CHAPITRE 4 Emboutissage

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CHAPITRE 4 : EMBOUTISSAGE DES TOLES

Chapitre 4 :

EMBOUTISSAGE DES TOLES

I. Introduction :
La technique de formage la plus répondue dans l’industrie est l’emboutissage. La
reconnaissance mondiale de ce mode de mise en forme est due en grande partie à la pression
d’éléments extérieurs tels que la nécessité croissante d’alléger les produits, la lutte contre la corrosion
ou la concurrence des matériaux non métalliques.

II - Définitions :
L'emboutissage est un procédé de formage par déformation plastique, à chaud ou à froid, d'une
surface de métal entraînée par un poinçon dans une matrice.
La surface est transformée par déplacement moléculaire de la matière difficilement réversible;
de ce fait, on considère que la pièce obtenue n'est pas développable.

Fig.1: Exemples de pièces obtenues par emboutissage

III - Principe:
Le principe de l'emboutissage des tôles est représenté par la succession des opérations
suivantes.

Phase 1 : poinçon et serre-flan sont relevés. La tôle, Phase 2 : le serre-flan est descendu et vient
préalablement graissée, est posée sur la matrice appliquer une pression bien déterminée, afin de
maintenir la tôle

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Phase 3 : le poinçon descend et déforme la tôle de Phase 4 : le poinçon et le serre-flan se relèvent : la


façon plastique en l’appliquant contre le fond de la pièce conserve la forme acquise (limite d’élasticité
matrice dépassée).
Phase 5 : on procède au « détourage » de la pièce, c’est-à-dire à l’élimination des parties devenues inutiles.
(Essentiellement les parties saisies par le serre-flan).
Fig.2: Principe de l’exécution de l’emboutissage des tôles

IV - Outils pour emboutissage des tôles


L’emboutissage se pratique à l’aide de presses à emboutir de fortes puissances munies
d’outillages spéciaux qui comportent, dans le principe, trois pièces:
1) Une matrice :
En creux, épouse la forme extérieure de la pièce.
2) Un poinçon:
En relief, épouse sa forme intérieure en réservant l’épaisseur de la tôle.
3) Un serre-flan:
Il entoure le poinçon, s’applique contre le pourtour de la matrice et sert à coincer la tôle
pendant l’application du poinçon.

Fig.3: Outils pour emboutissage des tôles

V - Jeu entre poinçon et matrice :


Le jeu de construction entre le poinçon et la matrice est aménagé en fonction de l'épaisseur de
la tôle et de l'opération.
1 ère passe : Jeu = 2 e/10
Autres passes: Jeu = 3 à 4 e/10
Calibrage: Jeu = e + tolérance sur l'épaisseur de la tôle augmentée de 20 %.

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VI - Machines utilisées
Ce sont les mêmes machines qu'en découpage, c'est l'outillage qui change. Pour cela on
distingue.

IV – 1 - Les presses mécaniques :


Ces presses travaillent par choc, ils sont réservées pour les embouties de faible hauteurs (h<d),
et les cadences de production importantes.

Fig.5: Les presses mécaniques d’emboutissage

VI – 2 - Les presses hydrauliques :


Ces presses travaillent par pression et ils sont réservées pour les emboutis profond (h>d) ainsi
on peut moduler l'effort appliqué sur le flan dans les cas délicats.

Fig.6: Principe de travail des presses hydrauliques d'emboutissage : Exemple presses à doubles effets

VII - Aspect de l'emboutissage :


Au cours de l'opération d’emboutissage, chaque élément du f1an subit des déformations
imposées par la forme du poinçon. Ces déformations correspondent à un état de contrainte spécifique,
et ainsi deux types de déformations peuvent être observés qui sont :
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- Une déformation en expansion localisée dans la zone de contact avec le poinçon.


- Une déformation en retreint localisée dans la zone située sous le serre-flan.

Fig.7: Les zones de déformation sur l’embouti

VII – 1 - Température d'emboutissage:


VII – 1 – 1 - L'emboutissage à froid :
Cette technique consiste à former une pièce à température ambiante. Elle est principalement
utilisée sur un outillage avec serre – flan mais peut l'être sur un outillage sans serre –flan dans le cas ou
les embouties sont peu profondes ou ils nécessitent peu d'efforts de serrage.
Ce type de formage permet d'obtenir une meilleure précision dimensionnelle, limite les coûts et
évite la formation d'oxyde.

VII – 1 – 2 - L'emboutissage à chaud :


Cette technique facilite la déformation du matériau, permet l'emboutissage de pièces profondes
par chauffage du flan (et de la matrice).
Les pièces finies sont de moins bonne qualité que ce soit au niveau de l'état de surface ou de
dimensionnement.

