Topologie Yallaoui
Topologie Yallaoui
Topologie Yallaoui
Elémentaire Semestre 3
El-Bachir Yallaoui
Département de Mathématiques
Faculté des Sciences
Université Ferhat Abbas, Sétif 1
ii Section
Préface iv
1 Préliminaires 1
1.1 Ensembles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.2 Fonctions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.3 Le corps des nombres réels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.4 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2 Espaces métriques 22
2.1 Définition d’un espace métrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.2 Distance entre deux parties et diamètre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
2.3 Espaces vectoriels normés et espaces Euclidiens . . . . . . . . . . . . . . . . 26
2.4 Boules dans un espace métrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
2.5 Ouverts, fermés, et voisinage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
2.6 Intérieur, extérieur, adhérence et frontière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
2.7 Nouveaux espaces a partir d’existants espaces . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
2.8 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
Références 172
Index 173
Ces notes de cours sont principalement destinées aux étudiants de la deuxième année
(semestre 3) de Licence en mathématiques système LMD à l’université Ferhat Abbas de
Sétif 1, Algérie. Le cours peut être fait durant une quinzaines de semaines à raison de 3
heurs de cours et 3 heures de travaux dirigés.
Ces notes ont pour objectif de donner les fondations élémentaires de bases en topolo-
gie générale nécessaires à toute formation en mathématiques. Ces notes sont absolument
indispensables pour tout étudiant désirant de ce spécialiser en mathématiques. Ceci dit,
elles n’ont aucune prétention d’être un recueil complet sur le sujet. J’espère, tout de même,
qu’elles constituerons un support pédagogique efficace. Ces notes ne serons complètement
profitables aux étudiants que si ces derniers assistent régulièrement aux cours magistraux,
et préparent minutieusement les travaux dirigés. Je vous serais très reconnaissant de me
signaler toute erreur que vous trouverez dans ces notes de cours.
On a introduit le sujet de topologie générale via les espaces métriques. Malgré que ces
espaces sont un cas particulier des espaces topologiques, mais le fait que dans les cours
d’analyses la majorités des espaces rencontrés sont Hausdorff, on a préféré introduire le
sujet de cette manière.
Pré-requis
Tout étudiant voulant étudier la topologie générale doit, au préalable, connaître les no-
tions de base d’une fonction d’une variable réelle (différentiation et intégration), les suites
et les séries réelles. Nous conseillons les étudiants de revoir ces notions qui seront utiliser
à travers tout le cours.
Préparation de l’ouvrage
On a utiliser les outils suivants pour la réalisation de cet ouvrage.
LATEX : pour la production de cet ouvrage.
iv
1 Préliminaires
La topologie est une théorie mathématique relativement jeune : elle émerge (sous le nom
d’analysis situs) au début du vingtième siècle dans les travaux de Hausdorff et de Tycho-
noff. Le besoin d’une telle théorie s’est déjà fait sentir à la fin du dix-neuvième siècle dans
les travaux de Riemann et de Hilbert. Dans la recherche actuelle, la topologie joue un rôle
fondamental aussi bien en Analyse Fonctionnelle qu’en Géométrie Différentielle ou encore
en Topologie Algébrique. Ci-dessous, quelques grands noms de la Topologie :
Ce cours n’est cependant qu’une introduction aux notions de base. Il contient le strict mini-
mum pour celui qui souhaite poursuivre les études en mathématiques. Comme la topologie
repose sur relativement peu de connaissances acquises, elle présente l’occasion idéale pour
l’étudiant de combler d’éventuelles lacunes en logique ou en théorie des ensembles. C’est
la raison pour laquelle la plupart des énoncés sont suivis d’une preuve complète.
1.1 Ensembles
Dans ce chapitre, nous voulons donner une révision des concepts d’ensembles et des fonc-
tions que vous avez vus dans les cours précédents. Bien sûr, ce n’est pas un exposé complet
de ce sujet, mais simplement une récollection des thèmes les plus importants. Nous allons
supposer que le lecteur possède une familiarité avec l’idée d’un ensemble et ses sous-
ensembles. En général, nous adoptons ce qui est souvent considéré comme l’approche
naïve de ce sujet, en évitant la démarche logique rigoureuse.
Appartenance
Soit X (univers) un ensemble et A, B, ... des sous ensembles de X. Pour tout sous-
ensemble A de X et pour chaque point x dans X, on dénote par x ∈ A pour indiquer
que x est un élément de A (ou bien x appartient à A). De même, la notation x ∈
/ A signifie
que x est un élément de X qui n’appartient pas à A.
1
2 Section 1.1. Ensembles
Nous pouvons spécifier l’ensemble en énumérant ses éléments, comme dans l’ensemble
des chiffres décimaux :
D = {0, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9}
ou bien en sélectionnant les éléments d’un ensemble préalablement donné qui satisfait
certaines conditions bien définies comme par exemple :
P = {n ∈ N : n premier }
lu «l’ensemble des n ∈ N tel que n est un nombre premier», où N est l’ensemble des
nombres entiers naturels :
N = {1, 2, 3, . . .}.
On peut également indiquer la liste des éléments à l’aide d’une expression, comme dans
l’ensemble
S = {n2 : n ∈ N}
On dénote par ∅ l’ensemble vide qui est un ensemble ne contenant aucun élément. On
dénote par {x} le singleton, qui est un sous-ensemble ne contenant qu’un seul élément x.
Si un ensemble S a un ou plusieurs éléments, on dit que l’ensemble S est non vide, et on
le dénote par S 6= ∅.
Inclusion et égalité
Si A et B sont des sous-ensembles de X alors on dénote par A ⊆ B pour indiquer que touts
les éléments de A sont aussi des éléments de B, c.a.d si x ∈ A , alors x ∈ B. En termes
logiques, la condition est que x ∈ A seulement si x ∈ B, de sorte que (x ∈ A) ⇒ (x ∈ B).
On note que ∅ ⊆ A ⊆ X, c.a.d que l’ensemble vide est un sous ensemble trivial de
n’importe quel ensemble. De même on dénote par B ⊇ A (B contient A), pour indiquer
que A ⊆ B. Par exemple {1, 2} ⊇ {2}.
On dit que l’ensemble A est égale à l’ensemble B et le note A = B, si et seulement si
A ⊆ B et B ⊆ A. Par exemple {1, 1, 2} = {1, 2}.
Si A n’est pas un sous-ensemble de B, on le note par A * B, et si A est différent de B on
le note A 6= B. Si A ⊂ B mais A 6= B on le note par A $ B.
1. A ⊆ A.
2. Si A ⊆ B et B ⊆ C alors A ⊆ C.
3. A = B si et seulement si A ⊆ B et B ⊆ A.
Union et intersection
L’union des deux ensembles A et B, dénotée par A∪B, est l’ensemble de tous les éléments
qui appartiennent à A ou B,
A ∪ B = {x ∈ X : x ∈ A ou x ∈ B}
Noter que le mot "ou" dans la définition est inclusif, c.a.d. que x peut être un élément de
A et B en même temps.
L’intersection des deux ensembles A et B, dénotée par A ∩ B, est l’ensemble de tous les
éléments qui appartiennent à A et B en même temps,
A ∩ B = {x ∈ X : x ∈ A et x ∈ B}
1. (A ∪ B) ∪ C = A ∪ (B ∪ C)
2. (A ∩ B) ∩ C = A ∩ (B ∩ C)
3. A ∪ (B ∩ C) = (A ∪ B) ∩ (A ∪ C)
4. A ∩ (B ∪ C) = (A ∩ B) ∪ (A ∩ C)
Proposition 1.5. Soit X un univers, et A, B ⊂ X alors les assertions suivantes sont équiva-
lentes.
1. A ⊂ B.
2. A ∩ B = A.
3. A ∪ B = B.
Différence et complément
La différence A moins B, dénotée A \ B, qui est l’ensemble de tous les éléments apparte-
nant à A mais pas à B
A \ B = {x ∈ X : x ∈ A et x ∈
/ B}
A4B = (A \ B) ∪ (B \ A)
X \ (X \ A) = A.
(a) X \ (A ∪ B) = (X \ A) ∩ (X \ B)
(b) X \ (A ∩ B) = (X \ A) ∪ (X \ B)
Collections d’ensemble
Un ensemble étant un objet mathématique, il peut être considéré comme un élément d’un
autre ensemble. Lorsque l’on considère un ensemble dont les éléments sont des ensembles,
on le réfère comme une collection d’ensembles, et on le désigne avec une lettre de script
comme A ou B. (Parfois les ensembles d’ensembles sont appelés familles d’ensembles.)
Par exemple, chaque étudiant à l’université peut être considérée comme un objet mathé-
matique. On note S l’ensemble de tous les élèves, soit :
De même, chacun des cours offerts à l’université peut être considéré comme un autre objet
mathématique. L’ensemble des cours est noté
E = {Ec : c ∈ C}.
E est un ensemble d’ensembles. Ses éléments sont les ensembles de la forme Ec , pour un
certain cours c ∈ C. Ces ensembles ont à leur tour des éléments, qui sont des étudiants à
l’université.
Il se peut qu’aucun étudiant ne soit inscrit dans un cours spécifique c. Dans ce cas, Ec = ∅.
Si cela est le cas pour deux cours différents, c et d, alors Ec = Ed = ∅. Par conséquent, il
peut arriver que Ec = Ed dans E , même si c 6= d dans C.
Pour un ensemble donné A, la collection de tous les sous-ensembles B ⊂ A est appelé
l’ensemble des parties de A, et est noté P(A) :
P(A) = {B : B ⊂ A}.
Par exemple, l’ensemble des parties P({a, b}) = {∅, {a}, {b}, {a, b}}. En général, si A
contient n éléments, alors P(A) contient 2n éléments, c’est la raison pour laquelle P(A)
est quelquefois appelé ensemble puissance de A.
[
Ai = {x ∈ X : x ∈ Ai pour au moins une valeur i ∈ I}
i∈I
\
Ai = {x ∈ X : x ∈ Ai pour toute valeur de i ∈ I}
i∈I
Théorème 1.9 (Lois de De Morgan). Si X est un ensemble et {Ai : i ∈ I} est une collection
de sous-ensembles de X, alors :
[ \
(a) X \ ( Ai ) = (X \ Ai )
i∈I
\ i∈I
[
(b) X \ ( Ai ) = (X \ Ai )
i∈I i∈I
Produit cartésien
C’est donc l’ensemble des paires ordonnées (x, y), ou x ∈ X et y ∈ Y .Le terme «ordon-
nées» est utilisé pour différentier X × Y et Y × X.
De la même manière, si X1 , . . . , Xn sont des ensembles, alors on définit leurs produit
cartésien comme,
X1 × · · · × Xn = {(x1 , . . . , xn ) : xi ∈ Xi , i = 1, . . . , n}
1.2 Fonctions
Définition 1.10. Soient X et Y deux ensembles non vides. Formellement, une fonction
ou application f : X → Y est un sous-ensemble f de X × Y avec la propriété que pour
tout x ∈ X, il existe un unique élément y ∈ Y tel que (x, y) ∈ f . L’ensemble X est appelé
le domaine de f et l’ensemble Y le codomaine de f .
Bien que la définition ci-dessus d’une fonction soit donnée purement en termes de la
théorie des ensembles, elle n’est généralement pas pratique. Toutefois elle met en évidence
l’importance du domaine et du codomaine comme des parties intrinsèques de la définition
de f .
Moins formellement, nous pensons généralement d’une fonction f : X → Y comme une
correspondance qui associe a tout élément x ∈ X, un élément unique y = f (x) ∈ Y .
Le graphe de f est le sous-ensemble de X × Y défini par :
f : X −→ Y
x 7−→ y = f (x)
Exemple 1.11.
(a) f : R −→ R définie par f (x) = x2 + 1 est une fonction dont le domaine est R et dont
Im(f ) = [1, ∞).
n ’est pas une fonction car f (0) = ±1. Cependant si on change la définition de telle
sorte que (
−1, x < 0
f (x) =
+1 x≥0
la relation devient une fonction.
(c) Si X et Y sont des ensembles non vides, y0 ∈ Y et f (x) = y0 pour tout x dans X.
f : X −→ Y est la fonction constante dont le domaine est X et Im(f ) = {y0 }.
Propriétés
1. 1∅ (x) = 0.
2. 1X (x) = 1.
• f (f −1 (T )) ⊂ T pour tout T ⊂ B.
f ({2}) = {4}
−1
f [f ({2})] = {−2, 2} on voit donc que S = {2} ⊂ f −1 (f (S))
f −1 ({0, 1, 2}) = {0, ±1}
f [f −1 ({0, 1, 2})] = {0, 1} on voit donc que f (f −1 (T )) ⊂ T = {0, 1, 2}
Remarque. Dans l’exemple précédent on a f −1 ({0}) = {0}. Souvent on écrira par abus de
notation f −1 (0) = 0.
(c) f est dite bijective, tout élément de Y possède une et une seule pré-image.
Autrement dit, pour tout y ∈ Y il existe un unique x ∈ X tel que y = f (x).
Autrement dit, f est à la fois injective et surjective.
(1) La fonction f : N −→ N définie par f (n) = n2 est injective mais n’est pas surjective
car il n’existe aucun n ∈ N tel que f (n) = 5.
On a alors Im(f ) = l’ensemble des carrés dans N = {0, 1, 4, 9, 16, . . .}.
(4) La fonction i : R −→ R définie par id(x) = x est la fonction identité. Elle est
bijective.
Fonction composée
(g ◦ f ) (a) = g [f (a)]
pour tout a de A. Par exemple, si f (x) = x2 et g(x) = sin x, alors (g ◦ f ) (x) = sin x2 et
(f ◦ g) ◦ h = f ◦ (g ◦ h).
Le prochain théorème nous donnes quelques propriétés d’une fonction f avec les opéra-
teurs ∪, ∩ et \ .
Γf ∩ (S × B)
(a) f −1 (A ∪ B) = f −1 A) ∪ f −1 B)
(b) f −1 (A ∩ B) = f −1 A) ∩ f −1 B)
(c) f −1 (A \ B) = f −1 A) \ f −1 B)
Définition 1.20. Pour tout ensemble S, la fonction d’identité sur S, notée par IdS : S → S
est la fonction définie par IdS (s) = s pour tout s ∈ S.
Il est facile de vérifier que si nous avons une fonction f : A → B alors
f ◦ IdA = f = IdB ◦ f.
g(f (a)) = g(f (a0 )) ⇔ (g ◦ f )(a) = (g ◦ f )(a0 ) ⇔ IdA (a) = IdA (a0 ) ⇔ a = a0
L’exemple suivant montre que les réciproques gauches (droites) ne sont pas nécessaire-
ment uniques.
De cet exemple, on peut conclure que même si elles existent, les réciproques ne sont pas
nécessairement uniques. Cependant, nous allons maintenant voir que quand une fonction
a la fois une réciproque gauche et une réciproque droite, alors ces réciproques doivent
être les mêmes.
Proposition 1.24. Si f : A → B est une fonction possédant une fonction réciproque à gauche
h : B → A et une fonction réciproque à droite g : B → A, alors h = g.
h = h ◦ IdB = h ◦ (f ◦ g) = (h ◦ f ) ◦ g = IdA ◦ g = g.
Donc h et g sont les mêmes. Puisque cet argument est vrai pour n’importe quelle réci-
proque droite g de f , tout réciproque à droite de f doit être égale à g. Puisque cet argu-
ment est vrai pour n’importe quelle réciproque gauche h de f , tout réciproque gauche de
f doit être égale à h. Donc tous les réciproques de f sont égaux.
(c) f est bijective si et seulement s’il existe g : B → A telle que g ◦ f = IdA et f ◦ g = IdB .
Dans ce cas la fonction réciproque est unique et on la note par g = f −1 .
Démonstration.
(c) (⇒) Supposons que f est bijective. D’après (a) et (b) ci-dessus on peut conclure que
f admet une réciproque gauche h et une réciproque droite g. Par proposition (1.24)
on a h = g. Il existe donc une fonction g : B → A telle que g ◦ f = IdA et f ◦ g = IdB .
(⇐) Notons qu’une fonction réciproque de f à gauche et à droite simultanément est
une fonction g : B → A telle que f ◦ g = IdA et g ◦ f = IdB . Par théorème (1.22) si
f admet une fonction g qui est à la fois une réciproque gauche et droite alors g doit
être injective et surjective et donc bijective.
• totalement ordonné : on peut toujours comparer 2 réels r et u ; soit u > r, soit u < r,
soit u = r.
• archimédien : pour tout couple (x, y) de nombres réels, il existe un entier n ∈ N tel
que nx > y.
Définition 1.28. Soit A ⊂ R. A est dit majoré (resp. minoré) dans R s’il existe s ∈ R tel
que a < s (resp. a > s) pour tout a ∈ A. L’élément s ∈ R est appelé un majorant (resp. un
minorant) de A. Le sous-ensemble A est dit borné s’il est à la fois majoré et minoré.
Remarque :
• Il est évident que si A est majoré par une bore supérieure s si et seulement si −A =
{−x : x ∈ A} est minoré par une borne inférieure −s. Pour cette raison, chaque
déclaration sur la borne supérieure d’un ensemble a son analogue pour la borne
inférieure.
A = {x ∈ Q : x2 < 2}
3 3
C’est un sous-ensemble borné de Q car, par exemple, est un majorant de A et − est un
2 2
minorant de A. Mais il ne possède ni de borne supérieure ni de borne inférieure dans Q. En
revanche, si on considère A comme sous-ensemble de R, alors la propriété de complétude
assure l’existence d’une borne supérieure r = sup A et d’une borne inférieure s = inf A.
On montre alors facilement que r2 = s2 = 2 et donc que
√ √
s = − 2 et r = 2
Démonstration. En effet, par définition du supremum, α − ne peut pas être une borne
supérieure de A, donc il existe un tel x. Si applique cela pour −A on peut monter la
proposition pour l’infimum.
On dit qu’une suite {xn } est croissante si xn ≤ xn+1 , et on dit que la suite est strictement
croissante si xn < xn+1 . Une suite {xn } est décroissante ou strictement décroissante si la
suite {−xn } est croissante ou strictement croissante.
Corollaire 1.36. Si A est majoré et α = sup A, alors il existe un suite croissante {xn } dans
A tel que xn −→ α. De même si A est minoré et β = inf A, alors il existe un suite décroissante
{yn } dans A tel que yn −→ β.
Démonstration. Supposons que {xn } est une suite bornée et croissante. Alors, x1 est une
borne inférieure de {xn }. Par la propriété de complétude, α = sup{x1 , x2 , . . .} existe. Si
> 0 alors la proposition précédente stipule qu’il existe un entier N avec α − < xN ≤ α.
Puisque la suite est croissante, on a α − < xn ≤ α quand n ≥ N . Donc, |xn − α| < ,
c.a.d. xn −→ α. La preuve quand la suite est décroissante est similaire.
1.4 Exercices
1. Montrer que X \ (X \ A) = A.
13. Montrer que si A contient 2 éléments alors P(A) contient 4 éléments. Combien
d’éléments P(A) aura t-il si A contient 3,1,0 éléments ? Quel est le cardinal de
P(A) en fonction du cardinal de A ?
16. Soit X = {1, 2, 3, 4}. Déterminer lesquelles des relations sur X dont les graphes est
donné sont des fonctions.
(i) Γf = {(2, 3), (1, 4), (2, 1), (3, 2), (4, 4)}
(ii) Γg = {(3, 1), (4, 2), (1, 1)}
(iii) Γf = {(2, 1), (3, 4), (1, 4), (2, 1), (4, 4)}
17. Soient f et g des fonction sur X = {1, 2, 3, 4, 5} donts les graphes sont :
Γf = {(1, 3), (2, 5), (3, 3), (4, 1), (5, 2)} et
Γg = {(1, 4), (2, 1), (3, 1), (4, 2), (5, 3)}
(a) Déterminer si les fonctions sont injectives ou surjectives.
(b) Calculer f (X) et g(X).
(c) Trouver f ◦ g et g ◦ f .
20. Soit f : X −→ Y et A ⊂ X et B ⊂ Y .
(a) Montrer que A ⊂ f −1 (f (A)) et on obtient égalité quand f est injective.
(b) Montrer que f (f −1 (B)) ⊂ B et on obtient égalité quand f est surjective.
24. Soient f : A −→ B, g : B −→ C et g ◦ f : A −→ C :
(a) Si C0 ⊂ C, montrer que (g ◦ f )−1 (C0 ) = f −1 (g −1 (C0 ))
(b) Montrer que si f et g sont surjectives alors g ◦ f est surjective.
(c) Si g ◦ f est surjective, que pouvez vous dire sur f et g ?
25. Soit f : R −→ R une fonction définie par f (x) = x3 −4x. Montrer que f est surjective
mais pas injective. Choisissez des restrictions sur le domaine et codomaine de f de
telle sort que la nouvelle fonction soit bijective.
Les espaces métriques sont un cas particulier très important d’espaces topologiques. Nous
étudierons leurs propriétés spécifiques comme exemples pour illustrer les définitions abs-
traites. Ce sont des espaces topologiques avec des propriétés assez intuitives, ou tout du
moins qu’on a l’habitude de manipuler car le modèle le plus simple est R muni de la
distance usuelle.
Pour montrer qu’un espace est métrique on doit vérifier les 3 conditions ci-dessus. Les deux
premières sont faciles, c’est l’inégalité triangulaire qui demande généralement du travail.
On donne maintenant une conséquence directe de l’inégalité triangulaire que l’on appelle
deuxième inégalité triangulaire.
il en résulte
|d(x, y) − d(y, z)| ≤ d(x, z).
22
Chapitre 2. Espaces métriques 23
Remarque :
• d1 s’appelle la métrique `1 .
• d∞ s’appelle la métrique de `∞ .
• `p , 0 < p < ∞ est l’espace métrique dont les points sont les suites infinies de nombres
∞
X
réels x = (x1 , x2 , . . . , xk , . . .) telles que |xk |p < ∞.
k=1
Exemple 2.6. Soit `2 l’espace métrique dont les points sont les suites infinies de nombres
réels
x = (x1 , x2 , . . . , xk , . . .)
telles que
∞
X
xk 2 < ∞
k=1
Cette distance est appelée la métrique ou distance discrète. L’espace métrique muni de
cette distance est appelé espace métrique discret.
Exemple 2.8. Soit X = R avec la distance usuelle d(x, y) = |x − y| et A = [a, b], avec
a 6= b, alors (A, dA ) où dA (x, y) = |x − y| pour tout x, y ∈ A est un espace métrique. On
peut générer ainsi une infinité de sous-espace métriques de R.
Attention. Noter que A n’est pas ouvert dans (R, d) mais il est ouvert et fermé dans (A, dA ).
Exemple 2.9. Soient (X, dX ) et (Y, dY ) deux espaces métriques. Comme dans le cas de Rn
on peut définir des distances sur le produit X ×Y . Pour les points (x1 , y1 ), (x2 , y2 ) ∈ X ×Y
on défini les distances :
Exemple 2.10. Soit C[a, b] l’ensemble des fonctions continues sur l’intervalle [a, b], et on
définie sur X
d(f, g) = max |f (t) − g(t)|
a≤t≤b
alors (C[a, b], d) est aussi un espace métrique. Les axiomes (M1)–(M3) sont vérifiés immé-
diatement. Cet espace joue un rôle très important en analyse. Nous allons le désigner par
le même symbole C[a, b] que l’ensemble des points de cet espace.
Remarque. Si (X, d) est un espace métrique et a > 0 alors (X, a · d) est aussi un espace
métrique. Donc la distance entre les points de X est relative à la distance qu’on utilise. Par
exemple si d0 (x, y) = 2d(x, y) = 2|x − y| sur R on a d(0, 1) = 1 mais d0 (0, 1) = 2.
On a évidement
dist(A, B) = dist(B, A).
De plus,
A ∩ B 6= ∅ =⇒ dist(A, B) = 0
Si a ∈ B on a évidement d(a, B) = 0.
Attention : dist(A, B) n’est pas une distance sur l’ensemble P(X) des partie de X.
Par exemple dist(A, B) = 0 n’entraine pas A = B. Si X = R, A = [0, 2], B =
[2, 3], dist(A, B) = 0 mais A 6= B.
