Droit International Public
Droit International Public
Droit International Public
Droit-International-Public
l’Etat, on parle d’un droit inter étatique (la paix perpétuelle entre les peuples
repose sur l’existence des nations): l’Etat n’étant que la traduction formelle des
nations. Paix entre les individus organisée en nations. Cette conception est
reprise dans théories modernes, sociologiques, notamment pour Georges
SCELLE qui considère que l’individu est toujours appréhendé, rattaché au sein
d’une collectivité. S’il est reconnu par une collectivité, il a donc une existence
internationale également.
Aujourd’hui le droit international est appelé «le droit des gens», avec une
réserve. La discipline du DI ne peut se réduire à des règles individuelles mais doit
toujours demeurer un droit entre les Etats.
Le droit des gens suppose qu’il existe un droit commun aux gens. Toute la
structure du DI repose sur le postulat de l’universalité de ces éléments du droit
commun.
Dans cette définition formelle, une question émerge: distinction entre DI public
(rapports entre les États) et DI privé (régit les intérêts entre personnes morales/
physiques privées qui mettent en jeu des intérêts privés). Lorsque ces intérêts portent
un élément d’extranéité, on rentre dans le champ du DI privé. (exemple: un malgache
épouse une anglaise, à leur décès on ouvre la succession, quel est le droit qui
s’applique? Conflit de lois? Quelle est la nationalité des enfants? Ou encore une
société malgache implantée en Afrique du Sud, les intérêts devront être régis selon
quel droit? Une personne avec deux résidences en France et à Madagascar? Question
sur son statut?.)
international)
Il y a donc des choses qu’on ne peut universaliser car des éléments sont trop
disparates.
BIEN COMMUN: notion qui remonte depuis des siècles dans la doctrine sociale de
l’Eglise. C’est compliqué actuellement de conscientiser le peuple sur l’environnement
(car recul des valeurs chrétiennes). Avant, ça aurait été beaucoup plus simple.
international général, comme des normes acceptées par la CI des Etats dans son
ensemble.
Ainsi, coexisteraient des règles diverses, consacrées par des conventions spécifiques,
et des règles universelles, (caractéristiques de l’unité du droit international) et qui
s’imposeraient aux Etats en dehors de toute convention internationale.
Chapitre faisant référence aux principes relatifs à l’application des règles du DI,
les buts; les acquis, et les limites de ce dernier.
DI= Résultat d’une succession d’événements et la résultante de plusieurs facteurs
relatives à l’évolution de la civilisation
Retenir les événements qui ont eu un impact significatif sur le DI
Le DI contemporain est le résultat d’événements importants observés en Europe.
De sorte que l’histoire du DI coïncide plus ou moins avec l’histoire européenne.
C’est en Europe qu’apparaît l’Etat moderne. L’Etat capitaliste actuel est lui aussi
né en Europe. C’est-là bas que se sont développées les principales institutions du
DI (guerre, armement, conflits armés, conflits maritimes). C’est
l’expansionnisme colonial qui a permis que les règles forgées en Europe
deviennent des règles du DI imposées au reste du monde (exemple: le traité de
Westphalie).
(Lire le Traité de Berlin) (il y a certains dispositions du DI qui peuvent encore
s’appliquer) (utilisation du terme de «processus de civilisation»: mener les
nations d’Afrique vers la civilisation. Pour masquer une certaine forme de
colonisation?) (ils ont inventé les règles du jeu pour ne pas entrer en guerre entre
eux, l’avis des colonisés n’a pas été demandé; et les colons se sont même mis
d’accord pour se dire que ces territoires n’étaient pas initialement des Etats avant
leur arrivée).
(Mais au final, quels sont réellement les critères de civilisation?)
L’influence des Etats africains et latino-américains ne sera observée que plus
tardivement, c’est-à-dire au moment de la décolonisation (moment où ils seront
reconnus comme Etat souverain)
Dans les origines lointaines du DI se pose la question de l’idée/de concept d’
«Etat-Nation».
On entend par Antiquité les 3 millénaires précédents avant JC, et qui s’étend par
la chute de l’Empire Romain d’Occident en 476.
A partir du V ème siècle= moyen-âge.
notamment, la souveraineté des Etats, et l’égalité des Etats. Bien que ces traités
s’appliquent encore d’une certaine manière aujourd’hui, ils favorisent
l’absolutisme, et toute guerre y est dite légitime en cas de différends. Ainsi, la
paix de Westphalie n’est qu’une paix opportuniste, elle n’est pas fondée sur des
principes éthiques, mais sur un 3ème principe, qui est celui de l’équilibre des
puissances.
Quelques décennies après la révolution française et l’apparition de l’Etat moderne,
ce sont mis en place les différentes dispositions normatives et institutionnelles
destinées à régir les RI, (les MAE sont mis ainsi en place au sein des Etats, et on
met en place les régimes de privilège et d’immunité diplomatique). Dans le cadre
des échanges commerciaux, on met en place les principes normatifs de la
navigation maritime et de gestion des espaces territoriaux. Il est dès lors possible
de réprimer la contre bande.
