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L’UNIVERSITÉ DE SIDI MOHAMED BEN ABDELAH

DÉPARTEMENT DES MATHÉMATIQUES

GÉOMÉTRIE DIFFÉRENTIELLE MASTER 1

Par Noura AMRI, ABDELAZIZ KHELDOUNI


2
3

Département des Mathématiques, Faculté des sciences Dhar El Mahraz,


Université Sidi Mohamed Ben Abdallah, B.P. 1796, Fès-Atlas, Fès, Morocco.
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5

N. AMRI, A. KHELDOUNI
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Table des matières

Introduction 10

1 Calcul différentiel 11
1.1 Axiomes de dénombrabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.2 Espace quotient . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.3 Constructions topologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.3.1 Recollement d’espaces topologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.3.2 Les G-espaces . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.4 Série d’exercices 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

2 Variétés différentielles 19
2.1 Variétés topologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.2 Propriétés des variétés topologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.3 Variétés topologiques à bord . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.4 Recollement de variétés topologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.5 Variétés différentiables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.6 Applications différentiables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.7 Fonctions plateaux et partition de l’unité . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.8 Série d’exercices 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
2.9 Série d’exercices 4 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33

3 Espaces tangents 51
3.1 vecteurs tangents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
3.2 Espace vectoriel tangent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
3.3 Champs de vecteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
3.4 Structure Fibré de E(M ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
3.5 Série d’exercices 5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
3.6 Série d’exercices 6 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67

7
4 Sous-variétés 77
4.1 introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
4.2 Sous-variétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
4.3 Point régulier, point critique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
4.4 Sous-variétés transverses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
4.4.1 Le théorème de Whitney . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
4.5 Série d’exercices 7 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
4.6 Série d’exercices 8 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87

5 Examens 97
5.1 Examen 2020 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
5.2 Examen 2019 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
5.3 Examen rattrapage 2019 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107

6 Figures géométriques 113


6.1 La sphère . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113
6.2 Le tore . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114
6.3 Le cylindre de révolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115
6.4 Plan projectif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116
6.5 Le ruban de Möbius . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117
6.6 Bouteille de Klein . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118
6.7 Ellipsoı̈de . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119
N.AMRI et A. KHELDOUNI

9
N.AMRI et A. KHELDOUNI

Introduction

Le cous de géométrie différentielle est difficile, en général les étudiants éprouvent beau-
coup de difficultés pour comprendre et faire les calculs, ceci provient essentiellement d’un
manque de pratique dans la manipulation des outils : dérivées partielles, changement de
variables, résolutions d’équation différentielles. Il faut chercher, faire les exercices de TD
les anciens partiels et examens, et aussi les calculs et les preuves du cours pour voir être
à l’aise.
Sauf mention explicite, tous les objets considérés (variétés, applications, champs de
vecteurs, etc.) sont de classe C ∞ .

10
Chapitre 1

Calcul différentiel

l’objet de ce premier chapitre est de pouvoir généraliser le calcul différentiel sur un


espace euclidien des objets plus généraux qui localement, ”resemblent” des espaces eu-
clidiens. Sachant bien que le calcul différentiel est local, on peut donc faire du calcul
différentiel sur tout espace localement isomorphe à Rn . C’est en essayant de donner un
sens à cette logique qu’on est conduit la notion de variété. Pour des explications histo-
riques sur l’introduction de la notion de variété et ses motivations, nous renvoyons aux
textes originaux de Riemann, H. Poincaré, et E. Cartan.
Avant de donner la définition d’une variété topologique, nous allons rappeler quelques
résultats de topologie générale.

Rappels de cours

1.1 Axiomes de dénombrabilité


Définition. Un espace topologique X vérifie le 1er axiome de dénombrabilité si tout
point de X admet un système fondamental de voisinages dénombrable. On dira alors que
X est de type D1 . Dans le cas où l’espace topologique X possède une base dénombrable,
on dira qu’il vérifie le 2éme axiome de dénombrabilité. C’est alors un espace de type D2 .
Proposition. Tout espace topologique de type D2 est aussi de type D1 . Tout sous
espace topologique d’un espace de type D1 (resp. D2 ) est un espace de type D1 (resp. D2 )
Définition. Un espace topologique est séparable s’il contient une partie dense dénombrable.
Proposition. 1) Tout espace topologique de type D2 est séparable.
2) Tout espace métrique séparable est de type D2 .
Définition. Un espace topologique X est de Lindelof si de tout recouvrement ouvert
de X on peut extraire un sous-recouvrement dénombrable.
Proposition.

11
1.2. ESPACE QUOTIENT N.AMRI et A. KHELDOUNI

1. Tout fermé d’un espace de Lindelof est aussi de Lindelf.


2. Tout espace topologique de type D2 est de Lindelof.
3. Si X est un espace topologique de type D2 , alors de toute base de X on peut extraire
une base dénombrable

Proposition. Si X est un espace topologique de type D2 localement compact, alors X


admet une base dénombrable d’ouverts relativement compacts.
Définition

1. Une famille d’ouverts (Uα )α∈A d’un espace topologique X est dite localement finie
si pour tout x ∈ X, ∃V ∈ V (x) tel que l’ensemble

{α ∈ A/Uα ∩ A}

est fini.
2. Soient U = (Uα )α∈A et V = ((Vi )i∈I deux recouvrements ouverts d’un espace topo-
logique X. On dit que V est un raffinement de U si tout pour tout i, Vi est contenu
dans un U .

Définition. Un espace topologique X est paracompact s’il est séparé, et si tout recou-
vrement ouvert de X admet un raffinement localement fini.
Théorème. Tout espace topologique X localement compact à base dénombrable (de
type D2 ) est paracompact.

1.2 Espace quotient


Plusieurs constructions d’espaces topologiques s’obtiennent par des recollements d’ob-
jets ou plus généralement comme des espaces quotients.
Soient X un espace topologique,R une relation d’équivalence sur l’ensemble X, et p :
X → X/R la surjection canonique de X dans l’ensemble quotient X/R ( x 7→ p(x) = [x]
). La topologie finale sur X/R pour p est appelée la topologie quotient ; muni de cette
topologie, X/R est appelé espace quotient.
Remarque. Soit X un espace topologique et R une relation d’équivalence sur X, Γ(R)
son graphe et p : X → X/R la projection canonique. Si X/R est un espace séparé alors
Γ(R) est fermé dans X × X.
Proposition. Soit X un espace topologique et R une relation d’équivalence sur X :
On note Γ(R) son graphe et p : X → X/R la projection canonique. Si Γ(R) est fermé
dans X × X et si p est ouverte alors X/R est un espace séparé.

12
CHAPITRE 1. CALCUL DIFFÉRENTIEL N.AMRI et A. KHELDOUNI

1.3 Constructions topologiques

1.3.1 Recollement d’espaces topologiques


Proposition. Si X et Y sont compacts, f : A ⊂ X → Y continue et si A est fermé
S
dans X, alors X f Y est compact.
S
Proposition. Si X et Y sont connexes (resp. connexes par arcs), alors X f Y est
connexe (resp. connexe par arcs).

1.3.2 Les G-espaces


Définition. Soient G un groupe et X un ensemble. On dit que G opère gauche ”resp.
droite” sur G si l’on a une application ρ : G × X → X ρ(g, x) → g.x ”resp. x.g” telle que
g1 .(g2 .x) = (g1 g2 ).x et eG : x = x ” resp. (x.g1 ).g2 = x.(g1 g2 ) et x.eG = x”.
Remarque. 1. Remarquons que si X est muni dune action gauche de G, alors on peut
définir une action droite de G sur X en posant x.g := g −1 .x pour tout x ∈ X et g ∈ G.
2. La donnée d’une action de G sur X équivaut la donnée d’un homomorphisme de groupes

G → (Bij (X), ◦).

Définition Soit G un groupe opérant sur un ensemble X. L’orbite de x ∈ X est l’ensemble

0 0
Ox := {x ∈ X/x = gx, pour tout g ∈ G} = G.x

Les orbites forment une partition de X, donc ”être dans la même orbite” est une relation
d’équivalence sur X. L’ensemble quotient est alors noté X/G. La surjection canonique est
q : X → X/G définie par q(x) = [x] = G.x.
Définition. Soit G un groupe opérant sur un ensemble X. On dit que l’action de G
est transitive si l’ensemble quotient X/G est un singleton.
Si G est un groupe qui opère sur un ensemble X, et x ∈ X, on définit le stabilisateur de
x (ou sous groupe d’isotropie de x) comme étant le sous groupe de G,

stab(x) = Gx := {g ∈ G/gx = x}

Définition Une action de G sur X est dite libre si le stabilisateur de tout point de X est
réduit à {eG }.
Définition Une action (continue) gauche (resp. droite) d’un groupe topologique G
sur un espace topologique X est une application continue ρ : G × X → X définie par

13
1.4. SÉRIE D’EXERCICES 1 N.AMRI et A. KHELDOUNI

ρ(g, x) = g.x (resp. x.g) vérifiant : eG .x = x et g1 .(g2 .x) = (g1 g2 ).x pour tout x ∈ X, et
tout (g1 , g2 ) ∈ G × G.
Proposition. Soit X un espace topologique sur lequel un groupe topologique G opère.
Alors la surjection canonique q : X → X/G est ouverte.
Proposition. Les stabilisateurs d’une action continue d’un groupe topologique G sur
un espace topologique séparé X sont des sous-groupes fermés de G.
Proposition. Soit X un espace topologique compact sur lequel un groupe topologique
compact G opère. Alors l’espace quotient X/G est compact (en particulier séparé).
Proposition. Si un groupe topologique compact G opère transitivement sur un espace
topologique séparé X alors pour tout x ∈ X, le quotient G/Gx de G par le stabilisateur
de x est homéomorphe X.
Définition. On dit que une action d’un groupe topologique G sur un espace topo-
logique (resp. localement compact) X est propre si pour toute partie compacte K de X
l’ensemble
GK := {g ∈ G/gK ∩ K 6= 0}

est une partie relativement compacte (resp. compacte) de G.


Proposition. Soit G un groupe topologique opérant continument et proprement sur
un espace localement compact X alors l’espace quotient X/G est localement compact,
(donc en particulier séparé).
Proposition. Soit G un groupe discret opérant proprement et librement sur un espace
localement compact X alors pour tout x ∈ X, il existe un voisinage ouvert V de x tel que
gV ∩ V = ∅ pour tout g 6= e.
Proposition. Soit G un groupe discret opérant proprement et librement sur un espace
localement compact X alors q : X → X/G est un revêtement.

1.4 Série d’exercices 1

Exercice 1. Soit E un espace vectoriel normé, B la boule unité fermée de E et S la


sphère unité. Démontrer que B est compact si et seulement si S est compact.

Solution de Exercice 1 Un sens est assez facile. En effet, si B est compact, alors S
est une partie fermée de l’ensemble compact B. C’est donc également un compact.
Réciproquement, si S est compact, prouvons que B est compact. Pour cela, considérons
(xn ) une suite d’éléments de B. Si (xn ) admet une sous-suite qui converge vers 0, alors il

14
CHAPITRE 1. CALCUL DIFFÉRENTIEL N.AMRI et A. KHELDOUNI

n’y a rien à prouver. Sinon, pour tout n assez grand, xn 6= 0 et on peut donc considérer
xn
yn = kxn k
xn. Alors (yn ) est une suite de S et comme S est compact, (yn ) admet une
sous-suite (yϕ(n) ) qui converge vers y ∈ S. De plus, la suite (kxϕ(n) k) est une suite du
segment [0, 1] qui est compact. Elle admet donc une suite extraite (kxφ(n) k) qui converge
vers le réel a ∈ [0, 1]. Mais alors, xφ(n) = kxφ(n) k × yφ(n) converge vers ay qui est bien un
élément de B. Ainsi, B est compact.

Exercice 2. Soient A, B deux parties d’un espace vectoriel normé E, f : A → B une


application et G = {(x, f (x)); x ∈ A} son graphe.
1. On suppose que f est continue. Démontrer que son graphe est fermé.
2. On suppose de plus que B est compact et que le graphe de f est fermé. Démontrer
que f est continue (on pourra utiliser le théorème suivant : une suite d’éléments
d’une partie compacte converge si et seulement si elle admet une unique valeur
d’adhérence.)

Solution de Exercice 2
1. Soit (xn , f (xn )) une suite de G qui converge vers (x, y) ∈ A × B. Alors, puisque
f est continue, on sait que f (xn ) converge vers f (x) et donc que y = f (x). Ainsi,
(x, y) ∈ G qui est fermé.
2. Soit x ∈ A et (xn ) une suite de A qui converge vers x. Il s’agit de démontrer que
(f (xn )) converge vers f (x). Pour cela, puisque (f (xn )) est une suite du compact B,
il suffit de démontrer que f (x) est sa seule valeur d’adhérence. Soit y une valeur
d’adhérence de (f (xn )). Alors il existe une fonction φ : N → N strictement croissante
telle que (f (xφn )) converge vers y. Mais (xφ(n) ) converge aussi vers x. Comme la suite
((xφ(n) , f ((xφ(n) ) est une suite du fermé G, sa limite est aussi dans G. Autrement
dit, y = f (x), ce qu’il fallait démontrer.

Exercice 3. Soit H un sous-espace vectoriel de Rn , n ≥ 2, de dimension n − 1.


Démontrer que Rn /H admet deux composantes connexes.

Solution de Exercice 3 Soit ϕ une forme linéaire telle que H = {x ∈ Rn /ϕ(x) = 0} .


Alors, posons U = {x ∈ Rn /ϕ(x) > 0} et V = {x ∈ Rn /ϕ(x) < 0}, alors Rn /H = U V ,
S

avec U et V connexes disjoints. Ainsi, U et V sont les deux composantes connexes de


Rn /H.

15
1.4. SÉRIE D’EXERCICES 1 N.AMRI et A. KHELDOUNI

Exercice 4. Soient (E, kkE ),(F, k.kF ) des Banach et f : Ω → F telle que df (x) soit
une bijection de E sur F pour tout x ∈ Ω. Montrer que f (Ω) est un ouvert de (F, kkF ).

Solution de Exercice 4 Soit b ∈ f (Ω). Montrons qu’il existe un voisinage ouvert W


de b dans F tel que W ⊂ f (Ω). Il existe a ∈ Ω tel que b = f (a). Comme df (a) est un
bijection de E sur F , alors, d’après le théorème d’inversion locale, il existe un voisinage
ouvert V de a dans (Ω, k.kE ), un voisinage ouvert W de b dans (F, k.kF ), tels que f soit
un C 1 -difféomorphisme de V sur W . En particulier, W est contenu dans l’image de f .

Exercice 5. Soit (E, k.k) une algèbre de Banach. Montrer que l’exponentielle est un
difféomorphisme local de E au voisinage de 0.

Solution de Exercice 5 (E, k.k) est complet, exp ∈ C 1 (E, E) et d(exp)(0) = Id est une
bijection de E sur E. D’après le théorème d’inversion locale, il existe un voisinage ouvert
V de 0 dans (E, k.k) et un voisinage ouvert W de 1 dans (E, k.k) tels que exp soit un
C 1 -difféomorphisme de V sur W .

Exercice 6. On note Sn (R) le sous-espace vectoriel de Mn (R) formé des matrices


symétriques. On fixe A0 ∈ Sn (R) inversible et on considère φ : Mn (R) → Sn (R) définie
par φ(M ) = M t A0 M
1. Montrer que dφ(In ) est surjective. Déterminer son noyau.
2. Montrer qu’il existe un voisinage ouvert V de A0 dans Sn (R) et une application
ψ ∈ C 1 (V, GLn (R)) telle que A = ψ(A)t A0 ψ(A) pour tout A ∈ V .

Solution de Exercice 6

Exercice 7. 1. Soient a, b ∈ R de sorte que |ab| < 1. Soit v ∈ R. On définit


g : R → R par
g(x) = x + a sin(v − b sin x).

Démontrer que g réalise une bijection de R sur R.

16
CHAPITRE 1. CALCUL DIFFÉRENTIEL N.AMRI et A. KHELDOUNI

2. On pose f (x, y) = (x + a sin y, y + b sin x). Démontrer que f réalise un C 1 -


difféomorphisme de R2 sur lui-même.

Solution de Exercice 7
1. Pour démontrer cela, on vérifie d’abord que g est continue (c’est clair), puis que g
est strictement croissante. En effet, g est dérivable et, pour tout x ∈ R, on a

0
g = 1?ab cos x cos(v − b sin x) > 0

puisque |ab| < 1. Ainsi, g réalise une bijection strictement croissante de R sur g(R).
Maintenant, puisque lim g(x) = −∞ et lim g(x) = +∞, g réalise une bijection
x→−∞ x→+∞
de R sur R.
2. Commençons par remarquer que f est de classe C 1 . De plus, la matrice jacobienne
de f est
!
1 a cos y
b cos x 1
En particulier, le jacobien de f en (x, y) est 1?ab cos x cos y > 0. Il suffit donc,
d’après le théorème d’inversion globale, de prouver que f est une bijection de R2
sur R2 . Pour cela, prenons (u, v) ∈ R2 et prouvons que l’équation f (x, y) = (u, v)
possède une unique solution. On remarque que

f (x, y) = (u, v) ⇔ x + a sin(v − b sin x) = u et y = v − b sin x

Or, la question précédente nous dit qu’il existe un unique x ∈ R tel que x + a sin(v −
b sin x) = u, qui est x = g −1 (u). Il vient alors y = v − b sin(g −1 (u)). Ainsi, f est bien
une bijection de R2 sur R2 . C’est un C 1 -difféomorphisme de R2 sur R2 .

Exercice 8. En considérant l’application ϕ : Mn (R) → Mn (R), M 7→ M 2 , démontrer


qu’il existe α > 0 telle que toute matrice A ∈ Mn (R) vérifiant kA − In k < α possède
une racine carrée, où In désigne la matrice unité de Mn (R).

Solution de Exercice 8 L’application ϕ est différentiable sur Mn (R) (elle est de classe
C ∞ , car c’est un polynôme). Pour calculer sa différentielle en l’identité, on remarque que

(I + H)2 = I + 2H + H 2

17
1.4. SÉRIE D’EXERCICES 1 N.AMRI et A. KHELDOUNI

avec H 2 = ◦(kHk). Ainsi, dϕIn (H) = 2H, soit dϕIn = 2IdMn (R) . En particulier, la
différentielle de ϕ en In est inversible. Il existe donc un voisinage ouvert U de In dans Mn (R)
et un voisinage ouvert de ϕ(I) = I dans Mn (R) tel que ϕ réalise un C 1 -difféomorphisme
de U sur V . Soit α > 0 tel que toute matrice A vérifiant kA − In k < α vérifie A ∈ V .
Alors il existe M ∈ U tel que ϕ(M ) = M 2 = A. Ainsi, A possède bien une racine carrée.

18
Chapitre 2

Variétés différentielles

Introduction
Les variétés différentiables sont des objets mathématiques plus généraux que l’espace
Rn , mais qui lui ressemblent localement. On pourra étendre aux fonctions et formes
différentielles sur les variétés différentiables les notions fondamentales de dérivation et
d’intégration, ce qui permettra de prendre ces variétés comme cadres de nombreuses
théories de l’analyse ou de la physique mathématique.

La première rencontre avec les variétés différentiables est par les variétés plongées dans
l’espace euclidien : cercle du plan, sphère, cylindre de l’espace E3 par exemple. Un mor-
ceau ouvert de cette courbe ou de ces surfaces(arc de cercle, calotte de sphère ), peut
être mis aisément en correspondance biunivoque et bicontinue(homéomorphisme) avec
un intervalle de la droit ou un ouvert du plan, cette correspondance fournissant une
”représentation paramétrique” du morceau envisagé, qui permet d’étudier ses propriétés
géométrique, ou celles d’autres objets qui y sont définis, en utilisant les théorèmes clas-
siques de l’analyse dans R ou dans R2 . Il est bien connu d’autre part que l’on ne peut pas
trouver une représentation paramétrique globale par exemple du cercle ou de la sphère
qui ne sont pas homéomorphes a la droit ou au plan. On peut obtenir une correspondance
bi-univoque entre, par exemple, le cercle et un intervalle semi-ouvert 0 ≤ θ ≤ 2π de la
droite, en associant à un point du cercle son angle polaire θ mais le point θ = 0 joue un
rôle très particulier dans la ”représentation paramétrique” ainsi obtenue ce qui est gênant
pour traduire les propriétés de fonctions définies sur le cercle(application du cercle dans
R) en propriétés des fonctions f (θ) : on voit par exemple que pour que f (θ) représente
une fonction définie et continue sur le cercle il faut et il suffit qu’elle soit continue et
périodique de période 2π : un tel résultat est évidemment particulier au cercle, et n’a pas
d’expression analogue en général, mais on y trouve l’occation de remarquer qu’il ne fait

19
2.1. VARIÉTÉS TOPOLOGIQUES N.AMRI et A. KHELDOUNI

intervenir ni la position du cercle dans le plan(ce qui était prévisible) ni même le fait que
le cercle est un sous-ensemble du plan.

Nous allons maintient donner une définition intrinsèque des variétés différentiables, cor-
respondant sur les exemples précédents au fait que ces courbes et surfaces sont composées
de morceaux qui se recouvrent partiellement et qui admettent une représentation pa-
ramétrique.

Rappels de cours

2.1 Variétés topologiques


Définition. Un espace topologique séparé X est dit localement euclidien de dimension
n si tout élément de X possède un voisinage homéomorphe à un ouvert de Rn :

∀x ∈ X, ∃U ∈ V(x), et il existe un homéomorphisme ϕ : U −→ ϕ(U ) de l’ouvert U sur


l’ouvert ϕ(U ) de Rn .

Pour tout i dans {1, ...., n}, est la ième fonction coordonnée où pri désigne la projection
de Rn sur le ième facteur. Le couple (U, ϕ) est appelée une carte locale, et (xi ) un système
de coordonnées locales de X.
Définition. Un espace topologique non vide X est une variété topologique de dimen-
sion n si les trois propriétés suivantes sont vérifiées :

i) X est séparé (ou Haussdorff )

ii) X est un espace de type D2

iii) X est localement euclidien de dimension n

Définition. Un atlas de la variété topologique X est la donnée d’une famille {(Ui , ϕi )}i∈I
de cartes locales telles que X = ∪ Ui
i∈i

2.2 Propriétés des variétés topologiques


Proposition. Une variété topologique X est localement connexe, localement compacte
et est une réunion dénombrable de sous-ensembles compacts. De plus, elle est normale,
métrisable et paracompacte.

20
CHAPITRE 2. VARIÉTÉS DIFFÉRENTIELLES N.AMRI et A. KHELDOUNI

2.3 Variétés topologiques à bord

Définition. Une variété topologique à bord M de dimension n est un espace topolo-


gique séparé à base dénombrable d’ouverts tel que pour tout point p ∈ M , il existe un
voisinage ouvert U de p dans M , un ouvert W ⊂ Hn ou W ⊂ Rn et un homéomorphisme
ϕ : U −→ W .
Proposition. Le bord ∂M d’une variété topologique à bord M de dimension n est
une variété topologique sans bord de dimension (n − 1).

2.4 Recollement de variétés topologiques

Proposition. Soient M et N deux variétés topologiques à bords de dimension n et


h : ∂M ←→ ∂N un homéomorphisme. Le recollement M ∪h N de M et N le long de h
est une variété topologique sans bord de dimension n.

2.5 Variétés différentiables

Définition. Soit M une variété topologique de dimension n. Une structure de variété


différentiable de classe C r , (r ≥ 1) sur M est la donnée d’un atlas A = {(Ui ; ϕi )}i∈I de
M tel que

i) Pour tous i, j dans I tels que Ui ∩ Uj 6= ∅, l’application

ϕj ◦ ϕ−1
i : ϕi (Ui ∩ Uj ) −→ ϕj (Ui ∩ Uj )

est un difféomorphisme de classe C r ;

ii) L’atlas A est un atlas maximal de M , dans le sens où si (U, φ) est une carte locale de
M satisfaisant (i) alors (U, φ) ∈ A.

Corollaire. Soit M une variété topologique de dimension n. Pour que deux structures
de variétés différentiables de classe C r sur M , définies par des atlas A = {(Ui , ϕi )}i∈I et
B = {(Vj , ψj )}j∈J soient identiques, il faut et il suffit que la propriété suivante soit vérifiée :
∀(Ui , ϕi ) ∈ A et ∀(Vj , ψj ) ∈ B avec Ui ∩ Uj 6= ∅, les applications ϕi ◦ ψj−1 et ψj ◦ ϕ−1
i
soient de classe C r .

21
2.6. APPLICATIONS DIFFÉRENTIABLES N.AMRI et A. KHELDOUNI

2.6 Applications différentiables


Soient (M ; A(M )) et (N ; A(N )) deux variétés de classe C k de dimension respectives
m et n, et

f : M ←→ N

une application.
Définition. On dit que f est différentiable (resp. de classe C r ) en x ∈ M , si pour
toutes cartes locales (U, ϕ) ∈ A(M ) et (V, ψ) ∈ A(N ) telles que x ∈ U et f (x) ∈ V ,
l’application
fˆ := ψ ◦ f ◦ ϕ−1 : ϕ(U ) −→ ψ(V )

est différentiable (resp. de classe C r ).

Notons que si (U 0 , ϕ0 ) ∈ A(M ) et (V 0 , ψ 0 ) ∈ A(N ) sont deux autres cartes locales


telles que x ∈ U 0 et f (x) ∈ V 0 alors ψ ◦ f ◦ ϕ−1 est différentiable (resp. de classe C r ) si et
seulement si ψ 0 ◦ f ◦ ϕ0−1 l’est, car nous avons

ψ 0 ◦ f ◦ ϕ0−1 = (ψ 0 ◦ ψ −1 ) ◦ (ψ ◦ f ◦ ϕ−1 ) ◦ (ϕ ◦ ϕ0−1 )

L’application fˆ := ψ ◦ f ◦ ϕ−1 est appelée une représentation locale de f , ce n’est autre


que l’expression de f en coordonnées locales définies par ϕ et ψ en effet, on peut écrire
ψ ◦ f ◦ ϕ−1 = (f1 ; , ..., fn ), où chaque fi , i = 1, ..., n est une fonction réelle définie sur
l’ouvert ϕ(U ) de Rm . Plus explicitement, si (xi ; i = 1, ..., m) (resp. (yj ; j = 1, ..., n))
désignent les coordonnées locales associées à (U, ϕ) (resp. (V, ψ) ), on dit souvent que
yj = fj (x1 , ..., xm ), ∀j = 1, ..., n, est l’expression locale de f (relativement aux cartes
(U, ϕ) et (V, ψ)). Une application différentiable est donc une application qui s’exprime
localement par des fonctions différentiables.
Définition. Soient M et N deux variétés différentiables. Un difféomorphisme de M
sur N est un homéomorphisme f : M → N tel que f et f −1 sont différentiables.

2.7 Fonctions plateaux et partition de l’unité


Lemme. (Fonction plateau) Il existe une fonction différentiable et positive θ sur Rn
telle que (
x si kxk 6 1
θ(x) =
0 si kxk > 2

22
CHAPITRE 2. VARIÉTÉS DIFFÉRENTIELLES N.AMRI et A. KHELDOUNI

Théorème. Soient M et N deux variétés différentiables, et h une application continue


de M dans N . Pour que h soit une application différentiable il faut et il suffit que pour
toute fonction f ∈ C ∞ (N ) la fonction f ◦ h ∈ C ∞ (M ).
Définition. Une partition de l’unité sur une variété différentiable M est la donnée
d’une collection de fonctions C ∞ (θi : M → R)i∈I telle que
i) (supp(θi ))i∈I est localement finie,
ii) θi (x) > 0 ∀x ∈ M et i ∈ I,
P
iii) θi (x) = 1 ∀x ∈ M
i∈I
Une partition de l’unité (θi )i∈I sur une variété différentiable M est dite subordonnée à
un recouvrement ouvert V = (Vα )α∈A de M si pour tout i ∈ I, il existe α ∈ A tel que
supp(θi ) ⊂ Vα
La partition de l’unité est dite différentiable si chaque fonction θi est différentiable sur
M.

2.8 Série d’exercices 3


On présente dans ces exercices trois familles importantes de variétés qui sont les
sphéres, les tores et les espaces projectifs réels. Le but est aussi de se familiariser avec les
cartes, d’expliciter quelques changements de cartes et des expressions d’applications dans
les cartes.

Exercice 9. Les sphéres :


Soit Sn la sphère unitè de Rn+1 munie de la topologie induite. On note N =
(0, ..., 0, 1) et S = (0, ..., 0, −1) les pôles nord et sud respectivement.
1. Vèrifier que les projections stéréographiques ϕN et ϕS par rapport aux pôles nord
et sud sont des homèomorphismes de Sn \N , et Sn \S respectivement sur Rn .
2. Montrer que l’on dèfinit ainsi deux cartes compatibles de Sn , qui munissent la sphère
d’une structure de varietè diffèrentiable.
3. Vérifier que l’injection canonique i : Sn → Rn+1 est de classe C∞ . Montrer qu’une
application f : X → Sn , où X est une variété, est de classe C∞ si et seulement si
i ◦ f l’est.
4. Utiliser la question 3) pour construire une application C∞ de Sp dans Sp+n .

