Livre 1
Livre 1
Livre 1
N. AMRI, A. KHELDOUNI
6
Table des matières
Introduction 10
1 Calcul différentiel 11
1.1 Axiomes de dénombrabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.2 Espace quotient . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.3 Constructions topologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.3.1 Recollement d’espaces topologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.3.2 Les G-espaces . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.4 Série d’exercices 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2 Variétés différentielles 19
2.1 Variétés topologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.2 Propriétés des variétés topologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.3 Variétés topologiques à bord . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.4 Recollement de variétés topologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.5 Variétés différentiables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.6 Applications différentiables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.7 Fonctions plateaux et partition de l’unité . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.8 Série d’exercices 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
2.9 Série d’exercices 4 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
3 Espaces tangents 51
3.1 vecteurs tangents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
3.2 Espace vectoriel tangent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
3.3 Champs de vecteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
3.4 Structure Fibré de E(M ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
3.5 Série d’exercices 5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
3.6 Série d’exercices 6 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
7
4 Sous-variétés 77
4.1 introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
4.2 Sous-variétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
4.3 Point régulier, point critique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
4.4 Sous-variétés transverses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
4.4.1 Le théorème de Whitney . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
4.5 Série d’exercices 7 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
4.6 Série d’exercices 8 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
5 Examens 97
5.1 Examen 2020 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
5.2 Examen 2019 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
5.3 Examen rattrapage 2019 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107
9
N.AMRI et A. KHELDOUNI
Introduction
Le cous de géométrie différentielle est difficile, en général les étudiants éprouvent beau-
coup de difficultés pour comprendre et faire les calculs, ceci provient essentiellement d’un
manque de pratique dans la manipulation des outils : dérivées partielles, changement de
variables, résolutions d’équation différentielles. Il faut chercher, faire les exercices de TD
les anciens partiels et examens, et aussi les calculs et les preuves du cours pour voir être
à l’aise.
Sauf mention explicite, tous les objets considérés (variétés, applications, champs de
vecteurs, etc.) sont de classe C ∞ .
10
Chapitre 1
Calcul différentiel
Rappels de cours
11
1.2. ESPACE QUOTIENT N.AMRI et A. KHELDOUNI
1. Une famille d’ouverts (Uα )α∈A d’un espace topologique X est dite localement finie
si pour tout x ∈ X, ∃V ∈ V (x) tel que l’ensemble
{α ∈ A/Uα ∩ A}
est fini.
2. Soient U = (Uα )α∈A et V = ((Vi )i∈I deux recouvrements ouverts d’un espace topo-
logique X. On dit que V est un raffinement de U si tout pour tout i, Vi est contenu
dans un U .
Définition. Un espace topologique X est paracompact s’il est séparé, et si tout recou-
vrement ouvert de X admet un raffinement localement fini.
Théorème. Tout espace topologique X localement compact à base dénombrable (de
type D2 ) est paracompact.
12
CHAPITRE 1. CALCUL DIFFÉRENTIEL N.AMRI et A. KHELDOUNI
0 0
Ox := {x ∈ X/x = gx, pour tout g ∈ G} = G.x
Les orbites forment une partition de X, donc ”être dans la même orbite” est une relation
d’équivalence sur X. L’ensemble quotient est alors noté X/G. La surjection canonique est
q : X → X/G définie par q(x) = [x] = G.x.
Définition. Soit G un groupe opérant sur un ensemble X. On dit que l’action de G
est transitive si l’ensemble quotient X/G est un singleton.
Si G est un groupe qui opère sur un ensemble X, et x ∈ X, on définit le stabilisateur de
x (ou sous groupe d’isotropie de x) comme étant le sous groupe de G,
stab(x) = Gx := {g ∈ G/gx = x}
Définition Une action de G sur X est dite libre si le stabilisateur de tout point de X est
réduit à {eG }.
Définition Une action (continue) gauche (resp. droite) d’un groupe topologique G
sur un espace topologique X est une application continue ρ : G × X → X définie par
13
1.4. SÉRIE D’EXERCICES 1 N.AMRI et A. KHELDOUNI
ρ(g, x) = g.x (resp. x.g) vérifiant : eG .x = x et g1 .(g2 .x) = (g1 g2 ).x pour tout x ∈ X, et
tout (g1 , g2 ) ∈ G × G.
Proposition. Soit X un espace topologique sur lequel un groupe topologique G opère.
Alors la surjection canonique q : X → X/G est ouverte.
Proposition. Les stabilisateurs d’une action continue d’un groupe topologique G sur
un espace topologique séparé X sont des sous-groupes fermés de G.
Proposition. Soit X un espace topologique compact sur lequel un groupe topologique
compact G opère. Alors l’espace quotient X/G est compact (en particulier séparé).
Proposition. Si un groupe topologique compact G opère transitivement sur un espace
topologique séparé X alors pour tout x ∈ X, le quotient G/Gx de G par le stabilisateur
de x est homéomorphe X.
Définition. On dit que une action d’un groupe topologique G sur un espace topo-
logique (resp. localement compact) X est propre si pour toute partie compacte K de X
l’ensemble
GK := {g ∈ G/gK ∩ K 6= 0}
Solution de Exercice 1 Un sens est assez facile. En effet, si B est compact, alors S
est une partie fermée de l’ensemble compact B. C’est donc également un compact.
Réciproquement, si S est compact, prouvons que B est compact. Pour cela, considérons
(xn ) une suite d’éléments de B. Si (xn ) admet une sous-suite qui converge vers 0, alors il
14
CHAPITRE 1. CALCUL DIFFÉRENTIEL N.AMRI et A. KHELDOUNI
n’y a rien à prouver. Sinon, pour tout n assez grand, xn 6= 0 et on peut donc considérer
xn
yn = kxn k
xn. Alors (yn ) est une suite de S et comme S est compact, (yn ) admet une
sous-suite (yϕ(n) ) qui converge vers y ∈ S. De plus, la suite (kxϕ(n) k) est une suite du
segment [0, 1] qui est compact. Elle admet donc une suite extraite (kxφ(n) k) qui converge
vers le réel a ∈ [0, 1]. Mais alors, xφ(n) = kxφ(n) k × yφ(n) converge vers ay qui est bien un
élément de B. Ainsi, B est compact.
Solution de Exercice 2
1. Soit (xn , f (xn )) une suite de G qui converge vers (x, y) ∈ A × B. Alors, puisque
f est continue, on sait que f (xn ) converge vers f (x) et donc que y = f (x). Ainsi,
(x, y) ∈ G qui est fermé.
2. Soit x ∈ A et (xn ) une suite de A qui converge vers x. Il s’agit de démontrer que
(f (xn )) converge vers f (x). Pour cela, puisque (f (xn )) est une suite du compact B,
il suffit de démontrer que f (x) est sa seule valeur d’adhérence. Soit y une valeur
d’adhérence de (f (xn )). Alors il existe une fonction φ : N → N strictement croissante
telle que (f (xφn )) converge vers y. Mais (xφ(n) ) converge aussi vers x. Comme la suite
((xφ(n) , f ((xφ(n) ) est une suite du fermé G, sa limite est aussi dans G. Autrement
dit, y = f (x), ce qu’il fallait démontrer.
15
1.4. SÉRIE D’EXERCICES 1 N.AMRI et A. KHELDOUNI
Exercice 4. Soient (E, kkE ),(F, k.kF ) des Banach et f : Ω → F telle que df (x) soit
une bijection de E sur F pour tout x ∈ Ω. Montrer que f (Ω) est un ouvert de (F, kkF ).
Exercice 5. Soit (E, k.k) une algèbre de Banach. Montrer que l’exponentielle est un
difféomorphisme local de E au voisinage de 0.
Solution de Exercice 5 (E, k.k) est complet, exp ∈ C 1 (E, E) et d(exp)(0) = Id est une
bijection de E sur E. D’après le théorème d’inversion locale, il existe un voisinage ouvert
V de 0 dans (E, k.k) et un voisinage ouvert W de 1 dans (E, k.k) tels que exp soit un
C 1 -difféomorphisme de V sur W .
Solution de Exercice 6
16
CHAPITRE 1. CALCUL DIFFÉRENTIEL N.AMRI et A. KHELDOUNI
Solution de Exercice 7
1. Pour démontrer cela, on vérifie d’abord que g est continue (c’est clair), puis que g
est strictement croissante. En effet, g est dérivable et, pour tout x ∈ R, on a
0
g = 1?ab cos x cos(v − b sin x) > 0
puisque |ab| < 1. Ainsi, g réalise une bijection strictement croissante de R sur g(R).
Maintenant, puisque lim g(x) = −∞ et lim g(x) = +∞, g réalise une bijection
x→−∞ x→+∞
de R sur R.
2. Commençons par remarquer que f est de classe C 1 . De plus, la matrice jacobienne
de f est
!
1 a cos y
b cos x 1
En particulier, le jacobien de f en (x, y) est 1?ab cos x cos y > 0. Il suffit donc,
d’après le théorème d’inversion globale, de prouver que f est une bijection de R2
sur R2 . Pour cela, prenons (u, v) ∈ R2 et prouvons que l’équation f (x, y) = (u, v)
possède une unique solution. On remarque que
Or, la question précédente nous dit qu’il existe un unique x ∈ R tel que x + a sin(v −
b sin x) = u, qui est x = g −1 (u). Il vient alors y = v − b sin(g −1 (u)). Ainsi, f est bien
une bijection de R2 sur R2 . C’est un C 1 -difféomorphisme de R2 sur R2 .
Solution de Exercice 8 L’application ϕ est différentiable sur Mn (R) (elle est de classe
C ∞ , car c’est un polynôme). Pour calculer sa différentielle en l’identité, on remarque que
(I + H)2 = I + 2H + H 2
17
1.4. SÉRIE D’EXERCICES 1 N.AMRI et A. KHELDOUNI
avec H 2 = ◦(kHk). Ainsi, dϕIn (H) = 2H, soit dϕIn = 2IdMn (R) . En particulier, la
différentielle de ϕ en In est inversible. Il existe donc un voisinage ouvert U de In dans Mn (R)
et un voisinage ouvert de ϕ(I) = I dans Mn (R) tel que ϕ réalise un C 1 -difféomorphisme
de U sur V . Soit α > 0 tel que toute matrice A vérifiant kA − In k < α vérifie A ∈ V .
Alors il existe M ∈ U tel que ϕ(M ) = M 2 = A. Ainsi, A possède bien une racine carrée.
18
Chapitre 2
Variétés différentielles
Introduction
Les variétés différentiables sont des objets mathématiques plus généraux que l’espace
Rn , mais qui lui ressemblent localement. On pourra étendre aux fonctions et formes
différentielles sur les variétés différentiables les notions fondamentales de dérivation et
d’intégration, ce qui permettra de prendre ces variétés comme cadres de nombreuses
théories de l’analyse ou de la physique mathématique.
La première rencontre avec les variétés différentiables est par les variétés plongées dans
l’espace euclidien : cercle du plan, sphère, cylindre de l’espace E3 par exemple. Un mor-
ceau ouvert de cette courbe ou de ces surfaces(arc de cercle, calotte de sphère ), peut
être mis aisément en correspondance biunivoque et bicontinue(homéomorphisme) avec
un intervalle de la droit ou un ouvert du plan, cette correspondance fournissant une
”représentation paramétrique” du morceau envisagé, qui permet d’étudier ses propriétés
géométrique, ou celles d’autres objets qui y sont définis, en utilisant les théorèmes clas-
siques de l’analyse dans R ou dans R2 . Il est bien connu d’autre part que l’on ne peut pas
trouver une représentation paramétrique globale par exemple du cercle ou de la sphère
qui ne sont pas homéomorphes a la droit ou au plan. On peut obtenir une correspondance
bi-univoque entre, par exemple, le cercle et un intervalle semi-ouvert 0 ≤ θ ≤ 2π de la
droite, en associant à un point du cercle son angle polaire θ mais le point θ = 0 joue un
rôle très particulier dans la ”représentation paramétrique” ainsi obtenue ce qui est gênant
pour traduire les propriétés de fonctions définies sur le cercle(application du cercle dans
R) en propriétés des fonctions f (θ) : on voit par exemple que pour que f (θ) représente
une fonction définie et continue sur le cercle il faut et il suffit qu’elle soit continue et
périodique de période 2π : un tel résultat est évidemment particulier au cercle, et n’a pas
d’expression analogue en général, mais on y trouve l’occation de remarquer qu’il ne fait
19
2.1. VARIÉTÉS TOPOLOGIQUES N.AMRI et A. KHELDOUNI
intervenir ni la position du cercle dans le plan(ce qui était prévisible) ni même le fait que
le cercle est un sous-ensemble du plan.
Nous allons maintient donner une définition intrinsèque des variétés différentiables, cor-
respondant sur les exemples précédents au fait que ces courbes et surfaces sont composées
de morceaux qui se recouvrent partiellement et qui admettent une représentation pa-
ramétrique.
Rappels de cours
Pour tout i dans {1, ...., n}, est la ième fonction coordonnée où pri désigne la projection
de Rn sur le ième facteur. Le couple (U, ϕ) est appelée une carte locale, et (xi ) un système
de coordonnées locales de X.
Définition. Un espace topologique non vide X est une variété topologique de dimen-
sion n si les trois propriétés suivantes sont vérifiées :
Définition. Un atlas de la variété topologique X est la donnée d’une famille {(Ui , ϕi )}i∈I
de cartes locales telles que X = ∪ Ui
i∈i
20
CHAPITRE 2. VARIÉTÉS DIFFÉRENTIELLES N.AMRI et A. KHELDOUNI
ϕj ◦ ϕ−1
i : ϕi (Ui ∩ Uj ) −→ ϕj (Ui ∩ Uj )
ii) L’atlas A est un atlas maximal de M , dans le sens où si (U, φ) est une carte locale de
M satisfaisant (i) alors (U, φ) ∈ A.
Corollaire. Soit M une variété topologique de dimension n. Pour que deux structures
de variétés différentiables de classe C r sur M , définies par des atlas A = {(Ui , ϕi )}i∈I et
B = {(Vj , ψj )}j∈J soient identiques, il faut et il suffit que la propriété suivante soit vérifiée :
∀(Ui , ϕi ) ∈ A et ∀(Vj , ψj ) ∈ B avec Ui ∩ Uj 6= ∅, les applications ϕi ◦ ψj−1 et ψj ◦ ϕ−1
i
soient de classe C r .
21
2.6. APPLICATIONS DIFFÉRENTIABLES N.AMRI et A. KHELDOUNI
f : M ←→ N
une application.
Définition. On dit que f est différentiable (resp. de classe C r ) en x ∈ M , si pour
toutes cartes locales (U, ϕ) ∈ A(M ) et (V, ψ) ∈ A(N ) telles que x ∈ U et f (x) ∈ V ,
l’application
fˆ := ψ ◦ f ◦ ϕ−1 : ϕ(U ) −→ ψ(V )
22
CHAPITRE 2. VARIÉTÉS DIFFÉRENTIELLES N.AMRI et A. KHELDOUNI
23
2.8. SÉRIE D’EXERCICES 3 N.AMRI et A. KHELDOUNI
ϕN : Sn \N → Rn
(2.1)
(x1 , ..., xn+1 ) → ( 1−xx1n+1 , ..., 1−xxnn+1 )
ϕS : Sn \S → Rn
(2.2)
(x1 , ..., xn+1 ) → ( 1+xx1n+1 , ..., 1+xxnn+1 )
Les applications ϕS et ϕN apparaissent alors comme restrictions d’applications continues.
