2017 Palu Texte Final
2017 Palu Texte Final
2017 Palu Texte Final
Avec la participation :
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Comité d’organisation :
(Service de Parasitologie, Centre National de Référence du Paludisme, CHU Bichat, APHP, UMR
216, Mère et enfant face aux infections tropicales, Université Paris Descartes, Paris), P. Imbert
Rapp (CMETE Paris, Service des Maladies infectieuses et Tropicales, Hôpital Bégin, Saint-Mandé),
C. Strady (Groupe Recommandations SPILF - Cabinet d' Infectiologie , Groupe Courlancy, Reims)
Rédacteurs : M. Cot (unité Mère et enfant face aux infections tropicales, UMR2016, Institut de
Salpétrière, Centre d’immunologie et des maladies infectieuses, Université Pierre et Marie Curie et
Montpellier), Rémy Michel (Centre d’épidémiologie et santé publique des armées, Marseille)
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Groupe de travail n° 2 : Diagnostic biologique (coordination : S. Houzé)
(Service d’Hématologie Biologique, CHU Robert Debré, APHP, Paris), P. Gillet (Department of
UMR 216, Mère et enfant face aux infections tropicales, Institut de recherche pour le
Rédacteurs : JF. Faucher (Service des Maladies Infectieuses et Tropicales, Limoges, France), E.
pédiatriques, Hôpital d’enfants A. Trousseau, Paris), F. Mechai (Service des Maladies Infectieuses
et Tropicales, Hôpital Avicenne, Bobigny, France), P. Minodier, (Urgence enfants, Hôpital Nord,
Marseille, France).
Leblanc, (Pédiatrie Générale et Maladies Infectieuses, CHU Robert Debré, Paris) C. Vasse (Service
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Relecteurs : A. Faye (Pédiatrie Générale et Maladies Infectieuses, hôpital Robert Debré, Paris,
France), B. Quinet (Service de pédiatrie générale, Hôpital d’enfants A. Trousseau, Paris), D. Malvy,
(Service des Maladies Infectieuses et Tropicales, Bordeaux, France) S. Matheron (Service des
Maladies Infectieuses et Tropicales, hôpital Bichat, Paris, France), JY. Siriez, (Service d'Accueil
Médicale et Infectieuse, CHU Bichat Claude Bernard, Paris), J. Naudin (Réanimation Pédiatrique,
Bibliographes : JF. Llitjos (Réanimation Médicale, CHU Cochin, Paris), A. Raffetin (Médecine
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Groupe de travail n°5 : Comment prévenir le paludisme d’importation ?
Rédacteurs : PH Consigny (centre médical de l’Institut Pasteur, Paris), P. Gautret (URMITE, Aix
Marseille Université, UMR63, CNRS 7278, IRD 198, INSERM 1095, IHU - Méditerranée
d’Ortenzio, (Inserm, IAME, UMR 1137, Service de Maladies Infectieuses et Tropicales, AP-HP,
Hôpital Bichat-Claude Bernard, , Paris), F. Sorge, (service de pédiatrie, Hôpital Necker, CHU Paris
5).
Relecteurs : Z. Bisoffi (Centre for Tropical Diseases, Negrar – Verona, Italie), D. Tessier (Clinique
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Question 1 : Quelles sont les tendances épidémiologiques mondiales et
nationales ?
Points forts
• 2015 : transmission dans 91 pays ou territoires, 212 millions de cas et 429 000
• Emergence de parasites résistants aux antipaludiques, même aux derniers mis sur
an),
• Guyane : moins de 500 cas par an (-85% depuis 2003) mais prévalence
Au début de l’année 2000, l’OMS évaluait le nombre de personnes à risque de paludisme dans le
monde à 3,2 milliards d’individus et le nombre de nouveaux cas pendant l’année écoulée à 350
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millions, causant 839 000 morts, essentiellement chez les enfants de moins de cinq ans et en
Afrique sub-saharienne. En 2015, le paludisme était endémique dans 91 pays dont 43 pays
d’Afrique sub-saharienne, 212 millions de nouveaux cas étaient répertoriés, causant 429 000 morts.
En 2015, 90% des cas de paludisme et 92% des décès sont survenus en Afrique subsaharienne. Plus
de 90 % des décès dans le monde étaient dus à Plasmodium falciparum (99 % en Afrique), et 7,2%
à Plasmodium vivax. En 2015, 57 pays ont réduit de plus de 75 % le nombre de cas de paludisme
par rapport à 2000. La stratégie mondiale de lutte contre le paludisme 2016-2030, approuvée par
l’Assemblée mondiale de la Santé en mai 2015, définit des objectifs pour 2030, notamment réduire
d’au moins 90% l’incidence du paludisme et la mortalité associée. Cependant, les disparités
géographiques sont importantes : en effet, treize pays africains regroupent 80% des cas et 75% des
décès déclarés. L’OMS estime la réduction de nouveaux cas entre 2000 et 2015 à 41% pour
l’ensemble du monde. Les décès dus au paludisme ont chuté parallèlement de 62% dans le monde et
de 71% en Afrique. Cependant, les estimations de l’incidence fournies par les organismes
correspondants du réseau de surveillance de l’OMS (qui recueillent 10-14 % des cas estimés à
l'échelle mondiale) ne sont pas suffisamment documentées pour établir des tendances dans les
importante le nombre de cas de paludisme et les décès pour les sujets de plus de 5 ans.
l’amélioration du diagnostic du paludisme par les tests de diagnostic rapide (TDR), à l’accès
Dans nombre de pays touchés, essentiellement en Afrique, les troubles sociaux, les conflits et les
catastrophes humanitaires sont des obstacles majeurs à la réalisation des objectifs fixés. La lutte
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contre les insectes vecteurs est en perte de vitesse. En Afrique subsaharienne, 278 millions de
personnes sur une population totale à risque de 840 millions vivent dans un foyer sans moustiquaire.
En 2015, moins de la moitié des femmes enceintes prenait une dose de TPI et moins du quart
De plus, les anophèles, insectes vecteurs de la maladie développent des résistances contre la plupart
des insecticides. Les parasites du paludisme résistent à la plupart des antipaludiques utilisés en
prévention ou en traitement, même aux dernières associations commercialisées comme les ACT. En
effet, une forme de résistance aux ACT, se traduisant par une diminution de clairance parasitaire, a
Une espèce de paludisme d’origine simienne, Plasmodium knowlesi, est à l’origine d’une épidémie
en voie d’extension chez l’homme en Asie et est responsable d’accès graves et de décès.
Si le paludisme n’est plus endémique dans de nombreux pays industrialisés, il continue de poser des
défis en matière de diagnostic et de prise en charge. La maladie est essentiellement importée par des
subsaharienne (95%) pour la France métropolitaine qui est le pays industrialisé recensant le plus
grand nombre de cas de paludisme d’importation : environ 82 000 pour la période 2000-2015. On
distingue 3 phases évolutives : une diminution très importante des cas, -53%, entre 2000 (8060 cas
estimés/an) et 2007 (4400 cas estimés/an), un plateau aux alentours des 4000 cas de 2008 à 2010
puis une augmentation significative de plus de 30% les 5 dernières années entre 2011 (3600 cas
estimés/an) et 2015 (4750 cas estimés/an). Les pays de contamination sont majoritairement situés en
Afrique subsaharienne (95%), stables sur la période (principalement Côte d’Ivoire, Cameroun, Mali
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et Sénégal). Ces cas surviennent principalement chez des sujets d’origine africaine, résidant en
France ou arrivant d’Afrique, en augmentation marquée entre 2000 (63%) et 2015 (79%) et sont dus
en majorité à l’espèce P. falciparum (85 %). Pour les autres espèces, Plasmodium ovale vient en
seconde position (7 %), puis P. vivax (5%) et enfin P. malariae. On note également deux accès à
P. knowlesi, tous les 2 traités avec succès par la chloroquine. L’incidence déclarée (2733 cas) et la
proportion des formes graves (6,4 %) sont en augmentation sur la période, passant de 84 cas (2,1%)
en 2000 à 295 cas (12,4%) en 2015. Un total de 172 décès est déclaré, soit une létalité de 0,4%
(essentiellement des adultes), stable sur la période. Le traitement par artésunate intraveineux est
maintenant le traitement le plus prescrit pour la prise en charge des accès graves, dans plus de 75 %
des cas.
Il est aussi observé de temps en temps des cas de paludisme autochtone en Grèce mais aussi en
Italie et en France métropolitaine. De plus, il est régulièrement observé en France des cas de
paludisme post-greffe).
Aux Antilles, ce paludisme d’importation inclus de manière assez stable, aux environs de 10 cas par
Centrale et de l’Ouest (42% des cas), de Guyane (32%) et d’Haïti (23%). Du fait de la présence des
vecteurs dans cette région des Caraïbes, ces cas doivent être déclarés aux autorités sanitaires afin de
mettre en place la plus rapidement une action de lutte anti-vectorielle autour de ces cas permettant
identifiée (74%) suivi de P. vivax (17%). Des cas importés sont également recensés sur l’Ile de la
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Réunion (40 cas en 2013, 19 cas en 2014 et 26 cas en 2015 en provenance de Madagascar et des
Parmi les territoires français outre-mer, l’Ile de Mayotte et la Guyane sont des zones de
transmission du paludisme.
Mayotte, les autorités sanitaires ont renforcé depuis 2001 les actions de lutte. Toutes ces actions ont
permis de réduire fortement le nombre d’accès palustres à Mayotte, passant de plus de 500 cas en
2006-2007 à moins de 15 cas depuis 2014. Par ailleurs, le nombre de cas de paludisme
d’importation a commencé à diminuer en 2010 pour passer en dessous des 15 cas annuels en 2014.
