DL 11-MP3
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hobbad 2020-2021
DL 11 :
2022-2023
MP 3
Notations
Dans tout le problème, n désigne un entier naturel ≥ 2. On note Mn (R) (respectivement Mn (C)) lensemble des
matrices carrées dordre n à coefficients réels (respec- tivement complexes), In la matrice unité et On la matrice nulle
de Mn (R) (respectivement de Mn (C)).
Si A = (ai,j )1≤i,j≤n ∈ Mn (R) (ou Mn (C)), on note det(A) le déterminant de A et tr(A) la trace de A, égale à la
Xn
somme de ses éléments diagonaux : tr(A) = aii .
i=1
Si A ∈ Mn (R) (ou Mn (C)), le polynôme caractéristique de A est χA (λ) = det(A − λ.In ).
I Réduction des matrices réelles dordre 2
Soit A une matrice carrée réelle de taille 2 : A ∈ M2 (R).
I.A - Généralités
I.A.1) Montrer que χA (λ) = λ2 − tr(A)λ + det(A).
I.A.2) Montrer que A est diagonalisable dans M2 (C) si et seulement si
I.B - Applications
Soit (uk )k∈N et (vk )k∈N deux suites à termes réels définies par
u0 = 1 uk+1 = 4uk − 2vk
et ∀k ∈ N,
v0 = 2 vk+1 = uk + vk
uk
On pose, pour k ∈ N, Xk = .
vn
I.B.1) Trouver une matrice A dans M2 (R) telle que, pour tout entier naturel k : Xk+1 = AXk .
I.B.2) Soit k dans N. Exprimer Xk en fonction de A, X0 et k.
I.B.3) Prouver que A est diagonalisable puis déterminer une matrice P de M2 (R), inversible telle que :
−1 2 0
P AP = =D
0 3
I.B.4) Soit k dans N. Exprimer les coefficients de Ak en fonction de k. I.B.5) En déduire lexpression de uk et vk en
fonction de k.
II Réduction de matrices dordre 3 ou 4
II.A - Le cas n = 3 On définit la matrice J par
0 1 0
J = 0 0 1
1 0 0
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II.A.1) Calculer J2 et J3 .
Soit k dans N. Préciser Jk en fonction de k.
II.A.2) On note j le nombre complexe égal à exp2iπ/3 .
Rappeler la valeur de 1 + j + j 2 .
II.A.3) Déterminer le polynôme caractéristique de J ainsi que ses valeurs propres.
II.A.4) Déterminer une matrice inversible P de M3 (C) telle que
1 0 0
J = P 0 j 0
0 0 j
b c d a
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III.A - Justifier lexistence dune matrice T triangulaire supérieure de Mn (C) et dune matrice P de Mn (C)
inversible telles que A = PTP−1 .
On note λ1 , . . . , λn les éléments diagonaux de T.
On note E1 ,. n
. .,E
n les matrices
colonnes des vecteurs de la base canonique de C .
1 0
0 ..
Ainsi E1 = . et En = .
.. 0
0 1
Le polynôme caractéristique de T est : χT (λ) = (−1)n (λ − λ1 )(λ − λ2 )...(λ − λn ).
III.B Montrer que T et A ont le même polynôme caractéristique.
III.C Vérifier que, pour tout couple (i, j) d’entiers compris entre 1 et n, on a :
(T − λi In )(T − λj In ) = (T − λj In )(T − λi In )
III.E On pose, pour tout entier k compris entre 1 et n : Mk = (T − λ1 In )(T − λ2 In ) . . . (T − λk In ), que l’on peut
k
Y
noter Mk = (T − λj In ) puisque les matrices du produit commutent deux à deux.
j=1
Montrer que, pour tout entier k compris entre 1 et n, on a : Mk Ek = 0.
On pourra utiliser un raisonnement par récurrence sur k.
Yk n
Y
III.F En déduire que (T − λj In ) = On puis que (A − λj In ) = On .
j=1 j=1
On observe que le résultat attendu en découle puisque χT = χA .
IV Méthodes numériques de calcul du polynôme caractéristique et des valeurs propres dune
matrice réelle
Soit A une matrice de Mn (R).
On note : χA (λ) = (−1)n (λn − an−1 λn−1 − an−2 λn−2 − · · · − a0 ).
