Energie
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Energie
générales
0 Plan du chapitre
Comment définir l’énergie ? C’est là une question tout à fait légitime à se poser avant
d’entreprendre toutes discussions sur le sujet.
D’un point de vue commun, cela s’avère un concept très difficile à décrire puisqu’il demeure
d’abord et avant tout quelque chose d’abstrait. L’énergie ne peut pas être vue, ni même
mesurée directement. Son existence n’est révélée que par sa transformation et son transfert. Sa
manifestation dans les phénomènes naturels est donc bien réelle. Pour cette raison, il serait
naïf de prétendre que l’énergie n’est qu’un outil de travail.
Selon Roger Balian, la meilleure façon de définir l’énergie, c’est d’utiliser une approche
historique. Il se trouve que, historiquement, c’est justement la recherche de la constance dans
le mouvement qui a mené à l’élaboration de ce concept.
L’approche dynamique des problèmes de la mécanique vise l’étude des causes du changement
survenu dans l’état du système étudié, un processus souvent laborieux.
Une méthode souvent plus judicieuse est la recherche d’une constante dans le problème, car
étudier le problème en focalisant sur les aspects qui ne changent pas permet d’avoir une vue
beaucoup plus fondamentale de ce qu’est la nature : « la nature est telle qu’une certaine
quantité est toujours conservée ». La recherche de la constance dans les phénomènes naturels
est une idée en soi révolutionnaire qui en a beaucoup facilité l’étude.
Il a toutefois fallu attendre le milieu du XIXème siècle pour que ces idées soient bien établies en
science. Les progrès ont notamment été freinés par un manque de vocabulaire. Aristote n’a
jamais parlé de travail au sens moderne, pas plus que Galilée ne parlait d’énergie. Le
développement d’un vocabulaire adéquat fut une étape tout aussi cruciale à l’émergence du
concept devenu, sans doute, le plus important en physique.
Le mot français « énergie » vient du latin vulgaire energia, lui‐même issu du grec ancien
ἐνέργεια/energeia. Ce terme grec originel signifie, d'après le Petit Larousse, « force en action »,
par opposition à δύναμις/dýnamis signifiant « force en puissance ».
Aristote a utilisé ce terme dans son étude du mouvement, « au sens strict d'opération parfaite »,
pour désigner la réalité effective en opposition à la réalité possible. Précisons…
Le mouvement en lui‐même n'est pas simplement le passage de la puissance au genre d'acte qui
en serait le parfait accomplissement et l'effectuerait donc une fois pour toutes. Tout en
s'accomplissant, il faut que le mouvement reste inachevé, s'il doit pouvoir continuer d'être en
mouvement dans son actualisation. Le mouvement est donc bien l'acte de ce qui est en
puissance. L'actualisation d'une puissance dans un mouvement implique que quelque chose en
lui demeure en puissance. L'essence du mouvement implique que quelque chose y demeure
virtuel. Cette conception fait de la physique d'Aristote un dynamisme.
On rencontre chez Aristote les deux termes : energeia (« qui est en plein travail », le terme
grec « ergon » signifiant « travail ») et entelecheia (« qui séjourne dans sa fin »).
Ces deux mots du vocabulaire aristotélicien sont souvent confondus par les traducteurs,
mais déjà parfois par Aristote lui‐même.
La fin est donc un achèvement rendu possible par le mouvement énergique accordé à la
puissance.
Cet ensemble catégorial semble structurer tout mouvement ; en fait, il ne vaut que si on le
comprend préalablement comme tendu vers une plénitude manquante, l'entelecheia ; un
mouvement indéfini ou circulaire ne peut pas être entendu à l'aide de ces catégories.
Plus généralement, dans la métaphysique d'Aristote on appelle acte (en grec energeia)
l'opération par laquelle la matière première, par elle‐même indéterminée, substance universelle
qui n'est que la puissance des contraires (dunamis), passe à l'état d'entéléchie (entelekeia), c’est‐
à‐dire de substance et d'être réel.
L’expérience humaine montre que tout travail requiert de la force et produit de la chaleur ; que
plus on « dépense » de force par quantité de temps, plus vite on fait un travail, et plus on
s’échauffe.
Après avoir exploité sa propre force et celle des animaux, l’homme a appris à exploiter les
énergies contenues dans la nature (d’abord les vents, énergie éolienne et les chutes d’eau,
énergie hydraulique) et capables de lui fournir une quantité croissante de travail mécanique
par l’emploi de machines : machines‐outils, chaudières et moteurs. L’énergie est alors fournie
par un carburant (liquide ou gazeux, énergie fossile ou non).
3.2 Mise en situation et premières expériences
C’est avec l’étude des machines simples qu’a commencé la grande épopée de l’énergie.
L’analyse d’un banal levier, par exemple, permet une constatation aussi évidente qu’étonnante :
Ainsi, dans ce premier exemple, quelque chose est gagné au détriment d’une autre chose qui est
perdue. Le « quelque chose » qui est conservé, est le produit de la force par la distance
parcourue. L’écriture moderne en terme du travail serait F1h1 = F2h2. Cette loi des leviers aurait
été formulée pour la première fois par Aristote, mais il serait prétentieux de lui en attribuer
l’exclusivité.
Rappel : loi des leviers
On peut représenter un levier par une tige mobile autour d'un axe (pivot) ou d'un appui, qui est
soumise à deux forces : la force motrice Fm et la force résistante Fr.
« des poids inégaux s'équilibreront à des distances inégales, le plus grand sera situé à la plus
petite distance ».
Levier inter‐résistant
L'axe de rotation se situe en extrémité.
La force résistante s'applique entre l'axe
et le point d'application de la force
motrice.
Ex : casse‐noix, brouette...
Levier inter‐moteur
L'axe de rotation se situe en extrémité.
La force motrice s'applique entre l'axe et
le point d'application de la force
résistante.
Ex : pince à ongles, pince à épiler...
Le levier inter‐moteur est un levier particulier, car il ne présente pas d'avantage au niveau de la
force motrice, au contraire même, cette force doit être toujours supérieure à la force
résistante. On va l'utiliser justement dans les cas où la force doit être faible, plus faible que la
pression des doigts, c'est‐à‐dire dans le cas des travaux délicats comme avec une pince à sucre
par exemple.
Un deuxième exemple ou « quelque chose » est conservé est celui d’une balle lancée
verticalement à une vitesse donnée. Galilée a montré que la vitesse à laquelle la balle revient
au lanceur après sa descente est égale à sa vitesse initiale. « Quelque chose » a donc été
donné à la balle au départ et ce « quelque chose » semble être le même à son retour.
Un troisième exemple, le pendule :
Un quatrième exemple, les montagnes russes :
Ces exemples illustrent les prémisses du concept d’énergie : « quelque chose » est conservée
dans les expériences de mécanique et ce quelque chose, c’est l’énergie.
3.3 La mécanique et la recherche de constantes
Newton lui‐même n’a jamais évoqué le concept d’énergie sous aucune forme.
Avec Newton, le concept de force a pris tellement d’importance que, jusqu’au milieu du XIXème
siècle environ, les gens ont utilisé cette notion à tort et à travers, lui attribuant tantôt le rôle
d’une puissance, tantôt celui d’une énergie, quelques fois celui d’une force à proprement parler.
En fait, même après la publication des Principia, il a fallu plus d’un siècle avant que le concept
de force soit utilisé conformément à la définition de Newton.
Plusieurs grands penseurs, dont Descartes, Bernoulli, Euler et d’autres, se sont attachés très
longtemps à l’idée que la force était une propriété d’un corps en mouvement. Un corps pouvait
posséder plus ou moins de « force », selon son état de mouvement.
Ironiquement, c’est par un désir de quantifier cette propriété supposée des corps que le
concept d’énergie a surgi.
L’une des premières tentatives, pour associer la « force » inhérente
au mouvement à une quantité qui s’exprime en terme de variables
connues remonte à René Descartes (1596 – 1650).
Ses expériences ne sont pas très poussées, et la loi qu’il en tire semble davantage basée sur
des arguments divins.
Collision à une dimension
Pour lui, la « force » se mesure en terme de la quantité de mouvement. Aussi, comme c’est la
force qui est responsable de la modification de l’état de mouvement, l’effet de cette force peut
être mesuré comme un changement dans la quantité de mouvement.
Il n’a pas fallu beaucoup de temps pour vérifier, après la sortie des Principia, que la
conservation de la quantité de mouvement est en fait une conséquence directe des équations
du mouvement de Newton.
Après la mort de Descartes, Gottfried Wilhelm Leibniz (1646 – 1716) a
proposé une approche différente pour évaluer la « valeur de la force ».
Pour lui, la vision de Descartes devait être fausse ; la véritable valeur
d’une force devait se mesurer par une quantité qu’il nomme vis viva
(force vive), définie comme le produit de la masse avec le carré de sa
vitesse : m.v2.
Il tente également de briser la vieille idée que la force est une propriété d’un
corps en mouvement. Pour lui, la force est plutôt une cause externe qui
provoque le mouvement.
D’Alembert réalise que la controverse sur la valeur de la « force » n’est qu’un artifice dû à une
mauvaise façon d’exprimer les concepts, ce qui reflète déjà d’importantes lacunes dans les
définitions.
Il explique que l’idée de Descartes consiste à mesurer l’efficacité d’une force par son effet dans
le temps, c’est‐à‐dire par un changement dans la quantité de mouvement (m.v). À l’opposé,
l’idée de Leibniz est de mesurer l’efficacité d’une force par son effet dans l’espace, par un
changement de vis viva (m.v2).
D’Alembert publie aussi ce qu’il désigne comme le principe de la conservation de la force vive
dans les collisions élastiques, mais ne le démontre pas. Il remarque également qu’une « force
accélérante » modifie la vis viva. De façon générale, ses travaux ne sont pas très bien reçus
pour la principale raison qu’ils ne sont pas très limpides. L’idée de conservation de la vis viva
sera reprise notamment par Daniel Bernoulli et Leonard Euler, qui auront un peu plus de
succès à la faire accepter.
L’introduction du mot énergie pour designer la vis viva est due à
Thomas Young (1773 – 1829), populaire pour ses expériences
d’interférence.
“The term energy may be applied, with great propriety, to the product of mass or
weight of a body, into the square of the number expressing its velocity. Thus, if the
weight of one ounce moves with a velocity of a foot in a second, we call its energy 1; if a
second body of two ounces has a velocity of three feet in a second, its energy will be
twice the square of three, or 18.”
Les déclarations de Black concernant une expérience particulière où des corps de « chaleurs »
(températures) différentes atteignent l’équilibre révèlent implicitement qu’il comprend le
phénomène comme un écoulement de chaleur des corps chauds vers les corps froids, un
comportement typique aux substances.
Cette vision de la « chaleur substance » est alors assez répandue mais n’est par contre pas
exclusive. Dans ses Lectures on the Elements of Chemistry, parues en 1766 – 1767, Black résume
les différentes théories de la chaleur valorisées par ses contemporains et prédécesseurs.
Essentiellement, le débat est limité à l’opposition de deux grandes visions : une théorie
matérialiste et une théorie cinétique. Il n’émet pas lui‐même de nouvelle idée mais sa
conclusion sur cette synthèse le convainc que la chaleur ne peut pas être autre chose qu’une
substance.
Les partisans de la « chaleur substance » (théorie matérialiste) sont
très nombreux jusqu’au début du XIXème siècle. L’une des premières
théories clairement formulée pour tenter d’expliquer la nature de
cette substance fut proposée par Pierre Gassendi (1592 – 1655).
Dans son traité, Black retient en particulier les idées originales d’un certain Dr. Cleghorn, dont
les détails de l’existence sont difficiles à retracer. Ce dernier décrit deux autres propriétés de
ces particules de chaleur. Elles auraient à la fois une très grande attraction pour les atomes de
matière ordinaire et une très forte répulsion entre elles. Cela suffit pour expliquer plusieurs
phénomènes, dont l’expansion thermique d’un gaz et les flux de chaleur.
Malgré son penchant pour une théorie aujourd’hui désuète, une contribution importante à la
compréhension de la notion de chaleur pourrait être attribuée à Black. Il explique en effet
dans ses Lectures que la chaleur est une propriété positive d’un corps, c’est‐à‐dire quelque
chose qui le caractérise et qui n’est pas là naturellement. Pour lui, le froid est simplement une
absence de chaleur.
