Soja Sebastien COSTEDOAT - Etude de La Filiere Soja Au Benin
Soja Sebastien COSTEDOAT - Etude de La Filiere Soja Au Benin
Soja Sebastien COSTEDOAT - Etude de La Filiere Soja Au Benin
II) La démarche de Fludor : une filière entièrement prise en charge par une
entreprise privée __________________________________________________________ 15
A) L’abandon progressif de la production de coton________________________________ 15
B) La mise en place de la filière soja _____________________________________________ 17
C) les acteurs impliqués dans la filière soja _______________________________________ 23
Conclusion ________________________________________________________________ 43
Bibliographie :_____________________________________________________________ 45
Bilan personnel____________________________________________________________ 46
Liste des annexes _________________________________________________________ 49
Mots clés: Filière soja, Bénin, Programme Alimentaire Mondial, entreprise agro-
alimentaire, secteur privé formel, Partenariat Public-Privé
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Remerciements
J’ai vivement apprécié les échanges que j’ai pu avoir avec les représentants
d’institutions internationales et particulièrement Monsieur Edouard NIZEYIMANA,
directeur adjoint du PAM Bénin pour son implication personnelle dans le projet et
l’organisation des entretiens avec la cellule Programme et Logistique, et le Docteur
Falilou AKADIRI, assistant du représentant FAO au Bénin pour la richesse des
discussions que nous avons pu mener.
Je tiens également à remercier également toute l’équipe du CIPB qui était à mes cotés
tout au long de ce stage et qui m’ont soutenu à chaque instant
Enfin un grand merci à tous ceux qui ont contribué de près ou de loin au bon
déroulement de ce travail.
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Résumé
Une difficulté d’ordre structurel au Bénin réside dans le fait que les régions du Nord sont
d’importants producteurs agricoles mais que les coûts de transports sont très élevés.
Les producteurs sont donc limités par les faibles débouchés. Il faut surtout garder à
l’esprit que le Bénin est un pays stratégique pour l’accès routier vers le Niger et d’autres
pays sahéliens : sachant qu’il dispose de capacités de production considérables, le
pays peut devenir une puissance agricole régionale qui approvisionnerait les autres
pays de la sous région. Le Programme Alimentaire Mondial a notamment fait transiter
des quantités très importantes d’aide alimentaire par le Bénin et une partie important de
la production locale a été achetée lors de la crise qu’a connu le Niger en 2007 Il faut
dès lors réfléchir à des solutions pour réduire les effets de l’insécurité alimentaire. Il est
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donc intéressant de réfléchir à un partenariat de type public-privé entre le PAM et
l’entreprise Fludor pour mettre en place une unité de production de farine enrichie à
destination des populations sous-alimentées. Le soja est un des ingrédients de ces
farines enrichies, c’est pour cela que Fludor peut être vu comme un partenaire clé. Mais
l’entreprise est spécialisée dans la production d’huile alimentaire et n’a pas de savoir-
faire dans la fabrication de farine, il faut donc réaliser une étude de faisabilité qui
comprend les exigences posées par le PAM dans ses transactions avec les entreprises
du secteur privé mais aussi les équipements nécessaires à la production de farine
enrichie. Il apparait alors que si les conditions d’un partenariat sont réunies, l’entreprise
Fludor pourra diversifier ses activités et si elle s’implante dans le Nord, c'est-à-dire
proche du Niger, elle participerait au développement industriel de la zone et permettrait
de stimuler la production agricole locale par le renforcement de la filière soja et
éventuellement la création d’une filière maïs.
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Présentation de la structure d’accueil
Le Conseil des Investisseurs Privés du Bénin est une association crée en 2002 qui
rassemble un groupe de grandes entreprises soucieuses de se maintenir au Bénin suite à des
investissements importants dans le pays. Ces entreprises, qui sont pour la plupart des filiales
de grands groupes internationaux, ont décidé d’unir leur compétence et leur poids économique
afin de participer au développement du pays et recommander des politiques favorables au
secteur privé. L’idée repose sur le constat que les entraves au fonctionnement des grandes
entreprises sont préjudiciables à l’économie dans son ensemble. Aujourd’hui, le CIPB compte
40 entreprises membres et se fixe pour objectif de stimuler les investissements et l’emploi en se
basant sur les principes suivants :
De plus, le CIPB est devenu un interlocuteur apprécié des organisations internationales en tant
que spécialiste de la contribution du secteur privé au développement. Ses activités de think tank
se concrétisent par des activités de recherche et d’études et la publication d’ouvrages de
synthèses.
Les entreprises membres du CIPB couvrent un large éventail d’activités allant de la banque et
l’assurance à la logistique et la production de matériaux. Elles représentent plus de 120
milliards de Frances CFA d’investissement dans les infrastructures et les équipements
industriels et ont crée plus de 5500 emplois en 2007. Leur contribution fiscale totale s’élève à
plus de 50 milliards de Francs CFA pour l’année 2007.
FLUDOR BENIN S.A. est une entreprise, membre du CIPB, qui transforme les matières
premières agricoles en huile alimentaire à destination du Bénin et du Nigéria. Fludor est la filiale
béninoise du groupe Tropical General Investment (TGI) qui est une multinationale présente
aussi bien en Europe qu’en Afrique de l’Ouest.
A l’origine, la graine utilisée était le coton mais suite à la restructuration de cette filière,
l’entreprise a diversifiée ses sources d’approvisionnement et produit désormais de l’huile de
coton, de l’huile de palmiste et de l’huile de soja.
Fludor dispose d’une usine dans la ville de Cana, commune de Zogbodomey, près de Bohicon
à 150km de Cotonou. Les procédés de fabrication et les efforts de contrôle de la qualité font
que Fludor a acquis la certification ISO 9001-2008, délivrée par Moody’s France.
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INTRODUCTION
Pourtant, l’agriculture est un secteur majeur pour l’économie d’un pays tel que le Bénin.
Le secteur agricole représente en effet près de 40% du PIB, 80% des recettes
d’exportation et 70% des emplois. Le pays dispose d’atouts considérables aux niveaux
géographique (ouvert sur le Golfe de Guinée et avec un accès privilégié vers le Niger et
le Burkina Faso) et climatique (3 zones climatiques permettent une grande
diversification des produits cultivés) mais ils sont sous exploités: le Bénin est en effet un
importateur net de produits alimentaires et notamment en provenance de pays comme
le Nigéria ou le Burkina Faso où les conditions pour l’agriculture sont a priori moins
favorable.
De nombreux plans de relance ont vu le jour, le plus récent étant le Plan Stratégique
pour la Relance du Secteur Agricole (PSRSA) en 2008 qui a pour but de faire parvenir
le Bénin à l’autosuffisance alimentaire et d’en faire une puissance agricole à l’horizon
2015 grâce à des projets de diffusion de nouvelles techniques agricoles et un appui à la
diversification des filières. Elaboré par le Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la
Pêche (MAEP) dans un contexte politique favorable au changement et surtout suite à la
crise alimentaire de 2007 qui a touché beaucoup de pays de la sous-région, ce plan
porte une attention particulière sur les Organisations Professionnelles Agricoles (OPA)
et les liens entre producteurs ; transformateurs et commerçants.
C’est dans ce contexte que s’est mise en place la filière soja béninoise. L’initiative est
originale dans la mesure où c’est une entreprise agro-alimentaire privée qui l’a initiée.
Les objectifs de la filière ne sont donc pas les mêmes que ceux des filières organisée
par l’Etat : la ou l’Etat cherche à bénéficier des recettes d’exportation tout en se
souciant de questions de répartition de la valeur ajoutée, une entreprise agro-
alimentaire recherche avant tout à sécuriser les approvisionnements en matière
première agricole pour ses usines de transformation.