On considére dans la suite le cas n = 2, c’est-á-dire S2 .


5. On note σ : R2 → R2 la réflexion par rapport á l’axe des abscisses. Montrer que si

23
2.8. SÉRIE D’EXERCICES 3 N.AMRI et A. KHELDOUNI

on considére ϕN , σ◦ϕS , on a un atlas de S2 , dont les changements de cartes préservent


l’orientation. Autrement dit, S2 , est orientable.
6. Montrer que ces changements de cartes sont holomorphes. S2 , muni de cet atlas est
donc une variété holomorphe, appelée la sphére de Riemann, notée C̄.
7. Montrer qu’un polynôme complexe à une variable P : C → C définit une fonction
holomorphe P : S2 → S2 qui fixe le pôle nord.

Solution de Exercice 9 Les sphéres :

1. Pour établir la continuité des projections stéréographiques et de leurs inverses, on les


exprime en fonction des coordonnées canoniques de Rn+1 et Rn

ϕN : Sn \N → Rn
(2.1)
(x1 , ..., xn+1 ) → ( 1−xx1n+1 , ..., 1−xxnn+1 )

ϕS : Sn \S → Rn
(2.2)
(x1 , ..., xn+1 ) → ( 1+xx1n+1 , ..., 1+xxnn+1 )
Les applications ϕS et ϕN apparaissent alors comme restrictions d’applications continues.
On conclut avec le critére suivant :pour toute application continue h : X → Y et parties
A et B de X et Y telles que h(A) ⊂ B,l’application g : A → B qui envoie x sur h(x) est
continue si A et B sont munis de la topologie induite.
Les coordonnées (y1 , ..., yn ) de la projection stéréographique par rapport au pôle nord du
point de coordonnées (x1 , ..., xn+1 ) sont
xi
yi = 1−xn+1

i = 1, ..., n
Pn+1
Comme (x1 , ..., xn+1 ) ∈ Sn alors i=1 x2i = 1

n
2
X 1 − x2n+1 1 + xn+1
kyk = yi2 = 2
=
i=1
(1 − xn+1 ) 1 − xn+1

l’on tire alors xn+1 en fonction des yi :

kyk2 − 1
xn+1 =
kyk2 + 1

puis x1 , ...xn en fonction des yi ,


2yi
xi =
1 + kyk2

24
CHAPITRE 2. VARIÉTÉS DIFFÉRENTIELLES N.AMRI et A. KHELDOUNI

alors ϕN est bijectif avec

2y1 2yn kyk2 − 1


ϕ−1
N (y1 , ..., yn ) = ( , ..., , )
1 + kyk2 1 + kyk2 1 + kyk2

On en déduit que la réciproque de ϕN est continue.


De même pour la projection par rapport au pôle sud

2y1 2yn 1 − kyk2


ϕ−1
S (y1 , ..., yn ) = ( , ..., , )
1 + kyk2 1 + kyk2 1 + kyk2

D’où les projections stéréographiques ϕN et ϕS par rapport aux pôles nord et sud sont
des homómorphismes de Sn \N , et Sn \S respectivement sur Rn .
2. les projections stéréographiques ϕN et ϕS par rapport aux pôles nord et sud sont des
homómorphismes de Sn \N , et Sn \S respectivement sur Rn , avec Sn \N et Sn \S sont
des ouvets de Sn
Par conséquent, ( Sn \N, ϕN ) et ( Sn \S, ϕS ) sont deux cartes.
de plus leurs domaines recouvrent la sphére.
Ils s’intersectent en U = Sn \{N, S}. L’application de changement de carte envoie ϕN (U ) = Rn \{0}
sur ϕS (U ) = Rn \{0} On déduit des formules précédentes l’expression de l’application et
son inverse en coordonnées

ϕs ◦ ϕ−1
N : Rn \{0} → y1
( kyk yn n
2 , ...., kyk2 ) R \{0}

y1 yn
(2.3)
(y1 , ..., yn ) → ( kyk 2 , ...., kyk2 )

ϕN ◦ ϕ−1
S : Rn \{0} → Rn \{0}
y1 yn
(2.4)
(y1 , ..., yn ) → ( kyk 2 , ...., kyk2 )

Donc l’application de changement des cartes est bien un difféomorphisme.


D’où
A = {( Sn \N, ϕN ), ( Sn \S, ϕS )}

est un atlas différentiable qui muni la sphére d’une structure de variété différentiable.
3. L’expression de i : Sn → Rn+1 dans la carte ( Sn \N, ϕN ) est l’application

i : Rn → Rn+1
2y1 2yn 2
kyk −1
(2.5)
(y1 , ..., yn ) → ( 1+kyk 2 , ..., 1+kyk2 , 1+kyk2 )

Elle est de classe C ∞ . et il en est de même pour l’expression de i dans la carte obtenue
par projection stéréographique par rapport au pôle sud. Par conséquent i est de classe

25
2.8. SÉRIE D’EXERCICES 3 N.AMRI et A. KHELDOUNI

C∞
Montrons maintenant qu’une application f : X → Sn , où X est une variété, est de classe
C ∞ si et seulement si i ◦ f l’est.
Supposons que f est une fonction de classe C ∞ puisque i est aussi de classe C ∞ alors i ◦ f
est de classe C ∞ (le composé de deux applications de classe C ∞ )
réciproquement soit f : X → Sn telle que i ◦ f est une fonction de classe C ∞ . Montrons
que f est de classe C ∞ . Comme cela se ramène à une vérification dans les cartes, on peut
supposer que X est une variété ouvert. L’expression de f dans la carte ( Sn \N, ϕN ) est
l’application

ϕN ◦ f : f −1 ( Sn \N ) → Rn

Or ϕN se factorise en πN ◦ i ou πN est l’application de classe C ∞ de Rn+1 \{x0 = 1}


dans Rn définie par (x0 , ..., xn ) → (1 − x0 )−1 (x1 , ..., xn ) et puisque i ◦ f est de classe C ∞
implique que ϕN ◦f = πN ◦(i◦f ) est C ∞ . On raisonne de la même façon pour la deuxième
carte.
4. Construction d’une application de classe C ∞ de Sp dans Sp+n
l’inclusion de Rp+1 dans Rp+n+1 étant C ∞ , sa composition j avec l’inejection Sp → Rp+1
l’est aussi. L’image de j étant incluse dans Sp+n , on a j = f ◦ i où i est l’injection
Sp+1 → Sn+p+1 . D’après ce qui précède, f est une application de classe C ∞ de Sp dans
Sp+n .
5.

Exercice 10. Soit M l’espace obtenu en quotientant R × {0} ∪ R × {1} par la relation
d’équivalence : (x, 0) ∼ (x, 1) pour tout x 6= 0. On munit M de la topologie rendant
les applications naturelles de R × {0} et R × {1} sur M des homéomorphismes sur
leur image.
1. Montrer que tout point de M admet un voisinage homéomorphe à un segment
ouvert.

Solution de Exercice 10 1) L’ensemble M est la droite réèlle avec l’origine dédoublée.


Soit π : R × {0} ∪ R × {1} → M la projection canonique. Un ensemble U de M est ouvert
si et seulement si π −1 (U ) est un ouvert de R × {0} ∪ R × {1}, on note a = π(0, 0) et
b = π(1, 0). Les ouverts de M = R ∪ {a, b} sont donc les U ⊂ M tels que
si U ∩ {a, b} = ∅ alors U ⊂ R est un ouvert de R
si U ∩ {a, b} =
6 ∅ alors (U \{a, b}) ∪ {0} est un ouvert de R.

26
CHAPITRE 2. VARIÉTÉS DIFFÉRENTIELLES N.AMRI et A. KHELDOUNI

On peut alors munir M de l’atlas {(U, ϕ), (V, ψ)} où U = R∗ ∪ {a}, V = R∗ ∪ {b} et
ϕ |Rµ = ψ |Rµ = id et ϕ(a) = ψ(b) = 0. Donc M est localement euclidien.
2) M n’est pas séparé. Le point π(0, 0) appartient à π(] − 1, +1[×{0}) qui est ouvert
dans M . Mais la suite de points π(1/n, 0) = π(1/n, 1) possède deux points d’accumulation
π(0, 0) et π(0, 1). Donc M n’est pas séparé donc ne saurait être une variété

Exercice 11. Variétés quotients :

Soit M une variété, G un groupe. Une action différentiable de G sur M est un


morphisme de groupe ρ : G → Dif f (M ). Pour g ∈ G, on note alors g(x) := ρ(g)(x).
• On définit M/G := M/ ∼ où p ∼ p0 si et seulement si ∃g ∈ G, g(p) = p0 , et
π : M → M/G la projection : π(p) = [p]. On rappelle que M/G est muni d’une
topologie quotient définie par O ⊂ M/G est ouvert si et seulement si π −1 (O) ⊂ M est
ouvert.
• On dit que l’action est libre si ∀g ∈ G\e, ρ(g) n’a pas de point fixe.
• On dit que l’action est proprement discontinue si ∀K ⊂ M compact,

card{g\g(K) ∩ K 6= ∅} < +∞.

On supposera dans cet exercice que ρ est une action différentiable, libre, et proprement
discontinue de G sur M.
1.Montrer que G.x := {g(x), g ∈ G} est un ensemble discret, et que M/G est séparé.
2. Montrer que M/G est séparable et paracompact.
3. Montrer que M/G admet une structure de variété différentiable, pour laquelle π :
M → M/G est un difféomorphisme local.
4. Montrer que f : M/G → R est lisse si et seulement si il existe F : M → R lisse,
telle que F = f ◦ π.

Exercice 12. Le Tore


On définit T1 := R/Z. le tore de dimension 1, muni de la topologie quotient,et p la
projection canonique de R sur T1 .
L’on pose pour tout η, ξ ∈ T1

d(η, ξ) = inf {|x − y|\x ∈ p−1 (ξ), y ∈ p−1 (η)}

27
2.8. SÉRIE D’EXERCICES 3 N.AMRI et A. KHELDOUNI

1. Montrer que pour tout η, ξ ∈ T1 et tout x ∈ p−1 (ξ) il existe y ∈ p−1 (η) tel que
d(η, ξ) = |x − y|.
En déduire que d est une distance du tore.Montrer que T1 est connexe, compact et
séparé
2.Définir à partir de la restriction de p à ]0, 1[ et ]1/2, 3/2[ deux cartes compatibles du
tore, puis une structure de variété.
3.Montrer que la projection p est lisse et qu’une application f : T1 → R est lisse si est
seulement si f ◦ p l’est.
4. Montrer que le tore et le cercle S1 sont difféomorphes.

28
CHAPITRE 2. VARIÉTÉS DIFFÉRENTIELLES N.AMRI et A. KHELDOUNI

Solution de Exercice 12 Le Tore :


1. Montrons que d(η, ξ) = |x − y| :
observons que pour tout η dans T1 et tout t ∈ R, l’intervalle [t, t + 1[ contient exactement
un représentant de η. Soit x ∈ R, considérons y ∈ [x − 1/2, x + 1/2]. Alors |y − x| ≤ 1/2
et pour tout entier n 6= 0,

|y − x + n| > |n| − |y − x| > 1 − 1/2 = 1/2.

Par conséquent d(p(x), p(y)) = |x − y|.


d est une distance
soient η, ξ ∈ T1 avec η = p(x) et ξ = p(y)
d(η, ξ) = 0 ⇒ |x − y| = 0
⇒ x=y
⇒ η = p(x) = p(y) = ξ
Pour tout ξ, η, µ dans T1 , d’après ce qui précède, il existe x, y et z représentants de ξ, η,
et µ tels que d(ξ, η) = |x − y| et d(η, µ) = |y − z|.
Ainsi

d(ξ, µ) ≤ |x − z| ≤ |x − y| + |y − z| = d(ξ, η) + d(η, µ)

La projection p étant lipschitzienne(d(p(x), p(y)) = |x − y|, elle est continue. de plus


pour chaque élément η, l’intervalle [0, 1] contient un représentant de η ce qui implique
que T1 = p([0, 1]). On sait que l’image d’un compact resp (connexe) par une application
continue et compact resp (connexe ) d’où T1 est compact connexe. Maintenant puisque
T1 est un espace métrique alors il est séparé en effet :
d(η,ξ)
on considère η = p(x) et ξ = p(y) avec η 6= ξ alors on a d(η, ξ) > 0. Soit r = 2
, alors
1
r > 0 et on a B(η, r) ∩ B(ξ, r) = ∅. Par conséquent (T , d) est séparé.

2. La restriction de p à tout intervalle ouvert de longueur ≤ 1/2 est une isométrie. Donc
p est un homéomorphisme local. La restriction de p à ]0, 1[ étant injective,en effet
p(x) = p(y) ⇒ d(p(x), p(y)) = 0
⇒ |x − y| = 0
⇒ x=y

p induit alors un homéomorphisme de ]0, 1[ sur p(]0, 1[) = T1 \{p(0)}. Notons φ]0,1[
son inverse. Ceci nous définit une carte (T1 \{p(0)}, φ]0,1[ ) En inversant p sur ]1/2, 3/2[ on
obtient une deuxiéme carte (T1 \{p(1/2)}, φ]1/2,3/2[ )
Or φ]0,1[ (T1 \{p(0), p(1/2)}) =]0, 1/2[∪]1/2, 1[ et φ]1/2,3/2[ (T1 \{p(0), p(1/2)}) =]1/2, 1[∪]1, 3/2[
L’application de changement de carte est

29
2.8. SÉRIE D’EXERCICES 3 N.AMRI et A. KHELDOUNI
(
x x ∈]1/2, 1[
]0, 1/2[∪]1/2, 1[→]1/2, 1[∪]1, 3/2[ x →
x + 1 x ∈]0, 1/2[
C’est un difféomorphisme et les deux domaines de cartes recouvrent le tore

T1 = T1 \{p(1/2)} ∪ T1 \{p(0)}.

Les deux cartes forment donc un atlas.


3.Montrons que la projection p est lisse
L’expression de la projection p : R → T1 dans la premi‘ere carte (T1 \{p(0)}, φ]0,1[ ) est
l’application

p̂ : ∪k∈Z ]k, k + 1[→]0, 1[ x ∈]k, k + 1[→ x + k

C’est une fonction de classe C ∞ et l’on montre de la même façon que l’expression de p
dans la deuxième carte est de classe C ∞ . Par conséquent p est une fonction de classe C ∞ .

Montrons maintenant qu’une application f : T1 → R, est de classe C ∞ si et seulement


si f ◦ p l’est.
Supposons que f est une fonction de classe C ∞ puisque p est aussi de classe C ∞ alors
f ◦ p est de classe C ∞ (le composé de deux applications de classe C ∞ )
réciproquement soit f : T1 → R telle que f ◦ p est une fonction de classe C ∞ . Montrons
que f est de classe C ∞ , cela se ramène à une vérification dans les cartes.
L’expression de f dans la première carte de T1 est f ◦ φ−1
]0,1[ , qui n’est autre que la restric-
tion de f ◦ p à ]0, 1[, donc de classe C ∞ puisque f ◦ p l’est.
Il en est de même pour l’expression de f dans la deuxième carte.

4. Montrons que le tore et le cercle S1 sont difféomorphes.


On considère l’application

ψ R → S1
θ → e2iπθ = (cos(2πθ), sin(2πθ)
ψ est une application bient définie passe au quotient en effet :

p(x) = p(y) ⇒ x = y + m
⇒ e2iπx = e2iπy
⇒ ψ(x) = ψ(y)
avec m ∈ Z
Posons ψ = ψ̂ ◦ p Puisque ψ = ψ̂ ◦ p est une application de classe C ∞ on applique ques-
tion.3) alors ψ̂ est une application de classe C ∞

30
CHAPITRE 2. VARIÉTÉS DIFFÉRENTIELLES N.AMRI et A. KHELDOUNI

ψ̂ est injective en effet

ψ̂(p(x)) = ψ̂(p(y)) ⇒ e2iπx = e2iπy


⇒ x = y + k\k ∈ Z
⇒ p(x) = p(y)

Soit (x, y) ∈ S 1 donc x2 + y 2 = 1, il existe θ ∈ R telle que ψ̂(p(x)) = (x, y) ce qui implique
que ψ̂ est une application surjective. Il reste a montrer que la réciproque de ψ̂ est de classe
C ∞.

Exercice 13. La bouteille de Klein est définie comme le quotient du plan R2 par le
groupe des transformations engendré par (x, y) 7→ (x + 1, y), (x, y) 7→ (−x, y + 1).
1. Munir la bouteille de Klein d ?une structure de variété.
2. Donner un difféomorphisme local du tore dans la bouteille de Klein tel que chaque
point de l’image ait exactement deux antécédents.

Solution de Exercice 13
1. La bouteille de Klein est le quotient de R2 par l’action de Z2 donnée par

(n, k).(x, y) = ((−1)k x + n, y + k).

Attention, la loi produit de Z2 est ici

(n, k).(n0 , k 0 ) = (n + (−1)k n0 , k + k 0 ).

On munit Z2 de la topologie discrète et on vérifie que cette action est libre et


propre. Le quotient hérite donc d’une structure de variété caractérisée par le fait
que la projection canonique de R2 sur le quotient est un difféomorphisme local.

Exercice 14. 1. Montrer qu’une variété n’est pas orientable si elle admet deux
cartes (U, ϕ) et (V, ψ) telles que U et V soient connexes et

det((dx ϕ) ◦ (dx ψ)−1 )

prenne à la fois des valeurs positives et négatives lorsque x décrit U ∩ V .

31
2.8. SÉRIE D’EXERCICES 3 N.AMRI et A. KHELDOUNI

2. Montrer que le ruban de Moebius et la bouteille de Klein ne sont pas orientables.


3. Montrer que les espaces projectifs de dimension paire ne sont pas orientables.

Solution de Exercice 14
1. Si C = (U, ϕ) et D = (V, ψ) sont deux cartes d’une variété M , pour tout x dans
U ∩ V on note s(C, D)(x) le signe de det(dx (ψ ◦ ϕ−1 )). Observons que s(C, D)(x) =
s(D, C)(x) et pour un troisième carte E = (W, ξ), s(C, D)(x).s(D, E)(x) = s(C, E)(x), ∀x ∈
U ∩ V ∩ W. Supposons que M est orientable. Soit A un atlas fournissant une orien-
tation. Soit une carte C = (U, ϕ) de M pas nécessairement dans A telle que U soit
connexe. Alors il existe un signe s(C) tel que pour tout x dans U et pour toute carte
D de A contenant x dans son domaine, s(C, D)(x) = s(C).
En effet si D1 et D2 sont deux cartes de A,

s(C, D1 )(x) = s(C, D1 )(x)s(D1 , D2 )(x)

et s(D1 , D2 )(x) = + . Donc le signe de s(C, D)(x) ne dépend que de x. Comme il est
localement constant et que U est connexe, il est constant. Considérons maintenant
0 0 0
deux cartes à domaines connexes C = (U, ϕ) et C = (U , ϕ ), alors on a

0 0
s(C, C )(x) = s(C).s(C )

0
pour tout x dans U ∩ U . En effet il suffit d’introduire une carte D de A contenant x
0 0
et d’écrire que s(C, C )(x) = s(C, D)(x).s(D, C )(x). L’équation précédente montre
0
s(C, C )(x) ne dépend pas de x. Donc la condition donnée dans l’énoncé contredit
l’existence d’un atlas qui fournit une orientation.

Exercice 15. 1. Soit M une variété orienté. On dit qu’un difféomorphisme f de


M dans M préserve l’orientation si pour toute carte (U, ϕ) et (V, ψ) de l’atlas
fournissant une orientation, l’on a

det(dϕ(x) (ψ ◦ f ◦ ϕ)) > 0, ∀x ∈ U ∩ f −1 (V ).

On suppose qu’un groupe discret agit librement et proprement sur M par des
difféomorphismes préservant l’orientation. Montrons que le quotient est natu-
rellement orienté.

32
CHAPITRE 2. VARIÉTÉS DIFFÉRENTIELLES N.AMRI et A. KHELDOUNI

Solution de Exercice 15

1. Les applications de changement de cartes de l’atlas du quotient sont localement de


la forme ψ ◦ f ◦ ϕ où ψ et ϕ sont deux applications de carte de M et f l’action d’un
élément du groupe. Par hypothèse, ces applications ont toutes un jacobien positif.

2. Il suffit d’appliquer ce qui précède en présentant l’espace projectif comme le quotient


de la sphère. Lorsque la dimension est impaire, l’application d’antipodie préserve
l’orientation. Ceci peut se vérifier sans aucun calcul : si ϕs et ϕn sont les projections
stéréographiques par rapport aux pôles sud et nord, et ρ l’application d’antipodie,
alors en utilisant la symétrie par rapport à l’origine dans Rn+1 , on montre que pour
tout x ∈ Rn , ϕn (ρ(ϕ−1
s (x))) = −x.

2.9 Série d’exercices 4

Exercice 16. 1. Montrer que la réunion disjointe de deux variétés est une variété.
2. Montrer qu’une variété connexe est de dimension constante et connexe par arcs.
3. Montrer qu’un ouvert (resp. une composante connexe) d’une variété est une
variété.

Solution de Exercice 16 1. Soient M , N deux variétés munies des atlas (Uα , ϕα )


et (Vβ , ψβ ) . Alors la réunion disjointe M t N est un espace topologique séparé à base
dénombrable d’ouverts, reste à montrer qu’il est localement euclidien et que les applica-
tions de changement de cartes sont différentiables.
Pour cela on munit M t N de l’atlas (Uα t Vβ , ϕα t ψβ ) où

ϕα t ψβ : Uα t Vβ → ϕα (Uα ) t ψβ (Vβ )
ϕα (x) si x ∈ Uα
x →
ψβ (x) si x ∈ Vβ

qui sont bien des homéomorphismes. De plus les applications de chagement de cartes sont
de la forme

−1
(ϕα0 ◦ ϕ−1

α ) t ψβ 0 ◦ ψβ : (Uα ∩ Uα0 ) t (Vβ ∩ Vβ 0 ) → ϕα (Uα ) t ψβ (Vβ )
ϕα0 ◦ ϕ−1
α (x) si x ∈ Uα ∩ Uα0
x →
ψβ 0 ◦ ψβ−1 (x) si x ∈ Vβ ∩ Vβ 0

33
2.9. SÉRIE D’EXERCICES 4 N.AMRI et A. KHELDOUNI

qui sont bien différentiables..

2 Soit M une variété différentiable connexe et x0 ∈ M . Soit n la dimension de M en x0 ,


et soit (U, ϕ) avec ϕ(U ) ⊂ Rn0 une carte de M au voisinage de x0 . Pour tout y ∈ U , on a
(U, ϕ) est encore une carte de M au voisinage de y avec ϕ(U ) ⊂ Rn0 et donc la dimension
de M en y est n0 . Cela signife que la fonction

M 3 x → dimx M ∈ N

est localement constante donc continue. Par connexité, elle est constante.
Par ailleurs, une variété est localement connexe par arcs, donc toute variété connexe est
connexe par arcs.

3. Soit M une variété munie d’un atlas (Uα , ϕα ) , et soit V un ouvert de M . Alors
V muni de la topologie induite est séparée à base dénombrable d’ouverts, et la famille
(Uα ∩ V, ϕα |Uα ∩V ) constitue un atlas différentiable de V qui est donc une variété de
même dimension.
Comme M est localement connexe, les composantes connexes de M sont ouvertes et donc
sont des variétés.

Exercice 17. On se donne un homéomorphisme h : Rn−1 → Rn−1 et on considère les


deux variétés à bord

M+ := {(x, t) ∈ Rn / t ≥ 1} et M− := {(x, t) ∈ Rn / t ≤ −1}

On a alors un homéomorphisme f : ∂M− → ∂M+ défini par f (x, −1) = (h(x), 1).
1. Montrer qu’on peut construire un homéomorphisme

M− q M+
F : → Rn
f

2. Soit M une variété topologique à bord et N1 , N2 ⊂ ∂M deux composantes connexes


distinctes de son bord. Supposons donné un homéomorphisme f : N2 → N1 . Rappe-
M
ler la définition de l’espace topologique f
, puis utiliser la question précédente pour
M
montrer que f
est une variété topologique sans bord.
3. Montrer que la sphère Sn est un élément neutre pour la somme connexe. Plus
précisément, si M est une variété topologique de dimension n, montrer que M ] Sn =
M.

34
CHAPITRE 2. VARIÉTÉS DIFFÉRENTIELLES N.AMRI et A. KHELDOUNI

q
Solution de Exercice 17 1. Notons q : M = M− q M+ → M/f la projection
canonique. Tout x ∈ M est de la forme x = (y, t) avec y ∈ Rn−1 et t ∈ R\] − 1, 1[. On a
(y, t) ∈ ∂M si et seulement si t = ±1. considérons

F : M/f → Rn
(
(y, t − 1) si t ≥ 1
[(y, t)] →
(h(y), t + 1) si t ≤ −1

F est bien définie car si (y, −1) ∈ ∂M− , alors (y, −1) = (h(y), 1), mais F ((y, −1)) =
(h(y), 0) = F ((h(y), 1))
F est bijective, d’inverse

F −1 : Rn → M/f
(
−1
q ((h (y), t − 1)) si t ≤ 01
(y, t) →
q ((y, t + 1)) si t ≤ −1

Montrons enfin que F et F −1 sont continues.


Par définition de la topologie quotient, F est continue si et seulement si F ◦ q est continue.
Il suffit alors de montrer que les restrictions de F ◦ q à M− et M+ sont continues. Or
pour cela nous avons

(F ◦ q) |M− (y, t) = (h(y), t + 1) et (F ◦ q) |M+ = (y, t − 1)

qui sont bien évidement continues.


−1
D’autre part,
( pour voir que F est aussi continue, remarquons que F −1 = q ◦ G, où
(h−1 (y), t − 1) si t ≤ 0
G(y, t) = comme précèdement, on conclue que G est conti-
(y, t + 1) si t ≥ 0
nue d’où la continuité de F −1

2. Sur M on a la relation d’équivalence suivante

∀x, y ∈ M x ≈ y ⇔ (x = y ou f (x) = f (y))

M M
L’espace quotient est f
. Il est muni de la topologie quotient : U ⊂ f
est ouvert si et
−1 M
seulement si q U ) est un ouvert de M , où q est la projection canonique q : M → f
Comme pour la question 1) il faut observer ce qu’il se passe sur les points du bord qu’on
recolle ensemble et décrire à quoi ressemble un voisinage localement homéomorphe à Rn
autour de ces points une fois recollés. Il suffit de montrer qu’au voisinage de tels points
on peut construire des ouverts qui ressemblent aux ensembles M+ et M− de la précédente

35
2.9. SÉRIE D’EXERCICES 4 N.AMRI et A. KHELDOUNI

question.
M
Il est facile à voir que f
est à base dénombrable et séparé. Montrons qu’il est localement
euclidien
M
Soit p ∈ f
. deux situations sont à distinguer :
Si p ∈ q(M \(N 1 t N 2)), il n’y a rien à montrer
Si p est de la forme p = q(x) = (f (x)) avec x ∈ N2 . Soient ϕ : U → Hn et ψ : V → Hn
des carte locales de M , respectivement centrées en x et f (x). Soit ε > 0 suffisamment
petit pour que f ◦ ψ −1 (B(0, ε) ∩ Hn ) ⊂ U On pose alors g = ϕ ◦ f ◦ ψ −1 : ∂Hn → ∂Hn
qu’on étend à Hn en
gb : Hn → Hn
(x, t) → (g(x), t)

Si U e et Ve := B(0, ε) sont tout deux homéomorphes à Hn et g :


e = gb(B(0, ε)), alors U
∂ Ve →∂ U
e est un homéomorphisme. En utilisant la question 1), on a un homéomorphisme
    
entre U e t Ve /g et Rn ; o nnotera qe la projection canonique U e t Ve → U e t Ve /g .
On considère alors :
W = q(ϕ−1 (U e ) ∪ ψ −1 (Ve )) et

φ: W → Rn
(
qe (ϕ(x)) si x ∈ ϕ−1 (U e)
q(x) →
qe (ψ(x)) si x ∈ ψ −1 (Ve )

M
on vérifie comme dans la question précédente que (W, φ) est une carte locale de f
.
3. Soient Bn la boule unité ouverte de Rn , DM ⊂ M l’image par un homéomorphisme
de Bn dans M , et DS l’image par un homéomorphisme de Bn dans Sn . Il est clair que
Sn \DS est homéomorphe à Bn . . Ainsi

[(M \DM ) t (Sn \DS )] [(M \DM ) t DM ]


M ] Sn = = =M
≈ ≈

Exercice 18. 1. Le ruban de Möbius M := [0, 1]×]0, 1[ / (0, y)(1, 1 − y), possède une
structure de variété différentiable de dimension 2.
On définit l’espace projectif complexe CPn comme l’ensemble des droites vectorielles
(complexes) de Cn+1 , muni de la topologie quotient (Cn+1 étant identifié à (R2 )n+1 =
R2n+2 ). On note p : Cn+1 \{0} → CPn la projection naturelle.
2. Donner une structure de varieté différentiable à CPn .
3. Montrer que CP1 est difféomorphe à la sphère S2 .