GROTIUS met en place une théorie du droit naturel applicable aux relations
internationales dans son ouvrage «Du droit de la guerre et de la paix». Sa thèse
est qu’il faut subordonner la volonté étatique au droit naturel. Autrement dit,
le droit naturel est une limite à la souveraineté des Etats. C’est par ce principe de
limite de la souveraineté étatique, (tout en la reconnaissant) que GROTIUS et
PUFENDORF sont vus comme les pères fondateurs du DI
Une autre théorie basée sur le jus positum mettra en échec cette position selon
VATEL. La SI est par nature la grande société des nations : société uniquement
composée d’Etats souverains. La souveraineté ne saurait connaître aucune
limitation, car il s’agit d’une condition même d’existence de l’Etat. Seul l’Etat
(ou la nation) qui se gouverne elle-même sans dépendances à l’égard d’aucun
autre Etat (souverain) est apte à exister et à agir en droit international. Tous les
autres Etats (c-a-d ceux qui ne détiennent pas la souveraineté entière), ne peuvent
participer au DI puisqu’ils n’existent qu’à travers une autre puissance.Ainsi pour
VATEL, l’Etat souverain détermine lui-même les devoirs et les obligations qu’il a
à l’égard de la CI. Dans l’approche positiviste de VATEL, le DI est un droit
nécessaire mais librement déterminé par les Etats, contrairement à la thèse de
GROTIUS. En somme, le droit est posé par la volonté étatique, conformément au
principe d’égalité souveraine entre les Etats. Le DI serait un droit de
SECTION 2: le développement du DI
Les différents traités adoptés durant la GF portent les oppositions entre les 2
blocs.
Doctrine post GF (traduit la souveraineté des nations nouvellement
indépendants.)
Les Etats latino-américains s’approprient les discours indépendantistes pour
s’opposer à la puissance américaine. Et les différentes révolutions débouchent sur
l’intronisation de chefs d’Etats personnellement opposés à la politique américaine, de
sorte que la tribune des USA devient le théâtre d’opposition frontale entre l’Amérique
du Nord et le reste du continent).
La force du discours socialiste est qu’il pointe du doigt le principe originel du
DI selon lequel tous les Etats sont souverains et égaux, et il en est de même de la
légitimité de leur discours idéologique. Le DI en tant que juxtaposition d’entités
souveraines, ne serait qu’un droit d’interaction anarchique. La SI serait donc
structurellement anarchique, et ses membres ne sauraient se mettre d’accord que si
des intérêts ponctuels peuvent les réunir.
Quelle est la place de l’interétatisme? (suppose que les Etats étaient souverains
mais aussi que le DI était le droit de la CI: c-a-d le droit d’entités souveraines,
coexistant de manière juxtaposée).
L’anarchie des souverainetés (c’est le DI dans la conception de VATEL, et
l’absolue souveraineté des Etats débouche sur une structure anarchique qui rend
difficile la coopération)
Les Etats sont et restent jaloux de leur souveraineté. La difficulté est alors de
permettre une coopération institutionnalisé, tout en respectant la souveraineté
des Etats. La doctrine a proposé d’appréhender cette difficulté selon une association
de la souveraineté et du principe de l’auto-limitation. L’organisation internationale
contemporaine est respectueuse de la souveraineté, voire, se fonde sur celle-ci. C’est
de la volonté des Etats souverains que naît la légitimité des organisations
internationales, les traités eux-mêmes, étant toujours l’expression de la volonté
d’Etat souverain. Malheureusement, même si le droit reconnaît formellement l’égale
souveraineté des Etats, les Etats sont de fait économiquement et militairement inégaux
(«tous les Etats sont égaux mais ils sont égaux différemment»).
Comment le DI actuel évolue? Elle est caractérisée par une expansion normative
et d’autre part à une adaptation qualitative. Le souci de réalisme des précédentes
(normes?) a conduit les gouvernement à reconnaître des pouvoirs privilégiés aux
grandes puissances et à reconnaître le principe d’interdépendance économique
comme devant prendre donc en compte les Etats du Sud.
La place du DR a été soulevé devant la CIJ dans l’affaire HAYA DE LA TORRE 1951.
La question est donc posée dans une affaire qui opposait le Pérou et la Colombie
(affaire sur la demande d’extradition d’un criminel/prisonnier politique, qui a
demandé l’asile)
Comprendre les théories relève d’une nécessité impérative tant pour les chercheurs
que pour les étudiants; les règles devant toujours être appréhendées à la lumière des
théories qu’ils répondent.
Le DI est une science normative et épouse l’évolution de la SI elle-même. Et
l’évolution des différentes théories du DI traduisent la dynamique dans la conscience
collective «internationale»
- Les théories positivistes (du DI moderne, les traités qui ont une valeur juridique par
exemple) (pour les positivistes extrêmes: contrat valable tant que c’est formalisé par
écrit et signé)
(droit naturel: répondre aux objectifs moraux et aux valeurs: le contrat par exemple
doit être équitable)
- Les théories post modernistes (théories qui viennent à l’encontre de celles
positivistes)
Le positivisme au sens propre est une conception du droit, mais aussi une
conception épistémologique du droit. Pour le positiviste, la science juridique consiste
principalement à décrire le droit en vigueur. Il n’y a pas à chercher si cette règle est
juste ou équitable. Il n’y a pas de considération morale ni éthique dans le positivisme.
Il limite l’activité juridique à la simple description. Pour que la théorie puisse tenir, il
pose principalement sa valeur sur l’effectivité.
En droit interne, le positivisme se fonde sur la force contraignante exercée par
l’Etat.
Et en DI, le droit serait le droit posé par la volonté des Etats, ne considérant que
très peu les valeurs et la morale.
Le positivisme concentre la démarche sur les mécanismes/ la mécanique
causale entre le fait et la sanction.
(est-ce qu’on doit juste se limiter à la description?)
Qu’est-ce qu’un système? Qu’est-ce que «ordonné»? (un ordre est toujours un
système, mais un système n’est pas toujours un ordre)
Un concept n’a d’importance que s’il est établi clairement dans la pratique
internationale. On dit que le positivisme pragmatique est empirique car il se limite à 2
pôles de réflexion. Le premier est celui de la souveraineté, le second est le principe
de soumission au DI. On évite la difficulté d’expliquer pourquoi un Etat souverain
serait soumis au DI.
