Chapitre I

Télécharger au format doc, pdf ou txt
Télécharger au format doc, pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 14

CHAPITRE I Les matières premières

I. Les matières premières

I.1. Introduction

Le terme fibre est tout d’abord un terme générique désignant une


matière textile de toute nature (naturelle, artificielle, synthétique…) est
donc souvent utilisé quelle que soit la présentation de cette matière.
Cependant, d’une manière plus précise et rigoureuse, une fibre décrit un
élément discontinu défini donc par sa longueur et son diamètre. Les
matières naturelles d’origine végétale se présentent intrinsèquement sous
forme de fibre dont la longueur varie en fonction de son origine (de
quelques millimètres à quelques centimètres).

Les fibres chimiques peuvent être utilisées sous forme de fibres


discontinues afin de pouvoir être par exemple mélangées à des fibres
naturelles lors de l’opération de filature ou être mise en œuvre par des
techniques de transformation spécifique aux fibres [4].

Les fibres végétales, constituées essentiellement de cellulose ainsi


que de lignine sont très diversifiées du point de vue de leur origine, de
leur composition chimique, de leur structure physique, des traitements
appliqués et de leur prix. Le choix des fibres se fera sur base de critères
techniques mais surtout en fonction de la proximité géographique de leur
culture par rapport à la fabrication des composites : en Inde et Asie, les
fibres de choix seront le jute, le ramie et le kénaf, en Europe le lin ou le
chanvre, en Amérique du Sud le ramie et le sisal [5].

I.2. Classification des fibres naturelles

On peut classer les fibres en trois catégories principales selon leur origine :
animale, végétale et minérale [6].

 Les fibres végétales qui comprennent : les fibres provenant des


poils séminaux de graines (coton, kapok); les fibres libériennes
extraites de tiges de plantes (lin, chanvre, jute, ramie); les fibres
dures extraites de feuilles (sisal), de troncs (chanvre de Manille),
d’enveloppes de fruits (noix de coco);

3
CHAPITRE I Les matières premières

 Les fibres animales qui proviennent des poils, telle que la toison
animale, et des sécrétions telle que la soie;

 Les fibres minérales comme l’amiante [6].

Schéma I.1. Classification des fibres naturelles [6].

I. 3. Présentation de quelques plantes à fibres

I.3.1. Le chanvre

Le chanvre est une plante annuelle dont la hauteur varie de 1 à 3 m.


Cultivé dans les pays à climat tempéré, on en trouve dans l’est de
l’Europe, en France et en Italie. La fibre ultime est moins régulière, plus
aplatie et légèrement plus lignifiée que celle du lin [7].

Figure I.1. Image de chanvre [7].

I.3.2. Le lin

4
CHAPITRE I Les matières premières

Le lin est une plante annuelle qui pousse dans le monde entier, aussi
bien en Asie qu’en Europe. La fibre de lin vient des tiges de la plante mais
aussi de l’huile extraite des graines. L’avantage de cette fibre est sa
longueur élevée, en moyenne 25 mm et sa bonne résistance. Le lin peut
être utilisé comme substitut au coton. Ces fibres sont très raffinées afin
d'avoir des longueurs inférieures à 4 mm [8].

Figure1.2.Image de Lin [8].

I.3.3. Le ramie

Le ramie est une arbuscule de la famille des urticacées, originaire


d’Asie. Elle se présente sous la forme d’une touffe formée de tiges
d’environ 1,5 à 3 m de hauteur avec de grandes feuilles. L’extraction de la
fibre nécessite un décorticage et un dégommage très poussés. La cellule
élémentaire, ressemblant davantage à celle du coton qu’à celle du lin,
peut atteindre17cm de longueur; elle présente une concentration en
cellulose importante, une haute cristallinité et un degré de polymérisation
élevé. Sa blancheur et son aspect soyeux la destinent à l’habillement [7].

5
CHAPITRE I Les matières premières

Figure I.3. Image de ramie [9].

I. 3.4. Le Genêt d’Espagne

Le genêt d’Espagne, en anglais, « Spanish broom ›› arbuste aux


fleurs jaune-vif, ses tiges, souvent sans feuilles, restent vertes une bonne
partie de l’année. C’est une plante qui peut atteindre 2m, et qui supporte
autant les grandes sécheresses que les froids torrides. On le trouve le plus
souvent en plaine et dans les maquis.

Originaire d’Europe, d’Afrique du nord et d’Asie occidentale, on le


trouve en Espagne ainsi qu’en France, dans les régions méditerranéennes.
Il fleurit du printemps à l’automne. Ses fruites contiennent des graines
toxiques.