36
CHAPITRE 2. VARIÉTÉS DIFFÉRENTIELLES N.AMRI et A. KHELDOUNI

Solution de Exercice 18 1 On considère X1 =]0, 1[×]0, 1[, X2 = [0, 12 [∪] 12 , 1] ×]0, 1[




et p1 = p |X1 , p2 = p |X2 où p :]0, 1[×]0, 1[→ M est la surjection canonique. on pose
U1 = p1 (X1 ) et U2 = p(X2 ) qui sont des ouverts de M.

ϕ1 : U1 ⊂ M −→ ]0, 1[×]0, 1[
[(x, y)] → (x, y)

ϕ2 : U2 ⊂ M −→ ]0, 1[×]0, 1[
(
(x, y) si (x, y) ∈ [0, 21 [×]0, 1[
[(x, y)] →
(x, 1 − y) si (x, y) ∈] 21 , 1]×]0, 1[

ce sont des homéomorphismes définis sur des ouverts de M à valeurs dans ]0, 1[×]0, 1[⊂
R2 et forment un recouvrement de M. Il reste à vérifier que ce sont des difféomorphismes.
Or

ϕ1 ◦ ϕ−1
2 : U1 ∩ U2 −→ ]0, 1[×]0, 1[
(
(x, y) si (x, y) ∈ [0, 21 [×]0, 1[
[(x, y)] −→
(x, 1 − y) si (x, y) ∈] 21 , 1]×]0, 1[

est un difféomorphisme sur chacun des ouverts [0, 21 [×]0, 1[ et ] 21 , 1]×]0, 1[, donc c’est un
difféomorphisme

2. ∗ Soit {Bn }n∈N une base d’ouverts de Cn+1 , la projection canonique p : Cn+1 \{0} →
CPn étant ouverte, la famille {p(Bn )n∈N } est une famille dénombrable d’ouverts de CPn ,
de plus pour tout ouvert U de CPn , il existe une suite (nj ) telle que p−1 (U ) = ∪j Brj
et comme p est surjective, U = p(p−1 (U )) = p(∪j Brj ) = ∪j p(Brj ). Donc {Brj } est une
base d’ouverts de CPn

∗ La séparation est déjà vue

∗ montrons que CPn est localement euclidien de dimension 2n.


On considère comme dans le cas réel, Li = {(z1 , ..., zn+1 ) ∈ Cn+1 / zi 6= 0} et

hi : Li −→ Cn
(z1 , ..., zn+1 ) −→ ( zz1i , ..., zi−1
zi
, zi+1
zi
, ..., zn+1 )

cette application passe évidemment au quotient et définit un homéomorphisme ϕi de


l’ouvert Ui = p(Li ) sur son image, d’inverse

ψi : Cn −→ Ui
(z1 , ..., zn ) −→ [(z1 , ..., zi−1 , 1, zi , ..., zn )]

37
2.9. SÉRIE D’EXERCICES 4 N.AMRI et A. KHELDOUNI

La famille {(Ui , ϕi )} est un atlas de CPn . En effet les Ui recouvrent CPn et les applications
de changement de cartes sont données par :
Par définition de la projection p, on a Ui ∩Uj = p(Li ∩Lj ) et donc ϕi (Ui ∩Uj ) = hi (Li ∩Lj ).
On pose
(
Ωj−1 si i < j
Ωk = {(z1 , ..., z2n ) / zk 6= 0} on a ϕi (Ui ∩ Uj ) = et
Ωj si i > j
(
1
z→ (z , ..., zi−1 , 1, zi , ..., zj−2 , zj , ..., zn )
zj−1 1
si i < j
ϕj ◦ϕ−1
i |ϕi (Ui ∩Uj ) = hj ◦h−1
i |hi (Li ∩Lj ) = 1
z→ zj
(z1 , ..., zj−1 , zj+1 , ..., zi−1 , 1, zi , ..., zn ) si i > j
qui est bien évidemment de classe C∞ .

3. La sphère de Riemann C, obtenue en ajoutant au plan complexe un point à l’infini,


(le compactifié d’Alexandroff de C) est une variété complexe de dimmension 1, également
appelée une surface de Riemann.
La projection stéréographique, par exemple sur le plan équatorial à partir du pôle Nord
N , permet de voir que la sphère privée de N est homéomorphe à C par

ψ: S2 \{N } → C
x1 x2
(x1 , x2 , x3 ) → 1−x3
+ i 1−x 3

d’inverse
ψ −1 : C → S2 \{N }
 
2x1 2x2 |z|2 −1
z = x1 + ix2 → 2, 2,
1+|z| 1+|z| 1+|z|2

L’homéomorphisme ψ s’étend en un homéomorphisme ψ : S2 → C en posant ψ(N ) =


∞ ∈ C.
D’autre part, l’application
τ: C → CP1
z → [z : 1]

est une bijection τ de C sur CP1 privé de [1 : 0] qu’on peut étendre en une bijection
de C sur CP1 en posant τ (∞) = [1 : 0] . Ceci permet de construire une bijecton
Ψ = τ ◦ ψ : S2 → CP1 , il est facile de vérifier que c’est un homéomorphisme. On peut
donner l’expression de cette identification :

Ψ: S2 → CP 1
[x1 + ix2 , 1 − x3 ] si x3 6= 1
(x1 , x2 , x3 ) →
[1 + x3 , x1 − x2 ] si x3 6= −1
 2 2

dont l’inverse est [z : w] → 2zw
, |z| −|w|
|z| +|w|2 |z|2 +|w|2
2 ∈ S2 ⊂ R3 ≡ C × R.

38
CHAPITRE 2. VARIÉTÉS DIFFÉRENTIELLES N.AMRI et A. KHELDOUNI

Exercice 19. 1. Montrer que S1 est une variété différentiable. Quel est le nombre
minimal de cartes d’un atlas de S1 ?
2. Rappelons que l’ensemble des quaternions H est une algèbre associative unifère
sur le corps des nombres réels engendrée par trois éléments i, j et k satisfaisant les
relations quaternioniques :{i2 = j 2 = k 2 = ijk = −1. Tout quaternion q s’écrit

q = a + bi + cj + dk où a, b, c, d ∈ R


le conjugué de q est q = a−(bi+cj +dk), son module est |q| = qq = a2 +b2 +c2 +d2 .
On considère la sphère S3 de R4 comme l’ensemble des quaternions unités : S3 =
{q ∈ H / qq = 1}. On considère l’ouvert U = {x + iy + jz + kw ∈ S3 / x > 0} et
Φ : U → R3 définie par Φ(x + iy + jz + kw) = (y, z, w).
2-a. Vérifier que S3 est la sphère usuelle de R4 .
2-b. Vérifier que (Uq , ϕq ) est bien une carte (pour tout q ∈ S3 ), où

ϕq : Uq = {p ∈ S3 / q −1 p ∈ U } → B(0, 1) ⊂ R3
p → Φ(q −1 p)

2.c. Montrer que S3 est une variété différentiable de dimension 3.


3. Montrer que le groupe de matrices SU (2) = {M ∈ GL(2, C) / t M M = I2 } est une
variété différentiable de dimension 3.

Solution de Exercice 19 1. Le cercle S1 , muni de la topologie induite par celle de


R2 est un espace topologique séparé de type D1 , qui plus est localement euclidien. En
effet, {(U1 , ϕ1 ), (U2 , ϕ2 )} où U1 = S1 \{(1, 0)} U2 = S1 \{(−1, 0)} et

ϕ1 U1 → ]0, 2π[ ϕ2 : U2 → ] − π, π[
( (
arccos x si y ≥ 0 et arccos x si y ≥ 0
(x, y) → (x, y) →
2π − arccos x si y < 0 − arccos x si y < 0

défini un atlas différentiable de S1 car {U1 , U2 } est un recouvrement ouvert de S1 , ϕ1 et


ϕ2 sont des homéomorphismes d’inverses

ϕ−1
1 ]0, 2π[ → U1 ϕ−1
2 : ] − π, π[ → U2
et
t → (cos t, sin t) t → (cos t, sin t)

Les applications de changement de cartes sont données par

39
2.9. SÉRIE D’EXERCICES 4 N.AMRI et A. KHELDOUNI

( (
t sur ]0, π] t + 2π sur ] − π, 0]
ϕ2 ◦ ϕ−1
1 (t) = et ϕ1 ◦ ϕ−1
2 (t) =
t − 2π si ]π, 2π[ t si ]0, π[

qui sont bien entendu différentiables.

Le nombre minimal de cartes de S1 est deux car sinon, S1 serait homéomorphe à un ouvert
de R ; ceci n’est pas possible vu que S1 est compact.

2a. S3 = {q ∈ H / qq = 1} en identifiant H à R4 la relation qq = 1 s’écrit


p
x2 + y 2 + z 2 + w2 pour q = x + iy + jz + kw ce qui donne S3 = {(x, y, z, w) ∈
R4 / x2 + y 2 + z 2 + w2 = 1}.

2b. La sphère est considérée avec sa topologie induite, pour laquelle U est bien un ouvert
car il est défini par une condition ouverte. L’ensemble Uq est également un ouvert car
h
c’est h−1 (U ) avec h l’application continue S3 → S3 qui à p associe (q −1 p). Notons déjà
que S3 = ∪ 3 Uq .
q∈S
L’application
Φ: U → B(0, 1) ⊂ R3
x + iy + jz + kw → (y, z, w)
est évidement continue. C’est même un homéomorphisme de U sur la boule ouverte
B(0, 1) car son inverse

Φ−1 : B(0, 1) ⊂ R3 → U
p
(y, z, w) → ( 1 − (y + z 2 + w2 ), y, z, w)
2

qui est aussi évidement continue. Comme ϕq (p) = Φ(q −1 p), on tire On déduit alors

(ϕq )−1 : B(0, 1) → Uq


(y, z, w) → qΦ−1 (y, z, w)

qui est continue. Conclusion, (Uq , ϕq ) est une carte locale de S3 , qui se trouve un espace
topologique localement euclidien qui plus est séparé et de type D1 . C’est donc une variété
topologique de dimension 3.

2c On sait déjà que les ouverts (Uq )q∈S3 recouvrent S3 . Reste à voir que les applications
de changement de cartes sont différentiables, or celles ci sont de la forme :

ϕq ◦ ϕ−1 −1 −1
r (y, z, w) = Φ(q rΦ (y, z, w))

40
CHAPITRE 2. VARIÉTÉS DIFFÉRENTIELLES N.AMRI et A. KHELDOUNI

pour tous q, r ∈ ϕr (Uq ∩ Ur ) qui est une composée d’applications différentiables en


identifiant H à R4 .
!
a b
3 Une matrice M = de GL(2, C) est dans SU (2) si et seulement si t M M = I2
c d
en développant les calculs, ceci revient au système d’équations : aa + cc = 1
bb + dd = 1
ab + cd = 0
ad − bc = 1
d’où on tire les relations a = aad − abc = (1 − cc)d + ccd = d . On conclue que le
b = b(ad − bc) = −ddc − (1 − dd)c −c
groupe SU (2) n’est rien d’autre que
( ! )
a b
SU (2) = ∈ GL(2, C) / |a|2 + |b|2 = 1
−b a

Si on considère la sphère S3 de R4 ≡ C2 définie par S3 = (a, b) ∈ C2 / |a|2 + |b|2 = 1 ,




on a une bijection
h: S3 → SU (2)
!
a b
(a, b) →
−b a

qui réalise un difféomrphisme de S3 sur SU (2). Comme S3 est une variété réèlle de
dimension 3, on déduit que SU (2) est une variété différentiable de dimension 3.

Exercice 20. 1. Montrer que le tore Tn = Rn /Zn , obtenu comme quotient de Rn par
l’action de Zn par translation, est une variété différentiable compacte et connexe de
dimension n.
2. Pour n = 2, montrer, à l’aide de l’application

h: R2 → R3
(θ, ϕ) → ((2 + cos θ) cos ϕ, (2 + cos θ) sin ϕ, sin θ)

que R2 /Z2 est diffèomorphe au tore de rèvolution T ⊂ R3 obtenu en faisant tourner


autour de l’axe (Oz) le cercle C0 ⊂ {y = 0} de centre (2, 0, 0) et de rayon 1.

Solution de Exercice 20 Le groupe Zn opère sur Rn par translation :

41
2.9. SÉRIE D’EXERCICES 4 N.AMRI et A. KHELDOUNI

Zn × Rn → Rn
((p1 , ...., pn ), (x1 , ..., xn )) → (x1 + p1 , ...., xn + pn )

Cette action est libre (p1 , ...., pn ).(x1 , ..., xn ) = (x1 , ..., xn ) si et seulement si (x1 +p1 , ...., xn +
pn ) = (x1 , ..., xn ) si et seulement si (p1 , ...., pn ) = (0, ..., 0). De plus Zn opère propre-
n
ment sur Rn , en effet pour le compact C = Π [−ci , ci ] l’ensemble {g ∈ Zn / g.C ∩ C 6=
 i=1  
n n
n
∅} = {(p1 , ...., pn ) ∈ Z / Π [−ci + pi , ci + pi ] ∩ Π [−ci , ci ] 6= ∅} est fini. Rn est une
i=1 i=1
variété topologique sur laquelle Zn agit librement et proprement doncs l’espace topolo-
gique quotient Tn est une variété topologique de même dimension que Rn .Comme Zn
opère par difféomorphismes, Tn hérite de structure de variété différentiable de Rn .

Variante :
Notons p : Rn → Rn /Zn la projection canonique. Soit U ⊂ Rn un ouvert qui contient au
plus un représentant de chaque classe d’équivalence de Tn , de sorte que p : U → p(U )
est bijective. Pour chaque x ∈ Rn on considère par exemple la boule ouverte B(x, ε) de
centre x et rayon ε ∈]0, 1/2[ , en effet, si p, q ∈ B(x, ε), d’un côté on a kp − qk < 1 d’un
autre côté, la distance entre deux points distincts de Zn est au moins égale à 1. Donc
p − q ∈ Zn si et seulement si p = q.
−1
On considère alors pour tout ouvert U comme ci dessus, (p(U ), ϕU = p|U ). C’est une
n
carte locale en x ∈ T :
- p(U ) est ouvert car p(U ) = ∪ τg (U ) où τg est la translation dans Rn par g =
g∈Zn
(g1 , ..., gn ) ∈ Zn qui est un difféomorphisme de Rn qui conserve les boules.
−1
- Par construction, ϕU est un homéomorphisme de p(U ) sur U ( ϕU = p|U )
- Il est clair que les ouverts p(U ) recouvrent Tn .
- Reste à voir que les applications de changement de cartes sont différentiables. Or pour
deux ouverts U et V comme ci desus, or l’application

ϕv ◦ ϕ−1
U : ϕU (p(U ) ∩ p(V )) → ϕV (p(U ) ∩ p(V ))

est un difféomorphisme, vu que c’est une bijection qui est en plus un difféomorphisme
local en effet,
l’élément aV = ϕV ◦ ϕ−1
U (aU ) ∈ ϕV (p(U ) ∩ p(V )) est l’image de a ∈ p(V ) par ϕV .
Puisque p(aU ) = p(aV ), il existe un unique g ∈ Zn tel que aV = aU + g, ou encore
aV = τg (aU ). En choisissant ε > 0 tel que B(aV , ε) ⊂ V et B(aU , ε) ⊂ U , on a alors
B(aV , ε) = τg (B(aU , ε)). Ceci implique ϕV ◦ ϕ−1 −1
U (B(aU , ε)) = B(aV , ε) et ϕV ◦ ϕU = τg
sur B(aU , ε). Or τg : B(aU , ε) → B(aV , ε) est un diff´eomorphisme (son inverse est τ−g ).
Ceci nous permet de conclure que la famille des (p(U ), ϕU ) constitue un altas différentiable

42
CHAPITRE 2. VARIÉTÉS DIFFÉRENTIELLES N.AMRI et A. KHELDOUNI

de Tn . Comme c’est un espace séparé de type D2 on conclue que c’est une variété
différentiable de dimension n.
C’est une variété connexe car image d’un connexe par l’application continue p. Pour la
compacité, on ramène la relation d’équivalence sur Rn à la même relation d’équivalence
sur [0, 1]n ce qui permet de voir Tn comme le quotient de [0, 1] par l’action de Zn .

2. L’application

h: R2 → R3
(θ, ϕ) → ((2 + cos θ) cos ϕ, (2 + cos θ) sin ϕ, sin θ)

est une immersion car sa matrice jacobienne est donnée par


 
− sin θ cos ϕ (2 + cos θ)(− sin ϕ)
 
 − sin θ sin ϕ (2 + cos θ) cos ϕ 
 
cos θ 0

Dont la somme des carrés des mineurs d’ordre 2 vaut


((2 + cos θ)(− sin θ))2 + ((2 + cos θ) cos θ cos ϕ)2 + ((2 + c) cos θ(− sin ϕ) cos θ)2 .
= (2 + cos θ)2 > 0
Il s’ensuit que, pour tout (θ, ϕ), il existe au moins un mineur d’ordre 2 qui est non-nul,
ce qui nous permet de conclure.
h : R2
Par ailleurs, l’application b → R3 passe au quotient et définit une
(θ, ϕ) → h(2πθ, 2πϕ)
2
application continue h : T → T telle que b
h=h◦p
L’on a bh(θ + m, ϕ + n) = h(θ, ϕ) pour tout (m, n) ∈ Z2 . Il existe donc une unique
application h : T2 → R3 telle que h ◦ p = b h(a) pour a ∈ R2 et la
h. En effet, h(p(a)) = b
relation précédente nous assure que la définition ne dépend pas du choix de représentant
a de la classe d’équivalence p(a). L’application h est différentiable par le point précédent.
Le fait que l’image de b h est T et que deux points de R2 ont même image par b h si et
seulement si ils diffèrent par une translation dans Z2 est une vérification directe. En
effet :
le cercle C0 = {(2 + cos θ, 0, sin θ) : θ ∈ R} ⊂ {y = 0} ; de plus l’image d’un ensemble
A ⊂ {y = 0} par la rotation d’axe Oz est l’ensemble {(a1 cos ϕ, a1 sin ϕ, a3 ) / (a1 , 0, a3 ) ∈
A, ϕ ∈ R}. Ce qui entraı̂ne la surjectivit´e et l’injectivité de h, donc sa bijectivité.
Finalement, la diff´erentielle de h est inversible. En effet la relation clé est h ◦ p = b
h. Ceci
implique

43
2.9. SÉRIE D’EXERCICES 4 N.AMRI et A. KHELDOUNI

dh(p(θ, ϕ)) ◦ dp(θ, ϕ) = db


h(θ, ϕ)

Puisque dp est un difféomorphisme local, sa différentielle est bijective en tout point. Par
ailleurs db
h(θ, ϕ) = 2πdh(2πθ, 2πϕ) est injective, donc dh est injective. Puisque T est une
variété de dimension deux, la cible de dh est un espace vectoriel de dimension deux, la
même que la dimension de la source de dh. Il s’ensuit que dh est bijective. On déduit par
le théorème d’inversion locale que h est un difféomorphisme local. Puisque h est bijective,
c’est un difféomorphisme.

Exercice 21. On définit l’espace projectif rèel RPn comme l’ensemble des droites
vectorielles de Rn+1 , muni de la topologie quotient. On note p : Rn+1 \{(0, 0)} → RPn
la projection naturelle.
1. Montrer que RPn est compact et connexe.
2. Pour i = 0, ..., n, on considère l’ensemble Vi ⊂ RPn des droites qui ne sont pas
contenues dans l’hyperplan {x ∈ Rn+1 / xi = 0} et on définit ϕi l’application Vi →
Rn qui associe à une droite son intersection avec l’hyperplan affine {xi = 1} ' Rn .
Vérifier que l’on définit ainsi des cartes compatibles qui recouvrent le projectif.
3. Montrer que la projection p est de classe C∞ et qu’une fonction f : RPn → X
(X une varieté) est de classe C∞ ssi f ◦ p l’est.
4. Montrer que l’inclusion i : Sn → Rn+1 induit un homéomorphisme entre RPn et
Sn / [x ≈ −x] muni de la topologie quotient.
5. Montrer qu’il existe une unique structure de varietè différentiable sur Sn / [x ≈ −x]
telle que la projection Sn → Sn / [x ≈ −x] soit C∞ . Montrer que l’homéomorphisme
de la question précédente est alors un difféomorphisme.
6. Montrer que RP1 est difféomorphe au cercle.
7. Montrer que RP2 se plonge dans R6 via l’application définie sur S2

(x, y, z) → (x2 , y 2 , z 2 , xy, yz, xz)

(Plongement de Véronèse)
8. Montrer que RP3 est difféomorphe a SO(3).

Solution de Exercice 21 1) Tout vecteur non nul de Rn+1 est colinéaire à un vecteur
unitaire, donc la projection p : Rn+1 \{0} → RPn satisfait p(Sn ) = RPn . Comme Sn est
compacte et connexe et p est continue on déduit que RPn est connexe et quasi-compact.

44
CHAPITRE 2. VARIÉTÉS DIFFÉRENTIELLES N.AMRI et A. KHELDOUNI

Pour montrer qu’il est compact il suffit de montrer qu’il est séparé. Pour cela, soient x
et y deux éléments distincts de RPn , donc x = p(u), et y = p(v) avec u et v deux
n+1
vecteurs non colinéaires de R . Pour trouver deux voisinages disjoints U et V de x et
y respectivement, il suffit de trouver deux ouverts de Rn+1 \{0}, U0 et V0 , saturés pour la
relation d’équivalence et contenant respectivement u et v, donc en fait les classes Ru\{0}
et Rv\{0}, et de poser U = p(U0 ) et V = p(V0 ). Les droites Ru et Rv sont distinctes par
hypothèse. Pour cela, on note α l’angle (non orienté) strictement positif entre ces droites,
et on pose U0 = {u0 ∈ Rn+1 \{0} / (u \ 0 , u) < α/2} et V0 = {v0 ∈ R
n+1 \
\{0} / (v 0 , v) <

α/2}.

2) Pour tout i entre 0 et n, Vi est un ouvert de RPn car p−1 (Vi ) = Rn+1 \{x ∈ Rn+1 \{0} / xi =
0} est un ouvert de Rn+1 \{0} comme complémentaire d’un fermé, et par définition de la
topologie quotient.
L’application ϕi : Vi → {x / xi = 1} est bien définie sur Vi (toute droite vectorielle de
Rn+1 non incluse dans l’hyperlan {xi = 0} intersecte l’hyperplan affine {xi = 1} en un
unique point) et bijective (par tout point de {xi = 1}, nécessairement différent de 0, passe
une unique droite vectorielle non incluse dans {xi = 0}). Son expression en coordonnées
homogènes est :
ϕi : Vi → {xi = 1}
[x0 , ..., xn ] → ( xi , ..., xi , 1 xxi+1
x0 xi−1
i
, ..., xxni )

en identifiant canoniquement l’hyperplan {xi = 1} à Rn par

(x0 , ...xi−1 , 1xi+1,... , xn ) → (x0 , ...xi−1 , xi+1,... , xn )

on peut écrire
ϕi : Vi → Rn
g
[x0 , ..., xn ] → ( xx0i , ..., xxii , ..., xxni )
cette application est continue, d’inverse

ϕ−1
i : Rn → Vi
(y1 , ..., yn ) → [y1 , ..., yi−1 , 1, yi , ..., yn ]

qui est tout aussi continue, ce qui montre que ϕi est un homéomorphisme. Donc RPn est
localement euclidien.
En fin, puisque les Vi recouvrent RPn il reste à vérifier que les applications de changement
de cartes sont différentiables.
Soient i < j deux indinces entre 0 et n. Pour tout [y1 , ...yn ] ∈ ϕi (Vi ∩Vj ) = Rn \{yj−1 = 0},

45
2.9. SÉRIE D’EXERCICES 4 N.AMRI et A. KHELDOUNI

on a

ϕj ◦ ϕ−1
i (y1 , ...yn ) = ϕj ([y1 , ..., yi−1 , 1, yi , ..., yn ])
g
y
y1
= ( yj−1 , ..., yyj−1
i−1 1
, yj−1 yi
, yj−1 , ..., yj−1 , yn ])
j−1 yj−1

qui est clairement différentiable. On fait de mˆémé pour i > j. Ceci nous permet d’affirmer
que {(Vi , ϕi )}1≤i≤n est un atlas différentiable de RPn .

3) La projection p : Rn+1 \{0} → RPn est différentiable car pour toute carte (Ui , ϕi ) de
RPn , l’expression locale de p dans cette carte est donnée par

g
x0 xi xn
pb(x0 , ..., xn ) = ϕi ◦ p(x0 , ..., xn ) = ( , ..., , ..., )
xi xi xi

qui est bien évidement différentiable. Par ailleurs, soit f : RPn → X (X une varieté)
si f est différentiable, alors la composée f ◦ p l’est aussi, réciproquement, si f ◦ p est
différentiable, omme il suffit de raisonner dans les cartes locales on peut supposer que X
est un ouvert de Rn . L’expression de f dans la carte (Ui , ϕi ) de RPn

fb : ϕi (Ui ) → X
(y1 , ...yn ) → f ([y1 , ..., yi−1 , 1, yi , ..., yn ])

On reconnaı̂t alors la restriction de f ◦ p à {x ∈ Rn+1 / xi = 1} qui est bien entendu par


hopothèse différentiable.

4) En considérant l’injection canonique

i : Sn → Rn+1 \{0}

et en munissant Sn de la relation d’é quivalence induite par l’action de Z/2Z : x D y ⇐⇒


y = ±x pour tout (x, y) ∈ Sn × Sn , on obtient le carré commutatif

i
Sn −→ Rn+1 \{0}
q↓ ↓p
n
S /D −→ RP n
φ

p ◦ i passe évidemment au quotient, d’où une application continue φ : Sn → RPn . Il n’est


pas difficile de voir que c’est une bijection.
Notons par ailleurs que Sn /D et RP n sont séparés. En effet les projections canoniques
sont ouvertes et les graphes des deux relations sont fermés du fait qu’ils sont images

46
CHAPITRE 2. VARIÉTÉS DIFFÉRENTIELLES N.AMRI et A. KHELDOUNI

inverses du singleton {0} par les applications continues

δ: Rn+1 \{0} × Rn+1 \{0} → R


2
xi y i
((x1 , ..., xn ), (y1 , ..., yn )) → Σ
i<J xj y j

γ : Sn × Sn → R
(x, y)) → kx + yk kx − yk

L’application φ devient alors une bijection continue d’un compact dans un séparé et par
conséquent un homéomorphisme.

5) Montrer qu’il existe une unique structure de varietè différentiable sur Sn / [x ≈ −x]
telle que la projection Sn → Sn / [x ≈ −x] soit C∞ . Montrer que l’homéomorphisme de
la question précédente est alors un difféomorphisme.

Sn /(Z/2Z) est une variété différentiable de dimension n car le groupe Z/2Z opère différentiablement,
librement et proprement sur Sn . De plus la projection canonique q : Sn → Sn  (Z/2Z)
est différentiable car

6) Le cercle S1 est difféomorphe au tore R/Z (voir exercice 6) Ce dernier étant dif-
fomorphe au projectif RP1 on déduit que S1 est difféomorphe à RP1 . On peut aussi
utiliser le même raisonnement que la question précédente pour montrer que l’inclusion
i : S1 → R2 \{0} passe au quotient par p et donne l’homéomorphisme désiré.

7) L’application définie par f (x, y, z) = (x2 , y 2 , z 2 , xy, yz, xz) a pour composantes des
expressions polynômiales, donc elle est différentiable de R3 dans R6 sa restriction à S2
est aussi différentiable, et satisfait, pour tous (x, y, z) et (x0 , y0 , z0 ) ∈ S2 , f (x, y, z) =
f (x0 , y0 , z0 ) si et seulement si (x, y, z) = ±(x0 , y0 , z0 ). Elle passe donc au quotient en une
application injective
f : S2  (±1) = RP2 → R6

qui est, d’après les questions précédentes, différentiable puisque f = f ◦ p, où p : S2 →


S2  (±1) est la projection canonique.

Par ailleurs, p est un difféomorphisme local (donc en particulier a une différentielle in-
versible en tout point). Donc par la formule sur la différentielle d’une composée, f est
une immersion si et seulement si f en est une. Or pour tout (x, y, z) ∈ S2 , la matrice

47
2.9. SÉRIE D’EXERCICES 4 N.AMRI et A. KHELDOUNI

jacobienne de f en (x, y, z) est


 
2x 0 0
 

 0 2y 0 

 
 0 0 2z 
J(f, (x, y, z)) =  

 y x 0 

 

 0 z y 
z 0 x

Si x 6= 0, les trois colonnes sont linéairement indépendantes car le mineur formé des lignes
1, 4, et 6, est 2x3 6= 0
De même si y 6= 0 ou z 6= 0 (les trois coordonnées jouent des rôles symétriques). Comme
(x, y, z) ∈ S2 , les trois coordonnées ne sont pas simultanément nulles, donc df(x,y,z) est
injective. f est donc bien une immersion. Reste a vérifier que f est un homéomorphisme
sur son image ce qui est immédiat pour des raisons de compacité et de séparation.

Exercice 22. 1. Montrer que l’application antipodale f : Sn−1 → Sn−1 qui à x


associe −x est un difféomorphisme.
2. Montrer que l’application

f: S2 → CP 1
(
[1 − z; x + iy] si z 6= 1
(x, y, z) →
[x − iy; 1 + z] si z 6= −1

est un difféomorphisme.

