Soja Sebastien COSTEDOAT - Etude de La Filiere Soja Au Benin

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Année Universitaire 2009/2010

Rapport de stage de deuxième année de


Magistère

Etude de la filière soja au Bénin


Quelles perspectives pour une entreprise
agro-alimentaire dans un pays en voie de
développement?

Stage effectué du 03 mai au 30 juillet 2010

Sous la direction de Monsieur Roland RIBOUX

Rédigé par Sébastien COSTEDOAT


Sommaire
Remerciements _____________________________________________________________ 3
Résumé ____________________________________________________________________ 4
Présentation de la structure d’accueil ________________________________________ 6
INTRODUCTION ____________________________________________________________ 7
I) Présentation de l’objet d’étude _____________________________________________ 9
A) Le soja _______________________________________________________________________ 9
B) La notion de filière ___________________________________________________________ 11
C) Le contexte agricole du Bénin ________________________________________________ 11
D) Problématique _______________________________________________________________ 13

II) La démarche de Fludor : une filière entièrement prise en charge par une
entreprise privée __________________________________________________________ 15
A) L’abandon progressif de la production de coton________________________________ 15
B) La mise en place de la filière soja _____________________________________________ 17
C) les acteurs impliqués dans la filière soja _______________________________________ 23

III) Les perspectives d’évolution de la filière soja _____________________________ 26


A) La valeur ajoutée dans une filière _____________________________________________ 26
B) Des acteurs à impliquer davantage ____________________________________________ 28
C) La réalisation d’un partenariat avec le Programme Alimentaire Mondial __________ 31

Conclusion ________________________________________________________________ 43
Bibliographie :_____________________________________________________________ 45
Bilan personnel____________________________________________________________ 46
Liste des annexes _________________________________________________________ 49

Mots clés: Filière soja, Bénin, Programme Alimentaire Mondial, entreprise agro-
alimentaire, secteur privé formel, Partenariat Public-Privé

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Remerciements

Je remercie tout d’abord Monsieur Roland RIBOUX, Président du CIPB et PDG de


Fludor Bénin S.A. pour son accueil au sein des structures qu’il dirige et surtout pour les
orientations judicieuses qu’il a insufflé à mon travail.

Mes remerciements vont ensuite à Monsieur Jean-Michel BOUCHEZ, Directeur des


Filières Agricoles chez Fludor et son assistant Monsieur Patrice SEWADE qui ont été
une aide indispensable pour l’analyse des filières soja et je salue leur connaissance
immense des zones rurales béninoise. J’exprime également ma reconnaissance à
Monsieur V. KRISHNA, directeur de l’usine Fludor, pour l’organisation des entretiens
que j’ai pu mener avec le chef du personnel et le contrôleur qualité de l’usine.

J’ai vivement apprécié les échanges que j’ai pu avoir avec les représentants
d’institutions internationales et particulièrement Monsieur Edouard NIZEYIMANA,
directeur adjoint du PAM Bénin pour son implication personnelle dans le projet et
l’organisation des entretiens avec la cellule Programme et Logistique, et le Docteur
Falilou AKADIRI, assistant du représentant FAO au Bénin pour la richesse des
discussions que nous avons pu mener.

Un grand merci à Hoa-Binh ADJEMIAN, Chef de Section Infrastructure auprès de la


Délégation de l’Union Européenne au Bénin en regrettant sincèrement de ne pas avoir
eu l’opportunité de le rencontrer mais dont j’ai pu apprécier le dévouement lors de nos
contacts électroniques.

Une attention particulière à Mademoiselle Graziella GOUTHON, source intarissable


d’informations sur les entreprises béninoises et les pratique du monde du travail au
Bénin.

Je tiens également à remercier également toute l’équipe du CIPB qui était à mes cotés
tout au long de ce stage et qui m’ont soutenu à chaque instant

Enfin un grand merci à tous ceux qui ont contribué de près ou de loin au bon
déroulement de ce travail.

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Résumé

Le secteur agricole est un élément fondamental dans l‘économie béninoise en termes


d’emploi et en termes de création de richesse. Mais le coton, qui était une filière
essentielle pendant des décennies, est progressivement abandonné par les
producteurs malgré l’intervention des autorités publiques. Les dysfonctionnements de
la filière coton s’expliquent en effet par différents facteurs mais la mauvaise
coordination entre les intermédiaires a eu pour effet direct de décourager les
producteurs et de rompre la confiance entre les producteurs et les autres acteurs de la
filière. Ceci pose des problèmes aux usines de transformation qui utilise la graine de
coton et notamment l’entreprise Fludor L’entreprise a donc mis en place une filière
agricole soja au Bénin en utilisant des mécanismes qui limitent le risque de défaut
d’approvisionnement en recourant à des procédures telles que la contractualisation des
coopératives. La première campagne a été un succès pour l’entreprise et les autorités
ont salué l’initiative. L’originalité de la démarche réside dans le fait que c’est une
entreprise privée qui a entièrement mis en place la filière, il peut s’agir la d’un nouveau
modèle économique dans une région où l’agriculture a longtemps connus
principalement les grandes filières organisées par l’Etat. D’autres part, le soja ne faisait
pas parti des filières porteuses potentielles identifiées par la FAO, le soja est donc
devenu une production importante sans que les autorités ne prennent part à son
lancement. La filière soja offre un certain nombre de possibilités à exploiter.

Une difficulté d’ordre structurel au Bénin réside dans le fait que les régions du Nord sont
d’importants producteurs agricoles mais que les coûts de transports sont très élevés.
Les producteurs sont donc limités par les faibles débouchés. Il faut surtout garder à
l’esprit que le Bénin est un pays stratégique pour l’accès routier vers le Niger et d’autres
pays sahéliens : sachant qu’il dispose de capacités de production considérables, le
pays peut devenir une puissance agricole régionale qui approvisionnerait les autres
pays de la sous région. Le Programme Alimentaire Mondial a notamment fait transiter
des quantités très importantes d’aide alimentaire par le Bénin et une partie important de
la production locale a été achetée lors de la crise qu’a connu le Niger en 2007 Il faut
dès lors réfléchir à des solutions pour réduire les effets de l’insécurité alimentaire. Il est

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donc intéressant de réfléchir à un partenariat de type public-privé entre le PAM et
l’entreprise Fludor pour mettre en place une unité de production de farine enrichie à
destination des populations sous-alimentées. Le soja est un des ingrédients de ces
farines enrichies, c’est pour cela que Fludor peut être vu comme un partenaire clé. Mais
l’entreprise est spécialisée dans la production d’huile alimentaire et n’a pas de savoir-
faire dans la fabrication de farine, il faut donc réaliser une étude de faisabilité qui
comprend les exigences posées par le PAM dans ses transactions avec les entreprises
du secteur privé mais aussi les équipements nécessaires à la production de farine
enrichie. Il apparait alors que si les conditions d’un partenariat sont réunies, l’entreprise
Fludor pourra diversifier ses activités et si elle s’implante dans le Nord, c'est-à-dire
proche du Niger, elle participerait au développement industriel de la zone et permettrait
de stimuler la production agricole locale par le renforcement de la filière soja et
éventuellement la création d’une filière maïs.

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Présentation de la structure d’accueil

Le CIPB : Conseil des investisseurs Privés du Bénin

Le Conseil des Investisseurs Privés du Bénin est une association crée en 2002 qui
rassemble un groupe de grandes entreprises soucieuses de se maintenir au Bénin suite à des
investissements importants dans le pays. Ces entreprises, qui sont pour la plupart des filiales
de grands groupes internationaux, ont décidé d’unir leur compétence et leur poids économique
afin de participer au développement du pays et recommander des politiques favorables au
secteur privé. L’idée repose sur le constat que les entraves au fonctionnement des grandes
entreprises sont préjudiciables à l’économie dans son ensemble. Aujourd’hui, le CIPB compte
40 entreprises membres et se fixe pour objectif de stimuler les investissements et l’emploi en se
basant sur les principes suivants :

-la promotion de la bonne gouvernance

-la réforme de la fiscalité et la prise en compte de l’économie informelle

-l’optimisation des ressources locales et notamment les ressources humaines

De plus, le CIPB est devenu un interlocuteur apprécié des organisations internationales en tant
que spécialiste de la contribution du secteur privé au développement. Ses activités de think tank
se concrétisent par des activités de recherche et d’études et la publication d’ouvrages de
synthèses.

Les entreprises membres du CIPB couvrent un large éventail d’activités allant de la banque et
l’assurance à la logistique et la production de matériaux. Elles représentent plus de 120
milliards de Frances CFA d’investissement dans les infrastructures et les équipements
industriels et ont crée plus de 5500 emplois en 2007. Leur contribution fiscale totale s’élève à
plus de 50 milliards de Francs CFA pour l’année 2007.

La société FLUDOR Bénin S.A.

FLUDOR BENIN S.A. est une entreprise, membre du CIPB, qui transforme les matières
premières agricoles en huile alimentaire à destination du Bénin et du Nigéria. Fludor est la filiale
béninoise du groupe Tropical General Investment (TGI) qui est une multinationale présente
aussi bien en Europe qu’en Afrique de l’Ouest.

A l’origine, la graine utilisée était le coton mais suite à la restructuration de cette filière,
l’entreprise a diversifiée ses sources d’approvisionnement et produit désormais de l’huile de
coton, de l’huile de palmiste et de l’huile de soja.

Fludor dispose d’une usine dans la ville de Cana, commune de Zogbodomey, près de Bohicon
à 150km de Cotonou. Les procédés de fabrication et les efforts de contrôle de la qualité font
que Fludor a acquis la certification ISO 9001-2008, délivrée par Moody’s France.

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INTRODUCTION

Dans un contexte de libéralisation des économies en voie de développement, les


filières agricoles dans les pays d’Afrique de l’Ouest ont connu d’importantes
restructurations. L’abandon des grandes filières organisées par l’Etat, tel que le coton
se justifie par une recherche de la compétitivité dans le but de favoriser les
exportations. Mais les mutations dans ces filières ont changé les modes de coordination
entre les agents, ce qui se traduit par des expositions aux risques et des situations
d’incertitudes qui peuvent décourager la production agricole. En effet, les retards de
paiement ou les défauts d’approvisionnement sont des freins pour les producteurs
comme pour les transformateurs de produits agricoles. Le risque d’abandon des filières
de rente est réel et ceci est renforcé lorsque les cours mondiaux sont bas.

Pourtant, l’agriculture est un secteur majeur pour l’économie d’un pays tel que le Bénin.
Le secteur agricole représente en effet près de 40% du PIB, 80% des recettes
d’exportation et 70% des emplois. Le pays dispose d’atouts considérables aux niveaux
géographique (ouvert sur le Golfe de Guinée et avec un accès privilégié vers le Niger et
le Burkina Faso) et climatique (3 zones climatiques permettent une grande
diversification des produits cultivés) mais ils sont sous exploités: le Bénin est en effet un
importateur net de produits alimentaires et notamment en provenance de pays comme
le Nigéria ou le Burkina Faso où les conditions pour l’agriculture sont a priori moins
favorable.

De nombreux plans de relance ont vu le jour, le plus récent étant le Plan Stratégique
pour la Relance du Secteur Agricole (PSRSA) en 2008 qui a pour but de faire parvenir
le Bénin à l’autosuffisance alimentaire et d’en faire une puissance agricole à l’horizon
2015 grâce à des projets de diffusion de nouvelles techniques agricoles et un appui à la
diversification des filières. Elaboré par le Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la
Pêche (MAEP) dans un contexte politique favorable au changement et surtout suite à la
crise alimentaire de 2007 qui a touché beaucoup de pays de la sous-région, ce plan
porte une attention particulière sur les Organisations Professionnelles Agricoles (OPA)
et les liens entre producteurs ; transformateurs et commerçants.

C’est dans ce contexte que s’est mise en place la filière soja béninoise. L’initiative est
originale dans la mesure où c’est une entreprise agro-alimentaire privée qui l’a initiée.
Les objectifs de la filière ne sont donc pas les mêmes que ceux des filières organisée
par l’Etat : la ou l’Etat cherche à bénéficier des recettes d’exportation tout en se
souciant de questions de répartition de la valeur ajoutée, une entreprise agro-
alimentaire recherche avant tout à sécuriser les approvisionnements en matière
première agricole pour ses usines de transformation.

