Humbley,: John (2018) : La Néologie Terminologique. Limoges: Lambert-Lucas, 472 P
Humbley,: John (2018) : La Néologie Terminologique. Limoges: Lambert-Lucas, 472 P
Humbley,: John (2018) : La Néologie Terminologique. Limoges: Lambert-Lucas, 472 P
2024 11:13
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Journal des traducteurs
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URI : https://id.erudit.org/iderudit/1070546ar
DOI : https://doi.org/10.7202/1070546ar
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Les Presses de l’Université de Montréal
ISSN
0026-0452 (imprimé)
1492-1421 (numérique)
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Nous avons vu à travers notre étude que cette Humbley, John (2018) : La néologie terminolo-
capacité hétérarchique de la langue se trouve gique. Limoges : Lambert-Lucas, 472 p.
adossée à une autre capacité de la langue,
également centrale pour comprendre autant Toute création langagière déplace, ne serait-ce
son évolution que celle de la linguistique : son qu’imperceptiblement, le regard porté sur les objets
homéostasie, c’est-à-dire sa capacité à garder de représentation. Étudiée de longue date dans les
son équilibre de fonctionnement dynamique domaines des arts et des lettres, elle retient depuis
malgré et au gré des évolutions constantes. un bon demi-siècle l’attention de chercheurs qui
(p. 232) s’intéressent aux termes des sciences et des tech-
niques, qu’ils soient officiels (cf. les usages recom-
À la suite de la lecture du présent ouvrage,
mandés) ou non (jargons de métiers, argots…).
nous souhaitons formuler la conclusion suivante :
En 2017 paraissait, dans le onzième numéro de la
il s’agit d’un ouvrage qui se fait remarquer par son
revue Neologica, le texte des interventions de la
originalité. Il est le résultat d’une expérience solide
journée d’étude TOTh tenue l’année précédente
en terminologie, en traduction et en linguistique
et intitulée La néologie en terminologie. Un an plus
du corpus, mais aussi d’une lecture soigneuse
tard (en 2018), paraît un ouvrage au titre voisin,
confirmée par la riche bibliographie afférente.
La néologie terminologique. Malgré l’ordre dicté
Mojca Pecman a réussi à offrir un éclairage nou-
par la chronologie des évènements, La néologie
veau sur certaines questions touchant à la langue
terminologique est le premier ouvrage qui offre
et au discours spécialisés.
un tour d’horizon détaillé du sujet. Il s’agit d’une
Héba Medhat-Lecocq somme érudite. L’auteur, John Humbley, œuvre
INALCO, Paris, France depuis le début des années 1970 dans les domaines
présentés, à la fois comme acteur et comme cher-
RÉFÉRENCES cheur mû par la volonté d’allier la théorisation à
Condamines, Anne et Rebeyrolles, Josette un travail d’analyse de corpus. Sont exposés et
(1997) : Point de vue en langue spécialisée. discutés dans ce livre une large sélection d’options
Meta. 42(1) :174-184. théoriques, de résultats de travaux empiriques et
Culioli, Antoine (1997) : À propos de la notion. In : de mises en œuvre pratiques. L’auteur met de plus
Claude Rivière et Marie-Line Groussier, dir. à l’épreuve des faits trois des modèles qu’il juge les
La notion : actes du colloque « La notion ». plus pertinents pour appréhender les phénomènes
(Colloque « La notion », Paris, février 1996). de la néologie en terminologie. Il précise qu’une
Gap/Paris : Ophrys, 9-24.
revue exhaustive des travaux en la matière était
Culioli, Antoine (1987/1990) : La linguistique : de
l’empirique au formel. In : Antoine Culioli. impossible, mais ne cache pas l’ambition encyclo-
Pour une linguistique de l’énonciation : opéra- pédique de son entreprise (p. 395 ; aussi, p. 207 :
tions et représentations. Vol. 1. Gap/Paris : « présenter autant de travaux que possible »), ce
Orphys, 9-46. qui ressort de la bibliographie : avec 44 pages et
Halliday, Michael A. K. (1998/2004) : Things and une quinzaine de références par page, environ
Relations : Regrammaticizing Experience as 700 textes y sont présentés, écrits en français, en
Technical Knowledge. In : Michael A. K. Hal- allemand, en anglais, en italien, en portugais, en
liday. The Collected Works of M. A. K. Halli- danois… (le cas échéant, l’auteur traduit lui-même
day. (Textes réunis par Johnathan J. Webster) les extraits qu’il cite) ; de nombreuses références
Vol. 5. The Language of Science. Londres/New sont discutées sous divers angles, à différentes
York : Continuum, 49-101. étapes du développement.