La transmission du paludisme a nettement diminué depuis 2013 avec moins de 5 cas par an. Depuis
autochtones ont été observés à Mayotte en 2016. Ces données nous montrent que même sur une ile
avec des moyens conséquents de lutte et de contrôle, il est difficile d’éliminer totalement le
paludisme autochtone lorsque les mouvements d’individus depuis des zones de transmission sont
importants.
En Guyane, historiquement, le paludisme se transmettait le long des fleuves frontières avec le Brésil
et le Suriname. Cette maladie a causé jusqu’à plus de 5000 cas par an dans les années 80 avec un
taux d’incidence compris entre 360 et 485 cas pour 1000 habitants. Depuis 2005, P. vivax est
l’espèce la plus représentée (70% des cas en 2015) et le nombre de cas de paludisme ne cesse de
décroitre pour atteindre 418 cas déclarés en 2015. L’essentiel de la transmission du paludisme en
Guyane est aujourd’hui intimement lié à l’orpaillage clandestin conduit sur les communes de
Maripa Soula et de Saül. Dans ces zones, la prévalence du portage de plasmodies peut atteindre plus
de 40%. Cependant, même si le nombre de cas déclarés permet un suivi des tendances, il sous-
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estime le nombre de cas de paludisme en Guyane puisque bon nombre des personnes infectées
travaillant dans les mines s’automédiquent ou vont se faire diagnostiquer dans les pays frontaliers
par peur des autorités. Au-delà du paludisme dans les zones d’orpaillage, des zones de transmission
dites « autochtones » subsistent dans la région du bas l’Oyapock et du Haut Maroni touchant
Parmi les 3500 espèces de moustiques actuellement recensées dans le monde, seule une soixante
d’espèces, appartenant toutes au genre Anopheles sont capables de transmettre les plasmodies (ou
parasites) responsables des paludismes humains. Et parmi celles-ci, moins d’une dizaine seulement
est responsable de plus de 99% de la transmission au niveau mondial. Les anophèles ne sont pas des
insectes invasifs, et chaque continent héberge sa propre biodiversité anophélienne. En Afrique, les
espèces du complexe Anopheles gambiae et Anopheles funestus sont les vecteurs majeurs. Très
anthropophiles (ils piquent préférentiellement l’homme plutôt que l’animal), ces moustiques
piquent la nuit et suivent l’homme jusqu’à l’intérieur des habitations. A l’origine essentiellement
rurales, certaines de ces espèces colonisent aujourd’hui les périphéries des grandes métropoles
africaines, s’implantant jusqu’au cœur des villes, dans des environnements pollués d’où elles étaient
traditionnellement absentes.
Les progrès importants, en termes de nombre de cas de paludisme grave évités, ont été attribués, en
grande partie, à l’intensification du contrôle des vecteurs dans de nombreux pays (moustiquaires
L’utilisation massive, en santé publique comme en agriculture et dans le maraîchage, d’une gamme
résistances chez les vecteurs. C’est aujourd’hui un problème majeur, qui touche la plupart des pays
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les plus affectés par le paludisme. Or, très peu d’alternatives existent aujourd’hui, et la plupart des
populations de vecteurs testées sur le terrain montrent déjà une sensibilité réduite, voire une absence
de sensibilité, aux insecticides utilisés pour leur contrôle. C’est notamment le cas pour les
pyréthrinoïdes, seuls insecticides autorisés pour l’imprégnation des MILDA. La perte d’efficacité
de cet outil majeur de lutte contre le paludisme aurait des conséquences désastreuses et des
Certains mécanismes de résistance ainsi sélectionnés par les insecticides au fil des générations de
moustiques permettent aux insectes de mieux tolérer d’autres molécules toxiques, tels que les
polluants urbains, et favoriser ainsi l’adaptation des moustiques à ces nouveaux environnements
créés par l’homme. Des changements de comportement des vecteurs sont observés de plus en plus
fréquemment. Ainsi, alors que le pic d’agressivité des anophèles est généralement observé en milieu
de nuit, des décalages d’activité au crépuscule ou à l’aube, à un moment où l’homme n’est pas
transmission du paludisme évolue : il est maintenant observé des anophèles urbains, diurnes et
piquants à l’extérieur.
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Question 2 : Diagnostic biologique
Points forts
• En pratique, l’association d’un frottis mince et d’un TDR (test de diagnostic rapide) est une
paludisme à P. falciparum
• L’association frottis mince et TDR n’a cependant pas une sensibilité optimale et en cas de
premier résultat négatif ou douteux, il est nécessaire de réitérer le diagnostic 12h à 24h plus
tard. Un contrôle par PCR peut également être réalisé dans une structure de référence
Orientation diagnostique
Le diagnostic du paludisme est une urgence en lien avec la gravité potentielle de cette infection et la
rapidité avec laquelle l’état du patient peut se dégrader. Un diagnostic parasitologique rapide est
La confirmation d’une suspicion de paludisme d’importation repose sur la mise en évidence directe
et/ou indirecte du parasite sur un prélèvement sanguin qui doit être fait dès que possible, sans
attendre un frisson ou un pic thermique. Le prélèvement doit être accompagné des renseignements
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épidémiologiques et cliniques indispensables : pays endémique de séjour, date de retour, traitement
Objectifs du diagnostic
1. déterminer la présence ou non de Plasmodium dans un échantillon sanguin qui doit être
2. en cas de diagnostic positif, déterminer s’il s’agit d’un accès à P. falciparum, espèce
responsable de la plupart des accès graves (et des décès) et des échecs thérapeutiques (résistance à
certains antipaludiques).
de gravité (dont la parasitémie). L’identification spécifique des espèces non falciparum ne relève
pas de l’urgence, la prise en charge initiale étant commune pour toutes ces espèces. En cas de
difficultés diagnostiques, les prélèvements peuvent être transmis à une structure de référence.
Une thrombopénie <150 G/L, sans étiologie connue, associée éventuellement à une interférence
sur les histogrammes des automates de cytologie doit faire penser à un accès palustre et entrainer
une recherche spécifique de Plasmodium et ce, d’autant plus, dans un contexte de séjour en zone
d’endémie.
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Diagnostic microscopique
incriminée et de quantifier la densité parasitaire nécessaire à une prise en charge adaptée et au suivi
d’autres parasites ou pathogènes tels que les babésias, les trypanosomes, les Borrelia ou les
A partir d’un prélèvement sanguin (2 tubes - si possible - sur anticoagulant type EDTA ou ACD, un
tube pouvant être transmis au CNR), il est recommandé d’observer un frottis mince sanguin
coloré. La coloration de Giemsa diluée en solution tamponée pH=7,2 est préférable car elle permet
la coloration des granulations de Schüffner et des taches de Maurer spécifiques d’espèces; les
rapides peuvent également être utilisées après validation méthodologique. La lecture d’un frottis
mince sur 200 champs microscopiques (40 000 hématies ou 10 minutes en moyenne selon la
compétence du biologiste) permet la détection des parasites avec une sensibilité de 0,002% (environ
correspond à une charge parasitaire d’environ 50 000 parasites/µl. En cas de frottis mince négatif,
on recommandera de compléter l’examen par une technique de concentration telle que la goutte
épaisse ou le QBC Malaria Test (marquage fluorescent des parasites). L’observation à l’immersion
(X1000) de 100 champs microscopiques contenant 15-20 globules blancs par champ de la goutte
épaisse, (ou 10 min) permet un diagnostic avec un seuil de détection de 0,0002% (environ 10
parasites/µl). En l’absence de lecture d’une goutte épaisse, l’observation de 800 champs sur
plusieurs frottis mince (ou 40 minutes) permet d’arriver à une sensibilité similaire.
La quantification de la densité parasitaire est obligatoire pour P. falciparum car elle participe à la
définition de l’accès grave et elle est aussi recommandée pour les autres espèces afin de permettre le
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suivi de l’efficacité thérapeutique sur les prélèvements à J3, et au-delà. Après un traitement bien
Les tests de diagnostic rapide (TDR) du paludisme, peu couteux et simples à utiliser, permettent
d’obtenir un résultat en moins de 30 minutes par la mise en évidence, sur un faible volume de sang
pLDH), soit communes à toutes les espèces de Plasmodium humains (pan-pLDH) ou encore
Performances
Les performances varient d’un réactif à l’autre. Les meilleures performances sont obtenues pour la
détection de P. falciparum, avec des sensibilités proches de 100 % pour des parasitémies
supérieures à 0,002% (environ 100 parasites/µl), la détection par HRP2 étant plus performante que
par Pf-pLDH. Pour la détection de P. vivax, la sensibilité est de l’ordre de 85 % pour des
Limitations
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Outre les problèmes de sensibilité pour la détection des faibles parasitémies ou des espèces autre
que P.falciparum, un phénomène peu fréquent de prozone (faux négatif en cas d’excès d’antigènes
lié à une forte parasitémie) peut survenir pour des tests détectant l’HRP2. Par ailleurs, certaines
Pérou) peuvent être indétectables avec un test basé exclusivement sur la détection de cet antigène.
Les résultats faussement positifs des TDR sont rares. La persistance de l’antigène HRP2 dans le
sang durant plusieurs semaines (2 à 6 semaines) après un traitement efficace en raison de la faible
clairance de cet antigène en serait la principale raison. La production d’HRP2 par les gamétocytes
en est une autre. Des résultats faussement positifs ont aussi été observés pour tous les antigènes,
chez des patients souffrant de troubles immunologiques (maladies auto-immunes avec présence de
Un test avec la présence de trois ou quatre « bandes » permettant la détection HRP2 pour P.
falciparum, et une détection pan- pLDH ou aldolase (pour toutes les espèces humaines), associée
Des variations de performance en fonction des réactifs ont été observées. Le choix du test par le
biologiste devrait se baser sur les résultats d’évaluations réalisées en zone non endémique. Des
variations de performance inter-lots ont aussi été rapportées. Une validation de chaque lot et le suivi
Auto-tests
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L’usage d’un traitement de réserve pour le paludisme, en association avec un autotest rapide n’est
pas recommandé et ne peut être envisagé que dans des situations exceptionnelles (cf. chapitre sur la
prévention du paludisme) et ce après une formation pratique portant sur le bon usage du test et des
traitements.