On conclut avec le critére suivant :pour toute application continue h : X → Y et parties
A et B de X et Y telles que h(A) ⊂ B,l’application g : A → B qui envoie x sur h(x) est
continue si A et B sont munis de la topologie induite.
Les coordonnées (y1 , ..., yn ) de la projection stéréographique par rapport au pôle nord du
point de coordonnées (x1 , ..., xn+1 ) sont
xi
yi = 1−xn+1
i = 1, ..., n
Pn+1
Comme (x1 , ..., xn+1 ) ∈ Sn alors i=1 x2i = 1
n
2
X 1 − x2n+1 1 + xn+1
kyk = yi2 = 2
=
i=1
(1 − xn+1 ) 1 − xn+1
kyk2 − 1
xn+1 =
kyk2 + 1
24
CHAPITRE 2. VARIÉTÉS DIFFÉRENTIELLES N.AMRI et A. KHELDOUNI
D’où les projections stéréographiques ϕN et ϕS par rapport aux pôles nord et sud sont
des homómorphismes de Sn \N , et Sn \S respectivement sur Rn .
2. les projections stéréographiques ϕN et ϕS par rapport aux pôles nord et sud sont des
homómorphismes de Sn \N , et Sn \S respectivement sur Rn , avec Sn \N et Sn \S sont
des ouvets de Sn
Par conséquent, ( Sn \N, ϕN ) et ( Sn \S, ϕS ) sont deux cartes.
de plus leurs domaines recouvrent la sphére.
Ils s’intersectent en U = Sn \{N, S}. L’application de changement de carte envoie ϕN (U ) = Rn \{0}
sur ϕS (U ) = Rn \{0} On déduit des formules précédentes l’expression de l’application et
son inverse en coordonnées
ϕs ◦ ϕ−1
N : Rn \{0} → y1
( kyk yn n
2 , ...., kyk2 ) R \{0}
y1 yn
(2.3)
(y1 , ..., yn ) → ( kyk 2 , ...., kyk2 )
ϕN ◦ ϕ−1
S : Rn \{0} → Rn \{0}
y1 yn
(2.4)
(y1 , ..., yn ) → ( kyk 2 , ...., kyk2 )
est un atlas différentiable qui muni la sphére d’une structure de variété différentiable.
3. L’expression de i : Sn → Rn+1 dans la carte ( Sn \N, ϕN ) est l’application
i : Rn → Rn+1
2y1 2yn 2
kyk −1
(2.5)
(y1 , ..., yn ) → ( 1+kyk 2 , ..., 1+kyk2 , 1+kyk2 )
Elle est de classe C ∞ . et il en est de même pour l’expression de i dans la carte obtenue
par projection stéréographique par rapport au pôle sud. Par conséquent i est de classe
25
2.8. SÉRIE D’EXERCICES 3 N.AMRI et A. KHELDOUNI
C∞
Montrons maintenant qu’une application f : X → Sn , où X est une variété, est de classe
C ∞ si et seulement si i ◦ f l’est.
Supposons que f est une fonction de classe C ∞ puisque i est aussi de classe C ∞ alors i ◦ f
est de classe C ∞ (le composé de deux applications de classe C ∞ )
réciproquement soit f : X → Sn telle que i ◦ f est une fonction de classe C ∞ . Montrons
que f est de classe C ∞ . Comme cela se ramène à une vérification dans les cartes, on peut
supposer que X est une variété ouvert. L’expression de f dans la carte ( Sn \N, ϕN ) est
l’application
ϕN ◦ f : f −1 ( Sn \N ) → Rn
Exercice 10. Soit M l’espace obtenu en quotientant R × {0} ∪ R × {1} par la relation
d’équivalence : (x, 0) ∼ (x, 1) pour tout x 6= 0. On munit M de la topologie rendant
les applications naturelles de R × {0} et R × {1} sur M des homéomorphismes sur
leur image.
1. Montrer que tout point de M admet un voisinage homéomorphe à un segment
ouvert.
26
CHAPITRE 2. VARIÉTÉS DIFFÉRENTIELLES N.AMRI et A. KHELDOUNI
On peut alors munir M de l’atlas {(U, ϕ), (V, ψ)} où U = R∗ ∪ {a}, V = R∗ ∪ {b} et
ϕ |Rµ = ψ |Rµ = id et ϕ(a) = ψ(b) = 0. Donc M est localement euclidien.
2) M n’est pas séparé. Le point π(0, 0) appartient à π(] − 1, +1[×{0}) qui est ouvert
dans M . Mais la suite de points π(1/n, 0) = π(1/n, 1) possède deux points d’accumulation
π(0, 0) et π(0, 1). Donc M n’est pas séparé donc ne saurait être une variété
On supposera dans cet exercice que ρ est une action différentiable, libre, et proprement
discontinue de G sur M.
1.Montrer que G.x := {g(x), g ∈ G} est un ensemble discret, et que M/G est séparé.
2. Montrer que M/G est séparable et paracompact.
3. Montrer que M/G admet une structure de variété différentiable, pour laquelle π :
M → M/G est un difféomorphisme local.
4. Montrer que f : M/G → R est lisse si et seulement si il existe F : M → R lisse,
telle que F = f ◦ π.
27
2.8. SÉRIE D’EXERCICES 3 N.AMRI et A. KHELDOUNI
1. Montrer que pour tout η, ξ ∈ T1 et tout x ∈ p−1 (ξ) il existe y ∈ p−1 (η) tel que
d(η, ξ) = |x − y|.
En déduire que d est une distance du tore.Montrer que T1 est connexe, compact et
séparé
2.Définir à partir de la restriction de p à ]0, 1[ et ]1/2, 3/2[ deux cartes compatibles du
tore, puis une structure de variété.
3.Montrer que la projection p est lisse et qu’une application f : T1 → R est lisse si est
seulement si f ◦ p l’est.
4. Montrer que le tore et le cercle S1 sont difféomorphes.
28
CHAPITRE 2. VARIÉTÉS DIFFÉRENTIELLES N.AMRI et A. KHELDOUNI
2. La restriction de p à tout intervalle ouvert de longueur ≤ 1/2 est une isométrie. Donc
p est un homéomorphisme local. La restriction de p à ]0, 1[ étant injective,en effet
p(x) = p(y) ⇒ d(p(x), p(y)) = 0
⇒ |x − y| = 0
⇒ x=y
p induit alors un homéomorphisme de ]0, 1[ sur p(]0, 1[) = T1 \{p(0)}. Notons φ]0,1[
son inverse. Ceci nous définit une carte (T1 \{p(0)}, φ]0,1[ ) En inversant p sur ]1/2, 3/2[ on
obtient une deuxiéme carte (T1 \{p(1/2)}, φ]1/2,3/2[ )
Or φ]0,1[ (T1 \{p(0), p(1/2)}) =]0, 1/2[∪]1/2, 1[ et φ]1/2,3/2[ (T1 \{p(0), p(1/2)}) =]1/2, 1[∪]1, 3/2[
L’application de changement de carte est
29
2.8. SÉRIE D’EXERCICES 3 N.AMRI et A. KHELDOUNI
(
x x ∈]1/2, 1[
]0, 1/2[∪]1/2, 1[→]1/2, 1[∪]1, 3/2[ x →
x + 1 x ∈]0, 1/2[
C’est un difféomorphisme et les deux domaines de cartes recouvrent le tore
T1 = T1 \{p(1/2)} ∪ T1 \{p(0)}.
C’est une fonction de classe C ∞ et l’on montre de la même façon que l’expression de p
dans la deuxième carte est de classe C ∞ . Par conséquent p est une fonction de classe C ∞ .
ψ R → S1
θ → e2iπθ = (cos(2πθ), sin(2πθ)
ψ est une application bient définie passe au quotient en effet :
p(x) = p(y) ⇒ x = y + m
⇒ e2iπx = e2iπy
⇒ ψ(x) = ψ(y)
avec m ∈ Z
Posons ψ = ψ̂ ◦ p Puisque ψ = ψ̂ ◦ p est une application de classe C ∞ on applique ques-
tion.3) alors ψ̂ est une application de classe C ∞
30
CHAPITRE 2. VARIÉTÉS DIFFÉRENTIELLES N.AMRI et A. KHELDOUNI
Soit (x, y) ∈ S 1 donc x2 + y 2 = 1, il existe θ ∈ R telle que ψ̂(p(x)) = (x, y) ce qui implique
que ψ̂ est une application surjective. Il reste a montrer que la réciproque de ψ̂ est de classe
C ∞.
Exercice 13. La bouteille de Klein est définie comme le quotient du plan R2 par le
groupe des transformations engendré par (x, y) 7→ (x + 1, y), (x, y) 7→ (−x, y + 1).
1. Munir la bouteille de Klein d ?une structure de variété.
2. Donner un difféomorphisme local du tore dans la bouteille de Klein tel que chaque
point de l’image ait exactement deux antécédents.
Solution de Exercice 13
1. La bouteille de Klein est le quotient de R2 par l’action de Z2 donnée par
Exercice 14. 1. Montrer qu’une variété n’est pas orientable si elle admet deux
cartes (U, ϕ) et (V, ψ) telles que U et V soient connexes et
31
2.8. SÉRIE D’EXERCICES 3 N.AMRI et A. KHELDOUNI
Solution de Exercice 14
1. Si C = (U, ϕ) et D = (V, ψ) sont deux cartes d’une variété M , pour tout x dans
U ∩ V on note s(C, D)(x) le signe de det(dx (ψ ◦ ϕ−1 )). Observons que s(C, D)(x) =
s(D, C)(x) et pour un troisième carte E = (W, ξ), s(C, D)(x).s(D, E)(x) = s(C, E)(x), ∀x ∈
U ∩ V ∩ W. Supposons que M est orientable. Soit A un atlas fournissant une orien-
tation. Soit une carte C = (U, ϕ) de M pas nécessairement dans A telle que U soit
connexe. Alors il existe un signe s(C) tel que pour tout x dans U et pour toute carte
D de A contenant x dans son domaine, s(C, D)(x) = s(C).
En effet si D1 et D2 sont deux cartes de A,
et s(D1 , D2 )(x) = + . Donc le signe de s(C, D)(x) ne dépend que de x. Comme il est
localement constant et que U est connexe, il est constant. Considérons maintenant
0 0 0
deux cartes à domaines connexes C = (U, ϕ) et C = (U , ϕ ), alors on a
0 0
s(C, C )(x) = s(C).s(C )
0
pour tout x dans U ∩ U . En effet il suffit d’introduire une carte D de A contenant x
0 0
et d’écrire que s(C, C )(x) = s(C, D)(x).s(D, C )(x). L’équation précédente montre
0
s(C, C )(x) ne dépend pas de x. Donc la condition donnée dans l’énoncé contredit
l’existence d’un atlas qui fournit une orientation.
On suppose qu’un groupe discret agit librement et proprement sur M par des
difféomorphismes préservant l’orientation. Montrons que le quotient est natu-
rellement orienté.
32
CHAPITRE 2. VARIÉTÉS DIFFÉRENTIELLES N.AMRI et A. KHELDOUNI
Solution de Exercice 15
Exercice 16. 1. Montrer que la réunion disjointe de deux variétés est une variété.
2. Montrer qu’une variété connexe est de dimension constante et connexe par arcs.
3. Montrer qu’un ouvert (resp. une composante connexe) d’une variété est une
variété.
ϕα t ψβ : Uα t Vβ → ϕα (Uα ) t ψβ (Vβ )
ϕα (x) si x ∈ Uα
x →
ψβ (x) si x ∈ Vβ
qui sont bien des homéomorphismes. De plus les applications de chagement de cartes sont
de la forme
−1
(ϕα0 ◦ ϕ−1
α ) t ψβ 0 ◦ ψβ : (Uα ∩ Uα0 ) t (Vβ ∩ Vβ 0 ) → ϕα (Uα ) t ψβ (Vβ )
ϕα0 ◦ ϕ−1
α (x) si x ∈ Uα ∩ Uα0
x →
ψβ 0 ◦ ψβ−1 (x) si x ∈ Vβ ∩ Vβ 0
33
2.9. SÉRIE D’EXERCICES 4 N.AMRI et A. KHELDOUNI
M 3 x → dimx M ∈ N
est localement constante donc continue. Par connexité, elle est constante.
Par ailleurs, une variété est localement connexe par arcs, donc toute variété connexe est
connexe par arcs.
3. Soit M une variété munie d’un atlas (Uα , ϕα ) , et soit V un ouvert de M . Alors
V muni de la topologie induite est séparée à base dénombrable d’ouverts, et la famille
(Uα ∩ V, ϕα |Uα ∩V ) constitue un atlas différentiable de V qui est donc une variété de
même dimension.
Comme M est localement connexe, les composantes connexes de M sont ouvertes et donc
sont des variétés.
On a alors un homéomorphisme f : ∂M− → ∂M+ défini par f (x, −1) = (h(x), 1).
1. Montrer qu’on peut construire un homéomorphisme
M− q M+
F : → Rn
f
34
CHAPITRE 2. VARIÉTÉS DIFFÉRENTIELLES N.AMRI et A. KHELDOUNI
q
Solution de Exercice 17 1. Notons q : M = M− q M+ → M/f la projection
canonique. Tout x ∈ M est de la forme x = (y, t) avec y ∈ Rn−1 et t ∈ R\] − 1, 1[. On a
(y, t) ∈ ∂M si et seulement si t = ±1. considérons
F : M/f → Rn
(
(y, t − 1) si t ≥ 1
[(y, t)] →
(h(y), t + 1) si t ≤ −1
F est bien définie car si (y, −1) ∈ ∂M− , alors (y, −1) = (h(y), 1), mais F ((y, −1)) =
(h(y), 0) = F ((h(y), 1))
F est bijective, d’inverse
F −1 : Rn → M/f
(
−1
q ((h (y), t − 1)) si t ≤ 01
(y, t) →
q ((y, t + 1)) si t ≤ −1
M M
L’espace quotient est f
. Il est muni de la topologie quotient : U ⊂ f
est ouvert si et
−1 M
seulement si q U ) est un ouvert de M , où q est la projection canonique q : M → f
Comme pour la question 1) il faut observer ce qu’il se passe sur les points du bord qu’on
recolle ensemble et décrire à quoi ressemble un voisinage localement homéomorphe à Rn
autour de ces points une fois recollés. Il suffit de montrer qu’au voisinage de tels points
on peut construire des ouverts qui ressemblent aux ensembles M+ et M− de la précédente
35
2.9. SÉRIE D’EXERCICES 4 N.AMRI et A. KHELDOUNI
question.
M
Il est facile à voir que f
est à base dénombrable et séparé. Montrons qu’il est localement
euclidien
M
Soit p ∈ f
. deux situations sont à distinguer :
Si p ∈ q(M \(N 1 t N 2)), il n’y a rien à montrer
Si p est de la forme p = q(x) = (f (x)) avec x ∈ N2 . Soient ϕ : U → Hn et ψ : V → Hn
des carte locales de M , respectivement centrées en x et f (x). Soit ε > 0 suffisamment
petit pour que f ◦ ψ −1 (B(0, ε) ∩ Hn ) ⊂ U On pose alors g = ϕ ◦ f ◦ ψ −1 : ∂Hn → ∂Hn
qu’on étend à Hn en
gb : Hn → Hn
(x, t) → (g(x), t)
φ: W → Rn
(
qe (ϕ(x)) si x ∈ ϕ−1 (U e)
q(x) →
qe (ψ(x)) si x ∈ ψ −1 (Ve )
M
on vérifie comme dans la question précédente que (W, φ) est une carte locale de f
.