Halliday, Michael A. K. (1995/2004) : Language Les lecteurs pourront aussi découvrir
and the Reshaping of Human Experience. In :
l’amorce d’une synthèse instrumentale, puisque
Michael A. K. Halliday. The Collected Works
l’auteur propose le prototype d’un modèle d’ana-
of M. A. K. Halliday. (Textes réunis par Johna-
than J. Webster) Vol. 5. The Language of Sci- lyse original, multidimensionnel, de la néonymie,
ence. Londres/New York : Continuum, 7-24. à partir duquel il examine, entre autres, des cas
Halliday, Michael A. K. (1961) : Categories of the de rétronymie, d’éponymie, d’emprunt, de « glis-
theory of grammar. Word. 17(3) :241-292. sement de sens », de composition, de synonymie.
Sager, Juan C. (1997) : Term formation. In : Sue À la suite de Louis Guilbert, Humbley insiste sur
Ellen Wright et Gerhard Budin, dir. Hand- l’importance du foisonnement synonymique dans
book of Terminology Management. Vol. 1. la phase de création terminologique (processus
Amsterdam/Philadelphie : John Benjamins, fréquent dans la création d’usages « généraux »). Il
25-41. présente alors (p. 174-175) les cas inverses, d’une
Sinclair, John (2000) : Lexical Grammar. Darbai ir part de différenciation de synonymes (en citant le
dienos. 24 :191-203. cas de synchronisation et alignement en traduction
automatique), et d’autre part, de neutralisation
d’une distinction sémantique (cas de vinyle, utilisé consacré (l’ouvrage de Jean-François Sablayrolles,
aujourd’hui pour parler – sans doute par rétrony- La néologie en français contemporain, qui portait
mie sémantique – de disques « non compacts », sur les usages néologiques dans le lexique général,
incluant désormais les 78 tours). L’auteur nomme ne fait que très ponctuellement mention de la
« modèle mixte » le modèle qu’il propose – bien néologie spécialisée [Sablayrolles 2000 : 131]). Le
qu’il s’en défende, jugeant « prématuré de pro- livre de Humbley comble donc manifestement
poser un modèle en l’absence de chantier néo- une lacune. On saisit bien, à sa lecture, les attentes,
logique important » (p. 122). Celui-ci combine tant théoriques que méthodologiques et pratiques,
trois grands types d’approche qui aident à mieux auxquelles répond un questionnement à propos des
saisir la création de nouveaux termes (approches phénomènes de création terminologique. L’ouvrage
« incrémentale », « textuelle » et « cognitive »). La répond également à un besoin de synthèse his-
multidimensionnalité consistante de ce modèle torique des travaux produits dans une période
rend en grande partie compte de la complexité particulièrement « néologène » (terme repris [BC]
des phénomènes recouverts par le terme néologie de Gardin [1974 : 69] ; entre les années 1960 et
terminologique. les années 2010, la production et la circulation
Comme l’expose l’auteur, cette formule d’objets, de procédés et d’actions, notamment,
recouvre des phénomènes et des enjeux de natures n’a cessé de croître, rendant cruciale la création
diverses qu’il serait réducteur de considérer sous de quantité de termes… et leur compréhension).
un seul angle. Situant son travail dans un mou- La néologie terminologique invite à (se) poser
vement dialectique entre la production d’une des questions à propos des multiples dimensions
vision panoramique – l’objectif étant de mieux constitutives du geste terminogène. Dépassant
comprendre les enjeux et les motivations reliés le cadre, utilement circonscrit en son sein, de la
à la création de nouveaux termes – et l’élabora- création de termes dans des domaines de spécialité
tion d’outils d’analyse dont la fabrication s’appuie – qu’ils soient professionnels, scientifiques ou
sur les résultats de l’examen de cas concrets (des techniques –, ces questions paraissent aussi simples
« échantillons », dans les termes de l’auteur), Hum- qu’elles sont complexes en réalité : elles portent sur
bley montre bien à quel point c’est plutôt un paquet la « conscience » de la nouveauté terminologique
de questions que soulève une réflexion approfondie (ou de la nouveauté de la chose exprimée par
sur les phénomènes de néologie terminologique. celle-ci ; on [BC] pourrait discuter l’idée, associée
Entre autres, on y retrouve le nécessaire besoin à Croft et surtout reprise de Keller, selon laquelle,
de (re)définir la ligne de partage entre synchronie dans la langue générale, « l’évolution se fait sans
et diachronie – donc entre « l’ancien » et « le nou- que les locuteurs s’en rendent compte » [p. 86]),
veau » (l’auteur rappelle que l’identification de la sur les conditions de son partage, et sur la pluralité
néologie présuppose une perspective diachronique des formes et des valeurs sémantiques, mais aussi
[p. 42] ; v. aussi Humbley 2006) –, entre variabilité rhétoriques, voire idéologiques, qu’elle prend dans
des usages effectifs et évolution des normes de les diverses communautés qui les produisent, les
référence, entre usage spécialisé et usage général, ré-utilisent et contribuent ainsi – ou non – à les dif-
entre le concret du discours, le formel de la langue fuser. Mais l’ouvrage aborde également la question
et l’abstrait du concept… Ce paquet de questions des limites formelles des signes-dénominations.