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Il est intéressant d’analyser les atouts et les contraintes d’une telle initiative et de
déterminer si elle peut servir de modèle économique dans les pays en voie de
développement et notamment en Afrique de l’Ouest. D’autre part, le Bénin étant à
proximité des pays de la zone sahélienne, il semble logique de chercher à favoriser les
flux de biens alimentaires et de réfléchir aux moyens d’approfondir les circuits de
distribution afin de limiter l’impact des crises alimentaires.

Le rapport est divisé en trois parties. Nous allons d’abord présenter l’objet d’étude et
définir certains termes relatifs aux notions d’agronomie, ce qui permettra de formuler
une problématique qui orientera les réflexions contenues dans ce rapport.

Nous pourrons ensuite décrire l’organisation de la filière soja et analyser les spécificités
d’une filière organisée par une entreprise privée dans un pays en voie de
développement.

Ceci nous permettra finalement d’étudier les perspectives offertes par cette filière et de
réfléchir sur l’impact qu’elle peut avoir sur le développement du Bénin.

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I) Présentation de l’objet d’étude

A) Le soja
Le soja est destiné en premier lieu à l’alimentation humaine directe et en second
lieu à l’industrie agroalimentaire, sous forme de tourteaux pour la consommation des
bovins ou sous forme d’huile alimentaire. Le soja est la plante la plus utilisée dans la
production d’huile végétale et de matière grasse : 32% de l’huile végétale est faite à
partir de soja en 2004. Les Etats-Unis sont le plus grand producteur (75% de la
production mondiale en 2000) mais le Brésil occupe une part de plus en plus grande
dans les exportations mondiales. La production béninoise, essentiellement locale, ne
peut concurrencer les grands producteurs mondiaux ni approvisionner le marché
international.

Le soja est cultivé à petite échelle dans quelques villages du Bénin depuis le début des
années 1980 mais c’est avec la mise en place de la filière par la société Fludor en 2009
que le soja devient une production relativement importante dans le pays. La plante a
des propriétés agronomiques intéressantes et est particulièrement adaptée au climat
béninois: elle n’a pas besoin d’engrais, c’est une culture peu exigeante mais surtout elle
améliore les propriétés du sol et réduit sa salinité. De plus, sa mise en culture est
possible dans toutes les régions du Bénin que ce soit près du littoral Atlantique ou dans
le Nord du pays. Il faut cependant noter que la plante a des rendements plutôt faibles.

Le soja, bien qu’il soit comestible et adapté à l’alimentation humaine, reste néanmoins
une culture de rente. Il faut en effet un processus industriel relativement complexe pour
transformer le soja en produit de consommation courante. En outre, les changements
d’habitudes alimentaires sont un processus longs : au Nigéria, il a fallu une intense
campagne de sensibilisation de plusieurs années pour que les paysans intègrent le soja
dans leur alimentation quotidienne et que des petites entreprises vendent des produits
à base de soja.

L’offre
Le soja est la première graine oléagineuse produite dans le monde. La culture du soja
s’est rapidement développée en Amérique latine, par exemple au Brésil, qui est devenu

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un acteur majeur du marché, la production a presque doublé au cours des années
2000. L’Argentine a choisi dès 1996 le soja OGM, qui couvre à présent la quasi-totalité
des champs de soja, comme cela est le cas à une autre échelle aux États-Unis. La
culture intensive de la graine en Amérique latine a par ailleurs contribué à la
déforestation en Amazonie, à cause des besoins de terre pour la mise en culture de
nouvelles surfaces. La production mondiale de soja a été multipliée par 5 en 40 ans.

La demande
Les graines de soja contiennent une huile qui peut servir à la cuisson ou entrer dans la
composition de la margarine. Depuis quelques années, elle est aussi utilisée dans la
fabrication de biodiesel ou dans certaines industries. Après extraction de l’huile, les
résidus de graines forment le tourteau, utilisé pour l’alimentation animale ; le tourteau
de soja est d’ailleurs la première source de protéines du bétail dans les produits
industrialisés. L’Union européenne en est de très loin la première importatrice, ce qui
s’explique par le faible niveau de production locale, le soja poussant difficilement en
Europe. Enfin, les graines de soja sont de plus en plus utilisées dans l’alimentation
humaine sous forme de tofu, sauces, lait ou farine. La Chine a importé plus de 40
millions de tonnes de soja en 2009, contre moins de 29 millions de tonnes deux ans
plus tôt.

L’évolution
La production de soja pour la saison 2009-2010 devrait être supérieure à celle de
l’année précédente, grâce à de meilleurs rendements ; elle pourrait atteindre un record
de 255,02 millions de tonnes. La récolte 2008-2009, qui n’était que de 210,86 millions
de tonnes, avait été affectée par une sécheresse en Argentine et au Brésil. Quant à la
consommation, son évolution dépend en grande partie de celles de biodiesel d’une part,
et de viande d’autre part.
Au 1er février 2010, les graines de soja s’échangeaient à 916,75 cents le boisseau sur
le Chicago Board of Trade, l’huile à 36,35 cents la livre, et le tourteau à 274 dollars la
tonne.
Le marché des biocarburants, en pleine expansion, influe de plus en plus sur la

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demande. Si le biodiesel est très minoritaire par rapport à l’éthanol aux États-Unis et au
Brésil, ces deux pays ont l’intention d’en développer la production dans les prochaines
années, notamment à l’aide de subventions. La production a triplé en 2005, pour
atteindre 288 millions de litres.

B) La notion de filière
Une filière est un mode de coordination des échanges qui fait la liaison entre les
producteurs et les consommateurs. Au sein de la filière, des flux de produits, d’argent et
d’informations sont échangés entre les acteurs. Dans une filière comme celle du coton
en Afrique de l’Ouest, les acteurs suivants interviennent : l’Etat, qui s’intéresse à la
valeur ajoutée de la filière et de sa répartition entre les acteurs ;les sociétés de
commercialisation, préoccupées par les évolutions du marché mondial et la politique
fiscale de l’Etat ;les producteurs qui se soucient des questions de sécurisations de
l’approvisionnement en intrant et de la commercialisation de leur production mais sont
aussi soucieux de bénéficier davantage de la valeur ajoutée. Dans un contexte de
marché libéralisé, les acteurs privés se chargent de l’ensemble du circuit même si l’Etat
intervient à plusieurs niveaux en finançant la recherche ou en organisant les
associations de producteurs.

L’organisation en filière permet d’éviter les situations suivantes :

- le stockage par les producteurs pendant plus d’un an pour cause de prix de
vente trop faible, c'est-à-dire qui ne rémunère pas les facteurs de production.

- les résultats de recherche agronomique inutilisables même si ils sont efficaces


au plan technique, ceci s’explique par des surplus impossible à écouler ou un marché
inaccessible.

-une amélioration quantitative qui ne débouche pas sur une valorisation


économique pour cause de chaine incomplète entre le producteur et le consommateur.

C) Le contexte agricole du Bénin


Le Bénin est un pays en voie de développement, il est classé.161ème avec un
Indicateur de Développement Humain(IDH) de 0.492 en 2007. Bien que l'économie ait
progressé annuellement à un rythme satisfaisant, la croissance a essentiellement

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profité au secteur des services tandis que les habitants pratiquant une agriculture de
subsistance connaissent de sérieuses difficultés. L'agriculture de subsistance reste le
principal moyen d'existence et la source de revenus essentielle de la moitié de la
population environ.

Tableau 1 : Production agricole majoritaire selon les zones climatiques

Source ;FAO
La culture traditionnelle du coton a récemment bénéficiée d'une envolée des cours mais
ceux-ci sont volatils et encore relativement bas. Les bénéfices tirés de cette culture de
rente dépendent en outre largement du commerce avec le Nigeria, ce qui pose des
problèmes lorsque les importations baissent.

Le Bénin produit du maïs, du sorgho, du millet, du riz, du manioc, de l'igname et des


haricots et aussi de l'huile de palme, des noix de cajou et des arachides, en tant que
cultures de rente. Mais une grande partie de la production, y compris des secteurs de la
pêche et de l'élevage, est consommée localement. Le Bénin reste néanmoins un
importateur net de produits alimentaires.

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Le gouvernement est parvenu à amortir temporairement les effets de la flambée des
prix des aliments et de l'énergie, en supprimant les tarifs douaniers à l'importation et en
mettant en place un système de subventions et d'autres mesures de contrôle des prix.
Mais les prix des aliments et du carburant importés continuent à monter. Selon la
Banque mondiale, le coût cumulé des importations de blé, de riz, de maïs et d'engrais a
doublé, passant de 120 millions d'USD environ en 2007 à quelque 328 millions d'USD
en avril 2008.

Comme beaucoup de pays d’Afrique sub-saharienne, le tissu industriel est peu


développé, ce qui pose un handicap. En effet, la valeur ajoutée des produits
transformés est une source de revenu très importante. Le Bénin exporte des produits
peu transformés et surtout ses productions agricoles sont fortement concurrencées par
les pays voisins d’une part, qui produisent sensiblement la même chose, et par les gros
exportateurs mondiaux. Une autre dimension à prendre en compte est que le Bénin est
un petit pays (au niveau de la consommation mais aussi de la production), c’est-à-dire
qu’il n’a aucune influence sur les prix des biens qu’il échange. Enfin, dans un contexte
d’économie libéralisée, les barrières douanières tendent à être supprimées, ce qui limite
les possibilités de protection des industries naissantes. Une initiative notable fut la
décision d’interdire l’exportation de graines de coton, ce qui a pour but de permettre aux
usines de transformation de coton de fonctionner alors qu’il serait plus intéressant pour
les producteurs d’exporter lorsque les cours mondiaux sont à la hausse.

On voit donc bien que les obstacles à l’expansion et à la modernisation de l’agriculture


sont nombreux. De nombreux plans de relance et de mesures pour favoriser la
mécanisation ont vu le jour, mais on ne peut pas encore parler de « Révolution Verte »
au Bénin.

D) Problématique
Dans beaucoup de pays d’Afrique sub-saharienne, l’agriculture est le secteur le
plus important en ce qui concerne l’emploi et la richesse crée. Une entreprise de
transformation alimentaire est donc au cœur du processus de développement : elle
permet la coordination d’une série d’acteurs parmi lesquels se trouvent les producteurs
en zone rurale. La culture de rente la plus répandue en Afrique de l’Ouest est le coton.

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Cette culture d’exportation a été exploitée par la Compagnie Française pour le
Développement des Fibres Textiles(CFDT) lorsque le Bénin était une colonie française.
Après l’indépendance, la Société Nationale pour la Promotion Agricole (SONAPRA), qui
est un organisme de l’Etat est présente à tous les niveaux de la filière, de
l’approvisionnement en semences et pesticides jusqu’aux exportations. Les grandes
filières d’Etat ont du se restructurer et permettre au secteur privé d’être davantage
présent. Les nombreux plans de relance de la filière s’expliquent par les bénéfices que
les exportations rapportent à l’Etat : le coton représente entre 10 et 15% du PIB
béninois et 90% des revenus liés à l’exportation de produits agricoles. Il faut aussi
prendre en compte les emplois directs et indirects engendrés par la production de
coton ; qui fait de cette production un élément clé dans l’économie du pays. Cependant,
la spécialisation est un risque important et ses effets sont dramatiques lorsque les cours
mondiaux sont faibles ou lorsque les concurrents sont plus compétitifs et surtout si les
marchés sont distordus par les subventions. La diversification est donc un atout pour
les pays exportateurs de matières premières. Les capacités de production du Bénin
sont faibles, ce qui fait que le pays ne peut pas influencer les cours mondiaux, et
surtout les pays voisins produisent sensiblement la même chose Les autorités
cherchent à promouvoir la diversification des filières par des mécanismes de subvention
et de vulgarisation des techniques de production mais les effets restent peu
visibles :soit les quantités produites sont trop faibles pour cause d’une mauvaise mise
en culture, soit les quantités produites ne parviennent pas à être écoulées. C’est dans
ce contexte que l’entreprise Fludor a eu l’idée d’organiser une filière soja au Bénin pour
assurer ses approvisionnements en matières premières oléagineuses. Dans quelle
mesure une entreprise privée à capitaux étrangers participe-t-elle à l’émergence d’une
économie d’un pays en voie de développement ? Il convient de se demander si une
filière organisée par un exportateur est bénéfique pour les producteurs et si ce mode
d’organisation est économiquement viable. Quels sont les atouts et les défauts de
l’organisation en filière dans un pays en voie de développement ? Quelles sont les
perspectives qu’offre cette filière soja ? Enfin, peut-elle être considérée comme un
modèle économique pour le Bénin, voire pour l’Afrique de l’Ouest ?