IV.A Le calcul du polynôme caractéristique
a0
a1
Soit X0 ∈ Mn,1 (R) une matrice colonne. On pose X = . . . .
an−1
n
IV.A.1) Montrer que A X0 = an−1 A n−1 X0 + an−2 A n−2 X0 + ..... + a0 X0 .
IV.A.2) En déduire que X est solution d’un système linéaire de la forme : AX e = B où A e est une matrice de Mn (R)
dont on donnera les colonnes et B est une matrice colonne que lon précisera.
IV.A.3) Que peut-on dire de ce système linéaire si la famille (An−1 X0 , An−2 X0 , . . . , X0 ) est libre ?
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uk 1
I.B.5) Puisque Xk = Ak X 0 on aura =Ak d’où
vk 2
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b) (I3 , J, J2 ) est donc une famille génératrice de E ; d’autre part il est immédiat de vérifier que
aI3 + bJ + cJ2 = 03 =⇒ a = b = c = 0 donc c’est aussi une famille libre et par suite c’est une base de
E. D’où dimE = 3.
II.B - Le cas n ≥ 3 quelconque
II.B.1) Compte tenu de la définition de u et de la définition de la matrice d’un endomorphisme dans une base, on
0 1 0 ... 0
..
. 0 1 . . . 0
.. . . . .
a : U = . .
. . 0
..
0 . 1
1 0 ... ... 0
n n n n−1 n
!
X X X X X
k−1 k−1 k−1 n k
II.B.2) u(xω ) = u ω ek = u(e1 ) + ω u(ek ) = en + ω ek−1 = ω en + ω ek = ω k ek
k=1 k=2 k=2 k=1 k=1
donc u(xω ) = ωxω .
II.B.3) Le calcul précédent montre que toute racine n-ième de l’unité, ω, est valeur propre de u (car xω 6= 0 en
est un vecteur propre associé).
u possède donc n valeurs propres distinctes, et dim(Cn ) = n ; par suite, u est diagonalisable.
2ikπ
Si l’on note ωk = e n pour k ∈ [0, n − 1] les n racines n-ièmes de l’unité, une base de vecteurs propres
de u est formée des vecteurs xω0 , xω1 ) , . . . , xωn−1 .
II.B.4) Pour tout k ∈ [0, n − 1], u(xωk ) = ωk xωk donc un (xωk ) = ωkn xωk = xωk . Les xωk formant une base de Cn ,
on en déduit que un = IdCn (on pouvait aussi calculer directement les un (ei ), nul besoin de diagonaliser).
II.C - Le cas n = 4
0 1 0 0 0 0 1 0 0 0 0 1
0 0 1 0 0 0 0 1 1 0 0 0
II.C.1) U =
0 0
, U2 = , U3 = , U4 = I4 .
0 1 1 0 0 0 0 1 0 0
1 0 0 0 0 1 0 0 0 0 1 0
II.C.2) Les racines quatrièmes de l’unité sont 1, −i, −1 et i. D’après les résultats de II.B, U est diagonalisable,
et U = PDP−1 , où D = diag(1, i, −1, −i) et où P est la matrice de passage de la base canonique à la base
1 1 1 1 1 1 1 1
1 i −1 −i 1 i −1 −i
xω0 , xω1 , xω2 , xω3 c’est-à-dire P =
12 i2 (−1)2 (−i)2 = 1 −1 1 −1 .
13 i3 (−1)3 (−i)3 1 −i −1 i
Puisque V = aI4 + bU + cU + dU , on aura V = P(aI4 + bD + cD2 + dD3 )P−1 . Puisque la matrice
2 3
aI4 + bD + cD2 + dD3 est diagonale, la matrice V est diagonalisable ; ses valeurs propres sont les termes
diagonaux de la matrice aI4 +bD+cD2 +dD3 , c’est-à-dire a+b+c+d, a+ib−c−id, a−b+c−d et a−ib−c−id,
une base de vecteurs propres associés étant xω0 , xω1 , xω2 , xω3 .
PARTIE III : Théorème de Cayley-Hamilton
III.A Le polynôme caractéristique de A étant scindé dans C[X], il résulte d’un théorème du cours que A est trigo-
nalisable dans Mn (C), c’est-à-dire qu’il existe P ∈ GLn (C) et T ∈ Mn (C) triangulaire supérieure telles que
A = PTP−1 .
