Introduction À La Topologie (1) - 231003 - 155416
Introduction À La Topologie (1) - 231003 - 155416
Introduction À La Topologie (1) - 231003 - 155416
Polycopié de Cours.
Intitulé :
Introduction à la Topologie.
Cours et exercices corrigés.
Présenté par : YAGOUB Ameur
Email : [email protected].
YAGOUB Ameur.
Table des matières
Notations. 5
Introduction. 7
1 Espaces topologiques. 8
1.1 Espaces topologiques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.2 Voisinages et Bases. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.2.1 Voisinages. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.2.2 Base d’une topologie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.2.3 Systèmes fondamentaux de voisinages. . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.3 Intérieur, adhérence d’une partie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
1.3.1 Intérieur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
1.3.2 Adhérence. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
1.3.3 Frontière. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
1.3.4 Extérieur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
1.4 Quelques constructions topologiques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
1.4.1 Comparaison de topologies. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
1.4.2 Espaces séparés (Hausdorff). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
1.4.3 Topologie induite. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
1.4.4 Topologie produit. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
1.5 Suites dans les espaces topologiques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
1.6 Applications continues. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
1.6.1 Applications ouvertes et fermées. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
1.6.2 Homéomorphismes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
1.7 Exercices avec solutions. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
3
TABLE DES MATIÈRES
2 Espaces métriques. 76
2.1 Distance, Espace métrique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
2.2 Boules dans un espace métrique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
2.3 Distance entre deux parties et diamètre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
2.4 Topologie des espaces métriques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
2.5 Continuité uniforme. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
2.6 Produits d’espaces métriques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
2.7 Exercices avec Solutions. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90
3 Espaces complets. 99
3.1 Suites de Cauchy. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
3.2 Espaces métriques complets. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101
3.3 Prolongement d’une application uniformément continue . . . . . . . . . . . . 104
3.4 Théorème du point fixe. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105
3.5 Exercices avec Solutions. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106
Bibliographie. 153
4
Notations.
R = R ∪ {+∞, −∞}.
X un ensemble quelconque.
P(X) l’ensemble des parties de X.
Q
i∈I Xi produit de la famille d’ensembles {Xi }i∈I .
Qn
i=1 Xi produit fini de la famille d’ensembles {Xi }i∈{1,2,...,n} .
T topologie sur un ensemble X.
TA topologie induite par une partie A ⊂ X.
TBA topologie induite sur une partie B par TA .
Tdi = P(X) topologie discrète sur X.
Tg = {∅, X} topologie grossière sur X.
Tu topologie usuelle de R.
Tu topologie usuelle de R.
Q
Tp topologie produit sur i∈I Xi .
CXF complémentaire de F par rapport X.
F l’ensemble des fermés de X.
FA l’ensemble des fermés de X pour la topologie induite de A.
∅ l’ensemble vide.
V(x) l’ensemble des voisinages du point x.
V(x)A l’ensemble des voisinages du point x pour la topologie induite de A .
V(A) l’ensemble des voisinages de l’ensemble A.
B base de la topologie T .
BA base de la topologie T pour la topologie induite de A.
B(x) base de voisinages de x (noté SF V ).
B(x)A base de voisinages de x pour la topologie induite de A.
◦
A ou Int(A) l’ensemble d’intérieur de A.
◦
BA l’ensemble d’intérieur de B pour la topologie induite de A.
A ou Adh(A) l’ensemble d’adhérence de A.
5
TABLE DES MATIÈRES
6
Introduction.
7
Chapitre 1
Espaces topologiques.
Dans ce chapitre, nous présentons toutes les notions de base de la topologie. Nous allons
dégager les structures qui permettent de parler de limite et de continuité. L’exemple fonda-
mental déjà étudié en premier cycle est le cas de R et de Rn . La théorie générale englobe
bien sûr cet exemple, qu’il faut garder en tête, mais conduit parfois à des situations moins
intuitives. Soit X un ensemble quelconque. On note P(X) l’ensemble des parties de X.
Définition 1.1 (Topologique). Une topologie sur un ensemble X est la donnée d’un en-
semble T de parties de X, i.e. T ⊂ P(X), vérifiant les propriétés suivantes, appelées axiomes
des ouverts.
O1. Les ensembles ∅ et X sont des éléments de T .
O2. ∀U, V ∈ T , alors U ∩ V ∈ T . (toute intersection finie d’éléments de T est un élément
de T ).
O3. Toute réunion d’éléments, (finie ou infinie), de T est un élément de T , c-à-d : pour
toute famille {Oi , i ∈ I} de parties de T , on a
[
Oi ∈ T .
i∈I
Dans l’axiome (O2) on peut remplacer "intersection de deux éléments" par "intersection
finie", l’équivalence découlant par une récurrence immédiate utilisant l’égalité
8
1.1. Espaces topologiques.
Définition 1.2 (Espace topologique). Le couple (X, T ) est appelé espace topologique et
les parties de X qui appartiennent à T sont dites parties ouvertes ou ouverts de X. Les
éléments de X sont généralement appelés points.
Les propriétés (O1), (O2) et (O3) peuvent être reformulées de la manière suivante :
O1. La partie vide ∅ et l’ensemble X sont des ouverts.
O2. L’intersection de deux ouverts est un ouvert.
O3. La réunion de toute famille d’ouverts est un ouvert.
Exemple 1.1. Soit X = {a, b}, alors les topologies définies sur X sont :
Définition 1.3 (Partie fermée). Soit (X, T ) un espace topologique et F une partie de X.
On dit que la partie F est fermée si et seulement si le complément CXF ∈ T . On note par F
l’ensemble des fermés de X.
F = {F ∈ P(X), CXF ∈ T }.
Exemple 1.3 (Topologie usuelle de R). Soit Tu la famille des parties de R pouvant
s’écrire comme réunion (finie ou infinie) d’intervalles ouverts bornés de R. Alors Tu constitue
une topologie sur R. Notons que pour tout a, b ∈ R tels que a ≤ b, les ensembles ]−∞, a[, ]a, b[
et ]b, +∞[ sont, par définition, des ouverts de R, d’où ] − ∞, a], [a, b] et [b, +∞[ sont des
fermés de R. Notons aussi qu’un sous-ensemble U de R est un ouvert si pour tout x ∈ U , il
existe > 0 tel que ]x − , x + [⊂ U . Comme
S
]k,k+1[
Z = CR k∈Z
est un fermé de R. En revanche, Q et CRQ ne sont ni ouverts ni fermés dans R (par construc-
tion de R, tout intervalle ouvert de R contient un rationnel et un irrationnel et donc, ni Q,
ni CRQ ne peut-être la réunion d’une famille d’intervalle ouvert de R).
9
1.1. Espaces topologiques.
Exemple 1.4 (Topologie usuelle de R). On note R = R∪{+∞, −∞}. Soit Tu l’ensemble
formé par ∅, R et toute réunion d’intervalles de la forme ]a, b[, ou [−∞, b[, ou ]a, +∞] (où
a et b sont des réels). C’est la topologie usuelle de R.
Remarque 1.1. Une intersection quelconque d’ouverts n’est pas nécessairement un ouvert.
En-effet : dans R muni de la topologie usuelle, les intervalles ] − n1 , n1 [ pour n ∈ N sont des
ouverts mais leur intersection, n∈N ] − n1 , n1 [= {0} n’est pas un ouvert. Tout ensemble admet
T
Remarque 1.2. 1. Une partie d’un espace topologique peut-être à la fois ouverte et fer-
mée (par exemple dans l’espace discret). De même une partie d’un espace topologique
peut-être ni ouverte ni fermée (par exemple [2, 5[⊂ R dans (R, Tu )).
2. Tout ensemble admet donc au moins deux topologies (Tg , Tdi ).
Démonstration. Ces propriétés des parties fermées découlent directement des propriétés
vérifiées par les parties ouvertes d’une topologie. En effet :
F1) On a vu que X et ∅ sont des ouverts et puisque CXX = ∅ et CX∅ = X on conclut que X
et ∅ sont des fermés.
F2) Si {Fi : i = 1, ..., N } une famille finie de parties fermées de X. Alors, pour tout
i = 1, ..., N on a CXFi est ouvert, donc
Si=N i=N
Fi
\
CX i=1 = CXFi
i=1
Si=N
est un ouvert (voir O2 page (1)) d’où i=1 Fi est un fermé.
10
1.2. Voisinages et Bases.
Remarque 1.3. On peut définir une topologie à partir des ensembles fermés. De façon plus
précise, si X est un ensemble et si F est un sous-ensemble de P(X) vérifiant (F1), (F2) et
(F3), alors
T = O ∈ P(X), CXO ∈ F ,
Proposition. 1.2. Si {Ti }i∈I est une famille de topologie sur X, alors
\
T = Ti
i∈I
Remarque 1.4. Généralement T1 ∪ T2 n’est pas une topologie sur X. En-effet : Soit X =
{a, b, c}, alors T1 = {∅, {a}, X} et T2 = {∅, {b}, X} sont deux topologies. Mais T1 ∪ T2 =
{∅, {a}, {b}, X} n’est pas une topologie, {a}, {b} ∈ T1 ∪ T2 mais {a} ∪ {b} = {a, b} ∈
/ T1 ∧ ∈
/
T2 ⇒∈
/ T1 ∪ T2 .
1.2.1 Voisinages.
Définition 1.5 (Voisinage). Soit (X, T ) un espace topologique et soit x ∈ X. On appelle
voisinage de x dans X, toute partie de X contenant un ouvert contenant x. On note V(x)
l’ensemble des voisinages de x :
V(x) = {V ∈ P(X), ∃O ∈ T , x ∈ O ⊂ V } .
11
1.2. Voisinages et Bases.
sur X = {a, b, c, d, e}. L’ensemble {b, c, d} est un voisinage de c et n’est pas voisinage
de b.
O ∈ T ⇔ ∀x ∈ O, O ∈ V(x).
On a alors
[ [
O= {x} ⊂ Vx ⊂ O,
x∈O x∈O
S
et par conséquent O = x∈O Vx est un ouvert (réunion d’ouverts est un ouvert).
Proposition. 1.4. Pour tout x ∈ X, les familles V(x) de voisinages de x vérifient les
propriétés suivantes :
12
1.2. Voisinages et Bases.
1. Clairement : X ∈ V(x).
2. Pour tout x ∈ X, V(x) 6= ∅, et pour tout V ∈ V(x), on a x ∈ V .
3. Pour tout V ∈ V(x), et tout U ⊂ X, si V ⊂ U alors U ∈ V(x).
4. Toute intersection finie de voisinages de x est un voisinage de x.
5. Pour tout V ∈ V(x), il existe W ∈ V(x) tel que pour tout y ∈ W , on ait V ∈ V(y).
Exemple 1.6. 1. Si (X, T ) est un espace topologique, alors T est une base pour elle
même.
2. Soit l’espace topologique (R, Tu ). Alors, on a :
est une base d’ouverts de la topologie usuelle. par exemple, pour x ∈ R, ]x, +∞[∈ Tu
et
[
]x, +∞[= ]x + m, x + m + 1[, ]x + m, x + m + 1[∈ B.
m∈N
13
1.2. Voisinages et Bases.
B = {{x}, x ∈ X},
B = {X},
Remarque 1.5. 1. Tout espace topologique (X, T ) possède au moins une base d’ouverts,
à savoir T elle même.
2. Si B est une base d’un espace topologique (X, T ) et B 0 est une famille qui contient B,
alors en utilisant la définition précédente on conclut que B 0 est une autre base de T .
Donc, un espace topologique peut avoir plusieurs bases.
Proposition. 1.5. Toute base B dune topologie T sur X possède les deux propriétés sui-
vantes :
1. Pour tout x ∈ X, il existe B ∈ B tel que x ∈ B.
2. Si B1 , B2 ∈ B et x ∈ B1 ∩ B2 , alors il existe B3 ∈ B tel que x ∈ B3 ⊆ B1 ∩ B2 .
14
1.2. Voisinages et Bases.
Proposition. 1.6. Soit (X, T ) un espace topologique et B une partie de T . Alors, B est une
base de T si et seulement si pour tout O ∈ T et pour tout x ∈ O il existe Bx ∈ B tel que :
x ∈ Bx ⊂ O.
Démonstration. • Montrons d’abord l’implication (⇒). Si B est une base d’ouverts, alors
tout ouvert O peut s’écrire sous la forme
[
O= Bi ,
i∈I,Bi ∈B
Exemple 1.7. 1. Soient (X, T ) un espace topologique et x ∈ X. Alors V(x) est une base
de voisinages de x.
2. Si B(x) et B 0 (x) sont des parties de V(x) telles que B(x) ⊂ B 0 (x) et si B(x) est une
base de voisinages de x, alors B 0 (x) est également une base de voisinages de x.
3. Soit (X, T ) un espace topologique. Alors, on a :
B(x) = {O ∈ T , x ∈ O} ,
est un SF V de x.
15
1.2. Voisinages et Bases.
B(x) = {{x}},
est un SF V de x.
5. Soit l’espace topologique (R, Tu ) et x ∈ R. Alors, on a :
est un SF V de +∞. Par exemple B(+∞) = {]n, +∞], n ∈ N}, est un SF V de +∞.
x ∈ Bi ⊂ B ⊂ V.
16
1.3. Intérieur, adhérence d’une partie.
1.3.1 Intérieur.
Définition 1.8 (Intérieur d’une partie). Soit (X, T ) un espace topologique. Soit A une
partie de X. On dit que x ∈ X est un point intérieur de A si A est un voisinage de x,
autrement dit,
x un point intérieur de A ⇔ A ∈ V(x).
Proposition. 1.8. L’intérieur d’une partie A de X est le plus grand 1 ouvert contenu dans
A,
◦ [
A= O.
O ouvert, O⊂A
◦
Démonstration. Pour x ∈A, alors A ∈ V(x), donc il existe O ∈ T , tel que x ∈ O ⊂ A, alors
[
x∈ O.
O ouvert, O⊂A
S ◦
Réciproquement, soit x ∈ O ouvert, O⊂A O, alors ∃O ⊂ A : x ∈ O, i.e x ∈A.
◦ ◦
Remarque 1.7. A est une partie ouverte, car A est une union d’ouverts contenus dans A,
donc un ouvert contenu dans A.
Exemple 1.8. 1. Soient X = {x, y, z} et T = {∅, {x}, {y}, {x, y}, X} . Alors, on a
1. Le terme " plus grand " est utilisé au sens de l’inclusion.
17
1.3. Intérieur, adhérence d’une partie.
◦
a. {x}= {x}.
◦
b. {y, z}= {y}.
◦
c. {z}= ∅.
2. Si A est une partie de (X, Tg ) on a les deux cas suivants :
◦
a. X = A ⇒A= X.
◦
b. X 6= A ⇒A= ∅.
◦
3. Dans un espace topologique (X, Tdi ) on a, Si A est une partie de X, alors A= A (car
tout partie de X est ouverte).
4. Dans l’espace topologique (R, Tu ) et a, b ∈ R. Alors, on a :
◦
a. {a}= ∅.
◦ ◦ ◦ ◦
b. [a, b]=]a, b]=[a, b[=]a, b[=]a, b[.
◦ ◦ ◦ ◦
c. N=Z=Q=CRQ = ∅.
18
1.3. Intérieur, adhérence d’une partie.
◦ ◦ ◦
◦
z }| { ◦ z }| { z }| { ◦ ◦
5. A ⊂ A ∪ B ⇒A⊂A ∪ B, de même, B ⊂A ∪ B et par conséquent A ∪ B⊃A ∪ B .
Un exemple d’inclusion stricte : dans R muni de la topologie usuelle, on prend A =
◦
◦ ◦ z }| {
[0, 1[, B =]1, 2]. On a A=]0, 1[, par le même raisonnement, B =]1, 2[. Alors A ∪ B=
◦ ◦
]0, 2[, mais A ∪ B =]0, 2[\{1}.
◦
6. ⇒) A ∈ V(B) ⇒ ∀x ∈ B, A ∈ V(x) ⇒ B ⊂A.
◦ ◦ ◦
⇐) Supposons que B ⊂A, on a B ⊂A⊂ A, puisque A est un ouvert alors A ∈ V(B).
1.3.2 Adhérence.
Définition 1.9 (Adhérence d’une partie). Soit (X, T ) un espace topologique, A ⊂ X et
x ∈ X. On dit que x est un point adhérent à A si et seulement si tout V ∈ V(x) contient au
moins un point de A. Autrement dit :
A = {x ∈ X, ∀V ∈ V(x), V ∩ A 6= ∅}.
Exemple 1.9. 1. Soient X = {x, y, z} et T = {∅, {x}, {y}, {x, y}, X} . Alors, on a
a. {x} = {x, z}.
b. {y, z} = {y, z}.
c. {z} = {z}.
2. Si A est une partie de (X, Tg ) on a les deux cas suivant :
a. A = X, si A 6= ∅.
b. ∅ = ∅.
3. Dans un espace topologique (X, Tdi ) on a, Si A est une partie de X, alors A = A (car
tout partie de X est fermée).
4. Dans l’espace topologique (R, Tu ) et a, b ∈ R. Alors, on a :
19
1.3. Intérieur, adhérence d’une partie.
a. {a} = {a}.
b. [a, b] = ]a, b] = [a, b[ = ]a, b[ = [a, b].
c. N = N, Z = Z, Q = CRQ = R.
x∈
/ A ⇔ ∃V ∈ V(x), V ∩ A = ∅,
⇔ ∃O ∈ T , x ∈ O, O ∩ A = ∅,
⇔ ∃O ∈ T , x ∈ O, A ⊂ CXO ,
⇔ ∃F = CXO ∈ F, x ∈
/ F, A ⊂ F,
\
⇔ x∈/ F.
F ∈F ,F ⊃A
T
D’où l’équivalence : x ∈ A ⇔ x ∈ F. Donc, A est le plus petit fermé qui contient A.
F ∈F ,F ⊃A
La proposition suivante nous donne quelques propriétés de l’adhérence d’une partie d’un
espace topologique.
2. Le terme " plus petit " est utilisé au sens de l’inclusion.
20
1.3. Intérieur, adhérence d’une partie.
21
1.3. Intérieur, adhérence d’une partie.
Nous définissons maintenant les notions du point d’accumulation et du point isolé qui
sont également importantes et riches en application.
Points d’accumulations.
Définition 1.10 (Point d’accumulation). Soit (X, T ) un espace topologique, A ⊂ X et
x ∈ X. On dit que x est un point d’accumulation de A si tout voisinage de x dans X contient
un point de A distinct de x lui-même (x n’est pas forcément dans A).
Proposition. 1.15. Tout point d’accumulation est un point adhérent ( i.e A0 ⊂ A), plus de
ça on a :
A = A ∪ A0 .
22
1.3. Intérieur, adhérence d’une partie.
Exemple 1.10. 1. Soient X = {x, y, z} et T = {∅, {x}, {y}, {x, y}, X} . Alors, on a
a. Si A = {x}, alors z est un point d’accumulation de A.
b. Si A = {y, z}, alors z est un point d’accumulation de A.
2. Dans un espace topologique (X, Tg ), si A 6= ∅ est une partie de X on a les deux cas
suivant :
{x}
a. A0 = CX , si A = {x}.
b. A0 = X, si A contient 2 points ou plus.
3. Dans un espace topologique (X, Tdi ) on a, si A est une partie de X, donc A0 = ∅. (car
∀x ∈ X, ∃V = {x}, ouvert tel que V ∩ A \ {x} = ∅).
4. Dans l’espace topologique (R, Tu ) et a, b ∈ R. Alors, on a :
a. Si A =]a, b], alors a est un point d’accumulation de A.
1
b. Si A = { n+1 , n ∈ N}, alors le point 0 n’appartient pas à A mais il est point
d’accumulation de A.
c. N0 = Z0 = ∅, Q0 = (CRQ )0 = R.
Points isolés.
Définition 1.11 (Point isolé). Soit (X, T ) un espace topologique, A ⊂ X. On dit qu’un
point x ∈ A est un point isolé dans A s’il existe un voisinage V de x dans X tel que
V ∩ A = {x}.
x un point isolé de A ⇔ ∃V ∈ V(x), V ∩ A = {x}.
A = A0 ∪ Is(A) et A0 ∩ Is(A) = ∅.
23
1.3. Intérieur, adhérence d’une partie.
Exemple 1.11. 1. Soient X = {x, y, z} et T = {∅, {x}, {y}, {x, y}, X} . Alors, on a
a. Si A = {x}, Le point x est un point isolé de A.
b. Si A = {y, z}, Le point y est un point isolé de A.
2. Si A est une partie de (X, Tg ) on a Is(A) 6= ∅.
3. Tout point d’un espace topologique (X, Tdi ) est isolé.(car le singleton {x} est un ouvert
de X).
4. Dans l’espace topologique (R, Tu ) et a, b ∈ R. Alors, on a :
a. Si A = {0} ∪ [1, 2], alors 0 est un point isolé de A.
1
b. Si A = { n+1 , n ∈ N}, alors Le point 1 est un point isolé de A, mais n’est pas point
1 1
d’accumulation, et tout point n+1
de A est un point isolé de A (car A∩] n+2 , n1 [=
1
{ n+1 }).
1
c. Dans A = {0} ∪ { n+1 , n ∈ N}, 0 n’est pas isolé.
d. tous les points de N sont isolés, i.e Is(N) = N,
Is(Z) = Z, Is(Q) = Is(CRQ ) = ∅.
Densité.
Définition 1.12 (Ensemble dénombrable). On dit qu’un ensemble X est dénombrable
s’il existe une bijection de X sur l’ensemble des entiers naturels N. On dit que N est au plus
dénombrable s’il existe une bijection de X sur une partie de N.
24
1.3. Intérieur, adhérence d’une partie.
Définition 1.14 (Partie dense). Soit (X, T ) un espace topologique, A et B deux parties
de X.
1. On dit que A est dense dans B si et seulement si tout point de B est un point adhérent
de A, autrement dit :
A est dense dans B ⇔ B ⊂ A.
Exemple 1.13. 1. Soient X = {x, y, z, t} et T = {∅, {x}, {x, y}, X}. On pose A = {t}
et B = {x, z}, on a B est dense dans A car A ⊂ B = X mais A n’est pas dense dans
B car B * A = {z, t}.
2. Dans (X, Tg ), toute partie de X est dense dans X.
3. Dans un espace topologique (X, Tdi ), soient A et B deux partie de X telles que B ⊂ A,
alors A est dense dans B. De plus, il n’existe aucune partie A 6= X dense dans X, X
est la seule partie partout dense.
4. Dans l’espace topologique (R, Tu ) et a, b ∈ R. Alors, on a :
a. Soient A = [a, b[ et B =]a, b[. Il est claire que A est dense dans B car B ⊂ A =
[a, b].
c. On a Q = R, alors Q est partout dense dans R, de-pulse, comme Q est dénom-
brable, alors R est séparable.
Proposition. 1.18. A est dense dans X si et seulement si tout ouvert non vide de X contient
au moins un point de A.
A = X ⇔ ∀O ∈ T , O ∩ A 6= ∅.
25
1.3. Intérieur, adhérence d’une partie.
Démonstration. ⇒) Supposons que A est une partie dense dans X et O un ouvert non vide
de X. Puisque A = X, il vient que O ⊂ A d’où A ∩ O 6= ∅, car O est un voisinage de chacun
de ses points.