Black est au courant des idées qui déjà surgissent concernant la chaleur vue comme un
mouvement de la matière (théorie cinétique). En particulier, il mentionne dans ses Lectures les
résultats d’un certain Lord Verulam.
Suite à des expériences de frottement et de collisions, ce dernier aurait conclu que la chaleur
peut être produite par des effets mécaniques et ne peut donc pas être autre chose qu’un
mouvement mécanique des particules élémentaires constituant le corps chauffé. Black rejette
cette idée. Ironiquement, une observation qu’il a lui‐même notée dans ses Lectures aurait pu
le mettre sur la piste de la théorie cinétique :
[Heat] penetrates all kind of matter without exception : density and compactness are
no obstacle to its progress : it appears to pass even faster into dense bodies, in most
cases, than in rare ones
Le développement de la calorimétrie au XVIIIème siècle par les chimistes favorise l’essor de la
théorie de la « chaleur substance ». Antoine Laurent Lavoisier (1743 – 1794) prend
manifestement cette idée pour acquise tellement elle est pratique pour décrire plusieurs
phénomènes, en particulier les transferts de chaleur. Il n’y ajoute aucune contribution
personnelle, sinon qu’il suggère dans son Traité élémentaire de chimie (1789) le nom évocateur
de « calorique » pour désigner ce fluide impondérable qu’est la chaleur.
La théorie est très populaire, tellement que Lazare Nicolas Marguerite Carnot (1753 – 1823) se
base sur ces principes pour formuler ce qui aujourd’hui est connu comme le deuxième principe
de la thermodynamique. La théorie semble atteindre son apogée à l’époque de Joseph Fourier
(1768 – 1830), après qu’il ait publié ce qui est maintenant appelée la loi de Fourier. Sa théorie
explique les flux de chaleur basés sur l’hypothèse que le calorique est conservé.
La théorie du calorique, bien qu’ayant dominé la pensé pendant plus d’un siècle, a rencontré
plusieurs oppositions. À peu près à la même époque que Gassendi, Francis Bacon (1561 –
1626) propose une théorie selon laquelle la chaleur est associée au mouvement. Ses idées sont
mal reçues car elles sont mal exprimées.
Elles sont reprises et expliquées un peu plus tard beaucoup plus clairement par Robert Boyle
(1627 – 1691), qui était au courant des travaux de Verulam. Boyle ne fait pas qu’argumenter en
faveur de ses convictions. Il aurait fourni des preuves expérimentales sur la nature cinétique de
la chaleur. Dans son traité Of Mechanical Origin of Heat and Cold, il discute d’une dizaine
d’expériences qui le convainquent de cette idée. Boyle était très avant‐gardiste dans sa
conception de la chaleur. Il explique que celle‐ci est le résultat d’un mouvement des
constituants des matériaux et que ce mouvement devient plus important à mesure que la
chaleur s’amplifie. Il va plus loin en qualifiant ce mouvement de « confus » ; un mouvement
ordonné (celui d’un objet qui se déplace dans son entier) n’est pas associé à la chaleur.
Le coup de grâce au calorique fut porté par le physicien américain
Benjamin Thompson (1753 – 1814), mieux connu en tant que
Comte Rumford et qui avait pourtant épousé en 1804 la veuve de
Lavoisier, défenseur du calorique !
Un jour, Thompson constate que, lorsqu'on utilise une mèche mal affutée, l'échauffement est
beaucoup plus important alors que la pénétration de l'outil est insignifiante. Il est ainsi frappé
par le caractère inépuisable de cette source de chaleur qui ne peut donc provenir de la matière
elle‐même mais du travail mécanique fourni. Il note :
« Je suis persuadé que l'habitude de bien observer ce qui se passe dans le cours
ordinaire de la vie a plus souvent conduit, comme par hasard ou par le vagabondage
folâtre de l'imagination mise en action par la contemplation des phénomènes les plus
communs, à des doutes utiles et à des projets sensés d'investigation et de
perfectionnement que les méditations les plus profondes des philosophes dans les
heures expressément consacrées à l'étude... D'où vient la chaleur produite par
l'opération mécanique du forage des canons ? Est‐elle fournie par les copeaux qui
sont séparés par la tarière de la masse solide du métal ?... En réfléchissant sur ce
sujet, nous ne devons pas oublier de prendre en considération cette circonstance
hautement remarquable que la source de chaleur produite, dans ces expériences, par
le frottement paraissait manifestement inépuisable. Il est à peine nécessaire
d'ajouter que ce qu'un corps isolé quelconque, ou un système de corps, peut continuer
à fournir sans limitation, ne peut pas être une substance matérielle... »
Expérience de Rumford. (Fig.1) Un solide
fût de canon (Fig.2) fut transformé en
cylindre court et large à son extrémité
(Fig.3) puis enfermé dans un caisson de
bois représenté dans la Fig.4. Un foret
(Fig.5 et 6) fut enfoncé de force dans le
cylindre et le cylindre mis en rotation par
un attelage de chevaux (non illustrés). Le
caisson était rempli d'eau qui fut assez
rapidement portée à ébullition.
Rumford imagine alors une expérience pour vérifier ce qu’il en est vraiment. Il prend deux
pièces de bois identiques. Il chauffe l’une de ces deux pièces par frottement et l’autre par
contact avec un radiateur. Il s’affaire ensuite à mesurer les nouvelles capacités calorifiques (s’il
y a lieu) de ces deux morceaux de bois — une procédure facile à réaliser. Il n’observe aucune
différence dans les capacités calorifiques et sa conclusion est sans appel : la source de chaleur
produite, dans ces expériences, par le frottement paraissait manifestement inépuisable. [...] Ce
qu’un corps isolé quelconque, ou un système de corps, peut continuer à fournir sans
limitation, ne peut pas être une substance matérielle.
Pour lui, rien d’autre qu’un mouvement ne peut se communiquer sans limite de la façon qu’il l’a
observé. Sa démonstration n’a malheureusement pas fait boule de neige.
Les détails de ses démarches demeurent néanmoins plutôt sombres. Il semble qu’il aurait
obtenu ce résultat à partir d’une étude comparative sur les gaz.
Beaucoup de ses travaux sont par contre davantage orientés du côté de la médecine, un
domaine qu’il affectionne particulièrement. Mayer remarque toutefois que la chaleur affecte de
façon évidente plusieurs phénomènes biologiques, et cette constatation l’amène à croire que la
chaleur pourrait être liée à quelque chose de fondamental dans la nature.
Ses travaux n’ont pas reçu l’attention des gens que ça aurait pu intéresser car le titre de l’essai
dans lequel il les a exposés était Die organische Bewegung in ihrem Zusammenhang nit dem
Stoffwechsel (« The Motion of Organisms and Their Relation to Metabolism »).
James Prescott Joule (1818 – 1889) fut essentiellement autodidacte
et sa situation familiale lui a permis de se consacrer à temps plein à
ses activités de recherche dès l’âge de 19 ans. En étudiant le
fonctionnement des moteurs électriques, il découvre la loi sur la
production de chaleur dans les résistances, loi qui porte aujourd’hui
son nom.
Cette expérience (et d’autres) lui fait douter du bien fondé de la théorie du calorique. Il se
convainc alors rapidement qu’il doit exister un équivalent mécanique à la chaleur. Il semble qu’il
n’ait pas été au courant des travaux de Mayer, aussi entreprend‐t‐il des expériences
indépendamment pour découvrir cette relation.
En utilisant une palme rotative immergée dans l’eau et
entraînée par une masse en chute libre, il provoque une
augmentation de la température du liquide, qu’il mesure avec
une très grande précision. Il établit ainsi, en unités modernes,
la relation suivante entre le travail dépensé et la chaleur
produite : 4,2 Joules par calorie. Joule jouissait d’une
réputation d’expérimentateur hors pair, aussi la relation qu’il
publie fut‐elle la première considérée comme crédible.
Des palettes baignant dans un calorimètre adiabatique rempli d’eau sont mises en rotation par
la chute de deux masses de 4 livres (1,8144 kg) chacune, d’une hauteur de 12 yards (10,97 m), à
une vitesse d’un pied (0,305 m) par seconde. L’opération est répétée 16 fois pour obtenir une
élévation de température mesurable et reproductible. La température est mesurée au 100ème
de degré Fahrenheit près. Son unité de travail mécanique : la livre pied = 1livre x 1 pied = 0,453
kg x 0,305 m = 0,138 kg.m 1,35 J
Le dispositif expérimental illustré ci‐dessous, analogue à celui de Joule, permet également de
trouver l'équivalent thermique (= chaleur) d'un travail mécanique (= déplacement d'une masse).
Une masse de 1 kg tombe sous l'effet de la
pesanteur terrestre et entraîne un câble qui
fait tourner un rotor solidaire de pales
tournant dans un calorimètre (= cuve
parfaitement isolée thermiquement) rempli
d'eau. Sous l'effet du mouvement des pales, la
température de la masse d'eau augmente
(collision des molécules). Cela correspond à
un apport de chaleur en J/kg d'eau.
Joule observa qu'une masse m de1 kg doit tomber d'une
hauteur h de 426,8 m pour produire une quantité de
chaleur W de 4187 Joules, soit la quantité de chaleur
nécessaire pour augmenter de 1°C la masse de 1 kg d'eau.
Cette masse m exerce une force f du fait de l'accélération
de la pesanteur a.
Travail mécanique W = force .distance (W = f . d)
et force = masse.accélération (f = m . a)
donc travail = masse . accélération .distance (W = m . a . d) c’est‐à‐dire W = m . g . h = 1 kg .
9.81 m/s2 .426,8 m = 4187 kg.m2/s2 = 4187 J.
Ainsi l'on sait que la chaleur nécessaire pour augmenter de 1°C la température d'une masse de
1 kg d'eau liquide égale un travail de 4187 J.
William Thomson (Lord Kelvin) a reconnu avant tout le monde
l’importance des travaux de Joule et a contribué à les faire
connaître.
Il faut noter que les bases expérimentales qui ont mené à ce progrès significatif dans la
clarification du concept d'énergie est le fait d'« amateurs » : Rumford est un aventurier
américain, ministre de la guerre en Bavière, Mayer est médecin et Joule est brasseur. Aucun
n'est physicien.
3.5 chaînon manquant : l’énergie potentielle
La reconnaissance de la chaleur comme une forme d’énergie est une révolution extraordinaire
qui a permit d’étendre le domaine de validité de la loi de conservation de la vis viva. Malgré
cela, il demeurait de trop nombreuses situations où la perte de vis viva (par frottement ou
autre processus) ne pouvait être expliquée par un simple gain de chaleur du milieu. Deux choix
s’imposaient alors :
soit la conservation de la vis viva — de l’énergie — est une idée absurde, pas vraiment
fondamentale,
soit une contribution importante à l’énergie restait à découvrir.
Une de ces situations est celle, pourtant banale, d’une balle
lancée verticalement. Dans l’expérience de Galilée décrite
précédemment, si le frottement de l’air est négligé, la vis
viva est rigoureusement conservée, en autant que seul les
instants initial et final ne sont considérés. À n’importe quel
autre moment de la trajectoire, il est évident que la vitesse
(et donc la vis viva) diminue jusqu’à s’annuler. Puis,
spontanément, la balle regagne de la vitesse pour retrouver
toute la vis viva qu’elle avait initialement.
Pour que le principe de conservation proposé soit valable, il faut bien sûr qu’il soit vérifié pour
tous les points de la trajectoire. Il faudrait admettre, sinon de renverser la théorie, que la vis viva
est « emmagasinée » dans une sorte réservoir pour ensuite être « relâchée ». C’est là l’essence
même de la notion d’énergie potentielle. Le développement de ce concept est principalement dû
aux réalisations de la physique‐mathématique.
Le concept d’énergie potentielle (sans être nommé de la sorte) fut probablement utilisé pour la
première fois au XVIIIèmesiècle par Daniel Bernoulli (1700 – 1782). Dans une lettre à Leonard
Euler (1707 – 1783), il discute du mouvement d’un élastique tendu et distingue la vis viva de
l’élastique quand il est en mouvement de la vis potentialis quand il est étiré mais au repos.
