Introduction Générale Au Droit - Document de Travail

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INTRODUCTION GÉNÉRALE AU DROIT

Document de travail pour le cours magistral

Karl LAFAURIE
Professeur des universités
Agrégé de droit privé et sciences criminelles

Année universitaire 2024 – 2025


- INTRODUCTION -
I. Le droit, un phénomène social

II. Le droit, une science

A. La science du droit

1. Les connaissances du juriste

2. La méthode du juriste

B. Les sciences auxiliaires du droit

- PREMIÈRE PARTIE -
L’identification du droit

TITRE I.
La définition du droit

Chapitre 1.
La singularité de la règle de droit
Section I – Les caractères de la règle de droit

§1 – Les critères de la juridicité

I. Les critères relatifs à la formulation de la règle

A. Le caractère prescriptif

Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, art. 6 : « La loi est l'expression de


la volonté générale... »

C. constit., 21 avr. 2005, n° 2005-512 DC : « Considérant qu'aux termes de l'article 6


de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 : « La loi est l'expression de la
volonté générale... » ; qu'il résulte de cet article comme de l'ensemble des autres normes de
valeur constitutionnelle relatives à l'objet de la loi que, sous réserve de dispositions
particulières prévues par la Constitution, la loi a pour vocation d'énoncer des règles et doit
par suite être revêtue d'une portée normative (…) Considérant qu'aux termes du II de l'article
7 de la loi déférée : “L'objectif de l'école est la réussite de tous les élèves. – (…)” Considérant
que ces dispositions sont manifestement dépourvues de toute portée normative ; que, dès lors,
le II de l'article 7 de la loi déférée est contraire à la Constitution ».

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B. Le caractère général et abstrait

Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, art. 6 : « loi (…) doit être la même
pour tous, soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse ».

C. civ., art. 9 : « Chacun a droit au respect de sa vie privée ».

C. Le caractère permanent

C. constit., 28 juill. 1993, loi relative aux établissements publics à caractère


scientifique, culturel et professionnel : « Considérant qu'il est même loisible au législateur
de prévoir la possibilité d'expériences (…) de nature à lui permettre d'adopter par la suite, au
vu des résultats de celles-ci, des règles nouvelles appropriées (…) ; que toutefois il lui incombe
alors de définir précisément la nature et la portée de ces expérimentations, les cas dans lesquels
celles-ci peuvent être entreprises, les conditions et les procédures selon lesquelles elles doivent
faire l'objet d'une évaluation conduisant à leur maintien, à leur modification, à leur
généralisation ou à leur abandon ».

II. Le caractère coercitif de la règle de droit

A. La nécessité de la contrainte

B. Les degrés de la contrainte

1. La distinction des règles impératives et supplétives

C. civ., art. 721 : « Les successions sont dévolues selon la loi lorsque le défunt n'a pas
disposé de ses biens par des libéralités.
Elles peuvent être dévolues par les libéralités du défunt dans la mesure compatible avec
la réserve héréditaire. »

2. L’émergence d’un droit « souple »

§2 – Les fondements de la juridicité

I. Les doctrines du droit naturel

A. Le droit naturel classique

B. Le droit naturel moderne

Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, art. 2 : « Le but de toute association


politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'Homme. Ces droits sont
la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l'oppression ».

II. Les doctrines positivistes

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Section II – Le rôle de la règle de droit

§1 – Les fonctions de la règle de droit

I. La garantie de la paix sociale

II. La structuration du groupe social

§2 – La distinction des règles de droit et des autres normes

I. Règle de droit et bienséance

II. Règle de droit et règles morales et religieuses

Chapitre 2.
La diversité du droit
Section I – La diversité des systèmes juridiques

§1 – La diversité dans l’espace

I. La distinction des systèmes étrangers

II. Le rapprochement des systèmes

§2 – La diversité dans le temps

Section II – La diversité des branches du droit

§1 – Droit privé et droit public

I. La distinction du droit privé et du droit public

II. Les branches du droit privé

§2 – Droit interne et droit international

§3 – Droits substantiels et droits sanctionnateurs

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TITRE II.
Les composantes du droit

Chapitre 1.
Le droit objectif
Section I – Les sources textuelles du droit objectif

§1 – Les catégories de textes

I. Les textes internes

A. La constitution

Constitution, art 66 al. 1 : « Nul ne peut être arbitrairement détenu ».

Constitution, art. 66-1 : « Nul ne peut être condamné à la peine de mort ».