⇐) Supposons que pour tout ouvert O de X on a A ∩ O 6= ∅. Alors, pour tout voisinage V
d’un point x ∈ X on aura A ∩ V 6= ∅, car V contient un ouvert non vide. Donc, x ∈ A, d’où
A = X.
Proposition. 1.19. Tout espace à base dénombrable est à bases dénombrables de voisinages.
1.3.3 Frontière.
Définition 1.15 (Frontière d’une partie). Soient (X, T ) un espace topologique, A ⊂ X
et x ∈ X. On dit que x est un point frontière de A s’il est adhérent à la fois à A et à CXA .
Autrement dit :
x un point frontière de A ⇔ x ∈ A ∩ CXA .
L’ensemble de tous les points frontières à A est appelé frontière de A et on le note par F r(A)
ou ∂A.
F r(A) = {x ∈ X, ∀V ∈ V(x), V ∩ A 6= ∅ ∧ V ∩ CXA 6= ∅}.
Il existe une autre formule pour définir la frontière d’une partie d’un espace topologique,
elle est donnée par la proposition suivante :
26
1.3. Intérieur, adhérence d’une partie.
Exemple 1.14. 1. Soient X = {x, y, z} et T = {∅, {x}, {y}, {x, y}, X}. Alors, on a
{x}
a. F r({x}) = {x} ∩ CX = {x} ∩ {y, z} = {x, z} ∩ {y, z} = {z}.
{y,z}
b. F r({y, z}) = {y, z} ∩ CX = {y, z} ∩ {x} = {y, z} ∩ {x, z} = {z}.
{z}
c. F r({z}) = {z} ∩ CX = {z} ∩ {x, y} = {z} ∩ {x, y, z} = {z}.
2. Si A est une partie de (X, Tg ) on a les deux cas suivants :
a. F r(A) = A ∩ CXA = X ∩ X = X, si A 6= ∅.
b. F r(∅) = ∅ ∩ CX∅ = ∅ ∩ X = ∅.
3. Dans l’espace topologique (X, Tdi ) on a, si A est une partie de X, alors
Proposition. 1.22. Soit A une partie d’un espace topologique (X, T ). Alors, on a :
1. A est à la fois ouvert et fermé ⇔ F r(A) = ∅.
2. A est ouvert ⇔ F r(A) ∩ A = ∅.
3. A est fermé ⇔ F r(A) ⊆ A.
4. F r(A) = F r(CXA ).
◦
Démonstration. 1. A est à la fois ouvert et fermé ⇔ A =A= A ⇔ F r(A) = ∅.
2. ⇒) Soit A est ouvert ⇒ F r(A) ∩ A = CXA ∩ A ∩ A = (A ∩ CXA ) ∩ A = ∅ ∩ A = ∅.
⇐) Soit F r(A) ∩ A = ∅ ⇒ CXA ∩ (A ∩ A) = ∅ ⇒ CXA ∩ A = ∅ ⇒ CXA ⊂ CXA , d’où
CXA = CXA , donc CXA est fermé, alors A est ouvert.
27
1.3. Intérieur, adhérence d’une partie.
1.3.4 Extérieur.
Définition 1.16 (Extérieur d’une partie). Soient (X, T ) un espace topologique, et A ⊂
X et x ∈ X. On dit que x est un point extérieur de A s’il est intérieur au complémentaire
de A. Autrement dit :
◦
z}|{
x un point extérieur de A ⇔ x ∈ CXA .
L’ensemble de tous les points extérieurs à A est appelé extérieur de A et on le note par
Ext(A).
Ext(A) = {x ∈ X, CXA ∈ V(x)}.
Exemple 1.15. 1. Soient X = {x, y, z} et T = {∅, {x}, {y}, {x, y}, X}. Alors, on a
◦
z}|{ ◦
{x}
a. Ext({x}) =CX ={y, z}= {y}.
◦
z }| { ◦
{y,z}
b. Ext({y, z}) =CX ={x}= {x}.
◦
z}|{ ◦
{z}
c. Ext({z}) =CX ={x, y}= {x, y}.
2. Sur l’espace (X, Tg ) on a les deux cas suivant :
◦
z}|{
a. Si A = X, alors Ext(A) = CXX = ∅.
28
1.4. Quelques constructions topologiques.
◦
z}|{
b. A 6= X ⇒ Ext(A) = CXA = ∅.
3. Dans l’espace topologique (X, Tdi ) on a, si A est une partie de X, alors Ext(A) = CXA .
4. Dans l’espace topologique (R, Tu ) et a, b ∈ R. Alors, on a :
◦
z}|{
{a}
a. Ext({a}) =CX = R − {a}.
b. Ext([a, b]) = Ext(]a, b]) = Ext([a, b[) = Ext(]a, b[) =] − ∞, a[∪]b, +∞[.
c. Ext(N) = Ext(Z) = R.
d. Ext(Q) = Ext(CRQ ) = ∅.
Proposition. 1.24. Soient A et B deux parties d’un espace topologique (X, T ). Alors :
1. Ext(A) ⊆ CXA .
Ext(A)
2. Ext(A) = Ext(CX ).
3. Ext(A ∪ B) = Ext(A) ∩ Ext(B).
4. A = X ⇔ Ext(A) = ∅.
◦
z}|{
Démonstration. 1. Ext(A) = CXA ⊆ CXA .
◦
z }| { ◦
Ext(A)
C
Ext(A)
z }| {
2. Ext(CX ) =CX X =Ext(A)= Ext(A).
◦ ◦
z }| { z }| { ◦ ◦
3. Ext(A ∪ B) =CXA∪B =CXA ∩ CXB =CXA ∩ CXB = Ext(A) ∩ Ext(B).
4. A = X ⇔ Ext(A) = CXA = ∅.
29
1.4. Quelques constructions topologiques.
Exemple 1.16. La topologie discrète est la plus fine et la topologie grossière, la moins fine
de toutes les topologies. Dans le cas de R la topologie usuelle se situe entre les deux.
T
Démonstration. Évidente, car i∈I Ti ⊂ Ti , ∀i ∈ I.
Définition 1.18 (Espace séparé). Un espace topologique (X, T ) est dit séparé ou Haus-
dorff si et seulement si pour tous deux points distincts x et y de X, il existe V ∈ V(x) et
W ∈ V(y) tels que V ∩ W = ∅.
Autrement dit, aussi, on peut séparer les points par des ouverts, c.à.d
Exemple 1.17. 1. Soient X = {x, y, z} et T = {∅, {x}, {y}, {x, y}, X}. Alors, X n’est
pas séparé, car ∃x, z ∈ X, x 6= z, ∀V ∈ V(x), W ∈ V(z), V ∩ W 6= ∅.
2. L’espace (X, Tg ), n’est pas séparé car si x 6= y alors tout voisinage de x ou de y est
l’ensemble X lui même.
3. Dans l’espace topologique (X, Tdi ), alors {x} et {y} sont des ouverts disjoints si x et
y sont distincts, donc X est séparé.
4. L’espace topologique (R, Tu ) est un espace séparé, en-effet : ∀a, b ∈ R, a < b, en posant
|b−a|
x= 3
, les deux intervalles ouverts ]a − x, a + x[ et ]b − x, b + x[ sont bien disjoints,
le premier étant un voisinage de a et le second est un voisinage de b.
30
1.4. Quelques constructions topologiques.
Proposition. 1.26. Soit X un espace topologique. Les propriétés suivantes sont équivalentes.
1. X est séparé.
2. L’intersection des voisinages fermés d’un point quelconque de X est l’ensemble réduit
à ce point. i.e pour tout x ∈ X on a
\
Vx = {x},
Vx ∈V(x)
Proposition. 1.28. Soit (X, T ) un espace topologique séparé. Soit A une partie X. Alors x
est un point d’accumulation de A (x ∈ A0 ) si et seulement si pour tout V ∈ V(x), V ∩ A est
contient une infinité de points. i.e,
31
1.4. Quelques constructions topologiques.
Remarque 1.13. Il vient de la proposition précédente que toute partie finie d’un espace
topologique séparé ne possède aucun point d’accumulation.
TA = {OA = A ∩ O, O ∈ T }.
2. La famille des traces, TA , est une topologie sur A appelée la topologie induite par la
partie A. On dit que (A, TA ) est un sous-espace topologique de (X, T ).
car O1 ∩ O2 ∈ T .
S
3. Soit (Ui )i∈I une famille de parties de A, appartenant à TA , et montrons que i∈I Ui ∈
TA . Par définition même de TA , chaque Ui (i ∈ I) s’écrit sous la forme : Ui = Oi ∩ A,
avec Oi ∈ T . D’où :
[ [ [
Ui = (Oi ∩ A) = A ∩ Oi ∈ TA ,
i∈I i∈I i∈I
S
car i∈I Oi ∈ T .
32
1.4. Quelques constructions topologiques.
Exemple 1.18. 1. Soient X = {a, b, c, d, e}, T = {∅, {a}, {c, d}, {a, c, d}, {b, c, d, e}, X}
et A = {a, b, e}. Alors la topologie induite par T sur A est
2. Dans l’espace (X, Tg ), si A est une partie de X, alors la topologie induite par la partie
A, c’est la topologie grossière sur A, i.e, TA = {∅, A}.
3. Dans l’espace (X, Tdi ), a topologie de A induite par la topologie discrète de X est la
topologie discrète de A. En-effet : pour tout x ∈ X, {x} est un ouvert de (X, Tdi ), donc
pour tout x ∈ A, {x} = {x} ∩ A est un ouvert de A.
4. Dans l’espace topologique (R, Tu ) et a, b ∈ R. Alors, on a :
la topologie induite sur Z par la topologie usuelle sur R est la topologie discrète car
est la famille des voisinages de x dans A pour la topologie induite (où V(x) est la
famille des voisinages de x dans X).
3. Si B(x) est un base de voisinages de x dans X alors
B(x)A = {B ∩ A, B ∈ B(x)},
BA = {B ∩ A, B ∈ B},
33
1.4. Quelques constructions topologiques.
V ∩ A = (O ∪ VA ) ∩ A = (O ∩ A) ∪ (VA ∩ A) = (O ∩ A) ∪ VA = VA .
Remarque 1.14. Soient (X, T ) un espace topologique et A une partie de X. Tout ouvert
( resp. fermé) dans X inclus dans A est ouvert ( resp. fermé) dans A, mais tout ouvert (
resp. fermé) de A n’est pas en général ouvert ( resp. fermé) dans X. En-effet, soit O ∈ T (
resp. F fermé dans X) tel que O ⊂ A ( resp. F ⊂ A), alors OA = O ∩ A = O ∈ TA ( resp.
FA = F ∩ A = F fermé dans X).
Réciproquement, on a le contre exemple suivant : l’intervalle [0, 1[ est un ouvert de [0, 2]
muni de la topologie induite par Tu , car
Noter que [0, 1[ est aussi un fermé de [−1, 1[ muni de la topologie induite par Tu car
34
1.4. Quelques constructions topologiques.
Proposition. 1.31. Soit (A, TA ) un sous-espace d’un espace topologique (X, T ). Alors, tout
ouvert (resp. fermé) dans A est un ouvert (resp. fermé) dans X si et seulement si A est un
ouvert(resp. fermé) dans X.
Démonstration. ⇒) Supposons que tout ouvert dans A est un ouvert dans X, alors A est
un ouvert dans X.
⇐) Supposons que A est un ouvert de X et soit OA un ouvert de A, alors il existe O ∈ T
tel que OA = A ∩ O qui est un ouvert dans X car A ∈ T .
Par des arguments similaires on montre ce résultat pour les fermés.
Exemple 1.19. Dans un espace topologique (X, Tdi ) on a, si A est une partie de X, alors
A est un ouvert et fermé à la fois, donc tout ouvert et fermé dans A est un ouvert et fermé
dans X, d’où la topologie induite sur A, c’est la topologie discrète sur A, i.e : TA = P(A).
U = B ∩ O = (B ∩ A) ∩ O = B ∩ (A ∩ O) ∈ TBA .
Remarque 1.15. Ceci revient à dire que si A est un sous-espace topologique de X et B est
un sous-espace topologique de A, alors B est un sous-espace topologique de X.
35
1.4. Quelques constructions topologiques.
◦ ◦ ◦ ◦
2. B ⊂B A , (où B A et B sont les intérieurs de B pour TA et T , respectivement.)
3. (BA )0 = A ∩ B 0 , (où (BA )0 et B 0 sont les ensembles des points d’accumulations de B
pour TA et T , respectivement.)
4. F r(B)A ⊂ A ∩ F r(B), (où F r(B)A et F r(B) sont les frontières de B pour TA et T ,
respectivement.)
W ∩ B = V ∩ A ∩ B = V ∩ B 6= ∅,
((V ∩ Y ) \ {x}) ∩ B 6= ∅.
alors
◦ ◦
F r(B)A = B A − B A ⊂ B− B = F r(B).
36
1.4. Quelques constructions topologiques.
Proposition. 1.35. Soient (X, T ) un espace topologique séparé et A une partie de X. alors
la topologie induite sur A par la topologie de X est séparée.
Démonstration. Soient (A, TA ) un sous espace topologique d’un espace topologique (X, T )
et x, y ∈ A tels que x 6= y. Puisque X séparé alors il existe V ∈ V(x) et W ∈ V(y) tel que
V ∩ W = ∅ d’où (A ∩ V ) ∩ (A ∪ W ) = ∅. Donc, (A ∩ V ) et (A ∩ W ) sont deux voisinages
de x et y, respectivement, disjoints dans A ce qui montre que A est séparé.
I désigne un ensemble d’indices, qui peut être soit fini, soit infini, dénombrable ou non. La
notation (xi )i∈I indique donc une famille d’éléments, où xi est un élément de Xi . Dans le
cas d’une famille finie ou dénombrable X1 , X2 , ..., Xn , ... on peut représenter les éléments du
produits par des suites (x1 , x2 , ..., xn , ...), avec xh ∈ Xh . Mais dans le cas général, I est un
ensemble quelconque et une telle représentation n’a pas de sens.
Q
Notons que si l’un des Xi est vide, alors i∈I Xi est vide aussi. On suppose dorénavant que
les Xi sont non vides.
Un produit cartésien d’espaces topologiques peut être muni d’une topologie importante,
appelée la topologie produit. Pour une raison de clarté, nous avons préféré de décrire et
étudier préalablement cette topologie dans le cas d’un produit fini d’espaces topologiques,
puis en donner la généralisation adéquate au cas d’un produit quelconque.
37
1.4. Quelques constructions topologiques.
Soit n ≥ 2 un entier et soient (X1 , T1 ), (X2 , T2 ), ..., (Xn , Tn ) des espaces topologiques. On
pose le produit cartésien suivant
n
Y
X := Xi = X1 × X2 × ... × Xn .
i=1
Remarque 1.16. Tout ouvert élémentaire contenant {x} est un voisinage élémentaire de
x.
On appelle espace topologique produit des espaces topologiques (Xi )1≤i≤n , l’ensemble X muni
de la topologie produit.
38
1.4. Quelques constructions topologiques.
T
Il suffit de montrer maintenant que Vi Wj est un ouvert élémentaire pour tout i ∈ I
et j ∈ J. Par définition on a Vi = R1i × R2i × ... × Rni et Wj = K1j × K2j × ... × Knj tels
que Rαi ∈ Tα et Kαj ∈ Tα pour tout α = 1, ..., n, ce qui nous permet d’écrire :
\ \ j \ j \
Vi Wj = (R1i K1 ) × (R2i K2 ) × ... × (Rni Knj ),
Exemple 1.20. 1. Soient X = {x, y, z} et T = {∅, {x}, {y}, {x, y}, X} . Alors les ou-
verts élémentaires de X × X sont
∅, {x}×{x}, {x}×{y}, {x}×{x, y}, {x}×X, {y}×{x}, {y}×{y}, {y}×{x, y}, {y}×X,
{x, y}×{x}, {x, y}×{y}, {x, y}×{x, y}, {x, y}×X, X×{x}, X×{y}, X×{x, y}, X×X,
P(Xi ), i ∈ {1, ..., n}, donc O ∈ ni=1 P(Xi ) = P(X), d’où Tp ⊂ P(X).
Q
Si O ∈ P(X) = ni=1 P(Xi ) alors ∃Oi ∈ P(Xi ), i ∈ {1, ..., n} tel que O = O1 × ... × On ,
Q
X alors il existe i0 tel que Oi0 6= Xi0 et puisque Ti0 = {Xi0 , ∅} on obtient Oi0 = ∅,
d’où O = ∅, et donc la famille des ouverts élémentaires est {X, ∅} ce qui montre que
X est un espace grossier.
4. La topologie usuelle sur l’espace Rn est la topologie produit des topologies usuelles sur
les n espaces facteurs R. Les ouverts de Rn sont des réunions des ouverts élémentaires
de la forme
n
Y
]ai , bi [ tels que ai , bi ∈ R pour tout i = 1, ..., n.
i=1
Qn
Proposition. 1.37. Soit X = i=1 Xi un espace produit. On a :
1. l’ensemble des ouverts élémentaires est une base de la topologie produit, i.e :
39
1.4. Quelques constructions topologiques.
2. Soit x = (x1 , ..., xn ) ∈ X. l’ensemble des voisinages élémentaires de x est une base de
voisinages de x, i.e :
2. Soit x = (x1 , ..., xn ) ∈ X. Soit V ∈ V(x), V contient un ouvert qui contient x, et donc
V contient un ouvert élémentaire qui contient x (car tout ouvert est réunion d’ouverts
élémentaires). D’où l’ensemble des voisinages élémentaires est une base de voisinage
de x.
Exemple 1.21. 1. Soient {(Xi , P(Xi )), i = 1, ..., n} une famille d’espaces discrets et x =
(x1 , ..., xn ) ∈ X = ni=1 Xi , alors
Q
est un (SFV ) de x.
2. Soient Rn muni de la topologie usuelle et x = (x1 , ..., xn ) ∈ Rn . La famille
n
Y
{ ]xi − i , xi + i [: i = 1, ..., n}
i=1
n
Y
{ ]xi − , xi + [},
i=1
tel que ∈ R+
∗ est un (SFV ) de x.
Qn Qn
Proposition. 1.38. Soit A = i=1 Ai une partie d’un espace produit X = i=1 Xi . Alors,
on a :
Qn Qn
1. A = i=1 Ai = i=1 Ai .
2. A est fermé dans X si et seulement si Ai est fermé dans Xi pour tout i = 1, ..., n.
◦
z }| {
n
◦ Y ◦
3. A= Ai = ni=1 Ai .
Q
i=1
40
1.4. Quelques constructions topologiques.
4. A est ouvert dans X si et seulement si Ai est ouvert dans Xi pour tout i = 1, ..., n.
Qn Qn
Démonstration. Soit A = i=1 Ai ⊂ X = i=1 Xi .
1. Soit x = (x1 , ..., xn ) ∈ A. Alors pour tout Vi ∈ V(xi ) on a :
∅ d’où
(V1 ∩ A1 ) × ... × (Vn ∩ An ) = (V1 × ... × Vn ) ∩ A 6= ∅,
et donc x ∈ A.
Qn Qn Qn
2. D’après 1., on a, A est fermé ⇔ A = A = i=1 Ai = i=1 Ai = i=1 Ai ⇔ Ai = Ai
pour tout i = 1, ..., n.
◦ ◦ ◦
3. Puisque ni=1 Ai est un ouvert de X contenu dans A, alors on a A⊃ ni=1 Ai .
Q Q
◦
Réciproquement, soit x = (xi )1≤i≤n ∈A, alors il existe un ouvert élémentaire ni=1 Ui
Q
dans X tel que x = (xi )1≤i≤n ∈ ni=1 Ui ⊂ A. Donc pour tout i ∈ {1, ..., n}, on a
Q
◦ ◦
xi ∈ Ui ⊂ Ai , d’où xi ∈Ai . Autrement dit, on a x ∈ ni=1 Ai . Par conséquent, on a
Q
◦ Qn ◦
A= i=1 Ai .
◦ Q ◦ ◦ ◦
4. D’après 3., on a, A est ouvert ⇔ A =A= ni=1 Ai = ni=1 Ai = ni=1 Ai ⇔Ai = Ai pour
Q Q
tout i = 1, ..., n.
Qn
Proposition. 1.39. Un espace produit X = i=1 Xi est séparé si et seulement si Xi est
séparé pour tout i = 1, ..., n.
Qn
Démonstration. ⇐=) Soient x = (x1 , ..., xn ), y = (y1 , ..., yn ) ∈ X = i=1 Xi tel que x 6= y.
Alors, il existe au moins i0 ∈ {1, ..., n} tel que xi0 6= yi0 , mais Xi0 est séparé donc il
T
existe un voisinage V de xi0 et un voisinage W de yi0 tel que V W = ∅. Soient Ox =
X1 × ... × Xi0 −1 × V × Xi0 +1 × ... × Xn et Oy = X1 × ... × Xi0 −1 × W × Xi0 +1 × ... × Xn , alors
T
on obtient Ox ∈ V(x), Oy ∈ V(y) et Ox Oy = ∅ et donc X est séparé.
=⇒) Supposons que X = ni=1 Xi est séparé et xi0 , yi0 ∈ Xi0 tels que xi0 6= yi0 . Il existe un
Q
voisinage O de (x1 , ..., xi0 , ..., xn ) et un voisinage O0 de (x1 , ..., yi0 , ..., xn ) tel que O O0 = ∅,
T
41
1.4. Quelques constructions topologiques.
mais O = V1 × ... × Vi0 × ... × Vn et O0 = V10 × ... × Vi00 × ... × Vn0 avec V1 , V10 ∈ V(x1 ),...,
Vi0 ∈ V(xi0 ), Vi00 ∈ V(yi0 ),..., Vn , Vn0 ∈ V(xn ) d’où on obtient :
\ \
∅=O O0 = (V1 × ... × Vi0 × ... × Vn ) (V10 × ... × Vi00 × ... × Vn0 )
\ \ \
= (V1 V10 ) × ... × (Vi0 Vi00 ) × ... × (Vn Vn0 ),
Proposition. 1.40. Si pour tout i ∈ {1, 2, ..., n}, (Ai , TAi ) est un sous-espace topologique
de (Xi , Ti ), alors la topologie induite par Tp = ni=1 Ti sur A = ni=1 Ai ⊂ X = ni=1 Xi est
Q Q Q
Démonstration. Soit OA un ouvert dans la topologie induite par Tp sur A, alors il existe un
ouvert ,O, de Tp tel que OA = O ∩ A, on a O = j∈J ni=1 Oi,j , avec Oi,j ∈ Ti , i = 1, 2...n,
S Q
et ∀j ∈ J, donc
" n
# n
" ! #
[Y Y [
OA = O ∩ A = Oi,j ∩ A = Oi,j ∩ Ai ,
j∈J i=1 i=1 j∈J
S Qn
puisque j∈J Oi,j est un ouvert dans Ti , alors OA ∈ i=1 TA i .