méritait un temps suffisant pour être constitué et Autrement dit : qu’est-ce qu’un terme ? Ou, plus
n’être pas envoyé de façon (trop) expéditive, mais spécifiquement : peut-on se satisfaire de l’impor-
aussi pour que commencent à être élaborées des tation, pour des faits de lexique, d’une approche
réponses développées et cohérentes, à la lumière syntaxique classique, fondée sur le découpage
des connaissances et des outils actuels (l’auteur morphocatégoriel de la phrase en parties du dis-
rappelle, justement, qu’il manque « une vision cours pour en dégager des segments dénominatifs ?
d’ensemble » [p. 206]). L’un des grands mérites (Humbley [2012] rappelait que la dénomination est
de l’ouvrage est ainsi de rassembler et de créer au cœur de la pratique terminologique ; il entérine
des liens entre des constellations de réflexions ici ce point de vue [p. 133] : « [les] liens entre
théoriques, des travaux empiriques et des mises en concept et dénomination » étant le « véritable locus
œuvre pratiques, qui, trop souvent, sont restés dans de la néonymie » – et souligne les limites d’une
l’ignorance de leur existence respective. approche centrée sur le terme seul –, c’est-à-dire,
La préoccupation récurrente pour la création pris en dehors de ses contextes discursif et concep-
de termes spécialisés a régulièrement été prise pour tuel [p. 34].) Ces questions présentent aussi l’intérêt
objet de réflexion, mais, hormis dans les travaux de nourrir la réflexion quant à la pertinence et aux
pionniers d’un défricheur comme Louis Guilbert limites des procédés métalinguistiques utilisés
(entre autres, [Guilbert 1975]), cette réflexion a pour tâcher de mieux comprendre la produc-
très rarement, ces dernières décennies, donné tion de termes nouveaux : effet d’une perspective
lieu à un développement qui lui soit entièrement sémasiologique ou « onomasiologique » sur le
t raitement de ce type de faits linguistiques – mais lecture est sportif !) des productions métanéony-
cette dernière est-elle réellement possible d’un miques des cinq dernières décennies (à propos
point de vue analytique, sachant qu’une analyse de formulation, on pourra noter une variation
rétrospective comporte le biais de la connaissance terminologique ici : néologie terminologique ou
a posteriori de ce qui n’était, au moment de l’acte néologie en terminologie, néologie spécialisée, créa-
de création, qu’un futur inconnu, comme une tion/formation de termes et néonymie sont le plus
Kann-Norm, si l’on pastiche Wüster ? (BC) ; prise souvent pris comme des équivalents – à propos de
en compte de l’inscription des nouveaux termes ce dernier terme, Jean-Claude Boulanger infor-
dans des réseaux de relations conceptuelles et mait les lecteurs du Français moderne que c’est à
morphologiques établis, mais aussi considération Guy Rondeau, auquel Humbley attribue aussi la
pour la « fonction » qu’ils remplissent au sein des paternité du terme, que l’on devait ce néonyme2
milieux dans lesquels ils sont amenés à circuler [Boulanger 1981 : 382]). L’auteur présente et discute
(conditions sociocognitives : les exigences ne sont les positions et propositions de trois générations
pas les mêmes, que les termes soient partagés par de chercheurs et de praticiens, en partant de
des microspécialistes, par des connaisseurs d’un l’origine de l’institutionnalisation des domaines
domaine ou par des « profanes » – l’auteur consacre (disciplinarisation de la lexicologie et de la termi-
une partie du développement aux phénomènes nologie au sein des établissements universitaires
de néologie de transfert, interlinguistique, mais et scientifiques) et de la constitution d’un corps
aussi intralinguistique, vulgarisation comprise) ; d’études aujourd’hui clairement identifiées sous
recours à une méthodologie fondée sur l’analyse de l’appellation « la néologie » (la revue Neologica,
textes (concret des réalisations) et/ou sur l’analyse fondée à la fin des années 2000 par John Humbley
de concepts et de leur structuration (abstraction et Jean-François Sablayrolles, illustre la fertilité de
des idées). ce champ de recherche, qui, il y a une génération,
La néologie terminologique et la méthode existait davantage sur le plan de la description ter-
proposée pour l’étudier sont examinées, illustrées minographique, par l’entremise de revues comme
et mises à l’épreuve des faits au moyen de plusieurs La banque des mots ou La clé des mots en France,
études de cas développées, réalisées par l’auteur et Néologie en marche au Québec).