Constitution, préambule : « Le peuple français proclame solennellement son


attachement aux Droits de l'homme et aux principes de la souveraineté nationale tels qu'ils ont
été définis par la Déclaration de 1789, confirmée et complétée par le préambule de la
Constitution de 1946, ainsi qu'aux droits et devoirs définis dans la Charte de l'environnement
de 2004 ».

C. constit., 16 juill. 1971, Liberté d’association.

Constitution IVe République, préambule, al. 10 : « La Nation assure à l'individu et


à la famille les conditions nécessaires à leur développement ».

B. La loi

C. Les règlements

II. Les textes internationaux

A. Les sources internationales stricto sensu

B. Les sources européennes

1. Les textes de l’Union européenne

a. Le droit primaire

b. Le droit dérivé

CJCE, 5 févr. 1963, Van Gend en Loos : « La communauté constitue un nouvel ordre
juridique de droit international , au profit duquel les États ont limité, bien que dans des
domaines restreints, leurs droits souverains , et dont les sujets sont non seulement les États
membres mais également leurs ressortissants ; que, partant, le droit communautaire,

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indépendant de la législation des États membres , de même qu’il créé des charges dans le chef
des particuliers, est aussi destiné à engendrer des droits qui entrent dans leur patrimoine
juridique ».

2. Les textes du Conseil de l’Europe

§2 – Les conflits entre les textes

I. Les conflits entre textes hiérarchisés

A. Les conflits entre la loi et les autres normes

1. Les conflits entre la loi et les normes supérieures

a. Les conflits entre la loi et la Constitution

b. Les conflits entre la loi et les textes internationaux

Constitution, art. 55 : « les traités ou accords régulièrement ratifiés ou approuvés


ont, dès leur publication, une autorité supérieure à celle des lois, sous réserve, pour chaque
accord ou traité, de son application par l’autre partie ».

C. constit., 15 janv. 1975, loi relative à l’interruption volontaire de grossesse :


« Considérant que, dans ces conditions, il n'appartient pas au Conseil constitutionnel, lorsqu'il
est saisi en application de l'article 61 de la Constitution, d'examiner la conformité d'une loi aux
stipulations d'un traité ou d'un accord international »

C. cass., Mixte, 24 mai 1975, Société des cafés Jacques Vabre : « mais attendu que le
Traité du 25 mars 1957, qui, en vertu de l'article susvisé de la constitution, a une autorité
supérieure à celle des lois, institue un ordre juridique propre intégré à celui des États membres;
qu'en raison de cette spécificité, l'ordre juridique qu'il a créé est directement applicable aux
ressortissants de ces États et s'impose à leurs juridictions ; que, des lors, c'est à bon droit, et
sans excéder ses pouvoirs, que la cour d'appel a décidé que l'article 95 du Traité devait être
appliqué en l'espèce, à l'exclusion de l'article 265 du code des douanes, bien que ce dernier
texte fût postérieur ».

CE, 20 oct.1989, Nicolo.

2. Les conflits entre la loi et les règlements, normes inférieures

T. conflits, 1923, Septfonds.

T. conflits, 1947, Barinstein.

B. Les conflits entre la Constitution et les textes internationaux

Constitution, art. 54 : « Si le Conseil Constitutionnel, saisi par le Président de la


République, par le Premier Ministre, par le Président de l'une ou l'autre assemblée ou par
soixante députés ou soixante sénateurs, a déclaré qu'un engagement international comporte
une clause contraire à la Constitution, l'autorisation de ratifier ou d'approuver l'engagement
international en cause ne peut intervenir qu'après révision de la Constitution ».

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CE, 30 oct. 1998, Sarran et Levacher : « la suprématie ainsi conférée [par l'article 55
de la Constitution] aux engagements internationaux ne s'applique pas, dans l'ordre interne,
aux dispositions de nature constitutionnelle ».

Cass. ass. plén., 2 juin 2000, n° 99-60.274, Fraisse : « la suprématie conférée aux
engagements internationaux ne s’appliqu[e] pas dans l’ordre interne aux dispositions de valeur
constitutionnelle ».

Constitution, art. 88-1 : « La République participe à l'Union européenne constituée


d'États qui ont choisi librement d'exercer en commun certaines de leurs compétences en vertu
du traité sur l'Union européenne et du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne, tels
qu'ils résultent du traité signé à Lisbonne le 13 décembre 2007 ».