Définition 2.13. On appelle diamètre d’une partie A de X, et l’on note par diam(A) :
Nous définissons maintenant les espaces vectoriels normés qui forment une classe d’es-
paces métriques qui jouent un rôle très important dans l’analyse.
Définition 2.15. Soit X un espace vectoriel sur R. Une norme est une application k · k :
X → [0, ∞), qui satisfait les propriétés suivantes pour tout x, y ∈ X et pour tout a ∈ R :
(N1) kxk = 0 si et seulement si x = 0 ;
(N2) kaxk = |a| kxk ;
(N3) kx + yk ≤ kxk + kyk ( l’inégalité triangulaire)
La paire (X, k·k) est appelée espace vectoriel normé.
Exemple 2.19. Soit X en ensemble non vide et (Y, kcotk) un espace vectoriel normé. Une
fonction f : X → Y est dite bornée si kf k < M pour M > 0. L’ensemble de toutes les
fonctions bornées f : X → Y , noté par B(X, Y ) est un espace vectoriel normé avec la
norme
kf k∞ = sup kf (t)k.
x∈X
(E 1) hx, xi ≥ 0
(E 2) Si hx, xi = 0, alors x = 0.
(E 3) hx, yi = hy, xi
(E 4) hx + z, yi = hx, yi + hz, yi
(E 5) htx, yi = t hx, yi
Alors h·, ·i est dit un produit scalaire et (X, h, i) est un espace préhilbertien.
Un espace vectoriel réel de dimension finie muni d’un produit scalaire est appelé espace
Euclidien.
Propriétés élémentaires
1. L’inégalité de Cauchy-Schwarz :
kx + yk ≤ kxk + kyk
4. La règle du parallélogramme :
5. L’identité de la médiane :
2
2 1 2
2 y + z
kx − yk + kx − zk = ky − zk + 2
x −
,
2 2
6. L’identité polaire :
Démonstration. Si on utilise la notation des produits scalaires l’inégalité (2.3.1) est équi-
valente à
hx, yi2 ≤ hx, xi hy, yi .
0 ≤ hx − ty, x − tyi
= hx, xi − 2t hx, yi + t2 hy, yi
= c + bt + at2 ≡ p (t)
ou c = hx, xi , b = 2 hx, yi et a = hy, yi . Donc p (t) est polynôme du second dégrée. Puisque
p (t) ≥ 0 et a = hy, yi ≥ 0, le discriminant
doit être négatif. Donc on doit avoir ∆ = [2 hx, yi]2 − 4 hy, yi hx, xi ≤ 0 d’où on obtient
est équivalente a
p
hx, yi ≤ hx, xi hy, yi = kxkkyk,
Démonstration. Les deux premières conditions d’une distance sont évidentes. Donc on
montre seulement l’inégalité triangulaire. Noter que
n
X
[d2 (x, y)]2 = (xi − yi )2 = hx − y, x − yi .
i=1
= h(x − z) + (z − y) , (x − z) + (z − y)i
= hx − z, x − zi + 2 hx − z, z − yi + hz − y, z − yi
p p
≤ hx − z, x − zi + 2 hx − z, x − zi hz − y, z − yi + hz − y, z − yi
≤ d2 (x, z)2 + 2d2 (x, z) d (z, y) + d2 (z, y)2
= [d2 (x, z) + d2 (z, y)]2
Maintenant si on prend la racine au carré des deux cotés on obtient l’inégalité triangulaire
Remarque :
• Si d1 , d2 , . . . , dn sont toutes des distances sur le même espace X, alors on notera les
boules par rapport aux différentes distances par Bd1 (a, r) , Bd2 (a, r) , . . . Bdn (a, r).
Exemple 2.25.
(3) Si X = R3 , d = d2 , alors :
30
Chapitre 2. Espaces métriques 31
(4) Dans X = R2 les boules de rayon 1 et centrées a l’origine ont les formes suivantes
avec les distances d1 , d2 et d∞ vues dans l’exemple (2.5) :
Bd1 ((0, 0), 1) = {(x, y) ∈ R2 : d1 ((0, 0), (x, y) = |x| + |y| < 1}
Bd2 ((0, 0), 1) = {(x, y) ∈ R2 : d2 ((0, 0), (x, y) = x2 + y 2 < 1}
Bd∞ ((0, 0), 1) = {(x, y) ∈ R2 : d∞ ((0, 0), (x, y) = max{|x|, |y|} < 1}
(6) Soit X l’ensemble B([0, 1], R) des fonctions numériques réelles bornées sur [0, 1],
avec la métrique sup d = d∞ . Alors pour f0 ∈ X et r > 0, B(f0 , r) est l’ensemble des
fonctions f ∈ X dont le graphe est a l’intérieur du ruban de largeur verticale égale
à 2r et de centre le graphe de f0 .
Remarques :
(a) O est ouvert dans X, si pour tout x dans O il existe un r > 0 tel que B(x, r) ⊆ O.
Remarques :
Exemple 2.27.
(1) Si (X, d) est un espace métrique, alors X, ∅ sont à la fois ouverts et fermés. Il est
clair que X ouvert, en fait, il est le plus grand ouvert de X. Puisque ∅ ne contient
aucun élément, donc tous les points de ∅ satisfait la condition. Étant donné que ces
deux ensembles sont ouverts, leurs compléments (X \ ∅ = X, X \ X = ∅) sont
fermés.
(2) Si X = R et d est la distance usuelle d(x, y) = |x − y|, alors tout intervalle ouvert
I = (a, b) est un ouvert. En effet pour tout x ∈ I, si on choisi r = min{x − a, b − x},
on a B(x, r) = (x − r, x + r) ⊂ I. Par contre tout intervalle non ouvert n’est pas un
ouvert. Par exemple [a, b) n’est pas un ouvert, car il n’existe pas de boule ouverte de
centre b incluse dans [a, b).
(4) Soit (X, δ) un espace métrique discret, alors toute partie de X est à la fois ouverte
et fermée.
En effet on a montrer que {x} = B(x, r) pour tout r ∈ [0, 1]. Donc tout singleton de
X est une boule ouverte donc un ouvert de X. Cela entraine que toute partie de X
est ouverte et par complément toute partie de X est fermée.
(3) Toute intersection finie d’ouverts de (X, d) est un ouvert de (X, d).
(4) Toute union arbitraire d’ouverts de (X, d) est un ouvert de (X, d).
(5) Toute union finie de fermés de (X, d) est un fermé de (X, d).
(6) Toute intersection arbitraire de fermés de (X, d) est un fermé de (X, d).
(7) Toute boule ouverte B(x, r) de (X, d) est un ouvert de (X, d).
(8) Toute boule fermée Bf (x, r) de (X, d) est un fermé de (X, d).
Démonstration.
(1) Si x ∈ X alors pour out r > 0, B(x, r) ⊆ X, qui montre que X est en effet un
ouvert de lui même. Si ∅ n’étais pas ouvert alors il existerait x ∈ ∅ et r > 0 tel que
B(x, r) ( ∅ ce qui est impossible car ∅ ne contient aucun point.
n
\
(3) On veut montrer que si G1 , . . . , Gn sont ouverts, alors Gk est un ouvert. Soit
k=1
n
\
x∈ Gk . Alors pour 1 ≤ k ≤ n il existe rk > 0 avec B(x, rk ) ⊆ Gk . Si on choisi
k=1
n
\
r = min{r1 , . . . , rk } alors r > 0 et B(x, rk ) ⊆ Gk .
k=1
[
(4) On veut montrer que si {Gi : i ∈ I} est une collection d’ouverts, alors G = Gi est
i∈I
un ouvert. Soit x ∈ G, alors x ∈ Gj pour un certain j ∈ I et puisque Gj est ouvert il
existe r > 0 tel que B(x, r) ⊆ Gj . Donc pour tout x ∈ G il existe une boule ouverte
[
B(x, r) telle que B(x, r) ⊂ Gj ⊂ G = Gi , qui montre que G est ouvert.
i∈I
(7) Pour chaque r > 0, B(x, r) est un sous-ensemble ouvert de X. En effet si y ∈ B(x, r)
et 0 < s < r − d(x, y), alors B(y, s) ⊆ B(x, r). Voir figure (2.5).
Exemple 2.29.
[ 1
(1) Considérons les familles infinies d’ouverts de R. La réunion (0, ) = (0, 1) est un
i
i∈N
ouvert.
∞
\ 1 1
(2) L’intersection − , = {0} n’est pas un ouvert dans R.
i i
i=1
Proposition 2.30. Une partie A d’un espace métrique (X, d) est ouverte si et seulement si A
est l’union de toutes les boules ouvertes contenues dans A.
[
A= {B(a, r) : B(a, r) ⊆ A, a ∈ A}
Axiome 2.32.
(T1) ∅, X ∈ T .
[
(T2) Si {Gi : i ∈ I} ⊆ T , alors Gi ∈ T .
i∈I
(T3) Si G1 , . . . , Gn ∈ T , alors G1 ∩ . . . ∩ Gn ∈ T .
Si T est une topologie sur X, alors (X, T ) est appelé espace topologique.
On dit que tout espace métrique (X, d) est séparé. Cette notion de séparation est connue
sous le nom de Hausdorff. Donc tout espace métrique (X, d) est Hausdorff.
Notons que le théorème (2.31 ) affirme que si (X, d) est un espace métrique, alors les
ouverts de X vérifient les 3 axiomes de la topologie. On a donc le résultat évident suivant.
Puisque tout ouvert de (X, d) est une union de boules ouvertes (proposition 2.30), on dit
que les boules ouvertes forment une base de cette topologie. Cette notion est similaire à
celle en algèbre linéaire où tout vecteur est une combinaison linéaire des vecteurs de la
base.
Remarques.
(1) Les ouverts de (X, d) forment une topologie sur (X, d).
(3) Les boules ouvertes B(x, r) forment une base pour (X, d).
(4) Tout ouvert de (X, d) est un réunion de boules ouvertes de (X, d).
(5) Les intervalles ouverts (a, b) forment une base pour (R, d).
∞
[
(6) Si A est un ouvert de R, alors A = (ai , bi ).
i=1
(a) On dit qu’un point a ∈ X est un point intérieur à A s’il existe une boule ouverte
de centre a incluse dans A. L’ensemble de tous les points intérieurs de A est appelé
l’intérieur ou l’ouverture de A et on le dénote par Int A.
(b) On dit qu’un point a ∈ X est un point extérieur à A s’il existe une boule ouverte de
centre a incluse dans X \ A. L’ensemble de tous les points extérieurs de A est appelé
l’extérieur de A et on le dénote par Ext A.
(c) On dit qu’un point x ∈ X est un point adhérent à A si tout voisinage de x contient
au moins un point de A. Autrement dit A ∩ Vx 6= ∅. L’ensemble de tous les points
adhérents à l’ensemble A s’appelle l’adhérence ou fermeture de A et on le dénote
par Adh A.
(e) On dit qu’un point x ∈ X est un point frontière de A s’il est adhérent à la fois à A
et à X \ A. L’ensemble de tous les points frontière de A est appelé frontière de A et
on le dénote par Fr A.
(f) On dit qu’un point a ∈ A est un point isolé de A s’il existe un voisinage Va de a tel
que Va ∩ A = {a}. On dénote l’ensemble ses points isolés par Is(A).
Définition 2.36. Soit A une partie quelconque de l’espace métrique (X, d), alors on :
[
• Int A = {G : G est ouvert et G ⊆ A};
[
• Ext A = {G : G est ouvert et G ⊆ (X \ A)};
\
• Adh A = {F : F est fermé et A ⊆ F };
• Fr A = Adh(A) ∩ Adh(X \ A) ;
• A0 = Adh A − Is(A).
Exemple 2.37. Considérons l’espace métrique (R, d) et A = {−1} ∪ [0, ∞), alors :
• Int A = (0, ∞) ;
• A0 = [0, ∞) ;
• Fr A = {−1, 0} ;
• A0 = [0, ∞) ;
• Is (A) = {−1}.
/ A0 , alors x ∈ Is A.
(4) Si x ∈ A et x ∈
(4) Is A = ∅ et Is B = B.
(5) Fr A = B et Fr B = B.
(c) x ∈ Adh A si et seulement si il existe une suite (xn ) dans A tel que d(x, xn ) → 0.
Démonstration.
(a) Supposons qu’il existe r > 0 tel que B(x, r) ⊆ A. Puisque B(x, r) est un ouvert
contenu dans A et Int A est le plus grand ouvert contenu dans A, alors on a x ∈
B(x, r) ⊆ Int A, donc x ∈ Int A. Supposons maintenant que x ∈ Int A. Il existe
un ouvert G tel que x ∈ G ⊆ A. Mais puisque G est ouvert, il existe r > 0 avec
B(x, r) ⊆ G et nous avons établi la réciproque.
(b) Supposons que x ∈ Adh A. Si r > 0, alors B(x, r) est ouvert et X \ B(x, r) est
fermé. Il est impossible que A ⊆ (X \ B(x, r)) car par définition cela implique que
Adh A ⊆ (X \ B(x, r)), qui est une contradiction au fait que x ∈ Adh A. Donc
B(x, r) ∩ A 6= ∅.
Supposons que x ∈
/ Adh A ; donc x ∈ X \ Adh A qui est ouvert. Par définition il
existe r > 0 tel que B(x, r) ⊆ X \ Adh A. Pour cette boule B(x, r) ∩ A = ∅.
La proposition précédente est très utile car elle fournit méthode concrète pour déterminer
si un point spécifique appartient à l’adhérence ou à l’intérieur d’un ensemble. Nous allons
voir une illustration dans l’exemple suivant.
Exemple 2.40.
(1) Considérons l’espace métrique R avec la distance usuelle et son sous ensemble des
nombres rationnels Q. On sait que si a et b sont deux réels tel que a < b, alors il
existe au moins un rationnel y tel que a < y < b. Si x ∈ R la boule ouverte B(x, r) =
(x − r, x + r) doit contenir un nombre rationnel. Par la proposition précédente on a
que x ∈ Adh Q, donc Adh Q = R.
Exemple 2.41. Puisque Bf (x, r) est fermée, on a Adh B(x, r) ⊆ Bf (x, r). Cela ne veut
pas dire que Adh B(x, r) = Bf (x, r).
Considérons
X = {(0, 0)} ∪ {(a, b) : a2 + b2 = 1} ⊂ R2 .
alors
{x} = B(x; 1) = Adh B(x; 1) et Bf (x; 1) = X.
Attention. Dans l’espace métrique discret (X, δ) tout singleton est une boule ouverte donc
un ouvert. Donc toute partie de (X, δ) est à la fois ouverte et fermée.
Exemple 2.43.
(a) Soit X = R et A = (0, 1) ∪ {2}. Chaque point dans [0, 1] est u point d’accumulation
de A sauf le point {2}. En fait, 2 est un exemple d’un point isolé de A, le seul point
isolé de A. La frontière Fr A = {0, 1, 2}
(b) Considérons les ensembles de R, A1 = (a, b), A2 = (a, b], et A3 = [a, b], alors
Int Ai = (0, 1), Adh Ai = [a, b], Fr Ai = {a, b}
Les propositions suivantes contiennent des informations utiles sur les adhérences et les
intérieurs des ensembles. Les démonstrations sont laissées comme exercices.
(1) Adh(X) = X ;
(2) Adh(∅) = ∅ ;
(3) A ⊆ Adh(A) ;
Exemple 2.45.
(2) Si A = Q et B = R − Q, alors
Adh(A ∩ B) = Adh(∅) = ∅, mais Adh(A) ∩ Adh(B) = R ∩ R = R.
Proposition 2.46. Soit A une partie de l’espace métrique (X, d), alors on a
Adh A = A ∪ {x : x est un point d’accumulation deA} = A ∪ A0 .
Corollaire 2.47. Une partie A d’un espace métrique X est fermée si et seulement si A0 ⊂ A.
(1) Int(X) = X ;
(2) Int(∅) = ∅ ;
(3) Int(A) ⊆ A ;
Exemple 2.48.
(2) Si A = R et B = R − Q, alors
Int(A ∪ B) = Int R = R, mais Int(A) ∪ Int(B) = ∅.
(b) Adh E = X.
Exemple 2.51.
(d) L’ensemble de tous les vecteurs de Rn dont les coordonnées sont rationnels est dense
et dénombrable dans Rn . Donc Rn est séparable.
(e) Si (X, δ) est un espace métrique discret, alors le seul sous ensemble dense de X est
X lui même. En fait, si E est dense dans (X, δ), alors B(x; 1/2) ∩ E 6= ∅, mais par
la définition de la distance discrète on a (x; 1/2) = {x}.
Sous-espace métrique
Supposons que (X, dX ) est un espace métrique donné. Si A est un sous-ensemble non vide
de X, considérons la restriction dA de dX à A. Pour tout x, y ∈ A, dA (x, y) = dX (x, y). La
métrique dA est appelée la métrique induite . Alors (Y, dA ) est aussi un espace métrique et
que l’on appelle un sous-espace métrique de (X, dX ). On notera cela (A, dA ) ⊂ (X, dX ).
(a) Noter que [1, 3) = [1, 5) ∩ (0, 3) = A ∩ (0, 3), donc [1, 3) est un ouvert dan (A, dA ),
mais [1, 3) n’est pas un ouvert dans (R, d).
(b) Noter que [4, 5) = [1, 5) ∩ [4, 7] = A ∩ [4, 7], donc [4, 5) est un fermé dans A, mais
n’est pas un fermé dans R.
(c) Puisque [4, 5) est fermé dans A, alors Adh [4, 5) = [4, 5) dans A, mais Adh [4, 5) =
[4, 5] dans R.
Il est possible que cet ensemble ne soit pas un ouvert dans (X, dX ).
BdA (2, 1) = {a ∈ A : dA (2, a) < 1} = A ∩ BdX (2, 1) = [0, 2] ∩ (1, 3) = (1, 2].
Remarque. Il faut retenir des exemples précédents que les notions d’ouverts, fermés, adhé-
rence, voisinages ne sont pas intrinsèques mais dépendent de la distance de l’espace am-
biant.
Démonstration.
B(x, r) ∩ A ⊂ O ∩ A = G.
BA = {A ∩ O : O ∈ B}
Proposition 2.54. Soit (A, dA ) un sous-espace métrique (X, d). Pour que tout ouvert (resp.
tout fermé ) de A soit un ouvert (resp. un fermé) de X il faut et il suffit que A soit un ouvert
(resp.un fermé) de X.
Proposition 2.56.
(c) Si G est ouvert dans X1 × X2 , alors il existe r > 0 tel que B(x1 , r) × B2 (x2 , r) ⊆ G.
Démonstration.
(b) (X1 × X2 ) \ (F1 × F2 ) = [(X1 \ F1 ) × X2 ] ∪ [X1 × (X2 \ F2 )], qui ouvert a partir de
(a) car c’est la réunion de deux ouverts.
(c) Soit > 0 tel que B((x1 , x2 ); ) ⊆ G. Si on choisi 0 < r < /2 on aura le résultat
désiré.
Corollaire 2.57.
Exemple 2.58. On a vu que R, ∅, (a, b), a, ∞) et (−∞, b) sont des ouverts de R. Alors,
R2 , ∅, (a, b) × (c, d), (a, ∞) × R, R × (a, ∞) et (−∞, b) sont des ouverts de R2 .
Remarque. Soient (X, dX ) et (Y, dY ) deux espaces métriques, BX est la collection de tous
les ouverts de X, BY est la collection de tous les ouverts de Y , alors
BZ = {UX × UY : UX ∈ BX , UY ∈ BY }
2.8 Exercices
1. Soit X = Rn , x = (x1 , x2 , . . . , xn ) et y = (y1 , y2 , . . . , yn ) on définie :
n
X
d1 (x, y) = |xi − yi |,
i=1
n
" #1/2
X
d2 (x, y) = (xi − yi )2 ,
i=1
10. Soient x, y, z, t des point de l’espace métrique (X, d). Montrer que
11. Soit f (x) une fonction continue définie pour tout x ≥ 0 telle que :
f (0) = 0, f (x) > 0, f 0 (x) > 0 et f (x + y) ≤ f (x) + f (y).
Montrer si (X, d) est un espace métrique, alors (X, f (d)) est aussi.
12. Montrer si (X, d) est un espace métrique, alors (X, f (d)) est aussi.
√
(a) f (x) = x
x
(b) f (x) =
1+x
(c) f (x) = min{1, x}
montrer que l’égalité est vraie si et seulement si les vecteurs x et y sont linéairement
dépendants (y = kx).
d(x, y)
d0 (x, y) =
1 + d(x, y)
d(x, A) = inf d(x, a), d(A, B) = inf d(a, b), diam(A) = sup d(a, b)
a∈A a∈A,b∈B a∈A,b∈B
√
(a) Trouver d(0, R − Q), d( 3, Q), d(0, (2, 4]).
(b) Si A = {(x, y) ∈ R2 : xy = 1} et B = {(x, y) ∈ R2 : y = 0}, calculer d(A, B).
17. Soient A et B de parties bornées d’un espace métrique (X, d). Monter que diam(A ∪
B) ≤ diam(A) + diam(B) + d(A, B).
pour tout x1 , x2 dans X et y1 , y2 dans Y . Montrer que d est bien une distance.
(
1 si x 6= y
19. Soient X = R2 , x0 ∈ R2 et δ (x, y) = .
0 si x = y
(a) Montrer que δ est une distance sur R2 .
(b) Trouver la boule ouverte B(x0 , r) quand r ≤ 1, et r > 1.
(c) Trouver la boule fermée Bf (x0 , r) quand r < 1, et r ≥ 1.
(d) Trouver la sphère S(x0 , r) quand r = 1, et r 6= 1.
21. Soient x, y des point de l’espace métrique (X, d) tels que x 6= y. Soit r = d(x, y)/3,
montrer que B(x, r) ∩ B(y, r) = ∅.
23. Soit (X, d) un espace métrique et A ⊆ X. Montrer que alors A est ouvert dans X si
et seulement si A est l’union de toutes les boules ouvertes contenues dans A.
[
A= {B(a, r) : B(a, r) ⊆ A, a ∈ A}.
24. Montrer les propriétés de l’adhérence suivantes. Soit (X, d) un espace métrique et
A, B ⊂ X.
(1) Adh(X) = X.
(2) A ⊆ Adh(A).
(3) Si A ⊂ F et F est un fermé de X, alors Adh A ⊂ F .
(4) Adh(A) est un fermé de X ;
(5) Adh(A) est le plus petit fermé de X contenant A ;
(6) Adh[Adh(A)] = Adh A.
25. Montrer les propriétés de l’intérieur suivantes. Soit (X, d) un espace métrique et
A, B ⊂ X.
(1) Int(X) = X.
(2) Int(A) ⊆ A.
(3) Int(A) est un ouvert de X.
(4) Si O ⊂ A et O est un ouvert de X, alors O ⊂ Int(A).
(5) Int(A) est le plus grand ouvert de X contenant A.
(6) Int[Int(A)] = Int A.
(7) Int(A) = A si et seulement si A est ouvert.
(8) Si A ⊂ B, alors Int(A) ⊂ Int(B).
(9) Int(A∪B) ⊃ Int(A)∪Int(B). Donner un contre exemple pour l’autre inclusion.
(10) Int(A ∩ B) = Int(A) ∩ Int(B).
26. Soit A une partie d’un espace métrique (X, d). Montrer que
(1) X − Int A = Adh(X − A)
(2) Adh A = X \ [Int(X \ A)]
(3) Int A = X \ [Adh(X \ A)]
(4) Fr A = Adh A \ Int A.
(5) Adh[Adh A] = Adh A.
(6) Int[Int A] = Int A.
27. Soient A1 , . . . , An ⊂ X.
[n n
[
(a) Montrer que Adh[ Ak ] = Adh Ak .
k=1 k=1
(b) Montrer que (a) n’est pas vraie pour des réunions infini.
29. Soit (X, d) un espace métrique et A une partie de X. Montrer que x ∈ Adh A si et
seulement si il existe une suite (xn )n dans A tel que d(x, xn ) → 0.
32. Soit X = [0, 2] \ {1} un sous ensemble de R. Montre que le sous-ensemble [0, 1) ⊂ X
est a la fois ouvert et fermé dans X.
n n
!
\ \
Int Ak = Int Ak
k=1 k=1
(b) Montrer que (a) n’est pas vraie pour des intersections infini.