Parmi les auteurs contemporains, on peut citer les auteurs anglo saxons:
Thomas FRANCK ou Louis HENKIN, qui tout en retenant la démarche empirique,
ont réussi à donner une fonction additionnelle au DI. C’est par ces auteurs qu’on été
élaboré la conception du DI à la démocratie par exemple.
- Le militantisme juridique
Face à cette tendance, les pays de l’Est, tout en reprenant les mêmes principes,
proposent que le DI devienne un outil de contestation contre la configuration
géopolitique mondiale qui se caractérise par la domination des Etats capitalistes
libéraux (c’est-à-dire les Etats bourgeois). Pour eux, ces Etats ont orienté le DI vers
l’impérialisme occidental alors que le DI devrait être un droit de coexistence pacifique.
L’influence de cette doctrine disparaît avec la fin de la GF et l’effondrement du bloc
de l’Est.
que par exemple, il n’y a pas d’organe législatif, organe qui pourrait établir des
règles obligatoires de sa propre volonté, de même il n’y a pas d’autorité judiciaire
ayant les mêmes compétences qu’en droit interne c’est-à-dire trancher les différends,
et il n’y a pas d’administration policière (pas d’entité qui sanctionne les violations).
Ces organisations du droit interne permettent une organisation juridique
supérieure aux individus et distinctes d’eux. Ainsi, sans cette superstructure, la
société internationale ne serait qu’une société anarchique, et la question est de savoir
si c’est la SI qui est anarchique ou si c’est la structure du DI qui est anarchique (pas
ordonné ni centralisé).
Si le DI est réduit aux rapports de force entre Etats, alors la SI est anarchique,
donc pas de DI.
Toutefois, il serait abusé de dire qu’il n’existe aucune règle régissant les RI
quand bien même celles-ci seraient largement tributaires des rapports de force
(quelques exemples: la guerre était initialement licite: vu la théorie de VATEL,
aujourd’hui elle ne l’est plus: le DI contemporain pourtant, ne peut pas exclure le
droit à la légitime défense, mais contrairement au droit interne, le droit de recourir à la
force ne se dissout pas dans la compétence obligatoire des autorités judiciaires)*.
Pour d’autres auteurs, le DI ne serait que le droit public externe des Etats
(exemple du droit constitutionnel appliqué dans les RI par l’Etat). Du point de vue du
mécanisme des ratifications des traités, ce sont les dispositions du droit
constitutionnel par exemple, qui établissent les procédures et les règles de compétence.
De même en matière de représentation diplomatique.
Dans l’affaire des réclamations norvégiennes, la CPJI, avait affirmé qu’il leur
revenait la compétence d’observer si les lois américaines étaient conformes aux traités
conclus par les Etats-Unis.
Enfin, d’après la conception sociologique du droit, à côté des traités, les règles
coutumières précèdent chronologiquement les règles légales. Et l’adhésion de la
collectivité à la règle ainsi établie, justifie la positivité de la règle légale. (c’est cette
adhésion qui donne le caractère juridique à la règle)
Etats puissants)
se justifie par les règles de droit qui sont le fruit de la volonté humaine
Comment la volonté peut s’imposer?: dans le cadre d’un Contrat Social: le pouvoir
étatique y est légitime car constitue l’expression d’un contrat social.
On ne peut imposer à la population un pouvoir contre son gré.
La population va choisir une institution et va s’y soumettre: respect de la souveraineté
de l’Etat
En DI, c’est plus complexe. Du fait de la question de coexistence des populations
souveraines (ex: Madagascar et Afrique), le volontarisme ne tient pas ici, pour le cas
de l’autorité supra-étatique (car cette autorité supra étatique est elle-même
abstraite?anarchique?) difficulté de convergence/d’uniformisation de chaque volonté
souveraine?
Pour certains auteurs, des relations bilatérales aléatoires ne peuvent créer des normes
internationales:
«Il est évident que cette volonté, qui doit être obligatoire pour une pluralité d’Etats,
ne peut pas appartenir à un seul Etat, puisqu’elle sera obligatoire pour une pluralité
d’Etats».
La convergence des volontés repose sur une manifestation expresse (traités
multilatéraux + coutumes internationales) de la CI, et une expression tacite.
LEON DUGUIT: dans sa théorie sociologique estime que la solidarité sociale est
le fondement du droit. Qu’il s’agit d’une nécessité biologique car nul ne peut
compromettre la solidarité sociale sans nuire à la vie de la société, et en cascade à
la sienne propre.
(les individus, parce qu’ils sont intelligents, ont intérêt à préserver l’harmonie sociale:
ce n’est pas un principe moral c’est un principe de survie): le Léviathan même se base
sur cela.
Toute collectivité intelligente est solidaire: c’est une nécessité.
Par principe, les lois doivent être accessibles à tous. Pas seulement entre les mains des
minorités que sont les juristes et étudiants.
Ne pas sous estimer les théories car elles nous permettent de comprendre l’esprit de la
loi.
Distinguer les entités soumises au DI; car certaines rentrent dans la définition du
DI et d’autres simplement des acteurs du DI, sans être des sujets du DI
L’identification des sujets du DI précède la détermination des règles applicables
Les sujets traditionnels du DI: les Etats et organisations internationales
Les acteurs que sont les personnes privées (personnes physiques ou morales):
participent à l’élaboration de normes de DI. Par leur statut, ils bénéficient d’une
protection apportée par le DI, des personnes privées, sans être sujets de DI ,
peuvent être tenus responsables de violation du DI et faire l’objet de sanction
CHAPITRE 1: L’ETAT
1) La population:
L’Etat est avant tout une collectivité humaine et ne peut exister sans
population.
