Mémoire - Dan 2016a

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REPUBLIQUE DE COTE D’IVOIRE

Union -Discipline –Travail

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT
SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE
SCIENTIFIQUE

UNIVERSITE NANGUI ABROGOUA

UFR Sciences de la Nature

Année universitaire 2014-2015

MEMOIRE DE MASTER I
Filière : Botanique et Phytothérapie

THEME :

Identification des ethnoespèces végétales vendues sur les marchés de


plantes médicinales de la ville d’Abidjan. Etude préliminaire du
marché de Siaka Koné, dans la commune d’Abobo.

Présenté par :

DAN Yaoua Tchuwa Elodie

Soutenu publiquement le 29/01/2016 devant le Jury composé de :


Président : M. BAKAYOKO Adama, Maitre de Conférences, Université Nangui Abrogoua

Encadreur : M. MALAN Djah François, Maitre de Conférences, Université Nangui Abrogoua

Examinateur : M. NEUBA Danho F.R, Maitre de Conférences, Université Nangui Abrogoua

1
TABLE DES MATIERES
DEDICACE ............................................................................................................................................. ii

REMERCIEMENTS ...............................................................................................................................iii

LISTE DES TABLEAUX .......................................................................................................................iv

LISTE DES FIGURES ............................................................................................................................iv

INTRODUCTION ................................................................................................................................... 1

I-GENERALITES SUR LA ZONE D’ETUDE ...................................................................................... 3

1.1. Présentation de la commune d’Abobo ..................................................................................... 3


1.1.1. Localisation ..................................................................................................................... 3
1.1.2. Climat .............................................................................................................................. 4
1.2. Plantes médicinales commercialisées ...................................................................................... 5
II- MATERIEL ET METHODES ........................................................................................................... 7

2.1. Matériel ........................................................................................................................................ 7


2.2. Méthodes ...................................................................................................................................... 7
2.2.1. Méthodes d’entretiens ........................................................................................................... 7
2.2.2. Conduite et déroulement de l’enquête ................................................................................... 7
2.2.3. Identification des espèces ...................................................................................................... 8
III- RESULTATS ET DISCUSSION ...................................................................................................... 9

3.1. Résultats ....................................................................................................................................... 9


3.1.1. Espèces végétales inventoriées .............................................................................................. 9
3.1.2- Organes inventoriés sur les marchés ................................................................................... 10
3.1.3. Origine des espèces vendues ............................................................................................... 10
3.1.4. Pathologies traitées .............................................................................................................. 12
3.1.5. Clé d’identification des écorces........................................................................................... 12
3.2. Discussion .................................................................................................................................. 15
CONCLUSION ET PERSPECTIVES .................................................................................................. 17

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES .............................................................................................. 18

ANNEXES ............................................................................................................................................ 19

i
DEDICACE

Je dédie ce présent mémoire à :

- Mon père Kouassi DAN et ma mère Adjua Tchieman Agnès epse DAN pour leur
confiance et leur soutien infaillibles
- Monsieur et Mme YAPI, mes parrains, pour leur amour, leur conseil et leur
soutien spirituel

ii
REMERCIEMENTS

Nos remerciements les plus sincères vont à l’endroit de tous ceux qui de près ou de loin ont
participé à l’élaboration du présent document, en l’occurrence :

-Docteur MALAN Djah François, directeur de ce mémoire à qui nous témoignons


toute notre gratitude pour avoir accepté de nous conduire dans ce travail. Merci de nous avoir
inculqué vos valeurs qui sont la rigueur, l’amour du travail bien fait, et la ponctualité.
-Professeur BAKAYOKO Adama, responsable de la filière Botanique et
Phytothérapie, pour ses conseils et ses encouragements
-Tous les enseignants de l’UFR SN, en particulier, les Docteurs KOUADIO Yao
Lambert, NEUBA Danho et KONE Moussa pour leurs encouragements et leurs précieux
conseils.
-Les commerçants et commerçantes de plantes médicinales du marché Siaka KONE
dans la commune d’ABOBO pour leur volonté et leur disponibilité sans lesquelles nous ne
pourrions avoir les données qui ont servi à la rédaction de ce mémoire.
-Les étudiants du Master 2 de Botanique et Phytothérapie, spécialement DIOP
Lamine, KOUASSI Gérard et LITTA Léopold, pour leur attention particulière à notre travail,
leurs conseils et leur aide. Merci infiniment.
-Monsieur KOUAKOU Yao Bertin, étudiant en thèse de Botanique et Phytothérapie,
pour son soutien et son assistance.
-Monsieur GBANE Yacoub, pour son assistance et ses conseils.
-Les jécistes de Côte d’Ivoire, en particulier, KOUASSI Kindoh Sidoine, KOFFI
Prisca, ADIA Annie et ESSIGAN Daniel, pour leur soutien matériel et spirituel.
-Mes frères et sœurs: DAN Félicité, DAN Aubin et DAN Marie-Grace, pour leur
soutien moral, financier, spirituel et leurs encouragements.
-Nous ne saurions terminer cette liste de remerciements sans exprimer à l’ endroit de
DOGBA Mathieu, AFFAINIE Elisabeth et KONAN Sylvie, notre gratitude pour leurs
diverses contributions à la réalisation de ce travail.

iii
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: différents espèces scientifiques correspondant à l'ethnoespèce "django" ................ 9
Tableau 2 : lieu de récolte des plantes médicinales commercialisées ...................................... 11

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Carte de la commune d’Abobo .................................................................................. 4