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Il est intéressant d’analyser les atouts et les contraintes d’une telle initiative et de
déterminer si elle peut servir de modèle économique dans les pays en voie de
développement et notamment en Afrique de l’Ouest. D’autre part, le Bénin étant à
proximité des pays de la zone sahélienne, il semble logique de chercher à favoriser les
flux de biens alimentaires et de réfléchir aux moyens d’approfondir les circuits de
distribution afin de limiter l’impact des crises alimentaires.
Le rapport est divisé en trois parties. Nous allons d’abord présenter l’objet d’étude et
définir certains termes relatifs aux notions d’agronomie, ce qui permettra de formuler
une problématique qui orientera les réflexions contenues dans ce rapport.
Nous pourrons ensuite décrire l’organisation de la filière soja et analyser les spécificités
d’une filière organisée par une entreprise privée dans un pays en voie de
développement.
Ceci nous permettra finalement d’étudier les perspectives offertes par cette filière et de
réfléchir sur l’impact qu’elle peut avoir sur le développement du Bénin.
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I) Présentation de l’objet d’étude
A) Le soja
Le soja est destiné en premier lieu à l’alimentation humaine directe et en second
lieu à l’industrie agroalimentaire, sous forme de tourteaux pour la consommation des
bovins ou sous forme d’huile alimentaire. Le soja est la plante la plus utilisée dans la
production d’huile végétale et de matière grasse : 32% de l’huile végétale est faite à
partir de soja en 2004. Les Etats-Unis sont le plus grand producteur (75% de la
production mondiale en 2000) mais le Brésil occupe une part de plus en plus grande
dans les exportations mondiales. La production béninoise, essentiellement locale, ne
peut concurrencer les grands producteurs mondiaux ni approvisionner le marché
international.
Le soja est cultivé à petite échelle dans quelques villages du Bénin depuis le début des
années 1980 mais c’est avec la mise en place de la filière par la société Fludor en 2009
que le soja devient une production relativement importante dans le pays. La plante a
des propriétés agronomiques intéressantes et est particulièrement adaptée au climat
béninois: elle n’a pas besoin d’engrais, c’est une culture peu exigeante mais surtout elle
améliore les propriétés du sol et réduit sa salinité. De plus, sa mise en culture est
possible dans toutes les régions du Bénin que ce soit près du littoral Atlantique ou dans
le Nord du pays. Il faut cependant noter que la plante a des rendements plutôt faibles.
Le soja, bien qu’il soit comestible et adapté à l’alimentation humaine, reste néanmoins
une culture de rente. Il faut en effet un processus industriel relativement complexe pour
transformer le soja en produit de consommation courante. En outre, les changements
d’habitudes alimentaires sont un processus longs : au Nigéria, il a fallu une intense
campagne de sensibilisation de plusieurs années pour que les paysans intègrent le soja
dans leur alimentation quotidienne et que des petites entreprises vendent des produits
à base de soja.
L’offre
Le soja est la première graine oléagineuse produite dans le monde. La culture du soja
s’est rapidement développée en Amérique latine, par exemple au Brésil, qui est devenu
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un acteur majeur du marché, la production a presque doublé au cours des années
2000. L’Argentine a choisi dès 1996 le soja OGM, qui couvre à présent la quasi-totalité
des champs de soja, comme cela est le cas à une autre échelle aux États-Unis. La
culture intensive de la graine en Amérique latine a par ailleurs contribué à la
déforestation en Amazonie, à cause des besoins de terre pour la mise en culture de
nouvelles surfaces. La production mondiale de soja a été multipliée par 5 en 40 ans.
La demande
Les graines de soja contiennent une huile qui peut servir à la cuisson ou entrer dans la
composition de la margarine. Depuis quelques années, elle est aussi utilisée dans la
fabrication de biodiesel ou dans certaines industries. Après extraction de l’huile, les
résidus de graines forment le tourteau, utilisé pour l’alimentation animale ; le tourteau
de soja est d’ailleurs la première source de protéines du bétail dans les produits
industrialisés. L’Union européenne en est de très loin la première importatrice, ce qui
s’explique par le faible niveau de production locale, le soja poussant difficilement en
Europe. Enfin, les graines de soja sont de plus en plus utilisées dans l’alimentation
humaine sous forme de tofu, sauces, lait ou farine. La Chine a importé plus de 40
millions de tonnes de soja en 2009, contre moins de 29 millions de tonnes deux ans
plus tôt.
L’évolution
La production de soja pour la saison 2009-2010 devrait être supérieure à celle de
l’année précédente, grâce à de meilleurs rendements ; elle pourrait atteindre un record
de 255,02 millions de tonnes. La récolte 2008-2009, qui n’était que de 210,86 millions
de tonnes, avait été affectée par une sécheresse en Argentine et au Brésil. Quant à la
consommation, son évolution dépend en grande partie de celles de biodiesel d’une part,
et de viande d’autre part.
Au 1er février 2010, les graines de soja s’échangeaient à 916,75 cents le boisseau sur
le Chicago Board of Trade, l’huile à 36,35 cents la livre, et le tourteau à 274 dollars la
tonne.
Le marché des biocarburants, en pleine expansion, influe de plus en plus sur la
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demande. Si le biodiesel est très minoritaire par rapport à l’éthanol aux États-Unis et au
Brésil, ces deux pays ont l’intention d’en développer la production dans les prochaines
années, notamment à l’aide de subventions. La production a triplé en 2005, pour
atteindre 288 millions de litres.
B) La notion de filière
Une filière est un mode de coordination des échanges qui fait la liaison entre les
producteurs et les consommateurs. Au sein de la filière, des flux de produits, d’argent et
d’informations sont échangés entre les acteurs. Dans une filière comme celle du coton
en Afrique de l’Ouest, les acteurs suivants interviennent : l’Etat, qui s’intéresse à la
valeur ajoutée de la filière et de sa répartition entre les acteurs ;les sociétés de
commercialisation, préoccupées par les évolutions du marché mondial et la politique
fiscale de l’Etat ;les producteurs qui se soucient des questions de sécurisations de
l’approvisionnement en intrant et de la commercialisation de leur production mais sont
aussi soucieux de bénéficier davantage de la valeur ajoutée. Dans un contexte de
marché libéralisé, les acteurs privés se chargent de l’ensemble du circuit même si l’Etat
intervient à plusieurs niveaux en finançant la recherche ou en organisant les
associations de producteurs.
- le stockage par les producteurs pendant plus d’un an pour cause de prix de
vente trop faible, c'est-à-dire qui ne rémunère pas les facteurs de production.
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profité au secteur des services tandis que les habitants pratiquant une agriculture de
subsistance connaissent de sérieuses difficultés. L'agriculture de subsistance reste le
principal moyen d'existence et la source de revenus essentielle de la moitié de la
population environ.
Source ;FAO
La culture traditionnelle du coton a récemment bénéficiée d'une envolée des cours mais
ceux-ci sont volatils et encore relativement bas. Les bénéfices tirés de cette culture de
rente dépendent en outre largement du commerce avec le Nigeria, ce qui pose des
problèmes lorsque les importations baissent.
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Le gouvernement est parvenu à amortir temporairement les effets de la flambée des
prix des aliments et de l'énergie, en supprimant les tarifs douaniers à l'importation et en
mettant en place un système de subventions et d'autres mesures de contrôle des prix.
Mais les prix des aliments et du carburant importés continuent à monter. Selon la
Banque mondiale, le coût cumulé des importations de blé, de riz, de maïs et d'engrais a
doublé, passant de 120 millions d'USD environ en 2007 à quelque 328 millions d'USD
en avril 2008.
D) Problématique
Dans beaucoup de pays d’Afrique sub-saharienne, l’agriculture est le secteur le
plus important en ce qui concerne l’emploi et la richesse crée. Une entreprise de
transformation alimentaire est donc au cœur du processus de développement : elle
permet la coordination d’une série d’acteurs parmi lesquels se trouvent les producteurs
en zone rurale. La culture de rente la plus répandue en Afrique de l’Ouest est le coton.
