Les Cahiers de Douai
Les Cahiers de Douai
Les Cahiers de Douai
“Emancipation
Libération / Affranchissement
Créatrice” Création poétique
= tradition code
Individuel --
rythme =
Sociétal --
vocabulaire =
Politique
Religieux
Collective --
Artistique --
Accroche
• Mars 1870 : Rimbaud a 15 ans. Il n’aura 16 ans que le 20 octobre.
• L’un des premiers poèmes des Cahiers de Douai : « Sensation », est au futur : « j’irai loin, bien loin, comme avec une femme ».
• Après ses premières fugues, octobre 1870, il écrit déjà au passé :
J’allais sous le ciel, Muse ! et j’étais ton féal ;
Oh ! là là ! que d’amours splendides j’ai rêvées !
Arthur Rimbaud, Cahiers de Douai, « Ma Bohème » , octobre 1870.
Situation
• Les fameux Cahiers de Douai ont donc transformé le jeune homme naïf : il n’est désormais plus un « Petit Poucet rêveur ».
• La « Lettre du Voyant », le voyage avec Verlaine… les vers libres de Une Saison en Enfer et des Illuminations prouvent bien
que les Cahiers de Douai sont l’histoire d’une grande émancipation…
Manon Lescaut Société
Injuste
Intolérente
Marqueé par la religion
“Personnages en marge,
plaisir du romanesque”
Bonheur
Personnages Lecteur
Plaisir Roman d’aventure
Vertu Roman- mémoires
Lecteur roman moral
Lors de sa parution, Manon Lescaut a été perçu comme un roman libertin, heurtant la morale, car mettant avant tout l’accent sur le plaisir et, par
suite, sur le vice. Seulement, ce roman est bel et bien un roman d’amour : ce sentiment est au cœur de l’intrigue et des péripéties. En effet, malgré
les événements, Manon Lescaut et des Grieux, son amant, ces deux personnages se retrouvent inlassablement, comme attirés de manière
irrésistible. La passion amoureuse dont il est question mène à la perte de ceux qui y sont confrontés.
La mort de Manon Lescaut peut à ce titre être perçue comme une punition pour ses actions passées ; celle du père de des Grieux peut être interprétée
comme une punition qui s’applique à son fils. Tout dans l’histoire de des Grieux conduit au malheur ; la succession, voire la gradation
(progression ascendante) de l’intrigue, mène au tragique. De la même manière, si le chevalier des Grieux réchappe à la mort et à la prison à
plusieurs reprises, celui-ci est hanté par ses déboires et ses actions passées, mais aussi par la perte de l’être aimé, qui constitue ainsi une autre
forme de punition. Cette histoire passionnée est vouée à une issue fatale.
Triche, libertinage et vol
La passion mène à tous les vices : c’est ce message que porte l’ouvrage de l’Abbé Prévost. Ce récit enchâssé (plusieurs récits dans un récit plus
large), qui insère également des éléments autobiographiques de l’abbé Prévost. Pour maintenir le train de vie de son amante, des Grieux triche aux
jeux, tandis que cette dernière se prostitue pour gagner de l’argent, sur les conseils de son propre frère.
Un autre élément de taille ne peut être omis : les deux compères vont mettre en place un piège afin d’extorquer de l’argent à M de G… M… pour se
venger de les avoir dénoncés auprès de la police. La tromperie, le stratagème sont des moyens mis au service de leur soif de richesse.
Par ailleurs, l’histoire fait la part belle à la corruption puisque le père de des Grieux use de son pouvoir, son influence et son argent afin de faire
libérer son fils. Avant cela, il a le privilège d’être incarcéré dans une prison pour nobles, lui réservant une condition plus confortable. Enfin, son
père obtient que Manon soit exilée en Louisiane. Nul doute que cette décision a pu être prise avec par l’appui d’une telle situation.
La satisfaction des désirs
Épicure, dans Lettre à Ménécée, affirme que pour être heureux, il est important de ne pas viser à satisfaire des désirs inatteignables,
disproportionnés. Il semble que dans le cas de Manon Lescaut et son compagnon, ceux-ci souffrent lorsqu’ils ne réalisent pas leurs désirs. Cette
quête perpétuelle de la satisfaction de leurs plaisirs qui les pousse à commettre l’irréparable, et conduit à leur perte. Ici, la satisfaction des désirs
n’est pas le vecteur du plaisir, mais bel et bien de la fatalité.