III.B T et A étant semblables ont le même polynôme caractéristique. Il fallait peut-être le redémontrer :
χA (λ) = det(A−λIn ) = det(PTP−1 −λIn ) = det(P(T−λIn )P−1 ) = det(P) det(T−λIn ) det(P−1 ) = det(T−λIn ) = χT (λ
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III.C Immédiat.
×
×
..
.
III.D TEk+1 est la (k + 1)-ième colonne de la matrice T donc TEk+1 = λk+1
où λk+1 est situé à la (k + 1)-ième
0
..
.
0
×
..
.
×
ligne, d’où TEk+1 − λk+1 Ek+1 0 ; les coordonnées de ce vecteur sur Ek+1 , . . . , En sont nulles, donc il
=
0
..
.
0
appartient bien à Vect(E1 , E2 , . . . , Ek ).
III.E Pour tout k ∈ [1, n] notons Fk = Vect(E1 , . . . , Ek ) et F0 = {0Cn }.
D’après la question précédente, pour k ≥ 2, (T − λk In )(Ek ) ∈ Fk−1 ; mais puisque T est triangulaire supérieure,
les sous-espaces vectoriels Fk sont stables par T (propriété du cours) donc on a aussi (T − λk In )(Fk−1 ) ⊂ Fk−1
et par suite : (T − λk In )(Fk ) ⊂ Fk−1 .
Puisque (T − λ1 In )E1 = λ1 E1 − λ1 E1 = 0Cn on a (T − λ1 In )(F1 ) = F0 , et finalement la propriété : (T −
λk In )(Fk ) ⊂ Fk−1 est vraie pour tout k ∈ [1, n].
On aura donc, pour tout k ∈ [1, n] : (T − λk In )(Fk ) ⊂ Fk−1
puis pour k ≥ 2 : (T − λk−1 In )(T − λk In )(Fk ) ⊂ (T − λk−1 In )(Fk−1 ) ⊂ Fk−2
puis pour k ≥ 3 : (T − λk−2 In )(T − λk−1 In )(T − λk In )(Fk ) ⊂ (T − λk−2 In )(Fk−2 ) ⊂ Fk−3 etc...
et finalement par récurrence, avec les notations de l’énoncé : Mk (Fk ) ⊂ F0 soit Mk (Fk ) = {0Cn }.
III.F En particulier Mn (Fn ) = {0Cn } et puisque Fn = Vect(E1 , . . . , En ) = Cn on a Mn = On.
Yn n
Y Yn n
Y
Puisque Mn = (T − λj In ) = (P−1 (A − λj In )P) = P−1 ( (A − λj In ))P, on en déduit (A − λj In ) = On
j=1 j=1 j=1 j=1
n
Y
et, puisque χA = (−1)n (X − λj ), on démontré le théorème de Cayley-Hamilton : χA (A) = On .
j=1
inversible et le système ÃX = B est de Cramer (c’est-à-dire possède une solution unique).
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L’énoncé est ici inachevé ! En effet, on ne voit pas bien à quoi servent ces questions ! On pouvait
remarquer que, si l’on part d’un vecteur X0 quelconque, on peut alors calculer la matrice à en calculant
simplement les Ak X0 pour k ∈ [0, n−1], puis, en résolvant le système ÃX = An X0 , on trouve le vecteur
X c’est-à-dire les coefficients du polynôme caractéristique (sauf si par malheur le choix de X0 conduit
à un système qui n’est pas de Cramer !). C’est la méthode de Krylov.
IV.B - Le calcul approché des valeurs propres
IV.B.1) On montre que F est un sous-espace vectoriel de l’espace vectoriel RN des suites réelles :
— F est non vide, car il contient la suite nulle.
— Soient x et y deux suites de F, et λ ∈ R. On a alors, pour tout entier k ≥ 0 :
λx + y n+k = λxn+k + yn+k
= λ an−1 xk+n−1 + an−2 xk+n−2 + . . . a0 xk + an−1 yk+n−1 + an−2 yk+n−2 + . . . a0 yk
= an−1 λx + y k+n−1 + an−2 λx + y k+n−2 + . . . + a0 λx + y)k
IV.B.3)
• Démontrons d’abord les propriétés admises par l’énoncé :
— L’application ϕ : F −→ Rn ; y 7−→ (y0 , y1 , . . . , yn−1 ) est linéaire (vérification facile) et bijective, puisque
toute suite élément de F est entièrement déterminée, et ce de façon unique, par la donnée de ses n
premiers termes.