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Cette culture d’exportation a été exploitée par la Compagnie Française pour le
Développement des Fibres Textiles(CFDT) lorsque le Bénin était une colonie française.
Après l’indépendance, la Société Nationale pour la Promotion Agricole (SONAPRA), qui
est un organisme de l’Etat est présente à tous les niveaux de la filière, de
l’approvisionnement en semences et pesticides jusqu’aux exportations. Les grandes
filières d’Etat ont du se restructurer et permettre au secteur privé d’être davantage
présent. Les nombreux plans de relance de la filière s’expliquent par les bénéfices que
les exportations rapportent à l’Etat : le coton représente entre 10 et 15% du PIB
béninois et 90% des revenus liés à l’exportation de produits agricoles. Il faut aussi
prendre en compte les emplois directs et indirects engendrés par la production de
coton ; qui fait de cette production un élément clé dans l’économie du pays. Cependant,
la spécialisation est un risque important et ses effets sont dramatiques lorsque les cours
mondiaux sont faibles ou lorsque les concurrents sont plus compétitifs et surtout si les
marchés sont distordus par les subventions. La diversification est donc un atout pour
les pays exportateurs de matières premières. Les capacités de production du Bénin
sont faibles, ce qui fait que le pays ne peut pas influencer les cours mondiaux, et
surtout les pays voisins produisent sensiblement la même chose Les autorités
cherchent à promouvoir la diversification des filières par des mécanismes de subvention
et de vulgarisation des techniques de production mais les effets restent peu
visibles :soit les quantités produites sont trop faibles pour cause d’une mauvaise mise
en culture, soit les quantités produites ne parviennent pas à être écoulées. C’est dans
ce contexte que l’entreprise Fludor a eu l’idée d’organiser une filière soja au Bénin pour
assurer ses approvisionnements en matières premières oléagineuses. Dans quelle
mesure une entreprise privée à capitaux étrangers participe-t-elle à l’émergence d’une
économie d’un pays en voie de développement ? Il convient de se demander si une
filière organisée par un exportateur est bénéfique pour les producteurs et si ce mode
d’organisation est économiquement viable. Quels sont les atouts et les défauts de
l’organisation en filière dans un pays en voie de développement ? Quelles sont les
perspectives qu’offre cette filière soja ? Enfin, peut-elle être considérée comme un
modèle économique pour le Bénin, voire pour l’Afrique de l’Ouest ?
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II) La démarche de Fludor : une filière entièrement prise en charge par une
entreprise privée
L’Etat s’est progressivement désengagé et les acteurs privés ont pris une place plus
importante dans la filière. Des institutions nouvelles ont vu le jour, parmi lesquelles la
Centrale de Sécurisation des Paiements et de Recouvrement (CSPR), qui est une sorte
de caisse centrale qui gère l’ensemble des transactions financières, par exemple le
paiement des producteurs de coton et la gestion des crédits d intrants. Il y a aussi
l'Association Interprofessionnelle du Coton (AIC) qui fédère tous les acteurs privés
(agriculteurs, fournisseurs d’intrants, égreneurs) de la filière. Elle a pour principales
missions l'élaboration des plans de campagne et la gestion d'aspects centraux de la
filière coton (recherche, vulgarisation, qualité, construction des routes, fixation des prix)
Enfin, la Coopérative d’Approvisionnement et de Gestion des Intrants Agricoles
(CAGIA) est, en tant que représentante des producteurs de coton, responsable de la
sélection des distributeurs d’intrants. Il faut noter que les producteurs se sont organisés
pour afficher leur revendication : la Fédération des Unions de Producteurs (FUPRO),
regroupant 3500 groupements villageois (GV) voit le jour en 1994.
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préalable par la CAGIA. Le prix d’achat du coton est négocié entre les acteurs privés
(AIC) et l’État; ensuite, des quotas sont attribués aux égreneurs. Au moment de la
récolte, les agriculteurs mettent en commun le coton récolté dans les villages; il est
pesé, chargé sur des camions et transporté à l’usine d égrenage. Les producteurs
doivent être payés par la CSPR peu de temps après la livraison du coton. Le crédit
octroyé pour les intrants est déduit du prix versé pour le coton.
Le système a connu des dysfonctionnements graves qui se sont traduits par une perte
de confiance mutuelle entre les acteurs. La situation a empiré encore du fait que le
cours du coton reste bas sur le marché mondial alors que le système est basé sur
l’anticipation d’une hausse continue des cours. Ce problème se manifeste aussi au
niveau de la fixation des prix, système qui a priori offre aux agriculteurs une certaine
sécurité de planification car même quand la fixation des prix n’est pas efficiente, elle
permet de réduire systématiquement le risque des agriculteurs. Mais comme les
négociations sur les prix sont souvent trop tardives, les producteurs ne peuvent
harmoniser leur plan de culture sur le prix.
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Pourtant la production chute constamment : si en 1997, les producteurs ont récolté
600 000 tonnes de graines, la campagne de 2002 n’en a produit que 415 000 et celle
de 2010 seulement 112 000.L’Etat a en outre essayé de soutenir la filière par un
système de subventions.
Les échecs et les difficultés accumulées poussent les autorités à changer de stratégie
et crée une société d’économie mixte en partenariat avec des investisseurs locaux : la
SODECO (Société pour le Développement du Coton), héritière de l’entreprise publique
SONAPRA (Société nationale de promotion agricole), est en situation de quasi-
monopole pour l’égrenage du coton, ce qui pose des contraintes majeures aux acteurs
en aval de la filière et notamment la société Fludor. Face à cette accumulation de
problème qui se concrétisent par des dysfonctionnements et des retards de paiements,
les producteurs délaissent le coton et se tournent vers les cultures vivrières. Ceci
aboutit à un besoin d’aide gouvernementale pour la société SODECO, alors que la
filière coton était censée fonctionner sans injection de fonds publics. Le manque de
coordination entre les acteurs et les actions préjudiciables de l’Etat participent à
l’abandon progressif de la filière malgré une volonté politique de relance.
a)Description de la filière
C’est dans ce contexte que s’est mise en place la filière agricole soja. L’entreprise
Fludor s’est tournée vers cette production en organisant entièrement la filière d’amont
en aval.
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certaines régions, les contrats n’ont pas été renouvelés par l’entreprise pour cause de
mauvais résultats dans les campagnes précédentes, ou parce que les coûts de
transports représente des frais trop importants pour l’entreprise.
Grace à son réseau bien implanté, la FECECAM (Fédération des Caisses d'Epargne et
de Crédit Agricole Mutuel) sert d’intermédiaire pour les flux monétaires. Les agences
locales (CLCAM : Caisse Locale de Crédit Agricole Mutuel) sont effet dispersées sur
tout le territoire national et dispose de guichets en zone rurale. Le contrat stipule en
effet que les producteurs soient payés immédiatement à la livraison de leur production.
Cette agence de type mutuelle a connu des difficultés dans le passé mais reste le
partenaire privilégié pour les producteurs en zones rurales grâce à son fonctionnement
décentralisé et la responsabilisation de ses sociétaires cotisants. Cependant, comme
beaucoup d’institutions financières en milieu rural, les prêts sont rares et les clients sont
soigneusement sélectionnés d’autant plus que l’épargne est préalable au crédit.
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La production est collectée dans les magasins des coopératives gérées par les
superviseurs de Fludor : la vente se fait de façon groupée et les producteurs sont payés
immédiatement. Ceci permet de limiter les coûts de transports pour le producteur et
garantit l’écoulement de la production : le lieu et la date de livraison sont définis
clairement. La proximité entre l’entreprise et les producteurs est un garant de la
confiance qui s’est établie.
L’incertitude est donc réduite aussi bien pour les producteurs que pour les acheteurs.