au fil des années, ou reprises d’autres auteurs ; car Humbley rappelle les liens étroits entre termi-
il ne s’agit pas seulement « d’analyser et de rendre nologie et néologie, d’une part, et politiques d’amé-
compte de l’évolution » manifestée dans les emplois nagement (ou de planification) linguistique et
néologiques, mais également de la « documenter » corps constitués pour les mettre en œuvre, d’autre
(p. 204), en exploitant un corpus diversifié (écrits part. Il consacre un chapitre entier à la « néologie
des « inventeurs », articles de revues spécialisées et officielle », distinguant le plan de la normalisation
de journaux de grande diffusion, dictionnaires…). technoscientifique du plan de l’action politique.
L’auteur présente alors les résultats d’analyses qu’il Sont alors présentés le travail de concertation et
a menées sur la « mise en place » du vocabulaire de de diffusion terminologiques des Commissions
l’enregistrement sonore au xixe siècle, ainsi que sur ministérielles (contexte français), ainsi que le rôle
la création terminologique dans les domaines de la moteur de l’Office [devenu Office québécois] de la
nouvelle économie et du commerce électronique langue française. Mais Humbley offre encore un
à la fin du xxe siècle. En très bon connaisseur aperçu « extra-francophone » de ce qu’il appelle
des objets et des domaines concernés (objets : la « la néologie terminologique politique » (l’accent
néologie, les langues de spécialité, les phénomènes est mis sur les réseaux au sein des communautés
d’emprunt interlinguistiques et intersectoriels/ ibériques et scandinaves). Il met également en
interdisciplinaires, le passage d’un usage spécia- relief l’effet catalyseur entraîné par le renouveau
lisé vers des usages généraux… ; domaines : la des outils (grandes banques de données, logiciels
terminologie – avec, entre autres, une discussion spécifiques…) et des façons de procéder (term
serrée des préceptes, hérités ou questionnés, de mining, veille technologique, dépouillement auto-
la terminologie générale d’Eugen Wüster1 –, la matisé – incluant l’acquisition et la reconnaissance
lexicologie – dont le terreau fertile de la lexicologie de termes).
historique française des années 1950-1970 dans Mais la plus grande originalité de l’ouvrage
laquelle œuvrèrent notamment Georges Matoré, tient au choix de combiner trois modèles théoriques
Peter J. Wexler, Louis Guilbert et Bernard Que- provenant d’horizons différents. Prudent, l’auteur
mada –, mais également la linguistique générale les présente comme des « hypothèses » (p. 159,
– avec en particulier l’exploitation de propositions 341) qui restent encore au stade de « postulats »
théoriques de M. A. K. Halliday, de George Lakoff, (p. 119). Intégrés dans le modèle de création de
de William Croft et de Vincent Nyckees), l’auteur concepts scientifiques du chercheur allemand Hol-
consacre un bon quart de l’ouvrage (une centaine ger Becker, ces trois modèles se rapportent chacun
de pages) à dresser un panorama (le parcours de à une dimension particulière des faits de néologie
NOTES RÉFÉRENCES
1. Comme le note l’auteur, la néologie est peu Boulanger, Jean-Claude (1981) : Compte rendu de
conceptualisée dans les pays où l’héritage 500 mots nouveaux définis et expliqués par
wüstérien est plus direct ; la faible considéra- Jacques Cellard et Micheline Sommant
tion pour la dimension diachronique semble [1979, Paris/Gembloux : Duculot]. Le français
en être la raison principale : « […] on peut moderne. 49(1):379-382.
considérer qu’il existe un hiatus entre la théo- Boulanger, Jean-Claude (1983) : Synonymie, néo-
rie de Wüster, pour qui la terminologie est nymie et normalisation en terminologie.
complètement synchronique, et le postulat de Commentaire d’un exposé d’Alain Rey. In :
la néonymie, qui est par définition diachro- Diane Duquet-Picard et Marian Bugara-
nique, voire panchronique » (Guilbert 1973 : Adshead, dir. Problèmes de la définition et de
26). la synonymie en terminologie. (Colloque inter-
2. « Les familles lexicales semblant avoir horreur n at ion a l d e t e r m i nolo g ie , Q u é b e c ,
du vide, quelque linguiste avisé créera, si ce 23-27 mai 1982). Québec : Girsterm, 311-327.