CJCE, 15 juill. 1964, Costa c/ ENEL : « le droit né du traité ne pourrait, en, raison de
sa nature spécifique originale, se voir judiciairement opposer un texte interne quel qu’il soit,
sans perdre son caractère communautaire et sans que soit mise en cause la base juridique de
la Communauté elle-même ».

CE, 3 déc. 2001, SNIP : « les requérants ne peuvent utilement se prévaloir d'une
incompatibilité de la loi servant de support au décret attaqué (…) avec des principes généraux
de l'ordre juridique communautaire déduits du traité instituant la Communauté européenne et
ayant la même valeur juridique que ce dernier, qu'il s'agisse (…) du principe de primauté,
lequel au demeurant ne saurait conduire, dans l'ordre interne, à remettre en cause la
suprématie de la Constitution ».

II. Les conflits entre textes de même valeur

A. Les conflits de loi dans l’espace

B. Les conflits de loi dans le temps

1. La période de validité de la loi

a. L’entrée en vigueur de la loi

C. civ., art. 1er, al. 1er : « Les lois et, lorsqu'ils sont publiés au Journal officiel de la
République française, les actes administratifs entrent en vigueur à la date qu'ils fixent ou, à
défaut, le lendemain de leur publication. Toutefois, l'entrée en vigueur de celles de leurs
dispositions dont l'exécution nécessite des mesures d'application est reportée à la date d'entrée
en vigueur de ces mesures ».

b. La perte de validité de la loi

L. 17 nov. 1800 : « Toute femme désirant s'habiller en homme doit se présenter à la


Préfecture de police pour en obtenir l'autorisation »

Rép. min. 31 janv. 2013 : « Cette ordonnance est incompatible avec les principes
d'égalité entre les femmes et les hommes qui sont inscrits dans la Constitution et les
engagements européens de la France, notamment le Préambule de la Constitution de 1946,
l'article 1er de la Constitution et la Convention européenne des droits de l'homme. De cette

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incompatibilité découle l'abrogation implicite de l'ordonnance du 7 novembre qui est donc
dépourvue de tout effet juridique et ne constitue qu'une pièce d'archives conservée comme telle
par la Préfecture de police de Paris. ».

2. Le droit transitoire

a. La non-rétroactivité des lois pour les situations passées

α. Le principe de non-rétroactivité

DDHC, art. 8 : « La Loi ne doit établir que des peines strictement et évidemment
nécessaires, et nul ne peut être puni qu'en vertu d'une Loi établie et promulguée antérieurement
au délit, et légalement appliquée ».

CEDH, art. 7§1 : « Nul ne peut être condamné pour une action ou une omission qui,
au moment où elle a été commise, ne constituait pas une infraction d’après le droit national ou
international ».

C. pén., art. 112-1, al. 3 : « Toutefois les dispositions nouvelles s’appliquent aux
infractions commises avant leur entrée en vigueur et n’ayant donné lieu à aucune
condamnation passée en force de chose jugée lorsqu’elles sont moins sévères que les
dispositions anciennes ».

C. civ., art. 2 : « la loi ne dispose que pour l’avenir ; elle n’a point d’effet rétroactif ».

β. Les cas de lois rétroactives

Cass. Ass. plén., 17 nov. 2000, Perruche

L. 4 mars 2002

CEDH, 1999, Zielinski et Pradal c. France.

Cass. civ. 1re, 29 avril 2003, n° 00-20.062.

CEDH 14 févr. 2006, Lecarpentier c/ France

b. L’application immédiate de la loi nouvelle aux situations en cours

α. Le principe

β. La survie de la loi ancienne pour les situations contractuelles

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Section II – Les sources non textuelles du droit objectif

§1 – Les sources contraignantes

I. La jurisprudence

A. La reconnaissance de la jurisprudence comme source du droit

1. L’hostilité historique à la reconnaissance de la jurisprudence comme source du droit

C. civ., art. 5 : « Il est défendu aux juges de prononcer par voie de disposition générale
et réglementaire sur les causes qui leur sont soumises ».

C. proc. civ., art. 1355 : « L’autorité de la chose jugée n’a lieu qu’à l’égard de ce qui
a fait l’objet du jugement. Il faut que la chose demandée soit la même ; que la demande soit
fondée sur la même cause ; que la demande soit entre les mêmes parties, et formée par elles et
contre elles en la même qualité ».