Toutefois, derrière cette débauche subsiste l’émouvant amour aveugle du chevalier des Grieux envers son amante qui toujours lui restera fidèle,
même semble-t-il après sa mort. Sa fidélité reflète la sincérité de son amour et justifie dans une certaine mesure les fautes qu’il commet. En
revanche, l’attitude de son père est à l’opposé de celle de son fils. Manipulateur et insensible, il est prêt à tout pour le soustraire du joug, de la
mauvaise influence de Manon.
Les figures garantes de la morale dans Manon Lescaut
Autour du récit gravitent certaines figures, telles que Tiberge ou le père de des Grieux. Ils sont en quelque sorte garants de l’ordre et de l’honneur de
la famille et de son milieu, cherchant à ramener le chevalier des Grieux à la raison. Pour l’éloigner de la débauche, le père cherche à mettre hors
d’état de nuire ses responsables en les punissant.
C’est pour cette raison que l’on peut inscrire cette typologie de personnages comme des figures en marge des récits romanesques classiques. Ceux-ci
sont empreints de débauche, de décadence, contrairement au modèle vertueux des personnages de roman de cette époque. Il s’agissait de donner un
modèle au lecteur, en suivant les bonnes actions de ces derniers. Beaucoup y ont vu une influence négative, d’où paradoxalement son succès.
Montesquieu affirmait en 1734 à propos de l’œuvre que « Je ne suis pas étonné que ce roman, dont le héros est un fripon et l’héroïne, une catin qui est
menée à la Salpêtrière, plaise, parce que toutes actions du héros, le chevalier des Grieux, ont pour motif l’amour, qui est toujours un motif noble,
quoique la conduite soit basse ».
Le goût du défendu, de l’interdit, contribue à amplifier le plaisir de la lecture. Le sujet et la morale mise en avant sont atypiques et le lecteur prend
plaisir à voir les risques pris par les personnages, aux rebondissements inattendus. Comme on l’a dit, l’abbé Prévost est souvent avare de détails.
Par exemple, on ne sait à aucun moment à quoi ressemble précisément Manon, ni même sa couleur de cheveux. Cette dimension permet au lecteur de
participer à la construction du personnage, en projetant sur eux leurs propres désirs et fantasmes.
En définitive, à travers cette lecture moralisante, la passion est présentée comme une force nocive, malfaisante, qui conduit à la mort ceux qui y
succombent. Le bonheur est à trouver auprès d’une vie rangée, honnête, pieuse et morale.
La fatalité
La notion de fatalité est étroitement liée à l’intrigue de Manon Lescaut et elle joue un rôle central dans le développement des événements du roman.
Elle renvoie à l’idée que les personnages sont confrontés à un destin inéluctable, prédestinés à vivre des situations tragiques et à subir les
conséquences de leurs actions, malgré leurs efforts pour s’en échapper.
Tout au long du récit, les personnages semblent être pris au piège d’une série d’événements qui les conduisent inexorablement à leur destin
tragique. Par exemple, le chevalier des Grieux est captivé par Manon dès leur première rencontre et se laisse emporter par une passion dévorante,
même s’il est conscient des risques et des dangers auxquels il s’expose. Malgré ses tentatives pour s’éloigner de Manon et préserver sa vertu et son
honneur, il est constamment ramené vers elle par une force intérieure irrésistible.
De même, Manon elle-même est présentée comme étant à la fois victime et complice de sa propre fatalité. Sa beauté et son charme magnétiques
suscitent l’obsession chez les hommes qui l’entourent, mais sa quête insatiable de plaisir et de richesse la conduit inévitablement vers sa chute.
La fatalité dans Manon Lescaut est également renforcée par l’omniprésence de la société et de ses conventions. Les personnages se trouvent
constamment confrontés à des dilemmes moraux, où ils doivent choisir entre suivre les normes sociales et leurs propres désirs passionnés.
Cependant, même lorsque les personnages tentent de se soustraire aux attentes sociales et aux contraintes qui les entourent, ils sont souvent
rattrapés par les conséquences inévitables de leurs actes.
L’Abbé Prévost explore ainsi la notion de destinée inéluctable, montrant que les actions des personnages sont déterminées par des forces qui les
dépassent et qu’ils ne peuvent échapper à leur propre tragédie.
