La Dynamique Des Pouvoirs Locaux Dans Le Yatenga
La Dynamique Des Pouvoirs Locaux Dans Le Yatenga
La Dynamique Des Pouvoirs Locaux Dans Le Yatenga
AIX MARSEILLE 1
MEMORE DE MAfTRfSE
en Sociologie du Développement
Présenté par :
Moussa OUEDRAOW
Sous la Direction de :
TRINH VAN TA0
Juin 1990 B MARTINELU
I
I REMERCIEMENTS
I finition de ce mémoire.
I
I
I
1
1
I
I 1
I
S O M M A I R E
Pages
Présentation du thème 7
Méthodologie 12
2
I Pages
i Chapitre II -
Le conflit territorial entre Peul Diallube et
Peul Foynankobe pour llappropriation de l'espace et la mise en
place des peuplements 38
1
Histoire du conflit
I 2.1. 38
1 groupes sociaux
54
I Le lignage (Buudu)
1 et au Burkina 67
I 3
I
Pages
3.9. Les Mossi Forgerons et les Mossi 71
4
Pages
Chapitre V -
L'appropriation de l'espace et l'exploitation
du terroir villageois par les différents groupes sociaux
a) Mouvements pastoraux
b) Les ressources de l'élevage 89
1) L'eau
2) Les terres
c) Les éléments d'une dynamique agro-pastorale 92
a) Les cultures
b). Les superficies cultivées et les différentes
méthodes
c) La gestion des ressources
Chapitre VI -
L'organisation du parcellaire
autour du bas-fond
5
1
Pages
1 religieux et modernes
I N O T E S 122
I BIBLIOGRAPHIE 128
1
I
E
1
I
I
e
t 6
1
Présentation du thème
7
tiennent pas toujours compte de certaines réalités sociales du
milieu : elles peuvent provoquer des conflits des pouvoirs,
allant jusqu'à paralyser toute évolution des actions engagées
par les intervenants.
8
Mon travail actuel s'intègre dans le programme de recherche
ORSTOM : "dynamique des systèmes agropastoraux en zone
soudano-sahélienne1'dont le terrain d'étude est le Nord Yatenga
au Burkina Faso.
9
Dans la troisième partie, nous aborderons l'installation et
l'occupation du terroir villageois ainsi que l'appropriation de
l'espace par les différents groupes ethniques. Nous verrons
aussi les différentes activités pratiquées dans le milieu :
activités pastorales comme agricoles. L'ensemle de ces éléments
nous montre les enjeux économique et politique sur lesquels les
différents types de pouvoirs s'appuient pour manifester leur
autorité et leur légitimité.
10
1
1 Nous décrirons ces différents conflits, leurs origines,
leurs modalités de règlement ou de non règlement, ...
i
I
I
8
I
I
m
1
I
1
1
I 11
1
I
I Méthodoloqie
1 Le politique
Le juridique
1 Le religieux
Le symbolique
L'ordre du discours
I On doit donc toujours référer la notion à un champ précis du
1
I 12
I
I
1 en fonction de
croire".
ce que les enquêtés ont intérêt h faire
-
a 1. (Arlette Polony) Les mirages du Réel. Janvier 1989. Page 1-17.
13
1
I
villages. A partir de là nous voyons comment se fait le partage
I du pouvoir et ltimportance de chaque groupe dans la vie du
village. Plus ses liens avec la terre sont importantes plus il
I joue un rôle important et détient une autorité et une influence
capitales.
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1
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1
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1
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1
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1
1
I
8 14
I
Fig. 1 : CARTES DE SITUATION
'I 15
1
I lere partie - L'Histoire du peuplement et de la fondation de
Améné
1 I - Peuplement et Société
1 concession
16
i
I
I enterrées : a proximité de ces buttes, nous observons des bois
sacrés et des mares.
I partielle de ce dépeuplement.
I Ces derniers ont fait allégeance aux chefs mossi, tandis que
les Kibsé (sing. Kibga) ont eté expulsés de leur village par
I 4. Izard (M) 1970 :La logique du vivant :une histoire de llhkrédité, Gallimard, Paris, coll. llTel.ll 345
p., p. 277.
I 17
I
I et Fulsé (Kurumba), de Roanga : une des trois plus importantes
chefferies restent les seules autorités dans la région.
5. M. IZARD (M.)llRoyaume du Yatenga" Elements dlethnotogie, 1975, Paris, Armand Colin, 318 pages, page
1 223.
18
I
Zone d'habitat
Çampomeni peul
/zz R e tenue d'eau
1-3
Piste
Escarpement
-
O
I 20
I
I
1 Après leur installation, les Fulnakombse60u Kurumba
originaires de Ronga, Yirvouya et Redo Porgo se joignent a eux.
I 6. Fulnakombsé : fulsé : nom des Kurunba en More langue des Mossi. Nakombsé : prince issu de la famille
de la chefferie.
7. Michel Izard, Le famine de Naaba Kobga a c o m e n c é pendant le regne de Naaba Kpbga qui a régné
21
I
s'installer ici pour fuir les exactions des ennemis. I1 y avait
beaucoup de monde à Bahn et les animaux n'avaient plus rien h
manger ; ainsi ils ont décidé de se déplacer par là. Ils ont
trouve aussi, que dans cette brousse, l'élevage réussirait''.