Mais il convient de considérer tous les changements que cela induit : premièrement, il a
fallu convaincre les producteurs de cultiver du soja, ce qui passe par une
sensibilisation aux avantages de cette culture, cette opération a été facilitée par les
dysfonctionnements graves de la filière coton : les zones de production de soja sont en
effet toutes d’anciennes zones de production de coton,ensuite, il faut mettre en place un
système pour rester en contact avec les producteurs. Cela passe par l’organisation en
coopératives mais aussi en liaison directe au moyen de téléphone portable. Ceci
suppose que l’utilisateur du téléphone se trouve dans une zone où il est raccordé à un
réseau de téléphonie mobile mais aussi qu’il peut recharger son téléphone sur le
secteur électrique.
L’utilisation de téléphone portable change radicalement les conditions de vies dans les
villages. En effet, il permet au producteur d’être en liaison permanente avec les
différents échelons de la filière, ce qui était difficile auparavant surtout dans les villages
relativement enclavés. Cet échange d’informations constitue une étape fondamentale
dans l’accès au marché. Le paysan a ainsi la possibilité de s’informer par d’autres voies
que celui de son entourage immédiat. Ceci permet aussi aux producteurs de s’organiser
et de se rencontrer régulièrement, ce qui accroit potentiellement leur pouvoir de
négociation. Bien entendu, cet accès à la technologie est un élément de la
contractualisation et permet de fixer les rendez-vous ou d’annoncer les visites des
représentants des entreprises à l’occasion notamment de la livraison des semences.
On voit les changements induits par la mise en place de la filière. Néanmoins, il faut
s’interroger sur l’apport en termes d’utilité et de bien être pour les producteurs. La
question se pose car la mise en place d’une filière coïncide généralement avec une
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modification dans la répartition de la valeur ajoutée. Etant donné que le producteur se
situe en amont, c’est-à-dire éloigné du consommateur et donc que le degré de finition
du produit est faible, il peut être désavantagé par rapport aux autres agents de la filière.
c) Les inconvénients
La culture de rente présente un risque fondamental pour les paysans : celui de ne
pas pouvoir vendre ; c’est-à-dire qu’il n’y a pas d’acheteurs au moment de la récolte, ou
que le prix d’achat ne rémunère pas les sommes investies dans la récolte alors que les
cultures vivrières permettent de consommer la production.
Il est indispensable que l’entreprise connaisse les habitudes des producteurs en zones
rurales. En effet, les paysans doivent parfois faire des dépenses spontanées,
particulièrement lors de la rentrée scolaire ou lors des fêtes religieuses. Il est fréquent
que les paysans décident de vendre leur culture, même à un prix très bas, s’ils ont
besoin d’argent rapidement. Ainsi, si l’entreprise n’est pas présente à ce moment là, les
négociants récupèrent le soja à un prix très bas et l’entreprise ne récupère qu’une faible
part de la production.
L’entreprise n’a que peu de moyen de pression en dehors des clauses prévues par le
contrat si ce n’est le non renouvellement du contrat. Mais le contrat lie l’entreprise à une
coopérative ou à une union de producteurs, ce qui permet un contrôle mutuel similaire
aux prêts de groupes que font les institutions de micro finance : les objectifs de récoltes
sont fixés en début de campagne pour chaque coopérative. Si les objectifs ne sont pas
remplis, le contrat de l’année suivante ne sera pas renouvelé, donc chacun a intérêt à
respecter sa part du contrat. Aucun paysan n’a intérêt à ne pas produire.D’ailleur, les
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négociants ne passent que de façon ponctuelle et le paysan n’est pas en permanence
soumis à des besoins immédiats d’argent.
Cependant, il faut prendre en compte les couts d’organisations que représente la filière.
L’utilisation des superviseurs et la logistique qui maintient le lien entre Fludor et les
coopératives représentent des dépenses importantes, qui réduisent significativement la
rentabilité de ce mode d’organisation. Si le Bénin devient un grand producteur de soja,
c’est-à dire que beaucoup de paysans le cultivent et que les infrastructures permettent
de faire plusieurs campagnes, il y aura un véritablement marché des graines de soja au
Bénin. La question des approvisionnements en matière première oléagineuse sera donc
a priori moins critique, le problème résidera seulement dans les conditions du marché :
est-il plus intéressant de vendre sur le marché local béninois ou d’exporter à
l’étranger ?
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marché n’est pas efficace à cause des coûts de transactions trop importants. La
démarche de Fludor s’inscrit en partie dans cette approche :Pour pallier aux incertitudes
qu’engendrent les défauts de coordination entre producteurs, entreprises et Etat dans la
filière coton, Fludor a mis en place la filière soja, que l’on peut voir comme une
internalisation de la source d’approvisionnement. Ceci permet de faire des anticipations
plus précises des quantités à transformer en huile et surtout de ne pas risquer un défaut
d’approvisionnement.
Les intermédiaires sont une contrainte si chacun d’entre eux se rémunère au delà du
coût de son activité. Pourtant, une entreprise ne peut pas prendre en charge la diversité
des taches qui sont nécessaires pour transformer un produit brut en produit
consommable. En effet, une entreprise est moins efficace si elle effectue différentes
taches de façon ponctuelle, ce qui justifie l’utilisation de sous traitants. Ceci s’explique
par le fait que les facteurs de production ne sont pas utilisés de façon optimale : il y a
sous-emploi des capacités ce qui a pour conséquence des couts trop importants et
donc une rentabilité réduite.
L’entreprise doit donc trouver l’organisation qui lui permet de minimiser ses couts.
Dans le cadre de la filière coton, on voit le que l’égreneur est doublement avantagé : il
est l’unique acheteur de graines de coton, et l’unique vendeur de tourteaux, ce qui lui
permet de fixer un prix d’achat relativement bas et un prix de vente relativement haut.
La filière Soja est plus avantageuse pour Fludor : sa mise en culture est moins
complexe que le coton et nécessite donc moins d’étapes de transformation, ce qui
signifie moins d’intermédiaires Pourtant, Fludor n’a pas arrêté la transformation de
coton, ceci s’explique par le fait que les rendements du coton pour la production d’huile
est bien supérieur au soja. Il faut aussi savoir que l’huile de coton est de meilleure
qualité que celle de soja.
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C) les acteurs impliqués dans la filière soja
L’état des graines de soja (taux d’humidité, propreté,…) est sous la responsabilité de la
coopérative qui se doit de contrôler les producteurs et de leur permettre de respecter
leurs engagements.
b) Les superviseurs
Ce sont les responsables mandatés par Fludor dans chaque commune de
producteurs. Ils représentent le lien direct avec l’entreprise dans les communes. Leur
rôle est essentiel au moment de l’acheminement du soja vers l’usine de transformation
mais aussi lors de la livraison des semences. Ce sont eux qui sont redevables des
résultats des coopératives dont ils ont la charge. Ils suivent de près l’évolution de la
production et servent d’assistance aux producteurs en cas de problème. Leurs analyses
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doivent conduire à un diagnostic en vue d’augmenter la productivité des terres
emblavées.
Leur action est relayée par des aides conseillers dans chaque coopérative (une
commune rassemble plusieurs coopératives).
C’est la Direction Filière Agricole qui a crée les structures de la filières et élaboré son
business plan. Les contrats stipulent la période de livraison des semences (début juin),
la période approximative de récolte (fin décembre) et le moment de la livraison des
graines (au cours du mois de janvier).
d) L’Etat
Il est curieux de voir intervenir l’Etat dans le cadre d’une filière privée. Pourtant,
l’Etat est aussi impliqué à certains échelons. Il est présent au travers du Ministère de
l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche et par l’intermédiaire de la fiscalité.
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région à l’horizon 2015.Les objectifs de cette Révolution Verte sont : -d’atteindre
l’autosuffisance alimentaire
Il existe des Centres Régionaux de Promotion Agricole (CERPA) qui sont des structures
décentralisées chargées de la diffusion des techniques et des variétés nouvelles. Les
coopératives doivent s’enregistrer auprès des CERPA, elles reçoivent un appui et une
assistance pour cela. Ceci permet des actions concertées avec le ministère de
l’agriculture.
