Choix D'investissement
Choix D'investissement
Choix D'investissement
CHOIX
D’INVESTISSEMENT
L’investissement : Est l’opération par laquelle une entreprise se procure les biens durables
utilisés pendant plusieurs cycles de production. Pour se maintenir compétitive l’entreprise est
appelée à investir régulièrement ; les décisions d’investissement conditionnent le
développement de l’entreprise, sa rentabilité et sa survie.
L’investissement est une décision stratégique qui engage l’entreprise dans sa globalité et à
long terme. Il est le nerf et le muscle pour son développement et sa croissance.
Les décisions d’investissement sont quasi-irréversibles. Pour ce faire trois aspects seront
abordés :
La rentabilité
Les critères d’évaluation
Les techniques de choix
D’un investissement on s’attend à des gains futurs étalés dans le temps avec un objectif de
créer de la valeur et d’accroitre la capacité de production ; l’investissement est retenu
lorsqu’il est rentable, c’est-à-dire les gains attendus soient supérieurs au capital investi. Donc
il s’agit de comparer gains réalisés dans l’avenir et capital investi actuellement.
Types d’investissement :
a) Selon la nature :
Investissement matériel : achat de biens corporels physiques (machines, installations
techniques, véhicules, bâtiments…)
Investissement immatériel : achat de biens incorporels destinés à améliorer le potentiel
productif (brevets, logiciels, formations, publicité…)
Investissement financier : droits de créances (prêts et dépôts) ; placements et achats de titres à
conserver à long terme pour une prise de participation ou de contrôle d’autres entreprises.
b) Selon l’objectif :
Investissement de remplacement ou de renouvellement : substituer l’équipement neuf à
l’usé ou l’obsolète pour améliorer ou maintenir le potentiel productif.
Investissement de modernisation ou de productivité ayant pour objectif de réduire les
coûts de production
Investissement d’expansion pour diversifier la production et la commercialisation
Investissement d’innovation vers la création de nouveaux produits ou l’amélioration des
existants.
Caractéristiques de l’investissement :
Une dépense initiale → une durée de vie → rentrées nettes de trésorerie (cash-flows) → une valeur
résiduelle (fin de vie)
a- Le capital investi I0 :
Il comprend
Le prix d’acquisition hors taxes (ou coût de fabrication)
Les frais accessoires (frais de transport, d’installation, de montage…)
Les droits de douanes
La TVA non récupérable
Le besoin supplémentaire en fonds de roulement.
Et
D’où
Cash-flow = Résultat net + Dotations
Capita
l < FLUX PREVISIONNELS DE RECETTES
NETTES
investi
Pour que l’investissement soit rentable, il faut que les flux de recettes nettes (actualisés)
soient supérieurs au capital investi.
Or les recettes sont réalisées à des périodes différentes, ce qui nécessite une actualisation
des montants des cash-flows avec un taux d’actualisation.
Types d’investissements
Investissements de productivité
- Réduction des coûts de
production
Actualisation -
Capitalisation
Les
annuités
Rappel : somme des n premiers termes d’une suite géométrique de premier terme u 1 et de
raison q est
n
Sn = u 1 x 1–q /1 - q
Si on effectue des placements Ki au début de chaque période i, et on veut déterminer
au bout de la nième période la valeur acquise globale notée Vn,
Vn = ⅀ Ki (1+t)n-i
Cas d’annuités constantes Ki = K ; n : nombre de périodes
Vn = K⅀(1+t)i une suite géométrique de raison (1+t) de n premier termes
Vn = K * [(1+t) (1+t)n – 1]/t.
Si les annuités sont effectuées en fin de périodes :
Vn = K * [(1+t)n – 1]/ t
La somme Vn est appelée la valeur acquise notée Va.