22
I
I les villages de Dessi?, Bahn et Dore. Dans la même zone de
brousse, s'installent des RimaTbé originaires de bosomnoré qui
I 23
1
I
I voir Bobo le chasseur de Desse, un des amis de Payandiba. Bobo
connaît bien la brousse : il fait savoir h Payandiba et h Noaga
I que dans la brousse de Amene, h Améné Dabéré il existe un
campement Peul, celui de Saliou. Bobo leur apprend que cet
a créé. De nos jours les fils 'de Zoin y habitent. A Dabere nous
24
I
I
1 avons également deux grandes familles Ouédraogo venu de Ziga
(Gourcy) et Rega (ouahigouya). Les Ouédraogo venus de Ziga ont
résidé a Koumbri et Bidi avant de s'installer h Améné Dabéré.
i 1.6) L'implantation du quartier Baoqoporé
I
I
1 dans la
Soulou.
region. Nous savons pourquoi il n'aime pas les gens de
C'est depuis leur participation aux côtés de Naaba
I Baogo a
etaient
la bataille de Sim contre Naaba Bulli dont les Diallube
des allies. Yaa Naaba Baogo Ne Naaba Bulli Zââbran
Tyouan, Ne Souli Reemba guandaalouma"
I I1 y a longtemps que cela c'est passé, peut-on parler de ces
C la région.
I
I
I
1
I
I
I
I
I
1
I
I 26
1
llSoulouRemba yaa gandado M'baa zoudamé ba zaldamé''.
Mais Saliou finit par les accepter, compte tenu des liens
d'amitié qu'il entretient avec Yirvouya et Redo. Ils
s'installent h Améné Dabéré avant de construire leur concession
dans leur futur quartier sur le champ d'un de leur ami Rimalbé
derrière le bas-fond. Ils dénomment leur quartier Baogopore
"derrière le bas-fond"
27
des Hamallistes. Ils se réfèrent a un grand maître de l'Islam
dans la region, le Cheik Hamallah du Mali.
Bidi, selon Kouliga est très peuplé et a Samni ils ont plus
de chance de pouvoir s'installer. Arrivés à Samni chez les
28
Rimaibé, ils rencontrent Saliou qui les invite à s'installer
dans leur village à Amené. I1 leur dit qu'ils n'ont pas de
forgerons dans leur village.
Par rapport aux Porgo venus de Soulou, les Zoromé ont été
bien acceptés par Saliou et l'ensemble de la population. Les
agriculteurs Mossi et Fulse surtout sont contents d'avoir les
travailleurs du fer sur place dans leur village.
29
I
1 Dans la vie de l'homme, le forgeron est toujours présent. Si
vous les aimez tant mieux, si vous ne les aimez pas tant pis.
I SBddogo.
1
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(I 30
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1 1.11) L'implantation du quartier Ipala
1 Sââba.
1
1
I Ceci explique cela a savoir la volonté farouche des Peul et
Rimalbé du quartier Dabéré fondateurs d'Améne, d'être rattachés
I administrativement à Bahn.
I a) AMENE-MOSSI
I SITUATION ADMINISTRATIVE
I
I
I
1 33
I
I
I LIMITES GEOGRAPHIQUES
I Nom des
quartiers
Patronyme Ethnie Statut dépend de La dépend de la dépend de la
social chefferie de maitr./terre préfecture de
I Bawgporé
Moingo
Porgo
Porgo
FuLsé
Fulsé
Nakombsé
Nakomtsé
Dabéré
//
//
(musu [mans)
//
//
1 b) AMENE-SAABA
SITUATION ADMINISTRATIVE
I Village administratif du département de Koumbri.
I Population résidente :
Recensement de 1975 : 275 personnes
I n'a
- Est : Le terroir de ce nouveau village administratif
I -
pas été limité.
Ouest : Coutumièrement les champs d'Amené-saaba sont
-
I -
Nord : imbriqués dans le terroir d'Améné-mossi. La
Sud : question mériterait une étude précise du
parcellaire villageois.
I 34
I
i
I N o m des
STRUCTURE ETHNO-SOCIOLOGIQUE DES QUARTIERS
I quartiers
Saaba
chefferie de maitr./terre préfecture de
I dépendant de Doré
Ronga et Bahn
I Zallé
Bagaya
Moose
Moose
Saaba
Yarse
Saadogo
//
//
//
//
//
I Yipala
yabonsgo
Ouédraogo Moose Zemba // // //
I Saadbili Zallé
Sénosorin Zoromé
Zal lé
Moose
Moose
Moose
Saaba
Saaba
Saadogo
//
//
//
//
//
Saaba
I
C) AMENE-RIMAIBE
i SITUATION ADMINISTRATIVE
Population résidente
i Recensement de 1975
Recensement de 1985
l LIMITES GEOGRAPHIQUES
I
I
I
i 35
1
I
I N o m des
STRUCTURES ETHNO-SOCIOLOGIQUES DES QUARTIERS DU VILLAGE
Patronymes Ethnie Statut dépend de la dépend de la dépend de la
I Dabéré Barry
Barry
Peul
(Foynankobè)
Peul
R i m a ï M Bahn
Rirnaïbé //
Bahn-Korire Bahn
et Dore
// //
I
l
II
I
I
I
I
I
I
I 36
I
I C A R T E DE MOUVEMENTS DES POPULATIONS VERS A M E N E
Fig.3
I
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U
I
1
I
I
I
-
I. Itinéraire du g r o u p e Mossi
I!¡n;rairr
Por go
d u groupe Fulnakobs;
1
--
ttingrairc groupe Mossi
Forgeron
Itinéraire du groupe PCUI
I 2.1.
Les
L'histoire du conflit
I
I
I Ces deux groupes Peul avaient signé pendant les
conquêtes des Nakombsé Mossi une sorte de pacte tacite
I (mai-juin 1895)
I 8. Michel Izard - Le Yatenga precolonial un ancien royaume du Burkina Karthala Paris 1985
39
I
assez isolé par suite de sa rupture avec Mamadou Aladji
(Mamadu) et du départ de ce dernier ; il est donc a
présumer qu'il me sera possible de faire entendre raison
à ce prétendant trop impatient de prendre la place de son
oncle (Sic) qui est d'ailleurs tres âgé et assez
impotent, tout en ne perdant pas de vue que, d'après la
loi du Mossi (Moogo), Bakharé sera Naba du Yatenga a la
mort du Naba actuel".
