Preparation Soutenance Ok Ok
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INTRODUCTION
Première partie : la problématique (le problème - les questions - les hypothèses - les
objectifs).
LE PROBLEME
La communication suit le pouvoir politique comme son ombre, selon Arnaud Mercier. À tous
ses niveaux, la politique a besoin de communication pour se réaliser pleinement. Ainsi,
depuis Théophraste Renaudot et La Gazette en 1631, les liens entre la presse écrite et la
politique sont restés intrinsèques. Au Togo, ces liens datent de l'époque coloniale, mais ils
vont connaître une évolution, voire une révolution avec l'avènement de l'internet et les
innovations technologiques. Conséquence, la communication politique, qui est selon Steve
Chafee (1975) "la part prise par la communication dans le processus politique", va subir au
Togo la loi des mutations sociales et technologiques, et l'on assiste à un bouleversement des
codes de communication avec une reconfiguration de l’environnement médiatique, des
pratiques journalistiques, et donc des modes de diffusion et de consommation de
l'information. Devant la floraison de supports de communication en ligne et le goût avéré des
acteurs politiques pour les stratégies de communication digitales, la curiosité scientifique
s'interroge sur l'importance de la presse écrite aujourd'hui dans la dynamique de la
communication politique, la presse écrite, ce média sur lequel plane la menace de
disparition.
LES QUESTIONS
Pour appréhender cette importance, notre étude pose une question principale : de nos jours,
à l’ère du numérique, quelle place occupe la presse écrite en matière de communication
politique au Togo ?
- Le public a-t-il prioritairement recours à la presse écrite pour s’informer ou réagir sur
l’actualité politique ?
LES HYPOTHESES
Les différentes questions fondent une hypothèse principale qui est la suivante : "la presse
écrite occupe toujours une place de choix en matière de communication politique, elle reste
le média privilégié de cette forme de communication au Togo".
- Les grands sujets de l’actualité politique sont proposés par la presse écrite qui
conditionne de ce fait cette actualité.
- Pour s’informer sur l’actualité politique, les lecteurs préfèrent se référer à la presse
écrite.
LES OBJECTIFS
- Déterminer les motivations des acteurs politiques à avoir recours ou non à la presse écrite
comme outil d’influence politique ;
Avec en toile de fond nos objectifs de recherche, notre approche méthodologique était
basée sur un raisonnement hypothético-déductif. Entre autres techniques de collecte
des informations utilisées : l'observation, la recherche documentaire, l'entretien
individuel et l'enquête par questionnaire. Au niveau des cibles enquêtées, nous avons
utilisé l’échantillonnage raisonné, pour déterminer les populations cibles de nos
travaux, à savoir : les acteurs politiques (premiers responsables de partis politiques),
les journalistes (directeurs de publication et personnes ressources) et les
consommateurs du produit médiatique.
Recherche documentaire
Nous avons consulté une série d'ouvrages, portant sur la documentation scientifique relative
notamment à la communication, la communication politique et leurs théories, l'internet et ses
outils. L'internet, il faut bien le souligner, est resté pour nous, en amont et au cours de notre
travail, une importante source de documentation.
Observation
Ici, nous avons opté pour une observation non participante. Nous avons ciblé deux endroits
de la capitale où sont exposés pour vente les journaux, Notre observation consistait à
identifier les sujets des journaux exposés qui magnétisent le plus les attentions et alimentent
les débats.
Pour confronter les termes des hypothèses émises, nous avons retenu deux approches
scientifiques : l'approche quantitative et l'approche qualitative. Un questionnaire a été
formulé à l'adresse des consommateurs de la presse pour l'étude quantitative et deux guides
d'entretien élaborés pour conduire des entretiens semi-directifs avec les acteurs politiques et
les patrons de sociétés de presse écrite dans le cadre de l'étude qualitative.
Les données quantitatives ont fait l'objet d'un traitement statistique grâce au logiciel
Kobotoolbox; quant aux données qualitatives, elles ont fait l'objet d'une analyse de contenus.
Le cadre théorique de référence de notre étude est constitué de deux théories scientifiques,
à savoir l'agenda setting et la théorie du choix rationnel, soit une théorie des Sciences de
l'information et de la communication et une autre des sciences économiques.
- L'agenda setting
L'agenda setting est un concept proposé par Maxwell McComb et Donald Shaw en 1972
pour tenter de décrire comment se forme l'opinion du public à partir de celle des leaders. Les
médias n'accordent pas une importance égale à tous les sujets, ils ont le pouvoir d'orienter
l'attention du public sur certains sujets que sur d'autres. Ils peuvent de ce fait contribuer à
influencer le public en mettant en évidence tel événement plutôt que tel autre, tel enjeu
social plutôt que tel autre. Ainsi, les préoccupations des citoyens sont structurées par les
médias. La presse ne réussit peut-être pas, la plupart du temps, à dire aux gens ce qu'il faut
penser, mais elle est extrêmement efficace pour dire à ses consommateurs à quoi ils doivent
penser.