3. Soient Bn la boule unité ouverte de Rn , DM ⊂ M l’image par un homéomorphisme
de Bn dans M , et DS l’image par un homéomorphisme de Bn dans Sn . Il est clair que
Sn \DS est homéomorphe à Bn . . Ainsi
Exercice 18. 1. Le ruban de Möbius M := [0, 1]×]0, 1[ / (0, y)(1, 1 − y), possède une
structure de variété différentiable de dimension 2.
On définit l’espace projectif complexe CPn comme l’ensemble des droites vectorielles
(complexes) de Cn+1 , muni de la topologie quotient (Cn+1 étant identifié à (R2 )n+1 =
R2n+2 ). On note p : Cn+1 \{0} → CPn la projection naturelle.
2. Donner une structure de varieté différentiable à CPn .
3. Montrer que CP1 est difféomorphe à la sphère S2 .
36
CHAPITRE 2. VARIÉTÉS DIFFÉRENTIELLES N.AMRI et A. KHELDOUNI
et p1 = p |X1 , p2 = p |X2 où p :]0, 1[×]0, 1[→ M est la surjection canonique. on pose
U1 = p1 (X1 ) et U2 = p(X2 ) qui sont des ouverts de M.
ϕ1 : U1 ⊂ M −→ ]0, 1[×]0, 1[
[(x, y)] → (x, y)
ϕ2 : U2 ⊂ M −→ ]0, 1[×]0, 1[
(
(x, y) si (x, y) ∈ [0, 21 [×]0, 1[
[(x, y)] →
(x, 1 − y) si (x, y) ∈] 21 , 1]×]0, 1[
ce sont des homéomorphismes définis sur des ouverts de M à valeurs dans ]0, 1[×]0, 1[⊂
R2 et forment un recouvrement de M. Il reste à vérifier que ce sont des difféomorphismes.
Or
ϕ1 ◦ ϕ−1
2 : U1 ∩ U2 −→ ]0, 1[×]0, 1[
(
(x, y) si (x, y) ∈ [0, 21 [×]0, 1[
[(x, y)] −→
(x, 1 − y) si (x, y) ∈] 21 , 1]×]0, 1[
est un difféomorphisme sur chacun des ouverts [0, 21 [×]0, 1[ et ] 21 , 1]×]0, 1[, donc c’est un
difféomorphisme
2. ∗ Soit {Bn }n∈N une base d’ouverts de Cn+1 , la projection canonique p : Cn+1 \{0} →
CPn étant ouverte, la famille {p(Bn )n∈N } est une famille dénombrable d’ouverts de CPn ,
de plus pour tout ouvert U de CPn , il existe une suite (nj ) telle que p−1 (U ) = ∪j Brj
et comme p est surjective, U = p(p−1 (U )) = p(∪j Brj ) = ∪j p(Brj ). Donc {Brj } est une
base d’ouverts de CPn
hi : Li −→ Cn
(z1 , ..., zn+1 ) −→ ( zz1i , ..., zi−1
zi
, zi+1
zi
, ..., zn+1 )
ψi : Cn −→ Ui
(z1 , ..., zn ) −→ [(z1 , ..., zi−1 , 1, zi , ..., zn )]
37
2.9. SÉRIE D’EXERCICES 4 N.AMRI et A. KHELDOUNI
La famille {(Ui , ϕi )} est un atlas de CPn . En effet les Ui recouvrent CPn et les applications
de changement de cartes sont données par :
Par définition de la projection p, on a Ui ∩Uj = p(Li ∩Lj ) et donc ϕi (Ui ∩Uj ) = hi (Li ∩Lj ).
On pose
(
Ωj−1 si i < j
Ωk = {(z1 , ..., z2n ) / zk 6= 0} on a ϕi (Ui ∩ Uj ) = et
Ωj si i > j
(
1
z→ (z , ..., zi−1 , 1, zi , ..., zj−2 , zj , ..., zn )
zj−1 1
si i < j
ϕj ◦ϕ−1
i |ϕi (Ui ∩Uj ) = hj ◦h−1
i |hi (Li ∩Lj ) = 1
z→ zj
(z1 , ..., zj−1 , zj+1 , ..., zi−1 , 1, zi , ..., zn ) si i > j
qui est bien évidemment de classe C∞ .
ψ: S2 \{N } → C
x1 x2
(x1 , x2 , x3 ) → 1−x3
+ i 1−x 3
d’inverse
ψ −1 : C → S2 \{N }
2x1 2x2 |z|2 −1
z = x1 + ix2 → 2, 2,
1+|z| 1+|z| 1+|z|2
est une bijection τ de C sur CP1 privé de [1 : 0] qu’on peut étendre en une bijection
de C sur CP1 en posant τ (∞) = [1 : 0] . Ceci permet de construire une bijecton
Ψ = τ ◦ ψ : S2 → CP1 , il est facile de vérifier que c’est un homéomorphisme. On peut
donner l’expression de cette identification :
Ψ: S2 → CP 1
[x1 + ix2 , 1 − x3 ] si x3 6= 1
(x1 , x2 , x3 ) →
[1 + x3 , x1 − x2 ] si x3 6= −1
2 2
dont l’inverse est [z : w] → 2zw
, |z| −|w|
|z| +|w|2 |z|2 +|w|2
2 ∈ S2 ⊂ R3 ≡ C × R.
38
CHAPITRE 2. VARIÉTÉS DIFFÉRENTIELLES N.AMRI et A. KHELDOUNI
Exercice 19. 1. Montrer que S1 est une variété différentiable. Quel est le nombre
minimal de cartes d’un atlas de S1 ?
2. Rappelons que l’ensemble des quaternions H est une algèbre associative unifère
sur le corps des nombres réels engendrée par trois éléments i, j et k satisfaisant les
relations quaternioniques :{i2 = j 2 = k 2 = ijk = −1. Tout quaternion q s’écrit
q = a + bi + cj + dk où a, b, c, d ∈ R
√
le conjugué de q est q = a−(bi+cj +dk), son module est |q| = qq = a2 +b2 +c2 +d2 .
On considère la sphère S3 de R4 comme l’ensemble des quaternions unités : S3 =
{q ∈ H / qq = 1}. On considère l’ouvert U = {x + iy + jz + kw ∈ S3 / x > 0} et
Φ : U → R3 définie par Φ(x + iy + jz + kw) = (y, z, w).
2-a. Vérifier que S3 est la sphère usuelle de R4 .
2-b. Vérifier que (Uq , ϕq ) est bien une carte (pour tout q ∈ S3 ), où
ϕq : Uq = {p ∈ S3 / q −1 p ∈ U } → B(0, 1) ⊂ R3
p → Φ(q −1 p)
ϕ1 U1 → ]0, 2π[ ϕ2 : U2 → ] − π, π[
( (
arccos x si y ≥ 0 et arccos x si y ≥ 0
(x, y) → (x, y) →
2π − arccos x si y < 0 − arccos x si y < 0
ϕ−1
1 ]0, 2π[ → U1 ϕ−1
2 : ] − π, π[ → U2
et
t → (cos t, sin t) t → (cos t, sin t)
39
2.9. SÉRIE D’EXERCICES 4 N.AMRI et A. KHELDOUNI
( (
t sur ]0, π] t + 2π sur ] − π, 0]
ϕ2 ◦ ϕ−1
1 (t) = et ϕ1 ◦ ϕ−1
2 (t) =
t − 2π si ]π, 2π[ t si ]0, π[
Le nombre minimal de cartes de S1 est deux car sinon, S1 serait homéomorphe à un ouvert
de R ; ceci n’est pas possible vu que S1 est compact.
2b. La sphère est considérée avec sa topologie induite, pour laquelle U est bien un ouvert
car il est défini par une condition ouverte. L’ensemble Uq est également un ouvert car
h
c’est h−1 (U ) avec h l’application continue S3 → S3 qui à p associe (q −1 p). Notons déjà
que S3 = ∪ 3 Uq .
q∈S
L’application
Φ: U → B(0, 1) ⊂ R3
x + iy + jz + kw → (y, z, w)
est évidement continue. C’est même un homéomorphisme de U sur la boule ouverte
B(0, 1) car son inverse
Φ−1 : B(0, 1) ⊂ R3 → U
p
(y, z, w) → ( 1 − (y + z 2 + w2 ), y, z, w)
2
qui est aussi évidement continue. Comme ϕq (p) = Φ(q −1 p), on tire On déduit alors
qui est continue. Conclusion, (Uq , ϕq ) est une carte locale de S3 , qui se trouve un espace
topologique localement euclidien qui plus est séparé et de type D1 . C’est donc une variété
topologique de dimension 3.
2c On sait déjà que les ouverts (Uq )q∈S3 recouvrent S3 . Reste à voir que les applications
de changement de cartes sont différentiables, or celles ci sont de la forme :
ϕq ◦ ϕ−1 −1 −1
r (y, z, w) = Φ(q rΦ (y, z, w))
40
CHAPITRE 2. VARIÉTÉS DIFFÉRENTIELLES N.AMRI et A. KHELDOUNI
on a une bijection
h: S3 → SU (2)
!
a b
(a, b) →
−b a
qui réalise un difféomrphisme de S3 sur SU (2). Comme S3 est une variété réèlle de
dimension 3, on déduit que SU (2) est une variété différentiable de dimension 3.
Exercice 20. 1. Montrer que le tore Tn = Rn /Zn , obtenu comme quotient de Rn par
l’action de Zn par translation, est une variété différentiable compacte et connexe de
dimension n.
2. Pour n = 2, montrer, à l’aide de l’application
h: R2 → R3
(θ, ϕ) → ((2 + cos θ) cos ϕ, (2 + cos θ) sin ϕ, sin θ)
41
2.9. SÉRIE D’EXERCICES 4 N.AMRI et A. KHELDOUNI
Zn × Rn → Rn
((p1 , ...., pn ), (x1 , ..., xn )) → (x1 + p1 , ...., xn + pn )
Cette action est libre (p1 , ...., pn ).(x1 , ..., xn ) = (x1 , ..., xn ) si et seulement si (x1 +p1 , ...., xn +
pn ) = (x1 , ..., xn ) si et seulement si (p1 , ...., pn ) = (0, ..., 0). De plus Zn opère propre-
n
ment sur Rn , en effet pour le compact C = Π [−ci , ci ] l’ensemble {g ∈ Zn / g.C ∩ C 6=
i=1
n n
n
∅} = {(p1 , ...., pn ) ∈ Z / Π [−ci + pi , ci + pi ] ∩ Π [−ci , ci ] 6= ∅} est fini. Rn est une
i=1 i=1
variété topologique sur laquelle Zn agit librement et proprement doncs l’espace topolo-
gique quotient Tn est une variété topologique de même dimension que Rn .Comme Zn
opère par difféomorphismes, Tn hérite de structure de variété différentiable de Rn .
Variante :
Notons p : Rn → Rn /Zn la projection canonique. Soit U ⊂ Rn un ouvert qui contient au
plus un représentant de chaque classe d’équivalence de Tn , de sorte que p : U → p(U )
est bijective. Pour chaque x ∈ Rn on considère par exemple la boule ouverte B(x, ε) de
centre x et rayon ε ∈]0, 1/2[ , en effet, si p, q ∈ B(x, ε), d’un côté on a kp − qk < 1 d’un
autre côté, la distance entre deux points distincts de Zn est au moins égale à 1. Donc
p − q ∈ Zn si et seulement si p = q.
−1
On considère alors pour tout ouvert U comme ci dessus, (p(U ), ϕU = p|U ). C’est une
n
carte locale en x ∈ T :
- p(U ) est ouvert car p(U ) = ∪ τg (U ) où τg est la translation dans Rn par g =
g∈Zn
(g1 , ..., gn ) ∈ Zn qui est un difféomorphisme de Rn qui conserve les boules.
−1
- Par construction, ϕU est un homéomorphisme de p(U ) sur U ( ϕU = p|U )
- Il est clair que les ouverts p(U ) recouvrent Tn .
- Reste à voir que les applications de changement de cartes sont différentiables. Or pour
deux ouverts U et V comme ci desus, or l’application
ϕv ◦ ϕ−1
U : ϕU (p(U ) ∩ p(V )) → ϕV (p(U ) ∩ p(V ))
est un difféomorphisme, vu que c’est une bijection qui est en plus un difféomorphisme
local en effet,
l’élément aV = ϕV ◦ ϕ−1
U (aU ) ∈ ϕV (p(U ) ∩ p(V )) est l’image de a ∈ p(V ) par ϕV .
Puisque p(aU ) = p(aV ), il existe un unique g ∈ Zn tel que aV = aU + g, ou encore
aV = τg (aU ). En choisissant ε > 0 tel que B(aV , ε) ⊂ V et B(aU , ε) ⊂ U , on a alors
B(aV , ε) = τg (B(aU , ε)). Ceci implique ϕV ◦ ϕ−1 −1
U (B(aU , ε)) = B(aV , ε) et ϕV ◦ ϕU = τg
sur B(aU , ε). Or τg : B(aU , ε) → B(aV , ε) est un diff´eomorphisme (son inverse est τ−g ).
Ceci nous permet de conclure que la famille des (p(U ), ϕU ) constitue un altas différentiable
42
CHAPITRE 2. VARIÉTÉS DIFFÉRENTIELLES N.AMRI et A. KHELDOUNI
de Tn . Comme c’est un espace séparé de type D2 on conclue que c’est une variété
différentiable de dimension n.
C’est une variété connexe car image d’un connexe par l’application continue p. Pour la
compacité, on ramène la relation d’équivalence sur Rn à la même relation d’équivalence
sur [0, 1]n ce qui permet de voir Tn comme le quotient de [0, 1] par l’action de Zn .
2. L’application
h: R2 → R3
(θ, ϕ) → ((2 + cos θ) cos ϕ, (2 + cos θ) sin ϕ, sin θ)
43
2.9. SÉRIE D’EXERCICES 4 N.AMRI et A. KHELDOUNI
Puisque dp est un difféomorphisme local, sa différentielle est bijective en tout point. Par
ailleurs db
h(θ, ϕ) = 2πdh(2πθ, 2πϕ) est injective, donc dh est injective. Puisque T est une
variété de dimension deux, la cible de dh est un espace vectoriel de dimension deux, la
même que la dimension de la source de dh. Il s’ensuit que dh est bijective. On déduit par
le théorème d’inversion locale que h est un difféomorphisme local. Puisque h est bijective,
c’est un difféomorphisme.
Exercice 21. On définit l’espace projectif rèel RPn comme l’ensemble des droites
vectorielles de Rn+1 , muni de la topologie quotient. On note p : Rn+1 \{(0, 0)} → RPn
la projection naturelle.
1. Montrer que RPn est compact et connexe.
2. Pour i = 0, ..., n, on considère l’ensemble Vi ⊂ RPn des droites qui ne sont pas
contenues dans l’hyperplan {x ∈ Rn+1 / xi = 0} et on définit ϕi l’application Vi →
Rn qui associe à une droite son intersection avec l’hyperplan affine {xi = 1} ' Rn .
Vérifier que l’on définit ainsi des cartes compatibles qui recouvrent le projectif.
3. Montrer que la projection p est de classe C∞ et qu’une fonction f : RPn → X
(X une varieté) est de classe C∞ ssi f ◦ p l’est.
4. Montrer que l’inclusion i : Sn → Rn+1 induit un homéomorphisme entre RPn et
Sn / [x ≈ −x] muni de la topologie quotient.
5. Montrer qu’il existe une unique structure de varietè différentiable sur Sn / [x ≈ −x]
telle que la projection Sn → Sn / [x ≈ −x] soit C∞ . Montrer que l’homéomorphisme
de la question précédente est alors un difféomorphisme.