2. Les justifications de la reconnaissance de la jurisprudence comme source du droit

a. Le pouvoir créateur de la jurisprudence

C. civ., art. 1880 : « L'emprunteur est tenu de veiller raisonnablement à la garde et à


la conservation de la chose prêtée ».

C. civ., art. 373-2-1 : « Si l'intérêt de l'enfant le commande, le juge peut confier


l'exercice de l'autorité parentale à l'un des deux parents ».

C. proc. civ., art. 12 : « Le juge tranche le litige conformément aux règles de droit ».

C. civ., art. 565 : « Le droit d'accession, quand il a pour objet deux choses mobilières
appartenant à deux maîtres différents, est entièrement subordonné aux principes de l'équité
naturelle ».

C. civ., art. 4 : « Le juge qui refusera de juger, sous prétexte du silence, de l’obscurité
ou de l’insuffisance de la loi, pourra être poursuivi comme coupable de déni de justice ».

Cass. civ. 1re, 10 déc. 1985, n° 84-14.328 : « attendu, cependant, que si les conditions
d'application du contrat d'assurance décès doivent être appréciées au moment de la réalisation
du risque, la détermination des enfants à charge vivant au foyer, doit être faite en se conformant
aux principes généraux du droit, spécialement à celui d'après lequel l'enfant conçu est réputé
né chaque fois qu'il y va de son intérêt, étant observe que la majoration du capital-décès,
lorsqu'il existe des enfants à charge, est destinée à faciliter l'entretien de ces enfants ».

b. Le caractère unificateur de la jurisprudence

α. la construction de la décision juridictionnelle : le syllogisme judiciaire

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β. L’existence d’un contrôle des juges du fond par les juges du droit

COJ, art. L. 431-4 : « Lorsque le renvoi est ordonné par l'assemblée plénière, la
juridiction de renvoi doit se conformer à la décision de cette assemblée sur les points de droit
jugés par celle-ci ».

B. L’application dans le temps de la jurisprudence

Cass. civ. 1re, 9 oct. 2001, n° 00-14.564 : « l’interprétation jurisprudentielle d’une


même norme à un moment donné ne peut être différente selon l'époque des faits considérés et
nul ne peut se prévaloir d'un droit acquis à une jurisprudence figée ».

Cass. Ass. plén. 21 décembre 2006, n°00-14564

II. La coutume

L. 30 ventôse an XII

A. La reconnaissance de la coutume

B. Les fonctions de la coutume

C. civ. art. 671 : « Il n'est permis d'avoir des arbres, arbrisseaux et arbustes près de la
limite de la propriété voisine qu'à la distance prescrite par les règlements particuliers
actuellement existants, ou par des usages constants et reconnus et, à défaut de règlements et
usages, qu'à la distance de deux mètres de la ligne séparative des deux héritages pour les
plantations dont la hauteur dépasse deux mètres, et à la distance d'un demi-mètre pour les
autres plantations ».

C. pén., art. L. 521-1 : « Le fait, publiquement ou non, d'exercer des sévices graves ou
de commettre un acte de cruauté envers un animal domestique, ou apprivoisé, ou tenu en
captivité, est puni de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende. (…)
« Les dispositions du présent article ne sont pas applicables aux courses de taureaux
lorsqu'une tradition locale ininterrompue peut être invoquée. Elles ne sont pas non plus
applicables aux combats de coqs dans les localités où une tradition ininterrompue peut être
établie ».

Cass. com., 9 janv. 2001, n° 97-22.212 : « selon un usage constant entre commerçants,
les prix s'entendent hors taxes, sauf convention contraire ».

§2 – Les sources non contraignantes

I. La doctrine

II. La pratique

A. La doctrine de l’administration

B. La pratique notariale

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Chapitre 2.
Les droits subjectifs
Section I – La notion de droit subjectif

§1 – La reconnaissance des droits subjectifs

§2 – La classification des droits subjectifs

I. Les droits patrimoniaux

A. Le contenant des droits patrimoniaux : le patrimoine

B. Le contenu des droits patrimoniaux

1. Les droits personnels

2. Les droits réels

II. Les droits extrapatrimoniaux

Section II – le régime des droits subjectifs

§1 – Les sources des droits subjectifs

I. Les faits juridiques

C. civ., art. 1100-2, al. 1er : « Les faits juridiques sont des agissements ou des
événements auxquels la loi attache des effets de droit ».

