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La recherche sans cesse croissante d’un haut rendement, c’est à dire une résistance et
rigidité mécaniques élevées ajoutée au poids réduit, les matériaux traditionnels ont
souvent montrés leurs limites de performances maximales. Seuls les nouveaux matériaux,
en particulier les composites à renforts fibreux ont réussi à augmenter les limites de
performance dans beaucoup de domaines d'applications. Les composites à base de fibres
ont fait preuve de progrès triomphant au cours des dernières années dans les applications
aéronautiques. A l'heure actuelle, l’amélioration de la technologie et la progression de la
demande augmentent considérablement les contraintes sur les ressources naturelles. Les
matériaux composites à renforts naturels sont souvent limitées à des applications où les
contraintes mécaniques et thermiques ne sont pas importantes L'utilisation de matériaux à
base de fibres naturelles n'est pas récente et date de plusieurs civilisations, les paniers en
osier en sont un exemple frappant, plus récemment les sièges et les réservoirs des
aéroplanes de 1896 ont été réalisés en fibres naturelles avec une petite quantité de liant
polymériques.
Les composites à renforts biosourcés ont représenté en Europe, en 2010, un volume de
362 kilos Tonnes, ce qui constitue environ 15% du total de la production des composites
estimée à 2,5 millions de tonnes. Ce pourcentage devrait atteindre environ 30% en 2020 sur
un volume total de composites de l’ordre de 3,2 million de tonnes, la nouvelle tendance
étant de remplacer la matrice petro-sourcée par des quantités de plus en plus importantes de
polymères biosourcés.[1]. Les biosourcés deviennent envisageables pour de vastes champs
d’applications et l’industrie automobile en est le premier demandeur.
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Chapitre I. Généralités sur les matériaux Biosourcés
bâtiments. Attention, toutefois, aux idées reçues : les matériaux biosourcés ne sont pas
nécessairement 100 % naturels et sans impact pour l’environnement. Ils peuvent parfois
être transformés, contenir des additifs chimiques en proportions variables ou avoir été
transportés sur de longues distances.
Dans une démarche de construction durable, il est donc préférable d’utiliser des
matériaux biosourcés locaux et les moins transformés possibles, sous réserve qu’ils
répondent aux caractéristiques pour lesquelles ils sont mis en œuvre [2].
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Chapitre I. Généralités sur les matériaux Biosourcés
Figure 1. 2. Quelque plantes, origine des fibres utilisées comme renfort dans
les matrices polymères.
Les fibres végétales sont réparties entre les fibres libériennes, les fibres de feuilles, de
graines, de fruits, de bois, de la paille de céréales et d'autres fibres d'herbe [3].
Coton 92 6
Bois 50 24 26
Tableau 1.1. Teneur moyenne des trois principaux constituants de fibres végétales.
Le principal constituant des fibres végétales est la cellulose qui est un polymère semi-
cristallin. Le coton ne contient pas de lignine, le chanvre et le lin environ 2-3% et le bois
environ 26%. La lignine est un polymère amorphe tridimensionnel. Le contenu en
hémicelluloses augmente dans l’ordre coton, chanvre, lin et bois. Les hémicelluloses sont
un vaste groupe de polysaccharides associés à la cellulose dans les parois cellulaires des
plantes.
Le chanvre donne des fibres ayant des propriétés semblables aux autres fibres
techniques dont la fibre de verre E (Tableau 1.2) [3].
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Chapitre I. Généralités sur les matériaux Biosourcés
Toutes les fibres végétales peuvent jouer le rôle de renfort de matières plastiques.
L’utilisation du chanvre comme renfort nécessite néanmoins la maîtrise de la production et
du traitement de la plante : la variété génétique, la nature du sol, la méthode culturale et la
méthode de séparation des fibres jouent sur certaines propriétés des produits renforcés [4].