Au sens large, la population comprend tous les individus, tous les habitants
qui vivent sur le territoire. Autrement dit, c’est une donnée géographique et
démographique qu’on peut appréhender selon les critères scientifiques simples.
Mais cette définition est trop large. Du point de vue théorique, cette définition
inclut les étrangers domiciliés dans l’Etat. Elle inclut ceux qui y possèdent leur
principal établissement et qui n’ont peut-être pas renoncé à leur nationalité
d’origine. Il inclut autrement dit, tous les individus, y compris les non nationaux de
l’Etat. Du point de vue juridique, la population ne peut correspondre à ce sens trop
large.
Elle supposerait en effet que les nationaux ou les citoyens d’autres Etats
feraient partie de la population de cet Etat. Point de vue trop restrictif car néglige les
nationaux qui se retrouveraient hors du territoire (exemple: les malgaches sur d’autres
territoires).
En tant qu’élément constitutif de l’Etat, on peut appréhender la population
comme la masse d’individu rattachée de façon stable à l’Etat.
Et selon à Alain PELLET, ce lien de stabilité s’appelle la nationalité. La
population c’est l’ensemble des nationaux. Et en vertu des doctrines de l’Etat-Nation,
ce lien fonde la compétence personnelle de l’Etat, et l’autorise à exercer certains
pouvoirs, tout en permettant aux citoyens de l’Etat de faire valoir ses droits à l’égard
de l’Etat.
Le DI rattache aussi parfois la population à la collectivité des ressortissants.
Ainsi, dans l’affaire des intérêts allemands en Haute Silésie polonaise, La CPJI a
affirmé que les ressortissants «sont des personnes physiques dont la situation
juridique est déterminée par le lien personnel de nationalité qui les unit à l’Etat».
Par cette affirmation, la Cour soulève une question, celle du lien entre
indépendance. Les résidents ne sont pas forcément la population d’un Etat (quel
peuple peut revendiquer l’existence de l’Etat notamment au lendemain des GM,
conception à l’origine des droits des peuples à disposer d’eux-mêmes, concept
ayant mis fin à la colonisation. Ce droit reconnaît qu’aucun peuple ne peut être
soumis à l’autorité d’une nation étrangère.
Ce droit est consacré, protégé par le DI positif. Ce qui veut dire que la violation
de ce droit peut faire objet de sanctions internationales
Le droit des peuples à disposer d’eux même se situe à la rencontre de deux concepts:
le principe de la souveraineté, (de la volonté populaire et nationale) et le principe de
rattachement de cette entité souveraine à un Etat reconnu en DI.
Le droit des peuples à disposer d’eux même est un principe fondamental du DI,
car détermine structurellement le champ d’application de celui-ci. En effet, en vertu
de ce principe, les dominations territoriales (de la colonisation), les rattachements
territoriaux des annexions et les cessions d’autre part, sont incompatibles avec le DI.
Il suppose en outre qu’une nation puisse revendiquer la souveraineté et se voir
reconnaître une existence en DI.
12/12/23
La notion de l’Etat c’est une notion à la fois trop large et trop restrictive
Revenir à la notion de nation: pour Alain Pellet, la population est la masse des
individus rattachée de manière stable à l’Etat par un lien juridique, c’est-à-dire le
lien de nationalité. La nationalité crée un lien d’allégeance personnelle de
l’individu envers l’Etat national, et inversement, crée la compétence
personnelle de l’Etat sur lui, une compétence lui permettant d’exercer certains
pouvoirs et prérogatives exclusifs
Par population de l’Etat, on désigne parfois les ressortissants qui, selon la
jurisprudence, désignent les personnes physiques dont la situation juridique est
déterminée par le lien de nationalité qui les unit à l’Etat.
Les notions de nation et de peuple constituent des concepts connexes en ce qu’ils
aident à déterminer l’assise personnelle du pouvoir de l’Etat.
En DI, c’est le premier concept (de nation) qui est déterminant pour identifier les
éléments constitutifs de l’Etat (et non le peuple: car le peuple est lui-même un
élément constitutif)
En DI, aucune règle de droit n’impose qu’à un Etat corresponde une seule nation,
ici le sens de nation est pris au sens anthropologique et sociologique. Il a été par
exemple reconnu que l’URSS avait plusieurs nations mais qui se regroupent dans
un seul Etat. Toutefois, tous les membres d’une nation, de cette communauté, de
cet Etat-Nation, auront une seule et même nationalité (nation doit être prise au
sens juridique du terme ici).
En outre, la notion de population ne permet pas de saisir toutes les réalités
politiques internationales. Ainsi, faut-il prendre en compte les critères
d’expression de l’homogénéité d’une population qui n’est dès lors plus une
simple réalité statistique.
Rappelons que selon le sens objectif de nation: communauté de langage, de
culture et d’histoire. Au sens subjectif: correspond au vouloir vivre ensemble. Ce
sont à travers les expressions de ces éléments de ce vouloir vivre ensemble, que
les caractères objectifs s’établissent et permettront d’établir ce caractère
d’homogénéité.
Second principe historique (un principe aujourd’hui dépassé): rattachement
territorial impératif et selon un principe, qu’en vertu des nationalités, tous les
individus nationaux d’un Etat doivent résider sur le territoire dudit Etat.