L’un des deux genres, qui comporte environ cinquante espèces, est
caractérisé par des feuilles à trois folioles, et par l’absence d’épines.
L’espace la plus connue de ce genre est le genêt à balais qui atteint 3m
de haut. L’autre genre compte environ quatre –vingt –dix espèces à
feuilles simples, habituellement armées d’épines. Le genêt des
teinturiers a des fleurs jaunes bien voyantes qui produisent une teinture
jaune [10].

Figure I.4. Image de l’arbuste du Genêt d’Espagne [11].

I.4. Propriétés usuelles des fibres végétales

I.4.1. Propriétés physiques

Les fibres naturelles présentent une variabilité qui peut constituer un


frein au développement de composites structuraux bio-sources. Les

6
CHAPITRE I Les matières premières

conditions, l’âge et le procédé de plantation influencent les propriétés


mécaniques et physiques des ces fibres. Le tableau I.1 présente les
caractéristiques physique de quelques fibres végétales [12].

Tableau I.1. Propriétés physiques des fibres végétales [12, 13].

Fibre Diamè Contraint Module Déformat Densité


tre eà d’élastiq ion (g/cm3)
ue
(µm) la (%)
rupture (GPa)

(MPa)

Lin 12-30 500-900 50-70 1,5-4,0 1,45

Chanvre 16-50 350-800 30-60 1,6-4,0 1,48

Jute 5-25 300-700 20-50 1,2-3,0 1,3

Sisal 100- 300-500 10-30 2-5 1,5


400
Coco 150-180 4-6 20-40 1,2

Genêt 22 2.5-12
d’Espagne 5-10

I.4.2. Propriétés mécaniques

La cellulose cristalline est l’un des polymères ayant le module


d’élasticité le plus élevé, soit environ 136 GPa à comparer au 75 GPa de la

7
CHAPITRE I Les matières premières

fibre de verre. Cette rigidité provient de la structure cristalline qui suit un


agencement supramoléculaire hélobiale très ordonné. Les propriétés
mécaniques des fibres végétales sont induites par la caractérisation de
ces fibres (composition chimique, structure, type de défibrage, humidité,
défauts naturels, condition de croissance, etc.….). Globalement, même s’il
existe des variations inter-espaces, le module d’Young des fibres
végétales est similaire à celui des fibres de verre et les propriétés
spécifiques rapportées à la densité sont meilleures que celles de verre
[14].
I.4.3. Propriétés thermiques
a) Performance d’isolation thermique
Concernant la conductivité thermique, aucune étude n’a été réalisée
sur les performances d’isolation propre à chaque fibre végétale. La notion
de résistance thermique est importante car elle traduit les performances
d’isolation d’un matériau. Il a été constaté des niveaux de résistance
thermique très intéressant pour les matériaux isolant à base de fibres
végétales [14].

b) Résistance thermique

La dégradation thermique est induite par augmentation de la


température qui va modifier la composition chimique des fibres végétale
et va affecter leurs performance. Les facteurs de variation de cette
dégradation sont la température et la durée d’exposition. La faible stabilité
thermique (<200 ºC) des fibres végétales est une caractéristique
intrinsèque importante à prendre en compte pour leur utilisation [14].

I.4.4. Propriétés hydrophiliques

Les hémicelluloses, la cellulose et la pectine présentent de nombreux


groupements hydroxyles attribuant à la fibre végétale, ce caractère
hydrophile favorise l’absorption d’eau. Le taux d’humidité de la fibre
végétale est une caractéristique importante à prendre en compte puisqu’il

8
CHAPITRE I Les matières premières

peut modifier les propriétés de la fibre et perturber les procèdes de mise


en forme [14].

I.5. Avantages et inconvénients des fibres végétales

Les principaux avantages des fibres végétales sont les suivants :

 Faible coût ou coût modéré ;


 Faible densité ;
 Fibres renouvelables par culture ;
 Faible consommation d’énergie pour leur production ;
 Fibres biodégradables ;
 Stock disponible important.

Grace à un compromis idéal rigidité/résistance/légèreté, les composites


renforcés par des fibres végétales concurrencent efficacement les
matériaux traditionnels incorporant des charges minérales [9].

Par contre, à ces avantages sont associés les inconvénients suivants:

 Fibres hydrophiles ;
 Stabilité thermique limitée ;
 Gonflement de charges ;
 Absorption d’eau;
 Renfort discontinu [15].

I.6. Applications

La diversité de propriétés des matériaux à fibres végétales promet


une large gamme d’applications en injection, dans le secteur automobile,
mais également dans les secteurs de l’emballage, le flaconnage,
l’ameublement, la décoration, et d’autres secteurs de niches. De plus,
l’optimisation des propriétés et la résolution de verrous technologiques
devraient permettre d’élargir cette technologie à des pièces de structure
avec un gain de masse, de meilleures propriétés acoustiques ou autres par
rapport à des composites à fibres de verre [7].