40
IlLe Naaba est un vieillard h barbe blanche mais ayant
conservé une certaine vivac té d'allure : il para t âgé
d'environ 70 ans : malheureusement il fait un usage
inconsidéré du dolo. I1 n'a qu'une idée fixe : tuer
Bakharé ; il a été battu par lui a l'attaque a Komboro
(Gomboro) et ses gens ne veulent former une nouvelle
colonne que s'ils sont certains de notre appui. Le Naaba
de Wagadougou n'a pu venir h son aide, c'est pour cela
qu'il est venu nous trouver a Bandiagara. I1 me demande
de lui livrer Bakharé. Je lui fait entendre que jlai éte
envoyé là pour étudier la situation de son pays et lui
venir en aide en employant d'abord tous les moyens
pacifiques qui m'ont réussi au Macina. A l'égard de
Bakharé c'est son affaire s'il le prend de lui couper la
tête : que nous autres Français n'employons pas ces
procédés-là. I1 se plaint alors de ce que je ne sois pas
venu avec assez de tirailleurs. Je lui réponds que si
j'en avais amené un plus grand nombre il ne m'aurait pas
reçu et aurait eu raison parce qu'il aurait eu le droit
de suspecter mes intentions".
41
1
1 soir. Ce n'est pas ce que souhaitait Naaba Baogo. Lors
des discussions préliminaires, le roi et ses conseillers
I 42
1
Article 2 -
Le roi du Yatenga accepte un résident
avec une escorte dont l'effectif sera laissé à notre
appréciation.
Aricle 5 -
La République française promet aide et
protection au roi du Yatenga contre les entreprises des
pays voisins.
Article 6 -
Comme marque effective de notre
protection, le roi du Yatenga a reçu un pavillon français
qu'il s'engage à conserver.
43
l'anxiété de son entourage, croit avoir acquis sur son
adversaire un avantage décisif : la victoire est
désormais a sa portée. Des Français, Naaba Baogo ne
soupçonnait pas le double jeu ; ils viennent de signer un
traité avec le Yatenga Naaba engageant celui-ci "et ses
successeurs", et ils ont négocié avec le principal ennemi
du roi, qu'ils savent être son plus probable successeur.
Et si les Français ont explicitement marqué leur souci de
faire passer pacifiquement le royaume sous leur
protectorat, Destenave donnant pour preuve de sa bonne
foi à cet égard les modestes effectifs de sa colonne, les
Moose ne peuvent encore se douter, comme la suite des
événements du Moogo va le montrer, qu'ils sont prêts a
opposer la force à la résistance ou aux réticences de
leurs partenaires. La notion même de llprotectorattt est
fort vague. En fait, la France annexe purement et
simplement le Yatenga par le moyen d'une fiction
juridique : la réponse positive de la France à la demande
d'assistance formulée par Naaba Baogo. Le régime de
protectorat ne se traduira dans les faits que par le
maintien en place de la hiérarchie mooga, qui sera mise
autoritairement au service de l'administration coloniale.
44
tôt, je lui aurait fait un grand affront ; on n'aurait
pas manqué de dire partout que nous n'étions pas
d accord".
45
1
I Waiguyo et la chronologie des événements des jours
suivants méritent réflexion. La prochaine grande étape de
1 46
I
Tuguri, Naaba Baogo, malgré la déception causée par le
départ de Destenave, mais sans doute aussi Bagare, se
sentant tous deux forts de l'appui des Français. A Tyu, a
partir du 10, Bagare et Mamadu regroupent leurs guerriers
; a Waiguyo, Naaba Baogo fait de même, mais l'unanimité
des fils de Saaga se fait moins aisément derrière lui que
celle des fils de Tuguri derrière leur chef ; quant aux
dignitaires du royaume qui ne sont pas directement
impliqués dans le conflit, ils ne répondent pas à l'appel
du roi. Naaba Baogo est doublement abandonné, par les
Français et par une grande partie de l'aristocratie et
des dignitaires du royaume.
47
les cavaliers silmiise se regroupent. Les archers de
Gomboro se mettent en ligne, ainsi que les rabese :
certains sont armés d'arcs, d'autres de fusils. Les plus
fameux guerriers de Tyu sont la : Zugu, Wendolle, Allaso,
Beidi, Tontole, Dyawalemasum, Teeda, Gidohoware. Un a un,
Mamadu les appelle et les présente a Bagare : "Si ces
gens-là sont à nos côtés, nous vaincrons, mais si tu
apprends qu'ils sont morts, ne reste pas ici, pars".
Quand vient le tour d'Allaso, le rabenga salue son chef
et le prince moaga : il tient à la main deux plats, l'un
en bois, l'autre en terre, il dit à son chef : Ilje
mourrai au combat", puis l'un après l'autre, il casse des
deux plats. Les fils de Tuguri et les guerriers de Mamadu
sont en place : leurs chefs les passent en revue. Le
soleil est déjà haut quand dans un énorme nuage de
poussière apparaissent les guerriers du roi. A peu de
distance de la colline où se tiennent leurs adversaires,
les archers royaux se mettent en ligne et les cavaliers
se déploient sur une petite éminence. Le roi est au
milieu de ses hommes, légèrement en retrait, entouré de
ses plus fidèles serviteurs. Les deux descendants de
Naaba Yadega sont face h face ; ils sont à portée de
voix, ils peuvent s'aperçevoir ; chez les fils de Saaga,
on se désigne Bagare, l'aîné des fils de Naaba Tuguri, et
le Silmiiga, traître au roi ; de l'autre côté, on cherche
a voir le roi, le fils aîné de Naaba Yemde.
