Droit International Public

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Droit-International-Public

Droit des sûretés (Université d'Antananarivo)

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DROIT INTERNATIONAL PUBLIC


TITRE I: Théories et fondements du droit
international

CHAPITRE I: définition du droit international public


CHAPITRE II: l’histoire du droit international
CHAPITRE III: les principales théories du droit international
CHAPITRE IV: les principes fondamentaux du droit international

CHAPITRE 1: Définition du DIP


SECTION 1: définition formelle du droit international

C’est le droit de la société internationale.


La société internationale n’est pas la société interne ni la société étatique. C’est
le droit donc qui régit la société internationale. Cette distinction est dite formelle
parce qu’elle repose sur le champ d’application de la règle de droit, c’est-à-dire que
dans le champ du droit international, il y a des règles qui ne rentrent pas dans le
champ interne. Cette distinction formelle suppose que la société internationale est une
société dans laquelle peut s’appliquer les règles d’une vie sociale , selon l’adage «ibis
societas, ibis jus». Toute société a besoin de règles de droit, et dans la théorie
sociologique, la règle est elle-même un produit social. Le droit est une nécessité de
toute société.
Distinction importante entre la norme sociale (rencontrer quelqu’un pour la
première fois) et la norme juridique (écraser cette personne: obligation de réparer le
préjudice si elle porte plainte). La norme sociale peut changer et elle peut mettre en
danger le droit, et réciproquement.
Si une règle n’est pas acceptée par tous juridiquement, le droit international
considère qu’elle n’est pas établie. Contrairement au droit interne, (qui même si la
règle n’est pas accepté, s’applique).
La volonté sociale a une place reconnue dans le droit international.
 En 1780, J. BENTHAM parle du droit inter gentes ou du droit entre les peuples
(droit des gens), entre les nations; pour l’opposer au droit interne, (les lois locales,
les lois nationales)
 En 1795, E. KANT, associe la nation et l’Etat. Dès lors que la nation est reliée à

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l’Etat, on parle d’un droit inter étatique (la paix perpétuelle entre les peuples
repose sur l’existence des nations): l’Etat n’étant que la traduction formelle des
nations. Paix entre les individus organisée en nations. Cette conception est
reprise dans théories modernes, sociologiques, notamment pour Georges
SCELLE qui considère que l’individu est toujours appréhendé, rattaché au sein
d’une collectivité. S’il est reconnu par une collectivité, il a donc une existence
internationale également.

Aujourd’hui le droit international est appelé «le droit des gens», avec une
réserve. La discipline du DI ne peut se réduire à des règles individuelles mais doit
toujours demeurer un droit entre les Etats.

Le droit des gens suppose qu’il existe un droit commun aux gens. Toute la
structure du DI repose sur le postulat de l’universalité de ces éléments du droit
commun.
Dans cette définition formelle, une question émerge: distinction entre DI public
(rapports entre les États) et DI privé (régit les intérêts entre personnes morales/
physiques privées qui mettent en jeu des intérêts privés). Lorsque ces intérêts portent
un élément d’extranéité, on rentre dans le champ du DI privé. (exemple: un malgache
épouse une anglaise, à leur décès on ouvre la succession, quel est le droit qui
s’applique? Conflit de lois? Quelle est la nationalité des enfants? Ou encore une
société malgache implantée en Afrique du Sud, les intérêts devront être régis selon
quel droit? Une personne avec deux résidences en France et à Madagascar? Question
sur son statut?.)

Limite de la distinction formelle (exemple: cas d’une entreprise chinoise à


Madagascar: interférence des dispositions applicables: droit interne vs droit
international)
Les règles d’une convention internationale qu’un Etat ratifie, elle s’applique dans le
territoire interne.

La Cour de Internationale de Justice a proposé une réponse à la question, en


disant que règles de Droit privé relèvent du droit interne (exception faite où elles
seraient établies par des conventions internationales ou par d’autres sources du droit

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international)

SECTION 2: la définition fonctionnelle du droit international

Le DI régit les relations internationales (guerre, diplomatie, relations


économiques)
Sans que les relations internationales coïncident systématiquement avec les relations
inter étatiques, on retiendra que la nation est une communauté organisée à travers un
espace déterminé, et que le DI prend une énorme dimension universelle et permanente
Tant qu’il y a RI, il y a DI.

Le DI tend vers cette évolution de la disparition de l’Etat. La permanence du DI


et son caractère universel tendent vers la disparition d’un schéma traditionnel des RI,
car le DIP serait une communauté juridique construite sur des valeurs et principes et
fonctionnant selon des règles de droit cohérentes.

Pour la doctrine, l’hétérogénéité des Etats et leur disparités géographiques


sont incompatibles avec l’existence d’une CI considérée comme communauté
universelle. Une différence entre les Etats, au lieu de les assembler, divise la société
internationale.
Les conflits idéologiques et religieux sont alors des facteurs de division, il en
est de même des écarts de développement (Nord-Sud) (impossibilité de mettre des
valeurs communes entre ces deux hémisphères tellement différentes: libéralisme,
capitalisme, règles de la performance vs socialisme)

Il y a donc des choses qu’on ne peut universaliser car des éléments sont trop
disparates.

L’existence du DI repose sur l’établissement d’un substrat (sino spirituel), il est


en tout cas subjectif. Un lien communautaire n’est possible qu’entre Etats présentant
des analogies minimums. La CI devient de plus en plus utopique en raison de la
remise en question des valeurs morales puisqu’il n’y a pas de valeur morale
universelle (morale: collective vs éthique: individuelle)

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Avec la fin de la domination de la civilisation chrétienne, on constate le recul


des valeurs morales universelles, de sorte que l’établissement de règles universelles
devient lui-même compliqué (exemple: droit de l’environnement (le bien commun
avec des enjeux de durabilité qu’est l’environnement, droit de l’Homme, etc...)

BIEN COMMUN: notion qui remonte depuis des siècles dans la doctrine sociale de
l’Eglise. C’est compliqué actuellement de conscientiser le peuple sur l’environnement
(car recul des valeurs chrétiennes). Avant, ça aurait été beaucoup plus simple.

 Dans la doctrine allemande du DI: distinction entre SI et CI. Le lien


communautaire est basé sur un lien affectif qu’il s’agisse de voisinage, de
parenté, voire d’amitié. Alors que la société proviendrait seulement des nécessités
de l’échange, c’est-à-dire: d’intérêt. La communauté développe des relations de
confiance, alors que la communauté d’intérêt favorise les tensions. A l’échelle
universelle, la société internationale est tout aussi concevable que celle de
communauté internationale. (exemple: les traités de commerce, d’échanges
fondés uniquement sur les intérêts, alors que la préservation de la paix exige le
respect des droits de l’homme et interdire de recours à la force armée).
la différence entre les peuples n’exclue pas la volonté d’union, de communauté
des États

 Outre le partage de conception morale, il y a l’aspiration générale à la paix, à la


justice, mais aussi à la nécessité universellement reconnue de lutter contre la
pauvreté (exemple: dispositions de la Charte des Nations-Unies: défend la paix,
qui repose sur un jeu de règles et de mécanismes impliquant tous les Etats et
s’impliquant à toute la CI (exemple: mesures militaires contre le cas de Kadaffi
vis-à-vis de sa population?)
 Outre la notion de CI, le DI suppose l’idée d’une communauté juridique selon
laquelle tous les Etats seraient soumis aux mêmes règles de droit. Plusieurs
conventions internationales reconnaissent ce principe, dont notamment le statut
de la Cour Internationale de Justice; et reconnaît au même titre que les
conventions internationales: les règles coutumières. La CIJ parle également du
droit international commun ou de droit international général. La convention
de VIENNES sur le droit des Traités parle de normes impératives du droit

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international général, comme des normes acceptées par la CI des Etats dans son
ensemble.
Ainsi, coexisteraient des règles diverses, consacrées par des conventions spécifiques,
et des règles universelles, (caractéristiques de l’unité du droit international) et qui
s’imposeraient aux Etats en dehors de toute convention internationale.

«COMMENT IMPOSER DES REGLES UNIFORMES A CES ETATS QUI


ONT CHACUN LEUR DROIT INTERNE?»

LE DIP ne serait finalement que du droit public externe (l’externalisation du


droit interne)

La conséquence de ces divergences de définition se manifestent lorsque des


contentieux existent entre le droit interne et le DIP (le droit interne doit-il traduire
les dispositions du DIP avant que celles-ci puissent s’appliquer?)
(qui est à la charge de la signature de traité?) (les individus sont titulaires de droit: si
on invoque un traité international, les dispositions s’appliquent-ils directement aux
individus? La Cour Internationale a répondu par l’affirmatif en disant qu’il faut
reconnaître ces droits aux individus. )

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CHAPITRE 2: l’histoire du droit international

SECTION 1: la formation du droit international

 Chapitre faisant référence aux principes relatifs à l’application des règles du DI,
les buts; les acquis, et les limites de ce dernier.
 DI= Résultat d’une succession d’événements et la résultante de plusieurs facteurs
relatives à l’évolution de la civilisation
 Retenir les événements qui ont eu un impact significatif sur le DI
 Le DI contemporain est le résultat d’événements importants observés en Europe.
De sorte que l’histoire du DI coïncide plus ou moins avec l’histoire européenne.
C’est en Europe qu’apparaît l’Etat moderne. L’Etat capitaliste actuel est lui aussi
né en Europe. C’est-là bas que se sont développées les principales institutions du
DI (guerre, armement, conflits armés, conflits maritimes). C’est
l’expansionnisme colonial qui a permis que les règles forgées en Europe
deviennent des règles du DI imposées au reste du monde (exemple: le traité de
Westphalie).
 (Lire le Traité de Berlin) (il y a certains dispositions du DI qui peuvent encore
s’appliquer) (utilisation du terme de «processus de civilisation»: mener les
nations d’Afrique vers la civilisation. Pour masquer une certaine forme de
colonisation?) (ils ont inventé les règles du jeu pour ne pas entrer en guerre entre
eux, l’avis des colonisés n’a pas été demandé; et les colons se sont même mis
d’accord pour se dire que ces territoires n’étaient pas initialement des Etats avant
leur arrivée).
 (Mais au final, quels sont réellement les critères de civilisation?)
 L’influence des Etats africains et latino-américains ne sera observée que plus
tardivement, c’est-à-dire au moment de la décolonisation (moment où ils seront
reconnus comme Etat souverain)
 Dans les origines lointaines du DI se pose la question de l’idée/de concept d’
«Etat-Nation».
 On entend par Antiquité les 3 millénaires précédents avant JC, et qui s’étend par
la chute de l’Empire Romain d’Occident en 476.
 A partir du V ème siècle= moyen-âge.

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 Sous l’Antiquité, la scène politique internationale était dominée par 2 catégories


de collectivité politique: d’une part les cités (les cités grecques qui sont
caractérisées; malgré leur petite taille ; par une homogénéité claire et une
organisation élaborée). D’autre part les empires, qui étaient caractérisés par leur
étendue géographique. Et en son sein, une diversité entre les différents territoires
occupés. Une organisation qui pouvait concilier les différences ethniques et
idéologiques selon les populations considérées.
 Certains éléments du DI actuel se retrouvent dans l’organisation grecque,
notamment l’organisation du pouvoir politique selon les principes démocratiques.
Les traits généraux de l’époque sont caractérisés par la méfiance à l’égard des
étrangers et une tendance à l’isolement, conjugué avec la recherche constante
de l’intérêt de l’empire ou de la cité. Cette combinaison d’éléments est source de
conflits et de guerre (entre les cités et avec le reste du monde). Le conflit était
alors sans merci.
 La notion de guerre totale de Clausewitz (notion apportée par les européens:
l’idée d’exterminer complètement l’autre)
 Notion de guerre humanitaire
 Lire la Charte du Manden (charte relative à des sujets autour de la guerre)
 L’étranger est source d’hostilité et les seules règles relatives à cette dernière
obéissent à des règles réciproques (conciliation d’intérêt).
 L’idée de nation dans ce processus: la nation consiste en une idée de solidarité
(vouloir vivre ensemble) entre les nationaux d’un Etat. Une nation c’est ce réflexe
d’être solidaire aux intérêts de sa propre nation. (définition subjective). Nation=
communauté partageant les mêmes valeurs, les mêmes idéologies, principes:
(définition objective). Le revers de cet intérêt revient à l’existence d’ une façon
apathique d’appréhender les autres (qui sont concurrents de cet intérêt) et sont
l’objet d’un conflit armé.
 Nation et nationalité relèvent d’une idée/d’un principe d’appartenance visant à
défendre les intérêts entre nationaux d’un même Etat; et les mettre en
concurrence avec ceux des autres Etats. Comment le DI de cette époque gère
cette perception?
 Chine antique (route de la Soie), Moyen orient (qu’est-ce que le droit d’un
étranger sur le territoire national?) Question de la monnaie (valeur de celle-ci
entre territoires différents)

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 C’est sous l’empire romain que se dessinent les débuts du DI


 Jus gentium (droit des gens, droit romain)
 En 306: traité entre Rome et Carthage, qui établit des zones d’ingérence
respectives, principes de protection des ressortissants, de concession commerciale.
C’est-à-dire des relations internationales formellement établies par des règles
auxquelles les parties ont consenti. Pour Rome, c’était un outil au service de
l’impérialisme, Rome se préparant à devenir la capitale du monde. Les règles
devaient principalement régir le statut des romains d’une part et des non romains
d’autre part.
 L’empire romain met en place la notion de citoyenneté et les droits qui y sont
rattachés (droit reconnus aux romains, droits qu’on ne peut pas reconnaître aux
non romains) (esprit d’exclusion)
 Le DI contemporain ne s’est pas totalement affranchi de cette logique
d’opposition, bien que son objet est principalement d’établir des règles
universelles.
 Sous l’antiquité, le «DI» est européano-centré. Ainsi, au Moyen-Age,
l’influence de l’église catholique s’observera également dans le cadre des RI.
L’Eglise catholique propose la vision de la civitas christiana (civilisation des
nations chrétiennes, république des nations chrétiennes, autrement dit, une
civilisation universelle). Selon cette vision, toutes les monarchies sont membres
de la communauté chrétienne et se trouvent sous l’autorité suprême du pape.
C’est le pape qui règle par arbitrage les contentieux entre les princes et les ducs.
On parle de civilisation chrétienne car les républiques partagent les mêmes
cultures, surtout la même religion, et donc les mêmes valeurs.
 Toutefois,, à partir de la Révolution française, la civilisation construite autour
des valeurs chrétiennes cède la place aux valeurs républicaines. En effet, après
la révolution, les monarchies se transforment en Etat moderne, d’abord en
Angleterre, puis la première s’est libérée de la tutelle du pape. L’Etat est un
pouvoir centralisé, laïc, qui exerce la plénitude des fonctions étatiques sur un
territoire déterminé.
 La monarchie revendique la souveraineté à l’égard de l’autorité du saint-siège (du
pape) pour ensuite devenir des républiques au sens substantielles du terme. Sous
l’angle du DI sont alors adoptés les traités de Westphalie, consacrant un nouvel
ordre interétatique européen et avec lui, les principes de l’ordre public européen

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notamment, la souveraineté des Etats, et l’égalité des Etats. Bien que ces traités
s’appliquent encore d’une certaine manière aujourd’hui, ils favorisent
l’absolutisme, et toute guerre y est dite légitime en cas de différends. Ainsi, la
paix de Westphalie n’est qu’une paix opportuniste, elle n’est pas fondée sur des
principes éthiques, mais sur un 3ème principe, qui est celui de l’équilibre des
puissances.
 Quelques décennies après la révolution française et l’apparition de l’Etat moderne,
ce sont mis en place les différentes dispositions normatives et institutionnelles
destinées à régir les RI, (les MAE sont mis ainsi en place au sein des Etats, et on
met en place les régimes de privilège et d’immunité diplomatique). Dans le cadre
des échanges commerciaux, on met en place les principes normatifs de la
navigation maritime et de gestion des espaces territoriaux. Il est dès lors possible
de réprimer la contre bande.