6. Montrer que RP1 est difféomorphe au cercle.
7. Montrer que RP2 se plonge dans R6 via l’application définie sur S2
(Plongement de Véronèse)
8. Montrer que RP3 est difféomorphe a SO(3).
Solution de Exercice 21 1) Tout vecteur non nul de Rn+1 est colinéaire à un vecteur
unitaire, donc la projection p : Rn+1 \{0} → RPn satisfait p(Sn ) = RPn . Comme Sn est
compacte et connexe et p est continue on déduit que RPn est connexe et quasi-compact.
44
CHAPITRE 2. VARIÉTÉS DIFFÉRENTIELLES N.AMRI et A. KHELDOUNI
Pour montrer qu’il est compact il suffit de montrer qu’il est séparé. Pour cela, soient x
et y deux éléments distincts de RPn , donc x = p(u), et y = p(v) avec u et v deux
n+1
vecteurs non colinéaires de R . Pour trouver deux voisinages disjoints U et V de x et
y respectivement, il suffit de trouver deux ouverts de Rn+1 \{0}, U0 et V0 , saturés pour la
relation d’équivalence et contenant respectivement u et v, donc en fait les classes Ru\{0}
et Rv\{0}, et de poser U = p(U0 ) et V = p(V0 ). Les droites Ru et Rv sont distinctes par
hypothèse. Pour cela, on note α l’angle (non orienté) strictement positif entre ces droites,
et on pose U0 = {u0 ∈ Rn+1 \{0} / (u \ 0 , u) < α/2} et V0 = {v0 ∈ R
n+1 \
\{0} / (v 0 , v) <
α/2}.
2) Pour tout i entre 0 et n, Vi est un ouvert de RPn car p−1 (Vi ) = Rn+1 \{x ∈ Rn+1 \{0} / xi =
0} est un ouvert de Rn+1 \{0} comme complémentaire d’un fermé, et par définition de la
topologie quotient.
L’application ϕi : Vi → {x / xi = 1} est bien définie sur Vi (toute droite vectorielle de
Rn+1 non incluse dans l’hyperlan {xi = 0} intersecte l’hyperplan affine {xi = 1} en un
unique point) et bijective (par tout point de {xi = 1}, nécessairement différent de 0, passe
une unique droite vectorielle non incluse dans {xi = 0}). Son expression en coordonnées
homogènes est :
ϕi : Vi → {xi = 1}
[x0 , ..., xn ] → ( xi , ..., xi , 1 xxi+1
x0 xi−1
i
, ..., xxni )
on peut écrire
ϕi : Vi → Rn
g
[x0 , ..., xn ] → ( xx0i , ..., xxii , ..., xxni )
cette application est continue, d’inverse
ϕ−1
i : Rn → Vi
(y1 , ..., yn ) → [y1 , ..., yi−1 , 1, yi , ..., yn ]
qui est tout aussi continue, ce qui montre que ϕi est un homéomorphisme. Donc RPn est
localement euclidien.
En fin, puisque les Vi recouvrent RPn il reste à vérifier que les applications de changement
de cartes sont différentiables.
Soient i < j deux indinces entre 0 et n. Pour tout [y1 , ...yn ] ∈ ϕi (Vi ∩Vj ) = Rn \{yj−1 = 0},
45
2.9. SÉRIE D’EXERCICES 4 N.AMRI et A. KHELDOUNI
on a
ϕj ◦ ϕ−1
i (y1 , ...yn ) = ϕj ([y1 , ..., yi−1 , 1, yi , ..., yn ])
g
y
y1
= ( yj−1 , ..., yyj−1
i−1 1
, yj−1 yi
, yj−1 , ..., yj−1 , yn ])
j−1 yj−1
qui est clairement différentiable. On fait de mˆémé pour i > j. Ceci nous permet d’affirmer
que {(Vi , ϕi )}1≤i≤n est un atlas différentiable de RPn .
3) La projection p : Rn+1 \{0} → RPn est différentiable car pour toute carte (Ui , ϕi ) de
RPn , l’expression locale de p dans cette carte est donnée par
g
x0 xi xn
pb(x0 , ..., xn ) = ϕi ◦ p(x0 , ..., xn ) = ( , ..., , ..., )
xi xi xi
qui est bien évidement différentiable. Par ailleurs, soit f : RPn → X (X une varieté)
si f est différentiable, alors la composée f ◦ p l’est aussi, réciproquement, si f ◦ p est
différentiable, omme il suffit de raisonner dans les cartes locales on peut supposer que X
est un ouvert de Rn . L’expression de f dans la carte (Ui , ϕi ) de RPn
fb : ϕi (Ui ) → X
(y1 , ...yn ) → f ([y1 , ..., yi−1 , 1, yi , ..., yn ])
i : Sn → Rn+1 \{0}
i
Sn −→ Rn+1 \{0}
q↓ ↓p
n
S /D −→ RP n
φ
46
CHAPITRE 2. VARIÉTÉS DIFFÉRENTIELLES N.AMRI et A. KHELDOUNI
γ : Sn × Sn → R
(x, y)) → kx + yk kx − yk
L’application φ devient alors une bijection continue d’un compact dans un séparé et par
conséquent un homéomorphisme.
5) Montrer qu’il existe une unique structure de varietè différentiable sur Sn / [x ≈ −x]
telle que la projection Sn → Sn / [x ≈ −x] soit C∞ . Montrer que l’homéomorphisme de
la question précédente est alors un difféomorphisme.
Sn /(Z/2Z) est une variété différentiable de dimension n car le groupe Z/2Z opère différentiablement,
librement et proprement sur Sn . De plus la projection canonique q : Sn → Sn (Z/2Z)
est différentiable car
6) Le cercle S1 est difféomorphe au tore R/Z (voir exercice 6) Ce dernier étant dif-
fomorphe au projectif RP1 on déduit que S1 est difféomorphe à RP1 . On peut aussi
utiliser le même raisonnement que la question précédente pour montrer que l’inclusion
i : S1 → R2 \{0} passe au quotient par p et donne l’homéomorphisme désiré.
7) L’application définie par f (x, y, z) = (x2 , y 2 , z 2 , xy, yz, xz) a pour composantes des
expressions polynômiales, donc elle est différentiable de R3 dans R6 sa restriction à S2
est aussi différentiable, et satisfait, pour tous (x, y, z) et (x0 , y0 , z0 ) ∈ S2 , f (x, y, z) =
f (x0 , y0 , z0 ) si et seulement si (x, y, z) = ±(x0 , y0 , z0 ). Elle passe donc au quotient en une
application injective
f : S2 (±1) = RP2 → R6
Par ailleurs, p est un difféomorphisme local (donc en particulier a une différentielle in-
versible en tout point). Donc par la formule sur la différentielle d’une composée, f est
une immersion si et seulement si f en est une. Or pour tout (x, y, z) ∈ S2 , la matrice
47
2.9. SÉRIE D’EXERCICES 4 N.AMRI et A. KHELDOUNI
Si x 6= 0, les trois colonnes sont linéairement indépendantes car le mineur formé des lignes
1, 4, et 6, est 2x3 6= 0
De même si y 6= 0 ou z 6= 0 (les trois coordonnées jouent des rôles symétriques). Comme
(x, y, z) ∈ S2 , les trois coordonnées ne sont pas simultanément nulles, donc df(x,y,z) est
injective. f est donc bien une immersion. Reste a vérifier que f est un homéomorphisme
sur son image ce qui est immédiat pour des raisons de compacité et de séparation.
f: S2 → CP 1
(
[1 − z; x + iy] si z 6= 1
(x, y, z) →
[x − iy; 1 + z] si z 6= −1
est un difféomorphisme.
ϕN : U → Rn−1 ϕS : V → Rn−1
x1 xn−1 x1 xn−1
(x1 , ..., xn ) → ( 1−x n
, ..., 1−x n
) (x1 , ..., xn ) → ( 1+x n
, ..., 1+x n
)
ϕ−1
N : Rn−1 → U
2x1 2xn−1 (Σi x2i )−1
(x1 , ..., xn−1 ) → ( 1+Σ ix
2 , ..., 1+Σ x2 ,
i 1+Σi x2i
)
i i
48
CHAPITRE 2. VARIÉTÉS DIFFÉRENTIELLES N.AMRI et A. KHELDOUNI
ϕ−1
S : Rn−1 → V
x1 2xn−1 1−Σ x2
i i
(x1 , ..., xn−1 ) → ( 1+Σ ix
2 , ..., 1+Σ x2 , 1+Σ x2 )
i i
i i i
n−1
Dans ces deux cartes locales (qui recouvrent bien S ) l’application f s’exprime par
ϕN ◦ f ◦ ϕ−1
S et ϕS ◦ f ◦ ϕ−1
N de R n−1
dans R n−1
. Notons que
ϕN ◦ f = −ϕS et ϕS ◦ f = −ϕN donc ϕN ◦ f ◦ ϕ−1 −1
S = 1Rn−1 = ϕS ◦ f ◦ ϕN donc
différentiables.
ψ0 ◦ f ◦ ϕ−1
N : UN → C ψ1 ◦ f ◦ ϕ−1
S : US → C
et
(x, y) → x + iy (x, y) → x − iy
49
2.9. SÉRIE D’EXERCICES 4 N.AMRI et A. KHELDOUNI
50
Chapitre 3
Espaces tangents
Rappels de cours
Un arc différentiable C passant par un point p d’une variété M est une application
différentiable de la droit R (ou un intervalle de R) t → C(t), tel que C(0) = p. Soit f un
germe de fonction différentiable sur M en p. La fonction composée f ◦ C (qu’on appelle
fonction induite par f sur l’arc C ) est un germe sur de la fonction sur R, dérivable pour
t = 0. Désignons par C(f ) la valeur de cette dérivée (dite dérivée de f le long de C en p)
d
C(f ) = { (f ◦ C)}p (3.1)
dt
On dira que deux arcs de courbes C1 et C2 ont même vecteur tangent en p si et seulement
si pour tout germe de fonction f différentiable en p on a :
C1 (f ) = C2 (f ) (3.2)
51
3.1. VECTEURS TANGENTS N.AMRI et A. KHELDOUNI
C étant une quelconque des courbes tangentes à v En coordonnées locales les points de
l’arc C sont représentés par n fonctions xi = C i (t). La fonction f étant supposée donnée
par son expression dans ces cordonnées fˆ(xi ), on a :
d ˆ i ∂f dC i
v(f ) = C(f ) = { f (x (t))}t=0 = ( i )p ( )t=0 (3.4)
dt ∂x dt
On voit que tous les arcs de courbes de même tangente en p sont caractérisés par les
i
mêmes valeurs de ( dC ) :
dt t=0
On retrouve la définition classique dans Rn d’un vecteur tangent à une courbe paramétrée.
i
Posant v i = ( dC ) , on a
dt t=0
∂f
v(f ) = v i ( ∂xi )p
v(k) = 0 (3.6)
52
CHAPITRE 3. ESPACES TANGENTS N.AMRI et A. KHELDOUNI
{(x, vx ); x ∈ M, vx ∈ Tx M }
c’est-à-dire que les cordonnées locales d’un point de E(M ), dans la carte E(U ) seront
les 2n-nombres x1 , ..., xn , v 1 , ..., v n où x1 , ..., xn sont les coordonnées locales de x ∈ U et
v 1 , ..., v n les composantes de vx dans le repère naturel correspondant : La construction
ainsi décrite fait bien de E(M ) une variété différentiable.
Définition 28 : Un champ de vecteurs différentiable est une application différentiable
x → (x, vx ) de M dans E(M ), c’est-à-dire, en coordonnées locales, les v i seront des
fonctions différentiables des xj
53
3.4. STRUCTURE FIBRÉ DE E(M ) N.AMRI et A. KHELDOUNI
54
CHAPITRE 3. ESPACES TANGENTS N.AMRI et A. KHELDOUNI
Exercice 23. Les fonctions suivantes sont-elles des immersions ? des submersions ?
1. f : R2 → R3 , f (x, y) = (x, y, 0),
2. f : R3 → R2 , f (x, y, z) = (y, z),
3. f : R3 → R, f (x, y, z) = xy + 2yz + 3xz,
4. f : R → R2 , f (t) = (sin(2t), sin(3t)),
5. f : R3 → R2 , f (x, y, z) = (x2 + y 2 + z 2 , xy),
6. f : R2 → R3 , f (x, y) = (ex , cos(y), sin(y).
55
3.5. SÉRIE D’EXERCICES 5 N.AMRI et A. KHELDOUNI
56
CHAPITRE 3. ESPACES TANGENTS N.AMRI et A. KHELDOUNI
2) L’application t → (t2 , t3 ) n’est pas une immersion pour les mêmes raison qu’avant.
L’mage n’est pas une sous variété de R2 car on a vu que {(x, y) ∈ R2 / y 2 = x3 } n’est
pas localement euclidien en (0, 0).
L’application (x, y) → (x1/3 , y) est un homéomorphisme de R2 qui envoie {(x, y) ∈
R2 / y 2 = x3 } sur la droite x = 0.
c- Si f : Sn → Rn est une immersion, alors f (Sn ) est un ouvert de Rn , mais comme c’est
aussi un compact on tombe dans une contardiction
Exercice 25. 1. Montrer que pour tout espace vectoriel E de dimension finie et tout
point p ∈ E on a un isomorphisme canonique Tp E = E : En particulier l’on a un
isomorphisme canonique Tp Rn = Rn
2. Soit M k ⊂ Rn une sous-variété. Montrer que l’inclusion i : M → Rn est une
application différentiable.
3. Soient E un espace vectoriel de dimension n, F un sous espace vectoriel de E
de dimension k et A ⊂ E un sous-espace affine de direction F . Montrer que A est
57
3.5. SÉRIE D’EXERCICES 5 N.AMRI et A. KHELDOUNI
Solution de Exercice 25
1) Dans ce qui suit, nous utiliserons la notation dfp pour la différentielle d’une application
f entre variétés, et Dfp pour la différentielle d’une application f d’un ouvert de Rn dans
Rm définie comme une application linéaire de Rn dans Rm (et non de Tp Rn dans Tp Rm
comme dfp ). A l’issue de la dernière question, nous pourrons abandonner cette nuance.
On adoptera comme définition de l’espace tangent celle du cours donnée par
Soit M une variété de dimension m munie d’un atlas (Ui , ϕi )i∈I . Pour tout p ∈ m,
l’espace tangent en p à M , est l’espace vectoriel de dimension m
Tp M = ( ({i} × Rn ))∼ où (v1 , (U1 , ϕ1 )) ∼ (v2 , (U2 , ϕ2 )) ⇐⇒ Dϕ1 (m) (ϕ2 ◦ϕ−1
1 )(v1 ) = v2
i/Ui 3p
Φ
E → Tp E
v → [(ϕ, ϕ(v))]
ϕ
est la composée de E → Rm et de l’application Rm → Tp E qui à x associe [(ϕ, x)] qui
est bien évidement un isomorphisme par définition de l’espace tangent et de sa structure
vectorielle. Conclusion Φ est un isomorphisme qe plus il ne dépend as de l’isomorphisme ϕ
choisi. En effet, si ψ est un autre isomorphisme de E dans Rm , on a [(ϕ, ϕ(v))] = [(ψ, ψ(v))]
car D(ψ ◦ ϕ−1 )ϕ(p) .ϕ(v) = (ψ ◦ ϕ−1 ).ϕ(v) = ψ(v). L’isomorphisme Φ est donc canonique,
puisqu’il ne dépend que de la structure d’espace vectoriel de E mais pas d’un choix de
base.