36. Soit A une partie d’un espace métrique X. Montrer que les propositions suivantes
son équivalentes :
(a) x est un point d’accumulation de A.
(b) Tout voisinage V de x contient une infinité de points de A
(c) x ∈ Adh(A − {x}).
38. Monter qu’un ouvert d’un espace métrique est ouvert si et seulement si c’est une
union de boules ouvertes.
41. Montrer que x ∈ Adh A si et seulement si il existe une suite (xn ) de points de A, tel
que xn → x.
Le concept de continuité d’une fonction est l’un des concepts fondamentaux en analyse.
Nous allons étendre ce concept des fonction numériques f : X → R vu dans le cours
d’analyse élémentaire aux fonctions entre deux espaces métriques f : (X, dX ) → (Y, dY ).
La définition de la continuité des fonctions d’une variable réelle est en effet un cas très
spéciale de la continuité sur les espaces métriques. On établira que les ouverts (fermés)
des espaces métriques vus dans le chapitre précédent jouent un grand rôle primordiale
dans la continuité des fonctions entres ces espaces métriques. On verra que sur certains
espaces métriques toute fonction est continue.
autrement dit, pour tout > 0 il existe δ > 0 tel que si |x − a| < δ, alors |f (a) − f (x)| < .
Proposition 3.3. Soit f : (X, dX ) → (Y, dY ) et a ∈ X, alors les assertions suivantes sont
équivalentes :
(2) Pour tout > 0 il existe δ > 0 tel que si dX (x, a) < δ, alors dY (f (x), f (a)) < .
(3) Pour tout > 0 il existe δ > 0 tel que f (BdX (a, δ)) ⊂ BdY (f (a), ).
54
Chapitre 3. Continuité dans les espaces métriques 55
Définition 3.4. On dit que f est séquentiellement continue en a si pour toute suite (xn )
de X telle que xn → a alors la suite (f (xn )) est telle que f (xn ) → f (a).
Le résultat suivant montre que sur les espaces métriques, la continuité séquentielle est
équivalente à la continuité ponctuelle.
Nous n’allons pas passer beaucoup de temps à étudier les fonctions continues à un seul
point, mais nous aurons beaucoup à dire sur les fonctions continues sur l’espace métrique
entier c.ad. continuité globale.
Définition 3.6. f : (X, dX ) → (Y, dY ) est dite continue sur X, si elle est continue en tout
point x de X.
Proposition 3.7. Si f : (X, dX ) → (Y, dY ), alors les propositions suivantes sont équiva-
lentes :
f −1 (Y − O) = X − f −1 (O) et f −1 (Y − F ) = X − f −1 (F ).
(1) =⇒ (2). Soit a ∈ f −1 (O) alors f (a) ∈ O, et puisque O est ouvert, il existe > 0 tel
que la boule ouverte BdY (f (a), ) ⊂ O qui entraine que f −1 (BdY (f (a), )) ⊂ f −1 (O).
D’autre part puisque f est continue, alors pour tout > 0 il existe δ > 0 tel que
f (BdX (a, δ)) ⊂ BdY (f (a), ), qui entraine que BdX (a, δ) ⊂ f −1 (BdY (f (a), )). En d’autres
termes,
BdX (a; δ) ⊂ f −1 (BdY (f (a), )) ⊂ f −1 (O).
existe δ > 0 tel que BdX (a, δ) ⊂ f −1 (BdY (f (a), )) ⇒ f (BdX (a, δ)) ⊂ BdY (f (a), ) et donc
f est continue au point a d’après proposition (3.3) .
Exemple 3.8.
(2) La fonction identité (X, dX ) −→ (X, dX ) définie par f (x) = x ∈ X est continue.
Si U est un ouvert de X alors f −1 (U ) = U est évidement un ouvert de X.
(3) Si (X, δ) est un espace métrique discret et (Y, dY ) est un espace métrique quelconque
alors tout fonction f : (X, δ) → (Y, dY ) est continue.
On a vu que toute partie de (X, δ) est ouverte et puisque si U est un ouvert de Y ,
f −1 (U ) est une partie de (X, δ) alors f −1 (U ) est ouvert dans (X, δ).
(4) Si (X, δ) est un espace métrique discret, les seules fonctions f : (R, d) → (X, δ)
continues sont les fonctions constantes.
Tout singleton {x} de (X, δ) est ouvert donc si f est f −1 {x} est ouvert dans (R, d)
donc doit être un intervalle (a, b). Cela entraine que l’image de tout intervalle est un
singleton. Donc f (R) = {c}.
(5) (X, d) est un espace métrique, a ∈ X, f : X → R définie par f (x) = d(x, x0 ), alors f
est continue et |f (x) − f (y)| ≤ d(x, y).
(2) La fonction f : R → R définie par f (x) = sin(x) est continue sur R, mais f (R) =
[−1, 1] n’est pas un ouvert de R.
1
(3) La fonction f : R → R définie par f (x) = est continue sur R, mais f (R) =
1 + x2
(0, 1] n’est pas un fermé de R.
(1) f est une application ouverte si l’image directe de tout ouvert de X est un ouvert
dans Y . Si U ⊆ X est ouvert alors, f (U ) est ouvert dans Y ,
(2) f est une application fermée si l’image directe de tout fermé de X est un fermé
dans Y . Si F ⊆ X est fermé alors, f (F ) est ouvert dans Y .
Exemple 3.11.
(1) Application ouverte mais pas fermée : Considérons f : R → R définie par f (x) =
ex est ouverte car f ((a, b)) = (ea , eb ). Si U est ouvert alors f (U ) est ouvert dans
(0, ∞) et puisque (0, ∞) est ouvert dans R, alors f (U ) est ouvert dans R. Cependant
f (R) = (0, ∞) n’est pas fermé donc f n’est pas fermée. Donc f (x) = ex est une
application continue, ouverte mais elle n’est pas fermée.
Proposition 3.12. Soit f : (X, dX ) → (Y, dY ) une application bijective. Alors, f est ouverte
si et seulement si f est fermée.
Le théorème suivant donne les différentes caractérisations de continuité sur les espaces
métriques. Les trois premières ont été démontrées dans la proposition précédente et le
reste est laissé comme exercices.
Corollaire 3.15. Soit A ⊂ X, alors f : X → R définie par f (x) = dist(x, A) est une fonction
continue.
Maintenant, on combine des fonctions continues pour générer des exemples de nouvelles
fonctions continues. Nous supposerons que le lecteur est déjà familier avec la continuité
des différentes fonctions rencontrée dans le cours d’analyse élémentaire.
Nous avons le résultat suivant, qui est une extension des résultats vus dans le cours d’ana-
lyse pour les fonctions numériques. La démonstration peut se faire facilement en utilisant
proposition 3.5.
Proposition 3.16. Si (X, d) est espace métrique et f, g : X → R sont des fonctions continues,
alors les fonctions suivantes sont aussi continues
;
f
(a) f + g, (b) f · g, (c) |f | , (d) , si g 6= 0.
g
La dernière proposition est un moyen de combiner des fonctions continues pour obtenir
une autre fonction continue. Un autre moyen est d’utiliser la composition de fonction.
(g ◦ f )−1 (U ) = f −1 [g −1 (U )].
Puisque g est continue g −1 (U ) est ouvert dans Y . De même f est continue f −1 [g −1 (U )] est
ouvert dans X. Ce qui montre que (g ◦ f ) est continue.
Démonstration. Soit O un ouvert de X, alors i−1 (O) = O ∩ A qui est ouvert dans (A, dA )
donc i est continue. Soit i ouverte et U un ouvert de A alors i(U ) = U = O ∩ A est ouvert
dans X si et seulement si A est ouvert dans X.
Démonstration.
(
1 si x ∈ Q
Attention. Soit f : R → R telle que f (x) = 1Q (x) =
0 si x ∈ /Q
La fonction f est discontinue en tout point x ∈ R. Mais, la restriction f |Q : Q → R est
une fonction constante égale à 0, est donc continue. Donc le fait que f n’est pas continue
n’implique pas que la restriction de f n’est pas continue aussi.
Démonstration.
(⇒) Si g est continue alors i ◦ g est continue car c’est la composée de deux fonctions
continues.
(⇐) Supposons que i ◦ g est continue. Si V est ouvert de A alors V = U ∩ A où U est un
ouvert de X. Alors
g −1 (V ) = g −1 (U ∩ A) = g −1 (i−1 (U )) = (i ◦ g)−1 (U )
U × V = (U × X) ∩ (V × Y ) = p−1 −1
X (U ) ∩ pY (V ).
Alors,
f −1 (U × V ) = (f −1 p−1
X (U )) ∩ (f
−1 −1
pY (V )) = (pX ◦ f )−1 (U ) ∩ (pX ◦ f )−1 (U )
qui est un ouvert étant l’intersection de deux ouverts, car pX ◦ f et pY ◦ f sont continues.
Donc f est continue.
Corollaire 3.23. Soit X un espace métrique et ∆ : X → X × X définie par ∆(x) = (x, x).
Alors, ∆ est continue.
Démonstration. (pX ◦ ∆)(x) = pX (x, x) = x = 1X (x) qui est continue et (pY ◦ ∆)(x) =
pX (x, x) = x = 1X (x) qui est continue. Donc par théorème 3.22 ∆ est continue.
Si ix0 : Y → X × Y est définie par ix0 (y) = (x0 , y), alors ix0 est continue.
Si iy0 : X → X × Y est définie par iy0 (x) = (x, y0 ), alors iy0 est continue.
Démonstration. (pX ◦ iy0 )(x) = pX (x, y0 ) = x = 1X (x) qui est continue et (pY ◦ iy0 )(x) =
pX (x, y0 ) = y0 est constante qui est continue. Donc par théorème 3.22 iy0 est continue.
les applications partielles x 7→ f (x, y) et y 7→ f (x, y) sont continues mais f n’est pas
continue en (0, 0).
Exemple 3.26.
(1) Soit f : R2 → R2 définie par f (x, y) = (3x2 + 5y 3 , 7xy). Alors f est continue.
En utilisant théorème 3.22 il suffit de montrer que les projections g(x, y) = 3x2 + 5y 3
et h(x, y) = 7xy sont continues. (x, y) 7→ x et (x, y) 7→ y sont des projections donc
continues. Donc h(x, y) = 7xy est continue étant le produit de fonctions continues.
De même 3x2 et 5y 3 sont continues étant le produit de fonctions continues. Finale-
ment g(x, y) est continue étant la somme de fonctions continues.
(2) La fonction de Rn ×Rn −→ Rn définie par (x, y) 7→ x+y (addition de deux vecteurs)
est continue. I NDICATION: Utiliser théorème 3.22.
Démonstration.
(3) La fonction h(x) = f (x) − g(x) est continue et A = h−1 {0} qui est fermé car c’est
l’image réciproque d’un fermé.
dist(x, A)
f (x) =
dist(x, A) + dist(x, B)
3.2 Homéomorphisme
Rappelons que si une fonction f : X → Y est bijective, son inverse f −1 est une fonction
f −1 : Y → X bijective aussi. On a que (f ◦f −1 )(y) = y pour tout y ∈ Y et (f −1 ◦f )(x) = x
pour x ∈ X.
Exemple 3.31.
(1) Soit X = (0, 1) et Y = (a, b) avec a < b munis de la distance usuelle. La fonction
f : (0, 1) → (a, b) définie par la fonction linéaire f (x) = a + (b − a)x est un homéo-
morphisme. La fonction réciproque est f −1 : (a, b) → (0, 1) définie par la fonction
linéaire f −1 (x) = (y − a)/(b − a). Donc (0, 1) et R sont homéomorphes.
(2) Soit X = (a, b) avec a < b et Y = R munis de la distance usuelle sont homéo-
1 1
morphes. La fonction f : (a, b) → R définie par la fonction f (x) = + est
x−a x−b
un homéomorphisme.
(3) Soit (X, dX ) un espace métrique quelconque, alors la fonction identité IdX : X → X
définie par IdX (x) = x pour tout x ∈ X est un homéomorphisme.
(4) La fonction f : [0, ∞) → [0, ∞) définie par f (x) = x2 est un bijection continue et sa
√
bijection réciproque est f −1 (x) = x. Donc f est un homéomorphisme.
Remarques :
(3) Si f est un homéomorphisme, l’image réciproque et l’image directe de tout fermé est
un fermé.
(5) Un homéomorphisme établit une bijection entre les ouverts (resp. fermés) de X et
ceux de Y .
(7) Puisque (0, 1) ' R alors la bornitude n’est pas une propriété topologique.
(8) Puisque (0, ∞) ' R alors la fermeture n’est pas une propriété topologique.
I est facile de vérifier que f est continue et bijective sur son domaine. Cependant
−1
y 0≤y≤1
f (y) =
y + 1 1<y≤2
Exemple 3.33. Soit l’identité Id : (R, δ) → (R, | · |). Alors, f (x) = Id(x) = x est continue
et bijective, mais f −1 n’est pas continue. Considérons A = {x} qui est ouvert dans (R, δ),
mais (f −1 )(A) = A n’est pas ouvert dans (R, d1 ).
Remarque. Puisque R est homéomorphe à (−1, 1), alors la bornitude (le fait qu’un espace
est borné) n’est pas une propriété topologique.
Corollaire 3.35.
(a) R est homéomorphe à (a, b), où a, b ∈ R et a < b.
(b) (a, b) est homéomorphe à (c, d), où a, b, c, d ∈ R et a < b, c < d.
Proposition 3.37. Soit f : (X, dX ) → (Y, dY ) une bijection. Alors les assertions suivantes
sont équivalentes :
Démonstration.
(1) ⇔ (2) f −1 : Y → X est continue est équivalent à dire que pour tout ouvert U ⊂ X on
a (f −1 )−1 (U ) = f (U ) est ouvert.
(2) ⇔ (4) f continue est équivalent à l’image réciproque de tout ouvert de Y est un ouvert
de X. Mais cela est exactement la définition de f −1 ouverte.
(1) ⇔ (7) La continuité de f entraine que f (Adh A) ⊂ Adh[f (A)]. Puisque f est fermée
alors f (Adh A) est fermé et f (A) ⊂ f (Adh A). De plus on a que on a Adh[f (A)] est le
plus petit fermé contenant f (A) donc f (A) ⊂ Adh[f (A)] ⊂ f (Adh A).
Démonstration. On fait la démonstration dans le cas ou I = (a, b). Puisque f est stricte-
ment monotone alors f est injective donc f : I → f (I) est une bijection continue. Puisque
f est ouverte alors f (I) = (c, d) est un intervalle ouvert de R. Mais I = (a, b) est homéo-
morphe à f (I) = (c, d).
Proposition 3.39. Supposons que f : (X, dX ) → (Y, dY ) est une application continue et soit
Γ(f ) = {(x, y) ∈ X × Y : y = f (x)} le graphe de f . Alors, g : X → X × Y définie par
g(x) = (x, f (x)) est un homéomorphisme entre X et Γf .
Démonstration. Soit h : Γf → X la fonction définie par h(x, f (x)) = x. h est une restric-
tion de la projection pX : X × Y → X sur Γf qui est continue donc h est continue. De plus
notons que :
(g ◦ h)(x, (f (x)) = g[h(x, f (x))] = g(x) = (x, f (x))
et
(h ◦ g)(x) = h[g(x)] = h[(x, f (x))] = x
(2) On dit que les distances d et d0 sont Lipschitz-équivalentes s’ils existent des
constantes positives h, k tel que pour tout x, y ∈ X,
(3) Si X est un espace vectoriel, on dit que les normes N et N 0 sont deux normes
équivalentes s’ils existent des constantes h, k > 0 tel que pour tout x ∈ X,
Exemple 3.44.
(a) g(x) = |x| (b) g(x) = | sin x|
(c) g(x) = ax + b, b > 0 (d) g(x) = arctan(|x|)
x
(e) g(x) = ln(1 + x), x ≥ 0 (f) g(x) = ,x ≥ 0
1+x
Proposition 3.45. Si (X, d) est un espace métrique et g : R+ → R+ est une fonction positive,
croissante et concave, alors f (|x|) est sous-additive.
d(x, y)
d0 (x, y) =
1 + d(x, y)
Proposition 3.48.
(2) Deux normes sont équivalentes si et seulement si leurs distances correspondantes sont
équivalentes.
Exemple 3.49.
(1) Dans X = R2 on a
(a) On dit que f est uniformément continue si pour tout > 0 il existe δ > 0 tel que
d0 (f (x), f (a)) < pour tout x, a ∈ X tels que d(x, a) < δ.
(b) On dit que f est k-lipschitzienne si et seulement si il existe k > 0 tel que pour tout
x, a ∈ X, d0 (f (x), f (a)) < kd(x, a).
Remarques :
(2) Toute fonction uniformément continue est continue, mais pas réciproquement.
Exemple 3.51. La fonction f : R → R définie par f (x) = x2 est continue mais pas
uniformément continue. En effet, pour tout δ > 0, considérons x = n ∈ N et y = n + δ. On
aura |f (x) − f (y)| = (n + δ)2 − n2 = 2nδ + δ 2 > 2nδ, et cela peut être fait aussi grand que
l’on veut, peu n’importe quelle petite valeur de δ.
Exemple 3.52. La fonction f : (0, 1] → R définie par f (x) = sin(x−1 ) est continue mais
n’est pas uniformément continue. Si δ > 0, alors il existent des points s, t ∈ (0, δ) avec
f (s) = −1 et f (t) = 1, de sorte que |f (s) − f (t)| = 2, même si |s − t| < δ.
Démonstration.
x x
Z Z
0 f 0 (t) dt ≤ M |x − y|.
|f (x) − f (y)| = f (t) dt ≤
y y
Proposition 3.54.
On a donc ;
3.5 Exercices
1. Soient (X, dX ), (Y, dY ) deux espace métriques et f : X → Y . Montrer les assertions
suivantes :
(a) f est continue en x0 si et seulement si pour tout voisinage V de f (x0 ) il existe
un voisinage V 0 de x0 , tel que f (V 0 ) ⊂ V .
(b) f est continue en x0 si et seulement si pour tout voisinage V de f (x0 ), f −1 (V )
est un voisinage de x0 .
(c) La fonction IdX (x) = x est continue.
(d) Toute fonction constante de X dans Y est continue.
(e) La composée de deux fonctions continues est continue.
(f) Si (X, dX ) est discret alors f est continue.
(g) Si f est continue et A ⊂ X, alors la restriction f| A : A → Y est continue. La
réciproque est fausse.
10. Monter que si (X, d) est un espace métrique, a ∈ X, f : X → R définie par f (x) =
d(x, a), alors f est continue et |f (x) − f (y)| ≤ d(x, y).
11. Monter que si (X, δ) est un espace métrique discret, les seules fonctions continues
de [0, 1] dans (X, δ) sont les fonctions constantes.
12. Montrer qu’une bijection f : X → Y est ouverte si et seulement si elle est fermée.
14. Soient X = (R, δ), Y = (R, d), f = IdX : X → Y et g = IdY : Y → X. Montrer que :
(1) f est continue mais n’est ni ouverte ni fermée.
(2) g n’est pas continue mais elle est ouverte et fermée.
Noter que cela montre que la réciproque d’une fonction continue et bijective n’est
pas nécessairement continue.
17. Soit f : R → R une fonction continue définie par f (x) = 0 pour tout x ∈ Q . Montrer
que f (x) = 0 pour tout x ∈ R. Indication : Q est dense dans R.
19. Montrer que si f : (X, dX ) → (Y, dY ) est continue, alors le graphe Γf = {(x, f (x)) :
x ∈ X} est fermé dans X × Y .
20. Proposition (??). Montrer que si f, g : (X, dX ) → (Y, dY ) sont des applications conti-
nues, alors l’ensemble A = {x ∈ X : f (x) = g(x)} est fermé dans X.
21. (Théorème de catégorie de Baire) Supposons que A, B sont des ouverts dense dans
X. Montrer que A ∩ B est dense et ouvert dans X.
22. Soit (X, d) un espace métrique et IdX : X → X l’identité définie par IdX (x) = x
pour tout x ∈ X. Montrer que IdX est un homéomorphisme.
32. Montrer que si X = Rn et d1 , d2 , d∞ sont les distances définies dans l’exemple 2.5
alors
d∞ (x, y) ≤ d2 (x, y) ≤ d1 (x, y) ≤ nd∞ (x, y)
33. Supposons que X est espace métrique qui possède deux distance d et d0 , tel que pour
tout x1 , x2 ∈ X et il existe une constante positive k
(a) Monter que Bd (x; r/k) ⊆ Bd0 (x; r) pour tout x ∈ X et r > 0.
(b) Déduire que tout d-ouvert est d0 -ouvert.
Définition 4.1. Une suite (xn ) dans R converge vers x si pour tout > 0 il existe un
nombre naturel N tel que si n ≥ N , alors |xn − x| < .
On note xn → x ou bien lim xn = x.
n→∞
Définition 4.2. Une suite (xn ) dans (X, d) converge vers x si pour tout > 0 il existe un
nombre naturel N tel que si n ≥ N , alors d(xn , x) < .
Remarques.
2. Le fait que d(xn , x) < pour n ≥ N , veut dire la boule ouverte B(x; ) contient
xN , xN +1 , . . .. Donc cette boule contient une infinité des éléments de la suite (xn ).
Il y a donc un nombre fini des éléments de la suite (xn ), soient {x1 , . . . , xN −1 } à
l’extérieur de la boule B(x; ).
Proposition 4.3. La limite d’une suite convergente dans un espace métrique est unique.
F IGURE 4.1 – B(x; ) contient une infinité des éléments de la suite (xn )
73
74 Section 4.1. Les Suites dans un espace métrique
Exemple 4.4.
(b) Soit (X, d) l’espace métrique discret, alors une suite (xn ) dans X converge vers x si
et seulement s’il existe N tel que xn = x quand n ≥ N .
(c) Si (Z, d) est le produit cartésien des deux espaces métriques (X, dX ) et (Y, dY ), alors
la suite (xn , yn ) de Z converge vers (x, y) si et seulement si xn → x et yn → y.
La valeur des suites et le concept de convergence commence faire surface dans la pro-
position suivante. Cette proposition nous donne une nouvelle caractérisation d’une partie
fermée et éventuellement l’adhérence d’une partie d’un espace métrique.
Démonstration. Tout d’abord supposons que F est fermé, que (xn ) est une suite d’éléments
de F , et xn → x. Si x ∈
/ F , alors le fait X \ F est ouvert signifierait qu’il existe un r > 0 tel
que B(x, r) ⊂ X \F . Mais il y aurait alors un N de telle sorte que pour n ≥ N, d(xn , x) < r,
c’est-à-dire xn ∈ B(x; r) ⊂ X \ F , qui est une contradiction au fait que {xn } ∈ F . Donc x
doit être un élément de F .
Maintenant supposons que xn → x, où xn , x ∈ F . On veut montrer que F est fermé. Si
x ∈ Adh F , alors selon la proposition 2.39, B(x; r) ∩ F 6= ∅ pour chaque r > 0. En
particulier, pour chaque n il existe xn ∈ B(x; n−1 ) ∩ F . Donc (xn ) est une suite de F avec
d(xn , x) < n−1 , alors xn → x, et donc x ∈ F . Donc Adh F ⊆ F qui prouve que F est
fermé.
Remarque. Les parties fermées d’un espace métrique sont celles qui contiennent les limites
de leurs suites convergentes.
Définition 4.6. Soit (xn ) une suite dans (X, d), alors une suite extraite (sous-suite) de
(xn ) est une autre suite obtenue en ne prenant que certains éléments (une infinité) de
la suite de départ. On la note (xϕ(n) ) = {xϕ(1) , xϕ(2) , . . .} , où ϕ(1) < ϕ(2) < · · · . Par
exemple si (xn ) est une suite dans (X, d) et ϕ(n) = n2 , alors (xn2 ) = {x1 , x4 , x9 , . . .} est
une sous-suite de (xn ).
(a) Un point x est un point d’accumulation de A si et seulement s’il existe une suite de points
dans A qui converge vers x.
Démonstration.
(a) Supposons que (an ) est une suite de points distincts de A tel que an → x. Si > 0,
alors il existe N tel que an ∈ B(x; ) pour n > N . Puisque les points an sont distincts,
il existe au moins un point différent de x. Donc x est un point d’accumulation. Main-
tenant supposons que x est un point d’accumulation de A. On utilise lemme 4.7,
pour finir la démonstration de la partie (a).