Immunodiagnostic
La recherche d’anticorps spécifiques, quelle qu’en soit la technique, n’a pas sa place dans le
une faute. En revanche, la sérologie conserve un intérêt pour le diagnostic du paludisme viscéral
Biologie moléculaire
Ces dernières années la PCR s’est imposée comme la technique la plus sensible et spécifique dans
avec des PCR ciblant les différentes espèces qui assurent une sensibilité et une spécificité optimale
dans la détermination de l’espèce ou des espèces impliquées dans l’accès palustre. Sur le plan de la
sensibilité, cette PCR de référence permet de gagner 1 à 3 Log10 par rapport à la goutte épaisse ou
0,005 parasite/µL (parasitémie de 2x10-5 % à 1x10-7 %) pour la détection de P. falciparum. Pour les
4 autres espèces plasmodiales, la PCR apparait aussi plus sensible que les techniques
Sur le plan de la spécificité, comparée aux autres techniques, la PCR a des performances très
supérieures pour l’identification des espèces, surtout utile pour les espèces autres que P. falciparum
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et dans le cas d’infections mixtes, mais elle ne permet pas de différentier les formes asexuées des
formes sexuées. L’interprétation d’une PCR positive peut être délicate : en effet du fait de sa grande
sensibilité, la PCR peut mettre en évidence des charges parasitaires très faibles qui ne sont pas
forcément responsables des symptômes présentés par le patient. La positivité d’une PCR, associée à
une parasitémie faible ou nulle, doit faire rechercher les autres causes possibles de fièvre. Comme
pour les TDR, la PCR n’est pas utile pour le suivi thérapeutique car le délai de clairance de l’ADN
est long ; en effet, elle peut rester positive jusqu’à plus de 30 jours après un traitement bien conduit.
L’apport essentiel de la PCR tient à sa valeur prédictive négative élevée, venant de son excellente
détectabilité : un résultat négatif permet ainsi d’écarter un accès palustre évolutif au moment du
prélèvement.
Les délais d’exécution actuels de la plupart des PCR ne sont pas compatibles avec le diagnostic
d’urgence, et la PCR doit être utilisée alors comme une technique de recours. Cependant, des
techniques de biologie moléculaire rapides avec un délai de rendu de résultat inférieur à 1h sont
disponibles et seraient compatibles avec le diagnostic d’urgence, avec une sensibilité qui permet
d’exclure en cas de résultat négatif, un accès évolutif sur le prélèvement analysé : leur
Contrôle de qualité
Le laboratoire doit être inscrit à un programme d’EEQ (évaluation externe de la qualité) proposant 4
échantillons/an pour les différentes techniques utilisées selon les recommandations du COFRAC.
Pour les techniques microscopiques, le personnel doit être habilité et le maintien de ses
compétences doit reposer sur la lecture des EEQ, et la lecture d’un nombre suffisant de lames de
19
D
é Goutte épaisse ou QBC ou Frottis/Goutte épaisse
l ou
a Technique de biologie moléculaire rapide
Non
i applicable
s
Positive Négative
d
Frottis sanguin
e
et Frottis positif Détermination de
TDR et TDR positif l’espèce et de la
r parasitémie
e (frottis mince ou
n GE si faible
Frottis positif
d et TDR négatif
parasitémie)
u
Frottis négatif
et TDR positif Infection à Discordance
(BM positive
2 Plasmodium
Frottis/GE négatifs)
A prendre en
charge selon Absence de
h Plasmodium
recommandations Transfert à un
e centre expert ou Diagnostic de paludisme
u Transfert à un de référence réfuté sur ce prélèvement,
r centre expert ou à réitérer 12h à 24h plus tard
e de référence Frottis négatif si un doute persiste sur
et TDR négatif l’étiologie palustre des
s symptômes
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Question 3 : Modalités de prise en charge et traitement d’une forme non
compliquée de paludisme d’importation (adulte / enfant)
Points forts :
évoqué devant toute fièvre ou histoire de fièvre, isolée ou associée à des symptômes
généraux, digestifs, respiratoires, après un séjour en zone d’endémie, même en cas de prise
de chimioprophylaxie.
• La prise en charge ambulatoire d’un paludisme non compliqué à P. falciparum est possible
sous réserve de critères cliniques et biologiques précis et de la possibilité d’un suivi médical.
Chez le jeune enfant et les autres personnes à risque de complication (âge avancé,
d’interaction avec un traitement concomitant ou en cas d’échec d’un traitement par ACT.
malariae, P. knowlesi) repose sur la chloroquine ou un ACT. Ce dernier sera préféré en cas
21
d’infection mixte ou de paludisme à P. vivax survenant au retour d’une zone de résistance à
la chloroquine.
• La prévention des accès de reviviscence à P. vivax et P. ovale repose sur l’éradication des
1. Définition
Une forme non compliquée de paludisme à P. falciparum est un épisode aigu de paludisme, sans
signe de gravité. Les accès palustres survenant sur un terrain particulier (femme enceinte, jeune
enfant, sujet âgé, maladie sous-jacente, splénectomie, terrain socio-éducatif défavorable) sont à
risque de forme compliquée et justifient une surveillance plus étroite que celle des accès non
2. Circonstances de découverte
Evoquer le diagnostic c’est poser la question d’un séjour en zone endémique de paludisme chez tout
voyageur fébrile. Même si l’Afrique subsaharienne est de très loin la principale source de paludisme
d’importation en Europe, toute fièvre dans les mois suivant le retour d’une zone endémique pour le
paludisme doit faire rechercher en urgence un paludisme, quel que soient les symptômes associés et
Après une période d’incubation minimale d’au moins six jours, le paludisme à P. falciparum se
manifeste principalement par une fièvre. Celle-ci peut être absente au moment de la consultation et,
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faire évoquer le diagnostic. Les signes cliniques associés ne sont pas spécifiques mais les céphalées
sont fréquentes. Les symptômes digestifs (nausées, diarrhée, troubles du transit) et la toux sont
L’examen clinique est en général peu contributif. Il est cependant essentiel pour rechercher des
signes de gravité et une co-infection bactérienne. Il doit être répété pendant la prise en charge pour
détecter les symptômes évocateurs d’une forme grave débutante : somnolence, troubles de la
peuvent se présenter au cours d’un séjour en France avec des signes généraux (asthénie, anorexie,
perte de poids, fièvre), une splénomégalie souvent volumineuse et sensible, et des signes d’anémie,
évocateurs de paludisme viscéral évolutif dont le diagnostic peut être confirmé par la sérologie.
Enfin, le paludisme néonatal, très rare en France métropolitaine, survient en moyenne 15 à 20 jours
après la naissance. Il se présente comme une infection néonatale bactérienne, le plus souvent de
gravité modérée, qui peut d’ailleurs lui être associée. Il faut l’évoquer si la mère a voyagé en zone
Le paludisme transfusionnel est exceptionnel mais doit être systématiquement évoqué devant toute
Sur le plan biologique, la thrombopénie est l’anomalie la plus fréquemment observée et sa valeur
prédictive positive est élevée. Associée à une anémie hémolytique modérée et à une
leucopénie, sont également évocatrices. La CRP est augmentée ce qui permet dans une certaine
23
3. Critères de prise en charge en ambulatoire
Les situations où, chez un adulte, un traitement ambulatoire peut être prescrit par un médecin
généraliste ou un praticien hospitalier sont les suivantes, tous les critères devant être vérifiés et
présents:
− disponibilité d’un diagnostic parasitologique fiable et rapide (contact direct entre le médecin et
le biologiste),
− plaquettes > 50 G/L, hémoglobine > 100g/L, créatininémie < 150 µmol/L,
− garantie d’une bonne observance et d’une bonne compréhension des modalités du traitement
− délivrance immédiate et supervisée possible du traitement dans les services d’urgences ou les
consultations de médecine tropicale sans rendez-vous, avec une période d’observation minimale
de deux heures après la première prise d’antipaludique, en fournissant aux patients le reste du
traitement. Ces pratiques doivent s’accompagner d’explications détaillées sur les modalités de la
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totalité du traitement, en s’assurant de leur bonne compréhension, et d’un rendez-vous ferme de
− possibilité d’une consultation de suivi à H72 (J3), J7 et J28 dans un service spécialisé.
Chez l’enfant et particulièrement chez le jeune enfant, l’évolution vers la gravité est plus
imprévisible que chez l’adulte. La fréquence élevée des troubles digestifs peut compliquer la prise
orale. Une hospitalisation initiale est le plus souvent recommandée. Toutefois, après une prise en
charge initiale dans une unité d’hospitalisation de courte durée, la suite du traitement peut être
effectuée à domicile si les conditions suivantes sont réunies : équipe médicale et paramédicale
première(s) prise (s) de traitement, fiabilité du milieu familial, possibilité d’une consultation de
suivi à H72 (J3), J7 si nécessaire et à J28 dans un service spécialisé, et respect des critères de prise
4. Schémas thérapeutiques
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- les caractéristiques de l’accès : présence ou non de vomissements ou diarrhée abondante, de signes
de gravité
neuropsychique. La chloroquine n’est pas indiquée dans le paludisme à P. falciparum quelle que
On évitera d’utiliser en curatif un traitement qui a été pris à titre préventif (ex : atovaquone -
Selon les recommandations de l’organisation mondiale de la santé (OMS), les combinaisons à base
de dérivés de l’artémisinine (ACT) sont indiquées en 1ère intention dans le paludisme non
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ville. Elles sont caractérisées par la rapidité de la clairance parasitaire. Leur tolérance générale est
bonne.