 GROTIUS met en place une théorie du droit naturel applicable aux relations
internationales dans son ouvrage «Du droit de la guerre et de la paix». Sa thèse
est qu’il faut subordonner la volonté étatique au droit naturel. Autrement dit,
le droit naturel est une limite à la souveraineté des Etats. C’est par ce principe de
limite de la souveraineté étatique, (tout en la reconnaissant) que GROTIUS et
PUFENDORF sont vus comme les pères fondateurs du DI

 Une autre théorie basée sur le jus positum mettra en échec cette position selon
VATEL. La SI est par nature la grande société des nations : société uniquement
composée d’Etats souverains. La souveraineté ne saurait connaître aucune
limitation, car il s’agit d’une condition même d’existence de l’Etat. Seul l’Etat
(ou la nation) qui se gouverne elle-même sans dépendances à l’égard d’aucun
autre Etat (souverain) est apte à exister et à agir en droit international. Tous les
autres Etats (c-a-d ceux qui ne détiennent pas la souveraineté entière), ne peuvent
participer au DI puisqu’ils n’existent qu’à travers une autre puissance.Ainsi pour
VATEL, l’Etat souverain détermine lui-même les devoirs et les obligations qu’il a
à l’égard de la CI. Dans l’approche positiviste de VATEL, le DI est un droit
nécessaire mais librement déterminé par les Etats, contrairement à la thèse de
GROTIUS. En somme, le droit est posé par la volonté étatique, conformément au
principe d’égalité souveraine entre les Etats. Le DI serait un droit de

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juxtaposition d’entités souveraines et égales entre elles, et exclut tout pouvoir


politique qui leur soit supérieur.
 Le DI ne s’applique pas aux individus (mais cette position commence à évoluer:
exemple: par la protection des ressortissants entre nations souveraines).
 Toutes les sources du DI seraient alors fondées sur le consentement étatique. Le
consentement expresse à travers les traités et le consentement tacite dans le cadre
des coutumes internationales.

SECTION 2: le développement du DI

Évolution de la perception de la notion de nationalité


Le principe de souveraineté nationale s’attache à l’origine du pouvoir et non au
pouvoir (souveraineté étatique? souveraineté populaire?)
La nation est titulaire de la souveraineté en DI. C’est cette nation que le DI
reconnaît comme détentrice de droit. Ainsi, avec la révolution française (disparition
des rôle détenus par l’Eglise et remise en cause de la monarchie), la nation détentrice
de la souveraineté n’est pas le roi, et encore moins les nobles. Plus encore, chaque
nation a le droit de se constituer en Etat. Ainsi constitué, le DI lui reconnaît
l’indépendance.
Cette idée à été fondé dans le concept du droit des peuples à disposer d’eux-
mêmes (sous la période coloniale, il a justifié des guerres d’indépendances, la
souveraineté n’étant plus protégée en DI au profit d’une puissance coloniale, mais
méconnue des nations colonisées).
Les mouvements de décolonisation donneront naissance à un grand nombre
d’Etat, qui, paradoxalement, revendiqueront la souveraineté, non pas au profit des
peuples, mais au profit des gouvernements. (la souveraineté devrait revenir
principalement au peuple en priorité?)

La vision marxiste de l’Etat a également joué un rôle dans une évolution du


DI. Les rapports de classe, observés dans la société politique interne, sont transposés
dans les RI. (lutte contre le capitalisme, lutte contre les Etats européens coloniaux).
Les Etats du Tiers Monde (les mouvements des pays non alignés) tendent à s’aligner
malgré tout vers le bloc communiste (exemple: Madagascar sous le régime de Didier
Ratsiraka). Il fallait temporiser l’expansion capitaliste selon l’URSS (c’est pour ça

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qu’il a soutenu les efforts militaires des Etats nouvellement indépendants).

Les différents traités adoptés durant la GF portent les oppositions entre les 2
blocs.
Doctrine post GF (traduit la souveraineté des nations nouvellement
indépendants.)
Les Etats latino-américains s’approprient les discours indépendantistes pour
s’opposer à la puissance américaine. Et les différentes révolutions débouchent sur
l’intronisation de chefs d’Etats personnellement opposés à la politique américaine, de
sorte que la tribune des USA devient le théâtre d’opposition frontale entre l’Amérique
du Nord et le reste du continent).
La force du discours socialiste est qu’il pointe du doigt le principe originel du
DI selon lequel tous les Etats sont souverains et égaux, et il en est de même de la
légitimité de leur discours idéologique. Le DI en tant que juxtaposition d’entités
souveraines, ne serait qu’un droit d’interaction anarchique. La SI serait donc
structurellement anarchique, et ses membres ne sauraient se mettre d’accord que si
des intérêts ponctuels peuvent les réunir.

 Quelle est la place de l’interétatisme? (suppose que les Etats étaient souverains
mais aussi que le DI était le droit de la CI: c-a-d le droit d’entités souveraines,
coexistant de manière juxtaposée).
 L’anarchie des souverainetés (c’est le DI dans la conception de VATEL, et
l’absolue souveraineté des Etats débouche sur une structure anarchique qui rend
difficile la coopération)

 L’idée de mettre en place une institution supra-étatique (qui dépasse la simple


anarchie des souverainetés est établie comme une limitation nécessaire à la
souveraineté des Etats ). Le DI limité à la juxtaposition des souverainetés
débouche sur un gouvernement des grandes puissances (ce sont elles qui dictent
les règles dans cette hypothèse).

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Les Etats sont et restent jaloux de leur souveraineté. La difficulté est alors de
permettre une coopération institutionnalisé, tout en respectant la souveraineté
des Etats. La doctrine a proposé d’appréhender cette difficulté selon une association
de la souveraineté et du principe de l’auto-limitation. L’organisation internationale
contemporaine est respectueuse de la souveraineté, voire, se fonde sur celle-ci. C’est
de la volonté des Etats souverains que naît la légitimité des organisations
internationales, les traités eux-mêmes, étant toujours l’expression de la volonté
d’Etat souverain. Malheureusement, même si le droit reconnaît formellement l’égale
souveraineté des Etats, les Etats sont de fait économiquement et militairement inégaux
(«tous les Etats sont égaux mais ils sont égaux différemment»).

Une distinction entre grandes et petites puissances constituent pourtant une


négation du caractère traditionnel de la souveraineté.
Pour preuve, certaines grandes puissances s’attribuent elles-mêmes un rôle
prépondérant dans le règlement de problème d’intérêt commun. Certains se
comportent en gendarmes du monde, et d’autres se proclament défenseur de la
démocratie pour agir en réalité sous des motifs économiques non affichés.
En même temps, c’est dans ce schéma d’inégalité et de perpétuelle dynamique
des puissances, que le DI peut se construire!
Ce sont les puissances actuelles ou émergentes, conscientes de leur responsabilité, et
soucieuses des valeurs de l’humanité, qui peuvent exercer une action collective dans
le sens de l’intérêt général. Dans ce schéma, la carence institutionnelle est palliée par
l’action des grandes puissances. La situation de domination de celle-ci, ne devant être
alors qu’une phase transitoire.

 La formation du DI répond à cette dynamique des puissances


 Le DI sans ces grandes puissances n’existe pas encore
 Toutefois, il ne faut pas que le DI devienne un droit des grandes puissances, il
faut que ce DI change et ralentir, voire faire disparaître cette dynamique
inégalitaire: vers une reconnaissance de l’égalité

 Ainsi, au lendemain de la 1GM, à la suite de la conférence de la paix de


Versailles; émerge l’idée d’établir la Société Des Nations, le but étant de
maintenir dans la période de paix, la solidarité des peuples démocratiques. La

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SDN est toutefois handicapée par l’insuffisance de mécanismes sanctionnant


l’agression. Les seuls mécanismes reposant sur la médiation internationale.

 Comment le DI actuel évolue? Elle est caractérisée par une expansion normative
et d’autre part à une adaptation qualitative. Le souci de réalisme des précédentes
(normes?) a conduit les gouvernement à reconnaître des pouvoirs privilégiés aux
grandes puissances et à reconnaître le principe d’interdépendance économique
comme devant prendre donc en compte les Etats du Sud.

 Ainsi, l’expansion normative du DI découle-t-elle de l’intensification des RI


qui a fait prendre conscience des interdépendances (économique, militaire)
 Actuellement, les normes pécuniaires font l’objet de travaux de codification, et de
nombreuses conventions techniques sont constamment établies (notamment les
conventions de l’OIT ou la convention pour le nouvel ordre économique).

 L’adaptation qualitative du DI, repose sur la pacification de la SI. Désormais


l’attention est portée sur les relations en temps de paix, et qui sont de caractère
principalement économiques. La priorité demeure absolue pour le maintien de la
paix, et le développement économique et social, est aujourd’hui reconnu comme
un droit.
D’ailleurs la Charte des Nations-Unies a établi un lien direct entre la garantie de
sécurité internationale et l’établissement d’un ordre économique international juste et
équitable/équitable (exemple: les migrations) (pourquoi certains sont prêts à se mettre
en danger de mort et traverser les océans pour migrer vers un autre pays: à cause de la
condition économique qu’ils vivent dans leur pays?) (cas de piraterie en Somalie,
quelle est la situation économique et sociale de la Somalie?) (lien et continuité entre
paix et économie)

 Interdépendance entre les règles économiques et règles sécuritaires


 On ne peut pas se concentrer sur des questions telles l’économie si les conflits ne
sont pas réglés!
 Par rapport à cette domination des grandes puissances, (dans les problématiques
internationales), les objectifs demeurés pertinents sont: la recherche de paix et
originellement la lutte contre la discrimination de l’apartheid, le désarmement, la

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protection des droits de l’homme, de l’environnement et des ressources naturelles,


et les exigences du développement durable en tant qu’urgence actuelle au profit
des générations futures. Aujourd’hui il est possible de mettre en cause la
responsabilité des Etats pour des dommages environnementaux (en terme de
pollution de la mer). Il est de même possible de mettre en cause la responsabilité
individuelle des chefs d’Etat et responsables gouvernementaux pour des
violations graves des droits de la personne (essais nucléaires dans les océans)
 Le DI impose des sanctions et obligations vis-à-vis de personnes (mettre en cause
par exemple la responsabilité d’un chef d’Etat, remise en cause de leur immunité).

 Question de la place du droit régional, qui est assez récente, notamment


lorsqu’il s’agit de droit régional africain et latino-américain
 Le droit régional s’est construit à partir de la fin des empires coloniaux
 Le DR selon les capacités propres des différents régions considérées, détient une
place plus ou moins importante dans le DI. Ainsi, les doctrines latino-américaines
en matière de reconnaissance d’Etat/de gouvernement, où le droit est né d’une
reconnaissance régionale (comme la doctrine Stimson*en matière de non recours
à la force armée); (malgré plusieurs protestations); ont reçu une application
solidaire par plusieurs gouvernements post coloniaux.

La place du DR a été soulevé devant la CIJ dans l’affaire HAYA DE LA TORRE 1951.
La question est donc posée dans une affaire qui opposait le Pérou et la Colombie
(affaire sur la demande d’extradition d’un criminel/prisonnier politique, qui a
demandé l’asile)

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CHAPITRE 3: les principales théories du DI

Comprendre les théories relève d’une nécessité impérative tant pour les chercheurs
que pour les étudiants; les règles devant toujours être appréhendées à la lumière des
théories qu’ils répondent.
Le DI est une science normative et épouse l’évolution de la SI elle-même. Et
l’évolution des différentes théories du DI traduisent la dynamique dans la conscience
collective «internationale»

 Théorie féministe du DI (théorie militantiste pour déconstruire le DI actuel)

Ce qu’on peut relever c’est une domination durable de la théorie positiviste,


dont la légitimité ne sera fragilisée qu’au lendemain de la 2GM dans la mesure où les
Etats veulent donner au DI une fonction supérieure que celle de maintenir côte à côte
des puissances souveraines. Ainsi peut-on classer les théories en 2:

- Les théories positivistes (du DI moderne, les traités qui ont une valeur juridique par
exemple) (pour les positivistes extrêmes: contrat valable tant que c’est formalisé par
écrit et signé)
(droit naturel: répondre aux objectifs moraux et aux valeurs: le contrat par exemple
doit être équitable)
- Les théories post modernistes (théories qui viennent à l’encontre de celles
positivistes)

SECTION 1: les théories positivistes:

Le positivisme au sens propre est une conception du droit, mais aussi une
conception épistémologique du droit. Pour le positiviste, la science juridique consiste
principalement à décrire le droit en vigueur. Il n’y a pas à chercher si cette règle est
juste ou équitable. Il n’y a pas de considération morale ni éthique dans le positivisme.
Il limite l’activité juridique à la simple description. Pour que la théorie puisse tenir, il
pose principalement sa valeur sur l’effectivité.
En droit interne, le positivisme se fonde sur la force contraignante exercée par
l’Etat.

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Et en DI, le droit serait le droit posé par la volonté des Etats, ne considérant que
très peu les valeurs et la morale.
Le positivisme concentre la démarche sur les mécanismes/ la mécanique
causale entre le fait et la sanction.
(est-ce qu’on doit juste se limiter à la description?)

On ne peut pas appliquer cette théorie sans y poser des limites.


Il y a 2 traits caractéristiques de la théorie positiviste du DI à souligner : le premier
c’est la conception étatiste (ne concerne que les Etats), et le second: volontariste (c’est
la volonté de l’Etat qui est la source du jus positum). Et dans le positivisme
volontariste classique, «l’Etat est la source unique du droit, celle-ci ne peut
dépendre que de sa volonté.»

Parmi les autres théories positivistes, on distingue le normativisme, dont le


normativisme Kelseinien* («La théorie pure du droit») (la logique de celui-ci c’est
que le droit doit se débarrasser de ces impuretés: tout ce qui ne relève pas de la simple
logique est impur et n’est pas une démarche scientifique , exemple: les principes
philosophiques, théologiques, morales: la priorité à la paix, l’importance des droits
humains, l’égalité entre hommes et femmes) . Cette théorie s’inscrit dans la théorie de
Kant* dans sa thèse de la raison pure. Dans cette dernière, on peut retrouver une
démarche qui sert la morale (la raison sert la morale .....)
Le droit peut servir cet objectif moral mais l’objectif moral n’est pas une source
de droit (Kelsen)

Le DI ne peut pas exclure la considération de valeurs morales, mais la norme de


droit répond toujours à des critères objectifs, inscrits dans un complexe ordonné de
norme. Et la où la théorie normativiste entre en conflit avec les autres théories
positivistes, est que la norme elle-même, permet de remettre en question la
souveraineté de l’Etat.
Ainsi, à la différence des théories positivistes classiques, les normativistes ne
reconnaissent pas aux Etats la qualité de sujet direct et exclusif du DI. (l’Etat n’est pas
le seul sujet important du DI, les normes et l’objectivité doivent être également être
pris en compte et le déterminer).

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L’élément principal du caractère juridique du DI repose sur les mécanismes de


sanction.

 il y a aussi le positivisme pragmatique. Dans cette théorie, la réflexion juridique


est inutile, voire impossible si on veut la prolonger comme une science du droit.
Seule la description de l’état du droit est possible par l’examen systématique et
une présentation ordonnée du contenu des diverses sources du droit, de la
jurisprudence, et en DI, de la pratique diplomatique.

 Qu’est-ce qu’un système? Qu’est-ce que «ordonné»? (un ordre est toujours un
système, mais un système n’est pas toujours un ordre)

Faire du droit se limiterait à décrire ses mécanismes?


(que dit le droit et comment l’appliquer)

Un concept n’a d’importance que s’il est établi clairement dans la pratique
internationale. On dit que le positivisme pragmatique est empirique car il se limite à 2
pôles de réflexion. Le premier est celui de la souveraineté, le second est le principe
de soumission au DI. On évite la difficulté d’expliquer pourquoi un Etat souverain
serait soumis au DI.
Parmi les auteurs contemporains, on peut citer les auteurs anglo saxons:
Thomas FRANCK ou Louis HENKIN, qui tout en retenant la démarche empirique,
ont réussi à donner une fonction additionnelle au DI. C’est par ces auteurs qu’on été
élaboré la conception du DI à la démocratie par exemple.