II. Les actes juridiques

C. civ., art. 1100-1, al. 1er : « Les actes juridiques sont des manifestations de volonté
destinées à produire des effets de droit. Ils peuvent être conventionnels ou unilatéraux ».

§2 – L’extinction des droits subjectifs

C. civ., art. 2219 : « La prescription extinctive est un mode d'extinction d'un droit
résultant de l'inaction de son titulaire pendant un certain laps de temps ».

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- SECONDE PARTIE -
La mise en œuvre du droit
TITRE I.
Le raisonnement juridique

Chapitre 1.
L’application de la logique juridique
Section I – La qualification juridique

C. proc. civ., art. 12 : « Le juge tranche le litige conformément aux règles de droit qui
lui sont applicables. Il doit donner ou restituer leur exacte qualification aux faits et actes
litigieux sans s'arrêter à la dénomination que les parties en auraient proposée ».

Section II – L’interprétation juridique

PORTALIS, Discours préliminaire sur le projet de code civil, 1801 : « Un code, quelque
complet qu’il puisse paraître, n’est pas plutôt achevé, que mille questions inattendues viennent
s’offrir au magistrat. Car les lois, une fois rédigées, demeurent telles quelles ont été écrites ;
les hommes, au contraire, ne se reposent jamais ; ils agissent toujours ; et ce mouvement, qui
ne s’arrête pas, et dont les effets sont diversement modifiés par les circonstances, produit à
chaque instant quelque combinaison nouvelle, quelque nouveau fait, quelque résultat nouveau.
Une foule de choses sont donc nécessairement abandonnées à l’empire de l’usage, à la discus-
sion des hommes instruits, à l’arbitrage des juges. L’office de la loi est de fixer, par de grandes
vues, les maximes générales du droit ; d’établir des principes féconds en conséquence, et non
de descendre dans le détail des questions qui peuvent naître sur chaque matière. C’est au
magistrat et au jurisconsulte, pénétrés de l’esprit général des lois, à en diriger l’application ».

§1 – Les méthodes d’interprétation

I. La méthode exégétique

II. La libre recherche scientifique

§2 – Les techniques d’interprétation

I. Les arguments d’interprétation

II. Les maximes d’interprétation

A. Maximes d’interprétation d’un texte

B. Maximes de combinaison de deux textes

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Chapitre 2.
Le respect des finalités du droit
Section I – La règle rejetée au nom de la justice

§1 – Le rejet non organisé

DDHC, art. 2 : « Le but de toute association politique est la conservation des droits
naturels et imprescriptibles de l'Homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la
résistance à l'oppression ».

C. constit. 6 juill. 2018, n° 2018-717/ 718 QPC, M. Cédric H. et autre :« il découle


du principe de fraternité la liberté d’aider autrui, dans un but humanitaire, sans considération
de la régularité de son séjour sur le territoire national ».

Cass. crim. 16 oct. 2018, n° 17-86.812 : « la tolérance administrative à l’égard d’une


pratique locale traditionnelle invoquée, consistant pour les autorités administratives à
permettre la chasse d’oiseaux appartenant à une espèce protégée, pendant plusieurs années, et
dans les assurances données notamment par des responsables politiques ou associatifs ne sont
pas de nature mettre à néant une interdiction édictée par la loi ».

§2 – Le rejet organisé

I. L’apparence

C. civ., art. 1156, al. 1er : « L'acte accompli par un représentant sans pouvoir ou au-
delà de ses pouvoirs est inopposable au représenté, sauf si le tiers contractant a légitimement
cru en la réalité des pouvoirs du représentant, notamment en raison du comportement ou des
déclarations du représenté ».

Cass. civ. 1re, 3 avr. 1963 : « attendu que les tiers de bonne foi qui agissent sous
l’empire de l’erreur commune ne tiennent leur droit ni du propriétaire apparent, ni du
propriétaire véritable ; qu’ils sont investis par l’effet de la loi ».

II. Le contrôle de proportionnalité

Cass. civ. 1re, 4 déc. 2013 n° 12-26.066

Section II – La règle contournée au prix d’une injustice

§1 – L’abus de droit

Cass., 3 août 1915, Clément Bayard : « le dispositif ne présentait pour l'exploitation


du terrain de Coquerel aucune utilité et n'avait été érigée que dans l'unique but de nuire à
Clément-Bayard, sans d'ailleurs, à la hauteur à laquelle il avait été élevé, constituer au sens de
l'article 647 du code civil, la clôture que le propriétaire est autorisé à construire pour la
protection de ses intérêts légitimes ; que, dans cette situation des faits, l'arrêt a pu apprécier
qu'il y avait eu par Coquerel abus de son droit et, d'une part, le condamner à la réparation du
dommage causé à un ballon dirigeable de Clément-Bayard, d'autre part, ordonner l'enlèvement
des tiges de fer surmontant les carcasses en bois ».