Figure 2 : Diagramme ombrothermique de la ville d'Abidjan ................................................... 5
Figure 3 : Diagramme des organes inventoriés ........................................................................ 10
Figure 4 : Quelques organes vendus sur les marchés ............................................................... 10

iv
INTRODUCTION

Les plantes médicinales servent de principale source de soins de santé pour la majorité de la
population du monde en développement (Cunningham, 1993). Cela s’explique généralement par
le faible équipement des centres de santé, le long circuit du traitement (consultation, analyse,
ordonnances, transport et déplacement). La médecine traditionnelle semble être l’alternative la
plus appropriée pour combler les carences en besoins sanitaires dont la population aspire (Ngene
et al., 2015). En Côte d’Ivoire, comme ailleurs en Afrique intertropicale, la population est restée
très attachée à la pharmacopée traditionnelle par habitude et par tradition (Aké Assi, 2011). En
dépit du fait que la médecine moderne soit entrée dans nos mœurs aujourd’hui, l’usage des
plantes médicinales est toujours de mise chez les populations. C’est pourquoi, les plantes
médicinales sont de plus en plus vendues sur les marchés urbains, ce qui permet à celles-ci
utilisant les plantes à des fins thérapeutiques de se ravitailler pour traiter les pathologies dont
elles sont atteintes. Ainsi, les marchés locaux de plantes médicinales deviennent alors des centres
de conservation et de vulgarisation du savoir endogène (Albuquerque, 2006)
L'exploitation durable des plantes médicinales commercialisées pourrait contribuer à la
préservation d'une part importante de la diversité biologique des zones tropicales, mais
également à l'amélioration des conditions de vie des communautés locales, grâce à la création de
revenus et au traitement des maladies (Cunningham, 1993). Avant de pouvoir réaliser ce
développement, une identification précise des espèces vendues ainsi que leur lieu de provenance
sont requises pour garantir la survie des acteurs, l’exploitation durable des ressources et la
conservation de la biodiversité végétale.
Cependant, l’identification scientifique des organes vendus sur les marchés urbains pose
d’énormes difficultés à certains botanistes (Hedberg et al., 1982, De Boer et al., 2005, Fasola et
Egunyomi, 2005). Une des solutions préconisées consiste à aborder la question sous l’angle de
l’ethnoespèce (Otieno et al., 2015). En effet, une ethnoespèce désigne un taxon identifié comme
tel par une communauté donnée. Un nombre d’ethnoespèces ne correspond pas toujours au
nombre réel d’espèces définies selon la nomenclature botanique scientifique. On peut ainsi
retrouver plusieurs espèces scientifiques sous une ethnoespèce ou l’inverse (Otieno et al., 2015).
C’est pourquoi l’objectif général de notre étude est d’identifier les plantes médicinales vendues
sur les marchés afin de constituer une base de données des plantes médicinales vendues sur les
marchés la ville d’Abidjan
De façon spécifique ce travail vise à :

1
- faire un inventaire des ethnoespèces vendues sur les marchés
- recenser leurs usages et les maladies traitées,
- établir des critères de reconnaissance des écorces.
Outre l’introduction et la conclusion, ce travail que nous présentons comporte trois parties :
une première partie consacrée à la synthèse bibliographique sur le milieu d’étude, les matériels et
les méthodes dans une deuxième partie, et enfin les résultats suivis de leurs discussions dans une
troisième partie. Les références bibliographiques et les annexes sont en fin du document

2
I-GENERALITES SUR LA ZONE D’ETUDE

Nos travaux se sont réalisés dans le district autonome d’Abidjan précisément dans la
commune d’Abobo.

1.1. Présentation de la commune d’Abobo

Abobo est une commune située dans le secteur nord du district d'Abidjan. Elle est limitée par
la ville d'Anyama au Nord, par Williamsville, Adjamé et le quartier Deux-Plateaux de Cocody au
Sud. À l'Est, par Angré-Cocody et à l'Ouest, par la forêt du Banco. Selon INS (2014), c'est l'une
des communes les plus peuplées du district (1 030 658 habitants selon le dernier recensement).
Elle constitue aussi la porte d’entrée Nord de ravitaillement des marchés en plantes médicinales.
(Tra Bi et al., 2008).

1.1.1. Localisation

Le marché SIAKA KONE est un marché de plantes médicinales situé dans la commune
d’Abobo précisément dans le quartier d’Abobo Sagbé. Abobo Sagbé se trouve au rang des
quartiers populaires et est situé au sud- est de la commune d'Abobo

3
Figure 1 : carte de la commune d’Abobo (source : Bohoussou, 2008)

1.1.2. Climat

Les données de la pluviométrie, de la température et de l’humidité relative de la zone


d’Abidjan accessibles gratuitement sur le site : www.weatherbase.com. Ces données nous ont
permis de faire une étude de celles-ci pour l’année 2014 (Figure 2). La moyenne mensuelle de
température varie de 22 °C (août) à 25 °C (mars) tandis que la précipitation moyenne maximale
s’observe au mois de juin (374,1 mm) et la valeur minimale au mois de janvier (15,7mm).