Remarque :
Soit (xn ) une suite de points de (X, d). Si a est un point d’accumulation (une valeur d’adhé-
rence) de (xn ) alors il satisfait l’une les propriétés suivantes, qui sont toutes équivalentes :
Il est clair que, lorsque x ∈ A, dist(x, A) = 0. Mais il est possible que la distance d’un point
à un ensemble soit 0 lorsque le point n’est pas dans A.
Démonstration. Si x ∈ Adh A, alors il existe une suite (an ) dans A tel que an → x. Donc
d(x, an ) → 0, et il s’ensuit que dist(x, A) = 0.
Si dist(x, A) = 0, alors il existe une suite {an } dans A tel que d(x, an ) → 0. Donc, an → x,
et x ∈ Adh A.
(a) Une suite (xn ) de X est une suite de Cauchy si pour tout > 0, il existe N ∈ N tel
que si m, n > N alors d(xn , xm ) < .
(b) L’espace métrique (X, d) est dit complet si toute suite de Cauchy dans (X, d) est
convergente.
(c) Un espace normé complet est dit espace de Banach. Dans tel espace pour monter
qu’une suite est convergente il suffit de monter qu’elle est de Cauchy, qui ne demande
pas la connaissance de la limite.
Exemple 4.13.
(1) La suite (1/n) est une suite de Cauchy dans A = (0, 1) car |1/m − 1/n| → 0 quand
m, n → ∞, cependant 1/n → 0 ∈
/ A.
(2) (R, | · |) est complet car toute suite de Cauchy est convergente dans R.
(3) A = (0, 1) n’est pas complet car la suite de Cauchy (1/n) ne converge pas dans A.
1 2
(4) Q n’est pas complet car la suite définie par xn+1 = xn + ; x1 = 2 est une
√ 2 xn
suite de Q qui converge vers 2 ∈ / Q.
(5) Soit (xn ) une suite de Cauchy dans l’espace métrique discret (X, δ). Puisque
δ(xm , xn ) < ⇒ xm = xn alors la suite a la forme (xn ) = (x1 , x2 , . . . , xN , x, x, . . .)
donc est convergente. Tout espace métrique discret est alors complet.
Proposition 4.14.
(a) Tout sous-ensemble A de (X, d) est borné si et seulement si pour tout x dans X il existe
r > 0 tel que A ⊆ B(x, r).
Démonstration.
(b) Si Ak sont bornés pour 1 ≤ k ≤ n et x ∈ X, alors soit rk > 0 tel que Ak ⊆ B(x; rk ).
Si on pose r = r1 + · · · + rn , alors A1 ∪ · · · ∪ An ⊆ B(x; r).
(d) Tout suite de Cauchy qui possède une sous-suite convergente est convergente.
Démonstration.
(a) En fait si xn → x et > 0, alors on choisi N tel que d(x, xn ) < /2. Alors, quand
m, n > N , d(xn , xm ) ≤ d(xn , x) + d(x, xm ) < .
(b) Si (xn ) est une suite de Cauchy, alors il existe N ≥ 1 tel que d(xn , xm ) < 1 pourvu
que m, n ≥ N . Si A = {x1 , . . . , xN } et B = {xn : n > N }, alors (xn ) = A ∪ B. A est
borné car c’est un ensemble fini et B est borné car diam B ≤ 1, donc (xn ) = A ∪ B
est borné.
(c) Évident.
(d) Supposons que xnk → x, et soit > 0. On choisi un nombre naturel N1 tel que
d(xnk , x) < /2 pour nk ≥ N1 , et on choisi un nombre naturel N2 tel que d(xn , xm ) <
/2 quand m, n ≥ N2 . Posons N = max{N1 , N2 }, et soit n ≥ N . On choisi nk ≥ N .
Puisque on a que nk ≥ N1 et n, nk > N2 , on aura que
Remarques :
• Les espaces complets sont ceux ou les suites convergentes sont les suites de Cauchy.
Exemple 4.16.
1
(1) Si X = (0, 1), la suite : n ∈ N∗ est une suite de Cauchy dans X dont la limite
n
est égale à 0 qui n’est pas dans X.
(2) Si X = R, la suite {1 + (−1)n : n ∈ N} est une suite bornée dans X mais n’est pas
de Cauchy.
La vertu de la notion d’être Cauchy, lorsque l’espace est complet, c’est que vous savez la
limite existe sans avoir à produire cette limite.
Proposition 4.17. Si f : (X, dX ) → (Y, dY ) uniformément continue et (xn ) est une suite de
Cauchy dans (X, dX ), alors (f (xn )) est de Cauchy dans (Y, dY ).
Proposition 4.19. Soient d1 et d2 deux métriques Lipschitz équivalentes sur X. Alors, (X, d1 )
est complet si et seulement si (X, d2 ) est complet.
Théorème 4.20 (Théorème de Cantor). Un espace métrique (X, d) est complet si et seule-
ment si chaque fois que Fn est une suite de sous-ensembles non vides satisfaisant :
(2) F1 ⊇ F2 . . . ⊇ Fk ⊇ Fk+1 . . . ;
(3) diam(Fn ) → 0,
∞
\
alors Fn est un singleton.
n=1
Démonstration. Supposons (X, d) est complet et {Fn } satisfait les conditions du théorème.
Pour chaque n soit xn ∈ Fn . Si > 0, soit N tel que diam Fn < pour n > N . Donc, si
m, n > N , alors (ii) implique que xm , xn ∈ FN et donc d(xm , xn ) ≤ diam FN < . Ainsi xn
est une suite de Cauchy qui converge vers x parce que X est complet. Puisque les Fn sont
\∞ ∞
\
fermés alors x ∈ Fn . S’il y a un autre point y ∈ Fn , alors d(x, y) ≤ dim Fn pour
n=1 n=1
chaque n ≥ 1. Selon (iii) diam Fn → 0 donc x = y.
Supposons que (X, d) satisfait les conditions énoncées et que (xn ) est une suite de Cauchy.
Soit Fn = Adh{xn , xn+1 , . . .}.Il est clair que, (i) et (ii) sont satisfaites. Si > 0, alors soit
N tel que d(xm , xn ) < quand m, n ≥ N . Mais quand k ≥ N, diam Fk = sup{d(xm , xn ) :
∞
\
m, n ≥ k} ≤ . Ainsi la suite {Fn } satisfait condition (iii), donc Fn = {x}. Mais pour
n=1
n ≥ 1, d(x, xn ) ≤ diam Fn → 0. Donc, xn → x c.a.d. que (X, d) est complet.
Démonstration. Soit {Fn } une suite de sous-ensembles de R satisfaisant les trois conditions
dans le théorème précédant. Puisque chacun à un diamètre fini, ils sont bornés. Utilisant
l’axiome de complétude de R, an = inf Fn et bn = sup Fn existent. Puisque Fn sont fermés,
alors an , bn ∈ Fn et donc 0 ≤ bn − an ≤ diam Fn → 0. Puisque Fn+1 ⊆ Fn , il s’en suit
que an ≤ an+1 ≤ bn+1 ≤ bn . Les suites {an } et {an } sont donc monotones et bornées qui
doivent converger. Ils existent donc des points a, b ∈ Fn tels que an → a et bn → b Donc
∞
\
|b − a| ≤ diam Fn → 0, donc a = b. Donc, Fn = {a}. Par le théorème de Cantor, R est
n=1
complet.
Remarque. Dans les espaces métriques complets, les parties complètes pour la métrique in-
duite sont exactement les parties fermées.
Il n’est pas difficile de trouver des exemples d’espaces métriques qui ne sont pas complets.
Par exemple en utilisant la proposition précédente nous pouvons considérer n’importe quel
sous-ensemble de R qui n’est pas fermé.
Exemple 4.23.
(1) (a, b), (a, ∞), (−∞, b) et Q ne sont pas complets dans (R, | · |).
(2) [a, b], [a, ∞) et (−∞, b] sont complets dans (R, | · |).
(3) L’espace (B(D, R), d∞ ) des fonction réelles bornées sur le domaine D, avec sup mé-
trique d∞ , est complet.
d∞ (f, g) = sup |f (x) − g(x)|
x∈D
Proposition 4.24.
(a) Le produit de deux espaces métriques (X, dX ), (Y, dY ) est complet si et seulement si
(X, dX ) et (Y, dY ) sont complets.
(b) Le produit d’un nombre fini d’espaces métriques est complet si et seulement si tous ses
facteurs sont complets.
Exemple 4.25.
Proposition 4.28. Toute contraction sur un espace métrique X est uniformément continue.
Démonstration. Soit > 0 et posons δ = /k. Pour x, y ∈ X tel que d(x, y) < δ on a
d(f (x), f (y)) ≤ kd(x, y) <
Le théorème qui suit est très important et est un des théorèmes qui a le plus d’applications
dans l’analyse.
kn
a = lim xn et d(a, xn ) ≤ d(x0 , f (x0 ))
n→∞ 1−k
Démonstration. Supposons que f est une contraction, alors il existe k ∈ (0, 1) tel que pour
pour x, y ∈ X, on a d(f (x), f (y)) ≤ d(x, y).
Pour l’unicité, supposons que a et a0 sont deux point fixes de f , alors
On en déduit que si m = n + p,
d(xm , xn ) = d(xn+p , xn )
= d(xn+p , xn+p−1 ) + d(xn+p−1 , xn+p−2 ) · · · + d(xn+1 , xn )
≤ (k n+p−1 + k n+p−2 + · · · + k n )d(x1 , x0 )
p−1
X
n
≤ k d(x1 , x0 ) ki
i=0
(1 − k p )
≤ kn d(x1 , x0 ) puisque 1 − k p < 1 on obtient
1−k
kn
< d(x0 , f (x0 )) → 0 quand n → ∞ car k ∈ (0, 1).
1−k
La suite (xn ) est donc de Cauchy, et comme X est complet, il existe a ∈ X tel que xn → a.
Or f est uniformément continue (car Lipschitzienne) donc f (xn ) → f (a).
Mais xn+1 = f (xn ), en passant à la limite, on obtient a = f (a) et donc a est un point fixe
de f .
Remarques :
(a) Le théorème du point fixe est aussi connu comme théorème de l’application contrac-
tante.
(b) Le théorème du point fixe de Banach est un outil très utilisé pour démontrer l’exis-
tence de solutions pour les problèmes de Cauchy associes à des équations différen-
tielles ordinaires (EDO) ou même à des équations aux dérivées partielles (EDP).
(c) L’hypothèse d(f (x), f (y)) < d(x, y) n’implique pas que f est une contraction.
(d) L’hypothèse X complet est fondamentale. Par exemple, si X = (0, 1) et f (x) = x/3,
alors f est contractante et n’a pas de point fixe dans X.
(e) Cette méthode des itérations est un excellent outil de calcul numérique des valeurs
approchées du point fixe.
(f) La méthode des itérations de Banach est généralement très lente pour trouver une
approximation du point fixe.
Il s’en suit que l’équation cos x = x admet une seule solution d’après le théorème du point
fixe.
Méthode de Newton-Raphson
La méthode Banach pour trouver le point fixe est généralement très lente car le nombre
d’itérations est généralement très grand. Pour cela on a fait des méthodes comme celle de
Newton-Raphson pour trouver la solution du point fixe plus rapidement.
Trouver le point fixe en solvant l’équation g(x) = x est équivalent à trouver le zéro de
l’équation de la forme f (x) = g(x) − x = 0. Ceci est possible lorsque g applique l’intervalle
[a, b] dans lui-même et s’il existe une certaine constante k telle que |g 0 (x)| ≤ k < 1 pour
tout x ∈ [a, b].
Supposons que f : I → R est deux fois dérivable, f 0 (x) 6= 0 pour tout x ∈ I et qu’il existe
0 ≤ k < 1 tel que pour tout x ∈ R
f (x)f 00 (x)
f 0 (x)2 ≤ k
Alors, f (x) = 0 a une solution unique x = a ∈ I, obtenue en prenant une valeur initiale
f (an )
a0 et en posant an+1 = an − 0 ou a = lim an .
f (an ) n→∞
f (x) f (x)f 00 (x)
Si g : I → R avec g(x) = x − 0 , alors g 0 (x) = , donc g est une contraction
f (x) f 0 (x)2
et g(x) = 0 si et seulement si f (x) = 0.
Exemple 4.33. Soit f (x) = cos x − x pour x ∈ [−1, 1], cherchons une approximation de la
f (x) cos(x) − x
Posons a1 = 1/2, g(x) = x − =x− on aura a5 ≈ 0.7390851.
f 0 (x) − sin(x) − 1
Noter que la même approximation a été obtenue après 43 itérations avec la méthode de
Banach du point fixe.
Exemple 4.34. Soit f (x) = x2 − 2 pour x ∈ [1, 2], cherchons une approximation de la
racine positive de f . On a
f (x) x2 − 2
Posons a1 = 3/2, g(x) = x − = x − on aura a7 ≈ 1.4142136.
f 0 (x) 2x
n xn xn+1 = g(xn )
1 0.5000000 2.2500000
2 2.2500000 1.5694444
3 1.5694444 1.4218904
4 1.4218904 1.4142343
5 1.4142343 1.4142136
6 1.4142136 1.4142136
7 1.4142136 1.4142136
On a mentionner que la méthode de Banach est lente pour trouver le point fixe. Ci-dessous
on donne une comparaison des itérations du point fixe en utilisant les deux méthodes pour
les fonctions f (x) = cos(x) pour −1 ≤ x ≤ 1 et f (x) = ex /3 pour 0 ≤ x ≤ 1.
On note la méthode de Newton-Raphson est nettement plus rapide pour trouver la so-
lution. Par exemples dans le cas de la fonction f (x) = cos(x) la valeur du point fixe
a ≈ 0.7390851 a été obtenue après 44 itérations en utilisant la méthode de Banach, cepen-
dant seulement 5 itération avec la méthode de Newton-Raphson.
Dans le cas de la fonction f (x) = ex /3 la valeur du point fixe a ≈ 0.6190613 a été obtenue
après 43 itérations en utilisant la méthode de Banach, cependant seulement 5 itération
avec la méthode de Newton-Raphson.
f (x)
Méthode de Newton-Raphson g(x) = x −
f 0 (x)
f (x) = cos(x) − x f (x) = ex /3 − x
n xn xn+1 = g(xn ) n xn xn+1 = g(x)
1 0.5000000 0.7552224 1 0.5000000 0.6100597
2 0.7552224 0.7391416 2 0.6100597 0.6189968
3 0.7391416 0.7390851 3 0.6189968 0.6190613
4 0.7390851 0.7390851 4 0.6190613 0.6190613
5 0.7390851 0.7390851 5 0.6190613 0.6190613
6 0.7390851 0.7390851 6 0.6190613 0.6190613
7 0.7390851 0.7390851 7 0.6190613 0.6190613
Remarque . On peut utiliser Microsoft Excel pour calculer les itérations du point fixe soit
avec la méthode de Banach ou bien la méthode de Newton-Raphson.
Résumé
• Un ensemble complet est celui dans lequel toute suite de Cauchy est convergente.
• Tout suite de Cauchy qui possède une sous-suite convergente est convergente.
• Si (X, d) est un espace métrique complet ; alors une partie A de X est complète si et
seulement si A est une partie fermée de (X, d).
• Le produit d’espaces métriques est complet si et seulement si chacun des facteurs est
complets.
• Tous les principaux espaces que nous rencontrons dans nos applications
(R, R2 , Rn , C et C(a, b) avec leurs métriques habituels) sont complets et ainsi de
tous leurs sous-ensembles fermés sont complets.
• Le Théorème de Banach du point fixe est l’une des applications les plus importante
en analyse. Si f : X → X une contraction, alors il existe un point unique a ∈ X tel
que f (a) = a. Si on laisse xn+1 = f (xn ) alors xn → a, mais la convergence est lente.
• Trouver le point fixe en solvant l’équation g(x) = x est équivalent à trouver le zéro
de l’équation de la forme f (x) = g(x) − x = 0.
4.4 Exercices
4.1 Montrer les propositions suivante :
• Toute suite convergente est de Cauchy.
• Toute sous-suite d’une suite de Cauchy est de Cauchy.
• Toute suite de Cauchy est bornée.
• Toute suite de Cauchy qui possède une sous-suite convergente converge.
4.4 Montrer que si (xn ) est une suite de Cauchy dans R, alors (x2n ) est de Cauchy aussi.
4.5 (Proposition 4.17) Si f : (X, dX ) → (Y, dY ) uniformément continue et (xn ) est une
suite de Cauchy dans (X, dX ), alors (f (xn )) est de Cauchy dans (Y, dY ).
4.7 Soient d1 et d2 deux métriques équivalentes sur le même espace X. Monter que si
(X, d1 ) est complet, alors (X, d2 ) l’est aussi.
4.9 (a) Montrer que toute intersection de parties complètes de X est une partie com-
plète de X.
(b) Montrer que toute réunion finie de parties complètes de X est une partie com-
plète de X.
4.10 Si (X, δ) est l’espace métrique discret, alors une suite (xn ) dans X converge vers x
si et seulement si, il existe N tel que xn = x quand n ≥ N .
4.12 Si (Z, dZ ) est le produit cartésien des deux espaces métriques (X, dX ) et (Y, dY ),
avec dZ ((x1 , y1 ), (x2 , y2 )) = dX (x1 , x2 ) + dY (y1 , y2 ).
4.13 Supposons que (xn ) est suite de X qui converge vers x et z1 , . . . , zm est collection
fini de points dans X. On défini une nouvelle suite (yn )n dans X en laissant yk = zk
pour 1 ≤ k ≤ m et yk = xkm quand k ≥ m + 1. Montrer que yn → x.
4.14 Soit (Z, dZ ) le produit cartésien des deux espaces métriques (X, dX ) et (Y, dY ).
(a) Montrer que la suite (zn )n = (xn , yn )n est une suite de Cauchy dans Z si et
seulement si (xn )n est une suite de Cauchy dans X et (yn )n est une suite de Cauchy
dans Y .
(b) Montrer que Z est complet si et seulement si les deux X et Y sont complets.
4.18 Monter que toute fonction continue f : [a, b] → [a, b] a un point fixe sur [a, b].
4.20 Monter que l’équation x5 + 7x − 1 = 0 possède une solution unique dans [0, 1].
Trouver le point fixe en utilisant la méthode de Newton.
4.21 Soit f : (0, 1/4) → (0, 1/4) définie par f (x) = x2 . Montrer que f est une contraction
qui ne possède aucun point fixe.
4.22 Soit f : [1, ∞) → [1, ∞) définie par f (x) = x + x−1 . Montrer que [0, ∞) est complet
et |f (x) − f (y)| < |x − y| pour x, y ∈ [1, ∞), mais f n’est pas une contraction et n’a
aucun point fixe.
5.1 Motivation
Notre motivation est le fameux théorème des valeurs extrêmes, rencontré dans le cours
d’analyse élémentaire.
Theorem. Soit f : [a, b] → R une fonction continue sur l’intervalle [a, b]. Alors, ils existent
xm , xM ∈ [a, b] tels que f (xm ) est le minimum de f et f (xM ) est le maximum de f sur
[a, b].
Ce théorème est vraie seulement si l’intervalle est fermé et borné. Si l’intervalle est ouvert
1
le résultat est faux, par exemple f (x) = ; x ∈ (0, 1). Si l’intervalle est n’est pas borné le
x
résultat est aussi faux, par exemple f (x) = x; x ∈ [0, ∞).
L’explication topologique en est que les intervalles bornés et fermés ont une propriété
spéciale, appelée la compacité, ce qui rend le théorème des valeurs extrêmes (et beaucoup
d’autres résultats) valides.
En utilisant le théorème de Heine-Borel on peut avoir une version plus raffinée du théo-
rème des valeurs extrêmes.
f (K) étant une partie bornée et fermée de R garantie que f atteint ses valeurs extrêmes.
Définition 5.1. Une partie K d’un espace métrique (X, d) est dite compacte si de tout
recouvrement par des ouverts de K, on peut en extraire un sous-recouvrement fini. En
d’autres termes, si (Ui )i∈I est une famille d’ouverts de X telle que
[ [
K⊂ Ui , alors in existe J ⊂ I fini tel que K ⊂ Ui .
i∈I i∈J
90
Chapitre 5. Espaces métriques compacts 91
Exemple 5.2.
(1) (R, | · |) n’est pas un espace compact car si on pose Gn = (−n, n), alors
G = {Gn : n ∈ N} est un recouvrement par des ouverts de R qui n’a aucun sous-
recouvrement fini.
1
(2) L’intervalle I = (0, 1) n’est pas compact car si on pose Gn = , 1 , alors
n
G = {Gn : n ∈ N} est un recouvrement par des ouverts de I qui n’a aucun sous-
recouvrement fini.
(3) L’intervalle I = [0, 1]) est pas compact dans (R, | · |).
(4) Tout partie finie A = {a1 , . . . , an } d’un espace métrique (X, d) est compacte.
En particulier ∅ est une partie compacte de (X, d).
(5) L’espace métrique discret (X, δ) est compact si et seulement si X est fini.
[
Dans (X, δ) toute singleton {x} est ouvert. Donc {x : x ∈ X} est un recouvrement
pas des ouverts de (X, δ) qui est fini si et seulement X est fini.
Il est facile de trouver des ensembles qui se sont pas compacts. Mais pour trouver des
exemples non triviaux de compacts il faut d’abord prouver quelques résultats.
(a) Si K est compact dans (X, d), alors K est borné dans (X, d).
(b) Si K est compact dans (X, d), alors K est fermé dans (X, d).
(c) Si K est compact et F est fermé dans (X, d), alors F est compact dans (X, d).
(d) Si f : (X, d) → (X 0 , d0 ) est une application continue et K une partie compacte dans
(X, d), alors l’image f (K) est compacte dans (X 0 , d0 ).
Démonstration.
(a) Pour montrer que K est borné notons que pour tout x0 ∈ X, {B(x0 , n) : n ∈ N} est
recouvrement par des ouverts de K, qui doit contenir un sous-recouvrement fini car
N
[
K est compact. Donc il existe N ∈ N tel que K ⊆ B(x0 , n) = B(x0 , N ) et donc
n=1
K est borné.
(b) Pour monter que K est fermé, il est équivalent de montrer que X \ K est
ouvert. Si x ∈
/ K, pour chaque z ∈ K il existent rz , sz > 0 tels que
B(z; rz ) ∩ B(x; sz ) = ∅. La famille {B(z; rz ) : z ∈ K} est un recouvrement ou-
vert de K. Puisque K est compact, ils existent des points {z1 , . . . , zn } dans K tel que
n
[
K⊂ B(zi ; rzi ). Soit s = min{szi : 1 ≤ i ≤ n}. Remarquons que
i=1
\
B(x; szi ) = B(x; s);
1≤i≤n
est une boule ouverte disjointe de toutes les boules B(zi , rzi ) qui constituent un
recouvrement ouvert de K ; par conséquent
B(x; s) ⊆ X \ K.
(c) Soit G un recouvrement ouvert de F , et puisque F est fermé (X \F )∪G est recouvre-
ment par des ouverts de K. Puisque K est compact il existe un sous-recouvrement
fini de K qui entraine qu’il existe un sous-recouvrement fini de G qui couvre F .
Corollaire 5.4. Toute application continue d’un espace compact vers un espace métrique est
bornée.
Une conséquence facile du théorème précédent est le théorème des valeurs extrêmes vu
dans le cours d’analyse élémentaire.
Corollaire 5.5. Si f : K → R une application continue et K est une partie compacte de
(X, d), alors f (K) est bornée et ils existent a et b dans K tels que pour tout x ∈ K,
Démonstration. Nous savons de la proposition précédente que f (K) est une partie fermée
et bornée de R. Posons α = inf{f (x) : x ∈ K} et β = sup{f (x) : x ∈ K}. Puisque
α, β ∈ Adh f (K) et Adh f (K) = f (K) car f (K) est fermée alors α, β ∈ f (K). Il existe
donc a, b ∈ K tels que f (a) = α et f (b) = β.
Remarques :
(1) Une fonction numérique continue sur un espace compact y atteint ses bornes infé-
rieure et supérieure.