La réussite de la première campagne soja a été appréciée par les autorités, surtout
qu’un consensus est établit a propos de l’importance des acteurs privés dans le succès
des filières agricoles. Par ailleurs, les activités de production ne sont pas soumises à la
fiscalité. Ceci peut se justifier pour les raisons suivantes : les sommes récoltés ne serait
que très faibles et couteuses à percevoir pour l’administration et ceci pénaliserait
considérablement les producteurs alors qu’il est plus facile, plus économique et plus
efficace de prélever directement Fludor.
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III) Les perspectives d’évolution de la filière soja
Une filière peut être valorisée en faisant augmenter la valeur ajoutée qu’elle
produit. Bien sur, nous parlons ici que du point de vue des producteurs. L’entreprise
Fludor constitue en elle-même un gain de valeur ajouté dans la filière soja.
Les zones rurales peuvent ainsi mieux profiter d’un partage de la valeur ajoutée dans
une filière s’ils livrent un produit davantage transformé, c’est-à-dire que les étapes de sa
fabrication sont suffisamment avancées pour qu’il soit livré au consommateur. Ce
constat se retrouve pour la plupart des filières agricoles au Bénin : la majorité de la
production est exportée pour être transformée ailleurs. Ceci constitue bien évidemment
un manque à gagner pour le Bénin :
Au niveau national, le pays vend des produits bruts, c'est-à-dire peu transformés : les
prix sont donc déterminés par des facteurs sur lesquels le Bénin n’a pas d’influence :
ce sont en effet les entreprises agro-industrielles qui déterminent l’essentiel de la
demande mondiale. Le fait de ne pas disposer d’entreprise de transformation
représente un gaspillage en termes monétaires mais c’est aussi un manque en termes
d’emplois potentiels crées. D’autres parts, les produits transformés se conservent plus
longtemps après conditionnement, ce qui permet de les transporter sur une grande
distance et donc de les vendre à l’exportation.
Le soja est une introduction récente au Bénin et est considéré comme une culture de
rente par les producteurs. Pourtant, le soja peut aussi se consommer en tant que tel,
mais ceci suppose qu’il soit intégré dans des habitudes alimentaires, ce qui n’est pas
évident. Dans certains villages, ceux qui cultivaient déjà le soja avant la filière établie
par Fludor, des fromages ou des biscuits à base de soja sont fabriqués.
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Les avantages sont nombreux pour les villages en zone rurale. Tout d’abord, il y a une
création d’emploi non agricole, ce qui apporte un revenu supplémentaire aux ménages
de producteurs et limite les phénomènes d’exode rural. Ensuite, le prix de vente des
produits transformé est plus élevé que celui des produits bruts, et il est plus facile de
négocier les prix d’un produit transformé, surtout s’il y a peu de vendeur, alors que la
concurrence est très forte pour les produits sous forme brute. Les avantages à plus long
terme sont la possibilité d’acquisition d’un savoir-faire et d’une expérience qui peut
aboutir à une création d’entreprises et éventuellement à une vente à grande échelle
voire des possibilités d’exportations.
Il est évident que ce n’est pas une entreprise agro-alimentaire soucieuse de maitriser
ses approvisionnements en matière première qui va favoriser une unité de
transformation dans un groupement villageois. L’expérience qu’à Fludor dans la
réalisation de la filière peut néanmoins s’avérer utile dans le cas d’un partenariat public-
privé avec une institution internationale.
-le prix de la farine permet au boulanger de l’utiliser de façon rentable pour lui
-le prix de la farine ne constitue pas une concurrence déloyale par rapport aux
autres fournisseurs de farine
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-le prix de la farine permet de rémunérer l’usine qui la fabrique
On suppose que les investissements d’équipements sont pris en charge par un acteur
extérieur tel que la Commission Européenne et que le recrutement et la formation des
salariés de l’entreprise sont du ressort de Fludor. La connaissance du contexte local
permet de déterminer le salaire des travailleurs de l’unité compte tenu de leur nombre,
de leur productivité, du salaire minimum en vigueur et du revenu moyen des travailleurs
dans la zone étudiée. Il faut ensuite quantifier les besoins en énergie pour la fabrication,
ce qui correspond à la quantité de carburant pour alimenter le groupe électrogène.
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L’Etat peut aussi chercher à intervenir dans les zones rurales avec des projets d’appui
aux villages comme une promotion de la mécanisation ou d’autres mesures qui visent
à accroitre la productivité des surfaces ou les revenus des paysans. Mais il n’est pas
sur qu’une agriculture intensive, c’est-à-dire qui fait augmenter la productivité sur une
même surface soit une bonne chose dans un contexte d’agriculture familiale. En effet, si
la productivité augmente, les besoins en main d’œuvre diminuent et comme l’emploi
non-agricole en zone rurale est encore très limité, les impacts sont potentiellement
néfastes à court-terme.
D’autre part, les groupements de producteurs sont des unités institutionnelles très
prometteuses. Elles permettent de coordonner les producteurs au sein d’un village et de
leur conférer un pouvoir de négociation accrue. Les innovations financières et
techniques ont besoin de ce genre d’organisation pour se diffuser efficacement. Il est en
effet plus facile de sensibiliser des individus déjà regroupé au sein d’associations. Il faut
aussi garder à l’esprit que l’élaboration de plans stratégique par les autorités se fait de
plus en plus par des démarches participatives, les groupements de producteurs ont
donc intérêt à devenir des acteurs légitimes pour pouvoir peser sur les décisions
d’orientation de la politique agricole et économique. Fludor se doit donc d’entretenir des
relations cordiales basées sur la confiance avec ces organisations.
La mise en place de procédures spécifiques précisées dans les contrats introduit des
changements notables pour les comportements des producteurs. La contractualisation
constitue une nouveauté qui à toutes les chances de devenir incontournable, ou du
moins indispensable dans les relations entre les entreprises et les producteurs.
L’encadrement juridique et le souci de normalisation exigé par l’entreprise permet de
diffuser ce qui est appelé des « bonnes pratiques », ce qui a un impact bénéfique pour
l’économie béninoise au niveau de la qualité de la production et du climat des
investissements.
Néanmoins, on voit bien que les changements qui sont apparus ont une origine
extérieure aux producteurs. Il est clair que le pouvoir de négociation de l’entreprise est
très élevé et les groupements de producteurs restent des partenaires faibles. Il n’y a
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pas de groupements de producteurs au niveau national ou de syndicat agricole
puissant.
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C) La réalisation d’un partenariat avec le Programme Alimentaire Mondial
Le CSB est aujourd’hui produit dans plus de 20 pays et il a l’avantage d’être très
complet pour un faible coût : le coût en valeur rendu est inférieur à 600 $ la tonne pour
le Niger.
Le CSB dans sa forme de base est composé à 80% de maïs et à 20% de soja. Les
compositions changent selon l’organisation qui l’utilise et la zone de production. La
produit doit pouvoir être consommée facilement, c’est-à-dire que le temps de
préparation ne doit pas excéder 10 minutes .Le CSB se cuisine fréquemment sous
forme de bouillie mais en l’absence d’informations appropriées ou d’ustensiles de
cuisson adaptés, il est parfois consommé tel quel.
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Tableau 1 : Les différents CSB utilisé pas le PAM
*CSB enrichi pour usage général, ce qui inclus les femmes enceintes ou allaitantes et les personnes
atteintes du VIH. Ce produit est testé par les laboratoires du PAM, notamment au niveau de sa
composition nutritionnelle et de sa teneur en aflatoxine.
*CSB avec poudre de lait, adapté aux enfants de 6 à 23 mois qui souffrent de malnutrition modérée. Il
contient 8% de poudre de lait, 10% de sucre et 10% d’huile de soja
Le mélange maïs-soja est utilisé depuis plusieurs années par l’USAID, l’aide alimentaire
américaine. La spécificité de l’aide alimentaire américaine est qu’elle ne consiste pas en
un transfert d’argent mais un transfert en nature : ce sont en effet les surplus agricoles
qui servent d’approvisionnement aux stocks d’aide alimentaire. Le PAM a plutôt recours
à une demande de participation financière pour gérer les crises exceptionnelles, qui
consiste en une collecte d’argent auprès des pays donateurs. Cette collecte permet
d’acheter en urgence des produits alimentaires lorsque l’ampleur de la crise n’est pas
prévue dans le budget de l’institution.
