Droit Des Relations Internationales

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Droit des relations internationales

Bibliographie/Webographie :
- Jean-Jacques Roche, Relations Internationales
- Blacher, Droit des relations internationales
- Combacheau et Serge Sur, Droit International
- Jacques Huitzinger, Introduction aux relations internationales
- Cours de l’académie internationale de l’Haye
- Site de l’ONU
- Charte de l’Onu

SUJET : L’Etat : droit ou fait ?​ interaction dans les parties entre droit et fait ne pas faire partie 1 droit
et partie 2 fait. Savoir qui est apparue en premier
L’Etat est-il défini par le droit international ? juridiquement/ ou de fait
Les sources du droit international conditionnent-elles l’action étatique ? source ne pas faire 1 la
coutume 2 les traités. Il faut voir les sources et leurs influences

Les Etats ne sont plus simplement dans une relation d’Etat à Etat mais on parle d’une communauté
comme l’ONU. Il y a une prise de conscience au niveau international.

Ce qui au cœur du droit international c’est la souveraineté, c’est l’enjeu principal. La notion de
souveraineté aujourd’hui évolue, ce n’est pas qu’une notion politique mais aussi juridique. On est
souverain chez soi (Etat) sous le regard de ses voisins. Il faut atténuer cette notion de souveraineté
car on n’est pas tout seul.
La notion de souveraineté évolue mais est toujours là.
Il faut parler de souveraineté européenne (Macron). Il fait référence à la notion de souveraineté en
lui donnant le même contenu que la souveraineté nationale. La souveraineté n’est pas le repliement
sur soi.
Si la civilisation européenne veut perdurer face aux autres puissances, évoluer il faut la souveraineté
européenne.

Le droit international va définir la notion de souveraineté de façon juridique.

Ex : un Etat veut gérer la circulation aérienne, il faut une convention internationale

Droit international va intervenir en mettant en place des conventions pour mettre fin à des conflits.
Pour faire la guerre, du point de vue du DI, il faut être en situation de légitime défense. Il existe le
droit des conflits armés qui fixe les conditions juridiques dans laquelle on peut faire la guerre, qui est
l’ennemi.

Au-delà du principe juridique, politique il y a les rapports de force entre les Etats : les Etats ne
peuvent pas forcément intervenir en Syrie.
Les principes du DI sont prisonniers des rapports de force entre les Etats, les grandes puissances. Ex :
Corée du Nord qui envoie ses missiles.
La Chine qui contrôle un peu la Corée du Nord ne veut pas que celle-ci rentre en guerre, car cela
empêcherait cette dernière de faire du commerce.

1
Est-ce que la guerre asymétrique est permise par le droit internationale ? (guerre asymétrique : les
uns utilisent des drônes, autres des armes, …).

Chapitre 1 : Des relations


internationales encadrés par le droit
international
I – Les incontournables relations internationales
A- Schématisation des relations internationales

Ex : Chaque maison dispose de sa souveraineté -> propre mode de gouvernement. Toutes les maisons
sont fondamentalement égales entre eux. Les Etats sont strictement égaux entre eux d’un point de
vue juridique qu’elle que soit leur puissance.
La rue est une partie commune des maisons qui est soit une voie publique appartenant aux
collectivités territoriales ou une voie privée appartenant aux maisons donnant sur cette rue donc à
gérer en commun. Si c’est une voie privée, les maisons ont donc un intérêt commun à gérer la rue
privée.

Chaque État v ​ a disposer de sa ​propre souveraineté​, ils sont indépendants et disposent de leur
propre gouvernement. Par conséquent chaque État a son ​propre mode de gouvernement​ :
monarchie, démocratie, dictature... Ainsi, tous les États sont fondamentalement ​égaux entre eux
au niveau malgré des tailles de territoires inégales.
Il existe tout de même des ​parties communes privées q ​ ui font que les différents États doivent
les gérer collectivement. Il y a donc des ​intérêts communs qui vont devoir être gérer par les États
entre eux. Des règlements peuvent donc être mis en place pour réguler ces relations. En cas de
difficultés pour régler les conflit, des ​juges internationaux (ou organisations internationales)
peuvent intervenir.
Au niveau du droit international il va donc falloir poser des règles pour gérer
l'organisation interne de chaque État. Chaque État doit donc respecter des r​ègles qui encadrent
la liberté de chaque État. Le droit international va intervenir pour gérer les relations entre les
différents États. Avec un tel système, avec un droit propre à chaque État et un droit qui gère les
relations entre les État, cela veut dire qu'il faut un ​droit international.​ Il faut aussi dans les
constitutions nationales des parties qui concernent les droits internationaux.

B- Les relations internationales

Des ​relations sont des échanges, des liens qui se font et ​international c'est à dire entre les
nations. On va donc mettre en forme des ​normes juridiques qui concernent ces relations. Ce
droit va donc être fondé sur la ​souveraineté. Le problème est qu'il n'y a rien au dessus de ces
souverainetés.
On peut remarquer qu'il y a des multitudes de relations internationales pour toutes sortes de
causes comme ​économiques, culturelles, artistiques, scientifiques.
Toute activité humaine par nature est due à nos activités et génèrent nécessairement des
relations. Ces échanges sont fondés sur le principe de la ​libre circulation naturelle des personnes

2
et de la volonté de s'échanger un toutes sortes de choses​. C'est une ​tendance naturelle ​de l'être
humain.
La nature n'est pas un obstacle aux échanges et à la circulation ni même les distances, ni même
les moyens de transport. C'est juste une question de ​temps et de ​volonté. L'être humain et les
marchandises ont toujours voyagé.

Ces échanges peuvent se produire sur un petit territoire au sein d'une région, d'un État
ou entre plusieurs États. Cela aboutit à la ​mondialisation qui n'est pas un phénomène récent. A
l'Empire Romain, les romains demandaient des marchandises de luxe qui venaient de très loin
donc il dépensaient énormément d'or. On a donc limité les dépenses d'or pour que le commerce
se fasse seulement dans le bassin méditerranéen.
A partir du moment où les européens ont eu des moyens de transport pour traverser de long
océans​, il y a eu une emprise de l'Europe sur le monde. L'Europe se développe donc et fait du
commerce​ dans tout le monde, c'est donc une forme de mondialisation.
Aujourd'hui, la mondialisation est très approfondie car tout le monde commerce avec tout le
monde dans tous secteurs.​ Le bloc terrestre entier fait l'objet de relations​.

Quelle est la motivation de ces relations internationales ?

La motivation de ces relations est tout simplement l'​intérêt​. C'est le caractère, la nature, l'esprit
des humains qui développe des intérêts. Il y a l'​intérêt d'un État à vouloir étendre son territoire.
Il y a aussi l'intérêt d'un État à vouloir étendre son influence économique, politique, idéologique
et culturelle. L'économie est un moyen de diffuser une politique et une culture. La majorité des
États sont pour le libre échange et donc pour les économies capitalistes.
Un ​État a tout intérêt à se diffuser pour faire connaître sa culture, son économie, sa politique
pour pouvoir ensuite ​se développer et se défendre contre les autres États (par exemple se
défendre contre les idées de Trump aux États-Unis). Il y a aussi l'intérêt commun des États à
avoir des relations pour assurer la survit de l'espèce humaine et des espèces animales sur la
Terre. L'i​ntérêt commun des États prime sur l'intérêt égoïste individuel des États​. On fait
référence ici aux questions environnementales notamment avec le réchauffement climatique. Il
faut donc trouver des solutions qui permettent de préserver notre planète, préserver les
ressources naturelles. Le problème est qu'on est donc obligé de lutter contre les intérêts
politiques et économiques pour montrer que les énergies renouvelables ont un intérêt
économique et donc qu'il y a un intérêt à les développer pour l'environnement mais aussi pour
son économie. Il faut prouver aux États qui sont contre ces dispositions pour préserver
l'environnement qu'il y a d'autres intérêts à développer des techniques qui sont moins coûteuses
et qui, par la même occasion, préservent l'environnement.

La ​difficulté​ des relations internationales est la ​confiance.​ La question de savoir comment avoir
confiance en l'autre qui est mû à ses propres intérêts.

C- L’organisation des relations internationales

Le problème c’est d’organiser des relations internationales qui soient le plus pacifique possible. Soit il
n’y a pas d’organisation pour gérer ces relations et celles-ci se jouent donc au niveau des rapports de
force. Mais on tente d’organiser les relations au moyen d’organisations internationales qui vont
produire des normes au niveau international avec des moyens pour essayer de garantir la paix à
travers le monde. On s’aperçoit qu’en tout temps et tout lieu les êtres humains ont toujours chercher
à organiser leurs relations.

Le but est-il e mettre en place une société internationale ?

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La société des nations est composée d’Etats souverains ayant le souhait de vivre en société.

Pour vivre en société, a-t-on besoin de normes ?

Il y a le droit naturel et donc les humains vivent à l’Etat de nature. Or il s’agit d’une utopie et les êtres
humain passent de l’état de nature à une société civile organisée par des règles de droit. C’est
pourquoi L’UE, a été créée : pour créer des règles imposées aux nations afin de garantir la paix et une
société pacifique. Les Etats souverains sont gérés par des règles afin de former une société
internationale. Après WW2, l’ONU est créée et les objectifs changent. L’ambition n’est plus de créer
une société unique mais d’organiser les nations unis par le droit. Aujourd’hui, il y a une prise de
conscience au niveau de tous les Etats : si l’espèce humaine veut continuer à vivre, il faut préserver la
biodiversité. De plus, l’intérêt des êtres humains est de vivre pacifiquement sur Terre. Les relations
internationales se retrouvent dépasser par une conscience citoyenne.

Un gouvernement unique n’est pas envisageable, en effet, on ne peut déjà pas concevoir un
gouvernement pour les 27 Etats de l’UE, alors comment concevoir un gouvernement mondial ?

La conception du droit international va dépendre de la conception des relations internationales par


Un ou un groupe d’Etats, du contexte géopolitique et historique dans lequel on se trouve. Il faut
prendre en considération l’intérêt de chacune des parties et l’objectif de chacun. De même, la
protection de l’environnement est quelque chose de primordial aux yeux de nombreux Etats. Il y a
donc des objectifs atteignables, d’autres qui ne le sont pas et enfin certains que l’on ne connaît pas
encore.

Conclusion :​​ les relations internationales sont une nouvelle discipline après WW1. La première chair
des relations internationales a été créée en 1918. Ils dérivent du droit international de l’histoire,
sociologie. Concerne la vie internationale et donc la vie interne des Etats. Le droit international est
beaucoup plus ancien que les relations internationales en tant que discipline.