Proposition 5.6. Dans un espace métrique compact, toute suite admet (au moins) un point
d’accumulation.
Proposition 5.7. Soient K1 et K2 deux parties compactes d’un espace métrique (X, d), alors
Remarque.
(1) La proposition 5.7 peut être généraliser pour un nombre fini de parties compactes.
Définition 5.9.
(b) On dit que K est séquentiellement compact si toute suite de K admet une sous-
suite convergente.
Exemple 5.10.
(2) Si A est partie finie de (X, d). Alors A est nécessairement séquentiellement compact.
Si (an ) est une suite de A alors au moins l’un des éléments de A (soit a) doit se
répète une infinité de fois dans la suite. Donc la sous-suite (a1 , a2 , . . . , ak , a, a, . . .)
est convergente dans A.
Lemme 5.11. Soit Uα un recouvrement ouvert d’un espace séquentiellement compact. Alors
il existe r > 0 tel que toute boule de rayon r est contenue dans l’un des ouverts Uα .
Démonstration. Si la conclusion n’était pas vraie, il existerait une suite (xn ) avec la pro-
priété B(xn , 2−n ) intersecte chacun des complémentaires Fα = X − Uα . Soit x la limite
d’une sous-suite (xnk ) de (xn ). Fixons α tel que x ∈ Fα . On choisi alors un point ynαk dans
B(xnk ; 2−nk )Fα .Comme Fα est fermé et que ynαk → x, on conclut que xℵ ∈ Fα , ce qui est
une contradiction.
Théorème 5.12. Soit (X, d) un espace métrique et K une partie fermée de X. Alors, les
assertions suivantes sont équivalentes :
(c) Toute suite de K admet une sous-suite convergente (K est séquentiellement compact).
Démonstration.
(a) ⇒ (b). Soit F une famille de parties fermées de K possédant PIF.
\
Suppose F = ∅. Alors, G = {X − F : F ∈ F} est recouvrement ouvert de X, et donc
F ∈F
de K. Puisque K est compacte, ils existent F1 , . . . , Fn dans F tels que
n
[ n
\
K⊆ (X − Fi ) = X − Fi
i=1 i=1
n
\
Mais puisque chaque Fi ⊆ K, alors Fi = ∅, qui est une contradiction au fait que F
i=1
possède la PIF.
(b) ⇒ (a). Soit G un recouvrement ouvert de K, et posons F = {K − G : G ∈ G}. Puisque
\
G est couvre K, alors {K − G : G ∈ G} = ∅. Donc F ne possède pas la PIF et il doit y
n
\
avoir un nombre fini d’ensembles G1 , . . . , Gn tels que (K − Gi ) = ∅. Qui entraine que
i=1
n
[
K⊆ Gi . Donc K est une partie compacte.
i=1
(c) ⇒ (d). Si S est une partie infinie, alors S contient une suite de points distincts (xn ) ;
par (c) il existe une sous-suite (xnk ) convergente ver x. Donc x est un point d’accumulation
de S.
(d) ⇒ (c). Supposons que (xn ) est une suite points distincts dans K. Par (d), (xn ) a
un point d’accumulation dans K car K est fermé. La boule B(x; 1) contient une infinité
d’éléments de la suite (xn ), on choisi xn1 ∈ B(x; 1). La boule B(x; 1/2) contient une
infinité d’éléments de la suite (xn ), on choisi xn2 ∈ B(x; 1/2) avec n2 > n1 . On répète
ceci, on choisi xn3 ∈ B(x; 1/3) avec n3 > n2 . Donc on peut choisir une sous-suite (xxk ),
tel que nj+1 > nj et xnj ∈ B(x; 1/j) pour tout j = 1, 2, . . .. Il est clair que la sous suite
converge vers x.
(a) ⇒ (d). Supposons que (d) est fausse. Alors, il existe un ensemble infinie sans point
d’accumulation. Donc, pour n ≥ 1, Fn = {xk : k ≥ n} contient tout ces point d’accumu-
lations et est donc fermé. Il s’ensuit que ∩∞
n=1 Fn = ∅. Alors, toute intersection finie de
{F1 , F2 , . . .} a une une intersection vide, qui est une contradiction de (b) équivalente à
(a).
(a) ⇒ (e). Soit (xn ) une suite de Cauchy dans K. Puisque (a) ⇒ (d) ⇔ (c), il existe une
sous-suite (xnk ) telle que xnk → x. Mais cela implique que xn → x. Pour montrer que K
est précompact, notons que {B(x; r) : x ∈ K} est un recouvrement ouvert qui doit avoir
un sous-recouvrement fini.
(e) ⇒ (c). Soit (xn ) une suite dans K et (rn ) une suite décroissante de nombres positifs
tels que rn → 0. Par (e), il existe un recouvrement fini de K par les boules B(xk ; r1 ).
Il existe don une boule B(y1 , r1 ) qui contient un nombre infini d’éléments de (xn ). Soit
N1 = {n ∈ N : d(y1 , xn ) < r1 }. Considérons maintenant la suite {xn : n ∈ N1 } et les boules
de rayon r2 . On répète le processus, il existe y2 ∈ K tel que N2 = {n ∈ N1 : d(y2 , xn ) < r2 }
est ensemble infini. Par induction on peut montrer que pour chaque k ≥ 1 on choisi un
point yk ∈ K et un ensemble infini Nk tel que Nk+1 ⊂ Nk et {xn : nNk } ⊂ B(yk ; rk ). Si
Fk = Adh{xn : nNk }, alors Fk+1 ⊂ Fk et diam Fk ≤ 2rk . Puisque K est complet, alors
\
le théorème de Cantor implique que Fk = {x}. Si on choisi nk Nk alors (xnk ) est une
k
sous-suite de (xn ) et xnk → x.
(e) ⇒ (a). Soit G un recouvrement ouvert de K. Soient x1 , . . . , xn ∈ K, il existe r > 0
n
[
tel que K ⊂ B(xk ; r), et pour 1 ≤ k ≤ n soit Gk ∈ G tel que B(xk ; r) ⊂ Gk . Alors,
k=1
{G1 , . . . , Gk } est un sous-recouvrement fini de K.
(c) ⇒ (e). Soit (xn ) une suite de Cauchy dans K, alors (c) implique qu’il existe une sous-
suite (xnk ) telle que xnk → x. Puisque d(x, xn ) ≤ d(x, xnk ) + d(xnk , xn ) , alors xn → x.
Théorème 5.13 (Théorème de Heine-Borel). Si K est une partie de (R, | · |) alors les asser-
tions suivantes sont équivalentes :
Corollaire 5.14.
(a) Tout intervalle borné et fermé [a, b] est compact dans (R, | · |).
(c) Une partie de (Rn , d2 ) est compacte si et seulement si elle est fermée et bornée.
(d) Si f : [a, b] → R est continue alors f atteint sa borne inférieure et sa borne supérieure.
Démonstration.
(a) L’intervalle [a, b] est fermé dans l’espace métrique complet (R, | · |), donc [a, b] est
complet. Si r > 0, on peut trouver a = x1 , x2 , . . . , xn = b tels que xk − xk−1 < r, et
n
[
[a, b] ⊂ B(x; rk ). Donc [a, b] est précompact.
k=1
[a, b] complet+précompact ⇒ [a, b] compact.
(c) Si K ⊂ (Rn , d2 ) est compact alors, K est fermé et borné par proposition 5.3.
Réciproquement, supposons que K est borné et fermé. Alors, K est borné pour la dis-
tance d∞ sur Rn . In s’en suit qu’il existe M > 0 tel que K ⊆ [−M, M ] × · · · [−M, M ].
Puisque [−M, M ] est compact dans R, [−M, M ] × · · · [−M, M ] est compact dans Rn .
Comme K est un sous-ensemble fermé d’un ensemble compact, alors il est compact
d’après proposition
(2) Toute partie non-bornée ou bien non-fermée de (R2 , d2 ) n’est pas compacte.
(9) Le graphe Γf = {(x, f (x) : x ∈ R)} d’une application continue n’est pas compact.
Attention !
(1) Notez que la métrique utilisée pour Rn dans le théorème Hein-Borel doit être usuelle,
ou le résultat risque de ne pas être vrai même pour une métrique équivalente.
(2) Dans un espace métrique arbitraire, un fermé et borné n’a pas besoin d’être compact.
|x − y|
Par exemple si on utilise la métrique d(x, y) = qui est équivalente à la
1 + |x − y|
métrique usuelle sur R. (R, d) est fermé et borné, mais n’est pas compact.
(3) Pour l’espace métrique Q, si a, b ∈ Q et a < b, alors F = Q ∩ [a, b] est borné mais
n’est pas compact car il n’est pas complet.
Démonstration. Supposons que f n’est pas uniformément continue. Alors il existe > 0 tel
que pour tout δ > 0, il y a des points x, y ∈ X tels que d(x, y) < δ, mais d0 (f (x), f (y)) ≥ .
En particulier, pour tout n ∈ N, il y a des points xn , yn ∈ X tels que d(xn , yn ) < n−1 , mais
d0 (f (xn ), f (yn )) ≥ . Puisque X est compact, il existe x ∈ X et une sous-suite (xxk ) tels
que xnk → x.
Puisque d(ynk , x) ≤ d(ynk , ynk ) + d(xnk , x) ≤ n−1
nk + +d(xnk , x), alors ynk → x.
Par conséquent, puisque f est continue on a
Le résultat suivant (vu dans le cours d’analyse élémentaire), est une conséquence immé-
diate du théorème précédent.
Corollaire 5.17. Si f : [a, b] → R est continue alors f est uniformément continue sur [a, b].
Proposition 5.18. Si (X, d) est compact, f : (X, d) → (X 0 , d0 ) est continue et bijective, alors
f est un homéomorphisme.
f −1 : (X 0 , d0 ) → (X, d).
En utilisant le théorème précédent et le fait que si f est continue, f ◦ i est aussi, on obtient
le résultat suivant.
Corollaire 5.19. Si (X, d) est compact, f : (X, d) → (X 0 , d0 ) est continue et bijective, alors
X et f (X) sont homéomorphes.
Exemple 5.20. Si f : [a, b] → R est continue, monotone et B = f ([a, b]), alors l’application
réciproque f −1 : B → [a, b] est continue.
Proposition 5.21. Soit xn → x dans (X, d), alors {xn : n ∈ N} ∪ {x} est compact.
• Toute application continue d’un espace métrique compact vers un espace métrique
est bornée et y atteint ses bornes supérieure et inférieure.
• Dans un compact, une famille de fermés possédant PIF, a une intersection non vide.
• Dans (Rn , d2 ) une partie K est compacte si et seulement si K est borné et fermé.
• Dans (Rn , d2 ) une partie K est compacte si et seulement si toute suite admet une
sous-suite convergente.
• Dans (Rn , d2 ) une partie K est compacte si et seulement si toute partie infinie de K
possède un point d’accumulation dans K.
5.5 Exercices
1. Lesquels de ces sous-ensembles suivants sont compacts ?
(i) [0, 1) (iv) {(x, y) ∈ R2 : x2 + y 2 = 1}
(ii) [0, ∞) (v) {(x, y) ∈ R2 : x ≥ 1, 0 ≤ y ≤ 1/x}
(iii) Q ∩ [0, 1] (vi) {(x, y) ∈ R2 : |x| + |y| ≤ 1}
2. Montrer que si X ⊆ R n’est pas compact, alors il existe une fonction continue f :
X → R qui n’est pas bornée.
8. Montrer que tout sous-ensemble fini de (X, d) est compact. En particulier ∅ est
compact.
9. Montrer que l’espace métrique discret (X, δ) est compact si et seulement si X est
fini.
11. Soit (X, d) un espace métrique compact, et (xn ) une suite dans X admettant un
unique point d’accumulation. Montrer que xn → x.
13. (Proposition 5.21) Soit (X, d) un espace métrique et (xn ) une suite convergente de
X telle que xn → x. Montrer, {xn : n ∈ N} ∪ {x} est compact.
14. Soit f : (X, d) → (X 0 , d0 ) continue, bijective et X est compact, alors f est un homéo-
morphisme.
15. Supposons que f : (X, dX ) → (Y, dY ) est continue, et K est une partie compacte
de Y . Montrer que f −1 (K) est fermé. Trouver un exemple qui montre que f −1 (K)
n’est pas nécessairement compact.
(a) Montrer que la suite (an ) est convergente dans X si et seulement si elle admet
un unique point d’accumulation.
(b) Soient (an ) et (bn ) deux suite dans [0, 1]. Supposons que la suite (an bn ) converge
ver 1. Montrer que an → 1 et bn → 1.
6.1 Motivation
Cette section traite d’un problème qui le lecteur rencontrera (ou a rencontrés) dans son
premier cours d’analyse complexe. Voici un problème similaire qui se produit sur R. Sup-
posons que U est un ouvert de R (dans la topologie usuelle) et f : U → R est une fonction
différentiable telle que f 0 (x) = 0 pour tout x ∈ U . Nous voudrions conclure que f est
constante, mais l’exemple U = (−2, −1) ∪ (1, 2), avec f (x) = −1 si −2 < x < −1, et
f (x) = +1 si 1 < x < 2, indique que le résultat est faux.
Quelle condition supplémentaire devrions ajouter sur U pour rendre le résultat vrai ?
La réponse est la connexité.
Cette nouvelle notion topologique «connexité» que nous allons définir signifie intuitive-
ment qu’un espace est «en un seul morceau» ou encore qu’on ne peut pas le partager en
deux parties «éloignées l’une disjointe l’autre».
Considérerons les sous-ensembles de R suivants. X = [0, 1] ∪ (2, 3) et Y = [0, 1] ∪ (1, 2).
X est formé de deux parties distinctes, [0, 1] et (2, 3). D’autre part Y est la réunions de
deux parties qui ne sont pas vraiment séparées. On pouvez écrire Y = [0, 1/2] ∪ (1/2, 2)
ou Y = [0, a] ∪ (a, 2), a ∈ [0, 2) ou Y = [0, 2).
Quelle est donc la vraie différence entre X et Y ?
Noter que dans l’espace métrique (X, d) les parties [0, 1] et (2, 3) sont a la fois ouvertes et
1 1 1
fermées. Par exemple, BX (1; ) = {x ∈ X : |x − 1| < } = ( , 1] ⊆ [0, 1], donc la partie
2 2 2
[0, 1] de X est ouverte et fermée à la fois. De même la partie (2, 3) est aussi ouverte et
fermée, étant le complément de [0, 1] dans X. On dira que X n’est pas connexe par contre
Y est connexe. D’un point de vue étymologique, être connexe c’est être constitué «en un
seul morceau».
Considérons la fonction f : U → R tel que f 0 = 0 pour tout x ∈ U . On veut conclure que
f est constante sur U . Mais si on choisi U = (−3, −1) ∪ (1, 3) et
(
−1; si x ≤ 0
f (x) =
+1; si x > 0
l’assertion n’est pas vraie. On a donc besoin d’une condition supplémentaire sur U , la
connexité.
102
Chapitre 6. Espaces métriques connexes 103
Proposition 6.2. Soit (X, d) un espace métrique. Alors les assertions suivantes sont équiva-
lentes :
Exemple 6.3. Dans notre motivation X = [0, 1] ∪ (2, 3), si A = [0, 1] et B = (2, 3) alors, A
et B sont disjoints et les deux ouverts (fermés), donc X = [0, 1] ∪ (2, 3) n’est pas connexe.
Par contre Y = [0, 2) est connexe.
Définition 6.4. Soit (X, d) un espace métrique et A une partie de X. Comme d’habitude,
on munit A de la distance induite dA . On dit que A est une partie connexe si et seulement
si l’ espace métrique (A, dA ) est connexe. Classiquement, nous considérons l’ensemble vide
comme étant connexe.
Exemple 6.5.
Proposition 6.6. Si f : (X, dX ) → (Y, dY ) est continue et X est connexe, alors f (X) est
connexe. L’image continue d’un connexe st connexe.
Démonstration. Supposons que f est surjective c.a.d Y = f (X). Alors, si Y n’est pas
connexe, il existe une partie ouverte et fermée U de Y non vide et distincte de Y . Alors
V = f −1 (U ) est ouvert et fermé dans X. De plus, puisque f est surjective, ni V ni
X − V = f −1 (Y − U ) ne sont vides. Donc X n’est pas connexe ce qui est une contra-
diction.
Corollaire 6.8. Si f : (X, dX ) → (Y, dY ) est continue et X est connexe, alors le graphe de la
fonction f , Γ(f ) = {(x, y) ∈ X × Y : y = f (x)} est connexe. En particulier Γf est connexe si
et seulement si X est connexe.
Démonstration. D’après le théorème (3.39) on a vue que si f est une application continue
alors X et le graphe de f , Γ(f ) = {(x, y) ∈ X × Y : y = f (x)} sont homéomorphes. Donc
d’après le corollaire 6.7, Γf est connexe.
Proposition 6.9. Un espace métrique (X, d) est connexe si et seulement si toute application
continue f : (X, d) → ({0, 1}, δ) est constante c.a.d. soit f ≡ 0 ou bien f ≡ 1.
Démonstration. Si X est connexe et f : X → {0, 1} est continue, alors f (X) est connexe
et donc f est constante. En effet, si f n’est pas constante, on a f (X) = {0, 1} qui est une
réunion disjointe de deux fermés et donc f (X) n’est pas connexe.
Réciproquement, si X n’est pas connexe, et si X = A ∪ B est la réunion disjointes de deux
fermés non vides, si on pose (
0; si x ∈ A
f (x) =
1; si x ∈ B
f n’est pas constante. Les fermés de {0, 1} sont ∅, {0}, {1}, {0, 1} et leurs images réci-
proques sont respectivement ∅, A, B, X qui sont tous des fermés, donc f est continue.
Dans des conditions spéciales on peut avoir connexité, comme dans la proposition sui-
vante.
(a) Si {Eα : α ∈ I} est une collection de parties connexes de X, tel que Eα ∩ Eβ 6= ∅ pour
[
tout α, β ∈ I, alors E = Eα est connexe.
α∈I
(b) Si {En : n ∈ N} est une suite de parties connexes de X, tel que En ∩ En+1 6= ∅ pour
∞
[
tout n ∈ N, alors E = En est connexe.
n=1
Proposition 6.12. Supposons que A est une partie connexe de l’espace métrique (X, d) et
que A ⊆ B ⊆ Adh(A). Alors B est connexe.
Démonstration. Supposons que f : B → {0, 1} est continue. Alors, f |A est constante car A
est connexe. Supposons sans perte de généralité que f (a) = 0 pour tout a ∈ A. Supposons
aussi que f (b) = 1 pour un certain b ∈ B. Puisque {1} est ouvert dans {0, 1}, f −1 (1) est
ouvert dans B, donc f −1 (1) = B ∩ U pour un certain U ouvert dans X. U est ouvert qui
contient le point b ∈ B ⊂ Adh(A), donc U ∩ A 6= ∅. Soit a ∈ U ∩ A ⊆ U ∩ B = f −1 (1).
Donc f (a) = 1, qui est une contradiction. Donc B est connexe.
Corollaire 6.13.
Définition 6.16. Soit (X, d) un espace métrique. On dit que X est connexe par arcs si
pour tout a, b ∈ X, il existe un arc inclus dans X d’origine a et d’extrémité b.
Exemple 6.17.
Démonstration. Supposons que X est connexe par arcs et g : X → {0, 1} est continue.
Si g n’est pas constante, alors ils existent x1 , x2 ∈ X tels que g(x1 ) = 0 et g(x2 ) = 1.
Soit f : [0, 1] → X un chemin dans X tel que f (0) = x1 et f (1) = x2 . Alors la fonction
g ◦ f : [0, 1] → {0, 1} est continue et surjective qui entraîne que [0, 1] n’est pas connexe,
qui est une contradiction.
Remarque. La connexité par arcs est surtout une notion pratique pour montrer qu’un
espace est connexe. En termes intuitifs, un espace est connexe par arcs si et seulement
si on peut toujours relier deux de ses points par une courbe continue ce qui en fait une
notion moins abstraite que la connexité.
La réciproque de la proposition 6.18 est malheureusement fausse. Néanmoins, la proposi-
tion suivante donne un cas où la réciproque est vraie.
Proposition 6.19. Une partie ouverte et connexe de Rn est connexe par arcs.
Exemple 6.21.
(1) Si a, b ∈ R et a < b alors les parties, [a, b], [a, b), (a, b], (a, b) sont connexes.
(2) Si a ∈ R alors les parties, (−∞, a], (−∞, a), (a, ∞), [a, ∞) et (−∞, ∞) sont connexes.
√ √
(3) Q n’est pas connexe car Q ⊂ (−∞, 2) ∪ ( 2, ∞).
(3) Toute boule ouverte B(a, r) = {x ∈ Rn : d(a, x) < r} de Rn est connexe dans Rn .
(4) Toute boule fermée Bf (a, r)) = {x ∈ Rn : d(a, x) ≤ r} de Rn est connexe dans Rn .
(6) f : [0, 1] → Rn définie par f (t) = tx + (1 − t)y est continue. Puisque [0, 1] est connexe
dans R, son image f ([0, 1]) = {tx + (1 − t)y : 0 ≤ t ≤ 1 et x, y ∈ Rn } est connexe
dans Rn .
(7) Si (X, δ) un espace métrique discret, alors X n’est pas connexe s’il contient plus d’un
point. En effet, on a vue que le singleton {x} est a la fois ouvert et fermé dans (X, δ).
Corollaire 6.24.
(a) Si X est connexe et f : X → R est continue, alors f (X) est un intervalle.
(b) Si X est connexe et f : X → R est continue, alors le graphe de f , Γ(f ) est connexe.
(c) L’intervalle [a, b] est connexe dans R et son image f ([a, b]) doit être connexe dans R
puisque f est continue. Donc f ([a, b]) est un intervalle soit [c, d].
Connexité et homéomorphismes
Intuitivement on sait que R et R2 ne sont pas homéomorphes. On va utiliser le fait que
la connexité est une propriété topologique pour montrer que cette assertion est en effet
vraie. Supposons que f : R → R2 est un homéomorphisme.
La restriction f : R − {0} → R2 − {f (0)} est aussi un homéomorphisme. Mais R − {0} n’est
pas connexe, cependant R2 − {f (0)} est connexe par arcs et donc connexe. Ceci constitue
une contradiction donc R et R2 ne sont pas homéomorphes.
De la même façons on peut monter que l’intervalle I = [0, 1] et le cercle S = {(x, y) ∈ R2 :
x2 +y 2 = 1} ne sont pas homéomorphes. Supposons que f : I → S est u homéomorphisme.
Alors la restriction de f de I1 = I − {1/2} = [0, 1/2) ∪ (1/2, 1] sur S1 = S − {f (1/2)} est
aussi un homéomorphisme. Il est évident que I1 n’est pas connexe, mais S1 est connexe
par arcs donc connexe.
• X est connexe ssi toute application continue f : (X, d) → ({0, 1}, δ) est constante.
• X est connexe par arcs si pour tout a, b ∈ X, il existe une application continue
f : [0, 1] → X telle que f (0) = a et f (1) = b.
6.5 Exercises
1. Soit (X, d) un espace métrique. Alors les assertions suivantes sont équivalentes :
(a) X est connexe.
(b) Il n’existe pas de partions de X en deux ouverts disjoints.
(c) Il n’existe pas de partions de X en deux fermés disjoints.
2. Montrer que si f : (X, d) → (X 0 , d0 ) est continue et X est connexe, alors f (X) est
connexe.
3. Si (X, d) est connexe et f : X → R est continue telle que |f (x)| = 1 pour tout x ∈ X,
montrer que f doit être constante.
8. Montrer que tout polynôme de degré impair a au moins une racine réelle.
9. Montrer que toute fonction continue f : [a, b] → [a, b], admet un point fixe x ∈ [a, b].
10. Supposons que X est connexe par arcs, et f : X → Y est continue. Montrer que Y
est connexe par arcs.
11. Montrer que X = C([0, 1]) avec d(f, g) = sup |f (t) − g(t)| est connexe par arcs.
t∈[0,1]
13. Supposons que A et B sont des parties connexes de X tel que Adh(A) ∩ B 6= ∅.
Montrer que A ∪ B est connexe.