n’est déjà fait, le néographe nécessaire à néo- Boulanger, Jean-Claude (1989) : L’évolution du
logue. […] 500 MN [500 mots nouveaux définis concept de néologie de la linguistique aux indus-
et expliqués, par Jacques Cellard et Micheline tries de la langue. In : Caroline De Schaetzen,
Sommant, 1979, dont J.-Cl. Boulanger faisait dir. Terminologie diachronique. (Colloque « Ter-
alors le compte rendu] propose le terme néo- minologie diachronique, Bruxelles, 25-26 mars
nyme, qui tendrait à remplacer néologisme ! 1988). Paris : Conseil international de la langue
[sic] […] [R]appelons que G. Rondeau a pro- française/Ministère de la communauté française
posé dans un récent colloque sur la termino- de Belgique, 193-211.
logie (Moscou, novembre 1979) le terme Gardin, Bernard (1974) : La néologie, aspects socio-
néonymie pour désigner les néologismes tech- linguistiques. Langages. 36:67-73.
niques et scientifiques » (Boulanger 1981 : 382). Guilbert, Louis (1975) : La créativité lexicale. Paris :
John Humbley fait état (p. 35) de divers termes Larousse.
forgés pour parler de néonymes (dont néoter- Humbley, John (1993) : L’observation de la néologie
minisme – proposé par Alain Rey [Rey 1979 terminologique. La banque des mots. 5:65-74.
– référence non citée dans la bibliographie], Humbley, John (2006) : La néologie : interface entre
repris ponctuellement par l’école fonctionnelle ancien et nouveau. In : Rosalind Greenstein,
de Martinet –, et néonyme). Il fait l’hypothèse dir. Langues et cultures : une histoire d’inter-
que le terme néoterminologie, employé par face. Paris : Publications de la Sorbonne,
Julie Pelletier et Andy Van Drom – alors étu- 93-103.
diants-chercheurs à l’Université Laval –, aurait Humbley, John (2012) : Retour aux origines de la
pu être inspiré par la norme ISO 1087-1 : 2000. terminologie : l’acte de dénomination. Langue
Il est plus probable que le néonyme néoterme française. 174:111-129.
soit repris de Jean-Claude Boulanger, qui en Rey, Alain (1979) : La terminologie. Paris : Presses
faisait usage dès le début des années 1980, en universitaires de France.
lui associant une nuance qui le distingue de Quemada, Gabrielle, dir. (1983) : Dictionnaire de
son proche voisin néonyme : « On nous per- termes nouveaux des sciences et des techniques.
mettra une remarque supplémentaire à propos Paris : Conseil international de la langue fran-
de néonymie et du dérivé néonyme. Le raffine- çaise.
ment terminologique et sémantique peut Sablayrolles, Jean-François (2000) : La néologie
tendre vers une telle perfection que certains en français contemporain. Paris : Honoré
objecteront que néonymie et néonyme ne sont Champion.
pas satisfaisants. Étymologiquement néonymie
et néonyme incluent nom, mot et terme (ou
terminologisme). Il serait peut-être plus juste Kurdi, Mohamed Zakaria (2018) : Traitement
d’utiliser néoterme ou néoterminologisme plu-
tôt que néonyme lorsqu’il est question de ter- automatique des langues et linguistique informa-
minologie ? » (Boulanger 1983 : 319 – un peu tique. Vol. 2. Sémantique, discours et applica-
plus tôt dans ce texte, Boulanger propose aussi tions. Sciences cognitives. Londres : ISTE Éditions,
néonymiste pour parler des acteurs du 323 p.
domaine [Boulanger 1983 : 315] ; voir aussi
Boulanger 1989). Néoterme était, chez Jean- Dans son ouvrage, Mohamed Zakaria Kurdi,
Claude Boulanger, le pendant, pour les usages professeur au Département d’informatique du
spécialisés, de néomot. Lynchburg College (Virginie, États-Unis), s’ap-
3. Ce dont l’auteur est bien conscient : « Les his- plique à dresser la deuxième partie de son « bilan
toriens des sciences ne se trompent pas
panoramique » (p. 12) du traitement automatique
lorsqu’ils se penchent sur les questions de
terminologie dans le but de comprendre les
des langues (TAL), comme lui-même l’avance,
évolutions scientifiques » (p. 27). un effort qui est couronné de succès en février