II- Le panorama du droit international


A- Le droit international

Le droit international peut être ​privé​ comme il peut être ​public​.


Le ​droit international privé concerne des personnes privées comme par exemple avec les
procédures civiles, les mariages entre des personnes de différents États, la protection des
mineurs avec la convention du 5 octobre 1951.
Le ​droit international public concerne les relations entre États souverains et la protection de
l'individu, de la personne humaine ou encore des présumés de guerre, de la patrie. Il va
s'intéresser à la définition de l’État, la définition et l'exercice de la souveraineté, les relations
diplomatiques ou encore la reconnaissance d’États ce qui est important car il faut savoir si une
entité qui se présente au droit ​est juridiquement un État​. La reconnaissance d’États est aussi le
fait de comment un État va reconnaître l'existence d'un autre État. Si un État n'est pas reconnu, il
existe tout de même. Il y a aussi la question des frontières entre deux États ou encore de la
nationalité car tout individu doit avoir une nationalité. Il y a aussi l'usage des mers et des océans
mais aussi ce qui relève de la paix et de la guerre. Il y a les droits de l'homme avec le pacte des
droits civil de 1946, la déclaration des droits de l'homme 1789, la déclaration universelle des
droits de l'homme de 1948. Il y a ce qui concerne les conflits militaires avec le droit des conflits
armés développé avant et après le Première Guerre Mondiale.

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Quels sont les caractéristiques du droit international ?

a) Un droit sans législateur

Il s’agit d’un droit sans législateur dans le sens où il n’y a pas de loi internationale car la loi ne peut se
concevoir que dans le cadre dans Etat souverain avec un législateur qui va produire la loi. La loi
implique une hiérarchie des normes laquelle renvoie aussi à la séparation des pouvoirs. Cependant,
cela ne veut pas dire qu’il n’y pas de normes internationales, on trouve les traités produits par les
Etats collectivement qui s’engage souverainement à appliquer ces traités. Le conseil de l’Europe
produit des conventions auxquels les Etats peuvent adhérer ou non. Pour que le traité soit appliqué,
il faut que l’Etat ratifie le traité. Le traité est l’acte juridique qui constate l’engagement souverain
libre dun Etat avec d’autres lesquels sont en principe égaux en droit. Le droit international rend
difficile le recours à la force. De ce fait, les Etats sont les sujets du droit international et les auteurs de
celui-ci.

Ce droit n’a pas de législateur car contrairement à un Etat, il n’y a pas de souverain ni de lois mais un
ensemble de normes dont il faut déterminer la portée juridique.

Le traité apparaît comme constat de l’engagement souverain de l’Etat. Le droit international fondé
par les traités crée un ordre public international (droits et obligations des Etats). Cet ordre tendrait à
devenir impératif et c’est ce caractère impératif qui va pallier l’absence de législateur.
Ce droit international impératif va porter un nom spécial : jus cogens.

➔ Convention de Vienne, article 53 -> nullité, extinction, suspension de l’application des


traités).
➔ 5 février 1970 : arrêt Barcelona traction

Dès lors qu’on a un droit international jus cogens, cela aboutirait à un droit constitutionnel avec
l’article 16 de la DDHC de 1789.
Règles fondamentales qui organisent le pouvoir entre les Etats tout en limitant le pouvoir de chaque
Etat.

Les traités n’ont-ils pas un caractère fondamentalement constitutionnel ?

Les traités sont appliqués en vertu d’un grand principe du droit international : pada sunt servanda.
Dès lors que les Etats ont ratifié un traité pour le rendre applicable, ils doivent l’appliquer. Cette règle
est reconnue par le conseil constitutionnel dans sa décision du 9 avril 1992 : décision 92-308. Ainsi, la
République se conforme aux règles du droit international public. Elle a également admise par la
constitution de la IVème République. (Article 27 de la convention de Vienne : tout traité en vigueur
lie les parties et doit être exécuté par elles de bonne foi).

b) Un droit aux effets relatifs

Il repose sur la volonté politique des Etats puisqu’il exprime la volonté des Etats qui ont des intérêts
subjectifs. C’est un droit qui traduit les relations entre les Etats. Le traité doit refléter le
consentement libre des Etats : cette liberté est le reflet de l’exercice de leur souveraineté. En
conséquence, un Etat peut limiter la portée d’un traité dans lequel il s’engage (il peut signer un traité
et ne pas le ratifier). Ainsi, c’est uniquement en 1974 que la France va reconnaître la compétence de
la Cour Européenne des droits de l’Homme, ce qui permet aux citoyens de contester une décision de
justice nationale directement devant la Cour Européenne des droits de l’Homme.

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Au niveau européen, on trouve l’UE et le Conseil de l’Europe. Celui-ci se compose d’un comité des
ministres, d’une assemblée parlementaire qui produisent les traités et des conventions que les Etats
ratifient.
Le CESDHLF (convention européenne de sauvegarde des droits de l’Homme et des libertés
fondamentales) dispose d’une cour européenne à Strasbourg qui peut être saisie une fois toutes les
juridictions nationales « épuisées ».
Ex : chartre des langues régionales et minoritaires qui n’a pas été ratifiée par le gouvernement
français.

c) Un droit à l’autorité variable selon les ordres juridiques nationaux

➔ CF partie 2 de la convention de Vienne

Comment intégrer le traité dans l’ordre juridique de l’Etat ? Quelle peut être la place du traité dans la
hiérarchie des normes nationales ? Quelle est l’autorité du traité sur le législateur/juge ?

Nous avons 2 grands modèles pour répondre à ces questions :

➔ Modèle du dualisme juridique :​​ voit les deux ordres juridique (national/international)
comme étanches l’un par rapport à l’autre. La Constitution intègre les traités internationaux
sous forme de loi qui reprend ce dernier : on en a fait une norme nationale. Cette loi qui
reprend le traité va être au même niveau que les autres lois ordinaires. La hiérarchie des
normes est donc respectée.
Ex : GB, Italie, Allemagne.

➔ Modèle du monisme :​​ le traité va s’insérer directement dans la hiérarchie des normes en
tant que norme internationale qui va être supérieur aux lois, décrets, arrêtés. Articles 54/55
de la constitution rend cela possible.

Droit primaire :​​ traités de l’UE


Droit dérivé :​​ règlements, directives, avis et recommandations de l’UE.

Dans les deux cas, la conséquence juridique est la même : le traité est intégré. Il faut que la
loi/décrets respecte le droit international soit les traités, il y a donc primauté des traités en cas de
conflit. Le juge national fait prévaloir les traités sur la loi si cette dernière est contraire au traité.

La question est de savoir comment jouer la primauté dans le temps ?

Si un traité rencontre une loi contraire dans le passé, celle-ci est écartée, il en va de même si la loi est
postérieure au traité. Le traité a donc un effet dans le passé et futur. On considère que la
souveraineté n’est pas une cloison du droit international. Il y a une continuité directe entre le droit
international/national.

➔ Article 27 de la convention de Vienne concernant le droit interne et le respect des traités : un


Etat se doit d’appliquer les traités même contraire à son droit interne.

En France, le dispositif repose sur les articles 54/55 de la constitution. L’article 54 permet aux
pouvoirs politiques de se demander si le traité est conforme.

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L’article 55 de la constitution affirme que les traités qui sont régulièrement ratifiés, publiés et
appliqués de manière réciproque ont une autorité supérieure aux lois.

➔ Article 26/27 de la convention de Vienne.

Chapitre 2 : Les sources du droit


international
I- Le traité

➔ Convention de Vienne du 23 mai 1969

A- Traités et coutumes

La ​Convention de Vienne définit le traité et son fonctionnement. Cependant il faut voir quelle est
la place de cette Convention de Vienne par rapport à la coutume internationale sur le droit des
traités.
Cette Convention s'inspire très étroitement du ​droit international coutumier des traités. Ainsi, la
convention n'élimine pas le droit coutumier en ce domaine, c'est un droit qui subsiste à côté de
la convention, de manière complémentaire, pour régir « ​les questions non réglées dans les
dispositions de la convention​ ».

B- Pourquoi faire un traité sur le droit des traités ?

La ​coutume ​n'est ​pas forcément écrite et donc on peut avoir des doutes sur son contenu
même et sur l'interprétation de celle-ci.

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Le traité permet de ​formaliser juridiquement un accord politique​. Par exemple à l'issue
d'une guerre entre États, on va faire un traité de paix où l'on va négocier les partages de
territoires, le retour des prisonniers et blessés, les conditions de la fin de la guerre, les
dommages de guerre, etc. On peut aussi faire un traité pour régler d'autres problèmes comme
régler le statut d'une île ou pour lutter contre le réchauffement climatique.
Dans tous les cas la Convention de Vienne va justifier du recours au traité (→ ​cf. préambule de la
Convention)​ : ​comment on le fait, comment on s'en respecte, comment on s'en défait, comment il
devient nul ?

Les traités constituent une ​source du droit international​. Un ​traité est un acte juridique
qui est source de droit et comme c'est entre plusieurs États ce droit est international.
S'est développée la discussion pacifique, avec les traités.
Les ​différends qui concernent les traités​, tout comme les autres différends, doivent être ​réglés
par des moyens pacifiques​ ; à ce moment là il faut faire appel à la justice et au droit international.
La convention permet aussi de souligner que les traités sont ​fondés sur le libre consentement
des États.​ Par conséquent, si les États veulent fabriquer un traité ils savent les conditions
juridiques formelles pour donner leur consentement.
Il y a aussi l'universalité de la règle ​pacta sunt servanda​.

C- La convention de Vienne formalise la fabrication d’un traité


a) Cela apparaît dans le plan du traité

➢ Les Etats peuvent émettre des réserves


➢ Le respect, l’application et l’interprétation des traités
➢ Les amendements et les modifications
➢ Le cas de nullité des traités
➢ La notification et l’enregistrement des traités

b) Le processus de fabrication d’un traité

Pour faire un traité, il y a d'abord des ​négociations faites par les personnes compétentes (Chef
d'Etat, représentants, etc.). On va aboutir à un ​texte authentique c'est-à-dire la bonne version
qui va être soumise à la signature puis la ratification. Cela amène à la ​signature du traité, où
l'Etat va s'engager.

A quoi il s'engage ? Qu'elle est la portée de la signature ?


Elle peut signifier que ​l’État est engagé c'est-à-dire que l’État applique, mais elle peut signifier
simplement une ​promesse à ratifier ultérieurement le traité​. Une fois que l'on a signé on peut
arriver à la ratification, qui elle signifie que le traité (en droit français) entre dans la Constitution
et par conséquent dès lors que le traité est ratifié il va s'inscrire dans la hiérarchie des normes et
être supérieur aux lois. A ce moment là il va falloir s'assurer de l'application concrète du traité
(en France article 55 avec la réciprocité du traité).