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Chapitre I. Généralités sur les matériaux Biosourcés
b) Bâtiment et construction
Dans la construction de bâtiments, le chanvre est d'abord utilisé pour ses qualités
isolantes, ses propriétés de régulation d'ambiance et d'hygrométrie de l'espace habité qui
améliorent notamment les conforts d'hiver et d'été. Il peut être mis en œuvre
principalement :
sous forme de laine, réalisée à partir des fibres du chanvre et commercialisée en
plaques ou en rouleaux. Il peut ainsi se substituer aux autres isolants thermiques plus
courants (laine de verre, laine de roche, etc.) ;
sous forme de béton ou de mortier de chanvre, obtenus à partir de la paille de chanvre
(chènevotte) mélangée à un liant à base de chaux aérienne. Il peut alors former
l'enveloppe d'un bâtiment. Les techniques de mise en œuvre sont multiples, qu'elles
procèdent par hourdage de blocs préfabriqués, par remplissage et/ou projection,
manuelle ou mécanique, sur une structure porteuse, généralement en bois, ou encore
par application d'un enduit isolant sur une surface maçonnée ;
enfin, en vrac. Il sert surtout au remplissage d'alvéoles de structure de plancher ou de
charpente en toiture [6].
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Chapitre I. Généralités sur les matériaux Biosourcés
c) Transport
Le marché de l'automobile est en pleine mutation. Face à une pression réglementaire
de plus en plus forte pour des objectifs environnementaux, les constructeurs établissent des
cahiers des charges très sélectifs pour leurs équipementiers. Pour réduire les émissions de
CO2, et diminuer l’impact environnemental, ce marché exige des matériaux plus légers
avec une recyclabilité optimisée en fin de vie : le composite lin et chanvre répondent à ce
cahier des charges pour des pièces intérieures cachées dont certaines sont structurelles.
Des pièces produites et en développement incluent : passage de roues, garniture latérale de
coffre, coque arrière de siège avant, tablette arrière, planche de bord, médaillon de portière,
platine de rétroviseur, coiffe bouchon de dégazage réservoir liquide de refroidissement,
coulisses et lécheurs [7].
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Chapitre I. Généralités sur les matériaux Biosourcés
d) Sports et Loisirs
Ce secteur assimile les composites de lin à des produits ultra-techniques. Pour le
confort du novice comme pour l’exigence des initiés, la légèreté et l’absorption des
vibrations des équipements sont des atouts déterminants pour garantir de meilleures
performances. Distribués auprès du grand public, les produits intégrant des composites de
lin couvrent différents secteurs des utilisateurs de matériaux légers, maniables et robustes
tels que lesraquettes de tennis, raquettes de padel, cannes à pêche, surfs et planches, skis,
vélos de course, casques VTT Mountain [9].
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Chapitre I. Généralités sur les matériaux Biosourcés
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Chapitre I. Généralités sur les matériaux Biosourcés
Les projets de construction des bateaux, intégrant à la fois une résine biosourcée et un
renfort en fibre naturelle sont plus rares et plus expérimentaux. Cependant, plusieurs
initiatives ont permis de tester l’intérêt et la faisabilité de cette solution. Si le canoë de
4.9m répond aux exigences du cahier des charges (résistance mécanique, capacités de
vieillissement en milieu marin, caractère recyclable et compostable), les limites techniques
et économiques restent importantes.
Les plastiques et les matériaux composites fréquemment utilisés pour la fabrication des
bateaux de plaisance sont aussi concernés dans la démarche de protection de
l’environnement. En particulier quand ces bateaux parviennent en fin de vie, ils constituent
des déchets difficiles à éliminer. En outre leur fabrication génère des émissions de COV
(composés organiques volatils). Alors que la protection de l’environnement devient une
préoccupation majeure, et que les règlementations sur l’élimination des déchets se
durcissent, la filière nautique se doit de rechercher des solutions alternatives.
En effet, les fibres de lin comptent parmi les fibres naturelles les plus résistantes : leur
résistance à la traction est par exemple supérieure à celle de l’acier de construction. Mais
leur principal avantage : c’est leur entière dégradabilité. C’est aussi une ressource
facilement renouvelable : il suffit de replanter le lin.
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Chapitre I. Généralités sur les matériaux Biosourcés
Encore en phase expérimentale, le Belouga en fibre lin reste un essai unique : le procédé
doit encore se préciser et la filière de la fibre de lin doit s’organiser pour garantir une
industrialisation dans de bonnes conditions [10].
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Chapitre I. Généralités sur les matériaux Biosourcés
sans aucun solvant ni catalyseur chimique ». Le premier esquif 100 % bio [Jean-Paul
LOUÉDOC] [11].
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