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II) La démarche de Fludor : une filière entièrement prise en charge par une
entreprise privée

A) L’abandon progressif de la production de coton


La culture d’exportation la plus importante au Bénin demeure le coton (près de
90% des recettes d’exportations agricoles, plus du tiers des recettes d’exportations
totales). Mais suite à la chute des cours internationaux lors de la campagne 2001-2002,
la filière a du se restructurer. En effet, l’Etat intervenait à différents niveaux de la filière
(subventions des intrants, collecte, transport et commercialisation) par l’intermédiaire de
la société publique SONAPRA. Le coton étant sensible aux impuretés, il demande
l’utilisation de pesticides qui sont fournis aux paysans par des sociétés privées ou des
organismes d’Etat. Le coton nécessite une succession d’étapes avant d’être transformé
en huile, en fibre ou en tourteau : il est d’abord récolté et égrené puis les graines
doivent être alors triturées pour obtenir l’huile qui ne sera comestible qu’après un
raffinage.

L’Etat s’est progressivement désengagé et les acteurs privés ont pris une place plus
importante dans la filière. Des institutions nouvelles ont vu le jour, parmi lesquelles la
Centrale de Sécurisation des Paiements et de Recouvrement (CSPR), qui est une sorte
de caisse centrale qui gère l’ensemble des transactions financières, par exemple le
paiement des producteurs de coton et la gestion des crédits d intrants. Il y a aussi
l'Association Interprofessionnelle du Coton (AIC) qui fédère tous les acteurs privés
(agriculteurs, fournisseurs d’intrants, égreneurs) de la filière. Elle a pour principales
missions l'élaboration des plans de campagne et la gestion d'aspects centraux de la
filière coton (recherche, vulgarisation, qualité, construction des routes, fixation des prix)
Enfin, la Coopérative d’Approvisionnement et de Gestion des Intrants Agricoles
(CAGIA) est, en tant que représentante des producteurs de coton, responsable de la
sélection des distributeurs d’intrants. Il faut noter que les producteurs se sont organisés
pour afficher leur revendication : la Fédération des Unions de Producteurs (FUPRO),
regroupant 3500 groupements villageois (GV) voit le jour en 1994.

Au début et pendant la campagne, les producteurs reçoivent des intrants (engrais et


pesticides) sur la base de crédits. Les fournisseurs d intrants ont été sélectionnés au

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préalable par la CAGIA. Le prix d’achat du coton est négocié entre les acteurs privés
(AIC) et l’État; ensuite, des quotas sont attribués aux égreneurs. Au moment de la
récolte, les agriculteurs mettent en commun le coton récolté dans les villages; il est
pesé, chargé sur des camions et transporté à l’usine d égrenage. Les producteurs
doivent être payés par la CSPR peu de temps après la livraison du coton. Le crédit
octroyé pour les intrants est déduit du prix versé pour le coton.

Le système a connu des dysfonctionnements graves qui se sont traduits par une perte
de confiance mutuelle entre les acteurs. La situation a empiré encore du fait que le
cours du coton reste bas sur le marché mondial alors que le système est basé sur
l’anticipation d’une hausse continue des cours. Ce problème se manifeste aussi au
niveau de la fixation des prix, système qui a priori offre aux agriculteurs une certaine
sécurité de planification car même quand la fixation des prix n’est pas efficiente, elle
permet de réduire systématiquement le risque des agriculteurs. Mais comme les
négociations sur les prix sont souvent trop tardives, les producteurs ne peuvent
harmoniser leur plan de culture sur le prix.

Le système de livraison d’intrants par crédit garantit l’approvisionnement des


producteurs en intrants tout en évitant qu’ils soient contraints de payer des intérêts
élevés. Comme le coton doit être livré à des égreneurs déterminés à l’avance, le
remboursement des crédits est assuré. Le problème est que le système d'appel d'offres
favorise les prix établis en commun et que la date de cet appel d’offres entraîne
directement une hausse du prix des intrants. L’affectation de quotas et l'obligation qui
en découle pour les paysans d'acheter les intrants au distributeur qui leur est affecté,
restreint la concurrence entre les distributeurs. L’égrenage est lui aussi insuffisamment
ouvert à la concurrence : du fait de l’affectation des quotas, les producteurs n'ont pas la
possibilité de choisir un égreneur performant et fiable. Comme les quotas sont
réaffectés chaque année, il n’existe pas de lien contractuel à long terme entre
producteurs et égreneurs, ce qui fait que les améliorations dans le secteur de la gestion
de la qualité, de la logistique ou de la protection de l environnement ne peuvent s'établir
que difficilement.

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Pourtant la production chute constamment : si en 1997, les producteurs ont récolté
600 000 tonnes de graines, la campagne de 2002 n’en a produit que 415 000 et celle
de 2010 seulement 112 000.L’Etat a en outre essayé de soutenir la filière par un
système de subventions.

Les échecs et les difficultés accumulées poussent les autorités à changer de stratégie
et crée une société d’économie mixte en partenariat avec des investisseurs locaux : la
SODECO (Société pour le Développement du Coton), héritière de l’entreprise publique
SONAPRA (Société nationale de promotion agricole), est en situation de quasi-
monopole pour l’égrenage du coton, ce qui pose des contraintes majeures aux acteurs
en aval de la filière et notamment la société Fludor. Face à cette accumulation de
problème qui se concrétisent par des dysfonctionnements et des retards de paiements,
les producteurs délaissent le coton et se tournent vers les cultures vivrières. Ceci
aboutit à un besoin d’aide gouvernementale pour la société SODECO, alors que la
filière coton était censée fonctionner sans injection de fonds publics. Le manque de
coordination entre les acteurs et les actions préjudiciables de l’Etat participent à
l’abandon progressif de la filière malgré une volonté politique de relance.

B) La mise en place de la filière soja

a)Description de la filière
C’est dans ce contexte que s’est mise en place la filière agricole soja. L’entreprise
Fludor s’est tournée vers cette production en organisant entièrement la filière d’amont
en aval.

FLUDOR est présente à différents stades de la production et de la collecte. Dans les


faits, les producteurs, groupés en coopératives, signent un contrat avec l’entreprise.
Celle-ci lui fournit les semences en début de récolte l’encadre techniquement et lui
garantit un prix d’achat pour l’intégralité de la production.

Les semences seront remboursés en équivalent de production, ce qui est très


avantageux pour les paysans et permet de contourner les difficultés d’accès au crédit
bancaire en zone rurale. Le prix d’achat est le même dans tous le pays, y compris dans
les régions du Nord, malgré les coûts de transports importants. Néanmoins, dans

17/55
certaines régions, les contrats n’ont pas été renouvelés par l’entreprise pour cause de
mauvais résultats dans les campagnes précédentes, ou parce que les coûts de
transports représente des frais trop importants pour l’entreprise.

Fludor a recruté formé et mis en place 28 agents techniques en agriculture appelés


« Superviseur Agricole » répartis sur l’ensemble des zones couverte par sa filière soja.
La production est collectée par la coopérative par un « achat groupé » elle la
conditionne dans des sacs de 100 Kg fournis par Fludor et la regroupe dans les
magasins centraux de la région.

Grace à son réseau bien implanté, la FECECAM (Fédération des Caisses d'Epargne et
de Crédit Agricole Mutuel) sert d’intermédiaire pour les flux monétaires. Les agences
locales (CLCAM : Caisse Locale de Crédit Agricole Mutuel) sont effet dispersées sur
tout le territoire national et dispose de guichets en zone rurale. Le contrat stipule en
effet que les producteurs soient payés immédiatement à la livraison de leur production.
Cette agence de type mutuelle a connu des difficultés dans le passé mais reste le
partenaire privilégié pour les producteurs en zones rurales grâce à son fonctionnement
décentralisé et la responsabilisation de ses sociétaires cotisants. Cependant, comme
beaucoup d’institutions financières en milieu rural, les prêts sont rares et les clients sont
soigneusement sélectionnés d’autant plus que l’épargne est préalable au crédit.

b) Les avantages de ce mode d’organisation


Tout d’abord, les incertitudes sont réduites par la mise en place de contrats. Ceci
n’a été possible que grâce à la confiance des producteurs dans la société Fludor et plus
particulièrement des agents de terrain. Les contrats précisent les quantités à livrer et le
prix d’achats de la production. Les prix sont suffisamment élevés pour que les
producteurs ne soient pas incités à vendre leur production à d’autres commerçants. Les
contrats fixent les obligations de chacune des parties et prévoient des mécanismes de
sanctions si certaines clauses ne sont pas respectées. Le contrat établit un partenariat
entre Fludor et les producteurs tout au long de la mise en culture, c’est-à-dire de la
fourniture des semences à la livraison de la récolte.

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La production est collectée dans les magasins des coopératives gérées par les
superviseurs de Fludor : la vente se fait de façon groupée et les producteurs sont payés
immédiatement. Ceci permet de limiter les coûts de transports pour le producteur et
garantit l’écoulement de la production : le lieu et la date de livraison sont définis
clairement. La proximité entre l’entreprise et les producteurs est un garant de la
confiance qui s’est établie.

L’incertitude est donc réduite aussi bien pour les producteurs que pour les acheteurs.
Mais il convient de considérer tous les changements que cela induit : premièrement, il a
fallu convaincre les producteurs de cultiver du soja, ce qui passe par une
sensibilisation aux avantages de cette culture, cette opération a été facilitée par les
dysfonctionnements graves de la filière coton : les zones de production de soja sont en
effet toutes d’anciennes zones de production de coton,ensuite, il faut mettre en place un
système pour rester en contact avec les producteurs. Cela passe par l’organisation en
coopératives mais aussi en liaison directe au moyen de téléphone portable. Ceci
suppose que l’utilisateur du téléphone se trouve dans une zone où il est raccordé à un
réseau de téléphonie mobile mais aussi qu’il peut recharger son téléphone sur le
secteur électrique.

L’utilisation de téléphone portable change radicalement les conditions de vies dans les
villages. En effet, il permet au producteur d’être en liaison permanente avec les
différents échelons de la filière, ce qui était difficile auparavant surtout dans les villages
relativement enclavés. Cet échange d’informations constitue une étape fondamentale
dans l’accès au marché. Le paysan a ainsi la possibilité de s’informer par d’autres voies
que celui de son entourage immédiat. Ceci permet aussi aux producteurs de s’organiser
et de se rencontrer régulièrement, ce qui accroit potentiellement leur pouvoir de
négociation. Bien entendu, cet accès à la technologie est un élément de la
contractualisation et permet de fixer les rendez-vous ou d’annoncer les visites des
représentants des entreprises à l’occasion notamment de la livraison des semences.

On voit les changements induits par la mise en place de la filière. Néanmoins, il faut
s’interroger sur l’apport en termes d’utilité et de bien être pour les producteurs. La
question se pose car la mise en place d’une filière coïncide généralement avec une

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modification dans la répartition de la valeur ajoutée. Etant donné que le producteur se
situe en amont, c’est-à-dire éloigné du consommateur et donc que le degré de finition
du produit est faible, il peut être désavantagé par rapport aux autres agents de la filière.

c) Les inconvénients
La culture de rente présente un risque fondamental pour les paysans : celui de ne
pas pouvoir vendre ; c’est-à-dire qu’il n’y a pas d’acheteurs au moment de la récolte, ou
que le prix d’achat ne rémunère pas les sommes investies dans la récolte alors que les
cultures vivrières permettent de consommer la production.

