 ans Elève Biwong-Bulu 15 M


décembre 2018

II- SOURCES SECONDAIRES

Ouvrages généraux et spécialisés

1- Ouvrages généraux

 Ngoh Julius, Cameroun 1884-1985 : cent ans d’histoire, CEPER,


Yaoundé, 1990.

 G. Mialaret, les sciences de l’éducation, presses universitaires de France,


Paris, 1976.
81

 Nicolas J. P., « protohistorique et l’histoire du peuplement et


Cameroun », in encyclopédie de l’Afrique française, Ed. L’union
française, Paris, 1951.

 Olivry. J., fleuves et rivières du Cameroun, collection monographie


hydrologique, n°9, ORSTOM, Paris, 1986.

 Mbala Owono Rigobert, Scolarisation et disparités socio-économiques


dans la province de l’Est Cameroun, éditions CEPER-YAOUNDE, 1990.

 Tolra Laburthe Philippe, Les Seigneurs de la forêt : essai sur le passé


historique, l’organisation sociale et les normes éthiques des anciens Beti
du Cameroun, Paris, Harmattan, 2009, nouvelle édition.

4- Ouvrage spécialisé

 Jallade Lucila et al, Agir pour l’éducation des filles en Afrique


subsaharienne francophone, Harmattan, Décembre 2005.

 Tchombe Mungah Thérèse, L’accès des filles à l’éducation de base et à


l’enseignement primaire au Cameroun, UNESCO 1993.

 Mannani P., Adolescents, parents et troubles scolaires, Paris, Éditions


ESF, 2e édition, 1989.

 Griffiths V., Les problèmes de l’enseignement en milieu rural,


Nimègue(Pays-Bas), UNESCO, 1969.

 Tsafack Gilbert, l’enseignement secondaire au Cameroun, tendances


organisationnelles et résultats d’apprentissage des élèves, Presses
Universitaires de Yaoundé, Décembre 2000.

 Tchegho Jean Marie, le déracinement social en Afrique: une


conséquence de l’éducation moderne, Ed, Demos, Yde, 2000.
82

 Fouda. Etoundi E., la tradition béti et la pratique de ses rites, Yaoundé,


SOPECAM, 2012.

 Pauli. L, et Brimer. M.A, la déperdition scolaire ; un problème mondial,


Paris Genève, UNESCO, 1971.

- Thèses et mémoires

 Maguip à Nyam Hortense, ’’ Evolution du système scolaire au Cameroun


et son impact sur la scolarisation des filles de 1960 à 2000’’ mémoire de
maitrise en Histoire, Université de Yaoundé I , 2004.

 Mentsou Mpal, Dorimène ‘‘la question de la scolarisation de la jeune


fille dans l’arrière-pays : cas du Haut-Nyong1960-2008 (l’approche
historique)’’, mémoire de DIPES II, ENS-Yaoundé, 2010.

 Assen Estelle Rolande, ‘‘La question de la scolarisation de la jeune fille à


l’Est Cameroun de 1960à 2010 : cas du Lom et Djerem ». Étude
historique, mémoire de DIPES II en Histoire, ENS Yaoundé 2012-2013,
p.4.

 Messi. Emile, ‘‘gratuité de l’enseignement primaire et qualité des


apprentissages au Cameroun : perception des enseignants et des parents’’,
DEA en sciences de l’éducation, université de Yaoundé I, 2010.

 Sawodogo. Z.M, ‘‘ Analyse des déterminants socio-économiques de la


déperdition scolaire des filles issues des zones périphériques de la ville de
Ouagadougou’’, Mémoire de master enconseiller d’éducation, Université
de Koudougou, 2013.
83

Articles et revues

- Lange Marie-France, ‘‘ le droit à l’éducation des filles en Afrique : les


limites des indicateurs’’ in les indicateurs du droit à l’éducation, colloque
de recherche, Université de Fribourg, les 15-16 juin 2000.

- Mahamat. A, ‘‘Facteurs personnels, familiaux et scolaires et échec


scolaire chez les élèves des établissements publics d’enseignements
moyen du Tchad’’, cahiers africains de recherche en éducation.

- Dictionnaires et ouvrages méthodologiques

Grand dictionnaire Encyclopédique Larousse, Tome 6, Paris, 1984.

Grand dictionnaire Encyclopédique Larousse, Tome 9, Paris, 1985.

 Sources électroniques

 http : dcalin.fr/cerpe /cerpe01 consulté le 14 avril 2018 à 16h38

 localisation des groupes béti-bulu Fang au Cameroun,


file///e:/localisation.html. consulté le 14 avril 2018 à 10h
84

LISTE DES ANNEXES

Annexe 1 : Attestation de recherche

Annexe 2 : Décret n°2007/117 du 24 avril 2007 : portant sur la création de


l’arrondissement de Biwong-Bulu

Annexe 3 : décret n°2012/268 du 11 juin 2012 : portant sur l’organisation du


Ministère de l’Education de Base

Annexe 4 : Questionnaire

- adressé aux enseignants


- adressé aux élèves

Annexe 5 : carte scolaire de la commune de Biwong-Bulu

Annexe 6 : carte des établissements des enseignements secondaires de la


commune de Biwong-Bulu

Annexe 7 : Photo du Lycée de Biwong-Bulu.