SECTION 2: les théories post modernistes

La naissance des théories post modernistes est consécutive à la régression du


positivisme classique. Cette régression résulte de l’incapacité des Etats à maintenir la
paix (1GM et 2GM), et à l’apparition de nouvelles exigences de solidarité
internationale d’autre part. Les théories post modernistes se caractérisent par un retour
de conception du droit naturel (jus naturalis). Il y a 2 courants principaux:

- Neo jus naturalis

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- Le militantisme juridique

Le néo jus naturalis: se définit en réaction au positivisme classique, il vise à


lutter contre les effets néfastes du principe de l’interétatisme anarchique favorisé par
les 2 grandes guerres et leurs conséquences. Le droit naturel et le droit des gens
accordent une importance particulière aux valeurs, tout en reconnaissant l’importance
des mécanismes du jus positum ou du droit positif. (on a combiné droit positif et droit
naturel)
C’est avec les théories jus naturalis qu’ont été construits les fondements du droit à
l’environnement (droit solidaires) droit de l’homme (droit universel) par exemple

La théorie idéaliste militantiste: cette théorie admet que la vie politique


internationale est dominée par les intérêts des différents acteurs.
Mais il ne faut pas confondre droit international et politique internationale
(exemple: guerre civile qui éclate dans un Etat africain: casques bleus n’interviennent
pas, et guerre civile en Europe: ils interviennent: leurs motifs peuvent être
économiques, politiques: hostilité croissante entre Est et Ouest par exemple) (ce n’est
pas parce qu’il n’ y a pas eu intervention en Afrique que c’est autorisé/légal la guerre
civile là bas, mais qu’en Europe non)
(les enjeux politiques brouillent la réflexion): s’il y a violation du droit, il y a
violation du droit. Ce n’est pas parce que c’est politique que le droit n’a pas sa place.
Pour les partisans de cette théorie, les positivistes confondent la neutralité du
DI, (qui ne serait en réalité qu’une apparence) et le poids des rapports de force
politiques. (en ppe le DI est neutre, mais cela n’interdit pas les rapports de force
politiques: ils ne justifient pas non plus la négation des règles juridiques).
Ainsi l’école du militantisme juridique rejette l’approche du réalisme
sociologique qui donne une importance exagérée aux données de la science politique..
2 courants sont à distinguer au sein du militantisme juridique: occidental et tiers
mondiste.

1) Le courant occidental affirme que la fonction principale du DI est d’aider à


maintenir la suprématie de la force et les hiérarchies établies sur la base de la
puissance. Pour eux, la technicité des règles ne peut pas primer sur les facteurs
politiques qui sont eux-mêmes la source d’inspiration des règles et décisions

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(si une règle émane, elle provient de plusieurs facteurs politiques)

Face à cette tendance, les pays de l’Est, tout en reprenant les mêmes principes,
proposent que le DI devienne un outil de contestation contre la configuration
géopolitique mondiale qui se caractérise par la domination des Etats capitalistes
libéraux (c’est-à-dire les Etats bourgeois). Pour eux, ces Etats ont orienté le DI vers
l’impérialisme occidental alors que le DI devrait être un droit de coexistence pacifique.
L’influence de cette doctrine disparaît avec la fin de la GF et l’effondrement du bloc
de l’Est.

2) Le second courant est tiers mondiste: il combine l’approche réaliste et une


idéologie socialisante. Il vise à l’instauration d’un nouvel ordre international
principalement en matière économique (elle affirme qu’il y a une inégalité de fait
entre les Etats) (désavantage économique crée un désavantage politique) action
solidaire internationale donc dans le domaine économique? (l’ordre du monde ne doit
plus reposer sur la domination du Nord par rapport au Sud) (pour une raison éthique
de justice)

Selon Charles CHAUMONT, les contradictions observées dans la vie


internationale imposent de revoir le DI dans une perspective critique.
L’harmonisation du DI n’est possible que dans le respect d’une solidarité
acceptée et d’un esprit de coopération fondés sur la prise en compte des données
immédiates des RI.
L’obligation juridique n’a pas de contenu normatif autonome. Elle est le reflet
d’une situation résultant d’une manifestation de volontés. Il ne s’agit pas d’une
volonté mondiale ni d’une volonté diffuse, mais d’une interaction de volonté qui
serait donc à la source de l’obligation juridique.
Dans l’absolu, la fluidité de ces interactions peut transformer le DI impérialiste
en un DI démocratique. Puisque les Etats sont souverains et égaux, la volonté des
Etats du tiers monde ont la même valeur que celle des Etats puissants.

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CHAPITRE 4: les principes fondamentaux du DI

 Principes des RI sont différents des principes du DI


 Peut-on appréhender le DI selon une même logique qu’on aurait en droit interne?
 Est-ce qu’en droit interne le droit s’applique à des entités souveraines?
 La définition de ces sujets internationaux (définition de l’Etat, définition de la
nation)
 Est-ce qu’une entité souveraine (comme l’Etat-nation) peut être soumise à des
règles obligatoires, et voir ses moyens d’action limités?

1ère hypothèse: le DI serait un droit de coexistence entre entités souveraines? (selon


les militantistes) : Oui aussi si le fait de se soumettre à des règles juridiques répond au
principe de souveraineté sans le nier (il faut que les règles elles-mêmes traduisent la
souveraineté)
En ce sens, la souveraineté est reconnue mais elle n’est pas absolue, (c’est-à-
dire qu’elle ne peut pas signifier que l’Etat n’est subordonné à aucune autorité, mais
qu’il doit respecter des règles minimales qui garantissent les mêmes privilèges et les
mêmes statuts que tous les autres).
Ainsi, l’objet premier du DI et son fondement reposent sur 2 règles simultanées
et d’égale importance, à savoir la souveraineté et l’égalité.
La complexité du DI repose donc sur une oscillation constante entre un droit de
coordination et un droit de subordination.
Outre les spécificités propres du DI, se pose le caractère obligatoire du DI.

SECTION 1: les spécificités du DI

Les spécificités du DI poussent les auteurs à remettre en question l’existence


même du DI. Les politologues et philosophes se positionnent parfois en négateurs du
DI en transposant les structures de fonctionnement et de pensée du Droit interne sur le
DI, pour en déduire par la suite que le DI n’existe pas.
Cette démarche confond la cause à la conséquence; ou l’argument et la
conclusion.
Ce qu’on retrouve parmi les négateurs du DI c’est que le DI n’existe pas parce

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que par exemple, il n’y a pas d’organe législatif, organe qui pourrait établir des
règles obligatoires de sa propre volonté, de même il n’y a pas d’autorité judiciaire
ayant les mêmes compétences qu’en droit interne c’est-à-dire trancher les différends,
et il n’y a pas d’administration policière (pas d’entité qui sanctionne les violations).
Ces organisations du droit interne permettent une organisation juridique
supérieure aux individus et distinctes d’eux. Ainsi, sans cette superstructure, la
société internationale ne serait qu’une société anarchique, et la question est de savoir
si c’est la SI qui est anarchique ou si c’est la structure du DI qui est anarchique (pas
ordonné ni centralisé).
Si le DI est réduit aux rapports de force entre Etats, alors la SI est anarchique,
donc pas de DI.

Toutefois, il serait abusé de dire qu’il n’existe aucune règle régissant les RI
quand bien même celles-ci seraient largement tributaires des rapports de force
(quelques exemples: la guerre était initialement licite: vu la théorie de VATEL,
aujourd’hui elle ne l’est plus: le DI contemporain pourtant, ne peut pas exclure le
droit à la légitime défense, mais contrairement au droit interne, le droit de recourir à la
force ne se dissout pas dans la compétence obligatoire des autorités judiciaires)*.

Concernant les traités, si le DI n’est qu’une formalisation des rapports de force,


ils ne seraient que la formalisation des rapports de force consentis. D’ailleurs, ils
pourraient être abrogés unilatéralement par tout Etat parti qui aurait la force d’imposer
sa volonté.
Le DI réduit à un mécanisme de formalisation, ne contiendrait alors aucune
fonction car la forme ne suffit pas à donner le caractère juridique.
 !! (ces affirmations donc ne sont pas totalement vraies car si un Etat abroge
unilatéralement un traité, il peut s’exposer à des sanctions internationales, c’est
pareil pour le recours à la force en dehors des cas autorisés par le DI. )!!

Pour d’autres auteurs, le DI ne serait que le droit public externe des Etats
(exemple du droit constitutionnel appliqué dans les RI par l’Etat). Du point de vue du
mécanisme des ratifications des traités, ce sont les dispositions du droit
constitutionnel par exemple, qui établissent les procédures et les règles de compétence.
De même en matière de représentation diplomatique.

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Toutefois, les théories souverainistes, n’excluent pas de reconnaître que le DI


est un droit positif.
D’abord parce-que les Etats eux-mêmes ont reconnu que le DI est obligatoire.
De même les juges (internes ou internationaux) appliquent le DI.
Ainsi, dans le préambule de la Charte des Nations -unies peut-on voir que les
Etats reconnaissent le nécessaire respect du DI et de ses valeurs comme condition de
paix et de justice internationale, notamment le respect des obligations nés des traités
et autres sources du DI.
Les dispositions du DI sont elles-mêmes appliqués par les juges nationaux.
Il est reconnu dans le droit anglo saxon que le DI fait partie des lois de la
nation, du droit interne et que ce principe et un PGD (principe général de droit)

 (conseil de sécurité: a la possibilité de voter pour imposer par la force de cesser


les violations du DI)

Dans l’affaire des réclamations norvégiennes, la CPJI, avait affirmé qu’il leur
revenait la compétence d’observer si les lois américaines étaient conformes aux traités
conclus par les Etats-Unis.

Enfin, d’après la conception sociologique du droit, à côté des traités, les règles
coutumières précèdent chronologiquement les règles légales. Et l’adhésion de la
collectivité à la règle ainsi établie, justifie la positivité de la règle légale. (c’est cette
adhésion qui donne le caractère juridique à la règle)

 Si un Etat ne respecte pas ses obligations internationales, qu’en est-il des


mécanismes de sanctions? Une des principales contestations dirigées contre le DI
porte sur les mécanismes de sanctions. Certaines obligations, bien que reconnues
comme juridiques, ne sont pas accompagnées systématiquement de sanction,
voire pour la plupart, ne font pas l’objet d’un mécanisme répressif. Ce qui est
toutefois indiscutable c’est que les mécanismes de sanctions existent mais sont
limités par les enjeux et les facteurs politiques.
Pour ces auteurs, pas de DI car pas de sanctions, ou plutôt les sanctions obéissent à la
loi du plus fort (ce qui est sanctionné c’est le comportement qui ne convient pas aux

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Etats puissants)

 Le primat de la force n’est pas incompatible avec l’existence de normes


juridiques
 Le DI doit évoluer dans le sens d’une disparition progressive des inégalités
internationales

Si le DI est critiqué par les fragilités des mécanismes de sanctions, il est


toutefois acquis qu’il existe des mécanismes de sanctions, mais dites
«décentralisés» (parce que ce sont les Etats eux-mêmes sous divers formes, qui
prévoient les mécanismes de sanctions).
Pour KELSEN, les Etats qui recourent aux représailles sont habilités à le faire
parce qu’ils agissent au nom d’une délégation implicite reçue de l’ordre juridique
internationale.

Enfin, retenons que l’évolution du DI des acquis incontestables:


D’abord en matière de limitation du recours à la force qui ne se résume plus
seulement au droit à la légitime défense unilatérale; mais prévoit d’autres possibilités
selon laquelle d’une part, l’Etat ne peut pas se faire justice lui-même.
Et que d’autre part, l’usage de la force peut répondre à d’autres objectifs de la
légitime défense, notamment faire cesser une violation grave du DI. Cette dernière
forme de monopole de la contrainte est quasiment reconnue à une autorité unique,
c’est-à-dire que ce monopole est centralisé à la compétence des Nations-Unies et de
son Conseil de Sécurité.

SECTION 2: Fondements du caractère obligatoire du DI

 Obligation de sorte d’appliquer le Droit interne


 Selon la doctrine: le formalisme juridique (DI et droit interne) est par référence
aux règles de procédure et de formes
 Le DI est régi par un texte de DI (pour la forme, ex: traités ratifiés)
 Le droit interne est adopté selon les procédures en droit interne (la cause et/est* la
conséquence elles-mêmes?): c’est la limite de cette approche
 Confondre volontarisme et étatisme? Toute volonté est étatique . Cette approche

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se justifie par les règles de droit qui sont le fruit de la volonté humaine

Comment la volonté peut s’imposer?: dans le cadre d’un Contrat Social: le pouvoir
étatique y est légitime car constitue l’expression d’un contrat social.
On ne peut imposer à la population un pouvoir contre son gré.
La population va choisir une institution et va s’y soumettre: respect de la souveraineté
de l’Etat
En DI, c’est plus complexe. Du fait de la question de coexistence des populations
souveraines (ex: Madagascar et Afrique), le volontarisme ne tient pas ici, pour le cas
de l’autorité supra-étatique (car cette autorité supra étatique est elle-même
abstraite?anarchique?) difficulté de convergence/d’uniformisation de chaque volonté
souveraine?

« le sujet de droit est lui-même législateur»: Le volontarisme suppose que la règle de


droit naît de la volonté du sujet de droit. Force de ce principe: permet de préserver le
primat du principe de souveraineté

 ANZILOTTI et ARRIGO CAVAGLIERI: les règles du DI sont obligatoires car


elles sont fondées sur leur reconnaissance par les Etats. Le véritable DI ne dérive
que de la volonté des Etats.

 JELLINEK: le DI repose sur un principe d’auto-limitation, c’est-à-dire que,


puisque l’Etat est souverain, c’est sa volonté de se limiter (champ d’action, ses
droits) et de reconnaître des obligations internationales qui fondent le caractère
obligatoire du DI. (si l’Etat n’est pas souverain, il ne peut pas signer des traités.
C’est en raison de cette souveraineté que l’Etat peut se soumettre à des
obligations internationales).

Pour certains auteurs, des relations bilatérales aléatoires ne peuvent créer des normes
internationales:

 Heinrich TRIEPEL: il y a une convergence de ces volontés aléatoires qui peut


créer le DI. Il y a une différenciation entre la volonté commune et la volonté
isolée.

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«Il est évident que cette volonté, qui doit être obligatoire pour une pluralité d’Etats,
ne peut pas appartenir à un seul Etat, puisqu’elle sera obligatoire pour une pluralité
d’Etats».
La convergence des volontés repose sur une manifestation expresse (traités
multilatéraux + coutumes internationales) de la CI, et une expression tacite.

La limite de la théorie est qu’elle est difficilement applicable à l’idée d’un DI


universel
Force: certains principes sont universels et n’ont pas attendu la formalisation du
DI. (PACTA SUNT SERVANDA: l’Etat qui ratifie doit l’exécuter de bonne foi) : (il
y a donc des règles d’aspects universels).

 THEORIE NORMATIVISTE KELSENIENNE: Sa force obligatoire repose


sur sa normativité.
(rapproche le Droit à l’Etat. Les règles du DI deviennent internationales si elles
répondent à des critères normatifs)
La force obligatoire du DI répond à la loi de normativité, c’est-à-dire que, pour
être des règles de droit, elle doit obéir à des critères de validité (pyramide de
KELSEN): sa conformité à la règle supérieure (Exemple: Décret doit respecter les lois
et la Constitution).
La Constitution est au-dessus de toute loi (exemple: les traités sont soumis au
principe de PACTA SUNT SERVANDA).
Cette position a été posée par la CPIJ dans l’arrêt LOTUS (savoir si un Etat
souverain pouvait être lié tout court, puis lié par sa propre volonté, et pourquoi?).
La Cour affirme que le DI régit les rapports entre les Etats indépendants. Les
règles du DI liant les Etats, procèdent de la volonté de ceux-ci.

 Enfin, certains auteurs proposent de dépasser le formalisme. Ils vont au-delà


des critères formels: il faut que les règles de droit traduisent le principe de l’Etat-
Nation
Certains principes semblent précéder la volonté formellement exprimée des
sujets de droit, y compris les principes moraux. (Est-ce qu’il faudrait la ratification
d’un traité pour interdire le génocide?)
Les règles morales sont valables seulement à quelques évidences.

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Opposition de: règle formelle (valide) VS règle légitime (a du mal à s’imposer


car non formellement formé, ne bénéficie pas de cette reconnaissance)

CIJ: (DETROIT DE CORFOU) : il est nécessaire de dépasser ces formalismes,


il y a des obligations qui pèsent obligatoirement sur les Etats, surtout parce-qu’on se
retrouve dans une structure anarchique aujourd’hui.
Nécessaire de dépasser le formalisme car certaines règles sont indiscutablement
légitimes quand bien même elles ne sont pas formelles.

 LEON DUGUIT: dans sa théorie sociologique estime que la solidarité sociale est
le fondement du droit. Qu’il s’agit d’une nécessité biologique car nul ne peut
compromettre la solidarité sociale sans nuire à la vie de la société, et en cascade à
la sienne propre.
(les individus, parce qu’ils sont intelligents, ont intérêt à préserver l’harmonie sociale:
ce n’est pas un principe moral c’est un principe de survie): le Léviathan même se base
sur cela.
Toute collectivité intelligente est solidaire: c’est une nécessité.