A l’inverse, (principe toujours en vigueur), tous les nationaux d’un Etat ont le
droit de vivre à l’intérieur dudit Etat
Plus tard, (fin XXème siècle) des traités ont reconnu le principe de nationalité, et
ces derniers ont fait l’objet de convention de traité de paix dans le cadre de
conflits récents. Par exemple l’URSS (si on regarde la dimension anthropologique
et sociologique: l’Ukraine a comme origine la Russie) (la nation ukrainienne n’a
jamais existé en dehors de la Russie?)
Le DI de la période post coloniale est caractérisée par l’application de ce principe,
traduit aujourd’hui par le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
2) Le gouvernement:
Le gouvernement est l’élément de représentation de l’Etat. Son existence
permet d’affirmer que le territoire en question n’est pas une «terra nullius».
Dans l’affaire du Sahara occidental soumis à la CIJ en 1975, s’est posée la
question des caractéristiques que doivent présenter les gouvernements pour faire
partie des éléments constitutifs de l’Etat. La Cour a affirmé qu’il était nécessaire de
3) Le territoire :
La présence sur le territoire peut aider à confirmer une nationalité affirmée si elle
existe. Mais en DI, cette présence n’est ni une condition de nationalité ni une
preuve autonome de compétences personnelles fondées sur la nationalité.
13/12/23
Les premières confédérations d’Etat ont été fondées sur, d’une part, un
mouvement impérialiste, et d’autre part, une volonté fédéraliste (fédérer veut dire:
regrouper, faire attention à cette notion). (le fédéralisme n’est pas l’esprit de séparer,
exemple: USA avant étaient séparés mais se sont regroupés vs balkanisation?).
La plupart des confédérations ont disparu au profit soit d’un éclatement (chaque
membre de la confédération ayant retrouvé sa pleine autonomie, c’est le cas des
membres de la communauté française ou des Etats de la Commonwealth), soit par la
mise en place d’un Etat fédéral (cas des USA, Suisse). Au sein de ces confédérations,
les limitations tenaient principalement au droit de recours à la force et à la capacité de
conclure les traités.
Aujourd’hui la distinction fondée sur l’immédiateté normative permet de
distinguer Etat fédéral d’Etat fédéré: Tant qu’une entité politique ne peut pas se
prévaloir de l’immédiateté internationale, et quelle que soit l’étendue des
compétences qui lui sont reconnues par l’Etat dont elle relève, cette entité ne peut pas
prétendre être un Etat au sens du DI. C’est le cas de l’Etat fédéré au sein de l’Etat
fédéral.
L’Etat fédéral se définit comme un groupement d’entités présentant une
organisation politique identifiable, mais qui n’ont pas (les entités) de rapport
immédiat avec la SI soit parce qu’elles y ont renoncé (cas du fédéralisme par
agrégation), soit parce qu’elles sont issues d’un mouvement centrifuge*. L’ancien Etat
unitaire a, dans ce cas, abandonné ses compétences ou certaines de ses compétences
au profit de ces composantes. Dans tous les cas, les Etats fédérés, ne peuvent pas
prétendre, quelle que soit leur dénomination, à la personnalité juridique des Etats
selon le DI.
Dans les faits, ce principe se heurte à des différences réelles entre les Etats. Il
ne permet pas de prévenir, ni de corriger les inégalités de dimension, de richesse
ou de puissance entre les Etats. Au contraire, il masque la nécessité de consacrer
une typologie inégalitaire des statuts entre les Etats.
Dans le droit de la coexistence pacifique, la principale implication du principe
d’égalité souveraine est la réciprocité des droits et avantages. Ce principe en implique
un autre, qui est la non discrimination entre les Etats.
Elle serait par exemple, à la source de la clause de la nation la plus favorisée
(cf droit international économique, favoriser les échanges équitables internationaux).
Toutefois, malgré le manque de réalisme, on est obligé de reconnaître la portée de ce
principe.
Point de départ du développement progressif du DI vers plus de justice, c’est
en reconnaissant l’inégalité réelle entre certains Etats qu’a été possible la révision
de la clause de la nation la plus favorisée au bénéfice des Etats du Sud, dès lors,
bénéficiaires de traitements plus avantageux.
Le principe des traitements égalitaires doit être vu à la lumière des
réalités concrètes, sinon il favoriserait au contraire l’inégalité, (ce serait comme
l’image d’une course avec un Etat qui a déjà 50 mètres d’avance alors que la règle de
base c’est que tout le monde a le même départ )
2 ) L’autre corollaire c’est la liberté d’action des Etats. Elle signifie l’absence de toute
subordination organique des Etats aux autres sujets ou acteurs du DI.
Traditionnellement, c’est d’abord à l’égard des autres Etats que s’entend
l’absence de subordination. Autrement dit, un Etat n’est pas indépendant ni souverain
s’il est en situation de dépendance vis à vis d’un autre Etat, qui peut lui dicter ses
volontés. Mais au lendemain de la colonisation, les Etats du Sud, constatant une forme
de décolonisation inachevée, ont considéré qu’il fallait consacrer formellement
l’interdiction des autres formes d’atteinte à la souveraineté et à l’indépendance des
Etats.
Dans la résolution 26-25, ils affirment que «chaque Etat a le devoir de
respecter la personnalité des autres Etats», et que «les Etats sont juridiquement
égaux».
Aujourd’hui, cette question de la liberté d’action, concerne l’indépendance des
Etats dans leurs rapports avec les organisations internationales.
Selon la doctrine, liberté d’action et indépendance des Etats signifient que les
organisations internationales ne peuvent pas constituer des supers-Etats ou des
structures organiques supérieures aux Etats (question de la liberté des Etats européens
par rapport à l’UE).
Dans les domaines qui ne sont pas réglés par le DI, le principe de présomption
de régularité des actes permet d’organiser le mécanisme contentieux (arrêt LOTUS).