Dans le cas particulier de E = Rm , l’identification en question vient tout simplement de
58
CHAPITRE 3. ESPACES TANGENTS N.AMRI et A. KHELDOUNI
3) Il existe une application affine bijective ϕ : E → Rn (donc une carte globale de E ) qui
envoie A sur Rk ∩ {0Rn−k }, donc A est une sous-variété de E de dimension k.
Soit maintenant p ∈ A et h l’application F 3 q → p + q ∈ A, qui n’est que l’identité de Rk
lue dans des cartes locales bien appropriées, donc différentiable et d’inverse différentiable.
Sa différentielle en 0, dh(0) : T0 F → Tp A est donc un isomorphisme qui, en le compo-
sant avec l’identification canonique T0 F ≡ F de la question 1), donne une identification
canonique de Tp A avec F .
df(p) : Tp U → Tf (p) Rm ≡ Rm
[(IdU , v)] → [(IdRm , D(IdRm ◦ f ◦ (IdU )−1 ) .v)]
| {z }
f (p)
Rn → Rm
v → Df(p) .v
59
3.5. SÉRIE D’EXERCICES 5 N.AMRI et A. KHELDOUNI
Or d’après la question 5), la composée des trois flèches du bas est Dj(ϕ(p)) , c’est- a-dire
l’inclusion de Rk × {0Rn−k } dans Rn , donc la composée des trois flèches du haut (c’est-
a-dire di(p) modulo les identifications canoniques de part-et-d’autre) est l’inclusion de
l’espace tangent Tp M dans Rn .
60
CHAPITRE 3. ESPACES TANGENTS N.AMRI et A. KHELDOUNI
ϕ: π −1 (U ) → U × Rn
n
Σ λi si (x) → (x, (λ1 , ..., λn ))
i=1
est une trivialisation de E, elle envoie p−1 (U ) ∩ F sur U × Rk × {0Rn−k }. Ce qui montre
que F est une sous-variété de E et fournit des trivialisations de F .
φ
2) Si E est un fibré vectoriel trivial de rang k, il existe un difféomorphisme : E → M × Rk
qui fait commuter le diagramme suivant :
φ
E → M × Rk
π & .pr1
M
et qui induit un isomorphisme linéaire sur chaque fibre. Or l’application s : p → φ−1 (p, (1, 0, ..., 0))
donne une section (π ◦s(p) = π(φ−1 (p, (1, 0, ..., 0))) = pr1 (p, (1, 0, ..., 0)) = p), partout non
nulle puisque φ−1 est un isomorphisme d’espaces vectoriels en restriction à chaque fibre.
Donc, si toute section d’un fibré possède au moins un zéro, ce fibré ne peut être trivial.
H(p,q) : Tp M × Tq N → T(p,q) (M × N )
([γ1 ]≈ , [γ2 ]≈ ) → [(γ1 , γ2 )]≈
qui est bien définie vue que si δ1 et δ2 sont deux deux autres représentants de [γ1 ]≈ , et
[γ2 ]≈ respectivement, on aura pour (U, ϕ) et (V, ψ) des cartes locales de M et N en p
et q respectivement,
dϕ◦γ1 dϕ◦δ1 dψ◦γ2
δ1 (0) = γ1 (0) = p, et dt
(0) = dt
(0) d’une part et δ2 (0) = γ2 (0) = p, et dt
(0) =
dψ◦δ2
dt
(0) d’autre part.
On en déduit que, dans la carte (U × V, ϕ × ψ) de M × N en (p, q), on a :
(δ1 , δ2 )(0) = (δ1 (0), δ2 (0)) = (γ1 (0), γ2 (0)) = (p, q) et
d(ϕ×ψ)◦(δ1 ,δ2 ) d(ϕ◦δ1 ×ψ◦δ2 ) d(ϕ◦δ1 ) d(ψ◦δ2 )
dt
(0) = dt
(0) = dt
(0), dt (0)
dϕ◦γ1 dψ◦γ2
d(ϕ×ψ)◦(γ1 ,γ2 )
= dt (0), dt (0) = dt
(0)
Il reste à vérifier que H(p,q) est un isomorphisme d’espaces vectoriels. Pour la linéarité,
soient ([γ1 ]≈ , [γ2 ]≈ ) et ([δ1 ]≈ , [δ2 ]≈ ) ∈ Tp M ⊕ Tq N et (U, ϕ), (V, ψ) des cartes en p et q
respectivement, et a ∈ R,
61
3.5. SÉRIE D’EXERCICES 5 N.AMRI et A. KHELDOUNI
H(p,q) (([γ1 ]≈ , [γ2 ]≈ ) + a([δ1 ]≈ , [δ2 ]≈ )) = H(p,q) ([γ1 ]≈ + a[δ1 ]≈ , [γ2 ]≈ + a[δ2 ]≈ )
= H(p,q) ([ϕ−1 (ϕ ◦ γ1 + aϕ ◦ δ1 )]≈ , [ψ −1 (ψ ◦ γ2 + aψ ◦ δ2 )]≈ )
= [ϕ−1 (ϕ ◦ γ1 + aϕ ◦ δ1 ), ψ −1 (ψ ◦ γ2 + aψ ◦ δ2 )]≈
= [(ϕ−1 × ψ −1 ) (ϕ ◦ γ1 + aϕ ◦ δ1 ), (ψ ◦ γ2 + aψ ◦ δ2 )]≈
= (ϕ × ψ)−1 (ϕ ◦ γ1 , ψ ◦ γ2 ) + a(ϕ ◦ δ1 , ψ ◦ δ2 ) ≈
H
T (M × N ) → TM × TN
π(M ×N ) ↓ ↓ (πM , πN )
M ×N → M ×N
(pr1 ,pr2 )
la restriction de H aux fibres est (dpr1(p) , dpr2(q) ) qui est un isomorphisme c’est donc un
isomorphisme de fibré vectoriels différentiables et donc aussi un difféomorphisme.
T (Sn × R) → T Rn+1
& .
n
S
62
CHAPITRE 3. ESPACES TANGENTS N.AMRI et A. KHELDOUNI
ψi : π −1 (Ui ) → Ui × R
(l, y) → (l, yi )
1
sk : [x0 , ..., xn−1 ] → ([x0 , ..., xn−1 ], (x0 , ..., xn−1 ))
xk
induit une trivialisation Uk × R → Vn|Uk qui envoie (x, y) sur ysk (x). La fonction de
transition entre les trivialisations sur Ui et Uj respectivement est la fonction f : Ui ∩Uj → R
telle que si (x) = f (x)sj (x). On a immédiatement que f (x) = xj /xi . Enfin les Ui sont
connexes, ces fonctions de transitions prennent toutes des valeurs positives et négatives.
On en déduit que le fibré tautologique n’est pas trivialisable. Si c’éait le cas, il existerait
une section globale s qui ne s’annulerait en aucun point. Donc sur chaque Ui , si = gi s
avec gi une fonction ne s’annulant pas. Par connexité de Ui , gi a un signe constant et donc
les fonctions de transitions gj /gi aussi, une contradiction (voir question).
Exercice 27. On considère une fonction F ∈ C1 (Rn ) telle que grad(F )(x) 6= 0 pour
tout x ∈ F −1 ({0}).
1. Montrer que M admet un atlas A = {(Ui;j , ϕi,j ) / i = 1, ..., nj ∈ J} où J
est un ensemble d’indices, dans lequel ϕi,j est la restriction à Ui,j de la projection
πi : Rn → Rn−1 en omettant la ième composante
2. Écrire l’équation cartésienne de l’espace tangent à M en un point p = (x10 , ..., xn0 ).
3. Pour tout p ∈ Ui,j , calculer le vecteur de Rn tangent à M en p correspondant au
vecteur ∂x∂ k avec k 6= i de Tp M , dans la carte (Ui,j , ϕi,j ).
63
3.5. SÉRIE D’EXERCICES 5 N.AMRI et A. KHELDOUNI
La ième coordonnée z étant déterminée à partir des autres, l’application de carte naturelle
est la projection
πi : (y 1 , ..., y n ) → (y 1 , ..., ybi , ..., y n )
soit pi : M → Rn−1 × R et soit Ui,x l’image réciproque de Wi,x ×Vi,x par pi , c’est un
y → (πi (y), y i )
ouvert par continuité de pi . C’est notre domaine de carte locale. On considère maintenant
ϕi,x : Ui,x → Wi,x définie par ϕi,x (y) = πi (y) où πi : (y 1 , ..., y n ) → (y 1 , ..., ybi , ..., y n ) est la
projection. ϕi,x est un homéomorphisme d’inverse
qui est bien évidemment continue. (Ui,x , ϕi,x ) est donc une carte locale de M . Les ap-
plications de changement de cartes sont différentiables puisque les applications µi,x le
sont.Comme finalement les Ui,x recouvrent M ; l’ensemble de ces cartes locales constitue
un atlas différentiable de M .
Les vecteurs tangents sont donc les vecteurs orthogonaux au gradient de F , ils forment
un espace de dimension n − 1,et constituent donc tout l’espace tangent. On en déduit que
Tp M peut se décrire comme l’espace affine des solutions q de l’équation
3) Soit p ∈ Ui,x . On veut décrire le vecteur tangent correspondant au j ème vecteur de base
de la carte (j 6= i). Considérons le chemin
γ(t) = ϕ−1
i,x (ϕi,x (p) + tej ) = ψi,x (ϕi,x (p) + tej )
64
CHAPITRE 3. ESPACES TANGENTS N.AMRI et A. KHELDOUNI
γ(t) = (p1 , ..., pj−1 , pj + t, pj+1 , ..., pi−1 , µi,x (p1 , ..., pj + t, ..., pbi , ..., pn ), pi+1 , ...pn )
∂
En dérivant par rapport à t en t = 0, on, trouve le vecteur ej + µ (π (p))ei
∂xj i,x i
où on
∂
calcule µ
∂xj i,x
grâce à (∗) :
∂F
∂ ∂xj
µ i,x = − ∂F
∂xj ∂xi
65
3.5. SÉRIE D’EXERCICES 5 N.AMRI et A. KHELDOUNI
3) Non, cet énoncé est faux. On peut par exemple se placer dans R2 , prendre pour M
l’axe des abscisses, et pour N une sous-variété de dimension 1 qui coupe M exactement en
les (1/n, 0) pour n ≥ 1 et en (0, 0), en étant tangent à M en tous ces points. L’hypothèse
est bien vérifiée, mais M ∩ N n’est pas une sous-variété en (0, 0) car ce n’est pas un point
isolé.
C = {(x, y, z) ∈ R3 / x2 + y 2 = 1}
où γ(t) = zeit . Notons que la notation [γ]z signifie le vecteur tangent représenté par le
chemin γ ( dγ | = [γ]z ).
dt 0
d
Notons qu’on pourrait également écrire X(cos(t), sin(t)) = |
ds t
(cos st), sin(t))
Définissons maintenant l’application
f : S1 × R → T S1
d
(z, r) → rX(z) = |
dt 0
z.eirt
u
ϕN ◦ f ◦ (ϕN × 1R )−1 (t, u) = (t, (1 + t2 ))
2
66
CHAPITRE 3. ESPACES TANGENTS N.AMRI et A. KHELDOUNI
2v
qui est différentiable, et dont l’inverse (u, v) → (u, 1+u 2 ) qui est tout aussi bien différentiable.
x y
ϕN ◦ ϕ−1
S (x, y) = ( , 2 )
x2 + y x + y2
2
et l’application de changement de cartes sur les vecteurs est donné par la jacobienne de
l’application ci-dessus :
y 2 −x2 −2xy
(x2 +y 2 )2 (x2 +y 2 )2
J(ϕN ◦ ϕ−1
S , (x, y)) =
−2xy x2 −y 2
(x2 +y 2 )2 (x2 +y 2 )2
67
3.6. SÉRIE D’EXERCICES 6 N.AMRI et A. KHELDOUNI
Solution de Exercice 31
2
1) Un calcul direct montre f (x, y, z) = k(x, y, z)k4 d’où f (S2 ) ⊂ S4
2) On sait que S2 et S4 sont des variétés plongées dans R3 et R5 respectivement. Si on note
i et j les plongements respectifs des deux sphères, on a donc le diagramme commutatif
f
R3 → R5
i↑ ↑j
S2 → S4
f
où f existe d’après 1). Etant donné que la composition f ◦ i est C∞ , et que j est un
plongement, on conclut que f est également C∞ .
3) En choisissant des cartes locales, on s’appérçoit que la jacobienne de π est inversible
en tout point de la sphère. Donc la différentielle de π est un isomorphisme linéaire, donc
π est un difféomorphisme local.
3) Il suffit de montrer que g est une immersion injective (pour la partie “immersion”,
regarder la jacobienne dans les cartes), puis utiliser le fait que toute immersion injective
sur une variété compacte à valeurs dans un séparé.
∂ ∂ ∂ ∂
X = x1 2
− x2 et Y = x1 + y1
∂x ∂x1 ∂y1 ∂x1
68
CHAPITRE 3. ESPACES TANGENTS N.AMRI et A. KHELDOUNI
R4 → R4
x1
(x1 , x2 , y1 , y2 ) → ( √ , √ x22 , y1 , y2 )
1+y12 +y22 1+y1 +y22
et
R4 → R4
p p
(x1 , x2 , y1 , y2 ) → (x1 1 + y12 + y22 , x2 1 + y12 + y22 , y1 , y2 )
sont des difféomorphismes inverses l’un de l’autre qui réalisent une bijection entre R2 × S1
et X.
X → SL(2, R) SL(2, R) → X
! !
x1 + y 1 x 2 + y 2 et a b 1
(x1 , x2 , y1 , y2 ) → → 2
(a + d, b − c, a − d, b + c)
y2 − x2 x1 − y1 c d
!
x1 + y 1 x2 + y 2
sont bien définies (det = f ((x1 , x2 , y1 , y2 )) = 1), différentiables et
y 2 − x2 x1 − y 1
sont inverses l’une de l’autres.
3) [X; Y] = −x2 ∂y∂ 1 − y1 ∂x∂ 2 .
4) Les courbes intégrales de X sont les solutions (γ1 (t), γ2 (t), δ1 (t), δ2 (t)) du systéme
69
3.6. SÉRIE D’EXERCICES 6 N.AMRI et A. KHELDOUNI
d’équations
γ10 (t) = −γ2 (t)
γ20 (t) = γ1 (t)
δ10 (t) = 0
δ20 (t) = 0
Elles sont données par
γ1 (t) = γ1 (0) cos t − γ2 (0) sin t,
γ2 (t) = γ1 (0) sin t + γ2 (0) cos t
δ1 (t) = δ1 (0),
δ2 (t) = δ2 (0)
Le flot au temps t est donc une rotation d’angle t dans le plan x1 , x2 .
5) Par définition γ 0 (t) = (γ(t)) et donc d
dt
f ◦ γ(t) = (dfγ(t) )(γ 0 (t)) = (dfγ(t) )Z((γ(t))) =
DZ f (u(t)) = 0
car DZ f = 0. Par conséquent t → f (γ(t)) est constante.
6) Un simple calcul montre que DX f = 0 et DY f = 0. Donc pour tout p ∈ R4 , X(p) et
Y(p) sont dans le noyau de df(p) : R4 → R. Comme pour tout p ∈ X, Tp X = ker df(p) les
champs X et Y définissent par restriction des champs de vecteurs ˜X
e et Y
e de X. Ils sont
bien différentiables car X et T X sont des sous-variétés de R4 et T R4 respectivement.