 Pour HOBBES, il y a la communauté qui reconnaît le pouvoir du Léviathan: tout


le monde s‘y soumet non pas par peur mais parce-qu’on en a besoin pour protéger
la cité. On le crée pas pour vénérer «un monstre» mais pour une question de
défense. La communauté parce qu’elle est intelligente, peut créer ce Léviathan,
(ce n’est pas parce qu’elle est morale)

Par principe, les lois doivent être accessibles à tous. Pas seulement entre les mains des
minorités que sont les juristes et étudiants.
Ne pas sous estimer les théories car elles nous permettent de comprendre l’esprit de la
loi.

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TITRE II: les sujets de DI

 Distinguer les entités soumises au DI; car certaines rentrent dans la définition du
DI et d’autres simplement des acteurs du DI, sans être des sujets du DI
 L’identification des sujets du DI précède la détermination des règles applicables
 Les sujets traditionnels du DI: les Etats et organisations internationales
 Les acteurs que sont les personnes privées (personnes physiques ou morales):
participent à l’élaboration de normes de DI. Par leur statut, ils bénéficient d’une
protection apportée par le DI, des personnes privées, sans être sujets de DI ,
peuvent être tenus responsables de violation du DI et faire l’objet de sanction

CHAPITRE 1: L’ETAT

L’Etat est appréhendé a la fois comme phénomène sociologique, historique,


politique; phénomène pris en compte par le droit.
Parmi tous les autres sujets et acteurs du DI, l’Etat est le seul sujet de droit, qui
bénéficie des attributs de souveraineté et d’indépendance.
Selon la doctrine, une collectivité humaine est un Etat sous la condition qu’elle
dispose d’une population, d’un territoire et d’une autorité politique.
La condition supplémentaire en DI est que cette autorité soit souveraine.
Toutefois, eut égard à la définition du DI privé, qu’en est-il des nations qui ne
disposent pas d’une assise territoriale? (exemple: les mouvements séparatistes
africains) ou qui disposent d’une assise territoriale contestée (exemple: Libye: grand
territoire avec des chefs de guerre prennent contrôle de leur territoire et accepté par la
population, va on reconnaître cet Etat sécessionniste comme un Etat?)
C’est la logique volontariste qui permet de résoudre cette difficulté, il est en
effet apparu; quand est fondée la reconnaissance d’un Etat par rapport aux choix
diplomatiques des Etats tiers.
Ainsi, les éléments matériels constitutifs de l’Etat sont tributaires d’un élément
supplémentaire qui est la reconnaissance par les Etats tiers.
La définition de l’Etat est indispensable car elle détermine si une
collectivité humaine peut invoquer à son profit le principe de souveraineté
(protection de celle-ci). Et d’autre part, les droits rattachés à ce statut de souverain
protégé par le DI. Il faut tenir compte de 3 éléments pour répondre à cette question:

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- éléments objectifs (territoire, population, autorité)


- souveraineté
- reconnaissance des tiers

I- Les éléments constitutifs de l’Etat

1) La population:
L’Etat est avant tout une collectivité humaine et ne peut exister sans
population.
Au sens large, la population comprend tous les individus, tous les habitants
qui vivent sur le territoire. Autrement dit, c’est une donnée géographique et
démographique qu’on peut appréhender selon les critères scientifiques simples.
Mais cette définition est trop large. Du point de vue théorique, cette définition
inclut les étrangers domiciliés dans l’Etat. Elle inclut ceux qui y possèdent leur
principal établissement et qui n’ont peut-être pas renoncé à leur nationalité
d’origine. Il inclut autrement dit, tous les individus, y compris les non nationaux de
l’Etat. Du point de vue juridique, la population ne peut correspondre à ce sens trop
large.
Elle supposerait en effet que les nationaux ou les citoyens d’autres Etats
feraient partie de la population de cet Etat. Point de vue trop restrictif car néglige les
nationaux qui se retrouveraient hors du territoire (exemple: les malgaches sur d’autres
territoires).
En tant qu’élément constitutif de l’Etat, on peut appréhender la population
comme la masse d’individu rattachée de façon stable à l’Etat.
Et selon à Alain PELLET, ce lien de stabilité s’appelle la nationalité. La
population c’est l’ensemble des nationaux. Et en vertu des doctrines de l’Etat-Nation,
ce lien fonde la compétence personnelle de l’Etat, et l’autorise à exercer certains
pouvoirs, tout en permettant aux citoyens de l’Etat de faire valoir ses droits à l’égard
de l’Etat.
Le DI rattache aussi parfois la population à la collectivité des ressortissants.
Ainsi, dans l’affaire des intérêts allemands en Haute Silésie polonaise, La CPJI a
affirmé que les ressortissants «sont des personnes physiques dont la situation
juridique est déterminée par le lien personnel de nationalité qui les unit à l’Etat».
Par cette affirmation, la Cour soulève une question, celle du lien entre

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population, nation et peuple.


En DI le concept principal est la population car il s’agit de déterminer la
qualité d’Etat ,et de savoir si celui ci présente des éléments constitutifs impératifs. Il
n’est donc pas obligatoire qu’il soit limité à une seule nation. Autrement dit, un Etat
peut être le regroupement de plusieurs nations qui ont eu la volonté de créer une
collectivité humaine identifiable et organisée (à l’origine d’un Etat peut se trouver
plusieurs nations).
Le DI exige toutefois que la population; en tant qu’élément constitutif;
corresponde à une nationalité déterminée. Autrement, il serait impossible de
déterminer les compétences des différents Etats à l’égard des individus.
Ainsi par exemple en D des sociétés, DI privé (société en Chine et filiale à
Madagascar. On suppose que la Chine considère qu’elle est chinoise, et que
Madagascar estime que cette société est malgache, du fait de toutes les entreprises
privées nationalisées pendant régime communiste, donc pense que le pays a le droit de
s’approprier la nationalité de cette société) (Il est impossible que société ait une
nationalité non identifiable).
Les nations peuvent être à l’origine d’un Etat (divers immigrés de l’Europe aux
Etats-Unis: c’est un Etat avec les américains) (c’est le même cas pour l’histoire de la
Russie et de l’ex URSS) (Nb: même sur territoire malgache, ils n’auront pas le même
statut que les nationaux malgaches)

En outre, la notion de population ne couvre pas d’autres réalités politiques


internationales. Il s’agit de réalité anthropologique et culturelle, de sorte que la
population doit présenter des critères d’homogénéité identifiable.
Dans la conception objective de la nation, et dans la conception subjective de
population (vouloir vivre ensemble pour défendre intérêt de la nation): il faut faire
une option entre les intérêts contradictoires des différentes nations.
Les conséquences de cette doctrine s’observent au XIX ème siècle, le principe
de nationalité suppose que tous les individus appartenant à une même nation ont le
droit de vivre à l’intérieur de leur Etat national (donc pas de distinction à faire entre
population nationale et résidents sur le territoire?) (Car ici ce serait: Résidents =
nationaux)
La difficulté se pose quand plusieurs Etats se sont constitués en Etats fédéraux
ou lorsque d’autres ont été soumis à la colonisation et par la suite, ont revendiqué leur

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indépendance. Les résidents ne sont pas forcément la population d’un Etat (quel
peuple peut revendiquer l’existence de l’Etat notamment au lendemain des GM,
conception à l’origine des droits des peuples à disposer d’eux-mêmes, concept
ayant mis fin à la colonisation. Ce droit reconnaît qu’aucun peuple ne peut être
soumis à l’autorité d’une nation étrangère.
Ce droit est consacré, protégé par le DI positif. Ce qui veut dire que la violation
de ce droit peut faire objet de sanctions internationales
Le droit des peuples à disposer d’eux même se situe à la rencontre de deux concepts:
le principe de la souveraineté, (de la volonté populaire et nationale) et le principe de
rattachement de cette entité souveraine à un Etat reconnu en DI.
Le droit des peuples à disposer d’eux même est un principe fondamental du DI,
car détermine structurellement le champ d’application de celui-ci. En effet, en vertu
de ce principe, les dominations territoriales (de la colonisation), les rattachements
territoriaux des annexions et les cessions d’autre part, sont incompatibles avec le DI.
Il suppose en outre qu’une nation puisse revendiquer la souveraineté et se voir
reconnaître une existence en DI.

12/12/23

 La notion de l’Etat c’est une notion à la fois trop large et trop restrictive
 Revenir à la notion de nation: pour Alain Pellet, la population est la masse des
individus rattachée de manière stable à l’Etat par un lien juridique, c’est-à-dire le
lien de nationalité. La nationalité crée un lien d’allégeance personnelle de
l’individu envers l’Etat national, et inversement, crée la compétence
personnelle de l’Etat sur lui, une compétence lui permettant d’exercer certains
pouvoirs et prérogatives exclusifs
 Par population de l’Etat, on désigne parfois les ressortissants qui, selon la
jurisprudence, désignent les personnes physiques dont la situation juridique est
déterminée par le lien de nationalité qui les unit à l’Etat.
 Les notions de nation et de peuple constituent des concepts connexes en ce qu’ils
aident à déterminer l’assise personnelle du pouvoir de l’Etat.
 En DI, c’est le premier concept (de nation) qui est déterminant pour identifier les
éléments constitutifs de l’Etat (et non le peuple: car le peuple est lui-même un
élément constitutif)

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 En DI, aucune règle de droit n’impose qu’à un Etat corresponde une seule nation,
ici le sens de nation est pris au sens anthropologique et sociologique. Il a été par
exemple reconnu que l’URSS avait plusieurs nations mais qui se regroupent dans
un seul Etat. Toutefois, tous les membres d’une nation, de cette communauté, de
cet Etat-Nation, auront une seule et même nationalité (nation doit être prise au
sens juridique du terme ici).
 En outre, la notion de population ne permet pas de saisir toutes les réalités
politiques internationales. Ainsi, faut-il prendre en compte les critères
d’expression de l’homogénéité d’une population qui n’est dès lors plus une
simple réalité statistique.
 Rappelons que selon le sens objectif de nation: communauté de langage, de
culture et d’histoire. Au sens subjectif: correspond au vouloir vivre ensemble. Ce
sont à travers les expressions de ces éléments de ce vouloir vivre ensemble, que
les caractères objectifs s’établissent et permettront d’établir ce caractère
d’homogénéité.
 Second principe historique (un principe aujourd’hui dépassé): rattachement
territorial impératif et selon un principe, qu’en vertu des nationalités, tous les
individus nationaux d’un Etat doivent résider sur le territoire dudit Etat.
 A l’inverse, (principe toujours en vigueur), tous les nationaux d’un Etat ont le
droit de vivre à l’intérieur dudit Etat
 Plus tard, (fin XXème siècle) des traités ont reconnu le principe de nationalité, et
ces derniers ont fait l’objet de convention de traité de paix dans le cadre de
conflits récents. Par exemple l’URSS (si on regarde la dimension anthropologique
et sociologique: l’Ukraine a comme origine la Russie) (la nation ukrainienne n’a
jamais existé en dehors de la Russie?)
 Le DI de la période post coloniale est caractérisée par l’application de ce principe,
traduit aujourd’hui par le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

2) Le gouvernement:
Le gouvernement est l’élément de représentation de l’Etat. Son existence
permet d’affirmer que le territoire en question n’est pas une «terra nullius».
Dans l’affaire du Sahara occidental soumis à la CIJ en 1975, s’est posée la
question des caractéristiques que doivent présenter les gouvernements pour faire
partie des éléments constitutifs de l’Etat. La Cour a affirmé qu’il était nécessaire de

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reconnaître le particularisme du caractère gouvernemental, des formes


d’allégeance politiques et religieuses. Mais la Cour a rejeté en l’espèce, l’existence
d’un gouvernement en raison du défaut d’établissement du caractère juridique de
celui-ci.
Ainsi, le DI confirme-t-il à travers cet arrêt, la nécessité absolue d’un
gouvernement, parallèlement (ou implicitement) au caractère juridique de celui-ci
(du gouvernement), sans toutefois aller jusqu’à définir ou dicter aux Etats les
modalités de représentation propres à ces gouvernements.
Dans la définition du gouvernement en DI, c’est tout l’ordre politique,
juridictionnel et administratif qui est visé.
En DI, la condition d’effectivité est impérative parce-que sans elle, il est
impossible pour l’Etat d’être un sujet de DI. Ainsi, dans la condition de l’effectivité
faut-il entendre la capacité réelle de l’Etat à respecter ses engagements
internationaux.
En pratique, et la plupart du temps, ce caractère d’effectivité est présumé
rempli au point qu’il est parfois jugé comme constitutif d’ingérence: la remise en
cause de l’effectivité du pouvoir politique (présomption d’effectivité).
Cette réserve de principe (effectivité présumée comme ingérence) est observée
même dans les cas de guerre civile ou dans les situations où l’Etat est disloqué en
raison de troubles internes graves (observé concernant la Libye suite à la chute de
Kadaffi qui revendique la souveraineté de l’Etat?, le Tchad, Cambodge)

Se pose alors la question de la portée de ces éléments constitutifs, notamment


de l’existence d’un gouvernement effectif (quelle est la pertinence de rechercher les
éléments constitutifs de l’Etat dans les relations de celui-ci avec ses pairs?)
En raison de la nature interétatique du DI, la reconnaissance des gouvernements par
les tiers, revêt d’une importance particulière, même si celle-ci doit être limitée en ce
qui concerne l’existence de l’Etat.

Selon la grande majorité des théories du DI, la reconnaissance n’est pas un


élément constitutif de l’Etat.
L’existence de l’Etat est un fait qui s’impose aux tiers, à ceux-ci le
reconnaissent ou non. Sans incidence sur l’existence factuelle de l’Etat, la
reconnaissance n’en présente pas moins une importance pratique.

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D’ailleurs, dans le DI contemporain, plusieurs Etats pratiquent encore la


reconnaissance du gouvernement, tout comme la reconnaissance d’Etat, qui est un
acte déclaratif fondé sur l’effectivité des gouvernements, sans portée rétroactive
(autrement dit, l’Etat qui reconnaît le gouvernement tiers à un instant T n’est pas
supposé avoir refusé avoir refusé les gouvernements précédents).
Dans la même logique toutefois, puisque la reconnaissance est un acte
unilatéral déclaratif, elle est révocable, elle peut cesser sur la volonté de son auteur,
considérant toutefois que cette cessation n’est pas de nature à annuler les effets
observés sous l’empire de la reconnaissance précédente.
Autrement dit, si la reconnaissance n’a pas d’incidence sur l’existence de l’Etat,
elle a des conséquences politiques importantes, et peut engendrer des situations
juridiques nouvelles.

Dans le DI contemporain, la place croissante de l’individu, permet aujourd’hui


la responsabilité internationale individuelle. En outre, la reconnaissance de
gouvernement est liée à la pratique de représentation diplomatique. A l’égard de son
auteur, la reconnaissance du gouvernement produit les effets propres à toute
reconnaissance de fait ou de droit, et l’existence de l’acte de reconnaissance est
opposable (avec toutes les conséquences juridiques correspondantes). A ce titre,
malgré l’absence d’incidence sur l’existence factuelle de l’Etat, la reconnaissance
affecte la personnalité internationale de celui-ci, et sa capacité à agir en DI.
Comme la reconnaissance ouvre la possibilité des RI avec les Etats tiers, le
refus ou le retrait de celle-ci, peut inversement le paralyser (exemple: gouvernement
malgache en 2009, non reconnaissance de son gouvernement les Etats tiers ont refusé
d’entretenir des relations).
L’exercice de la reconnaissance relève ainsi de la compétence de chaque
Etat. Telle compétence est reconnue par le droit, sans que le droit ait établi des règles
expresses relatives à l’exercice de la reconnaissance.
En effet, c’est un acte unilatéral qui peut certes lier son auteur, mais ne peut lier
l’auteur qu’une fois que celui-ci est consenti à l’exprimer.