Néanmoins, il existe un marché des graines de soja, ce qui se comprend quand on


considère qu’il existe d’autres usines de transformation de soja, au Nigéria notamment :
c’est-à-dire que les paysans peuvent être tentés de vendre leur production au plus
offrant, bien que le contrat le leur interdise. Etant donné les conditions avantageuses
des contrats de Fludor, qui a formé des techniciens et qui fournit du matériel et surtout
les semences, l’entreprise est perdante si le paysan vend sa production à un négociant.

Il est indispensable que l’entreprise connaisse les habitudes des producteurs en zones
rurales. En effet, les paysans doivent parfois faire des dépenses spontanées,
particulièrement lors de la rentrée scolaire ou lors des fêtes religieuses. Il est fréquent
que les paysans décident de vendre leur culture, même à un prix très bas, s’ils ont
besoin d’argent rapidement. Ainsi, si l’entreprise n’est pas présente à ce moment là, les
négociants récupèrent le soja à un prix très bas et l’entreprise ne récupère qu’une faible
part de la production.

L’entreprise n’a que peu de moyen de pression en dehors des clauses prévues par le
contrat si ce n’est le non renouvellement du contrat. Mais le contrat lie l’entreprise à une
coopérative ou à une union de producteurs, ce qui permet un contrôle mutuel similaire
aux prêts de groupes que font les institutions de micro finance : les objectifs de récoltes
sont fixés en début de campagne pour chaque coopérative. Si les objectifs ne sont pas
remplis, le contrat de l’année suivante ne sera pas renouvelé, donc chacun a intérêt à
respecter sa part du contrat. Aucun paysan n’a intérêt à ne pas produire.D’ailleur, les

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négociants ne passent que de façon ponctuelle et le paysan n’est pas en permanence
soumis à des besoins immédiats d’argent.

La mise en place du contrat et les contacts fréquents avec les représentants de


l’entreprise peut aboutir à une meilleure gestion des revenus des paysans. Mais il est
important qu’ils aient aussi accès au crédit, ce qui n’est pas encore tout à fait le cas.
Les banques prêtent peu et il y n’y a pas d’agences en dehors des villes, il n’est pas
intéressant de recourir aux préteurs informels et les organismes de microcrédit
n’opèrent pas dans tous les villages.

L’implantation du microcrédit en zone rurale apparait comme une étape indispensable


pour le financement d’activités, surtout celles qui ne correspondent pas directement à
une activité de production agricole. Le partenariat entre Fludor et la FECECAM semble
donc un soutien important qui offre des opportunités considérables pour le
développement des zones rurales. Ce n’est toutefois pas le rôle de Fludor de s’occuper
de ces questions financières. Néanmoins, l’analyse des dysfonctionnements des
systèmes de crédits pour les intrants a permis d’élaborer le système de
remboursement des semences en équivalent de production.

Cependant, il faut prendre en compte les couts d’organisations que représente la filière.
L’utilisation des superviseurs et la logistique qui maintient le lien entre Fludor et les
coopératives représentent des dépenses importantes, qui réduisent significativement la
rentabilité de ce mode d’organisation. Si le Bénin devient un grand producteur de soja,
c’est-à dire que beaucoup de paysans le cultivent et que les infrastructures permettent
de faire plusieurs campagnes, il y aura un véritablement marché des graines de soja au
Bénin. La question des approvisionnements en matière première oléagineuse sera donc
a priori moins critique, le problème résidera seulement dans les conditions du marché :
est-il plus intéressant de vendre sur le marché local béninois ou d’exporter à
l’étranger ?

d) Pourquoi une filière ?


On a pu remarquer les différentes formes d’organisation entre
l’approvisionnement en coton et celui en soja. L’entreprise produit ce pour quoi le

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marché n’est pas efficace à cause des coûts de transactions trop importants. La
démarche de Fludor s’inscrit en partie dans cette approche :Pour pallier aux incertitudes
qu’engendrent les défauts de coordination entre producteurs, entreprises et Etat dans la
filière coton, Fludor a mis en place la filière soja, que l’on peut voir comme une
internalisation de la source d’approvisionnement. Ceci permet de faire des anticipations
plus précises des quantités à transformer en huile et surtout de ne pas risquer un défaut
d’approvisionnement.

Du point de vue de la théorie économique, la filière permet de mener une activité en


restreignant le nombre d’intermédiaires.

Les intermédiaires sont une contrainte si chacun d’entre eux se rémunère au delà du
coût de son activité. Pourtant, une entreprise ne peut pas prendre en charge la diversité
des taches qui sont nécessaires pour transformer un produit brut en produit
consommable. En effet, une entreprise est moins efficace si elle effectue différentes
taches de façon ponctuelle, ce qui justifie l’utilisation de sous traitants. Ceci s’explique
par le fait que les facteurs de production ne sont pas utilisés de façon optimale : il y a
sous-emploi des capacités ce qui a pour conséquence des couts trop importants et
donc une rentabilité réduite.

L’entreprise doit donc trouver l’organisation qui lui permet de minimiser ses couts.

Dans le cadre de la filière coton, on voit le que l’égreneur est doublement avantagé : il
est l’unique acheteur de graines de coton, et l’unique vendeur de tourteaux, ce qui lui
permet de fixer un prix d’achat relativement bas et un prix de vente relativement haut.

La filière Soja est plus avantageuse pour Fludor : sa mise en culture est moins
complexe que le coton et nécessite donc moins d’étapes de transformation, ce qui
signifie moins d’intermédiaires Pourtant, Fludor n’a pas arrêté la transformation de
coton, ceci s’explique par le fait que les rendements du coton pour la production d’huile
est bien supérieur au soja. Il faut aussi savoir que l’huile de coton est de meilleure
qualité que celle de soja.

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C) les acteurs impliqués dans la filière soja

a) les groupements de producteurs


Il s’agit du partenaire de base de Fludor : l’entreprise ne se lie pas par contrat
directement auprès des producteurs mais auprès de groupements. Ceci constitue donc
une organisation des producteurs qui facilite la collecte lors de l’achat de la production
et qui permet de mettre en place des projets de développement.

L’état des graines de soja (taux d’humidité, propreté,…) est sous la responsabilité de la
coopérative qui se doit de contrôler les producteurs et de leur permettre de respecter
leurs engagements.

Les groupements de producteurs reçoivent 15 FCFA/kg perçu sur les 140FCFA/kg de


prix minimum d’achat du soja. Cette part sert à couvrir les frais d’acheminement, de
collecte et de stockage mais permet aussi au bureau de la coopérative de fonctionner.

Les agents des groupements reçoivent un soutien technique de la part des


superviseurs de Fludor. Le but est d’arriver à un fonctionnement en coopérative mais
aussi de connaitre l’évolution de la production et notamment d’anticiper les quantités
récoltées en vue de renégocier le prix.

Fludor appuie l’enregistrement de la coopérative auprès des autorités, ce qui permet


une institutionnalisation des liens, c'est-à-dire que les relations entre la coopérative et
l’extérieur sont définies par des procédures. La coopérative ne sert donc pas
uniquement pour l’entreprise Fludor.

b) Les superviseurs
Ce sont les responsables mandatés par Fludor dans chaque commune de
producteurs. Ils représentent le lien direct avec l’entreprise dans les communes. Leur
rôle est essentiel au moment de l’acheminement du soja vers l’usine de transformation
mais aussi lors de la livraison des semences. Ce sont eux qui sont redevables des
résultats des coopératives dont ils ont la charge. Ils suivent de près l’évolution de la
production et servent d’assistance aux producteurs en cas de problème. Leurs analyses

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doivent conduire à un diagnostic en vue d’augmenter la productivité des terres
emblavées.

Leur action est relayée par des aides conseillers dans chaque coopérative (une
commune rassemble plusieurs coopératives).

c) La Direction Filière Agricole(DFA) de Fludor


La Direction choisit la variété de soja à cultiver et prépare la répartition pour le
fournir sous forme de semences en début de campagne. Les semences sont achetées
auprès d’organismes de recherches béninois tels que l’INRAB (Institut National de la
Recherche Agricole au Bénin) ou l’IITA (International Institute of Tropical Agriculture) et
livrée dans chacune des coopératives. Les campagnes sont préparées en fonction des
besoins estimés de l’usine de transformation ; c'est-à-dire que Fludor se base sur les
conditions d’approvisionnement en coton avant de déterminer les besoins en soja.

C’est la Direction Filière Agricole qui a crée les structures de la filières et élaboré son
business plan. Les contrats stipulent la période de livraison des semences (début juin),
la période approximative de récolte (fin décembre) et le moment de la livraison des
graines (au cours du mois de janvier).

La DFA est responsable du budget annuel de la campagne et de son évaluation afin de


faire des recommandations pour les campagnes suivantes. De même, elle sert
d’intermédiaire avec les organismes gouvernementaux en vue par exemple de profiter
du Programme de Promotion de la Mécanisation Agricole (PPMA) afin de fournir du
matériel agricole aux producteurs.

d) L’Etat
Il est curieux de voir intervenir l’Etat dans le cadre d’une filière privée. Pourtant,
l’Etat est aussi impliqué à certains échelons. Il est présent au travers du Ministère de
l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche et par l’intermédiaire de la fiscalité.

Le gouvernement a mis en place un Plan Stratégique pour la Relance du Secteur


Agricole(PSRSA) qui prévoit de faire du Bénin une puissance agricole dans la sous-

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région à l’horizon 2015.Les objectifs de cette Révolution Verte sont : -d’atteindre
l’autosuffisance alimentaire

-d’améliorer la compétitivité du secteur agricole

-de réduire la pauvreté rurale en sécurisant les revenus des


paysans

-de renforcer la contribution du secteur primaire au PIB

Il existe des Centres Régionaux de Promotion Agricole (CERPA) qui sont des structures
décentralisées chargées de la diffusion des techniques et des variétés nouvelles. Les
coopératives doivent s’enregistrer auprès des CERPA, elles reçoivent un appui et une
assistance pour cela. Ceci permet des actions concertées avec le ministère de
l’agriculture.

La réussite de la première campagne soja a été appréciée par les autorités, surtout
qu’un consensus est établit a propos de l’importance des acteurs privés dans le succès
des filières agricoles. Par ailleurs, les activités de production ne sont pas soumises à la
fiscalité. Ceci peut se justifier pour les raisons suivantes : les sommes récoltés ne serait
que très faibles et couteuses à percevoir pour l’administration et ceci pénaliserait
considérablement les producteurs alors qu’il est plus facile, plus économique et plus
efficace de prélever directement Fludor.

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III) Les perspectives d’évolution de la filière soja

Une filière peut être valorisée en faisant augmenter la valeur ajoutée qu’elle
produit. Bien sur, nous parlons ici que du point de vue des producteurs. L’entreprise
Fludor constitue en elle-même un gain de valeur ajouté dans la filière soja.

A) La valeur ajoutée dans une filière


Les producteurs livrent un produit brut à la coopérative. Le soja à été récolté et
nettoyé mais toutes les autres étapes sont prises en charges par Fludor. Ainsi, au
niveau du village, les activités hors production qui sont rémunérés sont la récolte et le
stockage en magasin avant la livraison à l’usine de Cana.

Les zones rurales peuvent ainsi mieux profiter d’un partage de la valeur ajoutée dans
une filière s’ils livrent un produit davantage transformé, c’est-à-dire que les étapes de sa
fabrication sont suffisamment avancées pour qu’il soit livré au consommateur. Ce
constat se retrouve pour la plupart des filières agricoles au Bénin : la majorité de la
production est exportée pour être transformée ailleurs. Ceci constitue bien évidemment
un manque à gagner pour le Bénin :

Au niveau national, le pays vend des produits bruts, c'est-à-dire peu transformés : les
prix sont donc déterminés par des facteurs sur lesquels le Bénin n’a pas d’influence :
ce sont en effet les entreprises agro-industrielles qui déterminent l’essentiel de la
demande mondiale. Le fait de ne pas disposer d’entreprise de transformation
représente un gaspillage en termes monétaires mais c’est aussi un manque en termes
d’emplois potentiels crées. D’autres parts, les produits transformés se conservent plus
longtemps après conditionnement, ce qui permet de les transporter sur une grande
distance et donc de les vendre à l’exportation.