Plus généralement, on peut définir ainsi la topologie produit d’une famille quelconque
d’espaces topologiques :
Définition 1.22. 1. Soit une famille {Xi }i∈I d’espaces topologiques, où I représente un
ensemble d’indices. Les ouverts élémentaires, (ou rectangles ouverts), de l’ensemble
Q
produit X = i∈I Xi sont les ensembles de la forme :
Y Y
O= Oj × Xj
j∈J j ∈J
/
Remarque 1.17. Lorsque l’ensemble d’indices I est fini, toute partie de la forme O =
Q
i∈I Oi avec Oi ouvert de Xi , est un ouvert élémentaire. ce n’est plus le cas lorsque l’ensemble
I est infini : il ne faut pas oublier alors de préciser que Oi doit être égal à Xi sauf pour un
nombre fini de valeurs de l’indice i ∈ I.
42
1.5. Suites dans les espaces topologiques.
1. On dit que x est une limite de la suite (xn )n∈N quand n tend vers l’infini si pour tout
voisinage V de x dans X, il existe un rang à partir duquel tous les termes de la suite
sont dans V . i.e
∀V ∈ V(x), ∃N0 ∈ N, ∀n ≥ N0 , xn ∈ V.
Dans ce cas, on dit que la suite (xn )n∈N converge vers x, et on écrit : limn→+∞ xn = x
(ou xn → x). Une suite qui n’est pas convergente est dite divergente.
43
1.5. Suites dans les espaces topologiques.
2. On dite x est une valeur d’adhérence de la suite (xn )n∈N si, pour tout voisinage V de
x dans X et pour tout entier N0 ∈ N, il existe n ≥ N0 tel que xn ∈ V . i.e
∀V ∈ V(x), ∀N0 ∈ N, ∃n ≥ N0 , xn ∈ V.
Remarque 1.18. La définition précédente a une signification très simple, qui apparaît lors-
qu’on les énonce comme suit :
1. Un élément x de X est limite de la suite (xn )n∈N si tout voisinage de x contient tous
les termes xn de la suite, sauf pour un nombre fini de valeurs de l’indice n.
2. Un élément x de X est valeur d’adhérence de la suite (xn )n∈N si tout voisinage de x
contient les termes xn de la suite pour une infinité de valeurs distinctes de l’indice n.
3. La limite d’une suite (si elle existe) est toujours une valeur d’adhérence pour cette
suite mais l’inverse est (généralement) faux. En-effet : soit xn est converge vers x,
dans (T , X), alors ∀V ∈ V(x), ∃N0 ∈ N, ∀n ≥ N0 , xn ∈ V , donc ∃N1 ∈ N, N1 ≥
N0 ∧ ∀V ∈ V(x), ∀N1 ≥ N0 , ∃n ≥ N1 ≥ N0 , xn ∈ V , d’où x une valeur d’adhérence.
Réciproquement, par exemple, dans R muni de sa topologie usuelle, la suite (xn )n∈N
définie par : xn = (−1)n , possède 1 et −1 comme valeurs d’adhérence, et (xn )n∈N n’est
pas convergente. En-effet : 1 est valeur d’adhérence, car, si V ∈ V(1), et N0 ∈ N, alors
∃n = 2N0 tel que n ≥ N0 , xn = (−1)n = 1 ∈ V. On a aussi −1 est valeur adhérence,
car, si V ∈ V(−1), et N0 ∈ N, alors ∃n = 2N0 + 1 tel que n ≥ N0 , xn = (−1)n =
−1 ∈ V. Mais xn = (−1)n ne converge pas dans R, car ∀x ∈ R − {1, −1}, ∃V =
]x − ε, x + ε[∈ V(x), 1, −1 ∈]x
/ − ε, x + ε[, ∀N0 ∈ N, ∃n = 2N0 ≥ N0 , {xn } = {1} * V.
De-plus si x = 1, ∃V1 =]1 − ε1 , 1 + ε1 [∈ V(1), −1 ∈]1
/ − ε1 , 1 + ε1 [, ∀N1 ∈ N, ∃n =
2N1 + 1 ≥ N1 , {xn } = {−1} * V1 . Même pour x = −1, d’où xn est diverge.
4. Une valeur d’adhérence d’une suite (xn )n de (X, T ) est un point adhérent à la partie
{xn , n ∈ N} ⊂ X, mais la réciproque est fausse.
Exemple 1.22. 1. Toute suite constante est convergente dans tous les espaces topolo-
giques.
1. Soient X = {x, y, z, t} et T = {∅, {x}, {y}, {x, y}, X}. Soit
x si n = 3p,
xn = z si n = 3p + 1,
t si n = 3p + 2.
44
1.5. Suites dans les espaces topologiques.
2. Une suite d’un espace grossière est convergente vers tout point de cet espace.
En-effet : si xn est convergente, et soit x ∈ X, alors X le seul ouvert qui contient x,
donc il existe N tel que n ≥ N ⇒ xn ∈ X, d’où xn → x.
3. Si (X, Tdi ) un espace discret, alors une suite (xn )n∈N de X converge vers x si et seule-
ment s’il existe N0 tel que xn = x quand n ≥ N0 . Ainsi, les seules suites convergentes
dans un espace discret sont les suites qui sont constantes à partir d’un certain indice.
En-effet : si xn converge vers x, alors {x} ∈ V(x) est un ouvert, donc il existe N0 tel
que ∀n ≥ N0 ⇒ xn ∈ {x} ⇒ xn = x.
1
4. La suite xn = , ∀n ∈ N∗ , est convergente vers 0 dans (R, Tu ) et elle est divergente
n
1
dans (R, P(R)). En-effet : supposons que xn = , ∀n ∈ N∗ , est convergente dans
n
(R, P(R)) vers x ∈ X, alors il existe N0 tel que xn = x quand n ≥ N0 , donc N10 =
1 1
N0 +1
= N0 +2
= ..., contradiction, d’où xn est divergente dans (R, P(R)).
Remarque 1.19. Une suite convergente d’un espace topologique peut posséder plusieurs
limites (voir Exemple 1.22).
Proposition. 1.41. Si (X, T ) est un espace topologique séparé, alors toute suite convergente
dans X admet une limite unique.
Démonstration. Raisonnons par l’absurde. Soit (xn ) une suite convergente dans X. Sup-
posons qu’elle admet deux limites distinctes x1 6= x2 . Comme (X, T ) est séparé, il existe
T
V1 ∈ V(x1 ) et V2 ∈ V(x2 ) tels que V1 V2 = ∅. D’après définition, il existe deux entiers N1
et N2 tels que :
∀n ≥ N1 , xn ∈ V1 et ∀n ≥ N2 , xn ∈ V2 .
∀n ≥ N0 , xn ∈ V1 ∩ V2 ,
Proposition. 1.42. Si (X, T ) est un espace topologique séparé, alors toute suite convergente
dans X admet une unique valeur d’adhérence qui est sa limite.
45
1.5. Suites dans les espaces topologiques.
Démonstration. Raisonnons par l’absurde. Soit (xn ) une suite convergente dans X vers x,
alors x est une valeurs d’adhérence de (xn ). Supposons qu’elle admet deux valeurs d’adhé-
T
rence distinctes x 6= y. Il existe V1 ∈ V(x) et V2 ∈ V(y) tels que V1 V2 = ∅, et puisque
x, y sont deux valeurs d’adhérence distinctes, on a ∀N1 et ∀N2 tels que :
Remarque 1.20. La réciproque en générale est fausse, par exemple, dans (R, Tu ), xn = 1
si n est pair et xn = n si n est impair. Alors 1 est l’unique valeur d’adhérence de la suite
(xn ), mais la suite n’est pas convergente.
Proposition. 1.43. Soient A une partie d’un espace topologique X et (xn ) une suite de A
convergente dans X vers x ∈ X. Alors x ∈ A.
Proposition. 1.44. Un espace topologique X qui possède une base de voisinages dénombrable
est séparable.
La proposition simple suivante décrit l’ensemble des valeurs d’adhérence d’une suite.
\
A= Fn , où Fn = {xn , xn+1 , ...}.
n∈N
En particulier, l’ensemble des valeurs d’adhérence d’une suite quelconque est fermé dans X.
46
1.5. Suites dans les espaces topologiques.
Démonstration. 1. Soit (xn )n∈N converge vers x, soit V un voisinage de x, ∃N0 ∈ N, tel
que ∀n ≥ N0 , xn ∈ V . Soit (yk )k≥0 = (xnk )k≥0 suit extraite, on a nk est une application
strictement croissante, alors 1 ≤ k(1) < k(2) < ... < k(n) < ..., par récurrence on a
k(n) ≥ n, d’où ∃N0 ∈ N, tel que ∀k(n) ≥ n ≥ N0 , xnk ∈ V . On a donc prouvé que la
suite (yn )n∈N est convergente vers x.
47
1.5. Suites dans les espaces topologiques.
Remarque 1.21. 1. Dans le cas X est métrisable, x est valeur d’adhérence de (xn ), alors
la suite (xn ) admet une sous-suite qui tend vers x.
2. Sur les espaces topologiques séparés, on notera que si deux suites extraites convergent
vers deux limites différentes, la suite initiale n’est pas convergente.
Démonstration. Soit (xn )n∈N une suite dans X. On suppose d’abord que la suite converge
vers x dans X. Alors dans tout voisinage V ∈ V(x) se trouve presque tout point de la suite.
Soit Vk un voisinage de la composante xk dans Xk . Alors Vk contient un ouvert Ok qui
contient xk . Comme O1 × O2 × ... × On est un voisinage de x il contient presque tout point
de la suite(xn )n∈N . Donc Vk contient presque tout point de la suite (xkn )n∈N . Donc (xkn )n∈N
tend vers xk .
Supposons maintenant que les (xkn )n∈N tend vers xk . Soit V un voisinage de x. Or comme V
contient un ouvert qui contient x il contient même un ouvert de la forme O1 × O2 × ... × On ,
Ok ∈ Tk , qui contient x. Ok est un voisinage de xk et donc contient presque tout point de la
48
1.6. Applications continues.
suite (xkn )n∈N . Donc d’abord O1 × O2 × ... × On et en conséquence aussi V contient presque
tout point de la suite (xn )n∈N . Donc (xn )n∈N tend vers x.
Qn
Proposition. 1.49. Soit X = i=1 Xi un espace produit. Si x = x1 × x2 × ... × xn est
une valeur d’adhérence de (xn )n∈N = (x1n × x2n × ... × xnn )n∈N ⊂ X, alors xi est une valeur
d’adhérence de xin pour tout i = 1, ..., n.
card{n ∈ N : xn ∈ W } = +∞,
Remarque 1.22. Le réciproque du résultat précédent est en général faux. Par exemple dans
1
R2 si on prend la suite zn = (xn , yn ) définie par la relation suivante : x2n = n, x2n+1 = n
et
y2n = n1 , y2n+1 = n. Il est claire que 0 est une valeur d’adhérence de (xn ) et (yn ) mais (0, 0)
n’est pas une valeur d’adhérence de (zn ).
Définition 1.24 (Continuité ponctuelle). Soient (X, TX ), (Y, TY ) deux espaces topolo-
giques, x0 ∈ X et f : X → Y une application. On dit que f est continue en x0 si pour tout
voisinage U de f (x0 ) dans Y, il existe un voisinage V de x0 dans X tel que f (V ) ⊂ U . Cela
s’écrit
∀U ∈ V(f (x0 )), ∃V ∈ V(x0 ), f (V ) ⊂ U.
49
1.6. Applications continues.
Définition 1.25 (Continuité globale). Soient (X, TX ), (Y, TY ) deux espaces topologiques
et f : X → Y une application. On dit que f est continue sur X si elle est continue en chaque
point de X.
Remarque 1.23. Utilisation de bases de voisinages. Pour prouver qu’une application f d’un
espace topologique X dans un autre espace topologique Y est continue en un point x ∈ X,
il suffit de choisir un système fondamental W (f (x)) de voisinages du point f (x) ∈ Y, et
de vérifier que pour tout V ∈ W (f (x)), f −1 (V ) est un voisinage de x, ou, si l’on a choisi
aussi un système fondamental W (x) de voisinages de x dans X, de vérifier que pour tout
V ∈ W (f (x)), f −1 (V ) contient un élément de W (x).
Définition 1.26 (Continuité séquentielle). Soient (X, TX ), (Y, TY ) deux espaces topolo-
giques et f : X → Y une application. On dit que f est séquentiellement continue en x si
pour toute suite (xn ) qui converge vers x, la suite f (xn ) converge vers f (x).
On dit que f est séquentiellement continue sur X si elle est séquentiellement continue en
tout point de X.
Démonstration. Soit f une application continue en x0 , et (xn ) une suite convergente vers
x0 . Donc, si V est un voisinage de f (x0 ) alors f −1 (V ) est un voisinage de x0 d’où il existe
n0 ∈ N tel que :
n ≥ n0 ⇒ xn ∈ f −1 (V ),
donc
n ≥ n0 ⇒ f (xn ) ∈ V,
Remarque 1.24. La réciproque dans la proposition précédente n’est pas vraie en général.
La réciproque de cette propriété est vraie si l’espace est à base dénombrable de voisinage.
En-effet : Soit X un ensemble infini non dénombrable, par exemple X = R, et
50
1.6. Applications continues.
Alors (X, T ) est un espace topologique, dont les suites convergentes sont les suites station-
{xk ,k∈N}
naires. En-effet, considérons xn → x dans (X, T ). Alors V := (CX ) ∪ {x} est un
voisinage ouvert de x donc il existe n0 ∈ N tel que xn ∈ V pour tout n ≥ n0 . Nécessai-
rement, xn = x pour tout n ≥ n0 . Il en résulte que toute application f : X → R est
séquentiellement continue. Mais toutes ne sont pas continues. Par exemple 1− ∗
{x} (R ) = {x}
n’est pas un ouvert de (X, T ).
∀O ∈ TY , f −1 (O) ∈ TX .
51
1.6. Applications continues.
d’où f −1 (B) = f −1 (B), donc f −1 (B) est une parie fermée, alors f est continue.
Remarque 1.25. Si B est une base d’ouverts de Y, alors pour tout U ∈ B, f −1 (U ) est un
ouvert de X si est seulement si f : X → Y est une application continue. Résulte du fait que
pour toute famille (Uj )j∈J de parties de Y, on a
[ [
f −1 ( Uj ) = f −1 (Uj ).
j∈J j∈J
52
1.6. Applications continues.
est continue.
Soient T1 et T2 deux topologies sur un même ensemble X. Alors, l’application identité
IX : (X, T1 ) → (X, T2 ), IX (x) = x, est continue si et seulement si T1 est plus fine que
T2 .
2. L’application constante d’un espace topologique vers un autre espace topologique est
continue. En-effet : si f (X) = {y0 }, f −1 (V ) est soit X, si y0 ∈ V , soit vide, si y0 ∈
/ V.
Dans les deux cas, l’image réciproque est un ouvert.
3. Si X est un espace topologie discret, tous les applications de X dans un espace topolo-
gique Y sont continues, car toute partie de X est ouverte.
3. Si Y est muni de la topologie grossière, alors toute application de X dans Y est conti-
nue. En-effet : soit x ∈ X, on a, Y est le seule voisinage de f (x), alors ∀V ∈
V(x), f (V ) ⊂ Y.
4. L’application f : (R, Tu ) → (R, P(R)) telle que pour tout x ∈ R on a f (x) = x n’est pas
continue sur R, car V = {x} est un voisinage de x dans (R, P(R)) mais f −1 (V ) = {x}
n’est pas un voisinage de x dans (R, Tu ).
5. Soit (N, TN ) est un espace topologique, tel que
Soit f : (N, TN ) → (R, Tu ) une application donnée par f (n) = en , on a ]1, 4[∈ Tu , mais
f −1 (]1, 4[) = {1} ∈
/ TN . Donc f n’est pas continue sur N.
6. Soit X = {x, y, z, t} et TX = {∅, X, {x}, {y}, {x, y}, {y, z, t}} et Y = {1, 2, 3, 4} et
TY = {∅, Y, {1}, {1, 2}. On définie l’application f : X → Y telle que f (t) = 4, f (z) = 2,
f (x) = f (y) = 1. Par exemple, on a VY (f (t)) = VY (4) = {Y} et f −1 (Y) = X ∈ VX (t)
d’où f est continue en t. On a aussi, VY (2) = {{1, 2}, Y}. Si on prend V = {1, 2} on
obtient f −1 (V ) = {x, y, z} ∈
/ VX (z), donc f n’est pas continue en z.
Démonstration. Soit W ∈ V(g ◦ f (x0 )). Comme g est continue en f (x0 ), il existe V ∈
V(f (x0 )) tel que g(V ) ⊂ W et comme f est continue en x0 , il existe U ∈ V(x0 ) tel que
f (U ) ⊂ V . On en déduit que g ◦ f (U ) ⊂ W , d’où g ◦ f est continue en x0 .
53
1.6. Applications continues.
Définition 1.27 (Projections canoniques). Soit {Xi }i∈I une famille d’ensembles. Pour
tout j ∈ I on définit la projection canonique par :
Y
pj : X = Xi → Xj , pj ((xi )i∈I ) = xj .
i∈I
Dans le cas du produit d’une famille finie d’ensemble, pj est simplement la projection sur le
j–ième facteur.
Soit O = ni=1 Oi est un ouvert élémentaire, puisque pi (X1 ×...Xi−1 ×Oi ×Xi+1 ×...×Xn ) = Oi
Q
alors n
\ \
O= (X1 × X2 × ...Xi−1 × Oi × Xi+1 × ... × Xn ) = p−1
i (Oi ).
i=1 i∈I
−1
Q T
Dans le cas produit infini, on a O = i∈I Oi = i∈I pi (Oi ).
Q
Proposition. 1.57. Si X = i∈I Xi est espace topologique produit, la projection canonique
pj : X → Xj est continue pour les topologies Tp de X et Tj de Xj .
Démonstration. Cela revient à montrer que l’image réciproque par pj de tout ouvert de Xi
est un ouvert de X. Pour tout ouvert Oj de Xj , on a clairement :
Y
p−1
j (Oj ) = Vi , avec Vi = Xi , si i 6= j, et Vj = Oj ,
i∈I
Démonstration. Soit T une topologie sur X rendant chacune des projections pi continue.
Soit Oi un ouvert de Xi , alors
Y
p−1
j (Oj ) = Vi , avec Vi = Xi , si i 6= j, et Vj = Oj ,
i∈I
54
1.6. Applications continues.
est un ouvert de T . Les ouverts élémentaires sont des intersections finies de ce type d’ouverts,
donc appartiennent aussi à T . Il en résulte que T contient la topologie produit.
Démonstration. ⇒) Si f est continue, alors fi est continue, pour tout i ∈ I, car pi est
continue ( pi ◦ f transitivité de la continuité).
Q
⇐) Si les fi sont toutes continues et si O = i∈I Oi est un ouvert élémentaire, on a
\ \ \
f −1 (O) = f −1 ( p−1
i (Oi )) = f −1 −1
(p i (Oi )) = fi−1 (Oi ).
i∈I i∈I i∈I
Cet ensemble est une intersection d’ouverts tous égaux à X sauf pour les i appartenant à
une partie finie J de I. Alors f −1 (O) = i∈J fi−1 (Oi ) qui est ouvert. Et puisque un ouvert
T
de X est réunion d’ouverts élémentaires, son image réciproque par f est un ouvert de X.
Définition 1.28 (Applications ouvertes et fermées ). Soient (X, TX ), (Y, TY ) deux es-
paces topologiques, et f : X → Y une application.
1. On dit que f est ouvert si l’image par f de tout ouvert de X est ouvert dans Y.
2. On dit que f est fermé si l’image par f de tout fermé de X est fermé dans Y.
Exemple 1.25. 1. L’application identité d’un espace topologique est ouverte et fermée.
2. Si Y est un espace topologie discret, tous les applications de X dans Y sont fermées et
ouvertes.
55
1.6. Applications continues.
◦
◦
z }| {
1. f est une application ouverte ⇔ f (A) ⊂f (A).
2. f est une application fermée ⇔ f (A) ⊂ f (A).
d’où ◦
z }| { ◦
f −1 (B)⊂ f −1 (B ).
56
1.6. Applications continues.
◦
◦ z }| {
⇐) : Supposons que f −1
(B ) =f −1 (B) donc f est continue (voir la proposition(1.54)).
De plus, si B un ouvert de X on obtient
◦ ◦
◦ z }| { z }| {
−1 −1
B =B ⊂f (f (B))= f (f (B)),
◦
z }| {
et doncf (B) ⊂f (B). Ainsi, f (B) est ouvert d’où f est ouvert.
2. Ceci résulte de la proposition précédente et de la proposition (1.53).
Remarque 1.26. Les projections canoniques ne sont pas en général des applications fer-
mées. En effet, il suffit de considérer l’ensemble F = {(x, y) ∈ R2 , xy = 1}, alors F est un
fermé de R2 , mais par exemple, la première projection canonique de F sur R2 est R∗ qui est
ouvert non fermé dans R.
1.6.2 Homéomorphismes.
Définition 1.29 (Homéomorphisme ). Soient (X, TX ), (Y, TY ) deux espaces topologiques
et f : X → Y une application.
1. On dit que f est un homéomorphisme de X sur Y si elle est bijective et si f et f −1
sont continues (On dit aussi quel est bicontinue).
2. On dit que les espaces topologiques X et Y sont homéomorphes ou bien topologiquement
équivalents s’il existe un homéomorphisme de X sur Y, et on le note par X ∼= Y.
57
1.7. Exercices avec solutions.
Remarque 1.27. Une application continue bijective n’est pas nécessairement un homéo-
morphisme. Par exemple. Si X = Y = R et si TX = P(R) la topologie discrète de R et si
TY est la topologie usuelle de R, alors l’application identique IR : (R, P(R)) → (R, Tu ) est
continue bijective, mais n’est pas un homéomorphisme, car IR−1 n’est pas continue.
58
1.7. Exercices avec solutions.
Exercice 1.2. Soit l’ensemble X = {a, b, c}, muni d’une topologie. Montrer que si les sin-
gletons {a}, {b}, {c} sont ouverts dans X, la topologie X est discrète.
Solution 1.2. Il faut montrer que toute partie de X est ouverte. Or une partie A est réunion
de ses singletons. Comme une réunion d’ouvert est ouvert, A est ouvert. Par exemple A =
{a, b} = {a} ∪ {b}.
59
1.7. Exercices avec solutions.
4. (R, T ) n’est pas séparé, car ∃ 1, 2, tel que ∀V ∈ V(1), ∀U ∈ V(2), ] − ∞, 1[⊂ V ∩ U .
Solution 1.4. 1. a)Il est clair que ∅, X ∈ T , car Card(CXX ) = 0 < +∞.
b) Soit A, B ∈ T , avec CXA , CXB sont finis, donc
D’où A ∩ B ∈ T .
c) Soit (Ai )i∈I ∈ T , avec CXAi est fini ∀i ∈ I, donc
S
Ai A
\
Card(CX i∈I ) = Card( CXAi ) ≤ Card(CX j ) < +∞, ∀j ∈ I.
i∈I
S
D’où i∈I Ai ∈ T .
2. Les fermés sont les compléments des ouverts donc les fermés de T sont les parties
finies de X ou bien X.
◦
3. (a) Soit A une partie finie de X, A = A, car A est fermé, A= ∅ car c’est le seul
ouvert contenu dans A.