4
Précipitations 2014 Température 2014
400 200

350 175

300 150
Précipitations (mm)

Température (°C)
250 125

200 100

150 75

100 50

50 25

0 0

Mois

Figure 2 : diagramme ombrothermique de la ville d'Abidjan

1.2. Plantes médicinales commercialisées


Plusieurs études effectuées sur les plantes médicinales commercialisées sur les marchés, ont
montré que les plantes ont un intérêt capital pour les populations. (Adomou et al., 2012,Van
Andel et al., 2012) .En effet, les plantes sont beaucoup utilisées pour leur vertu thérapeutique car
les populations, liées à la tradition, les utilisent pour leurs premiers soins. On estime à 5400, le
nombre d’espèces végétales utilisées en médecine traditionnelle en Afrique. (Neuwinger H.D.;
2000). Cette diversité de produits émanant des forêts est sans limite dans les marchés. Les
plantes commercialisées ont la propriété de traiter plusieurs maladies. On peut citer par exemple:
Alstonia boonei De Wild utilisé pour traiter le paludisme et la typhoïde, Cleistopholis patens
utilisé dans le traitement de Kyste, fibromes, myomes et stérilité féminine (Idu et al., 2010,
Dibong et al., 2011).
Les plantes commercialisées sont aussi une source de revenus pour les pays et les
commerçants. En effet, la commercialisation des plantes médicinales a rapporté selon Van Andel
et al., (2012 ) une valeur totale de 7,8 millions de dollars US au Ghana en 2010. En plus, elles

5
alimentent les étals et apportent un revenu minimum acceptable aux commerçants. (Dibong et
al., 2011, Adomou et al., 2012)
Cependant, l’exploitation quotidienne des ressources végétales entraine souvent la
dégradation des massifs forestiers et la perte de ces espèces. En effet, la surexploitation des
plantes médicinales est un vrai problème pour beaucoup d’espèces médicinales en Afrique de
l’Ouest car on assiste très souvent à leur dégradation voire leur disparition. La mise en valeur des
produits forestiers exige donc la prise en compte de leur sécurité future et celle des forêts qui en
fournissent. (Dibong et al., 2011)

Figure 3: quelques plantes commercialisées

6
II- MATERIEL ET METHODES
2.1. Matériel

Le matériel est composé d’un appareil photo numérique pour les prises de vue ; d’un
dictaphone pour les enregistrements ; de fiches d’enquête pour les entretiens, d’un matériel de
confection d’herbier

2.2. Méthodes
2.2.1. Méthodes d’entretiens

La méthode d’entretien utilisée a été l’entretien semi-directif.


Le principe de l’entretien semi directif est que l’enquêteur dispose d’une série de questions
prédéterminées et limitées (guide d’entretien en annexe 1 ; à partir des réponses de
l’interlocuteur, d’autres questions peuvent émerger).
L’entretien semi directif a été réalisé de façon individuelle avec 3 commerçantes du marché
visité.

2.2.2. Conduite et déroulement de l’enquête

Les différentes enquêtes se sont déroulées sur une période de trois mois (de juillet 2015 à
septembre 2015). Elles ont été réalisées auprès de vendeuses qui exercent ce commerce depuis
plus d’une décennie et donc sont susceptibles de fournir des informations utiles et originales sur
l’usage populaire des plantes médicinales. Sur la base d’un accord établi, elles ont accepté
coopérer dans l’inventaire détaillé de leurs étals de plantes médicinales. Ces enquêtes auprès des
vendeuses de plantes médicinales (herboristes) nous ont permis de connaitre la provenance des
plantes médicinales qu’on retrouve sur les marchés. Pour chaque espèce nous avons noté le(s)
nom(s) commercial (aux), l’ethnie dans laquelle ces noms sont donnés, le lieu de récolte, les
pathologies pour lesquelles on les utilise. L’inventaire des plantes médicinales de marché n’est
pas souvent une tâche aisée. L’une des difficultés majeures rencontrées est la réticence des
vendeurs lors des enquêtes ethnobotaniques. Ce qui affecte inévitablement la qualité des données
comme la richesse botanique des étals de marché et la diversité des usages

7
2.2.3. Identification des espèces

On retrouve les plantes médicinales dans les marchés sous deux états : l’état frais et l’état
séché. La plupart des plantes ont été achetées. Les plantes à l’état frais ont été séchées pour
confectionner un herbier. Pour les écorces, des fiches (annexe 2) ont été conçues à l’aide des
critères tels que : l’aspect, l’épaisseur, la couleur interne et externe, l’odeur et ont été renseignées
au cours de l’enquête. Cette méthode a été définie par Fasola et Egunyomi (2005). Ces critères
nous ont permis d’élaborer une clé d’identification des écorces obtenues sur le marché.
L’identification s’est faite à l’Université Nangui Abrogoua à l’aide des ouvrages : Aubréville
(1959), Hutchinson et Dalziel (1954-1972), Gledhill (1972), Hawthorne et Jongkind (2006). La
taxonomie des plantes adoptée est celle de la troisième version du système du Groupe pour la
Phylogénie des Angiospermes ou APG III (APG, 2009). La base de données APD (African
Plants Database version 3.4.0). a été consultée pour l’actualisation des noms scientifiques des
plantes. Les données collectées ont été enregistrées sur le tableur Excel puis analysées.

8
III- RESULTATS ET DISCUSSION

3.1. Résultats
3.1.1. Espèces végétales inventoriées

Nous avons répertorié 63 ethnoespèces végétales vendues sur le marché (annexe 3). De
ces 63 espèces inventoriées, 62 ont pu être identifiées et une espèce n’a pas pu être identifiée
(Figure 3). Ces espèces sont reparties entre 59 genres et 29 familles. Les familles les plus
répandues sont les Fabaceae avec sept espèces suivies de la famille des Apocynaceae, des
Malvaceae et des Rubiaceae avec chacune quatre espèces dans la liste de plantes inventoriées.

Figure 4: écorce d'une ethnoespèce django (baoulé)


Tableau 1: différents espèces scientifiques correspondant à l'ethnoespèce "django"
Ethnoespèce Noms scientifiques correspondants

Ficus recurvata

Django Ficus saussureana

Ficus umbellata

Ficus thonningii

9
3.1.2- Organes inventoriés sur les marchés
Les organes qu’on retrouve sur les marchés sont généralement les tiges feuillées, les racines,
les écorces, les fruits. Les tiges feuillées sont les plus représentées (65%) suivis des écorces
(16%) et des racines (9%) (Figure4). Les fruits sont généralement utilisés comme adjuvants
c’est-à-dire qu’ils servent d’activateurs des médicaments.