Le comportement de l’Etat est apprécié à la lumière du contenu de la norme.
Cette appréciation n’est possible qu’à posteriori. Et dans plusieurs situations, les
éléments constitutifs de l’infraction peuvent se retrouver diffus, voire, peuvent
disparaître.
18/12/2023
1) Le respect du DI
Cette exigence est elle-même une garantie des corollaires de la souveraineté. Si
c’est en vertu du DI que l’Etat peut exercer la plénitude des compétences
internationales, ce ne peut-être que dans les limites fixées par ce droit que cette
souveraineté peut être garantie. Autrement dit, la soumission au DI est inséparable de
la souveraineté.
L’exercice de la souveraineté est limitée par l’exigence de bonne foi, c-à-d que y
compris dans les matières où le DI reconnaît une plénitude de compétences aux Etats,
une limitation demeure: c’est cette exigence de bonne foi
4) Le devoir de coopération
Le devoir de coopération est la manifestation positive des exigences
(obligation de faire), notamment dans des domaines spécifiques, tel le développement
économique ou la préservation des intérêts communs de l’humanité.
Plus simplement, il constitue une obligation juridique que la jurisprudence a
d’ailleurs imposé en matière de convention internationale. Ainsi, au cours des phases
de négociations et des phases d’adoption longues des conventions, certaines
obligations peuvent naître en dehors même des procédures d’adoption formelles fina
les. L’Etat qui négocie le traité est supposé vouloir s’engager de bonne foi.
Certains comportements peuvent se déduire de ce principe. (exemple: les PV
de négociations ont permis aux juges de déterminer quel est le degré d’engagement
des Etats: donc des obligations y naissent à partir de ces PV)
Elles se manifestent sur leurs assises (les éléments constitutifs de l’Etat). (C’est le 3
ème élément constitutif qui exercerait ses compétences sur les 2 autres?)
L’Etat ne se confond pas avec le gouvernement en DI!! Le gouvernement est un
élément constitutif de l’Etat!
(la licéité en droit interne n’équivaut pas à la licéité en DI)
1) Le principe de plénitude
Le DI reconnaît à l’Etat le droit d’exercer selon sa propre appréciation
discrétionnaire, toutes les fonctions de commandement destinés à favoriser les
activités licites selon le D I, qui se déroulent sur son territoire.
La question qui a été posée à l’arbitre Max HUBER concernait les droits de
l’Etat en matière de réglementation économique, dont les conséquences peuvent
affecter le patrimoine des entreprises étrangères.
l’égard de toutes les personnes qui se trouvent sur son territoire du seul fait de leur
présence sur place.
Autrement dit, la compétence territoriale peut se greffer à la compétence
personnelle (si vous êtes malgache et que vous êtes à Madagascar, la compétence du
pays s’applique sur vous, il en va de même pour des étrangers à Madagascar, la
compétence de l’Etat s’exerce sur ces derniers, mais uniquement sur certains points).
Ainsi, le terme «personne» s’appréhende au sens large, incluant toutes les
personnes physiques ou morales, concernent les nationaux et/ou les étrangers se
trouvant sur le territoire.
L’autre conséquence, est que si un Etat peut reprocher à un autre Etat de ne pas
avoir respecté sa compétence personnelle, il est en droit de protéger ses ressortissants
contre les atteintes à leurs droits individuels commises par les autorités étrangères.
La définition de l’OI:
A la suite des travaux de codification des droits de traité de la commission de
DI: l’OI est une association d’Etat constitué par traité, dotée d’une constitution et
d’organes communs. Elle possède une personnalité juridique distincte de celle des
Etats membres. 2 aspects fondamentaux émergent de cette définition: la nature
conventionnelle de l’organisation, et la nature institutionnelle.
Les OI sont des sujets dérivés du DI, elles n’existent que par un traité
multilatéral. Les dispositions de ce traité ont vocation à affecter le contenu ou
l’exercice de compétences des Etats membres. Autrement dit, la création même de
l’OI découle d’une forme de concession de souveraineté maintenue par l’Etat que l’on
peut assimiler sous certaines réserves à une délégation des compétences qui sont elles-
mêmes reconnues à l’Etat.
Le traité est donc le résultat (car affecte la souveraineté de l’Etat), et nécessite
l’expression formelle d’adhésion ou d’approbation des Etats membres à la Charte
constitutive. Ce traité peut être soit un traité inédit, soit un traité qui révise un traité
antérieur, et qui prévoit un changement de la personnalité juridique d’une organisation
existante. Dans ce cas, la procédure d’adoption du traité (de révision) est celle relative
à la révision des traités tel que prévu par l’acte constitutif lui-même. Dans le premier
cas (traité inédit), c’est le droit des traités relatif aux traités multilatéraux qui est
applicable.
Autrement dit, le traité constitutif de l’organisation internationale est régi
par le régime classique du droit des traités sous réserve de quelques
caractéristiques spéciales.
Selon la CIJ, dans l’avis de 96 sur la licéité de l’utilisation des armes
nucléaires, «ces traités constitutifs sont des traités qui ont pour objet de créer des
sujets de droit nouveau, dotés d’une certaine autonomie auxquelles les parties
confient pour tâche la réalisation de buts communs».