(b) Soit A une partie infinie de X, A = X, car c’est le plus petit fermé contenant A,
◦ ◦
A= A si CXA est fini, et A= ∅ si CXA est infini.
4. Si X est fini, tout partie A dans X est ouvert, car CXA est fini, donc la topologie X est
discrète.
60
1.7. Exercices avec solutions.
(c) Toute intersection finie d’éléments de T est un élément de T , c-à-d : pour toute
famille {An , ∀n ∈ I ⊂ N, I fini} de parties de T , on a
\
An = An0 ∈ T , avec n0 = max n.
n∈I fini
n∈I
2. Les fermés de l’espace topologique (N, T ) sont les parties Fn , n ∈ N, dans N tel que
CNFn est ouverte, donc
{n,n+1,n+2,...}
Fn = CNAn = CN = {0, 1, 2, ..., n − 1}, n ∈ N∗
et
{0,1,2,...}
F0 = CNA0 = CN = CNN = ∅.
An ⊂ V (m), n ≤ m.
◦
◦z }| {
4. A={7, 24, 39}= ∅, car A n’est pas un voisinage de 7,24, et 39.
5. Soient 1, 3 ∈ N, et ∀V ∈ V(1), ∀U ∈ V(3) on a V ∩ U ⊃ A3 6= ∅, donc (N, T ) n’est pas
séparé.
61
1.7. Exercices avec solutions.
◦
3. Donner (sans démonstration) A et A pour A =]0, 1[, A = [2, +∞[, et A = N∗ .
4. Montrer que (X, T ) n’est pas séparé.
(c) Toute intersection finie d’éléments de T est un élément de T , c-à-d : pour toute
famille {θαi , i ∈ I fini } de parties de T , on a
\
θαi =]α0 , +∞[∈ T , avec α0 = max αi ≥ 0.
i∈I fini
i∈I fini
62
1.7. Exercices avec solutions.
(b) Toute réunion d’éléments de T est un élément de T , c-à-d : pour toute famille
{θαi = [0, αi [, i ∈ I} de parties de T , on a
[
θαi = [0, α0 [∈ T , avec α0 = inf αi .
i∈I
i∈I
(c) Toute intersection finie d’éléments de T est un élément de T , c-à-d : pour toute
famille {θαi = [0, αi [, i ∈ I fini } de parties de T , on a
\
θαi = [0, α0 [∈ T , avec α0 = max αi ≥ 0.
i∈I fini
i∈I fini
63
1.7. Exercices avec solutions.
◦ ◦
◦ ◦z }| { ◦ ◦
2. On a α(A) = A = (A) = β(A), et β(A)=A= α(A)
◦ ◦ ◦ ◦
3. On a A ⊂ A alors A⊂A= α(A), donc A ouvert ⇒ A= A ⊂ α(A) et on a A⊂ A alors
◦
A = β(A) ⊂ A, donc A fermé ⇒ β(A) ⊂ A.
◦ ◦
4. On a α(A) est ouvert, donc α(A) =A⊂ A, alors
◦ ◦
z }| { ◦
α(A) =α(A)⊂A= α(α(A)),
5. Soient A et B deux ouverts dans X. On a A ∩ B = ∅, d’où A ⊂ CXB qui est fermé dans
X, donc on a A ⊂ CXB . Par conséquent, on a A∩B = ∅ et α(A)∩B = ∅. On en déduit
α(A) α(A) α(A)
que B ⊂ CX qui est fermé dans X, d’où B ⊂ CX . Donc on a α(B) ⊂ CX , d’où
α(A) ∩ α(B) = ∅.
◦
6. Soient α(A) =A et β(A) = A.
◦ ◦
(a) On a α(X) =X= X ∈ Tα . On a α(∅) =∅= ∅ ∈ Tα .
Soient α(A), α(B) ∈ Tα , alors on a
◦
◦
z }| { ◦
α(A) ∩ α(B) =A ∩ B =A ∩ B= α(A ∩ B) ∈ Tα .
64
1.7. Exercices avec solutions.
Exercice 1.9. Dans (R, Tu ), soit A = ([0, 1[∪]1, 2]) ∪ {3} ∪ (Q ∩ [4, 5]) une partie de R.
1. Calculer l’intérieur et l’adhérence de [4, 5] ∩ Q.
2. Montrer que les parties suivantes
◦
◦ ◦ ◦ ◦ ◦
A, A, A, A, A, A et A .
Solution 1.9. Soit A = ([0, 1[∪]1, 2]) ∪ {3} ∪ (Q ∩ [4, 5]). Alors
◦
z }| { ◦ ◦
1. [4, 5] ∩ Q=[4, 5] ∩ Q= [4, 5] ∩ R = [4, 5], et (Q ∩ [4, 5]) = [4, 5].
◦
◦ ◦ ◦ ◦ ◦
2. A=]0, 1[∪]1, 2[, A = [0, 2], A=]0, 2[, A = [0, 2] ∪ {3} ∪ [4, 5], A=]0, 2[∪]4, 5[, A = [0, 2] ∪
[4, 5]. Les 7 ensembles considérés sont deux à deux distincts.
65
1.7. Exercices avec solutions.
8. Montrer que F r(A ∪ B) ⊂ F r(A) ∪ F r(B) et donner un exemple o‘u cette inclusion
est stricte.
66
1.7. Exercices avec solutions.
On déduit que
◦ ◦ ◦
z }| { z }| { ◦ z}|{ ◦ ◦
F r(A)=A ∩ CXA =A ∩ CXA =A ∩CXA =A −A = ∅.
67
1.7. Exercices avec solutions.
Exercice 1.13. Soient A, B et C des parties d’un espace topologique X vérifiant A ⊂ B ∩C.
Montrer que si A est ouvert (resp., fermé) à la fois dans B et C, il est ouvert (resp., fermé)
dans B ∪ C.
(V ∩ V 0 ) ∩ (B ∪ C) = (V ∩ B ∩ V 0 ) ∪ (V ∩ V 0 ∩ C) = A ∪ A = A,
comme V ∩V 0 est un ouvert de X, cela prouve que A est ouvert dans B ∪C. Le raisonnement
est identique lorsque A est fermé dans B et dans C.
I1 = {i ∈ I, Vi 6= Xi }.
68
1.7. Exercices avec solutions.
Solution 1.17. 1. T contient ∅ et X et, puisqu’elle ne contient qu’une seule autre partie,
elle est stable par intersections(en particulier par intersections finies) et par réunions.
C’est donc une topologie sur X.
2. Toute suite dans X converge vers 0 puisque X est le seul voisinage de 0.
3. Une suite (xn ) converge vers 1 si et seulement si {1} (seul voisinage de 1 à part X)
contient tous les xn à partir d’un certain rang.
4. 1−1 −1
A (∅) = ∅ et 1A (X) = Y sont toujours des ouverts de Y, donc 1A est continue si et
seulement si 1−1
A ({1}) = A est un ouvert de Y.
Solution 1.18. 1. La propriété est vraie pour n = 2, d’après la définition même d’un
espace séparé. Supposons-la vraie pour n ≤ p, et soient {x1 , ..., xp+1 } une famille de
p+1 points deux à deux distincts de X. D’après l’hypothèse de récurrence, pour 1 ≤ i ≤
p, il existe un voisinage Wi de xi , les Wi étant deux à deux disjoints. Puisque xi 6= xp+1 ,
il existe un voisinage Ui de xi et un voisinage Zi de xp+1 vérifiant Ui ∩ Zi = ∅. Pour
69
1.7. Exercices avec solutions.
Exercice 1.19. Soit (un , n ∈ N) une suite dans un espace topologique X. On note E =
{un , n ∈ N} l’ensemble des points de cette suite. Montrer que l’adhérence E de E est la
réunion de E et de l’ensemble des valeurs d’adhérence de (un , n ∈ N).
Solution 1.19. Notons ad(un ) l’ensemble des valeurs d’adhérence de la suite (un , n ∈ N).
Nous avons
\
ad(un ) = {um , m ≥ n}.
n∈N
Cela prouve que ad(un ) ⊂ E. On a bien sûr aussi E ⊂ E, et par suite (ad(un ) ∪ E) ⊂ E.
Réciproquement, soit x ∈ E et (vn , n ∈ N) une suite d’éléments de E qui converge vers x.
On pose V = {vn , n ∈ N}. Nous allons considérer séparément deux cas, selon que V est
fini ou infini. Supposons l’ensemble V fini. La suite (vn ) est donc constante à partir d’un
certain rang et, pour n assez grand, nous avons vn = x, donc x ∈ E. Supposons l’ensemble
V infini. Il existe une application f de N vers N telle que ∀n ∈ N, vn = uf (n) . On cherche
à construire une suite extraite de (vn ) qui soit aussi une sous-suite de (un ), c’est-à-dire
une fonction strictement croissante ϕ de N vers N telle que f ◦ ϕ soit aussi strictement
croissante. On définit ϕ par récurrence. On pose ϕ(0) = 0. On suppose ϕ(n) déterminé tel
que ϕ(n) > ϕ(n−1) et f ◦ϕ(n) > f ◦ϕ(n−1). Puisque V est infini, l’ensemble f (N) est infini
et en particulier l’ensemble {p ∈ N, f (p) > f ◦ ϕ(n)} est infini. On choisit dans cet ensemble
un élément, noté ϕ(n + 1), tel que ϕ(n + 1) > ϕ(n). On a bien f ◦ ϕ(n + 1) > f ◦ ϕ(n). La
suite vϕ(n) ainsi obtenue est extraite de la suite (un ) et converge vers x, ce qui prouve que
x ∈ ad(un ).
70
1.7. Exercices avec solutions.
Exercice 1.21. Soit f : X → (Y, TY ) une application d’un ensemble non vide X dans un
espace topologique Y. Soit T la famille des images réciproques par f des ouverts de Y.i.e
T = O, O = f −1 (U ), U ∈ TY .
Solution 1.21. 1. La partie vide ∅ et Y étant des ouverts de Y, leurs images réciproques,
qui sont ∅ et X, sont éléments de T .
71
1.7. Exercices avec solutions.
Exercice 1.23. Soit f une application continue injective sur un espace topologique X dans
un espace topologique séparé Y. Montrer que X est séparé.
72
1.7. Exercices avec solutions.
Solution 1.24. f (A) = f (B) (car A = B) et f (B) ⊂ f (B) (car f est continue) donc f (A)
est inclus dans le fermé f (B), donc f (A) ⊂ f (B). Idem en intervertissant A et B, d’où
l’égalité.
Solution 1.25. 1. Comme f est continue et que l’intervalle ]1, 2[ est ouvert dans R, il
suit que A = f −1 (]1, 2[) est ouvert dans X.
2. On a clairement B = {x ∈ X, f (x) − g(x) ∈] − ∞, 0]} = (f − g)−1 (] − ∞, 0]). Or f , g
continues implique que f − g est continue. Comme ] − ∞, 0] est fermé dans R, il suit
que B est fermé dans X.
Solution 1.26. 1. On va montre que CXA est ouvert dans X. Soit y ∈ CXA alors f (y) 6=
g(y). Puisque Y est séparé ils existent des ouverts U, V dans Y tels que f (y) ∈ U ,
g(y) ∈ V et U ∩ V = ∅. Donc y ∈ f −1 (U ) ∩ g −1 (V ) est un ouvert dans X, car f, g
sont continues et U, V sont ouverts dans Y. De plus l’ouvert f −1 (U ) ∩ g −1 (V ) ⊂ CXA
qui entraine que CXA est ouvert et donc A est fermé.
2. Soit B une partie dense dans X telle que pour tout x ∈ B, on a f (x) = g(x). On en
déduit que B ⊂ A. Par conséquent, on a X = B ⊂ A, d’où X = A (d’après 1. A est
fermé). Autrement dit, on a f = g sur X.
73
1.7. Exercices avec solutions.
Exercice 1.28. Soit f : X → Y une application d’un espace topologique X dans un espace
topologique Y. Soient A et B deux parties de X telles que A ∪ B = X. Soient fA et fB les
restrictions de f à A et B.
Montrer que si A et B sont ouverts (resp. fermés) la continuité de fA et de fB entraîne celle
de f .
G = {(x, y) ∈ R2 , y = f (x)},
G+ = {(x, y) ∈ R2 , y > f (x)},
G− = {(x, y) ∈ R2 , y < f (x)}.
74
1.7. Exercices avec solutions.
G = ϕ−1 ({0}),
G+ = ϕ−1 (]0, +∞[),
G− = ϕ−1 (] − ∞, 0[),
Elle n’est pas continue à l’origine. Son graphe G est réunion de G1 = {(x, y) ∈
R2 , xy = 1}, qui est fermé puisque image réciproque de {0} par l’application conti-
nue (x, y) 7→ xy − 1, et du singleton G2 = {(0, 0)}, qui est fermé puisque R2 est
séparé. Le graphe G est fermé puisque réunion de deux fermés.
3. L’application ϕ : X × Y → X × Y, (x, y) 7→ (f (x), y), est continue car ses deux
composantes le sont. La diagonale 4 = {(y1 , y2 ) ∈ X × Y, y1 = y2 } est une partie
fermée de X × Y, on voit en effet qu’exprimer que son complémentaire est ouvert
équivaut à exprimer que Y est séparé (voir Exercice 1.15). Le graphe G de f n’est
autre que ϕ−1 (4), il est donc fermé.
75
Chapitre 2
Espaces métriques.
Les espaces métriques forment une sous-classe très importante d’espace topologiques
particuliers où les ouverts sont définies à l’aide d’une distance. Le terme " métrique" vient
du grec metrikos, signifiant " qui peut être mesuré ".
d : X × X −→ R+
(x, y) 7−→ d(x, y)
Remarque 2.1. Pour montrer qu’un espace est métrique on doit vérifier les 3 conditions
ci-dessus. Les deux premières sont faciles, c’est l’inégalité triangulaire qui demande généra-
lement du travail.
76
2.1. Distance, Espace métrique.
sont des distances sur Kn . La distance d2 est appelée la distance euclidienne sur Kn .
4. Soit X = R avec la distance usuelle d(x, y) = |x − y| et A = [a, b], avec a 6= b, alors
(A, dA ) où dA (x, y) = |x − y| pour tout x, y ∈ A est un espace métrique. On peut
générer ainsi une infinité de sous-espace métriques de R.
5. La distance δ : R × R → R+ définie par :
(
1 si x 6= y
δ(x, y) =
0 si x = y
est appelée la distance discrète. L’espace métrique muni de cette distance est appelé
espace métrique discret.
6. Soit C[a, b] l’ensemble des fonctions continues sur l’intervalle [a, b], et on définie sur
C[a, b]
d(f, g) = max |f (t) − g(t)|,
t∈[a,b]
77
2.2. Boules dans un espace métrique.
Proposition. 2.1. Soit (X, d) un espace métrique. La distance entre les distances est plus
petite que la distance, ie, pour tout x, y, z ∈ X, on a
4. Si d1 , d2 , ..., dn sont toutes des distances sur le même espace X, alors on notera les
boules par rapport aux différentes distances par Bd1 (a, r), Bd1 (a, r), ..., Bdn (a, r).
78
2.2. Boules dans un espace métrique.
Définition 2.4 (Parties bornées). Soient (X, d) un espace métrique et A une partie de
X. A est une partie bornée de X s’il existe une boule fermée B(a, r) de X contenant A.
∀x ∈ A, d(x, a) ≤ r.
Remarque 2.3. Compte tenu de la remarque ci-dessus sur les inclusions des boules, il
est clair que l’on peut remplacer la boule fermée par la boule ouverte. De plus l’inégalité
triangulaire entraîne que le caractère borné de A ne dépend pas du choix de a (avec un b il
suffit de remplacer r par r0 = r + d(a, b)).
Définition 2.5 (Suies bornées). Une suite (xn )n dans (X, d) est dite bornée si l’ensemble
{xn , n ≥ 0} est borné dans (X, d).
79
2.3. Distance entre deux parties et diamètre.
On a évidement
dist(A, B) = dist(B, A).
80
2.4. Topologie des espaces métriques.
Définition 2.9 (Partie ouverte dans espace métrique). Une partie O ⊂ X est ouverte
si, pour tout point x ∈ O, il existe une boule ouverte B(x, r) centrée en x et de rayon non
nul incluse dans O.
Démonstration. 1. Soit B(x, r) une boule ouverte et y ∈ B(x, r). Alors d(x, y) < r. Soit
ry > 0 tel que ry < r − d(x, y). Alors si z ∈ B(y, ry ) on a
Donc z ∈ B(x, r). Ainsi B(y, ry ) ⊂ B(x, r). Donc B(x, r) est ouvert dans X.
2. B(x, r) est fermé si et seulement si son complémentaire est un ouvert. Donc, montrons
B(x,r)
que A(x, r) = CX = {y ∈ X, d(y, x) > r} est un ouvert. Si y ∈ A(x, r) alors d(y, x) > r
et pour 0 < ρ < d(y, x) − r on a B(y, ρ) ⊂ A(x, r). Donc A(x, r) est ouvert.
Pour S(x, r), il suffit de noter que
Proposition. 2.3. Un ouvert de (X, d) est une union quelconque de boules ouvertes.
81
2.4. Topologie des espaces métriques.
Proposition. 2.4. Soit Tdi la famille des ouverts dans X. Alors, Tdi est une topologie sur
X telle que la famille des boules ouvertes est une base de cette topologie.
Exemple 2.4. 1. si δ est la métrique discrète, Td est la topologie discrète. En-effet, pour
x dans X on a
B(x, r) = {x} ⊂ {x} avec r < 1 et {x} ∈ Td .
82
2.4. Topologie des espaces métriques.
Définition 2.12 (Convergence de suites dans espace métrique). Soient (X, d) un es-
pace métrique et (xn )n une suite de X. On dit que (xn )n converge vers l ∈ X si et seulement
si
∀ε > 0, ∃nε ≥ 1, ∀n ≥ nε ⇒ xn ∈ B(l, ε),
et on écrit limn→+∞ xn = l. Autrement dit, la suite (xn )n converge vers l ∈ X si, et seulement
si, on a limn→+∞ d(xn , l) = 0 dans R.
Définition 2.13 (Suites bornées). Soient (X, d) un espace métrique et (xn )n une suite de
X. On dit que (xn )n ⊂ X est bornée s’il existe a ∈ X et r > 0 tels que d(a, xn ) ≤ r, ∀n.
Exemple 2.5. Soit d la distance discret définit sur R. Si (xn )n converge vers l dans (R, d),
alors
∃n0 ∈ N, n ≥ n0 , xn = l.
Par exemple, la suite (e−n )n ne converge pas dans l’espace métrique discrète, mais (e−n )n
converge vers 0 dans l’espace métrique usuelle.
Démonstration. La démonstration est assez simple et consiste à remplacer les voisinages par
les boules, qu’on a vu dans le premier chapitre.
Remarque 2.6. Les propriétés et les définitions de ces points ( Intérieur, extérieur, adhé-
rence, frontière ...), qu’on a vu dans le premier chapitre restent valable dans ce chapitre.
Proposition. 2.7 (Caractérisation des ensembles à l’aide des suites). Soient (X, d)
un espace métrique et F une partie de X. On a
A = x ∈ X, ∃(xn )n ⊂ A, telle que lim xn = x .
n→+∞
83
2.4. Topologie des espaces métriques.
Proposition. 2.8. A est un fermé si et seulement si pour toute suite convergente (xn )n ⊂ A
on a limn→∞ xn ∈ A.
Démonstration. ⇒) Si x est tel qu’il existe une suite (xn ) ⊂ A telle que xn → x, alors
x ∈ A = A.
⇐) Si x ∈ A, il existe une suite (xn ) ⊂ A telle quexn → x. Par conséquent, x ∈ A, et donc
A ⊂ A. Comme on a toujours A = A, donc A est fermé.
Remarque 2.7. Si (X, T ) est métrisable, alors il existe une infinité de distances permettant
de définir la topologie T . En-effet, si la distance d existe, alors pour tout r > 0, la distance
dr = rd définie par dr (x, y) = rd(x, y) vérifie aussi T = Tdr .
84
2.4. Topologie des espaces métriques.
Exemple 2.6. Tout espace topologique discret est métrisable, en fait, la distance discrète
induit la topologie discrète.
Il y a au moins deux façons de comparer deux distances définies sur un même ensemble
X. On peut se contenter de comparer les topologies associées ou faire une comparaison plus
quantitative.
85
2.5. Continuité uniforme.
Donc O est ouvert dans (X, d2 ). Réciproquement en permutant les rôles de d1 et d2 il vient
que si O est un ouvert de (X, d2 ) alors O est un ouvert de (X, d1 ). Donc d1 et d2 sont
topologiquement équivalentes.
86
2.5. Continuité uniforme.
2. On dit que f est bilipschitzienne si elle est bijective et chacune des deux applications
f et f −1 est lipschitzienne.
3. On dit que f est contractante si elle est lipschitzienne de rapport inférieur strictement
à 1.
4. On dit que f est une isométrie si :
En d’autre termes : une isométrie est une application qui conserve les distances.
Remarque 2.9. Les fonction k-lipschitziennes sont uniformément continues (si k = 0 elles
sont constantes. Sinon on pose δ = kε ). En particulier, elle sont évidemment continues.
Démonstration. ⇒). Soient ((xn )n et (zn )n dans X telles que limn→+∞ d1 (xn , zn ) = 0. Soit
ε > 0, puisque f est uniformément continue, il existe η > 0 tel que pour tout x, z ∈ X
vérifiant d1 (x, z) < η, on ait d2 (f (x), f (z)) < ε. Comme on a limn→+∞ d1 (xn , zn ) = 0, il
87
2.5. Continuité uniforme.
existe N ∈ N tel que pour tout n ≥ N , on ait d1 (xn , zn ) < η, d’où on a d2 (f (xn ), f (zn )) < ε.
Par conséquent, on a limn→+∞ d2 (f (xn ), f (zn )) = 0.
⇐). Supposons que f n’est pas uniformément continue. Alors il existe ε > 0 tel que pour
tout η > 0, il existe x, z ∈ X tels que d1 (x, z) < η et d2 (f (x), f (z)) ≥ ε. En prenant, η = n1 ,
avec n ∈ N∗ , on trouve deux suites (xn )n et (zn )n dans X telles que pour tout n ≥ 1, on ait
1
d1 (xn , zn ) < n
et d2 (f (xn ), f (zn )) ≥ ε. Par conséquent, on a limn→+∞ d1 (xn , zn ) = 0, mais
la suite de réels (d2 (f (xn ), f (zn )))n ne converge pas vers 0 dans R. C’est une contradiction.
Exemple 2.8. L’application f : R → R, f (x) = x2 est continue, mais elle n’est pas
1
uniformément continue. En-effet, on pose xn = n + n
et yn = n, alors |xn − yn | → 0, mais
1 1
f (n + n
) − f (n) = 2 + n
ne tend pas vers 0.
88
2.6. Produits d’espaces métriques.
Démonstration. Il est clair que D1 et D∞ sont des distances sur X. Vérifions que D2 est une
distance sur X. Il est clair que l’on a D2 (x, y) = 0 ⇔ x = y, et que D2 (x, y) = D2 (y, x).