Ecorce
16% fruit
4%

Racine
9%
Tige feuillée
65% Tige
6%

Figure 5 : diagramme des organes inventoriés

a b
Figure 6 : quelques organes vendus sur les marchés. (a) bottes de feuilles de Paullinia pinnata ;(b)
bottes de tiges de P. pinnata

3.1.3. Origine des espèces vendues


La plupart des espèces végétales vendues sur les marchés proviennent de divers endroits
(tableau 2). On trouve sur le marché des plantes provenant de villes environnantes de la ville
d’Abidjan. Les villes enregistrées sont les villes d’Azaguié (25 espèces), d’Agboville (20

10
espèces), et d’Akoupé. D’autres plantes proviennent des villes éloignées de la ville, par exemple
la vile de Ouangolo (5 espèces).

Tableau 2 : lieu de récolte des plantes médicinales commercialisées


Lieu de récolte Noms scientifiques Lieu de récolte Noms scientifiques

Alstonia boonei Abrus precatorius


Adenia lobata Ageratum conyzoides
Combretum micranthum Alchornea cordifolia
Desmodium adscendens Bambusa vulgaris
Gossypium barbadense Carica papaya
Heterotis rotundifolia Cissus petiolata
Ipomea pes-caprae Costus afer
Luffa cylindrica Heliotropium indicum
Milicia excelsa Indigofera tintcoria
Agboville Mitragyna stipulosa Jatropha curcas
Momordica charantia Azaguié Kalanchoe pinnata
Nicotiana tabacum Lawsonia inermis
Ocimum gratissimum Mangifera indica
Paullinia pinnata Mitracarpus hirtus
Rauvolfia vomitoria Morinda lucida
Secamone afzelii Ocimum americanum
Senna occidentalis Psidium guajava
Sparganophorus sparganophora Ricinodendron heudelotii
Sida acuta Sarcocephalus latifolius
Vernonia colorata Spondias monbin
Tamarindus indica
Tectona grandis
Trema orientalis
Xylopia aethiopica

Afzelia africana Khaya senegalensis


Blighia sapida Akekoua
Calotropis procera
Ceiba pentendra
Ouangolo Cnestis ferruginea
Panicum sp
Cola gigantea
Akoupé/ Ayama Uvaria afzelii
Ficus exasperata
Phyllanthus amarus
Parkia biglobosa
Vitex doniana

11
3.1.4. Pathologies traitées
Les travaux effectués nous ont permis de recenser 23 pathologies traitées par les plantes
vendues sur les marchés. Ces pathologies sont consignées dans un tableau (annexe 4). Nous
avons classé ces pathologies en cinq catégories. Il s’agit des affections infantiles, des affections
générales, des affections spécifiques aux femmes, des affections spécifiques aux hommes et les
affections qui révèlent du médico- magique.

Concernant les affections infantiles; il s’agit d’affections liées à la motricité et à la


vigueur des enfants. Sept espèces traitent ces affections. On peut citer Bombax buonopozense,
Cissus petiolata, etc. Le mauvais déroulement de la grossesse est la seule affection liée aux
femmes que nous avons recensée lors de notre enquête. Huit espèces sont utilisées pour traiter
cette pathologie. On a comme exemple Cnestis ferruginea, Cola gigantea, Mitragyna stipulosa…
Au niveau des affections spécifiques aux hommes, les pathologies recensées sont au nombre de
deux : l’hernie et l’asthénie sexuelle. Parmi les plantes qui traitent ces différentes pathologies, on
peut citer Adenia lobata, Uvaria afzelii…. Les affections qui révèlent du médico- magique
s’ajoutent à cette liste. On y trouve deux pathologies qui sont l’envoutement et la possession par
des mauvais esprits. Les plantes utilisées dans leur traitement sont Afzelia africana, Blighia
sapida, Carapa procera, etc. Les affections générales sont les plus nombreuses. Elles regroupent
les pathologies telles que le paludisme, le rhume, les céphalées, l’ulcère, etc. Plusieurs plantes
utilisées pour soigner ces pathologies (57 espèces). Parmi elles on peut citer Abrus precatorius,
Afzelia africana, Ficus exasperata, Ocimum gratissimum, etc.

Le paludisme est l’une des pathologies les plus citées. 20 espèces entrent dans la
composition de recettes traitant le paludisme. On a par exemple des espèces comme Phyllanthus
amarus, Senna occidentalis… .Certaines espèces telles que Cnestis ferruginea, Blighia sapida,
Carica papaya, Heliotropium indicum, entrent dans la composition de remèdes de plusieurs
pathologies. Par contre, d’autres espèces sont utilisées dans le traitement d’une seule pathologie.
C’est le cas de Khaya senegalensis utilisé dans le traitement de l’anémie.