Pour l’actualisation des placements effectués en début de périodes :
V0 =K * [(1+t)x (1 – (1+t)-n]/t
Si les placements sont effectués en fin de périodes : c’est une suite de n annuités constantes
de premier terme k(1+t)-n
Et de raison (1+t)
V0 = K (1 – (1+t)-n /t
Récapitulant :
Soit k, l’annuité et n, le nombre de périodes
Opérations En début de En fin de périodes
périodes
Actualisatio K * [(1+t) x (1 – K (1 – (1+t)-n /t
n (1+t)-n]/t
Application :
Un investissement au capital de 1 500 000,00 génère des flux nets de trésorerie (cash-flows)
suivants :
Période Cash-flow
s
1 400 000,0
0
2 500 000,0
0
3 550 000,0
0
4 450 000,0
0
Cet investissement sera vendu à la fin de la 4 ieme période à une valeur nette de 500 000,00
Taux d’actualisation de 8%
TAF : calculer la VAN.
VAN= - 1 500 000,00 + 400 000 (1,08)-1 +500 000 (1,08)-2 + 550 000 (1,08)-3 + 950 000
(1,08)-4
VAN= 433 925,87
VAN > C0 donc l’investissement est rentable économiquement (càd comme si
l’investissement est remboursé par CP)
S’il s’agit de flux constants k = 400 000,00 avec revente en fin de la dernière période
500 000
VAN = 400 000 (1- (1,08)-4/0,08 + 500 000(1,08)-4
VAN = 192 365,65
Taux d’actualisation c’est le coût du capital ; or on désigne par capital, les capitaux propres et
les dettes ;
Dans le cas d’un capital mixte on calcule un coût moyen pondéré du capital (CMPC), c’est le
taux obtenu en faisant la moyenne pondérée du coût des différentes sources de financement
de l’entreprise.
Exemple ; une entreprise dispose des ressources financières suivantes :
Cas 1
Capitaux 10 000,
propres 00
Dettes 0,00
Résultat 1 000,0
d’exploitation 0
Charges 0,00
financières
Résultat avant 1 000,0
impôt 0
Impôt sur 300,00
résultat 30%
Résultat net 700,00
La CAF
économique
Pour évaluer la rentabilité de l’investissement, on aura besoin d’un taux d’actualisation et des
valeurs des cash flows générés par l’investissement. Deux étapes :
1. Tableau de la CAF économique
2. Tableau des flux nets de trésorerie
La CAF économique ne prend pas en compte les éléments financiers et les éléments
exceptionnels.
1. Le Tableau de la CAF économique
La CAF c’est la somme des produits encaissables nette des charges décaissables :
ESG
1 + Ventes de Marchandises (en l'état) 711
2 - Achats revendus de marchandises 611
I = MARGE BRUTES VENTES EN L'ETAT
+ PRODUCTION DE L'EXERCICE (3+4+5)
3 Ventes de biens et services produits 712
II 4 Variation stocks produits 713
Immobilisations produites par l'entreprise 714
5
pour elle même
- CONSOMMATIONS DE L’EXERCICE (6+7)
III 6 Achats consommés de matières et fournitures 612
7 Autres charges externes 613/614
IV = VALEUR AJOUTEE (I+II+III)
8 + Subventions d'exploitation 716
9 - Impôts et taxes 616
10 - Charges de personnel 617
EXCEDENT BRUT D'EXPLOITATION (EBE)
V = OU INSUFFISANCE BRUTE
D’EXPLOITATION (IBE)
11 + Autres produits d'exploitation 718
12 - Autres charges d'exploitation 618
13 + Reprises d'exploitation, transferts de 719
14 - charges
Dotations d'exploitation 619
VI = RESULTAT D’EXPLOITATION (+ou-)
VII +/- RESULTAT FINANCIER
VIII = RESULTAT COURANT
IX +/- RESULTAT NON COURANT (+ou-)
15 - Impôts sur les résultats
Application :
Un investissement de 600 000,00 amortissable sur 4 ans (Constant)
Chiffre d’affaires 4000 * 300,00=1 200 000,00 pour l’année N ; N+1: 1 260 000,00 ; N+2:
1 323 000,00 ; N+3: 1 323 000,00
Exemple :
Tableau des flux nets de trésorerie
1 2 3
Début de pé- Fin Période Période Période
Eléments
riode N+1 N+1 N+2 N+3