Il reste à montrer l’inégalité triangulaire. Pour tous x = (x1 , ..., xn ), y = (y1 , ..., yn ), z =
(z1 , ..., zn ) ∈ X, on a :
v
u n
uX
D2 (x, z) = t di (xi , zi )2
i=1
v
u n
uX
≤ t (di (xi , yi ) + di (yi , zi ))2
i=1
v v
u n u n
uX uX
= t 2
di (xi , yi ) + t di (yi , zi )2 ( Minkowski voir exo 2.3)
i=1 i=1
89
2.7. Exercices avec Solutions.
Solution 2.1. On va vérifier les trois propriétés qui définissent une distance.
1. δ(x, y) = 0 ⇒ min(1, d(x, y)) = 0 ⇒ d(x, y) = 0 ⇒ x = y. Aussi, si x = y alors
δ(x, y) = 0.
2. min(1, d(x, y)) = min(1, d(y, x)) évidemment.
3. A t-on que δ(x, z) ≤ δ(x, y) + δ(y, z) ? On va pour montrer que c’est vrai en distin-
guant plusieurs cas. Supposons que d(x, z) ≤ 1 alors c’est clairement par l’inégalité
triangulaire appliquée à d(x, z), est vrai. Supposons que d(x, z) > 1. A-t-on alors
1 ≤ δ(x, y) + δ(y, z)? C’est clairement oui si d(x, y) ≥ 1 ou d(y, z) ≥ 1. Si cela n’est
pas le cas et comme d(x, z) > 1 il suffit de remarquer que, puisque par l’inégalité
triangulaire, d(x, z) ≤ d(x, y) + d(y, z), on a nécessairement que d(x, y) + d(y, z) > 1.
Exercice 2.2. Soient (X, d) un espace métrique et A, B deux parties non vides de X. Mon-
trer que
90
2.7. Exercices avec Solutions.
2. ! 21 ! 12 ! 12
n
X n
X n
X
(xi + yi )2 ≤ x2i + yi2 (inégalité de Minkowski).
i=1 i=1 i=1
Solution 2.3. On a :
1.
n
! 21 n
! 21 n
!2 n
! 12 n
! 21 n
!2
X X X X X X
x2i yi2 − xi yi = x2i yj2 − xi yi
i=1 i=1 i=1 i=1 j=1 i=1
n n
! n
!
X X X
= x2i yj2 − xi y i xj y j
i,j=1 i=1 j=1
X n n
X
= x2i yj2 − xi y j xj y i
i,j=1 i,j=1
" n n
#
1 X 2 2 X
= (x y + x2j yi2 ) − 2xi yj xj yi
2 i,j=1 i j i,j=1
" n #
1 X
= (xi yj − xj yi )2 ≥ 0.
2 i,j=1
91
2.7. Exercices avec Solutions.
2.
n
X n
X n
X n
X n
X
(xi + yi )2 = (x2i + yi2 + 2xi yi ) = x2i + yi2 + 2 xi y i
i=1 i=1 i=1 i=1 i=1
n n n
! 21 n
! 21
X X X X
≤ x2i + yi2 + 2 x2i yi2
i=1 i=1 i=1 i=1
n
! 21 n
! 12 2
X X
= x2i + yi2
i=1 i=1
Exercice 2.4. Soit X l’ensemble des suites réelles, X = {x = (xn )n : (xn )n une suite réelles }.
Pour x = (xn )n et y = (yn )n dans X, on pose
X 1 |xn − yn |
d(x, y) = .
n≥0
2n |xn − yn | + 1
donc, l’application d : X × X → R+ est bien défini. Il est clair que d(x, y) = d(y, x) et
d(x, y) = 0 si et seulement si x = y.
t
Posons f (t) = pour tout t ∈ [0, +∞[, on vérifie facilement que f est strictement
t+1
croissante et que
f (t + s) ≤ f (t) + f (s), ∀t, s ∈ [0, +∞[,
alors
X 1
d(x, y) = n
f (|xn − yn |)
n≥0
2
X 1
≤ n
f (|xn − zn | + |zn − yn |)
n≥0
2
X 1 X 1
≤ n
f (|x n − zn |) + n
f (|zn − yn |)
n≥0
2 n≥0
2
= d(x, z) + d(z, y).
92
2.7. Exercices avec Solutions.
2. Soit x ∈ X, on a
1 |xn | X 1
d(x, 0) = ≤ = 1,
2n |xn | + 1 n≥0 2n
Exercice 2.5. Dans R2 , dessiner les boules ouvertes de centre 0 et de rayon 1 pour les
distances suivantes :
1. d1 (x, y) = |x1 − y1 | + |x2 − y2 |.
p
2. d2 (x, y) = (x1 − y1 )2 + (x2 − y2 )2 .
3. d∞ (x, y) = max{|x1 − y1 |, |x2 − y2 |}.
Solution 2.5. On a, par définition B((0, 0), 1) = {(x, y) ∈ R2 , di (x−0, y−0) = di (x, y) < 1}
pour i = 1, 2, ∞. Pour d1 on obtient un losange s’appuyant sur les points (−1, 0), (0, 1), (1, 0), (0, −1).
Pour d2 la sphère usuelle centrée en (0, 0) et de rayon 1. Pour d∞ on obtient le carré de coté
1 centré en (0, 0). On vérifie sur ces exemples que la notion de boule dépend de la distance
choisie.
Exercice 2.6. Soient (xn )n et (yn )n deux suites convergentes dans (X, d) respectivement
vers x et y. Montrer que
lim d(xn , yn ) = d(x, y)
n→+∞
dans R.
Solution 2.6. On a
Comme on a limn→+∞ d(xn , x) = limn→+∞ d(yn , y) = 0, alors limn→+∞ d(xn , yn ) = d(x, y).
Exercice 2.7. Soient (X, d) un espace métrique, x ∈ X, et r > 0. Soient B(x, r) est la boule
ouverte (est une partie ouverte sur X), et B(x, r) est la boule fermée (est une partie fermée
sur X).
◦
z }| {
1. Montrer les inclusions B(x, r) ⊂B(x, r) et B(x, r) ⊂ B(x, r).
◦
z }| {
2. Soit δ la distance discrète sur X. Calculer B(x, 1), B(x, 1), B(x, 1) et B(x, 1). Vérifier
que les inclusions précédentes peuvent être strictes.
93
2.7. Exercices avec Solutions.
donc en générale, on a
◦
z }| {
B(x, r) B(x, r), B(x, r) B(x, r) .
Pour cela il faut montrer que, r > 0 étant fixé on peut trouver un r0 > 0 (assez petit)
pour lequel
d(x, y)
< r0 ⇒ d(x, y) < r.
1 + d(x, y)
r0
Mais d(x, y) < r0 + r0 d(x, y) ⇒ d(x, y)(1 − r0 ) < r0 ⇒ d(x, y) < 1+r0
et en prenant
r0
r0 > 0 assez petit on a bien que 1+r0
< r. On procède de même pour l’inclusion d’une
boule Bd (x, r) ⊂ Bd0 (x, r).
2. On voit que si |x − y| → ∞ alors
|x − y|
→ 1.
1 + |x − y|
On ne peut donc pas métriquement équivalents (raisonner par l’absurde en posant
d1 = d, d2 = d0 et en supposant que α > 0 existe).
94
2.7. Exercices avec Solutions.
Exercice 2.9. Soit d1 , d2 deux distances sur un ensemble X non vide. Montrer que si pour
toute suite (xn )n d’éléments de X et tout x ∈ X on a la propriété :
xn → x au sens d1 ⇔ xn → x au sens d2 ,
alors d1 et d2 sont topologiquement équivalentes. Est ce que cette condition est nécessaire ?
Solution 2.9. On va utiliser le fait que deux distances sont topologiquement équivalentes
si elles définissent les mêmes fermés (car alors les ouverts sont les mêmes). Montrons tout
d’abord que si F est un fermé au sens d1 alors F est fermé au sens d2 . Pour cela on va
utiliser les suites. Soit (xn )n ⊂ F tel que xn → x ∈ X au sens d2 , il faut montrer que x ∈ F .
Mais par hypothèse on a alors que xn → x au sens d1 et comme F est un fermé de X on a
que x ∈ F . On conclut par l’unicité de la limite. Les rôles de d1 et d2 étant symétrique cela
termine la preuve.
Cet exercice montre qu’il est suffisant de montrer que xn → x au sens d1 si et seulement si
xn → x au sens d2 pour prouver que d1 et d2 sont topologiquement équivalentes. Clairement
la réciproque est vraie car la notion de convergence de suite ne dépend que de la notion
d’ouvert.
Exercice 2.10. 1. Montrer que d : (x, y) → | x1 − y1 | est une distance sur ]0, 1[.
2. Montrer que d est topologiquement équivalente sur ]0, 1[ à du définie par du (x, y) =
|x − y|.
3. Montrer qu’il n’existe pas de distance D sur R topologiquement équivalente à du sur R
telle que D et d coïncident sur ]0, 1[.
Solution 2.10. 1. Il convient principalement de vérifier (les deux autres propriétés sont
immédiates) que
d(x, z) ≤ d(x, y) + d(y, z), ∀x, y, z ∈]0, 1[.
On a
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
| − | = | − + − | ≤ | − | + | − | = d(x, y) + d(y, z), ∀x, y, z ∈]0, 1[.
x z x y y z x y y z
2. Puisque la convergence des suites défini la topologie (voir l’exercice 2.9 ) il suffit de
vérifier que xn → x au sens d si et seulement si xn → x au sens du . Il est clair que
xn → x au sens d implique que xn → x au sens du car, comme |x|, |xn | < 1,
1 1 xn − x
| − |=| | ≥ |xn − x|.
xn x xxn
95
2.7. Exercices avec Solutions.
Exercice 2.11. Soit A une partie non vide d’un espace métrique (X, d). Montrer que, pour
tout x, y ∈ X, on a |dist(x, A) − dist(y, A)| ≤ d(x, y). En particulier, l’application x 7→
dist(x, A) est continue de X dans R.
Exercice 2.12. Montrer que dans un espace métrique, tout fermé est une intersection dé-
nombrable d’ouverts.
96
2.7. Exercices avec Solutions.
Exercice 2.14. Soit F un fermé non vide de R. Si F est majoré (respectivement minoré),
alors sup F ∈ F (respectivement inf F ∈ F ).
Exercice 2.15. Soient (X, d1 ) et (Y, d2 ) deux espaces métriques et f : X → Y une applica-
tion. Pour tout a, b ∈ X, on pose
1. Montrer que df est une distance sur X et que f est une application lipschitzienne de
(X, df ) dans (Y, d2 ).
2. Montrer que df est topologiquement équivalente (resp. équivalente) à d1 si et seulement
si f est continue (resp. lipschitzienne) de (X, d1 ) dans (Y, d2 ).
97
2.7. Exercices avec Solutions.
2. Pour tous a, b ∈ X, on a d1 (a, b) ≤ df (a, b), donc l’application identique de (X, df ) dans
(X, d1 ) est lipschitzienne. Par conséquent, df est topologiquement équivalente (resp.
équivalente) à d1 si et seulement si l’application identique de (X, d1 ) dans (X, df ) est
continue ( resp. lipschitzienne). Or il est clair que l’application identique de (X, d1 )
dans (X, df ) est continue (resp. lipschitzienne) si et seulement si l’application f est
continue ( resp. lipschitzienne) de (X, d1 ) dans (Y, d2 ). D’où le résultat.
Solution 2.16. On a
98
Chapitre 3
Espaces complets.
Nous allons aborder l’étude d’une classe particulièrement importante d’espaces mé-
triques, c’est-à-dire la complétude est une notion métrique. Dans tout ce chapitre, (X, d)
désigne un espace métrique muni de la topologie associée à d.
Démonstration. 1. Soit (xn )n∈N une suite de Cauchy dans (X, d). Alors il existe N ∈ N∗
tel que pour tout p, q ≥ N , on ait d(xp , xq ) < 1. Soit :
99
3.1. Suites de Cauchy.
Alors r ∈]0, +∞[ et pour tout n ≥ 0, on a xn ∈ B(xN , r). Donc la suite (xn )n∈N est
bornée.
2. considérons une suite (xn )n∈N convergente vers une limite l. Pour tout e strictement
positif, il existe un entier n0 tel que l’on ait
ε
∀n ≥ n0 , d(xn , l) < .
2
Donc, si p et q sont deux entiers plus grands que n0 , on a
3. Soit (xn )n∈N une suite de Cauchy dans (X, d) et (xnk )k∈N une sous-suite de (xn )n∈N .
Soit ε > 0, alors il existe N ∈ N∗ tel que pour tout p, q ≥ N, on ait d(xp , xq ) < ε.
On a nk une application strictement croissante, d’où pour tout k ≥ 0, nk ≥ k. Donc,
pour tout k, m ≥ N , on a nk ≥ nN ≥ N et nm ≥ nN ≥ N , d’où d(xnk , xnm ) < ε. Donc
(xnk )k∈N est de Cauchy.
4. Soient a, b ∈ X tels que, pour deux sous-suites, (xnk )k et (xns )s , on ait xnk → a et
xns → b. On suppose par l’absurde a 6= b et soit ε = d(a, b) > 0. Il existe trois entiers,
ε ε ε
n0 , n1 , n2 , tels que : d(xn , xm ) < 3
si n, m ≥ n0 , d(xnk , a) < 3
si n ≥ n1 , d(xns , b) < 3
si n ≥ n2 . Par ailleurs, on a xnk → ∞ et xns → ∞, et donc il existe un k 0 tel que
k 0 ≥ n1 et nk0 ≥ n0 , respectivement un s0 tel que s0 ≥ n2 et ns0 ≥ n0 . On obtient la
contradiction
Exemple 3.1. 1. La réciproque de 1) est fausse. Dans R, la suite xn = (−1)n , est bornée,
mais pas de Cauchy. En-effet, d(0, xn ) ≤ 1, ∀n. Comme 1 et −1 sont des valeurs
d’adhérence de (xn ), cette suite n’est pas de Cauchy.
100
3.2. Espaces métriques complets.
2. La réciproque √de 2) est fausse. Dans Q muni de la distance usuelle dans R, la √ suite
n n
E(2 2) E(2 2)
(xn )n = n
est de Cauchy, mais ne converge pas. En-effet, on a <
2 2n
1 √
xn ≤ , d’où xn → 2 dans R. Donc (xn ) est une suite de Cauchy. Par ailleurs,
√ 2
2∈ / Q. L’unicité de la limite implique que (xn ) ne converge pas dans Q.
Remarque 3.2. On conclure que, si (xn ) une suite de Cauchy dans X, alors la suite (xn )
est convergente si et seulement si elle possède une sous-suite convergente. Autrement dit,
une suite de Cauchy dans X possédant une valeur d’adhérence est convergente. La valeur
d’adhérence est alors unique, c’est la limite de la suite.
Exemple 3.2. (R, |.|) est complet. En-effet, Soient A . n = {xn , xn+1 , . . . , }, an = inf An ,
bn = sup An . On a an , bn ∈ R, car An est borné. Clairement, an ≤ bn , (an ) est croissante, (bn )
101
3.2. Espaces métriques complets.
décroissante. Soit ε > 0. Il existe un n0 tel que |xn − xm | < ε/2 si n, m ≥ n0 . Pour n ≥ n0 ,
on a donc A. n ⊂ [xn0 − ε/2, xn0 + ε/2], ce qui implique xn0 − ε/2 ≤ an ≤ bn ≤ xn0 + ε/2 ; d’où
bn − an ≤ ε. Il s’ensuit que les suites (an ), (bn ) sont adjacentes. Par conséquent, il existe un
a ∈ R tel que an → a, bn → b. Comme an ≤ xn ≤ bn , on trouve xn → a.
Exemple 3.3. 1. (Q, |.|) n’est pas complet (voir Exemple 3.1).
2. Si d(x, y) = | arctan x − arctan y|, (R, d) n’est pas complet bien que d soit topologi-
quement équivalente à |.|. En-effet, la suite des entiers naturels est de Cauchy pour d
puisque :
π π
d(p, q) = | arctan p − arctan q| → |
− | = 0,
2 2
quand p et q → +∞, mais la suite ne converge pas dans (R, d), sinon elle convergerait
dans (R, |.|), ce qui n’est pas le cas.
3. Considérerons A =]0, 1] muni de la distance usuelle |.| et (xn )n = ( n1 )n ⊂ A. Puisque
xn → 0 dans (R, |.|), (xn )n est une suite de Cauchy dans (R, |.|) et donc de Cauchy
dans (A, |.|). Pourtant elle ne converge pas dans (A, |.|).
Démonstration. Soit (xn )n une suite de Cauchy dans (X, dX ). Puisque Y est complet, alors
D’après, (f (xn ))n est une suite de Cauchy dans (Y, dY ), donc elle converge vers un élément
l ∈ Y. Puisque f −1 est continue de Y dans X, alors (xn )n converge vers f −1 (l) ∈ X. Donc
(X, dX ) est complet.
102
3.2. Espaces métriques complets.
2. Soit (xn )n une suite de Cauchy dans A. Alors il existe un a ∈ X tel que xn → a dans
X (complet). Il s’ensuit que a ∈ A = A, et donc (xn ) converge dans A.
Proposition. 3.5. Soient (Xi , di ), 1 ≤ i ≤ n, une famille finie d’espaces métriques. Alors
l’espace métrique produit X = X1 × X2 × ... × Xn est complet si et seulement si pour tout
i ∈ {1, ..., n}, (Xi , di ) est complet.
Donc la suite ((xn , yn ))n de X est de Cauchy dans (X, d). Puisque (X, d) est complet, alors
la suite ((xn , yn ))n est convergente dans (X, d). En désignant par (l1 , l2 ) ∈ X sa limite, on a
Ce qui montre que la suite (xn )n converge vers l2 (dans (X1 , d1 ) et la suite (yn )n converge vers
l2 (dans (X2 , d2 )). D’où la complétude de chacun des espaces métriques (X1 , d1 ) et (X2 , d2 ).
Réciproquement, supposons que les espaces métriques (X1 , d1 ) et (X2 , d2 ) sont complets, soit
((xn , yn ))n une suite de Cauchy de (X, d), par hypothèse, on a : ∀ε > 0, ∃n0 ∈ N, ∀p > q > n0
alors
d1 (xp , xq ) < d((xp , yp ), (xq , yq )) < ε ∧ d2 (yp , yq ) < d((xp , yp ), (xq , yq )) < ε.
alors (xn )n et (yn )n deux suites de Cauchy de (X1 , d1 ) et (X2 , d2 ). Comme chacun des deux
espaces métriques (X1 , d1 ) et (X2 , d2 ) sont complets, il s’ensuit que chacune de ces deux
suites est convergente dans l’espace où elle est définie. Et on déduit aussi que si xn → l1 et
yn → l2 , alors (xn , yn ) → (l1 , l2 ).
103
3.3. Prolongement d’une application uniformément continue .
Démonstration. Si fb1 , fb2 sont deux prolongements possibles, fb1 = fb2 sur A, donc fb1 = fb2
sur A = X (voir Exercice 1.26).
Soit x ∈ X et (xn )n une suite de points de A qui converge vers x (une telle suite existe
puisque A est dense dans (X, dX )). La suite (xn )n étant de Cauchy dans (A, d), la suite
(f (xn ))n est aussi de Cauchy dans (Y, dY ) (puisque f est uniformément continue), et donc
convergente (puisque (Y, dY ) est complet). l’idée est de poser fb(x) = limn→+∞ f (xn ), encore
faut-il s’assurer que la limite de la suite (f (xn ))n ne dépend pas du choix de la suite (xn )n de
points de A qui converge vers x. Soit donc (x0n )n une autre suite de points de A qui converge
aussi vers x dans X, les suites (xn )n et (x0n )n sont donc Cauchy et équivalentes dans A,
ce qui implique que leurs images (f (xn ))n et (f (x0n ))n sont Cauchy et équivalentes dans Y
puisque f : A → Y est uniformément continue. Il en résulte immédiatement que ces suites
convergent vers la même limite, puisque (Y, dY ) est complet. L’égalité fb(x) = limn→+∞ f (xn )
définit donc sans ambiguïté une application fb : X → Y qui prolonge f a X (si x ∈ A, on a
fb(x) = limn→+∞ f (xn ) = f (x), puisque f est continue).
Prouvons que fb est uniformément continue sur X. Soit donc ε > 0, comme f est uniformé-
ε
ment continue sur A, il existe un η > 0 tel que l’on ait dY (f (a), f (b)) < 2
pour tout a, b ∈ A
vérifiant dX (a, b) < 2η. Considérons alors x, y ∈ X vérifiant dX (x, y) < η, et montrons que
dY (fb(x), fb(y)) < ε. A étant dense dans X, il existe deux suites (xn )n , (yn )n dans A qui
ε
convergent respectivement vers x et y, d’après ce qui précède, on a dY (f (xn ), f (yn )) < 2
pour tout n ∈ N tel que , dX (xn , yn ) < 2η. Mais comme xn → x et yn → y, on sait qu’il existe
η
un N ∈ N tel que, pour tout entier n ≥ N , on ait dX (xn , x) < 2
et dX (yn , y) < η2 , donc aussi
dX (xn , yn ) ≤ dX (xn , x) − dX (x, y) + dX (y, yn ) < 2η et donc aussi dY (f (xn ), f (yn )) < 2ε . Par
un passage a la limite, on obtient, en utilisant la continuité de dY , dY (fb(x), fb(y)) ≤ ε < ε. 2
104
3.4. Théorème du point fixe.
1
Remarque 3.5. Soient X = [0, 1], A = [0, 1[ et l’application f : A → R, f (x) = .
1−x
Alors A est dense dans X, R est un espace métrique complet et f est une application conti-
nue, mais f ne se prolonge pas par continuité sur X. Donc l’hypothèse f est uniformément
continue dans le théorème précédent est indispensable.
Théorème 3.1 (Théorème du point fixe ). Soient (X, d) un espace métrique complet et
f : X → X une application contractante. Alors f possède un unique point fixe x ∈ X.
d(xn+1 , xn ) ≤ k n d(x1 , x0 ) pn .
d(xn+2 , xn+1 ) = d(f n+2 (x0 ), f n+1 (x0 )) = d(f (f n+1 (x0 )), f (f n (x0 )))
≤ kd(f n+1 (x0 ), f n (x0 ))
= kd(xn+1 , xn ) = k n+1 d(x1 , x0 ).
Donc (Pn+1 ) est vraie. Par conséquent, pour tout n ≥ 0, (Pn ) est vraie. On a d(xn+p , xn ) ≤
d(xn+p , xn+p−1 ) + d(xn+p−1 , xn+p−2 ) + ... + d(xn+1 , xn ), d’où d(xn+p , xn ) ≤ (k n+p−1 + ... +
kn −kn+p kn −kn+p
k n )d(x1 , x0 ). Or on a k n + ... + k n+p−1 = 1−k
, donc d(xn+p , xn ) ≤ 1−k
d(x1 , x0 ) ≤
kn k n
1−k
d(x1 , x0 ). Comme on a k ∈ [0, 1[, alors limn→+∞ k n = 0, d’où limn→+∞ 1−k d(x1 , x0 ) = 0.