Carnot aurait repris ce concept par la suite dans son étude des machines. Ce dernier explique
qu’un objet immobile à une certaine hauteur possède de la vis viva « latente » ou « virtuelle »
qui peut devenir réelle à mesure qu’il tombe.
Une contribution des plus importantes au développement de ce
concept est due à Louis de Lagrange (1736 – 1813).
Lagrange voit quelque chose de très fondamental derrière le principe de conservation de la vis
viva. Il réussit à montrer de façon très explicite que l’ajout à la vis viva d’une fonction qui
dépend de la position permet, dans certains cas, d’obtenir une quantité rigoureusement
constante dans le temps. Dans son traité Mécanique Analytique, publié pour la première fois
en 1788, Lagrange développe une approche révolutionnaire basée sur les coordonnées
généralisées pour étudier les problèmes de mécanique d’un point de vu purement
mathématique. Il introduit une fonction qu’il note V, définie comme le négatif du travail
(exprimé sous forme d’intégrale) fait par une force centrale. Il explique ensuite que le
comportement d’un système peut être décrit par une certaine fonction L = T‐V, exprimée en
terme de ses coordonnées généralisées. Dans son expression, T représente la moitié de la vis
viva telle que définie par Leibniz.
Lagrange ne donne pas de nom particulier aux fonctions qu’il utilise. La fonction L ainsi
introduite constitue aujourd’hui le lagrangien du système.
Le mathématicien anglais George Green (1793 – 1841) était au courant
des travaux de Lagrange. En 1828, dans un essai qu’il publie à ses frais,
il affirme que la fonction V a une « grande importance » puisque le
négatif de son gradient représente l’intensité d’une force
(gravitationnelle, électrique ou magnétique). Pour des raisons
inconnues, il la baptise « fonction potentielle ». Il faudra par contre
attendre encore quelques décennies avant que cette fonction ne soit
considérée comme autre chose qu’un « outil mathématique pratique ».
L’une des premières tentatives de formulation du principe (généralisé)
de conservation de l’énergie fut effectuée par Hermann von Helmholtz
(1821 – 1894).
Bien que le mot energy ait déjà été introduit par Young, il ne l’utilise
pas car son sens est encore nébuleux ; il parle plutôt de « puissance
naturelle » ou de « force. » Il reconnaît néanmoins l’ambiguïté
présente dans l’utilisation du mot force. Il considère, comme certains
de ses prédécesseurs, qu’une loi de conservation fondamentale doit
exister dans la nature.
Dans son mémoire Über die Erhaltung der Kraft publié en 1847, il
discute de la conservation de la « force » dans le problème à force
centrale (au sens newtonien).
Il explique que la variation de la vis viva peut se mesurer en termes d’une « force de tension »,
définit comme le produit de l’intensité de la force centrale par la distance de la source. Il
démontre enfin que la somme de la vis viva, de la « force de tension » et de la chaleur produite
(s’il y a lieu) est une quantité conservée au cours du temps.
William Rowan Hamilton (1805 – 1865) connaissait les travaux de
Lagrange. Il voyait le grand potentiel présent dans la formulation de ce
dernier mais a préféré adopté une formulation différente, qui pouvait être
utilisée plus facilement dans un plus grand nombre de situations.
Cette distinction est reprise par Rankine un an plus tard, qui préfère les
expressions « potentielle » et « actuelle » respectivement.
Il est plus que probable que Rankine se soit inspiré des travaux d’Euler et
de Green dans son choix du mot potentiel pour décrire « l’énergie
latente ».
L’expression énergie potentielle pour désigner la fonction V de Lagrange ou encore la « force
de tension » de Helmholtz n’a donc été introduite qu’en 1853.
En 1867, un traité coécrit par Thomson et Tait introduit le terme cinétique pour décrire «
l’énergie actuelle ». Ils associent alors l’énergie cinétique à la moitié de la vis viva telle que
définie par Leibniz. La raison de ce choix est que la quantité :
1 2
mv
2
représente la capacité d’un corps en mouvement à effectuer un travail, un fait qui avait déjà
été identifié par Lagrange.
Il n’est cependant pas surprenant que le concept d’énergie potentielle, malgré les définitions
claires offertes par Rankine, ait mis un certain temps à s’installer.
John Herschel (1792 – 1871) a d’ailleurs formulé une critique qui est passée à l’histoire. Pour
lui, le principe de conservation de l’énergie formulée par Helmholtz n’est qu’une mauvaise
façon d’exprimer la véritable loi physique, qu’il croit être la conservation de la vis viva. Il ne
croit pas à la réalité de l’énergie potentielle ; d’après lui (si elle existe), elle n’appartient pas au
système. Son argument ne peut bien sûr pas être invalidé trivialement. Rankine explique
toutefois que l’énergie potentielle est cohérente avec sa définition générale de l’énergie. De
plus, Maxwell fait remarquer que si l’énergie potentielle n’en était pas vraiment une, alors le
principe de conservation de l’énergie (qui est alors établi) s’effondre complètement.
L’expression de la conservation de l’énergie exprimée par Helmholtz et ses successeurs s’est
avérée tellement fondamentale qu’elle a amené l’énergie au premier plan dans l’étude des
problèmes de mécaniques. Même les forces, mécanisme premier au temps de Newton, se sont
révélées n’être qu’une propriété dérivée d’un champ d’énergie potentielle.
La conservation de l’énergie était d’ailleurs tellement bien établie à la fin du XIXème siècle que
les situations où, apparemment, elle n’était pas respectée, ont permis de mettre en évidence
de nouvelles formes d’énergie. Ce fut le cas, par exemple, de la radioactivité.
3.6 Les grandes révolutions de la physique au XXème siècle
Le début du XXème siècle connaît encore quelques révolutions importantes en matière de
conception de l'énergie.
Max Planck fait un premier pas vers la théorie de la quantification. En décembre 1900, il établit
qu'une substance ne peut émettre de la lumière qu'à certaines énergies. Ceci implique que
certains processus physiques ne sont pas continus et ne peuvent produire que des quantités
spécifiques d'énergie qu'il baptise le quantum d'énergie.
Peu de temps après, en 1902, Philipp von Lenard établit que l'effet photoélectrique (émission
d'électrons par une cathode métallique exposée à un flux de lumière.) présente un seuil par
rapport à la longueur d'onde, mais non pas par rapport à l'intensité de la lumière.
Le 17 mars 1905, Albert Einstein fournit l'explication de l'effet photoélectrique : la lumière est de
nature corpusculaire, c'est‐à‐dire qu'elle est constituée de photons, grains élémentaires
d'énergie lumineuse, caractérisés par leur longueur d'onde () ou leur fréquence (). Ces deux
grandeurs sont reliées entre elles par la vitesse de la lumière (c = ).
Dans les mois qui suivent, Einstein publie encore 2 articles sur sa théorie de la relativité par
laquelle il établit son équation, devenue célèbre,
E = mc2
Cette équation établit l'équivalence selon laquelle la matière se transforme en énergie et vice‐
versa.
Ces transformations de matière en énergie trouvent notamment leur application dans la
production d'énergie nucléaire par fission ou fusion de noyaux. Ces processus sont à l‘œuvre
depuis l'origine de l'univers dans les étoiles.
Notre principale source d'énergie, le soleil, consomme son hydrogène, le fusionne en hélium et
libère ainsi des quantités énormes d'énergie aux dépens des faibles pertes de masses
occasionnées par cette fusion nucléaire.
Pour mesurer l'importance et la complexité de l'introduction de cette
physique nouvelle et des quanta, écoutons un des acteurs de cette
révolution, Louis De Broglie :
Parmi ceux qui jetteront les yeux sur la couverture de ce petit livre, beaucoup seront
intimidés par la vue de ces mots mystérieux : les quanta. Le grand public a, en effet,
quelques idées vagues ‐oh ! souvent très vagues‐ sur la théorie de la relativité dont il
a été beaucoup question, il y a quelques années. Mais ledit grand public a, je crois,
peu d'idées ‐même vagues‐ sur la théorie des quanta. Il faut bien le dire, il est assez
excusable, car les quanta sont chose bien mystérieuse. Pour ma part, j'avais quelque
vingt ans quand j'ai commencé à m'occuper d'eux et cela fait un quart de siècle que je
médite à leur sujet : eh ! bien, je dois l'avouer humblement, si je suis parvenu au cours
de ces méditations à comprendre un peu mieux quelques‐uns de leurs aspects, je ne
sais vraiment pas encore au juste ce qui se cache derrière le masque dont se couvre
leur visage. Néanmoins, une chose me paraît pouvoir être affirmée : malgré
l'importance et l'étendue des progrès accomplis par la physique dans les derniers
siècles, tant que les physiciens ont ignoré l'existence des quanta, ils ne pouvaient rien
comprendre à la nature intime et profonde des phénomènes physiques car, sans
quanta, il n'y aurait ni lumière, ni matière et, s'il est permis de paraphraser un texte
évangélique, on peut dire que rien de ce qui a été fait n'a été fait sans eux.
4 Définitions : travail, puissance et énergie
4.1 Notion générale de travail
Le travail est un transfert ordonné d'énergie entre un système et le milieu extérieur. Un objet
fournit un travail (et perd ainsi de l’énergie) lorsqu’il exerce une force le long d’un déplacement.
Considérons par exemple un ensemble cylindre, piston, lequel est à la base de l’obtention de
travail mécanique par action de la chaleur.
À l’échelle microscopique les chocs des particules de gaz sur le piston définissent la pression
exercée sur celui‐ci à l’échelle macroscopique. Chaque choc contribue au déplacement, concerté
avec les autres chocs, du piston dans la même direction. Il y a addition des forces induites par
chaque choc et c’est pourquoi le transfert d’énergie est considéré comme ordonné.
Principe de fonctionnement d’un moteur. Lorsque l’on fournit de la chaleur à un fluide dans un
réservoir fermé, celui‐ci augmente les forces qu’il exerce sur les parois du réservoir. En laissant le
réservoir se déformer, on fait effectuer un travail au fluide
En mécanique, le travail correspond à un transfert d'énergie réalisé en exerçant une force dont
le point d'action se déplace.
Le travail fourni à une pompe qui comprime un gaz accroît l'énergie élastique de celui‐ci et
contribue à l'échauffer.
Si l’on considère maintenant le travail électrique. Il est dû au déplacement des électrons dans un
conducteur sous l’influence d’un champ électrique. Ici encore l’ensemble des électrons se
déplace dans la même direction et les effets s’additionnent au niveau macroscopique.
Le joule (J) est le travail d’une force d’un newton dont le point d’application se déplace de 1 m
selon la direction de la force.
Pour une force variable, on étend la définition comme suit :
dl étant mesuré à partir de la longueur de l’objet qui travaille, dl sera négatif lorsque W est
positif (l’objet recevant alors du travail, en voyant sa longueur diminuer).
Par exemple, les réactions chimiques dans les muscles d'un cycliste lui permettent de
provoquer le déplacement du vélo. L'intensité de ce déplacement (c'est‐à‐dire la vitesse)
dépend de l'intensité des réactions chimiques des muscles du cycliste, qui peuvent être
quantifiées (la quantité de sucre « brûlée » par la respiration, le métabolisme du muscle).
Prenons un autre exemple. Un moteur à explosion fonctionne grâce à une réaction chimique : la
combustion qui a lieu à l'intérieur d'un cylindre. La réaction du combustible (l'essence) avec le
comburant (l'oxygène de l'air) produit du gaz avec émission de chaleur et de lumière, ce qui se
traduit par une augmentation de la température et de la pression dans le cylindre ; la différence
de pression entre ce gaz et l'atmosphère de l'autre côté du piston déplace ce dernier, qui va, à
travers une transmission mécanique, faire tourner les roues ainsi qu'un alternateur qui va
produire de l'électricité. Au passage, il y aura des frottements mécaniques qui produiront un
échauffement et une usure.