Solution de Exercice 22 1) Rappelons l’atlas de Sn−1 fourni par les projections


stéréographisues est donné par U = Sn−1 \[N } où N = (0, ..., 0, 1) , V = Sn−1 \{S}
avec S = (0, ..., 0, −1) et d’inverses :

ϕN : U → Rn−1 ϕS : V → Rn−1
x1 xn−1 x1 xn−1
(x1 , ..., xn ) → ( 1−x n
, ..., 1−x n
) (x1 , ..., xn ) → ( 1+x n
, ..., 1+x n
)

ϕ−1
N : Rn−1 → U
2x1 2xn−1 (Σi x2i )−1
(x1 , ..., xn−1 ) → ( 1+Σ ix
2 , ..., 1+Σ x2 ,
i 1+Σi x2i
)
i i

48
CHAPITRE 2. VARIÉTÉS DIFFÉRENTIELLES N.AMRI et A. KHELDOUNI

ϕ−1
S : Rn−1 → V
x1 2xn−1 1−Σ x2
i i
(x1 , ..., xn−1 ) → ( 1+Σ ix
2 , ..., 1+Σ x2 , 1+Σ x2 )
i i
i i i

n−1
Dans ces deux cartes locales (qui recouvrent bien S ) l’application f s’exprime par
ϕN ◦ f ◦ ϕ−1
S et ϕS ◦ f ◦ ϕ−1
N de R n−1
dans R n−1
. Notons que
ϕN ◦ f = −ϕS et ϕS ◦ f = −ϕN donc ϕN ◦ f ◦ ϕ−1 −1
S = 1Rn−1 = ϕS ◦ f ◦ ϕN donc
différentiables.

2) f est bien définie car pour (x, y, z) ∈ S2 si z 6= ±1 on aura x + iy 6= 0 et donc


[1 − z; x + iy] = [(1 + z) (1 − z) ; (1 + z) (x + iy)] = [(1 − z 2 ) ; (1 + z) (x + iy)]
= [x2 + y 2 ; (1 + z) (x + iy)] = [(x − iy) (x + iy) ; (1 + z) (x + iy)]
= [(x − iy) ; (1 + z)]
Dans les cartes usuelles de S2 et CP 1 l’application f s’exprime par

ψ0 ◦ f ◦ ϕ−1
N : UN → C ψ1 ◦ f ◦ ϕ−1
S : US → C
et
(x, y) → x + iy (x, y) → x − iy

qui sont différentiables

49
2.9. SÉRIE D’EXERCICES 4 N.AMRI et A. KHELDOUNI

50
Chapitre 3

Espaces tangents

Afin de pouvoir définir, indépendamment des coordonnées locales, la différentielle (ou


dérivée) d’une fonction ou d’une application différentiable, on va définir un ”espace vec-
toriel tangent” en chaque point d’une variété différentiable. Pour faire le raccord avec
la notion classique de plan tangent à une surface de R3 nous introduirons les vecteurs
tangents comme classes d’équivalence de courbes tracées sur la variété, nous montrerons
ensuite que cette définition est équivalente à celle des vecteurs tangents comme opérateurs
de dérivation du premier ordre.

Rappels de cours

3.1 vecteurs tangents

Un arc différentiable C passant par un point p d’une variété M est une application
différentiable de la droit R (ou un intervalle de R) t → C(t), tel que C(0) = p. Soit f un
germe de fonction différentiable sur M en p. La fonction composée f ◦ C (qu’on appelle
fonction induite par f sur l’arc C ) est un germe sur de la fonction sur R, dérivable pour
t = 0. Désignons par C(f ) la valeur de cette dérivée (dite dérivée de f le long de C en p)

d
C(f ) = { (f ◦ C)}p (3.1)
dt

On dira que deux arcs de courbes C1 et C2 ont même vecteur tangent en p si et seulement
si pour tout germe de fonction f différentiable en p on a :

C1 (f ) = C2 (f ) (3.2)

51
3.1. VECTEURS TANGENTS N.AMRI et A. KHELDOUNI

On est alors conduit à la


Définition 24 :
Un vecteur tangent v à M en p est une classe d’équivalence, celle de tous les arcs de courbe
ayant même tangent en p. Nous dirons que chacune de ces courbes a v pour vecteur tangent

Proposition 25 : Un vecteur en p définit un opérateur différentiel du premier ordre


sur les germes de fonctions en p, v(f ) qu’on appelle dérivée de f dans la direction v, par
la formule
v(f ) = C(f ) (3.3)

C étant une quelconque des courbes tangentes à v En coordonnées locales les points de
l’arc C sont représentés par n fonctions xi = C i (t). La fonction f étant supposée donnée
par son expression dans ces cordonnées fˆ(xi ), on a :

d ˆ i ∂f dC i
v(f ) = C(f ) = { f (x (t))}t=0 = ( i )p ( )t=0 (3.4)
dt ∂x dt

On voit que tous les arcs de courbes de même tangente en p sont caractérisés par les
i
mêmes valeurs de ( dC ) :
dt t=0
On retrouve la définition classique dans Rn d’un vecteur tangent à une courbe paramétrée.
i
Posant v i = ( dC ) , on a
dt t=0

∂f
v(f ) = v i ( ∂xi )p

Proposition 26 Considéré comme opérateur différentiel sur f, v possède les propriétés


suivantes, que l’on peut vérifier aisément en coordonnées locales.
1. v est linéaire, c’est-à-dire

v(af + bg) = av(f ) + bv(g)

si f et g sont des germes de fonctions différentiables en p, a et b des constantes


réelles.
2. v est une ”dérivation” sur l’algèbre des germes de fonctions différentiables en p,
c’est-à-dire possède la propriété que

v(f g) = f (p)v(g) + g(p)v(f ) (3.5)

v(k) = 0 (3.6)

si k est une constante.

52
CHAPITRE 3. ESPACES TANGENTS N.AMRI et A. KHELDOUNI

3.2 Espace vectoriel tangent


Il est immédiat de vérifier que les vecteurs tangents en un point p d’une variété
différentiable M forment un espace vectoriel sur les réels Tp M qu’on appelle espace vec-
toriel tangent à M en p, cet espace est de dimension n

3.3 Champs de vecteurs


A chaque point x de la variété différentiable M est associé un espace tangent Tx M de
dimension n d’éléments vx . Désignons par E(M ) l’ensemble des couples (x, vx ).
Définition 27 : Un champ de vecteurs est une application de M dans E(M ), x → (x, vx )
faisant correspondre à tout point x ∈ M un vecteur tangent en ce point. E(M ) est muni
de la façon naturelle suivante d’une structure de variété différentiable de dimension 2n
qui va nous permettre de définir ce qu’est un champ de vecteur différentiable. Soit un
atlas de M réunion de cartes locales (u, ϕ), on définit un atlas de E(M ) en munissant les
ensembles E(U ), qui recouvrent E(M ),

{(x, vx ); x ∈ M, vx ∈ Tx M }

de la topologie produit Rn × Rn = R2n , l’homéomorphisme de E(U ) sur R2n pouvant être


défini par le produit des homéomorphismes de ϕ et dϕ

(x, vx ) ∈ E(U ) → (ϕ(x), dϕ(vx ) ∈ R2n

c’est-à-dire que les cordonnées locales d’un point de E(M ), dans la carte E(U ) seront
les 2n-nombres x1 , ..., xn , v 1 , ..., v n où x1 , ..., xn sont les coordonnées locales de x ∈ U et
v 1 , ..., v n les composantes de vx dans le repère naturel correspondant : La construction
ainsi décrite fait bien de E(M ) une variété différentiable.
Définition 28 : Un champ de vecteurs différentiable est une application différentiable
x → (x, vx ) de M dans E(M ), c’est-à-dire, en coordonnées locales, les v i seront des
fonctions différentiables des xj

3.4 Structure Fibré de E(M )


Nous avons vu que E(M ) était localement homéomorphe au produit topologique Rn ×
Rn , mais E(M ) n’est pas en général homéomorphisme au produit topologique M × Rn .
Supposons en effet qu’il existe un homéomorphisme φ : (x, vx ) → (x, v) x ∈ M, vx ∈ Tx M,

53
3.4. STRUCTURE FIBRÉ DE E(M ) N.AMRI et A. KHELDOUNI

v ∈ Rn , l’application de M dans E(M ) définie par composition avec φ−1 de l’application


x → (x, a) (a vecteur constant de Rn ) serait continue et définirait donc un champ de
vecteurs continu sur M ne s’annulant pas : on voit intuitivement (et on peut démontrer
) qu’il existe des variétés (par exemple la sphère S2 ) sur lesquelles il n’existe pas de tels
champs de vecteurs. La structure géométrique que nous allons préciser, qui généralise la
notion de produit topologique, est celle de structure fibrée
Définition 29 : Une structure fibrée sur un espace topologique E est donnée par les
éléments suivants :
1. Une base B, une fibre F
2. une application continue surjective p, appelée projection de E sur B. p−1 (x) = Fx
est appelé fibre sur x.

54
CHAPITRE 3. ESPACES TANGENTS N.AMRI et A. KHELDOUNI

Soient M et N deux variétés différentiables de dimensions respectives m et n, et


f : M → N une application différentiable en p ∈ M.
Définition 30 : Si f est différentiable en p ∈ M, l’application linéaire
dfp Tp M → Tf (p) N
v→ dfp (v)(g) = v(g ◦ f )
est appelée application différentielle de f en p, ou application linéaire tangente de f en p.
Elle est parfois notée Tp f.
Proposition 31 : Soient f : M → N et g : N → G deux applications différentiables
entre variétés différentiables, et p ∈ M. Alors

d(g ◦ f )p = (dg)f (p) ◦ dfp .

De plus pour p ∈ M, on a d(idM )p = idTp M .


Définition 32 : Une application différentiable f : N → M entre deux variétés
différentiables est une immersion (resp. submersion) en x si et seulement si rg(f )(x) =
dim(N ) (resp. rg(f )(x) = dim(M ))
f est dite étale en x si df(x) est bijective. Dans ce cas dim(N ) = dimM.
f est une immersion (resp. submersion) sur M, si ∀x ∈ M, f est une immersion (respec-
tivement submersion) en x.
Notons que si f est une immersion en x alors dim(N ) ≤ dim(M ) par contre si f est une
submersion en x on a dim(M ) ≤ dim(N )
Une application différentiable f : N → M est une immersion (resp. submersion) si et
seulement si c’est une immersion (resp. submersion) en tout point x de N.

3.5 Série d’exercices 5

Exercice 23. Les fonctions suivantes sont-elles des immersions ? des submersions ?
1. f : R2 → R3 , f (x, y) = (x, y, 0),
2. f : R3 → R2 , f (x, y, z) = (y, z),
3. f : R3 → R, f (x, y, z) = xy + 2yz + 3xz,
4. f : R → R2 , f (t) = (sin(2t), sin(3t)),
5. f : R3 → R2 , f (x, y, z) = (x2 + y 2 + z 2 , xy),
6. f : R2 → R3 , f (x, y) = (ex , cos(y), sin(y).

55
3.5. SÉRIE D’EXERCICES 5 N.AMRI et A. KHELDOUNI

Solution de Exercice 23 Remarquons d’abord que si f : Rn → Rp , sa matrice


jacobienne en X, Jf (X), envoie Rn sur Rp . Elle ne peut être injective que si n ≤ p est
surjective que si n ≥ p.
Autrement dit, la condition n ≥ p est nécessaire pour que f soit une submersion. On
calcule ensuite pour chaque fonction la matrice Jf et on vérifie si en chaque point elle est
injective ou surjective.
 
1 0
 
1. On a Jf (x, y) =  0 1 . Cette matrice est toujours de rang 2 (la dimension de

0 0
l’espace de départ), donc f est une immersion(mais pas une submersion).
!
0 1 0
2. On a Jf (x, y) = . Cette matrice est toujours de rang 2 (la dimension
0 0 1
de l’espace d’arrivée), donc f est une submersion (mais pas une immersion).
3. On a Jf (x, y) = (y + 3z x + 2z 3x + 2y). Cette matrice est identiquement nulle
si x = y = z = 0. La fonction f n’est ni une immersion, ni une submersion.
!
cos(2t)
4. On a Jf (x, y) = . Cette matrice est de rang 1 pour tout t ∈ R. En effet,
cos(3t)
on ne peut pas avoir simultanément cos(2t) = 0 et cos(3t) = 0. Sinon, il existerait
π π lπ
k, l ∈ Z tels que t = 4
+ kπ et t = 6
+ 3
. Ceci conduirait à l’égalité 4l − 12k = 1
ce qui est impossible puisque le membre de gauche est divisible par 2. Ainsi, f est
une immersion, mais pas une submersion.
!
2x 2y 2z
5. On a Jf (x, y) = . Ceci est la matrice nulle si x = y = 0. f n’est ni
y x 0
une immersion, ni une submersion.
 
x
e 0
  2
6. On a Jf (x, y) =  0 − sin y  . Cette matrice est de rang 2 pour tout (x, y) ∈ R .

0 cos y
!
− sin y
En effet, ex 6= 0 et le vecteur ne peut pas être le vecteur nul. Ainsi, f
cos y
est une immersion, mais pas une submersion.

Exercice 24. 1.L’application t ∈ R → (t2 , t4 ) ∈ R2 est-elle une immersion ? Son


image est-elle une sous-variété de R2 ?
2. Même question pour l’application t → (t2 , t3 ). Montrer qu’il existe un
homéomorphisme du plan envoyant x3 = y 2 sur x = 0.

56
CHAPITRE 3. ESPACES TANGENTS N.AMRI et A. KHELDOUNI

3. Soit N, M deux variétés, et f : N → M une immersion.


(a) Si f : N → f (N ) est un homéomorphisme, montrer que f (N ) est une sous-
variété de M .
(b) Supposons que les dimensions de M et de N sont égales. Montrer que f est
ouverte.
(c) Peut-on immerger la sphère Sn dans Rn ?

Solution de Exercice 24 1) L’application t → (t2 , t4 ) n’est pas une immersion


car son rang n’est pas maximum en (0, 0). Mais son image est l’ensemble P = {(x, y) ∈
R2 / y = x2 } qui est un graphe, donc une sous-variété de R2 .

2) L’application t → (t2 , t3 ) n’est pas une immersion pour les mêmes raison qu’avant.
L’mage n’est pas une sous variété de R2 car on a vu que {(x, y) ∈ R2 / y 2 = x3 } n’est
pas localement euclidien en (0, 0).
L’application (x, y) → (x1/3 , y) est un homéomorphisme de R2 qui envoie {(x, y) ∈
R2 / y 2 = x3 } sur la droite x = 0.

3) a- Soit p ∈ f (N ), et q = f −1 (p) ∈ N . On fixe U ⊂ N un voisinage de q, V ⊂ M un


voisinage de p et des coordonnées locales (x1 , ..., xm ) dans U et (y1 , ..., yk ) dans V telles que
(y1 , ..., yk ) = f (x1 , .., xn , xn+1 , ..., xm ) = (x1 , ..., xn , 0, ..., 0). Comme f : N → f (N ) est un
homéomorphisme, on peut trouver un voisinage V 0 ⊂ V de q tel que pr−1 (V 0 ) ⊂ U . Dans
V 0 , on a f (N ) ∩ V 0 ⊂ f (U ), donc l’ensemble f (N ) est un ouvert de {(y1 , ..., yk ) / yn+1 =
... = yk = 0}, ce qui montre que f (N ) est une sous-variété.

b- Comme dim M = dim N , f est ouverte par le théorème du rang.

c- Si f : Sn → Rn est une immersion, alors f (Sn ) est un ouvert de Rn , mais comme c’est
aussi un compact on tombe dans une contardiction

Exercice 25. 1. Montrer que pour tout espace vectoriel E de dimension finie et tout
point p ∈ E on a un isomorphisme canonique Tp E = E : En particulier l’on a un
isomorphisme canonique Tp Rn = Rn
2. Soit M k ⊂ Rn une sous-variété. Montrer que l’inclusion i : M → Rn est une
application différentiable.
3. Soient E un espace vectoriel de dimension n, F un sous espace vectoriel de E
de dimension k et A ⊂ E un sous-espace affine de direction F . Montrer que A est

57
3.5. SÉRIE D’EXERCICES 5 N.AMRI et A. KHELDOUNI

une sous-variété différentiable de dimension égale à dim F . Montrer que l’on a un


isomorphisme canonique Tp A = F pour tout p ∈ A.
4. Soit U ⊂ E un ouvert dans un espace vectoriel de dimension finie. Montrer que
l’on a un isomorphisme canonique Tp U = E.
5. Soit f : U ⊂ Rn → Rm une application différentiable définie sur un ouvert U dans
Rn . Vérifier que la différentielle classique df(p) : Rn → Rm , p ∈ U coı̈ncide avec la
différentielle df(p) : Tp U → Tf (p) Rm définie dans le cours.

6 En déduire que la différentielle di(p) : Tp M → Tp Rn de l’inclusion i : M → Rn est

l’inclusion Tp M → Rn .

Solution de Exercice 25
1) Dans ce qui suit, nous utiliserons la notation dfp pour la différentielle d’une application
f entre variétés, et Dfp pour la différentielle d’une application f d’un ouvert de Rn dans
Rm définie comme une application linéaire de Rn dans Rm (et non de Tp Rn dans Tp Rm
comme dfp ). A l’issue de la dernière question, nous pourrons abandonner cette nuance.
On adoptera comme définition de l’espace tangent celle du cours donnée par
Soit M une variété de dimension m munie d’un atlas (Ui , ϕi )i∈I . Pour tout p ∈ m,
l’espace tangent en p à M , est l’espace vectoriel de dimension m

Tp M = ( ({i} × Rn ))∼ où (v1 , (U1 , ϕ1 )) ∼ (v2 , (U2 , ϕ2 )) ⇐⇒ Dϕ1 (m) (ϕ2 ◦ϕ−1
1 )(v1 ) = v2
i/Ui 3p

Soit m la dimension de l’espace vectoriel E . E possède une unique structure différentiable


telle que tout isomorphisme linéaire de E dans Rm soit une carte. Soit p ∈ E. Pour tout
isomorphisme : ϕ : E → Rm (la carte locale !), l’application

Φ
E → Tp E
v → [(ϕ, ϕ(v))]

ϕ
est la composée de E → Rm et de l’application Rm → Tp E qui à x associe [(ϕ, x)] qui
est bien évidement un isomorphisme par définition de l’espace tangent et de sa structure
vectorielle. Conclusion Φ est un isomorphisme qe plus il ne dépend as de l’isomorphisme ϕ
choisi. En effet, si ψ est un autre isomorphisme de E dans Rm , on a [(ϕ, ϕ(v))] = [(ψ, ψ(v))]
car D(ψ ◦ ϕ−1 )ϕ(p) .ϕ(v) = (ψ ◦ ϕ−1 ).ϕ(v) = ψ(v). L’isomorphisme Φ est donc canonique,
puisqu’il ne dépend que de la structure d’espace vectoriel de E mais pas d’un choix de
base.
Dans le cas particulier de E = Rm , l’identification en question vient tout simplement de

58
CHAPITRE 3. ESPACES TANGENTS N.AMRI et A. KHELDOUNI

l’existence de la carte canonique donnée par l’identité.

2) L’inclusion i n’est rien d’autre que la restriction à la sous-variété M ⊂ Rn de l’identité


de Rn , qui est une application différentiable, donc d’après l’exercice 1) , i est différentiable.

3) Il existe une application affine bijective ϕ : E → Rn (donc une carte globale de E ) qui
envoie A sur Rk ∩ {0Rn−k }, donc A est une sous-variété de E de dimension k.
Soit maintenant p ∈ A et h l’application F 3 q → p + q ∈ A, qui n’est que l’identité de Rk
lue dans des cartes locales bien appropriées, donc différentiable et d’inverse différentiable.
Sa différentielle en 0, dh(0) : T0 F → Tp A est donc un isomorphisme qui, en le compo-
sant avec l’identification canonique T0 F ≡ F de la question 1), donne une identification
canonique de Tp A avec F .

4) U étant une sous-variété de E , il existe, pour tout p ∈ U , une injection canonique


de Tp U dans Tp E (donnée par la différentielle en p de l’inclusion de U dans E ). Mais
comme ces espaces sont de même dimension, cette injection est un isomorphisme, et
l’isomorphisme canonique Tp E ≡ E donne finalement l’isomorphisme canonique voulu
entre Tp U et E.

5) IdU et IdRm définissant des cartes globales de U et Rm respectivement, par définition,


la différentielle df(p) : Tp U → Tf (p) Rm est l’application

df(p) : Tp U → Tf (p) Rm ≡ Rm
[(IdU , v)] → [(IdRm , D(IdRm ◦ f ◦ (IdU )−1 ) .v)]
| {z }
f (p)

en identifiant [(IdU , v)] ∈ Tp U à v ∈ Rn et [(IdRm , Df(p) .v)] ∈ Tf (p) Rm ≡ Rm à


Df(p) .v ∈ Rm la différentielle ci dessus qui n’est autre que l’application

Rn → Rm
v → Df(p) .v

6) Supposons M de dimension k et soient p ∈ M . et j l’inclusion de Rk ×{0Rn−k } dans Rn .


Soit (U, ϕU ∩M ) une carte locale de la sous-variété M de Rn (i.e. U un voisinage ouvert
de p dans Rn et ϕU ∩M la restriction de ϕ à U ∩ M telle que ϕ : Rn ⊃ U → Rn avec
ϕ(U ∩ M ) = Rk × {0Rn−k }), nous avons ϕ ◦ i = j ◦ ϕU ∩M .
Par ailleurs, l’espace tangent Tp M s’identifie à Dϕ−1 k
(ϕ(p)) (R ×{0Rn−k }) via l’isomorphisme
[(ϕU ∩M , v)] → Dϕ−1
(ϕ(p)) .v. Nous avons ainsi le diagramme commutatif suivant :

59
3.5. SÉRIE D’EXERCICES 5 N.AMRI et A. KHELDOUNI

' di(p) '


Dϕ−1 k
(ϕ(p)) (R × {0Rn−k }) → Tp M → Tp Rn → Rn
Dϕ−1
(ϕ(p)) ↑ dϕ−1
(ϕ(p)) ↑ dϕ−1
(ϕ(p)) ↑ Dϕ−1
(ϕ(p)) ↑
Rk × {0Rn−k } → Tϕ(p) (Rk × {0Rn−k }) → Tϕ(p) Rn → Rn
' djϕ(p) '

Or d’après la question 5), la composée des trois flèches du bas est Dj(ϕ(p)) , c’est- a-dire
l’inclusion de Rk × {0Rn−k } dans Rn , donc la composée des trois flèches du haut (c’est-
a-dire di(p) modulo les identifications canoniques de part-et-d’autre) est l’inclusion de
l’espace tangent Tp M dans Rn .

Exercice 26. 1. Soit π : E → M un fibré vectoriel de rang n, k un entier plus petit


que n et F une partie de E telle que pour tout x ∈ M , Ex ∩ F est un sous-espace
vectoriel de F de dimension k. On suppose de plus que tout point de M admet un voi-
sinage U et k sections s1 ,...,sk ∈ Γ(U, E) telles que pour tout x ∈ U , {s1 (x), ..., sk (x)}
est une base de F ∩ Ex . Montrer alors que F est un fibré de base M , la projection sur
la base étant la restriction de π.
π
2. Soit E → M un fibré vectoriel tel que toute section possède au moins un zéro.
Montrer que E n’est pas trivial.
3. Soient M et N deux variétés différentiables. Montrer que, pour tout (p, q) ∈ M ×N ,
il existe un isomorphisme naturel d’espaces vectoriels : T(p;q) (M × N ) → Tp M ⊕ Tq N .
En déduire que les variétés T (M × N ) et T M × T N sont difféomorphes.
3. En considérant T (Sn × R) comme un sous-fibré de T Rn+1 , montrer que le fibré
T Sn ⊕ R sur Sn est trivialisable. En déduire que les variétés T (Sn × R) et Sn × Rn+1
sont difféomorphes.
5. Montrer que Vn = {(p, l) ∈ Rn × RPn−1 , p ∈ l} est une sous-variété de Rn × RPn−1 .
Montrer que la seconde projection π2 (p, l) = l détermine un fibré de rang 1 sur RPn−1 .
Montrer que pour n = 2, ce fibré n’est pas trivial.

Solution de Exercice 26 1) Montrons que F est une sous-variété de E et construi-


sons des trivialisations locales. Pour tout p ∈ M , l’hypothèse nous fournit k sections
définies sur un voisinage U de p. Quitte à restreindre U , on peut compléter cette famille
par (n − k) sections de sorte que pour tout x de U , {s1 (x), ..., sn (x)} forme une base de
Ex . Pour ce faire il suffit de compléter la famille libre {s1 (p), ..., sk (p)} en une base de
Ep , d’étendre ces nouveaux vecteurs en des sections et de restreindre U à l’ouvert où ces

60
CHAPITRE 3. ESPACES TANGENTS N.AMRI et A. KHELDOUNI

sections forment une famille libre. Alors l’application

ϕ: π −1 (U ) → U × Rn
n
Σ λi si (x) → (x, (λ1 , ..., λn ))
i=1

est une trivialisation de E, elle envoie p−1 (U ) ∩ F sur U × Rk × {0Rn−k }. Ce qui montre
que F est une sous-variété de E et fournit des trivialisations de F .

φ
2) Si E est un fibré vectoriel trivial de rang k, il existe un difféomorphisme : E → M × Rk
qui fait commuter le diagramme suivant :

φ
E → M × Rk
π & .pr1
M

et qui induit un isomorphisme linéaire sur chaque fibre. Or l’application s : p → φ−1 (p, (1, 0, ..., 0))
donne une section (π ◦s(p) = π(φ−1 (p, (1, 0, ..., 0))) = pr1 (p, (1, 0, ..., 0)) = p), partout non
nulle puisque φ−1 est un isomorphisme d’espaces vectoriels en restriction à chaque fibre.
Donc, si toute section d’un fibré possède au moins un zéro, ce fibré ne peut être trivial.

3) Choisissons la représentation des vecteurs tangents comme classe d’équivalence de


chemins. On considère l’application

H(p,q) : Tp M × Tq N → T(p,q) (M × N )
([γ1 ]≈ , [γ2 ]≈ ) → [(γ1 , γ2 )]≈

qui est bien définie vue que si δ1 et δ2 sont deux deux autres représentants de [γ1 ]≈ , et
[γ2 ]≈ respectivement, on aura pour (U, ϕ) et (V, ψ) des cartes locales de M et N en p
et q respectivement,
dϕ◦γ1 dϕ◦δ1 dψ◦γ2
δ1 (0) = γ1 (0) = p, et dt
(0) = dt
(0) d’une part et δ2 (0) = γ2 (0) = p, et dt
(0) =
dψ◦δ2
dt
(0) d’autre part.
On en déduit que, dans la carte (U × V, ϕ × ψ) de M × N en (p, q), on a :
(δ1 , δ2 )(0) = (δ1 (0), δ2 (0)) = (γ1 (0), γ2 (0)) = (p, q) et
 
d(ϕ×ψ)◦(δ1 ,δ2 ) d(ϕ◦δ1 ×ψ◦δ2 ) d(ϕ◦δ1 ) d(ψ◦δ2 )
dt
(0) = dt
(0) = dt
(0), dt (0)
dϕ◦γ1 dψ◦γ2
 d(ϕ×ψ)◦(γ1 ,γ2 )
= dt (0), dt (0) = dt
(0)
Il reste à vérifier que H(p,q) est un isomorphisme d’espaces vectoriels. Pour la linéarité,
soient ([γ1 ]≈ , [γ2 ]≈ ) et ([δ1 ]≈ , [δ2 ]≈ ) ∈ Tp M ⊕ Tq N et (U, ϕ), (V, ψ) des cartes en p et q
respectivement, et a ∈ R,

61
3.5. SÉRIE D’EXERCICES 5 N.AMRI et A. KHELDOUNI

H(p,q) (([γ1 ]≈ , [γ2 ]≈ ) + a([δ1 ]≈ , [δ2 ]≈ )) = H(p,q) ([γ1 ]≈ + a[δ1 ]≈ , [γ2 ]≈ + a[δ2 ]≈ )
= H(p,q) ([ϕ−1 (ϕ ◦ γ1 + aϕ ◦ δ1 )]≈ , [ψ −1 (ψ ◦ γ2 + aψ ◦ δ2 )]≈ )
= [ϕ−1 (ϕ ◦ γ1 + aϕ ◦ δ1 ), ψ −1 (ψ ◦ γ2 + aψ ◦ δ2 )]≈
= [(ϕ−1 × ψ −1 ) (ϕ ◦ γ1 + aϕ ◦ δ1 ), (ψ ◦ γ2 + aψ ◦ δ2 )]≈
= (ϕ × ψ)−1 (ϕ ◦ γ1 , ψ ◦ γ2 ) + a(ϕ ◦ δ1 , ψ ◦ δ2 ) ≈
 

= (ϕ × ψ)−1 (ϕ × ψ) ◦ (γ1 , γ2 ) + a(ϕ × ψ) ◦ (δ1 , δ2 ) ≈


 

= [(γ1 , γ2 )]≈ + a[(δ1 , δ2 )]≈ = H(p,q) ([(γ1 , γ2 )]≈ ) + aH(p,q) ([(δ1 , δ


Pour des raisons de dimension reste à montrer que H(p,q) est injective, supposons alors
que H(p,q) ([γ1 ]≈ , [γ2 ]≈ ) = 0 en se plaçant dans des 
cartes locales (U, ϕ), et
 (V, ψ) comme
d(ϕ×ψ)◦(γ1 ,γ2 ) d(ϕ◦γ1 )
ci dessus, on a dt
(0) = 0 c’est à dire dt
(0), d(ψ◦γ
dt
2)
(0) = (0, 0) donc
d(ϕ◦γ1 ) d(ψ◦γ2 )
dt
(0) = dt
(0) = 0 et [γ1 ]≈ = [γ2 ]≈ = 0.