Dans ce chapitre, nous allons abstraire certaines propriétés que l’on a vu dans les espaces
métriques et donc créer une nouvelle structure qui se produit fréquemment en mathéma-
tiques que l’on appellera «espace topologique». Puis nous allons étendre sur cette nouvelle
structure les notions limite, continuité, voisinage, compacité et la connexité.
La topologie générale propose donc un formalisme permettant de généraliser les notions
familières rencontrées dans les problèmes d’analyse sur Rn ou les espaces métriques en
général. Le quantitatif (via l’utilisation de R) est intervenu de manière cruciale dans les
chapitres sur les espaces métriques. En topologie générale, les notions resteront qualita-
tives.
Une topologie est une structure géométrique définie sur un ensemble X. Fondamentale-
ment, la topologie est connue en déclarant lesquels des sous-ensembles de X sont des
ensembles «ouverts». Ainsi les axiomes de la topologie sont l’abstraction des propriétés
des ouverts de X.
Une autre façon de le dire, est que la famille T des ouverts vérifie les propriétés suivantes :
(O1) ∅, X ∈ T .
[
(O2) Si {Gi : i ∈ I} ⊆ T , alors Gi ∈ T .
i∈I
(O3) Si G1 , . . . , Gn ∈ T , alors G1 ∩ . . . ∩ Gn ∈ T .
Définition 7.2. Soit (X, T ) un espace topologique et F une partie de X. On dit que la
partie F est fermée si et seulement si le complément (X − F ) ∈ T .
113
114 Section 7.1. Structure topologique
Exemple 7.3.
(1) Si TGros = {∅, X} alors (X, TGros ) est un espace topologique et TGros est appelée la
topologie grossière ou triviale de X. Il est évident que les trois axiomes de topologie
sont satisfaites. Dans cette topologie les seuls ouverts (fermés) sont ∅ et X.
(2) Si TDisc = P(X), l’ensemble de toutes les parties de X alors (X, TDisc ) est un espace
topologique et TDisc est appelée la topologie discrète de X. Dans cette topologie les
singletons sont des ouverts et donc toute partie de X est à la fois ouverte et fermée.
Les fermés dans cette topologie sont ∅, X et les parties finies.
(3) Soit X = {a, b}, alors Ta = {∅, {a}, X} et Tb = {∅, {b}, X} sont deux topologies
sur X appelées les espaces de Sierpinski. Les Ta –fermés sont Tb et vis versa.
(4) Soit X = {a, b, c}, alors T1 = {∅, {a}, X}, T2 = {∅, {a, b}, X} et T3 =
{∅, {a}, {a, b}, X} sont trois des topologies distinctes sur X. Les T1 –fermés sont
{∅, {b, c}, X}. La famille A = {∅, {a, b}, {a, c}, X} n’est pas une topologie de X.
alors (X, TCof ) est un espace topologique et TCof est appelée la topologie cofinie
sur X.
(6) Soient (X, d) un métrique et Td la famille des ouverts de X. Alors (X, Td ) est un
espace topologique et Td est appelée la topologie associée à la distance d. Donc
tout espace métrique est un espace topologique.
(7) Soit (Rn , du ) l’espace métrique avec la distance usuelle alors (R, Tu ) est un es-
pace topologique ou Tu est la topologie associée à la distance usuelle. Les
parties (a, b), (a, +∞), (−∞, a) et R sont ouvertes dans (R, du ). Les parties
[a, b], [a, +∞), (−∞, a] et R sont fermées dans (R, du ). Les parties [a, b), (a, b], Q et
R \ Q ne sont ni ouverts ni fermés dans (R, du ).
TA = {A ∩ U : U ∈ T }
est une topologie sur A appelée topologie induite par la partie A. On dit que (A, TA )
est un sous-espace topologique de (X, T ).
Voisinages
Définition 7.4. Soit (X, T ) un espace topologique et x ∈ X. On dit qu’une partie V de X
est un voisinage de x dans X, s’il existe un ouvert O de X, vérifiant x ∈ O ⊆ V . On note
par V (x) l’ensemble de tous les voisinages de x.
Remarque. Un voisinage de x contient tous les points assez proches de x, mais également
des points qui peuvent être très loin de x. D’après la définition, X tout entier est un
voisinage de x.
( V2) Toute partie W de X qui contient un élément de V (a) est aussi un élément de V (a).
( V4) Si V ∈ V (a), il existe un élément W ∈ V (a) tel que pour tout b ∈ W , V ∈ V (b).
Persuadez-vous sur un dessin que les propriétés ci-dessus sont vérifiées, puis prouvez-les.
Exemple 7.6.
Définition 7.7. Un espace topologique (X, T ) est dit métrisable s’il existe une distance
sur X telle que la topologie associée à cette distance coïncide avec la topologie donnée
c.a.d. T = Td . Une telle distance est dite compatible avec la topologie de X.
Remarque. La distance usuelle sur R engendre la topologie usuelle sur R. Donc les ouverts
de l’espace métrique (R, | · |) sont les ouverts de l’espace topologique (R, Td ).
Exemple 7.8. On définit la droite numérique achevée par R = R∪{−∞, +∞}. On munit
R de la topologie suivante :
• si x ∈ R, V (x) = {V ⊂ R : ∃ > 0, (x − , x + ) ⊂ V }
Comparaison de topologies
Deux topologies T1 et T2 sur l’ensemble ensemble X sont les mêmes si elles ont les mêmes
ouverts. Si l’une des topologies de X contient tous les ouverts d’une autre topologie de X
on dit que les deux topologies sont comparables.
Définition 7.9. Soient T et T 0 deux topologies sur X. On dit que T est moins fine que
T 0 (ou bien T 0 est plus fine que T ) si T ⊆ T 0 , si tout ouvert de (X, T ) est aussi un
ouvert de (X, T 0 ).
Lemme 7.10. La topologie grossière TGros est la topologie la moins fine des topologies sur
X, et la topologie discrète TDisc est la topologie la plus fine des topologies sur X.
Dans certains cas on peut établir une relation d’ordre partiel entre les topologies sur le
même ensemble X avec la relation «moins fine que ». Deux topologies ne sont pas néces-
sairement comparables. Par exemple, les deux espaces de Sierpinski Ta et Tb ne sont pas
comparables.
Proposition 7.11. Soient T et T 0 deux topologies sur X, alors on a :
(a) T ⊆ T 0 si et seulement si pour tout x ∈ U ∈ T , il existe V ∈ T 0 tel que x ∈ V ⊆ U .
(b) T = T 0 si et seulement si T ⊆ T 0 et T 0 ⊆ T .
Exemple 7.12. On a vu que si X = {a, b, c}, alors T1 = {∅, {a}, X}, T2 = {∅, {a, b}, X}
et T3 = {∅, {a}, {a, b}, X} sont trois des topologies distinctes sur X. Les topologies T1 et
T2 sont moins fines que T3 , cependant T1 et T2 ne sont pas comparables.
Dans un espace topologique (X, T ), une suite est une application de N dans X notée
habituellement (xn ) pour n ∈ N.
Définition 7.13. Une suite (xn ) d’éléments de X converge vers x ∈ X, si pour tout voisi-
nage V de x, il existe un entier N (V ) tel que xn ∈ V pour tout n ≥ N (V ).
Attention. On a vu que toute suite convergente (xn ) dans un espace métrique (X, d) admet
une limite unique. Cela n’est pas nécessairement vrai dans les espace topologique autres
que les espaces métriques.
Exemple 7.14. Considérons l’espace topologique (X, TTriv ) avec la topologie grossière
TTriv = {∅, X}. Alors toute suite convergente (xn ) de X, converge vers n’importe quel
point de x ∈ X.
Supposons que xn → x ∈ X et U est ouvert qui contient x alors U = X (car les seuls
ouverts sont ∅ et X) donc xn ∈ U pour tout n.
Les propriétés suivantes découlent directement des définitions mais sont très souvent uti-
lisées.
(a) Adh(X) = X.
(b) A ⊆ Adh(A).
Attention.
Si A est une partie d’un espace topologique (X, T ) , considérons les assertions suivantes :
(a) x ∈ Adh A.
(b) Il existe une suite (xn ) d’éléments de X qui converge dans X vers x.
• Si X est un espace topologique, alors (a) ⇒ (b) n’est pas nécessairement vraie.
(a) Int(X) = X.
(b) Int(A) ⊆ A.
Remarque. La relation « moins fine » est une relation d’ordre partiel sur l’ensemble des
topologies sur X. Plus la topologie est fine, plus riche est la structure topologique. Si T et
T 0 deux topologies sur X telle que T ⊆ T 0 et A ⊂ X alors
(b) (X, T ) est dit séparable s’il contient une partie dénombrable dense.
Proposition 7.21. A est dense dans (X, T ) si et seulement si tout ouvert non vide de X
rencontre A.
Démonstration. Si A n’est pas dense dans X alors Adh(A) 6= X, donc X − Adh(A) est
un ouvert non vide de X qui ne rencontre pas A (car A ⊂ Adh(A) ).
Réciproquement, si O est un ouvert non vide qui ne rencontre pas A, A ∩ O = ∅, alors
A ⊂ (X − O) c.a.d que A est inclue dans le fermé (X − O), et donc Adh(A) ⊂ (X − O) 6=
X.
Exemple 7.22.
(1) Soit (R, Tu ) l’espace topologique usuel sur R , A = (1, 2) et B = (2, 3), alors
Adh(A ∩ B) = Adh(∅) = ∅, mais Adh(A) ∩ Adh(B) = [1, 2] ∩ [2, 3] = {2}.
(2) Soit (R, Tu ) l’espace topologique usuel sur R , A = (1, 2] et B = (2, 3), alors
Int(A ∪ B) = Int(1, 3) = (1, 3), mais Int(A) ∪ Int(B) = (1, 2) ∪ (2, 3).
(4) Soit (X, TGros ) l’espace topologique grossier et A une partie de X. Alors Int(A) = ∅
et Adh(A) = X. Pourquoi ? Toute partie A de X est dense dans X.
(5) Soit (X, TDisc ) l’espace topologique discret et A une partie de X. Dans cette to-
pologie toute partie A de X est a la fois ouverte et fermée. Donc Int(A) = A et
Adh(A) = A. Dans cette topologie il n y a pas de partie propre de X dense dans X.
(6) Soient X = {a, b} muni de la topologie Ta = {∅, {a}, X}, A = {a} et B = {b}.
Les Ta –fermés sont {∅, {b}, X}. On a donc Int A = A, Adh A = X, Int B = ∅, et
Adh B = B. De plus on que A est dense dans X.
Définition 7.23. Soit (X, T ) un espace topologique, une base pour la topologie T est
une collection B ⊆ T telle que tout élément de T est une réunion d’éléments de B.
Les ensembles B ∈ B de la base sont appelés éléments de la base.
Exemple 7.24.
(2) La famille des intervalles ouverts B = {(a, b) : x ∈ R, } est une base de l’espace
topologique usuel (R, Td ) où d(x, y) = |x − y|.
(3) Soit X = {a, b}, alors Ta = {∅, {a}, X} est une topologie sur X dont B = {{a}, X}
(4) Soit X = {a, b, c, }. Alors T = {∅, {a}, {b}, {a, b}, X} est une topologie sur X. Une
base pour cette topologie est B = {{a}, {b}, X}.
(5) Si (X, T ) est un espace topologique, alors T est une base pour elle même.
(7) Soit X un ensemble et B la collection des singletons {x} de X. Alors, B est une
base de la topologie discrète TDisc sur X.
Remarque Un espace topologique peut avoir plusieurs bases. Par exemple R2 peut avoir
comme base les disques ouverts, les carrées ouverts ou bien les diamants ouverts.
Proposition 7.25. Si B est une base de la topologie T sur X, alors B satisfait les assertions
suivantes :
[
(a) {B : B ∈ B} = X.
Définition 7.27. Soit B une base de la topologie sur X. La topologie T engendrée par
B est la collection des parties U ⊂ X telle que pour tout x ∈ X, il existe B ∈ B tel que
x ∈ B ⊂ U.
Proposition 7.28. La collection T engendrée par la base B est une topologie sur X.
Proposition 7.30. Soient B, B 0 des bases des topologies T , T 0 respectivement. Les asser-
tions suivantes sont équivalentes :
Proposition 7.32. Soit X = R, alors B` = {[a, b) : a, b ∈ R et a < b} est une base pour la
topologie limite inférieure T` de R, en outre Td ( T` .
Démonstration. Pour tout B ∈ B pour la topologie standard, et pour tout x ∈ (a, b), on
peut prendre B 0 = [x, b) ∈ B` et donc on a x ∈ B 0 ⊂ B. Donc la topologie standard
est moins fine que la topologie limite inférieure, Td ⊂ T` . Pour montrer que les deux
topologies ne sont pas les mêmes, considérons B 0 = [a, b) ∈ B 0 , et soit x = a ∈ B 0 . Alors
il n’y a pas d’élément B = (c, d) ∈ B avec x ∈ B ⊂ B 0 . Car si x ∈ B, alors c < x = a < d,
/ [a, b). Donc B * B 0 .
et alors y = (a + c)/2 satisfait y ∈ (c, d) mais y ∈
BA = {A ∩ B : B ∈ B}
Proposition 7.34. Soit (X, TX ) et (Y, TY ) deux espaces topologiques, BX est une base de
la topologie TX , BY est une base de la topologie TY , alors la collection
BZ = {UX × UY : UX ∈ BX , UY ∈ BY }
Exemple 7.35.
(1) On a vu que B = {(a, b) : a, b ∈ R et a < b} est une base pour la topologie usuelle
sur R. Donc B 0 = {(a, b) × (c, d) ⊂ R × R} est une base de la topologie usuelle sur
Z = R × R = R2 .
(2) Si (X, dX ) et (Y, dY ) sont deux espaces métriques, la topologie produit sur Z = X×Y
coïncide avec la topologie définie par la métrique produit.
(4) Soit R = R ∪ {−∞, +∞}. La collection T formée par ∅, R et toute réunion d’inter-
valles de la forme (a, b), ou [−∞, b), ou (a, +∞] est une topologie de R.
Définition 7.36. Une fonction f : (X, TX ) → (Y, TY ) est dite continue au point a ∈ X :
Définition 7.37. Une fonction f : (X, TX ) → (Y, TY ) est dite continue sur X :
Définition 7.38. Une fonction f : (X, TX ) → (Y, TY ) est dite un homéomorphisme lors-
qu’elle est bijective et que f et f −1 sont continues.
• les parties ouvertes de Y sont exactement les images par f des parties ouvertes de X,
• les parties fermées de Y sont exactement les images par f des parties fermées de X,
• si y = f (x), les voisinages de y sont exactement les images par f des voisinages de x.
Attention !
(1) Si G est ouvert dans X, f (G) n’est pas nécessairement ouvert dans Y .
(2) Si F est fermé dans X, f (F ) n’est pas nécessairement une partie fermée de Y .
Proposition 7.42. Soit (A, TA ) un sous-espace d’un espace topologique (X, T ). Alors, l’in-
jection canonique i : A → X définie par i(a) = a pour tout a ∈ A est continue.
Corollaire 7.43. Soit f : (X, TX ) → (Y, TY ) continue, et A une partie non vide de X. Alors,
la restriction f |A : (A, TA ) → (Y, TY ) est continue.
Corollaire 7.44. Soit f : (X, TX ) → (Y, TY ) un homéomorphisme, A une partie non vide
A : (A, TA ) → (B, TB ) est un homéomorphisme.
de X et B = f (A). Alors, la restriction f |B
U × V = (U × X) ∩ (V × Y ) = p−1 −1
X (U ) ∩ pY (V ).
Alors,
f −1 (U × V ) = (f −1 p−1
X (U )) ∩ (f
−1 −1
pY (V )) = (pX ◦ f )−1 (U ) ∩ (pX ◦ f )−1 (U )
qui est un ouvert étant l’intersection de deux ouverts, car pX ◦ f et pY ◦ f sont continues.
Donc f est continue.
Corollaire 7.48. Soit X un espace topologique et ∆ : X → X ×X définie par ∆(x) = (x, x).
Alors, ∆ est une application continue.
Démonstration. (pX ◦ ∆)(x) = pX (x, x) = x = idX (x) qui est continue et (pY ◦ ∆)(x) =
pX (x, x) = x = idX (x) qui est continue. Donc par théorème 7.46 ∆ est continue.
les applications partielles x 7→ f (x, y) et y 7→ f (x, y) sont continues mais f n’est pas
continue en (0, 0).
Définition 7.54. Un espace topologique (X, T ) est dit Hausdorff ou séparé si deux points
distincts appartiennent à deux ouverts disjoints.
(2) Si (X, TX ) et (Y, TY ) sont deux espaces topologiques Hausdorff, alors leurs produit
(X × Y, TX×Y ) est aussi un espace topologique Hausdorff.
(4) Toute suite dans un espace topologique Hausdorff admet au plus une limite.
(6) Toute partie finie d’un espace topologique Hausdorff est fermée.
(9) Si f : (X, TX ) → (Y, TY ) est injective et continue et (Y, TY ) est Hausdorff alors
(X, TX ) l’est aussi.
(10) Si (X, TX ) est homéomorphe à (Y, TY ), alors (X, TX ) est Hausdorff si et seulement
si (Y, TY ) est Hausdorff.
(12) Si f : (X, TX ) → (Y, TY ) est une application continue et (Y, TY ) est Hausdorff alors
le graphe Γ(f ) = {(x, f (x)) : x ∈ X} est fermé dans X × Y .
(13) Si f, g : (X, TX ) → (Y, TY ) sont des applications continues et (Y, TY ) est Hausdorff
alors A = {x ∈ X : f (x) = g(x)} est fermé dans X.
Démonstration. Nous donnons les démonstrations de (1)–(6) et nous laissons les autres
comme exercices.
(4) Supposons que la suite (xn ) converge vers y et z. On doit montrer que y = z. Sup-
posons que x 6= y, alors puisque X est séparé ils existent des ouverts U, V ∈ T tels
que y ∈ U, z ∈ V et U ∩ V = ∅. Puisque xn → y, il existe N ∈ N tel que xn ∈ U
pour tout n ≥ N . Puisque xn → z, il existe M ∈ N tel que xn ∈ V pour tout n ≥ M .
Donc, pour n ≥ max{N, M }, xn ∈ U ∩ V , ce qui est impossible car l’intersection est
vide.
(5) Soit y ∈ X et y 6= x. Puisque X est séparé ils existent des ouverts U, V ∈ T tels
que x ∈ U, y ∈ V et U ∩ V = ∅. Puisque x ∈
/ V , alors x ∈ X − V qui est un
fermé contenant {x}. Donc Adh{x} ⊂ X − V , donc y ∈
/ Adh{x}. En outre, puisque
Adh{x}, ne peut contenir un point autre que x, il en découle que {x} = Adh{x},
donc {x} est fermé.
(6) Toute partie finie est une réunion de singletons (fermés) et la réunions finie de
parties fermées est fermée.
Dans les espaces métriques tout singleton est un fermé et toute suite convergentes admet
une limite unique. Ces deux propriétés ne sont pas nécessairement varies dans les espaces
topologiques non-Hausdorff.
L’espace topologique de Sierpinski (X, Ta ) n’est pas Hausdorff. Le complément de l’ouvert
{a} est {b} n’est pas un ouvert. Donc le singleton A = {a} de (X, Ta ) n’est pas fermé.
On a vue dans l’exemple (7.14) que dans l’espace topologique grossier (X, TGros ) la limite
d’une suite convergente n’est pas unique.
La propriété Hausdorff dans les espaces topologiques garanti que le singleton est un fermé
et que la limite d’une suite convergente est unique.
Exemple 7.55.
(6) (X, TCof ) n’est pas Hausdorff si X est infini, mais tout singleton {x} de X est fermé.
(7) Si X = {a, b} et T = TDisc = {∅, {a}, {b}, X}, alors (X, TDisc ) est Hausdorff.
(8) X = {a, b} avec la topologie de Sierpinski Ta = {∅, {a}, X}, n’est pas séparé, car le
seul ouvert contenant b est X et donc il n y a pas d’ouvert contenant a disjoint de X.
Définition 7.56. Soit (X, TX ) un espace topologique et A une partie de X. On dit que :
[
(a) (X, TX ) est compact si (Ui )i∈I est une famille d’ouverts de TX telle que X = Ui ,
[ i∈I
alors in existe J ⊂ I fini tel que X = Ui .
i∈J
(b) A est compacte si le sous-espace topologique (A, TA ) est compact.
Remarque. Dans un espace topologique abstrait il n’y a pas de notion de distance et donc
on ne peut pas parler de parties bornées.
Définitions equivalentes
(c) Toute famille de parties fermées de X qui possède la propriété de l’intersection finie
possède une intersection non vide.
Le théorème suivant est similaire à la proposition 5.3 mais dans le contexte des espaces
topologiques. La démonstration est aussi similaire, mais on doit utiliser les ouverts à la
places des boules ouvertes.
[
(X \ F ) ∪ Uα = X ⊇ E.
α∈A
x ∈ Vk , k ∈ Uk and Vk ∩ Uk = ∅.
[ [
Puisque Uk ⊇ {k} = K, est un recouvrement par des ouvert de K. Par
k∈K k∈K
compacité, on peut trouver k(1), k(2), . . . , k(n) ∈ K tels que
n
[
Uk(j) ⊇ K.
j=1
n
\
Notons que l’intersection finie V = Vk(j) est un voisinage de x et que
j=1
n
[
V ∩K ⊆V ∩ Uk(j) = ∅,
j=1
!
[ [
f −1 (Ua ) = f −1 Ua ⊇K
a∈A a∈A
et, puisque f est continue f −1 (Ua ) ∈ TX pour tout a ∈ A. Puisque K est compact, il
existent a(j) ∈ A [1 ≤ j ≤ n] tels que
n
[
f −1 (Ua(j) ) ⊇ K
j=1
et donc
n
[ n
[
Ua(j) ⊇ f f −1 (Ua(j) ) ⊇ f (K)
j=1 j=1
Attention. Dans un espaces métriques toute partie compacte est fermée. Cela n’est pas vrai
dans un espace topologique sauf si ce dernier est Hausdorff. Si X = {a, b}, TX = {∅, X}
et K = {a}. (X, TX ) est compact car X est fini, cependant K est une partie compacte qui
n’est pas fermée car son complément {b} n’est pas ouvert. Cela donne un exemple d’une
partie compacte qui n’est pas fermée qui montre que la condition Hausdorff est nécessaire
dans la partie (b) de la proposition précédente.
Remarque. Dans un espace topologique métrisable une partie est compacte si et seule-
ment si elle est bornée et fermée.
Corollaire 7.59. Si (X, T ) est un espace topologique compact et f : (X, T ) → (R, | · |) est
une application continue, alors ils existent a, b ∈ X tels que f (a) ≤ f (x) ≤ f (b) pour tout x
de X.
Remarque. Le résultat prochain est le même que celui dans la proposition 5.18, sauf
que dans le contexte d’espaces topologiques on doit ajouter la condition que (Y, TY ) est
Hausdorff qui n’est pas nécessaire dans (5.18) car tout espace métrique est Hausdorff.
Proposition 7.60. Supposons que (X, TX ) est compact, que (Y, TY ) est Hausdorff et que
f : (X, TX ) → (Y, TY ) est une bijection continue, alors f est un homéomorphisme.
Démonstration. Puisque f est une bijection, g = f −1 est une fonction bien définie. Si K
est fermé dans X, alors il est compact dans X et donc f (K) est compact. Mais une partie
compacte d’un espace Hausdorff est fermée donc g −1 (K) = f (K) est fermé. Donc g est
continue. Cela entraine que f est un homéomorphisme.
Proposition 7.61. Soient T1 et T2 deux topologies sur le même espace X telles que T1 ⊇ T2 .
Démonstration.
(a) Puisque i : (X, T1 ) → (X, T2 ) est continue, alors l’image d’un compact est compact.
Donc si X est compact dans T1 , alors X est compact dans T2 .
(c) L’application i : (X, T1 ) → (X, T2 ) est une bijection continue. Donc un i est un
homéomorphisme qui entraine que T1 = T2 .
Démonstration.
(⇒) Si X × Y est compact alors X et Y sont sont compacts car ils sont les image des
projections continues pX (X × Y ) = X et pY (X × Y ) = Y .