Le soja est une introduction récente au Bénin et est considéré comme une culture de
rente par les producteurs. Pourtant, le soja peut aussi se consommer en tant que tel,
mais ceci suppose qu’il soit intégré dans des habitudes alimentaires, ce qui n’est pas
évident. Dans certains villages, ceux qui cultivaient déjà le soja avant la filière établie
par Fludor, des fromages ou des biscuits à base de soja sont fabriqués.

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Les avantages sont nombreux pour les villages en zone rurale. Tout d’abord, il y a une
création d’emploi non agricole, ce qui apporte un revenu supplémentaire aux ménages
de producteurs et limite les phénomènes d’exode rural. Ensuite, le prix de vente des
produits transformé est plus élevé que celui des produits bruts, et il est plus facile de
négocier les prix d’un produit transformé, surtout s’il y a peu de vendeur, alors que la
concurrence est très forte pour les produits sous forme brute. Les avantages à plus long
terme sont la possibilité d’acquisition d’un savoir-faire et d’une expérience qui peut
aboutir à une création d’entreprises et éventuellement à une vente à grande échelle
voire des possibilités d’exportations.

Il est évident que ce n’est pas une entreprise agro-alimentaire soucieuse de maitriser
ses approvisionnements en matière première qui va favoriser une unité de
transformation dans un groupement villageois. L’expérience qu’à Fludor dans la
réalisation de la filière peut néanmoins s’avérer utile dans le cas d’un partenariat public-
privé avec une institution internationale.

Il y a cependant un certain nombre d’obstacle à prendre en compte. Tout d’abord,


concernant l’équipement et les infrastructures. Il n’y a pas d’électricité dans de
nombreux village(le taux de couverture en électricité dans le pays est de moins de 40%
mais à peine 2% en zone rurale), ce qui empêche l’utilisation de machines, il est en
effet impensable de faire fonctionner une usine exclusivement avec un groupe
électrogène. Ensuite, les débouchés sont difficiles à trouver. L’essentiel de la
production agricole est soit consommée sur le marché national, soit exportée vers le
Nigéria. Une petite unité de transformation ne peut que satisfaire le village et ses
environs immédiats : ceci peut consister par exemple dans la fabrication de farine de
soja qui pourra être vendue à un boulanger local.

La démarche n’est acceptable que si les conditions suivantes sont réunies :

-le prix de la farine permet au boulanger de l’utiliser de façon rentable pour lui

-le prix de la farine ne constitue pas une concurrence déloyale par rapport aux
autres fournisseurs de farine

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-le prix de la farine permet de rémunérer l’usine qui la fabrique

-Fludor ne subit pas de pertes financières dans cette activité.

On suppose que les investissements d’équipements sont pris en charge par un acteur
extérieur tel que la Commission Européenne et que le recrutement et la formation des
salariés de l’entreprise sont du ressort de Fludor. La connaissance du contexte local
permet de déterminer le salaire des travailleurs de l’unité compte tenu de leur nombre,
de leur productivité, du salaire minimum en vigueur et du revenu moyen des travailleurs
dans la zone étudiée. Il faut ensuite quantifier les besoins en énergie pour la fabrication,
ce qui correspond à la quantité de carburant pour alimenter le groupe électrogène.

L’expérience de Fludor dans la transformation agro-alimentaire est un atout


considérable qui permet de transmettre un savoir-faire et notamment en ce qui
concerne la détermination des quantités d’ingrédients et de matières premières qui sont
nécessaires pour transformer les grains en farine et surtout les besoins en équipement
et matériel pour la transformation. Les connaissances particulières de l’entreprise telle
que la valorisation du processus de production qui permet d’utiliser au mieux les
déchets est un élément important qui pourra être utile dans toute vulgarisation de
techniques de production et de mécanismes industriels.

B) Des acteurs à impliquer davantage


La première campagne de soja à été un succès pour les producteurs, ceci
encourage la production. Le risque évident est que des villages entiers se spécialisent
dans cette culture. Ceci aboutirait à une surproduction qui saturerait le marché et
provoquerait une chute des prix, ce qui aurait un impact sur les ventes d’huile de soja.
L’entreprise gère donc les récoltes de façon étroite. Les conditions avantageuses dont
bénéficient les paysans se justifiaient lors de la mise en place de la culture d’une plante
nouvelle après les échecs répétés des autres filières mais au fur et à mesure que
Fludor anticipe ses besoins en matières premières, son action est rationnalisée, ce qui
se traduit par une recherche d’efficacité et impose une sélection des zones de
production en fonction de critères de rentabilité.

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L’Etat peut aussi chercher à intervenir dans les zones rurales avec des projets d’appui
aux villages comme une promotion de la mécanisation ou d’autres mesures qui visent
à accroitre la productivité des surfaces ou les revenus des paysans. Mais il n’est pas
sur qu’une agriculture intensive, c’est-à-dire qui fait augmenter la productivité sur une
même surface soit une bonne chose dans un contexte d’agriculture familiale. En effet, si
la productivité augmente, les besoins en main d’œuvre diminuent et comme l’emploi
non-agricole en zone rurale est encore très limité, les impacts sont potentiellement
néfastes à court-terme.

D’autre part, les groupements de producteurs sont des unités institutionnelles très
prometteuses. Elles permettent de coordonner les producteurs au sein d’un village et de
leur conférer un pouvoir de négociation accrue. Les innovations financières et
techniques ont besoin de ce genre d’organisation pour se diffuser efficacement. Il est en
effet plus facile de sensibiliser des individus déjà regroupé au sein d’associations. Il faut
aussi garder à l’esprit que l’élaboration de plans stratégique par les autorités se fait de
plus en plus par des démarches participatives, les groupements de producteurs ont
donc intérêt à devenir des acteurs légitimes pour pouvoir peser sur les décisions
d’orientation de la politique agricole et économique. Fludor se doit donc d’entretenir des
relations cordiales basées sur la confiance avec ces organisations.

La mise en place de procédures spécifiques précisées dans les contrats introduit des
changements notables pour les comportements des producteurs. La contractualisation
constitue une nouveauté qui à toutes les chances de devenir incontournable, ou du
moins indispensable dans les relations entre les entreprises et les producteurs.
L’encadrement juridique et le souci de normalisation exigé par l’entreprise permet de
diffuser ce qui est appelé des « bonnes pratiques », ce qui a un impact bénéfique pour
l’économie béninoise au niveau de la qualité de la production et du climat des
investissements.

Néanmoins, on voit bien que les changements qui sont apparus ont une origine
extérieure aux producteurs. Il est clair que le pouvoir de négociation de l’entreprise est
très élevé et les groupements de producteurs restent des partenaires faibles. Il n’y a

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pas de groupements de producteurs au niveau national ou de syndicat agricole
puissant.

Fludor participe à la diffusion de nouveaux modes de production comme il l’a fait en


mettant à disposition les résultats de la recherche agronomique concernant le soja.
L’entreprise a donc servi d’intermédiaire qui permet de coordonner des acteurs et de
trouver une application économique aux résultats de la recherche scientifique. Il est en
droit de supposer que cette initiative est bien plus efficace qu’un plan de soutien à une
filière de la part des autorités publiques.

Une organisation internationale comme la FAO a identifié un certains nombres de


filières porteuses pour l’agriculture béninoise, et au moment de l’élaboration du rapport,
le soja n’en faisait pas partie. Les initiatives de divers acteurs dont l’entreprise Fludor
ont donc porté leurs fruits et représente un modèle intéressant dans le processus de
diversification des filières agricoles et la valorisation de la production sur le territoire dun
pays comme le Bénin.

30/55
C) La réalisation d’un partenariat avec le Programme Alimentaire Mondial

a)Le CSB (Corn Soya Blend) : mélange maïs-soja

Le mélange maïs soja est un produit utilisé par le Programme Alimentaire


Mondial pour venir en aide aux populations victimes de malnutrition, en particulier les
enfants et les personnes atteintes du VIH. C’est notamment le produit utilisé lors des
crises comme celles qui ont eu lieu au Niger ces dernières années. En 2007 le PAM a
distribué plus de 192 000 tonnes de CSB sur ses différents lieux d’intervention. Le
produit se présente sous la forme de farine enrichie en vitamines et minéraux qui doit
être administrée pendant quelques semaines aux populations souffrants de carences
nutritionnelles.

Le CSB est aujourd’hui produit dans plus de 20 pays et il a l’avantage d’être très
complet pour un faible coût : le coût en valeur rendu est inférieur à 600 $ la tonne pour
le Niger.

Le CSB dans sa forme de base est composé à 80% de maïs et à 20% de soja. Les
compositions changent selon l’organisation qui l’utilise et la zone de production. La
produit doit pouvoir être consommée facilement, c’est-à-dire que le temps de
préparation ne doit pas excéder 10 minutes .Le CSB se cuisine fréquemment sous
forme de bouillie mais en l’absence d’informations appropriées ou d’ustensiles de
cuisson adaptés, il est parfois consommé tel quel.

Il faut garder à l’esprit que ce n’est qu’un complément alimentaire, c’est-à-dire ni un


médicament, ni un aliment à part entière. Son efficacité est discutée et ne fait pas
l’unanimité, il n’est donc pas le seul aliment qu’utilise le PAM. On lui reproche entre
autre son manque de digestibilité s’il est confectionné avec du soja ou du maïs mal
décortiqué ou contenant des germes, mais les procédures de contrôle en laboratoire
écartent les aliments aux qualités néfastes pour les populations approvisionnées. Il ne
contient pas non plus de lait, qui est indispensable à la croissance des enfants. C’est
pour cela que le PAM utilise aussi des aliments thérapeutiques fortement enrichis dans
les cas de malnutrition sévère mais leur coût de production est bien plus élevé.

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Tableau 1 : Les différents CSB utilisé pas le PAM

*CSB enrichi pour usage général, ce qui inclus les femmes enceintes ou allaitantes et les personnes
atteintes du VIH. Ce produit est testé par les laboratoires du PAM, notamment au niveau de sa
composition nutritionnelle et de sa teneur en aflatoxine.

*CSB avec poudre de lait, adapté aux enfants de 6 à 23 mois qui souffrent de malnutrition modérée. Il
contient 8% de poudre de lait, 10% de sucre et 10% d’huile de soja

Le mélange maïs-soja est utilisé depuis plusieurs années par l’USAID, l’aide alimentaire
américaine. La spécificité de l’aide alimentaire américaine est qu’elle ne consiste pas en
un transfert d’argent mais un transfert en nature : ce sont en effet les surplus agricoles
qui servent d’approvisionnement aux stocks d’aide alimentaire. Le PAM a plutôt recours
à une demande de participation financière pour gérer les crises exceptionnelles, qui
consiste en une collecte d’argent auprès des pays donateurs. Cette collecte permet
d’acheter en urgence des produits alimentaires lorsque l’ampleur de la crise n’est pas
prévue dans le budget de l’institution.

Tableau 2: La situation nutritive au Niger

D’après l’Organisation Mondiale de la Santé, le Niger a eu des taux de fécondité les plus élevé
au monde, de l’ordre de 7,1 enfants par femme et un taux de croissance démographique de
3.3% par an. La pauvreté touche plus de 60% des nigériens, en particulier les femmes en milieu
rural. Près de 40% des enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition chronique et 10%
de malnutrition aigue.

Les carences en nutrition sont un terrain favorable pour la prolifération de diverses maladies
comme le VIH et constituent un frein certain au développement du pays. La population a donc
d’énormes besoins en aide alimentaire.