Une courbe (I, γ) de X est une courbe intégrale de X ssi c’est une courbe intégral de X.
e
De plus d’aprés la question précédente toute courbe intégrale de X d’origine un point de
X est incluse dans X. Donc le flot de X e s’obtient en restreignant le flot de X à X.
!
a b γ
7) Pour toute matrice M = , il est facile de voir que le chemin t → φ−1 Γ(t)M Γ(t)) =
c d
1 t −t t −t
2
(ae +de , b−c, ae −de , b+c) est bien défini. D’autre part en dérivant cette expression,
on obtient
dγ
dt
|t=0 = 21 (a − d, 0, a + d, 0) = 12 ((a − d) ∂x∂ 1 + (a + d) ∂y∂ 1 )
c’est à dire dγ
dt
|t=0 = Yγ(0) , donc γ est une courbe intégrale du champ Y donc de Y.
e
∂ ∂ ∂
Exercice 33. 1. Soient X = ∂y
− x ∂z et Y = ∂x
deux champs de vecteurs sur R3 ,
calculer [X; Y ]
2. Montrer que les champs X et Y ne peuvent pas être redressés localement et simul-
tanément, i.e. qu’il n’existe pas de difféomorphisme local ϕ de R3 tel que ϕ∗ X et ϕ∗ Y
soient constants.
∂ ∂ ∂ ∂
Solution de Exercice 33 1) [X; Y ] = [ ∂y − x ∂z ; ∂x ]= ∂z
70
CHAPITRE 3. ESPACES TANGENTS N.AMRI et A. KHELDOUNI
Solution de Exercice 34
1. Tp S est le sous-espace vectoriel de R3 orthogonal à la droite Rp .
2. p est un point critique de f si dp f : R3 → R est nulle, un point critique de g si la
restriction de dp f à Tp S est nulle.
3. Comme df = xdy + ydx, le noyau de dp f est l’orthogonal de (y, x, 0). Donc p est un
point critique de g si et seulement si (y, x, 0) appartient à (x, y, z)R, cela se produit
pour p = (0, 0, 1), (0, 0, −1), √12 (1, 1, 0), √12 (1, −1, 0), √12 (−1, 1, 0), √12 (−1, −1, 0). g
atteint son maximum et son minimum en un des ses point critiques, par conséquent
1
le maximum est 2
est le minimum − 21 .
4. Pour c > 1
2
ou c < − 12 , l’ensemble de niveau g −1 (c) est vide.
Pour c = 1
2
ou c = − 21 , g −1 (c) se compose de deux points, donc a deux composantes
connexes. Pour 0 < c < 1
2
et − 12 < c < 0, g −1 (c) est la réunion disjointe de
deux cercles, donc a deux composantes connexes. Enfin g −1 (c) est la réunion de
deux grands cercles de S qui s’intersectent aux pôles nord et sud, donc a une seule
composante connexe.
Exercice 35. Soit p un entier non nul. Soit U = R3 \{0} et f une application lisse
de U dans R telle que pour tout (x, y, z) ∈ U, pour tout t > 0,
71
3.6. SÉRIE D’EXERCICES 6 N.AMRI et A. KHELDOUNI
∂ ∂ ∂
E=x +y +z
∂x ∂y ∂z
Solution de Exercice 35
1. Le vecteur tangent à la courbe t → (tx, ty, tz) en t = 1 a pour coordonnées (x, y, z),
c’est donc le champ E en (x, y, z). D’où
d
(E.f )(x, y, z) = |t=1 f (tx, ty, tz) = pf (x, y, z)
dt
2. Il suffit de montrer que f est une submersion au dessus de 1, autrement dit que
du f 6= 0 pour tout u ∈ f −1 (1). Or
du π : Tu X → Tπ(u) S2
72
CHAPITRE 3. ESPACES TANGENTS N.AMRI et A. KHELDOUNI
∀v ∈ S2 , m ≤ f (v) ≤ M
Soit u ∈ X, alors v = u
kuk
∈ S2 et f (v) = 1
kukp
. Donc si p est positif, kuk ≤ m−p et
−p
si p est négatif kuk ≤ M .
Montrons que π est surjective. Pour tout v ∈ S2 , on a vu que f (v) > 0. Alors
1
u = (f (v))− p v appartient à X et π(u) = v. Donc π est surjective, injective et
immersive. X et la sphère ayant même dimension, π est aussi surjective. Par le
théorème d’inversion locale, π est alors un difféomorphisme. Cela implique à nouveau
que X est compact. Une autre façon de faire : Considérer l’application g de U dans
1
U qui envoie u sur f (u)− p u. Vérifier qu’elle se restreint en une application de S2
dans X qui n’est autre que l’inverse de π. Comme g est lisse, S2 et X sont des
sous-variétés de U , π −1 est lisse.
Exercice 36. Soit a, b, c trois nombres réels. Soit X le champ de vecteurs du plan
projectif P 2 (R), défini par
0
∀u = [x : y : z] ∈ P 2 (R), X(u) := γu (0)
où γu (t) = [(1 + ta)x : (1 + tb)y : (1 + tc)z] si t ∈ R est proche de 0. On rappelle que
les trois cartes usuelles de P 2 (R) sont données par
ϕ1 ([1 : x : y]) = (x, y), ϕ2 ([x : 1 : y]) = (x, y), ϕ3 ([x : y : 1]) = (x, y).
73
3.6. SÉRIE D’EXERCICES 6 N.AMRI et A. KHELDOUNI
Solution de Exercice 36
1. Si u = [1 : x : y], alors
(1 + tb)x (1 + tc)x
ϕ1 (γu (t)) = ( , )
1 + ta 1 + ta
d’où
d
|t=0 ϕ1 (γu (t)) = ((b − a)x, (c − a)y)),
dt
autrement dit l’expression du champ X dans la première carte est
∂ ∂
X1 = (b − a)x + (c − a)y .
∂x ∂y
∂ ∂ ∂ ∂
X2 = (a − b) ∂x + (c − b)y ∂y et X3 = (a − c)x ∂x + (b − c)y ∂y
2. On commence par chercher le flot φt dans les cartes. Par exemple, φt ([1 : x : y]) =
[1 : x(t) : y(t)] si est seulement si (x(t), y(t)) est une courbe intégrale de X1 d’origine
(x, y) si est seulement si
x0 (t) = (b − a)x(t)
y 0 (t) = (c − a)y(t)
et
x(0) = x
y(0) = y
Ces équations admettent pour solution (x(t), y(t)) = (et(b?a) x, et(c−a) y). Par conséquent
De même, on a que
et
φt ([x : y : 1]) = [et(a−c) x : et(b−c) y : 1].
74
CHAPITRE 3. ESPACES TANGENTS N.AMRI et A. KHELDOUNI
75
3.6. SÉRIE D’EXERCICES 6 N.AMRI et A. KHELDOUNI
76
Chapitre 4
Sous-variétés
4.1 introduction
Les sous-variétés sont les parties des espaces Rn sur lesquelles on peut appliquer les
méthodes du calcul différentiel. On généralise la situation bien connue de courbe du plan.
Il y a deux façons de présenter une courbe dans le plan : soit par un paramétrage (par
exemple, x(t) = cos t, y(t) = sin t pour t réel), soit par des équations (par exemple,
x2 + y 2 = 1). Le théorème des fonctions implicites permet de trouver (de façon non
constructive, cependant) un paramétrage d’une courbe définie par une équation au voisi-
nage d’un point.
On aura donc deux façons de présenter un sous-variété : soit par un paramétrage,
soit par des équations. Des théorèmes du types inversion locale ou fonctions implicites
´établiront un point entre les deux présentations.
Quand on étudie une courbe paramétrée, on s’intéresse aux propriétés et aux inva-
riants géométriques de la courbe : compacité, tangentes, longueur... On entend par là les
propriétés qui ne dépendent pas du paramétrage.
4.2 Sous-variétés
Définition. Soit M une variété différentiable de dimension n. Une partie A de M est
dite une sous-variété de dimension s de M si : ∀a ∈ A, ∃(U, ϕ) une carte locale de M
autour de a telle que ϕ(a) = 0 et ϕ(U ∩ A) = ϕ(U ) ∩ Rs × {0Rn−s }.
On peut réécrire la définition précédente de la manière suivante :
Une partie A de M est une sous-variété de M de dimension s si, autour de tout point
a ∈ A, on peut trouver une carte locale (U ; ϕ) de M centré en a avec ϕ(U ) = C(0; ) :=
77
4.3. POINT RÉGULIER, POINT CRITIQUE N.AMRI et A. KHELDOUNI
78
CHAPITRE 4. SOUS-VARIÉTÉS N.AMRI et A. KHELDOUNI
rang constant p, alors la même démonstration que ce qui précède permet d’affirmer que
∀y ∈ f (M ), f −1 (y) est une sous-variété de M de dimension m − p.
2) Soit X une sous-variété de dimension s de Rn . L’espace tangent X en x est un
espace vectoriel de dimension s. De plus si X = f (U ) est l’image d’une immersion f , alors
Tf (x) X = Im(df (x)).
soit surjective.
Si A = {y0 }, f t⇔ y0 est une valeur régulière de f .
Proposition. Soient M , N , P Trois variétés différentiables, f : M → N , une appli-
cation différentiable φ : N → P un difféomorphisme, et A une sous-variété différentiable
de N . Alors f t A si et seulement si (φ ◦ f ) t (φ ◦ A).
Si f est une application différentiable de M dans N ×L, et y0 ∈ L, alors f t N ×{y0 } ⇔ yo
est une valeur régulière de pr2 ◦ f .
Proposition.Soient M (m) , N (m) deux variétés différentiables, f : M → N une applica-
tion différentiable transverse une sous-variété B k de N . Alors f −1 (B) est une sous-variété
de M de même codimension que B. De plus,
Tx M = Tx X1 + Tx X2
79
4.5. SÉRIE D’EXERCICES 7 N.AMRI et A. KHELDOUNI
Exercice 37. Les ensembles suivants sont-ils des sous-variétés(si c’est le cas, on
précisera la dimension)
1. S1 = {(x, y, z) ∈ R3 ; z = x − 2(x2 + y 2 )}.
2. S2 = {(t, t2 ); t ∈ R}.
3. S3 = {(x, y, z) ∈ R3 ; x2 + y 2 + z 2 = 1}.
4. S4 = {(x, y) ∈ R2 ; xy = 0}.
5. S5 = {(x, y) ∈ R2 ; x > 0 et y ≥ 0}.
Solution de Exercice 37
1. S1 est le graphe de la fonction f1 : R2 → R, (x, y) 7→ x − 2(x2 + y 2 ). C’est donc une
sous-variété de dimension 2 de R3 .
2. S2 est aussi une sous-variété. C’est par exemple le graphe de la fonction f2 : R → R,
x 7→ x2 . C’est donc une sous-variété de dimension 1 de R2 .
3. Notons f3 (x, y, z) = x2 + y 2 + z 2 − 1, de sorte que S3 = f3−1 ({0}). Alors f3 est une
submersion en chaque point de S3 . En effet, df3 = (2x 2y 2z) et df3 est surjective
sauf x = y = z = 0, mais ce point n’est pas un élément de S3 . Ainsi, S3 est une
sous-variété de dimension 2 de R3 .
4. S4 n’est pas une sous-variété de R2 , car (0, 0) est un point double de S4 .
5. S5 n’est pas une sous-variété de R2 . C’est un peu plus difficile à montrer. Imaginons
que ce soit une sous-variété de dimension 1. Posons a = (1, 1) ∈ S5 . Il existerait alors
V un voisinage de 0 dans R (autrement dit, un intervalle), U un voisinage de a dans
R2 et f : V → R2 une immersion vérifiant f (0) = a et f|V est un homéomorphisme
de V sur S5 ∩ U . En particulier, f|V
−1
doit être continue. C’est impossible, car elle
80
CHAPITRE 4. SOUS-VARIÉTÉS N.AMRI et A. KHELDOUNI
C = {(x, y) ∈ R2 ; x2 − y 2 = α}
f (x, y) = x2 − y 2 − α,
de sorte que f −1 ({0}) = C. On a df(x,y) = (2x − 2y). Ceci est une surjection (puisque df
est une forme linéaire, c’est équivalent à dire qu’elle n’est pas identiquement nulle) si et
seulement si (x, y) 6= (0, 0). Ainsi, f est une submersion partout sauf en (0, 0). Si α 6= 0,
/ C, et f est une submersion en tout point de C : C est donc une sous-variété.
alors (0, 0) ∈
Si α = 0, alors C est la réunion de deux droites (distinctes) qui se coupent en 0 : ce n’est
pas une sous-variété car elle admet un point double.
S = {(x, y, z) ∈ R3 ; xy + xz + 2x + 2y − z = 0}
81
4.5. SÉRIE D’EXERCICES 7 N.AMRI et A. KHELDOUNI
(x0 + z0 + 2 x0 + 2 x0 − 1).
Pour que df(x0 ,y0 ,z0 ) soit surjective, il suffit qu’elle soit de rang 1 (l’espace d’arrivé est R).
Il est impossible que les deuxièmes et troisièmes colonnes soient simultanément nulles.
Donc f est une submersion en tout point (x0 , y0 , z0 ) de R3 , en particulier en tout point
de S.
Le plan tangent en l’origine est alors donné par
ϕz ◦ g ◦ ϕ−1 ◦ ϕy ◦ f ◦ ϕ−1
y x
82
CHAPITRE 4. SOUS-VARIÉTÉS N.AMRI et A. KHELDOUNI
c’est à dire (x, y, z) ∈ {(0, 0, 0), (2, 2, 2), (−2, −2, 2), (−2, 2, −2), (2, −2, −2)}. Moyennant
le théorème du rang f −1 ({0}) est une variété si α 6= 0 et 4
Siα = 0, comme d2 f(0,0,0) = (2, 2, 2) elle est non dégénérée de signature (3, 0) il va
83
4.5. SÉRIE D’EXERCICES 7 N.AMRI et A. KHELDOUNI
84
CHAPITRE 4. SOUS-VARIÉTÉS N.AMRI et A. KHELDOUNI
4) Une sphère avec un cheveu n’est pas une variété, car la dimension sur le point de
contact du cheuveux n’est pas invariante.
Solution de Exercice 42
1. T est invariante par le groupe des rotations d’axe Oz. Plus précisément, si Rθ est
la rotation de R3 d’axe Oz et d’angle θ, alors Rθ (T ) = T pour tout angle θ. Soit
P+ le demi-plan
P+ = {(x, 0, z)/x > 0}.
ξ 2 + V (x) = E
∀(x, ξ) ∈ R2
où E est un paramètre réel et V (x) = 4x2 (x2 − 1) est un potentiel qui présente
un double puits. Lorsque E = 0, on pourra utiliser le paramétrage (x, ξ) =
(cos θ, sin 2θ). Pour quelle valeur de E est-ce une sous-variété de R2 ?
85
4.5. SÉRIE D’EXERCICES 7 N.AMRI et A. KHELDOUNI
1
(4x2 (x2 − 1) + y 2 )2 + z 2 =
4
est une sous-variété de dimension 2 de R3 . Tracer les sections par les plans
horizontaux et en déduire que cette sous-variété est un tore à deux trous.
Solution de Exercice 43
0
La différentielle de ξ 2 + V (x) s’annule si est seulement si ξ = V (x) = 0. Donc si E
vérifie
0
∀x ∈ R V (x) = E ⇒ V (x) 6= 0,
86
CHAPITRE 4. SOUS-VARIÉTÉS N.AMRI et A. KHELDOUNI
2. Pour montrer que Σ est une sous-variété, on vérifie que 1/4 est valeur régulière de
la fonction
(x, y, z) → (4x2 (x2 − 1) + y 2 )2 + z 2
S p
Σc = CE C−E , avec E = 1/4 − c2 .