Au sein des OI, il existe une hiérarchie des normes dont le sommet est occupé
par la charte constitutive. Ainsi, les organes n’ont de compétence qu’en vertu de
l’habilitation contenu dans le traité de base et dans la limite de cette habilitation. Ainsi,
en dernier ressort, la norme de référence pour apprécier la régularité des actes de
- les critères d’admission: ils sont établis par le traité constitutif en tenant
compte de 2 considérations que sont: la volonté d’assurer la solidarité entre Etats
membres en fermant la porte aux Etats qui ne correspondraient pas à cet objectif
de solidarité et les finalités de l’organisation (par rapport aux besoins de chaque
Etat):
Nb: (pourquoi est-il nécessaire de mettre en place des organisations d’intégration
régionale?: pour mettre en exergue les spécificités de chaque région, leurs points
En ce qui concerne le retrait d’une OI, les Etats ne renoncent pas à leur
souveraineté en adhérant à une OI, en effet aucune Organisation ne peut être
qualifiée de super-Etat. Ainsi, la liberté des Etats membres de sortir d’une
Organisation n’est limitée que par les règles relatives au droit des traité et qui
s’appliquent au traité constitutif de l’Organisation selon les particularités propres
à ceux-ci. Ainsi, le retrait d’une OIG équivaut à une renonciation du traité, il doit
donc respecter les règles en la matière telles la convention de Viennes sur le
droit des traités.
Concernant l’expulsion d’un Etat à une OI: elles aussi doivent se conformer
aux règles relatives du droit de traité.
La CV le prévoit de manière implicite par le biais de la nullité des traités ou des
incidents relatifs à leur application.
L’expulsion d’un Etat est la sanction la plus grave contre des actions qui portent
atteinte à certains principes fondamentaux de l’organisation, ou qui portent atteinte
aux règles du DI général.
D’autres sanctions moins radicales sont prévues, sanctions destinées à retarder
l’expulsion tout en maintenant la pression sur l’Etat, il s’agit de la suspension des
droits et privilèges inhérents à la qualité de membre ou de la suspension du droit de
vote dans certains organes.
Les Etats ont parfois intentionnellement reconnus des droits au profit des
individus, qu’ils peuvent revendiquer de façon directe (s’ils estiment qu’ils ont intérêt
à agir). Il en est ainsi des règlements adoptés au sein de l’UE, dont l’application - qui,
sous certaines conditions - , peuvent être revendiqués par un ressortissant européen.
(traités pour les intégrations régionales, les réglementations communautaires dans le
droit interne des Etats: pour le rendre proche de ce qu’on appelle un Etat fédéré.)
A côté des individus, il y a les personnes morales de droit privé, qui elles même
comprennent les ONG d’une part, et les entreprises (multinationales) d’autre part
Les particuliers comprennent les personnes physiques mais aussi les personnes
morales de droit privé. (un chef d’Etat qui se rend dans un pays n’a pas le même statut
qu’un étudiant qui se rend dans ce même pays: d’où la distinction importante à faire
pour les personnes physiques). (Un autre exemple aussi en matière de crime contre
l’humanité: on regarde le statut de la personne physique, ainsi que ses fonctions. Si le
suspect est un haut gradé, les peines seraient éventuellement plus lourdes: il ne peut
pas se prévaloir d’un atténuation car il détient l’autorité: double considération de son
comportement et de statut).
Les personnes morales de droit privé. Sur quels critères les considérer comme ayant
une personnalité morale?
S’il est acquis que pour une personne physique, des droits sont opposables aux
Etats, y compris à son Etat national; et qu’en dehors d’instruments conventionnels
spécifiques, certains droits sont reconnus aux individus de manière absolue; il en est
différemment en ce qui concerne les ONG et les entreprises.
L’ONG est une institution créée par une initiative privée à l’exclusion de
tout accord intergouvernemental. Elle peut toutefois regrouper des personnes
privées et des personnes publiques, des personnes morales ou physiques issues d’une
ou plusieurs nationalités. Elles sont qualifiées de transnationales ou d’internationales
en raison de plusieurs critères formels principalement et en premier lieu regroupés en
tant qu’adhérant direct des personnes physiques morales de nationalité différente. En
second lieu, que ces adhérents se soient soumis au lien associatif sur une base
purement volontaire.
Outre les deux critères précédemment cités, la distinction entre ONG et
société transnationales prend les finalités de l’organisation. Celle-ci ne poursuit
pas un but lucratif mais tend d’infléchir ou de corriger l’action des sujets du DI par
une intervention étendue à plusieurs Etats (article 1er convention de Strasbourg, 1986).
encore par le Conseil de Sécurité des Nations-Unies, qui leur ont reconnu un rôle
privilégié dans l’exécution des mesures humanitaires relatives aux embargos imposés
à l’Irak après l’invasion du Koweït. Le CICR s’est vu également confié un rôle
particulier par le Conseil de Sécurité concernant la recherche d’information relative à
la violation du droit humanitaire dans l’ex Yougoslavie.
Ce sont toutes ces pratiques (l’attitude réciproque entre ces acteurs) qui rendent
difficile la définition d’ONG, OI. Ainsi la convention de Strasbourg a proposé de
généraliser aux Etats parties la reconnaissance de la personnalité et de la capacité
juridique; (la capacité juridique obtenue dans le siège statutaire de l’ONU), sans
écarter pour autant les restrictions propres à l’ intérêt public de chaque Etat concerné.
Restriction qui constitue un PGD.
Il est rare que les Etats acceptent d’associer les ONG à leur activité normative
surtout pour les traiter sur un même pied d’égalité au sein d’une OI. Et l’OIT fait
ainsi figure d’exception.
De même la convention de Stockholm de 1995, établissant l’institut
international pour la démocratie et l’assistance électorale, prévoit dans son article 4
que les ONG peuvent devenir des membres associés de l’Organisation; et être
représentées au Conseil au même titre que les Etats et les OI.
Mis à part ces traités spécifiques, aucun instrument juridique formel n’impose
ou ne réglemente de façon claire les activités des ONG.