Les principaux pays producteurs de CSB sont ceux qui ont une grosse capacité agricole
alors que les pays qui en consomment sont soumis à une insécurité alimentaire
chronique, il est donc intéressant de chercher à produire ce CSB dans les pays qui en
ont le plus besoin. C’est d’ailleurs ce qu’essaye de faire le PAM dans certains pays
africains tels que la Mauritanie ou le Sénégal le manque d’un tissu industriel adapté et

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le différentiel de compétitivité avec les gros pays exportateurs représentent des
obstacles majeurs.

Le Benin dispose d’une grande zone céréalière et bénéficie d’un climat favorable
comparé aux pays sahéliens. La culture du soja et du maïs y est déjà possible et offre
des rendements conséquents. Seuls le Kenya et l’Afrique du Sud disposent d’une
importante production de CSB sur le continent Africain, il n’y a pas encore de
producteurs notables en Afrique de l’Ouest. Les fournisseurs de l’aide actuelle dans les
pays sahéliens sont des entreprises étrangères, Belges et Sud-Africaine notamment.
Tableau 3 : valeur nutritionnelle pour 100 g de produits secs :
Énergie : 380kcal minimum
Moisissures : 10% maximum
Protéines : 14%
Graisses : 6%
Fibres : 5%
Compléments minéraux pour 100g de produits finis
Code de l'Union
Dénomination Quantité Forme Européenne
Vitamine A : 1414 -1914 IU palmitate 250 CWS
0.108-0.147
Thiamine (B1) mg mononitrate de thiamine
0.380-0.515
Riboflavine (B2) mg Riboflavine E101
Niacine (B3) 4.1-5.5 mg nicotinamide E375
Folcine (B9) 51-69 mcg acide folique
Vitamine C 41- 55 mg acide ascorbique E300
Vitamine B12 1.0-1.4 mcg mannitol E421
Fer 7-9 mg fumarate de fer
Calcium 85-115 mg carbonate de calcium E170
Zinc 4.25-5.75 mg sulfate de zinc

Mais il faut garder à l’esprit que le CSB s’utilise en tant que réponse à la sous-
alimentation des populations : même s’il est plausible que la situation climatique ne
s’améliore pas dans le court terme, des restructurations économiques et agricoles
peuvent faire changer la situation des pays sahéliens, ce qui réduirait les besoins en
importation de CSB. Mais en devenant un interlocuteur privilégié du PAM, et compte
tenu de la proximité avec le Port Autonome de Cotonou, le CSB peut être acheminé
vers un grand nombre de pays de la sous-région.

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b) Les exigences du PAM

Les partenaires du PAM sont soumis à des règles de « bonnes pratiques »


internationales (règles du système HACCP : Hazard Analysis Critical Control Point), ce
qui nécessite un fort investissement en équipement de qualité et des règles sanitaires
strictes. La composition nutritionnelle et bactériologique du CSB est testée dans des
laboratoires spécialisés. Le non-respect des normes entraine une rupture du contrat de
partenariat.

Tableau 4 : La méthode HACCP

La méthode HACCP repose sur les sept principes suivants : i) identifier, ii) évaluer et :iii) décrire des
mesures de maîtrise

Principe 1 : procéder à une analyse des dangers.


Principe 2 : déterminer les points critiques pour la maîtrise (CCP : Critical Control Point).
Principe 3 : fixer le ou les seuil(s) critiques(s).
Principe 4 : mettre en place un système de surveillance ([des limites critiques]) permettant de
s'assurer que les CCPs maîtrisent effectivement les dangers.
Principe 5 : déterminer les mesures correctives à prendre lorsque la surveillance révèle qu'un
CCP donné n'est pas maîtrisé.
Principe 6 : appliquer des procédures de vérification afin de confirmer que le système HACCP
fonctionne efficacement.
Principe 7 : constituer un dossier dans lequel figurent toutes les procédures et tous les relevés
concernant ces principes et leur mise en application.

La méthode HACCP permet une certaine vigilance en identifiant des étapes où il existe un danger de
contamination.

Parmi les conditions fixées, les fournisseurs en compléments alimentaires doivent être
agréés par le PAM et il faut fournir une preuve d’achat : les compléments doivent être
obtenus auprès de DSM, Fortitech, Hexagon Nutrition, BASF ou Nicholas Piramal ou de
leurs distributeurs agréés.

De plus, le conditionnement est spécifié par le PAM : le CSB est empaqueté dans des
sacs extérieurs de contenance 25 kg en propylène contrecollé et sacs intérieurs de
contenance 5 kg en polyéthylène. Les sacs intérieurs sont soudés et les sacs extérieurs
fermés par double couture.

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La perspective de création d’une unité de production dans une zone peu industrialisée
peut entrainer l’attribution d’aides significatives de la part d’agences de développement
telles que la GTZ ou d’organisations internationales telles que l’Union Européenne. Ces
aides, qui se présentent sous diverses formes allant de la subvention d’investissements
au financement de la formation professionnelle en passant par l’aménagement des
infrastructures, améliorent la viabilité et la rentabilité de l’investissement.

Tableau 5: Les appels d’offre du PAM

Le PAM a recours à des appels d’offres concurrentiels : les termes sont déterminés
(quantité, lieu de livraison, qualité et nature du produit).Les fournisseurs font une offre
de prix, le fournisseur le moins disant obtient le marché.

Le transport est à la charge du fournisseur : les marchandises sont livrées dans les
magasins régionaux du PAM.

Les sanctions prévues sont :


- Pour le retard : pénalités de 0,5% par jour de retard sur la quantité qui reste à livrer et
saisie de la caution,
-Pour les produits ne répondant pas à la qualité demandée : rejet du stock
-Pour les sacs dont le poids est inférieur à la normale : rejet des sacs de poids inférieur
ou du lot
-Pour emballage non conforme : rejet du lot

Modalités de paiement
Délai : 30 jours après la fin du mois au cours duquel la facture est déposée, sur
présentation d’une facture commerciale et des attestations de fumigation et certificat de
contrôle.
Type de paiement: virement bancaire

Les organisations internationales ont un impact considérable sur l’amélioration des


infrastructures routières et les infrastructures électriques. Ces aménagements ont, bien
entendu, un impact potentiel très positif sur la région d’implantation de l’unité de
production avec des créations d’emplois indirects et la possibilité de constitution
d’autres entreprises dont certaines peuvent être utilisées comme sous-traitantes.

Le PAM achète régulièrement du soja aux commerçants locaux ou à des organismes


d’Etat.48000 personnes sont bénéficiaires de don de soja au Bénin. Concernant le
CSB, le PAM en distribue 500 tonnes par an au Bénin et 9000 tonnes par an au Niger,

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hors période de crise de grande ampleur. Il existe bien un besoin en CSB, et bien que
l’institution cherche à minimiser les coûts, ce qui revient à acheter la plus grande
quantité pour une même somme, son éthique favorable au développement fait qu’elle
essaie de favoriser les entreprises qui emploient de la main d’œuvre locale.
Néanmoins, les partenaires qui ne sont pas compétitifs ou qui ne respectent pas les
normes de qualité n’auront pas de renouvellement de contrat. Le PAM présélectionne
un certain nombre d’entreprises partenaires qui sont certifiées conformes aux
exigences de l’institution en termes de qualité des produits. La liste de ces entreprises
est mise à jour régulièrement selon les critères définis par l’institution et les conclusions
des rapports d’audits des entreprises

Le PAM recherche un partenariat de long terme afin de subvenir aux besoins réguliers
de toute la sous région. Il est à noter que l’institution, en partenariat avec l’UNICEF
essaie de mettre en place des programmes d’incitations à la scolarisation dans les
zones rurales. Ils consistent à proposer une ration alimentaire pour tous les élèves
assidus. Ce genre de projet est encore en phase de test et n’est pas encore généralisé,
faute de financement.

Les clauses du contrat doivent garantir l’achat de toute la production de CSB afin de
prémunir Fludor contre un risque de stocks invendables. En effet, le CSB n’étant pas un
produit de consommation courante, seules des institutions telles que le PAM, l’UNICEF
ou des ONG l’utilisent.

c) Les perspectives qui s’offrent à la société Fludor bénin S.A.

Fludor a tout intérêt à s’orienter dans la production de CSB pour deux raisons
principales :

-la proximité du pays avec la zone sahélienne en fait un distributeur aux couts de
livraison réduits, ce qui compense la différence de couts de production avec les gros
producteurs mondiaux

-en étant implanté au Bénin, l’entreprise emploie de la main d’œuvre locale, ce


qui contribue au développement de l’économie Béninoise.

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Fludor dispose des atouts suivants :

-une expérience dans la transformation alimentaire avec l’usine de Cana à


Zogbodomey

-une production à la qualité reconnue, notamment grâce à la certification ISO


9001-2008

-les réalisations de la filière soja et le réseau de partenaires parmi les


coopératives de producteurs

-un bassin de production agricole relativement efficace, notamment dans le Nord


du Bénin

-des fournisseurs de consommations intermédiaires présents, en particulier pour


le maïs et le sucre

Les flux d’aide alimentaires représentent des sommes importantes : les partenariats
avec le PAM sont de l’ordre de plusieurs milliers de dollar et l’institution a acheté 4,627
tonnes de nourritures au Bénin en 2009, ce qui se chiffre à 2,174, 608 $. La tendance
des grandes organisations internationales est de s’appuyer davantage sur le secteur
privé et sur les entreprises qui créent des emplois dans les pays en voie de
développement. Fludor peut devenir un précurseur dans la fabrication locale de produits
spécifiquement adaptés à l’aide alimentaire. Le PAM a cherché à développer ce type de
partenariat dans les pays d’Afrique de l’Ouest mais les expériences ne se sont pas
avérées fructueuses pour cause du manque d’engagement et de savoir-faire des
entreprises retenues.

Néanmoins, il s’agit de faire en sorte que la production soit compétitive, ce qui n’est pas
évident quand on considère les autres pays producteurs et les fluctuations des taux de
change. L’argument central, selon lequel la proximité avec les pays susceptibles de
connaitre une crise alimentaire, n’est valable que si les coûts de transports sont
relativement plus faibles que pour les produits importés d’autres continent, mais ceci est
en partie lié à l’état des infrastructures routières entre le Bénin et les régions où opère
le PAM.

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Le problème majeur que pose le CSB réside dans le fait que ce n’est pas un produit de
consommation courante. Il n’existe pas vraiment de marché du CSB, celui-ci n’étant
utilisé qu’au cours de crises alimentaire. Mais le contexte spécifique de pays comme le
Niger fait que le PAM peut faire des estimations de quantités à fournir quelque soit la
sévérité de la crise, pour soigner les carences des populations les plus vulnérables
D’autre part, les standards internationaux rendent nécessaires un équipement en
machine spécifiques et le recrutement de personnel qualifié pour les opérations de
contrôle de qualité. Le savoir-faire des contrôleurs du laboratoire de l’usine de Cana
sera donc mise à contribution.

d) Les équipement nécessaires à la production

Il convient pour cela d’étudier les quantités que l’usine peut produire. Lors de la
crise de 2005, le PAM à envoyé en urgence 1.000 tonnes de nourriture. Enfin de remplir
les besoins e la zone sahélienne, une quantité de production annuelle de 10.000 tonnes
est un objectif raisonnable. Cette quantité est celle qui servira de références aux
estimations.

Une chaîne de production basique est similaire à une minoterie à laquelle on ajoute les
machines nécessaires pour pouvoir mélanger les différents constituants du CSB et
surtout que la qualité du produit fini soit irréprochable.

Dans le cadre du respect des procédures de fabrication, la chaine de production doit


être inspectée régulièrement pour que le produit fini dispose de la qualité requise par le
programme Alimentaire Mondial. Il convient pour cela de se procurer des machines qui
permettent la réalisation de la production selon les standards internationaux. Il existe
notamment des sociétés spécialisées dans les équipements pour production de farine
enrichies et qui répond aux standards du PAM, notamment ABC HANSEN implanté en
Afrique du Sud.