La notion de fatalité contribue à la tonalité mélancolique et pessimiste du roman, mettant en évidence les limites de la liberté individuelle et la
fragilité de l’existence humaine face à des forces puissantes qui semblent contrôler le cours des événements.
Juste la fin du monde
Conflits Trauma passés “Crise personnelle,
relationnel complexes
Crise du langage
=incmmuncabilité
abandon mal-être crise familiale”
non-dits remors
Louis, le personnage principal de Juste la fin du monde n’est pas Phèdre, ni Oedipe, et pourtant, il joue au Héros tragique. Dès le titre, son
destin est à la fois exagéré et atténué : quelle est cette apocalypse annoncée de manière si étrange ? Ce titre mériterait d’ailleurs une vidéo
entière, où on pourrait s’amuser à y trouver, mettons, 12 figures de style…
Ce qu’on retient surtout pour l’instant, c’est que la tragédie est bien présente dès le titre, mais de manière ironique, décalée, paradoxale. On
va donc tout de suite revenir sur cette notion de tragédie : c’est un peu théorique, mais vous allez voir, ça vaut le coup !
Le Héros tragique est toujours à la fois un peu coupable et un peu innocent. Certes, écrasé par un destin qui le dépasse, mais aussi toujours
un peu responsable de ses aveuglements.
Alors c’est vrai, ces notions datent de la Poétique d’Aristote mais elles continuent de nous toucher aujourd’hui : le Héros, victime de son
destin fatal, suscite la terreur et la pitié, et produit la catharsis : la purgation de nos passions.
Et c’est là que s’ajoute l’ironie de Lagarce : on va voir qu’il reprend ces mécanismes de la tragédie, pour affûter notre esprit critique : nous
sommes invités à douter des personnages, pour mieux les juger et soupeser leur âme… Voilà le privilège du spectateur !
Et maintenant, prenons encore de la hauteur : et si le théâtre, feignant de nous divertir, était ce personnage jouant sa propre perte ?...
Lagarce avance cette idée dans le mémoire de philosophie qu’il écrit sur l’Histoire du théâtre, écoutez :
Il s’agit de refuser la convention et de fait, l’utilisation du théâtre comme simple divertissement [...]. Il s’agit [...] que le théâtre aille à sa
perte : c’est là le seul théâtre possible.
Jean-Luc Lagarce, Théâtre et pouvoir en occident, Les Solitaires Intempestifs, 1980-2011.
Avant de commencer, je tenais à adresser tous mes remerciements aux Éditions des Solitaires Intempestifs qui ont rendu cette vidéo
possible.
Pour incarner les personnages, plusieurs comédiens m’ont prêté leur voix :
Franck Tonnelier, fondateur d’une école de théâtre en ligne, ouverte à tous : L’Espace du Songe. Il incarne Louis.
Fanny Chevalier, disponible sur RS doublage, sera Suzanne.
Jérémie Hamon, qui joue par ailleurs dans la Compagnie Étincelle, prête sa voix à Antoine.
Jeannine Milange, propose ses lectures sur sa page facebook, et jouera le rôle de La Mère.
Natalia Fintzel publie régulièrement ses réalisations sur sa chaîne « Théâtre Histoire et Littérature ». Elle sera Catherine.
Les Caractères Fond
Critique des faux-semblants
“La comédie sociale” de l’anti-honnête homme
Forme
// Molière Theatrum
Aspect théâtral mundi
Portrait vivants mis en scène
En 1665 paraissent les Maximes de La Rochefoucauld et, en 1670, les Pensées de Pascal. C'est dans cette veine de réflexions brèves, variées et
souvent satiriques que s'inscrit La Bruyère lorsqu'il entreprend le projet des Caractères, cette même année 1670 si l'on en croit le témoignage
de l'avocat Brillon, son contemporain. La rédaction et la publication des Caractères s'échelonnent jusqu'en 1696, avec, entre 1688 et 1696, date
de la mort de La Bruyère, neuf éditions successives. C'est dire que Les Caractères est la grande œuvre de La Bruyère, qu'il n'a cessé, jour après
jour, de compléter, d'augmenter, de rectifier. Au cœur des seize livres qui composent Les Caractères, les livres v à x offrent une peinture
colorée de la vie en société à la ville et à la cour.