On a donc un réarrangement des molécules (rupture et recréation de liaisons chimiques) qui
provoque une augmentation de la quantité de mouvement des molécules (ce qui se traduit par
une augmentation de la température du gaz et donc une augmentation de sa pression). Ce
dernier provoque le mouvement d'un solide (le piston), qui va entraîner un système de
transmission, et pouvoir ainsi d'une part faire tourner un axe, qui peut être par exemple relié
aux roues d'une voiture ou bien à un alternateur. L'entraînement de la pièce mobile de cet
alternateur va faire tourner un aimant qui, par induction au sein d'une bobine, va provoquer
un déplacement d'électrons (courant électrique).
Elle mesure donc la capacité d'un système à modifier l’état d’un autre système, à produire sur
lui un travail mécanique, à y entraîner l’apparition d’un mouvement, d’un rayonnement
électromagnétique ou de la chaleur.
C'est une grandeur physique qui caractérise l'état d'un système et qui est d'une manière
globale conservée au cours des conversions.
Cette définition repose sur les résultats d’une série d'expériences, menées au cours du
XIXème siècle et mettant en évidence les constats suivants ou lois :
On constate que la chute d'un poids donné d'une même hauteur produit toujours le même
échauffement (calorimétrie) ;
On constate aussi que si la vitesse finale n'est pas nulle, la hausse de température est
moindre, comme si seulement une partie de la chute était convertie en vitesse et le reste en
chaleur ;
De même un échauffement pourra produire une dilatation, une augmentation de pression, qui
elle‐même permettra de « produire un travail » par exemple en déplaçant une masse ;
Le total est toujours conservé.
Un exemple…
La suite du cours nous montrera de plus en plus clairement que la quantité d’énergie reste
constamment la même au cours du temps, malgré ses transformations. Ici, elle reste égale à
F∙d∙n.
Elle ne s’anéantit jamais, même si elle se répand dans le cosmos. C’est la loi, ou plutôt le «
postulat » de la conservation de l’énergie. Mais il y a une « dégradation » progressive ou
brutale vers la chaleur.
En fait c’est très simple : cette définition ne dit rien d’autre que le fait que dès que le monde
qui nous entoure (= « un système ») change, de l’énergie entre en jeu, et la mesure de cette
énergie mesure le degré de transformation entre avant et après.
Si nous regardons autour de nous, nous constaterons que, en effet, dès qu’il se passe «
quelque chose » quelque part de l’énergie intervient :
déplacer une masse dans un champ gravitationnel fait intervenir de l’énergie ; c’est « la
pesanteur ». C’est contre cette énergie que nous luttons lors d’une ascension en
montagne, et c’est cette énergie qui nous entraîne vers le bas de la pente à vélo. A chaque
fois que nous utilisons le « poids » d’un objet, en fait c’est l’énergie gravitationnelle que
nous exploitons. Or on ne compte plus les dispositifs qui utilisent des poids ou
contrepoids, à commencer par la balance du marché !
4.5 La monnaie‐énergie (Hubert Reeves, Patience dans l'azur, Éd. Québec‐Science. 1984, p.174‐
175)
« Derrière ce qui change, il y a quelque chose qui ne change pas.
Il nous faut une unité d'échange. À la banque, on utilise le franc ou le dollar. En physique, il
existe plusieurs unités. Pour nous, la plus utile sera l'« électron‐volt ».
Le nom de cette unité pourrait laisser croire qu’elle ne peut s'appliquer qu'aux électrons. Il n'en
est rien. Comme la valeur‐or n'est pas restreinte au commerce des bijoux, cette unité vaut bien
au‐delà. Voici quelques exemples. Un proton qui se déplace à quinze kilomètres par seconde
possède une énergie cinétique d'un électron‐volt. Un électron, plus léger, doté de la même
énergie cinétique, se déplace à six cents kilomètres par seconde. L'énergie des photons
lumineux se chiffre également en électrons‐volts. Les photons bleus en ont trois. Les rouges,
un. L'arc‐en‐ciel se développe entre un et quatre électrons‐volts. Les rayons X en ont des
milliers, et les rayons gamma des millions. À l'autre extrémité, le rayonnement fossile est
constitué de photons d'un millième électron‐volt. Tandis que France‐lnter envoie dans l'espace
des photons d'un milliardième d'électron‐volt environ. Par rapport aux événements de notre
vie quotidienne, l’électron‐volt est une quantité d'énergie minuscule. Une calorie équivaut à
vingt‐six milliards de milliards d’électrons‐volts (2,6 x 1018), tandis qu'un litre d'essence en
dégage un milliard de milliards de milliards (1027).
5 Conservation de l’énergie
La caractéristique la plus remarquable de l’énergie est qu’elle se conserve toujours. Lorsqu’elle
est transférée d’un système à un autre, ou lorsqu’elle change de nature, il n’y a jamais ni
création ni destruction d’énergie. Si un objet a perdu de l’énergie, la même quantité d’énergie a
obligatoirement été gagnée par un autre objet en communication avec le premier. De même,
lorsque l’énergie change de forme, le bilan est toujours exactement équilibré.
C’est donc par abus de langage que les journaux, les économistes ou les hommes politiques
parlent de « production d’énergie », ou de « pertes d’énergie », puisque l’énergie ne peut être ni
créée ni perdue. En réalité, dans une centrale thermoélectrique, on ne « produit » pas d’énergie,
mais on transforme de l’énergie chimique ou nucléaire en énergie électrique et calorifique.
Le bilan global de cette conversion est caractérisé par un rendement. Celui d’une centrale
représente 33%, ce qui signifie que pour envoyer sur le réseau 33 unités d’énergie électrique, il
a fallu consommer 100 unités d’énergie nucléaire, tout en dégageant 67 unités de chaleur ;
cette chaleur, évacuée dans l’environnement, par exemple par la vapeur d’eau sortant des tours
de refroidissement, est donc, en général, perdue pour nous. Certaines centrales en récupèrent
toutefois une partie pour chauffer des habitations ou des serres.
Nous verrons plus loin que, si l’énergie se conserve toujours, ses diverses formes ne sont pas
équivalentes, car toutes les transformations concevables ne sont pas réalisables.
5.1 Présentation de Richard Feynman de la « loi de conservation de l'énergie » dans l'un des
tomes de « Lectures on physics » :
L'intérêt de cette présentation est de mettre le doigt sur la nature du raisonnement sous‐jacent
à ce principe ou cette loi.
Il écrit :
«…la loi est appelée conservation de l'énergie. Elle affirme qu'il y a une certaine quantité que
nous appelons énergie, qui ne change pas dans Ies multiples modifications que peut subir la
nature. C’est une idée très abstraite, car c’est un principe mathématique ; ce principe dit qu’il
existe une quantité numérique qui ne change pas, lorsque quelque chose se passe. Ce n'est pas
la description d’un mécanisme ou de quoi que ce soit de concret ; c'est simplement ce fait
étrange que nous puissions calculer un certain nombre et que, lorsque nous avons terminé
d'observer I’évolution de la nature et que nous recalculons ce nombre, il soit le même.
Puisque c'est une idée abstraite, nous illustrerons sa signification par une analogie. Imaginons
un enfant qui possède des cubes absolument indestructibles et qui ne peuvent pas être divisés
en morceaux. Tous Ies cubes sont identiques. Supposons qu'il ait vingt‐huit cubes. Sa mère le
met dans une chambre au début de la journée avec ses vingt‐huit cubes. A la fin de la journée
étant curieuse, elle compte les cubes avec attention et découvre une loi phénoménale –
quoiqu’il fasse avec ses cubes, il en reste toujours vingt‐huit !
Ceci se répète plusieurs jours durant jusqu'au jour où il n'y a que vingt‐sept cubes, mais un peu
de recherche montre qu'il y en a un sous le tapis ‐ elle doit regarder partout pour s'assurer que
le nombre de cubes n'a pas changé.
Un jour, cependant, le nombre semble changer ‐ il n’y en a que vingt‐six. Une recherche
attentive montre que la fenêtre était ouverte et en regardant dehors, elle retrouve les deux
autres cubes.
Un autre jour, un compte précis indique qu'il y en a trente ! Ceci lui causa une consternation
considérable, jusqu'au moment où elle réalisa que Bruce était venu en visite, amenant ses
cubes avec lui et qu'il en laissa quelques‐uns à la maison de Denis.
Après s'être débarrassée de ces cubes supplémentaires, elle ferme la fenêtre, ne laisse pas
rentrer Bruce et tout, alors, se passe bien, jusqu'au moment où recomptant elle ne trouve que
vingt‐cinq cubes.
Néanmoins, il y a une boîte dans la chambre, une boîte de jouet, et la mère essaie d'ouvrir la
boîte, mais le garçon dit « Non, n’ouvre pas la boîte à jouets », et se met à crier. La mère n'a pas
le droit d'ouvrir la boîte à jouets. Etant extrêmement curieuse et quelque peu ingénieuse, elle
invente un stratagème ! Elle sait qu’un cube pèse 100 grammes, aussi pèse‐t‐elle la boîte au
moment où elle voit vingt‐huit cubes, et elle trouve 500 grammes. A la vérification suivante, elle
repese la boîte, soustrait 500 grammes et divise par 100. Elle découvre la chose suivante :
Puis de nouvelles déviations apparaissent, mais une étude précise indique que le niveau de I’eau
sale de la baignoire s’est modifié. L’enfant jette les cubes dans l'eau et elle ne peut les voir parce
que cette eau est trop sale, mais elle peut savoir combien de cubes se trouvent dans l'eau, en
ajoutant un autre terme à sa formule. Puisque la hauteur initiale de l'eau était de 15
centimètres et que chaque cube élève le niveau d'un demi‐centimètre, cette nouvelle formule
sera :
Dans l'augmentation progressive de la complexité de son univers, elle trouve toute une série de
termes représentant des manières de calculer combien de cubes se trouvent dans des endroits où
il ne lui est pas permis de regarder. En conclusion, dans son cas, elle trouve une formule
complexe, une quantité qui doit être calculée et qui reste toujours la même. »
L'aspect le plus remarquable qui doit être écarté de ce schéma c’est qu'il n’y a pas de cubes.
Éliminez les premiers termes dans Ies deux expressions et vous allez découvrir que vous calculez
des choses plus ou moins abstraites.
D'abord. lorsque nous calculons I’énergie, une certaine quantité de cette énergie quitte
quelques fois Ie système et s’en va, ou d’autres fois un peu d’énergie rentre dans Ie système.
L’énergie apparaît sous un très grand nombre de formes différentes, et il existe une formule
pour chacune. Ce sont l'énergie gravitationnelle, I’énergie cinétique, I’énergie thermique,
l'énergie électrique, I’énergie élastique, l'énergie chimique, I’énergie de rayonnement,
l'énergie nucléaire, I’énergie de masse.
Si nous additionnons Ies formules pour chacune de ces contributions, il n'y aura pas de
changement à l'exception de I’énergie qui entre et qui sort.
L'expression « loi de conservation de l’énergie » signifie que la quantité énergie avant un
événement doit être égale à cette quantité après.
Vers les années 1930, les physiciens découvraient l’existence du neutron, particule instable
(demi‐vie d’environ quinze minutes) qui se transforme en un proton et un électron. Le bilan
révélait moins d'énergie après la désintégration qu'avant. Confiant malgré tout dans la valeur de
la loi, le physicien Fermi imagina l'existence d'une nouvelle particule, invisible, émise au moment
de la réaction. Cette particule, nommée « neutrino » (petit neutron), devait, par définition,
posséder exactement l'énergie manquante et équilibrer le bilan énergétique de la réaction.
Quelques années plus tard, cette particule fut effectivement détectée au laboratoire. Elle a
progressivement pris une très grande importance en physique et en cosmologie. Cet événement
est significatif. Il montre que la notion d'énergie est fructueuse et bien adaptée à la réalité.
Vers 1930, on faisait l'hypothèse que la désintégration bêta aboutissait à seulement deux corps
dans l'état final : le noyau de recul et un électron. Comme dans la désintégration alpha, la
particule légère, l'électron devait emporter toute l'énergie disponible et être "monocinétique".
Or si l'on observait bien que la répartition en énergie des rayons alpha se limitait à une raie
correspondant à l'énergie totale disponible, celle des rayons bêta montrait un spectre allant de
zéro à l'énergie totale, comme le montre cette répartition en énergie des électrons bêta du
bismuth‐210. On ne retrouvait pas dans les désintégrations bêta l'énergie en principe
disponible. Où était passée l'énergie manquante ? Devant cette énigme, Niels Bohr se demanda
si l'énergie pouvait ne pas être conservée.