Tableau 7 : Proportion de matières premières(en tonnes)

Quantité de maïs 6424


Quantité de soja 2400
Quantité de compléments
Alimentaires 176
Quantité de sucre 1000 38/55
Production de CSB 10000
Ce tableau indique les quantités de matière première contenue dans le produit fini, les
essais sur machines permettront de déterminer la quantité de graines de maïs et de
graines de soja qu’il faudra se procurer afin de produire une quantité donnée de CSB.

Il sera possible d’essayer différentes formules pour déterminer la plus appropriée selon
un certain nombre de critère défini. D’une part, les coûts de production doivent être pris
en compte, ils sont liés à la complexité du processus de transformation mais aussi à la
quantité de matière première incorporée dans le processus. Il faut aussi mesurer la
quantité de déchets que génère le processus et chercher à les valoriser. Etant donné
qu’une partie de la production de CSB passe par la fabrication de farine de maïs et de
soja, il est logique que Fludor cherche à maitriser la fabrication de farines enrichies qui
peuvent être vendue sur le marché local ou exportée vers le Nigéria. Dans ce cas, la
production de CSB ne constituerait qu’une partie de l’unité de transformation de farine.
Les besoins en farines enrichis sont réels sur le marché mais il y a déjà une offre pour
ce type de produits.
Tableau 6 : Processus de production des aliments enrichis

Source : entreprise ABC Hansen (http://www.abchansen.dk/ )

Les machines nécessaires sont nettoyeuses de grains, mélangeurs, broyeurs, cuiseurs-extrudeurs,


conditionneuses

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Quel mode d’organisation choisir ?

Différents scénarios se présentent alors, selon les besoins du PAM et les


capacités de production de Fludor.

Si l’approche filière est retenue, le cycle de production commence à la livraison des


graines aux producteurs et les livraisons au PAM pourront être effectuées quelques
semaines après la récolte du maïs et du soja. L’organisation en filière permet à Fludor
de maitriser les prix des matières premières mais cela demande des couts
supplémentaires, qui passent principalement par les salaires des responsables de la
filière et des équipements nécessaires pour que ces responsables remplissent les
objectifs assignés. Sinon, il est toujours possible d’acheter les quantités nécessaires à
des commerçants, le prix à la tonne sera alors fluctuant et plus élevé que dans un
contrat de type filière, il est même envisageable que des défauts d’approvisionnement
ait lieu si les cours de vente sur le marché international sont hauts.

Il faut prendre en compte la possibilité que le PAM ait à faire face à une crise
alimentaire de grande ampleur, c'est-à-dire que le PAM ait besoins de quantités de CSB
plus importantes que ce que Fludor peut lui fournir : l’institution fera ainsi appel à un
importateur extérieur, en privilégiant le plus compétitifs parmi les partenaires
présélectionnés. Le contrat qui semble le moins risqué pour Fludor semble donc
consister en la livraison d’une quantité déterminée de CSB chaque mois, afin de couvrir
les besoins réguliers du PAM. Ce contrat pourrait être d’une durée d’un an
renouvelable. Ceci permet en outre de se prémunir contre les problèmes liés à
l’abandon du CSB au profit d’un autre aliment enrichi : si le PAM choisit de changer les
aliments utilisés pour l’aide, le contrat d’un an renouvelable permet d’éviter le risque de
défaut d’achat sans négociation.

Il faut donc procéder à une étude des coûts du produit fini et livré afin de se situer par
rapport aux concurrents internationaux.

Le processus envisageable pour Fludor est le suivant : dans la phase d’essai de


transformation de maïs et de soja en CSB, des échantillons seront envoyés aux
laboratoires du PAM afin de tester si les normes hygiéniques et nutritives sont

40/55
respectées. Ces essais pourront se faire avec des machines louées ou prêtées par une
autre entreprise.

Il sera alors possible de déterminer un coût de production et de déterminer le coût des


transports pour livrer le produit jusqu’aux magasins du PAM (au Bénin ou au
Niger).Cela dépendra en partie de l’état des infrastructures routières entre le Bénin et le
Niger mais aussi de l’emplacement de l’usine de transformation. Deux possibilités se
présente : soit agrandir l’usine déjà présente dans la commune de Zogbodomey, soit
implanter une nouvelle usine, de préférence au Nord du Bénin, au plus proche des
zones à forte production agricole et des routes menant vers le Niger.

Comme il est possible que le produit fini à l’étape de l’expérimentation soit faiblement
compétitif par rapport aux fournisseurs habituels du PAM, il est recommandé de ne
fournir qu’une partie des approvisionnements réguliers du PAM. Si le partenariat à
vocation à être prolongé et approfondi, il faut que l’écart de compétitivité soit réduit, il
sera alors concevable de chercher à devenir le fournisseur pour les zones Bénin et
Niger. S’il s’avère que la production de CSB est compétitive, il faut étudier la possibilité
de fournir l’ensemble des pays sahéliens voire l’ensemble des pays de l’Afrique de
l’Ouest pour les besoins réguliers du PAM.

La conclusion d’un accord avec le PAM permettrait ainsi à Fludor de créer des emplois
directs dans l’usine de transformation de CSB mais aussi de constituer des débouchés
stables pour les producteurs de maïs et de soja, surtout si l’organisation en filière est
retenue.

Si l’entreprise Fludor maitrise les filières soja et maïs au Bénin, le prestige considérable
lié à ce travail aura une influence certaine sur les relations avec les autorités, ce qui peu
apporter des subventions et des avantages divers. Il ne faut pas non plus négliger
l’exemple constitué par les succès des filières organisées par une entreprise privée, qui
aura un impact sur le monde agricole béninois et africain. Enfin, en renforçant
l’industrialisation du Bénin, Fludor poursuit son rôle d’acteur du développement
économique du pays.

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Tableau 8: Etapes de finalisation du projet
1) Essai de transformation du maïs et du soja en CSB
2) Envoi d’échantillons aux laboratoires du PAM
3) Détermination du mode d’organisation (filière ou marché)
4) Elaboration du business plan avec calcul du prix de vente du produit final en
valeur rendu
5) Appel d’offres pour équipements de l’usine
6) Détermination de l’emplacement de l’usine : agrandissement de l’usine
actuelle ou nouvelle implantation
7) Conclusion de l’accord avec le PAM
8) Début de la campagne soja et maïs
9) Livraison au PAM
10) Bilan et évaluation de la campagne

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Conclusion

La filière soja est née suite aux problèmes d’approvisionnement en fibre


de coton. La société Fludor a donc cherché à maitriser l’ensemble du processus de
production pour ne pas risquer de recourir au chômage technique comme cela a été le
cas dans le passé. Après une phase de test pour voir si le matériel de l’usine peut être
utilisé pour les graines de soja, et des essais de culture du soja dans les communes
voisines de l’usine Fludor, la décision de créer la Direction Filière Agricole en 2009
marque le souhait de l’entreprise de ne plus dépendre d’intermédiaires défaillants.
L’étude des faiblesses structurelles des activités agricoles au Bénin, et notamment les
difficultés d’accès au crédit et les couts de transports très importants permet de trouver
des alternatives. La filière soja est dotée d’un business plan cohérent, le souci de
rentabilité étant toujours présent dans l’entreprise, comme le montre les effectifs réduits
de la DFA. Les succès de la filière soja ont été au rendez-vous avec l’accomplissement
des objectifs de production dès la première campagne mais il faut aussi souligner le
réussite des nouveaux modes de fonctionnement comme la contractualisation des
coopératives et la procédure de vente groupée. Face aux problèmes qui persévèrent
dans la filière coton, la filière soja apparait comme un modèle à suivre pour l’agriculture
béninoise. Elle marque les capacités du secteur privé à promouvoir la production
agricole et montre la détermination et l’importance stratégique des entreprises de
transformation agro-alimentaire dans les pays en voie de développement. Les grandes
filières d’Etat, dont le coton est l’exemple type en Afrique de l’Ouest mais on peu aussi
penser au café ou au cacao, ont été progressivement abandonnée pour des raisons
d’efficacité et de budget. Depuis, les politiques agricoles oscillent entre plans de soutien
et plans de relance.

Pour mettre en place cette filière, il a fallu des actions de sensibilisation à la culture du
soja, la plupart des producteurs n’ayant jamais utilisé cette plante. Ensuite, les
structures adéquates ont été crées pour permettre de faire le relais entre l’entreprise et
les producteurs et faire en sorte que les contrats soient respectés. Ce partenariat n’a
été possible que grâce à la confiance qu’a acquise la DFA auprès des producteurs.
Néanmoins, les couts d’organisation et un contexte moins critique pour les

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approvisionnements ont limité les avantages liés à la filière soja. Le nombre de
coopératives partenaires a donc été drastiquement réduit pour la prochaine campagne
(2010-2011). Comme la production d’huile de coton est bien plus rentable que l’huile de
soja, le soja reste une activité d’appoint par rapport au coton. C’est dans ce contexte
qu’il est intéressant de réfléchir aux perspectives de la filière soja en prenant en compte
chacun des acteurs de la filière, que ce soit les producteurs, les intermédiaires ou les
usines de transformation agro-alimentaires. Dans une optique favorable au
développement, il faut chercher à faire bénéficier les producteurs de la valeur ajoutée
crée par la filière, tout en assurant la rentabilité des activités de chacun et permettre de
sécuriser les approvisionnements. Pourtant, le succès de la campagne 2009-2010 ne
permet pas de prolonger les projets de développement rural, l’expérience de Fludor
peut néanmoins s’avérer utile dans le cas d’un partenariat public-privé avec une
institution internationale. Mais, la situation géographique du Bénin, qui dispose d’un
accès routier privilégié vers le Niger et le Burkina Faso doit aussi être valorisée surtout
quand on sait que les régions au Nord du Bénin obtiennent des rendements
remarquables et que les pays sahéliens connaissent des problèmes
d’approvisionnement lors de crises alimentaires. Il est intéressant de mettre en place un
partenariat avec le Programme Alimentaire Mondial qui aurait pour but d’approvisionner
les besoins réguliers en aide alimentaire. Ce partenariat consisterait en un engagement
de long terme qui permettrait à Fludor de diversifier sa production et de bénéficier d’un
partenaire stable. Le PAM pourrait ainsi à la fois participer à l’essor industriel du Bénin
et réduire les coûts de transports liés aux importations de produits alimentaires.
Toutefois, les produits dont a besoin le PAM sont essentiellement composés de maïs,
cette céréale est produite au Bénin mais n’est pas utilisée par Fludor. Ce projet
nécessite donc de se procurer des machines adaptées à la transformation du maïs en
soja, ce qui signifie des investissements nouveaux pour Fludor.

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Bibliographie :

Programme Alimentaire Mondial, « Aliments composés enrichis : Bonnes pratiques de


fabrication et pratique HACCP », décembre 2004.

Ministère des Affaires Etrangères. « Eléments pour l’analyse économique des filières
agricoles en Afrique Sub Saharienne », synthèse réalisée par Franck Laval, 2000

CIRAD-GRET, Mémento de l’agronome, 2003

CIPB, « L’agriculture béninoise : Atouts, contraintes et enjeux pour l’investisseur »,2007

Deutsche Welthungerhilfe « Le coton au Bénin, Organisation et fonctionnement de la


filière »,2005

Fludor Bénin S.A., Business Plan du projet Soja, Direction des Filières Agricoles, 2009

Sites internet :

Organisation des Nations-Unis pour l’Alimentation et l’Agriculture : www.fao.org

Programme Alimentaire Mondial : www.wfp.org

Conférence des nations-Unis sur le Commerce et le développement : www.unctad.org

Conseil des Investisseurs Privés au Bénin : www.cipb.bj

Gouvernement du Bénin : www.gouv.bj

Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le


développement : http://www.cirad.fr/

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Bilan personnel

Au cours des 3 mois de stage, j’ai pu travailler avec beaucoup d’autonomie


au sein de 2 structures. D’une part, j’ai été pleinement intégré dans l’équipe du Conseil
des Investisseurs Privés au Bénin (CIPB), ce qui implique la participation aux réunions
hebdomadaires et aux activités publiques du Conseil. J’ai notamment été présent à la
cérémonie de lancement de l’ouvrage Réussite de soi, réussite de l’entreprise ?
Perceptions et attitudes des acteurs du secteur privé formel béninois » qui est le fruit
d’une étude sociologique réalisée par un chercheur associé au CIPB Ceci me donne un
aperçu important des activités d’un think tank mais me permet aussi de mesurer les
contraintes qui se posent au secteur privé formel dans un pays en voie de
développement tel que le Bénin. J’ai pu faire la connaissance d’un certain nombre
d’acteurs du secteur privé Béninois et des institutions liés au développement du secteur
privé comme lors des réunions du Groupe de Travail Fiscalité, qui rassemble des
spécialistes se la fiscalité des entreprises soucieux de recommander des politiques
publiques utiles pours le Bénin et ses entreprises.