D- Définition du traité et formes

➔ Article 2.1 de la convention de Vienne

a) Définition

Article 2.1.a​ : « ​le traité est un accord international conclu par écrit entre États et régit par le droit

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international qu'il soit consigné dans un instrument unique ou dans deux ou plusieurs instruments
connexes et quelque soit sa dénomination particulière ​».

Ce traité peut être dans un ​acte unique (Nice, Maastricht) ​ou plusieurs actes qui,
ensemble, forment le traité (l'UE est composée du traité de l'UE et du traité de fonctionnement
de l'UE). Il y a aussi des ​instruments connexes avec les réserves mais aussi les déclarations et les
protocoles, qui sont des éléments qui font partie du traité.
Il y a différentes dénominations : le traité peut s'appeler ​traité ​mais peut avoir d'autres noms
comme ​charte, convention,​ etc. Il y a plusieurs appellations différentes pour parler d'un traité.
​ ui indique que la qualification du traité n'empêche pas les
Cela est ​confirmé par l'article 2.2 q
États d'appeler un acte international d'un autre nom.
La jurisprudence le confirme également, ainsi un accord international peut prendre des ​formes
variées sous des dénominations diverses​, un simple communiqué entre États peut être un traité.

De ce fait le ​traité est l'​expression de la volonté des États, c'est l'expression du consentement
individuel d'un État, et en principe consentement libre de l’État.
Ce consentement va rencontrer la volonté d'un autre État ce qui fait que les États partie au traité
s'engagent réciproquement,​ par conséquent elles s'engagent à ​respecter ce traité (​pacta sunt
servanda)​ .
Le traité est nécessairement ​conclu par écrit.​ En effet un accord international qui n'est pas écrit
n'est pas un traité du point de vue de la convention.
.

b) Les accords exclus de la convention

L'article 3 de la convention​ indique les accords qui ne sont pas concernés par les traités :
– les ​accords non-écrits (c'est un accord mais informel) mais il reste soumis ​au droit
international​, c'est-à-dire que ces accords ont une réelle valeur juridique et sont soumis
aux règles du droit international → l'absence d'écrit n'implique pas l'absence de
caractère juridique
– les ​accords passés entre les sujets de droit non-étatiques (ex : entre deux ONG) : ​pas
juridiquement un traité​ au terme de l'article 2.1.a
– un ​accord entre un Etat et un sujet du droit international​, pas juridiquement un traité
mais accord qui a une ​valeur juridique (ex : entre Israël et la Communauté européenne),
la convention s'applique car elle reflète le droit international.

c) Traités et accords en France : articles 52 et 53 de la Constitution

2 types d’actes existent : les traités et les accords.


Il s’agit de savoir quelle est la distinction entre régime et accord ? Le régime juridique rattaché ?

Selon l’article 52, on a des traités qui vont être soumis par ratification et négocié mais aussi des
accords qui ne sont pas soumis par ratification. L’article 53 va établir la liste des accords et traités qui
sont soumis par ratification ceux qui engagent les finances de l’Etat, ceux qui modifient la loi, et ceux
qui sont relatifs à l’état des personnes ou permettent des cessions, injonction des traités.
Ces traités prennent forme après ratification ou approbation par une loi.

On va trouver​ trois grands types d'actes a​ vec la combinaison des articles 52 et 53 :


– les traités qui sont négociés et ratifiés par le chef de l'Etat​ : soit le chef de l’État négocie
directement le traité, soit une personne autorisée négocie pour le compte du chef de
l’État. Ensuite le chef de l’État va ratifier le traité à la suite d'une autorisation

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parlementaire ou d'un référendum
– les accords qui sont soumis à ratification en vertu de l'article 53 ​: liste ci-dessus, ces
accords peuvent ne pas être directement négociés par le chef de l’État
– les accords sans ratification mais qui doivent quand même être approuvés​ : ce sont souvent
des accords dits « de forme simplifiée », ils sont conclus au nom du gouvernement (1er
ministre, ministre des affaires étrangères, etc.) par une autorité qui est à même
d'engager le gouvernement

→ ils sont ensuite ​publiés au Journal Officiel.​


Leur portée juridique est conditionnée par l'article 55 de la Constitution

d) La forme du traité

Le ​préambule a une valeur juridique mais celle-ci est relative, ce préambule va servir à
justifier les principes juridiques qui vont apparaître dans le corps du traité. A ne pas négliger
tout de même !
Ensuite il y a les​ différentes parties a​ vec les articles.
Il y a aussi la ​procédure q ​ ui permet de ​signer et ratifier le traité et également à partir de
quel nombre de ratifications et de signatures le traité entre effectivement en vigueur.
On va aussi trouver des​ clauses​ qui concernent les​ réserves​.
Mais aussi des ​annexes où l'on va trouver des déclarations et des protocoles (ex : dans le
traité de l'UE beaucoup de déclarations et protocoles et il faut donc les lire car viennent
compléter les articles qui sont dans le corps même du traité). ​Quelle est la portée juridique de ces
annexes​ ?
– les ​protocoles ont une ​réelle valeur juridique​, ils viennent enrichir le contenu même du
corps du traité, ont autant de valeur juridique que les articles du traité. Exemple : dans le
traité de l'UE stipulations concernant le Parlement européen et le vote des normes
européennes, et protocole qui concerne le rôle des Parlements nationaux.
– les ​déclarations,​ elles, n'ont en principe pas de réelle valeur juridique​, mais peuvent
quand même avoir une portée juridique. Elles viennent apporter un complément.
Exemple : déclaration à propos du principe de primauté : dans les ébauches du traité de
l'UE ce principe était inscrit dans la Constitution, mais cela dérangeait donc il a été
supprimé du futur traité et remplacé par une déclaration. La déclaration engage tout de
même les Etats signataires de cette déclaration.

e) La négociation et l’expression au consentement du traité


1) La négociation

Pour qu'il y ait négociation, il faut qu'il y ait des personnes. Il y a deux manières de négocier un
traité :
– manière classique : les États négocient directement entre eux en recourant à un
intermédiaire qui peut être un État, une organisation internationale, cet intermédiaire est
chargé de discuter. Les États peuvent négocier entre eux dans le cadre d'une ​conférence
internationale​. Article 6 de la convention de Vienne indique que «​ tout État a la capacité
de conclure des traités​ ». Article 7 de la Convention de vienne indique l'ensemble des
personnes qui peuvent engager les États pour négocier le traité pour le compte de l’État
et qui peuvent aussi signer le traité c'est à dire manifester le consentement de l’État au
traité sont ​toute personne qui dispose des pleins pouvoirs c'est à dire les
plénipotentiaires, peut signer les traités​. Il peut s'agir de personnes spécialement

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désignées par l’État et qui vont donc pouvoir négocier pour le compte de l’État, ou encore
les chefs d’États, les chefs de gouvernement, les ministres des affaires étrangères et
certains ministres ayant ce pouvoir
– négocié directement par une conférence,​ c'est la conférence qui fait tout le travail de
négociation et discussion et les États interviennent en dernier pour régler les questions
non-réglées, pour affiner certaines dispositions du traité. Le traité peut être négocié
également ​par une organisation internationale qui prépare entièrement le traité et les
États interviennent juste pour signer et ratifier le traité (exemple : les nombreuses
conventions et chartes du conseil de l'Europe). Quand la négociation à lieu au sein d'une
conférence, il est indiqué par la Convention de Vienne que dès lors qu'il n'y a pas de
consentement unanime de prévu (article 9), le traité est adopté à la majorité des 2/3. Les
États, au sein de la conférence, les personnes qui vont négocier vont pouvoir adopter le
traité par consensus, cela signifie qu'il n'y a pas d'opposition formelle d'un participant à
ce que le traité soit négocié et adopté de cette manière là.

➔ Article 6 de la convention de VIenne : tout Etat à la capacité de conclure un traité


➔ Article 7 de la convention de Vienne : toute personne disposant des pleins pouvoirs
peut engager l’Etat, il s’agit de plénipotentiaire (chef d’Etat, cehf de gouvernement,
ministre des Affaires étrangères et ministres).

2) Les moyens de l’expression du consentement

Comment l’Etat fait-il pour exprimer son consentement ?

Le ​consentement e​ st essentiel pour le traité car c'est ce qui ​va lier l’État au traité, qui va
entraîner quelques conséquences juridiques pour l’État avant même l'entrée en vigueur du
traité. Cela implique aussi qu'à un moment donné ou un autre, l’État va devoir ​ratifier le traité
pour le faire entrer dans son ordre juridique et donc appliquer ce traité. Il est essentiel que le
consentement soit manifesté de manière​ claire et précise,​ sans aucun vice du consentement.
Le consentement va prendre​ différentes formes​ (article 2.1b, articles 11 à 15) :
– article 2.1.b : les ​expressions, ratifications, approbation, adhésion,​ etc sont des actes
internationaux par lequel l’État manifeste son consentement à être lié à un traité
– article 11 : concerne les modes d'expression du consentement à être lié par un traité. Le
consentement peut être exprimé par la ​signature, l'échange d'instruments (textes) ou par
tout autre moyen convenu.
On a un arrêt de la Cour de Justice de 2002 « frontière Cameroun-Nigéria » : indique que le droit
international laisse les États libres du choix

Qui peut engager l’Etat pour manifester le consentement (article 7)?

L'article indique quels sont les personnes qui ont les pouvoirs pour engager l’État dans la
manifestation de son consentement : personne qui produit les pleins pouvoirs appropriés​ ou
encore le​ chef d’État,​ ​chef de gouvernement, ministres des affaires extérieures​ etc.
Article 8 : concerne les actes accomplis sans autorisation. La question est de savoir si l'acte
accompli par cette personne qui n'a pas l'autorisation de le faire est valable ou non.

Quels sont les moyens formels pour adopter un texte (Article 9) ?