48
le Silmi naaba et je vais mourir avec lui" ; il salue
Naaba Baogo, il salue son frère le chef de Sulu et lui
dit qu'ils ne se reverront sans doute pas, puis il
s'avance, la lance haute, faisant caracoler son cheval.
Mamadu s'avance aussi, la lance au poing, mais Zugu le
devance et blesse le cheval de Konsekedo. La nakombqa est
désarçonné, Zugu est sur lui, Mamadu s'approche.
Regardant le chef silmiiga, Konsekedo éclate de rire :
Irtu n'es bon à rien, tu n'es même pas capable de me
tuer". Konsekedo veut mourir, mais déjà les guerriers de
Mamadu l'entourent, le désarment et l'emmènent. Bagare
donne l'ordre de tuer le héros de Naaba Baogo. Des rabese
s'en saisissent et le frappent sur la tête à coups de
longe ; mourant, Konsekedo trouve encore la force de dire
que son roi est perdu.
49
Dans le silence d'une trêve sacrée, le roi quitte le
champ de bataille avec ceux des siens qui ont survécu.
50
51
1
8 2.3. Les conséquences des conflits entre les fils de
Tuquri et Naaba
Baoqo
I Les Peul Foynankobè ont accueilli les agriculteurs
I 52
I
1
1 matrimoniales nous donnent un aspect des réalités du
milieu.
I Conclusion
I
u
1
I
1
o
1
1
I
I 53
I
I
1 2ème partie - Organisation sociale et politique
l Ils sont tous sous l'autorité du Yatenga Naaba avec lequel ils
ont de bons rapports, basés sur le respect de l'autorité du
I' 54
I
I
I venus du Fouta Toro et constituent un des groupes Peul du Nord.
Ils se sont installés au milieu du XVIIIè siècle, Bahn est leur
chefferie, a 60 km au Nord de Ouahigouya. Marchal 1 9 8 3 page 96l
I La plus grande partie du terroir de Amene se trouve sur le
4 Foynankobè.
I 1. J.Y. Marchal 1983 Dynamique d'un espace rural soudano-sahélienne coll. Travaux et Docunents. ORSTOM
Paris 873 p.
I
I
I entraíne de nombreux va-et-vient entre les petits
Fulbé" .
groupes
1 - les Tân Bania et les Tân Boubou. Ces deux familles sont
très islamisées ; ils constituent les familles de marabouts.
I Ces familles ont été les premières à islamiser les populations
de la région. Après ces deux groupes de chefferie et de
B marabout nous avons les Tân Guillé et les Tirinkobe. Ces deux
lignages sont les Bergers (indigents) des Tângaou des Tan Bania
I et des Tân Boubou. C'est le groupe des Zemba chez les Mossi.
Nous avons enfin au sein des Foynankobè, les Gounankobè et les
Salloubè. Ces deux groupes constituent le groupe des
I sacrificateurs ; ils s'occupent des sacrifices du marigot de
Ban et habitent le quartier Bangoro.
I A Améné, les Peul Foynankobè ont toujours joué un rôle tres
important dans la vie du village. C'est à eux que revient le
I droit d'attribuer les terres de cultures aux nouveaux arrivants
Fulsé et Mossi. Selon les dires, pour toute nouvelle
U installation dans le village, ils sont toujours consultés. Et
c'est au chef de famille mossi ou fulsé présent dans le village
I 56
I
I
I et de régler les différents conflits et litiges entre
agriculteurs et éleveurs dans le milieu. Ils sont aidés dans
I Barry. Ils sont eux aussi endogames comme leur maître peul.
I
I
1 57
I
58
I
I 3.4. Les Fulnakombsé Porgo venus de Koumbri
Le liqnaqe ou Buudu
I Les Fulnakombsé Porgo constituent le groupe lignager le plus
I
I
I originaires de Ronga mais ayant transité par Soulou. L'arrivée
des Porgo de Soulou accroît le pouvoir de Yirvouya qui se
I retrouvons à Améné.
I 60
I
I
I production : la régulation des échanges matrimoniaux s'effectue
au niveau du buudu.
I Le Tenqa (village).
-m séparés les uns des autres, est avant tout une unité de
commandement : en général, chaque village a un chef et un
prêtre de la terre (quand le prête de la terre ne joue pas le
I rôle de chef), mais il y a des exceptions h la règle, et c'est
alors en références au chef, et non au prêtre, que le village
1 est défini comme communauté. L'auteur distingue plusieurs
catégories de villages selon le statut de son chef : il y a le
I "Teng sob tense, bugub tense, Tansob tensé, Nakom tense, Nayiri
tensé et Naab tênsé".
I
I
I 3.5. L'autel de fondation du villaqe (le Tenqal
I l'histoire du village.
I 62
I
m
I Tenkuga Dogon (léwé) se situent sur les anciens sites Dogon a
Rabodè et Bessum Tampwy.
I - -
Debartemenk Chefferiestraditionnelles MaÎtrises de terre- Territoires
I 2.130' /
/--------y
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#
+
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I
1 .'
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Chefferie Foynankobe
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Ma?trisc
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d e terre d e B o r o n ¡ ,I
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1 2 3Km
I :
# Zone d'habitat
Limite des d e p a r t e m e n t s et
Limite d e s rhefleri.s traditionnelle%
1 --
A%
...22;-
-J
......
Campement
Cours d'tau
peut 1k-d L¡m.itc des m a iht r i s e s d e terfe
I * Escarpement
c
.....
Limite d e s territoires
Terroir d e AMENE
I piste C !