Donc, pour tout ε > 0, il existe N ∈ N tel que pour tout n ≥ N et pour tout p ≥ 0, on ait
d(xn+p , xn ) < ε. Autrement dit, la suite (xn )n est de Cauchy dans (X, d) qui est complet,
105
3.5. Exercices avec Solutions.
donc il existe x ∈ X tel que limn→+∞ xn = x. Comme on a 0 ≤ d(f (x), xn ) ≤ kd(x, xn−1 ),
limn→+∞ d(f (x), xn ) = d(f (x), x) et limn→+∞ d(x, xn−1 ) = d(x, x) = 0, alors d(f (x), x) = 0,
i.e. f (x) = x. Autrement dit, x est un point fixe de f .
Démonstration. On a :
Z y
|f (x) − f (y)| = | f 0 (t)dt| ≤ k|x − y|,
x
et donc f est 1-Lipschitzienne. Alors f est une contraction, et puisque R est complet on
conclut que f possède un unique point fixe.
106
3.5. Exercices avec Solutions.
Solution 3.1. Soit (xn ) une suite de Cauchy dans X. Alors (xn ) est bornée, et donc (xn ) ⊂
B(a, r) pour un a ∈ X et un r > 0. B(a, r) étant un fermé borné, (xn ) converge dans B(a, r),
et donc dans X.
Solution 3.2. Les propriétés faisant de d une distance sur B(S) se déduisent immédiatement
des propriétés de la valeur absolue dans R. Montrons que (B(S), d) est complet. Soit (fn )n
une suite dans B(s), de Cauchy pour la distance d. Pour tout ε > 0, il existe N ∈ N tel
que pour tous p et q ∈ N vérifiant p ≥ N et q ≥ N , on ait d(fp , fq ) < ε. Pour tout
x ∈ S, on a |fp (x) − fq (x)| ≤ d(fp , fq ) < ε, ce qui prouve que la suite réelle (fn (x))n est
de Cauchy. Comme R est complet, cette suite converge. Soit f (x) sa limite. On a ainsi
défini une fonction f sur S. En faisant tendre q vers +∞, on voit que pour tout x ∈ S
et tout entier p > N , |fp (x) − f (x)| = limq→+∞ |fp (x) − fq (x)| ≤ ε, et par suite |f (x)| ≤
supy∈S |fp (y)| + ε. Cette inégalité prouve que f est bornée, donc élément de B(S), tandis que
l’inégalité précédente exprime que pour p > N , d(fp , f ) ≤ ε, donc que la suite (fn )n converge
vers f dans (B(S), d). On a ainsi prouvé que cet espace est complet.
contient x.
2. ⇒ 1. Si (xn )n est de Cauchy dans X, soit An = {xn , xn+l , ...} et Fn = An , diamFn =
diamAn tend vers zéro par l’ hypothèse sur (xn )n , l’intersection des Fn contient donc un
point x tel que d(x, xn ) ≤ diamFn , et xn tend vers x.
107
3.5. Exercices avec Solutions.
Solution 3.4. Soit (an )n une suite de Cauchy dans A. Alors il existe N ∈ N tel que pour
tous n, m ≥ N , on ait d(an , am ) < α. Par conséquent, pour tout n ≥ N , on a an = aN .
Donc la suite (an )n converge vers aN ∈ A. Donc (A, d) est complet, donc A est fermé dans
X. Par exemple pour cette situation, on pose X = R, A = Z ou A = N et α = 1.
108
3.5. Exercices avec Solutions.
Exercice 3.6. Soient (X, dX ) et (Y, dY ) deux espaces métriques et f : X → Y une application
isométrique. Montrer que l’image par f d’une partie complète de X est fermée dans Y.
Solution 3.6. Soit A ⊂ X une partie complète. Pour montrer que f (A) ⊂ Y est fermée
il faut montrer que pour toute suite (yn ) ⊂ f (A) telle que yn → y il existe x ∈ A tel que
f (x) = y. Puisque (yn ) ⊂ f (A), ∃(xn ) ⊂ A tel que f (xn ) = yn . Maintenant (yn ) ⊂ f (A)
est de Cauchy (puisqu’elle converge) et f est une isométrie. Par suite (xn ) ⊂ A est aussi
de Cauchy. Donc, puisque A est complet, xn ∪ x ∈ A. Finalement, par la continuité de f
(évidente car f est une isométrie), il vient que f (xn ) → f (x). Par l’unicité de la limite on
déduit que y = f (x).
Exercice 3.7. Montrer qu’un espace métrique X est complet si et seulement si toute suite
(un )n dans X telle que d(un , un+1 ) ≤ 2−n , n ∈ N converge.
Solution 3.7. Montrons l’implication directe. Pour cela il convient de montrer que les suites
(un ) ⊂ X telles que d(un , un+1 ) ≤ 2−n sont de Cauchy. On peut écrire, pour tout m ≥ n,
Exercice 3.8. Soit (X, d) un espace métrique. Montrer que, si toutes les parties fermées et
bornées de X sont complètes, alors X est complet.
Solution 3.8. Soit (xn )n une suite de Cauchy dans X. Alors (xn )n est bornée, et donc
(xn ) ⊂ B(a, r) pour un a ∈ X et un r > 0. B(a, r) étant un fermé borné, (xn )n converge
dans B(a, r), et donc dans X.
109
3.5. Exercices avec Solutions.
Exercice 3.9. Dans un espace métrique (X, d), soit (an )n∈N une suite de Cauchy.
1. Montrer que pour tout x ∈ X, la suite (d(x, an ))n∈N converge dans R. On note f (x) sa
limite.
2. Montrer que f : X → R est continue.
3. Calculer inf x∈X f (x). Quand cette limite est-elle atteinte ?
4. Déduire de ce qui précède que si X n’est pas complet, il existe une application g : X → R
continue et non bornée.
Solution 3.9. 1. La suite réelle (d(x, an ))n∈N est de Cauchy car |d(x, ap ) − d(x, aq )| ≤
d(ap , aq ). Par complétude de R, elle est donc convergente.
2. f est continue et même 1-lipschitzienne, par passage à la limite dans les inégalités
|d(x, an ) − d(y, an )| ≤ d(x, y).
3. inf x∈X f (x) = 0 car f (an ) → 0. En-effet, pour tout ε > 0, il existe Nε tel que
∀m, n ≥ Nε , d(an , am ) ≤ ε,
donc (en faisant m → ∞ pour n fixé) ∀n ≥ Nε , f (an ) ≤ ε. Cette limite est atteinte
s’il existe un x ∈ X tel que f (x) = 0, c’est-à-dire tel que an → x, autrement dit si la
suite (an )n converge dans X.
4. Dans X non complet, soit (an )n une suite de Cauchy non convergente. L’application
1
continue associée f a pour inf 0, non atteint. L’application g = f
: X → R est donc
bien définie et continue, mais non majorée.
δ(x, y) = | ln x − ln y|.
110
3.5. Exercices avec Solutions.
6. Soit f ∈ C 1 (X, X) telle que x|f 0 (x)| ≤ kf (x), ∀x ∈ X, où k ∈ [0, 1[. Montrer que f a
un point fixe et un seul dans X.
Exercice 3.11. Soit (X, d) un espace métrique. Soit (xn )n une suite de Cauchy dans X,
non convergente.
1. Montrer que pour tout x ∈ X la suite (d(x, xn ))n ⊂ R est convergente vers un nombre
g(x) > 0.
111
3.5. Exercices avec Solutions.
1
2. Montrer que l’application x → est continue de X dans R.
g(x)
1
3. Montrer que l’application x → n’est pas bornée.
g(x)
Solution 3.11. 1. On va montrer que (d(x, xn )) ⊂ R est de Cauchy. On a
D’où
d(x, xn ) − d(x, xm ) ≤ d(xm , xn )
Par suite (d(x, xn )) est bien de Cauchy et donc elle converge vers un g(x) ∈ R. Main-
tenant si g(x) = 0 alors d(x, xn ) → 0, c’est à dire que xn → x et donc que (xn ) est
convergente contrairement à l’hypothèse. Donc g(x) > 0.
2. Puisque g(x) 6= 0, ∀x ∈ X il suffit de montrer que x → g(x) est continue. Soit (ym ) ∩ X
tel que ym → y. Montrons qu’alors g(ym ) → g(y). On peut écrire, pour tout n, m ∈ N,
∃α > 0, g(y) ≥ α, ∀y ∈ X.
112
Chapitre 4
Espaces compacts.
Définition 4.1 (Recouvrement ouvert d’un espace topologique). Soit (X, T ) un es-
pace topologique. Un recouvrement ouvert de X est une famille d’ouverts (Ai )i∈I de parties de
S
X telle que X = i∈I Ai . Si I est un ensemble fini, on dit que (Ai )i∈I est un recouvrement fini
S
de X. De plus si ∃J ⊂ I tel que X = j∈J Aj , on dit que (Aj )j∈J est un sous-recouvrement
de (Ai )i∈I .
Proposition. 4.1. Soit (X, T ) un espace topologique. Les deux assertions suivantes sont
équivalentes :
1. De tout recouvrement de X par une famille (Ai )i∈I d’ouverts, on peut extraire un sous-
recouvrement fini.
2. De toute famille (Fi )i∈I de fermés de X, dont l’intersection est vide, on peut extraire
une sous-famille finie dont l’intersection est vide.
Définition 4.2 (Espace topologique compact). Un espace topologique est dit compact
si et seulement s’il est séparé, et s’il vérifie l’assertion (1.) de la proposition 4.1, qui est dite
propriété de Borel-Lebesgue.
Définition 4.3 (Compacité par les suites). Un espace métrique X est compact si, de
toute suite (xn )n à valeurs dans X, on peut extraire une sous-suite convergente, qui est dite
propriété de Bolzano-Weierstrass
Autrement dit, un espace métrique X est compact si et seulement si toute suite de points de
X admet une valeur d’adhérence.
113
4. Espaces compacts.
3. R n’est pas compact. Soit An =]−n, +∞[. (An )n∈N est un recouvrement par des ouverts,
il n’existe pas de sous-recouvrement fini.
Définition 4.4 (Partie compacte). Soient (X, T ) un espace topologique, A une partie de
X. A est dite partie compacte de (X, T ) si et seulement si le sous-espace (A, TA ) est compact.
Proposition. 4.2. Soit A une partie de l’espace topologique séparé (X, T ). Alors
1. A est compact si et seulement si, pour toute famille (Ai )i∈I d’ouverts de X tels que
S
A ⊂ i∈I Ai il existe une sous-famille finie (Aik )16k6n telle que :
[
A⊂ A ik .
16k6n
2. A est compacte si et seulement si, pour toute famille (Fi )i∈I de fermés de X tels que
T
A ∩ ( i∈I Fi ) = ∅, il existe une sous-famille finie (Fik )16k6n telle que :
\
A∩( Fik ) = ∅.
16k6n
114
4. Espaces compacts.
puisque {CXFi }i∈I est une famille d’ouverts de (X, T ), on déduit que, il existe une
Fi
sous-famille finie (CX k )16k6n telle que :
[ Fi
A⊂ CX k .
16k6n
T
D’où A ∩ ( 16k6n Fik ) = ∅.
⇐) On a
T
F
\ [
A ∩ ( Fi ) = ∅ ⇔ A ⊂ CX i∈I i = CXFi .
i∈I i∈I
Donc
\ n
\
A∩( Fi ) = ∅ ⇒ ∃{i1 , ..., in }, A ∩ ( F ik ) = ∅
i∈I k=1
n
[ Fi
⇒ ∃{i1 , ..., in }, A ⊂ CX k ,
k=1
Fi
et puisque {CX k , k ∈ {1, ..., n}} est une famille d’ouverts de (X, T ) on conclut que A
est compact .
Exemple 4.2. 1. Dans tout espace topologique (X, T ), les singletons, et plus générale-
ment les sous-ensembles finis, sont compacts.
2. Dans X séparé, soit (xn ) une suite convergente vers a, alors
est compacte. En-effet A est compacte car si a ∈ V avec V ∈ V(a), alors V contient
tous le éléments de la suite sauf un nombre fini, ce qui montre qu’un nombre fini
d’ouverts recouvrira les autres points, et donc A est compacte.
3. A =]0, 1] n’est pas compact dans R car In =] n1 , 1] est une suite d’ouverts de A re-
couvrant A (A ⊂ n∈N ] n1 , 1]) et dont on ne peut extraire aucun sous recouvrement
S
fini.
115
4. Espaces compacts.
Proposition. 4.3 (Propriété des fermés emboîtés). Soient (X, T ) un espace compact et
T
(Fn )n∈N une suite décroissante (pour l’inclusion) de fermés non vides. Alors n∈N Fn 6= ∅.
T
Démonstration. supposons n∈N Fn = ∅. De (2.) de la proposition 4.1, on déduit l’existence
d’une sous-famille finie de (Fn ) d’intersection vide. Mais, la suite (Fn ) étant décroissante,
l’intersection d’une telle sous-famille est égale à l’un des Fn qui n’est pas vide. On aboutit
à une contradiction.
1. Soit An = {xi , i ≥ n} = {xn , xn+1 , ...}. Alors a est une valeur d’adhérence de (xn ) si,
pour tout n, a ∈ An . L’ensemble des valeurs d’adhérence est A = ∞
T
n=1 An . A est donc
1
Exemple 4.3. Pour n ≥ 1, on pose a2n = 2n
et a2n+1 = 2n + 1. Alors la suite (an )n≥1
admet 0 comme unique valeur d’adhérence, mais (an )n≥1 ne converge pas dans R (car R est
non compact).
Proposition. 4.5. Toute partie infinie A de X compact admet au moins un point d’accu-
mulation.
116
4. Espaces compacts.
Démonstration. Si A est une partie infinie de X qui ne possède aucun point d’accumulation,
alors pour tout x ∈ X il existe un voisinage ouvert Vx ∈ V(x) tel que Vx ∩ A = {x} si x ∈ A,
et Vx ∩ A = ∅ si x ∈
/ A. d’où la famille {Vx , x ∈ X} est un recouvrement d’ouverts de X qui
est compact. Donc, on peut extraire un sous-recouvrement finie {Vxi , i = 1, ..., n} tel que
X = ni=1 Vxi . Mais, A = A ∩ X = A ∩ ni=1 Vxi = ni=1 (A ∩ Vxi ) et donc A contient au plus
S S S
Remarque 4.2. Dans X compact, si A = {(xn )}, alors A n’admet pas nécessairement un
point d’accumulation, car A peut être fini ou réduit à un point (cas de suite constante).
Proposition. 4.6. Soient X et Y deux espaces topologiques non vides. Alors l’espace topo-
logique produit X × Y est compact si et seulement si X et Y sont compacts.
Démonstration. Si X × Y est compact, alors X et Y sont compacts car ils sont les images
des projections continues PX (X × Y) = X et PY (X × Y) = Y.
Supposons que X et Y sont compacts. Soit {Oi , i ∈ I} un recouvrement ouvert de X × Y.
Alors, pour tout (x, y) ∈ X × Y ils existent U(x,y) ∈ TX et V(x,y) ∈ TY tels que (x, y) ∈
U(x,y) × V(x,y) ⊆ O(x,y) avec O(x,y) ∈ {Oi , i ∈ I}. On remarque que pour tout x ∈ X la
famille {V(x,y) , y ∈ Y} est un recouvrement ouvert de l’espace compact Y et donc on peut
extraire un sous-recouvrement fini {V(x,yi ) , i = 1, .., n} pour ce dernier. D’autre part, si on
prend Wx = ni=1 U(x,yi ) alors la famille {Wx , x ∈ X} est un recouvrement ouvert de l’espace
S
Corollaire 4.7 (Théorème de Tychonoff). Soient X1 , ..., Xn des espaces topologiques non
vides. Alors X1 × ... × Xn est compact ⇔ X1 , ..., Xn sont compacts.
117
4.1. Propriétés des espaces topologiques compacts.
Démonstration. Soit A est une partie compacte de X. Montrons que CXA est ouvert, c’est-à-
dire voisinage de chacun de ses points. Soit x ∈ CXA et a ∈ A. Comme X est séparé, alors il
S
existe Oa ouvert ∈ V(a) et il existe Va ∈ V(x) tels que Oa ∩Va = ∅. Maintenant A ⊂ a∈A Oa
S T
compacte, donc il existe B fini ⊂ A tel que A ⊂ a∈B Oa . Soit alors V = a∈B Va ∈ V(x)
(car intersection finie). Comme V ∩ A = ∅, alors V ⊂ CXA , soit encore CXA ∈ V(x) et donc
CXA est ouvert, c’est-à-dire A fermé.
Proposition. 4.9. Soit (X, T ) un espace topologique compact. Alors toute partie fermée de
X est compacte.
Démonstration. Soit A est une partie fermée de X. Alors, si {Fi , i ∈ I} est une famille de
T T
fermés de X telle que A ∩ ( i∈I Fi ) = ∅, on obtient i∈I (A ∩ Fi ) = ∅. Puisque X est
T T
compact, il existe J (fini) ⊂ I tel que ∅ = i∈J (A ∩ Fi ) = A ∩ ( i∈J Fi ). Donc, A est
compact.
Remarque 4.3. 1. D’après les propositions prescientes, on voit que dans un espace to-
pologique compact, on a équivalence entre partie fermée et partie compacte.
2. Toute partie fermée incluse dans une partie compacte d’un espace topologique est, elle
même, compacte.
3. Toute partie non vide d’un espace compact est relativement compacte.
4. Toute partie compacte est relativement compacte.
Voici une nouvelle propriété de stabilité de la compacité, très utile dans la pratique.
118
4.2. Propriétés des espaces métriques compacts.
Démonstration. 1. Soient A est compact de X, avec f (A) = B. B étant séparé par hypo-
S
thèse, considérons une famille (Ai )i∈I d’ouverts de B tels que f (A) ⊂ i∈I Ai . f étant
continue, f −1 (Ai ) est un ouvert de A. D’autre part i∈I f −1 (Ai ) = f −1 ( i∈I Ai ) =
S S
2. Soit X est compact. Soit F une partie fermée de X, alors F est une partie compacte
de X, donc f (F ) est une partie compacte de Y. On déduit que f (F ) est une fermée
de Y. Par conséquent, f est une application fermée.
3. Ceci résulte de 2.
Démonstration. Soit (X, d) un espace compact. Alors toute suite de Cauchy admet une
valeur d’adhérence, elle est donc convergente, par conséquent, (X, d) est complet.
Proposition. 4.12. Toute partie compacte d’un espace métrique est bornée.
S
Démonstration. Comme on a A ⊂ a∈AB(a, 1) et A est compacte, alors il existe un sous-
ensemble fini {a1 , ..., an } de A tel que A ⊂ ni=1 B(ai , 1). Soit α = max1≤i≤n d(a1 , ai ), alors
S
Démonstration. 1. Montrons que [a, b] est compact. Il est clair que [a, b] est séparé. Soit
(Ui )i∈I une famille de parties ouvertes de R recouvrant [a, b]. Soit A l’ensemble des
x ∈ [a, b] tels que [a, x] soit recouvert par un nombre fini de parties Ui . L’ensemble A
est non vide car a ∈ A. Il est contenu dans [a, b], donc il est majoré. Soit m sa borne
supérieure. On a a ≤ m ≤ b. Il existe J ∈ I tel que m ∈ Uj . Puisque Uj est ouvert
119
4.2. Propriétés des espaces métriques compacts.
donc A est recouvert par un nombre fini d’intervalles ]xi − 1, xi + 1[, donc est borné.
Soit B une partie fermée bornée de R. Il existe un intervalle [a, b] tel que B ⊂ [a, b].
Alors [a, b] est compact, B est fermé dans [a, b], donc compact.
Proposition. 4.14. Soient non vide, f une fonction continue réelle sur X. Alors f est
bornée, et atteint ses bornes inférieure et supérieure.
Démonstration. On a X est compact, alors f (X) est une partie compacte de R, donc une
partie fermée bornée de R. Puisque f (X) est bornée, f est bornée. Puisque f (X) est de plus
fermée, f (X) possède un plus petit et un plus grand élément. Si, par exemple, f (x0 ) est le
plus grand élément de f (X), f atteint sa borne supérieure en x0 .
Proposition. 4.15. Si f : (X, dX ) → (Y, dY ) est continue et X est compact, alors f est
uniformément continue.
Démonstration. Par l’absurde, supposons qu’il existe ε > 0 tel que, pour tout n ∈ N, il
1
existe xn , yn ∈ X tels que dX (xn , yn ) ≤ n
et dY (f (xn ), f (yn )) > ε La suite (xn , yn )n est une
suite de X × X qui est compact. Soit (xnk , ynk )k une sous-suite convergente qui converge vers
1
(a, b) ∈ X × X. Comme dX (xnk , ynk ) ≤ nk
pour tout k ∈ N, on a a = b. La fonction f est
continue, on a f (xnk ) → f (a) et f (ynk ) → f (b) = f (a) ce qui est impossible.
Définition 4.6 (Espace métrique précompact). 1. Un espace métrique (X, d) est dit
précompact si, pour tout r > 0, il existe un recouvrement fini de X par des boules de
120
4.2. Propriétés des espaces métriques compacts.
rayon r. ie
n
[
∀r > 0, ∃x1 , ...xn ∈ X, X = B(xi , r).
i=1
Remarque 4.6. 1. Toute partie précompacte est bornée. En-effet, si A est précompact,
alors pour toutr > 0 ils existent x1 , ..., xn tels que A ⊂ ni=1 B(xi , r). Donc
S
n
X
diamA ≤ diamB(xi , r) = 2nr.
i=1
2. Tout espace métrique compact est précompact. En-effet, soient (X, d) un espace mé-
trique compact et r > 0. Comme (B(x, r))x∈X est un recouvrement ouvert de X, alors
il existe x1 , ...xn , X = ni=1 B(xi , r). Par conséquent, (X, d) est un espace précompact.
S
Proposition. 4.17. Soit (X, d) un espace métrique précompact. Alors X est séparable.
Remarque 4.7. En particulier, tout espace métrique compact est séparable car, tout espace
métrique compact est précompact.
121
4.2. Propriétés des espaces métriques compacts.
Proposition. 4.19. Soit (X, d) un espace métrique. Les propriétés suivantes sont équiva-
lentes.
1. X est compact.
2. L’espace métrique (X, d) est précompact et complet.
3. Toute partie infinie de X possède au moins un point d’accumulation.
4. Toute suite de X possède une sous-suite convergente.
122
4.3. Espaces localement compacts.
- 1. ⇒ 4. Voir Proposition 4.4, puisque toute suite d’éléments de (X, d) admet une
valeur d’adhérence (i.e de toute suite d’éléments de (X, d) on peut extraire une sous-
suite convergente).
- 4. ⇒ 1. Soit (Ui )i∈I un recouvrement ouvert de X. Par la proposition 4.18, il existe
r > 0 tel que pour tout x ∈ X, il existe i ∈ I pour lequel B(x, r) ⊂ Ui . Supposons
S
qu’il n’existe pas de sous-ensemble J de I tel que X = i∈J Ui . Alors pour toute partie
S
finie B de X, comme x∈B B(x, r) est inclus dans un nombre fini d’ouverts est Ui , il
existe y ∈ X tel que d(x, y) ≥ r pour tout x ∈ B. On choisit un point x0 ∈ X, puis
un point x1 ∈ X tel que d(x0 , x1 ) ≥ r, puis un point x2 ∈ X que tel d(x0 , x2 ) ≥ r et
d(x1 , x2 ) ≥ r et, par récurrence, une suite (xn )n dans X telle que pour tous p, q ∈ N
avec p 6= q on ait d(xp , xq ) ≥ r. Par conséquent, la suite (xn )n n’admet aucune sous-
suite convergente, c’est une contradiction. Donc il existe bien un sous-ensemble fini j
S
de I tel que X = i∈J Ui .