Le texte est adopté par le consentement des États qui ont participé à l'élaboration du
traité. Ce texte va aboutir à un ​acte authentique (article 10) c'est à dire qu'il faut être sûr que le
texte est vraiment le texte officiel du traité. Le texte authentique est celui qui est vraiment ​publié

11
sur le site.
Il y a​ différents moyens de manifester le consentement​ de l’État à être lié au traité sont :
– la signature ​(article 12) : c'est le représentant de l’État qui va signer le traité et donc
manifester le consentement de l’État. Le traité peut prévoir que la signature implique le
consentement à être lié par l’État. Les États ayant participé à la convention peuvent
convenir à cette idée la de liment, d'engagement. L'idée est que le fait qu'ils signent,
engage l’État.
– Il peut y avoir des​ échanges d'instruments​ qui engagent l’État (article 13)
– concerne la ​ratification, l'approbation, l'acceptation à un traité (article 14) : la
négociation peut convenir que c'est au moment de la ratification, acceptation et
approbation qui lie l’État ou alors le traité ou encore le représentant de l’État qui
peuvent convenir cela

Manifestation du consentement

3) Les effets juridiques du consentement de l’État

Le traité, une fois signé (ou échangé etc) va avoir des effets à différents moments :

Avant l'entrée en vigueur :


Article 18 : l’État ne doit pas priver d'effets le traité c'est à dire qu'il ne doit ​pas porter atteinte à
son but et son objet. Cela ne doit pas se faire avant la ratification et entrée en vigueur. On ne doit
rien faire qui remette en cause le traité. Il y a une ​anticipation légitime du respect du traité ​par
l’État signataire (arrêt de CJCE, affaire T115/94, OPEL/AUSTRIA du 21 janvier 1997). De ce fait,
le traité peu déjà commencer à être un peu appliqué par les États partie au traité.

A l'entrée en vigueur elle-même (article 24) :

12
Il faut déterminer une procédure pour l'entrée en vigueur, cette procédure ​repose sur des
modalités et renvoie à des actes​. Toutes ces modalités et actes vont être ​fixés soit par la
négociation soit par le traité​. L'entrée en vigueur du traité ​peut être décalée dans le temps pour
un État​. Par exemple pour le convention du conseil de l'Europe, il y a une liste d’États signataires
qui ont signé ou peuvent signer à un moment où ils le souhaite, même après l'entrée en vigueur
du traité dans les autres États. Le traité va donc pour eux être signé postérieurement et donc
ratifié et entrer en vigueur plus tardivement que pour certains États.

Après l'entrée en vigueur :


Le traité va ​lier l’État sur tout son territoire (​ article 29) ​à moins qu'il est dit expressivement
dans le traité qu'une partie du territoire ne sera pas concernée par ce traité ou que l'application
sera différente.
Le traité n'a ​pas d'effet rétroactif s​ ur les actes faits avant l'entrée en vigueur (article 28) ​à
moins que le traité ne le prévoit. Cela peut se discuter avec le principe de primauté notamment
avec le droit européen qui produit des effets sur les normes nationales qui ne peuvent pas être
contraires dans l'avenir et dans le passé on écarte l'application des normes nationales contraires
aux normes de l'Union Européenne.
L’État doit appliquer le traité (article 26) à savoir « ​pacta sunt servanda​ », «​ tout traité en
vigueur lie les parties et doit être exécuté par elles de bonne foi​ ». En conséquence, l’État ne peut
invoquer son droit interne​ pour ne pas exécuter le traité.
Le traité va ​être interprété de bonne foi (article 31). L'interprétation est importante car elle
donne du ​sens au traité et permet de déterminer les droits et obligations des États membres du
traité. Il y a l'interprétation qui est ​faite par les États mais aussi ​par le juge national et le juge
international. Il y a des instruments qui vont permettre d'interpréter le traité mais aussi des
méthodes et techniques d'interprétations des juges. La Convention de Vienne indique les
instruments qui permettent d'interpréter le traité (articles 31 et suivants). Le juge et les États
doivent :
– tenir compte du sens ordinaire d'un mot
– se servir du but et de l'objet du traité
– regarder le texte, les préambules, les accords, protocoles etc qui sont liés au traité
– tenir compte aussi de la pratique du traité (la manière dont il est appliqué), des
circonstances qui justifient le traité (circonstances de lieu, de temps).
L'essentiel est que l'interprétation tout comme l'application du traité doivent ​être de bonne foi,​
il faut ​être honnête, sans mauvaise intention, sans tricherie, sans ruse​. Le but et l'intention du
traité prévalent sur l'application littérale. Le fait de s'engager dans un traité implique qu'on va
devoir l'appliquer car si on ne l'applique pas on est de mauvaise foi.
Le traité peut produire des effets pour des États tiers s'ils y consentent. Ils ne sont pas partie
au traité.
Le traité​ peut être modifié ou amendé.​
Le traité ​peut s'achever.

13
Paragraphe 6 :​ La fin du traité

I. Causes prévues par la Convention de Vienne

Il y a une section qui concerne les causes de nullités du traité.


Il y a ensuite une section sur l'extinction, la suspension du traité.
Il y a une procédure générale qui permet d'engager la procédure pour aboutir à la fin du traité.
Il y a des causes bien précises et un régime procédural pour mettre fin au traité.

Il y a des causes qui tiennent à la ​nullité du traité où l'on précise aux articles 46 et 47 dans
quelles conditions il y a des vices du consentement. Il y a des ​cas particulier de nullité​ :
– l'erreur
– le dol
– corruption du représentant de l’État
– exercice de contraintes sur le représentant de l’État par la menace ou le recours à la force

On peut mettre fin au traité quand on met en place une ​procédure d'extinction du traité​. Cette
procédure met en place des négociations.

On peut également ​dénoncer un traité mais il peut arriver aussi que les conditions du traité
rendent son exécution impossible.

Il y a aussi le ​changement fondamental de circonstances​ qui peut provoquer la fin d'un traité.

II. Le régime juridique général de la fin du traité (article 65 à 68)

Comment les États doivent s'y prendre pour mettre fin au traité ?

Il s'agit d'​encadrer la liberté des États dans ce domaine de fin du traité. On l'encadre
quant à l'invocation des causes de la fin du traité, quant au suivi de la procédure, quant aux
conséquences de la fin du traité. A ce régime général, il faut rajouter les ​clauses particulières
d'un traité qui vont concerner le retrait par exemple, ou bien la suspension, l'adhésion etc. Il faut
donc tenir compte des règles générales du traité.

Si on veut contester la validité du consentement (vices du consentement), on ne peut le faire


que dans les seuls ​cas prévus par la convention (article 42). Cependant, l’État peut être encore lié
au traité qu'il conteste dès lors que les obligations du traité découlent du droit international. En
principe, quand ​on se retire d'un traité, qu'on le suspend ou dénonce son application, on le fait
pour tout le traité, il n'y a ​pas de retrait partiel.
La cause de la fin du traité, ne ​peut viser qu'une partie (qu'une clause) du traité si cette partie est
séparable du reste du traité et également si cette clause n'​était pas essentielle au consentement​.
Cependant, un État peut perdre son droit à invoquer une nullité s'il a accepté que le traité reste
valide. Par son comportement, l’État va valider le traité et le maintien de son application.

Quelle est la procédure qui doit être suivi pour invoquer la nullité, le retrait ou la
suspension ? (article 65)

Il va falloir que la partie intéressée (État qui veut se retirer par exemple) ​indique la
raison pour laquelle il veut se retirer par exemple et par quelle mesure cela va se traduire. Une

14
fois cette notification faite, on va ​attendre 3 mois et au bout de ces 3 mois, la partie qui veut se
retirer va ​mettre à exécution son retrait. Cela peut cependant se faire avant dès lors que les
autres parties ont réagit à la demande de l’État qui veut se retirer ou invoque une nullité. Si une
des parties au traité (qui ne se retire pas) invoque une ​objection à l'encontre de l’État q ​ ui veut
se retirer, il faut rechercher une ​solution négociée​ : article 33 de la Charte de l'ONU qui concerne
le règlement pacifique des différends, ainsi, s'il y a une menace sur la paix, on recherche une
solution par négociation, enquête, médiation, conciliation, arbitrage... Passé ​12 mois après la
date de l'objection qui est soulevée (nullité, suspension, retrait...) et en l'absence d'une solution,
on va pouvoir recourir à la Cour Internationale de Justice ou à un arbitrage.

Quelles sont les conséquences de la nullité d'un traité ? (article 69)

En ce qui concerne les ​conséquences de la nullité d'un traité, si la nullité est retenue les
dispositions du traité n'ont plus de force juridique​. Cependant, les actes qui ont été commis de
bonne foi restent valides.

En ce qui concerne les conséquences de l'extinction d'un traité, les parties n'ont ​plus
l'obligation d'appliquer le traité​. Cependant, on va ​préserver les conditions acquises avant la fin
du traité.

Lorsque le ​traité est nul au regard de normes impératives du droit international, on essaie de
retrouver la situation antérieur, d'éliminer les conséquences. On va tout faire pour ​rendre les
relations mutuelles entre États conformes à la norme impérative du droit international.

En ce qui concerne les ​conséquences de la suspension ​du traité, sauf disposition contraire, les
parties se retrouvent libérées de l'exécution du traité tout en préservant leur relation juridique.
On ne peut pas faire obstacle à la reprise de l'application du traité.

III. La nullité du traité et du consentement

Cela concerne la section 2 de la partie 5 de la convention soit les articles 45 et suivants.


Ce consentement peut être ​vicié au moment où l'on va l'exprimer​. Cela peut jouer parce qu'il
s’avérerait que le ​consentement viol une disposition du droit interne et il s'agirait d'une
violation manifeste​. Selon la Convention de Vienne ce n'est pas une cause de violation à moins
que cela soit manifeste : elle est manifeste si elle est évidente pour tout État et au regard de la
pratique et de la bonne foi.
La ​restriction du pouvoir d'un représentant d'un État pour signer un traité n'est opposable que
si elle a été ​notifiée aux autres États avant l'expression du consentement.

S'en suivent d​'autres causes de nullité ​qui sont aussi des vices du consentement :
– vices du consentement ​par rapport aux normes impératives du droit international (Jus
Cogens)
– vices du consentement ​tels qu'ils sont précisés par la convention

Les vices du consentement ne portent que sur l'engagement de l’État. Les​ causes du vice​ sont :
– l'erreur (article 48) : erreur porte sur un fait ou sur une situation supposée exister lors
de la conclusion du traité et concerne une base essentiel de cet État à être lié au traité
– le dol​ (article 49) : manœuvre frauduleuse d'une partie au traité pour inciter l'autre
partie à signer le traité
– la corruption d'un représentant d'un État (article 50) : cette corruption résulte d'une
action directe ou indirecte d'un autre État qui a participé à la négociation.

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– la contrainte peut être exercée par un État à l'égard du représentant de l’État ou contre
l’État​ : menace ou emploi de la force

Dans le cas du respect du ​Jus Cogens,​ si une norme impérative internationale n'est pas respectée,
il faut engager la procédure de nullité par l'une des parties devant la CIJ et le traité va donc être
nul.