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§2 – La fraude à la loi

Cass. civ. 1re, 13 sept. 2013, n° 12-18.315 : « en l'état du droit positif, est justifié le
refus de transcription d'un acte de naissance fait en pays étranger et rédigé dans les formes
usitées dans ce pays lorsque la naissance est l'aboutissement, en fraude à la loi française, d'un
processus d'ensemble comportant une convention de gestation pour le compte d'autrui,
convention qui, fût-elle licite à l'étranger, est nulle d'une nullité d'ordre public aux termes des
articles 16-7 et 16-9 du code civil ».

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TITRE II.
La réalisation des droits

Chapitre 1.
La preuve
Section I – La production des preuves en justice

§1 – La charge de la preuve

I. Les différents systèmes de preuve

A. La procédure accusatoire

B. La procédure inquisitoire

II. Le système retenu en droit français

§2 – L’objet de la preuve

I. La preuve du droit

II. La preuve des faits

§3 – Les modes de preuve

I. La preuve libre

C. civ. art. 1358 : « Hors les cas où la loi en dispose autrement, la preuve peut être
apportée par tout moyen ».

II. La preuve légale

Section II – L’appréciation des preuves par les juges

§1 – Dans le système de la preuve légale

C. civ., art.1368 : « A défaut de dispositions ou de conventions contraires, le juge règle


les conflits de preuve par écrit en déterminant par tout moyen le titre le plus vraisemblable ».

§2 – Dans le système de la preuve libre

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Chapitre 2.
Le procès
Section I – Le cadre du procès

§1 – Les juridictions

Loi des 16 et 24 août 1790, art. 13 : « les fonctions judiciaires sont distinctes et
demeureront toujours séparées des fonctions administratives et que les juges ne pourront à
peine de forfaiture troubler de quelque manière que ce soit les opérations des corps
administratifs ni citer devant eux les administrateurs pour raison de leurs fonctions ».

I. Les juridictions de l’ordre judiciaire

A. Les juridictions de premier degré

1. Les juridictions civiles

a. La juridiction de droit commun : le tribunal judiciaire

b. Les juridictions d’exception

2. Les juridictions pénales

a. Les juridictions de droit commun

b. Les juridictions spécialisées

B. Les cours d’appel

C. La Cour de cassation

COJ, art. L. 431-5 : « Le renvoi devant une chambre mixte peut être ordonné
lorsqu'une affaire pose une question relevant normalement des attributions de plusieurs
chambres ou si la question a reçu ou est susceptible de recevoir devant les chambres des
solutions divergentes ; il doit l'être en cas de partage égal des voix ».

COJ, art. L. 431-6 : « Le renvoi devant l'assemblée plénière peut être ordonné lorsque
l'affaire pose une question de principe, notamment s'il existe des solutions divergentes soit entre
les juges du fond, soit entre les juges du fond et la Cour de cassation ; il doit l'être lorsque,
après cassation d'un premier arrêt ou jugement, la décision rendue par la juridiction de renvoi
est attaquée par les mêmes moyens ».

II. Les juridictions de l’ordre administratif

§2 – Les gens de justice

I. Les magistrats

A. Les magistrats de l’ordre judiciaire

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1. Les juges du siège

2. Les magistrats du parquet

B. Les magistrats de l’ordre administratif

II. Les auxiliaires de justice

A. Les auxiliaires du juge

1. Les greffiers

2. Les assistants de justice et juristes assistants

3. Les experts judiciaires

4. Les conciliateurs et les médiateurs

5. Les mandataires judiciaires

B. Les auxiliaires des parties

1. Les avocats

2. Les officiers ministériels

a. Les avocats au Conseil d'État et à la Cour de cassation

b. Les commissaires de justice

c. Les notaires

Section II – Le fonctionnement du procès

§1 – L’action en justice

C. proc. civ., art. 30 : « L'action est le droit, pour l'auteur d'une prétention, d'être
entendu sur le fond de celle-ci afin que le juge la dise bien ou mal fondée ».

§2 – L’instance

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