I
1
I l'administration a changé le répondant, les Delegues CDR ont
remplacé les chefs de village qui sont appelés maintenant des
l responsables coutumiers.
66
I
1 Au Yatenga, l'Islam constitue de nos jours la principale
religion et près de 80 % de la population est islamisée ce qui
a entraîné de profonds bouleversements dans les moeurs et
1 coutumes du milieu. De nos jours, tout est fait selon les
règles islamiques (les lois du coran). Cette religion d'origine
I arabe est très expansionniste et populaire dans la région. A
travers quelques bibliographies, nous allons tenter de retracer
I l'histoire de l'Islam en Afrique au Sud du Sahara, au Burkina
et au Yatenga. De nos jours au Yatenga, l'Islam constitue une
1 L'Harmattan BP 8008 Abidjan 51, 12 Rue des quatre vents Paris 75006.
67
I
I
I du Sahara et en Haute-Volta (Burkina Faso). "Entre le XIVème et
le XVIème siècle, les foyers religieux subsistent cependant
dans certains centres urbains et dans les milieux commerçants
l disséminés sur la route de l'or, de la cola et des esclaves.
C'est a l'activité de ces foyers qu'est due la diffusion lente
IC mais populaire de l'Islam dans la boucle du Niger. En effet ces
commerçants, qui sont d'origine Mandé, se détachent
I traditionnelles
i ~~
1
I
I D'autre part, nous avons l'autorité coloniale. L'autorité
coloniale était plus ou moins méfiante dans la mesure oÙ elle
69
I
I
I de drapeau ou le mot d'ordre pour cette ''nouvelle societe
secrète islamiquet1dont les ramifications occultes en partant
I Maïga.
70
I
U
I désaccord au niveau de certaines conceptions religieuses. Dans
le coran le phénomène de caste n'existe pas, or ceux de
u la terre a des titres. Ces faits ont été l'objet d'un conflit
de pouvoir. Nous reviendrons sur ces conflits dans les
chapitres suivants.
I A Amene, en plus des fonctions exercées par les Peuls, les
I
7. SdBbba-Naaba
I :le chef des Forgerons.
71
I
I
I Les forgerons Zoromé sont originaires de Ronga et transitent
par Tavoussé près de Ronga avant de migrer à Amene a la
I rôle social est tres apprécié dans le milieu. Tous ces outils
et matériaux fabriqués sont vendus par les forgerons ou
I 72
I
I
U autrement. Et ces faits nuisent aux populations dans les
villages et leur créent beaucoup de conflits.
o voisins.
I Naaba offre les dernières sandales après son périple sur les
différents autels du royaume, pour qu'il rentre dans la
1 74
I
Après ces derniers, d'autres petits groupes de Mossi
s'installent à Amené. Nous avons les Ouédraogo venus de Ziga,
les Ouédraogo de Rega qui habitent Dabéré. Nous avons également
les Ouédraogo de Yabonsgo qui habitent Yipala. D'autres groupes
de Mossi venus de Sodin et Wédransin s'installent à Ipala ;
mais ils repartent soit vers des nouveaux villages de
colonisation pionnière comme Aurébanguéla, Nougdoum, Madougou,
soit retournent dans leurs villages d'origines par manque de
terre.
75
I
I Chapitre IV - Le Pouvoir administratif moderne et les
requlations des échanges matrimoniaux
I 76
I
Le village de Amene est peuplé de 971 habitants et divisé en
trois villages administratifs dépendants de deux départements.
Nous avons le village de Amené Mossi, et le village de Amené
Saaba qui dépendent de Koumbri et le village de Améné Rimalbé
qui dépend de Ban. Ban et Koumbri dépendent tous de la province
du Yatenga.
77
I
1 reconnaissance, qu'un lignage témoigne à un autre soit du même
village ou d'un village différent.
I
d'alliance matrimoniale avec certains groupes de statut social
différent, comme c'est le cas des forgerons (Sââba) chez les
Mossi, et les griots (Seetba) chez les Peul.
0 % Fulnakombsé Porgo
0 % Peul Foynankobè Barry
1 % Rimalbé Foynankobè Barry
Fulnakombsé Porqo 2 % Mossi Ouédraogo de Rega
1 % Mossi Ouédraogo de Ziga
2 % Mossi Ouédraogo de Yabonsgo
0 % Mossi Forgerons Zoromé
0 % Mossi Forgerons Zallé
79
I
I Les Peul Foynankobè Barry sont patrilinéaires et pratiquent
l'endogamie ethnique. Le mariage se fait entre cousins et les
1 autres membres des ethnies peul à Amené comme dans les autres
villages. Leur nomadisme ne nous permet pas de bien situer les
rapports d'alliance entre village. Mais ce qui est sûr, c'est que
I les alliances entre Peul et autres lignages des quartiers de
Amene est nul.
S
O % Fulnakombsé Porgo
I 100 %
O %
Peul Foynankobè Barry
Rimalbé Foynankobè Barry
1 Peul Foynankobè Barry O % Mossi Ouédraogo de Rega
O % Mossi Ouédraogo de Ziga
I O %
Yabonsgo
Mossi Ouédraogo de
I O %
O %
Mossi Forgerons Zoromé
Mossi Forgerons Zalle
I d'esclave.