Paragraphe 7 : L'application du traité : Pacta Sunt Servanda (articles 26 et suivants de la


Convention de Vienne)

« Tout traité en vigueur lie les parties et doit être exercé par elles de bonne foi »
Cette expression Pacta Sunt Servanda e​ xprime la puissance juridique du traité. Cela signifie que
les ​parties ont l'obligation d'appliquer, de respecter le traité​. En conséquence, elles ne peuvent
unilatéralement modifier ou rejeter leurs obligations.

Les États ont l'obligation internationale de ​rendre le traité applicable​, ils ne doivent pas
empêcher son application.
L'​exécution doit être de bonne foi​. Cette bonne foi renvoie au contenu du traité : exécuter le
traité, accepter les conséquences de l'irrespect du traité et le fait que l'on est engagé sur un
contenu concret.

Cependant, la ​puissance juridique du traité varie selon le caractère plus ou moins impératif des
stipulations du traité. Cela signifie que quand on est confronté à un texte juridique, on doit se
poser la question de l'obligation : ​est-il obligatoire ou non ? ​L'autorité juridique d'un article
peut-être indéfinie et flexible. L'autorité du traité pourrait provenir aussi de ses propres
dispositions, stipulations à savoir que l'on va déduire de l'ensemble des stipulations du traité
que tel article est effectivement obligatoire. La doctrine a développé l'idée que certains traités
seraient auto-suffisant car leur efficacité n'a pas besoin de recourir aux règles du droit
international mais se fonde sur les propres règles du traité.
Le Pacta Sunt Servanda va aboutir au fait que le traité s'applique sur tout le territoire de chaque
État membre, cela implique le territoire maritime, aérien et terrestre. Il peut y avoir des cas
particuliers notamment avec :
– les États fédérés
– les clauses coloniales

Le traité à un effet dans le temps car il n'est pas rétroactif.


Il y a des traité bilatéraux et des traités multilatéraux.

Section 2 ​: La coutume internationale

On a une conviction intime que la norme devant laquelle on se trouve est une norme
juridique et donc du droit et qu'on doit donc la respecter. Tout va donc reposer sur une croyance
et la volonté de respecter ou ne pas respecter, c'est pourquoi le droit est fragile.
La coutume pose ce problème là : qu'est-ce qui fait que l'on va se dire que c'est du droit.

Paragraphe 1 :​ La place de la coutume par rapport au traité

La coutume est une source non-écrite du droit international qui a autant de valeur que le
traité car la coutume comme le traité repose sur le caractère volontariste des États. Ces deux

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normes sont à égalité de puissance car il y a la puissance du traité et la puissance coutumière.
Cependant cette égalité est parfois relative car le traité est issu bien souvent du droit
international coutumier. Il peut arriver que des conventions dérogent à la coutume et donc par
conséquents sont des conventions spéciales qui sont considérées comme dérogatoires.

Paragraphe 2​ : L'approche théorique de la coutume

La coutume participe à la fondation du droit international et régit certains domaines. La


responsabilité en droit international par exemple relève de la coutume. Par nature, la coutume
est non-écrite car elle ne tire pas son existence, son autorité d'actes écrits car ce qui compte est
que la coutume existe. On va constater l'existence de la coutume par différents moyens.
Cependant, certains actes écrits vont pouvoir constater qu'il existe une règle coutumière et la
rendre efficace.

Il y a deux approches théoriques :


– approche objectiviste : la coutume est une norme extérieure aux États, elle est
supérieure à leur volonté et se forme en dehors de leur consentement. En somme, il y a
un caractère spontané à la coutume. Cette approche n'est pas assez formel, pas assez
construite, on fait trop confiance au hasard.
– approche volontariste : la coutume, comme les traités, repose sur la volonté des États,
sur la pratique des États. Il y a une démarche beaucoup plus consciente. La volonté
coutumière ne se traduit cependant pas par un écrit. La volonté et par conséquent la
force obligatoire va découler du comportement de l’État car ils vont appliquer la
coutume, et si il l'applique c'est qu'en quelques sortes elle est obligatoire. La coutume
peut ensuite découler en une norme écrite.

Ces deux approches sont complémentaires. Il y a des points communs à ces approches :
– l'origine de la coutume, la formation de la coutume
– l'établissement de la coutume,le contenu de la coutume
– l'autorité de la coutume, la puissance juridique de la coutume pour s'opposer aux États

Pour répondre à ces trois questions, il y a trois approches possibles :


– approche génétique (Combacau et Sur) : on s'intéresse au fondement, à l'origine
juridique de la norme : ​comment passer du fait au droit ?
On passe du fait au droit car la coutume va combiner différents éléments. Elle proviendrait d'un
processus diffus qui est décentralisé, multiforme et involontaire. La coutume n'est pas
préméditée, il n'y a pas d'intention à vouloir établir une coutume. La coutume va se faire car elle
répond à un besoin de la société pour réguler une élément du fonctionnement de la société. Il y a
des actes juridiques qui permettent de reconstruire la coutume
– approche didactique : la coutume va être théorisé, les spécialistes du droit international
vont théoriser la coutume pour contribuer à l'établissement du droit international. Ils
veulent aller vers un ordre juridique juste
– approche fonctionnelle : c'est l'approche des praticiens du droit international (avocats
spécialisés). La coutume va être utilisée par ces praticiens comme un argument qui va
aller en faveur de la défense de leur État. Il y a une perspective utilitariste.

Ces différentes approches doctrinales doivent être complétées par une approche positive
car il faut parvenir à expliquer l'existence de la coutume et la puissance de cette norme.
La coutume va disposer d'une puissance coutumière qui est la capacité d'un mode de formation à
engendrer des normes d'une autorité juridique déterminée. Par conséquent, la coutume par
nature est non-écrite et va exister en filigrane dans différents actes. En conséquence, elle existe

17
comme moyen d'un raisonnement juridique. Au final, on va pouvoir identifier des critères
classiques de la coutume :
– effet de répétition d'un comportement, d'une pratique
– comportement qui s'étale dans le temps
– croyance (​opinio juris​)

Ces différents éléments vont être synthétisés en deux éléments :


– une pratique
– l'​opinio juris​ : le fait de croire que l'on est en face d'une norme juridique obligatoire

Paragraphe 3​ : La définition juridique de la coutume

La pratique et l'​opinio juris ​n'établissent pas un processus mais établissent des moyens
qui permettent d'attester la coutume. Cette approche juridique de la coutume va résulte de
l'article 38-1-b du Statut de la Cour Internationale de Justice.

I. L'article 38-1-b du Statut de la Cour Internationale de Justice

La coutume intervient avec d'autres normes du droit international pour permettre à la


CIJ de régler des litiges entre États. La coutume est resituée parmi les conventions, parmi les
principes généraux du droit. Il y a des moyens auxiliaires qui permettre de reconnaître une
norme internationale comme la doctrine publiciste et les décisions judiciaires.

Comment la coutume est définie par l'article 38 du Statut de la CIJ ?

Elle est définie comme «​ preuve d'une pratique générale acceptée comme étant le droit​ ». il
y a d'abord l'idée que la coutume est la résultante, c'est le résultat final car c'est juste la preuve
d'une pratique. Ensuite, il y a le fait que c'est une pratique générale comme étant le droit (​opinio
juris)​ . Dès lors que l'on peut prouver qu'il y a une pratique générale et un opinio juris,​ on peut
dire qu'il y a une coutume. La pratique et l'​opinio juris s​ ot donc les deux critères qui permettent
de constater la coutume.
La preuve ne va pas résulter d'une procédure judiciaire mais par les parties en litiges (les États
en litige). La preuve va se faire par les arguments de plaidoirie, les arguments du litige. La
coutume va résulter d'un raisonnement juridique, on constate à posteriori l'existence de la
coutume.

Quels moyens permettent de révéler la coutume ?

Ce sont des moyens qui permettent de constater des éléments qui vont laisser penser
qu'il y a une coutume. Cependant ces moyens ne constituent pas la coutume.

Il y a la doctrine qui va contribuer à identifier des règles du droit international et ainsi


des règles coutumières. C'est lors d'un litige que le juge international peut faire référence à la
doctrine pour constater qu'il y a une règle coutumière.

Il y a ensuite les documents des organisations internationales. Le juge de la CIJ va


s'intéresser aux actes des organisations internationales comme les résolutions de l'ONU qui
peuvent comporter des normes qui, à force d'être répétées, vont permettre au juge de constater
une règle coutumière.

Il y a également les travaux de la commission du droit international de l'ONU. C'est une

18
commission qui réunit des spécialistes du droit international qui essaient de systématiser,
d'organiser le droit international. Leurs travaux permettent aux juges de la CIJ d'identifier les
règles coutumières.

Ensuite, il y a les pratiques des États. Dans ces pratiques, il y a les documents internes
aux États (qui peuvent porter sur la nationalité par exemple). La CIJ va pouvoir se référer à ces
documents internes. Dans les pratiques, il y a aussi les comportements des États qui vont
permettre de détecter des coutumes, des normes juridiques coutumières. Il y a également des
livres blancs dans lequel l’État va expliquer sa position sur tel ou tel sujet donc qui vont mettre
en avant des coutumes.

Il y a aussi la jurisprudence internationale qui va permettre de constater qu'il y a une


coutume.

Ces révélateurs sont juste des preuves de l'existence d'une pratique générale et de l'existence
d'une ​opinio juris​ (acceptation de la règle comme étant du droit).

II. Une pratique générale

Cette pratique générale est d'abord une pratique étatique. Ce sont les États qui se
comportent d'une certaine manière et vont permettre de montrer qu'à un endroit il y a une
coutume. Ce n'est pas une pratique d'un individu ou de plusieurs individus mais d'un État ou de
plusieurs États.
La pratique doit être cohérente c'est à dire qu'il n'y a aucune incertitude quant à la manière de se
comporter, il n'y a pas de fluctuations (pas différentes pratiques quant à un sujet).

Ensuite il y a la question de la durée, est-ce que la pratique a besoin d'être appliquée


longtemps dans le temps ?
Non, une courte durée suffit car elle répond à un besoin.

La pratique doit être générale c'est à dire une pratique qui n'est pas unanime, il suffit que
l'application de la coutume soit global, que globalement il y a une majorité d’États qui vont
l'appliquer. Ensuite il y aura donc une généralisation de la coutume qui fait que même les États
qui n'y ont pas participé devront l'appliquer

III. L'opinio juris

C'est une règle acceptée comme étant le droit. Cet ​opinio juris ​peut résulter d'une
pratique positive ou négative de l’État. Positive car l’État va effectivement appliquer la règle et
négative car l’État a la possibilité de ne pas appliquer la règle. Dans ce cas, la coutume est la
possibilité de ne pas appliquer la règle.