Les projections pr1 : M × N → M et pr2 : M × N → N induisent un isomorphisme


entre les espaces tangents en tout point (p, q) ∈ M × N

(dpr1(p) , dpr2(q) ) : T(p,q) (M × N ) → Tp M ⊕ Tq N


ξ → (dpr1(p) (ξ), dpr2(q) (ξ))

d’où une application de fibrés vectoriels (h, H) :

H
T (M × N ) → TM × TN
π(M ×N ) ↓ ↓ (πM , πN )
M ×N → M ×N
(pr1 ,pr2 )

la restriction de H aux fibres est (dpr1(p) , dpr2(q) ) qui est un isomorphisme c’est donc un
isomorphisme de fibré vectoriels différentiables et donc aussi un difféomorphisme.

4) La sous-variété Sn × R (≡ Sn × R∗+ ) est difféomorphe à Rn+1 \{0} (par (x, t) → tx)


donc T (Sn × R) ' T Sn × T R est difféomorphe à T (Rn+1 \{0}) or ce dernier est trivial.
D’où T Sn × T R est trivialisable.
En considérant la restriction du fibré (T (Sn × R) , πSn ×R , Sn × R) à Sn × {1} et la
restriction de l’isomorphisme précédent avec (T (Rn+1 \{0}), π, Rn+1 \{0}), on obtient un
isomorphisme de fibrés sur Sn :

T (Sn × R) → T Rn+1
& .
n
S

en particulier les deux variétés T Sn × R et Sn × Rn+1 sont difféomorphes.

62
CHAPITRE 3. ESPACES TANGENTS N.AMRI et A. KHELDOUNI

5) D’après la question 1), Vn = {(p, l) ∈ Rn × RPn−1 , p ∈ l} est un sous fibré du fibré


trivial Rn × RPn−1 donc c’est une sous-variété de Rn × RPn−1 , et que si on considère
l”atlas de RPn−1 donnée par (Ui , ϕi ) avec Ui = {[x0 , ..., xn−1 ] ∈ RPn−1 / xi 6= 0} et
ϕi : (x0 , ..., xn−1 ) → ( xx0i , ..., xxi−1
i
, xxi+1
i
, ..., xn−1
xi
) On définit des cartes de fibré pour Vn par

ψi : π −1 (Ui ) → Ui × R
(l, y) → (l, yi )

où yi est la ième coordonnée de y.


x
On a bien pr1 ◦ ψi = π, de plus, ψj ◦ ψi−1 ([x0 , ..., xn−1 ], t) = ([x0 , ...xn−1 ], xji t) et donc Vn
est bien un fibré vectoriel de rang 1.
Ce fibré n’est pas trivialisable, en effet, Chacune des sections

1
sk : [x0 , ..., xn−1 ] → ([x0 , ..., xn−1 ], (x0 , ..., xn−1 ))
xk

induit une trivialisation Uk × R → Vn|Uk qui envoie (x, y) sur ysk (x). La fonction de
transition entre les trivialisations sur Ui et Uj respectivement est la fonction f : Ui ∩Uj → R
telle que si (x) = f (x)sj (x). On a immédiatement que f (x) = xj /xi . Enfin les Ui sont
connexes, ces fonctions de transitions prennent toutes des valeurs positives et négatives.
On en déduit que le fibré tautologique n’est pas trivialisable. Si c’éait le cas, il existerait
une section globale s qui ne s’annulerait en aucun point. Donc sur chaque Ui , si = gi s
avec gi une fonction ne s’annulant pas. Par connexité de Ui , gi a un signe constant et donc
les fonctions de transitions gj /gi aussi, une contradiction (voir question).

Exercice 27. On considère une fonction F ∈ C1 (Rn ) telle que grad(F )(x) 6= 0 pour
tout x ∈ F −1 ({0}).
1. Montrer que M admet un atlas A = {(Ui;j , ϕi,j ) / i = 1, ..., nj ∈ J} où J
est un ensemble d’indices, dans lequel ϕi,j est la restriction à Ui,j de la projection
πi : Rn → Rn−1 en omettant la ième composante
2. Écrire l’équation cartésienne de l’espace tangent à M en un point p = (x10 , ..., xn0 ).
3. Pour tout p ∈ Ui,j , calculer le vecteur de Rn tangent à M en p correspondant au
vecteur ∂x∂ k avec k 6= i de Tp M , dans la carte (Ui,j , ϕi,j ).

Solution de Exercice 27 1)Soit Ui les points de M en lesquels la ième dérivée partielle


de F ne s’annule pas. ∀x ∈ Ui , d’après le théorème des fonctions implicites, il existe un
ouvert Wi,x de Rn−1 ≡ Rn−i × {xi } × Ri−1 , un ouvert Vi,x de R et une application

63
3.5. SÉRIE D’EXERCICES 5 N.AMRI et A. KHELDOUNI

différentiable µi,x : Wi,x → Vi,x tels que ∀(y, z) ∈ Wi,x × Vi,x ,

F (y 1 , ..., y i−1 , z, y i+1 , ..., y n ) = 0 et z = µi,x (y) (∗)

La ième coordonnée z étant déterminée à partir des autres, l’application de carte naturelle
est la projection
πi : (y 1 , ..., y n ) → (y 1 , ..., ybi , ..., y n )

soit pi : M → Rn−1 × R et soit Ui,x l’image réciproque de Wi,x ×Vi,x par pi , c’est un
y → (πi (y), y i )
ouvert par continuité de pi . C’est notre domaine de carte locale. On considère maintenant
ϕi,x : Ui,x → Wi,x définie par ϕi,x (y) = πi (y) où πi : (y 1 , ..., y n ) → (y 1 , ..., ybi , ..., y n ) est la
projection. ϕi,x est un homéomorphisme d’inverse

ψi,x : Wi,x → Ui,x


(y 1 , ..., ybi , ..., y n ) → (y 1 , ..., y i−1 , µi,x (y), y i+1 , ..., y n )

qui est bien évidemment continue. (Ui,x , ϕi,x ) est donc une carte locale de M . Les ap-
plications de changement de cartes sont différentiables puisque les applications µi,x le
sont.Comme finalement les Ui,x recouvrent M ; l’ensemble de ces cartes locales constitue
un atlas différentiable de M .

2) Un vecteur v = (v 1 , ..., v n ) = [γ]≈ est un vecteur tangent à M au point p ∈ M =


d
F −1 ({0}) vérifie F (γ(t)) = 0 donc (F ◦ γ)(t) = 0 c’est à dire
dt
∂F i
Σ ∂xi (γ(t))v = 0 ⇔ < grad(F ), v > = 0

Les vecteurs tangents sont donc les vecteurs orthogonaux au gradient de F , ils forment
un espace de dimension n − 1,et constituent donc tout l’espace tangent. On en déduit que
Tp M peut se décrire comme l’espace affine des solutions q de l’équation

< q − p, grad(F ) > = 0

qui est l’équation cartésienne recherchée.

3) Soit p ∈ Ui,x . On veut décrire le vecteur tangent correspondant au j ème vecteur de base
de la carte (j 6= i). Considérons le chemin

γ(t) = ϕ−1
i,x (ϕi,x (p) + tej ) = ψi,x (ϕi,x (p) + tej )

Supposons j < i pour fixer les idées on a

64
CHAPITRE 3. ESPACES TANGENTS N.AMRI et A. KHELDOUNI

γ(t) = (p1 , ..., pj−1 , pj + t, pj+1 , ..., pi−1 , µi,x (p1 , ..., pj + t, ..., pbi , ..., pn ), pi+1 , ...pn )


En dérivant par rapport à t en t = 0, on, trouve le vecteur ej + µ (π (p))ei
∂xj i,x i
où on

calcule µ
∂xj i,x
grâce à (∗) :
∂F
∂ ∂xj
µ i,x = − ∂F
∂xj ∂xi

Exercice 28. Soient M et N deux sous-variétés de Rd de dimensions respectives m


et n.
1– Montrer que si, pour tout x ∈ M ∩ N , , Tx M + Tx N = Rd , alors M ∩ N est une
sous-variété de Rd . Préciser sa dimension et son espace tangent en x. On dit alors
que M et N sont transverses.
2– La réciproque est-elle vraie ?
3– Est-il vrai plus généralement que si dim(Tx M +Tx N ) ne dépend pas de x ∈ M ∩N ,
alors M ∩ N est nécessairement une sous-variété de Rd ?

Solution de Exercice 28 1) Soit x ∈ M ∩ N . Par définition des sous-variétés à


l’aide de submersions, on peut trouver un voisinage U de x dans Rd et des submersions
F : U → Rd−m et G : U → Rd−n telles que U ∩ N = {x ∈ M / F (x) = 0} et
M ∩ U = {x ∈ M / F (x) = 0}. Ainsi, U ∩ M ∩ N est le lieu des zéros de l’application
(F, G) : U → R2d−m−n , qui est une submersion en x. En effet, on calcule, en utilisant
l’hypothèse de transversalité pour la dernière égalité :

dim Kerd(F, G)(x) = dim(KerdF(x) ∩ KerdG(x) ) = dim(Tx M ∩ Tx N ) = m + n − d

Ainsi, dim Im(d(F, G)(x) ) = d − (m + n − d) = 2d − m − n. Pour raison de dimension,


d(F, G)(x) est bien surjective. On en déduit d’une part que M ∩ N est une sous-variété au
voisinage de x, d’autre part que sa dimension est d − (2d − m − n) = m + n − d, et que
son espace tangent en x est

{v ∈ Rm+n−d / dF(x) .v = dG(x) .v = 0} = Tx M ∩ Tx N

2) La réciproque est fause, pour le voir il suffit de considérer l’intersection, dans R4 de


deux plans se coupant le long d’une droite.

65
3.5. SÉRIE D’EXERCICES 5 N.AMRI et A. KHELDOUNI

3) Non, cet énoncé est faux. On peut par exemple se placer dans R2 , prendre pour M
l’axe des abscisses, et pour N une sous-variété de dimension 1 qui coupe M exactement en
les (1/n, 0) pour n ≥ 1 et en (0, 0), en étant tangent à M en tous ces points. L’hypothèse
est bien vérifiée, mais M ∩ N n’est pas une sous-variété en (0, 0) car ce n’est pas un point
isolé.

Exercice 29. 1) Montrer que le cylindre

C = {(x, y, z) ∈ R3 / x2 + y 2 = 1}

est une variété différentiable.


2) Montrons que C est difféomorphisme au le fibré tangent T S1 de S1 .

Solution de Exercice 29 1) C est une variété différentiable de dimension 2 car c’est


l’ensemble des zéros de la fonction F définie par F (x, y, z) = x2 + y 2 − 1, qui est une
submersion en tout point de C vu que grad(F ) = (2x, 2y, 0) ne s’annule pas sur C.
2) On va tout d’abord montrer que T S1 est le fibré trivial S1 × R , en associant à chaque
vecteur tangent à S1 , un réel qui le représentera. La façon intuitive de le faire est de
choisir, en chaque point de S1 , un vecteur qui servira de base à l’espace tangent en ce
point. Pour obtenir un difféomorphisme, il faut faire ce choix de ”manière différentiablle”.
Soit donc
X : S1 → T S1
z → [γ]z ∈ Tz S1

où γ(t) = zeit . Notons que la notation [γ]z signifie le vecteur tangent représenté par le
chemin γ ( dγ | = [γ]z ).
dt 0
d
Notons qu’on pourrait également écrire X(cos(t), sin(t)) = |
ds t
(cos st), sin(t))
Définissons maintenant l’application

f : S1 × R → T S1
d
(z, r) → rX(z) = |
dt 0
z.eirt

et considérons sur S1 × R la carte locale (UN × R, ϕN × 1R ) où UN = S1 \{(0, 1)} et


x
ϕN (x, y) = 1−y
et (U N , ϕN ) la carte de T S1 induite par (UN , ϕN ). L’expression de f
dans ces cartes locales est alors donnée par

u
ϕN ◦ f ◦ (ϕN × 1R )−1 (t, u) = (t, (1 + t2 ))
2
66
CHAPITRE 3. ESPACES TANGENTS N.AMRI et A. KHELDOUNI

2v
qui est différentiable, et dont l’inverse (u, v) → (u, 1+u 2 ) qui est tout aussi bien différentiable.

De façon similaire si on choisit l’autre projection stéréographique (US , ϕS ), relative au


pôle sud, on conclue que f est un difféomorphisme.

3.6 Série d’exercices 6

Exercice 30. 1. On munit S2 de l’atlas donné par les deux projections


stéréorgaphiques, et la variété fibré tangent T S2 munie de l’atlas induit. Calculer
l’application de changement de carte de T S2 pour les points au dessus de S2 \{N, S}.
2. Interpréter ce calcul le long de l’équateur (cos t, sin t, 0) (t ∈ R) en se représentant
la base naturelle de chaque carte, en chaque point de l’équateur.

Solution de Exercice 30 1) L’application de changement de cartes entre les projec-


tions stéréographiques de la sphère est donné par

x y
ϕN ◦ ϕ−1
S (x, y) = ( , 2 )
x2 + y x + y2
2

et l’application de changement de cartes sur les vecteurs est donné par la jacobienne de
l’application ci-dessus :
 
y 2 −x2 −2xy
(x2 +y 2 )2 (x2 +y 2 )2
J(ϕN ◦ ϕ−1
S , (x, y)) =

−2xy x2 −y 2

(x2 +y 2 )2 (x2 +y 2 )2

2) Si on restreint la jacobienne ci dessus à l’équateur paramétrisé par (cos t, sin t) on


obtient : !
− cos(2t) − sin(2t)
J(ϕN ◦ ϕ−1
S , (x, y))(cos t,sin t) =
− sin(2t) cos(2t)
Si l’on considère la base naturelle associée à la carte ϕS et celle associée à la carte ϕN ,
l’application de changement de base a pour matrice la matrice d’(anti-)rotation ci-dessus.

Exercice 31. Soit f : S2 ⊂ R3 → R5 l’application définie par



√ √ √ 3 2 1
f (x, y, z) = ( 3yz, 3xz, 3xy, (x − y 2 ), (x2 + y 2 − 2z 2 ))
2 2

67
3.6. SÉRIE D’EXERCICES 6 N.AMRI et A. KHELDOUNI

1. Vérifier que f (S2 ) ⊂ S4


2. Vérifier que l’application induite f : S2 → S4 est différentiable.
3. Montrer que la projection naturelle π : S2 → RP 2 est un
(x, y, z) → [x, y, z]
difféomorphisme local
4. Montrer que f induit un plongement g : RP 2 ∈ S4 (surface de Veronese).

Solution de Exercice 31
2
1) Un calcul direct montre f (x, y, z) = k(x, y, z)k4 d’où f (S2 ) ⊂ S4
2) On sait que S2 et S4 sont des variétés plongées dans R3 et R5 respectivement. Si on note
i et j les plongements respectifs des deux sphères, on a donc le diagramme commutatif

f
R3 → R5
i↑ ↑j
S2 → S4
f

où f existe d’après 1). Etant donné que la composition f ◦ i est C∞ , et que j est un
plongement, on conclut que f est également C∞ .
3) En choisissant des cartes locales, on s’appérçoit que la jacobienne de π est inversible
en tout point de la sphère. Donc la différentielle de π est un isomorphisme linéaire, donc
π est un difféomorphisme local.
3) Il suffit de montrer que g est une immersion injective (pour la partie “immersion”,
regarder la jacobienne dans les cartes), puis utiliser le fait que toute immersion injective
sur une variété compacte à valeurs dans un séparé.

Exercice 32. 1. On notera (x1 , x2 , y1 , y2 ) les coordonnées de R4 . Soient X et Y les


champs de vecteurs de R4 donnés par

∂ ∂ ∂ ∂
X = x1 2
− x2 et Y = x1 + y1
∂x ∂x1 ∂y1 ∂x1

et f la fonction de R4 dans R définie par f (x1 , x2 , y1 , y2 ) = x21 + x22 − y12 − y22


1. Montrer que X := f −1 ({1}) est une sous-variété de R4 et qu’elle est difféomorphe
au produit R2 × S1 .
2. Montrer que X est difféomorphe à SL(2, R).

68
CHAPITRE 3. ESPACES TANGENTS N.AMRI et A. KHELDOUNI

3. Calculer le crochet de Lie de X et Y.


4. Donner le fot de X.
5. Soit Z un champ de vecteurs de R4 tel que DZ f = 0. Soit (I, γ) une courbe intégrale
de Z d’origine un point de X. Montrer que pour tout t ∈ I, γ(t) ∈ X.
6. Montrer que les champs X et Y définissent par restriction des champs de vecteurs
de X. On les notera X e ét Y.
e Donner le flot de X
e .
!
e−t/2 0
7) On considère le chemin dans SL(2R), Γ(t) = . Montrer que pour
0 e−t/2
toute matrice M de SL(2, R) le chemin t → φ−1 Γ(t)M Γ(t)) est bien défini et que
c’est une courbe intégrale du champ de vecteurs Y
e où φ est le difféomorphisme de la
question 2).

Solution de Exercice 32 1) La diérentielle de f ne s’annuleén aucun point de


f −1 ({1}), f est donc une submersion. Cela implique que X = f −1 ({1}) est une sous-
variété de R4 de dimension 3.
Les applications

R4 → R4
x1
(x1 , x2 , y1 , y2 ) → ( √ , √ x22 , y1 , y2 )
1+y12 +y22 1+y1 +y22

et
R4 → R4
p p
(x1 , x2 , y1 , y2 ) → (x1 1 + y12 + y22 , x2 1 + y12 + y22 , y1 , y2 )

sont des difféomorphismes inverses l’un de l’autre qui réalisent une bijection entre R2 × S1
et X.

2) Les deux applications

X → SL(2, R) SL(2, R) → X
! !
x1 + y 1 x 2 + y 2 et a b 1
(x1 , x2 , y1 , y2 ) → → 2
(a + d, b − c, a − d, b + c)
y2 − x2 x1 − y1 c d
!
x1 + y 1 x2 + y 2
sont bien définies (det = f ((x1 , x2 , y1 , y2 )) = 1), différentiables et
y 2 − x2 x1 − y 1
sont inverses l’une de l’autres.
3) [X; Y] = −x2 ∂y∂ 1 − y1 ∂x∂ 2 .
4) Les courbes intégrales de X sont les solutions (γ1 (t), γ2 (t), δ1 (t), δ2 (t)) du systéme

69
3.6. SÉRIE D’EXERCICES 6 N.AMRI et A. KHELDOUNI

d’équations
γ10 (t) = −γ2 (t)
γ20 (t) = γ1 (t)
δ10 (t) = 0
δ20 (t) = 0
Elles sont données par
γ1 (t) = γ1 (0) cos t − γ2 (0) sin t,
γ2 (t) = γ1 (0) sin t + γ2 (0) cos t
δ1 (t) = δ1 (0),
δ2 (t) = δ2 (0)
Le flot au temps t est donc une rotation d’angle t dans le plan x1 , x2 .
5) Par définition γ 0 (t) = (γ(t)) et donc d
dt
f ◦ γ(t) = (dfγ(t) )(γ 0 (t)) = (dfγ(t) )Z((γ(t))) =
DZ f (u(t)) = 0
car DZ f = 0. Par conséquent t → f (γ(t)) est constante.
6) Un simple calcul montre que DX f = 0 et DY f = 0. Donc pour tout p ∈ R4 , X(p) et
Y(p) sont dans le noyau de df(p) : R4 → R. Comme pour tout p ∈ X, Tp X = ker df(p) les
champs X et Y définissent par restriction des champs de vecteurs ˜X
e et Y
e de X. Ils sont
bien différentiables car X et T X sont des sous-variétés de R4 et T R4 respectivement.
Une courbe (I, γ) de X est une courbe intégrale de X ssi c’est une courbe intégral de X.
e
De plus d’aprés la question précédente toute courbe intégrale de X d’origine un point de
X est incluse dans X. Donc le flot de X e s’obtient en restreignant le flot de X à X.
!
a b γ
7) Pour toute matrice M = , il est facile de voir que le chemin t → φ−1 Γ(t)M Γ(t)) =
c d
1 t −t t −t
2
(ae +de , b−c, ae −de , b+c) est bien défini. D’autre part en dérivant cette expression,
on obtient

dt
|t=0 = 21 (a − d, 0, a + d, 0) = 12 ((a − d) ∂x∂ 1 + (a + d) ∂y∂ 1 )
c’est à dire dγ
dt
|t=0 = Yγ(0) , donc γ est une courbe intégrale du champ Y donc de Y.
e

∂ ∂ ∂
Exercice 33. 1. Soient X = ∂y
− x ∂z et Y = ∂x
deux champs de vecteurs sur R3 ,
calculer [X; Y ]
2. Montrer que les champs X et Y ne peuvent pas être redressés localement et simul-
tanément, i.e. qu’il n’existe pas de difféomorphisme local ϕ de R3 tel que ϕ∗ X et ϕ∗ Y
soient constants.

∂ ∂ ∂ ∂
Solution de Exercice 33 1) [X; Y ] = [ ∂y − x ∂z ; ∂x ]= ∂z

70
CHAPITRE 3. ESPACES TANGENTS N.AMRI et A. KHELDOUNI

2) Si les champs X et Y peuvent être redressés localement et simultanément en des champs


constants, on aurait [ ϕ∗ X ;ϕ∗ Y ] = 0. Or nous avons

0 6= ϕ∗ ∂z = ϕ∗ [X; Y ] = [ ϕ∗ X ;ϕ∗ Y ] = 0, ce qui est impossible.

Exercice 34. On note x, y et z les coordonnées canoniques de R3 . Soit S la sphère


unité de R3 et j : S → R3 l’injection canonique.
1. Donner une base de Tp S pour tout p ∈ S .
2. Soit f ∈ C ∞ (R3 ) et g = f ◦ j. Soit p ∈ S . A quelle condition p est-il un point
critique de f ? un point critique pour g ?
3. Dorénavant f (x, y, z) = xy. Donner les point critiques de g. Quelles sont les
valeurs maximale et minimale de g ?
4. Donner le nombre de composantes connexes de g −1 (c) en fonction de c ∈ R.

Solution de Exercice 34
1. Tp S est le sous-espace vectoriel de R3 orthogonal à la droite Rp .
2. p est un point critique de f si dp f : R3 → R est nulle, un point critique de g si la
restriction de dp f à Tp S est nulle.
3. Comme df = xdy + ydx, le noyau de dp f est l’orthogonal de (y, x, 0). Donc p est un
point critique de g si et seulement si (y, x, 0) appartient à (x, y, z)R, cela se produit
pour p = (0, 0, 1), (0, 0, −1), √12 (1, 1, 0), √12 (1, −1, 0), √12 (−1, 1, 0), √12 (−1, −1, 0). g
atteint son maximum et son minimum en un des ses point critiques, par conséquent
1
le maximum est 2
est le minimum − 21 .
4. Pour c > 1
2
ou c < − 12 , l’ensemble de niveau g −1 (c) est vide.
Pour c = 1
2
ou c = − 21 , g −1 (c) se compose de deux points, donc a deux composantes
connexes. Pour 0 < c < 1
2
et − 12 < c < 0, g −1 (c) est la réunion disjointe de
deux cercles, donc a deux composantes connexes. Enfin g −1 (c) est la réunion de
deux grands cercles de S qui s’intersectent aux pôles nord et sud, donc a une seule
composante connexe.

Exercice 35. Soit p un entier non nul. Soit U = R3 \{0} et f une application lisse
de U dans R telle que pour tout (x, y, z) ∈ U, pour tout t > 0,

f (tx, ty, tz) = tp f (x, y, z)

71
3.6. SÉRIE D’EXERCICES 6 N.AMRI et A. KHELDOUNI

Soit E le champ d’Euler de U défini par

∂ ∂ ∂
E=x +y +z
∂x ∂y ∂z

1. Calculer la dérivée de f par rapport à E.


2. Montrer que X = f −1 ({1}) est une sous-variété de U .
u
3. Soit π l’application de X dans S2 qui envoie un point u sur kuk
. Montrer que π
est une immersion injective.
4. On suppose que f ne s’annule pas sur U et que X est non vide. En déduire que
X est compact et que π est un difféomorphisme.

Solution de Exercice 35

1. Le vecteur tangent à la courbe t → (tx, ty, tz) en t = 1 a pour coordonnées (x, y, z),
c’est donc le champ E en (x, y, z). D’où

d
(E.f )(x, y, z) = |t=1 f (tx, ty, tz) = pf (x, y, z)
dt

2. Il suffit de montrer que f est une submersion au dessus de 1, autrement dit que
du f 6= 0 pour tout u ∈ f −1 (1). Or

du f (E|u ) = (E.f )(u) = pf (u) = p

d’après la question 1).

3. Montrons que π est injective : si π(u) = π(v), alors u = tv avec t > 0. On a


1 = f (u) = tp f (v) = tp , donc t = 1 et u = v.
v
Montrons que π est lisse. Soit p l’application de U sur S2 qui envoie v sur kvk
.
L’application p est lisse, sa restriction à X est π, qui est donc lisse car X est une
sous-variété de U .
Montrons que π est une immersion en u ∈ X, c’est à dire que

du π : Tu X → Tπ(u) S2

est injective. du π est la restriction de du p à Tu X ⊂ Tu U = R3 . L’application du p :


R3 → Tp(u) S2 est de rang 2, son noyau est la droite engendrée par E(u). L’espace
tangent à X en u est le noyau de du f , il ne contient pas E(u) d’après la question

72
CHAPITRE 3. ESPACES TANGENTS N.AMRI et A. KHELDOUNI

1). Donc du π est injective.


4. Montrons que X est compact. X = f −1 (1) est fermé, il reste à montrer que X
est borné. Comme f ne s’annule pas et qu’elle prend la valeur 1 (X est non vide),
f prend seulement des valeurs strictement positives. La sphère étant compacte, il
existe alors des réels strictement positifs m et M tels que

∀v ∈ S2 , m ≤ f (v) ≤ M

Soit u ∈ X, alors v = u
kuk
∈ S2 et f (v) = 1
kukp
. Donc si p est positif, kuk ≤ m−p et
−p
si p est négatif kuk ≤ M .
Montrons que π est surjective. Pour tout v ∈ S2 , on a vu que f (v) > 0. Alors
1
u = (f (v))− p v appartient à X et π(u) = v. Donc π est surjective, injective et
immersive. X et la sphère ayant même dimension, π est aussi surjective. Par le
théorème d’inversion locale, π est alors un difféomorphisme. Cela implique à nouveau
que X est compact. Une autre façon de faire : Considérer l’application g de U dans
1
U qui envoie u sur f (u)− p u. Vérifier qu’elle se restreint en une application de S2
dans X qui n’est autre que l’inverse de π. Comme g est lisse, S2 et X sont des
sous-variétés de U , π −1 est lisse.

Exercice 36. Soit a, b, c trois nombres réels. Soit X le champ de vecteurs du plan
projectif P 2 (R), défini par

0
∀u = [x : y : z] ∈ P 2 (R), X(u) := γu (0)

où γu (t) = [(1 + ta)x : (1 + tb)y : (1 + tc)z] si t ∈ R est proche de 0. On rappelle que
les trois cartes usuelles de P 2 (R) sont données par

ϕ1 ([1 : x : y]) = (x, y), ϕ2 ([x : 1 : y]) = (x, y), ϕ3 ([x : y : 1]) = (x, y).

1. Donner l’expression de X dans les trois cartes.


2. En déduire le flot de X.
3. On suppose que a < b < c. Dessiner sommairement les courbes intégrales du
champs dans chacune des trois cartes, en indiquant le sens de parcours. Mettre
des signes distinctifs permettant de retrouver la même courbe intégrale sur les
trois cartes.

73
3.6. SÉRIE D’EXERCICES 6 N.AMRI et A. KHELDOUNI

4. Soient S1 = [1 : 0 : 0], S2 = [0 : 1 : 0] et S3 = [0 : 0 : 1]. Combien y a-t-il de


trajectoires dont l’adhérence contient S1 et S2 (resp. S2 et S3 , resp. S1 et S3 ) ?