Désintégration beta selon les hypothèses d’une désintégration à deux corps ou à trois corps
C'est Wolfgang Pauli qui résolut l'énigme de l'énergie manquante, en proposant l'existence
d'une troisième particule échappant à la détection : le neutrino. Reprenant l'exemple de la
désintégration bêta du bismuth‐210, on a choisi ici la configuration où le noyau de recul,
l'électron et le neutrino possèdent une quantité de mouvement égale. Le noyau de recul étant
400 000 fois plus lourd que l'électron, il emporte une énergie négligeable. Le reste se partage
entre l'électron et le neutrino, représenté comme une particule fantôme : il fallut un quart de
siècle pour qu'une première expérience prouve son existence.
Pourtant, la loi de conservation n'est pas « absolue ». Ses exigences sont reliées à la durée du
phénomène observé. L'importance de la « transgression » tolérée est inversement
proportionnelle à sa durée. (Plus correctement, il faudrait dire que ces « transgressions »
émanent du fait que, si les durées sont courtes, les énergies sont mal définies.) Tout se passe
comme si l'énergie n'était pas rigoureusement conservée. Ces écarts jouent un rôle
fondamental dans le comportement des particules individuelles. Au niveau de notre réalité
quotidienne, qui implique des myriades de particules, ils se compensent et deviennent
pratiquement négligeables. La loi de conservation de l'énergie reprend alors ses exigences de
précision ».
6 Formes d'énergie (classification selon le phénomène physique)
En pratique, on distingue souvent différentes « formes » d'énergie.
Toutefois, il faut être conscient que l'énergie sert à mesurer l'intensité d'un phénomène, cette
division n'est qu'une manière de faire correspondre l'énergie au phénomène qu'elle mesure.
Par ailleurs, cette distinction n'a rien d'absolu, mais dépend uniquement de la position de
l'observateur : le principe de relativité s'applique aussi à l'énergie, de sorte que le même
phénomène pourra être analysé en termes d'énergie « cinétique », « électromagnétique », ou
« potentielle »...
Énergie cinétique : l'énergie associée au mouvement d'un corps ou d'une particule ; elle est
proportionnelle à la masse « m » et au carré de la vitesse « v » de l'objet (à condition que cette
vitesse soit faible devant celle de la lumière, 300 000 km/s) ; on peut considérer également
comme de l’énergie cinétique l'énergie électromagnétique transportée par les photons
(lumière, ondes radio, rayons X et γ...) ou l’énergie électrique transportée par des particules
chargées (cf. après).
Théorème des forces vives. Énergie cinétique
Soit une particule de masse m en mouvement sous l'action d'une force F et soit dM le
déplacement de cette particule pendant le temps dt. Le travail de la force F pendant
l'intervalle de temps dt est égal à l'accroissement de la « force vive » (mv2/2) de la particule.
On a en effet :
Il faut donc dépenser un certain travail mécanique (mv2/2) pour faire passer une particule de
masse m du repos à la vitesse v. La force vive est une forme d'énergie caractéristique des corps
en mouvement : l'énergie cinétique Ec.
Dans les cas non relativistes (c'est‐à‐dire lorsque les vitesses sont petites comparées à la
vitesse de la lumière dans le vide), l'énergie cinétique s'exprime ainsi :
Énergie cinétique
Énergie thermique ou chaleur : l'énergie cinétique d'un ensemble globalement au repos ; à
l’échelle atomique, la chaleur se traduit par un mouvement désordonné et plus ou moins rapide
des molécules.
A notre échelle, elle constitue la forme d'énergie mise en jeu lorsque la température varie ou
lorsqu'un matériau change d'état (fusion de la glace, évaporation de l'eau).
La chaleur est un transfert d’agitation thermique. L’agitation des particules se propage au gré
des chocs dans toutes les directions, de façon désordonnée. C’est pour cette raison que l’on ne
peut jamais transformer intégralement de l’énergie thermique en travail alors que l’inverse est
possible (par exemple, travail électrique transformé en chaleur par effet Joule dans un
radiateur électrique). On dit encore que la montée en température correspond à une
dégradation de l’énergie.
THERMIQUE
Transfert thermique : définition
Un transfert thermique, appelé plus communément transfert par chaleur, est un transfert
d'énergie microscopique désordonnée. Cela correspond en réalité à un transfert d'agitation
thermique entre particules, au gré des chocs aléatoires qui se produisent à l'échelle
microscopique.
Si leur température est différente, le corps le plus chaud cède de l'énergie au corps le plus froid,
il y a transfert thermique. C'est une conséquence directe du deuxième principe de la
thermodynamique qui affirme que toute transformation d'un système thermodynamique
s'effectue avec augmentation de l'entropie globale incluant l'entropie du système et du milieu
extérieur :
Remarque :
Il peut se produire des transferts thermiques vers un système dont la température reste
constante, par exemple dans le cas d'un changement d'état physique (exemple : la fusion de la
glace à 0 °C sous la pression atmosphérique).
Énergie thermique et température
la conduction est un mode de transfert de chaleur au sein d’un corps suite au contact
physique des particules de ce corps entre elles, sans déplacement de matière. La chaleur peut
aussi passer d'un corps à un autre, par contact. Elle s’observe surtout dans les corps solides ;
les liquides et les gaz sont également le siège de phénomènes de conduction, mais il est
beaucoup plus délicat d’observer le phénomène de conduction à l’état pur en raison du
phénomène de convection.
la transmission de chaleur par convection intervient essentiellement entre une paroi solide
et un liquide ou un gaz qui se déplace à son contact. Les phénomènes de convection mettent
en jeu des déplacements en masse du liquide ou du gaz. La quantité d'énergie ainsi
transportée peut être importante, notamment dans le cas d'un changement de phase.
la transmission par rayonnement (ou radiation) : tout corps porté à une température T
différente du zéro absolu émet un rayonnement électromagnétique. La chaleur peut donc
être transmise d’un corps à l’autre, via ce rayonnement, même en l’absence de tout milieu
matériel entre ces deux corps.
Conduction
Convection
Rayonnement
Exemple de phénomène convectif : le chauffage d’une casserole
On peut dire que les autres types d'énergie sont des énergies potentielles : moyennant un petit
changement, possible sans travail, un système instable se transforme en un système plus stable,
avec dégagement de la différence d'énergie entre les deux systèmes (le plus stable ayant une
énergie moindre) :
L’énergie potentielle mécanique forme avec l'énergie cinétique ce qu'on appelle l'énergie
mécanique ;
énergie potentielle électrique : les particules chargées exercent les unes sur les autres
des forces électriques. De même qu'une énergie potentielle de gravitation est associée aux
forces de gravitation ou de pesanteur, une énergie potentielle électrique est associée aux
forces électriques entre charges. Le déplacement de celles‐ci dans un circuit s'accompagne
de transferts plus ou moins rapides d'énergie, mesurés par la puissance électrique.
énergie potentielle chimique : l'énergie chimique est associée à la liaison des atomes
dans les molécules.
Elle est plus élevée lorsque ces atomes sont séparés que lorsqu'ils sont liés en molécules,
et cet écart est d'autant plus grand que la liaison est plus forte.
Puisqu'elle modifie l'énergie chimique des corps, une réaction chimique s'accompagne
d'une transformation de cette énergie en une autre forme d'énergie, le plus souvent en
chaleur ;
De même que la liaison des atomes en molécules est la source de l'énergie chimique, la
liaison des protons et neutrons en noyaux par des forces nucléaires est la source de
l'énergie de l'énergie nucléaire.
énergie potentielle électromagnétique : énergie potentielle électrostatique ou
magnétostatique résultant de la position instable d'une ou plusieurs particule(s)
chargée(s) dans un champ électromagnétique, par exemple l'énergie stockée dans un
condensateur ou dans une bobine électrique ;
énergie électromagnétique radiative : un rayonnement transporte de l'énergie, même à
travers le vide. Le Soleil nous transmet une puissance de l'ordre de 1 kW par mètre carré,
sous forme de lumière visible et de rayonnement infrarouge. Un radiateur nous
communique sa chaleur par l'intermédiaire de l'air ambiant, mais aussi directement sous
forme de rayonnement infrarouge.
énergie de masse : selon la relativité restreinte, tout système immobile (on dit aussi au
repos), de masse m, possède une énergie de masse E, donnée par la relation d'Einstein :
E = mc2
avec :
L'énergie de masse peut être vue comme l'énergie d'un corps mesurée dans un repère dans
lequel le corps est immobile.
Par exemple, lors de fission nucléaire, la masse totale de matière diminue légèrement. La
masse « manquante », immatérielle, est sous forme d'énergie cinétique des particules ou
énergie thermique. Dans les centrales nucléaires, cette énergie thermique est ensuite
récupérée pour la production d'électricité.
Quelques formes d’énergie mises en jeu dans des phénomènes macroscopiques et leur
expression mathématiques
7 Unités d’énergie et ordres de grandeur
Dans le Système international d'unités (SI), l'énergie s'exprime en, exprimée en joules. Dans
l'industrie, on utilise la tonne d'équivalent pétrole. Dans la vie courante, on utilise le kilowatt‐
heure ou la calorie, et en physique des particules on utilise plutôt l'électron‐volt, la conversion
entre ces unités dont les ordres de grandeur diffèrent se résumant à une simple constante de
proportionnalité.
Remarque : la calorie
La calorie est une unité d’énergie définie par le chimiste et physicien Nicolas Clément en 1824.
Le terme apparaît dans les dictionnaires français à partir de 1841 et dans les dictionnaires
anglais à partir de 1867. Elle a été proposée et utilisée bien avant que Joule établisse
l’équivalence chaleur‐travail (1843).
Le nom de la calorie dérive du terme calorique, forgé sur le latin calor « chaleur ».
La première définition historique indique seulement que la calorie est la quantité de chaleur
nécessaire pour élever de 1° « centigrade » la température de 1 kilogramme d'eau. La définition
de la calorie est donc fondée sur la capacité calorifique de l'eau.
La définition a ensuite été changée comme suit : la calorie est la quantité de chaleur nécessaire
pour élever de 1° « centigrade » la température de 1 gramme d'eau. Cette définition ne précise
pas suffisamment les conditions expérimentales pour permettre une détermination correcte de
la calorie, d'où une multiplicité de valeurs dépendant des conditions de mesure. De plus, en
changeant la quantité d'eau de référence, elle a conduit à des ambiguïtés et des confusions
entre « calorie » et « kilocalorie » (ou « grande calorie ») qui perdurent aujourd'hui.
La calorie est une unité « pratique » de quantité de chaleur adoptée par les chimistes,
thermiciens et frigoristes. La calorie n'a jamais fait partie des unités du SI. Elle est encore utilisée
en diététique et parfois par les chimistes.
Cette unité de mesure d'énergie correspond à l'énergie consommée par un appareil d’une
puissance de 1 000 watts (1 kW) pendant une durée d'une heure.
Elle est surtout utilisée pour mesurer l'énergie électrique, aussi bien
l'énergie générée (générateur électrique...) que consommée (plaque de
cuisson...).
Un appareil électrique consommant une puissance d'un watt (1 W) (la mise en veille d'un
téléviseur par exemple) utilise 8,77 kWh durant un an.
Le kWh est aussi utilisé pour d'autres formes d'énergie que l'électricité. Par exemple, un
litre de mazout représente 10 kWh, un kilo de bois: 4 kWh.
On utilise aussi d'autres préfixes, par exemple :
La calorie n'a jamais fait partie du SI. Depuis le 1er janvier 1978, le SI prévoit pour son
remplacement le joule (symbole J). La calorie reste employée en diététique mais est
largement abandonnée dans les autres domaines, à l'exception peut‐être de la chimie.
Il existe aussi une « grande calorie » (symbole Cal), notamment employée par les
nutritionnistes, égale à la kilocalorie (symbole kcal), soit 1 000 calories ou 4 186 joules. Il y a
donc une certaine ambiguïté entre les calories annoncées (qui sont en fait des kcal)et les
calories lues sur les emballages alimentaires.
En cas de travail de faible intensité, l'apport calorique se monte à un maximum de 2000 kcal
par jour chez la femme et de 2300 kcal par jour chez l'homme.