L'​opinio juris ​se distingue de la pratique elle-même. C'est l'interprétation de la pratique qui laisse
différentes possibilités.

L'​opinio juris va pouvoir résulter du comportement de l’État, c'est la manière dont il accompli
des actes ou prend des actes.

IV. L'opposabilité de la coutume

Dès lors qu'il y a une pratique générale et une ​opinio juris,​ on aura pu prouver l'existence

19
de la coutume et en conséquence la coutume sera opposable à tous les États qu'ils y aient
participé ou non. l’État peut cependant rejeter la coutume au moment de la formation de la
coutume, il montrera sa désapprobation par son comportement. Si l’État n'a pas contesté, il ne
pourra plus contester la coutume une fois qu'elle est établie.
Il y a des coutumes qui peuvent lier tous les États mais des coutumes peuvent exister entre États.
En conclusion, la coutume est la somme de la pratique et de l'​opinio juris et par conséquent dès
lors que l'on veut l'invoquer il faut la prouver.

L’Etat ne peut rejeter une coutume qu’à la formation de celle-ci.

Section 3 : les principes généraux du droit

Ce sont des principes qui sont communs aux ordres juridiques internes et transposés dans
l’ordre juridique international. Ces principes sont supplétifs car découverts par le juge en cas de
besoin.
Ex : autorité de la chose jugée, égalité des parties à un procès, les principes généraux du droit
humanitaire, …

Chapitre 3 : L’état souverain, un acteur


incontournable
Section 1 : L’essence de l’Etat souverain

Il est né du traité de Wesphalie le 4 octobre 1648. Ce traité va mettre fin à la guerre de 30 ans,
qui est une guerre de religion et qui est un conflit entre le Saint Empire romain germanique et
les monarchies européennes.
Avec ce traité, on a l’idée qu’on a des Etats avec à leurs têtes un souverain qui exerce sur un
territoire avec des frontières déterminées et l’Etat exerce sa souveraineté sur sa population.

Par conséquent, c’est le début d’un modèle qui est celui de l’Etat nation. C’est aussi
l’aboutissement d’une évolution qui a commencé vers la fin du moyen-âge puisqu’il y a le besoin
d’inventer de nouvelles structures car le modèle féodal est devenu inefficace. L’Etat moderne
serait né à la fin du Moyen-âge.

Il faut donc en conséquence inventer des théories qui vont justifier de l’Etat moderne et surtout
du pouvoir du souverain. Par conséquent, c’est la souveraineté qui est au cœur du modèle de
l’Etat.
➔ Jean Bodin, Six livres de la Républiques, 1576
➔ Thomas Hobbes, Leviathan, 1651
➔ John LOCKE, Le traité du gouvernement civil

Les Etats sont en concurrence de puissance du fait même de leur souveraineté. Cette
concurrence de puissance va structurer leurs relations internationales conflictuelles.

Attention il y a une limite de pouvoir du souverain en cas d’abus.

A- La souveraineté

20
Est-ce une notion juridique ou politique ?

La souveraineté peut être nationale ou populaire quand elle est détenue par le peuple ou la
nation ou monarchique quand elle est détenue par le souverain ou l’empereur.
La souveraineté est absolue dans le sens où l’on est souverain ou non. La souveraineté est en
principe indivisible dans le sens où on ne peut pas la déléguer mais on peut par contre déléguer
une partie de l’exercice de la souveraineté.
➔ Notion explicitée par Jean BODIN
➔ Article 3 de la Constitution de 1968

La souveraineté est en principe inaliénable. Le souverain n’est pas soumis à ses propres lois, il
est au-dessus. Aujourd’hui, c’est le contraire l’Etat de droit se soumet à ses propres lois. Le
pouvoir Constituant est aussi de la Constitution car il est la source même de la Constitution.

La conclusion de ces premiers éléments est que la souveraineté est d’abord un pur fait politique
cad la reconnaissance de la souveraineté, c’est un pur phénomène de force.
Cependant, on va essayer de rendre plus juridique la souveraineté. Par conséquent, on va
essayer de dire que la souveraineté c’est du droit.

Dès lors que l’on est souverain, on va pouvoir en déduire les compétences régaliennes, et il a la
possibilité de se donner toutes autres compétences que le souverain désire.
Ces compétences régaliennes sont :
- Police
- Justice
- Armée
- Monnaie
- Affaires étrangères
Les autres compétences peuvent être :
- Social
- Education
- Santé
- …

La question qui se pose est de savoir si la souveraineté au travers de ces compétences va être
une qualité ou relève d’une quantité de compétences.
La souveraineté est bien plus une qualité qu’une quantité, en effet, la France a supprimé la
compétence régalienne de monnaie qui est gérée par l’UE.

Les compétences régaliennes sont-elles nécessaires pour l’Etat ?


Il a la possibilité d’exercer ou non les compétences, en tant que nation, celle-ci possède les
compétences régaliennes mais elle peut décider si c’est à elle de les appliquer ou non.

La souveraineté serait la liberté légale de l’Etat selon Jean COMBACCAU (Pouvoir n°60). La
définition est alors essentiellement juridique car on fait appel à la liberté. Or la liberté dit
limitation : les individus sont libres dans la mesure où la liberté ne nuit pas à celle d’autrui. La
liberté n’est donc jamais totale : elle est encadrée et limitée. On parle de liberté légale car c’est le
droit qui définit la marge e manœuvre de l’Etat. L’Etat est donc souverain mais dans le cadre du
droit.

Critique de la souveraineté par Georges SCELLE (Précis du droit des gens) :

21
Approche philosophique du droit international et prend en compte la réalité sociale : il distingue
droit social et fait social. Donc pour lui, la souveraineté est simplement une fiction d’ordre absolu
qui implique le pouvoir d’individu de faire tout ce qu’il veut, d’imposer sa propre volonté.
Or, pour lui, le pouvoir absolu n’existe pas en raison de la résistance du milieu dans lequel se
trouve ce pouvoir.
Par conséquent, la souveraineté est incompatible avec le droit. Seul le droit est souverain car il
sera conforme au droit objectif. Le droit objectif fait référence au droit naturel.
Seul la société humaine globale est souveraine cad la communauté de toutes les personnes
humaines disposent de la souveraineté. Par conséquent, on ne peut pas construire e droit sur la
notion de souveraineté car celle-ci est un pur fait mais le droit peut être construit sur la notion
de compétences, qui elle est beaucoup plus juridique et cette notion de compétences définie par
le droit positif découle du droit objectif.
On ne peut construire le droit qu’à partir de la notion de compétence et non celle de
souveraineté car la compétence est traduite par des notions du droit positif. L’Etat qui se crée
existe car il respecte des normes juridiques qui découlent de droit international (droit objectif,
droit naturel) et dès lors que ces droits sont en conformité, il n’y a pas de problème de conflit et
la compétence de l’Etat peut être mise en forme.

SCELLE a l’idée d’une théorie uniquement juridique. Même si les relations internationales sont
fondées sur le droit international, les Etats voient leurs actions guidées et elles peuvent être
sanctionnées par celui-ci.

L’Etat souverain avec une souveraineté définie par le droit international est un sujet du droit
international en étant doté d’une personnalité juridique qui découle du fait d’être un Etat.

B- Les critères de l’Etat

Paragraphe 0 : peut-on définir les critères juridiques de l’Etat

Pour SCELLE, l’Etat est le milieu social où le phénomène juridique est le plus complétement réalisé
puisque c’est lui par sa puissance qui va fonder son organisation. Ainsi l’Etat se distingue des autres
collectivités par son degré d’intégration et d’accomplissement : plus une collectivité sera intégrée/
complexe, plus elle pourra contrôler un maximum de compétences. L’idées est que l’Etat est
particulièrement intégré. En ce sens, la doctrine va définir l’Etat comme étant une collectivité sur un
territoire avec une organisation cad la disposition de la souveraineté. Or pour SCELLE, tous ces
critères ne sont pas suffisants pour caractériser l’Etat : les Etats fédérés sont-ils des Etats ou des
collectivités territoriales ? Certains disent qu’ils disposent d’une grande puissance mais pas de la
souveraineté, ce qui est une entrave à la qualification d’Etat. De même, l’UE a un pouvoir de sanction
que les Etats doivent respecter. En outre, la question sur ces trois critères (territoire, population,
organisation) est de savoir s’ils sont la cause du constat de la présence d’un Etat. Or on remarque que
d’autres formes telles que les etats fédérés possèdent ces trois élements. Mais ces critres ne sont-ils
pas le lieu de l’exercice de la compétence étatique ? Pour SCELLE, il ne peut pas y avoir de critères
juridiques de l’Etat étant donné que seul le crtère juridique de l’etat est sa compétence qui provient
du droit positif lui-même venant du droit objectif. Selon lui, il y a peur être un critère jurique qui
permettrait de définir l’Etat et remplacer la notion de souveraineté : la notion d’indépendance. Lz
droit international permet de dire si une collectivié humaine sur un territoire est indépendante et
donc légale des autres Etats. C’est parce qu’un Etat est indépendant qu’il est égal par rapports aux
autres Etats.

L’indépendance garantie la compétence car elle est garantie par les relations internationales. Elle
évite l’opposition entre souverains et échappe à l’idée de domination de l’un sur l’autre et par

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conséquent, si tous les Etats sont indépendants, ils sont égaux en droit. De ce fait, il n’y a pas de
définition juridique de l’Etat. Celui-ci est caractérisée par des éléments de nature historique,
politique, psychologique mais il est caractérisé aussi sur l’intensité de la solidarité collective,
l’exclusivisme national et une répugnance à subir un contrôle extérieur.

Par l’intermédiaire du droit international on va

Tout ceci va permettre de conditionner la régularité

Pour que l’Etat puisse non pas exister mais être efficace, il faut que l’Etat soit reconnue par d’autres
Etats. Pour SCELLE, la reconnaissance est un acte unilatéral d’un Etat qui vise à affirmer l’existence
d’un nouvel Etat. Cette reconnaissance issue du droit coutumier international conditionne l’exercice
des compétences du nouvel Etat. La reconnaissance permet aussi d’obtenir la constation de la
régularité de son investiture. La reconnaissance également ne fait que constater une situation
juridique pré-existante et cette situation va être favorisée par certains éléments à savoir que le
nouvel Etats disposent de représentants mandatés, il y a volonté sécessionniste flagrante.