 Le secteur emballage

9
CHAPITRE I Les matières premières

Les sacs fabriqués à partir des fibres végétales ont été utilisés pour
les produits vendus en sacs comme le café, le cacao, les fruits secs,
les céréales et légumes [16].

 Le secteur automobile
Un véhicule peut contenir plusieurs kilos de fibres végétales:
accoudoirs, tablettes arrière, médaillon de porte, dossier de siège. Tout
d’abord, elle réunit des besoins de produits intérieurs plus légers (les
composites thermoplastiques chargés de fibres végétales, plus légers de
20 à 30% que les fibres de verre, permettent ainsi de réduire le poids des
véhicules), de haute performance et de faible coût [17].

I.7. La composition chimique des charges végétales


Les fibres naturelles sont des structures biologiques principalement
composées de cellulose, hémicelluloses et de lignine. Dans une proportion
beaucoup plus faible elles contiennent aussi des extractibles, des
protéines et certains composés inorganiques. Il existe différentes
classifications de ces fibres. Les fibres dures forment un groupe à par
entière qui représente 90% de la production mondiale.

La proportion d’holocellulose (cellulose, hémicelluloses) et de lignine


varie beaucoup selon les fibres naturelles (jute, bois, sisal, kenaf, etc.)
Chaque fibre se présente sous forme d’un composite multicouches dans
lequel la lignine joue le rôle d’une matrice enrobant un élément
structurant très rigide qui est la cellulose [18].

I.7.1. La cellulose

La cellulose est un polymère naturel qui a un rôle structural de


premier plan dans la grande majorité des parois végétales [19]. Chez les
plantes, la cellulose est normalement combinée à des substances
ligneuses, des matières grasses ou des gommes [20].

Il s’agit d’un polysaccharide de la série des β-D- glucane. Il existe une


distinction entre la cellulose amorphe et la cellulose cristalline, qui, elle,
est organisée spatialement. La longueur de sa chaîne, appelée degré de
polymérisation (DP), varie d’une essence à l’autre, mais sa composition

10
CHAPITRE I Les matières premières

reste la même. Cette molécule très hydrophile, linéaire et non ramifiée


assure principalement le rôle de soutien mécanique [21].

Schéma I.2. Structure de la cellulose [22].

I.7.2. Les hémicelluloses

Les hémicelluloses sont des polysaccharides complexes de faible


poids moléculaire soluble en milieu alcalin. Par extension, on appelle
également hémicellulose tout polysaccharide présent dans la paroi
végétale n’étant ni cellulose, ni substance pectine. Parmi eux, on retrouve
les xylanes, les mannanes, les arabinanes, les galactanes, et les glucanes
[22].

.Schéma I.3. Structure d’un type de xyloglucane [22]

I.7.3. Les pectines

Les pectines sont des macromolécules glucidiques composées


essentiellement de l’acide galacturonique. Cependant, d’autres sucres
sont également présents tels que le ß-D –galactose, le ß-D–glucose, le α-L–
arabinose, le ß-D–xylose, le α-D–fucose et le ß-L–rhamnose (Schéma I.4)
[12].

11
CHAPITRE I Les matières premières

Schéma I.4. Structure d’une chaîne d’acide polygalacturonique et


formation d’un coude par la présence de rhamnose [12].

I.7.4. La lignine

La lignine est un polymère tridimensionnel provenant de la


polymérisation radicalaire de trois alcools phenylpropenoiques dont la
structure dépendant de l’espèce végétal est indiquée sur le (Schéma I.5)
l’alcool coumarylique, l’alcool coniferylique et l’alcool sinapylique [23].

Schéma I.5. Principaux alcools de la lignine [23].

II.7.5. Les cendres, les cires et les extractible

Sucres et protéines, lipides, graisses et cires, stérols, dérivés


phénoliques, terpènes, substances volatiles, minéraux, calcium,
potassium, magnésium, manganèse, sodium, phosphore, et chlore se
trouvent dans les cendres. Ces extractibles en quantités infinies sont
souvent à l’origine de la couleur ou de l’odeur des fibres végétales un
extractible important pour des diverses utilisations est la colophane, base
des vernis, encres, colles, et chewing-gums [24].

12
CHAPITRE I Les matières premières

a : Cellulose seule b : Cellulose et


hémicelluloses

c : Cellulose, hémicelluloses et pectine d : Cellulose, hémicelluloses,


pectine et protéine

Schéma I.6. Exemple de représentation schématique de l’agencement


des différents composants des fibres de chanvre à l’échelle
micrométrique [24].

A l’intérieur de la fibre, les chaînes cellulosiques sont réunies en


microfibrilles qui en s’agglomérant forment des fibrilles sur plusieurs
couches. L’angle qui existe entre ces éléments très structurés et l’axe de
la fibre conditionne la rigidité de la fibre. Les liaisons hydrogènes qui
s’établissent le long et entre les chaînes macromoléculaires sont à la base
des bonnes propriétés des fibres cellulosiques [24].