D’après l’Organisation Mondiale de la Santé, le Niger a eu des taux de fécondité les plus élevé
au monde, de l’ordre de 7,1 enfants par femme et un taux de croissance démographique de
3.3% par an. La pauvreté touche plus de 60% des nigériens, en particulier les femmes en milieu
rural. Près de 40% des enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition chronique et 10%
de malnutrition aigue.
Les carences en nutrition sont un terrain favorable pour la prolifération de diverses maladies
comme le VIH et constituent un frein certain au développement du pays. La population a donc
d’énormes besoins en aide alimentaire.
Les principaux pays producteurs de CSB sont ceux qui ont une grosse capacité agricole
alors que les pays qui en consomment sont soumis à une insécurité alimentaire
chronique, il est donc intéressant de chercher à produire ce CSB dans les pays qui en
ont le plus besoin. C’est d’ailleurs ce qu’essaye de faire le PAM dans certains pays
africains tels que la Mauritanie ou le Sénégal le manque d’un tissu industriel adapté et
32/55
le différentiel de compétitivité avec les gros pays exportateurs représentent des
obstacles majeurs.
Le Benin dispose d’une grande zone céréalière et bénéficie d’un climat favorable
comparé aux pays sahéliens. La culture du soja et du maïs y est déjà possible et offre
des rendements conséquents. Seuls le Kenya et l’Afrique du Sud disposent d’une
importante production de CSB sur le continent Africain, il n’y a pas encore de
producteurs notables en Afrique de l’Ouest. Les fournisseurs de l’aide actuelle dans les
pays sahéliens sont des entreprises étrangères, Belges et Sud-Africaine notamment.
Tableau 3 : valeur nutritionnelle pour 100 g de produits secs :
Énergie : 380kcal minimum
Moisissures : 10% maximum
Protéines : 14%
Graisses : 6%
Fibres : 5%
Compléments minéraux pour 100g de produits finis
Code de l'Union
Dénomination Quantité Forme Européenne
Vitamine A : 1414 -1914 IU palmitate 250 CWS
0.108-0.147
Thiamine (B1) mg mononitrate de thiamine
0.380-0.515
Riboflavine (B2) mg Riboflavine E101
Niacine (B3) 4.1-5.5 mg nicotinamide E375
Folcine (B9) 51-69 mcg acide folique
Vitamine C 41- 55 mg acide ascorbique E300
Vitamine B12 1.0-1.4 mcg mannitol E421
Fer 7-9 mg fumarate de fer
Calcium 85-115 mg carbonate de calcium E170
Zinc 4.25-5.75 mg sulfate de zinc
Mais il faut garder à l’esprit que le CSB s’utilise en tant que réponse à la sous-
alimentation des populations : même s’il est plausible que la situation climatique ne
s’améliore pas dans le court terme, des restructurations économiques et agricoles
peuvent faire changer la situation des pays sahéliens, ce qui réduirait les besoins en
importation de CSB. Mais en devenant un interlocuteur privilégié du PAM, et compte
tenu de la proximité avec le Port Autonome de Cotonou, le CSB peut être acheminé
vers un grand nombre de pays de la sous-région.
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b) Les exigences du PAM
La méthode HACCP repose sur les sept principes suivants : i) identifier, ii) évaluer et :iii) décrire des
mesures de maîtrise
La méthode HACCP permet une certaine vigilance en identifiant des étapes où il existe un danger de
contamination.
Parmi les conditions fixées, les fournisseurs en compléments alimentaires doivent être
agréés par le PAM et il faut fournir une preuve d’achat : les compléments doivent être
obtenus auprès de DSM, Fortitech, Hexagon Nutrition, BASF ou Nicholas Piramal ou de
leurs distributeurs agréés.
De plus, le conditionnement est spécifié par le PAM : le CSB est empaqueté dans des
sacs extérieurs de contenance 25 kg en propylène contrecollé et sacs intérieurs de
contenance 5 kg en polyéthylène. Les sacs intérieurs sont soudés et les sacs extérieurs
fermés par double couture.
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La perspective de création d’une unité de production dans une zone peu industrialisée
peut entrainer l’attribution d’aides significatives de la part d’agences de développement
telles que la GTZ ou d’organisations internationales telles que l’Union Européenne. Ces
aides, qui se présentent sous diverses formes allant de la subvention d’investissements
au financement de la formation professionnelle en passant par l’aménagement des
infrastructures, améliorent la viabilité et la rentabilité de l’investissement.
Le PAM a recours à des appels d’offres concurrentiels : les termes sont déterminés
(quantité, lieu de livraison, qualité et nature du produit).Les fournisseurs font une offre
de prix, le fournisseur le moins disant obtient le marché.
Le transport est à la charge du fournisseur : les marchandises sont livrées dans les
magasins régionaux du PAM.
Modalités de paiement
Délai : 30 jours après la fin du mois au cours duquel la facture est déposée, sur
présentation d’une facture commerciale et des attestations de fumigation et certificat de
contrôle.
Type de paiement: virement bancaire
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hors période de crise de grande ampleur. Il existe bien un besoin en CSB, et bien que
l’institution cherche à minimiser les coûts, ce qui revient à acheter la plus grande
quantité pour une même somme, son éthique favorable au développement fait qu’elle
essaie de favoriser les entreprises qui emploient de la main d’œuvre locale.
Néanmoins, les partenaires qui ne sont pas compétitifs ou qui ne respectent pas les
normes de qualité n’auront pas de renouvellement de contrat. Le PAM présélectionne
un certain nombre d’entreprises partenaires qui sont certifiées conformes aux
exigences de l’institution en termes de qualité des produits. La liste de ces entreprises
est mise à jour régulièrement selon les critères définis par l’institution et les conclusions
des rapports d’audits des entreprises
Le PAM recherche un partenariat de long terme afin de subvenir aux besoins réguliers
de toute la sous région. Il est à noter que l’institution, en partenariat avec l’UNICEF
essaie de mettre en place des programmes d’incitations à la scolarisation dans les
zones rurales. Ils consistent à proposer une ration alimentaire pour tous les élèves
assidus. Ce genre de projet est encore en phase de test et n’est pas encore généralisé,
faute de financement.
Les clauses du contrat doivent garantir l’achat de toute la production de CSB afin de
prémunir Fludor contre un risque de stocks invendables. En effet, le CSB n’étant pas un
produit de consommation courante, seules des institutions telles que le PAM, l’UNICEF
ou des ONG l’utilisent.
Fludor a tout intérêt à s’orienter dans la production de CSB pour deux raisons
principales :
-la proximité du pays avec la zone sahélienne en fait un distributeur aux couts de
livraison réduits, ce qui compense la différence de couts de production avec les gros
producteurs mondiaux
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Fludor dispose des atouts suivants :
Les flux d’aide alimentaires représentent des sommes importantes : les partenariats
avec le PAM sont de l’ordre de plusieurs milliers de dollar et l’institution a acheté 4,627
tonnes de nourritures au Bénin en 2009, ce qui se chiffre à 2,174, 608 $. La tendance
des grandes organisations internationales est de s’appuyer davantage sur le secteur
privé et sur les entreprises qui créent des emplois dans les pays en voie de
développement. Fludor peut devenir un précurseur dans la fabrication locale de produits
spécifiquement adaptés à l’aide alimentaire. Le PAM a cherché à développer ce type de
partenariat dans les pays d’Afrique de l’Ouest mais les expériences ne se sont pas
avérées fructueuses pour cause du manque d’engagement et de savoir-faire des
entreprises retenues.