Pour les personnes effectuant des travaux lourds, la limite journalière se situe à 3100 kcal
chez la femme et 3500 kcal chez l'homme.
Si l'on veut perdre du poids, l'apport calorique journalier devrait être inférieur de 500 à 1000
kcal au besoin journalier normal.
8 Principes de la thermodynamique
8.1 Définition
La thermodynamique :
repose sur 2 notions de base, l'énergie interne (U) et l'entropie (S) qui satisfont aux deux
principes suivants, qui stipulent que :
dans les machines thermiques on assiste à une conversion d'énergie d'une forme en une
autre (chaleur ‐> travail ou inversement)
dans les échanges de chaleur, il y a transfert de chaleur par suite d'une différence de
température dans le système ou entre deux systèmes
Exemple 2 : dans les machines dynamo‐thermiques (DT) par contre, il y a transfert de chaleur
d'une source froide à une source chaude grâce à un apport de travail (les machines frigo. et
pompes à chaleur, les liquéfacteurs...).
8.4 Définition et description de systèmes thermodynamiques
8.5 Etat stationnaire et état d’équilibre d’un système
8.6 Notions de chaleur et de travail
D'autre part, la dilatation de volume du gaz permet aussi d'effectuer un travail mécanique, en
poussant par exemple une cloison mobile. Le travail fourni par le système pour un
déplacement infinitésimal dl d'une surface dS est égal à :
En désignant par W le travail infinitésimal algébrique reçu par le système, nous avons :
Ainsi W est négatif lorsque le volume du gaz augmente. Cette équation reste aussi valable
(algébriquement) lorsque le gaz est comprimé sous l'effet d'une force extérieure (par
l'intermédiaire d'un piston par exemple) ; W est alors positif.
8.7 Transformations thermodynamiques et premier principe de la thermodynamique
L’énergie peut se transmettre d’un système à un autre : sous forme de chaleur, elle passe d’un
radiateur à l’air d’une pièce. Elle peut aussi se transformer en changeant de nature.
C’est à travers de telles transformations ou de tels transferts que l’énergie se manifeste à nous.
Énergie consommée Énergie utile fournie
Transformateur ELECTRIQUE
Quand le sac est en‐haut, son énergie
réside dans sa hauteur, c’est l’« énergie
Potentielle » F∙d.
d’énergie d’énergie
• Premier Principe :
« Mon PC consomme de l’énergie électrique »
Chaleur
Effet joule
• Premier Principe :
« Une centrale hydro‐électrique produit de l’énergie
électrique »
Effet joule
frottements, résistance de
Chaleur l’air, au roulement, …
Ces transformations sont régies par les règles suivantes :
l'énergie du système est seulement transformée d'une forme d'énergie en une autre
(équivalence des formes d'énergie) ;
L'énergie d'un système non isolé peut varier par suite d'échanges de chaleur et de
travail (Q,W) avec le milieu extérieur, alors le système évolue d'un état 1 à un état 2 : on
dit qu'il subit une transformation.
En conséquence :
« Au cours d'une transformation quelconque d'un système fermé (mais non isolé), la
variation de son énergie est égale à la quantité d'énergie échangée avec le milieu
extérieur, sous forme de chaleur et sous forme de travail. »
La variation de l'énergie d'un système fermé qui subit une transformation peut s'exprimer selon
la relation suivante :
où :
Q est la quantité d'énergie échangée sous forme de chaleur. Elle est transmise
essentiellement par trois processus d'échange thermique : conduction thermique,
convection, rayonnement. La chaleur n'est pas non plus une fonction d'état mais un mode
de transfert d'énergie microscopique désordonné. C'est en quelque sorte un transfert
d'agitation thermique entre le système et le milieu extérieur, qui est par nature
désordonné.
En clair, pour que l'énergie d'un système varie, il faut qu'il y ait un échange d'énergie entre
celui‐ci et le milieu extérieur, que ce soit sous la forme de travail, de chaleur, ou des deux à la
fois.
Lorsque les systèmes sont au repos à l'échelle macroscopique, ce qui est en général le cas pour
les transformations thermodynamiques affectant des systèmes physico‐chimiques, les énergies
cinétique Ec et potentielle Ep restent constantes et seule l'énergie interne U du système varie
(par exemple : un réacteur chimique, un calorimètre…).
Lorsqu’ils sont positifs, les transferts Q et W traduisent une réception par le système.
À l’inverse, lorsqu’ils sont négatifs, les transferts Q et W indiquent une perte du système. Le
travail W est alors fourni et la chaleur Q émise.
Ainsi, dans les équations, nous pouvons systématiquement additionner les termes sans avoir à
connaître le sens des transformations. Les transferts sont comptabilisés comme sur un compte
bancaire : les dépenses sont négatives et les recettes positives.
Conventions de signe pour un système fermé. Les flux entrants sont positifs, les flux sortants
sont négatifs ; ils sont tous représentés avec des flèches rentrantes. La quantité de masse est
fixe.
ENERGIE ÉLECTRIQUE
L’energie est
proportionnelle au
déplacement effectué.
E = F .AB
force
A B
Déplacement AB
ROTATION
C= effort de rotation
E = C .X°
Comme le son est une forme d'énergie, il est possible de le transformer en
une autre forme d'énergie. De même, d'autres formes d'énergie peuvent
être transformées en son. L'énergie sonore peut être transformée en
énergie électrique. Les ondes sonores qui sont transformées en électricité
peuvent être observées à l'aide d'un oscilloscope.
8.8 Notion de rendement
L’énergie ne se produit pas, elle est transformée. Cette transformation s’accompagne d’un
dégagement de chaleur. Ainsi dans l’ampoule qui m'éclaire, l'énergie électrique est transformée
en lumière et chaleur. On ne peut donc généralement transformer intégralement l’énergie en
une autre forme d’énergie.
La conversion d'énergie d'une forme à une autre n'est en général pas complète : une partie de
l'énergie présente au départ est dégradée sous forme d'énergie cinétique désordonnée (on dit
parfois qu'elle est transformée en chaleur). On nomme rendement le quotient de l'énergie
obtenue sous la forme désirée par celle fournie à l'entrée du convertisseur.
Toute transformation d'énergie dégage un peu de chaleur.
Par exemple, lorsqu'on transforme de l'essence en mouvement mécanique dans une voiture,
une partie de l'énergie sera transformée en chaleur plutôt qu'en mouvement et on appellera
cela une « perte » (Quantité d'énergie de départ = Quantité d'énergie produite + Chaleur).
Seules les transformations qui ont pour but de produire de la chaleur n'ont pas de perte (par
exemple la transformation d'électricité en chaleur par une cuisinière).
Prenons l'exemple d'un moteur thermique. Ce qui intéresse son utilisateur, c'est le mouvement
mécanique produit. Le reste de l'énergie est au mieux considéré comme perdu (la part extraite
sous forme de chaleur dans les gaz d'échappement), au pire nuisible (la part qui correspond à
un travail d'usure physique ou chimique du moteur).
Le rendement réel d'un convertisseur est donc toujours inférieur à 1 sauf dans le cas des
convertisseurs dont le rôle est de produire de l'énergie thermique pour lesquels il est unitaire
(chauffage électrique).
8.9 Sens des transformations et second principe de la thermodynamique
8.9.1 Notion d’irréversibilité
Le premier principe qui stipule la conservation de l'énergie permet de faire le bilan d'énergie
des systèmes, sans imposer de conditions sur les types d'échanges possibles. Mais, ce bilan
énergétique ne permet pas de prévoir le sens d'évolution des systèmes.
Exemples :
il y a autant d’énergie dans un verre d’eau au rebord d’une table que dans ce même verre
brisé avec cette même eau renversée sur le sol. Or nous savons, ou plus exactement, nous
avons la conviction profonde, qu’il est possible que le verre tombe et se casse, mais
impossible que les éclats et l’eau sur le sol se rassemblent spontanément en un verre plein
sur la table.
Une roue en mouvement est ramenée à l’arrêt par le frottement du frein. Il y a échauffement
du frein. La variation d’énergie interne du frein correspond à la perte d’énergie cinétique de
la roue. Le processus inverse dans lequel le refroidissement se transformerait en énergie
cinétique, quoique compatible avec le premier principe, ne se produit jamais.
Ainsi, la conservation de l’énergie n’est pas entièrement suffisante pour déterminer ce qui est
possible.
Dans le vocabulaire de la thermodynamique, le concept d’une « évolution à sens unique »
est bien sûr nommé irréversibilité.
Le premier principe par son bilan n'exclut pas le transfert de la chaleur du froid vers le
chaud (ce qui est impossible) et il n'explique pas l'irréversibilité de certaines
transformations spontanées ou naturelles.
Nous souhaiterions pouvoir en plus prédire de façon absolue et quantitative le sens dans
lequel l’énergie peut ou ne peut pas être transformée.
Il faut donc introduire un deuxième principe dit aussi principe d'évolution, déduit des faits
expérimentaux, qui permettra de prévoir l'évolution des systèmes.
8.9.2 Postulats d'irréversibilité
La thermodynamique classique ne cherche pas à expliquer le sens privilégié des transformations
naturelles ou spontanées, mais elle postule simplement l'irréversibilité de ces transformations
observées expérimentalement.
Si l'interdiction de Clausius n'existait pas, on pourrait alors extraire par exemple sans dépense
d'énergie l'énergie calorifique des océans, des fleuves ou de l'air pour faire bouillir de l'eau et
ainsi faire fonctionner gratuitement des turbines à vapeur pour disposer d'énergie mécanique et
électrique gratuite !!!
Enoncé de Kelvin du second principe
Cela revient à dire qu'il est impossible de transformer intégralement de la chaleur en travail.
Sans cette impossibilité, on pourrait construire un moteur qui pomperait de la chaleur d'une
source (océan) et la transformer complètement en travail pour faire avancer un navire !!!
Mathématiquement :
Production d’un travail avec de la chaleur
issue d’un corps à 100°C : le transfert de
chaleur permet la production d’un travail mais
il provoque également une augmentation de
température du fluide
Un exemple de transferts
énergétiques vers un moteur
thermique
Exemples de machines thermiques
Un exemple de transferts énergétiques en jeu dans un
réfrigérateur, un climatiseur ou une pompe à chaleur en
fonctionnement.
8.10 Machines thermiques
8.10.1 Carnot et les machines réversibles
Les pompes à chaleur appelées aussi thermopompes sont agencées de façon à rejeter la
chaleur vers un corps à haute température, le plus souvent une habitation ;
Les réfrigérateurs et climatiseurs sont agencés de façon à extraire de la chaleur d’un corps à
basse température, le plus souvent une chambre froide.
Agencement d’un climatiseur inversable. En pivotant des deux vannes de 90° dans le sens
anti‐horaire, on change la fonction depuis une pompe à chaleur vers un climatiseur.
8.10.4 Efficacité des machines thermiques
Le rendement ou l’efficacité d’une machine thermique compare le transfert ou la
transformation utile qu’elle effectue avec le coût énergétique qu’elle engendre.
Nous avons donc vu que l’efficacité maximale d’une machine est atteinte lorsque son
fonctionnement est réversible. À partir de ce constat, Carnot raisonne de la façon suivante :
2. Pour qu’ils soient réversibles, c’est‐à‐dire pour pouvoir être effectués dans le sens inverse,
tous les transferts de chaleur doivent être effectués avec des différences de température
infinitésimales : ces transformations seront alors isothermes ;
3. Pour qu’elles soient réversibles, les phases où le corps change de température (pour
passer d’un réservoir de chaleur à un autre) doivent se faire sans transfert de chaleur : ces
transformations seront alors adiabatiques.
4. Pour permettre un retour en arrière avec chaque évolution, il faut qu’elles soient toutes
réversibles (infiniment lentes).
8.11.2 Les quatre étapes du moteur de Carnot
Nous pouvons décrire le cycle de Carnot avec une quantité de masse prisonnière dans un
cylindre à laquelle l’on fait subir quatre transformations (cf. figure après). Elle évolue ainsi
entre les températures TH (source « chaude » à haute température) et TB (source « froide » à
basse température), pour développer un travail net :
Dans cette étape, nous souhaitons amener le fluide jusqu’à une haute température sans lui
apporter de chaleur. Le cycle débute en 1, lorsque le fluide est dans le cylindre à température
basse TB.