3.1.5. Clé d’identification des écorces


Sur les 63 espèces végétales recensées lors de notre étude, nous avons obtenu 22 écorces
de tiges et de racines. Les caractères morphologiques utilisés pour l’identification des écorces
sont : l’aspect, la couleur, le gout, la texture. Deux types d’écorces sont retrouvés sur le marché,
des écorces d’arbres et des écorces de tiges. Seulement 16 écorces ont été utilisées pour
constituer une clé d’identification

12
1 -Ecorce de racine………………………………………………………………………………………………2

2 -Ecorce lisse…………………………………………………………………………………..……...3

3 -Ecorce non aromatisée……………………………………………………………………..4

4 -Ecorce de couleur blanche …………………………………………Carica papaya

4 -Ecorce de couleur gris blanchâtre………………………………...Paullinia pinnata

3 -Ecorce aromatisée…………………………….…………………………………………….5

5 -Ecorce facilement cassante……………………………………..Xylopia aethiopica

5 -Ecorce de texture fibreuse…………………………………………...Uvaria afzelii

2-Ecorce rugueuse ……………………………………………………………………………………...6

6 -Ecorce fibreuse de coloration gris blanchâtre………………………….Khaya senegalensis

6 -Ecorce cassante…………………………………………………………………………….7

7 -Ecorce facilement détachable de couleur gris blanchâtre…………Carapa procera

7 -Ecorce ayant une surface sillonnée de coloration marron…………Morinda lucida

1 -Ecorce de tige…………………………………………………………………………………………………8

8 -Ecorce lisse…………………………………………………………………………………………..9

9 -Ecorce de grande épaisseur de couleur gris verdâtre…………………………Cola gigantea

9-Ecorce mince de texture cassante de couleur jaune……………….Sarcocephalus latifolius

8 -Ecorce rugueuse…………………………………………………………………………………….10

10-Ecorce mince…………………………………………….………………………………..11

11- Ecorce de couleur gris blanchâtre……………………………Rauvolfia vomitoria

11 -Ecorce recouverte de couleur verte…………………………………Adenia lobata

10 -Ecorce large………………………………………………………………………………12

12- Ecorce recouverte d’épines………………………………………..Ceiba pentendra

12-Ecorce n’ayant pas d’épine……………………………………………………….13

13-Ecorce ayant une surface avec des sillons de coloration gris


verdâtre……………………………………………………...Ricinodendron heudelotii

13 -Ecorce ayant une surface écailleuse…………………………………….14

14-Ecorce de texture cassante…………………………………..…15

15-Ecorce de couleur marron……………Parkia biglobosa

15-Ecorce de couleur gris blanchâtre……...Alstonia boonei

14-Ecorce non cassante…………………………………………..16

16-Ecorce de texture caoutchouteuse de couleur grisâtre avec


présence de résidus de latex……………….....Milicia excelsa

16 -Ecore de texture fibreuse avec une couleur


marron…………………………………………………………………………………Bombax buonopozense

Clé d'identification de quelques écorces vendues sur le marché


13
a a

bb cc

Figure 7 : quelques écorces et tiges trouvées sur le marché. (a) Ecorce de Ricinodendron
heudelotii, (b) bottes de tige de Uvaria afzelii, (c) Bottes de tiges de Adenia lobata

14
3.2. Discussion
Il y a une diversité de genres et de familles dans les plantes inventoriées sur le marché.
Les familles les plus représentées sont les Fabaceae, les Apocynaceae, et les Malvaceae. Ce
constat a été également observé dans l’enquête réalisée par Adomou et al (2012). Selon Joy et al.
(2001), la famille des Fabaceae fait partir des familles les plus riches en espèces de plantes
médicinales. Ce qui justifierait leur abondance sur les étals.

On retrouve plusieurs types d’organes de plantes sur les marchés. De cette étude, il
ressort que les tiges feuillées sont les organes les plus représentés sur les étals des vendeurs de
plantes avec 65%. Ce résultat pourrait s’expliquer par le fait que ces organes sont les plus
accessibles. Betti (2002) et Dibong et al. (2011) ont obtenu des résultats pratiquement similaires
dans leurs travaux effectués sur les marchés de plantes à Yaoundé et à Douala. Les racines et les
écorces, quant à elles, sont des organes qui sont difficiles à prélever. Elles sont donc conservées
plus longtemps. Par ailleurs, la disponibilité des fruits dépend très souvent des saisons
(Albuquerque, 2006, Adomou et al., 2012).

La majorité des espèces végétales retrouvées sur les étals sont à l’état frais. Ce sont pour
la plus part des plantes rudérales. Elles sont récoltées dans les villes ou villages à proximité du
marché. Ce fait pourrait expliquer leur état sur les marchés (Van Andel et al., 2012). Il faut
ajouter aussi que certains organes tels que les racines, les écorces et mêmes les feuilles de
certaines espèces sont généralement prélevées dans des forêts. Ces lieux de récolte subissent
alors le phénomène de dégradation. En effet, l’excès de la demande des plantes médicinales
poussent les herboristes à aller en chercher d’avantage. Ce qui entraine une exploitation abusive
des ressources végétales. C’est le cas de la forêt classée de la Bamo (forêt située à moins de trois
km de la ville d’Agboville) (Adingra et al. ,2014)

Plusieurs pathologies sont traitées par les plantes vendues sur les marchés. Parmi ces
pathologies, le paludisme est l’affection la plus traitée. Plusieurs raisons peuvent expliquer ce
fait. En effet, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS, 2011), le paludisme est
l’affection parasitaire responsable de la plus importante mortalité dans les pays en voie de
développement. Aussi, il est une endémie stable avec des pics saisonniers et constitue la
première cause de consultations générales en Côte d’Ivoire (PNLP, 2008).
Plusieurs espèces végétales sont réputées pour traiter des pathologies diverses. Les
espèces végétales répertoriées dans cette classe sont : Cnestis ferruginea, Blighia sapida, Carica
papaya, Heliotropium indicum. La décoction des racines de Cnestis ferruginea traite le

15
paludisme, les vomissements et les plaies de ventre. Certains travaux effectués sur la plante
montrent qu’elle possède des propriétés analgésiques et anti-inflammatoires (Ishola et al., 2010)
Ce qui pourrait expliquer son utilisation pour le traitement des pathologies précitées. Au Congo,
la décoction des racines est utilisée dans le traitement de la stérilité en association avec celles de
Manniophyton fulvum et de Sarcocephalus latifolius. Heliotropium indicum, quant à elle,
possède des propriétés antibactériennes, anti-inflammatoires, anti tumorales et une activité
diurétique. (Dash et Abdullah, 2013). Elle est utilisée dans les traitements de plusieurs
pathologies telles que le paludisme, les douleurs abdominales et les dermatites dans certains pays
d’Afrique.