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3) Le territoire :

 La consistance du territoire en DI:


Le territoire est l’espace où s’applique le pouvoir de l’Etat. Là où l’Etat
exerce l’ensemble des compétences déduites de sa souveraineté en DI, il y a territoire
étatique.
Parmi les composantes géographiques du territoire, celles qui répondent à cette
condition rentrent dans le territoire au sens strict, il s’agit des territoires terrestres, des
voies d’eaux et de certains espaces maritimes (exemple la mer territoriale).
Il y a aussi l’ensemble de l’espace aérien tel que défini dans l’ arrêt de la CIJ
dans l’affaire des activités militaires et paramilitaires au Nicaragua.
En revanche les espaces où l’Etat exerce des compétences ne répondant pas à
cette condition, ne correspondent pas au territoire étatique: exemple: le plateau
continental dans les fonds marins

 C’est une autre condition sine qua non de l’existence de l’Etat


 Principe fermement établi par la coutume internationale de sorte que un Etat peut
disparaître avec la perte totale de son territoire. Ainsi les Etats micro insulaires
peuvent disparaître si la montée de niveau des océans (réchauffement climatique)
(où est-ce qu’on va mettre la population de ces Etats?) entraîne une immersion de
leur territoire terrestre
 Le DI porte sur les rapports entre certaines données géographiques et la
souveraineté. Rapport par lequel se définit le territoire étatique. Ainsi
l’importance accordée au territoire comme élément constitutif de l’Etat suppose
une fort interdépendance du territoire étatique avec les autres éléments
constitutifs de l’Etat que sont la population et le gouvernement.
 Il est à remarquer toutefois qu’il est apparu dans la JP internationale que des
disciplines non juridiques et des questions ne reposant pas toujours sur ces
rapports de souveraineté, ont constitué les éléments déterminants du régime des
espaces territoriaux, voire des critères de délimitation territoriales (critères
comme les ressources halieutiques par exemple), (comment migrent les poissons
au sein de ces eaux là?)

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1) Entre les deux concepts de territoire et population; la relation est directe et


nécessaire, autrement dit pas de territoire étatique sans population. En DI
contemporain, la population est toujours sédentaire et stabilisée à l’intérieure des
frontières du territoire étatique. Inversement, la présence d’un individu sur un
territoire étatique peut participer à prouver la nationalité ou du moins un lien de
rattachement à l’Etat qui représente un indice utile en cas de contestation de la
nationalité. (attention toutefois à ne pas exagérer ce principe)

 La présence sur le territoire peut aider à confirmer une nationalité affirmée si elle
existe. Mais en DI, cette présence n’est ni une condition de nationalité ni une
preuve autonome de compétences personnelles fondées sur la nationalité.

2) Le deuxième lien: entre territoire et gouvernement.


Ce lien est également impératif. On ne peut pas imaginer que l’Etat soit reconnu
comme existant sans pouvoirs stables s’exerçant sur un territoire déterminé.
La possession d’un territoire s’impose donc comme condition préalable de
l’existence d’un gouvernement. Inversement, le territoire est l’espace sur lequel l’Etat
exerce l’ensemble des pouvoirs reconnus aux entités souveraines par le DI. Cette
relation établie entre la plénitude des fonctions gouvernementales et le territoire
étatique, permet de distinguer les espaces où les autorités étatiques n’exercent pas ses
compétences plénières et exclusives.
Lorsque cette liaison est établie, on parle de zone ou d’espace de juridiction
étatique.
En ce qui concerne l’existence de l’Etat, il faut que le gouvernement dispose
d’un minimum de base territoriale pour qu’il y ait Etat.
Dès que cette condition est remplie, l’intégrité du territoire est en principe
protégée par le DI. Il s’agit là d’un principe fondamental du DI contemporain qui
n’admet aucune modification de territoire autrement que par des moyens
pacifiques.
Ce principe est posé à l’article 2 de la Charte des Nations Unies. On peut en
déduire que la qualité d’Etat n’est pas perdu du seul fait de la diminution du territoire.
Non seulement les modifications frontalières restent possibles; mais l’identité de
l’Etat ancien n’est pas atteinte par les fluctuations de sa consistance géographique.

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A ce titre, quelle est la nature juridique du territoire?


Les différentes théories définissant la nature juridique du territoire, malgré leurs
différences, sont d’accord sur un point et concernent l’association étroite de l’Etat au
territoire

 La première théorie est celle du territoire-sujet. Selon cette théorie, le territoire


est une composante de l’Etat personne. Il est donc un élément constitutif de la
qualité de l’Etat. Il est le corps de l’Etat. C’est cette théorie qui a permis les
fixations juridiques de l’extra territorialité, par exemple en matière de navire ou
d’immunité des représentations diplomatiques. La limite à cette théorie est que
les mutations territoriales seraient de nature à affecter l’identité de l’Etat.

 La deuxième théorie: le territoire-objet. Cette théorie crée un lien assimilable au


droit réel du propriétaire sur la chose que l’on voit en droit interne). Ainsi, il
dissocie l’Etat et le territoire. (met en évidence compétence du gouvernement sur
son territoire, sa limite est qu’elle suppose qu’il est possible de considérer l’Etat
en dehors de ses éléments constitutifs

 La théorie du territoire-limite: correspond à la conception sociologique du droit.


Et suppose que le territoire constitue la limite du pouvoir de l’Etat. Si elle
confirme l’association entre territoire et gouvernement, elle ne traduit pas dans sa
totalité l’importance juridique que le territoire représente pour l’existence même
de l’Etat. En effet, la limitation du pouvoir étatique est ici appréhendé dans le
cadre des relations interétatiques donnant ainsi une importance primordiale au
rôle des Etats tiers et ignorent la compétence exercée par l’Etat sur ses
nationaux expatriés

 La théorie du territoire-titre (juridique): le territoire serait le point d’attache


des droits et obligations internationaux de l’Etat vis-à-vis de ses pairs. Elle
inclut donc l’idée du territoire limite, mais met l’accent sur les droits de l’Etat sur
son territoire exclusif.

 Toutes ces conceptions demeurent pertinentes dans le DI actuel sous réserve de


leurs limites propres. Mais la théorie du territoire-limite et du territoire-titre sont

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les plus fréquemment invoquées dans le cadre du contentieux international, de


sorte qu’elles bénéficient de la plus large adhésion par les Etats.

13/12/23

 La question de la souveraineté de l’Etat et ses corollaires:


- qu’est-ce qui différencie l’Etat d’une autre collectivité dans lequel il existe un
pouvoir effectif ?
- Une collectivité autonome, tout en présentant ces caractéristiques, n’est pas un Etat.

L’Etat présente l’effectivité interne et international. Sous l’angle du DI, c’est le


second qui est déterminant, si le premier est l’élément déterminant de l’existence
même de l’Etat.
Dans les RI souveraineté signifie l’indépendance. De sorte que si elle n’est pas
l’élément constitutif, elle permet de consolider l’existence de l’Etat. Elle est
aujourd’hui à la base des relations entre Etats partis à la Charte des Nations-unies.
Selon l’article 2, l’Organisation est fondée sur le principe de l’égalité souveraine de
tous les membres. Cette souveraineté n’est toutefois pas absolue, et elle doit connaître
des limitations, autrement, le DI n’aurait aucun objet.
A ce titre, l’indépendance des souverainetés constituent des principes à
conjuguer constamment avec le principe de concurrence de souveraineté égale, car la
souveraineté de chaque Etat se heurte à celle des autres.
La limitation de la souveraineté ne découle pas de la volonté de l’Etat, mais
des nécessités de la coexistence des sujets du DI.
Plus tôt, dans ces conditions, la souveraineté apparaît comme la source des
compétences que l’Etat tient du DI. Si ses compétences ne sont pas illimitées, aucune
autre entité n’en détient qui lui soit supérieure.
La souveraineté n’implique toutefois pas que l’Etat puisse s’affranchir des
règles du DI. Au contraire l’Etat n’est souverain que s’il est soumis directement et
immédiatement au DI.
Dans l’affaire du vapeur Wimbledon, la CPJI a affirmé que «la faculté de
contracter des engagements internationaux est précisément un attribut de la
souveraineté».
Alors le principe est donc, dans la limitation de la souveraineté de l’Etat en DI,

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celui de la soumission directe. En vertu de ce principe, l’Etat est à la fois souverain


et immédiatement soumis au DI.
Ce principe se décline en 2 autres établis par la doctrine, à savoir: la notion
d’immédiateté normative, notion rappelée par la CIJ dans son avis consultatif relatif
à la réparation des dommages subis aux services des Nations-Unies. Le second
principe est qu’en vertu de cette immédiateté, elle est la source de la qualité d’Etat.

Cette combinaison de critères permet de distinguer l’entité étatique au sens du


DI (qui sont des sujets du DI), des autres collectivités autonomes par exemple, en
droit interne. .
Ainsi, une fois cette souveraineté acquise, la qualité d’Etat n’est pas remise en
cause même si l’Etat adhère à un traité qui affecte certains aspects de l’exercice de la
souveraineté nationale. Ainsi, un Etat européen qui adhère par le Traité de Maastricht
et les autres traités subséquents pour être membres de l’UE et entrer dans la zone euro,
consent à abandonner son ancienne monnaie, sans toutefois perdre la qualité d’Etat
souverain.

Les premières confédérations d’Etat ont été fondées sur, d’une part, un
mouvement impérialiste, et d’autre part, une volonté fédéraliste (fédérer veut dire:
regrouper, faire attention à cette notion). (le fédéralisme n’est pas l’esprit de séparer,
exemple: USA avant étaient séparés mais se sont regroupés vs balkanisation?).
La plupart des confédérations ont disparu au profit soit d’un éclatement (chaque
membre de la confédération ayant retrouvé sa pleine autonomie, c’est le cas des
membres de la communauté française ou des Etats de la Commonwealth), soit par la
mise en place d’un Etat fédéral (cas des USA, Suisse). Au sein de ces confédérations,
les limitations tenaient principalement au droit de recours à la force et à la capacité de
conclure les traités.
Aujourd’hui la distinction fondée sur l’immédiateté normative permet de
distinguer Etat fédéral d’Etat fédéré: Tant qu’une entité politique ne peut pas se
prévaloir de l’immédiateté internationale, et quelle que soit l’étendue des
compétences qui lui sont reconnues par l’Etat dont elle relève, cette entité ne peut pas
prétendre être un Etat au sens du DI. C’est le cas de l’Etat fédéré au sein de l’Etat
fédéral.
L’Etat fédéral se définit comme un groupement d’entités présentant une

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organisation politique identifiable, mais qui n’ont pas (les entités) de rapport
immédiat avec la SI soit parce qu’elles y ont renoncé (cas du fédéralisme par
agrégation), soit parce qu’elles sont issues d’un mouvement centrifuge*. L’ancien Etat
unitaire a, dans ce cas, abandonné ses compétences ou certaines de ses compétences
au profit de ces composantes. Dans tous les cas, les Etats fédérés, ne peuvent pas
prétendre, quelle que soit leur dénomination, à la personnalité juridique des Etats
selon le DI.

 Les principes corollaires de la souveraineté:


Le principe d’égale souveraineté entre les Etats connaît diverses
manifestations, ou divers déclinaisons.
1) Le premier est celui selon lequel tous les Etats ont les mêmes droits et
obligations.
Ce principe est consacré par la déclaration d’Helsinki, parce qu’en vertu de
l’immédiateté normative, les Etats ne sont subordonnées à aucune autre autorité
nationale ou internationale. Ils sont égaux juridiquement entre eux.
Ce principe de l’égalité souveraineté est présenté comme le fondement de la
coopération au sein des membres des Nations Unies, et sera développé dans son
contenu, dans la déclaration relative au principe du DI, touchant les relations amicales
et la coopération des Etats. (résolution 26-625 de l’AG des Nations-Unies).
Dans le cadre de la conférence d’Helsinki de 1975, ce principe porte sur la
liberté en matière diplomatique et en matière d’adhésion aux organisations
internationales.

Dans les faits, ce principe se heurte à des différences réelles entre les Etats. Il
ne permet pas de prévenir, ni de corriger les inégalités de dimension, de richesse
ou de puissance entre les Etats. Au contraire, il masque la nécessité de consacrer
une typologie inégalitaire des statuts entre les Etats.
Dans le droit de la coexistence pacifique, la principale implication du principe
d’égalité souveraine est la réciprocité des droits et avantages. Ce principe en implique
un autre, qui est la non discrimination entre les Etats.
Elle serait par exemple, à la source de la clause de la nation la plus favorisée
(cf droit international économique, favoriser les échanges équitables internationaux).
Toutefois, malgré le manque de réalisme, on est obligé de reconnaître la portée de ce

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principe.
Point de départ du développement progressif du DI vers plus de justice, c’est
en reconnaissant l’inégalité réelle entre certains Etats qu’a été possible la révision
de la clause de la nation la plus favorisée au bénéfice des Etats du Sud, dès lors,
bénéficiaires de traitements plus avantageux.
Le principe des traitements égalitaires doit être vu à la lumière des
réalités concrètes, sinon il favoriserait au contraire l’inégalité, (ce serait comme
l’image d’une course avec un Etat qui a déjà 50 mètres d’avance alors que la règle de
base c’est que tout le monde a le même départ )

2 ) L’autre corollaire c’est la liberté d’action des Etats. Elle signifie l’absence de toute
subordination organique des Etats aux autres sujets ou acteurs du DI.
Traditionnellement, c’est d’abord à l’égard des autres Etats que s’entend
l’absence de subordination. Autrement dit, un Etat n’est pas indépendant ni souverain
s’il est en situation de dépendance vis à vis d’un autre Etat, qui peut lui dicter ses
volontés. Mais au lendemain de la colonisation, les Etats du Sud, constatant une forme
de décolonisation inachevée, ont considéré qu’il fallait consacrer formellement
l’interdiction des autres formes d’atteinte à la souveraineté et à l’indépendance des
Etats.
Dans la résolution 26-25, ils affirment que «chaque Etat a le devoir de
respecter la personnalité des autres Etats», et que «les Etats sont juridiquement
égaux».
Aujourd’hui, cette question de la liberté d’action, concerne l’indépendance des
Etats dans leurs rapports avec les organisations internationales.
Selon la doctrine, liberté d’action et indépendance des Etats signifient que les
organisations internationales ne peuvent pas constituer des supers-Etats ou des
structures organiques supérieures aux Etats (question de la liberté des Etats européens
par rapport à l’UE).

3) L’autre corollaire du principe d’égale souveraineté c’est la présomption de


régularité des actes étatiques. Il s’agit d’une conséquence directe de la souveraineté de
l’Etat. L’Etat bénéficie d’une sorte de ce qu’on voit en droit interne, d’une sorte de
privilège du préalable. Autrement dit, il appartient à celui qui invoque le caractère
illicite d’un acte étatique d’apporter les éléments établissant les contradictions avec

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les règles du DI.


En ce qui concerne les actes accomplis par l’Etat sur son propre territoire, cette
présomption est forte, mais elle n’est pas absolue. (elle n’est pas irréfragable si on suit
le vocabulaire du droit interne).
Les autres limites à cette présomption concernent également l’abus de droit ou la
mauvaise foi (2 Etats voisins et l’un jette des déchets radioactifs sur la mer territoriale
d’un autre Etat).
Ce n’est pas une présomption absolue.

Dans les domaines qui ne sont pas réglés par le DI, le principe de présomption
de régularité des actes permet d’organiser le mécanisme contentieux (arrêt LOTUS).
Le comportement de l’Etat est apprécié à la lumière du contenu de la norme.
Cette appréciation n’est possible qu’à posteriori. Et dans plusieurs situations, les
éléments constitutifs de l’infraction peuvent se retrouver diffus, voire, peuvent
disparaître.

 (le cas de non immixtion (idéologique/économique/politique) n’est plus possible


dans la géopolitique surtout de par la prépondérance de la globalisation).

 La question de compétence de l’Etat:


Elle se décline de diverses manières, notamment la compétence territoriale, la
compétence en dehors du territoire, et enfin les situations de concurrence de
compétence.
Les compétences générales de l’Etat ou ses compétences nationales, sont
prévues dans l’article 2 paragraphe 7* de la Charte des Nations-Unies « aucune
disposition de la charte n’autorise les Nations-Unies à intervenir dans les affaires qui
relèvent essentiellement de la compétence nationale d’un Etat».

En pratique, cet article de la Charte a fait l’objet d’une interprétation unilatérale


par l’organisation elle-même, et a consacré la possibilité qu’une majorité d’Etats
membres puisse faire une application obligatoire sinon arbitraire de cet article. La
question s’est posée par exemple dans le cadre de la légitimité du gouvernement
franquiste (de Franco, en Espagne). L’autre exemple est celui du régime
d’Apartheid (non accepté par ONU). Il apparaît dès lors que les compétences de

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l’Etat peuvent faire l’objet de limitations obligatoires en DI.


Ces principes concernent tout d’abord:
 l’exigence du respect du DI
 l’interdiction de s’ingérer dans les affaires d’Etats tiers
 la prohibition de recours à la force dans les RI.
 (l’obligation de règlement pacifique des différends).
 le devoir de coopération (surtout face aux violations massives des droits de
l’Homme et des menaces face à la paix et à la sécurité internationales)
(il y a d’autres limitations spécifiques par domaine: la guerre, etc... qui sont disposées
dans des textes précis?)