Il y a une régulation constitutionnelle cad les personnes qui vont occuper le pouvoir du nouvel Etat
indépendant mettent en place une constitution qui va tout régulariser. La Constitution transforme un
gouvernement de fait en gouvernement de droit. De manière plus précise, la Constitution va assurer
la concordance entre l’efficacité de la force et les besoins de solidarité de la population qui veut se
transformer en nouvel Etat.

La reconnaissance ne peut être conditionnelle, elle est totale. Elle est peut être explicite ou implicite.
Explicite car l’Etat va prendre un acete unilatéral pour reconnaître l’Etat. Implicite car le
comportement, vous allez le dire sans le dire ouvertement je reconnais que cet Etat existe.
La reconnaissance est un acte indépendant de la formation de l’Etat : il préexiste à sa reconnaissance.
Enfin, il y a une absence de reconnaissance s’il y a un doute sur la réalité des critères de l’Etat ou
encore s’il est créé à partir d’un fait illicite.
L’auteur de la reconnaissance va développer des relations amicales avec le nouvel Etat. L’Etat
reconnu va se soumettre au droit international, au droit de l’Homme, droit international humanitaire
et tous les principes de la Charte de l’ONU et c’est le droit international qui va guider les relations
entre l’Etat reconnaissant et l’Etat reconnu : le droit international conditionne la manière de
constater l’existence d’un Etat.

Convention de Montevideo :
Elle date de 1936 et il s’agit d’une convention entre les EU et d’autres Etats d’Amérique du Sud. Cette
convention est intéressante car elle place l’Etat dans la dépendance du droit international étant
donné qu’elle considère que l’Etat est une personne morale (article 1). Un Etat doit avoir une
population permanente, territoire, gouvernement, capacité à entrer en relation avec les autres Etats.
L’Etat fédéral constitue une seule personne devant le droit international. Il y aura une égalité de droit
entre les Etats, une égalité qui est fondée sur le fait de posséder une personnalité morale (l’Etat ne se
fonde pas sur la souveraineté mais sur la personnalité juridique de l’Etat qui découle du droit
juridique international).
La Convention montre également que même en l’absence de reconnaissance, l’Etat nouveau qui
préexiste à la reconnaissance va disposer de droit : droit de défendre son intégrité et son
indépendance, droit de pourvoir à sa prospérité, droit de s’organiser comme il veut, de légiférer sur
ses intérêts, administrer ses services et établir ses juridictions.

Une fois que l’Etat existe, il peut essayer de devenir membre de l’ONU, pour cela, il faut que
l’organisme accueille le nouvel Etat en tant que membre à part entière. Il y a une procédure à

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respecter : demande avec lettre au Secréteriat, puis examen par le conseil de sécurité et accueil
favorable des 15 membres dont l’ensemble des 5 membres principaux. L’adhésion à l’ONU est un
indice fort en tant que reconnaissance mais cela n’est pas obligatoire.

Au total, il y a 193 Etats membres de l’ONU mais le Vatican et la Palestine sont des Etats
observateurs. Les iles Nines ne sont pas membres à part entière de l’ONU car elles sont librement
associées à la Nouvelle-Zélande. Certains Etats ne sont pas membres : le Kosovo, la nouvelle Russie,
La République turque de Chypre du Nord, la République araba saharouie démocratique, Taîwan.

Ce qui rend le sujet délicat est qu’on est à la fois dans le fait et dans le droit. Est-on dans le droit en
dehors du droit ? Le fait et le droit s’inter-mêle.

Paragraphe 1 : les critères de l’Etat selon la convention de Montevideo

On serait en face d’un Etat car il y a un territoire, une population, un gouvernement, une capacité à
entrer en relation avec les Etats.
Attention, une collectivité territoriale a un territoire, une population, un gouvernement et des
relations internationales.
L’Etat selon ​Hanz dans la théorie pure du droit est l’espace territorial et temporel où s’applique la
domination de son ordre juridique sur sa population. Ces critères sont les critères qui sont
juridiquement valables puisque la commission d’arbitrage pour la Yougoslavie dans un avis du 29
novembre 1991 indique que l’Etat est communément définit comme une collectivité qui se compose
d’un territoire et d’une population qui sont soumis à un pouvoir politique organisé.

Paragraphe 2 : le territoire de l’Etat

C’est le lieu où l’Etat exerce ses compétences cad ses fonctions étatiques (sentence Ile de Palmas 4
avril 1928). Cela est le résultat de l’indépendance de l’Etat puisqu’aucun Etat ne peut exercer sa
souveraineté et c’est aussi le fait qu’aucun Etat ne doit d’ingérer dans les affaires d’un autre Etat.

L’Etat doit également exercer sa compétence en tous point de son territoire : aucun point même le
plus éloigné n’échappe à la compétence de l’Etat.
Le territoire de l’Etat est délimité par des frontières qui séparent les Etats. Ces frontières peuvent
être naturelles (montagne, rivière, fleuve, …) mais cela peut aussi être un tracé sur une carte qui
n’est pas formalisé sur le terrain. Les frontières résultent d’un accord entre 2 Etats ce qui implique un
traité international. Par contre, les frontières des territoires colonisés notamment en Afrique sont
considérés comme intangibles (on ne les remet pas en cause). De ce fait, en droit international, les
frontières sont intangibles.

Une des difficultés du territoire de l’Etat, est la constitution du territoire, en effet, il peut être
purement continental ou continental et insulaire. De plus, le territoire peut être enclavé au sein
d’autres Etats. Le territoire de l’Etat peut être un archipel (ex : le Japon). Le territoire joue un rôle
important dans le contrôle des populations, de l’Etat.
Le territoire de l’Etat est terrestre, maritime et aérien. Pour circuler sur les territoires, il faut se
référer à la Convention de Viennes. La Convention de Montego bay (10 décembre 1982 et entrée en
vigueur en 1994) définie le territoire maritime d’un Etat, ainsi il y a :
- Eaux intérieures (inférieure à la ligne de base)
- La ligne de base (mesurer la mer territoriale)
- Les eaux territoriales (1,2 miles marins)
- Zone économique exclusive (200 miles marins)

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Les litiges liés à l’espace maritime sont réglés par le tribunal international de la mer.

Le territoire aérien va obéir à la Convention de Chicago du 7 décembre 1949, qui va définir les
différents espaces aériens (elle va définir ce qu’est un aéronef) qui sont l’espace atmosphérique situé
entre le sol ou encore la mer territoriale et l’espace extra-atmosphérique.
Il y a un traité sur l’exploration et l’exploitation sur l’espace extra-atmosphérique qui ne peut faire
l’objet d’appropriation nationale par proclamation de souveraineté.
Les Etats contractant à la Convention reconnaît que chaque Etat a l’exclusivité dans son espace
aérien.

Paragraphe 3 : la population de l’Etat

Il s’agit de l’ensemble des personnes qui vivent sur le territoire de l’Etat et sur lesquels il va exercer la
souveraineté. Le droit international vise essentiellement les nationaux de l’Etat donc les personnes
doivent en principe disposer d’une nationalité, il est normalement interdit qu’une personne se
retrouve apatride. C’est l’Etat qui attribut ou non la nationalité à une personne, par conséquent c’est
en vertu d’une loi de l’Etat qu’une personne va se voir attribuer une nationalité.

Comment attribuer la nationalité ?

Il y a 2 grandes théories :
- Droit du sol
- Droit du sang
On peut avoir la nationalité par naturalisation.

La question est de savoir si l’on peut déchu de sa nationalité : le problème est bien plus politique que
juridique. Si un individu est naturalisé, il est plus « fragile » que le national d’origine.

Les conséquences de la nationalité :


Il va disposer de tous les droits/devoirs attachés à la nationalité. Il va disposer de la protection de
l’Etat,
diplomatique et consulaire.

La notion de peuple suppose qu’individuellement vous disposez d’une petite parcelle de pouvoir. Le
problème c’est que la population de l’Etat n’est pas forcément homogène. Cela va déboucher sur la
forme de l’Etat : s’il n’y a qu’un seul peuple mais avec des différences dans les composantes de ce
peuple et le sentiment est assez fort pour dire qu’il s’agit d’un Etat unitaire mais dans le cas
contraire, il s’agit d’un Etat fédéral.

Un Etat unitaire peut se transformer en Etat fédéral, c’est le cas de la Belgique : trois grandes
communautés (flamandes, germaniques et wallones).

Des populations hétérogènes peuvent conduire à la scission de l’Etat (ex : colonies américaines qui
ont revendiqué leur indépendance, colonies africaines). Un Etat qui perd une partie de son territoire
et de sa population restera quand même un Etat et la population qui habitait sur le tarritoire
deviendra un nouvel Etat. Le Panama s’est séparé de la Colombie en 1803 et le Bangladesh du
Pakistan en …
Plusieurs Etats peuvent fusionner en un seul, dans la réalité, cela résulte d’un rapport de force
(puissance militaire, économique, politique, …). Ex : Allemagne.
Au lieu de la fusion il peut y avoir une scission : d’un Etat on va faire plusieurs Etats. Ex : Yougoslavie
en Tchécoslovaquie et Slovaquie en 1993.

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Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ?

La Chartre de l’ONU indique dans le chapitre 11 (déclaration relative au territoire non autonome)
Le chapitre 12 qui concerne le régime international de tutelle car la chartre hérite en quelques sortes
de la société des nations dans lesquels il était prévu un système de territoires sous-mandat.

Le fait d’être une colonie entraine presque automatiquement le statut d’Etat sans avoir à vérifier la
présence d’un peuple, d’un territoire, d’un gouvernement… Le choix de ne pas avoir à justifier est
fait car on suppose que là où il y a une colonie, il y a un peuple. De plus, la colonie, était
géographiquement séparée de la métropole. Cet éloignement est à la fois géographique, ethnique et
culturel. Ces colonies étaient dans une situation de subordination car elles ne maîtrisaient pas … en
conséquence, l’autodétermination devrait se faire sur le territoire même de la colonie. Le droit des
peuples à disposer d’eux-mêmes implique l’autodétermination et donc l’indépendance. La seule
possibilité pour les colonies est de devenir des Etats indépendants, en tout cas, dans un premier
temps. Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes implique donc forcément une récession et cela
sans chercher à vérifier qu’il y a une population, un organisme e mesure d’assurer le pouvoir d’un
nouvel Etat. Le fait d’être une colonie donne le droit d’accès à l’indépendance sans les conditions
classiques de vérification.