Sur le plan cardiaque, ces deux associations peuvent être responsables d’un allongement du QT sans
conséquence clinique (en termes d’arythmie) dans les études réalisées. Elles partagent les contre-
Chez les patients présentant un risque plus élevé de développer une arythmie cardiaque associée à
recommandée. Les intervalles QTc de plus de 500 ms sont associés à un risque de tachyarythmie
ventriculaire. Un contrôle par ECG au cours des 24 à 48 heures suivantes doit donc être effectué en
cas d’allongement supérieur à cette valeur. L’administration d’une autre dose d’ACT est contre-
indiquée dans ces cas, qui justifient de mettre en place un autre traitement antipaludique.
Arténimol - pipéraquine
L’association arténimol - pipéraquine dispose d’une autorisation de mise sur le marché (AMM)
dans le traitement du paludisme non compliqué de l’adulte et de l’enfant âgé d’au moins six mois et
pesant au moins cinq kilos. L’arténimol - pipéraquine s’administre en une prise unique par jour,
adaptée au poids, 3 jours de suite (H0, H24, H48), avec de l’eau, à jeun strict depuis au moins 3 h.
27
En théorie, le jeûne doit être maintenu 3 heures après la prise. Cette disposition vise à diminuer le
Le plan de gestion des risques mis en place par le laboratoire précise les modalités de surveillance
de la toxicité cardiaque lorsque cela est cliniquement pertinent. Dans ces situations, il faut envisager
de faire un ECG aux patients avant traitement, avant la prise de la dernière des 3 doses quotidiennes
et 4 à 6 heures environ après la dernière dose, car le risque d’allongement de l’intervalle QTc peut
Les patients ne doivent pas recevoir plus de deux cures d’arténimol - pipéraquine par an et il faut
respecter un intervalle minimal de deux mois entre les cures du fait de la longue demi-vie de la
pipéraquine.
Artéméther - luméfantrine
L’artéméther - luméfantrine dispose d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) dans le
traitement du paludisme non compliqué de l’adulte et de l’enfant âgé d’au moins six mois et pesant
au moins cinq kilos. Il s’administre en 6 prises réparties en 3 jours (H0, H8, H24, H36, H48, H60).
Son absorption digestive étant variable, ce médicament doit être pris avec un repas ou une collation
insuffisantes). Chez les patients présentant un risque plus élevé de développer une arythmie
28
4.1.3 Autres antipaludiques
Atovaquone - proguanil
kilos ou plus. Il est caractérisé par une clairance parasitaire moins rapide que celle obtenue avec
les dérivés de l’artémisinine. L’atovaquone - proguanil s’administre en une prise unique par jour,
adaptée au poids chez l’enfant, trois jours de suite, avec un repas ou une boisson riche en graisses,
la biodisponibilité de l’atovaquone étant médiocre à jeun. Sa tolérance est bonne, avec cependant
des troubles digestifs fréquents (nausées, vomissements). L’atovaquone - proguanil est désormais
concomitant risquant d’en diminuer l’efficacité. Son utilisation est contre-indiquée en cas
Quinine
l’absence de données concernant l’artésunate dans cette indication, le recours initial à la quinine en
perfusion IV sans dose de charge (8mg/kg toutes les 8h) est nécessaire, relayée dès que possible (24
à 48 heures) par une cure complète d’un antipaludique oral, soit un dérivé de l’artémisinine, soit
29
Figure 3-1. Conduite à tenir devant un paludisme d’importation chez l’adulte
Si tous les critères sont vérifiés Traitement Si 1 seul critère pas vérifié
ambulatoire possible Hospitalisation
•ACT (A/PQ ou A/L)
•En 1 ère intention ACT (A/PQ ou A/L) •Atovaquone-proguanil
•Atovaquone-proguanil •Quinine (3 ème intention)
•Quinine (3 ème intention)
A/PQ : Arténimol-Pipéraquine
A/L : Artéméther-Luméfantrine
30
Tableau 3-1. Principaux antipaludiques utilisables chez l’adulte pour le traitement du paludisme non
compliqué d’importation à P. falciparum avec critères de choix
*il est nécessaire de réaliser un électrocardiogramme (ECG) pour éliminer un trouble de conduction avant
l’instauration du traitement.
** la survenue d’un cinchonisme et notamment d’acouphènes n’est pas un signe de surdosage mais un signe
« d’imprégnation » par quinine : elle ne doit pas entrainer une réduction de posologie.
31
4.2 Chez la femme enceinte
ACT doivent être évités au premier trimestre de la grossesse. Lors de la grossesse, le traitement du
proguanil lors du premier trimestre. A partir du second semestre, l’artéméther -luméfantrine doit
être privilégiée.
La survenue d’un accès palustre pendant la grossesse justifie une hospitalisation de préférence en
service de médecine ou de maladies infectieuses aux 1er et 2ème trimestres, et en milieu obstétrical au
3ème trimestre, étant donné le risque d’accouchement prématuré. Dans tous les cas, une évaluation
4.3 Allaitement
Les ACT et l’atovaquone - proguanil sont déconseillés lors de l’allaitement. L’allaitement est
Le traitement de première ligne est une combinaison à base de dérivés de l’artémisinine (ACT):
des médicaments de deuxième intention, indiqués par exemple en cas d’intolérance, de contre-
indication ou d’échec d’un traitement par ACT. La quinine orale est devenue un médicament de
troisième intention. En cas de vomissements incoercibles, la pose d’une sonde naso-gastrique, pour
administration d’une solution sucrée puis du traitement antipaludique oral, permet généralement
d’éviter le recours à la quinine intraveineuse. Si la quinine est nécessaire, elle doit être administrée
sans dose de charge, avec un relais dès l’arrêt des vomissements par une cure complète d'un
32
Figure 3-2. : Conduite à tenir devant un paludisme d’importation chez l’enfant
33
Tableau 3-2. : Traitements oraux du paludisme non compliqué à Plasmodium falciparum de
l’enfant en France
Artéméther 1ère ligne 6 prises orales à H0, H8-12, H24, Clairance parasitaire Allongement du QT sans Faire un ECG avant le traitement
+ luméfantrine H36, H48, H60 rapide traduction clinique pour éliminer un QT long
5-<15 kg : 1 cp / prise Tolérance générale Pas de galénique adaptée Faire prendre avec une prise
Riamet® 15-<25 kg : 2 cps / prise au nourrisson et au petit alimentaire ou une boisson avec
Cp à 120 mg/20 mg 25-<35 kg : 3 cps / prise enfant corps gras
≥35 kg : 4 cps / prise Durée de traitement Redonner la dose si vomissement
dans l’heure
Arténimol 1ère ligne 7-< 13 kg : 1/2 cp par jour Clairance parasitaire Allongement du QT sans Faire un ECG avant le traitement
+ pipéraquine 13-< 24 kg : 1 cp par jour rapide traduction clinique pour éliminer un QT long
24-< 36 kg : 2 cps par jour Tolérance générale Pas de galénique adaptée Faire prendre à jeun (estomac vide,
Eurartésim® 36-75 kg : 3 cps par jour Prise à jeun au nourrisson (attente) prise 3 h après et 3 h avant un repas).
Cp à 320 mg/40 mg Redonner la dose entière si
Durée de traitement : 3 jours vomissement dans les 30 min, ou une
demi-dose si vomissement entre 30 et
60 min après la prise (ne redonner
qu’une seule fois après un
vomissement)
Atovaquone 2ème ligne 20/8 mg/kg/j pendant 3 jours Tolérance cardiaque Pas de galénique adaptée Faire prendre avec un repas ou une
+ proguanil (prise unique quotidienne) au nourrisson et au petit collation lactée
5-8 kg : 2 cps enfants / j enfant Redonner la dose si vomissement
Malarone® 9-<11 kg : 3 cps enfants / j Durée de traitement dans l’heure
Cp adultes à 11-20 kg : 1 cp adulte / j Intolérance digestive
250 mg/100 mg 21-30 kg : 2 cps adultes / j
Cp enfants à 31-40 kg : 3 cps adultes / j
62,5 mg/25 mg > 40 kg : 4 cps adultes / j
Atovaquone/Proguanil®
(génériques)
Méfloquine 2ème ligne 25 mg/kg Une cure en un jour Pas de galénique adaptée Mixer avec un aliment sucré
Répartition en : Tolérance cardiaque au nourrisson et au petit Redonner la dose si vomissement
®
Lariam 15 mg/kg à H0 et 10 mg/kg à H12 enfant dans l’heure
Cp à 250 mg ou 8 mg/kg à H0, H6-8, H12-16 Intolérance digestive
Quinine 3ème ligne 8 mg/kg trois fois par jour Recul d’utilisation Cinchonisme Nécessité d’une compliance parfaite
pendant 7 jours Risque d’intoxication
®
Quinimax Durée de traitement
Cp à 500 et 125 mg prolongée
Quinine Lafran® Hypoglycémie
Cp à 500 et 250 mg
Surquina®
®
Cp à 250 mg
34
4.5 Cas particuliers
• Les enfants malnutris ou avec des troubles digestifs chroniques doivent recevoir la même
dose rapportée au poids que les enfants de statut nutritionnel normal. Cependant,
l’absorption du médicament pouvant être réduite, ils doivent être étroitement suivis pour
• Un enfant ayant une hyperparasitémie isolée de 4 à 10%, bien que plus à risque de forme
grave, peut être traité oralement. Il doit alors recevoir une association à base de dérivé de
l’artémisinine, dont l’action sur la clairance parasitaire est plus rapide que celle de
l’atovaquone - proguanil.