Néanmoins, il s’agit de faire en sorte que la production soit compétitive, ce qui n’est pas
évident quand on considère les autres pays producteurs et les fluctuations des taux de
change. L’argument central, selon lequel la proximité avec les pays susceptibles de
connaitre une crise alimentaire, n’est valable que si les coûts de transports sont
relativement plus faibles que pour les produits importés d’autres continent, mais ceci est
en partie lié à l’état des infrastructures routières entre le Bénin et les régions où opère
le PAM.
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Le problème majeur que pose le CSB réside dans le fait que ce n’est pas un produit de
consommation courante. Il n’existe pas vraiment de marché du CSB, celui-ci n’étant
utilisé qu’au cours de crises alimentaire. Mais le contexte spécifique de pays comme le
Niger fait que le PAM peut faire des estimations de quantités à fournir quelque soit la
sévérité de la crise, pour soigner les carences des populations les plus vulnérables
D’autre part, les standards internationaux rendent nécessaires un équipement en
machine spécifiques et le recrutement de personnel qualifié pour les opérations de
contrôle de qualité. Le savoir-faire des contrôleurs du laboratoire de l’usine de Cana
sera donc mise à contribution.
Il convient pour cela d’étudier les quantités que l’usine peut produire. Lors de la
crise de 2005, le PAM à envoyé en urgence 1.000 tonnes de nourriture. Enfin de remplir
les besoins e la zone sahélienne, une quantité de production annuelle de 10.000 tonnes
est un objectif raisonnable. Cette quantité est celle qui servira de références aux
estimations.
Une chaîne de production basique est similaire à une minoterie à laquelle on ajoute les
machines nécessaires pour pouvoir mélanger les différents constituants du CSB et
surtout que la qualité du produit fini soit irréprochable.
Il sera possible d’essayer différentes formules pour déterminer la plus appropriée selon
un certain nombre de critère défini. D’une part, les coûts de production doivent être pris
en compte, ils sont liés à la complexité du processus de transformation mais aussi à la
quantité de matière première incorporée dans le processus. Il faut aussi mesurer la
quantité de déchets que génère le processus et chercher à les valoriser. Etant donné
qu’une partie de la production de CSB passe par la fabrication de farine de maïs et de
soja, il est logique que Fludor cherche à maitriser la fabrication de farines enrichies qui
peuvent être vendue sur le marché local ou exportée vers le Nigéria. Dans ce cas, la
production de CSB ne constituerait qu’une partie de l’unité de transformation de farine.
Les besoins en farines enrichis sont réels sur le marché mais il y a déjà une offre pour
ce type de produits.
Tableau 6 : Processus de production des aliments enrichis
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Quel mode d’organisation choisir ?
Il faut prendre en compte la possibilité que le PAM ait à faire face à une crise
alimentaire de grande ampleur, c'est-à-dire que le PAM ait besoins de quantités de CSB
plus importantes que ce que Fludor peut lui fournir : l’institution fera ainsi appel à un
importateur extérieur, en privilégiant le plus compétitifs parmi les partenaires
présélectionnés. Le contrat qui semble le moins risqué pour Fludor semble donc
consister en la livraison d’une quantité déterminée de CSB chaque mois, afin de couvrir
les besoins réguliers du PAM. Ce contrat pourrait être d’une durée d’un an
renouvelable. Ceci permet en outre de se prémunir contre les problèmes liés à
l’abandon du CSB au profit d’un autre aliment enrichi : si le PAM choisit de changer les
aliments utilisés pour l’aide, le contrat d’un an renouvelable permet d’éviter le risque de
défaut d’achat sans négociation.
Il faut donc procéder à une étude des coûts du produit fini et livré afin de se situer par
rapport aux concurrents internationaux.
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respectées. Ces essais pourront se faire avec des machines louées ou prêtées par une
autre entreprise.
Comme il est possible que le produit fini à l’étape de l’expérimentation soit faiblement
compétitif par rapport aux fournisseurs habituels du PAM, il est recommandé de ne
fournir qu’une partie des approvisionnements réguliers du PAM. Si le partenariat à
vocation à être prolongé et approfondi, il faut que l’écart de compétitivité soit réduit, il
sera alors concevable de chercher à devenir le fournisseur pour les zones Bénin et
Niger. S’il s’avère que la production de CSB est compétitive, il faut étudier la possibilité
de fournir l’ensemble des pays sahéliens voire l’ensemble des pays de l’Afrique de
l’Ouest pour les besoins réguliers du PAM.
La conclusion d’un accord avec le PAM permettrait ainsi à Fludor de créer des emplois
directs dans l’usine de transformation de CSB mais aussi de constituer des débouchés
stables pour les producteurs de maïs et de soja, surtout si l’organisation en filière est
retenue.
Si l’entreprise Fludor maitrise les filières soja et maïs au Bénin, le prestige considérable
lié à ce travail aura une influence certaine sur les relations avec les autorités, ce qui peu
apporter des subventions et des avantages divers. Il ne faut pas non plus négliger
l’exemple constitué par les succès des filières organisées par une entreprise privée, qui
aura un impact sur le monde agricole béninois et africain. Enfin, en renforçant
l’industrialisation du Bénin, Fludor poursuit son rôle d’acteur du développement
économique du pays.
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Tableau 8: Etapes de finalisation du projet
1) Essai de transformation du maïs et du soja en CSB
2) Envoi d’échantillons aux laboratoires du PAM
3) Détermination du mode d’organisation (filière ou marché)
4) Elaboration du business plan avec calcul du prix de vente du produit final en
valeur rendu
5) Appel d’offres pour équipements de l’usine
6) Détermination de l’emplacement de l’usine : agrandissement de l’usine
actuelle ou nouvelle implantation
7) Conclusion de l’accord avec le PAM
8) Début de la campagne soja et maïs
9) Livraison au PAM
10) Bilan et évaluation de la campagne
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Conclusion
Pour mettre en place cette filière, il a fallu des actions de sensibilisation à la culture du
soja, la plupart des producteurs n’ayant jamais utilisé cette plante. Ensuite, les
structures adéquates ont été crées pour permettre de faire le relais entre l’entreprise et
les producteurs et faire en sorte que les contrats soient respectés. Ce partenariat n’a
été possible que grâce à la confiance qu’a acquise la DFA auprès des producteurs.
Néanmoins, les couts d’organisation et un contexte moins critique pour les
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approvisionnements ont limité les avantages liés à la filière soja. Le nombre de
coopératives partenaires a donc été drastiquement réduit pour la prochaine campagne
(2010-2011). Comme la production d’huile de coton est bien plus rentable que l’huile de
soja, le soja reste une activité d’appoint par rapport au coton. C’est dans ce contexte
qu’il est intéressant de réfléchir aux perspectives de la filière soja en prenant en compte
chacun des acteurs de la filière, que ce soit les producteurs, les intermédiaires ou les
usines de transformation agro-alimentaires. Dans une optique favorable au
développement, il faut chercher à faire bénéficier les producteurs de la valeur ajoutée
crée par la filière, tout en assurant la rentabilité des activités de chacun et permettre de
sécuriser les approvisionnements. Pourtant, le succès de la campagne 2009-2010 ne
permet pas de prolonger les projets de développement rural, l’expérience de Fludor
peut néanmoins s’avérer utile dans le cas d’un partenariat public-privé avec une
institution internationale. Mais, la situation géographique du Bénin, qui dispose d’un
accès routier privilégié vers le Niger et le Burkina Faso doit aussi être valorisée surtout
quand on sait que les régions au Nord du Bénin obtiennent des rendements
remarquables et que les pays sahéliens connaissent des problèmes
d’approvisionnement lors de crises alimentaires. Il est intéressant de mettre en place un
partenariat avec le Programme Alimentaire Mondial qui aurait pour but d’approvisionner
les besoins réguliers en aide alimentaire. Ce partenariat consisterait en un engagement
de long terme qui permettrait à Fludor de diversifier sa production et de bénéficier d’un
partenaire stable. Le PAM pourrait ainsi à la fois participer à l’essor industriel du Bénin
et réduire les coûts de transports liés aux importations de produits alimentaires.