Pour l’amener à température haute (et ainsi permettre un transfert de chaleur réversible en
phase 2 3), le fluide est compressé de façon adiabatique réversible. La température du fluide
augmente de TB à TH.
En 2, le fluide se trouve compressé dans le piston, à la température TH. Le cylindre est mis au
contact de la source chaude (température TH) et on fournit de la chaleur avec une différence
de température infinitésimale : c’est une détente isotherme. La température du fluide reste
constante à TH.
En 3, le fluide se trouve toujours à température TH. Le cylindre est alors isolé thermiquement
et le fluide est détendu de façon à extraire du travail et réduire sa température sans transfert
de chaleur : c’est une détente adiabatique réversible. Le piston poursuit son lent recul, et la
température du fluide descend jusqu’à TB.
En 4, le fluide est à température basse TB. Pour le ramener à son volume initial, il faut lui
retirer de la chaleur. Nous procédons à un refroidissement isotherme : le piston est avancé
progressivement, et la température du fluide est maintenue constante à TB.
Cette quantité de travail Wnet représente le maximum qu’il soit possible d’obtenir à partir d’une
quantité de chaleur QTH , entre deux températures données TB et TH.
Les quatre étapes du moteur de Carnot, réalisées avec un débit de masse constant en les
séparant dans l’espace. Ici encore, le cycle est tel que lorsque le sens de circulation est inversé
(devenant 1 4 3 2 1), les transferts sont exactement opposés
8.11.3 Cycles de Carnot
Le cycle du moteur de Carnot peut être tracé sur un diagramme pression‐volume (comme par
exemple en figure ci‐dessous avec un gaz parfait). On observe notamment que les phases de
compression se déroulent à une pression et un volume plus bas que les phases de détente : le
cycle est producteur de travail. Comme toutes les évolutions sont réversibles, l’aire circonscrite
dans le parcours 1‐2‐3‐4‐1 représente la quantité de travail net Wnet produite.
On montre que les efficacités des machines thermiques basées sur un cycle de Carnot
s’expriment en fonction des températures absolues ainsi :
Le rendement d'un moteur thermique réversible ne dépend que des températures, il ne
dépend pas de la nature du fluide.
Le coefficient d’efficacité frigorifique ne dépend que des températures, il ne dépend pas de la
nature du fluide. Il peut être inférieur ou supérieur à 1.
Le coefficient de performance des pompes à chaleur est d'autant plus grand que les
températures des deux sources sont proches.
Tous les moteurs thermiques réversibles fonctionnant entre deux sources ayant les températures
T1=TH et T2=TB avec T1 > T2 ont le même rendement égal à :
Les machines thermiques irréversibles fonctionnant entre ces mêmes températures ont un
rendement inférieur à celui des machines réversibles :
8.12 Notion d’entropie et reformulation du second principe
De cette manière, nous allons obtenir une grandeur en joules par kelvin – l’entropie créée
pendant l’évolution – qui va être nulle pendant les évolutions réversibles et qui va toujours être
positive pendant les évolutions irréversibles. C’est cette création qui sera le signe manifeste que
la transformation n’est possible que dans un sens.
8.12.2 Qualité des énergies
Ce qui change aussi, à chaque transformation de l’énergie, est donc la « qualité » de cette
dernière, caractérisée par une notion que l’on appelle l’entropie, qui au niveau microscopique
mesure le « degré de désordre » de l’énergie. Plus l’entropie augmente, et plus l’énergie est «
en désordre », donc bas de gamme.
Le haut de l’échelle est occupé par l’énergie mécanique, et le bas de l’échelle est occupé par la
chaleur basse température, et c’est pour cela que tout usage de l’énergie se termine toujours
en chaleur, et qu’il est impossible de recréer du mouvement (faible entropie) à partir de
chaleur (haute entropie) pour la totalité de la chaleur entrant dans une machine thermique.
Nous avons l’intuition et une intime conviction que ces trois photos ont été prises dans un ordre
bien particulier. Une mesure de l’entropie dans ces trois situations, dans lesquelles l’énergie est
la même, nous permet de déterminer cet ordre en associant à notre intuition une grandeur
calculable.
8.12.3 Définition de l’entropie
Commençons par admettre le fait que l’entropie est une propriété physique, c’est‐à‐dire
quelque chose qui caractérise l’état d’un système.
Dit autrement : si l’on considère une portion de l’univers à un moment donné (un système),
nous trouvons que ce système a une masse, un volume, une température : ce sont ses
propriétés, des descriptions absolues de son état. L’entropie est une de ces propriétés.
Par contraste, nous pourrions dire que la chaleur, le travail ou le courant électrique ne sont
pas des propriétés : ce ne sont pas des quantités qui décrivent un objet, mais plutôt un
transfert entre deux objets.
Nous penserons donc toujours à l’entropie comme étant l’entropie « de quelque chose »
(peut‐être comme nous dirions la couleur, la température « de quelque chose »). Nous dirons
par exemple « ce corps a de l’entropie » ou « l’entropie de ce corps augmente/diminue », et
non pas « nous prenons/donnons de l’entropie à ce corps ».
On nomme entropie une propriété physique notée S définie comme suit :
Lorsqu’un système suit une évolution réversible, son entropie varie de façon telle que :
Lorsqu’il passe d’un état A à un état B de façon réversible, l’entropie d’un système varie donc
d’une quantité S :
où l’indice rév. spécifie que l’intégration se fait le long d’un chemin réversible.
Lorsqu’un système suit une évolution irréversible entre A et B (comme pour la majorité des
évolutions réelles), alors il faut trouver un chemin réversible entre ces deux états et y
effectuer l’intégration précédente pour calculer S .
Il existe toujours une façon réversible (en fait, il existe même une infinité de façons) de faire
évoluer un système entre deux états quelconques. Pour cela, il faut que le travail qui lui est
transféré le soit de façon infiniment lente et que la chaleur qui lui est transférée le soit avec
une différence de température infinitésimale.
1. L’équation précédente ne permet pas de calculer l’entropie d’un système, mais seulement
sa variation lorsqu’il évolue. En fait, on ne sait pas calculer l’entropie d’un corps arbitraire
mais cela n’a pas d’importance.
2. Tout comme l’énergie, l’entropie est invisible, inodore, impalpable et inaudible. Il n’existe
pas d’instrument capable de la mesurer. Nous ne pouvons que calculer ses variations.
3. On ne peut calculer les variations d’entropie que le long d’évolutions réversibles, ce qui est
une limitation très importante (aucune évolution réelle n’est réversible). Cependant, il
existe toujours de multiples façons réversibles, toutes équivalentes, de reproduire l’état
final d’une évolution irréversible.
8.12.4 Second principe et entropie
Lors d’un transfert de chaleur d’un corps à température TA vers un autre à température TB, la
variation globale d’entropie :
est nécessairement nulle ou positive car TA est nécessairement égale ou supérieure à TB.
Lors d’un transfert de travail toute irréversibilité donne lieu à une température finale plus
haute qu’elle n’aurait pu l’être. L’obtention du même état final avec un chemin réversible
demande donc un apport de chaleur, c’est‐à‐dire un terme
positif. Une irréversibilité se traduit donc par une augmentation de l’entropie globale.
On peut donc reformuler le deuxième principe en utilisant cette nouvelle fonction d'état dite
entropie S et décrire le comportement des systèmes par la maximalisation de leur entropie :
l'entropie S d'un système augmente si le système tend vers son équilibre : d'où S > 0
Nous pourrions également dire, de la même façon que nous avions décrit l’énergie comme «
une grandeur qui ne varie pas lors des transformations », que l’entropie est conceptualisée
comme « une grandeur qui augmente toujours lors des transformations ». C’est l’indicateur
que nous recherchions pour pouvoir déterminer le sens des transformations.
8.12.5 L’entropie à l’échelle microscopique
Passé Clausius, le développement de la thermodynamique n’intéresse plus guère les
ingénieurs, mais les physiciens ne sont pas rassasiés. Il nous reste en effet un problème, car si
nous avons bien décrit le phénomène d’irréversibilité, nous n’avons toujours pas expliqué son
origine à l’intérieur de corps constitués de particules dont les évolutions (un incessant
bourdonnement de collisions, à base de forces d’attraction et de répulsion), elles, sont
parfaitement réversibles.
Il ne faudra que dix ans pour que la réponse soit formalisée : l’autrichien Ludwig Boltzmann
propose en 1875 une définition microscopique de l’entropie :
Selon Boltzmann au niveau microscopique, un tel événement n’est pas strictement impossible,
mais seulement très improbable.
L’état où les molécules les plus rapides sont toutes rassemblées à une extrémité, et les plus
lentes à l’autre, est bien moins probable (entropie plus faible) qu’un état où elles sont
réparties de façon homogène (entropie plus grande). Cette approche a non seulement le
mérite de raccrocher notre discipline avec la théorie atomique – et nous parlerons dès lors de
thermodynamique microscopique et statistique – mais elle va aussi ouvrir la porte de la théorie
de l’information.
9 Classer les énergies (selon les filières)
9.1 Classer les énergies : renouvelables et non renouvelables
Charbon
Gaz Naturel
Pétrole
La production électrique
mondiale repose notamment sur
l'exploitation de combustibles
fossiles et donc non
renouvelables : le charbon, le
gaz naturel, le pétrole.
Énergie
Leurs sources d’énergie se renouvellent assez solaire
rapidement. Elles sont considérées comme
inépuisables à l’échelle de l’homme. Ces
énergies ont leurs sources dans des
phénomènes naturels réguliers. Les moyens
pour les capter sont chers
Énergie
éolienne
Énergie
géothermique Énergie
(géotermie) hydraulique
9.2 Classer les énergies : primaires et secondaires
Nous ferons une distinction, essentielle pour l'analyse des ressources énergétiques, entre les
énergies primaires et les énergies secondaires.
Les énergies primaires sont celle qu'on trouve dans la nature (sur Terre), plus ou moins prêtes à
l'emploi et qui sont susceptibles de satisfaire tous nos besoins, de manière directe ou indirecte.
Les énergies secondaires n'existent pas comme telles dans la nature. Elles sont obtenues par
transformation à partir d'une autre énergie. Un des exemples les plus connus est l'électricité.
Pour désigner les énergies secondaires on utilise souvent l'expression « vecteurs
énergétiques ».
PRIMAIRES
Les formes classiques sont celles qui obéissent aux lois de la mécanique classique et de la
thermodynamique. Elles obéissent à la loi fondamentale de la conservation de l'énergie.
Les formes relativistes sont ainsi qualifiées car elles font intervenir la théorie de la relativité et
la possibilité de conversion entre masse et énergie, selon la fameuse loi E = mc2 énoncée par
Albert Einstein. Dans ce cas, la loi de conservation de l'énergie doit être étendue à la masse.
http://ormee.quelfutur.org/
9.4 Formes classiques des énergies primaires
Le (très petit) solde non‐solaire a été emmagasiné lors de la formation de la Terre, sous forme
de chaleur et d'isotopes radioactifs, ou dans notre système planétaire sous forme d'énergie de
rotation.
Le rayonnement solaire reçu par la Terre est donc la principale source d'énergie classique. Pour
l'étude des enjeux énergétiques, il est naturel de faire la distinction entre :
le solaire ancien, qui a permis l'accumulation pendant des centaines de millions
d'années d'une petite fraction de la biomasse,
le solaire récent, celui que la planète reçoit tout au long de l'année.
9.4.2 Le solaire ancien
C'est ce solaire ancien qui assure plus des trois quarts de notre consommation actuelle
d'énergie. Pour fixer les idées, on peut considérer que, au rythme actuel, en deux siècles, nous
aurons consommé le capital d'énergie solaire accumulé pendant deux cent millions d'années !
Nous consommons donc les combustibles fossiles un million de fois plus vite qu'ils ne se sont
accumulés.
Les combustibles fossiles, ceux qui résultent de l'action du solaire ancien, sont des
hydrocarbures, c'est‐à‐dire des composés d'hydrogène et de carbone, en proportions variables :
très peu d'hydrogène pour le charbon (CH), un peu plus pour le pétrole (CH2) et encore plus
dans le cas du gaz naturel (CH4).