18/12/2023
1) Le respect du DI
Cette exigence est elle-même une garantie des corollaires de la souveraineté. Si
c’est en vertu du DI que l’Etat peut exercer la plénitude des compétences
internationales, ce ne peut-être que dans les limites fixées par ce droit que cette
souveraineté peut être garantie. Autrement dit, la soumission au DI est inséparable de
la souveraineté.
L’exercice de la souveraineté est limitée par l’exigence de bonne foi, c-à-d que y
compris dans les matières où le DI reconnaît une plénitude de compétences aux Etats,
une limitation demeure: c’est cette exigence de bonne foi

2) L’interdiction de l’ingérence dans les affaires intérieures (manifestation


négative: obligation de ne pas faire)
Elle concerne en priorité la prohibition du recours à la force. Elles sont
garanties par tous les mécanismes de sanctions du DI. Il s’agit de la contrepartie de
l’exclusivité des compétences de l’Etat sur son territoire. Elle s’exprime, d’une part
dans le principe de non-intervention, parfois révisée à l’aube du principe du devoir
d’ingérence humanitaire.

3) L’obligation de règlement pacifique des différends


Parallèlement aux principes de non ingérence et de non intervention, le DI
prévoit l’obligation de règlement pacifique des différends. En effet, considérant que
les Etats sont souverains et égaux, il ne peut y avoir entre ces Etats, un quelconque

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lien de subordination. Or la vie politique internationale ne peut empêcher l’existence


de différences entre les Etats, c’est pourquoi ce principe doit trouver pleine
application.
Il se fonde sur l’interdiction du recours à la force dans les RI. Mais elle ne peut
s’imposer qu’en s’appliquant tangiblement aux exigences de la vie politique
internationale.
L’article 33 de la Charte des Nations-Unies pose ce principe comme une
obligation juridique, mais seulement dans le cas où un différend dont la prolongation
est susceptible de menacer le maintien de la paix et de la sécurité internationale.
La déclaration de 1970, précise que ce principe consiste à: «rechercher
rapidement une solution équitable» (sous-entend un non recours à la force) (équitable
ne veut pas dire ce qui plaît à chacun). La solution équitable ici est une solution
conforme au DI.
Ainsi, selon cette déclaration de 1970, l’acceptation de procédures pacifiques
«ne peut être considérée comme incompatible avec le principe d’égalité souveraine».
De même, les engagements internationaux ne compromettent pas la souveraineté des
Etats bien qu’ils imposent la soumission de ceux-ci aux obligations qu’il contiennent.

4) Le devoir de coopération
Le devoir de coopération est la manifestation positive des exigences
(obligation de faire), notamment dans des domaines spécifiques, tel le développement
économique ou la préservation des intérêts communs de l’humanité.
Plus simplement, il constitue une obligation juridique que la jurisprudence a
d’ailleurs imposé en matière de convention internationale. Ainsi, au cours des phases
de négociations et des phases d’adoption longues des conventions, certaines
obligations peuvent naître en dehors même des procédures d’adoption formelles fina
les. L’Etat qui négocie le traité est supposé vouloir s’engager de bonne foi.
Certains comportements peuvent se déduire de ce principe. (exemple: les PV
de négociations ont permis aux juges de déterminer quel est le degré d’engagement
des Etats: donc des obligations y naissent à partir de ces PV)

SECTION 2: Les compétences de l’Etat

On peut distinguer les compétences territoriales des compétences personnelles.

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Elles se manifestent sur leurs assises (les éléments constitutifs de l’Etat). (C’est le 3
ème élément constitutif qui exercerait ses compétences sur les 2 autres?)
L’Etat ne se confond pas avec le gouvernement en DI!! Le gouvernement est un
élément constitutif de l’Etat!
(la licéité en droit interne n’équivaut pas à la licéité en DI)

Sous-section 1: les compétences territoriales

La sentence (territoriale) Max HUBER de 1928, a permis de dégager les


éléments caractéristiques de la souveraineté territoriale.

1) Le principe de plénitude
Le DI reconnaît à l’Etat le droit d’exercer selon sa propre appréciation
discrétionnaire, toutes les fonctions de commandement destinés à favoriser les
activités licites selon le D I, qui se déroulent sur son territoire.

La question qui a été posée à l’arbitre Max HUBER concernait les droits de
l’Etat en matière de réglementation économique, dont les conséquences peuvent
affecter le patrimoine des entreprises étrangères.

Cette plénitude de compétences concerne toutes les fonctions étatiques. Leur


contenu sont pris au titre de la souveraineté territoriale, mais ils dépendent de la
conformité au DI positif, notamment les engagements internationaux. De sorte que la
compétence discrétionnaire peut devenir une compétence liée après le consentement
volontaire de l’Etat ou en raison d’une règle coutumière du DI. Toutefois, même
lorsque la compétence est discrétionnaire, la compétence de l’Etat ne peut pas être
arbitraire ni abusive.
En outre, les compétences se définissent sous l’angle fonctionnel (il y a
compétences mais seulement par rapport aux fonctions) qui elles consistent à
permettre à l’Etat de répondre aux besoins de la collectivité nationale. Sous peine
d’abus de droit, l’Etat doit faire usage de ses propres pouvoirs dans l’intérêt général
de la population, sans nuire aux Etats voisins et à la CI. (double-limitation donc dans
cette plénitude de compétences).
En règle générale, le souverain est compétent pour exercer son pouvoir à

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l’égard de toutes les personnes qui se trouvent sur son territoire du seul fait de leur
présence sur place.
Autrement dit, la compétence territoriale peut se greffer à la compétence
personnelle (si vous êtes malgache et que vous êtes à Madagascar, la compétence du
pays s’applique sur vous, il en va de même pour des étrangers à Madagascar, la
compétence de l’Etat s’exerce sur ces derniers, mais uniquement sur certains points).
Ainsi, le terme «personne» s’appréhende au sens large, incluant toutes les
personnes physiques ou morales, concernent les nationaux et/ou les étrangers se
trouvant sur le territoire.

Le principe/la manifestation la plus largement accepté(e), concerne aussi la


souveraineté permanente sur les ressources naturelles et sur les activités économiques
(remonte aux antécédents coloniaux). Les Etats nouvellement indépendants ont
revendiqué leur propre souveraineté sur leurs ressources naturelles (même s’il est
déclaré indépendant mais qu’il n’a pas sa souveraineté sur ce domaine, cette dite
souveraineté n’est que de façade, c’est toute l’activité économique qui est en
question).

Le principe de souveraineté est indivisible: il constitue un tout.


En réalité, les accents sont mis sur ces questions car elles étaient
particulièrement importantes pendant un moment déterminé (nécessités ponctuelles).
Ça ne veut pas dire qu’elles sont plus importantes que les autres domaines, la
souveraineté englobe un tout et non ces seules spécificités.

2) Le principe d’exclusivité des compétences


Pour l’arbitre Max HUBER, le principe d’exclusivité se rattache au principe
d’indépendance. Celui-ci résulte de l’égalité souveraine des Etats, et correspond à
l’exclusivité de la compétence territoriale. Il confère à son titulaire le droit de
s’opposer aux actions ou aux activités des autres Etats sur son territoire.
Les limites à ce principe ne sont ni des exceptions, ni des contradictions au
principe de plénitude et d’exclusivité, mais correspondent à la renonciation par l’Etat
lui-même à certaines manifestations de sa souveraineté, y compris la souveraineté sur
la manière d’exercer cette souveraineté.
Autrement dit, l’Etat souverain décide par lui-même que certains aspects de la

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souveraineté ou les manières d’exercer celles-ci peuvent faire l’objet d’une


renonciation volontaire. Cette renonciation peut être conventionnelle, ou elle peut être
coutumière. Lorsqu’elle concerne toutefois une organisation internationale, la
renonciation est toujours conventionnelle.

Sous-section 2: les compétences personnelles de l’Etat

Lorsque l’Etat ne peut pas se prévaloir de sa souveraineté territoriale, il va


exercer son emprise sur des individus ou sur des activités. Il peut invoquer un lien
d’allégeance qui lui subordonne une personne donnée.
Le premier lien d’allégeance stable est la nationalité. Si en vertu du principe de
primauté de l’Etat national, les règles relatives à la nationalité d’un individu
s’observent à partir du droit interne et non du DI d’abord.
Les autres sujets du DI et les Etats tiers ne sont pas obligés d’accepter les
conséquences individuelles de ces dispositions de droit interne, sauf s’ils sont liés par
un traité bilatéral ou régional.
En ce qui concerne la nationalité des personnes morales, les personnes morales
comme les personnes physiques, sont rattachées à chaque Etat de nationalité défini
par celui-ci. Plusieurs solutions sont apparues pour déterminer la nationalité des
personnes morales (exemple: l’emplacement du siège social, la nationalité des
actionnaires majoritaires...)
Concernant la nationalité des engins, la règle générale est que les engins ont la
nationalité de leur propriétaire.
Il est cependant fait exception de certains engins relatifs au commerce
international, notamment les navires et aéronefs ou les lanceurs de satellite: leur
nationalité est; sauf engament international spécifique; est défini par l’Etat lui-même
à partir des conditions d’octroi de nationalité ou de pavillon (en termes de navires:
indique le rattachement territorial du navire) (les pirates avec les têtes de mort:
veulent signifier que «nous ne faisons allégeance à aucun Etat»).

Sur l’exercice de la compétence personnelle, le lien de nationalité (en vertu du


droit coutumier) autorise l’Etat à «suivre» ses ressortissants en cas d’échec du titre
territorial, c-à-d lorsque ce ressortissant se retrouve sur un territoire étranger. Ainsi,
l’Etat d’origine peut atteindre ses ressortissants dans ses activités à l’étranger.

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L’autre conséquence, est que si un Etat peut reprocher à un autre Etat de ne pas
avoir respecté sa compétence personnelle, il est en droit de protéger ses ressortissants
contre les atteintes à leurs droits individuels commises par les autorités étrangères.

SECTION 3 : Concurrence des compétences étatiques

La question de la concurrence des compétences étatiques se pose lorsque


diverses compétences, c-à-d des compétences émanant d’Etats différents pourraient se
justifier simultanément.
Ainsi, par exemple, la compétence territoriale de l’Etat du territoire sur une
filiale de la société étrangère, entre ainsi en concurrence avec la compétence
personnelle d’un Etat tiers.
La question est d’autant plus complexe en ce qui concerne la compétence
relative aux SP.
En effet, l’Etat est un ensemble de services publics dirigés par les pouvoirs
publics. Ainsi, la doctrine soutient que la compétence de l’Etat au titre des SP est une
compétence essentielle (l’Etat est le Service Public, et n’est là que pour servir le
public sinon pas besoin d’Etat).
En DI, il est impossible de dissocier SP et Etat de sorte que les compétences de
l’Etat en matière de SP sur les territoires étrangers ou sur ses ressortissants se
trouvant à l’étranger, se justifient en ce qui concerne l’idée de faire fonctionner le SP,
et d’autre part, de les défendre (les ressortissants).
La question de compétence en matière de SP se pose aussi dans le cadre
d’espaces ne relevant d’aucun Etat ou dont la compétence de l’Etat est remise en
cause. (cas des petites îles de Madagascar, est-ce que le pays a le droit/la
compétence de s’occuper de la protection de celles-ci?)
En effet un Etat a le droit de refuser la présence de SP étranger sur son territoire.
Ce droit découle du principe d’exclusivité .
Et sa remise en question, ses exceptions est encadrée par des régimes
spécifiques. (la question de privilèges diplomatiques, immunités, etc...)

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CHAPITRE 2: LES ORGANISATIONS


INTERNATIONALES

Le DI relatif aux OI comprend d’une part: le droit applicable aux OI et


d’autre part, le droit créé par les OI.
Selon certains auteurs, seul le premier relèverait du DIPU.
Le second, souvent dénommé droit interne des organisations, présente des
caractères trop différents pour relever du DIPU. En effet, outre que le fait que les
individus sont souvent destinataires des décisions de ces organisations, les textes
relevant du droit interne sont parfois directement applicables dans le territoire des
Etats membres.
De même, les procédures d’élaboration des décisions suivent parfois des règles
propres. Malgré ses particularités, ces procédures découlent toujours de l’acte
constitutif de l’OI qui est toujours un traité. D’autre part, la validité de ces traités
dépend du respect de principe de spécialité des OI, principe relevant des PGD (par
rapport aux lois, quel est le rôle joué par les PGD? Appuie les textes de lois
lorsqu’elles sont abstraites). (le principe de spécialité en droit international des
affaires par exemple, est un PGD?)
L’importance des buts fixés par les Etats au moment de l’adoption de l’acte
constitutif: Ces buts permettront de déterminer ce qu’on appelle les compétences
explicites des OIG, c-à-d les compétences prévues par l’acte constitutif lui-même, des
compétences implicites c-à-d des compétences issues d’une interprétation du traité
constitutif.
Le statut et la personnalité internationale des OI donnent effets à leurs actes
ainsi qu’à ceux de ses organes.
Ainsi la CIJ a-t-elle formellement consacré les effets des actes des organes des
Nations-Unies en tant qu’acte juridique dans sa jurisprudence relative au Détroit de
Corfou, dans l’avis consultatif des Etats en tant que membre des Nations-Unies
de 1950, l’avis sur les effets de jugement des tribunaux administratifs des
nations-Unies (TANU).
En outre, certaines OI bénéficient d’un statut particulier tel que le conseil de
sécurité, qui, selon la jurisprudence de la Cour, pouvait prendre des décisions dont la
normativité serait supérieure en application de l’article 103 de la Charte.

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La définition de l’OI:
A la suite des travaux de codification des droits de traité de la commission de
DI: l’OI est une association d’Etat constitué par traité, dotée d’une constitution et
d’organes communs. Elle possède une personnalité juridique distincte de celle des
Etats membres. 2 aspects fondamentaux émergent de cette définition: la nature
conventionnelle de l’organisation, et la nature institutionnelle.

SECTION 1: la création et la formation des OIG

Les OI sont des sujets dérivés du DI, elles n’existent que par un traité
multilatéral. Les dispositions de ce traité ont vocation à affecter le contenu ou
l’exercice de compétences des Etats membres. Autrement dit, la création même de
l’OI découle d’une forme de concession de souveraineté maintenue par l’Etat que l’on
peut assimiler sous certaines réserves à une délégation des compétences qui sont elles-
mêmes reconnues à l’Etat.
Le traité est donc le résultat (car affecte la souveraineté de l’Etat), et nécessite
l’expression formelle d’adhésion ou d’approbation des Etats membres à la Charte
constitutive. Ce traité peut être soit un traité inédit, soit un traité qui révise un traité
antérieur, et qui prévoit un changement de la personnalité juridique d’une organisation
existante. Dans ce cas, la procédure d’adoption du traité (de révision) est celle relative
à la révision des traités tel que prévu par l’acte constitutif lui-même. Dans le premier
cas (traité inédit), c’est le droit des traités relatif aux traités multilatéraux qui est
applicable.
Autrement dit, le traité constitutif de l’organisation internationale est régi
par le régime classique du droit des traités sous réserve de quelques
caractéristiques spéciales.
Selon la CIJ, dans l’avis de 96 sur la licéité de l’utilisation des armes
nucléaires, «ces traités constitutifs sont des traités qui ont pour objet de créer des
sujets de droit nouveau, dotés d’une certaine autonomie auxquelles les parties
confient pour tâche la réalisation de buts communs».
Au sein des OI, il existe une hiérarchie des normes dont le sommet est occupé
par la charte constitutive. Ainsi, les organes n’ont de compétence qu’en vertu de
l’habilitation contenu dans le traité de base et dans la limite de cette habilitation. Ainsi,
en dernier ressort, la norme de référence pour apprécier la régularité des actes de

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chaque organisation se trouve dans sa charte ou selon la terminologie de certains


ouvrages; dans sa constitution.

A cette valeur supérieure de la charte, doit toutefois être constamment rappelée,


le principe de souveraineté des Etats membres, qui joue alors un rôle principal dans la
détermination ou l’interprétation des dispositions contenues dans la charte. Si des
organes habilités à interpréter le traité sont mis en place ou sont reconnus par les Etats
membres, c’est toujours en vertu du consentement de ceux-ci.