Solution de Exercice 36
1. Si u = [1 : x : y], alors

(1 + tb)x (1 + tc)x
ϕ1 (γu (t)) = ( , )
1 + ta 1 + ta

d’où
d
|t=0 ϕ1 (γu (t)) = ((b − a)x, (c − a)y)),
dt
autrement dit l’expression du champ X dans la première carte est

∂ ∂
X1 = (b − a)x + (c − a)y .
∂x ∂y

Un calcul similaire donne l’expression de X dans les cartes ϕ2 et ϕ3 :

∂ ∂ ∂ ∂
X2 = (a − b) ∂x + (c − b)y ∂y et X3 = (a − c)x ∂x + (b − c)y ∂y

2. On commence par chercher le flot φt dans les cartes. Par exemple, φt ([1 : x : y]) =
[1 : x(t) : y(t)] si est seulement si (x(t), y(t)) est une courbe intégrale de X1 d’origine
(x, y) si est seulement si
x0 (t) = (b − a)x(t)
y 0 (t) = (c − a)y(t)
et
x(0) = x
y(0) = y

Ces équations admettent pour solution (x(t), y(t)) = (et(b?a) x, et(c−a) y). Par conséquent

φt ([1 : x : y]) = [1 : et(b−a) x : et(c−a) y]

De même, on a que

φt ([x : 1 : y]) = [et(a−b) x : 1 : et(c−b) y],

et
φt ([x : y : 1]) = [et(a−c) x : et(b−c) y : 1].

74
CHAPITRE 3. ESPACES TANGENTS N.AMRI et A. KHELDOUNI

On en déduit que pour tout (x, y, z) ∈ R3 \{0},

φt ([x : y : z]) = [eta x : etb y : etc z].

3. Comme b − a > 0 et c − a > 0, on a que lim φt ([1 : x : y]) = [1 : 0 : 0] et de même


t→−∞

lim φt ([x : y : 1]) = [0 : 0 : 1]


t→−∞

Donc une infinité de trajectoires contiennent dans leur adhérence S1 et S3 . On montre


aussi que exactement 2 trajectoires ont S1 et S2 dans leur adhérence, il s’agit de
{[x : 1 : 0]/x > 0} et {[x : 1 : 0]/x < 0}. Et de même, exactement deux trajectoires
ont dans leur adhérence S2 et S3 .

75
3.6. SÉRIE D’EXERCICES 6 N.AMRI et A. KHELDOUNI

76
Chapitre 4

Sous-variétés

4.1 introduction
Les sous-variétés sont les parties des espaces Rn sur lesquelles on peut appliquer les
méthodes du calcul différentiel. On généralise la situation bien connue de courbe du plan.
Il y a deux façons de présenter une courbe dans le plan : soit par un paramétrage (par
exemple, x(t) = cos t, y(t) = sin t pour t réel), soit par des équations (par exemple,
x2 + y 2 = 1). Le théorème des fonctions implicites permet de trouver (de façon non
constructive, cependant) un paramétrage d’une courbe définie par une équation au voisi-
nage d’un point.
On aura donc deux façons de présenter un sous-variété : soit par un paramétrage,
soit par des équations. Des théorèmes du types inversion locale ou fonctions implicites
´établiront un point entre les deux présentations.
Quand on étudie une courbe paramétrée, on s’intéresse aux propriétés et aux inva-
riants géométriques de la courbe : compacité, tangentes, longueur... On entend par là les
propriétés qui ne dépendent pas du paramétrage.

4.2 Sous-variétés
Définition. Soit M une variété différentiable de dimension n. Une partie A de M est
dite une sous-variété de dimension s de M si : ∀a ∈ A, ∃(U, ϕ) une carte locale de M
autour de a telle que ϕ(a) = 0 et ϕ(U ∩ A) = ϕ(U ) ∩ Rs × {0Rn−s }.
On peut réécrire la définition précédente de la manière suivante :
Une partie A de M est une sous-variété de M de dimension s si, autour de tout point
a ∈ A, on peut trouver une carte locale (U ; ϕ) de M centré en a avec ϕ(U ) = C(0; ) :=

77
4.3. POINT RÉGULIER, POINT CRITIQUE N.AMRI et A. KHELDOUNI

{(x1 , ...xn ) ∈ Rn /∀i |xi | < } telle que

ϕ(U ∩ A) = {x ∈ C(0; )/xs+1 + ... + xn = 0}

où (x1 , ..., xn ) est le système de coordonnées locales associé (U ; ϕ).


Proposition. Toute sous-variété A de dimension s d’une variété M de dimension n
est elle même une variété différentiable de dimension s. De plus l’inclusion i : A → M est
une immersion.
Proposition.
1. Soit M une variété différentiable, A une partie de M recouverte par des ouverts
(Ui )i∈I de M et telle que pour tout i, A ∩ Ui est une sous-variété de M de dimension
s ; alors A est une sous-variété de M de dimension s.
2. Si M et N sont deux variétés différentiables, B une sous-variété de N , et f une
application différentiable de M dans N telle que f (M ) ⊂ B, alors f est aussi
différentiable en tant qu’application de M dans B.
Proposition. Soit f : M → N une immersion injective, alors f (M ) est une sous-variété
de N si et seulement si f est un plongement de M dans N .
Remarque. A est une sous-variété de M si et seulement si pour tout ouvert U de M ,
U ∩ A est une sous-variété de M .
Si M et N sont deux variétés différentiables, A une sous-variété de M , et f une
application différentiable de M dans N . Alors f|A est une application différentiable de A
dans N . (la réciproque n’est pas toujours vraie).

4.3 Point régulier, point critique


Définition. Soit f : M (m) → N (n) une application différentiable de classe C 1 .
i) Un point x de M est dit Point régulier de f , si f est une submersion en x. (donc
m > n).
ii) Point critique de f si x n’est pas régulier, f (x) est alors appelée une valeur critique
de f .
iii) Un point y de N est dit valeur régulière de f si y n’est pas valeur critique de f .
Proposition. Soit f : M → N une application différentiable de classe C 1 . Si y de f (M )
est une valeur régulière de f , alors f −1 (y) est une sous-variété de M , de dimension m − n.
On dit alors que la sous-variété f −1 (y) est dénie par l’équation y = f (x). De plus, pour
tout x ∈ f −1 (y) l’espace tangent Tx (f −1 (y)) est égal au noyau de df(x)
Remarques.1) De faon générale si une application différentiable f : M (m) → N (n) est de

78
CHAPITRE 4. SOUS-VARIÉTÉS N.AMRI et A. KHELDOUNI

rang constant p, alors la même démonstration que ce qui précède permet d’affirmer que
∀y ∈ f (M ), f −1 (y) est une sous-variété de M de dimension m − p.
2) Soit X une sous-variété de dimension s de Rn . L’espace tangent X en x est un
espace vectoriel de dimension s. De plus si X = f (U ) est l’image d’une immersion f , alors
Tf (x) X = Im(df (x)).

4.4 Sous-variétés transverses


Définition. Une application différentiable f : M → N , f est dite transverse une sous-
variété A de N (on écrit f t A) si f −1 (A) = ∅ ou bien ∀x ∈ f −1 (A) on a df(x) Tx M +
Tf (x) A = Tf (x) N .
Remarque. Si on note i l’injection de A dans N , on peut reformuler la condition de
transversalité de manière plus symétrique : elle équivaut en effet demander que l’applica-
tion linéaire
df(x) + dif (x) : Tx M ⊕ Tf (x) A → Tf (x) N

soit surjective.
Si A = {y0 }, f t⇔ y0 est une valeur régulière de f .
Proposition. Soient M , N , P Trois variétés différentiables, f : M → N , une appli-
cation différentiable φ : N → P un difféomorphisme, et A une sous-variété différentiable
de N . Alors f t A si et seulement si (φ ◦ f ) t (φ ◦ A).
Si f est une application différentiable de M dans N ×L, et y0 ∈ L, alors f t N ×{y0 } ⇔ yo
est une valeur régulière de pr2 ◦ f .
Proposition.Soient M (m) , N (m) deux variétés différentiables, f : M → N une applica-
tion différentiable transverse une sous-variété B k de N . Alors f −1 (B) est une sous-variété
de M de même codimension que B. De plus,

∀x ∈ f −1 (B), Tx f −1 (B) = (df(x) )−1 (Tf (x) B).

Définition. Deux sous-variétés X1 et X2 d’une variété différentielle M sont dites trans-


verses lorsque, pour tout point x ∈ X1 ∩ X2 , les espaces tangents Tx X1 et Tx X2 sont
transverses dans l’espace tangent Tx M , c’est-à-dire si

Tx M = Tx X1 + Tx X2

autrement dit, l’inclusion i : X1 → M est transverse X2 .


Corollaire. Soient X1 , X2 deux sous-variétés de M . Si X1 t X2 alors X1 ∩ X2 est
une sous-variété de M .

79
4.5. SÉRIE D’EXERCICES 7 N.AMRI et A. KHELDOUNI

4.4.1 Le théorème de Whitney


Théorème. Toute variété différentiable compacte M admet un plongement dans un
espace euclidien Rm pour m suffisamment grand.
Il y a un résultat plus précis que ce qui précède :
Proposition. Toute variété différentiable compacte de dimension n admet un plon-
gement dans R2n+1 .

4.5 Série d’exercices 7

Exercice 37. Les ensembles suivants sont-ils des sous-variétés(si c’est le cas, on
précisera la dimension)
1. S1 = {(x, y, z) ∈ R3 ; z = x − 2(x2 + y 2 )}.
2. S2 = {(t, t2 ); t ∈ R}.
3. S3 = {(x, y, z) ∈ R3 ; x2 + y 2 + z 2 = 1}.
4. S4 = {(x, y) ∈ R2 ; xy = 0}.
5. S5 = {(x, y) ∈ R2 ; x > 0 et y ≥ 0}.

Solution de Exercice 37
1. S1 est le graphe de la fonction f1 : R2 → R, (x, y) 7→ x − 2(x2 + y 2 ). C’est donc une
sous-variété de dimension 2 de R3 .
2. S2 est aussi une sous-variété. C’est par exemple le graphe de la fonction f2 : R → R,
x 7→ x2 . C’est donc une sous-variété de dimension 1 de R2 .
3. Notons f3 (x, y, z) = x2 + y 2 + z 2 − 1, de sorte que S3 = f3−1 ({0}). Alors f3 est une
submersion en chaque point de S3 . En effet, df3 = (2x 2y 2z) et df3 est surjective
sauf x = y = z = 0, mais ce point n’est pas un élément de S3 . Ainsi, S3 est une
sous-variété de dimension 2 de R3 .
4. S4 n’est pas une sous-variété de R2 , car (0, 0) est un point double de S4 .
5. S5 n’est pas une sous-variété de R2 . C’est un peu plus difficile à montrer. Imaginons
que ce soit une sous-variété de dimension 1. Posons a = (1, 1) ∈ S5 . Il existerait alors
V un voisinage de 0 dans R (autrement dit, un intervalle), U un voisinage de a dans
R2 et f : V → R2 une immersion vérifiant f (0) = a et f|V est un homéomorphisme
de V sur S5 ∩ U . En particulier, f|V
−1
doit être continue. C’est impossible, car elle

80
CHAPITRE 4. SOUS-VARIÉTÉS N.AMRI et A. KHELDOUNI

envoie l’ensemble connexe S5 ∩ U \{a} sur l’ensemble non connexe V \{0}.


Supposons maintenant que S5 soit une sous-variété de dimension 2. Alors, il existe-
rait V un voisinage de 0 dans R2 , U un voisinage de b = (0, 1) dans R2 et f : V → R2
une immersion vérifiant f (0) = b et f|V est un homéomorphisme de V sur S5 ∩ U .
Mais c’est impossible, car V est ouvert alors S5 ∩ U ne l’est pas. Donc S5 n’est pas
une sous-variété.

Exercice 38. Pour quelles valeurs de α ∈ Rl’ensemble

C = {(x, y) ∈ R2 ; x2 − y 2 = α}

est-il une sous-variété de R2 .

Solution de Exercice 38 Posons

f (x, y) = x2 − y 2 − α,

de sorte que f −1 ({0}) = C. On a df(x,y) = (2x − 2y). Ceci est une surjection (puisque df
est une forme linéaire, c’est équivalent à dire qu’elle n’est pas identiquement nulle) si et
seulement si (x, y) 6= (0, 0). Ainsi, f est une submersion partout sauf en (0, 0). Si α 6= 0,
/ C, et f est une submersion en tout point de C : C est donc une sous-variété.
alors (0, 0) ∈
Si α = 0, alors C est la réunion de deux droites (distinctes) qui se coupent en 0 : ce n’est
pas une sous-variété car elle admet un point double.

Exercice 39. Montrer que l’ensemble

S = {(x, y, z) ∈ R3 ; xy + xz + 2x + 2y − z = 0}

définit une sous-variété de R3 de dimension 2. Déterminer le plan tangent à cette


sous-variété en l’origine.

Solution de Exercice 39 On définit f (x, y, z) = xy + xz + 2x + 2y − z de sorte que


S = f −1 (0). Pour vérifier que S est une sous-variété de dimension 2, il suffit de vérifier
que f est une submersion en chaque point de S. Mais, en tout (x0 , y0 , z0 ) de R3 , df(x0 ,y0 ,z0 )

81
4.5. SÉRIE D’EXERCICES 7 N.AMRI et A. KHELDOUNI

est donné par la matrice ligne

(x0 + z0 + 2 x0 + 2 x0 − 1).

Pour que df(x0 ,y0 ,z0 ) soit surjective, il suffit qu’elle soit de rang 1 (l’espace d’arrivé est R).
Il est impossible que les deuxièmes et troisièmes colonnes soient simultanément nulles.
Donc f est une submersion en tout point (x0 , y0 , z0 ) de R3 , en particulier en tout point
de S.
Le plan tangent en l’origine est alors donné par

T0 S = {(x, y, z) ∈ R3 ; df0 (x, zy, z) = 0} = {(x, y, z) ∈ R3 ; 2x + 2y − z = 0}.

Exercice 40. 1. Soient M , N , et P trois variétés différentiables. Montrer que si


f : M → N et g : N → P sont différentiables, alors g ◦ f est différentiable.
2. Soient M une sous variété de Rn munie de la structure différentiable induite et
f : Rn → Rp une application différentiable . Montrer que la restriction de f à M est
une application différentiable de M dans Rp .
3. Soit f : U ⊂ Rn → Rp une application différentiable et M une sous-variété de Rp
telle que f (U ) ⊂ M . Montrer que l’application induite f : U → M x → f (x) est
différentiable.

Solution de Exercice 40 1) 1. soient f : M → N et g : N → P différentiables et


x ∈ M , y = f (x) et z = (g ◦ f )(x).
On choisit des cartes locales ϕx : M ⊃ Ux → Vx ⊂ Rm de M en x, ϕy : N ⊃ Uy → Vy ⊂ Rn
de N en y, et ϕz : P ⊃ Uz → Vz ⊂ Rp de P en z. Au besoin on peut restreindre Uy
et Ux , tels que g(Uy ) ⊂ Uz et f (Ux ) ⊂ Uy , de sorte que ϕy ◦ f ◦ ϕ−1
x : Vx → Vy et
ϕz ◦ g◦ ϕ−1
y : Vy → Vz comme f et g sont différentiables, ces deux applications sont
différentiables entre ouverts de Rm , Rn et Rp . Leur composée est donc différentiable

ϕz ◦ g ◦ ϕ−1 ◦ ϕy ◦ f ◦ ϕ−1
 
y x

c’est à dire ϕz ◦ g ◦ f ◦ ϕ−1


x est différentiable. Ainsi g ◦ f : M → P est différentiable
2). La question est de voir que l’expression de f dans une carte locale de M est
différentiable, c’est à dire que pour tout x ∈ M ⊂ Rn , il existe une carte locale de
M en x, ϕ : M ⊃ U → V ⊂ Rk (k étant la dimension de M ) telle que f ◦ ϕ−1 : V → Rp

82
CHAPITRE 4. SOUS-VARIÉTÉS N.AMRI et A. KHELDOUNI

soit différentiable. Soit x ∈ M et h : Ω ⊂ Rn → Ω0 ⊂ Rn un difféomorphisme de


redressement de M au voisinage de x, (i.e. un difféomorphisme h : Ω → Ω0 tel que
h(x) = 0 et h(Ω ∩ M ) = Ω0 ∩ (Rk × {0}) ) de sorte que ϕ : U = M ∩ Ω 3 p → ϕ(p) ∈
Ω0 ∩ (Rk × {0}) qui s’identifie à un ouvert V de Rk , soit une carte locale de M centrée
en p. Alors f ◦ ϕ−1 : V → Rp est la restriction à un sous-espace vectoriel de l’application
f ◦ h−1 : Ω0 → Ω , différentiable comme composée d’applications différentiables entre
ouverts d’espaces vectoriels normés. Elle est donc elle-même différentiable.

3) Soit f : U ⊂ Rn → Rp une application différentiable et M une sous-variété de Rp de


dimension k telle que f (U ) ⊂ M . Soit x ∈ U et y = f (x) ∈ M ⊂ Rp . La question conciste
à montrer l’existence d’une carte locale (V, ϕ) de M en y telle que ϕ ◦ f : f −1 (V ) → Rk
soit différenbtiable. Pour cela on considère comme d ans la question précédente un
n 0 n
difféomorphisme h : Ω ⊂ R → Ω ⊂ R de redressement de M au voisinage de y de
sorte que ϕ : V = Ω ∩ M 3 p → h(p) ∈ Ω0 ∩ (Rk × {0Rn−k }) (qui s’identifie à un ouvert W
de Rk ) définit une carte de l’atlas induit de la sous-variété M . On se rend compte alors
que f n’est rien d’autre que la composée de l’application différentiable f entre ouverts
d’espaces vectoriels normés avec la projection de Rn dans Rk sur les k premiers facteurs,
qui est linéaire donc différentiable.

Exercice 41. 1) Déterminer les paramètres α ∈ R pour lesquels l’ensemble {(x, y, z) ∈


R3 / x2 + y 2 + z 2 = xyz + α} est une variété.
2) De même, déterminer les paramètres (p, q) ∈ R2 pour lesquels l’ensemble {(x, y) ∈
R2 / y 2 = x3 − 3px + q} est une variété.
3
3) Déterminer
( si les ensembles suivants sont
( des sous-variétés de R .
x3 + y 3 + z 3 = 1 x2 + y 2 + z 2 = 1
S1 = et S2 =
xy =z x2 + y 2 =z
4) Une sphère avec un cheveu est-elle une variété ?

Solution de Exercice 41 1) La fonction définie par f (x, y, z) = x2 +y 2 +z 2 −xyz −α


(x, y, z) df(x,y,z) = (2x − yz, 2y − xz, 2z − xy). Le
est différentiable de différentielle en 
 2x − yz = 0


rang de f est nul si et seulement si 2y − xz = 0

 2z − xy = 0

c’est à dire (x, y, z) ∈ {(0, 0, 0), (2, 2, 2), (−2, −2, 2), (−2, 2, −2), (2, −2, −2)}. Moyennant
le théorème du rang f −1 ({0}) est une variété si α 6= 0 et 4
 Siα = 0, comme d2 f(0,0,0) = (2, 2, 2) elle est non dégénérée de signature (3, 0) il va

83
4.5. SÉRIE D’EXERCICES 7 N.AMRI et A. KHELDOUNI

exister un difféomorphisme local φ en (0, 0, 0) tel que f ◦ φ(x, y, z) = x2 + y 2 + z 2 . Donc


0 est un point isolé de f −1 {(0}) qui est une variété.
Nous avons utiliser ici le théorème suivant : Soit U un ouvert de Rn avec 0 ∈ U et
f : U → R de classe C 3 . On suppose que df(0) = 0 et que d2 f(0) non dégénérée, de
signature (p, n − p). Alors il existe un C 1 -difféomorphisme φ entre deux voisinages de
l’origine dans Rn tel que φ(0) = 0 et f (x) − f (0) = u21 + ... + u2p − u2p+1 − ... − u2n où
u = φ(x).
 Si α = 4, on effectue le changement de variables X = x − 2, Y = y − 2 , Z = z − 2, on
obtient alors f −1 {(4}) = {(X, Y, Z) ∈ R3 / {X 2 +Y 2 +Z 2 −2(Y Z+ZX+XY )−XY Z = 0}
La forme quadratique X 2 + Y 2 + Z 2 − 2(Y Z + ZX + XY ) est non-dégénérée, etbtoujours
grâce au théorème ci dessus, à un difféomorphisme local prés f est de la forme u21 +u22 −u23
et f −1 ({0}) n’est pas une variété en (2, 2, 2)

2) La fonction f (x, y) = y 2 − x3 + 3px − q est différentiable de différentielle df(x,y) =


(−3x2 + 3p, 2y). Le rang de f n’est pas maximum si et seulement si
(
−x2 + p = 0
ce qui donne p = x2 et y = 0, en remplaçant dans l’équation f (x, y) =
y =0
0 on obtient q 2 = 4p3 .
Si q 2 6= 4p3 , le théorème du rang montre que f −1 {0} est une variété.
Sinon en effectuant un changement de variables on nobtient soit p = q = 0, soit p = 1
et q = 2
Dans le premier cas, {(x, y) / y 2 = x3 } n’est clairement pas une variété. En effet, si on
fait tendre (x, y) vers (0, 0) le long de la courbe y 2 = x3 , le vecteur unitaire associé tendra
toujours vers (1, 0). Si y 2 = x3 était une sous-variété de R2 , on pourrait aussi obtenir
(−1, 0).
Dans le second cas, {(x, y) / y 2 = x3 −3x+2} n’est pas non plus une variété, car au point
(1, 0), on vérifie que la courbe est constituée de deux droites se croisant transversalement.
En effet, en faisant le changement de coordonnée X = x − 1, et Y = y, la courbe est
donnée par l’équation Y 2 + 3X2 − X3 = 0. On prends alors X0 tel que X02 = 3X 2 − X 3
et la courbe sera donnée par Y 2 − X02 = 0.

3) Moyennant le théorème du rang,


(
x3 + y 3 + z 3 = 1
S1 = est une sous variété de R3 de dimension 2 car l’application
xy =z
−1
f (x, y, z) = (x3 + y 3 + z 3 − 1, xy − z) est une submersion en tout ! point de f ({(0, 0)})
3x2 3y 2 3z 2
vue que le rand de sa différentielle df(x,y,z) = n’est pas maximum si
y x −1
et seulement si x = y = z 2 ce qui est impossible sur f −1 ({(0, 0)}).

84
CHAPITRE 4. SOUS-VARIÉTÉS N.AMRI et A. KHELDOUNI

Même raisonnement pour S2

4) Une sphère avec un cheveu n’est pas une variété, car la dimension sur le point de
contact du cheuveux n’est pas invariante.

Exercice 42. On suppose R > r > 0.


1. Représenter la partie T de R3 définie par l’équation
p
( x2 + y 2 − R)2 + z 2 = r2

2. Montrer que c’est une sous-variété de R3 .

Solution de Exercice 42

1. T est invariante par le groupe des rotations d’axe Oz. Plus précisément, si Rθ est
la rotation de R3 d’axe Oz et d’angle θ, alors Rθ (T ) = T pour tout angle θ. Soit
P+ le demi-plan
P+ = {(x, 0, z)/x > 0}.

T intersecte P+ en le cercle C centré en (R, 0, 0) de rayon r. Comme R3 est réunion


des Rθ P+ , T est réunion des Rθ C. Dit autrement, on obtient T en faisant tourner
C autour de l’axe Oz.
p
2. Soit la fonction f de R3 \Oz dans R définie par f (x, y, z) = ( x2 + y 2 − R)2 + z 2
Elle est de classe C ∞ . En calculant la matrice jacobienne de f ,on se convainc que
r2 est une valeur régulière de f , c’est à dire que d(x,y,z) f 6= 0 lorsque f (x, y, z) = r2 .
Par conséquent, T = f −1 (r2 ) est une sous-variété de R3 de dimension 2.

Exercice 43. 1. Représenter la partie CE de R2 définie par l’équation

ξ 2 + V (x) = E

∀(x, ξ) ∈ R2
où E est un paramètre réel et V (x) = 4x2 (x2 − 1) est un potentiel qui présente
un double puits. Lorsque E = 0, on pourra utiliser le paramétrage (x, ξ) =
(cos θ, sin 2θ). Pour quelle valeur de E est-ce une sous-variété de R2 ?

85
4.5. SÉRIE D’EXERCICES 7 N.AMRI et A. KHELDOUNI

2. Montrer que la partie Σ de R3 définie par l’équation

1
(4x2 (x2 − 1) + y 2 )2 + z 2 =
4

est une sous-variété de dimension 2 de R3 . Tracer les sections par les plans
horizontaux et en déduire que cette sous-variété est un tore à deux trous.

Solution de Exercice 43

1. Pour une fonction V : R → R quelconque, on a que


p
CE = {(x, ± E − V (x))/V (x) ≤ E} (4.1)

0
La différentielle de ξ 2 + V (x) s’annule si est seulement si ξ = V (x) = 0. Donc si E
vérifie

0
∀x ∈ R V (x) = E ⇒ V (x) 6= 0,

CE est une sous-variété de dimension 1 de R2 .


Appliquons ceci au potentiel V (x) = 4x2 (x2 − 1). La dérivée de V s’annule en ± √12
et 0. Et V (0) = 0, V (± √12 ) = −1. On en déduit que pour E < −1, CE est vide.
Pour E = −1, CE contient deux points (± √12 , 0).
Pour −1 < E < 0 et 0 < E, CE est une sous-variété de dimension 1. Avec (4.1),
on voit que CE est formé de deux cercles pour −1 < E < 0 et un cercle pour pour
0 < E. Toujours avec (4.1), on montre que lorsque E s’annule, CE est formé de deux
cercles qui se touchent. Pour analyser la situation au point où les deux cercles se
rencontrent, on remarque que l’image γ de la courbe paramétrée θ → (cos θ, sin 2θ)
est incluse dans C0 , en effet

sin2 (2θ) = (2 cos θ sin θ)2 = 4 cos2 (θ)(1 − cos2 (θ)).

L’inclusion réciproque C0 ⊂ γ est vraie. Pour s’en convaincre, on peut représenter


γ et comparer avec la représentation de C0 obtenue par (4.1). Remarquons que
l’origine de R2 est atteinte en θ = π/2 modulo 2π et θ = 3π/2 modulo 2π. Les
vecteurs tangents en ces valeurs sont (−1, −2) et (1, −2). Ils ne sont pas colinéaires
donc C0 n’est pas une sous-variété de dimension 1 de R2 (l’espace tangent en chaque
point d’une variété de dimension 1 est une droite).

86
CHAPITRE 4. SOUS-VARIÉTÉS N.AMRI et A. KHELDOUNI

2. Pour montrer que Σ est une sous-variété, on vérifie que 1/4 est valeur régulière de
la fonction
(x, y, z) → (4x2 (x2 − 1) + y 2 )2 + z 2

Cela se fait sans difficulté en calculant la matrice jacobienne de f . La surface de R3


que l’on obtient est un tore à deux trous.
Pour le voir on détermine l’intersection Σc de Σ avec le plan horizontal {z = c}.
Pour c < −1/2 ou c > 1/2, Σc est vide. Pour c = ±1/2, Σc est le huit (ou lemniscate)
C0 . Enfin pour −1/2 < c < 1/2,

S p
Σc = CE C−E , avec E = 1/4 − c2 .

Il s’agit de la réunion de trois cercles, avec un gros qui en contient deux petits.

4.6 Série d’exercices 8

Exercice 44. L’espace des matrices inversibles GL(n, R) est un ouvert de M (n, R).
On peut donc le munir d’une structure de variété différentiable canonique.
1. Calculer la différentielle de l’application det : M (n, R) → R en M ∈ GL(n, R).
2. Montrer que SL(n, R) = {M / det(M ) = +1} est une sous-variété de dimension
n2 − 1.
3. Soit O(n) = {M / t M M = id} le groupe orthogonal. Montrer que O(n) est compact.
4. Montrer que la différentielle de l’application M →t M M est de rang constant sur
O(n).
5. En déduire que O(n) est une variété et calculer sa dimension.
6. Le groupe spécial orthogonal est défini comme SO(n, R) = SL(n, R)\O(n). Montrer
que SO(n, R) est une variété.
7. Montrer que les groupes unitaire U (n) = {M ∈ M (n, C) / t M M = id} et spécial
unitaire SU (n) = U (n)\SL(n, C) sont des variétés.