Malgré les nombreuses vertus de certaines plantes inventoriées, d’autres par contre
n’interviennent que dans le traitement d’une seule pathologie. On peut prendre le cas de Khaya
senegalensis qui est utilisé pour son action sur l’anémie. Elle est certes utilisée pour traiter cette
pathologie, mais elle a aussi d’autres propriétés. En effet, la décoction d'écorce de Khaya
senegalensis est couramment utilisée contre la fièvre due à la malaria, et contre les maux
d'estomac, la diarrhée, la dysenterie. Cette espèce est également est dotée de propriétés
antalgiques dans les cas de rhumatismes et de maux de tête (Nikiema et Pasternak, 2008).

Les écorces sont beaucoup utilisées en médecine traditionnelle car elles contiennent des
substances qui, lorsqu’elles sont extraites, contribuent au traitement de certaines pathologies
(Ranjan B., 2014, Babu K., et al., 2010). Lors de leur étude effectuée sur les marchés en Inde,
Babu K. et al. (2010) ont rencontré, plusieurs types d’écorces de Ficus vendus avec les noms
locaux. Cependant ces différentes espèces de Ficus sont utilisées comme une seule espèce dans
les préparations médicamenteuses. Cela est dû au fait qu’il y a peu de connaissance quant à
l’identification de ces Ficus. Et cela pourrait engendrer des problèmes de santé.
L’identification des écorces trouvées sur le marché est de plus en plus difficile. En effet,
le mauvais conditionnement et le mauvais stockage des écorces trouvées sur le marché rendent
difficile l’identification (Fasola et Egunyomi, 2005). Par ailleurs, plusieurs stratégies ont été
employées pour permettre une identification des écorces. C’est le cas de la base de données
développée par Ranjan B. (2014) à l’aide du logiciel MS-Access database software. Le travail
effectué dans cette étude nous a permis d’élaborer une clé d’identification. Fasola et Egunyomi
(2005) ont a été également utilisée cette méthode pour décrire les écorces fréquemment utilisées
en médecine traditionnelle. Cette clé élaborée permet tant bien que mal d’identifier à l’aide de
caractères macroscopiques.

16
CONCLUSION ET PERSPECTIVES

Notre étude menée dans la commune d’Abobo, précisément au sein du marché de Siaka
Koné, nous a permis de faire un inventaire des plantes commercialisées sur le marché. Nous
avons recensé 63 ethnoespèces végétales vendues. Ces différentes plantes se répartissent en 29
familles parmi lesquelles les Fabaceae, les Apocynaceae, et les Malvaceae sont les familles les
plus représentées. Par ailleurs, l’affection la plus traitée par les plantes est le paludisme. Notre
étude nous a permis également d’élaborer, à l’aide de critères morphologiques, une clé
d’identification des écorces vendues sur le marché.

La richesse spécifique et la diversité des usages témoignent du niveau de connaissance


des plantes médicinales et de la dépendance de la population locale pour les soins de santé
primaire. Pour une utilisation rationnelle de ces ressources végétales renouvelables, Nous
envisageons :

- inventorier les plantes médicinales dans les autres communes de la ville d’Abidjan dans le but
de créer une base de données des ethnoespèces
- évaluer la disponibilité des ressources végétales
- faire une étude histologique des écorces rencontrées sur le marché pour une meilleure
identification de celles-ci

17
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20
ANNEXES
Annexe 1 : Guide d’entretien utilisé lors de l’enquête avec les commerçants

Fiche N° :……………… Date : … /…./…

Nom et prénoms : Age :…….ans

Depuis combien de temps exercez-vous ce métier ?

……………………………………………………………………………

D’où proviennent les plantes que vous vendez ?

……………………………………………………………………………

Quelles affections traitent ces plantes ?

……………………………………………………………………………

Comment appelle-t-on cette plante ?

……………………………………………………………………………

1
Annexe 2 : fiches élaborées pour le recensement des espèces inventoriées

Fiche spécimen « ligneux, écorces »

N° ref. Nom loc.

N° enr. : Nom sc.

Caractéristiques morphologiques Racine Tronc Arbre Liane

Origine

Indications

Préparation

Administration

Couleur de l’écorce (extérieur) Gris vert marron blanc rouge jaune autre (à préciser)

Couleur de l’écorce (intérieur) Gris vert marron blanc rouge jaune autre (à préciser)

Surface

Epaisseur

Aspect Cassant 1 2 fibreux caoutchouc

Odeur

Présence de bois Oui Non

Etat de vente (livraison) Frais …………………séché

Disponibilité étal/livraison/client 1…..2…./……1…..2……/…..1……2…

Prix de vente

Autre

2
Fiche spécimen « petites bottes »

N° ref. Nom loc.

N° enr. :

Nom sc.