8 80
I
1 % Fulnakombsé Porgo
0 % Peul Foynankobè Barry
0 % Rimalbé Foynankobè Barry
Rimalbé Foynankobè 0 % Mossi Ouédraogo de Rega
0 % Mossi Ouédraogo de Ziga
0 % Mossi Ouédraogo de Yabonsgo
0 % Mossi Forgerons Zorome
0 % Mossi Forgerons Zalle
1 % Fulnakombsé Porgo
0 % Peul Foynankobè Porgo
0 % Rimalbé Foynankobè
Mossi Ouédraoqo 0 % Mossi Ouédraogo orig. de Rega
0 % Mossi Ouédraogo orig. de Ziga
0 % Mossi Ouédraogo orig. de Yabonsgo
0 % Mossi Forgerons Zorome
0 % Mossi Forgerons Zallé
81
4.9. Les Mossi Forqerons Zoromé et Zallé
O % Fulnakombsé Porgo
O % Peul Foynankobe Porgo
O % Rimalbé Foynankobe
Forqerons Zoromé et Zallé O % Mossi Ouédraogo orig. de Rega
O % Mossi Ouédraogo orig. de Ziga
O % Mossi Ouédraogo orig. de
Yabonsgo
4 % Mossi Forgerons Zorome
4 % Mossi Forgerons Zallé
a2
Cette deuxième partie, Organisation sociale et politique
nous a permis de mettre en évidence, dans le chapitre III la
stratification sociale et religieuse des différents groupes
sociaux du village. Le chapitre IV nous montre l'organisation
du pouvoir administratif moderne et les régulations des
échanges matrimoniaux. Cette deuxième partie, nous a permis de
conprendre llorganisation sociale du village, les différents
types de pouvoirs que détient chaque groupe, le rôle de
l'administration et le rôle des échanges matrimoniaux. Dans la
troisième partie, nous aborderons, la formation du terroir et
l'appropriation de l'espace.
83
Troisième Partie : Formation du terroir et appropriation de
1 I espace
84
Après l'occupation des zones de brousses environnantes par
les habitants de gros quartiers tels que : Dabéré Baogopore,
Moengo et Saadogo, l'équilibre semble être établi. Les paysans
ont assez de terres et les exploitations fonctionnent bien.
85
I
a)Selon la conception Mossi, la chefferie de terre est une
I fonction religieuse liée aux autels rituels et aux lieux de
culte : le Tenqkuqri, couramment appelé tenga dans le milieu.
I Le Tenga a une zone d'action autour de lui, qui s'étend sur
plusieurs hectares et même parfois des kilomètres carrés. Et
I cette zone d'action est le Tempeelem. Ainsi sur un Tempeelem on
peut subir des mauvais sorts si l'on s'adonne à des pratiques
I qui vont à l'encontre des interdits de la population vivant sur
ce tempeelem : exemple d'interdits : cueillir des quantités de
I 86
I
I
I s'étend de l'Est au Nord Ouest et celui des Diallubé qui
s'étend du Sud-Est à l'Ouest.
I que les Fulse (Kurumba) les Kibse (Dogon) ; et les Ninisse sont
les prêtres et gardiens religieux du territoire.
I a) Mouvements pastoraux
I' 87
i
Se nosor in
9 .
U
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39
/
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I
I
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co
I3
I!
2’ 32’ 2 O 3 1 * 3 O” 2” 31 ’ IO30’30’
I Améné. Par contre ces derniers venaient sur les terres salées
de Amene avec leurs troupeaux et campaient pendant un certain
temps, une fois l'an. Ils n'entretenaient pas de bonnes
I relations les uns avec les autres dans la mesure oÙ chacun des
deux groupes tenait 8 agrandir son territoire.
I En plus des mouvements saisonniers qu'ils pratiquaient sur
I b) Ressources de l'élevaqe
I 8. M. Benoît "Situation du Yatenga" Nature Peul du Yatenga, remarque sur te pastoralisme en pays Mossi,
1982 ORSTOM, Paris, 176 p. Page 23.
I 89
I
I
I "formations du domaine nord-soudanien. Ici c'est l'alternance
des sols gravillonnaires sur cuirasse et des sols de
colluvionnement qui a l'incidence la plus nette sur la nature
1 du pâturage. Sur les plateaux et les glacis gravillonnaires
(qui représentent 70 à 80 % des superficies), les parcours sont
1 essentiellement composés d'espèces annuelles relativement
coriaces peu appetées à l'état sec".
1 A côté de ces parcours, nous avons des dépressions avec des
sols argileux. l'Ces pâturages de bas-fonds sont plus
I intéressants que ceux des plateaux ou des glacis et assez bien
répartis dans l'ensemble du domaine nord-soudanien mais ils ne
I représentent qu'un stock d'herbes assez limité"
I 1) L'eau
90
1
I
I 2) Les terres salées
I 91
I
I
ont assez. Après les cures nous restons quatre mois là-bas dans
I les pâturages des environs : nous revenons après les récoltes".
- le contrat de confiage
I : l'agriculteur confie au berger le
soin d'élever soit des bovins soit des petits ruminants. Ce
contrat accorde toujours a l'éleveur la propriété du lait : cet
1 aliment rare et insuffisant de nos jours ne peut rémunérer
équitablement le travail de l'intéressé : une commission lui
I est donc versée quand le propriétaire vend une de ses bêtes
confiées. L'agriculteur lui attribue en plus une certaine
I 92
I
I
I jours pour la fumure de ses champs, lui fournit du mil, lui
construit sa hutte dans le champ désigné et lui fournit du sel
I a) Les cultures
I
I
Le mais (Kamaana) est une culture accessoire comme le sorgho
I blanc (kavadi). Le maïs est une culture hâtive que l'on récolte
a la fin du mois d'août et dans la première quinzaine de
8 septembre. C'est donc une culture destinée (comme le "kavadi"
et le fonio) h donner une première récolte pour la soudure ;
I tubercules ont été introduites vers les années 1950 lors des
premieres campagnes de vulgarisation agricole. On les cultive
dans le bas-fond, sous les arbres des vergers. Le manioc et la
I patate douce sont commercialisés et consommés. Parmi les
cultures non vivrières, la plus importante fut longtemps le
I coton, cultivé pour l'habillement et pour payer les impôts, et
surtout pour les industries de la métropole (France) pendant la
I colonisation.