Solution de Exercice 44 1) Calculons d’abord la différentielle de det en l’identité


In : Nous avons

87
4.6. SÉRIE D’EXERCICES 8 N.AMRI et A. KHELDOUNI

1 + ta11 ta12 ... ta1n


ta21 1 + ta22 ... ta2n
det(In + tA) = .. .. .. .. = 1 + t(a11 + ... + ann ) + o(t2 )
. . . .
tan1 tan2 1 + tann

d’où d(det)In ·A = T r(A). Pour un point quelconque M ∈ GL(n, R) on a


det(M + tA) = det(M (In + tM −1 A)) = det(M ) × det(In + tM −1 A) = (det M ) T r(M −1 A),
d’où
d(det)(M ) .A = (det M ) T r(M −1 A)

2) Nous avons SL(n, R) = {M / det(M ) = +1} = det−1 ({1}), or l’application det est
une submersion en tout point M ∈ SL(n, R) car sa différentielle
d(det)(M ) .A = T r(M −1 A) est surjective, puisque tout λ ∈ R (ou C) admet un antécédent
λM
X = n
. D’après le théorème du rang, SL(n, R) est une sous variété de M (n, R) de
dimension (n2 − 1)
3) Le groupe orthogonal O(n) = {M / t M M = id} le groupe orthogonal est compact car
c’est un fermé bormé :
Il est fermé car c’est l’image inverse d’un singleton par l’application continue M →t M M
p
Il est borné car pour la norme kXk = T r(t X.X) nous avons pour tout A ∈ O(n),

kAk = n.
4) L’application h : A → t A.A est différentiable de différentielle

dh(M ) : H → t H.M + t M.H

On remarque que l’image de dh(M ) appartient à l’ensemble des matrices symétriques


Symn (R) et que la différentielle de dh(M ) : M (n, R) → Symn (R) est surjective car pour
toute M ∈ O(n) et toute X ∈ Symn (R),
t X+X
dh(M ) ( 12 M.X) = 1 t
2
X.t M.M + 12 M. t M.X = 2
= X.
5) Ainsi, h : M (n, R)→ Symn (R) est une submersion, donc O(n) est une variété de
2
dimension n2 − n 2+n = n(n−1)
2
.
6) Le groupe spécial orthogonal est défini comme SO(n, R) = SL(n, R)\O(n). SO(n, R)
est en fait l’ensemble des matrices de O(n) de déterminant 1 c’est en faite la composante
connexe de O(n) contenant In . c’est donc aussi une varieté de dimension n(n − 1)/2.
Le sous-groupe SO(n) := {A ∈ O(n) / det(A) = 1} de O(n) coı̈ncide avec le noyau
de l’épimorphisme det : O(n) → {±1}. Ce sous-groupe s’identifie au sous-groupe des

88
CHAPITRE 4. SOUS-VARIÉTÉS N.AMRI et A. KHELDOUNI

isométries linéaires de Rn qui préservent l’orientation et s’appelle le groupe spécial ortho-


gonal d’ordre n.

7) U (n) = {M ∈ M (n, C) / t M M = id} et spécial unitaire SU (n) = U (n)\SL(n, C) sont


des variétés

Exercice 45. Soit un entier naturel g et les disques

D = {x2 + y 2 ≤ R2 }

et D1 , ..., Dg donnés par

Di = {(x − xi )2 + (y − yi )2 ≤ ri2 }

On suppose que les Di sont deux à deux disjoints et que int(Di ) ⊂ D. Soit la fonction

g
Y
2 2 2
f (x, y) = (R − (x + y )) ((x − xi )2 + (y − yi )2 ) − ri2 .
i=1

Montrer que M = {z 2 = f (x, y)} est une sous-variété de R3 , compacte et connexe. La


représenter.

Solution de Exercice 45 La fonction f prend des valeurs positives sur

C = D\ ∪i=1,...,g Int(Di )

et strictement négatives sur le complémentaire de C. Ainsi M est la réunion des graphes


de g et −g où g est la fonction
p
g : C → R, (x, y) → f (x, y)

On peut de la sorte se représenter facilement M et constater qu’il s’agit d’un tore avec
g trous. On en déduit aussi que M est compacte et connexe. En effet C est compacte
et connexe, l’image par une fonction continue d’une partie compacte (resp. connexe) est
compacte (resp. connexe). Donc les graphes de g et −g sont compacts et connexes. Enfin
une réunion finie de parties compactes est compacte et une réunion de partie connexes
ayant un point en commun est connexe. Pour montrer que M est une sous-variété de R3 ,
il suffit de vérifier que 0 est une valeur régulière de la fonction z 2 − f (x, y).

89
4.6. SÉRIE D’EXERCICES 8 N.AMRI et A. KHELDOUNI

Exercice 46. On rappelle qu’une partie E d’un espace topologique X est localement
fermée si tout point de E admet un voisinage V tel que V ∩ E = V ∩ F avec F un
fermé.
1. Vérifier qu’une sous-variété est une partie localement fermée.
2. Vérifier qu’une partie E est localement fermée si et seulement si elle est inter-
section d’un ouvert et d’un fermé si et seulement si elle est intersection de son
adhérence et d’un ouvert.

Solution de Exercice 46
1. Si N est une sous-variété de M , pour tout point x de M, il existe une carte (U, ϕ, E)
et un sous-espace vectoriel F de E tels que ϕ(U ∩ N ) = ϕ(U ) ∩ F . ϕ étant un
homéomorphisme, U ∩ N est une partie fermée de U si et seulement si ϕ(U ∩ N ) est
une partie fermé de ϕ(U ). C’est bien le cas car un sous espace vectoriel de dimension
finie F est une partie fermée.
2. N ouverte dans son adhérence signifie qu’il existe un ouvert O tel que N = Ū ∩ O.
Cela implique immédiatement que N est localement fermée. Montrons la réciproque.
Supposons que pour un ouvert U et un fermé F , l’on ait U ∩ N = U ∩ F . Montrons
alors que U ∩ N = U ∩ N̄ . Il suffit de montrer que tout x de U ∩ N̄ appartient
à U ∩ N . Étant donné la caractérisation de l’adhérence des parties d’un espace
métrique, il existe une suite (xn ) à valeurs dans N qui converge vers x. Comme U
est un voisinage de x, cette suite prend ses valeurs dans U à partir d’un certain
rang. Comme U ∩ N = U ∩ F , (xn ) F prend ses valeurs dans F à partir d’un certain
rang. F étant fermé, la limite x appartient à F . Donc x ∈ U ∩ N.
D’après ce qui précède si N est une partie localement fermée, tout point x de N
admet un voisinage ouvert Ux tel que Ux ∩ N = Ux ∩ N̄ . La réunion O des Ux est
ouverte. On vérifie facilement que N = O ∩ N̄ .
Cette caractérisation des parties localement fermées est plus généralement vraie
pour un espace topologique.

Exercice 47. Pour λ ∈ R, soit

Sλ = {(x1 , x2 , x3 ) ∈ R3 ; x21 + x22 − x23 = λ}.

90
CHAPITRE 4. SOUS-VARIÉTÉS N.AMRI et A. KHELDOUNI

1. Déterminer les λ ∈ R pour lesquels Sλ est une sous-variété de R3 . Dessiner Sλ


en fonction de λ.
2. Pour x, y ∈ R3 , soit B(x, y) = x1 y1 + x2 y2 − x3 y3 . Soit x ∈ Sλ , exprimer Tx Sλ à
l’aide de B

Solution de Exercice 47

1. Considérons F : R3 → R définie par F (x1 , x2 , x3 ) = x21 + x22 − x23 − λ. Alors F est une
fonction de classe C 1 , JacF (x1 , x2 , x3 ) = (2x1 , 2x2 , −2x3 ) et Sλ = {(x1 , x2 , x3 ) ∈
R3 ; F (x1 , x2 , x3 ) = 0}.
Si λ 6= 0, rang(JacF (x1 , x2 , x3 )) = 1 (le maximum possible) car sinon seraient
tous nuls : impossible car x21 + x22 − x23 − λ 6= 0. Comme (0, 0, 0) ∈
/ Sλ , ∀a ∈ Sλ ,
rangJacF (a) = 1 est donc Sλ est une sous-variété de R3 de dimension 2.
Si λ = 0 T0 Sλ ={vecteurs tangents à Sλ en 0}. Alors T0 S0 est un cône et donc S0
n’est pas une sous-variété.

2. Soient x, y ∈ R3 , B(x, y) = x1 y1 + x2 y2 − x3 y3 et x ∈ Sλ . Si λ 6= 0 alors JacF (x) =


(2x1 , 2x2 , −2x3 ) et donc
 
   u1 
3
Tx Sλ = {u ∈ R ; dFx (u) = 0} = {u = (u1 , u2 , u3 ); 2x1 2x2 −2x2 . 
 u2  = 0}

u3

Tx Sλ = {u ∈ R3 ; 2x1 u1 +2x2 u2 −2x3 u3 = 0} = {u = (u1 , u2 , u3 ) ∈ R3 ; 2B(x, u) = 0}.

D’où
Tx Sλ = {u ∈ R3 ; B(x, u) = 0}.

Exercice 48. Soit M1 une sous-variété de Rn de dimension p1 et M2 une sous-variété


de Rn de dimension p2 .
1. Montrer que

M1 × M2 = {a = (a1 , a2 ) ∈ Rn+m ; a1 ∈ M1 et a2 ∈ M2 }

est une sous-variété de Rn+m dont on précisera la dimension.

91
4.6. SÉRIE D’EXERCICES 8 N.AMRI et A. KHELDOUNI

Solution de Exercice 48 Soit a = (a1 , a2 ) ∈ M1 × M2 . Il existe un voisinage U1 de a1


dans Rn et f1 : U1 → Rn−p1 une submersion en a1 tels que M1 ∩ U1 = f1−1 ({0}). De même,
il existe un voisinage U2 de a2 dans Rm et f2 : U2 → Rm−p2 une submersion en a2 tels que
M2 ∩ U2 = f2−1 ({0}).
Posons alors f = (f1 , f2 ) : Rn+m → Rn+m−p1 −p2 , (x, y) ∈ U1 × U2 7→ (f1 (x), f2 (y)).
Alors f est bien une submersion en a = (a1 , a2 ). En effet,
!
df1 (a1 ) 0
dfa = .
0 df2 (a2 )

Le rang de cette matrice vaut bien le rang de df1 (a1 ) plus le rang de df2 (a2 ), c’est-à-dire
(n − p1 ) + (m − p2 ) = (n + m) − (p1 + p2 ).
De plus, on a également

f −1 ({0}) = (M1 ∩ U1 ) × (M2 ∩ U2 ) = (M1 × M2 ) × (U1 × U2 ).

Ainsi, M1 × M2 est une sous-variété de dimension p1 + p2 .

Exercice 49. Soit n et p deux entiers positifs. Soit P une application de Rn dans R
polynomiale homogène de degré p, c’est-à-dire que
X α(1)
P (x1 , ..., xn ) = cα x 1 ....xα(n)
n
α∈Nn ,α(1)+....+α(n)=p

avec des coefficients cα réels.


1. Démontrer que
n
X ∂P
xi = pP.
i=1
∂xi

2. Soit a un réel non nul. Montrer que P −1 (a) est une sous-variété de Rn .
3. Montrer que si a et b sont deux réels non nul de même signe, P −1 (a) et P −1 (b)
sont difféomorphes.
4. Que peut-dire si a et b n’ont pas même signe ?

Solution de Exercice 49
1. Un simple calcul.
2. Il suffit de montrer que P est une submersion au dessus de a. Soit x = (x1 , ..., xn )

92
CHAPITRE 4. SOUS-VARIÉTÉS N.AMRI et A. KHELDOUNI

tel que P (x) = a. D’après la question précédente,

dx P (x) = pP (x) = pa 6= 0

donc dx P est surjective.


3. Soit λ le réel positif tel que λp = ab . L’homothétie de Rn de rapport λ se restreint
en une bijection ϕ de P −1 (a) sur P −1 (b). ϕ est de classe C ∞ car c’est la restriction
d’une application C ∞ à des sous-variétés. La réciproque de ϕ est C ∞ pour la même
raison.
4. Si a et b n’ont pas même signe et p est impair, alors P −1 (a) et P −1 (b) sont difféomorphes.
Cela se démontre comme dans la question précédente en considérant l’homothétie
de rapport −λ où λ est le réel positif tel que λp = | ab |.
Si par contre p est pair, il se peut que P −1 (a) et P −1 (b) ne soient pas difféomorphes.
Par exemple pour
P (x1 , ..., xn ) = x21

P −1 (a) est la réunion de deux hyperplans si a > 0 et vide si a < 0.

Exercice 50. 1. Soit P un polynôme homogène de Rn+1 tel que dx P 6= 0 pour tout
x 6= 0. Montrer que

H = {[x0 : x1 : ... : xn ]/P (x0 , ..., xn ) = 0}

est une sous-variété de Pn (R).


2. Montrer que pour P = x20 + ... + x2i − (y02 + ... + yj2 ) avec i et j strictement positifs
on obtient une sous-variété difféomorphe au quotient de Si × Sj par l’action de
Z2 , où l’élément non trivial agit par l’antipodie sur chaque facteur.

Solution de Exercice 50
1. Observons tout d’abord que P étant homogène, pour tout réel t,

P (x0 , ..., xn ) = 0 ⇔ P (tx0 , ..., txn ) = 0.

Ceci montre que H est bien définie. Par contre le polynôme P ne se factorise pas en
une fonction sur le projectif, on ne peut donc pas lui appliquer le théorème sur les
fibres des submersions. Pour contourner ce problème, travaillons dans les cartes.

93
4.6. SÉRIE D’EXERCICES 8 N.AMRI et A. KHELDOUNI

Soit Ui = {[x0 : ... : xn ]/xi 6= 0} ⊂ Pn . Comme les Ui forment un recouvrement


ouvert de l’espace projectif, il suffit de montrer que Ui ∩ H est une sous variété de
Ui . Quitte à permuter les coordonnées, il suffit de le montrer pour i = 0. U0 est
l’ensemble de définition de l’application de carte ϕ0 d’inverse

Rn → U0 , (x1 , ..., xn ) 7→ [1 : x1 : ... : xn ].

Comme ϕ0 est un difféomorphisme, nous devons montrer que

{(x1 , ..., xn )/P (1, x1 , ..., xn ) = 0}

est une sous variété de Rn . Soit la fonction de Rn donnée par f (x) = P (1, x).
Montrons que la différentielle de f est non nulle lorsque f s’annule. dx f = 0 implique

∂P ∂P
(1, x) = ... = (1, x) = 0
∂x1 ∂xn

f (x) = 0 implique par homogénéité de P que P (t, tx) = 0 pour tout réel t. En
dérivant par rapport à t en t = 1, cela donne

∂P ∂P ∂P
(1, x) + x1 (1, x) + ... + xn (1, x) = 0.
∂x0 ∂x1 ∂xn

les équations précédentes impliquent que la différentielle de P est nulle en (1, x), ce
qui est impossible par hypothèse.
2. D’après le 1), la quadrique projective

Q := {[x0 : ... : xi : y0 : ... : yj ]/kxk = kxk}

est une sous-variété de l’espace projectif de dimension i + j +1. On vérifie facilement


que Q est l’image de f

Si × Sj → Pi+j+1 , (x, y) 7→ [x : y]

de plus
f (x, y) = f (x0 , y 0 ) ⇔ (x, y) = ±(x0 , y 0 ).

Donc f induit une bijection g de Si × Sj /{±Id} sur H.


L’action de {±Id} étant libre, le quotient à une structure de variété.
En utilisant la propriété universelle des sous-variété et celle des quotients, on établit
que f puis g sont de classe C ∞ (écrire les détails).

94
CHAPITRE 4. SOUS-VARIÉTÉS N.AMRI et A. KHELDOUNI

On montre ensuite que f puis g sont immersives (donner les détails à nouveau).
Comme la quadrique et Si × Sj /{±Id} ont même dimension, par le théorème d’in-
version local, g est un difféomorphisme local. g étant bijectif, en déduit que g est
un difféomorphisme.

95
4.6. SÉRIE D’EXERCICES 8 N.AMRI et A. KHELDOUNI

96
Chapitre 5

Examens

5.1 Examen 2020

Exercice 51. Soient M et N deux variétés topologiques à bord de dimension m et n


respectivement.
1. Montrer que M × N est une variété topologique à bord.
2. Déterminer son bord ∂(M × N ). Donner un exemple
3. Trouver un exemple de variété topologique pour laquelle la frontière et le bord ne
coı̈ncident pas.

Solution de Exercice 51
1. Montrons que M × N est une variété topologique à bord. L’espace topologique M × N
est clairement de Hausdorff et possède une base dénombrable d’ouverts puisque M et N
sont des variétés topologiques. Il faut donc montrer que tout pout (p, q) ∈ M ×N possède
un voisinage homéomorphe à un ouvert de Rd ou Hd pour un certain d fixé. 3 cas se
présentent :
 si (p, q) se trouve dans int(M )× int(N ), alors il une carte locale (U, ϕ) de M en p et
une carte locale (V, ψ) de N en q qui nous permettrons d’affirmer que (ϕ × ψ, U × V )
est une carte locale de M × N en (p, q). M × N est ainsi localement euclidien en (p, q)
de dimension n + m.
En effet, ϕ × ψ est clairement un homéomorphisme local U × V sur un ouvert de Rn+m .
 si p ∈ ∂M et q ∈ int(N ), alors il existe une carte locale ϕ : U → Hm (resp. ψ : V → Rn )
en p (resp. en q)

97
5.1. EXAMEN 2020 N.AMRI et A. KHELDOUNI

comme précédement, l’application

ϕ × ψ : U × V → Hm × Rn ' Hm+n

est un homémorphisme local. Le cas p ∈ int(M ) et q ∈ ∂N est similaire.


 si p ∈ ∂M , q ∈ ∂N , alors nous avons un homéomorphisme local

ϕ×ψ :U ×V →W

où W est un ouvert de H := {(x1 , ..., xm , y1 , ..., yn ) ∈ Rm+n / xm ≥ 0, yn ≥ 0}. Or, ce


dernier espace est homéomorphe à Hm+n . En effet , l’application

f: H → Hm+n
(
−y1
x1√ −y1
x1√
(x1 − 4
, x2 , ..., xm , y1 − 4
, ..., yn ) si x1 ≥ y1
(x1 , ..., xm , y1 , ..., yn ) → −x1
y1√ −x1
y1√
(x1 − 4
, x2 , ..., xm , y1 − 4
, ..., yn ) si y1 ≥ x1

est clairement un homéomorphisme.


Ainsi, M × N est une variété topologique à bord de dimension m + n.

2. Par construction des cartes locales ci-dessus, on constate que l’ensemble des points du
bord de M × N est donné par

∂(M × N ) = (M × ∂N ) ∪ (N × ∂M )

exemple : M = N = [0, 1] on a ∂([0, 1] × [0, 1] ) = ({0, 1} × [0, 1]) ∪ ([0, 1] × {0, 1})

3. Il suffit de prendre un ouvert de Hn de la forme U = B(x; r) ∩ Hn où B(x; r) est une


boule ouverte centrée en un point x ∈ Rn−1 ' ∂Hn de rayon r > 0. La frontière de U est

donnée par F r(U ) := U \U = (∂B(x, r)) ∩ Hn = S(x; r) ∩ Hn , où S(x; r) est la sphère
centrée en x de rayon r, alors que le bord de U est donné par B(x; r)∩∂Hn ' B(x; r)∩Rn−1 .

Exercice 52. Soient a > 1 un réel et Γ = {(x, y) ∈ R2 / y 2 = x(x − 1)(x − a)}.


1. Montrer que Γ est une sous-variété de R2 . Donner l’équation de l’espace tangent
de Γ en (x, y) ∈ Γ.
2. Soit f l’application Γ → R, qui à (x, y) associe x.
a) Justifier que f est différentiable.
b) Quels sont les points critiques de f ?

98
CHAPITRE 5. EXAMENS N.AMRI et A. KHELDOUNI

3. On considère le plan projectif RP2 muni de sa structure de variété différentiable


donnée par les cartes locales usuelles
ϕ1 ([x : y : 1]) = (x, y) ;
ϕ2 ([x : 1 : z]) = (x, z) ;
ϕ3 ([1 : y : z]) = (y, z).
a) rappeler la constructuion de cet atlas.
b) Soit ∆ la partie de RP2 définie par ∆ = {[x : y : 1] ∈ RP2 / (x, y) ∈ Γ} ∪ {[0 : 1 :
0]}
Montrer que pour tout (x, y, z) ∈ R3 \{0}, [x : y : z] ∈ ∆ si et seulement si y 2 z =
x(x − z)(x − az) :
4. Montrer que ∆ est une sous-variété de RP2 .

Solution de Exercice 52 1. Si on Considère l’application h(x, y) = y 2 − x(x − 1)(x −


a) on voit bien que Γ = h−1 ({0}). Par ailleurs, h est une submersion en tout point de
∂h ∂h ∂h
Γ, en effet, dh(x,y) (h, k) = ∂x
(x, y)h + ∂y
(x, y)k, si ∂y
(x, y) = −2y = 0 on aura y = 0,
or le point (x, 0) ∈ Γ si et seulement si x(x − 1)(x − a) = 0 c’est à dire x = 0 x = 1 ou
x = a, mais alors le polynôme P (x) = x(x − 1)(x − a) admettant trois racines simples
∂h
a une dérivée non nule en ces trois racines, c’est à dire ∂x
(x, 0) 6= 0 pour x = 0, 1 ou a.
h est une submersion en tout point de Γ donc Γ est une sous variété de R2 de dimension
1.

Son espace tangent T(x,y) Γ est donné par le noyau de dh(x,y) :


∂h ∂h
∀(x, y) ∈ Γ, T(x,y) Γ = ker dh(x,y) = {(u, v) ∈ R2 / ∂x
(x, y)u + ∂y
(x, y)v = 0}
2 0
= {(u, v) ∈ R / P (x)u − 2yv = 0}
2. (a) L’application f est tout simplement la restriction de la 2ème projection pr2 : R2 → R
(qui est C∞ ), à une sous variété, c’est donc une application C∞ .
(b) Un point (x, y) est critique pour f si et seulement si df(x,y) n’est pas de rang
maximum, comme df(x,y) : T(x,y) Γ → R, (x, y) est alors un point où la différentielle est
nulle, celle ci n’est rien d’autre que la restriction à T(x,y) Γ de la deuxième projection.
Mais celle-ci s’annule si et seulement si T(x,y) Γ est verticale i.e y = 0. Les points critiques
de f sont donc (0, 0), (1, 0), et (a, 0).

3. a) voir le cours.
b) Si z = 0 : le problème est de voir alors que [x : y : 0] ∈ ∆ ⇐⇒ x3 = 0 , mais
[x : y : 0] ∈ ∆ ⇐⇒ [x : y : 0] = [0 : 1 : 0] ce qui entraine que x = 0 et donc x3 = 0.
Inversement, si x3 = 0, alors x = 0 et [x : y : 0] = [0 : y : 0] = [0 : 1 : 0] ∈ ∆.

99
5.1. EXAMEN 2020 N.AMRI et A. KHELDOUNI

si z 6= 0 : [x : y : z] ∈ ∆ ⇐⇒ [ xz : yz : 1] ∈ ∆ ⇐⇒ ( xz , yz ) ∈ Γ
2
⇐⇒ yz = xz ( xz − 1)( xz − a) ⇐⇒ y 2 z = x(x − z)(x − az

4. Etudions ∆ au voisinage de [0 : 1 : 0] ; en utilisant la carte ϕ2 d’après la question


3) ϕ2 (∆) = {(x, z) ∈ R2 / x(x − z)(x − az) − z = 0}. Comme l’application (x, z) →
x(x − z)(x − az) − z est une submersion en (0, 0), On déduit que ∆ est une sous variété
de RP2
Le difféomorphisme ϕ1 envoie ∆ ∩ {[x : y : z] ∈ RP2 / z 6= 0} sur Γ U = {[x : y : z] ∈
RP2 / z 6= 0} est un ouvert de RP2 contenant.

Exercice 53. Soit X le champ de vecteur du plan R2 , muni de ses coordonnées ca-
noniques (x, y), donné par la formule X(x,y) = (x, −y).
1. Expliciter le flot de X et représenter l’allure des courbes intégrales de X.
2. On note respectivement ϕN : S2 \{n} → R2 et ϕS : S2 \{s} → R2 les projections
stéréographiques par rapport aux pôles nord n = (1, 0, 0) et sud s = (−1, 0, 0). On
munit S2 de l’atlas donné par ces deux projections, et la variété fibré tangent T S2
munie de l’atlas induit. Calculer l’application de changement de carte de T S2 pour
les points au dessus de S2 \{N, S}.
3. Soit Y = ϕ−1
 2
N ∗ (X) le champ de vecteur obtenu en transportant X sur S \{n}
par ϕ−1
N .
a) Calculer (ϕS )∗ Y le champ obtenu en transportant Y sur R2 \{0} par ϕS .
b) En déduire que le champ Y s’étend en un champ de vecteur continue sur S2 (on
remarquera qu’il n’est pas différentiable).

Solution de Exercice 53

1. Le problème de Cauchy à résoudre est dt t
= Xγ(t) avec la condirion initiale γ(0) =
(x0 , y0 ) où γ :] − ε, ε[→ R2 est une courbe différentiable de R2 . Autrement dit nous avons
le système différentiel : (
(γ10 (t), γ20 (t) = (γ1 (t), γ2 (t))
γ1 (0) = x0 et γ2 (0) = y0
un calcul simple donne la solution du système :

γ1 (t) = x0 et
γ2 (t) = y0 e−t

100
CHAPITRE 5. EXAMENS N.AMRI et A. KHELDOUNI

Le flot est alors donné par φ : R × R2 → R2


(t, (x, y)) → (xet , ye−t )
On remarque que les courbes intégrales sont données implicitement par {(x, y) ∈ R2 / xy =
cte } elles décrivent donc des hyperboles :

2. L’application de changement de cartes entre les projections stéréographiques de la


sphère est donnée par
x y
ϕS ◦ ϕ−1
N (x, y) = ( , 2 )
x2 + y x + y2
2

et l’application de changement de cartes sur les vecteurs est donnée par la jacobienne de
l’application ci-dessus :
 
y 2 −x2 −2xy
(x2 +y 2 )2 (x2 +y 2 )2
J(ϕS ◦ ϕ−1
N , (x, y)) =

−2xy x2 −y 2

(x2 +y 2 )2 (x2 +y 2 )2

3. a) Nous avons
[(ϕS )∗ Y ](x,y) = (ϕS )∗ (ϕ−1
 
N )∗ X (x,y) = f∗ (X)(x,y) = dff −1 (x,y) (Xf −1 (x,y) )

où f = ϕS ◦ ϕ−1
N . Comme la différentielle de f au point (x, y) a pour matrice jacobienne

 
y 2 −x2 −2xy
 (x2 +y 2 )2 (x2 +y 2 )2 
−2xy x2 −y 2
(x2 +y 2 )2 (x2 +y 2 )2

en remarquant que f = f −1 on obtient


!
y 2 − x2 −2xy
J(f, f −1 ((x, y))) =
−2xy x2 − y 2
! !
x
y 2 − x2 −2xy x2 +y 2
ce qui donne [(ϕS )∗ Y ](x,y) = dff −1 (x,y) (Xf −1 (x,y) ) = −y
=
−2xy x2 − y 2 x2 +y 2
−x(x2 +3y 2 )
!
x2 +y 2
y(y 2 −3x2 )
.
x2 +y 2
b) D’après l’expression ci dessus, on voit que l’on peut prolonger le champ de vecteurs
f∗ X = (ϕS )∗ Y par continuité au point (0, 0) en posant (ϕS )∗ Y(0,0) = 0 et par conséquent
prolonger par continuité le champ de vecteurs Y en N = ϕ−1
S ((0, 0)) en posant Y(N ) = 0.

On remarquera que le champ ainsi construit n’est pas différentiable en (0, 0) vu que
l’application

101
5.2. EXAMEN 2019 N.AMRI et A. KHELDOUNI

 
−x(x2 +3y 2 ) y(y 2 −3x2 )
x2 +y 2
, x2 +y2 si (x, y) 6= (0, 0)
(x, y) →
0 si (x, y) = (0, 0)

n’est pas différentiable en (0, 0).

5.2 Examen 2019

Exercice 54. On a définit le tore de révolution comme étant la surface T2 de R3


obtenue en faisant tourner autour de l’axe (Oz) le cercle C de centre (2; 0; 0) et de
rayon 1 contenu dans le plan {y = 0}. On a déjà vu que T2 est une sous-variété
différentiable de R3 , et on la munit de la structure différentiable induite. On définit
l’ensemble T := R2 /Z2 comme le quotient de R2 par la relation d’équivalence

0 0 0 0
(x; y) ∼ (x ; y ) ⇔ (x − x ; y − y ) ∈ Z2

On munit T de la topologie quotient, et on désigne par p : R2 → T la projection


canonique.
1. Soit U ⊂ R2 un ouvert qui contient au plus un représentant de chaque classe
d’équivalence de R2 /Z2 , de sorte que p : U → p(U ) soit bijective.
1.a. Pour chaque x ∈ R2 donner un tel exemple d’ouvert U qui contient x.
1.b. Montrer que (p(U ), ψ = ϕ−1 ) avec U comme ci-dessus définit une carte
locale en x ∈ U .
1.c. En déduire un atlas différentiable de T.
2. Soit X une variété différentiable.
2.a. Vérifier que p est un difféomorphisme local. I
2.b. Montrer qu’une application f : T → X est différentiable si et seulement si
f ◦ p est différentiable.
3. On considère l’application h : R2 → R3 définie par

h(x, y) = ((2 + cos θ) cos ϕ; (2 + cos θ) sin ϕ; sin θ)

3.a. Montrer que l’application h est une immersion.


3.b. Montrer quelle passe au quotient en une bijection différentiable h̃ : R2 /Z2 →
T2 .
3.c. Montrer que h̃ est un difféomorphisme.