Caractéristiques morphologiques Racine feuilles tiges feuillées plantes entières

Origine

Indications

Préparation

Administration

Odeur

Etat de vente (livraison) Frais …………………séché

Disponibilité étal/livraison/client 1…..2…./……1…..2……/…..1……2…

Prix de vente

Autre

3
Annexe 3: liste des ethnoespèces inventoriées
Noms scientifiques Famille Ethnoespèces Langue
Abrus precatorius L. Fabaceae Sougalobrou Malinké
Labonian Baoulé
Adenia lobata (Jacq.) Engl. Passifloraceae Arègnaman Baoulé
Afzelia africana Sm. ex Pers. Fabaceae Linguè Malinké
Ageratum conyzoides L. Asteraceae Kondrè Baoulé
Alchornea cordifolia (Schumach. & Thonn.) Müll.Arg. Euphorbiaceae Koya Malinké
Djèka Baoulé
Alstonia boonei De Wild. Apocynaceae Kogbè Malinké
Emian Baoulé
Azaradichta indica L. Meliaceae Djèkouadjo Malinké
Bambusa vulgaris Schrad. ex J.C. Wendl. Poaceae Gbôbrou Malinké
Blighia sapida K. D. Koenig Sapindaceae Finsan Malinké
Bombax buonopozense P. Beauv. Malvaceae Pkouka Baoulé
Calotropis procera (Aiton) W.T. Aiton Apocynaceae Fogofogo Malinké
Carapa procera DC. Meliaceae Kondou Baoulé
Carica papaya L. Caricaceae Boflè Baoulé
Ceiba pentendra(L) Gaertn. Malvaceae Banabrou Malinké
Cissus petiolata Hook. f. Vitaceae Tagamakala Malinké
Ngaka Baoulé
Cleistopholis patens(Benth) Engl & Diels Annonaceae Ehoutié Baoulé
Cnestis ferruginea DC. Connaraceae Nguessian Kplakassa Baoulé
Cola gigantea A. Chev. Malvaceae Walègnan Baoulé
Combretum micranthum G. Don. Combretaceae Quinqueliba
Costus afer Ker Gawl. Costaceae Kokonou Malinké
Agnêkomian Baoulé
Desmodium adscendens (Sw.) DC. Fabaceae Tigabrouni Malinké
Blo n'gatiè Baoulé
Ficus exasperata Vahl Moraceae Tromangnan Malinké

1
Suite de l’annexe 3
Ficus sp. Moraceae Djatigifaga Malinké
Django Baoulé
Gossypium barbadense L. Malvaceae Konibrou Malinké
Djésséwâ Baoulé
Heliotropium indicum L. Boraginaceae Nousikou Malinké
lolowolèdoua Baoulé
Heterotis rotundifolia (Sm.) Jacq.-Fél. Melastomataceae Cocobrouni Malinké
Tago Baoulé
Indigofera tintcoria L. Fabaceae Gallabrou Malinké
Gallé Baoulé
Ipomea pes-caprae (L) R. Br. Convolvulaceae Flocoflaca Malinké
Jatropha curcas L. Euphorbiaceae Bakanibrou Malinké
Ploplo Baoulé
Kalanchoe pinnata (Lam.) Pers. Crassulaceae Sokosokobrou Malinké
Akpolè mbli Baoulé
Khaya senegalensis (Desr.) A. Juss. Meliaceae Djala Malinké
Lawsonia inermis L. Lythraceae Djabi Malinké
Luffa cylindrica M. Roem. Cucurbitaceae Flominan Malinké
Mangifera indica L. Anacardiaceae Amango Agni
Milicia excelsa (Welw.) C.C. Berg Moraceae Ala Baoulé
Mitracarpus hirtus (L.) DC. Rubiaceae Wakawakabrou Malinké
Mitragyna stipulosa O. Kyze. Rubiaceae Bobo Malinké
Momordica charantia L. Curcubitaceae Gnôfoli Malinké
Morinda lucida Benth. Rubiaceae Koya baoulé
Nicotiana tabacum L. Solanaceae Sramougoubrou Malinké
Asra Baoulé
Ocimum americanum L. Lamiaceae Soukounamisséni Malinké
Mié Baoulé
Ocimum gratissimum L. Lamiaceae Awromagnien Baoulé
Panicum sp. Poaceae Soulakendé Malinké
Parkia biglobosa (Jacq.) R. Br. ex G. Don Fabaceae Néré Malinké
Kpalè Baoulé

2
Suite et fin de l’annexe 3
Paullinia pinnata L. Sapindaceae Trodi Baoulé
Phyllanthus amarus Schumach. & Thonn. Phyllanthaceae Mille maladie
Psidium guajava L. Myrtaceae Feuille de goyave Malinké
Rauvolfia vomitoria Afzel. Apocynaceae Manangala Malinké
Baka kpinkpin Baoulé
Ricinodendron heudelotii (Baill.) Pierre ex Heckel Euphorbiaceae Akpi Baoulé
Sarcocephalus latifolius (Sm.) E. A. Bruce Rubiaceae Jaune amer
Secamone afzelii (Schult.) K. Schum. Apocynaceae Noflogléni Malinké
N'Donian Baoulé
Gnablika Agni
Senna occidentalis (L.) Link Fabaceae N'guouabanagnan Baoulé
Senna siamea (Lam.) H.S. Irwin & Barneby Fabaceae Acacia
Sida acuta Burm. f. Malvaceae Tchèkolabani Malinké
Klêkloualou Baoulé
Sparganophorus sparganophora (L.) C Jeffrey Asteraceae Kômosofi Malinké
N'zoufian Baoulé
Spondias monbin L. Anacardiaceae Troman Baoulé
Tamarindus indica L. Fabaceae Tomi Malinké
Tectona grandis L. f. Lamiaceae Teck Malinké
Trema orientalis (L.) Blume Cannabaceae Sodecola Malinké
Uvaria afzelii Scott-Elliot Annonaceae 4 h du matin
Vernonia colorata (Willd.) Drake Asteraceae Kôsafian Malinké
kplèlè Baoulé
Vitex doniana Sweet Lamiaceae Koto Malinké
M'gbili Baoulé
Xylopia aethiopica (Dunal) A. Rich. Annonaceae Poivre