• Les nourrissons pesant moins de 5 kg doivent recevoir un ACT à la même dose-poids qu’un
enfant de 5 kg. Dans le cas d’un paludisme congénital, les formes asymptomatiques sont à
traiter par un ACT, et les formes symptomatiques sont à traiter par un ACT ou par
• Le traitement du paludisme viscéral évolutif est identique à celui d’une forme non
5. Modalités de la surveillance
Chez l’adulte comme chez l’enfant, une surveillance clinique et biologique incluant un frottis-
goutte épaisse est recommandée à H72 (J3) (la parasitémie doit être inférieure à 25% de la valeur
initiale) et J7 (la parasitémie doit être négative). Le contrôle quotidien de la parasitémie n’a pas
d’intérêt dans les formes simples évoluant favorablement. Un contrôle à J28 est également
35
6. Faut-il poursuivre une chimioprophylaxie après traitement ?
Il n’y a pas lieu de reprendre une chimioprophylaxie après un traitement curatif complet quel que
soit l’antipaludique utilisé en France, sauf en cas de nouveau séjour en zone d’endémie.
Un auto-traitement antipaludique sans avis médical pendant le séjour doit rester l’exception et ne
s’impose qu’en l’absence de possibilité de prise en charge médicale dans les 12 heures suivant
médecin, consulté avant le départ. Les ACT et l’atovaquone - proguanil sont les deux classes de
molécules utilisables selon les mêmes recommandations que celles proposées dans le traitement
curatif. Les ACT doivent être privilégiés. Chez les patients ayant des facteurs de risque
Le traitement de réserve n’est pas recommandé chez l’enfant. En cas de voyage avec un enfant, une
consultation médicale dans un délai maximal de 12 heures après le début des symptômes doit
toujours être possible. Le traitement de réserve ne doit jamais être pris après le retour en France.
1. Circonstances de découverte
La présentation clinique des formes non compliquées du paludisme à Plasmodium non falciparum
est comparable à celle de Plasmodium falciparum. P. malariae est responsable de formes en général
peu intenses, contrairement à P. vivax qui entraîne, chez le nourrisson en particulier, un risque élevé
36
rarement plus de 3 mois après l’exposition, les accès de paludisme à P. vivax, P. ovale et P.
malariae doivent être évoqués devant une fièvre survenant tardivement après un séjour en zone
d’endémie, même au-delà d’un an. Bien que très rares, des formes graves et des décès sont
2. Prise en charge
En l’absence de critères validés, la prise en charge ambulatoire est la règle, sous réserve de l’état
clinique, du terrain et de la possibilité de suivi du patient. Pour P. knowlesi, les modalités de prise
3. Stratégie thérapeutique
La stratégie thérapeutique des formes non compliquées comporte le traitement curatif de l’accès
pour les quatre espèces plasmodiales (P. vivax, P. ovale, P. malariae, P. knowlesi), suivi pour P.
Le traitement de l’accès repose sur la chloroquine (10 mg/kg à J1, 10 mg/kg à J2, 5 mg.kg à J3 soit
25 mg/kg en dose totale sur 3 jours) ou un ACT, en particulier en cas d’infection mixte ou de
paludisme à P. vivax survenant au retour d’une zone de résistance à la chloroquine. Les ACT
s’utilisent aux mêmes posologies et avec les mêmes contre-indications et précautions d’emploi que
pour P. falciparum
37
3.1.2 Cas particuliers
Vomissements
En présence de vomissements incoercibles, chez l’enfant, il faut poser une sonde naso-gastrique
pour administrer une solution sucrée, puis le traitement antipaludique oral. Cette mesure permet
généralement d’éviter le recours à la quinine intraveineuse qui est la solution de recours chez
l’adulte (8 mg/kg toutes les 8 heures) avec un relais dès l’arrêt des vomissements par une cure
Femme enceinte
falciparum repose sur la chloroquine ou, en cas de résistance à la chloroquine, sur l’atovaquone -
Un contrôle clinique et biologique (avec frottis sanguin-goutte épaisse) est recommandé à J3, à J7 si
La prévention des accès de reviviscence à P. vivax et P. ovale repose sur la primaquine, disponible
en autorisation temporaire d’utilisation (ATU) nominative et dont la demande doit être formulée
auprès de l’ANSM. En cas d’accès de paludisme à P. vivax ou P. ovale confirmé, le bilan initial doit
allaitement, âge inférieur à 6 mois), la cure radicale de primaquine est recommandée d’emblée pour
un premier accès à P. vivax ou P. ovale. La molécule doit être administrée dès que possible après le
traitement curatif schizonticide pour limiter le risque de rechute précoce. La posologie quotidienne
de primaquine est de 30 mg/j, en deux prises (0,5 mg/kg/j sans dépasser 30 mg/j chez l’enfant),
pendant 14 jours.
38
Question 4 : Modalités du traitement d’une forme grave de paludisme
d’importation (adulte/enfant)
Points forts
• En France, le paludisme grave d’importation concerne environ 10% des accès palustres et
• La définition du paludisme grave d’importation, chez l’adulte comme chez l’enfant, est
• La prise en charge du paludisme grave est une urgence diagnostique et thérapeutique. Elle
intraveineux, qui doit être disponible dans chaque hôpital susceptible de recevoir ces
La définition du paludisme grave est établie et révisée régulièrement par l’Organisation Mondiale
de la Santé (OMS), la dernière version datant de 2014. Le paludisme grave d’importation est défini
par la présence de Plasmodium falciparum (ou plus rarement d’une des 4 autres espèces
(tableau 1) et l’enfant (tableau 2). Les critères princeps de l’OMS, établis en zone d’endémie, ont
39
été adaptés ici au contexte européen du paludisme grave d’importation. Pour certains critères, le peu
de données disponibles a conduit à proposer des seuils choisis sur la base d’un accord d’experts.
gravité mais leurs performances ne sont pas suffisantes pour qu’ils soient retenus comme des
critères de gravité.
Dans un petit nombre de cas en France (voir question 1), le paludisme grave d’importation peut être
causé par P. vivax et P. knowlesi (exceptionnellement P. malariae et P. ovale) avec les mêmes
critères de gravité et quelques spécificités (voir notes des tableaux et textes longs).
1. Chez l’adulte
Tout paludisme à P. falciparum, mais aussi plus rarement à l’une des 4 autres espèces plasmodiales,
comportant au moins un des critères du tableau 1 (notamment ceux gradés ++ et +++ au plan
pronostique) doit être rapidement évalué avec le réanimateur ; mais sans retarder le début du
traitement. Au terme de cette évaluation, le patient est hospitalisé soit en réanimation ou en unité de
surveillance continue (USC), soit en médecine selon les spécificités locales, à condition d’être à
Isolément, une parasitémie de plus de 4%, particulièrement chez l’adulte non immun, est considérée
par le groupe comme suffisamment critique pour justifier une prise en charge de type forme grave.
Cependant, en l’absence de données suffisantes concernant les cas d’importation, les seuils de
parasitémie proposés pour guider le niveau de prise en charge ne peuvent relever que d’un accord
d’experts (voir texte long). Le taux quantitatif de PfHRP2 (Plasmodium falciparum Histidine Rich
40
Protein 2) plasmatique, qui est un reflet de la biomasse parasitaire totale, pourrait être un paramètre
de gravité plus pertinent que la parasitémie ; mais il n’est pas encore disponible en routine.
1.1 En unité de réanimation (non USC), seront initialement pris en charge les patients présentant au
moins un des critères suivants du tableau 1 : coma, convulsions répétées, défaillance respiratoire,
1.2 En unité de surveillance continue de la réanimation (USC), seront pris en charge les patients
isolée, hémorragie mineure, ictère franc isolé, parasitémie isolée > 4%, insuffisance rénale modérée,
anémie isolée bien tolérée. L’intérêt du quick SOFA ≥ 2, récemment décrit pour définir le sepsis,
mériterait d’être évalué au cours du paludisme (voir texte long). En USC, pourront aussi être pris en
charge initialement les patients « fragiles » sans signe de gravité stricto sensu : patient âgé (> 65
ans) et/ou avec comorbidités, infection bactérienne associée ou coinfection par le VIH, traitement
par quinine intraveineuse (IV). Les femmes enceintes doivent être prises en charge conjointement
1.3 Selon les spécificités locales et l’expérience de certains services dans la gestion du paludisme,
les patients proposés ci-dessus pour une prise en charge en USC (particulièrement en cas d’ictère
isolé), peuvent probablement être aussi pris en charge en unité d’hospitalisation conventionnelle
surtout si grossesse > 24 semaines d’aménorrhée). Dans ce cas, la proximité d’un service de
réanimation est néanmoins primordiale, afin d’assurer immédiatement le relais de la prise en charge
en cas d’aggravation.