(⇐) Soit Oa ∈ TX×Y [a ∈ A] et
[
Oa = X × Y.
a∈A
Alors, pour tout (x, y) ∈ X × Y , on peut trouver Ux,y ∈ τ , Vx,y ∈ σ et a(x, y) ∈ A tels que
En particulier, on a
[
{x} × Vx,y = {(x, y) : y ∈ Y }
y∈Y
Puisque (Y, TY ) est compact, on peut trouver un nombre naturel n(x) et y(x, j) ∈ Y
[1 ≤ j ≤ n(x)] tel que
n(x)
[
Vx,y(x,j) = Y.
j=1
n(x)
\
Maintenant Ux = Ux,y(x,j) est une intersection finie d’ouverts de X et donc est ouvert.
j=1
De plus x ∈ Ux donc
[
Ux = X.
x∈X
m n(x
[ [r ) m n(x
[ [r )
Oxr ,y(xr ,j) ⊇ Uxr ,y(xr ,j) × Vxr ,y(xr ,j)
r=1 j=1 r=1 j=1
m n(x
[ [r ) m
[
⊇ Uxr × Vxr ,y(xr ,j) ⊇ U xr × Y ⊇ X × Y
r=1 j=1 r=1
(1) An espace topologique (X, T ) est dit compact si tout recouvrement de X par des
ouverts de T possède un sous-recouvrement fini.
(2) Soit B est une base de (X, T ). Alors (X, T ) est dit compact si et seulement si tout
recouvrement de X par des ouverts de B possède un sous-recouvrement fini.
(3) Toute famille de parties fermées d’un espace topologique (X, T ) qui possède la pro-
priété de l’intersection finie possède une intersection non vide.
(6) Toute partie fermée d’un espace topologique compact est compacte.
(7) Toute partie compacte d’un espace topologique Hausdorff est fermée.
(8) Une partie d’un espace topologique compact et Hausdorff est fermée si et seulement
si elle est compacte.
(10) Dans un espace topologique métrisable une partie est compacte si et seulement si
elle est bornée et fermée.
(11) Dans un espace vectoriel normé de dimension fini une partie est compacte si et
seulement si elle est bornée et fermée.
(12) Si (X, T ) est compact et f : (X, T ) → (R, Td ) est une application continue, alors
ils existent a, b ∈ X tels que f (a) ≤ f (x) ≤ f (b) pour tout x de X.
(13) Une bijection continue d’un espace topologique compact vers un espace topologique
Hausdorff est un homéomorphisme.
(15) L’intersection de parties compactes d’un espace Hausdorff (X, T ) est compacte.
(16) Le produit arbitraire de compacts est compact si et seulement si chaque facteur est
compact.
(17) Si T2 est moins fine que T1 et (X, T1 ) est compact alors (X, T2 ) est compact.
(18) Si T2 est moins fine que T1 , T1 est compacte et T2 est Hausdorff alors T1 = T2 .
Exemple 7.64.
(1) (R, Tu ) n’est pas compact mais l’intervalle [a, b] est une partie compacte de (R, Tu ).
(2) (Rn , Tu ) n’est pas compact mais la boule fermée Bf (x, r) est une partie compacte.
(10) La boule unité fermée d’un espace vectoriel normé de dimension fini est compacte.
(a) (X, TX ) est dit connexe si et seulement si les seules parties de X à la fois ouvertes
et fermées sont l’ensemble vide ∅ et X.
(c) (X, TX ) est dit non-connexe si on peut trouver des ouverts non-vides U, V ∈ TX
tels que, U ∪ V = X et et U ∩ V = ∅. Un espace qui n’est pas non-connexe est dit
connexe.
(e) Soit (X, TX ) un espace topologique. On appelle chemin toute application continue
γ : [0, 1] → (X, TX ). L’image γ([0, 1]) du chemin s’appelle un arc avec origine γ(0)
et extrémité γ(1).
(f) Soit (X, TX ) un espace topologique. On dit que X est connexe par arcs si pour toute
paire de points x, y ∈ X, il existe un arc inclus dans X d’origine x et d’extrémité y.
Proposition 7.66. Soit (X, TX ) un espace topologique. Alors les assertions suivantes sont
équivalentes :
(1) (X, TX ) est connexe ssi les seules parties à la fois ouvertes et fermées sont ∅ et X.
(3) Une partie A d’un espace topologique connexe (X, TX ) n’est pas nécessairement
connexe. On dit alors que la connexité n’est pas une propriété héréditaire.
(5) Si X est connexe et {Eα : α ∈ I} est une collection de parties connexes de X, tel
[
que Eα ∩ Eβ 6= ∅ pour tout α, β ∈ I, alors E = Eα est connexe.
α∈I
(6) Si X est connexe et {En : n ∈ N} est une suite de parties connexes de X, tel que
∞
[
En ∩ En+1 6= ∅ pour tout n ∈ N, alors E = En est connexe.
n=1
(8) Si f : (X, TX ) → (Y, TY ) est continue et X est connexe, alors f (X) est connexe.
(11) Supposons que A est une partie connexe de l’espace topologique (X, TX ) et que
A ⊆ B ⊆ Adh(A). Alors B est connexe.
(13) Soient (X, TX ) et (Y, TY ) des espaces topologiques, alors X × Y est connexe si et
seulement si X et Y le sont.
(14) Tout espace topologique (X, TX ) connexe par arcs est connexe.
(17) Toute partie ouverte et connexe de (Rn , Td ) est connexe par arcs.
Exemple 7.67.
(6) R − {0} n’est pas connexe mais R2 − {(0, 0)} est connexe.
Topologies grossière
Soient X un ensemble quelconque alors TGros = {∅, X} est appelée la topologie triviale
ou topologie grossière sur X. (X, TGros ) est appelé l’espace topologique grossier.
(12) Toute suite possède une sous-suite convergente (la suite elle-même).
(15) Tout sous-ensemble non-vide de X est donc dense dans X, une propriété qui carac-
térise les espaces topologiquement grossiers.
(16) Si S est un sous-ensemble de X ayant au moins deux points, tout élément de X est
un point d’accumulation de S.
Topologies discrète
(2) Dans (X, TDisc ) le singleton {x} est une partie à la fois ouverte et fermée.
(3) Dans (X, TDisc ) toute partie de X est à la fois ouverte et fermée.
(8) (X, TDisc ) est Hausdorff (si X contient plus deux points).
(10) (X, TDisc ) n’est pas connexe (si X contient plus d’un point).
(11) (X, TDisc ) est métrisable, par exemple par la distance discrète δ.
(15) (X, T ) est discret si et seulement si tous ses singletons sont ouverts.
(16) Un espace topologique fini (X, T ) est discret si et seulement si (X, T ) est séparé.
Topologie de Sierpinski
(5) {a} est un ouvert qui n’est pas fermé et {b} est un fermé qui n’est pas ouvert.
(6) f : [0, 1] → X définie par f (0) = a et f (t) = b, t ∈ (0, 1] est un chemin entre a et b.
(11) {a} est une partie compact de X qui n’est pas fermée.
(12) Tout recouvrement par des ouverts de X doit contenir X car X est le seul ouvert
contenant le point b. Tout recouvrement par des ouverts de X contient un sous-
recouvrement fini qui est X = {a, b} lui même.
(13) Toute suite dans X converge vers le point b car le seul voisinage de b est X.
(14) Une suite dans X converges vers a si et seulement si la suite contient un nombre fini
de b et un nombre infini de a.
Topologie cofinie
Soit X un ensemble. La topologie cofinie (complément fini) TCof est définie par ;
(4) Les partie fermées de (X, TCof ) sont les parties finies ou bien X.
(10) Les seules parties ouvertes et fermée à la fois de (X, TCof ) sont ∅ et X.
(12) Toute partie ouverte de (X, TCof ) est compacte mais n’est pas fermée.
(16) Si S est une partie finie de X, alors S est ouvert dans TDisc , mais ne l’est pas dans
TCof car X − S est infini. Donc. TCof 6= TDisc .
(19) (R, Td ) n’est pas compact mais (R, TCof ) est compact.
(20) (R, Td ) est Hausdorff mais (R, TCof ) n’est pas Hausdorff.
(21) Dans (R, Td ) les parties compactes sont fermées mais dans (R, TCof ) les parties ou-
vertes (autres que X) sont compactes mais ne sont pas fermées.
7.9 Exercices
1. Soit X = {a, b, c} trouver les 29 topologies possibles sur X.
5. Soit X = {a, b, c}, T = {∅, {a}, {a, b}, {a, c}, X} et A = {a, b}. Trouver la topologie
induite TA de A.
6. Soient X = [0, ∞) et Ua = {(a, ∞) : a > 0}, montrer que T = {∅, X, Ua } est une
topologie sur X.
8. Montrer que (R, TCof ) est compact, connexe, mais n’est pas Hausdorff (séparé).
11. Soit Un = {1, 2, . . . , n}, montrer que T = {∅, Un , N} est une topologie sur N.
14. Montrer que si X et Y sont des espaces topologiques séparés, alors X × Y est aussi.
15. Montrer que B = {(a, b) : a, b ∈ R} est une base pour la topologie usuelle sur R.
16. Soient B, B 0 des bases pour les topologies T , T 0 respectivement. Les assertions
suivantes sont équivalentes :
(1) T est moins fine que T 0 , donc T ⊂ T 0 .
(2) Pour tout B ∈ B et x ∈ B, il existe B 0 ∈ B 0 tel que x ∈ B 0 ⊂ B.
17. Soit (A, TA ) un sous-espace d’un espace topologique (X, T ). Montrer que pour que
tout ouvert de A soit un ouvert de X il faut et il suffit que A soit un ouvert de X.
19. Montrer que f : (X, TX ) → (Y, TY ) est continue dans chacun des cas suivants :
(1) (X, TX ) = (Y, TY ) et f (x) = x.
(2) f est constante.
(3) TX = TDisc .
(4) TY = TGros .
20. Soit f : (X, TX ) → (Y, TY ) continue, et A une partie non vide de X. Montrer que la
restriction f |A : (A, TA ) → (Y, TY ) est continue.
21. Soient f, g : (X, TX ) → (Y, TY ) sont des applications continues, montrer que :
(1) Si X est séparé A = {x ∈ X : f (x) = g(x)} est fermé dans X.
(2) Si Y est séparé Γf = {(x, f (x)) : x ∈ X} est fermé dans X × Y .
22. Montrer que si (X, d) espace métrique alors (X, Td ) est Hausdorff.
Autrement dit tout espace ma métrisable est Hausdorff.
23. Montrer que (R, TCof ) n’est pas Hausdorff, mais tout singleton {x} de X est fermé.
26. Montrer que si (X, TX ) et (Y, TY ) sont deux espaces topologiques Hausdorff, alors
leurs produit (X × Y, TX×Y ) est aussi un espace topologique Hausdorff.
28. Montrer que si f : (X, TX ) → (Y, TY ) est injective et continue et (Y, TY ) est Haus-
dorff alors (X, TX ) l’est aussi.
29. Montrer que si (X, TX ) est homéomorphe à (Y, TY ), alors (X, TX ) est Hausdorff si
et seulement si (Y, TY ) est Hausdorff.
31. (a) Trouver une fonction continue f : (X, TX ) → (Y, TY ), ou (X, TX ) est compact
et (Y, TY ) est Hausdorff mais f n’est pas un homéomorphisme.
(b) Trouver une fonction continue f : (X, TX ) → (Y, TY ), ou (X, TX ) est compact
et (Y, TY ) est compact mais f n’est pas un homéomorphisme.
Soit x ∈ A ∪ (B ∩ C) ⇔ x ∈ A ou x ∈ B ∩ C
⇔ x ∈ A ou (x ∈ B et x ∈ C)
⇔ (x ∈ A ou x ∈ B) et (x ∈ A ou x ∈ B)
⇔ x ∈ (A ∪ B) ∩ (A ∪ C).
3. Montrer que X \ (A ∪ B) = (X \ A) ∩ (X \ B)
Solution. Soit x ∈ X \ (A ∪ B) ⇔ x ∈
/ (A ∪ B) ⇔ x ∈
/ A et x ∈
/ ∪B ⇔ x ∈
(X \ A) ∩ (X \ B).
\ [
4. Montrer que : X \ ( Ai ) = (X \ Ai )
i∈I i∈I
\ \
Solution. Soit x ∈ X \ ( Ai ) ⇔ x ∈
/( Ai ) ⇔ x ∈
/ A1 ou x ∈
/ A2 ou . . . ⇔
i∈I i∈I
[
x ∈ (X \ A1 ) ou x ∈ (X \ A2 ) . . . ⇔ x ∈ (X \ Ai )
i∈I
Solution.
(a) ⇒ (b) Supposons que A ⊂ B alors A = A ∩ A ⊂ A ∩ B ⊂ A.
(b) ⇒ (c) A ∪ B = (A − B) ∪ (A ∩ B) ∪ (B − A) = ∅ ∪ A ∪ (B − A) = B.
(c) ⇒ (d) A ⊂ A ∪ B = B ⇔ (X − B) ⊂ (X − A).
(d) ⇒ (e) X = B ∪ (X − B) ⊂ B ∪ (X − A) ⊂ X.
145
146 Section 8.1. Opérations sur les ensembles
(e) ⇒ (f) B ∪ (X − A) = X ⇒ (X − B) ∩ A = ∅.
(f) ⇒ (a) (X − B) ∩ A = ∅ ⇒ (X − B) ⊂ (X − A) ⇒ A ⊂ B.
6. Facile.
A × (B ∩ C) = {(x, y) : x ∈ A, y ∈ (B ∩ C)}
= {(x, y) : x ∈ A, (y ∈ B et y ∈ C)}
= {(x, y) : (x ∈ A, y ∈ B) et (x ∈ A, y ∈ C)}
= (A × B) ∩ (A × C).
Solution.
(a) f (A ∪ B) = f (A) ∪ f (B).
Soit y ∈ f (A ∪ B) ⇔ il existe x ∈ X : y = f (x) ∈ f (A ∪ B) ⇔ x ∈ A ∪ B ⇔ x ∈
A ou x ∈ B ⇔ x ∈ A ∪ B ⇔ f (x) ∈ f (A) ou f (x) ∈ f (B) ⇔ f (x) ∈ f (A) ∪ f (B).
\ \
(f) f ( Ai ) ⊂ f (Ai )
i∈I \i∈I \ \
Soit y ∈ f ( Ai ) ⇒ ∃x ∈ X : y = f (x) ∈ f ( Ai ) ⇒ x ∈ Ai ⇒ x ∈
i∈I i∈I i∈I
A1 pour tout i ⇒ x ∈ Ai pour tout i ⇒ y = f (x) ∈ f (Ai ) pour tout i ⇒ y = f (x) ∈
\
f (Ai ).
i∈I
3. Soit f : X −→ Y et A ⊂ X et B ⊂ Y .
(a) Montrer que A ⊂ f −1 (f (A)) et on obtient égalité ssi f est injective.
(b) Montrer que f (f −1 (B)) ⊂ B et on obtient égalité ssi f est surjective.
Solution.
(a) Montrer que A ⊂ f −1 (f (A)) et on obtient égalité ssi f est injective.
f −1 (f (A)) = A.
(⇒) Supposons que f −1 (f (A)) = A. Si on pose A = {a} on a f −1 (f ({a})) = {a}.
Donc f (a1 ) = f (a2 ) ⇒ a1 = a2 qui signifie que f est injective.
(a) f −1 (A ∪ B) = f −1 (A) ∪ f −1 B)
[ [
(e) f −1 ( Bi ) = f −1 (Bi )
i∈I i∈I
(b) f −1 (A ∩ B) = f −1 (A) ∩ f −1 B) \ \
−1 −1 −1 (f) f −1 ( Bi ) = f −1 (Bi )
(c) f (A \ B) = f A) \ f B)
i∈I i∈I
−1 −1
(d) Si A ⊂ B alors f (A) ⊂ f (B)
Solution.
(a) f −1 (A ∪ B) = f −1 (A) ∪ f −1 B).
Soit x ∈ f −1 (A ∪ B) ⇔ f (x) ∈ A ∪ B ⇔ f (x) ∈ A ou f (x) ∈ B ⇔ x ∈
f −1 (A) ou f −1 (B) ⇔ x ∈ f −1 (A) ∪ f −1 (B).
(f) f −1 (∩i∈I Bi ) = ∩i∈I f −1 (Bi ).
Soit x ∈ f −1 (∩i∈I Bi ) ⇔ f (x) ∈ ∩i∈I Bi f (x) ∈ Bi pour tout i ∈ I ⇔
x ∈ f −1 (Bi ) pour tout i ∈ I ⇔ x ∈ ∩i∈I f −1 (Bi ).
(d) Choisissez des restrictions sur le domaine et codomaine de f de telle sort que
la nouvelle fonction soit bijective.
Solution.
(a) Montrer que f est ni injective ni surjective.
f (1) = f (−1) = 0 donc f n’est pas injective.
f −1 (2) n’existe pas donc f n’est pas surjective.
(b) Choisissez des restrictions sur le domaine et codomaine de f de telle sort que
la nouvelle fonction soit surjective mais pas injective.
La restriction f : R −→ [−1, 1] est surjective mais pas injective.
(c) Choisissez des restrictions sur le domaine et codomaine de f de telle sort que
la nouvelle fonction soit injective mais pas surjective.
La restriction f : [− 12 , 21 ] −→ R est injective mais pas surjective.
(d) Choisissez des restrictions sur le domaine et codomaine de f de telle sort que
la nouvelle fonction soit bijective.
La restriction f : [− 12 , 21 ] −→ [−1, 1] est bijective.
Solution.
(a) Vérifier l’inégalité triangulaire pour les distances d1 et d∞ .
n
X n
X n
X
d1 (x, y) = |xi − yi | = |xi − zi + zi − yi | ≤ |xi − zi | + |zi − yi |
i=1 i=1 i=1
Xn Xn
≤ |xi − zi | + |zi − yi | = d1 (x, z) + d1 (z, y).
i=1 i=1
n
d∞ (x, y) = max |xi − yi | = max |xi − zi + zi − yi | ≤ max (|xi − zi | + |zi − yi |)
i∈{1,...,n} i=1 i∈{1,...,n}
(b) Dessiner les boules unitaires ouvertes B((0, 0), 1) pour d1 et d∞ quand X = R2 .
Voir page ?? des notes de cours.
2. Quelles conditions doit on avoir sur f : X → Y , pour que d(x, y) = |f (x) − f (y)| soit
une distance sur X.
Solution. Les conditions M2 et M3 sont satisfaites pour toute fonction continue f .
Donc on doit vérifier condition M1. d(x, y) = |f (x) − f (y)| = 0 ⇒ f (x) = f (y) ⇒
x = y si et seulement si f est injective.
(
1 si x 6= y,
3. Monter que δ (x, y) = est une distance sur X = R2 , et que la boule
0 si x = y.
(
x0 si r ≤ 1,
B (xo , r) =
X si r > 1.
Solution.
Clairement les conditions M1 et M2 sont satisfaites.
On doit donc vérifier condition M3 : δ (x, y) ≤ δ (x, z) + δ (z, y).
Si δ (x, z) = 1 ou bien δ (z, y) = 1, alors M3 est satisfaite car δ (x, y) ≤ 1.
Si δ (x, z) = δ (z, y) = 0 alors x = y = z et donc 0 = δ (x, y) ≤ δ (x, z) + δ (z, y) = 0.
Alors, M3 est vérifiée par δ qui est donc une métrique de R2 .
Par définition on a B(x0 , r) = {x ∈ X : δ(x0 , x) < r}.
Si r > 1 alors δ(x0 , x) < r pour tout x ∈ X puisque δ(x0 , x) < 1. Donc B(x0 , r) = X.
Zb
4. Soit X = C[a, b] et d(f, g) = |f (t) − g(t)|dt. Montrer que d est une métrique.
a
Solution. Facile.
7. Soit (X, d) un espace métrique et A ⊂ X. Montrer que les propositions suivantes son
équivalentes :
(a) x est un point d’accumulation de A.
(b) Tout voisinage Vx de x contient une infinité de points de A.
(c) x ∈ Adh(A − {x}).
Solution.
(a)⇒(b). Supposons que Vx contient un nombre fini {a1 , . . . , an } de points de A.
Soit r = inf{d(x, ai ) : i = 1, . . . , n}, alors Vx ∩ B(x; r/2) est un voisinage de x qui ne
contient aucun point de A différent de x. Donc x n’est pas un point d’accumulation
de A.
(b)⇒(c). Supposons que tout voisinage Vx de x contient une infinité de points de A.
Alors (Vx − {x}) ∩ A 6= ∅ c.a.d. que x ∈ Adh(A − {x}).
(c)⇒(a). Supposons que x ∈ Adh(A − {x}). Alors pour tout voisinage Vx on a
(A − {x}) ∩ Vx contient au moins un point de A, qui entraine que x ∈ A0 .
≤ sup d(x0 , y 0 ) + 2
x0 ,y 0 ∈A
= diam(A) + 2,
donc
et finalement
dist(x, A) = inf d(x, a), dist(A, B) = inf d(a, b), diam(A) = sup d(a, b)
a∈A a∈A,b∈B a∈A,b∈B
√
(a) Trouver dist(0, R − Q), dist( 3, Q), dist(0, (2, 4]).
(b) Si A = {(x, y) ∈ R2 : xy = 1} et B = {(x, y) ∈ R2 : y = 0}, calculer d(A, B).
(c) Calculer diam([0, 1) ∩ Q) et diam([−2, 1) ∩ R − Q).
Solution.
√
(a) dist(0, R − Q) = 0, dist( 3, Q) = 0, dist(0, (2, 4]) = 2.
(b) Si A = {(x, y) ∈ R2 : xy = 1} et B = {(x, y) ∈ R2 : y = 0}, alors d(A, B) = 0.
(c) diam([0, 1) ∩ Q) = 1 et diam([−2, 1) ∩ R − Q) = 3.
2. Montrer que f : (X, dX ) → (Y, dY ) est toujours continue dans les cas suivant :
(a) X = Y et f (x) = x pour tout x ∈ X.
(b) f (x) = y0 pour tout x ∈ X, où y0 est une constante.
(c) X = Y = R, dX (a, b) = |a − b|, et f (x) = x2 .
(d) dX est la distance discrète.
Solution.
(a) Si O un ouvert de X = Y alors f −1 (O) = O est aussi un ouvert.
(b) Si O un ouvert de Y , alors f −1 (O) = ∅ si y0 ∈
/ O et f −1 (O) = X si y0 ∈ O et
les deux sont des ouverts de X.
√ √ √ √
(c) Si b > a ≥ 0 alors, f −1 (a, b) = (− b, − a) ∪ (− b, − a) qui ouvert dans R.
(d) Dans ce cas f −1 (U ) est ouvert pour tout U ⊂ Y , donc f est continue.
3. Montrer que les intervalles (−1, 1) et (2, 5) sont homéomorphes dans (R, d).
3(x + 1)
Solution. Considérons f : (−1, 1) → (2, 5) définie par f (x) = 2 + qui est
2
clairement un homéomorphisme, car f est une bijection et f (−1, 1) = (2, 5). De plus
puisque f est une fonction linéaire son inverse existe et est continue.
x
4. Soit f : (−1, 1) → R définie par f (x) = .
1 − |x|
Montrer que f est un homéomorphisme.
1
Solution. On note que f est continue sur (−1, 1), f 0 (x) >= > 0 donc f
(1 − |x|)2
est injective et f (−1, 1) = R donc f est surjective. De plus f −1 (x) = f (x) elle est
donc continue. Cela établi que f est en effet un homéomorphisme.
7. Montrer que f : X → Y est continue ssi f (Adh A) ⊆ Adh[f (A)] pour tout A ⊂ X.
Solution.
(⇒) Supposons que f est continue et A ⊂ X, alors A ⊂ f −1 [f (A)] ⊂ f −1 [Adh f (A)]
ou f −1 [Adh f (A)] est fermé car f est continue. Mais Adh A est le plus petit fermé
contenant A, alors A ⊂ Adh A ⊂ f −1 [Adh f (A)] qui entraine que f (Adh A) ⊂
Adh f (A).