85

Annexe 1 : Attestation de recherche


86

Annexe 2 : Décret n°2007/117 du 24 avril 2007 : portant sur la création de


l’arrondissement de Biwong-Bulu
87

2
88

3
89

4
90
91

Annexe 3 : décret n°2012/268 du 11 juin 2012 : portant sur l’organisation du


Ministère de l’Education de Base
92
93
94
95
96

Annexe 4 : Questionnaire
97
98
99
100
101
102
103
104
105
106
107
108
109
110
111
112

Annexe 5 : carte scolaire de la commune de Biwong-Bulu

Source : plan communal de développement, p.41


113

Annexe 6 : carte des établissements des enseignements secondaires de la


commune de Biwong-Bulu

Source : plan communal de développement, p.42


114
115
116
117
118

Annexe 7 : Photo du Lycée de Biwong-Bulu.

Source : Photo prise par Audrey Eoua’a en Biwong-Bulu le 28 mai 2019


119

TABLE DES MATIERES

SOMMAIRE ..................................................................................................... i
DEDICACE ...................................................................................................... ii
REMERCIEMENTS ...................................................................................... iii
LISTE DES SIGLES, ABREVIATIONS ET ACRONYMES ...................... iv
LISTE DES TABLEAUX .............................................................................. vii
GLOSSAIRE ................................................................................................. viii
RESUME ......................................................................................................... ix
ABSTRACT ..................................................................................................... x
INTRODUCTION GENERALE..................................................................... 1
CHAPITRE I : PRESENTATION PHYSIQUE ET HUMAINE DE
BIWONG-BULU............................................................................................ 10
A-PRESENTATION DU MILIEU GEOGRAPHIQUE DE BIWONG-BULU
………………………………………………………………………………………………………….12
1-Les reliefs et les sols ............................................................................... 12
2-Le climat et l’hydrographie..................................................................... 13
3-La végétation et la faune ......................................................................... 16
B-PRESENTATION DU MILIEU HUMAIN DE BIWONG-BULU ........... 16
1-Le peuplement : composition ethnique ................................................... 16
2-La religion et l’organisation sociale ........................................................ 18
3-Le domaine socio-économique ............................................................... 19
CHAPITRE 2 : LES GRANDES PHASES DE LA SCOLARISATION DE
LA JEUNE FILLE DE BIWONG-BULU .................................................... 26
A-LA PERIODE PRECOLONIALE : PHASE DE L’EDUCATION
TRADITIONNELLE DE LA JEUNE FILLE ............................................... 27
1-L’éducation traditionnelle de la jeune fille ................................................. 28
2-L’aspect social ........................................................................................ 29
B- LA PERIODE COLONIALE : DEBUT DE LA SCOLARISATION DE
LA JEUNE FILLE DE BIWONG-BULU ..................................................... 30
1-La période allemande ............................................................................. 30
2-La période française ............................................................................... 30
120

C-PERIODE POST-COLONIALE (1960-2014) : PHASE PROGRESSIVE


DE SA SCOLARISATION .......................................................................... 32
1-Scolarisation de la jeune fille de 1960-1974 : Biwong-Bulu. .................. 33
2-La scolarisation de la jeune fille de Biwong-Bulu de 1990-2004 ............ 34
3-L’évolution scolaire de la jeune fille de Biwong-Bulu : 2010-2014 ........ 40
CHAPITRE 3 : LES PROBLEMES QUI ENTRAVENT LA
SCOLARISATION DE LA JEUNE FILLE DE BIWONG-BULU ............ 46
A-UNE SCOLARISATION EPHEMERE DE 1970-2017 ............................ 47
1-Le poids des us et coutumes et la responsabilité des parents ................... 47
2-Les grossesses précoces et les mariages prématurés des jeunes filles de
Biwong-Bulu ............................................................................................. 48
3-Une économie traditionnelle ................................................................... 50
4-Le manque d’infrastructures et du personnel qualifié.............................. 52
B-LES OBSTACLES SOCIO-ECONOMIQUES ...................................... 54
1-Les facteurs sociaux ............................................................................... 55
2-Les difficultés économiques ................................................................... 61
C-LES PROBLEMES LIES A L’EDUCATION ....................................... 62
1-Le délabrement des infrastructures scolaires ........................................... 63
2-Le redoublement ..................................................................................... 63
CHAPITRE IV : LES PERSPECTIVES PRISES POUR
L’AMELIORATION DE LA SCOLARISATION DE LA JEUNE FILLE
DE BIWONG-BULU ..................................................................................... 66
A-LES INITIATIVES PRISES PAR L’ETAT ........................................... 67
B-L’apport des particuliers dans l’amélioration de la scolarisation de la
jeune fille ................................................................................................... 69
1-Le rôle de la commune ........................................................................... 69
2-Le rôle de l’élite locale ........................................................................... 70
C-Quelques suggestions pour une scolarisation durable de la jeune fille de
Biwong-Bulu ............................................................................................. 71
CONCLUSION GENERALE ....................................................................... 74
SOURCES ET REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES .......................... 77
LISTE DES ANNEXES ................................................................................. 84
TABLE DES MATIERES ........................................................................... 119
121

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