102
CHAPITRE 5. EXAMENS N.AMRI et A. KHELDOUNI

4. Calculer l’espace tangent en un point quelconque du tore de révolution T2 .


5. Montrer que le fibré tangent au tore est trivial.

Solution de Exercice 54

1. Notons p : R2 → R2 /Z2 = T la projection canonique. Soit U ⊂ R2 un ouvert qui


contient au plus un représentant de chaque classe d’équivalence de R2 /Z2 , de sorte
que p : U → p(U ) est bijective. La boule ouverte B(x; ) de centre x et rayon  ∈]0, 21 [
est un tel exemple. En effet, soient a; b ∈ B(x; ). D’un côté on a d(a, b) < 1. D’autre
part, la distance entre tous deux points distincts de Z2 est au moins égale 1. Donc
a − b ∈ Z2 si et seulement si a = b
1.b. Pour un ouvert U comme ci-dessus notons U l’application bijective (p|U )−1 :
p(U ) → U , de sorte que ψU−1 = p|U .
Il s’agit de montrer que :
(i) Les ensembles p(U ) recouvrent R2 /Z2 .
(ii) Chaque ensemble p(U ) est ouvert et ψU est un homéomorphisme.
(iii) Pour tous deux tels ouverts U et V , l’application

ψU ◦ ψV−1 : ψV (p(U ) ∩ p(V )) → ψU (p(U ) ∩ p(V ))

est un difféomorphisme. Notons Lg : R2 → R2 la translation par g = (n, m) ∈


Z2 . Chaque application Lg est un difféomorphisme de R2 , et en particulier un
homéomorphisme de R2 . Par ailleurs, Lg envoie une boule sur une autre boule de
même rayon.
(i) Ceci découle directement du point 1.a.
(ii) Pour montrer que p(U ) est ouvert, utilisons la caractérisation des ouverts de
la topologie quotient : O ⊂ R2 /Z2 est ouvert si et seulement si p−1 (O) ⊂ R2 est
ouvert. Dans notre cas, nous avons p−1 (p(U )) = Lg (U ). Or chaque ∪g∈Z2 Lg (U ) est
ouvert puisque Lg est un homéomorphisme, par conséquent p−1 (p(U )) est ouvert
en tant qu’union d’ouverts.
Ceci montre par ailleurs que p est une application ouverte, c’est-à-dire que limage
par p de tout ouvert est un ouvert de la topologie quotient. Ceci implique le fait
que p : U → p(U ) est un homéomorphisme. En effet, l’application p|U est continue
par définition de la topologie quotient, et son inverse (p|U )−1 est continue puisque
p est ouverte.
(iii) L’application ψU ◦ ψV−1 : ψV (p(U ) ∩ p(V )) → ψU (p(U ) ∩ p(V )) est bijective

103
5.2. EXAMEN 2019 N.AMRI et A. KHELDOUNI

par définition. Il suffit donc de démontrer que c’est un difféomorphisme local. Or


pour tout aV ∈ ψV (p(U ) ∩ p(V )), il existe un a ∈ p(U ) ∩ p(V ) tel que ψv (a) = aV ,
l’élément aU = ψU ◦ ψV−1 ∈ ψU (p(U ) ∩ p(V )) est l’image de a par ψU . Puisque
p(aU ) = p(aV ), il existe un unique g ∈ Z2 tel que aU = aV + g, ou encore
aU = Lg (aV ).
En choisissant  > 0 tel que B(aU , ) ⊂ U et B(aV , ) ⊂ V , on a alors B(aU , ) =
Lg (B(aV , )). Ceci implique ψU ◦ ψV−1 (B(aV , )) = B(aU ; ) et ψU ◦ ψV−1 = Lg sur
B(aV , ). Or Lg : B(aV , ) → B(aU , ) est un difféomorphisme (son inverse est
L−g ). D’où le résultat cherché.
2.a. Pour tout ouvert U ⊂ R2 comme ci-dessus nous avons vu que p(U ) est un ouvert
de T. La projection p : U → p(U ) est un difféomorphisme puisque c’est l’inverse
dune carte de notre atlas.
2.b. La projection p : R2 → T est différentiable puis quelle est différentiable en
restriction tout ouvert U comme ci-dessus. La composée de deux applications
différentiables étant différentiable, on déduit que si f est différentiable alors f ◦ p
est différentiable. Réciproquement, supposons que f ◦ p est différentiable. Pour
tout ouvert U comme ci-dessus, avec ψU : p(U ) → U la carte correspondante sur
T, on a f ◦(p|U ) = f ◦ψU−1 . L’application f ◦(p|U ) est différentiable par hypothèse,
donc f ◦ψU−1 est différentiable (c’est la lecture de f dans la carte locale ((p(U ), ψU ),
ce qui entraine que f est différentiable par définition de la différentiabilité sur une
variété.
3.a. L’application h est une immersion. En effet, sa matrice jacobienne est donnée
par
 
− sin θ cos ϕ (2 + cos θ)(− sin ϕ)
 
dh(θ,ϕ) = 
 − sin θ sin ϕ (2 + cos θ)(cos ϕ) 

cos θ 0

L’injectivité de dh(θ,ϕ) est équivalente l’indépendance linéaire des deux vecteurs


colonnes qui constituent la matrice jacobienne. Pour le montrer, nous pouvons
par exemple calculer la somme des carrés des mineurs d’ordre 2 de cette matrice.
Celle-ci vaut
(2 + cos θ)2 > 0.

Il s’ensuit que, pour tout (θ, ϕ), il existe au moins un mineur d’ordre 2 qui est
non-nul, ce qui nous permet de conclure.

104
CHAPITRE 5. EXAMENS N.AMRI et A. KHELDOUNI

Exercice 55. Une application différentiable f : M → N est dite transverse une


sous-variété A de N (on écrit f t A) si f −1 (A) = ∅ ou bien ∀x ∈ f −1 (A) on a
df(x) Tx M + Tf (x) A = Tf (x) N .
1. Soient M , N , P Trois variétés différentiables, f : M → N , une applica-
tion différentiable φ : N → P un difféomorphisme, et A une sous-variété
différentiable de N . Montrer que f t A si et seulement si (φ ◦ f ) t φ(A)
2. Si f est une application différentiable de M dans N × L, et y0 ∈ L, montrer
alors que f t (N × {y0 }) ⇔ pr2 ◦ f est une submersion en tout (pr2 f )−1 (y0 ).

Solution de Exercice 55

1. Supposons que f −1 (A) 6= 0. On a f t A donc ∀x ∈ A,df (x) Tx M + Tf (x) A =


Tf (x) N . La composition par dφ(y) qui est un isomorphisme, où y = f (x), donne
d(φ ◦ f )(x) Tx M + dφ(y) Tf (x) A = dφ(y) Tf (x) N = Tφ(y) P .
Si f −1 (A) = ∅ alors il est immédiat que (φ ◦ f )−1 (φ(A)) = ∅.

2. Supposons que f t (N ×{y0 }), alors ∀x ∈ f −1 (N ×{y0 }), on a df(x) Tx M +Tf (x) (N ×
{y0 }) = Tf (x) (N ×L). La composition par d(pr2 )(f (x)) , donne d(pr2 )(f (x)) ◦df(x) Tx M =
d(pr2 )(f (x)) Tf (x) (N ×L) = Ty0 L car pr2 ◦f|f −1 (N ×{y0 }) = Cy0 . Donc d(pr2 ◦f )(x) Tx M =
Ty0 L.
L’application pr2 ◦ f est alors une submersion en x, c’est dire que y0 est une valeur
régulière de pr2 ◦ f .
Réciproquement, soit y0 une valeur régulière de g := pr2 ◦ f . Si g −1 (y0 ) est vide alors
f −1 (N × {y0 }) est vide et f t N × {y0 } ; sinon ∀x ∈ g −1 ({y0 }), g est une submer-
sion en x, donc d(g(x)) Tx M = Ty0 L, donc d(pr2 ◦ f )(x) Tx M = d(pr2 )(f (x)) df(x) Tx M =
d(pr2 )(f (x)) Tf (x) (N ×L). Or df(x) Tx M ⊂ Tf (x) (N ×L), donc Tf (x) (N ×L) = df(x) Tx M +
ker(d(pr2 ))(f (x)) = df(x) Tx M + Tf (x) (N × {y0 }).

Exercice 56. Soit M une variété différentiable, et p un point de M . On définit l’en-


semble
Mp = {f ∈ C ∞ (M )/f (p) = 0}

1. Vérifier que Mp est un idéal maximal de l’anneau C ∞ (M ).


2. Montrer que Mp ⊕ R = C ∞ (M ) en tant que espace vectoriel.

105
5.2. EXAMEN 2019 N.AMRI et A. KHELDOUNI

3. On définit M2p l’idéal engendré par les produits de deux éléments de Mp , autre-
ment dit
X
M2p = { fi gi/fi , gi ∈ Mp }.
i

3.a. Montrer que X : C ∞ (M ) → R est une dérivation sur C ∞ (M ) au point p si et


seulement si les trois conditions suivantes sont vérifies
i) X est R-linéaire.
ii) X|M2p = 0.
iii) X(1) = 0
3.b. Montrer que l’espace des dérivations en p, Dp (M ), est canoniquement iso-
morphe au dual (Mp /M2p )∗ .

Solution de Exercice 56
1. Soit f, g ∈ Mp . On a (f + g)(p) = f (p) + g(p) = 0, et donc f + g ∈ Mp . Si f ∈ Mp
et g ∈ C ∞ (M ), on a (f g)(p) = f (p)g(p) = 0.g(p) = 0 et donc f g ∈ Mp . Ainsi, Mp
est un idéal de C ∞ (M ). L’application évaluation en p, p : C ∞ (M ) → R définie par
p(f ) = f (p) est un homomorphisme d’anneaux surjectif. Son noyau est Mp . Nous
avons donc un isomorphisme d’anneaux C ∞ (M )/Mp = R Puisque R est un corps,
on en conclut que C ∞ (M ), Mp est un corps également. Ainsi, Mp est maximal.
2. Immédiat avec le point précédent. car la suite exacte 0 → Mp → C ∞ (M ) → R → 0
est scindée.
On peut aussi sans difficulté vérifier que Mp ∩ R = {0} et que toute fonction h ∈
C ∞(M ) se décompose en somme d’une constante et dune fonction dans Mp .
3.a. On rappelle qu’une application X : C ∞ (M ) → R est une dérivation en p ∈ M
si et seulement si X est R-linéaire et satisfait la règle de Leibniz.
Tout d’abord, soit X une dérivation. Alors X est R-linéaire par dénition, et de
plus, X(1) = 0. Il reste voir que X(h) = 0 si h ∈ M2p .
P
Si f (p) = g(p) = 0, alors X(f g) = f (p)X(g)+g(p)X(f ) = 0. Ainsi, si h = i fi gi
avec fi (p) = gi (p) = 0, alors X(h) = 0. Réciproquement, soit X satisfaisant les
trois conditions énoncées . Il faut voir que X vérifie la règle de Leibniz. Soient
f ; g ∈ C ∞ (M ) quelconques. Alors h = (f − f (p))(g − g(p)) ∈ M2p . Ainsi X(h) = 0.
En développant, on obtient bien X(f g) = f (p)X(g) + g(p)X(h)
3.b. C’est un corollaire direct du point précédent.
En effet on considère l’application : φ : Dp (M ) → (Mp /M2p )∗ qui est bien définie
en vertu de 3.a On montre alors que φ est un isomorphisme

106
CHAPITRE 5. EXAMENS N.AMRI et A. KHELDOUNI

5.3 Examen rattrapage 2019

Exercice 57. Soient X, Y deux champs de vecteurs différentiables sur une variété
différentiable M , et f ∈ C ∞ (M ). Calculer le crochet de Lie [f X; Y ].

Solution de Exercice 57 Soient X, Y deux champs de vecteurs différentiables sur


une variété différentiable M , et f ∈ C ∞ (M ). Pour toute g ∈ C ∞ (M ) nous avons :
[f X; Y ](g) = (f X)[Y (g)]Y [(f X)(g)] = f X(Y (g))[Y (f )X(g) + f Y (X(g))]
= f [X(Y (g))Y (X(g))]Y (f )X(g) = f [X; Y ](g)Y (f )X(g),
d’où
[f X; Y ] = f [X; Y ]Y (f )X

Exercice 58. 1. Soit X une sous-variété de Rn de dimension p. Montrer que pour


tout x ∈ X, il existe un voisinage U de x dans Rn , et une submersion en x,
g : U → Rn−p telle que U ∩ X = g −1 ({0})
2. Soient M une variété différentiable de dimension m et N une sous variété de
dimension n de M . Soit x ∈ M , montrer qu’il existe un voisinage Ux de x dans
M et une fonction différentiable fx : Ux → R+ telle que U x ∩ N = fx−1 ({0}).
3. Montrer qu’il existe une fonction différentiable F : M → R telle que N = F −1 (0).

Solution de Exercice 58

1. Soit x ∈ X, et U un voisinage ouvert de x dans Rn , V un voisinage ouvert de 0 dans


Rn et ϕ : U → V un difféomorphisme tel que ϕ(x) = 0 et ϕ(U ∩ X) = V ∩ (Rp × {0})
on considère alors l’application g : U → Rn−p définie par g(x) = (ϕp+1 (x), ..., ϕn (x))
comme g = π ◦ ϕ où π est la projection sur les (n − p) dernières composantes, c’est
une submersion qui vérifie bien g −1 ({0}) = U ∩ X.

2. Si x ∈ N . Par définition d’une sous-variété comme lieu des zéros d’une submersion,
on peut trouver un voisinage Ux de x dans M et une submersion gx : Ux → Rm−n
définie par gx (u) = (gx1 (u), ...., gxm−n (u)) tels que Ux ∩ N = (gx)−1 ({0}).
On prend alors fx = m−n i 2
P
i=1 (gx ) . Elle répond bien la question.
Si x ∈
/ N , comme N est un fermé, on peut choisir un voisinage Ux de x ne rencontrant
pas N . On prend alors pour fx : Ux → R l’application constante égale 1.

107
5.3. EXAMEN RATTRAPAGE 2019 N.AMRI et A. KHELDOUNI

3. Soit (Ux )x∈M le recouvrement ouvert donné les ouverts de la question précédente.
Soit (ηx )x∈M une partition de l’unité subordonnée au recouvrement (Ux )x∈M . On
P
pose F = x∈M ηx fx .
C’est une fonction différentiable sur M (car la somme est localement finie), de plus
N = F −1 ({0}).
En effet, soit y ∈ N , et soit x0 tel que ηx0 (y) 6= 0, alors y ∈ Ux0 auquel cas fx0 (y) = 0.
Donc, F (y) est nul.
Réciproquement, si F (y) est nul, on considère A l’ensemble des x tels que ηx (y) 6= 0,
P
de sorte que F (y) = x∈M ηx (y)fx (y). Nécessairement, y ∈ Ux , donc fx (y) est bien
défini et doit être nul. Par construction de U x, y ∈ N ∩ Ux , pour n’importe quel
x ∈ A ; un seul aurait suffit.

Exercice 59. On considère l’espace Mn (C) des matrices complexes d’ordre n, et


GLn (C) le groupe linéaire complexe des matrices inversibles.
1. Montrer que GLn (C) est une variété différentiable de dimension 2n2 .
2. Soient SLn (C) := {M ∈ Mn (C)/detM = 1} et On (C) := {M ∈ Mn (C)/M t M =
1}.
2.a. Expliquer pourquoi, pour montrer que SLn (C) est une sous-variété
différentiable de Mn (C), il suffit de le vérifier au voisinage de e := In
– 2.b. Montrer alors que SLn (C) est une variété différentiable de dimension
2(n2 − 1).
2.c. Donner son espace tangent au point e = In .
3. Soit f : Mn (C) → Mn (C) définie par f (M ) = M t .M
3.a. Montrer que la différentielle df(M ) n’est pas surjective.
3.b. On pose Symn(C) = {M ∈ Mn (C)/M t = M }, montrer que l’application
f˜ : Mn (C) → Symn(C) définie par f˜(M ) = M t .M est une submersion en tout
point M ∈ On(C).
3.c. Montrer que On (C) est une sous-variété différentiable compacte de dimen-
sion (n2 − n)
3.d. Calculer l’espace tangent Te On (C).

Solution de Exercice 59
1. GL(n; C) est un ouvert de M (n; C) car c’est l’image inverse de C (un ouvert) par
l’application continue det. C’est donc une sous variété de M (n; C) ' R2n de même
dimension 2n2 .

108
CHAPITRE 5. EXAMENS N.AMRI et A. KHELDOUNI

2.a. Supposons que SLn (C) est une sous-variété au voisinage de In : c’est loca-
lement le lieu des zéros d’une submersion f . Soit alors M ∈ SLn (C). Notons
LM : Mn (C) → Mn (C) la multiplication gauche par M . C’est un difféomorphisme
d’inverse LM −1 . On voit alors que SLn (C) est localement au voisinage de M le
lieu des zéros de la submersion f ◦ LM −1 .
2.b. Pour voir que SLn (C) est une variété différentiable de dimension 2(n2 − 1),
d’après 2.a) il suffit de voir que c’est l’image inverse d’une submersion en e = In .
On considère alors l’application det : GL(n; C) → C sa différentielle au point e
est d(det)(e) (A) = tr(A).
C’est une application surjective car ∀λ ∈ C, nous avons d(det)(e) ( nλ In ) = λ
plus généralement (d(det)(M ) (A) = tr(M −1 A) qui est surjective car un antécédent
de λ ∈ C est λM A−1 ) on conclue que SL(n; C) = det−1 ({1}) est une sous variété
de M (n; C) de dimension 2(n2 − 1). L’espace tangent Te SL(n; C) est donné par le
noyau de d(det)(e) = tr
Donc Te SL(n; C) = ker(d(det)(e) ) = {M ∈ M (n; C)/tr(M ) = 0}
3.a. Soit f : Mn (C) → Mn (C) définie par f (M ) = M t .M , dfM n’est pas surjective,
en effet f (M ) est symétrique car f (M )t = (M t M )t = M t (M t )t = M t M = f (M )
donc les matrices non symétriques de M (n; C) n’ont pas d’antécédents par f .
3.b. L’application f˜ : Mn (C) → Symn(C) définie par f˜(M ) = M t .M est une sub-
mersion en tout point M ∈ On (C).
En effet, elle différentiable et sa différentielle en un point M est donnée par
d(f˜)(M ) (A) = At .M + M t .A et c’est une surjection pour tout M ∈ O(n; C) car
∀X ∈ Symn(C), d(f˜)(M ) ( 1 M X) = f˜ est donc une submersion en tout point de
2
O(n; C) ce qui permet d’affirmer que (f˜)−1 (e) = O(n; C) est une sous variété de
2n
M (n; C) comme dim(Sym(n; C)) = 2
= n, on déduit que dimO(n; C) = n2 − n.
C’est une sous variété fermée car c’est l’image inverse d’un fermé par l’application
continue f˜ et c’est une partie bormée de M (n; C) car
√ √
∀M ∈ O(n; C), on a kM k = M t M = n.

Exercice 60. 1. Montrer que le champ de vecteurs X ∈ X(R2n ), n ≥ 1 défini par

n
X ∂ ∂
X= −x2i + x2i−1
i=1
∂x2i−1 ∂x2i

est tangent la sphère S2n−1 de R2n .

109
5.3. EXAMEN RATTRAPAGE 2019 N.AMRI et A. KHELDOUNI

2. On prend n = 2, expliciter deux autres champs de vecteurs Y et Z sur S3 tels que


pour tout p ∈ S3 , les vecteurs Xp , Yp , et Zp soient linéairement indépendants.
3. En déduire que le fibré tangent T S3 de S3 est trivial.

Solution de Exercice 60
1. 1. Le champ de vecteurs
n
X ∂ ∂
X= −x2i + x2i−1
i=1
∂x2i−1 ∂x2i

est tangent à S2n−1 si pour tout p = (x1 , ..., x2n−1 ) ∈ S2n−1 , Xp ∈ Tp S2n−1 .
Comme S2n−1 est définie par la submersion f : R2n → R définie par f (x1 , ...., x2n ) =
P2n 2 2n−1
i=1 xi il suffit de verifier que Xp ∈ ker(df (p)) = Tp S . Ce qui est vérifie car
X(p) = (−x2 , x1 , −x4 , x3 , ..., −x2n , x2n−1 ) et J(f ; p) = (2x1 , 2x2 , 2x3 , 2x4 , ...., 2x2n ).
Donc df(p) (Xp ) = (2x1 , 2x2 , 2x3 , 2x4 , ..., 2x2n−1 ; 2x2n )(−x2 , x1 , −x4 , x3 , ..., x2n−1 , x2n )t =
0.
2. On prend n = 2, expliciter deux autres champs de vecteurs Y et Z sur S3 tels que
pour tout p ∈ S3 , les vecteurs Xp , Yp , et Zp soient linéairement indépendants.

∂ ∂ ∂ ∂
X = −y +x −u +z
∂x ∂y ∂z ∂u

on considère les champs de vecteurs

∂ ∂ ∂ ∂
Y = −z +u +x −y
∂x ∂y ∂z ∂u

∂ ∂ ∂ ∂
Z=u +z −y −x
∂x ∂y ∂z ∂u
Pour tout p = (x, y, z, u) ∈ S3 les vecteurs X(p) ; Y(p) , Z(p) sont linéairement indépendants
du fait que la matrice associée
 
−y x −u z
 
 −z u x −y 
 
u z −y −x

est de rang 3 (les mineurs d’ordre 3 ont pour déterminants : −x(x2 + y 2 + z 2 + u2 ),


y(x2 + y 2 + z 2 + u2 ), z(x2 + y 2 + z 2 + u2 ), et u(x2 + y 2 + z 2 + u2 ) qui ne s’annulent
pas simultanément en tout p ∈ S3 .

110
CHAPITRE 5. EXAMENS N.AMRI et A. KHELDOUNI

3. L’application ϕ : S3 × R3 → T S3 définie par ϕ(p; (a; b; c)) → aX(p) + bY(p) + cZ(p) ∈


Tp S3 est bien définie et réalise un difféomorphisme de S3 × R3 sur T S3 :
– elle est clairement différentiable.
– dϕ(p,(a,b,c)) est injective
c’est donc un difféomorphisme local. Mais comme c’est une bijection, on déduit
que c’est un difféomorphisme global, donc le fibré tangent (T S3 ; π; S3 ) de S3 est
isomorphe au fibré trivial (S3 × R3 ; pr1 ; S3 ).

111
5.3. EXAMEN RATTRAPAGE 2019 N.AMRI et A. KHELDOUNI

112
Chapitre 6

Figures géométriques

6.1 La sphère
Définition 61. La sphère de centre O et de rayon R est le lieu des points de l’espace
situés à une distance R de O. C’est donc la surface engendrée par la révolution d’un
cercle autour de son diamètre, qui est un cas limite de tore.

Cordonnées cartésiennes x2 + y 2 + z 2 = R 2
 
x = R cos u cos v
 y = R sin u cos v  avec −π ≤ u ≤ π, − π ≤ v ≤ π
 
Cordonnées sphériques   2 2
z = R sin v
 
x = R 1+u2u 2 +v 2
 
Cordonnées stéréographiques 2v
Cordonnées stéréographiques de pôle sud :  y = R 1+u2 +v2
 

2 −v 2
z = R 1−u
  2 +v2
1+u
cos u
x = R chv
 
Cordonnées de Mercator Cordonnées de Mercator :  y = R sin
 u 
chv 
z = Rthv

113
6.2. LE TORE N.AMRI et A. KHELDOUNI

6.2 Le tore
Définition 62. Le tore est la surface engendrée par la révolution d’un cercle (C) auteur d’une
droite (D) de son plan, c’est donc un tube de diamètre constant et d’âme un cercle.

Cordonnées cylindrique (ρ − a) + z 2 = b2 avec a = rayon majeur, b = rayon mineur


 
x = (a + b cos v) cos u
 
Paramétrisation cartésienne  y = (a + b cos v) sin u 
 
z = b sin v
Première forme quadratique fondamentale ds2 = (a + b cos λ)2 dθ2 + b2 dλ2
cos λ
Courbe de Gauss K= b(a+b cos λ)
a+2b cos λ
Courbure moyenne γ= 2b(a+b cos λ)

114
CHAPITRE 6. FIGURES GÉOMÉTRIQUES N.AMRI et A. KHELDOUNI

6.3 Le cylindre de révolution


Définition 63. Le cylindre de révolution est la surface engendrée par la révolution d’une droite
à un axe, autour de cet axe.
On peut développer le cylindre en faisant correspondre au point M le point du plan de coordonnées
cartésiennes (R, θ, z).

2
Équation du cylindre x2 + y 2 + z 2 − (ax+by+cz)
a2 +b2 +c2
= R2
 
x = R cos(u − v)
 y = R sin(u − v)  avec −π ≤ u ≤ π, − π ≤ v ≤ π
 
Paramétrisation cartésienne 1   2 2
z = u+v
 
x = R cos(u)
 
Paramétrisation cartésienne 2  y = R sin(u) 
 
z = v
Première forme quadratique fondamentale ds2 = R2 dθ2 + dz 2

115
6.4. PLAN PROJECTIF N.AMRI et A. KHELDOUNI

6.4 Plan projectif


Définition 64. En géométrie, le plan projectif réel, noté P 2 (R) ou RP 2 , est un exemple simple
d’espace projectif (le corps des scalaires est constitué des nombres réels et la dimension est 2).
Le plan projectif réel est la structure obtenue en quotientant l’ensemble des vecteurs non nuls
de R3 par la relation d’équivalence ”être colinéaire”.
Ainsi, il existe une bijection canonique entre le plan projectif réel et l’ensemble des droites
vectorielles de l’espace vectoriel R3 : chaque élément du plan projectif, c’est-à-dire chaque classe
d’équivalence, est une droite privée du vecteur nul.

116
CHAPITRE 6. FIGURES GÉOMÉTRIQUES N.AMRI et A. KHELDOUNI

6.5 Le ruban de Möbius


Définition 65. Surface étudiée par Listing et Möbius en 1858.
Une ruban de Möbius est une surface fermé formée d’un ruban à une seule face obtenu en collant
les extrémités d’une bande de papier après les avoir retournées.

Autres noms : bande, anneau, ceinture de Möbius.


 
at+bt3 +ct5
x = 1+d2 t2 +2det4 +e2 t6
dt+et3
 
Représentation de Wunderlich   y = 1+d2 t2 +2det4 +e2 t6


−f
z = 1+d2 t2 +2det4 +e2 t6

avec a = 12 , b = 13 , c = 61 , d = 32 , e = 1
3 et f = 45 .

117
6.6. BOUTEILLE DE KLEIN N.AMRI et A. KHELDOUNI

6.6 Bouteille de Klein


Définition 66. La bouteille de Klein est un objet particulier en mathématiques, c’est une sur-
face qui n’a qu’un seul côte (donc impossible à orienter) et qui est sans bords, c’est une surface
étudiée par Klein en 1882.
L’appellation ”bouteille” proviendrait d’une erreur d’un traducteur qui aurait confondu en alle-
mand ”kleinsche Flache” (surface de Klein) et ”Kleinshe Flashe” (bouteille de Klein), et désigné
en anglais cette surface par ”Klein bottle”.

Autres noms : surface de Klein, tore de Klein, tore non orientable.

Équation de Ian Stewart (A + 2y − 1)((A − 2y − 1) − 8z 2 ) + 16xz(A − 2y − 1) = 0


 
x = (a + b cos v) cos u
 
Paramétrisation sinusoı̈dal  y = (a + b cos v) sin u 
 
z = b sin v cos( u2 )

avec A = x2 + y 2 + z 2 .

118
CHAPITRE 6. FIGURES GÉOMÉTRIQUES N.AMRI et A. KHELDOUNI

6.7 Ellipsoı̈de
Définition 67. Un ellipsoı̈de est une surface du second degré de l’espace euclidien à trois di-
mensions. L’équation d’un ellipsoı̈de centré à l’origine d’un système cartésien et aligné avec les
x2 y2 z2
axes du repère est de la forme a2
+ b2
+ c2
=1

x2 y2 z2
Équation cartésienne a2
+ b2
+ c2
=1
 
x = a cos u cos v
 
Paramétrisation cartésienne  y = b sin u cos v 
 
z = c sin v
 
x = a 1+u2u
2 +v 2
 
Cordonnées stéréographiques Cordonnées stéréographiques de pôle sud : 
 y = b 1+u2v 
2 +v 2 
2 2
z = c 1−u −v
 1+u2 +v2
x = a cos
chv
u
 
Cordonnées de Mercator Cordonnées de Mercator :  sin u
 y = b chv


z = cthv

avec a (demi grand axe) ≥ b (demi axe moyen) ≥ c (demi petit axe)> 0.
1. Quand a = b ou b = c : ellipsoı̈de de révolution.
2. Quand a = b : ellipsoı̈de de révolution aplati.
3. Quand b = c : ellipsoı̈de de révolution allongé.
4. a = b = c : sphère.

119
6.7. ELLIPSOÏDE N.AMRI et A. KHELDOUNI

120
Bibliographie

[1] A. Kheldouni, Variétés différentiables cours de master M1, (2019), 1–128.


[2] Vincent Humilière, Cours de Géométrie différentielle, (2012/2014).
[3] Frédéric Paulin, Cours de première année de mastère École Normale Supérieure, (2006-
2007), 1–363.

Département de Mathématiques,
Faculté des sciences Dhar El Mahraz,
Université Sidi Mohamed Ben Abdallah,
B.P. 1796, Fès-Atlas,
Fès, Morocco.
E-mail address : [email protected]
E-mail address : [email protected]

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