(⇐) Supposons que f [Adh A] ⊂ Adh[f (A)]. On veut monter que l’image inverse
d’un fermé de Y est un fermé de X. Soit F un fermé de Y et A = f −1 (F ) ⊂ X. on a
f (Adh A) ⊂ Adh[f (A)] = Adh[f (f −1 (F ))] ⊂ Adh F = F . Donc Adh A ⊂
f −1 [f (Adh A)] ⊂ f −1 (F ) = A. Cela montre que A = f −1 (F ) est un fermé de X
et donc f est continue.
9. Soit f : R → R une fonction continue définie par f (x) = 0 pour tout x ∈ Q . Montrer
que f (x) = 0 pour tout x ∈ R. Indication : Q est dense dans R.
Solution.
Soit x ∈ Q − R alors il existe une suite (xn ) ∈ Q telle que xn → x.
Puisque f est continue alors 0 = f (xn ) → f (x) quand n → ∞ donc f (x) = 0 pour
tout x ∈ R.
L’ensemble {0} est fermé dans [0, ∞) et f (x) = dist(x, A) est continue donc
f −1 ({0}) est fermé dans X. Mais f −1 ({0}) = B ⊃ A et Adh A est le plus petit
fermé contenant A donc Adh A ⊂ f −1 ({0}) = B.
Les deux inclusions nous donnent que Adh A = {x ∈ X : f (x) = dist(x, A) =
0}.
(d) On suppose x0 ∈
/ Adh A. Trouver deux ouverts U et V qui séparent x0 et A.
Soit x0 ∈
/ Adh A alors dist(x, A) = r > 0. Soient U = B(x0 , r/3) et V =
[
B(a; r/3), alors U et V sont deux ouverts qui séparent x0 et A.
a∈A
3. Soient f : (X, dX ) → (Y, dY ) uniformément continue et (xn ) est une suite de Cauchy
dans X.
(a) Montrer que (f (xn )) est de Cauchy dans Y .
(b) Si de plus, f est bijective et f −1 est continue, montrer que si Y est complet X
est complet.
Solution.
(a) Puisque f est uniformément continue alors pour tout > 0 il existe δ > 0 tel
que pour tout x, y ∈ X, dX (x1 , x2 ) < δ entraine dY (f (x1 ), f (x2 )) < .
Puisque (xn ) est de Cauchy alors pour tout δ > 0 il existe N ∈ N tel que si
p, q > N alors |xp − xq | < δ.
Donc pour tout p, q ∈ N : p, q > N on a dY (f (xp ), f (xq )) < qui montrer que
(f (xn )) est une suite de Cauchy dans (Y, dY ).
(b) Soit (xn ) une suite de Cauchy dans (X, dX ), alors d’après (a) (f (xn )) est une
suite de Cauchy dans (Y, dY ). Si de plus (Y, dY ) est complet alors (f (xn )) est
d d
Y
convergente donc f (xn ) → X
y ∈ Y qui entraine xn → f −1 (y) ∈ X par continuité
de f −1 . Donc (xn ) est convergente dans (X, dX ) qui entraine qu’il est complet.
4. Montrer que si (xn ) est une suite de Cauchy dans R, alors (x2n ) est de Cauchy aussi.
Solution.
Soit (xn ) une suite de Cauchy dans (R, du ). On sait que que suite de Cauchy est
bornée c.a.d. |xn | < M pour tout n. Soit > 0 il existe N ∈ N tel que si m, n > N
alors |xm − xn | < . On a alors |x2m − x2n | = |xm − xn ||xm + xn | ≤ 2M = 1 . Donc
(x2n )n est de Cauchy.
6. Montrer que toute réunion finie de parties complètes de X est une partie complète
de X.
Solution. Il suffit de le montrer pour deux parties complètes de X. Soient A, B deux
parties complètes de X et (xn ) une suite de Cauchy dans A ∪ B.
7. Si (X, δ) est l’espace métrique discret, alors une suite (xn ) dans X converge vers x
si et seulement si, il existe N tel que xn = x quand n ≥ N .
Solution. Supposons que xn → x dans (X, δ). Pour tout > 0 il existe N ∈ N tel que
si n ≥ N alors δ(xn , x) < . Mais puisque δ est la distance discrète alors si < 1 on
a δ(xn , x) < ⇔ δ(xn , x) = 0 donc xn = x pour n ≥ N .
8. Si (Z, d) est le produit cartésien des deux espaces métriques (X, dX ) et (Y, dY ), alors
la suite (xn , yn ) de Z converge vers (x, y) si et seulement si xn → x et yn → y.
Solution. Notons que si zn = (xn , yn ) et z = (x, y) alors
√ √
9. (a) Montrer que pour x ≥ 1 et t ≥ 0, x + t − x ≤ t/2.
√
(b) Montrer que f (x) = x est une contraction sur [1, ∞)
(c) Trouver le point fixe de f .
Solution. √ √ √ √
√ √ ( x + t − x)( x + t + x) t t
(a) x + t − x = √ √ = √ √ ≤ car x ≥ 1.
√ ( x + t + x) ( x + t + x) 2
(b) Si f (x) = x on pose y = x + t où t > 0 et x ≥ 1 alors,
√ √ t |y − x| d(y, x)
d(f (y), f (x)) = |f (y) − f (x)| = | x + t − x| ≤ = ≤ .
√ 2 2 2
Donc f (x) = x est une contraction.
√
(c) Puisque [1, ∞) est complet et f (x) = x est une contraction donc le théorème
de Banach garanti un fixe unique qui est x = 1.
1
x + 2x−1 a un point fixe
10. Monter la fonction f : [1, 2] → [1, 2] définie par f (x) =
2
unique sur [1, 2], et trouver ce point.
Solution. Puisque f 0 (x) = (1 − 2x−2 )/2 < 1/2 < 1, alors Corollaire 5.27 garanti un
point fixe.
1 √
x + 2x−1 = x ⇔ 2x−1 = x ⇔ x2 = 2 ⇒ x = 2 ∈ [1, 2].
2
11. Monter que l’équation x5 + 7x − 1 = 0 possède une solution unique dans [0, 1].
Trouver la racine exacte à 6 décimaux en utilisant la méthode de Newton.
Solution. Si on pose f (x) = x5 + 7x − 1 on a f 0 (x) = 5x4 + 7 > 0 donc f est
strictement croissante. De plus on a f (0)f (1) = (−1)(7) < 0 donc le théorème
des valeurs intermédiaires garanti une racine dans (0, 1), cette racine est unique
f (xn )
car f 0 > 0. Posons x1 = 1/2 et xn+1 = xn − 0 on aura : x2 = 0.153846,
f (xn )
x3 = 0.142849, x4 = 0.142848, et x5 = 0.142848.
12. Soit f : (0, 1/4) → (0, 1/4) définie par f (x) = x2 . Montrer que f est une contraction
qui ne possède aucun point fixe.
Solution. f (x) = x2 = x ⇔ x = 0, 1 donc évidement f n’admet pas de point fixe sur
(0, 1/4).
f (0, 1/4) = (0, 1/16) ⊂ (0, 1/4). De plus on a |f (x)−f (y)| = |x2 −y 2 | = |x−y||x+y| ≤
1
2 |x − y|.
Donc f est contraction sur (0, 1/4). Mais (0, 1/4) n’est pas complet, donc cela ne
contredit pas le théorème du point fixe de Banach.
13. Soit f : [1, ∞) → [1, ∞) définie par f (x) = x + x−1 . Montrer que [1, ∞) est complet
et |f (x) − f (y)| < |x − y| pour x, y ∈ [1, ∞), mais f n’est pas une contraction et n’a
aucun point fixe.
Solution. [1, ∞) est un fermé de l’espace complet R, donc doit être complet par
Proposition 5.19.
f (x) = x + x−1 ≤ 1 pour x ≥ 1, alors l’image de [1, ∞) est lui même.
De plus |f 0 (x)| = |1 − x−2 | < 1 quand x ∈ [1, ∞), donc d’après le théorème des
valeurs intermédiaires |f (x) − f (y)| ≤ |x − y||f 0 (c)| < |x − y|. Cela ne montre pas
que f est une contraction. Car pour avoir une contraction on doit avoir |f 0 (c)| =
1 − c−2 < k < 1 pour tout c ∈ [1, ∞) ce qui est impossible.
4. Supposons que f : (X, dX ) → (Y, dY ) est continue, et K est une partie compacte
de Y . Montrer que f −1 (K) est fermé. Trouver un exemple qui montre que f −1 (K)
n’est pas nécessairement compact.
Solution. Puisque tout compact est fermé et f est continue alors f −1 (K) est fermé.
Contre exemple f : R → R définie par f (x) = 0 et K = {0}.
5. Montrer que si A ⊂ R n’est pas compact, alors il existe une fonction continue f :
A → R qui est bornée mais n’atteint pas toutes ses bornes.
Solution. Si A n’est pas compact alors il est soit non borné ou bien non fermé.
1
(1) Si A non borné considérons f : A → R telle que f (x) = , alors pour tout
1 + |x|
x ∈ on a 0 < f (x) ≤ 1 . La borne inférieure de f est 0, mais il n’existe pas de x ∈ A
tel que f (x) = 0.
(2) Supposons que A non fermé et soit b ∈ Adh A − A. Considérons f : A → R telle
que f (x) = |x − b|, alors la borne inférieure de f est 0, mais il n’existe pas de x ∈ A
tel que f (x) = 0.
6. (a) Monter que la réunion finie de parties compactes d’un espace métrique X est
compacte.
(b) Monter que la réunion arbitraire de parties compactes d’un espace métrique X
n’est pas nécessairement compacte.
Solution.
(a) Il suffit de montrer que la réunion de deux parties compactes est compacte.
Soient K1 , K2 deux parties compactes, K = K1 ∪ K2 et C un recouvrement ouvert
[
de K donc K ⊆ Gi . C est recouvrement ouvert de K1 (K2 ), donc doit contenir
i∈J [
un sous-recouvrement fini. Donc il existent J1 , J2 ⊂ J finis tel que K1 ⊆ Gi et
i∈J1
[ [
K2 ⊆ Gi qui entraine que K = K1 ∪ K2 ⊆ Gi .
i∈J2 i∈J1 ∪J2
(b) Soit Kn = [1, n + 1], n = 1, 2, . . .. Il est évident que Kn est compact dans R et
[
que Kn = [1, ∞) n’est pas compact.
n
8. Montrer que l’espace métrique discret (X, δ) est compact si et seulement si X est
fini.
Solution. Supposons X = {x1 , x2 , . . . , xn } est fini. Alors, X possède un maximum
de 2n de parties ouvertes distinctes. Donc n’importe quel recouvrement ouvert de X
est lui même un recouvrement ouvert fini.
Par contre si X est infini alors le recouvrement ouvert {{x} : x ∈ X} n’admet pas de
recouvrement fini. Donc (X, δ) est compact si et seulement si X est fini.
n
[
r + r = 2r donc y ∈ B(xk , 2r). Donc Adh A ⊂ B(xi , 2r) qui montre que Adh A
i=1
est en effet précompact.
13. Soit (X, d) un espace métrique et (xn ) une suite convergente de X telle que xn → x.
Montrer, A = {xn : n ∈ N} ∪ {x} est compact.
Solution. Soit (Ga )a∈I un recouvrement ouvert de A. Il existe un ouvert GaN qui
contient {x, xN , xN +1 , . . .}. Pour tout xi : i = 1, 2, . . . , N − 1 il existe un ouvert Gai
tel que xi ∈ Gai . Donc A = {x1 , x2 , . . . , xN −1 } ∪ {x, xN , xN +1 , . . .} ⊂ ∪ni=1 Gai qui est
un sous-recouvrement ouvert fini et alors A est compact.
dist(A, B) > 0 car s’il existe b ∈ B tel que dist(A, b) = 0 alors b ∈ Adh A = A
(voir exercice 9 TD 4) et donc A ∩ B 6= ∅ ce qui est une contradiction.
(b) Considérons A = {(x, y) : xy = 1} et B = {(x, y) : y = 0}. A et B sont fermés
dans R2 , mais dist(A, B) = 0 puisque y = 1/x → 0 quand x → ∞.
2. Montrer que si f : (X, d) → (X 0 , d0 ) est continue et X est connexe, alors f (X) est
connexe.
Solution.
Si G ( f (X) est à la fois ouverte et fermée. Alors puisque f est continue f −1 (G) ( X
est à la fois ouverte et fermée qui entraine que X n’est pas connexe.
3. Si (X, d) est connexe et f : X → R est continue telle que |f (x)| = 1 pour tout x ∈ X,
montrer que f doit être constante.
Solution.
Si |f (x)| = 1 alors f (X) = {−1, 1}. Donc X = f −1 {−1} ∪ f −1 {1}. Puisque f est
continue f −1 {−1} et f −1 {1} sont des fermés de X. I suit que X est une partition de
deux fermés disjoints donc X est non-connexe.
7. Montrer que toute fonction continue f : [a, b] → [a, b], admet un point fixe x ∈ [a, b].
Solution.
Puisque f ([a, b]) ⊆ [a, b] alors f (a) ≥ a et f (b) ≤ b. Soit g(x) = f (x) − x, alors g est
continue et g(a) ≥ 0 et g(b) ≤ 0. Donc d’après le théorème des valeurs intermédiaires
il existe x ∈ (a, b) tel que g(c) = 0 ou bien f (x) = c.
9. Montrer que X = C([0, 1]) avec d(f, g) = sup |f (t) − g(t)| est connexe par arcs et
t∈[0,1]
donc connexe.
Solution.
Supposons que f, g sont deux éléments quelconques dans C[0, 1]. On défini un che-
min h : [0, 1] → C[0, 1] par h(t) = tf + (1 − t)g. Alors pour chaque t ∈ [0, 1] la
fonction h(t) est continue donc est un élément de C[0, 1]. De plus, la fonction h est
continue puisque
10. Soit (X, d) un espace métrique et A ( X. Montrer que X est connexe si et seulement
si Fr(A) = ∅.
Solution.
On sait Fr(A) = Adh(A) − Int(A), don si A est à la fois ouvert et fermé Fr(A) = ∅.
Donc X est connexe si et seulement si Fr(A) = ∅.
11. Supposons que A et B sont des parties connexes de X tel que Adh(A) ∩ B 6= ∅.
Montrer que A ∪ B est connexe.
Solution.
Considérons la fonction continue f : A ∪ B → {0, 1} avec la distance discrète δ.
Puisque A et B sont connexes alors les fonctions ; f |A = cA : A → {0, 1} et f |B =
cB : B → {0, 1} sont constantes et ont pour valeur 0 ou bien 1. Notons que Adh(A)
est aussi connexe car A est connexe et f (Adh A) = cA . Soit b ∈ Adh(A) ∩ B alors
f (b) = cA = cB . Donc f (A ∪ B) = cA qui entraine que f est constante sur A ∪ B qui
est donc connexe.
(O1) ∅, X ∈ T1 , T2 donc ∅, X ∈ T1 ∩ T2 .
(O2) Si Ua ∈ T1 , T2 alors ∪a Ua ∈ T1 , T2 et donc ∪a Ua ∈ T1 ∩ T2 .
(O3) Si U1 , U2 ∈ T1 , T2 alors U1 ∩ U2 ∈ T1 , T2 et donc U1 ∩ U2 ∈ T1 ∩ T2 .
(b) Montrer que généralement T1 ∪ T2 n’est pas une topologie sur X.
Soit X = {a, b, c}, alors T1 = {∅, {a}, X} et T1 = {∅, {b}, X} sont deux topologies
(voir exercice 1).
Mais T1 ∪ T2 = {∅, {a}, {b}, X} n’est pas une topologie.
5. Montrer que B = {(a, b) : a, b ∈ R} est une base pour la topologie usuelle sur R.
Solution.
(1) Pour tout x ∈ R et r > 0 on a x ∈ (x − r, x + r) ∈ B.
(2) Soit x ∈ B1 , B2 ∈ B alors si B1 = (a1 , b1 ) et B2 = (a2 , b2 ) on a x ∈ (a1 , b1 ) ∩
(a2 , b2 ) = (c1 , c2 ) ∈ B.
(b) Si X = {a, b, c}, T = {∅, {a}, {a, b}, {a, c}, X} et A = {a, b} trouver la topolo-
gie induite TA de A,
TA = {A ∩ U : U ∈ T } = {∅, {a}, A}.
8. Soit (A, TA ) un sous-espace d’un espace topologique (X, T ). Montrer que pour que
tout ouvert de A soit un ouvert de X il faut et il suffit que A soit un ouvert de X.
Solution.
(1) Si A est un ouvert de X alors A ∈ T . Pour tout G ∈ TA , il existe U ∈ T tel que
G = A ∩ U . Mais puisque A, U ∈ T alors G = A ∩ U ∈ T donc G ∈ T et alors
TA ⊂ T .
(2) Si tout ouvert de A est un ouvert de X alors TA ⊂ T , qui entraine que A ∈ T
c.a.d. A est un ouvert de X.
9. Montrer que f : (X, TX ) → (Y, TY ) est continue dans chacun des cas suivants :
(a) (X, TX ) = (Y, TY ) et f (x) = x.
(b) f est constante.
(c) TX = Tdisc .
(d) TY = Ttriv .
Solution.
(a) Si O ∈ TX alors puisque f (x) = x, f −1 (O) = O ∈ TX et donc f est continue.
(b) Si O ∈ TX alors puisque f (x) = c, f −1 (O) = X ∈ TX si c ∈ O sinon f −1 (O) =
∅ ∈ TX et donc f est continue.
(c) Puisque tout sous ensemble est ouvert dans la topologie discrète Tdisc , alors
f −1 (O) ∈ Tdisc pour tout O ∈ TY et donc f est continue. .
(d) Puisque TY = Ttriv = {∅, Y } on a f −1 (∅) = ∅ ∈ TX et f −1 (Y ) = X ∈ TX et
donc f est continue.
11. Montrer que si f, g : (X, TX ) → (Y, TY ) sont des applications continues, montrer
que :
(a) Si X est séparé A = {x ∈ X : f (x) = g(x)} est fermé dans X.
(b) Si Y est séparé Γf = {(x, f (x)) : x ∈ X} est fermé dans X × Y .
Solution.
(a) Si X est séparé A = {x ∈ X : f (x) = g(x)} est fermé dans X.
Soit b ∈ X − A alors f (b) 6= g(b).
Puisque X est séparé ils existent des ouverts U, V ∈ TY tels que f (b) ∈ U, g(b) ∈
V et U ∩ V = ∅. Donc b ∈ f −1 (U ) ∩ g −1 (V ) ∈ TX car f, g sont continues et
U, V ∈ TY .
De plus f −1 (U ) ∩ g −1 (V ) ⊂ X − A.
Il suit que X − A est ouvert et donc X est fermé.
(b) Si Y est séparé Γf = {(x, f (x)) : x ∈ X} est fermé dans X × Y .
On va montrer que le complément de Γf , X × Y − Γf que est ouvert.
Soit (x, y) ∈ X × Y − Γf alors (x, y) ∈
/ Γf et donc y 6= f (x).
Puisque Y est séparé alors ils existent U, V ∈ TY tels que f (x) ∈ U, y ∈ V et
U ∩ V = ∅.
Puisque f est continue il suit que x ∈ U1 = f −1 (U ) ∈ TX . De plus W =
U1 × V ⊆ X × Y − Γf . Donc X × Y − Γf est ouvert qui entraine que Γf est
fermé.
[2] Doneddu, A : Topologie. Fonctions réelles d’une variable réelle. Tome 4. Vuibert
(1979).
[4] Kolmogov, A.N., Fomin, S.V. : Introductory Real Analysis, Dover (1970).
[5] Hewitt, E., Stromberg, K. : Real and Abstract Analysis. Springer, New York (1975).
[9] Steen, L.A., Seebach, J.A. : Counterexamples in Topology. Springer, New York
(1978).
172
Index
Accumulation, point, 38 Contraction, 79
Adhérence, 37, 117
Adhérent, point, 38 DeMorgan, lois de, 4
Appartenance, 1 Dence, 117
Application, 7 Dense
fermée, 56 partie, 43
ouverte, 56 Diagonale, 61, 124
Application contractante, 79 Diametre, 25
Archimédien, 15 Distance, 22
Distance discrète, 24
Base, 36 Distance entre deux parties, 25
Base d’une topologie, 120 Distance euclidienne, 23
Boole fermée, 30 Distance usuelle, 22
Boole ouverte, 30 Distances équivalentes , 66
Bornée, partie, 25 Domaine, 7
Borne inférieure ou infimum, 15
Borne supérieure ou supremum, 15 Eléments de la base, 120
Ensemble
Cauchy-Schwarz, 28 Complément, 3
Chemin, 106, 135 Différence, 3
Codomaine, 7 Ensemble derivé, 37
Collections d’ensemble, 5 Esembles, 1
Compacité dans les espaces Euclidiens, Espace
95 séparable, 43
Compact, 90, 91, 94 Espace de Banach, 75
Euclidiens, 95 Espace de Hausdorff, 126
Complément fini, 141 Espace de Sierpinski, 140
Complétude, 75 Espace Hausdorff, 37
Complet, 15 Espace métrique compact, 90
Connexe, 102, 135 Espace métrique complet, 75
espace, 102 Espace métrique connexe, 102
par arcs, 106 Espace métrique discret, 24
partie, 102 Espace métrisable, 115
Connexe par arcs, 135 Espace séparé, 37
Connexes des réels, 108 Espace topologique, 113
connexité, 102 Espace topologique séparé, 126
Connexité et homéomorphismes, 109 Espaces euclidiens, 27
Connexité par arcs, 106, 135 Espaces métriques, 22
Continuité, 54, 123 Espaces métriques complets, 73
globale, 54, 55 Espaces vectoriels normés, 25
ponctuelle, 54 Extérieur, 37, 117
séquentielle, 54
Continuité uniforme, 68 Fermé, 32
173
Fonction, 7 Point
bijective, 9 adhérent, 37
bornée, 27 d’accumulation, 37
caractéristique, 8 extérieur, 37
composée, 11, 59 intérieur, 37
continue, 59 isolé, 37
injective, 9 Point fixe, 79
Restriction, 11 Pré-image, 7
restriction, 59 Précompact, 93
surjective, 9 Produit cartésien, 6
uniformément continue, 68 produit scalaire, 27
Frontière, 37, 41, 117 Produits d’espaces métriques, 45
Projection, 60
Graphe, 7 Projections, 124
Propriétés
Hausdorff, 126
de l’adhérence, 41
Heine, 97
de l’extérieur, 41
Homéomorphes, 62
de l’intérieur, 42
Homéomorphisme, 62
de la frontière, 41
Image
Recouvrement, 90
directe, 7, 8
réciproque, 7, 8 Séquentiellement compact, 93
Inégalité de Cauchy-Schwarz, 28 Sierpinski, 140
Inégalité triangulaire, 22 Sous-additive, 66
Inclusion, 2 Sous-espace métrique, 44
Index, 5 Sous-recouvrement, 90
Injection canonique , 59 Sous-suite, 74
Intérieur, 37, 117 Sphere, 30
Interieur, 42 Structure topologique, 113
Intersection, 2 Suite de Cauchy, 75
Intersections arbitraires, 6 Suite extraite, 74
Suites, 73, 123
Le corps des réels R, 15
Système fondamental de voisinages, 115
Lipschitz-équivalentes, 66
Lipschitzienne, fonction , 68 Théorème de Cantor, 78
Théorème de Heine, 97
Méthode de Newton-Raphson, 82
Théorème de Heine-Borel, 96
Métrique, 22
Théorème des valeurs intermédiaires,
Métrique discrète, 24
109
Métrique du produit, 46
Théorème du point fixe, 79
Métrique euclidienne, 23
Théorème du point fixe de Banach, 80
Métrique induite, 26, 44
Topologie, 36
Métrique induite par la norme, 25
Topologie cofinie, 141
Métriques équivalentes , 66
Topologie discrète, 139
Non-connexe, 135 Topologie finie, 140
Norme, 25 Topologie grossière, 138
Normes équivalentes , 66 Topologie moins fine, 121
Topologies plus ou moins fines, 116
Ouvert, 32, 113 Totalement borné, 93
174
Totalement ordonné, 15 Urysohn, lemme, 62
Uniformément continue, 68
Union, réunion, 2 Valeur d’adhérence, 38
Unions arbitraires, 6 Voisinage, 32, 115
175