Le choix de cette théorie pour notre étude vise à attester cette réalité qui fait des médias,
particulièrement la presse écrite, des outils d'influence de l'opinion et de conditionnement de
l'actualité politique. Les acteurs politiques, quels qu'ils soient, ne peuvent se passer des
médias s'ils veulent assurer un écho à leurs discours et actions dans l'opinion.
Dans toute situation, tout acteur se montre rationnel, parce qu'il fait le calcul des gains et des
coûts pour faire des choix qui lui permettent d'atteindre ses objectifs. La rationalité est donc
ce qui permet à un individu de faire des choix cohérents afin de satisfaire ses intérêts.
Cette théorie dans le cadre de notre travail explique très bien les motivations de l'acteur
politique à accorder la priorité à tel canal de communication au détriment de l'autre, en
rapport avec ses moyens financiers et ses objectifs à atteindre.
Les journalistes, principalement ceux de la presse écrite, tirent également profit de cette
théorie, dans ce sens qu'ils sont obligés de publier des informations susceptibles d'attirer
davantage les lecteurs, et bien souvent, il s'agit des informations qui ont un lien avec
l'actualité politique.
Les principaux résultats issus de la collecte des données nous ont permis de confirmer
toutes les hypothèses émises.
D'autres acteurs, validant également cette perception, bémolisent. C'est le cas de Aimé
Gogué, du parti ADDI, qui interdit l'usage exclusif de la presse écrite pour les
communications politiques. "...Il serait illusoire de penser que la presse écrite à elle seule
peut aider un acteur politique à atteindre ses objectifs. Elle y contribue énormément mais ne
suffit pas à elle seule", analyse-t-il. Et Jean Kissi du CAR de recommander aux journalistes
de la presse écrite la combinaison des deux canaux, l'écrit et le numérique, en vue de créer
un réel intérêt pour l'acteur politique.
En dépit de quelques réserves, l'analyse des propos recueillis prouve que la presse papier
continue de conditionner l'actualité politique. Les politiques définissent aujourd'hui bien
souvent les sujets des rédactions. Sur la place occupée par l'actualité politique dans la
presse écrite, 100% des enquêtés accordent la primauté aux sujets ayant un lien avec la
politique.
Mais trois ou quatre enquêtés relativisent. Un de ceux-ci estiment que " si ailleurs la presse
écrite conserve un certain pouvoir d'action sur l'actualité politique, au Togo les médias en
ligne qui se multiplient semblent faire la course en tête". Situation qu'il justifie par "la facile
accessibilité des contenus en ligne par rapport au papier, la lourdeur des styles utilisés par la
presse écrite et l'aisance de lecture des nouveaux formats numériques".
Ambroise Kpondzo partage presque la même position, en déclarant clairement que " la
presse papier ne conditionne plus tellement l'actualité politique". Toutefois, il atténue : " Mais
la presse papier garde toujours son autorité au vu des titres qui sont à la une et suscite la
peur et la crainte de la part des décideurs".
La presse écrite se révèle le média en qui la plupart des enquêtés ont confiance. Près de
60% de la population enquêtée considèrent ce média comme le meilleur en matière de
traitement de l'information politique ; 90,6% considèrent la presse écrite comme média de
confiance.
CINQUIEME PARTIE :
Notre projet professionnel porte sur l'extension en ligne d'un journal écrit : La Symphonie. La
presse écrite version papier, sous la menace de l'ouragan numérique se trouve dans
l'obligation de se réinventer pour assurer sa survie dans un écosystème de production de
l'information dominé par le numérique. Tirant partie des données de la présente étude, nous
envisageons tailler un logis sur la toile à La Symphonie, d'abord à travers un blog, puis
ensuite un site web d'information.
L'objectif général visé par ce projet reste la création d'un support numérique du journal La
Symphonie. Entre autres objectifs spécifiques, la dualisation du canal d'information avec
l'extension du lectorat de Symphonie; la création d'une banque numérique des parutions de
Symphonie depuis sa création et la création d'un espace qui favorise les interactions avec la
rédaction.
Certaines activités ont déjà été réalisées (entre le 1er et le 05 mars 2023), à savoir,
l'obtention d'un hébergement web et d'un nom de domaine (symphonieactu.wordpress.com) ;
la configuration du blog via le back office ; la création de contenus pour alimenter le blog ; la
mise en ligne du blog. L'activité phare restante est la mutation du blog en site web :
symphonie.tg avant la fin de l'année 2023.
Le coût global du projet est de onze millions trois cent soixante-quinze (11 375 000) F CFA.
CONCLUSION
Dans l'ensemble, toutes nos hypothèses de recherche ont été confirmées. Les résultats
recueillis attestent qu'en matière de communication politique, la presse écrite version papier,
malgré les assauts du numérique, reste un média important, très résilient, même s'il est
recommandé aux tenants de ce média une rapide adaptation à la nouvelle donne
qu'imposent l'internet et ses supports.
Notre étude, compte tenu de ses limites, peut être reconduite en élargissant le champ
d'étude à toute l'étendue du territoire national. Entre autres limites identifiées, la faible
proportion de l'échantillon retenu pour les enquêtes, l'indisponibilité prolongée de certains
acteurs, ce qui nous a obligé à recueillir les données par voie numérique.