DissertML 4
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Thème 1
L’organisation du récit et ses composantes:
Pour une sous partie qui serait dans un axe sur l’originalité (textuelle, littéraire de
Manon Lescaut):
Dans Manon Le traitement du temps est novateur. Le temps n’est pas linéaire, ce
qui est déjà original pour l’époque et qui assure le suspens.
Ellipses: « J’avais passé près d’un an à Paris sans m’informer des a aires de Manon »
Trois buts pour l’ellipse dans Manon Lescaut:
=> ellipse relatant les deux ans que le Chevalier aura passé sans Manon à Paris.
=> soit pour ne pas avoir à raconter quelque chose qui ne sert pas à l’histoire.
Par exemple on a la scène de la mort de Manon racontée dans de nombreux détails, mais
après une l’ellipse qui ne nous permettra pas de voir les dernières secondes de sa vie.
=> parce que c’est trop di cile de raconter la vérité, exemple « je la perdis ».
Résumé: « Nous nous hâtâmes tellement d’avancer que nous arrivâmes à Saint-Denis
avant la nuit. »
Pause: « Manon ne put lui refuser quelques baisers ; c’était autant de droits qu’elle
acquérait sur l’argent qu’il lui mettait entre les mains » alors que son amant lui fait les
premiers cadeaux, permet au Chevalier de faire des remarques sur Manon et l’argent. On
se concentre sur les actions à nouveau pour que le lecteur juge plus les personnages, du
coup ils soient plus ou moins attendrissants ou détestables.
Prolepse (anticipation, vue vers le futur): « ma chute fut d’autant plus irréparable que,
me trouvant tout d’un coup au même degré de profondeur d’où j’étais sorti, les nouveaux
désordres où je tombai me portèrent bien plus loin vers le fond de l’abîme », un des
nombreux passages qui permettent au narrateur d’instaurer du suspens dans le récit.
Donne un côté tragique: leur histoire ne pourra que mal se nir.
Thème 2
Dans quelle mesure peut-on dire que Manon Lescaut est un roman des Lumières ?
Ce roman est-il capable de « re éter » les Lumières ?
Eléments d’introduction: Roman écrit en 1731, se passe sous la Régence, alors que
Prévost est encore Bénédictin. Le lien avec les Lumières est ténu... Se situe sous la
Régence en 1731 alors que le livre pivot du mouvement des Lumières, les Lettres
persanes de Montesquieu, a déjà 10 ans.
Prévost était moine en 1728 quand il entame l’écriture des quatre premiers tomes des
Mémoires d'un homme de qualité (et Manon est le tome VII). Il s'échappe en Hollande
puis en Angleterre.
Manon Lescaut relève des Lumières par la composition même du roman. Sa forme est
inédite.
- « Nous fraudâmes les droits de l’Eglise, et nous nous trouvâmes époux sans y avoir fait
ré exion »
- « Toute leur histoire, cette montée d’escalier dans la grise tristesse du matin », comme
pour Manon Lescaut, une destinée tragique attend les deux amants.
- « Il faut compter ses richesses par les moyens qu’on a de satisfaire ses désirs. »
- « De la manière dont nous sommes faits, il est certain que notre félicité consiste dans
notre plaisir ; je dé e qu’on s’en forme une autre idée ; or le cœur n’a pas besoin de se
- « Le commun des hommes n’est sensible qu’à cinq ou six passions, dans le cercle
desquelles leur vie se passe, et où toutes leurs agitations se réduisent. Ôtez-leur l’amour
et la haine, le plaisir et la douleur, l’espérance et la crainte, ils ne sentent plus rien. »
- « Ne vois-tu pas, ma pauvre chère âme, que, dans l’état où nous sommes réduits, c’est
une sotte vertu que la délité ? Crois-tu qu’on puisse être bien tendre lorsqu’on manque
de pain ? »
- « Rien n'est plus capable d'inspirer du courage à une femme que l'intrépidité d'un
homme qu'elle aime. »
- « On se demande la raison de cette bizarrerie du cœur humain qui lui fait goûter des
idées de bien et de perfection dont il s'éloigne continuellement dans la pratique. »
- Des Grieux se fait enlever et séquestrer par le vieux de GM. Les deux amants sont jetés
en prison pour escroquerie.
- Lorsque le Chevalier parle à son ami de sa passion pour Manon au début du roman,
celui-ci ne réagit pas comme il l’aurait espéré: « je lui s l’entière con dence de ma
passion. Il la reçut avec une apparence de mécontentement qui me t frémir ».
- « J’avais autant de penchant que vous vers la volupté, mais le ciel m’avait donné, en
même temps, du goût pour la vertu. (...) J’ai conçu pour le monde un mépris auquel il
n’y a rien d’égal. »
Le romanesque, quant à lui, est une catégorie esthétique qui rappelle, par son caractère
exceptionnel, le monde du roman. Il est associé à des personnages avec des sentiments
intenses, des aventures spectaculaires, un dépaysement géographique ou de forts
contrastes (le bien et le mal, le beau et le laid, la vertu et le vice).
Le parcours rapproche ce terme de celui de plaisir. Il invite à ré échir aux plaisirs que le
lecteur éprouve, à la lecture d’un roman, grâce aux rebondissements, aux situations
problématiques, et aux émotions fortes des personnages.
Le parcours propose également de s’interroger sur le plaisir que le lecteur peut avoir à
suivre les péripéties de marginaux qui l’emmènent dans les lieux insolites et lui font
ressentir des sentiments contraires.
Dans quelle mesure peut-on dire que le roman Manon Lescaut s’inscrit dans le
parcours « Personnages en marge, plaisirs du romanesque »?