3
4
Annexe 4 :

Noms scientifiques Organes Pathologies traitées


Abrus precatorius Tige feuillée Toux
Adenia lobata Tige hernie/ rhumatisme
Tige feuillée
Afzelia africana Tige feuillée Paludisme et sypmtômes / mauvais esprit
Ageratum conyzoides Tige feuillée paludisme
Alchornea cordifolia Fruit adjuvant
Tige feuillée Plaie de ventre/ulcère
Alstonia boonei Tige feuillée Paludisme
Ecorce Paludisme
Azaradichta indica Tige feuillée Paludisme et sypmtômes
Bambusa vulgaris Tige feuillée Paludisme et symptôme
Blighia sapida écorce Paludisme/désenvoutement
Tige feuillée Paludisme
Bombax buonopozense Ecorce entretien de bébé (vigueur, force)
Calotropis procera Tige feuillée rhume
Carapa procera Racine galle/ mauvais esprit
Carica papaya Racine vomissements/ paludisme/plaie de ventre
Ceiba pentendra Tige feuillée désenvoutement
Ecorce Toux
Cissus petiolata Tige aider les enfants à marcher/ facilite l’accouchement
Cnestis ferruginea Tige feuillée entretien de grossesse/ faire marcher enfant
Cola gigantea Ecorce entretien de grossesse
Combretum micranthum Tige feuillée paludisme
Costus afer Tige feuillée Entretien de grossesse/Toux
Fruit Coco/ femme enceinte
Cleistopholis patens Ecorce bosse
Desmodium adscendens Tige feuillée traitement d’enfant (vigueur)
Ficus exasperata Tige feuillée teigne
Ficus sp. Tige feuillée désenvoutement
Gossypium barbadense Tige feuillée Panacée
Heliotropium indicum Tige feuillée Entretien de grossesse/maux d'oreille
Heterotis rotundifolia Tige feuillée Coco
Indigofera tintcoria Tige feuillée Toux
Ipomea pes-caprae Tige feuillée Toux
Jatropha curcas Tige feuillée Fatigue générale
Kalanchoe pinnata Tige feuillée rhume, mal de tête
Khaya senegalensis Racine anémie
Lawsonia inermis Tige feuillée fièvre typhoïde
Luffa cylindrica Tige feuillée panacée
Mangifera indica Ecorce paludisme/plaie de ventre

5
Suite de l’annexe 4

Milicia excels Ecorce remontant


Mitracarpus hirtus Tige feuillée dartre
Mitragyna stipulosa Ecorce Entretien de grossesse
Momordica charantia Tige feuillée Paludisme et symptômes
Morinda lucida Ecorce fièvre typhoïde/itère
Nicotiana tabacum Tige feuillée Mauvais esprit
Ocimum americanum Tige feuillée mal de tête
Ocimum gratissimum Tige feuillée Rhume /mal de tête
Panicum sp. Tige feuillée affections des bébés
Parkia biglobosa Ecorce plaie de ventre
Tige feuillée vigueur des enfants /Fatigue générale
Paullinia pinnata Tige Faiblesse sexuelle
Racine Faiblesse sexuelle
Phyllanthus amarus Tige feuillée paludisme et symptômes associés
Psidium guajava Tige feuillée diarhée
Rauvolfia vomitoria Tige Fatigue générale
Tige feuillée Paludisme et symptôme
Ricinodendron heudelotii Ecorce plaie de ventre
Sarcocephalus latifolius Ecorce paludisme
Secamone afzelii Tige feuillée affection de bébé/ diarrhée
Senna occidentalis Tige feuillée Fatigue générale/palu / entretien de grossesse
Senna siamea Tige feuillée paludisme/itère
Sida acuta Tige feuillée paludisme et symptôme
Sparganophorus
sparganophora Tige feuillée entretien de grossesse
Spondias monbin Tige feuillée Toux
Tamarindus indica Tige feuillée Mauvais esprit
Tectona grandis Tige feuillée Paludisme
Trema orientalis Tige feuillée panacée
Uvaria afzelii Racine faiblesse sexuelle
Vernonia colorata Tige feuillée Paludisme et symptômes
Vitex doniana Tige feuillée Panacée
Xylopia aethiopica Fruit plaie de ventre
Racine plaie de ventre

6
RESUME

La vente et l’utilisation des essences médicinales constituent des pratiques très courantes en
Afrique et en particulier en Côte d’Ivoire. Cependant, l’identification des espèces végétales
vendues sur les marchés est un véritable problème pour les botanistes. Une des solutions
préconisées consiste à aborder la question sous l’angle de l’ethnoespèce. Une enquête a été
effectuée chez trois vendeuses dans le marché d’Abobo(Abidjan). Un total de 63 ethnoespèces
végétales groupées en 59 genres et 29 familles ont été recensées. Les familles les plus
représentées en termes de richesse spécifique sont : Fabaceae (7 espèces), Apocynaceae (4
espèces), Malvaceae (4 espèces), Rubiaceae (4 espèces). Ces espèces sont utilisées pour traiter
27 maladies et symptômes. Le paludisme est la pathologie la plus traitée. Afin de mieux
identifier les écorces vendues une clé d’identification a été élaborée sur la base des caractères
morphologiques. La vente des plantes médicinales constitue non seulement une activité
génératrice de revenu, mais contribue aussi aux soins de santé primaire, à la vulgarisation et la
pérennisation du savoir endogène associé à l’utilisation des plantes médicinales.

Mots clés : Plantes médicinales commercialisées, identification, Ethnoespèce, Abobo, Côte


d’Ivoire

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