Le contenu énergétique des combustibles est exprimé par leur pouvoir calorifique, il s'agit
d'énergie sous forme chimique.
On distingue habituellement :
Charbon. Sur les continents et surtout durant le carbonifère, sous le climat très chaud et
très humide d'une atmosphère à effet de serre très marqué, des végétaux terrestres
(principalement du bois) ont pu s'accumuler massivement et se trouver recouverts d'eau
puis de boue et de sable. Ils se sont alors lentement transformés en acide humique puis en
bitume et finalement en charbon. Aujourd'hui, ce processus a encore lieu dans les
tourbières, mais bien plus lentement qu'à l'époque carbonifère.
Pétrole. Du plancton, ou des déchets organiques charriés par les rivières, se sont
accumulés dans les fonds des océans. Mélangés, à raison de 1 à 2% avec des matières
minérales et tassés par la formation des couches suivantes, ils forment la roche mère qui se
transforme progressivement en kérogène. Si le kérogène est dans les bonnes conditions de
pression et température, que l'on retrouve entre 2.200 et 3.800 mètres de profondeur, il se
transforme progressivement en pétrole par migration au travers de couches poreuses
filtrant les éléments lourds, jusqu'à son piégeage dans des roches réservoirs.
Gaz naturel. Comme le pétrole, le gaz est produit par la lente transformation du
kérogène. Mais, contrairement au pétrole, les conditions nécessaires à sa formation se
trouvent à une profondeur de 3 800 à 5 000 mètres.
En plus de ces combustibles fossiles conventionnels, il faut, pour être complet, faire encore
mention de combustibles fossiles non‐conventionnels :
Schistes bitumineux. Oil shale en anglais. Ils contiennent un mélange de schiste (ou de
sable) et de kérogène. Ce dernier doit encore être pyrolysé avant de fournir un combustible
ou carburant, ce qui consomme une quantité notable d'énergie.
Sables asphaltiques. Tar sands en anglais. Ils sont composés d'un mélange de sable (ou de
schiste) et de bitume. Le bitume, parfois en très faible proportion, doit encore être liquéfié
pour pouvoir le séparer du sable, ce qui consomme une quantité notable d'énergie.
Cette question de la quantité d'énergie nécessaire pour extraire une quantité d'énergie donnée
(combien de tep pour extraire une tep par exemple) se pose d'ailleurs pour l'ensemble des
combustibles fossiles.
Au début, le pétrole jaillit parfois spontanément et il faut très peu d'énergie pour l'extraire.
Idem pour le gaz et même pour le charbon qui se trouve dans de grosses veines pas trop
profondément enfouies. Avec le temps et l'épuisement progressif des réserves, les choses se
gâtent et il faut de plus en plus d'énergie pour extraire le combustible fossile résiduel qui est
de moins en moins accessible. Malheureusement, cette consommation n'est généralement
pas reprise dans les statistiques internationales. Elle pourrait constituer une surprise
« cachée ».
9.4.3 Le solaire récent
Ce sont les formes d'énergie qui résultent de l'action du rayonnement solaire à une époque
récente (jusqu'à quelques années) : croissance de la végétation, évaporation de l'eau,
mouvements atmosphériques ou marins, etc.
On distingue habituellement :
La biomasse. Ce sont les arbres, les plantes, le phytoplancton, etc. C'est la forme d'énergie la
plus ancienne couramment utilisée par l'homme, depuis la découverte du feu. Il faut aussi
ranger dans cette catégorie les animaux et leurs excréments. L'énergie que représente la
biomasse est sa capacité à brûler, c'est son pouvoir calorifique.
LA BIOMASSE
Ce déplacement produit un
Énergie resultant du déplacement travail mécanique ( est
ou de l’accumulation d’un fluide transformée en énergie
incompressible comme l’eau mécanique) qui est soit:
douce ou salée et l’huile. Les
Directement utilisé sous
énergies potentielle et cinétique
forme d’énergie mécanique
du fluid sont utilisées aussi.
(moulins à eau)
Elle ne produit pas de polluants
Converti en énergie
mais pour l’exploiter il faut investir
hydroélectrique (utilisé pour
une quantité considerable d’argent
produire de l’énergie
Elle est issue du cycle de l’eau. électrique)
Elle représente le 19% de la
productin totale d’électricité
L'énergie éolienne. C'est celle du vent, qui résulte des mouvements atmosphériques.
L'énergie est ici l'énergie cinétique du vent, celle due à sa vitesse (au carré d'ailleurs).
L'énergie solaire. On peut capter directement l'énergie du rayonnement solaire au
moyen de différents systèmes. Les panneaux photovoltaïques par exemple transforment
directement une partie de cette énergie en électricité. Les panneaux thermiques
récupèrent une partie de cette énergie sous forme de chaleur.
On peut encore mentionner le mouvement de surface des océans, les vagues ou la houle,
qui résulte du passage du vent et qui peut également produire de l'énergie. Enfin, on peut
citer les courants marins, qui sont une conséquence plus complexe du cycle de l'eau et du
réchauffement des océans par le soleil.
ÉNERGIE SOLAIRE
•C’est une énergie renouvelable qui contrairement à des idées reçues peut être utilisée
dans de nombreuses régions. L’intérêt de l’énergie solaire tient autant à
l’ensoleillement au m2 qu’à la durée de son utilisation (période de chauffage longue).
•Pour la production d’eau chaude sanitaire et pour le chauffage, les coûts d’installation
ne sont pas très élevés.
•Après avoir recouvré les coûts initiaux, l’énergie émanant du soleil est pratiquement
gratuite.
•Selon la façon dont l’énergie est utilisée, les périodes de récupération peuvent être
très courtes lorsqu’on les compare au coût des sources d’énergie généralement
utilisées.
Les systèmes héliotechniques et les autres systèmes d’énergie renouvelable peuvent
être autonomes. Il n’est pas nécessaire de les relier à un réseau électrique ou de gaz
naturel.
En fin de vie, les matériaux de base (cadre d'aluminium, verre, silicium, supports et
composants électroniques) peuvent tous être réutilisés ou recyclés.
Les limites
•La nuit, la source d’énergie n’existe plus, il faut donc prévoir des systèmes de stockage.
•La production d’électricité à partir du solaire est pour l'instant encore assez coûteuse
car les cellules photovoltaïques sont chères à fabriquer. La rentabilité économique des
projets dépend du prix de rachat de l’électricité
•Le bilan énergétique du solaire est faible. Pour une durée de vie de 25 ans, la cellule ne
produit que quatre fois plus d’énergie qu’elle n’en a utilisé pour sa fabrication.
•Le rendement des panneaux solaires n’est pas très bon. Il est actuellement compris
entre 5 et 20%, selon le type de cellules de silicium utilisées.
•Pour remplacer les énergies fossiles, l’énergie solaire nécessite des surfaces
gigantesques.
9.4.4 Le non solaire
Dans la nature, on trouve également quelques formes d'énergie classiques non solaires.
Cependant leur importance est modeste comparée aux autres énergies primaires.
L'énergie géothermique. C'est l'énergie thermique qui se trouve sous la croûte terrestre. Elle
résulte de la chaleur produite par la désintégration nucléaire des isotopes radioactifs présents
dans l'intérieur de la Terre, augmentée de la chaleur résiduelle de formation de notre planète,
résultat des frictions et collisions des poussières qui se sont rassemblées pour la constituer. Les
isotopes radioactifs quant à eux sont des vestiges d'étoiles qui ont explosé à la fin de leur vie et
dont les résidus ont participé à la formation du système solaire.
ÉNERGIE GÉOTHERMIQUE
Pour qualifier ces écarts de masse, on parle de défaut de masse qui, en vertu de l'équation
d'Einstein, est la cause du caractère exothermique des réactions nucléaires de fission des
noyaux lourds et de fusion des noyaux légers.
ENERGIE NUCLÉAIRE
° des risques d’accident nucléaire grave sur un réacteur nucléaire ou au cours du cycle du
combustible
° de problèmes non résolus liés à la gestion à long terme des déchets radioactifs
° du risque de terrorisme nucléaire; pour l'utiliser comme toxique ou pour fabriquer une
«bombe».
° du coût économique de la filière de production de l'électricité nucléaire.
L'énergie nucléaire est produite dans un réacteur nucléaire
Cette machine a la capacité impressionnante d'amorcer, de
contrôler et de maintenir une réaction en chaîne.
9.6 Les énergies secondaires
On parle aussi de vecteurs énergétiques c'est à dire de formes d'énergie, autres que les
énergies primaires, et qui servent d'intermédiaires ou sont utilisées pour la consommation
finale.
On utilise une énergie secondaire parce qu'elle est plus « pratique » que la forme primaire (ou
qu'une autre forme d'énergie secondaire). Les lois de la physique, et en particulier de la
thermodynamique, précisent toutefois que la quantité d'énergie secondaire produite par la
transformation est toujours inférieure à la quantité d'énergie primaire utilisée pour la
transformation. Il y a toujours une perte, plus ou moins importante, dissipée sous forme de
chaleur qui n'a plus d'utilité. Cette dissipation dépasse habituellement les 50% lorsque l'on
passe d'une énergie thermique à une énergie électrique ou mécanique. Ce n'est pas toujours
la maladresse des ingénieurs qui explique ces pertes mais ce sont souvent des lois de la
physique.
En raison de la très grande variété des énergies secondaires et du peu d'intérêt de la chose
dans le cadre de notre étude, nous ne tenterons pas d'en dresser une liste exhaustive.
A titre d'exemple, on citera cependant quelques formes d'énergies secondaires :
L'essence, le gasoil, le fioul de chauffage, le kérosène, etc. Ce sont des carburants produits
dans des raffineries, le plus souvent à partir de la transformation du pétrole.
L’énergie ne se prête au stockage en quantité appréciable que sous certaines de ses formes.
Sa mise en réserve et sa récupération impliquent donc des transformations, et par suite de la
dissipation.
L’énergie électrique peut être emmagasinée dans des accumulateurs, sous forme d’énergie
chimique. Mais la décharge d’un accumulateur fournit moins d’énergie électrique que sa
charge, car les réactions électrochimiques s’accompagnent d’une assez forte dégradation en
chaleur. De plus, les accumulateurs sont coûteux et lourds, puisqu’ils n’emmagasinent que 0,1
kWh par kg, ce qui est, avec le prix, la principale entrave au développement de la voiture
électrique.
Nos besoins en puissance électrique varient avec l’heure, en croissant par exemple rapidement
le soir ; et les centrales nucléaires ont du mal à suivre ces changements. Étant donné la
faiblesse des pertes de chaleur dans les échanges électromécaniques, on a imaginé d’utiliser
les barrages non seulement comme sources d’énergie hydroélectrique, mais aussi comme
réservoirs d’énergie. En heures creuses, l’eau est pompée du bas du barrage vers la retenue par
emploi d’énergie électronucléaire, et en heures de pointe, cette eau redescend, actionne les
turbines de l’usine et l’on récupère de l’électricité.
Puisque cette forme de stockage passe par de l’énergie mécanique, elle nécessite de brasser de
fortes masses d’eau, plusieurs tonnes par kWh emmagasiné.
Les carburants, chimiques ou nucléaires, emmagasinent efficacement de l’énergie. Mais nous ne
savons, en pareil cas, récupérer celle‐ci que sous forme de chaleur.
Différents systèmes ont été proposés, on ne saurait tous les énumérer. Les deux solutions
actuellement retenues sont essentiellement :
le transport de combustible chimique : fuel, essence, gaz naturel, etc., en particulier pour les
installations mobiles (moteurs de véhicules).
La relative facilité de stockage et aussi de transport sur de grandes distances du charbon, du
pétrole et du gaz a été l’un des facteurs primordiaux du développement de l’industrie depuis
deux siècles.
L’essor de l’automobile repose aussi sur la possibilité d’emporter avec soi assez de carburant
pour parcourir plusieurs centaines de kilomètres.
Mais l’électricité est la seule forme d’énergie susceptible d’être à la fois transformée en quasi‐
totalité en n’importe laquelle des autres, et transportée au loin en grande quantité à un coût
relativement faible. Les pertes de chaleur dans les lignes à haute tension et les transformateurs
atteignent cependant 8%.