D’autre part, j’ai été associé à l’entreprise Fludor pour laquelle je réalisais l’étude de la
filière soja récemment mise en place. J’ai apprécié le fait de travailler dans une
entreprise privée et de rencontrer des employés soucieux de questions de
développement, et notamment de développement agricole : j’ai pu cependant voir les
problèmes engendrés par la confrontation entre ceux qui pensent « avec le cœur » et
ceux qui pensent « avec la tête » mais j’ai pu mieux comprendre les possibilités
qu’offre indirectement une entreprise pour le développement d’un pays comme le
Bénin.

Les changements de stratégies de l’entreprise et les restructurations m’ont permis de


saisir l’ampleur des décisions qui se posent à une entreprise agro-alimentaire. Je l’ai
notamment ressenti au fur et à mesure que le nombre de coopératives partenaires de la
filière soja était réduit : les succès de la campagne 2009/2010 ne seront en effet pas
renouvelés avec la même ampleur pour la campagne 2010/2011.La Direction Filière
Agricole a donc du revoir beaucoup de ses ambitions à la baisse, ce qui a eu un impact
sur les projets que je pensais effectuer au cours de mon stage. La réalisation d’une

46/55
enquête sur les producteurs de soja s’est avérée non avenue alors que j’aurais
apprécié de pouvoir la mener.

J’ai eu besoin de faire un certain nombre de recherches documentaires pour maitriser


des domaines que je ne maitrisais pas suffisamment. Il a fallu que je me familiarise
avec des concepts agronomiques tels que la notion de filière, les procédés de vente
groupée, ou des concepts industriels comme les étapes de fabrication de l’huile
alimentaire mais l’aide des responsables respectifs a été cruciale pour le bon
déroulement de mon stage.

J’ai été impressionné lors de la visite de l’usine de transformation d’huile et des


entretiens que j’ai pu faire avec le directeur du personnel et le directeur de l’usine. Le
fait de voir une unité de production aux standards internationaux avec des procédures
de sécurité et de contrôle élaborées a cassé un certain nombre de préjugés que j’avais.

J’ai pu rencontrer des représentants d’organismes liés au développement comme le


Programme Alimentaire Mondial au travers des unités « Programmes et Logistiques »
ou l’Organisation des Nations-Unis pour l’Alimentation et l’Agriculture. Il était
particulièrement intéressant pour moi d’être placé du coté de l’entreprise. En effet, dans
un contexte où les organisations internationales souhaitent favoriser l’essor du secteur
privé formel dans les pays en voie de développement et surtout se servir des
partenariats public-privé (PPP) pour remplir leurs objectifs, il est indispensable de
renforcer les relations entre les entreprises et ces organisations, de même qu’il est
important de sensibiliser les entreprises à leur rôle dans le développement des
économies émergentes.

Les enseignements reçus au CERDI m’ont donc été très utiles à plusieurs niveaux. Tout
d’abord, la connaissance des agences de l’ONU et de leurs rôles respectifs a été
indispensable à mon travail. J’ai eu la chance d’avoir pu visiter les sièges du PAM et de
la FAO l’an dernier, il était intéressant de collaborer avec ces agences au cours de mon
stage cette année. Les cours d’économie publique m’ont permis de saisir un certain
nombre d’enjeux relatifs aux partenariats publics-privés, ce qui a été l’objet d’une
grande partie de mon travail pour Fludor. Ensuite, les cours d’économie agricole ont été

47/55
indispensables pour étudier les comportements des producteurs dans les zones rurales
et les obstacles au développement de l’agriculture et du milieu rural en général. Je me
suis aussi servi de mes connaissances en économie industrielle pour analyser les
structures spécifiques des filières agricoles au niveau de l’organisation et de la
coopération entre les intermédiaires.

Une partie importante de mon travail a consisté à faire des recherches sur les
perspectives d’évolution de la filière soja, en sachant qu’après le succès de la première
campagne, l’expérience ne serait pas renouvelée avec la même ampleur pour la
campagne suivante. Différentes voies ont été explorées par la Direction des Filières
Agricoles, avec qui nous avons contacté les partenaires potentiels pour chaque projet.
J’ai pu voir la réputation sérieuse dont bénéficie l’entreprise Fludor au sein de secteur
privé mais aussi au sein des cercles politiques et des organisations en charge du
développement. Néanmoins, la position de la DFA, qui cherche à conserver la
confiance qu’elle a acquise auprès des producteurs se heurte aux besoins et objectifs
de l’entreprise, qui cherche à sécuriser ses sources d’approvisionnement en matière
première oléagineuse en maintenant la production la plus rentable possible.

Je suis très satisfait de l’expérience que j’ai acquise en faisant ce stage et je suis sûr
qu’elle me sera profitable dans mes analyses de la situation des pays en voie de
développement ainsi que dans mes choix professionnels.

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Liste des annexes

1. Liste des abréviations utilisées

2. Les caractéristiques essentielles de la norme ISO 9001-2008

3. Description simplifiée de la filière soja

4. Organigramme de la Direction des Filières Agricoles

5. Etapes de fabrication de farine enrichies par cuisson extrusion

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Liste des abréviations utilisées

AIC : Association interprofessionnelle du Coton

CAGIA : Coopérative d’Approvisionnement et de Gestion des Intrants Agricoles

CERPA : Centres Régionaux pour la Promotion Agricole

CIPB : Conseil des Investisseurs Privés au Bénin

CLCAM : Caisse Locale de Crédit Agricole Mutuel

CSPR : Centrale de Sécurisation des Paiements et de Recouvrement

DFA : Direction des Filières Agricoles

FECECAM : Fédération des Caisses d’Epargne et de Crédit Agricole Mutuel

FUPRO : Fédération des Unions de Producteurs

GV : Groupement Villageois

HACCP : Hazard Analysis Critical Control Point

MAEP : Ministère de l’Agriculture, de l’élevage et de la Pêche

PSRSA : Plan Stratégique pour la Relance du Secteur Agricole

SODECO : Société de Développement de Coton

SONAPRA : Société Nationale de Promotion Agricole

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Les caractéristiques essentielles de la norme ISO 9001-2008

Les normes de la famille ISO 9000 représentent un consensus international sur les
bonnes pratiques du management de la qualité. La famille se compose des normes et
lignes directrices relatives aux systèmes de management de la qualité et des normes
de soutien associées.

ISO 9001:2008 est la norme qui fournit un ensemble d'exigences normalisées pour un
système de management de la qualité, indépendamment du domaine d'activité et de la
taille de l'organisme utilisateur, et qu'il soit dans le secteur privé ou dans le secteur
public. C'est la seule norme de la famille en fonction de laquelle les organismes peuvent
être certifiés – bien que la certification ne soit pas une exigence obligatoire de la norme.

Les autres normes de cette famille couvrent des aspects spécifiques comme les
principes essentiels et le vocabulaire, les améliorations des performances, la
documentation, la formation et les aspects financiers et économiques.

Si les clients ne sont pas satisfaits, l’entreprise est en péril! Pour qu’ils restent satisfaits,
elle a besoin de répondre à leurs exigences. La norme ISO 9001:2008 fournit un cadre
bien éprouvé pour adopter une approche systématique de la gestion des processus
d'un organisme de façon à ce qu'il produise régulièrement des produits qui répondent
aux attentes des clients.

Les exigences relatives à un système qualité ont été normalisées – mais les
organismes et entreprises aiment se considérer comme uniques. Comment ISO
9001:2008 permet-elle donc la diversité qu’illustrent, par exemple, une petite entreprise
familiale, une multinationale de la fabrication ayant des composantes de service, un
service public, une administration gouvernementale?

La réponse est qu'ISO 9001:2008 établit quelles sont les exigences auxquelles votre
système qualité doit répondre, mais ne dicte pas comment procéder pour y satisfaire
dans un organisme particulier, quel qu'il soit. Ceci laisse beaucoup de latitude et de
souplesse pour la mise en œuvre dans différents secteurs économiques et cultures
d'entreprise ainsi que dans différentes cultures nationales.

1. La norme exige que l'organisme lui-même audite son système qualité basé sur ISO
9001:2008 pour vérifier qu'il gère avec efficacité ses processus – ou, pour le dire
autrement, pour vérifier qu'il maîtrise parfaitement ses activités.

2. De plus, l'organisme peut inviter ses clients à auditer le système qualité afin de leur
donner confiance dans le fait que l'organisme est capable de livrer des produits ou des
services qui répondront à leurs exigences.

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3. Enfin, l'organisme peut engager les services d'un organisme indépendant de
certification des systèmes qualité pour obtenir un certificat de conformité à ISO
9001:2008. Cette dernière solution a remporté un immense succès sur le marché en
raison de la crédibilité associée à une évaluation indépendante.

L'organisme peut ainsi éviter les audits multiples de ses clients, ou limiter la fréquence
ou la durée des audits de clients. Le certificat peut également servir de référence entre
l'organisme et les clients potentiels, en particulier lorsque fournisseur et client ne se
connaissent pas ou sont très éloignés géographiquement comme c'est le cas dans un
contexte d'exportation.

Source :
http://www.iso.org/iso/fr/iso_catalogue/management_standards/iso_9000_iso_14000/iso
_9000_essentials.htm

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Description simplifiée de la filière Soja

Approvisionnemen
FLUDOR BENIN S.A.
t en trésorerie

FECECAM
Collecte et transport vers
l’usine de transformation

Distribution des fonds


aux agences locales

CLCAM
Coopératives

Avance de
trésorerie

Vente soja et remboursement


Fourniture des des semences en équivalent de
semences production

Producteurs

FECECAM : Fédération des Caisses d’Epargne et de Crédit Agricole Mutuel

CLCAM : Caisse Locale de Crédit Agricole Mutuel

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ORGANIGRAMME DE LA DIRECTION
« FILIERE AGRICOLE SOJA »

DIRECTEUR
ADJOINT
FILERE NATIONAL
FILIERE
SOJA SOJA

SECRETAIRE
ASSISTANTE
35
SUPERVISEUR
DE COMMUNE:

SUPERVISEUR SUPERVISEUR SUPERVISEUR COMMUNES


DE COMMUNE: DE COMMUNE: DE COMMUNE:

RPCA RPCA RPCA (1000)


LOCAL LOCAL LOCAL Les Aides
(Nommé) (Nommé) (Nommé)
Conseillers
Agricoles

AIDE CONSEILLER AGRICOLE AIDE CONSEILLER AGRICOLE AIDE CONSEILLER AGRICOLE

LOCAL LOCAL LOCAL


ARRONDISSEMENTS
(Nommé) (Nommé) (Nommé)

(1000)
Coopératives
Soja
COOPERATIVE SOJA COOPERATIVE SOJA COOPERATIVE SOJA

(Elu) VILLAGES
(Elu) (Elu)

(10000 )
Producteurs

PRODUCTEUR de SOJA PRODUCTEUR de SOJA PRODUCTEUR de SOJA


PRODUCTEURS
Village Village Village

Personnels permanents FLUDOR

Producteurs conseillers primés

Bénévoles

Cultivateurs

MAEP

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Etapes de fabrication de farine enrichies par cuisson-extrusion

Nettoyage du soja Nettoyage du mais

Stockage Stockage

Décorticage

Pesage Pesage

Mélange du maïs et du soja

Grillage

Broyage

Cuisson-extrusion

Refroidissement

Ajout des compléments et du sucre

Mise en sac

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