I
1
1 régulièrement avec les déchets de petits ruminants et les
ordures de concession.
I qui leur fournissent des revenus qu'ils gardent pour leur petit
besoin. Les champs de brousse ont pour but l'obtention d'une
sécurité plus étendue et d'un surplus vivrier parfois
8 commercialisé. Auparavant les travaux n'y sont pas
prioritaires, et le type de culture y est très extensif.
I De nos jours, les agriculteurs des quartiers "Saadogo et
13. la zaka.(pl. :zakse) est le concept qui se rapproche le plus de celui de 88ménage88
en français.
I 95
i
I
I producteurs de mil. Ils disposent d'argent liquide et font
couramment appel a la main d'oeuvre rémunérée des groupements
villageois. Ils utilisent des animaux de trait pour les
1 cultures attelées. Les labours attelés augmentent les
superficies (plus de 1,5 hectare par actif)14. Les agriculteurs
I de ces deux quartiers sont attentifs aux innovations, et
suivent les conseils des agents d'encadrement. Ils suivent de
I près les différents thèmes de vulgarisation (construction de
diguettes, travail du sol, transport attelé, maraîchage).
I 14. L'observation agronomique sur l'agriculture, s'appuie sur les travaux de recherche ORSTOM réalisés
dans le milieu nous nous s o m e s référés surtout aux travaux de Georges Serpantié Dynamique des
I systèmes agro-pastoraux en zone soudano-sahélienne Bidi, Yatenga, Burkina Faso, '#Résultats dlEtape"
Novembre 1988.
15. cf. H. Ouédraogo - La place de l'aménagement antiérosif dans une dynamique de développement en zone
-
I soudano-sahélienne. (Le cas du Yatenga Burkina Faso) Juin 1988.
96
1
1
I Rimalbé!, Ils exploitent les plus grandes superficies de terre
et leur bétail (bovins, ovins et caprins) permettait les
transferts de fertilité indispensables des pâturages vers les
U champs pérennes. Les Peul Foynankobé prennent en charge
l'aspect contraignant de la conduite des animaux.
I Le fonctionnement du système est donc basé au départ sur des
i
I
I Chapitre VI
fond
- L'organisation du parcellaire autour du bas-
I pour les terres salées, mais aussi pour le bas-fond dont les
abords constituaient d'abondants pâturages. Les Rimalbé et les
autres groupes d'agriculteurs recherchaient des terres autour
I du bas-fond pour défricher afin de mieux équilibrer leur
exploitation en période de soudure.
I
I
I 98
1
I
'I 6.2. Les exploitants et propriétaires fonciers
100
I
I
I prédilection sont aussi les terres riches et humides des bas-
fonds. L'apprentissage de l'arboriculture fruitière intensive,
101
I
I
I longtemps voient leur qualité remise en cause par une pratique
qui est apparue avec la sécheresse et l'accroissement de
I 102
I
I
I attendaient une occasion pour éclater : le regroupement de
toute la population pour la réalisation de ses infrastructures,
en a été une.
I 6.4. Oriqine du projet de barrage a Améné
I
I
I dit que cela est bien vrai mais le blanc ne met pas l'eau h la
disposition de la brousse : si vous vous débrouillez pour
construire l'ecole, il trouvera de l'eau pour ses élèves.
I Et nous avons trouvé que cela est une vérité et nous avons
u "Tondo yaa zemba, zema kaa daré yé a siin yiki ntoen kiémé daré
laadare" : Le pauvre n'a pas de jours, le jour qu'il est sur
pied c'est çà son jour.
I Ainsi, nous avons opté pour faire les travaux en même temps
I que l'éCole et c'est comme cela que nous sommes tous partis sur
le chantier du barrage et six personnes seulement restent sur
le chantier de l'école avec les maçons. C'est comme cela que
I les travaux du barrage et l'école se sont réalisés".
I 104
I
I
I pratiquer sur les abords des cultures de contre-saison et
d'alimenter les nappes phréatiques.
I 105
I
I
I développement qui nous la testent sans arrêt dans les bas-fonds
nouvellement aménagés : (exemple du bas-fond de Bidi Gourga).
I 18. Marion Vissers 1987, Mémoire de stage, rble des bas-fonds et la riziculture dans les systèmes de
production- -
cas du Yatenga - -
Dynamique ORSTOM Université de Uageningen Proposition de Recherche
I Developpement.
106
1
I
I fonds revendiquent le droit de propriété. Cet intérêt que ces
différents groupes porte sur cette portion de terre engendre la
1
1
I
I
I
I 107
I
12
5!
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Zone d’hobitaf
C a m p e m e n t peut
RetenUe d’eau
C o u r s d’cou
Fig. 7
F7
Escarpement
Piste
Peul Fognonkob:
Fulnolrombe Porgo
Borry
E
(
.
.
3
.
.
..
.
I
1\71LI
Zougrona
Ovcdroogo
E Limite entre /
C h a m p d e culture
/
A m e o c el Bidi
--..
I
I 4eme partie - les Conflits de pouvoirs
i Chapitre VI1 -
Les conflits entre pouvoirs traditionnels,
religieux et modernes
I administratifs successifs.
I 109
I
I
I ce même quartier est habité par les Fulsé Porgo qui détiennent
la chefferie de la maîtrise de terre du village de Amene Mossi
I 110
I
I
I volonté farouche des Rimaïbé Foynankobè du quartier Dabéré
fondateur d'Am&é d'être rattachés à Bahn.