Ce raisonnement fondé sur le chapitre 11 est-il valable pour des peuples dépendants (collectivités
territoriales) ?
La réponse est négative dans le cadre de la Chartre de l’ONU. En effet, les nouveaux Etats et les
autres états déjà existants ont voulu défendre le principe d’intégrité territorial de l’Etat. L’Espagne, la
France… défendent leur intégrité territoriale vis-à-vis de la Catalogne et de la Corse/ Si
l’indépendance est accordée à ces régions, les autres régions alors en droit de réclamer leur
indépendance et cela mettrait fin à l’existence de l’Etat.

L’acte final de la conférence d’Helsinki de 1975 et la Chartre de paris pour une nouvelle Europe du 21
novembre 1990 aboutissent à reconnaître que d’autres peuples que les anciennes colonies ont la
vocation de se constituer en Etat et ont une faculté de prouver qu’ils remplissent les conditions pour
être considéré comme un Etat. Le problème si on admet cela, c’est que la Catalogne et la Corse sont
traitées différemment des anciennes colonies qui ont un accès direct au statut d’Etat. Pour les
collectivités, avec une identité marquée qui ont vocation à devenir un Etat, il faut qu’elles prouvent
qu’elles en ont la capacité et cela en raison du principe d’intégrité territoriale.

Paragraphe 4 : la présence d’une puissance publique

Il y a une organisation du pouvoir car l’Etat en tant que personne morale va exercer son pouvoir par
le biais de ses organes étatiques. Cela signifie qu’il y a des fonctionnaires, élus, force de police mais
aussi une justice.
La Convention de MONTEVIDEO, l’Etat doit avoir une population, un territoire déterminé et un
gouvernement. Ce gouvernement peut avoir n’importe quelle forme : monarchie, démocratique, …
De ce fait, l’Etat sera indépendant car il exerce seul sa souveraineté sur le territoire, c’est là d’ailleurs
un principe coutumier ce qui devrait justifier le fait que l’Etat ne devrait pas s’ingérer dans les affaires
d’un autre Etat.
Paragraphe 5 : l’émergence de l’Etat

Quelles sont les conditions de l’émergence d’un Etat ? Il faut au préalable qu’un pays soit une
collectivité regroupée dans un espace déterminé. Puis ensuite, il faut une organisation politique, et
une réelle effectivité, pour être en mesure d’exercer les fonctions étatiques. En plus, la convention

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de MONTEVIDEO rajoute un élément, la capacité d’entrer en relation avec d’autres Etats. Un Etat
doit être indépendant, cad qu’il y a absence de soumission à une autorité étrangère. Il s’agit là d’un
Etat de fait politique qui est confirmé par le droit.

Pour résumer, la qualité d’Etat au sens du droit international est acquise à tout pays politiquement
organisé ayant accédé à l’indépendance.
L’Etat existe en droit s’il existe en fait c’est parce que la chose existe en fait qu’on va pouvoir dire
juridiquement qu’on est en face d’un Etat du point de vue du droit international en droit. Un Etat
pour un être un doit prouver qu’il est un Etat.

Paragraphe 6 : la personnalité juridique internationale de l’Etat

L’Etat dès lors qu’il existe, il va disposer de la personnalité morale. La personnalité morale fait partie
intégrante du concept de l’Etat. En tant que telle, grâce à cette personnalité morale, il va pouvoir
disposer d’attributs. Ces attributs sont la conséquence d’exister en tant qu’Etat. Ainsi, pour Mr
COMBACO et SUR, l’Etat est un être corporatif.
Ex : si on est la nation AES Rennes 2, ça veut dire qu’on est tous ensemble, on frome un être collectif,
mais aucun de nous individuellement va disposer d’une part de cette nation. Ça veut dire que la
nation sera distincte de chaque individu qui compose la nation, puisque c’est un ensemble. Pour Etat,
c’est un corps à part entière distinct des éléments qui le compose (des groupes, personnes
physiques, organisations). Ce sont ces éléments-là (fonctionnaires, élus) qui le compose, qui vont lui
permettre d’agir.

L’Etat est identique à lui-même de sa naissance à sa fin (fusion, absorption). Mais tant qu’il n’a pas
disparu il reste l’Etat même s’il connaît es changements internes importantes (forme). L’Etat va être
un sujet du droit international puisque qu’il a une personnalité morale à savoir on va pouvoir lui
attribuer des droits et des obligations qui résultent du droit international donc est un sujet du droit
international car il est le destinataire direct du droit international. Les Etats également sont des
sujets de plein droit parce qu’il n’y a pas besoin de faire un acte spécial pour le connaître cette
personnalité morale. C’est parce qu’une collectivité humaine est reconnue identifiée comme un Etat
qu’elle a une personnalité morale. L’Etat dispose d’attributs : droits et obligations, compétences,
pouvoirs directement liés au fait d’être un Etat. Le fait d’être un Etat revenait à pouvoir disposer de
droits particuliers attachés au fait d’être un Etat : les droits naturels de l’Etat. Le fait d’être un Etat
donne un certain nombre de pouvoirs. La convention de MONTEVIDEO dit que les droits
fondamentaux d’un Etat sont susceptibles d’être affecté d’aucune manière. Ces droits fondamentaux
sont peut-être contingent dans la mesure où ils découlent des relations entre Etats, ce qui va avoir
une influence sur la manière de les exercer. Ainsi, les Etats peuvent diminuer ces droits
fondamentaux. Est-ce-que pour autant ils vont perdre leur qualité d’Etat. C’est pas évident.

La cour de justice parle de transfert de droit de souveraineté. Est-ce-que si l’Etat aménage ses droits
fondamentaux cela diminue-t’il sa capacité à être un Etat ?
- L’inviolabilité du territoire de l’Etat
- L’indépendance de ses autorités
- La non-ingérence
- Le droit à l’égalité avec les autres Etats

Si l’Etat a des droits fondamentaux, il peut aussi affirmer des droits tels que la légitime défense.
Enfin, l’Etat par sa personnalité morale va disposer d’une capacité internationale d’actions, cad le
pouvoir légale reconnue par le droit international d’agir dans son ordre interne et dans l’ordre
juridique IT. Ainsi, l’Etat peut s’engager unilatéralement (ex : reconnaître un Etat), il va pouvoir se
voir attribuer des faits qu’on lui reproche parce qu’il aura commis une faute de droit international

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comme un crime qui engage sa responsabilité = capacité délictuelle des Etats. L’Etat a aussi la
capacité de faire valoir ses droits par rapport à d’autres Etats par la voie diplomatique, ou si la voie
diplomatique marche pas ça sera l’action contentieuse devant une juridiction comme la Cour IT de
justice, mais ça peut se produire au niveau régional (cour de justice EU, cour EU des droits de
l’Homme). On voit ici que l’Etat dispose d’un certain nombre de moyens pour affirmer ses droits.
Cependant SELL, conteste la personnalité morale de l’Etat parce que pour lui l’Etat existe que par ses
organes et les personnes physiques qui le font exister. Mais il y a quand même de cette fiction
juridique, la personnification de l’Etat est nécessaire.

Paragraphe 7 : l’Etat doit-il être nécessairement de droit ?

Quand on parle d’un Etat de droit, c’est un Etat qui se soumet aux droits, qui reconnaît des droits, qui
va pas abuser de sa situation, qui accepte d’être jugé au niveau interne et au niveau IT. L’Etat va
disposer d’une constitution pour disposer des droits. On le remarque dans le traité de l’UE puisque
pour être membre de l’UE, il faut respecter les valeurs de l’UE qui figure à l’article ii du traité de l’UE.
Tout Etat qui veut adhérer se doit d’être un Etat de droit, il doit respecter les libertés/droits
fondamentaux. La conséquence C’EST QUE SI UN Etat ne respecte pas les valeurs de l’UE et bien
l’Etat pourra être éventuellement suspendu de ses droits dont il bénéficie dans l’UE : il ne peut plus
siéger au sein des instances de l’UE, être privé des certains des financements de l’UE. Les Etats
membres de l’UE pour être des vrais Etats doivent respecter les droits de l’Homme, …

Ainsi, un Etat qui n’aurait pas sa qualité d’Etat de droit véritable serait pas un véritable oui ?
En droit non mais oui parce que ça serait un moyen de faire comprendre aux Etats qui ne respectent
pas les droits de l’Homme, al comité IT pourrait dire attention, tu risques de perdre ta qualité d’Etat.
Pour une organisation qui regroupe des indices traditionnels de l’Etat et si cette organisation a des
attitudes qui ne respectent pas l’Etat de droit on aura du mal à lui reconnaître cette qualité de
véritable Etat. Ex : l’Etat islamique qui s’est donné tous les moyens pour ressembler le plus possible à
un Etat (population, structures administratives, justice). Il ne suffit pas seulement de regrouper les
indices classiques de l’Etat pour dire qu’il y a Etat : il faut peut-être une qualité supplémentaire ->
respecter les droits donc être un Etat de droit.

Section 2 : la conséquence de l’existence de l’Etat : égalité étatique.

Paragraphe 1 : l’égalité entre Etats

Les Etats sont juridiquement égaux entre eux car ils sont souverains. On peut voir ça à l’article 4 de la
Convention de MONTEVIDEO. Les droits de chaque Etat ne dépendent pas du pouvoir.
On a la chartre de l’ONU, article 2-1, l’organisation est fondée sur le principe de l’égalité souveraine
des tous ses membres. En conséquence, les Etats ne sont pas subordonnés à d’autres Etats du fait
qu’ils soient souverains. Mais l’Etat souverain peut limiter l’exercice de sa souveraineté au moyen
d’un traité. D’autres actes dont référence à l’égalité entre les Etats (article 2625 de l’ONU).

Paragraphe 2 : Egalité de droit et inégalité de droit

Pour des raisons différentes, les Etats sont de puissance différente car il y a la puissance culturelle,
politique, économique, militaire, juridique de l’Etat.
Si les Etats doivent respecter le droit, ils doivent respecter le principe Pacta Sun Servanda et les Etats
doivent aménager une place constitutionnelle au droit IT dans leur constitution. Inégalités enfin
entre les Etats peut être officialisée puisque certains Etats au sein du conseil de sécurité vont
disposer d’un droit de véto donc ils ont plus de pouvoir que les autres. Au sein de l’UE, il y a le conseil
de l’UE, lequel va voter par 3 types de votes :

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- Vote à la majorité simple
- Vote à l’unanimité
- Vote à la majorité qualifiée qui consiste à attribuer un certain nombre de voies en fonction de la
population de l’Etat

Conclusion :
Le droit va permettre de rendre réelle ce qui est du pur fait. Le droit va permettre de rendre
transformer le fait en réalité juridique. Le droit international est intiment lier au fait.
Interdépendance entre le fait et le droit.

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