Proposition. 4.20. Soient (X, d) un espace métrique et A une partie de X. Les propriétés
suivantes sont équivalentes.
1. A est relativement compacte.
2. Il existe une partie compacte de X contenant A.
3. Toute suite dans A possède une sous-suite convergente dans X.
123
4.3. Espaces localement compacts.
Définition 4.7 (Espace localement compact). Un espace topologique (X, T ) est locale-
ment compact si tout point de X a un voisinage compact.
Remarque 4.8. Évidemment, tout espace compact (X, T ) est localement compact, puisque
X est voisinage de chacun de ses points. La réciproque est fausse, considérer R.
Exemple 4.4. 1. R est localement compact puisque R est séparé et pour chaque point x
de R admet un voisinage compact [x − r, x + r], (r > 0).
2. Montrons que Q n’est pas localement compact. Supposons que le point 0 de Q possède
dans Q un voisinage compact V . Il existe un voisinage W de 0 dans R tel que V =
W ∩ Q. Puis il existe α > 0 tel que ] − α, α[⊂ W , d’où ] − α, α[∩Q ⊂ V . Par ailleurs,
puisque V est compact, V est fermé dans R. Or tout nombre réel de ] − α, α[ est
adhérent à ] − α, α[∩Q, d’où ] − α, α[⊂ V , ce qui est absurde puisque V ⊂ Q.
3. X discret est localement compact. En-effet, X est séparé et, pour tout x ∈ X, {x} ∈
V(x) et {x} est compact. Remarquons que si X discret est infini, alors X est localement
compact mais non compact.
Remarque 4.9. La réunion de deux parties localement compactes n’est pas toujours locale-
ment compacte. En-effet : considérer X = R2 et A = {(0, y), y > 0} et B = {0}. A et B sont
localement compacts et A ∪ B est non localement compacts car 0 n’admet pas de voisinage
compact.
124
4.4. Exercices avec Solutions.
Proposition. 4.23. Soient X un espace localement compact, A une partie ouverte ou fermée
de X. Alors l’espace A est localement compact.
Proposition. 4.24. Soient X et Y deux espaces topologiques non vides. Alors l’espace to-
pologique produit X × Y est localement compact si et seulement si X et Y sont localement
compacts.
Exemple 4.5. Rn est localement compact (sans être compact). En-effet, Rn est séparé, et
tout point de Rn admet pour voisinage une boule fermée, laquelle est compacte.
125
4.4. Exercices avec Solutions.
Solution 4.1. Il est clair que A est borné. On peut écrire A comme :
√ √ √ √
A = {x ∈ Q, 2 < x < 3} ∪ {x ∈ Q, − 3 < x < − 2} = A1 ∪ A2 .
√ √ √ √
De plus on a A1 = [ 2, 3] ∩ Q et A2 = [− 3, − 2] ∩ Q. Donc A1 et A2 sont fermés dans
1
Q. Pour la compacité considérons G = {Gn , n ≥ 1} où Gn = {x ∈ Q, 2 + n
< x2 < 3 − n1 }.
G est un recouvrement ouvert de A qui ne possède aucun sous-recouvrement fini.
A = {(x, y) ∈ R2 , x2 + y 2 ≤ 1}.
On remarque que A est fermé puisque A = f −1 ([0, 1]. D’autre part A est borné car A ⊂
B((0, 0), 1).
Exercice 4.3. Soient A une partie compacte et B une partie fermée de R. On pose
C = A + B = {x + y, x ∈ A, y ∈ B}.
Solution 4.3. 1. Soit c ∈ C. Il existe une suite (cn )n de points de C qui converge vers
c. Pour chaque entier n, il existe an ∈ A et bn ∈ B tels que cn = an + Bn . La suite
(an )n est contenue dans le compact A, on peut donc en extraire une sous-suite (ank )k
qui converge vers une limite a ∈ A. La sous-suite (cnk )k de (cn )n converge vers c, et
puisque, pour tout entier n, bnk = cnk − ank la sous-suite (bnk )k de (bn )n converge vers
c − a. Or B est fermé, donc c − a ∈ B soit, en posant b = c − a, c = a + b, avec a ∈ A
et b ∈ B. Ceci prouve que c ∈ C donc que C est une partie fermée de R.
2. Si A et B sont tous deux compacts, ils sont bornés. Il existe donc α > 0 et β > 0 tels
que tout a ∈ A et tout b ∈ B vérifient |a| ≤ α, et |b| ≤ β. Mais alors si c = a + b,
|c| ≤ |a| + |b| ≤ α + β qui prouve que C est borné. Mais d’après la question précédente,
C est fermé. Les parties compactes de R étant les parties fermées et bornées, C est
compact.
126
4.4. Exercices avec Solutions.
Solution 4.4. 1. Soit {Kk , k = 1, ..., n} une famille finie de compacts dans un espace
topologique (X, T ) et soit K = nk=1 Kk . Alors, tout recouvrement d’ouverts {Oi , i ∈ I}
T
Solution 4.5. 1. Soient (yn )n une suite dans F et y ∈ X tels que limn→+∞ yn = y.
Pour tout n ≥ 0, il existe an ∈ K tel que d(an , yn ) ≤ r. Puisque K est compact, la
suite (an )n admet une sous-suite convergente (ank )k vers un élément a ∈ K, d’où on a
limk→+∞ d(ank , bnk ) = d(a, y). Par conséquent, on a d(a, y) ≤ r, d’où y ∈ B(a, r) ⊂ F .
Donc F est fermé dans (X, d).
B(x,r)
2. Montrons que CXU = x∈K CX
S
est fermé dans (X, d). Soient (yn )n une suite dans
CXU et y ∈ X tels que limn→+∞ yn = y. Pour tout n ≥ 0, il existe xn ∈ K tel que
d(xn , yn ) ≥ r. Puisque K est compact, la suite (xn )n admet une sous-suite conver-
gente (xnk )k vers un élément x ∈ K, d’où on a limk→+∞ d(xnk , bnk ) = d(x, y). Par
B(x,r)
conséquent, on a d(x, y) ≥ r, d’où y ∈ CX ⊂ CXU . Donc CXU est fermé dans (X, d).
Exercice 4.6. Soient K une partie compacte non vide d’un espace métrique (X, d) et (xn )n
une suite dans X telle que la suite de réelle (dist(xn , K))n tende vers 0. Montrer qu’il existe
une sous-suite de (xn )n convergeant vers un point de K.
1
Solution 4.6. Pour tout n ≥ 0, il existe an ∈ K tel que d(xn , an ) < dist(xn , K) + n+1
.
Comme K est compacte, il existe une sous-suite convergente (ank )k de (an )n . Soit a =
limk→+∞ ank , alors a ∈ K et pour tout k ≥ 0, on a 0 ≤ d(xnk , a) ≤ d(xnk , ank ) + d(ank , a) <
dist(xnk , K) + nk+11 +1 + d(ank , a). Donc on a limk→+∞ d(xnk , a) = 0, i.e. la sous-suite (xnk )k
converge vers a.
127
4.4. Exercices avec Solutions.
Exercice 4.7. Soit (X, d) un espace métrique compact et f : X → X une application vérifiant
Le but de cet exercice est de montrer que f admet un point fixe unique p ∈ X.
1. Montrer que les ensembles Xn = f n (X), n ∈ N, forment une suite décroissante de
T
compacts et que Y = n≥0 Xn n’est pas vide.
2. Montrer que Y est un ensemble invariant, i.e. f (Y ) = Y , et en déduire que le diamètre
de cet ensemble est 0.
3. Conclure que f a un unique point fixe p ∈ X et que ∀x0 ∈ X, la suite (xn )n définie par
xn = f n (x0 ) converge vers p lorsque n tend vers ∞.
Vérifions que Xn est compact pour tout entier n ≥ 0. C’est vrai pour n = 0 car X
est compact par hypothèse. On suppose que Xn est compact, puisque f est continue et
que l’espace d’arrivée est séparé, l’image f (Xn ) du compact Xn est aussi un compact.
T
Montrons à présent que Y = n≥0 Xn est non vide. (Xn )n est une famille de compacts
T
dont l’intersection de toute sous-famille finie est non vide (en-effet : i∈{i1 ,...,ik } Xi =
Xmax{i1 ,...,ik } qui est non vide), puisque cette famille est dans l’espace X qui est compact,
alors l’intersection de tous les éléments de la famille, c’est à dire Y , est non vide.
2. Montrons l’égalité Y = f (Y ). On a f (∩n Xn ) ⊂ ∩n f (Xn ), d’où l’inclusion f (Y ) ⊂ Y .
Inversement, soit α ∈ Y , alors α s’écrit sous la forme
où α1 , ..., αp ... est une suite convenable dans X. Si on considère la suite (γp )p =
(f p−1 (αp ))p , elle admet une valeur d’adhérence λ car X est compact. De plus, comme
cette suite se trouve dans Xn , pour tout n, à partir d’un certain rang, par conséquent,
une suite extraite convergente vers λ dans X est aussi convergente vers λ dans Xn pour
tout n, car Xn est fermé. Ainsi, on a obtenu λ ∈ Y . D’autre part, f étant continue, la
suite (γn )n admettant une suite extraite convergente (γnk )k vers λ, la suite (f (γnk ))k
tend vers f (λ) qui est aussi α. Nous avons donc établi que pour tout α ∈ Y , il existe
λ ∈ Y tel que f (λ) = α, d’où l’autre inclusion Y ⊂ f (Y ).
Supposons que δ(Y ) = δ(f (Y )) > 0. Tout d’abord, rappelons que si K est une partie
128
4.4. Exercices avec Solutions.
non vide, compacte d’un espace métrique, alors il existe deux éléments k, k0 de K tels
que δ(K) = d(k, k0 ). ( Ceci est dû a fait que l’application distance est continue, à
valeurs dans R, donc elle est bornée sur un compact et atteint ses bornes sur ce com-
pact.) Ainsi, il existe y1 , y2 deux éléments de Y tels que δ(f (Y )) = d(f (y1 ), f (y2 )).
Puisqu’on a d(f (y1 ), f (y2 )) < d(y1 , y2 ), alors δ(Y ) ≥ d(y1 , y2 ) > δ(f (Y )), ce qui est
une contradiction. Par conséquent, on a δ(Y ) = 0 et Y est réduit à un seul élément
noté λ.
3. On a obtenu Y = {λ} avec f (λ) = λ, c’est donc un point fixe qu’on note aussi p. Il
est unique car si on raisonne par l’absurde, on suppose l’existence de deux points fixes
y0 6= y1 , on aboutit à d(f (y0 ), f (y1 )) = d(y0 , y1 ) < d(y0 , y1 ) ce qui est une contradiction.
Soit x0 ∈ X quelconque, la suite (f n (x0 ))n est dans le compact X, elle admet donc
une valeur d’adhérence qu’on note β. Comme précédemment, cette valeur d’adhérence
appartient à Y , c’est donc forcément λ qui est le point fixe unique.
Solution 4.8. Soit b ∈ B. Comme X est séparé, pour tout a ∈ A, il existe Ua,b et Va,b
deux ouverts de X tels que a ∈ Ua,b , b ∈ Va,b et Ua,b ∩ Va,b = ∅. Comme A est compact
S
et comme on a A ⊂ a∈A Ua,b , alors il existe un sous-ensemble fini {a1 , ..., an } de A tel
que A ⊂ ni=1 Uai ,b . Soient Ub = ni=1 Uai ,b et Vb = ni=1 Vai ,b , alors Ub et Vb sont deux
S S T
Soient U = pj=1 Ubj et V = pj=1 Vbj , alors U et V sont deux ouverts de X tels que A ⊂ U ,
T S
B ⊂ V et U ∩ V = ∅.
Solution 4.9. Pour tout x ∈ X, soit g(x) = d(x, f (x)), alors g est une application continue
de X dans R et pour tout x ∈ X, on a g(x) > 0. Comme X est compact, il existe x0 ∈ X tel
que inf x∈X g(x) = g(x0 ). Soit k = g(x0 ), alors k > 0 et pour tout x ∈ X, on a d(x, f (x)) ≥ k.
Exercice 4.10. Soient (X, dX ), (Y, dY ) des espaces métriques et f : X → Y une application.
129
4.4. Exercices avec Solutions.
1. Montrer que f est continue si et seulement si f |K est continue pour tout compact K
de X.
2. On suppose que f est injective et que ∀K ⊂ X compact, f (K) est compact de Y.
Montrer qu’alors f est continue.
130
4.4. Exercices avec Solutions.
1. On a X est dense dans R. Si X était localement compact, alors X serait ouvert dans
R, voir Exercice 4.11, ce qui est impossible, car pour tout r > 0, ]r, r[⊂ X. Donc X
n’est pas localement compact.
2. On a X − {0} = R − K, où K = {0} ∪ { n1 , n ∈ N∗ } est un compact de R, donc X − {0}
est ouvert dans R. Par la proposition 4.23, X − {0} est localement compact. On a
X = (X − {0}) ∪ {0} et X − {0} et {0} sont localement compacts, mais X n’est pas
localement compact.
3. On a X = n≥1 R − { n1 }, et pour tout n ≥ 1, R − { n1 } est localement compact, mais X
T
Exercice 4.13. Si A et B sont deux parties compactes d’un espace métrique X, montrer
que
1. ∃a ∈ A, b ∈ B, d(a, b) = dist(A, B).
2. dist(A, B) = 0 si et seulement si A ∩ B n’est pas vide.
Solution 4.13. 1. L’application f : (x, y) ∈ A×B → d(x, y) ∈ R est continue sur A×B.
Or A et B sont compactes, donc A × B est compact, et par conséquent f atteint sa
borne inférieure dans A × B qui est dist(A, B).
2. "⇐" évidant. "⇒" si dist(A, B) = 0, d’après 1. ∃a ∈ A, b ∈ B, d(a, b) = dist(A, B),
alors d(a, b) = 0 ⇒ a = b ⇒ a ∈ A ∩ B.
131
Chapitre 5
Espaces connexes.
Définition 5.1 (Espace connexe). Soit (X, T ) un espace topologique. On dit que X est
connexe s’il n’est pas réunion de deux ensembles ouverts non vides disjoints. Autrement dit,
pour tous ouverts disjoints U et V de X tels que X = U ∪ V , alors on ait U = ∅ ou V = ∅.
Remarque 5.1. Les définitions et les propriétés de la connexité dans les espaces métriques
sont les même que les espaces topologiques.
Proposition. 5.1. Soit X un espace topologique. Les propriétés suivantes sont équivalentes.
1. L’espace X est connexe.
2. L’espace X n’est pas réunion de deux ensembles fermés non vides disjoints.
3. Il n’existe pas dans X d’autres parties qui soient à la fois ouvertes et fermées que X et
∅.
4. Toute application continue de X dans l’espace discret Z est constante.
5. Toute application continue de X dans l’espace discret {0, 1} est constante.
132
5. Espaces connexes.
Définition 5.2 (Partie connexe). Une partie A de (X, T ) est connexe si l’espace topolo-
gique (A, TA ) est connexe.
Proposition. 5.2. Si une partie A d’un espace topologique (X, T ) est connexe, alors l’exis-
tence de deux ouverts O1 , O2 ∈ T tels que A ⊂ O1 ∪ O2 et O1 ∩ O2 = ∅ entraîne A ⊂ O1 ou
A ⊂ O2 .
On rappelle qu’un intervalle A est, par définition, une partie telle que pour tout a, b ∈ A,
l’intervalle [a, b] ⊂ A. On admet que ∅ et {a} sont des intervalles.
Proposition. 5.3 (parties connexes de R). Une partie A de R est connexe si et seulement
si A est un intervalle.
Démonstration. Si A n’est pas un intervalle, alors il existe x < z < y tels que x, y ∈ A, mai
z∈
/ A. Alors U = A∩] − ∞, z[, V = A∩]z, +∞[ sont des ouverts non vides et disjoints de A
tels que A = U ∪ V , et donc A n’est pas connexe.
133
5. Espaces connexes.
Réciproquement, supposons A intervalle et soit f : A → {0, 1}. Si, par l’absurde, f n’est
pas constante, alors il existe x, y ∈ A tels que f (x) = 0 et f (y) = 1. De par le théorème des
valeurs intermédiaires, il existe un z compris entre x et y (donc appartenant à A) tel que
f (z) = 21 , contradiction.
Démonstration. Soit f : B → {0, 1} une fonction continue. Alors f |A est une fonction
continue sur A à valeurs dans {0, 1}. Comme A est connexe, f |A est constante, on note
a ∈ {0, 1} la valeur de la constante. Soit x ∈ B. Comme x ∈ A, il existe une suite (xn ) ⊂ A
tel que xn → x. Alors f (xn ) = a, ∀n ∈ N (car xn ∈ A) et aussi f (xn ) → f (x) car f est
continue. D’où f (x) = a. Donc f est constante sur B et donc B est connexe. En particulier
si B = A, alors A est connexe.
Proposition. 5.5. Soit X un espace topologique connexe et soit A une partie non vide dans
X, avec A 6= X, alors la frontière de A, F r(A) 6= ∅.
◦ ◦ ◦
Démonstration. On a F r(A) = A− A, et X = Ext(A)∪ A ∪F r(A), avec Ext(A), A et
◦
∪F r(A) sont disjoints, alors Ext(A), A et ∪F r(A) forment une partition de X. Ainsi si
◦
F r(A) = ∅ alors on aurait X = Ext(A)∪ A et donc X ne serait pas connexe.
Remarque 5.2. Cette proposition peut également s’énoncer sous la forme : Dans X connexe,
soit A ⊂ X. Si F r(A) = ∅ alors A = ∅ ou A = X.
Proposition. 5.6. Soient (X, TX ), (Y, TY ) deux espaces topologiques, et f une application
continue de X dans Y. Alors, si X est connexe alors f (X) est une partie connexe de Y.
134
5.1. Composantes connexes.
Démonstration. Soit G une partie ouverte et fermée de f (X) pour la topologie induite.
Comme f est continue comme application à valeurs dans f (X) muni de la topologie induite,
on en déduit que f −1 (G) est à la fois ouverte est fermée dans X. Puisque X est connexe, on
en déduit que f −1 (G) = ∅ ou f −1 (G) = X. Comme f (f −1 (G)) = G on obtient que G = ∅
ou G = f (X) ce qui montre que f (X) est connexe.
Démonstration. X est connexe, donc f (X) est une partie connexe de R donc, il s’agira
d’un intervalle. Mais f (a) et f (b) appartiennent à l’intervalle f (X), donc toutes les valeurs
comprises entre f (a) et f (b) également.
Proposition. 5.8. Soient {(Xi , TXi )}i∈{1,2,...,n} des espaces topologiques. Alors X = X1 ×
X2 × ... × Xn est connexe si et seulement si Xi sont connexes ∀i ∈ {1, 2, ..., n}.
Démonstration. ⇒) Siot X est connexe. On a pXi (X) = Xi telles que {pXi }i∈{1,2,...,n} sont les
projection canonique continues. On en déduit que Xi sont connexes ∀i ∈ {1, 2, ..., n}. ⇐) sup-
posons que Xi sont connexes ∀i ∈ {1, 2, ..., n}, et soit f : X → {0, 1} une application conti-
nue. Donc, il suffit de montrer que f est constante. Comme Xi est connexe, alors l’application
f (x1 , .., xi−1 , ., xi+1 , ..., xn ) : Xi → {0, 1} sont constantes, et donc f (x1 , .., xi−1 , y1 , xi+1 , ..., xn ) =
f (x1 , .., xi−1 , y2 , xi+1 , ..., xn ), ∀i ∈ {1, 2, ..., n}. Donc f (x1 , ..., xn ) = f (x01 , ..., x0n ) pour tout
(x1 , ..., xn ), (x01 , ..., x0n ) ∈ X ce qui montre que f est constante et donc X est connexe.
135
5.1. Composantes connexes.
2. Une partie A de X est une composante connexe s’il existe un a tel que A = C(a).
Autrement dit A est connexe et n’est pas contenu dans une autre partie connexe.
3. On appelle composantes connexes de A les composantes connexes de (A, TA ).
Démonstration. 1. Puisque C(a) est connexe, d’après la proposition 5.4, on a C(a) est
S
connexe de X contenant a. Donc C(a) ⊂ U connexe, a∈U U = C(a). D’où C(a) = C(a)
c’est à dire que C(a) est fermé.
C(a)
2. On a CX = {C(b), C(a)∩C(b) 6= ∅}. C’est une union finie de fermés, donc un fermé.
Il s’ensuit que C(a) est un ouvert.
136
5.2. Espaces localement connexes.
Démonstration. Si C(a) ∩ C(b) 6= ∅, alors C(a) ∪ C(b) est connexe et contient a. On trouve
C(a) ∪ C(b) ⊂ C(a), d’où C(b) ⊂ C(a), de même, on a C(a) ⊂ C(b), d’où C(a) = C(b). Par
ailleurs, on a
[ [ [
X= {x} ⊂ C(x) ⊂ X, d’où C(x) = X.
x∈X x∈X x∈X
Remarque 5.3. La définition veut dire que, pour tout x ∈ X et pour tout V ∈ V(x), alors
V contient un voisinage O de x qui est connexe.
Exemple 5.5. 1. R est localement connexe, car tout voisinage V de x contient, pour h
convenable, ]x − h, x + h[ qui est connexe.
2. L’espace Rn est localement connexe, puisque les boules ouvertes centrées sur un point
sont connexes et forment un système fondamental de voisinages de ce point.
3. Tout intervalle de R est localement connexe.
4. X discret est localement connexe, car tout voisinage V ∈ V(x), contient {x} qui est
connexe.
5. L’ensemble A = {1, 21 , 13 , ..., n1 , ...} ⊂ R est discret, donc localement connexe. Mais
A = {0, 1, 12 , 31 , ..., n1 , ...} n’est pas localement connexe, car aucun voisinage v de 0 dans
A n’est connexe. En-effet pour n assez grand { n1 } est non vide et distinct de v.
Proposition. 5.11. Soit (X, T ) un espace topologique. X est localement connexe si et seule-
ment si les composantes connexes des ouverts de X sont des ouverts de X.
137
5.3. Connexité par arcs.
Remarque 5.4. Dans un espace topologique localement connexe, chaque composante connexe
est à la fois ouverte et fermée. En-effet : on sait déjà que chaque composante connexe d’un
espace topologique est fermée. Si l’espace considéré est localement connexe on voit aisément
que chaque composante connexe est voisinage de chacun de ses points, donc est ouverte.
Remarque 5.5. 1. La notion de connexité par arcs est plus forte que la notion de
connexité.
2. L’espace est localement connexe par arcs s’il possède une base d’ouverts connexes par
arcs.
Exemple 5.6. 1. R est connexe par arcs. Il suffit de prendre comme chemin dans R
l’application f : [0, 1] → R définie par f (x) = a + x(b − a), pour tout a, b ∈ R.