Les conséquences de la supériorité de la charte constitutive se manifeste sur


deux plans:

- les traités conclus par les Etats membres:


Les éléments à prendre en compte sont: le moment d’adoption du traité (est-il
postérieur ou antérieur à l’entrée en vigueur de la charte?), le statut des Etats parties
au traité (sont-ils tous membres de l’OI)
La solution: poursuite du principe de préservation des objectifs de
l’organisation sans porter atteinte aux droits des Etats tiers/membres. (ex: traité relatif
aux communautés européennes; les Etats de l’UE s’abstiennent de soumettre aux
différends relatifs à l’interprétation de ce traité; un mode de règlement autre que celui
prévu par le traité lui-même)

- les traités conclus par l’organisation elle-même:


La charte constitutive est supérieure aux accords conclus par l’organisation.
Empêchant ainsi que les Etats membres puissent réviser indirectement la charte et ses
effets. Il en est de même des actes unilatéraux adoptés par l’organisation ou des traités
engageant des organes de celui-ci. Cela confirme l’existence d’une hiérarchie
normative propre à chaque OI.
(Au niveau de l’UE existe un mécanisme de contrôle de légalité des actes adoptés par
l’Organisation).
D’autres principes sont rattachés à la nature du statut supérieur de la charte; à
savoir l’intégralité. A la différence des traités multilatéraux classiques, l’Etat accepte
tout le traité dans son intégralité, surtout en ce qui concerne la structure et le
fonctionnement de l’organisation.

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Exceptions, dérogations à ce principe si et seulement si les Etats l’ont prévu


dans l’acte constitutif ou par un jeu d’amendement successif.

Remarque: la révision de l’acte constitutif est opposable à un Etat membre qui


n’a pas ratifié la révision (actes d’amendements...).
En outre, le traité n’est pas limité dans le temps, cette condition de permanence
est une condition de la personnalité internationale de l’OI.
Enfin; les buts, les structures et les compétences de l’organisation sont
déterminées par le traité constitutif. Il permet donc d’apprécier la licéité de l’action
et des décisions de l’organisation et de ses organes

 Qu’en est-il du droit de participer aux OI?


La question ne se pose pas pour les Etats originaires, c-à-d tous les Etats
responsables de la création de l’Organisation considérée. Ayant participé aux
différentes phases d’élaboration de la charte constitutive, c’est de leur consentement
qu’a dépendu l’existence de l’Organisation. Ils ne sont donc pas soumis à une
procédure d’admission.
Du fait de sa souveraineté, un Etat ne peut pas être obligé à participer à une OI.
Sa candidature est toujours un acte discrétionnaire.
A l’inverse, cette souveraineté ne garantit pas à chaque Etat le droit d’être
membre de n’importe quelle organisation.
Les Etats qui ont créé l’Organisation conservent également leur souveraineté et
disposent d’un droit de contrôler l’accès à l’Organisation, et d’imposer aux autres
Etats une procédure de cooptation.

 2 éléments dans le cadre de la participation aux OI:

 - les critères d’admission: ils sont établis par le traité constitutif en tenant
compte de 2 considérations que sont: la volonté d’assurer la solidarité entre Etats
membres en fermant la porte aux Etats qui ne correspondraient pas à cet objectif
de solidarité et les finalités de l’organisation (par rapport aux besoins de chaque
Etat):
Nb: (pourquoi est-il nécessaire de mettre en place des organisations d’intégration
régionale?: pour mettre en exergue les spécificités de chaque région, leurs points

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communs à regrouper, etc... Exemple de critères : la proximité géographique des Etats,


l’identité de leur statut, de leur régime économique, de leur configuration sociale, de
leur option idéologique (mouvement des pays non alignés par exemple).
Pour les organisations qui appartiennent à un groupe d’institutions
internationales, ce sont les critères procéduraux qui vont s’imposer tels qu’ils sont
posés dans les textes relatifs à l’admission dans l’Organisation mère.

 En ce qui concerne les procédures de contrôle des candidatures, ils sont


toujours établis dans le cadre du traité constitutif.

 En ce qui concerne le retrait d’une OI, les Etats ne renoncent pas à leur
souveraineté en adhérant à une OI, en effet aucune Organisation ne peut être
qualifiée de super-Etat. Ainsi, la liberté des Etats membres de sortir d’une
Organisation n’est limitée que par les règles relatives au droit des traité et qui
s’appliquent au traité constitutif de l’Organisation selon les particularités propres
à ceux-ci. Ainsi, le retrait d’une OIG équivaut à une renonciation du traité, il doit
donc respecter les règles en la matière telles la convention de Viennes sur le
droit des traités.

 Concernant l’expulsion d’un Etat à une OI: elles aussi doivent se conformer
aux règles relatives du droit de traité.
La CV le prévoit de manière implicite par le biais de la nullité des traités ou des
incidents relatifs à leur application.
L’expulsion d’un Etat est la sanction la plus grave contre des actions qui portent
atteinte à certains principes fondamentaux de l’organisation, ou qui portent atteinte
aux règles du DI général.
D’autres sanctions moins radicales sont prévues, sanctions destinées à retarder
l’expulsion tout en maintenant la pression sur l’Etat, il s’agit de la suspension des
droits et privilèges inhérents à la qualité de membre ou de la suspension du droit de
vote dans certains organes.

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SECTION 2: statut juridique et compétences des OI

Dès sa naissance, toute OI est dotée de la personnalité juridique internationale,


c’est là un élément même de sa définition. Cette personnalité est fonctionnelle. La
fonctionnalité des OI est dérivée de la volonté des Etats, mais plus précisément des
objectifs qu’ils ont assigné à chaque organisation.

La spécialité (du fait des objectifs) permet de déduire les limites de la


personnalité internationale des organisations, limites qui varient d’une organisation à
une autre.
En effet, la Politique Internationale correspond à l’exercice de toutes les
compétences explicites ou implicites nécessaires à la réalisation des objectifs définis
de l’organisation. Et cette personnalité correspond seulement et uniquement à ces
compétences.

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CHAPITRE 3. La question de compétence des personnes de


droit privé en DI
18/01/24
Se demander si la personne privée est un sujet de DI: la doctrine est
manifestement hésitante.
Certains considèrent par exemple que les accords conclus par le CICR avec
l’Etat hôte de son siège est un accord international assimilable aux traités.
Pour Georges SCELLE, la SI est en définitive une société d’individu auquel le
droit des gens s’applique directement. Or selon le DI classique, les sujets traditionnels
sont les Etats et les OI.
Ce qui est certain c’est que les personnes privées sont concernées par un très
grand nombre de règles internationales soit pour leur accorder des avantages soit pour
leur imposer des sujétions.
Quelques éléments permettent en effet d’affirmer que les personnes privées sont
titulaires de droit reconnus par le DI. On peut citer par exemple les règles
coutumières relatives à la protection diplomatique, mais aussi et surtout, la
possibilité prévue par certains traités; pour certaines personnes privées de faire valoir
leurs droits contre les Etats.
Mais malgré tous ces mécanismes et possibilités, les personnes privées ne
peuvent pas être considérées comme des sujets de DI à part entière.
Pierre Marie DUPUY, considère que les personnes privées peuvent être
considérées comme des sujets subalternes du DI car au mieux, ils sont objets de droit,
par exemple dans le cadre d’une convention d’établissement convenu entre Etats
parties à propos de leurs ressortissants respectifs.
Dans cette hypothèse en effet, l’individu ou la personne privée n’agit pas
directement de son propre chef. Il ne peut agir devant les instances internationales
qu’à travers une forme de dépendance à l’égard de la personne de l’Etat.
L’attribut caractéristique de l’Etat (qu’est la souveraineté) est en effet un
attribut exclusif de l’Etat, car seul l’Etat est doté de la plénitude la personnalité dans
l’ordre juridique international. Et de façon secondaire, les OI qui elles, de toute
manière, ne détiennent leur personnalité qu’à la mesure de ce qui a été établi
préalablement par la volonté des Etats. (leur statut ils ne l’ont pas par défaut).

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Dans un arrêt LaGrand rendu en 2001 , la CIJ a affirmé que l’article 36 de la


Convention de Viennes de 63 sur les relations consulaires créent des droits individuels.
En l’espèce, il s’agit du droit d’information et d’accès à la protection consulaire par
un Etat en faveur de ses ressortissants résidant à l’étranger.
Dans le même arrêt la Cour a toutefois tenu à préciser qu’il n’y avait pas à qualifier
précisément ce droit de: droit de l’homme; MAIS qu’en vertu de l’article 1er du
protocole de signature facultative; ces droits peuvent être invoqués devant la Cour
par l’Etat dont la personne a la nationalité.
Cette affirmation est importante en ce qu’elle consacre formellement que parmi
les sources du DI, certaines reconnaissent des droits spécifiques aux individus; mais
elle ne remet pas en question le principe selon lequel il appartient à l’Etat de faire
respecter par les personnes privées soumises à sa juridiction, les obligations visant
ces dernières.

La répression proprement internationale des actes illicites commis par les


personnes privées reste marginale.
Il est toutefois établie qu’elle existe, notamment en matière de crime
international (ou depuis par exemple l’adoption du statut de Rome par la CPI, les
auteurs de génocides/crimes contre l’humanité sont poursuivis auprès de leur Etat:
même si l’Etat ne veut pas; la CPI peut les poursuivre) (c’est aussi le cas en matière
de terrorisme: mécanisme de sanction internationale devant la CPI : comité des
sanctions des nations-Unies aussi décidé par le Conseil de Sécurité).

 En ce qui concerne les droits des personnes privées:

Les Etats ont parfois intentionnellement reconnus des droits au profit des
individus, qu’ils peuvent revendiquer de façon directe (s’ils estiment qu’ils ont intérêt
à agir). Il en est ainsi des règlements adoptés au sein de l’UE, dont l’application - qui,
sous certaines conditions - , peuvent être revendiqués par un ressortissant européen.
(traités pour les intégrations régionales, les réglementations communautaires dans le
droit interne des Etats: pour le rendre proche de ce qu’on appelle un Etat fédéré.)

Il faut mentionner que le statut de personne privées, ou leur capacité, est


également tributaire des droits en jeu. Notamment les infractions qui concernent des

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normes impératives du DI et les droits de l’Homme. C’est au lendemain de la 2GM


que ce changement s’est fait ressentir. En effet, en réaction contre les multiples crimes
contre l’humanité commis durant la guerre, le DI a mis en place plusieurs mécanismes
visant à poursuivre et sanctionner les atteintes considérées comme les plus graves à
l’encontre de la dignité humaine et de la morale internationale.
(en droit pénal international : il n’y a pas de prescription) (crimes contre l’humanité
surtout) (un dignitaire nazi par exemple a été arrêté en 2022 alors qu’il a commis des
crimes dans les années 40).
Avec la Charte des Nations-Unies, la protection internationale des droits de
l’homme constitue une forme d’action de l’organisation elle-même.
Les droits de l’homme sont prévus dans le préambule de la Charte et dans
plusieurs articles (13, 55, 68) semblant ainsi indiquer que les droits de l’homme ont
une valeur assimilable à celle des droits de valeurs constitutionnelles en DI.
En vertu de la valeur de la Charte et des objectifs convenus par les Etats
membres des Nations-Unies, les droits reconnus à l’individu sont appelés à
prévaloir au plan universel.
Plusieurs traités ont été établis pour définir de façon précise certains droits
fondamentaux, mais aussi pour mettre en place des mécanismes de suivi et de contrôle
pour sanctionner les violations.

A côté des individus, il y a les personnes morales de droit privé, qui elles même
comprennent les ONG d’une part, et les entreprises (multinationales) d’autre part

SECTION 1: Définition des personnes privées sous l’angle du DI

Les particuliers comprennent les personnes physiques mais aussi les personnes
morales de droit privé. (un chef d’Etat qui se rend dans un pays n’a pas le même statut
qu’un étudiant qui se rend dans ce même pays: d’où la distinction importante à faire
pour les personnes physiques). (Un autre exemple aussi en matière de crime contre
l’humanité: on regarde le statut de la personne physique, ainsi que ses fonctions. Si le
suspect est un haut gradé, les peines seraient éventuellement plus lourdes: il ne peut
pas se prévaloir d’un atténuation car il détient l’autorité: double considération de son
comportement et de statut).

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Les personnes morales de droit privé. Sur quels critères les considérer comme ayant
une personnalité morale?
S’il est acquis que pour une personne physique, des droits sont opposables aux
Etats, y compris à son Etat national; et qu’en dehors d’instruments conventionnels
spécifiques, certains droits sont reconnus aux individus de manière absolue; il en est
différemment en ce qui concerne les ONG et les entreprises.
L’ONG est une institution créée par une initiative privée à l’exclusion de
tout accord intergouvernemental. Elle peut toutefois regrouper des personnes
privées et des personnes publiques, des personnes morales ou physiques issues d’une
ou plusieurs nationalités. Elles sont qualifiées de transnationales ou d’internationales
en raison de plusieurs critères formels principalement et en premier lieu regroupés en
tant qu’adhérant direct des personnes physiques morales de nationalité différente. En
second lieu, que ces adhérents se soient soumis au lien associatif sur une base
purement volontaire.
Outre les deux critères précédemment cités, la distinction entre ONG et
société transnationales prend les finalités de l’organisation. Celle-ci ne poursuit
pas un but lucratif mais tend d’infléchir ou de corriger l’action des sujets du DI par
une intervention étendue à plusieurs Etats (article 1er convention de Strasbourg, 1986).

L’ONG peut ainsi poursuivre un but humanitaire (CICR: Croix Rouge et


Amnesty International par exemple). Elle peut poursuivre but politique (fédération
internationale socialiste), un but scientifique (Institut du Droit International ou le
Comité Maritime International) ou à but économique et social comme les fédérations
syndicales, ou à but écologique (Greenpeace).
(Dans l’affaire de Rainbow Warrior qu’en est-il des actions interdites par le DI
d’une ONG?) .

L’attitude des Etats à l’égard de ces ONG rajoute de la difficulté à leur


définition.
Certaines ONG ont pu acquérir une indépendance totale et sont en mesure de
négocier avec les gouvernements; tandis que d’autres assurent des formes de missions
de service public.
Ainsi par exemple, le CICR s’est vu confié plusieurs responsabilités liées à
l’application des conventions de Genève de 1949 et de ses protocoles additionnels, ou

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encore par le Conseil de Sécurité des Nations-Unies, qui leur ont reconnu un rôle
privilégié dans l’exécution des mesures humanitaires relatives aux embargos imposés
à l’Irak après l’invasion du Koweït. Le CICR s’est vu également confié un rôle
particulier par le Conseil de Sécurité concernant la recherche d’information relative à
la violation du droit humanitaire dans l’ex Yougoslavie.

Certaines organisations non gouvernementales s’apparentent à des


organisations intergouvernementales. Il en est ainsi de l’association internationale
des transports aériens (IATA) , qui à l’initiative des USA devait regrouper des
compagnies; mais puisqu’elle n’exclue pas les compagnies aériennes publiques, est
devenue sous le contrôle des compagnies étatisées.

Ce sont toutes ces pratiques (l’attitude réciproque entre ces acteurs) qui rendent
difficile la définition d’ONG, OI. Ainsi la convention de Strasbourg a proposé de
généraliser aux Etats parties la reconnaissance de la personnalité et de la capacité
juridique; (la capacité juridique obtenue dans le siège statutaire de l’ONU), sans
écarter pour autant les restrictions propres à l’ intérêt public de chaque Etat concerné.
Restriction qui constitue un PGD.

Il est rare que les Etats acceptent d’associer les ONG à leur activité normative
surtout pour les traiter sur un même pied d’égalité au sein d’une OI. Et l’OIT fait
ainsi figure d’exception.
De même la convention de Stockholm de 1995, établissant l’institut
international pour la démocratie et l’assistance électorale, prévoit dans son article 4
que les ONG peuvent devenir des membres associés de l’Organisation; et être
représentées au Conseil au même titre que les Etats et les OI.
Mis à part ces traités spécifiques, aucun instrument juridique formel n’impose
ou ne réglemente de façon claire les activités des ONG.

En application des règles du DI, leur personnalité est toujours dérivée,


fonctionnelle, et relative. C-a-d que leur capacité juridique et leurs droits et
obligations sont toujours plus variables que celles des sociétés transnationales.
Les ST ont, par principe, et de façon presque uniforme, une finalité lucrative.
Tandis que les ONG poursuivent des buts divers, lesquels buts ont une incidence sur

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leur statut international.