Toutefois, les produits dont a besoin le PAM sont essentiellement composés de maïs,
cette céréale est produite au Bénin mais n’est pas utilisée par Fludor. Ce projet
nécessite donc de se procurer des machines adaptées à la transformation du maïs en
soja, ce qui signifie des investissements nouveaux pour Fludor.
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Bibliographie :
Ministère des Affaires Etrangères. « Eléments pour l’analyse économique des filières
agricoles en Afrique Sub Saharienne », synthèse réalisée par Franck Laval, 2000
Fludor Bénin S.A., Business Plan du projet Soja, Direction des Filières Agricoles, 2009
Sites internet :
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Bilan personnel
D’autre part, j’ai été associé à l’entreprise Fludor pour laquelle je réalisais l’étude de la
filière soja récemment mise en place. J’ai apprécié le fait de travailler dans une
entreprise privée et de rencontrer des employés soucieux de questions de
développement, et notamment de développement agricole : j’ai pu cependant voir les
problèmes engendrés par la confrontation entre ceux qui pensent « avec le cœur » et
ceux qui pensent « avec la tête » mais j’ai pu mieux comprendre les possibilités
qu’offre indirectement une entreprise pour le développement d’un pays comme le
Bénin.
46/55
enquête sur les producteurs de soja s’est avérée non avenue alors que j’aurais
apprécié de pouvoir la mener.
Les enseignements reçus au CERDI m’ont donc été très utiles à plusieurs niveaux. Tout
d’abord, la connaissance des agences de l’ONU et de leurs rôles respectifs a été
indispensable à mon travail. J’ai eu la chance d’avoir pu visiter les sièges du PAM et de
la FAO l’an dernier, il était intéressant de collaborer avec ces agences au cours de mon
stage cette année. Les cours d’économie publique m’ont permis de saisir un certain
nombre d’enjeux relatifs aux partenariats publics-privés, ce qui a été l’objet d’une
grande partie de mon travail pour Fludor. Ensuite, les cours d’économie agricole ont été
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indispensables pour étudier les comportements des producteurs dans les zones rurales
et les obstacles au développement de l’agriculture et du milieu rural en général. Je me
suis aussi servi de mes connaissances en économie industrielle pour analyser les
structures spécifiques des filières agricoles au niveau de l’organisation et de la
coopération entre les intermédiaires.
Une partie importante de mon travail a consisté à faire des recherches sur les
perspectives d’évolution de la filière soja, en sachant qu’après le succès de la première
campagne, l’expérience ne serait pas renouvelée avec la même ampleur pour la
campagne suivante. Différentes voies ont été explorées par la Direction des Filières
Agricoles, avec qui nous avons contacté les partenaires potentiels pour chaque projet.
J’ai pu voir la réputation sérieuse dont bénéficie l’entreprise Fludor au sein de secteur
privé mais aussi au sein des cercles politiques et des organisations en charge du
développement. Néanmoins, la position de la DFA, qui cherche à conserver la
confiance qu’elle a acquise auprès des producteurs se heurte aux besoins et objectifs
de l’entreprise, qui cherche à sécuriser ses sources d’approvisionnement en matière
première oléagineuse en maintenant la production la plus rentable possible.
Je suis très satisfait de l’expérience que j’ai acquise en faisant ce stage et je suis sûr
qu’elle me sera profitable dans mes analyses de la situation des pays en voie de
développement ainsi que dans mes choix professionnels.
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Liste des annexes
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Liste des abréviations utilisées
GV : Groupement Villageois
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Les caractéristiques essentielles de la norme ISO 9001-2008
Les normes de la famille ISO 9000 représentent un consensus international sur les
bonnes pratiques du management de la qualité. La famille se compose des normes et
lignes directrices relatives aux systèmes de management de la qualité et des normes
de soutien associées.
ISO 9001:2008 est la norme qui fournit un ensemble d'exigences normalisées pour un
système de management de la qualité, indépendamment du domaine d'activité et de la
taille de l'organisme utilisateur, et qu'il soit dans le secteur privé ou dans le secteur
public. C'est la seule norme de la famille en fonction de laquelle les organismes peuvent
être certifiés – bien que la certification ne soit pas une exigence obligatoire de la norme.
Les autres normes de cette famille couvrent des aspects spécifiques comme les
principes essentiels et le vocabulaire, les améliorations des performances, la
documentation, la formation et les aspects financiers et économiques.
Si les clients ne sont pas satisfaits, l’entreprise est en péril! Pour qu’ils restent satisfaits,
elle a besoin de répondre à leurs exigences. La norme ISO 9001:2008 fournit un cadre
bien éprouvé pour adopter une approche systématique de la gestion des processus
d'un organisme de façon à ce qu'il produise régulièrement des produits qui répondent
aux attentes des clients.
Les exigences relatives à un système qualité ont été normalisées – mais les
organismes et entreprises aiment se considérer comme uniques. Comment ISO
9001:2008 permet-elle donc la diversité qu’illustrent, par exemple, une petite entreprise
familiale, une multinationale de la fabrication ayant des composantes de service, un
service public, une administration gouvernementale?
La réponse est qu'ISO 9001:2008 établit quelles sont les exigences auxquelles votre
système qualité doit répondre, mais ne dicte pas comment procéder pour y satisfaire
dans un organisme particulier, quel qu'il soit. Ceci laisse beaucoup de latitude et de
souplesse pour la mise en œuvre dans différents secteurs économiques et cultures
d'entreprise ainsi que dans différentes cultures nationales.
1. La norme exige que l'organisme lui-même audite son système qualité basé sur ISO
9001:2008 pour vérifier qu'il gère avec efficacité ses processus – ou, pour le dire
autrement, pour vérifier qu'il maîtrise parfaitement ses activités.
2. De plus, l'organisme peut inviter ses clients à auditer le système qualité afin de leur
donner confiance dans le fait que l'organisme est capable de livrer des produits ou des
services qui répondront à leurs exigences.
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3. Enfin, l'organisme peut engager les services d'un organisme indépendant de
certification des systèmes qualité pour obtenir un certificat de conformité à ISO
9001:2008. Cette dernière solution a remporté un immense succès sur le marché en
raison de la crédibilité associée à une évaluation indépendante.
L'organisme peut ainsi éviter les audits multiples de ses clients, ou limiter la fréquence
ou la durée des audits de clients. Le certificat peut également servir de référence entre
l'organisme et les clients potentiels, en particulier lorsque fournisseur et client ne se
connaissent pas ou sont très éloignés géographiquement comme c'est le cas dans un
contexte d'exportation.
Source :
http://www.iso.org/iso/fr/iso_catalogue/management_standards/iso_9000_iso_14000/iso
_9000_essentials.htm
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Description simplifiée de la filière Soja
Approvisionnemen
FLUDOR BENIN S.A.
t en trésorerie
FECECAM
Collecte et transport vers
l’usine de transformation
CLCAM
Coopératives
Avance de
trésorerie
Producteurs
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ORGANIGRAMME DE LA DIRECTION
« FILIERE AGRICOLE SOJA »
DIRECTEUR
ADJOINT
FILERE NATIONAL
FILIERE
SOJA SOJA
SECRETAIRE
ASSISTANTE
35
SUPERVISEUR
DE COMMUNE:
(1000)
Coopératives
Soja
COOPERATIVE SOJA COOPERATIVE SOJA COOPERATIVE SOJA
(Elu) VILLAGES
(Elu) (Elu)
(10000 )
Producteurs
Bénévoles
Cultivateurs
MAEP
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Etapes de fabrication de farine enrichies par cuisson-extrusion
Stockage Stockage
Décorticage
Pesage Pesage
Grillage
Broyage
Cuisson-extrusion
Refroidissement
Mise en sac
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