41
2. Chez l’enfant
La prise en charge de l’accès palustre grave doit se faire en USC ou en réanimation pédiatriques,
ces patients pouvant se dégrader dans les heures suivant l’initiation d’un traitement adéquat,
notamment les enfants de moins de 30 mois, et ce quelle que soit l’espèce plasmodiale. Le neuro-
paludisme est la forme clinique la plus fréquente d’accès palustre grave chez l’enfant. Il convient
10% pour justifier d’une prise en charge en réanimation. Enfin, la présence de comorbidités doit
Le paludisme grave à Plasmodium falciparum (ou à l’une des 4 autres espèces plasmodiales) est
une urgence diagnostique et thérapeutique. Le traitement doit donc être initié immédiatement (au
plus tard dans les 2 heures). Il repose désormais sur l’artésunate IV chez l’adulte, la femme enceinte
agit dès les stades annulaires (parasites jeunes) circulants en empêchant leur développement
(parasiticidie rapide et puissante), mais aussi en inhibant en quelques heures les phénomènes de
42
métabolite actif est de 45 minutes. Deux grands essais multicentriques conduits en Asie et en
Afrique ont montré que l’artésunate était supérieur à la quinine en termes de réduction de la
mortalité chez l’adulte et l’enfant au cours du paludisme grave à P. falciparum. Par ailleurs, ce
médicament est mieux toléré et présente moins d’effets indésirables que la quinine, et demeure
utilisable en cas d’insuffisance hépatique ou rénale sans adaptation de dose, son métabolisme
n’étant ni hépatique ni rénal. L’artésunate IV est maintenant recommandé par l’OMS partout dans
L’artésunate est disponible en France sous la forme d’une autorisation temporaire d’utilisation
afin que ce traitement soit rapidement disponible. L’ensemble des procédures nécessaires pour la
http://ansm.sante.fr/var/ansm_site/storage/original/application/01d138a64031bcf9f37fa2737308caa
5.pdf. Les modalités complètes sont détaillées dans le texte long. Dès 2013, les autorités de santé
ont vivement recommandé la mise à disposition dans tous les hôpitaux de l’artésunate IV pour la
prise en charge du paludisme grave. Le Malacef® est disponible en France depuis 2011 en flacons
mg.
43
1.3 Modalités pratiques de préparation et d’utilisation de l’artésunate IV
*Présentation du produit
Le médicament est présenté en flacon de 60 mg de poudre (acide artésunique) fourni avec une
sérum physiologique (l’eau stérile n’étant pas appropriée). L’artésunate ainsi reconstitué est la
forme active du médicament. Ce composé instable doit être injecté dans l’heure qui suit sa
reconstitution.
A l’aide d’une seringue et d’une aiguille, on ajoute aux 60 mg de poudre, 1 ml de solvant fourni
(bicarbonate de sodium à 5%). On agite doucement quelques minutes jusqu’à dissolution totale. La
solution est alors trouble et l’on doit la laisser reposer 2 minutes afin que la solution devienne
limpide et homogène. Dans le cas contraire il faut jeter le flacon. On pique avec une aiguille au
travers du bouchon pour permettre au CO2 émis de s’échapper, puis l’on ajoute 5 ml de NaCl à
0,9% (sérum physiologique) ou de sérum glucosé à 5% ; et l’on mélange par retournement. Après
*Modalités d’administration
L’artésunate doit être injecté seul, si possible sur une voie spécifique, en IV lente au pousse-
seringue électrique au débit de 3 ml/min (rinçage par 3 ml de sérum physiologique avant et après la
perfusion). Une injection trop rapide peut entrainer un état de choc. Il convient de jeter tout
*Contre-indication
44
*Schéma posologique chez l’adulte et l’enfant > 20kg
La posologie préconisée est de 2,4 mg/kg à H0, H12, H24 puis toutes les 24 heures pendant 7 jours
ou jusqu’à amendement du/des critère(s) de gravité. Alors, lorsqu’une prise orale est possible
(présence d’un transit digestif et absence de vomissements), un relais per os par un traitement
artéméther/luméfantine (A/L) (voir question 3 et texte long). Un délai de 8 à 12 heures est proposé
par l’OMS entre la fin du traitement IV et le début du traitement per os, mais il convient surtout de
Le traitement consiste en l’administration de 3 mg/kg à H0, H12, H24 puis toutes les 24 heures
pendant 7 jours (maximum : 9 doses). Il conviendra d’arrondir la quantité totale (en mg) au nombre
jusqu’à amendement du/des critère(s) de gravité. Le relais per os est possible chez l’enfant selon les
Femme enceinte
d’interruption de grossesse est augmenté tout au long de la grossesse. L’artésunate est donc
recommandé à tous les stades de la grossesse en cas d’accès grave. Une réserve de principe
bénéfice attendu dépasse nettement ce risque potentiel. Un suivi spécifique et une information à la
45
Retour d’une zone à risque de résistance à l’artésunate
En cas d’accès palustre grave en provenance d’une zone de résistance (voir question 1), le
traitement associera l’artésunate à la quinine aux doses habituelles, associés dans certains cas à la
doxycycline.
L’allergie à type d’angio-œdème est estimée à 1/3000. Les principaux effets secondaires de
(∼1%). D’autres effets secondaires rares ont également été rapportés à la suite d’une injection :
Après un traitement par artésunate IV, une attention particulière est portée au risque d’hémolyse
tardive (PADH pour Post Artesunate Delayed Hemolysis), différée à la deuxième ou troisième
semaine après le début du traitement, et qui survient chez 15% des patients. Cette anémie est en
l’aggravation des paramètres hémolytiques sanguins (haptoglobine < 0,1 g/dl, augmentation > 10%
du taux de LDH, diminution > 10% de l’hémoglobine au-delà du 8ème jour après le début du
traitement). Une transfusion est nécessaire dans 50% des cas. Il n’existe actuellement en routine
aucun moyen de prévenir ou de prédire l’apparition de cet effet indésirable. Un suivi hebdomadaire
spécifique est donc recommandé après traitement par artésunate : il comprendra la recherche des
signes cliniques d’anémie et des stigmates biologiques d’hémolyse à J7, J14, J21 et J28, en parallèle
46
Tout effet indésirable suspect d’être en relation avec l’artésunate doit être rapporté au centre de
La quinine IV ne doit plus être le traitement de première intention du paludisme grave. Néanmoins,
son usage reste d’actualité dans certaines circonstances : impossibilité de traitement immédiat par
Sud Est Asiatique (zones de résistance à l’artésunate ; voir question 1). Si un traitement est débuté
par quinine IV, un relais par artésunate est souhaitable dans les 24 premières heures, mais n’a
La quinine est un antipaludique schizonticide. Afin d’éviter toute confusion et tout risque de sous-
Surquina® IV (245 mg de quinine-base / 1 ml). Pour éviter des erreurs, il est préférable qu’une
Chez l’adulte le schéma thérapeutique comprend une dose de charge de 16 mg/kg au cours du
paludisme grave, perfusée en 4 heures dans du sérum glucosé à 5 ou 10%. En raison d’un risque de
cardiotoxicité accru, un traitement antérieur à l’hospitalisation par quinine à dose curative (dans les
2 jours précédents), par méfloquine (si la dernière prise date de moins de 12 heures), ainsi qu’un
allongement > 25% de l’espace QT corrigé (QTc), contre indiquent la dose de charge. La dose
d’entretien de 24 mg/kg/j est débutée 4 heures après la fin de la dose de charge. Elle sera
47
administrée soit de façon discontinue (8 mg/kg sur 4 heures minimum, toutes les 8 heures), soit de
façon continue (24 mg/kg sur 24 heures au pousse-seringue électrique). Chez l’enfant la posologie
est la même, sans dose de charge. La durée totale du traitement est de 7 jours, le relais per os
pouvant être envisagé à partir de la 72ème heure si la voie digestive est fonctionnelle (par quinine
orale ou par un traitement complet de 1ère intention du paludisme simple). Après un traitement
La quinine est utilisée aux mêmes doses chez la femme enceinte, sans risque abortif mais avec un
risque majoré d’hypoglycémie. En l’absence de données chez le grand obèse (> 120 kg), et par
précaution, la dose de charge ne doit pas dépasser 1 800 mg et la dose d’entretien 3 000 mg par
jour. Les contre-indications à l’emploi de la quinine sont les antécédents avérés de fièvre bilieuse
graves.
La surveillance repose sur le contrôle horaire de la glycémie durant la dose de charge puis toutes les
QTc), et une surveillance de la quininémie, particulièrement au cours des formes les plus sévères
(au moins à H72) afin d’obtenir une quininémie plasmatique efficace comprise entre 10 et 12 mg/l
(30 à 36 µmol/l). Chez l’enfant il est souhaitable de doser la quininémie avant la perfusion de H24,
voire plus tôt si le QTc est > 440 msec. Au cours de l’insuffisance hépatique et de l’insuffisance
48
Traitement symptomatique des défaillances viscérales et surveillance
Tout trouble neurologique devra faire rechercher une hypoglycémie, et l’évaluation neurologique
devra être reconduite après correction de celle-ci. La prise en charge du coma comprend une
secondaires, notamment par la correction de toute hyponatrémie. Un EEG doit être réalisé en cas de
d’une éventuelle comitialité infra-clinique. Une imagerie cérébrale (TDM ou au mieux IRM) doit
être réalisée devant des signes focaux, des convulsions, ou des troubles de conscience (même
débutants), à condition que le patient soit transportable. Elle pourra mettre en évidence des lésions
ischémiques et/ou hémorragiques et/ou un œdème cérébral. Plusieurs études récentes suggèrent
qu’un fond d’œil devrait être réalisé car c’est un bon reflet de la séquestration parasitaire cérébrale
(voir texte long). Il peut montrer d’une part des anomalies spécifiques au paludisme : taches
blanches rétiniennes maculaires ou périphériques et/ou décolorations vasculaires, et d’autre part des
anomalies aspécifiques : hémorragies rétiniennes souvent avec un centre blanc et/ou un œdème
papillaire. L’intérêt de la surveillance évolutive par Doppler trans-crânien et/ou EEG continu reste à
par osmothérapie n’est pas non plus recommandé sauf en sauvetage devant des signes
vasculaire afin de prévenir l’aggravation d’un œdème pulmonaire lésionnel. Le remplissage est
réalisé par des solutés cristalloïdes, les hydroxy-éthyl-amidons sont contre-indiqués. Chez l’enfant
hypotendu, le volume de remplissage vasculaire est de 20 ml/kg jusqu’à un maximum de 500 ml,
avec réévaluation clinique entre chaque administration. En cas de choc septique la noradrénaline est
documentée.