2. R − {0} n’est pas connexe par arcs (nous ne pouvons pas joindre un réel négatif à un
réel positif par un chemin continu sans passer par 0).
3. les boules ouvertes (fermées) sont connexes par arcs.
4. Q et CXQ ne sont pas connexes par arcs.
5. R2 − {0} est connexe par arcs, mais R − { droite } n’est pas connexe par arcs. (Si x
et y ne sont pas du même côté de la droite, alors tout chemin continu reliant x à y
rencontre la droite).
138
5.4. Exercices avec Solutions.
2. Si (X, T ) est localement connexe par arcs, alors X est localement connexe.
Démonstration. 1. Raisonnement par l’absurde. Nous supposons X connexe par arcs mais
X non connexe. Il existe alors une décomposition X = U ∪ V en deux ouverts disjoints
non-vides. Nous choisissons x ∈ U , et y ∈ V . Comme X est connexe par arcs, nous
pouvons joindre x et y par un chemin continu f : [0, 1] → X, tel que f (0) = x et
f (1) = y, mais puisque X = U ∪ V , nous obtenons que [0, 1] = f −1 (U ) ∪ f −1 (V ) qui
sont deux ouverts non vides. Cela contredit donc le fait que [0, 1] est connexe.
2. Ceci résulte immédiatement de 1.
Remarque 5.6. Les définitions et les propriétés de la connexité dans les espaces métriques
sont les même qu’on a vus dans les espaces topologiques.
2. Si (An )n est une famille de parties connexes de X telle que pour tout n ≥ 0, on ait
S
An ∩ An+1 6= ∅, alors n≥0 An est connexe.
139
5.4. Exercices avec Solutions.
3. Soit (Ai )i∈I une famille de parties connexes de X. S’il existe k ∈ I tel que Ak ∩ Ai 6= ∅
S
pour tout i ∈ I, alors i∈I Ai est connexe.
T
Solution 5.2. 1. Soit (Ai )i∈I une famille de parties connexes de X. Soit f : i∈I Ai →
{0, 1} une application continue, où {0, 1} est muni de la topologie discrète. Soient
T
x, y ∈ i∈I Ai , alors il existe i, j ∈ I tels que x ∈ Ai et y ∈ Aj . Comme les restrictions
f |Ai et f |Aj sont continues et Ai et Aj sont connexes, alors f |Ai et f |Aj sont
constantes. Puisque Ai ∩ Aj 6= ∅, alors il existe z ∈ Ai ∩ Aj , d’où on a f (x) = f (z) =
T
f (y). Donc f est constante. Par conséquent, i∈I Ai est connexe.
S
2. Soit f : n≥0 An → {0, 1} une application continue, où {0, 1} est muni de la topologie
discrète. Comme pour tout n ≥ 0, An est connexe, alors pour tout n ≥ 0, f |An est
S
constante. Soient x, y ∈ n≥0 An , alors il existe n, m ≥ 0 tels que x ∈ An et y ∈ Am .
On peut supposer que m ≥ n. Pour tout i ∈ {n, ..., m − 1}, soit xi ∈ Ai ∩ Ai+1 . Alors
on a f (x) = f (xn ) = f (xn+1 ) = ... = f (xm−1 ) = f (y). Donc f est constante. Par
S
conséquent, n≥0 An est connexe.
3. Pour tout i ∈ I, soit Bi = Ak ∪ Ai , alors Bi est une partie connexe de X et on a ?
T S S S
i∈I Bi 6= ∅. Or on a i∈I Bi = i∈I Ai , donc i∈I Ai est connexe.
Exercice 5.3. Soit d la distance euclidienne sur R (resp. C). On considère les sous-
ensembles
A = {x ∈ R, dist(x, Z) < r}, B = {z ∈ C, dist(z, Z) < r}.
Solution 5.3. Soit x ∈ R, alors x ∈ A si et seulement s’il existe n ∈ Z tel que d(x, n) < r.
Donc on a A = n∈Z B(n, r) dans R. Si r ≤ 21 , alors B(n, r) ∩ B(m, r) = ∅ si n, m ∈ Z
S
tels que n 6= m. Donc A n’est pas connexe. Si r > 21 , alors B(n, r) ∩ B(n + 1, r) 6= ∅ pour
S
tout n ∈ Z. Il résulte du Exercice 5.2 que A est connexe. De même, on a B = n∈Z B(n, r)
dans C et B est connexe si et seulement si r > 12 .
Exercice 5.4. Notons A = ({0} × [−1, 1]) ∪ ([−1 − 1] × {0}) muni de la topologie induite
de R2 .
1. Montrer que A est compact et connexe et que f (A) est un segment si f : A → R est
une fonction continue.
2. Déterminer les points x ∈ A pour lesquels A − {x} est connexe.
3. Montrer que A n’est homéomorphe à aucune partie de R.
140
5.4. Exercices avec Solutions.
Solution 5.4. 1. A est compact car c’est un fermé borné de R2 . Soit g : A → {0, 1} une
application continue. Par connexité du segment [−1, 1], g est constante sur {0}×[−1, 1]
(et vaut v), g est aussi constante sur [−1−1]×{0} et vaut v 0 . Mais alors v = g(0, 0) =
v 0 donc g est constante sur A. Donc A est connexe. Pour f : A → R une fonction
continue. A est compact donc f (A) est compact. A est connexe donc f (A) est connexe.
Donc f (A) est un compact connexe de R c’est donc un segment compact.
2. Ce sont les quatre points cardinaux x1 = (0, 1), x2 = (0, −1), x2 = (1, 0), x4 = (−1, 0).
3. Par l’absurde, supposons que A soit homéomorphe à une partie I de R, alors il existe
un homéomorphisme f : A → I. Par le premier point I est un segment compact
I = [a, b]. A − {x1 } est connexe donc sont image par f , f (A − {x1 }) est connexe,
mais c’est aussi le segment I privé d’un point. I privé d’un point étant connexe, le
point retiré est nécessairement une extrémité. Donc f (x1 ) = a ou f (x1 ) = b. Supposons
par exemple f (x1 ) = a. On refait le même raisonnement avec x2 , qui s’envoie aussi sur
une extrémité, comme f est bijective cela ne peut être a, donc f (x2 ) = b. Maintenant
f (x3 ) est aussi une extrémité donc f (x3 ) ∈ {a, b}. Mais alors f n’est plus injective car
on a f (x1 ) = f x1 ) ou f (x3 ) = f (x2 ). Contradiction.
Montrer que
[
B= Ba ,
a∈R
2
est une partie connexe de R .
Solution 5.5. Montons que f : B → {0, 1} une fonction continue et montrons qu’elle est
constante. Remarquons que la restriction de f à tout ensemble Ba est constante (Ba est
connexe). On définit g : R → {0, 1} tel que g(x) prend la valeur qu’a f sur Bx . Nous allons
montrer que g est localement constante (on ne sait pas si g est continue).
- Soit a ∈
/ Q alors on a (a, 0) ∈ B, f est une fonction continue et {f (a, 0)} est un ouvert de
{0, 1}, donc f −1 ({f (a, 0)}) est un ouvert de B. Donc il existe e > 0 tel que si (x, y) ∈ (]a −
e, a+e[×]−e, e[) alors f (x, y) = f (a, 0). Alors pour x ∈]a−e, a+e[ on a g(x) = g(a), si x ∈
/Q
alors g(x) = f (x, 0) = f (a, 0) = g(a), et si x ∈ Q alors g(x) = f (x, 2e ) = f (a, 0) = g(a).
Donc g est localement constante au voisinage des point irrationnels.
- Si a ∈ Q et soit b ∈]0, 1] alors f est continue en (a, b) donc il existe e > 0 tel que pour tout
141
5.4. Exercices avec Solutions.
Solution 5.6. Comme f est continue, l’application x 7→ (x, f (x)) est continue de X dans
X × Y, et son image est le graphe de f . Comme X est connexe, alors le graphe de f est une
partie connexe de X × Y.
Exercice 5.7. Soit f : R −→ R une application continue. Montrer que f est monotone si
et seulement si pour tout x ∈ R, f −1 ({x}) est connexe.
Solution 5.7. Supposons que f est monotone. Soient x ∈ R et a, b ∈ f −1 ({x}) tels que
a < b. Alors on a f (a) = f (b) = x. Si f est croissante, alors pour tout t ∈ [a, b], on a
f (a) ≤ f (t) ≤ f (b), d’où f (t) = x, donc on a t ∈ f −1 ({x}). Si f est décroissante, alors
pour tout t ∈ [a, b], on a f (b) ≤ f (t) ≤ f (a), d’où f (t) = x, donc on a t ∈ f −1 ({x}). Par
conséquent, f −1 ({x}) est un intervalle. Donc f −1 ({x}) est connexe.
Réciproquement, supposons que pour tout x ∈ R, f −1 ({x}) est un intervalle de R. Si f n’est
pas monotone, alors il existe a, b, c ∈ R tels que a < b < c et vérifiant f (b) < f (a) = f (c),
ou f (a) = f (c) < f (b). Par conséquent, f −1 ({f (a)}) n’est pas un intervalle de R, ce qui est
contraire à l’hypothèse. Donc f est bien monotone.
Exercice 5.8. Dans R2 on considère l’ensemble A = {(x, sin( x1 )), x > 0}.
1. Montrer que A est une partie connexe et connexe par arcs de R2 .
2. Déterminer A et justifier que A est connexe.
3. Montrer que A n’est pas connexe par arcs.
Solution 5.8. 1. Si (x1 , sin( x11 )) et (x2 , sin( x12 )) sont deux points de A alors le graphe
au dessus de [x1 , x2 ] définie un chemin reliant ces deux points. Plus précisément le
chemin est l’application g : [x1 , x2 ] → R2 définie par g(t) = (t, sin( 1t )). Donc A est
connexe par arcs donc connexe.
142
5.4. Exercices avec Solutions.
2. Montrons que A = A ∪ ({0} × [−1, 1]). ⊂) Soit (x, y) ∈ A. Alors il existe une suite
((xn , yn ))n de A qui converge vers (x, y). Si x > 0 alors yn = sin( x1n ) converge vers
sin( x1 ) (par continuité de sin) d’où (x, y) ∈ A. Dans le cas x = 0, on a yn = sin( x1n ) d’où
yn ∈ [−1, 1]. Par conséquent, à la limite on a y ∈ [−1, 1]. D’où (x, y) ∈ {0} × [−1, 1].
Montrons l’inclusion ⊃). Soit (x, y) ∈ {0} × [−1, 1], le but étant de montrer qu’il
existe une suite ((xn , yn ))n de A qui converge vers (x, y). Si x > 0, une telle suite
existe trivialement (il suffit de prendre la suite constante égale à (x, y)). On suppose
donc x = 0. Ainsi y ∈ [−1, 1] est quelconque. Soit z ≥ 1 tel que sin(z) = y. Soit alors
1
xn = (z+2πn)
. On aura sin( x1n ) = sin(z) = y Par conséquent la suite ((xn , sin( x1n ))n est
une suite de A qui tend vers (0, y) d’où l’inclusion voulue. On a A est connexe alors
A est connexe.
3. Par l’absurde, supposons A connexe par arcs. Il existe c : [0, 1] → A continue tel
que c(0) = (1, sin(1)) et c(1) = (0, 0). Notons c(t) = (x(t), y(t)). Notons T0 = {t ∈
[0, 1], x(t) > 0}. Cet ensemble est non vide puisque 0 ∈ T0 . On considère alors t0 =
sup(T0 ). Par l’absurde, supposons x(t0 ) > 0. Alors par continuité de x, on aurait x > 0
sur un voisinage de t0 ce qui en contredit la définition. Par conséquent x(t0 ) = 0. Ainsi
par continuité de x en t0 , on a : limt→t0 x(t) = 0. Ainsi il existe une suite (τn ) qui
tend en croissant vers t0 telle que la suite (x(τn )) tend en décroissant vers 0. Notons
c(t0 ) = (0, y0 ). Soit y ∈ [−1, 1] − {y0 }. Soit z > 0 tel que sin(z) = y. Pour tout n, il
1
existe un entier kn assez grand pour que xn := 2πkn +z
< x(τn ). Par le théorème des
valeurs intermédiaires appliqué à x, il existe tn ∈ [τn , t0 ] tel que x(tn ) = xn . On a alors
c(tn ) = (xn , sin(2πkn + z)) = (xn , y). Ainsi la suite tn tend vers t0 et c(tn ) tend vers
(0, y) 6= c(t0 ). Contradiction.
Exercice 5.9. Montrer qu’une partie ouverte et connexe de Rn est connexe par arcs.
143
5.4. Exercices avec Solutions.
Montrons que G − A est ouvert aussi. Soit x ∈ G − A alors il existe r > 0 tel que B(x, r) ⊂
G − A. Sinon cela veut dire que B(x, r) ∩ A 6= ∅. Soit y ∈ B(x, r) ∩ A alors on peut joindre
x0 à y et y à x qui est une contradiction car x ∈ G − A. Donc G − A est ouvert.
Exercice 5.10. Montrer qu’un espace localement connexe par arcs est connexe si et seule-
ment s’il est connexe par arcs.
Solution 5.10. Les composantes connexes par arcs d’un espace X forment une partition et
en notant que les composantes connexes par arcs sont non-vides et ouvertes (être localement
connexe par arcs implique que chaque point a un voisinage connexe par arcs), la connexité
de X implique qu’il y a qu’une seule composante connexe par arcs.
Exercice 5.11. Montrer que X = C([0, 1]) avec d(f, g) = supt∈[0,1] |f (t) − g(t)| est connexe
par arcs et donc connexe.
Solution 5.11. Supposons que f, g sont deux éléments quelconques dans C[0, 1]. On défini
un chemin h : [0, 1] → C[0, 1] par h(t) = tf +(1−t)g. Alors pour chaque t ∈ [0, 1] la fonction
h(t) est continue donc est un élément de C[0, 1]. De plus, la fonction h est continue puisque
ε
où |f (x)| ≤ Mf et |g(x)| ≤ Mg pour tout x ∈ [0, 1]. Pour tout ε > 0, soit δ = (Mf +Mg )
, alors
on obtient d(h(t), h(s)) < ε quand |t − s| < δ. Finalement , h(0) = g et h(1) = f , donc h
est un chemin continu dans C[0, 1] de g vers f . Donc C[0, 1] est connexe par arcs et donc
connexe.
144
Chapitre 6
Nous définissons maintenant les espaces vectoriels normés qui forment une classe d’es-
paces métriques qui jouent un rôle très important dans l’analyse. On considère un K-espace
vectoriel X avec K = R ou C.
k.k : X −→ R+
x 7−→ kxk
Définition 6.2 (Espace vectoriel normé). Un espace vectoriel normé (e.v.n) est un
couple (X, k.k) où X est un espace vectoriel sur K et k.k est une norme sur X.
Exemple 6.1 (Normes usuelles sur Rn et Cn ). 1. Sur R (considéré comme R-espace vec-
toriel), la norme usuelle est la valeur absolue (kxk = |x|, ∀x ∈ R). Sur C (considéré
comme C-espace vectoriel), la norme usuelle est le module (kzk = |z|, ∀z ∈ C).
145
6.2. Distance associée à une norme.
2. Étant donné n ≥ 2 un entier, on peut définir sur Rn plusieurs normes, ces normes
sont les plus utilisées sur Rn et sont définies par : ∀x = (x1 , x2 , ..., xn ) ∈ Rn ,
n
v
u n n
! 31
X uX X
kxk1 = |xi |, kxk2 = t |xi |2 , kxk3 = |xi |3 , kxk∞ = max |xi |.
1≤i≤n
i=1 i=1 i=1
Remarque 6.1. Sur un espace vectoriel admettant plusieurs normes, le choix d’une norme
donnée dépend de ce que l’on veut étudier exactement.
d : X × X → R+
(x, y) 7→ d(x, y) = kx − yk.
On vérifie aisément que d est une distance sur X. Cette distance est appelée la distance
associée à la norme k.k de X. La distance d associée à la norme possède les propriétés
suivantes :
146
6.3. Normes équivalentes.
Remarque 6.2. 1. Grâce à la notion de la distance associée à une norme, un e.v.n est
vu comme un cas particulier d’un espace métrique ; qui est à son tour (comme on le
sait) un cas particulier d’un espace topologique.
2. Les définitions de boule ouverte, boule fermée, sphère, ouvert, fermé, voisinage, inté-
rieur, adhérence, limite, continuité, etc dans un e.v.n sont simplement celles relatives
à la distance associée à sa norme.
Définition 6.4 (Espace de Banach). On dit que l’espace normé (X, k.k) est de Banach,
si X est complet pour la distance associée à k.k.
Remarque 6.3. Dans les espaces métriques, on a vu que deux distances équivalentes sont
forcément topologiquement équivalentes, mais que l’inverse est généralement faux. Dans les
e.v.n, on a deux normes d’un K-espace vectoriel sont topologiquement équivalentes si et
seulement si elles sont équivalentes.
Exemple 6.3. Sur Rn , les normes k.k1 , k.k2 et k.k∞ sont équivalentes. Plus précisément,
√
on a kxk∞ ≤ kxk1 ≤ nkxk2 ≤ nkxk∞ , pour tout x ∈ Rn .
Théorème 6.1. Sur un espace vectoriel de dimension finie, toutes les normes sont équiva-
lentes.
Démonstration. Soit {e1 , . . . , en } une base fixée de l’espace de dimension finie X. Soit T :
Rn → X, T (x1 , . . . , xn ) = x1 e1 + . . . + xn en , qui est clairement linéaire et bijective. Soient
147
6.4. Exercices avec Solutions.
k k1 , k k2 deux normes sur X. On définit k|xk|j = kT xkj , j = 1, 2. Il est immédiat que k| k|j
sont des normes sur Rn . Il existe alors C1 , C2 > 0 telles que
Remarque 6.4. Ce résultat est faux si X n’est pas supposé de dimension finie, par exemple,
dans C([a; b]; K), les normes k.k1 et k.k∞ ne sont pas équivalentes.
148
6.4. Exercices avec Solutions.
2. Montrer (si X n’est pas réduit à un point) que quelle que soit la distance d0 , d =
min(1, d0 ) est une distance qui ne découle pas d’une norme.
2. Si l’on suppose qu’il existe une norme correspondant à cette distance (on a montré
à l’exercice 2.8 qu’il s’agit bien d’une distance) on devrait avoir, en particulier, que
d(0, λy) = |λ|d(0, y). Mais d(0, λy) ≤ 1, d(0, y) > 0 et |λ| → ∞ et l’on obtient une
contradiction.
Exercice 6.3. On considère sur X = C([0, 1], R) les deux normes définies par
Z 1
kf k∞ = sup |f (t)| et kf k1 = |f (t)|dt.
t∈[0,1] 0
Solution 6.3. Pour tout f ∈ X, on a kf k1 ≤ kf k∞ . Supposons que les deux normes soient
équivalentes, il existe alors c > 0 tel que
∀f ∈ X, kf k∞ ≤ ckf k1 .
1
Soit n ∈ N et fn (t) = tn la fonction définie sur [0, 1]. On a kfn k∞ = 1, kfn k1 = ,
n+1
c
pour tout n ∈ N, et l’inégalité 1 ≤ , pour tout n ∈ N, ne peut être satisfaite pour tout
n+1
n ∈ N.
Exercice 6.4. Soient X un espace vectoriel normé, α ∈ R∗+ , et A une partie de X telle que
(x, y) ∈ A2 , x 6= y ⇒ kx − yk ≥ α.
Solution 6.4. Soit (xn )n ⊂ X une suite de Cauchy, alors pour n, m ∈ N assez grand on a
α
kxn − xm k ≤ 2
. D’où nécessairement (xn ) ⊂ X est constante à partir d’un certain indice.
D’où (xn ) ⊂ X converge.
Exercice 6.5. Soit (X, k.k) un espace vectoriel normé. Soit (xn )n une suite de Cauchy de
xn
(X, k.k) et soit M > 0 tel que ∀n ∈ N, kxn k ≤ M. Montrer que la suite ( )n est une suite
M
de Cauchy dans la boule unité fermée. En déduire, que (X, k.k) est complet si et seulement
si la boule unité fermée est complète.
149
6.4. Exercices avec Solutions.
Solution 6.5. Soit (xn )n ⊂ X une suite de Cauchy telle que kxn k ≤ M . On sait que
Exercice 6.7. Soit X un espace vectoriel norme sur le corps K = R ou C. Montrer que les
applications x 7→ kxk de X dans R+ , (x, y) 7→ x + y de X × X dans X, et (α, x) 7→ αx de
K × X dans X, sont continues.
150
6.4. Exercices avec Solutions.
k(x + y) − (x0 + y 0 )k ≤ kx − x0 k + ky − y 0 k.
ce qui prouve que l’application (x, y) 7→ x+y est lipschitzienne, donc uniformément continue
sut X × X.
On munit l’espace produit K × X de la norme (α, x) 7→ k(α, x)k = |α| + kxk. Pour tous
x, x0 ∈ X et tous α, α0 ∈ K, on a
le second membre de cette inégalité a pour limite 0 lorsque x tend vers x0 et α vers α0 ,
c’est-à-dire lorsque (α, x) tend vers (α0 , x0 ). ainsi, l’application (α, x) 7→ αx est continue
au point (α0 , x0 ).
Exercice 6.8. Soit R2 [X] désigne l’espace vectoriel des polynômes à une indéterminée, à
coefficients réels et de degré n ≤ 2. On pose, pour tout P ∈ R2 [X] donné par P (x) =
ax2 + bx + c :
kP k∞ = sup |P (x)|, et kP k = max{|a|, |b|, |c|}.
x∈[0,1]
Solution 6.8. Si P (x) = ax2 +bx+c, on a |P (x)| ≤ |a|x2 +|b|x+|c| ≤ |a|+|b|+|c|, ∀x ∈ [0, 1].
Par suite, on a : kP k∞ ≤ |a| + |b| + |c| ≤ 3 max{|a|, |b|, |c|} = kP k. On a également,
P (1) = a + b + c, P (0) = c et P ( 21 ) = a
4
b
+
2
+ c. On peut calculer a, b et c en fonction de
P (0), P (1) et P ( 21 ). On obtient : a = −4P ( 2 ) + 2P (1) + 2P (0), b = 4P ( 12 ) − P (1) − 3P (0)
1
Exercice 6.9. Soit X = C([0, 1], R) le R-espace vectoriel des applications continues de [0, 1]
dans R. Pour tout f ∈ X, on pose :
Z 1
N (f ) = t|f (t)|dt et kf k∞ = sup |f (t)|.
0 t∈[0,1]
151
6.4. Exercices avec Solutions.
Calculer kfn k∞ et N (fn ). En déduire que les deux normes ne sont pas équivalentes.
et Z 1 Z 1
N (f + g) = t|f (t) + g(t)|dt ≤ t|f (t)| + |g(t)|dt
0 0
Z 1 Z 1
= t|f (t)|dt + t|g(t)|dt = N (f ) + N (g).
0 0
Exercice 6.10. `∞ = {x = (xn ) ⊂ R ; (xn ) bornée} muni de la norme kxk∞ = supn∈N |xn |
est un espace de Banach.
152
Bibliographie
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