Il s’agit de la réunion de trois cercles, avec un gros qui en contient deux petits.
Exercice 44. L’espace des matrices inversibles GL(n, R) est un ouvert de M (n, R).
On peut donc le munir d’une structure de variété différentiable canonique.
1. Calculer la différentielle de l’application det : M (n, R) → R en M ∈ GL(n, R).
2. Montrer que SL(n, R) = {M / det(M ) = +1} est une sous-variété de dimension
n2 − 1.
3. Soit O(n) = {M / t M M = id} le groupe orthogonal. Montrer que O(n) est compact.
4. Montrer que la différentielle de l’application M →t M M est de rang constant sur
O(n).
5. En déduire que O(n) est une variété et calculer sa dimension.
6. Le groupe spécial orthogonal est défini comme SO(n, R) = SL(n, R)\O(n). Montrer
que SO(n, R) est une variété.
7. Montrer que les groupes unitaire U (n) = {M ∈ M (n, C) / t M M = id} et spécial
unitaire SU (n) = U (n)\SL(n, C) sont des variétés.
87
4.6. SÉRIE D’EXERCICES 8 N.AMRI et A. KHELDOUNI
2) Nous avons SL(n, R) = {M / det(M ) = +1} = det−1 ({1}), or l’application det est
une submersion en tout point M ∈ SL(n, R) car sa différentielle
d(det)(M ) .A = T r(M −1 A) est surjective, puisque tout λ ∈ R (ou C) admet un antécédent
λM
X = n
. D’après le théorème du rang, SL(n, R) est une sous variété de M (n, R) de
dimension (n2 − 1)
3) Le groupe orthogonal O(n) = {M / t M M = id} le groupe orthogonal est compact car
c’est un fermé bormé :
Il est fermé car c’est l’image inverse d’un singleton par l’application continue M →t M M
p
Il est borné car pour la norme kXk = T r(t X.X) nous avons pour tout A ∈ O(n),
√
kAk = n.
4) L’application h : A → t A.A est différentiable de différentielle
88
CHAPITRE 4. SOUS-VARIÉTÉS N.AMRI et A. KHELDOUNI
D = {x2 + y 2 ≤ R2 }
Di = {(x − xi )2 + (y − yi )2 ≤ ri2 }
On suppose que les Di sont deux à deux disjoints et que int(Di ) ⊂ D. Soit la fonction
g
Y
2 2 2
f (x, y) = (R − (x + y )) ((x − xi )2 + (y − yi )2 ) − ri2 .
i=1
C = D\ ∪i=1,...,g Int(Di )
On peut de la sorte se représenter facilement M et constater qu’il s’agit d’un tore avec
g trous. On en déduit aussi que M est compacte et connexe. En effet C est compacte
et connexe, l’image par une fonction continue d’une partie compacte (resp. connexe) est
compacte (resp. connexe). Donc les graphes de g et −g sont compacts et connexes. Enfin
une réunion finie de parties compactes est compacte et une réunion de partie connexes
ayant un point en commun est connexe. Pour montrer que M est une sous-variété de R3 ,
il suffit de vérifier que 0 est une valeur régulière de la fonction z 2 − f (x, y).
89
4.6. SÉRIE D’EXERCICES 8 N.AMRI et A. KHELDOUNI
Exercice 46. On rappelle qu’une partie E d’un espace topologique X est localement
fermée si tout point de E admet un voisinage V tel que V ∩ E = V ∩ F avec F un
fermé.
1. Vérifier qu’une sous-variété est une partie localement fermée.
2. Vérifier qu’une partie E est localement fermée si et seulement si elle est inter-
section d’un ouvert et d’un fermé si et seulement si elle est intersection de son
adhérence et d’un ouvert.
Solution de Exercice 46
1. Si N est une sous-variété de M , pour tout point x de M, il existe une carte (U, ϕ, E)
et un sous-espace vectoriel F de E tels que ϕ(U ∩ N ) = ϕ(U ) ∩ F . ϕ étant un
homéomorphisme, U ∩ N est une partie fermée de U si et seulement si ϕ(U ∩ N ) est
une partie fermé de ϕ(U ). C’est bien le cas car un sous espace vectoriel de dimension
finie F est une partie fermée.
2. N ouverte dans son adhérence signifie qu’il existe un ouvert O tel que N = Ū ∩ O.
Cela implique immédiatement que N est localement fermée. Montrons la réciproque.
Supposons que pour un ouvert U et un fermé F , l’on ait U ∩ N = U ∩ F . Montrons
alors que U ∩ N = U ∩ N̄ . Il suffit de montrer que tout x de U ∩ N̄ appartient
à U ∩ N . Étant donné la caractérisation de l’adhérence des parties d’un espace
métrique, il existe une suite (xn ) à valeurs dans N qui converge vers x. Comme U
est un voisinage de x, cette suite prend ses valeurs dans U à partir d’un certain
rang. Comme U ∩ N = U ∩ F , (xn ) F prend ses valeurs dans F à partir d’un certain
rang. F étant fermé, la limite x appartient à F . Donc x ∈ U ∩ N.
D’après ce qui précède si N est une partie localement fermée, tout point x de N
admet un voisinage ouvert Ux tel que Ux ∩ N = Ux ∩ N̄ . La réunion O des Ux est
ouverte. On vérifie facilement que N = O ∩ N̄ .
Cette caractérisation des parties localement fermées est plus généralement vraie
pour un espace topologique.
90
CHAPITRE 4. SOUS-VARIÉTÉS N.AMRI et A. KHELDOUNI
Solution de Exercice 47
1. Considérons F : R3 → R définie par F (x1 , x2 , x3 ) = x21 + x22 − x23 − λ. Alors F est une
fonction de classe C 1 , JacF (x1 , x2 , x3 ) = (2x1 , 2x2 , −2x3 ) et Sλ = {(x1 , x2 , x3 ) ∈
R3 ; F (x1 , x2 , x3 ) = 0}.
Si λ 6= 0, rang(JacF (x1 , x2 , x3 )) = 1 (le maximum possible) car sinon seraient
tous nuls : impossible car x21 + x22 − x23 − λ 6= 0. Comme (0, 0, 0) ∈
/ Sλ , ∀a ∈ Sλ ,
rangJacF (a) = 1 est donc Sλ est une sous-variété de R3 de dimension 2.
Si λ = 0 T0 Sλ ={vecteurs tangents à Sλ en 0}. Alors T0 S0 est un cône et donc S0
n’est pas une sous-variété.
D’où
Tx Sλ = {u ∈ R3 ; B(x, u) = 0}.
M1 × M2 = {a = (a1 , a2 ) ∈ Rn+m ; a1 ∈ M1 et a2 ∈ M2 }
91
4.6. SÉRIE D’EXERCICES 8 N.AMRI et A. KHELDOUNI
Le rang de cette matrice vaut bien le rang de df1 (a1 ) plus le rang de df2 (a2 ), c’est-à-dire
(n − p1 ) + (m − p2 ) = (n + m) − (p1 + p2 ).
De plus, on a également
Exercice 49. Soit n et p deux entiers positifs. Soit P une application de Rn dans R
polynomiale homogène de degré p, c’est-à-dire que
X α(1)
P (x1 , ..., xn ) = cα x 1 ....xα(n)
n
α∈Nn ,α(1)+....+α(n)=p
2. Soit a un réel non nul. Montrer que P −1 (a) est une sous-variété de Rn .
3. Montrer que si a et b sont deux réels non nul de même signe, P −1 (a) et P −1 (b)
sont difféomorphes.
4. Que peut-dire si a et b n’ont pas même signe ?
Solution de Exercice 49
1. Un simple calcul.
2. Il suffit de montrer que P est une submersion au dessus de a. Soit x = (x1 , ..., xn )
92
CHAPITRE 4. SOUS-VARIÉTÉS N.AMRI et A. KHELDOUNI
dx P (x) = pP (x) = pa 6= 0
Exercice 50. 1. Soit P un polynôme homogène de Rn+1 tel que dx P 6= 0 pour tout
x 6= 0. Montrer que
Solution de Exercice 50
1. Observons tout d’abord que P étant homogène, pour tout réel t,
Ceci montre que H est bien définie. Par contre le polynôme P ne se factorise pas en
une fonction sur le projectif, on ne peut donc pas lui appliquer le théorème sur les
fibres des submersions. Pour contourner ce problème, travaillons dans les cartes.
93
4.6. SÉRIE D’EXERCICES 8 N.AMRI et A. KHELDOUNI
est une sous variété de Rn . Soit la fonction de Rn donnée par f (x) = P (1, x).
Montrons que la différentielle de f est non nulle lorsque f s’annule. dx f = 0 implique
∂P ∂P
(1, x) = ... = (1, x) = 0
∂x1 ∂xn
f (x) = 0 implique par homogénéité de P que P (t, tx) = 0 pour tout réel t. En
dérivant par rapport à t en t = 1, cela donne
∂P ∂P ∂P
(1, x) + x1 (1, x) + ... + xn (1, x) = 0.
∂x0 ∂x1 ∂xn
les équations précédentes impliquent que la différentielle de P est nulle en (1, x), ce
qui est impossible par hypothèse.
2. D’après le 1), la quadrique projective
Si × Sj → Pi+j+1 , (x, y) 7→ [x : y]
de plus
f (x, y) = f (x0 , y 0 ) ⇔ (x, y) = ±(x0 , y 0 ).
94
CHAPITRE 4. SOUS-VARIÉTÉS N.AMRI et A. KHELDOUNI
On montre ensuite que f puis g sont immersives (donner les détails à nouveau).
Comme la quadrique et Si × Sj /{±Id} ont même dimension, par le théorème d’in-
version local, g est un difféomorphisme local. g étant bijectif, en déduit que g est
un difféomorphisme.
95
4.6. SÉRIE D’EXERCICES 8 N.AMRI et A. KHELDOUNI
96
Chapitre 5
Examens
Solution de Exercice 51
1. Montrons que M × N est une variété topologique à bord. L’espace topologique M × N
est clairement de Hausdorff et possède une base dénombrable d’ouverts puisque M et N
sont des variétés topologiques. Il faut donc montrer que tout pout (p, q) ∈ M ×N possède
un voisinage homéomorphe à un ouvert de Rd ou Hd pour un certain d fixé. 3 cas se
présentent :
si (p, q) se trouve dans int(M )× int(N ), alors il une carte locale (U, ϕ) de M en p et
une carte locale (V, ψ) de N en q qui nous permettrons d’affirmer que (ϕ × ψ, U × V )
est une carte locale de M × N en (p, q). M × N est ainsi localement euclidien en (p, q)
de dimension n + m.
En effet, ϕ × ψ est clairement un homéomorphisme local U × V sur un ouvert de Rn+m .
si p ∈ ∂M et q ∈ int(N ), alors il existe une carte locale ϕ : U → Hm (resp. ψ : V → Rn )
en p (resp. en q)
97
5.1. EXAMEN 2020 N.AMRI et A. KHELDOUNI
ϕ × ψ : U × V → Hm × Rn ' Hm+n
ϕ×ψ :U ×V →W
f: H → Hm+n
(
−y1
x1√ −y1
x1√
(x1 − 4
, x2 , ..., xm , y1 − 4
, ..., yn ) si x1 ≥ y1
(x1 , ..., xm , y1 , ..., yn ) → −x1
y1√ −x1
y1√
(x1 − 4
, x2 , ..., xm , y1 − 4
, ..., yn ) si y1 ≥ x1
2. Par construction des cartes locales ci-dessus, on constate que l’ensemble des points du
bord de M × N est donné par
∂(M × N ) = (M × ∂N ) ∪ (N × ∂M )
exemple : M = N = [0, 1] on a ∂([0, 1] × [0, 1] ) = ({0, 1} × [0, 1]) ∪ ([0, 1] × {0, 1})
98
CHAPITRE 5. EXAMENS N.AMRI et A. KHELDOUNI
3. a) voir le cours.
b) Si z = 0 : le problème est de voir alors que [x : y : 0] ∈ ∆ ⇐⇒ x3 = 0 , mais
[x : y : 0] ∈ ∆ ⇐⇒ [x : y : 0] = [0 : 1 : 0] ce qui entraine que x = 0 et donc x3 = 0.
Inversement, si x3 = 0, alors x = 0 et [x : y : 0] = [0 : y : 0] = [0 : 1 : 0] ∈ ∆.
99
5.1. EXAMEN 2020 N.AMRI et A. KHELDOUNI
si z 6= 0 : [x : y : z] ∈ ∆ ⇐⇒ [ xz : yz : 1] ∈ ∆ ⇐⇒ ( xz , yz ) ∈ Γ
2
⇐⇒ yz = xz ( xz − 1)( xz − a) ⇐⇒ y 2 z = x(x − z)(x − az
Exercice 53. Soit X le champ de vecteur du plan R2 , muni de ses coordonnées ca-
noniques (x, y), donné par la formule X(x,y) = (x, −y).
1. Expliciter le flot de X et représenter l’allure des courbes intégrales de X.
2. On note respectivement ϕN : S2 \{n} → R2 et ϕS : S2 \{s} → R2 les projections
stéréographiques par rapport aux pôles nord n = (1, 0, 0) et sud s = (−1, 0, 0). On
munit S2 de l’atlas donné par ces deux projections, et la variété fibré tangent T S2
munie de l’atlas induit. Calculer l’application de changement de carte de T S2 pour
les points au dessus de S2 \{N, S}.
3. Soit Y = ϕ−1
2
N ∗ (X) le champ de vecteur obtenu en transportant X sur S \{n}
par ϕ−1
N .
a) Calculer (ϕS )∗ Y le champ obtenu en transportant Y sur R2 \{0} par ϕS .
b) En déduire que le champ Y s’étend en un champ de vecteur continue sur S2 (on
remarquera qu’il n’est pas différentiable).
Solution de Exercice 53
dγ
1. Le problème de Cauchy à résoudre est dt t
= Xγ(t) avec la condirion initiale γ(0) =
(x0 , y0 ) où γ :] − ε, ε[→ R2 est une courbe différentiable de R2 . Autrement dit nous avons
le système différentiel : (
(γ10 (t), γ20 (t) = (γ1 (t), γ2 (t))
γ1 (0) = x0 et γ2 (0) = y0
un calcul simple donne la solution du système :
γ1 (t) = x0 et
γ2 (t) = y0 e−t
100
CHAPITRE 5. EXAMENS N.AMRI et A. KHELDOUNI
et l’application de changement de cartes sur les vecteurs est donnée par la jacobienne de
l’application ci-dessus :
y 2 −x2 −2xy
(x2 +y 2 )2 (x2 +y 2 )2
J(ϕS ◦ ϕ−1
N , (x, y)) =
−2xy x2 −y 2
(x2 +y 2 )2 (x2 +y 2 )2
3. a) Nous avons
[(ϕS )∗ Y ](x,y) = (ϕS )∗ (ϕ−1
N )∗ X (x,y) = f∗ (X)(x,y) = dff −1 (x,y) (Xf −1 (x,y) )
où f = ϕS ◦ ϕ−1
N . Comme la différentielle de f au point (x, y) a pour matrice jacobienne
y 2 −x2 −2xy
(x2 +y 2 )2 (x2 +y 2 )2
−2xy x2 −y 2
(x2 +y 2 )2 (x2 +y 2 )2
On remarquera que le champ ainsi construit n’est pas différentiable en (0, 0) vu que
l’application
101
5.2. EXAMEN 2019 N.AMRI et A. KHELDOUNI
−x(x2 +3y 2 ) y(y 2 −3x2 )
x2 +y 2
, x2 +y2 si (x, y) 6= (0, 0)
(x, y) →
0 si (x, y) = (0, 0)
0 0 0 0
(x; y) ∼ (x ; y ) ⇔ (x − x ; y − y ) ∈ Z2
102
CHAPITRE 5. EXAMENS N.AMRI et A. KHELDOUNI
Solution de Exercice 54
103
5.2. EXAMEN 2019 N.AMRI et A. KHELDOUNI
Il s’ensuit que, pour tout (θ, ϕ), il existe au moins un mineur d’ordre 2 qui est
non-nul, ce qui nous permet de conclure.