+ CAF économique 0,00 5 000,00 8 000,00 11 000,00
- Investissement initial I - 15 000,00
- Augmentation du BFR - 500,00 - 200,00 150,00
+ valeur résiduelle nette 4000,00
+ récupération du BFR 850,00
Flux nets de trésorerie (Cash-flows) - 15 500,00 4 800,00 7 850,00 15 850,00
BFR : besoin en fonds de roulement : actif circulant hors trésorerie – passif circulant hors trésorerie
= Stock – dette (fournisseur)
Variation du BFR (N+1) : valeur de (N+1) – valeur de (N)
Si cette variation est négative, elle est appelée : récupération du BFR
0
850
700
500
0 1 2 3
L’indice de
profitabilité
Avec le critère VAN, on peut élire le projet rentable (VAN>0), et le plus rentable parmi des projets
mutuellement exclusifs de capital identique, maints cas la confusion règne (projets non exclusifs)
Exemple :
Projet A Projet B
VAN>0 >>> Investissement rentable VAN>0 >>> Investissement rentable
Projet C
VAN>0 >>> Investissement rentable
CI 150 000,00
VAN 30 000,00
Indicedeprofitabilité(IP) 1,2
Chaqueunitédépenséerapporte0,20 unitédeprofit
Le Taux de
rentabilité Interne
(TRI)
Méthode de
l’annuité
équivalente
Lorsque les projets ont une durée de vie différente, on utilise la méthode de l’annuité constante équivalente
Application :
Soient les projets A et B donnés par
-100 000 35000 35000 40000 50000 45000 50000
Projet A
26 163, 26 163,
- 65063,86 14 14 26 163,14
Projet B
Donc si on compare les deux projets sur la base de l’annuité équivalente, le projet B est plus rentable.
Le délai de récupération du capital investi permet de déterminer la durée nécessaire pour la récupération du
capital investi.
Exemple : Projet A
Projet B
Donc le nombre de périodes pour récupérer le capital investi se situe entre 4 et 5 ans
Donc le capital est récupéré après 4 ans et quelques mois ;
D’où 27 941,46 correspond à 360 J
Et 25 052, 93 correspond à N J.
Donc N = 323 J OU 11 mois
Donc la durée est de 4 ans 11 mois.
Critères du choix
d’investissement dans
un avenir certain
Lorsque les cash-flows sont établis avec une faible marge d’erreur l’avenir est dit certain,
sinon il est incertain ou aléatoire.
Les critères les plus pertinents sont :
La VAN (cas où les capitaux sont identiques)
L’IP (cas des investissements différents)
L’annuité équivalente (cas de nombre de périodes différents)
Le TRI (cas de rendement en %)
Dans le cas de discordance de critères, l’entreprise est appelée à faire un arbitrage :
Critères Projet A Projet B Choix
VAN 28 362 31050 B
TRI 21,5% 20,6% A
IP 1,28 1,31 B
DRCI 38,94 41,18 A
(mois)
La VANG ou la VANI
La VANG ou VANI, est la différence entre la valeur actuelle de la valeur acquise des flux et le
montant de l’investissement initia
VANG = Valeur actuelle de la valeur acquise des Cash-flows – investissement Initial
C’est un exemple qui prête à la confusion, avec deux projets de même I 0 et de même
durée ; ce qui nécessite le recours à la VANG pour trancher
Va (A) = 35 000(1,08)3 + 35 000(1,08)2 + 40 000(1,08) + 55 000=183 113,92
Va (B) = 20 000(1,08)3 + 25 000(1,08)2+ 50 000(1,08) + 80 000 = 188 354,24
VANGA = 183 113,92 (x) (1,1)-4 = 25 069,27
VANGB = 188 354,24 (x) (1,1)-4 = 28 648, 48
VANGB >VANGA,
On opte pour le projet B
N.B, si la VANG privilégie le projet B il en sera de même pour le TRIG et IPG
Le TRIG ou le
TRII
Le TRIG, est le taux d’actualisation de la valeur acquise des cash-flows qui permet de retrouver le
montant de l’investissement
Va = ⅀CFi (1+r)n-i
Va (1+TRIG)-n = I0
Reprenons l’exemple précédent :