En outre selon le rapport des personnalités créées par les Nations-Unies, les
Sociétés multinationales sont: «Les entreprises propriétaires d’installation de
production, de service ou de contrôle en dehors des pays dans lesquels ils sont basés».
De telles sociétés ne sont pas toujours des sociétés anonymes ou privées. Il peut s’agir
aussi de coopératives ou d’entités appartenant à l’Etat.
Pour l’Institut du Droit International, les entreprises formées d’un centre de
décision, localisées dans un pays, et de centre d’activité (dotées ou non de la
personnalité juridique propre) situées dans un ou plusieurs pays, devraient être
considérées, comme constituant en droit, des entreprises multinationales.
En pratique, plusieurs critères tendent à indiquer que l’entreprise est
multinationale, notamment le nombre de filiale à l’étranger ou la part d’exploitation
dans le chiffre d’affaire, mais plus fréquemment la nationalité des dirigeants. C’est
une société qui cherche à optimiser ses profits par des opérations avec l’étranger ou à
l’étranger, tout en demeurant sous l’emprise d’une certaine forme d’influence
nationale. Il s’agit d’entreprise qui tire profit de la division du monde en Etat
souverain.
En effet en tant que personne morale privée, du point de vue interne, ces Etats
et entreprises sont le plus souvent soumis au droit commun local. Il en est de même
pour les associations (ONG). Et pour les entreprises industrielles et commerciales, le
droit commercial interne des Etats.
Rares sont les pays dont la loi et la réglementation interne prévoient un régime
juridique spécifique aux entreprises multinationales. En DI, on ne retrouve pas les
règles qui les encadrent ni qui établissent leur statut autrement que par une
internationalisation des règles internes.
Il en résulte de nombreuses conséquences néfastes pour les Etats; pour ne citer
que les flux financiers illicites qui pénalisent les possibilités de développement pour
les Etats.
Paradoxalement, ce sont les auteurs originaires du tiers monde qui sont les plus
hostiles à la réglementation internationale des ST, notamment à la reconnaître un
statut proche de celui de sujet de DI. Ils y voient le risque que cette réglementation
donne à ces sociétés un statut proche à celui des Etats. Cette position des auteurs du
tiers monde est discutable à plusieurs égard. D’abord elle confond personnalité
juridique internationale et souveraineté.

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Ensuite, ce sont les Etats du tiers monde eux-même qui sont les plus enclins à
accorder des traitements privilégiés au entreprises internationales. Il n’est pas rare
d’observer parmi eux, que les gouvernements accordent des régimes juridiques
privilégiés (zones franches, call center...) voire d’octroyer à ces derniers, un accès mal
contrôlé à l’exploitation des ressources stratégiques.

 La capacité juridique internationale des personnes privées


L’évolution de cette capacité juridique internationale des personnes privées ; est
caractérisée par une croissance rapide des normes, dont les personnes privées sont
destinataires directs ou indirects. La question qui demeure difficilement résolue,
(lorsque toutefois des règles relatives à ces capacités sont établies); c’est la manière
d’en imposer le respect dans les normes internes et internationales . La réponse de
cette question en emmène une autre: celle de la relation entre ordre juridique interne
et international.
(la question se pose lorsque l’activité de la société s’internationalise: élément
d’extranéité) (dans quelle juridiction aller? Exemple: si les agents de Black Waters
américains tirent sur des civils en Irak?) (Que dit le droit interne de l’Etat concerné
qui peut toucher son ressortissant et international) (exemple:
La doctrine a posé trois critères pour déterminer s’il s’agit d’un sujet de DI:
- la participation directe ou indirecte à l’élaboration des normes qui s’applique à la
personne considérée elle-même.
- le droit d’en revendiquer le respect
- le droit de recourir à des tiers, notamment administration ou juridiction, nationale ou
internationale pour en imposer le respect

25/01/24
SECTION 2. La capacité juridique internationale des personnes privées
Cette question est caractérisée par une très large augmentation des normes
internationales visant à reconnaître des droits, voire des obligations dont les personnes
privées sont destinataires directes ou indirectes (mesure prise par l’Etat pour garantir
le bénéfice de ses droits aux particuliers)
Rôle de ces personnes privées dans l’élaboration des normes internationales:
- élaboration
- imposer le respect des normes élaborées.

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Comment ces traités trouvent application en droit interne?


La doctrine a établi 3 critères: pour déterminer le statut des personnes privées dans ce
contexte).
- quelle est la compétence/capacité reconnue pour participer à l’élaboration des
normes internationales? Si oui quelles sont les modalités de cette élaboration?
- la possibilité pour ces personnes privées de revendiquer le respect de ces
dispositions
- la possibilité de recourir à des tiers (les instances internationales, des Etats...) dans le
cadre bilatéral, multilatéral pour faire valoir leurs droits

1) La participation des personnes privées à l’élaboration des normes


internationales
Il n’y a pas de DI général destiné à encadrer les conduites des relations
internationales par les personnes privées à l’égard des Etats. C’est par le jeu de
concession étatique ou interétatique, au bénéfice des personnes privées, que sont
établies certaines capacités des personnes privées, à participer à l’élaboration de
normes internationales. En raison de leur nature et de leur mode de formation, la
capacité des personnes privées n’est quasiment pas traitée, n’est pas considéré par les
règles relevant de la coutume internationale ou des principes généraux de droit.

Certains groupes d’intérêt (lobbies) ou ONG, ont eu leur place dans


l’élaboration des traités. C’est notamment le cas des traités multilatéraux, et plus
rarement dans le domaine économique des conventions bilatérales. Parmi ces traités,
on peut distinguer ceux issus d’un rôle important joué par les sociétés savantes, (ONG)
sollicitées ou mises en place pour leur expertises (à distinguer des traités résultant
d’une réflexion d’organe composé d’experts gouvernementaux). Certains traités sont
volontairement établis dans cette logique (les experts ont vision plus avancée, avec du
recul par rapport aux simples représentants des Etats : différence dans le poids de
l’influence).

A côté du rôle des ONG sollicitées pour leur expertise, il y a ceux sollicités
pour leur position particulière ou les idéologies qu’ils défendent. Ainsi, par exemple,
le CICR a-t-elle été sollicitée dans l’élaboration de la convention pour le statut de
Rome par la CPI. De même la participation de certaines ONG dans la défense des

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droits de l’homme dans l’élaboration et conventions dans la prohibition des mines anti
personnelles.
Enfin, c’est parfois l’objet même des OI qui justifient l’impératif de faire
participer les personnes privées. C’est par exemple le cas en matière de protection des
travailleurs (dans le cadre de l’OIT).
Sauf cas exceptionnel, la participation des personnes privées ou des groupes
d’intérêt dans l’élaboration de ces normes n’est pas une obligation juridique.
Toutefois, la pratique internationale montre une tendance croissante à
l’inclusion des personnes privées dans ce processus d’adoption des traités, parfois
même via des conventions expresses entre Etats concernés. En outre, les personnes
privées et les ONG ont joué un rôle croissant, de plus en plus important dans la
production du droit dérivé.
Déjà dans le pacte de la Charte Des Nations, l’article 24 prévoyait la mise en
place des «bureaux», prévoyant la collaboration avec des ONG. Ce sont des
dispositions que l’article 71 de la Charte Des Nations a plus tard précisé; en
établissant dans le cadre du conseil économique et social; la possibilité pour cet
organe de prendre toute disposition utile pour consulter les ONG opérant dans les
secteurs relevant de sa compétence. Les actes constitutifs de l’UNESCO et de l’OIT
prévoient des modes de coopération similaires.
Ainsi le statut des ONG est parfois informel, parfois fixé par les organes
eux-mêmes .

A l’ONU, les relations avec des associations internationales ont été régies par la
résolution 288B du conseil économique et social, puis par la résolution 12-96 de 1968,
qui établit un mode de contrôle sévère sur les activités des ONG souhaitant obtenir le
statut consultatif auprès du conseil.
Cette relation distingue 3 catégories d’associations*: les catégories 1 et 2
prévoyant la possibilité pour les associations de déléguer des observateurs aux
séances publiques du conseil. Les associations ou organisations de catégorie 3?*
peuvent inscrire des questions à l’ordre du jour de ces organes.

Dans la pratique, l’influence des associations et des personnes privées


concernent principalement la matière humanitaire et les droits de l’homme.
Ainsi le CICR eut égard au mandat particulier qui leur a été reconnu par les

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Etats; s’est vu reconnaître le statut d’observateur, statut reconnu en principe aux


Organisations intergouvernementales, aux institutions et Etats non membres.

La possibilité pour les Etats de revendiquer l’application, le respect de ces normes à


l’encontre des Etats :
2 ) La protection internationale des droits des personnes privées
La question porte principalement sur la possibilité pour ces derniers d’invoquer
les droits qui leur revient, face aux Etats.
En principe, le DI n’est pas de nature à établir des règles à destination des
personnes privées, sauf si les Etats eux-mêmes ont établi des règles sous une forme
qui rend celle-ci invoquable directement par les bénéficiaires. L’objet du DI est
interétatique mais il n’est pas exclu que les Etats aient prévu la possibilité, dans la
rédaction des dispositions, que ces règles soient invoquables par les particuliers.
En dehors de ces spécificités, il reste une hypothèse secondaire relevant du DI
général, et qui concerne la protection des ressortissants étrangers par son Etat
d’origine dans le cadre de : la protection diplomatique. C’est plutôt dans la
jurisprudence des instances internationales qu’on été progressivement établies les
règles favorisant la possibilité pour les personnes privées d’invoquer, voire d’opposer
certaines dispositions du DI protégeant des droits fondamentaux.
On parle dans ce sens, des droits de l’homme, qui sont indéniablement établis
comme des règles de protection internationale de l’individu, et donc à une limitation;
voire pour certains auteurs à une atteinte à la souveraineté des Etats (car encadrent
leur compétence territoriale et leur compétence personnelle: c’est pas parce que l’Etat
a des obligations qu’il cesse d’être souverain. Sauf que ces règles touchent à la
compétence exclusive même de l’Etat).
Dans l’état actuel du DI, la protection internationale de l’individu
correspond à une limitation de ce droit de compétence exclusive (de l’Etat) sans
constituer une violation de sa souveraineté.
Au contraire, c’est à raison même des compétences de l’Etat qu’ils leur revient
d’appliquer des obligations découlant du DI. C’est à travers le pouvoir exclusif d’agir
à l’égard des individus nationaux ou étrangers vivant ou circulant sur le territoire; que
revient à l’Etat; l’obligation de garantir les droits fondamentaux à l’égard de ces
mêmes personnes. En effet, ce sont les Etats eux-mêmes, dans leur législation
nationale et dans leur constitution, (cas de Madagascar), qui reconnaissent l’obligation

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de respecter et de protéger les droits fondamentaux de la personne.

Ensuite, il n’est pas réaliste de contester au nom de la souveraineté étatique,


l’intervention internationale visant à protéger l’humanité contre des violations graves
des droits de la personne; sauf pour l’Etat à assumer l’option de s’écarter des RI et de
voir les droits relevant de statut d’Etat souverain sérieusement remis en question.
(en Libye par exemple, quand l’intervention militaire (avions de guerre et hélicoptères
européens, américains) a été déclenchée, c’était dans le but de protéger les civils et
cesser les violations graves commises par le gouvernement libyen; quand bien même
Kadaffi a prôné sa souveraineté sur son territoire)
Dans d’autres cas, la réaction internationale peut s’observer en dehors des cas
de violation massive des droits fondamentaux, notamment dans le cadre de la
protection des étrangers par leurs Etat d’origine, qui légitimement, exigent le respect
des droits fondamentaux reconnus à la personne humaine, et en l’espèce, à son
ressortissant.
Ensuite; en ce qui concerne les nationaux de l’Etat, le caractère universel des
droits de l’homme empêche que les gouvernements des Etats imposent leur volonté
particulière pour violer des droits fondamentaux. On peut donc relever d’une part, la
protection des droits des ressortissants d’un Etat; qu’il s’agisse des nationaux ou des
étrangers dans le cadre de la protection générale des droits de l’homme. Et d’autre
part, la protection de certaines catégories particulières de personnes, qu’il s’agisse
d’étranger en tant que tel, ou qu’il s’agisse de certains groupes relevant à un titre ou à
un autre, d’un autre Etat.
Enfin, il faut aussi relever la protection des individus appartenant à un groupe
identifiable et qui s’impose à l’Etat, en vertu même des compétences qui lui sont
reconnues par le DI et qui s’exercent sur ces groupes.

 Le caractère universel des droits de l’homme :


Le caractère universel des droits de l’homme et la reconnaissance de ce principe,
résulte en grande partie, des travaux des OI. Certaines d’entre elles ont été mises en
place spécifiquement pour la protection des droits de l’homme. D’autres, poursuivent
d’autres buts; lesquels buts ne sont pas atteignables en dehors du respect strict de
certaines valeurs , parmi lesquels se trouve le respect des droits fondamentaux de la
personne.

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La Charte des NU prévoit dans son préambule; la foi de l’ONU dans les droits
fondamentaux, dans la dignité et dans la valeur de la personne humaine. D’autres
dispositions de la Charte, prévoient que l’organisation développe, encourage et
favorise le respect universel et effectif des droits de l’homme et des libertés
fondamentales pour tous, sans discrimination.
(le but initial de l’ONU n’est pas la protection/ le développement des droits de
l’homme mais plusieurs branches concernent les droits de l’homme car il est
impossible d’établir une paix internationale si ces valeurs ne sont pas respectées).
Ainsi, si la valeur juridique obligatoire de la Charte est indiscutable, celle-ci
porte également sur les obligations relatives aux droits de la personne pesant sur les
Etats membres de l’organisation. Autrement dit, en adhérant à l’ONU, les Etats
prennent, assument l’obligation de respecter et de faire respecter les droits
fondamentaux et ce, sans discrimination. Plusieurs organes de l’ONU ont été mis
en place et ont pour mandat de soutenir l’Assemblée Générale dans cet objectif.
Certains outils pour le respect des droits fondamentaux: ont par l’adhésion des
Etats, acquis une valeur juridique particulière. Il faut citer: la DUDH, qui se trouve
dans le préambule de la Constitution malgache et d’autres traités, de par leur
importance politique, qui consacrent les droits civils et politiques traditionnels ou les
droits économiques et sociaux, convention pour l’élimination des discriminations
raciales, etc...

D’autres traités n’ont pas pour objet spécifique de protéger les droits de
l’homme, mais qui, en raison du but qu’ils poursuivent, contiennent des dispositions
protégeant spécifiquement les individus contre certaines formes de violation des droits
fondamentaux.

 La protection des catégories particulières de personnes et des étrangers


On entend par protection, la possibilité de revendiquer pour les personnes
concernées, l’application des dispositions des instruments protégeant leurs droits, et
dans une moindre mesure, le respect des normes coutumières ou du DI, en tant
qu’obligation des Etats.
Ainsi, concernant la protection des groupes, la première question est celle de
l’identification du groupe , dans l’objectif de lui reconnaître des droits spécifiques.
En ce qui concerne par exemple la protection des minorités raciales, se pose la

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question de l’identification des groupes de personnes faisant partie de cette minorité


(exemple: droits des amérindiens aux USA) (comment déterminer si une personne fait
partie d’une minorité? C’est compliqué, pourtant c’est une étape incontournable pour
leur reconnaître des droits) (si on a néanmoins les faits historiques, c’est plutôt facile
de les identifier)
Autre problématique par la suite: la mise en œuvre de ces droits reconnus (dans le
cas où la minorité n’a pas son mot à dire: ce serait demander à un représentant de la
majorité de défendre les droits d’une minorité) dans leur sphère interne. ( ce sera
principalement toujours par des mesures gouvernementales).

(d’autres minorités: les personnes atteintes d’ handicaps, les apatrides sont aussi des
catégories particulières)
La protection des étrangers: nous entendons par là, la protection d’une personne
se retrouvant sous l’autorité d’un Etat alors qu’il est ressortissant d’un Etat tiers.
En dehors de conventions spécifiques bilatérales qui établissent le traitement
d’une personne se trouvant sur le territoire d’un Etat tiers, ou des conventions
spécifiques (tels la libre circulation dans l’espace Shengen); la protection des
étrangers repose principalement sur la protection diplomatique: La protection par un
Etat tiers qui prend fait et cause de son ressortissant soumis à l’autorité d’un autre Etat.

Il en est de même des droits et statuts reconnus par le DI aux personnes


exerçant des fonctions diplomatiques, dès lors établies comme représentant l’Etat.
Dans ce cas, les atteintes commises à l’égard de ces personnes sont considérées
comme commises à l’égard de leur Etat d’origine; c’est-à-dire (à l’égard) des
règles principalement coutumières, et dans une moindre mesure, des règles
coutumières codifiées par voie de traité (conventions de Viennes sur les relations
diplomatiques et consulaires).

(les conventions spécifiques ne peuvent aller au-delà des règles générales du DI).

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