I.8. Le polyéthylène

Le polyéthylène ou polythène est un des polymères les plus simples


et les moins chers. C’est un plastique inerte, sous forme de granulés. Son
nom vient du fait qu’il est le polymère obtenu par la polymérisation des

13
CHAPITRE I Les matières premières

monomères d’éthylène gazeux. En une structure complexe de formule


générique [25], qui est obtenu par [26].

1) La déshydratation de l’alcool sur l’alumine;

2) L’hydrogénation de l’acétylène;

3) Le cracking des hydrocarbures aliphatiques.

Il existe de nombreux types de polyéthylènes et principalement trois


grandes familles qui définissent en fonction de leur masse volumique :

 Polyéthylène basse densité ou PEBD.


 Polyéthylène haute densité ou PEHD.
 Polyéthylène moyenne densité ou PEMD [27].
I.8.1. Le polyéthylène basse densité (PEBD)

Le polyéthylène basse densité (PEBD) a été inventé en 1933 par les


ingénieurs anglais E.W. Fawcett et R.O. Gibson de la société ̎ Imperial
Chemical Industries (I.C.I). Ce polymère thermoplastique de grande
consommation est obtenu par polymérisation radicalaire de l’éthylène
(éthane) en opérant sous très haute pression à environ 200 °C [28].

Le PEBD est produit sous haute pression (82-276MPa) et sous haute


température (132-332°C) avec un initiateur de radical libre (tel que les
peroxydes et l’oxygène) et contient quelque longues et courtes branches.
Dans le PEBD serait une chaine complètement ramifiée de groupement (-
CH2-). Cette structure donnant ainsi une densité plus faible et une
flexibilité plus grande à celle quand peut obtenir dans le cas de PEHD
[29].

I.8.2. Le polyéthylène haute densité (PEHD)

Le polyéthylène haute densité (PEHD) a été synthétisé en 1953 par le


chimiste Karl Ziegler. Le PEHD est un thermoplastique blanc, moins
translucide et plus rigide que le PEBD [25,30].

La molécule de PEHD est un long assemblage linéaire de 500 à 1000


molécules d’éthylène pratiquement sans ramification qui se cristallise
pour donner un solide rigide [31].

14
CHAPITRE I Les matières premières

1.8.3. Propriétés du Polyéthylène haute densité (PEHD)

a) Propriétés physiques

 Densité : varie de 0.941 à 0.965 : Elle croit avec la cristallinité.


Qualité Optique : Le PE est opaque en forte épaisseur et transparent
en fine [25].

b) Propriétés mécaniques

 La rigidité d’une pièce en polyéthylène haute densité est d’autant


plus élevée; dans une moindre mesure, elle baisse quand la masse
molaire augmente.
 La résistance au choc d’une pièce en PEHD est d’autant meilleure
que sa masse molaire est plus élevée (mais sa transformation est
plus difficile);
 Le PEHD a une dureté relativement faible [30].

c) Propriétés chimiques

 Le polyéthylène haut densité, par sa nature paraffinique non polaire,


résiste bien aux acides forts non oxydants et aux bases fortes.
 Le PEHD est sensible au rayonnement solaire, plus particulièrement
dans le domaine ultraviolet (UV), le vieillissement se traduit par une
baisse de la résistance au choc et de l’allongement à la rupture.
 Le polyéthylène haut densité s’enflamme vers 340 oC en présence
d’une flamme. Sa température d’auto-ignition est d’environ 350 oC
[30].

I.8.4. Avantages et inconvénients de PEHD

 Mise en œuvre aisée ; injection, extrusion, films;


 Excellentes propriétés d’isolation électrique et de résistance aux
chocs :
 Grande inertie chimique;
 Qualité alimentaire;

Par contre, à ces avantages sont associés les inconvénients suivants

 Sensible aux en présence d’oxygène (air);

15
CHAPITRE I Les matières premières

 Sensible à la fissuration sous contrainte;


 Mauvaise tenue à la chaleur [32].

I.8.5. Applications du PEHD

 Films, sacs et sachets (les différents types des sacs, films agricoles,
ensilage, tunnels);
 Tuyaux et tubes;
 Câbleries (câbles télécommunications, câbles d’énergie);
 Corps creux, par extrusion-gonflage (jouets, bouteilles de lait
pasteurisé), et par moulage par rotation;
 Objets injectés (bouchons, capsules, couvercles, articles de
ménages, jouets, articles de sports et de loisir, etc.);
 Compounds spéciaux pièces d’automobiles, d’électroménagers,
audiovisuelles) [32].

16

Vous aimerez peut-être aussi