I maîtrises de
Bahn, Ronga
terre entre les grandes chefferies de la région de
et le Yatenga Naaba qui est a l'origine de
1 Thiou avaient fait alliance avec Naaba Bulli tandis que les
Foynankobè et les Porgo s'étaient rangés du côté de Naaba Baogo
I 111
I
I
qui fut défait. Les gens de Naaba Bulli alliés aux français
I reprimerent durement les alliés de Baogo ce qui engendra des
haines tenaces qui devaient se manifester par la suite. Ainsi
I quand, dans les années cinquante les Foynankobè autorisèrent
des Fulse de Soulou a s'installer à Mougounougoboko au Nord-
B traditionnelle.
I 112
I
B
I La conversion de la totalité des habitants de son village,
la grande notoriété de l'imam Issaka Porgo avaient fini par
113
I
I
lors des travaux d'aménagement, il y eut des palabres pour le
I choix des différents responsables de sections. Ce qui est
fréquent pour ce genre de chantier.
I Sur le chantier, N. Porgo n'hésitait pas a prendre des
décisions, déplaçant tel groupe de travailleurs d'un endroit a
I un autre, tout en attribuant des activités (ramassage de
cailloux, ramassage de sable et autres).
I En quelque sorte il se comportait comme un chef de chantier,
a la place du vrai chef de chantier, technicien venu de
1 Ouahigouya. Ces agissements perturbaient les travaux et
l'organisation du chantier prévu par les techniciens. D'autre
1 part il était prévu de remunérer en vivres les participants aux
travaux (céréales et boites de conserve) offert par les ONG
1 (PAM et le CATHWEL). Quand ces céréales sont arrivés de
Ouagadougou N. Porgo ordonne de décharger les vivres chez lui,
I 114
I
I
I n'ont pas été effectuées du fait de cette opposition entre les
grandes personnalités du village. La tension grandit entre les
deux quartiers et l'inimitié de N. Porgo se tourne vers les
I forgerons.
I
7.5. L'évolution des rapports statutaires : redéfinition des
fonctions sociales des Forgerons d'Améné
116
au long du mémoire, il est une des personnalités du village de
Amene. Nous evoquerons maintenant le conflit de classe sociale.
Ce conflit est le plus important du village. I1 oppose le
lignage Porgo au lignage des Forgerons Zoromé à propos de la
construction du dispensaire et de la maternité. M. Zoromé
obtient qu'une O.N.G. Canadienne construise ces infrastructures
pour le groupement villageois d'Améné Sâaba. N. Porgo en est
informé et demande qu'au moins le dispensaire soit construit a
Améné Dabére. H. Zoromé le chef de Amené Sâaba, retorque que
l'aide est accordée à son village et qu'il est difficile de
changer cela, d'autre part qu'il est préférable de regrouper
les bâtiments administratifs. N. Porgo n'accepte pas cela et
refuse que les gens de son quartier participent à la
construction. Par contre ceux de Moengo collaborent avec Améné
Sâaba. N. Porgo furieux, convoque une réunion de famille avec
le quartier Moengo pour dire que les forgerons ont refusé de
faire construire le dispensaire à Améné Dabéré et affirment
qu'ils sont indépendants, qu'ils ne dépendent pas des Mossi.
Puisque c'est ainsi, lui N. Porgo et l'Imam des Porgo
interdisent aux Zoromé de se joindre à eux pour les prières de
Ramadan et Tabaski.
117
I
1 Bissighin que les premiers avaient rejeté de leur territoire a
Mougounougoboko dépendant du Tempelem de Sim et Dore. Or la
1 Diallubé/Foynankobè,
musulmans, chefferies
Rimaïbé/Fulsé, Fulse
coutumieres/autorité
animiste/Fulsé
moderne des
I développement.
I
I
I
I 118
I
Conclusion générale
119
sont que des forgerons castés et ne peuvent prétendre à un
pouvoir dans le village. La deuxième stratégie est celle de M.
Zorome, M. Zoromé ministre et homme politique utilise et
manipule les structures modernes. C'est ainsi qu'il réussit a
eriger le quartier d'Am&é Saaba en village autonome. I1
réussit également à réaliser des infrastructures modernes
telles que : école, dispensaire et maternité à Amene Saaba.
120
I
fois de plus comment les différents groupes d'un milieu
i s'organisent a la conquête au maintien d'un pouvoir autonome
s'appuyant sur le contrôle de l'espace.
I Dans les situations que nous avons observées h Amene, nous
I
I
I
i
I
I
1
1 12 1
I
1
I N O T E S
I
I
I (sing) de tengbiga fils de la terre sur tenga village en
fonction du statut de son natenga, résidence royale avec
I
I 123
I
I
I Fouta : Nom designant les Peul guerriers venus du (Madina ou
Mali)
1
I 124
I
I
I Delgodji : Royaume Peul au Nord du Yatenga Delgo - Delgobse
: habitant du Delgodji.
I
I
I Fulbé : Nom Peul désignant les Peul
I Foynankobé ou Fittobé.
I Puugsiouré : Première
avant le mariage
cérémonie d'alliance matrimoniale
I Thgarou
T8n Bania
famille Royale
famille Marabout
I Tân boubou
Tinruikobé
famille Marabout
berger
Tân Guilé berger
I Gounakobé
Saloubé
berger
berger
I Zalle, Zoromé : nom de famille forgerons a Amene.
I
Mandé de l'Est : constitue la region de Terra au environ du
I fleuve Niger (au Niger)
I
I
I Ramatoulaye, Tasllima, Hamdalaye sont les grands centres
religieux du Nord (Yatenga Bam)
1 filga, Tito.
I L E SPACE
I
I
I 12 7
I
1
U lème PARTIE : LES CONFLITS DE POUVOIR
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130