49
La prise en charge de l’œdème pulmonaire lésionnel suit les recommandations du syndrome de
détresse respiratoire aigu (SDRA). L’hypercapnie permissive doit être évitée, particulièrement en
présence d’un œdème cérébral. Lors d’une hypoxémie réfractaire aux manœuvres habituelles, les
Une co-infection bactérienne communautaire (pneumonie, bactériémie) doit être évoquée devant un
état de choc, un SDRA, et/ou une acidose lactique sévère, bien que Plasmodium puisse être, à lui
seul, responsable de ces complications. Une antibiothérapie probabiliste à large spectre doit être
alors instaurée dans l’heure. Le choix des antibiotiques tient compte du risque élevé de colonisation
fréquemment les formes les plus graves. Elles sont recherchées et prises en charge selon les
recommandations actuelles.
Une insuffisance rénale oligo-anurique qui persiste après réhydratation est fréquente avec
P. falciparum (mais aussi avec P. knowlesi, voire P. vivax) et peut nécessiter la mise en place d’une
Au cours du paludisme grave il n’existe pas de seuils transfusionnels spécifiques. En cas d’anémie
la coagulation est activée mais la coagulation intra-vasculaire disséminée (CIVD) est rare. En cas
d’hémorragie associée à une CIVD, la transfusion de plasma frais congelé est recommandée.
réanimation ne présente pas de particularité, en sachant néanmoins que durant les 72 premières
50
Place des antibiotiques et des traitements adjuvants
1. Antibiotiques spécifiques
l’enfant) en association à artésunate + quinine, pourrait être proposée en cas de suspicion de souche
de sensibilité diminuée à l’artésunate (retour de zones d’Asie du Sud-Est ; voir question 1).
paludisme grave d’importation, d’autant plus que le traitement de référence par l’artésunate est très
Une corticothérapie à forte dose dans un but anti-oedémateux et/ou anti-inflammatoire n'est pas
recommandée, en dehors des très rares situations où une ADEM (Acute Disseminated
Aucun des autres traitements adjuvants (anticorps anti-TNF, chélateurs du fer, pentoxifylline,
51
Tableau 4-1. Critères du paludisme grave d’importation de l’adulte à P. falciparum #§
Pronostic Fréquence
Critères cliniques et/ou biologiques
++ Insuffisance rénale : créatininémie > 265 µmol/l ou urée > 20 mmol/l +++
# Si Plasmodium vivax : mêmes critères sans parasitémie > 4% (car rarement > 2%), anémie ictère
fréquents, quelques cas de SDRA, rareté de l’atteinte neurologique et de l’acidose.
§ Si Plasmodium knowlesi : mêmes critères mais hyperparasitémie dès que > 2%, atteintes hépatique et
rénale fréquentes, atteinte neurologique très rare.
*noradrénaline ou adrénaline
52
Tableau 4-2. Critères du paludisme grave d’importation de l’enfant à P. falciparum #
++ Ictère : clinique +
++ Insuffisance rénale : diurèse < 0,5 ml/kg/h ou créatininémie élevée pour l’âge +
après réhydratation
53
Question 5 : Comment prévenir le paludisme d’importation ?
Points forts
• la prévention du paludisme repose sur la protection personnelle contre les moustiques la nuit
imprégnées, imprégnations des vêtements) c’est la moustiquaire imprégnée qui est la plus
efficace
les situations de faible risque palustre, la balance n’est pas en faveur d’une prescription.
• le risque d’acquérir un paludisme est globalement 1000 fois plus important pour un séjour
de moins d’un mois avec nuitées en zone urbaine) d’Asie et d’Amérique tropicales exposent
Tous les professionnels de santé, notamment médecins et pharmaciens, doivent savoir que la
(PPAV)
54
- la chimioprophylaxie (CP) adaptée au risque selon le type de voyage (destination, période,
Plus de 90% des paludismes d’importation surviennent chez des voyageurs n’ayant pas observé, ou
ayant mal suivi ces mesures. Les formes graves et mortelles sont souvent liées à un retard à la prise
Dans certaines situations peu fréquentes, un traitement présomptif d’urgence (ou traitement de
réserve) peut être prescrit au voyageur, sous réserve d’une information précise sur les modalités de
prise.
Les Centres de conseils aux voyageurs et de vaccination contre la fièvre jaune sont des structures de
référence. Ils doivent assurer l’information épidémiologique auprès des professionnels de santé et
Actuellement le paludisme d’importation est observé, en France, pour près de 80% des cas chez des
migrants originaire d’Afrique sub-saharienne. Outre une plus forte exposition au risque, une des
explications est le moindre recours à la CP du fait notamment de son coût : dans le choix de
La protection personnelle anti vectorielle chez l’enfant et l’adulte (tableau 5.1 et 5.2)
Le paludisme est une maladie transmise par des moustiques du genre Anopheles, à activité
essentiellement nocturne. La PPAV a pour but de réduire le contact Homme-vecteur. Trois outils
ont fait la preuve de leur efficacité : la moustiquaire imprégnée d’un pyréthrinoïde de synthèse ; la
55
La PPAV peut être le seul mode de prévention du paludisme dans les situations de faible risque de
paludisme. Lorsque l’évaluation du risque palustre justifie une chimioprophylaxie, elle doit y être
systématiquement associée.
Pendant le sommeil, son usage est recommandé quel que soit l’âge. Avant l’âge de la marche, cette
mesure est à privilégier chez l’enfant éveillé. Par précaution et pour son confort, il faut laver le
jeune enfant avant la mise sous moustiquaire pour enlever le répulsif appliqué précédemment.
Le port de vêtements imprégnés, amples et couvrant le maximum de peau, est recommandé à tout
âge. Après une imprégnation par trempage, l’efficacité disparait au-delà de 5 lavages (un ou deux
lavages après pulvérisation). Il faut néanmoins informer les voyageurs du risque de diffusion dans
Au niveau Européen, l’évaluation des répulsifs arrive à son terme. L’usage du DEET et celui de
l’IR3535 ont été validés et les produits contenant l’une de ces molécules commencent à faire l’objet
d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) pour leur commercialisation. Les décisions
concernant la picaridine et le PMDRBO sont toujours en attente. A terme, tous les répulsifs
Dans le cadre de la prévention du paludisme, les répulsifs sont utiles en soirée et surtout la nuit en
dehors de la moustiquaire.
56
4. Mesures complémentaires
Il est possible d’utiliser de façon ponctuelle des produits insecticides en aérosol. Les serpentins
insecticides ne doivent être utilisés que sur une période courte et en extérieur.
La ventilation et la climatisation ont une efficacité relative mais elles peuvent apporter une
traitement de l’air apportent une efficacité bien meilleure que celle des appareils individuels.
Les insecticides diffusibles d’intérieur ont une efficacité là aussi modérée mais sont un appoint utile
vitaminothérapie et les huiles essentielles n’ont pas fait la preuve de leur efficacité.
La chimioprophylaxie (CP)
ou d’interactions médicamenteuses liés au médicament. Dans les situations de faible risque palustre,
Même si les antipaludiques disponibles sont efficaces sur les espèces non falciparum, la CP cible
Dans les situations où on ne prescrira pas de CP, deux précautions sont de rigueur :
57
- signaler le séjour tropical en cas de fièvre au retour lors de la consultation faite en urgence
médicale.
principalement :
- du continent et des zones visitées : en France la majorité des paludismes d’importation sont
contractés en Afrique sub-saharienne (97 % en 2014). Dans la plupart des pays de la ceinture
- de la saison : risque plus élevé en saison des pluies et dans les quelques semaines qui suivent
- de la durée du séjour : si une seule piqûre suffit, la majorité des paludismes surviennent
Dans les situations où le risque d’effets secondaires graves est équivalent voire plus important que
le risque d’impaludation, il est licite de ne pas prescrire de CP. C’est en pratique le cas dans la
plupart des régions touristiques d’Asie et d’Amérique tropicales, pour des séjours courts «
conventionnels » (séjours de moins de 1 mois avec nuitées en milieu urbain). Dans ce cas le risque
58
se situe autour ou en dessous de 1/100 000 par mois d’exposition. Il est admis que l’estimation de la
fréquence des effets secondaires graves, toutes molécules confondues, est du même ordre.
Les situations épidémiologiques étant évolutives, les recommandations sont susceptibles d’être
Le tableau 5.3 résume les indications selon la zone visitée, la durée et les conditions du séjour. Pour
les séjours conventionnels (moins d’un mois avec nuitées en milieu urbain) en Amérique et Asie
milieu urbain sous-entend que l’essentiel des nuits se passent dans ce contexte : une ou quelques
rares nuitées en zone rurale ne remettraient pas en cause cette abstention de CP.
Il n’y a pas d’indication de CP dans les DOM-TOM situés en zone tropicale où il n’y a pas de
locale actuellement quasi éteinte mais sous surveillance - voir texte long-). Pour la Guyane, où la
transmission a beaucoup baissé, les indications proposées dans le tableau 5.3 s’appliquent.
Pour les séjours prolongés et l’expatriation, la CP doit être maintenue le plus longtemps possible
La limite à 3 mois fixée dans l’AMM en France pour l’atovaquone-proguanil est d’ordre
administratif (pas de toxicité particulière sur une prescription plus longue). En cas de longs séjours
la pertinence, auprès d’une source fiable, d’une CP prolongée, selon le type de séjour et la zone
visitée. Si le risque de paludisme le justifie, une prescription au long cours, y compris pendant
quelques années, est licite. Cette attitude est facilitée en zone sahélienne car la prise de la CP peut
59
se limiter à couvrir la saison des pluies, en se poursuivant 1,5 mois après la fin des pluies (CP
saisonnière).
L’identification d’un référent médical local fiable est recommandée pour obtenir conseils,
En cas de traitement curatif bien conduit au retour, il n’est pas nécessaire de reprendre une CP.