Donc ϕ est un isomorphisme d’espaces vectoriels, d’où dim F = dim Rn = n.
— Les λj étant n réels distincts, montrons que les suites λkj k∈N forment une famille libre.
Pour cela, supposons qu’il existe une combinaison linéaire de ces suites qui soit égale à la suite nulle,
Xn
c’est-à-dire qu”il existe n scalaires αi tels que, pour tout k ∈ N, on ait αj λkj = 0.
j=1
α1 + α2 + . . . + αn = 0
α1 λ1 + α2 λ2 + . . . + αn λn = 0
On a alors, en particulier, lorsque k ∈ [0, n−1], le système α1 λ21 + α2 λ22 + . . . + αn λ2n = 0 .
... ...
α1 λ1n−1 + α2 λ2n−1 + . . . + αn λn−1 = 0
n
1 1 ... 1
λ1 λ 2 . . . λ n
λ2 2
λ2 . . . λ n 2
Il s’agit d’un système linéaire homogène dont la matrice est 1 , qui est une
.. ..
. ... ... .
λ1n−1 λ2n−1 . . . λn−1
n
matrice de Vandermonde inversible, les λj étant distincts. Par suite ce système possède pour seule
solution α1 = α2 = . . . = αn = 0, ce qui démontre le résultat annoncé.
• D’après ce qui précède, les suites λkj k∈N pour j ∈ [1, n] forment une famille libre de n éléments dans
l’espace vectoriel F de dimension n, donc en forment une base. Toute suite y de F s’écrit donc comme
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combinaison linéaire de façon unique de ces suites, c’est-à-dire qu’il existe n réels α1 , α2 , . . . , αn tels que,
X n
pour tout k ∈ N, yk = αj λkj .
j=1
n
yk
X λj k
II.B.4) a) Avec les notations précédentes, on a, pour tout k ∈ N, λk1
= α1 + αj ( ) . Puisque pour j ≥ 2
λ1
j=2
λ λ yk
| λ1j | < 1 on a lim ( λ1j )k = 0 d’où lim k = α1 . Puisque α1 6= 0 on en déduit yk ∼ α1 λk1 .
k→+∞ k→+∞ λ1 k→+∞
b) λ1 est non nulle puisque l’énoncé a supposé |λ1 | > |λ2 | > . . .. On a donc pour tout entier k α1 λk1 6= 0 et
l’équivalent trouvé ci-dessus implique que yk est non nul au moins à partir d’un certain rang (résultat
du cours).
yk+1 yk+1 α1 λk+1
1
c) On peut donc pour k assez grand considérer le quotient , et l’on aura ∼ puis
yk yk k→+∞ α1 λk1
yk+1
lim = λ1 .
k→+∞ yk
II.B.5) Je vois ici deux réponses possibles, pas très satisfaisantes (erreurs d’arrondi nombreuses et qui s’accu-
mulent !) :
— Une fois λ1 obtenu, on peut effectuer la division euclidienne du polynôme caractéristique χA (λ) par
λ − λ1 , et réitérer le processus avec le nouveau polynôme obtenu et de nouvelles suites définies par
récurrence...
— On peut aussi considérer la suite (zk ) définie par zk = yk − α1 λk1 (où α1 aura été calculé en utilisant
n
yk X
lim k = α1 ). Ainsi, zk = αj λkj et, en supposant que α2 est non nul, on aura alors, de la même
k→+∞ λ1
j=2
zk+1
façon que ci-dessus, lim = λ2 .
k→+∞ zk
k :=1 :
# les nombres sont donn\’es en flottant
# sinon Maple fait les calculs dans le corps des rationnels
yk := 1.0 : # repr\’esente y[k]
yk1 := 3.0 : # repr\’esente y[k+1]
yk2 := 7.0 : # repr\’esente y[k+2]
eps := 10^(-5) : # erreur entre deux termes successifs, fix\’ee par l’utilisateur
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l1 := yk1/yk :
l2 := yk2/yk1 :
while abs(l2-l1) > eps do
k := k+1 ;
yk3 := 3*yk2 - 2*yk1 ;
l1 := l2 ;
l2 := yk3/yk2 ;
yk := yk1 ;
yk1 := yk2 ;
yk2 := yk3
end do:
print(" rang k = ",k,"valeur approch\’ee = ",l2)
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