Périodes 0 1 2 3 4 5 6
Projet A 450 000,00 120 000,00 210 000,00 90 000,00 165 000,00
Projet B 600 000,00 45 000,00 120 000,00 210 000,00 240 000,00 150 000,00 105 000,00
r =20% t = 10%
L’IPG ou l’IPI
L’IPG est le quotient par I0, de la valeur actuelle de la valeur acquise des cash-flows (flux économiques)
IPG = ⅀CFi (1+t)n-i (x) (1+t)-n /I0
VANG = - I0 + ⅀CFi (1+t)n-i (x) (1+t)-n => VANG + I0 = ⅀CFi (1+t)n-i (x) (1+t)-n
IPG = (VANG + I0)/I0 = 1 + VANG/I0
Reprenons l’exemple précédent :
Périodes 0 1 2 3 4 5 6
Projet A 450 000,00 120 000,00 210 000,00 90 000,00 165 000,00
Projet B 600 000,00 45 000,00 120 000,00 210 000,00 240 000,00 150 000,00 105 000,00
r =20% t = 10%
I-objectifs et contexte de l’évaluation : il s’agit de déterminer sa vraie valeur et son patrimoine ; mais
cette évaluation est un processus complexe faisant appel aux éléments quantitatifs et qualitatifs
(marché, profil du personnel….)
Il existe trois méthodes pour évaluer une entreprise :
Approche patrimoniale
Valorisation par la rentabilité
Les méthodes mixtes
L’évaluation de l’entreprise se heurte à la différence entre valeur et prix
II- Problématique de l’évaluation : un contexte spécifique, un calcul complexe
1. La valeur vénale : la valeur marchande d’un bien, c’est-à-dire prix de vente sur un marché à
conditions normales ;
2. La valeur de liquidation : le montant de vente des biens d’une entreprise en liquidation
3. La valeur à neuf : la valeur de renouvellement égale au montant à investir pour acquérir ce bien
4. La valeur d’utilisation : le montant à investir pour acquérir un bien susceptible de fournir les
mêmes avantages et revenus d’usages.
V- les différents approches d’évaluation : la valeur d’une entreprise est tirée de son efficacité
économique et sa capacité à générer des profits
Approche patrimoniale : l’entreprise est évaluée selon ce qu’elle détient et non
selon ce qu’elle fait. D’où le bilan est la référence, on vise la valeur réelle du
patrimoine en partant de la notion d’actif net comptable ou de situation nette ;
L’actif net comptable : c’est la différence entre le total de l’actif et le total des
dettes ; il est égal à la valeur théorique de l’entreprise ;
L’actif net comptable (ANC) est déterminé à partir du bilan : Actif net = total actif
– actifs fictifs – Dettes
Situation nette comptable : elle est déterminée à partir des capitaux propres :
Situation nette comptable = Total Capitaux propres – Actif fictif
Approche patrimoniale : l’actif net corrigé et la situation nette corrigée
ANC corrigé =
Total actif – Actif fictif + Plus-values latentes – Moins-Values
latentes - Dettes
V=B x 100/ t
i=5
V= ⅀ Pi (1+i)-n
I=1
Ou bien
V = Pi x 1 – (1 +i)-n
i
Si P a la même Valeur d’une periode à l’autre, le paramètre Pi peut être :
Le résultat courant de l’exercice
La capacité d’autofinancement CAF
Ou tout autre paramètre financier jugé significatif par l’évaluateur.
5- Evaluation avec actualisation : la méthode dite des experts comptables ; le surprofit est dégagé
par rapport à la rémunération de la valeur totale à calculer V et non de la valeur de base. Pour
un résultat prévu ( r ) et une rémunération normale de la valeur finale cherchée ( V), estimé au
taux choisi ( t%), le surprofit est : r – (V x t/100)
La survaleur correspond à la valeur actualisée de ce surprofit :
Pendant n années
Taux d’actualisation i (i pour un dhs)
1 – (1 + i)-n
SR = (r – V x t/100) x
i
V = VB + ( r – V x t/100)x 1 – (1 + i)-n
i