VII – 2 - Les avantages de l'emboutissage :


L’emboutissage est un procédé qui présente des tels d’avantages notamment :
• Il est possible d'obtenir des formes très variées impossible à obtenir avec un tour ou une
fraiseuse.
• L'état de surface d'une pièce brute d'emboutissage est nettement meilleur que celui d'une pièce
coulée. L'esthétique des pièces embouties en est donc bien supérieure et les travaux de finition
tel que le polissage sont moins lourds à gérer et surtout moins coûteux.

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• Cette technique de mise en œuvre offre un bas prix de revient et permet des cadences de
production très élevées.

VII – 3 - Les inconvénients et défauts de l'emboutissage :


Les zones d'étirement subissent un amincissement (qui doit rester limite pour éviter la rupture)
et les zones de retreint (compression) subissent une combinaison d'épaississement et de plissement.
• Le retour élastique, lorsque le poinçon se retire après la phase de mise en forme, la pièce ainsi
formée n'est plus soumise à la force de maintien.
• L'entrée de la matrice doit être très arrondie et polie pour éviter toute déchirure du métal et pour
optimiser le comportement des zones de retreint.
• Le temps de préparation est important.
• La mise au point des outils, poinçon, et matrice est très coûteuse et nécessitent un savoir faire de
l'entreprise.

VIII - Domaines d’application :


L'emboutissage est un procédé très largement utilisé dans l'industrie automobile pour les
éléments de carrosserie mais aussi dans le domaine des appareils électroménagers du sanitaire et de
l'emballage : lavabos métalliques, bacs de couches, boites de boisson, conserves, ...

VIII – 1 - Application sur l’emboutissage des tôles :


Le travail d’un fabriquant utilisant l’emboutissage comme procédé de fabrication se résume
essentiellement en :
1. la détermination des flans d’emboutissage (tôle brut servant pour l’emboutissage)
2. La détermination de nombre de passe d’emboutissage, étant donnée que tous les pièces ne peuvent
pas être obtenus après une seule opération d’emboutissage.
Pour cela on propose les applications suivantes donnant des méthodes pratiques en ce sujet.

VIII – 2 - Emboutissage des pièces cylindriques:


Tout calcul aboutissant à la détermination des flans (tôle brute en emboutissage) s’effectue
toujours en se référant à la fibre moyenne ; Pour la détermination du flan on peut opter à trois
méthodes :
● Une méthode analytique.
● Une méthode graphique.
● Une méthode par abaques.

VIII – 2 – 1 - Détermination des flans par la méthode analytique :


Cette méthode se base sur le fait que L’air du flan = L’air total de l’embouti
On cherche, donc, le diamètre du flan de l’embouti, en négligeant le rayon de raccordement

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Cette hypothèse est acceptable si r ≤d/10


• Exemple de calcul :
Pour une pièce cylindrique emboutie de diamètre d et de hauteur h, on a la surface du flan est :
𝑫𝟐
𝒔𝒇 = 𝝅 .
𝟒
𝒅𝟐
La surface de l’emboutie est : 𝑺 = 𝝅. 𝒅. 𝒉 + 𝝅.
𝟒
En négligeant de rayon de raccordement r on peut écrire que S = Sf
𝑫𝟐 𝒅𝟐
𝝅 = 𝝅. 𝒅. 𝒉 + 𝝅. d’où 𝑫 = √𝒅𝟐 + 𝟒. 𝒅. 𝒉
𝟒 𝟒

Fig.9: Détermination des flans par la méthode analytique

Le tableau suivant illustre les différentes formules à utiliser dans la détermination du flan de
départ pours différents emboutis

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Fig 10.Tableaux pour la détermination des diamètres de flan (df ) pour des pièces de révolution types

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VIII – 2 – 2 - Détermination des flans par utilisation des abaques:


La détermination des flans d’emboutissage peut s’effectuer en utilisant des abaques, pour cela
voici deux exemples
• Emboutis cylindrique sans collerette:
On peut déterminer le diamètre du flan primitif d'un embouti cylindrique sans collerette à partir
de l’abaque N° l en suivant la méthode suivante:

- Joindre h et r : on obtient a1 sur le vertical de a.

- Joindre a1 et d : on lit la valeur de D/2 (le rayon du flan) sur le vertical correspondante.