Ensuite, ce sont les Etats du tiers monde eux-même qui sont les plus enclins à
accorder des traitements privilégiés au entreprises internationales. Il n’est pas rare
d’observer parmi eux, que les gouvernements accordent des régimes juridiques
privilégiés (zones franches, call center...) voire d’octroyer à ces derniers, un accès mal
contrôlé à l’exploitation des ressources stratégiques.
25/01/24
SECTION 2. La capacité juridique internationale des personnes privées
Cette question est caractérisée par une très large augmentation des normes
internationales visant à reconnaître des droits, voire des obligations dont les personnes
privées sont destinataires directes ou indirectes (mesure prise par l’Etat pour garantir
le bénéfice de ses droits aux particuliers)
Rôle de ces personnes privées dans l’élaboration des normes internationales:
- élaboration
- imposer le respect des normes élaborées.
A côté du rôle des ONG sollicitées pour leur expertise, il y a ceux sollicités
pour leur position particulière ou les idéologies qu’ils défendent. Ainsi, par exemple,
le CICR a-t-elle été sollicitée dans l’élaboration de la convention pour le statut de
Rome par la CPI. De même la participation de certaines ONG dans la défense des
droits de l’homme dans l’élaboration et conventions dans la prohibition des mines anti
personnelles.
Enfin, c’est parfois l’objet même des OI qui justifient l’impératif de faire
participer les personnes privées. C’est par exemple le cas en matière de protection des
travailleurs (dans le cadre de l’OIT).
Sauf cas exceptionnel, la participation des personnes privées ou des groupes
d’intérêt dans l’élaboration de ces normes n’est pas une obligation juridique.
Toutefois, la pratique internationale montre une tendance croissante à
l’inclusion des personnes privées dans ce processus d’adoption des traités, parfois
même via des conventions expresses entre Etats concernés. En outre, les personnes
privées et les ONG ont joué un rôle croissant, de plus en plus important dans la
production du droit dérivé.
Déjà dans le pacte de la Charte Des Nations, l’article 24 prévoyait la mise en
place des «bureaux», prévoyant la collaboration avec des ONG. Ce sont des
dispositions que l’article 71 de la Charte Des Nations a plus tard précisé; en
établissant dans le cadre du conseil économique et social; la possibilité pour cet
organe de prendre toute disposition utile pour consulter les ONG opérant dans les
secteurs relevant de sa compétence. Les actes constitutifs de l’UNESCO et de l’OIT
prévoient des modes de coopération similaires.
Ainsi le statut des ONG est parfois informel, parfois fixé par les organes
eux-mêmes .
A l’ONU, les relations avec des associations internationales ont été régies par la
résolution 288B du conseil économique et social, puis par la résolution 12-96 de 1968,
qui établit un mode de contrôle sévère sur les activités des ONG souhaitant obtenir le
statut consultatif auprès du conseil.
Cette relation distingue 3 catégories d’associations*: les catégories 1 et 2
prévoyant la possibilité pour les associations de déléguer des observateurs aux
séances publiques du conseil. Les associations ou organisations de catégorie 3?*
peuvent inscrire des questions à l’ordre du jour de ces organes.
La Charte des NU prévoit dans son préambule; la foi de l’ONU dans les droits
fondamentaux, dans la dignité et dans la valeur de la personne humaine. D’autres
dispositions de la Charte, prévoient que l’organisation développe, encourage et
favorise le respect universel et effectif des droits de l’homme et des libertés
fondamentales pour tous, sans discrimination.
(le but initial de l’ONU n’est pas la protection/ le développement des droits de
l’homme mais plusieurs branches concernent les droits de l’homme car il est
impossible d’établir une paix internationale si ces valeurs ne sont pas respectées).
Ainsi, si la valeur juridique obligatoire de la Charte est indiscutable, celle-ci
porte également sur les obligations relatives aux droits de la personne pesant sur les
Etats membres de l’organisation. Autrement dit, en adhérant à l’ONU, les Etats
prennent, assument l’obligation de respecter et de faire respecter les droits
fondamentaux et ce, sans discrimination. Plusieurs organes de l’ONU ont été mis
en place et ont pour mandat de soutenir l’Assemblée Générale dans cet objectif.
Certains outils pour le respect des droits fondamentaux: ont par l’adhésion des
Etats, acquis une valeur juridique particulière. Il faut citer: la DUDH, qui se trouve
dans le préambule de la Constitution malgache et d’autres traités, de par leur
importance politique, qui consacrent les droits civils et politiques traditionnels ou les
droits économiques et sociaux, convention pour l’élimination des discriminations
raciales, etc...
D’autres traités n’ont pas pour objet spécifique de protéger les droits de
l’homme, mais qui, en raison du but qu’ils poursuivent, contiennent des dispositions
protégeant spécifiquement les individus contre certaines formes de violation des droits
fondamentaux.
(d’autres minorités: les personnes atteintes d’ handicaps, les apatrides sont aussi des
catégories particulières)
La protection des étrangers: nous entendons par là, la protection d’une personne
se retrouvant sous l’autorité d’un Etat alors qu’il est ressortissant d’un Etat tiers.
En dehors de conventions spécifiques bilatérales qui établissent le traitement
d’une personne se trouvant sur le territoire d’un Etat tiers, ou des conventions
spécifiques (tels la libre circulation dans l’espace Shengen); la protection des
étrangers repose principalement sur la protection diplomatique: La protection par un
Etat tiers qui prend fait et cause de son ressortissant soumis à l’autorité d’un autre Etat.
(les conventions spécifiques ne peuvent aller au-delà des règles générales du DI).