60
3. Quels sont les produits et les posologies recommandés ?
Si cinq antipaludiques sont disponibles, trois dominent les indications : association atovaquone-
proguanil, doxycycline et méfloquine (Tableau 5.5). Ces trois antipaludiques ont une efficacité
élevée et comparable. La demi-vie de la doxycycline étant courte une prise strictement quotidienne
au même moment de la journée est indispensable. Le choix entre eux dépend en pratique
essentiellement des possibilités financières des voyageurs et des contraintes de prise (tolérance et
La chloroquine est réservée aux rares indications de CP dans la zone Amérique tropicale/Caraïbes
(pas de résistance). L’association chloroquine-proguanil est réservée aux très rares situations où il y
61
Le tableau 5.5 résume les conditions d’utilisation de ces cinq antipaludiques.
4. Situations particulières
Une femme enceinte doit être informée des risques particuliers liés à la survenue d’un paludisme ce
d’embryo-foetoxicité. Leur efficacité est cependant limitée dans les zones de résistances à la
chloroquine : leur choix se limite aux situations où il n’y a pas d’autres solutions (contre-indication
L’association atovaquone-proguanil est par principe réservée à l’absence d’alternative du fait d’un
partir du deuxième trimestre (risque de coloration des dents de lait). Une grossesse doit être évitée
4.2 : Enfant
Les produits disponibles en France et les posologies sont indiqués dans le Tableau 5.5. Les
Il n’existe pas de forme galénique adaptée pour les moins de 6 ans ce qui impose de broyer les
comprimés ou de prescrire auprès des pharmaciens une préparation magistrale. Chez le nourrisson
de poids < 9 kg, le choix serait théoriquement limité en France à la chloroquine, ce qui nécessiterait
62
de renforcer les mesures anti-vectorielles (faible efficacité), moustiquaire imprégnée notamment.
En cas d’allaitement, chloroquine, proguanil et méfloquine sont possibles chez la mère mais la
plus de 5 kg.
Les migrants d’origine sub-saharienne retournant temporairement dans leur pays représentent plus
des trois-quarts des cas de paludisme d’importation. Ils doivent donc faire l’objet d’une attention
particulière et bénéficier d’une chimioprophylaxie au même titre que les autres voyageurs. La
contrainte est plus souvent financière, amenant à privilégier les molécules les moins onéreuses à
efficacité égale.
En cas de paludisme grave, l’âge est un facteur de risque considérable de mortalité. Cet élément
Il y a peu de données disponibles chez les personnes vivant avec le VIH qui voyagent. Il semble
néanmoins que le risque de paludisme et les formes graves soient plus fréquents. S’il ne semble pas
doxycycline apparaît être l’antipaludique qui en entraine le moins. En pratique les antipaludiques
63
4.6 : Séjours fréquents, courts et répétés
Dans les situations de séjours fréquents, courts et répétés en zone à risque (essentiellement Afrique
sub-saharienne : personnel navigant des compagnies aériennes, hommes d’affaires …), les
voyageurs pourraient être amenés à prendre une CP en continu au long cours. Lorsque ces séjours
se passent en milieu urbain et dans des conditions protégées (hôtel à norme internationale,
restaurants climatisés…), une abstention est licite sous réserve de l’utilisation d’une PPAV
(répulsifs notamment) et de l’information du voyageur que toute fièvre doit être considérée comme
d’origine palustre jusqu’à preuve du contraire. Cela impose de signaler impérativement le séjour en
zone à risque. Par contre, si le motif du séjour implique des nuitées en zone rurale, la prise d’une CP
est alors légitime, l’association atovaquone-proguanil permettant une prise limitée au retour de la
zone à risque peut être privilégiée. Un traitement de réserve se discute au cas par cas lors de séjour
en milieu isolé.
4.7 : période à risque de transmission insérée dans un séjour en zone non endémique
Lorsqu’un voyageur est exposé à un risque significatif de paludisme une partie seulement de
l’ensemble de son séjour (par exemple séjour dans les réserves de l’Est de l’Afrique du Sud), si une
CP est justifiée, elle peut être initiée seulement le jour de l’arrivée dans la zone à risque. Dans cette
64
5. Place du traitement de réserve (cf chapitre traitement curatif)
Le traitement de réserve se discute en présence d’une fièvre sans possibilité d’une prise en charge
fiable dans les 12 heures qui suivent. Il est limité, et à condition que les enjeux, indications et
modalités de ce traitement soient bien compris, à des situations au cas par cas:
- situations d’isolement mettant les voyageurs à plus de 12 heures d’une structure de soins de
qualité suffisante
nominative doit faire mention des circonstances amenant à le prendre. Il ne doit pas être envisagé en
France.
Si le voyageur débute un traitement de réserve, il doit solliciter rapidement un avis médical fiable.
En dépit de leur sensibilité élevée, les tests de diagnostic rapide (TDR) du paludisme ne sont
6. Conclusion
Les séjours touristiques de moins d’un mois avec nuitées en zone urbaine d’Asie et d’Amérique
tropicales exposent à un risque faible, d’où une balance bénéfice/risque en défaveur d’une
chimioprophylaxie.
65
A l’inverse en Afrique sub-saharienne où le risque de paludisme est considérablement plus élevé la
Quel que soit le choix fait, les voyageurs doivent être informés que, en cas de fièvre, la survenue
d’un paludisme doit toujours être envisagée au retour d’un pays intertropical, même après une
chimioprophylaxie bien conduite. Cela impose de le signaler au médecin qui doit être consulté sans
66
Tableau 5.1 : Stratégie de prévention personnelle antivectorielle contre les anophèles (et
autres vecteurs nocturnes)
adapté de : PPAV working group. Personal protection against biting insect and ticks. Parasite
2011 ; 18 :93-111
moustiquaire OU OU moustiquaire OU
imprégnée* ventilation/ moustiquaires de imprégnée* ventilation/
(++++)¤ climatisation fenêtres et de (++++)¤ climatisation (+)¤
(+)¤ portes (++)¤ ET
ET ET utilisation d’un
utilisation utilisation d’un insecticide diffusible
d’un insecticide d’intérieur (++)¤
insecticide diffusible
diffusible d’intérieur (++)¤
d’intérieur
(++)¤
* En cas d’absence de moustiquaire imprégnée, utiliser une moustiquaire non imprégnée (la liste
des produits commerciaux est disponible sur http://social-sante.gouv.fr/sante-et-
environnement/risques-microbiologiques-physiques-et-chimiques/especes-nuisibles-et-
parasites/repulsifs-moustiques)
** ne pas utiliser de répulsifs juste avant de se mettre sous moustiquaire (risque d’irritation par
macération)
¤mesure de protection contre le paludisme d’efficacité :
importante : ++++ moyenne : ++ modérée : +
En grisé, mesures importantes supplémentaires en cas de période de transmission maximale ou en
cas d’épidémie.
67
Tableau 5.2 : répulsifs recommandés contre les Anophèles selon l’âge
68
Tableau 5.5 : conditions d’utilisation des cinq antipaludiques utilisables en chimioprophylaxie
Atovaquone (ATQ) -1 cp adulte / jr (adulte début le jour du départ pratiquement pas (sauf
+ proguanil (PG) et ≥40 kg) puis tous les jours allergie prouvée, très
- enfants : pendant le séjour et 7 rare)
(Malarone® et Entre 5 et 7kg : ½ cp jours après le retour
génériques) enfant possible si grossesse en
(hors AMM) l’absence d’alternative
cp à 250/100 mg Entre 8 et 10 kg : ¾ cp
(adulte) enfant possible si allaitement
(hors AMM) d’un enfant ≥ 5 kg
et à 62,5/25 mg
(enfant) entre 11 et 20 kg : 1cp insuffisance rénale
enfant sévère
(prise au cours entre 21 et 30 kg : 2 cp
d’un repas) enfant associations
entre 31 et 40 kg : 3 cp déconseillées :
enfant rifampicine (↓ATQ),
metoclopramide
(↓ATQ), efavirenz
(↓ATQ), warfarine et
coumariniques (risque
hémorragique)
Méfloquine* une prise par semaine 1ère prise 10 jours - enfants < 15 kg (< 5
(Lariam®) à jour fixe avant le départ kg en utilisation hors
cp quadriséquable • Adulte (≥ 45 kg): (tester la tolérance) AMM)
1 cp à 250 mg par puis toute la durée
à 250 mg semaine du séjour et 3 -antécédents
psychiatriques et de
semaines après le convulsions
• Enfant : retour
-5 à 14 kg: -antécédents
5 mg/kg/semaine d'intolérance à la
(1/8 cp) méfloquine
(hors AMM)
-prudence en cas
-15 à 19 kg :
d'alpinisme ou de
62,5 mg/semaine
69
(1/4cp) plongée
-20 à 29 kg :
125 mg/semaine - insuffisance hépatique
sévère
(1/2cp)
-30 à 45 kg : - ↑ possible du QTc
187,5mg/semaine avec : kétoconazole, B
(3/4cp) bloquants, inhibiteurs
calciques, anti-
histaminiques …
doxycycline • 100 mg/jour (adulte, début le jour du -femme enceinte (> 2ème
enfants départ puis tous les trimestre) et allaitante
jours pendant le
≥ 40 kg) ; -enfant < 8 ans
séjour et 4 semaines
50 mg/j (enfants < 40 kg, après le retour -association aux
rétinoides : contre
≥ 8 ans)
indication (risque
d’HTIC) ;
anticoagulants : à
surveiller (risque
hémorragique)
70
+ proguanil 2 cp à 100 mg/jour (1
(Paludrine®) prise)
cp à 100 mg • Enfant :
3 mg/kg/jour
9-<16kg : 50mg/j
16-<33kg : 100mg/j
33-45kg : 150mg/j
* : un document d’information sur les effets secondaires est disponible sur le site de l’ANSM ; une carte
de surveillance est remise par le pharmacien
71