104
CHAPITRE 5. EXAMENS N.AMRI et A. KHELDOUNI
Solution de Exercice 55
2. Supposons que f t (N ×{y0 }), alors ∀x ∈ f −1 (N ×{y0 }), on a df(x) Tx M +Tf (x) (N ×
{y0 }) = Tf (x) (N ×L). La composition par d(pr2 )(f (x)) , donne d(pr2 )(f (x)) ◦df(x) Tx M =
d(pr2 )(f (x)) Tf (x) (N ×L) = Ty0 L car pr2 ◦f|f −1 (N ×{y0 }) = Cy0 . Donc d(pr2 ◦f )(x) Tx M =
Ty0 L.
L’application pr2 ◦ f est alors une submersion en x, c’est dire que y0 est une valeur
régulière de pr2 ◦ f .
Réciproquement, soit y0 une valeur régulière de g := pr2 ◦ f . Si g −1 (y0 ) est vide alors
f −1 (N × {y0 }) est vide et f t N × {y0 } ; sinon ∀x ∈ g −1 ({y0 }), g est une submer-
sion en x, donc d(g(x)) Tx M = Ty0 L, donc d(pr2 ◦ f )(x) Tx M = d(pr2 )(f (x)) df(x) Tx M =
d(pr2 )(f (x)) Tf (x) (N ×L). Or df(x) Tx M ⊂ Tf (x) (N ×L), donc Tf (x) (N ×L) = df(x) Tx M +
ker(d(pr2 ))(f (x)) = df(x) Tx M + Tf (x) (N × {y0 }).
105
5.2. EXAMEN 2019 N.AMRI et A. KHELDOUNI
3. On définit M2p l’idéal engendré par les produits de deux éléments de Mp , autre-
ment dit
X
M2p = { fi gi/fi , gi ∈ Mp }.
i
Solution de Exercice 56
1. Soit f, g ∈ Mp . On a (f + g)(p) = f (p) + g(p) = 0, et donc f + g ∈ Mp . Si f ∈ Mp
et g ∈ C ∞ (M ), on a (f g)(p) = f (p)g(p) = 0.g(p) = 0 et donc f g ∈ Mp . Ainsi, Mp
est un idéal de C ∞ (M ). L’application évaluation en p, p : C ∞ (M ) → R définie par
p(f ) = f (p) est un homomorphisme d’anneaux surjectif. Son noyau est Mp . Nous
avons donc un isomorphisme d’anneaux C ∞ (M )/Mp = R Puisque R est un corps,
on en conclut que C ∞ (M ), Mp est un corps également. Ainsi, Mp est maximal.
2. Immédiat avec le point précédent. car la suite exacte 0 → Mp → C ∞ (M ) → R → 0
est scindée.
On peut aussi sans difficulté vérifier que Mp ∩ R = {0} et que toute fonction h ∈
C ∞(M ) se décompose en somme d’une constante et dune fonction dans Mp .
3.a. On rappelle qu’une application X : C ∞ (M ) → R est une dérivation en p ∈ M
si et seulement si X est R-linéaire et satisfait la règle de Leibniz.
Tout d’abord, soit X une dérivation. Alors X est R-linéaire par dénition, et de
plus, X(1) = 0. Il reste voir que X(h) = 0 si h ∈ M2p .
P
Si f (p) = g(p) = 0, alors X(f g) = f (p)X(g)+g(p)X(f ) = 0. Ainsi, si h = i fi gi
avec fi (p) = gi (p) = 0, alors X(h) = 0. Réciproquement, soit X satisfaisant les
trois conditions énoncées . Il faut voir que X vérifie la règle de Leibniz. Soient
f ; g ∈ C ∞ (M ) quelconques. Alors h = (f − f (p))(g − g(p)) ∈ M2p . Ainsi X(h) = 0.
En développant, on obtient bien X(f g) = f (p)X(g) + g(p)X(h)
3.b. C’est un corollaire direct du point précédent.
En effet on considère l’application : φ : Dp (M ) → (Mp /M2p )∗ qui est bien définie
en vertu de 3.a On montre alors que φ est un isomorphisme
106
CHAPITRE 5. EXAMENS N.AMRI et A. KHELDOUNI
Exercice 57. Soient X, Y deux champs de vecteurs différentiables sur une variété
différentiable M , et f ∈ C ∞ (M ). Calculer le crochet de Lie [f X; Y ].
Solution de Exercice 58
2. Si x ∈ N . Par définition d’une sous-variété comme lieu des zéros d’une submersion,
on peut trouver un voisinage Ux de x dans M et une submersion gx : Ux → Rm−n
définie par gx (u) = (gx1 (u), ...., gxm−n (u)) tels que Ux ∩ N = (gx)−1 ({0}).
On prend alors fx = m−n i 2
P
i=1 (gx ) . Elle répond bien la question.
Si x ∈
/ N , comme N est un fermé, on peut choisir un voisinage Ux de x ne rencontrant
pas N . On prend alors pour fx : Ux → R l’application constante égale 1.
107
5.3. EXAMEN RATTRAPAGE 2019 N.AMRI et A. KHELDOUNI
3. Soit (Ux )x∈M le recouvrement ouvert donné les ouverts de la question précédente.
Soit (ηx )x∈M une partition de l’unité subordonnée au recouvrement (Ux )x∈M . On
P
pose F = x∈M ηx fx .
C’est une fonction différentiable sur M (car la somme est localement finie), de plus
N = F −1 ({0}).
En effet, soit y ∈ N , et soit x0 tel que ηx0 (y) 6= 0, alors y ∈ Ux0 auquel cas fx0 (y) = 0.
Donc, F (y) est nul.
Réciproquement, si F (y) est nul, on considère A l’ensemble des x tels que ηx (y) 6= 0,
P
de sorte que F (y) = x∈M ηx (y)fx (y). Nécessairement, y ∈ Ux , donc fx (y) est bien
défini et doit être nul. Par construction de U x, y ∈ N ∩ Ux , pour n’importe quel
x ∈ A ; un seul aurait suffit.
Solution de Exercice 59
1. GL(n; C) est un ouvert de M (n; C) car c’est l’image inverse de C (un ouvert) par
l’application continue det. C’est donc une sous variété de M (n; C) ' R2n de même
dimension 2n2 .
108
CHAPITRE 5. EXAMENS N.AMRI et A. KHELDOUNI
2.a. Supposons que SLn (C) est une sous-variété au voisinage de In : c’est loca-
lement le lieu des zéros d’une submersion f . Soit alors M ∈ SLn (C). Notons
LM : Mn (C) → Mn (C) la multiplication gauche par M . C’est un difféomorphisme
d’inverse LM −1 . On voit alors que SLn (C) est localement au voisinage de M le
lieu des zéros de la submersion f ◦ LM −1 .
2.b. Pour voir que SLn (C) est une variété différentiable de dimension 2(n2 − 1),
d’après 2.a) il suffit de voir que c’est l’image inverse d’une submersion en e = In .
On considère alors l’application det : GL(n; C) → C sa différentielle au point e
est d(det)(e) (A) = tr(A).
C’est une application surjective car ∀λ ∈ C, nous avons d(det)(e) ( nλ In ) = λ
plus généralement (d(det)(M ) (A) = tr(M −1 A) qui est surjective car un antécédent
de λ ∈ C est λM A−1 ) on conclue que SL(n; C) = det−1 ({1}) est une sous variété
de M (n; C) de dimension 2(n2 − 1). L’espace tangent Te SL(n; C) est donné par le
noyau de d(det)(e) = tr
Donc Te SL(n; C) = ker(d(det)(e) ) = {M ∈ M (n; C)/tr(M ) = 0}
3.a. Soit f : Mn (C) → Mn (C) définie par f (M ) = M t .M , dfM n’est pas surjective,
en effet f (M ) est symétrique car f (M )t = (M t M )t = M t (M t )t = M t M = f (M )
donc les matrices non symétriques de M (n; C) n’ont pas d’antécédents par f .
3.b. L’application f˜ : Mn (C) → Symn(C) définie par f˜(M ) = M t .M est une sub-
mersion en tout point M ∈ On (C).
En effet, elle différentiable et sa différentielle en un point M est donnée par
d(f˜)(M ) (A) = At .M + M t .A et c’est une surjection pour tout M ∈ O(n; C) car
∀X ∈ Symn(C), d(f˜)(M ) ( 1 M X) = f˜ est donc une submersion en tout point de
2
O(n; C) ce qui permet d’affirmer que (f˜)−1 (e) = O(n; C) est une sous variété de
2n
M (n; C) comme dim(Sym(n; C)) = 2
= n, on déduit que dimO(n; C) = n2 − n.
C’est une sous variété fermée car c’est l’image inverse d’un fermé par l’application
continue f˜ et c’est une partie bormée de M (n; C) car
√ √
∀M ∈ O(n; C), on a kM k = M t M = n.
n
X ∂ ∂
X= −x2i + x2i−1
i=1
∂x2i−1 ∂x2i
109
5.3. EXAMEN RATTRAPAGE 2019 N.AMRI et A. KHELDOUNI
Solution de Exercice 60
1. 1. Le champ de vecteurs
n
X ∂ ∂
X= −x2i + x2i−1
i=1
∂x2i−1 ∂x2i
est tangent à S2n−1 si pour tout p = (x1 , ..., x2n−1 ) ∈ S2n−1 , Xp ∈ Tp S2n−1 .
Comme S2n−1 est définie par la submersion f : R2n → R définie par f (x1 , ...., x2n ) =
P2n 2 2n−1
i=1 xi il suffit de verifier que Xp ∈ ker(df (p)) = Tp S . Ce qui est vérifie car
X(p) = (−x2 , x1 , −x4 , x3 , ..., −x2n , x2n−1 ) et J(f ; p) = (2x1 , 2x2 , 2x3 , 2x4 , ...., 2x2n ).
Donc df(p) (Xp ) = (2x1 , 2x2 , 2x3 , 2x4 , ..., 2x2n−1 ; 2x2n )(−x2 , x1 , −x4 , x3 , ..., x2n−1 , x2n )t =
0.
2. On prend n = 2, expliciter deux autres champs de vecteurs Y et Z sur S3 tels que
pour tout p ∈ S3 , les vecteurs Xp , Yp , et Zp soient linéairement indépendants.
∂ ∂ ∂ ∂
X = −y +x −u +z
∂x ∂y ∂z ∂u
∂ ∂ ∂ ∂
Y = −z +u +x −y
∂x ∂y ∂z ∂u
∂ ∂ ∂ ∂
Z=u +z −y −x
∂x ∂y ∂z ∂u
Pour tout p = (x, y, z, u) ∈ S3 les vecteurs X(p) ; Y(p) , Z(p) sont linéairement indépendants
du fait que la matrice associée
−y x −u z
−z u x −y
u z −y −x
110
CHAPITRE 5. EXAMENS N.AMRI et A. KHELDOUNI
111
5.3. EXAMEN RATTRAPAGE 2019 N.AMRI et A. KHELDOUNI
112
Chapitre 6
Figures géométriques
6.1 La sphère
Définition 61. La sphère de centre O et de rayon R est le lieu des points de l’espace
situés à une distance R de O. C’est donc la surface engendrée par la révolution d’un
cercle autour de son diamètre, qui est un cas limite de tore.
Cordonnées cartésiennes x2 + y 2 + z 2 = R 2
x = R cos u cos v
y = R sin u cos v avec −π ≤ u ≤ π, − π ≤ v ≤ π
Cordonnées sphériques 2 2
z = R sin v
x = R 1+u2u 2 +v 2
Cordonnées stéréographiques 2v
Cordonnées stéréographiques de pôle sud : y = R 1+u2 +v2
2 −v 2
z = R 1−u
2 +v2
1+u
cos u
x = R chv
Cordonnées de Mercator Cordonnées de Mercator : y = R sin
u
chv
z = Rthv
113
6.2. LE TORE N.AMRI et A. KHELDOUNI
6.2 Le tore
Définition 62. Le tore est la surface engendrée par la révolution d’un cercle (C) auteur d’une
droite (D) de son plan, c’est donc un tube de diamètre constant et d’âme un cercle.
114
CHAPITRE 6. FIGURES GÉOMÉTRIQUES N.AMRI et A. KHELDOUNI
2
Équation du cylindre x2 + y 2 + z 2 − (ax+by+cz)
a2 +b2 +c2
= R2
x = R cos(u − v)
y = R sin(u − v) avec −π ≤ u ≤ π, − π ≤ v ≤ π
Paramétrisation cartésienne 1 2 2
z = u+v
x = R cos(u)
Paramétrisation cartésienne 2 y = R sin(u)
z = v
Première forme quadratique fondamentale ds2 = R2 dθ2 + dz 2
115
6.4. PLAN PROJECTIF N.AMRI et A. KHELDOUNI
116
CHAPITRE 6. FIGURES GÉOMÉTRIQUES N.AMRI et A. KHELDOUNI
avec a = 12 , b = 13 , c = 61 , d = 32 , e = 1
3 et f = 45 .
117
6.6. BOUTEILLE DE KLEIN N.AMRI et A. KHELDOUNI
avec A = x2 + y 2 + z 2 .
118
CHAPITRE 6. FIGURES GÉOMÉTRIQUES N.AMRI et A. KHELDOUNI
6.7 Ellipsoı̈de
Définition 67. Un ellipsoı̈de est une surface du second degré de l’espace euclidien à trois di-
mensions. L’équation d’un ellipsoı̈de centré à l’origine d’un système cartésien et aligné avec les
x2 y2 z2
axes du repère est de la forme a2
+ b2
+ c2
=1
x2 y2 z2
Équation cartésienne a2
+ b2
+ c2
=1
x = a cos u cos v
Paramétrisation cartésienne y = b sin u cos v
z = c sin v
x = a 1+u2u
2 +v 2
Cordonnées stéréographiques Cordonnées stéréographiques de pôle sud :
y = b 1+u2v
2 +v 2
2 2
z = c 1−u −v
1+u2 +v2
x = a cos
chv
u
Cordonnées de Mercator Cordonnées de Mercator : sin u
y = b chv
z = cthv
avec a (demi grand axe) ≥ b (demi axe moyen) ≥ c (demi petit axe)> 0.
1. Quand a = b ou b = c : ellipsoı̈de de révolution.
2. Quand a = b : ellipsoı̈de de révolution aplati.
3. Quand b = c : ellipsoı̈de de révolution allongé.
4. a = b = c : sphère.
119
6.7. ELLIPSOÏDE N.AMRI et A. KHELDOUNI
120
Bibliographie
Département de Mathématiques,
Faculté des sciences Dhar El Mahraz,
Université Sidi Mohamed Ben Abdallah,
B.P. 1796, Fès-Atlas,
Fès, Morocco.
E-mail address : [email protected]
E-mail address : [email protected]
121