Fixité
Fixité
Fixité
Après son indépendance, le Maroc avait un faible degré d’ouverture économique et financière. De
par ses liens historiques et économiques, la France comptait environ pour 47% de son commerce
extérieur. L’absence d’une politique active de change s’était traduite par un rattachement du dirham
marocain, lors de sa création en octobre 1957, au franc français.
Mais après l’effondrement du système de change fixe de Bretton Woods au début des années 70 et
les perturbations du Franc Français, le Maroc a décidé en mai 1973 de mettre fin à cet accrochement
et dorénavant, déterminer la valeur du dirham à partir d’un panier de devises des principaux
partenaires du pays. De manière que les pondérations respectives soient ainsi : FRF=38% ; USD=15% ;
PTAS=15% ; ITL=8% ; GBP=8% ; DEM=7% ; FS=4% ; FB=3% et FH=2%.
À partir de cette date, la banque centrale procède quotidiennement à la cotation des monnaies
étrangères. Cette action, a permis de stabiliser relativement le dirham.
Or, cette relative stabilité a été empêchée essentiellement par deux facteurs. D’une part, la
surévaluation du taux de change a affecté négativement la compétitivité de l’économie marocaine.
Comme indiqué au niveau de la figure 1 ci-dessous, le niveau des exportations de biens et de services
en 1975 a ainsi chuté d’environ -22% par rapport à l’année 1973. D’autre part, le déficit budgétaire
s’est alourdi en 1975-1977 du à l’augmentation des importations, à la baisse des recettes
d’exportation du phosphate et à une hausse de l’inflation (de 7,5% en 1975 à 12,5% en 1977).
Par ailleurs, la phase 1975-1977 est considérée comme une phase d’apparition et d’accélération du
déficit des paiements courants. Comme le montre la figure 2 ci-après, le niveau de la valeur de la
balance des paiements est passé de d’environ - 5,61% du PIB à -16,51% de ce dernier.
En 1980, la BAM a modifié les pondérations des monnaies qui constituent le panier de référence afin
d’optimiser le poids des partenaires économiques du Royaume et des monnaies de facturation. De
telle sorte que FRF=25% ; USD=32% ; PTAS=15% ; ITL=5% ; GBP=8% ; DEM=7% ; FS=2% ; FB=4% et
FH=2%. Cependant, l’objectif du système de cotation n’a pas été compatible avec l’objectif souhaité
de promouvoir les exportations. D’où l’impératif de l’adoption d’une nouvelle politique de change au
Suivant les recommandations du FMI et de la BM, le Maroc a adopté en 1983 le Plan d’ajustement
structurel (PAS) ouvrant la voie à un processus de réformes modernisant et libéralisant l’économie
marocaine. Ce PAS se voulait un programme d’ajustement macro-économique, ayant pour finalité de
rechercher les équilibres macroéconomiques : balance des paiements, déficit budgétaire, inflation et
dette extérieure. L’objectif étant de permettre à l’économie marocaine de pouvoir faire face aux
déséquilibres et aux chocs externes. Ces réformes devaient aboutir au début de la convertibilité
partielle du dirham.
Les importations du pétrole exprimées en dollar donnent un léger avantage au profit du Maroc, vu
que la valeur de l’euro s’est amplement appréciée face au dollar et vu aussi que les recettes des
exportations marocaines, les transferts des MRE, les recettes touristiques sont très majoritairement
en provenance de la zone euro.
En 2001, les autorités marocaines ont dû modifier la pondération du panier des monnaies en la
limitant à l’euro (80%) et au dollar (20%), avec un poids plus important pour la monnaie européenne.
Cette modification s’est traduite par une dévaluation d’environ 5% de la monnaie nationale. La
politique de change du Maroc a, de plus en plus, été intégrée dans une politique globale de stabilité
macro-économique. Le taux de change réel du dirham a connu une tendance à la dépréciation, certes
lente, mais régulière depuis le début des années 2000 (graphique 2)
En 2015, les pondérations du panier ont été modifiées, à nouveau, mais en faveur du dollar
américain. Celui-ci a vu son pourcentage passer de 20 à 40%, tandis que le poids de l’euro a baissé de
80 à 60%.
D- Passage au flottement
Le Maroc a annoncé en Janvier 2018, son passage à un régime de change de flottement, avec
l’élargissement de la bonde de flottement à +/2,5%. Cette flexibilisation du régime de change a pour
objectif de renforcer la résilience de l'économie nationale aux chocs exogènes, de soutenir sa
compétitivité et d'améliorer son niveau de croissance.