• Quand débute le roman, Manon est présentée comme une jeune lle issue d’un milieu
modeste (voir le passage de la rencontre « J’avais marqué le temps »).
• Pourtant, c’est une jeune femme charmante, qui sait se tenir et dispose d’une culture
élégante.
= > Vision de Renoncourt qui la juge pouvoir être une personne de qualité alors qu’elle est
dans un convoi de prostituées.
=> Lorsque Manon prend contact pour la première fois avec Monsieur de G… de M…
( ls) elle cite des vers d’Iphigénie de Racine pour prouver sa délité à Des Grieux.
• C’est donc la société de l’Ancien Régime qui condamne Manon de façon bien plus dure
qu’elle ne le fait pour Des Grieux.
=> Di érence de traitement dans les prisons et vis-à-vis de la déportation.
• Lorsqu’elle vit de façon simple et heureuse à La Nouvelle Orléans, Manon abandonne
même ses désirs de marginalité.
=> Lorsque Des Grieux lui propose de devenir son épouse, elle a rme qu’elle ne désire
que cela.
• Pour autant, c’est en faisant le choix d’une vie en marge des lois sociales que Manon
entend conquérir sa liberté dans le roman.
=> Manon désobéit à ses parents, vole, et s’évade de prison.
Manon est une séductrice manipulatrice.
=> Elle utilise ses charmes sur Monsieur de B…, les hommes de la famille de G… de
M…, le prince italien, Des Grieux lors de leur rencontre ou à Saint-Sulpice.
• L’héroïne a également un rapport complexe à la morale et à la société dans sa relation
avec Des Grieux. Elle défend une vision du bonheur opposée aux valeurs
traditionnelles.
• Contrairement à Manon, Des Grieux est un jeune noble de haute naissance qui possède
les valeurs associées à son rang.
=> Rencontre avec Renoncour qui le reconnait comme un homme de sa classe.
Récit de l’éducation respectable qu’il a reçue et récit du séjour dans le château familial.
• Tout au long du roman, il utilise largement les privilèges associés à son rang et montre
un grand orgueil vis-à-vis de sa naissance.
Traitement privilégié lors des emprisonnements, argent reçu de Renoncour, Tiberge, et
Monsieur de T…, mépris pour Monsieur de B… qui a acheté son titre de noblesse.
• Son aventure avec Manon le conduit à transgresser toutes les règles sociales et à
passer du côté de la marge.
Des Grieux quitte le séminaire, il triche aux cartes, tue un garde, et rompt dé nitivement
avec son père. Le héros semble y prendre un certain plaisir et sa passion est renforcée
par les obstacles sociaux qui se dressent en travers de son chemin. Fierté de Des Grieux
lors du meurtre du portier. Pourtant, il a rme tout au long de l’histoire qu’il est le jouet du
destin et qu’il subit une histoire tragique. A rmation initiale lors de la rencontre avec
Manon et con rme à la n à sa mort.
A) Un roman d’aventure
• Grâce à Manon Lescaut, l’abbé Prévost fait également voyager son lecteur dans des
lieux hautement romanesques.
=> En e et, le roman permet de découvrir des lieux de la marginalité parisienne. Des
Grieux raconte ainsi longuement son séjour à la prison de Saint-Lazare et décrit son
expérience dans la prison du Châtelet. Il parle également des cercles de jeux.
• Le lecteur voyage également dans des espaces insolites et exotiques.
=> Dans la deuxième partie du roman, on suit le voyage de deux mois sur l’océan
Atlantique, on découvre la vie dans la ville de La Nouvelle-Orléans, on est transporté dans
les espaces sauvages de Louisiane.
Thème 4:
Exemple de sujet: Le plaisir de lire Manon Lescaut ne tient-il qu’au récit d’une
passion amoureuse ?
Dans Manon Lescaut, la marginalité des personnages leur confère une dimension
romanesque, à travers leurs portraits comme leurs actions, que leur marginalité
détermine, qu’il s’agisse de personnages en marge de la société, et/ou de la morale.
Des personnages en marge de la société: une jeune lle « de naissance commune » qui
fuit le couvent, un jeune homme noble qui fuit « l’Académie » car « en ammé tout d’un
coup jusqu’au transport », qui commet un meurtre, des évadés de prison qui se
déguisent, des réseaux de tricheurs professionnels et leurs règlements de comptes, des
corsaires, les « pauvres habitants » de la Nouvelle Orléans dans « leur misère et leur
solitude, à l’a ût de l’arrivée des bateaux, ou encore les « sauvages » aussi « barbares »
que « des bêtes féroces » et réserves de rebondissements possibles ;
II) Dans Manon Lescaut, les personnages sont romanesques parce qu’ils jouent des
frontières entre la marginalité et la norme:
Tous les personnages ne sont pas marginaux: les incarnations de la noblesse : le père et
le frère de Des Grieux, Le vieux G... M... et son ls..., M. de T..., M. Synnelet... ; les
« représentants » de la justice : le gouverneur de Louisiane, les instances judiciaires
parisiennes... ; les incarnations du clergé : le Supérieur de Saint-Sulpice, Tiberge,
l’aumônier en Amérique... ; les personnages qui symbolisent les obligations de la liation
et de la famille...
la vertu amoureuse malmenée par les désirs : désirs lubriques des hommes, désirs de
luxe de Manon : « Jamais lle n’eut moins d’attachement qu’elle pour l’argent, mais elle
ne pouvait être tranquille un moment avec la crainte d’en manquer », désirs
d’émancipation...