Fig .11: Détermination du diamètre du flan à partir des abaques (embouti sans collerette)

Remarque :
Le diagramme comporte 3 échelles différents repère I, II, III pour les valeurs de D/2 , elle
seront utilisés en concordance

Exemple :
Données r = 25mm ; h = 40mm ; d = 20 mm (échelle II)
Résultat :D/2 = R = 34 mm
• Emboutis cylindrique avec collerette:

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On peut déterminer le diamètre du flan primitif d'un embouti avec collerette à partir de l’abaque
N° 2 en suivant la méthode suivante:

- Joindre h et r : on obtient bl sur la verticale b.


- Joindre bl et rc : on obtient le point a1 sur la verticale a.
- Joindre a1 et d : on obtient le point c1 sur la vertical c.

- Joindre c1 et dc: on lit la valeur de D sur la verticale correspondante.

Fig .12: Détermination du diamètre du flan à partir des abaques (embouti avec collerette)
VIII – 2 – 4 - Techniques de réduction :
Etant donnée une pièce à emboutir, on ne peut pas toujours exécuter l’emboutissage en une
seule passe, vue que le taux de déformation des matériaux ne le permet pas toujours, on est amener
dans ce cas à faire l’emboutissage en plusieurs passes.
• Nombre de passe d’emboutissage :
L’équation suivante permet de fournir une bonne approximation sur le nombre de passes
d’emboutissage d’une pièce cylindrique.
𝒍𝒐𝒈 𝒅 − 𝒍𝒐𝒈(𝒌𝟎 . 𝑫)
𝒏=𝟏+
𝒍𝒐𝒈 𝒌
d : diamètre de l’embouti après la dernière passe (produit final)
D : Diamètre du flan
k 0 : Coefficient d’emboutissage du premier passe
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k : Coefficient d’emboutissage de la deuxième passe et des passes successives (voir tableau


suivant)

Fig .15: coefficient de réduction


• Avantages de la réduction:
La technique de réduction des diamètres des flans d’emboutissage permet de réduire les risques
de plissement du métal et facilite la retreinte de celui-ci ainsi que de réduire l'effort de serrage du serre-
flan.
Le tableau ci-contre donne une approximation sur le taux de réduction en fonction
- des passes à réaliser,
- de la matière du métal,

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Exemple :

Fig .17: Calcul des diamètres d’emboutissage


Méthode de calcul :
Utilisation du tableau précèdent
1ère passe : Φ 1 = Φ 0 x R1
2ème passe : Φ 2 = Φ 1 x R2
3ème passe : Φ 3= Φ 2 x R3

XI - Détermination des efforts d’emboutissage

XI – 1 - Sollicitations aux quelles est soumis l’embouti :


Au cours de l'opération d'emboutissage la tôle est soumise à des contraintes très complexes de
compression de direction tangentielle et de traction de direction radiale.

Fig 18. Sollicitations mécaniques


Pour qu'il y ait emboutissage sans déchirure, il faut que le fond de l'emboutissage résiste à la
pression du poinçon, si on prend (Fd) comme effort nécessaire pour découper le fond, on peut admettre
que l'effort d'emboutissage (Fe) ne doit pas dépasser la moitié de cet effort.
F e <1/2 Fd.
Pour la détermination de l'effort nécessaire à l'emboutissage on doit tenir compte :
• De la forme de l'embouti.
• De la qualité et de l'épaisseur de la tôle.
• De la vitesse d'emboutissage (de 0.2 à 0.75 mm/s selon la nature de la matière).
• De la géométrie de l'outil.
• De la pression du serre-flan.

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• De la lubrification.
Le choix d’une presse d’emboutissage découle directement de la connaissance de l’effort total
Ft d’emboutissage. Cet effort résulte de la somme de l’effort de formage proprement dit F et de l’effort
du serre flan Fsf.
Ft = F + Fsf

XI – 2 - Effort de formage F :
L’effort F n’est pas constant au cours de l’opération d’emboutissage, mais il est important de
connaître sa valeur maximale. En pratique on utilise la formule suivante pour le cas des emboutis
cylindriques.
F = π . d . e . Rt . K
F : effort en daN Rt : résistance à la traction de la tôle en daN/mm²
d : diamètre du poinçon en mm K : coefficient fonction du rapport d/ Df
e : épaisseur de la tôle en mm Df : diamètre du flan en mm
Le tableau suivant donne la valeur de K en fonction du rapport d/Df :
d/ Df 0,55 0,6 0,65 0,7 0,75 0,8
K 1 0,86 0,72 0,6 0,5 0,4
XI – 3 - Effort de serre flan Fsf :
L’effort de serre flan peut être déterminé par la relation suivante :

p est la pression spécifique sur le serre flan déterminée en fonction du matériau, le tableau suivant
donne la pression spécifique pour quelques matériaux.

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